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Contamination fongique de l’habitat Lorrain : enquête préliminaire au domicile des patients

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Page 1: Contamination fongique de l’habitat Lorrain : enquête préliminaire au domicile des patients

Article original

Contamination fongique de l’habitat Lorrain : enquête préliminaireau domicile des patients

Indoor mould contamination in homes in Lorrain: Preliminary investigationin patients’ homes

A. Rivier a,*, M. Guillaso b, J.A. Flabbée b

a Laboratoire de biologie environnementale, CHU de Nancy, allée du Morvan, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, Franceb Réseau Allergolor, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54035 Nancy, France

Reçu le 16 juillet 2013 ; accepté le 13 novembre 2013

Disponible sur Internet le 8 janvier 2014

Résumé

But de l’etude. – Dans les pays occidentaux, la population urbaine passe environ 90 % de son temps dans un lieu fermé. Les différentes politiquesénergétiques axées sur l’amélioration de l’isolation et des chauffages des habitats ont parfois entraîné une modification du point de rosée et undéfaut de ventilation. Ces modifications ont abouti à une augmentation de l’humidité favorisant le développement fongique. Les effets néfastes desmoisissures sur la santé sont connus mais le rôle d’une exposition aiguë ou chronique au domicile reste peu étudié. Cette étude a pour objectif deprésenter le niveau de contamination fongique des logements de patient en Lorraine réalisé par une conseillère médicale en environnementintérieur (CMEI).Resultats. – Ils ont montré une médiane de contamination à 195 UFC/m3 d’air avec un taux d’humidité relatif de 52,4 % et une température de21,4 8C. Elle n’est pas significativement différente dans les logements présentant de l’humidité et/ou un défaut de ventilation. Les genres les plusfréquemment retrouvés sont les Aspergillus puis les Penicillium puis Alternaria, Cladosporium connus pour avoir des effets allergènes ouinfectieux.Conclusion. – Le manque de standardisation des mesures rend la comparaison des études difficiles mais une norme ISO est apparue récemment.L’ensemble des méta-analyses synthétisées dans le guideline de l’Organisation mondiale de la santé confirme que l’exposition aux moisissuresentraîne un risque pour la santé, en particulier respiratoire. L’amélioration des connaissances et l’éducation à la qualité de l’air intérieur par lesCMEI pourraient aider à la prise en charge des patients en particulier allergiques.# 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Allergie ; Humidité ; Ventilation ; Moisissures ; Contamination ; CMEI ; Air intérieur

Abstract

Background. – In developed countries, city-dwelling people spend 90% of their time in enclosed spaces. Different energy policies for improvedheating and insulation of housing may result in poor ventilation and a decrease of indoor temperature; this can lead to high humidity and subsequentproliferation of molds. The undesirable effects of molds on human health are well-documented. However, the role of acute or chronic exposure tomolds indoors has not been well studied. The aim of the present study is to estimate the concentration of indoor molds in Lorraine patients’dwellings, which were measured by indoor environmental medical specialists (MIEC).Results. – The median level of indoor mold contamination was determined to be 195 CFU/m3 of air with a median relative humidity level of52.4% and a median temperature of 21.4 8C. There was no significant difference between dwellings with or without dampness and/or lack ofventilation. The mold species most often found were Aspergillus then Penicillium and then Cladosporium and Alternaria, molds which are knownto have allergenic or infectious effects.Conclusion. – The lack of standardization of measurements makes comparison of results with other studies difficult, but a norm (NF ISO 16000-19) has been published recently. The set of meta-analyses summarized in the recent World Health Organization guidelines confirms the strong

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

Revue française d’allergologie 54 (2014) 44–50

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Rivier).

1877-0320/$ – see front matter # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2013.11.005

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relationship between exposure to indoor molds and adverse health effects, especially on the respiratory system. Advances in informationconcerning the quality of indoor air and education of patients by MIEC could help in the management of mold-allergic patients.# 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Indoor mold; Health hazards; Allergy; Indoor environments; Moisture; Ventilation

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1. Introduction

L’augmentation rapide de la fréquence des maladiesrespiratoires allergiques s’explique en partie par l’interactionentre des facteurs génétiques et environnementaux [1,2]. Larapide industrialisation et urbanisation des pays développés setraduit par l’augmentation de la pollution de l’air et de laprévalence de l’asthme et des maladies allergiques [1]. Denombreuses études indiquent que la concentration en polluantsde l’air intérieur est de 2 à 5 fois plus importante que celle del’air extérieur [1,3]. Ces niveaux de concentration représententun risque pour la santé puisqu’il est estimé que la population, enparticulier dans les pays développés, passe près de 90 % de sontemps dans un lieu confiné (domicile, lieu de travail, transport)[1,4]. Même à de faibles niveaux, les polluants intérieurspeuvent avoir un impact clinique lié à une exposition chronique[1].

L’isolation parfois mal maîtrisée des bâtiments et ladiminution de la température intérieure associée à unrenouvellement de l’air insuffisant se traduisent souvent parune augmentation de l’humidité de l’air et des matériaux [4–7].L’humidité est un facteur essentiel de la colonisation et de laprolifération fongique au sein d’un logement. Le développementnon contrôlé des moisissures provoque l’émission dans l’air denombreuses substances potentiellement nocives (spores, frag-ments cellulaires, bêta-glucane, composés organiques volatilesmicrobiens [COVm], mycotoxines) [1,4,6]. L’expositionintérieure aux moisissures et à leurs émissions sont associéesdans 30 à 50 % des cas à des troubles respiratoires (toux, asthme,rhinite) ou cutanés (dermatite atopique) [1,3,4,8]. Cetteassociation est encore plus forte chez les enfants qui ont étéexposés durant la première année de vie [9–12].

Ces nouvelles préoccupations sur la qualité de l’air intérieuront amené à développer des expertises environnementales, surprescription médicale, par les conseillers médicaux enenvironnement intérieur (CMEI) au domicile des patients.Leurs missions, intégrées dans les recommandations de laHaute Autorité de santé et dans le Plan national santéenvironnement, consistent à rechercher les sources d’allergènesbiologiques et/ou chimiques, à mettre en place des mesuresd’éviction et à évaluer leur efficacité [13,14].

Plusieurs études ont validé leurs effets positifs sur la prise encharge des patients allergiques par amélioration de lacompliance et de la qualité de vie des patients mais égalementpar diminution des sources allergéniques et des symptômesassociés [15–19]. Ces données restent controversées etdemandent à être confirmées [20].

Le but de cette étude est de dresser l’état des lieux desproblèmes d’humidité intérieure, de ventilation rencontrée dansles habitats des patients de Lorraine qui présentent une

affection principalement allergique liée aux moisissures ainsique de mesurer le taux de contamination fongique.

2. Matériels et méthodes

Quatre-vingt-dix logements ont été analysés de février2010 à juin 2012 dans la région Lorraine par une CMEI. Aupréalable, il est demandé au patient de ne pas ouvrir les fenêtresde son logement au moins 12 heures avant la visite. La normeISO 16000-19 définit les orientations de l’investigation dumilieu intérieur lorsque celui-ci est à l’origine d’un problèmerelatif à la santé. Elle demande d’inspecter sur site le bâtimenten cause et ses alentours afin de localiser la ou les sources depollution éventuelle. Lorsque la source de pollution estlocalisée, des prélèvements d’air, de surface et de poussièressont réalisés pour objectiver cette pollution à l’origine de lasymptomatologie. Ces prélèvements à l’exception des pous-sières sont normés (norme ISO 16000-16 à 16000-18).

Des prélèvements d’air et de surfaces ou contact ont étéeffectués dans chaque habitat. Quatre pièces ont été prélevées :deux pièces humides (cuisine et salle de bain) et deux piècessèches (salon et chambre du patient). Dans chaque pièce,3 prélèvements de surface sont associés au prélèvement d’air :au niveau de la grille ou bouche de ventilation, des cadres defenêtre et dans les coins du mur extérieur situé à l’opposé dessystèmes de chauffage. À ceci s’ajoute d’autre prélèvement desurface si des moisissures sont visibles quelles que soit leurlocalisation. En parallèle, la température (en 8C) et l’humiditérelative (en pourcentage) sont mesurées dans chaque pièce àl’aide d’une sonde Testo 606-2 (Testo AG).

L’air est prélevé à l’aide d’un impacteur MAS 100TM

(Merck1, Darmstadt, Allemagne) qui aspire 100 L d’air parminute, à une hauteur située entre 75 et 150 cm du sol c’est-à-dire à la hauteur moyenne d’un adulte assis. Deux milieux deculture sont utilisés : DG 18 (DiIchloran glycérol 18 %, Detroit,Michigan, États-Unis) et malt 3 % (Merck1, Darmstadt,Allemagne) [21].

Lors d’une visite au domicile, dans une pièce investiguée,deux prélèvements de 100 L d’air aspiré en une minute sonteffectués. Les prélèvements de surface ont été réalisés à l’aided’un écouvillon stérile puis ensemencés au râteau sur un milieuSabouraud chloramphénicol après déchargement dans 1 mLd’eau stérile. Les milieux de culture sont incubés 14 jours à25 � 3 8C.

Un dénombrement des colonies est réalisé après 3 jours et7 jours d’incubation et est exprimé en UFC (unité formant descolonies)/m3 d’air après correction à l’aide de la table deconversion fourni avec l’appareil.

Une lecture des milieux de culture est réalisée à j3, j7, j10 etj14. L’identification des moisissures est basée sur des critères

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Tableau 1Principales caractéristiques des patients et des logements en Lorraine.

n (%)

Patients 90Âge moyen (ans) 34 (0,6–85,4)Sexe ratio 1

Contexte cliniqueAffections allergiquesa 74 (82,2)Infectionsb 10 (11,1)Autresc 6 (6,7)

Logements 90Maison vs appartement 51 (56,7) vs 39 (43,3)Urbain vs rural 67 (74,4) vs 23 (25,6)Travaux dans l’habitat réalisés dans l’année 31 (34,4)

Isolation 78 (86,7)Absence 12 (13,3)Intérieure 72 (80)Extérieure 6 (6,7)

Humidité 80 (88,9)Dégâts des eaux 74 (82,2)Moisissures visibles 70 (77,8)Revêtements dégradés par l’humidité 24 (26,7)Odeur de moisissures 1 (1,1)

Ventilation 81 (90)Absence 9 (10)Processus passif 34 (37,8)Processus actif 47 (52,2)Présence d’une entrée et d’une sortie d’air 52 (57,8)Défaut de ventilation 67 (74,4)

Absence de système de ventilation 9 (10)Bouches obstruées 26 (38,8)Extraction stoppée 12 (13,3)Dysfonctionnement 26 (38,8)Absence d’entrée d’air 13 (19,3)

Le total peut être supérieur à 100 % car certains logements cumulent desproblèmes d’humidité et de ventilation.

a Asthme associé ou non à une rhinite/conjonctivite, dermatite atopique,aspergillose broncho-pulmonaire allergique (ABPA), alvéolite allergiqueextrinsèque.

b Aspergillose pulmonaire ou sinusienne, mucormycose sinusienne, infec-tions récidivantes inexpliquées dans un contexte de pathologie pulmonairechronique.

c Toux chronique, syndrome des bâtiments malsains.

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macroscopiques et microscopiques. Les levures sont identifiéesà l’aide de galerie Api ID 32 (BioMérieux).

Le niveau de contamination fongique de l’air est évaluécomme suit :

� niveau faible < 170 UFC/m3 ;� niveau moyen 170 à 560 UFC/m3 ;� niveau fort 570 à 990 UFC/m3 ;� niveau très fort � 1000 UFC/m3 [7].

La présence d’humidité dans un logement est définie selonl’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la présencevisible d’un excès d’eau quelle que soit la nature du support(mur, toit, sol). Elle se traduit par la présence de moisissuresvisibles et/ou d’une odeur de moisissures et/ou d’un dégât deseaux (fuites, infiltrations, etc.) et/ou la dégradation desrevêtements intérieurs [5]. Les logements qui correspondentà cette définition ont été classés comme un habitat présentant unsigne d’humidité.

Selon l’OMS, une ventilation est un processus passif ou actifqui a pour but de renouveler l’air intérieur. L’arrêté du 24 mars1982 demande que la circulation d’air s’effectue par une entréed’air dans les pièces principales (par exemple : salon, chambre)et une sortie d’air par les pièces de service (par exemple :cuisine, salle de bain). Un défaut de ventilation a été retenu pourtout logement ne respectant pas cet arrêté [5,22].

3. Résultats

Les caractéristiques des patients et des logements sontrésumées dans le Tableau 1.

L’étude a porté sur 90 patients dont l’âge moyen est de34 ans (0,6–85,4 ans). La majorité des patients présentaient uneaffection allergique (82,2 %) : asthme (n = 56), asthmebroncho-pulmonaire allergique (n = 9), alvéolite extrinsèqueallergique (n = 5), dermatite atopique (n = 4). Les patientsatteints d’asthme présentaient dans la plupart des cas dessensibilisations multiples (pollen [n = 15], chat [n = 15], chien[n = 9] acarien [n = 30], moisissure). Ils ne présentaient pastous d’atopie : 11,1 % des visites ont concerné des patientsimmunodéprimés qui présentaient une infection fongique graveet/ou récidivante (aspergillose sinusienne, pulmonaire etcardiaque et mucormycose sinusienne) ; 6,7 % des patientsprésentaient soit une toux chronique qualifiée d’hyperréactivitébronchique soit une suspicion de syndrome des bâtimentsmalsains. La majorité des logements étaient des maisons situéesen milieu urbain. Dans environ un tiers des habitats, des travauxrécents ont été effectués.

Les données atmosphériques et le niveau de contaminationfongique de l’air sont résumés dans le Tableau 2. La médiane dela contamination fongique de l’air des habitats lorrains est de195 UFC/m3 avec un intervalle interquartile de [98 ; 418]. Aumoins 50 % des habitats ont une humidité relative supérieure ouégale à 52,4 % (intervalle interquartile : [44,6 ; 73,5]). La moitiédes logements présentent une température intérieure inférieureou égale à 21,4 8C (intervalle interquartile : [20 ; 23]). Parmi leshabitations, 88,9 % (n = 80) présentaient au moins un signe

d’humidité avec une médiane à 209 UFC/m3 (intervalleinterquartile : [99 ; 428]) ; 8,9 % (n = 8) des logementsprésentaient uniquement un défaut de circulation d’air selonl’arrêté de 1982. La moitié de ces logements montrait unecontamination fongique de l’air inférieur à 96 UFC/m3

(intervalle interquartile : [79 ; 258]), une humidité relativeinférieure à 53,1 % (intervalle interquartile : [41,8 ; 56,7]) etune température inférieure à 21,3 8C (intervalle interquartile :[19,1 ; 22,5]). Dix-neuf (21,1 %) habitats lorrains ont présentéau moins un signe d’humidité sans défaut de ventilation. Unquart de ces logement montrait une contamination fongique del’air supérieur à 789 UFC/m3 (intervalle interquartile : [155 ;789]), une humidité relative supérieure à 61 % (intervalleinterquartile : [46,3 ; 61]) et une température supérieure à22,5 8C (intervalle interquartile : [20,8 ; 22,5]). 67,7 % (n = 61)

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Tableau 2Données atmosphériques et fongiques intérieures des logements en Lorraine.

Total Présentant au moinsun signe d’humidité

Présentant un défautde ventilation

Présentant un défaut de ventilationet un signe d’humidité

Nombre de logement 90 19 8 61

Contamination fongique (UFC/m3)Médiane 195 308 96 208Minimum–maximum 30–7381 53–7381 55–635 30–7381Intervalle interquartile [Q1 ; Q3] [98 ; 418] [155 ; 789] [79 ; 258] [100 ; 420]

Humidité relative (%)Médiane 52,4 52,8 53,1 52,8Minimum–maximum 27,8–73,5 37,8–73,5 27,8–66,3 29,5–70,8Intervalle interquartile [Q1 ; Q3] [44,6 ; 59,4] [46,3 ; 61] [41,8 ; 56,7] [44,3 ; 59,8]

Température (8C)Médiane 21,4 21,8 21,3 21,2Minimum–maximum 17,2–30,1 17,2–26,8 18,8–23,4 17,2–30,1Intervalle interquartile [Q1 ; Q3] [20 ; 23] [20,8 ; 22,5] [19,1 ; 22,5] [19,9 ; 22,5]

Tableau 3Fréquence des isolats fongiques retrouvés au niveau de l’air et des prélèvementsde surface dans les logements lorrains.

Isolats fongiques Fréquencedans l’air (%)

Fréquence sur lesprélèvements desurface (%)

Aspergillus spp. 90 (100) 87 (96,7)Aspergillus fumigatus 85 (94,4) 86 (95,6)Eurotium herbatorium 54 (60) 8 (8,9)Aspergillus niger 34 (37,8) 51 (56,7)Aspergillus versicolor 33 (36,7) 35 (38,9)Aspergillus flavus 22 (34,4) 20 (22,2)Aspergillus ochraceus 13 (14,4) 6 (6,7)Autres Aspergillusa 8 (8,8) 18 (20)

Penicillium spp. 88 (97,8) 84 (93,3)Dématiés 63 (70) 88 (97,7)

Alternaria spp. 30 (33,3) 61 (67,8)Cladosporium spp. 27 (30) 21 (23,3)Ulocladium spp. 6 (6,7) 10 (11,1)Aureobasidium pullulans 1 (1,1) 6 (6,7)

Basidiomycètes 57 (63,3) 52 (57,8)Zygomycètes 49 (54,4) 54 (60)

Mucor sp. 27 (30) 24 (26,7)Rhizopus sp. 15 (16,7) 27 (30)Rhizomucor sp. 9 (10) 11 (12,2)Autres Zygomycètesb 8 (8,8) 10 (11,1)

Autres moisissuresc 23 (25,5) 90 (100)Levuresd 15 (16,6) 50 (55,5)

Rhodoturola spp. 10 (11,1) 22 (24,4)

a Aspergillus terreus, Aspergillus sclerotorium, Aspergillus clavatus, Asper-gillus nidulans.

b Syncephalastrum sp., Absidia corymbifera, Cunninghamella sp.c Fusarium sp., Scopulariopsis sp., Chaetomium sp., Stachybotrys chartarum,

Trichoderma sp., Bipolaris sp., Beauveria bassiana, Paecilomyces sp., Acre-monium sp.

d Candida guilliermondii, Candida parapsilosis, Candida famata, Trichos-poron sp., Cryptococcus sp.

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des domiciles ont montré au moins un signe d’humidité associéà un défaut de ventilation.

La médiane de contamination de ces logements est de208 UFC/m3 (intervalle interquartile : [100 ; 420]). Lesdonnées hygrométriques et de température sont proches desautres catégories de logement. Seuls deux logements neprésentaient ni signe d’humidité ni défaut de ventilation avecune contamination fongique faible de l’air (97,5 et 65 UFC/m3). Aucune différence significative n’est retrouvée selon lescatégories d’habitats pour la contamination fongique de l’airintérieur, l’humidité relative intérieure et la températureintérieure (test de Kruskal-Wallis ; respectivement, p = 0,11,p = 0,82 et p = 0,52).

La biodiversité et la fréquence des isolats fongiquesretrouvés au niveau de l’air et des surfaces sont résuméesdans le Tableau 3. La fréquence des isolats fongiques retrouvésau niveau de l’air et des surfaces est : Aspergillus (100 % dansl’air, 96,7 % sur les surfaces) avec principalement dans l’airA. fumigatus (94,4 %), Eurotium herbatorium (60 %), A. niger(37,8 %), A. versicolor (36,7 %), A. flavus (34,4 %) etA. ochraceus (14,4 %). Au niveau des surfaces sont retrouvésA. fumigatus (95,6 %), A. niger (56,7 %), A. versicolor(38,9 %), A. flavus (22,2 %), Eurotium herbatorium (8,9 %) etA. ochraceus (6,7 %). Les espèces de Penicillium sontretrouvées dans 97,8 % des prélèvements d’air et 93,3 % dessurfaces. Les Dématiés ont été isolés dans 70 % desprélèvements d’air et 97,7 % des surfaces : Alternaria (air :33,3 %, surfaces 67,8 %), Cladosporium (air : 30 %, surfaces :23,3 %) et Ulocladium (air : 6,7 %, surfaces : 11,1 %). Leschampignons appartenant à la famille des basidiomycètes ontété isolés dans 63,3 % des prélèvements d’air et 57,8 % dessurfaces. Les mucorales sont retrouvées dans plus d’unlogement sur deux (air : 54,4 % et surfaces : 60 %) : Mucorest le principal genre isolé (air : 30 %, surfaces : 26,7 %),Rhizopus (air : 16,7 %, surfaces : 30 %) et Rhizomucor (air :10 %, surfaces : 12,2 %). Parmi les levures, nous retrouvonsprincipalement les Rhodoturola (air : 11,1 %, surfaces :24,4 %).

4. Discussion

Dans cette étude, dans 88 logements (97,7 %), nousretrouvons au moins un signe d’humidité associé ou non à undéfaut de ventilation. Seul un quart de ces habitats ont une

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contamination fongique de l’air supérieure à 420 UFC/m3, avecune humidité relative supérieure à 53 % et une températuresupérieure à 21 8C. Selon la classification des niveaux decontamination fongique de l’air, la majorité des logements sesitue à un niveau faible ou moyen [7]. Ces résultats sont prochesd’une étude réalisée en Île-de-France qui retrouve une médianeà 240 UFC/m3 mais légèrement inférieure à une autre étuderéalisée en Franche-Comté qui retrouve en moyenne uneconcentration fongique de l’air de logement de patientsallergiques à 338 UFC/m3 [7,23]. Lorsque nous comparonsdans cette étude les paramètres de l’air entre les logements etles anomalies retrouvées, nous n’observons pas de différencesignificative bien que la médiane de contamination soitsupérieure dans les logements présentant au moins un signed’humidité (médiane = 308 UFC/m3). Ces logements présen-taient tous un dégât des eaux. L’humidité relative de l’air n’estpas un bon indicateur de la disponibilité en eau dans l’habitatmais il donne une indication sur la qualité du renouvellementd’air [5,6]. L’utilisation de certaines caractéristiques dubâtiment pour prédire la contamination fongique intérieureest controversée. Cependant, la présence de moisissuresvisibles et/ou d’une odeur de moisi ainsi que l’âge du bâtimentsont corrélés avec un risque de forte contamination [24,25].Dans ce cadre, la mesure de l’hygrométrie murale permettraitd’avoir une meilleure information sur la présence d’eau dans lesmatériaux et les sources potentielles de moisissures.

Les prélèvements d’air par impaction restent une méthodecontroversée en raison d’un défaut de standardisationd’échantillonnage [4,7,23]. En effet, le prélèvement d’air estle reflet ponctuel d’une exposition intérieure aux moisissures.En fonction des conditions environnementale (humidité,température, nature du support) et d’occupation du logement(nombre d’habitant, nombre de plantes ou d’animaux,fréquence d’aération. . .), la capacité des moisissures àcoloniser et proliférer à l’intérieur d’un habitat peut êtrevariable au cours du temps [4–6,23]. De plus, la méthoded’investigation utilisant la culture fongique met uniquement enévidence les espèces fongiques viables et cultivables.

Or, nous savons que les spores de moisissures non viablesgardent leurs propriétés allergiques pendant plusieurs mois[4,6]. De plus, certaines espèces de moisissures peuventmasquer la présence d’autres moisissures d’intérêt lié à desphénomènes de compétition entre espèce ou de croissancerapide et extensive comme les mucorales.

De nouvelles techniques d’évaluation de la contaminationfongique intérieure sont actuellement testées. Elles utilisent lestechniques de biologies moléculaires qui ont l’avantage, bienque coûteuse, de mettre en évidence les spores fongiquesviables ou non, cultivable ou non et d’obtenir une identificationprécise des espèces présentes. [4]. Dans ce cadre, l’USEnvironmental Protection Agency développe un index ERMI(Environnmental Relative Moldiness Index) afin de caractériserla contamination fongique intérieur par l’analyse des poussières[26]. L’analyse des poussières suscite un intérêt croissant carson analyse permettrait d’évaluer une exposition chronique auxmoisissures et ainsi éliminer les problèmes de variationstemporelles liés au prélèvement d’air par impaction. Une norme

ISO est en cours de rédaction afin de standardiser les techniquesde prélèvement des poussières en milieu intérieur. Bien quecette étude ait un biais de recrutement car les visites se font surprescription médicale, il s’agit de la première étude décrivant lacontamination fongique intérieure de patients présentant despathologies fongiques principalement allergiques en Lorraine.

La méthode d’identification par microscopie ne permet pastoujours d’avoir le nom d’espèce et une correspondance avec unallergène déjà connu. Actuellement, pour poser le diagnostic desensibilisation aux moisissures, les allergologues disposent depeu de moyens. Il existe deux extraits antigéniques à Alternariaet Aspergillus pour la réalisation des prick-tests et le dosage desimmunoglobulines de type E dont les valeurs prédictives nesont pas ou très peu connues.

Aux prélèvements d’air s’ajoutent des prélèvements desurface qui permettent d’identifier les réservoirs potentiels del’habitat. Ils sont réalisés plus particulièrement sur les surfacesconnues pour être des zones à risque de condensation d’eau(ponts thermiques) ou pour être un lieu d’empoussièrement. Unprélèvement de surface au niveau des sorties d’air quand ellessont présentes permet de connaître la variété des espècesfongiques présentes dans un logement. Ce type de prélèvementn’est pas standardisé mais il permet de compléter les donnéesde l’air et de mettre en évidence les problèmes d’isolation, lesponts thermiques ou un défaut d’entretien par une sédimenta-tion importante des poussières propice au développementfongique ou des problèmes liés à l’eau (fuite, infiltration,remontée capillaire, etc.).

Nos prélèvements de surface, en particulier au niveau descadres de fenêtre et des bouches ou grilles de ventilation ont missystématiquement en évidence une flore fongique variée. Lesgenres et/ou espèces fongiques retrouvées sur ces surfaces sontles mêmes que celles retrouvées dans l’air. D’autresmoisissures dont l’implication dans les pathologies allergiquesest moindre ou non connue (Chaetomium sp., Trichoderma sp.,Acremonium sp., Scopulariopsis sp., etc.) ont également étéisolées sur les surfaces [6]. Certaines de ces moisissuresexigeantes en eau comme Chaetomium sp. et Trichoderma sp.restent de bon indicateurs d’un excès d’humidité [6,21].

En termes de biodiversité fongique dans les logementsvisités, nous retrouvons en majorité les espèces aspergillaires(air : 100 % des logements et surfaces : 96,7 %), en particulierA. fumigatus (air : 94,4 % et surfaces : 95,6 %) connu pour avoirdes effets allergènes et infectieux puis des espèces appartenantau genre Penicillium également allergisant [6,27]. Ces donnéesdiffèrent un peu de la littérature qui retrouve dans l’air leschampignons appartenant au Dématiés (Cladosporium sp.,Alternaria sp.) en premier puis les Penicillium sp. et lesAspergillus sp. avec souvent A. versicolor en tête [7,23,28].

Dans cette étude, nous constatons également la présencedans plus de la moitié des logements de champignonsappartenant aux Basidiomycètes (air : 63,3 % et surface :57,8 %). Schizophyllum commune et Bjerkandera adusta sontles espèces les plus décrites dans les études et impliquées dansl’aggravation et la fréquence des exacerbations [29,30].

Les moisissures de la famille des Zygomycètes sontretrouvés dans environ la moitié des habitats visités (air :

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54,4 % et surface : 60 %) avec principalement le genre Mucor(air : 30 % et surface : 26,7 %). Ces espèces sont connues pouravoir un pouvoir infectieux chez le patient diabétique etimmunodéprimé ainsi qu’allergisant [31,32].

D’autres moisissures sont retrouvées de manière sporadiquecomme les Fusarium sp. connus pour avoir des effets infectieuxet allergènes [6,31], Scopulariopsis brevicaulis agent commundes onyxis des pieds a été rarement isolé des habitats Lorrain etson pouvoir allergène n’est pas connu.

Stachybotris chartarum a rarement été retrouvé mais il a étéà chaque fois retrouvé après un dégât des eaux dans lelogement. Cette moisissure est associée aux bâtiments humideset a été impliquée dans les maladies allergiques et à deshémoptysies liées à ses mycotoxines chez l’enfant [33].

Parmi les levures, les levures pigmentées du genreRhodoturola sont les plus souvent isolées. Elles sont impliquéesdans les candidémies chez le patient immunodéprimé, dans lesphénomènes allergiques et le syndrome des bâtiments malsainsou sick building syndrome (SBS) [31,34,35]. Le SBS est unsyndrome complexe respiratoire d’étiologie multiple impli-quant les produits chimiques tels que le formaldéhyde et leschampignons comme les Rhodoturola et Aspergillus sp. [36].

La large variété des moisissures avec plus de 400 espèces quipeuvent être retrouvées dans un habitat rend l’interprétationdifficile [28]. Les seuils cliniques à partir desquels un effetdélétère sur la santé ne sont pas connus et varient probablementselon la susceptibilité du patient et le type de pathologie sous-jacente. De plus, nous ne connaissons pas quelle moisissure etquelle substance émise est responsable de quel effet sur la santé.De nombreuses études sont encore nécessaires pour ledéterminer. De plus, les effets sur la santé d’une expositionaux moisissures peuvent ne pas être liés à un mécanismeallergique mais à des mécanismes irritatifs, infectieux outoxiques suite à l’inhalation de mycotoxines ou de composésorganiques volatiles fongiques [35,37].

En conclusion, l’humidité intérieure et le manque deventilation peuvent conduire à la colonisation et la proliférationnon contrôlée des moisissures au sein d’un bâtiment et à uneexposition intérieure aiguë ou chronique dont les effets néfastessur la santé, en particulier respiratoire commence à êtredocumentés [5,8]. La normalisation récente de la méthoded’investigation devrait encourager les études et ainsi permettreune comparaison de la contamination des logements selon le typede pathologie des patients, la région et le climat. Dans ce cadre, lerôle et la place des CMEI pour l’investigation en milieu intérieuret l’identification et la réduction des sources de pollution reste àdéfinir mais également pour l’éducation des patients.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enrelation avec cet article.

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