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SOMMAIRE page 1 : Edito page 2 : Carte scolaire Roz Glas page 3 : Acte III de la décentralisation Méthode mana- gériale dans l ’EN page 4 : 8 mars Jour de carence La loi d’orientation de l’école s’inscrit dans la poursuite de plusieurs décennies de politiques libérales sans jamais mettre celles-ci en relation avec leurs effets dévastateurs en terme d’accroissement des inégalités, de marchandisation, de mise en concurrence des espaces éducatifs et des salarié-es et de subor- dination de l’école à l’économie. Aucune volonté de démocratisation scolaire n’est présente dans cette loi. Vin- cent Peillon se limite à cet horizon pour lui indépassable : doter chacun du « socle commun de connaissances et de compétences ». Tout cela dans une société plus que jamais injuste, inégalitaire, fracturée. La « refondation de l’école », est donc l’adaptation au monde tel qu’il est. Dès lors, il ne faut pas être surpris qu’en lieu et place d’une alternative scolaire et sociale, la seule question des rythmes scolaires occupe l’espace des dé- bats et de la mobilisation. Cette question est loin d’être annexe, mais masque, en partie, les enjeux fondamentaux. Face aux plans d’austérité, au blocage des salaires, à la dégradation des conditions de travail, à la mise en concurrence permanente entre salarié-e-s il faut maintenant se poser une question : les politiques libérales, y compris celle du gouvernement en France, doivent-elles, avec ce qu’elles provoquent en ca- tastrophes et souffrances sociales, continuer à s’appliquer ou doivent-elles être radicalement remises en cause ? A ne pas connecter cette question à l’avenir de l’école, on réduit par avance la possibilité de gagner. Il faut une rupture profonde avec l’école et la société de la concurrence et de la compétition pour ouvrir la voie à la fondation d’une école commune, démo- cratique et émancipatrice. Il faut aussi faire le lien entre l’ensemble des at- taques qui touchent les salarié-e-s, du privé comme du public, pour construire la mobilisa- tion. Pour cette raison, il est nécessaire de faire converger les luttes. C’est la même offensive li- bérale qui veut s’imposer à toutes et tous : il faut donc lutter ensemble. L’appel à se mobiliser le 5 mars, contre la des- truction des protections en terme d’emploi, peut nous permettre de faire cette jonction : saisissons-le avec nos revendications ! A B A N D O N D U P R O J E T février 2013 n° 77 Le SDEN 29 Le SDEN 29 LE JOURNAL DES ENSEIGNANTS DE LA CGT EDUCACTION Loi sur l'école: derrière le bla-bla, une politique purement libérale. Pour une autre école démocratique et émancipatrice !

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SOMMAIRE

page 1 : Edito

page 2 : Carte scolaireRoz Glas

page 3 : Acte III de ladécentralisationMéthode mana-gériale dansl ’EN

page 4 : 8 marsJour de carence

La loi d’orientation de l’école s’inscrit dans la poursuite de plusieurs décenniesde politiques libérales sans jamais mettre celles-ci en relation avec leurs effetsdévastateurs en terme d’accroissement des inégalités, de marchandisation,de mise en concurrence des espaces éducatifs et des salarié-es et de subor-dination de l’école à l’économie.Aucune volonté de démocratisation scolaire n’est présente dans cette loi. Vin-cent Peillon se limite à cet horizon pour lui indépassable : doter chacun du« socle commun de connaissances et de compétences ». Tout cela dans unesociété plus que jamais injuste, inégalitaire, fracturée. La « refondation del’école », est donc l’adaptation au monde tel qu’il est.Dès lors, il ne faut pas être surpris qu’en lieu et place d’une alternative scolaireet sociale, la seule question des rythmes scolaires occupe l’espace des dé-bats et de la mobilisation. Cette question est loin d’être annexe, mais masque,en partie, les enjeux fondamentaux.Face aux plans d’austérité, au blocage des salaires, à la dégradation desconditions de travail, à la mise en concurrence permanente entre salarié-e-s ilfaut maintenant se poser une question : les politiques libérales, y compris celledu gouvernement en France, doivent-elles, avec ce qu’elles provoquent en ca-tastrophes et souffrances sociales, continuer à s’appliquer ou doivent-ellesêtre radicalement remises en cause ? A ne pas connecter cette question àl’avenir de l’école, on réduit par avance la possibilité de gagner.Il faut une rupture profonde avec l’école et la société de la concurrence et dela compétition pour ouvrir la voie à la fondation d’une école commune, démo-

cratique et émancipatrice.Il faut aussi faire le lien entre l’ensemble des at-taques qui touchent les salarié-e-s, du privécomme du public, pour construire la mobilisa-tion. Pour cette raison, il est nécessaire de faireconverger les luttes. C’est la même offensive li-bérale qui veut s’imposer à toutes et tous : il fautdonc lutter ensemble.

L’appel à se mobiliser le 5 mars, contre la des-truction des protections en terme d’emploi, peutnous permettre de faire cette jonction :

saisissons-le avec nos revendications !

ABANDON

DU

PROJET

février2013n° 77

Le SDEN 29Le SDEN 29LE JOURNAL DES ENSEIGNANTS DE LA CGT EDUC’ACTION

Loi sur l'école: derrière le bla-bla,une politique purement libérale.

Pour une autre écoledémocratique et émancipatrice !

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Le SDEN 29

Loi d’orientation,La carte scolaire 2013 1er degré :

Dans le 1er degré, le Finistère et les Côtes d’Armor se voient attribuer .....0 poste !Pourtant, les annonces pour la scolarisation des 2 -3 ans devraient générer des créations.... oui, mais en Bretagne et notammentdans le Finistère , vous êtes largement au-dessus de la moyenne nationale ! Le fait que la scolarisation des plus jeunes à l’écolen’a cessé de se dégrader depuis des années ne compte donc pas .Et l’annonce d’un enseignant supplémentaire dans les écoles ....? .. Hein, quoi, où ?

Les DGH nouvelles sont arrivées dans le 2nd degré !

Et ce ne sont globalement pas de bonnes nouvelles. Refonder l’école semble-t-il, passe encore par une baisse des moyens ac-cordés aux établissements. Le rectorat enlève 100 heures par ci, 100 heures par là et continue à supprimer des postes dans la voieprofessionnelle.

Roz Glas boit la tasse

Le personnel du LP Roz Glas est inquiet. Comme dans tous lesétablissements, la DGH est « tombée ». Ou plutôt, nous est tom-bée sur la tête.

Les projectionsLe projet de répartition conduit à supprimer :• Un poste en arts appliqués ;• Un poste en enseignement général (au choix, lettres-histoire, lettres-anglais ou maths-sciences ;• Un BMP en métiers de la mode.

Dernière minute (hors DGH) : un demi poste de secrétariat ad-ministratif serait également supprimé.

Les explicationsEn arts appliqués, le passage au bac bro 3 ans réduit le nombred’heures dispensées. Mais le poste subsistant ne couvrira pas latotalité des heures dues, il restera 12 heures à effectuer.

En enseignement général, c’est aussi le bacpro 3 ans qui est en cause, mais dans toutesles hypothèses il reste 14 heures à couvrirdans l’une des trois matières et deux règlessont mises en œuvre :o Les heures supplémentaires : unposte à temps plein = 19 heures. L’HSA n’estplus un mode d’ajustement marginal mais unenorme de gestion des horaires prévus par lesréférentiels. 42 heures sup. étaient prévues,ramenées dernièrement à 31, pour 32 tempspleins.o Les dédoublements de division : ilssont tous au plancher légal. Pas de problème! Si tu es un vrai prof’, une classe à 35 (bacpro commerce), ça ne te fait pas peur. Ni uneclasse de prépa pro à 24 !

Enfin, comment éliminer un BMP en métiersde la mode ? C’est simple : effectif actuel enterminale = 18 élèves (pas de démission pré-vue) ; suffit de dire qu’ils ne sont que 15. Onen tire 3 au sort ?

L’historiqueDepuis dix ans, réduction de l’offre de forma-tion, passage au bac pro 3 ans et économiescomptables ont permis de supprimer une di-zaine de postes. Ça fera la douzaine. Sauf

que nos effectifs devraient être les mêmes à la rentrée pro-chaine que cette année.

Depuis dix ans, nous avons multiplié les actions : motions enCA, refus de voter la répartition de la DGH, refus de siéger, dé-mission des élus du personnel soutenue par les parents (2011).Silence obstiné des instances académiques.

90 % des enseignants du LP Roz Glas étaient en grève le jeudi7 février dernier. Nous en avons profité pour alerter la populationde Quimperlé. Nous demandons une audience à Madame l’Ins-pectrice d’Académie du Finistère.

Ça continueCertes, nous ne sommes pas les seules victimes : 9 suppres-sions dans les LP du Finistère, 22 dans l’académie. Etrange-ment, cela ne nous console pas et le projet de faire deséconomies sur le dos des personnels et des élèves ne nous sa-tisfait pas. Mais il faut reconnaître une certaine continuité dansla politique éducative.

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en l’état,"c’est non !Acte III de la décentralisation :vers un local libéralisme.

Le gouvernement envisage une nouvelle étape dans la dé-centralisation : c’est l’acte III qui donnera un rôle accru auxrégions et aux collectivités locales.

Pour l’Ecole, cette décentralisation ouverte à tous les intérêtslocaux et patronaux visera d’abord la formation profession-nelle et l'orientation. Dans la poursuite d’une évolution en-gagée depuis 1982 (c’était qui au gouvernement ?), c'estl’affirmation du privilège accordé par toutes les régions sansexception au modèle de l'apprentissage patronal. Il est doncparfaitement légitime de s’inquiéter du sort de l’Enseigne-ment professionnel public, déjà malmené.Il faut aussi s’alarmer de l’éventuelle décentralisation despersonnels enseignants qui ouvrirait la porte à la fin du sta-tut de fonctionnaire d’Etat et à la possibilité du recrutementlocal.C’est aussi la fin programmée du service public nationald’orientation.Au bout, il y aura un accroissement des inégalités territo-riales.

L'implication des divers échelons du local prendrait la formed'une co-éducation associant des « partenaires diversifiés »sans articulation cohérente entre ces différents registres detransmissions d'information ou de connaissance. Parmi cespartenaires, les entreprises dès la 6eme peuvent intervenir.C’est un modèle d’école ouverte au capital qui l’a perverti etinfesté.A combattre d’urgence !

Méthode managériale dans l’Education Nationale

Depuis quand créé-t-on son propre emploi dans l’EducationNationale ? A entendre certains, depuis longtemps. Il n’estdonc pas surprenant que l’on nous demande d’aller faire de laretape dans les forums ou établissements scolaires pour van-ter les formations que nous proposons dans nos établisse-ments. La sacro-sainte concurrence entre les établissements àapporter cette dérive : nous devons faire venir les élèves ànous si nous voulons « préserver des postes »… En gros, onne peut pas mieux résumer que par cette formule : vos enfantssont nos emplois, et non, comme certains utopistes le pensentpeut-être encore « vos enfants sont notre avenir »…Les enseignants sont donc invités (et oui, c’est sur la base du vo-lontariat, mais notre administration directe sait qui le fait, et quis’y refuse) à se transformer en VRP pour valoriser (vendre ?) lesformations de son établissement. Outre la culpabilisation de ceuxqui ne se prêtent pas à cet exercice, on notera qu’aucun moyensupplémentaire n’est donné pour le faire. Ainsi, vous pouvez êtreamenés à vous déplacer dans deux ou trois lieux différents, àdonner de votre temps pour discuter avec parents et élèves,sans qu’on vous accorde mieux qu’un remboursement de vosfrais de route. Si on ajoute à cela le fait que le point d’indice n’estpas revalorisé, on tombera tous d’accord pour dire que notrecharge de travail est alourdie pour un salaire qui ne change pas.Tout cela nous inscrit dans un nouveau cadre de travail : nousle savions, nous ne sommes plus seulement des pédagogues,ni même de simples enseignants. Non, nous sommes devenusdes auto-entrepreneurs, et nous nous efforçons de « remplir »les classes pour pouvoir sauver nos postes.

Sans doute d’autres pays font-ils de même, et nos diri-

geants ont été bien inspirés de les imiter… à ceci près que,si nos voisins allemands travaillent plus d’heures que nous (25heures en moyenne) et assument ce genre de tâches, ils sontpayés près du double (et encore, ce n’est pas vrai pour lesprofesseurs des écoles, qui ont plus d’heures de présence encours que nos voisins d’outre-Rhin). Ainsi, selon les chiffresde l’OCDE, le salaire moyen d’un enseignant allemand de col-lège après 15 ans d’exercice est de 61 000 euros par an. EnFrance, c’est environ 35 000 euros.Quand allons-nous cesser d’accepter de faire « pour rien »tout ce qu’on nous demande insidieusement, sous le prétextepernicieux qu’il faut bien « sauver notre peau » ?

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Le SDEN 29

Secrétaire général

Laurent Wendeling (collège Segpa Anna Marly, Brest)

Trésorier départemental :

Michel Voyez (collège du Vizac, Guipavas)

Secrétariat départemental :

Gael Marpeau (Lycée Kerneuzec, Quimperlé)

Fabienne Lamé ( Lycée Amiral Ronarc’h, Brest)

Olivier Le Pichon (LP Dupuy de Lôme, Brest)

Carine Naizet (LP Lesven, Brest)

Michel Voyez (collège du Vizac, Guipavas)

Laurent Wendeling (collège Segpa Anna Marly, Brest)

Fabienne Bodin

Anne Cormier

Le journal des enseignants CGT du Finistère

Syndicat départemental de l’éducation nationaleSDEN CGT 29Maison du Peuple2 Place Edouard Mazé29283 BREST CEDEX

Téléphone : 02 98 46 90 6006 88 84 23 03

Messagerie : sden29.cgt wanadoo.fr

SSDDEENN2299

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8 mars , journée internationale des Femmes

La moitié des salariés sont des femmes . Elles subissent des dif-férences de rémunérations pouvant aller jusqu’à 27%. Elles sonttouchées par la précarité et le temps partiel, le chômage plusque les hommes. Leurs carrières sont plus souvent plafonnées,bloquées… ce qui se traduit par des retraites inférieures de 42%Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ces inégalités existentdans la Fonction Publique, où les postes à responsabilité sontmajoritairement occupés par des hommes.A titre d’exemple, voici ce que montre le bilan social de l’Aca-démie de Rennes : alors que le métier d'enseignant est large-ment féminisé,(79.6% pour le 1er degré et 56,7% pour le 2nd),les postes à responsabilité sont occupés de façon inversementproportionnelle par les hommes (40,4 % de femmes pour les per-sonnels de direction, 33.3% pour les inspecteurs académie,39.4% pour les IEN....) C’est le même constat pour la catégorie Ades personnels administratifs.Les temps partiels, choisis ou subis sont principalement occu-pés par des femmes.Des négociations ont lieu actuellement sur l’égalité profession-nelle dans la Fonction Publique. Il est enfin reconnu que des iné-galités existent en matière de carrière, de parcoursprofessionnel, de rémunération et de pensions. Cette exigencea été portée dès le début des concertations par la CGT et ob-

tenue dans les négociations. Le rapport de situation compa-

rée (RSC) qui est appliqué depuis longtemps dans le secteurprivé sera enfin obligatoire pour les trois versants de la Fonc-tion publique. En revanche, la question des retraites et du mini-mum garanti n’est pas pour le gouvernement un axe majeur. Demême, la notion « à valeur de travail égal salaire égal » n’apas pu être imposer dans la négociation.Dans le même temps , une convention interministérielle pourl’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommesdans le système éducatif 2013-2018 a été signée le 7 février.Celle-ci vise à :- Acquérir et transmettre une culture de l'égalité entre les sexes- Renforcer l'éducation au respect mutuel et à l'égalité entre lesfilles et les garçons, les femmes et les hommes- S'engager pour une plus grande mixité des filières de formationet à tous les niveaux d'étude.Elle met également l’accent sur l’éducation à la sexualité.Nous ne pouvons que souscrire à ce qui concourt à lutter contreles discriminations. Reste à savoir si l’on en restera à une dé-claration d’intention ou si des moyens seront réllement mis enoeuvre. Les textes, aussi beaux qu’ils soient, ne font pas l’éga-lité de fait. Et en la matière, les femmes sont bien placées pourle savoir : difficultés d’accès à la contraception et l’avortement,harcèlement et violences, égalité profession-nelle....Le 8 mars est une journée de lutte pour faireentendre les revendications des femmes ici etailleurs.

La CGT participe de ce combat contre les sté-réotypes et les discriminations, travaille à uneculture d’égalité entre les femmes et leshommes, de la formation à la vie profession-nelle et dans la société.

Projet de loi « Sécurisation de l’emploi »Bouleversement du code du travail !

Tout ce qu’on ne vous a pas dit sur l’accord sur la sé-curité de l’emploi :http://www.cgt.fr/Tout-ce-qu-on-ne-vous-a-pas-dit.html

Signez la pétition en lignecontre le jour de carence

http://www.ugff.cgt.fr/spip.php?article2888