6
COURIR VITE SUR LES HAIES PAR PH. AUBERT, PH. LEYNIER La course de haies présente un potentiel éducatif certain. Elle fait appel au cran, à l'audace, à la maîtrise et au contrôle de soi, aux actions physiologiques et nerveuses, développant par là- même, la vitesse, la coordina- tion, la force, la souplesse ainsi que l'équilibre et l'agilité. La course de haies demande un déséquilibre vers l'avant lors de l'attaque de l'obstacle et une perte prolongée des appuis plantaires. Ceci a pour effet de perturber le « référentiel prédominant ». Nous distinguons trois étapes dans l'adaptation des élèves : - au niveau de la séparation ou du cloisonne- ment des actions ; je cours, je m'arrête avant l'obstacle et je saute. Les actions sont disso- ciées ; - au niveau de la juxtaposition des actions ; je cours et je franchis toi premier obstacle, je m'arrête, je cours et je franchis un deuxième obstacle, je m'arrête, etc.. l'ensemble est envisagé comme une succession de séquences juxtaposées ; - au niveau de l'enchaînement des actions ; je ne fais aucune rupture de rythme du départ jusqu'à l'arrivée, continuité des actions. On assiste à une réalisation harmonieuse et efficace lorsqu'il y a anticipation de l'action à venir. Celle-ci est permise par un meilleur calcul optico-moteur et une meilleure dispo- nibilité donnée par une maîtrise de l'équi- libre. L'enchaînement reste toutefois condi- tionné par un placement segmentaire favorable. Les facteurs énergétiques sollicités Seuls les efforts de type anaérobie concernent les haies. Travail anaérobie alactique (vitesse) : aucune contre-indication pour un travail en puissance. Compte tenu de la durée maximale de 6 à 7 secondes, la distance ne devra pas dépasser 40 à 50 m. Les réserves énergétiques de ce processus se reconstituant rapidement, il est possible de recommencer après un temps de récupération relativement court, mais néan- moins nécessaire. Par exemple : 8 x 40 m avec 2 min. 30 de récupération entre chaque effort. Travail anaérobie lactique (résistance) : il est sous dépendance enzymatique. Jusqu'à la puberté, l'enfant ne possède pas le bagage enzymatique suffisant pour assurer la forma- tion d'acide lactique. Ainsi, ce travail n'améliore en aucun cas la glycolyse anaé- robie. Il ne s'agit pas exactement d'un tra- vail dangereux, mais il ne sert à rien ; il faut donc l'éviter. Les facteurs psychosociologiques Ils constituent le principal ressort de l'anima- tion. Il faut souligner ainsi l'importance des relations enseignant/élève, élève/ partenaire, élève/adversaire mais aussi les rapports de groupes (équipe/équipe, équipe/enseignant). Nous organisons notre progression autour de quatre étapes : la familiarisation, l'initiation, le perfectionnement, la spécialisation. Nous ne traiterons ici que les trois premières. LA FAMILIARISATION À ce niveau, nous privilégions les intervalles incitant l'élève à faire un nombre d'appuis impair entre chaque obstacle (tableau 1 ). Il s'agit pour lui de s'adapter. Niveau d'adaptation : les actions consécu- tives sont dissociées. OBJECTIF : COURIR VITE EN FRANCHISSANT DES OBSTACLES Comportement recherché : s'adapter à tout type d'obstacles et tout intervalle. Situation 1 : franchir divers obstacles (petits, grands, hauts, longs, larges, profonds, etc.) en privilégiant toujours la vitesse de déplace- ment. Situation 2 : franchir sur un même parcours. 4 à 5 obstacles de même nature. Exemple 1 : obstacles longs (tète de plinth. petit banc) en prenant appui dessus. Intérêts, favorise : - l'impulsion complète, - l'attaque dans l'axe par le genou. Limite : ne pose pas le problème de la reprise de course. Exemple 2 : obstacles larges et hauts (carton, bloc de mousse). EPS N" 281 - JANVIER-FÉVRIER 2000 47 Revue EP.S n°281 Janvier-Février 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

COURIR VITE SUR LES HAIES - CERIMES

  • Upload
    others

  • View
    12

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: COURIR VITE SUR LES HAIES - CERIMES

COURIR VITE SUR LES HAIES

PAR PH. AUBERT, PH. LEYNIER

La course de haies présente un potentiel éducatif certain. Elle fait appel au cran, à l'audace, à la maîtrise et au contrôle de soi, aux actions physiologiques et nerveuses, développant par là-même, la vitesse, la coordina­tion, la force, la souplesse ainsi que l'équilibre et l'agilité.

La course de haies demande un déséquilibre vers l'avant lors de l'attaque de l'obstacle et une perte prolongée des appuis plantaires. Ceci a pour effet de perturber le « référentiel prédominant ». Nous distinguons trois étapes dans l'adaptation des élèves : - au niveau de la séparation ou du cloisonne­ment des actions ; je cours, je m'arrête avant l'obstacle et je saute. Les actions sont disso­ciées ; - au niveau de la juxtaposition des actions ; je cours et je franchis toi premier obstacle, je m'arrête, je cours et je franchis un deuxième obstacle, je m'arrête, etc. . l 'ensemble est envisagé comme une succession de séquences juxtaposées ; - au niveau de l'enchaînement des actions ; je ne fais aucune rupture de rythme du départ jusqu'à l'arrivée, continuité des actions. On assiste à une réalisation harmonieuse et efficace lorsqu'il y a anticipation de l'action à venir. Celle-ci est permise par un meilleur calcul optico-moteur et une meilleure dispo­nibilité donnée par une maîtrise de l 'équi­libre. L'enchaînement reste toutefois condi­t ionné par un p l a c e m e n t s e g m e n t a i r e favorable.

Les facteurs énergétiques sollicités

Seuls les efforts de type anaérobie concernent les haies.

Travail anaérobie alactique (v i t e s se ) : aucune contre-indication pour un travail en puissance. Compte tenu de la durée maximale de 6 à 7 secondes, la distance ne devra pas dépasser 40 à 50 m. Les réserves énergétiques de ce processus se reconstituant rapidement, il est possible de recommencer après un temps de récupération relativement court, mais néan­moins nécessaire.

Par exemple : 8 x 40 m avec 2 min. 30 de récupération entre chaque effort.

Travail anaérobie lactique (résistance) : il est sous dépendance enzymatique. Jusqu'à la puberté, l'enfant ne possède pas le bagage enzymatique suffisant pour assurer la forma­t ion d ' a c i d e l a c t i q u e . A i n s i , ce t rava i l n'améliore en aucun cas la glycolyse anaé­robie. Il ne s'agit pas exactement d'un tra­vail dangereux, mais il ne sert à rien ; il faut donc l'éviter.

Les facteurs psychosociologiques

Ils constituent le principal ressort de l'anima­tion. Il faut souligner ainsi l'importance des relations enseignant/élève, élève/ partenaire, élève/adversaire mais aussi les rapports de groupes (équipe/équipe, équipe/enseignant). Nous organisons notre progression autour de quatre étapes : la familiarisation, l'initiation, le perfectionnement, la spécialisation. Nous ne traiterons ici que les trois premières.

LA FAMILIARISATION

À ce niveau, nous privilégions les intervalles incitant l 'élève à faire un nombre d'appuis impair entre chaque obstacle (tableau 1 ). Il s'agit pour lui de s'adapter.

Niveau d'adaptation : les actions consécu­tives sont dissociées.

O B J E C T I F : C O U R I R V I T E E N F R A N C H I S S A N T D E S O B S T A C L E S

Comportement recherché : s'adapter à tout type d'obstacles et tout intervalle.

Situation 1 : franchir divers obstacles (petits, grands, hauts, longs, larges, profonds, etc.) en privilégiant toujours la vitesse de déplace­ment.

Situation 2 : franchir sur un même parcours. 4 à 5 obstacles de même nature.

Exemple 1 : obstacles longs (tète de plinth. petit banc) en prenant appui dessus. Intérêts, favorise : - l'impulsion complète, - l'attaque dans l'axe par le genou. Limite : ne pose pas le problème de la reprise de course.

Exemple 2 : obstacles larges et hauts (carton, bloc de mousse).

EPS N" 281 - JANVIER-FÉVRIER 2000 47 Revue EP.S n°281 Janvier-Février 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

Page 2: COURIR VITE SUR LES HAIES - CERIMES

Intérêts, favorise : - l'impulsion complète. - l'ouverture de l'angle entre les deux jambes. - une reprise de course efficace.

limites - peut amener plus d'appréhension de la part de l'élève, - demande de trouver du matériel sécurisant.

Exemple 3 : obs tac les bas (à hauteur de genou).

Intérêts, permet : - de limiter l'appréhension, - de découvrir des fondamentaux de la pra­tique. Favorise la vitesse de déplacement.

Limite : dénature les impulsions, surtout si l'obstacle est trop bas.

Exemple 4 : rivières interdites (lattes ou traits au sol).

Intérêts, favorise : - la pe rcep t ion du ry thme (4 appuis par exemple). - le travail de la vitesse gestuelle (notamment sur les intervalles courts), - les impulsions complètes (rivières assez longues), - l'ouverture de l'angle entre les deux jambes.

Limites : ne pose pas le problème du franchis­sement et favorise : - une impulsion « filée », située après la verti­cale du point d'appel. - un retour de jambe d'appel prématuré avec un pied sous la fesse, sans abduction.

Exemple 5 : obstacles hauts (minimum au-

dessus du genou, maximum jusqu'à l'enfour-chure). type haies.

Intérêt : permet d'être confronté aux réalités de la technique de franchissement.

Limites - davantage d'appréhension, - utilisation de matériel sécurisant.

L' INITIATION

A cette étape de l'apprentissage, il faut choisir des hauteurs d 'obstacles et des intervalles adaptés à l'élève, afin qu'il découvre la réalité de la course de haies.

Niveau d'adaptation : les actions consécu­tives sont dissociées.

O B J E C T I F : C O U R I R V I T E E N F R A N C H I S S A N T D E S H A I E S

Comportement recherché : courir vite du début à la fin. sans appréhension face aux obs­tacles.

Comportements observables

- les haies perturbent la course, - le freinage devant la haie, épaules en arrière traduit un comportement de refus ou une recherche de sécurité (dessin la), - l'impulsion est verticale et très proche de la haie ( lb . le). - la réception se fait loin de la haie ( ld) . pied à plat et jambe fléchie et pratiquement en double appui. - les bras sont rééquilibrateurs voire perturba­teurs ( ld) .

I Objectif : attaquer vite et loin |

Situation 1 : régler le départ et la course jus­qu 'à la 1" haie en proposant plusieurs par­cours (dessin 2). - déterminer une position de départ (debout, trépied). - choisir sa jambe d'impulsion ce qui déter­mine le pied à mettre devant au départ, - matérialiser une zone d'impulsion et l'arri­vée,

- disposer une haie assez basse et sécurisante.

Consignes - courir le plus vite possible jusqu'à la l" haie. - impulser dans la zone sans avoir piétiné, ni bondi. - courir jusqu'à l'arrivée, - choisir le parcours qui convient le mieux.

Variantes

• Effectuer les départs seul ou en opposition. • Tester les deux jambes.

Situation 2 : proposer plusieurs parcours en 6 appuis (dessin 3) : - tenir compte du parcours choisi par l'élève lors de la situation I. - utiliser des haies d'initiation (sécurisantes). - matérialiser une zone d'impulsion et l'arri­vée.

Consignes et variantes : celles de la situa­tion 1.

Objectif : a t taquer dans l'axe

Situation : proposer plusieurs parcours en 6 appuis : - tenir compte du parcours choisi lors de la situation 2, - matérialiser le trajet de la jambe d'attaque en déposant les haies à cheval sur la ligne et/ou en plaçant un repère sur la latte (ballon de bau­druche). - utiliser des haies d'initiation, - matérialiser l'arrivée.

Consignes et variantes : identiques aux situa­tions précédentes.

Objecti f : orienter et f in i r l ' impulsion vers l'avant

S i tua t ion : aménage r des pa rcours en 2 appuis avec des haies d'initiation (dessin 4).

T a b l e a u 1 : P a r c o u r s a v e c n o m b r e d ' a p p u i s i m p a i r s

4 S

SITUATIONS

Revue EP.S n°281 Janvier-Février 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

Page 3: COURIR VITE SUR LES HAIES - CERIMES

DOSSIER TECHNIQUE ET PÉDAGOGIQUE

EPS N" 281 - JANVIER-FÉVRIER 2000 49 Revue EP.S n°281 Janvier-Février 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

Page 4: COURIR VITE SUR LES HAIES - CERIMES

- augmenter les intervalles de manière crois­sante (+ 1/2 pied) ; l'objectif est de reculer le point d'impulsion pour favoriser l'impulsion complète et augmenter l 'écart de j ambes (dessin 5), - demander une accélération après chaque obstacle.

Consignes - ramener tard et vite la jambe d'impulsion. - choisir le parcours adapté à ses moyens.

Variantes

• Effectuer les parcours seul puis en opposi­tion. • Tester les deux jambes. • Utiliser le même principe en 2 appuis avec des obstacles longs, type zones interdites, avec lattes ou plinths en augmentant progres­sivement les intervalles entre les obstacles d' 1/2 pied.

Objectif : rechercher l'attaque en oppo­sition bras/jambe

Situation : passage d'obstacles en utilisant la technique de franchissement de haies : le pla­cement des bras nécessite une approche plus analytique (dessin 6).

- en 2 appuis. - avec un sursaut sur chaque appui. - à vitesse modérée puis en augmentant pro­gressivement la vitesse d'exécution.

Consignes

- conserver les épaules face à la haie, - engager le bras opposé à la jambe d'attaque vers le pied.

- garder la main du bras du côté de la jambe d'attaque fixée près de la hanche. - engager le coude vers l 'avant lorsque la jambe d'attaque descend, - effectuer un retour haut et dans l'axe du genou de la jambe d'esquive, avant de la redescendre. Il est possible, pour augmenter la perception de l'engagement du bras opposé à la jambe d 'at taque, de demander de toucher le pied droit avec la main gauche ou inversement, en marchant (dessin 7).

\ariantes

• Tester les deux jambes. • Utiliser le même principe dans des situations d'étirements spécifiques ou à l'arrêt afin de bien percevoir les placements.

LE PERFECTIONNEMENT

Il s'agit d'améliorer le franchissement pour progress ivement être capable de réal iser 4 appuis sur un parcours réglementaire.

Niveau d'adaptation : l ' e n s e m b l e est envi ­sagé c o m m e une success ion de séquences j u x ­taposées .

O B J E C T I F : R É A L I S E R UN P A R C O U R S EN 4 A P P U I S

Comportements recherchés

- attaque de l'obstacle sans perte de vitesse, et dans l'axe (dessin 8a). - recul du point d'impulsion afin que le point haut du franchissement soit situé avant la haie 8a). - ouverture de l'angle entre les deux jambes, significatif d'une trajectoire « plate » (8b) et favorisant un « ciseau » efficace en sortie de haie. - recherche d'un retour genou haut et avec abduction de la jambe d'impulsion (8c). - réception active en plante de pied avec des alignements permettant une bonne reprise de course (8c). - bras actifs, capables de relance en sortie de haie.

Une réception active en plante de pied...

.. et non un affaissement.

50 Revue EP.S n°281 Janvier-Février 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

Page 5: COURIR VITE SUR LES HAIES - CERIMES

DOSSIER TECHNIQUE ET PÉDAGOGIQUE

Comportements observables

- l'attaque de la haie se l'ait de plus loin et plus vite, ce qui situe le point haut du franchisse­ment encore légèrement au-delà de la latte (dessin 9a. 9b), - la jambe d'attaque ne couronne pratique­ment plus (ou le jeune en a au moins pris conscience). - l'augmentation de l'ouverture entre les deux jambes est encore à peine suffisante. - le retour de la jambe d'impulsion se fait avec-plus d'abduction (9c. 9d). mais c'est le pied qui guide le mouvement. - la réception se fait plus près de la haie, en plante de pied mais parfois suivi d'un affais­sement qui provoque une légère flexion de la jambe de reprise (9e), - le 2 e appui en réception se pose loin devant (9f). - les bras commencent à jouer un rôle équili-brateur. sans réelle bonne fixation.

SITUATIONS

Objectif : attaquer vite et loin

Situation : sur 2 haies ; régler la course entre le départ et la 1" haie et entre les 2 haies en proposant plusieurs parcours (dessin 10) : - par t i r en s t a r t i ng -b lock (pied d ' a p p e l devant). - préciser le point d'impulsion en plaçant un cône (il doit s'agir d'un repère pour l'ensei­gnant). - disposer des haies d'initiation afin de privi­légier l'engagement, - matérialiser la fin du parcours (bien au-delà de la 2 e haie).

Consignes - choisir le parcours qui convient. - cour i r le plus vite poss ib le jusqu'à la l' haie ; le point d'impulsion doit devenir pré­cis et ne plus varier d'un passage à l'autre. - enchaîner une course à la réception et courir jusqu'à la lin du parcours.

Variantes • Effectuer les départs seul puis en opposition. • Tester les deux jambes. Il est possible de placer une marque intermé­diaire à la pose du 4' appui afin d'évaluer la réalisation de l'élève. A ce niveau, s'il passe sur le repère, il est en mesure d'attaquer sa haie vite et loin. Le repère du 4' appui doit se trou­ver à la distance correspondant à l'intervalle inter-obstacle choisi (6 m 50. 7 m. 7 m 50).

Objectif : réaliser un retour de jambe en abduction, guidé par le genou

Situation : debout, mains en appui sur un mur, axe du corps légèrement incliné vers l'avant (dessin 11 ). - effectuer une action de circumduction de la jambe d'esquive au-dessus de la haie. - tendre l'autre jambe, en appui sur plante de pied, juste à côté de la haie. • Cette situation analytique n'a d'intérêt que lorsque la consigne est rapidement reconduite dans un contexte de course.

Consignes - réaliser l 'exercice à vitesse extrêmement réduite afin de percevoir au mieux le trajet des segments de cette jambe de retour. - redescendre le genou lorsque la jambe est revenue dans l'axe.

- éviter une ouverture trop importante de la ligne du bassin par rapport à la latte.

Variantes

• Effectuer des franchissements au-dessus de la haie vers l'avant, puis vers l'arrière, c'est-à-dire, revenir au point de départ. • Tester les 2 jambes.

Objectif : finir l'impulsion et guider le retour de la jambe en abduction

Situation : demi- f ranch i ssement j a m b e d ' e s ­qu ive : p a s s a g e latéral en e n g a g e a n t s i m p l e -

EPS N 281 - JANVIER-FÉVRIER 2000 5 1 Revue EP.S n°281 Janvier-Février 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

Page 6: COURIR VITE SUR LES HAIES - CERIMES

ment la jambe de retour au-dessus de l 'obs­tacle (dessin 12). - utiliser un obstacle à hauteur de l'enfour-chure pour justifier le retour en abduction, - p lacer un interval le d ' env i ron 10 m en 6 appuis. - prendre la précaution de placer une latte ou un plot au pied de la haie, du côté où passera la jambe d'attaque afin de s'assurer que cette jambe passera le plan de la haie.

- effectuer l 'exercice d'abord en trottinant puis de plus en plus vite. • Cette situation analytique n'a d'intérêt que si elle est rapidement reconduite dans un contexte de course.

Consignes - pousser et ramener vite, - faire revenir le genou haut et dans l'axe. - engager l'axe du corps vers l'avant en sortie de haie.

- veiller à engager la jambe d'attaque au-delà de la haie et faire passer la cheville aux envi­rons de la latte.

Objectif : relancer la course en sortie de haie

Situation : après le passage latéral (situation précédente) enchaîner une foulée bondissante rasante vers l'avant sur le 2' appui de reprise afin de retrouver immédiatement une orienta-lion du corps favorable à l'accélération (des­sin 13).

L'intervalle entre les haies passe à 11 m.

Consignes : celles de la situation précédente.

Variantes • 2 appuis entre chaque obstacle, avec des haies distantes de 2 m à 2 m 50. • Tester les 2 jambes.

A

Nous n'abordons pas ici l'étape de la spéciali­sation qui concerne davantage les pratiquants de club, voire d'association sportive, souvent encadrés par des spécialistes de l'athlétisme. L'amélioration du franchissement est toujours dominante, dans le but d'amener le coureur à un niveau d'expertise poussé pour s'engager en compétition. L'objectif est de réaliser une course réglemen­taire. Le niveau d'adaptation relève d'une conti­nuité des actions sans rupture de rythme du départ à l'arrivée.

Philippe Aubert Professeur E P S ,

Responsab le nat ional Elite (FFA).

Philippe Leynier Professeur E P S ,

Responsab le nat ional Jeunes (FFA).

Références bibliographiques

Piasenta (J.), L'éducation athlétique, INSEP, 1988.

Piasenla (J.), Apprendre à observer, INSEP, 1994.

USEP, UFOLEP, FFA, L'enfant vers l'athlétisme, Cahier

pédagogique.

Inspection académique du Nord, EPS, athlétisme, Groupe de travail départemental, DRJS, FFA, 1995.

T a b l e a u 2 : P a r c o u r s a v e c n o m b r e d ' a p p u i s p a i r s

52 Revue EP.S n°281 Janvier-Février 2000 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé