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CRIA CUERVOS - DE CARLOS SAURA
LA REPRÉSENTATION DE L’ENFANCE
Justifier le titre
“Cria Cuervos y te sacaran los ojos” (“Nourris les corbeaux, et ils t’arracheront les yeux”) dit le proverbe espagnol.
• Décrypter le titre après la projection
Compléter le tableau suivant, à l’aide d’exemples tirés du film
Terreurs nocturnes
Peur de l’inconnu
IncommunicabilitéIncompréhension
des adultes
Transgression des interdits
Solitude
Danser Se maquillerSe déguiser
L’enfance et ses cruautés
Refus de représenter l’enfance comme le tempsde l’innocence : L’enfant face à la mort (dont elle perçoit la réalité) et la volonté de la donner
• Fascination
Ana croit que le bicarbonate est un dangereux poison mortel
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Elle cherche à tuer son père et sa tante (verre de lait et arme à feu)Elle propose à sa grand-mère de l’aider à mourir parce que la vie semble dépourvue pour elle d’intérêtJouer à cache-cache et détenir un pouvoir de vie et de mort
• Répulsion
Elle refuse d’embrasser le front de son père dans le cercueil
La claustration : Ana vit dans un univers coupé du reste du monde
La maison au coeur de Madrid semble totalement isoléeAna joue dans une piscine vide et en ruine. (Là encore image de la mort)
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Le monde du rêve
Evasion par la musique et la danse : “Porque te vas”L’imaginaire qui rend tout possible :
• Faire apparaître sa mère décédée• Sauter d’un immeuble et s’envoler
Jeu : “jouer à la poupée au fond d’une piscine vide (la poupée est un double d’elle même- elle est aussi un rappel de la mère)
• Se déguiser• Jouer des scènes de disputes entre sa mère et son père• Jouer à cache-cache
Opposition entre le père et la mère : l’incommunicabilité
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Le père La mère
Autoritarisme Subit soumission
Il maltraite sa femme psychologiquement Subit humiliation
Refus de voir et d’accepter la réalité Frustration : elle a renoncé à sa carrière pour élever ses enfants
Misogynie La douceur
Frustration conjugale La musique
Il vit dans le mensonge La tendresse
Vit essentiellement à l’extérieur Vit recluse à l’intérieur
L’importance du regard : l’enfant est témoin
La notion de point de vue peut-être abordée :Le récit ne repose pas sur un point de vue omniscient. Au contraire, toute la trame narrative repose sur la perception d’Ana. Son regard est subjectif :
• Lucide : Il dévoile ce que les adultes cherchent à cacher• Clairvoyant : Il analyse impitoyablement les comportements des adultes• Ambigu : En raison de sa subjectivité. C’est une parole et un regard.
Importance de l’écriture cinématographique qui met en lumière ce regard subjectif :
• Saura utilise souvent le gros plan. Le regard d’Ana apparaît souvent : sérieux, impénétrable, insondable, mystérieux, fascinant.• La caméra est souvent à hauteur d’enfant
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La porte est aussi le symbole du secret qu’Ana réussit à déceler.
Le personnage est nourri par le corps, la voix et le regard de l’acteur.
Théâtralité
Dans un certain nombre de scènes appartenant au passé, Ana devient un spectatrice de ses propres souvenirs qui se retrouvent en quelque sorte “projetés” comme sur un écran.
Elle met en scène et interprète les disputes de ses parents avec drôlerie et émotion.• Le témoin muet devient acteur parlant. (catharsis?)• Mise en abîme• Le rôle paradoxal du théâtre : dénoncer les hypocrisies & mettre à nu la vérité à travers la fiction et l’artifice (jeu & déguisement)
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Décryptage historique : la société franquiste à travers les symboles du film
Quatre questions à aborder avec les élèves pour mieux comprendre l’écriture de Saura
• Qui était Franco ?• Qu’est ce qu’une dictature ?• Qu’est ce que la censure ?• Qu’est ce qu’un symbole, une métaphore ?
Futur, passé, présent et irréel s’entremêlent
Les scènes du passé : la mère est encore vivant. Les scènes du futur : Ana adulteIl n’y a aucun indicateur dans l’écriture cinématographique pour montrer la frontière entre ces différents espaces. Lorsqu’Ana fait apparaître sa mère, on saisit :
• La puissance de l’imaginaire qui permet de compenser l’absence irrémédiable et de supporter la perte et le deuil. Ana construit une autre réalité pour survivre
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ANA VOIT
La maîtresse de son père prendre la fuite
sans parler
Son père caresser les seins de la bonne à travers une vitre
Son père embrasser une femme
Son père se disputer violemment avec sa
femme
Son père est donc responsable de la mort de sa mère
VENGEANCE
Le militaire de carrière Dictature franquiste et de ses horreurs
La mère La République espagnole assassinée La frustration
La grand-mère L’espoir de l’avenir
Paulina Prisonnière d’une éducation rigide et d’une morale étriquée qui doit sauver les
apparences.
Piscine vide Vacuité du monde dans lequel elle vit Néant
StérilitéFosse
La maison Repli sur soi de L’Espagne franquiste
La transition entre le présent et le futur est assurée par un travelling latéral.Le film devient une plongée dans les souvenirs d’Ana adulte. Le film pourrait être considéré comme un long “flash-back”.
On peut alors rendre concrète la distinction entre “le temps du récit” & “le temps de la narration”Rôle de la voix-off qui permet de faire le lien entre les séquences situées dans une temporalité différente.L’histoire de la mère : les témoignages d’Ana et de RosaIl est intéressant de passer en revue les extraits du dialogue qui évoquent “les rendez vous manqués de la mère”.
• Possibilité de travailler sur le discours rapporté.• Utilisation du conditionnel passé (valeur morale de l’irréel)• Champs lexicaux du manque et de la frustration
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La transition entre le présent et le passé est assurée par le montage avec raccord en mouvement.
Le rôle des photographies
Elles sont l’expression même du passé autour duquel se bâtit notre mémoire.
Le générique, construit autour de photos de la famille réunie, apporte une élément de réponse : c’est par l’image, qu’elle soit réelle ou rêvé; immédiate ou construite (la grand-mère passe son temps à regarder des photos, Ana “recrée” sa mère) que l’on se souvient des moments forts de son existence.
La photographie est la trace d’une “ça a été” (Barthes) = “la thanatographie”“Je n’oublie pas certaines choses...Certains souvenirs sont très puissants “ Ana adulte
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L’image rêvée
La mémoire
L’image réelle Limage reconstruite du passé
Ambiguïté des souvenirs
Les photographies représentent le passé qui n’est plus maîtrisable mais que l’on
peut réinventer
Absence de continuité narrative car les souvenirs s’enchaînent par
association d’idées, par la force des sentiments. On reste dans
La musique
Il y a trois thèmes différents dans le film
Le thème Symbole
Mère Musique classique Culture bafouée
Grand-mère “Marie Cruz” musique traditionnelle
Le passé dans lequel se replonge inlassablement.
Symbole de cette Espagne éternelle
Ana Variété “Porque te vas” Chanson rythmée qui suggère la vitalité d’Ana mais son thème évoque l’abandon :
résonance par rapport au vécu d’Ana
Paulin Rien Femme prisonnière de cette société bourgeoise qui nie les
désirs de la personne
Réflexion sur le statut de la musique dans le film :
• Intra diégétique• Extra diégétique
Création d’une ambiance sonore :•Suggérer une couleur locale ou restituer l’atmosphère d’une époque révolue.•Illustration de ce que l’on voit à l’écran•Souligner le suspense & créer une attente•Créer un climat angoissant ou romantique•Elle fait écho aux sentiments éprouvés pr le personnage : La chanson “Porque te vas” souligne la vitalité de l’enfant mais exprime aussi la souffrance de la perte & de l’abandon
Ponctuation du récit : •Elle peut assurer le raccord entre deux plans•Mais elle peut donner du sens à l’image et à la mise en scène quand elle brille par son absence.
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Un film de femmes
La mère Rosa La grand-mère Tante Paulina
Femme qui a sacrifié sa carrière
La domestique qui s’inscrit dans l’univers de la bourgeoise
Paralysée (à l’image de la société)
Soeur de la mère & tutrice des 3 enfants
Elle a pris soin de la mère et de la fille
Elle ne peut pas parler
Elle reproduit la fonction du père :
l’autorité
Elle est le substitut de la mère nourricière
Elle est totalement tournée vers le passé : sa vie
consiste à regarder des photographies
Femme rigide et peu maternelle
Elle est du côté de la culture, de l’ouverture
Femme sensuelle à qui la séance de
séduction d’Anselmo ne déplaît pas. Sa
parole est spontanée et plus libérée.Elle est
sincère mais sa parole authentique
est jugulée par Paulina.
Elle est enfermée dans les conventions,
la bienséance
Elle comble la carence affective
d’Ana mais ne l’infantilise pas car elle s’adresse à elle comme à une fille plus mure et plus
âgée
Son immobilisme s’oppose au
dynamisme d’Ana
Ana est en rébellion, elle n’accepte pas
qu’elle ait pris la place de sa mère
La famille = microcosme (société franquiste à l’agonie)
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LIENS WEB
Dossier pédagogique en Espagnol
http://www.ac-creteil.fr/espagnol/culture/communiques_presse_teaser cria_cuervos_comm_presse.pdf ou http://www.crdp-strasbourg.fr/base_news/img/document_news/2069_1.pdf
Plaquette publicitaire
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/espagnol/htm/arte/cine/carlotta.pdf
Dossier ABC Le France
http://www.abc-lefrance.com/fiches/CriaCuervos.pdf
www.lesyeuxverts.com
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