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LA PHRASE NOYAU 1. Les constituants de la phrase noyau 2. Les classes de la phrase noyau 3. Les réalisateurs du GN sujet 4. L’inversion du sujet Les constituants de la phrase noyau Les groupes de mots (GN 1 , GPréd, GAdv) se combinent entre eux pour former une unité syntaxique de rang supérieur qui est la phrase noyau. Les deux constituants fondamentaux de la phrase noyau sont le groupe nominal sujet (GN 1 ) et le groupe prédicatif (GPréd). GN 1 Ex. (1) Le premier roman de Colm Toibin surprend par sa finesse et par la sûreté de ton. GPréd (2) Tous les pays industrialisés sont touchés. (3) Pierre lit un roman Les classes de la phrase noyau. La phrase binaire et la phrase ternaire La classification des phrases se fait en fonction de la nature du verbe qui remplit la fonction de prédicat et la fonction des membres de la phrase impliqués dans l’accord grammatical. a) Il y a des phrases binaires , qui sont des phrases construites autour d’un verbe [+ déterminé] et dans lesquelles la reprise des marques de nombre et personne appartenant au sujet se retrouve dans le prédicat. Ex. (1) Les médecins s’impatientent pour sa santé . (déterminé) (2) Les moralistes proclament la dégradation des mœurs . (déterminé)

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LA PHRASE NOYAU

1. Les constituants de la phrase noyau2. Les classes de la phrase noyau3. Les réalisateurs du GN sujet4. L’inversion du sujet

Les constituants de la phrase noyau

Les groupes de mots (GN1, GPréd, GAdv) se combinent entre eux pour former une unité syntaxique de rang supérieur qui est la phrase noyau.Les deux constituants fondamentaux de la phrase noyau sont le groupe nominal sujet (GN1) et le groupe prédicatif (GPréd).

GN1

Ex. (1) Le premier roman de Colm Toibin surprend par sa finesse et par la sûreté de ton.

GPréd (2) Tous les pays industrialisés sont touchés.

(3) Pierre lit un roman

Les classes de la phrase noyau. La phrase binaire et la phrase ternaire

La classification des phrases se fait en fonction de la nature du verbe qui remplit la fonction de prédicat et la fonction des membres de la phrase impliqués dans l’accord grammatical.

a) Il y a des phrases binaires, qui sont des phrases construites autour d’un verbe [+ déterminé] et dans lesquelles la reprise des marques de nombre et personne appartenant au sujet se retrouve dans le prédicat.

Ex. (1) Les médecins s’impatientent pour sa santé. (déterminé) (2) Les moralistes proclament la dégradation des mœurs . (déterminé)

Il y a d’autres phrases binaires, centrées sur un verbe (-Déterminé), dans lesquelles on remarque la reprise des marques du sujet (nombre et personne, parfois genre) dans le prédicat.

Ex. De nombreuses maladies sont vaincues. Elle se tut.

Dans ces phrases binaires, la relation s’etablit entre sujet et prédicat, et c’est une relation d’interdépendence, de détermination réciproque.

b) Il y a encore des phrases ternaires (c’est-à-dire des phrases dont le prédicat est formé d’un verbe copulatif du type être, sembler, devenir, rester et d’un prédicatif. Ces phrases

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se caractérisent par une relation à trois termes constituée des relations entre le sujet et le verbe copulatif et entre le sujet et le prédicatif.

Ex. (1) L’histoire est la mémoire des peuples. (2) Il devient fou. (3) Les jours me semblaient trop courts. (4) Elle restait inerte.

Les réalisateurs du Groupe Nominal Sujet (GN1)

Le GN1 est un constituant fondamental de la phrase noyau. Il est situé à gauche du verbe dans les phrases assertives. Le sujet peut être réalisé par:a) – un GN (ou un nominal)b) – un pronomc) – un infinitifd) – une proposition à verbe fini

a) Le GN sujet a la structure commune d’un GN1, c’est à dire GN = (Pd) + N (+Dt).Ex: Les gens sont inquiets. La recherche scientifique se fonde sur un processus continu. La littérature policière connait un grand succès. Ces nouveaux et puissants moyens d’action seront mis en place prochaînement.Les Prédéterminantsd sont : les articles : le, la, l’, les.

les adj démonstratifs : ce, cet, cette, ces. les possessifs : mon, ton, son, etc.

On ne rencontre pas comme déterminant PAS DE.*Pas de femmes n’étaient acceptées.On rencontre rarement l’article partitif comme Pd :Ex: De la fumée de tabac montait autour des lampes électriques.

b) Le GN1 peut être réalisé par un nominal de la série ON, CHACUN, PERSONNE, NUL.On se calme.Chacun de nous pensait à autre chose.Personne ne le saura jamais.Nul n’est prophéte dans son pays.

Le GN sujet peut être réalisé par un substitut, c’est-à-dire par un pronom, évocateur ou anticipant.

Ex: (1) Les journaux veulent plaire. Ils veulent publier des articles que le lecteur désire lire.

(2) Ce n’est pas ton état de santé qui me préoccupe.Le GN1 peut être réalisé par une forme tonique du pronom personnel.

Ex: Lui travaillait à l’arsenal. Toi seule ne passes pas, immortelle musique.

c) Le GN1 peut être réalisé par un infinitif.Ex: Lire fait découvrir aux jeunes l’univers. Voyager dans des pays lointains était son rêve.

d) Le GN1 peut être exprimé par toute une proposition.- Le sujet de cette proposition est représenté par une proposition introduite par

QUE, avec ou sans reprise pa ÇA, CELA, CECI, VOILÀ QUI. Particularité de cette phrase : le verbe est au SUBJONCTIF.

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Ex : Que je me f â che ne servira à rien.- Le sujet peut être exprimé par une proposition relative introduite par QUI (seul ou

accompagné par un démonstratif, ou par QUICONQUE:Ex : Qui ne risque rien ne gagne rien. Qui a bu boira. Qui dort dine. Quiconque sème le vent récoltera la tempête.

L’accord du sujet avec le prédicat

L’accord du sujet avec le prédicat consiste dans la combinaison des marques de nombre, de personne et de genre communes au sujet et au prédicat.

Ex: Les gens partent déjà.Accord – en nombre, personne

– en genre - pour les temps composés - pour la voix passive.

Ex. Ils sont impressionnés par votre accueil. Elles sont encore terrifiées.

Le choix de ces marques se fait en fonction de :- la structure de GN1

- le type de prédicat (verbal ou nominal) qui détermine le type de phrase (binaire ou ternaire)

- la position du sujet par rapport au nombre (il peut entraîner l’accord par proximité).

- le sensA. L’Accord en nombre

Le GN1 peut être un nominal simpleconstitué par: plusieurs éléments nominauxa) - le GN1 est un nominal simple - le verbe se met, comme le sujet, au singulier ou au

pluriel.Je venais là tous les matins.Mes parents n’étaient pas d’accordLa famille était réunie autour de la table.- le GN1 exprimé par le pronom démonstratif CE + le verbe ÊTRE – l’accord se fait au singulier dans la langue courante et au pluriel dans la langue littéraire.C’est des choses qui arrivent.Ce sont des choses qui arrivent.

b) Le GN1 formé de plusieurs éléments nominaux: les éléments constitutifs: un nominal [+collectif] + nom au pluriel - l’accord se fait

avec le 1er ou le 2e selon le sens:ex: Le groupe de ses hommes restait compact. Le cercle des curieux se referma. Une foule de manifestants hurlaient.

Accord au pluriel: Nombre de témoins ont dû le voir.

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Quantité de gens sont venus.Le GN1 formé par une majorité/une moitié/une minorité/un tiers + NOM- l’accord se fait au pluriel ou au singulier selon le sens: La moitié des députés ont voté pour le projet. La moitié de la salle était vide.

Les constituants du GN1 forment un groupe de coordination.- Coordination par ET - l’accord au singulierPierre, mon ami et un collègue, est venu me voir.- Coordination par ET - l’accord au plurielPierre, un ami et un collègue sont venus me voir- Coordination par NI - l’accord au plurielNi lui ni moi, nous n’avons rien compris.- Coordination par NI - l’accord au singulierNi maman ni papa ne m’empêchera de venir.

B) L’accord en personneLe sujet multiple peut être formé d’éléments de personnes différentes, le prédicat se met à l’une de ces personnes en fonction de la hiérarchie suivante: la première personne l’emporte sur les 2 autres, la 2e personne l’emporte sur la 3e.

Jacques et moi parlons (nous parlons) de son dernier disque.Toi et lui (vous) ferez le nettoyage.

C) L’accord en genreLe participe passé du prédicat à un temps composé s’accorde avec le sujet de la phrase.

Nous sommes partis. Elles sont venues.L’accord - avec les verbes qui se conjuguent avec ÊTRE

- les verbes copulatifs- les verbes à la voix passive- les verbes pronominaux

L’inversion du sujet

Dans les phrases déclaratives, le GN1 est, en général, en tête de phrase.a) l’inversion du sujet se fait avec les verbes:arriver, avancer, entrer, rester, suivre, venir.Ex: Vint enfin le soir où je fus invité à table. Suivaient quatre pages d’explications.b) Inversion dans une phrase incise.

C’est bien, dit-elle. C’est clair, fit-elle.(déclara-t-elle, affirma-t-il etc)

c) - Inversion dans les phrases qui commencent par un adverbe de lieu, temps, manière: ici, là, partout, nulle part, d’abord, alors, puis, enfin, déjà, jamais, ainsi.Là apparaissait le même panorama splendide.- Inversion du pronom sujet dans les phrases qui commencent par des adverbes: aussi,

ainsi, à peine, sans doute, peut-être, en vain, vainement, du moins, au moins, toujours, encore.

Ex: Il voulait partir. Aussi se tenait-il près de la porte. Elle n’avait plus d’argent, ainsi a-t-elle dû renoncer à ses projets. À peine fut-elle entrée que le téléphone sonna.

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Sans doute voudra-t-il nous accompagner. Peut-être sera-t-il présent le soir de la cérémonie. En vain ai-je insisté, il n’a rien voulu savoir. Il est sans doute le meilleur, toujours est-il qu’il doit le prouver par ses résultats. Il est cliar que c’est lui le coupable, encore faut-il convaincre le jury.

MAIS: pas d’inversion avec sans doute que peut-être que

Sans doute que tu seras d’accord avec les autres. Peut-être que tu as d’autres projets pour l’avenir.

LE GROUPE PRÉDICATIF

Le Groupe Prédicatif est le second des deux constituants obligatoires de la phrase de base si la phrase s’analyse selon le schéma : P = GN1+ G Préd.

STRUCTURE Le Groupe Prédicatif s’articule autour d’un verbe dont dépendent d’autres éléments, en

particulier son ou ses compléments. Parfois, le groupe verbal peut se réduire à ce seul constituant : Jean plaisante.

Généralement, le verbe est accompagné d’un ou des plusieurs éléments qui sont soit des déterminants obligatoires (complément d’objet direct, complément d’objet indirect), soit des déterminants facultatifs (ou non-obligatoires) qui sont les circonstants.Ex :

Il marche.Marie mange de la glace.

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Pierre offre des fleurs à sa maman.Vous mangez n’importe quoi/gras/maigre.Vous mangez vite/régulièrement/le soir.

Si le verbe est ÊTRE, ses déterminants (ou modificateurs) s’appellent attributs/prédicatifsEx : Il est ingénieur/beau/le meilleur.

Outre le verbe, le groupe prédicatif admet parmi ses constituants le groupe nominal sous tous ses formes. Le groupe nominal peut être:

- constituant facultatif et mobile de la phrase (complément circonstanciel construit sans préposition) :

Ex : Cette été, tous les soirs, place Gutenberg, les touristes pourront assister à un spectacle de musique et de danses folkloriques.- constituant du groupe prédicatif: complément d’objet direct [Je connais ton

ami.], complément d’objet indirect (Il ressemble à son père), attribut du sujet [Pierre était mon voisin].

Dans la structure du groupe prédicatif on peut identifier des équivalents propositionnels:Ex: (1) Il est devenu ce que tu sais. (prédicatif/attribut du sujet) (2) Nous savons que lq terre est ronde. Prop.compl. (3) Je souhaite que tu réussisses. (4) Il arrive que cet enfant fasse des bêtises.

L’Adjectif et le Groupe Adjectival peuvent aussi se retrouver dans la structure du Groupe Prédicatif:

Ex: (1) Elle est belle. (2) C’est un ton délibérément provocateur. Le Groupe Prépositionnel rentre lui aussi, parfois, dans la structure du Groupe Prédicatif (

en tant que circonstant):Ex: De 8 heures à 1 heure, la rue sera interdite à la circulation.

L’adverbe peut, lui aussi, figurer dans la structure du groupe prédicatif, comme complément circonstanciel :

Ex : Aujourd’hui le théâtre affiche complet.

Au sens traditionnel du terme, un complément du verbe est un syntagme de type nominal ou prépositionnel qui fait partie du groupe prédicatif, alors que le complément circonstanciel lui est extérieur, et il dépend du verbe à un double titre. Syntaxiquement, il appartient à la construction du verbe (à son schéma actanciel). Sémantiquement, il apporte une informationsupplémentaire appelée par le sens du verbe. Selon le cas, l’expression de cette information est facultative ou bien indispensable à la bonne formation de la phrase. Enfin, les verbes se distinguent par le nombre de leurs compléments et par la forme spécifique des pronoms personnels, relatifs, interrogatifs et indéfinis qui leurs sont substituables.

Ex : le verbe hériter – 2 compléments :Pierre a hérité cette commode de son oncle.

C.D. C.I. le verbe mourir – sans déterminant :

Il est mort. (à 5 heures, vite, à l’hôpital - sont des circonstants, déterminants facultatifs) le verbe écrire – avec ou sans déterminant – changement de sens:

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Il écrit. (il est écrivain) le verbe donner – 2 déterminants :

C.O. C.I.Il donne des cadeaux à ses fils.

Il y a des verbes qui se construisent sans déterminant : arriver, bouger, partir, maigrir, pâlir, décéder, mourir, naître, pleurer, parler, bavarder.

Il y a des verbes qui se construisent obligatoirement avec un déterminant : faire, avoir, abaisser, abattre, briser, compliquer, devoir, entreprendre, mettre, nommer, fabriquer, supprimer, grouper, infliger, exprimer, féliciter. Ces verbes sont des verbes transitifs. Il y a une autre catégorie de verbes qui ont un déterminant prépositionnel:

la préposition à : céder, convenir, coûter, déplaire, désobéir, écrire, pardonner;la préposition de: abuser, s’aquitter, se charger, s’entourer, se mêler, profiter;la préposition dans: consister, s’enfoncer, s’enfermer, s’empêtrer, incorporer,

s’infiltrer;la préposition sur: s’apitoyer sur, s’appuyer sur, se pencher, se ruer, se précipiter,

déboucher;la préposition contre: s’abriter, se blottir, buter, se heurter.Il y a enfin les verbes qui ont un double déterminant : accorder, adresser, amener,

attribuer, comparer, communiquer, confier, donner, emprunter, enseigner, envoyer, léguer, fournir, offrir, pardonner, prêter, rembourser, remettre, soustraire, supprimer, transmettre.

Les verbes peuvent figurer aussi dans les constructions que l’on appelle constructions attributives, si le verbe instaure entre l’élément dit attribut qu’il régit directement et son sujet (ou son complément d’objet), une rélation morphosyntaxique et sémantique particulière marquée par le phénomène de l’accord.

Ex: Ces boissons sont rafra î chissantes. Tout le monde trouve ces boissons rafra î chissantes .

Les emplois absolus des verbes transitifs directs et indirects

Comme unité lexicale associant une forme, un sens et ne construction, un verbe se definit par une structure (distributionnelle et actancielle) maximale, définie par l’ensemble des positions syntaxiques occupées par son sujet et par son ou ses compléments.

Ainsi, les verbes récidiver, résoudre, livrer, ont une structure qui comporte 1, 2 ou 3 actants :

(1) Jean a récidivé (1)(2) Jean a résolu le problème (2)(3) Jean a livré la commande à son client. (3)

1 2 3Un certain nombre de verbes transitifs ne peuvent s’employer sans complément :

*Il a résolu / a aperçu / a rempli / a découvert / a habité.Leur sens codé réclame que leur complément d’objet soit réalisé et spécifié, même

sous une forme minimale:Il a aperçu / découvert quelque chose.Si l’on excepte les verbes dont le sens varie avec la construction (ex : La colle a pris.

Pierre a pris le livre.), la plupart des verbes transitifs sont susceptibles d’être employés “absolument”, c’est-à-dire sans complément d’objet explicite et avec des effets de sens liés à cette absence. Deux cas sont à distinguer :

L’objet est contextuellement restituable, par exemple dans une conversation :Ex : Je vois (ce que vous voulez dire).

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Je sais (ce que vous venez de me dire).Répète (ce que tu viens de me dire).Regarde (ce que je te montre).Fais voir (ce que tu as).

L’absence de réalisation lexicale de l’objet permet d’identifier le procés verbal en lui-même sans autre spécification (Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger), mais avec divers effets de sens. La spécification de l’objet est possible mais n’est pas jugée pertinente pour

le propos :Ex : Ne le dérangez pas : il est en train de lire (peu importe ce qu’il lit).

L’objet reste indéterminé parce qu’il recouvre la gamme entière des objets possibles du verbe :

Ex : À trois ans, il savait déjà lire et écrire. Qui cherche trouve. Il aime bien recevoir, mais il ne donne jamais. Cet enfant n’obeit pas.

En construction absolue, voir et entendre dénotent la faculté de percevoir par la vue ou par l’ouïe, tandis que boire est interprété comme l’équivalent sémantique de « être alcoolique »

Dans tous les cas, le rôle sémantique associé au complément non exprimé est conservé dans l’interprétation de la phrase.

L’objet interne

Un certain nombre de verbes intransitifs mais aussi transitifs peuvent se construire avec un complément dit d’objet interne parce que son sens reproduit l’essentiel du procès encodé dans le sémantisme du verbe: vivre sa vie, aller son chemin, dormir son dernier sommeil, dormir du sommeil du juste etc.

En fait, le verbe ne répète pas le sens du verbe (ce qui ferait de l’expression une tautologie), mais sert de support nominal pour assigner au verbe des spécifications qui auraient pu être véhiculés par d’autres types de constructions (par un adverbe ou par un complément de manière:

vivre sa vie = il vit intensément / à sa façon (comme il l’entend);aller son chemin = aller là où il a intérêt,

sans regarder autour de lui;dormir son dernier sommeil = avoir l’air sérein après la mort.Dans ces expressions, plus ou moins figées, la spécification quantitative ou qualitative

du verbe est assurée par le déterminant et les modificateurs du nom, voire par la partie du sémantisme nominal qui excède celui du verbe:

aller son chemin/son petit bonhomme de cheminmarcher d’un bon passouffrir le martyremourir de sa belle mortmourir de mort lente / violentepleurer des larmes de crocodile / toutes les larmes de son corpsjouer un drôle de jeuDeux pigeons s’aimaient d’amour tendre (La Fontaine).

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LE PRÉDICAT NOMINAL

Le prédicat nominal se retrouve dans une phrase ternaire dont il est un constituant obligatoire. Le prédicat nominal implique la présence d’un verbe copulatif et d‘un prédicatif ou attribut régi par ce verbe.

Ex. : Nous étions contents du résultat de notre entretien.

Remarque Le verbe être n’est pas toujours un verbe copulatif. Dans certains cas, il est prédicat verbal quand il est synonyme du verbe exister, se trouver : Sa forge est au sommet du village. Le cabinet du directeur est au bout du couloir.

Dans le cas du prédicat nominal, les deux problèmes essentiels à discuter sont : le verbe copulatif et le prédicatif.

LES VERBES COPULATIFSLes principaux verbes copulatifs sont : être, devenir, rester, demeurer, paraître, sembler, passer pour.

Ex. : Elle était toute occupée par cette vie dont elle ne voulait pas. Tout était gris de neige et de nuit. Elle pensait qu’elle allait devenir folle. L’étranger paraîssait un homme d’importance. Le compte ne me semble pas tout à fait juste. Il resta, jusqu’au lendemain, Pensif, avec un doux sourire. (A. De Musset)

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Le verbe copulatif le plus productif est le verbe ÊTRE dans diverses combinaisons avec les réalisateurs du prédicatif (de l’attribut).Selon leurs propriétés sémantiques, les verbes copulatifs peuvent être répartis dans plusieurs classes :

Les semi-auxiliaires inchoatifs devenir, se faire, se rendre, tomberEx. Il devient fou. Sa respiration se faisait plus haletante. Elle s’est rendue insupportable. Il est tombé mort.

Les semi-auxiliaires causatifs rendre, faire, laisser Ex. Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux. Je vous fais juge . Il les a fait riches. Je fais mien tout votre passé. Cela m’a laissé perplexe.

Les semi-auxiliaires de perception Ex. paraître, sembler, apparaître, avoir l’air, se sentir, se voir Elle parait aimable comme une porte de prison. Elle m’a semblé fatiguée. Sa résolution lui apparut heureuse. Elle avait l’air hardi et content. Laurent se sentit renaître. Il se sentait tout drôle, bizarre. Elle s’est vue contrainte de renoncer.

Les verbes de jugement Se juger, se croire, se dire, tenir qqn. pourEx. Il se jugea perdu. Il se croit plus malin que nous tous. Il se dit chef. Un mot de plus et je me tiens pour insulté !

Les verbes de persistance dans un état Rester, demeurer, se tenir, se maintenirEx. Il est resté dans l’ignorance. Elle restait immobile. Les hommes naissent libres et égaux en droits. Il se tient immobile près du mur. Il se maintient en forme pour la course de la semaine prochaine.

Des verbes intransitifs qui peuvent être accompagnés par un qualifiant non obligatoire :Ex. Tant d’ouvrages naissent vieux. Les répliques de sa femme lui arrivaient déformées.

Remarque

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a) Les verbes se croire, se sentir, sont des verbes d’expérience subjective qui incorporent le verbe être, réduit en structure de surface :

Je croyais qu’elle était muette. = Je la croyais muette.On sentait qu ‘elle était soulagée. = On la sentait soulagée.On sent qu’on est observé. = On se sent observé.

b) Le verbe se vouloir a un verbe être incorporé dans sa structure profonde, mais qui ne figure pas dans sa structure de surface :

Elle jette sur la France un regard qui se veut aigu.Le livre se veut mordant.

c) Le verbe copulatif peut être un verbe causatif ou un verbe d’opinion, et le prédicatif indique une qualité qui résulte du procès :

Ex. Le produit est rendu plus attrayant grâce à l’emballage. Toute personne est présumée innocente jusqu’à preuve du contraire. La donnée est supposée connue.

LE PREDICATIF

Le prédicatif (ou l’attribut, ainsi nommé parce qu’il attribue une qualité à un sujet) est d’habitude placé après le sujet et après (à gauche) le verbe copulatif. Il y a des cas où, pour des raisons stylistiques, le Prédicatif est antéposé au sujet :Ex. Heureux sont ceux qui croient encore au Père Noël. Très nombreux sont ceux qui se sont plaints des effets de l’éclipse. Le prédicatif exprime la qualité, la nature, l’état que l’on attribue à un élément (être ou chose) par l’intermédiaire du verbe copulatif :Ex. Il est bête à manger du foin. Il est bête à pleurer. Elle est jolie à croquer. Il est devenu ingénieur. Il est devenu fou. Il est tombé amoureux d’elle. Grand-mère est tombée malade. Le plus souvent, le prédicatif se construit sans préposition :Ex. Il est devenu médecin. Elle est professeur. Parfois, après certains verbes, le prédicatif est introduit par des prépositions qui ont le rôle d’indiquer :à – la direction, le point à atteindre :On le prendra à témoin. de - préposition vide de sensIl m’a traité d’imbécile. Il m’a traité de tous les noms. en – exprime la qualité morale :Il a agi en citoyen.

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pour – exprime la substitutionOn le prit pour un malfaiteur.

Le prédicatif peut qualifier :- un substantif : Cet arbre est vieux. Cet enfant est doué. - un pronom : Nul n’est prophète dans son pays. Personne n’est content de soi-même.- un infinitif : Partir c’est mourir un peu. Vivre c’est lutter. - une phrase : Qu’elle soit partie à jamais c’est sûr. Qu’il soit perdu à jamais c’est regrettable.

Réalisateurs du prédicatifLe prédicatif (ou l’attribut) peut être exprimé par :1. un nom - non déterminé s’il indique la profession ou une qualité, une position sociale : Il est médecin/ architecte/ journaliste. Il est maire de la ville. Il est doyen à la Faculté des lettres. Il est juge à la Court d’appel. Elle est rédactrice en chef au journal Le Matin. Elle est ambassadeur de notre pays au Vietnam.

- accompagné par un article défini s’il est suivi par une détermination : Il est le médecin de la famille, il nous connaît bien. Il est le médecin qui nous a sauvés. Il est le maire de la ville où je suis né. Il est le doyen de la faculté où ma fille fait ses études. Elle est la rédactrice en chef du journal que je dirige. Elle est l’ambassadeur qui s’est fait remarquer dans le sauvetage des hotages.

- accompagné par un article indéfini pour exprimer la qualité

C’est un médecin. C’est un très bon médecin. C’est un professeur. C’est un excellent professeur.

- accompagné par l’article partitif si le prédicat exprime l’idée de matière

C’est du champagne. C’est du vin. Ce n’est pas de café, c’est du thé. Ce n’est pas de la générosité, c’est de l’égoïsme.

- un nom déterminé par un adjectif exclamatif qui exige l’inversion du

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pronom sujet :

Quel malheur fut le leur !

Remarque  a) Dans les propositions interrogatives ou exclamatives indirectes on ne fait plus d’inversion : Votre place ? Je me demande quelle elle est. b) Si le sujet est un nom, on fait l’inversion du sujet : Je me demande quelle est votre place. 2. un pronom - personnel Il restera toujours lui/ lui-même.

On emploie les formes du pronom personnel disjoint : C’est moi. Si j’étais toi, j’en ferai autant.

On emploie les formes conjointes : Médecin, il l’est, vraiment. Professeur, il le deviendra.

- neutreVous êtes belle, vous l’êtes et vous le resterez.

- un pronom réfléchi L’important est de rester soi-même.

- un pronom possessifLa villa que vous admirez est la nôtre.

- un pronom démonstratif :Aider son ami, c’est une action généreuse. Ce pays est celui-même que je voudrais visiter. Ses idées ne sont pas celles d’un savant.

- un pronom interrogatif : qui/qui est-ce qui que/qu’est-ce que lequel /laquelle lesquels/ lesquelles Qui êtes-vous ? Qui est-ce que vous êtes ? Que deviendra mon chat ? Qu’est-ce qu’il deviendra ?

Remarquesa) QUE est remplacé dans l’interrogation indirecte par CE QUE

Je me demande ce que deviendra mon chat.b) QUOI est employé pour de êtres et des choses en français familier :

Il est devenu quoi ? Quoi devenir ? Lequel ; laquelle Voilà deux chapeau . Lequel est le tien ?

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- un pronom indéfini :La récolte de raisin sera nulle cette année. Le testament a été déclarée nul.Sans sa bande, il ne sera jamais rien.

- un pronom relatif :Le célèbre avocat qu’il était devenu ne pouvait pas faire cela .

Remarque : Le verbe peut être absent : La belle chose que le cinéma !

- le pronom adverbial en Vous voulez connaître mes tableaux. Celui-ci en est un. Ce livre, si ç’en est un, vous convaincra.

3. un adjectif - qualificatif : Son roman est captivant. Sa robe est vert- bouteille. Son raisonnement est bidon. C’est une enquête bidon.

- possessif (après les verbes être, regarder, faire) :Il regardait cette maison comme sienne. Il a fait sienne cette découverte.

- un adjectif interrogatif-exclamatif :Quel est votre nom ?Quelle est cette beauté ?Quels sont vos arguments ? Quelles sont vos raisons ?

Remarque : Dans l’interrogative indirecte, quel exige l’inversion du sujet : Je me demande quel est votre nom.

- un adjectif numéral cardinal ou ordinal :Ils sont trois à connaître ce secret. Elle a toujours été la première.

5. un verbe – à l’infinitif : Mourir c’est partir un peu. Sa puissance est à craindre. Mon désir est de voyager.

- au participe (présent ou passé) :La maison semble abandonnée.Il restait assis. C’était une tâche assommante.

6. un adverbe (à valeur adjectivale) :

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C’est une femme bien. Elle est bien. Il se tenait debout. Il restait debout.

7. une subordonnée - a) déterminant du nom introduite par QUE après des noms tels :

le malheur, la vérité, mon désir, mon sentiment, le fait, mon impression (est que...)Mon avis est que vous vous trompez. Mon désir est qu’il soit puni.

b) une subordonnée complétive sujet introduite par QUI ou QUE :Je ne suis pas qui vous croyez. Elle est devenue ce que tu sais. Cette subordonnée peut déterminer un nom ou un adjectif : La vérité était qu’elle le haïssait. Le pire est qu’ils ne s’entendent plus.

Les compléments de verbe

LE COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT

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Dans la phrase canonique de base, les verbes transitifs sont normalement suivis d’un complément d’objet, construit sans préposition, et qui peut prendre toutes les formes du groupe nominal et des équivalents pronominaux ou propositionnels.

Ex: Il connaît bien la musique classique / les peintres hollandais / le directeur du musée. Il veut que Paul parte / partir. Je me demande s’il est là où il est. Invitez qui vous voudrez.

Un certain nombre de verbes (qui sont à distinguer des verbes réversibles) ont une double construction, transitive et intransitive, qui correspond à deux sens nettement distincts.

Ex:Il boit. (= Il est alcoolique.)Il écrit. (= Il est écrivain.)Il chante. (= Il est chanteur.)Il peint. (= Il est peintre.)Elle ne voit plus. (= Elle est devenue aveugle.)Est-ce que vous conduisez? (= Vous savez conduire une auto.)

Les verbes authentiquement intransitifs n’admettent pas de complément construit directement ou indirectement. En général, leur sens globalise un procès en intégrant les caractéristiques qui pourraient être spécifiées par des compléments: ronfler, éternuer, bailler, tousser, récidiver, agoniser, jeûner.

Certains verbes intransitifs dénotant des manifestations sonores ou visuelles admettent occasionnellement une construction transitive où ils s’interprètent comme des verbes d’énonciation:

Ex: Le chien aboya. /vs/ Il aboya un ordre. Le lit grince. /vs/ Il grinça de vagues menaces. Le feu crépite. /vs/ Le télescripteur crépita (afficha un crépitant) la nouvelle. Il tousse. /vs/ Il nous toussa un vague avertissement. Tu es né au Kelsatan? -croissé-je.

Le complément d’objet direct a une place fixe à l’intérieur du G Préd., à droite du verbe, mais il peut en être détaché par dislocation ou par extraction au moyen de « c’est … que ».

Ex. La musique classique, il la connaît bien. – dislocation C’est la musique classique qu’il connaît bien. – extraction Ce qu’il connaît bien, c’est   la musique classique . Le complément d’objet direct est remplacé par les formes correspondantes du pronom

conjoint qui remplit la fonction de complément d’objet, ou par en éventuellement accompagné par un pronom indéfini s’il est l’objet d’une détermination non définie:

Les fruits étaient excellents. J’en ai mangé plusieurs / un / quelques-uns.

Le pronom relatif C.O.D. est que et le pronom interrogatif portant sur le C.O.D. QUI ou QUE selon que le referant est humain ou non animé.

Le président de la République a décoré Pierre. Qui est-ce que le président de la République a décoré ?

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Pierre a reçu une décoration. Qu’est-ce que Pierre a reçu ?

Le C.O.D. prototypique est un second actant qui, sémantiquement, joue le rôle de terme final du processus relationnel instauré par le verbe: objet affecté (Il visite la maison), effectué (Il construit la maison).

Remarque :

L’actance est une notion dont on parle en linguistique depuis les travaux de Lucien Tesnière, qui l’a considérée du point de vue de la syntaxe structurale.

Pour Lucien Tesnière, la phrase se concentre autour d’un nœud verbal qui exprime un petit drame. Ce petit drame comporte un procès autourduquel il y a des acteurs et des circonstances. Transposés sur plan de la syntaxe structurale, les éléments mentionnés deviennent respectivement: le verbe, les actants et les circonstants. Selon Tesnière, le verbe exprime le procès, les actants sont les êtres et les choses qui participent au procès, tandis que les circonstants expriment les circonstances de temps, lieu, manière. Au centre de la langue se trouve le nœud verbal et au centre du nœud verbal se trouve le verbe qui est le régissant de toute la phrase verbale. Les actants et les circonstants sont des subordonnés immédiats du verbe.

Selon la grammaire traditionnelle, il y a une opposition logique entre sujet et prédicat, et, selon la même grammaire, on ne peut pas mettre sur un pied d’égalité le sujet et le prédicat. Quant aux actants, ils sont interchangeables, ce qui est la base du mécanisme des voix actives et passives.Pour ce qui est du nombre des actants, il y a des verbes sans actants, les verbes qui expriment un procès qui se déroule de lui-même, sans que personne et rien y participe. Ce sont des verbes des phénomènes météorologiques. Il y a ensuite les verbes à un seul actant du type tomber (Alfred tombe); des verbes à deux actants qui expriment un procès auquel participent deux personnes ou choses (frapper: Alfred frappe Bernard), des verbes à trois actants (donner: Alfred donne un livre à Charles). Les actants ne remplissent pas la même fonction par rapport au verbe auquel ils sont subordonnés. Il y a un prime actant, un second actant et un tiers actant. Lucien Tesnières (Lucien Tesnières, Eléments de syntaxe structurale, 1988, Ed. Klincksieck, Paris) entreprend une approche sémantique des actants. Ainsi, le prime actant est celui qui fait l’action, le second actant est celui qui supporte l’action (complément d’objet) et le tiers actant est le complément d’attribution. Selon Tesnière, le sujet et le complément se trouvent au même niveau, sur le même plan, dépendant immédiatement du verbe. Ce que Tesnière appelle actants et circonstants se retrouve dans la grammaire des cas (la vision non-localiste de Charles Fillmore) sous le nom de cas ou argument.L’inventaire des cas inclut l’Agentif, le Datif, l’Instrument, la Force, l’Objectif, le Factitive, le Locatif, avec la mention que le Datif a été divisé en Expérimentateur, Bénéficiaire , et le Locatif a été aussi dissocié en Source et Cible . Pour les représentants de la grammaire des cas (John Anderson, The Grammar of Case: Towards a Localistic Theory, Cambridge University Press and New York, 1971, Charles Fillmore, The Case for Case, Bachs and Harms, 1968) les cas ou les arguments se situent au même niveau dans la structure sous-jacente et se trouvent sous un même nœud qui est la Proposition. Les cas sont définis par rapport à leur participation à l’action. Il y a des cas qui définissent l’instigateur de l’action, des cas qui expriment le siège d’un événement vers lequel qqch se déplace. Dans la constitution de la structure casuelle il faut prendre en considération la nature sémantique du verbe et ses valences.

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Relations sémantiques exprimées par l’objet direct La fonction “objet direct” peut exprimer plusieurs relations sémantiques :

- un objet préexistant -

ex : J’ai acheté un disque. Sa femme lui avait acheté un parapluie. Il fourra le paquet dans sa poche. Ils ont installé les tentes. J’ai oublié mon casse-croûte.

- un objet résultatif ex : Elle lui fit une mine complice.

Il dessina des arabesques sur la feuille. Il roula une cigarette. Il composa une symphonie.

- un animé réceptif – accompagnant des verbes d’expérience subjective. Le “sujet” réceptif est le bénéficiaire ou le perdant de l’action. Les verbes qui peuvent être suivis d’un complément d’objet direct sont:aider, applaudir, approuver, appuyer, épauler, financer, nourrir, protéger, récompenser, rétribuer, réconforter, seconder, secourir, soutenir.

ex : Vous m’avez beaucoup aidé. Ils l’approuvaient d’adopter un chien. Sa femme l’a appuyé tout le temps. Si tu veux monter ce spectacle, je te financerai. Il réconforta la petite.

- Il y a d’autres verbes qui ont un objet direct qui est le perdant de l’action : débarrasser, déposséder, dépouiller, frustrer, priver, spolier .

ex : Débarrassez-moi de cet importun. Père Grandet a dépouillé sa fille de son héritage. Les autorités l’ont privé de liberté. ( Les autorités ont privé cet individu de liberté.)

- Le C.O.D. peut exprimer le possesseur. Il y a des verbes qui admettent l’objectivation du possesseur, ce qui signifie que le verbe aura deux déterminants: l’objet direct et une détermination spatiale.

Les verbes qui expriment le possesseur: étreindre, prendre, saisir, serrer, tenir, empoigner. Ex: Il la saisit à la gorge.

- Le C.O.D peut exprimer une localisation spatiale. L’objet direct est un locatif.Ex: Le voleur a escaladé le mur du jardin. Il prit la première rue à droite.

L’objet direct sujet monté

L’objet direct peut être sujet monté d’une phrase et peut apparaître après certains verbes.- les verbes factitifs comme laisser, faire, envoyer, emmener.Ex: Laisse partir la petite! J’ai envoyé promener le visiteur.

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Je t’ai fait rire. J’amène le petit au Zoo.- des verbes de perception: voir, regarder, entendre, écouter, sentir, apercevoir,

présager.Ex: Je ne l’ai pas vu entrer. On l’entendit claquer la porte. - des verbes d’appréciation (qui expriment une attitude appréciative ou

dépréciative): accuser, battre, critiquer, féliciter, blâmer, louer, punir, remercier, soupçonner.

Ex: On accusa le gardien du musée d’entre complice au vol. Je le soupçonne de trahison. Il m’a blâmé devant mes subordonnés.- des semi-auxiliaires de modalité factitive (y compris les verbes permissifs) :

aider, autoriser décider, déterminer, encourager, entraîner, forcer, habituer, inciter, inviter, obliger, remercier

Ex. Elle m’invita à sortir. Je t’ai prié de ne pas avertir la police. - les verbes performatifs (les verbes qui visent à imposer par la parole un certain

comportement de la part de l’interlocuteur) : conjurer, dissuader, persuader, prier, supplier   :

Ex. Il conjura les jurés de croire à son innocence. L’avocat le dissuada de plaider coupable. Elle pria le porteur de faire attention aux valises. - le complémént d’objet direct peut être sujet monté d’un verbe d’opinion qui régit

le prédicatif du sujet :Ex. Je vous croyais plus sensible. Elle le truovait insolent.

La passivisation En principe, une construction transitive se prête à la passivisation et son complément d’objet direct devient sujet du verbe à la forme passive :Ex. Le ministre a décoré Pierre. Pierre a été décoré par le ministre. Plusieurs verbes formellement transitifs et à complément direct obligatoire comme avoir, comporter, pouvoir, sont inaptes à la passivisation :J’ai un problème. * Un problème est eu par moi. Tu peux partir. * Partir est pu par toi.Le problème de la passivisation comporte deux aspects importants.* Deux aspects importants sont comportés par le problème. Certains verbes ont un complément d’objet direct apparent auquel on refuse l’appellation de complément d’objet direct à cause de leur comportement au moment de la passivisation. Ce sont les verbes coûter, valoir, mesurer, peser, faire, prendre, goûter, sentir, respirer. Ces verbes ont un complément qui indique la mesure ou une caractéristique perceptible du sujet : Ex. Cela coûte 20 euros.

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Cette montre vaut une fortune. L’arbre mesurait plus de deux mètres. La baleine pesait deux tonnes. Cela prend du temps. Vous devez goûter la framboise. Ça sent le brûlé ! Elle respire la santé. Ces verbes d’évaluation quantitative ne s’emploient pas au passif et se distinguent par des formes et des conditions de pronominalisation particulières. Combien coûte/pèse/ fait-il ?Ce modèle coûte 20 euros.  Celui-là en coûte autant. Ses 100 kilos, il les pèse bien. Le mètre quatre vingt qu’il mesure en fait le plus grand de la classe. Ces verbes ont presque tous une construction parallèle où l’objet direct passivable et normalement pronominalisable dénote l’objet que le sujet évalue : Il a pesé 20 kilos de sucre. Il a mesuré 20 mètres d’étoffe. Il a goûté tous les vins. Les deux types de constructions comportent un complément direct, mais les restrictions associées à la première construction signalent que le complément ne doit pas être interprété comme l’objet affecté par l’activité du sujet.

RemarqueTout et rien sont des objets directs qui s’intercalent entre l’auxiliaire et le verbe.Ex. Il a tout perdu mais il n’a rien dit. Tout et rien précèdent généralement le verbe à l’infinitif :Ex. Il veut tout savoir. Il vaut mieux ne rien dire.

LE COMPLÉMENT D’OBJET INDIRECT

Il y a deux types de déterminants du verbe qui peuvent recevoir l’appélation d’objet indirect :- les déterminants qui sont introduits par la préposition à qui ne conservent pas la

préposition après la pronominalisation : Ex. Ces meubles appartiennent à mes parents. Ces meubles leur appartiennent. Il appartient au juge de décider. Il lui appartient de décider. - les déterminants introduits par une préposition qui conservent la préposition

après la pronominalisation. Ex. Je pense à Pierre/ à mes affaires. Je pense à lui/ j’y pense.

Les prépositions au moyen desquelles on introduit le complément d’objet indirect sont à et de. Parmi les verbes qui ont un complémént d’objet indirect introduit par la préposition à on peut compter :

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accéder, acquiescer, aspirer, attenter, adhérer, consentir, compatir, collaborer, contrevenir, coopérer, échapper, équivaloir, nuire, obéir, penser, plaire, prétendre, résister, recourir, ressembler, renoncer, remédier, subvenir, succomber, succéder, songer, s’attendre, s’acharner, s’attaquer, s’adresser, se fier, etc. Ex.Louis XIV accéda au trône en 1643. Acquiescez à ma prière !Les peuples opprimés aspirent à la liberté. L’accusé a essayé d’attenter à ses jours dans sa cellule. Ils ont eux aussi adhéré à cette organisation pacifiste.De nombreux spécialistes ont collaboré à la rédaction de ce dictionnaire. Je compatis de tout mon cœur à votre grande douleur.Le chien a échappé à son maître. Votre silence équivaudrait à un aveu de culpabilité. Cette manière de faire nuit à sa réputation. Il prétend lui aussi à l’héritage.Les parents subviennent aux besoins de leurs enfants.Il a renoncé à ses prétentions à l’héritage. Nous allons tout faire pour remédier à cet inconvénient. Il a succombé à la tentation/ au sommeil/ à la fatigue. Il s’acharne à ce jeu comme il le fait pour n’importe quel travail. Il s’attend au pire, ce ne sera quand même pas une surprise totale. Il s’est attaqué au gouvernement, au premier ministre, bref à tout le monde. Je me fie à vous pour régler cette affaire.

Il y a beaucoup de verbes qui introduisent leur complémént d’objet indirect par la préposition DE :

bénficier, découler, disconvenir, douter, hériter, jouir, profiter, redoubler, s’apercevoir, s’abstenir, se douter, s’emparer, s’éprendre, s’empresser, s’efforcer, s’enivrer, se hâter, s’indigner, se jouer, se méfier, se moquer, s’occuper, se repentir, se servir, se soucier, se souvenir, triompher.

Ex. Il bénéficie de l’indulgence du jury. Toutes ces erreurs découlent d’une faute de traduction. Je ne disconviens pas de l’utilité de cette mesure. Je doute fort du succès de votre entreprise.Il a hérité d’une ferme à la campagne. Nous jouissons de sa présence ici. Je profite de l’occasion pour vous féliciter de votre réussite. Nous redoublons d’efforts pour mener à bien ce projet.Il s’est aperçu de mon trouble / mon embarras. Il s’abstient de café et de tabac jusqu’à nouvel ordre. Je me doute de sa fureur quand il aprendra cela. Il ne se doute pas du piège. Je m’empresse de finir à temps. Je m’efforce de comprendre sa théorie sur l’apparition de la vie. Vous vous enivrez de votre succès.

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Tout le monde s’indigne de la condamnation de cet innocent. Il se joue de toutes les difficultés.Je me méfie des intuitions. Tu te moques de moi ?Il n’a absolument pas le temps de s’occuper de cette affaire. Il se repentit de sa conduite, de ses égarements, de tout le mal qu’il a pu faire à ses collègues. Ne te soucie de rien, tout va s’arranger. Tu ne te souviens pas de lui ? Maintenant qu’il a triomphé de ses adversaires, il peut se décontracter.

D’autres prépositions qui peuvent introduire le complément d’objet indirect (objet prépositionnel)

Le complémént d’objet indirect peut être introduit par d’autres prépositions :AvecJouer avec le feu, danser avec sa femmeAprèsCourir après les honneursAutour tourner autour de la place, s’enrouler autour du couChezHabiter/ loger chez ses parentsContreS’écraser contre un mur/arbre, lutter contre l’insécurité, buter contre un obstacleEn Partir en vacances, monter en voiture, vivre en France.ParPasser par de rudes épreuves PourVoter pour la droite, le candidat de l’opposition, compter pour du beurre, partir pour l’AngleterreSurCompter sur qqn., sur son charme, tomber sur un ami, sauter sur l’occasion

La distinction entre complément d’objet prépositionnel (complément d’objet indirect) et circonstants (de temps, de lieu, de manière, etc.)

Il n’est pas facile d’identifier le complément d’objet indirect et de le différecier des circonstants, qui sont eux aussi introduits par des prépositions. Dans ces circonstances, la différenciation se fera en employant des critères qui peuvent nous aider à établir si le complément en question est intérieur ou extérieur au groupe verbal. S’il est intérieur au groupe verbal, alors le déterminant en question est complément d’objet indirect (ou prépositionnel) ; s’il est extérieur au groupe verbal il est complément circonstanciel donc un constituant non obligatoire du Groupe Prédicatif. Le critère pour faire cette différenciation est d’établir l’existence d’un double rapport de dépendance avec le verbe support :

un rapport de dépendance sémantique, car en qualité de complément d’objet indirect le déterminant est un actant du verbe, il complète son sens et sa présence est absolument nécessaire pour la compréhension du sens du verbe :

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- le verbe obéir implique deux actants : Il obéit à ses supérieurs/ aux ordres.- le verbe parvenir implique un seul actant et un circonstant : Il est parvenu au sommet/ jusqu’au sommet.

un rapport syntaxique, qui résulte du fait que le verbe contrôle la construction avec son complément et détermine la préposition par l’intermédiaire de laquelle le verbe est relié à son déterminant :

- les verbes obéir et parvenir se construisent avec la préposition à, les verbes profiter et se méfier se construisent avec la préposition de ;

- le compléménts locatif se caractérisent par une variabilité de la préposition employée : aller à, en, vers, sur, sous, derrière.

LA PRONOMINALISATION DU COMPLÉMENT D’OBJET INDIRECT

Géneralement, le complément d’objet indirect est pronominalisable et sa pronominalisation se réalise selon trois modèles.1. Les compléments introduits par à se pronominalisent par les formes conjointes lui/y ou disjointes lui/elle(s)/eux selon la nature du verbe :

une série de verbes comprenant succcéder, convenir, aller (dans le sens de « cette robe lui va bien ») pronominalisent leur complément par lui/leur, que le complément soit animé ou non :

Le fils succède au père. Il lui succède.Le jour succède à la nuit. Il lui succède.

certains verbes comme participer, remédier, assister, aspirer etc. pronominalisent leur complément, nécessairement non-animé, par y :

Il participe au congrès. Il y participe. Il faut remédier à ce défaut. Il faut y remédier. Il assiste aux travaux de réparation. Il y assiste.

Les autres verbes qui se construisent avec un complément non-animé ou animé, pronominalisent le complément non-animé par y et le complément animé par les formes conjointes lui/leur ou par des formes disjointes précédées par une préposition :

Il répond aux éxigences du poste. Il y répond. Il répond avec patience à son fils. Il lui répond avec patience. Il a survécu à l’accident. Il y a survécu. Il a survécu à son fils. Il lui a survécu. Il pense à ses projets. Il y pense. Il pense à ses enfants. Il pense à eux .

Il s’accroche à une branche. Il s’y accroche. Il s’accroche à sa mère. Il s’accroche à elle.

2. Les compléments en de se pronominalisent en principe par en s’ils sont non-animés ou par les formes conjointes de lui/d’elle (s)/d’eux s’ils sont animés : Il sort d’une situation difficile. Il en sort. Il profite de la situation. Il en profite. Il profite de ses parents. Il profite d’eux. Remarque

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o Le français actuel enregistre une tendance vers l’extension de en aux compléments animés.

o Dans les constructions disloquées, les formes conjointes y et en se substituent aux formes disjointes pour éviter la répétition de la préposition à ou en :

Jean, je pense à lui. A Jean , j’y pense. J’y pense, à Jean. Jeanne, je me méfie d’elle. De Jeanne, je m’en méfie. Je m’en méfie, de Jeanne.

3. Les compléments introduits par une proposition autre que à ou de se pronominalisent par une forme disjointe s’ils sont animés :

Je compte sur Jean. Je compte sur lui. Il a voté contre moi. Il a dansé avec sa femme toute la nuit. Il a dansé avec elle.

Si les compléments introduits par ces prépositions ne sont pas animés, alors la pronominalisation se fait, selon les grammaires traditionnelles, sous la forme d’un élément adverbial homonyme ou variante de la proposition :

J’ai voté contre ta proposition. J’ai voté contre. Ça ne rentre pas dans sa boîte. Ça ne rentre pas dedans.

Les grammaires transformationnelles offrent une analyse plus avantageuse car plus facile à comprendre et à expliquer : les constructions respectives sont des effacements du Groupe Nominal représenté, ayant comme résultat la subsistance de la préposition telle quelle ou sous une forme modifiée en de (pour dedans, dessus, dessous, dehors) :Il a voté pour le projet. Il a voté pour.

Cette analyse permet d’expliquer les formes de pronominalisation du langage familier, qui représentent un complément animé par la forme conjointe lui/leur dissociée de la préposition qui sera post-posée au verbe :

On lui a craché dessus. Quelqu’un lui est rentré dedans. Il a tourné autour toute la matinée. Arrête de lui courir après/derrière.

VERBES À DOUBLE DÉTERMINANTS

Certains verbes ont deux déterminants obligatoires, un complément d’objet direct et un complément d’objet indirect. Ce sont les verbes appelés attributifs ou privatifs:

accorder qqch à qqn., adresser qqch à qqn, attribuer qqch à qqn, confier qqch à qqn, donner qqch à qqn, emprunter qqch à qqn, enseigner qqch à qqn, envoyer qqch à qqn, fournir qqch à qqn, léguer qqch à qqn , livrer qqch à qqn, offrir qqch à qqn., pardonner qqch à qqn., prêter qqch à qqn, procurer qqch à qqn. , expliquer qqch à qqn, rembourser qqch à qqn, soustraire qqch à qqn, voler qqch à qqn., supprimer qqch à qqn., transmettre qqch. à qqn.

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Les deux déterminants du verbe, le complément d’objet direct et le complément d’objet indirect peuvent être pronominalisés tous les deux, ce qui implique l’établissement de leurs places respectives. L’ordre des déterminants dans une phrase à un verbe à double déterminant est la suivante : OBJET DIRECT + OBJET AU DATIF

Ex. Il ne confierait jamais ses secrets à un inconnu ! J’ai donné des conseils aux étudiants. Ils attribuent cette découverte à un savant italien. J’ai procuré des médicaments aux bléssés.

Si l’objet direct est un Groupe Nominal complexe, il se place en dernier : Ce concours donnera une chance à tous. Ce concours donnera à tous une chance de gagner le gros lot.

L’ordre des pronoms compléments dans une phrase est la suivante :

a) Si le verbe de la proposition n’est pas à l’impératif affirmatif :

GN1 + me le lui + V te la leur nous les vous

Il me le donne. Il le lui offre. Je le leur offre. Il te le donne. Il vous les offre. Il les leur offre.

b) Si le verbe de la proposition est à l’impératif affirmatif :

Verbe + nous le nous leur vous la vous lui les moi toi

Donne-le moi ! Donne –la lui ! Dites –le leur !Laisse –le nous ! Donnez-les leur ! Retenez- la vous! Dites-le lui !

RemarqueLa deuxième place doit être occupée par un élément tonique, dans une phrase impérative, même si l’impératif est négatif :

Ne la lui donne pas !Ne le lui prends pas !Ne le leur retiens pas !Ne le leur dites pas !

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LE DÉTERMINANT AU DATIF

(LE COMPLÉMENT D’ATTRIBUTION)

Les grammaires traditionnelles appellent complément d’attribution ou déterminant au Datif l’objet second introduit par la préposition à, parce que ces verbes expriment le fait qu’on attribue quelque chose à quelqu’un. Quand même, tous les verbes construits avec cette préposition ne sont pas des verbes d’attribution, parfois ils sont des verbes privatifs comme arracher, confisquer, ôter, etc. Ce qui importe pour la classification de ces déterminants est le fait qu’ils se pronominalisent par lui/leur. Valeurs sémantiques du complément d’objet indirect Du point de vue du sens, le déterminant au Datif peut exprimer : 1. le bénéficiaire de l’action spécifiée par le verbe :

Elle me dit « Bonjour ! ».2. le perdant de l’action :

On lui a volé son portefeuille.On lui a confisqué le manuscrit. Il lui soutirait de l’argent.

3. le bénéficiaire ou le perdant de l’action (la phrase est ambigüe)Il lui a acheté plusieurs livres. La phrase précedante a trois sens possibles ; a) Il a acheté plusieurs livres écrits par lui. b) Il a acheté plusieurs livres qui lui appartenaient. c) Il a acheté plusieurs livres pour lui.

4. le siège du procès exprimé par le verbe, si le verbe est un verbe subjectif :Il nous manque énormément. Cela vous servira dans vos recherches.Ça me plaît.

5. la possession :Cette propriété lui appartient.

6. une association :Elle ressemblait à sa mère.

7. une localisation spatiale ou spatialisée : Des bribes de conversation lui parvenaient, indistincts.

Types de DATIF

En fonction de son sens on distingue quatre types de datif :Le datif lexical, qui est un déterminant obligatoire du verbe, le troisième actant qui fait partie de la structure actancielle du verbe :

Il a légué toute sa fortune à ses enfants. Il leur a légué toute sa fortune.

Certains verbes comme attribuer, prêter, soupçonner, supposer, (re)connaître, trouver, voir réalisent des constructions datives du type :

Je ne lui connaissait aucun ennemi. Indubitablement, on lui reconnaît le droit de successsion.Cette phrase ne lui appartient pas, mais on la lui attribue

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On lui a supposé des relations avec la Mafia. On lui prête beaucoup de calembours, car c’est un homme d’esprit. Je lui trouve un air résigné.

Le datif étendu, qui n’est pas à vrai dire un complément obligatoire du verbe ou un déterminant faisant partie de la structure actancielle du verbe. Les grammaires traditionnelles l’appellent parfois complément d’intérêt. C’est le cas des phrases comme :Sa femme lui a mijoté un bon coq au reisling. Il m’a encore sali son blouson ! (phrase prononcée par une mère désespérée)On lui a drôlement arrangé sa voiture !Jette-moi un coup d’œil sur ce dossier !RemarqueDans tous ces cas, la préposition à peut alterner avec pour : Jette un coup d’œil pour moi dans ce dossier !

Le datif éthique qui ne concerne que les pronoms de la deuxième personne parce que l’interlocuteur est pris à témoin ou il est invité à s’investir ou à s’mpliquer dans l’action exprimée par le verbe : Au Mont Saint Michel , la mer te monte à une de ces vitesses ! Il te lui a filé une de ces gifles !Ce bougre-là, je vais te me le coller au bloc !

Le datif de la totalité impliquée ou partitif ou de la possession inaliénable. Ce datif exprime la possession, dans le sens que la partie qui constitue le complément d’objet indirect fonctionne comme un tout :Pierre lui serre la main. Pierre serre la main à quelqu’un. Pierre lui a sauté au cou. Pierre a sauté au cou de quelqu’un. RemarqueLa main, le cou sont des parties du corps de quelqu’un, ils représentent une possession inaliénable. Le complément au Datif exprime donc la possession.

L’expression de la possession

Le complément d’objet indirect du type :Il lui a pris le bras. sert à exprimer la possession inaliénable. Plus exactement il exprime le possesseur.Le possesseur peut être exprimé aussi par un prédeterminant possessif du type mon, ton, son, etc. (mon frère, son ami, tes résultats) :J’aide mon frère à déménager. Le choix du moyen employé pour exprimer la possession se fait selon quelques critères, dont le plus important est celui du type de possession : aliénable ou inaliénable. Le deuxième critère qui compte dans le choix du moyen d’exprimer la possession est la distinction possession reflexive / possession non-reflexive ce qui veut dire que, dans le premier cas, le possesseur et le sujet superficiel de la phrase sont identiques au point de vue référentiel et dans le deuxième cas, le sujet et le possesseur n’ont pas le même référent.On dira donc :Il prit son manteau. pour dire qu’il a pris un manteau qui était le sien.Il lui prit le bras et le conduisit vers la porte.

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pour dire que Pierre a pris le bras de son grand-père pour le conduire juqu’à la porte. Il n’est pas exclu que, dans le cas de la possession inaliénable, le prédéterminant possessif soit en variation avec le datif possessif : a) Il lui a pris le bras. – nuance affectiveb) Il a pris son bras. - nuance non-affectiveEvidemment, on choisit de préférence le Datif possessif :Elle lui caressa les cheveux. Maigret lui tapota les épaules.

Il est à remarquer que le sujet dans ces phrases est un [+Animé], mais le sujet peut aussi être un non animé, ayant le rôle d’une force agissante :

Les flammes lui brûlaient le visage. Le succès vous a tourné la tête. La sueur lui brûlait les paupières.

Certains verbes d’expérience subjective se construisent avec un Datif du possesseur : On ne lui connaissait aucun ennemi. On lui reconnaît le droit de succession. On lui attribue cette phrase. On lui suppose des relations avec la Mafia.On lui prête beaucoup de calembours. On lui trouve un air résigné.

Il y a des cas où le Datif du possesseur figure dans la même phrase que le déterminant possessif. Le Datif du possesseur exprime le possesseur bénéficiaire du procès, de l’action exprimée par le verbe, tandis que le prédéterminant possessif exprime la possession aliénable :

(1) On lui a rendu ses papiers.lui - Datif bénéficiaire de l’actionses – prédéterminant possessif(2) Il lui a réparé sa montre. lui – Datif bénéficiaire du procèssa – prédéterminant possessif

Le prédéterminant possessif est obligatoire pour exprimer l’idéee de possession aliénable et le Datif du possesseur est obligatoire pour exprimer la possession inaliénable. Il y a quand même des exceptions à la règle, et certains verbes acceptent une double construction, avec un prédéterminant possessif et avec un Datif du possesseur :Prédéterminant possessif Datif possessifSa main tremblait. La main lui tremblait. Son coeur battait. Le coeur lui battait. Sa tête tournait. La tête lui tournait. Pour certains verbes, seul le Datif possessif est possible :La tête lui fait mal. *Sa tête fait mal.La langue lui démange. *Sa langue démange. La peau lui cuit. *Sa peau cuit. Les oreilles lui tintent. *Ses oreilles tintent.Le coeur lui pèse/ manque. *Son coeur manque.

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Certains verbes peuvent être accompagnés par un Datif du possesseur pour la possession inaliénable et par un locatif de l’objet possédé :Datif possessif + Locatif de l’objet possédéSes cheveux lui collaient à la figure. Ses cheveux lui tombaient sur la nuque. Ses jambes lui rentraient dans le corps.

LE « DATIF SUJET MONTÉ » ou complément d’objet indirect sujet monté d’un verbe à l’infinitif

Le complément d’objet indirect peut être sujet monté d’une phrase infinitivale qui apparaît dans les contextes suivants :

Après des verbes factitifs comme : faire, laisser, envoyerFaire (1) Il lui fit faire demi-tour.(2) La douleur lui fit lâcher prise.(3) Je fais répéter la poésie à mon fils.

Le verbe faire est factitif ayant un sujet propre : il (1) ; la douleur (2) et je (3). Ce sujet instigue ou détermine l’action exprimée par l’infinitif et accomplie, subie ou expérimentée par le complément d’objet indirect au Datif : lui (1) et (2) et à mon fils (3).Cette construction est différente de la construction factitive :Je l’ai fait partir.Dans cette construction, le verbe faire est aussi verbe factitif, le sujet qui instigue à l’action est je mais le pronom le /l’ est complément d’objet direct du verbe faire et c’est le réalisateur de l’action de partir.

LaisserJe laisserai cueillir des pommes aux enfants. Le sujet instigateur du procès est je tandis que aux enfants (complément au datif) exprime le réalisateur de l’action et en même temps le bénéficiaire de l’action exprimée par le verbe à l’infinitif.

EnvoyerJe les ai envoyé chercher des livres. Je leur ai envoyé chercher des livres. Pour ce verbe, il y a les deux possibilités d’exprimer le vrai réalisateur du procès exprimé par le verbe à l’infinitif par un complément d’objet direct (les) ou d’exprimer le réalisateur qui est en même temps bénéficiaire de l’action par un Datif (leur).

Le Datif sujet monté apparaît également avec des verbes de perception : voire, entendre :

Je lui vois faire des gestes désordonnés. J’ai vu faire à mon père des choses extraordinaires.Dans ce cas, le sujet monté peut prendre la forme d’un complément d’agent pour ôter l’ambiguïté de l’énonciation :J’ai entendu dire beaucoup de sottises à ces enfants.

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Cette phrase signifie « J’ai entendu ces enfants qui disaient beaucoup de sottises » mais qui peut être înterprétée comme « J’ai entendu quelqu’un dire beaucoup de sottises à ces enfants ».

Le complément d’objet indirect sujet monté apparaît après des verbes qui sont des semi-auxiliaires de modalité factitive, volitive, permissive, interdictive :

apprendre à qqn. à, enseigner à qqn. à, commander à qqn. à, communiquer à qqn. à, conseiller à qqn. à, déconseiller à qqn. à, défendre à qqn.. de, demander à qqn de dire à qqn. de, écrire à qqn. de, imposer à qqn. de, interdire à qqn. de, ordonner à qqn. de, prescrire à qqn. de, suggérer à qqn. de, recommander à qqn. de, pardonner à qqn. de, permettre à qqn. de, reprocher à qqn. de, souhaiter à qqn. de, etc.

Je donnerai l’ordre à mon infirmière de remettre mes rendez-vous. Elle à défendu à ses enfants de venir la voir à l’hôpital.On lui a recommandé de prendre des vacances.

LES TYPES DE PHRASES

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Une séquence d’unités linguistiques ayant la structure GN1+ G Préd devient phrase si elle est associée à un constituant de phrase, comme [Assertion], [Interrogation], [Injonction], [Exclamation] :

[Assertion] + Pierre est parti → Pierre est parti.

[Interrogation] + Pierre est parti → Pierre est parti ?

Le Constituant de phrase qui représente le mode d’expression propre à chaque phrase, détermine le statut de la phrase. Il y a des constituants obligatoires de phrase, donc un phrase sera obligatoirement :

- assertive ou - interrogative ou- impérative ou- exclamative.

Il y a aussi des constituants facultatifs de phrase, ou non –obligatoires qui déterminent les types suivants de phrases :

- négative- emphatique- passive- impersonnelle.

Les constituants obligatoires de phrase ne se combinent pas entre eux, ce qui veut dire qu’une phrase est uniquement assertive ou exclamative ou interrogative ou impérative. Les constituants facultatifs se combinent entre eux et ils peuvent se combiner avec les constituants obligatoires. Les résultats des combinaisons possibles sont : [Assertion] + [Négation] Il n’avait plus peur. [Assertion] + [Passif] Il en avait été averti par ses amis. [Assertion] + [ Impersonnel] Il arrive des trains. [Assertion] + [Emphase] Lui, il n’avait pas été d’accord. [Assertion] + [Négation] + [Passif] Il n’a pas été invité. [Assertion]  + [Négation] + [ Impersonnel] Il n’y a rien d’intéressant à voir. [Assertion]  + [Négation] + [Passif] +[Emphase] Lui, il n’a pas été invité à la fête.

Les types de phrase sont représentés dans la formule suivante :CONST PH→ ASSERT + (Nég) + (Emph) + (Pass) + (Impers) INTERR IMPER EXCL

L’ASSERTION / LA PHRASE ASSERTIVE

L’assertion consiste dans l’énonciation sans modalité d’un fait affirmé ou nié :Il pleut. Il ne pleut pas. Les phrases assertives sont généralement à l’indicatif, qui est le mode d’expression du fait brut. L’ordre des mots dans la phrase est l’ordre canonique, donc GN1 +G Préd. Dans une

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phrase il y a des éléments fixes et des éléments mobiles. Les éléments mobiles sont au nombre de trois :

- les apostrophes- les appositions - les compléments de phrase.

Selon les grammaires, un mot est mis en apostrophe quand il sert à désigner par son nom ou son titre la personne à laquelle on s’adresse. La position de l’apostrophe peut varier :

Pardon, monsieur ! Monsieur, pardon !Jacques, tais-toi ! Tais-toi, Jacques !

Les appositions peuvent aussi avoir une position variable, étant donc des éléments mobiles de la phrase. L’apposition est un mot ou un groupe de mots qui, placé à la suite de ce mot désigne le même référent par l’intermédiaire d’un synonyme, d’un déterminant plus ou moins étendu.

Ajaccio, chef –lieu de la Corse, est le lieu de naissance de Napoléon.Paris, la ville –lumière, a été choisi comme lieu de rencontre des pays les plus industrialisés.Le nom mis en apposition n’a pas de fonction syntaxique, car l’apposition n’est pas une fonction grammaticale. L’apposition peut accompagner :- un sujet M. Dupont, le professeur, a les cheveux frisés. - un attribut :Je le vois gentil, plein de prevenance. - un complémént d’objet direct :J’aperçois la ville, espèce de gros village aux rues tortueuses.- un complément du nomJe revois la coiffe de la grand-mère, une vieille femme ridée.- un mot mis en apostrophe :Vous, Duval, le génie de la classe, répondez.

La place de l’apposition peut être variable : Chef-lieu de la Corse, Ajaccio est le lieu de naissance de Napoléon. La ville lumière, Paris, a été choisi comme lieu de rencontre des pays les plus industrialisés.

Pour ce qui est des compléments de phrase, ils sont très nombreux et ils ne déterminent pas un verbe, mais toute la phrase, autrement dit leur point d’incidence n’est pas uniquement le verbe mais tout l’énoncé :

Heureusement, il est venu. Enfin, il parlait. Les compléments de phrase (heureusement, enfin) ne frappent pas le verbe de la phrase, parce que ces compléments ne caractérisent pas la manière de venir comme cela aurait été le cas pour :Il est venu vite / en courant/ à pas de loup/ à contre-coeur.Il parlait à mi-voix / d’une voix faible/ à peine/ en roulant ler R.Un complément de phrase frappe toute la phrase, exprime une modalité qui caractérise la phrase toute entière et non pas uniquement le verbe :Heureusement, il est venu.

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Cette phrase signifie que, pour le bonheur de tout le monde, il est venu, lui, qui était leur seul espoir, que tout le monde attendait, etc., est venu.La place de ce complément de phrase peut varier :

Heureusement, il est venu. Il est, heureusement, venu. Il est venu, heureusement. Le complémént de phrase peut être exprimé par les adverbes suivants :

décidément, probablement, sûrement, vraiment, sans doute, évidemment, certes, justement, véritablement, assurément, bien entendu, clairement, en vérité ; immanquablement, incontestablement, indiscutablement, manifestement, positivement, absolument, complètement, surtout.

Décidément, il est coupable.Il viendra, probablement, s’excuser.Sans doute qu’il voudra dormir dans l’après-midi. Il est, incontestablement, le meilleur candidat. J’ai complètement oublié de lui téléphoner. Certes, les Français ne sont pas chauvins. Probablement, il n’avait pas d’argent. Il n’avait, probablement pas d’argent. Il n’avait pas d’argent, probablement.

Les éléments fixes de la phrase assertive sont les éléments indispensables à la compréhension de la phrase : le Groupe Nominal Sujet, le Groupe Prédicatif et les compléments du verbe. L’enfant offre des fleurs à sa mère. L’ordre canonique dans une phrase assertive peut être modifié par des facteurs d’emphase ou de style.L’ordre des mots sans aucune influence dans une phrase est : Mon fils ne peut pas supporter son prof d’anglais. Pour des raisons d’emphase, l’ordre sera modifié de plusieurs manières :Son prof d’anglais, mon fils ne peut pas le supporter. Mon fils ne peut pas le supporter, son prof d’anglais. Mon fils, son prof d’anglais, il ne peut pas le supporter. Pour des raisons stylistiques, l’ordre des mot peut être inversé : Ordre normal : Un convoi s’avance dans la plaine. Orde modifié : Dans la plaine s’avance un convoi. (pour insister sur le début de la phrase).La remarque suivante s’impose : l’inversion n’est passible que si le verbe est transitif et suivi par un complément d’objet direct. Une phrase comme « Dans la pleine s’avance » n’est pas acceptable, de même qu’une phrase comme : « Dort –il d’un sommeil de plomb. » où le verbe dormir, étant intransitif, ne peut pas avoir de complément d’objet direct. La présence de certains adverbes comme peut-être, sans doute, encore, toujours, à peine, au moins, du moins entraîne l’inversion du sujet :

A peine fut-il entré que le téléphone sonna. Sans doute faut-il se fier à la science. Il acceptera en fin de compte, encore faut-il qu’il soit convaincu de votre inocence. L’ordre des mots n’est pas affecté par la présence d’une négation.Peut-être ne viendra-t-il pas

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Dans cette nuit profonde ne s’entend aucun bruit.

L’INTERROGATION /LA PHRASE INTERROGATIVE

On distingue deux types d’interrogation :- les interrogations totales – auxquellles on répond par oui ou par non et qui

portent sur toute la phrase Viendras-tu demain ? –Oui./Non.

- les interrogations partielles- qui se caractérisent par une intonation montante et qui portent sur un seul élément de la phrase :Quand partiront-ils ? – Demain.

L’interrogation totaleL’interrogation totale peut être réallisée par l’intonation, par l’inversion du pronom sujet ou par l’emploi de la périphrase est-ce que :Tu viendras demain ? Viendras-tu demain ? Est-ce que tu viendras demain ? Quand le Groupe Nominal Sujet est exprimé par un substantif commun ou propre, on emploie l’inversion complexe :Michel voudra-t-il nous aider ? Cette réponse sera-t-elle suffisante ?

L’interrogation partielleL’interrogation partielle peut porter -sur le sujet :

Qui est venu ? - sur un complément d’objet direct : Que lisez-vous ? - sur un complément d’objet indirect :

A qui/ quoi pensez-vous ?- sur un prédicatif Qui êtes-vous ?Pour réaliser les interrogations partielles on se sert des formes du pronom interrogatif simple (qui, que, quoi) et des formes composées (lequel, laquelle, lesquels, lesquelles) :J’ai apporté des gâteaux. Lequel le veux-tu ? On se sert aussi de plusieurs adverbes interrogatifs :où, comment, combien, pourquoi, quand :Quand est-il arrivé ? Pourquoi est-il parti ? Les modes et les temps dans les interrogatives sont les mêmes que dans les assertives : on y emploie tous les temps et presque tous les modes verbaux. L’infinitif est parfois utilisé :Pourquoi partir ?/rester ? A quoi bon insister ?Qui admettre ? A qui faire confiance ? A qui s’adresser ?

L’EXCLAMATION / LA PHRASE EXCLAMATIVE

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La modalité exclamative exprime les réactions d’étonnement, de plaisir, de colère, du sujet parlant devant l’événement. La phrase exclamative se caractérise par une intonation spécifique à l’oral et par la présence d’un point d’exclamation dans le code écrit.

Réalisateurs de la phrase exclamative Un grand nombre d’énoncés exclamatifs se présentent sous une forme non-canonique,

c’est-à-dire ils ne sont pas propositionnels, mais ils consistent dans des groupes de mots :

Oh ! La belle voiture ! Si l’exclamation est exprimée par une phrase, cette phrase peut avoir la forme d’une

phrase assertive : Il est bête !

L’exclamation se réalise parfois par l’emploi d’un article indéfini ou défini : Il est d’une bêtise ! Oh ! La bonne blague : Il est d’un toupet ! Oh ! La belle Marie ! Il a un toupet !

Pour la réalisation de cette modalité exclamative, on peut même se servir d’inversions :

Est-il bête ! Un pronom exclamatif peut servir lui aussi à l’expression de la modalité exclamative :

Quelles bêtises il a pu nous dire ! Parfois, la phrase exclamative commence par ce qu’on appelle introducteurs

exclamatifs : comme, que, combien : Comme il est bête ! Qu’elle est jolie !

Dans le français familier ou populaire on remplace le simple que par qu’est-ce que, ce que :

Ce que c’est bon, ce gâteau ! Qu’est-ce que nous allons prendre en rentrant !

Certains mots employés seuls ont la valeur d’une phrase exclamative : Mince ! Dame ! Dieu !

Les interjections servent aussi à exprimer l’exclamation : Tiens, te voilà ! Dis donc, j’ai besoin de 10 euros, tu peux me dépanner ? Voyons, ça ne se fait pas !

Parfois, l’exclamation peut être marquée par un tour inversif : Es-tu bête ! Est-il un génie ! Voyez-vous s’il est pressé ! Je crois qu’il ne reviendra plus ! – Penses-tu !

Les modes verbaux employés dans une phrase exclamative sont les mêmes que ceux de la phrase assertive : indicatif, presque tous tous les temps verbaux. Parfois, l’emploi de l’infinitif est possible et il exprime l’indignation :Moi, mentir ? Jamais. Parfois on emploie le subjonctif : Qu’il soit maudit ! Puisse-t-il réussir !

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LA PHRASE IMPÉRATIVE

La phrase impérative est la phrase qui exprime un ordre, un souhait, une prière, un avertisement, autrement dit, une injonction. Ces phrases sont émises sur une tonalité impérative qui n’est pas toujours marquée dans le code écrit, mais qui est marquée à l’oral par une intonation spécifique.

Réalisateurs de l’injonction- L’impératif

Les phrases qui expriment un ordre sont d’habitude à l’impératif, si l’ordre porte sur la 2e, la 4e et la 5e personne et au subjonctif si l’ordre porte sur les autres personnes (3e et 6e

personnes) :

Impératif Subjonctif Viens ! Venons ! Venez ! Qu’il vienne ! Qu’ils viennnent ! Va ! Alons ! Allez ! Qu’il aille ! Qu’ils aillent !Parts ! Partons ! Partez ! Qu’il parte ! Qu’ils partent !Sors ! Sortons ! Sortez ! Qu’il sorte ! Qu’ils sortent !Finis ! Finissons ! Finissez ! Qu’il finisse ! Qu’ils finissent !Fais ! Faisons ! Faites ! Qu’il fasse ! Qu’ils fassent !

Les ordres, quelle que soit la manière de les formuler, sont caractérisés par une intonation spécifique à l’oral et par un point d’exclamation dans le code écrit.

L’ordre peut être affirmatif : Vas-y ! ou négatif : N’y va pas !2. L’ordre peut être exprimé par une interjection : Allons ! (qui veut dire n’importe quoi : N’insistez pas ! Partons ! Taisez-vous ! Soyez généreux ! Soyons brefs ! Ne m’énervez pas ! Ne vous énervez pas ! etc.)Eh, bien ! (qui veut dire : Voilà, c’est bien ce que je te disais, donc tu dois te conformer !)3. Le présent de l’indicatif avec ou sans inversion du sujet :Veux-tu te taire !Veux-tu me laisser tranquille !Voulez-vous me laisser maintenant !Tu ne dois pas me parler sur ce ton !Tu ne bouges pas !Tu restes là et tu m a’ttends !4. Le futur simple ou périphrastique :Non, mais vous allez vous presser tous les deux !Tu ne me parleras plus jamais sur ce ton !5.L’infinitif ( si le destinataire n’est pas mentionnécomme dans les indications sur les prospectus) :Agiter avant de s’en servir !Ralentir ! Travaux !A consommer de préférence avant les autres ! (réclame publicitaire pour soupe Maggy)

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6. Enoncés à valeur impérative : - Groupes nominaux : Attention ! Silence ! Paix ! Au secours ! A l’aide ! Patience !- Adverbes : Doucement ! Lentement ! En avant ! Et plus vite que ça !

CONSTITUANTS FACULTATIFS DE PHRASE(TYPES FACULTATIFS DE PHRASES)

(Négation, Emphase, Passif, Impersonnel)

LA NÉGATION

La phrase négative est la phrase qui contient un formant explicite de la négation (le formant discontinu ne...pas) ou un autre indice de la négation qui affecte tout l’énoncé :

Je ne partirai pas demain. Il n’a pas du tout reconnu les faits dont on l’accusait. Si j’accepte, je ne saurai le dire à présent ! Il n’y a que moi pour témoigner en sa faveur.Vous n’avez point d’opinion, donc que faire ?

RemarqueLa précision que la négation comme type facultatif de phrase doit frapper tout l’énoncé est nécessaire parce que la négation est de trois types :

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1. La négation lexicale – réalisée par des moyens lexicaux et concernant uniquement le terme en question. Cette négation se réalise soit par des préfixes soit par composition (l’adverbe non et le terme que nous voulons nier) soit par un autre terme antonyme:

Préfixation Non + terme terme - antonymeDiscret –indiscret adhésion  /VS/non-adhésion coupable- innocent Compréhensible-incompréhensible violence/VS/ non-violence riche- pauvrePossible- impossible dicrimination/VS/non-discrimination

2. La négation non-prédicative qui frappe un constituant de la phrase autre que le prédicat, un complément ou un circonstant ou même le sujet de la phrase:Certes, ce n’est pas l’ambition qui fait agir ce personnage. Ce n’est pas moi qui insiste, c’est lui. Ce n’est pas hier qu’il est venu.La même négation non-prédicative peut frapper des formes verbo-nominales comme l’infinitif ou le participe :On nous a dit de ne pas revenir. On lui a conseillé de ne point s’énerver. Il pourra très bien ne pas être là. Elle restait là, ne posant pas de questions. Ne disant rien, elle espérait le faire partir. Devant un infinitif, les deux formants de la négation peuvent figurer ensemble ou séparément:Elle voudrait ne plus jamais le rencontrer. Elle voudrait ne le rencontrer plus jamais.Parfois, la place des formants est importante pour le sens de la phrase :Je peux ne pas venir. (Il serait possible que je m’absente) – la négation frappe l’infinitifJe ne peux pas venir. (Je me trouve dans l’impossibilité de venir)- la négation frappe le prédicat de la phrase. La négation non-prédicative qui frappe un nominal ou un déterminant du Groupe Verbal : Ce sont des enfants pas sages. Il a travaillé pour rien. Je l’amusais plus que personne. Croyez-vous qu’on puisse souitenir aucunement cette opinion ?Si jamais vous passez dans les parages, n’hésitez pas à venir me voir.

3. La négation prédicative – celle qui frappe le prédicat de la phrase, donc de cette manière la phrase toute entière.Il n’a rien dit : Je ne suis pas d’accord.

La négation prédicative

La négation centrée autour du verbe de la phrase qui réalise le prédicat confère à toute la phrase un statut négatif. Elle peut être réalisé par :

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a) un formant discontinu : ne...pas, ne...point , ne ...guèreb) un seul formant : ne

a) La négation se rélise par un formant discontinu dans des phrases qui sont soit assertives, soit impératives, soit exclamatives, constituant obligatoire de phrase qui se combine avec le constituant facultatif [négation] :Il ne viendra pas avec nous. Ils ne seront point d’accord avec nos propositions.Il n’est guère un membre de cette communauté, il en a été exclu.b) La réalisation par un seul formant NE est possible dans les situations suivantes :

avec des verbes comme savoir, pouvoir, oser, cesser, bouger avec des interrogatives rhétoriques avec des expressions hypothétiques  dans des phrases temporelles qui dépendent d’une principale négative : voilà, cela fait, il y a.

Ex. Si c’est lui qui m’a écrit ou son frère, je ne saurai le dire . (dans le sens de : je ne peux pas le dire) Je ne peux faire ce que vous me dites. Je n’ose dire la vérité. Il ne cesse de parler depuis un quart d’heure. Qui ne voudrait pas être riche ! Vous êtes l’un de les étudiants, si je ne me trompe ! Vous avez commis d’autres infractions, si je ne m’abuse ! Cela fait deux ans qu’on ne s’est vu ! Il y a des semaines qu’on ne s’est rencontré  RemarqueL’emploi des deux négations dans les phrases mentionnées précedemment n’est pas une faute de grammaire ou de quoi que ce soit. Les grammaires précisent que dans les phrases respectives on peut employer uniquement la négation NE. Alors ce ne sera pas une faute de grammaire de dire : Je ne peux pas faire autrement.Je n’ose pas dire la vérité.Cela fait deux ans qu’on ne s’est pas vu !Qui ne voudrait pas être riche !

Dans un certain nombre de cas on emploie un NE qui n’est pas une négation parce qu’il n’a pas de sens négatif. Le grammaires appellent ce NE un NE EXPLÉTIF .

L’emploi du NE EXPLÉTIF après des verbes qui expriment la peur après n’empêche que après à moins que, sans que après des comparaisons d’inégalité

1. Les verbes qui expriment la peur : craindre, avoir peur, appréhender (ou les substantifs correspondants : la peur, la crainte, l’appréhension) :

J’ai peur qu’on ne me laisse partir. La crainte qu’ils ne soient contaminés les envahissait.

2. Il n’a pas été nommé, n’empêche qu’il se trouve là.3. Il ne sera pas accepté, à moins que tu n’insistes.4. Ce voyage m’a coûté plus/moins que je ne croyais.

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A côté de la négation il faut mentionner la restriction ou l’exception pour la réalisation de laquelle NE s’associe à QUE :Je ne souhaite que la tranquillité. Il n’a plus qu’un heure. RemarqueNE et QUE se trouvent d’un côté et de l’autre du verbe :Il ne fait que rouspetter. Pour que la négation restrictive puisse porter sur une autre partie de la phrase (sujet, complément) il faut recourir à un procédé d’extraction à l’aide de c’est qui , c’est que, seul, il n’y a que... qui :C’est Jean qui ne le sait pas encore. Seul Jean le sait. Il n’y a que Jean qui le sait.L’extraction et le déplacement en tête de phrase peut s’employer pour nier tout constituant de la phrase auutre que le Groupe Prédicatif :Ce n’est pas lui qui a fait ça.Ce n’est pas avec un couteau qu’il a été assassiné .

L’Emphase

L’Emphase est un constituant facultatif qui peut se combiner avec les autres constituants de la phrase.L’emphase frappe l’un des constituants de la phrase autre que le verbe.

Sujet: C’est Jean qui est parti. CO: C’est Jean que j’attends. CI: C’est à Jean que j’ai donné le vélo. Circonstant: C’est hier qu’il est parti.

C’est par le train qu’il est parti. C’est ici que la réunion se tiendra.

Les marques de l’emphase:Moyens pour réaliser l’emphase:

1) la pronominalisation, en anticipation ou en reprise du constituant frappé par l’emphase avec pause (,)

ex: Lui, il ne vient jamais / Il ne vient jamais, lui.2) l’isolant emphatique

ex: C’est à ma voiture qu’il en veut.

1) La pronominalisation Le terme sur lequel on veut insister peut être déplacé en tête de phrase ou rejeté en fin de phrase et isolé par une pause, ce qui peut entraîner une reprise ou une anticipation par un pronom conjoint ou, si le sujet est un pronom conjoint, la reprise se fait par un pronom disjoint (tonique).

ex: Je n’ai pas compris la fin de cette histoire. Cette histoire, je n’en ai pas compris la fin. Je n’en ai pas compris la fin de cette histoire. Ils n’ont pas fini de le faire leur signal. Ah ! Te voilà, toi !

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Que n’a-t-il pas vécu, lui? Tu en as d’autres, des maisons? Elle est bien, la chambre?

Le pronom disjoint peut être renforcé à l’aide de même, dont la présence peut amener la disparition du pronom sujet atone:

ex: J’irai moi-même l’inviter. Lui-même m’a raconté ce qui c’était passé !

2) L’isolation Parmi les éléments à l’aide desquels on peut isoler un constituant autre que le verbe fini – voici, voilà, c’est, il y a.Voilà s’accompagne quelques fois du déterminant du constituant représenté par un pronom ou d’une proposition relative.

ex: En voilà une histoire ! En voilà une belle histoire ! En voilà un fou ! Voilà mon gaillard qui se met à pleurer !

Le moyen général dont se sert le français pour isoler un élément de la phrase c’est le gallicisme.

C’est… quiC’est… que

On peut isoler:- un GN1- un GN2- un déterminant nominal- un GPrép ou GAdv

ex: Dét N: C’était une étonnante figure de celle de… GPrép: C’est dans le malheur que viendront à vous de vrais amis. GAdv: Ce fut trois semaines plus tard qu’il partit.

Le gallicisme il y a à la forme négative + l’exceptif QUE sert à isoler un GN1 ou GN2

ex: Il n’y a que cela qui l’intéresse. D’autres éléments pour isoler, souligner: quant à, pour ce qui est de, pour ma

part, en ce qui me concerne.ex: Quant à moi, je fais ce qui me plait.

L’insistance sur un des constituants nominaux de la proposition est réalisée parfois par un cumul de procédés: détachement, pronominalisation emphatique + mots soulignants.

ex: Quant à rester il n’y fallait pas songer. Pour une surprise c’est une. C’en est une, de surprise !

La Phrase passive

Le constituant passif est un constituant facultatif qui confère à la phrase un statut spécial. Il implique la présence du verbe auxiliaire ETRE accompagné du participe passé du verbe ayant le trait [ +transitif ] et du GPrép (Prép + GN) qui exprime l’agent passif.

ex: La police a déjà interrogé le suspect. Le suspect a déjà été interrogé par la police.

Tous les verbes portant le trait [ +transitif ] ne sont pas susceptibles de figurer dans une phrase passive.

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Le complément du verbe passif désignant la cause efficiente de l’action, l’objet animé ou non animé par lequel l’action est accomplie s’appelle complément d’agent. En structure superficielle, le complément d’agent peut etre introduit par l’une des prépositions par, de, exceptionnellement par à, entre.Par – figure dans un nombre de contextes plus grand que de et il est susceptible d’etre distribué dans les positions de celui-ci.Les facteurs qui peuvent déterminer le choix de l’élément de relation qui introduit le complément d’agent sont de nature grammaticale et sémantique: DE – apparaît devant un complément non accompagné par un déterminant; PAR – devant un nom actualisé par un article défini ou par un déterminant

ex: La cour de l’école était encombrée d’élèves. La cour de l’école était encombrée par les élèves

Au point de vue sémantique, la distinction fondamentale existant entre les contextes où figure PAR et ceux où figure DE est celle du caractère inhérent ou extérieur de l’agent.L’emploi de PAR – si l’agent du passif est matériel ou extérieur à l’action; DE lorsque l’agent du passif est moral ou intérieur de l’action.

DE – employé par un nom complément [ + humain ]ex: Il fut regretté de tous ses amis. Il était suivi de tous ses sujets.

DE peut etre régi par la valeur contextuelle du verbe régissant, l’opposition DE / PAR traduisant l’opposition duratif / momentané.

ex: Il a été atteint d’une maladie grave. Il a été atteint par cette mesure.

DE – apparaît comme introducteur de l’agent des verbes suivre, précéder, entourer, couvrir qui montrent la situation du sujet par rapport au complément d’agent (de l’objet et du sujet de l’action).

ex: Il est entouré de fleurs. Les trottoirs étaient bondés d’automobiles. La route est bondée d’arbres. Les cimes sont couvertes de neige. La terre est jonchée de fleurs.

DE s’emploie avec des verbes employés au sens figuré qui marquent un état moral, un sentiment.

PAR est réservé aux verbes employés au sens propre indiquant l’action matérielle, cette opposition résulte aussi de la sélection des nominaux qui réalisent l’agent [ + humain ]ou [ ( - animé ) ( + matériel ) ] s’opposant à [ ( - animé) ( - matériel )].

ex: Il est approuvé de tout le monde. La requête a été approuvé par la commission. Il fut accablé de honte.

Il est accablé par la charge qu’il porte. Son visage est éclairé d’un beau sourire. Son visage est éclairé par la lampe. Ils sont surchargés de travaux.

Le complément d’agent construit avec la préposition « à » dans les séquences automatisées: etre mangé (rongé) aux vers (mites) et avec le verbe séduire.

ex: Il a été séduit aux charmes de cette jeune fille.L’agent réciproque s’exprime à l’aide de la préposition ENTRE.

ex: Des propos sans intérêt furent échangés entre ces personnes.

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L’intermédiaire de l’action s’exprime par un déterminant introduit par la préposition PAR ou par une locution prépositionnelle contenant PAR: par l’intermédiaire, par l’entremise, par le canal, par voie de.

ex: J’ai appris cela par un ami.

La Phrase impersonnelle

La phrase impersonnelle est la phrase où le GN1 est réalisé par un pronom neutre de la 3e

personne: il, ce, cela, ça, ceci.En grammaire générative on considère que la structure profonde d’une phrase impersonnelle comporte un sujet vide qui est converti en structure superficielle par un pronom neutre.

Le sujet réalisé par il

Ce sujet apparaît dans les cas suivants:a) Avec un verbe impersonnel « météorologique »: brouillasser, bruiner, brumasser,

brumer, dégeler, geler, grêler, grésiller, neiger, pleuvoir, regeler, tonner, venter.ex: Il pleut. Ca bruine.

Il existe un nombre de locutions impersonnelles formées du verbe FAIRE suivi d’un adjectif: il fait froid, il fait chaud / frisquet / bon / mauvais ou d’un nominale: il fait nuit, il fait jour, il fait du soleil / du vent.

b) Le sujet réalisé par il est aussi choisi après des locutions ou des verbes impersonnelles, auquel cas il exista un sujet déplacé après le verbe.Parmi ces verbes il faut distinguer les verbes qui sont essentiellement impersonnels (falloir) des locutions qui sont toujours impersonnelles: il y a, il est, il s’agit.

ex: Il faudra contempler votre œuvre avec des yeux étrangers. Il s’agit d’un ouvrage exceptionnel. C’est fini, il n’y a plus rien à faire ici.

c) Avec le verbe ETRE « existentiel » (litt.)ex: Il est un domaine qui m’intéresse de près.

Le verbe être peut marquer le moment: il est minuit, il est midi, il est 10 heures.Il existe également des locutions impersonnelles centrées sur le verbe ETRE: il en est

de même de ,il en est ainsi de.d) Avec le verbe ALLER – pour marquer la comparaison: il en va de même de, ou

comme articulateur des discours (connecteur): il va de soi que.e) Avec des verbes employés impersonnellement.

Parmi ces verbes il faut distinguer plusieurs classes suivant la structure où ils peuvent s’inscrire.

Verbes impersonnels suivis d’un nominal: arriver, exister, entrer, apparaître, découler, demeurer, intervenir, correspondre, disparaître, passer, ressortir, rester, résulter, suffire.

ex: Ces travaux montrent qu’il existe de nombreuses façons d’étudier l’histoire.

Dans une structure infinitivale (précédée de la préposition « de »): il convient , il suffit, il importe.

ex: Il importe de ne pas se tromper.

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Il suffit de l’en informer. Dans une structure complexe formée d’un infinitif et d’un nominal, datif de la

personne intéressée: arriver, appartenir, convenir, déplaire, incomber, plaire, suffire, répugner, tarder.

ex: Il lui arrivait de trafiquer pour son compte. Il me tarde d’avoir les résultats.

Certains verbes peuvent avoir un déterminant de rection indirecte pour montrer l’objet de la personne intéressée.

ex: Je ne sais pas trop ce qu’il adviendra de nous deux. Dans une structure complexe avec une proposition au mode personnel (à verbe

fini).ex: Il suffit que vous soyez présents. Il importe qu’il sache d’avance à quoi s’attendre.

Dans une structure complexe avec une proposition et un nominal au datif.ex: Il me semble que je t’ennuie.

Avec des verbes pronominaux: s’ajouter à, se dire, se dégager, se développer, s’écouler, s’ensuivre, se passer, se produire, se trouver.

ex: Il s’écoula quelques minutes dans une silence profonde.Certains de ces verbes ont un sens passif.

ex: Il se débite bien de sottises. Avec des verbes à la voix passive: il est + participe passé ou dans des suites

formées à l’aide d’un infinitif précédé de « à »: il est à craindre que, il est à souhaiter que, il est à regretter que.

ex: Il fut entendu que nous agirions chacun de notre coté. Il est à regretter qu’une pareille chose se soit produite.

Avec des adjectifs, dans la plupart des cas des adjectifs modalisants. Ces adjectifs peuvent être des coverbaux et introduire un infinitif précédé de la préposition « de » ou des opérateurs de phrase.

ex: Il est moins ardu d’écrire un bref poème que de composer une longue épopée.

Il est possible de dire que la peste fut notre affaire à tous. Il est très difficile de reconnaître l’origine d’un signal de brume. Il devint évident que personne ne parviendrait à sortir de la ville. Il parait nécessaire que vous veniez.

Avec des nominaux intégrés à une structure copulative: il est dommage, il est temps, il est de règle.

ex: Il est dommage que nous n’ayons pas un appareil photographique. Il est temps que nous ayons un entretien sérieux.

Le sujet grammatical exprimé par ce ( cela )

Il peut apparaître en reprise ou en anticipation du sujet.Le pronom neutre CE opère toujours en langue littéraire comme évocateur (il renvoie à quelque chose qui a été exprimé dans le discours) tandis que le pronom neutre IL est un anticipant (il anticipe sur le sujet logique).

ex: Il a raison. C’est évident. Il ne viendra plus jouer au piquet à la maison.

On constate l’extension du pronom CE en position de d’anticipant.ex: Ce n’est jamais agréable de discuter avec Fred. C’est drôle que tu ne veuilles pas comprendre.

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Si la position sujet précède de GPréd, on la reprend par ce (cela), le mode de la proposition étant normalement le subjonctif, indifféremment de la nature du prédicat.

ex: Qu’il l’ait fait, c’est certain.Que les héros d’Homère aient en toute liberté de s’injurier, cela de conçoit.

Le présentatif c’est placé en tête de phrase et suivi d’un prédicatif peut introduire un sujet logique réalisé:

a) par un nominal précédé de que et d’une phrase relative (emphase)ex: Ce fut un magnifique orateur que Cicéron. C’est douloureux, cette question des prisonniers.

b) par un infinitif précédé de la préposition « de » si celui-ci est de construction absolue ou si le prédicatif est un adverbe de qualité.

ex: Ca me gène toujours de chercher mon propre avantage. (S. de Beauvoir) Cela me chagrine de partir maintenant. C’ était peu pour lui d’avoir obtenu cet avantage.

Si le présentatif est complexe – voilà ce que c’est que – on emploie de comme introducteur de l’infinitif sujet.

ex: Voilà ce que ça rapporte de voler. Voilà ce qu’il en coûte de mentir. Voilà ce que c’est de désobéir.