2
18h00 Conférences 2016-2017 Amphithéâtre 27 avril DU COLISÉE À CHANTELOUP : DES JARDINS POLITIQUES À LA FIN DU RÈGNE DE LOUIS XV Par Gabriel WICK, Docteur de l’Université Queen Mary de Londres, Paysagiste et historien des jardins À la fin du règne de Louis XV, la chute du ministre-duc Choiseul et les réformes des parlements menées par le chancelier Maupeou provoquent de vives réactions parmi la haute noblesse et la classe princière. Exilée par le roi ou s’éloignant volontairement de Versailles, c’est-à-dire de l’espace de représentation traditionnelle, la grande aristocratie opposée est à la recherche d’autres manières de se montrer publiquement. Arrivé d’Angleterre, un nouveau genre d’espace public - jardin d’agrément géré par des investisseurs privés et appellé Wauxhall - offre à ce mouvement dit Patriotique une manière d’exister malgré leur disgrâce. Le plus ambitieux de ces jardins est le Colisée, un vaste temple créé en 1771 et dédié aux spectacles et aux divertissements où se côtoient toutes les classes. Si le Colisée ferme ses portes dès 1777, il a une grande influence sur la forme des maisons et des jardins princiers, et surtout sur la manière dont la haute aristocratie se représente publiquement. Ainsi les architectures de la Folie du duc de Chartres à Monceau, de l’hôtel du duc d’Orléans dans la Chaussée d’Antin, mais surtout de la pagode de Chanteloup, le domaine où est exilé le duc de Choiseul, se révèlent être très proche de ces Wauxhalls. Plus important encore, ce nouveau genre d’espace aristocratique génère également des interactions sociale, physique et visuelle nouvelles entre cette élite et la sphère publique. 9 mars SUSCINIO. ARCHÉOLOGIE D’UN CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE Par Karine VINCENT, archéologue, Conseil Départemental 56 Fondé au début du XIIIe siècle par les ducs de Bretagne, Suscinio a évolué, s’est agrandi et renforcé au cours des siècles suivants. Au milieu du XVe siècle, en plein apogée, il apparaît comme un monument composite, à la fois résidence de plaisance et, en cas de conflit, forteresse. Depuis 2011, les recherches archéologiques et historiques menées sur le site apportent de nouvelles informations sur l’aspect du château à différentes époques, ainsi que sur la vie quotidienne de ses habitants. 30 mars ILIOUPERSIS. PRENDRE UNE VILLE, MASSACRER SES HABITANTS, OFFENSER SES DIEUX Par Yvan MALIGORNE, Maître de conférences en histoire et histoire de l’art antique, Université de Bretagne Occidentale La prise de la ville de Troie par les Achéens après un siège de dix ans a été marquée par des massacres qui n’épargnèrent ni les vieillards, ni les enfants, et par de terribles actes d’impiété à l’égard des dieux. Pourtant, ses épisodes centraux sont très fréquemment figurés sur divers supports, tant par les Grecs que par les Étrusques et les Romains. La nature des actes figurés pose le problème de la signification de ces images, que complique encore un possible glissement de sens selon les commanditaires : alors que les Grecs de l’époque classique se vivent comme les descendants des vainqueurs de Troie, les Romains se reconnaissent par l’intermédiaire d’Énée des origines troyennes. Cycle de conférences proposé par la section Histoire de l’art et Archéologie Conférences gratuites, ouvertes à tous.

Cycle de conférences - univ-brest.fr · au début de l’année 2016, une fouille préventive aux portes de Brest, sur le site de Lavallot Nord à Guipavas. Prescrite par la Drac

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Cycle de conférences - univ-brest.fr · au début de l’année 2016, une fouille préventive aux portes de Brest, sur le site de Lavallot Nord à Guipavas. Prescrite par la Drac

18h00

Con f é r e n c e s

2016-2017

A m p h i t h é â t r e

27 avrilDU COLISÉE À CHANTELOUP : DES JARDINS POLITIQUES À LA FIN DU RÈGNE DE LOUIS XVPar Gabriel WICK, Docteur de l’Université Queen Maryde Londres, Paysagiste et historien des jardins

À la fin du règne de Louis XV, la chute du ministre-duc Choiseul et les réformes des parlements menées par le chancelier Maupeou provoquent de vives réactions parmi la haute noblesse et la classe princière. Exilée par le roi ou s’éloignant volontairement de Versailles, c’est-à-dire de l’espace de représentation traditionnelle, la grande aristocratie opposée est à la recherche d’autres manières de se montrer publiquement. Arrivé d’Angleterre, un nouveau genre d’espace public - jardin d’agrément géré par des investisseurs privés et appellé Wauxhall - offre à ce mouvement dit Patriotique une manière d’exister malgré leur disgrâce. Le plus ambitieux de ces jardins est le Colisée, un vaste temple créé en 1771 et dédié aux spectacles et aux divertissements où se côtoient toutes les classes. Si le Colisée ferme ses portes dès 1777, il a une grande influence sur la forme des maisons et des jardins princiers, et surtout sur la manière dont la haute aristocratie se représente publiquement. Ainsi les architectures de la Folie du duc de Chartres à Monceau, de l’hôtel du duc d’Orléans dans la Chaussée d’Antin, mais surtout de la pagode de Chanteloup, le domaine où est exilé le duc de Choiseul, se révèlent être très proche de ces Wauxhalls. Plus important encore, ce nouveau genre d’espace aristocratique génère également des interactions sociale, physique et visuelle nouvelles entre cette élite et la sphère publique.

9 marsSUSCINIO. ARCHÉOLOGIE D’UN CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNEPar Karine VINCENT, archéologue, Conseil Départemental 56

Fondé au début du XIIIe siècle par les ducs de Bretagne, Suscinio a évolué, s’est agrandi et renforcé au cours des siècles suivants. Au milieu du XVe siècle, en plein apogée, il apparaît comme un monument composite, à la fois résidence de plaisance et, en cas de conflit, forteresse. Depuis 2011, les recherches archéologiques et historiques menées sur le site apportent de nouvelles informations sur l’aspect du château à différentes époques, ainsi que sur la vie quotidienne de ses habitants.

30 marsILIOUPERSIS. PRENDRE UNE VILLE, MASSACRER SES HABITANTS, OFFENSER SES DIEUXPar Yvan MALIGORNE, Maître de conférences en histoireet histoire de l’art antique, Université de Bretagne Occidentale

La prise de la ville de Troie par les Achéens après un siège de dix ans a été marquée par des massacres qui n’épargnèrent ni les vieillards, ni les enfants, et par de terribles actes d’impiété à l’égard des dieux. Pourtant, ses épisodes centraux sont très fréquemment figurés sur divers supports, tant par les Grecs que par les Étrusques et les Romains. La nature des actes figurés pose le problème de la signification de ces images, que complique encore un possible glissement de sens selon les commanditaires : alors que les Grecs de l’époque classique se vivent comme les descendants des vainqueurs de Troie, les Romains se reconnaissent par l’intermédiaire d’Énée des origines troyennes.

Pôle UniversitairePierre-Jakez Hélias

18 Avenue de la Plage des Gueux - CS 12024 29018 QUIMPER CEDEX

Tél : 02 90 94 48 [email protected]

www.univ-brest.fr/pole_quimperContact : [email protected]

Cycle de conférencesproposé par la section Histoire de l’art et Archéologie

Conférences gratuites, ouvertes à tous.

Page 2: Cycle de conférences - univ-brest.fr · au début de l’année 2016, une fouille préventive aux portes de Brest, sur le site de Lavallot Nord à Guipavas. Prescrite par la Drac

29 septembreIMAGES ET IMAGINAIRE DU VIN EN BRETAGNE (1950-1960)par Florent MIANE, Maître de conférences en Histoire de l’artcontemporain, Université de Bretagne Occidentale. Cette communication a pour but de faire découvrir au public des Jeudis de l’Art et de l’Archéologie un lieu peu connu des bretons et pourtant d’une extraordinaire richesse patrimoniale : les fonds iconographiques des Presses Armoricaines et Morlaisiennes. La PAM, fondée en 1928 et toujours en activité aujourd’hui, est une entreprise spécialisée dans le domaine de l’édition. Grâce à la passion de la famille Le Bris qui la dirige depuis les origines, l’ensemble des machines a été conservé dans les locaux de l’entreprise qui fonctionne alors comme un véritable conservatoire des techniques et des savoirs-faire. Parmi l’ensemble des trésors qu’elle recèle, l’un d’entre-eux mérite une attention particulière. Il s’agit des trois milles pierres lithographiques et étiquettes de vin publiées dans les années 1940-1960. Ces objets, rarement conservés par ailleurs, témoignent de façon touchante d’une culture populaire et industrielle qui mêle avec une grande inventivité les références traditionnelles et les compositions avant-gardistes.

20 octobreSALISBURY, LA CATHÉDRALE IDÉALE ?Par Arnaud YBERT, Maître de conférences en histoire de l’artmédiéval, Université de Bretagne Occidentale.Avant d’être une aventure artistique, la construction d’une cathédrale gothique est d’abord une gageure économique, administrative et juridique. L’évêque et son chapitre doivent convaincre les opposants au changement, s’octroyer de nouveaux terrains, en corriger les accidents, négocier avec les autorités civiles ou religieuses, compenser les éventuels désagréments qu’elles pourraient connaître et, finalement, ériger le nouvel œuvre tout en conservant le plus longtemps possible l’ancien de manière à assurer la continuité du culte. Ces mille péripéties contrarient les projets architecturaux et laissent sur le bâti des multitudes d’irrégularités que l’on appellerait coquetteries s’il s’agissait d’un œil louche.La cathédrale de Salisbury semble aux antipodes de ce tableau. Chef d’œuvre de l’Early English, l’édifice a été érigé à partir de 1220 en un lieu nu et vierge, d’une parfaite platitude. Les ressources du chapitre ont permis de le construire d’un seul trait en l’adaptant aux pratiques liturgiques de la communauté. Salisbury apparaît en cela comme une œuvre idéale dont nous retracerons l’histoire.

26 janvierLA ZAC DE LAVALLOT NORD À GUIPAVAS – ÉVOLUTION D’UN ESPACE RURAL ENTRE L’ANTIQUITÉ ET LE MOYEN ÂGE CENTRALPar Bastien SIMIER, responsable d’opération archéologique,INRAPL’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) a réalisé, au début de l’année 2016, une fouille préventive aux portes de Brest, sur le site de Lavallot Nord à Guipavas. Prescrite par la Drac Bretagne, sur une surface de 6,2 hectares, la fouille a livré de nombreux vestiges témoignant d’une longue occupation, dont les plus anciens vestiges remontent à la fin du Néolithique. Mais c’est entre l’Antiquité et le Moyen Âge central que le site révèle son histoire la plus dense. Les trois grandes phases d’habitats découvertes se succèdent de manière quasi continue entre le Ier s. et le XIVe s. Cette évolution commence avec l’apparition de deux fermes antiques, organisées en un système d’enclos imbriqués, auxquelles sont associés un réseau parcellaire et plusieurs chemins. Au VIIe s. une des fermes sera occupée par une communauté de paysans dont les constructions domestiques, retrouvées dans un excellent état de conservation, étaient bâties selon des modèles inédits dans la région. Ce «village», qui est associé à un cimetière de 256 tombes, se déplacera ensuite, entre le Xe-XIIe s., vers un autre secteur de la fouille. Ce dernier habitat, composé de plusieurs bâtiments excavés organisés au sein d’un enclos fossoyé, sera occupé jusqu’au XIVe s. Il sera ensuite abandonné et l’occupation se déplacera, très probablement, dans les hameaux environnant dans un ultime processus de rotation de l’habitat.

16 févrierESTAMPE ET SOCIÉTÉ AU JAPON : 18 ET 19EME SIÈCLEPar Philippe BRUNET, Agrégé en Histoire, Université de Bretagne OccidentaleL’estampe n’est pas seulement une oeuvre d’art, c’est aussi le reflet d’une société en pleine évolution, une société marquée par de nouvelles valeurs, des relectures historiques et une ouverture accrue sur le monde occidental.

17 novembre« LE CHOEUR DE L’ÉGLISE NOTRE-DAME DES MARAIS DE LA FERTÉ-BERNARD : UNE FENÊTRE OUVERTE SUR LA RENAISSANCE »Par Mathilde PFLIEGER, chargée dec cours en histoire de l’art moderne, Université de Bretagne Occidentale.En 1535, alors que le chantier de l’église paroissiale Notre-Dame des Marais de La Ferté Bernard (Sarthe) est privé de maître-maçon depuis deux ans et que la fabrique vient d’obtenir la promulgation d’indulgences, un nouveau maître-maçon est élu par les habitants fertois. Mathurin Delaborde est chartrain. Maître des maçons des ville et bailliage de Chartres, Mathurin Delaborde est alors le maître-maçon de la clôture de choeur de la cathédrale.A La Ferté-Bernard, l’édifice qu’il découvre est dans l’état suivant : nef, transept et tour clocher sont achevés depuis plus de trente ans, tandis que le choeur est en cours de construction. Les chapelles nord sont élevées, ainsi que la chapelle axiale qui vient d’être pavée et vitrée. L’ensemble, de facture sobrement flamboyante, reste toutefois non voûté.Trente-quatre ans plus tard, en 1569, alors que la fabrique fait appel à un nouveau maître maçon pour achever les arcs-boutants, l’édifice est quasiment achevé. Il porte le monogramme MdLB en deux endroits – dans le triforium et dans la tourelle d’escalier qui mène au garde-corps des parties hautes du choeur. Avec ses trois niveaux d’élévation, les voûtes plates de ses chapelles rayonnantes et surtout l’abondant décor sculpté « à l’antique » de ses parois intérieures et extérieures, le choeur de l’église Notre-Dame des Marais de La Ferté-Bernard est une véritable « fenêtre ouverte sur la Renaissance ».

8 décembreLES ÉDIFICES DE SPECTACLES EN GAULE DE L’OUESTPar Elodie GUEZENNEC, archéologue, Mémoires du Kreizh BreizhDe la cité des Osismes à la cité des Turons, l’Ouest de la Gaule présente plusieurs édifices de spectacle (théâtres et amphithéâtres) qui n’avaient, jusqu’alors, pas fait l’objet d’une synthèse. Ces bâtiments se caractérisent par des formes variées qui ont longtemps interrogé les archéologues. Quelles sont les conditions de leur implantation ? Quelles sont leurs particularités architecturales ? Ces édifices « au quelque chose de bâtard et d’inachevé », selon les termes de M. Matter, car bien loin des modèles de Narbonnaise, doivent être reconsidérés.