Philippe Juvin, Député européen LR

Maire de La Garenne-Colombes

Alicia Koplowitz, influente femme d’affaires et mécène espagnole, nous donne accès à un morceau d’identité européenne. Sa collection d’œuvres d’art a été dévoilée dans l’intimiste musée Jacquemart- Andrée, demeure parisienne de l’Europe des Lumières.

L’exposition nous fait voyager de salle en salle à travers différents pays européens et à travers les âges : l’Espagne de Goya, l’Italie de Tiepolo, ou encore la France de De Kooning. La sculpture, souvent délaissée dans les musées, retrouve sa place dans la collection d’Alicia Koplowitz qui dévoile aussi bien les bustes classiques de l’antiquité gréco-romaine, que les œuvres plus contemporaines d’une Louise Bourgeois. Ce voyage en Europe et dans le temps construit un récit universel qui permet au visiteur de comprendre ce qui constitue l’identité européenne.

La nation européenne, au sens de civilisation, s’appréhende aussi par l’histoire des pays d’Europe et ses socles communs : ses racines judéo-chrétiennes, la civilisation romaine, ou le réformisme vision -naire de ses gouvernements.

En des temps troublés où l’individualisme et la perte de repères communs mènent à de graves fractures sociales, l’apprentissage de notre histoire par le biais de l’art nous fait accéder à une conscience collective comme volonté de vivre ensemble. En paraphrasant Victor Hugo, s’il est certain qu’ouvrir une école revient à fermer une prison, la prévention de la radicalisation passe nécessaire-ment par des mesures en matière d’éducation et de culture. Notre Président estime de son côté qu’« il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse ». Je crois le contraire : il y a bien une culture, française, et c’est celle qui est en fait commune à toute l’Europe.

L’Europe veut promouvoir sa culture riche et diversifiée comme un véritable bien commun. Cette année, la 34e édition des journées européennes du patrimoine aura lieu les 16 et 17 septembre, sur le thème de la jeunesse. La connaissance et la préservation de la culture pour les plus jeunes est une priorité politique des gouverne-ments européens. Initiative conjointe du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne depuis 1999, les Journées du patrimoine mettent à l’honneur édifices historiques, traditions et objets d’arts dans toute l’Europe. Elles donnent accès à des lieux exceptionnels, des visites gratuites, des édifices qui ouvrent spécialement leurs portes, et à des formes de participation citoyenne. L’objectif est aussi de rendre l’art accessible à ceux qui, quotidiennement, n’y auraient pas accès. Mais surtout, les Journées du patrimoine créent un trait d’union entre différentes traditions européennes qui possèdent bien plus de choses en commun que nous ne voulons bien le croire : l’attachement à une longue histoire, un patrimoine riche et protégé, l’union des identités de chaque pays, et une civilisation européenne qui construit son lien humain autour de l’art et de la culture. Pour résumer, si je suis pro européen, c’est parce que je crois en cette civilisation européenne et sa culture.

La Lettre de Philippe Juvin

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L’Europe de la culture, un voyage au fil des siècles

N°39JUILLET/AOÛT

2017

Philippe Juvin, votre député européen d’Île-de-France et des Hauts-de-Seine

Député au Parlement européen Groupe PPE depuis juin 2009Circonscription Île-de-France et des Français de l’étranger

R Membre de la commission du Marché intérieur et de la commission des affaires étrangères

R Maire de La Garenne-Colombes

R Professeur de Médecine

Pour plus d’informations, contactez-moi : philippejuvin92@gmail.com

Portrait de Doña Ana de Velasco y Girón, duchesse de Bragance par Juan Pantoja de la Cruz (1553-1608).

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La lettre d’information parlementaire de Philippe Juvin

ACTUALITÉS EUROPÉENNES

BrexitPresqu’un an après le référendum en faveur du Brexit, le troisième round des négociations a été entamé fin août.

Les pays de l’UE ont défini trois priorités : le sort des expatriés européens vivant sur le sol anglais, le possible retour d’une frontière dure entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande et la facture à régler par le Royaume-Uni.

PologneLa Commission européenne a lancé fin juillet une procédure en infraction contre la Pologne sur sa réforme judiciaire contestée.

Elle se dit prête à déclencher l’« article 7 », la plus lourde sanction, qui pourrait priver la Pologne de son pouvoir de vote dans l’UE.

Qu’est-ce que la politique culturelle européenne ?L’Union européenne s’est formée autour d’une coopération de nature économique ; ce n’est qu’en 1992 lors du traité de Maastricht qu’elle s’est dotée d’une compétence en matière de politique de la culture. Les débats autour de l’« exception culturelle » en Europe sont apparus dans les années 1980, au moment de la radiodiffusion par satellite. Ils sont les témoins de la volonté des Etats membres de préserver les aides publiques à l’audiovisuel, secteur clé de l’industrie culturelle européenne, notamment face à l’impéria-lisme culturel américain. L’objectif des politiques européennes de culture est double : préserver le patrimoine et le rendre accessible à tous. Dans ce domaine, l’Europe recommande et propose de nouveaux pro-jets culturels, sans s’immiscer dans ceux entrepris par les Etats membres.

Protection et valorisation du patrimoine, des actions concrètes dans les pays d’EuropePoursuivant les mêmes objectifs, le « Label du patrimoine européen » célèbre des sites reconnus pour leur valeurs d’héritage historique ou symbolique européen (tel que le Site de l’homme de Néandertal de Krapin en Croatie). Le titre de « capitales euro-péennes de la culture » est remis chaque année à deux villes d’Europe, leur permettant de mettre à l’honneur leur identité européenne.

Etat d’urgence, urgence culturelle ?Symboliquement, la politique culturelle européenne est tout à fait originale puisqu’elle va au-delà de la seule gestion d’un mar-ché ; elle se mélange la plupart du temps aux initiatives politiques d’autres domaines, qu’ils soient sociaux, d’urbanisme, ou encore d’éducation. La connaissance de l’histoire européenne constitue un relai idéal de construction d’un sentiment de « nation ». Malheureusement, l’apprentissage de cette histoire européenne est trop souvent

centré sur l’histoire contemporaine de la construction européenne. L’apprentissage de l’origine, par exemple, des structures des villes européennes, pourrait en apprendre d’avantage sur nos racines partagées. Les premiers noyaux de centres urbains commerciaux de villes du nord de l’Europe trouvent leur origine dans l’immense unité marchande institué par les Vikings du VIIe au XIe siècle, qui se rallièrent ensuite au christianisme des royaumes occidentaux. Les villes européennes possèdent un patrimoine historique et culturel qui a peu d’équivalents à l’échelle mondiale. Dans la crise de civilisation que nous traversons, la sensibilisation à ce socle commun semble plus que jamais représenter une urgence d’ordre politique, sociale voire sécuritaire.

La culture comme créatrice de valeur, et moteur de croissanceLa compétence de l’Union en termes de culture étant restreinte, les politiques culturelles sont décidées majoritairement par les pays eux-mêmes, ce qui crée inévitablement des disparités entre les pays membres. Le groupe PPE (parti de la droite européenne) au Parlement plaide pour une modernisation des réglementations européennes en faveur de la culture, afin qu’elle reste, au-delà de la contemplation, une source de croissance et d’emploi pour les citoyens. Dans le cadre de la révision de la directive européenne sur le droit d’auteur de 2001 en cours de discussion au parlement, le PPE se bat pour que la création de valeur soit enfin adaptée aux nou-veaux enjeux de la révolution numérique. Cela passe par une rémunération juste des artistes qui créent une richesse commune, et par des dispositions fermes à l’égard de ceux qui ne respectent pas la propriété intellectuelle ou tirent profit de la création d’autrui.

Un patrimoine européen qui se protège et se dévoilePromouvoir un héritage culturel européen commun tout en conservant les spécificités nationales ou régionales de cha-que pays de l’Union, tels étaient les objectifs ambitieux de la Convention culturelle européenne de 1954. Plus d’un demi- siècle plus tard, ces objectifs toujours d’actualité se tradui- sent par des initiatives politiques de long terme et des actions locales concrètes.

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ACTUALITÉS EUROPÉENNES

Crise migratoire Le Président français a convié fin août un mini-sommet Europe - Afrique sur la crise migratoire visant à « réaffirmer le soutien de l’Europe au Tchad, au Niger et à la Libye pour le contrôle et la gestion maîtrisée des flux migratoires ».

L’industrie culturelle est une source majeure de croissance, de création d’emplois et de commerce extérieur, qui représente 3,3 % du PIB européen. C’est le troisième employeur de l’Union, avec plus de 7 millions d’européens qui tiennent leur emploi de l’industrie culturelle et créative, soit deux fois plus que le secteur de l’automobile. La culture est aussi l’un des secteurs qui a le mieux résisté aux années de crises : alors que la création d’emplois chutait en Europe entre 2008 et 2012, l’industrie culturelle a vu les siens croître de 0,7 %. Permettre l’épanouissement de l’industrie cultu-relle et de son public, c’est aussi soutenir le travail indépendant et celui des petites sociétés : 80 % des entreprises culturelles sont des PME, quand les grandes entreprises représentent moins d’1 % du total. Protéger l’ensemble des secteurs de la culture, qu’ils soient marchands ou non marchands, est essentiel pour assurer la trans-mission du savoir et du savoir-faire européen et contribuer à la cohésion sociale en Europe.

Optimisation fiscaleA l’issue du Conseil des ministres franco-allemand en juillet, les deux pays ont décidé de lancer une initiative européenne pour lutter contre l’optimisa-tion fiscale des géants du Net.

L’Estonie, présidente du Conseil de l’Union au second semestre 2017, a déclaré sa volonté de pousser ce sujet.

2018, première « Année européenne du patrimoine culturel »Les représentants du Conseil et du Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire établissant une année européenne du patrimoine culturel en 2018. L'année euro-péenne sera dotée d'une enveloppe financière spécifique de 8 millions d'euros.

Pour le Parlement européen qui a voté ce projet, cet événement vise à « raviver la conscience publique à l'égard du patrimoine culturel. Lui accorder la dignité qu'il mérite et renforcer notre identité. Nous pouvons en même temps redécouvrir ce qui fait de nous des européens. »

Cette initiative vise aussi à attirer l'attention sur les défis auxquels notre patrimoine culturel est confronté, notam-ment la conséquence du passage au numérique, les pres-sions environnementales et les contraintes physiques qui s'exercent sur les sites et le trafic de biens culturels.

Réponses aux questions de la semaine

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D Du 28 août au 4 septembrePensez-vous que la révision de la directive “travailleurs détachés” soit une priorité pour l’Europe ?

D Du 29 juin au 25 aoûtLe japonais Daiwa et l’américain Goldman Sachs ont annoncé l’installation d’équipes à Francfort. Trouvez-vous les efforts du gouverne-ment suffisants pour attirer les établisse-ments britanniques à Paris ?

D Du 12 au 20 juin Jeudi 8 juin, Theresa May a perdu une douzaine de sièges au Parlement. Elle perd donc sa majorité absolue. Pensez-vous que cet échec puisse favoriser l’UE lors des négociations sur le Brexit ?

D Du 1er au 12 juin Suite au sommet du G7 en Italie, Angela Merkel s’est montrée pessimiste sur l’avenir des relations entre les Etats-Unis et l’Europe, notamment sur la question du climat. Partagez-vous ce sentiment ?

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Au Parlement européenTél. : +32(0)2 28 45199Fax. : +32(0)2 28 49199 Parlement européen 60 rue Wiertz AS 13 E 217, 1047 Bruxelles Belgique

CONTACTER PHILIPPE JUVIN

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1. Philippe Juvin en discussion avec le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, pour lutter contre le trafic de tabac en Europe. © DR

2 et 3. L’intervention de Philippe Juvin le 15 juin au Parlement européen sur son rapport « Les plateformes en ligne et le marché unique numérique », adopté à une large majorité. © Parlement européen

4. Philippe Juvin débattait dans l’émission « Europe hebdo » sur Public Sénat au sujet des élections britanniques et de la relance de l’UE par le couple franco-allemand. © Public sénat / LCP

5. Philippe Juvin avec un groupe de jeunes de Hauts-de-Seine le 13 juin dernier au Parlement européen de Strasbourg. © DR

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La lettre d’information parlementaire de Philippe Juvin

ACTUALITÉS EUROPÉENNES

Travailleurs détachésLa commissaire européenne au travail, Marianne Thyssen, a confirmé la réforme de la directive sur les travailleurs détachés le 20 juillet 2016.

Selon la Commission européenne, la réforme de la directive doit lutter contre le dumping social en garantissant aux travailleurs détachés dans un autre pays de l’UE le même salaire que leurs collègues locaux.

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