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XX/XX/XX Délégation de l’île de Les maladies hydriques à Mayotte Journées régionales de santé publique - 24 au 26 novembre 2016 - Réunion Thomas Margueron Responsable de la cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire de Mayotte (DVSS – ARS OI)

Délégation de l’île de - Santé publique France · des maladies dites du « péril fécal

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XX/XX/XX

Délégation de l’île de

Les maladies hydriques à Mayotte

Journées régionales de santé publique - 24 au 26 novembre 2016 - Réunion

Thomas Margueron

Responsable de la cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire de Mayotte (DVSS – ARS OI)

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Les maladies hydriques

� Les maladies à transmission hydrique etalimentaire

� L'eau contaminée, les aliments contaminéspar l'eau et les mains sales sont à l'originedes maladies dites du « péril fécal »

� Les affections d’origine virale, maladiesbactériennes et parasitaires sont trèsrépandues en milieu tropical en particulierdans les milieux de vie présentant desconditions d'hygiène dégradées

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Les maladies hydriques Un contexte très favorable à la transmission

L’arrivée de l’hygiène publique à Mayotte et le cho léra

L’habitat & l’accès à l’eau et l’assainissement en 2016

Un accès aux soins contrasté

Les données disponibles pour évaluer les risques

La surveillance non spécifique

Les maladies à déclaration obligatoire

La réduction des risques

Les bornes fontaines monétiques : une bouée de sauv etage

L’urgence du renforcement de la surveillance

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Des équipements très récents

1977 : 1ère adduction d’eau urbaine à Mamoudzou

1980-99 : 1ère usine de potabilisation puis extension aux villages

1984 : chantier de la première station d’épuration

1986 : premières latrines publiques

2000 : multiplication des dispositifs d’assainissements collectifs

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Le choléra à Mayotte

1998 : en provenance d’Afrique de l’Est, le choléra s’installe dans les îles voisines

2000 : 10 cas de choléra en France

2001 : campagne de sensibilisation et vaccination de toute la population

2001 : programmes d’amélioration de l’accès à l’eau et assainissement (80 bornes fontaines monétiques sont installées contrairement aux 2300 latrines sèches jamais construites)

2007 : une épidémie de choléra en provenance d’Afrique de l’Est s’arrête en Grande Comores…

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Confort sanitaire des logements (INSEE 2012)

� 28% sans eau courante : robinet dans la cour, chez un parent ou un tiers, borne publique, puits, rivière

� La moitié des ménages sans eau courante font plus de 20 mètres pour s’approvisionner en eau

� 2/3 des logements sont surpeuplés

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Etat de l’accès à l’eau potable à Mayotte

� L’accroissement des branchements auservice ne suit pas l’accroissementdémographique de l’île

� Pratique du partage de compteur entreles familles/voisins en hausse avec uncoût élevé et une alimentationdiscontinue (tournée et stockage)

Branchements (données SIEAM)

2008 2012 2020

% 69 66 57

Population de Mayotte toujours plus exposée aux maladies hydriques

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La contamination des eaux de surfacesUSAGES DANS LES RIVIERES :

� Évacuation des eaux usées

� Lavage des voitures

� Abreuvage du bétail

� Lavage du linge

� Lavage corporel

� Boisson et préparation des repas

E. Coli Entérocoque

14/10/2014 412 780

09/03/2015 39760 6520

21/09/2015 272 485

22/08/2016 77 126

16/02/2015 3422 994

24/08/2015 10687 4502

18/07/2016 1482 969

19/09/2016 690 981

PRISE D'EAU KWALÉ HAUT

PRISE D'EAU LONGONI

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L’accès aux soins Une offre libérale qui reste faible et très inféri eure à la métropole et inaccessible pour les non affiliés;Une offre publique avec un centre hospitalier qui j oue un rôle prépondérant avec une gratuité des soins pour enfan ts et femmes enceintes non affiliés depuis 2015;Une offre en baisse et une demande en hausse qui pe uvent conduire à un renoncement à consulter (file d’atten te….)

40000

45000

50000

55000

60000

65000

70000

75000

80000

85000

90000

2013 2014 2015

Nb de consultations - Rapport d’activité CHM

GR MAMOUDZOU

PTE TERRE

NORD

CENTRE

SUD

URGENCE

10

La surveillance par le réseau OSCOUR

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

2010 2011 2012 2013 2014 2015

%

Recours pour gastro-entérite aigue (GEA)

Mayotte Réunion Guyane France métropole

� Forte hausse à partir de 2014 pourMayotte

� Valeurs bien supérieures à la Guyane

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La surveillance par le réseau sentinelle des médeci ns

� Moyennes bien au dessus de celles de la Réunion� Valeurs 2016 supérieures aux normales� Effet saison sèche moins marqué en 2016

0%

1%

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10%

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51

Dia

rrh

ées

aigü

es /

con

sult

atio

ns

(%)

Semaine

Pourcentage hebdomadaire des consultations pour diarrhées aigües chez les moins de 5 ans rapporté par le réseau de médecins sentinelles de Mayotte en 2016 (comparé à la période 2010-2015)

max gastro 2010-2015

Pourcentage de diarrhées aigües par consultations

moyenne gastro 2010-2015

Source : Cire océan Indien

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La surveillance par le réseau sentinelle des pharma ciens

� Ne renseigne que les affiliés� Saisonnalité� Effets de la grève du distributeur d’eau en juillet 2016?

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

8%

9%

10%

Semaine 2016

Pourcentage hebdomadaire des ventes d'antidiarrhéiq ue par rapport au nombrestotal de clients rapporté par le réseau des pharmacies senti nelles de Mayotte en 2016

% vente antidiarréhiques/Nbre clients% vente antidiarrhéiques 2015Moyenne antidiarrhéiques 2014-2015

Source : Cire océan Indien

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Maladie à Déclaration Obligatoire : hépatite A� Infection fréquente chez les moins de 15 ans : en 2015

parmi 630 jeunes du BSMA 90% avec anti-VHA

� Nombre de DO : 75% chez enfants de moins de 15 ans

� Mayotte ⇒ zone à forte endémicité

� Avis vaccination HCSP (2012) :

�non recommandée en vaccination systématique ni

autour des cas en milieu familial

�recommandée pour voyageurs et certaines

pathologies

2011 2012 2013 2014 2015 201697 94 44 74 24 21

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Maladie à Déclaration Obligatoire : fièvre typhoïd e

� Cas notifiés dont la moitié chez les enfants de <15 ans

� Hospitalisation dans plus de 50% des cas

� Mayotte : zone d’endémie avec hausse sensible

� Les quartiers précaires concernés

0

10

20

30

40

50

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Nb de cas de fièvres typhoïdes déclarées à Mayotte

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Les cas groupés de FT à Longoni en 2016

� Village de moins 4000 habitants du nord de l’ile

� 17 cas de mars à septembre 2016

� Alimentation en eau : 3 branchés sur le réseau, 6 à laborne fontaine, 5 eau de rivière et 5 eau de pluie

� 9 déclarent fréquenter la rivière….

01234567

janv

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Nb de cas mensuel - Longoni

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Les cas groupés de FT à Longoni en 2016

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Les cas groupés de FT à Longoni en 2016

� Education sanitaire de la population

� Actions de terrains (ARS-IREPS-CRF)

� Amélioration de l’accès à l’eau potable

� Installation d’une nouvelle BFM actée

� Amélioration de l’assainissement

� Compétences de la mairie

� Recours à la vaccination possible

� À l’étude pour les prochains cas groupés

MESURES DE GESTION DE L’ARS

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La distribution spatiale des cas de FT de Kawéni

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Programme d’amélioration de l’accès à l’eau potable par les bornes fontaines (BFM)

SMAE installe la borne fontaine et assure pour le compte du SIEAM la gestion et l’entretien des bornes fontaines (contrat d’affermage)Comment ça marche?

-Une borne fontaine : 15000 € (crédits ARS OI)-Une carte personnalisée et rechargeable -Tarif social : 1 mètre cube = 1 €)

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Programme d’installation de BFMPartenariat avec le SIEAM, la SMAE, Croix Rouge, IREPS, MairiesDémarche en 3 temps:

Enquête préalable Connaissances/Aptitudes/PratiquesActions de sensibilisation à l’hygiène et mise en service de la BFMEnquêtes d’évaluation du projet 3 mois après

Contexte : Flux migratoire/augmentation population en grande précaritéLes BFM contribuent probablement à contenir le nombre de cas de maladie hydrique, à éviter le départ de foyers épidémiques, Acquisition de données pour cette population pour évaluer le bénéfice pour la santé (médecins du Monde, IRD)

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Une surveillance à renforcer accentuée par une situation de pénurie d’eau

� Une situation de plus en plus tendue : � Les outils de production d’eau ne parviennent plus à compenser la

consommation (hausse de 10% chaque année) � Les ressources en eau constitués essentiellement de 2 retenues ne

suffisent plus en fin de saison sèche� Un risque de bloom de cyanobactéries dans les retenues (2015)

� Des effets sur l’accès à l’eau potable déjà visible :� Des mini-coupures nocturnes et restrictions depuis cette année� Des ruptures d’eau de plus en plus longue après casses/travaux� Des risques d’effondrement du réseau d’adduction� Un risque fort de rupture d’alimentation en janvier 2017

� Des conséquences sur les maladies hydriques � Cas de FT suite à coupures d’eau� Réseaux sentinelles réagissent

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Une surveillance à renforcer dans le contexte de pénurie d’eau

� Un système de surveillance partielle : � Pas de surveillance syndromique en provenance des

urgences des 4 centres de références et dispensaires� Pas de toxi-infection alimentaire collective déclarée � Pas en capacité d’identifier de cas groupés dans l’espace et

le temps de maladies diarrhéiques : shigelle, parasitoses...� Un renforcement de la surveillance à mettre en œuvre :

� 2016 : les décasés de la place de la République en mai-juin (protocole CIRe, appui EPRUS)

� 2017 : Les quartiers de grande précarité soumis aux coupures d’eau

� Projet de surveillance des dispensaires via GSM (ANSP)

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Promotion de la santé auprès des élèves de Mayotte

Mesures

Merci pour votre attention