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Histoire
SECRÈTEDES
DRUIDES
PAR BERNARD RIO
PREMIÈRE ÉDITION
R E N N E SÉDITIONS OUEST-FRANCE
RUE DU BREIL, 13
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Page de droite : Les philosophes grecs et latins de l’Antiquité
ont été fascinés par l’enseignement des druides.
LES DRUIDESDE L’ANTIQUITÉ
C H A P I T R E P R E M I E R
Il existe plusieurs sources où puiser des informations sur les druides de l’Antiquité sans
qu’il y ait besoin d’extrapoler ou d’inventer. Il y a, d’une part, les commentaires des œuvres classiques, grecques et latines. Il existe, d’autre
part, les sources celtiques, en particulier les littératures médiévales irlandaise et galloise où abondent les références. Enfi n, l’archéologie constitue un troisième domaine de prédilection
pour appréhender le clergé et les cultes celtiques, à travers les matériaux exhumés dans
les espaces sacrés continentaux et insulaires.
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ont pu favoriser les sanctuaires situés dans les zones rurales où l’armée romaine avait peu de prise. À Ribe-mont-sur-Ancre (Somme), le sanc-tuaire n’a jamais été abandonné au cours de la période romaine, de la campagne de César en 58 jusqu’à la fi n du Bas-Empire. La désaff ection des lieux de culte doit cependant être corrélée à la disparition de la classe sacerdotale.
Les matériaux exhumés dans les sanctuaires tendent à prouver que les cultes ont perduré. Ainsi, au IVe siècle, le sanctuaire de l’Albachtal, à Trèves, fut agrandi ; de même ceux de Faye l’Abbesse (Deux-Sèvres), Jublains (Mayenne), Bennecourt (Yvelines), Meaux (Seine-et-Marne). En Gaule, un grand nombre de fana furent conservés sans modifi cation architecturale majeure jusqu’au IVe siècle. Les destructions peuvent être datées de la deuxième moitié du IVe siècle. C’est délibérément que des sculptures monumentales ou des décors ont été détruits et enfouis dans des fosses, par exemple à Mer-ten (Moselle), où la sculpture d’un dieu équestre a été brisée en deux cents morceaux.
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L E S L I E U X S A C R É S
Des sanctuaires furent abandonnés après l’édit de Valentinien en 345.
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FestiaireDans une société marquée par une appréhension
sacrée de l’espace et du temps, il revenait à la classe sacerdotale d’organiser et de célébrer les fêtes calendaires. L’année celtique
était rythmée par quatre grandes fêtes.
La première ou la dernière fête – Samain en Irlande, Samonios en Gaule – ouvrait et fermait l’an-née. C’était la plus grande et la plus importante des fêtes du calendrier celtique. Elle était située au 1er no-vembre, et ouvrait la saison sombre, mais n’appartenait ni à l’année qui s’achevait ni à l’année qui commen-çait. Elle relevait donc d’un hors temps, et ce qui s’y passait apparte-nait à un autre monde.
Il a beaucoup été écrit sur la Sa-main, dont la célébration le 1er no-vembre coïncidait avec la Toussaint, la « fête de tous les saints, connus et inconnus ». Cette correspondance est renforcée par la « commémoration
des fi dèles défunts », c’est-à-dire la fête des Morts, fi xée le 2 novembre dans le calendrier catholique ro-main. Selon la doctrine dictée par la Congrégation des Rites, « la fête des Morts complète la fête de tous les Saints. Après avoir rendu un culte à tous les Saints (Église triomphante), l’Église s’est souvenue des âmes du Purgatoire (Église souff rante) qui attendent leur délivrance. »
Cette double célébration par l’Église catholique aux dates où les Celtes célébraient leurs morts est d’autant moins fortuite que la Tous-saint est apparue tardivement, au Ve siècle, dans le festiaire chrétien, et n’a été offi cialisée à Rome qu’au
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VIIe siècle par le pape Boniface IV, d’abord à la date du 13 mai, corres-pondant à la consécration de l’église Sainte-Marie-et-des-Martyrs à
Rome en 610, avant d’être décalée au VIIIe siècle au 1er novembre par le pape Grégoire III. C’est en 835 que le pape Grégoire IV confi rma la fête
Cérémonie gauloise de funérailles à Lugdunum (Lyon).
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Le passage de l’âmeL’épisode fameux de La Vita Merlini, où le roi Arthur,
mortellement blessé à la bataille de Camlann est transporté dans l’Autre Monde, atteste de la croyance
des Celtes à l’immortalité de l’âme.
La bataille de Camlann, où Arthur fut mortellement blessé.
César écrivit : « Ce dont ils cherchent surtout à se persuader, c’est que les âmes ne périssent pas, mais passent après la mort d’un corps dans un autre. » (VI, 14) Ce propos de César a été confi rmé par Pomponius Mela, au Ier siècle après J.-C. : « Une de leurs doctrines s’est répandue dans le peuple, à savoir que les âmes sont immortelles et qu’il y a une autre vie chez les morts. » (III, 3) Diodore de Sicile accrédita également les propos du géographe : « La doctrine pythagoricienne pré-vaut parmi eux, enseignant que les âmes des hommes sont immortelles et revivent pour un certain nombre d’années dans un autre corps. » (Bibliothèque historique, V, 28, 6). De même, Lucain et Strabon abondèrent
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à cette croyance à l’immortalité de l’âme chez les Celtes.
Les croyances en l’au-delà sont in-contestables ; néanmoins, le concept de réincarnation énoncé par César et Diodore de Sicile n’a pas convaincu tous les historiens. Il existe plusieurs textes médiévaux où il est question des états multiples de l’être, notam-ment Le Kat Godeu gallois, Le Ma-
binogi de Math, Le Hanes Taliesin gallois, « De compert in da muccido » ou « La conception des deux por-chers » dans Le Livre de Leinster, « Tochmarc Etaine » ou « La cour-tise d’Etain », ainsi qu’un épisode du Livre des conquêtes de l’Irlande, où Fintan revêtit plusieurs formes : « Trois cents ans sous la forme d’un homme, trois cents ans sous la forme d’un bœuf sauvage, dans les déserts, deux cents ans sous la forme d’un bouc sauvage, trois cents ans sous la forme d’un oiseau, cent ans sous la forme d’un saumon. Un pêcheur le prit dans son fi let et le porta à la reine, la femme de Muiredach Muin-derg. Il fut consommé par elle et c’est d’elle que Tuan fut enfi n conçu. Les érudits racontent que c’était Fintan Fineolach. »
Dans ces exemples donnés par la littérature médiévale, un être primordial se métamorphose pour traverser le temps et fi nalement se réincarner (c’est le cas de Fintan, d’Etain et de Taliesin), ou de retrou-ver son apparence initiale (dans le cas des deux porchers irlandais, ou de Gilwaethy et Gwydyon dans Le
Mabinogi de Math). Néanmoins, les métamorphoses ne peuvent pas toutes s’apparenter à des réincar-nations. Il y a lieu de souscrire au point de vue du professeur Christian-Joseph Guyonvarc’h : « L’immorta-lité de l’âme était le destin normal et général de l’âme humaine, tandis que la métempsycose était le sort d’un ou deux individus exceptionnels et missionnés. » (Les Druides, page 270)
Représentation médiévale de la roue de fortune.
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Le char du SoleilLa découverte d’un modèle réduit d’un attelage
mesurant soixante centimètres, un char à six roues tiré par un cheval portant un disque solaire,
dans la tourbière de Trundholm au Danemark, laisse les historiens perplexes.
Ce chariot du soleil, ainsi qu’il a été appelé, daterait de 1300 à 1200 avant J.-C. Ce serait do nc la plus ancienne pièce d’archéologie attes-tant un rituel solaire, impliquant de
facto des prêtres ! Le rituel solaire ne fait guère de doute, puisqu’une feuille d’or recouvre l’une des faces du disque de bronze et que les œil-lères du casque porté par le cheval sont entourées de rayons !
Dans l’Irlande ancienne, on connaît le char de guerre attelé à un cheval ainsi que le char de l’Aurore qui allait sur l’eau. Le cheval attelé à un cheval pourrait symboliser la course du soleil.Le char du soleil de Trundholm.
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Arbre des morts et arbre d’immor-talité, l’if est le symbole de l’autre monde. Dans la mythologie irlandaise, c’est à partir d’une branche d’if que le dieu Dagda, surnommé Trefuilngid Treochair, le dieu qui « combat par l’if », apporta en Irlande une branche portant des noix, des pommes et des glands. Le dieu, tenant cette branche dans la main droite, ce qui souligne son aspect bénéfi que, procéda par cette plantation à la fondation et à la partition du royaume d’Irlande en cinq provinces (le cinq renvoyant au centre, le cercle inscrit dans le carré, ce qui est une identifi cation du milieu du monde, cette partition étant tou-jours la division administrative de l’Irlande moderne).
L’if d’immortalitéAssociant la toxicité de ses graines et la chair rouge
de ses baies, le vert de son feuillage et la permanence de ses rameaux en hiver, l’if trône en bonne place
dans les cimetières de l’ouest de la France, en Irlande et en Grande-Bretagne.
L’if, arbre d’immortalité, orne les cimetières,ici à Guémené-sur-Scorff , dans le Morbihan.
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H I S T O I R E S E C R È T E D E S F R A N C S - M A Ç O N S
TA B L E D E S M AT I È R E S
PRÉAMBULE ! PAGE 4
CHAPITRE PREMIER
LES DRUIDES DE L’ANTIQUITÉPAGE 8
Lettres classiques ! PAGE 10
Druides, bardes et vates ! PAGE 14
Druidesses et prophétesses ! PAGE 16
Le druide et le roi ! PAGE 20
Le cas Diviciacos ! PAGE 22
Enseignement et philosophie ! PAGE 24
L’école du secret ! PAGE 30
Le Dialogue des deux sages ! PAGE 32
Le dieu druide ! PAGE 34
Le chaudron de Gundestrup ! PAGE 36
Médecine et magie ! PAGE 38
Les têtes coupées ! PAGE 40
Le jugement des druides ! PAGE 44
La fi n d’un monde ! PAGE 50
! !! !! ! ! !! !!
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T A B L E D E S M A T I È R E S
CHAPITRE DEUX
LES LIEUX SACRÉSPAGE 52
Le mediolanum, centre de perfection ! PAGE 54
Nemeton, le Saint des Saints ! PAGE 56
Les temples de la nature ! PAGE 60
Les bois sacrés ! PAGE 68
Le locus consecratus des Gaules ! PAGE 74
Avallon : l’île de l’Autre Monde ! PAGE 78
CHAPITRE TROIS
LES RITES ET PRATIQUES MAGIQUESPAGE 84
Un calendrier luni-solaire ! PAGE 86
Festiaire ! PAGE 90
Cinq éléments ! PAGE 96
Le baptême druidique ! PAGE 97
La magie des lieux ! PAGE 98
Les interdits ! PAGE 100
Le combat des arbres ! PAGE 102
La cueillette du gui ! PAGE 104
L’œuf de serpent ! PAGE 108
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H I S T O I R E S E C R È T E D E S F R A N C S - M A Ç O N S
Le feu dans l’eau ! PAGE 110
La neuvième vague ! PAGE 112
La fête de mai et le mannequin d’osier ! PAGE 114
Le passage de l’âme ! PAGE 116
L’or des druides ! PAGE 118
Le char du Soleil ! PAGE 122
L’if d’immortalité ! PAGE 123
CHAPITRE QUATRE
DRUIDISME ET NÉO-DRUIDISMEPAGE 126
La fi n des druides ? ! PAGE 128
Les bardes gallois ! PAGE 134
BIBLIOGRAPHIE ! PAGE 136
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Editeur : Matthieu BiberonCoordination éditoriale : Caroline Brou
Conception graphique : Studio graphique des Éditions Ouest-FranceMise en pages : Brigitte Racine
Photogravure : Graph&Ti, Cesson-Sévigné (35)Impression : PPO Graphic, Palaiseau (91)
© 2019, EDITIONS OUEST-FRANCE,EDILARGE SA, RENNES
ISBN : 978-2-7373-7939-0N° D’ÉDITEUR : 10034.01.2,5.04.19
DÉPÔT LÉGAL : avril 2019IMPRIMÉ EN FRANCE
WWW.EDITIONSOUESTFRANCE.FR
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