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Deux axes pour mener le travail : David, peintre rigoureux, sensible, théâtral, idéaliste, marqué par l’Antiquité et les maîtres italiens, retrouve le style et la force de ses illustres prédécesseurs que sont Poussin et Lebrun. David un peintre engagé politiquement : marqué par les Lumières et acteur de la Révolution, David est devenu un fervent admirateur de Napoléon Bonaparte. David, un artiste de propagande ? L’analyse passant par l’appréciation sensible et par l’observation fine des œuvres doit permettre aux élèves de saisir ces deux dimensions.

Deux axes pour mener le travail : David, peintre rigoureux, sensible, théâtral, idéaliste, marqué par lAntiquité et les maîtres italiens, retrouve le style

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Page 1: Deux axes pour mener le travail : David, peintre rigoureux, sensible, théâtral, idéaliste, marqué par lAntiquité et les maîtres italiens, retrouve le style

Deux axes pour mener le travail :

David, peintre rigoureux, sensible, théâtral, idéaliste, marqué par l’Antiquité et les maîtres italiens, retrouve le style et la force de ses illustres prédécesseurs que sont Poussin et Lebrun.

David un peintre engagé politiquement : marqué par les Lumières et acteur de la Révolution, David est devenu un fervent admirateur de Napoléon Bonaparte. David, un artiste de propagande ?

L’analyse passant par l’appréciation sensible et par l’observation fine des œuvres doit permettre aux élèves de saisir ces deux dimensions.

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L’étude peut se faire au fil des chapitres suivants : I. L’Europe et le monde au XVIII e :

Thème 2 : L’Europe des Lumières.

II. La Révolution et l’Empire : Thème 1 : Les temps forts de la Révolution. Thème 2 : Les fondations d’une France nouvelle

pendant la Révolution et l’Empire.

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Comment le peintre, dans cette œuvre de commande, s’y est pris pour donner du souffle et un impact fort à l’événement représenté ?

Quelles sont les raisons qui ont conduit David à ne pas achever son œuvre ?

Jacques – Louis David, Le Serment du Jeu de paume (20 juin 1789

(esquisse), 1791, 66 cm × 101.2 cm, Technique : plume et encre brune, avec

reprises en certains endroits à la plume et encre noire,

lavis brun et rehauts de blanc sur traits au crayon.

Musée national du Château de Versailles.

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Dans l’esquisse du Serment du jeu de Paume, l’émotion, le mouvement contrastent avec la représentation figée de l’ouverture des Etats généraux à

Versailles. L’exagération de l’immensité du lieu existe dans les deux cas afin de rendre

la solennité de l’événement.

Isidore Helman, Le roi Louis XVI préside l’ouverture des

Etats généraux dans la salle des menus Plaisirs à Versailles, le 5 mai 1789, 80 cm × 49,8cm, Musée

Carnavalet, Paris.

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David ne retranscrit pas fidèlement la scène duserment du Jeu de Paume à laquelle il n’a pas assisté.Il transmet un message politique par une image forte.Si l’on compare son esquisse à des dessins du sermentréalisé par d’autres, on relève des différences notables

(place de Bailly notamment), mais aussi des pointscommuns très forts comme l’enthousiasme du peuple,

l’élan des députés.

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Le Serment des Horaces, 1784, Jacques-Louis David, Huile sur toile

330 cm × 425 cm, © R.M.N./G. Blot - C. Jean.

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David travaille sur le Serment du jeu de Paume dès 1791 et expose le dessin (60 cm x 102 cm) de son futur tableau au Salon de septembre 1791. Le "Serment des Horaces" peint en 1784 en écho à une pièce de Corneille y est aussi présenté.

Entre les deux œuvres : des différences mais, à chaque fois, les personnages au centre sont tous présentés comme des héros. On repère les influences de l’Antiquité, la rigueur de la composition et aussi le rôle de la couleur.

Au moment où il ébauche le Serment du Jeu de paume, David remplit des carnets de croquis et de notes dans lesquels on peut percevoir ses premières recherches et interrogations (exemple : sur la tenue à faire porter aux héros : à l’antique ou contemporaine ?). La vivacité des tons de l’esquisse peinte par lui-même et ses assistants, en 1792 ou plus tard, donne une idée des coloris intenses qu’aurait pu avoir la toile définitive.

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Un certain nombre d’acteurs du Serment disparaissent dans la tourmente révolutionnaire qui marque les années 1791-1794 (chapitre 20). Ils sont compromis politiquement ; David ne peut plus les peindre en héros. Il abandonne progressivement sa toile.

Mais dès 1791 cette œuvre est copiée ou réinterprétée. En 1883, c’est au peintre Luc-Olivier Merson que revient la mission de peindre le tableau en couleur et en grand format. En France, la République a fini par triompher. La version par David du Serment est reprise dans les illustrations des livres d’histoire, dans les décors des mairies. Elle fait partie de l’imagerie officielle de l’histoire de France.

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J. L. David , Antoine Laurent Lavoisier (1743-1794) et sa femme, huile sur toile (1788) 286 cm x 224 cm, Metropolitan Museum of Art, New York, USA

Autre œuvre de David montrant son intérêt pour les Lumières, mais aussi son grand talent pour la composition à une différence majeure près : ici point de héros, mais une vision moderne d’un

couple bourgeois.

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Marat assassiné, Jacques Louis David, 1793, huile sur toile, 165 cm ×128 cm, Musées royaux des Beaux-

Arts de Belgique, © photo RMN G Blot.

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C’est un des grands genres de l’art au 19e siècle que nous retrouvons dans ce célèbre tableau. La Révolution française avec ses personnages, ses drames, ses rebondissements a fourni de nombreux sujets aux artistes. La mort de Marat a été réalisée alors que sa disparition brutale le 13 juillet 1793 suscitait une intense émotion à Paris.

Observer la toile, la décrire, y associer d’autres œuvres, des images, de la musique. Prendre le temps de regarder l’expression du personnage, les détails du tableau, et d’en lire le titre.

A partir de là une étude un peu plus approfondie de l’œuvre, de son organisation générale permet de comprendre ce que le peintre nous donne à voir.

Chaque détail a son importance.

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Ensuite, il faut apporter les éléments essentiels sur les protagonistes de cette histoire : Marat, Charlotte Corday, le

peintre. David fait de Marat un héros martyr de la Révolution qu’il représente comme un Christ mort. Pour rendre plus évidente cette référence, on peut présenter à la classe quelques reproductions de

tableaux (Exemples :

Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni (Michel-Ange), La Piétà, 174 cm de hauteur, approximativement entre 1498 et

1500, Basilique Saint – Pierre de Rome, Le Vatican.

La mise au tombeau - 1602/1603, huile sur toile – 300 cm x 203 cm, Michelangelo Merisi da Caravaggio, Pinacothèque vaticane,

Cité du Vatican -Rome

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Le tableau de David, La mort de Marat, servira au culte républicain rendu à Marat.

Pourtant au fil des évolutions politiques en France, dans les nombreux tableaux consacrés à cet épisode,

c’est Charlotte Corday qui finit par lui voler la vedette.

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Jacques – Louis David, par ce tableau, sert la

propagande de Bonaparte qu’il admire. Idéalisant son modèle, il en fait un héros

et recourt à une variante du portrait : le portrait

équestre qui a son origine dans la statuaire antique et

sert essentiellement à glorifier le pouvoir.

Jacques – Louis David, 1800 Bonaparte franchissant le Grand

saint Bernard, huile sur toile, 260 cm × 221 cm, musée national

du château de Malmaison, Rueil – Malmaison.

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Décrire le tableau, le paysage, le personnage de Bonaparte, ses vêtements, ses gestes, ses positions, l’allure de son cheval, repérer les grands lignes de sa composition, se demander si la scène représentée est bien réaliste, quelle impression le peintre veut laisser au spectateur et quel message que veut-il faire passer dans ce portrait.

Tout est mouvement et ascension dans ce tableau et en même temps on a à faire à une statue équestre. La scène n’est pas réaliste.

Sur les rochers, sont gravés les noms d’Hannibal et de Charlemagne à côté de celui de Bonaparte. Celui-ci est un héros, à l’air calme et serein, qui réalise l’exploit de traverser les Alpes, et rejoint ainsi ses illustres prédécesseurs. C’est aussi un général qui indique à l’observateur comme à ses soldats que la victoire est imminente et qu’il faut le suivre.

En observant les reproductions, des tableaux de Gros et d’Ingres (diapo 18), on s’aperçoit que ces deux artistes ont peint, l’un un portrait en pied de Bonaparte, l’autre un buste dans lequel le jeune général apparaît en homme d’action fougueux. On retrouve ces qualités dans le tableau de David, mais celui-ci s’est inspiré d’un épisode des guerres napoléoniennes au cours duquel les troupes françaises ont franchi le col du Grand Saint – Bernard*.

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L Jean – Auguste –Dominique Ingres , Bonaparte, Premier

consul, Huile sur toile, 227 cm x 147 cm, 1804, musée de Liège

Antoine Jean – Gros, Le général Bonaparte au pont

d'Arcole – huile sur toile, 73 cm x 59 cm,

Musée du Louvre, Paris.

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David s’inspire des statues et portraits équestres d’Alexandre le Grand, des empereurs romains et de ceux qui ont été réalisés à la gloire des plus grands

princes européens.

René-Antoine Houasse, Portrait équestre de Louis XIV devant le siège

d’une ville (vers 1679-1690) ». 2e moitié du XVIIe siècle.

Huile sur toile, 255 cm ×200 cm, © Musée des Beaux-Arts d’Arras.

Dépôt du musée du Louvre.

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Bonaparte a commandé le tableau à David et en a suivi de près la réalisation.

Ces portraits sont des moyens de propagande. Napoléon fait de même ici et surveille son image, D’autre part, il n’aime pas poser et exige aussi des

artistes qui le servent de l’idéaliser. Dans le tableau de David, Bonaparte n’est pas forcément ressemblant.

David doit peindre sans son modèle. Peu importe, le tableau est devenu un symbole, il

donne au spectateur, aujourd’hui encore, une image de Napoléon conquérant et victorieux qui incarne le

général et préfigure l’Empereur

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On peut passer à une autre dimension dans l’œuvre de David en procédant à l’analyse de l’immense tableau du sacre de l’empereur

Napoléon 1er et terminer par...

J. L David, 1748 - Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine

dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, 1806 – 1807, huile sur toile,

621 cm ×979 cm, © Musée du Louvre/E. Lessing

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Jean – Auguste-Dominique Ingres

Napoléon sur le trône impérial,, huile sur toile,

260cm×163 cm, musée de l’Armée, Paris

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David un peintre de grand talent, admiré, envié, mais aussi contesté

tant pour ses engagements politiques que pour ses choix

esthétiques.