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DEVIATIONS RACHIDIENNES
Dr. N. BENHASSINE
Médecine Physique & Réadaptation
E.H.S. Ben-Aknoun
PLAN
GENERALITES
RAPPEL ANATOMIQUE
LA SCOLIOSE
Définition
Etiologies
Classification
Diagnostic
Examens complémentaires
Evolution
Traitement
LES CYPHOSES PATHOLOGIQUES
Définition
Les cyphoses régulières
Les cyohoses angulaires
LES HYPERLORDOSES
L’attitude hyperlordotique .
Les hyperlordoses constitutionnelles.
Les hyperlordoses neurologiques.
CONCLUSION
Par déviation rachidienne, on désigne plusieurs entités :
La scoliose.
L’attitude scoliotique.
Les hypercyphoses.
Les hyperlorsoses.
GENERALITE
Le rachis est un véritable axe central. Il assure deuxfonctions:
Il supporte le poids du corps.
Il protège l’axe nerveux central.
Le rachis harmonieux est constitué par l’empilement de32 vertèbres dont 24 sont mobiles (7 cervicales, 12thoraciques et 5 lombaires), associées à des vertèbressacro-coccygiennes soudées. Seules les vertèbresmobiles peuvent faire une rotation authentique.
RAPPEL ANATOMIQUE (1)
RAPPEL ANATOMIQUE (2)
Dans le plan sagittal, le rachis comporte 4 courbures
physiologiques:
Lordose cervicale.
Cyphose dorsale.
Lordose lombaire.
Cyphose sacro-coccygienne.
Ces courbures donnent au rachis une mobilité et une
résistance maximales.
La modification de ces courbures est une situation
pathologique.
DEFINITION-GENERALITES
C’est une déformation tridimensionnelle de la colonne
vertébrale. Elle se produit dans les 3 plans : Frontal,
sagittal et horizontal, c’est une lordose rotatoire.
Dans plus de 80% des cas, la scoliose est idiopathique.
Son diagnostic doit être fait aussi précocement que
possible grâce à un dépistage clinique qui permet de
mettre en œuvre un traitement adapté.
L’objectif de la prise en charge précoce est d’empêcher
ou de ralentir l’aggravation.
LA SCOLIOSE
L’étiologie de la scoliose reste inconnue, elle
serait en fait d’origine multifactorielle.
La prédisposition génétique est un fait
incontestable.
On note une plus grande fréquence de la
scoliose chez la fille(80% des scolioses
idiopathiques).
Facteurs hormonaux et facteurs de croissance.
Facteurs neurologiques centraux (système de
proprioception et d’équilibration)
Facteurs biomécaniques.
ETIOLOGIES
CLASSIFICATION
SCOLIOSE IDIOPATHIQUE :
80% des cas.
De cause inconnue, touche principalement le
sujet en pleine poussée pubertaire, donc un
rachis en pleine croissance d’où le critère
d’évolutivité qui confère à la scoliose sa plus
grande part de sa gravité. Est souvent indolore,
d’où le diagnostic tardif.
Le diagnostic se fait par exclusion.
CLASSIFICATION ETIOLOGIQUE DE
COTREL
ORIGINE NEUROLOGIQUE: La scoliose est due au
déséquilibre musculaire, comme dans la poliomyélite aigue.
ORIGINE MUSCULAIRE: Comme les myopathies
particulièrement la myopathie de Duchenne.
ORIGINE MALFORMATIVE: Hémivertèbres.
ORIGINE METABOLIQUE: LE Syndrome de Marfan
(trouble du métabolisme de la fibre d’élastine), le nanisme, le
rachitisme, et l’ostéoporose.
ORIGINETUMORALE.
ORIGINE RHUMATISMALE.
ORIGINE INFECTIEUSE: mal de pott +++
ORIGINE IATROGENE :post-radiothérapie.
ORIGINE THORACOGENE: pathologie costale.
SCOLIOSES SECONDAIRES
SCOLIOSE INFANTILE : DE 0 à 3 ans.
De 0 à 1an : souvent régressive car survenant avant
l’âge de la marche., le rachis n’est pas soumis aux
contraintes de la gravité.
De 1 an à 3 ans : plutôt grave, en rapport avec la
marche.
SCOLIOSE JUVENILE : De 3 ans à la puberté. Le
début de la puberté coïncide avec L’apparition de l’os
sésamoide du pouce.
CLASSIFICATION SELON L’AGE
D’APPARITION
SCOLIOSE DE L’ADOLESCENT
De la puberté jusqu’à la maturation vertébrale.
Celle-ci est concomitante de la maturation de l’os
iliaque qui sert de suivi.
La scoliose de l’adolescent est de pronostic grave en
rapport avec la poussée pubertaire, elle aura donc un
grand pronostic évolutif.
SCOLIOSE DE L’ADULTE
Présente une faible évolutivité, et se caractérise
surtout par des douleurs mécaniques et des
radiculalgies.
Le diagnostic de la scoliose est clinique. Il reposesur la présence d’une déviation de la ligne desépineuses associée à une gibbosité témoin de larotation vertébrale.
L’interrogatoire :
Antécédents familiaux en notant des cas similairesdans la famille.
Antécédents de l’enfant.
Signes fonctionnels: ils ne sont pas habituels dans lecadre de la scoliose idiopathique de l’enfant ou del’adolescent.
DIAGNOSTIC
L’EXAMEN CLINIQUE
Il est réalisé sur un enfant debout, torse nu.
On observe l’enfant de face, puis de dos, de profil et
en antéversion.
Dans le plan frontal :on recherche
principalement:
Un déséquilibre du tronc à l’aide d’un fil à plomb
positionné au niveau de l’épineuse de C7.
Une surélévation de l’une des 2 épaules.
Une saillie de l’une des 2 scapula (omoplates)
Une asymétrie des plis de taille.
Dans le plan sagittal (examen de profil)
On recherche une diminution de l’amplitude des
courbures habituellement observées: la cyphose
thoracique est habituellement réduite pour faire face
à un dos plat, voire à un dos creux, il s’agit dans ce cas
d’une lordoscoliose.
L’aggravation de la scoliose thoracique
(cyphoscoliose) est exceptionnelle dans la scoliose
idiopathique. Elle est alors le fait des déformations
très sévère.
Dans le plan horizontal (examen de face)
On place le patient de face ou de dos, en lui
demandant de joindre les mains, et de se pencher en
avant, de sorte que l’examinateur en position assise
peut porter un regard tangentiel au dos du patient, ce
qui permet de mettre en évidence la gibbosité dans la
région thoracique, thoraco-lombaire ou lombaire.
Cette gibbosité est le témoin de la rotation des
vertèbres qui emmènent avec elles le gril costal dans
la région thoracique ou les masses musculaires para
vertébrales dans la région lombaire.
Cette gibbosité est l’élément pathognomonique
de la scoliose.
L’absence de gibbosité permet d’éliminer le diagnostic
de scoliose structurale. C’est la recherche de la
gibbosité qui est la seule et la plus efficace modalité
de dépistage de la scoliose.
Habituellement , dans le cadre de la scoliose
idiopathique, la gibbosité est thoracique droite,
thoracolombaire droite ou lombaire gauche
Le bilan étiologique : est réalisé dans le même
temps que le bilan clinique. Par définition, ce bilan est
négatif dans le cadre de la scoliose idiopathique.
On recherche:
Des anomalies cutanées (taches café au lait de la
neurofibromatose, angiomes plans sur la ligne
médiane témoin d’une anomalie malformative).
Des stigmates d’une maladie des tissus
élastiques(Marfan): taille élevée, hyperlaxité
tissulaire, hyperextension des coudes, arachnodactylie,
déformation thoracique en «entonnoir».
L’examen neurologique est essentiel.
Le bilan général :
Apprécier le morphogramme.
Apprécier les caractères sexuels secondaires selon la
classification de Tanner qui prend en considération la
maturation des seins, des testicules, et de la pilosité
pubienne. Chez la fille, on note l’apparition des
premières règles.
Faire le bilan orthopédique, musculaire, neurologique
et cardio-respiratoire.
RADIOGRAPHIES
La radio du rachis ne constitue pas un examen
complémentaire de dépistage de la scoliose, mais les
clichés radiographiques font partie du bilan initial
d’une scoliose diagnostiquée pour évaluer son
amplitude, surveiller son évolutivité, rechercher son
étiologie, vérifier l’efficacité du traitement appliqué,
apprécier la maturité squelettique.
On demande une radio de la colonne totale du
rachis de face, une radio de la colonne totale du
rachis de profil, une radio du bassin, et une radio du
poignet gauche.
BILAN PARACLINIQUE
A la radio du rachis de face, on apprécie la rotation
vertébrale qui est l’élément indispensable pour
poser le diagnostic de scoliose, en calculant la
distance entre pédicule et épine qui sera inégale d’un
côté à l’autre.
L’angle de Cobb est la mesure la plus utilisée,
définissant l’angulation d’une courbure scoliotique, on
doit repérer dans un premier temps les 2 vertèbres
limites (vertèbres les plus inclinées sur
l’horizontale),il se calcule à partir de l’intersection de
la ligne tangentielle au plateau supérieur de la
vertèbre limite supérieure et celle tangentielle au
plateau inférieur de la vertèbre limite inférieure.
Test de Risser
C’est un indice de maturité de fin de croissance,
effectué sur une radiographie du bassin de face.
On se sert de l’apparition et de l’accolement du
cartilage de croissance de la crête iliaque pendant la
croissance pour chiffrer un « Risser »
TEST DE RISSER : CLASSIFICATION
Risser 0 : absence de cartilage, et donc immaturité
osseuse.
Risser 1 : cartilage apparu au 1/3 externe de la crête
iliaque.
Risser 2 : cartilage apparu au 2/3 externe.
Risser 3 : cartilage apparu sur toute la crête iliaque.
Risser 4 : cartilage accolé à la partie interne de la
crête iliaque.
Risser 5(fusion) : cartilage complètement accolé à
la crête iliaque, il y a donc maturité(âge adulte).
L’IMAGERIE EOS
Est actuellement en plein essor. Elle permet
d’apporter une vision globale du rachis d’aussi bonne
qualité que les radio standards avec une moindre
irradiation (10 à 20% de l’imagerie par radio
standard).
L’IRM
Celle-ci est demandée essentiellement si suspicion
d’une anomalie médullaire (tumeur ou syringomyélie).
L’évolution de la scoliose dépend de :
L’âge osseux.
L’angle initial.
L’étiologie.
La topographie.
La mise en route du traitement.
Cependant, pour la scoliose idiopathique, il existe une
courbe appelée courbe de Duval Beaupère.
EVOLUTION (1)
Cette courbe comprend :
Le segment OP prépubertaire : faible évolutivité.
Le segment PR pubertaire: grande évolutivité.
Le segment R post-pubertaire: très faible évolutivité.
La scoliose continue donc à évoluer même après la
maturation rachidienne, mais de façon très faible.
EVOLUTION (2)
BUTS
Réduire;
Sinon, stabiliser la scoliose, et donc freiner l’évolution.
PRINCIPES
Précocité.
Efficacité.
Continuité, pendant toute la durée de la croissance.
PRISE EN CHARGE
MESURES MEDICALES
REEDUCATION
La rééducation garde une place importante dans
certaines situations en particulier en cas de
rachialgies, en cas de préparation à la chirurgie et en
postopératoire, avec intérêt particulier de la
rééducation respiratoire.
PRISE EN CHARGE MEDICALE (1)
AUTRES CONSIGNES D’HYGIENE DEVIE
Les activités sportives, quelles qu’elles soient, ne
sont pas contre-indiqués chez l’enfant scoliotique,
bien au contraire, elles permettent l’entretien de la
souplesse, le renforcement de la musculature, et le
développement de la capacité respiratoire.
Prise en charge psychologique, si nécessaire.
PRISE EN CHARGE MEDICALE (2)
LETRAITEMENT ORTHOPEDIQUE
Deux grandes techniques sont utilisées :
CORSETS DYNAMIQUES
Le plus connu, est le corset de Milwaukee. Il a pour
objectif de susciter une auto-élongation de l’enfant par
un anneau cervical , dont l’enfant cherche à se dégager
en se redressant.
Les appuis sur la (ou les) gibbosités sont reliés à des
mats par des sangles souples de sorte que les
mouvements respiratoires sont préservés. Cette
technique est très mal perçue par les grands enfants et
les adolescents, en raison de son caractère contraignant
et disgracieux. Elle n’est guère utilisée dans cette
indication. En revanche, elle garde toute sa place en cas
de scoliose infantile.
CORSETS PASSIFS
Ils ont pour effet de corriger les déformations par appui
sur la convexité de la courbure soit directement au
niveau du rachis lombaire, soit par l’intermédiaire du gril
costal au niveau du rachis thoracique: corset plexidur,
corset de Boston, corset de Cheneau, corset garchois
dans les formes sévères.
Dans le traitement d’attaque au cours des poussées
évolutives, on fait appel au corset plâtré (extension,
dérotation flexion): EDF sur le cadre de Cotrel.
La décision de la mise en route d’un traitement
orthopédique repose sur la notion d’évolutivité de la
scoliose.
La scoliose de faible amplitude ( angle de Cobb
moins de 20 degrés), et l’enfant n’est pas en période
de croissance pubertaire, il faut attendre la preuve
d’évolutivité de la déformation, avec contrôle dans
un délai de 4 à 6 mois au maximum.
Entre 2 contrôles, l’évolutivité est reconnue si la
perte angulaire entre 2 radios est > ou = à 5 degrés.
INDICATIONS (1)
Si la scoliose est d’amplitude > 20 degrés (angle de
Cobb), ou forte gibbosité, ou l’enfant est en période
de croissance rapide
DECISIONTHERAPEUTIQUE RAPIDE
INDICATIONS (2)
Le recours au traitement chirurgical est requis en
cas d’échec des autres procédures ou quand la
scoliose est de découverte avec une amplitude qui ne
laisse plus de doute sur ses risques d’évolutivité à
l’âge adulte, le traitement chirurgical consiste à
associer la correction de la déformation à l’aide
d’implants métalliques à une fusion osseuse
(arthrodèse).
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Il s’agit de simples déviations latérales, occasionnelles, sans
rotation vertébrale, sur un rachis normal.
Il n’a y pas de gibbosité à l’examen clinique, ni de rotation à
l’examen radiographique , et donc aucune déformation
structurale.
Il s’agit d’une attitude, car toute déviation clinique ou
radiographique disparait en position couchée.
Les causes de ces attitudes scoliotiques sont nombreuses :
Inégalité de longueur des membres inférieurs.
Asymétrie du bassin.
Attitudes antalgiques.
L’ATTITUDE SCOLIOTIQUE
DEFINITION :
L’hypercyphose (communément appelée cyphose) est
un trouble élémentaire de la statique du rachis dans
le plan sagittal. Cette anomalie peut être isolée ou
accompagner une scoliose .
La cyphose se définit comme étant une courbure à
concavité antérieure.
On distingue 2 types de cyphoses : régulières et
angulaires.
HYPERCYPHOSES
LES CYPHOSES REGULIERES
Cyphoses dont la déformation se fait de façon
harmonieuse sur plusieurs vertèbres.
Il existe 2 types de cyphoses régulières :
La cyphose structurée qui évolue à son propre
compte et les attitudes cyphotiques qui sont
complètement réductibles.
Dystrophie de croissance ou maladie de Sheuermann
C’est une maladie autosomale dominante à prédominance
masculine qui se manifeste en période pré-pubertaire. C’est un
trouble de l’ossification des corps vertébraux. La vertèbre devient
cunéiforme avec un aspect feuilleté des plateaux et des hernies
intra-spongieuses caractéristiques appelées hernies de Shmorl.
Conséquences : Douleur et cyphose.
Maladies neurologiques
Déficit des abdominaux donnant une cyphose lombaire, cyphose
paralytique: paralysie cérébrale avec effondrement du tronc,
myopathies.
ETIOLOGIES DES CYPHOSES REGULIERES
Post-chirurgicales: laminectomie.
Post-radiothérapie (neuroblastome).
Cyphose par trouble du métabolisme calcique:
rachitisme.
Cyphose post-rhumatismale : spondylarhrite
ankylosante, ostéoporose, ostéomalacie.
Le traitement est celui de la cause, rééducation,
traitement orthopédique par corset, parfois chirurgie :
arthrodèse.
ETIOLOGIES DES CYPHOSES REGULIERES
• D’emblée pathologiques, elles sont constituées par
un nombre réduit de vertèbres, les vertèbres limites
sont très proches, 3 ou 4 niveaux au maximum.
• Il s’agit d’affections plus graves que les cyphoses
régulières par les troubles neurologiques et
respiratoires qu’elles entrainent.
• Sur le plan radio-clinique : il faut souligner
l’importance d’u bon examen neurologique et
respiratoire, et celui de l’examen radiographique en
extension pour étudier la réductibilité.
LES CYPHOSES ANGULAIRES
Les cyphoses congénitales.
Les chondrodystrophies (achondroplasie et maladie deMorquio).
Les neurofibromatoses (maladie de Recklinghaussen).
Les cyphoses post-traumatiques (principalementchez l’adulte).
Les cyphoses post-infectieuses:
Infections non tuberculeuses: staphylocoque doré.
Le mal de Pott: cause majeure de cyphose angulaires chezl’enfant.
Les cyphoses post-laminectomie.
ETIOLOGIES DES CYPHOSES ANGULAIRES
Le traitement est étiologique : médical et orthopédique, et
parfois chirurgical : fusion avec greffe et instrumentation.
TRAITEMENT DES CYPHOSES ANGULAIRES
Elles sont toujours régulières.
ETIOLOGIES
L’attitude hyperlordotique en phase pré-
pubertaire par hypotonie abdominale.
Les hyperlordoses constitutionnelles
s’accompagnent souvent d’une spondylose qui
représente une véritable fracture de fatigue des arcs
postérieurs en rapport avec des traumatismes.
Les hyperlordoses neurologiques: myopathie,
myéloméningocèle, paralysie des muscles spinaux,
hyperlordose chez l’enfant athétosique.
HYPERLORDOSES
Les déviations rachidiennes sont dominées par la
scoliose.
Intérêt du dépistage précoce.
Toute scoliose évolutive doit être traitée
efficacement.
La kinésithérapie est utile, mais inefficace si pratiquée
seule.
Le traitement orthopédique par corset permet de
ralentir l’aggravation de la déformation, si échec
traitement chirurgical.
Le rôle du médecin généraliste est primordial.
CONCLUSION