1
DIAGNOSTIC RAPIDE DE L'INFECTION A CMV PAR ANTICORPS MONOCLONAUX : Comparaison avec la dtection du virus par effet cytopathique* S. BILLAUDEL**, C. MOYON**, F. RAFFI**, N. MILPIED**, M. HOURMANT**, B. MILPIED** et A.L. COURTIEU** Nous avons compar~ prospectivement deux m~thodes :la recherche d'un effet cytopathique (ECP) sur cellules fibroblastiques MRC5 surveill~es pendant 4 semaines et celle d'antig~ne viraux, par immuno- fluorescence indirecte (IFI) ~ I'aide de I'Ac monoclonal E13 (Biosoft), apr~s 48 h. de culture des m~mes cellules, 972 pr~l~vements (urines, sang h~parin~, lavage alv~olaire, salive), correspondant ~ 520 patients, ont ~t~ ~tudi~s. Compar~es avec les r~sultats de la culture, ta sensibilit~ de I'IFI ~tait de 82 % (32/39) et la sp~cificit~ de 98,2 % (917/933). Une positivit~ de I'IFI et/ou la presence d'un ECP ~taient retrouv~es dans 55 pr~l~ve- ments correspondant ~ 35 patients : 6 infections materno-foetales ou p~rinatales, 17 greff~s (rein, moelle osseuse, foie, c~eur), 10 patients ayant une s~rologie HIV+, un syndrome mononucl~osique chez un adulte non immunod~prim~ et une fi~vre chez un leuc~mique. Dans 32/55 pr~l~vements, il existait une concordance entre la positivit~ de I'IFI et I'existence d'un ECP. 16 pr~lOvements (14 patients) ~taient positifs en IFI seulement. La recherche d'Ac s~riques sp~cifiques par ELISA montrait une ascension des IgG avec presence d'lgM pour 9 des 10 patients ayant eu deux pr~l~vements. Parmi les 5 autres malades, 3 ~taient des sujets HIV+ sans symptomatologie ~ CMV ; pour les 2 autres, il existait une probabilit~ d'infection ~ CMV. L'IFI a toujours ~t~ n~gative Iors du suivi de sujets non infect~s par le CMV. Sur les 7 pr~l~vements n~gatifs en IFI, 2 I'~taient par effet toxique ~ 48 h. ;les 5 autres ont pr~sent~ un ECP tardif en culture (entre 17 et 23 jours). Dans 1 cas, pour lequel I'ascension des anticorps ~tait signi- ficative, 1 nouveau pr~l~vement la semaine suivante ~tait + en IFI et donnait un ECP. La Iongueur d'apparition de I'ECP (16 jours en moyenne dans cette s~rie), les bonnes sensibilit~ et sp~cificit~ de I'IFI, am~nent ~ proposer son utilisation comme m6thode diagnostique de premiOre intention d'une infection ~ CMV survenant sur des terrains pathologiques tr~s divers. En cas de r~sultat n~gatif de I'IFI et de suspicion clinique d'infection ~ CMV, il nous semble preferable de r~pOter et de diversifier les pr~l~vements pour la recherche d'antig~nes viraux, plut6t que d'attendre un ~ventuel ECP tardif. * Communication pr6sent6e au XXXVe Congr~s de la Soci6t6 de Pathologie lnfectieuse de Langue Fran~aise, ~t Paris, le 4 d6cembre 1987, sur le th~me : << Les infections virales : Actualit6s >>. ** Centre Hospitalier R~gional, F-44000 Nantes. 676

Diagnostic rapide de l'infection a cmv par anticorps monoclonaux: Comparaison avec la détection du virus par effet cytopathique

  • Upload
    al

  • View
    214

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Diagnostic rapide de l'infection a cmv par anticorps monoclonaux: Comparaison avec la détection du virus par effet cytopathique

DIAGNOSTIC RAPIDE DE L'INFECTION A CMV PAR ANTICORPS MONOCLONAUX : Comparaison avec la d tection du virus par effet cytopathique*

S. BILLAUDEL**, C. MOYON**, F. RAFFI**, N. MILPIED**,

M. HOURMANT**, B. MILPIED** et A.L. COURTIEU**

Nous avons compar~ prospectivement deux m~thodes :la recherche d'un effet cytopathique (ECP) sur cellules fibroblastiques MRC5 surveill~es pendant 4 semaines et celle d'antig~ne viraux, par immuno- fluorescence indirecte (IFI) ~ I'aide de I'Ac monoclonal E13 (Biosoft), apr~s 48 h. de culture des m~mes cellules, 972 pr~l~vements (urines, sang h~parin~, lavage alv~olaire, salive), correspondant ~ 520 patients, ont ~t~ ~tudi~s.

Compar~es avec les r~sultats de la culture, ta sensibilit~ de I'IFI ~tait de 82 % (32/39) et la sp~cificit~ de 98,2 % (917/933). Une positivit~ de I'IFI et/ou la presence d'un ECP ~taient retrouv~es dans 55 pr~l~ve- ments correspondant ~ 35 patients : 6 infections materno-foetales ou p~rinatales, 17 greff~s (rein, moelle osseuse, foie, c~eur), 10 patients ayant une s~rologie HIV+, un syndrome mononucl~osique chez un adulte non immunod~prim~ et une fi~vre chez un leuc~mique. Dans 32/55 pr~l~vements, il existait une concordance entre la positivit~ de I'IFI et I'existence d'un ECP. 16 pr~lOvements (14 patients) ~taient positifs en IFI seulement. La recherche d'Ac s~riques sp~cifiques par ELISA montrait une ascension des IgG avec presence d'lgM pour 9 des 10 patients ayant eu deux pr~l~vements.

Parmi les 5 autres malades, 3 ~taient des sujets HIV+ sans symptomatologie ~ CMV ; pour les 2 autres, il existait une probabilit~ d'infection ~ CMV. L'IFI a toujours ~t~ n~gative Iors du suivi de sujets non infect~s par le CMV.

Sur les 7 pr~l~vements n~gatifs en IFI, 2 I'~taient par effet toxique ~ 48 h. ;les 5 autres ont pr~sent~ un ECP tardif en culture (entre 17 et 23 jours). Dans 1 cas, pour lequel I'ascension des anticorps ~tait signi- ficative, 1 nouveau pr~l~vement la semaine suivante ~tait + en IFI et donnait un ECP. La Iongueur d'apparition de I'ECP (16 jours en moyenne dans cette s~rie), les bonnes sensibilit~ et sp~cificit~ de I'IFI, am~nent ~ proposer son utilisation comme m6thode diagnostique de premiOre intention d'une infection ~ CMV survenant sur des terrains pathologiques tr~s divers.

En cas de r~sultat n~gatif de I'IFI et de suspicion clinique d'infection ~ CMV, il nous semble preferable de r~pOter et de diversifier les pr~l~vements pour la recherche d'antig~nes viraux, plut6t que d'attendre un ~ventuel ECP tardif.

* Communication pr6sent6e au XXXVe Congr~s de la Soci6t6 de Pathologie lnfectieuse de Langue Fran~aise, ~t Paris, le 4 d6cembre 1987, sur le th~me : << Les infections virales : Actualit6s >>. ** Centre Hospitalier R~gional, F-44000 Nantes.

676