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320 Communications orales — vendredi 23 septembre 2011 Objectif.— Établir la concordance inter-opérateurs lorsque les men- surations sont effectuées au maximum de chaque segment veineux plutôt qu’en des sites anatomiques fixes. Patients et méthodes.— Quarante-trois patients recrutés dans 2 centres hospitaliers et présentant une thrombose veineuse récente, ont bénéficié de doubles mensurations, effectuées en coupe transversale, par 2 opérateurs indépendants, pratiquant un écho-Doppler veineux complet « à la franc ¸aise ». La concordance entre les diamètres mesurés a été évaluée par les coefficients de corrélation « r » et de variation « a », et la recherche de biais, par la méthode de Bland-Altman. Résultats.—Sur 83 axes veineux thrombosés, 47 étaient en proximal et 36 en distal. En proximal : le diamètre (moyenne ± écart-type) était de 8,4 ± 3,1 mm, la concordance inter-opérateurs était excel- lente (r 2 = 90,9 %, a = 8,5 %), et la différence entre les paires de mesures était de 0,7 mm en moyenne (maximum 2,5 mm). En dis- tal : le diamètre (moyenne ± écart-type) était de 5,1 ± 1,7 mm, la concordance inter-opérateurs était bonne (r 2 = 71,8 %, a = 17,6 %), et la différence entre les paires de mesures était de 1,0 mm en moyenne (maximum 2,7 mm). Le nuage de points de Bland-Altman n’a fait apparaître aucune différence systématique dépendant de l’opérateur ou du diamètre. Conclusion.—Par cette méthode, la variance inter-opérateurs et les écarts maxima observés ont été beaucoup plus faibles, y compris à l’étage distal, que ce qui avait été rapporté précédemment. La mesure des diamètres des thromboses au maximum de chaque axe semble donc préférable pour standardiser les comptes ren- dus écho-Doppler veineux et faciliter un diagnostic de récidive ou d’extension. doi:10.1016/j.jmv.2011.07.015 Diagnostics différentiels des malformations artério-veineuses périphériques ; à propos de 7 cas S. Le Gloan a,, J.-D. Allart a , M. Caminzuli a , B. Devauchelle b , S. Dupas a , S. Samy-Modeliar a , S. Testelin b , M.-A. Sevestre-Pietri a , Consultation Pluridisciplinaire des MAV a Service de médecine vasculaire, CHU d’Amiens, Amiens, France b Service de chirurgie maxillo-faciale, CHU d’Amiens, Amiens, France Auteur correspondant. Mots clés : Malformation artério-veineuse ; Diagnostic différentiel Le diagnostic et la prise en charge des MAV (malformations artério- veineuses) sont difficiles. L’abstention thérapeutique est souvent de mise, principalement au stade I et II. Les poussées évolutives surviennent sous l’influence des facteurs hormonaux (puberté, gros- sesse), de traumatismes locaux, ou de traitements intempestifs. La réalisation d’une biopsie peut réveiller le volcan endormi. C’est pourquoi l’histoire clinique, l’écho-Doppler et l’angioscanner orientent le diagnostic, afin de ne pas méconnaître une lésion hyper- vascularisée d’une autre nature. Le caractère congénital, la chaleur locale, la circulation à haut débit ainsi que la présence d’un nidus sont des critères diagnos- tiques importants. L’hyperdébit artériel responsable de dilatation artérielle, les veines de drainage formant des ectasies variqueuses pulsatiles peuvent dans un premier temps manquer au tableau cli- nique et rendre difficile la distinction entre une MAV et une autre lésion hypervascularisée. Les principaux diagnostics différentiels des MAV sont : l’angiome plan non hémodynamique, les hémangiomes, les tumeurs primitives (sarcome), les métastases cutanées, les granulomes pyogéniques, les fistules artério-veineuses post-traumatiques, les tumeurs glo- miques, le syndrome de Kasabach-Merrit. Nous présentons ici notre expérience des quatre dernières années sur le diagnostic différentiel des MAV à débit élevé. Cinquante patients ont été évalués à notre consultation pluridisciplinaire des malformations vasculaires, parmi eux, sept présentaient un diag- nostic différentiel de MAV ; deux tumeurs à cellules de Merkel, un rhabdomyosarcome, une fistule AV, une métastase de néopla- sie rénale et deux autres avec des résultats anatomo-pathologiques en attente. L’anamnèse, l’existence d’une formation tissulaire, la vitesse de croissance de la lésion, l’absence de différence de débit significatif par rapport à la controlatéralité ou encore l’absence de veine de drainage aident au diagnostic. Compte tenu du caractère malin de certaines de ces lésions nous présentons ici les critères qui nous paraissent devoir imposer la réalisation d’une biopsie aux patients suspects de diagnostic dif- férentiel en cas de MAV. doi:10.1016/j.jmv.2011.07.016 Syndrome des antiphospholipides : complications thrombotiques au cours de 57 grossesses S. Mohamed a,, S. Zuily b , J. Devignes c , P. Kaminsky a , O. Morel d , O. Thiebaugeorges d , T. Lecompte c , D. Wahl b a Médecine interne, CHU Brabois, Nancy, France b Médecine vasculaire, CHU Brabois, Nancy, France c Hématologie biologique, CHU Brabois, Nancy, France d Maternité régionale, Nancy, France Auteur correspondant. Mots clés : Complications ; Syndrome des antiphospholipides Introduction.— Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est défini par des complications thrombotiques et obstétricales. Le taux de naissances vivantes est entre 75 et 80 % sous traitement standardisé. Il existe peu de données sur les évènements thromboemboliques pendant la grossesse. Patientes et méthodes.— Étude rétrospective des grossesses chez des patientes avec anticorps antiphospholipides répondant ou non aux critères cliniques de Sydney sur 10 ans. Résultats.— Cinquante-sept grossesses ont été suivies chez 42 patientes (âge moyen de 30,6 ans). Treize grossesses sont anté- rieures et 54 postérieures au consensus de la HAS de 2003. Seize grossesses correspondaient à des patientes avec anticorps antiphos- pholipides seuls et 41 à des patientes avec un SAPL. Vingt-deux patientes répondent aux critères obstétricaux de Sydney, 16ont un antécédent de thrombose artérielle, 11 de thrombose veineuse et 1 microcirculatoire. Chez les patientes avec antiphospholipides iso- lés, 11 grossesses ont été prises en charge par aspirine et HBPM isocoagulante, 4 de l’aspirine et 2 n’ont pas rec ¸u de traitement. Pour les grossesses avec SAPL, 11 ont été prises en charge par aspi- rine et HBPM hypocoagulante et 23 un traitement par aspirine et HBPM isocoagulant. Une patiente était sous héparine calcique puis danaparoïde pour une TIH (danaparoïde associé à l’aspirine à la grossesse suivante). Enfin, 2 étaient sous aspirine et une n’a pas rec ¸u de traitement spécifique. Nous notons 15 échecs de grossesse : 9 FCS, 4 morts fœtales in utero et 2 décès néonataux ; ainsi que 14 retards de croissance in utero et une thrombose de la veine cave inférieure et de deux veines rénales chez un nouveau-né. L’évolution maternelle a été marquée par 3 thromboses artérielles et 1thrombose veineuse profonde du membre inférieur. En post- partum nous notons : 1 TVP et 2 thromboses microcirculatoires. Conclusion.— Au cours du suivi de grossesses selon les recom- mandations en vigueur, nous avons constaté 5,3% de thromboses artérielles, 3,5 % de thromboses veineuses profondes et 3,5 % de complications microcirculatoires. La prise en charge spécifique des patientes avec un SAPL a permis d’améliorer le pronos- tic obstétrical. Il persiste des complications thromboemboliques maternelles non négligeables. Ces grossesses sont à risque et néces- sitent une prise en charge multidisciplinaire dans des centres spécialisés. doi:10.1016/j.jmv.2011.07.017

Diagnostics différentiels des malformations artério-veineuses périphériques ; à propos de 7 cas

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bjectif.— Établir la concordance inter-opérateurs lorsque les men-urations sont effectuées au maximum de chaque segment veineuxlutôt qu’en des sites anatomiques fixes.atients et méthodes.— Quarante-trois patients recrutés danscentres hospitaliers et présentant une thrombose veineuse

écente, ont bénéficié de doubles mensurations, effectuées enoupe transversale, par 2 opérateurs indépendants, pratiquant uncho-Doppler veineux complet « à la francaise ». La concordancentre les diamètres mesurés a été évaluée par les coefficients deorrélation « r » et de variation « a », et la recherche de biais, para méthode de Bland-Altman.ésultats.—Sur 83 axes veineux thrombosés, 47 étaient en proximalt 36 en distal. En proximal : le diamètre (moyenne ± écart-type)tait de 8,4 ± 3,1 mm, la concordance inter-opérateurs était excel-ente (r2 = 90,9 %, a = 8,5 %), et la différence entre les paires deesures était de 0,7 mm en moyenne (maximum 2,5 mm). En dis-

al : le diamètre (moyenne ± écart-type) était de 5,1 ± 1,7 mm, laoncordance inter-opérateurs était bonne (r2 = 71,8 %, a = 17,6 %),t la différence entre les paires de mesures était de 1,0 mm enoyenne (maximum 2,7 mm). Le nuage de points de Bland-Altman

’a fait apparaître aucune différence systématique dépendant de’opérateur ou du diamètre.onclusion.—Par cette méthode, la variance inter-opérateurs et lescarts maxima observés ont été beaucoup plus faibles, y comprisl’étage distal, que ce qui avait été rapporté précédemment.

a mesure des diamètres des thromboses au maximum de chaquexe semble donc préférable pour standardiser les comptes ren-us écho-Doppler veineux et faciliter un diagnostic de récidive ou’extension.

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iagnostics différentiels des malformationsrtério-veineuses périphériques ; à propos de 7 cas. Le Gloan a,∗, J.-D. Allart a, M. Caminzuli a, B. Devauchelle b, S.upas a, S. Samy-Modeliar a, S. Testelin b, M.-A. Sevestre-Pietri a,onsultation Pluridisciplinaire des MAVService de médecine vasculaire, CHU d’Amiens, Amiens, FranceService de chirurgie maxillo-faciale, CHU d’Amiens, Amiens,rance

Auteur correspondant.

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e diagnostic et la prise en charge des MAV (malformations artério-eineuses) sont difficiles. L’abstention thérapeutique est souvente mise, principalement au stade I et II. Les poussées évolutivesurviennent sous l’influence des facteurs hormonaux (puberté, gros-esse), de traumatismes locaux, ou de traitements intempestifs.a réalisation d’une biopsie peut réveiller le volcan endormi.’est pourquoi l’histoire clinique, l’écho-Doppler et l’angioscannerrientent le diagnostic, afin de ne pas méconnaître une lésion hyper-ascularisée d’une autre nature.e caractère congénital, la chaleur locale, la circulation à hautébit ainsi que la présence d’un nidus sont des critères diagnos-iques importants. L’hyperdébit artériel responsable de dilatationrtérielle, les veines de drainage formant des ectasies variqueusesulsatiles peuvent dans un premier temps manquer au tableau cli-ique et rendre difficile la distinction entre une MAV et une autreésion hypervascularisée.es principaux diagnostics différentiels des MAV sont : l’angiomelan non hémodynamique, les hémangiomes, les tumeurs primitivessarcome), les métastases cutanées, les granulomes pyogéniques,es fistules artério-veineuses post-traumatiques, les tumeurs glo-

iques, le syndrome de Kasabach-Merrit.ous présentons ici notre expérience des quatre dernières annéesur le diagnostic différentiel des MAV à débit élevé. Cinquanteatients ont été évalués à notre consultation pluridisciplinaire des

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Communications orales — vendredi 23 septembre 2011

alformations vasculaires, parmi eux, sept présentaient un diag-ostic différentiel de MAV ; deux tumeurs à cellules de Merkel,n rhabdomyosarcome, une fistule AV, une métastase de néopla-ie rénale et deux autres avec des résultats anatomo-pathologiquesn attente.’anamnèse, l’existence d’une formation tissulaire, la vitesse deroissance de la lésion, l’absence de différence de débit significatifar rapport à la controlatéralité ou encore l’absence de veine derainage aident au diagnostic.ompte tenu du caractère malin de certaines de ces lésions nousrésentons ici les critères qui nous paraissent devoir imposer laéalisation d’une biopsie aux patients suspects de diagnostic dif-érentiel en cas de MAV.

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yndrome des antiphospholipides : complicationshrombotiques au cours de 57 grossesses. Mohamed a,∗, S. Zuily b, J. Devignes c, P. Kaminsky a, O. Morel d,. Thiebaugeorges d, T. Lecompte c, D. Wahl b

Médecine interne, CHU Brabois, Nancy, FranceMédecine vasculaire, CHU Brabois, Nancy, FranceHématologie biologique, CHU Brabois, Nancy, FranceMaternité régionale, Nancy, France

Auteur correspondant.

ots clés : Complications ; Syndrome des antiphospholipides

ntroduction.— Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est définiar des complications thrombotiques et obstétricales. Le taux deaissances vivantes est entre 75 et 80 % sous traitement standardisé.l existe peu de données sur les évènements thromboemboliquesendant la grossesse.atientes et méthodes.— Étude rétrospective des grossesses chezes patientes avec anticorps antiphospholipides répondant ou nonux critères cliniques de Sydney sur 10 ans.ésultats.— Cinquante-sept grossesses ont été suivies chez2 patientes (âge moyen de 30,6 ans). Treize grossesses sont anté-ieures et 54 postérieures au consensus de la HAS de 2003. Seizerossesses correspondaient à des patientes avec anticorps antiphos-holipides seuls et 41 à des patientes avec un SAPL. Vingt-deuxatientes répondent aux critères obstétricaux de Sydney, 16 ont unntécédent de thrombose artérielle, 11 de thrombose veineuse etmicrocirculatoire. Chez les patientes avec antiphospholipides iso-

és, 11 grossesses ont été prises en charge par aspirine et HBPMsocoagulante, 4 de l’aspirine et 2 n’ont pas recu de traitement.our les grossesses avec SAPL, 11 ont été prises en charge par aspi-ine et HBPM hypocoagulante et 23 un traitement par aspirine etBPM isocoagulant. Une patiente était sous héparine calcique puisanaparoïde pour une TIH (danaparoïde associé à l’aspirine à larossesse suivante). Enfin, 2 étaient sous aspirine et une n’a pasecu de traitement spécifique. Nous notons 15 échecs de grossesse :FCS, 4 morts fœtales in utero et 2 décès néonataux ; ainsi que4 retards de croissance in utero et une thrombose de la veineave inférieure et de deux veines rénales chez un nouveau-né.’évolution maternelle a été marquée par 3 thromboses artériellest 1 thrombose veineuse profonde du membre inférieur. En post-artum nous notons : 1 TVP et 2 thromboses microcirculatoires.onclusion.— Au cours du suivi de grossesses selon les recom-andations en vigueur, nous avons constaté 5,3 % de thromboses

rtérielles, 3,5 % de thromboses veineuses profondes et 3,5 % deomplications microcirculatoires. La prise en charge spécifiquees patientes avec un SAPL a permis d’améliorer le pronos-

aternelles non négligeables. Ces grossesses sont à risque et néces-itent une prise en charge multidisciplinaire dans des centrespécialisés.

oi:10.1016/j.jmv.2011.07.017