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Expérience de MILGRAM Soumission à l'autorité

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Expérience

de

MILGRAM

Soumission à l'autorité

Sommaire

I. Milgram en quelques mots

II. L'expérience et son déroulement

III. Résultats

IV. Analyse des résultats

V. Critiques de l'expérience

VI. Quelques parallèles

Milgram en quelques mots

Stanley MILGRAM

(1933 – 1984)

● Pionnier de la psychologie sociale du XXème siècle

● Entre 1960 et 1963 il mène une série d'expériences incluant plusieurs variantes afin de déterminer l'obéissance d'un individu aux ordres d'une autorité qu'il accepte, mais qui entre en contradiction avec ses valeurs morales.

L'expérience et son déroulement● A l'instar de l'affiche ci-contre, les participants à

l'expérience étaient des hommes entre 20 et 50 ans, tous milieux de vie confondus et d'éducation différente.

● Ceux-ci pensaient participer à une expérience basée sur l'efficacité de la punition sur la mémorisation.

● L'expérience et ses variantes impliquent le plus souvent :

- l'élève, qui doit s'efforcer de mémoriser des listes de mots et reçoit une décharge électrique de plus en plus forte en cas d'erreur.

- l'enseignant, qui dicte les mots, vérifie les réponses de l'élève et déclenche ou non une décharge électrique en conséquence.

- L'expérimentateur, ici pour représenter « officiellement » l'autorité grâce à sa blouse grise et son attitude sûr de lui.

→ En réalité l'élève et l'expérimentateur étaient tous deux des comédiens et le participant se retrouvait toujours enseignant via un tirage au sort truqué ; les chocs électriques étaient fictifs. Le vrai but de l'expérience étant de mesurer le degré d'obéissance d'un individu à une autorité quand bien même celle-ci lui donne des ordres en contradiction avec sa conscience.

Expérience de base :

● Au total, Milgram réalisera 19 variantes de son expérience dont trois particulièrement significatives que nous vous présenteront ici.

● Dans l'expérience initiale, le sujet est placée dans une pièce distincte séparée par une fine cloison.

● Expérience 3 : la proximité de l'élève est modifiée. Celui-ci se trouve dans la

même pièce que le sujet. Ce dernier peut donc voir et entendre les réactions de l'élève, qui possède à sa disposition toute une gamme de manifestations

verbales préparées à l'avance en fonction de l'intensité du choc électrique.

● Expérience 15 : Deux autorités aux ordres contradictoires. Ici le sujet fait

face à deux sources d'autorité aussi puissantes l'une que l'autre, chacune paraissant convaincue du bien-fondé de son point de vue, laissant ainsi le

sujet juge de la situation.

● Expérience 18 : Un pair administre les chocs. Dans cette variante ce n'est

plus le sujet qui administre les chocs mais un autre participant (en réalité, un complice). Le sujet accomplit des actions secondaires indispensables mais

ne manipule plus le stimulateur électrique.

Résultats

● Au total, 636 sujets ont participé aux 18 variantes de l'expérience de

Milgram, avec environ 35 personnes par expérience.

● Il s'avère que dans la majorité des cas, plus de 50% des sujets

obéissent totalement et acceptent d'infliger jusqu'à 450 volts, la

décharge maximale, de punition à l'élève.

● Tout les sujets se sont opposés verbalement. Ce résultat correspond

à ceux qui n'ont pas quitté la salle ou ne se sont pas interposés

physiquement.

● Dans l'expérience 3, 60% des 40 sujets ont refusé d'obéir à l'expérimentateur.

De manière générale, plus la proximité de la victime augmentait, moins le sujet obéissait.

● Dans l'expérience 15, un seul sujet sur vingt s'est arrêté avant que le conflit

survienne entre les 2 expérimentateurs (c'est-à-dire à 150V, lorsque la victime

émet sa première protestation énergique); 18 autres ont agi de même à ce moment précis et le dernier a continué une fois encore.

● Dans l'expérience 18, seulement 3 sujets sur 40 ont quitté la salle avant la fin

de l'expérience. Les sujets contribuent à la punition de l'élève mais ne se

sentent pas concernés directement car ceux-ci n'infligent pas la décharge. Dans cette variante le sujet n'est qu'un intermédiaire.

Analyse des résultats

Pourquoi l'individu obéit ?

● Le sujet passe de l'état autonome à l'état agentique.

-L'état autonome est un état psychologique dans lequel l'individu se sent responsable de

ses actes et agit seulement avec sa conscience.

-L'état agentique est la déresponsabilisation du sujet. Le sujet ne se considère plus

comme l'auteur de ses comportements. Il devient seulement exécutant d'actes qui

relèvent de la décision d'une autorité. Il est donc un simple élément d'une structure

hiérarchique à laquelle il obéit.

-L'individu ne se sert ainsi plus de sa conscience mais de celle de l'autorité.

● Qu'est ce qui contraint l'individu à rester dans l'état agentique ?

Plusieurs facteurs de maintenance existent :

-La continuité de l'action : si il arrête, il se prouve à lui-même qu'il a eu « tort » d'arriver jusqu'ici.

-Obligations morales : dans la société, un refus d'obéissance à l'autorité

peut entraîner une honte, gêne ou détérioration de l'image personnelle.

-L'anxiété : De nombreuses manifestations émotionnelles sont observés

chez les sujets. Le sujet envisage donc de se rebeller mais ne le fait pas car il se sent trop anxieux.

Pourquoi l'individu désobéit ?

● Il y a une tension interne chez l'individu. Il est partagé entre plusieurs

sentiments. Une partie de lui veut arrêter mais l'autre veut continuer.

● Les éléments qui amènent le sujet à arrêter l'expérience sont les cris, les valeurs morales ( torture d'un inconnu ), menaces implicites de du torturé ( le

sujet ne veut pas se retrouver dans sa position plus tard ).

Il y a désobéissance lorsque le taux de tension est plus important que

les facteurs de maintenance.

Analyse expérience 3 :

Plus le sujet est proche de celui qui reçoit les chocs, moins il enverra de décharges. En

effet, lorsqu'ils touchent le sujet seulement 30% des gens vont au bout de l'expérience.

Lorsqu'ils peuvent le voir, seulement 40% infligent 450 volts.

Analyse expérience 15 :

Lorsqu'il y a conflit entre deux expérimentateur, le sujet ne sait plus qui croire. Dans le

doute, il préfère arrêter l'expérience.

Analyse expérience 18 :

Ici, le sujet est directement mis en état agentique. Il ne distribue plus les chocs lui

même. Il se sent encore moins responsable que dans les expériences précédentes. Il

ira donc jusqu'au bout de l'expérience.

Critiques de l’expérience

● La première critique, que Milgram reconnaissait lui même, concerne la validité des

résultats et leur probabilité dans une situation réelle.

● Mais d'autres expériences telles que celle Stanford qui montrent la facilité avec

laquelle une majorité de personnes assume la fonction de « tortionnaire légal » (et

légitime), et ainsi, invalident cette première critique.

● La critique la plus virulente est d'ordre déontologique et éthique. Remise en cause

de la validité des protocoles et la qualité morale de l'expérience. Le sujet étant

trompé sur certains aspect l'expérience est-elle vraiment valide ?

● Une autre critique explique que le simple fait de participer à une expérience

scientifique, à un test auquel le sujet est volontaire influencerai son comportement.

● Malgré les critiques, cette expérience reste aujourd'hui un topos dans les discours

sur l'autorité, la soumission ou même le libre arbitre.

Quelques parallèles

● Hannah Arendt : Eichmann à Jérusalem

Dans son livre, la philosophe va définir la banalité du mal

notamment au travers d'Adolph Eichmann criminel de guerre nazi.

● Cet homme décrit comme une monstre sanguinaire ne serait un bureaucrate banal qui

ne fait qu'exécuter les ordres bêtement.

● Pour Hannah Arendt l'autorité et plus particulièrement au totalitarisme a le pouvoir

d'agir sur le discernement des personnes grâce à la propagande, l'idéologie et la

répression

● Exemple : les SS persuadés que «le juif » était l'ennemi de l'Allemagne et que si on

ne le détruisait pas, c'est l'Allemagne qui serait anéantie.

● Dans le même cadre, nous pouvons évoquer La troisième vague.

● C'est une expérience faite par le professeur Ron Jones pour expliquer à sa classe de

1ère l'obéissance des citoyens allemands face au régime nazi.

● Création une idéologie vantant les mérites de la discipline et de l’esprit de corps, et

qui visait à la destruction de la démocratie.

● Les élèves sont facilement manipulés ce qui montre qu'on peut facilement verser

dans le totalitarisme et dans la soumission à une autorité.