1
316 SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 306–335 L’association maladie de Basedow à un syndrome des antiphospholipides n’a été rapportée que dans trois cas. La rareté de cette association fait l’originalité de cette observation. Nous rapportons le cas de la patiente H.F âgée de 19 ans suivie pour mala- die de Basedow avec (hyperthyroïdie, goitre homogène, exophtalmie, anticorps antirécepteurs TSH élevé) qui présente au cours de l’évolution une thrombose cérébrale. Le bilan de thrombophilie héréditaire est négatif. Les anticorps antiphospholipides type anticardiolipines positifs à trois (03) dosages. Conclusion.– Notre observation est particulière du fait qu’il s’agit d’une patiente présentant une maladie de Basedow associé à un syndrome des antiphospho- lipides révélé par une thrombose cérébrale. Cette association a été rarement décrite, seulement trois (03) cas ont été rapportés dans la littérature. Pour en savoir plus Cooper DS. Hyperthryroidism. Lancet 2003. Uthman I, Salti I, Khamastha M. Endocrinologic manifestations of the antiphos- pholipid syndrome. Lupus 2006. Takahashi A, Tamura A, Ishikawa O. Antiphospholipid antibody syndrome complicated by Grave’s disease. J Dermatol 2002. Hofbauer LC, Dpitzweg C, Heufelder AE. Grave’s disease associated with pri- mary antiphospholipid syndrome. J Rheumatol 1996. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.281 P134 Association thyroïdite d’Hashimoto et syndrome de Gougerot Sjögren révélée par un myxœdème : à propos d’un cas K. Hakkou , S. Hajhouji , H. Zaddouq , I. Berkia , S. El Moussaoui , G. Belmejdoub Service d’endocrinologie-diabétologie, hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, Maroc Auteur correspondant. Introduction.– Le syndrome de Gougerot Sjögren (GS) est une exocrinopathie auto-immune dont le pronostic peut être grave dû au risque de dégénérescence lymphomateuse. L’intérêt de notre observation est de souligner l’importance de la recherche régulière d’autres maladies auto-immunes afin d’en guetter les complications. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une association de thyroïdite d’Hashimoto et syndrome de GS. Observation.– Il s’agit d’une patiente âgée de 40 ans, admise dans un tableau de myxœdème, chez qui le diagnostic d’hypothyroïdie sur thyroïdite d’Hashimoto a été retenu. L’interrogatoire a retrouvé des signes fonctionnels en rapport avec un syndrome sec oculaire et buccal. Le test de Shirmer est positif et la BGSA objective une scialadénite chronique stade 4 de Chisholm. La recherche des Ac antinucléaires, anti-ADN et antinucléaires solubles est négative. Le diagnostic de syndrome de GS est ainsi retenu. Discussion.– L’association d’un syndrome (sd) de GS et d’une dysthyroïdie n’est pas rare puisque les dysthyroïdies sont présentes dans près de 20 % des Sd de GS. Inversement, un Sd de GS est retrouvé dans 6 à 20 % des hypothyroïdies et dans 5 à 35 % des maladies de Basedow. Cette association conforte l’idée d’une relation entre le syndrome de GS et l’immunité thyroïdienne et nous incite à une surveillance clinique et immunologique régulière des patients présentant une thyroïdite auto immune afin de dépister le plutôt possible l’apparition d’un Sd de GS dont la complication la plus redoutable est la survenue d’un lymphome surtout le lymphome malin de type B. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.282 P135 Grossesse deux mois après sevrage d’une maladie de Basedow traitée médicalement durant une année : euthyroïdie gravidique mais récidive dans le post-partum R. Ducloux , R. Zaharia , J.-J. Altman Hôpital européen Georges-Pompidou, université Paris-V Descartes, Paris, France Introduction.– La maladie de Basedow survenant souvent chez de jeunes femmes, le désir de grossesse peut complexifier la prise en charge. Après une durée de traitement d’une année seulement, est-il préférable de poursuivre le traitement par antithyroïdiens de synthèse (ATS) avec ses risques fœtaux, ou d’essayer un sevrage précoce avec surveillance rapprochée de l’hormonologie ? Observation.– Une patiente de 27 ans présente une maladie de Basedow sympto- matique, avec taux d’anticorps antirécepteurs à la TSH (TRAK) à 23,1 U/l. Elle est traitée par ATS et ajout secondaire de lévothyroxine, avec une bonne évo- lution clinique et hormonologique. Du fait d’un désir de grossesse, on décide d’arrêter le traitement après une année seulement, devant un aspect échogra- phique favorable et un taux de TRAK quasiment négativé à 1,6 U/l. Alors que la TSH à deux mois du sevrage est discrètement inférieure à la valeur basse de la norme (0,38 puis 0,32 mU/l) avec T4l normale, une grossesse se révèle. La courbe du suivi mensuel de la TSH durant cette grossesse démontre parfaitement l’effet TSH-like de la bêta-HCG. À six mois du post-partum, on constate une récidive de la maladie de Basedow avec hyperthyroïdie et TRAK à 24,2 U/l. Discussion.– Chez cette patiente présentant une maladie de Basedow traitée par antithyroïdiens de synthèse durant une année seulement du fait d’un désir de maternité, l’euthyroïdie a été maintenue sans traitement durant la grossesse, mais une récidive de la maladie est survenue six mois après l’accouchement, illustrant la tolérance immunitaire favorisée par l’état gravidique. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.283 P136 Diminution de la fréquence des crises migraineuses lors d’une hyperthyroïdie liée à une maladie de Basedow R. Ducloux , R. Zaharia , J.-J. Altman Hôpital européen Georges-Pompidou, université Paris-V Descartes, Paris, France Introduction.– L’hyperthyroïdie atteint environ 0,5% de la population, la migraine 10 %, sans qu’un lien entre les deux pathologies soit évoqué dans la littérature. À l’inverse, il semble y avoir moins de céphalées chez les personnes avec une TSH élevée [1]. Observation.– Il s’agit d’une patiente de 63 ans, migraineuse, chez qui est diag- nostiquée en 2011 une maladie de Basedow. Elle constate une diminution de ses crises migraineuses durant la phase d’hyperthyroïdie, puis une augmentation de leur fréquence une fois l’euthyroïdie obtenue par antithyroïdiens de synthèse. La mise en parallèle du calendrier des migraines avec les symptômes et les taux hor- monaux confirme cette impression clinique : la fréquence mensuelle des crises migraineuses est de 2,2 avant la maladie de Basedow, chute à 0,3 durant la phase d’hyperthyroïdie pour revenir à 2,2 sous traitement. Discussion.– Il n’y a pas d’autre cas signalé dans la littérature d’une amélioration de la maladie migraineuse par l’hyperthyroïdie. On s’attendrait plutôt à une péjoration du fait de la vasodilatation cérébrale. Cependant, des auteurs [2] suggèrent que l’augmentation du tonus sympathique liée à l’hyperthyroïdie peut induire une vasoconstriction, ce qui expliquerait la diminution des céphalées. Néanmoins, cette observation peut être une coïncidence et nécessitera d’autres cas similaires avant d’envisager un lien physiopathologique et le traitement de la migraine par thyromimétiques. Références [1] Hagen K. Low headache prevalence amongst women with high TSH values. Eur J Neurol 2001;8(6):693–9. [2] Ai-Ling S. Concurrent moyamoya disease and graves’ thyrotoxicosis: case report and literature review. Acta Neurol Taiwan 2006;15(2). http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.284 P137 Paralysie diaphragmatique : complication inhabituelle du cancer différencié de la thyroïde (à propos d’un cas)

Diminution de la fréquence des crises migraineuses lors d’une hyperthyroïdie liée à une maladie de Basedow

  • Upload
    j-j

  • View
    217

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Diminution de la fréquence des crises migraineuses lors d’une hyperthyroïdie liée à une maladie de Basedow

316 SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 306–335

L’association maladie de Basedow à un syndrome des antiphospholipides n’aété rapportée que dans trois cas. La rareté de cette association fait l’originalitéde cette observation.Nous rapportons le cas de la patiente H.F âgée de 19 ans suivie pour mala-die de Basedow avec (hyperthyroïdie, goitre homogène, exophtalmie, anticorpsantirécepteurs TSH élevé) qui présente au cours de l’évolution une thrombosecérébrale.Le bilan de thrombophilie héréditaire est négatif.Les anticorps antiphospholipides type anticardiolipines positifs à trois (03)dosages.Conclusion.– Notre observation est particulière du fait qu’il s’agit d’une patienteprésentant une maladie de Basedow associé à un syndrome des antiphospho-lipides révélé par une thrombose cérébrale. Cette association a été rarementdécrite, seulement trois (03) cas ont été rapportés dans la littérature.Pour en savoir plusCooper DS. Hyperthryroidism. Lancet 2003.Uthman I, Salti I, Khamastha M. Endocrinologic manifestations of the antiphos-pholipid syndrome. Lupus 2006.Takahashi A, Tamura A, Ishikawa O. Antiphospholipid antibody syndromecomplicated by Grave’s disease. J Dermatol 2002.Hofbauer LC, Dpitzweg C, Heufelder AE. Grave’s disease associated with pri-mary antiphospholipid syndrome. J Rheumatol 1996.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.281

P134

Association thyroïdite d’Hashimoto et syndrome deGougerot Sjögren révélée par un myxœdème : à proposd’un casK. Hakkou ∗, S. Hajhouji , H. Zaddouq , I. Berkia , S. El Moussaoui ,G. BelmejdoubService d’endocrinologie-diabétologie, hôpital militaire d’instructionMohammed V, Rabat, Maroc

∗Auteur correspondant.Introduction.– Le syndrome de Gougerot Sjögren (GS) est une exocrinopathieauto-immune dont le pronostic peut être grave dû au risque de dégénérescencelymphomateuse.L’intérêt de notre observation est de souligner l’importance de la rechercherégulière d’autres maladies auto-immunes afin d’en guetter les complications.Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une association de thyroïdited’Hashimoto et syndrome de GS.Observation.– Il s’agit d’une patiente âgée de 40 ans, admise dans un tableau demyxœdème, chez qui le diagnostic d’hypothyroïdie sur thyroïdite d’Hashimotoa été retenu.L’interrogatoire a retrouvé des signes fonctionnels en rapport avec un syndromesec oculaire et buccal. Le test de Shirmer est positif et la BGSA objective unescialadénite chronique stade 4 de Chisholm. La recherche des Ac antinucléaires,anti-ADN et antinucléaires solubles est négative. Le diagnostic de syndrome deGS est ainsi retenu.Discussion.– L’association d’un syndrome (sd) de GS et d’une dysthyroïdie n’estpas rare puisque les dysthyroïdies sont présentes dans près de 20 % des Sd deGS. Inversement, un Sd de GS est retrouvé dans 6 à 20 % des hypothyroïdies etdans 5 à 35 % des maladies de Basedow. Cette association conforte l’idée d’unerelation entre le syndrome de GS et l’immunité thyroïdienne et nous incite à unesurveillance clinique et immunologique régulière des patients présentant unethyroïdite auto immune afin de dépister le plutôt possible l’apparition d’un Sdde GS dont la complication la plus redoutable est la survenue d’un lymphomesurtout le lymphome malin de type B.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.282

P135

Grossesse deux mois après sevrage d’une maladie deBasedow traitée médicalement durant une année :euthyroïdie gravidique mais récidive dans le post-partum

R. Ducloux , R. Zaharia , J.-J. AltmanHôpital européen Georges-Pompidou, université Paris-V Descartes, Paris,France

Introduction.– La maladie de Basedow survenant souvent chez de jeunesfemmes, le désir de grossesse peut complexifier la prise en charge. Après unedurée de traitement d’une année seulement, est-il préférable de poursuivre letraitement par antithyroïdiens de synthèse (ATS) avec ses risques fœtaux, oud’essayer un sevrage précoce avec surveillance rapprochée de l’hormonologie ?Observation.– Une patiente de 27 ans présente une maladie de Basedow sympto-matique, avec taux d’anticorps antirécepteurs à la TSH (TRAK) à 23,1 U/l. Elleest traitée par ATS et ajout secondaire de lévothyroxine, avec une bonne évo-lution clinique et hormonologique. Du fait d’un désir de grossesse, on décided’arrêter le traitement après une année seulement, devant un aspect échogra-phique favorable et un taux de TRAK quasiment négativé à 1,6 U/l. Alors quela TSH à deux mois du sevrage est discrètement inférieure à la valeur basse dela norme (0,38 puis 0,32 mU/l) avec T4l normale, une grossesse se révèle. Lacourbe du suivi mensuel de la TSH durant cette grossesse démontre parfaitementl’effet TSH-like de la bêta-HCG. À six mois du post-partum, on constate unerécidive de la maladie de Basedow avec hyperthyroïdie et TRAK à 24,2 U/l.Discussion.– Chez cette patiente présentant une maladie de Basedow traitéepar antithyroïdiens de synthèse durant une année seulement du fait d’un désirde maternité, l’euthyroïdie a été maintenue sans traitement durant la grossesse,mais une récidive de la maladie est survenue six mois après l’accouchement,illustrant la tolérance immunitaire favorisée par l’état gravidique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.283

P136

Diminution de la fréquence des crises migraineuses lorsd’une hyperthyroïdie liée à une maladie de BasedowR. Ducloux , R. Zaharia , J.-J. AltmanHôpital européen Georges-Pompidou, université Paris-V Descartes, Paris,France

Introduction.– L’hyperthyroïdie atteint environ 0,5 % de la population, lamigraine 10 %, sans qu’un lien entre les deux pathologies soit évoqué dans lalittérature. À l’inverse, il semble y avoir moins de céphalées chez les personnesavec une TSH élevée [1].Observation.– Il s’agit d’une patiente de 63 ans, migraineuse, chez qui est diag-nostiquée en 2011 une maladie de Basedow. Elle constate une diminution de sescrises migraineuses durant la phase d’hyperthyroïdie, puis une augmentation deleur fréquence une fois l’euthyroïdie obtenue par antithyroïdiens de synthèse. Lamise en parallèle du calendrier des migraines avec les symptômes et les taux hor-monaux confirme cette impression clinique : la fréquence mensuelle des crisesmigraineuses est de 2,2 avant la maladie de Basedow, chute à 0,3 durant la phased’hyperthyroïdie pour revenir à 2,2 sous traitement.Discussion.– Il n’y a pas d’autre cas signalé dans la littérature d’une améliorationde la maladie migraineuse par l’hyperthyroïdie. On s’attendrait plutôt à unepéjoration du fait de la vasodilatation cérébrale. Cependant, des auteurs [2]suggèrent que l’augmentation du tonus sympathique liée à l’hyperthyroïdie peutinduire une vasoconstriction, ce qui expliquerait la diminution des céphalées.Néanmoins, cette observation peut être une coïncidence et nécessitera d’autrescas similaires avant d’envisager un lien physiopathologique et le traitement dela migraine par thyromimétiques.Références[1] Hagen K. Low headache prevalence amongst women with high TSH values.

Eur J Neurol 2001;8(6):693–9.[2] Ai-Ling S. Concurrent moyamoya disease and graves’ thyrotoxicosis: case

report and literature review. Acta Neurol Taiwan 2006;15(2).

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.284

P137

Paralysie diaphragmatique : complication inhabituelle ducancer différencié de la thyroïde (à propos d’un cas)