SYNTHÈSEStéphanie LACOMBE © Picturetank

LORRAINE

1Mars 2015 - SYNTHÈSE.

Mission Études, Statistiques et Observation

Les professionnelsdu sport et de l’animation

en Lorraine

Ce document est une synthèse du rapport « État des lieux des professionnels du sport et de l’animation en Lorraine », produit par le GIP Lorraine Parcours Métiers (LorPM) avec la contribution de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale de Lorraine (DRJSCS). L’intégralité du rapport est disponible sur le site internet de la DRJSCS de Lorraine.

Les métiers d’éducateurs sportifs et d’animateurs socioculturels bénéficient d’une meilleure visibilité aux yeux de la population et d’une image positive au regard du grand public. L’augmentation de la demande de loisirs, la proximité de leurs interventions et la dimension éducative de leurs missions expliquent en partie ce phénomène. Pour mieux connaitre les caractéristiques et les évolutions de ces professions, et afin de renforcer le phénomène de professionnalisation déjà ressenti par les acteurs de la formation, une étude approfondie des caractéristiques socio-économiques de ces métiers était nécessaire.

Initiée par la DRJSCS et le conseil régional de Lorraine, une démarche globale a été mise en œuvre afin d’établir un diagnostic de la situation en région. Un groupe de travail, composé du Comité Régional Olympique et Sportif (CROS), du Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire (CRAJEP), de la Conférence Permanente des Coordinations Associatives (CPCA), des Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) et de représentants des branches de l’animation et du sport, a été constitué afin de cerner les problématiques inhérentes aux professions, participer à la définition du périmètre d’étude et suivre l’évolution des travaux avant leur publication. L’état des lieux chiffré a été confié à LorPM et s’appuie sur les principales sources statistiques existantes.

Un volume d’emploi en forte augmentationLe nombre de professionnels de l’animation et du sport peut être estimé à 7 200 actifs en emploi en Lorraine. Cette population est composée d’environ 4 800 professionnels de l’animation socioculturelle et de 2 400 éducateurs sportifs. Elle représente 1 % de l’emploi en Lorraine. Si ces volumes peuvent paraître modestes, il est important de noter que, depuis 1999, le nombre de professionnels en emploi a augmenté de plus d’un tiers : +38 % pour les animateurs socioculturels et +34 % pour les éducateurs sportifs. Ce phénomène singulier au regard de l’augmentation de l’ensemble des actifs en emploi sur la période (+7 % en Lorraine) reflète la dynamique de développement dans laquelle s’inscrivent ces métiers.Cette évolution positive peut en partie s’expliquer par le développement des modes de vie privilégiant le bien-être et les loisirs mais aussi par celui des accueils destinés aux enfants et aux jeunes, source de diversification d’activités éducatives de proximité. La prise en compte croissante de l’importance des loisirs encadrés en direction des plus âgés, synonyme de mieux être personnel et de prévention du vieillissement, est également un facteur de l’essor de ces professions.

Actifs salariés et non salariésEffectifs Évolution (%)

1999* 2006 2011 2006-2011Professionnels de l’animation socioculturelle et de loisir, dont :

nd 4 256 4 766 + 10 %

animateurs socioculturels et de loisirs 3 059 3 848 4 232 + 10 % directeurs de centres socioculturels nd 149 215 + 44 %

indép. gestionnaires de salle de spectacle et de services récréatifs

nd 259 319 + 23 %

Moniteurs-éducateurs sportifs, sportifs prof. 1 821 2 213 2 446 + 11 % Total nd 6 469 7 212 + 11 %

Source : INSEE, recensement de la population de 1999, 2006 et 2011. Réalisation : LorPM, 2014.Champ : ensemble des actifs en emploi âgés de 15 à 65 ans, hors moniteurs-éducateurs sportifs exerçant sous un cadre d’emploi de Conseillers ou d’Opérateurs territoriaux des activités physiques et sportives.* La nomenclature des professions a évolué en 2003. Dans la version antérieure, les directeurs de centres socioculturels et les indépendants gestionnairesde salle de spectacle et de services récréatifs n’étaient pas identifiables précisément, ce qui explique l’absence de données en 1999.

Tableau 1 : les professionnels du sport et de l’animation en Lorraine

DRJSCS de Lorraine4 rue Bénit - CS 1001154000 - NANCY Cedex Tél. 03 83 17 91 01 Fax 03 83 17 91 00

Courriel drjscs54@drjscs.gouv.fr Internet www.lorraine.drjscs.gouv.fr

Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale de Lorraine

Directrice de la publication : Isabelle DELAUNAY (DRJSCS de Lorraine)Rédaction : Thomas KLEIN (DRJSCS de Lorraine), Alexandre PARMENT (GIP LorPM)Mise en page : Jean-Louis WARIN (DRJSCS de Lorraine)

2 Mars 2015 - SYNTHÈSE.

Les professionnels de l’animation et du sport travaillent au sein d’un éventail restreint de secteurs d’activités : six grands groupes ont ainsi pu être identifiés comme étant les principaux employeurs, 83 % des animateurs et des éducateurs sportifs y travaillent.

L’analyse de l’évolution de l’emploi salarié privé dans ces groupes met en évidence la « bonne santé » des secteurs qui les composent : sur la période 1993-2010, ce type d’emploi y a augmenté de 32 %, comparativement à une hausse de 5 % pour les secteurs non concernés par le périmètre.

La ventilation des professionnels au sein de ces groupes permet de mieux cerner les types de structures où travaillent les animateurs et les éducateurs. Ainsi, on peut noter que le groupe sectoriel « animation socioculturelle, d’éducation populaire et de loisirs » concentre le plus grand nombre d’actifs (1 716 soit 24 % du total). Ce groupe comprend notamment l’activité des associations socioculturelles, l’accueil des jeunes enfants en crèches et haltes garderies et l’activité d’établissements d’enseignement. En second lieu, apparaît le groupe de « l’animation et de l’encadrement sportif » (1 561 professionnels ; 22 % du total), qui emploie la majorité des professionnels du sport (59 %).

L’augmentation quantitative du nombre d’actifs en emploi s’est accompagnée d’une évolution positive des emplois à durée indéterminée pour les animateurs socioculturels. Ces évolutions peuvent être interprétées comme un mouvement de consolidation des emplois, reflet d’une professionnalisation réussie des secteurs de l’animation et du sport. A contrario des idées reçues la considérant comme précaire, la profession d’animateur socioculturel révèle une augmentation manifeste des emplois à durée indéterminée (47 % en 1999 contre 59 % en 2011). Pour la profession

Actifs salariés :Répartition des actifs salariés ( %) : Evo. du nombre

d’actifs salariés1999-2011 ( %)1999 2006 2011

Animateurs socioculturels et de

loisirs (PCS 435B)

Emplois à durée indéterminée* 47 % 54 % 59 % + 74 %Emplois aidés 28 % 14 % 7 % - 64 %Autres formes d’emploi à durée déterminée* 24 % 31 % 33 % + 89 %Total 100 % 100 % 100 % + 38 %Effectif 3 059 3 848 4 232 -

Moniteurs-éducateurs sportifs (PCS 424A)

Emplois à durée indéterminée* 68 % 60 % 64 % + 21 %Emplois aidés 9 % 7 % 3 % - 56 %Autres formes d’emploi à durée déterminée* 23 % 33 % 33 % + 89 %Total 100 % 100 % 100 % + 29 %Effectif 1 686 1 975 2 183 -

Tableau 2 : évolution des principales formes d’emploi des animateurs et desmoniteurs-éducateurs sportifs entre 1999 et 2011

Source : INSEE, recensement de la population de 1999, 2006 et 2011. Réalisation : LorPM, 2014. Champ : ensemble des actifs en emploi âgés de 15 à 65 ans, hors moniteurs-éducateurs sportifs exerçant sous un cadre d’emploi de Conseillers ou d’Opérateurs territoriaux des activités physiques et sportives. * Emplois à durée indéterminée : CDI et fonctionnariat ; Emplois à durée déterminée : contrat d’apprentissage, intérim, stage rémunéré en entreprise, CDD, vacation, etc.

Ce groupe comprend l’activité des associations sportives (1 à 2 salariés pour les ¾ d’entre elles), les établissements d’enseignement des disciplines sportives (composés d’entreprises individuelles dans 9 cas sur 10) ou encore la gérance d’installations sportives.

L’administration publique générale, qui recouvre notamment les activités liées à la politique enfance-jeunesse des collectivités territoriales et de leurs établissements (tels que les centres communaux enfance jeunesse ou les centres de loisirs municipaux) emploie près de 20 % des actifs.

Les professionnels du sport et de l’animation de la fonction publique, tels les éducateurs sportifs territoriaux des activités physiques et sportives, les adjoints d’animation territoriale, etc... sont présents dans ce groupe.

Le quatrième groupe comporte les activités de l’animation sociale et spécialisée à destination de publics spécifiques (14 %), parmi lesquelles figure la prise en charge institutionnelle des personnes âgées et des publics les plus fragiles. Ce groupe d’employeurs s’apparente à ce qui est plus classiquement appelé le « sanitaire et social ».

d’éducateurs sportifs, le nombre d’EDI (Emplois à Durée Indéterminée) est en légère baisse sur la même période. Pour autant le taux d’EDI reste honorable (64 %), sa baisse sur la période de référence peut en partie être liée au développement de l’entreprenariat individuel propre à certaines disciplines sportives. Enfin, il est à noter que la part des emplois aidés est en baisse au sein des professions étudiées.Les conditions d’emploi des professions varient fortement d’un groupe sectoriel à un autre. Ainsi les animateurs socioculturels interviennent principalement au sein des

secteurs dits « non marchands » où le salariat est fortement développé. Les éducateurs sportifs sont eux majoritairement embauchés dans le secteur marchand, au sein d’établissements à faibles effectifs ou y exercent leurs activités sous statut d’indépendant. L’analyse des groupes employeurs révèle aussi des conditions d’emploi parfois différenciées au sein d’un même groupe. Pour exemple, l’administration publique a plus fortement recours au temps plein et aux EDI pour les éducateurs sportifs que pour les animateurs socioculturels. Le groupe sectoriel de l’animation sociale et des publics spécifiques offre, en comparaison aux autres secteurs, des conditions plus favorables aux deux professions précitées.

Une évolution encourageante des conditions d’emploi

Des secteursemployeursbien identifiés

Graphique 1 :Ventilation sectorielle des professionnels du sportet de l’animation(données 2011)

Autres secteurs

Animation culturelleet artistique

Administrationpubliquegénérale

Animation etencadrement

sportif

Animationsocioculturelle,d’éducation populaireet de loisirs

Hébergement touristique etautre hébergement de courte durée

24 %

22 %

18 % 17 %

14 %

4 % 2 %

Source : INSEE, recensement de la population de 2011. Réalisation : LorPM, 2014.

Champ : ensemble des actifs en emploi âgés de 15 à 65 ans, hors moniteurs-éducateurs sportifs exerçant sous un cadre d’emploi de Conseillers ou d’Opérateurs territoriaux des activités physiques et sportives.

Xavier SCHWEBEL © Picturetank

3Mars 2015 - SYNTHÈSE.

L’analyse des âges fait ressortir la jeunesse des actifs (les moins de 30 ans représentent 1/3 des professionnels, alors qu’ils ne sont que 19 % au sein des lorrains en emploi). Ce profil démographique singulier s’explique en partie par la nature et les caractéristiques des activités encadrées. Ces dernières exigent dynamisme et bonnes capacités physiques, et s’exercent dans des horaires atypiques ou fragmentés. Elles sont donc plus facilement acceptables pour un public jeune, débutant dans la vie active et avec de moindres contraintes familiales. Pour autant un phénomène de vieillissement est en cours. Dans l’animation on comptait 3,7 jeunes pour un ainé de 50 ans en 1999 contre 1,9 aujourd’hui. Dans le sport ce rapport est passé de 3,4 jeunes pour 1 ainé de 50 ans à 2,2 sur la même période.

Si ce phénomène interpelle sur la capacité du secteur à anticiper le phénomène de vieillissement, il met également en lumière un aspect valorisant : ces professions ne sont pas réservées uniquement aux jeunes, elles permettent d’envisager des carrières.Cette observation, liée à la possibilité de trajectoires professionnelles longues, est à mettre en lien avec la nécessité d’accompagnement des animateurs ou des éducateurs sportifs au cours de leur carrière, qu’il s’agisse de l’accomplissement d’une mobilité professionnelle autant que de la prévention des risques liés à l’usure physique, notamment pour les professions sportives.Ceci permettra d’anticiper un phénomène de dégradation de l’emploi pour les plus âgés.

La pyramide des âges des professionnels de l’animation et du sport met également en évidence, pour l’ensemble des groupes employeurs, une prédominance des femmes pour l’exercice du métier d’animateur (taux de féminisation de 70 %) par opposition à une majorité d’hommes pour le métier d’éducateurs sportifs (60 % d’hommes). Si les conditions d’emploi peuvent éclairer ce phénomène, ces répartitions reposent également en partie sur le poids culturel et les stéréotypes qui peuvent exister quant aux métiers liés à l’enfance ou aux publics fragiles. Ces métiers font appel à des compétences trop souvent considérées comme « naturelles » chez les femmes : douceur, attention, sympathie, hygiène, ... Cette perception, évidemment contestable et contestée, peut cependant éclairer sur les raisons du phénomène de féminisation des professions de l’animation.

Des professions jeunes, marquées par le genre,et un phénomène de vieillissement à accompagner

Source : INSEE, recensement de la population de 2011. Réalisation : LorPM, 2014.Champ : ensemble des actifs en emploi âgés de 15 à 65 ans, hors moniteurs-éducateurs sportifs exerçant sous un cadre d’emploi de Conseillers ou d’Opérateurs territoriaux des activités physiques et sportives. Pour des raisons de prudence statistique, le positionnement des professionnels n’est pas affiché sur le graphique lorsque l’effectif est inférieur à 100 (cas par exemple des professionnels du sport ou de l’animation dans la famille de l’Hébergement touristique).

24 31

32

40 49

58

59 62

65 69

75 80

- 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Prof. du SportProf. du Sport

Prof. du Sport

Prof. de l'AnimationProf. du Sport

Ensemble

Prof. de l'AnimationProf. de l'Animation

Prof. du SportProf. de l'Animation

Prof. de l'Animation

Prof. de l'Animation

%

Administration publique générale

Ensemble

Employeurs hors périmètre sectoriel

Animation culturelle et artistique

Animation socioculturelle, d'éducation populaire et de loisirs

Animation et encadrement sportif

Groupes sectoriels :

Graphique 2 : part des femmes selon la profession et le groupe sectoriel employeur (données 2011)

En Lorraine, le dynamisme des professions du sport et de l’animation s’est manifesté par une augmentation conséquente de la population active en emploi (plus de 30 % en 10 ans). Une amélioration sensible des conditions d’emplois s’est ensuite faite ressentir, reflet de la capacité des acteurs de la formation et de l’emploi à agir sur la stabilisation des emplois. Pour continuer à accompagner au mieux le développement observé, la qualification de la main d’œuvre et le soutien à l’emploi et aux activités (poly-activité, groupements d’employeurs...) devraient permettre d’alimenter la tendance positive observée jusqu’à présent.

La DRJSCS LORRAINE remercie l’ensemble des acteurs ayant pu apporter une contribution à cette étude.

4 Mars 2015 - SYNTHÈSE.

Compte tenu des compétences spécifiques sur lesquelles elles reposent (sécurité, encadrement, éducation), les professions étudiées appellent la qualification. Dans la filière dite « jeunesse et sports », le BPJEPS, diplôme de niveau 4 (bac) est considéré comme le diplôme préparant au cœur de métier de l’animation socioculturelle ou du sport. Cependant, dans le cadre des accueils collectifs de mineurs, les diplômes de la filière de l’animation volontaire (BAFA et BAFD) peuvent parfois entrer en concurrence avec les diplômes professionnels...

La classification des professionnels au regard de leur niveau de qualification invite en effet à constater un écart entre l’objectif de qualification et la réalité : 45 % des animateurs et 23 % des éducateurs sportifs possèdent un niveau infra bac. Dans le champ du sport, le métier d’éducateur sportif est une profession réglementée, la qualification de l’éducateur est ainsi « garantie » puisque obligatoire pour encadrer contre rémunération. Dans l’animation la situation est plus contrastée : selon le cadre d’intervention les exigences en termes de qualification varient et les postes peuvent ainsi être occupés par des personnes non qualifiées, titulaires d’un diplôme de l’animation volontaire ou d’un titre professionnel. Par ailleurs des opportunités d’emplois de catégorie C, sans exigence de diplôme, existent dans l’administration publique.

Dans un contexte économique contraignant, il est aussi possible que certains employeurs, après étude comparée des coûts entre le financement de formation BAFD/BAFD ou BPJEPS, tranchent en faveur des premiers pour des raisons purement économiques et réglementaires, peut-être au détriment des dimensions éducatives et pédagogiques.

24 31

35

30

28 19

14

20

34 34 22

31

< 30ans

30 à50 ans

50 anset +

Total

11 13

20

13

44 41

26

40

35 40 30

36

0

20

40

60

80

100

< 30ans

30 à50 ans

50 anset +

Total

21 29

29

26

36 25

16

28

27 31 17

27

< 30ans

30 à50 ans

50 anset +

Total

Professionnels de l’animation

Moniteurs et éducateurs sportifs

Ensemble des actifs en emploi

%

Pas de diplôme(niveau VI et Vbis)

Diplôme de typeCAP-BEP (niveau V)

Diplôme de type Baccalauréat (niveau IV)

Diplôme de typeBac+2 ou +(niveau III ou +)

37

15 16 19 25

611 10

30

15 14

18

Graphique 3 : répartition des travailleurs selon le plus haut niveau de diplôme déclaré

Source : INSEE, recensement de la population de 2011. Réalisation : LorPM, 2014.Champ : ensemble des actifs en emploi âgés de 15 à 65 ans, hors moniteurs-éducateurs sportifs exerçant sous un cadre d’emploi de Conseillers ou d’Opérateurs territoriaux des activités physiques et sportives.

... et pour l’insertion dans l’emploi

Les diplômes professionnels sont de véritables leviers pour l’insertion professionnelle : six mois après l’obtention de leur diplôme, 80 % des titulaires BPJEPS occupent un emploi et ¾ des emplois occupés sont en lien direct avec le diplôme. Au-delà des prérogatives réglementaires auxquelles elle prépare, et parce qu’elle repose sur le principe de l’alternance et de l’immersion en milieu professionnel, la formation joue sans doute aussi le rôle de transition vers l’obtention ou la pérennisation d’un emploi. En effet, le premier vecteur d’accès à l’emploi est le réseau professionnel. Ainsi 71 % des diplômés du BPJEPS sport et 58 % de leurs homologues de l’animation ont bénéficié de ce type d’intermédiation pour trouver leur emploi, moins de 15 % de diplômés ayant trouvé un emploi sont passés par pôle emploi.

Parallèlement, l’analyse des offres proposées par pôle emploi traduit principalement des besoins occasionnels ou saisonniers pour lesquels les CDD sont davantage représentés qu’au sein des actifs en emploi. L’embauche de professionnels sur des postes permanents relève donc vraisemblablement plus de la logique de réseau (d’où la part élevée de BPJEPS en emploi), et profite ainsi aux actifs ayant déjà eu une expérience au sein de structures employeuses. La mobilisation des services de pôle emploi serait privilégiée par les employeurs pour des postes de courtes durées avec un niveau de qualification faible.

L’attractivité des métiers étudiés peut aussi être interprétée par les données de pôle emploi : un demandeur d’emploi sur deux est originaire d’un secteur d’activité éloigné des champs de l’animation ou du sport (ex : la coiffure, le commerce ou la restauration). Ces demandeurs pourront sans doute se voir proposer des offres d’emploi à durée déterminée au sein d’un domaine en croissance et aux perspectives de développement avéré. Pour autant, la stabilisation de leur emploi se fera sous réserve qu’un parcours de formation préparant aux professions puisse leur être proposé.

Caractéristiques principales de l’insertion des diplômés BPJEPS «animation »

BPJEPS «sport »

Nombre de diplômés 48 218Taux de réponse ( %) 90 % 68 %

Situations sur le marché du travail ( %)

Occupe le même emploi 37 % 19 %A trouvé un emploi pendant ou après la formation 43 % 65 %Demandeur d’emploi 14 % 10 %

Types d’emplois ( %)En relation directe 86 % 73 %En lien 7 % 12 %

Types d’employeurs* ( %)

Association 58 % 27 %Collectivités 12 % 14 %FPH 12 % 1 %**FPT 8 % 10 %**Entreprises privées 12 %** 40 %

Types de contrats* ( %)CDD 38 % 38 %CDI 62 % 42 %à votre compte 0 % 18 %

Quotité de travail* ( %)Temps plein 62 % 69 %Temps partiel 38 % 29 %

Tableau 3 : l’insertion des diplômés du BPJEPS (période 2012-2013)

Source : DRJSCS de Lorraine, enquête d’insertion 2014. Réalisation : LorPM, 2014. Les pourcentages doivent être interprétés avec précaution compte tenu de la faiblesse des effectifs. * Ne concerne que les emplois en relation directe ou en lien avec la formation. ** Données estimées par la DRJSCS.

La qualification, enjeu majeurpour l’exercice des professions...

Pour autant, l’actualisation et le développement des diplômes (Brevets professionnels, certificats de qualification, Licences universitaires, ...) ainsi que la diversification des modes d’obtention (formation initiale, continue, apprentissage, VAE, ...), conduisent aujourd’hui à une offre riche de qualifications complémentaires, visant à s’articuler entre elles, et présentant de bons taux d’insertion en emploi.