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Ludovic Sauvage Texte d’Anaël Pigeat

Dossier Montrouge 2012

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Presentation de l'artiste Ludovic Sauvage au Salon de Montrouge 2012

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Ludovic SauvageTexte d’Anaël Pigeat

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Page de droite : Sometimes (good times are comin’ but they sure comin’ slow), 2010. (Détail). Installation vidéo. Vidéo-projection et diapo-projection partiellement superposées d’une vidéo DV-PAL et d’une image fixe. Dimensions variables.

Vallées, 2008. Installation. Double diapo-projection de deux images fixes superposées. Dimensions variables. Crédit photo : Antoine Chesnais.

217, 33rd St, Manhattan Beach, CA 90266, 2012. Installation. Diapo-projection de 80 images (diapositives) en boucle et diapo-projection d’une image fixe. Dimensions variables.

L’appartement, 2011. Installation vidéo. Projection extérieure sur façade, film d’animation 3D, PAL. Dimensions variables. 40 sec.

Backyard, 2010. Installation vidéo. Vidéo-projection d’une animation 3D et diapo-projection d’une image fixe superposées. Dimensions variables. 40 sec. Crédit photo : Antoine Chesnais.

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Ludovic SauvageNé en 1985, vit et travaille à [email protected]

Ludovic Sauvage pratique la vidéo, et rares sont, dans son travail, les objets ou les photographies. Ses œuvres évoquent l’absence, le vide, l’idée de la périphérie, voire des banlieues californiennes représentées par Ed Rusha, à qui il se réfère souvent. Ce sont des paysages, le plus souvent déserts, proches de la peinture. Il y a dans son travail une fugacité qui rappelle les méandres des souvenirs.

Ludovic Sauvage crée parfois des images de synthèse en trois dimensions, comme A Forest, vidéo dans laquelle la végétation d’une forêt est décomposée en mille éclats. Il lui arrive d’utiliser des motifs existants (ici cette verdure) comme des ready-mades numériques dont il retravaille la forme et la texture. Ou bien il compose ses propres sujets, comme About Shangri-La, un carrousel virtuel représentant une montagne enneigée qui tourne comme un manège ou comme un panorama du XIXe siècle. Ses images sont souvent fragmentées, décuplées par bribes dans des miroirs. Avec des tons très sombres,

Kyotocuts montre un couloir d’hôtel au Japon, une seule image reflétée presque à l’infini selon différents axes.

Le champ analogique a aussi une place importante dans le travail de Ludovic Sauvage à travers l’usage qu’il fait d’images trouvées, souvent anciennes, qu’il projette sous la forme de diapositives. Dans ses installations, qui dressent un espace autour de ses œuvres, les vieux carrousels sont laissés visibles. Souvent, il superpose plusieurs couches d’images fixes. Vallées se compose de deux paysages projetés l’un sur l’autre. Quand on s’approche, et que l’on passe devant l’un des projecteurs, l’une des images est masquée. Apparaît alors, en dessous, l’autre image dans l’ombre. Ce que l’on voyait a changé, comme lorsque l’on croit reconnaître quelqu’un, et que notre souvenir s’efface devant la réalité d’un visage étranger.

Au Salon de Montrouge, Ludovic Sauvage présente une installation qui se compose de

deux pièces différentes, et qui allie plusieurs facettes de sa pratique. Légèrement abîmée, une photo de vacances en diapositive montre un homme, couché sur une plage, au bord de la mer ; on ne voit que ses pieds. Au-dessus du ciel, un autre ciel défile à travers une projection numérique vidéo beaucoup plus froide et lisse. En mouvement, le temps présent passe devant le temps figé du passé. Juste à côté est projetée une série d’images en diapositives, reconstitution numérique d’un appartement californien moderne des années 1970 qu’aurait peut-être habité Thomas Pynchon, l’écrivain américain dont la vie est toujours restée très secrète. Au fil des images, la nuit tombe sur ce salon. Une phrase reproduite en dessous rapporte le récit d’un voisin qui raconte la dernière fois qu’il a vu Pychon. De digression en digression, Ludovic Sauvage propose une sorte de métafiction poétique, une manière postmoderne de raconter des histoires.

Anaël Pigeat

57ème édition du Salon d’art contemporainCommissaire artistique : Stéphane CorréardCoordination éditoriale : Gaël Charbau, assisté de Séverine de VolkovitchLe salon de Montrouge est organisé et financé par la Ville de Montrouge

En première page : Suburbanization of the soul, 2011. Installation Vidéo. Vidéo-projection sur dessin encadré. Vidéo d’animation 3D, PAL. 40 x 60 x 200 cm. 40 sec.