DOSSIER RÉALISÉ PAR A.-S. DUBUSCPEM BASSIN DE DOUAI

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LA MUSIQUE SANS MARTEAUQuatuor Béla

TANDEM Scène nationale | Douai . Hippodrome

Mercredi 20 décembre à 18:30

Séances scolaires jeudi 21 décembre à 10:00 et 14:00

Durée : 55 min

QUELQUES NOTIONS DE MUSIQUE CONTEMPORAINE PAGE 3

LA MUSIQUE ATONALE PAGE 4

LA MUSIQUE ÉLECTROACOUSTIQUE PAGE 5

LES NOUVELLES ESTHÉTIQUES PAGE 7

L'ÉMOTION MUSICALE PAGE 8

LES MODES DE JEU PAGE 9

QUELQUES DÉFINITIONS PAGE 10

QUELQUES EXEMPLES DE PARTITIONS PAGE 11

SOMMAIRE

QUELQUES NOTIONS DE MUSIQUE CONTEMPORAINE

La musique contemporaine, qu’est-ce que c’est ?

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1 Source : fiche pédagogique élaborée par Césaré, Centre National de Création Musicale.

Au XXe siècle, le monde bouge et se moder-nise. La tradition musicale classique évolue et se transforme en « musique nouvelle » ou « musique contemporaine ». Une invention va bouleverser les anciennes pratiques : l’électronique. Désor-mais, les sons peuvent être amplifiés et transformés. De nouveaux instruments apparaissent comme la guitare, la basse et l’orgue électrique, les synthétiseurs, les claviers numériques et beaucoup d’autres. De nou-veaux outils permettent de traiter le son : micros, magnétophones, amplificateurs, tables de mixage,

ordinateurs, etc. Cette révolution technologique va donner naissance à de nouveaux styles comme la musique électronique, principale base de la créa-tion musicale d’aujourd’hui. La musique appelée « musique contemporaine » est donc la musique classique composée entre le milieu du XXe siècle et aujourd’hui.¹

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LA MUSIQUE ATONALE

Lorsqu’un compositeur écrit une musique, il choisit une couleur sonore, un peu comme un peintre. Cette couleur est la tonalité. Cette tonalité impose les inter-valles des notes entre elles. Par exemple, une œuvre en fa majeur.

Après 1950, ce système d’écriture est remis en cause. Les compositeurs abandonnent les tonalités en faveur de l’atonalité. Un nouveau système est inventé pour composer la musique : les séries de notes, d’où l’appel-lation de musique sérielle.

La musique ne cherche plus à plaire, à être agréable, elle surprend l’oreille.

Pierre Boulez, Le Marteau sans maître - pièce pour voix et six instruments (1954)

Faire écouter un extrait de l’œuvre, puis faire parler les élèves :

• Le ressenti : calme, quiétude, agitation, angoisse...Comment décrire cette musique? Nouvelle, étrange, insolite, bizarre...

• La description ou l’analyse :Comment est le rythme ? Régulier, irrégulier ?La pulsation ? Lente, rapide ? Existe-t-elle ?Et la mélodie ? (Il n’y en a pas.)Quels sont les instruments que vous avez reconnus ? La voix, les percussions.

Pierre Boulez, né en 1925 et mort en 2016, est le compositeur français le plus important de cette pé-riode.

Dans Le Marteau sans maître, la voix humaine est la base de la construction musicale. Les textes sont des poèmes de René Char tirés de l’œuvre intitu-lée Marteau sans maître. L’emploi des percussions donne des couleurs sonores nouvelles. Le tempo varie beaucoup à l’intérieur du même extrait.

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LA MUSIQUE ÉLECTROACOUSTIQUE

L’invention de l’électricité a des conséquences sur la musique. Les compositeurs explorent des sons qui peuvent être amplifiés, transformés. Des sons de pro-venances diverses (voix, instruments, bruits de l’en-vironnement) sont enregistrés et transformés sur une bande magnétique, puis utilisés dans des compositions musicales surprenantes. Cette musique est appelée musique concrète car elle trouve son origine dans des sons concrets enregistrés. Son inventeur est un ingé-nieur du son français, Pierre Schaeffer.

Bernard Parmegianni, Étude élastique, tiré de De Natura Sonorum (1975)

Trois mots-clés :

• Textures• Spatialisation• Electronique

Il est possible de faire dialoguer cette œuvre avec la Cabane rouge aux miroirs de Buren (Musée de la Chartreuse, Douai)

Perception de l’œuvre :

• Premières approches avec l’œuvre :

L’écoute de l’extrait nécessite un matériel spécifique: l’utilisation de deux enceintes stéréo bien séparées afin d’appréhender la notion d’espace sonore. (Cette notion de déplacement du son devient évidente après comparaison avec une diffusion en mono).

L’extrait est un long crescendo de sons élec-tro-acoustiques, tels des énergies sonores bon-dissantes. Pour aider les élèves à verbaliser leurs impressions, il est possible de mettre à leur disposi-tion un corpus de mots définissant les sons. Il s’agit ensuite de retrouver les correspondances entre les termes et les sonorités entendues.

• Analyse de l’extrait :

Musique électroacoustique composée en 1975 par Bernard Parmegianni.

Les effets sonores sont composés de bruissements, de frottements, de souffles, de sifflements, d’émer-gences de sons plus ou moins proches, d’effets de sons mats et de réverbération. Textures, matières, dynamiques sonores se répondent et se reflètent.

L’auditeur peut se représenter un jeu de géométrie musicale : lignes droites, courbes, spirales, répéti-tions, distorsion, design sonore.

Structure de l’extrait :

Première partie (0’00/1’08)

Succession rapide de sons sur un seul plan sonore, impression de chuchotements ou chuintements et discussions comme soufflées ou murmurées et non voisées.

Deuxième partie (1’09/1’35)

Entrée de sons percussifs, densification de l’espace sonore dans un long crescendo.

Fin de l’extrait sur un son continu.

Bernard Parmegianni est un compositeur né en 1927. Comme Pierre Henry, il est entré au groupe de recherches musicales de Pierre Schaeffer en 1959, après quelques années passées dans des écoles où l’on apprenait à la fois le mime et les techniques de son, ce qui donne à ses œuvres une couleur insolite.

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LES NOUVELLES ESTHÉTIQUES

La musique continue de se développer, de se transfor-mer. La pluralité des styles est le signe d’une liberté d’expression. Aujourd’hui, certains compositeurs sont en quête de nouvelles esthétiques, par exemple, aux Etats-Unis, est née la musique répétitive. De courts motifs mélodiques ou rythmiques sont repris réguliè-rement.

Philipp Glass, Symphonie n°3, premiermouvement (1995)

Composée pour 19 instruments à cordes, chaque musi-cien est traité comme un soliste.

• Le ressenti

De la détente, un sentiment d’apaisement, alterné avec de l’excitation et de l’agitation.

Cette musique évoque le jeu, elle est amusante, surpre-nante.

• Analyse rapide

On peut repérer des cellules rythmiques régulières et répétitives. Le premier mouvement est lent.

De petites phrases mélodiques reviennent souvent.

La famille des instruments à cordes est au complet.

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L’ÉMOTION MUSICALE

Des compositeurs réintroduisent l’émotion comme une valeur fondamentale de la musique. Même si les moyens de créer et de traiter la musique sont boule-versés, les sensations contenues dans les notes restent les mêmes.

Henryk Mikolay Gorecki, Symphony n°3, Sorrowful Songs, Lento e largo (1976)

La Troisième Symphonie de Górecki, dite Symphonie des chants plaintifs (Op. 36) est une œuvre pour soprano et orchestre symphonique composée par Henryk Górecki en 1976.

Une voix de soprano chante, tout d’abord pendant un certain temps, dans un registre grave. Elle ne « décolle » que très tard dans l’œuvre pour accéder au registre aigu, en passant par le médium.

La Symphonie des chants plaintifs procure une ambiance monotone, triste, pesante, mais apaisante. En dépit du tragique de la situation évoquée, cette œuvre respire la paix et le calme plutôt que la peur et la douleur. La musique s’achève sur des accords ininterrompus et très longs, ce qui montre l’éternité...

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LES MODES DE JEU

Le mode de jeu est la manière d’exécuter un morceau. Les modes de jeu peuvent être propres à chaque ins-trument. Ils peuvent être indiqués sur la partition, mais pas toujours. Certains compositeurs ont détour-né des techniques instrumentales au service des sons et des impressions qu’il souhaitaient provoquer chez l’auditeur.

Michaël Levinas, Froissement d’ailes (1975)

Dans cet extrait, le flûtiste joue avec son instru-ment, la flûte traversière afin d’imiter le bruit du vol d’un insecte. On peut imaginer les essais d’une mouche qui voudrait sortir mais qui se cogne sur une vitre. Le relâchement et la tension s’enchaînent, la résignation, puis l’exaspération.

Kaija SAHARIAHO, Papillons 1 : doux, léger, libre pour violoncelle seul, extrait de Sept papillons (2000)

La compositrice finlandaise s’intéresse ici à l’éphé-mère, à la fragilité. C’est une musique contempo-raine descriptive.

Les événements sonores sont nombreux et variés, la musique est comme improvisée, aléatoire, sem-blable au vol du papillon.

Le violoncelle est utilisé dans des modes de jeu très variés : legato (lié) tremolo (tremblant), sur le chevalet, doubles cordes, sons glissés. Trois atmos-phères : doux, léger et libre, structurent la pièce.

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QUELQUES DÉFINITIONS 2

Acoustique

Qui a trait à la nature d'un lieu du point de vue so-nore, du point de vue dont les sons se propagent et y sont perçus, exemples: acoustique réverbérante, absorbante, claire, sourde, précise, floue, etc.

Spatialisation (proximité, éloignement)

Disposition et mobilité dans l'espace des sources sonores. Les sources peuvent être regroupées ou écartées, disposées sur des plans plus ou moins dis-tincts, leurs émissions peuvent être plus ou moins directionnelles.

Texture

Imbrication de divers sons entre eux formant une matière homogène, plus ou moins dense, et plus ou moins mouvante.

Timbre

Caractéristique d'un son liée à la présence et à la mobilité des harmoniques qui le composent, qui lui donnent ainsi sa couleur. Face à ces termes mu-sicaux, la physique acoustique parlera plutôt du spectre d'un son. En électroacoustique, on optera plutôt pour la terminologie de « matière».

Musique électroacoustique

Elle fait appel à la production musicale par le biais de la synthèse sonore, c'est-à-dire que le son est en-tièrement créé et « manipulé », transformé par le biais de machines (magnétophones, synthétiseurs, ordinateurs, instruments électroniques).

2 Source : L'Éducation musicale à l'école élémentaire, Agnès Matthys, Retz

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QUELQUES EXEMPLES DE PARTITIONS

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