94
PROFESSIONNELLE GÉNÉRALISTE www.gazettedupalais.com VENDREDI 6, SAMEDI 7 JUIN 2014 134 e ANNÉE N os 157 à 158 TRIHEBDOMADAIRE CETTE PUBLICATION COMPORTE 3 CAHIERS : CAHIER 1 RÉDACTIONNEL P. 1 à 56 RÉDACTION : 70, RUE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL FÉLIX ÉBOUÉ 92131 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX / TÉL. 01 40 93 40 00 / FAX 01 41 08 23 60 / COURRIEL [email protected] ABONNEMENTS : 70, RUE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL FÉLIX ÉBOUÉ 92131 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX / TÉL 01 40 93 40 40 / FAX 01 41 09 92 10 / COURRIEL [email protected] CAHIER 2 ANNONCES LÉGALES DU JOURNAL SPÉCIAL DES SOCIÉTÉS [LE NOMBRE DE PAGES FIGURE DANS LE SOMMAIRE DU CAHIER 3] 8, RUE SAINT-AUGUSTIN 75080 PARIS CEDEX 02 INSERTIONS : TÉL. 01 47 03 10 10 FAX 01 47 03 99 00 ET 01 47 03 99 11 / FORMALITÉS : TÉL. 01 47 03 10 10 FAX 01 47 03 99 55 / SERVEUR INTERNET JSS : http ://www.jss.fr CAHIER 3 ANNONCES LÉGALES DE LA GAZETTE DU PALAIS [LE NOMBRE DE PAGES FIGURE AU SOMMAIRE DE CE CAHIER] 12. PLACE DU DAUPHINE 75001 PARIS STANDARD : 01 44 32 01 50 INSERTIONS : TÉL. 01 44 32 01 50 FAX 01 40 46 03 47 / FORMALITÉS : TÉL. 01 44 32 01 70 FAX 01 43 54 79 17 DROIT DU DOMMAGE CORPOREL Sous la responsabilité scientifique de Claudine BERNFELD Avocat au barreau de Paris Cabinet Bernfeld Ojalvo Associés Présidente de l’ANADAVI et Frédéric BIBAL Avocat au barreau de Paris Cabinet Arpej’ Administrateur de l’ANADAVI L’INDEMNISATION DES PERSONNES ÂGÉES par Linda AOUAR, Claudine BERNFELD, Frédéric BIBAL, Marie-Claire GRAS, Émeric GUILLERMOU, Serge GUÉRIN, Sophie LACAILLE, Philippe MULLER, Jean-Baptiste PRÉVOST, Anaïs RENELIER, Patrick SEGAL et Sylvie VERNASSIÈRE Le conflit d’intérêts dans l’expertise médico-légale par Nicolas GEMSA et Jacqueline ROSSANT Chronique de jurisprudence de droit du dommage corporel sous la direction de Claudine BERNFELD et Frédéric BIBAL SPÉCIALISÉE Dossier Doctrine Jurisprudence Nous informons nos lecteurs et abonnés que notre édition du mardi 10 juin est supprimée.

DROIT DU DOMMAGE CORPOREL - avocats-toulouse.com · CCP Paris 213-93 j Éditeur : GrOuPemenT d’inTÉrÊT ÉCOnOmiQue La Gazette du Palais – Le journal des sociétés administrateur

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  • PROFESSIONNELLE GNRALISTE SPCIALISE

    www.gazettedupalais.com

    v e n d r e d i 6 , s a m e d i 7 j u i n 2 0 1 4 1 3 4 e a n n e n o s 1 5 7 1 5 8T r i H e B d O m a d a i r e

    CETTE PUBLICATION COMPORTE 3 CAHIERS :CAHIER 1 rdaCTiOnneL P. 1 56 rdaCTiOn : 70, RUE DU GOUVERNEUR GNRAL FLIX BOU 92131 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX / TL. 01 40 93 40 00 / FAX 01 41 08 23 60 / COURRIEL [email protected]

    aBOnnemenTs : 70, RUE DU GOUVERNEUR GNRAL FLIX BOU 92131 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX / TL 01 40 93 40 40 / FAX 01 41 09 92 10 / COURRIEL [email protected] 2 annOnCes LGaLes du jOurnaL sPCiaL des sOCiTs [LE NOMBRE DE PAGES FIGURE DANS LE SOMMAIRE DU CAHIER 3] 8, RUE SAINT-AUGUSTIN 75080 PARIS CEDEX 02

    InserTiOns : TL. 01 47 03 10 10 FAX 01 47 03 99 00 ET 01 47 03 99 11 / FOrmaLiTs : TL. 01 47 03 10 10 FAX 01 47 03 99 55 / serveur inTerneT jss : http ://www.jss.frCAHIER 3 annOnCes LGaLes de La GaZeTTe du PaLais [LE NOMBRE DE PAGES FIGURE AU SOMMAIRE DE CE CAHIER] 12. PLACE DU DAUPHINE 75001 PARIS sTandard : 01 44 32 01 50

    inserTiOns : TL. 01 44 32 01 50 FAX 01 40 46 03 47 / FOrmaLiTs : TL. 01 44 32 01 70 FAX 01 43 54 79 17

    DROIT DU DOMMAGE CORPOREL

    Sous la responsabilit scientifique deClaudine BERNFELDAvocat au barreau de ParisCabinet Bernfeld Ojalvo AssocisPrsidente de lANADAVI

    et Frdric BIBALAvocat au barreau de ParisCabinet ArpejAdministrateur de lANADAVI

    LINDEMNISATION DES PERSONNES GESpar Linda AOUAR, Claudine BERNFELD, Frdric BIBAL, Marie-Claire GRAS, meric GUILLERMOU, Serge GURIN, Sophie LACAILLE, Philippe MULLER, Jean-Baptiste PRVOST, Anas RENELIER, Patrick SEGAL et Sylvie VERNASSIRE

    Le conflit dintrts dans lexpertise mdico-lgalepar Nicolas GEMSA et Jacqueline ROSSANT

    Chronique de jurisprudence de droit du dommage corporelsous la direction de Claudine BERNFELD et Frdric BIBAL

    SPCIALISESPCIALISE

    Dossier

    Doctrine

    Jurisprudence

    Nous informons nos lecteurs et abonns que notre dition du mardi 10 juin est supprime.

  • G A Z E T T E D U P A L A I S - D I T I O N S P c I A L I S E - v e n d r e d i 6 , s a m e d i 7 j u i n 2 0 1 4 - n O s 1 5 7 1 5 8 5

    Sommaire

    Le Journal Spcial des Socits

    Directeur honoraire : jean-Gaston moorePrsident : Franois-Xavier CharvetDirecteur de la publication : Franois PerreauRdactrice en chef : Clmentine KleitzRdactrice en chef adjointe : eve BoccaraRdacteurs : Catherine Berlaud,Philippe Graveleau, marie rajchenbachAssistante ddition : elsa BoulinguezAssistante de direction : evelyne Chelza

    Direction : 12, place dauphine 75001 ParisTl. : 01 44 32 01 50 / Fax : 01 46 33 21 17Rdaction : 70, rue du Gouverneur Gnral Flix ebou 92131 issy-les-moulineaux CedexTl. : 01 40 93 40 00 / Fax 01 41 08 23 60courrier : [email protected]

    Tarifs 2014* Prix TTC au nabonns : n normal : 1,70 - n spcial : 15 non abonns : n normal : 3,10 - n spcial : 26 + frais de port* abonnement France (un an) :journal seul : 325,70 TTCrecueils + table seuls : 352,25 TTCjournal, recueil + table : 474,77 * abonnement tranger (un an) :journal seul : 379 journal, recueil + table : 587

    CCP Paris 213-93 j

    diteur :GrOuPemenT dinTrT COnOmiQueLa Gazette du Palais Le journal des socitsadministrateur : Franois PerreauContrleur de gestion : Cyrille de montissige social : 12, place dauphine 75001 ParisrCs Paris 383 314 671Compos de :La Gazette du Palais socit du Harlaysa au capital de 98 460 Prsident : Franois-Xavier Charvetdirecteur Gnral : Franois Perreau12, place dauphine 75001 Parissocit de publications et de publicit pour les socitssa au capital de 216 000 P.C.a. : Charlyne Leseur8, rue saint-augustin 75080 Paris cedex 02

    Internet : www.gazettedupalais.comTwitter : @gazpal

    Commission paritaire n 0513 T 83097issn 0242-6331

    imprim par jouve 1, rue du docteur sauv 53100 mayenne

    Direction artistique : agences Louisiane et samarcande

    Toute reproduction, mme partielle, est interdite,sauf exceptions prvues par la loi.

    Projets darticles : les manuscrits doivent tre adresss par courriel en format word [email protected] comporter 17 000 caractres maximum (notes de basde page et espaces compris). nous vous remercionspar ailleurs dindiquer vos coordonnes compltesainsi que vos titres ou fonctions professionnels.La rdaction nest pas responsables des manuscrits communiqus.

    Actualit

    Dcisions ayant retenu le barme de capitalisation 2013 de la Gazette du Palais 7

    Dossier

    LINDEMNISATION DES PERSONNES GES 9

    Regards sur lindemnisation des personnes gesPrsentation du dossierpar Claudine BERNFELD et Frdric BIBAL 9

    Les seniors, une chance pour lavenir !par Serge GURIN 12

    Lge et la blessure : vieillesse et dommage corporelpar Jean-Baptiste PRVOST 15

    Les consquences dun traumatisme chez la personne geLe point de vue du griatrepar Sophie LACAILLE 20

    Lvaluation du besoin en tierce personne de la personne gepar Sylvie VERNASSIRE 23

    La personne ge dpendante et linstitutionnalisationpar Philippe MULLER 27

    Lurgence lie lge : une illustration procduralepar Marie-Claire GRAS 29

    Lindemnisation des proches de la personne ge victime directepar Anas RENELIER 31

    Lavance en ge peut-elle justifier une action en aggravation ?Focus sur les traumatiss crniens et les blesss mdullairespar Linda AOUAR et meric GUILLERMOU 34

    La double peinepar Patrick SEGAL 38

    Doctrine Le conflit dintrts dans lexpertise mdico-lgaleLe tandem avocat-mdecin favorable au renforcement des garanties contre le conflit dintrts des mdecins expertspar Nicolas GEMSA et Jacqueline ROSSANT 41

    Jurisprudence Chronique de jurisprudence de droit du dommage corporelsous la direction de Claudine BERNFELD et Frdric BIBALavec la collaboration dAurlie COVIAUX, Aurlia DELHAYE, Cyril IRRMANN et Pamela ROBERTIERE 45

  • GPL182b1

    Gazette du Palais, 07 juin 2014 n 158, P. 3 - Tous droits rservs

    Gazette

    182b1 Nature indemnitaire de la prestation de compensation ?

    Gazette Dommage corporel rparation prestation de compensation handicap droit des personnes

    indemnisation solidarit nationale

    par Linda Aouar

    Docteur en droit

    directrice juridique de lAssociation des paralyss de France (APF)

    et meric Guillermou

    avocat aux barreaux de Toulon et de Paris

    prsident de lUnion nationale des associations de familles de traumatiss crniens et crbro-lss (UNAFTC)

    Les arrts rcents de la Cour de cassation et du Conseil dtat sur le caractre indemnitaire de la prestation de

    compensation du handicap nont pas fini de bouleverser le champ de la rparation des dommages corporels. Les

    associations de victimes craignent les consquences pratiques qui pourraient en dcouler, dans la mesure o leur

    situation actuelle ne permet pas den prdire toute la porte. On ne peut que dplorer cette situation dinscurit

    juridique, dautant plus injustifiable quelle concerne une population dj fragilise.

    La loi n 2005-102 du 11 fvrier 2005 a instaur la prestation de compensation du handicap (PCH) en remplacement

    de lallocation compensatrice. Son article 95, I prvoit lexercice dun droit doption entre maintien de lallocation ou

    accs la PCH. En dcembre 2013, on comptait 163 000 bnficiaires de la PCH et 74 000 bnficiaires de

    lallocation compensatrice pour tierce personne (ACTP), soit une baisse de 5 % par rapport 2012 (rsultat de

    lenqute trimestrielle n 1-2014 de la DREES).

    La deuxime chambre civile de la Cour de cassation a reconnu, depuis mai 2013, le caractre indemnitaire de la

    prestation de compensation du handicap, ce qui pose un certain nombre de questions (v. ce sujet

    A. Bascoulergue, PCH : les incohrences perdurent : Gaz. Pal. 27 mars 2014, p. 14, 171c0 ; Cass. 2e civ.,

    28 fvr. 2013, n 12-23706 : Gaz. Pal. 22 juin 2013, p. 41, 135m7, obs. M.-A. Ceccaldi). Ainsi, comment comprendre

    quune prestation venue se substituer une autre soit dans un cas de jurisprudence constante non indemnitaire,

    et pour lautre, une prestation caractre indemnitaire ? La loi du 11 fvrier 2005 ntait-elle pas cense apporter un

    progrs pour la protection des droits des personnes handicapes ?

    Du ct du rgime juridique de la prestation de compensation du handicap, la deuxime chambre civile, dans sa

    dcision du 13 fvrier 2014 (n 12-23706), a fait, selon nous, une exacte interprtation de lintention du lgislateur en

    dissociant la prestation de toute notion indemnitaire. Ainsi larticle L. 245-1 I, alina 3, du Code de l'action sociale et

    des familles (CASF), qui prvoit la dduction des sommes verses au titre dun rgime de Scurit sociale, est

    appliqu en tirant les consquences de larticle L. 114-1-1 du mme code qui dispose : La personne handicape a

    droit la compensation des consquences de son handicap, quels que soient l'origine et la nature de sa dficience,

    son ge ou son mode de vie .

    En revanche, le revirement opr du ct indemnitaire entre la dcision de la deuxime chambre civile du

    28 fvrier 2013 (n 12-23 706) et celle du 16 mai 2013 (n 12-18093) ne fait pas uvre de pdagogie. Pourtant

    lenjeu est de taille pour les personnes concernes, et les consquences de la qualification juridique attribue la

    prestation de compensation du handicap pourront difficilement rester circonscrites lindemnisation verse

    uniquement par des fonds de garanties. Les critres poss pour retenir le caractre indemnitaire de la PCH sont,

    dune part, labsence de conditions de ressources, et dautre part, lindividualisation du montant en fonction des

    besoins de la personne. Ces deux critres sont repris dans la dcision du 13 fvrier 2014 susvise.

    Or, la jurisprudence constante retient un caractre indemnitaire lorsque la prestation est calque sur le dommage

    subi, et un caractre forfaitaire lorsquelle est verse indpendamment des modalits de calcul et dattribution de

    celles de la rparation du prjudice.

    La prestation de compensation est une prestation de solidarit nationale qui na rien, selon nous, dune prestation

    indemnitaire. En effet, pour bnficier de cette prestation daide sociale, outre le critre des ressources induisant un

    taux de prise en charge et des versements plafonns, les personnes doivent dmontrer quelles sont places dans

    weblextenso - http://www.lextenso.fr/weblextenso/article/print?id=GPL182b1

    1 sur 2 18/06/2014 12:24

  • une situation de besoin justifiant lintervention de la collectivit nationale. Il en dcoule le pouvoir de contrle

    deffectivit du conseil gnral et des obligations dclaratives (CASF, art. R. 245-50 R. 245-56), le bnficiaire

    devant garder pendant deux ans tous les justificatifs de dpenses. Un contrle sur place ou sur pices est opr

    (CASF, art. R. 245-58). Par ailleurs, le champ de laide humaine est limit : ne sont pas pris en compte les besoins

    en aide mnagre, aide la prparation des repas, etc. ; la quantification est plafonne : 70 min./jour pour la toilette,

    40 min. pour lhabillage, 35 min. pour le dplacement dans le logement

    Mme sur le terrain indemnitaire, nous savons combien la rparation des prjudices est parfois alatoire. Il arrive

    que des personnes lourdement accidentes doivent recourir la solidarit nationale, car lindemnisation obtenue ne

    couvre pas lintgralit des dpenses conscutives au handicap (transaction signe, partage de responsabilit).

    Mais la diffrence de situation est trs nette entre compensation du handicap et rparation intgrale des prjudices,

    au regard du principe daffectation des versements face au principe de libre disposition des dommages et intrts.

    Pour les associations reprsentatives des personnes handicapes, les mots ont un sens. Lautonomie entre le

    rgime juridique de compensation et le rgime juridique de rparation intgrale des prjudices est une garantie pour

    les droits de la personne handicape, qui trouve une traduction trs concrte sur la qualit de vie au quotidien.

    weblextenso - http://www.lextenso.fr/weblextenso/article/print?id=GPL182b1

    2 sur 2 18/06/2014 12:24

  • GPL181u1

    Gazette du Palais, 07 juin 2014 n 158, P. 9 - Tous droits rservs

    Gazette

    181u1 Regards sur lindemnisation des personnes ges

    Prsentation du dossier

    Le dossier propos met en vidence le changement de regard port aujourdhui sur la vieillesse par les spcialistes.

    La vieillesse nest pas une maladie et lindemnisation des personnes ges ne devrait pas prsenter de spcificits,

    si ce nest la ncessaire acclration du tempo indemnitaire. Cette situation tant pourtant oppose aux victimes, il

    convenait de sintresser certains postes de prjudice, comme le besoin en aide humaine, et de faire un sort

    particulier laggravation de ltat des personnes handicapes du fait de leur avance en ge.

    Gazette Vieillesse personnes ges rparation intgrale personnes avanant en ge personnes

    handicapes

    par Claudine Bernfeld

    prsidente de lANADAVI

    avocat au barreau de Paris

    et Frdric Bibal

    administrateur de lANADAVI

    avocat au barreau de Paris

    Cet article a t publi dans le cadre d'un dossier

    Le sujet de la rparation du dommage corporel des personnes ges est lui-mme ancien. Les spcificits mdico-

    lgales des dossiers de victimes ges ont souvent attir lattention des mdecins 1 .

    A priori pourtant, et contrairement lenfant qui nest pas un adulte en rduction, la personne ge ne semble pas

    prsenter de diffrence fondamentale par rapport aux adultes dge moins avanc.

    Pourquoi, ds lors, ouvrir une rflexion spcifique sur ce sujet ?

    Deux raisons majeures nous y incitent.

    La premire est en lien avec la prsence, dans nos cabinets, de dossiers de personnes de plus en plus ges,

    toujours actives et autonomes, et courant ainsi davantage de risques de subir des accidents de la circulation en

    qualit de pitons, lors de voyages dagrment ltranger, ou lors de leurs nombreuses activits sociales ou

    domestiques.

    La seconde est la rouverture de dossiers de victimes dj indemnises mais qui, du fait de leur handicap,

    prsentent, avec lavance en ge, des signes daggravation qui doivent se distinguer de ce que lon pourrait

    appeler le vieillissement naturel.

    Ces deux situations, bien diffrentes, seront abordes dans ce dossier.

    Lassertion est classique et souvent rpte : la vieillesse nest pas une maladie.

    Tino Rossi chantait la vie commence 60 ans . Sachant quaujourdhui, lesprance de vie dun homme de

    60 ans est de 22,7 ans et de 27,30 ans pour une femme 2 , chacun saccorde dire que la retraite est une priode

    particulirement attendue tout du moins des Franais pour pouvoir profiter de la vie .

    Ltude de Serge Gurin, sociologue, intitule Seniors : une chance pour lavenir ! , nous rassurera sur le sort de

    cette catgorie sociale.

    Cet article dmontre ce que notre exprience nous laisse entrevoir : les personnes de plus de 65 ans continuent

    multiplier les activits, soit pour en retirer une rmunration, en plus de lintrt quelles en prouvent, soit pour

    pargner des dpenses leurs proches (garde denfant, bricolage, jardinage, etc.).

    weblextenso - http://www.lextenso.fr/weblextenso/article/print?id=GPL181u1

    1 sur 7 18/06/2014 12:02

  • Il existe donc toute une activit non marchande qui se dveloppe grce aux personnes qui ne sont plus rmunres

    mais qui restent actives, donc productives.

    Cette information est particulirement importante pour lindemnisation de postes de prjudice tels que lincidence

    professionnelle.

    Jean-Baptiste Prvost, philosophe, nous fait partager une vision de la vieillesse positive, en dconstruisant les

    prjugs sur cet ge qui nous apparatrait presque enviable.

    Quand survient laccident, cest tout lquilibre des projets et dune vie bien installe qui va tre remis en question.

    On le constate souvent : limpact de cet accident sera plus important chez une personne ge que chez une

    personne plus jeune.

    Un griatre, le Dr Sophie Lacaille, dtaille les consquences dun traumatisme chez une personne ge.

    Nous appelons improprement syndrome de glissement le fait, pour une personne ge, de dcompenser des

    pathologies qui sommeillaient, enclenchant ainsi une cascade de consquences dont limputabilit sera souvent

    nie par les compagnies dassurances.

    Il tait donc ncessaire quun mdecin spcialiste reformule les notions mdicales indispensables la

    comprhension de ces situations.

    Mme si laccident ne laisse pas de squelles graves, il arrive que la personne ge, autonome auparavant, se

    retrouve dpendante et doive, ds lors, compter sur lassistance de tierces personnes.

    Ici aussi, la contradiction sera apporte par les compagnies dassurances, qui argueront de lge de la victime pour

    indiquer que cet tat de dpendance est li au vieillissement, et non laccident.

    Or les griatres sont formels : lexception de pathologies spcifiques, telles que la maladie dAlzheimer dj

    dclare, il est impossible de savoir si, et surtout quand, la fragilit lie lge aurait provoqu par elle-mme la

    dpendance dplore aprs laccident.

    Sylvie Vernassire, dj auteur dun article sur la tierce personne chez le jeune enfant 3 , sintresse lvaluation

    des besoins en tierce personne de la personne ge. Elle produit pour ce faire des exemples chiffrs

    particulirement bienvenus puisquils dmontrent que les juges sont sensibles ces besoins.

    Lorsque ces besoins en tierce personne ne peuvent tre assums domicile, notamment compte tenu de labsence

    dindemnisation dans de prompts dlais, la situation impose linstitutionnalisation.

    Larticle de Philippe Muller, cadre de sant, nous alerte la fois sur les droits de la personne institutionnalise, mais

    galement sur les dbats qui entourent la question des tablissements dhbergement pour personnes ges

    dpendantes et de la libert de leurs rsidents.

    La question pose : Les EHPAD seraient-ils des lieux de privation de libert ? renouvelle notre certitude que le

    prjudice dinstitutionnalisation constitue bien un prjudice exceptionnel indemniser de faon spcifique 4 .

    Si le reproche adress aux assureurs de laisser stagner certains dossiers est souvent avr, il faut savoir, comme

    avocat de victimes, prendre les devants et agir de faon rapide, lorsque les discussions amiables sternisent.

    Cest ce quillustre lexemple de requte afin dassigner jour fixe propos par Marie-Claire Gras.

    Nous nous sommes demands sil tait possible de runir de la jurisprudence spcifique aux personnes ges, si

    une ligne pouvait tre trouve, mais il apparat en ralit que les juges, retenant avec pragmatisme les lments du

    dossier, allouent des indemnisations qui sont trs loin des clichs que lon peut vhiculer.

    Voici quelques chiffres relevs rcemment sur les bases de donnes accessibles :

    DcisionsTaux de

    DFPge la

    consolidationSexe Prjudices

    Montantsen

    CA Paris (P. 2, ch. 3) 4 nov. 2013n 10/16403

    90 % 70 H

    Prj. sexuel 20 000

    Prj.dagrment

    30 000

    CA Fort de France 25 janv. 2013n 06/00940

    90 % 67 FPrj.

    dagrment50 000

    TGI Paris, 19e ch. 15 nov. 2011 85 % 83 H

    Prj.dagrment

    10 000

    Prj. sexuel 1 500

    TGI Paris, 19e ch. 11 fvr. 2014 75 % 94 FPrj.

    dagrment7 000

    weblextenso - http://www.lextenso.fr/weblextenso/article/print?id=GPL181u1

    2 sur 7 18/06/2014 12:02

  • DcisionsTaux de

    DFPge la

    consolidationSexe Prjudices

    Montantsen

    CA Grenoble 18 dc. 2012 n 07/01778 62 % 73 F Prj. sexuel 5 000

    TGI Paris, 4e ch. 1re sect. 16 avr. 2013 18 % 78 FPrj.

    dagrment5 000

    CA Paris (P. 4, ch. 2) 22 janv. 2014n 10/16403

    12 % 82 FPrj.

    dagrment6 000

    Certes, les dficits fonctionnels permanents sont indemniss de faon bien moindre chez les victimes ges que

    chez des adultes plus jeunes, mais et le fait a dj t soulign les personnes ges sont mieux indemnises

    proportionnellement leur ge que les jeunes qui devront supporter une vie entire leur handicap, les jeunes tant

    particulirement mal lotis pour certains postes de prjudice, eu gard la longvit qui sera la leur.

    Enfin, sintresser aux personnes ges implique ncessairement de sintresser galement leurs proches.

    Un point sera donc fait sur lindemnisation des proches de la personne ge victime directe, proches qui ont

    eux-mmes beaucoup perdre tant, on la vu, les seniors sont aujourdhui la clef de vote de bien des familles quils

    apportent aux jeunes gnrations ou leur conjoint, qui peut tre dpendant.

    Lautre aspect de ce dossier concerne le vieillissement des victimes indemnises.

    Si de nombreuses tudes sont ralises sur les personnes ges, si une spcialit mdicale y est mme consacre

    (la griatrie), le vieillissement des personnes handicapes est un sujet encore trop peu explor.

    Linda Aouar, directrice juridique lAssociation des paralyss de France (APF) et ric Guillermou, prsident de

    lUnion nationale des associations de familles de traumatiss crniens (UNAFTC), tentent de rpondre notre

    questionnement, travers un article intitul Lavance en ge peut-elle justifier une action en aggravation ? Focus

    sur les traumatiss crniens et les blesss mdullaires 5 .

    Des questions techniques difficiles reviennent frquemment, pour des victimes qui ont t indemnises une

    poque o le besoin daide pouvait tre intgr dans le poste trs globalisant dIPP.

    Il appartiendra ds lors aux experts mdicaux de dire si lexpertise de lpoque ntait pas suffisamment prcise,

    quel niveau se situait, lors de la premire expertise, les besoins en tierce personne, pour pouvoir mettre en vidence

    de nouveaux besoins et les faire indemniser.

    Enfin, dans une prcdente dition Droit du dommage corporel nous avions voulu illustrer le dossier sur

    lindemnisation des enfants 6 par leurs paroles. Les enfants staient exprims sous forme de dessins.

    Dans ce dossier, nous donnons la parole une victime dont le nom est connu de tous puisque Patrick Segal, qui a

    notamment t dlgu interministriel aux personnes handicapes, sest fait connatre par sa plume lorsquil

    relatait ses priples extraordinaires malgr un handicap moteur important 7 .

    Aujourdhui, Patrick Segal a 66 ans. Son billet dhumeur en dit plus quun long discours sur la double peine

    inflige par notre socit aux personnes handicapes avanant en ge.

    Puisse ce dossier contribuer soulager cette peine

    1 1. V. RF dommage corp. 2000, t. 26, n 4 ; RF dommage corp. 2005, t. 31, n 3 ; RF dommage corp. 2009, t. 35,

    nos 3 et 4.

    2 2. Institut national dtudes dmographiques, 2013.

    3 3. Lvaluation du besoin en tierce personne de lenfant in dossier sur lindemnisation des enfants , Gaz.

    Pal. 10 mars 2012, p. 17.

    4 4. V. dossier sur les prjudices exceptionnels des victimes directes in Gaz. Pal. 25 fvr. 2014, p. 5 et s.

    5 5. V. sur ce sujet le 9e colloque des Entretiens dAix : Vieillissement et traumatisme encphalique , 15 et

    16 janv. 2009.

    6 6. Gaz. Pal. 10 mars 2012, p. 5 et s.

    7 7. Notamment L'Homme qui marchait dans sa tte, Flammarion, 1997 ; Cinq ans sous les toiles, Denol, 1979 ;

    Viens la mort, on va danser, Flammarion, 1981.

    8 1. S. Gurin, Linvention des seniors, Hachette Pluriel, 2007.

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    3 sur 7 18/06/2014 12:02

  • 9 2. Dnomm aujourdhui ASPA (allocation de solidarit pour les personnes ges).

    10 3. La retraite mensuelle moyenne est de 1 637 /mois pour les hommes et de seulement 1 020 /mois pour les

    femmes.

    11 4. Dans la mesure o le revenu est suffisant pour ne pas ncessiter de rechercher des complments, et dans la

    mesure o les parents ou les enfants et petits-enfants sont autonomes.

    12 1. L. Robert, Le vieillissement. Faits et thories, Dominos Flammarion, 1995.

    13 2. La snescence nest pas une pente que chacun descend la mme vitesse. Cest une vole de marches

    irrgulires que certains dgringolent plus vite que les autres , Howell cit par S. de Beauvoir in La vieillesse,

    Gallimard, Paris, 1970.

    14 3. Le grontologue R. Butler forgera le terme d gisme pour caractriser lattribution des strotypes et des

    discriminations frappant des personnes sous la seule raison de leur ge.

    15 4. On consultera les travaux de B. Arcand, La construction culturelle de la vieillesse : revue Anthropologie et

    Socits, vol. 6, n 3, 1982, p. 7 23.

    16 5. Ibid., p. 8.

    17 6. J. Coenen-Huther, Anthropologie du vieillissement, cologie et Vieillissement , 8e Confrence internationale

    de grontologie sociale, Mohammdia-Maroc, p. 228-229. De mme, le passage de la vie active la retraite

    constitue une rupture sans prcdent. La retraite ne se rduit pas la simple perte du rle de travailleur, une

    coupure avec le monde de la production. Dans une socit o le travail est au centre du champ social de chaque

    individu, c'est tout le statut social et l'ensemble des fonctions sociales des sujets qui sont profondment

    bouleverss ; A.-M. Guillemard, La prparation la retraite : surmonter une crise ou nommer les conduites :

    Grontologie 1977, p. 24, cit par B. Arcand, op. cit.

    18 7. Ces interactions facilitent le dclenchement de la dprise ayant pour consquence un repli sur l'espace

    domestique. On pourra lire sur ce sujet V. Caradec, Sociologie de la vieillesse et du vieillissement. Domaines et

    approches, Armand Colin, coll. 128, 2012 (v. chap. III).

    19 8. Cest par le biais des grands-parents que seffectuent aujourdhui nombre de transferts, parfois financiers, ou

    sous la forme de services ou de biens matriels.

    20 9. Toutes blessent, la dernire tue : il sagit des minutes et des heures qui passent

    21 10. J.-B. Prvost, Lenfant possible, cet inconnu in dossier Lindemnisation des enfants : Gaz. Pal. 10

    mars 2012, p. 29, I9056.

    22 11. Sans omettre la contribution pascalienne et rousseauiste et ses lointaines origines stociennes, le concept de

    dignit a t formalis notamment par Kant, qui va universaliser la notion rebours de la dignitas antique ou

    classique, qui tait lie lexercice dune charge et consistait donc fondamentalement en un attribut social : v.

    T. Hobbes, La valeur publique d'un homme, qui est la valeur qui lui est attribue par la Rpublique, est ce que les

    hommes nomment communment dignit. Et cette valeur attribue par la Rpublique se traduit par des postes de

    commandements, des postes de magistrats, des emplois publics, ou par des dnominations et des titres tablis pour

    distinguer une telle valeur in Lviathan, chap. 10. Il est intressant de noter que dune notion profondment

    hirarchique, elle devient, par le traitement philosophique kantien, une notion galitaire qui fait abstraction des

    conditions et des mrites individuels pour devenir ce qui doit tre tenu pour gal en tous les hommes. Elle devient le

    noyau irrductible en lequel les hommes sont tous gaux, intgr dans larticle 1er de la Dclaration universelle des

    droits de lHomme de 1948.

    23 12. V. par ex. la Charte des droits et des liberts de la personne ge dpendante de 2007. De mme,

    larticle 223-15-2 du Code pnal incrimine dsormais labus frauduleux de ltat dignorance ou de la situation de

    faiblesse dune personne dont la particulire vulnrabilit est due son ge

    24 13. Quil ne faudrait pas dailleurs surdterminer au regard du changement considrable du mode de vie des

    personnes ges qui profitent dun bien meilleur tat de sant que les gnrations prcdentes et ne se laissent

    plus cantonner dans linactivit pure.

    25 14. P. Perrig-Chiello : Plus la personne avance en ge, plus elle attache une importance un droulement

    rythm des journes, des semaines et des annes. Grce ce rythme qui scande les diverses activits temporelles

    de sa vie, la personne ge cherche rendre sa vie plus prvisible et donc mieux contrlable in Le bien-tre

    durant la vieillesse. Les dterminants et les ressources physiques, psychiques et sociaux, Juventa Weinheim, 1999,

    p. 41.

    26 15. M. Proust, Mais quand d'un pass ancien rien ne subsiste, aprs la mort des tres, aprs la destruction des

    choses, seules, plus frles mais plus vivaces, plus immatrielles, plus persistantes, plus fidles, l'odeur et la saveur

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    4 sur 7 18/06/2014 12:02

  • restent encore longtemps, comme des mes, se rappeler, attendre, esprer, sur la ruine de tout le reste,

    porter sans flchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'difice immense du souvenir in Du ct de chez

    Swann, la recherche du temps perdu Tome 1, Gallimard, coll. Folio classique, p. 61.

    27 16. V. Janklvitch, La Mort, Champ Flammarion, p. 207 ; de mme V. Janklvitch : vcue du dedans au

    contraire, cette mme existence se dveloppe dans un prsent inpuisable, intarissable et littralement inusable ,

    op. cit., p. 209.

    28 17. Cest une enqute annuelle effectue par l'institut de sondage Viavoice, pour le groupe Harmonie mutuelle et

    Le Monde, mene auprs de 1 176 personnes de plus de 70 ans. On peut en consulter une synthse,

    les-personnes ges prtes la solitude pour tre autonomes , sur le site www.lemonde.fr.

    29 18. V. par ex., Saint-Thomas, Commentaire de la mtaphysique, IV, lect. 4, n 574 : la distinction remonte en effet

    Aristote, mais nous la retrouvons dans toute lhistoire de la mtaphysique.

    30 1. La vieillesse mme est une maladie , Trence, extrait de Phormion, IIe S. av. J.-C.

    31 2. G. Viney et P. Jourdain, Trait de droit civil : les conditions de la responsabilit, LGDJ, coll. Traits, n 431.

    32 3. Cass. 2e civ., 13 janv. 1982, n 80-15897 : blessures ncessitant une intervention laquelle une victime

    imprgne dalcool na pas survcu Cass. 2e civ., 10 juin 1999, n 97-20028 : Bull civ. II, 1999, n 116 :

    indemnisation intgrale du prjudice aggrav par des prdispositions psychiatriques et retard dans lindemnisation

    ayant aggrav le prjudice Cass. crim., 30 janv. 2007, n 05-87617 : RCA 2007, comm. n 148 : dcompensation

    de la pathologie cardiaque congnitale entranant la mort suite un effort intense dun adolescent encadr par des

    animateurs Cass. 2e civ., 10 nov. 2009, n 08-16920 : Bull. civ. II, 2009, n 263 : paraplgie s'inscrivant dans le

    cadre d'une conversion neurologique lie l'histoire individuelle et familiale, dcompense par l'accident Cass. 2e

    civ., 8 juill. 2010, n 09-67592 : RCA 2010, comm. n 269 : douleurs chroniques s'inscrivant dans le cadre dune

    nvrose hystrique dont l'origine remontait l'enfance, dcompense par l'accident.

    33 4. Cass. 2e civ., 19 juill. 1966, PB Cass. crim., 15 dc. 1966, n 66-91184.

    34 5. Cass. 1re civ., 29 nov. 1989, n 88-10075.

    35 6. Cass. crim., 24 nov. 1965 : D. 1966, p. 104 : une cause indirecte dun dommage peut entraner un prjudice

    direct Cass. crim, 13 nov. 1975, n 74-92290 : Le prjudice subi par Z, et-il t aggrave, par la suite, du fait

    d'autres personnes ou d'autres causes non imputables aux demandeurs, ceux-ci n'en devaient pas moins tre

    condamns la rparation intgrale du dommage rsultant des consquences de leurs gestes de violence, sans

    lesquels ce dommage ne se fut pas produit .

    36 7. Cass. 1re civ., 28 janv. 2010, n 08-20571 : sur labsence de prise en compte de l'ge de la victime et du

    caractre itratif du geste de remplacement dune prothse dans la survenance de complications favorises par cet

    tat antrieur.

    37 8. Allocation personnalise dautonomie cre par la loi n 2001-647 du 20 juill. 2001 accorde aux personnes

    ges de 60 ans et plus et prsentant une dpendance qui entrent dans lun des quatre premiers groupes

    iso-ressources (GIR 1 4) de la grille nationale AGGIR (autonomie grontologie groupes iso-ressources). Cette

    grille tablit une classification de six niveaux en fonction de la perte dautonomie.

    38 9. Cass. 1re civ., 28 janv. 2010, n 08-20571.

    39 1. L. n 2011-803, 5 juill. 2011, relative aux droits et la protection des personnes faisant lobjet de soins

    psychiatriques et aux modalits de leur prise en charge.

    40 2. L. n 2013-869, 27 sept. 2013, modifiant certaines dispositions issues de la loi n 2011-803 du 5 juill. 2011

    susvise.

    41 1. F. Delbez, Fiches pratiques selon la nomenclature Dintilhac : Gaz. Pal. 29 mars 2009, et

    Gaz. Pal. 19 mars 2011, p. 7, I5176.

    42 2. Intervention de F. Bibal, Procs ou transaction, une question de choix , colloque organis par le CNB le

    28 nov. 2007, lors de la table-ronde L'indemnisation du dommage corporel : une rparation gomtrie

    variable : Gaz. Pal. 19 avr. 2008, p. 59.

    43 3. J.-G. Moore, La rparation du prjudice corporel : son volution de 1930 nos jours : Gaz. Pal. 8 oct. 2013,

    p. 5, 148z9 et pan. ; pan. jur. Indemnisation des victimes par ricochet en cas de survie de la victime directe :

    Gaz. Pal. 19 mars 2011, p. 28.

    44 4. A. Boyer, Le prix du mort : inversion des valeurs : Gaz. Pal. 29 mars 2009, p. 3.

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    5 sur 7 18/06/2014 12:02

  • 45 5. Pour la tranche dge 60 ans et plus , les indemnits alloues au titre du prjudice daffection dun veuf ne

    dpassent quexceptionnellement la somme de 30 000 , qui constitue en revanche plutt le seuil minimal pour la

    tranche dge 25-50 ans (consultation bases de donnes).

    46 6. Si le parent tait g de plus de 60 ans au jour de son dcs, les enfants peroivent en moyenne une somme

    de 15 000 (sauf circonstances particulires) ; alors que sil tait plus jeune, mme nhabitant pas avec ses parents,

    les sommes alloues ne sont pas infrieures 25 000 dans les espces consultes.

    47 7. Par ex. CA Aix-en-Provence, 10e ch., 11 sept. 2013, n 12/09001 : les magistrats retiennent quun

    hbergement pendant cinq ans par le dfunt, g de 84 ans lors de son dcs, justifie une indemnisation plus

    importante.

    48 8. Pour une illustration, v. Cass. 1re civ., 15 sept. 2011, n 10-16840, la Cour de cassation approuve la cour

    d'appel davoir dcid que la vie commune durant 13 ans avec la victime, trs lourdement handicape, et avec son

    mari qui prsentait diffrents troubles, durant le temps ncessaire la ralisation des travaux dadaptation du

    logement, a non seulement rduit lespace de vie des consorts X, en leur occasionnant une gne trs importante,

    mais les a rendus tmoins des souffrances de la victime, lesquelles sont difficiles supporter par les proches .

    49 9. Les visites en milieu hospitalier sont expressment vises par la dfinition de la nomenclature.

    50 10. En cas de dcs, v. M-C. Gras et B. Guillon, Fiche pratique III : pertes ou diminutions de revenus : Gaz.

    Pal. 29 mars 2009, p. 21 ; F. Bibal et A. Renelier, Fiche pratique III : prjudices patrimoniaux en cas de survie du

    bless : Gaz. Pal. 19 mars 2011, p. 13.

    51 11. Article 29 de la loi n 85-677, 5 juill. 1985, tendant lamlioration de la situation des victimes daccidents de

    la circulation et lacclration des procdures dindemnisation : JO 6 juill. 1985, p. 7584.

    52 12. Sagissant des pensions verses par un organisme grant un rgime obligatoire de Scurit sociale,

    limputation est exige par la Cour de cassation, mme si lorganisme indique expressment quil ne souhaite pas

    exercer le recours et que la prestation nest pas dductible : v. Cass. crim., 27 nov. 2007, n 07-81403 ; Cass.

    2e civ., 12 fvr. 2009, n 08-11080 ; Cass. 2e civ., 19 fvr. 2009, n 08-11639 Pour les rentes verses par une

    socit dassurance, dont le recours nest pas lgalement prvu, la Cour de cassation lautorise pour autant si les

    prestations ne sont pas indpendantes, dans leurs modalits de calcul et dattribution de celles de la rparation du

    prjudice selon le droit commun , v. Cass. 2e civ., 12 fvr. 2009, prc. Ces rentes doivent se dduire du prjudice

    li aux pertes de revenus du conjoint survivant ou des orphelins : Cass. 2e civ., 10 nov. 2005, n 04-16600 : Resp.

    civ. et assur. 2006, n 14 ; Cass. crim., 27 nov. 2007, n 07-81403 : Resp. civ. et assur. 2008, n 54 ; Cass. crim.,

    10 mars 2009, n 08-84214 ; lexception des prestations servies au titre de larticle L. 435-1 du CSS qui simpute

    sur les frais dobsques : Cass. crim., 24 juin 2008, n 07-86848.

    53 13. Cass. 2e civ., 24 oct. 2013, n 12-26102 : ne procde pas une double indemnisation, la cour dappel qui

    rpare intgralement le prjudice d'assistance de tierce personne de la victime directe sans dduire les sommes

    dj alloues sa mre, au titre de son prjudice professionnel et de retraite, alors quelle avait expressment

    constat que ces sommes indemnisaient le fait, pour la victime par ricochet, d'avoir t contrainte d'abandonner sa

    profession pour s'occuper de sa fille.

    54 14. Les prconisations de la nomenclature quant labsence de cumul indemnitaire se fondent sur une pseudo

    compensation qui existerait entre les deux dettes, et le dbiteur de lindemnisation serait libr par un seul paiement.

    Cependant, une raffectation des sommes perues est secondairement ncessaire entre les victimes, ce qui peut

    soulever des difficults pratiques importantes, surtout en cas dclatement de la cellule familiale.

    55 15. La nomenclature des postes de prjudice des victimes indirectes en cas de dcs ou de survie de la victime

    directe , tude COREIDOC, juin 2013.

    56 16. Cass. crim., 27 mai 2014, n 13-82116 : la Cour de cassation a confirm lindemnisation alloue par la cour

    dappel une victime par ricochet handicape au titre de la perte de chance de bnficier, sa vie durant, de

    lassistance quotidienne de son poux dcd.

    57 17. Cass. 2e civ., 19 fvr. 2004, n 02-17954.

    58 18. CA Paris, 23 oct. 2002, n 01/00181 ; CA Angers, 3 avr. 2003, n 03/00019 ; CA Colmar, 10 avr. 2014,

    n 12/06071 : indemnisation du cot de la main duvre ncessaire pour terminer le projet entrepris.

    59 1. Corpus de griatrie, Collge national des enseignants de griatrie, 2000, chap. 1 Le vieillissement humain ,

    p. 1 et s.

    60 2. L. Clerc Renaud, Questions cls autour de laggravation du dommage corporel : Gaz. Pal. 16 fvr. 2013,

    p. 7, 118r8.

    61 3. M. De Jouvencel, F. Narcyz-Fadoul, C. Bourdon, J. Masse, Vieillir aprs un traumatisme crnien. Aspects

    weblextenso - http://www.lextenso.fr/weblextenso/article/print?id=GPL181u1

    6 sur 7 18/06/2014 12:02

  • neuropsychologiques et psychologiques : Doi : 10.1016/j.jmr.2008.06.027.

    62 4. E. J. Lehman, Misty J. Hein, Sherry L. Baron, C. M. Gersic, Neurodegenerative causes of death among

    retired National Football League players : Neurology 6 nov. 2012, n 79, p. 1 et s.

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    et s.

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    66 8. S. Bendaya, E. Thevenin Lemoine, F. Lebreton, D. Henebelle, C. Aymard, Le vieillissement du

    paraplgique : La lettre MSR, n 64, 3e trim. 2002.

    67 9. paules : en faire moins pour rouler plus. Interview du Dr Thierry Albert : Faire face parattra, sept 2008.

    68 10. Troubles vsico-sphinctriens et gnito-sexuels, par le professeur B. Perrouin-Verbe, 2e journe dinformation

    APF/ALARME/IRME/AFIGAP, Traumatismes mdullaires : recherches et thrapies nouvelles, 17 nov. 2007

    Montpellier.

    69 11. Douleur et lsion mdullaire par le professeur M. Ventura, 2e journe dinformation APF/ALARME

    /IRME/AFIGAP, prc.

    70 12. Classification du handicap et du fonctionnement de lOMS.

    71 13. Y. Lambert-Faivre et S. Porchy-Simon, Droit du dommage corporel, d. Dalloz, coll. Prcis, 2009, 6e d.,

    n 83.

    72 14. Apragmatique du grec pragma (action dentreprendre) : qui souffre dapragmatisme, cest--dire dincapacit

    de programmer et raliser une action volontaire.

    73 15. P. Pitaud, Solitude et isolement des personnes ges. Lenvironnement solidaire, d. Eres, coll. Pratique

    Champ Social, 2010.

    74 16. tude qualitative des effets du lien social sur la prservation de lautonomie des personnes ges ,

    rapp. Crdoc, sept. 2013, pour le collectif Combattre la solitude des personnes ges .

    75 17. tude qualitative des effets de lintervention bnvole sur lisolement et la perte dautonomie des personnes

    ges , rapp. Crdoc, oct. 2013 : www.credoc.fr/publications/abstract.php?ref=Sou2013-4066.

    76 18. Y. Lambert-Faivre et S. Porchy-Simon, Droit du dommage corporel, prc., n 83.

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  • GPL181r5

    Gazette du Palais, 07 juin 2014 n 158, P. 12 - Tous droits rservs

    Gazette

    181r5 Les seniors, une chance pour lavenir !

    Il est ncessaire de changer de regard sur les seniors et dabandonner limage strotype de la personne ge

    passive. Vieillir et tre vieux sont deux termes diffrencier : il existe une pluralit de modes de vie parmi les

    seniors, qui peuvent tre diffrencis selon quatre grandes classes. Les retraits participent activement la vie

    sociale, associative, conomique et culturelle, et sont dune importance capitale pour le bon fonctionnement de notre

    socit.

    Gazette Vieillesse sniors personne ge retraits

    par Serge Gurin

    professeur lESG-MS

    sociologue du vieillissement

    Cet article a t publi dans le cadre d'un dossier

    NDA Lauteur a rdig de nombreux ouvrages sur les seniors, dont La nouvelle socit des seniors, d. Michalon,

    2011 ; La solidarit a existe et en plus a rapporte !, d. Michalon, 2013.

    Lge ne veut rien dire. Dailleurs, dans notre socit contemporaine, la notion de senior peut tre aborde de

    diffrentes faons. En athltisme, on est senior jusqu 39 ans ; aprs on est vtrans . Dans lentreprise, un

    salari de 45 ans est dsormais considr comme senior

    Lge est, somme toute, dabord un construit social. Le rapport lge est dabord culturel et sociologique, avant

    dtre scientifique ou biologique.

    Dans nos socits jeunistes , on pense senior seulement en termes de cots, de charges financires, de perte de

    dynamisme partir dun certain ge, ltre humain passe un cap et vient rejoindre la cohorte des seniors, rputs

    sombrer dans le dclin. Cest triste, cest faux, cest mme de plus en plus faux mesure que nous voluons et que

    lge est de moins en moins un critre dterminant pour expliquer les comportements et les attentes.

    La valorisation du bnvolat, et plus globalement de limplication sociale et environnementale des personnes,

    y compris celles rputes inactives, est un enjeu essentiel pour dpasser les questions striles et les

    reprsentations ngatives autour du vieillissement de la population.

    Ainsi, pensons tous ces retraits qui sinvestissent dans les associations. Sans eux, le secteur associatif serait en

    mauvaise posture. Il y a les maires de nos communes en particulier des petites communes qui, pour 32 %

    dentre eux, sont des retraits. Sans oublier les 4 millions daidants qui accompagnent dautres personnes ges ou

    souffrant de maladies chroniques, et l encore, la moyenne dge est 64 ans. Et cest sans compter laide informelle,

    le vieux monsieur du 3e qui donne un coup de main en maths au gamin du 5e ; la voisine qui aide une personne

    ge, etc. Tout cela napparat dans aucune statistique, mais cest essentiel pour lquilibre de la socit.

    De la mme faon, la dynamique des seniors entrepreneurs montre bien quil faut changer de regard. Ltude de

    lObservatoire Alptis sur les seniors entrepreneurs permet de mettre en avant quun dirigeant dentreprise sur cinq

    sest lanc aprs 50 ans, et que pratiquement 27 % des plus de 60 ans encore en activit sont des entrepreneurs.

    On est loin de limage encore trop rpandue, strotype et ngative de sujets passifs, vivant dans le pass et

    lcart de la socit ! Il y a une ralit sociale qui fait quaujourdhui, une grande part de lactivit et de lutilit sociale

    ne passe pas par le travail, mais par dautres formes de mobilisation. Et souvent ce sont les seniors et les retraits

    qui en sont les vecteurs, contribuant ainsi largement lenrichissement social du pays.

    Le vieillissement est un processus assez complexe. Vieillir , cela ne veut pas dire tre vieux , et les personnes

    ges ne sont pas des personnes malades. Ce sont des tres humains qui continuent avoir une activit et une

    utilit sociale. On parle toujours des retraits et des inactifs, mais il y a beaucoup dinactifs bien plus actifs que

    certains actifs.

    Changer de regard sur les seniors. Le vieillissement est une chance pour la socit, et dabord pour les territoires.

    Il favorise la prise de conscience de la ncessit dadapter lenvironnement la situation des personnes. Et non

    linverse ! Dautant quune part croissante de la population est directement concerne par linvention de territoires,

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    1 sur 7 18/06/2014 12:01

  • de villes et de villages plus doux vivre : les seniors et les trs gs, mais aussi les personnes en situation de

    handicap ou souffrant de maladie chronique ou encore les petits-enfants. Mais la question de la vulnrabilit touche

    aussi dautres publics, comme les personnes en fragilit morale ou mentale, les familles en difficult conomique,

    sociale ou morale, les familles monoparentales, sans compter le nombre croissant de personnes vinces de

    lemploi par dfaut de qualification ou dans limpossibilit de suivre la course lefficacit et la performance.

    Si la seniorisation de la socit a transform progressivement le paysage social et culturel, cest aussi parce que les

    seniors ont connu leur propre rvolution culturelle. Impacts par les transformations conomiques, sociales et

    culturelles, ils sont plus en capacit quhier dinfluencer la socit. En moins de vingt ans, la notion de

    troisime ge ou de vieux a vol en clats. Les termes pour dsigner telle ou telle catgorie de personnes

    sont symptomatiques du regard social et permettent de mesurer ltat de reconnaissance associ un public

    particulier. Les dcideurs et les institutions font trop souvent lerreur de vouloir massifier les publics selon leur ge.

    Lenjeu des reprsentations est central pour changer notre rapport lge. De la mme faon que la notion de

    jeunesse recouvre des ralits diffrentes et parfois opposes, en particulier en fonction des origines sociales,

    des modes et des lieux de vie ou encore des situations professionnelles, les seniors se dfinissent de plusieurs

    manires.

    On parle de 20 millions de personnes dont lge peut varier de 50 ans et un jour plus dun sicle Cependant,

    sous le vocable senior qui a pratiquement rang aux oubliettes de lhistoire smantique le terme personnes

    ges se cachent des ralits htrognes lies des donnes aussi diverses que lge, lenvironnement

    familial, lhistoire personnelle, lorigine socioprofessionnelle ou encore ltat de sant et le statut social. Un peu de

    recul et de mise distance devrait suffire faire comprendre quil ny a pas tant de choses en commun entre un

    senior de 53 ans surdiplm revenant dun trekking au Npal pour reprendre une mission de management de

    transition, et son an qui compte 90 printemps et vit seul avec une pension insuffisante pour financer les multiples

    frais mdicaux et aides domicile que son tat exige.

    Les seniors daujourdhui cherchent leur quilibre entre diffrentes injonctions contradictoires, quelles viennent de

    lentreprise (o le vieillissement commence 45 ans), du monde des mdias et de la publicit (rest, encore bien

    souvent, la notion passablement cule de mnagre de moins de 50 ans ), de la norme socio-juridique (qui

    inscrit lge officiel de la retraite marqueur essentiel 65 ou 67 ans) Lge est un construit social dpendant de

    lenvironnement : par exemple, on est senior jusqu 39 ans avant de devenir vtran chez les marathoniens,

    mais ladministration fixe le seuil 60 ans pour le passage du ct des personnes ges. Et la SNCF de fixer

    12 ans lge adulte

    La personne ge ou trs ge nest pas un vieux chtif, un individu passif, un malade en puissance... Il sagit bien

    de penser le vieillissement comme un processus progressif o la personne reste acteur de sa vie, et non comme

    une maladie lie un ge qui simpose dans toute sa fatalit. Les individus sont aussi capables de dvelopper des

    stratgies dadaptation et de compensation afin que la situation nouvelle quils vivent ne soit pas juge uniquement

    comme un processus de perte. Finalement, il importe de ne pas confondre vieillir et tre vieux.

    Schmatiquement, au moins quatre grands types de seniors 1 se dgagent en fonction des styles de vie, des

    parcours biographiques et des origines sociales et culturelles :

    1. Les seniors traditionnels (les SeTra) 55, 70 ou 85 ans dveloppent des comportements limage de ceux de

    leurs ans et conservent un grand sens de leur rle social. Par exemple, leur responsabilit face leurs enfants est

    progressivement remplace par une implication identique auprs de leurs petits-enfants et de leurs propres parents.

    Arrivs la retraite, ils restent trs consommateurs, dautant quils ont le plus souvent fini de rembourser les

    emprunts contracts et quils sont souvent propritaires de leur logement. Ces publics tendent senfoncer dans un

    certain conservatisme avec lge. Ils sont trs sensibles aux questions de scurit. Une notion de scurit qui ne

    touche pas seulement les aspects scuritaires traditionnels, mais qui peut aller jusquaux inquitudes conomiques

    (financement de la grande dpendance et de leur propre situation, inquitude croissante devant les volutions

    sociales et conomiques, incomprhension face la dette) et concerner aussi la question cologique, en

    particulier par les craintes concernant la pollution ou la qualit de lalimentation. ce titre, ce sont ceux qui se

    montrent les plus attentifs la composition des aliments ou la mention des origines. Ces personnes, dites

    traditionnelles, se retrouvent ainsi du ct des innovateurs pour ce qui concerne la consommation de produits

    dorigine biologique.

    2. Les seniors fragiliss (les SeFra) qui peuvent subir une dgradation physique, mentale, morale ou conomique.

    Ils sont en perte dautonomie par manque de mobilit physique, par diminution de capacit cognitive (dont la

    maladie dAlzheimer est devenue une sorte de totem qui, pour beaucoup, symbolise lensemble du processus du

    vieillissement et produit une angoisse partage par lensemble des gnrations), par sentiment de ne plus faire

    partie de la socit. La fragilit conomique peut aussi conduire faire perdre leur autonomie ces personnes.

    Rappelons quenviron 600 000 personnes ges vivent avec le seul minimum vieillesse 2 (qui est, pour une

    personne seule, de 787 /mois, un montant trs infrieur au seuil de pauvret, situ 954 ). Signalons aussi que le

    prix moyen dune place en maison de retraite est de 2 500 par mois, alors que la retraite moyenne se situe

    1 296 par mois 3 et que 56 % des retraits peroivent moins de 1 300 par mois. Avec les rformes successives

    de la retraite, le niveau de la pension moyenne des nouveaux retraits devrait sabaisser 850 par mois environ.

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  • Selon le Bipe, entre 2010 et 2020, la hausse annuelle des revenus sera de 2 % en moyenne, mais de 0,9 %

    seulement pour les 60-74 ans.

    Une bonne part des SeTra et des SeFra sont des retraits populaires , issus des milieux modestes (anciens

    ouvriers et employs, voire anciens artisans et petits commerants) ; ils forment les deux tiers des mnages de

    retraits, vivent loin des grandes mtropoles et sont souvent dpendants des moyens de transport disponibles. Avec

    les effets des mutations conomiques, ils ont connu des situations professionnelles complexes qui ont jou la

    baisse sur le niveau des retraites quils touchent.

    3. Les boomers bohmes (les Boobos). Ces jeunes seniors de 50 70 ans forment, de fait, une nouvelle

    catgorie sociologique et reprsentent une autre faon de vivre laprs-midi de la vie. Ces boobos bnficient du

    triangle dor symbolis par le temps disponible pour ceux qui sont en retraite quils peuvent en large partie

    organiser comme bon leur semble 4 , le pouvoir dachat et la sant. Ils forment une nouvelle catgorie sociologique

    dsireuse de rester dans la modernit, qui fait le pendant aux adulescents (ces adultes chronologiques au

    comportement social dadolescent, dont la figure a t popularise par le film Tanguy). Ces seniors sinscrivent dans

    la modernit tant culturelle et sociale comme par exemple une large acceptation du mariage homosexuel que

    technologique. Ainsi, ce sont des utilisateurs assidus des outils de communication numrique.

    De la mme faon, les BooBos peuvent apparatre comme des adultes biologiques considrs comme trop vieux

    pour le monde de lentreprise, mais comme de jeunes consommateurs par les marketeurs Les Boobos cherchent

    leur quilibre entre diffrentes injonctions paradoxales, quelles viennent de lentreprise (o le vieillissement

    commence 45 ans), du monde des mdias et de la publicit (rest, encore bien souvent, la notion passablement

    cule de mnagre de moins de 50 ans ), de la norme socio-juridique (qui inscrit lge officiel de la retraite le

    marqueur essentiel 60 ans), comme dj voqu prcdemment Les rfrences, dailleurs largement portes

    par les seniors eux-mmes, sont marques du sceau de la jeunesse et de la beaut.

    Ces BooBos sont des acteurs sociaux disposant de leviers culturels et conomiques importants. Ils souhaitent rester

    dans la modernit et faire corps avec la socit. Ce sont les premiers sinvestir dans le monde associatif ou encore

    les conseils municipaux. Il faut le dire, sans ces seniors, et en particulier ces BooBos, le tissu associatif serait

    fragilis, et parfois mme inexistant. En outre, ils permettent souvent de faire vivre des territoires la fois par leur

    implication sociale et culturelle, mais aussi par la dynamique conomique quils entranent tant sur le plan de

    lemploi que de la consommation. On notera que, de plus en plus, les retraits, en partie en raison de la baisse des

    retraites mais aussi grce aux temps librs, autoproduisent (jardinage, bricolage, travaux manuels) pour eux,

    pour des proches, pour du troc Ils inventent une conomie plus circulaire et plus sobre.

    Rappelons aussi que de nombreux seniors, en particulier chez les SeTra et les Boobos, sont aussi des aidants qui

    accompagnent et soutiennent un proche, en particulier un compagnon ou une compagne. Dans 60 % des cas, ce

    sont des femmes.

    4. Enfin, les Boomers fragiliss (ou BooFra). Ces derniers commencent tout juste dapparatre. Ce sont des

    Boobos devenus plus fragiles en raison de lavance en ge et de la survenue de handicaps ou de maladies. Bien

    quaffaiblis, ils entendent toujours revendiquer attention et confort. Ils peuvent choisir dentrer en maison de retraite,

    mais voudront rester des citoyens et conserver un lien avec le monde en exigeant par exemple laccs Canal + ou

    aux chanes de la TNT. De trs nombreuses institutions, comme le Centre grontologique dpartemental de

    Marseille, ont dvelopp une charte de la vie sociale qui a t labore et promulgue partir dun travail au sein du

    Conseil de la vie sociale de ltablissement runissant personnels, familles, bnvoles, et surtout rsidents. Ce type

    dinitiative symbolise limplication citoyenne nouvelle des plus gs dans leur quotidien.

    Pour conclure. On ne peut mettre sous la mme ralit lensemble des seniors, soit les 20 millions de plus de

    50 ans. En dehors de la diffrence entre les seniors et les personnes ges (ou plus exactement les personnes de

    grand ge), il y a une pluralit de modes de vie, de situations et de regards Une figure nouvelle merge et montre

    combien il importe de changer de regard : ce sont les seniors entrepreneurs. Le style de vie, la composition du

    mnage et le parcours biographique nous disent davantage de choses sur les personnes que leur ge ou leur

    appartenance gnrationnelle.

    Ces diffrents lments sociologiques sur la socit des seniors montrent combien les vieux sont des acteurs de

    leur destin et sont des actifs parfaitement laise avec la modernit. Les seniors daujourdhui ne ressemblent pas

    leurs ans dil y a seulement vingt ans.

    1 1. V. RF dommage corp. 2000, t. 26, n 4 ; RF dommage corp. 2005, t. 31, n 3 ; RF dommage corp. 2009, t. 35,

    nos 3 et 4.

    2 2. Institut national dtudes dmographiques, 2013.

    3 3. Lvaluation du besoin en tierce personne de lenfant in dossier sur lindemnisation des enfants , Gaz.

    Pal. 10 mars 2012, p. 17.

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    3 sur 7 18/06/2014 12:01

  • 4 4. V. dossier sur les prjudices exceptionnels des victimes directes in Gaz. Pal. 25 fvr. 2014, p. 5 et s.

    5 5. V. sur ce sujet le 9e colloque des Entretiens dAix : Vieillissement et traumatisme encphalique , 15 et

    16 janv. 2009.

    6 6. Gaz. Pal. 10 mars 2012, p. 5 et s.

    7 7. Notamment L'Homme qui marchait dans sa tte, Flammarion, 1997 ; Cinq ans sous les toiles, Denol, 1979 ;

    Viens la mort, on va danser, Flammarion, 1981.

    8 1. S. Gurin, Linvention des seniors, Hachette Pluriel, 2007.

    9 2. Dnomm aujourdhui ASPA (allocation de solidarit pour les personnes ges).

    10 3. La retraite mensuelle moyenne est de 1 637 /mois pour les hommes et de seulement 1 020 /mois pour les

    femmes.

    11 4. Dans la mesure o le revenu est suffisant pour ne pas ncessiter de rechercher des complments, et dans la

    mesure o les parents ou les enfants et petits-enfants sont autonomes.

    12 1. L. Robert, Le vieillissement. Faits et thories, Dominos Flammarion, 1995.

    13 2. La snescence nest pas une pente que chacun descend la mme vitesse. Cest une vole de marches

    irrgulires que certains dgringolent plus vite que les autres , Howell cit par S. de Beauvoir in La vieillesse,

    Gallimard, Paris, 1970.

    14 3. Le grontologue R. Butler forgera le terme d gisme pour caractriser lattribution des strotypes et des

    discriminations frappant des personnes sous la seule raison de leur ge.

    15 4. On consultera les travaux de B. Arcand, La construction culturelle de la vieillesse : revue Anthropologie et

    Socits, vol. 6, n 3, 1982, p. 7 23.

    16 5. Ibid., p. 8.

    17 6. J. Coenen-Huther, Anthropologie du vieillissement, cologie et Vieillissement , 8e Confrence internationale

    de grontologie sociale, Mohammdia-Maroc, p. 228-229. De mme, le passage de la vie active la retraite

    constitue une rupture sans prcdent. La retraite ne se rduit pas la simple perte du rle de travailleur, une

    coupure avec le monde de la production. Dans une socit o le travail est au centre du champ social de chaque

    individu, c'est tout le statut social et l'ensemble des fonctions sociales des sujets qui sont profondment

    bouleverss ; A.-M. Guillemard, La prparation la retraite : surmonter une crise ou nommer les conduites :

    Grontologie 1977, p. 24, cit par B. Arcand, op. cit.

    18 7. Ces interactions facilitent le dclenchement de la dprise ayant pour consquence un repli sur l'espace

    domestique. On pourra lire sur ce sujet V. Caradec, Sociologie de la vieillesse et du vieillissement. Domaines et

    approches, Armand Colin, coll. 128, 2012 (v. chap. III).

    19 8. Cest par le biais des grands-parents que seffectuent aujourdhui nombre de transferts, parfois financiers, ou

    sous la forme de services ou de biens matriels.

    20 9. Toutes blessent, la dernire tue : il sagit des minutes et des heures qui passent

    21 10. J.-B. Prvost, Lenfant possible, cet inconnu in dossier Lindemnisation des enfants : Gaz. Pal. 10

    mars 2012, p. 29, I9056.

    22 11. Sans omettre la contribution pascalienne et rousseauiste et ses lointaines origines stociennes, le concept de

    dignit a t formalis notamment par Kant, qui va universaliser la notion rebours de la dignitas antique ou

    classique, qui tait lie lexercice dune charge et consistait donc fondamentalement en un attribut social : v.

    T. Hobbes, La valeur publique d'un homme, qui est la valeur qui lui est attribue par la Rpublique, est ce que les

    hommes nomment communment dignit. Et cette valeur attribue par la Rpublique se traduit par des postes de

    commandements, des postes de magistrats, des emplois publics, ou par des dnominations et des titres tablis pour

    distinguer une telle valeur in Lviathan, chap. 10. Il est intressant de noter que dune notion profondment

    hirarchique, elle devient, par le traitement philosophique kantien, une notion galitaire qui fait abstraction des

    conditions et des mrites individuels pour devenir ce qui doit tre tenu pour gal en tous les hommes. Elle devient le

    noyau irrductible en lequel les hommes sont tous gaux, intgr dans larticle 1er de la Dclaration universelle des

    droits de lHomme de 1948.

    23 12. V. par ex. la Charte des droits et des liberts de la personne ge dpendante de 2007. De mme,

    larticle 223-15-2 du Code pnal incrimine dsormais labus frauduleux de ltat dignorance ou de la situation de

    faiblesse dune personne dont la particulire vulnrabilit est due son ge

    24 13. Quil ne faudrait pas dailleurs surdterminer au regard du changement considrable du mode de vie des

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  • personnes ges qui profitent dun bien meilleur tat de sant que les gnrations prcdentes et ne se laissent

    plus cantonner dans linactivit pure.

    25 14. P. Perrig-Chiello : Plus la personne avance en ge, plus elle attache une importance un droulement

    rythm des journes, des semaines et des annes. Grce ce rythme qui scande les diverses activits temporelles

    de sa vie, la personne ge cherche rendre sa vie plus prvisible et donc mieux contrlable in Le bien-tre

    durant la vieillesse. Les dterminants et les ressources physiques, psychiques et sociaux, Juventa Weinheim, 1999,

    p. 41.

    26 15. M. Proust, Mais quand d'un pass ancien rien ne subsiste, aprs la mort des tres, aprs la destruction des

    choses, seules, plus frles mais plus vivaces, plus immatrielles, plus persistantes, plus fidles, l'odeur et la saveur

    restent encore longtemps, comme des mes, se rappeler, attendre, esprer, sur la ruine de tout le reste,

    porter sans flchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'difice immense du souvenir in Du ct de chez

    Swann, la recherche du temps perdu Tome 1, Gallimard, coll. Folio classique, p. 61.

    27 16. V. Janklvitch, La Mort, Champ Flammarion, p. 207 ; de mme V. Janklvitch : vcue du dedans au

    contraire, cette mme existence se dveloppe dans un prsent inpuisable, intarissable et littralement inusable ,

    op. cit., p. 209.

    28 17. Cest une enqute annuelle effectue par l'institut de sondage Viavoice, pour le groupe Harmonie mutuelle et

    Le Monde, mene auprs de 1 176 personnes de plus de 70 ans. On peut en consulter une synthse,

    les-personnes ges prtes la solitude pour tre autonomes , sur le site www.lemonde.fr.

    29 18. V. par ex., Saint-Thomas, Commentaire de la mtaphysique, IV, lect. 4, n 574 : la distinction remonte en effet

    Aristote, mais nous la retrouvons dans toute lhistoire de la mtaphysique.

    30 1. La vieillesse mme est une maladie , Trence, extrait de Phormion, IIe S. av. J.-C.

    31 2. G. Viney et P. Jourdain, Trait de droit civil : les conditions de la responsabilit, LGDJ, coll. Traits, n 431.

    32 3. Cass. 2e civ., 13 janv. 1982, n 80-15897 : blessures ncessitant une intervention laquelle une victime

    imprgne dalcool na pas survcu Cass. 2e civ., 10 juin 1999, n 97-20028 : Bull civ. II, 1999, n 116 :

    indemnisation intgrale du prjudice aggrav par des prdispositions psychiatriques et retard dans lindemnisation

    ayant aggrav le prjudice Cass. crim., 30 janv. 2007, n 05-87617 : RCA 2007, comm. n 148 : dcompensation

    de la pathologie cardiaque congnitale entranant la mort suite un effort intense dun adolescent encadr par des

    animateurs Cass. 2e civ., 10 nov. 2009, n 08-16920 : Bull. civ. II, 2009, n 263 : paraplgie s'inscrivant dans le

    cadre d'une conversion neurologique lie l'histoire individuelle et familiale, dcompense par l'accident Cass. 2e

    civ., 8 juill. 2010, n 09-67592 : RCA 2010, comm. n 269 : douleurs chroniques s'inscrivant dans le cadre dune

    nvrose hystrique dont l'origine remontait l'enfance, dcompense par l'accident.

    33 4. Cass. 2e civ., 19 juill. 1966, PB Cass. crim., 15 dc. 1966, n 66-91184.

    34 5. Cass. 1re civ., 29 nov. 1989, n 88-10075.

    35 6. Cass. crim., 24 nov. 1965 : D. 1966, p. 104 : une cause indirecte dun dommage peut entraner un prjudice

    direct Cass. crim, 13 nov. 1975, n 74-92290 : Le prjudice subi par Z, et-il t aggrave, par la suite, du fait

    d'autres personnes ou d'autres causes non imputables aux demandeurs, ceux-ci n'en devaient pas moins tre

    condamns la rparation intgrale du dommage rsultant des consquences de leurs gestes de violence, sans

    lesquels ce dommage ne se fut pas produit .

    36 7. Cass. 1re civ., 28 janv. 2010, n 08-20571 : sur labsence de prise en compte de l'ge de la victime et du

    caractre itratif du geste de remplacement dune prothse dans la survenance de complications favorises par cet

    tat antrieur.

    37 8. Allocation personnalise dautonomie cre par la loi n 2001-647 du 20 juill. 2001 accorde aux personnes

    ges de 60 ans et plus et prsentant une dpendance qui entrent dans lun des quatre premiers groupes

    iso-ressources (GIR 1 4) de la grille nationale AGGIR (autonomie grontologie groupes iso-ressources). Cette

    grille tablit une classification de six niveaux en fonction de la perte dautonomie.

    38 9. Cass. 1re civ., 28 janv. 2010, n 08-20571.

    39 1. L. n 2011-803, 5 juill. 2011, relative aux droits et la protection des personnes faisant lobjet de soins

    psychiatriques et aux modalits de leur prise en charge.

    40 2. L. n 2013-869, 27 sept. 2013, modifiant certaines dispositions issues de la loi n 2011-803 du 5 juill. 2011

    susvise.

    41 1. F. Delbez, Fiches pratiques selon la nomenclature Dintilhac : Gaz. Pal. 29 mars 2009, et

    Gaz. Pal. 19 mars 2011, p. 7, I5176.

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  • 42 2. Intervention de F. Bibal, Procs ou transaction, une question de choix , colloque organis par le CNB le

    28 nov. 2007, lors de la table-ronde L'indemnisation du dommage corporel : une rparation gomtrie

    variable : Gaz. Pal. 19 avr. 2008, p. 59.

    43 3. J.-G. Moore, La rparation du prjudice corporel : son volution de 1930 nos jours : Gaz. Pal. 8 oct. 2013,

    p. 5, 148z9 et pan. ; pan. jur. Indemnisation des victimes par ricochet en cas de survie de la victime directe :

    Gaz. Pal. 19 mars 2011, p. 28.

    44 4. A. Boyer, Le prix du mort : inversion des valeurs : Gaz. Pal. 29 mars 2009, p. 3.

    45 5. Pour la tranche dge 60 ans et plus , les indemnits alloues au titre du prjudice daffection dun veuf ne

    dpassent quexceptionnellement la somme de 30 000 , qui constitue en revanche plutt le seuil minimal pour la

    tranche dge 25-50 ans (consultation bases de donnes).

    46 6. Si le parent tait g de plus de 60 ans au jour de son dcs, les enfants peroivent en moyenne une somme

    de 15 000 (sauf circonstances particulires) ; alors que sil tait plus jeune, mme nhabitant pas avec ses parents,

    les sommes alloues ne sont pas infrieures 25 000 dans les espces consultes.

    47 7. Par ex. CA Aix-en-Provence, 10e ch., 11 sept. 2013, n 12/09001 : les magistrats retiennent quun

    hbergement pendant cinq ans par le dfunt, g de 84 ans lors de son dcs, justifie une indemnisation plus

    importante.

    48 8. Pour une illustration, v. Cass. 1re civ., 15 sept. 2011, n 10-16840, la Cour de cassation approuve la cour

    d'appel davoir dcid que la vie commune durant 13 ans avec la victime, trs lourdement handicape, et avec son

    mari qui prsentait diffrents troubles, durant le temps ncessaire la ralisation des travaux dadaptation du

    logement, a non seulement rduit lespace de vie des consorts X, en leur occasionnant une gne trs importante,

    mais les a rendus tmoins des souffrances de la victime, lesquelles sont difficiles supporter par les proches .

    49 9. Les visites en milieu hospitalier sont expressment vises par la dfinition de la nomenclature.

    50 10. En cas de dcs, v. M-C. Gras et B. Guillon, Fiche pratique III : pertes ou diminutions de revenus : Gaz.

    Pal. 29 mars 2009, p. 21 ; F. Bibal et A. Renelier, Fiche pratique III : prjudices patrimoniaux en cas de survie du

    bless : Gaz. Pal. 19 mars 2011, p. 13.

    51 11. Article 29 de la loi n 85-677, 5 juill. 1985, tendant lamlioration de la situation des victimes daccidents de

    la circulation et lacclration des procdures dindemnisation : JO 6 juill. 1985, p. 7584.

    52 12. Sagissant des pensions verses par un organisme grant un rgime obligatoire de Scurit sociale,

    limputation est exige par la Cour de cassation, mme si lorganisme indique expressment quil ne souhaite pas

    exercer le recours et que la prestation nest pas dductible : v. Cass. crim., 27 nov. 2007, n 07-81403 ; Cass.

    2e civ., 12 fvr. 2009, n 08-11080 ; Cass. 2e civ., 19 fvr. 2009, n 08-11639 Pour les rentes verses par une

    socit dassurance, dont le recours nest pas lgalement prvu, la Cour de cassation lautorise pour autant si les

    prestations ne sont pas indpendantes, dans leurs modalits de calcul et dattribution de celles de la rparation du

    prjudice selon le droit commun , v. Cass. 2e civ., 12 fvr. 2009, prc. Ces rentes doivent se dduire du prjudice

    li aux pertes de revenus du conjoint survivant ou des orphelins : Cass. 2e civ., 10 nov. 2005, n 04-16600 : Resp.

    civ. et assur. 2006, n 14 ; Cass. crim., 27 nov. 2007, n 07-81403 : Resp. civ. et assur. 2008, n 54 ; Cass. crim.,

    10 mars 2009, n 08-84214 ; lexception des prestations servies au titre de larticle L. 435-1 du CSS qui simpute

    sur les frais dobsques : Cass. crim., 24 juin 2008, n 07-86848.

    53 13. Cass. 2e civ., 24 oct. 2013, n 12-26102 : ne procde pas une double indemnisation, la cour dappel qui

    rpare intgralement le prjudice d'assistance de tierce personne de la victime directe sans dduire les sommes

    dj alloues sa mre, au titre de son prjudice professionnel et de retraite, alors quelle avait expressment

    constat que ces sommes indemnisaient le fait, pour la victime par ricochet, d'avoir t contrainte d'abandonner sa

    profession pour s'occuper de sa fille.

    54 14. Les prconisations de la nomenclature quant labsence de cumul indemnitaire se fondent sur une pseudo

    compensation qui existerait entre les deux dettes, et le dbiteur de lindemnisation serait libr par un seul paiement.

    Cependant, une raffectation des sommes perues est secondairement ncessaire entre les victimes, ce qui peut

    soulever des difficults pratiques importantes, surtout en cas dclatement de la cellule familiale.

    55 15. La nomenclature des postes de prjudice des victimes indirectes en cas de dcs ou de survie de la victime

    directe , tude COREIDOC, juin 2013.

    56 16. Cass. crim., 27 mai 2014, n 13-82116 : la Cour de cassation a confirm lindemnisation alloue par la cour

    dappel une victime par ricochet handicape au titre de la perte de chance de bnficier, sa vie durant, de

    lassistance quotidienne de son poux dcd.

    57 17. Cass. 2e civ., 19 fvr. 2004, n 02-17954.

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    6 sur 7 18/06/2014 12:01

  • 58 18. CA Paris, 23 oct. 2002, n 01/00181 ; CA Angers, 3 avr. 2003, n 03/00019 ; CA Colmar, 10 avr. 2014,

    n 12/06071 : indemnisation du cot de la main duvre ncessaire pour terminer le projet entrepris.

    59 1. Corpus de griatrie, Collge national des enseignants de griatrie, 2000, chap. 1 Le vieillissement humain ,

    p. 1 et s.

    60 2. L. Clerc Renaud, Questions cls autour de laggravation du dommage corporel : Gaz. Pal. 16 fvr. 2013,

    p. 7, 118r8.

    61 3. M. De Jouvencel, F. Narcyz-Fadoul, C. Bourdon, J. Masse, Vieillir aprs un traumatisme crnien. Aspects

    neuropsychologiques et psychologiques : Doi : 10.1016/j.jmr.2008.06.027.

    62 4. E. J. Lehman, Misty J. Hein, Sherry L. Baron, C. M. Gersic, Neurodegenerative causes of death among

    retired National Football League players : Neurology 6 nov. 2012, n 79, p. 1 et s.

    63 5. Y. V. Kalkonde, A. Jawaid, S. U. Qureshi, P. Shirani, M. Wheaton, G. P. Pinto-Patarroyo, P. E. Schulz, Medical

    and environmental risk factors associated with frontotemporal dementia : A case-control study in a veteran

    population : Alzheimers & Dementia, The Journal of the Alzheimers Association, mai 2012, vol. 8, issue 3, p. 204

    et s.

    64 6. S. Shively, A. Scher, DP. Perl, R. Diaz-Arrastia, Dementia resulting from traumatic brain injury : what is the

    pathology ? : Arch Neurol. oct. 2012, 69(10):1245-51.

    65 7. Major depressive disorder and accelerated cellular aging : results from a large psychiatric cohort study :

    Molecular Psychiatry, 12 nov. 2013.

    66 8. S. Bendaya, E. Thevenin Lemoine, F. Lebreton, D. Henebelle, C. Aymard, Le vieillissement du

    paraplgique : La lettre MSR, n 64, 3e trim. 2002.

    67 9. paules : en faire moins pour rouler plus. Interview du Dr Thierry Albert : Faire face parattra, sept 2008.

    68 10. Troubles vsico-sphinctriens et gnito-sexuels, par le professeur B. Perrouin-Verbe, 2e journe dinformation

    APF/ALARME/IRME/AFIGAP, Traumatismes mdullaires : recherches et thrapies nouvelles, 17 nov. 2007

    Montpellier.

    69 11. Douleur et lsion mdullaire par le professeur M. Ventura, 2e journe dinformation APF/ALARME

    /IRME/AFIGAP, prc.

    70 12. Classification du handicap et du fonctionnement de lOMS.

    71 13. Y. Lambert-Faivre et S. Porchy-Simon, Droit du dommage corporel, d. Dalloz, coll. Prcis, 2009, 6e d.,

    n 83.

    72 14. Apragmatique du grec pragma (action dentreprendre) : qui souffre dapragmatisme, cest--dire dincapacit

    de programmer et raliser une action volontaire.

    73 15. P. Pitaud, Solitude et isolement des personnes ges. Lenvironnement solidaire, d. Eres, coll. Pratique

    Champ Social, 2010.

    74 16. tude qualitative des effets du lien social sur la prservation de lautonomie des personnes ges ,

    rapp. Crdoc, sept. 2013, pour le collectif Combattre la solitude des personnes ges .

    75 17. tude qualitative des effets de lintervention bnvole sur lisolement et la perte dautonomie des personnes

    ges , rapp. Crdoc, oct. 2013 : www.credoc.fr/publications/abstract.php?ref=Sou2013-4066.

    76 18. Y. Lambert-Faivre et S. Porchy-Simon, Droit du dommage corporel, prc., n 83.

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  • GPL182b8

    Gazette du Palais, 07 juin 2014 n 158, P. 15 - Tous droits rservs

    Gazette

    182b8 Lge et la blessure : vieillesse et dommage corporel

    Lindemnisation du prjudice des personnes ges est confronte des obstacles qui sont troitement lis aux

    reprsentations de la vieillesse. Les prjugs et les ides prconues abondent et parasitent lapprciation du

    prjudice. La critique des reprsentations sociales de la vieillesse passe pralablement par une ncessaire

    relativisation de leur objectivit et de leur pertinence. La dprciation du vcu des personnes ges pse sur la

    rparation, en amenuisant incidemment son assiette. Enfin, la confusion entretenue entre vieillesse et maladie tend

    identifier fallacieusement la vieillesse un tat antrieur pathologique.

    Gazette Vieillesse personnes ges dignit dommage corporel maladie mort indpendance

    par Jean-Baptiste Prvost

    philosophe

    Cet article a t publi dans le cadre d'un dossier

    La vulnrabilit des personnes ges devant tout type de dommage impose naturellement une attention toute

    particulire cette catgorie de la population.

    Avant daborder cette question du dommage corporel dans sa relation la catgorie des personnes ges, Il faut

    prciser pralablement quune interrogation sur lexistence de la vieillesse, en tant que telle, se pose. Quelques

    distinctions prliminaires sont ici indispensables. Il faut en effet distinguer le vieillissement biologique naturel et le

    traitement social qui en est fait, traitement variable selon les socits et les poques. Il convient ds lors de rappeler

    limportance dune construction sociale de la vieillesse, et de la relativit des caractrisations gnriques attribuant

    des proprits particulires cette catgorie de la population. La contextualisation est par consquent importante, et

    ceci est attest par les changements sociaux dmographiques quont connus les socits industrielles avances,

    modifiant la perception sociale dans son ensemble.

    Pour sen tenir au vieillissement biologique, la snescence peut se dfinir comme lensemble des processus

    biologiques qui, danne en anne, rendent les individus plus sensibles aux facteurs susceptibles dentraner la mort.

    Ainsi, les processus de vieillissement sont lensemble des mcanismes qui diminuent progressivement la capacit

    de lorganisme faire face aux exigences variables de lenvironnement et maintenir lintgrit des organes

    assurant les fonctions vitales essentielles 1 . Le vieillissement-snescence est donc un processus trs complexe

    de modifications endognes au sein de lorganisme. Cependant, ce processus est extrmement variable selon les

    individus ; on constate des diffrences fonctionnelles considrables entre individus dge identique et, par

    consquent, un dcrochage entre lge chronologique et lge biologique dont il faut tenir compte 2 .

    Cette dimension biologique tant fixe, nous nous concentrerons dabord sur la dimension culturelle et sociale des

    reprsentations de la vieillesse, afin de relativiser la reprsentation que lon peut avoir son sujet (I). Seront

    envisags ensuite deux problmes directement lis la rparation du dommage corporel des personnes ges : le

    premier vise discuter largument implicite selon lequel le vcu des personnes ges ne ncessiterait pas une

    indemnisation aussi complte et attentive que celle des victimes plus jeunes (II) ; le second problme, visant in fine

    au mme rsultat, traitera plus spcifiquement de lassimilation indue de la vieillesse un tat antrieur

    pathologique, comme si la vieillesse en tant que telle tait une maladie (III).

    I Les reprsentations sociales de la vieillesseOn sous-estime bien souvent limportance et la force des reprsentations sociales sur la perception des groupes

    sociaux qui segmentent et diffrencient une population donne.

    ce titre, lopration de sgrgation sociale et de cloisonnement qui pousse attribuer des groupes sociaux des

    caractristiques particulires est prjudiciable toute apprciation plus fine et plus mesure de ces groupes. Ainsi,

    limage dprcie des personnes ges que lon se reprsente comme inactives, parasitaires, joue beaucoup dans

    les esprits, sans doute par leffet dune projection inconsciente des craintes et des prjugs largement irrflchis et

    infonds du reste de la population. Cest particulirement le cas dans une socit cdant aux sirnes dune

    dification de la jeunesse et qui tient le travail et les considrations sur le statut comme le cur du processus de

    socialisation, fondant lappartenance de plein droit au corps social 3 au dtriment dautres facteurs.

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  • Pourtant, toutes les socits nont pas la mme rponse face ce processus biologique universel du vieillissement.

    LHistoire et lanthropologie nous enseignent la relativit culturelle et sociale de ces dterminants sociaux de groupe

    par lesquels nous les pensons. Lanthropologie nous prsente ainsi lexemple dune socit, la socit Cuiva (une

    socit amrindienne des plaines orientales de la Colombie), dans laquelle on ne distingue pas dge de la

    vieillesse 4 . Lhomognit et lgalit de tous les adultes est respecte sans distinction dge. Rien dans les

    pratiques et les marquages individuels auxquels le groupe a recours ne distingue les vieillards des autres membres.

    Chez les Cuiva, les personnes ges ne sont ainsi pas isoles du reste de la population, elles ne constituent pas un

    sous-groupe au sein de la socit, comme il en va dans la plupart des autres cultures. Cette socit ne cre donc

    pas dge de la vieillesse : une fois sorti de lenfance, lindividu demeure jusqu sa mort confondu lensemble des

    adultes 5 . Il ny a ainsi aucune exclusion particulire sagissant des activits et des comportements sociaux des

    vieillards, ils participent encore aux activits productives dans la mesure de leurs possibilits. Cet exemple extrme

    dmontre bien la variabilit des rponses sociales et culturelles possibles face au vieillissement biologique.

    En Occident, au contraire, une ligne de partage dcisive scinde la vie des individus : la retraite. Elle marque la

    rupture du lien organique qui lie lindividu au corps social, tant entendu que le travail est un facteur essentiel de

    linterdpendance fonctionnelle des individus : celui qui ne travaille pas se sent rejet, banni des structures de la

    solidarit organique, de l'interdpendance fonctionnelle sur laquelle reposent les socits industrielles. Il n'a pas

    d'identit sociale et est considr par ceux qui travaillent comme une sorte de citoyen de deuxime ordre 6 . Une

    sgrgation invisible sopre et isole parfois cruellement les retraits par rapport aux actifs. Cest prcisment dans

    les relations entretenues avec l'entourage que les reprsentations sociales se ralisent, notamment dans les

    interactions quotidiennes : on sinterroge sur leurs aptitudes, on manque de patience ou on pouse une attitude

    protectrice ou condescendante. Toutes ces attitudes, plus ou moins conscientes, sont des signes qui, du point de

    vue des personnes ges elles-mmes, les classent progressivement dans la catgorie des personnes ges 7 .

    Naturellement, cette conception est de plus en plus contredite par les faits. Un nombre sans cesse croissant de

    retraits restent actifs, soit en travaillant plus tardivement, soit par lintermdiaire dactivits associatives. La crise

    nest galement pas sans effets : lentraide intergnrationnelle et les solidarits familiales se sont fortement

    accrues ces dernires annes 8 . Un dcalage important se fait ainsi jour entre les reprsentations sociales encore

    agissantes reprsentations quil convient donc de relativiser et la ralit sociologiquement constate en pratique.

    Une ralit qui nous prsente une population trs diffrencie correspondant de moins en moins aux strotypes

    sociaux qui prosprent encore malgr le dmenti des faits.

    Ces strotypes tant maintenant relativiss, nous pouvons aborder un prjug qui en dcoule et qui nest pas sans

    effet sur lindemnisation des victimes ges.

    II Le vcu des personnes ges 1. Un prjug hante particulirement la rparation du dommage dun sujet g, qui prospre avec toute la force et la

    discrtion retorse qui caractrise communment les prjugs, leur permettant ainsi duvrer en silence et labri de

    la conscience critique. Ce prjug, sans tre jamais vritablement verbalis en toute transparence, sans doute par

    dcence, consiste saccorder implicitement sur le fait que la vie dune victime ge a moins de valeur que celle

    dune victime plus jeune.

    Accordons dans un premier temps cet argument toute sa force, en dployant lensemble de ses attendus. Cette

    thse, appelons l ainsi, possde en ralit deux appuis argumentatifs qui sont profondment lis mais que lon peut

    nanmoins distinguer :

    dans le premier, le prjudice serait moindre parce que, dune certaine manire, on considre que les joies ou la

    richesse et ltendue des activits et des agrments que prodigue lexistence sont moindres parce que le sujet est

    g. Les joies sont moindres, donc le prjudice rel le serait tout autant ;

    le second se situerait sur un plan projectif : les possibilits de ralisation de soi, dactualisation des possibles se

    sont tioles, taries, mesure que la barrire ultime sapproche : Vulnrant omnes, ultima necat 9 , comme

    lindiquaient froidement nos antiques cadrans solaires et nos horloges publiques, soucieux de nous rappeler

    chaque consultation notre condition mortelle et prissable. La teinte crpusculaire de largument, qui semble acculer

    les personnes ges dans une sorte de demi-vie dserte de toute joie et de toute esprance, attnue ainsi dautant

    le prjudice rparable, comme si ce dernier tait le corrlat du rtrcissement du champ des possibilits daction et

    de ralisation, de projection de soi dans le futur.

    La situation serait ainsi symtriquement inverse de celle des enfants victimes de dommages corporels. Pour eux le

    dommage prend tout particulirement la forme dune promesse qui ne saccomplit pas, dun enfant qui reste au seuil

    des possibles dans la mesure o laccident vient briser le dveloppement libre des potentialits de ralisati