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LE QUOTIDIEN DE LCONOMIE

GDF SUEZ/HAGA JAN INGE

GDF SUEZ SCELLE UNE GRANDE ALLIANCE DANS LE GAZ AVEC UN FONDS DTAT CHINOISPAGE 17LUNDI 8 AOT 2011

LESSENTIELGuant veut accrotre les reconduites la frontireLe ministre de lIntrieur compte sur la toute nouvelle loi immigration pour atteindre 30.000 reconduites la frontire cette anne.PAGE 7

Srie cinma : Le Mans, crin des films en costumesDe Cyrano Nicolas Le Floch , la prfecture sarthoise a prt les ruelles de son centre historique de nombreux tournages.PAGE 8

LAmrique dgrade, le monde dans linconnuh Vive inquitude aprs la dgradation par S&P de la note de la dette amricaine pour la premire fois de son histoire h Les dirigeants des grandes puissances et des banques centrales en concertation permanente pour essayer de rassurer les marchs h Un communiqu franco-allemand raffirme les engagements europensPASCAL GARNIER

Saga : Guglielmo Marconi

Pionnier de la radio, homme daffaires avis, il fut aussi le fondateur de la premire compagnie internationale de radiodiffusion.PAGE 11

ENTREPRISES & MARCHSSant : Carmat russit sa leve de fondsMalgr la tempte boursire, le concepteur du cur artificiel a russi rcolter 29 millions deuros auprs des investisseurs.PAGE 15

Procter pnalis par les matires premiresLe numro un mondial a dgag lors de lexercice clos fin juin sa marge oprationnelle la plus faible depuis cinq ans.PAGE 18

Vido la demande : nouveaux dfis pour NetflixLe champion amricain de la VoD fait face une envole de ses cots pour lacquisition des droits de diffusion.PAGE 19

Le prsident amricain, Barack Obama, et les dirigeants des principaux pays de la plante ont travaill tout le week-end trouver une rponse pour enrayer la panique.

Interview du patron de la Bourse de LondresLe directeur excutif du London Stock Exchange, Xavier Rolet, souligne les risques poss par la fusion Nyse EuronextDeutsche Brse.PAGE 23

La perte du triple A suscite le dsarroi de WashingtonAmrique ne fait plus partie du club prestigieux des dard & Poors. A Washington, la colre, lembarras et linquitude dominent parmi commentateurs et dirigeants. Dmocrates et rpublicains se renvoient la responsabilit du dsastre, tout en reconnaissant que leur processus politique savre incapable de faire face une inluctable drive budgtaire. Cest dailleurs le blocage politique au Congrs qui a pouss S&P dgrader la note amricaine. Le Trsor conteste toutefois les calculs de S&P.PAGES 2, 3 ET LDITORIAL DE JEAN-MARC VITTORI PAGE 12

Les marchs financiers placs sous haute tensiones principales Bourses mondiales risquent de subir le souveraine des Etats-Unis. Les grands indices boursiers pourraient poursuivre leur recul aujourdhui, aprs une semaine noire marque par les craintes dune contagion de la crise grecque lEspagne et lItalie. La dgradation de la note amricaine sajoute une liste de mauvaises nouvelles pour les investisseurs. Plusieurs indicateurs conomiques indiquent un ralentissement de lactivit outre-Atlantique, en dpit des bons chiffres de lemploi publis vendredi.PAGE 4

La BCE tente dteindre lincendie dans la zone euroier soir, la BCE discutait dun ventuel programme massif pagation de la crise de la dette la troisime conomie de la zone euro. Mais Berlin rechigne. Tout le week-end, les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays du G7 et du G20 se sont consults fbrilement, et dans une grande discrtion, pour laborer une rponse coordonne afin de calmer les marchs. Pkin, dont la moiti des rserves est place en bons du Trsor amricain, a fait part de son vif mcontentement devant lirresponsabilit de Washington.PAGES 5 ET 6

L quinze pays dtenteurs du triple A de lagence Stan- L contrecoup de la sanction de S&P lencontre de la dette H dachat dobligations italiennes pour empcher une pro-

SUR

AUTOMOBILE Consquence du sisme au Japon

IMMOBILIER Recul de 17 % au 2e trimestre

DANS LDITO CO 7H20 DU LUNDI AU VENDREDIISSN0153.4831. NUMRO 20990

Toyota dtrn par GM et VolkswagenLe tremblement de terre et le tsunami japonais ont temporairement boulevers la hirarchie des constructeurs automobiles mondiaux . Numro un mondial depuis 2008, Toyota a perdu son titre au premier semestre. Il se trouve mme relgu au troiBLOOMBERG

Logement neuf : ventes en baisse, prix en hausseL teurs par rapport aux deuxa baisse des ventes des promoannes prcdentes se confirme. Pour le deuxime trimestre, les ventes chutent de 17 % par rapport la mme priode de 2010, et de 19 % sur le semestre, selon les estimations de la Fdration des promoteurs immobiliers (FPI). Le recul des ventes au deuxime trimestre atteint mme 19 % en province contre 13 % en Ile-deFrance. En cause, le recul des ventes en Scellier, aprs le rabot de lavantage fiscal au 1er janvier 2011. Mais aussi les prix en hausse, qui diminuent le rendement locatif.PAGE 20

103e ANNE28 PAGES

sime rang, derrire General Motors et Volkswagen. La catastrophe a en effet empch Toyota de fabriquer prs de 150.000 vhicules. General Motors est parvenu dans le mme temps redresser ses ventes de 9 %.PAGE 18

Allemagne:2.Andorre:2.Antilles-Guyane-Runion: 2. Belgique : 1,80 . Canada : 4,10 CAD. Espagne : 2,10.Grande-Bretagne:160.Grce:2,20.Italie: 2,20 . Luxembourg : 1,80 . Maroc : 16 DH. Suisse : 3,20FS.Tunisie:2.100TNM.ZoneCFA:1.500CFA.

LES RUBRIQUES

PIXELS PAGE 19 LONGUE DURE PAGE 28

JEWEL SAMAD/AFP

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CRISE DE LA DETTEEN POINTSINDICE EURO STOXX 50 (CHELLE DE GAUCHE) INDICE S&P 500 (CHELLE DE DROITE)

LUNDI 8 AOT 2011 LES ECHOS

CONOMIE MONDIALE : SEPT MOIS DE DSORDRE10 JANVIER Craintes sur la dette du Portugal 28 JANVIER Le PIB amricain infrieur aux attentes 28 FVRIER LArabie saoudite prte stabiliser les prix du ptrole aprs la crise libyenne 7 AVRIL La BCE remonte ses taux 20 MAI Fitch dgrade la note de la Grce 29 JUIN Le parlement grec vote le plan daustrit 30 JUIN Fin du plan dassouplissement quantitatif aux Etats-Unis 25 JUILLET Moodys abaisse la note de la Grce 29 JUILLET Le PIB amricain au 2 e T 2011 doit

2.500

1.300 2.000

1.500

27 JANVIER Maintien du programme de rachat de titres du Trsor par la FedJANVIER 2011

8 FVRIER La Chine relve ses taux

10 MARS La note de lEspagne dgrade par Moodys 16 MARS Moodys abaisse la note du Portugal

7 MARS Moodys abaisse la note de la Grce

18 AVRIL S&P assigne une perspective ngative la dette amricaine

1 JUIN Moodys dgrade la note de la GrceER

7 JUILLET La BCE augmente ses taux de 25 points de base, 1,5 %

21 JUILLET Le sommet europen prvoit le rallongement des dettes grecque, irlandaise et portugaise avec une baisse des taux dintrt5 AOT 2011

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CONCERTATION AU DERNIER G8 DEAUVILLE, EN MAI DERNIER

ID / PHOTO : AFP

TATS-UNIS

Les dirigeants du G20 et, en particulier le couple franco-allemand, essaient de ramener la confiance aprs le vritable sisme qua constitu la perte de sa note triple A par la dette des Etats-Unis. La BCE discutait hier soir dun rachat massif dobligations dune Italie sous pression.

Aprs la perte du triple A amricain, les Occidentaux essaient denrayer la paniqueLes dirigeants occidentaux cherchaient fbrilement hier une parade au mouvement de panique qui risque de secouer les marchs mondiaux aujourdhui, aprs un week-end historique. Les EtatsUnis, qui reprsentent un quart du PIB mondial, ont perdu samedi pour la premire fois la prestigieuse note triple A que lagence Standard & Poors accordait leur dette publique. Aprs une semaine folle qui a ramen le niveau des Bourses trois ans en arrire, les dirigeants des principaux pays de la plante ont travaill tout le week-end, dans la plus grande discrtion, une rponse coordonne susceptible de ramener la confiance.Hier, en soire, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, dans un communiqu commun, ont notamment ritr leur engagement de mettre en uvre pleinement les dcisions prises lors du sommet europendu21juilletdernier. Et ont appel la mise en oeuvre rapide et complte des mesures annonces par lItalie et lEspagne pour sortir de la crise de leur dettesouveraine. Cesdeuxpaysont pris des dispositions courageuses et leur situation ne mrite pas les attaques dont elles sont lobjet , souligne-t-on de source franaise. Les directeurs du Trsor des pays du G7 se sont consults par tlphone samedi soir. Ceux des Etats membresduG20ontaussitenuhier matinuneconfrencetlphonique durgence. Et une confrence tlphonique des ministres des finances et banquiers centraux des pays du G7 devait tre organise trs tt ce matin, juste avant la rouverture des marchs.Projecteurs sur la zone euro

Tandis quaux Etats-Unis les lus cherchent surtout se renvoyer la responsabilitdufiasco(lirepage3), la Banque centrale europenne (BCE) aurait dcid hier soir, selon certaines sources, lors dune runion extraordinaire de son conseil des gouverneurs, dintervenir mas-

Le prsident amricain Barack Obama et les dirigeants des principaux pays de la plante ont travaill tout le week-end trouver une rponse.

sivement ds aujourdhui pour relcher la pression sur la dette italienne. Aprs lEspagne et le Portugal, lItalie est dans le collimateur des spculateurs, en raison de sa croissance atone et de sa dette (120 % de son PIB). La prime de risque des obligations italiennes et espagnoles a atteint ces derniers jours un record. Le prsident de la BCE, Jean-Claude Trichet, disait vouloirhierunedcisionduConseil des gouverneurs de la BCE sur un programme de rachat dobligations italiennes. Aprs que la BCE a repris jeudi son programme de rachat, interrompu en mai, mais pour de petites quantits de titres espagnols, la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, avait appel dans la journe la BCE faire son travail . Mais la question divisait au sein de linstitution, les reprsentants allemands rclamant des garanties sur lapplication de mesures daustrit. Le chef du gouvernement italien a pourtant annonc vendredi la mise

REUTERS

en uvre du plan de rsorption du dficit budgtaire secondaire (aprs servicedeladette)ds2013,avecun an davance sur le calendrier initial. En raison de lampleur phnomnale de la dette italienne (2.000 milliardsdeuros),unecrisededfiance envers cette dernire menacerait de mort la zone euro. Cest dailleurs parcequeBerlinjugecettedettetrop importante pour tre paule par quelque mcanisme que ce soit quil a oppos ce week-end une fin de non-recevoir au plaidoyer, jeudi, du prsident de la Commission europenne en faveur dune augmentation des capacits du Fonds de soutien europen, actuellement dot de 440 milliards deuros. Par ailleurs, Moodys a qualifi hier la dgradation de S & P de prmature , tandis que la troisimegrandeagence,Fitchrservait sa position.YVES BOURDILLON

Lditorial de Jean-Marc Vittori page 12.

Jean-Michel Six, Standard & Poors Europe : Cest le critre de gouvernance que nous avons mis en avant Lconomiste en chef Europe de lagence de notation Standard & Poors estime que ce qui a t sanctionn est la profonde division politique des Etats Unis, qui mne une impasse . Quest-ce qui a dclench votre action, alors que vos concurrents ont dcid de prserver le triple A des Etats-Unis ? Tout dabord, notre dcision montre quil ny a pas de cartel des agences de notation et contredit les accusations qui voudraient que nous soyons plus tendres avec les pays anglo-saxons. Notre action nest autre que le reflet, le diagnostic dune situation interne aux EtatsUnis trs complique. Complique avant tout par la profonde division politique qui mne une impasse et a empch un rglement rel du problme de la drive budgtaire fdrale. La note que nous avons assigne traduit la capacit et la volont de ce pays de rduire sa dette. Cest le critre de gouvernancequenousavonsmisenavant. Notre action nest pas htive : les atermoiements de ladministration et du Congrs amricains durent depuis 2008. Cela tant dit, la note des Etats-Unis reste trs forte. Il ne faut pas dramatiser notre dcision. Quelles consquences aura la dgradation sur les marchs ? Nous avions plac la note sous perspective ngative ds le 18 avril. La croissance amricaine est amoindrie avant tout par la faiblesse de la consommation des mnages. Faiblesse qui sexplique son tour par lendettement lev du secteur priv. La crise immobilire se poursuit, et ladministration et le Congrs ne sont pas capables de prendre des dcisions visant la stopper. Du coup, la reprise du march de lemploi est trs faible, la plus faible jamais enregistre en sortie de crise aux Etats-Unis. Pourquoi navez-vous pas attendu llection prsidentielle de novembre 2012 pour dfinir la note ? Novembre 2012 nest pas assez proche. Dici l, la trajectoire de la dette fdrale va se dtriorer davantage. Nos notes sont horizon moyen terme, cest--dire cinq ans au minimum. Mais les notes ne sont pas graves dans le marbre. Si des nouveaux lments apparaissaient dans le sens dune vritable volont politique consensuelle de venir bout de la drive budgtaire, nous pourrions modifier la note avant que la trajectoire de la dette ne change de cap. Allez-vous modifier la notation de la France ? La perspective de la dette franaise est stable. Je nai rien ajouter.PROPOS RECUEILLIS PAR MASSIMO PRANDI

Nicolas Sarkozy refuse la spirale de laffolement Le chef de lEtat franais a multipli les contacts tlphoniques depuis le cap Ngre tout le week-end mais ne compte pas pour le moment courter son sjour dans le Var.

INTERVIEWJEAN-MICHEL SIXCONOMISTE EN CHEF DE STANDARD & POORS EUROPE

Les notes ne sont pas graves dans le marbre. Si de nouveaux lments apparaissaient dans le sens dune vritable volont politique consensuelle de venir bout de la drive budgtaire, nous pourrions modifier la note avant que la trajectoire de la dette ne change de cap. Le march a t prpar lventualit dune dgradation. Pourtant, depuis cette date, les taux ont baiss. Les Chinois, principaux cranciers des Etats-Unis, protestent contre une gestion quils jugent laxiste des finances publiques amricaines. Ce nest pas nouveau quun crancier reproche cela un emprunteur. Pour autant, la Chine ne cessera pas dacheter des titres de la dette fdrale. Quant au march primaire, nous savons que, en 2010, la Rserve fdrale a achet environ 70 % des titres mis. La poursuite de ce mouvement est probable, comme celle du prolongement dune politique montaire non conventionnelle pour soutenir lconomie [ quantitative easing en anglais, NDLR]. La drive budgtaire amricaine et votre notation auront-elles un impact sur la croissance ?

Sur le pont, aux commandes, scrutant lvolution de la situation.Sanscderlapanique.Cest limage que se sont employs donner le chef de lEtat et le gouvernement tout au long du weekend dans un dlicat exercice de communication. Depuis le cap Ngre, o il se trouve en villgiature, Nicolas Sarkozy a multipli les entretiens tlphoniques avec ses collaborateurs, ses ministres, Franois Fillon et les dirigeants des grandes conomies dveloppes.Etlafaitsavoir.Tandisquele ministre de lEconomie, Franois Baroin,estrentrParisjeudisoir, la demande du prsident, aprs troisjoursseulementdevacances dans la Creuse, pour suivre au plusprs lesdveloppementsde la crise. Mais lexcutif sest gard den faire plus, de peur dalimenterlescraintes. Il nesert riende sagiter de manire inutile, explique-t-ondanslentourageduchef de lEtat. Et il faut viter dexciter lenvironnement boursier et montaire ou de tomber dans la spirale de laffolement. Pas question, ainsi, pour linstant que Nicolas Sarkozy regagne lElyse, que Xavier Musca, le secrtaire gnral de la prsidence, revienne de Corse, que

Franois Fillon quitte la Toscane ou que dautres ministres courtent leurs congs. Avec les moyens de communication modernes, la situation peut tout fait tre gre distance , assuret-on de mme source. Pas questionnonplus, pourlemoment , que celui-ci sexprime publiquement. Le chef de lEtat a dj eu loccasion dexposer ses vues sur la question de la dette et des dficits dans sa lettre aux parlementaires le mois dernier, fait-on valoir dans son entourage. Garder la tte froide

Pas question, enfin, du moins officiellement, denvisager un nouveau tour de vis budgtaire pour rassurer les marchs et les agences de notation. Ce nest pas lordre du jour , affirme un conseiller du prsident. La note de la France demeure dans une perspective stable chez Standard & Poors, souligne-t-il. Il faut garder la tte froide et ne pas faire un papier calque de la fbrilit quon peut observer sur tel ou tel march , avait insist, vendredi, sur France Info, Franois Baroin. La France sera au rendez-vous du redressement de ses comptes. La France sera au rendez-vous de la rduction de son dficit cette anne et lanne prochaine , a promis, samedi, sur Europe 1, la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, Valrie Pcresse.STPHANE DUPONT

DR

LUNDI 8 AOT 2011 LES ECHOS

CRISE DE LA DETTEROYAUME-UNI 333 (2,3%) JAPON 906,9 (6,4%)

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LES TATS-UNIS QUITTENT LE HAUT DU TABLEAULES PAYS BNFICIANT D'UNE NOTATION AAA PAR STANDARD & POOR'S LES DTENTEURS DE LA DETTE AMRICAINEEN MILLIARDS DE DOLLARS (EN % DU TOTAL) CHINE 1.152,5 (8,1%)

DETTE PUBLIQUE 2010, EN % DU PIB

TAUX 10 ANS, EN %

AUTRES 2.086,8 (14,6%)

SINGAPOUR CANADA ALLEMAGNE FRANCE ROYAUME-UNI AUTRICHE PAYS-BAS FINLANDE NORVGE DANEMARK SUISSE SUDE NOUVELLE-ZLANDE LUXEMBOURG AUSTRALIE

111,6 84,2 83,2 82,3 80 72,3 62,7 48,4 44,7 43,6 40,2 39,8 38,7 18,4 14,2

2,520 2,637 2,346 3,153 2,687 3,021 2,775 2,762 2,667 2,602 1,239 2,361 4,564 3,375 4,475RSERVE FDRALE 1.427,4 (10%) INVESTISSEURS AMRICAINS 3.766,9 (26,4%)

INVESTISSEURS TRANGERS 4.479,2 (31,4%) INVESTISSEURS PRIVS 8.229,2 (57,7%) DTENTEURS PUBLICS 9.656,6 (67,7%) COMPTES DE LTAT 4.613,5 (32,3%)

BRANCHE RETRAITE 2.433,5 (17,1%)

BRANCHE HANDICAPS 173,1 (1,2%)

SCURIT SOCIALE 2.606,6 (18,3%)

TOTAL

AUX ) % DR S F (5,5 OY 82,7 7 MPL ES E ) TE D 2,4% RAI 7,3 ( RET E 33 ICAR S MED FOND

14.270,1

AUTRES 1.006,5 (7,2%)

ID / SOURCES : EUROSTAT, OCDE, BLOOMBERG, TRSOR AMRICAIN / AFP

Washington, sous le choc, sinterroge sur les blocages politiques lorigine de son irrsistible drive budgtaireLa Maison-Blanche appelle les lus du Congrs sunir pour rtablir la situation budgtaire . Le secrtaire au Trsor, Thimothy Geithner, donn partant, a annonc hier quil allait rester son poste.

Embarras, colre ou inquitude. La premire puissance mondiale, encore sous le choc, sinterrogeait hier sur les consquences de la dgradation, samedi matin, de la note de sa dette souveraine par lagence Standard & Poors, AA + avec perspective ngative. Les diffrents acteurs se renvoyaient la responsabilit de cette crise de confiance qui a vu les Etats-Unis sortir du club des quinze pays inspirant le plus confiance en matire de crdit. Cest le Trsor amricain qui est monttoutdabordaufrontsamedi, pour contester la dgradation de la note amricaine, la premire depuis la cration de S & P en 1941 (les Etats-Unis demeurent toutefois nots triple A par les deux autres tnors de la notation financire, Fitch et Moodys). Le Trsor a accus S & P dune erreur mathmatique de base , portant sur rien moins que 2.000 milliards de dol-

larsdeprojectiondedettefdrale dix ans, ajoutant : Une telle erreur parle delle-mme. Le prix Nobel dconomiePaulKrugman,gnralement favorable une relance par la dpense publique, a estim pour sa part que ces gens ne sont certainement pas en position dmettre un jugement , en allusion aux notes AAA que les agences accordaient aux metteurs de produits toxiques peu avant le krach de 2008. Mais, aprs avoir reconnu une diffrence fonde sur le fait quelle travaille, elle, sur un horizon de trois cinq ans et non de dix, S &

P a maintenu sa position. Ajoutant, pour couper court la polmique, quesadcisionsefondaitavanttout surdeslmentspolitiques,savoir lincapacit de la Maison-Blanche etduCongrsrsoudrelesproblmes budgtaires (lire ci-dessous).Un accord trop tardif

Davantage que tel ou tel indicateur financier, comme le dficit public (le plus lev du G20 derrire celui du Japon, avec 9 % du PIB), ce qui a pes le plus dans la rflexion de S & P a t manifestement le fait quun accord sur le relvement de la dette

fdrale na t obtenu lundi dernier que quelques heures avant ce qui aurait t le premier vritable dfaut de paiement de lhistoire des Etats-Unis. Barack Obama a fait savoir samedi par son porte-parole, Jay Carney,quilfallait mieuxmontrer [] notre capacit travailler ensemble , aprs cette ngociation trop partisane . Il a appel les lussunirpourtravailler au-dessus des diffrences idologiques au sein notamment du comit bipartite du Congrs. Une recherche dun grand bargain entre dmo-

crates et rpublicains, ce qui ne lui a pourtant pas russi jusquici. Des commentateurs dmocrates sont aussi monts au crneau pour souligner laspect surtout symbolique et psychologique de la dcision de S & P, puisquil nest mme pas certain que le cot des nouveaux emprunts des Etats-Unis augmentera, car les bons du Trsor amricain, par faitement liquides, demeurent incontournables.Barack Obama en difficult

pascertainquelintransigeancedes rpublicains les servira dans les urnes. Selon les sondages, si la cote de popularit de Barack Obama est tombe 41 % rcemment, le taux de dsapprobation du Congrs a atteint le niveau record de 82 %. Et, bonne nouvelle pour Barack Obama, son secrtaire au Trsor,

82 %Le niveau record qua atteint la dsapprobation du Congrs par lopinion publique.

LES TATS-UNIS CRENT POURTANT DES EMPLOISMalgr la dgradation de la dette souveraine, lconomie amricaine nest pas vraiment lthargique. Selon des chiffres divulgus vendredi juste avant le sisme provoqu par S & P, les crations demplois se sont nettement amliores aux Etats-Unis en juillet. Le chmage est reparti la baisse, 9,1 % de la population active, contre 9,2 % en juin, grce la cration nette, de 117.000 emplois, hors secteur agricole, alors que les analystes tablaient sur 85 .000 emplois. Cest le meilleur chiffre depuis avril. En mai et en juin, lconomie amricaine avait, certes, cr des emplois, mais un niveau trs faible. Si le chiffre de juillet savre encourageant, il rvle toutefois des signes de fragilit. Le nombre de crations demplois demeure deux fois infrieur celui (215.000 par mois) observ entre dcembre et avril. Et le taux de chmage reste au-dessus des 9 %, un plancher dpass seulement deux fois depuis lannonce officielle de la fin de la rcession en juin 2009. La cration demplois en juillet a t intgralement due au secteur priv (154.000 emplois nets, deux fois mieux quen juin). Le secteur automobile a cr 24.000 emplois, le commerce 26.000, les htels et restaurants 17.000 et la sant 31.000.

Signe de la polarisation politique quinze mois dune lection prsidentielle indcise, des prtendants rpublicains nont pas hsit attaquer Barack Obama. Mitt Romney, actuellement le mieux plac dentre eux, a qualifi labaissement de la dette de dernire victime de lchec du prsident Obama , tandis que Michelle Bachmann, grie du mouvement conservateur du Tea Party, estimait que ce prsident a dtruit la notation du crdit des Etats-Unis . Cette dgradation, pour un pays habitu se considrer comme numro un en tout , est une terrible insulte et est humiliante , ajoutait le stratge rpublicain Ron Bonjean. Il nest toutefois

Timothy Geithner, que la presse amricaine disait sur le dpart depuis des semaines, a indiqu hier soir quil avait lintention de rester son poste. Un gage de continuit apprciable dans la priode actuelle. Il est prt effectuer limportant travail devant lui pour rpondre aux dfis auxquels est contront notre grand pays , a assur sa porte-parole, Jenni LeCompte.YVES BOURDILLON

Une sanction du bras de fer politique sur la detteLe consensus au rabais entre rpublicains et dmocrates sur le plafond de la dette a conduit la perte du AAA des Etats-Unis chez S & P.

Les agences de notation asseoient leur influence sur la dpendance aux marchs des Etats endettsLes agences de notation disposent dune influence exorbitante en raison du rle que leur ont confi les Etats dans la rglementation financire.

Le plan de rquilibrage du budgetsurlequel leCongrs etlexcutif se sont rcemment mis daccord est insuffisant par rapport ce qui, de notrepointdevue,seraitncessaire pour stabiliser la dynamique moyentermedeladettepublique. Cest en ces termes, vendredi, que lagencedenotationStandardand Poorsaexpliqulabaissementde AAA AA + la note long terme du pays. En clair, S & P se montre pessimistesurlacapacitduCongrs et de ladministration amricaine surmonter leurs divergences pour saccorder sur un vaste plan de consolidation budgtaire mme de stabiliser lendettement des Etats-Unis. Lagence a pris soin de mettre en garde ladministration Obama quune dgradation de AA + AA dici deux ans pourrait fort bien intervenir sinousvoyonsunemoindre rduction des dpenses par rapport ce qui a t convenu, une hausse des taux dintrt ou de nouvelles pressions fiscales rsultant dune drive de lendettement du gouvernement par rapport notre scnario de base . A la diffrence de ses deux concurrentes Moodys et Fitch Standard and Poors a donc franchi le pas et retir, pour la premirefoisdanslhistoiredesEtatsUnis, le prcieux label du triple A. Les atermoiements des rpublicainsetdesdmocratespourrele-

Vers une dette 90 % du PIB ?

Selon les calculs de lagence amricaine, en prenant en compte la rduction de 2.100 milliards de dollars des dpenses de laccord de la semaine dernire, lendettement des Etats-Unis va continuer de crotre. La dette nette du gouvernement fdral passerait ainsi de 74 % du PIB dici fin 2011 79 % en 2015 et 85 % en 2021. Dans le pire des cas, en tenant compte dune hausse comprise entre 50 et 75 points de base des taux dintrt long terme et de labsence dun consensus politique pour rduire les dpenses de 1.200 milliards de dollars supplmentaires comme prvu, la dette publique nette grimperait 90 % du PIB en 2015 et 101 % avant 2021. Une trajectoire qui dclencherait, selon ce qui est prvu, un nouvelabaissementdelanotedes Etats-Unis AA.R. H.

Ce sont les Etats qui ont confi aux agences de notation une mission dvaluateurs plnipotentaires.

Les dfenseurs des agences font valoir quen attaquant les notations, on se dtourne du problme fondamental : laggravation de lendettement des Etats.on se dtourne du problme fondamental : laggravation de lendettement des Etats et, partant, leurs difficults prvisibles faire face leurs engagements. Surtout, le pouvoir des agences ne provient pas de manipulations labores,maistoutsimplementdufait que ce sont les Etats qui leur ont

confi une mission dvaluateurs plnipotentiaires. Les entreprises, collectivits locales, institutions financires ou Etats qui mettent des titres cots sont tenus de faire valuerleursantfinancireparune agence agre, gnralement lune des trois grandes, S & P, Moodys et Fitch. La SEC, le gendarme boursier amricain, agre au total une dizaine dagences.Banques : des effets pervers

Ce pouvoir est accru en outre par les contraintes rglementaires pesant sur les banques. En raison des rgles prudentielles dites de Ble II, celles-ci doivent maintenir un ratio de fonds propres dautant plus lev quelles dtiennent des titres considrs comme risqus par les agences de notation. Pour conserver le

niveau de fonds propres requis, elles sont donc obliges de vendre dans lurgencedestitresdontlanotevient dtredprcie.Cefaisant,ladgradation dune note conduit ipso facto une braderie du titre concern et un phnomne de dvalorisation autoentretenu. Les nouvelles rgles prudentielles de Ble III ne diminuent pas la dpendance des banques lgard des notations de crdit, notamment en ce qui concerne le calcul des ratios de liquidit. Une rflexion est mene depuis plusieurs annes sur les moyens de limiter ces effets pervers de part et dautre de lAtlantique. En France, le prsident de lAutorit des marchs financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, a parl dernirement de la ncessit de se dsintoxiquer .Y. M. AVEC M. RN

JIN LEE/BLOOMBERG NEWS

ver le plafond de la dette ( Les Echos du 1 er aot) ont pes lourd. John Chambers, prsident ducomitdvaluationdeS&P, la dailleurs soulign vendredi sur CNN, jugeant que Washington aurait pu viter cet affront en relevant plus tt le plafond de la dette. Pour lui, les responsabilits sont partages et incombent ladministration Obama, mais galement ladministration prcdente . La gouvernance des Etats-Unis et la mise en uvre de leur politique conomique est devenue moins stable, moins effective et moins prvisible que par le pass, a point S & P.

Si je pouvais me rincarner je prfrerais que ce soit dans le march obligataire, comme a je serais le matre du monde , dclarait Woody Allen dans lune de ses (nombreuses) rflexions sur lau-del. Il choisirait plutt aujourdhui une agence de notation financire, tant le pouvoir de Standard & Poors (S & P) ou de ses deux principales concurrentes, Moodys et Fitch Ratings, semble exorbitant. Dun seul communiqu, S & P a provoqu une tempte qui pourrait entraner une chute des Bourses de la plante aujourdhui. Cette capacit orienter les marchs financiers suscite une polmique rcurrente, aussi bien lorsque les agences dgradent des pays que lorsquelles contribuent une euphorie illusoire. Cela a t le cas jusquen 2008 pour de nombreux produits financiers nots triple A, alors quils se sont avrs toxiques. Certains hommes politiques dnoncent un vritable dni de souverainet du fait que les gouvernements modifient leur politique budgtaire pour ne pas voir la note de leur pays dgrade. Ils demandent en consquence que les agences soient troitement rgules, voire appellent la cration dagences publiques, dont il nest cependant pas certain quelles seraient totalement objectives sur la dette des pays dont elles dpendraient. Les dfenseurs des agences font valoir quen attaquant les notations,

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CRISE DE LA DETTE

LUNDI 8 AOT 2011 LES ECHOS

Les marchs sous haute tensionLes marchs asiatiques puis europens ouvriront sous haute tension aujourdhui. Les Bourses du Golfe ont t les premires subir les consquences de la dgradation des Etats-Unis.

A trois heures ce matin, les Bourses de Hong Kong, Shanghai et Singapour donneront une premire mesure de limpact de la dcision de Standard & Poors (S&P) de dgrader la note de crdit des Etats-Unis. Une heure plus tard, ce sera au tour de la Bourse de Tokyo. Les marchs

europens suivront. Aprs une semaine noire marque par une baisse importante de la plupart des indices boursiers de rfrence dans le monde, les investisseurs ont peu de raisons de retrouver le sourire faceuneconomieamricainequi marcheauralentietdesdettessouveraines la notation vacillante. LopiniondeS&Plencontredela dette amricaine a dj port un coup aux Bourses du Golfe ouvertes ce week-end : les indices de rfrence dOman ( 1,9 %), du Bahren ( 0,33 %), dAbu Dhabi ( 2,5 %) ou

encore du Qatar ( 2,5 %) ont tous essuydesbaisseshier,dansdesproportionsplusoumoinsimportantes. La Bourse saoudienne, la plus importantedumondearabe,achut de5,5 %samedi,avantdecltureren lgre hausse de 0,08 % dimanche.Atmosphre de quasi-panique

La Bourse isralienne est de loin celle qui a le plus souffert hier. Lindice boursier de rfrence TelAviv, le TA-25, sest effondr de 6,99 %, dans une atmosphre de quasi-panique qui a contraint lop-

rateur dclencher des coupe-circuitsavantledbutdelasancepour enrayer la dgringolade de certains titres. La dgradation de la note des Etats-Unis, principal partenaire financier et commercial dIsral, a certes jou un rle dans ce recul. Mais lEtat hbreu est galement en proie des manifestations historiques ces derniers jours. De nombreux jeunes et personnes issus des classes moyennes rclament notamment plus de justice sociale . M. RN

Ltat des places boursires avant louvertureUNE SALLE DE TRADING PARIS, VENDREDI.

LES DIX JOURS EN ROUGE DU CACEN POINTS

Avant la dgradation de la note des Etats-Unis par lagence de notation Standard & Poors, les marchs ont connu deux semaines calamiteuses. Chaque jour, un flot de mauvaises nouvelles les a enfoncs un peu plus bas. Retour place par place sur la situation.WALL STREET

LINDICE CAC 40EN POINTS

4.007,354.000 3.800 3.600 3.400 3.200

3.842,70 3.812,97 3.787,88

22 JUILLET Abaissement de la note de la Grce par Moody's.26 JUIL. : 25 JUIL. :

tion de rsultats semestriels flatteurs, sont dsertes en ces temps de tassement des prvisions conomiques. Le DAX ne sert plus comme avant de refuge, et cela irrite Robert Halber, stratge de la Baader Bank. Selon lui, les performances conomiques sont bonnes, mais tout est assombri par un mauvais environnement politique qui finit par affoler le march .3.278,56

-0,77% -0,66% -1,42% -0,57% -1,11%

STMicroelectronics fait tat d'un affaiblissement de la demande en juin.27 JUIL. :

3.734,07 3.712,66 3.671,28

Goldman Sachs passe de surpondrer neutre sur le secteur bancaire europen.28 JUIL. :

Rsultats dcevants des groupes. Vallourec chute ainsi de plus de 14%.29 JUIL. :

Le PIB amricain au deuxime trimestre ressort +1,3% au lieu de +1,8% attendu. Moody's met sous surveillance l'Espagne.

Jusquau 1er aot, les places amricaines navaient en tte que laccord ncessaire entre rpublicains et dmocrates pour le relve1 ment du plafond de la dette aux Etats-Unis. Les signes de ralentissement conomique taient le cadet de leurs soucis, tant le suspense tait grand et lchance, le 2 aot, proche. Malgr un chiffre dcevant du produit intrieur brut (PIB), le 29 juillet, pour le deuxime trimestre, les investisseurs ont pris la pleine mesure du ralentissement conomique, leLINDICE DOW JONESEN POINTS

3.000

LONDRES

1ER JUIL. 2011

5 AOT 2011

ID

PARIS

3.588,05

1 er AOT :

3.522,79

Accord sur le relvement du plafond de la dette US. Les taux espagnol et italien 10 ans au-dessus de 6%. Lindice ISM manufacturier se rapproche du seuil de 50 points, indiquant un risque de contraction.2 AOT :

-2,27%

12.582,7712.600 12.400 12.200 12.000 11.800 11.600 11.400 11.200 1ER JUIL. 2011ID

Les dpenses des mnages franais se sont contractes de 0,2% en juin. Une premire depuis septembre 2009.

-1,82%

2

La place parisienne a russi un indit dans le troisime millnaire en alignant daffile dans 3 rouge,dix sancesdesquelles le le 1 au terme CAC 40 a perdu 14,7 %, 3.278,56 points. Dornavant, il volue sur ses niveaux de juillet 2009. La question de la dette grecque et la pression des agences de notation et des investisseurs sur lEspagne et lItalie ont pes sur lindice parisien. A cela se sont ajoutes la situation amricaine tant conomique que politique et une srie de mauvais rsultats dentreprises franaises pour le premier semestre, surtout, accompagne de perspectives peu encourageantes sur le second semestre.FRANCFORT

A la City de Londres, la comparaison avec la situation juste avant le krach de 2008 tait sur toutes les lvres en fin de semaine dernire. 1 Beaucoup dinvestisseurs sont persuads que la situation actuelle est moins grave. La Bourse de Londres a t particulirement agite la semaine dernire, en raison du poids des entreprises de ressources naturelles et dnergie dans lindice FTSE 100. Celui-ci a cltur en baisse de 2,7 % vendredi, une baisse bien plus prononce qu Paris, et effac 164 3 de capitalisationmilliards de livres boursire en six jours. Les banques britanniques ont aussi t particulirement maltraites vendredi en raison du risque quelles soient obliges de cloisonner leurs activits de banque de dtail et de banque dinvestissement.LINDICE FTSE 100EN POINTS

bas de juin 2010. Les investisseurs craignent que le dfaut de la Grce vienne contaminer trs vite lEspagne et lItalie. Cela sest vu sur lvolution de leurs taux respectifs 10 ans, qui ont tous deux dpass les 6 %. Ces derniers jours, les deux Etats ont mme connu des difficults lors de leurs missions de dette. En attendant que les gouvernements prennent les bonnes mesures dconomie, le secours viendra de la Banque centrale europenne. Des bruits de march indiquent quelle sapprte acheter des papiers italiens et espagnols.ASIELINDICE NIKKEIEN POINTS

3

1

10.000 9.800 9.600 9.400 9.200

9.868,07

39.299,88

1ER JUIL. 2011

5 AOT 2011

ID

2

11.444,615 AOT 2011

3.454,94

3 AOT :

Socit Gnrale lance un profit warning sur ses rsultats annuels. L'indice ISM des services aux Etats-Unis ressort 52,7 points au lieu de 53,5.

-1,93%

3.320,35 3.278,56

4 AOT :

Jean-Claude Trichet dclare que la BCE est en train d'acheter des titres de dettes priphriques. Veolia dcroche de 19%.5 AOT :

-3,90% -1,26%

Le chmage amricain baisse de 9,2% 9,1%.

- 14,7% LES CHOS / SOURCE : BLOOMBERG/ PHOTO : AFP

1 er aot. Lindicateur ISM non manufacturier sest rapproch de la barre des 50 points, au-dessous de laquelle lconomie est considre en contraction. Alors que Wall Street, du point de vue de lanalyse graphique, avait prserv un potentiel de rebond, le voil qui fut enterr. Et la baisse sest acclre. Le Dow Jones a russi respirer vendredi, en gagnant 0,54 %, 11.444,61 points. En deux semaines, il a tout de mme perdu 9,74 %. Le Nasdaq na pas eu tout fait le mme parcours, mais a baiss au final de 11,4 %, 2.532,41 points. Le S&P 500 se situait avant le week-end, en chute de 10,2 %, sur la mme priode, 1.199,38 points. A ce niveau-l, il est sur un bon support graphique.

Nous avons tous ressenti comme un vent de panique : Burkhard 2 Ziegler, un trader de la banque Close Brothers actif sur le parquet 1 de la Bourse de Francfort, a connu vendredi matin le pire moment dune semaine toute oriente la dgringolade. Dans la matine, l i n d i c e D A X ava i t c hu t d e 237 points lors des toutes premires minutes des transactions, atteignant son point le plus bas depuis le dbut de lanne, 6.152 points. Depuis le 26 juillet, lindice phare des valeurs allemandes sest tass de 16 %, abandonnant 1.200 points au cours de huit sances de baisse conscutives. Ou une fonte de plus de 100 milliards deuros de capitalisation boursire. Du jamais-vu depuis 1993. Cest une trs nette consolidation , estime le trader, qui veut croire une prochaine fin de lhmorragie. Celle-ci a frapp en2 premier lieu les valeurs cycliques, lesquelles, malgr la publica-

5.989,766.000 5.800 5.600 5.400 5.200

35.000 1ID

5.246,99ER

JUIL. 2011

5 AOT 2011

MILAN-MADRID

Si les indices des Bourses espagnole et italienne ont russi sauver une ou deux sances, elles ont tout particulirement souffert dans 1 cette dernire quinzaine. En deux semaines, le MIB milanais a chut de prs de 18 % et lIbex 35 madrilne denviron 14 %. Le premier est revenu sur ses niveaux davril 2009 et le second flirte avec son point

Dans le climat de dbcle boursire en Europe et aux Etats-Unis, les marchs asiatiques ne font pas exception. La Bourse de Tokyo a dviss en clture de 3,72 % Vendredi 9.299,88 points, plus forte 2 baisse depuis le 15 mars, au lendemain du sisme du 11 mars. Tokyo, qui sest repli de 6,07 % depuis une semaine, reste pnalis par des publications de rsultats dcevants et par la hausse du yen, que les autorits japonaises ont cherch freiner en intervenant sur les marchs jeudi. Dans son sillage, Soul a termin la semaine en baisse de 3,70 %. Hong Kong a cltur en recul de 4,29 %, Shanghai de 2,15 %. La Bourse de Sydney a pli de 4 %, alors que la Banque centrale dAustralie a ramen sa prvision de croissance du produit intrieur brut 3,25 % pour 2011, contre un peu plus de 4 % prvu. La peur de voir le secteur financier de nouveau fragilis sest renforce sur les marchs asiatiques.

3

J.-PH. L. ( FRANCFORT), N. M. ( LONDRES), S. L. P. ET J.-D. V.

Les consquences devraient tre limites pour le billet vertLe dollar amricain pourrait voir sa valeur baisser, mais dans des proportions limites, compte tenu du poids conomique des Etats-Unis dans le monde.

end aprs lannonce de lagence de notation. Car la valeur du dollar ne repose pas sur du sable et plusieurs circonstances extrieures laident conserver son rang de premire devise mondiale.Une rfrence sur les marchs

LEURO CONTRE LE DOLLAREN DOLLAR

Le billet vert, symbole du capitalisme amricain, pourrait-il souffrir de la dgradation de la note de crdit des Etats-Unis ? A premire vue, les risques semblent modrs. A court terme, la dcision prise par Standard& Poors (S&P) dabaisser dun cran la note de long terme des crances amricaines pourrait avoir pour premires consquences de lgrement relever les rendements attachs aux bons du Trsor amricains et faire baisser le dollar face aux devises internationales, dont leuro. Des rpercussions limites donc, si lon en croit les premiers commentaires qui circulaient ce week-

1,4882 4 MAI1,45

Tout dabord, la devise amricaine reste mise par la premire puissance conomique du monde. Elle constitue lunit de valeur pour la quasi-totalit des matires premires, dont le ptrole. Ensuite, sa premire concurrente lchelle mondiale, leuro, parat fragilise depuis les dbuts de la crise financire grecque, qui a rvl les limites dun systme montaire dnu de politiques budgtaire et fiscale plus intgres au niveau continental. Dans un monde dstabilis par les rcentes rvolutions arabes et menac par une rechute de lactivit, elle

1,42901,40

1,35

1,3348

1,30

1,25

1,20 JANV. 2011 5 AOT 2011

ID

reprsente toujours la rfrence sur les marchs internationaux. Enfin, les puissances qui commercent avec les Etats-Unis, au premier rang desquelles figurent la Chine, nont pas intrt ce que la valeur du dollar chute brusquement. Deuxime partenaire commercial des Etats-Unis aprs le Canada, 2 lempire du Milieu est par ailleurs dtenteur de 46 % de la dette souveraine amricaine. Une situation qui nest pas sans inquiter les dirigeants de ce pays confront une forte inflation et la ncessit de contrler son rapide dveloppement industriel. Les autorits chinoises ont dailleurs formul de claires remontrances lgard de ladministration amricaine, lui demandant de mieux contrler sa dette (lire 5). Dans un texte diffus hier,lagencedepressechinoiseXinhua est alle encore plus loin : elle

aurait suggr aux Etats-Unis de ne pas laisser le dollar saffaiblir, en prenant des dcisions montaires pouvant conduire sa dprciation une allusion transparente lventualit dun nouveau plan dassouplissement quantitatif , une politiquemontairenonconventionnelle qui a permis la Rserve fdrale daugmenter par deux fois la masse de dollars en circulation. En attendant, lun des premiers marchs subir les contrecoups dune dvalorisation du dollar pourrait bien tre celui de lor. Aprs avoir atteint un plus haut historique 1.666,60 dollars lonce mercredi dernier, le mtal jaune risque de prendre un chemin la baisse dans le sillage du billet vert. La taille du marchphysiquerestantminuscule compar celui, gigantesque, de sa devise.MATHIEU ROSEMAIN

LUNDI 8 AOT 2011 LES ECHOS

CRISE DE LA DETTEINQUITUDES ET RACTIONS DU GANT ASIATIQUELa Chine, principal crancier des Etats-Unis, sinquite de la dgradation de la note amricaine par Standard & Poors et prvient, par le biais de son agence officielle Chine Nouvelle, que Pkin avait dsormais tous les droits dexiger des Etats-Unis quils sattaquent leur problme structurel de dette . Lindice principal de la Bourse de Hong Kong, le Hang Seng, perdait vendredi soir 4,29 %, 20.946,14 points.

5

Premier crancier des Etats-Unis, la Chine fustige une politique budgtaire amricaine inconsidrePkin insiste sur la ncessit pour les Etats-Unis de sattaquer leur problme de dette. Position partage par la Russie. Le Japon et les allis occidentaux des Amricains sont plus mesurs.

Avec environ 1.160 milliards de dollars investis en bons du Trsor amricains sur un montant total de rserves de change de prs de 3.200 milliards de dollars, la Chine, premier crancier des Etats-Unis, a de quoi sinquiter. Au lendemain de lannonce par Standard & Poors dune dgradation de la note amricaine, lagence officielle Chine Nouvelle a indiqu que Pkin avait dsormais tous les droits dexiger des Etats-Unis quils sattaquent leur problme structurel de dette . Les jours o lOncle Sam, perclus de dettes, pouvait facilement dilapider des quantits infinies demprunts de ltranger semblent compts , ajoutait lagence. Cette dernire a mis en garde Washington sur le fait que, sil neffectuepasdescoupesimportantes dans ses dpenses militaires gigantesques ainsi que dans ses cots surgonfls daide sociale , la dcision de S&P ne sera que le prlude dautres abaissements dvastateurs de la note amricaine. Les autorits chinoises avaient dj montr les dents quelques jours plus tt aprs laccord larrach au Congrs sur le relvement du

plafond de la dette et les coupes budgtaires prvoir. Mercredi dernier,PkinavaitestimquelesEtatsUnis avaient chou dsamorcer la bombe de leur dette . Mme si les Etats-Unis ont fondamentalement vit le dfaut de paiement, les problmes de leur dette souveraine demeurent non rsolus , avait jug la veille lorgane officiel du Parti communiste, Le Quotidien du peuple . La tlvision dEtat avait ensuite dnigr laccord conclu entre le prsident Obama et le Congrs en le qualifiant de spectacle politique .La revanche de Pkin

Rgulirement sous le feu des critiquesamricainesausujetdesapolitique de change consistant sousvaluer sa monnaie, le yuan, la Chine prend sa revanche. La monte en puissance du gant asiatique se traduit, entre autres, par une augmentation de ses droits de vote au seindu Fonds montaire international, faisant de Pkin son troisime actionnaire, ainsi que par la nomination du Chinois Zhu Min au poste de directeur gnral adjoint du Fonds, mi-juillet. Le dialogue entre Washington et Pkin risque dtre plus ardu dans les prochains mois. La Chine na dailleurs pas t la seule fustiger les problmes budgtaires amricains. Lundi dernier, lors de sa rencontre avec un mouvement de jeunes favorable au pou-

voir, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait accus les Etats-Unis de parasiter lconomie mondiale avec leur dette. Le pays vit crdit, au-del de ses moyensetfaitreposerunepartiedela charge [de sa dette] sur lconomie mondiale. Il parasite lconomie mondiale en usant de la situation de monopole du dollar , avait-il lanc avantdajouterquelerelvementdu plafond de la dette amricaine na fait quajourner la prise de dcisions pour rgler le problme sur le fond . Laractiondesdeux gantsasiatiquesnestguresurprenantedansla mesureo,depuislclatementdela crisedes subprimes etlachutede Lehman Brothers en septembre 2008, ils nont cess dappeler rduire le rle du billet vert en tant que monnaie de rserve mondiale. Le risque de dflagration international due la sanction de S&P ne pourra que les encourager, avec leurs cts les autres grands pays mergents, moins dpendre du march amricain. Confiance

Traditionnel alli de Washington en Asie, le Japon sest montr plus conciliant. Sa politique dachat dobligations amricaines ne va pas changer : Notreconfianceenverslesbons du Trsor amricains et leur attractivit comme investissement ne changeront pas cause de cette action , a dclar un responsable gouverne-

mental Dow Jones. La France a une totale confiance dans la solidit de lconomie amricaine et ses fondamentaux , a pour sa part dclar le ministre franais des Finances, Franois Baroin. Le ministre britannique du Commerce, Vince Cable, a jug compltement prvisible la dgradation de la note, aprs la bataille au Congrs amricain. Mais ils se sont maintenant entendus sur le sujet, et la situation des Etats-Unis est assez solide , a-t-il estim. Nous avons confiance dans lconomie amricaine , a dclar le ministre nerlandais des Finances, Jan Kees de Jager, cit dans un communiqu. La politique des EtatsUnis est actuellement centre, et juste titre, sur la discipline budgtaire et sur un bon plan de rduction des dpenses, mais il est essentiel que ces rformes budgtaires soient ralises rapidement et fermement , a-t-il ajout. Le ministre allemand de lEconomie, Philipp Rsler, sest born, lui, souligner quil est clair que la comptitivit conomique des autres Etats est aussi () un sujet important . En Core du Sud, de hautsresponsablesduministredes Finances ont tenu samedi une runion durgence pour analyser les consquences de labaissement de la note. Mais le gouvernement a mis en garde contre toute raction excessive.RICHARD HIAULT

La pression saccrot sur les banques centralesLe dilemme reste entier pour les banques centrales aprs la sanction des Etats-Unis par S&P. La Fed va-t-elle relancer le QE et la BCE combler les carences politiques de la zone euro ?

La dgradation de la note de crdit des Etats-Unis accrot encore un peu plus la pression sur les banques centrales,aprsunesriedesignaux inquitants de part et dautre de lAtlantique. Hier, les banquiers centraux europens ont organis une confrence tlphonique pour valuer les mesures prendre, notammentl'garddelEspagneet de lItalie, placs ces derniers jours sur le gril des marchs. Dans un contexte conomique dprci, les instituts dmission sont en thorie les seuls capables dagir vite et sans limite pour soulager les marchs, et les seuls aptes stimuler lactivit, lheure o les Etats sont somms de rduire leurs dpenses. La Rserve fdrale amricaine runiracettesemainesoncomitde politique montaire. Les taux directeurs resteront leurs bas niveaux. Les commentaires sur la conjoncture seront suivis avec attention, de mme que les ventuelles remarques sur la dcision de Standard & Poors (S&P) de rayer les Etats-Unis de la liste des pays nots triple A. Les investisseurs sinterrogent en particulier sur la possibilit dun nouvel pisode d assouplissement quantitatif ( QE , pour

BLOOMBERG

nera peut-tre des indices. Ben Bernanke avait annonc le QE2 , lan dernier. La justification dun QE3 est moins aise aujourdhui. Lindicateur pris en compte par la Fed pour dclencher ses achats dactifs est inflation. Lassouplissement quantitatif vise en effet renchrir les prix et nest donc en thorie pas adapt au contexte actuel. Mais, selon Stephen Jen, ancien de Morgan Stanley et fondateur du fonds SLJMacroPartners, la Fed peut tordre ce principe. LinstaurationdunQE3estprobable,malgr lacclration de linflation sousjacente ces derniers mois, car en ralit la seule variable qui compte pour la Fed est le taux de chmage. A 9,1 %, ce taux reste en effet proccupant. Mais la Fed est aussi gne par ses propres rsultats. Le QE2 na pas prouv quil tait un stimulus efficace.Un aveu dangereux

Lintervention jeudi dernier de JeanClaude Trichet, le prsident de la BCE, na pas eu leffet apaisant escompt auprs des investisseurs.

quantitative easing , lire linterview page 6). Ce serait le troisime depuis la crise des subprimes . Mais la probabilit dune ractivation rapide du dispositif a diminu avec la publication dun rapport sur lemploi meilleur quattendu vendredi. La runion des banquiers centraux Jackson Hole fin aot don-

Pour la Banque centrale europenne (BCE), la situation est encore plus complique. Son prsident, Jean-Claude Trichet, a fait un aveu dangereux jeudi dernier. Il a reconnu que les interventions sur le march de la dette ne faisaient pas lunanimit au sein de linstitution. Il y aurait en outre plus dun opposant ce programme, ce qui rend dlicat de lamplifier pour soutenir les marchs efficacement. La BCE a limit ses interventions jeudi et probablement vendredi lachat de titres portugais et irlandais, alors

que ce sont lEspagne et lItalie qui sont sous la menace dune envole de leur taux. La BCE est alle aussi loinquellepouvaitdunpointdevue politique, explique Gilles Moec, chez Deutsche Bank. Elle a envoy un message implicite lEspagne et lItalie pour en faire plus de leur ct. Jacques Cailloux, chez RBS, explique aussi que la BCE refuse de sengager sans garanties en retour. Mais pourra-t-elle tenir longtemps ? Si lon a un nouveau sommet europen durgence et que les dirigeants prennent des engagements supplmentaires, la BCE acceptera peut-tre dtre vraiment offensive , estime Jacques Cailloux. Linstitut dmission a toutefois fait savoir quil ne comptait pas se lancerdansunprogrammedassouplissement quantitatif, qui consisterait acheter des titres sans reprendrelesliquiditsinjecteslorsdeces oprations. Un certain nombre dintervenants de march croient nanmoins que la BCE sera un jour contrainte de faire aussi du QE . Au-del de ces spculations o le politique joue un grand rle, les marchs se sont au moins convaincus que la BCE ne relvera plus ses taux en 2011. Il nest pas impensable mme quelle les baisse, si les autres banques centrales sengagent, elles, dans du QE qui aura pour , effet de faire monter leuro , indique lquipe de RBS. Autant dire quaujourdhui tous les scnarios sont possibles.ISABELLE COUET

Les conomies de lItalie et de lEspagne ne se sont pas contractes au deuxime trimestreLa crise de la dette souveraine europenne qui cible aujourdhui lItalie et lEspagne na pas russi faire drailler les conomies de ces deux pays. Au deuxime trimestre, ils ont tous deux gard faiblement le cap de la croissance.

Fragilises par la crise de la dette souveraine europenne et par dautres facteurs endognes, les conomies de lEspagne et de lItalie plient mais ne rompent pas. Les premires estimations de leurs PIB respectifs au deuxime trimestre, divulgues vendredi, font apparatre que ces deux pays svrement viss par la spculation ont russi crotre, quoique trs faiblement, entre avril et juin. Le PIB espagnol a augment de 0,2 % au deuxime trimestre par

rapport aux trois mois prcdents, contre un gain de 0,3 % un trimestre plus tt. En rythme annuel, la croissance espagnole stablit ainsi 0,7 %. Les estimations de la banque centrale espagnole sont considres fiables par Ben May, conomiste chez Capital Economics. Les experts chez Barclays Capital temprent le jugement sur la croissance maintenue en Espagne, en rappelant quelle a t possible principalement grce la trs forte contraction des volumes de marchandises importes .Faiblesses politiques

LA CROISSANCE ITALIENNE ET ESPAGNOLEVARIATION TRIMESTRIELLE DU PIB, EN %

0,5

ITALIE

ESPAGNE

Une partie des frayeurs dont souffre lItalie sont de son fait. STPHANE DEO CONOMISTE CHEZ UBS

0,3

0,3

0,3

0,3

0,2 0,1 0,1 0T2 2010 T3 T4 T1 2011 T2 T2 2010 T3 T4 T1 2011

0,2

Mais le chiffre le plus attendu tait celui du PIB italien au deuxime trimestre ; il a cr de 0,3 % du premier trimestre sur le deuxime, contre des augmentations de 0,1 % les deux trimestres prcdents. Ceci conduit le PIB italien

T2

ID / SOURCES : ISTAT ET INE

une croissance en glissement de 0,8 % en 2011. Lexpansion du PIB au deuxime trimestre trouve son origine dans la hausse de lactivit industrielle et des services, dtaille lIstat, linstitut italien de statistiques. Et ce en dpit dun mois de juin ngatif pour la croissance de la production industrielle ( 0,6 % par rapport mai). Ce sont des chiffres plaisants pour lconomie italienne , commente Cedric Theller, conomiste chez Natixis. A titre

de comparaison, la production industrielle allemande a chut en juin de 1,1 %, souligne Ben May. Pas de quoi trop se rjouir cependant car plusieurs facteurs vont peser au cours des trimestres venir sur la conjoncture transalpine : une inflation leve, les effets de la consolidation budgtaire, une instabilit politique persistante avant tout. Une partie des frayeurs dont souffre lItalie sont de son fait , commente Stphane Deo, conomiste chez UBS. A titre dexemple, il cite la lutte de pouvoir laquelle se sont livrs depuis mai Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement, et son ministre des Finances, Giulio Tremonti. La paix entre ces deux responsables politiques est faite.Et ce grce la crise , assure une source qualifie.MASSIMO PRANDI

BLOOMBERG

6

CRISE DE LA DETTE

LUNDI 8 AOT 2011 LES ECHOS

Avec les Etats-Unis, lexposition des banques europennes entre dans une autre dimension quavec la GrceSelon la BRI, les banques europennes dtenaient 752 milliards de dollars de crances publiques amricaines fin mars.

Rassurer les troupes. Cest la mission que se sont donne les rgulateurs bancaires amricains dans la foule de la dgradation de la note des Etats-Unis par lagence Standard & Poors. Ds vendredi, une circulaire tait envoye par la Banque centrale (Fed), ainsi que la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), aux banques amricaines, leur affirmant que labaissement de la note ne changera rien dun point de vue rglementaire : Du point de vue des risques pris en compte par les fonds propres, le calcul de la pondration des titres de dette du Trsor et dautres titres garantis par lEtat fdral amricain, des administrations publiques et des organismes parapublics ne changera pas , affirment-ils. Pour la Fed, le statut de ces titres sera inchang dans ses rglements. Autrement dit, les banques amricaines auront toujours la possibilit dchanger leurs titres publics auprs de leurs rgulateurs pour leur refinancement. Le cas amricain rappelle un peu celui de la Banque centrale europenne confronte aux difficults de la Grce. Linstitution stait charge de con-

tinuer procder au rachat des titres de lEtat grec auprs des banques prives, notamment les grecques, malgr labaisssement des notes de la Grce. Mais elle avait prvenu quelle arrterait en cas de dfaut.Consquences peu cernables

Les consquences de la dgradation de la note pour les banques amricaines et celles du reste du monde sont encore difficilement cernables. Mais elles pourraient relguer au second plan les inqui-

71

MILLIARDS DE DOLLARS

Lexposition de la banque HSBC la dette amricaine la fin de 2010.

tudes qui entouraient encore jusqu vendredi les dettes espagnole et italienne. Bien que la Chine soit le plus grand crancier des Etats-Unis, la Banque des rglements internationaux (BRI) ne communique pas sur lexposition des banques chinoises. De mme, elle ne dlivre aucun chiffre sur les banques amricaines et leur exposition leur propre pays.

Pour le second crancier tranger, le Japon, les banques nippones sont exposes hauteur de 400 milliards de dollars au secteur public amr icain. Viennent ensuite la Suisse, la Grande-Bretagne puis la France (94 milliards de dollars), la Belgique et lAllemagne. A fin mars 2011, les banques europennes prsentent une exposition de 752 milliards de dollars (526 milliards deuros). Elle a progress par rapport fin 2010, o elle se situait 479 milliards de dollars. Par comparaison, la Grce ne reprsentait que 136 milliards de dollars fin 2010. Les relations entre les Etats-Unis et lEurope tant profondes, plusieurs banques europennes ont une partie de leur activit outre-Atlantique. Grce aux tests de rsistance effectus en Europe par les rgulateurs, il est possible de reconstituer les expositions de quelques-unes dentre elles. HSBC comptait par exemple fin 2010, un peu plus de 71 milliards de dollars dexposition la dette amricaine. Deutsche Bank et BNP Paribas, respectivement 22 milliards et 25 milliards deuros. En France, lexposition de BPCE tourne autour de 10 milliards, celle de la Socit Gnrale, de 6 milliards et celle de Crdit Agricole de 3,3 milliards deuros.RJANE REIBAUD

L'EXPOSITION DES BANQUES AU SECTEUR PUBLIC AMRICAINPAR PAYS, EN MILLIARDS DE DOLLARSJAPON ROYAUME-UNI SUISSE

401

316

151

FRANCE

ESPAGNE

ALLEMAGNE

94

55

26

BELGIQUE

ITALIE

13

10

ENSEMBLE DES BANQUES EUROPENNES

752

ID / SOURCE : BANQUE DES RGLEMENTS INTERNATIONAUX

Andr Sapir : Une troisime phase de quantitative easing simpose outre-Atlantique

P

artenaire senior du cercle de rflexion europen Bruegel, professeur dconomie de lUniversit libre de Bruxelles, ancien membre du Groupe danalyse de la politique conomique du prsident de la Commission europenne Jos Manuel Barroso, Andr Sapir sattend plus de volatilit des marchs suite la dgradation de la note long terme des Etats-Unis. Pour lui, la Rserve fdrale naura pas dautre choix que de lancer une troisime phase de politique montaire non conventionnelle ( quantitative easing ). Dans limmdiat, seules la Banque centrale europenne et la Fed ont les moyens de stopper la panique des marchs. Quelles seront les consquences de la dgradation par Standard & Poors de la note souveraine des Etats-Unis ? Elles seront essentiellement dordre psychologique. Du point de vue des marchs, lincertitude augmente dun cran et va probablement se solder par davantage de volatilit. Toutefois, cette dgradation tait largement attendue. Les investisseurs ne se dtourneront pas des titres de la dette fdrale amricaine. Il ny a pas dalternatives. La dette allemande a une surface trop rduite pour rempla-

cer dans les portefeuilles la dette amricaine. En dpit de leurs haussements de ton, les Chinois vont continuer dacheter les obligations amricaines. Va-t-on vers une nouvelle phase de politiques montaires non conventionnelles aux Etats-Unis ? Oui. Mais ctait dj vrai avant laction de Standard & Poors. Une troisime phase de quantitative easing simpose pour des raisons autres que la note dgrade de la dette. Ladministration Obama na plus la possibilit politique de soutenir lconomie et daccrotre les crations demplois. Cest donc une nouvelle fois au tour de la Rserve fdrale dagir. Va-t-on vers une nouvelle crise mondiale et un krach des marchs financiers ? Je ne suis pas trop pessimiste. La clef est la gestion transatlantique de la crise. La qualit des quipes dirigeantes de la Banque centrale europenne et de la Fed ne fait aucun doute. Elles ont travaill ensemble par le pass en montrant leur efficacit. Dans limmdiat, seules ces deux banques centrales ontlesmoyens,agissantdeconcert, de stopper le vent de panique qui risque de souffler sur les marchs.

INTERVIEWANDR SAPIRPROFESSEUR DCONOMIE DE LUNIVERSIT LIBRE DE BRUXELLES

Je ne suis pas trop pessimiste. La clef est la gestion transatlantique de la crise. La qualit des quipes dirigeantes de la BCE et de la Fed ne fait aucun doute. Les initiatives gouvernementales nont un impact qu plus longue chance. En Europe, le dernier sommet des chefs dEtat a pris des dcisions sages et importantes. Mais on est comme le 9 mai 2010, quand les gouvernements europens avaient dcid la cration du Fonds europen de stabilit financire (FESF). Cette dcision ncessitait du temps pour se concrtiser. Leuro nest donc pas en pril ? Non. Le problme de lEurope reste sa gouvernance. Dnormes progrs ont t faits en un an et demi. Mais le processus de prise de dcision demeure trs long et compliqu. Quant laggravation rcente de la crise de la dette, elle est uniquement de la responsabilit de lItalie et de ses faiblesses politiques. Cest trs bien que Silvio Berlusconi sexprime, promette de mettre de lordre dans les finances publiques, et de faire des rformes. Encore faut-il que ces mots se traduisent rapidement en

lois et dcrets. Ceci tant, la situation des finances italiennes et espagnoles na rien de commun avec celle de la Grce. Rome et Madrid ne souffrent pas dun risque dinsolvabilit. Leur problme est, comme aux Etats-Unis, dordre politique. Il ny a pas durgence intervenir. On peut attendre septembre pour sattaquer aux problmes de fond de ces deux pays. Dans limmdiat, la BCE peut soutenir lItalie et lEspagne mais seulement en change de ladoption de mesures gouvernementales appropries. A ce propos, les Etats de la zone euro devraient accrotre ses moyens dintervention. Craignez-vous que la France soit happe son tour ? La France est consciente du risque de dcrochage de ses taux par rapport aux taux allemands. La situation nest pas alarmante mais Paris doit agir vite. Que faut-il faire en Europe pour sortir de la crise ? Tout dabord, le FESF doit rapidement tre mis en condition doprer selon les principes fixs par la dernire runion des chefs dEtat. Ces derniers doivent prendre aussi des nouvelles dcisions le concernant, comme augmenter davantage ses garanties et, surtout, lui

donner la facult dintervenir rapidement si besoin sur le march secondaire. Aujourdhui, pour agir, il lui faut laccord de tous les Etats membres de la zone. Pour ce faire, le Fonds devrait devenir un vritable instrument communau-

Les investisseurs ne se dtourneront pas des titres de la dette fdrale amricaine. En dpit de leurs haussements de ton, les Chinois vont continuer dacheter des obligations amricaines. taire, linstar de la BCE, et pas intergouvernemental. A plus long terme, le FESF pourrait se voir affubl de la mission de superviser les banques de la zone euro et de la possibilit de procder leur soutien si ncessaire. Quant aux euroobligations, leur introduction courte chance ne se justifierait quen dernier ressort, si la crise de la dette saggravait sensiblement.PROPOS RECUEILLIS PAR MASSIMO PRANDI

HAMILTON/REA

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LUNDI 8 AOT 2011 LES ECHOS

FRANCECONJONCTURE

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IMMIGRATION

Les reconduites la frontire devraient passer de 28.000 30.000 cette anne. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte sur les nouvelles dispositions de la loi immigration, dont les dcrets dapplication ont t publis il y a quelques jours.

Reconduites la frontire : Guant affiche sa dterminationLe gouvernement veut rattraper le temps perdu. Avant de partir en vacances, le ministre de lIntrieur, Claude Guant, a annonc le relvement des objectifs de reconduites la frontire de 28.000, ralis en 2010, 30.000 en 2011. Il faut dire que les premiers mois de lanne ont t perturbs par lenchevtrement de plusieurs textes juridiques qui ont compliqu le travail de ladministration.

Natixis confirme le ralentissement de lactivit

S

LES LOIGNEMENTS DTRANGERSEN MILLIERS29,8 28,03 23,83

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16,85

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Mali, qui mettent souvent plus de 32 jours pour dlivrer les documents indispensables la reconduite. Je doute que lon puisse obtenir en 45 jours, ce que lon na pas russi avoir en 32 , estime Pierre Henry, directeur gnral de France Terre dAsile. Cest pourtant lune des mesures, avec celle du JLD, que le gouvernement a dfendu avec le plus dardeur pendant les dbats parlementaires.Pression sur les prfectures

Nous sommes en plein discours idologique et personne ne sait encore quels seront les effets de la nouvelle loi. PIERRE HENRY, DIRECTEUR GNRAL DE FRANCE TERRE DASILE

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Au premier chef, le retard pris dans ladoption de la loi immigration, finalement vote en mai 2011. Depuis le 1 er janvier 2011, et avant lentre en application de la loi Besson, cest la directive retour de lUnion europenne qui sest applique. Or ce texte est plus favorable par certains aspects que lancienne lgislation nationale. Il rend obligatoire, pour tout tranger qui opte pour un retour volontaire dans son pays, un dlai de sept jours sans mise en rtention. Certains trangers sans titre profitent de ce dlai pour svanouir dans la nature. Cette disposition explique en partie la sous-occupation trs nette quont connu les centres de rtention administrative (CRA) durant le deuxime trimestre de lanne. Quant aux trangers qui ont t malgr tout amens en rtention, des annula-

EXPULSION DUNE FAMILLE DE ROMS VERS LA ROUMANIE SUR LAROPORT DE LILLE-LESQUIN. LES CHOS / SOURCE : RAPPORT AU PARLEMENT / PHOTO : REUTERS

tions en chane ont t prononces par les tribunaux. Pour faire face la multiplication du contentieux sur les trangers irrguliers, qui explique en partie que plus de 70 % des reconduites ne sont pas excutes, le gouvernement compte beaucoup sur les nouvelles dispositions de la loi, dont les dcrets dapplication sont sortis le 18 juillet. Notamment

le report de lintervention du juge des liberts et de la dtention (JLD) 5 jours, au lieu de 48 heures. Parmi larsenal des mesures adoptes, Claude Guant met aussi en avant lallongement de la dure de rtention de 32 45 jours. Un allongement qui devrait permettre dobtenir davantage de laisser-passer consulaires de la part de pays, notamment le Maroc et le

Undiscoursdefermet,uneloipermettant une plus grande efficacit, tout est donc en place pour atteindre le nouvel objectif, dont la porte doit toutefois tre relativise. Une grande partie des reconduites est en ralit intra-europenne. Le x e m p l e d e s T u n i s i e n s (3.688 dentre eux ont fait lobjet dune mesure dloignement depuis le 1er janvier) renvoys la frontire italienne en est un bon exemple. Par ailleurs, un tiers (9.000 sur 28.000 en 2010) des reconduites concernent des ressortissants communautaires, roumains et bulgares. Nous sommes en plein discours idologique, poursuit Pierre Henry de France Terre dAsile, et personne ne sait encore quels seront les effets de la nouvelle loi. Ce qui est sr en revanche, cest que les prfectures sont soumises une trs forte pression gouvernementale. Des dossiers de rgularisations normalement trs simples deviennent de vrais casse-tte du fait de lacharnement de ladministration. Preuve de cette pression qui frise parfois le ridicule : la prfecture du Loir-et-Cher, qui nest pas connue pour accueillir une forte proportion de sans-papiers, a fix comme objectif prioritaire du second semestre 2011 la reconduite de... 35 trangers sur toute lanne 2011.MARIE BELLAN

elonlindicateuravancde Natixis, publi chaque mois en avant-premire dans Les Echos , la croissance du PIB serait ramene 0,2 % au deuxime trimestre (aprs 0,9 % au premier), puis remonterait 0,4 % au troisime trimestre. Ce qui porterait lacquis de croissance pour 2011 cette date (soit avec une croissance nulle au quatrime trimestre) 1,9 %. Les nouvelles informations affichent un ralentissement de la croissance par rapport au premier trimestre, souligne Natixis. Les dpenses de consommation des mnages en biens augmentent au mois de juin [], mais le rsultat final au deuxime trimestre reste ngatif ( 1,8 %). Et du ct de lindustrie, tous les tmoins se dgradent. Lindicateur synthtique du climat des affaires dans ce s ecteur recule de 5 points en juillet.Les carnets de

INDICATEUR NATIXIS 2011CROISSANCE DU PIB EN %PROJECTIONS

+ 0,9

+ 0,4 + 0,2

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LES CHOS / SOURCE : SOCIT

commandes globaux se dgarnissent ( 11 points sur le mois). Le climat des affaires dans lindustrie du btiment, par contre, reste stable au-dessus de sa moyenne de longue priode (+ 103). Les carnets de commandes samliorent lgrement , note Natixis. Dans les services, le climat des affaires se dtriore en gnral .

EN BREFHBERGEMENT DURGENCE. Aprs la dmission surprise du prsident fondateur du Samu social, Xavier Emmanuelli, et la grve, mardi, des travailleurs de lurgence sociale pour dnoncer les coupes budgtaires de lEtat, le secrtaire dEtat au Logement, Benoist Apparu a annonc vendredi la tenue dassises nationales de lhbergement en fin danne dans un entretien au Figaro .

Affaire Tapie : lex-bras droit de Lagarde conteste un feu vert de lElyseLancien directeur de cabinet de Christine Lagarde Bercy, Stphane Richard, actuel patron de France Telecom, conteste quil y ait eu un feu vert ou une insistance de lElyse en faveur dun arbitrage dans le dossier Tapie/Crdit Lyonnais, dans une interview parue hier dans le JDD . Il juge totalement absurde que Christine Lagarde, contre laquelle la Cour de justice de la Rpublique a dcid douvrir une enqute, ait pu demander lajout de la notion de prjudice moral dans le protocole. Alors que lex-prsident de lorganisme chapeautant le Consortium de ralisation, Bernard Scemama, a affirm vendredi au Monde avoir reu en 2007 la consigne claire de Christine Lagarde daller larbitrage, Stphane Richard prcise qu lpoque, aucun service de ladministration ne (le) dconseill(ait) formellement .

CONJONCTURE

Le dficit commercial franais a atteint 5,6 milliards deuros en juin. Les six premiers mois de lanne sont marqus par une croissance des exportations dcevantes au vu de celles du semestre prcdent.

THOMAS COEX/AFP BERTRAND GUAY/AFP

Cration dun fichier unique des allocataires sociaux avant fin 2011 Xavier Bertrand, ministre du Travail et de la Sant, a annonc hier lAFP la mise en place d un fichier unique des allocataires sociaux avant la fin de lanne , selon lui la meilleure faon de renforcer la lutte contre des fraudes sociales . Il a expliqu tre tout fait daccord avec Thierry Mariani , en faisant allusion la proposition de son collgue aux Transports, fondateur du collectif la Droite populaire , de crer un tel fichier. Le ministre estime que la cration dun rpertoire unique des allocataires sociaux, que lon peut croiser avec les fichiers existants [au niveau dpartemental par exemple] est la meilleure faon de renforcer la lutte contre les fraudes sociales . On pourra viter les doublons et on sapercevra des incohrences de versement des prestations, a-t-il ajout.

Balance commerciale : les exportations plafonnent 37,5 Aprs des mois davril et mai catastrophiques (mme si les dficitsonttrevusenbaisse, respectivement 6,8 et 6,4 milliards deuros),ledficit commercialfranaisaatteint5,6milliardsdeurosen juin. Cela porte le total 37,5 milliardspourlepremiersemestre,soit quasiment 10 milliards de plus que lannedernirelammepoque. Sur un an en glissement, il atteint 65 milliards deuros, contre 51 milliards pour lanne 2010. Juin a t moins mauvais que les deux mois prcdents car la France a observ un important recul des importations et des exportations relativement stables, soulignent les Douanes. Les importations de produits nergtiques ont diminu de 500 millions deuros, les matriels de transports ont connu une baisse similaire et la plupart des autres produits imports contribuent aussi ce recul. Pour Juliette Hubert, conomiste au cabinet Asters, ce repli est saisonnier, il y a tou-

MILLIARDS DEUROS

Le dficit commercial franais pour le premier semestre, soit quasiment 10 milliards de plus que lanne dernire la mme poque.

jours une amlioration cette priode de lanne parce quon importe moins de produits ptroliers . Mais, souligne-t-elle, il sagit du pire mois de juin jamais enregistr .Un niveau de dficit indit

De fait, le premier semestre atteint un niveau de dficit indit, ce qui laisse prsager un nouveau record annuel, autour des 70 milliards deuros , indique Alberto Balboni, conomiste chez Xerfi. Les six premiers mois de lanne sont marqus par une croissance des exportations d-

cevantesauvudecellesdusemestre prcdent (2,8 %, aprs 7,8 %). Les ventes de produits franais ne parviennent pas retrouver le niveau davant crise, en dpit dune conjoncture mondiale favorable en dbut danne. Daprs Bercy, ce constat sexplique surtout par le recul de lindustrie aronautique et spatiale ( 3,4 %, contre + 6,0 %), aprs un niveau exceptionnellement lev tout au long de 2010 . Toutefois, il faut noter quavec des importations galement en baisse, ce secteur a dgag un excdent de 8,9 milliards au premier semestre. De nombreux secteurs voient leurs exportations diminuer : linformatique et llectronique, la mtallurgie, la pharmacie et la chimie. De lautre ct, les exportations de produits agroalimentaires continuentleurascension,avecunecroissance de 6,3 % qui amne lexcdent semestriel 5,5 milliards. Lindustrie du luxe affiche galement une belle sant, avec une croissance de 9,2 %

LE DFICIT DE LA BALANCE COMMERCIALE FRANAISEEN MILLIARDS DEUROS

37,5 26,8

23 24,6

Loi hpital : Marisol Touraine (PS) se flicite du camouflet inflig au gouvernementMarisol Touraine (photo), secrtaire nationale charge de la sant et de la scurit sociale, sest flicite vendredi dans un communiqu du camouflet que le conseil constitutionnel a inflig au gouvernement en annulant plus de 30 articles de la loi hpital . Rappelant que le Parti socialiste a combattu la dmarche exclusivement clientliste du gouvernement, elle souligne que le texte lgislatif tait devenu au fil des dbats un fourre-tout lgislatif sans queue ni tte, indigne des dfis majeurs que doit affronter notre systme de sant .

S1 S1 S1 S1 2008 2009 2010 2011 LES CHOS / SOURCE : DOUANES

LE NOMBRE DEXPORTATEURS REMONTE ENFINAprs une chute en 2009, le nombre dentreprises exportatrices est enfin reparti la hausse en 2010, 94.800 entreprises (+ 3,2 %, contre 3,7 % lanne prcdente). Le nombre doprateurs a t fortement rvis la hausse par rapport aux estimations provisoires de fvrier , soulignent les Douanes. Avec la reprise de la croissance, le nombre dexportateurs sortants (cessant dexporter en 2010) a baiss, tandis que les nouveaux exportateurs sont plus nombreux quen 2009 (+ 9,4 %, aprs 5,5 %). Bercy souligne que les PME de moins de 20 salaris reviennent vers les marchs internationaux aprs une baisse presque continue depuis 2002. Les moyennes et grandes entreprises, qui avaient fortement souffert de la crise, sont galement plus nombreuses exporter.

pour la maroquinerie (aprs 9,2 % dj au semestre dernier). Enfin, lindustrie automobile affiche des rsultats contrasts : les exportations ont augment de 4,1 % mais les importations se sont envoles (+ 8 %). Lautrefaitmajeurdusemestreest le poids extrme de la facture nergtique. En hausse de 5,6 milliards par rapport au second semestre de 2010, cette dernire atteint le montantrecordde30,4milliardsdeuros, porte par la hausse du prix du ptrole (+ 37 %) et une augmentation du volume import. LInsee table sur un impact ngatif du commerce extrieur sur la croissance pour 2011.CHARLES GUAY

Linterdiction du travail dominical en Alsace et en Moselle constitutionnelleLe Conseil constitutionnel a estim vendredi conforme la Constitution linterdiction du travail dominical en Alsace et en Moselle, conteste par une entreprise de distribution qui estimait que ce droit local contrevenait aux principes dgalit et du droit dentreprendre. Le Conseil avait t saisi aprs une question prioritaire de constitutionnalit (QPC) pose par la socit Somodia, grante dun supermarch Fntrange (Moselle). Celle-ci avait t condamne des amendes par la cour dappel de Metz en 2010 pour avoir ouvert ses portes plusieurs dimanches, en violation du Code du travail applicable dans le dpartement lorrain. La CFTC sest flicite dans un communiqu de la dcision du Conseil constitutionnel.

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COLLECTIVITS LOCALES

LUNDI 8 AOT 2011 LES ECHOS

De gauche droite, Cyrano de Bergerac , avec Grard Depardieu, Jean de la Fontaine, le dfi , avec Lorant Deutsch, et le tlfilm Nicolas Le Floch , tourns dans les rues du Mans.

SILENCE, ON TOURNE DANS LES RGIONS

LE MANS, FIEF DU FILM DE CAPE ET DPECertaines villes et rgions offrent des dcors extrieurs trs priss des cinastes. Elles sactivent pour proposer au 7e art un patrimoine dautant plus prcieux quil gnre des activits et valorise limage de leur territoire. Clap douverture au Mans, haut lieu du cinma de cape et dpe, o fut tourn Cyrano de Bergerac, le film aux dix Csars.

SRIE DTCINMA

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Habitant le Vieux Mans, Jean-Paul Couasnon a ouvert plusieurs reprises sa demeure aux tournages de films historiques, dont le Molire , incarn par Romain Duris, ou Le Bossu , avec Daniel Auteuil et Fabrice Luchini.

Comme de nombreux Manceaux, Jean-Paul Couasnon, qui est aussi prsident de loffice du tourisme, a pris got leffervescence des tournages, considrant avec amusement et curiosit les stars de lcran. Cestsurleparvisdelacathdrale que Grard Depardieu-Cyrano de Bergerac a dclam la tirade des nez. Cest dans lescalier Pierre de Tuc quil tombe de la lune et dans la rue de Vaux que lui tombe sur la tte la poutre fatale. On reverra Grard Depardieu au Mans dans LHomme au masque de fer , une production amricaine avec John Malkovitch et Leonardo Di Caprio. Les ruelles du Mans seront aussi le dcor du tlfilm DArtagnan et les trois mousquetaires , de Pierre Atkine, ou celui de Jean de La Fontaine , avec Lorant Deutsch. Depuis vingt ans, Le Mans na cess dtre un haut lieu du cinma dpoque,decapeetdpenotam-

ment. La vieille ville offre une profondeur de champ et une vaste palette de dcors du XV e sicle au XXe sicle , poursuit Jean-Paul Couasnon. Cette frise chronologique permet de figurer lpoque d Eugnie Grandet , avec Jean Carmet, ou les annes 1930 des Blessures assassines , relatant lhistoire des surs Papin, le plus clbre fait divers quait connu Le Mans. La tlvision sest aussi appropri la cit Plantagent, avec Julie, chevalier de Maupin , LAssassinat dHenry IV ou la srie Nicolas Le Floch , occasionnant des tournages rcurrents. Proche de Paris, Le Mans restitue les vieilles rues de la capitale. On ne pense jamais cela, mais cest trs compliqu de faire rouler des carrosses sur des faux pavs , notait Philippe de Broca ( Le Bossu ). Il y a trs peu de modifications faire pour un tournage, la quasitotalit du rseau lectrique et tlphonique tant enterre. En une

heure, il est possible denlever la signalisation contemporaine , raconte Karen Belzer, la responsable des vnements la ville. Sans prospection particulire, Le Mans est devenu attractif pour le cinma en mettant en uvre un dispositif bien rod daccompagnement, avec un soin apport linformation des riverains, la mise disposition de parkings, la mobilisation des services techniques de matriel, de locaux, de fichiers de techniciens et de comdiens locaux.Le filon des films de course

REPRAGESh 19 longs mtrages tourns depuis 1971 h 10 tlfilms et sries tournes depuis 1993 h Les films rcents : Molire (2007), Jean de La Fontaine, le dfi (2007), La Question humaine (2007), Michel Vaillant (2003), LInvit (2007) Les tlfilms : Julie, chevalier de Maupin (2004), Ces jours qui ont fait la France (2008), Comtes et nouvelles du 19e (2008), Nicolas Le Floch (2009-2011) h Les films mythiques : Le Mans (1970), Cyrano de Bergerac (1989).

En contrepartie, Le Mans figure au gnrique et la production joue le jeu dune projection en avant-premire. Limpact conomique nest pas ngligeable, poursuit Jean-Paul Couasnon, les tournages stimulent le march de la location et certains mobilisent jusqu 200 personnes. De longue date, la figuration est devenue une activit familire

localement. Quand Steve Mac Queen est venu tourner Le Mans en 1970, certains salaris de chez Renault staient dclars malades pour participer au tournage. Or on les a reconnus dans le film, ce qui a provoqu quelques remous , samuse Jean-Paul Couasnon. Lecircuitdes24Heurescontribue aussi au mythe cinmatographique de la ville. Sydney Pollack a film Al Pacino dans Bobby Deerfield , en 1977. Plus rcemment, Luc Besson a tourn Michel Vaillant sur le circuit Bugatti. Et nous avons des contacts pour plusieurs projets de films sur lautomobile , indique Pauline Le Floch, responsable du bureau daccueil tournages de la rgion des Pays de la Loire. Aprs le Vieux Mans, le circuit des 24 Heures pourrait prendre le relais. EMMANUEL GUIMARD CORRESPONDANT NANTES

Demain : Cavaillon (Vaucluse)

AMNAGEMENT

Envisage depuis une dizaine dannes, la rnovation du centre commercial du sud-ouest parisien sengage enfin. La surface sera triple pour faire de Beaugrenelle le troisime espace commercial parisien. Au grand dam de certains.

Le centre Beaugrenelle merge des bords de Seine L 45.000es premiers coups de pioche ont retenti il y a quelques semaines. Aprs dix annes de discussions mailles de polmiques, la rnovation du centre commercial parisien Beaugrenelle sengage enfin. La dmolition de lancien centre est dsormais acheve et le constructeur, le groupe Bouygues, sattelle aux fondations. Louverture de ce vaste espace commercial de quelque 45.000 mtres carrs, nich aux pieds du Front de Seine dans le 15e arrondissement, est prvue pour avril 2013. Elle aura pris plusieurs annes de retard. Su r l e f o n d , p e r s o n n e n a jamais contest la ncessit de rebtir ldifice datant des annes 1970 devenu obsolte et inesthtique. Mais la voie a t seme dembuches : crise financire, difficults du promoteur Gecina, absence de pilote bord, recours en justice Maintes fois annoncs, les travaux ont fait figure de serpent de mer. Aujourdhui, Christophe Clamageran, le directeur gnral de Gecina, veut croire que la donne a chang. Il a repris le projet en main dsormais contrl 75 % par Gecina et se dit trs confiant quant aux dlais et la russite . Cest un projet exceptionnel, haut de gamme, qui plus est situ dans une zone de chalandise de 2,8 millions dhabitants dots dun gros pouvoir dachat, ce qui est rare en France , argumentet-il, affirmant ne pas craindre la concurrence des Halles pour ce qui deviendra le troisime plus gros centre commercial parisien avec la clef 1.500 emplois.120 boutiques

Trois fois plus vaste que le prcdent, davantage ouvert sur le quartier, le nouveau Beaugrenelle imagin par Valode et Pistre sera hiss sur 4 tages avec une terrasse de 8.000 mtres carrs, 120 boutiques mi-blockbusters, mi-haut de gamme (Zara, Darty, un cinma Path, un restaurant Costes), des services (crche, parking), mais aucune locomotive alimentaire. Ce nest plusncessaire aujourdhui, les

La surface en mtres carrs du centre rnov, aux pieds du Front de Seine dans le 15e arrondissement. Ouverture prvue en 2013 aprs plusieurs annes de retard.

gens veulent surtout du service, des espaces communs , assure le promoteur. Si Gecina se sent ainsi pousser des ailes, cest notamment parce que les recours en justice des

riverains ont t puiss. Toutefois, lhostilit demeure chez certains peu dsireux de voir le quartier se muer en zone commerciale. Ce gigantisme sera prjudiciable aux petits commerants, mais aussi aux habitants car il va y avoir des emb outeillages : notre voirie et nos transports en commun ne sont pas adapts pour accueillir 20 millions de visiteurs , peste Philippe Goujon. Le maire (UMP) du 15 e arrondissement est depuis longtemps hostile au projet municipal.45 % des surfaces loues

Cest en effet la Mairie de Paris, propritaire des lieux, qui a choisi de vendre Beaugrenelle une SCI

compose de la Foncire Euris, dApsys, de Paris-Orlans, et de Gecina. Ils avaient besoin de ce centre pour rgnrer le quartier. Nous tions daccord pour investir 450 millions condition de devenir propritaires , explique Christophe Clamageran. Les promoteurs parviendrontils amortir linvestissement ? Pour lheure, 45 % des surfaces louer ont trouv preneur. Un chiffre modeste dix-huit mois de louverture mais qui ne fait pas peur Gecina. Dlibrment slectif certaines enseignes ont t vinces , Christophe Clamageran espre signer cet automne avec de grandes marques trangres.LAURENCE ALBERT

Lillenium va revitaliser le quartier Lille-SudAdoss au premier hyper Leclerc de Lille, le projet doit fixer un ple danimation fort dans ce quartier sensible et gnrer quelque 900 emplois.

EN BREF

Flambe de violence en Nouvelle-CaldonieA moins de trois semaines du dplacement de Nicolas Sarkozy en Nouvelle-Caldonie pour inaugurer les Jeux du Pacifique, de nouvelles violences ont embras larchipel ce week-end, faisant quatre morts et de nombreux blesss parmi la population de lle de Mar, qui compte 6.000 habitants. A lorigine des fusillades : un conflit social mettant aux prises un collectif dusagers de la compagnie arienne Aircal qui a dcid de bloquer lunique arodrome de lle pour protester contre la chert des tarifs, et des habitants du district qui voulaient les dloger de larodrome. Compagnie publique et premier employeur de cette petite le enclave de la province des Loyaut, Aircal est rgulirement prise partie pour le prix trop lev de la desserte arienne (parmi les quatre morts figure dailleurs le neveu du prsident de la compagnie, Nidoish Naisseline). Mais cette nouvelle flambe de violence intervient alors que la Nouvelle-Caldonie traverse une grave crise politique et conomique. En mtropole, le PS a aussitt saisi loccasion de rclamer des mesures fortes afin d viter lexplosion sociale . Une runion de travail sest tenue hier autour de Marie-Luce Penchard, ministre de lOutre-mer.

Aprs lhtel de police, la Halle de glisse ou les Maisons de mode, cest une opration entirement prive qui va contribuer la transformation du quartier de LilleSud. Baptis Lillenium, ce projet prsent par la socit lilloise Vicity porte la griffe de larchitecte Rudy Ricciotti, qui souligne son intrt pour ce concept de rparation urbaine . Lopration se veut ambitieuse. Par sa taille d a b o r d : e l l e s t e n d r a s u r

42.000 mtres carrs, dont la majorit en surfaces commerciales, pour un investissement global de 140 millions deuros, financs par le Crdit Agricole Nord de France. Dj 8 millions ont t absorbs par les tudes, menes par Vicity adoss au promoteur Nacarat. Lobjectif premier est doffrir sur place une rponse adapte aux 24.000 habitants du quartier dont lvasion commerciale en produi