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Echos de presse
Colloque sur le mouvement de protestation pacifique
au Rif organisé au Parlement Européen
Le 9 octobre 2017 par l'eurodéputée
Marie-Christine VERGIAT en partenariat avec
l'ASDHOM, la CMODH &
RIF ALERT
La contestation
populaire du Rif
s’invite au
Parlement européen 15 OCTOBRE 2017 PAR RACHIDA EL
AZZOUZI
Des associations marocaines de droits
humains ont fait la lumière au
Parlement européen sur le Hirak, ce
mouvement de contestation inédit sous
Mohammed VI né il y a près d’un an
dans le Rif au lendemain de la mort
d’un jeune poissonnier. Elles dénoncent
la politique sécuritaire et répressive,
seule réponse des autorités.
De notre envoyée spéciale à Bruxelles. « Les
moukhabarat [littéralement en arabe,
informateurs] sont partout, même à
Bruxelles. » Saïd rit à moitié. Belge d’Anvers, il
est venu assister lundi 9 octobre au colloque
organisé par la gauche unitaire européenne
(GUE) au Parlement européen sur le « Hirak
chaabi », le mouvement populaire qui secoue
sa région natale, le Rif, au nord du Maroc.
Voilà bientôt un an, depuis la mort horrible du
jeune Mohcine Fikri, broyé par une benne à
ordures avec ses poissons, dans la petite cité
balnéaire d’Al-Hoceima, que le « Hirak »
souffle sur les villes et les villages de cette
région marginalisée par le pouvoir central,
enclavée entre mer Méditerranée et
montagnes. L’idée de ce colloque resté
confidentiel : braquer les projecteurs sur le
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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« Hirak », ses militants, ses revendications –
du travail, des routes, des hôpitaux, des
écoles, une université… –, alerter sur « leur
quotidien fait de répressions, d’arrestations,
de violences », selon les mots de
l’eurodéputée française Marie-Christine
Vergiat, à l’origine de la réunion.
Mais le Maroc n’aime pas que l’on ternisse
son image si bien soignée de « pays moderne-
ouvert-progressite-où tout va pour le mieux
dans le meilleur des mondes ». Il a donc
dépêché des voix amies (toutes venues de
France) perturber la conférence. « Cette
réunion est une honte, une propagande anti-
marocaine ! C’est un rassemblement de
séparatistes, d’indépendantistes ! Le
Parlement européen ferait mieux de s’occuper
de l’Algérie ! », a hurlé un homme d’une
soixantaine d’années, en costume-cravate, qui
s’est présenté comme étant « un
universitaire » avant d’être poussé vers la
sortie. Il s’agit de Charles Saint-Prot, nous
apprend la MAP, l’agence marocaine de
presse, affidée au régime, qui voit dans cette
manifestation… la main de l’Algérie et du
Polisario (lire son compte-rendu ici). « La
présence d’Algériens et de sympathisants du
Polisario dans cette fameuse rencontre sur le
Rif n’est ni le résultat d’une conjonction des
astres, ni un pur hasard ! », écrit-elle. Tout en
citant Ahmed Reda Chami, l’ambassadeur du
Maroc auprès de l’Union européenne qui
dénonce « une réunion excluant tout débat et
qui sert un autre agenda bien connu de
tous » : « Ce n’est pas le parlement européen
qui organise ce genre de rencontres, c’est une
députée qui a réservé une salle et qui a réuni
des personnes autour de ce qu’elle a appelé un
colloque. »
Marche pour la libération des militants du Hirak prisonniers au
Maroc. © Reuters
Quelques minutes plus tard, c’est un
homme qui s’est décrit comme « un proche
des victimes des attentats », d’une
certaine « Naïma, originaire du Rif et
paraplégique » depuis la tuerie du
Bataclan en 2015, qui a pris la parole pour
alerter sur l’islamisme radical supposé
d’un des visages de la contestation, Nasser
Zefzafi, aujourd’hui derrière les barreaux
de la prison d’Oukacha à Casablanca. Il a
évoqué des vidéos circulant sur internet où
Zefzafi applaudirait Daech et ses attentats
à travers le monde sans pouvoir fournir
aucune vidéo à l’assistance. Puis c’est un
homme qui s'est présenté comme élu en
banlieue parisienne, fils d’un Rifain de
Temsamane et d’une Chleuh, tout à la fois
chef d'entreprise mais aussi travaillant dans
un commissariat, qui s’est levé pour
protester : « Je ne me reconnais pas dans
ce Maroc que vous décrivez. » Il évoque un
pays« moderne », « modèle », « en
avance », « respectueux des droits de
l’homme ».
Agacée, la députée Vergiat lui
assène : « Vous croyez vraiment que la
situation dans les prisons marocaines est
la même que dans les prisons
françaises ? » Cette dernière s’avoue
excédée « par les méthodes inadmissibles
de gens dits démocrates » : « J’organise
des colloques régulièrement sur la
situation dans les pays du Maghreb. Il n’y
a qu’avec le Maroc que je subis cela. Les
Marocains sont spécialistes de
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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l’infiltration. J’avais connu cela aussi avec
le régime tunisien du temps de Ben Ali. »
Les militants marocains, aussi, ont
l’habitude. « Le régime de Mohammed VI
veut faire croire que ce n’est plus comme
avant mais il est dans la continuité de
Hassan II sauf que le poing de fer est
caché dans un gant de velours », souligne
Khadija Ryadi. Figure de l’opposition au
régime marocain, rompue aux pressions et
intimidations, ancienne présidente de
l'association marocaine des droits de
l'homme (AMDH), elle est venue de Rabat
dénoncer « les violations graves des droits
humains dans le Rif » et « saluer le
courage et le combat des militants du
Hirak pour la liberté, la dignité, la
justice ». Et ce, au nom de
la CMODH (coordination maghrébine des
organisations des droits humains),
partenaire du colloque avec
l’ASDHOM (association de défense des
droits de l’homme au Maroc), et Rif
Alert (collectif d’associations de solidarité
et des droits de l’homme aux Pays-Bas).
Zohra Koubia de l'association marocaine des droits de
l'homme d'Al-Hoceima. © Rachida El Azzouzi
Said Fawzi de l’ASDHOM demande à
l’Union européenne d’envoyer dans le Rif
des observateurs indépendants pour
enquêter sur ces violations des droits
humains, mais l’eurodéputée Vergiat
douche ses espoirs car, explique-t-
elle, « l’Europe entretient des liens très,
très étroits avec le pouvoir marocain ».
Fouad El Haji de Rif Alert insiste à son
tour sur « la situation terrible » : « Des
enfants sont emprisonnés pour avoir dit en
marge de matchs de foot “longue vie au
Rif”. »
Dans le nord du Maroc, à l’heure du
premier anniversaire de la mort du jeune
vendeur de poissons, devenu icône de la
lutte contre la hogra [le mépris en arabe
dialectal marocain mais aussi
l’humiliation et l’injustice du Makhzen
envers la population], les autorités ont
écrasé toute velléité de manifestations. La
région est sous étroite surveillance. Al-
Hoceima, Imzouren, Ajdir…, les foyers de
la contestation sont quadrillés par les
forces de police en uniforme ou en civil.
Le long des routes, autour des places, des
rangées de fourgons sont stationnées nuit
et jour. « Plus personne n’ose manifester
car tant de proches sont en prison pour des
mois ou des années, simplement pour avoir
manifesté pacifiquement, certains pour
avoir mis un post sur Facebook. Des
jeunes en grève de la faim sont en train de
mourir. Les familles sont plongées dans
une grande tristesse. La souffrance est
partout, dans chaque rue, chaque maison.
Tu la croises en bas de chez toi, au
marché, à la sortie de l’école », témoigne
Zohra Koubia de l’association marocaine
des droits de l’homme d’Al-Hoceima.
Les mots, les langues se bousculent dans sa tête, dans sa bouche. La tarifit, le berbère rifain, sa langue maternelle. La darija, l’arabe marocain. L’espagnol, le français, les langues des colonisateurs. Et aussi les larmes, trop d’émotions. Elle parle d’une « punition collective » infligée par le régime marocain aux Rifains, dans cette région livrée à la misère, au chômage endémique, parmi les plus pauvres du royaume. Une région méprisée depuis des décennies par le Palais, plusieurs fois matée dans le sang, terre d’Abdelkrim El-Khattabi, « Moulay Mohand »,
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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le héros de la guerre du Rif, la toute première insurrection anticoloniale du XXe siècle.
« Il y a pire qu’une dictature,
l’illusion d’une démocratie »
« La mémoire d'Abdelkrim soude le Hirak
mais les activistes n’ont aucun projet de
séparation avec le reste du Maroc,
contrairement à la propagande qui est
faite. Ils sont berbères, revendiquent cette
identité, la culture amazighe, arborent le
drapeau des Imazighen, celui de la
République du Rif dans des manifestations
mais ils se sentent marocains. Ce n’est pas
la force séparatiste que le pouvoir décrit.
Quelques personnes ont peut-être des
ambitions d’indépendance mais ils sont
minoritaires », avertit en marge du
colloque Jamal El Khattabi. Enseignant-
chercheur en génie civil à l’université de
Lille, Rifain d’Ajdir, comme « le Che
marocain » Abdelkrim, cousin de son
grand-père, il soutient le mouvement
depuis la France au travers des comités
Mohcine Fikri. « Ce sont essentiellement
des Rifains qui se mobilisent en France
mais surtout en Belgique, Pays-Bas,
Allemagne, où ils sont très nombreux.
Beaucoup de Marocains de l’étranger sont
tombés dans le piège de la propagande du
régime, évoquant des séparatistes »,
raconte ce quinqua dont le père fut exilé en
Espagne au lendemain de la révolte de
1958 et qui fut l’ami d’une figure de
l’anticolonialisme et de la gauche
marocaine, Abraham Serfaty, opposant
historique de Hassan II, emprisonné
pendant près de 20 ans et mort en 2010.
Quand vient son tour de prendre la parole,
il lâche : « Il y a pire qu’une dictature,
l’illusion d’une démocratie. »
En aparté, un vieux Rifain de Bruxelles,
qui se définit comme « un militant d’hier,
des années de plomb sous Hassan II »,
glisse alors : « Le régime surveille comme
le lait sur le feu les activistes dans le Rif
mais aussi une bonne partie d’entre nous à
l’étranger car il a peur que le mouvement
ne s’étende à tout le pays. » « Traque » que
condamne Fouad El Haji du réseau Rif
Alert aux Pays-Bas : « Des conversations
par téléphone, sur les réseaux sociaux,
entre des Rifains de l’étranger et du Maroc
sont surveillées par le régime. »
Khadija Ryadi anime la Coordination maghrébine des
organisations de défense des droits humains. © Rachida El
Azzouzi
Dans la salle, personne ne se risque à
avancer de chiffres précis tant il est
difficile de recenser les victimes
d’arrestations, de poursuites judiciaires.
Les autorités marocaines ne fournissent
aucune identité, plongeant dans le désarroi
les familles qui mettent parfois des
semaines à découvrir que leur fils, leur
mari, leur père ou leur grand-père disparu
se trouve dans l’une des geôles du
royaume. Une liste de plus de 400 noms
circule. « Que des hommes. De 14 à 60 ans
dont une majorité de jeunes. Ceux qui sont
en détention provisoire dans l’attente de
leurs procès, ceux qui sont poursuivis en
liberté, ceux qui ont déjà été jugés et
condamnés », égrène Ayad Ahram de la
CMODH. Il lit la déclaration de la seule
femme qui fut emprisonnée, Salima Ziani,
Sylia de son prénom berbère et d’artiste-
chanteuse, 23 ans. Elle devait être là pour
témoigner, comme elle l’a fait en
septembre dernier à la fête de l’Humanité à
Paris, « de l’injustice subie par un peuple
qui n’a pour seul tort que de réclamer
pacifiquement une vie meilleure », mais
elle n’a pas obtenu de visa dans les temps à
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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l’instar du père de Nasser Zefzafi. Visage
incarnant la mobilisation féminine dans le
Hirak dans une région traditionaliste et
conservatrice, Sylia a passé un peu plus
d’un mois derrière les barreaux de la prison
d’Oukacha à Casablanca où ont été
transférés les « leaders » du mouvement.
Elle a été graciée avec une cinquantaine de
détenus par le roi à l’occasion de la fête du
Trône fin juillet après une intense
mobilisation. Non sans avoir éprouvé la
violence du système carcéral
marocain : « On l’a filmée presque nue,
menacée de viol, usée
psychologiquement. »
Cinq mois après la première vague d’arrestations en mai, les premiers verdicts sont tombés. Les peines vont de quelques mois à plusieurs années de prison. La plus sévère a été prononcée à l’encontre de Jamal, un jeune de 19 ans de Beni Bouayach, à quelques kilomètres d’Al-Hoceima, condamné à 20 ans de prison pour avoir pris part aux affrontements du 26 mars entre manifestants et policiers. Ce jour-là, une résidence policière avait été incendiée, sans victimes à déplorer (sa peine vient d’être ramenée à cinq ans en appel le 11 octobre). « Il aurait avoué l’incendie mais les aveux sont extorqués sous la menace, les militants prisonniers sont forcés à signer des documents. Ce sont des procès inéquitables, des dossiers vides, bidons », dénonce la militante Khadija Ryadi.
L'eurodéputée Marie-Christine Vergiat et le militant marocain
Saïd Fawzi. © Rachida El Azzouzi
Dans son rapport en date du 5 septembre,
l’ONG Human Rights Watch confirme ses
dires : « Au moins 25 [détenus – ndlr] ont
déclaré ne pas avoir été autorisés à lire
leurs PV [procès-verbaux d’interrogatoire
de police] avant d’être contraints de les
signer sous la menace – y compris, dans
certains cas, la menace de violences
sexuelles. Beaucoup ont déclaré avoir été
menacés de “transfert à Casablanca”, une
manière de sous-entendre qu’ils seraient
alors sous le coup de chefs d’inculpation
plus graves, y compris de terrorisme et
d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État,
un crime punissable de la peine capitale. »
Atteinte à la sécurité intérieure de l’État,
c’est l’un des chefs d’accusation retenu
contre Nasser Zefzafi dont on ignore
encore la date du procès. Les organisations
des droits humains s’inquiètent de ses
conditions de détention ainsi que de celles
des autres détenus. Elles évoquent des faits
de « tortures » en prison et au moment de
leurs arrestations (lire le rapport de HRW).
Même le CNDH, le conseil national des
droits de l’homme, organe officiel financé
par l’État marocain qui, d’habitude, ne se
mouille pas sur les dossiers brûlants, a
rendu un rapport en ce sens.
Autre inquiétude : les grèves de la faim se
multiplient dans les rangs des détenus.
Certaines ont cessé, d’autres ont débuté.
Parmi les grévistes : des journalistes, une
profession très mise à mal dans l’exercice
de son métier par les autorités depuis le
début du Hirak dans un pays qui n’a jamais
goûté le droit de la presse. Hamid El
Mahdaoui, directeur du site badil.info,
condamné à une peine de trois mois en
première instance puis de un an en appel,
et qui repassera devant le tribunal le 17
octobre, a recommencé à s’alimenter. Pas
Rabie Al Ablak, correspondant du site
Badil, qui a d’ores et déjà laissé son
testament autorisant le don de ses
organes. « C’est cela le Maroc
moderne. Ceux qui volent continuent de
voler en paix pendant que ceux qui
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protestent et témoignent contre ceux qui
volent sont emprisonnés, s’indigne Khadija
Ryadi. Le rapport de force s’est inversé.
En 2011, il était en faveur de la rue. Le
Maghreb bouillonnait. Les Tunisiens
faisaient tomber Ben Ali, les Égyptiens,
Moubarak. Le roi avait peur. Aujourd’hui,
les dictatures sont de retour. Le Maroc se
targue d’être l’un des rares pays stables et
agite le spectre du chaos islamiste, d’une
nouvelle Syrie. Le régime est plus fort. »
Source :
https://www.mediapart.fr/journal/internation
al/151017/la-contestation-populaire-du-rif-s-
invite-au-parlement-europeen?page_article=2
Maroc
Un colloque au
parlement
européen s'empare
de la question du
Rif Marie-Christine Vergiat. AFP PHOTO /
THOMAS SAMSON
octobre 12 14:562017
Une eurodéputée a organisé
une réunion au parlement
européen pour discuter du
"Mouvement de protestations
et de revendications du Rif".
Une initiative réprouvée par
l'ambassadeur marocain à
l'Union européenne. Pendant plus de deux heures, au parlement européen à Bruxelles, l'eurodéputée française du groupe Gauche unitaire européenne Marie-Christine Vergiat a présidé un colloque sur le Rif le 9 octobre. Des organisations de défense des droits de l'Homme et des militants du Hirak ont tour à tour pris la parole pour témoigner. Une réunion organisée en partenariat avec l'association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), le collectif Rif Alert, et la Coordination maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH). "L'idée était de donner la parole aux organisations
des droits de l'Homme qui sont unanimes pour dire
qu'il y a une répression depuis le début des
événements du Rif", nous explique l'eurodéputée Marie-Christine Vergiat. Said Fawzi de Rif Alert, lance le débat après un premier faux départ : l'universitaire français Charles Saint-Prot ( de son vrai nom Michel Mathieu) est sorti de la petite salle du parlement après avoir essayé d'interrompre Fawzi qui reprend alors: "Aucun ne pensait que
la situation serait si terrible et que les droits de
l'homme signifiaient si peu au Maroc". Le ton est donné. Les intervenants se succèdent pour donner leur témoignage sur les événements dans le Rif. Parmi eux, Khadija Ryadi. L'ancienne présidente de l'AMDH, représentante de la COMDH, déplore la
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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"dégradation" des droits humains dans le Rif "depuis 2011" évoquant des "procès
inéquitables", des "violences" lors des manifestations, et la "répression policière". C’est ensuite au tour de la représentante de l’AMDH à Al Hoceima, Zohra Koubia, de témoigner de ce qu'elle a vécu sur place. "Vivre au jour le jour la militarisation (sic) est une
souffrance", raconte-t-elle. Dans la continuité de ces témoignages, une lettre de l’activiste Sylia Ziani, qui n’a pu obtenir de visa pour se rendre à Bruxelles, est lue devant l’audience. La militante y dénonce "l'injustice que subissent les militants du
mouvement et les arrestations". Said Fawzi demande alors à Marie-Christine Vergiat d'envoyer des observateurs européens pour enquêter sur le respect des droits de l'Homme sur place et d'étudier les connexions entre le gouvernement marocain et l'Union européenne qui ont une forte collaboration économique et politique. "Nous demandons une
enquête par l'UE pour voir l'efficacité de cette
coopération, et si elle bénéficie au Rif", explique-t-il. Marie-Christine Vergiat rebondit en expliquant ne pas avoir beaucoup d'espoir dans les institutions européennes pour mettre ce dossier sur la table, étant donné leurs liens étroits avec le Maroc. "C'est notre rôle, à nous
parlementaires, de prendre la parole pour soulever
ce problème", explique-t-elle. L'eurodéputée affirme "attendre avec intérêt" le rapport que rendra le CNDH sur les événements qui se sont passés dans le Rif. Pendant une quinzaine de minutes, deux intervenants apportent des nuances. L'un est membre d'une association de victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, qui ne donne pas son nom. Il témoigne comme "victime de l'islam radical". "Je vous
demande une seule chose: ne pas vous laisser
emporter dans des propos radicaux", lance-t-il à l'assemblée en dénonçant le discours de Nasser Zefzafi. L'autre intervenant est président d'une association qui réunit 150 élus français de tous bords politiques. De père rifain et de mère gadirie, il assure "ne pas se reconnaître dans le
Rif qui a été décrit". "Je me souviens de mon père
sous Hassan II qui ne voulait pas qu'on parle de lui,
même en France. Je n'ai plus cette préoccupation
quand je parle du pouvoir marocain", témoigne-t-il. "Le Maroc, je le veux uni. Il doit avancer de
façon globale, je ne fais pas de distinction entre le
Rif ou une autre région", continue-t-il alors que les voix commencent à s'élever autour de la table. Selon lui, les situations décrites par les précédents intervenants se retrouvent partout, y compris en France. "Je travaille dans
un commissariat", souligne-t-il. "Le Maroc avance
et nous avons la chance d'avoir un pays stable", estime le jeune homme qui soulève le grondement autour de lui.
Une réunion contestée par le
Maroc
Ahmed Reda Chami, ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, dénonce dans une déclaration accordée à la MAP l’instrumentalisation du parlement européen à des fins propagandistes. "Ce n’est pas le
parlement européen qui organise ce genre de
rencontres, c’est une députée qui a réservé une
salle et qui a réuni des personnes autour de ce
qu’elle a appelé un colloque, alors qu’il s’agissait
d’une réunion excluant tout débat et qui sert un
autre agenda bien connu de tous", précise-t-il. "J’ai saisi les hautes instances du parlement
européen pour attirer leur attention sur les
agissements de certains milieux qui servent leur
propre agenda et qui portent atteinte à l’intégrité et
à la réputation de l’institution parlementaire
européenne", souligne le diplomate. Pour sa part, l'eurodéputée élue depuis 2009 et membre de la sous-commission sur les droits de l'Homme insiste sur le fait que "chaque parlementaire ou groupe politique est libre
d'organiser les réunions de son choix au parlement
européen". "J'ai rencontré l'ambassadeur
marocain, M. Chami, en juin. Nous avions
notamment parlé de la question du Rif. Il m'a
envoyé une note qui fait part de la position du
gouvernement marocain. La semaine dernière, ils
m'ont contacté avec une note actualisée où ils
minimisaient les faits", nous raconte-t-elle. Source : http://telquel.ma/2017/10/12/colloque-au-
parlement-europeen-sempare-question-du-
rif_1564218
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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Hirak du Rif : L’ambassadeur du
Maroc auprès de l’UE réagit
après le colloque tenu au
parlement européen
12/10/2017 Comme indiqué dans un article précédent, un colloque sur le Hirak du Rif a été organisé, lundi 9 octobre, au siège bruxellois du parlement européen. Cette rencontre initiée par l’eurodéputé française Marie-Christine Vergiat, du groupe Gauche unitaire, n’a pas laissé sans réaction l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Ahmed Reda Chami, qui, dans une déclaration à la MAP, a dénoncé « l’attitude de certains milieux consistant à instrumentaliser le Parlement européen à des fins propagandistes ». «Ce n’est pas le Parlement européen qui organise ce genre de rencontres, c’est une députée qui a réservé une salle et qui a réuni des personnes autour de ce qu’elle a appelé un colloque, alors qu’il s’agissait d’une réunion excluant tout débat et qui sert un autre agenda bien connu de tous», a déclaré le diplomate marocain, tout en affirmant que les hautes instances du Parlement européen ont été sensibilisées sur cette question. «J’ai saisi les hautes instances du Parlement européen pour attirer leur attention sur les agissements de certains milieux qui servent leur propre agenda et qui portent atteinte à l’intégrité et à la réputation de l’institution parlementaire européenne», a-t-il expliqué. L’ambassade a rappelé que le Maroc « est ouvert à tout dialogue et à tout débat sur toutes les questions qui le concernent, mais n’accepte pas que des milieux hostiles instrumentalisent le
Parlement européen à des fins de propagande anti-marocaine ». Il convient de rappeler que lors de ce colloque réalisé en collaboration avec l’Association de défense des Droits de l’Homme au Maroc ( ASDHOM), le Collectif d’associations de solidarité et des droits de l’Homme en Hollande (RIF ALERT) et la Coordination Maghrébines des Organisations des Droits de l’Homme (CMODH), plusieurs intervenants ont donné leurs points de vue par rapport aux événements qui secouent le Rif depuis bientôt un an.
Source : http://m.rifonline.net/Hirak-du-Rif-L-ambassadeur-du-Maroc-aupres-de-l-UE-reagit-apres-le-colloque-tenu-au-parlement-europeen_a2130.html
Une députée sans scrupule, une assistance clairsemée et une ambiance glauque, ingrédients d’un pseudo débat au Parlement
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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européen sur les droits de l’homme au Maroc mardi, 10 octobre, 2017 à 8:45
Par Adil Zaari Jabiri Bruxelles – Les Européens vantent leur Parlement comme étant le temple de la démocratie et de la liberté d’expression, mais ces principes sont vite bafoués quand ce lieu emblématique de l’Union européenne abrite de pseudo-débats, orchestrés à des fins propagandistes ou pour servir les agendas occultes de certains députés très peu respectueux de l’éthique et de la déontologie qui fondent le travail au sein de cette institution. Ce fut le cas d’une rencontre organisée, lundi soir, dans une petite salle du Parlement européen autour de ce que ses instigateurs ont qualifié de «situation dans le Rif» où une assistance clairsemée s’est employée à cœur joie à vilipender le Maroc sous la baguette cynique de la députée européenne Marie-Christine Vergiat, qui ne porte d’ailleurs pas notre pays dans son cœur et qui a usé et abusé de son «pouvoir» de modératrice pour étaler ouvertement son parti pris, en excluant toute voix exprimant une opinion contradictoire. Sur un ton arrogant, l’eurodéputée gaucho qui prétend tout connaitre sur le Maroc, alors qu’elle ne sait même pas le situer sur une carte, n’a pas hésité à couper la parole, voire demander à quelques sbires, ameutés pour l’occasion, à expulser de la salle l’universitaire français Charles Saint-Prot venu exprimer son point de vue et dénoncer cette rencontre de «propagande anti-marocaine». «Le parlement européen ne peut pas cautionner cette réunion de propagande organisée par une activiste et il ne partage pas les positions extrémistes de Mme Vergiat», a déclaré à la MAP, M. Saint prot, dénonçant en même temps la présence dans la salle de sympathisants du polisario. «Il ne faut surtout pas penser que le Parlement européen est impliqué dans cette mascarade. Il s’agit d’une parlementaire marginale qui a réuni dans une salle presque clandestine des Algériens, des sympathisants du polisario et des militants du même acabit pour porter atteinte au Maroc», a tenu à
nuancer M. Saint Prot, relevant que les usages du parlement européen ne prévoient pas «ce genre de réunions partiales organisées en catimini et où l’opinion contradictoire n’est pas la bienvenue». Poursuivant sa logorrhée anti-marocaine, l’instigatrice de ce débat à sens unique a également restreint le temps de parole à deux autres personnes. L’un originaire du Rif qui a dit ne pas se reconnaitre dans le tableau brossé par les intervenants sur ce qui se passe dans sa région a été sèchement interrompu. L’autre, un représentant des victimes de l’attentat du Bataclan, qui a appelé les intervenants à ne pas s’enliser dans des opinions extrémistes et des conclusions hasardeuses, a subi le même sort. Cette mascarade n’a pas laissé sans réaction l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Ahmed Reda Chami, qui, dans une déclaration à la MAP, a dénoncé l’attitude de certains milieux consistant à instrumentaliser le Parlement européen à des fins propagandistes. «Ce n’est pas le Parlement européen qui organise ce genre de rencontres, c’est une députée qui a réservé une salle et qui a réuni des personnes autour de ce qu’elle a appelé un colloque, alors qu’il s’agissait d’une réunion excluant tout débat et qui sert un autre agenda bien connu de tous», a-t-il précisé. Le diplomate marocain a affirmé que les hautes instances du Parlement européen ont été sensibilisées sur cette question. «J’ai saisi les hautes instances du Parlement européen pour attirer leur attention sur les agissements de certains milieux qui servent leur propre agenda et qui portent atteinte à l’intégrité et à la réputation de l’institution parlementaire européenne», a-t-il souligné. Il a relevé que le Maroc est ouvert à tout dialogue et à tout débat sur toutes les questions qui le concernent, mais n’accepte pas que des milieux hostiles instrumentalisent le Parlement européen à des fins de propagande anti-marocaine. Ce n’est pas la première fois que le Parlement européen est exploité à des vils desseins, œuvre d’un quarteron orchestré par l’Algérie et les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume.
Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen
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Cette cavalcade anti-marocaine est menée sous la houlette de l’ambassadeur algérien à Bruxelles qui ne cesse d’encombrer l’agenda européen en menant un lobbying toxique au service de sa marocophobie maladive. La dernière manœuvre en date de ce cacique du pouvoir algérien est son activisme mis en branle à plein régime à l’approche du sommet UE-Afrique, tentant de faire admettre qu’Européens et Africains s’assoiront autour de la même table à Abidjan avec une entité fantoche, créée de toutes pièces par son pays. Le Parlement européen est aujourd’hui devant ses responsabilités. Ses salles ne devraient pas servir de tribunes pour mettre en difficulté les alliances stratégiques de l’Union européenne, encore moins pour attiser les tensions et encourager le séparatisme. La présence d’Algériens et de sympathisants du polisario dans cette fameuse rencontre sur le Rif n’est ni le résultat d’une conjonction des astres, ni un pur hasard ! Source : http://www.mapexpress.ma/actualite/droits-de-lhomme/une-deputee-sans-scrupule-une-assistance-clairsemee-et-une-ambiance-glauque-ingredients-dun-pseudo-debat-au-parlement-europeen-sur-les-droits-de-lhomme-au-maroc/
ledesk.ma
Par La rédaction
EUROPARLEMENT
Charles Saint-Prot indésirable lors du colloque sur le Hirak à Bruxelles
Le colloque sur le Hirak rifain de l’eurodéputée française Marie-Christine Vergiat au Parlement européen à Bruxelles, le 9 octobre, a rapidement viré à la foire d’empoigne.
Organisé avec des ONG marocaines (ASDMOH et CMODH) ainsi que le réseau néerlandais Rif Alert, l’événement, centré sur les violations des droits de l’homme dans la répression du mouvement secouant le Rif, a été « ambiancé
par Charles Saint-Prot, patron de
l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG)
et très apprécié dans les cercles d’amitié
France-Maroc », rapporte Maghreb
Confidentiel. Accompagnant à Bruxelles une délégation de parlementaires du Golfe, il a pris la parole pour dénoncer une « réunion de
propagande » appuyée, selon lui, par les sympathisants du Polisario à Bruxelles. Certains eurodéputés sensibles à la cause du Polisario s’intéressent depuis peu au Rif, rappelle la lettre spécialisée qui rapporte que Marie-Christine Vergiat a rapidement – et fermement – invité Charles Saint-Prot à quitter la salle. Source : https://ledesk.ma/enoff/charles-saint-prot-indesirable-lors-du-colloque-sur-le-hirak-bruxelles/
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ACCUSÉ DE “VIOLATIONS
GRAVES” DES DROITS DE
L’HOMME DANS LE RIF
Le Maroc épinglé au
Parlement européen
Le Parlement européen à Strasbourg. © D. R.
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Le colloque organisé lundi sur le mouvement
de protestations et de revendications du Rif
au Parlement européen aura constitué
l’occasion pour des associations marocaines
de défense des droits de l'homme de
dénoncer la répression de ce mouvement par
Rabat.
Devant le black-out imposé par les autorités
marocaines sur la répression par les forces de
sécurité du mouvement de protestation dans
la région du Rif, le Parlement européen a
offert lundi à Bruxelles aux associations
marocaines de défense des droits de l'homme
l’occasion de s’exprimer sur le sujet. Il faut
dire qu’elles n’y sont pas allées de main
morte et ont épinglé Rabat en l’accusant de
“violations graves” des droits de l’homme.
Elles ont mis en exergue le recours excessif à
la force contre ce mouvement de protestation
pacifique exprimant des doléances “justes et
légitimes” ce qui a abouti à des “violations
graves des droits de l’homme”. Ainsi, pour
Saïd Fawzi, le président de l’Association de
défense des droits de l’homme au Maroc
(Asdhom), il y a eu de la part des policiers
une utilisation excessive de la violence, des
arrestations arbitraires, des poursuites
judiciaires, ainsi que le recours à la torture et
des traitements cruels, inhumains et
dégradants sur les manifestants. Selon lui, la
situation que connaît la région du Rif
découle principalement des violations qui
ont concerné les droits civils, politiques,
économiques, sociaux et culturels de la
population locale, rejetant les accusations
“fallacieuses” du Premier ministre marocain
qui a accusé la région de “séparatisme”.
Quant à la représentante de la Coordination
maghrébine des organisations des droits
humains (CMODH), Khadija Ryadi, elle a
soutenu que “le Rif a connu des violations
graves des droits humains”, tout en
s’inquiétant de “la dégradation
alarmante” des droits de l’homme dans cette
région. Énumérant les nombreuses violations
des droits de l’homme enregistrées ces
derniers mois dans la région du Rif, elle a
déploré des centaines d’arrestations parmi
les participants aux manifestations
organisées dans la région, relevant qu’une
trentaine d’entre eux observent une grève de
la faim depuis plusieurs semaines pour
dénoncer à la fois leur arrestation, qu’ils
estiment arbitraires, et dénoncer les
conditions de leur détention. Khadija Ryadi a
également dénoncé “la politique de
l’impunité” et “l’instrumentalisation de la
justice au service du pouvoir”. Elle a
souligné que la situation actuelle au Rif est
“la parfaite illustration de la régression
inquiétante et généralisée” des droits de
l’homme au Maroc. La représentante de la
CMODH a regretté, à ce titre, “la connivence
avec le Maroc de certains pays européens,
notamment la France ». De son côté, le
représentant du Rif Alert, un collectif
d’associations de solidarité et des droits de
l’Homme aux Pays-Bas, M. Fanadi a indiqué
que près de 500 personnes ont été arrêtées
suite aux événements qui secouent le Rif,
550 autres ont été assignées à résidence et
200 sont en attente de procès. Il n’a pas
manqué d’appeler à la libération de tous les
détenus. Il a exhorté, dans ce contexte, l'UE
à faire pression sur le Maroc pour l’amener à
respecter les droits de l’homme,
recommandant l’envoi d’observateurs et
d'enquêteurs européens sur place. Saïd
Sougti, qui intervenait au nom de la
Coordination des organisations
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démocratiques marocaines de France, a
plaidé pour “la mise en place d’une
commission internationale pour faire la
lumière sur les violations graves des droits
de l'homme dans la région du Rif”, tout en
exigeant la libération de toutes les personnes
arrêtées “arbitrairement”. Il est allé jusqu’à
qualifier d’“assassinat programmé”, leurs
conditions de détention et leurs
condamnations. Jamal El-Khattabi,
enseignant-chercheur marocain à Lille et
membre du comité Mohcine Fikri à Lille, qui
a dénoncé l’incarcération de mineurs et la
répression qui s’est abattue sur les
manifestants du Hirak, a estimé “qu’il y a
pire qu’une dictature, c’est l'illusion d'une
démocratie”, en faisant état d’arrestations
“abusives” et de “cas de tortures”.
Mezak Tigrine
Source : http://www.liberte-
algerie.com/international/le-maroc-epingle-
au-parlement-europeen-279046
Droits de l'homme dans le Rif : Le Parlement européen accuse le Maroc de "violations graves"
Mise à jour : 11-10-2017
Des associations marocaines de défense des
droits de l'homme ont épinglé, lundi au siège du Parlement européen à Bruxelles, les autorités marocaines sur la répression du mouvement de contestation populaire et pacifique dans la région du Rif, les accusant de "violations graves " des droits de
l'homme. Selon les représentants de ces associations, qui s'exprimaient lors d'un colloque sur le
mouvement de protestations et de
revendications (Hirak) du Rif au Parlement
européen, le recours excessif à la force contre ce mouvement de protestation pacifique qui a exprimé des doléances "justes et légitimes" a abouti à des "violations graves des droits de l'homme". Le président de l'Association de Défense des
Droits de l'Homme au Maroc (ASDHOM), Said Fawzi a dénoncé, à ce titre, l'utilisation excessive de la violence, les arrestations arbitraires et les poursuites judiciaires, la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants subis par les manifestants de
la part des policiers, s'insurgeant contre "la militarisation accrue de la région". Pour ce militant des droits de l'homme, la situation que connait la région du Rif découle principalement des violations qui ont
concerné les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de la
population locale, rejetant les accusations "fallacieuses" du Premier ministre marocain qui a accusé la région de "séparatisme". La représentante de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH), Khadija Ryadi a soutenu que "le Rif a connu des violations graves des
droits humains", s'inquiétant de "la dégradation alarmante" des droits de l'homme dans cette région. Enumérant les nombreuses violations des droits de l'homme enregistrées ces derniers mois dans la région du Rif, cette militante des droits de l'homme
a déploré des centaines d'arrestation parmi les participants aux manifestations
organisées dans la région, relevant qu'une trentaine d'entre eux observent une grève de la faim depuis plusieurs semaines pour dénoncer à la fois leur arrestation, qu'ils estiment arbitraire, et dénoncer les
conditions de leur détention. La représentante de la CMODH a dénoncé également la "politique de l'impunité" et "l'instrumentalisation" de la justice au service du pouvoir, soulignant que la situation actuelle au Rif est "la parfaite illustration" de la régression "inquiétante" et
"généralisée" de droits de l'homme au Maroc. Elle a regretté, à ce titre, "la connivence avec le Maroc de certains pays européens, notamment la France". S'indignant devant la "violente répression"
exercée sur les manifestants par la force publique, dans "une continuité de l'approche sécuritaire, unique réponse de l'Etat aux revendications économiques et sociales" du Rif, Khadija Ryadi a déploré l'assiègement que subit la région à travers "l'interdiction de centaines d'activités d'ONG", le "refoulement
ou l'expulsion de responsables d'ONG" et " l'emprisonnement de journalistes". "La politique de répression menée par le
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Maroc lui a valu la 29ème place au
classement des pays qui répriment les
défenseurs des droits de l'homme lors du dernier Examen périodique universel (EPU) sous les auspices du Conseil des droits de l'homme de l'ONU", a-t-elle fait remarquer. Le représentant du Rif ALERT, un collectif d'associations de solidarité et des droits de
l'Homme aux Pays-Bas, M. Fanadi a précisé que près de 500 personnes ont été arrêtées suite aux événements qui secouent le Rif, 550 autres ont été assignées à résidence et 200 sont en attente de procès, appelant à la libération de tous les détenus. Il a exhorté,
dans ce contexte, l'UE à faire pression sur le Maroc pour l'amener à respecter les droits de l'homme, recommandant l'envoi d'observateurs et d'enquêteurs européens sur place.
Nécessité de faire la lumière sur les
violations des droits de l'homme Le représentant de la Coordination des organisations démocratiques marocaines de France, Said Sougti a plaidé de son côté pour la mise en place d'"une commission internationale pour faire la lumière sur les violations graves des droits de l'homme"
dans la région du Rif. Dénonçant l'"arrogance d'un pouvoir autoritaire", Said Sougti a déploré une "démocratie de façade", soutenant que "le pouvoir du Makhzen est incapable d'évoluer pour accepter des règles démocratiques et
gérer les conflits sociaux et politiques d'une manière civique et démocratique". Réitérant
le soutien de la Coordination des organisations démocratiques marocaines de France au mouvement revendicatif civique et pacifique dans le Rif, Said Sougti a dénoncé la répression systématique à l'encontre des
manifestants pacifiques, dont les revendications sont "légitimes et réalisables". Il a exigé la libération de toutes les personnes arrêtées "arbitrairement", s'insurgeant contre les conditions de leur détention et leurs condamnations "fallacieuses" qu'il qualifie d'"assassinat
programmé".
Pour Jamal EL KHATTABI, enseignant
chercheur à Lille et membre du comité
Mohcine FIKRI à Lille, "il y a pire qu'une dictature, c'est l'illusion d'une démocratie", dénonçant l'incarcération de mineurs et la répression qui s'est abattue sur les manifestants du "Hirak", faisant état d'arrestations "abusives" et de "cas de
tortures". Dans un témoignage lu en son nom par un des participants au colloque, Salima Ziani dite Sylia, une des figures emblématiques du mouvement "Hirak", a dénoncé "la pression psychologique" exercée sur elle lors de son arrestation, affirmant
avoir signé un procès verbal "sous la menace" et avoir été placée en isolement. Le représentant de l'association des travailleurs maghrébins en France (ATMF), Mohamed Ouachekradi a affirmé, pour sa part, que "le
Maroc est en danger", estimant qu' "il y a véritbale défaut d'Etat". Il a dénoncé, dans
ce contexte, le discours du roi qui a "légitimé et conforté" les forces de l'ordre dans leur politique de répression. L'eurodéputée Marie-Christine Vergiat qui a initié le colloque a regretté, pour sa part, la réponse apportée par les autorités marocaines au mouvement de protestation pacifique dans le
Rif, soulignant que les ONG et les organisations marocaines de défense des droits de l'homme sont toutes unanimes dans leurs rapports sur la situation dans la région du Rif. "Dans leurs rapports, elles parlent toutes de répression violente,
d'arrestations arbitraires et d'actes de torture", a-t-elle affirmé, relevant, toutefois,
que "la pratique de la torture au Maroc n'est pas nouvelle". Elle a affirmé, à ce titre, que si le Maroc interdit l'accès à la région aux ONG, c'est parce qu'il a quelque chose à se reprocher.
Source : http://www.lemaghrebdz.com/?page=detail_actualite&rubrique=Internationnal&id=85580
Liens vers les Vidéos du colloque sur la page FB du CMODH :
1) https://www.facebook.com/laCMODH/videos/1859183897442660/ 2) https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=471322196588203&id=352985491755208
Des Articles et reportages en arabe :
1) Badil.info : http://badil.info/ية ض لي-ق ق ت ف-مع ري مهدوي-ال ير-وال ث شادا-ت #/م
2) Aswat Mouhajira : http://aswatmohajira.com/قاء ل يا-ال قوق ح دعم-ل ف-حراك-ل ري برل-ال ال /ب