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Echos de presse Colloque sur le mouvement de protestation pacifique au Rif organisé au Parlement Européen Le 9 octobre 2017 par l'eurodéputée Marie-Christine VERGIAT en partenariat avec l'ASDHOM, la CMODH & RIF ALERT La contestation populaire du Rif s’invite au Parlement européen 15 OCTOBRE 2017 PAR RACHIDA EL AZZOUZI Des associations marocaines de droits humains ont fait la lumière au Parlement européen sur le Hirak, ce mouvement de contestation inédit sous Mohammed VI né il y a près d’un an dans le Rif au lendemain de la mort d’un jeune poissonnier. Elles dénoncent la politique sécuritaire et répressive, seule réponse des autorités. De notre envoyée spéciale à Bruxelles. « Les moukhabarat [littéralement en arabe, informateurs] sont partout, même à Bruxelles. » Saïd rit à moitié. Belge d’Anvers, il est venu assister lundi 9 octobre au colloque organisé par la gauche unitaire européenne (GUE) au Parlement européen sur le « Hirak chaabi », le mouvement populaire qui secoue sa région natale, le Rif, au nord du Maroc. Voilà bientôt un an, depuis la mort horrible du jeune Mohcine Fikri, broyé par une benne à ordures avec ses poissons, dans la petite cité balnéaire d’Al-Hoceima, que le « Hirak » souffle sur les villes et les villages de cette région marginalisée par le pouvoir central, enclavée entre mer Méditerranée et montagnes. L’idée de ce colloque resté confidentiel : braquer les projecteurs sur le

Echos de presse - akhbardounia.files.wordpress.com · raconte ce quinqua dont le père fut exilé en Espagne au lendemain de la révolte de 1958 et qui fut l’ami d’une figure

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Echos de presse

Colloque sur le mouvement de protestation pacifique

au Rif organisé au Parlement Européen

Le 9 octobre 2017 par l'eurodéputée

Marie-Christine VERGIAT en partenariat avec

l'ASDHOM, la CMODH &

RIF ALERT

La contestation

populaire du Rif

s’invite au

Parlement européen 15 OCTOBRE 2017 PAR RACHIDA EL

AZZOUZI

Des associations marocaines de droits

humains ont fait la lumière au

Parlement européen sur le Hirak, ce

mouvement de contestation inédit sous

Mohammed VI né il y a près d’un an

dans le Rif au lendemain de la mort

d’un jeune poissonnier. Elles dénoncent

la politique sécuritaire et répressive,

seule réponse des autorités.

De notre envoyée spéciale à Bruxelles. « Les

moukhabarat [littéralement en arabe,

informateurs] sont partout, même à

Bruxelles. » Saïd rit à moitié. Belge d’Anvers, il

est venu assister lundi 9 octobre au colloque

organisé par la gauche unitaire européenne

(GUE) au Parlement européen sur le « Hirak

chaabi », le mouvement populaire qui secoue

sa région natale, le Rif, au nord du Maroc.

Voilà bientôt un an, depuis la mort horrible du

jeune Mohcine Fikri, broyé par une benne à

ordures avec ses poissons, dans la petite cité

balnéaire d’Al-Hoceima, que le « Hirak »

souffle sur les villes et les villages de cette

région marginalisée par le pouvoir central,

enclavée entre mer Méditerranée et

montagnes. L’idée de ce colloque resté

confidentiel : braquer les projecteurs sur le

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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« Hirak », ses militants, ses revendications –

du travail, des routes, des hôpitaux, des

écoles, une université… –, alerter sur « leur

quotidien fait de répressions, d’arrestations,

de violences », selon les mots de

l’eurodéputée française Marie-Christine

Vergiat, à l’origine de la réunion.

Mais le Maroc n’aime pas que l’on ternisse

son image si bien soignée de « pays moderne-

ouvert-progressite-où tout va pour le mieux

dans le meilleur des mondes ». Il a donc

dépêché des voix amies (toutes venues de

France) perturber la conférence. « Cette

réunion est une honte, une propagande anti-

marocaine ! C’est un rassemblement de

séparatistes, d’indépendantistes ! Le

Parlement européen ferait mieux de s’occuper

de l’Algérie ! », a hurlé un homme d’une

soixantaine d’années, en costume-cravate, qui

s’est présenté comme étant « un

universitaire » avant d’être poussé vers la

sortie. Il s’agit de Charles Saint-Prot, nous

apprend la MAP, l’agence marocaine de

presse, affidée au régime, qui voit dans cette

manifestation… la main de l’Algérie et du

Polisario (lire son compte-rendu ici). « La

présence d’Algériens et de sympathisants du

Polisario dans cette fameuse rencontre sur le

Rif n’est ni le résultat d’une conjonction des

astres, ni un pur hasard ! », écrit-elle. Tout en

citant Ahmed Reda Chami, l’ambassadeur du

Maroc auprès de l’Union européenne qui

dénonce « une réunion excluant tout débat et

qui sert un autre agenda bien connu de

tous » : « Ce n’est pas le parlement européen

qui organise ce genre de rencontres, c’est une

députée qui a réservé une salle et qui a réuni

des personnes autour de ce qu’elle a appelé un

colloque. »

Marche pour la libération des militants du Hirak prisonniers au

Maroc. © Reuters

Quelques minutes plus tard, c’est un

homme qui s’est décrit comme « un proche

des victimes des attentats », d’une

certaine « Naïma, originaire du Rif et

paraplégique » depuis la tuerie du

Bataclan en 2015, qui a pris la parole pour

alerter sur l’islamisme radical supposé

d’un des visages de la contestation, Nasser

Zefzafi, aujourd’hui derrière les barreaux

de la prison d’Oukacha à Casablanca. Il a

évoqué des vidéos circulant sur internet où

Zefzafi applaudirait Daech et ses attentats

à travers le monde sans pouvoir fournir

aucune vidéo à l’assistance. Puis c’est un

homme qui s'est présenté comme élu en

banlieue parisienne, fils d’un Rifain de

Temsamane et d’une Chleuh, tout à la fois

chef d'entreprise mais aussi travaillant dans

un commissariat, qui s’est levé pour

protester : « Je ne me reconnais pas dans

ce Maroc que vous décrivez. » Il évoque un

pays« moderne », « modèle », « en

avance », « respectueux des droits de

l’homme ».

Agacée, la députée Vergiat lui

assène : « Vous croyez vraiment que la

situation dans les prisons marocaines est

la même que dans les prisons

françaises ? » Cette dernière s’avoue

excédée « par les méthodes inadmissibles

de gens dits démocrates » : « J’organise

des colloques régulièrement sur la

situation dans les pays du Maghreb. Il n’y

a qu’avec le Maroc que je subis cela. Les

Marocains sont spécialistes de

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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l’infiltration. J’avais connu cela aussi avec

le régime tunisien du temps de Ben Ali. »

Les militants marocains, aussi, ont

l’habitude. « Le régime de Mohammed VI

veut faire croire que ce n’est plus comme

avant mais il est dans la continuité de

Hassan II sauf que le poing de fer est

caché dans un gant de velours », souligne

Khadija Ryadi. Figure de l’opposition au

régime marocain, rompue aux pressions et

intimidations, ancienne présidente de

l'association marocaine des droits de

l'homme (AMDH), elle est venue de Rabat

dénoncer « les violations graves des droits

humains dans le Rif » et « saluer le

courage et le combat des militants du

Hirak pour la liberté, la dignité, la

justice ». Et ce, au nom de

la CMODH (coordination maghrébine des

organisations des droits humains),

partenaire du colloque avec

l’ASDHOM (association de défense des

droits de l’homme au Maroc), et Rif

Alert (collectif d’associations de solidarité

et des droits de l’homme aux Pays-Bas).

Zohra Koubia de l'association marocaine des droits de

l'homme d'Al-Hoceima. © Rachida El Azzouzi

Said Fawzi de l’ASDHOM demande à

l’Union européenne d’envoyer dans le Rif

des observateurs indépendants pour

enquêter sur ces violations des droits

humains, mais l’eurodéputée Vergiat

douche ses espoirs car, explique-t-

elle, « l’Europe entretient des liens très,

très étroits avec le pouvoir marocain ».

Fouad El Haji de Rif Alert insiste à son

tour sur « la situation terrible » : « Des

enfants sont emprisonnés pour avoir dit en

marge de matchs de foot “longue vie au

Rif”. »

Dans le nord du Maroc, à l’heure du

premier anniversaire de la mort du jeune

vendeur de poissons, devenu icône de la

lutte contre la hogra [le mépris en arabe

dialectal marocain mais aussi

l’humiliation et l’injustice du Makhzen

envers la population], les autorités ont

écrasé toute velléité de manifestations. La

région est sous étroite surveillance. Al-

Hoceima, Imzouren, Ajdir…, les foyers de

la contestation sont quadrillés par les

forces de police en uniforme ou en civil.

Le long des routes, autour des places, des

rangées de fourgons sont stationnées nuit

et jour. « Plus personne n’ose manifester

car tant de proches sont en prison pour des

mois ou des années, simplement pour avoir

manifesté pacifiquement, certains pour

avoir mis un post sur Facebook. Des

jeunes en grève de la faim sont en train de

mourir. Les familles sont plongées dans

une grande tristesse. La souffrance est

partout, dans chaque rue, chaque maison.

Tu la croises en bas de chez toi, au

marché, à la sortie de l’école », témoigne

Zohra Koubia de l’association marocaine

des droits de l’homme d’Al-Hoceima.

Les mots, les langues se bousculent dans sa tête, dans sa bouche. La tarifit, le berbère rifain, sa langue maternelle. La darija, l’arabe marocain. L’espagnol, le français, les langues des colonisateurs. Et aussi les larmes, trop d’émotions. Elle parle d’une « punition collective » infligée par le régime marocain aux Rifains, dans cette région livrée à la misère, au chômage endémique, parmi les plus pauvres du royaume. Une région méprisée depuis des décennies par le Palais, plusieurs fois matée dans le sang, terre d’Abdelkrim El-Khattabi, « Moulay Mohand »,

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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le héros de la guerre du Rif, la toute première insurrection anticoloniale du XXe siècle.

« Il y a pire qu’une dictature,

l’illusion d’une démocratie »

« La mémoire d'Abdelkrim soude le Hirak

mais les activistes n’ont aucun projet de

séparation avec le reste du Maroc,

contrairement à la propagande qui est

faite. Ils sont berbères, revendiquent cette

identité, la culture amazighe, arborent le

drapeau des Imazighen, celui de la

République du Rif dans des manifestations

mais ils se sentent marocains. Ce n’est pas

la force séparatiste que le pouvoir décrit.

Quelques personnes ont peut-être des

ambitions d’indépendance mais ils sont

minoritaires », avertit en marge du

colloque Jamal El Khattabi. Enseignant-

chercheur en génie civil à l’université de

Lille, Rifain d’Ajdir, comme « le Che

marocain » Abdelkrim, cousin de son

grand-père, il soutient le mouvement

depuis la France au travers des comités

Mohcine Fikri. « Ce sont essentiellement

des Rifains qui se mobilisent en France

mais surtout en Belgique, Pays-Bas,

Allemagne, où ils sont très nombreux.

Beaucoup de Marocains de l’étranger sont

tombés dans le piège de la propagande du

régime, évoquant des séparatistes »,

raconte ce quinqua dont le père fut exilé en

Espagne au lendemain de la révolte de

1958 et qui fut l’ami d’une figure de

l’anticolonialisme et de la gauche

marocaine, Abraham Serfaty, opposant

historique de Hassan II, emprisonné

pendant près de 20 ans et mort en 2010.

Quand vient son tour de prendre la parole,

il lâche : « Il y a pire qu’une dictature,

l’illusion d’une démocratie. »

En aparté, un vieux Rifain de Bruxelles,

qui se définit comme « un militant d’hier,

des années de plomb sous Hassan II »,

glisse alors : « Le régime surveille comme

le lait sur le feu les activistes dans le Rif

mais aussi une bonne partie d’entre nous à

l’étranger car il a peur que le mouvement

ne s’étende à tout le pays. » « Traque » que

condamne Fouad El Haji du réseau Rif

Alert aux Pays-Bas : « Des conversations

par téléphone, sur les réseaux sociaux,

entre des Rifains de l’étranger et du Maroc

sont surveillées par le régime. »

Khadija Ryadi anime la Coordination maghrébine des

organisations de défense des droits humains. © Rachida El

Azzouzi

Dans la salle, personne ne se risque à

avancer de chiffres précis tant il est

difficile de recenser les victimes

d’arrestations, de poursuites judiciaires.

Les autorités marocaines ne fournissent

aucune identité, plongeant dans le désarroi

les familles qui mettent parfois des

semaines à découvrir que leur fils, leur

mari, leur père ou leur grand-père disparu

se trouve dans l’une des geôles du

royaume. Une liste de plus de 400 noms

circule. « Que des hommes. De 14 à 60 ans

dont une majorité de jeunes. Ceux qui sont

en détention provisoire dans l’attente de

leurs procès, ceux qui sont poursuivis en

liberté, ceux qui ont déjà été jugés et

condamnés », égrène Ayad Ahram de la

CMODH. Il lit la déclaration de la seule

femme qui fut emprisonnée, Salima Ziani,

Sylia de son prénom berbère et d’artiste-

chanteuse, 23 ans. Elle devait être là pour

témoigner, comme elle l’a fait en

septembre dernier à la fête de l’Humanité à

Paris, « de l’injustice subie par un peuple

qui n’a pour seul tort que de réclamer

pacifiquement une vie meilleure », mais

elle n’a pas obtenu de visa dans les temps à

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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l’instar du père de Nasser Zefzafi. Visage

incarnant la mobilisation féminine dans le

Hirak dans une région traditionaliste et

conservatrice, Sylia a passé un peu plus

d’un mois derrière les barreaux de la prison

d’Oukacha à Casablanca où ont été

transférés les « leaders » du mouvement.

Elle a été graciée avec une cinquantaine de

détenus par le roi à l’occasion de la fête du

Trône fin juillet après une intense

mobilisation. Non sans avoir éprouvé la

violence du système carcéral

marocain : « On l’a filmée presque nue,

menacée de viol, usée

psychologiquement. »

Cinq mois après la première vague d’arrestations en mai, les premiers verdicts sont tombés. Les peines vont de quelques mois à plusieurs années de prison. La plus sévère a été prononcée à l’encontre de Jamal, un jeune de 19 ans de Beni Bouayach, à quelques kilomètres d’Al-Hoceima, condamné à 20 ans de prison pour avoir pris part aux affrontements du 26 mars entre manifestants et policiers. Ce jour-là, une résidence policière avait été incendiée, sans victimes à déplorer (sa peine vient d’être ramenée à cinq ans en appel le 11 octobre). « Il aurait avoué l’incendie mais les aveux sont extorqués sous la menace, les militants prisonniers sont forcés à signer des documents. Ce sont des procès inéquitables, des dossiers vides, bidons », dénonce la militante Khadija Ryadi.

L'eurodéputée Marie-Christine Vergiat et le militant marocain

Saïd Fawzi. © Rachida El Azzouzi

Dans son rapport en date du 5 septembre,

l’ONG Human Rights Watch confirme ses

dires : « Au moins 25 [détenus – ndlr] ont

déclaré ne pas avoir été autorisés à lire

leurs PV [procès-verbaux d’interrogatoire

de police] avant d’être contraints de les

signer sous la menace – y compris, dans

certains cas, la menace de violences

sexuelles. Beaucoup ont déclaré avoir été

menacés de “transfert à Casablanca”, une

manière de sous-entendre qu’ils seraient

alors sous le coup de chefs d’inculpation

plus graves, y compris de terrorisme et

d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État,

un crime punissable de la peine capitale. »

Atteinte à la sécurité intérieure de l’État,

c’est l’un des chefs d’accusation retenu

contre Nasser Zefzafi dont on ignore

encore la date du procès. Les organisations

des droits humains s’inquiètent de ses

conditions de détention ainsi que de celles

des autres détenus. Elles évoquent des faits

de « tortures » en prison et au moment de

leurs arrestations (lire le rapport de HRW).

Même le CNDH, le conseil national des

droits de l’homme, organe officiel financé

par l’État marocain qui, d’habitude, ne se

mouille pas sur les dossiers brûlants, a

rendu un rapport en ce sens.

Autre inquiétude : les grèves de la faim se

multiplient dans les rangs des détenus.

Certaines ont cessé, d’autres ont débuté.

Parmi les grévistes : des journalistes, une

profession très mise à mal dans l’exercice

de son métier par les autorités depuis le

début du Hirak dans un pays qui n’a jamais

goûté le droit de la presse. Hamid El

Mahdaoui, directeur du site badil.info,

condamné à une peine de trois mois en

première instance puis de un an en appel,

et qui repassera devant le tribunal le 17

octobre, a recommencé à s’alimenter. Pas

Rabie Al Ablak, correspondant du site

Badil, qui a d’ores et déjà laissé son

testament autorisant le don de ses

organes. « C’est cela le Maroc

moderne. Ceux qui volent continuent de

voler en paix pendant que ceux qui

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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protestent et témoignent contre ceux qui

volent sont emprisonnés, s’indigne Khadija

Ryadi. Le rapport de force s’est inversé.

En 2011, il était en faveur de la rue. Le

Maghreb bouillonnait. Les Tunisiens

faisaient tomber Ben Ali, les Égyptiens,

Moubarak. Le roi avait peur. Aujourd’hui,

les dictatures sont de retour. Le Maroc se

targue d’être l’un des rares pays stables et

agite le spectre du chaos islamiste, d’une

nouvelle Syrie. Le régime est plus fort. »

Source :

https://www.mediapart.fr/journal/internation

al/151017/la-contestation-populaire-du-rif-s-

invite-au-parlement-europeen?page_article=2

Maroc

Un colloque au

parlement

européen s'empare

de la question du

Rif Marie-Christine Vergiat. AFP PHOTO /

THOMAS SAMSON

octobre 12 14:562017

Une eurodéputée a organisé

une réunion au parlement

européen pour discuter du

"Mouvement de protestations

et de revendications du Rif".

Une initiative réprouvée par

l'ambassadeur marocain à

l'Union européenne. Pendant plus de deux heures, au parlement européen à Bruxelles, l'eurodéputée française du groupe Gauche unitaire européenne Marie-Christine Vergiat a présidé un colloque sur le Rif le 9 octobre. Des organisations de défense des droits de l'Homme et des militants du Hirak ont tour à tour pris la parole pour témoigner. Une réunion organisée en partenariat avec l'association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), le collectif Rif Alert, et la Coordination maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH). "L'idée était de donner la parole aux organisations

des droits de l'Homme qui sont unanimes pour dire

qu'il y a une répression depuis le début des

événements du Rif", nous explique l'eurodéputée Marie-Christine Vergiat. Said Fawzi de Rif Alert, lance le débat après un premier faux départ : l'universitaire français Charles Saint-Prot ( de son vrai nom Michel Mathieu) est sorti de la petite salle du parlement après avoir essayé d'interrompre Fawzi qui reprend alors: "Aucun ne pensait que

la situation serait si terrible et que les droits de

l'homme signifiaient si peu au Maroc". Le ton est donné. Les intervenants se succèdent pour donner leur témoignage sur les événements dans le Rif. Parmi eux, Khadija Ryadi. L'ancienne présidente de l'AMDH, représentante de la COMDH, déplore la

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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"dégradation" des droits humains dans le Rif "depuis 2011" évoquant des "procès

inéquitables", des "violences" lors des manifestations, et la "répression policière". C’est ensuite au tour de la représentante de l’AMDH à Al Hoceima, Zohra Koubia, de témoigner de ce qu'elle a vécu sur place. "Vivre au jour le jour la militarisation (sic) est une

souffrance", raconte-t-elle. Dans la continuité de ces témoignages, une lettre de l’activiste Sylia Ziani, qui n’a pu obtenir de visa pour se rendre à Bruxelles, est lue devant l’audience. La militante y dénonce "l'injustice que subissent les militants du

mouvement et les arrestations". Said Fawzi demande alors à Marie-Christine Vergiat d'envoyer des observateurs européens pour enquêter sur le respect des droits de l'Homme sur place et d'étudier les connexions entre le gouvernement marocain et l'Union européenne qui ont une forte collaboration économique et politique. "Nous demandons une

enquête par l'UE pour voir l'efficacité de cette

coopération, et si elle bénéficie au Rif", explique-t-il. Marie-Christine Vergiat rebondit en expliquant ne pas avoir beaucoup d'espoir dans les institutions européennes pour mettre ce dossier sur la table, étant donné leurs liens étroits avec le Maroc. "C'est notre rôle, à nous

parlementaires, de prendre la parole pour soulever

ce problème", explique-t-elle. L'eurodéputée affirme "attendre avec intérêt" le rapport que rendra le CNDH sur les événements qui se sont passés dans le Rif. Pendant une quinzaine de minutes, deux intervenants apportent des nuances. L'un est membre d'une association de victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, qui ne donne pas son nom. Il témoigne comme "victime de l'islam radical". "Je vous

demande une seule chose: ne pas vous laisser

emporter dans des propos radicaux", lance-t-il à l'assemblée en dénonçant le discours de Nasser Zefzafi. L'autre intervenant est président d'une association qui réunit 150 élus français de tous bords politiques. De père rifain et de mère gadirie, il assure "ne pas se reconnaître dans le

Rif qui a été décrit". "Je me souviens de mon père

sous Hassan II qui ne voulait pas qu'on parle de lui,

même en France. Je n'ai plus cette préoccupation

quand je parle du pouvoir marocain", témoigne-t-il. "Le Maroc, je le veux uni. Il doit avancer de

façon globale, je ne fais pas de distinction entre le

Rif ou une autre région", continue-t-il alors que les voix commencent à s'élever autour de la table. Selon lui, les situations décrites par les précédents intervenants se retrouvent partout, y compris en France. "Je travaille dans

un commissariat", souligne-t-il. "Le Maroc avance

et nous avons la chance d'avoir un pays stable", estime le jeune homme qui soulève le grondement autour de lui.

Une réunion contestée par le

Maroc

Ahmed Reda Chami, ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, dénonce dans une déclaration accordée à la MAP l’instrumentalisation du parlement européen à des fins propagandistes. "Ce n’est pas le

parlement européen qui organise ce genre de

rencontres, c’est une députée qui a réservé une

salle et qui a réuni des personnes autour de ce

qu’elle a appelé un colloque, alors qu’il s’agissait

d’une réunion excluant tout débat et qui sert un

autre agenda bien connu de tous", précise-t-il. "J’ai saisi les hautes instances du parlement

européen pour attirer leur attention sur les

agissements de certains milieux qui servent leur

propre agenda et qui portent atteinte à l’intégrité et

à la réputation de l’institution parlementaire

européenne", souligne le diplomate. Pour sa part, l'eurodéputée élue depuis 2009 et membre de la sous-commission sur les droits de l'Homme insiste sur le fait que "chaque parlementaire ou groupe politique est libre

d'organiser les réunions de son choix au parlement

européen". "J'ai rencontré l'ambassadeur

marocain, M. Chami, en juin. Nous avions

notamment parlé de la question du Rif. Il m'a

envoyé une note qui fait part de la position du

gouvernement marocain. La semaine dernière, ils

m'ont contacté avec une note actualisée où ils

minimisaient les faits", nous raconte-t-elle. Source : http://telquel.ma/2017/10/12/colloque-au-

parlement-europeen-sempare-question-du-

rif_1564218

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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Hirak du Rif : L’ambassadeur du

Maroc auprès de l’UE réagit

après le colloque tenu au

parlement européen

12/10/2017 Comme indiqué dans un article précédent, un colloque sur le Hirak du Rif a été organisé, lundi 9 octobre, au siège bruxellois du parlement européen. Cette rencontre initiée par l’eurodéputé française Marie-Christine Vergiat, du groupe Gauche unitaire, n’a pas laissé sans réaction l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Ahmed Reda Chami, qui, dans une déclaration à la MAP, a dénoncé « l’attitude de certains milieux consistant à instrumentaliser le Parlement européen à des fins propagandistes ». «Ce n’est pas le Parlement européen qui organise ce genre de rencontres, c’est une députée qui a réservé une salle et qui a réuni des personnes autour de ce qu’elle a appelé un colloque, alors qu’il s’agissait d’une réunion excluant tout débat et qui sert un autre agenda bien connu de tous», a déclaré le diplomate marocain, tout en affirmant que les hautes instances du Parlement européen ont été sensibilisées sur cette question. «J’ai saisi les hautes instances du Parlement européen pour attirer leur attention sur les agissements de certains milieux qui servent leur propre agenda et qui portent atteinte à l’intégrité et à la réputation de l’institution parlementaire européenne», a-t-il expliqué. L’ambassade a rappelé que le Maroc « est ouvert à tout dialogue et à tout débat sur toutes les questions qui le concernent, mais n’accepte pas que des milieux hostiles instrumentalisent le

Parlement européen à des fins de propagande anti-marocaine ». Il convient de rappeler que lors de ce colloque réalisé en collaboration avec l’Association de défense des Droits de l’Homme au Maroc ( ASDHOM), le Collectif d’associations de solidarité et des droits de l’Homme en Hollande (RIF ALERT) et la Coordination Maghrébines des Organisations des Droits de l’Homme (CMODH), plusieurs intervenants ont donné leurs points de vue par rapport aux événements qui secouent le Rif depuis bientôt un an.

Source : http://m.rifonline.net/Hirak-du-Rif-L-ambassadeur-du-Maroc-aupres-de-l-UE-reagit-apres-le-colloque-tenu-au-parlement-europeen_a2130.html

Une députée sans scrupule, une assistance clairsemée et une ambiance glauque, ingrédients d’un pseudo débat au Parlement

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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européen sur les droits de l’homme au Maroc mardi, 10 octobre, 2017 à 8:45

Par Adil Zaari Jabiri Bruxelles – Les Européens vantent leur Parlement comme étant le temple de la démocratie et de la liberté d’expression, mais ces principes sont vite bafoués quand ce lieu emblématique de l’Union européenne abrite de pseudo-débats, orchestrés à des fins propagandistes ou pour servir les agendas occultes de certains députés très peu respectueux de l’éthique et de la déontologie qui fondent le travail au sein de cette institution. Ce fut le cas d’une rencontre organisée, lundi soir, dans une petite salle du Parlement européen autour de ce que ses instigateurs ont qualifié de «situation dans le Rif» où une assistance clairsemée s’est employée à cœur joie à vilipender le Maroc sous la baguette cynique de la députée européenne Marie-Christine Vergiat, qui ne porte d’ailleurs pas notre pays dans son cœur et qui a usé et abusé de son «pouvoir» de modératrice pour étaler ouvertement son parti pris, en excluant toute voix exprimant une opinion contradictoire. Sur un ton arrogant, l’eurodéputée gaucho qui prétend tout connaitre sur le Maroc, alors qu’elle ne sait même pas le situer sur une carte, n’a pas hésité à couper la parole, voire demander à quelques sbires, ameutés pour l’occasion, à expulser de la salle l’universitaire français Charles Saint-Prot venu exprimer son point de vue et dénoncer cette rencontre de «propagande anti-marocaine». «Le parlement européen ne peut pas cautionner cette réunion de propagande organisée par une activiste et il ne partage pas les positions extrémistes de Mme Vergiat», a déclaré à la MAP, M. Saint prot, dénonçant en même temps la présence dans la salle de sympathisants du polisario. «Il ne faut surtout pas penser que le Parlement européen est impliqué dans cette mascarade. Il s’agit d’une parlementaire marginale qui a réuni dans une salle presque clandestine des Algériens, des sympathisants du polisario et des militants du même acabit pour porter atteinte au Maroc», a tenu à

nuancer M. Saint Prot, relevant que les usages du parlement européen ne prévoient pas «ce genre de réunions partiales organisées en catimini et où l’opinion contradictoire n’est pas la bienvenue». Poursuivant sa logorrhée anti-marocaine, l’instigatrice de ce débat à sens unique a également restreint le temps de parole à deux autres personnes. L’un originaire du Rif qui a dit ne pas se reconnaitre dans le tableau brossé par les intervenants sur ce qui se passe dans sa région a été sèchement interrompu. L’autre, un représentant des victimes de l’attentat du Bataclan, qui a appelé les intervenants à ne pas s’enliser dans des opinions extrémistes et des conclusions hasardeuses, a subi le même sort. Cette mascarade n’a pas laissé sans réaction l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Ahmed Reda Chami, qui, dans une déclaration à la MAP, a dénoncé l’attitude de certains milieux consistant à instrumentaliser le Parlement européen à des fins propagandistes. «Ce n’est pas le Parlement européen qui organise ce genre de rencontres, c’est une députée qui a réservé une salle et qui a réuni des personnes autour de ce qu’elle a appelé un colloque, alors qu’il s’agissait d’une réunion excluant tout débat et qui sert un autre agenda bien connu de tous», a-t-il précisé. Le diplomate marocain a affirmé que les hautes instances du Parlement européen ont été sensibilisées sur cette question. «J’ai saisi les hautes instances du Parlement européen pour attirer leur attention sur les agissements de certains milieux qui servent leur propre agenda et qui portent atteinte à l’intégrité et à la réputation de l’institution parlementaire européenne», a-t-il souligné. Il a relevé que le Maroc est ouvert à tout dialogue et à tout débat sur toutes les questions qui le concernent, mais n’accepte pas que des milieux hostiles instrumentalisent le Parlement européen à des fins de propagande anti-marocaine. Ce n’est pas la première fois que le Parlement européen est exploité à des vils desseins, œuvre d’un quarteron orchestré par l’Algérie et les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume.

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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Cette cavalcade anti-marocaine est menée sous la houlette de l’ambassadeur algérien à Bruxelles qui ne cesse d’encombrer l’agenda européen en menant un lobbying toxique au service de sa marocophobie maladive. La dernière manœuvre en date de ce cacique du pouvoir algérien est son activisme mis en branle à plein régime à l’approche du sommet UE-Afrique, tentant de faire admettre qu’Européens et Africains s’assoiront autour de la même table à Abidjan avec une entité fantoche, créée de toutes pièces par son pays. Le Parlement européen est aujourd’hui devant ses responsabilités. Ses salles ne devraient pas servir de tribunes pour mettre en difficulté les alliances stratégiques de l’Union européenne, encore moins pour attiser les tensions et encourager le séparatisme. La présence d’Algériens et de sympathisants du polisario dans cette fameuse rencontre sur le Rif n’est ni le résultat d’une conjonction des astres, ni un pur hasard ! Source : http://www.mapexpress.ma/actualite/droits-de-lhomme/une-deputee-sans-scrupule-une-assistance-clairsemee-et-une-ambiance-glauque-ingredients-dun-pseudo-debat-au-parlement-europeen-sur-les-droits-de-lhomme-au-maroc/

ledesk.ma

Par La rédaction

EUROPARLEMENT

Charles Saint-Prot indésirable lors du colloque sur le Hirak à Bruxelles

Le colloque sur le Hirak rifain de l’eurodéputée française Marie-Christine Vergiat au Parlement européen à Bruxelles, le 9 octobre, a rapidement viré à la foire d’empoigne.

Organisé avec des ONG marocaines (ASDMOH et CMODH) ainsi que le réseau néerlandais Rif Alert, l’événement, centré sur les violations des droits de l’homme dans la répression du mouvement secouant le Rif, a été « ambiancé

par Charles Saint-Prot, patron de

l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG)

et très apprécié dans les cercles d’amitié

France-Maroc », rapporte Maghreb

Confidentiel. Accompagnant à Bruxelles une délégation de parlementaires du Golfe, il a pris la parole pour dénoncer une « réunion de

propagande » appuyée, selon lui, par les sympathisants du Polisario à Bruxelles. Certains eurodéputés sensibles à la cause du Polisario s’intéressent depuis peu au Rif, rappelle la lettre spécialisée qui rapporte que Marie-Christine Vergiat a rapidement – et fermement – invité Charles Saint-Prot à quitter la salle. Source : https://ledesk.ma/enoff/charles-saint-prot-indesirable-lors-du-colloque-sur-le-hirak-bruxelles/

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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ACCUSÉ DE “VIOLATIONS

GRAVES” DES DROITS DE

L’HOMME DANS LE RIF

Le Maroc épinglé au

Parlement européen

Le Parlement européen à Strasbourg. © D. R.

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Le colloque organisé lundi sur le mouvement

de protestations et de revendications du Rif

au Parlement européen aura constitué

l’occasion pour des associations marocaines

de défense des droits de l'homme de

dénoncer la répression de ce mouvement par

Rabat.

Devant le black-out imposé par les autorités

marocaines sur la répression par les forces de

sécurité du mouvement de protestation dans

la région du Rif, le Parlement européen a

offert lundi à Bruxelles aux associations

marocaines de défense des droits de l'homme

l’occasion de s’exprimer sur le sujet. Il faut

dire qu’elles n’y sont pas allées de main

morte et ont épinglé Rabat en l’accusant de

“violations graves” des droits de l’homme.

Elles ont mis en exergue le recours excessif à

la force contre ce mouvement de protestation

pacifique exprimant des doléances “justes et

légitimes” ce qui a abouti à des “violations

graves des droits de l’homme”. Ainsi, pour

Saïd Fawzi, le président de l’Association de

défense des droits de l’homme au Maroc

(Asdhom), il y a eu de la part des policiers

une utilisation excessive de la violence, des

arrestations arbitraires, des poursuites

judiciaires, ainsi que le recours à la torture et

des traitements cruels, inhumains et

dégradants sur les manifestants. Selon lui, la

situation que connaît la région du Rif

découle principalement des violations qui

ont concerné les droits civils, politiques,

économiques, sociaux et culturels de la

population locale, rejetant les accusations

“fallacieuses” du Premier ministre marocain

qui a accusé la région de “séparatisme”.

Quant à la représentante de la Coordination

maghrébine des organisations des droits

humains (CMODH), Khadija Ryadi, elle a

soutenu que “le Rif a connu des violations

graves des droits humains”, tout en

s’inquiétant de “la dégradation

alarmante” des droits de l’homme dans cette

région. Énumérant les nombreuses violations

des droits de l’homme enregistrées ces

derniers mois dans la région du Rif, elle a

déploré des centaines d’arrestations parmi

les participants aux manifestations

organisées dans la région, relevant qu’une

trentaine d’entre eux observent une grève de

la faim depuis plusieurs semaines pour

dénoncer à la fois leur arrestation, qu’ils

estiment arbitraires, et dénoncer les

conditions de leur détention. Khadija Ryadi a

également dénoncé “la politique de

l’impunité” et “l’instrumentalisation de la

justice au service du pouvoir”. Elle a

souligné que la situation actuelle au Rif est

“la parfaite illustration de la régression

inquiétante et généralisée” des droits de

l’homme au Maroc. La représentante de la

CMODH a regretté, à ce titre, “la connivence

avec le Maroc de certains pays européens,

notamment la France ». De son côté, le

représentant du Rif Alert, un collectif

d’associations de solidarité et des droits de

l’Homme aux Pays-Bas, M. Fanadi a indiqué

que près de 500 personnes ont été arrêtées

suite aux événements qui secouent le Rif,

550 autres ont été assignées à résidence et

200 sont en attente de procès. Il n’a pas

manqué d’appeler à la libération de tous les

détenus. Il a exhorté, dans ce contexte, l'UE

à faire pression sur le Maroc pour l’amener à

respecter les droits de l’homme,

recommandant l’envoi d’observateurs et

d'enquêteurs européens sur place. Saïd

Sougti, qui intervenait au nom de la

Coordination des organisations

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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démocratiques marocaines de France, a

plaidé pour “la mise en place d’une

commission internationale pour faire la

lumière sur les violations graves des droits

de l'homme dans la région du Rif”, tout en

exigeant la libération de toutes les personnes

arrêtées “arbitrairement”. Il est allé jusqu’à

qualifier d’“assassinat programmé”, leurs

conditions de détention et leurs

condamnations. Jamal El-Khattabi,

enseignant-chercheur marocain à Lille et

membre du comité Mohcine Fikri à Lille, qui

a dénoncé l’incarcération de mineurs et la

répression qui s’est abattue sur les

manifestants du Hirak, a estimé “qu’il y a

pire qu’une dictature, c’est l'illusion d'une

démocratie”, en faisant état d’arrestations

“abusives” et de “cas de tortures”.

Mezak Tigrine

Source : http://www.liberte-

algerie.com/international/le-maroc-epingle-

au-parlement-europeen-279046

Droits de l'homme dans le Rif : Le Parlement européen accuse le Maroc de "violations graves"

Mise à jour : 11-10-2017

Des associations marocaines de défense des

droits de l'homme ont épinglé, lundi au siège du Parlement européen à Bruxelles, les autorités marocaines sur la répression du mouvement de contestation populaire et pacifique dans la région du Rif, les accusant de "violations graves " des droits de

l'homme. Selon les représentants de ces associations, qui s'exprimaient lors d'un colloque sur le

mouvement de protestations et de

revendications (Hirak) du Rif au Parlement

européen, le recours excessif à la force contre ce mouvement de protestation pacifique qui a exprimé des doléances "justes et légitimes" a abouti à des "violations graves des droits de l'homme". Le président de l'Association de Défense des

Droits de l'Homme au Maroc (ASDHOM), Said Fawzi a dénoncé, à ce titre, l'utilisation excessive de la violence, les arrestations arbitraires et les poursuites judiciaires, la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants subis par les manifestants de

la part des policiers, s'insurgeant contre "la militarisation accrue de la région". Pour ce militant des droits de l'homme, la situation que connait la région du Rif découle principalement des violations qui ont

concerné les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de la

population locale, rejetant les accusations "fallacieuses" du Premier ministre marocain qui a accusé la région de "séparatisme". La représentante de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH), Khadija Ryadi a soutenu que "le Rif a connu des violations graves des

droits humains", s'inquiétant de "la dégradation alarmante" des droits de l'homme dans cette région. Enumérant les nombreuses violations des droits de l'homme enregistrées ces derniers mois dans la région du Rif, cette militante des droits de l'homme

a déploré des centaines d'arrestation parmi les participants aux manifestations

organisées dans la région, relevant qu'une trentaine d'entre eux observent une grève de la faim depuis plusieurs semaines pour dénoncer à la fois leur arrestation, qu'ils estiment arbitraire, et dénoncer les

conditions de leur détention. La représentante de la CMODH a dénoncé également la "politique de l'impunité" et "l'instrumentalisation" de la justice au service du pouvoir, soulignant que la situation actuelle au Rif est "la parfaite illustration" de la régression "inquiétante" et

"généralisée" de droits de l'homme au Maroc. Elle a regretté, à ce titre, "la connivence avec le Maroc de certains pays européens, notamment la France". S'indignant devant la "violente répression"

exercée sur les manifestants par la force publique, dans "une continuité de l'approche sécuritaire, unique réponse de l'Etat aux revendications économiques et sociales" du Rif, Khadija Ryadi a déploré l'assiègement que subit la région à travers "l'interdiction de centaines d'activités d'ONG", le "refoulement

ou l'expulsion de responsables d'ONG" et " l'emprisonnement de journalistes". "La politique de répression menée par le

Echos de presse sur le colloque du 09 octobre2017 au Parlement Européen

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Maroc lui a valu la 29ème place au

classement des pays qui répriment les

défenseurs des droits de l'homme lors du dernier Examen périodique universel (EPU) sous les auspices du Conseil des droits de l'homme de l'ONU", a-t-elle fait remarquer. Le représentant du Rif ALERT, un collectif d'associations de solidarité et des droits de

l'Homme aux Pays-Bas, M. Fanadi a précisé que près de 500 personnes ont été arrêtées suite aux événements qui secouent le Rif, 550 autres ont été assignées à résidence et 200 sont en attente de procès, appelant à la libération de tous les détenus. Il a exhorté,

dans ce contexte, l'UE à faire pression sur le Maroc pour l'amener à respecter les droits de l'homme, recommandant l'envoi d'observateurs et d'enquêteurs européens sur place.

Nécessité de faire la lumière sur les

violations des droits de l'homme Le représentant de la Coordination des organisations démocratiques marocaines de France, Said Sougti a plaidé de son côté pour la mise en place d'"une commission internationale pour faire la lumière sur les violations graves des droits de l'homme"

dans la région du Rif. Dénonçant l'"arrogance d'un pouvoir autoritaire", Said Sougti a déploré une "démocratie de façade", soutenant que "le pouvoir du Makhzen est incapable d'évoluer pour accepter des règles démocratiques et

gérer les conflits sociaux et politiques d'une manière civique et démocratique". Réitérant

le soutien de la Coordination des organisations démocratiques marocaines de France au mouvement revendicatif civique et pacifique dans le Rif, Said Sougti a dénoncé la répression systématique à l'encontre des

manifestants pacifiques, dont les revendications sont "légitimes et réalisables". Il a exigé la libération de toutes les personnes arrêtées "arbitrairement", s'insurgeant contre les conditions de leur détention et leurs condamnations "fallacieuses" qu'il qualifie d'"assassinat

programmé".

Pour Jamal EL KHATTABI, enseignant

chercheur à Lille et membre du comité

Mohcine FIKRI à Lille, "il y a pire qu'une dictature, c'est l'illusion d'une démocratie", dénonçant l'incarcération de mineurs et la répression qui s'est abattue sur les manifestants du "Hirak", faisant état d'arrestations "abusives" et de "cas de

tortures". Dans un témoignage lu en son nom par un des participants au colloque, Salima Ziani dite Sylia, une des figures emblématiques du mouvement "Hirak", a dénoncé "la pression psychologique" exercée sur elle lors de son arrestation, affirmant

avoir signé un procès verbal "sous la menace" et avoir été placée en isolement. Le représentant de l'association des travailleurs maghrébins en France (ATMF), Mohamed Ouachekradi a affirmé, pour sa part, que "le

Maroc est en danger", estimant qu' "il y a véritbale défaut d'Etat". Il a dénoncé, dans

ce contexte, le discours du roi qui a "légitimé et conforté" les forces de l'ordre dans leur politique de répression. L'eurodéputée Marie-Christine Vergiat qui a initié le colloque a regretté, pour sa part, la réponse apportée par les autorités marocaines au mouvement de protestation pacifique dans le

Rif, soulignant que les ONG et les organisations marocaines de défense des droits de l'homme sont toutes unanimes dans leurs rapports sur la situation dans la région du Rif. "Dans leurs rapports, elles parlent toutes de répression violente,

d'arrestations arbitraires et d'actes de torture", a-t-elle affirmé, relevant, toutefois,

que "la pratique de la torture au Maroc n'est pas nouvelle". Elle a affirmé, à ce titre, que si le Maroc interdit l'accès à la région aux ONG, c'est parce qu'il a quelque chose à se reprocher.

Source : http://www.lemaghrebdz.com/?page=detail_actualite&rubrique=Internationnal&id=85580

Liens vers les Vidéos du colloque sur la page FB du CMODH :

1) https://www.facebook.com/laCMODH/videos/1859183897442660/ 2) https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=471322196588203&id=352985491755208

Des Articles et reportages en arabe :

1) Badil.info : http://badil.info/ية ض لي-ق ق ت ف-مع ري مهدوي-ال ير-وال ث شادا-ت #/م

2) Aswat Mouhajira : http://aswatmohajira.com/قاء ل يا-ال قوق ح دعم-ل ف-حراك-ل ري برل-ال ال /ب