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jeunes-socialistes.fr ECOSY ‘12 CAHIER DU PARTICIPANT

Ecosy 2012 cahier du participant

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Ecosy 2012 cahier du participant pour la délégation des Jeunes Socialistes de France

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ECOSY ‘12

CAHIER DUPARTICIPANT

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Cher-e-s ami-e-s,

La crise économique qui frappe l’Europe est sans précédent. La réponse ne peut être qu’Européenne. Depuis mai 2012, nous tra-vaillons avec nos camarades autrichiens, espagnols et allemands pour appeler nos partis-pères à rejeter l’austérité et à remettre l’emploi au cœur de l’Europe.

Le semaine qui s’ouvre sera intense et inoubliable dans la vie de tous les militants jeunes socialistes présents à Savudrija en Croatie et les Jeunes Socialistes français devront prendre toute leur place dans ce camp d’été d’Ecosy.

En 2011, les Jeunes Socialistes français avaient rencontré les Jusos (Allemagne), les Falken (Allemagne), les JSÖ (Autriche), Ani-mo (Flandre). Tous nous faisaient part de leur attente de la victoire de la gauche en France, pour donner un nouveau souffle à l’Europe, à la veille d’élections nationales dans de nom-breux pays d’Europe. A nous de partager notre expérience d’une campagne victorieuse pour la gauche.

Durant 6 jours, dans une ambiance conviviale et festive, nous pourrons échanger, débattre partager. Echanger en allant à la rencontre de nos camarades européens avec de nom-

breuses rencontres bilatérales. Débattre dans les ateliers et les plénières organisées toute la semaine. Partager enfin, nos expériences et les aspirations de notre génération lors de moments plus informels.

Parce que la réponse à la crise ne peut être qu’Européenne, nous aurons à convaincre nos partenaires de nos idées et propositions

pour une autre Europe. Convaincre de porter, avec nous l’idée d’un autre modèle de développement. Convaincre que nous devons nous coordonner pour mener des actions militantes et des campagnes com-munes. Convaincre d’autres mou-

vements de jeunes socialistes européens de nous rejoindre dans cette dynamique.

Chaque Jeune Socialiste présent sera le porte-parole de tous les Jeunes Socialistes de France et portera nos propositions pour une nouvelle Europe. Avec notre texte « Une nouvelle Europe pour de nouveaux combats », un tract contre l’austérité et un journal traduits dans plusieurs langues, nous pour-rons militer auprès de nos camarades pour remettre l’emploi au coeur de l’Europe.

Amitiés Socialistes

L’ÉDITO DE THIERRY MARCHAL-BECK

Une semaine inoubliable pour

échanger, débattre, partager avec les Jeunes socialistes de toute l’Europe.

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INFORMATIONS PRATIQUES

Le 10e camp d’été d’ECOSY aura lieu au cam-ping Jože Veli à Savudrija sur les bords de la Méditerranée, à quelques kilomètres de la frontière slovène.

Du 13 au 20 juillet, les participants seront lo-gés en bungalows ou en tentes. Le départ se fera le 12 juillet à 18h depuis Solférino à Paris.Le retour s’effectuera dans la matinée du 21 juillet à Solférino.

Chaque matin, la délégation française tien-dra un point, dont l’horaire sera affiché sur le camp.

Nous sommes une centaine à prendre part cette année au camp d’été d’ECOSY, parmi plus de 2000 participants venus de toute l’Europe. Cela implique quelques règles élé-mentaires :

- Tout le monde parle français. Tu auras ra-pidement l’occasion de le constater, mais

la grande majorité des camarades venus d’autres pays comprennent au moins un peu ce que tu dis. Par conséquent, garde pour toi tout commentaire qui pourrait être mal inter- prété.- Les cultures ne sont pas les mêmes partout. Et même si nous partageons tous les mêmes valeurs de liberté, il te faut être conscient que les marques d’attention peuvent être plus ou moins bien perçues. Et n’oublie pas, comme tu le verras rappelé partout sur le camp, que « No means no»!

- En temps que représentant des Jeunes So-cialistes français, tu t’inscris dans une tradi-tion de militantisme international souvent résumée par : « dernier sur la piste de danse, premier en atelier ».

- Et toutes les autres règles de bon sens : être à l’heure au point de délégation le matin, être assidu en atelier, sortir couvert, ne pas avaler n’importe quoi, etc.

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PROGRAMME : LES TEMPS FORTS

Samedi

14juillet

Dimanche

15juillet

Lundi

16juillet

Mardi

17juillet

Mercredi

18juillet

L’égalité est-elle encore une priorité ?L’égalité a toujours été un des postulats du mouvement socialiste, mais en ces heures de disparités croissantes des revenus, des niveaux de vie et des trajectoires, la question mérite d’être reposée. N’est-il pas plus important d’assurer à chacun une chance suffisante, plutôt que de viser seulement l’égalité? Le conférencier explorera l’importance de l’égalité et les effets des inégalités dans nos sociétés.

Crise de la dette : Austérité ou croissance ? (intervention de Thierry Marchal-Beck)Les budgets des Etats sont sous pression. Faut-il s’attaquer aux problèmes de la dette en menant des politiques d’austérité, ou peut-on trouver des leviers pour une croissance nouvelle en Europe, garantissant un avenir pour nos sociétés ?

L’Europe en crise : peut-on allier solidarité économique et responsabilité ?L’affrontement entre austérité et croissance attire les projecteurs, mais peut-on s’y limiter ? Est-il possible de marier restructuration économique et politique économique responsable à l’intérieur de l’UE, sans négliger les peuples ? Pouvons-nous avoir une discussion ouverte sur les structures de l’UE qui ont conduit à de telles imperfections ? Comment corriger ces dernières ?

Liberté dans l’ère numérique ?Internet a changé le monde. La liberté de l’information a aujourd’hui un nouveau sens, tout comme la capacité à communiquer, informer et partager. Pour autant, il est de plus en plus difficile de pro-téger la vie privée et le droit d’auteur. La société et le droit n’ont pas su s’adapter à ces transforma-tions et il n’existe pas d’approche socialiste sur ces questions. Cette discussion vise à en esquisser une ébauche.

L’Europe démocratique - Une évidence ?L’Europe est le berceau de la démocratie. Elle est inscrite dans chaque traité de l’Union, et aucun Etat membre ne saurait s’en éloigner. Vraiment ? La constitution hongroise et la réponse euro-péenne qui a suivi forment un exemple des difficultés à défendre la démocratie. L’apparition de réseaux antidémocratiques sous-jacents, voire publique. Si notre démocratie n’est pas en sécurité, comment répondre à cette menace ?

Des sociétés de l’intégration. L’emploi des jeunes.Plus de 5.5 millions de jeunes sont sans emploi dans l’UE. Le chômage atteint des records dans plusieurs pays, où la réponse fut trop souvent l’austérité et une confiance dans les mécanismes de marché. ECOSY demandait déjà en 2009 une réponse forte. Notre revendication d’une Assurance Jeunesse est aujourd’hui portée par le Mouvement socialiste en Europe. Cette conférence exa-minera le problème et tentera d’offrir des solutions pour ne pas perdre toute notre génération au dépend du futur de l’Europe.

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UN TRAVAIL COOPÉRATIF DEPUIS PLUSIEURS SEMAINES

Communiqué de Thierry Marchal-Beck et de Sascha VogtLe 8 mai 2012, les présidents des Jeunes Socialistes et des Jusos publient un communiqué de presse commun pour saluer la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle française et le courage politique de tracer des alterna-tives claires dans la politique européenne : « L’ Europe sociale et solidaire, c’est maintenant ! Non au pacte budgétaire ! »

Rencontre à ViennesLe jeudi 31 mai 2012, Thierry Marchal-Beck, Sascha Vogt, président des Jusos et Wolfgang Moitzi, président des JSÖ se rencontrent à Vienne pour aborder les futures actions militants communes, le camp d’été européen qui arrive en Croatie, ou encore les situations politiques respectives de chaque pays.

Tribune : Rejetons ce pacte budgetaireLe 20 juin 2012, Thierry Marchal-Beck, Wolgang Moitzi, Sascha Vogt et Marce-lino Torre Canto, secrétaire général des JSE publient une tribune commune, parue dans Libération en France ainsi que dans des grands quotidiens espa-gnol, allemand et autrichien pour appeler leurs parti-pères au rejet du pacte budgétaire.

Happening à BerlinLe 27 juin 2012, une délégation des Jeunes Socialistes français se rend à Berlin pour participer avec les Jusos (Allemagne), JSÖ (Autriche), Animo (Flandre), Federazione dei Giovani Socialisti (Italie) à un happening pour dénoncer la politique d’austérité qui engendre récession et chômage en Europe.

Un Journal pour Ecosy et une campagne communeDans le cadre du festival d’été d’Ecosy, les Jeunes Socialistes et les JSÖ publient un journal commun en Français, Anglais et Allemand reprenant le texte «Une nouvelle Europe pour de nouveaux combats» ainsi que plusieurs articles sur des sujets qui touchent les jeunes européens.

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REJETONSCE PACTE BUDGÉTAIRE

Jeunes Socialistes d’Europe, nous avons tou-jours cru et croyons en l’idée d’une Europe qui garantit la paix et la prospérité à chaque être humain. De cette idée découlait la né-cessité de construire des politiques écono-miques et monétaires communes comme piliers du projet européen.

Mais, dans le même temps, les politiques néolibérales de dérégulation et de privati-sations conduisaient tout droit à la crise ac-tuelle. Ne l’oublions pas, alors que dans un premier temps, on libéralisait les marchés financiers, les Etats étaient affaiblis par des baisses d’impôts sur les plus hauts revenus et patrimoines. Puis, en pleine crise finan-cière, les Etats durent sauver les banques à coups de milliards d’euros. Aujourd’hui, ces mêmes Etats sont désignés comme les cou-pables de la crise, supposés payer leurs dé-ficits par une rigueur à sens unique. Nous sommes convaincus que l’Europe ne doit pas être un projet néolibéral, et ce alors même que l’échelon européen a été utilisé dans la dernière décennie par les conservateurs et li-béraux pour mieux imposer leurs idées néoli-bérales. Le Pacte Budgétaire pose la dernière pierre de cette politique. La coordination des politiques fiscales qu’il engendre fait fausse route.

Ce Pacte Budgétaire européen méconnaît en

effet la plupart des causes de la crise et en ag-grave les symptômes. Chacun d’entre nous a pu constater que le stratagème utilisé jusqu’à ce jour a échoué politiquement et économi-quement dans les Etats en crise. Le chômage des jeunes est colossal, et constitue à lui seul un indicateur d’impuissance politique. Il ne rime pour des millions de jeunes gens qu’avec un manque criant de perspectives d’avenir. Le Pacte Budgétaire ne pourra être modifié et prive ainsi les générations futures de toute marge de manoeuvre. C’est ainsi que l’austé-rité se traduit pour de nombreux pays par les mots de récession, de chômage de masse et d’érosion de la démocratie.

Jeunes socialistes européens, nous voulons une autre Europe, une Europe qui sera dessi-née selon nos valeurs de solidarité, d’égalité, de justice. Une Europe qui garantit la prospé-rité pour tous et non pour quelques uns. Une Europe au sein de laquelle la démocratie ne restera pas un vain mot. C’est pourquoi nous exhortons nos partis-mères à ne pas ratifier le traité dans sa forme actuelle. Une coordi-nation effective des politiques fiscales signi-fie plus que l’application de règles d’endet-tement rigides. Ce dont nous avons besoin maintenant repose sur ces deux éléments :

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1. Une stratégie de création d’emplois en Europe : nous pouvons et devons vaincre le chômage de masse, pas uniquement, mais particulièrement pour les jeunes. Nous avons également besoin d’un élan de croissance soutenable, notamment encouragé par des programmes européens d’investissements en faveur de la transition énergétique. Ceci permettra de réduire notre consommation d’énergies fossiles, de développer les éner-gies renouvelables, de garantir l’indépen-dance énergétique de l’Union Européenne et de créer des millions d’emplois en moins de 5 ans. La Banque Centrale Européenne devrait financer directement ces investissements. Enfin, les Etats doivent harmoniser vers le haut leurs dépenses d’investissements, no-tamment pour pouvoir investir dans l’éduca-tion ou la protection sociale. C’est en faisant ces choix que nous n’allumerons pas qu’un feu de paille court-termiste.

2. Un accord contraignant sur un renforce-ment, partout en Europe, des recettes pu-bliques par le biais, par exemple, de l’ins-tauration au niveau européen d’une taxe sur les transactions financières, d’un impôt minimum sur les sociétés et les hauts patri-

moines, assurant ainsi les capacités finan-cières pour agir en Europe. Une nouvelle po-litique monétaire doit être définie, avec pour objectif d’encourager l’emploi, de permettre un contrôle plus strict tant des banques pri-vées que des créations monétaires excessives en leur faveur. De même il devra être possible pour la BCE de prêter directement aux Etats : nous ne pouvons accepter plus longtemps que le secteur privé fasse d’énormes profits sur le dos des peuples européens !

Cette alternative, nous l’appelons de nos voeux, non pas pour nous soustraire à notre responsabilité envers l’Europe, mais bel et bien pour nous y soumettre. Nous nous si-tuons à la croisée des chemins. Est-ce que l’Europe sociale-démocrate entend suivre le chemin des néolibéraux, des forces conser-vatrices et libérales ? Est-ce que l’Europe en-tend ainsi affaiblir des politiques sociales et démocratiques futures ? Ou bien est-ce que l’Europe accepte de se libérer des contraintes pour construire une autre Europe, une Eu-rope de l’égalité ? Nous sommes convaincus qu’une autre Europe, sociale et égalitaire pour tous les êtres humains est possible. Osons en poser la première pierre dès aujourd’hui !

SIGNATAIRES

Thierry Marchal-Beck

Président des Jeunes Socialistes

France

@ThierryMB

Marcelino Torre Canto

Secrétaire général des Juventudes Socialistas

de España

Espagne

@NinoAsturias

WolfgangMoitzi

Président des Sozialistische Jugend

Österreich

Autriche

@WMoitzi

Sascha Vogt

Président des Jusos

Allemagne

@saschavogt

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EN EUROPE, FACE À L’ÉCHEC TOTAL DU SYSTÈME ÉCONOMIQUE LIBÉRAL ET À LA CRISE : LA NÉCESSITÉ D’UN NOUVEAU MODÈLE

Frappée par une crise historique qui aggrave chaque jour les inégalités, l’Europe s’enferme dangereusement dans la spirale de la rigueur. Plans d’austérité en cascade dont la jeunesse et les salariés sont les premières victimes, des-truction des systèmes de protection sociale et des services publics au nom de la dette, la crise économique et sociale est à présent politique et démocratique. Loin d’être impo-sée par une quelconque fatalité économique, cette situation résulte de choix politiques. L’application des dogmes libéraux a creusé la dette publique pour mieux justifier ensuite la réduction drastique de la dépense publique et la casse des services publics. Face à cette régression sociale et à l’explosion des iné-galités, les responsabilités de la gauche sont aujourd’hui immenses pour permettre à l’Eu-rope de sortir de cette crise sans précédent.

Convaincus que la spirale infernale de la ri-gueur n’est pas inéluctable et de l’urgence d’une réappropriation démocratique, les so-cialistes ne lutteront efficacement contre la crise que par la relance de la croissance et la priorité donnée à l’emploi.

L’échec d’un système

Cette crise résulte d’années de remise en cause de la puissance publique et des sys-tèmes de protection sociale. Avec une distri-bution du revenu toujours plus favorable au

capital qu’au travail et avec un système fis-cal de plus en plus anti-redistributif, l’intérêt général et les droits des salariés n’ont cessé d’être subordonné aux intérêts privés. Les grandes vagues de défiscalisation et de libé-ralisation ont asséché les finances publiques et diminué les recettes de l’Etat. Aux Etats-Unis, Reagan et Bush n’ont cessé de creuser les déficits, pendant que les spéculateurs proposaient des prêts toujours plus risqués aux travailleurs précaires accablés de dette. En France, la dette est passée de 21% à 82% du PIB entre 1981 et 2011. 75% de la hausse s’est produite sous la droite ! Depuis 2002, 70 milliards de cadeaux fiscaux ont été accor-dés. Nicolas Sarkozy a accordé plus de 20 milliards de baisse d’impôts aux plus riches, 4,5 milliards d’exonérations de cotisations sociales. Cela a augmenté le déficit de la sécurité sociale et a favorisé la montée du chômage au lieu de relancer la croissance. Les inégalités de patrimoine ont augmenté : aujourd’hui 10% des plus riches détiennent 62% du capital. L’endettement des Français a explosé sous l’effet de la crise du pouvoir d’achat et de la faiblesse des salaires. En 2002, leur endettement représentait 54% du revenu disponible pour leurs dépenses. Il est aujourd’hui de 80%. Endettement public par carence des recettes et endettement privé par une politique de distribution des vers les plus riches, la crise financière s’est nourrie de l’injustice sociale.

Résolution adoptée lors du Congrès de Strasbourg des Jeunes Socialistes

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Des politiques inefficaces, injustes et inacceptables

Les responsables politiques ont épargné le capitalisme financier pour faire payer la crise aux peuples. D’un côté, on privatise les pro-fits, de l’autre, on socialise les pertes. Lors du plan de sauvetage des banques, la recapi-talisation opérée par l’Etat s’est faite sans la moindre contrepartie. Sitôt entré au Conseil d’administration par sa prise de participation au capital, l’État s’est dépouillé de ses droits de vote. Aucune condition n’a non plus été posée quant au versement des dividendes ou au réinvestissement des bénéfices dans l’en-treprise. En revanche, lors de la propagation de la crise à l’économie réelle, aucun plan de sauvetage de l’emploi n’a été mis en place. Les libéraux et conservateurs préfèrent pro-téger les plus aisés.

Le bouclier fiscal, tout juste remis en cause, ne l’a été que pour céder la place à une réforme de l’ISF tout aussi injuste. Au lieu d’augmen-ter les impôts des plus riches pour diminuer la dette et investir pour relancer la croissance, le gouvernement s’est privé de près de 2 mil-liards d’euros pour creuser la dette. Les plans de relance ont souvent été mal calibrés pour lutter contre la crise. Le pouvoir rapidement retrouvé par les marchés financiers a lui été assez fort pour plonger l’Europe dans la spi-rale de l’austérité.

L’intervention de l’Etat n’a pas été assez forte pour enrayer la crise. Il fait payer la crise aux peuples européens en rétablissant l’équilibre budgétaire au plus vite et en sacrifiant l’Etat providence pour rassurer les marchés. Refu-sant de faire payer les responsables de la crise par un encadrement des marchés financiers, une régulation des échanges et une répar-tition des richesses plus juste, l’Europe s’est lancée dans une course folle: spéculation effrénée sur la dette des Etats, dégradation de la note d’un pays, augmentation des taux d’intérêts, charges d’emprunts croissantes pour les Etats, dette de moins en moins sou-tenable, adoption d’un plan d’austérité, ab-sence de relance de l’activité, faibles recettes, creusement de la dette, récession, envolée

du déficit public…

Ces politiques ne sont pas seulement inef-ficaces, elles sont injustes et inacceptables. Incapables de prendre conscience de la gra-vité de cette crise démocratique, les libéraux continuent de détruire la puissance publique en matière économique. Dernière offensive: le constitutionnalisme économique et la fa-meuse « règle d’or » pour ôter toute marge de manœuvre politique face à la finance.

Crise politique et démocratique

A la crise économique et sociale s’est alors ajoutée une crise politique et démocratique sans précédent en Europe. Premières vic-times de la rigueur, les jeunes et les salariés payent la facture d’une crise dont ils ne sont pas responsables. Les mobilisations sociales historiques à travers l’Europe et l’impopula-rité record des gouvernements expriment chaque jour la volonté d’un changement profond de système. La responsabilité des socialistes est donc immense pour incar-ner ce changement radical, sortir de la crise et restaurer la justice sociale. La gauche n’a pas pour destin d’exercer une politique de rigueur une fois arrivée au pouvoir. Si notre génération a surtout connu la droite au pou-voir, elle a aussi tiré les leçons des erreurs de la gauche lorsqu’elle démissionne face à la pression des marchés. Les jeunes socialistes refusent d’accepter le fossé croissant entre les citoyens et le pouvoir politique. Convaincus que cette politique d’austérité est loin d’être inéluctable, la rigueur est une impasse. Sans croissance, dette et déficits ne se réduiront pas. Sans ressources nouvelles, les coupes aveugles dans les dépenses aggraveront la crise. La gauche ne gagnera en 2012 que si elle s’engage à redonner le pouvoir aux ci-toyens. Les français veulent se réapproprier leurs droits politiques et les richesses qu’ils produisent: des services publics de qualité, un véritable système de protection sociale et des salaires justes. Ce changement, les socia-listes le portent dès à présent, le mettront en oeuvre au pouvoir dès 2012 pour mieux le porter ensuite en Europe.

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Priorité à l’emploi, à la croissance et à la démocratie

Pour cela, nous reviendrons tout d’abord sur des milliards de cadeaux fiscaux à travers un impôt sur le revenu plus juste et plus pro-gressif , la fin des revenus du capital moins taxés que ceux du travail, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, l’abaissement de l’impôt sur les sociétés des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices et l’augmentation sur celles qui privilégient les dividendes, la suppression des niches fis-cales des grandes entreprises et la réduction de l’impôt sur la fortune. Mais on ne sortira pas de la crise en s’attaquant uniquement au déficit des finances publiques. C’est en agis-sant rapidement sur l’emploi et l’investisse-ment que nous relancerons la croissance.

Une nouvelle politique industrielle et une politique tournée vers l’éducation, la re-cherche et l’innovation permettront de créer les richesses étouffées aujourd’hui par la rigueur. Afin de lutter contre la spéculation et d’ancrer la finance dans l’économie réelle, nous augmenterons le seuil réglementaire des fonds propres des banques, nous impo-serons la séparation des banques de dépôt et des banques d’affaire avec un contrôle accru. Nous créerons aussi un pôle financier public et une banque publique d’investisse-ment. Garant de la réappropriation de la dé-mocratie par les citoyens, contre le pouvoir financier, nous organiserons une notation citoyenne des banques et un audit public de la dette afin notamment d’en assurer sa relo-calisation en France.

Faire l’Europe fédérale avec l’ensemble des socialistes européens

Cette politique nationale de sortie de crise et de relance de la croissance doit s’impo-ser aussi en Europe. Elle ne sera pleinement effective que si elle s’accompagne de la mise en oeuvre d’une véritable Europe fédérale en partenariat avec l’ensemble des socialistes européens. Une profonde révision des traités européens est nécessaire pour mettre fin à la domination de l’Union européenne par les

marchés et revoir les objectifs de la Banque Centrale Européenne (BCE).

La lutte contre l’inflation ne peut être le seul objectif de cette institution tenue indépen-dante de tous les enjeux de l’économie réelle, notamment la dette et le chômage. Pour casser la spéculation qui s’abat sur de nom-breux états européens, la BCE doit pouvoir intervenir en prêtant aux Etats-membres et en achetant directement de la dette publique de ces Etats. Afin de bâtir une stratégie de croissance coordonnée, il est indispensable de substituer au gouvernement des mar-chés et des agences de notation un véritable gouvernement de la zone Euro doté d’une capacité d’emprunt et de ressources fiscales propres à travers une taxe sur les transactions financières et la création d’euro-obligations permettant notamment aux Etats de ne plus avoir à s’endetter uniquement sur les mar-chés financiers.

La lutte contre la spéculation et les para-dis fiscaux passe aussi par la création d’une agence de notation publique indépendante du pouvoir financier. Grâce à la révision du Pacte de stabilité et de croissance permettant de distinguer la bonne dette et la mauvaise dette, l’Europe pourra engager des investis-sements d’avenir porteurs dans la recherche et les énergies propres.

Face à la crise, à la spirale de l’austérité et à l’inquiétante montée de l’extrême-droite, les socialistes portent ainsi un projet volon-tariste de croissance pour tous en Europe et de réappropriation de la démocratie par les citoyens. Alors que les mouvements so-ciaux expriment les profondes attentes des peuples européens, nous porterons ce projet tout au long de la campagne, après les élec-tions et en collaboration avec les socialistes européens, notamment avec le SPD après les élections législatives de 2013, déterminantes pour l’avenir de la gauche en Europe.

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POUR UN FINANCEMENT PUBLIC DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DES CONDITIONS DE VIE DÉCENTES POUR LES ÉTUDIANTS

L’automne et l’hiver derniers, dans un certain nombre de pays européens, les étudiants sont descendus dans la rue pour défendre leurs intérêts et le droit à un accès libre et égal à l’enseignement supérieur. Ces évé-nements en Autriche, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne ont éveillé chez les étu-diants la conscience des processus poli-tiques. Ils ont non seulement montré que les étudiants sont capables de s’organiser en tant que groupe important de la société pos-sédant des exigences politiques claires, mais également qu’il existe un projet conservateur et néolibéral clair derrière les débats sur les réformes de l’enseignement supérieur. Les institutions de l’enseignement supérieur ont en effet été l’objet d’une attaque néolibérale depuis les années 1990.

A cause de la crise financière et économique de l’Union européenne, les Etats membres se sont embarqués dans un programme de consolidation budgétaire. Aujourd’hui, alors que les groupes et partis conservateurs et libéraux ont gagné le pouvoir dans la plus grande partie de l’Europe, ils l’utilisent pour exercer encore davantage de pression sur les établissements et les étudiants de l’enseigne-ment supérieur en diminuant les fonds pour l’enseignement supérieur et la recherche, en réduisant les prestations et les aides, en in-troduisant des frais de scolarité ou en impo-

sant de plus élevés.Les conservateurs font cela car ils ont leur propre idée de l’éducation. Ils veulent des institutions privées d’élite avec un accès limité et sans garantie de conditions de vie décentes pour les étudiants issus de la classe ouvrière ou des milieux les moins privilégiés. Ils veulent que le secteur privé disent aux universités ce qu’elles devraient enseigner et ce que les résultats de la recherche devraient être.

Notre vision de l’enseignement supérieure est complètement différente. Nous défen-dons un système d’enseignement supérieur inclusif, sans barrières visibles ou cachées à l’accès, qui assure que personne, quel que soit son milieu socio-économique d’origine, ne doive abandonner son parcours en rai-son de limitations financières, et que tous ceux qui souhaitent intégrer l’enseignement supérieur puissent le faire. Nous défendons des systèmes d’enseignement supérieur avec des financements publics adéquats permet-tant de garantir l’indépendance des établis-sements d’enseignement supérieur vis-à-vis des intérêts et de l’influence des entreprises privées. Nous exigeons une taxation adé-quate de la fortune, des hauts revenus, des successions et des transactions financières pour lever des fonds en faveur d’un secteur public de l’enseignement supérieur.

Résolution proposée au Congrès d’Ecosy (mars 2011) par SJÖ Austria, VSStÖ Austria, Animo Bel-gium, SONK Finland, MJS France, JS in de PvdA Netherlands, Mladi Forum Slovenia, SSF Sweden, Labour Students UK

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Dans cette bataille, que certains d’entre nous ont aussi à mener à l’intérieur de nos par-tis-mères, nous avons besoin de solidarité européenne. Solidarité avec les enseignants et chercheurs, avec les syndicats et organi-sateurs politiques ainsi qu’avec les mouve-ments étudiants sur le terrain.

A la lumière de cela, ECOSY-Les Jeunes So-cialistes Européens :

- défendent des systèmes d’enseignement su-périeur financés par le public et demandent l’abolition de tous les frais de scolarité ;

- condamnent toutes les tentatives visant à utiliser les conséquences de la crise finan-cière comme un argument pour tailler dans les budgets de l’enseignement supérieur et/ou dans les aides financières aux étudiants. De telles mesures ne constituent en aucun cas une solution pour conduire un pays à se désendetter. Au contraire, une taxation des hauts revenus, des transactions de capital et des successions est nécessaire.

- saluent et soutiennent partout en Europe les mouvements étudiants qui se battent pour l’accès libre et égal à l’éducation et pour un soutien adéquat aux étudiants.

LE FUTUR DES SYSTÈMES DE RETRAITE EN EUROPE : LA NÉCESSITÉ D’ABORDER LES BONNES QUESTIONS

Le futur des systèmes de retraite est devenu une question cruciale en Europe, a fortio-ri dans le contexte de la crise économique. Dans la plupart des Etats membres, de lourdes réformes ont été adoptées, qui sont basées sur une même idée : la combinaison entre l’allongement de l’espérance de vie, des taux de natalité faibles et le départ à la retraites des Baby Boomers crée un déséqui-libre démographique grave qui met en péril les systèmes de pension, et la seule solution pour les sauver est d’inciter les gens à travail-ler plus longtemps. Comment ? En repous-sant l’âge légal de la retraite, en allongeant la durée de cotisation et/ou en modifiant le mode de calcul des droits à la retraite.

Pour ECOSY - Les jeunes socialistes euro-péens, ce qui est présenté aux citoyens eu-ropéens comme un raisonnement purement logique est en réalité hautement idéologique et repose sur une vision étroite des choses, comme si le problème des retraites ne pou-vait être résolu que par une modification de la législation en matière de retraites. Nous croyons au contraire que toute réflexion sé-rieuse sur les retraites doit englober un vaste éventail de questions et de politiques, en particulier les politiques de l’emploi, les poli-tiques fiscales et le droit du travail.

Dans son Livre vert intitulé «Vers des sys-tèmes de retraite adéquats, viables et sûrs en

Résolution proposée au Congrès d’Ecosy (mars 2011) par MJS France, Animo Belgium, SJÖ Austria et le MJS Belgique

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Europe», la Commission européenne dresse un tableau alarmiste de la situation démo-graphique en Europe et prône, certes à mots couverts, le recul de l’âge légal de la retraite.

ECOSY - Les jeunes socialistes européens es-timent que cette approche est non seulement partiale mais également contestable sur le plan économique et social. Comme la Com-mission le souligne elle-même, «moins de 50% des citoyens travaillent encore à l’âge de 60 ans». Et nous savons que dans une grande majorité des cas, les gens ne choisissent pas de quitter le marché du travail prématuré-ment : ils sont contraints de le faire à cause d’un licenciement ou de problèmes de santé. Le principal effet du recul de l’âge légal de la retraite sera d’aggraver la situation sociale et économique des plus vulnérables et de trans-férer le coût financier des systèmes de retraite vers les caisses d’assurance chômage. En outre, si la durée de vie moyenne augmente en Europe, l’espérance de vie en bonne santé demeure bien plus courte et de grandes iné-galités existent : en France, par exemple, un cadre peut espérer vivre en bonne santé 10 années de plus qu’un ouvrier.

ECOSY - Les jeunes socialistes européens sont convaincus qu’il est possible d’arriver à des systèmes de retraite socialement justes et économiquement viables du moment que les bonnes questions sont posées.

Quelle est la meilleure solution pour amé-liorer le ratio retraité/travailleur et pour augmenter les cotisations retraite ? Notre réponse est : la conduite de politiques de l’emploi ambitieuses. La plus grande menace pour nos systèmes de retraite est le chômage et, par conséquent, l’objectif premier devrait être de garantir que chaque personne qui souhaite travailler puisse effectivement avoir un emploi et participer ainsi au financement des retraites. Nous reconnaissons qu’il n’est pas normal que tant de personnes quittent le marché du travail prématurément, mais nous savons que repousser l’âge légal est inutile voire contreproductif quand le vrai problème est celui de l’employabilité des seniors. De nombreuses actions pourraient être entre-

prises afin d’améliorer cette dernière, en par-ticulier dans les pays où le taux d’emploi des seniors est le plus faible : un meilleur accom-pagnement tout au loin de la carrière, des programmes de formation spécifiques, des méthodes et des rythmes de travail adap-tés, des incitations pour les entreprises em-ployant des travailleurs âgés, etc. Une autre manière d’élargir la base des contributeurs aux systèmes de retraite est de garantir que toute personne qui occupe un emploi est ré-munéré et a un contrat décent. C’est le raison pour laquelle ECOSY - Les jeunes socialistes européens sont contre les stages non rému-nérés et demandent l’instauration de salaires minimum.

Qui devrait porter le fardeau du financement des systèmes de retraite ? Pour ECOSY - Les jeunes socialistes européens, les travailleurs ne peuvent pas être les seuls à supporter les coûts comme cela est le cas dans la plupart des réformes passées et actuelles. Le fardeau doit être partagé de manière équitable, ce qui suppose notamment que certains types de revenus qui ne participent pas - ou très in-suffisamment - au financement des retraites, soient mis à contribution (participation, bo-nus, parachutes dorés, etc.) et que les Etats membres remettent à plat l’ensemble des systèmes d’exonérations existants.

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The future of pension systems has become a crucial question in Europe, all the more so in the context of the economic crisis. In most Member States, far-reaching reforms have been adop-ted, which are based on a similar idea: the com-bination of improved life expectancy, low birth rates and baby boomers’ retirement creates a serious demographic imbalance, that jeopar-dises pension systems, and the only solution to save them is to incite people to work longer. by raising the legal retirement age, increasing the length of pension contributions in time and/or modifying the calculation of pension rights. For ECOSY - Young European Socialists, what is presented to European citizens as a purely logical reasoning is in reality highly ideological and takes a narrow view of things, as if the pro-blem of pensions could only be solved through changes in pension law. ECOSY – Young Euro-pean Socialists, on the contrary, believes that any serious reflection on pensions must en-compass a wider range of issues and policies, in particular employment policies, fiscal poli-cies and labour law.

In its Green Paper entitled «Towards adequate, sustainable and safe European pension sys-tems», the European Commission draws an alarmist picture of the demographic situation in Europe and advocates, although in rather veiled terms, the raising of the legal retirement age.

ECOSY – Young European Socialists believes that this approach is not only biased, but also economically and socially questionable. As the European Commission itself underlines, «less than 50% of people are still in employment by the age of 60». In addition it is known that in a large majority of cases, people do not choose to leave the labour market early: they are forced to do so because of redundancies or health pro-blems. Therefore, the main effect of the defer-ment of the legal retirement age will be to wor-sen the economic and social situation of the most vulnerable and to transfer the financial cost from pension systems to unemployment benefit systems. Besides, if the average life expectancy is increasing in Europe, the time people may reasonably be expected to live in good health remains much lower and huge ine-

qualities exist: in France for example, an exe-cutive can hope to live in good health 10 years longer than a manual worker.

ECOSY – Young European Socialists is convinced that it is possible to achieve social-ly fair and economically sustainable pension systems as long as the right questions are ad-dressed:

The best solution to improve the pensioner-to-worker ratio and to increase pension contri-butions is the implementation of ambitious employment policies. The biggest threat to our pension systems is unemployment, so the main objective should be to make sure that every single person who wants to work (at whichever age) can actually have a job and thus participate in the financing of pensions. There is indeed something wrong with the fact that so many people leave the labour market early, but raising the legal retirement age is useless when the real problem is senior citizens’ employability. Many actions could be taken in order to enhance the latter, especially in the countries where senior citizens’ employment rates are particularly low: better follow-up processes during the entire career, specific training programmes, adapted working rhythms and methods, incentives to encourage businesses to employ older workers, and so on. Another way to broaden the base of contributors to the pension system is to gua-rantee that everyone who is in a job is paid and has a decent contract. This is one of the rea-sons why ECOSY – Young European Socialists is against unpaid internships and calls for the introduction of minimum incomes.

The burden and cost of the pension systems cannot only be supported by workers as it is the case in most past and current reforms. The bur-den must be fairly shared, which for instance implies that certain types of income which do not yet participate, or very insufficiently, in the financing of pensions should be contributing (bonuses, golden parachutes, income from ca-pital, and so on) and that Member states should re-examine all existing exemptions.

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RESTAURER LA CONFIANCE

La jeunesse a toujours été une période incer-taine de la vie. Mais pour notre génération plus que pour la précédente, cette incertitude est synonyme de difficultés à trouver une véritable place dans la société. La soi-disant frivolité de la jeunesse est, sinon un mythe, en tout cas le privilège d’une très petite caste. Au contraire, pour la plupart des jeunes, le champ des possibles devient de plus en plus réduit, et le quotidien est une bataille perma-nente pour obtenir davantage d’autonomie et échapper à la pauvreté.

Pourtant, il y a une chose dont les jeunes sont riches : leur capacité à se mobiliser en faveur de ce en quoi ils croient. Les récents événements en Grèce, en Espagne, au Portu-gal, en France, au Royaume-Uni, en Tunisie, en Algérie ou encore en Egypte ont montré une jeunesse confrontés à des problèmes différents mais partageant les mêmes aspira-tions à davantage de démocratie, de justice et d’égalité.

Les socialistes peuvent et doivent répondre à ces aspirations, mais ils subissent la désil-lusion générale de la jeunesse vis-à-vis de la politique et des hommes politiques. Un tel dé-senchantement est, à certains égards, com-préhensible : pourquoi ferait-elle confiance à des dirigeants politiques qui, pour la plupart, semblent incapables de leur garantir un futur ?ECOSY-Les Jeunes socialistes européens ont conscience que la confiance n’est pas quelque chose que l’on peut s’arroger mais bien quelque chose que l’on doit mériter. Et

la meilleure manière de prouver que la droite et la gauche ça n’est pas pareil, est d’offrir des alternatives crédibles visant à une réelle transformation sociale.

Parce que nul ne devrait quitter le système éducatif sans un diplôme, parce que le chô-mage des jeunes n’est pas une fatalité, parce que nous pouvons laisser à nos enfants une planète plus saine, et pour de nombreuses autres raisons, ECOSY-Les Jeunes socia-listes européens proposent des politiques de gauche ambitieuses.

Quel que soit le pays ou le continent, la prin-cipale préoccupation des jeunes demeure la même : trouver un emploi. Selon un récent rapport du Bureau international du travail, en 2010, 78 millions de jeunes étaient au chô-mage dans le monde, soit 4,5 millions de plus qu’avant la crise. La même année, le taux de chômage des jeunes entre 15 et 24 ans a atteint 12,6%, ce qui est 2,6 fois plus élevé que pour les plus de 25 ans. Et bien que le fait d’avoir un diplôme reste la meilleure pro-tection contre le chômage, il ne constitue en rien une garantie d’avoir un emploi corres-pondant à ses qualifications ou même seule-ment un emploi décent. Les partis politiques de droite ont toujours traité l’éducation et l’emploi comme les parents pauvres, et rejeté la responsabilité sur les élèves et étudiants en difficultés et les chômeurs, leur reprochant de manquer de volonté ou simplement de ne pas s’adapter au système.

ECOSY-Les Jeunes socialistes européens dé-

Résolution proposée au Congrès d’Ecosy (mars 2011) par MJS France.

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noncent fortement cette vision qui est basée sur des préjugés inacceptables et justifie le fait que l’on laisse certaines personnes sur le bord du chemin. Il est urgent d’améliorer les systèmes éducatifs en les rendant plus adap-tables aux capacités et besoins de chaque enfant ou étudiant, et de mener des poli-tiques de création d’emplois volontaristes, ce qui suppose de revoir toute une série de poli-tiques dans le domaine des travaux publics, de l’industrie ou encore de l’environnement, puisque les activités liées à la protection de l’environnement constituent un formidable vivier d’emplois.

Investir massivement dans des formes d’éner-gie propres et renouvelables et faire évoluer les comportements individuels et collectifs est d’autant plus vital que si des changements radicaux ne sont pas opérés dans la façon dont nous produisons et consommons, nous courons tous au désastre. Partout dans le monde, les catastrophes écologiques et hu-maines se multiplient en raison des désordres climatiques, mais malgré une conscience écologique grandissante parmi les citoyens, et en particulier parmi les jeunes, les grandes puissances mondiales continuent à fixer des objectifs environnementaux qu’elles n’es-saient même pas d’atteindre, par peur que le premier à bouger soit le perdant de la partie.

Pour ECOSY-Les Jeunes socialistes euro-péens, il n’y a pas le temps pour la lâcheté. Nous ne pouvons pas nous permettre d’at-tendre que tous les pays aient la volonté d’agir comme un seul homme. Nous ne pou-vons cependant rien attendre de la droite à

cet égard. Bien sûr, les conservateurs et les libéraux prétendent se préoccuper des ques-tions environnementales, mais l’ensemble de leur corpus idéologique et les modèles éco-nomiques qu’ils préconisent sont totalement incompatibles avec un développement du-rable et une gestion prudente des ressources. ECOSY-Les Jeunes socialistes européens l’af-firment avec clarté : l’écologie n’est pas une affaire d’opportunisme politique ; c’est une question de conviction et d’engagement sur le long-terme.

Mais dans le domaine de l’environnement comme dans tous les autres, un projet poli-tique ne peut avoir de sens que si les gens peuvent se l’approprier. Malheureusement, la sphère politique est souvent vue comme un panier de crabes possédant un langage et des codes qui lui sont propres, et où les décisions sont prises sans aucune forme de contrôle. ECOSY-Les Jeunes socialistes européens sont convaincus de la nécessité de repenser complètement la manière donc on fait de la politique afin de redonner du pouvoir aux citoyens. Bien que les medias constituent un intermédiaire précieux entre les décideurs politiques et les citoyens, il est essentiel d’éta-blit une relation plus directe et de s’assurer que les échanges fonctionnent dans les deux sens. C’est en créant de nouveaux espaces de consultation et d’expression et en allant à la rencontre des gens sur les lieux où ils vivent, travaillent et socialisent que nous réunirons autour de nous tous ceux qui refusent d’être sacrifiés sur l’autel du profit et de la compé-titivité et veulent être maîtres de leur propre destin.

Youth has always been an uncertain period of life. For our generation more than for the pre-vious one, this uncertainty is synonymous with difficulties in finding a proper place in society. The so-called frivolity of youth, if not a myth, is the privilege of a very small caste. On the contrary, for most young people, the field of possibilities is getting more and more restric-ted, and day-to-day existence is a permanent struggle to gain more autonomy and escape poverty.

Yet, there is one thing in which young people are rich: their capacity to mobilise in favour of what they believe in. The recent events in Greece, Spain, Portugal, France, the United Kingdom, Tunisia, Algeria and Egypt all showed a youth facing different problems but sharing the same aspirations for more democracy, jus-tice and equality.

Socialists can and have to respond to those as-pirations, but they suffer from the youth’s ge-neral disillusionment about politics and politi-

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cians. Such disenchantment is in some respects understandable: why would they trust political leaders who, for the most part, seem unable to secure them a future?

ECOSY – Young European Socialists is aware that confidence is not something to be assu-med upon oneself but something to be deser-ved. And the best way to prove that the left and the right are not all much of a muchness is to offer credible alternatives aiming at a real social transformation.

Because no one should leave the educational system without a degree, because youth unem-ployment is not a fate, because we want to lea-ve our children a healthier planet, and for many other reasons ECOSY – Young European Socia-lists proposes ambitious left-wing policies.Whatever the country or the continent, young people’s main concern remains the same: fin-ding a job. According to a recent International Labour Organisation report, in 2010, 78 million young people were unemployed worldwide, or 4.5 million more than before the crisis. The same year, the unemployment rate among 15 to 24-year-olds reached 12.6%, or 2.6 times higher than for people above 25. And although having a degree remains the best protection against unemployment, it is in no way a gua-rantee to get a job that is suited for one’s qua-lifications or even merely decent. Right-wing political parties have always treated education and employment as the poor relation and bla-med underperforming pupils and students and unemployed persons for lacking willpower or simply not fitting the system. ECOSY – Young European Socialists strongly denounces this vision, for it is based on unacceptable preju-dices and justifies the fact that some people are left behind by the side of the road. It is urgent to improve educational systems by making them more adaptable to each pupil and student’s abilities and needs, and to carry on pro-active job-creation policies, which implies reviewing a whole range of policies in the fields of public works, industry, and the environment, since activities related to environmental protection provide a great breeding-ground for jobs.

Investing massively into clean, renewable

forms of energy and making individual and collective behaviours evolve is all the more vital as if no radical changes are achieved in the way we produce and consume, we are all heading for disaster. Everywhere on the globe, ecolo-gical and human tragedies have multiplied because of climate disturbances, but despite a growing ecological awareness among citizens, and in particular among young people, world powers keep setting environmental goals they do not even try to reach, out of fear that the first one to move might be the loser. For ECOSY – Young European Socialists, there is no time for cowardice. We cannot afford to wait until all countries are willing to act as one. However, nothing can be expected from the right in this respect. Of course, conservatives and liberals pretend to care about environmental issues, but their whole ideological corpus and the eco-nomic models they advocate are completely incompatible with sustainable development and a prudent management of resources. ECO-SY – Young European Socialists states it clear-ly: ecology is not a matter of political opportu-nism; it is a matter of conviction and long-term commitment.

But in the field of environment as in every other, a political project is only meaningful if people can appropriate it. Unfortunately, the political sphere is often seen as a rat race possessing its own language and codes, and where decisions are made without any kind of control. ECOSY – Young European Socialists is convinced of the need to completely rethink the way poli-tics is done in order to re-empower citizens. Although the media are a precious interme-diary between political decision-makers and citizens, it is essential to establish a more direct relation and to make sure exchanges work both ways. It is by creating new spaces for consul-tation and expression and by meeting people in the places where they live, work and socia-lise that we will gather around us all those who refuse to be sacrificed on the altar of profit and competitiveness and want to be the masters of their own destiny.

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RÉFORMER L’INTERNATIONALE SOCIALISTE,UNE NÉCESSITÉ URGENTE

Une vague d’agitation populaire a profondé-ment trouble l’équilibre du pouvoir en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Nous Nous sou-tenons la cause de ces peuples courageux : le combat pour la liberté, les droits de l’homme, la démocratie et une répartition plus égale des richesses. En Tunisie et en Egypte, nous avons vu comment ces protestations ont fait tomber les dictateurs, et en Libye, il est clair que de nombreuses vies seront perdues dans la lutte pour la liberté.

Pour nous, socialistes et démocrates, il est temps de faire notre autocritique par rapport à la manière dont le monde se développe et le rôle que nous jouons. Le socialisme et la social-démocratie sont plus nécessaires que jamais. Les manifestations en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont montré que la démocratie et les droits de l’homme ne peuvent nulle part dans le monde être refusés au peuple. Les mouvements globaux socialistes et sociaux-démocrates, l’Interna-tionale Socialiste et l’Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY) ont un rôle cru-cial à jouer. Le fait que les partis de gouver-nement dans les régimes non démocratiques renversés, ait été, et que certains autres partis de toute évidence douteux tels que le Front populaire ivoirien soient encore, membre de l’Internationale Socialiste est triste et inac-ceptable et doit conduire à des actions, d’au-tant plus que le fait d’être membre de l’Inter-nationale Socialiste accorde immédiatement une aura de légitimité et de respectabilité.

A l’occasion du Congrès de l’Internationale Socialiste en 2008, l’organisation fraternelle d’ECOSY-Les Jeunes Socialistes Européens, l’Union internationale de la jeunesse socia-liste, a proposé que l’Internationale Socialiste lance un processus de réforme. Cette initia-tive a été largement soutenue, mais aucune décision n’a été prise et peu de choses faites. En mars 2011, le Présidium de la IUSY a lancé une Proposition de réforme renouvelant ces demandes.

ECOSY-Les Jeunes Socialistes Européens :

- réaffirment leur soutien à l’initiative de 2008 de la IUSY visant à réformer l’Interna-tionale Socialiste et déclare son soutien à la Proposition de réforme lancé en 2011 par le Présidium de la IUSY.- appellent l’Internationale Socialiste à nom-mer, lors du prochain Conseil mondial de l’IS en 2011, un organe de réforme doté d’un solide mandat et incluant une représentation adéquate de la IUSY et de l’Internationale So-cialiste des Femmes.- cet organe de réforme devrait procéder à un examen et une évaluation approfondis de la liste des membres, quel que soit leur statut d’affiliation, et de tous les nouveaux candi-dats à l’Internationale Socialiste, au regard de leurs valeurs socialistes démocratiques. Dans le cas où des partis se révéleraient ne pas remplir pas les critères requis, il devrait être mis fin à leur affiliation.

Résolution proposée au Congrès d’Ecosy (mars 2011) parAnimo Belgium, MJS France, JS in de PvdA Netherlands, Mladi Forum Slovenia, Labour Students UK

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A wave of popular unrest profoundly shakes the balance of power in North Africa and the Middle East. We strongly sympathise with these coura-geous people’s cause: the fight for freedom, hu-man rights, democracy and a more equal distri-bution of wealth. In Tunisia and Egypt we have seen how the protests have made dictators fall, and in Libya it is clear that many lives will be lost in the fight for freedom.

For us, socialists and social democrats, it is time to be self-critical on how the world is de-veloping and the role we play. Socialism and social democracy are more needed than ever. The demonstrations in North Africa and the Middle East have shown that democracy and human rights cannot be refused to people in any part of the world. The global socialist and social democratic movements, the Socialist International and the International Union of Socialist Youth, have a crucial role to play. The fact that the governing parties in the toppled undemocratic regimes, the Tunisian Constitu-tional Democratic Rally and the Egyptian Na-tional Democratic Party, held, and some other evidently dubious parties such as the Ivorian Popular Front continue to hold, membership in the Socialist International is sad and unac-ceptable and must lead to actions, especially as membership in the Socialist International immediately accords an aura of legitimacy and respectability.

At the Socialist International Congress in 2008, ECOSY – Young European Socialists’s fraternal organisation, the International Union of Socia-list Youth, put forward the proposal that the Socialist International should launch a reform process. This initiative was broadly supported, but no decision was taken and little happened. In March 2011, the IUSY Presidium launched a Reform Paper reiterating these calls.

ECOSY – Young European Socialists:

- reaffirms its support for the 2008 initiative by the International Union of Socialist Youth to re-form the Socialist International and declares its support for the 2011 Reform Paper launched by the IUSY Presidium.- calls for the Socialist International to appoint a reform body with a strong mandate at the next SI World Council in 2011, which includes ade-quate representation of the International Union of Socalist Youth and SI Women.- this reform body should conduct a thorough examination and assessment of the list of mem-bers of any membership status of and all new applicants to the Socialist International with regard to their democratic socialist values. The membership of parties found lacking in this respect should subsequently be terminated.

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