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RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Février 2012 | Numéro 2 Agroscope | OFAG | HAFL | AGRIDEA | ETH Zürich Production animale Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière Page 68 Production végétale Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne Page 88 Environnement Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil Page 104

Edition 2 février 2012

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Edition 2 février 2012

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Page 1: Edition 2 février 2012

RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe

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Production animale Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait

chez la vache laitière Page 68

Production végétale Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne Page 88

Environnement Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil Page 104

Page 2: Edition 2 février 2012

ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

EditeurAgroscope

Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW;

Agroscope Liebefeld-Posieux et Haras national suisse ALP-Haras; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART)

b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berneb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofenb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,

Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement

Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]

Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Sibylle Willi (ACW), Evelyne Fasnacht (ALP-Haras), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich)

AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou

[email protected]

AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch

ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse

© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.

Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS

SommaireFévrier 2012 | Numéro 2

La fièvre du lait est la maladie la plus fréquente et la plus importante du point de vue économique chez les vaches à haute performance après vêlage. Des cher-cheurs d’Agroscope ALP-Haras ont étudié si les para-mètres acido-basiques dans l’urine des vaches avant vêlage permettaient d’informer de manière prédictive sur le risque de fièvre du lait. (Photo: Olivier Bloch, ALP-Haras)

67 Editorial

Production animale

68 Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la

prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière

Michel Rérat et Hans Dieter Hess

Production animale

74 Efficacité de la surface fourragère en système laitier

dans le canton de Fribourg

Lucie Winckler, Erwan Cutullic et Pierre Aeby

Production végétale

82 Réaction à la fumure azotée de nouvelles variétés

de pommes de terre admises à la liste officielle

Thomas Hebeisen, Theodor Ballmer, Roger Wüthrich et

Brice Dupuis

Production végétale

88 Variétés, densité de semis et fumure azotée sur

orge d'automne

Raphaël Charles, Jean-François Collaud,

Lilia Levy Häner et Sokrat Sinaj

Environnement

96 Attractivité des prairies extensives pour les

prédateurs des pucerons

Lisa Eggenschwiler, Maya Senn, Adele Ferrari,

Andreas Egli et Katja Jacot

Environnement

104 Plus de surfaces de compensation écologique et de

meilleure qualité grâce au conseil

Véronique Chevillat, Oliver Balmer, Simon Birrer,

Verena Doppler, Roman Graf, Markus Jenny, Lukas

Pfiffner, Christine Rudmann et Judith Zellweger- Fischer

Eclairage

112 La banque de données suisse des aliments pour

animaux www.feedbase.ch

Monika Boltshauser, Annelies Bracher, Michael

Böhlen, Francesco Cafagna et Andrej Taliun

115 Portrait

116 Actualités

119 Manifestations

Listes variétales

Encarts Listes recommandées des variétés de soja

et pois protéagineux pour la récolte 2012

Jürg Hiltbrunner et Christian Streit

Liste recommandée des variétés de

tournesol pour la récolte 2012

Didier Pellet

Liste recommandée des variétés de maïs

pour la récolte 2012

A. Baux, J.-F. Collaud, J. Hiltbrunner,

U. Buchmann et M. Bertossa

Page 3: Edition 2 février 2012

Editorial

67Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 67, 2012

Monika Boltshauser,Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras

Chère lectrice, cher lecteur,

Il est bien loin le temps où il fallait chercher les valeurs nutritives des aliments

simples dans d’innombrables tableaux pour pouvoir ensuite les utiliser dans la

pratique quotidienne. En 2007, ALP a lancé sur Internet une banque de don-

nées regroupant les tableaux des apports alimentaires recommandés pour les

ruminants et les porcs, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités. Il est devenu

désormais possible d’actualiser rapidement les valeurs, de les corriger et de

les compléter, ou d’ajouter de nouveaux aliments. En outre, les utilisateurs-

trices de la banque de données peuvent télécharger et imprimer les valeurs

dans des tableaux Excel pour leur propre usage, par exemple pour la plani-

fication de l’affouragement. Par ailleurs, les possibilités technologiques ne

cessant de croître et créant de nouveaux besoins, la banque de données des

aliments pour animaux commence une nouvelle phase de développement.

Collaboration fructueuse

Grâce à notre partenaire, le groupe Database Technology du département

informatique de l’Université de Zurich, nous avons la chance unique de pou-

voir développer les aspects techniques de la banque de données suisse des

aliments pour animaux de telle sorte que nous pourrions, un jour, arriver

en «première ligue». La mise en œuvre de ce développement technolo-

gique a été possible grâce à un projet du Fonds national en cours depuis

2011 (cf.  l’article à ce sujet dans ce numéro). Il est cependant important

que cette recherche en matière d’informatique aille de pair avec un input

agronomique régulier, autrement dit, que nous tendions vers une collec-

tion aussi vaste et complète que possible de toutes les données disponibles

sur les aliments simples. Il s’agit là d’une tâche permanente à laquelle nous

allons nous atteler avec d’autres partenaires et promoteurs. Nous avons par

exemple déjà pu gagner l’appui d’un tel partenaire; il s’agit de la centrale

de vulgarisation AGRIDEA qui met à notre disposition les données mises en

valeur de son enquête annuelle sur les fourrages secs.

Bientôt une nouvelle présentation Internet

Au cours de l’année 2012, nous serons en mesure de présenter sur Internet

les premiers fruits de ce fructueux travail de collaboration. Parallèlement,

la banque de données des aliments pour animaux se parera d’un nouvel

habit. L’avenir apportera certains changements importants, car les diverses

technologies de l’information interagissent toujours davantage. Ainsi, des

connexions avec les sources de données les plus diverses sont susceptibles

d’être réalisées.

La banque de données des aliments pour animaux www.feedbase.ch se

veut un précieux instrument de référence interactif, accessible à un large

public.

Aliments pour animaux: un instrument de référence interactif

Page 4: Edition 2 février 2012

68 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 68–73, 2012

En plus de la cétose et des mammites, la fièvre de lait représente la maladie la plus fréquente et la plus importante du point de vue économique chez les vaches à haute performance.

I n t r o d u c t i o n

En Suisse, les rations distribuées en période de tarisse-

ment se composent fréquemment de fourrages excéden-

taires en potassium (ALP 2011), ce qui représente un

important facteur de risque de la fièvre du lait. Une

ration riche en cations a un pouvoir alcalogène sur le

métabolisme et diminue la mobilisation osseuse du cal-

cium (Ca) (Goff et Horst 1997). De ce fait, le statut acido-

basique avant vêlage pourrait informer de manière pré-

dictive sur le risque de fièvre du lait. L’objectif de cette

étude était de définir l’équilibre acido-basique avant

vêlage et de déterminer sa relation avec le taux de Ca

dans le sang lors du début de la lactation.

A n i m a u x , m a t é r i e l e t m é t h o d e s

Cent vaches laitières de race Red Holstein (n=49), Hol stein

(n=47) et Swiss Brown (n=4) ont fait l’objet de cette

étude qui s’est déroulée sur une période de 2 ans

(2007 – 2008). Le nombre de lactation moyen s’élevait à

3,3 ± 0,3 (16 primipares) et la production laitière

moyenne en 305 jours à 8513 ± 201 kg.

La ration alimentaire quotidienne des vaches taries

se composait d’environ 20 kg d’un mélange d’ensilage

d’herbe et de maïs (60:40). Du foin était à disposition en

libre accès (ad libitum). De plus, chaque vache a reçu

500 g d’aliment concentré et 300 g d’aliment minéral par

jour. Des échantillons ont été prélevés pour l’analyse des

teneurs de Ca, P, Mg, Na, K, S et Cl. La valeur du bilan

alimentaire cation/anion (BACA) a été calculée à l’aide

de la formule BACA = (Na+ + K+) – (Cl- + S2-) (Block, 1984).

Une prise de sang a été effectuée par ponction de la

veine jugulaire au cours des 12 premières heures suivant

le vêlage pour déterminer le taux de Ca total. Dans 17

cas, la prise de sang a été réalisée après une administra-

tion orale prophylactique de Ca (environ 61 g; Calci-for®,

Multiforsa AG, Steinhausen, Suisse). La concentration du

Ca total a été déterminée dans le sérum.

Les échantillons d’urine ont été prélevés en milieu de

miction spontanée ou par cathéterisation (fig. 1). Les

prélèvements d’urine ont été réalisés 14, 7, et 3 jours

antepartum (ap), c’est-à-dire avant la date de vêlage

prévue (jour 285 de gestation). Pour la mise en valeur

des résultats, les échantillons ont ensuite été attribués

aux jours de prélèvement selon la date réelle de vêlage

(14 j ap: effectif n=52; 7 j ap: n=84; 3 j ap: n=66). Les

indicateurs Net Acid-Base Excretion (NABE) et Base-Acid

Quotient (BAQ) ont été déterminés dans les échantillons

Michel Rérat et Hans Dieter Hess

Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux

Renseignements: Hans Dieter Hess, e-mail: [email protected], tél. +41 26 407 72 45

Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière

P r o d u c t i o n a n i m a l e

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Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière | Production animale

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Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 68–73, 2012

L’objectif de cette étude était de déterminer une

éventuelle relation entre les paramètres acido-

basiques dans l’urine de vaches laitières avant

vêlage et le taux de Ca dans le sang peu après le

vêlage. Les conditions expérimentales étaient

similaires pour les 100 vaches laitières partici-

pant à l’étude. La ration alimentaire des vaches

taries se composait d’un mélange d’ensilage

d’herbe et de maïs complété par du foin mis en

libre accès. Les échantillons d’urine ont été

prélevés 14, 7 et 3 jours avant la date de vêlage

prévue (jour 285 de gestation) afin de mesurer la

valeur du pH. Les indicateurs Net Acid-Base

Excretion (NABE) et Base-Acid Quotient (BAQ)

ont également été déterminés dans l’urine. Un

échantillon de sang a été prélevé 12 heures

après le vêlage afin de déterminer la teneur en

Ca. Les valeurs moyennes du pH de même que

des indicateurs NABE et BAQ dans l’urine avant

vêlage s’élevaient respectivement à 8,63 ± 0,02,

232 ± 4 mmol/L et 4,75 ± 0,09 mmol/L. Les

valeurs du pH et du NABE indiquaient un état

d’alcalose métabolique résultant d’une valeur du

bilan alimentaire cation anion (BACA) fortement

positive (+ 474 mEq/kg MS). La concentration

moyenne de Ca dans le sang (1,92 ± 0,04

mmol/L) peu après vêlage n’a montré aucune

corrélation significative avec les valeurs

moyennes du pH

(r = 0,08, P = 0,416), du NABE (r = 0,04, P = 0,719)

et du BAQ (r = -0,12, P = 0,234). Ces résultats

suggèrent que la mesure de paramètres acido-

basiques dans l’urine de vaches en alcalose ne

permet pas d’informer de manière prédictive sur

le risque de fièvre du lait. La mesure du pH dans

l’urine et le calcul des paramètres acido-basiques

fournissent des informations comparables sur

l’équilibre acido-basique des vaches laitières.

d’urine selon la méthode fractionnée de Bender et Stau-

fenbiel (2003). L’indicateur NABE se calcule selon la for-

mule NABE (mmol/L) = teneur en bases excrétées –

(teneurs en acides + ammoniac excrétés) et le BAQ

représente le rapport bases/acides (Bender et Staufen-

biel 2003). Les minéraux Ca, P, Mg, Na et K ont été ana-

lysés dans l’urine. Pour l’évaluation statistique des don-

nées, on a utilisé une analyse de variance répétée

(ANOVA), le Fischer’s LSD test et le Pearson product

moment correlation.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

La composition des différents aliments de la ration

figure dans le tableau 1. Les taux moyens de Na, K, Cl, et

S dans la ration se situaient à (respectivement), 1,7, 27,8,

6,6, et 2,0 g/kg de MS. La valeur de la BACA s’élevait à

+474 mEq/kg de MS.

La concentration moyenne en Ca dans le sérum des

vaches qui ont reçu un traitement prophylactique à base

de Ca (1,87 ± 0,11 mmol/L) était comparable (P = 0,542) à

celle des autres vaches (1,93 ± 0,04 mmol/L), raison pour

laquelle toutes les données des échantillons de sang ont

Figure 1 | Prise d’urine au moyen d’un cathéter.

Page 6: Edition 2 février 2012

Production animale | Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière

70 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 68–73, 2012

été analysées ensemble. Parmi les 100 vaches, 8 ont

souffert d’hypocalcémie clinique après vêlage et un

groupe a ainsi été formé avec les données de ces ani-

maux. Le taux moyen de Ca dans le sérum des vaches

malades (0,96 ± 0,07 mmol/L) était inférieur (P < 0,001) à

celui des vaches saines (2,01 ± 0,03 mmol/L). Les valeurs

moyennes du pH, NABE et BAQ des deux groupes étaient

identiques 14, 7 et 3 jours ap (tabl. 2). Les valeurs de

référence dans l’urine de vaches laitières se situent pour

le pH entre 7,8 et 8,4, pour le NABE entre 107 et

193  mmol/L et pour le BAQ entre 2,5 et 4,8 mmol/L

(Bender et Staufenbiel 2003). Les valeurs du pH et du

NABE des deux groupes se situaient au-dessus des

valeurs de référence, ce qui indiquait un état d’alcalose

métabolique. La valeur très élevée de la BACA reflète le

surplus de cations dans la ration, dont le potassium

représente la plus grande proportion. Cet excédent de

cations forts dans la ration s’est traduit par un effet alca-

linisant sur le métabolisme. Aucune corrélation signifi-

cative n’a été établie entre les valeurs du pH urinaire

(fig. 2), du NABE et du BAQ (fig. 3) antepartum et les

concentrations sériques du Ca peu après vêlage.

Foin Ensilage d’herbe et de maïs Aliment concentré Aliment minéral

Eléments nutritifs et composants, g/kg de MS

MS1 887 336 867 925

MA 153 143 120 48

NDF 473 439 133 146

ADF 279 262 45 75

Ca 5,7 4,8 9,2 102

P 4,1 3,4 4,5 56

Mg 2,0 1,7 1,4 25

Na 0,4 0,2 2,5 69

K 32 26 6 5

Cl 5,9 3,7 3,6 102

S 2,1 1,9 1,5 1,9

Tableau 1 | Composition chimique des aliments

1g/kg de matière fraîche.

Paramètres Jour ap1Vaches saines Malades postpartum

Valeur P n n

pH

14 8,6 ± 0,04 47 8,7 ± 0,11 5 0,664

7 8,6 ± 0,03 78 8,6 ± 0,12 6 0,977

3 8,6 ± 0,04 63 8,7 ± 0,19 3 0,652

NSBA, mmol/L

14 246 ± 8,3 47 267 ± 25,6 5 0,450

7 231 ± 6,0 78 202 ± 21,8 6 0,206

3 225 ± 7,3 63 214 ± 33,6 3 0,745

BSQ, mmol/L

14 5,3 ± 0,2 47 5,7 ± 0,7 5 0,546

7 4,5 ± 0,1 78 5,4 ± 0,5 6 0,073

3 4,6 ± 0,1 63 3,9 ± 0,7 3 0,359

Tableau 2 | Valeurs du pH et des indicateurs Net Acid-Base Excretion (NABE) et Base-Acid Quotient (BAQ) dans l’urine de vaches saines et de vaches souffrant ultérieurement de fièvre du lait (valeur moyenne ± erreur standard)

1ap = antepartum.

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Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière | Production animale

71Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 68–73, 2012

Figure 2 | Lignes de régression entre le pH urinaire aux jours 14, 7 et 3 antepartum et la concentration sérique de Ca 12 h après vêlage.

Figure 3 | Lignes de régression entre les valeurs du NABE et BAQ aux jours 14, 7 et 3 et la concentration sérique de Ca 12 h après vêlage. • Valeurs NABE, Valeurs BAQ, — Ligne de régression NABE --- Ligne de régression BAQ.

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9,1

9,2

Jour 14 antepartum

Ca sérique, mmol/L0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6

pH u

rinai

re

8,5

8,6

8,7

8,8

8,9

9,0

9,1

9,2

Jour 7 antepartum

Ca sérique, mmol/L0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6

pH u

rinai

re

8,5

8,6

8,7

8,8

8,9

9,0

9,1

9,2

Jour 3 antepartum

Ca sérique, mmol/L0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6

pH u

rinai

re

8,5

8,6

8,7

8,8

8,9

9,0

9,1

9,2

Page 8: Edition 2 février 2012

72

Production animale | Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 68–73, 2012

L’excrétion urinaire de Ca des vaches souffrant ultérieu-

rement de fièvre du lait était tendanciellement plus éle-

vée le jour 7 avant vêlage (tabl. 3). Cette situation est

indépendante de l’administration prophylactique de Ca

chez 17 vaches, étant donné que le traitement a été

effectué durant les deux derniers jours précédant le

vêlage. Une excrétion plus élevée de Ca dans l’urine

avant vêlage est le signe d’une disponibilité accrue de Ca

pour les fonctions métaboliques (Tucker et al. 1992), ce

qui est en contradiction avec les résultats de cet essai.

Dans le groupe de vaches souffrant ultérieurement de

fièvre du lait, l’excrétion urinaire de Na au jour 14 ap

était plus élevée et l’excrétion de K au jour 7 ap plus

faible en comparaison des animaux sains. Vu le faible

nombre d’animaux malades pour une analyse statistique,

il faut toutefois interpréter ces résultats avec prudence.

Selon Casalone et al. (2008), les taux de minéraux dans

l’urine de vaches saines au jour 7 ap étaient de 0,78, 0,93,

7,71, 24,5 et 199 mmol/L pour le Ca, P, Mg, Na et K. Ces

valeurs correspondent avec nos résultats à l’exception de

la concentration de K qui, dans le présent essai, était

sensiblement plus élevée.

C o n c l u s i o n s

Ces résultats suggèrent que la mesure du pH urinaire a

révélé autant d’informations sur le statut acido-basique

que le calcul du NABE. Dans le cas d’une alcalose méta-

bolique, tel que présenté dans cette étude, il semble que

les paramètres acido-basiques dans l’urine ne permettent

pas d’informer de manière prédictive sur le risque de

fièvre du lait. n

Paramètres Jour ap1Vaches saines Malades postpartum

Valeur Pn n

Ca, mmol/L

14 0,91 ± 0,12 47 1,26 ± 0,38 5 0,373

7 0,91 ± 0,09 78 1,57 ± 0,34 6 0,070

3 0,64 ± 0,07 63 0,53 ± 0,31 3 0,742

P, mmol/L

14 0,65 ± 0,12 47 0,31 ± 0,37 5 0,377

7 0,78 ± 0,26 78 0,29 ± 0,93 6 0,611

3 0,50 ± 0,10 63 0,34 ± 0,47 3 0,740

Mg, mmol/L

14 5,79 ± 0,48 47 5,59 ± 1,48 5 0,898

7 6,62 ± 0,49 78 3,61 ± 1,77 6 0,105

3 5,34 ± 0,40 63 3,56 ± 1,84 3 0,347

Na, mmol/L

14 21,9 ± 3,47 47 50,1 ± 10,6 5 0,014

7 25,8 ± 3,12 78 32,0 ± 11,3 6 0,598

3 24,8 ± 3,47 63 21,9 ± 15,9 3 0,858

K, mmol/L

14 337 ± 6,3 47 313 ± 19,2 5 0,244

7 322 ± 6,1 78 276 ± 22,1 6 0,047

3 297 ± 7,9 63 310 ± 36,2 3 0,726

Tableau 3 | Taux de Ca, P, Mg, Na, K dans l’urine de vaches saines et de vaches souffrant ultérieurement de fièvre du lait (valeur moyenne ± erreur standard)

1ap = antepartum.

Page 9: Edition 2 février 2012

73

Indicateurs urinaires du statut acido-basique pour la prédiction de la fièvre du lait chez la vache laitière | Production animale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Coefficienti acido-basici nell'urina per la diagnosi

precoce della febbre del latte nella vacca lattifera

L’obiettivo di questo studio era di determinare

l’esistenza di un’eventuale correlazione tra i

parametri acido-basici nelle urine delle vacche

lattifere prima del parto e il tenore in calcio nel

sangue poco dopo lo stesso. Le condizioni

sperimentali erano simili per le 100 vacche

lattifere allo studio. La razione per le vacche in

asciutta era a base di insilato di erba e mais,

integrata con fieno a libera disposizione. Il

prelievo delle urine per stabilire il valore di pH è

stato effettuato 14, 7 e 3 giorni prima della data

prevista del parto (285 giorni di gestazione). Nelle

urine sono stati pure determinati l’equilibrio

acido-base (EAB) e l’escrezione acida netta (NAE).

Per determinare il tenore in calcio si è effettuato

un prelievo di sangue 12 ore dopo il parto.I valori

medi di pH riscontrati come pure quelli relativi

all’escrezione acida netta (NAE) e all’equilibrio

acido-base (EAB) presenti nelle urine prima del

parto erano rispettivamente 8,63 ± 0,02, 232 ±

4 mmol/L e 4,75 ± 0,09 mmol/L. I valori di pH e

dell’escrezione acida netta (NAE) indicano uno

stato di alcalosi metabolica quale risultato di un

valore fortemente positivo del bilancio alimentare

cationi-anioni (+ 474 mEq/kg SS). La concentra-zione media di calcio nel sangue (1,92 ± 0,04 mmol/L)

poco dopo il parto non ha rivelato alcuna correla-

zione significativa con i valori medi pH (r = 0,08,

P = 0,416), escrezione acida netta (NAE) (r = 0,04,

P = 0,719) ed equilibrio acido-base (EAB) (r = -0,12,

P = 0,234). Questi risultati suggeriscono che la

misurazione dei parametri acido-basici nelle urine

delle vacche in alcalosi non sembrano adatti per

effettuare una diagnosi precoce sul rischio della

febbre del latte. La misurazione del pH nelle urine

e il calcolo dei parametri acido-basici forniscono

informazioni comparabili sul valore acido-basico

delle vacche lattifere.

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 68–73, 2012

Bibliographie b ALP (Agroscope Liebefeld-Posieux), 2011. Recommandations alimen-taires et tableaux des valeurs nutritives pour les ruminants. Accès: http://www.agroscope.admin.ch/publikationen/03837/index.html?lang=fr [18 mai 2011].

b Bender S. & Staufenbiel R., 2003. Methodische Einflüsse auf ausgewählte Parameter des Säure-Basen-Haushaltes in Harnproben von Milchkühen. Berl. Münch. Tierärztl. Wschr. 116 (9–10), 432–435.

b Block E., 1984. Manipulating dietary anions and cations for prepartum dairy cows to reduce incidence of milk fever. J. Dairy Sci. 67 (12), 2939–2948.

b Casalone M., Cannizzo C., Stefani A., Moro L., Giansella M. & Morgante M., 2008. Mineral metabolism during late pregnancy and calcium status after parturition in dairy cows. Poster at the 25th World Buiatrics Con-gress, 6 – 11.07.2008, Budapest, Hongrie.

b Goff J. P. & Horst R. L., 1997. Effects of the addition of potassium or sodi-um, but not calcium to prepartum rations on milk fever in dairy cows. J. Dairy Sci. 80 (1), 176–186.

b Tucker W. B., Hogue J. F., Adams G. D., Aslam M., Shin I. S. & Morgan G., 1992. Influence of dietary cation-anion balance during the dry period on the occurrence of parturient paresis in cows fed excess calcium. J. Anim. Sci. 70 (4), 1238–1250.

Use of acid-base indicators to predict the risk of

milk fever in dairy cows

The aim of this study was to investigate a possible

relationship between acid-base parameters in urine

before parturition and the calcium level in blood

shortly after parturition. Hundred dairy cows kept

under identical feeding and housing conditions

were monitored. The diet was based on grass and

corn silage and hay ad libitum. Urine samples were

taken on day 14, 7, and 3 before the estimated

calving (day 285 of gestation) for the determina-

tion of pH, net acid-base excretion (NABE) and

base-acid quotient (BAQ). Blood samples were

taken within the first 12 h after calving for the

analysis of total calcium. During the period before

parturition, the mean values of urinary pH, NABE,

and BAQ were 8,63 ± 0,02, 232 ± 4 mEq/kg DM, and

4,75 ± 0,09, respectively. The pH and NABE values

indicated a state of metabolic alkalosis of the cows

resulting from the distribution of a diet with a high

positive dietary cation-anion difference value

(+ 474 mEq/kg DM). No significant correlations

were observed between total calcium concentra-

tion in blood (1,92 ± 0,04 mmol/L) and mean values

of urinary pH (r = 0,08; P = 0,416), NABE (r = 0,04,

P = 0,719), or BAQ (r = -0,12, P = 0,234). The

measurement of acid-base parameters in urine

prior to parturition cannot be used to predict the

level of blood calcium after parturition in cows

under alkalotic condition. The determination of the

NABE and BAQ parameters revealed similar

information on the acid-base status of dairy cows

as the measurement of the urinary pH.

Key words: dietary cation-anion difference,

acid-base status, calcium, dairy cow.

Page 10: Edition 2 février 2012

74 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

Les surfaces fourragères et leur mode d’utilisation sont divers. Leur efficacité en termes de production de lait varie selon leur mode de gestion et leur utilisation.

I n t r o d u c t i o n

La durabilité des exploitations agricoles est un enjeu

d’actualité. Elle combine la rentabilité économique, la

charge et la qualité du travail, et le respect de l’environ-

nement. L’utilisation efficace de la surface fourragère

par les ruminants s’intègre dans cette notion de durabi-

lité, elle est synonyme de valorisation optimale des res-

sources «terre» (rare et chère), «fourrages» (impliqués

dans l’équilibre de la ration des animaux) et «travail». En

systèmes laitiers, la quantité de lait produite par unité

de surface fourragère à disposition est un indicateur de

cette efficacité (Huguenin 2003). Cette étude vise à éva-

luer l’efficacité de la surface fourragère dans le canton

de Fribourg.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Un concours sur l’efficacité de la surface fourragère,

organisé en 2002 par l’Association pour le développe-

ment de la culture fourragère (ADCF), est à l’origine de

ce travail. Le questionnaire développé a été réutilisé

chaque année par l’Institut agricole de l’Etat de Fribourg,

et ainsi complété par 310 exploitations entre 2002 et

2009. Pour cette étude, 266 exploitations laitières ont

été retenues dans le canton de Fribourg et en zone limi-

trophe (huit exploitations concernées).

Ces exploitations peuvent être considérées comme

représentatives du canton de Fribourg. Les 258 exploi-

tations fribourgeoises de l’échantillon représentent

12 % des exploitations du canton (Service de la statis-

Lucie Winckler1, Erwan Cutullic2 et Pierre Aeby1

1Institut agricole de l’Etat de Fribourg, Grangeneuve, IAG, 1725 Posieux2Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL, 3052 Zollikofen

Renseignements: Pierre Aeby, e-mail: [email protected], tél. +41 26 305 58 62

Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg

P r o d u c t i o n a n i m a l e

Page 11: Edition 2 février 2012

Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg | Production animale

75

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

tique du canton de Fribourg 2010) et sont présentes sur

l’ensemble du territoire. Elles ont un atelier lait moyen

de 226 tonnes, contre 173 tonnes dans le canton (en

ajoutant 10 % du lait livré pour les veaux et le ménage).

De 2002 à 2009, la productivité laitière par vache sur le

canton a été d’environ 7400 kg selon le contrôle laitier

(Swiss Herd Book, Fédération Suisse Holstein) contre

6900 kg dans notre étude en production laitière recal-

culée (généralement inférieure aux chiffres des fédé-

rations).

Les données disponibles concernent la structure

d’exploitation, les pratiques d’alimentation et les per-

formances laitières du troupeau. L’efficacité de la sur-

face fourragère (lait/ha) correspond au lait produit

grâce aux fourrages (donc sans les concentrés) divisé par

la surface fourragère allouée aux vaches laitières (fig. 1).

Les variables ont d’abord été décrites par classe d’al-

titude. Certaines moyennes et proportions ont été spé-

cifiquement comparées entre classes par des tests de

Student (t-test) et tests du Khi2 ou de Fisher. Les effets

des variables de pratique et de structure sur le lait/ha

ont ensuite été appréhendés en deux étapes. Dans la

première étape, nous avons testé par analyse de

variance-covariance (modèle linéaire) les effets sur le

lait/ha de ces variables prises une à une, puis prises

ensemble en simplifiant le modèle pas à pas pour ne

conserver que les variables hautement significatives

(P < 0,01). Cette même analyse a été appliquée au lait/VL

(vache laitière). Dans la deuxième étape, nous avons réa-

lisé une classification ascendante hiérarchique (CAH) sur

les quatre variables lait/VL, kg de concentré/VL,

La productivité de lait à l’hectare est un

critère pour évaluer l’efficacité de la surface

fourragère en système laitier. L’objectif de

cette étude est de mettre en évidence ses

principaux facteurs de variations dans le

canton de Fribourg. L’analyse repose sur le

suivi de 266 exploitations durant la période

2002–2009. L’altitude est une contrainte

structurelle qui pénalise logiquement la

productivité de lait à l’hectare, en raison des

baisses de rendement et de qualité des

prairies. Les exploitations de plaine utilisant

de l’ensilage de maïs et des quantités

modérées de concentrés sont en moyenne

plus performantes. Les exploitations plus

herbagères atteignent pour certaines ces

mêmes niveaux d’efficacité, mais la plupart

ont encore des marges de progrès. De même,

bien que de fortes efficacités soient attei-

gnables avec des vaches de productivité

individuelle moyenne, il existe dans notre

étude une nette relation positive entre le lait

par ha et la production par vache de lait

grâce aux fourrages. Pour conclure, en

dehors des facteurs pédoclimatiques, la

productivité à l’hectare semble fortement

influencée par la capacité des éleveurs à

optimiser leur système de production, et ce

quel que soit ce système.

altitude

nombre de VL

kg lait/VL

kg conc/VL

utilisation d’ensilage de maïs (e.m.)

utilisation d’ensilage d’herbe (e.h.) sans e.m.

% de pâture dans la ration estivale

% d’herbe dans la SFP

variables structurellesvariables de pratiquesvariable à expliquer

PL troupeau

% UGB VL

SFP

PL conc

PL fourr

SFP VL

PL fourr ECM

SFPc VL2/3 ha prairies extensives2/3 ha couverts hivernauxha fourrages vendus

+ ha fourrages achetés

PL ECM fourr/SFPc VL

=lait/ha

(0,3 x %MG + 0,24 x %MP +0,816) x PL fourr / 3,14

UGB = unité gros bovinSFP = surface fourragère principale VL = vache laitièrePL = production laitière; conc = concentrés;

fourr = fourrage; c = corrigéECM = lait corrigé selon l’énergie; e.m. = ensilage de

maïs; e.h. = ensilage d’herbe sans e.m MG = matière grasseMP = matière protéique

Figure 1 | Variables d’intérêt et mode de calcul du lait à l’hectare selon la méthode ADCF 2002 (Huguenin 2003). Toutes les variables sont annuelles. Le lait produit grâce aux concentrés a été estimé à 2,1 kg/kg de concentré distribué.

Page 12: Edition 2 février 2012

Production animale | Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg

76 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

% d’herbe dans la surface fourragère principale (SFP) et

% de pâture en été, afin de regrouper les exploitations

par type de pratiques. Entre groupes générés, les valeurs

et proportions moyennes des différentes variables ont

été comparées respectivement par des tests de Student

et tests du Khi2 ou de Fisher.

Les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel R

(procédures lm, agnes du paquet cluster, t.test,

chisq. test, fisher.test; R Development Core Team, 2010).

R é s u l t a t s

Description des exploitations par classe d’altitude

Les exploitations à plus de 800 m d’altitude ont des ate-

liers lait plus petits qu’à 650 – 800 m (t-test, P < 0,01;

tabl. 1). Les exploitations à moins de 650 m sont intermé-

diaires et de taille plus variable. Elles ont notamment

une plus petite surface fourragère que celle des classes

d’altitude supérieure (P < 0,01). La part d’herbe dans la

SFP augmente graduellement avec l’altitude (P < 0,001

entre les différentes classes). Elle atteint presque 100 % à

plus de 800 m.

L’ensilage de maïs est principalement utilisé par les

exploitations à moins de 650 m d’altitude, et la pâture y

tient une place moins importante (P < 0,05). Pour autant,

elles ne distribuent pas plus de concentrés que les autres

exploitations. L’utilisation d’ensilage d’herbe (sans

ensilage de maïs) concerne seulement 17 exploitations,

principalement à plus de 800 m (P < 0,01).

Les exploitations produisent en moyenne

8770 ± 2528 kg de lait/ha, un résultat proche des résul-

tats du concours ADCF de 2002 (8000 kg), qui avait

impliqué 201 exploitations suisses (Huguenin 2003).

Les exploitations à plus de 800 m sont moins produc-

tives à la fois à l’hectare (P < 0,001; fig. 2) et par animal

(P < 0,001; tabl. 1). Les exploitations entre 650 et 800 m

sont tout aussi productives par animal que celles de

basse altitude, mais ont une productivité à l’hectare

significativement plus faible (P < 0,01). Toutefois, on

retrouve dans les trois classes d’altitude des exploita-

tions avec des niveaux de productivité supérieurs à

14’000 kg de lait/ha.

Les variables explicatives de la productivité à l’hectare

et de la productivité laitière

Les variables lait/ha et lait/VL partagent souvent les

mêmes facteurs explicatifs et le lait/VL est lui-même un

facteur explicatif du lait/ha (tabl. 2). Si les quantités de

concentré ont un effet net sur le lait/VL, elles n’en ont

pas sur le lait/ha. L’effet du lait/VL sur le lait/ha s’explique

essentiellement par la production laitière permise par les

fourrages de base, et ce quelle que soit l’altitude (fig. 3).

A l’inverse, si l’utilisation d’ensilage de maïs a un faible

effet sur le lait/VL, elle a un effet plus marqué sur le lait/

ha. Cet effet dépend de l’altitude: en basse altitude, les

exploitations avec de l’ensilage de maïs présentent une

même productivité à l’hectare que celles utilisant du

fourrage sec (fig. 4).

< 650 m 650 bis 800 m > 800 m

n 66 107 93

Données structurelles

Altitude (m) 550 ± 59 708 ± 42 892 ± 97

SFP (ha) 22 ± 15 29 ± 14 31 ± 18

Nombre de VL 30 ± 19 35 ± 17 30 ± 16

PL totale (t) 228 ± 180 252 ± 142 199 ± 124

Données techniques

Lait/ha (kg/ha) 10 108 ± 2’544 9116 ± 2’198 7422 ± 2’239

Lait/VL (kg) 7120 ± 1’235 7088 ± 1’131 6510 ± 1 212

Lait fourr/VL (kg) 5521 ± 1139 5307 ± 998 5024 ± 1’138

Concentré /VL (kg) 761 ± 287 848 ± 357 707 ± 275

Part d’utilisateurs d’e.m. 68 % 26 % 15 %

Part d’utilisateurs d’e.h. 0 % 3 % 15 %

% d’herbe dans la SFP 79 ± 13 91 ± 8 98 ± 5

% de pâture en été 44 ± 23 53 ± 27 59 ± 30

Tableau 1 | Caractérisation des exploitations étudiées par classes d’altitude (moyenne ± écart-type)

Page 13: Edition 2 février 2012

Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg | Production animale

77Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

La CAH a conduit à quatre groupes de pratiques, qui se

sont aussi traduits par quatre niveaux d’efficacité à l’hec-

tare, croissants des groupes A à D (tabl. 3).

Groupe A: petites exploitations extensives;

Il comprend la majorité des exploitations à plus de

1000  m et des exploitations à basse altitude qui pro-

duisent de petites quantités de lait, pratiquent la pâture

en été et utilisent peu de concentrés. La production lai-

tière des vaches est faible. La surface fourragère est

principalement constituée d’herbe, mais un tiers des

exploitations utilise de l’ensilage de maïs.

Groupe B: exploitations herbagères pâturantes;

Ces exploitations pratiquent la pâture en été. Elles uti-

lisent des quantités de concentrés plus importantes que

le groupe A ; la productivité laitière des vaches, y com-

pris par les fourrages est supérieure.

Groupe C: grandes exploitations herbagères peu pâtu-

rantes utilisant beaucoup de concentrés;

Ces exploitations ont une productivité des vaches supé-

rieure. Elles pâturent nettement moins et utilisent

davantage de concentrés.

Groupe D: grandes exploitations en basse altitude utili-

sant du maïs ensilage;

Les quantités de concentré distribuées sont inférieures à

celles du groupe C pour une même productivité laitière

des vaches. Ces exploitations sont majoritairement en

zone d’ensilage, affouragent du maïs et pratiquent peu

la pâture.

<650 650 à 800 >800

5000

10000

15000

Altitude (m)

Lait

/ ha

(kg)

8123

10028

12264

7446

8739

10428

5980

7231

8687

16128

14261

8739

Figure 2 | Distribution des individus en termes de lait/ha par classe d’altitude.

Les délimitations des boîtes représentent les 1ers, 2e (médiane) et 3e quartiles. L’ex-trémité des pattes se situe soit au dernier point soit à 1,5 fois l’espace interquartile en cas de valeurs extrêmes (figurées par des points).

variables modèle univarié m. multivarié

Variable Moy. ± e.t. ou % Lait/VL (kg) Lait/ha (kg) Lait/ha (kg)

Altitude (m) 733 ± 149 -344 *** -1296 *** -828 ***

PL totale (t) 226 ± 148 624 *** 948 ***

Lait/VL (kg) 6893 ± 1215 1455 ***

Lait fourr/VL (kg) 5261 ± 1097 1017 *** 1450 *** 1196 ***

Concentré/VL (kg) 777 ± 318 537 *** 264 ns

% d’herbe dans la SFP 91 ± 11 -279 *** -1054 ***

% de pâture en été 53 ± 28 -402 *** -949 *** -441 ***

Utilisateurs d’e.m. 33% 398 * 1792 ***

Utilisateurs d’e.h. 6% -428 ns -2469 ***

Tableau 2 | Effet d’une augmentation de 1 écart-type (e.t.) des variables explicatives continues ou de l’utilisation d’ensilage sur la productivité à l’hectare et sur la producti-vité par vache (modèles univariés; modèle multivarié, R2 = 52 %; erreur type résiduelle = 1753; n = 266)

*** P < 0,001; ** P < 0,01; * P < 0,05; ns P > 0,05.

Page 14: Edition 2 février 2012

Production animale | Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg

78 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

D i s c u s s i o n

Un effet marqué de l’altitude sur la productivité de lait

à l’hectare

L’altitude est une contrainte structurelle qui pénalise la

productivité de lait à l’hectare. Les deux facteurs rende-

ment et qualité des prairies sont raisonnablement impli-

qués. Le rendement des prairies diminue de 4 dt MS/ha

par 100 m d’élévation selon Mosimann (2005), ce qui se

traduirait par une perte d’efficacité potentielle d’envi-

ron 350 à 400 kg de lait/ha par 100 m d’élévation (en

considérant une qualité de l’herbe variant de 5,5 à

6,3 MJ NEL/kg MS, un rendement de transformation de

l’énergie en lait de 50 % et 3,14 MJ NEL/kg lait).

D’autres facteurs liés à l’altitude expliquent donc pro-

bablement les 870 kg de lait/ha perdus par 100 m d’élé-

vation dans notre étude. Le % de pâture en été a eu un

effet négatif sur l’efficacité à l’hectare, or ce pourcen-

y = 1,1879x + 3548,8

y = 1,1879x + 2812,5

y = 1,1879x + 1453,4

2000

4000

6000

8000

10000

12000

14000

16000

2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000

Lait

/ ha

(kg)

lait fourr / VL (kg)

< 650 m

650 – 800 m

> 800 m

Figure 3 | Effet du lait produit / VL grâce aux fourrages et de la classe d’altitude sur le lait par hectare (P < 0,001 et P < 0,001, R² = 43 %, erreur type résiduelle = 1912 kg de lait/ha).

L’interaction de pente n’est pas significative (P = 0,28) et a été exclue du modèle.

Figure 4 | Données moyennes de production de lait à l’hectare en fonction du type d’alimentation des VL, par classe d’altitude.

10212 a 10093 c

8979 c

9883 a

8831b

7329 b 7230 a

6293 a

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

< 650 m 650 – 800 m > 800 m

Lait

/ ha

(kg)

e.m. = ensilage de maïs

sec = sans ensilage

e.h. = ensilage d’herbe sans e.m.

n= 45 21 n= 28 79 3 n= 14 79 14

a,b,c intra-classe d’altitude, les valeurs sans lettres communes diffèrent significativement (P < 0,05).

Page 15: Edition 2 février 2012

Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg | Production animale

79Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

silage de maïs, sont modérées dans l’utilisation de

concentrés et obtiennent des productions laitières par

vache totales et par les fourrages élevées. Certaines

exploitations des groupes B et C, plus herbagères,

atteignent les mêmes performances que les plus effi-

caces du groupe D, probablement grâce à une gestion

optimisée de leur système de production. L’efficacité des

groupes pâturants (A et B) est décevante et loin de celles

d’exploitations très performantes en matière de pâture,

comme la ferme du Waldhof à Langenthal. Elle produit

115 000 kg de lait avec 17 vaches laitières (6780 kg/VL) sur

7 ha de pâture et avec environ 400 kg MS de concentré/

VL. Elle a atteint une production moyenne de 14 400 kg

de lait à l’hectare entre 2001 et 2006 (Thomet et al. 2008;

Thomet 2004). Ces performances s’expliquent par une

excellente maîtrise du système de pâture (contrôle des

hauteurs d’entrée et de sortie des parcs, complémenta-

tion réduite, vêlages groupés en fin d’hiver). Une marge

de progrès semble donc possible pour les exploitations

herbagères du canton de Fribourg. Ces systèmes pâtu-

rants requièrent une excellente technicité mais sont à

encourager pour leurs effets positifs sur la rentabilité et

la charge de travail (Gazzarin et Schick 2004).

La productivité laitière par vache: un réel critère d’effi-

cacité de la surface?

La productivité des vaches, lorsqu’elle s’appuie sur une

large proportion de lait produit grâce aux fourrages, a

un effet important sur le lait à l’hectare, quelle que soit

la classe d’altitude considérée. Cet effet de la proportion

de lait produit grâce aux fourrages a également été mis

en évidence par Weiss et al. (2008) pour 499 exploita-

tions de Bavière.

tage augmente avec l’altitude; une maîtrise insuffi-

sante des techniques de pâture pourrait induire une

sous-valorisation des potentiels de rendement et de

qualité des prairies. En basse altitude, les exploitations

de polyculture-élevage cultivent plus de prairies tem-

poraires; celles-ci sont d’excellente qualité et présen-

tent une bonne capacité de conservation. A cela

s’ajoute encore la facilité en plaine d’équilibrer fine-

ment les rations avec des fourrages humides (ex.

pommes de terre).

L’effet positif de l’ensilage de maïs sur le lait/ha n’est

observé qu’à plus de 650 m d’altitude (fig. 4). Ceci peut

s’expliquer par une baisse des rendements fourragers et

une baisse de la qualité de l’herbe avec l’élévation en

altitude (tabl. 4).

Des pratiques différentes pour des efficacités à l’hec-

tare différentes

Les quatre groupes de pratiques sont relativement indé-

pendants de l’altitude. Les exploitations les plus perfor-

mantes (groupe D) se trouvent toutefois en plaine. Elles

ont un atelier lait relativement grand, utilisent de l’en-

Groupe A B C D

n 50 82 86 48

Variables ayant servi à la constitution des groupes (CAH)

Lait/VL (kg) 5246a 6968b 7410c 7557c

Concentré /VL (kg) 509a 691b 998d 809c

% herbe dans SFP 93b 96c 94b 74a

% de pâture en été 72b 71b 33a 39a

Autres variables

Lait/ha (kg) 6913a 8346b 9122c 10798d

Lait fourr/VL (kg) 4177a 5515b 5315b 5859c

Altitude (m) 791b 763b 745b 601a

PL totale (t) 141a 212b 267c 274c

Part d’utilisateurs d’e.m. 32 %b 13 %a 26 %b 79 %c

Part d’utilisateurs d’e.h. 14 % 2 % 7 % 4 %

Tableau 3 | Caractéristiques des groupes résultants de la CAH

e.m. = ensilage de maïs; e.h. = ensilage d’herbe sans e.m.a,b,c,d Les valeurs sans lettres communes diffèrent significativement (P < 0,05).Les différents niveaux de bleu mettent en évidence les gradients de valeurs pour les variables de constitution des groupes.

Ration Lait/ha (kg) Ratio (%)

Plaine1/3 maïs 11 100 100

100 % herbe 10 200 92

Moyenne altitude

1/3 maïs 8600 100

100 % herbe 6800 80

Tableau 4 | Productivité théorique à l’hectare selon l’altitude pour deux types de ration, en simulant une baisse de rendement du maïs, une baisse de rendement et de qualité des prairies avec l’augmen-tation de l’altitude

Ration modulée sur une courbe de lactation standard et calculée à l’aide du plan d’alimentation PAFF-Agridea 2009, pour une vache multipare de 680 kg PV produi-sant 7500 kg de lait /an, intervalle vêlage de 365 jours. Les rendements sont issus des Données de base pour la fumure; les prairies sont équilibrées avec ray-grass en plaine (stade moyen = 4), et riche en graminées sans ray-grass en altitude (stade moyen = 4).

Page 16: Edition 2 février 2012

80

Production animale | Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

Pourtant, une forte productivité de lait à l’hectare peut

être obtenue par la somme de faibles productions lai-

tières individuelles, comme le prouvent l’exemple du

Waldhof ou l’étude irlandaise en pâture intégrale de

Horan et al. (2005). Dans ce dernier essai, les Holstein de

génétique nord-américaine alimentées avec peu de

concentré (300 kg/VL/an) produisent environ 11 500 kg

de lait/ha avec 6700 kg de lait/VL contre 9800 kg/ha avec

7900 kg/VL lorsqu’elles sont alimentées libéralement

(1300 kg/VL/an). De plus, augmenter le chargement à

l’hectare réduit la production individuelle mais aug-

mente la productivité à l’hectare par une meilleure valo-

risation de l’herbe à disposition. En effet, restreindre

les vaches à 90 % de leur capacité d’ingestion permet

de valoriser 77 % de l’herbe à disposition contre 58 %

pour une capacité couverte à 100 % (Delagarde et al.

2006). Enfin, pour aller plus loin, la prise en compte des

interactions entre la génétique des animaux et le sys-

tème de production est un pas de plus pour l’améliora-

tion de l’efficacité (Horan et al. 2005, Delaby et al.

2009).

C o n c l u s i o n s

•• L’efficacité de la surface fourragère est fortement

influencée par l’altitude pour les exploitations laitières

du canton de Fribourg. Cependant, les pratiques des

agriculteurs ont elles aussi un effet important sur la

productivité à l’hectare. La production de lait par

vache grâce aux fourrages joue ainsi un rôle très

important sur l’efficacité à l’hectare, quel que soit le

système de production.

•• Aujourd’hui, les exploitations fribourgeoises avec un

atelier lait important, en basse altitude, et utilisant de

l’ensilage de maïs, semblent avoir une bonne maîtrise

technique de leur système. En revanche, les exploita-

tions pâturantes pourraient être plus performantes

par une amélioration de la gestion de la pâture et un

apport raisonné et limité de concentrés.

•• L’efficacité de la surface fourragère est un critère de

durabilité des exploitations car il reflète la valorisation

des ressources. Cependant, il ne doit pas être le seul

objectif des exploitants, le but final étant de trouver

un équilibre entre rentabilité, plaisir au travail et

respect de l’environnement. n

Figure 5 | Une mauvaise gestion du pâturage peut entraîner un gaspillage important de l’herbe: par exemple, lorsque la pression de pâtu-rage est insuffisante (refus) ou que les vaches pâturent de l’herbe trop haute.

Page 17: Edition 2 février 2012

81

Efficacité de la surface fourragère en système laitier dans le canton de Fribourg | Production animale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Efficiency of forage surface area

in dairy systems in the canton of

Fribourg, Switzerland

Milk output per hectare of forage

surface area is a means of measuring

the efficiency of dairy production. The

aim of this study is to identify which

factors are decisive in the variation of

surface-area productivity practised in

the canton of Fribourg in Switzerland.

The analysis is based on a survey of

266 dairy farms which was conducted

during the period 2002–2009. Altitude

is, as expected, a significant structural

factor, constraining milk output per

hectare because of lower grassland

yield and quality. Lowland farms which

use maize silage and moderate

amounts of concentrate are, on

average, more efficient. Some of the

grass-based farms achieve similar

levels of efficiency, but many still have

room for improvement. Although high

efficiency is attainable with individu-

ally-medium-yielding cows, a positive

correlation was observed between

milk output per hectare and cows’

forage-based milk yield. In conclusion,

it appears that irrespective of local

pedoclimatic factors and type of

system, surface-area productivity is

highly dependent on farmers’ ability to

optimise their own production system.

Key words: dairy production, produc-

tion system, forage, grassland, local

ressources, efficiency.

Efficacia della superficie foraggera del

sistema lattiero nel canton Friborgo

La produttività di latte per ettaro è un

criterio per valutare l’efficacia della

superficie foraggera del sistema

lattiero. Obiettivo di questo studio è di

evidenziare i suoi principali fattori che

determinano la variazione di produtti-

vità della superficie nel canton Fri-

borgo. L’analisi si basa su un sondag-

gio tra 266 aziende nel periodo tra il

2002 ed il 2009. Il livello del mare è,

come presupposto, uno dei principali

fattori strutturali che limita l’area di

produttività a causa della minore

qualità dei prati da foraggio. Le

aziende in pianura che usano insilato

di mais e moderate quantità di

concentrati sono in media più effi-

cienti. Aziende maggiormente erbag-

giere raggiungono parzialmente gli

stessi livelli di efficienza, ma molte di

loro presentano ancora margini di

miglioramento, anche se delle mucche

con una produzione individuale di latte

media possono raggiungere elevate

prestazioni. Pertanto la nostra inchie-

sta ha mostrato una chiara e positiva

relazione tra la produzione di latte per

ettaro e la produzione di latte indivi-

duale ottenuta da razione di base. In

conclusione, a parte i fattori pedo-

climatici, la produttività per ettaro

sembra fortemente influenzata dalla

capacità degli agricoltori di ottimizzare

il loro sistema di produzione, indipen-

dentemente dal tipo di sistema.

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 74–81, 2012

Bibliographie b Delaby L., Faverdin P., Michel G., Disenhaus C. & Peyraud J. L., 2009. Ef-fect of different feeding strategies on lactation performance of Holstein and Normande dairy cows. Animal 3, 891–905.

b Delagarde R., Delaby L. & Faverdin P., 2006. Le calcul de ration pour vaches laitières au pâturage. Rencontres Recherches Ruminants 13, 89 – 92.

b Gazzarin C. & Schick M., 2004. Systèmes de production laitière en région de plaine, comparaison de la rentabilité et de la charge de travail. Rap-port FAT 608, 1–12.

b Horan B., Dillon P., Faverdin P., Delaby L., Buckley F. & Rath M., 2005. The interactions of Strain of Holstein-Friesian Cows and Pasture-Based Feed Systems on Milk Yield, Body Weight, and Body Condition Score. Journal of dairy science 88, 1231–1243.

b Huguenin O., 2003. Production laitière à l’hectare, méthode de calcul et résultats du concours. Journée herbagère ADCF-SRVA 1054, Moudon.

b Mosimann E., 2005. Caractéristiques des pâturages pour vaches laitières dans l’ouest de la Suisse. Revue suisse d’Agriculture 37 (3), 99 – 106.

b Thomet P., 2004. Eine sehr hohe Flächenleistung erreicht. Bauernzeitung 28 mai 2004, 19.

b Thomet P., Hadorn M. & Wyss A., 2008. Flächenleistung Milch von drei Vollweide-Betrieben mit Kurzrasenweide im CH-Mittelland. Journée ADCF 52, Zollikofen, 106–109.

b Weiss D., Dorfner G., Auerswald K. & Thomet P., 2008. Flächenprodukti-vität – Milch von 499 bayrischen Betrieben. Journée ADCF 52, Zollikofen, 71 – 74.

Page 18: Edition 2 février 2012

82 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 82–87, 2012

I n t r o d u c t i o n

Pour une production optimale de pommes de terre, il

est réellement difficile, même pour un professionnel

expérimenté, de bien adapter la fumure azotée aux

conditions climatiques de l’année, aux propriétés du site

de culture ainsi qu’à la variété.

Compte tenu des interlignes larges et de son système

radiculaire faible et peu développé en profondeur, la

pomme de terre prélève tout au plus 60 % de l’azote dis-

ponible dans la couche arable (Vos 1997). Jusqu’à une

hauteur des pousses de 10 cm, les prélèvements d’azote

sont très faibles grâce aux fournitures du tubercule

mère. En revanche, ils sont très élevés durant les quatre

à cinq semaines qui suivent (Walther et al. 1996). Un

manque d’azote affecte fortement la productivité de la

pomme de terre. A l’opposé, trop d’azote disponible

entraîne un développement excessif du système foliaire;

il en résulte un retard dans le développement et la

maturation des tubercules. L’azote qui n’est pas prélevé

par les plantes peut se volatiliser sous forme d’azote

nitreux ou être lessivé sous forme de nitrate; il s’ensuit

une pollution de l’air ou de l’eau. Tant la directive sur les

nitrates promulguée par l’UE (1991) que le suisse-bilanz

introduit en Suisse ont pour objectif la maîtrise des

quantités d’azote et de phosphore au niveau des exploi-

tations pour satisfaire aux exigences des prestations

écologiques requises. La finalité de ces mesures, intro-

duites il y a plusieurs années, est la protection des res-

sources naturelles. Des améliorations ont été constatées

dans de nombreux pays. Les engrais utilisés dans l’agri-

culture contribuent à la pollution des eaux de surface et

se retrouvent dans les nappes phréatiques. Les agricul-

teurs d’aujourd’hui sont conscients de leurs responsabi-

lités. Ils cherchent à optimiser leur production, tant au

niveau des coûts que de la qualité. La nutrition des

plantes dépend de plusieurs facteurs dont certains ne

peuvent pas être influencés et d’autres partiellement

seulement. Les principaux facteurs qui entrent en ligne

de compte sont: le climat de l’année, la nature du sol, les

éléments nutritifs libérés par la minéralisation de la

matière organique, les techniques culturales, l’irrigation

ainsi que les besoins en azote spécifiques aux variétés.

Aperçu de la parcelle d'essais de pommes de terre à Reckenholz en 2008. (Photo: ART)

Thomas Hebeisen1, Theodor Ballmer1, Roger Wüthrich1 et Brice Dupuis2, 1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich2Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil, 1260 Nyon

Renseignements: Thomas Hebeisen, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 74 50

Réaction à la fumure azotée de nouvelles variétés de pommes de terre admises à la liste officielle

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Page 19: Edition 2 février 2012

Réaction à la fumure azotée de nouvelles variétés de pommes de terre admises à la liste officielle | Production végétale

83

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 82–87, 2012

De nombreux travaux de recherche et de modélisation

ont permis de mieux comprendre la cinétique de l’azote

dans les sols, aussi en culture de pommes de terre

(Haverkort et MacKerron 2000). Vos et MacKerron (2000)

ont montré que le coefficient d’utilisation de l’azote

pouvait être amélioré par un fractionnement des apports.

Une adaptation de la fumure peut être faite sur la base

d’analyses complémentaires du sol (par exemple Nmin) et

des plantes. On peut ainsi mieux maîtriser la variabilité

des quantités d’azote disponibles dans le sol. L’influence

de la fumure azotée sur la qualité des pommes de terre a

été mise en évidence par de nombreux essais. Un excès

d’azote favorise la formation de tubercules gémellaires,

les cœurs creux ainsi que la sensibilité aux chocs comme

relevé notamment par Kolbe (2001).

Le but des essais des stations de recherche Agroscope

est de définir les besoins en azote des nouvelles variétés

de pommes de terre, qu’elles soient destinées à la

consommation en frais ou à la transformation indus-

trielle. Comme l’a relevé par exemple van Loon (1994), il

n’est pas possible de reprendre telles quelles les indica-

tions des sélectionneurs ou des instituts de recherche

étrangers, les conditions de culture étant différentes en

Suisse, notamment en ce qui a trait à la température,

aux précipitations, à la nature des sols ainsi qu’aux pra-

tiques culturales. De plus, il y a lieu de tenir compte des

conditions cadres particulières à respecter en matière de

protection des ressources naturelles.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Les essais destinés à déterminer les besoins en azote des

nouvelles variétés de pommes de terre de consomma-

tion ont été réalisés sur les domaines de Changins-Nyon,

VD (Cgs,) et de Reckenholz, ZH (Re) en 2008 et 2009. La

nature du sol des deux sites était semblable. A Changins,

la fumure de fond apportée en automne sous forme

d’engrais minéraux était composée de 80 – 100 kg P2O5,

300 – 400 kg K2O et 25 – 30 kg Mg, en conformité avec les

DBF (Sinaj et al. 2009). A Reckenholz, la fumure de fond

consistait en un apport de 25 t/ha de compost en

automne. Les sols des deux sites sont considérés comme

étant normalement pourvus en P et K et le pH est faible-

ment alcalin. Au point de vue disponibilité en azote, ils

sont qualifiés de «suffisants/normaux» (Sinaj et al. 2009).

En 2008, la plantation a eu lieu le 28 avril à Changins et

le 5 mai à Reckenholz. En 2009, les plantations ont eu

lieu les 6 et 7 avril. Chaque variété a été plantée en par-

celles de 50 tubercules à Changins et de 100 tubercules à

Reckenholz, dans un dispositif en 4 répétitions. L’espace-

ment sur la ligne était de 33 cm, ce qui correspondait à

une densité de plantation de 400 tubercules par are.

En 2008 et 2009, les stations de recherche

Agroscope Changins-Wädenswil ACW et Agro-

scope Reckenholz-Tänikon ART ont déterminé les

besoins en azote spécifiques aux variétés de

pomme de terre Gourmandine, Jelly, Laura ainsi

que Lady Jo par des essais au champ installés à

Changins-Nyon (VD) et à Zurich-Reckenholz. Lady

Jo n'a été testée qu'à Changins. Les procédés de

fumure azotée ont été échelonnés de 0 à 200 kg

N/ha. Toutes les variétés ont réagi aux doses

croissantes d'azote par des augmentations du

rendement total et du rendement commercialisa-

ble. Cependant, aucune augmentation significa-

tive du rendement n'a été observée au-dessus de

120 kg N/ha. La variété Gourmandine a produit un

rendement significativement supérieur à celui de

Jelly et Laura, tant en récolte totale qu'en récolte

commercialisable. Plus la fumure azotée était

élevée, plus la teneur en amidon des tubercules

était basse. En tendance générale, les pommes de

terre de tous les procédés ayant reçu une fumure

azotée se sont révélées légèrement plus sensibles

aux chocs que celles des témoins sans azote. La

teinte des pommes chips issues de tubercules sans

fumure azotée était plus claire que celle des

pommes de terre ayant reçu de l'azote.

C'est avec une fumure moyenne, comprise entre

100 et 120 kg N/ha, que les variétés Gourmandine,

Jelly et Laura ont fourni les meilleurs rendements

en marchandise commercialisable. Ces essais ont

confirmé l'influence importante des conditions

climatiques de l'année ainsi que celle des condi-

tions de croissance dans les différents sites sur la

productivité de la pomme de terre.

Les procédés de fumure azotée étaient les suivants:N0 = aucune fumure N // N_B80 = 80 kg Biorga Quick (12 %

de N organique N) // N80 = 80 kg N, N120 = 120 kg N, N160 =

160 kg; N200 = 200 kg N par ha sous forme de nitrate d’am-

moniaque (27,5 % N). Le premier épandage (40 kg N) a eu

lieu peu avant ou immédiatement après la plantation, le

second lorsque les plantes atteignaient une hauteur de

10 cm, et le troisième juste avant la fermeture des lignes.

Conditions climatiques et approvisionnement en eau en

2008 et 2009

En 2008, la plantation a été retardée à cause d’un mois

d’avril pluvieux. A Changins, l’essai a été irrigué début

juillet avec 30 mm d’eau. A Reckenholz, la répartition

des pluies fut plus favorable.

Page 20: Edition 2 février 2012

Production végétale | Réaction à la fumure azotée de nouvelles variétés de pommes de terre admises à la liste officielle

84 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 82–87, 2012

En 2009, les plantations furent très précoces grâce à un

mois d’avril plutôt sec. Les températures furent supé-

rieures à la moyenne d’avril à septembre. La répartition

des pluies fut très bonne à Reckenholz alors qu’à Chan-

gins il fallut procéder à 5 arrosages successifs de 30 mm

à partir de fin mai.

Niveaux Nmin très différents entre les deux sites

Les analyses d’avril à Changins révélaient de faibles

teneurs en Nmin, soit 20 kg N/ha en 2008 et 35 kg N/ha en

2009 (couche de 0 à 60 cm). A Reckenholz, les teneurs en

Nmin mesurées en mai étaient élevées en 2008 avec 88 kg

N/ha et très élevées en 2009 avec 169 kg N/ha. Les condi-

tions de minéralisation de l’azote du sol étaient opti-

males. Grâce aux faibles précipitations durant les mois

d’avril et mai, les pertes d’azote par lessivage ont été

vraisemblablement faibles.

Variétés et paramètres examinés

Ce sont les variétés de pommes de terre de consomma-

tion Gourmandine, Jelly et Laura qui ont été examinées

sur leur comportement en fonction de la fumure azotée.

Toutes trois se caractérisent par une très bonne producti-

vité, une bonne qualité culinaire ainsi qu’une bonne

aptitude à la conservation. Elles sont qualifiées de

mi-tardives à mi-précoces. La variété Lady Jo, de type mi-

précoce et convenant à la fabrication de pommes chips,

n’a été testée qu’à Changins.

En plus des évaluations agronomiques au champ, la

teneur en chlorophylle des feuilles a été déterminée à

Changins de manière indirecte par la mesure de l’inten-

sité de la couleur verte des feuilles au moyen du N-Tester

Hydro (une mesure par période de végétation). Le défa-

nage a été effectué chimiquement au cours de la der-

nière décade de juillet à Changins et de la première

décade d’août à Reckenholz. Le matériel récolté a été

calibré en trois classes: marchandise commercialisable

(42,5 – 70 mm), petit calibre (< 42,5 mm) et gros calibre

(>  70 mm). La teneur en amidon et la sensibilité aux

chocs (test par secouage) en fonction des différents

niveaux de fumure azotée ont été déterminées sur des

échantillons groupés. L’indice de taches plombées se cal-

cule à partir de la fréquence des dommages multipliée

par leur intensité notée sur des tubercules pelés (4 × 50

tubercules par procédé de fumure N). Un échantillon

moyen pour chacun des procédés a été mis en conserva-

tion, avec traitement au Talenton comme antigerminatif,

pour une durée de 135 jours. Le résultat du test de

conservation a été établi sur la base d’une notation

visuelle ainsi que d’une mesure de la perte de poids.

Fumure azotée (kg N/ha)

N0

N_B

80N

80N

120

N16

0N

200 N0

N_B

80N

80N

120

N16

0N

200 N0

N_B

80N

80N

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0N

200 N0

N_B

80N

80N

120

N16

0N

200

0

100

200

300

400

500

600

700

800

8

10

12

14

16

18

Rend

emen

t bru

t (dt

/ha)

0

100

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400

500

600

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800

Taux

d‘a

mid

on (%

)

8

10

12

14

16

182008

2009

Jelly Lady Jo LauraGourmandine

< 42,5 mm 42,5 à 70 mm> 70 mm Taux d‘amidon

Rend

emen

t bru

t (dt

/ha)

0

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Taux

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on (%

)

8

10

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14

16

182008

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80 N80

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N_B

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8

10

12

14

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182009

Fumure azotée (kg N/ha)

Gourmandine Jelly Laura

< 42,5 mm 42,5 à 70 mm > 70 mm Taux d‘amidon

Figure 1a | Rendement brut et teneur en amidon des différentes variétés en fonction de la fumure azotée à Changins en 2008 et 2009.

Figure 1b | Rendement brut et teneur en amidon des différentes variétés en fonction de la fumure azotée à Reckenholz en 2008 et 2009.

Fumure azotée (kg N/ha)

N0

N_B

80N

80N

120

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N_B

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80N

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2009

Jelly Lady Jo LauraGourmandine

< 42,5 mm 42,5 à 70 mm> 70 mm Taux d‘amidon

Fumure azotée (kg N/ha)

N0

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Taux

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182008

2009

Jelly Lady Jo LauraGourmandine

< 42,5 mm 42,5 à 70 mm> 70 mm Taux d‘amidon

Page 21: Edition 2 février 2012

Réaction à la fumure azotée de nouvelles variétés de pommes de terre admises à la liste officielle | Production végétale

85Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 82–87, 2012

lée sur l’ensemble des variétés a révélé une augmentation

du rendement brut de 25 % et du rendement marchand de

28 % par rapport au témoin sans azote pour une fumure de

80 kg N/ha seulement. En augmentant la fumure de 80 kg

N/ha à 200 kg N/ha, l’accroissement du rendement brut est

de 8 % et celui du rendement marchand de 9 %. L’effet

décroissant de l’augmentation de la fumure est visible

(fig. 1). Les résultats obtenus avec 80 kg/ha de Biorga Quick

ont été parfaitement identiques à ceux de la quantité cor-

respondante d’azote minéral, tant en rendement brut

qu’en rendement marchand. La variété Gourmandine s’est

révélée significativement plus productive que Jelly et Laura.

La moyenne des procédés sans aucune fumure azotée, sur

les des deux années d’essai, révèle un rendement brut sur

le site de Reckenholz qui est supérieur de 87 % à celui de

Changins; cette différence est de 63 % pour le rendement

commercialisable. Dans le groupe des procédés ayant reçu

une fumure azotée, les différences entre les deux sites se

situaient entre 25 et 40 %. Cet état de faits est probable-

ment à mettre en relation avec les plus grandes disponibi-

lités en Nmin et à l’approvisionnement en eau plus régulier

à Reckenholz qu’à Changins.

En moyenne des deux années d’essai et des résultats

des deux sites, la proportion de tubercules de calibre mar-

chand se situait à 73,6 % du rendement brut en l’absence

de fumure azotée et passait à 78 % avec une fumure de 80

kg N/ha. En augmentant encore la fumure azotée, on

s’attendait à une augmentation de la proportion de

tubercules en sur-calibre comme cela a été le cas dans les

essais de fumure 2005 – 2007 (Dupuis et al. 2009). Mais ce

phénomène n’a été visible qu’à Reckenholz. Sur les deux

lieux d’essais, les rendements bruts ont atteint leur maxi-

mum à un niveau de fumure N relativement bas. L’azote

supplémentaire est resté sans effet (fig. 1a et 1b).

Feuilles des plantes sans fumure N plus claires

Les mesures de teneur en chlorophylle faites au cours

des deux années d’essais révélaient une valeur de 502

en moyenne des quatre variétés dans le procédé sans

fumure azotée et de 589 dans les procédés avec fumure

azotée. Ces valeurs sont caractéristiques d’une relative

sous-fertilisation azotée. Cependant, l’intensité de la

couleur verte des feuilles peut aussi être liée à la variété.

Ainsi, les variétés Lady Jo et Gourmandine ont toujours

présenté des feuilles plus claires que les autres, indépen-

damment de la fumure azotée (fig. 2). La différence de

coloration verte entre les deux années d’essai était

faible (moyenne 2008: 563; moyenne 2009: 559). En ne

procédant qu’à une seule mesure par période de végé-

tation, les résultats n’étaient plus différenciables à par-

tir d’une fumure de 120 kg N/ha. Goffart et al. (2008)

mentionnent que ce type de mesure ne permet pas de

Pour les tests d’aptitude à la transformation industrielle,

les tubercules conservés à 8 °C ont été découpés en chips

et passés à la friture (3 min. à 170 °C). La coloration des

chips a été taxée d’après l’échelle de coloration de

Wageningen. La note 1 correspond à des chips quasi-

ment noires et la note 9 à des chips très claires.

Mises en valeur statistiques

Toutes les données ont été l’objet d’une mise en valeur

statistique globale afin de pouvoir mettre en évidence

d’éventuelles interactions intéressantes entre variétés,

fumure azotée, lieux d’essai et années. Dans les gra-

phiques, les résultats sont présentés séparément afin de

mettre en évidence les effets de l’année et du site sur les

disponibilités en eau et en azote dans le sol. La distribu-

tion normale des données traitées a été vérifiée. Les dif-

férences significatives ont été définies au niveau de pro-

babilité d’erreur de 5 %.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Influence des procédés de fumure azotée sur le rende-

ment brut et sur le rendement marchand

En moyenne générale, toutes variétés et procédés de

fumure N confondus, le rendement brut de la récolte 2008

a été inférieur de 45 % à celui de 2009. Ceci est vraisembla-

blement dû aux plantations tardives ainsi qu’aux condi-

tions de sol défavorables tant avant qu’après la plantation.

Le rendement brut moyen des variétés obtenu sur les deux

ans à Changins a été inférieur de 38 % à celui de Recken-

holz. La différence était particulièrement marquée en 2008

(fig. 1). La moyenne des procédés de fumure azotée calcu-

Verdeur des feuilles (chlorophylle) 0 100 200 300 400 500 600 700

Fum

ure

azot

ée (k

g N

/ha)

N0

N_B80

N80

N120

N160

N200

GourmandineJelly Laura Lady Jo

Figure 2 | Intensité de la coloration verte des feuilles des diffé-rentes variétés en fonction de la fumure azotée à Changins. Valeurs moyennes obtenues par des mesures effectuées une seule fois par période de végétation au moyen du N-Tester Hydro.

Page 22: Edition 2 février 2012

86

Production végétale | Réaction à la fumure azotée de nouvelles variétés de pommes de terre admises à la liste officielle

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 82–87, 2012

différencier les procédés en cas de consommation de

luxe de nitrate par les plantes. D’éventuelles différences

de niveau d’approvisionnement en N seraient plus faci-

lement identifiables vers la fin de la période de végéta-

tion. On sait que différents facteurs comme le sol, le

climat et les conditions de culture peuvent influencer le

résultat de ces mesures.

Les procédés de fumure N ont légèrement influencé la

sensibilité des tubercules aux chocs

Les tubercules des procédés sans fumure azotée ont pré-

senté le plus faible indice de taches plombées, soit 25. La

différence par rapport aux procédés avec fumure azotée

était modeste puisque ceux-ci n’ont atteint que 32 en

moyenne. Aucune différence n’a été constatée entre

variétés parmi les procédés avec fumure azotée. Ces

indices se situaient dans la partie inférieure de la catégo-

rie «sensibilité aux chocs moyenne», confirmant ainsi la

caractérisation de ces variétés dans la liste officielle

(Schwärzel et al. 2011).

L’aptitude à la conservation n’a pas été influencée par la

fumure azotée

En moyenne des quatre variétés, les tubercules prove-

nant des parcelles sans fumure azotée ont obtenu la

note de conservation 3,5 et ont subi une perte de poids

de 5,9 % après 135 jours de stockage. Les tubercules pro-

venant des parcelles à 200 kg N/ha ont obtenu une note

de conservation légèrement meilleure (3,1) et ont subi

une perte de poids de 5,8 %.

Les différences d'aptitude à la conservation ont été

plus liées aux propriétés des variétés et au climat de

l'année qu'aux effets d'une fumure azotée excessive.

A la fin de la période de stockage, les tubercules de

la variété Laura avaient perdu en moyenne 6,8 % de leur poids et ceux de Jelly 6,1 % alors que les tubercules de Lady

Jo avaient perdu 5,7 % et ceux de Gourmandine 4,9 %.

Pommes chips plus claires sans fumure azotée

Pour les deux années d’essai, et en moyenne des variétés

testées, les pommes chips produites avec des tubercules

provenant des parcelles sans azote ont obtenu la note de

coloration 5,4, soit une meilleure aptitude à la transfor-

mation que celles des procédés avec fumure azotée. Dans

ceux-ci, la note était de 5,3 pour 80 kg N/ha et de 5,0 pour

200 kg N/ha. Cette altération de la coloration des pommes

chips était la même pour les tubercules provenant des

deux sites d’expérimentation. Ces résultats ne concordent

pas avec ceux de Walther et Maag (1990) qui n’ont pas

constaté de différences dans la coloration des pommes

chips des variétés Bintje et Eba, quels qu’aient été le

niveau et la répartition de la fumure azotée.

C o n c l u s i o n s

Dans les DBF 2009, les normes de fumure N sont fonction

d’un certain optimum économique. C’est le meilleur com-

promis possible entre la production de bonnes récoltes

de haute qualité et le moindre risque de pertes d’azote. Il

en résulte que le rendement à Nopt est toujours inférieur

au rendement maximum. Ainsi, une fumure azotée ne

dépassant pas Nopt empêche qu’une quantité excessive

d’azote résiduel subsiste après la récolte et soit exposée

au risque de pertes par lessivage (Richner et al. 2010).

Nos essais confirment que la productivité de la

pomme de terre est fortement influencée par la quan-

tité d’azote disponible issu de la minéralisation de la

matière organique, selon la nature du sol et les condi-

tions climatiques de l’année dans le site considéré. Les

variétés de pommes de terre de consommation Gour-

mandine, Jelly, et Laura ainsi que la variété de transfor-

mation Lady Jo valorisent bien la fumure azotée. Elles

atteignent déjà de très bons rendements en marchan-

dise commercialisable à un niveau de fumure de 100 à

120 kg N/ha.

Pour des raisons écologiques et économiques, la

fumure azotée prévue doit être épandue si possible en

plusieurs fractions. Ainsi, la quantité d’azote des apports

successifs peut être modulée en fonction des conditions

de minéralisation de l’année.

La fumure azotée des variétés Gourmandine, Jelly,

Laura et Lady Jo peut être calculée selon la formule 160

kg moins Nmin à 0–60 cm ou dérivée de la «méthode par

estimation» décrite dans les DBF. En général, les terres

consacrées actuellement à la culture des pommes de

terre possèdent une capacité de fourniture d’azote éle-

vée lorsque la température et l’humidité du sol sont

favorables. Des rendements élevés en marchandise com-

mercialisable de bonne qualité, tant pour la consomma-

tion que pour la transformation, peuvent être atteints

avec une fumure azotée relativement modeste. Toute-

fois, les années où le lessivage de l’azote a été important

au cours de l’hiver et la plantation tardive en terre peu

réchauffée, un renforcement de la fumure azotée peut

être justifié. n

Page 23: Edition 2 février 2012

87

Réaction à la fumure azotée de nouvelles variétés de pommes de terre admises à la liste officielle | Production végétale

Ria

ssu

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Sum

mar

y

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 82–87, 2012

Risposta delle nuove varietà di patate omolo-

gate alle variazioni nell'apporto d’ azoto

Nel 2008 e nel 2009, le stazioni di ricerca

Agroscope Changins-Wädenswil ACW e

Agroscope Reckenholz-Tänikon ART hanno

condotto diverse prove in campo presso i siti di

Changins-Nyon (VD) e Zurigo-Reckenholz

concernenti il fabbisogno di azoto (N) specifico

delle varietà Gourmandine, Jelly, Laura e Lady

Jo (solo a Changins). Gli apporti di N variavano

da 0 a 200 kg N/ha. Per tutte le varietà, un

aumento dell'apporto di N era associato a una

maggiore resa lorda e commerciabile. Nessun

aumento significativo delle rese si osserva con

apporti di N superiori a 120 kg/ha. La varietà

Gourmandine ha ottenuto una resa lorda e

commerciabile significativamente superiore

rispetto alle varietà Jelly e Laura. Più alto era

l'apporto di N e minori erano i tenori di amido

nei tuberi. L’apporto di azoto provoca una

sensibilità dei tuberi al danneggiamento

tendenzialmente superiore rispetto a quelli

senza apporto. Il colore alla frittura delle

patatine ottenute da tuberi di piante non

concimate risultava leggermente più chiaro di

quello dei tuberi di piante concimate.

Con un apporto di N compreso tra 100 e

120 kg/ha le varietà Gourmandine, Jelly e

Laura raggiungono un’elevata resa commercia-

bile. Queste prove confermano come il

potenziale di resa della patata sia influenzato

in modo importante dalle condizioni climatiche

annuali e dal sito di produzione.

Bibliographie b Dupuis B., Reust W., Hebeisen T. & Ballmer T., 2009. Stickstoffdüngung bei neuen Kartoffelsorten: Ertrag und Qualität. Agrarforschung 16 (11–12), 484–489.

b Goffart J. P., Olivier M. & Frankinet M., 2008. Potato crop nitrogen status assesment to improve N fertilization management and efficiency: past-present-future. Potato Research 51, 355–83.

b Haverkort A. J. & MacKerron D. K. L., 2000. Management of nitrogen and water in potato production. Wageningen, Wageningen Pers, The Nether-lands, 353 p.

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b Schwärzel R., Torche J.-M., Hebeisen T., Ballmer T. & Musa T., Liste suisse des variétés de pommes de terre 2012. Encart dans Recherche Agrono-mique Suisse 2 (11–12).

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b Vos J. & MacKerron D.K.L., 2000. Basic concepts of the management of supply of nitrogen and water in potato production. In: Haverkort A. J. and MacKerron (eds). Management of nitrogen and water in potato pro-duction. Wageningen, The Netherlands, p 15–33.

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b Walther U., Maag W., 1990. Ertrag und Qualität von Kartoffeln in Abhän-gigkeit des Nmin-Gehaltes des Bodens sowie des Zeitpunktes und der Höhe der Stickstoffdüngung. I. Qualität der Knollen. Landwirtschaft Schweiz 3 (10), 567–575.

b Walther U., 1990. Ertrag und Qualität von Kartoffeln in Abhängigkeit des Nmin-Gehaltes des Bodens sowie des Zeitpunktes und der Höhe der Stick-stoffdüngung. I. Nmin-Gehalte des Bodens und Ertrag. Landwirtschaft Schweiz 3 (6), 323–30.

Reaction of newly registered potato varieties to

different nitrogen supplies

In 2008 and 2009, in field trials at the Changins-

Nyon (Vaud canton) and Zurich-Reckenholz sites,

respectively, the two research stations of Agro-

scope Changins-Wädenswil ACW and Agroscope

Reckenholz-Tänikon ART investigated the variety-

specific nitrogen (N) requirement of the potato

varieties Gourmandine, Jelly, Laura and Lady Jo

(the latter at Changins only). The N levels varied

from 0 to 200 kg N per hectare. All varieties reacted

to the increasing N supply with a higher gross- and

marketable yield. From an N-application level of

120 kg/ha onwards, however, no significant surplus

yields were demonstrated. The Gourmandine

variety produced significantly higher gross- and

marketable yields than Jelly and Laura. The higher

the N supply, the lower the starch content of the

tubers. Tubers from plants fertilised with N tended

to exhibit a slightly higher brushing susceptibility

than those from the non-fertilised treatment.

Crisps made from the tubers of non-fertilised

plants were slightly lighter in crisp colour than

those of the tubers of the fertilised plants.

The Gourmandine, Jelly and Laura varieties

produce high marketable yields at average N-appli-

cation levels of 100 to 120 kg N/ha. These trials

confirm the significant influence of the weather

over the year as well as the site conditions on

potato yields.

Key words: potato, N fertilisation, field experi-

ments, storability, crisp colour.

Page 24: Edition 2 février 2012

88 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

I n t r o d u c t i o n

Une évaluation des principaux facteurs agronomiques et

économiques contribuant à l’intérêt des cultures de

céréales fourragères avait montré la grande importance

du rendement physique de l’orge comparativement aux

autres espèces fourragères (Collaud 2000). La nécessité

de rendre cette culture plus compétitive par rapport au

blé fourrager avait notamment été soulignée. Les

contraintes économiques ont conduit les filières de pro-

duction à attacher une plus grande importance au choix

variétal pour assurer un bon niveau et une stabilité des

rendements, une qualité élevée de la production, mais

également pour pouvoir bénéficier rapidement du pro-

grès génétique. La Liste des variétés recommandées

d’orge pour la Suisse distingue trois groupes de variétés:

les variétés d’automne à deux rangs de grains sur l’épi,

celles à six rangs, dites escourgeon, et les variétés de

printemps à deux rangs (Levy et al. 2010). Collaud (2000)

a montré l’influence du facteur variétal sur le poids à

l’hectolitre et du poids de 1000 grains. Ces paramètres

peuvent également être influencés par la densité et la

date de semis, qui ont un effet sur le tallage. Collaud

(1995) a observé qu’une augmentation de densité avan-

çait l’épiaison et influençait négativement le poids de

1000 grains de l’orge de printemps, mais affectait peu le

poids à l’hectolitre. Aucune interaction n'était apparue

entre la variété et la densité de semis. En revanche, de

trop fortes densités favorisaient la verse, et donc le ren-

dement (Collaud 1993). Pour une même quantité d’azote

absorbée dans le grain, le statut de l’azote diffère égale-

ment d’un type à l’autre, avec une teneur plus faible en

azote pour les variétés à six rangs (Le Gouis 1992).

Pour valoriser pleinement le choix variétal et la

conduite des cultures d’orge, l’itinéraire cultural doit

être adapté aux objectifs de rendement et de qualité de

Le fait d’avoir six ou deux rangs de grains sur l’épi modifie les performances de l’orge d’automne, tant au niveau du rendement que de la qualité du grain.

Raphaël Charles, Jean-François Collaud, Lilia Levy Häner et Sokrat Sinaj,

Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon

Renseignements: Jean-François Collaud, e-mail: [email protected], tél. +41 22 363 44 44

Avec la collaboration technique de V. Bovet.

Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Page 25: Edition 2 février 2012

Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne | Production végétale

89

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

Afin de faire le point sur l’itinéraire cultural de

l’orge d’automne et plus particulièrement sur

les différences entre les orges d’automne à six

et à deux rangs, des essais ont été mis en

place entre 2005 et 2007 à Changins et à

Goumoëns.

Les variétés six et deux rangs se sont différen-

ciées au niveau du rendement, de la forma-

tion du rendement et de facteurs de qualité.

Une densité de semis entre 150 et 300 grains/

m² a généralement suffi. La variété six rangs

peut valoriser une densité supérieure dans

des conditions favorables de production. Les

deux types de variété ont réagi de la même

façon à la fumure azotée. Une fumure

renforcée a produit de hauts rendements

lorsque les conditions de croissance,

hydriques en particulier, étaient favorables.

Le rendement supérieur de la variété six rangs

s’explique par la formation d’un nombre

supérieur de grains. Chez la variété deux

rangs, un tallage plus élevé et des grains plus

lourds n’ont pas suffi pour compenser un

nombre inférieur de grains par épi.

La variété deux rangs a montré des concentra-

tions supérieures en protéines, en matière

grasse et en éléments minéraux. Ces para-

mètres ont été influencés par la fumure

azotée, tandis que la densité de semis n’a

exercé aucun effet. Ces données ont été

comparées aux valeurs de référence de la Base

suisse de données des aliments pour animaux

et des Données de base pour la fumure.

la récolte. L’orge étant généralement utilisée pour pro-

duire du malt (brasserie), la littérature est pauvre en réfé-

rences sur la production à des fins fourragères. Des essais

ont ainsi été mis en place pendant trois ans pour faire le

point sur les effets des facteurs variété, densité de semis

et fumure azotée sur les deux types de variétés d’orge.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Les essais ont été effectués de 2005 à 2007 sur les sites de

Changins (420 m) et de Goumoëns (660 m). Une variété

six rangs a été systématiquement comparée à une variété

deux rangs. En 2005, les variétés Fridericus (six rangs) et

Boréale (deux rangs) ont été utilisées à Changins, les

variétés Laverda (six) et Verticale (deux) à Goumoëns. En

2006 et 2007, Franziska (six) et Verticale (deux) ont été

choisies pour les deux sites d’essai. Les essais compre-

naient trois densités de semis (150, 300 et 450 grains/m²)

considérées respectivement comme faible, moyenne et

forte. Pour la fumure azotée, quatre variantes ont été

comparées: 0N, dose recommandée (Nrec), Nrec-40 kg/ha,

Nrec+40 kg/ha. Les parcelles expérimentales unitaires de

15 m² étaient disposées en split-split plot avec trois répé-

titions, dans l’ordre hiérarchique suivant: variété, den-

sité de semis, fumure azotée.

Les caractéristiques des sols (tabl. 1) ont été mesu-

rées selon les méthodes de référence des Stations de

recherche Agroscope (FAL et al. 2004). Elles ont été

prises en compte pour la fertilisation des éléments de

fond P, K et Mg (analyses de sol méthode AA+EDTA)

selon les Données de base pour la fumure DBF (Ryser et

al. 2001). La fumure azotée recommandée selon les

mêmes données de base atteignait 110 kgN/ha, sauf en

2007 à Goumoëns avec 90 kgN/ha. Les semis ont été sys-

tématiquement réalisés durant les derniers jours de sep-

tembre. Les autres interventions culturales (fumure de

fonds, protection des végétaux) ont été effectuées de

façon à éviter tout effet limitant. Une forte attaque de

jaunisse nanisante a toutefois conduit à l’abandon de

l’essai de Changins en 2007. Les conditions météorolo-

giques (tabl. 1) utiles à la compréhension des résultats

considèrent la période de croissance générative de

l’orge d’automne de mars à juin.

Les variables agronomiques suivantes ont été rele-

vées sur chaque parcelle d’essai et échantillon récolté:

rendement en grain (15 % humidité), nombre d’épis par

unité de surface, poids de 1000 grains et teneur en pro-

téines (FOSS 6500, FOSS NIRSystem, Inc., laboratoire

interne). Des variables supplémentaires de qualité ont

été analysées chimiquement sur des échantillons moyens

issus du mélange des trois répétitions. Les niveaux de

fumure intermédiaires Nrec-40 et Nrec+40 n’ont pas été

Page 26: Edition 2 février 2012

Production végétale | Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne

90 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

pris en compte. Les teneurs en éléments nutritifs N, P, K

et Mg sur grain et sur paille ont été mesurées selon les

méthodes de référence des Stations de recherche

Agroscope (FAL et al. 2004). La matière grasse (méthode

Berntrop), les acides gras poly- et mono-insaturés, les

cendres, la cellulose brute et la matière azotée (facteur

6,25 x N) ont été analysés sur les deux essais de 2006 par

le laboratoire ALP (Station de recherche ALP 2011).

Pour les paramètres agronomiques, des analyses de

variance en split-split plot (Gomez et Gomez 1984) ont

été réalisées séparément pour chaque essai et sur l’en-

semble des dispositifs. Les résultats présentés ici se

concentrent principalement sur les moyennes des essais

et sur leur interprétation statistique. Pour les para-

mètres de qualité, les trois niveaux factoriels et la prise

en compte des essais comme facteur de répétition ont

permis de compenser partiellement les échantillon-

nages moyens.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Conditions pédoclimatiques

En 2005, le sol était de type lourd à Changins, et moyen

argileux avec une teneur élevée en matière organique à

Goumoëns (tabl. 1). Des sols moyens silteux caractérisent

les autres essais. Les niveaux de fertilité en éléments fer-

tilisants étaient suffisants voire riches, sauf pour le phos-

phore et le magnésium avec un niveau médiocre en 2006

et 2007 à Goumoëns.

Les conditions météorologiques (tabl. 1) ont surtout

montré de fortes disparités de la pluviométrie en parti-

culier en 2006. Les conditions hydriques étaient favo-

rables à la croissance en 2005, le mois de juin était sec en

2006 faisant suite à trois mois particulièrement pluvieux,

le mois d’avril était sec en 2007. Les températures n’ont

pas montré de conditions particulièrement limitantes, ni

durant la période considérée, ni pendant l’hiver.

Année SiteClimat Sol

T moy. Préc. Argile pH M.O. P K Mg

°C mm % % mg/kg mg/kg mg/kg

2005 Goumoëns 13,0 189 28,8 7,0 5,6 88 124 169

Changins 14,1 247 51,0 7,4 4,1 57 220 284

2006 Goumoëns 13,1 338 24,3 6,8 3,0 38 137 113

Changins 14,3 330 22,5 7,8 1,8 104 147 155

2007 Goumoëns 13,6 227 22,5 5,7 2,6 39 154 85

Tableau 1 | Caractéristiques principales climatiques et physico-chimiques des sols des sites expérimentaux

0

20

40

60

80

100

0N Nrec-40 Nrec Nrec+40 0N Nrec-40 Nrec Nrrec+40

six rangs deux rangs

Rend

emen

t (q/

ha)

150

300

450

Figure 1 | Rendement en fonction des facteurs variété, densité de semis, fumure azotée. Moyenne des essais 2005 – 2007 de Changins et Goumoëns. Interprétation statistique selon tabl. 1.

Page 27: Edition 2 février 2012

Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne | Production végétale

91Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

s’expliquer par une texture optimale, un pH neutre, une

valeur élevée en matière organique et des conditions

climatiques propices à une minéralisation importante.

Trois essais ont montré que la fumure optimale pouvait

être renforcée (Nrec+40) permettant d’atteindre des ren-

dements élevés de 66 q/ha (Changins 2005), 109 q/ha

(Goumoëns 2006) et 93 q/ha (Changins 2006). Les condi-

tions climatiques printanières humides en 2006 ont été

particulièrement favorables. L’intérêt de corriger la

fumure azotée lorsque le rendement visé peut atteindre

un niveau supérieur au rendement de référence (60 q/

ha) est donc démontré ici (Sinaj et al. 2009, Richner et al.

2010).

Les deux variétés ont réagi à la variation de la fumure

azotée de façon similaire au niveau du rendement. Une

interaction significative a par contre été observée entre

la fumure et la densité de semis. L’effet de l’azote était

plus marqué pour une faible densité de semis, avec un

rendement particulièrement pénalisé en absence de

fumure azotée. A l’inverse, l’effet de l’azote sur le ren-

Rendement

La variété six rangs a fourni un rendement supérieur de

8 q/ha à la variété deux rangs (tabl. 1; fig. 1), ce qui cor-

respond aux résultats des tests de variétés (Levy et al.

2010). Comparée à une densité de semis de 450 grains / m²,

la densité de 150 grains/m² a conduit à un rendement

significativement plus faible. Dans trois des cinq essais,

une faible densité de semis était suffisante. Une densité

renforcée a permis d’obtenir un niveau de rendement

élevé en 2005 à Changins, tandis qu’une densité

moyenne était optimale en 2006 à Goumoëns. Sur ces

deux essais, ainsi qu’à Goumoëns en 2007, la variété et la

densité de semis ont interagi significativement (P = 0,07

en moyenne des essais). Seule la variété six rangs a valo-

risé la haute densité de semis en produisant un rende-

ment significativement supérieur.

Un effet significatif de la fumure azotée a été

observé dans chaque essai. Le rendement significative-

ment le plus élevé a été obtenu une fois par une fumure

réduite (Goumoëns 2005, Nrec-40, 62 q/ha). Ceci peut

Tableau 2 | Rendement et composantes du rendement en fonction des facteurs variété, densité de semis, fumure azotée. Moyenne des essais 2005 – 2007 de Changins et Goumoëns. Niveau de significativité et ppds correspondante

Rendementq/ha

Episnb épis/m²

Grainsnb grains/épi

Grainsnb 1000 grains / m²

Poids 1000 grainsg

PHLkg/100l

Protéines% MS

Variété - V

6 rangs 74,9 502,3 31,4 1,58 47,1 65,4 10,5

2 rangs 67,0 637,7 20,4 1,25 53,2 66,8 11,3

** 7,3; * 5,1 ** 82,5; * 56,7 ** 2,4; * 1,6 ** 0,14; * 0,1 ** 0,6; * 0,4 ** 0,9; * 0,6 ** 0,4; * 0,3

Densité – D

150 65,8 499,2 25,8 1,29 51,0 66,0 10,9

300 71,5 576,3 26,1 1,43 49,9 66,1 10,9

450 75,5 634,7 25,7 1,53 49,7 66,2 10,9

** 6,5; * 4,9 ** 75,6; * 56,3 p=0,83 ** 0,12; * 0,09 ** 0,7; * 0,5 p=0,38 p=0,61

Fumure N – F

0 60,2 526,6 24,7 1,20 50,2 65,8 10,1

Nrec -40 N 69,6 1,40 49,9 66,0 10,6

Nrec 74,8 613,5 27,0 1,49 50,4 66,2 11,2

Nrec +40 N 79,1 1,58 50,2 66,5 11,8

** 5,7; * 4,3 ** 59,2; * 44,3 ** 3,1; * 2,4 ** 0,11; * 0,08 * 0,6 ** 0,6; * 0,4 ** 0,4; * 0,3

Interactions

V x D p=0,07 p=0,30 p=0,38 * p=0,54 p=0,15 **

V x F p=0,16 p=0,44 p=0,30 ** * p=0,47 *

D x F * p=0,13 ** * ** ** *

V x D x F p=0,58 p=0,28 * p=0,44 ** p=0,87 p=0,22

E x V x D x F * p=0,94 p=0,50 ** ** p=0,89 p=0,11

*Significatif (p < 0,05). ** hautement significatif (p < 0,01).

Page 28: Edition 2 février 2012

Production végétale | Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne

92 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

dement était réduit pour une densité de semis élevée.

Cette interaction a pu être observée sur plusieurs essais

de façon significative ou tendancielle. Elle démontre

l’effet compensatoire que peuvent avoir la densité de

semis et la fumure azotée l’une par rapport à l’autre, en

termes de valorisation des ressources du sol notamment.

Formation du rendement

Les deux variétés ont réagi à la variation de la densité de

semis de façon similaire sur la formation des épis pour

l’ensemble des essais (tabl. 2). Le peuplement était signi-

ficativement plus dense pour la variété à deux rangs avec

26 % d’épis supplémentaires. La capacité de tallage

généralement supérieure des variétés à deux rangs (Le

Gouis 1992) est donc confirmée. La fumure azotée a

favorisé la formation d’épis (tabl. 2). Cet effet était plus

marqué pour la variété six rangs dans certains essais

(interactions variété x fumure hautement significatives

en 2005). La fumure a parfois interagi avec la densité de

semis, l’azote étant plus efficace sur la formation d’épis

pour les plus hautes densités de semis (interactions den-

sité × fumure hautement significatives en 2005, et signi-

ficatives en 2006 à Goumoëns; p = 0,13 en moyenne des

essais). Baethgen et al. (1995) confirment que la fumure

azotée favorise la formation d’épis tout en précisant

qu’un apport très précoce n’a d’effet que sur le tallage.

La variété six rangs a produit un nombre de grains signi-

ficativement plus élevé (tabl. 2). L’augmentation de la

densité de semis a favorisé la formation de grains par

unité de surface, le nombre de grains par épi restant

stable. L’azote a favorisé la formation de grains supplé-

mentaires par épi et par unité de surface. La variété six

rangs a eu tendance à montrer davantage de variabilité

au niveau du nombre de grains en fonction de la densité

de semis (interaction significative variété x densité) ou

de la fumure azotée (interaction analogue). En situation

de faible densité de semis, l’augmentation de la fumure

azotée a permis d’accroître le nombre de grains par épi

pour la variété six rangs. Le nombre de grains dépend

toutefois de facteurs de compensation en fonction du

nombre d’épis par unité de surface et du nombre de

grains par épi (Beathgen et al. 1995).

Le poids de 1000 grains était significativement supé-

rieur pour la variété deux rangs (tabl. 2). L’augmentation

de la densité de semis a allégé le poids des grains. L’effet

de la fumure a varié en fonction de multiples interac-

tions. Grasshoff et D’Antuono (1997) ont montré que le

poids des grains était négativement corrélé avec le

Tableau 3 | Composition chimique élémentaire en fonction des facteurs variété, densité de semis et fumure azotée. Moyenne des essais 2006 de Changins et Goumoëns. Niveau de significativité et ppds correspondante. Valeurs de références tirées de la Base de données pour les aliments pour animaux (Agroscope ALP 2011)

*Significatif (p < 0,05). **hautement significatif (p < 0,01).muFA = acides gras mono-insaturés. PuFA = acides gras polyinsaturés.

Matière azotéeg/kg MS

Matière grasseg/kg MS

MUFAg/kg MS

PUFAg/kg MS

Cendresg/kg MS

Cellulose bruteg/kg MS

Variété

6 rangs 101,3 18,1 2,4 10,5 24,1 44,8

2 rangs 112,5 19,2 2,9 12,4 27,7 40,8

p=0,10 * 0,53 p=0,08 p=0,06 * 0,85 * 3,39

Densité

150 105,6 18,0 2,6 11,3 26,3 43,5

300 107,0 17,8 2,7 11,5 25,9 43,8

450 108,2 20,1 2,6 11,5 25,7 41,1

p=0,58 p=0,60 p=0,77 p=0,60 p=0,65 p=0,24

Fumure N

0 100,9 18,9 2,7 11,6 26,5 44,2

Nrec -40 N

Nrec 113,0 18,4 2,6 11,3 25,4 41,4

Nrec +40 N

** 3,07 ; * 2,02 p=0,69 * 0,04 * 0,2 * 0,77 * 1,76

Base de données pour les aliments pour animaux

116,3 26,0 3,7 15,9 26,0 48,4

Page 29: Edition 2 février 2012

Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne | Production végétale

93Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

rée par NIRS (tabl. 2). La teneur en matière grasse était

significativement plus élevée pour la variété deux rangs

(tabl. 3). Ce résultat était également observé au niveau

des teneurs en acides gras poly- (PUFA) et mono-

insaturés (MUFA). La fumure azotée a contribué à ré-

duire ces teneurs. La teneur en cendres était plus élevée

pour la variété deux rangs (tabl. 3). Ce résultat peut être

mis en relation avec les teneurs en minéraux générale-

ment plus élevées de ce type de variété (tabl. 4). La

variété six rangs, qui a de plus petits grains, a montré

une teneur en cellulose plus élevée. La fumure azotée a

réduit la teneur en cendres et en cellulose. La densité de

semis n’a eu aucun effet sur ces variables de qualité dont

les teneurs ont été influencées uniquement par la

variété et la fumure azotée.

Seules les valeurs obtenues en situation de nutrition

azotée suffisante (Nrec), peuvent être directement com-

parées à la Base suisse de données des aliments pour

animaux (Station de recherche Agroscope ALP 2011). Les

teneurs en matière azotée et en cendres étaient simi-

laires, tandis les teneurs en matière grasse, et en parti-

culier en acides gras poly-insaturés, étaient plutôt infé-

nombre de grains formés, ce dernier paramètre étant

favorisé par la fumure azotée. Ce travail a aussi montré

l’importance du nombre de grains formés pour obtenir

de hauts rendements. Baethgen et al. (1995) indiquent

que le nombre de grains par épi et le nombre de grains

par unité de surface étaient les seules composantes pou-

vant être clairement associées au niveau de rendement.

Paramètres qualitatifs

Le poids à l’hectolitre était significativement plus élevé

pour la variété deux rangs (tabl. 2). Dans la plupart des

essais, l’effet de la fumure azotée s’est révélé positif, sur-

tout si la densité était élevée (interaction densité ×

fumure hautement significative).

La teneur en protéines était significativement plus

élevée pour la variété deux rangs (tabl. 2). La fumure

azotée a renforcé systématiquement la teneur en pro-

téines, en particulier pour la variété deux rangs (interac-

tion variété x fumure). Réalisées sur un échantillonnage

réduit, les analyses chimiques de la matière azotée

(tabl. 3) et de l’azote du grain (tabl. 4) ont montré des

résultats concordant avec la teneur en protéines mesu-

Tableau 4 | Teneurs en éléments minéraux en fonction des facteurs variété, densité de semis et fumure azotée. Moyenne des essais 2005 – 2007 de Changins et Goumoëns. Niveau de significativité et ppds correspondante. Valeurs de références tirées des Données de base pour la fumure (Sinaj et al. 2010)

Teneurs dans le grain (% MS) Teneurs dans la paille (% MS)

N P K Mg N P K Mg

Variété

6 rangs 1,61 0,365 0,463 0,118 0,46 0,095 1,499 0,057

2 rangs 1,82 0,391 0,488 0,121 0,53 0,088 1,173 0,056

** 0,08 ; * 0,05 ** 0,014 ; * 0,008 p=0,07 * 0,002 p=0,09 p=0,46 p=0,12 p=0,81

Densité

150 1,73 0,377 0,478 0,118 0,50 0,089 1,329 0,053

300 1,73 0,378 0,477 0,120 0,50 0,089 1,307 0,058

450 1,70 0,379 0,470 0,122 0,50 0,096 1,370 0,059

p=0,46 p=0,96 p=0,28 p=0,20 p=0,94 p=0,67 p=0,56 p=0,28

Fumure N

0 1,58 0,379 0,482 0,121 0,45 0,099 1,285 0,061

Nrec -40 N 1,67 0,48

Nrec 1,77 0,377 0,469 0,119 0,52 0,084 1,387 0,052

Nrec +40 N 1,84 0,54

** 0,06; * 0,04 p=0,54 ** 0,012; * 0,009 p=0,09 ** 0,04; * 0,03 ** 0,012; * 0,009 p=0,13 ** 0,005; * 0,004

Données de base pour la fumure

min. 1,53 0,41 0,39 0,094 0,35 0,05 1,18 0,024

max. 2,00 0,52 0,78 0,141 0,71 0,15 2,34 0,071

référence 1,74 0,44 0,53 0,129 0,51 0,12 1,56 0,071

*Significatif (p < 0,05). **hautement significatif (p < 0,01).

Page 30: Edition 2 février 2012

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Production végétale | Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

rieures. Ces basses teneurs peuvent être expliquées par

les rendements élevés obtenus en 2006, bien que res-

tant fortement variables en fonction des conditions

pédoclimatiques. Ces comparaisons illustrent les écarts

entre des situations singulières et les valeurs moyennes

de référence pour la Suisse. En dépit de ces différences,

les effets des facteurs étudiés restent valables.

Eléments minéraux

Les teneurs en éléments N, P, K, Mg ont beaucoup varié

selon les essais, avec quelques effets significatifs des fac-

teurs (tabl. 4). La variété deux rangs a généralement pré-

senté des teneurs plus élevées en minéraux. Toutefois,

les quantités prélevées par le grain (rendement × teneur)

n’indiquaient aucune différence significative entre

variétés. La densité de semis n’a pas eu d’effet significa-

tif sur la teneur en éléments minéraux. La fumure azotée

a entraîné des teneurs en azote plus élevées dans la

paille et dans le grain. Les autres éléments minéraux ont

subi une légère dilution, parfois significative, à mettre

en relation avec l’effet de la fumure azotée sur le niveau

de rendement. Aucune interaction entre facteurs n’a été

observée.

Par rapport aux données de base pour la fumure les

plus récentes (Sinaj et al. 2009), les valeurs moyennes

observées se situaient généralement entre les valeurs

minimales et maximales. Si les résultats pour l’azote

étaient proches de la valeur de référence, les teneurs en

autres éléments atteignaient des valeurs plutôt proches

des valeurs minimales, tant pour la paille que pour le

grain. Elles étaient même inférieures à cette limite pour

le phosphore dans le grain. Ni la variation des teneurs

entre sites, ni leurs valeurs absolues n’ont pu être expli-

quées par les analyses de sols. Les teneurs en phosphore

dans le grain étaient toutes comparables, mis à part à

Changins en 2005 où elles étaient un peu supérieures

(sol lourd, niveau de fertilité jugé satisfaisant).

Pour un niveau de rendement similaire, les deux essais

de 2005 n’ont pas montré de différence au niveau de la

teneur en phosphore du grain, malgré une fertilité du

sol considérée comme riche à Goumoëns. En 2006, les

teneurs dans le grain étaient identiques, alors que le sol

de Goumoëns était évalué comme médiocre et celui de

Changins comme riche. La difficulté de relier la teneur

en phosphore du sol extrait selon AA+EDTA et la teneur

en phosphore des plantes indique que cet extractant

n’est pas suffisant pour piloter l’état nutritionnel des

plantes. Ces résultats mettent aussi en évidence l’étroi-

tesse de la marge entre les valeurs minimales et maxi-

males du phosphore dans les données de référence.

C o n c l u s i o n s

•• Les variétés six et deux rangs se sont différenciées au

niveau du rendement, de la formation du rendement

et de facteurs de qualité.

•• Le rendement supérieur de la variété six rangs a été

expliqué par un nombre supérieur de grains.

•• Le tallage supérieur de la variété deux rangs et des

grains plus lourds n’étaient pas suffisants pour

compenser le nombre inférieur de grains.

•• Le comportement plus variable de la variété six rangs

et sa réaction favorable à une densité de semis élevée

peut être valorisée lorsque les conditions de croissance

sont particulièrement favorables.

•• Le fractionnement des apports d’azote en fonction

des variétés et des conditions pédoclimatiques

pourrait valoriser la capacité supérieure de tallage et

les grains plus lourds des variétés deux rangs, ainsi

que le nombre supérieur de grains formés par les

variétés six rangs. n

Page 31: Edition 2 février 2012

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Variétés, densité de semis et fumure azotée sur orge d'automne | Production végétale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 88–95, 2012

Varieties, seeding rate and nitrogen fertiliza-

tion on winter barley

In order to take stock of winter barley

cultivation and especially the differences

between six and two-row genotypes, field

trials were implemented between 2005 and

2007 at the locations Changins and Goumoëns.

Six and two-row varieties differed in yield

level, yield formation and quality factors.

Seeding rates between 150 and 300 seeds / m²

were generally sufficient. Six-row variety can

benefit from a higher density under favorable

growing conditions. Both variety types reacted

similarly to nitrogen fertilization. An increased

fertilization produced higher yields when

growing conditions were favorable, especially

water availability.

The superior yield of the six-row variety was

explained by a higher number of grains

produced. Higher tillering and heavier grains

by the two-row variety were not sufficient to

compensate for a lower number of grains per

spike.

The two-row variety showed higher protein

fat and minerals contents. These parameters

were influenced by nitrogen fertilization,

while plant density had no effect. These data

were compared with reference values of the

Swiss Feed Database and of the Guidelines for

Fertilization Practices.

Key words: winter barley, seeding rate,

nitrogen fertilization, two-row variety, six-row

variety.

Varietà, densità della semina e concimazione

azotata su orzo autunnale

Per fare il punto sull’itinerario colturale

dell’orzo autunnale e, in particolare sulle

differenze tra orzo autunnale a sei e a due

file, tra il 2005 ed il 2007 sono state condotte

delle prove a Changins e a Goumoëns. Le

varietà a sei e a due file si sono differenziate

in termini di resa, della formazione di essa e

fattori di qualità. Una densità di semina tra

150 e 300 semi / m² è generalmente suffi-

ciente. La varietà a sei file, in condizioni di

produzione favorevoli, è in grado di valoriz-

zare una maggiore densità. Ambedue i tipi di

varietà hanno reagito allo stesso modo alla

concimazione azotata. Una concimazione

rafforzata riusciva a produrre un’elevata resa,

se le condizioni di crescita, idriche in partico-

lare, risultavano favorevoli.

La resa superiore della varietà a sei file si

spiega attraverso la formazione di un numero

superiore di semi. Nella la varietà a due file

un accestimento maggiore e dei semi più

pesanti non sono stati sufficienti per compen-

sare un minor numero di semi per spiga.

La varietà a due file ha mostrato delle

concentrazioni superiori in proteine, in

materia grassa e in elementi minerali. Questi

parametri sono stati influenzati dalla conci-

mazione azotata, mentre la densità della

semina non ha esercitato alcun effetto.

Questi dati sono stati confrontati con i valori

di riferimento della Banca dati svizzera degli

alimenti per animali e le linee direttive per la

concimazione.

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Page 32: Edition 2 février 2012

96 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

I n t r o d u c t i o n

Les pucerons peuvent causer de lourds dommages à de

nombreuses cultures agricoles en aspirant le suc des

plantes ou en leur transmettant des maladies. La régula-

tion des pucerons à l’aide de leurs prédateurs naturels

est une méthode de lutte respectueuse de l’environne-

ment. Idéalement, elle permet de réduire les pertes de

récolte et d’éviter d’avoir recours aux pesticides (Östman

et al. 2003).

Lorsque plusieurs prédateurs des pucerons sont en

présence, seules les larves mangent les pucerons, les ani-

maux adultes eux se nourrissent de pollen et de nectar.

C’est pourquoi on essaye dans différents pays de stimuler

les prédateurs des pucerons de manière ciblée en déve-

loppant les espaces vitaux fleuris afin d’améliorer la lutte

contre les ravageurs (p. ex. Lövei et al. 1992; Wyss 1995).

En Suisse, les espaces vitaux floraux sont très répandus

dans le cadre de la compensation écologique, les prairies

extensives représentant largement la majeure partie de

la surface concernée (OFAG 2010). Cette étude avait pour

objectif d’étudier quel attrait les prairies extensives exer-

çaient sur les prédateurs des pucerons des céréales et ce,

à proximité immédiate des plantes de céréales. Deux

types de prairies extensives ont été considérés dans

l’étude. Le premier est celui des prairies extensives domi-

nées par le cerfeuil sauvage. Cette plante remplit

quelques conditions importantes pour pouvoir être

considérée comme attrayante par les prédateurs des

pucerons et notamment par les syrphes. Ainsi, ses fleurs

comme toutes les fleurs à ombrelles possèdent une

courte couronne, ce qui facilite l’accès au pollen et au

nectar (Gilbert 1981). De plus, elles fleurissent dès avril,

ce qui favorise le développement précoce de la popula-

tion des prédateurs de pucerons. Le deuxième type de

prairies extensives est un type dans lequel le cerfeuil sau-

vage apparaît tout au plus de manière sporadique. Enfin,

des parcelles de blé ont également été étudiées à titre de

comparaison avec les prairies.Les pucerons ont divers prédateurs: outre les insectes,

on peut citer les araignées et les champignons. Cette

étude s’est concentrée sur les syrphes, les coccinelles

(fig. 1) et sur les chrysopes, parce que ces organismes, au

stade adulte, se nourrissent exclusivement ou tout au

moins occasionnellement de pollen et de nectar. De plus,

les insectes volants, prédateurs des pucerons, jouent

souvent un rôle significatif dans la régulation (Schmidt

et al. 2003).

Lisa Eggenschwiler1, Maya Senn1, Adele Ferrari1, Andreas Egli1, 2 et Katja Jacot1 1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich2Haute école zurichoise de sciences appliquées (Zürcher Hochschule für angewandte Wissenschaften, zhaw),

8820 Wädenswil

Renseignements: Lisa Eggenschwiler, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 74 13

Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons

E n v i r o n n e m e n t

Figure 1 | La majorité des espèces de coccinelles d’Europe centrale se nourrit de pucerons. (Photo: ART)

Page 33: Edition 2 février 2012

Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons | Environnement

97

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

Les prairies extensives représentent la

majeure partie des surfaces de compensation

écologique en Suisse. La présente étude avait

pour objectif d’analyser l’attractivité des

prairies extensives pour les insectes volants,

prédateurs des pucerons des céréales, et ce à

proximité directe des plantes de céréales. Du

blé en pots a été placé sur quatre sites

différents du Plateau suisse au printemps

2010, dans une prairie extensive dominée par

le cerfeuil sauvage, dans une prairie exten-

sive caractérisée par une présence tout au

plus clairsemée de cerfeuil sauvage et enfin,

dans une parcelle de blé. Les syrphes adultes

étaient les plus fréquents dans les prairies

extensives dominées par le cerfeuil sauvage,

tandis que le nombre de coccinelles adultes

ainsi que le nombre d’œufs de syrphes et de

coccinelles dépendaient uniquement de la

présence des pucerons. Les chrysopes, autres

prédateurs des pucerons, n’ont été identifiés

qu’en petit nombre. Selon cette étude, les

prairies extensives en soi n’attirent pas une

quantité particulièrement grande de préda-

teurs des pucerons. Les prairies de plantes

fleuries attrayantes peuvent toutefois

stimuler considérablement les prédateurs des

pucerons.

On s’attendait à ce que les résultats de l’étude montrent

que les prédateurs des pucerons aux stades où ils se

nourrissent de pollen et de nectar sont plus fréquents

dans les prairies dominées par le cerfeuil sauvage, et que

les stades de prédateurs se nourrissant de pucerons sont

plus nombreux sur les plants de céréales situés à proxi-

mité immédiate.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Organisation de l’expérience

Trois types de parcelles ont été sélectionnés sur les

quatre sites de Lenggenwil (SG), Niederhelfenschwil

(SG), Wildensbuch (ZH) et Zollikofen (BE): une prairie

extensive dominée par le cerfeuil sauvage (fig. 2), une

prairie extensive où le cerfeuil sauvage apparaissait

tout au plus de manière sporadique et une parcelle de

blé. Dans chacun de ces espaces vitaux, trois surfaces

de 1 m² ont été mises en place en ligne droite à 20 m

de distance les unes des autres. Une surface d’essai a

été pourvue de neuf pots de blé d’automne, une autre

de neuf pots de blé d’automne infestés par les puce-

Figure 2 | Surface d’essai avec pots de blé dans une prairie domi-née par le cerfeuil sauvage à Niederhelfenschwil. (Photo: ART)

Page 34: Edition 2 février 2012

Environnement | Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons

98 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

Prairies extensives dominées par le cerfeuil sauvage

Prairies extensives Champs de blé

Syrphes

Œufs 17 9 18

Larves 37 41 38

Cocons 2 4 5

Adultes 92 38 45

Coccinelles

Œufs 164 84 87

Larves 4 0 0

Cocons 0 0 0

Adultes 58 32 64

Chrysopes

Œufs 0 3 3

Larves 0 0 0

Cocons 0 0 0

Adultes 5 4 0

Pucerons 11 181 11 363 10 044

Tableau 1 | Somme des syrphes, coccinelles, chrysopes et pucerons observés et comptés dans toutes les surfaces d’essai, cumulée pour les six dates de relevés par espace vital

VariableSyrphes Coccinelles

DL LR Valeur P LR Valeur P

Espace vital 2 5,36 0,068 2,51 0,285

Surface d’essai 2 9,98 0,007 256,90 < 0,001

Espace vital × surface d’essai

4 24,26 < 0,001 1,57 0,815

Tableau 2 | Influence de l’espace vital (prairies extensives dominées par le cerfeuil sauvage, prairies extensives sans dominance du cerfeuil sauvage et champs de blé) et de la surface d’essai (pots de blé avec et sans pucerons, végétation en place à titre de témoin) et interaction sur le nombre de syrphes et de coccinelles adultes. DL = nombre de degré de liberté, LR = Likelihood ratio, n = 4

Surface d’essaiSyrphes Coccinelles

Espace vital Valeur P Valeur P

Témoin

Cerfeuil sauvage-Champ de blé < 0,001 0,973

Cerfeuil sauvage-Extensif 0,011 0,996

Champ de blé-Extensif 0,029 0,996

Blé sans pucerons

Cerfeuil sauvage-Champ de blé 0,332 0,481

Cerfeuil sauvage-Extensif 0,133 0,738

Champ de blé-Extensif 0,570 0,701

Blé avec pucerons

Cerfeuil sauvage-Champ de blé 0,831 0,583

Cerfeuil sauvage-Extensif 0,151 0,112

Champ de blé-Extensif 0,219 0,034

Tableau 3 | Différences du nombre de syrphes et de coccinelles adultes entre les espaces vitaux (prairies extensives dominées par le cerfeuil sauvage, prairies extensives sans dominance du cerfeuil sauvage et champs de blé) au sein des différentes surfaces d’essai (pots de blé avec et sans pucerons, végétation en place à titre de témoin), n = 4

Page 35: Edition 2 février 2012

Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons | Environnement

99Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

Immédiatement après la fin de l’essai, une heure a été

consacrée à attraper les syrphes à l’aide d’un filet dans

chaque espace vital. Ils ont ensuite été déterminés pour

avoir une vue d’ensemble des espèces représentées et de

leur fréquence approximative.

Les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide

du programme R 2.11.1. Pour les analyses, on a employé

le generalized mixed effect model (GLMM) avec la fonc-

tion Poisson-Link. Pour les données qui n’étaient pas

réparties normalement, on a utilisé le test Friedman.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Pendant les six relevés, un total de 346 syrphes, 493 coc-

cinelles et 15 chrysopes ont été comptés (tabl. 1). Etant

donné leur petit nombre, les chrysopes n’ont pas fait

l’objet d’une évaluation statistique. Pour les syrphes, on

a compté principalement des larves et des animaux

adultes, tandis que pour les coccinelles, outre les ani-

maux adultes, le nombre des œufs était particulièrement

important. Le nombre le plus élevé d’individus dénom-

brés dans les trois groupes étudiés était de 379 et a été

relevé dans les prairies dominées par le cerfeuil sauvage,

suivies par les champs de blé (260 individus) et enfin les

prairies extensives avec présence sporadique de cerfeuil

sauvage avec 215 individus (tabl. 1). Le nombre total de

rons, et enfin dans la troisième surface d’essai, la végé-

tation a été laissée telle quelle à titre de témoin. L’or-

donnance des trois surfaces d’essai était à chaque fois

l’effet du hasard.

Relevés d’insectes

Les relevés ont débuté le 27 avril 2010 (jour 0) et se sont

poursuivis les jours 14, 21, 26, 28 et 38 par beau temps.

Le relevé d’une surface d’essais consistait à observer l’es-

pace vital pendant dix minutes au-dessus des pots

jusqu’à hauteur des yeux, puis à compter les insectes

dans les pots et la végétation pendant quatre minutes

(ou huit minutes dans le cas des surfaces de blé atta-

quées par les pucerons). Lors des observations, les cocci-

nelles, les syrphes et les chrysopes ont été répartis en

différentes catégories: «Traversée de l’espace vital», «Vol

plané» (uniquement pour les syrphes), «Atterrissage»

(atterrissage ou décollage à l’intérieur de la surface d’es-

sai) et «Prise de nourriture» (aspirer du nectar, se nourrir

de pollen). Les individus des différents groupes (cocci-

nelles, syrphes et chrysopes) ont été comptés séparé-

ment en fonction de leur stade de développement (œufs,

larves, cocons et adultes immobiles). Les pucerons ont

eux aussi été comptés. Lorsqu’il n’était pas possible de

compter tous les pucerons pendant le temps imparti,

leur nombre était estimé.

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Témoin Blé sans pucerons

Blé avecpucerons

Nom

bre

de s

yrph

es (

1 m

-² ×

60

min

.)

Surface d'essai

Cerfeuil sauvage

Extensif

Champ de blé

Figure 3 | Nombre de syrphes adultes (moyennes et écarts-types, n = 4), observés dans trois espaces vitaux différents (prairies extensives dominées par le cerfeuil sauvage, prairies extensives sans dominance du cerfeuil sauvage et champs de blé) et dans des surfaces d’essai (pots de blé avec et sans pucerons, végétation en place à titre de témoin), 10 min. par ob-servation et par surface d’essai, additionné pour six dates de relevés.

Page 36: Edition 2 février 2012

Environnement | Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons

100 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

pucerons comptés était de 32 588, sachant qu’il n’y avait

pratiquement aucune différence entre les trois types

d’espaces vitaux étudiés.

Influence du type d’espace vital sur les syrphes

Le type de surface étudiée avait une influence significa-

tive sur le nombre de syrphes adultes (tabl. 2). Les sur-

faces de blé attaquées par les pucerons étaient par

exemple les plus visitées (fig. 3). De plus, on a constaté

une interaction significative entre l’espace vital et le

type de surfaces étudiées (tabl. 2): dans les relevés sur les

prairies dominées par le cerfeuil sauvage, le nombre de

syrphes était très élevé (fig. 3; tabl. 3). Les syrphes adultes

étaient deux fois plus fréquents dans les prairies domi-

nées par le cerfeuil sauvage que dans les deux autres

types d’espaces vitaux étudiés (tabl. 1). Dans les observa-

tions de l’espace aérien, seul le comportement «Prise de

nourriture» était significativement influencé par l’es-

pace vital (p = 0,035) et par la surface d’essai (p = 0,006):

la majeure partie des individus a été observée dans les

Syrphes Coccinelles

Prairies extensives dominées par lecerfeuil sauvage

Prairies extensives

Champs de blé

TotalPrairies extensives

dominées par lecerfeuil sauvage

Prairies extensives

Champs de blé

Total

Traversée 37 11 5 53 0 0 0 0

Vol plané 14 7 4 25 - - - -

Atterrissage 25 17 32 74 2 0 4 6

Prise de nourriture 11 3 0 14 0 0 0 0

Tableau 4 | Nombre de syrphes et de coccinelles adultes enregistrés lors des observations dans toutes les surfaces d’essai dans les trois espaces vitaux (prairies extensives dominées par le cerfeuil sauvage, prairies extensives sans dominance du cerfeuil sauvage et champs de blé) réparti par activité, 10 min. par observation et par surface d’essai, cumulé pour six dates de relevés

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

Témoin Blé sans pucerons

Blé avecpucerons

Nom

bre

de c

occi

nelle

s (1

m-²

× 6

0 m

in.)

Surface d'essai

Cerfeuil sauvage

Extensif

Champ de blé

Figure 4 | Nombre de coccinelles adultes (moyennes et écarts-types, n = 4), observées dans trois espaces vitaux différents (prairies extensives dominées par le cerfeuil sauvage, prairies extensives sans dominance du cerfeuil sauvage et champs de blé) et dans des surfaces d’essai (pots de blé avec et sans pucerons, végétation en place à titre de témoin), 10 min. par observation et par surface d’essai, additionné pour six dates de relevés.

Page 37: Edition 2 février 2012

Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons | Environnement

101Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

(fig. 3). Les résultats des relevés avec le filet confirment

ce point: seule une partie des syrphes capturés dans les

prairies dominées par le cerfeuil sauvage a des larves qui

se nourrissent de pucerons, alors que c’était le cas de

presque tous les syrphes dans les champs de blé (tabl. 5).

Comme les parcelles de blé n’offrent pratiquement

aucune nourriture pour les syrphes adultes, les individus

capturés sur ce type de surfaces étaient probablement à

la recherche d’un endroit où pondre leurs œufs. Les

syrphes capturés dans les prairies dominées par le cer-

feuil sauvage en revanche étaient semble-t-il attirés

essentiellement par les fleurs.

Comme on pouvait s’y attendre, les œufs et les larves

de syrphes ont été observés presque exclusivement dans

les surfaces qui abritaient des pucerons. Ce point est

également attesté par la littérature (p. ex. Ambrosino et

al. 2007). Le nombre d’œufs, de larves et de cocons de

syrphes n’était par contre pas plus élevé dans les prairies

dominées par le cerfeuil sauvage que dans les deux

autres espaces vitaux (tabl. 1). Hickman et Wratten

(1996) sont arrivés à un autre résultat. Ils ont en effet

constaté une ponte plus importante des syrphes en pré-

prairies dominées par le cerfeuil sauvage (tabl. 4). Cela

montre que la fréquence locale des syrphes peut aug-

menter en fonction de la présence de plantes fleuries

appropriées (Wyss 1995). De même, Gilbert (1981) a

constaté une préférence des syrphes pour les plantes à

inflorescence en ombrelle. Les fleurs à inflorescence en

capitule constituent une autre famille de plantes dont

certaines espèces peuvent attirer les syrphes comme la

centaurée jacée, le bleuet ou l’achillée, qui, outre leurs

fleurs qui attirent les adultes, sont également colonisées

par les pucerons qui offrent de la nourriture aux larves

(Boller et al. 2004; Suter et Keller 1990).

Le nombre plus faible de syrphes dans les prairies

extensives étudiées avec une présence tout au plus spo-

radique de cerfeuil sauvage peut s’expliquer par le fait

que les espèces de plantes sont moins attrayantes, par

l’offre moindre en fleurs, ou par l’effet de dilution dû à

la présence de pucerons sur des plantes situées en

dehors des surfaces d’essai.

Dans les champs de blé, les syrphes adultes ne trou-

vaient pratiquement pas de nourriture, c’est pourquoi

leur nombre était nettement inférieur sur ces surfaces

Lenggenwil Niederhelfenschwil Wildensbuch Zollikofen

Espèces de syrphes CS EX CB CS EX CB CS EX CB CS EX CB

Cheilosia sp. 2 0 0 15 1 1 1 2 0 0 1 0

Chrysotoxum intermedium 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0

Episyrphus balteatus* 2 0 0 0 0 0 0 0 3 0 2 0

Eristalis tenax 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0

Melanostoma scalare* 1 1 4 0 0 5 1 0 0 0 0 0

Myathropha florae 0 3 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0

Sphaerophoria scripta* 1 0 0 0 1 0 0 1 2 0 1 0

Syrphus ribesii* 1 0 1 0 0 2 0 0 0 1 2 1

Xanthogramma pedissequum* 0 0 0 0 0 0 2 0 1 0 0 0

Nombre d’espèces 5 2 2 1 2 3 3 2 3 3 6 1

Nombre d'individus 7 4 5 15 2 8 4 3 6 3 8 1

Nombre d’individus se nourrissant de pucerons

5 1 5 0 1 7 3 1 6 1 5 1

Tableau 5 | Syrphes capturés au filet dans les trois espaces vitaux (CS = prairies extensives dominées par le cerfeuil sauvage, EX = prairies extensives sans dominance du cerfeuil sauvage et CB= champs de blé) sur les quatre sites. La capture au filet a duré une heure par site. Les espèces dont les larves se nourrissent de pucerons sont marquées d’une étoile

Page 38: Edition 2 février 2012

102

Environnement | Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

sence de tanaisie et de phacelie. Cela pourrait venir de la

part plus importante de protéines contenue dans le pol-

len de tanaisie et de phacélie.

Influence du type d’espace vital sur les coccinelles

Indépendamment de l’environnement immédiat, les coc-

cinelles ont été trouvées presque exclusivement dans les

surfaces d’essai qui comportaient des pucerons (tabl. 2;

fig. 4). Parmi les parcelles de blé, le type de surface «blé

avec pucerons», comportait plus d’individus que les prai-

ries extensives avec une présence tout au plus spora-

dique de cerfeuil sauvage (tabl. 3). Il se peut que dans

ces prairies, l’offre de pucerons ait été si élevée sur diffé-

rentes espèces de plantes que les coccinelles ne sont pas

concentrées sur les surfaces d’essai avec pucerons. Le

nombre de coccinelles trouvées n’a pas été influencé par

la dominance du cerfeuil sauvage (tabl. 2; tabl. 3). Ces

résultats se recoupent avec ceux de Majerus et Kearns

(1989), qui déclarent que les coccinelles se trouvent dans

tous les espaces vitaux terrestres tant qu’elles y trouvent

une nourriture appropriée. Les plantes qui sont infestées

tôt par des pucerons non problématiques peuvent ainsi

devenir une source de proies importante pour les cocci-

nelles. De tels types de plantes se trouvent dans les

espaces vitaux comme les prairies, les haies, les ourlets et

les jachères. Contrairement aux prédateurs volants des

pucerons, les prédateurs vivant au sol comme les carabes

ont un rayon d’action souvent plus réduit et leur

influence dans la culture située à proximité des bandes

de repli est plus importante (Collins et al. 2002).

C o n c l u s i o n s

•• Le cerfeuil sauvage ne possède pas une valeur fourra-

gère élevée, mais représente une réserve de fleurs qui

convient à de nombreuses espèces de syrphes.

•• Les prairies extensives ne contribuent pas en soi à

promouvoir les prédateurs des pucerons considérés

dans l’étude. Lorsqu’elles sont de bonne qualité, elles

sont toutefois de grande valeur pour la diversité des

espèces en général.

•• La ponte des syrphes et des coccinelles était influen-

cée positivement par la présence de pucerons, mais

pas par l’espace vital environnant.

•• Les mélanges de semences pour les bandes d’auxi-

liaires devraient contenir de préférence des espèces

végétales dont la floraison est appropriée et qui sont

infestées tôt dans l’année par des pucerons non

problématiques. n

Page 39: Edition 2 février 2012

103

Attractivité des prairies extensives pour les prédateurs des pucerons | Environnement

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Attractiveness of extensive meadows

for aphid predators

Of all ecological compensation areas in

Switzerland, extensive meadows

occupy the largest surface area. The

aim of this study was to investigate

the attractiveness of extensive

meadows for flying cereal-aphid

predators, specifically in the immediate

vicinity of cereal plants. On four sites

in the Swiss Midlands in spring 2010,

wheat in pots was in each case placed

in a cow-parsley-dominated extensive

meadow, an extensive meadow with

an at-most-sparse presence of cow

parsley, and a wheat field. The adult

hoverflies were most numerous in the

cow-parsley-dominated meadows,

whilst the number of adult ladybirds as

well as the number of hoverfly and

ladybird eggs were dependent solely

on the presence of aphids. As further

aphid predators, only a few lacewings

were counted. According to the

findings of this study, extensive

meadows per se do not attract an

especially high number of aphid

predators. Meadows with attractive

flowering plants can significantly

support aphid predators, however.

Key words: Anthriscus sylvestris,

Syrphidae, Coccinellidae, Aphididae,

cereal fields.

Attrattività dei prati estensivi nei

confronti degli antagonisti degli afidi

Di tutte le superfici di compensazione

ecologica presenti in Svizzera, i prati

estensivi sono le più estese. L'obiettivo

del presente studio era analizzare

l’attrattività dei prati estensivi per gli

insetti alati antagonisti degli afidi, in

particolare nelle immediate vicinanze

delle piante di cereali. In quattro siti

dell'Altopiano svizzero, nel corso della

primavera del 2010, sono state

collocate piante di frumento in vaso in

un prato estensivo sia con elevata

presenza, sia in uno estensivo con

scarsa presenza di cerfoglio selvatico,

come anche in un campo di frumento.

Nei prati a elevata popolazione di

cerfoglio selvatico era maggiormente

riscontrabile la presenza di esemplari

adulti di sirfidi, mentre il numero di

coccinelle adulte e di uova di sirfidi e

coccinelle dipendeva unicamente dalla

presenza di afidi. Il numero di crisope,

quali ulteriori antagonisti degli afidi

era limitato. In base a questo studio i

prati estensivi non sembrano attrarre

di per sé un numero particolarmente

alto di antagonisti degli afidi. Tuttavia,

in quelli dove sono presenti piante

fiorite attrattive gli antagonisti

possono essere sostenuti in maniera

determinante.

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 96–103, 2012

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Page 40: Edition 2 février 2012

104 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

I n t r o d u c t i o n

Le recul marqué de la biodiversité, les multiples atteintes

à l’environnement dans les zones cultivées et la surpro-

duction ont conduit la politique agricole suisse à intro-

duire en 1999 les prestations écologiques requises (PER).

Celles-ci obligent les agriculteurs, entre autres, à exploi-

ter 7 % de leur surface agricole utile (SAU) comme sur-

faces de compensation écologique (SCE) pour contribuer

à la préservation de la biodiversité. En 2001, les PER ont

été complétées par l’Ordonnance sur la qualité écolo-

gique (OQE) visant à améliorer de manière ciblée la qua-

lité et la mise en réseau des SCE.

Les instruments agro-politiques actuels n’ont pas

suffi à stopper le recul constant de la biodiversité (Lachat

et al. 2010). Une offre trop faible en surfaces proches de

l’état naturel, surtout en zone de plaine, une qualité

botanique et structurelle des SCE insuffisante et le

Véronique Chevillat1, Oliver Balmer1, Simon Birrer2, Verena Doppler3, Roman Graf2, Markus Jenny2,

Lukas Pfiffner1, Christine Rudmann1 et Judith Zellweger-Fischer2

1Institut de Recherche de l’Agriculture Biologique, 5070 Frick2Station Ornithologique Suisse, 6204 Sempach3Agrofutura, 5070 Frick

Renseignements: Véronique Chevillat, e-mail: [email protected], tél. +41 62 865 04 12.

Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil

E n v i r o n n e m e n t

Le conseil avec approche globale permet d’utiliser à son maximum le potentiel écologique et économique des exploitations agricoles. (Photo: Lukas Pfiffner)

Page 41: Edition 2 février 2012

Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil | Environnement

105

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

manque de mise en réseau des biotopes sont autant de

déficits et de points à améliorer. Aujourd’hui, seules

25 % des SCE remplissent les critères de qualité selon

l’OQE (OFAG 2010).

Une des raisons expliquant le manque d’efficacité

des mesures agro-politiques en faveur de la biodiversité

réside dans les fausses incitations du système de paie-

ments directs actuel. Avec la future politique agricole

2014–17, les prestations pour la promotion de la biodi-

versité devraient être honorées de façon plus ciblée.

Un conseil avec une approche globale, personnalisée

et surtout proche de la pratique, incluant les aspects

écologiques, économiques et spécifiques de l’exploita-

tion, augmente la disposition de beaucoup d’agricul-

teurs à s’engager pour la compensation écologique.

Dans le cadre du projet «Les paysans marquent des

points, la nature gagne en diversité», lancé par l’Institut de

recherche de l’agriculture biologique (FiBL) et la Station

ornithologique suisse de Sempach en 2008, nous avons

développé une méthode de conseil avec une approche

stratégique globale basée sur le modèle argovien (Lüthy et

al. 2002). Nous avons analysé comment ce type de conseil

agissait sur les compensations écologiques de 24 exploita-

tions mixtes dans la région agricole intensive du plateau

suisse et avons testé les hypothèses suivantes:

Un conseil incluant une approche stratégique glo-

bale est bien accepté par les agriculteurs et contribue à

l’augmentation de la quantité et la qualité des mesures

de compensation écologique.

A moyen terme, le conseil a des conséquences avan-

tageuses sur l’économie d’exploitation.

M a t é r i e l e t m é t h o d e

Début 2009, 24 exploitations ont été choisies, situées en

zone de plaine ou de colline dans les cantons de Berne,

Soleure, Lucerne, Schaffhouse et Zurich, avec une surface

agricole utile variant de 17,3 à 34 ha (en moyenne

23,5 ha). 11 exploitations produisaient selon les directives

de Bio Suisse et 11 selon celles d’IP-Suisse, 2 n’étaient pas

labellisées mais remplissaient les PER. La part de terres

ouvertes par exploitation variait de 12,9 à 90,8 % et s’éle-

vait en moyenne à 44,2 % (médiane). Pour chaque exploi-

tation, le type de culture et la taille de toutes les parcelles

(y compris des SCE annoncées) ont été répertoriés, de

même que la qualité et la mise en réseau selon l’OQE. Les

éventuelles contributions cantonales ou communales de

protection de la nature ont aussi été répertoriées.

Les prestations des exploitations pour la biodiversité

ont été évaluées grâce à un système de points développé

dans le cadre du projet (Jenny et al. 2011). Les effets sur

Face au déclin de la biodiversité dans les

zones cultivées, les surfaces de compensation

écologique (SCE) exigées pour les prestations

écologiques requises (PER) se sont avérées

peu efficaces. Ces surfaces ne remplissent

souvent pas leur rôle en faveur de la biodi-

versité, en raison de la qualité écologique

médiocre et de l’emplacement inadéquat. Les

résultats de notre étude montrent qu’un

conseil personnalisé pourrait remédier

efficacement à ces lacunes, même sur des

exploitations agricoles intensives du plateau

suisse. Les conseillers ont pu convenir d’un

catalogue de mesures avec tous les exploi-

tants participants, augmentant en moyenne

les SCE de 8,9 à 13,5 % de leur surface

agricole utile (SAU). La qualité des SCE selon

l’Ordonnance sur la qualité écologique (OQE)

devrait également s’accroître de 3,3 à 8,5 %

de la SAU. En outre, il est possible d’at-

teindre cette amélioration substantielle des

prestations écologiques sans créer d’impacts

préjudiciables à la production ou à l’écono-

mie d’exploitation, en augmentant même les

recettes de CHF 3500.– et la marge brute

comparable de CHF 3491.– en moyenne par

exploitation.

Page 42: Edition 2 février 2012

Environnement | Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil

106 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

l’économie d’entreprise, le bilan de fumure et la charge

de travail ont été calculés avec le programme BetVor

d’Agridea.

Le système de points et la visite de l’exploitation ont

permis d’évaluer les forces et les faiblesses ainsi que le

potentiel de développement pour la biodiversité. Les

espèces indicatrices typiques pour chaque exploitation

ont été déterminées à l’aide d’un instrument multi-choix

(Graf et al. 2010) et ont servi de base pour expliquer à

l’exploitant les mesures spécifiques de promotion dans

les SCE et dans les cultures. Les objectifs des programmes

cantonaux et des projets de réseau OQE ont également

été pris en compte. Les propositions de mise en valeur se

concentraient en premier lieu sur l’amélioration de la

qualité des surfaces SCE existantes et, dans un deuxième

temps, sur le déplacement ou la mise en place de nou-

velles SCE de haute qualité.

Les conseillers ont expliqué en détail les mesures

proposées aux chefs d’exploitation. Ils leur ont égale-

ment exposé les conséquences sur le bilan de fumure, le

bilan de fourrage grossier, la charge de travail et la

marge brute comparable de l’exploitation. Ils leur ont

expliqué la marche à suivre pour inscrire les SCE dans un

réseau OQE et recommander des mélanges de semences,

variétés d’arbres et d’arbustes et les adresses où se les

procurer. Ces informations complètes ont permis aux

exploitants de décider des mesures à mettre en place et

de leur ordre de priorité. Le catalogue de mesures, dési-

gné ci-après comme «convention», a été signé par les

deux parties. Le conseil était gratuit et une contribution

a été octroyée pour l’achat des semences et du matériel

de plantation. Les conseillers accompagneront les

exploitants dans la mise en place des mesures avec le

soutien professionnel nécessaire jusqu’à la fin du projet

(2015).

R é s u l t a t s

Des conventions ont pu être signées avec les 24 exploita-

tions. Avant le conseil (nommé ci-dessous «état initial»),

les exploitations avaient en moyenne 207,5 a de SCE,

représentant 8,9 % de leur SAU. A l’état initial, les prai-

ries extensives constituaient le type de SCE le plus

répandu (60 % des SCE), suivies des arbres fruitiers à

haute-tige (20 %) et des haies (8 %). Les conseillers ont

proposés en moyenne 41 % de SCE supplémentaires par

Types de compensation écologique (abréviation) Etat initial Proposition Convention

Jachères florales (JAFLO) 4,3 ±2,9 18,2 ±4,9 17,9 ±7,8

Jachères tournantes (JATOU) 0 0 0

Ourlets sur terres assolées (OSTA) 2,4 ±1,4 25,1 ±4,7 21,0 ±5,9

Prairies extensives (PREXT) 124,1 ±12,0 139,9 ±13,7 155,2 ±10,5

Prairies peu intensives (PRPIN) 7,9 ±5,3 3,7 ±3,5 0,2 ±0,2

Pâturages extensifs (PAEX) 3,8 ±3,0 17,9 ±7,5 22,3 ±10,2

Pâturages boisés (PABOI) 0 0 0

Surfaces viticoles avec biodiversité naturelle (VIBN) 0 0 0

Surfaces à litière (SULIT) 1,5 ±1,5 1,9 ±1,6 1,7 ±1,5

Haies, bosquets et berges boisées (avec bande herbeuse) (HABER) 15,6 ±4,2 30,9 ±6,6 34,7 ±7,9

Fossés humides, mares et étangs (FOMET) 0,6 ±0,4 0,6 ±0,3 0,8 ±0,4

Surfaces rudérales, tas d'épierrage, etc. (SURUD) 0 0,2 ±0,2 0

Murs en pierres sèches (MUPIE) 0 0 0

Autres surfaces de compensation écologique (AUSCE) 2,5 ±2,5 3,6 ±3,6 4,0 ±2,6

Arbres fruitiers à haute-tige (AFHTI) 42,5 ±5,5 47,8 ±7,2 56,1 ±8,4

Arbres indigènes isolés et allées (AINDI) 2,4 ±1,1 2,4 ±0,9 2,5 ±1,1

Bandes culturales extensives (BCE) 0 0 0

Total 207,5 ±13,3 292,2 ±22,5 316,5 ±28,8

Tableau 1 | Surfaces de compensation écologique en are par exploitation (moyenne ± SE). Etat initial = avant le conseil, proposition = pro-posé par les conseillers, convention = convenu. 1 are par arbre, selon l’Ordonnance sur les paiements directs

Page 43: Edition 2 février 2012

Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil | Environnement

107Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

A l’état initial, 37 % des SCE remplissaient les critères de

qualité selon l’OQE et 42 % faisaient partie d’un projet de

réseau OQE (fig.1). 44 % des SCE ne remplissaient ni les

critères de qualité ni n’étaient inscrites dans un réseau.

Selon les conventions, la part de SCE sans qualité ni réseau

devrait s’abaisser à 15 %. 63 % des SCE devraient atteindre

la qualité et 83 % se trouvant dans le périmètre d’un

réseau devraient y être inscrites. La part de la SAU avec

qualité OQE augmente de 2,6 fois par rapport à l’état ini-

tial et celle inscrite dans un réseau de 3 fois (fig. 1).

Selon les conventions, c’est surtout la qualité des

prairies extensives, des arbres fruitiers à haute-tige et

des haies avec bandes herbeuses qui devrait augmenter

(fig. 2). Proportionnellement, cette augmentation est la

plus marquée pour les pâturages extensifs (4,7 fois plus),

suivie des haies avec bandes herbeuses (3,8 fois), prai-

ries extensives (2,4 fois) et arbres fruitiers à haute-tige

(2,1 fois). Les surfaces dans un réseau OQE augmentent

en parallèle (fig. 3).

Les contributions annuelles pour les compensations

écologiques (OPD et qualité OQE incluse, réseau OQE

exclu) augmentent en moyenne de CHF 3500.– à

CHF  7988.– par exploitation (fig. 4). 15 exploitations

faisaient partie d’un réseau OQE. Les contributions pour

la mise en réseau OQE s’élevaient à CHF 537.– par exploi-

tation avant le conseil et ont pu être augmentées jusqu’à

rapport à l’état initial. Les conventions comprenaient

finalement 52 % de SCE supplémentaire par rapport à

l’état initial, soit 11 % de plus que proposé par les

conseillers (tabl. 1).

Parmi les nouvelles SCE, les conseillers ont proposé

principalement des ourlets sur terres assolées, des prai-

ries extensives, des haies avec bandes herbeuses, des

pâturages extensifs et des jachères florales. Ils ont aussi

particulièrement encouragé le changement d’exploita-

tion des prairies peu intensives en prairies extensives.

Les exploitants se sont montrés plutôt sceptiques par

rapport aux ourlets fleuris. Sur les 22,7 a proposés par

exploitation, seuls 18,6 a ont fait l’objet de convention.

Ce fut malgré tout le type de SCE ayant le plus aug-

menté proportionnellement à l’état initial, parce qu’il

était pratiquement inexistant avant le conseil. Par rap-

port à la proposition, le nombre d’arbres fruitiers à

haute-tige a fortement augmenté, de même que la

surface de prairies extensives, de pâturages extensifs et

de haies avec bandes herbeuses. Comparés à l’état ini-

tial, les ourlets sur terres assolées ont le plus augmenté

proportionnellement (8,8 fois), suivis des pâturages

extensifs (5,9 fois) et des jachères florales (4,2 fois).

D’après les conventions, les exploitations atteignent en

moyenne 13,5 % (±1,1 % SE) de compensation écolo-

gique sur leur SAU.

Figure 1 | Part moyenne (± SE) des surfaces de compensation écologique pour les 24 exploitations à l’état initial et d’après les conventions. Sont représentées les sommes de toutes les SCE, des SCE avec qualité OQE, celles mises en réseau OQE et celles sans qualité ni mise en réseau. 1 are par arbre, selon l’Ordonnance sur les paiements directs.

*Pour calculer la part de SCE mises en réseau, seules les 15 exploitations se trouvant dans le périmètre d’un réseau ont été considérées.

0%

2%

4%

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16%

Total Qualité Mise en réseau* Sans qualité ni mise en réseau

% S

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xplo

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n

Etat initial

Convention

Page 44: Edition 2 février 2012

Environnement | Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil

108 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

CHF  2204.– par exploitation grâce au conseil. Sur les

24 exploitations, les mesures convenues devraient géné-

rer des contributions supplémentaires à hauteur de

CHF 104 600.– (dont env. CHF 20 600.– pour les contribu-

tions réseau). Les marges brutes calculées (avec et sans

participation à un réseau OQE) augmentent en moyenne

de CHF 3491.– par exploitation.

D i s c u s s i o n e t c o n c l u s i o n s

Les agriculteurs sont nettement plus disposés à mettre en

place des mesures pour encourager la biodiversité lorsqu’ils

reçoivent un conseil avec une approche stratégique glo-

bale et personnalisée (fig. 5). Cela démontre aussi que les

mesures de promotion sont rentables financièrement.

Figure 2 | Types de surfaces de compensation écologique avec qualité OQE à l’état initial et d’après les conventions. Moyenne ± SE des 24 exploitations. 1 are par arbre, selon l’Ordonnance sur les paiements directs. Abréviations: voir tabl. 1.

Figure 3 | Types de surfaces de compensation écologique dans un réseau OQE à l’état initial et d’après les conventions. Moyenne ± SE des 15 exploitations situées dans le périmètre d’un projet de réseau. 1 are par arbre, selon l’Ordonnance sur les paiements directs. Abréviations: voir tabl. 1.

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PREXT PRPIN PAEX HABER AFHTI

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Convention

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JAFLO OSTA PREXT PRPIN PAEX SULIT HABER AUSCE AFHTI AINDI

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Etat initial

Convention

Page 45: Edition 2 février 2012

Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil | Environnement

109Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

ploitation sans pour autant entraver la gestion et la pro-

duction. Un conseil avec une approche globale dans le

domaine de la protection de la nature permettrait donc

d’atteindre les objectifs fixés par l’OFAG, soit 65 000 ha

de SCE en zone de plaine. En ce qui concerne les SCE de

haute valeur avec qualité OQE, l’amélioration est encore

plus marquée, passant de 3,3 % à 8,5 % de la SAU.

Etonnamment, 16 des 24 exploitations ont souhaité réali-

ser plus de SCE que ne l’avait proposé le conseiller.

La part de SCE des exploitations avant le conseil était

inférieure à la moyenne suisse pour la zone de plaine qui

s’élève à 10,4 %. Grâce au conseil, la part moyenne des

SCE augmente de 8,9 % à 13,5 %. Cette augmentation

substantielle a des effets positifs sur l’économie d’ex-

Figure 4 | Contribution moyenne (±SE) en CHF par année pour la compensation écologique (contributions 2009 selon l’OPD & la qualité OQE) pour les 24 exploitations, respectivement pour 15 exploitations (contributions réseau OQE).

Figure 5 | La transmission des connaissances nécessaires motive les agriculteurs à réaliser nettement plus de mesures de compensation écologique et de meilleure qualité. (Photo: Verena Doppler)

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Etat initial Convention

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Subventions écologiques sans mise en réseau

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Etat initial Convention

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Subventions écologiques sans mise en réseau

Subventions pour mise en réseau

Page 46: Edition 2 février 2012

110

Environnement | Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

Les SCE inscrites dans un réseau OQE ont triplé. Motivés

par le conseil, quelques exploitants ont même initié un

projet de réseau OQE dans leur commune. Les surfaces

inscrites dans un réseau et les recettes qui en découlent

auraient donc été encore plus conséquentes si toutes les

exploitations, et pas seulement 15, avaient eu la possibi-

lité de participer à un tel projet.

Une compensation écologique de qualité permet

aux agriculteurs d’améliorer leur revenu sans nuire à la

production. Cela montre qu’une situation win-win entre

production de denrées alimentaire et promotion de la

biodiversité (fig. 6) est possible même dans une région

intensive comme le Plateau suisse.

Un facteur clé essentiel réside dans le conseil et la for-

mation, pour lesquels les cantons sont en première ligne

responsables. Actuellement, l’accent est mis essentielle-

ment sur la production agricole. En maints endroits, l’éco-

logie et la biodiversité jouent un rôle marginal dans la

formation et ont dernièrement été reléguées, une fois de

plus, au second plan. Il est vrai qu’il existe des offres de

formation facultative, mais celles-ci sont peu utilisées. En

fin de compte, une intégration appropriée de la protec-

tion de la nature et de l’écologie dans la formation de

base et la formation continue, ainsi que dans la vulgarisa-

tion agricole, est indispensable pour atteindre les objec-

tifs de la biodiversité de la politique agricole suisse. n

Remerciements

Nous remercions tous les agriculteurs participant à cette étude, Bio Suisse, IP-Suisse et les partenaires cantonaux pour leur collaboration, ainsi que la Fondation MAVA, la Fondation Sophie et Karl Binding, la Fondation AVINA, la Fondation Ernst Göhner, la Fondation Vontobel, la Fondation Dreiklang, l’Office fédéral de l’environnement et l’Office fédéral de l’agriculture pour leur soutien financier.

Figure 6 | Les surfaces de compensation écologique hébergent des espèces indicatrices: le demi-deuil (Melanargia galathea) – une espèce indicatrice attractive et représentative des prairies extensives fauchées tardivement. (Photo: Lukas Pfiffner)

Page 47: Edition 2 février 2012

111

Plus de surfaces de compensation écologique et de meilleure qualité grâce au conseil | Environnement

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 104–111, 2012

Bibliographie b Birrer S., Balmer O., Graf R. & Jenny M., 2009. Biodiversität im Kulturland – vom Nebenprodukt zum Marktvorteil. Mitteilungen aus dem Julius Kühn-Institut 421, 21–29.

b Burfield I. & von Bommel F., 2004. Birds in Europe: population estimates, trends and conservation status. BirdLife International, Cambridge. 374 p.

b Graf R., Bolzern-Tönz H. & Pfiffner L., 2010. Leitarten für das Landwirt-schaftsgebiet: Erarbeitung von Konzept und Auswahl-Methoden am Bei-spiel der Schweiz. Naturschutz und Landschaftsplanung 42 (1), 5–12.

b Graf R., Birrer S. & Pfiffner L., 2009. Leitartenkarten für das Landwirt-schaftsgebiet. Schweizerische Vogelwarte, Sempach und Forschungsins-titut für biologischen Landbau FiBL, Frick.

b Jenny M., Fischer J., Pfiffner L., Birrer S. & Graf R., 2011. Leitfaden für die Anwendung des Punktesystems. Biodiversität auf Landwirtschaftsbetrie-ben im Projekt «Mit Vielfalt punkten». Schweizerische Vogelwarte, Sem-pach & Forschungsinstitut für biologischen Landbau, Frick. 22 p.

b Lachat T., Pauli D., Gonseth Y., Klaus G., Scheidegger C., Vittoz P. & Wal-ter T., 2010. Evolution de la biodiversité en Suisse depuis 1900 - Avons-nous touché le fond? Collection Bristol; Forum Biodiversité Suisse. Editions Haupt, Berne.

b Lüthy M., Egloff T., Hofmann A., Meier C., Schaffner D., Schmid W. & Schmidlin J., 2002. Ökobeiträge und gesamtbetriebliche Bewirtschaf-tungsverträge. In: Umwelt Aargau, Sondernummer 13, 18–41.

b Kanton Aargau, Abteilung für Umwelt, Aarau (éd.). b OFAG, 2010. Rapport agricole 2010 de l'Office fédéral de l'agriculture. Office fédéral de l'agriculture (OFAG), Berne.

b Roth T., Amrhein V., Peter B. & Weber D., (2008). A Swiss agri-environ-ment scheme effectively enhances species richness for some taxa over time. Agriculture, Ecosystems & Environment 125, 167–172.

Whole-farm advisory increases quality

and quantity of ecological compensa-

tion areas

The areas of ecological compensation

(AEC) required for farms receiving

subventions have so far delivered

modest results against the loss of

biodiversity in cultivated landscape of

Switzerland. Insufficient ecological

quality and inadequate locations of

these areas are to blame. The results of

our study show that whole-farm

advisory can efficiently improve the

situation even on intensive farms of

the Swiss plateau. All participating

farms were willing to sign contracts

that will increase the mean AEC from

8,9 to 13,5 % of their agricultural area

in use (AAU). Crucially, the quality of

the AEC according to the ordinance on

ecological quality increases from 3,3 to

8,5 % of the AAU. This substantial

improvement of the ecological perfor-

mances can be reached without

negative impacts on production or

farming income. On the contrary, the

gains and profit contributions increase

by CHF 3500.– and CHF 3491.– per

farm, respectively.

Key words: agriculture, advisory,

biodiversity, ecological compensation

areas, green box, cross-compliance.

Maggiori superfici di compensazione

ecologica e di migliore qualità grazie alla

consulenza

Di fronte al declino della biodiversità nelle

zone coltivate, l’imposizione di superfici di

compensazione ecologica (SCE), necessarie

per accedere ai pagamenti delle prestazioni

ecologiche (PER), si sono rivelate poco

efficaci. Spesso le superfici di compensazione

ecologica (SCE) non adempiono il loro ruolo

di salvaguardia della biodiversità a causa

della qualità mediocre o dell’inadeguatezza

del luogo. I risultati del nostro studio

dimostrano che è possibile supplire in modo

efficiente a queste mancanze con una

consulenza personalizzata – anche nelle

aziende agricole dell’Altopiano svizzero

gestite in modo intensivo. I consulenti hanno

concordato un catalogo di misure con tutti

gli agricoltori partecipi, aumentando così in

media le SCE dell’ 8,9 %-13,5 % della loro

superficie agricola utile (SAU). Anche la

qualità delle SCE, secondo l’Ordinanza sulla

qualità ecologica (OQE) dovrebbe aumentare

del 3,3 – 8,5 % della SAU. E’ inoltre possibile

conseguire questo miglioramento sostan-

ziale delle prestazioni ecologiche senza

causare impatti pregiudizievoli alla produ-

zione o all’economia aziendale, aumentando

pure il fatturato di CHF 3500.– ed il margine

lordo mediamente di CHF 3491.– per

azienda.

Page 48: Edition 2 février 2012

112 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 112–114, 2012

Afin que les porcs et les autres animaux de rente soient nourris conformément à leurs besoins et de façon écolo-gique et économique, il est indispensable d’avoir des connaissances sur les nutriments et les valeurs nutritives des aliments pour animaux. (Photo: Olivier Bloch)

Monika Boltshauser1, Annelies Bracher1, Michael Böhlen2, Francesco Cafagna2 et Andrej Taliun2

1Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras, 1725 Posieux2Université de Zurich, Department of Informatics, Database Technology Group, 8050 Zurich

Renseignements: Annelies Bracher, e-mail: [email protected], tél. +41 26 407 54 12

La banque de données suisse des aliments pour animaux www.feedbase.ch

E c l a i r a g e

La banque de données suisse des aliments pour ani-

maux «www.feedbase.ch» de la Station de recherche

Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras, accessible sur

Internet depuis 2007, est actuellement en plein remanie-

ment. Au cours des prochaines années, son contenu et

sa technologie continueront d’être développés. Objec-

tif: en faire une source d’informations incontournable

dans le domaine des nutriments et des valeurs nutri-

tives des aliments pour animaux.

Des connaissances approfondies sur les nutriments et les

valeurs nutritives des aliments simples et des fourrages

grossiers de même que sur les besoins des différentes

espèces animales sont indispensables pour nourrir les

animaux de rente agricoles conformément à leurs

besoins et aussi de façon écologique et économique. La

banque de données sur les aliments pour animaux

contient des informations sur plus de 600 aliments

simples et fourrages grossiers commercialisés en Suisse

et destinés aux animaux de rente agricoles. Elle est conti-

nuellement actualisée et élargie, ce qui en fait un instru-

ment de référence interactif très précieux s’adressant à

un large public-cible.

La majeure partie des données sont accessibles gra-

tuitement sur Internet. Cependant, des fonctions sup-

plémentaires sont disponibles sur abonnement. Celui-ci

propose une fonction permettant de télécharger les

données sur les aliments sous la forme de tableaux Excel,

un accès à une version en ligne des apports alimentaires

recommandés pour les ruminants (Livre vert) et pour les

Page 49: Edition 2 février 2012

La banque de données suisse des aliments pour animaux www.feedbase.ch | Eclairage

113Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 112–114, 2012

porcs (Livre jaune) de même que des programmes utiles

permettant de calculer les valeurs fourragères des ali-

ments simples et des fourrages grossiers, les prix de

parité et les teneurs des rations pour porcs.

En plus, feedbase.ch est connectée à E-Feed par le

biais de la plateforme d’apprentissage Moodle de la

Haute école bernoise. E-Feed est un programme d’ap-

prentissage en ligne portant sur les aliments pour ani-

maux (catalogue des aliments pour animaux) et destiné

à la formation des ingénieur-e-s agronomes et des vété-

rinaires. Ainsi, non seulement les étudiant-e-s disposent

de valeurs actuelles provenant de feedbase.ch, mais

l’ensemble des utilisateurs-trices ont accès par le biais

d’E-Feed au catalogue des aliments pour animaux, qui

est une mine de renseignements supplémentaires.

Développement technique

Chargé des aspects et du développement techniques

de la banque de données, le groupe Database Techno-

logy du département informatique de l’Université de

Zurich est un partenaire compétent. Dans le cadre d’un

projet d’une durée de trois ans subventionné par le

Fond national suisse, des travaux de recherche sont

entrepris dans le cadre de thèses, de travaux de Bache-

lor et de Master sur la technologie des banques de

données. L’élargissement à une «Data Warehouse tem-

porelle» doit faire de feedbase.ch une vaste source de

données dotée de nombreuses fonctions innovatrices.

Pour simplifier, on peut se représenter la structure

actuelle des données dans feedbase.ch sous la forme

d’un dé avec trois axes principaux, à savoir les nutri-

ments, l’espèce animale et le type de fourrage.

Viennent désormais s’y ajouter le temps et le lieu et

plusieurs niveaux d’agrégation vers le bas allant

jusqu’à l’échantillon (fig. 1), ce qui donne une struc-

ture des données temporelle et multidimensionnelle

qui permettra une requête et une analyse des infor-

mations en fonction du temps et du lieu.

Figure 2 | Résultat de la requête avec des données géographiques, temporelles et statistiques sur les fourrages secs, altitude > 1000 m, années de récolte 2005 à 2009.

Nutrimentsespèce animale

type

d'a

limen

t

Lieu

Temps

Figure 1 | Structure des données temporelle et multidimensionnelle.

Page 50: Edition 2 février 2012

Eclairage | La banque de données suisse des aliments pour animaux www.feedbase.ch

114 Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 112–114, 2012

Enquête à la carte sur les fourrages secs

Les premières applications concrètes ont été élaborées

dans le cadre d’un travail de diplôme (Kruse 2011) et

d’un travail de Bachelor (Zoppi 2011). L’objectif a

consisté à développer une application Web dans laquelle

les données géographiques de l’enquête annuelle sur

les fourrages secs, effectuées par AGRIDEA (Boessinger

2011), sont évaluées et représentées graphiquement.

C’est le numéro postal d’acheminement (NPA) qui est

utilisé comme paramètre indicatif. Dans l’application,

on peut sélectionner non seulement le type de fourrage,

la méthode de conservation, les nutriments, le canton,

l’altitude, l’année et la saison de récolte (fig. 2), mais

aussi, dans une seconde étape, le type de représenta-

tion graphique.

Une fois la requête effectuée, le résultat consiste en

un tableau présentant différentes valeurs, une carte sur

laquelle les sites de provenance des échantillons sont

signalés, un graphique indiquant soit la dispersion des

valeurs sur l’axe du temps soit une courbe des valeurs

médianes de même qu’un tableau de statistique descrip-

tive. Si l’on active une fonction statistique supplémen-

taire, des valeurs, dont l’écart-type se situe au-dessous

ou au-dessus de la valeur moyenne, sont mises en évi-

dence sur la carte par des couleurs. Cette fonction per-

met une reconnaissance visuelle des profils susceptibles

de mettre en lumière d’éventuels effets régionaux sur la

qualité des fourrages. Toutefois, les possibilités d’inter-

prétation ne s’arrêtent pas là. Le nouveau modèle de

données ouvre de vastes possibilités, par exemple l’ana-

lyse de tendances régionales qui peuvent servir à la défi-

nition de critères de zonage ou au développement de

références pour de nouvelles catégories alimentaires

(fig.  3). Mais on peut aussi envisager des connections

avec des cartes climatiques et d’autres données SIG.

Précieuse source d’informations

Le développement ultérieur de la banque de données

des aliments pour animaux permettra d’améliorer son

contenu qui représente une source d’informations pré-

cieuses susceptibles de répondre à des questions que

peuvent se poser aussi bien les milieux scientifiques que

la pratique. D’autres sources de données sont explorées

afin d’étayer plus largement encore feedbase.ch, mais

cela ne suffit pas à en garantir la qualité, son actualisa-

tion notamment est une tâche permanente importante

et une présentation conviviale facilitera son utilisation.

La mise en service de la première version élargie est pré-

vue pour 2012. Toutefois, toutes les fonctions prévues ne

seront pas disponibles dès le lancement de la nouvelle

version. Dans le but de répondre le plus largement pos-

sible aux désirs et aux besoins des utilisateurs-trices,

nous nous réjouissons de recevoir vos suggestions. n

Bibliographie b Boessinger M., 2011. Zur Verfügung gestellte Einzeldaten zur Dürrfutter-

enquête 2005 – 2010. b Kruse K., 2011. Development of a Database System Based on Geographical

Information. Facharbeit am Institut für Informatik, Université de Zurich. b Zoppi S., 2011. Online Computation of up-to-date Summaries in the Swiss Feed

Database. Bachelorarbeit am Institut für Informatik, Université de Zurich.

Figure 3 | Modélisation des données avec une régression selon Kernel: teneur en matière azotée (RP) dans le fourrage sec, canton de Fribourg, altitude 600 – 899 m, années de récolte 2005 à 2009 (Zoppi 2011). RMSE = root mean square error.

190

160

130

100

70

Temporal Value Distribution

01 2005 07 2005 01 2006 07 2006 01 2007 07 2007 01 2008 07 2008 01 2009 07 2009

RP

RMSE

Régression selon Kernel

t

m

Page 51: Edition 2 février 2012

115Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 115, 2012

P o r t r a i t

Cela ne s’invente pas! C’est en 2008, Année internatio-

nale de la pomme de terre, que Brice Dupuis prend ses

fonctions de chef du «Projet pomme de terre» à Chan-

gins, quittant pour cela sa Belgique natale – où le pré-

cieux tubercule jouit du prestige que l’on sait!

Depuis son engagement à ACW, il partage son temps

entre la recherche proprement dite, les indispensables

interactions avec l’interprofession et la gestion de son

équipe. Une seule culture, un seul domaine de recherche,

mais un engagement diversifié, complexe et rempli de

défis, touchant à la fois aux pathologies et aux tech-

niques culturales: «La culture de la pomme de terre est

compliquée, c’est déjà un défi en soi», commente Brice

Dupuis. «Comme elle se produit par multiplication végé-

tative, cela augmente la pression des maladies et impose

de régénérer fréquemment le matériel de base. Et c’est

justement la complexité de cette culture en pleine

expansion dans le monde qui en fait tout l’attrait».

Une activité basée sur les échanges

Le Projet pomme de terre comporte trois volets – étude

variétale, certification et recherche – qui interagissent

les uns avec les autres. Cette relation permanente et ce

dynamisme se répercutent à différents échelons: à Chan-

gins même, où les échanges sont nombreux, mais aussi

au sein d’Agroscope, puisque les essais variétaux et des

tests techniques spécifiques (notamment l’aptitude à la

friture) sont conduits conjointement avec ART. D’autres

échanges encore ont lieu avec l’interprofession (swisspa-

tat et swisssem) et des institutions telles que la HAFL

(anc. HESA), qui collabore actuellement à un projet

visant à améliorer le contrôle de la bactérie Dickeya. L’un

des objectifs de ce projet est l’évaluation de la sensibilité

des variétés de pommes de terre à cette bactérie; à

terme, l’idée est de proposer un outil d’évaluation pour

la sélection variétale. «Pour l’instant, aucune technique

n’existe au niveau international pour cette évaluation»,

remarque Brice Dupuis. En outre, le chef de projet et son

équipe participent à la European Association for Potato

Research à travers divers groupes de travail thématiques,

ce qui leur permet de rester à la pointe de la recherche

européenne.

Né à Ath, entre Bruxelles et Lille, dans une région

productrice de pommes de terre, Brice Dupuis a grandi

et fait ses classes à Bruxelles. Jeune citadin, il reste

cependant en contact avec la campagne, passant régu-

lièrement ses vacances chez ses grands-parents agricul-

teurs. Après ses études à la Faculté des sciences agrono-

miques de Gembloux, il décroche un premier emploi

d’une année au CIRAD (Centre international de

recherche agronomique pour le développement), sur

l’Ile de la Réunion, où il doit trouver un moyen de quan-

tifier la bactérie pathogène Ralstonia solanacearum

dans le sol. Ensuite, durant 6 ans au Centre wallon de

recherches agronomiques, il travaille sur les Dickeya

(déjà!) ou encore sur la lutte contre le mildiou en pro-

duction bio – tout en accomplissant un diplôme en ges-

tion du développement.

A l’aise en Suisse, pays multilingue comme la Bel-

gique, Brice Dupuis apprécie tout particulièrement les

activités de montagne, été comme hiver. Il rentre régu-

lièrement en Belgique, où il a gardé de nombreuses

attaches et supervise la rénovation de sa maison – un

autre défi!

Sibylle Willi, Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Changins-

Wädenswil ACW,1260 Nyon

Brice Dupuis relève le défi de la pomme de terre!

Page 52: Edition 2 février 2012

116

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 116–119, 2012

Actualités

Fondation de la Société européenne d’agroforesterie

La Société européenne d’agroforesterie a été fondée le

16 décembre 2011. La manifestation a eu lieu au Minis-

tère français de l’agriculture en présence de 200 repré-

sentantes et représentants venus de douze pays, tandis

qu’une centaine de personnes supplémentaires suivaient

la réunion en direct sur Internet.

L’agroforesterie permet d’augmenter la productivité

tout en ménageant les sols, en clôturant le cycle de l’eau,

en promouvant la biodiversité et les auxiliaires et en

liant le CO2.

La société a pour but de mettre en réseau les spécia-

listes de différents pays européens et de faire en sorte

que les conditions-cadres de la politique agricole euro-

péenne soient tout au moins conçues de manière à ne

pas empêcher la mise en place de parcelles agrofores-

tières. La Suisse est représentée par le groupe d‘intérêts

Agroforst, instauré par Mareike Jäger (AGRIDEA) et

Felix Herzog (Agroscope ART) (www.agroforst.ch /

www.agroforesterie.ch).

«La combinaison des pommiers et des céréales permet d‘obtenir des marges brutes plus élevées» (exemple de la Suisse orientale). (Photo: ART)

l’évaluation en collaboration avec la Haute école zuri-

choise de sciences appliquées (ZHAW) à Winterthour.

L’emploi et le test détaillé des appareils ont montré

qu’ils étaient très fiables tant du point de vue de leur

fonctionnement que du point de vue des résultats

obtenus. Ces derniers permettent de tirer des conclu-

sions quant à l’affourragement et au déficit de la ration

en composants structurels. Les conseillers en affourage-

ment et les vétérinaires disposent ainsi d’un nouvel

outil leur permettant une identification précoce des

troubles du métabolisme. L’utilisation accrue de cette

technique permettra d’obtenir des informations actua-

lisées, plus précises sur la question de la ration «respec-

tueuse des besoins des ruminants» et sur les «seuils

d’alarme» correspondants. La méthode d’enregistre-

ment s’est avérée solide, fiable et facile à utiliser. Diffé-

rents travaux d’optimisation sont en cours pour per-

mettre la vulgarisation du produit.

Franz Nydegger, Markus Keller, ART, Lorenz Gygax, Zentrum für tierge-

rechte Haltung von Wiederkäuern und Schweinen, ART

Capteur de mastication pour vaches laitières

Rapport ART 748

Le nouveau capteur de

mastication sert à enre-

gistrer l’activité de mast-

cation et de l’alimenta-

tion des ruminants. Cet

appareil permet de saisir

et d’évaluer les activités

de mastication et d’ali-

mentation dans le cadre

d’essais scientifiques. Il

permet aussi d’étudier

ces différentes activités

de façon très détaillée chez les vaches dans les condi-

tions pratiques et d’en tirer des conclusions sur les

risques potentiels de troubles du métabolisme. La sta-

tion de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART

et l’entreprise MSR Electronics GmbH ont développé le

capteur de rumination et les logiciels nécessaires à

Rapport ART 748

Capteur de mastication pour vaches laitières

Saisie automatique de l’activité de mastication et d’alimentation pour le contrôle sanitaire

Auteurs

Franz Nydegger, Markus Keller,ART, Lorenz Gygax, Zentrum fürtiergerechte Haltung vonWieder-käuern und Schweinen,ART

Wendelin Egli, MSR ElectronicsGmbH, CH–8444 Henggart

[email protected]

Octobre 2011

Le nouveau capteur de mastication sert àenregistrer l’activité de mastication et del’alimentation des ruminants. Cet appareilpermet de saisir et d’évaluer les activitésde mastication et d’alimentation dans lecadre d’essais scientifiques. Il permet aussid’étudier ces différentes activités de façontrès détaillée chez les vaches dans lesconditions pratiques et d’en tirer desconclusions sur les risques potentiels detroubles du métabolisme.La station de recherche Agroscope Recken-holz- Tänikon ART et l’entreprise MSR Elec-tronics GmbH ont développé le capteur derumination et les logiciels nécessaires àl’évaluation en collaboration avec la Hauteécole zurichoise de sciences appliquées(ZHAW) à Winterthour. L’emploi et le testdétaillé des appareils ont montré qu’ils

étaient très fiables tant du point de vue deleur fonctionnement que du point de vuedes résultats obtenus. Ces derniers permet-tent de tirer des conclusions quant à l’af-fourragement et au déficit de la ration encomposants structurels. Les conseillers enaffouragement et les vétérinaires disposentainsi d’un nouvel outil leur permettant uneidentification précoce des troubles dumétabolisme. L’utilisation accrue de cettetechnique permettra d’obtenir des informa-tions actualisées, plus précises sur la ques-tion de la ration «respectueuse des besoinsdes ruminants» et sur les «seuils d’alarme»correspondants. La méthode d’enregistre-ment s’est avérée solide, fiable et facile àutiliser. Différents travaux d’optimisationsont en cours pour permettre la vulgarisa-tion du produit.

Impressum

Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction:ART

Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers:ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch

ISSN 1661-7576

N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s

A c t u a l i t é s

Page 53: Edition 2 février 2012

117

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 116–119, 2012

Alimentation des porcelets fraîche-ment sevrés

ALP actuel 42

En sevrant les porcelets à

un âge où ils n’ont ingéré

que de petites quantités

d’aliments solides, on va

à l’encontre du principe

que chaque changement

d’alimentation doit se

faire pas à pas pour que

l’appareil digestif ait le

temps de s’adapter. C’est pourquoi les porcelets sevrés

souffrent souvent de maladies digestives. Ils mangent

peu pendant les premiers jours et perdent du poids

jusqu’à ce qu’ils aient appris à ingérer de l’aliment solide

et de l’eau. Après cette période de jeûne, ils ont tendance

à compenser leur déficit énergétique en mangeant des

quantités élevées de nourriture avant que leur appareil

digestif ne soit habitué au changement alimentaire, ce

qui peut provoquer des diarrhées.

Les mesures suivantes aident à éviter les problèmes liés au

sevrage:

•• Il faut encourager les porcelets à manger et à boire dès

le premier jour du sevrage en continuant à leur offrir

l’aliment complémentaire pour porcelets sous mère

pendant plusieurs jours et en mettant à disposition

suffisamment de places à l’auge. Les porcelets mangent

mieux si l’aliment est présenté sous forme liquide.

•• Si des diarrhées apparaissent fréquemment après le

sevrage, le recours à un aliment diététique ayant une

teneur réduite en protéines et en minéraux et conte-

nant un acide organique ainsi qu’une teneur élevée en

fibres aide à prévenir cette maladie.

•• Comme les porcelets souffrant du froid sont plus

sensibles aux diarrhées, une aire de repos chauffée est

importante, surtout lorsqu’ils mangent peu pendant les

premiers jours après le sevrage.

Andreas Gutzwiller, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux

ALP

ALP actuel

Alimentation des porcelets fraîchement sevrésFiche technique destinée à la pratique

nº 42 | 2011

Auteur

Andreas GutzwillerStation de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALPTioleyre 4, Case postale 64CH-1725 [email protected]

Département fédéralde l'économie DFEStation de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALP

ALP fait partie de l'unité ALP-Haras

Schweizerische EidgenossenschaftConfédération suisseConfederazione SvizzeraConfederaziun svizra

En sevrant les porcelets à un âge où ils n’ontingéré que de petites quantités d’alimentssolides, on va à l’encontre du principe quechaque changement d’ali-mentation doit sefaire pas à pas pour que l’appareil digestifait le temps de s’adapter. C’est pourquoi lesporcelets sevrés souffrent souvent de mala-dies digestives. Ils mangent peu pendant lespremiers jours et perdent du poids jusqu’àce qu’ils aient appris à ingérer de l’alimentsolide et de l’eau. Après cette période dejeûne, ils ont tendance à compenser leurdéficit énergétique en mangeant des quan-tités élevées de nourriture avant que leurappareil digestif ne soit habitué au change-ment alimentaire, ce qui peut provoquerdes diarrhées.Les mesures suivantes aident à éviter lesproblèmes liés au sevrage:

• Il faut encourager les porcelets à mangeret à boire dès le premier jour du sevrage encontinuant à leur offrir l’aliment complé-mentaire pour porcelets sous mère pendantplusieurs jours et en mettant à dispositionsuffisamment de places à l’auge. Les porce-lets mangent mieux si l’aliment est présentésous forme liquide.• Si des diarrhées apparaissent fréquem-ment après le sevrage, le recours à un ali-ment diététique ayant une teneur réduiteen protéines et en minéraux et contenantun acide organique ainsi qu’une teneur éle-vée en fibres aide à prévenir cette maladie.• Comme les porcelets souffrant du froidsont plus sensibles aux diarrhées, une airede repos chauffée est importante, surtoutlorsqu’ils mangent peu pendant les premi-ers jours après le sevrage.

Oliv

ier

Bloc

h,A

LP

Impressum

Editeur:Station de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALPwww.agroscope.ch

Rédaction:Gerhard Mangold, ALP

Mise en page:RMG Design, Fribourg

Impression:Tanner Druck AG,Langnau im Emmental

Copyright:Reproduction autorisée souscondition d’indication de la sourceet de l’envoi d’une épreuve àl’éditeur.

ISSN 1660-7589

alp actuel 42_fr.indd 1 23.12.11 13:20

Un fourrage de bonne qualité pour les chevaux

ALP actuel 41

Pour des raisons nutritionnelles, la ration du cheval doit

principalement se composer de fourrage de qualité irré-

prochable et riche en structure, comme le foin, le hay-

lage (ensilage sec) et la paille. Ceci est valable pour les

chevaux de toutes races, du cheval de loisir au cheval de

haute performance. Le cheval est particulièrement sen-

sible aux aliments avariés et contaminés. C’est pourquoi

la qualité hygiénique compte parmi les critères les plus

importants pour les aliments pour chevaux. Une alimen-

tation riche en fourrage et adaptée aux besoins, ainsi

qu’une excellente qualité contribuent au maintien de la

santé, à l’occupation ainsi qu’au bien-être du cheval. La

présente fiche technique informe sur les points suivants:

•• Caractéristiques d’un fourrage de bonne qualité

•• Critères d’évaluation

•• Évaluation sensorielle

•• Valeurs indicatives pour le foin, le haylage et la paille

•• Entreposage du fourrage

•• Questions fréquentes

Ueli Wyss, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP

ALP actuel

Un fourrage de bonne qualité pour les chevauxFiche technique destinée à la pratique

nº 41 | 2011

Auteurs

Ueli WyssStation de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALPTioleyre 4, Case postale 64CH-1725 [email protected]

Brigitte StricklerHaras national suisse HNSLes Longs-Prés, Case postale 1911580 [email protected]

Département fédéralde l'économie DFEStation de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALP

ALP fait partie de l'unité ALP-Haras

Schweizerische EidgenossenschaftConfédération suisseConfederazione SvizzeraConfederaziun svizra

Pour des raisons nutritionnelles, la rationdu cheval doit principalement se compo-ser de fourrage de qualité irréprochableet riche en structure, comme le foin, lehaylage (ensilage sec) et la paille. Ceci estvalable pour les chevaux de toutes races,du cheval de loisir au cheval de haute per-formance. Le cheval est particulièrementsensible aux aliments avariés et contami-nés. C’est pourquoi la qualité hygiéniquecompte parmi les critères les plus impor-tants pour les aliments pour chevaux. Unealimentation riche en fourrage et adaptéeaux besoins, ainsi qu’une excellente qua-lité contribuent au maintien de la santé, àl’occupation ainsi qu’au bien-être du cheval.

La présente fiche technique informe surles points suivants :

• Caractéristiques d’un fourragede bonne qualité

• Critères d’évaluation –Évaluation sensorielle

• Valeurs indicatives pour le foin,le haylage et la paille

• Entreposage du fourrage• Questions fréquentes

Oliv

ier

Bloc

h,A

LP

Impressum

Editeur:Station de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALPwww.agroscope.ch

Rédaction:Gerhard Mangold, ALP

Mise en page:RMG Design, Fribourg

Impression:Tanner Druck AG,Langnau im Emmental

Copyright:Reproduction autorisée souscondition d’indication de la sourceet de l’envoi d’une épreuve àl’éditeur.

ISSN 1660-7589

alp actuel 41_fr.indd 1 26.10.11 14:33

A c t u a l i t é s

Page 54: Edition 2 février 2012

118

M e d i e n m i t t e i l u n g e n

www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen

Actualités

C o m m u n i q u é s d e p r e s s e

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 116–119, 2012

26.01.2012 Des étables propres pour protéger l’environne-ment L‘ammoniac dégagé par les activités agricoles pollue

l’environnement. Quelles sont les mesures les plus effi-

caces pour réduire les émissions? Cette question a fait

l’objet d‘une conférence organisée par Agroscope et

réunissant des représentants de la recherche, des milieux

politiques et agricoles, le 26 janvier à Zurich.

06.02.2012Ravageur redouté du maïs, Diabrotica réapparaît au nord des Alpes!Diabrotica, la chrysomèle du maïs, ravageur de quaran-

taine, est réapparue en juillet dernier au Nord des Alpes,

dans les cantons d’Uri et de Lucerne, alors qu’aucun

insecte n’y avait été capturé depuis une année. Ces

insectes ont vraisemblablement été introduits par des

transports depuis l’Italie du nord. Une première mesure

pour empêcher le développement d’une importante

population de cet insecte au Nord des Alpes est d’inter-

dire la culture du maïs deux années de suite sur la même

parcelle. Cette mesure a déjà été prise par les cantons du

Tessin et d’Uri.

www.agroscope.admin.ch/communiques

Informations actuelles de la recherche

pour le conseil et la pratique:

Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois

par année et informe sur les avancées en

production végétale, production animale,

économie agraire, techniques agricoles,

denrées alimentaires, environnement et

société. Recherche Agronomique Suisse

est également disponible on-line sous

www.rechercheagronomiquesuisse.ch

Commandez un numéro gratuit!

AgRARfoRSchung Schweiz

RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe

Talon réponse à envoyer à:Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.chwww.rechercheagronomiquesuisse.ch

NOUVEAU

Nom / Société

Prénom

Rue/N°

Code postal / Ville

Profession

E-Mail

Date

Signature

Recherche Agronomique Suisse/ Agrarforschung Schweiz est une publica-

tion des stations de recherche agronomique

Agroscope et de leurs partenaires. Les parte-

naires sont l’office fédéral de l’agriculture

ofAg, la haute école suisse d’agronomie de

zollikofen heSA, AgRiDeA Lausanne &

Lindau et l’ecole polytechnique fédérale de

zurich eTh zürich, Department of agricultural

and foodscience. Agroscope est l’éditeur.

cette publication paraît en allemand et en

français. elle s’adresse aux scientifiques,

spécialistes de la recherche et de l’industrie,

enseignants, organisations de conseil et de

vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux,

praticiens, politiciens et autres personnes

intéressées.

Page 55: Edition 2 février 2012

119

Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen

Actualités

Recherche Agronomique Suisse 3 (2): 116–119, 2012

M a n i f e s t a t i o n s

Février 2012

23. – 26.02.2012Agroscope à Tier & Technik 2012Agroscope ACW, ALP et ARTSt.-Gall

Mars 2012

13. – 14.03.201218. Arbeitswissenschaftliches KolloquiumAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTTänikon

16.03.201220 Jahre Integrierte Produktion im AckerbauAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTReckenholz, Zurich

23.03.2012Jahrestagung der SGPWSchweizerische Gesellschaft für Pflanzenwissenschaften Agroscope Reckenholz-Tänikon ARTReckenholz, Zurich

29.03.2012AGFF-Generalversammlung/FrühlingstagungAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTLandwirtschaftliches Zentrum Liebegg, Gränichen

Avril 2012

13.04.20127. NATUR Kongress 2012Agroscope Reckenholz-Tänikon ARTCongress Center, Bâle

19.04.20127e réunion annuelle du Réseau de recherche équine en SuisseHaras national suisse HNSAvenches

Mai 2012

09. – 10.05.2012Landtechnik im AlpenraumAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTFeldkrich, Autriche

L i e n s I n t e r n e t

Archive des rapports de test des tracteurs

www.traktorentest.ch

Les rapports de test des tracteurs édités par la station de

recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART livrent

des informations intéressantes sur les caractéristiques

des anciens tracteurs (performances et consommation).

Tous les rapports de test depuis 1971 sont désormais dis-

ponibles sur Internet.

Mars 2012 / Numéro 3

•• Produits et services d’alpage – offre dans quelques

régions ciblées en Suisse, Rosa Böni et Irmi Seidl, WSL

•• Structure de population et diversité génétique des

races ovines suisses, Alexander Burren et al., HAFL

•• Le changement climatique influence le bien-être des

vaches laitières, Jürg Fuhrer et Pierluigi Calanca, ART

•• Effet à long terme des engrais organiques sur les

propriétés du sol, Alexandra Maltas et al., ACW

•• Effet à long terme des engrais organiques sur le

rendement et la fertilisation azotée des cultures,

Alexandra Maltas et al., ACW

•• Nouvelle méthode pour déterminer les pertes par

brisures, Joachim Sauter et al., ART et Université de

Kassel

•• Une action commune pour le sol, Bruno Arnold et

André Chassot, Agridea

La zone d’estivage en Suisse repré-sente un tiers environ de la surface agricole utile. Les produits et ser-vices d’alpage constituent une source de revenus pour l’économie alpestre. Des chercheuses du WSL ont mené une enquête sur l’offre des produits et services d’alpage dans six régions de Suisse. (Photo: Gabriela Brändle ART)

D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o

Informations: www.agroscope.admin.ch/manifestations

Page 56: Edition 2 février 2012

Freitag, 16. März 201220 Jahre Integrierte Produktionim AckerbauForschungsanstalt Agroscope ART - Reckenholz

http://www.agroscope.admin.ch/Fachtagung-Ackerbauoder Priska Gassmann Tel: 044 377 7253 [email protected]

Anmeldung undInformation

Fachtagung

23 - 26 février 2012, Tier & Technik, Saint-Gall

Agroscope – Compétitifs grâce à la recherche

Des spécialistes d’Agroscope présentent des travaux relatifs à

«La qualité et la sécurité du cidre doux» – Nouvelles métho-des pour l’identification de contaminations et l’améliorationde la conservabilité des jus de pommes (dégustation).

«Mon toit, source de chaleur» – Séchage économe enénergie du foin avec le rejet thermique issu de l’installationphotovoltaïque.

«Des poulains d’avenir» – Calcul du degré de parenté comptetenu des caractéristiques de performance du cheval.

Lieu:

Le stand d’Agroscope se trouve dans la halle 3.1,numéro du stand 3.1.31

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