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Notre dossier, pages 3 à 8 Juillet 2019, Des soldats indonésiens missionnés par l'Organisation des Nations Unis patrouillent dans un quartier de Bangui, la capitale de la Centrafrique. Cette image des "Casques bleus" dans un pays miné par des luttes fratricides témoigne des efforts de paix menés par la communauté internationale. L'expérience apprend que rien n'est jamais gagné. "Prévenir la guerre : répondre aux nouvelles menaces", le Forum mondial Normandie pour la Paix a choisi ce thème pour engager la réflexion et aiguillonner l'action. UN Photo/Herve Serefio N° 2 - Juin 2020 Editorial En raison de la crise sanitaire qui frappe le monde entier depuis plusieurs mois, la troi- sième édition du Forum mon- dial Normandie pour la Paix qui devait se tenir du 3 au 5 juin 2020 a été reportée aux 1 et 2 octobre. Rendez-vous annuel ouvert à tous, le Forum mondial Nor- mandie pour la Paix est un véri- table laboratoire de réʁexion et de médiation sur les thèmes de la paix, de la liberté et des droits de l’Homme. Chaque année, sont accueillis à Caen, dans l’enceinte historique de l’Abbaye aux Dames, plus de 200 intervenants du monde er entier et plusieurs milliers de participants dont de nombreux lycéens. Tout comme les éditions pré- cédentes, la 3 édition du Forum place la jeunesse au premier plan. Chaque année, la Région Normandie en partenariat avec les autorités académiques déploient de nombreux pro- grammes pédagogiques et temps forts à destination des lycéens normands. Le Forum est l’occasion de restituer ces projets. Parmi eux, figurent la remise du Prix Liberté, qui récompense une personne ou une organisation pour son com- e bat en faveur de la liberté, la restitution des travaux Walk the Global Walk qui valorise les mesures de lutte contre les changements climatiques, la présentation de projets menés par des lycéens en Europe à travers la plateforme eTwinning ou encore la mobilisation de classes sur des actions d'édu- cation aux médias au cours du Forum. Et puis, il y a ces élèves de seconde des lycées Guy de Maupassant de Fécamp et François I du Havre, qui tout au long de l’année s’exercent au métier de rédacteur aux côtés de leurs professeurs et er de journalistes pour vous pro- poser à la lecture le journal « La Colombe ». Composé d’ar- ticles, de témoignages et d’in- terviews, il permet à chacun des participants d’en savoir plus sur les nombreux sujets d'actualité au coeur du Forum. Je tiens pour conclure à féli- citer chacun des jeunes lycéens impliqués dans ce tra- vail de très grande qualité que je vous invite à découvrir sans plus attendre. Bonne lecture ! Hervé Morin, Président de la Région Normandie

Editorial - Académie de NormandieEditorial En rai son de la crise sani taire qui frappe le monde entier depuis plu sieurs mois, la troi- sième édi tion du Forum mon- dial Norman

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  • Notre dossier, pages 3 à 8

    Juillet 2019, Des soldats indonésiens missionnés par l'Organisation des Nations Unis patrouillent dans un quartier de Bangui, la capitale de laCentrafrique. Cette image des "Casques bleus" dans un pays miné par des luttes fratricides témoigne des efforts de paix menés par lacommunauté internationale. L'expérience apprend que rien n'est jamais gagné. "Prévenir la guerre : répondre aux nouvelles menaces", le Forummondial Normandie pour la Paix a choisi ce thème pour engager la réflexion et aiguillonner l'action.

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    N° 2 - Juin 2020

    EditorialEn rai son de la crise sani taire

    qui frappe le monde entierdepuis plu sieurs mois, la troi- sième édi tion du Forum mon- dial Nor man die pour la Paix quidevait se tenir du 3 au 5 juin2020 a été repor tée aux 1 et 2octobre.

    Ren dez-vous annuel ouvert àtous, le Forum mon dial Nor- man die pour la Paix est un véri- table labo ra toire de ré exion etde média tion sur les thèmes dela paix, de la liberté et desdroits de l’Homme. Chaqueannée, sont accueillis à Caen,dans l’en ceinte his to rique del’Ab baye aux Dames, plus de200 inter ve nants du monde

    er

    entier et plu sieurs mil liers depar ti ci pants dont de nom breuxlycéens.

    Tout comme les édi tions pré-cé dentes, la 3 édi tion duForum place la jeu nesse aupre mier plan.

    Chaque année, la RégionNor man die en par te na riat avecles auto ri tés aca dé miquesdéploient de nom breux pro- grammes péda go giques ettemps forts à des ti na tion deslycéens nor mands. Le Forumest l’oc ca sion de res ti tuer cespro jets. Parmi eux, figurent laremise du Prix Liberté, quirécom pense une per sonne ouune orga ni sa tion pour son com-

    e

    bat en faveur de la liberté, lares ti tu tion des tra vaux Walk theGlo bal Walk qui valo rise lesmesures de lutte contre leschan ge ments cli ma tiques, lapré sen ta tion de pro jets menéspar des lycéens en Europe àtra vers la pla te forme eTwin ningou encore la mobi li sa tion declasses sur des actions d'édu- ca tion aux médias au cours duForum.

    Et puis, il y a ces élèves deseconde des lycées Guy deMau pas sant de Fécamp etFran çois I du Havre, qui toutau long de l’an née s’exercentau métier de rédac teur auxcôtés de leurs pro fes seurs et

    er

    de jour na listes pour vous pro- po ser à la lec ture le jour nal « LaColombe  ». Com posé d’ar- ticles, de témoi gnages et d’in- ter views, il per met à cha cundes par ti ci pants d’en savoirplus sur les nom breux sujetsd'ac tua lité au coeur du Forum.

    Je tiens pour conclure à féli- ci ter cha cun des jeuneslycéens impli qués dans ce tra- vail de très grande qua lité queje vous invite à décou vrir sansplus attendre.

    Bonne lec ture !

    Hervé Morin,Président de la RégionNormandie

  • Actu2

    Crise sanitaire et JDLLe Forum mon dial Nor man die

    pour la paix qui devait ini tia le- ment se tenir début juin à l’Ab- baye aux Dames de Caen, aété contraint d’être reportécomme tous les grands évè ne- ments. Il fau dra donc attendrele mois d’oc tobre pour pou voirpro fi ter des confé rences sur lethème «  Pré ve nir la guerre  :répondre aux nou vellesmenaces   ». Cette édi tion dujour nal des lycées vous pro- pose un avant-goût des thèmesqui seront abor dés lors de cetroi sième forum.

    Mal gré le confi ne ment et lafer me ture des éta blis se mentssco laires, les élèves volon tairesdu lycée Fran çois 1 du Havreet du lycée Mau pas sant deFécamp, ont conti nué de tra- vailler main dans la main pourfina li ser la paru tion du jour nal.L’es prit du forum s’in tègre par- fai te ment dans le cadre de leurcours de spé cia lité  : his toire,géo gra phie, géo po li tique,sciences poli tiques. C’est doncavec enthou siasme et sérieuxqu’ils ont conti nué le tra vail àdis tance lors de cette périodetrou blée.

    Camille DUPARC.

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    Règles strictes pour le dernier adieuLes mesures de sécurité bouleversent les rites du deuil.

    La pandémie qui touche le coeur du mondeToute la planète se mobilise pour combattre le Covid-19.

    La colombe n°2 - Juin 2020 - page 2

    Ne prenons pas à la légère leconfinement.

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    Depuis plu sieurs mois lecoro na vi rus fait des ravagesdans le monde. Certes la majo- rité des per sonnes tou chéessur vivent mais dans cer tainscas le des tin est autre. Troppeu de médias abordent cesujet : que se passe t-il lorsquel’un de nos proches décède  ?"Lorsque la mort du patient estdécla rée",explique Fabien, unagent des Pompes Funèbresde Cri que tot l'Es ne val (76),"lecorps est mis dans une houssemor tuaire puis direc te ment encer cueil". Les direc tivesconcer nant les mesures desécu rité à suivre sont chan- geantes et mal com mu ni quées.

    Les mesures pré co ni sées sont :une mise en bière immé diate,sans pré sen ta tion du défunt àla famille, ni soins de conser va- tion sur le corps car il resteconta gieux  : le tra vail de deuilest d’au tant plus dif fi cile à faire.Les pompes funèbres ne sontpas prio ri taires sur la liste d’en- tre prises néces si tant du maté- riel de pro tec tion. Ils doiventfaire ce qu’ils peuvent avec lematé riel dont ils dis posent.

    Mul house, en Alsace, esténor mé ment tou chée par lecoro na vi rus, les décès ont dou- blé en seule ment un mois. Lesinfor ma tions sui vantes ont étérecueillies auprès d’un agentdes Pompes Funèbres de larégion. Il y a une hausse de+90  % des décès liés auCovid-19, les pertes se mul ti- plient dans les EHPAD, lesdomi ciles et les cli niques. Tousles décès de Mul house sontconsi dé rés comme sus pi cionde coro na vi rus. Cer tainesfamilles insis tantes peuvent serecueillir auprès du défunt maissous cer taines condi tions  : 3 à

    4 minutes et à dis tance ducorps. La situa tion a pris unetelle ampleur que les cré ma to-riums sont fer més au public, lescéré mo nies et les recueille- ments sont annu lés. Les funé- ra riums sont satu rés. Concer- nant les inhu ma tions, cer tainscime tières acceptent 12 à 20membres de la famille, tou joursen gar dant une limite de dis- tance. Les agents de PompesFunèbres sur place manquentde tout : com bi nai sons jetables,masques, gants, gel et lunettesde pro tec tions. Pro chai ne mentils seront en rup ture dehousses mor tuaires et de cer- cueils. Le per son nel prend desrisques constants, ils sont euxaussi en pre mière ligne face àcette pan dé mie. Durant les pre- mières semaines d'avril, cetteentre prise funé raire trai tait undécès toutes les demi-heures.

    Lola PIGNOQUE.

    Pays touchés par la pandémie.

    LCI 2

    9/03

    /20

    Le COVID-19, aussi appelécoro na vi rus, tire ses ori ginesd’un virus venant de la chauve-sou ris ou bien du pan go lin. Ace jour cette infor ma tion n'estpas entiè re ment véri fiée. Cevirus ori gi naire de Wuhan, enChine, a conta miné la plu partdes habi tants des pays, onparle alors de pan dé mie mon- diale. Mais quelles sont les ori- gines de l'épi dé mie  ? Le pre- mier cas a été détecté vers lemois de novembre 2019 au seindes pays asia tiques. En l’es- pace de quelques semaines levirus a conta miné l’Ita lie, l’Es- pagne et bien d’autres. Cela faitmain te nant trois mois que lecoro na vi rus sévit à tra vers leglobe et notre pays n'est pasépar gné.

    Les pre miers cas de Covid-

    19 furent recen sés au mois dejan vier suite à l’ap pa ri tion dessymp tômes sur trois per sonnesayant tran sité par Wuhan avantde reve nir en France après unvoyage. Les mesures de sécu-

    rité prises par les auto ri tés fran- çaises sont  : le res pect des« gestes bar rières », lais ser unmètre de dis tance entre lesindi vi dus, res ter confiné chezsoi, les dépla ce ments super ussont inter dits, vous pou vez fairedes achats de pre mière néces- sité, pour des rai sons de santé,pour motif fami lial obli ga toire...Les éta blis se ments sco lairesont été fer més, ce qui oblige

    donc les élèves à suivre descours en ligne. Ce tra vail fas ti- dieux, tant pour les pro fes seursque pour les élèves, à caused’un manque de pré pa ra tion,rajoute un stress sup plé men-taire en cette période d’exa- mens.

    La France n’est pas le seul

    pays tou ché par cette pan dé- mie, les autres font face en

    appli quant aussi cer tainesmesures de sécu rité. La Rus siea fermé ses fron tières ter restresavec la Chine sur 4 000km, leséchanges com mer ciaux sontsus pen dus. L’Ita lie, troi sièmepays le plus tou ché, a pris desmesures fortes pour empê cherla pro pa ga tion : le pays est misen confi ne ment total, avectoutes sor ties inter dites. Enfinl’Al le magne semble prête àfaire face à l’épi dé mie aumoment où les cas sem ble rontde plus en plus nom breux : deslits d’hô pi taux sont réser vés et ily a une pos si bi lité d’iso le mentdes groupes conta mi nés.Chaque pays gère cette crisesani taire avec les moyens quilui sont accor dés. Mais les res- sources se font rares, despénu ries de pro tec tions sont àdéplo rer et les infor ma tionsarrivent au compte-gouttes.

    Lola PIGNOQUE,Maxime SAILLOT,Océane DESFRENE.

  • 3Guerres et conflits

    La justice à l'épreuve duterrorisme

    Le piège de la bande sahélo-saharienne

    L'enfance dans l'enfer de la guerreFace au drame des enfants soldats, des associations se mobilisent.

    La colombe n°2 - Juin 2020 - page 3

    Le terrorisme est devenu l'un desenjeux principaux de sécuritépour de nombreux États.

    On ne peut pas par ler de jus-

    tice dans la plu part des cas.Sou vent les ter ro ristes fina lisentleur action par un sui cideanéan tis sant toute pos si bi litéd'ar res ta tion et de pro cès. Cefut le cas des kami kazes res-pon sables des attaques deParis le 13 novembre 2016.

    Quand ils ne choi sissent pasde se don ner la mort, ilsprennent volon tai re ment lerisque d'être tués par les forcesde l'ordre comme à l'at taque duBata clan à Paris en novembre2015, avec l'in ter ven tion de labri gade anti-cri mi na lité et de labri gade de recherche et d'in ter-ven tion. La "neu tra li sa tion" dester ro ristes rend impos sibletoute pour suite judi ciaire. Lesvic times se voient pri vées derepré sen ta tion à un éven tuelpro cès. Cepen dant, ellespeuvent pré tendre à uneindem ni sa tion pour elles et lesfamilles de tués et bles sés, issu

    d'un fonds d'aide.Mais, il arrive que les

    enquêtes abou tissent à l'ar res- ta tion de com plices ou de per-sonnes direc te ment impli quéesdans des com man dos ter ro-ristes. C'est le cas de SalahAbdes lam, membre du com-mando des atten tats du 13novembre de Paris et de 20autres sus pects de par ti ci pa- tion à cet évé ne ment s'ils sontjugés cou pables. Le pro cès estprévu pour 2020.

    Le Fran çais Mou rad Farès,lui, a été condamné, en jan vier2020 à vingt-deux années depri son pour avoir embri gadé denom breux jeunes par tis pour ledji had à dater de 2013 enSyrie.

    U n acte ter ro riste ne peut pastou jours être puni par la jus tice,mais dans cer tains cas, despro cé dures sont enta mées, cequi fait droit aux vic times desatten tats et à leur famille.

    Agathe BARON-COUDERT,Avril CHARRAS.

    Les Forces françaises esseuléesdans un territoire immense.

    Dans cette zone par tant de la

    Mau ri ta nie à l'Ery thrée en pas- sant par le Sou dan, se mul ti- plient les attaques ter ro ristes.Les dji ha distes ayant appris deleurs erreurs, ont com pris qu'ilsne fai saient pas le poids face àune armée conven tion nelle.

    Depuis ils ont adopté une

    nou velle tac tique, en cher chantà créer de l'in sta bi lité. Sachantque les citoyens ont besoin dese sen tir sou te nus par leur Etat, ces ter ro ristes pro fitent actuel-le ment du fait que les popu la- tions locales ne voient pas lesbéné fices de l'aide au déve lop- pe ment pro mise dans le cadrede la lutte anti-ter ro riste.

    Ce qui pro voque une frus tra-

    tion et fait le jeu des dji ha- distes . De ce fait les sol datsfran çais ne sont plus asseznom breux pour faire face àleurs assauts. Le rôle de laforce fran çaise qui main tient

    4 500 hommes sur le ter rain, unchiffre bien faible compte tenude l'es pace concerné, com-mence à inter pel ler l'opi nionpublique locale au Niger. LeSahel plonge inexo ra ble mentdans un chaos orches tré parles groupes dji ha distes, faceauquel ni les États locaux, nil'ar mée fran çaise ne trouventde réponse.

    Peut-être qu'avec un sou tien

    inter na tio nal le G5 Sahel pour-rait rede ve nir acteur, maisaucun signal actuel le ment n'in- dique que ce soit en train de sepro duire.

    "Tout le monde sait que l'opé-

    ra tion Bar khane n'est pas assezimpor tante pour faire plusqu'éteindre un feu plus grosencore. C'est la pire des jus ti fi- ca tions pour une guerre, maisla France en est là" estime lepoli to logue Mickael Shur kin.

    Léa CHION-VERDIERE.

    Enfant agé d'environ 9 ans avecune arme en républiquedémocratique du Congo

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    .frAffiche choc d'une campagne desensibilisation d'Amnesty

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    A 11 ans, Mike Dra gon a étérecruté, comme 300 000enfants aujour d'hui, en tantqu'en fant sol dat dans dif fé rentsgroupes armés en Répu bliqueDémo cra tique du Congo. Issude milieux pauvres et étantmajo ri tai re ment des gar çons,ces enfants sont pour la plu partorphe lins, sans édu ca tion etdonc faci le ment in uen çables.Sou vent embri ga dés par desgou ver ne ments, des groupesarmés ou encore Daech, cesder niers peuvent ser vir commeesclaves sexuels, espions ouencore domes tiques. Mais lamajo rité est envoyée sur le fronten tant que sol dats pour ser virde chair à canon.

    Ces enfants peuvent êtreame nés à s'en ga ger pour dif fé- rentes rai sons  : condi tion ne-ment idéo lo gique, besoinsmaté riels, désir de quit ter leursfamilles ou bien encore la peur.

    Cepen dant cer tains enfantssont vic times de recru te mentforcé. Dans ce cas, on parled'enrô lement invo lon taire. Alors,

    ils sont enle vés, mena cés oudro gués afin de créer unedépen dance favo ri sant la sou- mis sion. Des gou ver ne mentsdu monde entier et l' ONU onttenté de mettre en place cer-taines mesures mais ces der-

    nières ne sont pas res pec tées.En effet 75  % des guerres uti-lisent des enfants, ce qui veutdire qu'un com bat tant sur dixest un mineur. Pour tant léga le- ment l'âge mini mum pour uncon it est de 18 ans. D e plus,l'uti li sa tion d'un enfant de moinsde 15 ans dans un con it arméest consi dé rée comme uncrime de guerre.

    RescapéPlu sieurs asso cia tions militent

    acti ve ment pour sor tir cesenfants de ces situa tions pré- caires comme l'UNI CEF,l'AMAD ou encore le comitéinter na tio nale de la CroixRouge. Mike Dra gon, parexemple, est par venu às'échap per et a par la suite étépris en charge par un pro- gramme de réin ser tion del'ONG Vision du Monde. Grâceà eux, ce res capé est par venuà avoir accès à une ali men ta- tion équi li brée, un trai te mentmédi cal adapté, une orien ta tion

    psy cho so ciale, une for ma tionpro fes sion nelle ainsi qu'uneédu ca tion sur le VIH. Ce pro-gramme depuis 1984 est déjàpar venu à sau ver des mil liersd'en fants enrô lés.

    Ninon GOBLED,Dehbia BEKKOUCHA.

    https://www.journaldeslycees.fr/pagefprint/3/www.lesenfantssoldatsenafrique.sitew.com/I_Le_phenomene_des_enfants_soldats_en_Arfrique_.B.htmhttps://www.journaldeslycees.fr/pagefprint/3/notreautremonde.canalblog.com

  • Focus sur la paix4

    L'UE au défi de la paix et de la sécuritéLa Défense est le maillon faible de l'Union européenne mais les lignes bougent.

    La diplomatie du pandaL'animal emblématique de la Chine rapproche les nations.

    La colombe n°2 - Juin 2020 - page 4

    Angela Merkel et Emmanuel Macron (ici lors de l'annonce du pland'aide à l'UE lié à la pandémie du Covid-19) sont les signataires duTraité d'Aix-la-Chapelle, en 2019.

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    Il y a une tren taine d'an née,le mur de Ber lin venait d'êtredétruit. Une longue et durepériode venait de s'ache ver etdepuis lors la paix et la sécu ritésont pré sents en Europe.

    Comment assure-t'elle la paixde nos jours ? La ques tion d'une armée

    com mune.L'Union euro péenne a tou-

    jours eu envie de mettre fin auxguerres. Mal heu reu se ment, parpro blèmes de logis tique et d'ar- gent, il est très dif fi cile demettre en place une arméeeuro péenne pou vant inter ve nirseule et sur une longue duréedans un com bat. La seulearmée com mune exis tante estcelle de la bri gade franco-alle- mande.

    Celle-ci per met une réac tionrapide de défense mais ne per- met pas d'al ler atta quer seuld'autre pays.

    L'Union euro péenne s'estdonc tour née vers la diplo ma tie

    pour assu rer la paix. Cepen- dant, la ques tion d'ar mée com- mune fait un grand pas en 2019avec le traité d'Aix la Cha pelle.C'est un traité de coopé ra tionet d'in té gra tion entre la Franceet l'Al le magne, ren for çant leurscoopé ra tions mili taires. Cetraité est donc un pre mier pasvers une armée euro péenneunie et puis sante.

    Quelles sont les actions pour maintenir la sécurité ? La lutte contre le ter ro risme.Pour lut ter effi ca ce ment

    contre le ter ro risme, l'UE favo- rise la coopé ra tion entre lespays. Elle crée des alliancesafin d' aug men ter les moyensde recherches.

    Elle met aussi en place denou velles régle men ta tionscomme l'in ter dic tion du portd'arme à feu.

    Le déve lop pe ment de la

    cyber sécu rité.La cyber sé cu rité n'est pas

    encore un des points forts del'UE. Elle a donc décidé d'en- ga ger de manière per ma nenteune agence spé cia li sée dans ledéjoue ment de cyber-menaces/attaques .

    Afin de déve lop per ses capa- ci tés de réac tions, l'Eu rope aaussi créé une alliance de par-tage d'in for ma tions, de décou-vertes et d'avan cées dans cedomaine avec l'OTAN.

    L’aug men ta tion des moyens

    mili taires des pays euro péens.

    L'Eu rope a tou jours voulu unesécu rité com mune. Pour celaelle a mis en place des trai téscomme celui de Maas tricht en1992. Mais e n 2019, son ambi- tion était d'aug men ter ses mili- taires et de d éve lop per sescapa ci tés d'in ter ven tions. LeFonds euro péen de défense(FED) et la Coopé ra tion struc tu- rée per ma nente (CSP) ont étécréés.

    Jade GOMIS,Eléonore BOQUET-BELLET.

    Brigitte Macron marraine du bébépanda né en France Yuan Meng

    LACR

    OIX

    La "diplomatie du panda" s'invite à Berlin

    LePo

    int

    Offrir un panda géant est ungeste ances tral de la diplo ma- tie chi noise. C'est une façon d'en ta mer ou d'amé lio rer denou velles rela tions diplo ma- tiques avec un autre pays. EnChine, le panda géant est untré sor natio nal. Cette espèceendé mique est très popu laire.Mais cette pra tique d'of frir despan das à d'autres pays estcepen dant révo lue, l'ani malétant une espèce mena cée.Depuis 1984 les auto ri tés chi- noises ne les offrent plus. Ellesles louent contre plu sieurs mil- liers d'eu ros. Cela peut allerd'une durée allant jus qu'à 10

    ans pour cer tains pays commepar exemple pour la France à15 ans pour la Rus sie.

    "Soft power"Une qua ran taine de pan das

    sont actuel le ment prê tés par laChine dans le monde entier. Ladiplo ma tie du panda est unmoyen de faire pas ser un mes- sage d'en tente poli tique. Ellecontri bue éga le ment à l’ex pan- sion du « soft power » (le pou- voir de convaincre sans laforce) chi nois. La Chine, qui

    cherche à s'af fir mer comme unlea der mon dial ras su rant, conti- nue de miser sur la « diplo ma- tie du panda ». Cela lui per metd'hui ler ses rela tions diplo ma- tiques et de soi gner son image."Ces ani maux sont un des sym- boles de la Chine, et nousappré cions beau coup ce gested’ami tié", dit Vla di mir Pou tine.Donald Trump en dirait-ilautant aujour d'hui ?

    Flavie BRULIN,Camille COUCHAUX.

    https://www.journaldeslycees.fr/imageredim/240/240/image/17262-f746362a31a47d77f5a09ed1c46cad493c75557c.jpg

  • 5Le point sur l'Asie

    L'Inde aux frontières de la guerreLe Cachemire, terre de convoitise et de con it, conséquence des partitions coloniales.

    La fratrie spéciale du géant et des liliputiensLa Chine, Taïwan et Hong Kong : quel futur pour la doctrine "un pays, deux systèmes” ?

    La colombe n°2 - Juin 2020 - page 5

    Cachemire : comprendre la criseen 5 minutes

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    Les territoires revendiqués

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    Le con it indo-pakis ta nais  :vieux con it, tou jours réin venté

    A la fin de l’Em pire des Indes,en 1947, les Bri tan niques orga- nisent une sépa ra tion sur desbases reli gieuses. Les régionspeu plées à majo rité de Musul- mans forment le Pakis tan etcelles à majo rité hin douedeviennent l’Inde. Mais la prin- ci pauté du Jammu-et-Cache- mire sur tout peu plée de Musul- mans, est diri gée par un Hin- dou qui décide de se rat ta cherà l’Inde. Les deux pays se dis- putent tou jours le ter ri toire 70ans plus tard, avec au pas sagetrois guerres et des escar-mouches fré quentes.

    L'ONU inter vient, à lademande de l'Inde, pour faire

    ces ser les com bats. Après plu- sieurs mois de con it, l'or ga ni- sa tion inter na tio nale réus sit ànégo cier un ces sez-le-feu, quientre en vigueur le 1er jan vier1949.

    Le Cache mire est divisé endeux par ties  : un tiers pour lePakis tan et les deux tiers res- tants pour l'Inde. Mais aucunefron tière «  offi cielle  » n'est éri- gée, la ligne de ces sez-le-feujouant ce rôle. Ainsi, cette issuene met pas fin aux reven di ca- tions ter ri to riales sur cetterégion stra té gique, car situéeentre l’Inde, le Pakis tan et laChine.

    La fron tière sino-indienne  :

    une situa tion géo po li tique quisert à des fins de poli tiquesinternes chi noises

    Depuis les années 60, l’im pli- ca tion chi noise dans la régiondu Cache mire est crois sante  :pour quoi la Chine s’in ves tit-elledans cette région ?

    D’abord la Chine a conquisdans les années 60 une des

    trois par ties du Cache mire dontl’ad mi nis tra tion est contes tée  :l’Ak saï Chin. Si la Chineaccorde tant d’im por tance à ceter ri toire, c’est parce qu’ilconsti tue un enjeu impor tantdans sa poli tique inté rieure.Situé à la jonc tion du Tibet etdu Xin jiang, des pro vinces chi-noises sous haute ten sion, l’Ak- saï Chin per met un rac courcide près de 3000 km entre leTibet est le Xin jiang, d’où soninté rêt stra té gique. Ensuite, laChine voit dans le Cache mireune oppor tu nité éco no mique.

    L'en jeu des "nou velles routes

    de la soie"Véri tables fier tés chi noises,

    les "nou velles routes de la soie"se tracent éga le ment sur unnou vel axe grâce au Cache- mire. Avec un accès au Pakis- tan, la Chine peut béné fi cierd’un débou ché sur la merd’Ara bie, ce qui lui évite undétour consi dé rable. Ainsi, laChine finance des routes allantde Kash gar dans le Xin jiang

    jus qu’à Isla ma bad, la capi talepakis ta naise.

    Le coût de ces infra struc turess’élève à plus de 54 mil liardsde dol lars. Avec près de 410mil liards de dol lars dépen sésde 2014 à 2018 pour son pro jetdes "nou velles routes de lasoie", il sem ble rait que la Chinesoit prête à rele ver de nou- veaux défis dans une région oùse trouvent déjà près de 900000 sol dats indiens.

    Léa HOUARD,Eve LOJOU.

    Parapluies et tournesols, Hong Kong et Taïwan

    Lola

    CHA

    RY

    Deng Xiao ping, chef d’étatchi nois, pro nonce cettefameuse for mule lors de larétro ces sion de Hong Kong en1997  : «  Un Pays, deux sys- tèmes ».

    En effet, d’un côté Hong

    Kong et Taï wan ont un régimecapi ta liste, de l’autre la Chineconti nen tale a un régime socia- liste. Pen dant plus de 150 ansHong Kong est une colo nie bri- tan nique avant d’être fina le mentrétro cé dée à la Chine en 1997.Elle pos sède donc un sta tutspé cial, c’est une  : RégionAdmi nis tra tive Spé ciale avecson propre sys tème judi ciaire,légis la tif et exé cu tif, ainsi queson propre sys tème poli tique etune éco no mie capi ta liste.

    Or de nom breuses mani fes ta-

    tions ont eu lieu depuis que laChine a récu péré le ter ri toire,ainsi le mou ve ment des para- pluies qui a débuté en sep- tembre 2014. Ce mou ve mentcrée une réelle frac ture entre

    les pro-Pékin et les pro-démo- cra tie. Le pro jet de loi vou lantextra der les Hong kon gais versPékin enve nime la situa tion etcrée un fossé entre Hong kon-gais et Chi nois.

    Taïwan la rebelleL’île de Taï wan a appar tenu

    au Japon de 1895 à 1945 et aété cédée à la Répu blique deChine (RC) après la défaite duJapon en 1945 jus qu’en 1949,date à laquelle la Répu bliquePopu laire de Chine (RPC) estnée. Taï wan pos sède un dra- peau et un hymne propres maisn'a pas le sta tut d'in dé pen- dance qui fait débat dans lapopu la tion taï wa naise.

    L’ONU recon naît Taï wan

    comme une pro vince de la RPCalors que Taï wan pro clame êtreune pro vince de la RC qui jouitdonc d’un sta tut à part entièreentre volonté d’in dé pen dancepar une par tie de la popu la tionet in uence de la Chine. En

    effet, sa pré si dente Tsai Ing-Wen membre du Parti Démo-crate Pro gres siste (PDP) arefusé le sta tut de RAS pro posépar la Chine pour régler lescon its les oppo sant et défendle statu quo entre les deux étatssou ve rains.

    En 2014, les Taï wa nais mani-

    fes taient pour pro tes ter contreun accord éco no mique avec leconti nent, dans un mou ve ment

    appelé le Mou ve ment des Tour- ne sols. La Chine n’hé site pas àécar ter les par te naires diplo ma- tiques de Taï wan pour l’iso ler. XiJin ping a ainsi annoncé en jan- vier 2019 qu’il ne renon ce raitpas à recou rir à la force pourrécu pé rer Taï wan.

    Louise RENAUD,Lola CHARY.

    http://www.leparisien.fr/https://www.journaldeslycees.fr/pagefprint/5/www.la-croix.com

  • Histoire et culture6

    Jeux olympiques et enjeux diplomatiquesQuand la politique met le sport sous haute tension. L'exemple de 1968, à Mexico.

    Les Kurdes plongés dans un avenir flouPersécuté et tiraillé sur quatre pays, ce peuple est désireux de paix.

    La colombe n°2 - Juin 2020 - page 6

    Peter Norman, Tommie Smith etJohn Carlos, lors des JO de 1968

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    Depuis le camou et in igé aurégime nazi par l'ath lète afro-amé ri cain Jesse Owens, à Ber- lin en 1936, l'his toire des Jeuxolym piques ne manque pasd'exemples d'in ter fé rencesentre sport et poli tique, sport etrela tions inter na tio nales.

    En 1968, à Mexico, c'estl'image d'un poing levé qui vaentrer dans les mémoires. LesJeux olym piques s'y déroulentdans un contexte social tendu,par ti cu liè re ment aux Etats-Unis,mal gré l’abo li tion de la ségré-ga tion raciale quatre ans plustôt. La dis cri mi na tion per sistetou jours dans cer tains Etats etde nom breuses émeutes ontlieu à tra vers le pays pour pro-tes ter contre elles. Cinq moisplus tôt, le 4 avril 1968, Mar tinLuther King, meneurs du mou- ve ment pour l’éga lité des droitsciviques aux Etats-Unis, estassas siné.

    Gantés de noir Lors de la remise des

    médailles du 200 mètres auxJeux olym piques de Mexico,Tom mie Smith et John Car los,res pec ti ve ment pre mier et troi- sième à la course, tendent lebras vers le ciel munis d’ungant noir, sym bole de la dignité

    afro-amé ri caine, et ils baissentéga le ment la tête vers le sol.Ces actes sym bo liques sonttrès forts pour pro tes ter contreles injus tices raciales.

    En pleine Guerre Froide, dans un contexte inter na tio naltendu, le sport est un enjeucen tral d'ex pres sion de la puis- sance pour les Etats-Unis etl’URSS. Ce geste, devant plusde 400 mil lions de télé spec ta- teurs, est désas treux pourl’image amé ri caine à l'éche loninter na tio nal.

    L'idée de Peter NormanSuite à cet acte, les réac tions

    ne se font pas attendre  : lafoule les hue et les insultes.Dès le len de main, ils sontexclus du vil lage olym pique etban nis à vie des com pé ti tions.Pour tant Tom mie Smith est alorsle record man de la dis ci pline.Ce record n'est ensuite battu,aux Jeux olym piques, qu’en1984.

    Mal gré ce que peut lais serpen ser la photo, Peter Nor man,ath lète aus tra lien deuxième à lacourse, joue un rôle cen traldans cette scène. En enten dantpar ler de leur idée, Nor man valeur pro po ser de ral lier leurcause esti mant qu'elle «  estaussi celle de l’Aus tra lieblanche  ». Il porte un badge«  l’Olym pic pro ject for humainrights  », orga ni sa tion dont lebut était de pro tes ter contre laségré ga tion aux Etats-Unis eten Afrique du Sud.

    C’est lui qui pro pose à Smithet Car los de se par ta ger unepaire de gants. Il n'est pasautant atta qué que ses cama- rades par la presse et l’opi nionpublique mais il est tout demême privé des JO de 1972 etexclu de la fédé ra tion aus tra- lienne d’ath lé tisme.

    Simon LEVIEUX-FAUDAIS,Karim CHELFI.

    Soldats des "Unités de protectiondu peuple"

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    Drapeau kurde

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    Dif fé rents peuples ont gou-verné les ter ri toires mon ta- gneux du pla teau ira nien et del'Eu phrate. L'un d'entre euxétait le peuple kurde qui vivaiten paix. Cepen dant, après lavic toire de 1948, les Alliésredes sinent les fron tières duMoyen Orient. Or, le Kur dis tanpro mis par le traité de Sèvresde 1920 se heurte au refus desnations voi sines. Sans propreter ri toire, les Kurdes sont alorsrépar tis sur 4 pays : la Tur quie,l'Irak, l'Iran et la Syrie. Ils n'ysont pas inté grés et subissentdes per sé cu tions. En Tur quie,le kéma lisme-idéo lo gie fon da- trice de la Répu blique turque

    issue de Mus ta pha Kemalmenace l'iden tité kurde par ledéni de son exis tence, par l'in- ter dic tion de par ler leur langueet par les répres sions de l'ar- mée turque. En 1978, Abdul lahOca lan décide de fon der leParti des tra vailleurs du Kur dis-tan (PKK) qui sou haite éta blirl'in dé pen dance kurde, mais,suite au coup d'État de sep- tembre 1978, les membres duparti vou lant tous pas ser à l'ac- tion de façon armée sont répri- més.

    Les Kurdes ont réussi à obte-

    nir des mor ceaux de ter ri toirespour en faire leurs propresrégions auto nomes. Parexemple, depuis la guerre duGolfe (1990-1991) et la chutede Bag dad, l'Irak les a lais sésobte nir une par tie au nord deson ter ri toire . La Syrie, quant àelle, auto rise les Kurdes à avoirleurs propres forces de sécu- rité, des élec tions et les laissegérer leurs écoles et col lec terdes impôts depuis 2011. Mais

    le rôle impor tant que jouent lesKurdes actuel le ment, est leurimpli ca tion dans le com batcontre l'État isla mique. Ce sont les Pesh mer gas qui mènent lalutte armée et ils en paient unlourd tri but  : 11 000 morts.Aujour d'hui, si les Occi den tauxrecon naissent les Kurdescomme étant des alliés de tailledans la guerre contre l’État isla- mique, ils ne montrent pas leurgra ti tude. En décembre 2018,Donald Trump a annoncé qu'ilreti rait ses troupes de la Syrie,lais sant seuls les Kurdes faceaux Turcs. Cela a effrayé lepeuple kurde, qui craint deperde l'au to no mie qu'il a dif fi ci- le ment acquise jus qu'ici.

    "Une trahison"Inter rogé sur le site d'in for ma-

    tion liba nais"Daraj", le jour na- liste Hous sam Ismaïl affirmeque "le retrait amé ri cain res teraune marque d'in fa mie sur laface du pré sident amé ri cainDonald Trump. C'est une tra hi-

    son." De plus, une nou vellemenace turque prend place. Lepays se dit près à lan cer uneautre offen sive contre la milicekurde des "Uni tés de pro tec tiondu peuple", ce qui pro dui raitd'im por tants dégâts. Cepen- dant, il reste un espoir de paixdans les régions auto nomeskurdes, où les gou ver ne ments natio naux semblent accep terleurs normes et valeurs.

    Charlotte CALLAY,Jade BOULANGER.

    https://www.nouvelobs.com/https://www.flickr.com/photos/kurdishstruggle/16463582207/https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_peuple_kurde#/media/Fichier:Flag_of_Kurdistan.svg

  • 7Environnement

    Climat : défi global, réponse localeAu Maroc, l'écolodge "Atlas Kasbah" ouvre des pistes pour réduire l'empreinte carbone.

    La colombe n°2 - Juin 2020 - page 7

    L'écolodge "Atlas Kasbah"

    DR

    Des varia tions du cli mat sontnor males et sont dues à denom breux fac teurs incon trô-lables par l’homme telles queles érup tions vol ca niques oules varia tions du rayon ne mentsolaire. Cepen dant, un réchauf- fe ment anor mal et expo nen tieldu cli mat à l’échelle mon diale aété constaté au cours des der- nières décen nies.

    La cause  ? L’homme et ses

    émis sions mas sives de gaz àeffet de serre. En effet, les acti- vi tés humaines ont pro fon dé-ment bous culé le cycle du car- bone : en l’es pace de 150 ans,la concen tra tion atmo sphé riquede CO2 a pra ti que ment étémul ti pliée par 1,5. Consé- quence  : la sur face de la Terreet les océans se réchauffent.

    Depuis tou jours, la tem pé ra-

    ture évo lue plus ou moins de1°C par mil lé naire, or la com- mu nauté scien ti fique pré voit2°C de plus d’ici… 2050 ! Unepré dic tion alar mante qui ne va

    pas en s’ar ran geant. Cette aug- men ta tion condui rait à un scé- na rio catas trophe  : records decha leur, épi sodes de froidpolaire dans les zones tem pé-rées, explo sion de la pau vreté,dis pa ri tion d’une espèce ani- male sur 6, bou le ver se mentdes cultures…

    Pour sta bi li ser le réchauf fe-

    ment pla né taire à un niveauaccep table, la solu tion serait,d’ici à 2050, de réduire lesémis sions de car bone de 60 %.Un objec tif inte nable. Même siles pays les plus émet teurssont les pays riches et déve lop- pés, la concen tra tion mas sivede gaz à effet de serre affectetoute la pla nète, par la cir cu la-

    tion des masses d’air. Pays duNord comme du Sud essayentdonc de s’ar ran ger pour trou verdes solu tions.

    Le Maroc se lance dansl'hébergement écologiqueF ace à cette situa tion

    urgente, cer tains pays mettenten place des pro jets locauxpour rééqui li brer la balance.Ainsi, on a assisté en 2009 àl’ou ver ture de l’éco lodge«  Atlas Kas bah  » près de laville d’Aga dir au Maroc. AtlasKas bah est un héber ge mentéco lo gique qui pro meut le res- pect de l’en vi ron ne ment etinnove pour pré ser ver le cli mat.

    Afin de réduire au maxi mum

    l’em preinte car bone de l’éta-blis se ment, de nom breusesactions ont été mises en place :uti li sa tion d’éner gie pho to vol- taïque (à 80 %), eau chauf fée àl’éner gie solaire, réduc tion etrecy clage des déchets, pré ser- va tion de la faune et de la ore,

    per ma cul ture… L’in ves tis se ment de l’éco-

    lodge dans la cause de l’en vi- ron ne ment a été saluée cha- peau bas à de nom breusesreprises  : il a notam mentobtenu l’éco la bel « Clef verte »de la Fon da tion du Roi Moha- med VI pour l’En vi ron ne mentainsi que le Tro phée Inter na tio- nal du Tou risme Res pon sable«  WTM Res pon sable Tou rismAward ».

    Et ce n’est pas tout  !, Atlas

    Kas bah s’in ves tit aussi dans lapré ser va tion du patri moineama zigh  : il créé de l’em ploipour les popu la tions locales quiviennent faire décou vrir leurmode de vie tra di tion nel auxtou ristes, notam ment pour lesfemmes n’ayant pas eu accès àl’édu ca tion.

    Loraline BIGEON.

  • Environnement8

    Quand l'or bleu fait monter les tensionsProblèmes d'accès à l'eau et de réserves, les inégalités s'intensifient en Asie centrale.

    La colombe n°2 - Juin 2020 - page 8

    La politique d'irrigation de l'ex-URSS a asséché la mer d'Aral, auKazakhstan et en Ouzbékistan.

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    D ans cette région de l‘Asiecen trale, le Tad ji kis tan et le Kir- ghi zis tan font par tie des paysriches en eau, du fait de leurproxi mité avec des gla ciers.Mais cet or bleu se fait rare ; lesréseaux d‘irri ga tion dété rio résde l‘ex-URSS causent unegrande perte, comme au Kaza- khs tan où 1/3 des res sourcesest perdu.

    De plus, les pays en amont

    font face à un bou le ver se mentéco lo gique majeur  : le volumede cer tains gla ciers, notam- ment le mont Tian, dimi nueactuel le ment quatre fois plusvite que la moyenne de cesder nières décen nies. Cela pro- voque des inon da tions impor- tantes, mais sur tout un risquede dis pa ri tion totale de ces gla- ciers d‘ici 2050.

    Pour tant, l‘eau est essen tielle

    au bon fonc tion ne ment de cespays ; notam ment pour les agri- cul teurs, qui ont besoin decette res source pour assu rer

    l‘appro vi sion ne ment des habi-tants, et vendre leur res- sources. Cette insuf fi sanceaffecte par ti cu liè re ment cer- tains pays en manque d‘eau,mais riches en hydro car bure,tel que le Kaza khs tan, le Turk-mé nis tan et l'Ouz bé kis tan.

    En effet, depuis la chute de

    l‘Union sovié tique, chaque ex-membre ayant une res sourcerare ali mente les pays voi sins  ;par exemple le Tad ji kis tanapporte l‘eau aux pays enamont.

    Les projets au Tadjikistan Chaque pays dépen dant des

    res sources de l‘autre, la régionest instable.

    Le Tad ji kis tan sou haite

    construire une cen trale hydro-élec trique sur le euve deVakhch en rai son de son défi citéner gé tique. Mais l‘Ouz bé kis-

    tan, ali menté éga le ment par leVakhch, s‘y oppose, par peurpour son agri cul ture et crai- gnant de lourdes catas trophesnatu relles. Depuis, le dis courss‘est légè re ment apaisé mais lasitua tion reste ten due.

    Au Tad ji kis tan éga le ment, le

    pro jet de construc tion d‘unegrande cen trale "Dash tid jum“,qui serait située à la fron tièreavec l‘Afgha nis tan, est cri ti quépar cer tains Ouz beks. Ilsestiment que la taille de la cen- trale est exces sive, et qu‘elledevrait reve nir à l‘Afgha nis tan.Les rela tions entre les paysrisquent d‘être dif fi ciles.

    Autre pro blème lié à cet or

    bleu  ; le réser voir d‘Orto-Tokoi,dont la pos ses sion devait reve- nir au Kir ghizs tan depuis 1991,mais appar te nait encore àl‘Ouz bé kis tan jusqu‘en 2017.Même si la situa tion a évo lué, lesujet reste com plexe pour cha- cun des pays. Une guerremenace l‘Asie Cen trale…

    Les réels pro blèmes éco lo-

    giques sont de plus en plusnom breux. Si l'ac ti vité humaineest res pon sable à 69  % de lafonte des glaces sur la période1991-2010, ces chiffresrisquent d‘aug men ter durant lespro chaines décen nies.L‘Homme sera sûre ment amenéà chan ger son mode de viepour évi ter de tels con its.

    Amandine JERRAM .

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:The_Aral_sea_is_drying_up._Bay_of_Zhalanash,_Ship_Cemetery,_Aralsk,_Kazakhstan.jpg