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Editorial À l’orée des commémorations en France et au Canada de la Première Guerre mondiale, l’Association Nationale France-Canada a choisi de lancer une réflexion sur ces événements. La Réunion d’Automne a pour thème « Cent ans déjà. Comment faire vivre le souvenir ? » L’évocation historique, le tourisme de mémoire, les circuits multimédias, autant de thèmes abordés dans le colloque en harmonie avec l’esprit des accords arrêtés par les Etats. Le 14 mars 2013, le Canada et la France ont signé une déclaration commune sur la coopération relative à la mémoire commune des conflits du 20 e siècle et mis en place un Comité Canada-France afin de mettre en place les activités communes de commémoration. En France, l’Ambassade du Canada et le ministère des Anciens Combattants travaillent de concert pour assurer la coordination du programme des commémorations. NOVEMBRE 2013 Numéro 181

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Editorial

À l’orée des commémorations en France et au Canada de la Première

Guerre mondiale, l’Association Nationale France-Canada a choisi de

lancer une réflexion sur ces événements.

La Réunion d’Automne a pour thème « Cent ans déjà. Comment faire

vivre le souvenir ? »

L’évocation historique, le tourisme de mémoire, les circuits

multimédias, autant de thèmes abordés dans le colloque en harmonie

avec l’esprit des accords arrêtés par les Etats. Le 14 mars 2013, le

Canada et la France ont signé une déclaration commune sur la

coopération relative à la mémoire commune des conflits du 20e siècle et

mis en place un Comité Canada-France afin de mettre en place les

activités communes de commémoration. En France, l’Ambassade du

Canada et le ministère des Anciens Combattants travaillent de concert

pour assurer la coordination du programme des commémorations.

NOVEMBRE 2013

Numéro 181

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En France, les commémorations s’étaleront de 2014 à 2018.

Organisée par la France (liste non exhaustive)

- 6 juin 2014 : (70e D-DAY) Le 6 juin 2013, le ministre Arif a déclaré qu’il y aurait une cérémonie

internationale à Ouistreham et deux cérémonies binationales à Juno (pour le Canada) et à Omaha (pour

les USA). La présence du Premier Ministre Harper et celle du Canada Président de la République

Hollande sont attendues.

- 14 juillet 2014 : (Centenaire) Fête nationale et défilé militaire de plus de 70 pays centré sur le Centenaire

de la Première Guerre Mondiale - (annoncé par le Président de la République).

- 3 août 2014 : (Centenaire) du début de la Première Guerre Mondiale, Commémorations décentralisées de

la mobilisation et de l’entrée en guerre.

- 11 nov 2014 : (Centenaire) Inauguration du nouveau mémorial de Notre-Dame-de-Lorette et de la

nécropole nouvellement restaurée - (participation internationale) - sur invitation aux chefs d’états et de

gouvernements des pays concernés par la Première Guerre Mondiale.

- À compter de 2015 : (Centenaire) cérémonies en région suivant la chronologie du champ de bataille.

- 11 novembre 2018 : (Centenaire) L’État prend la responsabilité du Centenaire de l’Armistice.

- 2019-2020 : (Centenaire) Épilogue. Commémoration du Traité de Versailles

Organisée par le Canada (liste non exhaustive)

- 9 avril 2014 : (Centenaire) Vimy (Pas-de-Calais) 1ère Cérémonie du Flambeau à Vimy dans le cadre du

Programme « On the road to 2017 ».

- 5 juin 2014 : (70e D-DAY) Normandie – Cérémonie nationale au cimetière canadien de Bény-Reviers (en

présence de personnalités régionales).

- 6 juin 2014 : (70e D-DAY) Normandie – Cérémonie binationale pour le 70e anniversaire du

Débarquement à Juno Beach en présence du Premier Ministre Harper et du Président de la République

Hollande.

- 1er juillet 2016 : (Centenaire) Beaumont-Hamel (Somme).

- 9 avril 2017 : (Centenaire) Vimy (Pas-de-Calais)

- 19 août 2017 : 75e Raid de Dieppe (Haute-Normandie)

- Été 2017 et 2018 : (Centenaire) Les Cent derniers jours de la Bataille de la Somme. Plusieurs cérémonies

dans la Somme et le Pas-de-Calais.

Quelques références disponibles :

Préfiguration Centenaire – sept 2011

http://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/prefiguration-des-commemorations-du-

centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale

Exposition Photos « Champs de bataille »

http://www.fieldsofbattle1418.org/

Musée de la Guerre / Canada et la Première guerre mondiale

http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/home-f.aspx

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CONGRES DE PRINTEMPS 2013 :

Vendredi 7, samedi 8 et dimanche 9 juin 2013

Monsieur Michel GANIVET, président de Perche- Canada,

nous parle du Congrès de Printemps à Bellême :

L’émigration percheronne,

première pierre du multiculturalisme canadien

Les représentants de différents comités adhérents de France-Canada se sont

retrouvés vendredi 7, samedi 8 et dimanche 9 juin au domaine du Golf de Bellême

pour le congrès annuel de France-Canada. L’occasion était donc donnée aux

participants de découvrir le Perche, l’une des plus petites provinces du royaume,

d’où sont partis, dès 1634, les tout premiers pionniers de la Nouvelle-France. Des

amis Canadiens avaient spécialement fait le voyage en France à cette occasion,

venus du Québec, de l’Ontario et du Yukon.

Cette manifestation a été préparée de longue date par l’équipe de Perche-

Canada, composée de Michel Ganivet, président, d’Odile Léonardi, secrétaire

générale, de Jean-Pierre Gay, trésorier, de Béatrice Devedjian, membre du

bureau. Katherine Bry, vice-présidente, a assuré les liens avec France-Canada.

Michel Ganivet, pour Perche-Canada, André Maltais, conseiller aux affaires

autochtones, et Jean-Michel Lacroix, vice-président de France-Canada sont successivement intervenus à ce

colloque consacré au Canada d’hier à aujourd’hui. Les intervenants se sont notamment attachés à montrer comment a pu se

constituer la société multiculturelle canadienne contemporaine.

Pour être arrivés les premiers avec l’objectif de coloniser, les émigrants

percherons ont posé la première pierre d’une nouvelle société, ainsi que l’a

souligné Michel Ganivet. Malgré leur faible nombre (240 pionniers), ils ont

fait l’apport de leur culture, de leur détermination et surtout de leur sens de

l’accueil et de l’adaptation.

Apprendre à vivre ensemble

Mais les Français ont aussi eu pour premiers alliés les Amérindiens avec

lesquels des contacts ont été pris et des accords conclus dès l’aube du 16e

siècle. Cette rencontre essentielle, rappelée par André Maltais, a fusionné

les énergies, les besoins et aussi les connaissances. Et ces liens ont

perduré bien après l’implantation des colons sur la Côte de Beaupré. De là les

descendants des pionniers percherons, aguerris au milieu, rejoints par bien d’autres arrivés de

toutes les provinces de France, ont entamé leur diffusion sur l’ensemble du territoire, du Saguenay aux

nouveaux territoires de l’Ouest. Cette formidable aventure humaine collective s’est poursuivie jusqu’au 19e siècle, à l’exemple de

celle de Paul et Emilie Tremblay, premiers habitants du Yukon (leur ancêtre Pierre Tremblay est parti en 1647 du village de

Randonnai, près de Tourouvre).

Quel bilan peut-on tirer de nos jours de ce phénomène exceptionnel né de la rencontre entre des cultures extrêmement diverses ?

Pour Jean-Michel Lacroix, le multiculturalisme consacre, au Canada, le «

droit à la différence plutôt que le droit à l’indifférence. Le

Canada n’a pas la prétention de donner des leçons au monde

mais il constitue un laboratoire d’expériences exceptionnelles.

Le pari n’est donc pas de vivre ensemble mais de faire tenir le

Canada ensemble ».

Ces interventions ont été suivies de nombreuses questions et

commentaires.

Pierre Guimond, Ministre-conseiller à l’ambassade du Canada

a conclu ce débat passionnant.

Le congrès ayant été placé sous le signe de la découverte

touristique du Perche, des visites étaient prévues au musée de

l’Émigration française au Canada (Muséales de Tourouvre),

également en ville de Bellême sous la conduite d’Éric Yvard, historien. Les congressistes ont

découvert la basilique de La Chapelle-Montligeon et le site de l’ancienne chartreuse du Valdieu.

V I E D E L’ A S S O C I A T I O N N A T I O N A L E

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Le congrès s’est achevé, dimanche, à Notre-Dame de Mortagne, par un concert de la violoniste canadienne Anne Robert et de

l’organiste Jacques Boucher, descendant du percheron Pierre Boucher, parti de Mortagne en 1635. Un grand moment musical

devant une église comble.

Pour tout savoir sur le congrès : www.perche-canada.net

Discours de Pierre Guimond, Ministre Conseiller de l’Ambassade du Canada en France, à

l'ouverture du congrès de printemps

Monsieur le Député,

Mesdames et Messieurs les intervenants,

Mesdames et Messieurs les congressistes,

Chers amis,

Je souhaite vous remercier de votre accueil au congrès de

Perche-Canada de l'Association Nationale France-Canada qui

s'ouvre ce matin. Je suis heureux de m'associer à ce temps

fort de la vie de votre association et je vous retrouve avec

plaisir dans cette belle région de France.

Je suis heureux de vous retrouver pour vivre un nouvel

événement soulignant l'amitié entre nos deux pays.

Je profite de cette occasion qui m'est donnée pour rendre

hommage à cette valeur qui vous réunit, celle de l'action

associative qui tient essentiellement sur l’engagement.

L'amitié que vous portez au Canada, fidèlement depuis tant

d'années, ne peut que me conduire à vous féliciter et à vous

encourager à continuer dans cette voie.

Je tiens aussi à vous féliciter pour votre curiosité, et je dirais

même votre audace - et j'en veux pour preuve le fabuleux

voyage au Yukon que vous avez fait récemment. C'est une

aventure que d'autres ont faite, en d'autres temps, et j'espère

que vous aussi à votre manière, vous y avez trouvé de l'or !

Durant ce même week-end, je me rendrai aux cérémonies

commémoratives du Débarquement en Normandie du 6 juin,

à Cintheaux, près de Caen. Je suis ému et fier de la fidélité et

de l'amitié que nos amis français souhaitent nous exprimer

depuis 69 ans. A la veille du Centenaire de la Première guerre

mondiale et du 70ème anni-

versaire du Débarquement,

nous nous apprêtons à rendre

hommage à l'ensemble des

anciens combattants canadiens

qui se sont engagés à défendre

la liberté et la paix. Et j'en suis

sûr, nous aurons de nom-

breuses occasions de nous

rencontrer à cette occasion.

Vous voyez donc que les Canadiens aiment votre belle ré-

gion ! Et ceci n'est pas nouveau, car moi-même, mon ancêtre,

Louis Guimont, le seul Guimont à être parti de France pour le

Canada venait de Tourouvre, tout près d'ici.

Pour ce congrès de printemps de France-Canada, vous avez

choisi de nous parler de l'émigration percheronne au Canada.

Je laisserai les spécialistes dire à quel point nos liens sont

profondément enracinés dans l'histoire. C'est extraordinaire

de penser qu'un seul certain Monsieur Giffard aurait été à

l'origine de tant petits Gagnon, Tremblay et Pelletier. Ma

version de l'histoire est très résumée, mais tout de même le

dicton que "des petits ruisseaux naissent les grandes rivières"

s'applique bien à cette partie de notre histoire commune.

Laissons nos experts se prononcer. Ecoutons-les sans

attendre, nous sommes tous impatients d'écouter tous ceux

qui participent à ce colloque ce matin.

Je vous souhaite à toutes et à tous un très bon congrès.

Colloque

« La population du Canada, de l’émigration percheronne à la société multiculturelle. »

Quand les Percherons

posaient la première pierre de

la société canadienne

Au vu des sources disponibles,

le nombre d’émigrants

percherons partis au 17e siècle

pour la Nouvelle-France

s’établit sur les bases suivantes :

- 156 adultes selon Françoise

Montagne (liste de 1962).

- 300 émigrants selon la banque de données des migrants

disponible sur le serveur du CRHQ qui intègre aussi bien

les émigrants qui se sont définitivement établis en

Nouvelle-France que ceux qui ont fait le choix de revenir

en France.

- 238 pionniers pour le démographe Hubert Charbonneau.

- 246 pionniers selon les listes du Musée de l’Émigration

française au Canada, de Tourouvre.

En prenant pour base la statistique établie par Hubert

Charbonneau (238 pionniers percherons), en la confrontant

aux 5000 émigrants du XVIIe siècle (chiffre généralement

retenu par les démographes) arrivés des différentes provinces

de France, les Percherons, avec 4,76% de l’effectif, n’ont pas

été les plus nombreux à s’établir sur les rives du Saint-

Laurent. Ils ont toutefois marqué fortement l’histoire du

Canada par le fait même d’avoir été les premiers colons d’un

pays en émergence.

Au-delà de cet aspect fondateur, il convient de noter que ces

colons de la première heure, s’appuyaient sur une identité

reconnue, assortie à un territoire clairement défini, à une

coutume, à un parler, à des traditions. En six siècles

d’histoire, malgré la suppression de la province en 1791,

l’identité percheronne n’a cessé de s’affirmer. Elle se

perpétue aujourd’hui encore et il nous paraît indéniable que

par la solidité de ses bases, elle a eu une influence sur la

genèse même de la société canadienne.

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Comment peut-on analyser les caractéristiques de

l’émigration percheronne du XVIIe siècle ?

1. Il s’agit d’abord d’une émigration initiée. Les Percherons,

attachés à leur sol, à leur terroir, vont réagir au discours

d’un homme : Robert Giffard dont on sait qu’il a séjourné

sur les rives du Saint-Laurent de 1622 à 1627-1628. Là, il a

rencontré Louis Hébert, ce premier colon installé en famille

depuis 1617. Cette rencontre sera déterminante. Robert

Giffard revient à Mortagne avec la conviction que les terres

nouvelles, de part et d’autre du Saint-Laurent, peuvent être

exploitées. Et surtout il dispose d’une évidente force de

persuasion. Robert Giffard est à l’évidence, un meneur

d’hommes.

2. Cette émigration est très localisée ce qui favorise un effet

de réseau. De la Ventrouze à Saint-Cosme-en-Vairais, la

zone géographique s’étend du nord au sud sur environ une

cinquantaine de kilomètres. Elle se cristallise pour

l’essentiel sur Tourouvre, principal foyer de départ,

Mortagne, Bellême, Saint-Cosme et alentours où tout le

monde se connaît.

3. L’émigration se fonde sur une organisation. Robert

Giffard, conscient des enjeux, sait qu’il ne pourra

convaincre qu’en offrant des garanties, la première d’entre

elles consistant à mettre en place une filière de recrutement

efficace

4. L’émigration percheronne est aussi marquée par son

caractère familial. Dans la liste établie par Françoise

Montagne en 1962, une bonne partie des pionniers de la

première génération part avec femme et enfants avec

nombre de cousinages.

5. L’émigration est fondée sur le professionnalisme. Les tout

premiers pionniers sont maçons, charpentiers, menuisiers,

tuiliers. Tous connaissent l’univers forestier. À eux

reviendra le soin de bâtir ce manoir seigneurial de Beauport

destiné à héberger les nouveaux venus, d’édifier les

maisons des familles pionnières. Ainsi pourront-elles

affronter le rude hiver canadien et faire souche.

La contribution des Percherons a ainsi permis de mettre en

œuvre le vieux rêve de Champlain de voir des agriculteurs

exploiter des terres offertes en abondance. Elle a contribué

par exemple, à façonner l’organisation territoriale avec la

mise en place du « rang » qui permet à chaque

concessionnaire d’accéder au fleuve.

Ainsi naît une communauté humaine ancrée sur de solides

atouts, qui apprend à s’adapter au fleuve, aux lacs, aux

distances, aux saisons, aux autochtones, aux nécessités du

« vivre ensemble ». Ces talents sont doublés d’une vitalité

biologique indéniable. Ainsi que l'écrit Françoise Montagne,

« l'émigration percheronne, la plus ancienne, se caractérise

par une remarquable prolificité ». Les 28 familles constituées

par ceux qui s’étaient mariés en France totalisèrent au moins

158 enfants. Et l’ensemble des émigrants qui se marièrent

eurent 1.232 enfants dont 72 nés en France avant le départ.

« On perçoit alors, conclut Hubert Charbonneau, le rôle que

joua cette poignée de colons, ancêtres de tout un peuple ».

Ces premiers arrivants se trouvèrent impliqués dans toutes les

luttes qui ont émaillé la naissance de la jeune colonie ou dans

la mise en place de ses institutions, parmi eux, exemples

parmi tant d’autres : Robert Giffard, né à Autheuil ; Pierre

Boucher, fils de Gaspard, arrivé en famille en 1635,

défenseur de Trois-Rivières en 1652, ambassadeur en France

en 1661-1662 auprès de Louis XIV et de Colbert, fondateur

de Boucherville ; Louis Guimond, martyrisé pour sa foi par

les Iroquois ; Madeleine de la Peltrie, partie en 1642 de

Bivilliers qui soutint l’installation des Ursulines à Québec et

participe à la fondation de Montréal.

Citons encore Françoise Marie Jacquelin, l’héroïne du Fort

La Tour en Acadie, native de Nogent-le-Rotrou ou Gilles

Hocquart, né à Mortagne en 1694, intendant de la Nouvelle-

France de 1729 à 1748.

La tradition conquérante des Percherons s'est aussi

manifestée au cours des siècles suivants à travers la volonté

de participer à la découverte des nouveaux territoires. À

l’exemple de deux descendants d’émigrants : Émilie Fortin

(issue de Julien Fortin, parti en 1650 de Saint-Cosme-en-

Vairais), et de son mari, Pierre Nolasque, dit Jack Tremblay

(issu de Pierre Tremblay, parti en 1647, de Randonnai) qui

furent les premiers habitants du Yukon à l’époque de la ruée

vers l’or.

Certains descendants ont contribué à l’édification des

institutions du Canada, tels les Premiers Ministres du Québec

que furent Honoré Mercier (descendant de Julien Mercier,

parti de Tourouvre), ou Charles Boucher de Boucherville,

(descendant de Pierre Boucher).

Ces descendants de nos familles sont à l’origine de

l’implantation de la culture française en Amérique du Nord.

Ils ont ainsi posé, à leur manière, la première pierre de la

société multiculturelle contemporaine, richesse du Canada

d’aujourd’hui.

Michel Ganivet

Président de PERCHE-CANADA

L’influence de la région du

Perche, le Canada, le

développement du Nord

canadien et les autochtones

L'émigration Percheronne

débute en Nouvelle-France,

avec l'arrivée de Robert

Giffard. La Compagnie des

Cent-Associés lui concède

d'ailleurs en 1634 la

Seigneurie de Beauport tout

juste devant ce que nous

appelons aujourd'hui l'île

d'Orléans. Robert Giffard,

comme on le sait, est l'une des

figures les plus connues de l'émigration venant du Perche.

Quand il arrive à Québec il est marié, et arrive avec son

épouse et ses enfants. Il est très important de remarquer qu'il

amène avec lui des hommes de métiers qui lui permettaient

non seulement de défricher les nouvelles terres, mais aussi de

construire tous les bâtiments nécessaires aux besoins des

familles, au défrichement des terres, ainsi qu'à l'agriculture.

L'historien Marcel Trudel dans son ouvrage « Initiation à la

Nouvelle- France » nous apprend que Robert Giffard en 1645

devint membre de la communauté des habitants de la

Nouvelle-France, celle-là même, qui avait été à l'origine de la

Compagnie des Cent-Associés. Ces derniers d'ailleurs ont

cédé le monopole de la traite des fourrures moyennant un

engagement ferme de mille livres pesant de fourrures de

castors, ce qui permettra pour la première fois aux

commerçants de la colonie de tirer un profit direct et une

indépendance par rapport à la Métropole.

L'apport de la province de Perche en terme de population en

Nouvelle-France est qualifié d'extraordinaire pour l'époque,

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et ce compte tenu des contraintes de transport et

d'installation. L'Histoire nous apprend de plus que, bien que

petite, cette province forestière enclavée de la France a

constitué la troisième source d'immigrants, soit 142

personnes déjà en 1663. Même plus, les Percherons ont eu,

d'après l'historien Marcel Trudel, une descendance

nombreuse avec 244 enfants dénombrés, ce qui, et cela va

vous surprendre, augmentera leur présence de Nouvelle -

France de 271%, devançant ainsi les Normands en Nouvelle-

France.

Les gens du Perche possèdent à l'époque 18% des terres en

"censive", c'est-à-dire des terres découpées en forme de

rectangle avec un accès direct sur le fleuve, cela représentait

à peu près 20.000 arpents concentrés dans la région

immédiate de Québec. Il faut aussi ajouter que les Percherons

prendront avec le temps des terres qui s'étendront de Québec,

Trois-Rivières, et jusqu'à à Montréal. Seuls les Normands à

l'époque vont acquérir plus de terres que les Percherons.

J'aimerais préciser ici que les frontières de la Nouvelle-

France, à l'époque de l'émigration Percheronne, couvraient

les rives du Saint-Laurent jusqu'au nord des Grands Lacs. Les

Percherons se maintiendront cependant principalement dans

la région de Québec.

Avec l'arrivée des Européens, il y aura la rencontre avec ceux

que nous appelions à ce moment-là les "Sauvages", "les

Indiens" si vous voulez ou encore aujourd'hui les

"Autochtones". Il y aura de bons moments d'échange de

culture, de traditions et d'autres incidences marquantes, la

religion, les armes, l'agriculture, mais le pire aura été

l'apparition des "maladies" importées par l'immigration.

Au milieu du XVIIème siècle, la Nouvelle-France et ses alliés

Algonguins, Montagnais, et Hurons étaient en guerre contre

ce que nous appelions la Confédération Iroquoise. Les

Percherons de l'époque se sont trouvés au cœur du conflit et

ont pris part à des batailles sanglantes. C'est un Percheron

Pierre Boucher, fondateur de la ville de Boucherville au sud

de Montréal qui a joué un rôle de négociateur entre les parties

pour que la paix revienne. Pierre Boucher était arrivé au

Canada à l'âge de 13 ans, il avait passé quelques années avec

les missionnaires, il avait aussi partagé une partie de sa vie

avec les Hurons observant les mœurs autochtones, et

apprenant aussi leur langue. Cela explique pourquoi, il a pu

jouer un rôle important de négociateur entre les différentes

parties habitant la Nouvelle-France. Plus tard, il devint

commandant du fort de Trois-Rivières, et joue un rôle

important dans la défense de la colonie contre les Iroquois.

C'est aussi Pierre Boucher qui s'est rendu en France en 1662

pour demander au roi Louis XIV de l'aide militaire en vue

d'accorder plus de protection à la Colonie, vu les attaques

répétées des Iroquois.

Grâce aux pressions exercées par Pierre Boucher, le roi

accéda à sa demande et accepta d'envoyer 1.000 soldats,

lesquels constituaient le Régiment de Carigan-Salière. Ce

contingent de mille soldats permit d'affaiblir le pouvoir

guerrier des Iroquois, et d'instaurer par le fait même, une paix

relative et une meilleure prospérité en Nouvelle-France.

Par la suite, l'émigration Percheronne essaimera vers la

région de Charlevoix, le Saguenay, et les Grands Lacs. Une

descendante directe du Perche, Emilie Tremblay ira même

enseigner dans les années 1900 le long de la mer de Beaufort

dans l'Arctique Canadien. Une école d'ailleurs porte son nom.

Donc la Nouvelle-France, Le Québec, le Canada doivent une

fière chandelle à ces hommes et ces femmes courageuses qui

ont fait de notre pays ce que nous sommes aujourd'hui. Nos

racines, sont non seulement dans la terre mais ... dans les

glaces … grâce à elles et à eux.

André Maltais

Conseiller stratégique en développement des affaires

autochtones et économiques

Multiculturalisme et intégration

au Canada

Aujourd’hui plus que jamais le

multiculturalisme n’a pas bonne

presse même au Canada où

maintenant on parle plutôt de

diversité culturelle. Au-delà de la

France un certain nombre de

déclarations récentes de

dirigeants européens laissent

clairement entendre que le multiculturalisme est un échec et

qu’il est à l’origine de bien des problèmes de notre société.

La réflexion sur l’identité nationale est perçue comme

l’antidote au communautarisme et le monocultu-ralisme

marque le repli sur une identité nationale racialisée.

La progression de l’option frontiste vient confirmer ce

constat et la France a du mal à surmonter son héritage

colonial.

La situation au Canada y est tout autre puisque le

multiculturalisme y consacre le droit à la différence plutôt

que le droit à l’indifférence. Le Canada n’est ni un exemple

ni a fortiori un modèle car il n’a pas la prétention de donner

des leçons au monde mais il constitue un laboratoire

d’expériences exceptionnel. Le multiculturalisme n’est pas

synonyme de communautarisme et il n’exclut pas

l’appartenance citoyenne à la société d’accueil. Le métissage

est une richesse culturelle ajoutée et gage d’ouverture d’une

société qui affirme sa modernité.

Tout comme les Etats-Unis, le Canada est un pays

d’immigrants et le nouveau venu, d’où qu’il vienne, n’y est

pas considéré comme un étranger mais comme un citoyen

potentiel, à condition qu’il prouve sa volonté de s’intégrer et

de contribuer à la vitalité économique du pays par ses

compétences ou sa force de travail.

Confronté à une forte baisse de la natalité, préoccupé par le

vieillissement de sa population, désireux de renforcer sa

population active, le Canada s’enrichit donc par les apports

extérieurs. Non seulement l’opinion publique est consciente

que l’apport de l’immigration est une nécessité économique

mais elle le perçoit comme une vraie valeur ajoutée.

Mais, à ce stade, il convient de clarifier les sens divers du

terme même de multiculturalisme. C’est d’abord, au plan

politique, un programme mis en place officiellement par le

gouvernement fédéral canadien en 1971. C’est ensuite une

idéologie ou du moins la conviction forte que la société

canadienne s’enrichit de sa diversité et qu’elle peut trouver

son unité dans la diversité. C’est enfin une réalité

sociologique et démographique qui découle d’une politique

ouverte d’immigration.

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Il serait bon de revenir aux données de l’histoire :

l’importance des aventures coloniales a déterminé l’écriture

de l’Histoire et non seulement le Canada n’a pas échappé à la

domination coloniale mais il a été l’un des rares pays à être

caractérisé par une double inscription. La présence successive

de deux puissances impériales fortement hégémoniques et la

survie des deux groupes –français et britannique- ont donné

au Canada l’un de ses traits marquants les plus distinctifs.

Même si le concept des « deux peuples fondateurs » est de

moins en moins utilisé à l’heure actuelle, on ne peut nier

l’importance capitale de cette dualité culturelle et linguistique

dans le fondement de ce que l’on peut appeler l’identité

canadienne.

L’histoire de l’immigration moderne démarre en 1867 avec la

Confédération et elle peut se subdiviser en cinq grandes

périodes. La première, de 1867 à 1895, est celle de la porte

ouverte à l’exception de mesures discriminatoires à

l’encontre des Chinois ; la deuxième, de 1896 à 1914, est

celle des arrivées massives. Pendant ces 18 années, il entre au

Canada plus d’immigrants que pendant toute son histoire, soit

plus de trois millions. Ce résultat est le fruit d’une nouvelle

politique volontariste du gouvernement libéral de Wilfrid

Laurier et de son ministre de l’Intérieur Clifford Sifton qui

vise à mettre en valeur les terres de l’Ouest. L’arrivée des

masses paysannes de l’Europe centrale et orientale ainsi que

de la Russie constitue la première brèche dans l’Empire

britannique et forme la base de la société multiculturelle. Il

s’agit d’une immigration sélective sur la base de critères

socio-économiques. L’entre-deux-guerres (1919-1939) freine

les flux migratoires et la période de la Grande Dépression qui

frappe le Canada en 1931 limite le nombre des arrivées. La

législation se fait de surcroît plus restrictive de la part du

gouvernement fédéral (fermeture vis-à-vis des Juifs,

durcissement des conditions d’entrée des Asiatiques, mesures

nativistes). L’après Seconde Guerre mondiale (1945-1966)

donne à l’immigration son nouveau visage. La loi de 1923 à

l’encontre des Chinois est abolie en 1947 et le Canada adopte

une attitude beaucoup plus libérale que son voisin américain

en renonçant à mettre en vigueur la notion de quotas fondés

sur des critères raciaux qui fait florès dans l’Amérique de

Truman. Sans être écrasant, le volume des admissions est

conséquent et l’origine géographique des nouveaux venus se

modifie légèrement avec la présence de personnes en

provenance de l’Europe du Sud ou de l’Europe

méditerranéenne (Italiens et Grecs notamment). Cette

quatrième période est également caractérisée par l’admission

de réfugiés politiques : Slovaques après 1945, Hongrois après

le coup de Budapest en 1956, Arméniens, Nord-Africains et

Haïtiens dans les années 1960. Cette politique se poursuivra

par la suite : accueil des Tchèques après les événements de

Prague en 1968, Asiatiques de l’Ouganda dans les années

1970, Chiliens entre 1973 et 1975, Libanais, surtout en 1976

et 1977, Sud-Vietnamiens et Cambodgiens sans parler des

Hispaniques (du Salvador et du Guatemala), des Libanais,

des Turcs, des Sikhs du sous-continent indien, des Tamouls

du Sri Lanka ou des Iraniens puis, plus récemment encore,

des Bosniaques et des Croates, des Indiens et des Pakistanais,

des Philippins, des Coréens sans oublier les Chinois de

Taïwan, les « astronautes » de Hong Kong et les boat people

de Chine continentale.

L’image d’un Canada ouvert et attractif se renforce depuis

1967. La loi de 1967, modifiée en 1976, exclut clairement

toute discrimination liée aux paramètres de la race, de la

couleur ou de la religion chaque fois qu’il est question de

sélectionner les candidats à l’immigration. Les

contingentements ne se décident pas par pays mais en

fonction des chances d’obtenir un emploi et de critères

strictement socio-économiques. Un système original de

points permet de classer les priorités en fonction des

« capacités d’absorption » sur le marché du travail. L’attitude

philosophique d’ensemble demeure caractérisée par son

libéralisme et son pragmatisme. Suite au choc pétrolier de

1973-1974, l’un des bouleversements les plus notables est

celui du renversement des deux hémisphères en ce qui a trait

à l’origine des immigrants. Depuis 1974, les Européens ont

cessé de constituer la majorité des admis au profit des

Asiatiques (ils représentent plus de 50% des nouveaux venus

chaque année) et l’augmentation nette de « minorités visi-

bles » fait qu’insensiblement le concept de société

multiculturelle fait place à celui de société multiraciale.

Le Canada ne se contente pas d’admettre des immigrants,

mais il a une véritable politique en la matière soumise à débat

chaque année au parlement fédéral. L’adoption par le

gouvernement libéral de Pierre Elliott Trudeau d’une

politique de multiculturalisme implique dans le contexte de

bilinguisme officiel que l’on sépare les paramètres de la

langue et celui de la culture et on peut toujours craindre le

risque de l’éclatement, de l’effritement, de la balkanisation

voire de la ghettoïsation. Mais ce n’est pas là le plus grand

danger.

On aura surtout remarqué que le concept même de

multiculturalisme fait peu de cas des Autochtones (Indiens,

Inuits et Métis) ou de ce que l’on peut appeler les peuples

pré-fondateurs. Après avoir conduit une politique

d’assimilation vis-à-vis des nations amérindiennes, le Canada

s’est engagé, depuis un peu plus d’une vingtaine d’années,

dans une politique officielle de réconciliation et de

reconnaissance. C’est tout le sens des conclusions du Rapport

de la Commission Royale sur les peuples autochtones publié

en 1996. C’est aussi l’immense valeur symbolique de la

création, en avril 1999, du Nunavut qui repose sur la

dévolution d’un cinquième du territoire canadien à quelque

23 000 Inuits, même si cela permet par ailleurs au Canada de

renforcer sa souveraineté dans la région arctique.

Le vrai pari n’est donc pas le vouloir vivre ensemble mais

plutôt celui de faire tenir le Canada ensemble. Le plus urgent

est sans doute la construction d’un ordre symbolique de la

société qui ne peut pas faire l’économie d’une définition de

l’identité nationale ou des identités nationales. L’édification

de la nation ne peut pas signifier la même chose pour les

Autochtones, pour les Québécois et pour les Canadiens

anglophones. Le multiculturalisme conduit à redéfinir le

concept de citoyenneté. Le sentiment d’appartenance est

fondamental ainsi que l’idée du lien social ou de la cohésion

sociale. Le multiculturalisme n’est pas l’essence de l’identité

canadienne, mais il constitue un élément qui peut permettre

sa définition. Le multiculturalisme est en devenir ; il demeure

à construire, il est en interprétation perpétuelle. En fin de

compte le souci n’est pas tant la cohabitation de facto de

peuples d’origines diverses, mais plutôt de définir de jure un

espace dans lequel chacun peut se reconnaître, « serait

reconnu et n’aurait pas à subir un mépris », pour reprendre la

formule de Charles Taylor.

Recteur Jean-Michel LACROIX

Professeur émérite de civilisation nord-américaine

à Paris 3 Sorbonne nouvelle

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LA VILLA LA ROCHE, le 11 avril :

Le Corbusier est

choisi par le

banquier suisse

Raoul Laroche

pour lui concevoir

une maison à Paris,

dans laquelle il

pourra recevoir et

mettre en valeur sa

collection de

tableaux modernes.

La Maison La Roche a été construite entre 1923 et 1925 par

Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Elle est considérée

aujourd'hui comme un exemple prestigieux d'architecture

moderne en France. Le Corbusier applique ses principes

novateurs : pilotis, plan libre, façade libre, toit terrasse,

séparation entre zone d’habitation et zone sociale. Les deux

pièces maîtresses sont le hall, autour duquel se développent

les circulations verticales, et qui impacte le visiteur par son

volume ; la deuxième est le salon, dans lequel Le Corbusier

a choisi la polychromie architecturale. Les couleurs viennent

en avant ou s’effacent suivant les pans de mur. Dans le

salon, la collection de tableaux est accrochée aux murs et la

rampe courbe montant à la bibliothèque concourt à la mise

en scène et à la promenade architecturale.

C'est également pour Le Corbusier l'occasion de développer

avec la villa son idée de promenade architecturale : « C'est

en marchant, en se déplaçant que l'on voit se développer les

ordonnances de l'architecture ».

La Maison La Roche est

jumelée avec la Maison

Jeanneret, qui abrite

aujourd'hui la Fondation

Le Corbusier. Elle est

classée monument histo-

rique depuis 1996.

LE PARC DES BUTTES DE CHAUMONT, le 28 mai :

Le Parc des Buttes

Chaumont a été créé et

inauguré en 1867 à

l'occasion de l'Exposition

universelle.

Terrain non fertile, le site

fut peu utilisé aupa-

ravant, si ce n'est qu'un

gibet y fût installé à partir

du XIIIe siècle. Il y resta

jusqu'à la chute de Louis XVI. Ce lieu a ensuite été une

carrière de gypse de la Révolution à 1860.

Dans la politique d'aménagement de Paris voulue par

Napoléon III, les jardins tenaient une place importante. Il fut

décidé d'acheter le terrain et de transformer ce bout de

colline en jardin.

Avec une superficie de 24,73 ha, le parc des Buttes-

Chaumont est le cinquième plus grand espace vert de Paris.

Il s'agit également d'un des espaces verts parisiens

présentant le plus grand dénivelé (plus de 30 m), héritage

des carrières sur lequel il a

été construit.

La partie basse, au centre

du parc, est occupée par

un lac de 1,5 ha de

superficie, alimenté par

3 ruisseaux dont le centre

est occupé par une île.

Cette dernière est

surmontée d'un kiosque,

dit "temple de la Sibylle",

construit en 1869 par

Gabriel Davioud inspiré

du temple de Vesta en

Italie

LA RUCHE, le 15 octobre :

À l’invitation de France-

Canada et de l’Association

des Femmes canadiennes,

l’assemblée était nombreuse

en ce mardi ensoleillé du 15

octobre dernier pour visiter

La Ruche. Ce lieu mythique

de l’art moderne du début du

20ème siècle est resté

magique. De nos jours, la

Rotonde et les bâtiments

alentours qui s’étendent sur

5 000 m2 sont encore habités

par une soixantaine d’artistes

d’opinions politiques diverses

mais forcément en situation régulière. Tous sont locataires

de leurs ateliers qui donnent sur un jardin aux allures de

Belle endormie.

Alfred Boucher, 1850-1934, le fondateur de La Ruche était

fils de jardinier. Attiré tout jeune par l’art, il a été boursier à

l’École nationale des Beaux Arts, peintre et sculpteur de

renom. Il sera passionné par les artistes auxquels il a

toujours désiré apporter son aide.

Philanthrope dans l'âme, Alfred Boucher décida de créer un

refuge pour artistes désargentés ou immigrés des pays de

l'Est, qui vont y vivre dans une sorte de phalanstère

fraternel. Le nom du lieu est inspiré par la forme circulaire

du bâtiment et les ateliers de l’intérieur très étroits qui

évoquent des alvéoles. La grille sur rue, les cariatides de

l’entrée et le bâtiment octogonal sont des vestiges de

pavillons de l’Exposition universelle de 1900. Inaugurée en

1902, La Ruche est un bel exemple de mécénat.

La Ruche a accueilli de grands artistes tels que Chaïm

Soutine, Amedeo Modigliani, Blaise Cendrars, Fernand

Léger, Constantin Brancusi, Fernand Léger, Michel Kikoine,

Henri Matisse, Marie Laurencin et bien d’autres, mais

V I S I T E S D E L’ A S S O C I A T I O N

Page 9: Editorial - france-canada.info · À l’orée des commémorations en France et au Canada de la Première ... descendants des pionniers percherons, aguerris au milieu, rejoints par

surtout Marc Chagall l'un des locataires les plus illustres.

C’est à Paris que Chagall va découvrir la couleur.

C’était alors un lieu délabré de peu de confort, sans

chauffage. Apollinaire, venu rendre visite à Chagall arrivé

en 1910, lui dit : « Et vous croyez que l’escalier va

tenir ? ». Au début, l'endroit était infesté de

punaises et de rats, Soutine raconte qu'un de ces

rongeurs lui avait mangé une Nature morte

représentant un hareng saur !

La Révolution russe de 1917 poussa beaucoup

d’artistes à quitter la Russie sans papiers pour ainsi

échapper à sept ans de service militaire obligatoire.

Chagall qui dirigeait une école à Moscou revient à

Paris. À son retour à La Ruche, il ne retrouve plus ses

œuvres laissées huit ans plus tôt. Il va devoir repartir à zéro.

À l’époque de l’École de Paris 1900-1929, les artistes

étrangers qui travaillent à Paris viennent de partout, et les

Juifs ne rentrent pas chez eux.

En 1965, menacée de destruction, La Ruche est sauvée puis

rachetée en 1971 par René et Geneviève Seydoux qui créent

une Fondation à leur nom. La Ruche est classée monument

historique en 1972.

C’est la fin de cette visite tout

à fait exceptionnelle, il ne faut

pas déranger les artistes. Nous

traversons le parc Brassens tout

proche pour aller admirer, au

42, rue Santos Dumont, le

dernier domicile de Georges

Brassens, 1921-1981, une

petite maison de charme à

l’anglaise où l’artiste s’est

installé en 1966.

Solange de Loisy

Membre de France-Canada

Comité d’ACANAMI :

… Le Canada et la Normandie …

L’association Acanami, Ami du Canada et de l’Acadie, est

une association de Normandie affiliée à l’association

nationale France Canada avec pour principal but l’amitié

franco-canadienne.

Créée officiellement en 1994, ACANAMI fêtera ses vingt

ans d’existence en mai 2014. Elle poursuit ses buts en

participant aux cérémonies et offrant des activités culturelles

et ouvertes à tous.

Ainsi, le

vendredi

29 mars,

profitant

d’un tarif

de

groupe,

une

vingtaine

de

membres

se sont

retrouvés

au concert de Robert Charlebois au cinéma "le Grand

Mercure" d’Elbeuf. Après la soirée certains "patients" ont

dialogué avec l’artiste qui s’est vu offrir un produit "local" … à déguster avec modération.

Le mois de juin fut assez chargé. Les 6 et 7 juin, notre

présence aux nombreuses et émouvantes cérémonies

commémorant le "jour J" nous a permis de constater que le

Devoir de Mémoire reste bien vivant.

Le samedi 8 juin, le président assistait au congrès annuel de

France-Canada dans le Perche. Le colloque sur

l’immigration percheronne et la visite de la ville de Bellême

ont rassemblé tous les congressistes pour une très agréable

soirée de gala.

Nous étions heureux de retrouver la jeune canadienne

Véronique Herry qui représentait les Franco-Yukonnais,

organisateurs du congrès de 2012 à Whitehorse…

Puis,

répondant à la

demande des Amis de Jean Talon, le samedi 15

juin, nous recevions un important groupe venu de Châlons-

en-Champagne conduit par Sabine et Bruno Bourg-Broc.

Nous les avons guidés sur le circuit des stèles

commémoratives canadiennes de la région avant de se

recueillir lors d’un bref hommage avec dépôt de gerbe au

monument de St-Ouen du Tilleul.

V I E D E S C O M I T É S

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La veille au soir, quelques adhérents d’Acanami avaient

rejoint les visiteurs champenois au restaurant de leur hôtel et

emmenèrent certains d’entre eux jusqu’à Rouen afin de voir

les feux d’artifice de l’Armada (qui se tenait du 6 au 16

juin).

Lundi 1er juillet, après une réception chez l’ambassadeur du

Canada à Paris, le président Gérard Besnard avait convié, à

son domicile, les adhérents et amis afin de célébrer la fête

nationale du Canada. Sous un pavoisement aux couleurs du

Canada, un pique-nique avec barbecue a rassemblé les

fidèles adhérents et quelques amis. Ce fut le moment de

rappeler les nombreuses activités qui se dérouleraient le

mois suivant.

Depuis l’été 2006, notre association reste présente à la

Semaine acadienne qui s’est tenue à St-Aubin sur Mer

(Calvados) du 8 au 15 août. Cette année encore de nombreux

concerts gratuits ont permis de revoir des artistes canadiens

dont la chanteuse acadienne Angèle Arsenault.

Nous avons assisté aux émouvantes cérémonies les 18 et 19

août à Dieppe. Notre association s’est associée à la lecture

des mille deux cents noms des soldats tombés au cours du

Raid meurtrier du 19 août 1942. Ce fut l’occasion de faire la

connaissance du nouvel attaché militaire de la section

défense de l’ambassade du Canada, le colonel Guy Maillet.

La présence de la religieuse Sœur Agnès suscite toujours

bien des attentions : elle sera centenaire le 30 juin 2014…

Pour notre commune, c’est le samedi 24 août qu’a eu lieu la

Journée du Souvenir commémorant le 69ème anniversaire de

la libération par les troupes canadiennes (dans la nuit du 27

au 28 août 1944).

Un campement militaire s’était installé sur la place des fêtes

le samedi et le dimanche. Un défilé à pied empruntant la rue

des Canadiens emmena le cortège pour la cérémonie au

monument érigé depuis 1947. En maître de cérémonie,

Gérard Besnard récita le

poème "Ici en Normandie" écrit en mars 1994. Le

capitaine de frégate René

Tremblay, attaché de

Défense-adjoint et représen-

tant le gouvernement du

Canada, remercia les

présents et déclinera toute

son émotion quant à sa

première participation lors

de cette cérémonie.

L’historien Olivier Richard présentait son livre : "de Juno

Beach à Dieppe" qui retrace le circuit des Canadiens en

Normandie en 1944 (paru en mai 2013 -112 pages – 19€90 –

disponible chez Acanami).

L’office religieux à l’église a rendu hommage aux treize

soldats tombés à St-Ouen du Tilleul et l’association rappela

que cette journée était dédiée au vétéran du Régiment de La

Chaudière Edgar Ricard

décédé il y a vingt ans.

Ce dernier fut un des

éléments fondateurs de

l’association Acanami.

Pour clore la journée, le

groupe "Pointe au Pic", composé de la famille

Héroux, invita la

cinquantaine de personnes présentes au concert de leurs

nouveaux titres musicaux et Brigitte, la calleuse (de l’an-

glais : call ) invita les danseurs à s’essayer aux ballades

traditionnelles québécoises. La confusion dans les pas a

rendu l’ambiance conviviale et la soirée s’est poursuivie

jusqu’à plus de minuit…

Merci aux Canadiens de l’ambassade, Caroline et René

Tremblay, pour leur présence à cette soirée tenant ainsi

compagnie à la famille du conseiller municipal présent.

Nos prochains rendez-vous à St-Ouen du Tilleul :

- Samedi 23 novembre 2013 : soirée "rétrospective" à la salle

des fêtes

- Samedi 25 janvier 2014 : assemblée générale à la salle des

fêtes

- Samedi 30 août 2014 : 70ème anniversaire de la Libération

A très bientôt …

Gérard Besnard,

Président d’ACANAMI

Comité de Lyon :

Échanges LYON – VANCOUVER

Un groupe de lycéens du Lycée St Exupéry de Lyon a fait un

échange au mois de mai avec un groupe d’élèves de l’École

«Southpointe Academy Tsawwassen» au Sud de Vancouver.

Le séjour au Canada leur a permis de découvrir Vancouver

en compagnie des jeunes canadiens, d’être hébergés en

famille et d’assister aux cours avec leurs correspondants.

Pour financer une partie du voyage, les élèves ont organisé

des actions concrètes avant de partir. Ceci a donné à ce

projet une valeur et un sens d’autant plus fort.

Cette action a été soutenue par l’Association Nationale

France Canada en remettant aux organisateurs une bourse

«Action jeunes».

Échanges avec l’Ontario

L’Association France Canada de Lyon a mis sa salle à la

disposition de l’Association En-Immersion pour

une réunion d’information, au sujet des échanges

de jeunes qu’elle organise entre la France et

l’Ontario : vie de famille, découverte du pays,

échanges linguistiques de 1 à 3 mois avec cours

dans l’établissement scolaire de leurs

correspondants.

www.en-immersion.com

(Photo page suivante)

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Cérémonie à St Vulbas (38)

Le 21 septembre, les Anciens combattants nous ont invités à

participer à la commémoration de l’ensemble des

parachutages qui ont eu lieu au-dessus de la Plaine de l’Ain

durant la 2ème guerre mondiale. Il y a 70 ans, la Royal Air

Force a ainsi pu fournir des armes et des équipements radio

aux Résistants installés à l’Est de Lyon.

Commémoration à Valsonne (69)

Le 12 octobre, une cérémonie a eu lieu dans les bois au-

dessus du village de Valsonne. En 1943, un bombardier

Lancaster s’était écrasé sur cette colline du Beaujolais lors

d’une mission vers Turin. Des canadiens faisaient partie de

l’équipage. Plusieurs membres de France Canada Lyon ont

participé à l’inauguration d’une nouvelle stèle.

Jean-Marc de Visme

Président Lyon Rhône-Alpes

Comité de Nice :

La Francophonie est à l’honneur avec les 7ème Jeux tenus

à Nice.

Depuis plus d’un an des contacts ont été pris avec toutes les

instances organisatrices du Comité National des Jeux de la

Francophonie pour que France Canada Nice puisse apporter

sa contribution à cette importante et prestigieuse

manifestation internationale. Nous savons que le Canada

francophone est défendu par des élus au Parlement fédéral

canadien qui seront présents à Nice.

L’un des moments importants pour l’Association, fut la

remise du Prix que nous avons attribué à la lauréate du

Grand Concours « La Francophonie et le Canada » c’est-à-

dire deux billets avion Aller/Retour Nice/Montréal pour elle

et une personne de son choix.

De nombreuses personnalités étaient présentes le 27 Juin. La

presse a relaté l’événement le lendemain, 28 Juin.

En effet, en Mai, il a été proposé avec l’accord du Rectorat

de Nice et de l’Inspection d’Académie, à des élèves de

seconde et de première du Lycée d’Estienne d’Orves, de

répondre à une quarantaine de questions. D’un bon niveau

de connaissances, elles étaient toutes orientées sur la

Francophonie, les généralités, l’organisation, les institutions

et dernière rubrique, le Canada.

Marine Marchelli en 1reL a obtenu le meilleur score et, avec

l’accord des parents et du Proviseur, elle a invité Laure

Lecomte élève dans le même lycée à partager son futur

voyage. Elles prévoient de partir une semaine en Février

2014. Ravies, les deux jeunes filles seront hébergées au

Collège Montmorency de Laval (banlieue de Montréal).

Quelques chiffres situant les 7e Jeux :

55 délégations présentes, 5 continents représentés, 3.000

participants artistes et athlètes, 80 millions de téléspectateurs

dans le monde, 50 millions d’auditeurs, 200 juges et arbitres

internationaux, 20 sites de compétition et de concours, 250

journalistes accrédités, 1.500 bénévoles, plus de 15.000

visiteurs au Village des Partenaires ayant soutenu la

manifestation. Une cérémonie d’ouverture époustouflante…

La délégation canadienne composée de 300 athlètes et

artistes a été hébergée sur le campus Valrose, un site

magnifique situé dans un grand parc verdoyant.

Elle a eu beaucoup de chance car d’autres pays ont eu une

localisation moins accueillante.

L’équipe de logistique très structurée a été complétée par de

jeunes étudiantes niçoises de la Faculté de Médecine,

proposées aux responsables canadiens par France Canada

Nice.

La réception organisée au Grand Château du Campus

Valrose par le Ministre du Développement international et

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Ministre de la Francophonie, Chef de la délégation

canadienne au 7e Jeux de la Francophonie destinée à

l’équipe canadienne, a consacré notre présence parmi les

autorités canadiennes et françaises.

Un présentoir d’infor-

mation sur l’Asso-

ciation France Canada

Nice a été déposé à

l’accueil du Campus

et est resté pendant

toute la durée des

Jeux rappelant la

présence permanente

du Canada dans la

ville de Nice.

Je souhaite vous faire

partager le témoignage d’une amie de notre Association :

Claudine PAGLIANO raconte sa visite aux 7e Jeux de la

Francophonie, mais auparavant, elle se reporte quelques

années en arrière :

Juillet 2001 : je fais partie, dit-elle, de la vingtaine de jeunes

sélectionnés dans toute la France, notamment par

l’Association France Canada, pour nous rendre dans le

Canada francophone, dans le cadre des 4e Jeux de la

Francophonie. Dix jours inoubliables organisés par

l’Ambassade du Canada en France, qui nous ont permis

d’assister pêle-mêle à la cérémonie officielle des Jeux de la

Francophonie, à des expositions culturelles, au match de

football France Haïti...pour n’évoquer que ce qui nous a été

proposé dans le cadre de ces Jeux.

Septembre 2013 : Nice reçoit les 7e Jeux de la Francopho-

nie ! Quelle belle Madeleine de Proust ! Il était

inenvisageable pour moi de ne pas m’associer, ne serait-ce

qu’en tant que spectatrice, à ce moment si particulier

d’amitié et de partage entre des peuples bien différents mais

unis par une même langue et une même volonté de

fraternité.

Vendredi 6 septembre, la fête de la publicité francophone au

Théâtre National de Nice, organisée par les élèves du BTS

communication du lycée du Parc Impérial et animée par

Sandrine Quétier, est une première approche de la diversité

des cultures du monde francophone : publicités africaines,

américaines, européennes se côtoient, se mêlent, se

succèdent en six séquences de 20 minutes.

Sont abordées des publicités « légères » sur la mode ou la

voiture, comme des publicités plus profondes contre le Sida

ou les violences domestiques.

Un entracte où sont proposés bonbons et boissons apparaît

à mes yeux comme une allégorie de la volonté de partage de

la communauté francophone – idéalisme peut-être, mais

effet positif sur le public garanti !

Le lundi 9 septembre me trouve à 15h à l’Opéra de Nice

pour écouter une partie des éliminatoires de la chanson

francophone.

En compétition ce jour-là : le Niger, Haïti, la Suisse … et le

Canada, quelle chance !

Ce sera Haïti qui finira victorieuse, mais tous les pays en

compétition ce jour-là ont eu quelques mots ou une chanson

pour appeler à la paix entre les nations et à la fraternité

entre les peuples.

Différents styles de musique, mais un même message, en

écho avec ce que j’avais vécu et ressenti en 2001 déjà...

Aujourd’hui, tout est fini ; les athlètes et artistes sont repartis

dans leurs pays respectifs avec des souvenirs de Nice, plein

la tête.

Comité de Troyes-Champagne :

LES FILLES DU ROY

Notre Comité a participé activement au prochain colloque

qui se déroulera .à TROYES, le 30 novembre de cette

année, initié par le Comité Marguerite Bourgeoys, de

Troyes, comité avec qui nous collaborons souvent !

On présentera plusieurs conférences en cette année du 350e

anniversaire de l’envoi des « Filles du Roy » en Nouvelle

France.

Qui sont ces jeunes filles appelées « Les Filles du Roy » ?

Elles viennent de partout en

France, mais principalement de

l’Ile de France et de plusieurs

provinces dont notre Champagne.

Le Canada ou Nouvelle-France

vers les années 1660 est surtout

peuplé d’hommes venus défricher

et bâtir une nouvelle colonie,

mais pour que cette colonie

perdure il faut constituer des

familles, c’est pourquoi, le Roi

Louis XIV imagine d’envoyer

des jeunes filles à marier au

Canada (Les Filles du Roi).

Émigrer vers des colonies

lointaines, peu sûres et au climat

difficile, était une aventure à tenter pour des hommes, mais

très mal vu à l'époque pour des femmes. Elles sont

néanmoins parties, quittant la France pour ne plus revenir.

Elles débarquent dans un pays jeune où tout est encore à

faire, où tout reste à bâtir. Un peu plus de la moitié de ces

filles sont des orphelines, sans dot et donc sans avenir, et la

majorité ont moins de 25 ans.

Au programme :

« La singulière aventure des Filles du Roy en Nouvelle

France »

Conférences de :

- Romain Belleau, membre de la commission franco-

québécoise des lieux de mémoire (Les Filles du Roy)

- Jacques Cousin du Comté Chomedey de Maisonneuve

(Le Rôle de Chomedey de Maisonneuve)

- sœur Gervaise Deschenes de la Congrégation Notre

Dame de Montréal (Accueil des Filles par Marguerite

Bourgeoys)

- Bruno Bourg-Broc « Les Amis de Jean Talon » (Le rôle

de Jean Talon, premier Intendant en Nouvelle France)

Avec une table ronde et deux expositions

Fernand Champlon,

Président comité de Troyes

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C O N G R E S

RÉUNION D’AUTOMNE 2013

Vendredi 29 novembre

9H30 : Ouverture du Colloque :

Monsieur Marc LAFFINEUR, Président de l’Association Nationale France - Canada, Député du Maine-et-Loire,

ancien Secrétaire d’État au Ministère de la Défense et des Anciens Combattants.

S.Exc. Monsieur Lawrence CANNON, Ambassadeur du Canada en France.

10H00 : Colloque

« Cent ans déjà.

Comment faire vivre le souvenir ? » Les intervenants :

- Josette Normandeau, Présidente d’Idéacom international, Présidente Zenith ABC, productrice

(Canada)

- Joseph Zimet, Directeur Général du groupement d’intérêt public « Mission du Centenaire de la

Première Guerre Mondiale 1914-1918 » (France)

- Francis Geffard, Fondateur de la librairie Millepages, Directeur de la collection Terres d'Amérique

chez Albin Michel (France)

12H30 : Déjeuner « Chez Françoise » Aérogare des Invalides 75007 PARIS

14H00 : Conseil d’Administration

15H00 : Assemblée Générale

A partir de 18H30 : Réception à la résidence de l’Ambassadeur du Canada Lawrence CANNON et Madame Christine

DONOGHUE à la Résidence : 135 rue du Faubourg Saint Honoré 75008 PARIS

Samedi 30 novembre

Journée à Vimy

Nous vous proposons de donner une suite au thème du colloque en participant à une journée à Vimy durant laquelle une

visite du Mémorial Canadien vous sera proposée.

C'est au sommet de la cote 145 à Vimy, que se trouve le plus important monument canadien aux victimes

de la Première Guerre mondiale. Il rend hommage au rôle des Canadiens lors de ce conflit, au moyen de

figures de pierre symbolisant les valeurs défendues et les sacrifices faits. Érigée entre 1925 et 1936 sur le

site de la bataille de la crête de Vimy, cette œuvre d'art est le fruit du travail d'artistes canadiens,

notamment Walter Allward. Le mémorial est inauguré le 26 juillet 1936 par le roi Édouard VIII du

Royaume-Uni et le président Albert Lebrun.

Les deux pylônes, représentant le Canada et la France et à l'avant du monument, on peut remarquer une

statue de femme voilée, tournée vers l'est, vers l'aube d'un nouveau jour. Elle représente le Canada, une

jeune nation, pleurant ses fils tombés au combat. L'arête de Vimy est aujourd'hui boisée, chaque arbre a

été planté par un Canadien et symbolise le sacrifice d'un soldat.

Pour le déplacement à Vimy, nous laissons le soin à chacun de réserver ses billets. À titre d’information, il est conseillé de

prendre un train jusqu’à Arras. L’Association Nationale France-Canada se chargera de réserver le transport entre Arras et le

Mémorial (10 km en minibus ou taxi en fonction du nombre de participants). Un déjeuner pourra être pris à Arras après la

visite car il n’y a pas de lieux de restauration sur place.

Le montant de cette journée sera défini en fonction du nombre de participants, nous attendons donc votre inscription au

plus vite pour pouvoir organiser au mieux cette journée. Bulletin téléchargeable sur notre site www.france-canada.info.

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Les Filles du Roy

Auteur : Colette Piat

Éditions Québec Livres

Marie Arnault, blonde, belle,

intelligente et femme à la

volonté hors du commun, est

courtisée par son beau-père, un

puissant juge. Elle n'a alors que

quinze ans et aime

passionnément le fils du

seigneur voisin, Jacob de

Préclair.

Le magistrat aura raison des

amoureux : Jacob est envoyé

aux galères, Marie s'enfuit à Paris. Elle est invitée à la cour,

refuse d'accorder ses charmes au roi et échoue à la prison de

la Salpêtrière. Et son destin bascule : Colbert vient de créer

l'institution des «Filles du Roy», destinée à trouver des

épouses aux colons de la Nouvelle-France.

C'est ainsi que Marie part vers la colonie, où l'attendent la

vie rude, la lutte contre le froid, les Amérindiens, les

animaux sauvages, mais aussi des étés magnifiques, des

amours qui ne le seront pas moins et un pays ensorcelant.

Docteur en droit à vingt ans, Colette Piat s’inscrit à la cour

d’Appel de Paris, réussit le concours de la Conférence du

stage, reçoit le prix d’Improvisation, puis entre en littérature.

Son premier livre Une robe noire accuse annonce le début

d’un nombre impressionnant de futurs ouvrages. Colette Piat

est l’auteur de plus d’une quarantaine de livres, parmi

lesquels Mémoires de Clotilde (1978) ou La Maison

Bouteille (1979), romans inclassables, Thérèse sans gêne

(1986), Marion de Lorme (1987) et Adieu Moïse (1990), ou

encore Noël au Connecticut (2003),

récit surréaliste, Elle a déjà publié

plusieurs romans historiques : La

Louve de Vichy (2002), Les Filles du

Roi (2004), Mémoires insolentes de

Désirée Clary (2005). Enfin, elle s’est

essayée à la biographie avec succès en

publiant Le Père Joseph ou le Vrai

Maître de Richelieu (1988), Colette et

Willy (2009) et Jacques Higelin

(champagne pour tous) (2010).

Dommages collatéraux

Auteur : André Bruneau

Éditions Bénévent

Répondant à l’invitation de

son ami Gerry, Richard

Hamilton passe quelques

jours à Montréal au cours

desquels il tombe amoureux

de son épouse Carole Anne.

À son retour à Boston, il est

l’objet de harcèlement qu’il

attribue à la jalousie de son

collègue. Les évènements se

précipitent, l’intimidation et les menaces se précisent. Sans

nouvelle de Carole Anne, il broie du noir jusqu’à ce que

celle-ci communique avec lui. Richard entraînera ses

collègues de travail et Carole Anne dans une guerre sans

merci où tous les coups sont permis.

Qui participe à ce complot ayant pour objectif de les faire

taire? Que veut-on les empêcher de découvrir? Quels sont

les intérêts en jeu? Les uns et les autres s’investiront

pleinement non sans en subir des dommages collatéraux.

Né à Québec, André Bruneau est détenteur d'une maîtrise en

éducation et d'une licence en droit de l'Université Laval. Il a

commencé sa carrière comme professeur de français. Après

avoir consacré près de dix ans à l'enseignement, il a fait son

entrée dans la fonction publique québécoise où il a évolué

jusqu'à sa retraite. Il a tout d'abord consacré beaucoup

d'énergie à la promotion de l'éducation économique. Il a,

entre autre, publié un opuscule intitulé "L'éducation

économique pour tous" puis trois répertoires de sources

d'information économique. Sa carrière a pris un nouveau

virage, quelques années plus tard, lorsqu'il a fait son entrée

au Ministère des Affaires internationales du Québec, où il a

occupé différents postes de direction.

André Bruneau est un amateur de romans policiers, de

suspenses et de thrillers américains. Il s'intéresse à la

politique américaine et française et

aux biographies de personnages ayant

marqué leur temps.

Épris de justice, manifestant beaucoup

d’intérêt pour les grandes questions

d’actualité politique, économique et

sociale, ses personnages sont des gens

torturés qui se questionnent sur eux-

mêmes et leurs contemporains.

C O I N L E C T U R E

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ADHÉRENTS DIRECTS – COTISATIONS 2013 Mme, Mlle, M. Prénom : Adresse :

Code Postal et Ville : Téléphone (s) : / Courriel: @ Date de naissance (pour les jeunes de moins de 35 ans) : / /

Cotisation annuelle sans abonnement à Parallèle 48

par personne 50 euros couple 65 euros jeune 10,00 euros cotisation de membre bienfaiteur 65 euros ou plus

Fichier « Liste de sites Internet d’annonces de stages et CDD au Canada » disponible à TOUT ADHÉRENT qui en fait la demande. Désormais le journal Parallèle 48 ne sera plus servi en formule papier mais vous pouvez le trouver sur le site www.france-canada.info en libre consultation. Ayez la gentillesse de nous donner votre adresse e-mail afin que nous vous avertissions de la mise en ligne de chaque nouveau numéro. N.B. : Si toutefois, vous désirez le recevoir en formule papier, il vous faudra verser un montant de 20€. Règlement par chèque bancaire ou postal joint (à l’ordre de l’Association Nationale France - Canada).

Fait à le Signature

Association Nationale France - Canada – 5 rue de Constantine 75007 PARIS Tel / Fax : 01 45 55 83 65 / www.france-canada.info / [email protected]

Association régie par la loi du 01/07/1901

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75007 PARIS