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BULLETIN OMS Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007 L’ESSENTIEL La problématique de l’assistance d’urgence aux déplacés du Nord Kivu au coeur de la réunion extraordinaire du Cluster Santé à Kinshasa. Sud Kivu: la maternité de Kavumu débordée par des accouchements, l’OMS veut accélérer sa réhabilitation. Nord Kivu: les équipements adéquats d’accouchement manquent à la maternité de Vuhovi, près de Butembo. Au Centre de santé de Kalunguta (Nord Kivu): une table d’accouchement délabrée et d’une trentaine d’années toujours fonctionnelle, au risque et péril des parturientes. Journée mondiale sans tabac (31 mai 2007): le Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Luis Gomez Sambo, appelle les gouvernements, le secteur privé, les ONG et le grand public à “redoubler d’efforts pour créer au sein de notre environnement des espaces 100% non fumeurs”. Deux hauts responsables de l’OMS venus de Genève et de la Région africaine (Brazzaville) en visite en RDC pour renforcer le Cluster Santé. Précaire situation humanitaire et Précaire situation humanitaire et sécuritaire dans le Nord Kivu. sécuritaire dans le Nord Kivu. OMS/Eugène Kabambi.

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BULLETIN OMSBulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

L’ESSENTIEL

La problématique de l’assistance d’urgence aux déplacés du Nord Kivu au coeur de la réunion extraordinaire du Cluster Santé à Kinshasa.

Sud Kivu: la maternité de Kavumu débordée par des accouchements, l’OMS veut accélérer sa réhabilitation.

Nord Kivu: les équipements adéquats d’accouchement manquent à la maternité de Vuhovi, près de Butembo.

Au Centre de santé de Kalunguta (Nord Kivu): une table d’accouchement délabrée et d’une trentaine d’années toujours fonctionnelle, au risque et péril des parturientes.

Journée mondiale sans tabac (31 mai 2007): le Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Luis Gomez Sambo, appelle les gouvernements, le secteur privé, les ONG et le grand public à “redoubler d’efforts pour créer au sein de notre environnement des espaces 100% non fumeurs”.

Deux hauts responsables de l’OMS venus de Genève et de la Région africaine (Brazzaville) en visite en RDC pour renforcer le Cluster Santé.

Précaire situation humanitaire et Précaire situation humanitaire et sécuritaire dans le Nord Kivu.sécuritaire dans le Nord Kivu.

OMS/Eugène Kabambi.

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2 Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

Action Sanitaire en Situation de Crise La problématique de l’assistance d’urgence aux déplacés du Nord Kivu, dans l’Est de la RD Congo, était au coeur de la réunion extraordinaire du Cluster Santé tenue le jeudi 31 mai 2007 dans la salle polyvalente de l’OMS à Kinshasa. Invité expressement par l’OMS à prendre la parole pour présenter la situation de sa province, le Médecin Inspecteur Provincial (MIP) du Nord Kivu, le Dr Dominique Baabo- qui était accompagné du médecin épidémiologiste chargé des urgences de l’OMS/Nord Kivu, le Dr Gaby Lumangamanga Useni et d’un délégué de l’ONG “Save the Children” dans la même province- a indiqué que “le processus démocratique amorcé en RD Congo était loin de ramener la paix et la sécurité dans la province du Nord Kivu”. Selon lui, le Nord Kivu continue à héberger différents groupes armés qui sont à l’origine de plusieurs crises humanitaires dans la province. Cette réunion de Cluster a connu la participation de deux invités de marque venus de Genève, le Dr Khalid Shibib du Cluster HAC et d’AFRO, le Dr Kalambayi Kalula (EHA).

Dans la province du Nord Kivu, outre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour

la libération du Rwanda (FDLR) qui contrôlent certaines localités en y érigeant leur propre administration, on retrouve également les milices Maï Maï qui souvent collaborent avec les éléments des FDLR. S’y ajoutent également les troupes non mixées de l’ex général déchu Laurent Nkunda, les troupes mixées ainsi que celles brassées des Forces armées de la RDC (FARDC).

Victimes des affrontements armés du groupe de Laurent Nkunda en novembre 2006, les villages de Sake, Bunagana, Runyoni dans le territoire de Masisi et de Rutshuru et plusieurs autres localités ont vu leurs infrastructures de base détruites: les habitations et structures de soins de santé ont été pillées, les écoles saccagées, les champs dévastés et les populations forcées d’abandonner leurs milieux d’origine.

Les humanitaires estiment à 40.000 le nombre des personnes qui avaient fuit les affrontements de Sake pour gagner

Mugunga, Goma, Kirotshe, Bweremana et Minova et à 4.000 la population de Bunagana qui avait trouvé réfuge en Ouganda.

Fin février 2007, une coalition des Maï Maï et des FDLR avait engagé des violents combats contre les troupes mixées déployées à Nyakakoma, entraînant le déplacement de cette population lacustre estimée à 3000 habitants vers les localités d’Ishasha, de Nyamilima et de Kiwandja.

Au mois de mars 2007, le déploiement des troupes mixées sur l’axe Rutshuru -Nyamilima, dans le territoire de Rutshuru, a entraîné des affrontements armés contre les FDLR occasionnant ainsi le déplacement des populations de Katwiguru, Kiseguru, Ngwenda vers Kiwandja et Rutshuru.

(Suite en page 03).

Les déplacés établis à Mugunga, à plus ou moins 25 km au nord de Goma, s’interrogent sur leur avenir, dans une province toujours en proie à des affrontements

(OMS/Eugène Kabambi).

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Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo 3N° 08 - Mai 2007

Action Sanitaire en Situation de Crise(Suite de la page 02)

Depuis le début du mois d’avril 2007, la 8ème région militaire du Nord Kivu organise des opérations militaires contre les FDLR dans le groupement de Bwito, en territoire de Rutshuru. Conséquences immédiates: l’axe routier Kiwandja–Nyamilima–Ishasha–Nyakakoma, qui ravitaille la ville de Goma en vivres et poissons frais du lac Edouard est coupé du trafi c. De nombreux déplacements des populations ont été signalés au sud de Kanyabayonga (territoire de Lubero) et au sud de Masisi, dans le village de Buabo.

Situation actuelle des déplacés

Actuellement les humanitaires ont récensé plus ou moins 30.000 déplacés sur l’axe Katwiguru, Kiseguru, Nyakahanga, Ngwenda dont la majeur partie s’est intégrée dans les familles d’accueil à Kiwandja et à Rutshuru. Environ 500 ménages ayant fui les affrontements sont maintenant dans le site de Nyongera (à 2 kms de Kiwandja) et 300 autres dans le site de Kinyandoni, à 9 kms de Kiwandja. Au sud de Kanyabayonga, en territoire de Lubero, les chiffres de l’Inspection provinciale de la santé du Nord Kivu indiquent plus de 4.600 ménages déplacés et dispersés dans plusieurs villages environnants. A Buabo dans le sud de Masisi, il y a environ 800 ménages dans les familles d’accueil. A Ngungu, à l’ouest de Masisi, on compte près de 800 ménages fuyant les opérations militaires menées dans la province du Sud Kivu contre les extremistes hutus Interhamwe. A Minova (Sud Kivu) et Bweremana, dans le sud- est de Masisi (Nord Kivu), les déplacés sont évalués autour de 2.050 ménages dans les familles d’accueil tandis qu’à Mugunga, il y a plus de 400 ménages établis dans un site de déplacés. “Comment dans un système de santé fonctionnant sur le principe de l’auto fi nancement des structures des soins, arriver à organiser une prise en charge médicale des déplacés sans amener les structures de soins à tomber dans la rupture des stocks de médicaments et fermer les portes un jour?”, s’est interrogé le MIP du Nord Kivu.

A ce sujet, la délégation du Nord Kivu à cette réunion a expliqué que le mécanisme de la durabilité de la prise en charge des déplacés serait le “fonds d’équité”, un type de projet déjà exécuté par la province du Nord Kivu avec le fi nancement de l’Union Européenne et qui avait permis à la province d’assurer les soins aux plus démunis.

Elaboration d’un projet de prise en charge gratuite des déplacés.

Selon le Médecin inspecteur provincial du Nord Kivu, Dr Dominique Baabo, le projet de prise en charge gratuite des déplacés a été conçu comme “un type d’intervention pour les cas des déplacés dont le nombre dépasse les 10.000 et surtout pour lesquels le retour à leurs milieux d’origine n’est pas envisagé à court terme”. C’est le cas des déplacés de Rutshuru et de Kiwandja qui sont estimés à plus ou moins 40.000 et qui sont en refuge depuis le mois de janvier 2007. Jusqu’à ce jour, il n’y a jamais eu un début de retour dans leurs milieux d’origine.

Au cours des discussions du cluster santé de Kinshasa, les participants ont noté l’existence d’une réelle insuffi sance en termes de réponse aux besoins urgents de retour et de réintégration des personnes déplacées dans le Nord Kivu, du fait surtout du manque de fi nancements.

La majorité des déplacés qui rentrent ne reçoivent pas d’assistance, en dépit du fait que les combats et les pillages ont conduit à un effondrement total du système de santé. La plupart des déplacés retrouvent souvent les centres de santé, les écoles et leurs maisons détruits à leur retour.

Dans ce contexte, le projet élaboré et qui sera fi nancé par le “Mécanisme de Réponse Rapide” (RRM), devrait prendre en compte la gratuité des soins curatifs, préventifs et de vaccination pour tout le monde, déplacés et habitants de l’aire de santé. Il devrait également y avoir la fourniture des médicaments en terme de kits de base y compris les ACT. D’autres points importants inclus dans ce projet concernent la supplémentation en vitamine A, la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) à tous les enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes, le payement d’une prime de motivation pour les prestataires des soins ainsi que la formation des relais communautaires sur la promotion des pratiques clés familiales (l’hygiène du milieu, le lavage des mains, l’allaitement maternel exclusif et le VIH/SIDA).La chronicité des mouvements des populations dans la province, veut qu’ “on donne plus les moyens à l’Inspection Provinciale de la Santé du Nord Kivu, qui a la charge de la population pour renforcer son système de santé et capitaliser les acquis, plutôt que de faire exécuter des projets d’appui par des ONG” a souligné le Dr Baabo. De son côté, OCHA a fait voir que les fonds existent dans le cadre de RRM pour venir en aide aux déplacés, mais qu’il n’y avait toujours pas un agent d’exécution pour la mise en oeuvre de cette action.

Les membres du Cluster santé écoutant l’exposé du MIP du Nord Kivu dans la salle polyvalente de l’OMS, à Kinshasa (OMS/Eugène Kabambi).

L’UNICEF donne son accord de principe pour le projet RRM

C’est donc à ce niveau que l’UNICEF a donné son accord de principe pour présenter le projet de réponse santé à RRM en faveur des déplacés du Nord Kivu. “Les discussions étaient en cours avec OCHA pour que les fonds de RRM soient disponibles pour subvenir aux besoins urgents des déplacés. L’agent

d’exécution comme il est clairement ressorti lors de la réunion du mercredi 31 mai 2007, sera l’Inspection Provinciale de la Santé du Nord Kivu”, a expliqué le Dr François Nguessan, Coordonnateur du programme d’urgence (EHA/HAC) de l’OMS en RDC. L’organe de suivi du projet, selon le souhait du MIP du Nord Kivu, sera composé de l’IPS, l’UNICEF et l’OMS.

E. K.

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4 Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

Actions OMS en RDC

Sud Kivu: la maternité de Kavumu débordée par des accouchements, l’OMS veut accélérer sa réhabilitation.

Eugène Kabambi

A la maternité de référence de Kavumu, près de Bukavu, deux ou trois femmes occupent un seul lit après leur accouchement faute de places (OMS/Eugène Kabambi).

Le Point Focal de l’OMS chargé de l’Action sanitaire en cas de crise (HAC/EHA) dans la province du

Sud Kivu, le Dr André Adandji, s’est entretenu le lundi 21 mai 2007 avec le médecin superviseur de la maternité de référence de Kavumu, le Dr Blaise Masirika sur l’état d’avancement de la mise en oeuvre de la réhabilitation de cette maternité, l’une des trois structures sélectionnées dans la Province du Sud Kivu par le Programme de la Santé de la Reproduction de l’OMS dans le cadre du projet d’“appui à l’initiative pour une grossesse à moindre risque”.

Située dans la zone de santé de Miti-Murhesa à une trentaine de kilomètres au nord de Bukavu, la maternité de Kavumu a enregistré une moyenne mensuelle de 220 accouchements en 2006, avec des pics en juin et en juillet de la même année où près de 278 naissances par mois ont été enregistrées. “Ce qui place notre maternité parmi les 4 grandes maternités de la province du Sud Kivu alors que nous n’avons même pas encore de salle d’opération”,

explique le Dr Blaise Masirika qui ajoute qu’à cause de cette absence d’une salle d’opération, la maternité a eu à transférer ailleurs en moyenne 41 femmes enceintes par mois en 2006. “Rien que pour le seul mois d’avril 2007 nous avons dirigé 207 accouchements et transféré 52 femmes enceintes”, insiste le médecin.

Le Dr Adandji de l’OMS a pour sa part encouragé cette équipe “qui travaille dans des conditions très diffi ciles à accélérer avec le processus de planifi cation pour la réhabilitation défi nitive de cette maternité” dont les fonds d’exécution ont été obtenus par le programme de la santé de la reproduction (SR) de l’OMS auprès de UNCERF.

Sur le plan d’hebergement et de capacité d’accueil en pré-partum, la maternité de Kavumu n’est pas non plus bien lotie: “nous recevons de temps en temps un effectif qui va au-delà de 70 femmes pour 35 lits, c’est-à-dire deux femmes par lit, tandis que les autres passent la nuit à même le sol”, ajoute

une accoucheuse de cette maternité. En post-partum, il n’y a que 24 lits au total, alors que le plus souvent, “nous enregistrons trois accouchées et leurs bébés sur un même lit, soit 6 personnes par lit”, remarque-t-elle. Dans le même temps, les installations sanitaires et l’approvisionnement en eau potable de cette maternité laissent à désirer. Il y a actuellement quatre douches qui ne sont pas dans de bonnes conditions d’hygiène à la maternité de Kavumu. “Il faut en construire quatre autres pour que ça aille beaucoup mieux”, suggère le Dr Blaise Masirika, visiblement débordé par la situation de sa structure sanitaire.A côté de cette maternité, il y a un centre de santé de référence qui dispose, en pédiatrie de 8 lits avec une moyenne mensuelle des enfants hospitalisés supérieure à 105 en 2006. Selon le Dr Masirika, le centre de santé de Miti-Murhesa recourt souvent au transfert des enfants malnutris faute d’avoir un centre nutritionnel sur place, et d’un système d’oxygénothérapie pour ceux qui ont les infections respiratoires aiguës (IRA).

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Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo 5N° 08 - Mai 2007

Actions OMS en RDC

Nord Kivu: pas d’équipements adéquats pour les accouchements à la maternité de référence de Vuhovi.

La maternité de Vuhovi fait partie des trois autres maternités sélectionnées dans la Province

du Nord Kivu pour être réhabilitées par le programme de la Santé de la Reproduction de l’OMS en RDC. C’est un projet fi nancé par UNCERF et qui entre dans le cadre d’appui à l’initiative “pour une grossesse à moindre risque” pour la promotion de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (SMNE) dans les zones de confl its et de post confl it.

La capacité d’accueil de cette maternité de Vuhovi est de 11 lits, 6 autres lits servant pour les césariennes. “Ici, nous n’avons que 2 petits paquets de matériels pour toutes les interventions confondues”, fait remarquer le Dr Adelard Nzanzu Malambo, Médecin chef de zone de santé de Vuhovi, qui déplore également le “manque criant d’un équipement médical moderne pour l’accouchement des femmes enceintes” dans son établissement.

La chirurgie a commencé dans cette zone de santé rurale située à 19 km de Butembo (Grand nord de la province du Nord Kivu) il y a dix ans, en 1997. C’est “l’année à laquelle l’ancien dispensaire rural de Vuhovi a été élevé au rang de Centre de santé de référence, avant qu’il ne soit transformé par la suite en un hôpital général de référence (HGR) doté d’une maternité, juste deux mois après le demarrage de la zone de santé en avril 2006”, explique pour sa part le Dr Vindu Makelele, Médecin-Directeur de l’HGR de Vuhovi.

L’actuelle maternité de référence de Vuhovi dans son état initial, nécessite une rapide réhabilitation pour permettre une maternité à moindre risque prônée par l’OMS (OMS/

Eugène Kabambi).

Diffi cile prise en charge des prématurés

La maternité de Vuhovi n’a pas suffi samment de salles appropriées pour la prise en charge des enfants prématurés.Ces derniers sont gardésdans la salle commune avec les autres nouveaux-nés ainsi que les parturientes, sans couveuses. “Ce qui fait que le taux de mortalité chez les prématurés de Vuhovi dépassent les 50%”, précise le Dr Vindu Makelele qui plaide pour l’agrandissement ou l’ajout d’autres salles pouvant recevoir les prématurés.

C’est ainsi que “le choix porté par l’OMS pour réhabiliter notre maternité constitue pour nous une très bonne nouvelle, car depuis bien longtemps, on avait l’impression qu’à Vuhovi, les femmes vivent de terribles moments d’angoisse et d’incertitude pour leur accouchement à cause des conditions sanitaires très précaires de cette maternité”, affi rme de son côté Mme Kahindo Musenda, 54 ans, et accoucheuse depuis les années 80 à Vuhovi.En juillet 2006, la maternité avait connu un cas de décès maternel dû à une septicemie. “L’infection était tellement généralisée que l’infortunée était décédée après la césarienne”, explique Mme Kahindo Musenda. La maternité manque également de locaux pour l’éducation des gestantes. “Les activités de consultation pré natale (CPN) se font généralement sous les arbres”, ajoute-t-elle.

Le Médecin chef de zone de santé rurale de Vuhovi a aussi déploré l’absence des activités de PTME (prévention de transmission de la mère à l’enfant) pour le VIH. La maternité, pour le moment, n’est pas approvisionnée en intrants et réactifs de laboratoire pour tester systématiquement les femmes enceintes. Elle manque également les anti retroviraux (ARV).

Eugène Kabambi

L’ensemble de matériels pour toutes sortes d’intervention utilisés à la fois pour la maternité et l’hôpital, à Vuhovi (OMS/Eugène Kabambi).

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6 Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

Actions OMS en RDC A Kalunguta, près de Beni (Nord Kivu): une table d’accouchement

d’un autre âge !

Placide Mutau, l’infi rmier titulaire du Centre de santé de Kalunguta, est un homme seul,

presqu’abandonné. La maternité du CS qu’il dirige n’a que 7 lits, sans plus. Une vielle table d’accouchement datant des années 70 occupe encore la salle d’accouchement de sa maternité éclairée la nuit par des lampes tempêtes.

Cette maternité enregistre une moyenne mensuelle de 20 à 25 accouchements. Kalunguta est à 26 km de Beni, quand on vient de Butembo, dans le grand nord de la province du Nord Kivu. “Personne ne veut travailler ici. Le dernier médecin affecté par le District sanitaire de Butembo pour travailler dans ce centre de santé n’a fait que deux jours, avant de repartir défi nitivement d’où il était venu, ne pouvant pas supporter les précaires conditions de travail que nous connaissons ici”, explique Placide Mutau. Sa structure sanitaire, dit-il, ne bénéfi cie pas d’appui technique et fi nancier de partenaires. “Nous connaissons de plus en plus de rupture de stock en médicaments”, affi rme-t-il encore, avant de marquer sa satisfaction pour la réception d’un kit basic envoyé par l’OMS via la zone de santé de Butembo début avril 2007. Ce kit de médicaments essentiels reçu fait partie d’un total de 64 kits basics que l’OMS a offert fi n mars 2007 à la ZS de Butembo et distribués à travers les autres centres et zones de santé.

“La population était très contente pour cette bouffée d’oxygène de l’OMS”, indique de son côté l’Administrateur gestionnaire de la zone de santé de Butembo, Dominique Katsuva Syayipuma.

Au CS de Kalunguta, les activités de consultations post-natales (CPON), de planifi cation familiale (PF), de prévention et transmission mère à l’enfant (PTME) et de sensibilisation contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et du Sida ne sont pas intégrées. “Nous lançons l’appel à toutes les bonnes volontés de nous venir en aide. Qu’on ne nous abandonne pas”, insiste l’infi rmier Placide Mutau qui espère obtenir de partenaires l’appui en équipements modernes pour sa maternité.

L’unique table d’accouchement vielle d’une trentaine d’années et toujours fonctionnelle au Centre de santé de Kalunguta, sur la route entre Beni et Butembo (OMS/E. K.).

L’infi rmier titulaire du Centre de santé Kalunguta, Placide Mutau (OMS/Eugène Kabambi).

Le bureau central de la zone de santé de Kalunguta, près de Beni (OMS/Eugène Kabambi).

Eugène Kabambi

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Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo 7N° 08 - Mai 2007

Actions OMS en RDC

Nord Kivu: la zone de santé de Biena désormais désenclavée grâce à l’installation par l’OMS de la phonie HF.

L’équipe de la logistique de l’OMS/Nord Kivu a installé le jeudi 17 mai 2007 au bureau central de la zone de santé rurale de Biena une phonie HF de type NGT Codan pour permettre à cette zone de santé située à plus de 70 km au nord-ouest de Butembo, de sortir de son isolement total. Biena est parmi les 24 zones de santé fonctionnelles de la province du Nord Kivu. Elle compte actuellement 9 Aires de santé. Située dans le territoire de Lubero, la zone de santé de Biena compte une population de 79.608 habitants. En dehors de cette phonie installée par l’OMS, aucun réseau de télécommunication, même en GSM n’est encore fonctionnel dans cette partie de la RDC.

Eugène Kabambi.

La population de Biena était en liesse à l’arrivée de la délégation de l’OMS dans cette zone de santé

pour l’installation de la phonie HF de type NGT Codan. “C’est un geste fort de la part de l’OMS qui nous permet d’être désormais en contact avec d’autres zones de santé et surtout pour la transmission des données épidémiologiques de notre zone de santé”, a déclaré le Dr Kassereka Kitsongo Pili-Pili, Médecin chef de zone de Biena. Cette zone de santé a un problème réel d’inaccessibilité géographique: “plus de 37% de notre population marchent plus d’une heure pour atteindre une structure sanitaire”, affi rme le MCZ de Biena.

Sur place, le technicien opérateur radio de l’OMS Nord Kivu, Déo Biamungu, dépêché pour l’installation de ce kit complet de phonie, a formé les techniciens locaux du bureau central de la zone de santé (BCZS) de Biena sur l’utilisation effi sciente de cet instrument de communication.

Il faut rappeler que la zone de santé

de Biena avait connu la guerre entre plusieurs groupes armés de la région de novembre 1996 à novembre 2004. Ce qui a rendu le pouvoir d’achat de la population très faible, avec comme conséquence l’absence d’auto-prise en charge sur le plan des soins de santé primaire de la population.

Parmi les problèmes qui touchent également cette zone de santé pratiquement enclavée dans une forêt dense de l’est de la RDC, il y a lieu de citer, selon le rapport des activités de 2006 présenté en mai 2007: “le faible taux d’accouchement surveillé sur le partogramme, la non intégration des activités de consultation post-natale, de planning familial, de la prévention de transmission mère à l’enfant et l’absence de la sensibilisation contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH”.

D’après le Dr Kassereka Kitsongo Pili-Pili, sa zone de santé connaît également un taux de malnutrition sévère élevé avoisinant les 11,7%, tandis que le taux de mortalité intra-

hospitalière s’élève quant à lui à 5,4%. Outre ce don de l’OMS en kit de phonie ultra moderne pour désenclaver la zone de santé de Biena, les autorités sanitaires locales disent avoir apprécié également l’augmentation dans cette zone du nombre de vélos dans les structures, grâce à l’appui de l’ONG Merlin, pour faciliter aux infi rmiers titulaires la transmission des rapports épidémiologiques.

Pour ce qui est du profi l de morbidité, les pathologies sont successivement classées selon l’ampleur de la mortalité. Le paludisme prend la première place de décès (47,7%), suivi des infections respiratoires aiguës (12,1%), de verminose (9,6%), de la diarrhée non sanglante (5,2%) et de l’anémie (2,6%).

A ce jour, la zone de santé de Biena connaît aussi un des taux de mortalité maternelle le plus élevé de la région: 367 pour mille en 2006. Selon le MCZ de Biena, aucune accoucheuse n’a été formée en maternité à moindre risque dans sa zone de santé.

Le technicien opérateur radio de l’OMS, Déo Biamungu en pleine formation avec les techniciens locaux de Biena sur l’utilisation

de la phonie HF (OMS/E.K.).

L’installation et le fonctionnement de la phonie HF par l’OMS devenus une réalité au BCZ de Biena depuis le 17 mai 2007 (OMS/E.K.).

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8 Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

Actions OMS en RDC 31 mai 2007: la RDC a célébré la Journée mondiale sans tabac.

A cette occasion, un message du Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Luis Gomez Sambo, a été lu par le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Jean-Baptiste Roungou dans la salle polyvalente de l’OMS à Kinshasa. Dans ce message, le Dr Luis Gomez Sambo a appelé les Gouvernements, le secteur privé, les ONG et le grand public à “redoubler d’efforts pour créer au sein de notre environnement des espaces 100% non fumeurs”. Le même message a été lu en présence du ministre congolais de la santé publique, le Dr Victor Makwenge Kaput et de son vice-ministre, M. Ferdinand Ntua Osiamba et de plusieurs dizaines d’autres invités. Un autre message, celui des enfants, a été également lu sur place par la représentante des élèves du niveau secondaire, Mlle Maguy Kukabuka, pour exiger des “des écoles sans tabac dans un environnement sans fumée”. Le “Bulletin OMS” publie dans ses colonnes les deux messages, en commençant par celui du Dr Luis Gomez Sambo.

Le tabac est la deuxième plus grande cause de mortalité dans le monde. La moitié des fumeurs

réguliers aujourd’hui, soit environ 650 millions de personnes, fi niront par mourir du tabagisme. Si les tendances actuelles de la consommation de tabac se maintiennent, d’ici 2020, le nombre de décès dus au tabagisme atteindrait 10 millions par an, et 70 % de ces décès surviendraient dans les pays en développement.

Mais il est tout aussi alarmant de constater que des centaines de milliers de personnes qui n’ont jamais fumé meurent chaque année de maladies dues à l’inhalation de la fumée des autres.

“La moitié des enfants, à l’échelle mondiale, sont exposés à la fumée du tabac, en particulier à domicile.

Selon les estimations, au moins 200 000 travailleurs meurent chaque année, du fait d’une

exposition à la fumée secondaire au

lieu de travail”.

Aujourd’hui, il existe un consensus scientifi que clair, fondé sur de nombreuses études : chez les adultes et les enfants, l’exposition à la fumée du tabac provoque des maladies graves et létales. La fumée du tabac contient plus de 4 000 produits chimiques connus, dont plus de 50 sont cancérigènes. La fumée secondaire est également à l’origine de formes sévères de cardiopathies et de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires, dont la plupart sont fatales. L’exposition à la fumée secondaire impose également des coûts économiques aux individus, aux entreprises et à la société dans son ensemble. Ces coûts sont liés non seulement aux paiements directs et indirects effectués au titre des frais médicaux, mais aussi à la perte de productivité.

Les preuves scientifi ques disponibles ne

laissent aucun doute : les espaces 100 % non fumeurs constituent la seule solution pour garantir une protection effi cace contre tous les effets dévastateurs de l’exposition à la fumée secondaire. Il n’y a aucun niveau d’exposition qui soit sûr.

“L’édition de cette année de la Journée mondiale sans tabac met

l’accent sur le fait qu’un espace 100 % non fumeur est la seule stratégie effi cace pour réduire l’exposition à la fumée du tabac, à l’intérieur, à des niveaux sûrs et pour offrir

un degré de protection acceptable contre les dangers de l’exposition à

la fumée secondaire”.

La ventilation et les zones fumeurs, que celles-ci soient ou non ventilées séparément des zones non fumeurs, ne réduisent pas l’exposition à un niveau de risque sûr et ne sont pas recommandées.

L’industrie du tabac a constamment induit le public en erreur et l’a désinformé sur les risques sanitaires et

les dangers du tabagisme passif, ainsi que sur les conséquences économiques de l’interdiction de fumer. Elle poursuit ses efforts pour ralentir l’application de législations effi caces visant à protéger les travailleurs et le public du tabagisme passif.

“La plupart des pays de notre Région ont des législations

interdisant de fumer dans les lieux publics, mais leur application effective se révèle diffi cile”.

En effet, on est le plus exposé à la fumée des autres au lieu de travail, dans les locaux publics et à domicile. Aussi faut-il souligner que faire passer une législation antitabac ne suffi t pas. Il faut également veiller à son application effective, ce qui nécessite des efforts concertés.

La Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui a été ratifi ée par 31 pays de notre Région à ce jour, prescrit, en son article 8, l’adoption de mesures de protection contre l’exposition à la fumée du tabac. Elle identifi e également des mesures éprouvées pour réduire les risques pour la santé associés à l’exposition à la fumée secondaire. Il convient de noter que les pays qui promulguent des législations imposant l’interdiction de fumer dans les lieux publics enregistrent une diminution de la consommation des produits du tabac, en partie parce qu’une telle interdiction encourage les fumeurs à arrêter de fumer.

Tous les faits montrent qu’il faut prendre des mesures décisives et immédiates pour protéger la santé de tous. Les espaces sans tabac présentent des avantages pour tout le monde, dans la mesure où les familles avec enfants, de nombreux non-fumeurs et même des fumeurs préfèrent souvent aller dans des endroits libres de fumée. De nombreux fumeurs souhaitent arrêter, et les espaces 100 % libres de fumée

Dr Luis Gomez Sambo, Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique.

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Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo 9N° 08 - Mai 2007

Actions OMS en RDC

les incitent fortement à diminuer leur consommation, à arrêter et à s’y tenir. Les espaces 100 % non fumeurs aident également à la prévention du tabac, particulièrement parmi les jeunes.

Nous voudrions donc saisir l’occasion de la célébration de la Journée mondiale sans tabac pour lancer un appel aux Gouvernements, afi n qu’ils prennent des mesures législatives faisant de tous les lieux de travail et lieux publics fermés

des espaces 100 % non fumeurs.

“Nous devons nous rendre à l’évidence que les politiques

facultatives sont ineffi caces et ne constituent pas des mesures

acceptables pour protéger le public des conséquences de

l’exposition à la fumée du tabac”.

Seule une législation garantissant une protection égale et effi cace à tous les

travailleurs et au public est acceptable. En ce jour, l’opportunité nous est offerte à tous, Gouvernements, secteur privé, organisations non gouvernementales, grand public, de redoubler d’efforts pour créer au sein de notre environnement des espaces 100 % non fumeurs, ce qui nous permettra de progresser dans la lutte contre l’épidémie de tabac et de sauver des vies.

Dr Luis Gomez Sambo, Directeur Régional.

Journée mondiale sans tabac: les élèves de la RDC reclament des écoles sans tabac dans un environnement sans fumée.

En ce jour du 31 mai 2007, décrété par l’Organisation Mondiale de la Santé “Journée Mondiale Sans

Tabac” avec comme thème cette année “Environnement sans fumée”, nous, élèves et étudiants, avons tenu à faire entendre notre voix.

Monsieur le Représentant de l’OMS,

Nous savons là quelque part que la convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 20 novembre 1989 dispose que les Etats parties à ladite convention reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible.

Au nom de tous les enfants du monde, nous ne pouvons que vous remercier pour cette déclaration de bonnes intentions.

Messieurs les Représentants du Gouvernement,

Nous venons à peine d’apprendre qu’il existe une convention cadre de l’OMS pour la lutte anti tabac que notre pays a ratifi é depuis 2005. Mais excusez-nous, Monsieur le Représentant de l’OMS et Messieurs les Représentants du gouvernement, chers parents que vous êtes pour nous, excusez-nous de vous avouer que sur le terrain, nous ne nous retrouvons pas.

Devant nos écoles et souvent même dans leurs enceintes, la vente et la consommation des cigarettes y ont trouvé contrairement leur milieu de prédilection. Il vous suffi ra d’y faire un petit tour pour constater l’inquiétante prolifération des points de vente.

“Nous pouvons ici du haut de cette tribune de l’OMS témoigner combien

nous élèves et étudiants avons à subir sans aucun pouvoir de défense la fumée du tabac

de nos professeurs même en plein cours”.

Messieurs du gouvernement,

Que dit la loi ? Que prévoit la loi ? La loi est-elle muette ou n’existe-t-elle pas ?

De suite de cette exposition passive, certains d’entre nous succombent malgré eux à la tentation forcée du tabac. D’autres, plus nombreux comme nous, tiennent à réclamer leur droit à jouir du meilleur état de santé possible.

Ainsi des vœux jusqu’ici pieux de vos conventions offi cielles et déclarations solennelles, nous exigeons aujourd’hui la mise en pratique de ces textes. Nous voulons des écoles sans tabac dans un environnement sans fumée. C’est là

notre message, en cette journée que vous aurez pu lire sur les banderoles qui ont accompagnées notre marche vers ce lieu. Prenez dès ce jour vos responsabilités et donnons-nous rendez-vous le 31 mai 2008 pour que vous puissiez nous prouver que la célébration des journées mondiales sans tabac n’est pas qu’une manifestation protocolaire mais bien une occasion d’impulsion pour la mise en œuvre de politique et des stratégies durables de lutte anti tabac.

Monsieur le Représentant de l’OMS,Messieurs les Représentants du Gouvernement, Chers parents, vous qui avez une parcelle de pouvoir parmi les décideurs, nous avons des collègues qui sont fragiles, sensibles aux allergies pulmonaires. Ne pourriez-vous pas user de votre pouvoir pour que ces millions d’enfants puissent un jour jouir d’un environnement sans fumée ?

Maguy Kukabuka, représentante des élèves.

Des élèves de la RDC lors de la Journée mondiale sans tabac à Kinshasa (OMS/Eugène Kabambi).

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10 Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

La Vie du Cluster SantéDeux hauts responsables du Cluster Action Sanitaire en cas de

Crise de l’OMS (Genève et AFRO) en visite à Kinshasa.

Dr Kalambayi Kalula du Département EHA/ AFRO, basé à Brazzaville lors de la réunion du Cluster Santé à Kinshasa (OMS/Eugène Kabambi).

Dr Khalid Shibib du Cluster HAC/Genève (OMS/Eugène Kabambi).

Arrivés à Kinshasa le mardi 22 mai 2007, les deux hauts fonctionnaires de l’OMS, l’un

basé à Genève, le Dr Khalid Shibib du Cluster des Urgences et de l’Action humanitaire (HAC), et l’autre venu de Brazzaville, le Dr Kalambayi Kalula (EHA) ont rencontré plusieurs autorités et partenaires travaillant dans le domaine humanitaire. Le but de leur mission: “apporter un appui au Bureau pays de l’OMS et aux autres partenaires de la santé à la mise en oeuvre de l’approche Cluster Santé dans le cadre de la réforme humanitaire des Nations Unies”.

“Je pense que les progrès enregistrés par le Cluster Santé au cours des douze derniers mois sont remarquables, bien que d’autres défi s à relever restent énormes” a affi rmé le Dr Khalid Shibib qui estime également que l’OMS a vocation à décentraliser davantage sa présence en République Démocratique du Congo. Les deux experts de l’OMS ont souligné la nécessité et les responsabilités de l’OMS dans ce grand pays d’Afrique centrale qui à déjà renforcé ses équipes d’urgence dans les 11 provinces congolaises, dans le sens de leur permettre d’effectuer un travail varié et de qualité au profi t des populations sur le plan sanitaire.

Aider le Cluster Santé à mieux servir les partenaires, et surtout à mettre à leur disposition toutes les informations sanitaires fi ables en République Démocratique du Congo constitue l’un des points clés qui a prédominé le séjour de ces deux experts de l’OMS à Kinshasa.

“Il y a cependant un besoin croissant qui exige au Cluster Santé à améliorer ses appuis et à mettre en place un meilleur système qui utilise judicieusement les ressources tant techniques que fi nancières en vue d’atteindre de bons résultats dans les interventions humanitaires sur le terrain”, a ajouté le Dr Shibib. A Kinshasa, cette délégation a rencontré le ministre congolais de la santé publique, le Dr Victor Makwenge Kaput, le Coordinateur Humanitaire, M. Ross Mountain, les chefs des Agences de l’ONU en RDC, les ONG opérant dans l’humanitaire et les différents chefs des programmes de l’OMS.

Eugène Kabambi

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Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo 11N° 08 - Mai 2007

La Vie du Cluster Santé

Message du Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Jean-Baptiste Roungou à tous les membres et autres parties intéressées

aux actions du Cluster Santé en RDC.

Durant les 12 derniers mois, le cluster santé a accompli de nombreuses réalisations et

contribué à l’assistance humanitaire en RDC. Parmi ces réalisations nous pouvons citer les évaluations conjointes, l’identifi cation conjointe des priorités et la planifi cation conjointe à travers le plan d’action humanitaire 2007.

En outre, le cluster santé à travers ses différents membres a apporté une réponse rapide et effi cace lors des crises de ces derniers mois en RDC. A cet effet, nous pouvons citer entre autres, les crises politico-militaires de novembre 2006 à Sake au Nord Kivu, de fi n janvier 2007 au Bas Congo et des 22 et 23 mars 2007 à Kinshasa ainsi que les épidémies de méningite en Ituri et de choléra au Sud Kivu.

Le cluster santé a été décentralisé au niveau provincial et dans certains districts critiques tels que Uvira (Sud Kivu) et l’Ituri (Province Orientale). Au sein du cluster, un mécanisme a été mis en place pour identifi er les projets prioritaires des partenaires dans le cadre du fi nancement par le Pooled Fund et du CERF. En complément de la contribution des partenaires “non-cluster’’, le réseau du cluster santé a pris une part très cruciale dans l’expansion du système de surveillance des maladies, l’alerte précoce, la vérifi cation et la réponse aux épidémies.

“Pour toutes ces réalisations, je tiens personnellement à vous

adresser mes félicitations”.

Prenant en compte les besoins toujours croissants de l’assistance humanitaire et la délicate question de la transition (à travers la réhabilitation, la reconstruction) de l’humanitaire vers le développement de même que le besoin de s’attaquer aux défi s de l’assistance humanitaire en RDC, nous pouvons considérer, dès à présent, la possibilité de nouvelles modalités de travail au sein du cluster que ce soit au niveau national que provincial.

Je profi te donc de cette opportunité pour vous proposer certains changements dans notre façon de travailler ensemble.

J’ai l’intention de discuter de ces changements lors de notre prochaine réunion qui aura certainement lieu le jeudi 14 juin 2007, réunion qui sera présidée par le Secrétaire Général à la Santé Publique.

En raison de l’importance des changements qui seront annoncés au cours de la dite réunion, j’invite tous les partenaires en particulier ceux qui ne sont pas membres de notre cluster, à

participer à la réunion projetée.Afi n de renforcer le rôle de coordination du Ministère de la Santé en cette période, le Secrétaire Général à la Santé Publique a accepté de présider lui-même les réunions du cluster santé pour apporter les orientations et directives du Gouvernement lorsque cela sera nécessaire.

Dr Jean-Baptiste Roungou, Représentant de l’OMS en RDC.

Le Représentant de l’Organisation mondiale de la santé en RDC, le Dr Jean-Baptiste Roungou (OMS/Eugène Kabambi)

Le Secrétaire général à la Santé Publique de la RDC, le Dr Benoît Kebela Ilunga et le Dr François Nguessan, Coordonnateur EHA/HAC au cours d’une réunion du Cluster Santé à Kinshasa (OMS/E.K.).

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12 Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

La Fiche technique

Directives de la surveillance de la rougeole en RD Congo.

I- STRATEGIES POUR REDUIRE LA MORTALITE DUE A LA ROUGEOLE

1. Amélioration de la qualité des services et la couverture vaccinale de routine > 80%2. Seconde opportunité de vaccination des enfants contre la rougeole (supplémentaire ou routine)3. Renforcement de la surveillance de la rougeole avec la confi rmation des cas au laboratoire4. Amélioration de la prise en charge des cas

II- OBJECTIFS DE LA SURVEILLANCE DE LA ROUGEOLE

1. Déterminer le poids de la maladie, les caractéristiques dans le temps, le lieu et la personne (pré et post-campagne).2. Mesurer l’impact de la vaccination contre la rougeole sur l’incidence de la maladie etorienter le programme de vaccination (post campagne).

III- STRATEGIES DE BASE DE LA SURVEILLANCE

1. Intégration de la surveillance de la rougeole à celle des PFA et des autres maladies2. Investigation des épidémies suspectes de rougeole3. Surveillance active et supervision4. Appui du laboratoire national pour la rougeole5. Gestion et rétro information des données de la surveillance

IV- DEFINITION DE CAS STANDARD

Tous les cas à notifi er sont des cas suspects de rougeole qui répondent à la défi nition suivante :

Toute personne présentant une éruption généralisée avec de la fi èvre, plus un des éléments suivants : toux ou coryza (nez qui coule) ou conjonctivite (yeux rouges).

Toute personne chez qui un clinicien suspecte la rougeole.

La défi nition de cas suspect donnée ci-dessus a une grande sensibilité pour la rougeole.Cependant, les cas suspects peuvent ne pas être “des vrais cas de rougeole” en particulier dans les zones où la prévalence de la rougeole est faible. Dans de telles situations, comme

l’incidence de la rougeole diminue, les individus répondant à la défi nition de cas suspect auront de plus en plus des maladies éruptives (exanthèmes) autres que la rougeole, telles que la rubéole, la roséole infantile, la scarlatine, etc..

V- LES ACTEURS ET LEURS ROLES

Les acteurs impliqués dans la surveillance de la rougeole sont : tout le personnel de santé du secteur public et privé, les tradipraticiens et les agents de santé communautaire (relais communautaires, membres de comité de santé, les enseignants).

Au niveau du centre de santé (Aire de Santé), les acteurs auront à :

• Détecter et notifi er les cas et fl ambées suspects de rougeole en utilisant la défi nition de cas standard ;• Investiguer les cas et épidémies suspects de rougeole incluant la recherche active des cas dans la communauté ;• Faire les prélèvements de sang chez les cas suspects (1 cas en dehors desépidémies et 5 cas si épidémie) pour la confi rmation par le laboratoire ;

• Enregistrer les 100 premiers cas des épidémies sur les listes descriptives des cas ;• Collecter, analyser et interpréter les données ;• Transmettre les données et les rapports d’investigation de la zone de santé ;• Remplir le formulaire mensuel de rapport et le transmettre à la zone de santé.

Au niveau de la zone de santé, les acteurs auront à :

• Consolider les données transmises par les Aires de santé ;• Analyser le profi l de la maladie et ses tendances, interpréter les données ;• Conduire l’investigation des cas et fl ambées suspects de rougeole incluant la recherche active des cas dans la communauté, l’enregistrement des 100 premiers cas sur les listes descriptives et les prélèvements de sang des 05 premiers cas ;• Transmettre au niveau provincial les données et les rapports d’investigation des épidémies ;• Elaborer un rapport de la zone de santé.

(Suite en page 13).

La campagne de vaccination de rattrapage contre la rougeole dans le Bandundu (OMS/E.K.).

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Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo 13N° 08 - Mai 2007

La Fiche technique(Suite de la page 12)

Au niveau provincial, les acteurs auront à :

• Consolider les données transmises par les zones de santé ;• Analyser les données de la province, suivre les tendances, interpréter les données ;• Investiguer si nécessaire les cas et fl ambées de rougeole notifi és incluant la recherche active des cas dans la communauté, l’enregistrement des 100 premiers cas sur les listes descriptives et les prélèvements de sang des 05 premiers cas ;• Faire le monitorage des activités de surveillance de toutes les zones de santé ;• Evaluer le processus de la surveillance en utilisant les indicateurs standard ;•Transmettre au niveau central les données et les rapports d’investigation; • Assurer le feed-back (rétro information) au niveau périphérique et au personnel local ;• Elaborer un rapport provincial.

Au niveau Central, les acteurs s’occuperont de :

• Investiguer si nécessaire les cas et fl ambées de rougeole notifi és incluant la recherche active des cas dans la communauté, l’enregistrement des 100 premiers cas sur les listes descriptives et les prélèvements de sang des 05 premiers cas ;• Suivre la confi rmation des cas par le laboratoire national ;• Analyser et interpréter les données de surveillance en tenant compte des données de couverture vaccinale de routine et des campagnes de vaccinations supplémentaires ;• Assurer le monitorage des activités au cours des réunions et revues périodiques sur les activités de surveillance ;• Evaluer les indicateurs de surveillance; • Faire le feed-back (rétro information) au niveau provincial par le canal du Bulletin Epidémiologique de la RD Congo (BEC) et/ou des rapports d’activités ;• Partager les données avec les partenaires de la surveillance ;• Utiliser les données pour évaluer les objectifs nationaux et réorienter le programme de vaccination.

VI- CONDUITE PRATIQUE DE LA SURVEILLANCE DE LA ROUGEOLE

A- Avant les campagnes de vaccination à large échelle:

1. Faire la revue rétrospective des données des cas et décès suspects de rougeole incluant le statut vaccinal, l’âge, la répartition dans le temps, le suivi en externe ou hospitalisé. Ceci pour avoir une base sur l’incidence de la rougeole dans ces provinces avant les campagnes.2. Faire la notifi cation mensuelle de routine des maladies: agrégation des données mensuelles des cas et décès suspects de rougeole rapportés (incluant le rapportage des zéro cas) :

Enregistrer les cas suspects dans un registre avec au moins l’âge, statut vaccinal, début des éruptions ;

Comptabiliser chaque mois ces informations y compris les zéros cas sur le format de rapport mensuel “IDS” et l’envoyer à la ZS ;

Suivre la promptitude et la complétude des rapports des aires de santé ;

Analyser les données sur les cas et décès de rougeole dans le temps (courbe épidémique), le lieu (carte de répartition des cas) et selon les caractéristiques de personnes (âge, sexe,…) ;

3. Investiguer et documenter toutes les fl ambées de rougeole et inscrire les 100 premiers cas sur les listes descriptives

des cas avec les principales variables (age, statut vaccinal, date de début des éruptions, adresse….)4. Améliorer la prise en charge des cas, incluant la supplémentation en Vitamine A selon le schema recommandé décrit au point C (voir page 14).5. Planifi er la mise en oeuvre de la surveillance de la rougeole au cas par cas et le laboratoire avant le début de la campagne de rattrapage. Dans ces provinces, les activités suivantes doivent être effectivement menées au moins 3 mois avant le début des campagnes :

• Notifi er au cours des épidémies sur les listes descriptives des cas (en indiquant au moins l’âge, le statut vaccinal et l’adresse) tous les cas connus (hospitalisés ou suivis en externe) et cas additionnels retrouvés par l’investigation (et leur transmission pour saisie informatique) ;• Analyser les données sur les cas et décès de rougeole dans le temps (confection de la courbe épidémique), l’espace (carte de répartition des cas) et selon les caractéristiques de personnes (âge, sexe,…) ;• Investiguer toutes les épidémies suspectes de rougeole dans les 48 heures suivant la notifi cation lorsque le seuil épidémique est atteint ou dépassé.

(Suite en page 14).

INDICATEURS DE SURVEILLANCE DE LA ROUGEOLE

Les indicateurs suivants sont utilisés pour monitorer la qualité de la surveillance.

a. Indicateurs majeurs de performance avant ou après la campagne

1. Pourcentage de cas suspects de rougeole avec prélèvement dans les 0-30 jours après le début des éruptions (cible ≥ 80%) :2. Pourcentage de zones de santé ayant notifi é dans l’année au moins 1 cas suspect derougeole avec prélèvement (cible ≥ 80%) ;3. Taux annualisé de cas suspects de rougeole avec prélèvement de sang (> 1 pour 100.000 habitants par an).

b. Autres indicateurs de performance avant ou après la campagne

4. Pourcentage de rapports mensuels de routine des centres de santé reçus à temps au niveau de la zone de santé (cible ≥ 80%)5. Pourcentage d’épidémies investiguées avec des prélèvements de sang (cible ≥ 80%)6. Pourcentage de cas investigués dans les 72 heures après la notifi cation (cible ≥ 80%)7. Pourcentage de prélèvements de sang arrivant au laboratoire dans les 3 jours suivants leur collecte (cible ≥ 80%)8. Pourcentage de cas confi rmés par le laboratoire par le test sérologique (cible < 10% des cas testés)9. Taux annualisé de cas confi rmés et compatibles (cible < 1 cas de rougeole/100,000 habitants par an)10. Pourcentage de résultats de laboratoire transmis aux zones de santé dans les 7 jours suivants la réception des prélèvements au laboratoire (cible ≥ 80%)11. Pourcentage de sérums arrivés au laboratoire en bonne condition (cible ≥ 90%)

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14 Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 08 - Mai 2007

La Fiche technique

Pour plus d’informations, contactez :Le Bureau du Représentant de l’OMS en RDC,

42, Av. des Cliniques, Gombe, KinshasaDirecteur de publication: Dr Jean Baptiste Roungou, Représentant OMS en RDCRédacteur en chef: Dr François B. Nguessan, Administrateur technique EHA/HAC

Rédacteur en chef adjoint: Eugène Kabambi, Administrateur national chargé de la communicationComité scientifi que: Dr Valentin Mukinda, MD, MPH Tél.: +243 (0) 81 715 16 97, +243 (0) 81 700 64 16

E-mail: [email protected]; [email protected] Layout & Design: Eugène Kabambi.

(Suite de la page 13)

B- APRES LA CAMPAGNE DE VACCINATION A LARGE ECHELLE

Pour les provinces qui ont organisé les campagnes de vaccination à large échelle, les activités ci-dessous doivent être menées par les équipes de santé :

1. Notifi er et faire les prélèvements de sang pour chaque cas suspect de rougeole;2. Obtenir les sérums et les acheminer au laboratoire dans les conditions requises pour la confi rmation du diagnostic aux IgM de la rougeole ;3. Faire les analyses (idem que “avant’’ les campagnes);4. Investiguer les épidémies suspectes de rougeole lorsque le seuil épidémique est atteint ou dépassé.5. Surveiller les MAPI et les déclarer sans délai à la zone de santé pour la prise en charge.

C- QUE FAIRE FACE A UNE ÉPIDÉMIE DE ROUGEOLE ?

Défi nition des seuils épidémiques avant et après la campagne

Le calcul du seuil épidémique n’étant pas possible à l’état actuel dans le système de surveillance épidémiologique en RDC.

Lorsque ce seuil est atteint ou dépassé, la conduite à tenir est :

i. investiguer l’épidémie dans les 48 heures incluant la recherche active des cas dans la communauté, en indiquant au moins l’âge, le statut vaccinal, le sexe, le statut interne ou externe, l’évolution de chaque cas ;ii. effectuer le prélèvement de sang total sur les 5 premiers cas suspects dans les 0-30 jours après le début des éruptions ; conditionner le prélèvement en vue d’obtenir le sérum.iii. Mettre les prélèvements dans une boîte isotherme avec des accumulateurs de froid bien congelés (température entre +4°C et +8°C) et les expédier (suivant le circuit des PFA) au

Item Avant la campagne Après la campagne Seuil épidémique 5 cas suspects ou 3 cas

confirmés IgM positif 5 cas suspects ou 3 cas confirmés IgM positif

Zone de polarisation Aire de santé Zone de santé Période Au cours d’une même

semaineAu cours d’1 même mois

Le seuil épidémique avant ou après la campagne est fi xé comme indiqué dans le tableau ci-dessous:

laboratoire de référence de l’INRB de Kinshasa dans les 3 jours après lesprélèvements ;iv. Enregistrer les 100 premiers cas suspects de rougeole sur des listes descriptives descas) ;v. Faire un rapport sur l’investigation de l’épidémie selon le format de rapport de la surveillance intégrée des maladies et réponse (IDS).

Lorsque l’épidémie de rougeole est confi rmée par le laboratoire dans une aire ou une zone de santé (au moins

3 cas de rougeole IgM positifs), la conduite à tenir est la suivante :

vi. Organiser la prise en charge correcte des cas selon le schéma ci dessous :- Donner le traitement à visée thérapeutique ;- Donner de la vitamine A pour limiter les complications et décès selon le protocole suivant :• Avant 6 mois : 50.000 UI à répéter le lendemain ;• De 6 à 11 mois : 100.000 UI à répéter le lendemain ;• A partir de 12 mois : 200.000 UI à répéter le lendemain ;• S’il y a des complications oculaires, donner une 3ème dose de Vit A, 2 à 4 semaines après la 2ème dose.vii. Organiser ou mettre en place un comité de lutte contre l’épidémie ;viii. Organiser les centres de santé qui reçoivent les cas référés ;ix. sensibiliser la communauté pour qu’elle signale tout nouveau cas et l’achemine au centre de prise en charge.x.Renforcer la surveillance épidémiologique en notifi ant chaque jour tous les nouveaux cas identifi és

au centre de santé et dans la communauté.xi. Faire un rapport complet à la fi n de l’épidémie.

NB : L’OMS ne recommande pas la vaccination dans les zones touchées par une épidémiede rougeole sauf dans les camps de réfugiés ou de regroupement des populations.

En effet, la rougeole est tellement contagieuse que la plupart des enfants susceptibles dans la zone touchée par l’épidémie sont déjà en phase d’incubation et donc feront quand même la rougeole malgré la vaccination. Le seul bénéfi ce de la vaccination dans ce cas c’est qu’elle aide à ce que les enfants ne développent pas une rougeole grave.

En outre l’épidémie va s’éteindre d’elle même, faute d’enfants à contaminer. C’est pour cela qu’il est plutôt recommandé de vacciner les enfants dans les zones voisines et non encore touchées par l’épidémie.

Dans les camps de réfugiés ou de regroupement, les enfants de moins de 5 ans doivent immédiatement être vaccinés dès leur arrivée dans le camp.