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n Les rumeurs sur Diane de Poitiers Selon une légende qui perdure jusqu’au XIX e , Diane de Poitiers se serait offerte à François I er pour sauver son père, coupable de trahison envers le connétable de Bourbon. L’anecdote est croustillante, mais fausse. n « La Petite Russie » C’est le surnom que donnaient les soldats alle- mands au Limousin pendant la Seconde Guerre. Une terre très active dans la résistance, où le Parti communiste était fortement enraciné. De Gaulle appelait Limoges « la capitale du maquis ». 22 • la grande région n Des noms historiques peu plébiscités D’après la consultation réalisée par « Sud Ouest » auprès de 4 732 internautes, les noms qui font écho à l’histoire de la région sont peu appréciés. Seulement 1,12 % pour « Aliénor » et 1,72 % pour « Guyenne ». GRANDE RÉGION EXPRESS Ensemble, dans le sens d En fusionnant, nos régions renouent avec leur passé. Lorsque le Parlement de Bordeaux rayonnait jusqu’à la Haute-Vienne. Explication avec l’historienne Josette Pontet Textes Jacky Sanudo «L ’Aquitaine, ça n’existe pas ! » La boutade lan- cée lors des élections ré- gionales de 1992 par Jean François-Poncet, alors président du Conseil général du Lot- et-Garonne, est un brin provocatrice. Mais il est indéniable que l’ancien diplomate connaissait bien l’histoire. Dans l’introduc- tion à l’« Histoire de l’Aquitaine » (édit. Privat, 1971) qu’il a dirigée, Charles Higounet écri- vait : « Il n’existe pas une Aquitaine, mais il y a eu tant d’Aquitaine, d’Auguste à la V e République, qu’il était impensable de pouvoir enserrer une histoire dans une no- tion territoriale aussi fluctuante. » La région Aquitaine telle qu’on la connaît aujourd’hui avec ses cinq départements (Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne, Landes, Pyrénées-Atlantiques) est une réa- lité récente qui est apparue avec le projet de région-programme en 1956 et finalisé en 1959 avec le rattachement des Basses- Pyrénées, qui étaient jusque-là dans la ré- gion Midi-Pyrénées et le choix de Bordeaux comme métropole. Ce sont cependant la réforme Chaban de 1972 et la loi Deferre qui vont porter sur les fonts baptismaux la région Aquitaine. À ce moment-là, c’est une véritable renaissance pour le terme même d’Aquitaine, qui était tombé en dé- suétude depuis plusieurs siècles au profit de Guyenne et n’était utilisé que par les géologues et les géographes. L’État du Prince Noir À l’heure où vient d’être dessinée la nouvelle carte de la région qui entrera en vigueur début 2016, on comprend mieux les tâ- tonnements des experts gouvernementaux pour en tracer les contours. Le plus amu- sant dans l’affaire est dans le constat que le découpage actuel se rapproche d’assez près du duché d’Aquitaine, constitué au XI e siècle par la maison de Poitiers. Il s’éten- dait des approches de la Loire et de l’Au- vergne jusqu’aux Pyrénées. « Quant à son héritier, le duché aquitain des Plantagenêts, il a subi entre 1154 et 1453 de si fréquentes variations, des environs de Bordeaux ou de Bayonne à l’immense État du Prince Noir, qu’on ne saurait le considérer non plus comme le cadre statique d’une histoire régionale », assure Charles Higounet. N’empêche, et n’en déplaise à certains, l’immense région sud-ouest qui a pris forme a du sens. Pas toujours en tant que fron- tières administratives qui sont contestables par nature, mais à coup sûr d’un point de vue historique. Ce que nous confirme Jo- sette Pontet, professeur émérite d’histoire moderne de l’université de Bordeaux 3 et présidente de la Société des sciences, let- tres et arts de Bayonne. Parmi ses nom- breux travaux, on note une étude et un col- loque sur le thème de l’identité aquitaine. « Ce qui me frappe dans ce découpage, c’est que, en gros, les régions reviennent, que ce soit pour le Midi, le Languedoc ou l’Aquitaine, aux parlements qui ont été créés au XV e siècle. Pour l’Aquitaine, nous avons, à peu de chose près, le ressort du parlement de Bordeaux, qui comprenait le Limousin et qui allait de Bayonne à Bellac (Haute-Vienne), le point le plus au nord. » Ce parlement est une institution fondamen- « Ce qui me frappe dans ce découpage, c’est que les régions reviennent, que ce soit pour le Midi, le Languedoc ou l’Aquitaine, aux parlements qui ont été créés au XV e siècle. » tale qui a finalement été très peu modifiée au fil du temps. « Pour l’Aquitaine, le pro- blème, c’est que, par exemple, Pau et le Béarn, qui appartenaient au royaume de Navarre, n’ont pas été affiliés au parlement de Bordeaux quand Louis XIII les a ratta- chés au royaume de France. En revanche, la Saintonge, Poitiers, le Limousin en font partie et La Rochelle et l’Aunis par intermit- tence. Si on prend ces territoires et qu’on y ajoute les cinq départements actuels, on obtient étrangement la nouvelle carte qui nous est proposée à ce jour », poursuit Jo- sette Pontet. Déjà sous Auguste Les similitudes troublantes remontent bien plus loin dans l’histoire, très précisément à – 16 avant Jésus-Christ, à l’époque ro- maine, quand Auguste crée l’Aquitanique, province qui était une vaste région admi- nistrative. Elle contenait les Bituriges, les Lémovices, les Pictons, les Santons et Bur- digala (Bordeaux) et le sud de la région, même si celui-ci, dénommé la « Province des neuf peuples » (NDLR : Novempopu- lanie allant de la Garonne aux Pyrénées avec Eauze pour capitale), a été le plus souvent relié à Auch. « Cette Aquitaine, dont l’étymologie est contestée (Pays de l’eau ? Pays des eaux ? Pays de rivières ?), a une existence très fluctuante avec l’arrivée des Barbares à l’époque du Haut Moyen Âge. Mais l’im- portant est que cette organisation qui était administrative va se retrouver dans les cir- conscriptions religieuses. La province ec- clésiastique d’Aquitaine, dont l’archevêché, disputé par Bourges, est à Bordeaux de- puis le XIV e siècle, comprend le Poitou, les Charentes, la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne. Il faudra attendre 2002 pour que le pape Jean-Paul II mette fin à certains découpages et que les Basses Py- rénées quittent l’archevêché d’Auch pour rallier celui de Bordeaux », explique Josette Pontet. Dans l’identité commune à la nouvelle ré- gion, puisqu’il est question de religion, il convient de ne pas omettre la forte pré- sence protestante dès le XVI e siècle. Celle- ci s’étend d’Orthez à La Rochelle en pas- sant par Cognac, Nérac ou Bergerac et allant jusqu’à Châtellerault. Impossible non plus de ne pas signaler le lien le plus évident qui est la langue d’oc, le gascon au sud, le limousin au nord. La Rochelle et l’Aunis ont, elles, basculé vers la langue d’oïl dès le XIII e siècle. « La Gascogne seule a tra- versé le temps, mais comme concept lin- guistique », écrit Charles Higounet. On n’oublie pas que le premier troubadour identifié est Guillaume IX de Poitiers. C’était le temps où le cœur de l’Aquitaine battait 12-Notre histoire.qxp_Mise en page 1 21/01/16 14:03 Page 22

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n Les rumeurs sur Diane de PoitiersSelon une légende qui perdure jusqu’au XIXe,Diane de Poitiers se serait offerte à François Ier

pour sauver son père, coupable de trahison envers le connétable de Bourbon. L’anecdoteest croustillante, mais fausse.

n « La Petite Russie »C’est le surnom que donnaient les soldats alle-mands au Limousin pendant la Seconde Guerre.Une terre très active dans la résistance, où le Particommuniste était fortement enraciné. De Gaulleappelait Limoges « la capitale du maquis ».

22 • la grande région

n Des noms historiques peu plébiscitésD’après la consultation réalisée par « Sud Ouest » auprès de 4 732 internautes, les noms qui font écho à l’histoire de la région sont peu appréciés. Seulement 1,12 % pour « Aliénor » et 1,72 % pour« Guyenne ».

GRANDE RÉGION EXPRESS

Ensemble, dans le sens d En fusionnant, nos régions renouent avec leur passé. Lorsque le Parlement de Bordeaux rayonnait jusqu’à la Haute-Vienne.Explication avec l’historienne Josette PontetTextes Jacky Sanudo

«L ’Aquitaine, ça n’existepas  ! » La boutade lan-cée lors des élections ré-gionales de 1992 parJean François-Poncet,

alors président du Conseil général du Lot-et-Garonne, est un brin provocatrice. Maisil est indéniable que l’ancien diplomateconnaissait bien l’histoire. Dans l’introduc-tion à l’« Histoire de l’Aquitaine » (édit. Privat,1971) qu’il a dirigée, Charles Higounet écri-vait : « Il n’existe pas une Aquitaine, mais ily a eu tant d’Aquitaine, d’Auguste à laVe République, qu’il était impensable depouvoir enserrer une histoire dans une no-tion territoriale aussi fluctuante. »La région Aquitaine telle qu’on la connaîtaujourd’hui avec ses cinq départements(Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne,Landes, Pyrénées-Atlantiques) est une réa-lité récente qui est apparue avec le projetde région-programme en 1956 et finaliséen 1959 avec le rattachement des Basses-Pyrénées, qui étaient jusque-là dans la ré-gion Midi-Pyrénées et le choix de Bordeaux

comme métropole. Ce sont cependant laréforme Chaban de 1972 et la loi Deferrequi vont porter sur les fonts baptismaux larégion Aquitaine. À ce moment-là, c’estune véritable renaissance pour le termemême d’Aquitaine, qui était tombé en dé-suétude depuis plusieurs siècles au profitde Guyenne et n’était utilisé que par lesgéologues et les géographes.

L’État du Prince NoirÀ l’heure où vient d’être dessinée la nouvellecarte de la région qui entrera en vigueur

début 2016, on comprend mieux les tâ-tonnements des experts gouvernementauxpour en tracer les contours. Le plus amu-sant dans l’affaire est dans le constat quele découpage actuel se rapproche d’assezprès du duché d’Aquitaine, constitué auXIe siècle par la maison de Poitiers. Il s’éten-dait des approches de la Loire et de l’Au-vergne jusqu’aux Pyrénées. « Quant à sonhéritier, le duché aquitain des Plantagenêts,il a subi entre 1154 et 1453 de si fréquentesvariations, des environs de Bordeaux oude Bayonne à l’immense État du PrinceNoir, qu’on ne saurait le considérer nonplus comme le cadre statique d’une histoirerégionale », assure Charles Higounet.N’empêche, et n’en déplaise à certains,l’immense région sud-ouest qui a pris formea du sens. Pas toujours en tant que fron-tières administratives qui sont contestablespar nature, mais à coup sûr d’un point devue historique. Ce que nous confirme Jo-sette Pontet, professeur émérite d’histoiremoderne de l’université de Bordeaux 3 etprésidente de la Société des sciences, let-

tres et arts de Bayonne. Parmi ses nom-breux travaux, on note une étude et un col-loque sur le thème de l’identité aquitaine.« Ce qui me frappe dans ce découpage,c’est que, en gros, les régions reviennent,que ce soit pour le Midi, le Languedoc oul’Aquitaine, aux parlements qui ont étécréés au XVe siècle. Pour l’Aquitaine, nousavons, à peu de chose près, le ressort duparlement de Bordeaux, qui comprenait leLimousin et qui allait de Bayonne à Bellac(Haute-Vienne), le point le plus au nord. »Ce parlement est une institution fondamen-

« Ce qui me frappe dans ce découpage,c’est que les régions reviennent,

que ce soit pour le Midi, le Languedocou l’Aquitaine, aux parlements

qui ont été créés au XVe siècle. »

tale qui a finalement été très peu modifiéeau fil du temps. « Pour l’Aquitaine, le pro-blème, c’est que, par exemple, Pau et leBéarn, qui appartenaient au royaume deNavarre, n’ont pas été affiliés au parlementde Bordeaux quand Louis XIII les a ratta-chés au royaume de France. En revanche,la Saintonge, Poitiers, le Limousin en fontpartie et La Rochelle et l’Aunis par intermit-tence. Si on prend ces territoires et qu’on yajoute les cinq départements actuels, onobtient étrangement la nouvelle carte quinous est proposée à ce jour », poursuit Jo-sette Pontet.

Déjà sous AugusteLes similitudes troublantes remontent bienplus loin dans l’histoire, très précisément à–  16 avant Jésus-Christ, à l’époque ro-maine, quand Auguste crée l’Aquitanique,province qui était une vaste région admi-nistrative. Elle contenait les Bituriges, lesLémovices, les Pictons, les Santons et Bur-digala (Bordeaux) et le sud de la région,même si celui-ci, dénommé la « Provincedes neuf peuples » (NDLR : Novempopu-lanie allant de la Garonne aux Pyrénéesavec Eauze pour capitale), a été le plussouvent relié à Auch. «  Cette Aquitaine, dont l’étymologie estcontestée (Pays de l’eau ? Pays des eaux ?Pays de rivières  ?), a une existence très

fluctuante avec l’arrivée des Barbares àl’époque du Haut Moyen Âge. Mais l’im-portant est que cette organisation qui étaitadministrative va se retrouver dans les cir-conscriptions religieuses. La province ec-clésiastique d’Aquitaine, dont l’archevêché,disputé par Bourges, est à Bordeaux de-puis le XIVe siècle, comprend le Poitou, lesCharentes, la Gironde, la Dordogne et leLot-et-Garonne. Il faudra attendre 2002pour que le pape Jean-Paul II mette fin àcertains découpages et que les Basses Py-rénées quittent l’archevêché d’Auch pourrallier celui de Bordeaux », explique JosettePontet.Dans l’identité commune à la nouvelle ré-gion, puisqu’il est question de religion, ilconvient de ne pas omettre la forte pré-sence protestante dès le XVIe siècle. Celle-ci s’étend d’Orthez à La Rochelle en pas-sant par Cognac, Nérac ou Bergerac etallant jusqu’à Châtellerault. Impossible nonplus de ne pas signaler le lien le plus évidentqui est la langue d’oc, le gascon au sud, lelimousin au nord. La  Rochelle et l’Aunisont, elles, basculé vers la langue d’oïl dèsle XIIIe siècle. « La Gascogne seule a tra-versé le temps, mais comme concept lin-guistique  », écrit Charles Higounet. Onn’oublie pas que le premier troubadouridentifié est Guillaume IX de Poitiers. C’étaitle temps où le cœur de l’Aquitaine battait

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n Un hymne du PoitouLe professeur de musique Paul Rougnon a composé un hymne poitevin intitulé « Les Enfants du Poitou ». Il fut longtemps joué par les élèves du conservatoire de Poitiers. En voici le refrain : « Marchons, marchons, en avant dans la vie, Sans nous lasser, l’esprit tout enflammé. Chantons, chantons notre chère patrie, Chantons, chantons le Poitou bien-aimé. »

n Pey Berland, dernier archevêque gasconArchevêque de Bordeaux entre 1430 et 1456, il prend positionen faveur des Anglais lors de la guerre de Cent Ans. Pey (« Pierre », en gascon) est contraint de se retirer après la victoire des Français. Il est à l’initiative de la création de l’université de Bordeaux et de l’hôpital Saint-André.

n Le saviez-vous ?L’expression « Se faire limoger » a bien pourorigine la ville de Limoges, là où étaient assignés à résidence les officiers d’état-major du maréchal Joffre pendant la Première Guerre mondiale.

GRANDE RÉGION EXPRESS

e l’histoire

Une question à…Jean-François Vignaud, enseignant à l’Institut d’étudesoccitanes du Limousin à Uzerche (Corrèze)

L’occitan limousin et le gascon réunis vousfont-ils espérer un renouveau ?Le lien culturel entre le Limousin, le Poitou et l’Aquitaine, c’est la langue. L’occitan yétait parlé sur tout le territoire au Moyen Âge et l’occitan n’a reculé, au XIVe siècle, quedans une partie, à savoir le Poitou et la Sain-tonge. Cela s’expliquerait par une forte dépo-pulation de ces régions après la guerre de CentAns et une recolonisation venant d’un peu plusau nord. Depuis, le Poitevin-Saintongeais estconsidéré comme une langue d’oïl, mais avecun fort substrat occitan. Sur le plan linguistique,nous espérons donc beaucoup. Ce qui se faitpour la langue occitane en Aquitaine, sans êtreexceptionnel, nous paraît, à nous, mirifique.Pas la peine de se leurrer, notre langue est enmauvaise posture, avec de moins en moins delocuteurs. Nous ne rêvons pas de hordesd’Aquitains et de Limousins bilingues, mais es-pérons une réappropriation de la langue (ne se-rait-ce que par le double affichage) par les institutions. Cela ne va pas enrayer le déclinde l’occitan en tant que langue de communication, mais peut faire prendre conscienceaux populations sur place de leur culture, de leur originalité. Et ça, c’est une force, tropimportante pour qu’on la camoufle.

au nord avec la cour d’Aliénor à Poitiers etle couronnement du duc Richard Cœur deLion, qui eut lieu à Limoges.Josette Pontet écrit quant à elle : « Le duchéde l’Aquitaine anglaise est une histoire quidure trois siècles. En 1154, quand Aliénorl’apporte en héritage, le duché inclut La Ro-chelle, Poitiers, Limoges mais pas le Béarnet l’Armagnac. Après 1259, le territoire perdle Poitou, les Charentes et Limoges, qui yreviendront. En 1328, avec la guerre, le duché se réduitcomme une peau de chagrin et n’a plusque la façade atlantique, du sud de La Ro-chelle à Bayonne. La période la plus eu-phorique pour l’Aquitaine, quoique courte,correspond à la principauté du Prince Noirde 1362 à 1372. Il s’agit là du vaste en-semble comprenant l’Aunis, le Poitou, le Li-mousin, l’enclave de la Marche, jusqu’à Ca-hors et Montauban. Bordeaux est la capitaleet c’est un des moments les plus prospèresde son histoire. »

Bordeaux, ville phareIl ne fait pas beaucoup de doutes que Bor-deaux restera dans la nouvelle région la villephare. La polarisation de l’Aquitaine pas-sera par cette ville aux ambitions de grandemétropole qui est la zone d’influence depuisle XVIIIe siècle pour le Périgord, l’Agenais,l’Angoumois, la Saintonge et le haut et bas

Carte de la Gaule romaine avec l’immense espace aquitanique. Document Johannes Janssonius (1657). CarteFrance.fr

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La duchesse d’Aquitaine meurt en 1204, à l’âge de 82 ans

s Le règne du Prince Noir aura duré dix ans. Dessin de Laureline Mattiussi

Limousin. L’attirance vers Bordeaux suitnaturellement la pente des fleuves que sontla Dordogne et la Garonne. Il ne reste plusqu’à trouver un nom à ce territoire immensequi vient de voir le jour sur la carte. Ilconviendra de ménager les susceptibilités.Mais « Nouvelle Aquitaine » ou « Sud-OuestAtlantique  » auraient du sens. Garder« Aquitaine » ne serait pas non plus unehérésie. Ce nom désigne les trois régionsconcernées depuis l’empereur romain Au-guste.

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