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89 e réunion annuel de la Société franc ¸ aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 100S (2014) S211–S324 S305 Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.227 301 Entorses de l’interlinge de Chopart, étude comparative des traitements fonctionnel versus orthopédique Alexis Thiounn , Christophe Szymanski , Carlos Maynou 17, rue Henri-Dunant, 59130 Lambersart, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Thiounn) Introduction Les entorses talo-crurales sont fréquentes et bien connues. Les entorses de l’interligne de Chopart (EC) sont probable- ment sous-diagnostiquées et leur traitement n’est pas consensuel. Cette étude a pour but d’étudier l’épidémiologie des EC et compare de manière prospective et randomisée les traitements fonctionnel versus orthopédique. Patients et méthodes L’étude s’est déroulée aux urgences du CHRU de Lille du 1er juin 2012 au 30 septembre 2013 (16 mois). Les patients présentant des signes de gravité clinique de traumatisme de cheville ou une douleur à la palpation de la face dorsale de l’interligne de Chopart (IC) sans lésion osseuse radiographique bénéficiaient d’une échographie étudiant l’ensemble des ligaments de la cheville et du pied. Le critère d’inclusion principal était la pré- sence d’une lésion d’au moins un des ligaments dorsaux de l’IC à l’échographie. Les patients du groupe fonctionnel était immobilisés pendant 6 semaines par une attelle semi-rigide stabilisant le couple de torsion du pied – l’attelle FSO Thermoskino. La rééducation était débutée précocement. Les patients du groupe orthopédique étaient immobilisés pour une durée de 6 semaines dans une botte en résine. Résultats Quatre vingt dix EC ont été diagnostiquées. Comme pour les entorses de cheville le mécanisme lésionnel principal était le varus équin (75 %). Il s’agissait d’entorses graves dans 68 % des cas. Il existait une concordance entre l’examen clinique et l’analyse échographique dans seulement 47 % des cas. Quarante- neuf patient ont été inclus dans le groupe fonctionnel, 41 dans le groupe orthopédique. Les deux groupes étaient comparables. À 3 mois du traumatisme, les patients du groupe fonctionnel avaient de meilleurs résultats aux score de Kitaoka (p = 0,02) et de FAAM (p = 0,03). La durée d’arrêt de travail était significativement plus faible dans le groupe fonctionnel (p = 0,03). À plus de 6 mois du trau- matisme, il n’y avait plus de différence au score de FAAM et les deux groupes avaient de bons résultats (94 % de récupération). La reprise d’une activité sportive au même niveau qu’avant le traumatisme était comparable dans les deux groupes. Conclusion Les EC sont relativement fréquentes, difficiles à diagnostiquer cliniquement et souvent graves. Le traitement fonc- tionnel permet une reprise du travail précoce, une récupération fonctionnelle plus rapide avec des résultats équivalents au traite- ment orthopédique sur le long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.228 302 Piqûres de scorpion et morsures de vipère : proposition d’une classification des manifestations locorégionales Amine Hamza Hôpital d’Illizi, 33000 Illizi, Algérie Adresse e-mail : [email protected] Introduction Les piqûres de scorpion et morsures de vipère touchent environ 1000 personnes sur 100 000 habitants par an au Grand Sahara Algérien, causant le décès de 200 personnes et lais- sant des séquelles chez plus de 3000 personnes par an. Nous avons pour objectifs de déterminer le profil épidémiologique des mani- festations locorégionales faisant suite à une morsure de vipère ou piqûre de scorpion et de regrouper ces manifestations en une clas- sification facilitant la détermination du pronostic local. Matériel et méthode Étude rétrospective regroupant 418 patients victimes de morsures de vipère ou piqûres de scorpion durant la période mars 2013 à mars 2014. Nous préciserons l’âge, le sexe, le site de la lésion, la gravité du tableau clinique et les manifestations locorégionales présentées. Résultats Parmi 418 patients, 73 % étaient victimes d’une piqûre de scorpion et 27 % d’une morsure de vipère, 62 % hommes contre 38 % femmes, 37 % touchés au membre supérieur et 56 % au niveau du membre inférieur, 72 % ont présenté un tableau de piqûre sans gravité (pas de manifestations générales), 28 % un tableau grave ainsi que 6 décès. Les patients ayant présenté des manifestations locorégionales représentent 32 % sont répartis en : 64 % rougeur et érythème, 18 % œdème localisé, 12 % nécrose cutanée et 06 % syn- drome des loges. Discussion Le nombre de piqûres de scorpion et morsures de vipères sont ici très largement sous-estimé en raison de la difficulté d’accès au soin et du manque de recensement épidémiologique. Les hommes sont plus touchés que les femmes. Les membres sont un site privilégié, avec prédominance aux membres inférieurs. La clas- sification des manifestations générales des piqûres de scorpion et morsures de vipère est déjà établie, alors que celle des manifes- tations locorégionales n’a jusqu’à présent pas été établie, donc en complément de cette classification des manifestations générales de gravité d’une piqûre de scorpion ou morsure de vipères nous propo- sons une nouvelle classification des manifestations locorégionales comme suit : stade A – rougeur et érythème ; stade B – œdème loca- lisé ; stade C – nécrose cutanée ; stade D – syndrome des loges. Conclusion Les piqûres de scorpion et morsures de vipère consti- tuent un réel problème de santé publique dans beaucoup de régions du monde notamment au Grand Sahara Algérien. Notre classification des manifestations locorégionale, selon une gravité croissante, permet d’uniformiser le dialogue entre praticiens et en complément de la classification des atteintes générales d’apprécier rapidement la sévérité de l’état du patient. Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.229 303 Le risque d’infections et de pseudarthrose après traitement des fractures fermées est-il accru chez les patients séropositifs pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ? Cyril Mauffrey , Derly Cuellar , Jiandong Hao , Benoit Herbert Denver Health, 777, Bannock Street, 80204 Denver, USA Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Mauffrey) Introduction L’allongement de l’espérance de vie, ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des patients séropositifs (VIH+) a rendu cette population plus susceptible aux fractures nécessi- tant un traitement chirurgical. Cette étude vise à évaluer le risque de complications postopératoire des patients VIH+ par rapport aux patients séronégatifs (VIH) après traitement chirurgicale d’une fracture fermée. Matériel d’étude Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique. L’accord du comité d’éthique a été obtenu avant la collection des données. Nos critères d’inclusions étaient – tout

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89e réunion annuel de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 100S (2014) S211–S324 S305

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.227

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Entorses de l’interlinge de Chopart,étude comparative des traitementsfonctionnel versus orthopédiqueAlexis Thiounn ∗, Christophe Szymanski , Carlos Maynou17, rue Henri-Dunant, 59130 Lambersart, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Thiounn)

Introduction Les entorses talo-crurales sont fréquentes et bienconnues. Les entorses de l’interligne de Chopart (EC) sont probable-ment sous-diagnostiquées et leur traitement n’est pas consensuel.Cette étude a pour but d’étudier l’épidémiologie des EC et comparede manière prospective et randomisée les traitements fonctionnelversus orthopédique.Patients et méthodes L’étude s’est déroulée aux urgences du CHRUde Lille du 1er juin 2012 au 30 septembre 2013 (16 mois). Lespatients présentant des signes de gravité clinique de traumatismede cheville ou une douleur à la palpation de la face dorsale del’interligne de Chopart (IC) sans lésion osseuse radiographiquebénéficiaient d’une échographie étudiant l’ensemble des ligamentsde la cheville et du pied. Le critère d’inclusion principal était la pré-sence d’une lésion d’au moins un des ligaments dorsaux de l’IC àl’échographie. Les patients du groupe fonctionnel était immobiliséspendant 6 semaines par une attelle semi-rigide stabilisant le couplede torsion du pied – l’attelle FSO Thermoskino. La rééducation étaitdébutée précocement. Les patients du groupe orthopédique étaientimmobilisés pour une durée de 6 semaines dans une botte en résine.Résultats Quatre vingt dix EC ont été diagnostiquées. Commepour les entorses de cheville le mécanisme lésionnel principalétait le varus équin (75 %). Il s’agissait d’entorses graves dans 68 %des cas. Il existait une concordance entre l’examen clinique etl’analyse échographique dans seulement 47 % des cas. Quarante-neuf patient ont été inclus dans le groupe fonctionnel, 41 dansle groupe orthopédique. Les deux groupes étaient comparables. À3 mois du traumatisme, les patients du groupe fonctionnel avaientde meilleurs résultats aux score de Kitaoka (p = 0,02) et de FAAM(p = 0,03). La durée d’arrêt de travail était significativement plusfaible dans le groupe fonctionnel (p = 0,03). À plus de 6 mois du trau-matisme, il n’y avait plus de différence au score de FAAM et les deuxgroupes avaient de bons résultats (94 % de récupération). La reprised’une activité sportive au même niveau qu’avant le traumatismeétait comparable dans les deux groupes.Conclusion Les EC sont relativement fréquentes, difficiles àdiagnostiquer cliniquement et souvent graves. Le traitement fonc-tionnel permet une reprise du travail précoce, une récupérationfonctionnelle plus rapide avec des résultats équivalents au traite-ment orthopédique sur le long terme.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

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Piqûres de scorpion et morsures devipère : proposition d’uneclassification des manifestationslocorégionalesAmine HamzaHôpital d’Illizi, 33000 Illizi, AlgérieAdresse e-mail : [email protected]

Introduction Les piqûres de scorpion et morsures de vipèretouchent environ 1000 personnes sur 100 000 habitants par an auGrand Sahara Algérien, causant le décès de 200 personnes et lais-sant des séquelles chez plus de 3000 personnes par an. Nous avonspour objectifs de déterminer le profil épidémiologique des mani-festations locorégionales faisant suite à une morsure de vipère oupiqûre de scorpion et de regrouper ces manifestations en une clas-sification facilitant la détermination du pronostic local.Matériel et méthode Étude rétrospective regroupant 418 patientsvictimes de morsures de vipère ou piqûres de scorpion durant lapériode mars 2013 à mars 2014. Nous préciserons l’âge, le sexe, lesite de la lésion, la gravité du tableau clinique et les manifestationslocorégionales présentées.Résultats Parmi 418 patients, 73 % étaient victimes d’une piqûrede scorpion et 27 % d’une morsure de vipère, 62 % hommes contre38 % femmes, 37 % touchés au membre supérieur et 56 % au niveaudu membre inférieur, 72 % ont présenté un tableau de piqûre sansgravité (pas de manifestations générales), 28 % un tableau graveainsi que 6 décès. Les patients ayant présenté des manifestationslocorégionales représentent 32 % sont répartis en : 64 % rougeur etérythème, 18 % œdème localisé, 12 % nécrose cutanée et 06 % syn-drome des loges.Discussion Le nombre de piqûres de scorpion et morsures devipères sont ici très largement sous-estimé en raison de la difficultéd’accès au soin et du manque de recensement épidémiologique. Leshommes sont plus touchés que les femmes. Les membres sont unsite privilégié, avec prédominance aux membres inférieurs. La clas-sification des manifestations générales des piqûres de scorpion etmorsures de vipère est déjà établie, alors que celle des manifes-tations locorégionales n’a jusqu’à présent pas été établie, donc encomplément de cette classification des manifestations générales degravité d’une piqûre de scorpion ou morsure de vipères nous propo-sons une nouvelle classification des manifestations locorégionalescomme suit : stade A – rougeur et érythème ; stade B – œdème loca-lisé ; stade C – nécrose cutanée ; stade D – syndrome des loges.Conclusion Les piqûres de scorpion et morsures de vipère consti-tuent un réel problème de santé publique dans beaucoup derégions du monde notamment au Grand Sahara Algérien. Notreclassification des manifestations locorégionale, selon une gravitécroissante, permet d’uniformiser le dialogue entre praticiens et encomplément de la classification des atteintes générales d’apprécierrapidement la sévérité de l’état du patient.

Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

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Le risque d’infections et depseudarthrose après traitement desfractures fermées est-il accru chez lespatients séropositifs pour le virus del’immunodéficience humaine (VIH) ?Cyril Mauffrey ∗, Derly Cuellar , Jiandong Hao , Benoit HerbertDenver Health, 777, Bannock Street, 80204 Denver, USA∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (C. Mauffrey)

Introduction L’allongement de l’espérance de vie, ainsi quel’amélioration de la qualité de vie des patients séropositifs (VIH+)a rendu cette population plus susceptible aux fractures nécessi-tant un traitement chirurgical. Cette étude vise à évaluer le risquede complications postopératoire des patients VIH+ par rapport auxpatients séronégatifs (VIH−) après traitement chirurgicale d’unefracture fermée.Matériel d’étude Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospectivemonocentrique. L’accord du comité d’éthique a été obtenu avantla collection des données. Nos critères d’inclusions étaient – tout