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’Epaulette L Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contrat N°167 - Avril 2009 www.epaulette.org I Le travail pour loi, l’honneur comme guide Dossier : OSC Qui sont-ils ? Page 17 Histoire, le récit : 1943-2008 : Il y a soixante-cinq ans, la Corse, « premier morceau libéré de la France ». Lire page 46 Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2 Journée nationale du samedi 7 février 2009 encart central 8 pages Page 36 Assemblée générale à l’École Militaire Portraits : Deux OSC témoignent Pages 18 - 19 L’OSC : et maintenant ? Page 22

Epaulette 167

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Revue de la mutuelle

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’EpauletteLRevue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contratN°167 - Avril 2009

www.epaulette.org

I

Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

Dossier :

OSCQuisont-ils ?Page 17

Histoire, le récit :1943-2008 :Il y a soixante-cinq ans,la Corse, « premier morceaulibéré de la France ».Lire page 46

Éditorial du présidentle général (2s)

Jean-François Delochre Page 2

Journée nationaledu samedi7 février 2009encart central 8 pagesPage 36

Assemblée généraleà l’École Militaire

Portraits :Deux OSCtémoignentPages 18 - 19

L’OSC :et maintenant ?Page 22

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SOMMAIRE N° 167 AVRIL 2009

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Présidentfondateur : Général de corps d’armée Paul Candoêt, Présidents d’honneur : Généralde corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président national : (1988-1993) - Général decorps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, Président national (1993-1997) - Général (2s)Claude Sabouret, Président national (1997-2000), Général (2s) Jean-Pierre Drouard,

Président national (2000 à 2005) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette estpubliée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon,Impression : R2N Impression, 40, rue des vignobles 78400 Chatou - Tél.: 01 39 57 00 23 - Dépôt légal : n°35254 - Directeurde la publication : Général (2s) Jean-François Delochre - Rédacteur en chef (par intérim) - Directeur administratif etfinancier : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale :Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 -E-mail : [email protected] - Site Internet : http://www.epaulette.org - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

2 ÉDITORIAL - En couverture« Nous rejoindre aujourd’hui c’est avoir la certitude d’agir » par le GBR (2s) Jean-François Delochre.> P 3 - Biographie : Un nouveau président pour L’Épaulette, le général (2s) Jean-François Delochre.Ouverture de l’Assemblée générale : procès-verbal de l’AG du samedi 7 février 2009 > encart P. 36> P 4 - Allocution du général d’armée Elrick Irastorza chef d’état-major de l’armée de Terre àl’assemblée générale de L’Épaulette, le samedi 7 février 2009.> P 7 - Intervention du général d’armée Roland Gilles, directeur général de la gendarmerie devantl’assemblée générale de L’Épaulette, le samedi 7 février 2009.> P 9 - Hommage au GDI Daniel Brûlé par le GDI Christian Cavan, vice président de L’Épaulette.> P 10 - Intervention du général de division de Lardemelle commandant les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan à l’assemblée générale de L’Épaulette le 7 février 2009.> P 14 - Discours de clôture du président de L’Épaulette, le général (2s) Jean-François Delochre.

17 LE DOSSIER - En couverture> P 17 - Les officiers sous contrat : qui sont-ils ? Statut, recrutement, formation…,> P 18 - Deux OSC témoignent : Atypique, mais surtout militaire, par le CNE Caron.> P 19 - Encadrement, et expertise « j’ai choisi le métier des armes », par le LTN Joiris.> P 20 - Les officiers servant sous-contrat… Une perspective historique.> P 22 - L’OSC : et maintenant ?

24 ACTUALITÉS MILITAIRES> P 24 - Un statut dans le pied, en marge du Livre Blanc.> P 29 - De l’égalité des chances et de la cohésion du corps des officiers.> P 31 - Sous-officiers et OSC S, « connaissez-vous le FTEM ?

34 VIE D’OFFICIER> P 34 - Hommage au général Jacques Bourry.> P 36 - Hommage au capitaine Patrice Sonzogni.

37 TRIBUNE LIBRE> P 37 - Après l’assemblée générale 2009, par le GCA (2s) Norbert Molinier.> P 38 - Témoignage d’un « jeune ancien ». - De la prédestination.> P 39 - Navigabilité. > P 41 - L’Europe existe, je l’ai rencontrée…> P 43 - La défense au chevet du projet européen ?

. -46 HISTOIRE> P 46 - 1943 - 2008 : Il y a soixante-cinq ans, la Corse, « Premier morceau libéré de la France ».> P 49 - Volontaire désigné d’office ou « Comment on fait des héros » par Yves Le Barbier.

50 COURRIER> P 50 - La Fondation de France, 40 ans d’entraide… par le général (2S) Jean-François Delochre.> P 51 - Ne cédons pas à la rumeur… > Dénomination de notre revue.> Bulletins reçus des promotions. > Bonjour.

52 VIE DE L’ÉPAULETTE• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :

> P 52 - Le cinquantenaire de l’EMIA préparatifs… 2011 c’est déjà demain ! > P 53 - Réunion des présidents desgroupements départementaux. - Cérémonie du souvenir 2008. > P 54 - Groupement Corse - Journée nationale Lien Armée-Nation et devoir de mémoire. > P 55 - Groupement de la Manche Journée annuelle. - Groupement Touraine, cocktail derentrée. - Groupement Pyrénées-Orientales, visite le musée Joffre. > P 56 - Groupement 87 Réunion d’octobre à Limoges.- Promotion cinquantenairede Verdun, réunion de septembre à Bordeaux. > P 57 - CA de L’Épaulette du 28 janvier et du6 février 2009. - Rappel des cotisations… > P 58 - Promotion Le Ray « Monaco Raid ». > P 59 - Promotion « Capitaine Bourgin ». -Hommage au colonel Roland Morhain. > P 60 - Soirée de Gala réussie en Haute-Vienne.

• INFO PRATIQUE : > P 60 - Reconversion : la préparation psychologique et intellectuelle. - > P 61 - « Sacoche » unemanifestation nouvelle de l’exigence de solidarité qui marque l’action de L’Épaulette. • CARNET : > P 62 - mariages,naissances, décès, avancement, décorations, succès. > P 66 - Éthique éditoriale, Déontologie. > P 71 - Bulletind’adhésion à L’Épaulette. > P 72 - Paiement à L’Épaulette de la cotisation annuelle.

68 BIBLIOGRAPHIENos sélections livres…

Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

En couverture n°167 :Dossier OSCqui sont-ils ?

Droits réservés/L’Épaulette

> Ce numérocomprendun encartcentral de 8 pages« Procès-Verbal del’Assembléegénérale du samedi7 février 2009 »inséré entreles pages 36-37.

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2 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

ÉDITORIAL

Lors de l’AG du 7 février, vous avez bienvoulu m’accorder votre confiance et jevous en remercie. Je me mets, dès main-tenant et sans réserve, à votre service.Notre association a retrouvé des bases

saines grâce à l’action déterminée de mon pré-décesseur, au soutien du commandement et àvotre engagement personnel. Il nous revient dèsaujourd’hui de poursuivre, résolument et par desactions concrètes, l’adaptation de notre missionaux cadres sans cesse mouvants de la Défensemais aussi de la société civile dans lesquelsnous évoluons.

Des chantiers sont déjà ouverts. Despistes sont tracées.

Le premier effort porte sur l’adaptation denos actions aux besoins particuliers nés de ladiversité de nos origines. En effet, L’Épaulette avocation à accueillir tout officier non SaintCyrien issu de l’armée de Terre. Même si jerépugne à utiliser cette définition « en creux » denotre vocation, elle reste la plus pertinente faceau risque d’une énumération incomplète doncblessante pour certains!

Cette adaptation de l’action requiert en pre-mier lieu celle de nos structures afin que chacunet chacune d’entre vous y soit mieux représenté,écouté et entendu. Des propositions seront faitesen ce sens dès le mois de juin lors d’une réunionplénière de vos relais naturels que sont les prési-dents de groupement départementaux et lesreprésentants d’écoles et de formation.

Le second effort est imposé par nos obliga-tions statutaire et morale d’entraide et de solida-rité. Si la vigilance, le conseil et l’aide à lareconversion avec le projet « SACOCHE »1

demeurent ou deviennent des domaines d’inter-vention traditionnels, dont l’utilité n’est pas àremettre en cause, un nouveau champ s’ouvre ànous : celui du soutien financier.

Cette voie n’est pas nouvelle. Ce qui est nou-veau c’est l’émergence d’une capacité, certesencore faible, à l’exploiter. Le retour à l’équili-bre budgétaire permet en effet, pour la secondeannée consécutive, d’affecter une partie des res-sources à ce poste. Il nous reste, là encore, à pré-ciser les critères d’attribution de ces aides limi-tées mais pourtant bien réelles et parfoisindispensables. Comme pour l’organisation« opérationnelle », l’échéance de l’été 2009 a étéretenue pour la définition d’un cadre d’action.J’ai personnellement pris en charge ce dossier« régalien ».

En revanche, l’efficacité de cette mesuredépend étroitement de nos ressources. Aussi, àce jour, tout nouvel adhérent voit l’équivalent dumontant de sa cotisation ou de son don affecté àce « fonds de solidarité ».

Le message est clair. Il se veut fort.Portez-le. « Nous rejoindre aujourd’huic’est avoir la certitude d’agir. »

Pour terminer mais sans les développer jevoudrais évoquer deux autres sujets importantsque traite le siège.

La communication dans sa globalité, poli-tique et outils, nécessite un toilettage. L’effortinitial portera au plus tôt sur le site internet quisera actualisé avant d’être refondu en coursd’année.

Enfin, mais il s’agit là de fonctionnement, lesuivi des adhérents doit impérativement êtreamélioré. Ce sont par exemple environ 1000revues qui sont revenues cette année au siège...Aux frais de l’association! Les mouvementsd’unités, qui vont marquer les années qui vien-nent, ne pourraient qu’aggraver ce dysfonction-nement sans votre attention. Dans votre « checklist » de mutation, après assurances, eau, et élec-tricité... n’oubliez pas « Épaulette ». Un mail ausiège ou un coup de fil à votre correspondantlocal fera l’affaire !

Comme vous le constatez, toutes ces tâchesne sont pas nobles, elles sont cependant toutesutiles et vous en comprendrez les interactionsainsi que la part, même élémentaire, que cha-cun d’entre vous peut y apporter.

Aussi, même si cette exhortation n’est pasneuve,

Je compte sur votre fidélité et votreparticipation active aux projets de notreassociation.

Je me déplacerai fréquemment pour aller àvotre rencontre dès lors que des regroupementsd’adhérents et de sympathisants seront organiséspar les correspondants locaux et qu’un tempsd’échange significatif sera prévu. Ce besoin decontact direct fait partie de notre culture mili-taire. J’entends bien en conserver la richesse ausein de L’Épaulette. GBR (2S) Jean-FrançoisDelochre, Président national de L’Épaulette

1 Solidarité Active Concernant les Officiers Confrontésau Hasard de l’Emploi.

« Nous rejoindre aujourd’hui c’est avoirla certitude d’agir ».

«Général (2s) Jean-François DelochrePrésident national

de L’Épaulette

Le premiereffort porte

sur l’adaptationde nos actions

aux besoinsparticuliers nés

de la diversité denos origines.

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UN NOUVEAU PRÉSIDENT POURL’ÉPAULETTE, LE GÉNÉRALJEAN-FRANÇOIS DELOCHRE

Le général Jean-François Delochre est né le 8 mars 1949 àVierzon dans une famille d’artisans et d’éleveurs. Il est marié à Claudedepuis 1971, père de trois enfants et grand-père de bientôt septpetits-enfants. Il a commencé sa carrière militaire en 1968 commesous-officier dans l’artillerie Sol-Air, avant d’accéder à l’épaulette en1972 au sein de la promotion Souvenir de l’EMIA.

À sa sortie d’école, il choisit l’arme du Génie au sein de laquelle ilservira majoritairement de 1973 à 1999. Comme officier subalterne, ily occupera en alternance les postes de commandement en unités decombat et ceux de formateur en école. La parenthèse de l’enseigne-ment supérieur le conduira en état-major territorial à Tours avant derejoindre, en 1987, la 101e promotion de l’Ecole supérieure de guerre.

En 1991, à l’issue de son temps de troupe comme officier opérationsau 3e RG, il se voit confier le poste de commandant de la division« formation à l’exercice de l’autorité » de l’école du Génie. Il devien-dra ensuite directeur général de la formation avant d’être nommé en1994 chargé de mission auprès du général commandant l’école et plusparticulièrement chargé du développement de la filière MinEx1.

De 1995 à 1997, il commande le 13e Régiment du génie, à Trèves, oùil assume en même temps la responsabilité de commandant d’armes.Au cours de cette période, il conduit deux activités majeures : les enga-gements opérationnels en Bosnie et, pour ce qui concerne la garnisonde Trêves, la préparation du départ vers la métropole des Forcesfrançaises stationnées en Allemagne.

De retour à l’ESAG en 1997 comme chef de corps, il quittera l’écoledeux ans plus tard pour rejoindre le Commandement de la formationde l’armée de Terre (CoFAT) à Tours, comme chef du bureau « Etudeset pilotage ». Il a pour mission de développer puis conduire, la chaînede pilotage et de contrôle de gestion des trente trois organismes deformation de l’armée de terre. En 2001, il est retenu, au sein du mêmecommandement, pour prendre les fonctions de chef d’état-major.

Promu général de brigade en février 2003, il est muté au CDEScomme adjoint responsable de l’enseignement supérieur. A la dissolu-tion de cet organisme il prend en charge la création du Collège del’enseignement supérieur de l’armée de Terre (CESAT). Il en assure lecommandement jusqu’à l’été 2005, date à laquelle il rejoint ladeuxième section des officiers-généraux.

Le général Jean-François Delochre détient un DESS enmaîtrise de l’énergie (aujourd’hui développement durable) et a étéstagiaire au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

Maître nageur et sportif émérite, il a notamment pratiqué letriathlon en compétition au niveau national jusqu’en 1995. Passionnéd’astronomie, il est conférencier et anime des stages en milieuxscolaire et associatif.

Il a rejoint depuis 2005 la Fondation de France où il estaujourd’hui instructeur de projet et référent régional de programme.Il a acquis dans ces fonctions une forte expérience dans les milieuxassociatifs et dans le domaine de la philanthropie.

Son arrivée à la présidence d’une Epaulette redynamisée va,sans aucun doute et compte tenu de ses engagements, contribuer à larelance des actions d’entraide et de solidarité au profit de sesadhérents, tout en permettant la poursuite des actions en cours avecun regard nouveau. La Rédaction

> Biographie

Lassemblée générale deL’Épaulette s’est tenuele samedi 7 février 2009

à l’École militaire, sous laprésidence du général dedivision (2S) Daniel Brûlé,président national.Le président ouvrela séance à 9h30.Après la présentation del’ordre du jour, il est renduhommage aux disparus.Le président du bureaude vote annonce que lequorum est atteint et quel’assemblée générale peutdélibérer valablement.

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Lire notreencartcentral 8 pagesinséréentre les pages36 - 37.

PROCÈSVERBAL DÉTAILLÉDE L'ASSEMBLÉEGÉNÉRALEDU SAMEDI7 FÉVRIER 2009

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ALLOCUTION-AG

sans la moindre ambigüité qu’une fois choisi cemétier on ne choisit plus ses missions. Ceux qui n’ensont pas convaincus doivent avoir l’honnêteté de rapi-dement changer de métier !

Plus que jamais, c’est la complexité qui me sem-ble caractériser nos engagements d’aujourd’hui avecdes affrontements moins paroxysmiques qu’au sièclepassé mais nettement plus longs ce qui a une inci-dence non négligeable sur nos hommes, nos équipe-ments, notre préparation opérationnelle, nos modesd’action et le rythme de nos relèves.

Ces engagements sont devenus plus durs par rap-port à ceux auxquels nous étions habitués, mais à ybien regarder l’adversaire auquel nous sommes leplus souvent confrontés n’a rien à voir en termes depuissance militaire avec ce que représentait le Pactede Varsovie. L’AK 47 et le RPG 7 constituent tou-jours depuis un demi-siècle l’armement de base denos adversaires, les seules innovations majeuresrésultant du détournement à des fins militaires desprogrès exponentiels de l’électronique notamment enpiégeage et surtout d’une utilisation effrénée desmédias allant de l’objectif au détestable.

La diversification d’opérations désormaisconduites dans des cadres très différents, otaniens,européens, onusiens, multinationaux et nationauxexige de nos hommes de réelles facultés d’adaptationen termes de règles d’engagement et de processusopérationnels et ce avec d’autant plus d’exigence quele droit national et international n’a jamais été aussistructurant qu’aujourd’hui dans la conduite des opé-rations militaires jusqu’aux plus petits niveaux.

Enfin, nos théâtres d’opérations sont dispersésvoire sur-dispersés, ce qui entraîne des élongationslogistiques importantes et complexifie le soutien enopérations du fait de l’émiettement de nos moyens enspécialistes et en lots d’outillages spécialisés.

Simultanément, l’armée de Terre s’est engagéedans une vaste réforme qui n’a qu’une ambition : dansun contexte budgétaire durablement contraint, donnerla priorité absolue aux moyens de combat en ration-nalisant au maximum le coût du fonctionnement cou-rant et donc les effectifs, les structures et les proces-sus qui lui sont consacrés. La mise en œuvre passe parun plan de restructuration ambitieux qui poursuit troisobjectifs :

densifier l’outil de combat en préservant l’in-fanterie, les forces spéciales, le renseignement, l’aé-romobilité, en réorganisant les régiments blindés, etplus profondément l’artillerie et le génie ;

adapter le soutien opérationnel à ces évolu-tions ;

aller au bout de la rationalisation du fonctionne-

Allocution du général d’armée Elrick IrastTerre à l’assemblée générale de L’Épaulett

Messieurs les officiers générauxMes chers camarades,

C’est pour moi un très grand plaisir de meretrouver parmi vous et je remercie legénéral Brûlé de son invitation. Par sa fidé-lité aux valeurs traditionnelles de l’arméede Terre, l’Épaulette contribue pleinement

au rayonnement de notre institution et constitue, pourmoi, un appui précieux. Je tiens à vous remercier devotre contribution à la cohésion du corps des officierset de votre soutien sans faille dans les épreuves diffi-ciles que nous traversons cycliquement.

Naturellement je connais bien vos préoccupationssur l’avenir du recrutement interne et l’émoi qu’a sus-cité la relation imparfaite de mes propos devant lacommission de la défense de l’assemblée nationale,malheureusement sortis de leur contexte et non-conformes à ce que j’ai exactement dit comme peu-vent en attester les officiers qui m’accompagnaient.Affirmer que l’on a tous besoin d’un recrutementdirect de qualité n’a jamais signifié que les autresrecrutements ne l’étaient pas.

Mon objectif, comme celui de tous mes prédéces-seurs (et comment pourrait-il en être autrement ?), estde disposer d’un corps d’officiers riche de ses diver-sités mais surtout soudé.

Pour faire bref, la suppression de l’EMIA n’estpas à l’ordre du jour car bien au-delà de la mise à pro-fit d’une première expérience professionnelle signifi-cative comme sous-officier, il s’agit pour moi depérenniser un principe de promotion sociale et profes-sionnelle où nos hommes viennent puiser de fortesmotivations à la condition expresse de bien vouloircontinuer à « s’élever par l’effort », comme le clamesi fort la devise de l’ENSOA.

Je reviendrai sur tout cela dans quelques minutes,mais auparavant je souhaiterais vous brosser rapide-ment « l’état de l’Union ».

Vous le savez, les temps sont une fois encore dif-ficiles car nous avons à conduire simultanément unerestructuration de grande ampleur et des opérationsn’autorisant pas le moindre faux pas.

Nos dernières pertes en opérations (11 tués et 60blessés depuis l’été) ont rappelé un peu brutalement ànos concitoyens et parfois dans nos propres rangsque, derrière les vocables désormais galvaudés d’opé-rations d’aide au retour à la paix, de stabilisation, denormalisation, se cachait une réalité que nousconnaissons bien : la guerre. Elles ont aussi rappelé

«Mon objectif,est de disposer

d’un corpsd’officiers

riche de sesdiversités maissurtout soudé.

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dépense de l’armée deterre après la solde maisl’accroissement descoûts est tel qu’ilnous faut procéderaujourd’hui différem-ment. La créationdu SIMMT, ServiceInterarmées de laMaintenance desMatériels Terrestres et duSMITER, Service deMaintenance IndustrielTerrestre nous permettrade gagner en productivitéet en efficacité maisla création au sein duCommandement desForces Terrestres d’unCommandement de laMaintenance et laconservation de 6Régiments du Matérielsouligne, si besoin était,l’enracinement desmaintenanciers militairesdans les forces.

La poursuite de lamontée en puissance dela politique d’emploi etde gestion des parcs(PEGP) a définitivemententériné que le temps du« tout, tout de suite et enpermanence », étaitrévolu et elle devraitnous permettre sanscompromettre une prépa-ration opérationnellemieux ciblée et plus

ment courant par la constitution de bases dedéfense.

Cette restructuration se traduira par la dissolu-tion de 18 régiments, l’abandon de 30 garnisons, etune réorganisation fonctionnelle profonde de latotalité des formations restantes.

Nous continuerons donc d’évoluer dans uncontexte budgétaire durablement contraint mais jerelève que le Livre Blanc, le projet de loi de program-mation et le président de la République notammentlors de ses vœux aux armées, ont souligné « l’effortparticulier (à consentir) en faveur des moyens decombat, en particulier des moyens terrestres ». Ilconviendra de s’assurer au cours des prochainesannées que les ressources mises à la disposition desarmées soient ensuite réparties conformément à cesorientations.

Quelques mots sur les événements de l’été :Le drame de Carcassonne a malheureusement été

le résultat de la distance prise insidieusement au fil dutemps par une unité dont la valeur opérationnellen’est pas à remettre en cause, avec les règles qui enca-drent l’emploi des armes que nous confie laRépublique et, le jour même, d’une incroyable légè-reté professionnelle .

Le cauchemar subi par un jeune légionnaire àDjibouti, nous incite à répéter inlassablement ce quedisait Napoléon en son temps, « qu’on ne peut pasdemander à un soldat que l’on a humilié par le fouetde mourir pour l’honneur de son pays ». Je n’ai paslâché cet officier, j’ai simplement constaté, qu’iln’avait pas assimilé les valeurs que nous ne cessonsd’inculquer avec force à nos jeunes cadres en école etdans nos régiments et qu’en conséquence il n’avaitplus sa place dans nos rangs.

Enfin les affrontements d’Uzbin nous ont rappeléqu’il n’y avait pas de modèle mathématique de laguerre et que tout n’y était qu’intelligence et instinctmais aussi courage et camaraderie, poussés jusqu’ausacrifice.

• Je voudrais aborder maintenant très rapidement5 points qui me semblent caractériser les principalesproblématiques de l’armée de Terre.

• Ma priorité absolue reste la préparation à l’en-gagement opérationnel.

• Avec près de 10 000 hommes en OPEX répartissur 10 théâtres d’opérations dont 5 majeurs (soit 80%de l’effectif interarmées), 4250 en missions de courtedurée dans nos DOM-COM et bases africaines, l’ar-mée de Terre projette 45 000 hommes par an. Ellecombat désormais quotidiennement, notamment en

Afghanistan et je vous assure que nos soldats se bat-tent bien et hier encore dans la vallée d’Alasay pen-dant plus de 3 heures aux côtés de l’armée afghanecontre une quarantaine d’insurgés. Depuis le moisd’août, nous avons eu près de 40 accrochages sérieuxqui nous ont amenés à tirer plus de 400 000 car-touches de tous types, 6000 coups de canons de 20 etun millier d’obus de 120.

Actuellement, 2000 véhicules sont déployés surnos théâtres dont 1000 blindés.

Les fondements de notre formation de base et denotre préparation opérationnelle sont solides mais ilest clair que nous devons, in fine, adapter cette pré-paration à l’exigence et à la rugosité de chacun de nosengagements. Cette différentiation ne conduira bienévidemment pas à une armée à plusieurs vitessespuisque tout le monde y passera à tour de rôle.

Je le réaffirme avec conviction, l’armée de Terren’est pas une armée pauvre et elle est correctementéquipée avec le meilleur de ce que nous pouvons nouspayer.

Je ne reviendrai pas sur l’âge moyen de nos parcssi ce n’est pour noter que nous venons de rentrer dansune phase de renouvellement et de revalorisation del’existant qui n’est pas négligeable.

De nombreux matériels ont été livrés en 2008 : 25DRAC, 358 FELIN, 41 VBCI, 16 Caesar, 6 Tigre,148 PVP et cet effort se poursuivra en 2009 : 35DRAC, 2749 FELIN, 150 PVP, 96 VBCI, 30 Caesaret 8 Tigre.

De plus, 2009 sera marquée par 6 commandesmajeures : 332 VBCI, 16000 FELIN et 22 NH90(report de 2008) mais aussi 53 VHM, 50 porteurspolyvalents terrestres (PPT) et le premier LRU. Leplan de relance économique nous permettra d’accélé-rer certaines de ces acquisitions.

Enfin, nous améliorons nos parcs existants auprix d’un effort important d’adaptation réactive. Prèsde 109 M€ ont été consacrés en 2008 à l’équipementet à la protection de nos hommes projetés enAfghanistan.

60 tourelleaux téléopérés pour VAB 12,7 ;31 cabines blindées pour GBC 180 et 22 pourcamions SCANIA ;150 Kits de protection « Last Armor » pour véhi-cules logistiques ;24 LG automatiques de 405 Buffalo9 millions d’équipements individuels.

Avec plus de 550 M€, le maintien en conditionopérationnel (MCO) est le deuxième poste de

orza chef d’état-major de l’armée dete, le samedi 7 février 2009

«L’armée deTerre n’est pas

une arméepauvre et elle est

correctementéquipée avec le

meilleur de ceque nous pou-

vons nous payer.

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rigoureuse de contenir des coûts de MCOcroissants.

Au terme des expérimentations encours, la mise en place progressive desbases de défense sera un bouleversementmajeur qui viendra modifier le fonctionne-ment « séculaire » de nos régiments. Nousdevrons trouver le meilleur compromisentre la conservation de notre cohérenceopérationnelle et d’incontournables écono-mies en fonctionnement courant.

Enfin, la manœuvre RH impactera pratiquementtoutes les formations de l’armée de Terre, concerneradirectement près de 50 000 personnes militaires etciviles et touchera 15000 conjoints et 28000 enfants.En fin de cycle, les effectifs du BOP Terre s’élèverontà 121 000 hommes, soit une réduction de 24 450 mili-taires et civils.

Mais il ne faut pas oublier que notre impératif dejeunesse nous impose en permanence de régénérernos effectifs et donc de recruter. C’est l’une de mespréoccupations majeures : si pour une raison ou pourune autre notre recrutement venait à ralentir l’arméede Terre s’effondrerait sur elle-même faute de com-battants jeunes. Je vous demande de marteler autourde vous que bien que réduisant ses effectifs, l’arméede Terre recrute !

Je finirai, par l’avenir du recrutement semi-direct.Dans un contexte général de déflation des effectifsofficiers (-250 par an), le recrutement à l’EMIA adiminué de 23% en 6 ans (130 à 100) et de 10% àl’ESM (181 à 163).

Cette réduction des recrutements découle d’abordde la chute du nombre de candidats au concours(- 30% sur la même période : 498 à 346) qui a méca-niquement entraîné une baisse du taux de sélection deprès d’un demi point (3,4 en 2008) qu’il nous fautjuguler si nous voulons conserver un recrutement dequalité : « moins mais de qualité indiscutable ».

Je souligne qu’il est totalement exclu que les OSCpuissent intégrer l’EMIA, car ils ont déjà effectué leurannée d’application et leur niveau académique (Bac +3/4) est actuellement supérieur au niveau de sortie decette école.

A terme, je souhaite stabiliser l’ensemble de nosrecrutements en partant du besoin de l’armée de Terreen capitaines commandants d’unités : la moitié des

500 unités élémentaires des forces terrestres, desécoles, des formations hors BOP (SMA, BSPP,UIISC.) seront commandées par des Saint-cyriens.Les autres TC seront occupés par des officiers issusde l’EMIA, des OAEA ou des OSC, la proportionentre ces origines étant déduite de la ressource offerteen officiers issus de l’EMIA. Au total, j’estime quenous aurons besoin chaque année, pour commander,d’environ 125 ESM et de 70 à 80 EMIA, objectif rai-sonnable compte tenu de la typologie du vivier poten-tiel en jeunes sous-officiers.

Il est aussi nécessaire de comprendre l’esprit desnouveaux décrets et notamment les principes de lisi-bilité et de différenciation. Désormais chaque recrute-ment a sa vocation propre, ce qui doit exclure toutesprit de concurrence entre origines de recrutement.Les officiers de recrutement semi-direct ont vocationà terminer leur carrière plutôt au grade de lieutenant-colonel, ce qui n’obère pas les chances des meilleursde passer colonel (s’ils sont brevetés), voire généralpour les plus performants. D’ailleurs, l’élargissementdes créneaux d’avancement, institué par les nouveauxdécrets, permet de « repositionner » les officiers lesplus brillants issus de l’EMIA.

Cette différenciation s’applique également auxcréneaux d’âge de recrutement qui ne se recoupentplus : l’âge de recrutement à l’EMIA est passé de 22à 23 ans (direct : moins de 22 ans, semi-direct : 23-29,OAEA : 31-38, rang : 40-50). Cet allongement d’unan permet d’asseoir ce recrutement sur une expé-rience de sous-officiers plus solide.

Au final, je m’efforce d’appliquer cette citationdu général de Gaulle quelle que soit l’origine derecrutement : « une fois recrutés dans l’armée deshommes capables d’être des chefs, il s’agit de discer-ner leurs mérites et de faire en sorte que les meilleursatteignent le sommet. » Et je crois que les officierssemi-directs ne sont pas lésés puisqu’ils représentent20% des deux dernières promotions CID, 15% dudernier TA de colonel (dont 2 non brevetés) et 10% duvolume de la liste d’aptitude et du nombre total degénéraux (dont 2 généraux de corps d’armée).

J’ai le sentiment d’avoir été long sans pour autantavoir répondu à toutes vos interrogations et me pro-pose de répondre à vos questions soit maintenant soitpar l’entremise de votre président plus tard.

Je vous remercie de votre attention.

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«Il ne fautpas oublierque notre

impératif dejeunesse nous

impose enpermanencede régénérernos effectifset donc derecruter.

Allocution du CEMAT

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Monsieur le Président,Messieurs les représentants d’associations,Mes chers anciens, chers amis,

C’est avec un grand plaisir que jeréponds à l’invitation de l’Epaulette –cette association qui participe, bien au-delà de la cohésion et de la cohérencedu corps des officiers, à la santé de la

communauté militaire dans son ensemble.

À l’heure où la gendarmerie s’intègre au seind’un grand ministère de la sécurité intérieure, etoù, ce faisant, plus du tiers des militaires et plusdu quart des militaires de carrière dépendront dece ministère, nous sommes invités à réfléchir ausens de notre communauté militaire. Une telledémarche, qui nous conduit nécessairement àbousculer un certain nombre d’habitudes depensées, passe par l’identification précise de cequi fait la communauté militaire, bien au-delàdes attributs dont l’ont revêtue les circonstances.Je veux donc vous proposer une réflexion quivise à enrichir la définition actuelle de la com-munauté fondée sur le jeu institutionnel et unelogique de métier pour faire émerger une défini-tion nouvelle de la communauté fondée sur lestatut commun et une logique de valeurs.

Il est en effet imaginable de dissocier com-munauté institutionnelle et communauté réelle :le fait d’appartenir ou pas au ministère de laDéfense n’est pas nécessairement un élémentdéterminant de l’identité militaire. Comme lessapeurs pompiers de Paris depuis longtemps et àl’exemple de nombreux pays étrangers, la gen-darmerie peut, sans aucun préjudice de sonappartenance à la famille militaire, inscrire sonaction au sein du ministère de l’intérieur.

Il apparaît ensuite possible de dissocier com-munauté de métiers et communauté de valeurs :le fait de pratiquer ou de ne pas pratiquer unmétier directement lié à la défense n’est pasnécessairement un élément déterminant del’identité militaire. Comme les médecins desarmées ou toujours les sapeurs pompiers deParis, les gendarmes sont des militaires inscritsdans un métier particulier. Là où le médecinsoigne en militaire et où le sapeur pompier portesecours en militaire, le gendarme veille en mili-

taire à la sécurité intérieure. En 2009, le constatobjectif nous conduit à ne pas réduire la commu-nauté militaire à la seule appartenance au minis-tère de la défense. De la même manière, je vouspropose de ne pas limiter dans nos consciencesle monde militaire au monde du soldat, ni lemétier des armes au métier de la guerre.L’opportunité est ouverte pour notre commu-nauté militaire de saisir, dans l’adversité budgé-taire, ce qui nous rassemble. C’est dans cedomaine que L’Épaulette, comme les autresassociations d’entraide et de rayonnement, sontappelées à jouer un rôle majeur. Nous avonsbesoin de vous pour que demeurent et se renfor-cent les liens durables qui unissent notre famillemilitaire – famille d’un seul ministère hier,famille interministérielle aujourd’hui.

Dans cette optique, il me semble que 2009 nesera pas tant pour la gendarmerie une année diffi-cile qu’une année décisive : il lui faudra, dans uncontexte budgétaire contraint, s’acquitter de sesmissions du mieux possible ; il lui faudra, dans unnouveau ministère, continuer à s’intégrer sans sedissoudre ; il lui faudra continuer à rendre sur leterritoire le service public de qualité qui lui vautl’appréciation des Français et des élus.

Les valeurs ne changent pas : seul change lepositionnement institutionnel qui confirme unelogique de métier – métier de la sécurité quinous rapproche des responsables et agents de lapolice et de la sécurité civile, sans préjudice dela logique de valeurs – valeurs militaires quinous rapprochent de nos camarades des autresarmées.

L’organisation et l’action de la gendarmerie,nous devons désormais les concevoir, les articu-ler et les vivre au sein du ministère de l’inté-rieur, dans le cadre que définit parfaitement leprojet de loi voté au Sénat en décembre et quidoit être bientôt soumis à l’AssembléeNationale. Au terme de cette loi, à la conceptionde laquelle nous avons été associés en perma-nence, trois grands principes émergent de façonà la fois durable et indiscutable :

• La nature de la gendarmerie est réaffir-mée : il s’agit d’une force armée dont le person-nel opérationnel et la majeure partie du person-nel de soutien est militaire.

«Les valeursne changent pas :

seul change lepositionnement

institutionnelqui confirmeune logiquede métier…

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Intervention du général d’arméeRoland Gilles, directeur général de la gendarmeriedevant l’assemblée générale de L’Épaulette,le samedi 7 février 2009

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• Les missions de la gendarmerie sontclairement définies et sanctuarisées dans ledomaine de la sécurité intérieure : en matièred’ordre et de sécurité publiques, de police judi-ciaire, de renseignement, de défense et de coo-pération internationale notamment nous restonsresponsables et redevables de nos actions et denos résultats. Parallèlement les missions mili-taires de la gendarmerie demeurent, permettantà l’Etat de répondre efficacement aux menacesen situation dégradée.

• La triple tutelle historique de la gendar-merie est maintenue et clarifiée autour des troisministres régaliens. Le ministre de l’Intérieurd’abord dispose de l’autorité organique et del’emploi pour la police administrative et l’ordre

public – auto-rité affirméedès Bonaparteet vécuedepuis deuxsiècles par lesgendarmes etla populationdans la séré-nité. Le minis-tre de laD é f e n s ee n s u i t econserve sacompé tencepour lesaspects statu-taires de lagestion des

ressources humaines et les missions militaires.Du recrutement à la formation initiale et conti-nue, la gendarmerie continuera à développer saculture militaire à tous les stades de la carrière.Ceci est particulièrement vrai pour les officiersqui seront amenés, de l’EOGN au CHEM enpassant par le CID, à intégrer les méthodes deplanification et de commandement qui font l’ef-ficacité des armées en situation opérationnelle.Le ministre de la justice enfin jouit d’une pleineautorité pour les missions judiciaires – autoritéaussi ancienne que la gendarmerie elle-mêmepuisque contemporaine de sa naissance, quandles prévôts des maréchaux étaient chargés defaire respecter la loi aux armées débandées.

Au travers de ces changements, la gendar-merie est plus que jamais déterminée à demeu-rer fidèle à ses valeurs quelles que soient les cir-constances : c’est à cette condition qu’ellepourra envisager son arrivée au ministère del’intérieur en conservant les attributs de sonidentité militaire ; c’est à cette condition qu’ellepourra envisager sa modernisation en conser-vant la plénitude de son efficacité militaire ;c’est à cette condition enfin qu’elle pourra envi-sager de renforcer le dialogue interne en conser-vant l’armature de son organisation militaire.

La gendarmerie continuera donc à trou-ver dans la culture militaire de ses hommes lesfondements de sa pratique professionnelle :

• une pratique particulière qui nourritchacune des dimensions de son action, du main-tien de l’ordre à la police judiciaire, sur le terri-toire national et en OPEX ;

• une pratique particulière qui lui permetde répondre au spectre des menaces et justifiepleinement le dualisme des forces de sécuritéintérieure de notre pays.

La gendarmerie continuera demain à agiravec les armées ou aux côtés des armées commeun acteur à part entière sur les théâtres d’opéra-tions extérieures. Dans un contexte internationaloù la menace tend à prendre naissance dans lesfailles de sécurité intérieure des états pour évo-luer vers des conflits nationaux ou régionaux, lagendarmerie, force militaire de sécurité, contri-bue à l’action française à l’étranger. AuKOSOVO comme en GEORGIE, elle démontrechaque jour sa complémentarité avec les arméeset les forces de police dans les missions com-plexes de réforme des systèmes de sécurité.

Au moment où elle change de ministère dansle cadre d’une loi votée par le corps législatif, lagendarmerie a l’occasion de réaffirmer son sta-tut de force militaire de sécurité. Elle se voit àmême d’exercer efficacement son métier tout enpréservant sa culture et son identité – cette cul-ture et cette identité qui nous lient et qu’avecvous nous sommes déterminés à faire vivre.

Je vous remercie de votre attention.

Intervention du général d’arméeRoland Gilles, directeur généralde la gendarmerie

«Nous avonsbesoin de vous

pour quedemeurent et se

renforcentles liens durables

qui unissent notrefamille militaire.

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Mon cher camarade, cher Daniel,

Dans cette enceinte, je suis certaine-ment l’un ceux qui depuis le pluslongtemps s’honore de ton amitié,dans le cadre professionnel de notrecarrière d’officier commencée

ensemble à Coëtquidan, dans nos cadres asso-ciatifs communs, mais aussi plus intimementdans nos cadres familiaux. C’est pourquoi aumoment de ton départ, il m’a été demandé deprononcer quelques mots en présence de nosadhérents, mais aussi de nos invités et des auto-rités qui nous ont fait l’honneur d’être parminous ce matin.

Pardonne-moi d’avance si je trahis quelques« secrets ».

Toi l’enfant de l’Argoat ! Tu as su nous mon-trer en quatre ans que ton installation en paysd’Armor avait fait de toi un remarquable barreurde gros temps.

Il y a quatre ans, par le hasard des relèvesnaturelles de commandement, tu as pris la barrede L’Épaulette dans des conditions dépression-naires importantes et relevé le défi de ramener levaisseau dans un port abrité pour effectuer desréparations et le relancer vers d’autres aventureset conquêtes.

Cet objectif étant en vue, dès l’année der-nière, tu m’as mis (moi dont entre temps tu avaisfait l’un de tes seconds) dans le secret de tonintention de passer le commandement en 2009,pour qu’il soit possible de relancer cette actionnouvelle, avec un commandant « neuf ».

Au moment de toucher le havre, un passagern’a rien trouvé de plus pertinent que de détério-rer la coque et tenter de fomenter une mutinerie.A cette occasion, tu as non seulement continué àmaintenir fermement la barre pour éviter lesécueils du chenal mal pavé, mais en mêmetemps retenu l’équipage prêt à intervenir vio-lemment et concentré son action sur l’essentiel :le colmatage et la délicate manœuvre de l’accos-tage.

Le bateau est à quai. Le nouveau comman-dant est à bord. Nous ne voulions pasaujourd’hui te laisser franchir la coupée sans unsouvenir de ces quatre années de navigation.

Pour ton retour à terre, « à l’Argoat » etcomme témoignage de ta présidence, nousavons choisi de t’offrir le symbole du comman-

dement : une épée d’honneur de général gravéeà ton nom.

Alors, évidemment, lorsqu’ils en aurontconnaissance, certains commentateurs autopro-clamés « avertis » ne vont pas manquer de trou-ver cela décalé…

Nous aurions pu, en effet, choisir uneKalachnikov, mais c’est le symbole du terro-risme… Tu n’en es pas un… !

Nous aurions pu choisir un ordinateur et unabonnement à Internet, mais l’actualité est làpour nous montrer que ce peut être l’instrumentde la lâcheté…Tu n’es pas un lâche… !

L’épée, c’est la rectitude de la lame et ladureté de l’acier. C’est avec elle que le chefmontre la direction ; c’est ce que tu as fait. C’estavec elle que le chef lance la charge, mais aussiretient ses troupes et c’est beaucoup plus diffi-cile à exécuter ; à maintes reprises je te l’ai vufaire. C’est enfin l’ultime instrument du combatoù, d’estoc ou de taille, on regarde l’adversairedroit dans les yeux ; ce que, lorsque nécessaire,tu n’as jamais refusé.

Je terminerai simplement sur un conseil. SiAline te le permet, ce dont je ne doute, accrochecette épée dans ton musée personnel avec tessouvenirs où tu pourras la contempler avec lafierté de l’œuvre accomplie et la certitude de lapoursuite de la route que tu as tracée.

Merci pour tout ce que tu as fais tout simple-ment, mais c’est beaucoup, pour que L’Épau-lette vive.

GDI (2s) Christian CavanVice président de L’Épaulette

Hommage au GDI Daniel Brûlépar le général de divisionChristian Cavan, vice président

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L’épée,c’est la

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C’est avecelle que

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Toute l’assemblée dansune «standing ovation»,à rendu hommage auGDI Daniel Brûlé.

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Intervention du général de division de Lardemellecommandant les écoles de Saint-Cyr Coëtquidanà l’assemblée générale de L’Épaulette le 7 février 2009

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Je remercie le général Brûlé, président del’Epaulette, de me donner l’occasion defaire le point de la formation initiale desofficiers de l’armée de Terre et de vousinformer des travaux en cours pour la

faire évoluer.

Le projet éducatifTout d’abord pour bien comprendre les évo-

lutions en cours, il faut rappeler la finalité de laformation initiale des officiers. C’est de cettefinalité que tout découle. La formation initialede l’officier poursuit un objectif unique, quelleque soit l’école, décrit au sein du « projet éduca-tif » des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, docu-ment qui définit le but et l’esprit de la formationinitiale. La clarté de l’objectif s’impose : ils’agit de former des chefs capables de décideren situation difficile, des chefs en vue du com-bat quelle que soit sa nature.

L’officier doit être tout à la fois un citoyen,un soldat, un meneur d’hommes, un serviteur del’Etat, un promoteur de la paix, animé d’unefarouche volonté de gagner.

Il s’agit d’apprendre à commander, c'est-à-dire :

• à discerner dans la complexité, et pourcela il faut forger l’intelligence de situation pourpouvoir comprendre sans avoir toutes les don-nées, dans le brouillard ;

• à décider dans l’incertitude : il fautdévelopper la force de caractère pour prendredes risques calculés et oser avec audace ;

• à agir dans l’adversité, il fautconstruire un « savoir être » permettant de fédé-rer les énergies, susciter l’action collective etdécider en conscience.

Au-delà des indispensables connaissances(le savoir) et de la maîtrise des techniques (lesavoir faire), c’est bien le savoir être et le savoirpenser qui permettront au jeune officier desavoir décider et commander, et d’inventer lessolutions aux défis de demain, dont nous neconnaissons aujourd’hui ni la nature ni l’am-pleur.

Pour atteindre cet objectif les écoles déli-vrent une formation « intégrée », comprenant etcombinant les formations académique, militaireet humaine. Elle se déroule dans la durée (de un

à trois ans suivant l’école) afin de constituer ce« socle » solide sur lequel s’épanouira sa per-sonnalité au fil des ans.

Ces domaines de formation, et notamment laformation académique, s’inscrivent dans unchamp des savoirs structuré autour des troispôles d’excellence des écoles :

• pôle « éthique et déontologie » ;• pôle « sécurité européenne » ;• pôle « action globale et forces terres-

tres ».

Ces pôles ont vocation d’une part à focaliserles études menées au sein du centre derecherche, et en conséquence à irriguer lesenseignements reçus par les élèves. Ils identi-fient d’autre part la spécificité des enseigne-ments dispensés (sans être exhaustifs). Ils sontdès lors un vecteur essentiel du rayonnement etde la visibilité des écoles.

Ce projet éducatif s’applique à toutes lesécoles présentes à Coëtquidan, avec des densitésdifférentes suivant les durées de scolarité (detrois ans à quelques mois), et bientôt égalementà l’EMSAM qui rejoindra le site en 2010.

Le projet stratégique dedéveloppement des écolesSi le projet éducatif embrasse l’esprit et les

finalités de la formation, le projet stratégiquevise quant à lui à appréhender les évolutionsnécessaires de l’outil de formation (les écoles).Il fixe les objectifs de développement pours’adapter sans cesse aux évolutions de l’envi-ronnement.

Sur le plan stratégique, les enjeux sontimportants. La France a besoin d’officiers quiassurent l’excellence opérationnelle des arméesfrançaises quelles que soient les nouvellesformes de crise. Mais elle a besoin aussi d’offi-ciers qui se situent parmi les tout meilleurs enEurope ; en particulier en raison de la multinationalité quasi-permanente de nos actions, etpour y faire valoir sa manière de faire. Ils doi-vent être reconnus comme tels. Leur place dansla Nation doit enfin être reconnue pour qu’ilspuissent participer clairement, à leur place, auxdécisions.

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Le GDI deLardemelle

commandant lesécoles de Saint-Cyr

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C’est pourquoi les écoles de Saint-CyrCoëtquidan, chacune à leur place, doivent êtrereconnues ensemble comme la grande école ducommandement dans le concert des acteurs deformation internationaux.

J’ajouterai que dans une Europe qui seconstruit, immanquablement les creusets de for-mation se concentreront, et Saint-Cyr doit exer-cer une forte attractivité auprès de nombreuxpays qui souhaiteront s’appuyer sur leurs alliéspour former leurs officiers.

Quant au contexte, les changements dumonde se traduisent par des évolutions géostra-tégiques, technologiques, politiques, socialesqui impriment des avancées nécessaires aux «connaissances » délivrées. Elles forcent l’outilde formation à rester en phase, voire en avancede phase, avec les modifications du savoir, avecles acteurs extérieurs (anciens et nouveaux),avec les nouvelles techniques (de métier oupédagogiques).

Face à ces enjeux et dans ce contexte, pouraccomplir leur projet éducatif, les écoles deSaint-Cyr Coëtquidan sont en plein développe-ment et doivent le poursuivre résolument. C’estl’objet du « Projet stratégique » des écoles quivise à les adapter continuellement à un environ-nement en constante mutation et à affermir laperformance de l’outil de formation.

Quel est le modèle visé ?« Grande école du commandement, Saint-

Cyr Coëtquidan est une grande école militaire,référence européenne et internationale, ouverteet rayonnante, mettant en œuvre un projet édu-catif attrayant commun à tous les officiers, dontla finalité est de former les chefs de l’armée deTerre et de la Défense. »

Des axes stratégiques quicoordonnent les chantiersCe modèle sera consolidé et pérennisé par un

ensemble d’actions menées selon des « axesstratégiques », qui structurent et encadrentactions concrètes et chantiers, dont le détailn’est pas rappelé aujourd’hui.

Citons simplement ces sept axes que j’avaisdéjà présentés dans le détail l’an dernier.

• Formation de haut niveau, clairementidentifiée

• Adaptation permanente au besoin• Référence et acteur international• Partenariat et ouverture• Recherche• Garantie de qualité• Moyens adaptés.

Aujourd’hui je donnerai simplementquelques exemples relatifs à l’axe de l’actioninternationale.

Il s’agit de positionner les écoles comme unacteur majeur de la formation au commandement,au niveau international, et de les inscrire commeréférences internationales et européennes.

Leur ouverture internationale doit conforterleur attractivité (accueil d’un nombre croissantd’élèves étrangers) : nous passerons de 12 %d’étrangers en scolarité longue au sein desécoles à 20 % ; nous augmenterons de 100 à 150les cadets étrangers venant faire des stagescourts (de quelques semaines à six mois).L’élargissement des étrangers en formation àSaint-Cyr Coëtquidan donnera la priorité auxpays d’Europe. Le programme ERASMUS mili-taire (inauguré par le ministre de la Défensefrançais en décembre 2008 sur le site de Saint-Cyr Coëtquidan en présence de délégations des27 pays de l’Union européenne) facilitera cettemontée en puissance.

La formation à l’étranger, fondamentalepour l’ouverture et l’adaptation aux complexitésdu monde, sera étendue à toutes les scolaritéslongues. Elle est déjà effective et performante àl’ESM, elle sera introduite dans la scolarité del’EMIA 2010, et dans celle de l’EMCTA et descommissaires.

Je rappellerai simplement qu’au sein de cetaxe, figure également le projet d’implantationde Saint-Cyr au Qatar. Ce projet avance bien,l’accord entre les deux Etats pourrait être signéen 2009.

Point de situationde l’EMIA en 2009La photographie de l’EMIA est sans sur-

prise. La dernière promotion 2008-2010 com-prend 106 élèves officiers, dont 8 % d’étrangerset 4 % de jeunes femmes. La moyenne d’âge à

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Interventiondu général dedivision deLardemelle

l’entrée est de 25,5 ans ; plus de vingt pour centont un niveau supérieur au baccalauréat, ce quimotive aujourd’hui pour ceux-ci une scolaritéacadémique externalisée en vue de la licence.Les flux futurs à l’EMIA devraient se situerentre 80 et 100 français, auxquels il conviendrad’ajouter les étrangers.

L’EMIA 2010Parmi les chantiers de l’axe « Formation de

haut niveau, clairement identifiée », figure l’im-portant dossier de la nouvelle scolarité del’EMIA : EMIA 2010.

L’armée de Terre a fait ces dernières annéesle constat d’un affaiblissement del’attractivité du métier d’officier,et d’une sociologie des candidatsà l’EMIA qui ne reflétait pas celledes sous-officiers sortantquelques années plus tôt del’ENSOA (sur environ 1 500sous-officiers directs sortant del’ENSOA chaque année, 250 à300 ont un niveau bac + 2).Ajouté à la fin programmée duDEUG, et compte tenu des oppor-tunités offertes par le systèmeLMD, ce constat a conduitl’EMAT à réfléchir à la politique

de recrutement interne des officiers.

Après avoir confirmé le principe d’un recrute-ment interne d’officiers à partir de jeunes sous-officiers ou soldats, les travaux menés s’intéressentau vivier des candidats possibles à l’EMIA (traça-bilité, incitation), aux voies de recrutement etmodes de sélection, à la scolarité de l’EMIA. Lenouveau concours deviendra effectif pour l’entréeen septembre 2010 à l’école.

Les voies de recrutement seront au nombrede deux, et ouvertes à des candidats ayant entre23 et 29 ans.

La première voie de recrutement seraouverte à des personnels non officiers, possé-dant trois ans d’ancienneté de service, titulairesau moins du baccalauréat, et la sélection se réa-lisera par concours. La deuxième voie de recru-tement sera ouverte à des personnels non offi-ciers, possédant trois ans d’ancienneté de ser-vice, déjà titulaires de 120 crédits ECTS (Bac +2). La sélection sur titres sera opérée par unecommission.

Le diplôme de l’EMIA confèrera le gradeuniversitaire de licence (180 crédits ECTS). Lalicence de l’EMIA sera généraliste et à finalitémilitaire. La scolarité sera en effet construite surles principes du processus de Bologne : finalisa-

tion des enseignements sur le métier militaire,semestrialisation du programme, internationali-sation et part de formation à l’étranger, attribu-tion de crédits ECTS par semestres, etc.

La nouvelle scolarité sera organisée en qua-tre semestres : les premier et quatrième à domi-nante militaire, les deuxième et troisième àdominante académique. La scolarité sera sanc-tionnée par le diplôme de l’EMIA qui confèrerale grade de licence.

Pour saisir le bien fondé de cette nouvellescolarité EMIA 2010, il faut bien comprendretous les avantages du système LMD (Licence-Master-Doctorat, issu du processus de Bologne)dont Saint-Cyr a su saisir très vite les opportuni-tés. Ce système, qui permet de définir un ensei-gnement lié à une vocation professionnelle, per-met de sortir d’une logique d’équivalence (quinous forçait auparavant à aller conquérir cettedernière en réalisant strictement les contenusacadémiques imposés de l’université) pour pas-ser à une logique de reconnaissance de nos pro-pres enseignements (académiques en particu-lier) finalisés totalement sur le métier, c'est-à-dire les questions de défense et militaires, lemétier des armes et du commandement.

Ainsi le système LMD redonne aux écoles lamaîtrise des finalités, des rythmes et des conte-nus des enseignements, qui retrouvent toute leurpertinence. La contrepartie est d’en garantir laqualité et le niveau. Au demeurant cela participefortement à l’attractivité de l’enseignement et àla confiance des élèves dans leur école.

Ce changement majeur a d’ores et déjà pro-duit de sérieux effets bénéfiques, même si lafinalisation de tous les enseignements sur lemétier militaire est une œuvre permanente. Ils’agit donc d’inscrire l’EMIA dans ce systèmequi est maintenant la référence et, de plus, trèsperformant pour répondre aux besoins de l’ar-mée de Terre et de la Défense.

Au bilan, la réforme de l’EMIA a pour ambi-tion de répondre, pour partie et en complémentdes autres écoles, aux enjeux cités plus haut :l’excellence opérationnelle de l’armée de Terre,l’influence de la France dans les opérations mul-tinationales (par les unités et au sein des états-majors), la place de l’officier dans la Nation.

Recompositionde la formation militaireDe même cette nouvelle scolarité EMIA 2010

tiendra compte d’un chantier achevé en 2008, la «recomposition de la formation militaire », quis’inscrit dans l’axe « Adaptation au besoin ».

Cette recomposition vise à améliorer la for-

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«Quel est lemodèle visé ?Une référenceeuropéenne etinternationale.

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mation à la mission opérationnelle, c'est-à-direla formation tactique du futur chef, en vue dedévelopper le « savoir penser tactique » (senstactique – sens du terrain– de l’emploi plus quede la mise en œuvre), c'est-à-dire l’apprentis-sage des fondamentaux de la manœuvre. Panelplus large de missions étudiées, apprentissagedu niveau chef de section au plus tôt, processuspédagogique enrichi par une phase d’entraine-ment à la réflexion, meilleure exploitation dutemps disponible, temps d’assimilation et de tra-vail personnel redonné aux élèves, prioritésredéfinies au profit des fondamentaux tech-niques du tir et de la topographie, apprentissagedu combat en zone urbaine, définition d’unevéritable politique de simulation permettant dedémultiplier et optimiser les efforts sont lesorientations de cette évolution. S’y ajouteral’apprentissage du contexte multinational par unexercice de synthèse conjoint entre les écoles deSaint-Cyr Coëtquidan et les cadets de Sandhurst(Grande Bretagne), expérimenté en 2008 etpérennisé chaque année. Tout ceci est la condi-tion d’une meilleure qualité de la formationmilitaire d’une part, mais aussi d’une meilleureréponse au besoin de l’armée de Terre.

Officiers sous-contratLa formation initiale des officiers sous-

contrat évolue également.Constatant que cette population doit répon-

dre au besoin opérationnel dans les emplois dechef de section et de commandant d’unité, etqu’une partie significative est ensuite activée,l’armée de Terre a d’ores et déjà décidé dedédoubler ce stage chaque année ( 2 stages) etd’en augmenter la durée (passage de 4 à 5 mois).Viennent de se lancer les travaux visant à étudierle passage à un an de cette scolarité.

Il convient également de prendre en compte lechangement concernant les pilotes de l’ALAT.Dorénavant tous les pilotes de l’ALAT seront offi-ciers. Deux promotions par an suivront une forma-tion de cinq mois à Coëtquidan pour un flux annueld’environ 60 officiers pilote.

Intégration de l’EMSAMaux écoles de Saint-CyrCoëtquidan en 2010.Dans le cadre de mesures de modernisation

de la Défense, l’armée de Terre a proposé unepolitique de regroupement des écoles, seule voiepour optimiser les moyens, en particulier enmatière de ressources humaines.

L’EMSAM va donc rejoindre les écoles deSaint-Cyr Coëtquidan en 2010. Cette écoleforme les officiers et sous-officiers de l’armée

de Terre dans le domaine de l’administration etde la gestion des ressources humaines. Elle aaujourd’hui un peu plus d’une centaine de per-sonnes permanentes de tous statuts, et forme unflux de stagiaires d’environ 1600 par an, dont120 élèves en scolarité annuelle.

Elle pourrait prendre le nom d’école de l’ad-ministration militaire, fusionnant l’EMCTA etl’EMSAM avec une revue des programmes desCTA et commissaires.

En 2010, le site de Saint-Cyr Coëtquidandeviendra donc un pôle attractif à l’échelle inter-armées, européenne et internationale avec deuxvocations :

- la formation initiale des officiers (donttous ceux de l’armée de Terre, y compris lescommissaires),

- la formation « Administration militaire »initiale et continue.

Musée du SouvenirLe musée du Souvenir actuel n’est plus via-

ble, car il ne répond plus aux normes de conser-vation du patrimoine. Or, l’acquisition d’uneidentité, l’apprentissage des valeurs de notrepays, le partage des valeurs liées au métier d’of-ficier constituent une part importante de la for-mation du jeune officier, mais concernent aussiles citoyens français. Il nous faut donc entre-prendre une restauration et une modernisationdu musée du Souvenir. Un projet est à l’étudesous l’autorité du commandement des écoles. Ilvise à restaurer la partie mémorial (la statue deBourdelle) et à lui rendre la solennité propice aurecueillement et à la mémoire, mais également àdévelopper un parcours muséographiquemoderne et pédagogique, pour tout public et enparticulier les milieux scolaires, montrant l’offi-cier, dans ses dimensions d’homme et de chef,au fil des âges et des conflits, ainsi que sa forma-tion initiale. Nous tiendrons au courantl’Epaulette et ses membres de l’évolution de ceprojet auquel toutes les populations d’officiersdevraient adhérer.

ConclusionLes écoles de Saint-Cyr Coëtquidan vivent

donc une transformation permanente liée àl’évolution rapide du monde et à l’impérieusenécessité de garantir l’excellence dans chaquedomaine de formation. Chaque école y participe,avec des niveaux différents, mais avec ununique projet éducatif, qui vise à forger lesmêmes aptitudes et confier les mêmes réfé-rences à tous les officiers, certes d’origine diffé-rente, mais appelés à servir dans les mêmes uni-tés, au coude à coude, au sein d’un corps desofficiers uni et fort de ces richesses. •••

«Une formationde haut niveau,

clairementidentifiée.

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14 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

ALLOCUTION-AG

Mesdames, messieurs les officiers,Mesdames, messieurs,Chers amis et anciens,

Permettez-moi tout d’abord de remer-cier le CA et le Président sortant pourla confiance qu’ils veulent bien m’ac-corder et pour les responsabilitésqu’ils me confient aujourd’hui. Sans

minimiser l’action des uns et des autres, c’estd’abord au général Brûlé que je veux transmet-tre ici le témoignage unanime de gratitude etd’amitié des membres de l’association.

Daniel, en dehors de quelques rares attaquesfondées le plus souvent sur des ressentimentspersonnels dont il ne me revient pas de juger lapertinence, je n’ai perçu que des signes dereconnaissance et d’estime, tant pour le fond deton action que pour son style et la qualité desrelations que tu as entretenues dans le« premier cercle » du siège et au-delà. A cestitres, je vous demande de manifester publique-ment une dernière fois vos remerciements augénéral Brûlé en souhaitant lui voir garder descontacts amicaux et constructifs avec L’Épau-lette.

Merci Daniel pour ton engagement sansréserve et tes résultats.

En choisissant de te retirer, tu as cependantrévélé une facette inconnue de ta personnalité :

le séducteur qui a réussi à m’attirer dans lepiège de la présidence. Je ne sais pas encoresi je dois t’en remercier ou te maudire ?

A ce stade, je ne vais pas vous infliger untour de table de présentation, notre effectif etl’heure rendraient la tâche fastidieuse. Je vaissimplement vous donner quelques repères sur lenouveau Président… C’est toujours utile pouréviter les maladresses !

Pour aller à l’essentiel, j’ai commencé monmétier de soldat comme maréchal des logis dans

la sol-air à Nîmes en 1969 pour le terminer,pour ce qui concerne la période d’active, dansces murs comme commandant du CESAT en2005. Entre ces deux bornes, j’ai harmonieuse-ment partagé mon temps entre les régiments dugénie: le 3, le 34 et le 13 et les écoles, l’EMIAbien sûr au sein de la promotion « Souvenir »,celle du Génie (5 fois !) et du Train. Pour fairebonne figure j’ai, comme beaucoup mais cepen-dant moins que beaucoup, assumé un temps

d’état-major en commandement territorial et auCoFAT.

Aujourd’hui repu d’avoir croqué cette viesans répit, et à l’approche de la soixantaine… Jecontinue de m’épanouir dans le travail pour gar-der un sain équilibre entre activités, vie defamille et loisirs qui, c’est important, ne doiventpas devenir l’activité principale pour rester desloisirs! Dans ce domaine, la pratique sportive(toujours soutenue), l’astronomie (sérieuse-ment) et bientôt 7 petits-enfants, suffisent à merassasier !

Parmi les points qu’il convient d’éviterd’aborder en ma présence en termes de critiqueacerbe:

• le Berry, j’y suis né,• le Périgord, mon épouse en est native,• l’Armée de l’air, notre aîné vient d’y ser-

vir 15 ans comme sous-officier,• les profs, à cause de notre fille,• enfin les cyrards du fait d’un cadet capi-

taine au 2REG.

Pour le reste je suis en général assez compré-hensif voire assez perfide.

Peut être certains sont-ils déjà en train deregretter leur vote de ce matin… Trop tard.

Comme un président est choisi pour présideret agir (c’est de tradition aussi à L’Épaulette) jepense utile de vous faire part de premièresréflexions qui vraisemblablement guiderontmon action. Il s’agit bien, dans ce qui va suivre,de règles de déontologie de l’action associativeet de principes à partir desquels je serai amenéà donner la priorité à tel ou tel axe d’effort, voireà prononcer des arbitrages.

Ces points que je vais rapidement détaillerne sont pas hiérarchisés. Leur liste n’est pas nonplus exhaustive. La réalité des contacts plusdirects et approfondis avec les uns et les autreset la confrontation de mes idées à une oppositionconstructive, qui ne manquera pas de s’expri-mer, auront peut-être en partie raison de cettevision initiale. J’en suis au stade de la planifica-tion… Viendra la conduite!

L’Épaulette est régie par le code de laMutualité, ce n’est pas une association 1901. Eneffet, les officiers n’avaient pas le droit d’asso-ciation à l’époque de la fondation de notreregroupement initial et jusqu’à un passé récent.Même si le changement de statut est à l’heureactuelle un thème de réflexion, ce statut éclaire

Discours de clôture du président de L’Épaulette,aux autorités le 7 février 2009

«Le GBR (2S) Jean-François DelochrePrésident national

de L’Épaulette

LÉpauletteest régie parle code de la

Mutualité,ce n’est pas une

associationloi 1901.

Adhérer c’estrejoindre unecommunauté

d’officiers fiers deleur fonction et

engagéssolidairement.

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L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 15

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toujours ce qui a inspiré les fondateurs de notreassociation et notre champ d’action. Le cadregénéral est tracé dans l’article L111-1 du codede la mutualité et se retrouve dans les objectifsde l’association :

« Art. L111-1: Les mutuelles sont des per-sonnes morales de droit privé à but non lucratif.Elles mènent, notamment au moyen des cotisa-tions versées par leurs membres, et dans l’intérêtde ces derniers et de leurs ayants droit, uneaction de prévoyance, de solidarité et d’entraide,dans les conditions prévues par leurs statuts,afin de contribuer au développement culturel,moral, intellectuel et physique de leurs membreset à l’amélioration de leurs conditions de vie.Ces statuts définissent leur objet social, leurchamp d’activité et leurs modalités de fonction-nement (…) »

« Objectifs de L’Épaulette :

• maintenir et resserrer les liens entre sesmembres,

• apporter aux adhérents en difficulté et àleur famille, appui et assistance,

• aider à l’évolution intellectuelle et profes-sionnelle de ses membres,

• œuvrer à la cohésion des officiers ,• suivre l’évolution de la condition militaire,• contribuer au rayonnement de l’armée dans

la Nation. »

L’Épaulette a pour vocation d’agir, ce n’estpas une association contemplative. Son but n’estpas non plus de durer pour durer. Elle n’est pasdavantage une centrale syndicale. Elle n’acependant de sens que dans l’action. C’est pour-quoi cette action doit resterancrée dans la réalitéet être menée à partir d’une vision objective ducadre et des possibilités d’intervention. Il fautdonc identifier les marges de manœuvre et lesexploiter avec pugnacité et imagination. En unmot ne pas se disperser dans d’inutiles combatsde rue pas plus que céder au syndrome de lacitadelle assiégée qui conduit à n’agir qu’enréaction… Ce qui n’exclut pas la vigilance !

L’adhésion est un engagement. Adhérer c’estrejoindre une communauté d’officiers fiers deleur fonction et engagés solidairement à fairevaloir au sein de la Défense et de la société, leurrôle et leur place. La vie d’une association doitêtre turbulente. Le siège doit (devrait) être plusun régulateur qu’un initiateur. Pour autant, touteaction associative, aussi efficace soit-elle ne

remplacera jamais la détermination et la prise encharge individuelles. On s’élève toujours pluspar ses propres efforts que par ceux des autres.

C’est donc ici aussi (le « aussi » fait réfé-rence à notre métier de soldat… donc nousdevrions savoir bien faire !) la synergie entre lescapacités individuelles et la force du collectifqui rendra notre action plus efficace.

Ces quelques règles, dont la liste je le rap-pelle n’est pas exhaustive, permettent d’envisa-ger des objectifs pour lesquels il est raisonnablede fixer l’atteinte à 3 ans, donc 2012. N’y voyezaucun rapport avec d’autres échéances, natio-nales celles-là !

Statut de mutuelle =ROLE et MISSION ÉTENDUS

Il ne s’agit pas de se substituer aux structures« professionnelles » existantes (DRHMD,ARCO, ASA…) mais de fournir, par exemple,une aide au choix et à la décision avec unevision plus "fraternelle" des différentes options.

Objectif 1. Renforcer et réorganiser la"structure opérationnelle" pour faire de L’Épau-lette une association d’officiers plus efficacedans l’ensemble du champ de ses attributionsstatutaires et de ses traditions (si elles en diffè-rent?).

Volonté d’action = RÉSEAU SPÉCIFIQUELe but est d’élargir l’assise de nos actions et

de diversifier nos moyens d’intervention.

Objectif 2. Développer un réseau opération-nel spécifique 1 de professionnels de l’action enidentifiant et associant formellement (conven-tion, protocole, charte voire contrat) les parte-naires externes intervenant dans les « champs »ouverts par notre statut.

Objectif 3. Dynamiser et diversifier lesmodes de communication en développant l’in-teractivité et en recherchant un impact, horsassociation et « hors milieu », sur les partenairespotentiels 2.

Adhésion = ENGAGEMENT ACTIF

On peut retenir quelques éléments géné-riques, valables donc, quel que soit le niveaud’engagement, de Président à simple adhérent :

• accroître la notoriété et l’attractivité deL’Épaulette ; •••

«L’action deL’Épaulette doit

rester ancréedans la réalité et

être menée àpartir d’une

vision objectivedu cadre et des

possibilitésd’intervention.

, le général de brigade Jean-François Delochre

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16 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

ALLOCUTION-AG• Contribuer au développement des res-

sources ;• Participer à l’animation et au développe-

ment du réseau ;• Renforcer la mobilisation pour les causes

choisies et les projets portés par L’Épau-lette.

Ces pistes d’action ont pour préalable notrecapacité à recruter et à mobiliser.

J’attire à cet instant votre attention sur lesecond point: contribuer au développement desressources. Il est inutile de se « cacher derrièreson petit doigt », la volonté d’apporter aux adhé-rents en difficulté et à leur famille, appui etassistance (une des missions majeures figurantdans nos statuts) impose une capacité de finan-

cement. Oraujourd’hui,où grâce àl’action duPrésident etau soutien ducommande-ment, lasituation esta s s a i n i e ,L’Épaulettene peutdégager queq u e l q u e spourcentagede son bud-get au profit

des actions de solidarité. C’est insuffisant. Onpeut en revanche considérer que le nombred’adhérents n’engendre qu’une variation margi-nale du coût de fonctionnement. Ainsi, tout nou-vel adhérent, donc toute nouvelle cotisation, ali-mente directement ce fonds de solidarité deL’Épaulette. C’est un message fort à diffuser.

C’est le sens des deux objectifs suivants.

Objectif 4. Créer une dynamique de conti-nuité « promotion-association » en développantle lien direct avec les promotions d’officiers deCoëtquidan, qu’elles y effectuent des stageslongs ou d’intégration.

Objectif 5. Faciliter l’implication des« acteurs de terrain » en (re) précisant le cadred’action et les missions de chacun. Même si cesrepères existent en partie dans le règlement deL’Épaulette ils nécessitent à mon sens de remet-tre l’ouvrage sur le métier :

• code de l’adhérent ;• argumentaire pour l’adhésion ;• fiche de tâche des correspondants.Voici donc quelques pistes largement inspi-

rées par les objectifs opérationnels 2008-2011

retenus par le GDI Brûlé quant au fond, et parmes convictions personnelles en ce qui concernela forme et certaines déclinaisons. Ces proposi-tions ne sont, à ce stade, ni contractuelles niexclusives. Je compte bien sûr sur les réflexionsde chacun qu’il appartienne au CA ou ne soitque simple adhérent. Les propositions, d’oùqu’elles viennent, seront étudiées avec intérêt encommission et soumises à l’approbation du CA.

Pour conclure et renouer avec un ton plusléger, je vous rappelle qu’en dehors de 4 salariésà temps partiel (2,5 ETP pour les puristes), l’en-semble des membres de la structure de l’associa-tion, dont le Président, sont des bénévolesconsacrant du temps personnel à cette missionde solidarité. Le minimum pour entretenir notremotivation et s’assurer de notre dévouement estque nous trouvions dans cet engagement plus desatisfaction que de frustration. Dans ce domainevotre rôle est déterminant par votre dynamismeet votre force de proposition, que vous soyezofficier élève, cadre en responsabilité ouretraité. Je précise qu’au sein de L’Épaulettecomme au sein de l’ONU il n’y a, en théorie, nihiérarchie, ni poids variable des voix de quelquecorps statutaire ou physique qu’elles provien-nent.

Avant de rejoindre l’Arc de Triomphe pourun hommage à nos camarades disparus qui ontporté nos valeurs: travail, effort et sens de l’hon-neur, je tiens à remercier les organisateurs decette journée de tradition et d’information ainsique vous qui avez choisi de venir ici,aujourd’hui, pour témoigner de votre attache-ment à L’Épaulette.

Je vous rappelle une dernière fois que jecompte sur votre engagement solidaire et actif…

Alors dès lundi et alors que L’Épaulette fêteses 30 ans cette année : « au boulot » avec la« pêche » des trentenaires que vous serez oun’êtes plus !

Cordialement.

Le GBR (2s) Jean-François DelochrePrésident national

de L’Épaulette

1 C’est -à dire regroupant des partenaires impliqués parvocation ou tradition dans les mêmes domaines d’intérêt etprésentant des similitudes d’approche avec L’Épaulette (parex. réunion des ORSEM, membres civils de l’associationdisposant d’une expertise professionnelle : juriste, recrute-ment…).

2 Un des principes pouvant être la participation médiati-sée (« médiatisable ») à des manifestations nationales oulocales soutenant des causes auxquelles nous sommes atta-chés : solidarité, entraide et qui peuvent mobiliser active-ment les adhérents de tous âges, origine et capacité ou dis-ponibilité du moment !

…suite dudiscours de

clôturedu président,le GBR (2s)

Jean-FrançoisDelochre

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«Faciliterl’implication

des « acteurs deterrain » en

(re) précisant lecadre d’actionet les missions

de chacun.

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•••

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 17

Des officiers à part entière quibénéficient d’un statut particu-lier mais qui exercent les mêmes

fonctions que leurs homologues de car-rière.

Les officiers sous contrat (OSC)participent au commandement, à l’en-cadrement et au fonctionnement del’ensemble des organismes relevant desarmées.

Lors de leur recrutement, ils ont lapossibilité d’opter pour la voie « com-mandement » ou celle de « spécialiste ».Ils sont soumis, alors, en fonction deleur choix, aux dispositions statutairesrelatives aux officiers de carrière :celles du corps des officiers d’active( COA) pour la voie commandement etcelles corps technique et administratif(CTA) pour les spécialistes. De ce fait,ils reçoivent les mêmes attributions etles mêmes fonctions que leurs homo-logues de carrière à grade, ancienneté etdiplômes équivalents.

Toutefois, les officiers sous contratbénéficient d’un statut particulier, objetdu décret n°2008-939 du 12 septembre2008, publié au journal officiel du

16 septembre 2008, qui précise les dis-positions qui les différencient des offi-ciers de carrière de leur corps de ratta-chement.

Des décisions, établies par déléga-tion du ministre accordée aux directionsdes ressources humaines, ainsi que desdirectives et des instructions perma-nentes ou annuelles, viennent compléterce décret. Elles concernent notammentles domaines du recrutement, de l’avan-cement, de la fin de contrat et de la for-mation militaire.

Les OSC sont recrutés dans le pre-mier grade du corps auquel ils sont rat-tachés pour un contrat qui ne peut excé-der dix ans et qui peut être renouvelé,en fonction des besoins quantitatif etqualitatif de l’Institution, jusqu’àquinze ans de service pour la voie com-mandement et vingt ans pour la voiespécialiste.

Leur avancement a lieu au choix. Ilsconcourent entre eux à l’intérieur deleur corps de rattachement et leur pro-motion au grade de lieutenant et decapitaine intervient dans les mêmesconditions que celles définies pour les

officiers de carrière appartenant à cedernier.

Arrivés à l’expiration de leurcontrat, les OSC peuvent bénéficier,sous certaines conditions, de l’attribu-tion d’une prime dont le montant varieen fonction de leur durée de service enposition d’activité et qui, dans tous lescas, doit être supérieure ou égale à qua-tre ans.

En matière de formation militaire, ilconvient de souligner que, afin demieux répondre au besoin opérationnelde l’armée de Terre dans les emplois dechef de section et de commandantd’unité et dans la mesure où une partiesignificative des officiers sous contratest appelée à être activée, la formationinitiale qui leur est dispensée va évo-luer.

Le commandement a décidé d’ef-fectuer deux stages par an d’une duréede cinq mois chacun au lieu d’un seulde quatre mois, actuellement. Il a lancéune étude pour que cette scolarité, dansl’avenir, passe à un an.

La direction

Les officiers sous contrat : qui sont-ils ?Statut, recrutement, formation…

En couverture

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18 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

DOSSIERAtypique, mais surtout militaire

D u café, du kaki et bientôt duQatar…! » C’est probable-ment par cette formule énig-

matique qu’un publicitaire, quelque peusarcastique, pourrait résumer mon par-cours professionnel au sein du ministèrede la Défense. Tout commence enfévrier 1997, par deux mois de classesaspirant - promotion Lieutenant Thierry- dans la filière F3 communication àl’école d’application du Train de Tours.Au cours de cette période, je rencontreun officier orienteur de la DPMAT, quime propose de faire mon service natio-nal au SIRPA central devenu DICOD enjuillet 1998. Une proposition due à mondiplôme universitaire en sciencessociales, option communication, maissurtout à mon expérience de 5 ans auservice communication de Nespresso.

N’ayant aucun antécédent familialdans l’armée, j’ai l’opportunité, par monaffectation à la rédaction d’Arméesd’aujourd’hui et par la variété des repor-tages qui me sont confiés, de découvrirà la fois l’institution Défense, les forcesarmées ainsi que la qualité des relationshumaines et le sens des responsabilitésqui y règnent. Séduit par ces valeurs,bien souvent malmenées dans le mondecivil, je signe un VSL de 14 mois dansle but de voir la réalité du métier d’offi-

cier en OPEX. Ce sera en ex-Yougoslavie, la destination du moment.

Affecté au bureau communicationde la Division multinationale Sud-Est, àMostar, en tant qu’officier de pressed’août à septembre 1998, je découvreavec passion le travail en opération. Cefut pour moi une expérience très mar-quante qui m’a fait réaliser que je suiscertes un spécialiste « com », mais plusencore un militaire duquel on attend dela discipline, une éthique et un goûtdéveloppé pour l’action. Désormais,Nestlé est loin, mes années « café » sontterminées, chassées par le « kaki », jeveux m’engager au sein de l’armée deTerre. Je signe un premier contrat OSCd’une année probatoire, puis un premier« 8 ans » pendant lequel je suis muté eninterne au centre de presse de la Dicod,où, spécialiste oblige, je suis toujoursactuellement. Les opérations, exercicesou stages s’enchaînent : Kosovo, Côted’Ivoire à deux reprises (Licorne 3 etONUCI), Djibouti, Tanzanie, Tchad,Congo Brazzaville, Cameroun, maisaussi Guyane, Allemagne et Belgique.

En métropole, les missions sont éga-lement variées et nombreuses avec entreautres les cérémonies commémorativesdes débarquements de Normandie et deProvence, la réunion informelle des

ministres de la Défense de l’Otan,l’Union pour la Méditerranée au GrandPalais, plusieurs défilés du 14 Juillet auxChamps-Elysées, la réunion informelledes ministres de la Défense de l’UEà Deauville… Que d’aventures ! Sansoublier une année de mise à dispositionen tant qu’attaché de presse au Centred’accueil de la presse étrangère (CAPE)en 2001 – 2002 aux ordres d’un ambas-sadeur.

Au bilan, je dirais que le métier d’of-ficier « com » nécessite polyvalence,sens pratique, réactivité face au rythmede l’information et une bonne pratiquede l’anglais pour mieux élargir le champdes possibles.

Aujourd’hui, toujours sous statutOSC, je viens d’entamer mon secondcontrat 8 ans avec la ferme intentiond’aussi bien le remplir que le premier.Pour cela, un nouvel horizon m’a étéfixé : Doha, avec l’implantation del’école Saint-Cyr Qatar, courant 2010.Un projet pour lequel je travaille déjà àtemps partiel depuis un an avec l’équipede marque dirigée par le général d’ar-mée (2S) Wirth. Une affectation quicette fois fera rimer pour moi, « kakiavec Qatar » !

Capitaine Sébastien CARONCentre de presse DICOD

•••

En couverture

«Ayant fait partie desderniers officiersappelés du contingent,je me suis retrouvé àvivre de l’intérieur

l’aventure dela professionnalisation

des arméeset le recours en nombre

aux officiers souscontrat (OSC)spécialistes.

Récit de mon parcoursd’OSC communication.

DR

DR

Affecté au bureau communicationde la Division multinationale Sud-Est

pour ma 1re Opex,je découvre à la fois le travail

en interalliés ainsi quecertaines traditions militaires

comme…

Une rencontre avec la presse est toujours une missionà haut risque pour un officier « com », comme ici lors de la

conférence de presse hebdomadaire de l’ONUCI (Abidjan, juin 2007).

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Deux OSC témoignent…

MEP167 Dossier OSC-Statut:GABl'épau 3col 14/03/09 13:42 Page 18

Attirée par lesresponsabilitésdans ma spécialité,et la cohésion.J’ai choisi le métier desarmes, car il était leplus proche de ce queje recherchais sur leplan de l’encadrementet de l’esprit de corps.

Le 02 mai 2002, je suis entrée au4e bataillon des écoles deCoëtquidan afin d’y suivre la for-

mation de trois mois des officiers souscontrats spécialistes. C’est aux écolesque j’ai signé mon contrat de cinq ans.Initialement recrutée pour être officiertrésorier au 517e RT, j’ai été affectée auposte d’officier budget.

Titulaire d’un DECF (Diplômed’étude comptable et financière), je mesuis rapidement adaptée à la vie militaire,me rappelant mes années d’internat pour1’esprit de corps ainsi qu’à ma spécialité,même si celle-ci était totalement diffé-rente de celle dite « civile ». Je suis restée

cinq anneées au 517e RT, j’y ai occupéles postes d’officier budget (officierfinances), adjoint au commissaire et direc-teur administratif et financier par sup-pléance. De toutes ces années, je retiens lagestion de projets variés comme la miseen place de la comptabilite partie double,l’accueil du Ve bataillon de 1’ENSOA, lapréparation financière de certains exer-cices.... En février 2004, mon départ enOPEX m’a conduit à la BSVIA de Skopjeen ERYM. Chef de la division financematière, et adjoint au commissaire de 1’ar-mée de 1’air, j’ai decouvert un systemed’information comptable complétementdifférent de celui que je pratiquais.

Rapidement, j’ai su que je voulaisfaire ma carrière au sein de 1’institution,ou 1’encadrement du personnel, les res-ponsabilités, la diversité des missionsqui vous sont confiées et la rigueur sontcontinuellement présents. Et c’est toutnaturellement que j’ai présenté mondossier pour 1’activation.

La première année de mon inscrip-tion, j’ai passé 1’oral, mais je ne savaispas du tout ni sur quoi ni comment sedéroulait celui-ci. Refusée. je me suisremise en question et j’ai décidé de leretenter car servir 1’institution étaitvraiment ce que je voulais faire.Marraine d’un candidat OAES, j’ai tra-

vaillé les points ou j’avais des lacunes etj’ai préparé 1’oral à ses cotés en luiposant mille questions.

Plus et mieux préparée, je fus convo-quée à 1’oral en avril 2006. Au mois dejuin mon chef de corps m’a annoncé quej’étais recue. Je conseille à tous ceux quiveulent faire carrière au sein de 1’insti-tution de tenter cette possibilité d’inté-gration. Même s’il faut refaire quatreans de lieutenant (j’ai été activée le01/08/06 et je devais passer capitaine le01/08/07) je ne regrette rien car cesannées sont parait-il les plus belles, etcette épée de Damoclès que chaqueOSC voit au dessus de son renouvelle-ment de contrat à disparu. Aujourd’huimutée à la 2e BSC, je suis adjointe aucommissaire, c’est vrai que c’est déjà ceque je faisais avant d’être integrée, maisj’apprends encore énormément à ceposte qui est eomplètement différent decelui que j’avais en régiment, et ceci estencore plus vrai avec les réflexions quisont menées au sujet des BDD.

Si je n’avais pas été intégrée augrade de lieutenant je n’aurais pas aban-donné et j’aurais tenté de nouveau celle-ci au grade de capitaine.

Lieutenant JOIRISOfficier trésorier au 517e RT

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 19

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Encadrement,et expertise - « j’ai choisile métier des armes »

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Expliquer le mandat des casques bleusà la population ivoirienne fait aussi partie

des missions du porte-parolemilitaire adjoint de la force de l’ONUCI.

(Bouna, mai 2007).

Le lieutenant Joirisest titulaire d’un DECF

(Diplôme d’étudecomptable

et financière).« Je me suis rapidement

adaptéeà la vie militaire ».

…la commémoration de Bazeilles par le 3e Rima(Mostar, août 1998).

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C’est la loi du 14 mars 2000, rela-tive aux volontariats civils, quicrée la catégorie des officierssous contrat (OSC). Cette der-nière se substitue à celle des

officiers de réserve en situation d’activité(ORSA), dont la disparition est une consé-quence directe de la suspension du servicenational intervenue en août 2001.Jusqu’alors, le recrutement des officierscontractuels reposait sur un processus direc-tement lié à la conscription. La création desOSC marque ainsi une rupture avec un pro-cessus ancien qui voulait que les officiersservant sous contrat soient statutairementdes réservistes issus du service militaire,expression intangible du lien armées-nation.Dorénavant, le recrutement de cette catégo-rie d’officiers repose entièrement sur unefilière volontaire. Afin de mettre ce change-ment en perspective et pour mieux com-prendre la continuité de la nature de leurengagement, cet article se propose de reve-nir brièvement sur l’héritage historique desOSC, indissociable de celui de la conscrip-tion et de la réserve.

Il faut attendre la révolution pour quela question de la conscription soit réelle-ment posée. À l’exception d’un systèmede milices très impopulaire, l’organisa-tion militaire de l’Ancien Régime repo-sait essentiellement sur des soldats ayantfait le choix du métier des armes. Cettesituation va changer avec la Révolution,mais très progressivement. En effet,contrairement aux idées reçues, la notionde « nation en armes » ne s’impose pasnaturellement aux révolutionnaires. Alorsque la question militaire est débattue àl’Assemblée constituante, l’idée selonlaquelle chaque citoyen devrait être unsoldat est largement rejetée. Au contraire,l’Assemblée s’en remet aux volontairesen légalisant sous le nom de garde natio-nale les nombreuses milices révolution-naires surgies un peu partout en France.Constituée de volontaires d’abord desti-nés à maintenir l’ordre dans les villes, lagarde nationale est bientôt de toutes lesbatailles. Ce n’est qu’un an après Valmyqu’est prise une première mesure non-législative de circonstance, la levée en

masse. Il s’agit d’une réquisition dutemps de guerre de tous les hommes de 18à 23 ans. On s’achemine alors vers ce queRaoul Girardet appellera la « phase dutirage au sort » avec l’adoption de la loiJourdan en 1798. Son préambule a pour-tant un avant-goût de conscription univer-selle, puisqu’on y lit que « tout Françaisest soldat et se doit à la défense de lapatrie » mais en réalité le service militaires’exécute par fractions de classes repo-sant sur un tirage au sort. Une nouvelledisposition permet de se faire remplacermoyennant finances, créant de fait uneindustrie florissante qui voit des jeunesgens sans le sou effectuer leur servicemilitaire à la place d’autres plus fortunés.C’est ce système très inégalitaire et sansréserve qui perdure jusqu’au SecondEmpire. Napoléon III, conscient de cettefaiblesse, entreprend en 1868 la transfor-mation de la garde nationale en gardenationale mobile, dans laquelle toutcitoyen volontaire pourrait s’entraîner etservir quinze jours par an. Le recrutementest un échec. Ainsi, au moment où laguerre franco-prussienne se déclenche,l’armée française ne connait que deuxtypes d’officiers, ceux directement issusdes écoles et les sous-officiers ayantaccédé à l’épaulette.

La défaite de 1871, due notamment àl’absence de réserve militaire, conduit lanouvelle république à mener une pro-fonde réforme. Loin de soulever l’enthou-siasme, la première grande mesureconsiste à instaurer un service militaireobligatoire d’une durée de cinq ans. Pourrenforcer l’encadrement des classesmobilisables, on décide de créer descadres dits de « complément », soient desofficiers auxiliaires issus du service mili-taire. Afin de ne pas priver le monde civilde ses élites pendant une période troplongue, la loi de 1872 dispose que les offi-ciers de complément seront recrutés pourun service d’un an parmi des volontairesbacheliers ou ayant satisfait à un examenspécifique. Il leur faudra de surcroit ver-ser une somme de 1500 francs et s’équi-per eux-mêmes. Ce service spécial prendle nom d’engagement conditionnel et il

connait un franc succès parmi ceux quisont prêts à tout pour ne pas passer cinqans sous les drapeaux… Il ne fait d’ail-leurs pas l’unanimité chez les officiers decarrière, peu enclins à reconnaître desofficiers en ces auxiliaires formés endouze mois. Ils sont écoutés et la loi de1873 impose de lourdes restrictions pourl’obtention du brevet de sous-lieutenant.Les engagements conditionnels représen-tent 10% du contingent incorporé en1873, mais seule une minorité accèdeeffectivement à L’Épaulette. En 1875,pour la première fois, la loi consacre leterme « officier de réserve » (OR). La plu-part des OR sont d’anciens militairesd’active ou cadres de la garde nationalemobile, dissoute après la Commune. Undécret de 1878 précise que les OR sontune force d’appoint pour l’active, et lespremières périodes d’instruction sontorganisées. D’un point de vue général, laconscription demeure cependant inégalecar le tirage au sort reste en vigueur.Enfin, en 1889, la loi Freycinet ramène leservice actif à trois ans tout en réduisantl’importance du tirage au sort. Toutefois,la loi n’apporte pas de changement nota-ble pour la réserve. Il faut attendre la loide 1892 pour que soient constitués desrégiments de réserve, créant de fait unimportant besoin en OR. Une des mesuresprises pour y répondre consiste à admettretous les anciens engagés conditionnels…au concours de sous-lieutenant. Malgré laloi de 1893, qui crée 10 généraux de divi-sion et 20 généraux de brigade destroupes de réserve, formant ainsi les pre-mières divisions de réserve, le déficit enofficiers perdure car le commandementimpose des modalités de formationincompatibles avec la vie civile des offi-ciers de complément. Enfin, en 1905, lesradicaux au pouvoir adoptent une loi quiinstaure un service universel de deux ans –

20 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

DOSSIERLes officiers servant sous-contrat…Une perspective historique

En couverture

«De fait, la Grande Guerremarque un tournantdans la perceptiondu métier d’officierpar la nation.

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il sera porté à trois en 1913 –, obligatoirepour tous les hommes de 20 à 48 ans sousforme de service militaire direct, ou deréserve. Fait marquant, la formation desélèves officiers de réserve (EOR) est enfinintégrée dans leurs deux années de servicemilitaire. Cette loi fondatrice donne à l’ORtoutes ses prérogatives et, comme l’écritJean-Charles Jauffret, il devient le symbolevivant de la nation en armes. Cela ne va passans provoquer la réticence d’une partie ducorps des officiers d’active, qui affiche undédain marqué pour ces galonnés amateurs.Pourtant, la 1ère Guerre Mondiale va légiti-mer la place des OR par le sang versé pourla victoire.

620 000 réservistes sont mobilisés en1914. Rapidement, les pertes en officierssont telles qu’elles entraînent un effort deremplacement inédit. Les OR sont recru-tés en nombre, notamment parmi lesenseignants, tandis que de nombreuxsous-officiers de réserve sont temporaire-ment promus. Tous forment une classed’officiers subalternes qui dépassent rare-ment le grade de capitaine et dont les offi-ciers de carrière tiennent généralement àse démarquer. L’engagement des OR esttel qu’à compter de 1915 ils sont plusnombreux à tomber au champ d’honneurque les officiers de carrière. Ils contri-buent grandement à la victoire de 1918,s’étant illustrés dans tous les postes qu’ilsont occupés, y compris dans l’aviation oùla très grande majorité des pilotes sont desOR. De fait, la Grande Guerre marque un

tournant dans la perception du métierd’officier par la nation.

Quand la démobilisation s’achève,110 000 OR ont rejoint leurs foyers. Leservice militaire est maintenu et le recru-tement des OR se poursuit. La loi de 1923crée la préparation militaire supérieure(PMS), qui permet aux bacheliers volon-taires d’obtenir un bre-vet leur permettant dedevenir EOR pendantleur service militaire.Les conscrits ayantsuivi le cursus d’offi-cier avec succès quit-tent le service actif avecle grade de sous-lieute-nant – ce qui restera lanorme jusqu’en 2001.

De retour dans lavie civile, ils sontastreints à des périodesd’exercice. La loi de1927 sur l’organisationde l’armée autorise leuravancement au grade delieutenant-colonel, voirexceptionnellement de colonel, s’ils satis-font à la formation dispensée au sein desnouvelles écoles de perfectionnement desofficiers de réserve (PEOR). La situationdes OR change peu jusqu’en 1939, mal-gré une baisse significative des moyensalloués à la réserve en 1936. Fait notable,on trouve 1768 OR titularisés dans l’ar-mée d’active jusqu’au grade colonel en

1938. La mobilisation de 1939 voit desOR intégrer tous les niveaux de responsa-bilités, même s’ils fournissent en prioritédes cadres subalternes aux 47 divisionsd’infanterie de réserve de France métro-politaine. Une fois encore ils ne vont pasdémériter au front pendant la campagnede France. Après la défaite de juin 1940 et

la démobilisation, le des-tin des OR suit les méan-dres d’une période trou-blée. Alors qu’un seulofficier d’active breveté,le capitaine deHautecloque, répond àl’appel du Général deGaulle, des dizaines d’ORintègrent la résistance dèsla première heure ou par-tent en Angleterre pourintégrer l’encadrementdes Forces FrançaisesLibres. Leur engagementpour libérer la France vacontribuer à changer pourun temps la physiologiede l’armée.

A la fin de la guerre, plusieurs milliersd’OR sont intégrés à l’armée d’active.Parallèlement, le processus de recrute-ment des OR connait une évolution. LaPMS n’est plus le seul moyen d’accéder àL’Épaulette. Tout appelé possédant auminimum le baccalauréat se voit proposéde devenir EOR. Un nouveau statut per-met en outre à des OR d’être maintenus

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DO

SSIER

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La loi de 1923crée la

préparationmilitaire supé-rieure (PMS),qui permet auxbacheliersvolontairesd’obtenir unbrevet leurpermettant dedevenir EORpendant leurservice militaire.

L’engagementdes OR est tel qu’àcompter de 1915ils sont plus nombreuxà tomber au champd’honneur queles officiers decarrière.D

RECPAD

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par volontariat en situation d’activité àl’issu de leur temps légal de service. LesORSA, sous contrat pour des périodesvariables, viennent occuper les postesprincipalement subalternes d’une arméeen pleine reconstruction. Pourtant, l’airdu temps n’est plus à l’engagementcitoyen et l’appartenance au corps des ORprend au fil des années une allure de plusen plus honorifique. Le réveil est brutal.Nous sommes alors en 1954 et les réser-vistes sont rappelés suite aux événementsd’Algérie. Trois types de « réservistes »vont dès lors se côtoyer : les appelés, lesrappelés et les ORSA. Appelés et rappeléscomptent pour plus de 20% des officiersen activité en 1960, 30% en 1962. Tout aulong de la guerre d’Algérie, ils ne sont pasmoins de 41 000 à servir sous les dra-peaux, dont 26 000 en Afrique du Nord,tandis que le nombre total des ORSA enservice varie de 1660 à 1490 entre 1954 et1962. La contribution des OR, quel quesoit leur statut, s’est donc avérée primor-diale pour l’encadrement de l’armée aumoment de la guerre d’Algérie.

Pendant les quatre décennies qui vontsuivre, au gré de réformes qui verront leservice militaire se transformer en servicenational, les appelés ayant fait le choixdes EOR continueront à grossir les rangsde la réserve de mobilisation ou resteronten service en qualité d’ORSA pour descontrats plus ou moins longs. Le vrai bou-leversement se produira avec le processusde professionnalisation des armées, quiaura pour conséquence la naissance de laréserve opérationnelle et le remplacementdes ORSA par les OSC.

Au moment où les armées de laFrance sont engagées en Afghanistancomme sur de nombreux autres théâtresd’opérations et que les OSC sont par-tout présents dans leurs rangs, l’histoirede ces officiers volontaires, reste àécrire.

Douze ans de professionnalisationdes forces n’ont pas encore permis defaire émerger de véritables talents, maisil serait étonnant que parmi eux ne serévèle pas, comme aux Etats-Unis, unColin Powel 10.

André RAKOTO

1 Nous n’aborderons pas ici le cas particulier desAspirants issus du volontariat, dont le statut est enquelque sorte celui d’un pré-OSC et que nous assi-milerons donc à cette catégorie avec les officiersservant sous contrat avec d’autres statuts (98.1 parexemple).2 C’est pour honorer la garde nationale commandéepar La Fayette à Paris que les unités territorialesaméricaines vont peu à peu se baptiser NationalGuard, jusqu’à ce que cela devienne leur appellationofficielle en 1903.3 Discours devant la commission de défense, 1996.4 CROUBOIS, Claude (sous la direction de),L’officier français des origines à nos jours, Ed.Bordessoules, St Jean d’Angley (1987) ; page 300.5 CROUBOIS, Op. Cit. page 304.6 Des 200 000 officiers en service entre 1914 et1918, la moitié sont des « promus. »7 Chiffre établi à partir des statistiques présentéesdans Evolution du Recrutement des Officiersd’Active de l’Armée de Terre Métropolitaine, étudepubliée par l’Armée en 1954 (Bibliothèque du DAT,réf. 4°/5181, SHD).8 CROUBOIS, Op. Cit. page 411.9 DUVAL, Eugène-Jean, L’Armée de Terre et sonCorps d’Officier, 1944-1994, ADDIM, Saint-Maixent (1996) ; page 311.10 Il est peut-être utile de rappeler que le général ColinPowel, chef d’état-major des armées des Etats-Unis de1989 à 1993, a commencé sa carrière comme officiersous contrat, après avoir suivi les EOR.

Bibliographie

• BODIN, Jérôme, Les Officiers Français,Grandeur et Misère 1936-1991, Perrin,Paris (1992).

• CROUBOIS, Claude (sous la direction de),L’officier français des origines à nos jours,Ed. Bordessoules, St Jean d’Angley (1987).

• DUVAL, Eugène-Jean, L’Armée de Terreet son Corps d’Officier, 1944-1994, ADDIM,Saint-Maixent (1996).

• Évolution du Recrutement des Officiersd’Active de l’Armée de TerreMétropolitaine, étude publiée par l’Arméeen 1954 (SHD, Bibliothèque du DAT, réf.4°/5181).

• SERMAN, William, La Vie Professionnelledes Officiers Français au Milieu du XIXèSiècle, Editions Chirstian, Paris (1994).

• CHALMIN, Pierre, L’Officier Français de1815 à 1870, Marcel Rivière et Cie, Paris(1957).

• BORGE, Jacques et VIASNOFF, Nicolas,Archives des Militaires, Ed. MichèleTrinckvel, Paris (1997).

• BESSIN, Marc (sous la direction de),Autopsie du Service Militaire, 1965-2001,Ed. Autrement, Paris (2002).

Ce dossier sur lesofficiers sous contrat(OSC), qui complète deuxarticles parus dans ladernière revueL’Épaulette, conclut untravail entrepris depuisune année pour mieuxconnaître et faire connaî-tre une populationd’officiers nouvelle parson nombre,sa diversité et sesaspirations.

Loin d’être un aboutissement, cedossier constitue en fait, le point dedépart d’une nouvelle démarcheinterne de notre association pourdonner une place à ceux de ces

quelque 2700 officiers qui se reconnaîtrontdans les valeurs que nous portons collecti-vement, et répondre aux attentes qu’ilsexpriment à son égard, dans le respect de sesstatuts mutualistes.

Le regard historique proposé par mon-sieur Rakoto, lointain à l’échelle de la viehumaine, mais au combien réduit par rap-port à l’histoire de la France, montre avecpertinence la lente progression de la notionde volontariat des officiers depuis la révolu-tion de 1789 qui dans notre pays marquel’avènement de notre société actuelle. Uneplongée encore plus profonde dans nosracines historiques, aurait montré qu’à cer-taines époques le volontariat rémunéré, pourla durée limitée d’une campagne, constituaitle mode de mise sur pied des forces guer-rières. A l’analyse, nous constatons quejusqu’à la suspension de la conscription, lanotion de volontariat n’était finalementqu’un phénomène marginal chez les offi-ciers, dans la mesure où la jeunesse et lacompétence nécessaires à l’encadrement decontact était disponible dans les rangs dupersonnel appelé, maintenu plus ou moinslongtemps (voire rappelé) sous les drapeauxen fonction des besoins (28 mois en 1957-

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DOSSIERL’OSC :et maintenant

En couverture

Les officiers servant sous-contrat…Une perspective historique

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1958). C’est ainsi qu’à la fin des opérationsd’Algérie les 1490 officiers de réserve ensituation d’activité (ORSA), prédécesseursdes OSC d’aujourd’hui, ne constituaient que5,5 % du corps des officiers d’active et ser-vaient presque exclusivement à l’encadre-ment des unités de base (sections, pelo-tons…).

Actuellement, les officiers sous contratreprésentent 17% de la population des offi-ciers. Parmi eux, 82% ont été recrutés pourleur spécialité de haut niveau (en moyenneBAC +4). A ce stade se pose évidemment lasempiternelle question des raisons de l’anti-nomie apparente entre ces recrutements de «hauts niveaux » et la durée statutairementlimitée de leur volontariat. Les raisons ensont naturellement multiples, mais les deuxprincipales tiennent à l’évolution rapide destechniques conjuguée aux besoins desarmées et de l’armée de terre en particulier.Les armées ont un fort besoin de jeunessepour tenir des postes de spécialistes dans lesformations (juristes, « communicants », spé-cialistes de finance et comptabilité, infor-maticiens…), mais au-delà n’ont pas suffi-samment de perspectives de carrière intéres-santes à offrir à ces jeunes cadres de fortpotentiel. Ainsi, pour ne pas les entraînerdans une impasse et ne pas dégrader par letemps leur acquis initial, le choix a-t-il étéfait de limiter pour eux la durée du servicedans les armées et organiser une reconver-sion leur permettant de poursuivre uneseconde vie professionnelle. En outre, cerenouvellement de cadres permet de préser-ver la nécessité de jeunesse et de disposer depersonnel formé aux techniques les plusactualisées dans tous les domaines.

Pour autant, ce statut n’est pas une fata-lité, pour peu d’avoir un projet de vie bienétayé. Les deux témoignages proposés indi-quent des choix de carrière radicalementdifférents, permis par les dispositifs mis enplace et l’un et l’autre assumés en toute luci-dité. Quel cumul d’expériences et quelleouverture sur le monde de ces dix dernièresannées est le parcours professionnel ducapitaine Caron ! Au travers de ses lignestransparaissent l’enthousiasme, l’accom-plissement personnel et finalement sa par-

faite intégration dans le monde de la com-munication militaire. Ce sentiment fortd’appartenance à l’institution ressort de lamême façon du témoignage du lieutenantJoiris, à tel point qu’elle a fait le choix de lacarrière dans les armées par la voie de « l’in-tégration », quitte à en quelque sorte « reve-nir en arrière » en matière d’avancement.Les esprits chagrins jugeront peut être queces témoignages constituent des exceptions.Evidemment, statistiquement ces deux casne sont pas significatifs. Aussi, les colonnesde la revue comme le forum du site internetde L’Épaulette sont ouverts à ceux et cellesqui veulent contribuer à parfaire la connais-sance de la population des OSC et fairebénéficier leurs camarades de leur propreexpérience, dans le respect de la déontologiede l’association bien entendu.

À ce stade, le plus simple est fait. Cedossier indique clairement que L’Épaulettene peut pas se désinté-resser de 17% des offi-ciers et ne pas leuroffrir le même serviceassociatif qu’aux autrestypes de recrutementsde l’armée de terre,adapté aux besoins spé-cifiques de cette popu-lation, afin par là decontribuer à la cohé-sion du corps des offi-ciers, condition impé-rative à la capacité opé-rationnelle des forces.

Les résultats duquestionnaire montrentà cet égard, qu’au-delàdes clichés et de quelques réactions libresacrimonieuses les OSC affichent la percep-tion d’une bonne intégration profession-nelle. Cela étant, il ne faudrait pas non plusverser dans l’angélisme et ne pas entendrecertaines interrogations émanant ici où làdes rangs des officiers d’autres recrute-ments. C’est pourquoi, la direction deL’Épaulette ouvre le vaste chantier de lareprésentation des différentes catégories ausein de l’association, afin que chaque mem-bre puisse se reconnaître dans un ensemblecohérent, la synthèse des besoins et des ser-vices spécifiques se faisant au niveau duconseil d’administration et du bureau.

Au-delà de la cohésion professionnelle,le questionnaire révèle aussi un certain indi-vidualisme des officiers sous contrat lié à ladurée variable de leur engagement temporel,

à leur maturité, à leur niveau d’étude, maisaussi à leur mode de formation qui enquelques semaines passées aux écoles deCoëtquidan ne permet pas de forger un fortesprit de cohésion, d’autant qu’à l’issue ilssont dispersés dans les formations et ser-vices de l’armée de terre. Par la diversité deses membres, de leurs expériences et par sonorganisation et ses supports de communica-tion, L’Épaulette peut offrir le cadre d’ac-cueil collectif et d’échanges, qui semblepour l’instant faire défaut aux officiers souscontrat.

À y regarder de près, il n’est pas sûr quel’individualisme soit la particularité desOSC. Le « moi » est la caractéristique del’être humain, qui s’exprime dès la plus ten-dre enfance. A observer les promotions etles témoignages de leurs membres, il n’y apas de modèle identique, chaque individuest un cas particulier qui a eu à se détermi-

ner, dans un environne-ment donné avec desrègles de gestion et desperspectives en perpé-tuelle évolution. Detelle sorte que chacund’entre nous est le pre-mier artisan de son des-tin. Les OSC doiventservir de révélateur auxautres recrutements cardès l’origine de leurengagement, ils sontconduits à se poser laquestion de leur avenir.En ce sens ils devien-nent un modèle car sipendant quelques temps

la qualité d’officier a pu être comprisecomme garantie à vie, peut-être désormaisn’est-elle qu’une étape dans un parcoursprofessionnel dont la durée tend mécanique-ment à s’allonger ?

Devant l’incertitude de la période quis’est ouverte en 2008, L’Épaulette se doitd’être plus vigilante que jamais pour per-mettre à ses membres de saisir les évolu-tions du monde, les informer de leurs consé-quences sur leur propre destin et les aider àse déterminer dans leur choix. Une telleambition ne peut évidemment reposer surune équipe réduite, aussi toute contributionà ces vastes perspectives, ouvertes par l’ac-cueil des OSC dans l’association, sera-t-elleaccueillie au siège avec intérêt.

GDI (2S) Christian Cavanvice président de L’Épaulette

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DO

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Les résultatsdu questionnairemontrentà cet égard,qu’au-delà desclichés et de

quelques réactionslibres acrimonieuses,les OSC affichentla perceptiond’une bonneintégration

professionnelle.

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R.PELLEGRINO/ECPAD

DR

«

Il n’est pas ici question d’analyser lecontenu du Livre Blanc, d’autresbien plus compétents l’ont déjà fait ;tout au plus s’agit-il de livrerquelques réflexions relatives à

deux points s’y rapportant - la réductiondes effectifs dans les armées et l’ex-pression des militaires -, en parallèleavec les évolutions apportées par lenouveau statut général des militaires(SGDM) de 2005.

A - Une augmentationdes limites d’âgeà contretemps

Dans les mois passés et plus particu-lièrement lors de son discours au Palaisdes congrès le 17 juin 2008, le chef desarmées s’est livré à un « droit d’inven-taire » sévère sur le modèle d’arméedont il avait hérité : « un modèle d’ar-mée doux aux oreilles, mais dont saitqu’il ne sera pas financé ». Dans lemême discours, il annonçait, la réduc-

« D’ici 6 à 7 ans, le format globaldes armées, civils et militaires compris,sera de 225 000 hommes… ».

Un statut dans le pied,en marge du Livre Blanc

Le Livre Blanc avec « Les Débats »,qui regroupe la retranscription desauditions publiques,aux éditions Odile Jacob, 2008.

Hervé Morin, ministre de la Défense lors de son allocutionaux responsables du MINDEF et des chefs de corps,

le mardi 8 avril 2008, à l’École militaire

ACTUALITÉS MILITAIRES

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L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 25

peu pyramidale aux emplois militaires.L’allongement de 1 à 5 ans de ceslimites d’âge - intéressant certes pourles intéressés… s’ils s’accommodent deses effets induits – ne va pas dans lesens des intérêts du pays. De plus, lesimpératifs budgétaires étant ce qu’ilssont, le surcoût du maintien des gens enplace se fera au détriment du recrute-ment des jeunes, d’où un vieillissementdes unités… ce qui n’est pas forcémentsouhaitable pour une armée.

Il ne faut pas être grand clerc pourvoir que dans ces conditions, la réduc-tion des effectifs annoncée va êtreencore plus compliquée.

Il est vrai que les fermetures et per-mutations prévues vont amener ledépart volontaire et prématuré d’un cer-tain nombre de militaires de carrière,mais, dans la conjoncture économiquedu moment, il ne faut certainement passe bercer d’illusions. Les cadres sontdepuis longtemps « habitués » au céli-bat géographique et sans mesure incita-

un allongement quasi-général deslimites d’âge des militaires. Mesuredestinée à montrer que les militairesprenaient leur part dans la réforme desretraites de 2003.

Dans le même article, on insistaitsur la confusion volontaire et perma-nente faite dans notre pays entre lesretraites financées par l’activité écono-mique et celles, des fonctionnaires etdes militaires en particulier, financées,pour faire court, par les impôts. Dans cedernier cas et tout aussi schématique-ment, l’emploi à vie d’un fonctionnairene peut se justifier, pour l’équilibre desfinances publiques au moins, que si sonemploi continue d’avoir, jusqu’à lal’âge de la retraite, une utilité certaine.On le sait, le vieillissement de la massedes agents de l’État ayant logiquementconduit à engorger les strates supé-rieures des hiérarchies, on peut très sou-vent douter de cette utilité .

Seules les limites d’âge liées au sta-tut des militaires permettaient, encore,de conserver une structure un tant soit

tion des effectifs. « D’ici 6 à 7 ans, leformat global des armées, civils et mili-taires compris, sera de 225 000hommes… ».

On ne fera pas l’injure à ceux quiont élaboré ces réductions de ne pas enavoir étudié la faisabilité, mais on insis-tera néanmoins sur le flou des annoncesfaites (voir encadré ci-dessus). et si lesévaluations avancées dans cet encadréne sont pas exactes, c’est avec le plusgrand intérêt que l’on apprendra desservices compétents les chiffres concer-nant les réductions des effectifs pure-ment militaires.

Cet aspect comptable mis à part, onsoulignera surtout que cette réductionaurait été plus aisée avec l’ancien sta-tut…

Dans de précédents articles (parusdans Le Piège et Défense nationale ) ona montré comment l’étude du nouveaustatut général des militaires publié en2005 avait été « polluée » par le faitqu’on avait cru bon d’y introduire, encours de route et à des fins d’affichage, •••

R.PELLEGRINO/ECPAD

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LITÉS

« L’obscure clarté » des chiffres

Le Livre Blanc comme le président n’étant évidemment pas entré dans les détails, on a un peu demal à se faire une idée précise des réductions pratiques du fait, en particulier, du mélange des effec-tifs civils et militaires.Les effectifs globaux annoncés pour 2014 sont clairs : 225 000 ; répartis entre Terre : 131 000 ;Mer : 44 000 ; Air : 50 000 ; mais ils incluent les personnels civils dont les volumes ne sont détail-lés en aucun endroit. De plus, les effectifs 2008 de départ ne sont précisés que par un seul chiffreglobal 271 000. Souhaitant certainement exercer la sagacité des citoyens, les pourcentages deréductions sont néanmoins fournis : de 2008 à 2014, les effectifs Terre seront réduits de 17 %,Merde 11 %, Air de 24 %. Un rapide calcul permet d’aboutir à une évaluation des situations 2008conforme, ouf ! au total des 271 000 indiqués : Terre : 157 000 ; Mer 49 000 ; Air : 65 000.D’où les déflations respectives de 26 000 ; 5 000 ; 15 000, soit une déflation totale de 46 000 .Mais, quid des effectifs civils ?Grâce à l’exploitation du « Bilan social des armées de 2006 », on peut s’en faire une idée alorsque les structures de la Lolf qui ont remplacé celles des « verts » d’antan ne le permettent plus.On arrive ainsi à des volumes de 23 500 civils « Terre », 5 500 « Mer » et 5 000 « Air ».Considérant que 80 % des personnels civils sont titulaires et que la volonté affichée est de leurfaire occuper davantage de postes de soutien, on partira du principe que leurs effectifs ne serontpas réduits.De ce fait, les effectifs purement militaires pourraient évoluer de la façon suivante.Terre : De 133 500 à 107 500 ; Mer de 43 500 à 38 500 ; Air de 59 500 à 44 500 .

Si les réductions brutes ne varient pas, il n’en est plus de même pour les pourcentages respective-ment : Terre : 19.5 % ; Mer : 11.5 % ; Air : 25.2 %.

Dans le cas particulier de l’Armée de l’air, si on ajoute à cela, Bilan social dixit ! que plus des deuxtiers de ses 34 500 sous-officiers sont de carrière, on a du mal à voir comment parvenir aux objec-tifs fixés sans des mesures incitatives très fortes que le contexte budgétaire ne permettra évidem-ment pas… CQFD ?

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Un statut dans le pied, en marge du Livre Blanc

26 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

ou conséquences des actes de service deleurs collègues, on peut se demander sicet ajout leur vaut absolution…

En général, comme dans le cas par-ticulier du groupe Surcouf, à partir dumoment où la discussion concerne unprojet largement débattu par les élus etdans les médias, on voit qu’il est diffi-cile pour les autorités de s’appuyer surcette nécessaire discrétion des mili-taires liée aux faits connus dans« l’exercice de leurs fonctions » pourreprocher un manquement au statut.

Du compte rendua posteriori àl’avertissement a priori

Depuis longtemps on sait que lacaractéristique des militaires est de ren-dre compte de l’exécution des ordresreçus. Ce principe est réaffirmé (art. 7du RDG) mais l’évolution des chosescomme l’actualité récente va certaine-ment donner plus d’importance à deuxautres :

« Le militaire peut individuellementsaisir de propositions visant à améliorerles conditions d’exécution du service »et « Quand il constate qu’il est matériel-lement impossible d’exécuter un ordre,il en rend compte sans délai » (art. 11 et7 du RDG).

Dans la tragique embuscadeafghane, on a lu et entendu diversesaccusations relatives au défaut de pré-paration et d’équipement des troupes ;si ces faits sont avérés et que les respon-

tive importante, on ne voit pas biencomment les faire partir avant la limitedes 57 ans qui constitue dorénavant lanorme pour la plupart d’entre eux. Defaçon tout aussi claire, les réductionsvont donc essentiellement toucher lesmilitaires sous contrat et dans la mêmelogique les conditions pour passer decarrière vont se durcir pour le personnelengagé.

Qu’en résultera-t-il ? Un nouveauvieillissement des troupes…

Rendez-vous donc dans 6 à 7 ans,puisqu’il s’agit du délai fixé par le chefde l’Etat lui-même.

B – « Sans hésitationni murmure » ?La « logique floue »du droit d’expression.

Deuxième élément ayant à la fois unrapport avec le statut et le Livre Blanc,l’expression des militaires.

Après la parution du Livre Blanc etdurant quelques jours, l’affaire des cri-tiques exprimées par des militaires ano-nymes du groupe dit Surcouf a fait laune des médias. Ce qu’on retiendra icine se rapporte pas au fond de ces cri-tiques mais au fait que les multiplesintervenants s’exprimant sur le sujetsemblaient avoir chacun une concep-tion particulière du droit d’expressiondes militaires et/ou de leur devoir deréserve. Pendant un temps même, on aévoqué la recherche des auteurs en vuede les sanctionner. Cette idée n’a, offi-ciellement au moins, pas eu de suites et,dans un sens, on peut le regretter car lesdébats juridiques qui en auraient forcé-ment résulté auraient peut-être permisde clarifier ces notions.

Afin d’éviter d’être accusé de fairepreuve d’une naïveté désarmante, indi-quons être bien conscient qu’en lamatière il restera vain d’espérer trouverdes définitions précises relatives audroit de réserve – on y reviendra plusloin - et sur les limites à ne pas franchir.Toutefois, notre époque versant de plusen plus dans le juridisme pointilleux, iln’est peut-être pas inutile de rappeler,par delà les idées justes ou faussesreçues, sur quels textes officiels repo-

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R.PELLEGRINO/ECPAD

sent aujourd’hui le droit d’expressiondes militaires. On le sait, les autoritésont fait amplement savoir que lademande d’autorisation préalable pours’exprimer sur un sujet militaire avaitété supprimée dans le nouveau statutmais, militaires ou non, nos conci-toyens savent-ils ce qui demeure ?C’est-à-dire l’essentiel.

Service et discrétion

En se reportant à l’encadré 2 (page30), on peut distinguer diverses disposi-tions prévues pour faire en sorte que lesopinions ou croyances des militaires neviennent pas interférer avec le serviceet ne pas se manifester à l’intérieur desenceintes ou bâtiments militaires, touteschoses de bon sens que peu remettronten question… passons donc.

Le troisième alinéa de l’articleL4121-2, pour sa part, enjoint aux mili-taires de « faire preuve de discrétionpour tous les faits, informations oudocuments dont ils ont connaissancedans l’exercice ou à l’occasion del’exercice de leurs fonctions ». Onnotera d’abord que ce troisième alinéaest identique à celui qui s’applique auxfonctionnaires civils dans l’article 26de leur statut général, à ceci près qu’aulieu de « discrétion », il est écrit « dis-crétion professionnelle ». À voir lenombre de fonctionnaires civils venir,régulièrement et de leur propre chef,commenter à la télévision les péripéties

Allocution du ministre Hervé Morin, aux responsables du MINDEF etdes chefs de corps, à l’amphi Foch de l’École militaire.

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L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 27

ment de libellé est anodin et sans consé-quences pratiques ?

Loyalisme,honneur et pétition

Dans ces propos au Figaro du 13juillet 2008, le ministre de la Défenserappelle que le droit d’expression desmilitaires « est encadré par deux obliga-tions : le devoir de réserve et l’obliga-tion de loyauté. » On reviendra sur ledevoir de réserve mais concernant l’uti-lisation du terme « loyauté » à la placedu loyalisme (voir encadré 2 page 30),on n’y verra qu’un simple lapsus dansla mesure où les termes sont prochesmême si la loyauté se rapporte plutôt auprincipe de fidélité à une personne alorsque le loyalisme s’envisage davantagepar rapport à un système gouvernemen-tal.

S’agissant de l’honneur, on peutpenser que beaucoup n’associeront pascette qualité avec le fait de s’exprimerde façon anonyme même si la déclara-tion du journal indiquant que le groupedes militaires est « tenu à l’anonymat »s’apparente plus à un coup de marke-ting éditorial qu’à une évidence légale ;deux jours après la parution de l’articleen cause, le ministre de la Défensedébattait du Livre Blanc, ainsi que deSurcouf, sur la chaîne parlementaireavec deux généraux parfaitement iden-tifiés.

L’autre point précis pouvant êtrereproché aux intervenants est celui

AC

TUA

LITÉS

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d’avoir signé un papier collectif eninfraction avec l’art. 11 du RDG. Maislà encore, si ce papier avait été signé parle seul général Durand ou Dupont, quelécho aurait-il eu ? Pour preuve, quellesréactions à l’article « Menace sur notrecapacité militaire » du général Thomannparu dans Le Monde du 13 mai 2008 ?.

Le devoir de réserve

Sans vouloir jouer sur les mots,notons d’abord que cette expression, ousa sœur « l’obligation de réserve », esten quelque sorte l’Arlésienne des texteslégislatifs car si on la cite souvent, on nela trouve dans aucune loi. Seul, undécret l’utilise « Les fonctionnaires depolice peuvent s’exprimer librementdans les limites résultant de l’obligationde réserve à laquelle ils sont tenus et desrègles relatives à la discrétion et ausecret professionnels. » On note en lacirconstance que réserve, discrétion etsecret professionnel sont des notionsnon confondues.

Pour les militaires, le statut (voirencadré page 28) évoque « la réserveexigée par l’état militaire » et le RDGdemande de « faire preuve de réserve ».Le statut des magistrats (Art.10), demême, leur interdit « toute démonstra-tion de nature politique incompatibleavec la réserve que leur imposent leursfonctions. » Pour sa part, la loi citée ennote 5 ne fait état d’aucune « réserve »demandée aux fonctionnaires « clas-siques ».

Pour autant, des fonctionnaires sontrégulièrement sanctionnés pour ne pasavoir été suffisamment « réservés ».

Si on se réfère à un site officiel , onlit que : « […] L’obligation de réserveest une construction jurisprudentiellecomplexe qui varie d’intensité en fonc-tion de critères divers (place du fonc-tionnaire dans la hiérarchie, circons-tances dans lesquelles il s’est exprimé,modalités et formes de cette expres-sion). C’est ainsi que le Conseil d’État ajugé de manière constante que l’obliga-tion de réserve est particulièrement fortepour les titulaires de hautes fonctionsadministratives en tant qu’ils sont direc-tement concernés par l’exécution de lapolitique gouvernementale. À l’inverse,les fonctionnaires investis d’un mandatpolitique ou de responsabilités syndi-cales disposent d’une plus grande liberté

«Le ministrede la Défense

rappelleque le droitd’expressiondes militaires

« est encadré pardeux obligations :

le devoir de réserveet l’obligationde loyauté. » R

.PELLEGRINO/ECPAD

Hervé Morin, ministre de la Défense

sables sur le terrain plaident cette insuf-fisance de moyens, est-il exclu qu’onleur demande quand et sous quelleforme ils en ont averti leur commande-ment ?

Ceux, civils ou militaires, qui sesont élevés contre la démarche deSurcouf au cri « un militaire ça ferme sagueule et ça obéit aux ordres » ont cer-tainement en tête une époque où il neserait venu à personne l’idée de repro-cher à un subordonné cette absence deréaction préalable. Au contraire, a-t-onjamais vu un décideur accueillir avecsérénité l’annonce ou la démonstrationanticipée de l’échec de ses décisions ?

Ajoutons qu’entre « rendre comptesans délai de l’impossibilité d’exécuterun ordre » et refuser de l’exécuter, il n’ypas un grand pas qui aurait été franchi,début octobre, par une unité néerlan-daise en Afghanistan.

Souhaitons que cela n’arrive pas enFrance mais que le législateur ne sevoile pas la face, on ne peut vouloir ren-dre, éventuellement, les exécutants res-ponsables de l’exécution des ordresreçus tout en continuant à leur interdiretoute forme de discussion. N’oublionspas que si le RDG, que les militaires de60 ans et plus ont connu, exigeait queles ordres soient « exécutés littérale-ment sans hésitation ni murmure », lasuite de la phrase était «, l’autorité quiles donne est responsable et la réclama-tion n’est permise au subordonné quelorsqu’il a obéi ».

Comment imaginer que ce change-

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manquement au devoir de réserveauquel il était tenu, notamment en rai-son de son rang, des fonctions qu’ilexerçait et de l’assistance devantlaquelle il s’exprimait, n’ont pas revêtuune gravité de nature à justifier sa nonadmission dans le corps des officiers deréserve… » .

En résumé, l’impression, superfi-cielle certes, qui s’en dégage est bienque « les modalités et forme de cetteexpression » comptent pour beaucoupdans les arrêts du Conseil. Touteschoses égales par ailleurs, les militairessouhaitant s’exprimer seraient avisésd’en tenir compte.

En guise de conclusion.

Les quelques éléments ci-dessusavaient pour but de montrer que si les

d’expression. […]. »En effet, il apparaît, de façon para-

doxale, que la seule manière de savoir,juridiquement, si un fonctionnaire aoutrepassé les « limites de sa réserve »est que sa hiérarchie le sanctionne etqu’il intente ensuite une action enConseil d’Etat.

Peut-être existe-t-il des étudesapprofondies sur la jurisprudence en lamatière mais à défaut de les connaître,un rapide détour vers le site du Conseilsemble indiquer que bien des cas surlesquels cette juridiction doit statuersont caractérisés par l’outrance des pro-pos ou des comportements sanctionnés.De ce fait, elle donne souvent raison àla hiérarchie. Il lui arrive cependant dela désavouer… tout en reconnaissantqu’il y a eu manquement à la réserve : «… ces propos, qui ont pu constituer un

••• «Paradoxalement,la seule manièrede savoir,

juridiquement,si un fonctionnaire

a outrepassé les« limites de sa

réserve » est quesa hiérarchiele sanctionne

et qu’il intenteensuite une actionen Conseil d’Etat.

Un statut dans le pied, en marge du Livre Blanc

Les textes officiels traitant de l’expression des militaires.

Depuis 2005, il ne reste, sauf erreur, que trois textes officiels auxquels seréférer : le statut général des militaires (SGDM), le règlement de disciplinegénérale (RDG) et l’instruction d’application du RDG .Eliminons dés maintenant le troisième car son article 11 sur le droit d’ex-pression indique clairement : « Cet article du décret n’appelle pas de com-plément ».Les dispositions du statutArt. L4111-1L’armée de la République est au service de la Nation. Sa mission est de pré-parer et d’assurer par la force des armes la défense de la patrie et des inté-rêts supérieurs de la Nation.L’état militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant allerjusqu’au sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité.[…]Art. L4121-2Les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou poli-tiques, sont libres.Elles ne peuvent cependant être exprimées qu’en dehors du service et avecla réserve exigée par l’état militaire. Cette règle s’applique à tous les moyensd’expression. Elle ne fait pas obstacle au libre exercice des cultes dans lesenceintes militaires et à bord des bâtiments de la flotte.Indépendamment des dispositions du code pénal relatives à la violation dusecret de la défense nationale et du secret professionnel, les militaires doi-vent faire preuve de discrétion pour tous les faits, informations ou docu-ments dont ils ont connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercicede leurs fonctions. En dehors des cas expressément prévus par la loi, les mili-taires ne peuvent être déliés de cette obligation que par la décision expressede l’autorité dont ils dépendent.[…]Les précisions du règlement de discipline générale.

Art. 5 – Obligations générales.[…] le militaire doit :- obéir aux ordres reçus conformément à la loi ;- se comporter avec honneur et dignité ;- observer les règlements militaires et en accepter les contraintes ;- respecter les règles de protection du secret et faire preuve de réservelorsqu’il s’exprime, notamment sur les problèmes militaires ;- […]

Art. 7 – Devoirs et responsabilités du subordonné.1. Le subordonné exécute loyalement les ordres qu’il reçoit. […]2. Le subordonné a le devoir de rendre compte de l’exécution des ordresreçus.Quand il constate qu’il est matériellement impossible d’exécuter un ordre, ilen rend compte sans délai.[…]Art. 10 – Respect de la neutralité des armées et desformations rattachées.Dans les enceintes et établissements militaires ainsi qu’à bord des établis-sements de la flotte et, en général en tout lieu de séjour militaire, il est inter-dit d’organiser et de participera des manifestations ou à des actions de pro-pagande philosophique, religieuse, politique ou syndicale.

Art. 11 – Droit d’expression.Tout militaire a le droit de s’exprimer librement dans le respect des disposi-tions du statut général des militaires.Le militaire peut individuellement saisir de propositions visant à améliorerles conditions d’exécution du service ou la vie en communauté … soit l’au-torité supérieure, soit, s’il y a lieu les organismes créés à cette fin.Les manifestations, pétitions ou réclamations collectives sont interdites.

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L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 29

dispositions statutaires et réglemen-taires limitent l’expression des mili-taires, elles limitent tout autant lesmesures de rétorsion discrétionnairespouvant être prises à leur encontre ; àchacun d’en juger au vu des pièces dudossier.

On soulignera cependant le fait quesi depuis soixante ans l’évolution de lasociété française tend à faire du mili-taire un citoyen à part entière, cette évo-lution est évidemment lente car assujet-tie au poids des traditions et idéesreçues. Concernant le droit d’expres-sion des militaires, elle ne pourra seconcrétiser que si lesdits militairess’appliquent à en user avec détermina-tion – évidemment il faudra, commetoujours, des premiers pour sortir de latranchée à leur risques et périls – et uneintelligence en accord avec la …réserve exigée. En tout cas et contraire-ment peut-être à ce qu’ils pourraientcroire, ou qu’on voudrait leur fairecroire, le statut leur laisse, en lamatière, une latitude certaine.

Par le Général de brigade aérienneMichel Sarazin

1 Remarque anecdotique en passant, on n’a, sauf erreur,jamais vu ou entendu le moindre commentaire de l’actuel minis-tre de l’Intérieur sur le sujet. Il est vrai aussi que la loi du 27 jan-vier 2003 relative à la programmation militaire 2003-2008porte, juste derrière celle du Premier ministre, la signature duministre de l’Intérieur de l’époque.

2 Exemple mineur mais « illustratif » : Début juillet, la revueChallenges faisait deux pages sur « l’armée mexicaine de France2 » : sur les 387 journalistes de la chaîne, 120 sont rédacteur enchef ou adjoint et 122 grand reporter (automatique à dix ans deprésence) ; situation qui « reflète avant tout la pyramide desâges »…

3 Faute de mieux, celui de 2007 n’étant pas disponible à cejour.

4 Loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obliga-tions des fonctionnaires

5 Ces deux généraux étaient certes en deuxième sectionmais on sait (Art. L.4141-4) que les dispositions de l’articleL.4121-2 (voir encadré 2) leur sont applicables comme à ceux dela première section.

6 Art. 11 du décret du 18 mars 1986 portant code de déon-tologie de la police nationale.

7 Rapportée aux 5 millions et plus de membres des 3 fonc-tions publiques, la proportion est cependant infinitésimale.

8 http://www.fonctionpublique.gouv.fr/article518.html?art-suite=7#sommaire_1

9 CE du 17 janvier 1997.10 Loi n° 2005-270 du 24 mars 2005 portant statut géné-

ral des militaires.11 Décret n° 2005-796 du 15 juillet 2005 relatif à la disci-

pline générale militaire.12 Instruction n° 201710/DEF/SGA/DFP/FM/1 du 4 novem-

bre 2005 d’application du décret relatif à la discipline généralemilitaire.

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« Les hommes dignesd’être des chefs recru-tés en nombre, il s’agitde discerner leursmérites, et de faire ensorte que les meilleursatteignent le sommet. »

Capitaine de Gaulle(Préparer la guerre,c’est préparerles chefs-1921( ?))

Est-ce notre origine et lesconditions de notre recrute-ment qui doivent décider dudéroulement de notre carrièreou nos capacités réelles à

tenir des postes de responsabilité ausein de notre armée ?

À cette question je réponds bien sûrsans hésitation par le second critère et jevoudrais pour commencer reprendre iciquelques passages de l’ouvrage de réfé-rence de L’Epaulette : « Les OfficiersFrançais de Recrutement Interne de1875 à nos jours »1.

On peut ainsi y lire ce qu’écrivait lejournaliste Henri Amouroux au sujetd’un sondage paru dans le Figaro en1995 : « Lorsque les relations et lesdiplômes comptent davantage que lacompétence et le travail, quelque chosene va plus au beau royaume de France,comme quelque chose ne va plus quandles élites sont présentées comme fer-mées sur elles-mêmes »2.

On peut aussi y lire que « la sociétéfrançaise pratique le culte du diplôme etoublie volontiers ses autodidactes,hommes politiques, intellectuels,découvreurs, grands patrons ou grandschefs militaires : André Malraux, écri-vain et ministre de la culture n’avait pas

son baccalauréat ; Jean Monnet, un despères de l’Europe, avait quitté l’école àseize ans. Koenig, maréchal de Franceet ministre ; Marchand, héros deFachoda et commandant avec éclat sagrande unité pendant la Grande guerre ;Psichari, écrivain, et tant d’autres,étaient des officiers de recrutementinterne. L’universitaire explorateur JeanMalaurie écrit à ce propos : Nous avonsdes dirigeants qui sont garantis à vie parle seul fait d’avoir réussi le concoursd’entrée à Polytechnique, à l’ENA, àCentrale… Chez nous, le seul fait d’êtreénarque ou polytechnicien vous désignepour des postes de grandes responsabi-lités même si vous ne faites pas l’affaire(…). C’est ridicule. Ce qui fait la vie,c’est ce qui bouge, c’est le précaire (…).Il y a chez nous de grandes écoles pourtout, mais entre l’école et la réalité, la vie,la pratique, il existe un fossé. 3 »

Souhaitons que les décisions prisess’agissant des conditions de recrute-ment pour l’Ecole Militaire Interarmesne vont pas nous conduire vers cettelogique. La réorganisation du corps desofficiers entre un corps de directionreposant essentiellement sur le recrute-ment direct et un corps d’exécution derecrutement « interne », pourtantjusqu’à ce jour rejeté au nom de « l’éga-lité entre les origines », pourrait devenirune réalité à terme si l’on n’y prendgarde.

Je ne reprendrai pas les réflexions etles idées développées dans les excel-lents articles consacrés à cette évolutiondu recrutement interne des officiersparus dans le numéro 164 d’avril 2008de la revue L’Epaulette ; je les fais tota-lement miennes et je vous invite à lireces articles.

Je ne réfute absolument pas lanécessité d’augmenter le niveau desconnaissances de nos jeunes officiers etleur bagage académique, bien aucontraire, car l’évolution de la société etla comparaison que nous devons tenir

De l’égalité des chances et de lacohésion du corps des officiers

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avec les grands corps de l’Etat nous ycontraignent. Cependant, pourquoialors retarder d’une année supplémen-taire la possibilité de le faire pour ceuxqui le peuvent, car c’est instaurer de faitune discrimination supplémentaire parrapport à nos camarades de recrutementdirect.

Car ce sont souvent les hasards de lavie qui ont voulu que nous n’ayons paschoisi la « voie royale » ; contexte etenvironnement familial, vocation tar-dive, « erreur d’aiguillage », … Cen’est pas pour cela qu’un officier derecrutement interne ne pourra pas serévéler être un chef remarquable et undécideur de haut niveau au fil desannées, des études et de l’expérience.Laissons donc le temps et donnons unechance à ces jeunes français qui ontdécidé de s’engager dans cette voie plustardivement ou par d’autres cheminsavec, sans aucun doute, la même foi etla même détermination que leurs cama-rades Cyrards. Ils possèdent les mêmesqualités fondamentales que l’on est endroit d’attendre de l’officier : l’enthou-siasme, la volonté, l’exemplarité, legoût de l’effort, le courage et le don desoi.

Le futur colonel Trinquier disait unjour de l’un de ses supérieurs : « Il étaitSaint-Cyrien, breveté de l’Ecole deguerre. La science qu’il avait apprisedans les écoles lui paraissait la panacéepour résoudre tous les problèmes posésà une unité militaire. Pour lui, un offi-cier non breveté de l’Ecole de guerre nepouvait être que médiocre. Quand àmoi, qui n’était même pas Saint-Cyrien,ce supérieur estimait impossible qu’ilpût germer dans ma tête des idées ayantun intérêt quelconque » . Espérons quecette appréciation ne reste qu’un casisolé (ce dont je veux me persuader) carune généralisation de ce genre de pen-sée ne pourrait avoir là aussi que desconséquences fâcheuses sur l’esprit decorps des officiers .

Malheureusement, comment cetteindispensable cohésion du corps desofficiers ne peut-elle pas être fragiliséequand on peut lire dans un article parudans Le Casoar d’octobre dernier7 lespropos suivants : « C’est lorsque la pro-portion des Saint-cyriens a été la plusforte dans le corps des officiers (aumoment de la Grande Guerre) que nousavons été victorieux et lorsqu’elle étaitla plus faible (1870, 1940) que nousavons été battus. L’exemple des arméesétrangères où le recrutement massifd’officiers parmi les sous-officiers estinconnu, va dans le même sens ».

Je reprendrai à nouveau un passagedu livre sur les officiers de recrutementinterne préfacé par M. Pierre Messmer.On peut y lire que déjà en 1958 « legénéral chef de l’état-major de l’armée,pas plus que le directeur des personnelsde l’armée de terre, ne sauraient retenirune telle solution8, par trop contraireaux intérêts même de l’armée dont elleromprait l’unité, et aux saines traditionsqui veulent que chacun y débute avecdes chances égales. Il ne saurait y avoirdans l’armée française d’autre «noblesse » reconnue que celle du mériteet de la valeur militaire »9 .

En 1940 le lieutenant-colonelMaurice Duprez10 débutait ainsi une let-tre adressée à son neveu qui voulaitdevenir officier11 :

« La carrière d’officier, mon cherJean, est à mon sens la plus belle detoutes celles, hormis le service exclusifde Dieu, qu’un homme et un chrétienpeut embrasser. Elle est un peu unsacerdoce, et il faut y être en quelquesorte « appelé ». Elle est belle, parcequ’elle suppose beaucoup de courage,d’énergie, d’abnégation. Je dis biend’abnégation parce que, quels quesoient les mérites d’un individu, leshonneurs et les grades ne s’ensuiventpas automatiquement. »

L’évolution des critères de recrute-ment de l’EMIA et de gestion de cette

population d’officiers qui ont désor-mais « vocation » à accéder au grade delieutenant-colonel s’ils sont diplômésde l’enseignement militaire supérieur,de colonel s’ils sont brevetés et excep-tionnellement de général, ne doit cepen-dant pas décourager nos jeunes cama-rades. Je souhaite vraiment que ceuxqui veulent et peuvent accéder àL’Épaulette aient encore le courage dele faire par ce concours ; il en va de ladiversité et de la richesse du corps desofficiers.

Pour terminer, je laisserai à nouveaula plume au lieutenant-colonel Duprezqui achevait la lettre à son neveu ainsi :« Mais on ne peut songer à être à la hau-teur de cette tâche (celle d’officier)qu’en se faisant une âme forte, une âmeassoiffée de dévouement, une âme pro-fondément chrétienne enfin, et aussi parun travail sérieux de préparationd’abord, de perfectionnement ensuite.L’officier est devenu quelque chosecomme un ingénieur, et la seule bra-voure, encore qu’elle soit requise, n’estplus suffisante. Le bon officier estaujourd’hui celui qui joint aux qualitésmorales que j’indiquais plus haut, unelarge culture générale. Ainsi donc, moncher Jean, si après avoir bien réfléchi,avoir prié pour demander à Dieu det’éclairer, tu te décides à embrasser lacarrière militaire, il faut d’abord beau-coup travailler. Il faut surtout du travailet de la persévérance, se fixer le but unefois pour toutes et tendre constammentvers lui. »

De tels propos pourraient tout aussibien être tenus aujourd’hui et c’est cette

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De l’égalité des chanceset de la cohésion du corps des officiers «« Il ne saurait yavoir dans l’armée

française d’autre« noblesse »

reconnue que celledu mérite

et de la valeurmilitaire ».

M. Pierre Messmer(1958)

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seule démarche qui m’a toujours guidétout au long de ma carrière. J’espèrevivement que l’armée de terre ne se pri-vera pas de la richesse de son recrute-ment semi-direct et qu’elle permettraencore à nos jeunes camarades d’appli-quer leur devise « le travail pour loi etl’honneur comme guide », si ce n’est àégalité de chance, tout du moins àarmes à peu près égales avec leurscamarades coiffés du Casoar qui« s’instruisent pour vaincre ».

Je souhaite donc que la réformeengagée ne soit pas la fin annoncéed’un recrutement qui a donné à laFrance tant d’officiers qui ont fait sagrandeur et dont la liste des noms seraitici trop longue à citer, ainsi qu’un débutde fracture de notre cohésion.

Cette situation serait alors paradoxale,au moment où notre Pays met sans cesseen avant le principe d’égalité des chances(ou de « deuxième chance ») et que legouvernement fait prendre des disposi-tions dans ce sens !

Général Yann Pertuisel(Promotion lieutenant- colonel

Broche/ EMIA 1979- 1980)

1 Edition Lavauzelle 1997.2Page 40 « Les Officiers Français de RecrutementInterne de 1875 à nos jours ».3 Page 40 « Les Officiers Français de RecrutementInterne de 1875 à nos jours ».4 Passerelle ou pont de singe ?À propos du recrutement interne des officiers del’armée de terre (GCA Norbert Molinier).Du bâton de Maréchal (GBR Jean-Yves Arnaud)5 Extrait du livre « Les officiers français » deJérôme Bodin-Perrin 1992.6 Que la magnifique cérémonie du Triomphe sym-bolise si remarquablement aujourd’hui.7 N° 191 : Nouveau format de l’armée de terre etrecrutement à Saint-Cyr (CGA F. Cailleteau).8 C’est-à-dire un corps de direction (recrutementdirect) et un corps d’exécution (recrutementinterne).9 Page 41 « Les Officiers Français de RecrutementInterne de 1875 à nos jours ».10 Nanti de son seul certificat d’études, il futappelé sous les drapeaux en 1912 et promu offi-cier au feu en 1915.11 Extrait du livre « Les officiers français » deJérôme Bodin-Perrin 1992.

Vous êtes sous-officierou officier sous contratspécialiste et affecté enétat-major, ou le serezprochainement.Vous appréhendezce poste pour vous inconnudu fait d’un milieu nouveauet d’un travail qui vousparaît bien obscur.Que fait-ondans un état-major ?Comment y travaille-t-on ?Connaissez-vousla formation auxtechniques d’état-major(FTEM) dispenséeà l’école d’état-major deCompiègne pour connaîtreles fondamentauxqui permettent de serviravec efficacité ?

Chaque année, 120 sous-officierset une quinzaine d’OSC-S sontformés au cours des neuf stages

proposés par l’école. Pourquoi un deces stages ne vous serait-il pas dédié ?En quoi consiste cette formation ?Spécifiques aux OSC-S ou aux sous-officiers en deuxième partie de carrière(ou sujets à une réorientation) voireobligatoires pour le BSTAT de la filièrerenseignement, le FTEM est une desmissions de l’école compiégnoise. Parpromotion de 15 stagiaires, ces cadressont formés aux méthodes, techniqueset procédures propres aux états-majorsde tous niveaux. On distinguera deuxtypes de stage pour les sous-officiers,selon la vocation de l’état-major d’af-fectation : organique ou opérationnel.Une attestation de formation est alorsdélivrée au terme des 3 à 4 semaines.

Le « FTEM OPS » pourle sous-officier affectéen état-major dans unposte opérationnel

L’EEM a pour mission de former, en4 semaines, des cadres dont les connais-sances militaires sont limitées et sansexpérience d’état-major. Elle s’appuiesur une pédagogie d'accompagnementmise en œuvre par le professeur degroupe et elle fait appel au travail engroupe. Ce dernier permet aux sta-giaires de partager leurs expériences etleurs connaissances pour un meilleurapprentissage des fondamentaux.

Au cours du stage, vous allezacquérir des connaissances :

• théoriques sur l’esprit et l’organi-sation du travail en état-major ;

• nécessaires pour participer à ladécision du chef grâce aux méthodes ettechniques de raisonnement général etd’expression écrite ;

• sur la forme et l’utilisation desprincipaux documents en usage dans lesétats-majors ;

• pour la mise en œuvre des princi-paux logiciels de bureautique couram-ment employés dans les états-majors ;

• pour la mise en œuvre du systèmed’information et de commandement desforces (SICF) ;

• opérationnelles afin d’appréhenderl’environnement et occuper un poste ausein d’un centre opérations (CO).

Vous serez alors formé aux :• techniques d’expression écrite et à

la méthode de raisonnement général ;• logiciels de bureautique générale

et opérationnelle ;• connaissances générales et les pro-

cédures opérationnelles.

Le « FTEM ORG » pourle sous-officier affectéen état-major dans unposte organique

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Sous-officiers et OSC S,connaissez-vous le FTEM ?

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Passées les 3 semaines de forma-tion, vous qui devez vous intégrer dansune fonction organique d’un état-majoraurez acquis des connaissances :

• théoriques sur l’organisation dutravail et le fonctionnement d’un état-major ;

• nécessaires pour participer à ladécision du chef par la mise en applica-tion de la méthode de raisonnementgénéral et des techniques d’expressionécrite ;

• sur la forme et l’utilisation desprincipaux documents en usage dans lesétats-majors ;

• pour la mise en œuvre des princi-paux logiciels de bureautique ;

• sur les principes de l’infrastructuremilitaire, le budget de l’armée de terreet ses principales règles de fonctionne-ment, l’organisation des ressourceshumaines et la défense sur le territoire.

L’attestation de stage reconnaîtvotre initiation aux :

• techniques d’expression écrite etméthode de raisonnement général;

• logiciels de bureautique ;• connaissances générales orga-

niques et territoriales.

Le « FTEM OSC » pourl’officier sous contratspécialiste

Vous serez formé à participer auxtravaux d’un état-major comme rédac-teur. Quatre semaines durant, vousapprendrez à maîtriser :

• les techniques d’expression écriteet la méthode de raisonnement général;

• le logiciel de bureautique opéra-tionnelle ;

• les connaissances générales et lesprocédures opérationnelles.

Vous vous verrez remettre une attes-tation de vos connaissances :

• théoriques sur l’esprit et l’organisa-tion du travail au sein d’un état-major ;

• nécessaires aux travaux de votresection grâce aux méthodes et tech-niques de raisonnement général et d’ex-pression écrite ;

• sur la forme et l’utilisation desprincipaux documents en usage dans lesétats-majors ;

• pour la mise en œuvre du SICF ou desconnaissances en anglais opérationnel ;

• opérationnelles afin d’appréhenderl’environnement et d’élaborer une déci-sion opérationnelle (MEDO) et les pro-cédures indispensables pour occuper unposte au sein d’un centre opérations(CO).

D’autres infos dans l’onglet « dos-sier de stage » de notre site Intraterre :www.eem.terre.defense.gouv.fr

ILS EN PARLENT…

L’adjudant-chef Denis Becam,sous-officier traitant à la 9e BLBMa,stagiaire FTEM OPS en septembre2008.

Mon adjudant-chef, quelles étaientvos attentes en abordant le stage ?

Je suis venu pour tout découvrir : enpremière partie de carrière, en régi-ment, on est évidemment déconnecté dela réalité d’un état-major. Les attentessont également fortes à la brigade enmatière de numérisation, l’attestationd’usager SICF était donc un de mesbesoins.

Quels ont été les points forts de ces4 semaines ?

J’ai tout appris de la méthode de rai-sonnement général (MRG) et de laméthode d’élaboration d’une décisionopérationnelle (MEDO). J’avais une

bonne connaissance de la bureautiquemais on apprend tous les jours et cescours étaient aussi un vrai « plus » dansla formation.

Concrètement, comment ce stage a-t-il modifié votre façon de travailler ?

J’ai désormais une connaissanceplus approfondie de la structure et dufonctionnement d’un état-major, ce quin’est pas inutile même après un an dansma fonction. Je saisis mieux les tenantset les aboutissants de mes missions.Avant, je me demandais « quel type dedocument utiliser pour répondre à telleou telle demande ? ». Maintenant je saisformaliser mes envois, notamment enrespectant la charte graphique.

Auriez-vous un message à faire pas-ser auprès d’autres sous-officiers sus-ceptibles de suivre le stage ?

Il se trouve que je suis PSO de labrigade ; à ce titre je relaye cette expé-rience auprès de mes camarades endisant que le FTEM est une étapenécessaire pour vraiment appréhendernotre fonction en état-major. Si j’avaisreçu cette formation avant ma récenteprojection au Tchad, j’aurais comprisbeaucoup plus de choses sur place(subordination, organisation et fonc-tionnement d’un état-major).

Et puis la pédagogie et le dyna-misme de l’actuel professeur de groupeainsi que du professeur de bureautiquesont de vrais moteurs. Le stage auraitpu durer 2 semaines de plus sans medéranger !

Le major Gilles Llacer, adjoint auDMD des Pyrénées Orientales, et l’ad-judant Thomas Karsenti, sous-officier

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ACTUALITÉS MILITAIRESSous-officiers et OSC S,connaissez-vous le FTEM ?

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traitant à la région terre Nord-Ouest, àdeux jours de terminer le stage FTEMORG d’octobre 2008.

Major, comment avez-vousentendu parler du stage FTEM ?

Je fais l’objet d’une réorientationdepuis 3 ans après une distorsion d’em-ploi en état-major opérationnel. C’estdonc la DRHAT (anciennementDPMAT) qui m’a proposé cette forma-tion.

Mon adjudant, vous qui êtes déjàemployé dans votre spécialité, qu’espé-riez-vous de ces 3 semaines ?

Je suis venu chercher un complé-ment à ma formation, dans les tech-niques mais aussi dans la méthodologie.Le travail en état-major nécessite desconnaissances spécifiques.

À l’heure de retrouver vos affec-tations respectives, comment jugez-vous le stage ?

Major Llacer : il a répondu à mesattentes en formalisant des connais-sances souvent apprises « sur le tas ».J’aborderai certainement mes dossiersavec plus de sérénité, dorénavant.

Adjudant Karsenti : il faudra encorevoir avec le recul mais je note déjà quela bureautique enseignée ici a corrigéde mauvaises habitudes et va me sim-plifier les choses ! Quant à la MRG, parexemple, son efficacité est flagrante etje ne doute pas d’y avoir recours. C’estun stage que je recommanderai à d’au-tres sous-officiers.

Le capitaine Philippe Lautridou,officier traitant à la section linguistique

opérationnelle du CFT et le lieutenantCarole Irtan, chef de la cellule relationsinternationales – langues de la 3eBRIG-MECA ; stagiaires FTEM OSC en juin2008.

Mon capitaine, 5 mois aprèsvotre passage par Compiègne, quegardez-vous du FTEM ?

Je suis convaincu qu’il m’était abso-lument nécessaire. Pendant 2 ans, l’as-pect rédactionnel m’avait manqué. Mescollègues de stage affectés cet été enétat-major ont dû gagner beaucoup detemps. Il est d’autant plus nécessaireque, par comparaison avec d’autrescapitaines qui suivent le DEM, eux sontd’emblée à même de remplir la mission.

Le volet tactique a été une grandedécouverte. Il me sera indispensablepour le travail en CO lors d’une pro-chaine OPEX où la tactique sera le lotquotidien.

Lieutenant, vous aviez déjà uneexpérience de plusieurs années enétat-major avant de suivre ce stage,en quoi vous a-t-il été utile ?

J’avais effectivement appris à rédi-ger des documents courants, notam-ment la fiche, avec le temps au cours demes affectations. Il n’était pourtant pasinutile de revoir ces fondamentaux.C’est davantage la partie tactique, en

particulier la MEDO, qui m’a été gran-dement utile. Pour appréhender le stageOREM 1, ces 4 semaines se sont avé-rées indispensables. A l’état-major de labrigade, cette compréhension de la tac-tique me permet également de faire desliens avec d’autres pans de la missionqui m’échappaient jusqu’alors.

Le lieutenant-colonel Yann Boivin,chef de cabinet de l’EAABC et supé-rieur hiérarchique d’un adjudant-chefstagiaire FTEM ORG en février 2007.

Mon colonel, en encourageant unde vos sous-officiers traitants à sui-vre un FTEM, qu’attendiez-vous decette formation ?

Je souhaitais qu’il y apprenne lesrègles de fonctionnement d’un état-major, qu’il y découvre des différentstravaux propres à nos organismes, qu’ils’approprie les méthodes de raisonne-ment et enfin qu’il progresse en termesde rédaction.

Estimez-vous l’objectif commeatteint ?

Oui, mon adjudant-chef est revenuplus performant, même si nous savonslui et moi qu’il s’agit d’un premier ver-nis. Cette formation se complètera avecle temps et grâce à l’expérience dessous-officiers plus anciens. Je penseque ces 3 semaines – cette durée estd’ailleurs raisonnable – sont un passageindispensable après l’expérience sou-vent exclusive du régiment.

Propos recueillis par lecapitaine Stéphanie Peyré

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Le général Jacques Bourryest décédé le 27 décembre2008. La vie et la carrièreexemplaires de ce grandsoldat qui fut membre duconseil d’administration deL’Épaulette pendant 26 ans,militent pour que lui soitrendu un dernier hommagedans notre revue. La rédac-tion a choisi pour cela depublier quelques extraits del’éloge funèbre prononcéepar Alain de Lajudie, adhé-rent de L’Épaulette, lors deses obsèques qui se sontdéroulées le 9 janvier 2009,dans l’église du Sacré-Cœurà Marseille, en présence denombreuses autorités dumonde politique, des forcesarmées, du milieu associatifet des anciens combattants.

La carrière militaire du généralJacques Bourry commence en1939, lorsqu’il est appelé sousles drapeaux en qualité d’élèveofficier de réserve (EOR) à

l’école de cavalerie de Saumur.Comme « Cadet de Saumur », il est

rapidement engagé dans les combatssur la Loire où, avec ses camarades, iltient tête et bloque pendant quarantehuit heures deux divisions blindéesallemandes.

Fait prisonnier, il s’évade. Maisréquisitionné pour le Service du travailobligatoire, il s’enfuit à nouveau pourrejoindre, en zone libre, le 11ème régi-ment de cuirassiers.

Après l’invasion de cette zone etl’occupation totale de notre pays par lesallemands, il revient dans la Somme oùil entre en résistance et reprend le com-bat. Il commande alors, comme capi-taine FFI, un bataillon des ForcesFrançaises de l’Intérieur.

Deux fois blessé et cité au cours descombats de la libération, il reçoit lamédaille de la résistance pour ses acti-vités clandestines.

De retour à Saumur à l’issue de la

HISTOIREHISTOIREVIE D’OFFICIER

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guerre, il est affecté, ensuite, enIndochine de 1949 à 1955 où, pendant 3ans, il commande une compagnie au 2ème

Régiment Etranger d’Infanterie, puis uncommando vietnamien, avant d’êtrenommé chef du 2ème bureau au Sud-Annam. En 1954, il est détaché à laCommission d’armistice.

Au cours de son séjour, il est blessédeux fois, reçoit huit citations dont qua-tre à l’ordre de l’armée. Il est fait cheva-lier puis officier de la Légion d’Honneurà titre exceptionnel.

De 1955 à 1958, il sert au sein desForces Françaises en Allemagne. (FFA ).

Nommé chef d’escadrons, il estmuté en Algérie, jusqu’en 1960, sur lebarrage marocain, où il est à nouveaucité et promu commandeur de la Légiond’Honneur.

En 1963 il est de retour à l’école deSaumur jusqu’en 1965 puis, nommé colo-nel, il repart à nouveau en Algérie, au 1er

Régiment étranger de cavalerie, avant dedevenir chef d’état-major de la 3ème bri-gade mécanisée, aux FFA, en 1968.

En 1971 il devient chef du poste dela sécurité militaire à l’état-major dela 7èmeRégion militaire à Marseillejusqu’en 1978, date à laquelle, promugénéral, il décide de quitter l’arméed’active.

Mais son engagement, dont il porteles séquelles dans sa chair, supportantsans se plaindre les vieilles blessuresreçues au cours des combats de la libé-ration ou en Indochine, ne s’arrête pasau seul service de notre pays.

Après avoir quitté le service actif en1978, il s’est consacré, pendant trentelongues années, à ses frères d’armes etanciens camarades de combat. Son désir

de servir l’a conduit a exercer des res-ponsabilités au sein de plusieurs asso-ciations, comme membre du conseild’administration et président pour laRégion Provence - Côte d’Azur de« L’Épaulette » et, pendant douze ans,en qualité de président fondateur del’Association de défense de l’arméefrançaise, afin de la soutenir dans soncombat contre la subversion.

Grand Officier de la Légiond’Honneur, onze fois cité dont quatrecitations à l’ordre de l’armée, détenteurde quatre croix de guerre, de la croix ducombattant volontaire de la Résistance,de la médaille de la Résistance, blessé àcinq reprises, le général Bourry a effec-tué une carrière militaire en tout pointexemplaire avec un dévouement hors ducommun qu’il a mis au service de sonPays et, par la suite, au profit de sesanciens compagnons d’arme pour les-quels il a largement contribué à lareconnaissance de leurs droits.

Le général Bourry a publié« Itinéraire de soldat» aux éditionsTacussel (191, boulevard Baille 13005Marseille). Il relate sa carrière et rendhommage à ses camarades de combatde 1940 à 1945, de la Résistance,d’Indochine et d’Algérie en les repla-çant dans le contexte politique dechaque époque. Ouvrage remarquable.

Son livre « Hier l’Indochine,aujourd’hui le Vietnam » (SOPIAC,20 avenue Charles de Gaulle 08000Charleville Mézières) retrace l’histoirede ce pays et le rôle positif que la Francey a joué.

LCL Alain de Lajudie,Président de I’ACUF

(Association des combattants del’union française)

Cour des Invalides, le 7 mai 2004, Jacques Chirac, Président de la République,remet les insignes de Grand Officier de la Légion d’Honneur au général Bourry.

> Hommage auGal Jacques Bourry

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Bien qu’il ne fasse paspartie de ses adhérents,L’Épaulette en publiant sesétats de service rendhommage à ce frère d’armesà la carrière en tout pointexemplaire, marquée du sceaude l’action et qui portetémoignage de l’ascenseursocial de notre institution.L’Épaulette s’associe au deuilde la famille et de la peine deses compagnons d’armes.

La cérémonie de levée du corps ducapitaine Patrice Sonzogni, agéde 45 ans, décédé le mercredi11 février 2009, a eu lieu le jeudi 12février 2009 sur la place d’armes du

camp de Warehouse. Le capitaine Sonzogni,du 35ème régiment d’artillerie parachutiste deTarbes, avait rejoint le théâtre afghan le23 novembre dernier. Volontaire pour fairepartie des OMLT(operational mentoring andliaison team), il avait, après une longue pré-paration, rejoint le kandak appui de la1ère brigade du 201ème corps de l’ANA au Sudde Kaboul dans la province du Logar, quiopère en étroite relation avec les troupes del’ISAF du RC-Est.

Engagé pour cinq ans le 1er janvier 1983,au titre de l’Ecole nationale des sous-offi-ciers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent,il est nommé caporal le 1er avril 1983 etpromu caporal-chef le 1er mai suivant.

Le 1er octobre 1983, il est affecté àl’Ecole d’application de l’artillerie (EAA) àDraguignan et est nommé au grade de maré-chal des logis le 1er février 1984.

Muté au 35e Régiment d’artillerie para-chutiste à Tarbes le 8 mars 1984, le maré-chal des logis Sonzogni est un chef de pièced’artillerie énergique, compétent et disponi-ble qui met en exergue ses belles qualitésfoncières.

De janvier à mai 1986, il part en séjouren République Centrafricaine. Il se dis-tingue particulièrement lors de la mise enalerte du groupement en février 1986.

De nouveau en mission en RépubliqueCentrafricaine de novembre 1988 à mars1989, en qualité de mécanicien d’artillerie,il manifeste beaucoup de détermination etun excellent état d’esprit.

Le 1er juillet 1989, il devient équipier decommandos de recherche et d’action dans laprofondeur. Il est promu maréchal des logis-

chef le 1er octobre suivant et réussit la mêmeannée le certificat militaire du 2e degré.

Il est envoyé en Arabie Saoudite au titrede l’opération Daguet le 11 février 1991.Equipier dans le groupe des commandos derecherche et d’action dans la profondeur, ilfranchit la frontière et pénètre sur le terri-toire irakien le 24 février. Blessé, il est rapa-trié le 28 février 1991.

Il réussit brillamment le certificat tech-nique du 2e degré le 20 décembre 1991

Le 3 août 1992, il est muté au 1er

Régiment d’artillerie (1er RA) à Montbéliardcomme adjoint au chef d’équipe d’observa-tion dans la profondeur. Passionné et endu-rant, il se montre exemplaire dans tous lesdomaines. Il est promu adjudant le 1er octo-bre 1993.

En mission de courte durée en ex-Yougoslavie de décembre 1995 à avril 1996,il obtient d’excellents résultats commeobservateur.

Le 5 août 1996, il est présent au 35e

Régiment d’artillerie parachutiste à Tarbes.D’une grande honnêteté et doté d’indénia-bles qualités de commandement, il s’imposed’emblée comme officier traitant de l’artil-lerie dominant tous les aspects de cette nou-velle fonction.

Il part en mission en RépubliqueCentrafricaine de septembre à décembre1996 en qualité d’officier observateurmenant admirablement toutes les missionsconfiées et remportant d’élogieuses appré-ciations.

Il effectue deux séjours consécutifs enex-Yougoslavie comme chef d’équipe decommandos parachutistes.

D’abord, de décembre 1997 à avril1998, en Bosnie, où il a la tâche très difficiled’installer une équipe de recherche sur unnouveau site où règnent des conditions detravail très difficiles. Il obtient, en dépitd’une situation défavorable, de remarqua-bles résultats grâce à la confiance qu’il ins-pire, à sa maîtrise des situations et à saconnaissance des hommes.

Enfin, d’août à décembre 1998, à nou-veau en Bosnie, il fait preuve au quotidiende son exceptionnelle motivation dans sonmétier. Il est promu adjudant-chef le 1er

octobre 1998.

À son retour, il prend en charge la sec-tion de recherche aéroportée. Exemplaire etestimé de tous, l’adjudant-chef Sonzogni estun organisateur de talent, raisonnant avecméthode et rigueur.

En ex-Yougoslavie sur le territoire duKosovo, de décembre 2000 à avril 2001comme chef d’équipe de liaison et d’évalua-tion, il fait des analyses de qualité et susciteautour de lui la cohésion. Durant ce séjour, ilest nommé au grade de major le 1er janvier2001. Fort d’une solide expérience profes-sionnelle, d’une très grande ouverture d’es-prit, le major Sonzogni est un sous-officier àla carrière exemplaire.

Le 1er août 2001, il est nommé dans lecorps des officiers des armes au grade delieutenant puis il occupe la fonction de chefd’équipe des commandos parachutistes.

Il part en ex-Yougoslavie de janvier àjuin 2002. Chef de détachement de liaison,il se dépense sans compter et obtient d’ex-cellents résultats grâce à sa grande expé-rience déjà acquise sur ce théâtre.

À l’issue, il rejoint sa formation etcontinue à rendre les meilleurs services dansson emploi de chef de l’équipe de comman-dos parachutistes.

De mai à septembre 2003, il est en mis-sion en Macédoine où il commande deséquipes légères de liaison françaises. Il faitpreuve d’excellentes capacités profession-nelles et humaines et prend une partconsidérable au succès de l’opération« Concordia ».

Officier renseignement en juin 2004, ilfait preuve d’une grande ouverture d’espriten recherchant toutes les améliorations etinnovations techniques applicables à l’orga-nisation des techniques de combat qu’il meten oeuvre au Kosovo d’octobre 2004 à avril2005.

Promu capitaine le 1er août 2005, il par-ticipe à deux nouvelles missions dans lesBalkans et se voit confier le commandementd’une unité élémentaire en juin 2006.Pendant son temps de commandement, iln’aura de cesse de confirmer qu’il est unofficier hors pair, très rigoureux, à l’expé-rience avérée, aussi exigeant vis-à-vis de luimême que de ses subordonnés et animé d’unidéal élevé.

Il est désigné pour effectuer une missionen Afghanistan le 23 novembre 2008.

Le capitaine Patrice Sonzogni est cheva-lier de la Légion d’Honneur, titulaire de laMédaille Militaire, d’une citation à l’ordrede l’armée avec attribution de la croix deguerre des TOE avec étoile de vermeil,d’une citation avec attribution de la croix dela valeur militaire, de la croix du combat-tant, de la médaille outre-mer agrafeMoyen-Orient, RCA, Congo, de la médailled’or de la défense nationale agrafesTAP/MAE, de la médaille CommémorativeEX YOUGOSLAVIE, de la médaille com-mémorative de la mission de l’union euro-péenne « CONCORDIA », de la médailleOTAN non ART 5, du titre de reconnais-sance de la nation, de la médaille de la libé-ration du KOWEIT. La rédaction

36 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE D’OFFICIER> Hommageau capitaineSonzogni

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Mort en Afghanistan

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Nous étions encore quelques-uns àavoir participé aux activités deL’Épaulette depuis sa création en1964, ce qui nous permet de don-ner un avis sur l’évolution des

choses. Sous l’impulsion du charismatiqueGCA Paul Gandoët, le fondateur, puis desprestigieux GCA Alain Le Ray et GA JeanLemattre, et des présidents qui ont suivi,nous avons vu L’Épaulette évoluer du rangd’amicale à celui d’une association majeurepar le nombre de ses adhérents, reconnue,encouragée et appréciée par les plus hautesautorités. Quand j’étais président (1988-1993) elle approchait les 10.000 membres.Les assemblées générales étaient déjà hono-rées par la présence du général CEMAT, desdirecteurs centraux de la gendarmerie et desservices communs ou de leurs adjoints et,plusieurs fois, par le général CEMA. Yassistaient aussi régulièrement les prési-dents des associations comparables des troisarmées et de la gendarmerie et ceux desorganismes communs de coordinationcomme le comité d’entente et l’UNCAMqui intervenaient souvent.

Ce rappel pour dire que notre AG 2009sera retenue comme l’une des plus impor-tantes pour trois raisons :

Le bilan annuel largement positif dansles domaines essentiels des effectifs et desfinances, performance incontestable dansl’ambiance actuelle ;

La relève inattendue pour raisons fami-liales mais très sérieusement préparée, duprésident, le GDI Daniel Brûlé, par le géné-ral Jean François Delochre ;

Les décisions graves exposées par leGA Irastorza, CEMAT, sur le recrutement,la sélection, la formation des officiers IA.

L’assemblée a largement manifesté sonestime et sa reconnaissance et nos remercie-ments au général Brûlé. En tant que plusancien de la lignée des présidents, je le féli-cite très chaleureusement. Après avoirsérieusement préparé sa prise de fonction, ila su s’entourer d’une équipe active, atten-tive et prospective. Avec méthode, détermi-nation, beaucoup de dévouement, l’équipe asu convaincre et prendre les décisions, sou-vent courageuses, nécessaires. Les résultatssont là.

Bravo à tous, notamment au généralRostain, secrétaire général, qui cesse ses fonc-tions pour cause de changement de résidence.

La suite est moins agréable. Avec lamême franchise et tout aussi nettement quele général CEMAT je veux dire, dans cettetribune libre, combien les décisions qu’ilnous a annoncées sont gravissimes pourl’avenir du recrutement semi-direct des offi-

ciers et sans doute pour la cohésion du corpsdes officiers de l’armée de terre.

Si les mesures prises pour l’élévationdes études à l’EMIA, qui sera sanctionnépar un diplôme de niveau licence, est évi-demment bien accueillie, le vieillissement à23 ans de la limite d’âge inférieure pourconcourir et le plafonnement pratique desperspectives de carrière au grade de lieute-nant-colonel avec un temps de commande-ment de niveau 2, m’ont beaucoup déçu etmême choqué.

Ainsi, la scission de fait du corps desofficiers selon les origines est institutionna-lisée alors qu’elle avait été repoussée par leconseil de défense du 23 février 1968,notamment grâce à l’action de général LeRay, président de L’Épaulette, au nom del’unité du corps des officiers, qu’il précisaitainsi : « Unité, ne signifie pas uniformité,univalence, interchan-geabilité, encore moinségalité. Unité veut direappartenance à unensemble humain dontla vocation est com-mune à tous ses mem-bres et dont les statutsintérieurs respectentcette communauté.Unité suppose en parti-culier que les officiers,une fois sortis desécoles, ou ayant obtenul’épaulette par le rang,accèdent à part entière àleur condition nouvelleet voient s’ouvrirdevant eux des carrièresqu’ils seront libres deparcourir en fonction deleur qualité propre, deleur travail, de leurréussite, des plus-valuesacquises, de leur choix et de leur chance. Lesantithèses de l’unité sont le clivage institution-nel du corps lui-même et la discrimination ori-ginelle. » Peut-on mieux dire ?

Une position sans cesse défendue etcomprise par le commandement. Il seraitaisé de présenter un florilège des déclara-tions faites dans nos assemblées générales,notre revue, en réponse à nos démarches etau cours des entretiens accordés, à commen-cer par le GA Blanc en 1958 sur le projet decréation d’un corps de direction : « Le géné-ral CEMAT, pas plus que le DPMAT, nesauraient retenir une telle solution, par tropcontraire aux intérêts même de l’armée dontelle romprait l’unité et aux saines traditionsque chacun y débute avec des chanceségales. Il ne saurait y avoir dans l’armée

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française d’autre « noblesse » reconnue quecelle du mérite et de la valeur militaire. »C’est évident !

Alors pourquoi ce changement brutaldont je ne vois ni l’intérêt ni la logique ?

C’est le cas pour la fixation de la limited’âge minimum à 23 ans afin, a dit leCEMAT, qu’il n’y ait pas recouvrementavec les plus âgés des Saint-Cyriens, l’an-née supplémentaire offrant l’avantage d’uneexpérience plus assurée. C’est en fait uninconvénient grave par le risque de démoti-vation, l’usure de la culture générale, etparce que l’ancienneté de service exigéed’au minimum trois ans est bien suffisante,alors que 17% des officiers de l’armée deterre, les officiers sous contrat (OSC), sontformés en quelques mois ! De plus cettemesure leur interdit pratiquement l’accès àl’enseignement militaire supérieur.

Est-ce logique alorsque l’on réduit et sélec-tionne davantage le recru-tement semi-direct… etque l’on en élève notable-ment le niveau de forma-tion ?

Qu’ils soient en gar-nison ou en opérations lesIA ont-ils démérité et sesont-ils montrés infé-rieurs à ce point ?

Intérêt discutable,logique non avérée, il y aun risque de démotivationde ce recrutement qui nepeut que nuire à l’ensem-ble. Il ne peut y avoir demotivation sans espé-rance.

Certes, le généralCEMAT a rappelé le rôlerégulateur de la hiérar-

chie, seule vraiment apte à juger la valeur dechacun et à orienter en conséquence. C’estvrai, j’en suis la preuve. Mais il suffit delire un annuaire pour voir l’importance de ladate de naissance.

Ces décisions prises devraient être cor-rigées dans l’intérêt général, d’autant plusqu’elles n’ont pas d’impact budgétaire sen-sible.

Tous les officiers, en service, retraitésou futurs, sont concernés. Ils doivent êtresolidaires comme au combat. Il existe desorganes consultatifs, le rapport sur le moral,les associations et les promotions d’anciensde toutes origines pour se faire entendre etcomprendre.

Encore faut-il s’exprimer !

«> Après l’assemblée générale 2009Par le GCA (2s) Norbert Molinier

Le bilan annuellargement

positif dans lesdomainesessentiels

des effectifs etdes finances,performanceincontestable

dans l’ambianceactuelle.

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J’ai assisté récemment à uneconférence du général BRÛLÉayant pour but de présenterL’Épaulette et d’échanger avecles jeunes officiers de la division

d’application.Je m’adresse dans ce texte aux

jeunes officiers et à L’Épaulette.

I - Aux jeunes officiers :

J’ai commencé mon parcours pro-fessionnel dans l’Armée de terre en1970, à 18 ans, comme élève sous offi-cier d’active en école d’arme. Je medestinais donc à devenir sous-officierdu Génie. Encouragé par l’encadre-ment, j’ai passé l’examen de l’Ecolemilitaire de Strasbourg, préparatoire àl’EMIA puis j’ai intégré en 1974(22 ans). J’ai ensuite déroulé mon par-cours d’officier, classique, jusqu’augrade que je possède aujourd’hui, aprèsavoir fait un temps de commandementdit de niveau 2 (Cdt d’un groupementde CIRAT 94-97).

En 1999, à 47 ans, j’ai décidé demettre volontairement un terme à macarrière militaire.

Je suis parti dans le secteur privécomme chargé de recrutement et monrôle consistait à aider les militaires enreconversion (99-2003)

Dès 2001 j’ai été élu municipaljusqu’en 2008.

Depuis 2004, je suis commissaireenquêteur dans mon département.

L’exposé rapide de mon parcoursjusqu’à ce jour pour vous dire que :

• Je me suis « éclaté » dans mon par-cours militaire que j’ai vécu intensé-ment.

• J’ai laissé à d’autres les angoissesmétaphysiques de savoir quand ilsseront colonel pour espérer terminerCEMAT !

• J’ai pris les choses comme ellesvenaient, me donnant à fond au service

de l’institution et de la République.• Je témoigne que l’armée est un

véritable « ascenseur social » dont j’aibénéficié et j’en suis reconnaissant enétant aujourd’hui, entre autres, membrede L’Épaulette.

• Grâce à l’enseignement reçu et àl’expérience acquise pendant mes 29années de carrière, j’ai pu rebondir dansle privé, dans la gestion municipale etdans mes activités actuelles. Rassurezvous je prépare déjà à un nouvel avenir.

Vous vous engagez dans un rapport« gagnant-gagnant » avec l’institutionmilitaire ; donnez généreusement etcela vous sera rendu.

II - À L’Épaulette :

J’utilise une métaphore pour fixerselon moi le rôle de L’Épaulette, et monpropos va dans le sens de ce que j’aientendu à la conférence.

Notre association doit être, au-delàde l’amicale des anciens élèves, unobservatoire, un clignotant d’alerte etun « Saint Martin ».

L’observatoire pour prendre la tem-pérature des membres de l’associationen activité (60%) et apprécier le degréde satisfaction par rapport à la gestionde l’institution.

Le clignotant pour aller tirer lamanche des commandeurs militaires etdu ministre, afin de les informer desremarques des membres de l’associa-tion.

Un « Saint Martin » pour pouvoircomme ce militaire, fils de militaire, en338 à Amiens, « partager le manteau »,et en l’occurrence partager l’expé-rience, aider dans la vie militaire etaider dans la reconversion.

À tous, la pêche et le moral.Bon vent. Georges BINEL

Promotion Capitaine Cazaux 74-75

En temps de crise, l’instinct desurvie incite au repli sur soi, àl’esprit de chapelle et à soncorollaire, l’agressivité envers« l’autre ». Ainsi, le marasme

économique actuel aurait-il pu conduireles Etats-Unis à un retour au protection-nisme. Mais le pire n’est jamais certainet le bon sens semble l’emporter.

Toutes proportions gardées, larestructuration des armées et la réduc-tion d’effectifs qu’elle entraîne, conju-guée à une diminution conséquente desnominations d’officiers généraux, pource qui concerne l’armée de terre notam-ment, pourrait inciter nos responsablesà réserver formellement ces postes àdes officiers issus de l’École spécialemilitaire de Saint-Cyr. Pourtant, làaussi, gageons que l’intérêt collectifl’emportera sur les « revendicationscatégorielles » et que, sans céder à l’an-gélisme, ni même à une naïveté coupa-ble, des portes resteront entrouvertes.

D’abord parce que le filtre parfaitn’a pas été découvert : le concours duCID écarte des officiers de valeur, etinversement ; l’échec d’un candidat auconcours d’entrée à l’ESM ne signifiepas qu’il ne deviendra pas un excellentofficier ; on peut réussir le concours del’EMIA sans avoir présenté celui del’ESM auparavant.

Ensuite et surtout, parce qu’écrire(ou pire, faire en sorte) qu’un officiernon issu de l’ESM restera cantonné,quelle que soit sa valeur, à des postesd’exécution, c’est décourager l’effortindividuel, l’investissement personnel,le travail tout simplement qui, mêmes’ils n’impliquent pas automatiquementune reconnaissance de l’institution,constituent néanmoins indéniablementune des forces de notre armée. C’est,dans le même temps, flatter sinon laparesse, du moins un certain dilettan-tisme chez les « élus ». Nos sociétésoccidentales louent les vertus de la libreconcurrence, de la volonté d’entrepren-dre qui, combinées à la compétence,

38 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

TRIBUNE LIBRETémoignaged’un « jeune ancien »

De laprédestination

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«L

a notion de navigabilité est unterme issu de l’aéronautiquecivile permettant de s’assurerde l’aptitude au vol des appa-reils. Cette notion, déjà

ancienne est devenue une règle impéra-tive pour tous les opérateurs aériens.Quelles sont ces normes de navigabi-lité, d’où viennent-elles, pourquoi lesaéronefs militaires sont égalementconcernés et comment ces changementsvont-ils s’opérer ?

1- Définition :La navigabilité peut être définie

comme l’aptitude d’un aéronef à effec-tuer des missions dans des conditionsacceptables de sécurité vis-à-vis despassagers, des équipages transportés,des autres aéronefs et des territoiressurvolés. La navigabilité doit satisfaireà un ensemble d’exigences qui attestentla « santé technique des aéronefs ». Ellecontribue à la sécurité aérienne aumême titre que la formation des pilotes,les règles d’exploitation des aéronefs, laréglementation concernant les plate-formes aéroportuaires et bien sûr l’em-

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> Navigabilité

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ploi opérationnel de l’aéronef.

2- Historique de la navigabi-lité : un concept civil

La navigabilité est un concept issudes travaux de l’Organisation del’Aviation Civile Internationale (OACI)créée en 1944 par la Convention deChicago, au sein de laquelle les étatsmembres travaillent au développementd’un transport sûr régulier et écono-mique, sans pour cela posséder le pou-voir d’imposer le respect de ces règles.

En 2003, l’Europe a créée l’AgenceEuropéenne de Sécurité Aérienne(EASA), reprenant les textes de l’OACIpour les décliner en directives euro-péennes applicables par les états mem-bres. Le respect des exigences de navi-gabilité devient alors une obligationpour l’aéronautique civile.

Cette exigence est cependant assor-tie d’une dérogation indiquant que lesrèglements européens ne s’appliquentpas aux exploitants d’aéronefs d’État.

3- Pourquoi une applicationdans les armées :

Le décret du 7 décembre 2006 rela-

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Le respect des exigences de navigabilité devientalors une obligation pour l’aéronautique civile.

permettent de progresser, d’insufflerune dynamique du succès, de « s’éleverpar l’effort ». Supprimer cette possibi-lité, en attribuant une valeur immodéréeaux diplômes initiaux, c’est ignorer lesressorts de la nature humaine. L’intérêtévident de l’institution est de promou-voir les meilleurs d’entre ses membres,des échelons de contact aux plus hautesresponsabilités (le « the right man at theright place » cher aux Anglo-Saxons).S’inspirant d’études menées pour degrands groupes civils, les armées onttenté de s’approprier le concept de« haut potentiel », défini comme le pro-duit d’une capacité par une énergie àl’exprimer, affecté d’un coefficient« conditions d’environnement ». Lescréneaux de passage de grade ayantleurs raisons que la raison ignore, l’ins-titution a assorti cette formule d’un fac-teur « âge » qui prend le pas sur lesautres critères, permettant de redonnersans y paraître tout son poids audiplôme initial, les conditions de recru-tement étant ce que l’on sait.

En conclusion, les temps agités quis’annoncent ne devraient-ils pas nousinciter à resserrer les rangs, en ayant àcœur de faire quotidiennement montrede notre valeur individuelle et de notredésintéressement, afin d’accroître notreefficacité collective, permettant, inci-demment sinon accessoirement, auxplus capables d’entre nous, fussent-ilspolytechniciens, d’atteindre le sommetde la hiérarchie ?

Colonel Thierry Beckrich(Promotion lieutenantLhuillier/EMIA 85-86)

La 48e promotion, 5e compagnie,1er section, de L’EMIA,

rendant les honneurs au CEMATlors de l’AG de L’Épaulette

le 7 février 2009, à École militaire.

Respecter lesexigences denavigabilitéavant le9 décembre 2011sans sacrifierune once de saliberté d’actionen termesd’emploides aéronefs…

…Un défipour l’ALAT.

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tif aux règles de navigabilité des aéro-nefs militaires et d’État définit la navi-gabilité « comme étant la conditiond’un produit qui lui permet d’être misen œuvre en respectant les objectifs desécurité définis vis-à-vis des personnesà bord et des tiers ». Ainsi, l’Étatdemande aux ministères exploitant desaéronefs de bien vouloir respecter aumaximum les exigences de navigabilitécivile avant le 9 décembre 2011.

Pour décoller, tout avion civil abesoin d’un certificat de navigabilité« carte grise de l’aéronef » qui attestede son aptitude au vol. Les aéronefs del’armée de terre ne dérogeront bientôtplus à la règle. Il s’agit donc de se cal-quer sur le modèle civil tout en prenanten compte les contraintes opération-nelles des aéronefs militaires.

Dès 2006, le ministère de laDéfense a choisi d’appliquer « aumieux » les textes civils. Ce choix a étédicté par un certain nombre de raisonset de nécessités :

• utilisation d’un même langageentre civils et militaires au sein del’Union Européenne,

• développement de nouveaux pro-grammes aéronautiques (A400M),

• européanisation de la maintenancedes aéronefs de nouvelle génération,

• modernisation de nos systèmespermettant un allégement des procé-dures, gage d’une plus grande transpa-rence et d’une meilleure visibilité,

• optimisation des ressources endéveloppant les procédures interminis-térielles en matière d’exploitation etd’entretien des appareils,

• diffusion des informations à tousles utilisateurs, civils, militaires ou éta-tiques impliqués dans un événement

(accident, fait technique…).4- Comment appliquer les exi-

gences au sein de l’arméede terre :

Dans un contexte de projectionintensive des moyens aériens sur tousles théâtres d’opération et de politiquede forte rationalisation des effectifs,l’armée de Terre doit mener uneréflexion et mettre en place une struc-ture robuste afin de respecter les exi-gences de navigabilité avant le 9décembre 2011 sans sacrifier une oncede sa liberté d’action en termes d’em-ploi des aéronefs.

Il est donc indispensable de s’ap-puyer sur l’effectif existant sans affai-blir les capacités de maintenance touten respectant les exigences de navigabi-lité mais sans compromettre la capacité

opérationnelle de l’ALAT par uneapplication trop stricte des directiveseuropéennes.

La mise en place des exigences denavigabilité est un chantier incontour-nable qui nécessite de fédérer toutes lesénergies.

Conclusion :L’application des exigences de la

navigabilité est donc une nécessité enterme de sécurité aérienne. La navigabi-lité permet la mise en cohérence de tousles efforts produits jusqu'à maintenantet leur adaptation à la modernisation dumonde aéronautique. C’est un effort àproduire par tous mais dont chacundevrait tirer très rapidement des béné-fices.

La rédaction

40 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

TRIBUNE LIBRE> Navigabilité

DRLa navigabilité permet la mise en cohérence de tous les efforts produits jusqu'àmaintenant et leur adaptation à la modernisation du monde aéronautique.

Les avions fabriquésdans le même matériauque les boites noiresréduisent à zéro le nombred’accidents aériens.

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Du fait de mon expérienceeuropéenne à l’EMA, jereprésentais la France ausein de comités OTAN meconduisant jusqu’à Varsovie,

Prague, Kiev…, j’ai été sollicité pour pro-noncer une série de conférences surl’identité européenne : l’Europe jusqu’où ?Difficile challenge : lire tant de livrescontradictoires sur le sujet (dont l’excel-lent « homme européen » de De Villepin etSemprun) , choisir entre glorification etrepentance, rester neutre politiquement aumoment même où une majorité deFrançais souhaitaient fixer une limite àl’union européenne et où le présidentChirac affirmait que « la démocratien’avait pas de frontières » !..

Je vous propose une synthèse de cesconférences.

L’Europe existe par sa constructionhistorique , son évidente identité cultu-relle, philosophique et religieuse ainsique par son développement scientifiqueet économique sans équivalent dans lemonde jusqu’au début du XXe siècle .

La géographie d’abord : jusqu’auMoyen Âge, la frontière Est était le Don.Pierre le Grand, voulant ancrer laRussie à l’Europe a repoussé artificiel-lement cette frontière à l’Oural, mais laTurquie restait asiatique. L’Europecomporte deux fois plus de côtes quel’Asie, cette facilité naturelle de com-munication a favorisé le développementde son génie créateur .

L’histoire ensuite, Michelet commeHugo, compare l’Europe à un corpsdont les membres sont les pays consti-tutifs. Diversité dans la complémenta-rité guidée par un même esprit : lesguerres entre nations sont des guerresciviles… F. Braudel pour sa partaffirme que « les frontières ne dispa-raissent jamais, ce sont des cicatricesqui s’ouvrent périodiquement » ; c’estainsi que :

• « l’Union de la méditerranée »chère à notre président, c’est l’Empireromain ! La frontière Nord de l’Empire

constituant la frontière linguistiqueroman/germain (parlez-en aux Wallons…) ;

• En 395, le partage de l’Empirepasse par Sarajevo (coupure confirméepar le grand schisme de 1 054 entreRome et Byzance) : la cicatrice est tou-jours béante ;

• Jacques Chirac tente de nousconvaincre que « l’Europe est née àByzance » mais le centre de gravité bas-cule bientôt vers Paris : la France deClovis devient alors la fille aînée del’Église : la civilisation judéo chré-tienne européenne y prend son essor ;

• Puis l’Empire de Charlemagne :c’est l’Europe des 6 ! Et certains,aujourd’hui, confrontés à la difficultéde cheminer à 27, souhaitent recréer lenoyau dur de Charlemagne au sein del’U.E. ; comment ne pas évoquer iciChurchill : « Si l’Angleterre doit choisirentre le continent et le grand large(l’Amérique) elle choisira toujours legrand large »…

• Les invasions barbares sont consi-dérées aujourd’hui comme un facteurd’homogénéisation Nord/Sud del’Europe ; les Scandinaves, selon Duby,la prenant notamment en tenaille :vikings à l’Ouest , varègues à l’Est , latenaille se refermant en Sicile nor-mande.

• Les nations naissent ou se stabilisentau IXe siècle (traité de Verdun : 843 ) :l’Union Européenne, traumatisée à

l’origine par le nationalisme qui aconduit aux deux suicides européens duXXe siècle a sans doute trop favorisé lasupranationalité ; aujourd’hui le mou-vement s’inverse : la nation reste incon-tournable (mouvement bien analysé parHubert Vedrine), d’ailleurs c’est le seulrempart crédible face aux excès durégionalisme européen. N’est-ce pas enpartie pour préserver leur nation que lesIrlandais viennent égoïstement de reje-ter le nouveau traité ?

• L’Europe gothique du XIIIe siècle :c’est grosso modo l’Europe des 25 !Le Goff, notre grand médiéviste,affirme que « l’Europe est née au MoyenÂge » : la cohérence, l’identité et le fon-dement primordial de l’Europe sontchrétiens à la suite de son fondementgreco-romain. Cela ne signifie nulle-ment que les apports islamiques soientnégligeables ; rappelons-nous la bril-lante civilisation de Cordoue et l’extra-ordinaire osmose catholique, ortho-doxe, juive et musulmane du royaumenormand de Sicile. L’affrontement vio-lent entre le christianisme et l’Islam n’apas fini de laisser des cicatrices : pourLe Goff, le bilan des croisades est nul,sans parler du sac de Constantinople en1 204 où l’Occident catholique a voulutuer l’Orient byzantin ;

• L’Europe occidentale s’auto-déchire à partir du XIVe siècle en unesuite de guerres « civiles » : guerres desuccession des princes, guerres de reli-

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«> L’Europe existe, je l’ai rencontrée…L’Europe existe par sa construction historique, son évidente identité culturelle,philosophique et religieuse ainsi que par son développement scientifique etéconomique sans équivalent dans le monde jusqu’au début du XXe siècle .

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VIE D’OFFICIERTRIBUNE LIBRE

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manité avec notamment la traite desnoirs ;

• L’Europe enfin s’effondre au XXe

siècle : « les deux jumeaux hétérozy-gotes que sont Hitler et Staline »(P. Chaunu) ont conduit l’humanité aufond d’abîmes jamais atteintes ; c’estl’ère des génocides (arménien par lesturcs, ukrainien par Staline, juif parHitler… ) et le 5 août 1945, c’estHiroshima : « pour moi l’ère chrétiennes’est arrêtée ce jour-là » (T. Monod).C’est bien l’horreur sans précédent decette période qui va décider lesEuropéens à instituer à tout jamais lapaix en créant l’Union Européenne .

En conclusion, il me semble que lameilleure définition de l’Europe estcelle de V.G.E. : « j’appelle européennetoute terre qui a été successivementromanisée , christianisée et soumise àl’esprit et à la discipline des Grecs »j’ajoute « et qui a su conquérir la laïcité,la démocratie et les droits de l’homme ».L’Europe aujourd’hui forte de son iden-tité artistique, scientifique et philoso-phique, ayant tiré les leçons de seserreurs passées, a l’impérieux devoir des’unir et de s’organiser pour éclairernotre monde contemporain désemparé.

Sans naïveté toutefois car, pourparodier Balzac, une défense euro-péenne sans diplomatie est peu dechose, mais une diplomatie européennesans défense n’est rien ! Alors pourquoipas une défense européenne sousl’égide de l’OTAN pour peu que l’équili-bre Amérique / Europe y soit respecté ?

Général (2s) Jean-Paul HAMON

aux excès de la mondialisation ultralibé-rale ?

• L’absolutisme européen du XVIIIè

siècle (l’Europe classique) puis la révo-lution industrielle conduisent demanière inéluctable à l’ère des révolu-tions du XIXe siècle (Furet), à la suitede la révolution française et celajusqu’à la révolution bolchevique de1917. Sans conteste, l’homme émer-geant de cette époque charnière, c’estNapoléon. rencontre, rare dans l’his-toire du monde, entre un homme vision-naire et un peuple désemparé. Se pla-çant au dessus des factions , il sauve larévolution, libère l’Europe et crée« l’état moderne » (de Gaulle ). Mais seproclamant empereur , emporté par sagloire militaire inégalable, il recrée unnépotisme d’ancien régime, s’em-bourbe en Espagne avant de s’effondreren Russie. On rêve aujourd’hui d’uneEurope napoléonienne qui aurait réussien nous évitant les deux absurdes sui-cides européens du XXè siècle ! Carenfin , c’était une constante de la diplo-matie française que de « travailler pourle roi de Prusse » (Richelieu, LouisXV…) ; alors que Goethe prophétisait àValmy : « d’ici et de ce jour date unenouvelle ère dans l’histoire du monde »,Napoléon a, sans le vouloir, fait émer-ger le nationalisme allemand ;

• L’Europe romantique du XIXe siè-cle, c’est aussi celle du colonialisme : ilnous faudra encore une bonne décenniede débats entre historiens pour distin-guer ce qui relève de l’action civilisa-trice lumineuse de l’occident (Lyautey,par exemple) de ce qui relève du pillagedu tiers-monde ou du crime contre l’hu-

gions… Comme si la peste noire de1 346 n’avait pas suffi. À l’Est, lagrande Pologne englobe l’Ouest del’Ukraine : la vaste Europe baroque quej’ai rencontrée notamment en Europecentrale va ainsi s’étendre jusqu’à Kiev :le Dniepr constitue encore une cicatricevivace entre uniates occidentaux (ratta-chés à Rome ) et orthodoxes russo-phones orientaux ; est-ce là la vraiefrontière de l’Europe dans la mesure oùla Russie manifestement ne rejoindrajamais l’U.E. ?

• En 1453, la guerre de Cent Ansprend fin au moment où Constantinopletombe aux mains des Ottomans . Alorsla Turquie est-elle la matrice del’Europe , ou l’Europe s’est-elle conso-lidée face au péril turc ? En fait lesmêmes arguments servent aux partisanset aux opposants de l’entrée de laTurquie dans l’U.E. Pour les uns, ellen’est pas assez laïque et l’islamismeradical serait alors aux portes del’Europe, pour les autres la Turquie abesoin de l’Europe pour consolider safragile laïcité or ce grand partenaire del’OTAN est un fidèle allié d’Israël…

• Jacques Attali fait débuterl’Europe moderne à 1492, date de ladécouverte de l’Amérique. L’Europeredécouvre son héritage gréco-romainet l’esprit des lumières est en germedans cette renaissance : laïcité, épa-nouissement personnel, libéralisme (aupassage, l’ultralibéralisme actuel sesitue à l’opposé de l’esprit libéral d’ori-gine). Devant la fabuleuse créativitémultidisciplinaire de L. de Vinci, le phi-losophe Michel Serres parle d’« exodar-winisme » : l’homme prolonge la natureet devient créateur d’évolution ; d’oùl’extraordinaire développement cultu-rel, scientifique, technique et écono-mique de l’Europe par rapport au restedu monde et cela jusqu’au milieu duXXe siècle. Aujourd’hui certains pro-longent cette idée en affirmant que« l’homme devient responsable del’évolution de l’univers » (de Rosnay) :simple philosophie ou nécessaire écolo-gie face aux dérèglements climatiques et

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> L’Europe existe, je l’ai rencontrée…

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L’on s’accorde à voir dans la défenseà la fois la condition et le levier de larelance politique du projet européentout en veillant à ce que la construc-tion de cette autonomie si pénible-

ment acquise ne soit constamment mise enconcurrence avec les modalités existantes desécurité et de défense sur le continent euro-péen.

C’est particulièrement vrai depuis le nonirlandais qui en figeant les institutions euro-péennes au traité de Nice, oblige à s’adapteraux dispositions existantes afin de faire garan-tir la légitimité de telles politiques, au regarddes défis de démocratie et de transparence àl’égard des attentes des citoyens européens.

L'Europe n’a ainsi plus pour seul objet laconstruction d’une union économique obtenuesous la présidence française mais égalementcelle d’une union politique. Malgré les diffi-cultés à énoncer politiquement des intérêtscommuns, un des principaux objectifs est dés-ormais de faire de l'Europe un acteur influentdans le monde et de construire ensemble undispositif commun de sécurité interne etexterne, incluant la stabilisation des conflits.

La Politique étrangère et de sécurité com-mune (PESC) et la Politique européenne desécurité et de défense (PESD), auxquelles ilconvient désormais d’ajouter le nouvel acro-nyme de Politique de Sécurité et de DéfenseCommune (PSDC), nouvelles dispositionsapportées par le Traité de Lisbonne, instru-ments de la première, répondent ainsi à unemême nécessité légitimante, dans le cadred’une réponse collective organisée, à traversdes instruments, des objectifs capacitaires etdes logiques communes et solidaires, sanspour autant annihiler le continuum autour de lasouveraineté nationale autour du principe decoercition et de légitimité de l’usage de laforce.

C’est pourquoi la PESD s’inscrit dans unetriple logique, celle de l’autonomisation dans

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sa phase de planification stratégique, la conso-lidation opérationnelle et enfin l’approfondis-sement quant aux mécanismes de commande-ment et de contrôle institutionnel.

Il convient de les analyser sous unedémarche collective et comparative, eu égardaux différentes perceptions des forces arméesdes 27 États, du moins ceux qui considèrentl’Union européenne de défense comme unenécessité, propre à relancer le projet européen.

La France exerce depuis le 1er juillet laprésidence de l’Union européenne et ce pen-dant le second semestre de l’année 2008. Celadevrait être l’occasion de confirmer le « retourde la France en Europe », tout en favorisant le« retour de l’Europe en France », comme lerépète le Président français, Nicolas Sarkozy.Les avancées concrètes en matière d’Europe dela défense revêtent ainsi une importance capi-tale à l’aune d’une double actualité particuliè-rement riche avec, d’une part, le difficilecontexte de ratification des 27 États membresdu Traité institutionnel dit « simplifié » et,d’autre part, les élections européennes et lamise en place d’une nouvelle équipe dirigeanteau sein de la Commission d’ici juin 2009.

Dispositionsmultilatérales, penséestratégique autonomeet contraintes budgé-taires partagées ?

La PESD s’inscrirait donc dans unevolonté de préserver les alliances, de partagerle coût, de maintenir l’autonomie nationale dedécision, tout en prenant en compte la multina-tionalisation des opérations extérieures, avecen filigrane le souci des engagements interna-tionaux (Charte de l’ONU, relation transatlan-tique, partenariats avec les Organisations sub-régionales), notamment militaires.

La déclaration commune signée en mai2006, portant sur la coopération entre lesNations unies et l’Union européenne dans lagestion des crises, tend à confirmer cette com-

plémentarité dans la gestion des conflits enAfrique. Dans ce sens, le renforcement descapacités africaines de maintien de la paix, àtravers notamment la sixième génération duprogramme RECAMP (renforcement des capa-cités africaines de maintien de la paix) dont lestrois missions (équipement, formation etentraînement), pourrait être conduit sur lapériode 2007-2009 avec l'Union Africaine aunom de l'Union Européenne.

La « défense européenne » n’est pas syno-nyme de défense collective contre une agres-sion, mission dévolue à l’OTAN. En revanche,la PESD tend à se légitimer à travers la gestiondes crises par le biais d’opérations de soutien àla paix (Peace Support Operations - PSO -englobant les phases de peace keeping, peaceenforcement, conflict prevention, peacemaking et peace building - engagées sous lechapitre VII de la Charte de l’ONU) ou de mis-sions civilo-militaires et humanitaires regrou-pées sous le nom de « Missions de Petersberg »(concernant celles engageant les militairesdans du soutien logistique aux opérationshumanitaires, l’aide aux populations réfugiées,l’assistance en cas de pandémies ou de catas-trophes naturelles, la récupération des ressor-tissants, le maintien, l’imposition et le rétablis-sement de la paix), comme c’est le cas dans lecadre de l’Eufor au Kosovo, en RDC (EuforRD Congo - mission Artémis), en Afghanistan(EUPOL Afghanistan depuis juin dernier) etdepuis quelques jours au Tchad et enRépublique centrafricaine (Eufor Tchad-RCA).

Cette dernière opération, née de la résolu-tion 1778 du Conseil de Sécurité des NationsUnis du 25 septembre 2007, autorise la pré-sence militaire de l’UE, aux côtés de laMission des Nations-Unies en RCA et auTchad (MINURCAT).

Le Conseil européen des 15 et 16 octobre2007 l’a validée. C’est ainsi la cinquième opé-ration menée par l’UE hors recours auxmoyens de l’OTAN, dans le cadre du dispositifde « Nation cadre » choisi, comme en 2003 en •••

> La défense au chevet du projet européen ? 1

La rédaction avait imaginé profiter de la présidence française de l’UnionEuropéenne pour proposer un dossier sur la défense.Les événements du début de l’été ont nécessité de différer ce projet,L’Épaulette souhaitant se tenir aussi près que possible de l’actualité.Aujourd’hui, elle propose ce texte qui conserve sa pertinence et lecomplète par les avancées réalisées dans ce domaine.

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Ituri (RDC), pour la conduite d’une opérationautonome de l’Union.

L’Eufor Tchad-RCA, c’est ainsi 3700 sol-dats, dont 50% à 60% sont Français, mais éga-lement issus de 18 pays européens, qui - sousla coordination du général de corps d’arméeirlandais Patrick Nash et le commandementopérationnel du général de brigade françaisJean-Philippe Ganascia (dont l’Etat-major deniveau stratégique (OHQ) est situé au Mont-Valérien près de Paris) - préfigure la légitimitéde terrain propre à asseoir l’UE comme unacteur global, « bras armé » du multilatéra-lisme onusien.

Bien évidemment, soumise aux atermoie-ments européens - nés de sa teinture jugéecomme étant trop française -, et aux aléas de lapolitique tchadienne et des rapports de forcesmilitaires locaux, qui virent la rébellion uni-fiée arriver au portes du Palais rose d’IdrissDéby à N’Djamena, sa mission ne sera pas desplus simple...

S’y joue pourtant la validation de l’utilitédu concept d’autonomie, d’une juste réparti-tion des tâches dans le temps et les missionsentre l’ONU et l’UE en matière de stabilisa-tion et de gestion de crises sur le continentafricain, ainsi que la mutualisation financièreet humaine.

Une défenseeuropéenne qui existemais qui a du mal àtrouver sa légitimité

La PESD correspond donc à une légitimitéacquise par ajouts successifs (Traité instituantl’UEO en 1948, échec de la CED en 1954 puistimide relance via les Plans Fouchet en 1961-1962, démarche volontariste relancée lors duSommet franco-britannique de Saint-Malo en1998, puis à Helsinki en 1999, le Traité deNice ou enfin la déclaration d’opérationnalitéde Laeken en décembre 2001…).

La défense européenne s’appuie sur unelarge panoplie d’outils (institutions, agences etobjectifs) à disposition des États membres. Enplus des organes structurants (Comité poli-tique et de sécurité, Comité militaire de l’UEou État-major de l’UE), les différents traitésont pris soin d’intégrer ces outils et des objec-

tifs capacitaires, le tout dans une logique derenforcement des capacités de planification etde conduite des opérations propres à l’UE,complémentaire des mécanismes de prises dedécisions propres à l’OTAN.

La défense européenne s’inscrit, en effet,dans une logique « gagnant-gagnant » avecl’OTAN, particulièrement perceptible à tra-vers les accords dits de « Berlin + », qui per-mettent l’accès de l’UE aux moyens et capaci-tés de planification et de logistique del’Alliance - sans que soit pour autant réglée laquestion du « droit de premier refus ».

Néanmoins, sans cet outil, l’UE n’auraitpu mener simultanément les opérationsConcordia - au niveau militaire - et Proxima -au niveau des forces de police et le soutien à laformation en matière de sécurité - enMacédoine (2003), ni Althea (remplaçant ainsila SFOR de l’OTAN depuis décembre 2004 enBosnie Herzégovine et pour laquelle la pré-sence de 2500 soldats « robustement » arméset la mise en place des équipes civilo-mili-taires de liaison et d’observation (LOTs)constituent des innovations significatives).

A cet égard, le sommet de l’AllianceAtlantique, qui s’est tenu à Bucarest en avrildernier, est venu confirmer le rapprochementactuellement en cours entre l’OTAN et l’UE,comme tend à le prouver le dialogue fructueuxengagé en matière de planification et de com-mandement au niveau du COPS de l’UE et leComité des plans de défense de l’OTAN.D’ailleurs, les missions de l’OTAN assoientleur légitimité actuelle, sur des bases sembla-bles à ce que l’UE tente de faire, notammenten Afrique et dans Les Balkans. En effet, leconcept stratégique de 1999 reconnaît que lasécurité de l'Alliance repose sur deux piliers :la gestion des crises, y compris les opérationsde réponse aux crises, et le partenariat associéà la coopération, à la stabilité et au dialogue.

Même s’ils n'englobent pas « la décision

stratégique d'affirmer sa présence au niveaumondial et de mener des opérations militaireshors d'Europe », ces deux piliers sont néan-moins pleinement associés à la sécurité euro-atlantique. Cette réalité formelle légitimedavantage le recours à des partenariats le plussouvent recherchés avec d’autres organisa-tions multilatérales, parmi lesquelles l’UE, viala PESC et la PESD, tend à devenir la plusrégulière.

Néanmoins, l’épineuse question du bou-clier anti-missiles américain (DAMB) et deson installation en Pologne et en Républiquetchèque, tendrait à nuancer ce rapprochement,pourtant ouvertement signifié par le truche-ment des déclarations des ministres de laDéfense de l’Alliance atlantique en juin2007…

Sur le plan des affichages politiques, l’ob-jectif global des forces européennes, baptisé «Headline goal » fixé à 60 000 hommes, réelle-ment opérationnels, a été quelque peu oubliédepuis. Par ailleurs, le concept « Battle Groups1500 », c’est à dire des forces de réactionrapide composées de 1500 hommes disponi-bles dans un court laps de temps, ainsi que lapoursuite des logiques d’intégration par armes(Eurofor, Euromarfor, Black sea For,Eurogendfor - réunissant l’Italie, l’Espagne,les Pays-Bas, le Portugal, la France et la gen-darmerie militaire polonaise en tant que mem-bre associé, sous la forme d’une force de 800hommes déployables sous 30 jours, notam-ment pour la gestion de crise) traduit unevolonté claire d’aboutir à « l’Europe des résul-tats » que le président José Manuel Barrosoappelait récemment de ses vœux.

Étudier la PESD et son impact sur lesforces armées des États membres de l’UEimplique de se préoccuper de deux axes préa-lables à une doctrine militaire convergente.

Le premier angle s’inscrit dans un soucide rationalité financière. Les 27 États mem-bres de l’UE dépensent deux fois et demie

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> La défense au chevet du projet européen ?

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moins pour leur sécurité que les Etats-Unis,soit 160 milliards d’euros. A eux deux, laFrance et le Royaume-Uni représentent déjà40% des budgets européens. Ajoutons à celaque les 21 États membres appartenant à la foisà l’OTAN et à l’UE dépensent 190 milliards dedollars, alors que les États-Unis en consom-ment approximativement le double, soit 385milliards de dollars. Le second, qui rejoint lepremier, est de viser à la construction de «champions européens de l’industrie de défense», afin de privilégier la mutualisation desmoyens, notamment en ce qui concerne larecherche et le développement ou encore lescapacités techniques qui entrent en jeu dans lasécurisation des frontières et des approvision-nements énergétiques.

Au-delà des ces soucis comptables, laréflexion actuelle tend à aller dans la directionde critères de convergences des efforts dedéfense afin que chaque pays tende vers l’ob-jectif de 2% du PIB (contre 4% consacrés à ladéfense outre-Atlantique). Le premier effetescompté, du moins proclamé, serait ainsid’éviter les gaspillages liés à la multiplicationdes compétitions des programmes et desacteurs industriels européens, en considérantque les programmes bilatéraux doivent deve-nir l’exception et ceux élaborés en commun larègle (à l’instar de l’A-400M). Dans ce cadre,il convient ainsi de prendre en considérationl’importance des travaux menés sur le « coût »de la non Europe.

La sécurité euro-péenne : un test defiabilité quant au pro-jet collectif européen ?

Si tout le monde s’accorde à penser que ladéfense peut être à la fois la condition et lelevier de la relance politique, encore faut-ilêtre déterminé à ce que la construction de cetteautonomie si péniblement acquise ne soitconstamment mise en concurrence avec lesmodalités existantes de sécurité et de défensesur le continent européen. L’adoption évoquéed’une nouvelle Stratégie européenne de sécu-rité devrait, à cet égard, permettre une défini-tion plus affinée des intérêts de sécurité com-muns européens ainsi qu’une vision communedes risques et des moyens à mettre en œuvrepour y faire face.

En effet, à défaut d’être un ministre desAffaires étrangères de l’UE, le Haut représen-tant pour les affaires étrangères et la politiquede sécurité, avec sa « double casquette » deSecrétaire général du Conseil de l’Union et deVice-président de la Commission européenne,sera en mesure de s’appuyer sur un serviceeuropéen pour l’action extérieure (SEE) qui a

vocation à être composé de diplomates desEtats membres et de fonctionnaires de laDirection générale des Relations extérieuresde la Commission et du Conseil.

Toutefois, cet apparent volontarisme poli-tique n’a de sens que s’il rejoint une nécessitéd’ordre tactico-opératoire concrète, à traversla relance de l’idée d’un Livre blanc sur lasécurité européenne, laissé quelque peu enjachère depuis le « non-endossement » decelui élaboré en 2004 par l’Institut d’études deSécurité de l’UE.

Dans cette perspective, le DocumentSolana signé à Salonique en décembre 2003,qui devrait être actualisé au cours de la prési-dence française, n’est que la mise sur papierd’un pré-concept stratégique, les missions ettâches militaires n’étant précisées ni dans ledomaine préventif, réactif ou coercitif. La pre-mière des garanties est de ne pas « s’aligner »sur les modèles existants, ce qui, faute devision prospective, aboutirait à créer de nou-velles structures vides de sens, dans lecontexte national et européen.

A cet effet, le traité de Lisbonne, ratifié,pourrait remettre à l’ordre du jour l’idée d’une« Union de défense et de Sécurité », basée surune coopération renforcée permanente (à l’ins-tar d’ailleurs de l’article I-40 du PTCE qui ins-tituait une coopération structurée), sorte de «noyau dur » d’Etats souhaitant aller plus viteque d’autres.

De ce point de vue d’ailleurs, le Sommetde Tervuren d’avril 2003, dit « du chocolat »,réunissant l’Allemagne, la France, la Belgiqueet le Luxembourg, s’inscrivait clairement dansla possible préfiguration de ce que beaucoupappellent un « Schengen de la défense ». LeManifeste de l’Assemblée parlementaire del’Union de l’Europe Occidentale, adopté enoctobre 2006, ainsi que le rapport du députéeuropéen libéral Von Wogau allaient égale-ment dans ce sens.

L'Europe n’a plus pour seul objet laconstruction d’une union économique, maiségalement celle d’une union politique. Malgréles difficultés à énoncer politiquement desintérêts communs, un des principaux objectifsest désormais de faire de l'Europe un acteurinfluent dans le monde et de construire ensem-ble un dispositif commun de sécurité interne etexterne, incluant la stabilisation des conflits.

C'est pourquoi se pose à présent la ques-tion essentielle de la légitimité de telles poli-tiques, au regard des défis de démocratie et detransparence attendus pas les citoyens euro-péens.

Le problème de la sécurité à l'intérieur des

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frontières, comme celui de la cohérence del'action de l'Union dans le monde, est ainsidevenu implicitement un nouvel enjeu auregard des autres organisations multilatéralesavec lesquelles, du reste, l’UE a bâti sa cohé-rence d’action.

C’est peut-être d’ailleurs à l’aune de cetravail de pédagogie avec nos partenaires quel’on pourra mesurer le poids de l’UE commeacteur géopolitique suffisamment autonomepour être attractif et crédible, partout où elleest attendue.

Emmanuel DupuyPar Emmanuel DUPUY, Président de l’Institut

Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) et

Catherine SARLANDIE DE LA ROBERTIE

(Professeur des Universités, Présidente de

l’AFUDRIS, CREC-ESM Saint-Cyr, Université

Rennes 1).

Fondation Robert Schumann.

Lettre spéciale 18 décembre 2008.

Etude de Jean-Dominique Giuliani.

Une présidence réussie - Bilan de la présidence fran-

çaise de la Commission de l’Union européenne

(p 6 & 7).

Quel est le bilan ?

La France avait annoncé qu’elle entendaitdynamiser la politique de défense européenne.

Plusieurs initiatives ont été lancées ouaccélérées pendant sa présidence : un rapportcomplétant et renforçant la stratégie euro-péenne de sécurité adoptée en 2003 ; l’opéra-tion contre la piraterie en Somalie ; la moder-nisation des hélicoptères européens et l’entraî-nement des pilotes ; la mise en place d’uneflotte de transport aérien européenne ; la créa-tion d’un groupe d’intervention navale etaérienne ; de nouvelles capacités pour leCentre satellitaire européen ; le renforcementdu rôle de l’Agence européenne de défense.

Ces initiatives ont donné lieu à une ratifi-cation du Conseil européen qui s’est claire-ment prononcé pour le renforcement des capa-cités militaires, l’amélioration de la réactivitédes forces européennes, la coordination desopérations pour évacuer les citoyens euro-péens des zones de conflit, la contribution desmilitaires pour la surveillance maritime, lamise en place de formation commune des offi-ciers. L’Union sera capable de déployer 60000 hommes en 60 jours, de conduire simulta-nément deux opérations importantes de main-tien de la paix, ou deux opérations de réactionrapide et les Etats membres se sont engagéssur d’autres objectifs précis. La défense euro-péenne prend corps. Elle acquiert une réellecrédibilité.

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Dans le cadre de la conserva-tion de la mémoire combat-tante, l’évènement majeuren Corse en 2008, est indis-cutablement la commémo-

ration du soixante-cinquième anniver-saire de la libération de l’île en 1943.

Cette opération militaire n’a peut-être pas donné lieu à des combats horsdu commun, tels qu’à Bir-Hakeim ouStalingrad. Elle restera tout de même,dans l’histoire de la seconde guerremondiale, celle qui a connu la libérationde l’île, vingt mois avant le territoirenational.

La Corse pendantl’occupationLe 10 juin 1940, alors que les unités

allemandes envahissent le sol nationaldepuis le 10 mai, l’Italie entre à sontour en guerre contre la France. Cetteaction a été qualifiée à l’époque de« coup de poignard dans le dos »

L’armistice franco-allemand estsuivi le 24 juin par l’armistice franco-italien. Ce dernier impose en Corse laprésence d’une commission d’armisticeitalienne. Certes, ce n’est pas l’occupa-tion, mais cette présence présageait, àbrève échéance l’annexion de l’île par

l’Italie. Mussolini avait clairementclamé son objectif avant la guerre :« Récupérer Nice, la Corse, la Tunisie,Djibouti »

Réagissant au débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942 enAfrique du Nord, Hitler fait occuper latotalité du territoire français. Mussolinile suit, et envoie en Corse, le 11 novem-bre 1942, le 7e Corps d’Armée auxordres du général Magli. Quelques moisplus tard, les troupes d’occupationseront évaluées à 80 000 Italiens et10 000 Allemands (Brigade ReichsfürerSS). A l’époque, la population de l’îleétait d’environ 203 000 habitants.

Dès décembre 1942, des liaisonss’instaurent entre la Corse, grâce –notamment – au sous-marin« Casabianca ». Ce bâtiment, refusantle suicide collectif de la flotte française,s’était évadé audacieusement de Toulonle 27 novembre. Aux ordres du com-mandant L’Herminier, il reprend aussi-tôt le combat contre l’envahisseur. Ils’illustrera en accomplissant, entre fin1942 et septembre 1943, sept missionsde transport d’armes et de munitions.Cela permettra l’organisation d’unerésistance armée et structurée.

Les principaux artisans, entreautres, en seront Fred Scamaroni, lecommandant de Saulle, le capitaine

Colonna d’Istria et le Front National.

• Fred Scamaroni est né à Ajaccio en1914. Sous-préfet, il prend part auxcombats de France en mai-juin 1940avec le grade de lieutenant. Refusant ladéfaite, il rejoint Londres dès le 21 juin1940 à bord d’un navire polonais.Volontaire pour l’expédition de Dakar,il est fait prisonnier puis transféré àVichy où il accepte un poste modeste auservice du ravitaillement. Cet emploilui facilite le recueil de renseignementsaussitôt transmis à Londres. En 1941, il,effectue deux séjours en Corse où ilprend des contacts utiles pour l’avenir.Ses activités de « gaulliste » décou-vertes, il retourne à Londres où ilest intégré au Bureau Central deRenseignement-Action (BCRA). Avided’action en Corse, il débarque dans l’îlele 7 janvier 1943, sous le pseudonymede capitaine Severi, chef de la missionR2 Corse. Ce troisième séjour lui per-met de consolider les structures misesen place. Il est arrêté le 17 mars parl’O.V.R.A. (Organisation de Vigilanceet de Répression de l’Antifascisme).Pour garder ses secrets, il se suicide le19 mars. La Croix de Compagnon de laLibération témoigne de son sacrifice.

• Le Front National de l’époque estcréé début 1941 sur le territoire métro-politain à l’initiative des communistes.

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1943 - 2008 :Il y asoixante-cinq ans,la Corse,« Premier morceaulibéré de la France »

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Quand Jean Couturier évoque son épopée, il est pleind’admiration pour deux chef militaires hors pair : Philippe

Kieffer et Jean L’Herminier, « Pacha » du sous marin« Casabianca ». L’aventure du Casa est aussi celle de cet

homme remarquable, respecté en tant qu’officier.Refusant le sabordage ou la capture,

il conduira son équipage hors des nasses du port de Toulon,puis participa à la reconquête de la Corse.

Le Casabiancaen surface,en 1943,fût lancé le2 février 1935 àSaint Nazaire.Baptisé ainsi enl’honneur deLuce deCasabianca,née àVescovato(Corse).

Jean Couturier,matelot

sous-marinier duCasabianca en 1943 D

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rant des sites de parachutages, consti-tuant des équipes, réceptionnant desarmes et des munitions….., bref organi-sant la lutte préparatoire au débarque-ment allié. Recherché par l’O.V.R.A.,parfois décelé, il échappe toujours àl’arrestation. Tirant la leçon des consé-quences malheureuses de la disparitionsoudaine de Fred Scamaroni, il décen-tralise le commandement militaire etattribue de larges pouvoirs aux respon-sables locaux.

En juillet 1943, les Alliés débar-quent en Sicile. Le 25 juillet, Mussoliniet le régime fasciste sont renversés. Lesnouveaux dirigeants de l’Italie cher-chent à sortir du conflit. La capitulationde l’armée italienne étant dans l’air, lesdirigeants du Front National décident le27 août « que les résistants passeront àl’attaque générale sitôt que l’Italie auramis bas les armes » ( Paul Silvani – Etla Corse fut libérée – 1993)

Ces mesures se révèleront capitalesle 8 septembre au soir quand seraannoncée à la radio de Londres la signa-ture d’un armistice entre l’Italie et lesAlliés. Appliquées instantanément surl’ensemble du territoire insulaire, ellespermettront le soulèvement général dèsle 9 septembre.

Mais le 8 au soir, le capitaine Cesaris’inquiète de l’attitude de l’armée ita-lienne et somme le général Magli derépondre avant minuit : « sans phrases,êtes-vous avec nous, contre nous ouneutres ? ». Parallèlement, Cesari rendcompte à Alger et réclame d’urgencel’intervention militaire alliée.

Or les Alliés, le 9 septembre, débar-quent à Salerne au sud de Naples et yrencontrent une forte opposition. Iln’est donc pas question, pour le com-mandement allié, d’accorder une aideaux Français pour l’opération de Corsenon programmée. Le général Giraudn’hésite pas : « J’ai promis d‘aider lespatriotes corses. Il serait criminel delaisser isolés les braves gens qui ontpréparé la libération de leur petitepatrie, et il serait absurde de ne pas pro-fiter du trouble jeté dans le campadverse par la subite capitulation ita-lienne » (Général Giraud – Un seul but,la victoire – 1949)

1943, le capitaine Paulin Colonnad’Istria, alias « Cesari ». Cet officierest adjoint au général commandant lagendarmerie en Algérie. Impatient dereprendre le combat, il est détaché à lasécurité militaire. Représentant officieldu général Giraud, il reçoit missiond’unifier, et de coordonner, en Corse,les multiples mouvements de résis-tance. Se plaçant d’emblée hors despartis et constatant que, de tous lesgroupes de résistants, « le Front natio-nal était le seul debout sur lequel on pûts’appuyer », il réussit à convaincretoutes les organisations jusqu’alors réti-centes de se rassembler pour la seulecause sacrée de la libération autour duFront National. Il en devient le respon-sable militaire.

Déployant une activité inlassable, ilparcourt l’île dans tous les sens, repé-

Il prendra de l’ampleur après le 22 juin1941, date à laquelle Hitler – rompantle pacte germano-soviétique du 28septembre 1939 – attaque l’UnionSoviétique. En Corse, ce mouvementaura d’autant plus de succès que résideet progresse dans la population lacrainte de l’annexion. Bien encadré,bien structuré, il devient au fil des moisla principale organisation de l’île. Ilregroupe avec ses sympathisants lamajeure partie des opposants au régimevichyste.

S’agissant d’un mouvement clan-destin, presque tous ignorent les nomsdes responsables et leur engagementpolitique. L’adhésion se fait autour d’unseul objectif : « Chasser l’envahisseuret libérer la patrie »

• Arrive alors dans l’île, le 4 avril

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Carte d'occupationde la Corse en septembre 1943(Source : « Résistance et Libération dela Corse » – ONAC – 1993)

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Allemands. Au fur et à mesure que lestroupes françaises débarqueront, ellesprendront la direction des opérationsmilitaires, les patriotes à leurs cotés.Avec le Bataillon de choc, renforcéd’une 4e compagnie constituée devolontaires corses, ce seront des harcè-lements continus et meurtriers sur lescolonnes progressant entre Bonifacio etBastia. Avec les Marocains de la4e D.M.M., ce sera une vraie bataillepour la prise de Bastia qui s’achèvera le4 octobre après le départ du dernierAllemand.

Les combats de la libération aurontduré vingt-six jours. L’île deviendradans l’Histoire « le premier morceaulibéré de la France » (Général de Gaulle– discours du 8 octobre 1943 àAjaccio).

L’après libérationLes conséquences de cet évènement

seront perceptibles dans plusieursdomaines :

> Au plan psychologique, la résis-tance en métropole en fera un levierpuissant pour renforcer sa volonté delutte :

• « L’exemple de la Corse concourraà galvaniser l’action des patriotes de

France » (Général de Gaulle – dis-cours précité)

• « Par tous les moyens, abnégationet courage, dressez-vous contre l’occu-pant, à l’exemple de nos vaillants frèresde Corse » (appel du Comité Parisien deLibération, 5 novembre 1943)

• « L’étincelle de la Corse a fait revi-vre la flamme de la France » (GénéralGiraud – Mémoires)

• A l’égard des Alliés, ce sera :

• « Un regain de prestige donné à la

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VIE DE L’ÉPAULETTE

France renaissante » (Maurice Choury)

• « Ce fait d’armes, après ceux deBir-Hakeim et de Tunisie, devaitcontribuer à effacer dans une largemesure chez nos alliés l’image dudésastre de 1940 » (Général Gambiez).

> Au plan interne français, bienavant cette affaire, des dissensions exis-taient entre les deux co-présidents duComité Français de LibérationNationale (C.F.L.N.). Le général deGaulle n’ayant été informé de l’opéra-tion « Vésuve » qu’après son déclen-chement a saisi cette occasion pour« clarifier » la haute direction de laFrance combattante : « Le C.N.F.L.décida qu’il n’y aurait plus à sa têtequ’un seul président : le général deGaulle. Le général Giraud se voyantconfier des attributions strictementmilitaires ».

> Au plan militaire enfin, la Corselibérée a servi aux Alliés de porte-avions et de base pour les bombarde-ments et opérations en Italie (dont laconquête de l’île d’Elbe en juin 1944) eten Provence. De plus, environ10 000 jeunes Corses, engagés et appe-

HISTOIRE1943 - 2008 :Il y a soixante-cinq ans,la Corse,« Premier morceau libéré de la France »

Les combats de laLibérationLe général Giraud déclenche l’opé-

ration « Vésuve » avec les seuls moyensfrançais dont il dispose. Le nom« Vésuve » est choisi pour donner àpenser aux éventuels espions ennemisqu’il s’agit de renforcer le débarque-ment allié près de Naples. Le 11 sep-tembre, une compagnie du Bataillon deChoc, 109 hommes , part d’Alger àbord du sous-marin « Casabianca » etarrive à Ajaccio, libre d’ennemis, le13 à 1 heure du matin. Le restant dubataillon (chef de corps commandantGambiez) embarque à Alger le 13 surles contre-torpilleurs « Fantasque » et« Terrible », à peine arrivés de Salerne.Ces deux navires atteignent Ajaccio le14 dans la matinée. Enfin, ce sera unenoria entre Alger et Ajaccio, mettant enœuvre une quinzaine de bâtimentslégers des Forces Navales FrançaisesLibres qui transporteront, entre le 14 etle 26 septembre, les 6 500 hommes dela 4e Division Marocaine de Montagneaux ordres du général Henri Martin, etun commando de 400 américains affir-mant la présence symbolique des Alliés.

Pendant la même période, le com-mandement allemand avait prescritl’évacuation de la Sardaigne et de laCorse pour renforcer les troupes oppo-sées aux Alliés dans la botte italienne.Etaient concernés 30 000 combattantsde la 90e Panzer Grenadier en Sardaigneet 10 000 hommes présents en Corse.L’évacuation sera réalisée à partir desports et aéroports sur la cote orientalecorse.

A partir du 10 septembre, lespatriotes corses – environ 12 000 –armés de mitraillettes, de fusils dechasse, de grenades et de quelquesfusils-mitrailleurs, seuls ou aidés pardes Italiens, avaient engagé le combatavec audace et courage contre les

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lés, ont pu être incorporés dans la 1èreArmée Française du général de Lattre.

Bilan humainLe général Gambiez, créateur et

commandant du Bataillon de Choc,dont le premier engagement a été lacampagne de Corse, en qualité deprésident de Commission françaised’Histoire militaire et vice-président dela commission internationale d’Histoiremilitaire comparée, a cité, dans sonouvrage « Libération de la Corse »(Hachette – 1973) les pertes suivantes :

> Pertes françaises :

Militaires : 75 tués, 239 blessés et12 disparus.

Civils : 99 morts pour faits de résis-tance.

> Pertes italiennes :

Militaires : 245 tués et 557 blessés.

> Pertes allemandes :

Evaluées à 3 300 hommes.

• Ce survol de l’histoire de la Corsependant la deuxième guerre mondiale amis en exergue le rôle primordial d’undes acteurs de la libération de l’île : lecapitaine Paulin Colonna d’Istria.

Cet officier a été qualifié par legénéral de Gaulle, dans sa citation luiattribuant la Croix de la Libération,comme « le principal artisan de la libé-ration de l’Ile ». Après la fin de laguerre, il a poursuivi sa carrière dans lagendarmerie, qu’il a terminé commegénéral, Grand Officier de la Légiond’honneur. Voir l’ouvrage « Les offi-ciers de recrutement interne »(L’Épaulette – Lavauzelle 1997)

Colonel (er) R. ColombaniPrésident du groupement

régional de CorsePromotion Mal de Lattre (1952-53)

juin 1807), il est nommé lieutenant dansles grenadiers de la garde à cheval. Le26 mai 1808, il est fait chevalier de laLégion d’honneur.

En 1809, Pastre-Verdier repart pourl’Autriche et le 20 juin de cette mêmeannée, il est nommé capitaine avantd’aller rejoindre le 26e régiment dechasseurs à cheval, avec lequel il parti-cipe aux campagnes d’Espagne de 1810à 1812. Nommé commandant, Pastre-Verdier se fait remarquer pendant lacampagne de Saxe à la bataille deLeipzig où il est blessé d’un coup delance à la cuisse gauche (le 14 octobre1813), et a deux chevaux tués sous lui le16 octobre 1813.

Après la pénible campagne deFrance, le commandant rentre dans sesfoyers où il est nommé officier de laLégion d’honneur. Il repart en 1815 etparticipe à la bataille de Waterloo, où ilest encore une fois blessé.

Cette même année, il vient d’avoir38 ans et compte au total 22 ans, 10mois et 15 jours de service à son actif,quand il se retire à Perpignan. Retraitéle 29 octobre 1823, il obtient par ordon-nance du 4 février 1824 le grade hono-rifique de lieutenant-colonel. Soumis àla situation difficile des « demi-solde »,il travaille comme simple employé dansles bureaux de l’intendance militaireafin de pouvoir subvenir aux besoins deson vieux père.

Entre 1825 et 1830, il épouse MarieJulie Claret, veuve du chef de bataillonJacques Trimaille. Jean Pierre JacquesFéréol Pastre-Verdier décède le 26 jan-vier 1852, au n°10 de la rue desAugustins à Perpignan à l’âge de74 ans, sans laisser de descendance.

HISTO

IRE

Né à Perpignan le 18 septembre1777, de Pierre Paul Pastre,secrétaire au Bureau des Fermes,

et de Elisabeth Gaissiera, baptisé le sur-lendemain en la paroisse Saint-Jean-Baptiste, Jean Pierre Jacques FéréolPastre-Verdier fait ses études au col-lège de Pontarlier en 1793 lorsqu’ilapprend que son père, accusé d’êtrevenu en aide à un proscrit, risque d’êtrecondamné à mort. Il se présente alorsdevant le Tribunal révolutionnaire poursolliciter sa grâce et l’obtient à la condi-tion qu’il parte lui-même sur le champpour l’armée. Il vient d’avoir 16 ans. Levoilà donc enrôlé le 20 vendémiaire del’an II (11 octobre 1793) et il fait sespremières armes en Allemagne et enItalie. Nommé fourrier, puis maréchaldes logis chef, il combat à Lodi,Castiglione et Lonato.

En 1796, Pastre-Verdier est incor-poré au 15e régiment de chasseurs àcheval et participe aux batailles de laCorona et de Rivoli. Il se distingue lorsdu passage du Tagliamento et le 16 ger-minal an VIII (6 avril 1799), il estblessé sous Vérone d’un coup de feudans la jambe droite. En 1804, nousretrouvons le jeune homme avec legrade de sous-lieutenant sur les côtesdu nord. En 1805, son régiment partpour l’Autriche où il est blessé d’uncoup de sabre à la tête.

Nommé aide de camp, il participe àla campagne de Prusse et reçoit un éclatd’obus à Friedland (le 13 juin 1807). Sablessure ne l’empêche pas de continuerà se battre jusqu’au moment où, dansune charge contre une batterie ennemie,son cheval est tué sous lui. Entraînédans sa chute, il se démet l’ épaulegauche. Douze jours plus tard (le 25

Volontaire désigné d’officeou « Comment on fait des héros »Par Yves Le Barbier

DR

Des grenadiers de la garde à cheval, au système Felinla longue tradition de l’infanterie militaire…

Carte des opérations militaires,du 9 septembre au 4 octobre 1943(Source : « Résistance et Libérationde la Corse » – ONAC – 1993)

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Instructeur et référentrégional de la Fondationde France depuis près de3 ans, le général Delochrea pensé intéressantde nous faire partagerson expérience à l’occasiondu 40e anniversaire de lacréation de la Fondation.Peu ou mal connue, cettefondation privée est la plusactive et la plus puissantedu territoire avec quelque80 millions d’€ investischaque année au profit dessolidarités, de l’enfance,de la recherche médicale etde la santé, mais ausside la culture et del’environnement.

Contrairement à ce que son appel-lation laisse parfois penser, laFONDATION de FRANCE n’est

pas une institution d’Etat. Elle est tota-lement privée, indépendante, ne col-lecte que des dons privés et ne reçoitaucune subvention publique. Reconnued’utilité publique elle peut accepter desdons et legs. La majorité de ses res-sources financières proviennent cepen-dant des Fondations sous égide (près de600), c’est-à-dire « hébergées » par laFondation de France qui assure la ges-

tion des dons et garantit le respect desobjectifs des donateurs. Une soixan-taine de ces fondations hébergées ontété créées par des entreprises, les autressont le fait de mécènes particuliers.

La Fondation fête en 2009 ses 40années d’existence. Depuis sa créationen 1969, elle a ainsi soutenu 57 000projets associatifs. Actuellement, uneannée de travail de la Fondation deFrance représente plus de 7000 subven-tions, prix et bourses pour un montantde 80 millions d’€.

Le fonctionnement de la Fondationfait largement appel au bénévolat.Ainsi, autour d’un noyau de quelque120 salariés répartis entre le siège et les7 délégations régionales gravitent envi-ron 400 bénévoles recrutés sur la basede leur expérience professionnelle etdes fonctions occupées. On retrouve lamajorité d’entre eux au sein des déléga-tions régionales mais ils constituentaussi le Conseil d’administration etl’ensemble des comités d’experts.

Bien qu’agissant essentiellement enFrance, la Fondation est aussi active àl’étranger dans les pays en situation degrande urgence (Tsunami en Asie, trem-blement de terre en Algérie, cycloneMitch en Amérique centrale) et conduitdes projets en faveur de la constructioneuropéenne.

L’action de la Fondation est structu-rée en programmes qui regroupent lescauses soutenues dans les domaines dessolidarités, de l’enfance, de la santé, dela recherche médicale, de la culture etde l’environnement. Les programmes

sont déclinés en appels à projet aux-quels peuvent répondre des associationslocales. La Fondation n’intervient pasdirectement auprès de particuliers saufdans le cas des bourses ou prix (parexemple bourse aux jeunes sans soutienfamilial).

Les projets sont présélectionnés surdossier par un jury d’experts puis, pourceux retenus car conformes aux critèresde la Fondation, étudiés « in situ » parun instructeur. Ce dernier rencontre àcette occasion le porteur de projet et desbénéficiaires de l’action. Enfin la sub-vention sera attribuée (ou non) lorsd’un jury régional ou national. LaFondation finance ensuite l’associationretenue « sur factures ».

Cette procédure, parfois jugéelourde par les porteurs de projet, garan-tit l’affectation des dons à la cause choi-sie par le donateur. Elle est, notamment,une des conséquences de l’adhésion dela Fondation au Comité de la Charte dudon en confiance qu’elle a contribué àcréer en 1989 avec plusieurs autresorganismes caritatifs.

Ce sérieux de la Fondation, unani-mement reconnu, n’est certainementpas étranger au fait que madame CarlaBruni-Sarkozy nous ait choisis pourmettre en œuvre les actions de solida-rité financées par les bénéfices de lavente de son dernier disque.

L’implication des bénévoles étantlimitée à deux mandats de 4 ans, le« turn over » est important. N’hésitezpas à nous rejoindre vous trouverez ausein de la Fondation, outre le servicedes autres, toujours gratifiant, un enri-chissement personnel certain et un pro-fessionnalisme qui ne pourra que satis-faire les plus exigeant(e)s d’entre vous.Les candidates sont plus particulière-ment recherchées actuellement même sila féminisation de la Fondation va lar-gement au-delà de la représentationconstatée dans d’autres instanceslocales ou nationales.

GBR (2S) Jean-François DELOCHREPromotion Souvenir (1971-1972)

50 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

COURRIERM

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La Fondation de France, 40 ans d’entraide…L’action de la Fondation est structurée en programmes qui regroupent les causessoutenues dans les domaines des solidarités, de l’enfance, de la santé, de larecherche médicale, de la culture et de l’environnement.

Le général (2s) Jean-François Delochre,vient de succéder à la présidencede L’Épaulette, le 7 février dernier.

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> Bulletinsreçus despromotions

BELVÉDÈRE (N°19)

CONNÉTABLE DU GUESCLIN (N° 22)

CAPITAINE MICHEL LEGRAND (N° 15)

GÉNÉRAL KOENIG (N° 25)

GÉNÉRAL FRÈRE

ASPIRANT ZIRNHELD (N° 17)

GARIGLIANO (N° 107)

NOUVEAU BAHUT (N° 38)

UNION FRANÇAISE

SERMENT DE KOUFRA (N° 34)

MARÉCHAL DE LATTRE (N° 63)

FRANCHET D’ESPÈREY (N° 42)

GÉNÉRAL LAPERRINE (N° 62)

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 51

CO

UR

RIER

> Dénomination de notre revue> Ne cédons pasà la rumeur…

> Bonjour,

Je souhaiterais réagir à la tribunelibre du colonel Blaise de Serezin,page 4.

Je pense que le gouvernement a raisonde recevoir le président syrien.

En effet, il ne devait pas être au pou-voir en 1983 lors de l'attentat duDrakkar. Je comprends que cela puissechoquer les survivants mais la Syriesemble être depuis sur un chemin diffé-rent de celui emprunté il y a 25 ans.

Le fondamentalisme religieux sem-ble contenu dans ce pays et les femmescirculent dans la rue librement.

Faut-il en vouloir au gouvernementfrançais car il a abandonné ses supplé-tifs en Algérie, en Indochine ?

Faut-il en vouloir au gouvernementfrançais car Napoléon III a rétabli l'es-clavage?

Faut-il en vouloir au gouvernementfrançais car il reconnait du bout deslèvres les cancers des 100000 per-sonnes ayant participé de près ou deloin aux essais nucléaires ?

CES Jean-Marc BOUILLARDPromotion Valmy

N’étant pas les créateurs ni les pro-priétaires du titre « L’ÉPAULETTE »,notre réflexion s’arrête ici pour lemoment, mais votre rédaction sera heu-reuse de recevoir vos commentaires etvos éventuelles propositions.

La Rédaction

MIC

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La vivacité de l’esprit humain et lehasard de la survenue de certainsévènements sont parfois à l’origine

d’une curieuse alchimie. Pourtant oncherche toujours la pierre philosophale.

Enfin je le croyais, car depuisquelques jours -comment pourrait-il enêtre autrement n’étant élu à votre prési-dence que depuis le 7 février ?- l’orsemble pouvoir aujourd’hui se transfor-mer en plomb. C’est un comble avouez-le !

Non, il n’y a aucun rapport entre ledépart du GDI Brûlé de la présidence deL’Épaulette et le différend qui l’oppose,en tant que directeur de la publication dela revue, au président de l’amicale d’unepromotion.

Les contacts préliminaires à ce chan-gement de direction, nous les avionsentamés : le GDI Brûlé, moi-même etles autres candidats potentiels à sa suc-cession, bien en amont de ce que cer-tains appellent une « affaire ». Quelgrand mot d’ailleurs quand cette« affaire » survient au moment même oùdes camarades perdent la vie en opéra-tion et laissent des familles dans la dou-leur !

Donc, de grâce, consacrons notreimagination et notre créativité à la réso-lution des vrais problèmes auxquelsnous sommes aujourd’hui confrontés.Ne cédons pas à la tentation de l’exer-cice mesquin de la rumeur.

FidèlementGBR (2S) Jean-François DELOCHRE

Certains d’entre vous se posent laquestion de dénomination de notrerevue, qui va entrer dans sa qua-

rante cinquième année avec ses 6200abonnés et plus de 30 000 lecteurs.Certains s’interrogent sur son intitulé,« L’ÉPAULETTE », et semblent sou-haiter un autre nom, plus actuel, davan-tage porteur des messages et des valeursd’aujourd’hui.

Pour sa part, votre Rédaction n’a pasencore d’idée arrêté. Le nom actuel,porte un sentiment très fort d’apparte-nance, en l’occurrence à une commu-nauté inspirée par des valeurs partagées,c’est-à-dire des valeurs traditionnellesincontestables.

C’est de toute évidence le rappel denotre héritage commun que traduit ladénomination L’ÉPAULETTE.

Pour autant, notre association doitévoluer avec son temps, et il est peutêtre le moment de trouver un nouveautitre.

Nouvelle adresse

Merci de bien vouloir la noter :

L’ÉPAULETTECase n°115

Fort Neuf de Vincennes

Cours des Maréchaux75614 Paris Cédex 12

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L’EMIA aura cinquante ans en2011. Tout porte à penser que lesélèves officiers qui seront en for-

mation à l’école cette année là ferontdiverses propositions pour célébrer cetanniversaire.Le sujet a déjà été évoqué au

CEMAT et au Général commandant lesESCC par le Président de L’Epaulette.Qui peut douter que les promotionsd’Anciens issues de cette école depuissa création en 1961 ne proposeront pasde s’associer à ce grand évènement ?L’enjeu n’est pas mince.L’Épaulette va s’attaquer au sujet

dès 2009, en partenariat avec l’EMAT,et de toute évidence, les ESCC, selonune organisation qui n’est pas encoredéfinie. De nombreuses questionsdevront trouver réponse assez tôt…etde bonnes volontés pour les assumer !Un cinquantenaire : pour faire pas-

ser quels messages ?• Sous quelle forme ? Un vaste ras-

semblement des Anciens ? Des cérémo-nies ? Un colloque ? Quel lieu ?• Avec quelle organisation pour le

management ? Quel échéancier ?• Avec quel support juridique ?• Avec quel budget ?• Selon quel agenda ?Tout cela reste à définir. L’Épaulette

accueille toutes suggestions, les bonnesvolontés pour que la fête soit réussie !

La Rédaction

52 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE> Le cinquantenaire de l’EMIAPréparatifs… 2011 c’est déjà demain !

50e

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> Cérémonie dusouvenir 2008

Cette année, aux écoles deCoëquidan, la journée duSouvenir de l’EMIA a eu lieu à

l’occasion du 2S. Elle a été très diffé-rente de celle de 2007. La formule déci-dée par le Général commandant lesécoles a pleinement satisfait les jeunespromotions de l’EMIA et c’est bienl’essentiel.L’hommage rendu à la mémoire des

officiers morts pour la France est judi-cieux le jour du 2S, comme le faisaientles Saint Cyriens (y compris du tempsde l’ESMIA) par le biais d’offices reli-gieux et d’une cérémonie au musée dusouvenir.Cet hommage avait pris récemment

des formes séparées entre écoles. Vousavez été nombreux à le regretter. Or, ilest bon de « se rapprocher dans le sou-

venir » car, quelles que soient les ori-gines, les officiers tombent en compa-gnons d’armes, pour les mêmes causeset sur les mêmes champs de bataille.Les futures générations prendront lesmêmes risques après s’être liées d’ami-tié dans les mêmes écoles, puis dans lesmêmes unités.Il n’y a aucun malentendu sur la

décision du commandement. Il n’estpas inutile de rappeler qu’à la suite du14 décembre 2007, toutes les promo-tions d’Anciens ont été invitées à don-ner leurs idées. Une bonne majorité abien voulu exprimer son point de vue etfaire des suggestions qui ont été trans-mises par L’Épaulette aux écoles.Ajoutons aussi que depuis deux

ans, L’Épaulette a été très bien infor-mée des fondements de cette décision,et, pour aller plus loin, elle propose déjàd’être partenaire actif d’un projetde « Cinquantenaire de l’EMIA »en 2011.

La Rédaction

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 53

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE> Quelques consignes pratiques !

Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, format RTF

([email protected]) sinon tapés à la machine. Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue

(soit 3000 signes/page) iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous

forme de fichiers numériques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut

acceptation par l’auteur de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction

> Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

> Réuniondes présidentsdes groupementsdépartementaux

LÉpaulette, le samedi 18 octobre 2008, aréuni ses présidents départementaux ausiège de l’association à Vincennes.

Cette réunion avait pour but d’examinerl’avancement des différentes activités pré-vues dans la feuille de route 2008/2009, rap-pelées par le secrétaire général, le général(2S) Olivier Rostain, ainsi que de confirmerou redéfinir, avec les représentants dubureau national, les mesures à prendre, àl’avenir, pour mieux répondre aux besoins etaux attentes des adhérents.

Après un point de situation des actionsen cours présenté par le Général de division(2S) Daniel Brûlé, président national deL’Épaulette, les participants se sont répartisdans trois groupes chargés de réfléchir surdes thèmes d’actualité tels que la modernisa-tion de la Défense, la réduction du format del’armée de Terre, les dissolutions et lestransferts d’unités avec leurs conséquencessur la condition militaire, l’impact sur lesdéroulements de carrière et la condition dupersonnel.

Les résultats de leurs travaux vontcontribuer à l’adaptation et à l’actualisationdu plan stratégique 2009/2011 de l’associa-tion, notamment en ce qui concerne larelance de l’action sociale et l’activationd’un portefeuille d’adresses et de compé-tences, dont le concept a été présenté par leColonel (er) Christian Max, en vue de l’aideà apporter aux officiers membres deL’Epaulette qui seraient amenés à s’orientervers une seconde carrière dans la vie civile.

En fin de séance quelques présidents ontfait part de leur témoignage sur la mise enœuvre « des bonnes pratiques » au sein deleur groupement, une mesure que le siègesouhaite voir se généraliser.

La prochaine réunion des présidents degroupement se déroulera le 20 juin 2009 àVincennes.

La direction DR

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54 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE

L’année 2008 a été, pour IeGroupement de Corse, I’occasion derencontres autour du lien Armée -

Nation et du devoir de mémoire.Au premier semestre, sous l’égide du

commandant Laurent Morandini, prési-dent du groupement départemental de laHaute Corse, réunion Ie 8 juin pour lajournée nationale. Ce jour là, la Nation ren-dait hommage aux morts des guerresd’Indochine, Chine et Corée. La cérémoniea eu lieu à Corte, devant le Mémorial régio-nal des 520 Corses tombés au cours de cesconflits. Le choix du centre de l’île a étédicté pour deux raisons :

• Déplacements les plus courts possiblepour tous.

• Ouverture de L’Épaulette en directiondes associations patriotiques et de la sociétécivile.

De plus, nombre de nos adhérents ontcombattu au sein du CEFO (Corps

Expéditionnaire Français d’Extrême Orient)et quasiment toutes les familles corses onteu des parents impliqués dans la colonisa-tion décolonisation de ces régions dumonde. Régions qui leur sont toujours parti-culièrement chères.

C’est en accord avec la section Corse deI’ANAI (Association Nationale des Anciensd’Indochine) que le président régional deL’Épaulette a lu, devant le Mémorial, lemessage officiel adapté à la circonstance, eta déposé une gerbe accompagné de deuxadhérents, anciens d’Indochine particulière-ment valeureux : le colonel Grisard et lelieutenant Guidicelli.

Les honneurs étaient rendus par unpiquet du 2e Régiment Étranger deParachutistes, accompagné par le chef debataillon de Stabenrath représentant le chefde corps, et les nombreux drapeaux mobili-sés par le délégué local du SouvenirFrançais, le commandant Morandini. AI’issue de la cérémonie, après le vin d’hon-neur offert par la municipalité, les quelquetrente adhérents présents se sont retrouvés àI’auberge Colonna, dans le site sauvage etgrandiose de la Restonica, pour le tradition-nel repas. Après le café, le président régionala diffusé la « bonne parole nationale » etannoncé le programme du deuxième semes-tre.

La deuxième rencontre a eu lieu le22 septembre à Conca, village de Corse duSud, sur la côte orientale. Le lieutenant-colonel Jean Claude Piazza, DMD de laHaute Corse, membre de notre association,avait émis l’idée - lors de la réunion du8 juin - que, dans le cadre du 65e anniver-saire de la libération de la Corse,L’Épaulette pourrait rendre un hommageparticulier à l’aspirant Michelin, chef desection au prestigieux bataillon de choc, tuéle 22 septembre 1943 face aux Allemands.

> Groupement Corse - Journée nationaleLien Armée-Nation et devoir de mémoire

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Cet officier avait eu le privilège d’être lepremier combattant de l’armée régulièrefrançaise reconstituée en Afrique du Nord,tué au combat pour la libération du solnational. L’événement a eu lieu le 22 sep-tembre 1943 à Conca.

L’idée de notre camarade a été retenueavec enthousiasme. Le président régionalobtient l’accord d’une part du généralRoland Glavany, Grand’Croix de laLégion d’honneur, sous-lieutenant au1er Choc en 1943, président d’honneur desanciens du Bataillon de Choc et bien sûr amide l’aspirant Michelin, et d’autre part demonsieur Moscons, maire de Conca, heu-reux que son village soit ainsi mis àI’honneur, car, aux cotés de I’aspirantMichelin, étaient tombés également deuxvillages engagés dans la résistance insulaire.II a appartenu au lieutenant-colonel RaoulPioli, président du groupement de la Corsedu Sud, d’organiser la cérémonie avec leprésident de I’association locale des ancienscombattants.

Malgre I’éloignement et les difficultésde la route (durée du trajet trois heures entreAjaccio et Conca) près de vingt-cinq adhé-rents ont répondu à I’appel dont le lieute-nant-colonel Piazza. La cérémonie s’estdéroulée selon les prévisions, en présencede la population de Conca et des villagesproches, de leurs élus, des associationspatriotiques, d’un piquet d’honneur de laB.A. 126 de Solenzara, du directeur dépar-temental de I’ONAC, et de délégations de lagendarmerie, de I’aviation et de la DMD deHaute Corse. Le chef de corps du 2e REPétait represente par le lieutenant-colonelFauveau, OSA du régiment. Parmi les amisse trouvait le général de corps d’arméeFranceschi, ancien inspecteur des Troupesde marine, fidèle à nos rencontres depuisseize ans. L’Épaulette a associé au dépôt degerbe un de ses membres éminents, le lieu-tenant-colonel Pierre Neuville, présidentnouvellement élu de I’amicale régionale duBataillon de Choc.

L’expérience aidant (le président régio-nal est en poste depuis 17 ans), les adhérentsd'active n'étant plus disponibles, les adhé-rents en retraite vieillissant et ayant pour laplupart des problèmes de santé, le présidentrégional estime que le seui moyen de mobi-liser est de se réunir autour d'un thèmeattractif. Cette année le choix s’est porté surle devoir de mémoire. II se réjouit d'avoir putransmettre oralement, les messages natio-naux à au moins un tiers de sa population,composée de fidèles et motivés.

Col (h) René Colombani Présidentrégional du groupement de la Corse

Le col Colombani et le col Neuvilledevant la stèle de l’asp. Michelin.

Conca le 29 septembre 2008, hommage des autorités.

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L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 55

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

Le traditionnel cocktail de rentrée dugroupement de Touraine s'est tenule mardi 16 octobre 2008 au cercle-

mixte des Ecoles de la Logistique et duTrain. Présidé par le Général Le Garrec,commandant les écoles, il a réuni prèsd'une centaine de participants dont plusde 40 lieutenants de la Divisiond'Application. Tous les officiers de recru-tement interne ou sous contrat nouveauxarrivants dans la garnison sont invités,qu'ils soient adhérents ou non.

Force est de reconnaître et de regretterque peu répondent à cette invitation.

En quelques mots le Président degroupement a accueilli les nouveaux,excusant l'absence du Colonel Gusse,chef de corps de l'état-major du CoFAT,empêché au dernier moment, et remerciéles présents pour leur fidélité.

Puis le colonel Aguado a évoqué lefutur pour souligner que le départ versBourges des écoles à l'été 2009, allaitprofondément modifier le vie duGroupement de Touraine en le privantd'une ressource nombreuse et jeune, undes éléments moteurs des activités dugroupement.

Dans sa réponse le général Le Garreca assuré que même après le départ desécoles L'Épaulette continuerait à bénéfi-cier de la présence du détachement desoutien du CoFAT.

Col (er) Aguado, Président dugroupement de la Touraine

> Groupementde la MancheJournée annuelle

L a journée annuelle 2008 du groupe-ment de la Manche s’est dérouléedans le centre du département, à

Hambye.Elle réunissait, le 2 décembre, les

membres de notre association et noscamarades manchois de la Saint-Cyrienne.

Hambye, seigneurerie des Pesnel,puissante famille féodale normande, a ététransmise au 15ème siècle à Louisd’Estouville, qui fut un vaillant défenseurdu Mont-Saint Michel, haut-lieu de notredépartement..

La municipalité avait mis à notre dis-position la salle du Buhot, sise dans unemaison en pierre, typique de l’architec-ture manchoise .

Après un point sur chaque associa-tion, un exposé sur les restructurations del’Armée de terre a été fait par le président

> GroupementTouraineCocktail de rentrée

•••

DR

du groupement de l’Epaulette, puis legénéral Dupont, responsable départemen-tal de la Saint-Cyrienne, a présenté lesévolutions de la Gendarmerie, après ladécision de son rattachement au Ministèrede l’intérieur.

Ces présentations ont donné lieu à deséchanges entre les auditeurs.

Le prêt de matériel audiovisuel par lecapitaine de frégate Fouquet, déléguémilitaire départemental adjoint, a facilitéle déroulement de cette matinée.

L’ensemble des participants s’estensuite dirigé vers l’Auberge de l’Abbaye,située à proximité de l’abbaye bénédictinefondée en 1145 par Guillaume Pesnel.

Le repas pris en commun s’est déroulédans la bonne humeur et chacun a poséavec le sourire pour la photo traditionnellequi n’a pu avoir lieu à l’extérieur, le tempsétant vraiment trop pluvieux, ce qui estsurprenant en Normandie !

Rendez-vous a été pris pour le 2décembre 2009, dans le nord du départe-ment.

Col (er) Michel Margotin, Présidentdu groupement de la Manche

> GroupementPyrénées-OrientalesVisite le musée Joffre

Rivesaltes, commune des Pyrénées-Orientales, est connue plus pour sonmuscat que pour 1’un de ses

enfants, illustre.Joseph Joffre y a vu le jour le 12 jan-

vier 1852. Polytechnicien (le plus jeune desa promotion), officier général en 1901,généralissime de 1’Armée Française en1914, élevé à la dignité de Maréchal de

France en 1916, admis à 1’AcademieFrançaise en 1918, il meurt le 3 janvier1931.

La maison natale du Maréchal, situéeau cœur du village, accueille sur troisniveaux la présentation des étapes de savie d’homme d’action et de réflexion = leTonkin, le Soudan, la conquête deTombouctou, Madagascar, le Conseilsupérieur de la Guerre (conception duPlan 17), la guerre de 1914 et plus particu-lièrement la bataille de la Marne, son rôleauprès des Etats-Unis.

C’est sous la haute compétence dugénéral (2s) Aristide CORTALE, adhérentde L’Épaulette et président du Comité duMusée JOFFRE, que, le mercredi 12décembre 2008, nous avons suivi avec

passion et émotion les diverses étapes dela vie de ce Catalan remarquable.

Dans le cadre des relations entre asso-ciations, il convient de souligner la parti-cipation d’officiers de 1’AssociationNationale des Officiers en Retraite de1’Armee de 1’Air (ANORAA) conduitspar leur président départemental, le Id (er)Gérard MORET.

De passage dans notre région, incluezRivesaltes à votre itinéraire, non sansavoir pris la précaution de vous renseignersur les périodes et horaires d''ouverture dumusée.

Col (h) Christian Talarie CS-OApromotion capitaine Vergnaud

(72-74) Président du groupementdes Pyrénées-Orientales

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56 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE

Malgré nombre de nos adhérentsen opex, la réunion du 24 octo-bre 2008 a rassemblé cinquante

personnes au restaurant « Au Belvédère »- Faut-il rappeler que le président dugroupement appartient à cette brillantepromotion, parrainée par le généralGandoët, héros de la campagne d’Italie.Comme à l’accoutumée la soirée fut

conviviale et les retrouvailles chaleu-reuses. Les officiers et les épouses, dontle général et madame de Fleurian, ontd’abord écouté poliment le « rapport duprésident » et les nouvelles fraîches rap-portées de la réunion du 18 octobre ausiège de L’Épaulette. En particulier,l’information concernant la démarchedu colonel Max, qui met aupoint une formule originaled’aide au reclassement desadhérents tentés ou poussésvers une carrière civile, a reçuun bon accueil. La mise enrelation de l’officier deman-deur avec celui qui a déjà« fait le saut » apparaît eneffet comme un atout dans ladémarche de reconversion.Nous avons ensuite

accueilli le colonel et madameLaplace, de retour à l’EMF4après un temps de chef decorps, ainsi que l’épouse du chef d’es-cadrons Lopez en mission à Naples. Leprésident a évoqué les adhérents recru-

tés récemment, le LCL Vandal les SLTBesset et Costabadie, tous trois de l’éta-blissement du Génie, permettant demaintenir à 80 l’effectif de L’Épaulettedu département. Vint enfin la partie laplus attendue, apéritif, discussions ani-mées, excellent dîner, et dislocationvers 23 h sauf pour quelques privilégiésconviés au champagne chez l’un de nosgrands anciens, le LCL Bignaud, pro-motion Victoire 1945, qui raconta pournotre plaisir sa guerre d’Indochine etfut heureux de partager in fine le choumavec ses plus jeunes camarades.

Colonel (er) Lucien SuchetPrésident du Groupement

de la Haute-Vienne

••• > Promotion cinquan-tenaire de VerdunRéunion de septembreà Bordeaux

> Groupement 87Réunion d’octobre à Limoges

DR

DR

Vint enfin la partie la plus attendue,l’apéritif, avec ses discussions

animées, suivi d’un excellent dîner…

C’est dans la Cité Capitale queStendhal décrivait « sans contredit,comme la plus belle ville de France »

autour et alentours, que la Promotion,avec épouses, était conviée du 10 au 12septembre 2008 pour sa rencontre bisan-nuelle.

Les Grognards girondins de laPromotion ont eu à cœur de nous accueil-lir pour que cette rencontre placée sous lesigne de la plus franche camaraderie, de laconvivialité, soit un enrichissement per-sonnel pour chacun et plaisir pour tous.

En cette dure période pour toute l’hu-manité, où l’économie, mais pas la pingre-rie, est de rigueur, les organisateurs se sontdémenés pour négocier au plus serré com-patible avec notre dignité et la résistancedes commerçants. C’est pourquoi nousnous sommes majoritairement hébergésdans le même hôtel trois* situé dans lequartier de Saint Augustin aux nom-breuses échoppes, habitat typique borde-lais, face au « Tripode » le CHU deBordeaux II. Au pied de l’hôtel, le Trampour rejoindre facilement le centre ville etses nombreuses tentations.

La première journée fut consacrée àl’assemblée générale, pendant que lesépouses visitaient la ville et se termina parnotre diner « de prestige ».

Le lendemain pas question d’allerbronzer idiot sur les plages atlantiques,sauf pour les retardataires qui prendrontleurs vacances à l’issue de la réunion pouraller découvrir le Bassin d’Arcachon et lescharmes de l’ostréiculture ! Grâce à l’ex-cellent programme concocté par les deuxsoudards des lieux nous graviterons entretrois cités inscrites au patrimoine mondialde l’Unesco, Bordeaux, Saint-Émilion etBlaye, en effectuant une croisière(fraiche) sur la Garonne puis la Gironde,pour rejoindre la citadelle érigée parVauban en vue d’interdire le passage sur lefleuve. Pendant cette navigation nousavons découvert la variété et l’étendue desvignobles des 1er côtes puis du Médoc.Chemin faisant nous avons traversé lesinstallations portuaires et industrielleslourdes et contourné les nombreux ves-tiges navals de la dernière guerre qui

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encombrent le fleuve, pour terminer sur labeauté architecturale des quais du XVIIIe

du Port de la Lune.Le spirituel n’a pas été oublié : le soir

une cérémonie religieuse était prévue enla Cathédrale Saint-André à la mémoirede ceux qui nous ont quittés et en commu-nion avec ceux qui n’auront pu être desnôtres. La dislocation se fera le lendemainaprès quelques mouvements du coudedans les châteaux Saint-Émilion.

Merci à Alain Guilley et FrançoisTiquet pour ces excellentes journées.

Colonel (er) Reynold de SerezinPrésident de la PromotionCinquantenaire de Verdun

> Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régula-riser leur situation dans les meilleurs délais.L’Épaulette les en remercie vivement !« Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

Catégories 01 janvier 2009Officiers généraux et colonels ....................................................... 52 €Lieutenant-colonels et commandants........................................... 45,5 €Officiers subalternes...................................................................... 34 €Veufs ou veuves ............................................................................ 17 €

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 57

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTEV

IED

EL’ÉPA

ULETTE

> CA deL’Épaulettedu 28 janvier etdu 6 février 2009

> Rappel des cotisations…

Nouvelle adresse ?

Merci de bien vouloir nous la communiquer :

Par courrier au siège : L’ÉPAULETTE Fort Neuf de Vincennesà l’adresse postale : Case n°115 - Cours des Maréchaux

75614 Paris Cédex 12

Tél. : 01 41 93 35 35

Par Fax. : 01 41 93 34 86

Par E-mail : [email protected]

Vos nouvelles coordonnées personnelles :

NOM : ..................................................................................................................Prénoms : .............................................................................................................Promotion : ..........................................................................................................Grade : .................................................................................................................Sexe : ...................................................................................................................Né (e) le, à : .........................................................................................................Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*

Adresse : ............................................................................................................................................................................................................................................Code Postal : ........................................................................................................Ville : ...................................................................................................................Pays : ....................................................................................................................

Tél. : ................................................Fax : ................................................ Portable : ...................................................E-mail : .................................................................................................................

Affectation : .......................................................................................................................................................................................................................................

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DR

Une croisière (fraiche) sur la Garonne puisla Gironde, pour rejoindre la citadelleérigée par Vauban en vue d’interdire lepassage sur le fleuve.

Nous sommesmajoritairementhébergés dans le mêmehôtel trois* situédans le quartierde Saint Augustin auxhabitats typiquementbordelais.

> Le conseil d’administration de L’Épau-lette s’est réuni les 28 janvier et 6 février2009, en application de l’article 11 desstatuts de l’association. Au terme de cetteprocédure exceptionnelle, sans précédentdans un passé récent, il a décidé d’exclureun adhérent qui par ses agissements aporté préjudice au renom de L’Épaulette,et de ne pas satisfaire aux exigences for-mulées par cette personne.

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La principauté de Monaco accueilledésormais depuis trois ans les pro-motions de l’École Militaire

Interarmes pour cette épreuve nécessi-tant de réelles qualités physiques, tech-niques et de cohésion.L’intérêt en terme d’organisation,

d’entraînement et de gestion de l’effortest très important pour les sous-lieute-nants participants. À cet égard,l’épreuve s’inscrit dans la continuité del’instruction reçue aux écoles deCoëtquidan, et les résultats souventremarquables, sont un enjeu pour laPromotion qui a suivi les épreuves endirect via le site internet de la promo-tion (http://www.emia47.fr).12 équipages à bord de semi-rigides

Valiant DR 620 ont rivalisé du 1er au5 octobre lors de plusieurs épreuvestechniques particulièrement muscléesd’orientation, d’endurance et de locali-sation de balises sur des itinérairescomplexes imposés. Un semi marathonau cœur de la Principauté, une coursede kayak et 1100 m de natation au largedes côtes monégasques ont mis enexergue les performances physiques deces sportifs émérites.Le sous-lieutenant Marin était res-

ponsable de l’organisation et dela réalisation du projet. L’équipeétait composée des sous-lieutenantsMarin, Guemeguema, Robert deRancher de la promotion général LeRay et de la sergent-chef Chamolet dela DEPS.Cette belle équipe a terminé la com-

pétition à la première place devançantles équipes de Monaco et d'Angleterre.Félicitations à tous les quatre pour

avoir si brillamment représenté l’EMIAet la promotion GCA Le Ray dans unecompétition dont le niveau est chaqueannée plus élevé.

Sous lieutenant EmmanuelRobert de Rancher « Tenant le GPSd’une main et cramponné au bateau del’autre, je servais de co-pilote. Il s’agis-sait pour moi d’enregistrer les coordon-nées et de programmer les itinérairessur la machine, donner les correctionsdu cap et la distance à l’approche desbalises. Dés que le GPS annonçaitmoins de 20 mètres, j’appuyais sur le

bouton du système e-track qui permet-tait de valider notre position via unsatellite et la transmettait au directeurde course. Ajoutez à cela une embarca-tion semi-rigide de 150CV, le paysagede la côte azuréenne qui défile à plus de30 nœuds des creux de 1 à 3 mètres, unaccueil parfait… à quand la prochaineédition. »

Sous lieutenant DjamelGuemaguema « Tout simplementexceptionnel ! Un cadre et une organi-sation de qualité pour une aventure auxfrais du prince, qui fut intéressante surplusieurs niveaux. C’était un raid exi-geant tant par les épreuves moto-nau-tiques complexes qui demandaientbeaucoup de précisions, que par lesépreuves sportives nécessitant unesolide préparation et un esprit d’équipe.Parmi toutes les équipes concurrentesnous avons su tirer notre épingle du jeugrâce à notre endurance, notre rusticitéet notre cohésion, en étant au rendez-vous sans jamais fléchir jusqu’à la der-nière épreuve. »

Sergent chef Élodie Chamolet(DEPS Coëtquidan) « Le raid interar-mées de Monaco 2008 a été une expé-rience très enrichissante, tant sur le planhumain que sur le plan physique. Lecontact avec les équipes étrangères(Maroc, Italie, Allemagne...) nous apermis de comparer et de partager noscoutumes. De plus l’organisation G18et la ville de Monaco nous ont « chou-chouté », et ont fait en sorte que nousn’ayons qu’à nous concentrer sur lacompétition. Toujours dans un espritsain et très sportif. Ce fut également,comme tout grand effort sportif, unebelle rencontre avec soi-même. Celapermet de se remettre en question régu-lièrement et donc d’évoluer ! Nousavons ainsi pu partager de beaux,grands et inoubliables moments decohésion, dans « un autre monde... ».

Sous lieutenant Loïc Marin Toutle temps de la compétition, le douteétait présent lorsque l’on a vu le niveausportif de certaines équipes. Nous noussommes rendu compte qu’aucuneerreur ne serait tolérée ; c’est pourquoinous avons redoublé de vigilance lorsdes épreuves motonautiques de ladeuxième journée. Avec une mer trèsagitée, ce moment fut difficile.Cependant nous avons réussi à alliervitesse et engagement en toute sécurité,ce qui nous a permis de nous hisser à lapremière place alors que certaineséquipes nous avaient devancé en nata-tion et en kayak. La régularité dans cha-cune des épreuves et la rusticité duranttrois jours nous ont permis de triompherdans ce challenge unique. »

Sous lieutenant Durand,secrétaire de la promotion Le Ray

(2007-2009)

58 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE

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PRO

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PRO

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Le paysage de la côte azuréenne quidéfile à plus de 30 nœuds avec descreux de 1 à 3 mètres…

Notreendurance,notre rusticitéet notrecohésion,nous ont recom-pensés, en étantau rendez-vousde l’arrivée,sans jamaisfléchirjusqu’à ladernièreépreuve.

> Promotion Le Ray« Monaco Raid »

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Le dernier rassemblement annuel dela Bourgin (le 15e) s’est déroulé du9 au 12 septembre 2008, en

Auvergne, iI a réuni 34 petits cos de lapromo (62 avec les épouses), dans lecadre verdoyant et reposant de l’Institutde gestion sociales des armées (IGESA)d’Enval (à 20 km au Nord de Clermont-Ferrand), où un excellent accueil nousfut réservé.Le premier jour, après les arrivées

échelonnées des uns et des autres, l’ins-tallation et les diverses formalitésd’usage, une réunion en salle permit,comme à l’accoutumée, de faire unpoint de situation sur la promo et d’évo-quer certaines perspectives pour l’an-née à venir. C’est ainsi qu’il a été envi-sagé, pour 2009 :• de commémorer le 50e anniver-

saire de la disparition de notre patron depromotion, le Capitaine Pierre Bourgin,mort au combat le 1er mars 1959, enAlgérie, dans la region de Souk-Arras,à la tête de la compagnie portée du2e REP ; cette commémoration aura lieu

Le colonel Roland MORHAIN nous aquittés le 25 janvier 2009, au terme d’unelongue maladie. Il est parti comme il a

vécu : discrètement. Une discrétion naturellequi se conjuguait heureusement avec l’affabi-lité et l’efficacité dont il a fait preuve danstoutes les fonctions militaires puis associativesqu’il a exercées, notamment au Bureau deL’Épaulette.

Conscient, par expérience, de l’intérêtd’une représentation qualifiée des officiers derecrutement interne, il a fait partie des pion-niers de notre association.

Les plus âgés d’entre nous gardent lesouvenir d’un camarade souriant, disponi-ble, dévoué et désintéressé, d’abord pendanthuit ans, comme directeur administratif sousles présidences du GCAAlain Le Ray et duGA Jean Lemattre puis, pendant deux ans,comme secrétaire général à mes côtés.

Le colonel Morhain était le type même deces officiers de l’Armée d’Afrique de toutesorigines qui, formés en quelques mois parceque c’était la guerre, ont été de tous les com-

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 59

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Promotion« CapitaineBourgin »

> Hommage au colonel Roland Morhain

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bats pendant trente ans, en Europe, enExtrême-Orient et en Afrique du nord.

Appelé en 1941 aux chantiers de jeunesseau Maroc, il est affecté au 6e régiment detirailleurs marocains après le débarquementallié du 8 novembre 1942 et fait partie de lapremière promotion (Weygand) de l’écoled’élèves aspirants de Cherchell-Médiouna.

A la sortie, il retrouve son régiment aveclequel il est engagé sans tarder comme chef desection en Italie où il sera blessé deux fois.

De 1945 à 1958, il sert au 4e régiment detirailleurs tunisiens avec lequel il effectuedeux séjours en Indochine, suivis d’une affec-tation à l’EM de Bizerte.

De 1960 à 1962, au 94e régiment d’infan-terie, il est engagé en Algérie (Kenchela).

Son courage, son allant, son sang-froid,son calme réfléchi au combat sont soulignéspar huit citations qui lui vaudront les promo-tions à titre exceptionnel aux grades de cheva-lier puis d’officier de la Légion d’honneur.

De retour en métropole il sert dans latroupe (11e BCA à Barcelonnette et 152e RI à

Colmar) et en état-major à Metz, Nancyet Paris (major de gar-nison). Il est promucolonel en 1974, com-mandeur de la Légiond’honneur en 1975 etquitte le service actifen 1978.

Très attaché à laTunisie où il a longtemps servi, il a tenu à l’ex-primer concrètement au sein de l’associationFrance-Tunisie dont il a été un secrétaire géné-ral apprécié, ce qui lui a valu la qualité de pré-sident d’honneur en 2005.

Homme de cœur et homme d’action, pro-fondément croyant, le colonel RolandMorhain est le parfait exemple des officiersque représente LÉpaulette qui, par cet hom-mage, exprime sa profonde sympathie et sagratitude à son épouse et ses enfants.

GCA (2s) Norbert Molinier

De la vieille ville de Clermont-Ferrand et le mythique

sommet du Puy de Dôme…

à Saint-Nizier de Fomas (Loire), villaged’où était originaire et où a été inhuméPierre Bourgin ; de faire la prochaineréunion de promo en Normandie (régionBayeux-Caen), du 8 au 11 septembre,soit 47 ans après un voyage d’étudeeffectué au cours de notre année passéeà Coëtquidan.Les deux journées suivantes, consa-

crées à la découverte des cunosités tou-ristico-gastronomiques de la région,nous ont permis de faire connaissanceavec le centre éducatif de « Vulcania »,la vieille ville de Clermont-Ferrand et lemythique sommet du Puy de Dôme,sans oublier quelques spécialités culi-naires locales telles la truffade, la potéeauvergnate, les savoureux fromages depays.L’intérêt présenté par ces visites,

l’excellente météo et la bonne humeurgénérale ont fait de ce rassemblementun nouveau moment de bonheur. II a

également permis à la plupart d’entrenous de se faire une meilleure idée surune région d’une sauvage beauté, queI’on a un peu tendance à délaisser.Depuis sa précédente réunion (07

sept.), la Bourgin a encore perdu quatredes siens et une épouse :André PETIT (ART-70 ans), le

25/09/07, à Nîmes ; BernardMOUILLON (TDM-72 ans), le14/12/07, à Canet-en-Roussillon ;Robert CHASBOEUF (TRS-71 ans), le26/01/08, à Port-la-Nouvelle ; PaulGRINDA (TDM-73 ans), le 4/05/08, auMans ; Lucienne MAUREL (épouse deClaude-Henry), le 11/12/07, à Béziers.Ce qui porte le total de nos disparus à40 sur 155 (étrangers non compris).Amitiés a tous.

Col (h) Bertrand Churlet,secretaire de la promotion

Cne Bourgin, EMIA 1961-1962

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Le 30 janvier 2009, le Groupement87 a battu un record de participa-tion. Signe de vitalité, malgré l’ab-

sence de l’état-major de la 3e BM, enséjour au camp de Mourmelon, etquelques défections de dernière minutedues à diverses attaques virales, unevingtaine d’officiers d’active a pu sejoindre à la soirée. Si bien que lorsquele général de division Lechevallier, quipréside la réunion, nous rejoint accom-pagné de son épouse, nous sommesquatre vingt dix, un peu à l’étroit, dansl’un des salons de l’hôtel de comman-dement, soit 43 adhérents, 34 épouses,13 invités, dont le délégué de la Saint-cyrienne et le président de l’AOR dudépartement.« La Prière » de l’EMIA, chantée

par un chœur d’officiers, les grandesorgues et la « Marche de Bonaparte àMarengo », avaient déjà, sous lesvoûtes de l’église Saint-Pierre, donné leton de la solennité du jour quand le pré-sident départemental prit la parole. Ilremercie le général, son épouse et lesinvités, les acteurs de la soirée, puisaccueille quelques nouveaux adhérents :le colonel Leyrisse, les lieutenant-colo-nels Lopez, de Puch, Vandal et Laporte,le capitaine Martin, le sous-lieutenantBesset, remarquable « popotier » dujour, et donne des nouvelles du

Groupement. Le lieutenant-colonelClaveau chevalier de la Légiond’Honneur, le capitaine Biletta cheva-lier de l’Ordre National du Mérite, lecapitaine Pin au TA pour le grade decommandant, la candidature du capi-taine Royère au conseil d’administra-tion de L’Épaulette, sont en particulierdes raisons de se réjouir. Puis vient lemoment de la tradition, le rappel dusens de la réunion, de la diversité et durôle de L’Épaulette, l’importance deson assemblée générale.Enfin, la lecture de l’ordre du jour,

le souvenir de nos disparus, avec lebeau « message d’un ancien » d’ErwanBergot, l’appel de toutes nos promo-tions, le chant de tradition de L’Épau-lette et le mot de sympathie du général,ouvrent magistralement une soirée trèsconviviale et animée.Vin d’honneur, dîner dansant

jusqu’à deux heures du matin, quand ilfaudra « chasser les accros » du rockand roll, car toute bonne chose a unefin. La soirée est une réussite, les pho-tos du colonel Marilly en témoignent.Le cercle du 15e Bataillon du Train etles personnels de l’hôtel de commande-ment ont fait une fois encore un « sansfaute » qui mérite les éloges.

Colonel (er) Lucien SuchetPrésident du Groupement

de la Haute-Vienne

Les entreprises n’ont pas de vocationphilanthropique. On se présente surle marché du travail non pas en

demandeur d’emploi mais en offreur desservices dont l’entreprise a besoin pourproduire. La position de quémandeur auxmains vides est inefficace.

Le point de départ de toute action pré-paratoire est donc la question fondamen-tale: que pourrai-je offrir ? Il est difficiled’y répondre puisqu’elle demande à l’of-ficier de se situer par rapport aux entre-prises qu’il connaît encore mal. Son pre-mier mouvement est généralement dedouter qu’il ait de grandes possibilitésd’être utile. Les anciens officiers recon-vertis témoignent que ces possibilitésexistent.

Il lui faut donc développer ses pointsforts qui résultent d’une expérience,d’une formation, d’une aptitude ou d’ungoût particulier.

Il est souhaitable qu’une telle prépara-tion s’étale au moins sur un an. Elle n’estpas facile parce qu’elle doit être menéeconcurremment avec les activités mili-taires et qu’il y correspond par définitiondeux états d’esprit différents. Elle peutdemander un effort important alors que ladécision définitive de départ n’est pasencore prise. Il faut se dire qu’il y a unintérêt immédiat à tirer de ce complémentde culture et peut-être une utilisation pra-tique ultérieure.

II est toujours souhaitable de com-mencer le plus tôt possible sa préparation.Ce qu’il est possible de faire en une annéene permet pas de développer une compé-tence véritable mais sera suffisant pourrendre plus profitable l’enseignementultérieur des stages organisés. Si, à cestade, s’offrait déjà une occasion d’em-ploi, ou de stage à titre personnel, l’em-ployeur ne manquerait pas d’être sensibleà des efforts qui témoignent qu’il n’a pasen face de lui un retraité en quête de siné-cure mais un cadre animé de la volonté deréussir.

Si les circonstances permettent debénéficier d’un certain recul on doitd’abord se perfectionner dans une langue

60 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

> Reconversion :La préparationpsychologiqueet intellectuelle

PHO

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LM

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ILLY

> Soirée de Gala réussieen Haute-VienneLe Groupement 87 à battu son record de participation et de vitalité.

VIE DE L’ÉPAULETTE

La soirée fut une réussite, les photos du colonel Marilly en témoignent…Du vin d’honneur, au dîner dansant jusqu’à deux heures du matin, quand le rockand roll laissa la place aux souvenirs.

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LÉpaulette met en place un disposi-tif pour appuyer ses adhérents qui« basculent » dans la vie active

civile.Solidarité Active Concernant les

Officiers Confrontés au Hasard del’EmploiLe dispositif « SACOCHE »

s’adresse aux membres qui sont ensituation de questionnement au regardde leur insertion ou de leur retour dansla vie professionnelle civile. Son objec-tif principal est de proposer un appui àpartir de conseils, de témoignages etd’aides techniques. Dans certains cas ledéveloppement de cette aide peut allerplus loin et même déboucher sur unesorte de tutorat qui accompagne lemembre jusqu’à son insertion dans sonnouveau milieu professionnel.

Le principe de « SACOCHE » estsimple : L’Épaulette met en relationl’Officier Demandeur d’Appui (ODA)avec un Membre Appui Terrain (MAT).Les MAT, volontaires pour se consacrerà leurs camarades, sont préalablementchoisis pour la richesse et la variété quereprésentent leurs parcours de transi-tion, leurs expériences professionnelles,leur répartition socioprofessionnelle,statutaire et géographique. Le reculqu’ils peuvent avoir sur le processus dereconversion et leur perception de l’en-semble des volets de ces questions sontdes atouts majeurs du succès de ladémarche.La pertinence de la démarche repose

donc sur l’adéquation de la mise enrelation entre ODA et MAT.

« SACOCHE » n’est pas encontradiction avec les dispositionsréglementaires, la chaîne reconver-sion et ses organismes : il les complèteet s’inscrit dans la mise à profit de l’ex-périence particulière de ceux qui ontvécu le processus de « bascule », avecses difficultés, ses errements, ses diffi-cultés et aussi ses succès.

L’originalité de « SACOCHE »réside dans deux caractéristiques :

• Personnalisation. La mise en

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 61

INFO

PRA

TIQU

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DR

MG

étrangère, l’anglais de préférence. Il fau-drait pouvoir inscrire « Anglais courant »(et/ou Allemand, Espagnol, Portugais ...)sur son curriculum vitae, donc, mettre àprofit, dès que possible, tous les moyenspour atteindre et conserver ce niveau. Laconnaissance d’une langue à un niveau« scolaire » est insuffisante.

Parmi les enseignements complémen-taires on pourra penser :

• au droit (facultés - régime particulierd’études pour les salariés) ;

• à la gestion (Institut d’Admi-nistration) ;

• à l’organisation du travail, la gestionimmobilière et autres enseignements dis-pensés au Conservatoire National des Artset Métiers, par exemple,

• à des cours de perfectionnement dansune spécialité utilisable dans le civil : parexemple informatique ou comptabilité.

Par ailleurs des contacts avec le milieucivil peuvent fournir l’occasion de nouerdes relations qui pourront, un jour, semontrer utiles. L’officier doit bien savoirque dès l’instant où il aura quitté l’uni-forme, beaucoup de ses anciennes rela-tions prendront, probablement, un carac-tère différent. Concernant les officiers deréserve leur efficacité en matière d’aide àl’emploi peut être importante lorsqu’unréseau permanent d’amitiés et de relationsa pu être tissé entre les officiers deréserve, les anciens officiers d’active rési-dant sur place et les officiers en activité.

Enfin une connaissance précise desfonctions de l’entreprise est indispensable.

C’est le rôle du stage de reconversionde dispenser ces connaissances. Mais levolume des matières à étudier est impor-tant et il vaut mieux disposer au départ debases solides. Elles seront encore plusnécessaires si le candidat a l’occasiond’un accès direct à l’entreprise sans stagepréalable.

Il est bien normal que le candidat à lareconversion ressente le besoin deconseils. L’Épaulette est là pour vous gui-der vers les meilleurs spécialistes.

Général (2s) Olivier Rostain

relation ciblée est le seul mode d’action.Réalisée exclusivement au cas par cas,(en fonction des situations identifiéespar les caractéristiques militaires, lemilieu socio professionnel visé, le stadedans le processus de reconversion), ellegarantit à la fois l’opportunité, la proxi-mité, l’attention optimale et la confiden-tialité.

• Caractère informel. Démarchenon contractuelle, elle n’est formaliséepar aucun engagement (sans préjuger deceux que pourraient arranger directe-ment entre eux MAT et ODA). Aucuneobligation de résultat n’étant demandéepar l’Epaulette, MAT et ODA ont lelibre choix du niveau d’objectif qu’ilsveulent atteindre ensemble. La seulecontrainte voulue par le dispositif restel’obligation morale de loyauté des mem-bres, au double titre de leur état d’offi-cier et de leur qualité d’adhérent deL’Épaulette.

Comment bénéficier de « SACOCHE » ?Contactez L’Épaulette, en laissant voscoordonnées. Le « pilote » de l’action« SACOCHE », désigné par lePrésident, ou le DAF, vous contacteradirectement.Quelles conditions doivent être rem-

plies ? l’ODA doit être membre adhé-rent de l’Epaulette au moment de samise en relation avec le MAT choisi, etpotentiellement en situation de fin d’ac-tivité.Plus d’info ? : prochainement dispo-

nible sur le site internet, puis par les cor-respondants de formation. Enfin uneinformation détaillée sera réalisée parcourriel par le « pilote » en début dedémarche d’ODA.

« SACOCHE » est une manifesta-tion nouvelle de l’exigence de solidaritéqui marque l’action de L’Épaulette.

Colonel (er) Christian MaxPromotion Capitaine Cazaux

info pratique

> « Sacoche » une manifestationnouvelle de l’exigence de solidaritéqui marquel’action de L’Épaulette

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MARIAGES> RALPH, fils du Lieutenant-colonelJean-Marc GALLANDT (INF-EMIA-Général Brosset-73/74) et de Madame,avec Mademoiselle Delphine LEPOITTE-VIN le 25 octobre 2008 à Mutzig.

> ANTOINE, fils du Général FrançoisGAUDY (CS-EMIA-Connétable DuGuesclin-66/67) et de Madame, avecMademoiselle Laetitia CALON, le18 avril 2009 à Excideuil. �

> L’Épaulette adresse ses meilleursvœux de bonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> ROMAIN, le 14 janvier 2008 àAix enProvence, au foyer de Joël et ChristelleGENTON et OKSANA, le 28 août 2008à Pessac, au foyer de Franck et SylvieWEHRLI, cinquième et sixième petits-enfants du Lieutenant-colonel MauriceGENTON (GEN-EMIA-AspirantZirnheld-64/65) et de Madame.

> CLÉMENT, neuvième petit-enfant duColonel Frédéric DUFAY (INF-EMIA-Général Koenig-70/71), président dugroupement du Finistère, et de Madame,et quatrième enfant du CapitaineGuillaume DUFAY (INF-EMIA-Capitaine Coignet-00/02) et deMadame, le 24 juin 2008 à Guer.

> ÉLÉA, première petite-fille duLieutenant-colonel René CHIAVERINI

(INF-EMIA-Capitaine Cazaux-74/75)et de Madame, au foyer de Laurent etMorgane CHIAVERINI, le 25 juin2008.

> NOELYNE, premier petit-enfant duLieutenant-colonel Patrice BENDIYAN(MAT-Ceux de Luang Prabang-74/76),président du groupement du Lot, et deMadame, au foyer de Nicolas et Aurélie,le 24 septembre 2008 à Lambres-les-Douai.

> STANISLAS, quatrième petit-enfantdu Colonel Michel LANGERON(GND-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) et de Madame, au foyer deMonsieur et Madame DEHAYE, le5 octobre 2008 à Brétigny-sur-Orge.

> EMILIE, deuxième enfant duCapitaine Renaud CARLIER (CTA-OSC), administrateur de L’Epaulette, etde Madame l’Adjudant Gaëtane FLO-DROPS, le 20 octobre 2008 àHaubourdin.

> LOUIS, onzième enfant duLieutenant-colonel François RIVET(GND-Bicentenaire-88/91) et deMadame, le 24 octobre 2008 à Nogent-sur-Marne, treizième petit-enfant duColonel Jean RIVET (GND-ESMIA-Laperrine-57/58) et onzième petit-enfant du Colonel Michel MESLIER(Cyr-Ceux de Dien Bien Phu-54/56).

> SOIZIC, enfant du Capitaine GrégoireROCHER (ABC-EMIA-Campagned’Italie-99/01) et de Madame, le1er novembre 2008 à Tarbes.

> THIBAULT, neuvième petit-enfant duGénéral Alain LACORNE (INF-EMIA-Général Brosset-73/74) et de MadamePierre-Louis LAVIE DE RANDE, le7 novembre 2008 à Marseille.

> LOUIS, fils du Chef de bataillonXavier CHARBONNEL (INF-EMIA-Cadets de Cherchell-94/96) et deMadame le Commandant Isabelle ABA-DIE (CTA-Lcl Cassaigne-92/93) le8 novembre 2008 à Paris.

> JEAN-JOËL, fils du Capitaine Jean-François PLANTY (EMCTA-Agnès deNanteuil-02/03) et de Madame, le 18novembre 2008 à Fresnes.

> MATHIS, premier petit-fils duColonel Jean CUVELOT (INF-EMIA-Serment de Koufra-62/63) et deMadame le Lieutenant-colonelLine CUVELOT née LECUYER(CTA/GSEM-EMCTA-In tendan tGénéral Sabourin-78/79) au foyer deleur fille Caroline et de Jean-PhilippeALBA, le 25 novembre 2008 àPuyricard.

> ADRIEN, seizième petit-enfant duGénéral François GAUDY (CS-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) et deMadame, au foyer de Philippe etMadame GAUDY, le 5 janvier 2009 àBrest.

> JULIEN, petit-fils du Capitaine JoséHOLIN (ART-OAEA-LieutenantRusconi-79/80) au foyer de SébastienHOLIN et Olivia LOUREAU, le 8 jan-vier 2009 à Nancy.

> LÉANE, deuxième enfant du Chefd’escadron David FLOTAT (GND-EMIA-Général Gandoët-96/98) et deMadame, le 10 février 2009 à Rosny-sous-Bois. �

> L’Épaulette adresse ses félicitationsaux parents et grands-parents.

62 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE

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DÉCÈS> Chef de bataillon Olivier SIMONOT(INF-ESMIA-Extrême-Orient-50/52)le 17 avril 2007 à BrettevilleL’Orgueilleuse.

> Chef d’escadrons Jean ROLAND-GOSSELIN (ABC-OR-45) le 9 janvier2008 à Saint Julien l’Ars.

> Madame Renée GRANGIER, épousedu Lieutenant-colonel Louis GRAN-GIER (CTA Santé-Varsovie-39), le 10avril 2008 à Reims.

> Chef d’escadron Maurice POCHARD(TRN-OAEA-60) le 6 juin 2008 àMarseille.

> Colonel Claude LISSANDRE (GEN-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) le20 juin 2008 à Angers.

> Colonel Denis GIRARD (TDM- pro-motion Marchand), beau-père duCommissaire-Colonel Gaston FON-TAINE (CAT-ESMIA-Extrême-Orient-50/52), décédé le 26 juillet 2008 àBlérancourt, à la veille de ses 100 ans.

> Commandant Gérard PLIQUE (MAT-OA-59) le 18 septembre 2008 àChampagne.

> Commandant Joseph DESRUE (MAT-OA-60) le 22 octobre 2008 à Brest.

> Colonel Yves TATIN (TRN-ESMIA-Ceux de Dien Bien Phu-53/54) le26 octobre 2008 à Joué-les-Tours.

> Colonel Roger CARTOUX (GEN-ESMIA-Amilakvari-54/55), ancien pré-sident du groupement de l’Allier, le27 octobre 2008 à Yzeure.

> Capitaine Paul BELLATON (TRN-

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 63

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

•••

OAEA-62) le 3 novembre 2008 àCeyzeriat.

> Colonel Léon BOURDON (GEN-OR-45) le 27 novembre 2008 à Caen.

> Colonel Pierre DOLLA (GEN-OR-45) en décembre 2008 à Nice.

> Chef de bataillon Bernard SCHEU-RER (INF-ESMIA-MaréchalBugeaud-59/60) le 6 décembre 2008 àSaint-Jorioz.

> Général Jean LAIRÉ (TRN-ESMIA-Garigliano-49/51) le4 décembre 2008 à Saint-Avertin.

> Lieutenant-colonel André PREYS(INF-ESMIA-Union Française-52/53)le 20 décembre 2008 à Souvigne.

> Général Jacques BOURRY (ABC-OR-44), ancien membre du conseild’administration de L’Épaulette etancien président du département desBouches-du-Rhône, le 27 décembre2008 à Marseille.

> Monsieur Denis BRANA, fils duColonel René BRANA (INF-EMIA-Victoire-45) le 13 janvier 2009 àClamart.

> Lieutenant-colonel Robert PERRET(INF-OR-45) le 14 janvier 2009 àFrozes.

> Colonel Roland MORHAIN (INF-OR-Weygand-47) le 25 janvier 2009 àParis.

> Madame LOUVRIER, mère duColonel Jean-François LOUVRIER(ART-EMIA-Général Marceau-72/73),président des groupements des Landeset des Pyrénées Atlantiques, le3 février 2009.

> Colonel Claude PRÉVOST(CTA/CA-OA-61) le 3 mars 2009 àSainte-Croix de Quintillargues. �

> L’Épaulette adresse ses sincèrescondoléances aux familles.

AVANCEMENTJ.O. du 4 décembre 2008

Décret du 2 décembre 2008

portant nomination et promotiondans l’armée active

ARMÉE DE TERRE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armes

Au grade de colonel

Pour prendre rang du 1er octobre2008

> les lieutenants-colonels : PhilippeTROISTORFF (TDM/ABC) –Christophe FOLLET (TDM).

Au grade de commandant

A compter du 1er mars 2008

> le commandant sous contrat : HervéILDISS (ART).

Pour prendre rang du 1er octobre2008

> les capitaines : Bernard GAILLOT(INF) – Thierry MICHEL (MAT) –Sven MEIC (ABC) – Ronan LAHUEC(ABC) – Patrick PIZON (TDM/INF) -Thomas de RIOLS de FONCLARE(INF) – Michel BOUTELOUP (TRN) –

MEP167 Carnet pp6267:GABl'épau 3col 14/03/09 17:05 Page 63

Pour prendre rangdu 1er décembre 2008

> le capitaine David HAUBOIS (INF).

Corps technique et administratifde l’armée de terre

Au grade de capitaine

Pour prendre rangdu 1er décembre 2008

> les lieutenants : Philippe AGEZ –Alexandre-Richard KOHN – MylèneVINCENT

Au grade de lieutenant

Pour prendre rangdu 1er décembre 2008

> les sous-lieutenants : HélèneDEWALLY –Yann GARTNER –AlexisLIMONET – Cyril DURUPT – AliceMELARD – Cédric LIGEONNET –Boris PRATTE – Claire LOMBARDI.

J.O. du 23 décembre 2008Décret du 19 décembre 2008

portant maintien dans l’emploi,élévation aux rang et appellation

degénéral de corps d’armée,

promotion et nomination dans la1ère et la 2ème section

et affectation d’officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

Art. 4 – Est promu dans la 1ère sectiondes officiers généraux de l’armée deterre, avec maintien dans ses fonctions :

Au grade de général de division

Pour prendre rangdu 1er février 2009

64 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE

••• Alexandre NOEL (INF) – David GUE-NANTEN (GEN) – Charles-HenriMATHOT (ABC) – Pierre-NorbertANSSEAU (INF) – Philippe LAU-RENTIE (ABC) – Pascal NOEL (MAT)– Mickaël BRIOLLAIS (MAT) – PierreMICHON (ART) – Josselin de METZ(INF) – Jérôme RZEPKA (MAT) –Christophe MASSE (ABC) – RenaudCOLOMBET (TRS) – StéphaneCAUDÉRAN (GEN) – Jean-Claude YBIOH KNUL (TRS) – Ronan QUI-NIOU (GEN) – Alain BESSON (MAT)– Pierre-Henri NUTTIN (MAT) –Thierry LONGUET (INF) – François-Xavier DUPILLE (INF) – StéphaneFONTAINE (INF) – Thierry SOURD(INF). - Vincent MONFRIN (MAT) –Gaëtan METRAS (MAT) – HervéOLDRA (ABC) – Nicolas JAMES(INF) – Charles de CHILLAZ(TDM/INF) – Jean-Christophe OTT(INF) – Régis BASTIE (TRS) –Mickaël DUPUIS (TRS) – Pierre-HenriBERTIN (GEN) – Laurent BANSEPT(INF) – Arnaud Le SEGRETAIN duPATIS (GEN) – Gilles HUSSON(TRS).

Corps technique et administratifde l’armée de terre

Au grade de commandant

Pour prendre rang du 1er août 2008

> les capitaines : Marc-Emmanuel PRI-VAT – Christophe RENAULT.

Pour prendre rangdu 1er décembre 2008

> le capitaine sous contrat : PatrickFOLIO.

OFFICIERS SOUS CONTRAT

Corps des officiers des armes

Au grade de commandant

> M. le général de brigade HervéGIAUME.

J.O. du 27 janvier 2009Décret du 22 janvier 2009

portant promotion et nominationdans la 1ère et la 2ème section

d’officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

Art. 2 – Est nommé dans la 2ème sec-tion des officiers généraux de l’arméede terre :

Au grade de général de brigade

Pour prendre rang du 1er février 2009

>M. le colonel de l’arme blindée cava-lerie Bruno de CASTELBAJAC

Le Commandant Benoît JEANNE a éténommé au grade de lieutenant-coloneldans la réserve citoyenne du service desanté des armées (OCTASSA) le8 octobre 2008. �

DÉCORATIONSORDRE NATIONAL DU MÉRITE

J.O. du 7 novembre 2008Décret du 5 novembre 2008

portant promotion et nomination

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Militaires appartenantà l’armée active

Au grade de commandeur

CONTRÔLE GÉNÉRAL DES ARMÉES

> Contrôleur général des armées GérardBONNARDOT.

ARMÉE DE TERRE

> Général de brigade FrançoisLE JARIEL DES CHATELETS.

Au grade d’officier

GENDARMERIE NATIONALE

> Colonel Géry PLANE – ColonelJean-Michel VANDENBERGHE.

ARMÉE DE TERRE

> LCL François BORDIER (ABC) -LCL Philippe BOUINIERE (GEN) –COL Willy BRUCKER (INF) – CNEOlivier COUSSEMACQ (TDM) – LCLJean-Claude FROIDEVAL (TRS) –LCL Jean-Marie PICHOURON (TDM)– LCL Eric RICHARD (GEN) – LCLJean-François RINALDI (ABC) – LCLPhilippe TROISTORFF (TDM) – GBRFrançois VAQUIER (ART) – COLPascal VIGNERON (INF).

Au grade de chevalier

GENDARMERIE NATIONALE

> CEN Benoît CHAUVIN – CENFrédéric MADELÉNAT – CEN Jean-Pierre REYNAUD – CEN Gil ROCHE-TEAU.

ARMÉE DE TERRE

> CNE Philippe ARZEL (GSEM) –LCL Jean-Philippe BALCEROWIAK

(ART) – LCL Patrick BALLOIS (ART)– LCL Pascal BARROIS (INF) – CENChristophe BEAUMONT (ART) –CBA Jean-Philippe BERARD (TRS) –CNE Alain BESSON (MAT) – CNEJean-Louis BILETTA (TRS) – CNEChristian BOURGEOIS (GSEM) –LCL Eric BRIOT (ART) – CNE PatriceCLÉRO (TDM) – LCL Laurent COL-COMBET (MAT) – LCL Régis deCONIAC (INF) – CNE Lancelot DAM-PIERRE (INF) – LCL BlandineDAOULAS épouse SORBA (ART) –CBA Thierry DEHECQ (GEN) – CDTChristian DEVERRIERE (GSEM) –LCL Laurent DEVROUE (ART) –CBA Didier DUGUÉ (INF) – CBAThierry DUSSUTOUR (TRS) – CNEAnge-Marie ESPINOSA (INF) – CESLouis GIRAUD (ABC) – CDT PhilippeGRUDET (GSEM) – CNE Jean-LucGUERARD (TRN) – LCL LaurentGUILLON (CS) – LCL François HER-BOURG (ART) – CEN Eric JALA-BERT (ART) – CBA Brice KROELL(GEN) – CES Romuald KULIG (ABC)– LCL Franck LANGLET (INF) – CNEPascal LAPIERRE (ABC) – CNEHugues LATOURNERIE (INF) – LCLJean LENOIR (INF) – CNE ThierryMARIEN (TDM) – CEN PhilippeMAZY (ART) – CNE Sven MEIC(ABC) – CNE David MICHEL (INF) –CNE Eric MOISSENET (TRN) – CENRémy ONIMUS (ART) – CDT DenisPERBAL (CAT) – CDT PhilippePICQUE (GEN) – CNE Bruno POR-WOL (TRS) – CEN Olivier REIN-BOLD (TRN) – LCL Didier ROUX(GEN) – CNE Jérôme RZEPKA (MAT)– CNE Guy-Pierre SEGUI (TDM) –CDT Christophe SIMON (GEN) – LCLPatrick TALHOUËT (ART) – LCLJérôme THEUERKAUFF (MAT) –LCL Jérôme THIEBAUT (TRN) –CEN Jacques VAGANAY (ART).

SERVICE DES ESSENCESDES ARMÉES

> CDT Bertrand SCHWOB.

L’Épaulette n° 167 • avril 2009 • 65

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

•••

Militaires n’appartenant pasà l’armée active

Au grade de commandeur

ARMÉE DE TERRE

> LCL Hélion de CASTELLANE(ABC) – COL Jean-Paul GODFROY(GEN) – COL Christophe LE DU(TRN).

Au grade d’officier

ARMÉE DE TERRE

> COL François JOURDAN (TDM). �

SUCCÈSJ.O. du 16 octobre 2008

Arrêté du 16 septembre 2008

portant attribution du brevettechnique d’études militaires

de la gendarmerie

A compter du 1er novembre 2008

> CEN Georges FOURCADE – CENFrédéric MADELÉNAT – CEN LaurentMAUMY-CAUVIN – CEN Jean-FrançoisMOREL.

J.O. du 28 novembre 2008Arrêté du 20 novembre 2008portant attribution du brevet

MEP167 Carnet pp6267:GABl'épau 3col 14/03/09 17:05 Page 65

technique d’études militairessupérieures

Est attribué, avec effet rétroactif, à compterdu 1er novembre 2007, aux officiers de la120ème promotion du cours supérieurd’état-major :

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

> LCL Charles VINOT-PRÉFONTAINE(ABC).

Est attribué, à compter du 1ernovembre 2008,aux officiers de la 121ème promotion du courssupérieur d’état-major :

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

> CBA Rémy CAZENAVE-LAVIE (INF) –CES Benoît CHAMBERLAND (ABC) –CEN Hilaire COURAU (ART) – CESEmmanuel DOSSEUR (ABC) – CBAGabriel FOISEL (GEN).

J.O. du 13 février 2009Arrêté du 29 janvier 2009

portant attribution du brevettechnique option « études administra-

tives militairessupérieures de la gendarmerie »

A compter du 1er décembre 2008

> COL Philippe MICHOU – COL GéryPLANE.

portant attribution du brevettechnique d’études militaires générales

A compter du 1er décembre 2008

S’agissant des « articles signés »adressés au sécrétariat du siège

social de l’association, et destinés à lapublication de la revue L’Épaulette soitpar courrier, ou par courrier électroniqueà l’adresse : <[email protected]>

Eu égard à la ligne éditoriale de larédaction, la direction de la publicationdécline toutes responsablilités quant ausens déontologique des articles qui lui

66 • L’Épaulette n° 167 • avril 2009

VIE DE L’ÉPAULETTE

•••

sont adressés et destinés à être publiésdans la rubrique « Tribune libre ».

La direction de la publication met engarde les futurs auteurs de ces articles.« Cette responsabilité engage seuls lessignataires de leurs articles » sur le plandéontologique, comme devant des pour-suites éventuelles.

Merci de bien vouloir le prendre encompte lors de la rédaction de vos futursarticles. �

DÉONTOLOGIE

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

> LCL Fabien CUISINIER (ART) – LCLJean-Luc DELBECQ (TRS) – LCL HenriGIRAULT (INF) – LCL Daniel LOMBARD(INF) – LCL Eric MERCK (ART) – LCLSerge RÉGNIER (TRN).

Corps des officiers du cadre spécial

> LCL (TA) Christian BARTHLEN (INF).

J.O. du 19 février 2009Arrêté du 6 janvier 2009

portant attribution du brevet d’étudesmilitaires supérieures

Est attribué, à compter du 1er août 2008,aux officiers de la 15ème promotion ducollège interarmées de défense :

ARMÉE DE TERRE

> CBA Gérald BOUTOLLEAU (GEN) –CEN Jean-François CUIGNET (TRN) –CES Hervé de SOLAGES (ABC) – CNE(TA) Stéphane FONTAINE (INF) – CENStéphane LESCOFFIT (TRN) – CDTPhilippe MOISAN (GSEM/TRS) – CBAStéphane USÉO (TDM/INF). �

> L’Épaulette adresse ses félicitationsaux lauréats.

NOUVELLEADRESSE ?

Nous vousremercions

de nous signalervotre changement

d’adresseen cas

de mutation.Tous les ans,

plus de 1000 revuesne parviennent pasà leurs destinataireset sont impriméesen pure perte.

Merci

ÉTHIQUE ÉDITORIALE

L ’Épaulette à pour principe d’agir avec unesprit de discipline, de loyauté et de stricte

neutralité politique et religieuse.L’éventuelle publication, dans la revue, d’un

texte qui n’obéirait pas à ce principe, sans quelui soit jointe une explication appropriée, relève-rait d’une inattention de la rédaction qu’ilconviendrait de lui signaler sans délai. �

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68 • L’Épaulette n° 167 - avril 2009

BIBLIOGRAPHIE

LIEUTENANTEN PAYS THAÏINDOCHINE1950 – 1954MÉMOIRES

par Alexandre Le Merre

Ce livre est le témoignage, souvent drôle,parfois émouvant, d’un jeune officierengagé dans un conflit loin de chez lui.C’est aussi un formidable « journal debord » de la vie au quotidien d’un offi-cier français en poste au cœur du PaysThaï. Une vie au milieu de ses partisans etsupplétifs, loin de tout : de sa hiérarchie, d’unravitaillement aérien aléatoire, à la mercidu Vietminh qui tente d’infiltrer le pays.Au contact des populations locales, deleurs coutumes, le lieutenant Le Merredécrit, au fil de ces chroniques, avecbeaucoup d’humour et un sens aigu del’observation, ce que fut son expériencede chef de poste…Jusqu’au 18 novembre 1952, où, sous lapression du Vietminh, le poste de BayLay succombe sous l’assaut de cinqbataillons viets. Après une défenseacharnée, à bout de munitions, le lieute-nant Le Merre est capturé. Après unemarche épuisante vers le Nord-Est duTonkin, il rejoint le tristement célèbreCamp n° 1 où sont internés les officiersfrançais. Il y passera 22 mois d’uneéprouvante captivité où les séancesd’endoctrinement et les privations detoutes sortes n’entameront jamais sonoptimisme naturel, avant de retrouver laliberté, en septembre 1954, et rejoindreenfin la Métropole.pages –Format :Prix : 25 €francoIndo Editions

CAHIER DE LARÉFLEXIONDOCTRINALE

T É M O I G N A G E SNOUS AVONSPACIFIÉ TAZALTJournal de marche

d’un officier parachutiste.

Par Jean-Yves Alquier

Préface du Général de corps d’arméeBruno DARY, Gouverneur militaire de

Missile sol-air« Histoire du HAWK,

missile moyenne portée,dans l’armée de terre française »

Sous la directionde Philippe Dentinger

Président du groupement des départementsdu Var et des Alpes maritimes, le LcL (er)Philippe Dentinger a effectué toute sa car-rière débutée en 1969 dans ce systèmed’armes comme sous officier lancement etadjoint à l’officier de tir tout d'abord. A l’is-sue du PPEMIA (1975-1977) et de l’EMIA(promotion lieutenant Chézeau 77-78), ilrevient tout naturellement vers cette armeen servant successivement aux 402 et 403e régiments d’artillerie station-nés à Châlons et à Chaumont. Il y tiendra toutes les fonctions dans cesystème : chef de section, officier de tir puis commandant d’unité et assu-rera à cette occasion la mise en place d’une batterie HAWK au sein dudispositif Epervier au Tchad en 1986. Après quatre années au bureau solair du Commandement de la Doctrine et de l’Entraînement (94-98), ilrevient au 402 en qualité de commandant en second avant de se voirconfier en 2001 la direction de la division sol air puis des systèmesd'armes à l’école d'application de l’artillerie.

Avec le soutiende l’Association des amisdu musée de l’Artillerie et le musée de l’Artillerie.

Ouvrage format 14,8 x 21 - 192 pages -Code article : 8012590 ZISBN N° 978 2 7025 1105 3 -Prix public : 26 €- Franco de port : 30 €

LE CAMBODGE :LA DÉCOMPOSITION !Des analogies entrePol Pot et… HitlerPar René-Pierre COSTA

Aussi ambitieux et entêtés, Hitler et PolPot étaient intimement persuadés que lacondition humaine pouvait être modifiéepar l’idéologie raciste que chacun avait

respectivement forgée à cette intention machiavélique.Aussi chacun poursuivit-il, sans fin et sans états d’âme, son obsession :Hitler s’acharna à bâtir le Grand Reich fondé sur l’hégémonie de la racearyenne germanique tandis que Pol Pot s’acharna de son côté à restaurerla grandeur historique de la race Khmère.Pour ce faire, le dictateur nazi voulut détruire tous les Juifs d’Europe tan-dis que le tyran khmer communiste voulut exterminer tous lesVietnamiens de souche vivant au Cambodge. Pour l’un comme pour l’au-tre, l’objectif final justifiait l’ampleur des crimes et génocides qu’ils fai-saient commettre par leurs troupes, S.S. et Khmers rouges.En s’effondrant sous le poids de la défaite militaire, chacune des deux dic-tatures offrit au monde le spectacle apocalyptique d’un amoncellementde ruines et de millions de morts. Ce fut l’ultime analogie entre ces deuxrégimes totalitaires !Prix 07 €Editions Presses du Midi - 121 avenue D’Orient, 83100 TOULON

Paris, commandant la région terre Ile-de-France, commandant organiqueterre de l’outre-mer et de l’étranger.La dislocation du mur de Berlin, voicipresque vingt ans et celle du Rideaude Fer qui suivit peu après ont entraînéla dissolution du Pacte de Varsovie, quiavait menacé l’Europe occidentaledurant une génération. Pour la pre-mière fois de son histoire, la Francen’avait plus de menace à proximité deses frontières et voyait s’éloigner lespectre de la Guerre froide ; maisl’éloignement d’une guerre totale, tellequ’elle en avait vécue à deux reprisesau XXè siècle, ne signifiait point la «fin de l’histoire », comme d’aucunsavaient pu l’annoncer, mais l’appari-tion, ou plutôt la réapparition d’uneforme de guerre un moment oubliée, leconflit.Selon une grille de lecture militaire etsans tenir compte de la phase prélimi-naire qui consiste à chercher à préve-nir une crise pressentie, ces conflitspeuvent se décomposer en troisphases : l’intervention, la stabilisationet la normalisation. Or aujourd’hui,toutes les armées occidentales, et lanôtre ne fait pas exception, font faceaux mêmes difficultés pour sortir de lacrise, ce qui explique, au moins en par-tie, leur durée.224 pagesFormat : 21 x 14,8Centre de Doctrine d’Emploi desForces

UN EMPIRE CONVOITÉLE MAROC ET

« LES PUISSANCES »DE 711 À 1942

(2° édition)par Philippe Marchat

L’ouvrage est consacré aux relationsque l’Empire chérifien a entretenues,treize siècles durant, avec « lesPuissances » - terme cher aux chan-celleries, il débute par un bref rappeld’une histoire longue et fort troubléequi aide à mieux comprendre lasuite. La grave crise internationaleprovoquée par les convoitises exté-

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L’Épaulette n° 167 - avril 2009 • 69

BIB

LIOG

RA

PHIE

rieures conduit, au début du siècledernier, à de laborieuses négocia-tions qui aboutissent à doter leMaroc d’un double protectorat fran-çais et espagnol, et la ville de Tangerd’un « statut international » restéunique. Ces évènements sont décritsà partir des études effectuées par lepère de l’auteur, diplomate qui,comme conseiller du gouvernementchérifien, fut notamment chargé dela liaison quotidienne entre leRésident général et le SultanMohamed V. Puis les archives duQuai d’Orsay font revivre ce qu’ontété, tant les relations internationalesque la vie quotidienne entre juin1940 et novembre 1942, date dudébarquement américain qui ouvrepour le Maroc une ère nouvelle. Cesdivers éléments historiques s’accom-pagnent, pour en rendre la lectureplus vivante et attrayante, d’une ico-nographie ainsi que d’anecdotes etde commentaires de l’auteur.

840 pages – 13 iconographiesFormat : 15,5 x 23,5,à la françaisePrix : 43,51 € franco de portMuller édition – BP 122 –92134 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX

ARMÉ POUR LA VIEDe Chemillé à l’enfer

de Dak DoaIndochine 1953 - 1954

Mémoiresd’André BOISSINOT

Préface du Général Yvesde Sesmaisons

Ce livre retrace la vie tumultueuse etbien remplie d’un homme entré dèsl’âge de 15 ans dans la Résistance etqui décida de poursuivre une carrièremilitaire en intégrant l’Ecole militairede Saint-Cyr Coëtquidan.Affecté à la

IL Y A LA LÉGIONMémoires

Par Pierre CHARTON

Le colonel Pierre Charton est sorti deSaint-cyr en 1925. Il a servi à la LégionEtrangère de 1928 à 1954. Il a participé àla conquête du Maroc, à la SecondeGuerre Mondiale et enfin à la campagned’Indochine de 1946 à 1950. Fait prison-nier par le Vietminh, le 7 octobre 1950, il fut libéré le 5 septembre 1954.Dans son précédent ouvrage : « RC 4, la tragédie de Cao Bang », le colo-nel Charton y évoquait cette terrible bataille perdue et sa captivité chezles Viets.Dans ce livre intitulé : « Il y a la Légion… » (Titre inspiré d’une citationdu colonel de Corta qui disait : - Il y a la Légion et puis il n’y a rien, ou dumoins il y a le reste, et le reste c’est de la merde…), il nous promène desouvenirs en anecdotes vécues au cours de ses vingt-six années de LégionEtrangère. Ce livre est un témoignage sur la période s’étendant de 1928à 1954. Il ressuscite pour nous quelques figures de proue de la vieilleLégion Etrangère.

256 pagesFormat : 15,50 x 24 – Prix 25,00 €Indo Editions – 61 rue de Maubeuge – 75009 PARIS

1ère 1/2 Brigade de CommandosColoniaux Parachutistes implantée àVannes-Meucon, il se porte volon-taire pour combattre en Corée, sousl’égide de l’ONU.En 1953, il rejoint l’Indochine etpoursuit le combat au sein du presti-gieux Groupe Mobile 100 (GM 100),en participant aux opérations d’AnSon en limite de la Plaine des Jonespuis, dans le cadre de l’opération «Atlante », aux nombreux combatssur les Hauts-Plateaux d’Annam. Le17 février 1954, à la veille de l’at-taque, il rejoint le poste de Dak Doaet ses 70 défenseurs. Ils subissentl’assaut de 10 000 combattantsVietminh. La bataille durera plus dedix heures… Alors que les combatss’engagent au corps à corps dansl’enceinte même du poste, il réclamepar radio, le pilonnage de ses pro-pres positions par l’artillerie amie.Blessé à deux reprises à court demunitions, il est fait prisonnier avecles quelques survivants du postesubmergé.Après une marche longuede 1200 km, il rejoint le Camp LA 2où il subit les conditions inhumainesde captivité imposées par leVietminh.Libéré un mois après l’Armistice, il pèsetout juste 38 kg pour 1,80 mètre…En 1997, à l’occasion d’un voyagetouristique au Vietnam et afin de «boucler la boucle », il retourne surles lieux de la bataille et retrouve lesquelques vestiges du poste de DakDoa situé dans une zone interdite, cequi lui vaudra des démêlés avec lapolice vietnamienne…

186 pagesFormat : 15,50 x 24 – Prix 25,00 €Indo Editions – 61 rue deMaubeuge – 75009 PARIS

UNE JEUNESSE A LAGUERRE D’ALGÉRIE

TémoignagePar Daniel Tremblay

Pierre, Jacques, Mohamed, André,Jean, Daniel…Beaucoup de récits retracent cetteguerre d’Algérie. Mais tout n’a pasété dit, les inventaires de cette tragé-die ne sont pas complets, il restebeaucoup de choses, de faits, dedrames à conter. Ce livre est untémoignage pour comprendrel’Algérie, ce beau pays, comprendrepourquoi ce drame national, ces mil-liers de victimes, blessées à jamaisdans leur chair, leur âme.Aujourd’hui le temps, avec son effet

L’EAU.UN BIEN ? UN DROIT ?

Tensions et opportunitéspar Alexandre Taithe

L’eau, dans des pays ou les effets de lapénurie sont plus criant, devient un facteurd’instabilité sociale et politique (précarisa-tion dans les campagnes, effets sur l’exoderural, sur la santé des populations, multipli-cation de conflits entre utilisateurs et entre catégories d’usagers, diffé-rends transfrontaliers…)À cela s’ajoutent, à l’occasion de conflits locaux ou de débats internatio-naux, d’intenses questionnements d’ordres éthique et économique, quiportent sur l’opportunité de la participation du privé à la fourniture deservices essentiels, sur la gratuité (virtuelle…) de l’eau, sa commerciali-sation, sur la reconnaissance d’un droit de l’homme à l’eau. Cependant,ces enjeux ne découleraient-ils pas d’un même phénomène : l’affirmationcroissante de la dimension économique de l’eau ? Si le caractère écono-mique de la ressouce s’intensifie, celui-ci n’est qu’une composante del’eau, parallèlement à ses dimensions sociale et environnementale.Un nouvel équilibre entre les différentes valeurs de l’eau reste alors àtrouver. Car au-delà de défis concrets (sanitaire, alimentaire…) et desolutions techniques, il s’agit de redéfinir les compromis sociaux qui pre-mettront une gestion durable, et perçue comme équitable, de la res-source.Alexandre Taithe est chargé de recherche à la Fondation pour larecherche stratégique (FRS). Politiste et juriste de formation, AlexandreTaithe travaille sur les politiques de l’eau, les régimes de propriété de laressource, sa qualification et sa tarification. Ses recherches portent éga-lement sur le changement climatique.

Ouvrage format 14,8 x 22 - 224 pages -Stratégie et prospéctiveDélégation aux Affaires Stratégiques (DAS) - UNICOMMISBN N° 978 2-911436-38-3

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Soldats du siècleAvant-propos de Michel ANFROL (ancien journaliste à l’ORTF).Parmi les témoignages, citons ceux du général MauriceSCHMITT (ancien CEMA et ancien gouverneur des Invalides)et du général Jean-Claude LAFOURCADE (ancien COFAT ).

Qu’ils aient été à Verdun ou dansquelque désert de Lybie ou d’ailleurs,qu’ils aient vécu l’enfer de Cassino, deDien Bien Phu ou les affrontementsplus sournois du Constantinois ou desAurès, qu’ils se soient interposés auLiban, en Afrique ou dans les Balkans,tous « Soldats dans le siècle » ils ontsu s’élever au niveau de l’histoire deFrance dans ce qu’elle a de méritoire.Ce sont eux que transcendent deuxouvrages de prestige, grâce au

concours de nombreuses associations patriotiques et aux témoignagesd’acteurs particulièrement valeureux. Les textes sont enrichis de nom-breuses illustrations originales.Édition : Art et LumièreDiffuseur : Club français des BibliophilesAdresse : 79 avenue La-Bruyère, 94400 Vitry-sur-SeineContact : Jacques QUENTIN (06 10 22 26 95 ou 01 55 53 52 00)[email protected] : Souscription nationale - Exemplaires numérotés et nominatifs

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BIBLIOGRAPHIE

SANS BLESSURESAPPARENTES

De Jean-Paul MariComment affronter l’épou-vante, par un des plus grandsreporters français.

Depuis trente ans, Jean-Paul Mari acouvert toutes les guerres du globe. Ila parcouru les champs de bataille, del’Irak au Rwanda, du Moyen-Orient àla Bosnie, au Sierra Leone, en Somalie,au Sri Lanka. Il a rencontré des héroset des assassins, il a vu des massacres,des villages brûlés, des enfants égor-gés dans leur école, des civils décou-pés devant leur maison. Les plusgrandes peurs comme les courages lesplus admirables ont passé sous sesyeux. Il raconte.Que peut-ont faire de la douleur de laguerre ? Cette question obsédante, il l’aposée à des médecins qui tentent derendre à la vie ceux qui ont vu la mort ets’en sont sortis « sans blessures appa-rentes ». Ceux-là ont vécu un momentd’effroi indicible, une rencontre avec lamort sous des formes diverses : uneodeur, un regard, un cri, une visioninsoutenable. Après quoi ils se sententmorts bien qu’ils soient vivants. Ils nefont plus partie de ce monde, ils peuventdevenir fous. Des milliers d’anonymes,mais aussi des écrivains, des peintres,des cinéastes ont subi et décrit cetteexpérience ultime. L’auteur aussi a vu lamort en face.Le premier mérite de Jean-Paul Mari

EMCTA Ecoles de Saint-CyrCoëtquidan56381 GUER CEDEXet d’y joindre un chèque al’ordre de la 32e promotion,d’un montant de 10 euros sivous avez une adresse mili-taire ou 15 euros si cetteadresse est civile.

ENTRE GUERRESET PAIX !

Témoignages et fragmentsde vie

d’une promotionde Saint-CyriensPar la Promotion

du Lieutenant-colonelJEANPIERRE

Préface du PrésidentValéry GISCARD D’ESTAING

Eté 1962. La guerre d’Algérie prendfin. L’Empire colonial français disparaît.Au même moment, les cinq centssaint-cyriens de la Promotion« Lieutenant-colonel Jeanpierre »sortent d’Ecole. Pour eux, dont lavocation est souvent née dans larumeur des combats d’Indochine etd’Algérie, les portes de l’aventuresemblent se refermer. Et pourtant,leur parcours ne sera pas banal.Découvrez leur histoire : commentces soldats de la guerre froide contri-bueront à assurer la paix sur notrecontinent mais aussi à travers lemonde ; comment, engagés dans lesopérations internationales de main-tien de la paix, ils connaîtront dedrôles de guerres ; comment, enfin,officiers d’une armée de conscrip-tion, ils deviendront les artisans del’armée professionnelle.Cinquante ans après, ils témoignent.Mémoire collective d’une promotionde saint-cyriens, Entre Guerres etPaix retrace, en filigrane, plus dequarante ans de l’histoire de l’Arméede Terre au cours de la deuxièmepartie du XXe siècle.

628 pagesFormat : 300 x 240 –Prix 70,50 € port compris.Editions L’Esprit du Livre.Commandes à adresser àPhilippe Coeffet, président del’Association de la promotionLCL Jeanpierre –6, rue du pont Guilhemery –31500 Toulouse.Tèl. : 05 61 34 22 48 – email :[email protected]

Cette histoire riche en évènements, entraditions, nécessitait l’édition d’unouvrage, d’un repère pour ses élèves,une retrospective qui ranimera les sou-venirs de tous ses anciens.Forte de ces 30 années d’existence,elle a connu des évolutions significa-tives, tant dans son organisation quedans sa scolarité.C’est Ie fruit du travail et de l’engage-ment des promotions précédentes quenous avons souhaité reunir dans celivre, afin que certains évènements ettraditions antérieurs ne tombent défi-nitivement dans l’oubli.Vous y retrouverez dans une premièrepartie, un historique « VAUBAN » surl’EMCTA, de sa création en 1977jusqu’a nos jours, soulignant les évolu-tions et traditions liées à cette écoles.Tous les élèves qui se sont succédésont contribué à batir Ie patrimoineidentitaire de notre école, et nousavons souhaité mettre, dans uneseconde partie, un répertoire de cha-cune des promotions avec l’historiquedu parrain de promotion.• Pour l’acquisition de ce livre, il voussera demandé d’envoyer votre com-mande à :

est d’avoir affronté l’épouvante pouren témoigner. Le second, probable-ment plus grand encore, est d’avoirenquêté, réfléchi, analysé. Il n’a pasvoulu que restent enfouis l’horreur etles traumatismes. Il a choisi d’écrirepour sortir de ces ténèbres-là et affir-mer que la vie peut être la plus forte.BiographieGrand reporteur au Nouvel observa-teur depuis vingt-cinq ans, Jean-PaulMari a publié cinq livres traitant desdrames humains dans les différentsconflits internationaux.Il a reçu le prix Albert-Londres (1987),le prix Bayeux-Calvados des corres-pondants de guerre (1997-1998), leprix Louis-Hachette (2001). Il est l’au-teur des Carnets de Bagdad et de LaNuit algérienne (prix Méditerranée2002).

Editions Robert LaffontParution : 9 octobre 2008Format : 135x215 mm,306 pages, 20 €ISBN : 978-2-221-10731-7

La 31e promotion del’École militaire ducorps technique etadmmistratif esthonorée de vousprésenter son livre

Ce livre retrace la genèse et les évolu-tions de la vie et des traditions denotre école.

dévastateur, agit sur les témoins desdrames vécus. Ils disparaissent dubanquet de la vie, et il est grandtemps avant de tourner la page destémoins de laisser place à l’Histoire.Ce récit de ces pages apporte unautre éclairage sur la guerred’Algérie. Ce qu’était l’armée, larigueur, les rapports, les ordres, la peurde chaque jour, l’éloignement desfamilles, la nostalgie de son pays.Que ces témoignages restent gravésdans la mémoire des générationsfutures pour qu’enfants et petits-enfants sachent et se souviennentde ce qu’est un devoir accompli.

234 pagesPrix 17 €Editions Baudelaire - 11 coursVitton – 69452 Lyon Cedex 06

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L’Épaulette n° 167 - avril 2009 • 71

BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Situation militaire : Active – Retraite*

Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année du grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cotisations :Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 eurosLt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 eurosOfficier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 eurosElève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . GratuitConjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros

Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS).Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON*L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12

Fait à .................................................................................. le .............................................................................................Signature :

* Rayer les mentions inutiles

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• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion etpourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par ladélibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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