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Epidémiologie et dépistage VIH Jean Marionneau CH Le Mans

Epidémiologie et dépistage VIH Jean Marionneau CH Le Mans 17/11/2011

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Epidémiologie et dépistage VIH

Jean Marionneau

CH Le Mans

17/11/2011

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Le contexte

Persistance d’une épidémie active en France (et dans le monde)

Echecs de dépistage Fort taux de dépistage dans la population générale mais Encore ≈ 50000 personnes infectées non prises en

charge (18-61 000) Dépistage tardif du VIH à un stade sida: 20% des

nouveaux diagnostics VIH Notification simultanée VIH / sida: 46% des cas de sida

Surmortalité persistante chez les personnes traitées à un stade avancé

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Une situation paradoxale en France un nombre très élevé de tests VIH

4 000 000

4 250 000

4 500 000

4 750 000

5 000 000

5 250 000

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008année

nb

de

test

s

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

14 000

15 000

nb

de

po

siti

fs

nombre de tests

nombre de positifs

IC 95%

Source : InVS, LaboVIH

Près de 5 millions de tests réalisés en 2008

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Une situation paradoxale en France: un nombre très élevé de tests VIH

Proportion de sérologies VIH pour 1000 d’hab en 2008

Source : InVS, LaboVIH

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Activité CH Le Mans

File active 2010: environ 410 patients

CDAG 2010: 2808 tests effectués

(1200 entre 20 et 29 ans)

5 positifs

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Mais un retard au dépistage

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LES GROUPES A RISQUESEnv. 2500 nouveaux cas de séropositivité chez les homosexuels (stable depuis 2006) mais tendance à la hausse chez les 15-34 ans

1500 nouveaux cas chez les femmes hétérosexuelles étrangères (2 200 en 2003)

Stabilité des autres G.A.R.E. (hétérosexuels masculins français et étrangers, femmes hétérosexuelles françaises, IVDU)

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HOMOSEXUELS MASCULINS90 % d’entre eux sont Français

1/3 diagnostiqués lors d’un dépistage effectué en raison d’une prise de risque.

Moins souvent diagnostiqués au stade SIDA (8 % vs 16 % en 2003) mais 20 % chez les plus de 50 ans.

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USAGERS DE DROGUES (I.V.D.U.)

Une centaine de séropositivités diagnostiquée en 2008 dont 28 % au stade SIDA

En baisse depuis 2003

77 % de nationalité française ; 10 % d’Europe de l’Est ; 6 % d’Afrique du Nord

Age moyen 39 ans

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HETEROSEXUELS FRANÇAIS1700 découvertes VIH en 2008 (700 femmes ; 1 000 hommes)

21 % des hommes au stade SIDA contre 12 % des femmes de cette population.

50 % d’entre eux avaient un partenaire sexuel originaire d’Afrique subsaharienne.

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LES MIGRANTS

La proportion de migrants parmi les découvertes de séropositivité diminue au cours du temps.2003 : 59 % de 7400 nouveaux cas

2008 : 48 % de 6 500 nouveaux cas (soit environ 3000) Modification du recours au dépistage ? (contexte …)

75 % des femmes sont des migrants contre 35 % des hommes.

L’Afrique subsaharienne est prédominante, reflet des flux migratoires (TIG = 372/100 000 versus 6/100 000 pour les patients français et entre 12 et 164/100 000 pour les autres migrants).

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LES MIGRANTS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE (versus les

« autres »…)Taux élevé, reflet des flux migratoires de pays à forte

prévalence (Cameroun, Mali, Congo, etc…)

MAIS…

Pas seulement car 14 % se sont contaminés dans les 6 mois précédant le diagnostic20 % infectés par le sous type B (Europe de l’Ouest)

La baisse constatée entre 2003 et 2008 n’est pas liée à une modification des flux migratoires (environ 3 500 délivrances de titres de séjour/an entre 2003 et 2007).

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LES MIGRANTS D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE (versus les

« autres »…) Les taux d’incidence constatés sont 29 à 69 fois supérieurs à ceux de la population hétérosexuelle française.

58 % de femmes, âge moyen 33,7 ans vs 33 % de femmes, âge moyen 38,7 ans chez les « autres ».

Age des hommes similaire (39,6 vs 40,2 ans)

Contamination hétérosexuelle dans 96 % des cas chez les hommes (vs 51 % chez les « autres »), dans 100 % des cas chez les femmes (vs 98 % chez les « autres »).

15 % de découvertes au stade SIDA (en baisse depuis 2003) vs 25 % chez les « autres ».

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Les particularités épidémiologiques en France

des pratiques à risque chez les HSH et persistance d’une épidémie active

Tenir compte du nb de personnes originaires d’Afrique Sub-Saharienne

Absence de reprise de l’épidémie chez les UDIV

Grandes disparités régionales: prévalence du VIH en IDF, DOM-TOM (Guyane)

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Dépister tôt pour traiter tôt

morbi-mortalité: OUI

modification des comportements sexuels? données contradictoires

risque de transmission sous traitement: TRES PROBABLE

traitement = outil de prévention

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Occasions manquées de dépistage

MMWR, dec 2006

• 4315 nouveaux cas VIH+ 2001-05

• 41% Sida < 1 an après le diagnostic « late testers »

• 7988 visites entre 1997-2005 avant le diagnostic VIH

• 79% des visites non liées au VIH

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Occasions manquées de dépistage

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Actualités 2008-2009 en France

Modification des modalités de dépistage et des techniques

HAS : Modalités de réalisation des tests de dépistage (octobre 2008)

Modification des stratégies de dépistageCNS: Rapport sur l’évolution du dispositif de dépistage (novembre 2006): élargissement du dépistage et utilisation des tests de dépistage rapide (TDR)HAS : Stratégie et dispositif de dépistage (octobre 2009)

Recours individuel volontaire et proposition systématique

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Questions sur le dépistage

Peut-on identifier des sous-groupes à risque auxquels un dépistage doit être proposé de façon régulière? A quelle fréquence? Dans quelles structures?

dépistage « ciblé »Faut-il proposer le test de dépistage de façon plus systématique en routine, en dehors de la notion de pratiques à risque? A quelles occasions? Dans quelles structures?

dépistage « en population générale »Faut-il modifier la pratique du counseling, notamment en pré-test?

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Dépistage en population générale

Objectif: prise en charge précocePopulation cible: 15-70 ansParticipation active

de la médecine générale de ville des gynéco-obstétriciensdes structures de soins primaires: PMI, médecine universitairedes structures d’accès aux soins orientés vers les personnes précaires et migrantes: PASS, dispensaires…

Banalisation du dépistage: sans « counseling »intégré dans un suivi « standard »Protocoles en cours: acceptabilité du test de dépistage dans les urgences hospitalièresÉvaluation dans 5 ans

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Dépistage ciblé

Orienté vers les « personnes à risque »Tous les ans:

Hommes homosexuelsDFA et migrants originaires de zone de haute prévalence VIHUDI

Périodicité incertaine (pas de recommandation)Personnes hétérosexuelles > 1 partenaire/12 mois Personnes en situation de prostitutionPersonnes ayant un partenaire VIH+

Structures: CDAG et CIDDIST, centres de soins en addictologie, structures associatives Levée de l’anonymat possible

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Dépistage selon les « circonstances »

Test systématiquement proposéSuspicion ou dg d’IST, d’HBV ou HCVSuspicion ou dg de tuberculoseProjet de grossesse IVGPremière prescription de contraceptionViolences sexuellesIncarcération

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Dépistage et grossesse

Test systématiquement proposé (ou selon le principe de l’opt-out?)

Première consultation prénatale

Contrôle au 6ème mois si exposition à un risque viral (UDI, travailleuses du sexe, partenaire infecté par le VIH ou de statut inconnu, nouveau ou > 1 partenaire)

Futurs pères à l’examen de santé du 4ème mois

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Dépistage et primo-infection

Problème de la reconnaissance des signes de primo-infection: fort % de nouveaux cas liés à un(e) partenaire ayant une primo-infection

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Dépistage et « counseling »

Pertinence persistante mais ne doit pas constituer un obstacle à un dépistage largePoursuite d’un travail de réflexion vers un cahier des charges national

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Dépistage « volontaire »

Possible dans les laboratoires d’analyse de biologie médicale

Sans prescription

Avec remise des résultats par le biologiste si VIH+, avec orientation de la personne vers le médecin traitant, un réseau ou toute autre structure (rôle des COREVIH)

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Techniques de dépistage « classique »

Au laboratoireUn test ELISA « duo » (Combo 4 G)

permettant le dépistage de VIH-1 et VIH-2combiné au dépistage de l’Ag p24

Si test ELISA -: pas d’infection (sauf datant de moins de 6 semaines)

Si test ELISA +: test de confirmation sur le même prélèvement, par western blot ou immunoblot2ème prélèvement pour confirmation (un test ELISA) et mesure de la charge virale

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Suivi sérologique

Délai de positivité des tests en cas d’infection:

raccourci à 6 semaines après une exposition à risque3 mois après la fin du traitement antirétroviral si traitement préventif

Suivi des autres risques viraux (syphilis, VHB, VHC): calendrier non modifié

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En résumé

En 2011, les stratégies de dépistage doivent être

LargesCibléesAdaptées…Plus proches des personnes à risque?

Elles restent largement volontairesReste aux acteurs sanitaires à être combatifs dans ce domaine