7
Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2010) 96, 285—291 MÉMOIRE ORIGINAL Est-ce que les implants en tantalum obtiennent une fixation primaire adéquate dans toutes les reprises acétabulaires ? Do tantalum components provide adequate primary fixation in all acetabular revisions? X. Flecher a,, W. Paprosky b , J.-C. Grillo a , J.-M. Aubaniac a , J.-N. Argenson a a Service de chirurgie, centre de chirurgie de l’arthrose, centre hospitalo-universitaire Sud, hôpital Sainte-Marguerite, 270, boulevard Sainte-Marguerite, BP 29, 13274 Marseille cedex 09, France b Department of Orthopedic Surgery, Central Dupage Hospital, 25N Winfield Road, Winfield, IL 60290, États-Unis Acceptation définitive le : 9 novembre 2009 MOTS CLÉS Prothèse totale de hanche ; Révision ; Reprise ; Descellement acétabulaire ; Sans ciment ; Biologique ; Tantalum ; Trabecular MetalTM Résumé Introduction. — De nombreuses études témoignent de résultats favorables lors de la fixation sans ciment dans les révisions acétabulaires. Néanmoins, un appui de l’implant sur plus de 50 % de l’os du patient et une bonne stabilité primaire sont requis. Le but de ce travail était de savoir si l’utilisation d’implants en tantale permettait de réaliser une reconstruction stable quel que soit le type de révision acétabulaire. Cette étude concernait 72 hanches (71 patients) ayant bénéficié de l’utilisation de cupules en tantale modulaires accompagnées ou non de coins (ou augments) et de greffe morcelée. L’âge moyen était de 60 ans (34—84 ans). Il y avait 30 hommes et 41 femmes. Le poids moyen était de 71 kg (52—102 kg), la taille moyenne de 1,68 m (1,52—1,84 m). Vingt-cinq reprises étaient bipolaires. Six reprises ont été effectuées pour descellement d’origine septique. Le recul moyen était de quatre ans (deux à six ans). Résultats. — Le score moyen de Merle d’Aubigné au recul était de 15,8 points (9—18). Selon la classification des pertes de substance acétabulaires de Paprosky, il y avait 13 types 1 (18 %), 14 types 2A (19,5 %), 14 types 2B (19,4 %), 23 types 3A (31,9 %) et huit types 3B (11,2 %), dont quatre avec discontinuité pelvienne. La position du centre de rotation de la hanche reconstruite par rapport au « U » radiologique était en postopératoire de 22 mm (5—41 mm) verticalement (normale < 25 mm) et 39 mm (13—55 mm) horizontalement (normale < 35 mm). L’inclinaison acé- tabulaire moyenne était de 40 (20 —63 ). L’analyse radiographique n’a retrouvé aucun liseré DOI de l’article original : 10.1016/j.otsr.2009.11.014. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸aise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : xavier.fl[email protected] (X. Flecher). 1877-0517/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.rcot.2010.03.002

Est-ce que les implants en tantalum obtiennent une fixation primaire adéquate dans toutes les reprises acétabulaires ?

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Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2010) 96, 285—291

MÉMOIRE ORIGINAL

Est-ce que les implants en tantalum obtiennent unefixation primaire adéquate dans toutes les reprisesacétabulaires ?�

Do tantalum components provide adequate primary fixation in allacetabular revisions?

X. Flechera,∗, W. Paproskyb, J.-C. Grilloa, J.-M. Aubaniaca, J.-N. Argensona

a Service de chirurgie, centre de chirurgie de l’arthrose, centre hospitalo-universitaire Sud, hôpital Sainte-Marguerite,270, boulevard Sainte-Marguerite, BP 29, 13274 Marseille cedex 09, Franceb Department of Orthopedic Surgery, Central Dupage Hospital, 25N Winfield Road, Winfield, IL 60290, États-Unis

Acceptation définitive le : 9 novembre 2009

MOTS CLÉSProthèse totale dehanche ;Révision ;Reprise ;Descellementacétabulaire ;Sans ciment ;Biologique ;Tantalum ;Trabecular MetalTM

RésuméIntroduction. — De nombreuses études témoignent de résultats favorables lors de la fixationsans ciment dans les révisions acétabulaires. Néanmoins, un appui de l’implant sur plus de 50 %de l’os du patient et une bonne stabilité primaire sont requis. Le but de ce travail était desavoir si l’utilisation d’implants en tantale permettait de réaliser une reconstruction stablequel que soit le type de révision acétabulaire. Cette étude concernait 72 hanches (71 patients)ayant bénéficié de l’utilisation de cupules en tantale modulaires accompagnées ou non decoins (ou augments) et de greffe morcelée. L’âge moyen était de 60 ans (34—84 ans). Il y avait30 hommes et 41 femmes. Le poids moyen était de 71 kg (52—102 kg), la taille moyenne de1,68 m (1,52—1,84 m). Vingt-cinq reprises étaient bipolaires. Six reprises ont été effectuéespour descellement d’origine septique. Le recul moyen était de quatre ans (deux à six ans).Résultats. — Le score moyen de Merle d’Aubigné au recul était de 15,8 points (9—18). Selon laclassification des pertes de substance acétabulaires de Paprosky, il y avait 13 types 1 (18 %),

14 types 2A (19,5 %), 14 types 2B (19,4 %), 23 types 3A (31,9 %) et huit types 3B (11,2 %), dontquatre avec discontinuité pelvienne. La position du centre de rotation de la hanche reconstruitepar rapport au « U » radiologique était en postopératoire de 22 mm (5—41 mm) verticalement(normale < 25 mm) et 39 mm (13—55 mm) horizontalement (normale < 35 mm). L’inclinaison acé-tabulaire moyenne était de 40◦ (20◦—63◦). L’analyse radiographique n’a retrouvé aucun liseré

DOI de l’article original : 10.1016/j.otsr.2009.11.014.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics

& Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (X. Flecher).

1877-0517/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.rcot.2010.03.002

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286 X. Flecher et al.

après un an et jusqu’au recul. Aucun patient n’a nécessité de reprise pour descellement acé-tabulaire. Trois hanches ont été reprises pour instabilité. Deux inserts rétentifs et une cupuleà double mobilité ont été cimentés dans les cupules laissées en place.Discussion et conclusion. — Grâce à leurs propriétés mécaniques (coefficient de friction, poro-sité), les implants en tantale permettent une fixation sans ciment primaire stable, sanscompromis sur le centre de rotation et sans recourir de manière obligatoire à une greffe struc-turale. Une seule gamme d’implant est ainsi utilisable quel que soit le type et la gravité de laperte de substance pour tous les types de reconstruction acétabulaire. Un recul plus importantest néanmoins nécessaire pour confirmer ces résultats encourageants.Niveau de preuve. — Niveau IV. Série historique.© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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ntroduction

es choix techniques pour la reconstruction acétabulaire enas de reprise d’arthroplastie de hanche restent discutés. Laxation sans ciment donne des résultats satisfaisants mais enas de perte de substance osseuse importante, en particu-ier structurale, il n’est pas toujours possible d’obtenir unetabilité primaire, garante d’une fixation biologique secon-aire [1—3]. Il semble admis qu’en decà de 50 % d’appui de’implant non cimenté sur l’os du patient, il n’est pas pos-ible de recourir à des implants hémisphériques de premièrentention. Diverses options sont alors possibles : utiliser desupules bilobées [4], des cupules implantées en positionaute [5,6] ou des mégacupules [7]. Une autre option est’opter pour une fixation cimentée associée à un anneau deoutien, mais les résultats généralement favorables à courtt long termes ne sont pas toujours observés, car fortementépendants de la qualité du geste technique comme de laualité de la greffe associée [8—11].

Les caractéristiques du tantale et ses applications enhirurgie orthopédique ont fait l’objet de travaux récents.e biomatériau possède une structure et des propriétésécaniques proches de l’os trabéculaire avec une bio-

ompatibilité comparable à celle du titane et disposant’une porosité de l’ordre de 80 % [12—14]. Dans le cadree l’arthroplastie de hanche, ces propriétés ont pour butne substitution idéale à l’os, une répartition efficace desontraintes et une bonne ostéo-intégration. Les implantsn Tantale dédiés à la reprise acétabulaire sont disponiblesvec des éléments permettant de combler des pertes deubstance structurales en fonction des constatations opé-atoires, et de récentes études rapportent des résultats àourt terme encourageants [15—18].

Le but de ce travail était de préciser si l’utilisation’implants en tantale permettait, quel que soit le type deerte de substance acétabulaire, de réaliser une reconstruc-ion non cimentée stable.

atients et méthodes

atients

oixante-douze hanches (71 patients) ayant bénéficié de’utilisation de cupules en tantale lors de révisions acé-

ldtfc

abulaires ont été incluses dans une étude rétrospectiveulticentrique (deux opérateurs). L’âge moyen était de

0 ans (34—84 ans). Il y avait 30 hommes et 41 femmes.e poids moyen était de 71 kg (52—102 kg), la taille enoyenne de 1,68 m (1,52—1,84 m). Il y avait 39 côtés droits

t 33 côtés gauches. Vingt-cinq reprises (34,7 %) étaientipolaires. Six reprises (8,3 %) ont été effectuées pour des-ellement d’origine septique (en deux temps). Le nombreoyen de reprise par patient était de 1,9 et 51 % avaientéjà eu au moins une reprise avant l’intervention. Le reculoyen était de quatre ans (deux à six ans).

omposants prothétiques

es implants acétabulaires de révision en tantale (Trabe-ular MetalTM Modular Acetabular System, Zimmer, Warsaw,N) existent, avec un ancillaire unique, en plusieurs ver-ions. Des cupules à trois trous (modular cup) ou à huit trousmulti-holed cup) dans lesquelles un polyéthylène haute-ent réticulé modulaire en diamètre (22, 28, 32 ou 36 mm)

omme en hauteur (avec ou sans débord de 10◦) sont dispo-ibles pour les révisions. Une cupule dans laquelle l’inserteut être cimenté (acetabular shell) ainsi qu’un anneaue soutien type Burch-Schneider sont aussi disponibles. Desales ou augments permettant de combler les pertes de sub-tance structurales sont disponibles en trois hauteurs (10,0 ou 30 mm), en correspondant au diamètre extérieur de laupule (Fig. 1).

echnique opératoire

ous les patients ont bénéficié lors du bilan préopéra-oire d’une scintigraphie osseuse afin de diagnostiquern éventuel descellement fémoral lorsque celui-ci n’étaitas évident radiologiquement et d’un bilan biologiquenumération formule sanguine, protéine C-réactive etitesse de sédimentation) afin de rechercher une causenfectieuse à l’échec. Dans tous les cas, des prélève-ents multiples étaient réalisés en peropératoire avant

’antibioprophylaxie. La voie d’abord était antérolatéralee type Watson-Jones, en décubitus dorsal, ou postérola-érale lorsque l’abord de la colonne postérieure ou uneémorotomie semblaient nécessaires à la vue de la planifi-ation préopératoire. Dans les cas de voie postérieure ou de

Page 3: Est-ce que les implants en tantalum obtiennent une fixation primaire adéquate dans toutes les reprises acétabulaires ?

Est-ce que les implants en tantalum obtiennent une fixation primaire adéquate 287

ne a

cer

Figure 1 Cupule en tantale multi-trouée en tita

fémorotomie, une tête prothétique de gros diamètre étaitsi possible utilisée, en fonction du diamètre de la cupuleimplantée, afin de limiter le risque d’instabilité. La cupule

était positionnée après repérage du trou obturateur, afinde restaurer au mieux le centre de rotation. Une stabi-lité primaire minimale était requise avec la cupule d’essainécessitant un appui trois points, en conservant au mieux lacolonne postérieure lors du fraisage. La stabilité était jugée

uboct

Figure 2 Reconstruction d’une hanche classée 2A, patient en decubaprès ablation des implants et fraisage successifs ; b : après avoir chde la cupule puis vissée ; c : la cale est ensuite remplie d’os spongieen place.

cetabular shell associée à une cale ou augment.

omme satisfaisante lorsqu’elle permettait la réduction desssais afin d’évaluer stabilité et longueur des membres infé-ieurs et acceptable lorsqu’elle n’était pas mise en péril par

ne pression digitale modérée. La recherche de cette sta-ilité primaire pouvait rendre nécessaire l’emploi de calesu « augment ». Dans ce cas, la cale était choisie afin deorrespondre au diamètre externe de la cupule et à la hau-eur de la perte de substance (Fig. 2). La cale définitive

itus dorsal. a : visualisation de la perte de substance supérieureoisi la cale d’essai, la cale définitive est maintenue par l’essaiux ; d : la cupule est impactée, vissée. L’insert est ensuite mis

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288 X. Flecher et al.

Tableau 1 Relation entre les pertes de substance acétabulaire selon Paprosky et la répartition des implants.

Paprosky Implant

Cupule Augment

M MH AS BS

Stade 1 13 (18 %) 11 2

Stade 22A 14 (19,5 %) 12 2 12B 14 (19,4 %) 9 5 7

Stade 33A 23 (31,9 %) 17 6 1 (n = 12 hanches)

2 (n = 2 hanches)

ll, BS

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Fdt

3B 8 (11,2 %)

M : cupule modular, MH : cupule multi-holed, AS : acetabular she

tait ensuite vissée, avec l’essai de la cupule en place. Laale était remplie par de l’os spongieux, collecté à partiru produit de fraisage ou à l’aide d’une allogreffe morce-ée si nécessaire. Afin de créer une construction monobloc,’interface entre la cale et la cupule était cimentée et laupule, de taille identique à la cupule d’essai, impactée etissée. En postopératoire, l’appui était autorisé sous cou-ert de cannes anglaises, selon le même protocole qu’unerthroplastie primaire.

valuation radioclinique

e score de Postel Merle d’Aubigné [19] (PMA) a été utilisén pré- et au recul pour l’évaluation clinique. L’existencee complications opératoires ou postopératoires (infection,omplications neurologiques ou luxation) a été enregistrée.’analyse radiographique a été réalisée sur des radiographiesu bassin de face et de la hanche de face et de profil en pré-

t postopératoire et au recul. La classification de Paproskyt al. [20] a été utilisée afin de classer les pertes de sub-tance acétabulaires. En postopératoire ont été mesurées’inclinaison de la cupule (estimée comme normale entre0◦ et 50◦) ainsi que la position horizontale et verticale du

R

Lo

igure 3 Reconstruction d’une hanche classée 2B. a : radiographiee 19 mm ; b : radiographie du bassin postopératoire à 25 mois montrrois trous et d’un augment.

1 6 1 (n = 4 hanches)2 (n = 2 hanches)

: Burch-Schneider.

entre de rotation par rapport à la ligne des U radiologiqueselon les critères d’Hirakawa et al. [21] (normales respecti-ement inférieures à 35 et 25 mm). La présence de zones deon-contact entre la cupule et l’os ainsi que la présence deiserés évolutifs dans les trois zones de DeLee and Charnley22] a été analysée. La stabilité du composant acétabulaire até évaluée selon Zicat et al. [23], en considérant l’implantomme descellé en cas de liseré uniforme et supérieur àmm dans les trois zones de De Lee and Charnley [22] etomme migré en cas de changement de position de plus demm ou de 8◦ [24]. Toutes ces mesures ont été réalisées en

onction du diamètre connu de la tête fémorale.Les résultats ont été exprimés en moyenne et dévia-

ion standard. Les tests du Khi2 et de Student ont ététilisés pour les variables continues dans le but de recher-her une influence de facteurs clinique ou radiologique sur’évolution. Une valeur de p < 0,05 était considérée commetatistiquement significative.

ésultats

e score PMA moyen est passé de 8,3 points (4 —11) en pré-pératoire à 15,8 points (9 —18) en postopératoire (p = 0,02).

du bassin préopératoire. Le centre de rotation est ascensionnéant le recentrage de la hanche à l’aide d’une cupule modulaire

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Est-ce que les implants en tantalum obtiennent une fixation primaire adéquate 289

Figure 4 Reconstruction d’une hanche classée 3B avec découverte peropératoire d’une discontinuité pelvienne. a : radiographiel’osest

dutppfiacc[pc5

1acmectovltàmplndoccq

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préopératoire montrant l’usure prononcée du polyéthylène etl’anneau de Burch-Schneider en tantale dont la patte inférieure

Selon la classification de Paprosky [20], il y avait 13 types 1(18 %), 14 types 2A (19,5 %), 14 types 2B (19,4 %), 23 types 3A(31,9 %) et huit types 3B (11,2 %), dont quatre avec disconti-nuité pelvienne (Tableau 1). Le diamètre moyen de la cupuleétait de 59 mm (52—80 mm). La cupule modulaire trois ouhuit trous a été utilisée 59 fois (81,9 %) (Fig. 3), l’acetabularshell 12 fois (16,7 %) et l’anneau de Burch-Schneider unefois (1,4 %). Il s’agissait dans ce dernier cas d’un stade 3Bavec discontinuité pelvienne (Fig. 4). Les discontinuités pel-viennes étaient traitées en distraction par l’implant, sansostéosynthèse ou greffe additionnelle. Aucune allogreffestructurale n’a été réalisée mais 14 fois (19,4 %) des calesou augments ont été utilisés, dont dix fois en position supé-rieure et quatre fois en position supérieure et inférieure.La position du centre de rotation était en postopératoire de22 mm (5—41 mm) verticalement et 39 mm (13—55 mm) hori-zontalement et estimée comme normale dans 87 % des cas.L’inclinaison acétabulaire moyenne était de 40◦ (20—63◦) etestimée comme normale dans 84 % des cas.

Onze hanches (15,3 %) ont montré des liserés dans une destrois zones de DeLee et Charnley [22]. Huit ont été résolutifsdurant la première année et trois hanches (deux stades 3Aet un stade 3B) avaient un liseré non évolutif sans signe cli-nique ou radiologique de migration ou descellement. Aucundescellement itératif ou migration n’a été déploré. Aucunpatient n’a nécessité de reprise pour descellement acétabu-laire. Trois hanches (4,2 %) ont été reprises pour instabilitérécidivante. Deux inserts rétentifs et une cupule à doublemobilité ont été alors cimentés dans les cupules correc-tement fixées. Une infection précoce (1,4 %) a été traitéepar lavage et antibiothérapie adaptée. Aucune complicationneurologique n’a été retrouvée.

Discussion

Le descellement d’une cupule acétabulaire s’accompagned’une ostéolyse dont l’importance peut aboutir à la destruc-

tion de l’acetabulum. L’emploi d’une cupule sans cimentimpactée et vissée a montré son efficacité et représentepour de nombreux auteurs la solution de choix [1—3,25].Néanmoins, la stabilité primaire est parfois difficile à obte-nir, en particulier en cas de perte osseuse importante. Lors

taafic

téolyse acétabulaire ; b : radiographie au recul de 18 mois deimpactée dans l’ischion.

e la révision, le chirurgien peut être alors amené à fairen choix : soit replacer la cupule proche du centre de rota-ion et combler la perte de substance osseuse, nécessitantarfois une fixation cimentée et une armature, soit opterour une fixation biologique sans ciment obligeant parfois àxer la cupule en place sur l’os acétabulaire résiduel. Mais,lors que des pertes de substance cavitaires peuvent êtreomblées par une allogreffe associée à une cupule sansiment impactée-vissée avec des résultats satisfaisants26,27], le comblement par une allogreffe structuraleeut compromettre la fixation biologique d’un implant nonimenté lorsque l’appui sur l’os du patient est inférieur à0 % [28].

Dans cette étude, 41 hanches (56,9 %) étaient de stadeou 2 de Paprosky, pour lesquelles le contact de la cupulevec l’os du patient est classiquement supérieur à 50 %. Danses cas, la stabilité primaire d’un implant est habituelle-ent obtenue à l’aide d’une cupule sans ciment impactée

t vissée et l’intérêt des cupules en tantale n’est paslairement défini. Néanmoins, les effets cliniques et densi-ométriques liés aux propriétés élastiques des biomatériauxnt été débattus dans la littérature témoignant d’une mau-aise répartition des contraintes ou stress-shielding liés àa rigidité des cupules métalliques entraînant une diminu-ion de la masse osseuse acétabulaire, pouvant compliquerterme une révision future [29]. L’utilisation du tantale per-et un meilleur transfert de charges grâce à son élasticitélus physiologique (3 Gpa) [30]. Celle-ci est comparable avec’élasticité de l’os sous-chondral et plus proche des don-ées physiologiques que l’élasticité du titane (110 Gpa) ouu chrome-cobalt (205 Gpa). Les implants en tantale ont enutre été dessinés pour éviter les pics de contraintes parontact focal en zone périphérique de l’interface os-implantomme cela a été retrouvé avec des matériaux plus rigidesue l’os [31].

Par ailleurs, 31 hanches (43,1 %) étaient de stade 3 deaprosky, pour ces dernières l’appui de l’implant sur l’os duatient est classiquement inférieur à 50 %. Dans ces condi-

ions, la fixation biologique est aléatoire et il a été décritvec des cupules non cimentées des taux de descellementtteignant 70 % à cinq ans [32]. Si l’on veut favoriser laxation sans ciment, il faut alors envisager d’augmenter laouverture osseuse de la cupule, en positionnant la cupule
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2

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arthroplasty. Clin Orthop 2000;371:154—60.

90

n place sur l’os acétabulaire résiduel [5,33] ou en utilisantn implant de grand diamètre [7,34]. Ces techniquesemblent donner de bons résultats, mais exposent au risquee perte osseuse additionnelle ou d’instabilité prothétique,n particulier en cas d’absence de changement de laige. L’utilisation de cupules bilobées a été aussi décrite4,35,36]. Ces techniques nécessitent de connaître le typet la localisation de la perte de substance en préopératoiree qui est souvent difficile. Les résultats de ces cupulesnt été publiées avec un taux de descellement de 24 %neuf hanches sur 37) au recul moyen de 41 mois [35]onduisant progressivement à leur abandon. Dans notretude, la stabilité primaire a toujours été obtenue, tout enestaurant la position du centre de rotation (en moyennee 22 mm verticalement et 39 mm horizontalement). Celaété possible grâce à l’emploi dans 19,4 % des cas de cales

n tantale associées à une greffe morcelée permettant à laois le comblement du défect osseux et la possibilité d’uneeconstruction sans ciment.

Une autre option est de choisir la fixation cimentée’un anneau de soutien accompagnée d’une allogreffetructurale avec des résultats semblant satisfaisants [37].’utilisation de la croix de Kerboull est une option aveces résultats intéressants rapportés dans la série originalee 60 hanches au recul moyen de dix ans, avec une survieoyenne de 92,1 % ± 5 % à 13 ans [38]. L’anneau de Ganz est

ne alternative et Siebenrock et al. [38] rapportent seule-ent 8 % d’échec dans leur série de 36 hanches au reculoyen de 11,4 ans. Une étude récente rapporte d’excellents

ésultats de l’emploi de l’anneau de soutien de type Burch-chneider avec une survie de 89,5 % dans une série de7 hanches au recul de cinq à 21 ans [39]. Les résultatsemblent néanmoins se détériorer en cas de perte osseuseostérieure ou supérieure [40] et des études ont montré desaux de descellements au recul moyen de cinq ans pouvanttteindre 12 à 29 % [8,41]. En utilisant une allogreffe asso-iée à un anneau de soutien cimenté, Morand et al. [10] ontbservé 13 % de descellement aseptique au recul moyen de,3 ans sur une série de 48 hanches et Bonnomet et al. [9]nt décrit une survie de 43 % ± 1,6 % à dix ans sur une sériee 56 hanches.

Quatre hanches (5,6 %) présentaient une discontinuitéelvienne (stade 4 de la Sofcot selon Vives [42]) qui ontoutes été diagnostiquées en peropératoire, témoignant dea difficulté de classer en préopératoire ces lésions osseuses43]. Ces lésions ont été traitées en distraction, sans ostéo-ynthèse complémentaire et en conservant le choix d’unexation sans ciment (trois acetabular shell et un Burch-chneider en tantale). Les résultats de ces quatre hanchese différaient pas de ceux de la série globale. Sporer etaprosky [44], dans une étude de 13 hanches ayant bénéficiée l’utilisation de cupules en tantale dans cette indica-ion, ont retrouvé un descellement possible (7,7 %) au reculoyen de 2,6 ans alors que les mêmes auteurs ont décrit

ept échecs dans une série de 16 discontinuités pelviennes43,8 %) traitées par greffe et anneau de soutien cimenté auecul moyen de cinq ans [44]. Dans notre série, aucun cas deescellement, migration ou révision n’a été déploré, même

i le recul moyen n’était que de quatre ans. Nous pensonsue cela est lié aux propriétés mécaniques et biologiquesu tantale. Le coefficient de friction est meilleur que celuiu titane microporeux et sa porosité est de l’ordre de 80 %,

X. Flecher et al.

e qui est significativement supérieur aux revêtements clas-iques. Unger et al. [16] ont analysé l’évolution d’implantsdentiques lors de 60 révisions acétabulaires au suivi moyene 42 mois et ont enregistré une révision pour descellement1,6 %). Nehme et al. [15] ont décrit l’utilisation de ce typee composants dans 16 révisions au suivi moyen de 31,9 moisans aucune migration ou révision.

Cette technologie pose néanmoins quelques questions quiécessitent un plus long suivi. Dans cette étude, 19,4 % desanches ont nécessité un comblement d’une perte de sub-tance structurale à l’aide de cales ou augments rempliee greffe morcelée. Bien que la motivation de l’emploi dee type de composant soit de pousser les possibilités d’unexation sans ciment, on peut se demander comment consi-érer ces cales si une ablation des implants est nécessaire,n particulier en cas d’infection. La porosité de ce matériauroche de 80 % implique qu’il soit en grande partie rem-li à terme d’os spongieux du patient et il est difficile à’heure actuelle de savoir dans quelle mesure il faudrait leonsidérer comme un corps étranger inerte.

La restauration de l’anatomie a été possible quel queoit le type de perte de substance. La position du centree rotation était normale dans 87 % des cas et l’inclinaisonoyenne était normale dans 84 % des cas. Grâce à leurs pro-riétés mécaniques (coefficient de friction, porosité), lesmplants en tantale ont permis une fixation sans ciment pri-aire stable, sans compromis sur le centre de rotation et

ans recourir de manière obligatoire à une allogreffe struc-urale. Une seule gamme d’implant sans ciment est ainsitilisable quel que soit le type et la gravité de la pertesseuse pour tous les types de reconstruction acétabulaire.éanmoins, d’autres études avec un recul moyen supérieurcinq ans nous semblent nécessaires afin de confirmer la

tabilité dans le temps de ces implants.

onflit d’intérêt

.N. Argenson : conférences et interventions ponctuelles enant que consultant pour Zimmer. W.G. Paprosky : confé-ences et interventions ponctuelles en tant que consultantour Zimmer. X. Flecher, J.-C. Grillo et J.-M. Aubaniac :ucun conflit d’intérêt.

éférences

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Page 7: Est-ce que les implants en tantalum obtiennent une fixation primaire adéquate dans toutes les reprises acétabulaires ?

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