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G5 L’ASIE DU SUD ET DE L’EST:LES ENJEUX DE LA CROISSANCE Dans un contexte de croissance démographique et économique, quels sont les enjeux du développement de L’Asie du Sud et de l’Est?

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L’ASIE DU SUD ET DE L’EST:LES ENJEUX DE LA CROISSANCE Dans un contexte de croissance démographique et économique, quels sont les enjeux du développement de L’Asie du Sud et de l’Est?

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Introduction

L’Asie est le continent le plus peuplé du monde et celui où la croissance économique est la plus rapide. Dans ce contexte, la masse démographique, l’urbanisation à grande vitesse, la maîtrise des impacts négatifs de la croissance économique sont autant de défis à relever. Mumbai en Inde est une très bonne illustration à l’échelle d’une ville, de ces enjeux, mais aussi du rôle croissant des métropoles dans la croissance économique asiatique. Par ailleurs, le développement du continent fait aussi émerger, ou réapparaître des rivalités, des concurrences entre les grandes puissances régionales, comme entre le Japon et Chine.

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Etude de cas: Mumbai, entre modernité et inégalités Comment Mumbai illustre-t-elle la modernité et les inégalités des métropoles asiatiques?

Mumbai est d’abord un géant démographique avec une agglomération comptant 22 millions d’habitants. Son rôle historique durant la période de domination coloniale britannique en a fait aussi la capitale économique de l’Inde. L’importance et la variété des fonctions économiques, politiques et culturelles regroupées en son sein, ainsi que l’émergence de l’Inde dans les relations économiques et politiques internationales peuvent permettre de dire de Mumbai qu’elle est aujourd’hui devenue une ville mondiale.

Pour commencer Mumbai est une ville industrielle. on estime qu’un quart (25%) de la production industrielle indienne provient de l’agglomération. Ce rôle historique d’atelier de l’Inde s’explique aussi par son positionnement géographique qui lui a permis de devenir un véritable HUB à l’échelle de l’Inde (carrefour portuaire, aéroportuaire, ferroviaire et autoroutier). Elle est aussi le pôle commercial et financier à la tête des réseaux couvrant l’ensemble du pays. Elle est à l’origine de 70% des transactions financières du pays et c’est à Mumbai que se regroupent les sièges sociaux des plus grandes entreprises Indiennes comme Tata. Ces fonctions économiques s’accompagnent aussi de fonctions culturelles. Mumbai c’est aussi « Bollywood », c’est à dire le lieu de production du cinéma indien qui se diffuse à une grande échelle en Asie et qui tente de plus en plus de s’implanter sur les marchés européens et nord-américain. Ce regroupement de fonctions de commandement économiques et culturelles font de Mumbai une ville mondiale qui symbolise le rôle majeur des métropoles dans le développement économique des pays émergents, comme l’Inde.

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Cette organisation reflète donc aussi des inégalités socio-spatiales très importantes. D’abord, le revenu moyens des habitants de Mumbai est très supérieur à la moyenne du pays (3 fois). Cette différence s’explique par la présence à Mumbai d’une « élite » économique et financière au niveau de vie très au-dessus de la moyenne, mais aussi d’une classe moyenne émergente.Ces classes sociales favorisées ont tendance à encourager un mouvement de gentrification des espaces qu’elles occupent: Le prix du foncier et des logements augmentent entraînant de manière mécanique le départ des populations les plus pauvres vers la périphérie. Cette gentrification est souvent accentuée par les autorités publiques qui cherchent à accueillir des populations disposant de revenus plus importants, qui permettront un développement plus rapide.

Mais Mumbai est aussi célèbre pour accueillir les plus grands bidonvilles d’Asie, comme celui de Dharavi. Dans ces espaces d’habitats informels les activités économiques sont nombreuses et variées, mais elles échappent en partie à l’économie formelle et légale, et les conditions de vie y sont souvent très difficiles, avec notamment des difficultés en terme d’accès au réseaux (eaux, électricités), de sécurité et de criminalité, sanitaire, etc...

L’existence de telles inégalités socio-spatiales implique donc la coexistence de quartiers sociologiquement différenciés dont la localisation évolue dans le temps: Certains bidonvilles font l’objet d’opérations de destructions puis de réhabilitations, ce

qui entraîne le départ des populations les plus précaires vers de nouveaux espaces, souvent périphériques, et l’installation sur ces nouveaux quartiers réhabilités d’activités nouvelles ou de populations plus aisées. Ces mouvements associés à l’augmentation de la population au sein de l’agglomération a donc une nouvelle conséquence: l’étalement urbain. Cet étalement entraîne à son tour de nouveaux problèmes dans la gestion de la ville (saturation des réseaux de transports, gestion du ramassage des ordures, pollution,...) qui nécessitent des aménagements (routes, ponts, lignes de métro,...).

Le cas de Mumbai est symbolique des enjeux auxquels font face les métropoles du Sud et de l’Est de l’Asie. Elles connaissent d’importantes croissances démographiques et sont devenus d’importants pôles régionaux d’intégration à la mondialisation. Néanmoins, elles sont plus ou moins puissantes au sein des différents Etats en fonction de critères économiques, politiques, culturels mais aussi historique (Mumbai a bénéficié de son rôle de « comptoir » de l’économie coloniale de l’Empire des Indes britanniques), mais aussi en fonction de la place qu’occupe les Etats dans lesquels elles se trouvent au sein de la mondialisation (Mumbai en Inde, Shanghai en Chine sont des villes mondiales émergentes; Tokyo est une ville globale, lieu moteur de la mondialisation; Dhaka au Bangladesh reste une métropole au sein d’un des PMA).

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Cependant dans les métropoles des pays d’Asie du Sud et de l’Est on retrouve des phénomènes communs: les espaces centraux sont souvent réhabilités, transformés et voient les prix de l’immobilier augmenter. Cette t ransformat ion prend souvent la forme d’une verticalisation du centre-ville, c’est à dire de la construction d’immeubles, de tours. C’est le cas à Mumbai, comme à Pékin, Shanghai, Singapour ou Tokyo. Plus largement il faut noter que si seule Tokyo peut aujourd’hui être considérée comme une ville-globale de premier plan au même titre que Londres ou New York, l’Asie constitue le continent des villes géantes: Parmi les 10 villes les plus peuplées du Monde en 2011, 8 étaient s i t u é e s e n A s i e . ( d a n s l ’o rd re To k y o , D e l h i , Shanghai,Mumbai, Pékin, Dhaka, Kolkata et Karachi).

Ci-contre: Un exemple de « verticalisation » dans le centre d’une métropole asiatique: Shanghai.

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II:Les défis démographiques et économiques de l’Asie. Quelles sont les dynamiques démographiques et économiques de l’Asie? De quelles difficultés s’accompagnent-elles?

II.1: La croissance démographique asiatique: Tout d’abord il convient de rappeler que L’Asie constitue depuis l’Antiquité le principal foyer de peuplement mondial avec aujourd’hui environ 60% de la population mondiale. La Chine et l’Inde, les deux « géants » démographiques du continent qui comptent respectivement 1,4 et 1,3 milliards d’habitants, représentent à eux-seuls 37% de la population mondiale! Cependant tous les pays asiatiques sont engagés dans la transition démographiques, et si dans certains pays la croissance de la population reste forte, cela s’explique par un phénomène d’inertie démographique.

Cependant, si l’on s’intéresse aux dynamiques démographiques, on s’aperçoit que les situations des différents pays ne sont pas identiques: Certains pays sont en phase de ralentissement de la croissance démographique, quand dans le même temps, d’autres connaissent encore des taux de croissance importants.

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Sur cette carte, on peut observer des dynamiques démographiques différentes selon les pays d’Asie du Sud et de l’Est. On peut globalement délimiter trois espaces aux dynamiques différentes:

-En Asie orientale (Chine, Corée et Japon): La croissance démographique se ralentit voir même s’arrête. La Chine et le Japon se trouve dans des situations prévisionnelles de décroissance démographique pour les prochaines décennies: Cela signifie que les populations japonaises et chinoises vont diminuer et « vieillir ».

-En Asie du Sud (L’Inde, le Bangladesh et le Pakistan): La croissance démographique y est encore très importante. Selon les prévisions l’Inde deviendra rapidement le pays le plus peuplé de la planète et devrait voir sa population dépasser les 1,6 milliards en 2050. Il en va de même dans les pays voisins que sont le Bangladesh et le Pakistan.

-L’Asie du Sud-Est ( Péninsule indochinoise, Indonésie, Philippines): Une croissance importante de la population qui va se prolonger encore durant quelques décennies, mais qui concerne des espaces moins peuplés que le subcontinent indien.

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Comment expliquer ces différentes dynamiques? La date de déclenchement de la transition démographique explique souvent celles-ci. En effet, plus l’entrée est ancienne, plus on approche de la phase terminale de cette transition qui se caractérise par un ralentissement de la croissance démographique. Or le début de la transition démographique est souvent déclenché par une amélioration du niveau de santé des populations, qui est souvent lié à l’amélioration globale du niveau de vie des populations: En d’autres termes les pays les plus anciennement développés sont ceux qui ont connus ce phénomène et qui aujourd’hui en sont arrivés au bout. En Asie, Le Japon, la Corée du Sud et la Chine sont dans ce cas de figure. La Chine a d’ailleurs mis en place pendant plusieurs décennies une politique de contrôle des naissances afin de ralentir une croissance démographique. C’est la fameuse politique de l’enfant unique qui a pris officiellement en 2015. Les autres pays d’Asie du Sud et du Sud-Est connaissent encore une croissance de la population qui s’explique par leur rentrées plus tardives dans la transition démographique.

Une autre dynamique démographique asiatique réside dans l’urbanisation des sociétés. La croissance urbaine, souvent au sein de mégalopoles multimillionnaires est très

rapide. Par exemple la ville de Dhaka au Bangladesh a connu une croissance phénoménale entre 1960 et 2011 passant de 500 000 habitants à plus de 15 millions (X30). Il en va de même avec Delhi (X10) ou encore Pékin (X4) ( à titre de comparaison l’agglomération parisienne a augmenté de 1,35X sur la même période...). Cette explosion urbaine s’accompagne d’importants problèmes déjà évoqués précédemment (partie 1). Néanmoins cette urbanisation, inégale selon les pays, présente un atout pour le développement: Les métropoles mondiales asiatiques sont les points d’entrée de l’Asie dans la mondialisation.

Si le poids démographique des pays d’Asie peut-être un atout il présente aussi aux autorités des Etats des défis importants: des défis en terme de santé des populations, des défis dans le domaine de l’éducation mais aussi et surtout dans le domaine social, avec l’emploi, le logement, la persistance d’inégalités très fortes, etc. L’insertion de plus en plus importante des pays asiatiques dans la mondialisation va aussi mener à de nouveaux mouvements migratoires liés aux différentes de développement et aux dynamiques économiques qui peuvent être des sources de tensions.

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II.2: Croissance économique et développement en Asie. Comme pour les dynamiques démographiques, les pays asiatiques connaissent des évolutions économiques différentes. Après la Seconde-Guerre mondiale c’est d’abord le Japon qui va connaitre un essor économique important. La reconstruction du pays après la guerre va s’appuyer sur une industrialisation organisée autour de grands groupes présent dans presque tous les secteurs de l’économie (les keiretsu) comme Nissan, Mitsubishi ou encore Toyota ou Yamaha. Ce modèle basé sur l’industrialisation et l’exportation de produits manufacturés s’est propagé aux pays voisins durant les années 50-70 (Corée du Sud, Taiwan) puis vers des pays plus lointains (Malaisie, Thaïlande, Indonésie,...) La Chine qui a longtemps privilégié une économie planifiée caractérisée par la collectivisation des moyens de production, s’est engagé depuis les années 1980 dans la libéralisation de son économie. Enfin l’Inde, qui a longtemps hésité entre le socialisme et le libéralisme, semble avoir elle aussi décidé de libéraliser son économie depuis les années 1980. Ces choix économiques aboutissent à un développement économique très important: On parle de « miracle économique coréen » pour qualifier le formidable

développement de la Corée du Sud entre les années 50 et 2000. Les taux de croissance du PIB de la Chine entre 1980 oscille entre 8 et 15% (dans le même temps le PIB de la France varie entre 0 et 4%...

Globalement, le développement des économies asiatiques s’inscrit dans une logique d’ouverture aux capitaux étrangers et vers une production qui a vocation à s’exporter. Les grandes firmes transnationales japonaises et coréennes vendent leurs produits partout dans le monde, la Chine est devenue « l’atelier du monde » et nombre de pays d’Asie du Sud-Est produisent des produits pour les marchés mondiaux (l’industrie textile du Bangladesh par exemple).Cette ouverture des économies s’effectue aussi entre pays de la région: La diaspora chinoise est présente dans de nombreux pays de la région et continue aux liens économiques entre ces pays, des entreprises coréennes sous-traitent la fabrication de certains éléments en Chine,...Une coopération économique se développe et les pays échangent de plus en plus entre-eux. Tous ces facteurs contribuent à créer des relations économiques fortes entre les Etats de la région et à une volonté de mettre en place des institutions d’intégration régionale, comme l’ASEAN, une organisation de coopération économique.

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Le développement économique s’est effectué très rapidement dans un certain nombre de pays mais ne concerne pas l’ensemble des Etats de la région. Dès lors on assiste dans certains cas à un creusement des inégalités entre les pays. On peut effectuer un classement de ces Etats selon leur niveau de développement économique.

- Le Japon demeure une grande puissance de l’Asie orientale qui repose sur l’association de l’Etat et des FTN japonaises (keiretsu) qui interviennent dans de nombreux domaines économiques et financiers. La bonne santé économique de ces FTN repose encore pour un grand nombre d’entres- elles sur leur capacité d’innovation (SONY). On associe généralement au Japon un groupe de pays, les « 4 dragons asiatiques » formé par la Corée du Sud, Taïwan, Hong-Kong et Singapour qui sont des puissances industrielles, commerciales et financières fortement intégrées à la mondialisation. -

- La Chine est un cas à part: Son choix d’un développement planifié de type communiste jusque dans les années 1980 l’a laissé d’abord à l’écart du monde capitaliste et de l’économie de marché. Mais depuis les années 1980 et l’ouverture de l’économie chinoise, elle est devenue une véritable puissance

mondiale. Elle s’appuie notamment sur sa formidable capacité à produire des biens manufacturés au reste du monde (« l’atelier de la planète »), mais aussi de plus en plus grâce à une politique d’investissement à l’étranger.

-L’Inde est une puissance émergente. Elle tient une place croissante dans certains

domaines de l’économie mondiale (informatique), dispose de grandes FTN (TATA, Arcelor Mittal) qui rivalisent avec les grandes compagnies internationales des autres puissances. Certains pays du Sud-Est asiatique se rapprochent de position de pays émergents, avec une croissance soutenue depuis plusieurs années. C’est le cas par exemple de la Thaïlande, de la Malaisie, de l’Indonésie ou encore du Vietnam.

- Un dernier groupe de pays demeurent encore dans une situation de sous-développement, et certains font même face à de grandes difficultés socio-économiques. C’est le cas notamment du Myanmar (parfois appelé Birmanie), du Cambodge, du Laos, du Népal ou encore du Bangladesh.

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II.3: Une croissance économique qui s’accompagne d’effets négatifs. La rapidité du développement industriel dans les pays asiatiques a eu des conséquences sur l’environnement. L’aggravation de la pollution des eaux, de l’air et des sols met en péril la santé et la sécurité des personnes et participe à la détérioration globale de l’environnement tant local que mondial. Ainsi dans de

nombreux pays, les catastrophes industrielles peuvent mettre en péril les populations, comme ce fut le cas à Bhopal en Inde en 1984 avec l’explosion d’une usine de pesticides, ou encore en Chine à Tianjin en 2015 où l’explosion d’une usine chimique a fait plus de 50 morts et menace l’environnement local. De plus la vulnérabilité des territoires de cette région du Monde à des risque naturels est parfois très grande (volcanisme, activité sismique, tsunamis, inondations,...) et peut aboutir à des catastrophes humanitaires majeures comme avec le tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est et celui de 2011 au Japon qui a engendré la catastrophe nucléaire de Fukushima. En milieu rural, la surexploitation des sols, de l’eau, du bois menace l’environnement et met en difficulté des campagnes déjà surpeuplées.

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La dégradation très rapide de l’environnement dans les pays émergents d’Asie a fait prendre conscience aux gouvernements de la nécessité d’une action pour réduire l’impact écologique de la croissance économique. Dans ces pays des associations cherchent à influencer les décisions politiques mais se heurtent souvent aux intérêts économiques. La Chine essayent par exemple de lutter contre les pollutions atmosphériques et des eaux en mettant en place une réglementation contraignante aux entreprises. Malheureusement ces dernières cherchent à contourner ces règles. La prise de conscience des problématiques environnementales se voit aussi par exemple dans le fait que la Chine est aujourd’hui le premier producteur d’énergie renouvelable dans le monde (mais dans le même temps, elle est la première productrice de gaz à effet de serre…).

Les conséquences négatives de cette croissance é c o n o m i q u e t r è s r a p i d e n e s o n t p a s qu’environnementales. En effet le développement rapide de certains pays a tendance à accentuer les disparités socio-économiques au sein de leur société. De manière globale, les populations profitent de la croissance économique en bénéficiant d’une amélioration des conditions de vie, comme le démontrent de nombreux

indicateurs ( éducation, santé, accès aux infrastructures,...). Cependant cette amélioration globale ne se fait pas de manière uniforme. Les inégalités régionales demeurent et parfois s’accentuent: Les grands pays émergents mais aussi des pays comme la Thaïlande, la Malaisie ou les Philippines connaissent des contrastes très forts entre les régions du pays, entre les espaces ruraux et les espaces urbains et à l’intérieur même de ces espaces urbains.

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III: Japon-Chine: ambitions mondiales, rivalités régionales. Quels sont les rapports qu’entretiennent les deux grandes puissances d’Asie orientale?

Les rapports qu’entretiennent la Chine et le Japon sont profondément marqués par l’Histoire. En effet, à la fin du XIXème siècle, la Chine est affaiblie, et le Japon, en plein « décollage » industriel, adopte une politique impérialiste: Dès 1895, le Japon s’empare de Taïwan et force la Chine à reconnaître l’indépendance de la Corée. Mais c’est véritablement dans les années 1930 que le Japon va s’attaquer à la Chine en annexant d’abord la Mandchourie (Nord-Est de la Chine), puis en envahissant le territoire chinois en commettant des crimes de masse sur celui-ci (massacre de Nankin en 1937). Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la Chine retrouve son intégrité territoriale. Cette histoire conflictuelle a laissé des traces importantes dans les rapports qu’entretiennent les peuples et les gouvernements actuels de ces deux pays.

Après la guerre, le positionnement géopolitique de ces deux puissances les place encore dans une position de conflit: Le Japon adopte le mode de développement capitaliste sous la protection des Etats-Unis, alors que la Chine se range dans le camp communiste. Pour autant, après l’ouverture progressive de la Chine, on voit apparaître des points communs dans le modèle de développement économique basé sur le commerce extérieur et les exportations.

Ce positionnement économique et la croissance chinoise débouche sur une situation de rivalités exacerbées. Dans cette compétition le Japon fait valoir une capacité technologique supérieure alors que la Chine s’appuie avant tout sur sa capacité de production, tout en cherchant à effectuer un rattrapage technologique

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De la même manière si les entreprises japonaises délocalisent leurs activités de production, parfois en Chine d’ailleurs, les IDE chinois sont en constantes augmentation grâce aux réserves de change dont elle dispose. Cette rivalité sino-japonaise est un frein à la coopération et à l’intégration régionale. En effet les deux puissances ne souhaitent pas mettre en place le même type de coopération: la Chine souhaite renforcer les liens entre les pays de l’ASEAN et la Corée, le Japon et elle-même, alors que le Japon veut étendre ces accords entre tous les pays de la zone Sud du Pacifique et à l’Inde.

Au delà des rivalités économiques, de fortes tensions géopolitiques persistent entre les deux puissances. La montée en puissance de la Chine sur la scène internationale inquiète les autorités japonaises, ce qui est visible par exemple dans les litiges autour de la délimitation des ZEE en mer de Chine avec notamment la question des iles Senkaku qui appartiennent au Japon mais qui sont revendiquées par la Chine. Par ailleurs, le Japon qui est un partenaire privilégié des Etats-Unis se retrouvent de plus en plus impliqué dans la stratégie de Washington vis- à-vis de la Chine.

Ces deux puissances ont des ambitions mondiales. La Chine ne se contente plus d’être une puissance industrielle et cherche à étendre sa puissance aux domaines militaires, diplomatiques et culturels. (cf chapitre sur la Chine depuis 1949). Pour appuyer cette politique de puissance, elle s’appuie sur sa puissance commerciale et financière, sur une diaspora de plus de 35

millions de personnes ainsi que sur un soft-power culturel croissant (organisation des JO en 2008, Exposition universelle de Shanghai en 2010, instituts Confucius dans de nombreux pays). Le Japon lui présente une forme particulière de la puissance, puisque dans les domaines mil itaires et diplomatiques il présente des faiblesses: le Japon ne dispose pas de l’arme atomique et n’est pas présent au conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre permanent. Sa puissance repose avant tout sur son économie et sur la capacité de ses entreprises à innover. Le Japon est en effet au premier rang mondia l en mat ière de dépense de recherche e t développement ( 3,5% du PIB national). C’est aussi une place financière majeure. Le Japon mise aussi sur la diffusion de certains aspects culturels. Les ventes très importantes des mangas, forme de bandes-dessinées japonaise, dans les pays occidentaux reflètent assez bien la capacité de diffusion d’une culture japonaise, la Japanese Pop Culture. Ces deux pays qui font preuve d’ambitions mondiales qui alimentent les rivalités doivent faire face dans les années futures à des défis communs. En effet, ces deux pays sont confrontés à des problèmes d’approvisionnement et de dépendance énergétique mais aussi à un problème démographique majeur, le vieillissement de la population.