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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ***** FACULTE DES SCIENCES ***** DOMAINE SCIENCES ET TECHNOLOGIES ***** MENTION SCIENCES DE LA TERRE ET DE L'ENVIRONNEMENT ***** PARCOURS HYDROGEOLOGIE EAU ET ASSAINISSEMENT (HYDROASS) ***** EVALUATION DE LA GESTION DE LA STATION DE TRAITEMENT DE BOUES DE VIDANGE DANS LA VILLE DE TOAMASINA, DISTRICT TOAMASINA I, REGION ANTSINANANA DE MADAGASCAR Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master professionnel Présenté par : PRINCILOT Razafitsirambo Fardalino Devant les membres du jury composé de : Président : Monsieur Raymond RAKOTONDRAZAFY, Professeur Rapporteur : Madame Voahangy RAMBOLAMANANA, Maître de Conférences Examinateur : Monsieur Alfred RANAIVOARISOA, Maître de Conférences Soutenu publiquement le 28 Mai 2019

EVALUATION DE LA GESTION DE LA STATION DE TRAITEMENT …biblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/... · 2019. 7. 18. · de l’Eau Adour Garonne et la Communauté de Commune « Terrasses

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO *****

FACULTE DES SCIENCES *****

DOMAINE SCIENCES ET TECHNOLOGIES *****

MENTION SCIENCES DE LA TERRE ET DE L'ENVIRONNEMENT

***** PARCOURS HYDROGEOLOGIE EAU ET ASSAINISSEMENT

(HYDROASS) *****

EVALUATION DE LA GESTION DE LA STATION DE

TRAITEMENT DE BOUES DE VIDANGE DANS LA

VILLE DE TOAMASINA, DISTRICT TOAMASINA I,

REGION ANTSINANANA DE MADAGASCAR

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master professionnel

Présenté par : PRINCILOT Razafitsirambo Fardalino

Devant les membres du jury composé de :

Président : Monsieur Raymond RAKOTONDRAZAFY, Professeur

Rapporteur : Madame Voahangy RAMBOLAMANANA, Maître de Conférences

Examinateur : Monsieur Alfred RANAIVOARISOA, Maître de Conférences

Soutenu publiquement le 28 Mai 2019

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO *****

FACULTE DES SCIENCES *****

DOMAINE SCIENCES ET TECHNOLOGIES *****

MENTION SCIENCES DE LA TERRE ET DE L'ENVIRONNEMENT

***** PARCOURS HYDROGEOLOGIE EAU ET ASSAINISSEMENT

(HYDROASS) *****

EVALUATION DE LA GESTION DE LA STATION DE

TRAITEMENT DE BOUES DE VIDANGE DANS LA

VILLE DE TOAMASINA, DISTRICT TOAMASINA I,

REGION ANTSINANANA DE MADAGASCAR

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master professionnel

Présenté par : PRINCILOT Razafitsirambo Fardalino

Devant les membres du jury composé de :

Président : Monsieur Raymond RAKOTONDRAZAFY, Professeur

Rapporteur : Madame Voahangy RAMBOLAMANANA, Maître de Conférences

Examinateur : Monsieur Alfred RANAIVOARISOA, Maître de Conférences

Soutenu publiquement le 28 Mai 2019

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PAGE i

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de cet

ouvrage. En premier lieu, les personnes qui ont permis à mes études de se dérouler

dans les clos :

Monsieur Marson RAHERIMANDIMBY, Professeur, Doyen de la Faculté des

Sciences, pour sa grande responsabilité dans la faculté et d’avoir donné l’accord de

la soutenance de ce mémoire.

Monsieur Raymond RAKOTONDRAZAFY, Professeur, Vice-Doyen de la Faculté

des Sciences, pour l’intérêt qu’il donne aux formations et à l’avenir des étudiants.

Monsieur Alfred ANDRIAMAMONJY, Maître de Conférences, Responsable de la

Mention Sciences de la Terre et de l’Environnement, pour sa coordination pour le bon

déroulement des études.

Monsieur Jean Jacques RAHOBISOA, Maître de Conférences, Responsable de

parcours HYDROASS, pour sa présence durant les deux années d’études. Ces

conseils m’ont permis d’avancer et d’arriver à ce stade.

Monsieur Alfred RANAIVOARISOA, Maître de Conférence, Examinateur de ce

mémoire, pour le temps qu’il a consacré pour ce manuscrit dans le but d’apporter des

améliorations.

Madame Voahangy RAMBOLAMANANA, Maître de Conférences, mon

encadreur durant la réalisation de ce mémoire. Sa générosité m’a permis de terminer

cet ouvrage avec grand plaisir. J’attribue une grande reconnaissance sur le temps et

les conseils qu’elle a consacrés.

Je tiens également à remercier les personnes qui ont permis au bon déroulement

de mon stage :

Monsieur Herinirina RABEMANANTSOA, Responsable programme ONG

PROTOS Tamatave pour son encadrement technique sur le fonctionnement de la

station de traitement des boues.

Monsieur Luc RALISON, Gérant de la station de boues de vidange de

Toamasina, pour son accueil et son hospitalité durant mon stage.

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PAGE ii

Madame Domoina Andrianina RAKOTOANOSY, Responsable du service de

vidange de l’entreprise Impact, pour le partage d’information et la bonne collaboration

durant mon stage.

Mes remerciements se tournent également à mes parents qui m’ont toujours

soutenu et encouragé durant toute ma vie. Et enfin, je remercie mon entourage qui a

apporté leur soutien.

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PAGE iii

TABLE DES MATIERES

Remerciements ............................................................................................................. i

Table des matières....................................................................................................... iii

Liste des illustrations .................................................................................................... v

Liste des annexes ........................................................................................................vi

Liste des abréviations ................................................................................................. vii

Introduction ................................................................................................................... 1

Chapitre I Généralités sur la zone d’étude ............................................................... 2

I.1. Cadre physique .............................................................................................. 3

I.1.1. Localisation et Accéssibilité ............................................................... 3

I.1.2. Aspect géologique .............................................................................. 5

I.1.3. Ressources en eau ............................................................................ 7

I.1.3.1. Eau de surface ................................................................................ 7 I.1.3.2. Eau souterraine ............................................................................... 9

I.1.4. Climat et géomorphologie .................................................................. 9

I.2. Population et socio-économique ................................................................. 11

I.2.1. Effectif de la population .................................................................... 11

I.2.2. Activité économique ......................................................................... 11

Chapitre I I Approches méthodologiques ................................................................ 12

II.1. Phase préliminaire ....................................................................................... 13

II.1.1. Documentation sur le thématique .................................................... 13

II.1.2. Information générale sur les boues de vidange ............................... 13

II.1.3. Préparation de la descente sur terrain ............................................. 13

II.2. Investigation de terrain ................................................................................ 14

II.2.1. Obsérvation de la STBV et intégration professionnelle ................... 14

II.2.2. Principe de traitement des boues de vidange ................................. 15

II.2.3. Suivi de la chaine de traitement ....................................................... 16

II.2.3.1. Collecte des boues ...................................................................... 16 II.2.3.2. Transport des boues .................................................................... 17 II.2.3.3. Traitement proprement dit ........................................................... 18

II.2.4. Prélèvement d’échantillon pour analyse .......................................... 21

II.2.4.1. Mode de prélèvement des effluents ............................................ 21 II.2.4.2. Prélèvement d’échantillon de boues sèche ................................. 22 II.2.4.3. Laboratoire d’analyse ................................................................... 22

II.3. Elaboration du mémoire .............................................................................. 23

II.3.1. Assemblage et traitement des données collectées ......................... 23

II.3.2. Traitement cartographique du site ................................................... 23

II.3.3. Présentation des résultats obtenus .................................................. 24

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PAGE iv

Chapitre I II Résultats et interprétations ................................................................. 25

III.1. Situation en assainissement....................................................................... 25

III.2. Processus de traitement de boues de vidange .......................................... 26

III.2.1. Quantité de boues récupérées ......................................................... 26

III.2.2. Classification des boues................................................................... 28

III.2.3. Charges traitées ............................................................................... 31

III.2.4. Évolution des plantes macrophytes ................................................. 32

III.3. Résultat des éléments traités ..................................................................... 34

III.3.1. Paramètres physico-chimiques des effluents .................................. 35

III.3.2. Biosolides accumulé dans les lits d’humification ............................. 36

Chapitre IV Discussion et proposition d’amélioration ............................................ 38

IV.1. Discussions ................................................................................................ 38

IV.2. Peroposition d’amélioration de l’assainissement....................................... 41

IV.2.1. Amélioration du service de vidange ................................................. 41

IV.2.1.1. Infraction des services de vidange ............................................. 42 IV.2.1.2. Appuis aux vidangeurs informels ............................................... 42

IV.2.2. Utilisation des fosses adaptées........................................................ 43

IV.3. Vision pérenne pour la gestion meilleure de la STBV ............................... 44

IV.3.1. Approche innovante de l’assainissement ........................................ 44

IV.3.2. Recyclage des lits et valorisation des sous-produits ....................... 45

Conclusion .................................................................................................................. 46

Références bibliographiques ..................................................................................... 48

Annexes ..................................................................................................................... 50

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PAGE v

LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES FIGURES

Figure 01. Carte de localisation de la STBV de Toamasina ....................................... 4

Figure 02. Carte géologique aux environs de la STBV de Toamasina ....................... 6

Figure 03. Carte de réseau hydrographique de la zone d’études ............................... 8

Figure 04. Variation de la précipitation mensuelle de Toamasina (2009 - 2018) ..... 10

Figure 05. Organigramme de la démarche de l’étude............................................... 12

Figure 06. Station de traitement de boues de vidange de Toamasina ..................... 15

Figure 07. Étapes du traitement de boue de vidange ............................................... 16

Figure 08. Collecte des boues par les vidangeurs .................................................... 17

Figure 09. Moyens de transport des boues de vidange ............................................ 17

Figure 10. Etapes du traitement de boues de vidanges ........................................... 18

Figure 11. Traitement primaire par lit planté de macrophytes .................................. 19

Figure 12. Traitement secondaire par lagunage ....................................................... 20

Figure 13. Traitement tertiaire par lit d’infiltration ...................................................... 20

Figure 14. Procédé de traitement des boues de vidange par le lit planté (2017) ..... 21

Figure 15. Élaboration des données acquises .......................................................... 23

Figure 16. Répartition des fosses non ménagères par type d’établissement ........... 26

Figure 17. Fosses utilisées à la zone d’enfouissement (2017) ................................. 28

Figure 18. Mode de triage des boues de vidanges ................................................... 30

Figure 19. Comparative de la quantité de boues en 2017 et 2018 ........................... 31

Figure 20. Types de plantes macrophyte utilisées à la STBV de Toamasina .......... 32

Figure 21. Développement végétal sur les lits .......................................................... 33

Figure 22. Comparatifs des macrophytes utilisées à la STBV de Toamasina ......... 34

Figure 23. Variation de la hauteur des couches de boues dans les lits plantés....... 36

Figure 24. Zone racinaire des macrophytes .............................................................. 37

Figure 25. Essai sur un lit de séchage non planté .................................................... 39

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Répartition des infrastructures d’assainissement à Toamasina ............. 25

Tableau 2. Quantité de boues arrivée à la station en 2017 et 2018 (m3) ................. 27

Tableau 3. Classification des types de boues de vidange ........................................ 29

Tableau 4. Volume de boue traité m3 à la STBV année 2017 2018 (m3) ................. 31

Tableau 5. Résultat d’analyse des effluents .............................................................. 35

Tableau 6. Extrait de la norme de rejet d’eaux usées ............................................... 40

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PAGE vi

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1. Caractéristique du phragmite ................................................................... 50

Annexe 2. Norme des rejets d’effluents liquides ....................................................... 52

Annexe 3. Résultat d’analyses .................................................................................. 54

Annexe 4. Plan de masse de la STBV ...................................................................... 59

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LISTE DES ABREVIATIONS

AIMF : Association internationale des maires francophones

APS : Avant-Projet Sommaire

ATPC : Assainissement Total Piloté par la Communauté

CLTS : Community- led total sanitation

CLUES : Climate, Land, Use and Ecosystem Service

DBO : Demande biochimique d’oxygène, unité de pollution organique

DCO : Demande chimique d’oxygène, unité de pollution organique

EPI : Equipement de Protection Individuelle

Esri : Environmental Systems Research Institute

FTM : Foibe Tao -Tsaritan'i Madagasikara

Mes : Matière en Suspension

NPP : Nombre le Plus Probable

ODD : Objectif de Développement Durable

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisme Non Gouvernementale

PGRM : Programme de Gouvernance des Ressources Minérales

RN : Route Nationale

SIG : Système d'Information Géographique

STBV : Station de Traitement de Boue de Vidange

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INTRODUCTION

Le manque d’assainissement dans de nombreux pays en développement est un

véritable fardeau pour la santé de la population. L’absence d’infrastructures

adéquates d’assainissement augmente le risque de contact avec les excrétas, qui

sont souvent des vecteurs d’organismes pathogènes dangereux pour la santé

humaine. (Seidl M, 2006). Ce manque touche la majorité des villes de Madagascar.

En effet, 48% de la population utilisent des toilettes de tous types (…). Et lorsqu’il

s’agit de latrines améliorées, la situation est encore plus alarmante, avec, en 2012,

seulement 14% de la population qui en utilisent au quotidien. (Journal Midi

Madagascar, 2014). Le danger est plus imminent pour la ville de Toamasina. Les

matières fécales ne sont pas maitrisées et se propagent dans la ville due au manque

d’infrastructures adéquates d’assainissement. Il est constaté que la population utilise

de manière significative l’eau de nappe pour son usage quotidien, à travers

notamment les pompes « tany », utilisées par plus de 60% des ménages de la ville

(selon l’Institut National de la Statistique). La contamination fécale directe de l’eau de

consommation est donc probablement très importante (Dodane P H, 2013).

La Commune Urbaine de Toamasina s’est engagée dans la mise en place d’un

système intégré de gestion des boues de vidange pour faire face aux problèmes

engendrés par l’expansion d’excrétas humaines dans la ville. Elle est appuyée

techniquement par les ONG PROTOS et PRACTICA et financièrement par l’Agence

de l’Eau Adour Garonne et la Communauté de Commune « Terrasses et Vallées de

l’Aveyron ». (Dodane P H, 2013). L’étude de faisabilité a été faite en 2012, la

réalisation en 2014, et à l’heure actuelle, la Station de Traitement de Boues de

Vidange (STBV) de la ville de Toamasina est en service. Elle consiste à récupérer les

boues de vidange avant de les traiter afin d’éliminer les germes pathogènes. Il reste

à vérifier si l’exploitation de la STBV est la solution pour éradiquer la contamination

de la nappe phréatique de la ville de Toamasina.

Le présent mémoire de fin d’études porte sur l’analyse de l’efficacité du type de

traitement de boues de vidange adoptée par la ville de Toamasina, dont il s’agit de la

méthode du lit planté de macrophytes. D’une part, il se focalise sur l’évaluation

technique dans le mode de traitement ; d’autre part, il interprète l’évolution de la

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relation entre les excréta et de la nappe phréatique à l’issue de l’exploitation de la

STBV.

Cet ouvrage est subdivisé en quatre chapitres. Il sera présenté en premier lieu la

généralité sur la ville de Toamasina ; une méthodologie d’approche permettra de

suivre le mode opératoire du traitement des boues de vidange ; des résultats seront

ensuite présentés afin d’être interprétés pour permettre d’ouvrir une discussion et les

perspectives.

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CHAPITRE I.

C H A P I T R E I GENERALITES SUR

LA ZONE D’ETUDE

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Les généralités sur la zone d’étude regroupent le cadre physique, l’aspect

démographique et socio-économique. La situation du milieu par rapport à l’étude,

complète également ce premier chapitre.

I.1. CADRE PHYSIQUE

Le cadre physique du milieu permet d’avoir une connaissance générale des

composantes physiques, à savoir les formations géologiques, les réseaux

hydrographiques, le climat, la couverture du sol. Ces paramètres sont importants pour

les études techniques en raison de leurs variabilités d’une région à une autre et

permettent de faire un choix sur la méthode adoptée.

I.1.1. LOCALISATION ET ACCESSIBILITE

Le site d’emplacement de la station de traitement de boues de vidange est localisé

dans le Fokontany Tsaramasina, Commune urbaine de Toamasina, District

Toamasina I, Région Antsinanana. Elle se trouve à 12 km de la ville de Toamasina,

et située aux proximités de la zone de décharge municipale avec une latitude de

18°12'17.50"S, une longitude de 49°20'24.80"E, et une altitude de 12 m.

Il s’agit d’un domaine communal, destiné à l’installation de la station en vue de

l’amélioration de l’assainissement dans son ensemble. Le choix de cet emplacement

a été basé sur des paramètres importants pour le bon déroulement pendant la phase

d’exploitation, visant à réduire l’impact sur l’environnement. En effet, la station est

placée hors de la ville, évitant ainsi toute confusion avec la population.

L’accès sur le site est facile. En empruntant la RN2 jusqu’au barrage de la

gendarmerie à la sortie de la ville pour prendre ensuite une bifurcation à gauche

menant directement à la STBV. La figure 01 illustre l’emplacement de la station.

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Figure 01. Carte de localisation de la STBV de Toamasina

Source : Carte FTM BD 100 (traitement et rendue sur ArcMap 10.2)

Il est constaté d’après cette carte que la STBV est loin de la ville. Cela permet

d’éviter les mécontentements de la population. Toutefois, les aller et retour durant le

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transport des boues et la visite de la station, nécessitent un moyen de locomotion

adéquat pour gagner du temps.

I.1.2. ASPECT GEOLOGIQUE

Madagascar est constitué pour les 2/3 de sa superficie par des roches

magmatiques et métamorphiques précambriennes qui constituent le socle cristallin

(Hauts-plateaux) et, pour le tiers restant, par des roches sédimentaires, dont les

affleurements, vont du carbonifère à l’actuel dans le bassin de l’Ouest, avec une série

complète ; du trias à l’actuel dans le bassin de Diégo-Suarez, mais avec un grand

développement des calcaires jurassiques et des basaltes crétacés ; du crétacé à

l’actuel dans l’étroite bande sédimentaire de la côte-Est ; du Néogène à l’actuel dans

l’Extrême-Sud. (Besairie H, 1946).

En 2003, le gouvernement malagasy a mis en œuvre avec le soutien de la Banque

mondiale et d’autres bailleurs de fonds, tels que les États-Unis, la France, la Chine et

l’Afrique du Sud, un large programme de révision et d'harmonisation cartographique

et de synthèse géologique intitulé Programme de gouvernance des ressources

minérales (P.G.R.M.). Ce programme a abouti à une nouvelle classification, mais

proche de celle de Bésairie, qui subdivise le socle malgache en cinq grands

ensembles. Les critères de classification sont la lithologie, l'âge, le degré

métamorphique et la position structurale. Du nord au sud, on distingue les domaines

ou blocs : Bemarivo, Antongil-Masora, Antananarivo, Itremo-Ikalamavony et Sud

(Vohibory, Androyen et Anosyen). (Nicollet C et Goncalves P, date non spécifiée)

La Commune urbaine de Toamasina fait partie du sous-Domaine d’Antogil, et se

repose sur une formation sédimentaire de la zone côtière orientale de Madagascar.

Cette partie a été formée vers la fin de l’Ere Mésozoïque, pendant l’époque de

Crétacé Supérieur associé avec une petite partie du quaternaire. Le socle est en

discordance angulaire avec la formation sédimentaire. La figure 02 présente une

carte géologique de la partie Est de l’Ile aux environs de la zone d’étude.

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Figure 02. Carte géologique aux environs de la STBV de Toamasina

Source : Carte FTM BD 100 (traitement et rendue sur ArcMap 10.2)

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La STBV se trouve sur le quaternaire continental et fluviatile. Un complexe

gneissique infra-graphite domine cette partie en s’étalant vers le Nord-Ouest et

plonge en profondeur dans la ville de Toamasina. Seuls les sables et dunes sont

observés à la surface du sol. Les sables connus par leur propriété perméable

augmentent l’interaction entre la pollution de surface et l’eau souterraine surtout sous

l’action de la pluviométrie abondante dans la région.

I.1.3. RESSOURCES EN EAU

Les ressources en eau regroupent les réseaux hydrographiques et les nappes

souterraines. Elles sont facilement atteintes de la pollution et deviennent vecteurs des

maladies hydriques.

I.1.3.1. EAU DE SURFACE

La partie Est de l’ile est reconnue pour son abondance en ressources en eau. La

zone d’étude fait partie du bassin hydrographique de l’Ivondro. Ce cours d’eau prend

sa source à l'ouest de la plaine marécageuse de Didy. Son cours se dirige vers l'Est

et la pente s'accentue jusqu'à l'aval de l'usine de Volobe qui alimente Antananarivo

en énergie électrique. La pente diminue, ensuite, jusqu'à la mer qu'il rejoint un peu

au Sud de Toamasina. Sa longueur totale est de 150 km. Il draine un bassin de 3 300

km2. (Chaperon P et al., 1993)

Des zones basses marécageuses sont localisées en amont et en aval de la station

de traitement. Un cours d’eau se trouve aux environs 200 m à l’aval de la station.

Cette eau est exposée à un risque de contamination issue de la STBV si une grande

quantité de polluant bactériologique est évacuée après le traitement. Par contre, ce

cours d’eau ne passe pas dans la ville de Toamasina ni dans un village ou une zone

habitée. La figure 03 montre une carte de réseau hydrographique de la zone d’études.

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Figure 03. Carte de réseau hydrographique de la zone d’études

Source : Carte FTM BD 100 (traitement et rendue sur ArcMap 10.2)

Le principal cours d’eau à proximité de la zone d’étude est le fleuve Ivondro, il est

alimenté en amont par plusieurs cours d’eau avant de se déverser dans l’océan

Indien. Le canal de Pangalana fait également partie des eaux de surface de la ville, il

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s’agit d’un canal artificiel construit pendant l’époque coloniale à partir de 1896, reliant

Foulpointe et Farafangana. Il servait au transport rapide des marchandises. Si les

navires ne peuvent l’emprunter aujourd’hui à cause de l’irrégularité de sa profondeur

(due à la rencontre d’affluents chargés de sable qui surélèvent ses fonds par

endroits), il profite aux pirogues et autres chalands qui transportent leurs

marchandises (paniers tressés de jonc, produits maraîchers, canne à sucre, café,

girofle, poivre) entre les villages, parfois sur des embarcations singulières comme la

pirogue monoxyle, un tronc d'arbre évidé et propulsé à la pagaie, ou le radeau de

bambou, poussé à l’aide d’une perche. (Michelin F, 2018). La pollution dans la ville a

généralement dégradé la qualité de ce cours d’eau et actuellement il est très peu

servi. Les rives du canal se sont progressivement remplies d’habitations, produisant

ainsi tout type d’eaux usées qui seront déversées dans le canal de Pangalana.

I.1.3.2. EAU SOUTERRAINE

À part les réseaux hydrographiques, la ville de Toamasina est riche en eau

souterraine. Il existe trois types de nappes, une nappe de sable de plage, le plus

souvent exploité par les habitants pour s’approvisionner en eau. Cette nappe est

poreuse, et la qualité d’eau varie entre douce, saumâtre et parfois salée. Son niveau

statique varie entre 2 et 3 m avec une épaisseur d’aquifère de 5 à 10 m ; une nappe

d’alluvion qui est poreuse, dont la qualité d’eau, est douce, mais présente un risque

d’invasion d’eaux salées. Cette nappe est de type captif ou artésien selon la structure

géologique, son niveau statique est de 2 à 3 m avec une épaisseur d’aquifère de 10

m ; et une nappe du crétacé dont il s’agit d’une nappe captive, située aux environs de

40 m de profondeur. L’eau est très riche en fer, un traitement spécifique sera

fortement recommandé pour son exploitation. (Rakotondrainibe J H, 2006)

I.1.4. CLIMAT ET GEOMORPHOLOGIE

La partie Est de l’Ile est reconnue pour son climat tropical humide. Le climat de

Tamatave se caractérise par deux saisons distinctes dont la saison des grandes

pluies, généralement chaude et pluvieuse, débute à partir du novembre ou décembre

et se termine en mois d’avril. Elle est caractérisée par une température moyenne

journalière de 27°C avec des pluies abondantes et fréquentes (jusqu’à 600 mm/mois)

et l’ensoleillement de l’ordre de 7 h/jour ; la saison des petites pluies (moins chaude

et moins pluvieuse), de mai à octobre-novembre, caractérisée par une température

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moyenne journalière de l’ordre de 22°C, la pluie est moins abondante et moins

fréquente (pluviométrie mensuelle à partir de 50 mm/mois) et l’ensoleillement de

l’ordre de 6 h/jour (Chaperon P et al., 1993)

Pour ces deux saisons, l’humidité est de l’ordre de 83 % sans fluctuation

significative au cours de l’année (Chaperon P et al., 1993). Une petite aperçue de la

variation pluviométrique est présentée sur la figure 04.

Figure 04. Variation de la précipitation mensuelle de Toamasina (2009 - 2018)

Source : historique-météo.net

La pluviométrie varie entre 80 à 300 mm par mois, de 2009 à 2018. Une période

de dix ans a été traitée pour avoir une moyenne représentative de la pluviométrie. La

ville de Toamasina ne connait pas le déficit en eau en termes de quantité, seule la

qualité reste un problème. En effet les eaux de surfaces et eaux souterraines sont

exposées à un risque de contamination due à la pollution de la ville.

L’altitude varie entre 5 à 15 m dans la ville Toamasina, avec une faible pente

d’Ouest en Est. Le relief est donc assez plat sur la ville. Cela engendre une inondation

durant les périodes de forte pluie. Aucune solution efficace n’a encore été entreprise

pour faire face à ce problème. Des stagnations d’eau dans chaque recoin de la ville,

sur toutes les parties creuses et très souvent sur les chaussées ne sont jamais

évacuées. La disparition des eaux stagnantes dépend seulement de l’infiltration et de

l’évaporation directe. (Chaperon P et al., 1993)

0

50

100

150

200

250

300

350

400

J F M A M J J A S O N D

P (

MM

)

MOIS

Précipitation

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I.2. POPULATION ET SOCIO-ECONOMIQUE

Bien que chaque étude nécessite une compétence technique, l’aspect social et

économique représente un paramètre important dans la réussite d’un projet. Il permet

de voir l’évolution de la population ainsi que l’évolution de l’économie générale de la

ville.

I.2.1. EFFECTIF DE LA POPULATION

D’après un rapport d’étude sur la filière boues de Toamasina, effectué en 2013, la

ville de Toamasina compte 263 000 habitants avec un taux d’accroissement de 2.7%

(Dodane P H, 2013). Le nombre de populations peut être alors estimé à plus de

300 000 habitants en 2018. Aucune donnée récente n’est disponible dans la

commune sur les données statistiques de population. Ce nombre de populations est

important dans l’estimation de la production de boues pour l’étude effectuée. La

population est cosmopolite, c’est-à-dire qu’il y a une grande quantité d’immigrants

localisée dans ville, mais la majorité de l’ethnie est le Betsimisaraka. (Dodane P H,

2013)

I.2.2. ACTIVITE ECONOMIQUE

Capitale de l’Est, au débouché du canal des Pangalanes (axe majeur de transport

des marchandises le long de la côte Est malgache), Tamatave possède une ancienne

raffinerie de pétrole assurant l’approvisionnement de la capitale, mais qui n’est qu’un

simple dépôt de distribution à l’heure actuelle. Son port est le principal port en mer de

Madagascar. Il exporte les produits des cultures commerciales de la région tels que

vanille, girofle, café. (Wikipédia, 2014)

Depuis 2007, un grand projet minier conduit par un consortium étranger a

métamorphosé l’économie de la région. Le projet Ambatovy (Sherritt, SNC Lavallin,

Sumitomo Corporation), en plus d’avoir réduit sensiblement le taux de chômage, a

réhabilité plusieurs infrastructures. (Wikipédia, 2014)

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CHAPITRE II.

C H A P I T R E I I APPROCHES

METHODOLOGIQUES

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Cet ouvrage a été réalisé en suivant les étapes suivantes :

Figure 05. Organigramme de la démarche de l’étude

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II.1. PHASE PRELIMINAIRE

Mettre en place une bonne stratégie, permet de bien exécuter une tâche dans la

norme voulue. Elle reflète le choix des méthodes adopté ainsi que son efficacité. Elle

précède toujours l’exécution et fait l’objet de démarche globale.

II.1.1. DOCUMENTATION SUR LE THEMATIQUE

Il est important de se documenter sur le thématique qui sera traité. Cela permet

d’avoir déjà une idée et de prendre une avance sur le sujet. Une identification et un

ciblage des sources de documentation ont été établis afin de procéder rapidement.

La consultation de la bibliothèque universitaire a permis de trouver de bons

documents relatifs au sujet. Des mémoires de fin d’études ont permis de voir le type

de plan à adopter, il s’agit du plan IMRED (Introduction, Méthodes, Résultats et

Discussions). Le web est hautement exploité pour la diversité de documents et des

forums qui s’y trouvent. Les reportages audiovisuels sont aussi de très bons

informateurs sur le sujet, l’illustration est plus claire et est facile à assimiler. Cela a

permis d’avoir des informations sur le mode de traitement des boues de vidanges

dans d’autres pays que Madagascar. Ces documents servent d’appuis sur des idées

évoquées dans ce mémoire et ils sont utilisés comme références.

II.1.2. INFORMATION GENERALE SUR LES BOUES DE VIDANGE

Les boues de vidange, appelées aussi matières de vidange, désignent les produits

issus des fosses individuelles ou collectives après curage, elles sont composées

généralement d’excrétas humains associés à d’autres matières solides et liquides de

quantité variable selon la pratique d’assainissement de chaque ménage.

II.1.3. PREPARATION DE LA DESCENTE SUR TERRAIN

La descente sur terrain nécessite une préparation. Cela permet de mieux gérer le

temps et de planifier les tâches à faire et de ne manquer de rien, surtout les éléments

nécessaires pour le stage. La préparation consiste à être prêt sur le niveau financier,

matériel et sur le niveau information.

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La zone d’étude se trouve dans une zone urbaine, cela a permis de minimiser les

équipements à emporter. Nous nous sommes munis des habillements nécessaires

pour les séjours, des chaussures de terrain pour les fréquents déplacements dans le

site et une chaussure de bureau en cas de besoins. Un bloc note est toujours très

utile, et un laptop pour les diverses taches bureautiques pendant le stage. Un budget

de 15 000 ariary par jour a été nécessaire pour les besoins quotidiens. Tous les types

de service commercial sont visibles sur Toamasina permettant ainsi de

s’approvisionner des éléments manquants si besoin est.

II.2. INVESTIGATION DE TERRAIN

La descente sur terrain regroupe toutes les tâches à entreprendre durant une

période déterminée. Elle s’est déroulée pendant trois mois afin de bien cerner le

mécanisme du traitement de boues de vidange. Le stage a commencé le 17 Juillet

2017 et s’est terminé le 22 Septembre 2017.

II.2.1. OBSERVATION DE LA STBV ET INTEGRATION

PROFESSIONNELLE

La visite de la STBV a permis de voir le type de traitement adopté. Cela aide à

comprendre le mode de fonctionnement et le mécanisme du traitement. Nous avons

observé six bassins à la station. Quatre bassins sont en services et deux bassins

restent en attente. En effet, les quatre bassins sont largement suffisants pour le

traitement des boues arrivées à la station. Les normes concernant les infrastructures

ont été constatées et la spécificité de chaque bassin a permis d’établir une

comparaison, surtout du point de vue des plantes macrophytes utilisées. Les

infrastructures sont faites en béton armé avec une surface de 280 m² par bassin

(1 650 m² au total pour les six bassins). La figure 06 montre un aperçu de l’ensemble

de la STBV de Toamasina.

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Figure 06. Station de traitement de boues de vidange de Toamasina

La STBV a été financée par l’agence de l’eau Adour-Garonne et la Communauté

de Commune « Terrasses et vallées de l’Aveyron », le maitre d’ouvrage est la

Commune urbaine de Toamasina, et le maitre d’œuvre est le PRACTICA.

Pendant le stage, nous avons rencontré les responsables de chaque entité qui

ont contribué à la mise en œuvre de la STBV. Ils ont partagé leur point de vue ainsi

que leurs connaissances dans le domaine. Cela nous a permis de comprendre le rôle

et les attributions de chacun, non seulement pour la STBV, mais surtout dans le

déroulement général d’un quelconque projet de développement.

II.2.2. PRINCIPE DE TRAITEMENT DES BOUES DE VIDANGE

Les boues de vidange sont traitées de façon naturelle en exploitant le principe de

séchage et d’infiltration, il s’agit d’un traitement par lit de séchage planté de

macrophytes ou encore par lit d’humification. La station est composée de six lits

plantés. Cette étude sera basée sur l’exploitation de quatre lits. Deux types de plantes

sont utilisés dans ce processus pour évaluer leurs efficacités relatives aux traitements

des boues. Les plantes optimisent l’évapotranspiration, permettant ainsi un séchage

rapide des boues. La zone racinaire maintient une aération du sol. Cela favorise

l’activée Bactrienne aérobie et facilite la percolation des matières liquides. Le

phénomène d’humification se produit alors avec l’élimination des germes pathogènes.

Bassin de traitement

Panneau de chantier

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II.2.3. SUIVI DE LA CHAINE DE TRAITEMENT

L’entreprise de vidange entre en action pour tout service en amont de la STBV.

Elle assure l’identification de fosses à vider. Elle garantit la collecte et l’acheminement

des excrétas vers la STBV. Le service n’est pas gratuit, une tarification est préétablie

suivant le type et le volume de la fosse.

Figure 07. Étapes du traitement de boue de vidange

La figure 07 présente le schéma général de l’assainissement sur le traitement des

boues de vidange. Pendant le stage, nous avons pris des photos des éléments

nécessaires pour support de ce présent manuscrit. Nous avons à notre disposition

une motocyclette pour le déplacement en ville et surtout vers la STBV. La fréquence

de déplacement vers le site de traitement est d’au minimum une fois par jour. Nous

organisons le déversement des boues de vidange, la quantité et la qualité utile pour

chaque bassin. Nous prenons note du registre des boues arrivées à la STBV à

chaque passage. Les chiffres sont ensuite reportés sur Excel afin d’assurer le suivi.

Les détails sur chaque étape sont présentés à la suite du présent document sous

forme de sous-titre.

II.2.3.1. COLLECTE DES BOUES

Après une prise de rendez-vous avec l’entreprise de vidange, un personnel de

l’entreprise visite le lieu pour identifier l’accès sur le site. Compte tenu du plan

d’urbanisme à Toamasina, l’accès à certains endroits n’est pas toujours facile pour

les vidangeurs. Après cette identification, une équipe revient sur le site pour procéder

aux vidanges. La figue 08 est un aperçu de la collecte des boues de vidange.

Collecte des boues de vidange

Transport Traitement

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Figure 08. Collecte des boues par les vidangeurs

L’équipe de vidange se rend sur le lieu auquel leur service est demandé, et est

munie des moyens matériels nécessaires et utiles pour effectuer les curages des

fosses. L’extraction des boues se fait mécaniquement. Une pompe est utilisée pour

absorber les boues. Ces dernières sont ensuite collectées soit dans un fut de 1 m3,

soit dans des futs de 50 l, selon la quantité obtenue.

II.2.3.2. TRANSPORT DES BOUES

Un tracteur se charge du transport des boues jusqu’à la STBV. Le tracteur est

associé à un wagon, dans lequel les futs seront transportés. La figure 09 montre les

moyens de transport utilisés pour le transport des boues.

Figure 09. Moyens de transport des boues de vidange

Les boues, une fois mises en place dans le wagon, une bâche étanche est utilisée

pour les recouvrir dans le but de respecter l’environnement. En effet, le tracteur

traverse la ville avant d’atteindre la STBV. Il faudrait donc minimiser le risque de

propagation d’odeur désagréable à son passage.

Remplissage des bidons de 50 l

Vidangeur en opération de

vidange

Ouverture d’une fosse

pour vidange

Vidangeurs

Vidangeurs

Kubota wagonné avec son équipage

Tracteur wagonné à l’entrée de la STBV

Boues recouvertes de

bâche

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II.2.3.3. TRAITEMENT PROPREMENT DIT

L’objectif du traitement de boues de vidange est d’éliminer les germes dans les

boues afin de procéder à son rejet, sans détériorer l’environnement. Le traitement de

boues de vidange se déroule en trois étapes. La figure 10 résume les étapes du

traitement.

Figure 10. Etapes du traitement de boues de vidanges

Traitement primaire :

Les boues sont dépotées dans les lits plantés de macrophytes d’une manière

homogène et sont réparties tout au long du lit. Une grille de retenue de solides est

utilisée pendant l’alimentation des lits. Cela permet de retenir les corps étrangers

(serviette hygiénique, sachet en plastique...). Un système de canalisation permet

ensuite la bonne répartition des boues. Cette opération est réalisée deux fois par

semaine pour chaque lit. L’alimentation des lits se fait à tour de rôle, et la quantité de

boues déversée varie suivant les boues collectées. La STBV est sur une aire

dégagée, cependant, aucune odeur désagréable n’est sentie, due à la circulation du

vent sur le site. La figure 11 est un schéma sur le fonctionnement du traitement

primaire.

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Figure 11. Traitement primaire par lit planté de macrophytes

Le principe pour ce premier traitement est de provoquer une infiltration des

composants liquides grâce aux couches de sable sur lequel les plantes macrophytes

sont plantées. Les massifs filtrants sont respectivement des sables 0/2 sur la

première couche du lit avec une épaisseur de 10 cm ; ensuite des graviers 3/6 avec

une épaisseur de couche de 10 cm et la dernière couche est composée de graviers

15/30 d’épaisseur 20 cm dans laquelle est posée l’évacuateur en PVC de Ø 150 mm

(collecteur de drain de tous les compartiments). Les boues retenues à la surface

subissent ensuite une évapotranspiration. Les boues vont être séchées et vont

s’accumuler au fur et à mesure.

Traitement secondaire par lagunage :

Les effluents du traitement primaire seront acheminés vers un bassin de

lagunage. Un autre processus entre en jeux pour améliorer la qualité de l’eau avant

son rejet dans le milieu naturel. Le bassin est classé comme bassin de stabilité

aérobie en raison de sa faible profondeur. Le bassin de lagunage est conçu sous

forme de rectangle arrondi de 60 m de long, 8 m de large et de 4 m de rayon. La

profondeur de tirant d’eau est inférieure à 1,5 m, mais elle est très variable avec le

facteur climat. Le bassin de lagunage de la STBV de Toamasina était un étang naturel

existant avant la mise en place des infrastructures. Il a été ensuite aménagé pour

servir de bassin de lagunage associé aux filtres plantés. La figure 12 est le mode de

fonctionnement du traitement secondaire par lagunage.

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Figure 12. Traitement secondaire par lagunage

Le principe est d’exposer les effluents à l’air libre pour permettre une dégradation

aérobie par des bactéries libres. Une décantation de la matière en suspension (MeS)

se produit ensuite et une eau clarifiée est obtenue à la surface.

Traitement tertiaire par infiltration :

Un filtre à sable planté de macrophytes se trouve en aval du bassin de lagunage.

Ces deux bassins sont raccordés pour permettre à l’eau clarifiée du lagunage de

passer dans le lit d’infiltration. La figure 13 montre le schéma du lit d’infiltration.

Figure 13. Traitement tertiaire par lit d’infiltration

Le principe du lit d’infiltration est de permettre à l’eau clarifiée de s’infiltrer dans le

sable et de percoler en profondeur. Cela permet de retenir en surface sur les premiers

centimètres les germes pathogènes non éliminés aux traitements précédents. L’eau

rejoint alors la nappe et continuera à couler en profondeur. La figure 14 montre le

mode de dépotage des boues dans les lits plantés.

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Figure 14. Procédé de traitement des boues de vidange par le lit planté (2017)

L’épandage des boues dans le lit planté se fait de deux manières. Les boues dans

le fut de 1 m3 sont libérées par un tuyau flexible et vont être directement déversées

dans les bassins. Il s’agit d’un système d’arrosoir permettant de disperser les boues

d’une manière uniforme sur le lit. Les futs de 50 l sont déversés un à un manuellement

à l’aide d’une sorte de déversoir mobile pour canaliser les boues à l’endroit voulu.

Une fois les boues déversées, la suite du processus de traitement se fait

naturellement sans intervention humaine.

II.2.4. PRELEVEMENT D’ECHANTILLON POUR ANALYSE

En avale de chaque bassin, un regard de collecte des effluents sont installés afin

d’observer leurs comportements. Un échantillonnage s’effectue en ce point pour

ensuite être envoyé à un laboratoire dans lequel les analyses seront effectuées. Les

échantillons ont été prélevés le 18 Avril 2017, c’est-à-dire pendant la phase de

traitement.

II.2.4.1. MODE DE PRELEVEMENT DES EFFLUENTS

Il existe une méthode qu’il faut suivre pendant le prélèvement des échantillons.

L’exigence est moins stricte à comparer au prélèvement d’échantillons d’eau,

Plante macrophytes

Déversement des

boues de vidange

Conduite d’aération

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destinée à la consommation. Toutefois, le principe est le même, l’échantillon doit être

représentatif.

La procédure d’échantillonnage est simple, un récipient propre est utilisé pour

prélever les échantillons soit à l’issue du lit planté, soit dans le lagunage. Les

échantillons seront ensuite versés dans une bouteille propre, disponible chez l’Institut

Pasteur. Ils seront ensuite conservés à l’ombre avec une température ambiante

pendant leurs transports jusqu’au laboratoire.

II.2.4.2. PRELEVEMENT D’ECHANTILLON DE BOUES SECHE

Une partie des lits à échantillonner est laissée sans recevoir de boues jusqu’à leur

séchage. Cela permet d’avoir des échantillons secs et plus stables.

Une surface d’environ 30 cm x 30 cm est utile pour la prise d’échantillon. Cela

permet d’avoir une quantité suffisante de boues et permet de voir le développement

de la zone racinaire. Une pelle manuelle est utilisée pour extraire les boues avec la

zone racinaire des macrophytes. Les couches inférieures sont les plus intéressantes,

car elles sont plus anciennes et ont subi plus de transformation, c’est à dires, elles

sont plus humifiées. Les échantillons sont mis dans des sacs en plastique renfermés

et sont ensuite envoyés au laboratoire pour analyse.

II.2.4.3. LABORATOIRE D’ANALYSE

Les effluents prélevés vont servir d’échantillons pour être analysés. Un service

externe est alors appelé pour assurer les analyses.

Étant reconnu comme laboratoire agréer, le Laboratoire d’Hygiène des Aliments

et de l’Environnement de ’Institut Pasteur de Madagascar a été sollicité pour envoyer

les échantillons en vue d’une analyse spécifique. Les paramètres analysés sont

physico-chimiques, on peut citer la demande biochimique en oxygène après 5 jours

(DBO5), la salinité, la demande chimique en oxygène (DCO), le pH ; et surtout

bactériologique, à savoir : les Escherichia coli, les Entérocoques intestinaux, les

Clostridiums sulfito-réducteurs, les Bactéries coliformes et les Salmonella. Les

résultats d’analyses avec les paramètres considérés seront présentés dans le

chapitre suivant.

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II.3. ELABORATION DU MEMOIRE

La dernière étape de la réalisation du présent ouvrage consiste à faire la

rédaction. Les éléments utiles et nécessaires sont réunis, ils sont ensuite analysés et

traités pour avoir au final un rapport de qualité.

II.3.1. ASSEMBLAGE ET TRAITEMENT DES DONNEES COLLECTEES

La figure 15 résume l’assemblage et le traitement des données :

Figure 15. Élaboration des données acquises

Les différents documents sont d’abord regroupés dans un dossier. Ces

documents sont issus de différentes sources, mais parlent du même sujet. Les

éléments essentiels sont ensuite tirés sur chaque document consulté afin de faire la

synthèse.

II.3.2. TRAITEMENT CARTOGRAPHIQUE DU SITE

Le logiciel de traitement cartographique et de Système d’Information

Géographique (SIG) a été utilisé pour le traitement des cartes. Actuellement, il existe

Synthèse des données

Données de terrain

Documentations sur les boues de

vidange

Consultation de mémoires

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plusieurs logiciels, mais dans ce mémoire, le produit de la Esri (Environmental

Systems Research Institute) l’ArcGIS10.2 a été exploité.

Les bases de données de la FTM (Foibe Tao-Tsaritan’i Madagasikara) ont permis

de trouver des cartes. Nous avons traité trois types de cartes, une carte de

localisation, une carte géologique réseau hydrographique. Chaque carte reflète la

norme de présentation d’une carte, chacune est composée d’un titre, d’un indicateur

Nord, d’une échelle, d’une légende, des grilles de coordonnées géographiques.

II.3.3. PRESENTATION DES RESULTATS OBTENUS

Les résultats collectés passent ensuite une autre étape qui consiste à les

analyser. Nous avons synthétisé les résultats pour mieux les présenter dans le

présent manuscrit. La présentation doit être simple et compréhensible. L’utilisation

des tableaux et des graphes est le principal type de présentation adopté pour les

résultats.

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CHAPITRE III.

C H A P I T R E I I I RESULTATS ET

INTERPRETATIONS

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III.1. SITUATION EN ASSAINISSEMENT

Il est important d’avoir une idée sur la pratique d’assainissement de la population

de Toamasina. Ici, il s’agit surtout d’un assainissement individuel concernant la

répartition et les types d’infrastructures rencontrés. Les installations d’assainissement

sont très peu nombreuses et les déchets ne sont pas collectés. Les résidus des

activités humaines sont déposés à même le sol et contribuent à la dégradation de la

nappe. Il n’existe pas, à Toamasina, de réseau d’assainissement collectif, et

seulement quelques administrations et hôtels disposent de fosses septiques (AIMF,

date non spécifiée).

Il existe quatre types de latrines ménagères dans la ville de Toamasina. Le

tableau 1 permet de classifier les latrines ménagères :

Tableau 1. Répartition des infrastructures d’assainissement à Toamasina

Type % des latrines Nb de latrines Volume utile

(m3)

Tinette 20 % 4.449 0,2

Fosse simple 24 % 5.297 0,5

Latrine à siphon 18 % 3.987 1

Latrine à fosse septique 38 % 8.190 2

TOTAL 100% 21 923

Source : Doc Assainissement des excrétas dans la ville de Toamasina Décembre, 2012

Ces valeurs représentent les latrines ménagères dans la ville de Toamasina. Les

autres pratiques ne sont pas incluses dans ce tableau.

Les latrines non ménagères, qui sont des latrines pour les institutions publiques

et privées représentent également une grande partie des infrastructures dans la ville.

Ces infrastructures sont souvent équipées d’une fosse septique permettant ainsi

d’avoir un volume de boues élevé par rapport aux latrines ménagères. La figure 16

représente la répartition des latrines non ménagère dans la ville de Toamasina.

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Figure 16. Répartition des fosses non ménagères par type d’établissement

Source : Doc Assainissement des excrétas dans la ville de Toamasina décembre 2012

Il est constaté d’après cette figure que les latrines publiques sont insuffisantes. Il

représente 2% de la totalité d’infrastructures présente dans la ville. Au total,

Toamasina compterait 770 fosses non ménagères, dont 66% sont réparties entre les

entreprises et les hôtels/restaurants. Viennent ensuite les écoles avec 22% des

fosses. (Protos, 2012)

III.2. PROCESSUS DE TRAITEMENT DE BOUES DE VIDANGE

Les boues de vidange passent par plusieurs étapes avant d’obtenir un produit

traité. D’une part, il y a les effluents à la sortie du traitement, et d’autre part,

l’accumulation des biosolides dans les lits d’humification.

III.2.1. QUANTITE DE BOUES RECUPEREES

Une publication de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) affirme : « En

moyenne, chaque personne produit 1.8 litre d’excréta par jour ; ce total comprend 350

grammes de matières solides sèches, 90 grammes de matières organiques, 20

grammes d’azote et divers autres nutriments… » mais en général, la production de

matières fécales est de 150 g/ jour/ personne. Avec un nombre de populations de la

ville de Toamasina, supposé 300 000 habitants en 2018, la production de matières

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fécales humaines dans la ville est estimée à 45 m3 par jour, soit 16 425 m3 par an.

(Mara D et Cairncross. S, 1991)

La quantité de boues arrivée à la STBV est enregistrée tous les jours pour faire le

suivi et l’évaluation. La station est dimensionnée pour recevoir 5 m3 de boue par jour

soit 150 m3/mois. Le tableau 2 permet de voir la quantité de boues arrivées à la

station.

Tableau 2. Quantité de boues arrivée à la station en 2017 et 2018 (m3)

J F M A M J J A S O N D TOT

2017 60.4 53.8 56.99 70.25 71.05 56.8 64.15 67.35 54.95 73.5 63.05 61.78 754.07

2018 38.9 62.98 63.6 64.25 57.5 51.15 53.8 57.95 61.9 74.45 - - 586.48

Source : STBV Toamasina, 2017-2018

En réalité, la quantité de boues arrivée à la station n’est pas la quantité de boues

traitée. En général, 65% de la valeur totale est traitée à la station avec la méthode de

lit planté. Les 35% sont ensuite transférés dans une zone d’enfouissement, car ils ne

sont pas conformes au type de boues traitable par la méthode adoptée. Il y a alors

une perte en boue. En effet, ces boues sont encore fraiches et qui n’ont pas été

vraiment digérées par les bactéries durant leurs stockages dans la fosse. Ceci est lié

étroitement au type de fosses utilisé. Nous allons voir plus tard dans la classification

des boues les types de boues et leurs caractéristiques. Nous n’avons pas pu avoir

des valeurs en mois de Novembre et Décembre dues au repli du gestionnaire de la

station par la fin de son contrat. Le déversement de boues à la STBV continue, mais

l’enregistrement de la quantité récupérée n’est plus exhaustif.

En février 2018, un lit non planté a été utilisé pour déverser les boues

inappropriées. L’activation d’un nouveau lit évite le transfert des boues à la zone

d’enfouissement et permet de laisser un laps de temps pour sécher les boues. La

figure 17 montre un aperçu de la zone d’enfouissement.

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Figure 17. Fosses utilisées à la zone d’enfouissement (2017)

Les deux photos se trouvent dans la zone d’enfouissement. La photo « a » est

une fosse qui n’est pas encore utilisée, mais qui est déjà creusée préalablement par

le service de vidange, pour recevoir les boues une fois la fosse en cours d’utilisation

sera pleine. Ceci a un volume plus ou moins de 1 m3, avec une dimension de 1 m x

1 m x 1 m. Il s’agit donc d’un travail supplémentaire à part le traitement de boues à la

STBV.

La photo « b » est une fosse pleine. Elle sera remblayée et le déversement des

boues nécessite une nouvelle fosse. Ce qui signifie que l’exploitation d’une zone

d’enfouissement nécessite une emprise foncière importante.

III.2.2. CLASSIFICATION DES BOUES

Les boues récupérées ne sont pas directement déversées dans la STBV. Les

boues ont des caractéristiques physiques différentes selon la fosse d’où elles

proviennent. En effet, il existe des boues qui ne sont pas prises en charge par le

traitement utilisé.

En général, les boues sont classées suivant leur aspect physique. Elles sont

appréciées à l’observation à l’œil nu, et par expérience cela devient une routine pour

les dépoteurs. Cette classification permet de réaliser une bonne gestion de

l’alimentation des lits. Le tableau 3 présente les différents types de boues rencontrés.

Fosse vide Fosse pleine

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Tableau 3. Classification des types de boues de vidange

Type de boue Couleur Odeur Viscosité Origine probable Appellation choisie

Digérée liquide Marron Faible Liquide -> Onctueuse

Fosse septique MILIEU LIQUIDE

Digérée liquide concentrée Marron/noire Faible Onctueuse Fosse septique

en BAS ONCTUEUSE (CONCENTREE)

Très digérée pâteuse Noire Faible Nettement Pâteuse(sortie à la pelle)

Fosse septique en BAS

TRES CONCENTREE

Fraiche pâteuse Jaune verdâtre Forte Pâteuse Tinette Latrine

simple en HAUT FRAICHE

Croute (chapeau) Grise / Noire Faible Solide Fosse septique En HAUT ou fosse perdue

CROUTE

Source : STBV Toamasina 2017

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En général, les boues sont classées en 5 types. Le type « fraiche pâteuse »

représente un problème pour les lits de séchage planté, ils sont issus généralement

des tinettes1. En effet, ce type de boues ne pourra pas être traité par le type de

traitement adopté. Il peut nuire à la croissance des plantes macrophytes, provoquant

ainsi un disfonctionnement du traitement. Ce type de boues sera séparé du reste et

sera versé dans une zone d’enfouissement. Cette dernière est une zone dans laquelle

les boues fraiches sont enfouies dans le sous-sol. Cette pratique nécessite une

espace étendue, car les trous se remplissent vite et elle est susceptible de détériorer

l’environnement. La figure 18 montre le mode de triage des boues.

Figure 18. Mode de triage des boues de vidanges

Les boues sont triées, une fois celles-ci arrivent à la station. Le personnel chargé

du tri a reçu une connaissance préalable sur les types de boues. Il vérifie un à un

chaque fût pour déterminer le type. Il sépare et regroupe ensuite les futs contenant le

même type de boues. Cette opération est importante pour rendre facile le dépotage.

Un équipement de protection individuelle (EPI) est à la disposition des personnels de

la STBV, mais ils ne sont pas habitués à s’en équiper. Un effort est encore à fournir

pour les personnels pour l’adoption des équipements surtout pendant la manipulation

des boues.

1 Récipient généralement en tôle servant au transport des matières fécales, faisant office de fosse d’aisances mobile (http://www.cnrtl.fr/definition/tinette)

Personnel de la STBV en triage de boues

Bidons de 50l contenant des boues

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III.2.3. CHARGES TRAITEES

Les charges traitées ne concernent que les boues compatibles avec le traitement

par lits de séchage planté. Le résultat collecté en 2017 et 2018 est présenté dans le

tableau 4.

Tableau 4. Volume de boue traité m3 à la STBV année 2017 2018 (m3)

J F M A M J J A S O N D

2017 44.35 43.25 35.41 40.28 28.7 34.45 47.5 38.15 38.8 43.51 42.6 49.25

2018 27.45 49.7 55.75 60.75 57.5 51.15 53.8 57.95 61.9 74.45 - -

Source STBV Toamasina 2017-2018

D’après ce tableau, la quantité de boue traitée en 2017 est en moyenne 40

m3/mois ; en 2018 elle est de 50 m3/mois. Nous constatons une augmentation de la

quantité de boues traitée.

Figure 19. Comparative de la quantité de boues en 2017 et 2018

La quantité de boues collectées durant l’année 2017 et 2018 sont présentées sur

la figure 19. Les données sont manquantes pour le mois de Novembre et décembre

2018, mais celles disponibles permettent de voir la tendance et de faire la

comparaison. Le résultat est positif, car nous constatons une augmentation de 10%

sur la quantité de boues traitée à la STBV.

Il est constaté d’après cette figure, une augmentation du volume de boues traité

par mois entre l’année 2017 et 2018. Cela signifie qu’il y a une augmentation de la

0

10

20

30

40

50

60

70

J F M A M J J A S O N D

Vo

lum

e e

n m

3

Boues de vidange traité dans la STBV

2017 2018

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demande de vidange auprès des ménages, des institutions publiques et privées. La

raison n’est pas bien définie, par contre la croissance démographique n’a pas une

grande influence sur la production de boues en espace d’une année, mais il y a

surtout l’augmentation de la clientèle pour le service de vidanges.

III.2.4. ÉVOLUTION DES PLANTES MACROPHYTES

La STBV utilise deux espèces de plantes pour le traitement de boues de vidange.

Ces plantes sont de type marcophytes, c’est-à-dire qu’elles sont des plantes

aquatiques de grande taille qui est visible à l’œil nu. La première espèce porte le nom

scientifique « Echinochloa pyramidalis » ou phragmite (voir annexe1), l’autre espèce

n’est pas bien définie, donc elle sera appelée « espèces indigènes ». Toutes les deux

sont dans la famille de « Poaceae » très connu populairement comme « roseau ». Ces

deux espèces de plantes existent à Madagascar et aussi dans la zone d’étude, c’est-

à-dire à Toamasina. Elles sont localement connues sous le nom de « Zama » pour le

phragmite et « Volotara » pour l’espèce indigène. Ces espèces de macrophytes

résistent aux intempéries, néanmoins, un stress hydrique prolongé peut conduire à

leur flétrissement, mais ils reprennent vie dès qu’il y a apport en eau. La figure 20

montre les types de plantes utilisés.

Figure 20. Types de plantes macrophyte utilisées à la STBV de Toamasina

Source : STBV Toamasina

Les deux plantes se développent dans la même condition. Toutefois, leurs aspects

sont différents ainsi que leurs résistances et surtout leur mode de croissance. Le

phragmite présente une tige plus résistante et moins souple que l’espèce indigène.

Espece indigènePhragmites

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Le comportement des plantes macrophytes est un indicateur pour observer

l’efficacité du traitement. En effet, plus les plantes se développent, plus le traitement

est efficace. La figure 21 compare l’évolution du développement végétal de

différentes espèces.

2016 2017 2018

Ph

rag

mit

es

150 pieds/m2 290 cm

Es

ce

ind

igè

ne

370pieds/m2 165 cm

Figure 21. Développement végétal sur les lits

Source : STBV Toamasina

L’observation du développement des plantes a permis de mettre en évidence les

points suivants :

Le macrophyte indigène se développe plus rapidement que les phragmites. Sa

hauteur est d’ordre de 165 cm avec une densité qui atteint les 370 pieds/m² pour les

zones bien alimentées. À une période donnée, le type indigène montre un signe de

flétrissement. Il est sensible au stress hydrique et se fane rapidement lorsque la

charge de boues attribuée est faible. La charge nominale est de 2.5 m3/semaine/lit. Il

est remarqué que le dépotage de boues supérieur à la charge nominale ne présente

aucun risque sur les plantes.

L’espèce phragmites ne présente pas les mêmes caractéristiques de

développement. En effet, elle se développe plus vite en hauteur et moins vite en

densité que l’espèce indigène (environ 2 fois moins de « vitesse horizontale » et 2 fois

plus de « vitesse verticale »). Par contre, cette espèce résiste beaucoup plus au

stress hydrique et à faible charge de boues.

Nous pouvons dire que le développement des plantes dépend de la quantité de

boues versée dans le lit planté. Plus il reçoit de boues, plus les plantes se

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développent. Il s’agit d’un point utile pour apprécier l’efficacité du traitement, mais qui

ne permet pas de conclure si la méthode est efficace. Seuls les résultats d’analyse

peuvent confirmer l’élimination des germes pathogènes.

Figure 22. Comparatifs des macrophytes utilisées à la STBV de Toamasina

La photo a de la figure 22 démontre une grande différence sur l’évolution des

plantes qui ont reçu et qui n’ont pas reçu de boues. Les deux plantes sont de mêmes

types (indigène). Elles ont été plantées la même date, mais le lit planté à gauche n’a

jamais reçu de boue. Les plantes sont maintenues en vie, car le lit est alimenté en

eau. Les plantes ne se développent pas contrairement au lit de la droite qui est déjà

en phase d’exploitation.

La photo b montre la différence de croissance entre les phragmites et espèces

indigènes. Ces deux bassins ont reçu les mêmes charges de boues. Mais le résultat

n’est pas le même. Le fond du lit est très visible à gauche, vu la faible densité des

phragmites, par contre toute la partie du bassin est couverte d’espèces indigènes,

mais la taille des plantes ne dépasse pas le bord du bassin.

III.3. RESULTAT DES ELEMENTS TRAITES

Concernant la boue de vidange, il faut noter que l’eau issue du traitement n’est

pas une eau potable. Toutefois, une norme doit être respectée pour les rejets. Les

paramètres à considérer sont surtout des paramètres bactériologiques.

Aperçu entre lit planté non exploité et lit planté exploité

Aperçu de la croissance entre Phragmites (gauche) et espèces

indigènes (droite)

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III.3.1. PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES DES EFFLUENTS

Les boues de vidange récupérées sont infectées de germes pathogènes. Le rejet

direct dans la nature présente un risque majeur surtout pour les réseaux

hydrographiques. En passant par la STBV, une partie de ces germes seront éliminés.

En effet, les germes pathogènes sont retenus au niveau racinaire des plantes pendant

l’infiltration de la partie liquide des boues. Le tableau 5 permet de voir le résultat

d’analyse des effluents à la fin du traitement.

Tableau 5. Résultat d’analyse des effluents

Entrée* Sortie Lits

Sortie Lagune

Rendements*

DBO mg/l 20 000 74 64 99.68%

DCO mg/l 80 000 282 329 99.59%

CF nb/100ml 10 000 000 48 000 7.600 99.92%

pH 6.9 7.5

Source : Institut Pasteur de Madagascar

* Estimation basée sur les concentrations des boues mesurées lors des études

de conception

Ces mesures révèlent un niveau de traitement particulièrement important. La

réduction de la DBO s’avère efficace. Il est quand même remarqué qu’il y a une

augmentation de la DCO à la sortie lagune par rapport à la sortie des lits. Ceci est

probablement dû au contact direct avec le fond de la lagune sur lequel se décante-

les MeS. Ces derniers renferment les pollutions non traitées et la DCO dans cette

partie est plus élevée. Un échange s’effectue à ce stade, mais la détérioration de

l’effluent est minime.

Les coliformes fécaux sont largement réduits bien que la totalité ne soit pas

éliminée. Par rapport au nombre à l’entrée du traitement, ce résultat peut être révélé

satisfaisant.

L’état de l’effluent a tendance à se basifier. La présence de l’ammoniac dans l’eau

est le responsable de l’augmentation du pH de l’effluent. En effet, le bassin de

lagunage est renfermé d’algues microscopiques qui jouent le rôle majeur dans

l’augmentation du pH.

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III.3.2. BIOSOLIDES ACCUMULE DANS LES LITS D’HUMIFICATION

Après dépotage des boues sur les lits plantés, il y a une séparation de la matière

solide et de la fraction liquide. La partie solide est retenue à la surface tandis que

l’élément liquide s’infiltre à travers les couches de filtres du lit planté. La hauteur des

biosolides accumulés a été mesurée au cours de l’exploitation des lits. Les résultats

sont présentés sur la figure 23.

Figure 23. Variation de la hauteur des couches de boues dans les lits plantés

L’épaisseur des boues évolue d’une façon décroissante. Normalement, cette

valeur augmente avec le volume de boues déversé dans le lit. Il est à noter que le lit

observé ici a reçu une charge de 2.8 m3/mois entre le mois de février et le mois de

juillet présenté dans la figure ci-dessus. La fréquence de dépotage étant en moyenne

0.6 m3/ semaine. L’analyse d’un échantillon de boues a relevé une valeur supérieure

à 2 400 NPP/100 ml d’Escherichia coli.

Cet affaissement de l’épaisseur de boues dans le lit d’humification justifie

l’efficacité du traitement. En effet, le volume de boues est réduit lorsque son taux

d’humidité diminue, c’est-à-dire que les boues deviennent sèches. Il s’agit bien

évidemment de l’objectif du traitement pour le lit d’humification planté. Les plantes se

développent et le système racinaire prend des éléments utiles à sa croissance dans

les boues. La figure 24 montre le développement des zones racinaires des plantes

macrophytes.

16

17

17

18

18

19

19

20

20

21

21

22

Fevrier Mars Avril Mai Juin Juillet

EPA

ISSE

UR

(C

M)

ANEE 2018

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phragmites Espèces indigènes

Zo

ne

ra

cin

air

e d

es

pla

nte

s

Ca

rott

ag

e d

e b

ou

e

Figure 24. Zone racinaire des macrophytes

Source : STBV Toamasina, 2018

Le système racinaire des macrophytes joue un rôle primordial dans l’humification

des boues. Il permet d’aérer le sous-sol, permettant ainsi un traitement aérobie dans

cette zone. Les bactéries aérobies présentent dans la zone racinaire décomposent

les boues et les transforment en humus. La disposition des racines provoque le

ralentissement de la percolation de l’eau, c’est-à-dire que la partie liquide s’infiltre

lentement dans les pores, due à la fasciculation en chevelu des racines. Une grande

partie des germes pathogènes est retenue dans cette zone et sera éliminée.

Il est constaté qu’il y a une différence sur le carottage effectué dans les deux

différents lits. Celui de phragmite, les boues ont plus compacts et moins aéré. Cela

est dû au développement racinaire non dispersé. Les racines du phragmite sont

concentrées sur un point et sont absentes sur d’autres points du lit. Le rhizome se

prolonge horizontalement avant de développer les racines en chevelus. Par contre,

une bonne qualité de biosolide est observée dans le carottage de lit planté d’espèce

indigène. Les racines couvrent la totalité du lit et le processus d’humification est

accéléré. Par conséquent, le processus d’humification est plus rapide pour les plantes

d’espèces indigènes par rapport à ceux des phragmites.

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CHAPITRE IV.

C H A P I T R E I V DISCUSSION ET

PROPOSITION

D’AMELIORATION

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IV.1. DISCUSSIONS

La quantité de boue récupérée dans la ville de Toamasina est largement inférieure

à la quantité prévue pour le dimensionnement des bassins. Par contre, il ne s’agit pas

d’une erreur de calcul pendant la phase d’études. En effet, le dimensionnement des

ouvrages est basé sur le nombre de populations, mais pendant la phase

d’exploitation, la majorité de la population n’accède pas encore au service de vidange

mis en place. Du point de vue rentabilité, cela présente une lacune pour le service de

vidanges, en effet, chaque fosse vider représente un bénéfice pour le service. Par

rapport à la station, cela a permis de mettre en attente deux bassins, car les quatre

bassins exploités sont largement suffisants pour recevoir les boues. Cela pourrait être

un avantage lors de la fin du cycle des lits plantés, c’est-à-dire que lorsque les quatre

bassins seront remplis, les deux autres en attente pourront démarrer.

Toamasina n’est pas la seule ville qui rencontre un problème sur l’insuffisance de

boues arrivé à la station de traitement. En effet, lors d’un atelier qui s’est tenu à

Antananarivo à l’institut des métiers de la ville à Antsimbazaza, le 27 septembre 2017,

des problèmes sur la gestion des stations de boues de vidanges ont été soulevés.

« La ville d’Antananarivo fait face à un défi majeur dans la gestion des boues de

vidange. Jusqu’alors, les pratiques consistent essentiellement à vidanger

manuellement et à enfouir les boues dans les cours d’habitation, sinon à déverser les

boues dans les canaux ou la rivière Ikopa. ». Il a été enregistré à la STBV

d’Ambatomaro Antananrivo qu’en moyenne 2 m3/ mois de boues sont déversées à la

station alors que l’estimation est de 25 m3/ mois soit 8% de ce qui a été prévu, par

contre pour Toamasina l’estimation est de 150 m3/ mois et en réalité nous avons

enregistré une moyenne de 60 m3/ mois soit 40 % de l’attente. Donc le problème est

moins important pour Toamasina que pour la ville d’Antananarivo.

Les charges traitées dans la STBV sont des boues sélectionnées parmi ceux qui

sont récupérés. Une zone d’enfouissement est une solution provisoire pour déverser

les boues fraiches. Le déversement dans la zone d’enfouissement s’est arrêté en

mois de Mai 2018. Un des bassins en attente est alors utilisé pour procéder au

séchage non planté des boues fraiches. Il s’agit d’une part de réduire les charges de

services des vidangeurs à ne plus engager des transports supplémentaires jusqu’à

la zone d’enfouissement, car cela nécessite un surplus de budgets carburant pour le

service. D’autre part, cela réduit l’impact environnemental dans la zone

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d’enfouissement. Mais le traitement des boues reste la méthode de lit p lanté de

macrophyte. L’utilisation de lit non planter est provisoire jusqu’à l’atteinte de l’objectif

sur la réduction de l’utilisation des tinettes qui produisent des boues fraiches. La

disposition du lit non planté est présentée sur la figure 25.

Figure 25. Essai sur un lit de séchage non planté

Source : STBV Toamasina Juin 2018

La disposition des boues est présentée sur la photo a. La zone est protégée de la

pluie par une toiture en chaume. Cette partie est quand même bien aérée, permettant

ainsi l’action de l’air pour le séchage des boues. Le déversement se fait selon le type,

car il existe trois types de boues fraiches : liquide, pâteuse et croute. La photo b

présente l’état des boues quelques jours après leur déversement. Les boues

s’assèchent et se craquellent en moyenne trois jours après leur déversement.

Du point de vue du séchage, la méthode du lit non planté s’avère efficace, c’est-

à-dire que la partie solide est la fraction liquide sont facilement séparé. Il ne s’agit pas

d’un traitement principal, mais une alternative pour mettre à terme l’utilisation de la

zone d’enfouissement. Une étude a été effectuée à Kumasi Ghana sur les lits de

séchage non planté et qui relève un taux élevé des paramètres physicochimiques du

résultat d’analyse du percolât (Dodane. P. H et Ronteltap. M. date non spécifiée).

Pour le cas de la STBV de Toamasina, les bassins sont raccordés entre eux et permet

au percolât de rejoindre le même exutoire. L’utilisation du lit de séchage non planté

présente alors un risque sur la qualité du percolât à la sortie des lits, car les effluents

seront associés avec celles des lits plantés avant de passer vers le prochain

traitement qui est le bassin de lagunage.

Les plantes macrophytes évoluent rapidement dans les lits de séchage planté.

Dans le milieu naturel, ces plantes poussent dans les marais, les plaines

Disposition du dépotage des boues fraiches

Boues fraîches séchées dans le lit non planté

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marécageuses, les étangs, les zones humides et au bord de l’eau, dans les zones

tempérées, mais aussi les zones tropicales. Leur vitesse de croissance dans ces

milieux n’est pas définie, par contre leur aspect peut être observé. Même en

abondance d’eau, ces plantes peuvent présenter des signes de flétrissement, car

l’eau est moins polluée. En effet, la meilleure condition des roseaux est la présence

de la pollution dans l'eau. Les pollutions organiques, minérales et même

bactériologiques font partie des nutriments dispensables à la croissance et à la survie

de ces plantes.

L’effluent issu des lits plantés est en grande partie dépourvu de pollutions

organiques et bactériologiques. L’analyse des effluents s’est focalisée sur ces

paramètres, car en principe ils s’agissent des éléments dangereux pour la santé

humaine se trouvant dans les boues de vidanges. Le tableau 6 est un aperçu des

normes de rejet sur le taux des germes pathogènes.

Tableau 6. Extrait de la norme de rejet d’eaux usées

Décret n° 2003/464 du 15/04/03 portant classification des eaux de surface et règlementation des rejets d’effluents liquides

Selon les normes, les effluents issus des traitements par lits plantés avec une

valeur de 7 600 nb/100 ml de coliforme fécaux dépassent largement les 100 nb/100

ml. Les effluents devraient donc encore subir un autre traitement supplémentaire

avant leurs rejets dans le milieu naturel. Nous rappelons ici que, la valeur des

coliformes fécaux en amont du traitement est de 10 000 000 nb/100 ml. Compte tenu

de ces chiffres, nous pouvons affirmer qu’il y a une grande élimination des germes

pathogènes. La contamination des ressources en eaux à proximité est évidente, par

contre l’emplacement de la STBV qui est à 14 km des zones habitées ne présente

aucun risque pour les consommateurs d’eau souterraine, de plus le sens

d’écoulement est vers le Sud.

Entre 2016 et 2018, l’épaisseur moyenne de couche de boues séchées atteint les

20 cm dans les lits plantés. Leurs aspects ont changé, ils ont perdu leur volume initial

et la couleur est devenue gris presque noir. Cela présente un signe d’humification

réussie, néanmoins, des analyses devraient être effectuées à la fin du cycle des lits

pour apprécier le taux d’élimination des germes pathogènes. Le résultat d’analyse

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effectué en 2017 qui est de 2 400 NPP/100ml a été fait durant le traitement.

L’échantillon de boues n’est pas encore stabilisé, c’est-à-dire que, le processus de

transformation n’est pas encore achevé, ce qui explique cette valeur élevée. Par

contre, les boues retenues dans les lits plantés ne présentent aucun danger tant

qu’elles sont isolées à la station.

IV.2. PEROPOSITION D’AMELIORATION DE

L’ASSAINISSEMENT

La filière traitement de boues de vidange est un avantage pour la ville de

Toamasina. Toutefois, il a été observé pendant la phase d’exploitation la possibilité

de fournir un meilleur service et d’optimiser le rendement.

IV.2.1. AMELIORATION DU SERVICE DE VIDANGE

Le service de vidange est le pilier du bon fonctionnement de l’ensemble du

système de traitement de boues de vidange. Une faille dans ce service entrainera la

perte de clientèle. Ce qui signifie la diminution de boues récupérées. Les lits plantés

seront alors sous-alimentés et le traitement ne serait pas rentable.

Il existe dans la ville de Toamasina trois types de services de vidange : le service

de vidange de l’entreprise impact qui est en collaboration avec le projet traitement de

boues de vidange et la CU de Toamasina. Les coûts de service sont 15 000 ariary

pour la vidange des tinettes, 80 000 ariary/ m3 pour les autres fosses avec une

réduction de 5 000 ariary/m3 si la vidange atteint 5 m3 et plus. Un prix supplémentaire

de 10 000 ariary pour ouverture et 10 000 ariary pour la fermeture des fosses si

l’entreprise s’en charge. Ensuite il y a le service de vidange de l’entreprise Anjara, en

activité avant l’installation du projet. Son tarif est de 60 000 ariary pour la mobilisation

d’une moto équipée d’un réservoir d’un m3, et 200 000 ariary pour l’usage d’un

camion-citerne de 5 m3. Enfin, il y a les vidangeurs informels, ils pratiquent des

vidanges manuelles et le plus souvent enfouies les matières de vidange à proximité

de la fosse. Le coût de vidange est à partir de 6 000 ariary et pouvant aller jusqu’à

plus de 40 000 ariary suivant le type et le volume des fosses.

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IV.2.1.1. INFRACTION DES SERVICES DE VIDANGE

Parmi les trois services de vidange de Toamasina, seule l’entreprise impact

procède au traitement des boues avant leurs rejets, à travers la STBV. Les deux

autres services déversent les boues dans le milieu naturel sans avoir subi de

traitement. Cette pratique est moins couteuse, mais ne respecte pas l’environnement

ainsi que les lois qui régissent le rejet des eaux usées. En effet, la loi stipule dans son

décret n° 2003-943 relatif aux déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou

indirects dans les eaux superficielles ou souterraines, article premier : « Toute

personne physique ou morale, publique ou privée, exerçant une activité source de

pollution ou pouvant présenter des dangers pour la ressource en eau et l’hygiène du

milieu, doit envisager toute mesure propre à enrayer ou prévenir le danger constaté

ou présumé. » L’application des lois en vigueur reste encore un défi pour la ville.

D’après ce décret, les vidangeurs sont responsables de toute pollution que les

boues de vidange peuvent provoquer. Toute activité pour rendre les boues conformes

aux normes de rejet est à leur charge. Les deux sévices de vidange enfreints la loi et

normalement des sanctions devraient être alloué. L’application des lois présente une

grande lacune dans ce secteur. La cause est l’ignorance des services de vidange

surtout pour les vidangeurs informels, et aussi les autorités ne prennent pas leurs

responsabilités. Il faut adopter une nouvelle politique pour mettre en application les

lois en vigueur afin d'instaurer les bonnes pratiques.

IV.2.1.2. APPUIS AUX VIDANGEURS INFORMELS

Un atelier de formation pour les vidangeurs devrait se tenir pour partage

d’information entre les acteurs concernés. Cela permet de formaliser les vidanges

informelles et de leur donner l’opportunité de poursuivre leurs activités tout en

respectant les normes. De ce fait, toutes boues de vidange dans la ville devront être

transportées à la STBV pour subir le traitement adéquat. Toutefois, une tarification

devrait être discutée pour le dépotage des boues à la station. Elle devrait être

abordable pour les services de vidange. Cette méthode est déjà adoptée par la ville

d’Antananarivo, mais sa mise en pratique reste encore un grand défi.

Le service de vidange de l’entreprise impact peut s’ouvrir à une collaboration

étroite avec les autres services. En effet, les vidangeurs manuels ne possèdent pas

de moyen de transport. L’acheminement des matières de vidange jusqu’à la STBV

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pose un grand problème et ne serait pas rentable pour de petits services. Une étroite

collaboration avec les grandes entreprises devrait être alors entreprise et vise l’intérêt

commun. Cela va permettre de récupérer toutes les boues à vider dans la ville, et

automatiquement, une diminution de l’expansion des matières fécales dans la ville se

fera sentir. Un dicton malagasy qui affirme « rehefa tsy mandoto dia manadio ». Cela

signifie : quand on ne pollue pas, on nettoie déjà.

IV.2.2. UTILISATION DES FOSSES ADAPTEES

Il a été relevé que la qualité de boues de vidange dépend du type de fosse dans

laquelle elle a été récupérée. D’après les résultats sur les types de boues, la fosse

septique produit la meilleure qualité de boues. Ce type de fosse requiert l’utilisation

d’eau pour l'évacuation des excrétas de la plateforme des toilettes. Il peut être

raccordé aux types de cuvettes de toilettes en chaise à l’anglaise ou à la turque.

L’essentielle est l’utilisation d’un système de siphon pour l’évacuation des selles dans

la fosse. Cette dernière est généralement divisée au moins en deux compartiments :

l’un consiste à décanter et à stocker des matières solides pour être ensuite traité par

un lit bactérien. L’autre compartiment consiste à filtrer l’eau issue de la première

fosse, cela permet ainsi d’avoir une qualité moins polluée des eaux grises et d'avoir

des boues digérées.

L’adoption d’une fosse septique n’est pas toujours à la portée des habitants de la

ville de Toamasina. L’infrastructure est couteuse et son fonctionnement nécessite le

branchement d’eau du service de la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy). Un organisme

est connu dans la ville pour la conception des fosses ainsi que des plateformes de

toilettes. Il s’agit de l’ONG Saint Gabriel œuvrant dans plusieurs domaines, y compris

l’assainissement. L’ONG a mis en place des modèles de fosses qui sont moins

couteuses, très pratiques et qui respectent l’environnement. Il s’agit d’une innovation

pouvant résoudre le problème de l’assainissement accompagné d’une forte appuie

socio culturelle.

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IV.3. VISION PERENNE POUR LA GESTION MEILLEURE DE

LA STBV

Il est souvent facile de monter un projet et sa réalisation dépend essentiellement

du budget disponible. Le projet de mise en place de la STBV de Toamasina a été

réalisé grâce aux financements externes. L’objectif ne s’arrête pas aux infrastructures

réalisées, mais il est surtout question de durabilité ou pérennité sur l’autonomie de

gestion de l’ensemble. Nous allons voir dans la suite les conditions de réussite pour

le cas de l’exploitation de la STBV.

IV.3.1. APPROCHE INNOVANTE DE L’ASSAINISSEMENT

La réussite du projet dépend de la contribution des habitants de la ville. Les

habitants devraient être informés, sensibilisés, et conscientisés du danger que

peuvent produire les matières de vidange. Des approches existent pour se faire, mais

le problème reste sur le choix de l’approche à adopter.

Selon une présentation sur le web, concernant l’ATPC/ CLTS à Madagascar, cette

approche est vulgarisée dans les 22 régions afin d’éradiquer la défécation à l’aire libre

et d’améliorer l’assainissement. Elle a été introduite à Madagascar en Octobre 2008

et son application commence à bien se savoir par les communautés intervenues. Le

principe du CLTS est de conscientiser la communauté pour réveiller le sens du dégout

et de la honte sur la mauvaise pratique de l’assainissement. La communauté prend

alors une initiative par la suite, pour construire leur propre latrine avec l’appui

technique des intervenants.

Selon une recherche effectuée sur de nombreux pays, le milieu urbain demande

une autre approche plus adéquate et plus adapter pour la ville. Elle doit répondre aux

besoins et doit prendre en considération la capacité de la communauté ainsi que

chaque individu à payer. Il s’agit d’une approche CLUES (Climate, Land, Use and

Ecosystem Service) pour la planification de l’assainissement au niveau local. Cette

approche a comme principe de placer les quartiers et les communautés au centre du

processus de la planification ; exploiter à la fois la connaissance des professionnels

et celle de la communauté ; favoriser la conservation des ressources et leur

réutilisation et recyclage dans la mesure du possible ; et enfin, promouvoir des

solutions environnementales durables. (Dr Luthi C, 2009)

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IV.3.2. RECYCLAGE DES LITS ET VALORISATION DES SOUS-

PRODUITS

Les lits de séchage plantés connaissent trois grandes phases de vie :

La première phase est la plantation, acclimatation et développement. Les

macrophytes sont plantés pendant la meilleure saison, c’est-à-dire pendant la saison

de pluie. Le lit est alimenté en boues d’une façon progressive pour permettre aux

plantes de s’adapter.

La deuxième phase est l’humification des boues. Il s’agit de la phase à laquelle

cette étude se déroule. Cela concerne la gestion de l’alimentation en boues des lits

de séchages.

La troisième et dernière phase est le curage et reprise. À un moment donné, les

boues transformées en humus atteignent le niveau haut du lit. Il faut alors procéder

aux curages. (Mbayé M et all, 2011)

Lors du curage à la troisième phase, les racines des macrophytes ne seront pas

arrachées. Cela va permettre de reprendre les lits pour poursuivre le traitement. Les

plantes vont se régénérer grâce aux présences des racines et le processus reprend

la première phase et c’est ainsi le cycle de vie des lits plantés.

Les boues de vidange issues des curages sont dépourvues à part entière de

germes pathogènes. La qualité a été observée dans le résultat, montrant une

caractéristique physique intéressante. Ces biosolides seront transformés en engrais

biologiques de qualité favorable pour l’agriculture. Une recherche d’acheteurs

potentielle devrait se faire préalablement pour garantir le débouché des sous-

produits. Les acheteurs pourront contrôler le mode de traitement pour avoir la

confiance sur la qualité des marchandises. Il est estimé une production de 300 m3

d’engrais biologiques humains pour un bassin lors de curage, donc une quantité totale

de 1 200 m3 sera mise en vente si le contrat avec un ou plusieurs acheteurs

s’effectue. Le prix du m3 pourrait être discuté entre les deux parties.

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CONCLUSION

La mise en place de la STBV pour la ville de Toamasina a été un succès. La

gestion de la station requiert une compétence technique et organisationnelle. La

relation clientèle et la gestion financière sont la clé pour le bon fonctionnement de la

chaine du traitement.

En termes de quantité, l’objectif n’est pas atteint pour le volume de boues arrivées

à la STBV. L’estimation est trois fois plus grande que la quantité reçue pendant la

phase d’exploitation. En termes de qualité, une petite partie de boues récupérée ne

convient pas au traitement par la méthode du lit planté de macrophytes. Une solution

provisoire a été adoptée en les déversant dans une zone d’enfouissement, mais la

nécessité d’une grande emprise foncière ne permet pas de prolonger cette pratique.

Une solution pérenne a été proposée sur l’incitation des habitants de Toamasina à

adopter des fosses convenables, produisant ainsi des boues digérées, facilement

traitable. Ainsi, l’adoption des fosses septiques et des fosses étanches, avec l’accès

au service de vidanges formelles réduit automatiquement la contamination fécale de

la nappe phréatique.

Les résultats du traitement par la méthode du lit de séchage planté ont été

observés grâce à l’analyse d’échantillons et au carottage d’une partie du lit. Une

grande amélioration de la qualité des effluents affirme l’efficacité du traitement adopté

bien que l’élimination des germes pathogènes n’est pas 100%. Les biosolides

obtenus sont de bonne qualité pouvant être commercialisée pour servir d’engrais aux

agriculteurs. Par conséquent, la méthode du lit de séchage planté est convenable

pour Toamasina sur tous les paramètres. Sa gestion offre une grande opportunité

pour des expérimentations et l’avenir de l’assainissement dans son ensemble peut

être prometteur grâce à l’initiative adopter avec la collaboration des partenaires

publiques privées. Par conséquent, le fonctionnement et l’efficacité de la STBV

dépendent de la contribution de toute la ville de Toamasina et la responsabilité de

chacun.

Bien que la méthode du lit de séchage planté soit adaptée pour Toamasina, elle

présente également des limites sur le choix de boues pouvant être traité. Elle requiert

une emprise foncière importante et son emplacement doit être éloigné de toute

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ressource en eau utilisée, due au rejet d’effluent qui n’est pas totalement dépourvu

de germes pathogènes. Par contre, les avantages sont multiples. Les coûts de

fonctionnement sont faibles par rapport à d’autres types de traitement (ex. traitement

par biodigesteur). Le cycle des lits plantés long, permettant ainsi de stocker une

quantité importante de boues. Il reste à savoir si les agriculteurs malgaches sont prêts

à utiliser les engrais humains lors de curage des boues transformer en humus.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Chaperon, P. Danloux, J. Ferry, L.1993. Fleuves et rivières de Madagascar p 84-148

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Docteur Lüthi, C.2009. Community-Led Urban Environmental Sanitation Planning: CLUES Complete Guidelines for Decision-Makers with 30 Tools p 9-14

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Dodane, P H.2013. Mise en place d’un système intégré de gestion des boues de vidange pour la commune urbaine de Tamatave, avant-projet sommaire de la station de traitement de boue de vigange p 5-24

Fiche thématique odd unicef France, objectifs de développement durable

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Nicollet, C. Goncalves, P « MADAGASCAR, géologie », Encyclopædia Universalis [en ligne]

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Page 49

WEBOGRAPHIE :

fr.wikipedia.org/wiki/Toamasina

publish.plantnet-project.org/project/riceweeds/collection/collection/information/

details/ECHPY

www.aimf.asso.fr/Assainissement-a-Toamasina-appui-a-l-autonomisation-de-la-

filiere-Ecosan-et-au.html

www.historique-meteo.net/afrique/madagascar/toamasina/2017/

www."scribbr.fr/memoire/choisir-un-sujet-pour-votre-memoire-en-8-etapes/"

www.universalis.fr/encyclopedie/madagascar-geologie/

www.who.int/ncds/surveillance/steps/STEPS_Madagascar_Data.pdf

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ANNEXES

Annexe 1

CARACTERISTIQUE DU PHRAGMITE

Code eppo ECHPY

Famille Poaceae

Espèce Echinochloa pyramidalis (Lam.) Hitchc. & Chase

Type malherbologique 02- Feuilles étroites / Grasslike leaves

Description synthétique

Echinochloa pyramidalis est une grande herbe robuste

et rhizomateuse qui atteint 5 m de hauteur. Le chaume, qui atteint

1,5 cm de diamètre, est radicant à sa base et souvent couché sur

une grande longueur avant de se redresser. Les feuilles

présentent une gaine glabre, une ligule ciliée, un limbe plat

et glabre, linéaire, aux marges scabres. L’inflorescence est

grande (jusqu’à 40 cm de haut), dressée à un peu

penchée, ovale à lancéolée. Elle est composée de nombreux

rameaux qui portent des faisceaux d’épillets disposés en rangs

serrés. Les épilletssont ovoïdes, pointus et de grosse taille.

Chacun d’eux renferme 2 fleurs : l’inférieure qui est mâle ou vide,

la supérieure qui est fertile.

Aspect Grande herbe vivace à gros rhizomes qui mesure 1 à 5 m de

hauteur.

Appareil souterrain Le système souterrain est un gros rhizome d’où partent des

racines bien développées qui forment un tapis.

Tige

Le chaume est très robuste, cylindrique, pouvant atteindre 1,5 cm

de diamètre à la base et glabre. Il est plus ou moins spongieux

dans sa partie inférieure qui est souvent longuement couchée sur

le sol ou sur l’eau et radicante aux noeuds. Ensuite, il est redressé

et ramifié. Les noeuds sont pubescents sauf les supérieurs qui

sont presque glabres.

Feuille

La gaine est glabre, exceptée celle des feuilles inférieures qui

présente quelquefois des poils à base tuberculée. La ligule est

représentée par une ligne de cils bien développés (quelquefois

absente dans les feuilles supérieures). Le limbe est

plan, linéaire allongé, de 8 à 60 cm de long et 2 à 2,5 cm de large,

à base arrondie et extrémité effilée pointue. Il est raide, glauque,

en général glabre (quelquefois pourvu de poils tuberculés),

à marge cartilagineuse scabre.

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Inflorescence

L’inflorescence est une grande panicule dressée ou un peu

penchée, de forme ovale à étroitement lancéolée. Elle mesure 8 à

40 cm de haut. Elle est composée de 20 rameaux ou

plus, dressés, flexueux, qui peuvent êtres simples ou ramifiés,

seuls ou groupés. Ces rameaux mesurent 3 à 20 cm de long. L’axe

principal est anguleux, scabre sur les bords, poilu sur les nœuds.

Les axes secondaires sont anguleux, à bords scabres et ciliés.

Les épillets sont groupés en faisceaux. Ils

sont ovoïdes à ellipsoïdes, pointus à

l’extrémité, glabres ou pileux, de 2,5 à 4 mm de long. Ils sont de

couleur verte ou violacée. Les glumes sont de taille

inégale, scabres sur les nervures. La glume inférieure est ovale, à

sommet aigu souvent couverte d’une pubescence fine. Elle

mesure la moitié de la taille de l’épillet et est parcourue par 5

nervures scabres. La glume supérieure est ovale, pointue à

l’extrémité. Elle est aussi longue que l’épillet et marquée de 5 à 7

nervures scabres.

Fleur

L’épillet est composé de 2 fleurs : une fleur inférieure mâle ou

vide, une fleur supérieure fertile, à trois étamines.

La glumelle inférieure de la fleur inférieure est semblable à

la glumesupérieure. La glumelle inférieure de la fleur fertile est un

peu coriace, à dos convexe, lisse et brillante, de couleur jaune.

Fruit Le grain est elliptique, large, de 2 à 2,5 mm de long, plan-

convexe, mucroné.

Biologie Plante vivace se propageant par rhizomes et se multipliant par

graines.

Ecologie

Espèce semi-flottante du bord des cours d’eau et des mares et

des milieux humides en général. Adventice des rizières de bas-

fonds et des fossés de drainage.

Agressivité ocale

Burkina Faso : rare et peu abondante.

Côte d’Ivoire : fréquente et généralement abondante.

Ghana : fréquente et généralement abondante.

Kenya : fréquente et peu abondante.

Mali : fréquente et généralement abondante.

Sénégal : rare et peu abondante.

Tchad : rare et peu abondante.

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Annexe 2

NORME DES REJETS D’EFFLUENTS LIQUIDES

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Annexe 3

RESULTAT D’ANALYSES

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Annexe 4

PLAN DE MASSE DE LA STBV

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Évaluation de la gestion de la station de traitement de boues de vidange dans la

ville de Toamasina, District Toamasina I, Région Antsinanana de Madagascar

Nombre de pages : 49 nombre de tableaux : 6 nombre de figures : 25

nombre d’annexes : 4

L’exploitation de la station de traitement de boues de vidange de Toamasina a permis,

d’une part, de solutionner l’expansion des matières fécales dans la ville, et d’autre part de

s’expérimenter sur le mode de traitement et le comportement des plantes macrophytes.

Le résultat de traitement n’est pas 100%, mais un important changement sur la qualité

des effluents ainsi que les biosolides ont été relevés. Il a été observé pendant

l’expérimentation une interdépendance entre les plantes macrophytes et les boues de

vidange.

L’avenir de la filière boues de vidange est très prometteur à Toamasina. Une grande

initiative est à adopter pour assurer la pérennité de service de vidange ainsi qu’à

l’assainissement dans son ensemble.

Mots clés : station de traitement, boues de vidange, macrophytes, lits plantés, effluents,

biosolides

The operation of the Toamasina fecal sludge treatment plant has made it possible, on

the one hand, to solve the fecal matter expansion in the city, and, on the other hand, to

experiment with the treatment method and the performance macrophytic plants.

The treatment result is not 100% but a significant change in effluent quality as well as

biosolids has been reported. During the experiment, interdependence between macrophytic

plants and fecal sludge was observed.

The future of the sludge sector is very promising in Toamasina. A major initiative is to

be adopted to ensure the continuity of drain service as well as sanitation as a whole.

Keywords: treatment plant, fecal sludge, macrophytes, plant beds, effluents, biosolids

RESUME

ABSTRACT

Auteur :

Razafitsirambo Fardalino PRINCILOT Email : [email protected] Contact : +261 32 41 502 58 +261 34 10 016 10

Rapporteur :

Madame Voahangy RAMBOLAMANANA,

Maître de conférences