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EVALUATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DE LA POPULATION DE LA ZONE DE SANTE DE TSHIKAPA PROVINCE DU KASAÏ OCCIDENTAL REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO NOVEMBRE 2008 Financée par Enquête et rapport réalisés par : Gustave MWAMBA KIDIYA, Superviseur- Evaluateur Sécurité alimentaire, ACF/RPN

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EVALUATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DE LA POPULATION

DE LA ZONE DE SANTE DE TSHIKAPA

PROVINCE DU KASAÏ OCCIDENTAL

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

NOVEMBRE 2008

Financée par Enquête et rapport réalisés par : Gustave MWAMBA KIDIYA, Superviseur- Evaluateur Sécurité alimentaire, ACF/RPN

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TABLE DES MATIERES

Remerciements ....................................................................................................................................... 3

Résumé exécutif ...................................................................................................................................... 4

1. Introduction ..................................................................................................................................... 5

2. Approche méthodologique .............................................................................................................. 5 2.1. Méthodologie ........................................................................................................................... 5 2.2. Étude des marchés .................................................................................................................. 6 2.3. Contraintes .............................................................................................................................. 6

3. Résultats par composante .............................................................................................................. 7 3.1. Contexte et typologie des ménages ........................................................................................ 7

3.1.1. Contexte général ............................................................................................................. 7 3.1.2. Typologie des ménages .................................................................................................. 8

3.2. Problématiques ........................................................................................................................ 8 3.3. Production et disponibilité alimentaire ..................................................................................... 9

3.3.1. Agriculture ........................................................................................................................ 9 3.3.2. Élevage .......................................................................................................................... 10 3.3.3. Pêche ............................................................................................................................. 11 3.3.4. Chasse ........................................................................................................................... 11 3.3.5. Étude des marchés ........................................................................................................ 11

3.4. Revenus et dépenses ............................................................................................................ 12 3.4.1. Sources de revenus ....................................................................................................... 12 3.4.2. Principales sources de dépenses .................................................................................. 15

3.5. Consommation alimentaire .................................................................................................... 16 3.6. Situation sanitaire .................................................................................................................. 17 3.7. Mécanisme de survie ............................................................................................................. 18

3.7.1. Travail ............................................................................................................................ 18 3.7.2. Dons .............................................................................................................................. 18 3.7.3. Emprunts ....................................................................................................................... 18

4. Conclusion et recommandations .................................................................................................. 20 4.1. Conclusion ............................................................................................................................. 20 4.2. Recommandations ................................................................................................................. 20

4.2.1. Ciblage prioritaire........................................................................................................... 20 4.2.2. Recommandations d’intervention .................................................................................. 20 4.2.3. Calendrier des interventions .......................................................................................... 21

5. Annexes ........................................................................................................................................ 22

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Remerciements L’équipe d’Action Contre la Faim remercie les institutions et personnes ressources de Kananga et Tshikapa pour leur participation à la présente mission d’évaluation en sécurité alimentaire, et notamment les représentants de la FAO à Kananga, le point focal de la FAO à Tshikapa, le Médecin Inspecteur Provincial du Kasaï Occidental, le Médecin Chef de la Zone de Santé de Tshikapa, l’Inspecteur Territorial de l’Agriculture et de la Pêche de Tshikapa, l’Inspecteur Territorial de Développement Rural de Tshikapa, les ONGD locales, toute l’équipe des enquêteurs ainsi que toute la communauté locale touchée par cette étude. Que tous trouvent dans ces lignes, l’expression de notre profonde gratitude.

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Résumé exécutif

Données démographiques • La taille moyenne des ménages enquêtés est de 6 personnes. • 78% des enfants âgés de 5 à 15 ans sont scolarisés.

Production • Les principales cultures identifiées sont le manioc, le millet, le maïs, l’arachide, le niébé et le

haricot. Le manioc, le millet et le maïs constituent la base alimentaire de la population de Tshikapa. Les produits agricoles les plus consommés sont le millet et le manioc tandis que le maïs, l’arachide, le haricot et le niébé sont des cultures de rente.

• Les trois principales sources de revenus des enquêtés sont l’agriculture, le petit commerce et l’exploitation artisanale du diamant. A ces sources de revenus, s’ajoutent la vente de force de travail, l’élevage, les services étatiques, la pêche, la chasse et l’artisanat.

• Les ménages agricoles réalisent en moyenne 1 à 2 champs par an pour une superficie moyenne de 70 ares.

• 72% des ménages agricoles estiment que la main d’œuvre est insuffisante pour l’exploitation de leurs champs.

Contraintes • Faible production : due essentiellement au rapport inégal entre le nombre de cultivateurs et celui

des consommateurs, c'est-à-dire que la production est inférieure aux besoins locaux ; d’ou l’insuffisance des denrées de première nécessité et des prix élevés sur le marché.

• Accès aux terres et aux espaces aquatiques difficiles : l’expropriation des terres et des espaces aquatiques par des concessionnaires nationaux et étrangers à des fins d’exploitation minières entrave le développement des petits agriculteurs.

• Epizooties cycliques : La peste porcine d’origine africaine et le pseudo peste aviaire sont les principaux facteurs perturbateurs et responsables du faible rendement observé ces dernières années au niveau de l’élevage villageois

• Prise alimentaire déséquilibrée et peu diversifiée sur le plan nutritionnel : 70% des enquêtés consomment 1 repas par jour en période de difficulté alimentaire ou financière.

• Explosion démographique : Les récentes vagues de refoulés d’Angola (de 2004 à ce jour) et l’urbanisation récente de Tshikapa accentuent les contraintes en sécurité alimentaire.

• Manque d’encadrement technique : Le manque de motivation et de moyens des techniciens pour la vulgarisation et l’accompagnement des masses en faveur de l’augmentation de la production agricole d’une part, et en faveur de la transformation, de la valorisation et de la commercialisation de ces produits, d’autre part.

• Enclavement des sites : La dégradation des routes de dessertes agricoles rend les échanges difficiles entre les sites de production et les centres de consommation.

Typologie des ménages • Les ménages vulnérables dits « pauvres » identifiés lors des focus groups sont des ménages

dépourvus d’intrants agricoles de qualité (semences, outils aratoires, matériel de pêche), de bétail et de biens de valeur (tels que vélo, radio, télévision). Ils cultivent une superficie inferieure à 30 ares. La vulnérabilité peut être est aggravée si la famille a été récemment déplacée, si la femme est seule avec de nombreux enfants à charge, si un membre de la famille est malade… Cette catégorie représenterait plus de 67% de la population au sein desquels un tiers serait très vulnérable (comprenant de nombreux facteurs aggravants).

• Les ménages classés comme « moyens » ou à revenu moyen sont en général les petits commerçants, les exploitants du diamant, quelques fonctionnaires de l’Etat et des salariés privés, quelques agriculteurs exploitant des champs de plus d’un hectare et associant un à deux autres activités génératrices de revenu. Cette catégorie représenterait d’après les discussions de groupes 27% des ménages de la zone de santé.

• Les ménages considérés comme riches au sein de la population sont les grands exploitants, acheteurs du diamant, des grands commerçants, des agriculteurs qui exploitent des grandes étendues, possèdent des biens de valeur tels que des motos, groupes électrogènes, moulins, panneaux solaires ainsi que quelques têtes de bétail, etc. Ils représenteraient 6% des ménages de la zone de santé.

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1. Introduction

Dans le cadre du processus de transition, de réunification et de restauration de l’autorité de l’état conduisant aux élections démocratiques, le territoire de Tshikapa, tout comme les autres territoires de la province du Kasaï Occidental connaissent une paix sociale et une reprise des activités économiques. De mars 2004 à ce jour, le territoire de Tshikapa a accueilli des congolais expulsés de l’Angola qui ont dû quitter précipitamment la province minière de Lunda Norte, en Angola ; ils ont dû aussi subir de nombreuses exactions lors de leur refoulement et la plupart d’entre eux ont été dépouillés de tous leurs biens.

Cette enquête s’inscrit dans le cadre des activités mises en place par le programme RPN (Renforcement du Programme Nutritionnel) d’ACF, qui visent à documenter la situation nutritionnelle dans différentes zones potentiellement vulnérables au niveau national.

Suite à l’alarme lancée par les autorités sanitaires au sujet de la situation nutritionnelle, Action Contre la Faim a mené une enquête nutritionnelle anthropométrique en novembre 2008, en y joignant une évaluation de la sécurité alimentaire afin d’optimiser la connaissance de la vulnérabilité des ménages et des causes de la malnutrition. Cette évaluation a été réalisée sur la Zone de santé de Tshikapa, dans le territoire de Tshikapa, province du Kasaï Occidental, du 18 au 22 Novembre 2008. Cette mission d’évaluation, avait pour objectifs principaux : • Décrire et analyser les caractéristiques des moyens d’existence des ménages. • Identifier les principales contraintes affectant la sécurité alimentaire des ménages ainsi que les

conséquences qui en découlent. • Effectuer une typologie des ménages selon une échelle de vulnérabilité construite localement. • Dégager les déterminants de l’insécurité alimentaire des ménages plus vulnérables et proposer

les types d’intervention appropriés ciblant ces ménages.

2. Approche méthodologique

2.1. Méthodologie La méthodologie de la présente étude s’est articulée autour des points ci-dessous :

- L’exploitation des données secondaires et les rencontres avec des personnes ressources et des partenaires ;

- L’organisation de 2 focus group (à CPKO et Muele) ; - La réalisation de 250 enquêtes ménages.

Les outils de collecte de données utilisés sur le terrain sont le questionnaire semi-structuré pour les focus-groups, l’entretien avec les personnes ressources et le questionnaire structuré pour les entretiens ménages (copies en annexe). Pour les enquêtes ménages, l’échantillonnage a été effectué de concert avec l’équipe de l’enquête nutritionnelle. Ces enquêtes ont touché les 23 aires de santé qui constituent la zone de santé de Tshikapa. A l’aide d’un sondage en grappe à 2 degrés, le logiciel SMART a permis de fixer à 30 le nombre des grappes tirées au premier degré. Les contraintes d’ordre financier, humain, logistique et temporel ont motivé la réduction de la taille de l’échantillon au 1/3 pour la partie sécurité alimentaire de l’évaluation, soit 250 ménages par rapport à l’évaluation nutritionnelle. Quant à la détermination du nombre des grappes dans chaque aire de santé, elle a été faite par SMART proportionnellement au nombre total des ménages ou parcelles, après compilation des données de la zone de santé ; et un tirage au hasard des villages ou quartiers a été fait sur place après constitution d’une base de sondage pour chaque grappe (liste exhaustive des villages ou quartiers de chaque grappe). Au deuxième degré, c’est par la méthode de crayon lancé,

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pour choisir d’abord la direction, puis les ménages, que huit ou neuf ménages ont été selon les cas, sélectionnés dans chaque grappe. Tableau 1. Les grappes retenues regroupées en 5 axes (selon les critères d’accessibilité)

Axes Aires de Santé Sites d’enquête (villages/quartiers)

Abattoir Abattoir Tshitangua Néo

Bakuba Commercial Bakuba

Kabuatu Kamabwe Kalompombi Yongo Tite Tite

Kasandji Kasandji Muele Kibulungu CPKO Kabikabi Baluba Tshisele La gloire Kalompombi Idiofa Hôpital Hôpital

Ngombe Matshibola Milombe Ngombe Shamakasa

Shamakala Muyeyi Malemba Malongo Banga Bel Air Floriale

Kashiongo La paix Likasi Kisito Shabwanda

Kitangwa Masangu Concession Katshiongo Shayishi

Mukabakaba Tshitangu Luiza

Kabudila Kabudila Kinyoka Kashimba Kavua Katanga Ndambi Kabuatu Kansense

2.2. Étude des marchés Dans le but d’évaluer la disponibilité locale des denrées alimentaires entrant dans la composition du panier de la ménagère, une étude de marché a été faite sur l’étendue de la zone de santé de Tshikapa. Les prix relevés sur le marché sont présentés dans la partie consacrée aux résultats de l’étude. Toutefois, il faut noter qu’il y a fluctuation des prix des denrées alimentaires sur le marché selon les périodes et bien des denrées comme les poissons salés, les fretins etc. proviennent de l’extérieur.

2.3. Contraintes Les contraintes rencontrées pendant l’étude sont de plusieurs ordres : • Climatique : pluies abondantes et régulières, limitant ainsi la mobilité • Logistique : zone enclavée par la forte dégradation des routes • Disponibilité des populations : ménages peu disponibles à cause des travaux champêtres, des

activités de commerce et du secteur du diamant. • Large échantillonnage • Suivi des équipes nutrition, plus rapides à collecter leurs données.

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3. Résultats par composante

3.1. Contexte et typologie des ménages

3.1.1. Contexte général La zone de santé de Tshikapa est située dans la ville de Tshikapa à cheval de deux communes (Dibumba 1 et Dibumba 2), dans la province du Kasaï Occidental. Elle est limitée :

A l’Est par la zone de santé Kalonda Ouest ; Au Nord par la zone de santé Nyanga ; A l’Ouest par la zone de santé Kitangua ; Au Sud par l’Angola.

La superficie de la zone est de 3150 km² avec une population de 300 882 habitants (50147 ménages), soit une densité de 96 habitants au Km². Les principales ethnies de la zone de santé de Tshikapa sont les Bapende (35%), les Batchoko (30%), les Baluba (30%), les Lele et les Kuba (5%). Ces différentes ethnies parlent chacune une langue portant le même nom que l’ethnie. Elles communiquent entre elles en Tshiluba, vecteur linguistique commun et connu de tous.

La zone de santé de Tshikapa, tout comme les autres zones de santé du territoire de Tshikapa, a connu de nombreux événements politiques et socio-économiques qui ont influencé la situation actuelle. En 1990, le déclenchement de la démocratisation du pays a eu entre autres pour conséquence le refoulement de milliers de résidents Kasaïens du Katanga vers les deux Kasaï en 1992-1993. A partir de 1997, les guerres successives ont déstabilisé les services de l’État et ravagé de nombreuses zones, dont les Kasaïs qui étaient sur la ligne de front.

Au début des années 2000, Tshikapa est devenue une ville et a connu une démographie galopante. Les vagues de refoulés d’Angola de 2004 à ce jour ont amplifié les cas d’insécurité alimentaire au sein des ménages d’accueil et au sein même des ménages des refoulés. Dans le cadre du processus de transition, de réunification et de restauration de l’autorité de l’état conduisant aux élections démocratiques, le territoire de Tshikapa, tout comme les autres territoires de la province du Kasaï Occidental, ont connu une paix sociale et une reprise des activités économiques. Tshikapa est une ville diamantaire, mais l’exploitation artisanale est de moins en moins rentable. La population survient très difficilement à ses besoins primaires malgré de forts potentiels agricoles sur zone.

La zone de santé de Tshikapa connaît un climat tropical caractérisé par trois saisons : la saison des pluies de septembre à avril, intercalée par une petite saison sèche de mi-février à avril et la saison sèche de mai à août. Le relief est dominé par des collines et des plateaux au nord. Le sol est argilo sablonneux avec une végétation composée de savane boisée et herbeuse.

La zone de santé de Tshikapa est parcourue par 3 rivières : Kasaï, Tshikapa et Lova. Elles sont elles-mêmes alimentées par des nombreux ruisseaux. Les galeries forestières ont été détruites par l’action de l’homme, pour les besoins de champs ou de bois, ou pour l’exploitation minière. Tableau 2. Les saisons de la zone de santé de Tshikapa

Mois J F M A M J Jt A S O N D Saison de pluies Saison sèche intercalaire Saison sèche Les acteurs en sécurité alimentaire répertoriés dans la zone de santé de Tshikapa sont les suivants : • FAO : Relance du secteur agricole des ménages vulnérables via les distributions des intrants

agricoles, l’introduction des nouvelles boutures saines de manioc, nouvelles variétés du maïs (Kasaï 1) par le canal de l’ONG local COPROMOR

• BDD : (Bureau Diocésain de Développement) intervient de façon ponctuelle dans toutes les zones de santé du territoire de Tshikapa dans le domaine de la sécurité alimentaire

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3.1.2. Typologie des ménages Le ménage est la plus petite unité familiale organisée autour de la gestion commune des activités de production et partageant les mêmes repas. Au sein de la population, un réseau de solidarité se développe (contribution/ cotisation volontaire/ entraide) et coexiste entre différents niveaux: famille élargie, clan, voisinage, village, communauté religieuse, personnes originaires de la même zone géographique pour les migrants. Cette solidarité se manifeste de plusieurs manières à savoir : assistance à un membre de la communauté frappé soit par un deuil, soit par une maladie le rendant improductif, facilitation à l’accès aux moyens de production, aux terres et espaces aquatiques communautaires. Quant aux concessions privées (fermes agricoles), l’accès est conditionné par une autorisation monnayée ou en nature du concessionnaire. La polygamie est très pratiquée. La typologie des ménages découlant des entretiens avec les communautés se présente comme suit : • Les ménages vulnérables dits « pauvres » sont dépourvus d’intrants agricoles de qualité

(semences, outils aratoires, matériel de pêche), de bétail et de biens de valeur (tels que vélo, radio, télévision). Ils cultivent une superficie inferieure à 30 ares. La vulnérabilité peut être aggravée si la famille a été récemment déplacée, si la femme est seule avec de nombreux enfants à charge, si un membre de la famille est malade… Cette catégorie représenterait plus de 67% de la population au sein desquels un tiers serait très vulnérable (comprenant de nombreux facteurs aggravants)

• Les ménages classés comme « moyens » ou à revenu moyen sont en général les petits commerçants, les exploitants du diamant, quelques fonctionnaires de l’État et salariés privés, quelques agriculteurs exploitant des champs de plus d’un hectare et associant un à deux autres activités génératrices de revenu. Cette catégorie représenterait d’après les discussions de groupes 27% des ménages de la zone de santé.

• Les ménages considérés comme « riches » au sein de la population sont les grands exploitants, les acheteurs du diamant, les grands commerçants, les agriculteurs qui exploitent de grandes étendues, ceux qui possèdent des biens de valeur tels que des motos, groupes électrogènes, moulins, panneaux solaires ainsi que quelques têtes de bétails, etc. Ils représenteraient 6% des ménages de la zone de santé.

3.2. Problématiques

L’enquête sécurité alimentaire menée par ACF a révélé les contraintes rencontrées par les ménages agricoles : • Faible production : due essentiellement au rapport inégal entre le nombre de cultivateurs et celui

des consommateurs, c'est-à-dire que la production est inférieure aux besoins locaux ; d’ou l’insuffisance des denrées de première nécessité et des prix élevés sur le marché.

• Accès aux terres et aux espaces aquatiques difficiles : l’expropriation des terres et des espaces aquatiques par des concessionnaires nationaux et étrangers à des fins d’exploitation minières entrave le développement des petits agriculteurs.

• Épizooties cycliques : La peste porcine d’origine africaine et le pseudo peste aviaire sont les principaux facteurs perturbateurs et responsables du faible rendement observé ces dernières années au niveau de l’élevage villageois

• Prise alimentaire déséquilibrée et peu diversifiée sur le plan nutritionnel : 70% des enquêtés consomment 1 repas par jour en période de difficulté alimentaire ou financière.

• Explosion démographique : Les récentes vagues de refoulés d’Angola (de 2004 à ce jour) et l’urbanisation récente de Tshikapa accentuent les contraintes en sécurité alimentaire.

• Manque d’encadrement technique : Le manque de motivation et de moyens des techniciens pour la vulgarisation et l’accompagnement des masses en faveur de l’augmentation de la production agricole d’une part, et en faveur de la transformation, de la valorisation et de la commercialisation de ces produits, d’autre part.

• Enclavement des sites : La dégradation des routes de dessertes agricoles rend les échanges difficiles entre les sites de production et les centres de consommation.

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3.3. Production et disponibilité alimentaire Les principales activités productives révélées par l’enquête sont l’agriculture, l’élevage, la pêche et la chasse.

3.3.1. Agriculture

Les principales cultures identifiées en terme d’importance sont le manioc, le millet, le maïs, l’arachide, le niébé et le haricot. Le manioc, le millet et le maïs constituent la base alimentaire de la population de Tshikapa. Les produits agricoles les plus consommés sont le millet (64,6%) et le manioc (61,5%) tandis que le maïs, l’arachide, le haricot et le niébé sont des cultures de rente. Quant au maïs, la grande partie est utilisée pour la distillation de boisson alcoolisée. Les principales cultures en terme de superficie sont représentées par la figure ci-dessous pour une production moyenne par ménage estimée à 125 Kg pour le manioc, 97 Kg pour le millet, 77,2 Kg pour le maïs, 24,9 kg pour l’arachide, 19,9 Kg pour le niébé enfin 10,9 Kg pour le haricot. Figure.1 : Part moyenne de chaque spéculation dans la superficie moyenne cultivée par ménage, ZS Tshikapa, Nov 2008

Part moyenne de chaque spéculation dans la superficie moyenne cultivée par ménage

Arachide14%

Millet19%

Maïs19%

Niébé6%

Haricot5%

Manioc37%

Les agriculteurs ont en moyenne 1 champ d’une superficie moyenne de 70,5 ares par ménage. Pour les travaux préparatoires, de semi et d’entretien de leurs champs, les ménages agricoles utilisent en moyenne 2 outils, à savoir la houe et la machette et ont en moyenne 2 personnes actives, généralement l'homme et sa femme. Toutefois, 72,6% de ces ménages agricoles estiment que cette main d’œuvre est insuffisante en vue obtenir une production suffisante pour la consommation ménagère et la vente du surplus, contre 27,4% qui pensent qu’elle est suffisante. Le calendrier agricole de Tshikapa se présente comme indiqué dans les tableaux suivants. La saison agricole A va de mi-août à mi-février. C’est durant cette saison que sont cultivés le millet, le maïs, le niébé, le haricot et l’arachide. La saison agricole B va de mi-janvier2 à juin. C’est durant cette saison que sont cultivés le manioc, l’arachide, le niébé, lé haricot, le voandzou. La patate douce est cultivée à chaque saison.

2 Il y a chevauchement entre la saison agricole A et la saison agricole B. Cela est tout à fait normal, car les semis de la saison B (mi-janvier à mi-février) interviennent en même temps qu’une partie des récoltes de la saison A (mi-janvier à mi-février) pour les ménages qui exploitent leurs terres pendant les deux saisons agricoles.

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Tableau.3 : Calendrier cultural de la zone de Tshikapa Opérations culturales J F M A M J Jt A S O N D Préparation des champs Semis Saison Entretien des cultures Récolte

Légende :

Saison B Saison A

Entre les deux saisons agricoles A et B, on observe deux périodes de soudure qui coïncident avec les périodes de semi et d’entretien : la première va de mars à avril et la seconde va de mi - septembre à octobre, et parfois se prolonge même jusqu’en novembre. Tableau 4 : Calendrier cultural des principales spéculations agricoles de la zone de Tshikapa Spéculations J F M A M J Jt A S O N D Maïs Millet Arachide Haricot Niébé Manioc Légende : Semis Entretien des cultures Récolte

NB : Les récoltes du maïs, du millet, d’arachide, du haricot et du niébé de la saison A se prolongent jusqu’en février pour les semis tardifs, tandis que les semis de la saison B débutent déjà en mi - janvier pour éviter la petite saison sèche intercalaire de mi - février à avril. Systèmes de cultures

L’association des cultures est une pratique culturale très développée par les agriculteurs de Tshikapa. Elle offre l’avantage d’un gain de temps dans la mesure où les travaux d’entretien se font au même moment pour toutes les cultures installées sur la parcelle. Ensuite, elle permet l’utilisation rationnelle des éléments minéraux se trouvant dans la couche arable du sol.

Ce système de cultures se présente comme suit : 1ère année : Saison A : Maïs, Arachide - Saison B : Haricot 2ème année : Saison A : Maïs, Arachide - Saison B : Niébé 3ème année : Saison A : Arachide, Manioc - Saison B : Maïs

La récolte de manioc intervient après 12 mois de culture. Considérée comme culture de fin d’assolement, le manioc est placé juste avant la jachère. Ceci est surtout vrai pour les systèmes traditionnels de cultures en raison de l’épuisement du sol, la plasticité et la rusticité du manioc.

3.3.2. Élevage Selon les informations recueillies, le territoire de Tshikapa abritait avant la guerre de 1997 de nombreuses fermes agricoles. A l’heure actuelle, il ne reste que quelques fermes avec un nombre très réduit de têtes de bovins, ovins et caprins notamment. L’élevage diocésain de Mayimune a, lui aussi, connu une régression sensible de sa production animale.

En outre, le manque de couverture sanitaire et la faiblesse des services étatiques non appuyés depuis plus de 20 ans ont eu pour conséquences des maladies meurtrières par manque de soins, de vaccination, de suivi génétique, entrainant une dégénérescence des races, d’où une faible productivité. L’élevage des animaux à cycle court (volaille, porcin, lapin) n’est pas organisé pour les mêmes causes évoquées ci haut.

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L’élevage familial est pratiqué par 12% des enquêtés et concerne essentiellement la volaille (44,3% du cheptel des éleveurs), les caprins/ovins (23%), les bovins (16,6%), les lapins (8,3%), et les porcins (7,8%). Cependant, il faut noter que la pseudo peste aviaire, qui sévit dans la zone lors du passage des saisons froides aux saisons chaudes (août, septembre), a décimé des centaines de volailles. La vaginite des caprins, la grippe et la diarrhée des ovins, la gale et autres dermatoses des lapins, la peste porcine sont les différentes maladies qui entravent la productivité animale.

Les quelques petits bétails rencontrés sur la zone sont laissés en divagation, ce qui pose des problèmes de vol, de dégâts aux cultures de case, d’hygiène et de pollution liées aux déjections, et des conflits sociaux entre agriculteurs et éleveurs.

Par ordre d’importance, les évaluations ont identifié les contraintes suivantes aux activités de l’élevage : le vol (38,3%), les maladies (36,7%), les conflits liés à la divagation du bétail (18,3%) et les difficultés d’accès aux aliments (6,7%).

3.3.3. Pêche La pêche est pratiquée par 5,6% des ménages de l’échantillon. C’est l’apanage des hommes qui capturent des tilapia, des silures etc. Elle est artisanale et effectuée dans les rivières Kasaï, Tshikapa, Milombe, Kela, Sulo, Moyi et dans l’étang de Musasa. On rencontre également quelques pisciculteurs dans la ville.

Les informations, recueillies auprès du chef de cellule urbaine de pêche Tshikapa, indiquent que les pêcheurs organisés en association éprouvent des difficultés dans l’exercice de leur activité, notamment par le manque d’intrants de pêche, les tracasseries administratives et policIères.

La pêche se fait sur toute l’année au mépris des périodes de ponte et d’incubation et sa production, non encore quantifiée par l’inspection territoriale de l’agriculture, pêche et élevage, semble limitée. Les évaluations indiquent que 48% des captures de poissons sont destinées à la vente, 40% à la consommation tandis que les 11% restant représentent les dons et les trocs.

3.3.4. Chasse La chasse est une activité presque inexistante dans la zone de santé de Tshikapa (seulement 3,2% des ménages enquêtés). Elle est pratiquée par les hommes qui capturent leurs gibiers à l’aide de pièges et de fusils de chasse. Généralement, la viande d’antilope, de sanglier et autres gibiers rencontrés dans les savanes périphériques est premièrement destinée à la consommation (51,3%), puis à la vente (41,2%) tandis que les dons et le troc ne représentent que 7,5%. Les contraintes liées aux activités de chasse sont le manque d’outils de chasse notamment les fusils, les cartouches qui coûtent cher (80%) et la rareté des gibiers (20%) due à la déforestation.

3.3.5. Étude des marchés Par indisponibilité des données de référence, nous nous sommes contentés uniquement des données collectées au cours de cette évaluation, considérées comme données primaires. Elles serviront en cas d’intervention de données de repère pour suivre l’évolution des prix et leur relation avec l’action mise en place. Ces données ont été recueillies en période de soudure, à la veille des récoltes. Les prix relevés sont donc à leur niveau le plus élevé de l’année. Tableau.5 : Etude de marché, ZS Tshikapa, Novembre 2008 (560 Fc = 1 dollar US)

Produits Unité en Kg, Litre Prix (Fc) Disponibilité Origine Chenilles 1 meka (0,7 Kg) 3800 Tshikapa, villages Maïs en graine 1 meka (2,7 Kg) 1400 Tshikapa, villages Millet 1 meka (2,7 Kg) 1200 Tshikapa, villages Voandzou 1 meka (1 Kg) 1500 Tshikapa, villages Riz local 1 meka (2,3 Kg) 2000 Tshikapa, villages Riz importé 1 meka (2,3 Kg) 2400 Kananga, Kinshasa Manioc 1 tas (1,2 Kg) 500 Tshikapa, villages Farine de millet 1 meka 1200 Tshikapa, villages Farine de maïs 1 meka 1400 Tshikapa, villages Farine de manioc 1 meka 600 Tshikapa, villages Feuille de haricot 1 botte 50 Tshikapa, villages

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Oseille 1 botte 50 Tshikapa, villages Graine de courge 1 meka 1000 Tshikapa, villages Arachide décortiquée 1 meka (2,3 Kg) 2500 Tshikapa, villages Arachide non décortiquée 1 meka (1,8 Kg) 1200 Tshikapa, villages Haricot 1 meka (3,3 Kg) 3000 Tshikapa, villages Viande de bœuf 1 Kg 5000 Tshikapa, Luiza Niébé 1 meka (2,5 Kg) 4000 Tshikapa, villages Poisson séché (mungusu) 1 pièce (100 g) 1500 Kananga, Kinshasa Poisson salé (makayabu) 2 pièce (300 g) 1600 Kinshasa, Kananga Feuille de manioc 1 botte 50 Tshikapa, villages Tomate 1 tas (4 pièces) 50 Tshikapa, villages Aubergine 1 tas (4 pièces) 50 Tshikapa, villages Gombo 1 tas (4 pièces) 50 Tshikapa, villages Fretin de malawi 1 meka (0,5) 3000 Kananga Fretin du Katanga (kisense) 1 meka (0,5) 3000 Kananga Huile de palme 1 bouteille (75 cl) 400 Tshikapa, villages Patate douce 1 tas 200 Tshikapa, villages Feuille de patate douce 1 botte 50 Tshikapa, villages Niébé 1 meka (2,5 Kg) 4000 Tshikapa, villages Banane plantain 5 pièces 1000 Tshikapa, villages Banane 5 pièces 150 Tshikapa, villages Avocat 1 pièce 100 Tshikapa, villages Amarante 1 botte 50 Tshikapa, villages Choux 1 pomme 1000 Tshikapa, villages Sucre 1 verre 300 Kinshasa, Kananga Café 1 verre 250 Kinshasa, Kananga Sel de cuisine 1 verre 250 Kinshasa, Kananga

Légende :

Très bonne disponibilité

Bonne disponibilité Denrée rare

3.4. Revenus et dépenses

3.4.1. Sources de revenus Les trois principales sources de revenus cités par ordre d’importance par les enquêtés de la zone de santé de Tshikapa sont l’agriculture, le petit commerce et l’exploitation artisanale du diamant. A ces sources de revenus, il y faut ajouter également la vente de force (petits travaux), l’élevage, les services étatiques, la pêche, la chasse et l’artisanat.

En comparant les 3 principales sources de revenus actuelles de la zone de santé de Tshikapa à savoir l’agriculture, le petit commerce et les activités minières, il ressort que c’est le petit commerce (394563 Fc / 705 $US) qui génère plus de revenus, suivi des activités minières (327054 Fc/584 $US), et l’agriculture vient en troisième position avec 152592 Fc (273 $US).

3.4.1.1. Agriculture

Les résultats de l’enquête ACF montrent que 21,5% des ménages enquêtés ont comme principale source de revenu la vente du surplus des produits agricoles. D’une manière globale, 47% des produits agricoles sont destinés à la vente ; 40,2% à la consommation et 12,8% se repartissent entre les stocks, les semences, les remboursements, les dons et les éventuelles pertes.

Néanmoins, les spéculations les moins vendues sont le manioc (25,3%) et le millet (20,5%), qui constituent la base alimentaire des populations. Le millet est préféré pour la qualité de sa farine et il est consommé sous forme de foufou, pâte obtenue grâce à un mélange de farine de manioc et de

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millet, tandis que le maïs est le plus vendu (36,3%), car utilisé souvent pour la distillation de l’alcool, qui selon les informations reçues, rapporterait 3 fois plus utilisé pour l’alcool que s’il était destiné à des fins alimentaires. Le maïs, l’arachide, le haricot, le niébé sont cultivés comme cultures de rente. Figure 2. Proportion de l’utilisation des produits agricoles par spéculation, ZS Tshikapa, Nov 2008

61,5

25,3

13,2

36,3

48,9

14,8

64,6

20,514,9

23,2

65,5

11,3

30

60

10

25,5

61,8

12,7

0

10

20

30

40

50

60

70

Part en pourcentage

Manioc Maïs Millet Arachide Haricot Niebé

Spéculations

Proportion de l'utilisation des produits agricoles par spéculation

Consommation Vente Autres

Le revenu moyen annuel par ménage agricole généré par la vente des produits agricoles est de 152592 Fc (273 $US), soit 2935 Fc (5,3 $US) par semaine. Par ailleurs, 82% d’agriculteurs enquêtés ont un revenu annuel compris entre 50000 Fc (soit 89,3 $US) et 380000 Fc (soit 678,6 $US) ; 9,4% ont un revenu annuel inferieur à 50000 Fc (soit 89,3 $US) et 8,6% ont un revenu supérieur à 380000 Fc (soit 678,6 $US).

Il convient de noter que les activités agricoles ont un important potentiel de développement à Tshikapa, notamment le maraîchage et les cultures vivrières sur l’hinterland. Le marché de consommation est vaste, le diamant en exploitation artisanale rapporte de moins en moins. Le retour vers la terre prend de l’ampleur, mais il faudrait disponibiliser et protéger les terres agropastorales, favoriser une vulgarisation soutenue, apporter des intrants indispensables, aménager les routes de desserte agricoles et encadrer les agriculteurs par des techniciens qui puissent assurer leur mission de vulgarisation et d’accompagnement des masses en faveur de l’augmentation de la production agricole.

3.4.1.2. Petit commerce Le petit commerce occupe 28,4% des enquêtés, toutes catégories de populations confondues : originaires ou non, étrangers ou nationaux. Il s’agit du commerce des produits manufacturés, des produits alimentaires comme les poissons salés, fumés, séchés, des produits agricoles tels que le manioc, le maïs, le millet, etc. Les résultats de l’enquête indiquent que 20,9% des enquêtés ont comme principale source de revenu le petit commerce et celui-ci génère annuellement un revenu moyen par ménage de 394563 Fc (soit 705 $US), soit une moyenne hebdomadaire de 7588 Fc (soit 14 $US) par ménage.

Les voies d’accès sont la voie terrestre, la voie fluviale et la voie aérienne. La ville est traversée par la Nationale #1 dans sa section Kikwit – Kananga. La voie fluviale est praticable sur la rivière Kasaï et utilise des pirogues en bois et des baleinières. Mais leur performance est moindre et les accidents sont courants. On enregistre plus ou moins 5 vols d’avion par jour à Tshikapa, principalement sur l’axe Kinshasa – Tshikapa, puis Tshikapa – Kananga, parfois Kikwit ou Mbuji Mayi pour des appareils de marque Russe (Antonov).

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3.4.1.3. Activités minières

A l’heure actuelle, l’exploitation artisanale du diamant rapporte de moins en moins. Des sociétés étrangères investissent davantage sur le terrain, mais la production visible est en baisse. Les résultats des évaluations indiquent que 18,6% des enquêtés de la zone de santé de Tshikapa, généralement les hommes, sont employés dans le secteur d’exploitation artisanale. Il est à noter que les plongeurs exploitent le diamant alluvionnaire et les creuseurs travaillent généralement pour le compte des concessionnaires étrangers ou nationaux et ont aux revenus médiocres. Les évaluations indiquent que les activités d’extraction artisanale du diamant constituent une principale source de revenu de 18,6% des ménages enquêtés et ces plongeurs et creuseurs ont un revenu moyen annuel de 32 7054 Fc (584 $US), soit un revenu moyen hebdomadaire 6 289 Fc (11 $US).

3.4.1.4. Pêche

Les résultats montrent que 48,6% de la production halieutique sont destinés à la vente et génèrent un revenu moyen par pêcheur estimé à 70 000 Fc, environ 125 $US annuellement ; soit un moyen hebdomadaire de 14346 Fc, environ 2,4 $US. Par ailleurs, la consommation et les dons/troc couvrent la partie restante respectivement à des proportions de 40% et 11,4% ; Les techniques de pêche développées dans la zone sont la pêche au filet, la pêche à la nasse et la pêche à la ligne. Les équipements de pêches les plus fréquents dans la zone sont : • Les filets de différents numéros : 20, 18, 14,12, 8, 6 • Les hameçons de différents numéros, même les prohibés : 1, 12, 14, 16, 20 • Les bobines de nylon numéro 2.0 à 150 • Les machettes et couteaux • Les limes et lampes torche • Les lignes nylon (pour canne à pêche) de numéro 1

3.4.1.5. Artisanat

Les principaux métiers artisanaux rencontrés dans la zone sont : • Forgerons : fabrication des outils agricoles (houe, machette, hache) • Menuiserie : fabrication des meubles • Fabrication de charbon de bois dans les localités périphériques de Tshikapa centre. Le revenu moyen généré par les activités artisanales ci haut citées est, d’après les résultats de l’enquête ACF, de l’ordre 253600 Fc, environ 453 $US par an et par artisan, soit 4877 Fc, environ 8,7 $US par semaine.

Les gains générés par les activités génératrices de revenu des ménages enquêtés sont repris dans le tableau ci-dessous : Tableau 6. Synthèse du gain par activité, ZS Tshikapa, Nov 2008

Activités

Proportion en % du total enquêté

Gain moyen en dollars US Annuel Hebdomadaire

Agriculture 21,5 273 5,3 Petit commerce 20,9 705 14 Secteur du diamant 18,6 584 11 Travail 14,7 584 11,2 Elevage 8,9 32 0,6 Salariés (Etat et privé) 7,1 760 14,6 Pêche 4,1 125 2,4 Chasse 2,4 74 1,5 Artisanat 1,8 453 8,7

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3.4.2. Principales sources de dépenses

Le principal poste de dépenses des ménages de la zone de santé de Tshikapa est l’alimentation qui représente à elle seule 50% de l’ensemble des dépenses des ménages. Les autres postes de dépenses, habillement, santé, éducation, occupent les 50% restants. Figure 4 : Postes de dépense des ménages, ZS Tshikapa, Nov 2008

Principaux postes de dépenses des ménages de la zone de santé de Tshikapa

Alimentation50%

Epargne0%

Equipement productif

3%Habitation

5%

Habillement16%

Education12%

Santé13%

Don et dime 1%

• Alimentation et produits de première nécessité Le gros des dépenses alimentaires des ménages consiste dans un premier temps à l’achat du poisson, de la viande, des légumes et de la farine de maïs, de millet et de manioc. Les produits manufacturés de première nécessitée tels que le savon, le sel de cuisine, sont également prioritaires pour les ménages. Au regard des résultats de l’enquête, 50% du revenu des ménages est alloué à l’alimentation et environ 45% des enquêtés ayant une dette en cours ont déclaré l’avoir contractée pour l’alimentation familiale.

• Habillement L’habillement constitue le deuxième poste de dépense de la population de Tshikapa (16,1%). Dans la mesure où la zone de santé de Tshikapa comprend un milieu urbain et rural, il est observé que la qualité de la tenue vestimentaire devient une véritable question de dignité, surtout pour les femmes.

• Santé La santé constitue le troisième poste de dépense de la population de Tshikapa (12,5%), car se soigner coûte cher tant pour la consultation que pour l’achat des médicaments. Environ 29% des enquêtés ayant une dette en cours ont déclaré l’avoir contractée pour assurer des soins médicaux.

• Éducation Les résultats de l’enquête ACF indiquent un taux de scolarisation de 78,8% à Tshikapa dont 49,7% du sexe masculin et 50,3% du sexe féminin. Ceci s’explique par le fait que les frais de scolarité sont particulièrement élevés en septembre lors de la rentrée scolaire (achat des fournitures scolaires et des uniformes des enfants), ainsi que lors du paiement de minerval (Frais scolaires acquittés par trimestre). Par ailleurs, compte tenu de la modicité de revenu moyen des ménages, 12,1% seulement des revenus sont affectés à l’éducation.

Avec la crise, les adolescents sont plus orientés vers des activités génératrices de revenus immédiats (et donc, vers leur contribution à la « couverture » des besoins alimentaires et monétaires du ménage) que vers les salles de classe, a priori, « improductives ». Le chômage des diplômés présents sur place et « l’apparente » réussite des creuseurs et autres artisans locaux ont fini par décrédibiliser

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davantage le rôle de l’éducation dans l’ascenseur social et sa capacité à améliorer le quotidien des populations rurales.

• Habitation Le logement en milieu « urbain » tel que Tshikapa a un prix. 20% des enquêtés sont locataires selon les informations recueillies lors des focus groups organisés dans la zone de santé de Tshikapa. L’enquête ACF indique que 4,5% de revenu des ménages sont alloués aux frais de logement.

• Equipements productifs Le renouvellement des moyens de production est une notion quasi inexistante dans la zone de Tshikapa surtout pour les ménages agricoles. Ce poste n’apparaît peu dans les dépenses des ménages, même en bonne période. Au regard des résultats de l’enquête, 3,3% seulement des revenus sont alloués à ce poste.

3.5. Consommation alimentaire

Sur le plan alimentaire, les résultats de l’enquête montrent que: • 70% de la population consomme 1 repas par jour en période difficile contre 37% en période

normale, • 25% de la population consomme 2 repas par jour en période difficile contre 54% en période

normale, • Durant les 24 heures précédant la visite ACF, 60,8% des ménages avaient consommé 1 repas,

34,8% 2 repas et 4,4% 3 repas.

Le manioc, le millet et le maïs constituent l’alimentation de base de la population de Tshikapa, et sont souvent consommés sous forme de foufou. Ces aliments sont principalement accompagnés des feuilles de manioc (Matamba), des légumes (Amarante, Gombo, Hibiscus, Aubergine, etc.), de poisson frais ou séché, de fretins et poissons salés de Bukama (Katanga), de viande de chèvre, de volaille, rarement de viande de bœuf, de canard, etc, qui sont inaccessibles à la classe moyenne ou pauvre à cause de leur prix élevé. Les protéines consommées couramment viennent des chenilles, fourmis, poissons et fretins.

Sur le plan nutritionnel, trois types de périodes sont à signaler : De mars à avril c’est la fin des récoltes des produits agricoles cultivés à la saison A, et la

période des travaux de semi et d’entretien pour la saison agricole B. La carence en denrées alimentaires s’explique par le fait qu’il y a vente précoce des produits agricoles, conversion du maïs, denrée alimentaire de base et riche en protéine, en alcool à vendre plus cher d’une part et de d’autre part, l’insuffisance de la production par rapport aux besoins de la population.

La seconde période difficile, celle allant de mi-septembre à novembre, coïncide avec les travaux de semi et d'entretien des champs en saison A et qui mobilisent toutes les énergies des chefs de ménage.

Les périodes relativement stables sont celles allant de décembre à février et de mai à mi-septembre, pendant lesquelles on rencontre sur le marché une variété de denrées alimentaires.

Tableau.7 : Calendrier de disponibilité alimentaire, ZS Tshikapa, Nov 2008

Opérations culturales J F M A M J Jt A S O N D

Manioc Maïs Millet Arachide Viande Poissons Légumes

Légende : Très bonne disponibilité Bonne disponibilité Denrée rare

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3.6. Situation sanitaire La zone de santé de Tshikapa compte 23 aires de santé fonctionnelles dont 1 est difficilement accessible puisqu’il faut y accéder par le territoire angolais. Les structures sanitaires présentes sur la zone sont 1 hôpital général de référence, 2 centres de santé de référence, 20 centres de santé intégrés, 3 postes de santé intégrés.

Au total, toute la zone compte 7 médecins, 27 infirmiers A1, 86 infirmiers A2, 48 infirmiers A3.

Les activités vaccinales sont opérationnelles dans la zone mais connaissent des difficultés principalement d’ordre logistique (insuffisance ou parfois rupture de stocks de vaccins).

Sur le plan nutritionnel, aucune structure de prise en charge nutritionnelle n’est organisée dans la zone. Les cas de malnutrition détectés et arrivant dans les structures de soins ne bénéficient que de conseils nutritionnels, de vermifuges et de multi vitamines.

Sur le plan sanitaire, le paludisme, les infections respiratoires aigues (IRA), les diarrhées simples et la malnutrition sont les pathologies les plus courantes dans la zone d’après les différents rapports du Bureau Central de la Zone de Santé. La fièvre typhoïde, quant à elle, survient périodiquement sous forme épidémique causée essentiellement par le manque de sources d’eau aménagées. Tableau 8. Données épidémiologiques du 3ème trimestre 2008, ZS de Tshikapa

Pathologies Nombre de cas Nombre de décèsPaludisme 901 89 IRA 438 36 Diarrhées simples 896 18 Malnutrition 354 9 Fièvre typhoïde 106 5

Les résultats de l’enquête ACF indiquent quelques pathologies courantes dans la zone comme suit : la malaria 49,7%, les verminoses 24,9%, la fièvre typhoïde (12,3%), la diarrhée 10,2% et le rhumatisme (2,9%). La figure ci-dessous indique les différents modes d’accès aux soins des ménages enquêtés. Figure 4. Mode d'accès aux soins des ménages de la zone de santé de Tshikapa

Mode d'accès aux soins

CS - AM57%CS - TP - AM

23%

CS10%

AM3%

TP - AM 6% CS - TP

1%

Légende : CS : Centre de Santé TP : Tradi-Praticien AM : Automédication

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Il en ressort que le centre de santé (9,6%) reste le principal mode d’accès aux soins pour les ménages locaux. Dans plus de 56,8%, les traitements au centre de santé sont associés à une auto médicamentation. Au plan humanitaire, la zone de santé a bénéficié de l’appui de : • PNUD : A travers le Global Fund (2006-2008), appui au volet paludisme, frais de fonctionnement,

moustiquaires, frais de supervision et une moto au BCZ. • OMS : Lutte contre les épidémies. • PMURR : de 2004 a 2006, appui global à la zone de santé : réhabilitation et construction des

structures sanitaires, approvisionnement en médicaments, en mobilier, appui à la supervision et primes de performance, dotation de 2 motos et d’une voiture, formation des cadres du BCZS et de l’HGR.

• Health Net : en 2008, distribution de moustiquaires aux profits des refoulés, dotation d’un frigo et de carburant à la zone de santé.

Quant à l’approvisionnement en eau potable, la zone ne dispose d’aucune source d’eau aménagée.

3.7. Mécanisme de survie

Les résultats de l’enquête ACF montrent qu’en période de difficultés alimentaires ou financières, les ménages enquêtés recourent dans un premier temps à la réduction du nombres de repas (26,6%), à la modification des habitudes alimentaires (24,9%), ou encore à l’endettement (21,9%) comme mécanismes d’adaptation.

Ils recourent également à la vente de force de travail (14,2%), généralement aux travaux champêtres, travaux de construction, au transport par vélo de lourds fardeaux sur de longues distances (phénomène Muyanda3), ou encore aux dons ou aides familiales, amicales (11%) et autres moyens de survie tels que la vente des biens de valeur (0,9%).

3.7.1. Travail Le travail concerne essentiellement les secteurs de l’agriculture et de l’exploitation artisanale du diamant et celui du transport. Nous pouvons citer les cas des travaux champêtres monnayés auprès d’une tierce personne : défrichage, entretien, sarclage, récolte, d’une part, les exploitants miniers étrangers et nationaux qui utilisent une main d’ouvre bon marché (plongeurs et creuseurs) pour l’exploitation artisanale du diamant, d’autre part, et enfin le transport par vélo de lourds fardeaux sur de longues distances, constituent les mécanismes de survie liés à la vente de la force de travail, développés par 14,2% des ménages enquêtés de la zone de santé de Tshikapa.

3.7.2. Dons Les dons représentent un mécanisme de survie, développé par 11% de ménages enquêtés pour faire face à une situation de crise alimentaire. Il se fait généralement suivant le réseau de solidarité existant (relation familiale, appartenance aux confessions religieuses, ou à un groupe social, voisinage, etc.)

3.7.3. Emprunts L’emprunt représente un mécanisme de survie développé par 21,9% des ménages enquêtés de la zone de santé de Tshikapa pour faire face à une crise alimentaire ou financière.

Au moment de l’enquête ; 54,4% des ménages enquêtés ont déclaré avoir contracté une dette dont les raisons principales sont l’alimentation (44,9), la santé (29%), l’éducation (8,7%), le logement et divers problèmes non prévus (8,7%), les équipements productifs (6,5%) et enfin la reconstitution du capital de commerce (2,2%).

La vente des produits de la récolte est citée par les enquêtés, généralement les agriculteurs ayant une dette en cours comme principal moyen de paiement de la dette (34%) ; tandis que 19,6% des ménages préconisent le remboursement par le biais des revenus générés par les activités d’exploitation du diamant, généralement les creuseurs et les plongeurs; 18,1% par le biais des revenus générés par le petit commerce et 8,7% par le biais de leur salaire, généralement les fonctionnaires.

3 Phénomène Muyanda : Mode de transport des lourds fardeaux à vélo par des jeunes gens, sur de longues distances allant par exemple de Tshikapa à Luiza (270 Km) et de Tshikapa à Kananga (380 Km). Ces jeunes gens vont souvent en caravane pendant plusieurs jours, poussant leurs vélos.

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Figure.5: Causes d’endettement des ménages de Tshikapa, Nov 2008

Causes d'endettement des ménages de la zone de santé de Tshikapa

Equipement7%

Capital2%

Logement et divers problèmes

9%

Alimentation44%

Education9%

Santé29%

Tableau 9. Synthèse des mécanismes de survie, ZS Tshikapa, Nov 2008 Mécanismes de survie Proportion

en % Commentaires

Don 11,5 Se fait selon le réseau de solidarité existant Travail 14,2 Travaux champêtres monnayés et transport

(phénomène Muyanda) Réduction du nombre de repas 26,6 1 repas par jour au lieu de 2 Modification des habitudes alimentaires 24,9 Le riz remplace le fufu Emprunt 21,9 Se fait selon le réseau de solidarité existant Autres 0,9

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4. Conclusion et recommandations

4.1. Conclusion La zone de santé de Tshikapa, tout comme les autres zones de santé du territoire de Tshikapa, a connu de nombreux événements politiques et socio-économiques qui ont influencé la situation actuelle. Au début des années 2000, Tshikapa est devenue une ville et a connu une démographie galopante due à l’exode rural. Les vagues de refoulés d’Angola de 2004 à ce jour ont amplifié les cas d’insécurité alimentaire au sein des ménages d’accueil et au sein même des ménages des refoulés.

Dans le cadre du processus de transition, de réunification et de restauration de l’autorité de l’état conduisant aux élections démocratiques, le territoire de Tshikapa, tout comme les autres territoires de la province du Kasaï Occidental, ont connu une paix sociale et une reprise des activités économiques.

Cependant de nombreuses contraintes subsistent au développement des populations • La dégénérescence des semences vivrières ; • Le manque d’accès aux intrants agricoles de qualité (outils et semences) ; • La vente précoce des produits agricoles, surtout le maïs ; • L’indisponibilité et l’inaccessibilité des ménages aux denrées alimentaires de base. • L’enclavement de certains sites ; • Le manque d’encadrement technique des producteurs et des techniciens tant en pêche qu’en

agriculture et en élevage ; • Les épizooties qui ravagent le petit élevage ; • La faiblesse, voir l’inexistence d’une dynamique organisationnelle ; • Le sous équipement en outils de pêche. • La propagation de la mosaïque du manioc et le chromolaena odorata, faute d’encadrement et

de recherche agronomique efficaces ; • La baisse du pouvoir d’achat ; • La marginalisation de la production agricole au profit de l’exploitation artisanale de diamant par

la population et des activités de commerce.

4.2. Recommandations

4.2.1. Ciblage prioritaire

Les groupes cibles pour de futurs programmes devraient être constitués des : • Ménages ayant un ou plusieurs enfants malnutris, • Ménages pratiquant une agriculture de subsistance mais ne disposant pas d’un outillage de

qualité et diversifié ; • Familles monoparentales dont la femme est chef de ménage. D’autres caractéristiques des groupes cible pourront être complétées par les communautés lors de la phase de l’identification des bénéficiaires du programme. Un accent particulier pourra être donné aux les familles de refoulés récents. Le proportionnal piling réalisé dans les focus groups, dans l’optique d’obtenir une typologie de la population de la zone d’étude, a révélé que 67% des ménages de la zone sont considérés comme pauvres, au sein desquels 32% (soit approximativement 10 000 ménages) sont plus vulnérables.

4.2.2. Recommandations d’intervention Période : 0 à 12 mois

Secteurs d’activités

Types d’activités Populations cibles

Maraîchage Distribution d’un kit maraîcher par ménage comprenant : 1 houe, 1 râteau, 1 arrosoir et 40g de semences maraîchères

3600 ménages dont : famille ayant des enfants malnutris, familles de refoulés, famille d’accueil des refoulés, ménages pratiquant une agriculture de subsistance et

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familles monoparentales où la femme est chef de ménage.

Agriculture de subsistance

-Distribution d’intrants de qualité par ménage (outils et semences) : 1 houe, 1 machette, 10kg de semences de céréales (maïs, riz), 5kg de légumineuses (arachide, niébé, haricot) -Multiplication de semences vivrières pour 10 ménages associés pour un champ d’un hectare. Outils : 7 houes, 5 machettes et semences : 25kg de maïs, 25kg de légumineuses (cas de niébé) -Multiplication de boutures saines de manioc pour 10 ménages associés pour un champ d’un hectare. Outils : 7 houes, 5 machettes et boutures : 2500 mètres linéaires, soit 1 mètre linéaire pour 3 boutures à planter. -Formation de partenaires et bénéficiaires en techniques agricoles, c'est-à-dire renforcement des capacités sur les opérations culturales. -Mise en place de jardins de démonstration

10 000 ménages dont : famille ayant des enfants malnutris, familles de refoulés, famille d’accueil des refoulés, paysans pratiquant une agriculture de subsistance et familles monoparentales où la femme est chef de ménages.

Pêche Distribution d’équipements de pêche : - 2 nappes de filets, 2 bobines de fil, 2 boites d’hameçons, 1 lime et 1 machette pour 2 pêcheurs. - Sensibilisation et organisation d’ateliers d’échange d’expériences dans les sites de pêche.

1300 pêcheurs artisanaux.

Période plus long terme, 12 à 36 mois

Réhabilitation de routes/ pistes de desserte agricole. Renforcement des capacités techniques des producteurs locaux (agriculteurs, pêcheurs) et

celles des techniciens agricoles pour la vulgarisation et l’accompagnement des masses paysannes.

Mise en place de greniers collectifs à travers des coopératives/ groupements villageois. Mise en place d’activités génératrices de revenus (AGR) et d’unités de transformation des

produits agricoles locaux. Relance de l’élevage familial. Plaidoyer auprès du gouvernement sur la question de l’expropriation des terres cultivables et

des espaces aquatiques par des tierces personnes au profit de l’exploitation du diamant. Renforcement de la dynamique communautaire. Développement de l’initiative d’entreprise agricole familiale (fermes agricoles familiales).

4.2.3. Calendrier des interventions

Dans l’optique de distribuer des intrants agricoles en conformité avec le calendrier cultural local, nous proposons le calendrier d’activités ci-dessous. Tableau.10 : Calendrier d’intervention

Activités J F M A M J J A S O N D1. Recrutement et formation de l’équipe terrain 2. Ciblage des zones d’intervention 3. Identification des bénéficiaires et des partenaires 4. Distribution des kits 5. Formations techniques 6. Monitoring 7. Jardin de démonstration

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5. Annexes

5.1. TDR de l’évaluation

Termes de Référence de la Mission Explo dans les territoires de Luisa et Tshikapa, Province du Kasaï Occidental * Novembre 2008

1. Identification de la situation normale C'est-à-dire avant les événements (depuis 1997 mais aussi des événements récents tels que la vague des réfugiés d’Angola, etc.)

- Ressources alimentaires et revenus : agricultures, pêche, élevage, chasse etc.…avec détail (quels intrants, quelles productions, quelles utilisations de la production, etc.) ;

- Disponibilité dans les ménages des biens de valeur autres que les intrants - Consommation alimentaire des ménages - Calendrier saisonnier des activités et des disponibilités alimentaires / des revenus.

2. Conséquences des événements : identification de la situation actuelle.

- Immédiates (c’est à dire par exemple ménages ayant des enfants malnutris, ménages exposés au risque d’insécurité alimentaire (disponibilité, accessibilité limitée et utilisation inadéquate de la nourriture).

- Secondaires : en termes de conditions de vie, de sécurité alimentaire des ménages, de moyen de subsistance et situation économique, de mécanisme de survie en période difficile, de situation nutritionnelle et sanitaire, de source de revenus et de dépenses, et autres problèmes prioritaires etc.

3. Caractériser la situation :

- Par une classification socio économique des ménages : Riche, Pauvre, Ni riche, ni pauvre. - Perspective dans 6 mois ,12 mois (coté agricole et sécurité alimentaire- scénario suivant le

niveau de sécurité / insécurité). 4. Analyse

- Niveau de la situation actuelle : comprendre la situation des communautés en matière de sécurité alimentaire et déterminer si elles ont besoin d’une assistance extérieure. Dans l’affirmative, quelle forme d’assistance? (Comparaison entre situation avant et actuelle)

5. Recommandations

- Proposer des interventions, au besoin différenciées selon le niveau de vulnérabilité observé des ménages et le secteur d’activités, en fonction des conclusions de l’analyse dans la partie précédente mais aussi en prenant en compte les perspectives à court et moyen termes = sécurité, mouvement de population, projets d’autres ONGS, UN, etc.

Exemples :

- Distribution d’intrants : quoi, combien, à qui, où ? - Distribution de non- Food items : quoi, combien, à qui, où ? - Etc.

6. Durée de l’explo : 21 jours Prise de décision s’il faut ou pas lancer les démarches auprès des bailleurs :

- Situation sécu : est-il possible de faire quelque chose ? - Problèmes / Besoins - Objectifs à atteindre - Activités à mettre en œuvre : quoi, combien, quand.

7. Consignes à prendre en compte avant la descente sur terrain :

- Contacts : Autorités militaires, ANR, Autorités politico administratives, Responsables de la santé, Services de l’agriculture, pêche et élevage et/ou du développement rural, environnement, etc.

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- Observation à faire : Conditions d’accessibilité dans la zone (état des routes, état des ponts, présence d’une piste d’atterrissage – longueur et largeur de piste, etc.…Existence ou non des points de vente.

8. Disponibilité locale en Ressources humaines Recueillir des informations auprès des personnes ressources (par exemple inspecteurs agricoles, Administrateurs de territoires) sur la disponibilité locale en RH notamment, les agronomes et/ou les techniciens en développement rural.

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5.2. Fiche d’enquête ménage Fiche d’enquête ménage : Enquête Exploratoire Luiza / Tshikapa Questionnaire d'enquête des ménages Date : Nom de l’enquêteur : Site : Nom du superviseur : Village ou Quartier : Heure début entretien : Numéro du ménage : Heure fin entretien :

I. Taille et caractéristiques du ménage Tranches d’âges M Scolarisés F Scolarisées > 55 ans 16 - 55 ans 8-15 ans 5-7 ans 0-4 ans Famille monoparentale Oui Non Présence

d’handicape Oui Non

II. Moyens de subsistance et situation économique II.1. Sources de revenus II.1.1. Quelles sont vos trois principales sources de revenu ? 1 Revenu moyen par semaine, saison ou année (devise :…….) 2 Revenu moyen par semaine, saison ou année (devise :…….) 3 Revenu moyen par semaine, saison ou année (devise :…….)

II.1.2. Répartition des revenus sur un cycle agricole (ou année dernière)

Activité Spéculation Cycle agricole Annuel Total

Agriculture

Petit commerce

Vente de MO

AUTRE: (préciser)

TOTAL II.2. Agriculture : Combien de champs cultivez-vous ? Quelle est la surface des champs ? Qui dans la famille cultive ? (nombre) Main d’œuvre de la famille : est-elle suffisante ? (rayer la réponse inutile) Oui Non

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Quels intrants utilisez-vous ? 1. 2. 3. 4. Que cultivez-vous ? (cultures vivrières) Culture 1 Culture 2 Culture 3 Principales cultures Quantités semées1 Surface cultivée Production2 Quelles sont vos deux contraintes principales ? *

Exemples : Accès aux intrants, Main d’œuvre, Accès à la terre, Facteurs climatiques, Maladies, Insectes, Animaux, etc.

Utilisation de la production agricole (utilisez 10 cailloux pour faire les proportions)

Types de Culture

Consommation Vente Stock Semences Troc Remboursement Dons Pertes

1 2 3 4

II.3. Elevage : Lapins Caprins/ovins Volailles Porcins Autres (Spécifiez)Quel élevage pratiquez-vous ?

Combien d’animaux avez-vous ?

Durant les 12 derniers mois : Combien sont morts ? Combien ont été consommés ?

Combien ont été achetés ? Combien ont été vendus ? Vos deux contraintes principales *

Est-ce que votre production est suffisante pour nourrir toute la famille ? O/N Non Oui

Si non pourquoi ? Et que faudrait-il pour atteindre une production suffisante ?

1. 2 3. 4.

* Exemples : Alimentation; Maladies; Pâturage ; Parcours ; Conflits ; Vols; Gardiennage, etc. II.4. Pêche :

Où ? Période ? Utilisation (Vente ou Consommation, dons, troc, etc.) ?3

Vente Consommation Troc Don Autre

Vos deux contraintes principales * II.5.Chasse :

Où ? Période ? Utilisation (Vente ou Consommation, dons, troc, etc.) ?

Vente Consommation Troc Don Autre

Vos deux contraintes principales * * Exemples : Accès aux intrants, Accès à l’eau, Manque de connaissances, etc.

1 Pour les quantités semées : utiliser les unités de mesures locales en prenant le soin de préciser leurs correspondances en Kg ou en g. 2 Idem pour les productions : il faut convertir les unités de mesures locales (seaux, paniers, bidons, etc.) en Kg 3 Exprimer la part de chaque usage en pourcentage (utiliser dix cailloux). C’est aussi valable pour la chasse et le maraîchage

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II.6. Maraîchage : Période ? Quels légumes ? 1. 2. 3. 4. Utilisation (Vente ou consommation, dons, troc, etc.) ?

Vente Consommation Troc Don Autre

Vos deux contraintes principales * * Exemples : Accès aux intrants, Accès à l’eau, Manque de semences, Animaux, Manque de connaissances, etc. II.7. Quelles sont vos principales dépenses ? (Utilisez 10 cailloux pour faire les proportions)

Alimentation Santé Education Habillement Habitation Equipement productif Autres (Spécifiez)

II.8. Quels sont les cinq principaux biens de valeurs que votre ménage possède ? Désignation Nombre Etat 1. Bon 2. Moyen 3. Mauvais 1 2 3 4 5 III. Mécanismes de survie en période « difficile » Qu’est- ce que vous faites en cas de difficulté alimentaire ou financière récurrente ? Dons Vente de force de travail Réduction de nombres de repas Modification des habitudes alimentaires Dette* Autres (à préciser) Y a-t-il des périodes de « difficultés alimentaires » (période d’insécurité alimentaire)? Si oui lesquelles ?

1. 2.

*Avez-vous la dette actuellement ? Oui _______ Non _______ Si oui, pour quelle raison ? Combien de francs ? ____________ Comment Vous comptez rembourser cette dette ? ____________________ IV. Consommation alimentaire 1……… 2………. 3……… 4……… Combien de repas prenez-vous par jour en période normale ? (période de …….. à ……….)

Combien de repas prenez-vous par jour en période difficile ? (Période de……………à ……………..)

1……… 2………. 3……… 4………

Rappel des 24h : Combien de repas hier : Détail de la consommation

Denrée

ORIGINE: (marché, boutique dans le village, propre production, échange). NB: faire distinction si achat avec emprunt ou non.

Matin (Heure: ________)

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Déjeuner (heure:___________)

Dîner (heure:___________)

Durant les 7 derniers jours, combien de fois avez-vous consommé les aliments suivants ? 1. Du pain ou d'autres plats à base du mais? � OUI �NON si oui combien de fois : 2. Des pommes de terre, patate douce, manioc, ou d'autres plats a base de tubercules ou de racines? � OUI �NON si oui combien de fois : 3. Des légumes? � OUI �NON si oui combien de fois : 4. Des fruits? � OUI �NON si oui combien de fois : 5. Du bœuf, porc, chèvre, poulet, lapin, canard, mouton, ou du foie, reins, ou autres abats? � OUI �NON si oui combien de fois : 6. Des œufs? � OUI �NON si oui combien de fois : 7. Du poisson frais, séché ou des coquillages? � OUI �NON si oui combien de fois : 8. Des haricots, lentilles, petits poids, soja, noix? � OUI �NON si oui combien de fois : 9. Du fromage, yaourt, lait ou produits laitier? � OUI �NON si oui combien de fois : 10. De plat fait avec l'huile, la graisse, ou du beurre? � OUI �NON si oui combien de fois : 11. Du sucre ou du miel? � OUI �NON si oui combien de fois : 12. D'autres aliments, comme les épices, du café, du thé? � OUI �NON si oui combien de fois : V. Santé Quelles sont les maladies enregistrées dans votre famille au cours des 12 derniers mois(par ordre d’importance)? 1 2 3 4 5

Où est-ce que les membres malades de votre ménages ont été soignés ? (cochez « oui » ou « non ») Centre de Santé Oui Non Tradi-praticien Oui Non Auto-médicamentation Oui Non VI. Problèmes prioritaires Quels sont vos 3 principaux problèmes (par ordre d’importance)? Il faudra surement pré-coder la réponse et prévoir du détail (cf modèle ci-dessous à adapter au contexte RDC) :

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Problèmes Cochez le mot clé Priorité

(1, 2, 3.)

ACTIVITE-EMPLOI - Emploi irrégulier - Revenus très bas - Dépendance des travaux champêtre

INTRANTS AGRICOLES - Manque d’intrants (semences & outils, outils de pêches…)

ALIMENTATION - Production insuffisante - Longue période de soudure

ACCES A L’EAU - Manque d’infrastructure - Longue période de sécheresse

ACCES A LA TERRE - Statut de la terre (propriétaire ou non) - Conditions sécuritaires

SECURITE -Tensions - Présence de camp

INACCESSIBILITE - Difficulté pour écouler (accès au marché) - Exclus du développement

SANITATION - Mauvaise condition d’hygiène SANTE - Mauvaise couverture sanitaire EDUCATION - Difficultés de scolarisation des enfants AUTRE (Préciser)

5.3. Guide d’entretien Historique de la zone

Evénements politiques, économiques, naturels, démographiques…sur les 10 à 20 dernières années sur la zone/ le village.

Dynamique spatio-temporelle des activités de production et de valorisation (transformation/vente/consommation) des produits locaux

Caractéristiques naturelles du village

Localisation, végétation Accès/le village

Caractéristiques démographiques et ethnoculturelles

Nombre de familles dans le village/ Nombre moyen de personnes par famille/ Composition des familles

Ethnies, langages, religions Origines des familles : résidents/ déplacés/réfugiés, mouvement de population ? Localisation/répartition spatiale des différents groupes

Activités (Cf. annexe 1)

Principales activités industrielles/ commerciales/ agricoles/ artisanales/etc. Calendrier des activités saisonnières Opportunités d’emploi

Organisation du village

Administrative Traditionnelle Religieuse Sociale

• Relation au sein de la population (domination, réseau de solidarité/entraide, crédit/prêt/usure, banque des semences).

• Utilisation et accès aux ressources (à la terre, aux espaces aquatiques, à la forêt,…) • Pratique d’héritage, de mariage,…condition des veuves ? • Identification des partenaires potentiels

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Évaluation de la sécurité alimentaire, ZS Tshikapa, ACF 2008 29/29

Infrastructures Ecoles Dispensaire Château d’eau Centrale électrique / hydroélectrique

Typologie des populations (Cf. annexe 2)

Une classification socio-économique des ménages est-elle possible ? Comment reconnaît-on un pauvre, un riche, une personne qui n’est ni pauvre ni riche ? Pourquoi est –on pauvre ? riche ? moyen = ni pauvre ni riche ?

Etat sanitaire et nutritionnel

Y a-t-il déjà eu des enquêtes/ évaluations nutritionnelles ? Méthodologie, résultats Variation du statut nutritionnel selon les saisons ? Y a-t-il déjà eu des enquêtes de mortalité ? résultat ? Principales causes de décès ? Données de centres de santé, centres nutritionnels ? Principales maladies sur la zone au cours des 3 derniers mois ? Fluctuation selon les

saisons ? Données de morbidité ? Présence de maladies à potentiel épidémique ? Données de couverture vaccinale ? Y a-t-il apparition de nouvelles maladies depuis la crise ? pourquoi ? Structures du système de santé ? Structures sanitaires : présence, distance, accessibilité,

prix, disponibilité en médicaments Présence humanitaire

Qui, quoi, comment, où, depuis quand, avec quel bailleur ? Nombre de bénéficiaires