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S320 Communications affichées / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332 P9-15 Mesure de la culture de sécurité des soins dans six établissements de santé de la région Aquitaine P. Occelli a , J.-L. Quenon a , B. Hubert a , H. Hoarau b , M.-L. Pouchadon b , R. Amalberti c,d , Y. Auroy c,e , P. Michel a , R. Salmi f,g,h , M. Sibé g , P. Parneix i a Comité de coordination de l’évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (CCECQA), hôpital Xavier-Arnozan, Pessac, France b Laboratoire des problèmes sociaux et de l’action collective (LAPSAC), département de sociologie, université Victor-Segalen–Bordeaux-2, Bordeaux, France c Institut de médecine aérospatiale du service de santé des armées (IMASSA), Brétigny-sur-Orge, France d Haute Autorité de santé, Saint-Denis, France e Hôpital d’instruction des armées Percy, Clamart, France f Inserm U593, université Victor-Segalen–Bordeaux-2, Bordeaux, France g Institut de santé publique d’épidémiologie et de développement (ISPED), université Victor-Segalen–Bordeaux-2, Bordeaux, France h Service d’information médicale, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France i Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CClin) Sud-ouest, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Objectifs.– Réaliser une mesure quantitative de la culture de sécurité des soins en milieu hospitalier. Méthode.– De novembre à décembre 2007, la culture de sécurité des soignants a été évaluée quantitativement dans vingt services de six hôpitaux aquitains. Le hospital survey on patient safety culture, un autoquestionnaire mesurant 14 dimensions de la culture de sécurité, a été utilisé. Déjà validé et largement utilisé aux États-Unis, il a été traduit en franc ¸ais. Les résultats par item ont été calculés en pourcentage de réponses positives dont la moyenne donne les scores par dimension. Une étude socioanthropologique basée sur l’observation et des entretiens individuels a analysé certaines caractéristiques de la culture de sécurité des soins de deux hôpitaux. Résultats.– Le taux global de réponse était de 65 % (507/777). Les scores les plus bas concernaient les dimensions « réponse non punitive à l’erreur » (37 %), « ressources humaines » (39 %), « soutien du management pour la sécurité des soins » (28 %) et « continuité des soins » (45 %). Les scores les plus élevés concernaient les dimensions « attentes et actions des supérieurs hiérarchiques concernant la sécurité des soins » (68 %) et « liberté d’expression » (67 %). Les résultats entre les approches quantitative et qualitative étaient concordants, excepté pour les dimensions « fréquence de signalement des événements indé- sirables », « organisation apprenante et amélioration continue » et « retour et communication sur les erreurs ». Conclusion.– Cette étude a montré qu’une évaluation quantitative de la culture de sécurité des soins était possible en milieu hospitalier. Si l’approche qualitative apporte une explication contextuelle nécessaire à la compréhension des résultats de l’approche quantitative, leur confrontation montre une concordance dans les axes à développer par les structures de soins pour améliorer la culture de sécurité des soins. doi:10.1016/j.respe.2008.06.211 P9-16 Désinfection chirurgicale des mains (DCM) avec les produits hydroalcooliques (PHA) : connaissances, opinions et pratiques des professionnels de santé M.-P. Tavolacci a,b , N. Griffon a , J.-C. Richard b , V. Merle a , P. Czernichow a a Unité de prévention des infections nosocomiales, département d’épidémiologie et de santé publique, CHU de Rouen, Rouen, France b Comité de lutte contre les infections nosocomiales, CHU de Rouen, hôpitaux de Rouen, Rouen, France Objectif.– Ce travail vise à évaluer les connaissances, opinions et pratiques décla- rées de professionnels de santé sur l’utilisation des produits hydroalcooliques (PHA) pour la désinfection chirurgicale des mains (DCM). Méthodes.– Une enquête par questionnaire chez les professionnels de santé concernés par la DCM a été réalisée dans un CHU dans lequel un protocole utilisant les PHA pour la DCM est diffusé depuis 2005. Les données portaient sur la profession, la connaissance du protocole, l’opinion sur la DCM avec les PHA et les pratiques déclarées de DCM. L’influence des facteurs sur la réalisation de la DCM avec les PHA a été testée par régression logistique. Résultats.– Cent soixante-et-onze questionnaires ont été remplis (taux de réponse de 52,1 % (171/328)), dont 67,9 % par des médecins et 32,1 % par des infirmières de bloc opératoire (IBODE). 94,6 % connaissaient le protocole de la DCM par PHA. 55,5 % des médecins et 26,9 % des IBODE déclaraient utili- ser systématiquement les PHA (p < 10 4 ) et 36,1 % des professionnels de santé avaient une utilisation occasionnelle. Une DCM pendant trois minutes ou plus (condition d’efficacité) était déclarée par 69,3 % des utilisateurs ; la connaissance du protocole n’était pas différente chez ceux qui déclaraient se frictionnaient trois minutes ou plus et chez les autres (p =0,21). L’efficacité, la facilité et la tolérance de la DCM étaient plus souvent citées par les utilisateurs que par les non-utilisateurs (p < 10 4 ). Après ajustement, les facteurs associés à la réa- lisation de la DCM étaient : être médecin (Or a = 11,8 [IC95 % 3,9–35,7]), la facilité d’utilisation (Or a = 4,7 [IC95 % 1,6–13,7]) et la bonne tolérance cutanée (OR a = 17,9 [IC 95 % 1,9–161,5]). Conclusion.– La DCM avec les PHA a été adoptée par la plupart des profession- nels de santé concernés qui apprécient la simplicité de la technique peut-être parfois au détriment du temps de friction imposée. doi:10.1016/j.respe.2008.06.212 p10 – santé de la mère et de l’enfant P10-1 Évolution de la mortalité néonatale au centre hospitalier universitaire de Blida de 1999 à 2006 A. Bezzaoucha, A. Elkebbou, A. Aliche, M.-L. Atif Service d’épidémiologie et de médecine préventive, CHU de Blida, Algérie Objectifs.– Les taux de mortalité néonatale globale et précoce pouvaient être estimés en Algérie en milieu des années 2000, respectivement à 25 et 20 pour 1000 naissances vivantes. Dans le cadre d’un système d’information actif sur la mortalité hospitalière au CHU de Blida, Algérie, une étude a été réalisée pour apprécier l’importance et l’évolution de la mortalité néonatale enregistrée au CHU au cours des huit dernières années (1999–2006) ainsi que celles des causes du décès néonatal. Méthode.– La Classification internationale des maladies (CIM-9) a été utilisée pour coder la nature de la maladie causale. Les opérations de saisie, de contrôle et d’analyse ont été effectuées par l’utilisation du logiciel Epi-info. Résultats.– Au total, 2167 décès néonataux ont été enregistrés au CHU pendant la période d’étude, soit une mortalité proportionnelle de 25,4 %. La mortalité néonatale précoce (0–6 jours) a représenté 83,4 % de l’ensemble des décès néo- nataux. Près des deux tiers des décès néonataux précoces sont intervenus dans les trois premiers jours de vie. L’évolution mensuelle du nombre de décès néona- taux précoces a dessiné une tendance à la hausse au cours de la période d’étude (p < 0,05) sans la mise en évidence d’effet saisonnier. La prématurité a repré- senté 42,1 % des causes de décès de la mortalité néonatale précoce suivie par le syndrome de détresse respiratoire et les infections, respectivement 17,0 et 14,4 %. Les infections ont représenté, avec une fréquence relative de 36,2 %, la cause la plus fréquente de mortalité néonatale tardive. Pendant toute la période d’étude, le taux de mortalité néonatale précoce, en déduisant les décès survenus parmi les nouveau-nés transférés, pouvait être estimé à 19,2 pour 1000 nais- sances vivantes tandis que le taux de mortalité néonatale globale pouvait être estimé à 22,3 pour 1000 naissances vivantes. Conclusion.– Le CHU de Blida ne se caractérise pas par un risque inférieur de mortalité néonatale par rapport à celui enregistré à l’échelle nationale. Les données du CHU de Blida contribueront sans nul doute à mesurer le degré d’atteinte des objectifs fixés par le Programme national sur la périnatalité. doi:10.1016/j.respe.2008.06.213

Évolution de la mortalité néonatale au centre hospitalier universitaire de Blida de 1999 à 2006

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doi:10.1016/j.respe.2008.06.213

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esure de la culture de sécurité des soins dans sixtablissements de santé de la région Aquitaine. Occelli a, J.-L. Quenon a, B. Hubert a, H. Hoarau b, M.-L. Pouchadon b, R.malberti c,d, Y. Auroy c,e, P. Michel a, R. Salmi f,g,h, M. Sibé g, P. Parneix i

Comité de coordination de l’évaluation clinique et de la qualité en AquitaineCCECQA), hôpital Xavier-Arnozan, Pessac, FranceLaboratoire des problèmes sociaux et de l’action collective (LAPSAC),épartement de sociologie, université Victor-Segalen–Bordeaux-2, Bordeaux,ranceInstitut de médecine aérospatiale du service de santé des armées (IMASSA),rétigny-sur-Orge, FranceHaute Autorité de santé, Saint-Denis, FranceHôpital d’instruction des armées Percy, Clamart, FranceInserm U593, université Victor-Segalen–Bordeaux-2, Bordeaux, FranceInstitut de santé publique d’épidémiologie et de développement (ISPED),niversité Victor-Segalen–Bordeaux-2, Bordeaux, FranceService d’information médicale, CHU de Bordeaux, Bordeaux, FranceCentre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CClin)ud-ouest, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France

bjectifs.– Réaliser une mesure quantitative de la culture de sécurité des soinsn milieu hospitalier.éthode.– De novembre à décembre 2007, la culture de sécurité des soignantsété évaluée quantitativement dans vingt services de six hôpitaux aquitains.e hospital survey on patient safety culture, un autoquestionnaire mesurant 14imensions de la culture de sécurité, a été utilisé. Déjà validé et largementtilisé aux États-Unis, il a été traduit en francais. Les résultats par item ontté calculés en pourcentage de réponses positives dont la moyenne donne lescores par dimension. Une étude socioanthropologique basée sur l’observationt des entretiens individuels a analysé certaines caractéristiques de la culture deécurité des soins de deux hôpitaux.ésultats.– Le taux global de réponse était de 65 % (507/777). Les scores leslus bas concernaient les dimensions « réponse non punitive à l’erreur » (37 %),ressources humaines » (39 %), « soutien du management pour la sécurité des

oins » (28 %) et « continuité des soins » (45 %). Les scores les plus élevésoncernaient les dimensions « attentes et actions des supérieurs hiérarchiquesoncernant la sécurité des soins » (68 %) et « liberté d’expression » (67 %).es résultats entre les approches quantitative et qualitative étaient concordants,xcepté pour les dimensions « fréquence de signalement des événements indé-irables », « organisation apprenante et amélioration continue » et « retour etommunication sur les erreurs ».onclusion.– Cette étude a montré qu’une évaluation quantitative de la culturee sécurité des soins était possible en milieu hospitalier. Si l’approche qualitativepporte une explication contextuelle nécessaire à la compréhension des résultatse l’approche quantitative, leur confrontation montre une concordance dans lesxes à développer par les structures de soins pour améliorer la culture de sécuritées soins.

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ésinfection chirurgicale des mains (DCM) avec lesroduits hydroalcooliques (PHA) : connaissances, opinionst pratiques des professionnels de santé.-P. Tavolacci a,b, N. Griffon a, J.-C. Richard b, V. Merle a, P. Czernichow a

Unité de prévention des infections nosocomiales, département’épidémiologie et de santé publique, CHU de Rouen, Rouen, FranceComité de lutte contre les infections nosocomiales, CHU de Rouen, hôpitauxe Rouen, Rouen, France

bjectif.– Ce travail vise à évaluer les connaissances, opinions et pratiques décla-ées de professionnels de santé sur l’utilisation des produits hydroalcooliques

PHA) pour la désinfection chirurgicale des mains (DCM).

éthodes.– Une enquête par questionnaire chez les professionnels de santéoncernés par la DCM a été réalisée dans un CHU dans lequel un protocoletilisant les PHA pour la DCM est diffusé depuis 2005. Les données portaient

et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332

ur la profession, la connaissance du protocole, l’opinion sur la DCM avec lesHA et les pratiques déclarées de DCM. L’influence des facteurs sur la réalisatione la DCM avec les PHA a été testée par régression logistique.ésultats.– Cent soixante-et-onze questionnaires ont été remplis (taux de

éponse de 52,1 % (171/328)), dont 67,9 % par des médecins et 32,1 % par desnfirmières de bloc opératoire (IBODE). 94,6 % connaissaient le protocole dea DCM par PHA. 55,5 % des médecins et 26,9 % des IBODE déclaraient utili-er systématiquement les PHA (p < 10−4) et 36,1 % des professionnels de santévaient une utilisation occasionnelle. Une DCM pendant trois minutes ou pluscondition d’efficacité) était déclarée par 69,3 % des utilisateurs ; la connaissanceu protocole n’était pas différente chez ceux qui déclaraient se frictionnaientrois minutes ou plus et chez les autres (p = 0,21). L’efficacité, la facilité et laolérance de la DCM étaient plus souvent citées par les utilisateurs que pares non-utilisateurs (p < 10−4). Après ajustement, les facteurs associés à la réa-isation de la DCM étaient : être médecin (Ora = 11,8 [IC95 % 3,9–35,7]), laacilité d’utilisation (Ora = 4,7 [IC95 % 1,6–13,7]) et la bonne tolérance cutanéeORa = 17,9 [IC 95 % 1,9–161,5]).onclusion.– La DCM avec les PHA a été adoptée par la plupart des profession-els de santé concernés qui apprécient la simplicité de la technique peut-êtrearfois au détriment du temps de friction imposée.

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10 – santé de la mère et de l’enfant

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volution de la mortalité néonatale au centre hospitalierniversitaire de Blida de 1999 à 2006. Bezzaoucha, A. Elkebbou, A. Aliche, M.-L. Atif

Service d’épidémiologie et de médecine préventive, CHU de Blida, Algérie

bjectifs.– Les taux de mortalité néonatale globale et précoce pouvaient êtrestimés en Algérie en milieu des années 2000, respectivement à 25 et 20 pour000 naissances vivantes. Dans le cadre d’un système d’information actif sura mortalité hospitalière au CHU de Blida, Algérie, une étude a été réaliséeour apprécier l’importance et l’évolution de la mortalité néonatale enregistréeu CHU au cours des huit dernières années (1999–2006) ainsi que celles desauses du décès néonatal.éthode.– La Classification internationale des maladies (CIM-9) a été utilisée

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a période d’étude, soit une mortalité proportionnelle de 25,4 %. La mortalitééonatale précoce (0–6 jours) a représenté 83,4 % de l’ensemble des décès néo-ataux. Près des deux tiers des décès néonataux précoces sont intervenus danses trois premiers jours de vie. L’évolution mensuelle du nombre de décès néona-aux précoces a dessiné une tendance à la hausse au cours de la période d’étudep < 0,05) sans la mise en évidence d’effet saisonnier. La prématurité a repré-enté 42,1 % des causes de décès de la mortalité néonatale précoce suivie pare syndrome de détresse respiratoire et les infections, respectivement 17,0 et4,4 %. Les infections ont représenté, avec une fréquence relative de 36,2 %, laause la plus fréquente de mortalité néonatale tardive. Pendant toute la période’étude, le taux de mortalité néonatale précoce, en déduisant les décès survenusarmi les nouveau-nés transférés, pouvait être estimé à 19,2 pour 1000 nais-ances vivantes tandis que le taux de mortalité néonatale globale pouvait êtrestimé à 22,3 pour 1000 naissances vivantes.