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Mme NAPOLITANO V8501-F1/2 2-08501-TE-PA-01-12 Les cours du Cned sont strictement réservés à l'usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective. Les personnes qui s'en serviraient pour d'autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction sans le consentement du Cned, s'exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées par le Cned avec l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (20 rue des Grands Augustins – 75006 PARIS). Imprimerie de l'Institut Cned de Lyon – Directeur de la publication : Serge Bergamelli Dépôt légal 2012 - Numéro de publication : 8501-F1/2 Baccalauréat professionnel Seconde professionnelle Français Sommaire CONSEILS GÉNÉRAUX..................................................................................................................... 3 SÉQUENCE 01 ..................................................................................................................................... 7 SÉQUENCE 02 ................................................................................................................................... 31 SÉQUENCE 03 ................................................................................................................................... 53 SÉQUENCE 04 ................................................................................................................................... 75 SÉQUENCE 05 ................................................................................................................................... 97

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Mme NAPOLITANO V8501-F1/2

2-08501-TE-PA-01-12 Les cours du Cned sont strictement réservés à l'usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective. Les personnes qui s'en serviraient pour d'autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction sans le consentement du Cned, s'exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées par le Cned avec l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (20 rue des Grands Augustins – 75006 PARIS).

Imprimerie de l'Institut Cned de Lyon – Directeur de la publication : Serge Bergamelli Dépôt légal 2012 - Numéro de publication : 8501-F1/2

Baccalauréat professionnel

Seconde professionnelle

Français

Sommaire

CONSEILS GÉNÉRAUX..................................................................................................................... 3

SÉQUENCE 01 ..................................................................................................................................... 7

SÉQUENCE 02 ................................................................................................................................... 31

SÉQUENCE 03 ................................................................................................................................... 53

SÉQUENCE 04 ................................................................................................................................... 75

SÉQUENCE 05 ................................................................................................................................... 97

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CONSEILS GÉNÉRAUX

Bienvenue à tous !

Nous voici réunis pour préparer le mieux possible cette première année de formation qui va vous permettre d’acquérir progressivement les notions et les méthodes de travail indispensables à votre réussite à l’épreuve de français du baccalauréat professionnel.

Pour atteindre cet objectif, diverses activités de recherche, de lecture, de compréhension et d’expression écrite vous seront proposées. Vous apprendrez également à exercer votre esprit critique et à former votre jugement. Confrontés à des situations de communication très variées, vous acquerrez confiance en vous dans votre vie personnelle comme dans vos relations sociales et professionnelles.

Enfin, le contenu de la formation réparti sur 3 années vous amènera progressivement à la maîtrise des savoirs et des savoir-faire que vous devrez mettre en œuvre le jour de l’examen.

I. STRUCTURE DU COURS

Le cours respecte le programme officiel de la classe de seconde de préparation au Baccalauréat professionnel en 3 ans. Il est composé de 9 séquences réparties en 2 fascicules (V8501-F1/2 et V8501-F2/2). Un troisième fascicule regroupe les sujets des 5 devoirs à envoyer à la correction.

Fascicules Séquences Titres des séquences Devoirs à envoyer

à la correction

01 Information, journalistes et médias : peut-on vivre sans s’informer ?

02 Le traitement de l’information : comment s’assurer du bien fondé d’une information ?

01

03 La mise en scène de l’information : les médias disent-ils la vérité ?

04 Des héros d’hier et d’aujourd’hui 02

F1/2

05 Le parcours romantique 03

06 Le parcours réaliste

07 Des ruptures artistiques

08 Le goût du théâtre 04 F2/2

09 Parcours d’une œuvre intégrale : Feuilles de route, Blaise Cendrars

05

II. CONTENU D’UNE SÉQUENCE

Chaque séquence représente 8 à 10 heures de travail et adopte en général la progression suivante : — des lectures pour vous permettre de vous approprier les notions et les outils d’analyse spécifiques d’un

genre et d’un type de texte ; — des groupements de textes et de documents, un « corpus », traitant d’un même thème mais apportant

chacun un éclairage différent sur la question abordée, pour vous familiariser avec le sujet d’examen ; — des études du lexique pour vous permettre d’acquérir et de maîtriser le vocabulaire spécifique à chaque

« objet d’étude » ; — des études de la langue pour ajuster vos connaissances grammaticales et maîtriser les procédés d’écriture

que vous devrez être capable de repérer et d’expliquer dans les textes ;

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4 FRANÇAIS V8501-F1/2

— des travaux d’expression écrite pour vous exercer à produire différents genres de textes ; — des exercices d’entraînement ; — des synthèses et des conseils méthodologiques ; — des corrigés explicatifs pour vous permettre un travail en autonomie.

III. BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES D’INFORMATION

Pour travailler dans de bonnes conditions vous devez posséder un dictionnaire de la langue française, au choix : — le Petit Robert ;

— le dictionnaire Larousse.

Il est souhaitable que vous disposiez également d’un accès à Internet pour approfondir des recherches documentaires et développer vos capacités de maîtrise des Technologies de l’information et de la commu-nication (TICE).

Vous devez également acheter le manuel de référence pour le cours de français de seconde Bac pro 3 ans : Français seconde professionnelle Bac pro 3 ans de Sendre, Haïdar, Choulak, Couderc, Duplaquet, Fermé, Le Borgne aux éditions Foucher. Il vous servira de ressource pour traiter les sujets abordés dans ce cours et

répondre aux questions spécifiques à chaque sujet d’étude.

À la fin de chaque séquence vous trouverez des références de livres et de films pour approfondir les sujets abordés ainsi que des indications de sites Internet qui peuvent vous être utiles.

IV. MÉTHODE DE TRAVAIL

A. LE COURS

Le matériel

Le document de base est le présent fascicule. Il importe d’étudier les séquences dans l’ordre.

Lors de chaque séance de travail (1 h ou 2 h) vous devez disposer du matériel suivant : — un classeur ou un cahier pour rédiger les réponses aux questions et faire les exercices ; — des feuilles ou un cahier de brouillon ; — des surligneurs fluos ; — un crayon à papier et un stylo 4 couleurs ; — un dictionnaire ; — le manuel de français recommandé.

La méthode

Le cours se présente sous la forme d’un travail dirigé à partir de documents.

Ces documents ont été choisis pour vous permettre de répondre à la problématique posée au début de chaque séquence.

Un questionnaire accompagne chaque document afin de vous permettre de réfléchir au problème posé et de vous entraîner à maîtriser la capacité à « lire et comprendre les textes ».

Les corrigés se trouvent en fin de séquence. Ils sont enrichis d’explications et de commentaires.

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V8501-F1/2 CONSEILS GÉNÉRAUX 5

C’est donc une méthode active qui vous est proposée pour vous accompagner dans l’acquisition progressive des notions du cours et des compétences de lecture et d’écriture inscrites au programme de français en seconde de baccalauréat professionnel.

Pour répondre aux questions et faire les exercices vous devez :

— lire les textes et les documents proposés ; — consulter le dictionnaire pour vérifier le sens des mots que vous ignorez et en recopier les définitions sur

votre classeur ; — lire attentivement les énoncés des questions en y repérant les consignes de travail précises (des verbes

comme « soulignez, relevez, expliquez »,…) — souligner les éléments de réponse présents dans les textes et documents ; — répondre aux questions en rédigeant toujours des phrases ; — consulter les corrigés en les comparant à vos réponses pour comprendre vos erreurs et les corriger.

B. LES DEVOIRS À ENVOYER À LA CORRECTION

1. Remarques préliminaires

Au nombre de 5, leurs sujets sont regroupés dans le fascicule codé V8501-D1/1. La structure du cours présentée précédemment vous indique à quel moment vous devez les réaliser.

Il faut respecter le planning de travail et bannir l’envoi simultané de plusieurs devoirs. En effet, vous ne progresserez que si vous pouvez tirer parti des observations et des conseils de votre professeur-correcteur. Pour ce faire, il faut attendre le retour de votre copie corrigée avant d’envoyer la suivante.

2. La réalisation des devoirs

Consignes à respecter :

— Un travail préalable au brouillon s’impose. Il ne s’agit pas de rédiger complètement votre devoir mais de bâtir le canevas indispensable sur lequel s’appuiera votre rédaction définitive : structure et contenu de vos explications, plan de votre production écrite… Lisez bien les énoncés des questions et appliquez la méthode de travail conseillée ci-dessus.

— Soignez la présentation et l’allure de votre copie : complétez toutes les rubriques de l’en-tête ; respectez la marge ; écrivez lisiblement et proprement ; traitez les questions dans l’ordre ; sautez 2 lignes entre les questions.

— Soignez la rédaction : rédigez une phrase introductive qui rappelle l’objet de la question traitée ; rédigez entièrement les explications (phrases construites autour d’un verbe) ; signalez les citations éventuelles par des guillemets et indiquez le numéro de la ligne du texte où elle

se trouve. — Soignez l’orthographe et la ponctuation :

utilisez le dictionnaire pour l’orthographe d’usage ; consultez les tableaux de conjugaison et vérifiez les règles grammaticales pour lesquelles vous

hésitez ; ponctuez les phrases ; employez des majuscules au début des phrases et pour les noms propres.

— Enfin : relisez-vous !

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3. La correction des devoirs

Toute erreur comprise et corrigée est source de progrès.

Au retour de votre copie corrigée, il faut : — prendre connaissance des observations générales du correcteur. Elles vous précisent les qualités et les

défauts majeurs de votre travail et vous renvoient éventuellement au cours ; — relire le sujet du devoir pour vous le remettre en mémoire ; — comparer vos réponses à celles du corrigé type, les compléter en adoptant une formulation personnelle ; — corriger l’orthographe, le lexique, la syntaxe ; — tenir compte des conseils de votre professeur pour les devoirs suivants.

Bon courage à tous !

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SÉQUENCE 01

INFORMATION, JOURNALISTES ET MÉDIAS............................................................................................. 8

INTRODUCTION................................................................................................................................. 8

I. LES DIFFÉRENTS MÉDIAS ET LEUR HISTOIRE ................................................................. 8 A. LES MÉDIAS : DÉFINITION ............................................................................................................... 8 B. LA LIBERTÉ DE LA PRESSE : UNE CONQUÊTE .......................................................................... 9

II. QUEL EST LE RÔLE DE L’INFORMATION ET DES JOURNALISTES EN

DÉMOCRATIE ?........................................................................................................................ 11 GROUPEMENT DE TEXTES 1 : À QUOI SERVENT LES JOURNALISTES ?................................11 GROUPEMENT DE TEXTES 2 : ÉCRIVAINS, JOURNALISTES : QUEL A ÉTÉ LEUR RÔLE ? 13 GROUPEMENT DE TEXTES 3 : LE JOURNALISME EST-IL ENCORE UN MÉTIER À

RISQUES ? ............................................................................................................................................16

III. LE LEXIQUE DES MÉDIAS ET DE L’INFORMATION.................................................... 19

IV. ÉTUDE DE LA LANGUE......................................................................................................... 20 A. L’ÉNONCIATION ET LES MESSAGES ..........................................................................................20 B. LES MARQUES DU POINT DE VUE : LA MODALISATION, L’OBJECTIVITÉ ET LA

SUBJECTIVITÉ....................................................................................................................................20

V. EXPRESSION ÉCRITE : RÉPONDRE À LA PROBLÉMATIQUE..................................... 22

E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES EXERCICES

D’ENTRAÎNEMENT................................................................................................................. 23

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INFORMATION, JOURNALISTES ET MÉDIAS

PROBLÉMATIQUE : QUEL EST LE RÔLE DES MÉDIAS ?

PEUT-ON VIVRE SANS S’INFORMER ?

Objectifs

Les activités proposées dans cette séquence vous permettront de développer les attitudes et d’acqué-

rir les capacités suivantes :

— S’informer sur l’histoire de la presse et l’évolution de la liberté d’expression. — Définir le rôle de l’information et des journalistes en démocratie. — S’interroger sur son son rapport à l’information. — Lire, comprendre et comparer des textes et documents portant sur le même thème. — Rédiger une courte synthèse pour répondre à la question posée. — Maîtriser le lexique des médias et de l’information. — Analyser une situation de communication et distinguer l’objectivité et la subjectivité dans les énoncés.

INTRODUCTION

Cette séquence est la première des trois qui s’inscrivent dans l’objet d’étude « Construction de l’information ». Au XXIe siècle, nous disposons de nombreuses sources d’information mais cela a-t-il été toujours le cas au cours de l’histoire ? Est-ce le cas aujourd’hui dans tous les pays ? Que signifie « être bien informé » ? En quoi consiste le travail des journalistes ? Les sources d’information sont-elles fiables ?

Devenir des citoyens bien informés requiert de notre part un effort accru de vigilance pour distinguer le vrai du faux, la part d’objectivité et de subjectivité dans la relation d’un événement, la part de mise en scène voire de manipulation dans la manière dont les médias nous informent.

Peut-on vivre sans s’informer ? Comment s’assurer du bien-fondé d’une information ? Les médias disent-ils la vérité ? C’est à ces questions que nous allons essayer de répondre dans les trois séquences qui constituent la première partie de votre cours de seconde professionnelle.

I. LES DIFFÉRENTS MÉDIAS ET LEUR HISTOIRE

A. LES MÉDIAS : DÉFINITION

Média, du latin medium, milieu, désigne les techniques et les supports de diffusion massive des messages, de l’information : la presse, le cinéma, la radio, la télévision, l’ordinateur, le téléphone portable, les panneaux lumineux d’information, etc.

Questions

1. En vous référant au sens étymologique du mot, expliquez pourquoi la presse, la radio, la télévision, etc. sont désignés sous le terme de médias.

2. Quelles différences y a-t-il entre ces différents moyens d’information ?

3. Quel est votre média favori pour vous informer ? Pourquoi ?

4. Quelles informations recherchez-vous ?

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Réponses aux questions

1. Étymologiquement, média vient du latin medium qui signifie milieu. En effet, les médias (la presse, la radio, la télévision, Internet…) sont des intermédiaires entre l’événement et nous. Les journa-listes, les reporters enquêtent, interrogent les témoins et rédigent, par exemple, l’article qui paraîtra dans le journal ou réalisent le reportage télévisé.

2. Il existe des différences entre tous ces moyens d’information. En effet, la presse écrite transmet l’infor-mation avec un certain délai (le lendemain en général) alors que la radio, les chaînes d’information continue et Internet rapportent presque immédiatement l’événement. Ensuite, sur Internet, les lecteurs peuvent répon-dre aux questions des journalistes et même en poser. Enfin, pour s’informer sur Internet, il faut un ordinateur ou un téléphone portable et une connection.

3. Réponse personnelle.

4. Réponse personnelle.

B. LA LIBERTÉ DE LA PRESSE : UNE CONQUÊTE

Document 1 : Chronologie

Époque romaine Premières publications journalistiques, les acta diurna (actes du jour rédigés par les diurnrii (les premiers journalistes). Ils rapportent les faits divers ou militaires, présentent l’actualité théâtrale ou sportive et sont recopiés par des centaines d’esclaves.

1450 : La Renaissance Gutenberg perfectionne l’imprimerie et la typographie. De petites brochures paraissent irrégulièrement, les occasionnels, vendues par les colporteurs dans les villes et campa-gnes. On privilégie le sensationnel, des feuilles imprimées racontant par le texte et par l’image des faits épouvantables.

1631, 30 mai Théophraste Renaudot crée l’hebdomadaire La Gazette. Il a le monopole de diffusion de l’information et est contrôlé par le pouvoir royal.

1777 Parution du premier quotidien Le Journal de Paris.

1789, 26 août Proclamation de la liberté de la presse dans l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. (1788 : 4 journaux à Paris ; 1790 : 335 !)

1800 Rétablissement de la censure par Bonaparte qui restreint la liberté d’information. Il fait du Moniteur universel l’organe d’information officiel du gouvernement (13 journaux seulement à Paris !).

1826 Parution du journal Le Figaro.

1835 Naissance de la première agence de presse : Havas.

1881 Troisième République : loi rétablissant la liberté de la presse.

1914-1918 / 1939-1945 Rétablissement de la censure.

1944 Les quotidiens parisiens Le Monde, France Soir… et provinciaux Ouest France, Nice

Matin… voient le jour.

1984 Vote d’une loi visant à limiter la concentration des entreprises de presse.

1985 Création de Reporters sans frontières.

1986 Nouvelle loi limitant fortement la loi de 1984 : elle interdit à une personne de détenir plus de 30 % de la diffusion des quotidiens d’information.

1995 La presse écrite commence à se mettre en ligne avec le journal Libération.

2000 La concentration des médias entre les mains de groupes industriels comme Dassault s’accentue.

2002 Publication des premiers journaux gratuits entièrement financés par la publicité : Métro,

20 Minutes…

2008 Réaction de la presse payante : relance de la vente à la criée et du portage à domicile.

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Document 2 : Statut de la presse écrite

C Quelques exemples :

Titres de presse Groupes de presse Propriétaires

Le Figaro Socpresse Groupe industriel Dassault (immobilier, aviation…)

Libération SARL Libération Édouard Rothsild, homme d’affaires

Le Monde La Vie – Le Monde La Vie – Le Monde qui contrôle également Le Midi libre

Le Canard enchaîné Journal indépendant

Questions

(Aidez-vous de la chronologie, du dictionnaire et du manuel de seconde donné en référence)

1. De quand datent les premières publications journalistiques ? Qui les rédigeait ?

2. Quelle invention est à l’origine de la diffusion des livres et de la presse écrite ?

3. Qu’est-ce qu’un hebdomadaire ? Quand est apparu le premier hebdomadaire en France ? Quel était son nom ? Recherchez l’origine de ce mot.

4. Quel rôle jouait le pouvoir royal face à la presse sous l’Ancien Régime (avant la Révolution de 1789) ?

5. Qu’est-ce que la censure ? À quelles dates la presse française a-t-elle subi la censure ? À votre avis, pourquoi ?

6. Quand la liberté de la presse a-t-elle été pour la première fois rétablie ?

7. Qu’est-ce qu’un quotidien ? Quand le quotidien est-il apparu pour la première fois en France ?

8. En quelle année paraissent les principaux quotidiens parisiens et régionaux ? Citez les noms de quatre quotidiens actuels.

9. Quelle mesure est prise par la loi de 1984 ? À votre avis, pourquoi ? Cette loi a-t-elle été complètement appliquée ? Qu’en est-il aujourd’hui ?

10. Citez le nom d’un journal gratuit. Quand les journaux gratuits sont-ils parus ? Comment sont-ils financés ? Comment la presse payante a-t-elle réagi pour faire face à cette concurrence ?

11. (Document 2) Quel problème ce document met-il en évidence ?

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II. QUEL EST LE RÔLE DE L’INFORMATION ET DES JOURNALISTES EN DÉMOCRATIE ?

GROUPEMENT DE TEXTES 1 : À QUOI SERVENT LES JOURNALISTES ?

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, 2de Bac pro, collection Galée, Nathan technique

Document 2

Français, 2de Bac pro, collection Galée, Nathan technique

Document 3

Français, 2de Bac pro, collection Galée, Nathan technique

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Document 4

Français, Bac pro, seconde professionnelle, Delagrave

Document 5

J.-M. Thénard, extrait de « Autoportrait d’un reporter » journaliste,

Flammarion Étonnants classiques »

Questions

Document 1

1. Autrefois, qui détenait le monopole de la collecte et de la diffusion de l’information ?

2. Aujourd’hui, que permet la technologie ? À quels moyens techniques l’auteur fait-il allusion ?

3. Quel problème cela pose-t-il ?

Document 2

1. Quelle est la principale fonction du journaliste selon Patrick Eveno ?

2. Pourquoi les journalistes sont-ils satisfaits de cette situation ?

Document 3

1. Dans les premières lignes du document, à quoi Alain Rémond compare-t-il le journaliste ? Est-ce flatteur ?

2. Soulignez et relevez les deux autres mots qu’il emploie pour qualifier le journaliste.

3. « Il faut bien alimenter la machine » : comment comprenez-vous cette dernière phrase ?

Synthèse

Quelle opinion sur les journalistes ces trois documents donnent-ils ?

Document 4

1. D’après l’auteur, outre sa mission d’information, quel est l’autre rôle de la presse ?

2. Pourquoi parle-t-on de « quatrième pouvoir » ?

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Document 5

1. Pourquoi les lecteurs (les citoyens) peuvent-ils faire confiance aux journalistes ?

2. Quelle différence faites-vous entre « une rumeur » et « une information » ?

3. Pourquoi, selon Jean-Michel Thénard, le journaliste est-il indispensable à la démocratie ?

Synthèse

Quelle opinion sur les journalistes et les médias ces deux documents donnent-ils ?

GROUPEMENT DE TEXTES 2 : ÉCRIVAINS, JOURNALISTES : QUEL A ÉTÉ LEUR

RÔLE ?

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, seconde professionnelle, Bac pro, Delagrave

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14 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 2

Français, seconde professionnelle, Bac pro, Magnard

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Document 3

Français, Bac pro, 2e professionnelle, Magnard

Questions

Document 1 (paratexte et texte)

1. Cherchez dans un dictionnaire ou sur Internet quelques renseignements sur Émile Zola.

2. Quel événement a poussé Émile Zola à s’exprimer dans le journal L’Aurore ? À qui s’adresse-t-il ?

3. À votre avis, pourquoi a-t-il choisi de faire paraître sa lettre dans un journal ?

4. Que risque-t-il ? En est-il conscient ? Comment jugez-vous son attitude ?

5. Qui Émile Zola accuse-t-il ?

6. Quelle est sa motivation principale en écrivant cette lettre ? Justifiez votre réponse par des relevés précis.

7. « Je le répète avec une certitude plus véhémente » (l. 1) : Quel procédé d’écriture illustre cette première phrase de la lettre ? Quel est l’effet produit ?

8. Comment cette affaire s’est-elle terminée ?

9. Pourquoi peut-on dire que la presse gagne ici « ses lettres de noblesse » ? Que défend-elle par l’intermé-diaire de Émile Zola ?

Document 2

1. Cherchez dans le dictionnaire ou sur Internet quelques renseignements sur Albert Londres et les combats qu’il a menés.

2. Qu’est-ce qu’un bagne ?

3. Soulignez en rouge dans le texte les mots et expressions utilisés par Albert Londres pour désigner le bagne de Cayenne.

4. Relevez les critiques adressées par Albert Londres au bagne de Cayenne en les classant en deux catégories : l’injustice et l’inhumanité.

5. Comment Albert Londres a-t-il interpellé le ministre des colonies ?

Document 3

Quelle a été la conséquence des reportages d’Albert Londres sur le bagne de Cayenne ? À votre avis, pourquoi ?

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GROUPEMENT DE TEXTES 3 : LE JOURNALISME EST-IL ENCORE UN MÉTIER À

RISQUES ?

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, seconde professionnelle, Bac pro, Delagrave

Page 17: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 01 17

Document 2

Français, 2e Bac pro, Belin

Page 18: Fascicule1-1

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Questions

Document 1

1. Complétez le tableau ci-dessous en relevant les éléments de réponse dans l’article :

De qui parle-t-on ?

De quoi parle-t-on ? (quel événement est rapporté)

Où l’événement s’est-il produit ?

Quand s’est-il produit ?

Pourquoi ? (quelle expli-cation est avancée ?)

2. Selon Anna Politkovskaïa, quel est le pouvoir des mots ? Expliquez.

3. Soulignez la phrase du texte qui prouve qu’à travers ce meurtre, c’est la journaliste et non la femme qui était visée.

4. Pourquoi Lorraine Millot dit-elle qu’Anna Politkovskaïa a « finalement donné sa vie elle-même » ?

5. À travers cet exemple, que peut-on dire de la liberté de la presse en Russie ?

Document 2

1. Quand et pour quelles raisons l’association Reporters sans frontières a-t-elle été créée ? Illustrez vos réponses de relevés précis.

2. De quels moyens d’action cette association dispose-t-elle ?

3. Dans ce texte, le métier de journaliste est présenté comme étant un métier dangereux et exercé par des gens courageux. Soulignez de deux couleurs différentes dans le texte les mots et expressions qui illustrent ces deux aspects et recopiez-les dans le tableau ci-dessous :

C’est un métier dangereux Les journalistes sont des gens courageux

4. Sur quel modèle l’affiche de Reporters sans frontières est-elle conçue ? Quel effet veut-on produire sur le lecteur ?

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III. LE LEXIQUE DES MÉDIAS ET DE L’INFORMATION

L’essentiel à connaître

Le lexique des médias désigne l’ensemble des mots concernant la presse, la radio, la télévision et

internet. Rappelons que ces mots en rapport avec une même notion représentent un champ (ou réseau) lexical. Par exemple, les mots « article », « chaîne », « éditorial » appartiennent au champ lexical des médias. Voici quelques mots à connaître :

Thèmes Mots en rapport avec les thèmes

La presse écrite Article, canard, journal, fait divers, mensuel, dépêche, hebdomadaire, marronnier, rubrique, infographie, brève, éditorial…

La télévision Flash, plateau, direct, téléspectateur, reporter, documentaire, présentateur, interview, perchiste,...

La radio Auditeur, fréquence, diffusion, chronique,...

Internet Site, téléchargement, blog, web, internaute…

A ATTENTION

Pour réaliser les exercices ci-dessous, aidez-vous du dictionnaire et du manuel de seconde donné en référence.

K Exercice 1

Écrivez en face de chaque définition le mot qui convient choisi dans la liste ci-dessus :

Mots Définitions

Qui paraît chaque semaine.

Page internet mise à jour quotidiennement par une personne qui y exprime ses opinions et y raconte sa vie.

Information donnée par une agence de presse.

Article écrit par le rédacteur en chef d’un journal dans lequel il exprime son opinion.

Sujet d’actualité qui revient de façon régulière.

Cartes, dessins, schémas explicatifs créés par ordinateur.

Événement de la vie quotidienne sans lien avec l’actualité nationale ou internationale.

Mot familier et péjoratif pour désigner un journal.

K Exercice 2

Classez chaque information dans la rubrique qui convient :

Rubriques : A. Faits divers ; B. Société ; C. Sport ; D. Économie ; E. Politique ; F. Culture.

Informations :

1. Le nouveau roman de Jean Teulé est paru. 2. Rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel aujourd’hui à l’Élysée. 3. Changement de maillot jaune au Tour de France. 4. Crise de la dette : inquiétude des actionnaires. 5. Il se fâche avec sa femme et fait 95 kilomètres à pieds. 6. Le maire a interdit la plage aux fumeurs.

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K Exercice 3

Parmi les sujets suivants, quels sont ceux que l’on peut qualifier de « marronniers » ?

1. La rentrée des classes. 2. Les dégâts de l’ouragan Irène aux États-Unis. 3. L’inauguration du viaduc de Millau. 4. L’ouverture de la chasse. 5. Les embouteillages sur les routes des vacances. 6. Les émeutes à Londres. 7. Les régimes minceur à l’approche de l’été.

IV. ÉTUDE DE LA LANGUE

A. L’ÉNONCIATION ET LES MESSAGES

L’essentiel à connaître

On appelle énoncé tout message oral ou écrit produit par un dénonciateur (un émetteur). On appelle énonciation l’action qui consiste à produire ce message pour un destinataire. L’énonciation est toujours liée à une situation de communication.

Pour définir la situation de communication, il convient de répondre aux questions suivantes : — Qui parle ? : qui est l’émetteur, l’énonciateur ? — À qui ? : qui est le destinataire ? — Où et Quand ? : le lieu et le moment où le message est produit. — Pour dire quoi ? : le référent, le contenu du message. — Comment ? : le message est transmis par un canal : la voix (conversation directe, téléphone, radio,

télévision) ; l’écrit (lettres, article, livre…) ; l’image (photo, dessin…) et selon un code (les règles de la langue utilisée).

C Exemple

Analysons la situation de communication dans l’article de Zola, « J’accuse », en reprenant les questions ci-dessus :

Qui parle ? Qui est l’émet-teur ?

Émile Zola

À qui s’adresse-t-il ? Qui est le destinataire ?

Il s’adresse au président de la République et en même temps aux lecteurs du journal.

Où ? Aucune indication concernant l’endroit où se trouve Zola au moment où il écrit son article (ne pas confondre avec l’endroit où paraît l’article !).

Quand ? Le 13 janvier 1898

Pour dire quoi ? Dans quel but ? (le référent)

Il veut faire éclater la vérité, défendre l’officier Dreyfus accusé à tort selon lui.

Comment ? (le canal) Il rédige une lettre ouverte dans le journal L’Aurore.

B. LES MARQUES DU POINT DE VUE : LA MODALISATION, L’OBJECTIVITÉ ET

LA SUBJECTIVITÉ

Quand l’énoncé est ancré dans la situation de communication, il comporte des indices qui révèlent la présence de l’émetteur, son point de vue, c’est-à-dire la prise de position qu’il exprime sur un sujet, l’effet, l’impression qu’il veut produire sur le destinataire.

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Repérer la modalisation, c’est reconnaître les marques du jugement de celui qui parle. Le point de vue peut être neutre, voire objectif, impartial (ex. : « L’eau bout à 100° ») ou subjectif, c’est-à-dire fondé sur la sensibilité, la culture, l’histoire, la situation de celui qui s’exprime.

Les indices de la présence de l’émetteur dans l’énoncé :

Des pronoms personnels

représentant l’émetteur et éventuellement le ou les destinataires.

1re et 2e personne (je/nous/tu/vous) ; on (quand il signifie « nous »). Ex. : Zola : « Je le répète ».

Des adverbes

peut-être, sans doute, assurément, probablement, réellement, forcément… Ils montrent que l’émetteur prend parti, ils témoignent de ses doutes ou au contraire de ses certitudes, ils indiquent son degré de conviction. Ex. : Zola : « C’est volontairement que je m’expose. »

Des verbes

assurer, affirmer, certifier, penser, croire, douter, prétendre, devoir, sembler, ignorer… Ex. : Zola : « J’accuse ». « Il doit partir demain. » ; « Je crois qu’il ne partira pas. »

Des modes et des temps

– L’indicatif, pour affirmer (Zola : « La vérité est en marche. ») – Le futur antérieur pour supposer (« Il est absent : il aura manqué son train ! ») – Le conditionnel pour exprimer l’hypothèse ou l’incertitude : (« Selon le témoin,

l’automobiliste serait en tort. »)

Des adjectifs sûr, certain, inévitable, évident, douteux, vraisemblable, probable…

Ex. : Zola : « Je le répète avec une certitude véhémente. »

K Exercice 1

Analysez la situation de communication dans le document 3 du groupement de textes 3 en renseignant le tableau ci-dessous :

Qui parle ? (émetteur)

À qui ? (destinataire)

Quand ?

Pour dire quoi ? (référent)

Comment ? (canal)

K Exercice 2

Soulignez dans les phrases suivantes les mots et expressions qui marquent le doute :

1. Peut-être que l’automobiliste n’a pas vu le panneau. 2. Il est probable qu’il sera sanctionné. 3. Vous croyez vraiment qu’il est coupable ? 4. Ainsi, il aurait menti ? 5. Il doit nous rejoindre ce soir.

K Exercice 3

À l’aide d’expressions de votre choix, renforcez l’expression de la certitude dans les phrases suivantes :

1. Boire de l’alcool nuit à la santé. 2. Émile Zola est le plus grand des écrivains français. 3. Dans les villes, nous respirons un air pollué. 4. Le ski est devenu un sport populaire.

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K Exercice 4

Répartissez les mots et expressions suivants en deux listes, selon qu’ils expriment l’engagement ou la neutralité. Soulignez celui qui est péjoratif.

impartial ; partisan ; sectaire ; prendre parti ; sans avis ; faire la part des choses ; militant ; avoir des convictions

Expression de l’engagement Expression de la neutralité

K Exercice 5

Classez les articles de presse suivants selon qu’ils nécessitent l’objectivité ou non :

la brève, l’éditorial, la critique, le compte rendu, la chronique, l’entretien, le portrait, le reportage, l’enquête, l’article d’information.

Articles où l’objectivité est nécessaire Articles où l’objectivité n’est pas nécessaire

V. EXPRESSION ÉCRITE : RÉPONDRE À LA PROBLÉMATIQUE

PEUT-ON VIVRE SANS S’INFORMER ? QUEL EST LE RÔLE DES MÉDIAS ET DES JOURNA-

LISTES ?

Sujet

En vous appuyant sur vos connaissances et sur l’étude des documents de cette séquence, répondez à la problématique dans un commentaire organisé d’une quinzaine de lignes.

Ce travail vous donnera l’occasion de réinvestir les notions abordées dans la séquence.

AIDE MÉTHODOLOGIQUE Vous suivrez le plan ci-dessous en illustrant chaque point par des exemples. 1. Introduction : Présentez la problématique. 2. Nous avons un accès facile à l’information mais cela n’a pas été toujours le cas (bref rappel des différents médias existant et de l’évolution de la liberté de la presse en France). 3. Les journalistes jouent un rôle important, parfois au péril de leur vie (exemples précis). 4. Conclusion : la liberté de la presse est donc indispensable…

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E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET

DES EXERCICES D’ENTRAÎNEMENT

Les réponses aux questions sont enrichies de compléments d’information.

LES DIFFÉRENTS MÉDIAS ET LEUR HISTOIRE

LA LIBERTÉ DE LA PRESSE : UNE CONQUÊTE

1. Les premières publications journalistiques datent de l’Antiquité, de l’époque romaine. Les diurnii (premiers journalistes) employaient des esclaves pour recopier leurs articles.

2. C’est l’invention et le perfectionnement de l’imprimerie et de la typographie par Gutenberg, en 1450, qui permet la diffusion des livres et de la presse écrite.

3. Un hebdomadaire paraît une fois par semaine. C’est en 1631 que paraît le premier hebdomadaire en France : La Gazette de Théophraste Renaudot. Le mot « gazette » est apparu à la fin du XVIe siècle. Il vient de l’italien gazzetta qui désignait « une feuille volante d’information », du nom d’un journal créé à Venise (Gazeta de le novite) qui coûtait une gazeta, du nom d’une pièce de monnaie frappée à Venise en 1539. Précisons que le vénitien gaza signifie « pie », d’où le lien entre la gazette et l’idée de bavardage !

4. Le pouvoir royal contrôlait la presse et « filtrait l’information ».

5. La censure, c’est le fait, pour les pouvoirs publics, de contrôler, d’examiner les publications avant d’en autoriser ou d’en interdire la publication. Outre sous l’ancien régime (avant la Révolution de 1789), la presse française a connu la censure en 1800 de la part de Napoléon Bonaparte, sous le régime autoritaire du premier empire et pendant les deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945).

6. La liberté de la presse existera d’une façon éphémère pendant la Révolution. En effet, « La libre commu-nication des pensées et des opinions » (art. 11) est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789, mais il faut attendre le 29 juillet 1881 pour que la loi accorde explicitement à la presse une liberté : « Tout journal ou écrit périodique peut être publié sans autorisation préalable et sans dépôt de

cautionnement » (art. 5)

7. Un quotidien paraît tous les jours. Le premier quotidien paraît pour la première fois en France en 1777 : Le Journal de Paris.

8. Les principaux quotidiens parisiens et régionaux paraissent en 1944. Les quotidiens actuels sont nombreux, on peut citer : Le Monde, Le Progrès, La Voix du Nord, Le Figaro…

9. La loi de 1984 vise à limiter la concentration des entreprises de presse pour garantir le pluralisme des quotidiens d’information. Cette loi a été limitée par la loi de 1986. Aujourd’hui les journaux, magazines et certaines chaînes de télévision appartiennent à de grands groupes privés qui les financent.

10. Les journaux gratuits paraissent en 2002, financés par la publicité : Métro, 20 minutes… Pour faire face à cette concurrence, la presse payante offre de nouveaux services comme la vente à la criée ou le portage à domicile.

11. Le document 2 montre que la plupart des journaux de la presse écrite ont perdu leur indépendance. Ils font partie de groupes de presse qui sont parfois eux-mêmes englobés dans de grands groupes industriels. Le Canard Enchaîné est l’un des derniers titres français à conserver son indépendance. La pluralité de la

presse est donc menacée.

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QUEL EST LE RÔLE DE L’INFORMATION ET DES JOURNALISTES EN DÉMOCRATIE ?

À QUOI SERVENT LES JOURNALISTES ?

Document 1

1. Autrefois, c’était les médias (journalistes de la presse écrite, de la radio, de la télévision) qui avaient le monopole de la collecte et de la diffusion de l’information (l. 6).

2. Aujourd’hui, grâce à la technologie, cela est à la portée de tous. Il s’agit des enregistreurs d’images et/ou de sons (téléphones portables) et des ordinateurs dont l’accès à Internet permet de mettre instantanément en ligne les photos ou vidéos réalisées par les témoins d’un événement.

3. Tout le monde devient ainsi producteur d’informations. Le problème posé est que ces informations ne sont pas vérifiées.

Document 2

1. Selon Patrick Eveno, le journaliste sert surtout « à cirer les pompes » (l. 2), c’est-à-dire à flatter les puissants (ses chefs, les hommes politiques, les chefs d’entreprise…).

2. Cette fréquentation des puissants satisferait ces journalistes en leur donnant de l’importance auprès de leur entourage.

Document 3

1. Dans les premières lignes du texte, Alain Rémond compare le journaliste à une abeille qui butine les informations dont il « fera son miel », c’est-à-dire qui lui serviront à rédiger ses articles. Cette comparaison peut paraître flatteuse car l’abeille est un insecte utile, industrieux, qui produit le miel apprécié de tous et bon pour la santé. Cependant, on peut y voir également une connotation négative dans l’expression « celui qui passe, et puis s’en va, après avoir pris ». Il donne du journaliste l’image d’un profiteur qui tirera bénéfice de ces informations au détriment des autres, acteurs ou victimes des événements.

2. Les mots à souligner sont « un voyeur » et « un voleur » (l. 5). On pense notamment aux paparazzi qui traquent les personnes célèbres pour prendre des photos indiscrètes qu’ils vendront « à prix d’or » aux magazines people qui en sont très friands pour satisfaire leurs lecteurs.

3. « Il faut bien alimenter la machine » : cette phrase signifie qu’il faut donner aux médias des informations à diffuser pour subsister.

Synthèse

Ces trois documents donnent une opinion négative sur les journalistes : tout le monde peut être

journaliste (doc. 1) ; le journaliste cire les pompes (doc. 2) ; c’est un voyeur et un voleur (doc. 3).

Document 4

1. D’après l’auteur, outre sa mission d’information, la presse aurait pour rôle d’observer et de critiquer le pouvoir, les actions du Parlement, du Gouvernement et des tribunaux.

2. La presse écrite est appelée « le quatrième pouvoir » car elle existerait à côté des trois autres qui sont le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire présents en démocratie (système politique où le

peuple exerce le pouvoir par l’intermédiaire de représentants élus). La presse aurait donc un rôle important de « superviseur », gardien du bon fonctionnement de la démocratie, dénonçant les abus et les injustices quand il y en a. Nous pensons en effet à certaines enquêtes faites par les journalistes et aux révélations parfois dérangeantes pour les personnages politiques qui, de ce fait, les craignent (révélations du Canard

Enchaîné par exemple).

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Document 5

1. D’après le journaliste Michel Thénard, si les citoyens peuvent faire confiance aux journalistes, c’est parce qu’ils délivrent « une information validée, un certificat d’honnêteté » (l. 2). S’il se trompe, il doit « rendre

des comptes ». On a vu ainsi certains journalistes de télévision suspendus d’antenne pour avoir délivré une fausse information. Les journalistes doivent respecter une déontologie, des « devoirs professionnels » qui figurent dans la Charte adoptée par le syndicat des journalistes en 1918 et révisée en 1938. Parmi les devoirs du journaliste figure celui de « respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-

même et ce en raison du droit que le public a de connaître la vérité ».

2. Une information a des sources vérifiables tandis qu’une rumeur est un bruit qui court, une nouvelle qui se répand dans le public et dont l’origine et la véracité sont incertaines. On se souvient d’une rumeur dont avait été victime l’actrice Isabelle Adjani selon laquelle elle aurait contracté le sida et serait même morte ! Elle avait dû venir sur un plateau de télévision pour démentir cette rumeur et prouver qu’elle était bien en vie. Malgré tout, certains ne l’ont pas crue et ont pensé qu’il s’agissait d’un sosie !

3. Dans une démocratie, tous les citoyens majeurs peuvent voter et élire le président de la République et les députés à l’Assemblée nationale par exemple. La presse joue un grand rôle pendant une campagne électorale car les informations qu’elle diffuse, les analyses faites par les journalistes peuvent conditionner le vote des électeurs. Il est donc essentiel que la vérité soit respectée et que les médias ne soient pas « sous influence ».

Synthèse

Ces deux documents donnent une opinion positive sur les journalistes et les médias : ils sont

indispensables à la démocratie ; ils jouent un rôle important d’observation et de critique du pouvoir en

place. Il est cependant indispensable qu’ils respectent la déontologie de leur métier qui leur impose de

respecter la vérité. C’est à ce prix que les lecteurs, les citoyens, pourront leur faire confiance.

ÉCRIVAINS, JOURNALISTES : QUEL A ÉTÉ LEUR RÔLE ?

Document 1 (paratexte et texte)

1. Émile Zola (1840-1902) né d’un père italien, il obtient la nationalité française en 1862. Il entre chez l’éditeur Hachette comme préposé à l’emballage avant de se voir confier la publicité littéraire de la maison. C’est ainsi qu’il découvre Balzac et Stendhal et qu’il signe ses premiers articles. En 1866, il quitte Hachette pour vivre de son travail de journaliste (critique littéraire et critique d’art, journaliste politique). En 1867 il publie son premier grand roman, Thérèse Raquin. Il est célèbre pour avoir écrit les romans de la série Les Rougon-Macquart où il voulait raconter l’Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire. Il est le « maître du réalisme et du naturalisme » : ses romans constituent à la fois une observa-tion du réel et une expérimentation. Ses personnages y sont déterminés à la fois par leur hérédité familiale et par leur milieu social. Pour écrire ses romans, il va appliquer la méthode du journaliste en réalisant des enquêtes préparatoires et en constituant des fiches. Il s’engagera courageusement pour obtenir la réhabilita-tion de Dreyfus. En 1908, les restes de l’écrivain sont transférés au Panthéon.

2. C’est la condamnation pour trahison et espionnage de Dreyfus (officier juif de l’armée française) qui pousse Zola à réagir et à prendre sa défense. En effet, il est convaincu de son innocence et pense, comme d’autres avec lui, qu’il s’agit d’un cas d’antisémitisme. Il s’adresse au président de la République dans une lettre ouverte.

3. Il choisit de faire paraître sa lettre dans un journal pour donner plus de poids à son message, pour interpeller l’opinion publique et obtenir une mobilisation pour défendre le capitaine Dreyfus.

4. Il risque une condamnation pour diffamation (accuser l’armée de mensonge). Il est conscient du risque qu’il prend : « En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse… c’est volontairement que je m’expose. ». (l. 13-15). C’est une attitude très

courageuse. Précisons qu’il sera en effet condamné à l’unanimité par la Cour d’assises de la Seine à un an de prison ferme et 3 000 francs d’amende. Il recevra des milliers de messages de soutien mais devra s’exiler en Angleterre pour fuir les violentes attaques dont il fait en même temps l’objet.

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5. Il accuse les hauts responsables de l’armée et les experts en écriture.

6. Sa motivation principale est de faire éclater la vérité : « la vérité est en marche et rien ne l’arrêtera » (l. 1-2) ; « les coupables… ne veulent pas que la lumière se fasse » (l. 4) ; » quand on enferme la vérité sous terre… le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle » (l. 6-7).

7. « Je le répète avec une certitude plus véhémente » : ainsi qu’il l’annonce, Zola va utiliser le procédé de la

répétition dans sa lettre : « Je le répète » (l. 1 et 5) ; « aujourd’hui seulement » (l. 2 et 3) ; « J’accuse » expression répétée 6 fois dans le titre et dans le corps de la lettre sous la forme d’une anaphore (répétition de l’expression au début des 5 phrases, des lignes 8 à 13). Ces répétitions sont des formes d’insistance, elles donnent plus de force à son message et montrent son degré de conviction et son indignation.

8. En août 1898, l’un des accusateurs de Dreyfus, reconnu coupable d’avoir fabriqué de faux documents, se suicide. Le procès de Dreyfus est révisé mais l’accusé ne sera gracié qu’en 1906.

9. La presse gagne ici « ses lettres de noblesse » car, par l’intermédiaire de Zola, elle a osé braver l’armée, une institution jugée intouchable jusque-là. Elle s’est mise au service de la vérité et de la justice.

Document 2

1. Albert Londres (1884-1932) est un journaliste et reporter français qui a donné son nom à un grand prix du journalisme fondé en 1933 et décerné chaque année. Il est célèbre pour ses enquêtes et reportages notamment sur le bagne de Cayenne, en 1923 (« Au bagne »), sur le déroulement du Tour de France (« Les forçats de la route »), sur l’univers des hôpitaux psychiatriques (« Chez les fous »), sur le Sénégal et le Congo où il dénonce l’esclavage (« Terre d’ébène »)…

2. Un bagne est le lieu de transportation où se purgent les peines de travaux forcés.

3. Les mots et expressions qui désignent le bagne sont les suivants : « le châtiment » (l. 4), « une ville désagrégeante » (l. 6), « une usine à malheur » (l. 8-9), « enfer » (l. 20). Albert Londres utilise des termes péjoratifs illustrant son point de vue sur le bagne : il le condamne.

4. En effet, on peut relever dans cet extrait de son article des critiques précises adressées au bagne. Une

première catégorie dénonce l’injustice qui y règne : des sanctions aléatoires infligées « selon l’humeur » (l. 12) ; des sanctions exagérées : « Un réflexe, ici, est souvent un crime » (l. 15-16) ; l’injustice de la double peine : « le doublage » (l. 22) qui oblige le condamné libéré à rester en Guyane pendant un nombre d’années égal à la durée de sa détention ou à y rester définitivement si sa peine a été supérieure à 7 ans. Une seconde catégorie de critiques concerne les conditions inhumaines imposées aux détenus : « hommes en cage par cinquantaine » (l. 18-19) ; le mauvais état de santé des condamnés : « tous la maladie dans le ventre » (l. 28), « plaies ulcéreuses » (l. 32), « le mal qui les mine en dedans s’appelle l’ankilostomiase » (l. 33-34) ; le manque de nourriture : « ils ne mangent pas à leur faim » (l. 30).

5. Comme l’avait fait Zola pour défendre Dreyfus en 1898, Albert Londres a écrit une lettre ouverte au ministre des colonies, publiée dans le journal Le Petit Parisien.

Document 3

L’enquête et la lettre ouverte aboutissent à la fermeture du bagne de Cayenne. Précisons qu’Albert Londres invoquait « un droit de suite », ce qu’on appelle aujourd’hui « un devoir d’ingérence » pour enquêter sur les situations inacceptables et les dénoncer. Les lecteurs ont été émus et révoltés par ce reportage et le gouvernement a dû céder en fermant « une institution devenue honteuse pou la France ». Pour conclure, méditons cette définition du rôle du journalisme donnée par Albert Londres : « un reportage, un

journaliste, ça sert à déranger, à bousculer, à ne pas vous laisser dormir tranquille. » (Le Monde,

Dossiers et documents de juillet-août 2011).

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LE JOURNALISME EST-IL ENCORE UN MÉTIER À RISQUES ?

Document 1

1. Analyse de l’article dans le tableau

De qui parle-t-on ? Anna Politkovskaïa

De quoi parle-t-on ? (quel événement est rapporté)

Son assassinat

Où l’événement s’est-il produit ?

L’événement s’est produit à Moscou, dans l’ascenseur de son immeuble.

Quand s’est-il produit ? Il s’est produit en octobre 2006, un samedi soir.

Pourquoi ? (quelle expli-cation est avancée ?)

Cet assassinat est lié à ses activités professionnelles sans doute dérangeantes pour le pouvoir en place, notamment ses articles sur la torture en Tchétchénie, la corruption et les mensonges du régime de Poutine.

2. Anna Politkovskaïa pensait que « les mots peuvent sauver des vies ». En alertant l’opinion publique, en s’exprimant, en dénonçant les crimes et les injustices on peut finalement arriver à y mettre finalement arriver à y mettre fin et ainsi « sauver des vies ».

3. La phrase du texte à souligner est la suivante : « Le parquet russe a aussitôt reconnu que l’assassinat est de toute évidence lié à ses activités professionnelles et a ouvert une enquête pour meurtre avec préméditation ».

4. Lorraine Millot dit que la journaliste a « finalement donné sa vie elle-même ». En effet, elle a refusé de quitter la Russie pour un abri sûr en Europe. Elle a préféré continuer sa lutte sur place, « continuer à faire savoir la vérité » et « sauver des vies » au prix de la sienne !

5. Cet exemple montre que la liberté de la presse n’existe pas en Russie comme dans les autres pays où le régime est autoritaire (la Chine par exemple). Précisons qu’après la mort d’Anna Politkovskaïa, Vladimir Poutine a convoqué le directeur de la radio de Moscou pour le mettre en garde contre la façon « antirusse » dont il estimait qu’il avait traité la crise géorgienne.

Document 2

1. L’association Reporters sans frontières (RSF) a été créée en 1985. En effet, l’article a été rédigé en 2005 et à la ligne 3 il est précisé que l’association fête ses 20 ans. RSF s’est fixé comme objectif de soutenir les

journalistes opprimés : « afin que… aucun journaliste au monde ne se retrouve privé de fraternité » (l. 5-6) ; « trouve un réseau affectif et influent » (l. 12). L’association promet également de diffuser

l’information qu’ils n’ont pu transmettre au nom de la liberté de la presse : » À nous de continuer à nous mobiliser lorsqu’ils se trouvent en danger » (l. 34-35). RSF souhaite être « une vigie planétaire, le haut-parleur tonitruant des journalistes réduits au silence. » (l. 23-24).

2. Les moyens d’action : l’association a dans chaque pays « des relais, correspondants, informateurs… ils faxent, « e-mailent », téléphonent chaque outrage à l’information » (l. 26-28), « une toile dense et militante s’est tissée dans chaque pays » (l. 24-25).

3. Relevé des mots et expressions qui montrent que le métier de journaliste est un métier dangereux exercé par des gens courageux :

C’est un métier dangereux Les journalistes sont des gens courageux

« emprisonnés, torturés » (l. 2)

« enfermement, séquestration bannissement » (l. 15-16) « On muselle les bouches, on bande les yeux, on torture les corps… » (l. 18-21)

« celui qui écrit sa vérité dans un article, un poème, un livre, et se trouve privé de liberté pour cet acte » (l. 9-11) « racontent au péril de leur vie » (l. 31)

4. Cette affiche est construite sur le modèle des mises en garde qui figurent sur les paquets de cigarettes (« Fumer tue »). Ce rapprochement est destiné à interpeller le lecteur. En effet, informer est une action positive, citoyenne, nécessaire. Elle ne devrait pas être mortelle pour celui qui s’y adonne. Ce parallèle entre informer et fumer souligne les difficultés rencontrées par les journalistes qui, dans certains pays, meurent en exerçant simplement leur métier.

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Synthèse : réponse à la question

Le métier de journaliste est encore un métier à risques aujourd’hui dans les pays où règne la dictature ou des régimes autoritaires qui ne tolèrent pas la liberté de la presse, d’où le rôle important joué par l’association Reporters sans frontières.

LE LEXIQUE DES MÉDIAS ET DE L’INFORMATION

Exercice 1

Mots Définitions

Un hebdomadaire Qui paraît chaque semaine.

Un blog Page internet mise à jour quotidiennement par une personne qui y exprime ses opinions et y raconte sa vie.

Une dépêche Information donnée par une agence de presse.

Un éditorial Article écrit par le rédacteur en chef d’un journal dans lequel il exprime son opinion.

Un marronnier Sujet d’actualité qui revient de façon régulière.

L’infographie (infographisme) Cartes, dessins, schémas explicatifs créés par ordinateur.

Le fait divers Événement de la vie quotidienne sans lien avec l’actualité nationale ou internationale.

Un canard Mot familier et péjoratif pour désigner un journal.

Exercice 2

1. Le nouveau roman de Jean Teulé est paru. F. Culture 2. Rencontre entre Nicolas Sarkosy et Angela Merkel aujourd’hui à l’Élysée. E. Politique 3. Changement de maillot jaune au Tour de France. C. Sport 4. Crise de la dette : inquiétude des actionnaires. D. Économie 5. Il se fâche avec sa femme et fait 95 kilomètres à pieds. A. Faits divers 6. Le maire a interdit la plage aux fumeurs. B. Société

Exercice 3

Les sujets que l’on peut qualifier de « marronniers » sont les suivants :

1. La rentrée des classes. 4. L’ouverture de la chasse. 5. Les embouteillages sur la route des vacances. 7. Les régimes minceur à l’approche de l’été.

ÉTUDE DE LA LANGUE

L’ÉNONCIATION ET LES MESSAGES

Exercice 1

Analyse de la situation de communication dans le document 3 du groupement de textes 3

Qui parle ? (émetteur) Albert Londres

À qui ? (destinataire) Les lecteurs du journal

Quand ? Le 14 septembre 1924

Pour dire quoi ? (référent) M. Daladier, ministre des Colonies, a décidé la suppression du bagne colonial

Comment ? (canal) Un article dans le journal Le Petit Parisien

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Exercice 2

Les mots et expressions qui marquent le doute :

1. Peut-être que l’automobiliste n’a pas vu le panneau. 2. Il est probable qu’il sera sanctionné. 3. Vous croyez vraiment qu’il est coupable ? 4. Ainsi, il aurait menti ? (conditionnel) 5. Il doit nous rejoindre ce soir.

Exercice 3

Renforcer l’expression de la certitude : exemple de réponses :

1. Boire de l’alcool nuit forcément (indiscutablement) à la santé. 2. C’est indiscutable, Émile Zola est le plus grand des écrivains français. 3. Émile Zola est certainement le plus grand des écrivains français. 4. Réellement, dans les villes, nous respirons un air pollué.

Sans aucun doute, dans les villes, nous respirons un air pollué. 5. Il est évident que le ski est devenu un sport populaire.

Exercice 4

Les mots exprimant l’engagement ou la neutralité :

Expression de l’engagement Expression de la neutralité

partisan ; prendre parti ; militant ; sectaire ; avoir des convictions « sectaire » est péjoratif

impartial ; faire la part des choses ; sans avis

Exercice 5

Classement des articles de presse suivant qu’ils nécessitent ou non de l’objectivité :

Articles où l’objectivité est nécessaire Articles où l’objectivité n’est pas nécessaire

la brève ; le compte rendu ; l’entretien ; le reportage ; l’enquête ; l’article d’information

l’éditorial ; la critique ; la chronique ; le portrait

EXPRESSION ÉCRITE : RÉPONDRE A LA PROBLÉMATIQUE

Proposition de corrigé

Peut-on vivre sans s’informer ? Quel rôle les médias et les journalistes jouent-ils dans la société ?

Aujourd’hui, nous avons un accès facile à l’information, certains estiment même que nous sommes « sur - informés ». En effet, presse écrite, radio, télévision, Internet : nous avons le choix ! À tout moment nous pouvons être informés sur les événements qui se produisent dans le monde. Avec le téléphone portable, n’importe qui peut même jouer au journaliste en diffusant sur Internet les images des faits dont il est témoin, ce qui pose d’ailleurs un problème de fiabilité des sources.

Cela n’a cependant pas été toujours le cas. En effet, la liberté de la presse en France a été le fruit d’un long combat. Ainsi, sous l’Ancien Régime, tous les écrits étaient soumis à la censure, c’est-à-dire contrôlés voire interdits. Si la liberté de la presse est proclamée pendant la Révolution, ce ne sera que bien éphémère. Il faudra attendre le 29 juillet 1881 pour que la loi l’accorde explicitement.

Les journalistes jouent un rôle important dans notre société, parfois au péril de leur vie. Cela s’avère exact à toutes les époques. Les exemples de journalistes et d’écrivains-journalistes qui se sont engagés pour faire éclater la vérité et lutter contre les injustices ne manquent pas : Émile Zola qui prend le parti de Dreyfus en 1898 en s’exposant à une condamnation pour « diffamation » ; Albert Londres, au début du XXe siècle, qui dénonce les conditions de détention au bagne de Cayenne et qui obtient sa fermeture ; plus

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près de nous, c’est Anna Politkovskaïa assassinée à Moscou pour ses révélations dérangeantes pour le pouvoir en place. Les statistiques pour l’année 2009 indiquent que 77 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur profession, 33 ont été enlevés et 573 arrêtés. Créée en 1985, l’association Reporters sans frontières s’active dans le monde entier pour leur venir en aide.

En conclusion, nous pouvons affirmer que nous ne pouvons pas bien vivre en démocratie sans être bien informés et sans liberté de la presse et des médias. Il s’agit bien là d’un « quatrième pouvoir », la presse jouant un rôle de « superviseur », de gardien du bon fonctionnement des institutions par ses enquêtes et ses révélations sur les abus et les injustices que l’on préfère parfois cacher. Être bien informé, savoir bien s’informer, c’est vraiment un enjeu citoyen !

Page 31: Fascicule1-1

V8501-F1/2 31

SÉQUENCE 02

LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION...................................................................................................... 32

I. LES DIFFÉRENTES SOURCES D’INFORMATION : SONT-ELLES FIABLES ? ............ 32 GROUPEMENT DE TEXTES 1 : LA FIABILITÉ DES SOURCES .....................................................32

II. DE LA DÉPÊCHE À L’ARTICLE : LES CONTRAINTES DE L’ÉCRITURE

JOURNALISTIQUE................................................................................................................... 35 GROUPEMENT DE TEXTES 2 : LES ÉTAPES DU TRAVAIL DU JOURNALISTE : DE

LA DÉPÊCHE À L’ARTICLE ............................................................................................................36 LA STRUCTURE D’UN ARTICLE DE PRESSE...................................................................................38 GROUPEMENT DE TEXTES 3 : FAITS DIVERS ET FAITS DE SOCIÉTÉ .....................................39

III. ÉTUDE DE LA LANGUE........................................................................................................ 41 A. LES FORMES DE PHRASES .............................................................................................................41 B. LA RÉDACTION DES TITRES..........................................................................................................42 C. LES PAROLES RAPPORTÉES ..........................................................................................................43

IV. EXPRESSION ÉCRITE : RÉDIGER UN ARTICLE À PARTIR D’UNE BRÈVE ............. 44

E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES EXERCICES

D’ENTRAÎNEMENT................................................................................................................. 46

Page 32: Fascicule1-1

32 FRANÇAIS V8501-F1/2

LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION

PROBLÉMATIQUE : COMMENT UN ÉVÉNEMENT DEVIENT-IL UNE INFORMATION ?

COMMENT S’ASSURER DU BIEN-FONDÉ D’UNE INFORMATION ?

Objectifs

Les activités proposées dans cette séquence vous permettront de développer les attitudes et

d’acquérir les capacités suivantes :

— S’interroger sur le contexte de production d’une information. — Comprendre le travail du journaliste. — Distinguer les types d’articles. — Distinguer information et commentaires dans un article. — Comprendre la structure d’un article de presse. — Langue : distinguer les formes de phrases ; connaître les règles d’écriture des titres des articles ;

distinguer et employer le style direct et le style indirect. — Rédiger un article de presse en tenant compte des contraintes journalistiques.

I. LES DIFFÉRENTES SOURCES D’INFORMATION : SONT-ELLES FIABLES ?

GROUPEMENT DE TEXTES 1 : LA FIABILITÉ DES SOURCES

Lisez les textes ci-contre…

Page 33: Fascicule1-1

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Document 1

Autoportrait d’un reporter,

R. Kapuscinski, Flammarion, 2010

Page 34: Fascicule1-1

34 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 2

Autoportrait d’un reporter,

R. Kapuscinski, Flammarion, 2010

Document 3

Autoportrait d’un reporter,

R. Kapuscinski, Flammarion, 2010

Page 35: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 02 35

Questions

Répondez en vous appuyant sur les documents et en rédigeant des phrases.

Document 1

1. Qu’est-ce que l’AFP ? Recherchez les noms des deux autres grandes agences de presse mondiales.

2. Quel est le rôle d’une agence de presse ?

3. Où l’agence se procure-t-elle les informations ?

4. Quelle précaution les correspondants et les journalistes doivent-ils prendre avant de diffuser une information ?

5. Quelle doit être la qualité principale d’une dépêche d’agence ? Quelles informations essentielles fournit-elle ?

6. Comment le journaliste traite-il la dépêche ?

7. Qu’est-ce qu’un scoop ? Pourquoi peut-il amener un journaliste à commettre une erreur ?

Document 2

1. D’après l’étymologie, que signifie le mot « reporter » ?

2. Pour Kapuscinski, cela suffit-il pour rédiger « un bon article » ? Soulignez la phrase qui justifie votre réponse.

3. À quelle question la dépêche d’agence ne répond-elle pas ?

Document 3

1. Quelle autre source d’information est évoquée dans ce document ? Est-elle fiable ? Pourquoi ? Soulignez l’extrait de phrase qui résume les critiques adressées à internet.

2. Pour être bien informé, quelle attitude un citoyen responsable doit-il adopter face aux informations qui lui parviennent ?

II. DE LA DÉPÊCHE À L’ARTICLE : LES CONTRAINTES DE L’ÉCRITURE JOURNALISTIQUE

L’essentiel à connaître

La dépêche est le point de départ du travail journalistique. C’est un texte court diffusé par les agences de presse qui donne l’information à l’état brut.

Les journalistes élaborent ensuite des articles informatifs à l’aide de documentation, d’interviews et d’enquêtes qui précisent l’information donnée par la dépêche.

Enfin, quand l’événement concerne un fait de société, les journalistes poussent plus loin leurs investigations et leur réflexion dans des articles d’analyse qui mettent l’information en perspective et en débat.

Page 36: Fascicule1-1

36 FRANÇAIS V8501-F1/2

GROUPEMENT DE TEXTES 2 : LES ÉTAPES DU TRAVAIL DU JOURNALISTE : DE

LA DÉPÊCHE À L’ARTICLE

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Document 2

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Page 37: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 02 37

Document 3

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Questions

Document 1

Quelles informations essentielles cette dépêche fournit-elle ? Répondez en complétant le tableau ci-dessous :

QUI ?

QUOI ?

OÙ ?

QUAND ?

COMMENT ?

Page 38: Fascicule1-1

38 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 2

1. Pour écrire son article, Éric Moine s’est-il contenté de reprendre les informations trouvées dans la dépêche ?

2. Soulignez et relevez les informations supplémentaires qu’il a recueillies.

3. De quel type d’article s’agit-il ?

Document 3

1. Quelles informations nouvelles nous sont communiquées dans cet article ? À partir de quelles sources la journaliste a-t-elle travaillé ?

Informations nouvelles Sources

2. De quel type d’article s’agit-il ?

3. À quoi voit-on qu’on est passé de l’information au commentaire entre le texte 2 et le texte 3 ?

Documents 1, 2, 3

Comparez les titres des trois textes (la dépêche et les deux articles) : ressemblances et différences.

LA STRUCTURE D’UN ARTICLE DE PRESSE

Repères

— Le titre : rédigé en gros caractères, il annonce le sujet de l’article. — Le chapeau (ou « chapô ») : une ou deux phrases placées au-dessus de l’article résument les faits et

précisent le lieu, la date et les principaux acteurs de l’événement. — L’intertitre : c’est un titre intermédiaire dans un article long destiné à relancer l’intérêt du lecteur et à

donner des repères. — L’accroche : la (ou les) première(s) phrases de l’article destinée(s) à attirer l’attention du lecteur

(anecdote, citation des paroles d’un témoin ou d’un acteur de l’événement, etc.). — La chute : ce sont les dernières lignes de l’article (une réflexion personnelle, une note d’humour, une

courte morale, une ouverture sur le futur…). — Les témoignages : ce sont les paroles des témoins rapportées au style direct ou indirect. — Le pavé : c’est un petit texte ou un schéma accompagnant l’article et donnant des informations complé-

mentaires (statistiques, par exemple).

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K Exercice d’application

Repérez les éléments de la structure des articles 2 et 3 du groupement de textes 2 et complétez le tableau ci-dessous :

Libération, 16 février 2009, Éric Moine Libération, 18 février 2009, Odile Millot

Titre

Chapeau

Accroche

Chute

Témoignages

GROUPEMENT DE TEXTES 3 : FAITS DIVERS ET FAITS DE SOCIÉTÉ

L’essentiel à connaître

— Les faits divers rapportent des événements variés de la vie quotidienne dont la particularité est de ne pas être ordinaires : accidents, faits insolites, sauvetages, actes d’héroïsme, etc. Leur fonction est d’attirer la curiosité du lecteur, de l’émouvoir ou de le divertir. On les trouve nombreux dans la presse locale ou régionale car la proximité géographique augmente l’intérêt des lecteurs.

— On appelle « faits de société » les faits concernant la vie politique, économique et sociale touchant un individu ou un groupe d’individus (occupation d’une usine, grève de la faim…).

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, Bac pro, seconde professionnelle, Foucher

Page 40: Fascicule1-1

40 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 2

Français, Bac pro, seconde professionnelle, Foucher

Questions

Documents 1 et 2

1. Analysez les deux articles en trouvant les réponses aux questions essentielles dans le tableau ci-dessous :

Document 1

AFP, 28 janvier 2009

Document 2

Le Parisien, 16 janvier 2009

QUI ?

QUOI ?

OU ?

QUAND ?

POURQUOI ?

COMMENT ?

2. Lequel de ces articles est un fait divers ? Lequel est un fait de société ? Justifiez votre réponse.

Page 41: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 02 41

III. ÉTUDE DE LA LANGUE

A. LES FORMES DE PHRASES

L’essentiel à connaître

1. La forme active permet au journaliste de mettre l’accent sur celui qui accomplit l’action dont il parle et qui est le sujet grammatical du verbe.

C Exemple

Les douaniers ont saisi un lot d’articles de contrefaçon à la frontière italienne.

Les douaniers Le sujet est actif, il fait l’action.

ont saisi Le verbe est à la forme active (passé composé de l’indicatif).

un lot d’articles de contrefaçon… Le complément est l’objet de l’action.

2. La forme passive permet au journaliste de mettre l’accent plutôt sur l’objet de l’action qui devient le sujet grammatical du verbe.

C Exemple

Un lot d’articles de contrefaçon a été saisi par les douaniers à la frontière italienne.

Un lot d’articles de contrefaçon Le sujet est passif, il est l’objet de l’action.

a été saisi Le verbe est à la forme passive (auxiliaire avoir au passé composé + participe passé du verbe conjugué).

par les douaniers… Le complément d’agent, introduit par « par » est celui qui fait l’action.

3. En utilisant la forme impersonnelle, le journaliste ne valorise ni le sujet ni l’objet de l’action. La phrase se construit avec un sujet « apparent », le pronom personnel « il », 3e personne du singulier. Ce pronom peut être le sujet d’un verbe impersonnel (« il pleut ») ou faire partie d’une construction impersonnelle (« il y a, il faut, il est nécessaire, regrettable… »).

C Exemple

Il est nécessaire de lutter contre le chômage. — « il » : sujet apparent avec lequel on accorde le verbe. — « de lutter contre le chômage » : sujet réel, celui qui fait vraiment l’action de souffler.

K Exercice 1

Soulignez les phrases à la forme active en rouge et celles à la forme passive en bleu :

1. Il a répondu à cette annonce. 2. Les résultats ont été affichés au lycée. 3. Cette invitation vous sera remise par un coursier. 4. La candidate s’est présentée à 9 heures. 5. Les ouvriers travaillent même le samedi.

K Exercice 2

Soulignez les phrases à la forme impersonnelle :

1. Il est arrivé trop tard. 2. Il arrive qu’il soit en retard. 3. Il est nécessaire d’étudier. 4. Il refuse de sortir. 5. Il se peut que je vienne dimanche.

Page 42: Fascicule1-1

42 FRANÇAIS V8501-F1/2

K Exercice 3

Transformez les phrases ci-dessous en les mettant à la forme passive. Attention aux accords des participes passés !

1. La ville invite les Lyonnais à s’exprimer sur la construction d’un grand stade. 2. Le directeur de la maison de retraite recherche un animateur pour le club de pétanque. 3. Les ouvriers de cette usine ont entamé une grève.

B. LA RÉDACTION DES TITRES

L’essentiel à connaître

Pour rendre un article plus lisible, on le structure avec des titres et des intertitres. On distingue plusieurs types de titres : — Le titre informatif présente l’événement sans le commenter.

C Exemple

« Une discothèque fermée après un accident ». — Le titre « point de vue » exprime un jugement.

C Exemple

« Dur, dur le ramadan en août ! » — Pour attirer l’attention du lecteur, le titre peut adopter un ton humoristique.

C Exemple

« La plage sans fumeurs fait un tabac ! » (jeu de mots) — Le ton peut au contraire être dramatique.

C Exemple

« Disparition de la joggeuse : une famille dans l’angoisse ! ».

K Exercice

Pour chacun de ces titres, dites s’il s’agit de titres informatifs ou « point de vue » et précisez ceux qui jouent sur l’humour.

Titres Types de titre

Les Bleus méritaient mieux !

Le braquage tourne au drame !

Quatre morts sur la route des vacances.

Une rando à dos d’âne, c’est pas bête !

Évacuation du quartier après la découverte d’une fuite de gaz.

Le train vers Lourdes, un vrai chemin de croix !

Page 43: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 02 43

C. LES PAROLES RAPPORTÉES

L’essentiel à connaître

Dans un article, le journaliste peut rapporter les paroles des témoins au discours direct ou indirect.

Au discours direct, les paroles sont introduites par un verbe de parole (dire, demander…) et rappor-

tées entre guillemets telles qu’elles ont été prononcées. Cela a pour effet de donner plus de vie et d’authenticité à l’article. C Exemples

1. « Du plastic, il y en a sûrement encore dans la taule », tempête le gardien. « tempête » est le verbe de parole, placé ici derrière la citation. 2. « Cette exclamation lui échappa : « Il est sûrement coupable ! » « échappa » est le verbe de parole qui exprime ici un point de vue : le témoin n’a pu retenir sa réaction. Il est placé devant la citation et donc suivi des deux-points.

Au discours indirect, les paroles sont rapportées dans une subordonnée introduite par une conjonction de subordination (que, si…) ou par une préposition (de). C Exemples

Le jeune homme a reconnu qu’il roulait trop vite. Le policier lui a ordonné de le suivre.

Pour passer d’un discours à l’autre, des transformations s’imposent :

Discours direct Discours indirect

« Je roulais trop vite ! » a reconnu le jeune homme. (première personne « je » ; disparition du subordon-nant)

Le jeune homme a reconnu qu’il roulait trop vite.

Le policier lui a ordonné : « Suivez-moi ! ». (l’impératif remplace l’infinitif)

Le policier lui a ordonné de le suivre.

Il faut respecter la concordance des temps :

Discours direct Discours indirect

Il lui dit : « J’arrive ! ». Verbe « dire » au présent

Il lui dit qu’il arrive. Pas de changement de temps.

Il lui a dit : « J’arrive ! ». Verbe « dire » au passé composé (temps du passé)

Il lui a dit qu’il arrivait. L’imparfait remplace le présent pour le verbe

« arriver ». Le verbe de parole au passé implique

un changement de temps pour le verbe des paro-

les rapportées.

K Exercice 1

Transposez les phrases ci-dessous au discours direct :

Discours indirect Discours direct

Le recruteur a dit à Marc que sa candidature l’intéressait beaucoup.

Il lui a demandé s’il pouvait garder son dossier.

Il m’a affirmé qu’ils viendront demain.

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44 FRANÇAIS V8501-F1/2

K Exercice 2

Transposez les phrases ci-dessous au discours indirect :

Discours direct Discours indirect

L’accusé avoue : « Je suis coupable ! ».

L’accusé a avoué : « Je suis coupable ! ».

Son avocat lui murmure : « Taisez-vous ! ».

IV. EXPRESSION ÉCRITE : RÉDIGER UN ARTICLE À PARTIR D’UNE BRÈVE

Sujet

Avant de vous accorder une promotion, le rédacteur en chef du journal où vous travaillez comme simple pigiste veut tester vos capacités : il vous demande de rédiger un article d’une vingtaine de lignes sur le

cyclone qui a dévasté la Birmanie en 2008.

Il vous fournit la brève et de la documentation (voir page suivante).

MARCHE À SUIVRE

Lisez l’ensemble de la documentation

1. Document 1 : la brève : analysez-la.

Où ?

Quand ?

Quoi ? (le fait rapporté)

Qui ? (qui est concerné ?)

Comment ? (les dégâts)

2. Document 5 : Quel est le problème posé ? Pourquoi cet événement doit-il être médiatisé ?

3. Rédigez l’introduction de l’article, l’attaque : trouvez une formule qui attirera l’attention des lecteurs (Exemple : « Nargis vient de frapper la Birmanie »). Vous pouvez également citer tout de suite un bref témoignage d’un habitant traumatisé par ce qu’il a vécu.

4. Rédigez le corps de l’article : relevez les éléments à développer (la violence du cyclone, les dégâts, le problème de l’aide internationale entravée…). Vous pouvez imaginer un témoignage, d’une victime ou d’un membre d’une ONG par exemple. Rédigez des intertitres.

5. Rédigez la conclusion, la chute : insistez sur l’importance du cyclone.

6. Rédigez le chapeau : résumé des informations essentielles.

7. Trouvez un titre, informatif, « point de vue » ou dramatique.

8. Mettez en forme votre texte en utilisant un logiciel de traitement de texte.

CONSEILS POUR LA QUALITÉ DE LA RÉDACTION — Utilisez la troisième personne du singulier et non « Je ». — Évitez le passé simple, privilégiez le présent et le passé composé. — Rédigez des phrases courtes et claires. — Veillez à la correction de l’orthographe.

Page 45: Fascicule1-1

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Document 1 Document 2

Document 3

Document 4 Document 5

Français, Bac pro, seconde professionnelle, Foucher

Page 46: Fascicule1-1

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E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES

EXERCICES D’ENTRAÎNEMENT

Les réponses aux questions sont enrichies de compléments d’information.

LES SOURCES D’INFORMATION SONT-ELLES FIABLES ?

LA FIABILITÉ DES SOURCES

Document 1

1. L’AFP est le sigle désignant l’Agence France Presse. Les deux autres agences mondiales sont Reuters

(agence britannique) et Associated Press (agence américaine).

2. Les agences de presse diffusent les informations aux médias du monde entier qui sont abonnés à leurs services.

3. Ces agences se procurent leurs informations auprès de correspondants dans les capitales et les grandes villes du monde entier. Ces derniers sont en contact avec les personnalités officielles mais également avec les opposants. Ils sont en relation avec les médias locaux (radios, presse…).

4. Les correspondants tout comme les journalistes se doivent de vérifier soigneusement l’authenticité des informations qu’ils récoltent avant de les diffuser.

5. Une dépêche d’agence doit être claire. Elle doit répondre à des questions précises : Qui ? Quoi ?, Où ? Quand ? Comment ? Et parfois, Pourquoi ?

6. Après avoir vérifié l’authenticité de la dépêche, le journaliste rédige son article et apporte des explications et des commentaires grâce à un travail supplémentaire d’information et d’enquête.

7. Un scoop est une nouvelle importante donnée en exclusivité par une agence de presse. Face à la concurrence des autres médias, dans la précipitation, le journaliste peut négliger de vérifier l’information donnée par ce scoop et la diffuser sans attendre, par exemple, sa confirmation officielle. Il commettra alors une erreur dont les conséquences seront plus ou moins graves. On se souvient que des médias avaient annoncé à tort la mort de personnages célèbres (par exemple, la mort de l’animateur Pascal Sevran annoncée 15 jours avant qu’elle ne se produise réellement !)

Document 2

1. Reporter est emprunté à l’anglais reporter qui signifie « celui qui fait un rapport, un récit ». Cette étymologie suggère donc que le journaliste qui réalise un reportage se contente de « raconter » les faits sans les analyser, sans chercher d’explication.

2. Pour le journaliste Kapuscinski, cela ne suffit pas pour faire « un bon article ». la phrase à souligner est la suivante : « Autrement dit, raconter et décrire ne suffit pas : il faut expliquer l’information. » (l. 8-9).

3. En général, la dépêche d’agence ne répond pas à la question « Pourquoi ? ». C’est donc au journaliste à enquêter afin que non seulement le lecteur soit informé des faits, mais également qu’il les comprenne.

Document 3

1. Internet est aujourd’hui une source d’information non négligeable mais peu fiable car les informations ne sont ni contrôlées, ni hiérarchisées et ni même signées parfois. L’extrait de phrase à souligner est le suivant : « le Net est littéralement envahi d’informations provenant de sources inconnues et incontrôlables. »

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V8501-F1/2 SÉQUENCE 02 47

2. Pour être bien informé, un citoyen doit s’interroger sur les sources des informations, leur fiabilité et sur la manière dont elles sont traitées par les médias.

OBJECTIFS ET COMPLÉMENT D’INFORMATION

Les étapes du travail du journaliste

Pour écrire et publier un article, un journaliste doit être lui-même bien informé. Il peut consulter Internet

mais avec beaucoup de précautions. Il doit surtout lire les dépêches d’agences et éventuellement les analyses qu’en font ses confrères.

Avant d’écrire son article, il doit commencer par rassembler une documentation précise, construite soit à partir de témoignages (qu’il doit vérifier et recouper) soit à partir d’une enquête faite sur le terrain.

Vient ensuite le travail d’écriture qui rendra l’information compréhensible par le public.

DE LA DÉPÊCHE À L’ARTICLE : LES CONTRAINTES DE L’ÉCRITURE JOURNALISTIQUE

LES ÉTAPES DU TRAVAIL DU JOURNALISTE : DE LA DÉPÊCHE À L’ARTICLE

Document 1

Les informations essentielles fournies par la dépêche :

QUI ? Deux détenus dont un condamné à perpétuité.

QUOI ? Ils se sont évadés de la prison de Moulins et ont relâché les deux gardiens qu’ils avaient pris en otages.

OÙ ? – La prison de Moulins, dans l’Allier. – La région parisienne.

QUAND ? Dimanche 16 février 2009, dans l’après-midi.

COMMENT ? – Ils ont utilisé des explosifs. – Ils ont pris deux gardiens en otages. – Ils se sont enfuis en voiture.

Document 2

1. À la lecture de l’article rédigé par Éric Moine, on s’aperçoit qu’il a recueilli d’autres informations que celles contenues dans la dépêche : — l’identité des évadés et leur parcours personnel ; — l’état du lieu de l’évasion et le dispositif policier en place ; — le fait que les autorités pénitentiaires qu’il a contactées se sont refusées à tout commentaire ; — des renseignements sur les dernières tentatives d’évasion en France ; — l’avis d’un gardien qu’il a interviewé.

2. Éléments à souligner : ceux qui correspondent aux points ci-dessus.

3. Il s’agit d’un article informatif.

Page 48: Fascicule1-1

48 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 3

1. Informations nouvelles communiquées dans cet article et sources à partir desquelles la journaliste a travaillé :

Informations nouvelles Sources

L’administration pénitentiaire décide de renforcer les mécanismes de surveillance et de contrôle pour éviter les récidives.

Une conférence de presse du directeur de l’administration pénitentiaire, Claude d’Harcourt.

– Les évasions sont rarissimes et les évadés sont presque toujours repris.

– L’efficacité de la décision de l’administration péni-tentiaire est mise en doute (analyse et commentaires de la journaliste).

– Le renforcement des contrôles se fait au détriment de la réinsertion.

– Documentation consultée par la journaliste. – Déclaration de Patrick Marest, porte-parole de

l’Observatoire national des prisons.

2. Il s’agit d’un article d’analyse.

3. Entre le texte 2 et le texte 3 on voit qu’on est passé de l’information au commentaire. En effet, la

journaliste apporte la contradiction au discours officiel qui souhaite le durcissement sécuritaire (elle s’appuie sur les chiffres des évasions qui montrent que les mesures envisagées ne correspondent pas aux besoins).

Documents 1, 2, 3

Le point commun aux titres des trois textes (la dépêche et les deux articles) est qu’ils évoquent tous l’évasion des détenus (« Évasion » textes. 1 et 3 ; « s’évadent » texte 2. On note cependant des différences :

— Seul le titre de la dépêche parle des otages et signale que les deux détenus sont toujours en fuite. — Seul le titre de l’article 2 parle de l’explosion (« Explosion au parloir »). — Seul le titre de l’article 3 avance une explication : « l’absence d’avenir ».

LA STRUCTURE D’UN ARTICLE DE PRESSE

Exercice d’application

Repérage de la structure des articles 2 et 3 du groupement de textes 2

Libération, 16 février 2009, Éric Moine Libération, 18 février 2009, Odile Millot

Titre

« Explosion au parloir, deux détenus s’éva-dent »

« L’évasion face à l’absence d’avenir »

Chapeau (exceptionnellement placé ici au-dessus du titre)

À Moulins, deux hommes ont fui hier, prenant en otages pendant quelques heures deux surveil-lants. »

« Allongement des peines et durcissement de la vie en prison poussent les détenus à des tenta-tives désespérées. »

Accroche « C’est un habitué de la belle qui s’est échap-pé, hier après-midi de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier). »

« Un acte de guerre ».

Chute L’interview d’un gardien : « Du plastic, il y en a encore sûrement dans la taule ».

Déclaration de Patrick Marest : « En filigrane se construit une prison qui enferme toujours plus, et prépare toujours moins à la sortie ».

Témoignages Témoignage d’un gardien. La journaliste rapporte les paroles prononcées par le directeur de l’administration pénitentiaire lors de sa conférence de presse.

Page 49: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 02 49

FAITS DIVERS ET FAITS DE SOCIÉTÉ

1. Documents 1 et 2

Analyse des deux articles à partir des questions essentielles

Document 1

AFP, 28 janvier 2009

Document 2

Le Parisien, 16 janvier 2009

QUI ? Un automobiliste. Antou-Ghislaine Matouba, une mère de famille

sans papiers.

QUOI ? Après avoir fait une chute de 300 mètres dans un ravin, il a été sauvé.

Elle a obtenu une attestation provisoire de travail.

OÙ ? En Ardèche, sur la RN 102, entre Aubenas et Le Puy, sur la commune d’Astet.

Dans l’Essonne.

QUAND ? En janvier 2009. En janvier 2009

POURQUOI ? Une panne de courant a obligé les agents EDF à intervenir.

Elle est passée dans l’émission de télévision « Les infiltrés ».

COMMENT ? Ils ont aperçu le corps de la victime et ont appelé les secours.

Les téléspectateurs ont été émus et les pouvoirs publics ont réagi en accédant à sa demande.

2. L’article de l’AFP est un fait divers (un accident et un sauvetage inespéré) alors que celui du journal Le Parisien est un fait de société (le problème des « sans papiers » est évoqué).

LANGUE

LES FORMES DE PHRASES

Exercice 1

A (forme active) ; P (forme passive)

1. Il a répondu à cette annonce : A. 2. Les résultats ont été affichés au lycée : P. 3. Cette invitation vous sera remise par un coursier : P. 4. La candidate s’est présentée à 9 heures : A.

Exercice 2

Les phrases à la forme impersonnelle sont les suivantes :

2. Il arrive qu’il soit en retard. 3. Il est nécessaire d’étudier. 4. Il se peut que je vienne dimanche.

Exercice 3

Transformation des phrases à la forme passive :

1. Les Lyonnais sont invités par la ville à s’exprimer sur la construction d’un grand stade. 2. Un animateur pour le club de pétanque est recherché par le directeur de la maison de retraite. 3. Une grève a été entamée par les ouvriers de cette usine.

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LA RÉDACTION DES TITRES

Les types de titres

Titres Types de titre

Les Bleus méritaient mieux ! Point de vue

Le braquage tourne au drame ! Point de vue

Quatre morts sur la route des vacances. Informatif

Une rando à dos d’âne, c’est pas bête ! Point de vue + humour

Évacuation du quartier après la découverte d’une fuite de gaz. Informatif

Le train vers Lourdes, un vrai chemin de croix ! Point de vue + humour

LES PAROLES RAPPORTÉES

Exercice 1

Phrases transposées du discours indirect au discours direct :

Discours indirect Discours direct

Le recruteur a dit à Marc que sa candidature l’intéressait beaucoup.

Le recruteur a dit à Marc : « Votre candidature m’inté-resse beaucoup ».

Il lui a demandé s’il pouvait garder son dossier. Il lui a demandé : « Puis-je garder votre dossier ? ».

Il m’a affirmé qu’ils viendront demain. « Ils viendront demain », m’a-t-il affirmé.

Exercice 2

Phrases transposées du discours direct au discours indirect :

Discours direct Discours indirect

L’accusé avoue : « Je suis coupable ! ». L’accusé avoue qu’il est coupable.

L’accusé a avoué : « Je suis coupable ! ». L’accusé a avoué qu’il était coupable. (verbe introducteur au passé)

Son avocat lui murmure : « Taisez-vous ! ». Son avocat lui murmure de se taire. (l’infinitif remplace l’impératif)

EXPRESSION ÉCRITE : RÉDIGER UN ARTICLE À PARTIR D’UN FAIT DIVERS.

1. Analyse de la brève

Où ? En Birmanie

Quand ? Le 2 mai 2008

Quoi ? (le fait rapporté) Le cyclone Nargis s’est abattu sur le pays

Qui ? (qui est concerné ?) La population du pays

Comment ? (les dégâts) Plus de 80 000 morts et 53 000 disparus

2. Le problème posé est que le régime en place est une dictature militaire qui refuse de laisser entrer les humanitaires dans le pays.

3. L’attaque : « Le cyclone Nargis a frappé de plein fouet la Birmanie ce 2 mai. » ou : « J’ai cru que nous allions tous mourir ! » témoigne cette mère de famille encore sous le choc.

4. Le corps de l’article : vents de 190 à 240 km/h ; cyclone de force 4 ; arbres, toitures, poteaux électriques arrachés à Rangoon, la capitale ; des ONG sur place ; les difficultés rencontrées à cause des autorités… Rédigez des intertitres.

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5. La chute : Le cyclone Nargis est la pire catastrophe que la Birmanie ait connue.

6. Le chapeau : le rédiger en utilisant l’analyse de la brève.

7. Le titre : exemple : CYCLONE MEURTRIER EN BIRMANIE

Proposition d’article rédigé

CYCLONE MEURTRIER EN BIRMANIE

Le bilan s’alourdit après le passage du cyclone en Birmanie. D’après la télévision officielle, il s’élèverait à plus de 80 000 morts et 53 000 disparus.

Un cyclone dévastateur

« J’ai cru que nous allions tous mourir ! » s’exclame cette mère de famille encore sous le choc. Le cyclone Nargis a frappé de plein fouet la Birmanie ce 2 mai. Les vents soufflant à plus de 190 km/h et les pluies torrentielles ont provoqué d’énormes dégâts : de nombreuses habitations ont été détruites et le nombre de sans-abris augmente d’heure en heure. Les routes sont coupées, les trains ne circulent plus, les lignes téléphoniques ont été arrachées et de nombreuses régions sont totalement isolées. Le bilan humain devrait s’alourdir encore dans les heures qui viennent. La principale région rizicole a été particulièrement touchée et les conséquences seront sans doute dramatiques pour l’économie du pays. La capitale Rangoon offre un spectacle de désolation : arbres, toitures et poteaux électriques ont été arrachés. L’aéroport et les lieux publics ont été ouverts pour accueillir ceux qui ont tout perdu.

Des secours retardés par les autorités

De nombreux pays se sont immédiatement portés volontaires pour aider la Birmanie. Plusieurs ONG sont sur place, la Croix-Rouge française, l’Unicef, MSF… mais les secours ont été retardés par le refus de la junte militaire de laisser entrer dans le pays des organisations étrangères. Il a fallu une forte pression mondiale pour que les généraux acceptent enfin l’aide internationale.

Une polémique qui enfle

La catastrophe aurait pu être en partie évitée si un système d’alarme avait été mis en place comme dans de nombreux pays. Elle aurait en tout cas causé moins de victimes. L’opposition dénonce l’irresponsabilité du gouvernement birman. Le cyclone Nargis est la pire catastrophe que la Birmanie ait connue à ce jour.

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SÉQUENCE 03

LA MISE EN SCÈNE DE L’INFORMATION ................................................................................................. 54

INTRODUCTION............................................................................................................................... 54

I. COMMENT ET POURQUOI L’INFORMATION EST-ELLE CHOISIE ET MISE ET

« MISE EN SCÈNE » ?.............................................................................................................. 55 GROUPEMENT DE TEXTES 1 : LA COMPOSITION DE LA UNE : UN PARTIPRIS

RÉDACTIONNEL ? .............................................................................................................................55 GROUPEMENT DE TEXTES 2 : TRI ET MISE EN SCÈNE DES INFORMATIONS ......................57

II. ÉTUDE DE LA LANGUE : LES PRONOMS ET LES MOTS DE REPRISE...................... 59

III. ÉTUDE D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE : LA NOUVELLE DE DIDIER DAENINCKX,

LE SALAIRE DU SNIPER........................................................................................................ 60

IV. EXPRESSION ÉCRITE : RÉDACTION D’ARTICLES ........................................................ 67

E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES EXERCICES

D’ENTRAÎNEMENT................................................................................................................. 68

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LA MISE EN SCÈNE DE L’INFORMATION

PROBLÉMATIQUE : LES MÉDIAS DISENT-ILS LA VÉRITÉ ?

Objectifs

Les activités proposées dans cette séquence vous permettront de développer les attitudes et

d’acquérir les compétences suivantes :

— S’interroger sur le contexte de production d’une information. — Décoder les effets visuels de la mise en scène de l’information. — Comprendre pourquoi et comment l’information est « mise en scène ». — Langue : utiliser les pronoms et les mots de reprises dans un article. — Rédiger un article informatif et un article d’analyse à partir de la nouvelle « Le salaire du sniper ». — Réinvestir les notions vues dans les séquences 01 et 02.

INTRODUCTION

Prenez connaissance du document ci-dessous, puis répondez aux questions.

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Questions

1. Décrivez ce dessin

2. En quoi illustre-t-il l’expression « Le spectacle de l’information » ?

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I. COMMENT ET POURQUOI L’INFORMATION EST-ELLE CHOISIE ET « MISE EN SCÈNE » ?

GROUPEMENT DE TEXTES 1 : LA COMPOSITION DE LA UNE : UN PARTI PRIS

RÉDACTIONNEL ?

Prenez connaissance des documents ci-dessous, puis répondez aux questions.

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

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56 FRANÇAIS V8501-F1/2

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Questions

Qu’est-ce que la Une d’un journal ? Pourquoi est-elle importante ?

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V8501-F1/2 SÉQUENCE 03 57

Documents 1 et 3

Comparez les Unes des deux journaux du même jour dans le tableau ci-dessous :

09.04.2008 Libération La Croix

Titre principal

Place tenue par le

titre principal

Quel titre fait appel

à la réflexion du

lecteur ? À son ima-

gination ?

Autres événements

évoqués

Documents 2 et 4

1. Comment s’explique la différence entre les Unes des deux journaux du même jour ? 2. Dans chaque rédaction, comment se décide le choix du titre placé en première page ? 3. Dans les documents 2 et 4 soulignez les passages qui montrent que ces quotidiens veulent se démarquer des autres. Pourquoi ont-ils cet objectif ?

GROUPEMENT DE TEXTES 2 : TRI ET MISE EN SCÈNE DES INFORMATIONS

Document 1

Autoportrait d’un reporter, R. Kapuscinski, Flammarion, 2010

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Document 2

La fabrication de l’information,

collection Les journalistes et l’idéologie de la communication, F. Aubenas et M. Benasayag, éd. La Découverte, 1999

Français, seconde Bac pro, Hachette technique, 2009

Questions

Document 1

1. Relevez deux expressions péjoratives utilisées par l’auteur pour désigner la façon dont nous sommes informés.

2. Quels problèmes cela pose-t-il aux lecteurs et aux téléspectateurs ? Relevez les trois verbes qui justifient votre réponse.

3. Quel est donc le rôle du journaliste ?

Document 2

1. Qu’est-ce qu’un reportage « bidonné » ?

2. Quelle différence la journaliste fait-elle entre les reportages bidonnés il y a dix ans et ceux d’aujourd’hui ?

3. Pourquoi peut-on parler de « mise en scène » en ce qui concerne certains reportages ? Justifiez votre réponse en relevant les mots et expressions qui appartiennent au champ lexical du cinéma.

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II. ÉTUDE DE LA LANGUE : LES PRONOMS ET LES MOTS DE REPRISE

L’essentiel à connaître

Pour écrire un texte cohérent, il faut s’assurer que l’information progresse bien d’une phrase à l’autre avec clarté. Pour éviter les répétitions dans un article, le journaliste utilise des mots et des expressions qui peuvent les remplacer.

1. Les pronoms

Pronoms personnels Il(s), elle(s), lui, leur, le, la, les, (en, pronom adverbial, mis pour de cela, de ce, de lui, d’elle)…

Pronoms possessifs Le mien, le tien, le leur, les leurs…

Pronoms indéfinis Quelques-uns, certains, plusieurs, aucun, nul, personne, chacun, on…

Pronoms démonstratifs Celui, celui-ci, celle-ci, ceux-ci, celles-ci, celui-là, celle-là, cela…

Pronoms relatifs Qui, que, quoi, dont, où, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles, auquel, auxquels, auxquelles, duquel, desquels…

Pronoms interrogatifs Qui, que, quoi, quel, quelle, lequel, laquelle, auquel, auxquels, duquel, desquels…

C Exemple

Christophe a demandé à Virginie de lui rendre ses livres. Celle-ci les lui a rendus en s’excusant de son retard.

2. Les mots de reprises

Un nom peut être remplacé par un autre mot de sens équivalent (un synonyme, par exemple) ou par un groupe de mots (une périphrase).

C Exemples

— Le coureur cycliste a dominé ses concurrents. — L’athlète a pédalé très vite dans les côtes. (mot de sens équivalent)

— Le champion invincible a remporté la course. (périphrase)

K Exercice 1

Soulignez dans les phrases les pronoms utilisés :

1. Elle a oublié son agenda, il est sur le bureau. 2. Pierre a fait son exposé en classe devant ses camarades : il leur a fait forte impression ! 3. On m’a confirmé l’heure de mon rendez-vous. 4. Qui va m’accompagner ?

K Exercice 2

Remplacez les noms en italique par un pronom :

1. Le piano est mon instrument préféré et je joue du piano tous les jours. 2. Nous avons comparé ce piano avec le piano de Valérie. 3. Cette guitare sonne aussi bien que la guitare d’Enrico Macias ! 4. Les ordinateurs vendus sur Internet sont bien moins chers que les ordinateurs que l’on trouve dans les magasins.

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K Exercice 3

Supprimez les répétitions en utilisant un synonyme ou une périphrase.

1. Christophe Willem a publié son premier album. La chanteuse Zazie a participé à l’élaboration de l’album de Christophe Willem. 2. Les séries télévisées font beaucoup d’audience. Les téléspectateurs apprécient les sujets traités dans ces séries télévisées. 3. Beaucoup de Français passent leurs vacances en famille. Ils aiment se retrouver pendant les vacances.

III. ÉTUDE D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE : LA NOUVELLE DE DIDIER DAENINCKX, « LE SALAIRE DU SNIPER »

Pour écrire cette nouvelle de fiction, qui figure dans le recueil Passages d’enfer (Folio 3350), Didier Daeninckx s’est inspiré du conflit en ex-Yougoslavie et du siège de Sarajevo. Il met en scène un journaliste de guerre, Jean-Yves Delorce en reportage « sur le terrain ».

Son objectif est de nous amener à nous interroger sur le métier de journaliste, sur le rôle des différents acteurs de la « mise en scène » de l’information et de nous faire comprendre pourquoi il peut arriver que des médias ne nous disent pas la vérité.

Extrait 1

Passages d’enfer, « Le salaire du sniper », D. Daeninckx, Folio 3350, p. 9-11, 1998

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Extrait 2

Passages d’enfer, « Le salaire du sniper »,

Didier Daeninckx, Folio 3350, p. 12-13, 1998

Extrait 3

Passages d’enfer, « Le salaire du sniper »,

Didier Daeninckx, Folio 3350, p. 14-15-16, 1998

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Extrait 4

Passages d’enfer, « Le salaire du sniper »,

Didier Daeninckx, Folio 3350, p. 17-18, 1998

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Extrait 5

Passages d’enfer, « Le salaire du sniper »,

Didier Daeninckx, Folio 3350, p. 19-20-21-22,1998

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Extrait 6

Passages d’enfer, « Le salaire du sniper »,

Didier Daeninckx, Folio 3350, p. 22-23, 1998

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Document 7

Autoportrait d’un reporter, Ryszard Kapu∑cisnki, Flammarion, 2010

Questions

Extrait 1

1. D’après cet extrait, décrivez les conditions de vie d’un reporter de guerre.

2. Depuis combien de temps Jean-Yves Delorce se trouve-t-il à Kotorosk ? À quoi voit-on qu’il s’est adapté à la situation ?

3. « Il n’y a rien de pire qu’un conflit qui s’éternise » : quelles raisons peuvent permettre d’expliquer cette pensée du journaliste ?

Extrait 2

1. De quel journal Polex parle-t-il ? (l. 6)

2. Quel rôle le journal a-t-il sur la suite du programme de la chaîne ?

3. Quelles incidences cela peut-il avoir sur le contenu du journal ? Pourquoi ?

4. Quelles « pressions » les journalistes et reporters du journal télévisé de 20 heures peuvent-ils subir de la part des responsables de la chaîne ?

5. Selon Delorce, quelles sont les raisons de sa présence à Kotorosk ?

6. Qui est désigné par le pronom personnel « ils » dans la phrase : » Qu’est-ce qu’ils nous reprochent exactement ? » (l. 1-2). En est-il de même pour les pronoms personnels « ils » employés aux lignes 20,22 et 23 ?

7. Les journalistes de la Une travaillent-ils de la même façon et dans les mêmes conditions que Delorce ?

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8. Ces journalistes respectent-ils la déontologie, les règles du métier de journaliste ? (Consultez le document 7

pour répondre.)

9. Quelles contraintes peut-on imaginer que les responsables de la chaîne vont vouloir faire peser sur Delorce et son cameraman Philippe ?

10. « La réalité, c’est ce que les gens ont vu ! » : Quelles réflexions cette affirmation de Polex vous inspire-t-elle ?

Extrait 3

1. Quelle idée a germé dans l’esprit de Philippe pour satisfaire la direction de la chaîne ?

2. Quel exemple de reportage Philippe raconte-t-il ?

3. Comment le photographe a-t-il mis en scène la photo de la petite fille ? Avec quel résultat ?

4. Consultez le document 7 et dites quels reproches on peut adresser à ce photographe.

Extrait 4

1. Qu’est-ce qu’un sniper ?

2. Quel reportage Philippe propose-t-il à Delorce ? Quelles en sont les conditions ?

3. Quel sera le titre de ce reportage ?

Extrait 5

1. Qu’apprend-on sur Yochka ? Quel est son cadre de vie ?

2. Lignes 30 à 52 : relevez les mots et expressions qui montrent que Yochka se comporte comme un adulte.

3. De quelles qualités Yochka fait-il preuve pendant son expédition ? Justifiez votre réponse.

4. Selon vous, quel effet cette présentation de l’adolescent va-t-elle produire sur le public ?

5. Quelle est l’attitude de Delorce pendant ce reportage ? Justifiez votre réponse.

Extrait 6

1. En quoi l’attitude de Philippe diffère-t-elle de celle de Delorce ? Justifiez votre réponse.

2. Qu’arrive-t-il finalement à Yochka ?

3. Que comprend-on en lisant la dernière phrase de la nouvelle ?

4. Qui était Gavroche ? Quelle comparaison peut-on établir entre Yochka et Gavroche ?

5. Que pensez-vous de l’attitude de Philippe ?

6. Delorce aurait-il pu deviner les intentions de son collègue dès le début ? (extrait 4). A-t-il été naïf ou complice selon vous ?

7. Comment le reportage a-t-il été accueilli par la chaîne ? Fit-il de l’audience ?

Synthèse

En quoi cette nouvelle permet-elle de répondre à la problématique posée au début de la séquence : « Les médias disent-ils la vérité » ?

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IV. EXPRESSION ÉCRITE : RÉDACTION D’ARTICLES

Sujet

À partir de cette nouvelle, vous rédigerez deux articles d’une dizaine de lignes :

— Votre premier article sera de type informatif : vous présenterez Yochka, la situation dans laquelle il se trouve, le reportage auquel on lui demande de participer et vous insisterez sur le courage dont il a fait preuve pendant le tournage. Vous choisirez un titre accrocheur et vous n’oublierez pas le chapeau, l’accroche et la chute de l’article (voir la séquence 02). Vous utiliserez le présent de l’indicatif.

— Votre second article sera un article d’analyse : vous y présenterez Yochka, comme dans le premier article, mais vous amènerez les lecteurs à se poser des questions sur le rôle joué par Philippe et Delorce et leur responsabilité dans la mort de l’adolescent. Vous utiliserez le mode conditionnel pour émettre ces hypothèses. Vous préciserez qu’une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités de chacun. Vous terminerez en vous inquiétant de l’attitude de certains journalistes qui ne respectent pas la déontologie de leur métier. Comme précédemment, vous choisirez un titre accrocheur, vous n’oublierez pas de rédiger le chapeau, de soigner l’accroche et la chute de votre article.

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E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES

EXERCICES D’ENTRAÎNEMENT

Les réponses aux questions sont enrichies de compléments d’information.

INTRODUCTION

Le dessin humoristique de Sylvia Bataille

1. Ce dessin représente une horde de journalistes à l’affût d’un sujet, d’un scoop qui pourra faire la Une de leurs journaux et magazines. En réalité, il s’agit d’un simple chien.

2. L’auteur dénonce ici le comportement de certains journalistes qui « créent l’information » en la mettant

en scène, en l’exagérant. L’opinion publique est ainsi « manipulée » puisque l’importance d’un événement dépend du choix des médias et de la manière dont ils vont le traiter. Ajoutons que dans sa bande dessinée Le Retour du Chat, Philippe Geluck fait d’ailleurs prononcer au

célèbre félin les paroles suivantes : « En lisant le journal, les gens croient apprendre ce qui se passe dans le monde… En réalité, ils n’apprennent que ce qui se passe dans le journal ».

COMMENT ET POURQUOI L’INFORMATION EST-ELLE CHOISIE ET « MISE EN SCÈNE » ?

LA COMPOSITION D’UNE UNE : UN PARTI PRIS RÉDACTIONNEL ?

La Une, c’est la première page d’un journal, la seule visible dans les kiosques. Elle est donc importante car elle est en quelque sorte « la vitrine » du journal, elle doit donner aux lecteurs l’envie de l’acheter, d’acheter ce journal-là plutôt qu’un autre qui appartient à la concurrence.

Documents 1 et 3

Comparaison des Unes des deux journaux, Libération et La Croix

9.04.2008 Libération La Croix

Titre principal Le retour des pirates. Droits de l’homme, où en est la Chine ?

Place tenue par le

titre principal

Le titre avec son illustration occupe presque tout l’espace de la page.

Le titre accompagné d’une photo occupe une place importante mais laisse de l’espace pour un éditorial.

Quel titre fait appel

à la réflexion du

lecteur ? À son ima-

gination ?

Le titre de Libération fait appel à l’ima-gination du lecteur en proposant en illustra-tion une tête de mort et des armes de pirates qui font appel à l’imaginaire.

Le titre de La Croix fait appel à la réflexion en choisissant de le présenter sous la forme d’une question qui interpelle le lecteur.

Autres événements

évoqués

Les prisons françaises Les JO de Pékin Le cinéma, Festival Némo L’arche de Zoé

Mgr Dagens à l’académie française L’éditorial « Alerte routière » Eurotunnel Les classes pauvres blanches britanniques Le Haut Conseil de la famille La prévention des douleurs au travail Le cinéma

Documents 2 et 4

1. Les deux journaux du même jour présentent donc de nettes différences. En effet, Libération a choisi cette Une sur « Les pirates » pour se démarquer de ses concurrents et parce que la direction a estimé qu’elle répondrait davantage à l’intérêt de ses lecteurs. La Croix « anticipe », prévoit une semaine à l’avance les articles de fond qui seront traités, l’actualité peut bouleverser ce choix mais cela n’a pas été le cas pour le 9 avril 2008.

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2. Dans chaque rédaction, le choix du titre est une décision collective : « c’est toujours un travail collectif qui associe la rédaction en chef, le service d’édition, et tout le journal, puisque tout le monde est invité à la conférence de la Une de 18 heures » (doc. 2) ; « les conférences de rédaction… réunissent les chefs de service et l’ensemble de la rédaction » (doc. 4).

COMPLÉMENT D’INFORMATION

La rédaction regroupe tous les journalistes qui participent à la création de l’édition. Le rédacteur en chef définit l’orientation du journal, détermine le calendrier avec le nombre et le contenu des articles. Il est secondé par un ou plusieurs adjoints qui peuvent être des responsables de rubriques ou de services. La conférence est une réunion où se retrouvent les journalistes. Ils choisissent ou débattent du sujet qui fera l’actualité. Ils décident des sujets qui seront traités et sous quel angle, sous quel format. Ils peuvent déterminer si le sujet sera traité sous forme d’interview, de reportage ou d’enquête.

3. Les quotidiens veulent se démarquer des autres. Les passages à souligner sont les suivants :

Libération : « nous avions envie d’être différents des autres dans l’actualité du jour. »

La Croix : « créer “notre” actualité » Cet objectif s’explique par le fait qu’ils veulent plaire à leurs lecteurs qu’ils connaissent bien et qu’ils ont fidélisés mais c’est surtout pour des raisons économiques qu’ils veulent se différencier de leurs concurrents : ils veulent augmenter leurs ventes.

TRI ET MISE EN SCÈNE DES INFORMATIONS

Document 1

1. Les deux expressions péjoratives utilisées par l’auteur pour désigner la façon dont nous sommes informés sont les suivantes : « un déluge d’informations » (l. 2) ; « la masse d’informations » (l. 13) ?

2. Selon l’auteur, les gens sont submergés par trop d’informations :

« impossible d’échapper » (l. 1-2) ; « la difficulté… de ne pas s’y perdre » (l. 6-7) ; « la masse d’informations… a de quoi dérouter » (l. 16-17).

3. Le rôle du journaliste est donc de « hiérarchiser » l’information, « d’en dégager des priorités afin de lui donner un sens » (l. 18-19).

Document 2

1. Un reportage « bidonné » est un reportage qui n’est pas fidèle à la réalité. Journalistes et photographes ont modifié, manipulé l’événement souvent pour faire de l’audience. Leur objectif n’est donc plus d’informer le public mais de lui plaire pour vendre le journal, ce qui constitue une transgression grave des règles du métier, de la déontologie.

2. Selon Florence Aubenas, le « bidonnage » des reportages n’a pas le même objectif aujourd’hui qu’il y a dix ans. Autrefois, on modifiait, on manipulait le contenu d’un reportage pour faire croire à des choses qui n’existaient pas comme la découverte du cadavre d’un extraterrestre par les militaires américains. « Aujourd’hui, on ne triche plus pour faire croire, on triche pour faire voir. Il ne s’agit plus de jouer avec le fond mais avec la forme. » (l. 10-12). Pour intéresser le public et répondre à ses attentes, il faut des images si possibles spectaculaires ou émouvantes, « il faut du visible » (l. 21). Quand on n’en a pas, on tourne des reportages bidons avec des gens qui accepteront de jouer des rôles !

3. En ce qui concerne certains reportages, on peut en effet parler de « mise en scène ». Des agences de reportages vendent d’ailleurs aux grandes chaînes « des sujets prêts à diffuser » (l. 14) tournés et conçus comme au cinéma. Ainsi, la journaliste utilise beaucoup de mots et expressions appartenant au champ lexical du cinéma : « scénario » (l. 25) ; « industrie du cinéma » (l. 28) ; « synopsis » (l. 29) ; « les répliques » (l. 33) ; « une sorte de casting » (l. 35) ; « la fiction » (l. 37) ; « jouer » (l. 38).

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LANGUE : LES PRONOMS ET LES MOTS DE REPRISE

Exercice 1

Les pronoms utilisés sont en caractères gras.

1. Elle a oublié son agenda, il est sur le bureau. 2. Pierre a fait son exposé en classe devant ses camarades : il leur a fait forte impression ! 3. On m’a confirmé l’heure de mon rendez-vous. 4. Qui va m’accompagner ?

Exercice 2

1. Le piano est mon instrument préféré et j’en joue tous les jours. 2. Nous avons comparé ce piano avec celui de Valérie. 3. Cette guitare sonne aussi bien que celle d’Enrico Macias ! 4. Les ordinateurs vendus sur Internet sont bien moins chers que ceux que l’on trouve dans les magasins.

Exercice 3

1. Christophe Willem a publié son premier album. La chanteuse Zazie a participé à l’élaboration du disque

de la nouvelle star. 2. Les séries télévisées font beaucoup d’audience. Les téléspectateurs apprécient les sujets traités dans ces

feuilletons. 3. Beaucoup de Français passent leurs vacances en famille. Ils aiment se retrouver pendant leur temps de

repos.

ÉTUDE D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE : LA NOUVELLE DE DIDIER DAENINCKX, « LE

SALAIRE DU SNIPER »

Extrait 1

1. Les conditions de vie d’un reporter de guerre sont difficiles : il est logé dans un hôtel à l’abandon : « vitres sales » (l. 4) ; sa vie quotidienne comprend des contraintes : « le matelas posé à même le sol » (l. 6),

« le groupe électrogène n’était pas encore en marche » (l. 10-11), « une petite casserole d’eau minérale… sur le camping-gaz » (l. 12-13). C’est une vie rythmée par la guerre : « une rafale de mitrailleuse résonna » (l. 14-15).

2. Delorce est à Kotorosk depuis quatre mois. On voit qu’il s’est adapté à la situation car « il pouvait identifier le son de toutes les pièces d’artillerie disposées sur les collines environnantes » (l. 20-22).

3. « Il n’y a rien de pire qu’un conflit qui s’éternise » dit Delorce. En effet, plus la guerre dure, plus on peut penser qu’il y aura de victimes, notamment parmi la population civile. Par ailleurs, plus le conflit dure, plus il y aura d’armes sur le terrain, des mines anti-personnelles par exemple. Enfin, un conflit qui dure finit par se banaliser et ne plus intéresser le public sauf si des événements inattendus ou extraordinaires surviennent.

Extrait 2

1. Polex parle du journal télévisé de la chaîne.

2. Si le journal ne fait pas une bonne audience, cela va se répercuter sur la suite du programme : « Tous les programmes qui suivent chutent d’autant, la pub, les téléfilms, les variétés » (l. 6-7). Le journal télévisé de 20 heures joue le rôle de « locomotive » (l. 10).

3. C’est, semble-t-il, plus l’audience qu’il suscite que son contenu qui est important pour le journal. Cette audience est exprimée en chiffres : « Parts de marché, taux d’audience, indices de pénétration, répartition par couches socioprofessionnelles » (l. 4-6).

4. On peut penser que la chaîne réclame voire exige que l’on traite dans le journal des sujets susceptibles de faire de l’audience, d’intéresser le public (images choc, drames humains, catastrophes,…).

Page 71: Fascicule1-1

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5. Delorce pense qu’il est sur place non pour chercher du spectaculaire mais « au cas où ça pète parce que les éclats arroseront l’Europe entière » (l. 16-17). Il est donc plus préoccupé par les enjeux géostratégiques du conflit.

6. Dans la phrase « Qu’est-ce qu’ils nous reprochent exactement ? », le pronom personnel « ils » désigne les dirigeants de la chaîne de télévision pour laquelle Delorce et Philippe travaillent. Aux lignes 20, 22 et 23, les pronoms personnels « ils » représentent les journalistes de la Une, comparés péjorativement à « des cow-boys » (l. 19) : « Ils débarquent une fois par mois » (l. 20) ; « ils mettent en boîte un sujet bidon » (l. 22) ; « ils repartent comme ils sont venus » (l. 23).

7. Contrairement à Delorce et à Philippe, les journalistes de la Une ne sont pas installés sur le terrain : « Ils débarquent une fois par mois profitant d’un zinc de l’Onu » (l. 20-21). Ils bénéficient de passe-droits discutables : « ils repartent comme ils sont venus, aux frais des Nations Unies » (l. 23-24).

8. Ces journalistes ne respectent pas les règles de leur métier. En effet, l’article 1 de la Déclaration des droits et devoirs des journalistes leur impose de « respecter la vérité » alors qu’ils « mettent en boîte un sujet bidon » (l. 22).

9. On peut penser que la chaîne va demander à Delorce et Philippe de lui fournir un reportage susceptible de faire de l’audience, d’attirer les téléspectateurs.

10. « La réalité, c’est ce que les gens ont vu ! » affirme Polex (l. 40). Cette déclaration suscite des réactions : quel est le sens du mot « réalité » ? Pour Polex, ce n’est plus synonyme de vérité, ce n’est plus l’événement qui a eu lieu mais ce serait ce que les médias donnent à voir au public ! Pour Polex, la réalité d’une guerre, c’est ce qui est présenté à la vue de l’opinion publique. Cette affirmation pose donc le problème de la manipulation volontaire de la vérité par les médias. Le journaliste ne rapporte plus l’information mais il la crée, donc il manipule également le public auquel il la livre.

Extrait 3

1. Pour satisfaire la direction de la chaîne, Philippe pense lui aussi à « bricoler un truc » (l. 16), à mettre en scène un reportage attrayant avec « un scénario » et à « dégoter des gugusses qui veuillent bien interpréter les rôles » (l. 18-20).

2. Cette idée n’étant pas accueillie avec enthousiasme par Delorce qui « fit la grimace » (l. 21), Philippe lui raconte les agissements d’un photographe effectuant un reportage sur un attentat dans le TGV.

3. Le photographe avait apporté une poupée qu’il a placée près du corps de la petite fille victime de l’attentat. Cette scène ainsi photographiée a amplifié le sentiment d’horreur et entraîné une plus grande empathie pour la victime en insistant sur le fait qu’il s’agissait d’un enfant.

4. Ce photographe n’a pas respecté la vérité et il a même altéré la scène en y apportant un objet, la poupée, qui n’en faisait pas partie. Il a donc manipulé l’information et le public pour vendre à prix d’or sa photo ! Il n’a pas respecté les articles 1 et 3 de la Déclaration des droits et devoirs du journaliste.

Extrait 4

1. « Sniper » est un mot anglais désignant un tireur embusqué et isolé.

2. Philippe propose à Delorce un reportage sur un « petit môme qui trafique entre les deux camps pour faire vivre sa famille » (l. 37-39). Ce reportage est négocié « cinq cents dollars… la moitié cash, le solde après diffusion » (l. 41-42).

3. Le titre de ce reportage sera « Le Gavroche des Balkans »

Extrait 5

1. Yochka a une quinzaine d’années. Il vit dans « une pièce de quatre mètres sur cinq aménagée entre deux piliers d’une bretelle » (l. 25-26). Il est en compagnie d’une demi-douzaine d’enfants perdus qu’il protège.

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72 FRANÇAIS V8501-F1/2

2. Les mots et expressions qui montrent que Yochka se comporte comme un adulte sont les suivants (l. 30-52) : — il se montre responsable : « il leur tendit la main, puis, en hôte attentif… » (l. 31-32) ; — il négocie son intervention : « Il discuta… avec le cameraman pour mettre au point les termes du contrat,

et les deux cent cinquante dollars changèrent de poche » (l. 34-37).

3. Pendant son expédition, Yochka se montre courageux : « le gamin qui bondissait de trou d’obus en trou d’obus, qui profitait du moindre creux pour se mettre à l’abri, qui rampait lorsqu’il se savait à découvert. » (l. 60-62).

4. Cette présentation de l’adolescent va avoir pour effet d’amener le public à éprouver de l’empathie pour Yochka, à admirer son courage et à craindre pour sa vie.

5. Pendant ce reportage, Delorce se montre inquiet pour le jeune garçon : « Il ne faut pas qu’il aille là-bas… Il y a une batterie et des mortiers juste en face… ce sont de véritables dingues ! » (l. 89-91).

Extrait 6

1. Philippe est calme : « remplaça posément la cassette… assura la caméra sur son épaule. » (l. 1-2). Il se veut même rassurant : « Ne t’inquiète pas, il sait ce qu’il fait ! » (l. 5).

2. Yochka est abattu par un sniper.

3. En lisant la dernière phrase de la nouvelle, on comprend que le prix du reportage a été divisé en deux : la moitié a été versée à Yochka, l’autre à un sniper que Philippe avait chargé d’abattre l’adolescent.

4. Gavroche est un héros du roman Les Misérables de Victor Hugo. C’est un petit garçon de onze à douze ans qui meurt abattu sur les barricades lors d’une insurrection parisienne, le 6 juin 1832. Comme Gavroche, Yochka est libre et indépendant, aucun adulte ne veille sur lui. Il fait preuve de courage et d’insouciance face au danger. Tous deux meurent dramatiquement.

5. Philippe a menti à Yochka et a caché ses intentions réelles à Delorce (à la ligne 54, dans l’extrait 3, il lui avait quand même dit : « Tu peux compter sur moi. ». On peut qualifier son attitude de cynique car il n’a fait preuve d’aucun sens moral et il a agi sans remords apparemment, sans compassion pour le jeune Yochka qu’il a manipulé honteusement. En effet, il n’y a peut-être rien de plus révoltant qu’un adulte qui abuse de la confiance d’un enfant, d’une personne plus faible.

6. Delorce aurait pu avoir des doutes quand Philippe lui a raconté l’épisode du reportage sur l’attentat dans le métro en admirant presque l’attitude du photographe qui avait « froidement » placé une poupée auprès du cadavre de la petite fille pour « faire une bonne photo ». Par ailleurs, le titre prévu par Philippe, « Le gavroche des Balkans » aurait pu être également un indice pour Delorce qui ne pouvait ignorer la fin tragique de Gavroche. A-t-il été naïf ? A-t-il « fermé les yeux » en étant complice ? Les deux options sont possibles, Didier Daeninckx ne nous donne pas la réponse mais nous incite à réfléchir.

7. Le reportage a fait l’objet d’un numéro spécial précédé d’une publicité pour appâter les téléspectateurs : « Des extraits du “Gavroche de Kotorosk” furent diffusés dès le lendemain aux journaux de treize et vingt heures, et de nombreuses bandes-annonces constellèrent l’antenne afin de drainer les spectateurs » (l. 28-31). Le reportage a attiré plus de quinze millions de téléspectateurs.

Synthèse

Cette nouvelle permet de répondre à la question : « Les médias disent-ils la vérité ? ». En effet, on y voit un caméraman qui n’hésite pas à faire assassiner un adolescent pour augmenter la valeur émotionnelle de son reportage, donc son audience. Cela montre donc que parfois les médias fabriquent et mettent en scène l’information pour servir leurs propres fins.

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EXPRESSION ÉCRITE : RÉDACTION DES ARTICLES

Exemple d’article informatif

Mort d’un jeune brave

Autres titres possibles : Le prix du courage / Mort d’un jeune héros / Trop jeune pour mourir !

Un adolescent de Kotorosk est mort abattu par un sniper alors qu’il partait à la recherche de

nourriture pour une bande d’enfants qu’il avait pris sous sa protection.

Kotorosk est une ville déchirée par la guerre civile ! Yochka, 15 ans, a trouvé refuge dans un abri de fortune qu’il partage avec une quinzaine de gamins abandonnés. Il les aide à survivre en les ravitaillant en nourriture. Il se rend régulièrement dans un hôpital désaffecté d’où il ramène quelques boîtes de conserve. À chaque fois il risque sa vie en s’exposant aux tirs croisés des deux camps.

Une équipe de journalistes français le contacte pour réaliser un reportage sur cette dangereuse expédition : il est convenu qu’il sera payé 500 dollars, la moitié en acompte, l’autre à la fin du tournage.

Sous l’œil de la caméra, Yochka s’élance, courageux, en essayant d’éviter les balles qui sifflent autour de lui. Au retour, malheureusement, il ne peut échapper au tir d’un sniper : en un instant, sa jeune vie est fauchée !

Quant au reportage, il remportera un grand succès auprès du public ému plus que jamais.

Ayons une pensée pour Yochka !

Exemple d’article d’analyse

Une mort négociée ?

Autres titres possibles : Une mort programmée / Scoop macabre ! / Objectif : mort / La mort

en direct / Le salaire du sniper)

Un adolescent de Kotorosk est mort abattu par un sniper alors qu’il partait à la recherche de

nourriture pour une bande d’enfants qu’il avait pris sous sa protection.

C’est sous le regard de la caméra que le jeune Yochka, 15 ans, est mort à Kotorosk, abattu par un sniper ! Le caméraman de l’équipe de reportage, Philippe, avait négocié avec lui un contrat qui prévoyait le versement d’une somme de 500 dollars en deux fois, la moitié en acompte, l’autre à la fin du tournage.

Selon certaines rumeurs, il aurait payé un sniper pour abattre l’adolescent et rendre ainsi

son reportage plus émouvant. Le journaliste, Delorce, aurait été conscient du danger auquel

s’exposait le jeune Yochka mais ne se serait opposé que trop mollement au tournage de la

scène. Certains le soupçonnent même de complicité avec son caméraman !

Une enquête est en cours pour tenter d’éclaircir cette affaire. Si les soupçons se confirment, les journalistes n’auraient pas respecté la déontologie de leur métier. Plus grave : ils pourraient même être jugés responsables de la mort du jeune garçon.

N’hésitons pas à condamner l’attitude de ces journalistes prêts à tout pour décrocher un

scoop !

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74 FRANÇAIS V8501-F1/2

POUR ALLER PLUS LOIN

Bibliographie

Livres

— Autoportrait d’un reporter, Kapu∑cisnki, Flammarion, « Étonnants classiques »

— La Presse dans tous ses états, « Lire les journaux du XVIIe au XXIe siècle », Magnard Lycée — La fabrication de l’information, Florence Aubenas, Miguel Benasayag, collection La Découverte — La Télé nous rend fous ! Anthologie, Patrice Kleff, Flammarion, collection Étonnants classiques — Passages d’enfer, Didier Daeninckx, Folio n° 3350 — Acide sulfurique, Amélie Nothomb, Poche n° 30796 — Entre les lignes ou le journaliste assassiné, Jérôme Bellay, collection Le Cherche Midi — Le crime de Rouletabille, Gaston Leroux, collection Grand caractère — Les secrets de la mer rouge, Henry de Monfreid, Grasset — Bel-Ami, Guy de Maupassant, Classiques Pocket — L’homme qui s’évada, Albert Londres, collection Arléa — Au bagne, Albert Londres, collection Le serpent à plumes ou Folio — Albert Londres, Vie et mort d’un grand reporter, Pierre Assouline, Gallimard, collection Folio — Le cauchemar médiatique, Daniel Schneiderman, Folio — L’honneur perdu de Katharina Blum, Boll Heinrich, Le Seuil

Bandes dessinées

— Noir Métal, Jean Luc Boyer et Xavier Bétancourt, collection Delcourt — Le Photographe, Guibert, Lefevre, Lemercier, collection Dupuis

Filmographie

— Clooney Georges : Good night and good Luck, 2006 — De Palma Brian : Redacted, 2008 — Depardon Raymond : Reporters, 1981

Sites internet agences de presse

http://www.afp.com/français/home/ http://www.ap.org/français/index.html http://fr.reuters.com/

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V8501-F1/2 75

SÉQUENCE 04

DES HÉROS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI ................................................................................................. 76

INTRODUCTION............................................................................................................................... 76

I. COMMENT LE SUPERHÉROS A-T-IL SUCCÉDÉ AUX HÉROS DE L’ANTIQUITÉ ? 77 GROUPEMENT DE TEXTES 1 : HÉROS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI .......................................77

II. TOUS LES HÉROS SONT-ILS DOTÉS DE TOUTES LES QUALITÉS ? ......................... 80 GROUPEMENT DE TEXTES 2 : LES ANTIHÉROS............................................................................80

III. COMMENT UN AUTEUR CONSTRUIT-IL SES PERSONNAGES ?................................ 83 GROUPEMENT DE TEXTES : LA CONSTRUCTION D’UN PERSONNAGE................................84

IV. ÉTUDE DE LA LANGUE ET LEXIQUE................................................................................ 86 A. LA CARACTÉRISATION ET LES EXPANSIONS DU NOM.......................................................86

B. LA DÉNOTATION ET LA CONNOTATION ..................................................................................87

C. LE VOCABULAIRE DU PORTRAIT PHYSIQUE ET MORAL ...................................................88

V. EXPRESSION ÉCRITE : RÉDIGER UN PORTRAIT ........................................................... 89

E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES EXERCICES D’ENTRAÎNEMENT91

Page 76: Fascicule1-1

76 FRANÇAIS V8501-F1/2

DES HÉROS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

PROBLÉMATIQUE : LES HÉROS LITTÉRAIRES D’HIER SONT-ILS

LES HÉROS D’AUJOURD’HUI ?

Objectifs

Les activités proposées dans cette séquence vous permettront de développer les attitudes et

d’acquérir les compétences suivantes :

— Définir les notions de « héros » et de « antihéros ». — Comprendre comment un auteur construit ses personnages. — Comprendre comment s’organise une description. — Langue : reconnaître et utiliser la caractérisation et les expansions du nom. — Langue : distinguer dénotation et connotation. — Lexique : utiliser le vocabulaire du portrait physique et moral. — Expression écrite : rédiger un portrait à partir d’un texte modèle.

INTRODUCTION

Nous abordons le second objet d’étude à votre programme cette année : « Parcours de personnages ». Nous nous intéresserons donc à la notion de personnage, mot issu du latin persona, masque et agere, agir : le personnage est ainsi celui qui porte un masque et incarne le caractère de ce masque. Il n’existe pas comme tel et pourtant il accomplit un parcours, comme une personne réelle. C’est « un être de papier » qui n’existe que par la volonté d’un auteur qui en trace un portrait physique et moral, qui lui donne une identité précise (nom, âge, adresse, etc.). Le lecteur peut se l’imaginer comme s’il était réel, le temps de sa lecture.

Chaque époque se reconnaît dans des figures héroïques. Dans cette séquence, nous nous demanderons s’il y a des points communs entre les héros d’hier et ceux d’aujourd’hui et nous nous interrogerons sur la notion d’antihéros.

Dans les deux séquences suivantes nous nous intéresserons à deux types de héros, le héros romantique et

le héros réaliste, ce qui nous donnera l’occasion d’étudier ces deux courants littéraires. Nous nous

demanderons en quoi l’histoire d’un personnage, ses aventures, son évolution, peuvent nous aider à

nous construire nous-mêmes. En effet, les personnages littéraires offrent de multiples modèles d’exis-tence. Ils sont inventés mais nous avons en commun avec eux les paroles que nous prononçons, les apparences que nous manifestons, les actes que nous choisissons… En tant que lecteur, nous nous identifions à eux. Ils nous éclairent sur ce que nous sommes ou ce que nous pourrions être.

Enfin, nous nous demanderons si les valeurs incarnées par le personnage sont celles de l’auteur ou

celle d’une époque. En effet, l’auteur appartient à une époque, le personnage en est sûrement le reflet. Ainsi, l’élan du héros romantique pour la liberté traduit les revendications politiques et sociales des années 1830 en Europe. Par ailleurs, les personnages sont souvent les porte-paroles de leurs auteurs, ils en incarnent les valeurs : dans Les Misérables n’y a-t-il pas un peu de Victor Hugo dans le personnage de Jean Valjean condamné injustement et consacrant par la suite sa vie au bonheur de la petite Cosette ?

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I. COMMENT LE SUPERHÉROS A-T-IL SUCCÉDÉ AUX HÉROS DE L’ANTIQUITÉ ?

GROUPEMENT DE TEXTES 1 : HÉROS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Document 2

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Page 78: Fascicule1-1

78 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 3

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Document 3

Français, seconde Bac pro, Foucher

Page 79: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 79

Questions

Document 1

Quelle définition l’Antiquité donne-t-elle au héros ?

Document 2

En quoi Jean Valjean est-il comparable aux héros de l’Antiquité ? Justifiez votre réponse.

Documents 1, 3 et 4

Quels points communs voyez-vous entre Hercule et Superman ?

Document 4

1. Qu’est-ce qu’un mythe ? (consultez le dictionnaire).

2. Comment l’auteur explique-t-il la création du personnage de Superman aux États-Unis ?

Document 2

1. Qui est Javert ?

2. Que risque M. Madeleine, alias Jean Valjean, en soulevant la charrette ?

3. Pourquoi peut-on dire qu’il se trouve face à un dilemme ?

4. De quelles qualités morales fait-il preuve ?

Document 3

1. Soulignez, dans le portrait de Clark Kent, les caractéristiques qui font de lui un personnage banal et très ordinaire, le contraire d’un héros classique ?

2. D’après vos connaissances et en regardant l’affiche, quelles sont au contraire les qualités de Superman ?

3. D’après l’auteur, pourquoi le lecteur aime-t-il ces histoires de héros ?

Conclusion

Qu’est-ce qui réunit en définitive le héros antique, le héros littéraire et le super héros ?

Page 80: Fascicule1-1

80 FRANÇAIS V8501-F1/2

II. TOUS LES HÉROS SONT-ILS DOTÉS DE TOUTES LES QUALITÉS ?

GROUPEMENT DE TEXTES 2 : LES ANTIHÉROS

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Page 81: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 81

Document 2

Français, seconde Bac pro, collection Galée, Nathan technique

Questions

Document 1

QUELQUES RAPPELS Quasimodo est le personnage principal de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Sonneur de cloches, il vit reclus dans la cathédrale car son apparence physique monstrueuse effraie les gens. Il va cependant tomber amoureux de la danseuse Esmeralda et lui sauver la vie. Le dénouement de cette histoire sera cependant tragique.

1. Qu’est-ce qu’ « un monstre » pour vous ? Consultez le dictionnaire et relevez les différents sens de ce mot. Lequel de ces sens correspond à Quasimodo ?

2. Relevez les mots et expressions appartenant aux champs lexicaux de la grandeur et de la laideur. Que constatez-vous ? (un champ lexical se compose de tous les mots se rapportant à un même thème).

3. Relevez les comparaisons présentes dans ce portrait. Quel classement pouvez-vous faire ? En quoi enrichissent-elles le portrait de Quasimodo ? (la comparaison rapproche deux éléments, un comparé et un comparant qui ont un point commun, par l’intermédiaire d’un outil de comparaison (souvent « comme » ou les verbes être et ressembler).

Page 82: Fascicule1-1

82 FRANÇAIS V8501-F1/2

4. Le portrait de Quasimodo ne comporte-t-il que des aspects négatifs et repoussants ? Justifiez votre réponse.

5. Quel effet l’auteur cherche-t-il à produire sur le lecteur par cette description ?

Document 2

1. Dans le premier paragraphe, relevez les deux mots qui sont parfois utilisés pour désigner le docteur House. Quel aspect du personnage mettent-ils en évidence ?

2. L’auteur dit que le docteur House « est cool » (l. 7). Relevez les mots et expressions du texte qui justifient ce jugement.

3. L’auteur porte sur le docteur House des jugements contradictoires. Relevez dans le tableau ci-dessous les exemples du texte qui illustrent ces différents jugements.

Jugements négatifs Jugements positifs

Il n’aime personne

C’est un médecin

efficace

Ses opinions sont

choquantes

Il est intelligent

Il ne respecte pas

les règlements

4.

Définition de l’antihéros : L’antihéros s’oppose au héros classique. Il peut être un personnage sans qualités morales ni physiques particulières. Sans prestige auprès des autres, il connaît des difficultés de vie qui le rendent sympathique aux lecteurs. Il peut également être un anticonformiste, c’est-à-dire ne pas toujours respecter les valeurs de la société dans laquelle il vit.

Pourquoi peut-on dire que le docteur House est un antihéros ? Appuyez-vous sur le texte et sur la définition ci-dessus pour répondre.

Page 83: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 83

III. COMMENT UN AUTEUR CONSTRUIT-IL SES PERSONNAGES ?

L’essentiel à connaître

1. L’auteur donne au personnage un état civil, une identité, un nom…

C Exemple

« Le père Goriot, vieillard de soixante-neuf ans environ, s’était retiré chez madame Vauquer, en 1813, après avoir quitté les affaires. » Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1834 -35.

2. L’auteur décrit le personnage de deux manières possibles :

— La caractérisation directe : le romancier décrit précisément les caractéristiques physiques et morales du personnage, en plusieurs lignes ou paragraphes :

C Exemple

« Au physique, Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole… » Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1833.

— La caractérisation indirecte : les indices qui servent à décrire le personnage sont fournis d’une manière indirecte par des gestes, des comportements, des paroles et ce qu’on dit de lui. C’est au lecteur de les interpréter.

C Exemple

« elle prit l’habitude de parler à voix basse, de marcher sans faire de bruit, de rester muette et immobile sur une chaise, les yeux ouverts, et vides de regards. » Émile Zola, Thérèse Raquin, 1867.

3. L’auteur fait apparaître le personnage dans un lieu, un environnement qui sert à le définir :

C Exemple

« Vers la fin du mois d’octobre dernier, un jeune homme entra dans le Palais Royal au moment où les maisons de jeu s’ouvraient. » Honoré de Balzac, La Peau de Chagrin, arrivée du personnage principal, Raphaël.

4. L’auteur donne de la cohérence à son personnage : il associe les traits physiques aux traits psychologiques, rappelle le passé familial, explore le milieu social afin d’expliquer la situation présente du personnage.

C Exemple

« Elle était d’une santé de fer, et elle fut soignée comme une enfant chétive, partageant les médicaments que prenait son cousin,... La vie cloîtrée qu’elle menait, le régime débilitant auquel elle était soumise ne purent affaiblir son corps robuste. » Émile Zola, Thérèse Raquin.

5. L’auteur a un projet :

— Montrer la vie d’un personnage, sa vie quotidienne avec ses joies et ses déceptions. — Représenter une catégorie sociale : l’environnement du personnage, ses objets, ses actions révèlent son

milieu social. — Incarner des idées, des valeurs importantes pour lui : le désir de justice, la solidarité, la volonté de

réussir…

Page 84: Fascicule1-1

84 FRANÇAIS V8501-F1/2

GROUPEMENT DE TEXTES 3 : LA CONSTRUCTION D’UN PERSONNAGE

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Document 2

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Document 3

Français, seconde professionnelle, éditions Bertrand-Lacoste, 2009

Page 85: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 85

Document 4

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Questions

Document 1

1. Complétez le tableau ci-dessous en y détaillant l’identité du personnage à partir des éléments du texte.

Nom

Âge

Situation de famille

Adresse

Métier

Mode de déplacement

2. Quel don singulier le personnage possède-t-il ?

3. Quel est le projet de l’auteur ? Montrer la vie d’un individu ? Dépeindre une catégorie sociale ?

Document 2

1. Relevez dans le tableau ci-dessous les traits physiques du personnage et les détails de son comportement.

Traits physiques Détails du comportement

2. Pourquoi peut-on dire que le physique correspond au comportement du personnage ?

Document 3

1. Quel était le métier du père Goriot avant qu’il ne prenne sa retraite ?

2. Soulignez dans cet extrait les pièces de vêtement et les objets qui attirent l’attention de Madame Vauquer.

3. Quel est le projet de l’auteur ?

Document 4

1. Quel détail de l’action permet à l’auteur d’introduire le portrait d’Angelo ?

2. Par l’intermédiaire de qui le lecteur découvre-t-il l’aspect physique d’Angelo ?

3. Ce portrait correspond-il à une caractérisation directe ou à une caractérisation indirecte ? Justifiez votre réponse.

Page 86: Fascicule1-1

86 FRANÇAIS V8501-F1/2

IV. ÉTUDE DE LA LANGUE ET LEXIQUE

A. LA CARACTÉRISATION ET LES EXPANSIONS DU NOM

L’essentiel à connaître

La caractérisation consiste à décrire les qualités ou les propriétés d’un objet, d’une personne, d’un

personnage, d’une idée.

C Exemple

C’est une histoire étrange ! L’adjectif qualificatif « étrange » précise le nom « histoire ».

Il existe trois procédés d’expansion du nom :

— Le recours à un adjectif qualificatif en fonction épithète liée ou détachée (séparé du nom par une virgule)

C Exemples

Cette monstrueuse créature. (épithète liée) Surprise, la jeune fille ne sut que répondre. (épithète détachée)

— Le recours à un complément de nom (un nom ou un groupe nominal introduit par une préposition : de, à, avec, sans, du…)

C Exemples

Une tasse à thé. (préposition + nom) La fureur de vivre. (préposition + infinitif à valeur nominale) Le reflet d’elle-même. (préposition + pronom personnel) La maison d’en bas. (préposition + locution adverbiale)

— Le recours à une proposition relative : proposition introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel et ses composées…) dont l’antécédent est le nom caractérisé.

C Exemples

Elle avait un accent [qui faisait rire tout le monde.]

antécédent [subordonnée relative]

K Exercice 1

Dans les phrases suivantes, soulignez les expansions du nom qui précisent le sens des noms en caractères gras :

1. Le pompier, homme courageux et volontaire, ordonna l’évacuation immédiate du bâtiment 2. Soulagée, la victime embrassa ses jeunes enfants sous les yeux de l’assistance… 3. La cage aux oiseaux était restée ouverte : les canaris qui s’y trouvaient se sont enfuis.

K Exercice 2

Complétez les noms suivis de points de suspension par des expansions du nom en variant les procédés :

1. À l’aube, il aimait regarder le soleil……………………………….. 2. Pendant les vacances, il décida de s’occuper des animaux……………………………….. 3. L’accident s’est produit sur une route………………………………..

K Exercice 3

Remplacez les propositions relatives par une expansion du nom de même sens :

1. Un touriste qui observe avec soin reconnaîtra les lieux. 2. Voici l’ordinateur dont nous ne nous servons plus.

3. Un enfant qu’on aime se développe mieux.

Page 87: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 87

B. LA DÉNOTATION ET LA CONNOTATION

L’essentiel à connaître

— La dénotation, c’est le sens d’un mot tel qu’il est indiqué dans le dictionnaire. C’est un sens explicite et constant compris de la même façon par tous les utilisateurs.

C Exemple

« Rouge » est une couleur. Précisons cependant que le dictionnaire donne souvent un sens propre du mot (son sens premier et étymologique) et un sens figuré construit à partir du sens premier mais par extension, par glissement de sens. On passe ainsi du sens concret à un sens plus abstrait.

C Exemple

« Le gâchis » :

sens propre : un mortier fait avec du sable et du plâtre, sens figuré : un mélange de choses gâchées, gaspillées (un gâchis de nourriture, par exemple).

— La connotation, c’est le sens donné par le contexte. Un mot peut évoquer d’autres réalités, avoir plusieurs connotations qui dépendent du lecteur, de sa sensibilité, de sa culture.

C Exemples

Le rouge peut suggérer la violence, la passion, la colère… Le gris peut suggérer la tristesse, la mélancolie Le soleil peut suggérer l’été, les vacances, la joie… Certains mots peuvent suggérer un jugement de valeur, indiquer une appréciation positive ou négative ;

C Exemples

Les mots avec les suffixes -ette ; -asse ; -if ; -âtre… ont une connotation négative ; blonde : blondasse ; noir : noirâtre ; malade : maladif…

K Exercice 1

Dans chacune des phrases suivantes dites si le mot en caractères gras a un sens dénoté ou un sens connoté.

1. C’est un joueur rugueux.

2. Elle a la peau douce.

3. C’est un album divin !

4. Nul ne connaît la volonté divine.

5. C’est un gentil studio !

K Exercice 2

Faites des phrases avec les trois mots ci-dessous en les employant dans un sens dénoté puis dans un sens connoté : glacé / souffle / crème.

K Exercice 3

Dans les phrases suivantes, soulignez en vert les mots qui ont une connotation positive et en rouge ceux qui ont une connotation négative. Ensuite, rayez le mot qui ne convient pas pour terminer la phrase.

1. Dans la forêt verdâtre semblait régner une atmosphère (lumineuse / lugubre). 2. Il n’oubliera jamais cette amourette de vacances, cette relation (profonde / romantique). 3. En survolant le Grand Canyon, on est fasciné par le paysage grandiose, le décor (décevant / exaltant).

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C. LE VOCABULAIRE DU PORTRAIT PHYSIQUE ET MORAL

Quand on évoque un personnage, on s’intéresse à son apparence et à son caractère. Des adjectifs et des noms permettent de dresser des portraits précis.

K Exercice 1

Répartissez les termes suivants dans les quatre colonnes du tableau selon qu’ils évoquent l’aspect général du portrait, l’âge, la corpulence ou l’attitude du personnage (aidez-vous éventuellement du dictionnaire).

Liste : trapu ; jeune ; ventru ; massif ; frêle ; indolent ; vieux ; mince ; élancé ; souple ; gros ; adolescent ; dégingandé ; excentrique ; gracieux ; décrépi ; courtaud ; obèse ; nerveux . vieillard.

Aspect général Âge Corpulence Attitude

K Exercice 2

Répartissez les termes suivants dans les colonnes du tableau ci-dessous selon qu’ils sont utilisés pour caractériser les cheveux, le front, les yeux, le nez, la bouche (faites les accords qui s’imposent).

Liste : étroit ; châtain ; grec ; sensuel ; épaté ; ridé ; pointu ; flamboyant ; large ; rieur ; poivre et sel ; crochu ; perçant ; ondulé ; plissé ; vif ; retroussé ; souriant ; busqué ; larmoyant ; charnu ; crépu ; cerné.

Cheveux Front Yeux Nez Bouche

K Exercice 3

Indiquez quelle caractéristique morale peut être associée aux traits physiques suivants :

Liste des qualités morales : l’hypocrisie (ou la duplicité) ; l’intelligence (ou la noblesse) : l’inquiétude (ou la réflexion) ; la douleur (ou le sérieux) ; la malice (ou l’esprit) : la franchise (ou la droiture) ; la peur (ou la détresse) ; la colère (ou la haine) ; la pudeur (ou la retenue).

Traits physiques Caractéristiques morales

La bouche pincée

Les yeux étincelants

Le regard fuyant

Le front haut et large

Le teint blême

Le front plissé

La mâchoire carrée

Le ton grave

Le regard vif

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K Exercice 4

Associez à chacune des caractéristiques morales l’animal qui lui correspond :

Liste des animaux : le lion ; la biche ; le lièvre ; le serpent ; l’agneau ; le singe ; l’âne ; le rapace ; le loup ; le paon, le renard

Caractéristiques morales Animaux correspondants

La ruse

Le courage

L’hypocrisie

La perspicacité

L’entêtement

L’avarice

La timidité

La cruauté

La vanité (la fierté)

La couardise

L’innocence

V. EXPRESSION ÉCRITE : RÉDIGER UN PORTRAIT

Lisez attentivement le texte suivant :

Français, 2nde Bac pro, Collection Galée, collection Nathan technique

Travail à faire

En utilisant ce texte pour modèle, rédigez, en une dizaine de lignes, le portrait d’un personnage extraordinaire, effrayant ou merveilleux.

Page 90: Fascicule1-1

90 FRANÇAIS V8501-F1/2

AIDE MÉTHODOLOGIQUE Suivant le personnage choisi, déterminez ses caractéristiques physiques dans un tableau comme celui proposé ci-dessous (à titre indicatif). Puisez dans le vocabulaire des exercices que vous venez de faire, pensez à utiliser des expansions du nom, des mots à connotations positives ou négatives, des comparaisons…

Première phrase Introduisez votre personnage dans un décor, un lieu précis.

Que fait-il ? Quelle est son allure générale ?

Les yeux, les sourcils éventuel-lement

Le regard

Le nez (ou le front)

La bouche, les dents…

Caractéristiques vestimentaires, éventuellement

Accessoires

Dernière phrase L’impression générale qu’il dégage

Page 91: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 91

E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES

EXERCICES D’ENTRAÎNEMENT

Les réponses aux questions sont enrichies de compléments d’information.

COMMENT LE SUPERHÉROS A-T-IL SUCCÉDÉ AUX HÉROS DE L’ANTIQUITÉ ?

HÉROS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Document 1

Les héros de l’Antiquité se distinguent des autres par « leur force, leur bravoure et leurs exploits » (l. 2). Ce sont parfois « les enfants nés de l’union d’un dieu et d’une mortelle » (l. 3).

Document 2

Jean Valjean, héros de Victor Hugo dans Les Misérables, est comparable à un héros de l’Antiquité : — il est remarquable par sa force et ses exploits. En effet, il a pu soulever la masse énorme d’une

charrette : « on vit l’énorme masse s’ébranler, la charrette se soulevait lentement… C’était Madeleine qui venait de faire un dernier effort. » (l. 16-19)

— il se montre courageux et généreux en voulant sauver le père Fauchelevent d’une mort certaine, écrasé sous la charrette.

Documents 1, 3 et 4

Il existe plusieurs points communs entre Hercule et Superman :

— Tous deux sont d’origine « extra-terrestre » : Hercule est le fils d’un dieu, Jupiter, et Superman vient de la planète Kryton et il est projeté sur terre.

— Tous deux sont dotés de pouvoirs surhumains : Hercule étrangle deux serpents dans son berceau et fait ainsi preuve d’une étonnante précocité et « d’une force exceptionnelle » (l. 5).

— Quant à Superman, comme on le voit sur l’affiche, il peut voler et il est doté également d’une force extraordinaire puisqu’il peut arrêter un train et détourner les balles d’une mitrailleuse.

Document 4

1. Les mythes sont des récits populaires qui mettent en scène des êtres incarnant sous une forme

symbolique des forces de la nature, des aspects de la condition humaine, des problèmes universels de

l’humanité (par exemple le mythe d’Icare qui incarne le désir de l’Homme de repousser ses limites en essayant de voler ; ou le mythe de Sisyphe obligé de pousser continuellement une grosse pierre au sommet d’une montagne et de la voir retomber inexorablement. Il symbolise l’absurdité de la condition humaine etc.).

2. Le personnage de Superman apparaît en 1938 aux États-Unis, presque 10 ans après la crise économique de 1929 qui avait ébranlé la confiance que les Américains avaient en eux, à cause des faillites et du chômage qu’elle avait occasionnés. Superman correspond au désir des Américains de rassurer en s’identifiant à

un personnage invincible, « un surhomme capable de racheter ses années de médiocrité » (l. 21-23).

Document 2

1. Javert est le policier qui recherche le forçat évadé du bagne de Toulon, Jean Valjean, connu pour sa force musculaire extraordinaire.

2. M. Madeleine court donc le risque d’être reconnu par Javert en soulevant la charrette pour sauver la vie du père Fauchelevent.

3. Il se trouve donc face à un dilemme, un choix difficile entre deux options : soit il n’intervient pas pour éviter d’être reconnu et il laisse mourir le malheureux, soit il intervient pour lui sauver la vie, au risque d’être arrêté par Javert.

Page 92: Fascicule1-1

92 FRANÇAIS V8501-F1/2

4. En choisissant la seconde solution, il fait preuve de générosité, d’abnégation, de bonté, d’esprit de sacrifice, de droiture morale car il fait passer les intérêts du pauvre homme avant les siens.

Document 3

1. Clark Kent est présenté comme un personnage banal et ordinaire. Les mots à souligner sont les suivants : « peureux, timide, médiocrement intelligent, un peu gauche, myope, qui étaient soumis à sa collègue

Loïs Lane » (l. 3-4).

2. Au contraire, Superman est courageux, supérieurement intelligent, adroit, clairvoyant, séduisant, rien ne lui est impossible.

3. Le lecteur moyen, « bourré de complexes et méprisé par ses semblables aime » ces histoires de héros car, « par un évident processus d’identification » (l. 15), il va pouvoir changer de condition, s’imaginer investi de super pouvoirs, invincible. Il pourra prendre une revanche momentanée sur sa vie réelle et oublier ses difficultés quotidiennes.

Conclusion

Le héros antique (Hercule), le héros littéraire (Jean Valjean) et le super héros sont tous trois des héros

positifs incarnant la lutte du bien contre le mal. Ils n’ont pas de faiblesse et exercent leur force

extraordinaire pour faire régner la justice.

L’essentiel à connaître

L’évolution du héros

Le héros correspond au besoin d’évasion et de rêve des lecteurs. Son image évolue avec le temps, avec les transformations de la société, de ses mœurs, de ses valeurs.

Dans l’Antiquité : Les héros de la mythologie sont dotés de qualités extraordinaires. Ils sont confrontés à des épreuves surhumaines dont ils sortent toujours vainqueurs. Ce sont souvent des demi-dieux.

Dans la littérature classique : Le héros est le personnage principal d’un roman, d’une nouvelle, d’une pièce de théâtre. Il est porteur de valeurs comme le courage, la bonté, le désir de justice.

Aujourd’hui, dans les médias : Les héros et les héroïnes de la bande dessinée, du cinéma et des séries télévisées sont universels. Ce sont parfois, comme Superman, des super héros aux pouvoirs exceptionnels qui se sacrifient pour sauver l’humanité des dangers qui la guettent.

TOUS LES HÉROS SONT-ILS DOTÉS DE TOUTES LES QUALITÉS ?

LES ANTIHÉROS

Document 1

1. Le dictionnaire donne cinq définitions du mot « monstre » : — un animal fantastique des légendes ou des mythologies (chimère, dragon…) ou un animal réel,

gigantesque et effrayant ; — un être vivant ou un organisme de configuration anormale (veau à deux têtes, mouton à cinq pattes…) ; — une personne d’une laideur effrayante ; — une personne effrayante par son caractère, son comportement (sa méchanceté) ; — des grands comédiens, « monstres sacrés » (Le Nouveau Petit Robert)

Quasimodo est un monstre sur le plan physique : il est à la fois difforme à cause d’une configuration anormale (deuxième définition) et c’est sa laideur qui fait de lui un monstre (troisième définition).

Page 93: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 93

2. Les champs lexicaux de la grandeur et de la laideur sont mêlés : « nez tétraèdre… énorme verrue… dents désordonnées, ébréchées… lèvre calleuse… menton fourchu… grimace… grosse tête… bosse énorme… cuisses et [...] jambes [….] fourvoyées… larges pieds… mains monstrueuses… difformité… géant brisé et mal ressoudé ». La laideur de Quasimodo tient à sa difformité qui fait de lui « un monstre » : tout est trop grand, trop gros et tordu chez lui !

3. Les comparaisons présentes dans ce portrait peuvent être réparties en deux catégories :

Les comparaisons qui rapprochent Quasimodo de

certains animaux caractérisés par leur puissance et

par leur force

Les comparaisons faisant allusion à des éléments de

l’époque médiévale (idée de force, de résistance,

d’invincibilité)

– « cette bouche en fer à cheval » (l. 2) – « lèvre calleuse sur laquelle une de ses dents empié-

tait comme la défense d’un éléphant » (l. 6-7)

– « jambes… [qui] ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignent par la poignée » (l. 13-16)

– « ces dents désordonnées, ébréchées… comme les

créneaux d’une forteresse » (l. 4-5)

4. Le portrait de Quasimodo ne comporte pas que des aspects négatifs et repoussants. En effet, son

apparence extérieure n’arrive pas à dissimuler ses qualités physiques et morales : « allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage » (l. 17-18). Au contraire, le contraste les renforce et le lecteur ne peut qu’être fasciné par le personnage de Quasimodo.

5. Victor Hugo veut choquer le lecteur en faisant le portrait d’un être physiquement monstrueux et en le choisissant comme héros de son roman, à l’opposé du héros antique ou médiéval beau, bon, fort, courageux et admiré de tous. Il veut également lutter contre l’idée reçue, « la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l’harmonie » (l. 18-19).

Document 2

1. Les deux mots utilisés pour désigner le docteur House dans le premier paragraphe sont « ce salaud » (l. 1) et « un pauvre type » (l. 6). Ils mettent en évidence l’aspect négatif du personnage.

2. Les mots et expressions qui justifient le qualificatif de « cool » pour le docteur House sont les suivants : — il « joue super bien de la guitare » (l. 7) ; — « c’est un tueur au piano » (l. 7) ; — il est « sexy » (l. 8) ; — « Il a même un rat » (l. 9).

3. L’auteur porte sur le docteur House des jugements contradictoires :

Jugement négatifs Jugements positifs

Il n’aime

personne

– « tout le monde ment » (l. 3) – « l’impolitesse » (l. 13)

– « [il] ridiculise les idées de tous les autres » (l. 13-14)

C’est un

médecin

efficace

– « il sauve aussi des vies » (l. 18)

– « il sauve beaucoup plus de vies qu’il n’en perd » (l. 19-20)

Ses opinions sont

choquantes

– « les attaques cardiaques sont marrantes à observer » (l. 11)

– « pratiquer une autopsie sur une personne vivante » (l. 16)

Il est

intelligent

– « il est brillant » (l. 10)

– « Comme Socrate et Sherlock Holmes, House est fasciné par les énigmes » (l. 21-22)

– « ses extraordinaires capacités de raisonnement » (l. 23)

Il ne respecte pas

les règlements

– « Au diable le règlement de l’hôpital ! » (l. 25)

4. Le docteur House est un antihéros car il est anticonformiste : il ne se comporte pas comme la majorité des médecins qui respectent « les règles » et son langage ainsi que son attitude sont choquants. Il est

diminué physiquement (il boîte). Il souffre en permanence et dépend des pilules dont « [il]se gave… à longueur de journée » (l. 1).

Page 94: Fascicule1-1

94 FRANÇAIS V8501-F1/2

COMMENT UN AUTEUR CONSTRUIT-IL SES PERSONNAGES ?

LA CONSTRUCTION D’UN PERSONNAGE

Document 1

1. L’identité du personnage :

Nom Dutilleul

Âge 43 ans

Situation de famille Célibataire

Adresse 75 bis rue d’Orchampt, troisième étage

Métier Employé au ministère de l’Enregistrement

Mode de déplacement – en autobus l’hiver – à pied à la belle saison

2. Il possède « le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé » (l. 3-4).

3. Le projet de l’auteur est ici de montrer la vie d’un individu.

Document 2

1. Les traits physiques du personnage et les détails de son comportement :

Traits physiques Détails du comportement

– « un garçon démesuré » – « un peu voûté » – « il avait l’air d’un mendiant »

– Il recherche « partout les taches de soleil ». – Il reste « assis pendant des heures… dans les coins de

murs ». – Il ne sait pas « quoi faire de ses bras ».

2. Le portrait d’Adam Pollo est cohérent : son physique d’homme accablé correspond à son comportement indolent voire paresseux.

Document 3

1. Le père Goriot était « vermicellier » (fabriquant de pâtes) et négociant de commerce.

2. La curiosité de Madame Vauquer est attisée par les pièces de vêtement et les objets que transporte le père Goriot :

Les pièces de vêtements Les objets

« une garde-robe bien fournie, le trousseau magnifique… dix-huit chemises de demi-hollande… son jabot… un habit bleu-barbeau… un gilet piqué de blanc… »

« deux épingles… chacune… montée d’un gros diamant… une lourde chaîne d’or… sa tabatière… en or… un médaillon plein de cheveux… les louches, les cuillers à ragoût, les couverts, les huiliers, les saucières, plusieurs plats, des déjeuners en vermeil… des pièces plus ou moins belles… dont il ne voulait pas se défaire… [qui] lui rappelaient les solennités de sa vie domestique »

3. Le projet de l’auteur est, à travers le père Goriot, de représenter une catégorie sociale, la bourgeoisie.

Document 4

1. Le passage d’Angelo devant un miroir donne à l’auteur l’occasion de faire son portrait : « Il vit tout de suite son propre reflet dans une grande glace ».

2. C’est à travers le propre regard d’Angelo que le lecteur découvre ses traits physiques : « une barbe de huit jours… de longues rayures de sueur noirâtre sur tout le visage… sa chemise en lambeaux… sa poitrine couverte de poils noirs… etc. »

3. Ce portrait correspond à une caractérisation directe car le romancier décrit avec précision les caractéristiques physiques du personnage, il ne les laisse pas deviner au lecteur.

Page 95: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 04 95

ÉTUDE DE LA LANGUE ET LEXIQUE

LA CARACTÉRISATION ET LES EXPANSIONS DU NOM

Exercice 1

Les expansions du nom à souligner :

1. Le pompier, homme courageux et volontaire, ordonna l’évacuation immédiate du bâtiment. 2. Soulagée, la victime embrassa ses jeunes enfants sous les yeux de l’assistance. 3. La cage aux oiseaux était restée ouverte : les canaris qui s’y trouvaient se sont enfuis.

Exercice 2

1. À l’aube, il aimait regarder le soleil qui se levait. 2. Pendant les vacances, il décida de s’occuper des animaux abandonnés. 3. L’accident s’est produit sur une route à sens unique.

Exercice 3

1. Un touriste qui observe avec soin reconnaîtra les lieux. Un touriste observateur reconnaîtra les lieux. 2. Voici l’ordinateur dont nous ne nous servons plus. Voici l’ordinateur hors d’usage.

3. Un enfant qu’on aime se développe mieux. Un enfant aimé se développe mieux.

DÉNOTATION, CONNOTATION

Exercice 1

1. C’est un joueur rugueux. (connoté)

2. Elle a la peau douce. (dénoté) 3. C’est un album divin ! (connoté) 4. Nul ne connaît la volonté divine. (dénoté) 5. C’est un gentil studio ! (connoté)

Exercice 2

Sens dénoté Sens connoté

Il préfère la crème au chocolat. Un vent glacé le fit frissonner. La surprise fut telle qu’il en eut le souffle coupé !

Cet homme si gentil, c’est une crème ! Il lui réserva un accueil glacé ! L’intrigue de ce film manque de souffle !

Exercice 3

Les mots à connotation positive sont en caractères gras, ceux qui ont une connotation négative sont en

italique. Les mots à choisir sont soulignés.

1. Dans la forêt verdâtre semblait régner une atmosphère (lumineuse / lugubre). 2. Il n’oubliera jamais cette amourette de vacances, cette relation (profonde / romantique). 3. En survolant le Grand Canyon, on est fasciné par le paysage grandiose, le décor (décevant / exaltant).

LE VOCABULAIRE DU PORTRAIT PHYSIQUE ET MORAL

Exercice 1

Aspect général Âge Corpulence Attitude

trapu massif élancé dégingandé gracieux courtaud

jeune vieux adolescent vieillard décrépi

ventru mince svelte gros obèse

indolent souple excentrique nerveux

Page 96: Fascicule1-1

96 FRANÇAIS V8501-F1/2

Exercice 2

Cheveux Front Yeux Nez Bouche

châtains poivre et sel ondulés crépus

étroit ridé large plissé

flamboyants vifs larmoyants cernés rieurs perçants

grec pointu crochu busqué épaté retroussé

sensuelle souriante charnue

Exercice 3

Traits physiques Caractéristiques morales

La bouche pincée La pudeur, la retenue

Les yeux étincelants La colère, la haine

Le regard fuyant L’hypocrisie, la duplicité (la dissimulation)

Le front haut et large L’intelligence, la noblesse

Le teint blême La peur, la détresse (l’anxiété)

Le front plissé L’inquiétude, la réflexion

La mâchoire carrée La franchise, la droiture

Le ton grave La douleur, le sérieux

Le regard vif La malice, l’esprit (l’intelligence)

Exercice 4

Caractéristiques morales Animaux correspondants

La ruse Le renard

Le courage Le lion

L’hypocrisie Le serpent

La perspicacité Le singe

L’entêtement L’âne

L’avarice Le rapace

La timidité La biche

La cruauté Le loup

La vanité (la fierté) Le paon

La couardise Le lièvre

L’innocence L’agneau

EXPRESSION ÉCRITE : RÉDIGER UN PORTRAIT

Proposition exemple de portrait rédigé

Un personnage effrayant !

La créature était tapie dans l’ombre. Quand un éclair déchirait le ciel, on pouvait apercevoir, sous des

sourcils larges et épais, des yeux flamboyants aux éclats de rubis. Son regard perçant fixait on ne sait quoi dans le lointain. Une chevelure brune et ébouriffée surplombait un front large et bombé. Plus bas, sa

bouche entrouverte laissait apparaître des crocs luisants qui semblaient attendre une proie. Sa tête semblait flotter dans l’espace tant la noirceur de son corps se confondait avec la nuit. Cette vision glaçait le sang !

Page 97: Fascicule1-1

V8501-F1/2 97

SÉQUENCE 05

LE PARCOURS ROMANTIQUE ........................................................................................................................98

INTRODUCTION ...............................................................................................................................98

I. QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DU HÉROS ROMANTIQUE ?..................99 GROUPEMENT DE TEXTES 1 : LES TOURMENTS DU HÉROS ROMANTIQUE ........................99 GROUPEMENT DE TEXTES 2 : LE HÉROS ROMANTIQUE, UN ÊTRE À PART .......................101

II. LE HÉROS ROMANTIQUE AU THÉÂTRE : LE DRAME ROMANTIQUE ...................104 GROUPEMENT DE TEXTES 3 : EXTRAITS D’HERNANI DE VICTOR HUGO...........................104

III. PARCOURS D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE : LE ROUGE ET LE NOIR DE

STENDHAL (1830) ..................................................................................................................112 L’AUTEUR...............................................................................................................................................112 L’ŒUVRE, LE ROUGE ET LE NOIR (1830) ......................................................................................112

IV. ÉTUDE DE LA LANGUE : LES CONNECTEURS SPATIAUX ET TEMPORELS ........120 A. LES CONNECTEURS SPATIAUX ..................................................................................................120 B. LES CONNECTEURS TEMPORELS ..............................................................................................120

V. EXPRESSION ÉCRITE : ÉCRIRE EN CHANGEANT DE POINT DE VUE....................121

E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES EXERCICES D’ENTRAÎNEMENT122

Page 98: Fascicule1-1

98 FRANÇAIS V8501-F1/2

LE PARCOURS ROMANTIQUE

PROBLÉMATIQUE : À QUOI RÊVE LE PERSONNAGE ROMANTIQUE ?

Objectifs

Les activités proposées dans cette séquence vous permettront de développer les attitudes et

d’acquérir les compétences suivantes :

— Comprendre comment naît le romantisme et découvrir une époque, le début du XIXe siècle. — Comprendre en quoi les valeurs qu’incarnent les personnages étudiés sont également celles de l’auteur,

d’une époque. — Définir les caractéristiques du héros romantique. — Distinguer le drame romantique du théâtre classique. — Étudier le parcours d’un héros romantique, celui de Julien Sorel dans le roman de Stendhal, Le Rouge et

le Noir.

— Langue : les connecteurs spatiotemporels. — Expression écrite : travail de réécriture à partir du roman Le Rouge et le Noir.

INTRODUCTION

Avec le réalisme (séquence 06), le romantisme constitue l’un des principaux mouvements artistiques du

XIXe siècle. Apparu en Europe au cours du XVIIIe siècle, d’abord en Grande-Bretagne et en Allemagne,

c’est un mouvement de libération du moi, de l’art, qui se développe en France de 1820 à 1850, sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, par réaction contre la régularité classique et le rationalisme

philosophique des siècles précédents.

Le romantisme prône au contraire la sensibilité, l’imagination, l’exaltation des passions, l’expression de

la mélancolie. Tous les arts participent à ce mouvement : la peinture (Delacroix), la musique (Chopin, Liszt, Berlioz), la sculpture (Carpeaux), la littérature (Chateaubriand, Lamartine, Vigny, Musset, George Sand, Stendhal, Victor Hugo…).

En France, le personnage romantique est, sur scène comme dans les romans, le porte-parole d’une

génération marquée par la Révolution et l’épopée napoléonienne. En effet, Napoléon (empereur des Français de 1804 à 1815), avait insufflé des rêves de grandeur à toute une génération et ses échecs vont retentir sur la jeunesse qui va se complaire dans le désenchantement et le mal de vivre.

QUELQUES RAPPELS HISTORIQUES POUR MIEUX COMPRENDRE

Trois rois vont se succéder à la tête de la France après l’abdication de Napoléon 1er

:

— Louis XVIII (1815-1824) : la Restauration ; — Charles X (1824-1830) ; — Louis Philippe (1830-1848) : la Monarchie de Juillet.

Trois partis politiques seront en présence durant cette période :

— Les ultraroyalistes : ils ne reconnaissent pas la monarchie constitutionnelle acceptée par Louis XVIII. Ils s’appuient sur le clergé et les sociétés secrètes.

— Le parti constitutionnel : parti royaliste modéré qui admet le nouveau régime. — Les libéraux : groupe hétéroclite d’opposition, juxtaposant républicains, bonapartistes et orléanistes

(partisans du futur Louis-Philippe).

Louis-Philippe accède au trône après les émeutes révolutionnaires de 1830. Le régime est alors une monarchie constitutionnelle assouplie qui verra l’installation de la classe bourgeoise aux postes de

commande du pays.

Page 99: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 05 99

De 1830 à 1848, tandis que légitimistes, bonapartistes et républicains sont dans l’opposition, différents

courants d’idées expriment l’aspiration au renouveau : il s’agit du socialisme en politique et du

romantisme dans le domaine artistique.

I. QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DU HÉROS ROMANTIQUE ?

GROUPEMENT DE TEXTES 1 : LES TOURMENTS DU HÉROS ROMANTIQUE

Lisez attentivement les textes ci-après, puis répondez aux questions.

Document 1

Français, seconde Bac pro, Nathan technique, Grand format

Page 100: Fascicule1-1

100 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 2

Français, seconde Bac pro, Nathan technique, Grand format

Questions

Document 1

1. Pourquoi peut-on dire que le XIXe siècle est une période de grands bouleversements politiques ?

2. Quels tourments des romantiques sont représentés dans cette bande dessinée ? Justifiez votre réponse.

3. Comment Catherine Meurisse parvient-elle à rendre comiques ces états d’âme des romantiques ?

Document 2

1. Quelle époque l’auteur semble-t-il regretter ? Pourquoi ? Justifiez votre réponse.

2. Lignes 10 à 18 : Quelle comparaison Musset utilise-t-il pour désigner le siècle dans lequel il vit ? Relevez le champ lexical qui s’y rapporte.

3. Expliquez cette comparaison. Quels sentiments l’auteur et ses jeunes contemporains éprouvent-ils ? Justifiez votre réponse.

Page 101: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 05 101

GROUPEMENT DE TEXTES 2 : LE HÉROS ROMANTIQUE, UN ÊTRE À PART

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Document 1

Document 2

Français, seconde Bac pro, Nathan technique

Page 102: Fascicule1-1

102 FRANÇAIS V8501-F1/2

Document 3

Page 103: Fascicule1-1

V8501-F1/2 SÉQUENCE 05 103

Questions

Documents 1 et 2

1. Analysez les deux textes en complétant le tableau ci-dessous :

Texte 1 Texte 2

Qui est l’émetteur repré-senté par la première per-sonne « je » ?

Qui est le destinataire (récepteur) représenté par la deuxième personne « tu » ?

Quels sont les obstacles

qui s’opposent à l’amour ?

Relevez les termes qui évoquent la mort : com-ment s’explique leur pré-sence ?

2. Le lyrisme est l’expression poétique des sentiments intimes. Il est caractéristique du mouvement

romantique qui place l’expression des sentiments personnels au premier plan de ses préoccupations. Le ton lyrique s’appuie sur les exclamations, les répétitions, les superlatifs et exagérations. Relevez-en des exemples dans les deux textes :

Texte 1 Texte 2

Les exclamations

Les répétitions

Les exagérations

Document 3

1. À qui le poète s’adresse-t-il dans la première strophe ? Quel sentiment confie-t-il ?

2. La mélancolie exprime le regret du temps qui passe. Quel désir Lamartine exprime-t-il dans les quatre dernières strophes ? Justifiez votre réponse.

3. Ce désir est-il réalisable ? Justifiez votre réponse.

Page 104: Fascicule1-1

104 FRANÇAIS V8501-F1/2

II. LE HÉROS ROMANTIQUE AU THÉÂTRE : LE DRAME ROMANTIQUE

L’essentiel à connaître

Le théâtre classique au XVIIe siècle

la tragédie Le drame romantique au XIX

e siècle

Il obéit à des règles strictes :

— unité de temps : toute l’action doit se dérouler en 24 heures,

— unité de lieu : toute l’action doit se dérouler en un même lieu,

— unité d’action : une seule intrigue, — unité de ton : on ne mélange pas le comique et le

tragique, — organisation en 5 actes, — écriture en vers (alexandrins), — respect de la bienséance sociale et morale : les

amours entre personnages d’origine sociale diffé-rente sont impossibles et on ne fait pas mourir les personnages sur scène.

Les auteurs refusent les règles qu’ils jugent démodées

et qu’ils accusent de nuire à l’inspiration et de fausser

la vérité historique et la vraisemblance psychologi-

que :

— refus de la règle des 3 unités, — mélange des tons, — refus du respect de la bienséance par souci de

réalisme : on veut représenter sur scène ce qui se passe dans la vie,

— l’alexandrin est conservé mais « assoupli », rénové, et s’il le faut, découpé et réparti sur plusieurs répliques,

— les héros sont de toutes origines sociales et même provocateurs comme Hernani, régicide en puissance à qui Victor Hugo fait dire : « Crois-tu donc que les

rois à moi me sont sacrés ? » (v. 591).

GROUPEMENT DE TEXTES 3 : EXTRAITS D’HERNANI DE VICTOR HUGO

« La bataille d’Hernani »

La pièce Hernani doit être représentée pour la première fois à la Comédie Française le 25 février 1830. Le manuscrit avait été remis pour avis à la censure royale. Les membres de ce comité plutôt « classiques » et hostiles au romantisme avaient fait traîner la correction et exigé d’importantes retouches, d’ordre politique et religieux plutôt que littéraire. Les censeurs organisent aussi une cabale pour faire échouer la pièce et faire renoncer ces romantiques qu’ils jugent trop tapageurs et dangereusement libéraux face aux conservateurs quelque peu réactionnaires qui détiennent le pouvoir (voir l’introduction à cette séquence).

Confronté à ces menaces, le parti romantique s’organise. Dès les premières représentations, de nombreux jeunes auteurs et artistes viennent soutenir la pièce contre les rires et les quolibets (les moqueries) d’une partie du public : ils ont pour consignes de hurler plus fort que les tenants du classicisme !

Finalement, ces derniers doivent battre en retraite mais ils ne désarment pas : les représentations resteront houleuses jusqu’en mars. Toutefois, nourrie par ce scandale, la pièce finit par s’imposer. Le succès financier est aussi important que le succès littéraire.

Cette réussite permettra le développement du drame romantique : Lucrèce Borgia de Victor Hugo en 1833, Lorenzaccio d’Alfred de Musset en 1834, Chatterton d’Alfred de Vigny en 1835.

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

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Extrait 1 : Acte I, scène 2

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Extrait 1 (suite)

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Extrait 1 (fin)

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Extrait 2 : Acte V, scène 6

Don Carlos est élu Empereur et devient Charles Quint. Il pardonne aux conjurés. Hernani, redevenu Juan

D’Aragon, épouse Doña Sol. Au soir des noces, Don Ruy Gomez, à qui Hernani doit la vie et à qui il a

promis de mourir dès qu’il l’exigera (au son du cor qu’il lui remet) fait retentir le signal ! Hernani s’apprête

donc à avaler le poison car c’est pour lui une question d’honneur : il doit tenir sa parole !

Lisons la fin de cette pièce : Doña Sol s’est emparée du poison…

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Extrait 2 (suite)

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Extrait 2 (fin)

Hernani, Victor Hugo, 1830

extrait des éditions Larousse, 1991

Questions

Extrait 1 : Acte I, scène 2

1. Qui a décidé de marier Doña Sol au duc ?

2. Qui est Hernani ? Quelle est la raison de sa haine contre le roi d’Espagne Don Carlos ?

3. Comparé au duc, quel portrait de lui-même Hernani dresse-t-il ?

4. Devant quel dilemme place-t-il Doña Sol ? Que décide-t-elle ?

5. Comment qualifieriez-vous les sentiments des deux jeunes gens ? Relevez les mots et expressions qui justifient votre réponse

6. Comment Victor Hugo fait-il entrer Don Carlos ?

7. Quel type de vers Victor Hugo a-t-il utilisé ? Que remarquez-vous en ce qui concerne leur présentation ?

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Extrait 2 : Acte V, scène 6

1. Quelle décision Hernani prend-il au soir de ses noces avec Doña Sol ? Pourquoi ?

2. Comment Doña Sol réagit-elle dans un premier temps ? Pourquoi ?

3. Pourquoi boit-elle ensuite la moitié du poison ? Quel trait de son caractère est ainsi révélé ?

Extraits 1 et 2

1. D’après ces deux extraits, pourquoi peut-on dire que Hernani est un héros romantique ?

2. En quoi cette pièce est-elle représentative du drame romantique ?

III. PARCOURS D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE : LE ROUGE ET LE NOIR DE STENDHAL (1830)

L’AUTEUR

Henri Beyle (1782-1842) a pris le pseudonyme de Stendhal en 1817. Sa famille appartient à la bourgeoisie aisée. Il perd sa mère à l’âge de huit ans et se révolte tout jeune contre son père avec qui il n’a aucune affinité, les prêtres et les rois. Il se sentira plus à l’aise avec son grand-père pénétré d’idées libérales et voltairiennes. Il gardera donc en lui la marque profonde d’une enfance contrainte et blessée.

Passionné de mathématiques, il renonce pourtant à l’école polytechnique pour s’engager à dix-sept ans

dans l’armée de Napoléon. L’Italie l’enchante mais l’armée l’ennuie : il démissionne et occupe différentes charges et participe en 1812 à la retraite de Russie.

Après un voyage à travers l’Europe, il s’installe à Milan et y fréquente les milieux libéraux et littéraires. Mais ses idées le rendent suspect aux yeux de l’Autriche qui domine l’Italie du Nord. Il rentre à Paris en 1820 et y demeure jusqu’en 1830, date à laquelle il publie Le Rouge et le Noir. Après la révolution de Juillet 1830, le régime l’envoie à nouveau en Italie comme consul. Après avoir publié son deuxième roman, La Chartreuse de Parme, en 1839, Stendhal revient à Paris où il meurt d’une apoplexie en 1842.

L’ŒUVRE, LE ROUGE ET LE NOIR (1830)

Les sources

Premier roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir a été rédigé entre 1828 et 1830. L’idée de Julien Sorel a été inspirée d’un fait divers relaté par les journaux, l’affaire Berthet : Berthet, fils d’un maréchal-ferrant, devenu précepteur chez le notable Michoud, puis, après un séjour au séminaire, chez M. de Cordon, finit par tirer à deux reprises, à l’église, sur Madame Michoud. C’est, pour Stendhal, « l’homme malheureux en guerre contre la société ». Le sous-titre, « Chronique de 1830 », montre que l’auteur veut lier l’univers romanesque à la situation historique.

Le mystère du titre

Stendhal, qui avait un goût marqué pour l’énigme et le souci d’intriguer le lecteur, a choisi ce titre tardivement. Il avait d’abord pensé à intituler son ouvrage Julien, ce qui aurait centré l’intérêt sur le personnage principal. De nombreuses explications furent proposées pour ce titre Le Rouge et le Noir : — Le rouge, couleur de l’habit militaire, symboliserait l’armée et le noir, couleur de la soutane,

symboliserait l’Église, la carrière ecclésiastique. Stendhal s’est expliqué dans cette phrase : « Le Rouge

signifie que, venu plus tôt, Julien eût été soldat ; mais à l’époque où il vécut, il fut forcé de prendre

la soutane. » En effet, sous l’Empire, l’armée constituait la meilleure chance de promotion pour les

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V8501-F1/2 SÉQUENCE 05 113

jeunes gens de valeur. À l’époque de la Restauration, il ne reste aux jeunes hommes modestes que la carrière religieuse.

— Autre explication : le rouge et le noir peuvent évoquer les deux couleurs du jeu de la roulette : Julien joue le noir et perd. C’est le hasard des passions qui détermine son destin.

— On peut voir également dans ces deux couleurs le contraste entre le rouge symbole du feu, de la passion amoureuse et le noir symbole de la mort.

Lisez attentivement les textes ci-dessous, puis répondez aux questions.

Extrait 1

Français, 2e Bac pro, collection Entre-lignes,

éditions Nathan technique, 2009

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114 FRANÇAIS V8501-F1/2

Extrait 2

Français, 2e Bac pro, collection Entre-lignes,

éditions Nathan technique, 2009

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Extrait 3

Le Rouge et le Noir, Stendhal, édition GF Flammarion, 1990.

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116 FRANÇAIS V8501-F1/2

Extrait 4

Français, 2e Bac pro, collection Entre-lignes,

éditions Nathan technique, 2009

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V8501-F1/2 SÉQUENCE 05 117

Extrait 5

Français, 2e Bac pro, collection Entre-lignes,

éditions Nathan technique, 2009

Page 118: Fascicule1-1

118 FRANÇAIS V8501-F1/2

Extrait 6

Français, 2de Bac pro,

éditions Nathan technique, collection Entre-lignes

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V8501-F1/2 SÉQUENCE 05 119

Questions

Extrait 1

Au début du roman, l’action se situe à Verrières, une petite ville de province (la Franche-Comté) où règne l’idéologie de la bourgeoisie monarchiste (voir l’introduction à cette séquence). Le maire, M. de Rênal, est un noble au mode de vie bourgeois. Il est tout puissant dans la commune.

1. À quelle catégorie sociale Julien appartient-il ?

2. Quelles relations entretient-il avec son père ? Pourquoi ?

3. Comment Julien apparaît-il dès le début du roman ? (tempérament, trait de caractère). Justifiez votre réponse.

Extrait 2

RAPPEL On distingue trois façons de raconter une histoire, de décrire une situation :

— Le point de vue (ou focalisation) externe : le narrateur est un témoin extérieur à l’action et aux personnages. C’est un simple observateur qui ignore les pensées des personnages.

— Le point de vue (ou focalisation) interne : le narrateur ou un personnage perçoit la scène, les événements à travers son regard et ses pensées.

— Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) : le narrateur sait tout au sujet des différents personnages : leur passé, leur présent, leur avenir, ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent au fond d’eux.

1. Comment le lecteur découvre-t-il le portrait de Julien ? De quel type de point de vue s’agit-il ?

2. Relevez les expressions utilisées pour désigner Julien : quel sentiment Julien inspire-t-il à Mme de Rênal ? Quels détails chez Julien retiennent l’attention de Mme de Rênal ? Qu’est-ce qui l’étonne ? Qu’est-ce qui la rassure ? Pourquoi ?

3. Comment le lecteur découvre-t-il les éléments du portrait de Mme de Rênal ? De quel type de point de vue s’agit-il ?

4. Comment Julien réagit-il à la vue de Mme de Rênal ? Quels aspects de la jeune femme retiennent son attention ?

Extraits 3 et 4

1. Pourquoi Julien veut-il prendre la main de Mme de Rênal ?

2. Que ressent Mme de Rênal après avoir laissé Julien lui prendre la main ? Culpabilise-t-elle ? Justifiez votre réponse.

Extrait 5

Après avoir quitté Verrières, Julien se rend à Besançon où il entre au séminaire pour entamer une carrière ecclésiastique. Il y fait l’apprentissage douloureux de l’hypocrisie et ses mérites ne suffisent pas pour le faire réussir. Protégé par l’abbé Pirard, il est nommé secrétaire du marquis de la Mole à Paris.

1. À quel milieu social appartiennent le marquis de la Mole et sa fille ?

2. Pourquoi le marquis se met-il en colère en apprenant la volonté de sa fille d’épouser Julien Sorel ?

3. Quelle décision le marquis prend-il finalement ? À quoi voit-on que c’est un personnage puissant ?

4. Cette étape est-elle importante dans le parcours de Julien ?

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Extrait 6

1. Julien éprouve-t-il un amour sincère pour Mme de Rênal ? Justifiez votre réponse.

2. Pourquoi la mort du héros semble-t-elle inévitable ?

3. En quoi cette mort est-elle l’illustration d’un destin romantique ?

4. Personnellement, vous sentez-vous proche des valeurs de Jullien Sorel, héros romantique ?

IV. ÉTUDE DE LA LANGUE : LES CONNECTEURS SPATIAUX ET TEMPORELS

Définition

Les connecteurs spatiaux et temporels sont des mots, prépositions, adverbes, etc. qui permettent de situer les événements les uns par rapport aux autres et de les placer dans le cadre où ils se déroulent (par exemple dans les descriptions).

A. LES CONNECTEURS SPATIAUX

Ils peuvent indiquer :

— la profondeur : au premier plan, au second plan, derrière, au loin,… — la position : à gauche, à, droite, devant, derrière, ici, plus haut, au nord…. — le déplacement : vers, dans, en direction de…

C Exemple

« Plus bas, le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses, étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu un bateau plein de bois, et, sur les berges, deux rangs de barriques. » Flaubert, Bouvard

et Pécuchet, 1880).

Les connecteurs spatiaux servent ici à décrire les divers éléments du paysage.

B. LES CONNECTEURS TEMPORELS

Ils peuvent indiquer :

— la chronologie des actions : d’abord, au commencement, lorsque, ensuite, le lendemain,… — la simultanéité de deux événements : durant, pendant ce temps, au même moment…. — la fréquence d’un événement : quelquefois, toujours, jamais,…. — la durée ou la précipitation d’une action : longtemps, soudain, tout à coup, subitement…

C Exemple

« Un soir, je m’étais égaré dans une forêt, à quelque distance de la cataracte du Niagara ; bientôt, je vis le jour s’éteindre autour de moi, et je goûtai, dans toute sa solitude, le beau spectacle d’une nuit dans les déserts du nouveau monde. » (Chateaubriand)

Les connecteurs temporels soulignent ici la chronologie de la fin de journée.

K Exercice 1

Classez les connecteurs suivants dans le tableau en distinguant les connecteurs spatiaux et les connecteurs temporels :

Liste : Après que, sous, dans, après cela, à droite, à l’intérieur, durant, la veille, sur les côtés, plus tard, le lendemain, à l’ouest, à nos pieds, alors, d’abord, depuis que.

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K Exercice 2

Insérez dans le texte ci-dessous les connecteurs spatiaux temporels suivants : au-delà, d’abord, sur sa gauche, puis, ici, à perte de vue, partout.

« Il avait sillonné l’Italie….................., ….......................l’Europe. De Paris à Milan, de Rome à Berlin,….........................où il était en représentation…

Il appuya sur l’accélérateur. La route était droite. Elle traversait la vallée, il y avait….............................des forêts invisibles dont il sentait l’épaisseur. Le vent…..................avait un parfum épais de sève et de résine….......................s’étendaient les collines et les lacs…........................................... »

Werther* ce soir, d’après Patrick Cauvin, 1988

(*Werther est un héros romantique du roman Les souffrances du jeune Werther, de l’écrivain allemand Goethe.)

V. EXPRESSION ÉCRITE : ÉCRIRE EN CHANGEANT DE POINT DE VUE

Reportez-vous à l’extrait 4 du roman Le Rouge et le Noir, lignes 59 à 72 (« jusqu’à reproche »).

Sujet

Réécrivez ce passage en adoptant le point de vue de Mme de Rênal. Vous lui ferez exprimer ses sentiments, ses émotions, ses réflexions intimes.

Vous pourrez par exemple commencer ainsi : « Malgré ma gêne, je décidai de laisser ma main dans celle de Julien et je ne pensais plus à rien : quel bonheur !….. »

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E CORRIGÉ DES QUESTIONS DE LECTURE ET DES

EXERCICES D’ENTRAÎNEMENT

Les réponses aux questions sont enrichies de compléments d’information.

QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DU HÉROS ROMANTIQUE ?

LES TOURMENTS DU HÉROS ROMANTIQUE

Document 1

1. Le XIXe siècle est une époque de grands bouleversements politiques. Ils sont résumés dans l’encadré

de la première vignette : « De 1801 à 1900, la France ne connaît pas moins de sept régimes politiques » et énumérés par le personnage : « Le Consulat, l’Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la Seconde République, le Second Empire, la Troisième République. »

2. Les tourments de romantiques évoqués dans cette bande dessinée sont de différentes natures : — la nostalgie d’un autrefois qui n’est plus : « tout ce qui n’était plus » ; — l’angoisse devant le futur : « tout ce qui sera n’est pas encore » ; — l’impression d’être seul, sans Dieu : « on se sent seul, même Dieu nous fausse compagnie » ; — le sentiment d’avoir trop vécu : « on se sent vieux ».

Ces manifestations de désarroi renvoient à une même cause : la perte des repères traditionnels après les années troubles de la Révolution française.

C’est en ayant recours à la caricature que Catherine Meurisse parvient à rendre comiques les tourments des romantiques : — l’air accablé de Musset qui se cache sous sa longue chevelure : « De toute façon, avec cette coiffure, je ne

vois personne donc personne ne me voit » — le mareyeur ironique de la vignette 6 : « Quoi ? Mais t’as même pas ton bac Alphonse ! » — Chateaubriand sautillant dans un paysage marécageux au milieu de petits cris idiots : « Couine, Hiirk,

Arf, Querk… »

Document 2

1. L’auteur semble regretter les années de l’épopée napoléonienne (de la Convention au Premier Empire). C’était en effet une époque glorieuse : « Ils n’étaient pas sortis de leur ville, mais on leur avait dit que par chaque barrière de ces villes on allait à une capitale d’Europe. » (l. 6-8). Les jeunes gens se préparaient à leur tour à être soldats et à connaître la gloire militaire : « ils étaient nés au sein de la guerre, pour la guerre » (l. 3), « des enfants pleins de force et d’audace » (l. 23-24).

2. Musset compare le siècle dans lequel il vit « à l’Océan qui sépare le vieux continent de la jeune Amérique » (l. 15). On relève le champ lexical suivant : « Océan… vague… flottant… mer houleuse… naufrages… traversée… blanche voile… navire… ». Il s’agit donc d’une métaphore filée car le champ lexical de l’océan se développe sur plusieurs lignes.

3. L’auteur compare le siècle où il vit (le comparé) à l’océan (le comparant) car il y voit des points

communs : de même que l’océan sépare le vieux continent (l’Europe), symbole d’un monde passé, du nouveau continent, l’Amérique, symbole de nouveauté, de découvertes mais également d’inconnu ; de même le XIXe siècle fait la charnière entre deux époques, l’une révolue avec l’épopée napoléonienne et l’autre nouvelle mais inconfortable à cause de la perte des repères : « on ne sait, à chaque pas qu’on fait, si l’on marche sur une semence ou sur un débris. Voilà dans quel chaos il fallut choisir » (l. 20-23). L’auteur et ses jeunes contemporains ressentent un sentiment d’angoisse, d’incertitude, de mal-être dans

une époque où ils se sentent perdus, comme sur « une mer houleuse » où ils peuvent faire naufrage à

tout moment.

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LE HÉROS ROMANTIQUE, UN ÊTRE À PART

Documents 1 et 2

1. Analyse comparative des deux documents

Texte 1 Texte 2

Qui est l’émetteur repré-senté par la première per-sonne « je » ?

« Je » représente tour à tour Roméo et Juliette (dialogue théâtral).

C’est Alfred de Musset qui dit « je ».

Qui est le destinataire (récepteur) représenté par la deuxième personne « tu » ?

« Tu » représente tour à tour Roméo et Juliette.

Le destinataire (récepteur) du message est George Sand à qui le poète s’adresse.

Quels sont les obstacles

qui s’opposent à l’amour ? L’obstacle à l’amour des deux jeunes gens est leurs parents : « S’ils te voient, ils te tueront. » (v. 5)

C’est le jugement des autres qui fait obstacle : « ils disent que tu as un autre amant » (l. 15-17)

Relevez les termes qui évoquent la mort : com-ment s’explique leur pré-sence ?

– « tueront » (v. 5)

– « péril » (v. 6)

– « épées » (v. 7)

– « ma vie finie » (v. 12)

– « ma mort » (v. 13)

Cet amour interdit qui unit deux famil-

les ennemies est considéré comme une

trahison.

– « je ne sais plus si je vis » (l. 3)

– « je meurs d’amour » (l. 9)

– « jusqu’à en mourir » (l. 11-12)

– « je ne guérirai pas » (l. 12)

– « je n’essaierai pas de vivre » (l. 12-13) – « j’aime mieux… mourir » (l. 13-14)

– « j’en meurs » (l. 17)

La violence de l’amour que ressent

Musset est telle qu’elle peut le conduire

à la mort.

2. Exemples du lyrisme dans les deux textes

Texte 1 Texte 2

Les exclamations Vers 11 : « D’ailleurs, si tu ne m’aimes pas, qu’ils me trouvent ici ! »

6 phrases exclamatives des lignes 5 à 18, dont la dernière : « Qu’ils m’empêchent d’aimer ! »

Les répétitions Le mot « amour » est répété 5 fois dans la bouche de Roméo dont 4 fois dans la pre-mière réplique.

Le verbe « aimer » est répété 10 fois et le mot « amour » 3 fois, le verbe « mourir » 4 fois sous plusieurs formes.

Les exagérations

– Vers 2 : « Car les limites de pierre ne sauraient arrêter l’amour ».

– Vers 9 : « Je ne voudrais pas pour le monde entier qu’ils te vissent ici. »

– « Jamais homme n’a aimé comme je t’aime » (l. 1)

– « je suis noyé… d’amour » (l. 2)

– « une soif de bonheur inextinguible » (l. 6) – « je meurs d’amour » (l. 9)

Exclamations, répétitions et exagérations soulignent l’intensité du sentiment amoureux.

Document 3

1. Dans la première strophe, le poète s’adresse au lac : « Ô lac !… Regarde ! ». Il retourne sur les lieux où il a été heureux et il confie au lac, à la nature, son sentiment de solitude et d’abandon : « Je viens seul m’asseoir sur cette pierre » (v. 3).

2. Dans les quatre dernières strophes, le poète exprime le désir chimérique d’arrêter le temps : « Ô temps ! Suspends ton vol » (v. 17).

3. Ce désir n’est pas réalisable : « en vain » (v. 25) ; « Le temps m’échappe et fuit » (v. 26) ; « Il coule et nous passons » (v. 32).

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L’essentiel à connaître Bilan

Dans la première moitié du XIXe siècle, le personnage romantique exprime son mal de vivre dans une

société qui le rejette. Il éprouve plusieurs sentiments :

— La tristesse : elle est présente dans tous les textes romantiques, avec le regret et le chagrin. La mélancolie s’exprime à travers des termes qui soulignent l’impossibilité de revenir aux jours heureux.

— La solitude : Le personnage romantique est un être solitaire. Il s’exprime à la première personne et, sur le ton de la confidence, il prend le lecteur à témoin (« Regarde ! Je viens seul m’asseoir sur cette

pierre. » Lamartine, Le Lac.

— La mélancolie : le personnage s’interroge sur son passé, son présent et son avenir. Il voit dans la fuite du temps le reflet de sa propre existence qui s’écoule.

— La nature lui offre un refuge, il y trouve des réponses à ses chagrins : « Les sons que rendent les passions dans le vide d’un cœur solitaire, ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d’un désert ». Chateaubriand, René, 1802 (roman autobiographique).

— Le spectacle de la nature exalte tous ses sens, la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût : « Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j’éprouvais dans mes promenades ? » René,

Chateaubriand.

— La nature est le miroir de ses propres sentiments : sa saison préférée est l’automne avec ses tempêtes qui correspondent bien au tourbillon des émotions qui l’habitent : inquiétude, désir vague et bouillant, attente du destin, tourments du cœur. Il se plaît dans une nature sauvage battue par les vents, les tempêtes et les orages, en accord avec les tourments de son âme : « L’automne me surprit au milieu de ces incertitudes : j’entrai avec ravissement dans le mois des tempêtes… Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie. Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur. » René, Chateaubriand.

— La méditation sur la vie : au contact de la nature, le héros romantique médite sur son destin, s’interroge sur le sens de sa vie et de ses rapports avec la société : « Un secret instinct me tourmentait ; je sentais que je n’étais moi-même qu’un voyageur ; mais une voix semblait me dire : Homme, la saison de ta migration n’est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande. » René, Chateaubriand.

Les romantiques, à la suite de Victor Hugo, affirment une volonté de rupture dans tous les

domaines :

— Ils refusent l’injustice, les malheurs qui frappent les plus pauvres, la misère, la condition des

enfants exploités dans le monde industriel : « Tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles » Victor Hugo, Les Misérables, Avant-propos, 1862.

— Ils luttent contre les tyrans en prenant parti pour la République contre la royauté. Ils revendiquent aussi la liberté pour tous les peuples (La Liberté guidant le peuple, tableau du peintre Eugène Delacroix, 1830).

— Ils revendiquent la liberté dans l’art et remettent en questions les règles du classicisme héritées des générations précédentes (naissance du drame romantique, Hernani, Victor Hugo).

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LE HEROS ROMANTIQUE AU THÉÂTRE : LE DRAME ROMANTIQUE

EXTRAITS D’HERNANI DE VICTOR HUGO, 1830

Extrait 1 : Acte I, scène 2

1. C’est le roi d’Espagne, Don Carlos, qui a organisé ce mariage, d’après Doña Sol : « Le roi, dit-on, le veut » (v. 88). Le « dit-on » semble indiquer qu’elle n’en est pas certaine, que le roi ne lui a pas dit de vive voix.

2. Hernani est le fils d’un opposant au roi d’Espagne (le père de Don Carlos) qui a été condamné à l’échafaud et qu’il s’est juré de venger : « Et, tout enfant, je fis le serment de venger le père sur son fils » (v. 93-94). Le fait qu’il soit à l’origine du mariage de Doña Sol avec le duc renforce encore sa haine et son désir de vengeance : « Ah ! C’est donc toi qui veut cet exécrable hymen ! Tant mieux. Je te cherchais, tu viens dans mon chemin ! » (v. 101-102)

3. Comparé au duc, Hernani dresse de lui-même un portrait négatif : le duc est riche : « il peut vous apporter tant d’or, de bijoux, de joyaux » (v. 109), il fera de Doña Sol une duchesse alors que lui, Hernani, est pauvre et a perdu son rang de noblesse : « moi je suis pauvre… quelque blason illustre qu’une rouille de sang à cette heure délustre » (v. 113-115) (plus loin il se présente comme étant « un brigand… un banni »). (v. 170)

4. Il place Doña Sol devant un dilemme, c’est-à-dire un choix entre deux possibilités, soit épouser le duc et l’abandonner, soit renoncer au mariage avec le duc et le suivre, lui, Hernani : « Or, du duc ou de moi souffrez qu’on vous délivre. Il faut choisir des deux : l’épouser ou me suivre. » (v. 123-124). Doña Sol

décide de suivre Hernani, son amour pour lui étant plus fort que l’appât du gain et la perspective d’une vie confortable avec le duc qu’elle n’aime pas : « Je vous suivrai. » (v. 125) et elle le répète au vers 147 après qu’Hernani lui ait détaillé les conditions de vie difficiles qu’elle aura à subir avec lui : « réfléchissez encor. Me suivre dans les bois, dans les monts, sur les grèves,...Dormir sur l’herbe, boire au torrent… entendre les balles de mousquets siffler à votre oreille. Être errante avec moi, proscrite s’il le faut. Me suivre… à l’échafaud. » (v. 139-146)

Elle décide de s’enfuir avec Hernani à minuit : « Nous partirons demain… je serai brave et forte. » (v. 150

et v. 163)

5. Les deux jeunes gens sont passionnément amoureux l’un de l’autre. Leurs paroles et leurs gestes le prouvent : — Hernani « la serrant dans ses bras » (didascalie) ; — Doña Sol : « je suis votre esclave » (v. 153) ; « je suis à vous » (v. 155) ; « J’ai besoin de vous voir et de

vous voir encore et de vous voir toujours. » (v. 156-157)

6. Victor Hugo fait rentrer Don Carlos de façon brutale et inattendue : quand il entend Doña Sol fixer un rendez-vous à Hernani, il sort de sa cachette : « Don Carlos, ouvrant avec fracas la porte de l’armoire » (didascalie).

7. Victor Hugo a utilisé les alexandrins, vers de douze syllabes, mais ils sont souvent rompus, répartis sur plusieurs répliques, ce qui n’est pas conforme à la règle « classique » : C Exemple « Vous frapperez trois coups ». (Doña Sol) / « Savez-vous qui je suis ». (Hernani)

Extrait 2 : Acte V, scène 6

1. Le soir de ses noces, Hernani décide de se donner la mort pour respecter la promesse faite à Don Gomez. Pour lui, c’est une question d’honneur : « Veux-tu que j’aille partout avec la trahison écrite sur le front ? » (v. 2121-2122)

2. Dans un premier temps, Doña Sol a tenté de dissuader Hernani de boire le poison puisque ce dernier doit se justifier auprès d’elle : « Hélas ! Je t’en conjure, veux-tu me voir faussaire, et félon, et parjure ? » (v. 2119-2121). Cette attitude montre qu’elle place l’amour avant l’honneur, à la différence d’Hernani qui estime que si elle l’aime, justement, elle doit comprendre son point de vue : il ne peut vivre en ayant perdu

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son honneur et elle ne peut pas continuer à aimer un homme déshonoré : « Par pitié, ce poison, rends-le moi ! Par l’amour, par notre âme immortelle… » (v. 2122-2123)

3. Doña Sol boit la moité du poison avant de tendre la fiole à Hernani. Cela révèle son courage car elle boit la première, persuadée que Hernani ne lui aurait pas laissé sa part de poison. Cela montre également l’intensité de son amour pour Hernani : elle ne peut pas vivre sans lui : « Toi !… Tu ne sais pas aimer comme aime une Silva. » (v. 2129)

Extraits 1 et 2

1. Ces deux extraits montrent que Victor Hugo a fait d’Hernani un personnage romantique : — Il est passionné dans son amour pour Doña Sol comme dans sa haine pour Don Carlos et son désir de

vengeance. — C’est un être à part, un exilé, un marginal, un solitaire qui, depuis l’exécution de son père, vit en retrait

de la société, préparant sa vengeance — C’est un aventurier qui mène une vie dangereuse qu’il décrit à Doña Sol moins finalement pour la

dissuader de le suivre que pour susciter son admiration. — C’est un chef de guerre, un rebelle qui brave le pouvoir royal. — C’est un être tourmenté, partagé entre son désir de vivre et de connaître le bonheur et attiré et ses

pulsions de mort. De fait, à la fin de la pièce, c’est dans la mort qu’il trouve son salut : « Oh ! Béni soit le ciel qui m’a fait une vie d’abîmes entourée et de spectres suivie, mais qui permet que, las d’un si rude chemin, je puisse m’endormir ma bouche sur ta main ! » (v. 2155-2158)

2. Cette pièce est représentative du drame romantique : — Il y a un mélange des genres : la scène où Don Carlos est caché dans le placard s’apparente à la comédie

alors que la fin est tragique avec la mort des deux héros. — Les personnages meurent sur scène et Victor Hugo leur fait détailler les effets très douloureux du

poison. Don Gomez se tue sur scène également alors que dans une pièce classique la bienséance veut qu’on ne montre pas la mort sur scène.

— L’alexandrin est découpé et réparti sur plusieurs répliques.

PARCOURS D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE : LE ROUGE ET LE NOIR DE STENDHAL (1830)

Extrait 1

1. Julien est un enfant du peuple, il n’appartient ni à la bourgeoisie ni à la noblesse. En effet, son père gère une petite scierie (avant cela, c’était un simple paysan mais il s’est enrichi en vendant au maire, Monsieur de Rênal, une terre qu’il convoitait).

2. Il existe entre Julien et son père une grande mésentente car ils sont trop différents et son père ne le comprend pas : — Il lui reproche de ne pas s’investir suffisamment dans le travail à la scierie, à la différence de ses frères, et

de perdre son temps dans les livres (précisons que le père de Julien, lui-même ne sait pas lire). — Il le méprise car, à ses yeux, seul le travail manuel a de la valeur. Il le traite durement : « Animal » (l. 6) ;

« il s’emporta contre Julien, qu’il accabla d’injures » (l. 10-11) — Il est autoritaire et prend les décisions sans consulter Julien, il les lui impose : « Va faire ton paquet… je

te mènerai… tu seras » (l. 1). Les verbes à l’impératif et au futur traduisent bien l’aspect indiscutable des ordres qui sont donnés.

3. Dès le début du roman, Julien apparaît comme un être fier, rebelle, malheureux de sa condition de

fils d’artisan. — C’est un jeune homme révolté, en lutte contre l’autorité paternelle : « Mon père voudra m’y forcer ;

plutôt mourir » (l. 20).

— Il est fier et préfère s’engager comme soldat plutôt que d’être réduit à manger avec les domestiques : « Je ne veux pas être domestique » (l. 5) ; « là, je m’engage comme soldat, et, s’il le faut, je passe en Suisse. »

(l. 22-23).

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Extrait 2

1. Le lecteur découvre le portrait de Julien à travers le regard de Mme de Rênal qui « sortait par la porte-fenêtre du salon… quand elle aperçut… la figure d’un jeune paysan, presque encore enfant » (l. 25-27). Le portrait en focalisation interne est introduit par un verbe de perception, « elle aperçut ».

2. Julien inspire d’abord à Mme de Rênal un sentiment de pitié et d’attendrissement. Si elle remarque immédiatement sa condition sociale, c’est surtout sa jeunesse et sa fragilité qui l’étonnent. En effet, elle voit arriver « un jeune paysan, presque encore un enfant » (l. 27) ; « un petit paysan » (l. 30) ; « une pauvre créature » (l. 33). Elle remarque son teint « blanc », « ses yeux si doux » (l. 30) et qu’il « venait de pleurer » (l. 27-28). Par ses réactions, Julien apparaît également comme un jeune homme timide : il « n’osait pas lever la main jusqu’à la sonnette » (l. 34) ; « ses joues pâles et maintenant si roses » (l. 42-43) et dépourvu d’autorité : « Moi, les gronder, dit Julien étonné, et pourquoi ? » (l. 53).Cela rassure Mme de Rênal qui craignait de devoir confier ses enfants à un précepteur trop sévère.

3. C’est à travers le regard de Julien que le lecteur découvre certains éléments du portrait de Mme de Rênal. Il s’agit encore d’une focalisation interne introduite par l’expression : « Julien se tourna vivement » (l. 39). C’est alors qu’il découvre Mme de Rênal.

4. Ce qui retient d’abord l’attention de Julien, c’est le regard « si rempli de grâce » de la jeune femme et sa grande beauté : « étonné par sa beauté » (l. 40). Peut-être s’agit-il d’un coup de foudre ? Il est surpris et même bouleversé par cette rencontre : « Julien n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu… un teint si

éblouissant… lui parler d’un air doux » (l. 45-46). Il semble donc que Julien et Mme de Rênal soient tombés sous le charme l’un de l’autre dès cette première rencontre.

Extraits 3 et 4

1. Julien veut prendre la main de Mme de Rênal

— parce qu’il ressent une attirance pour elle (paratexte) ; — pour relever le défi qu’il s’est lancé à lui-même, celui de vaincre sa timidité : « l’affreux combat que le

devoir livrait à la timidité » (doc. 3, l. 16-17). Il considérerait comme de la lâcheté de ne pas avoir le courage de prendre cette main en public : « Julien, indigné de sa lâcheté » (doc. 3, l. 20-21) ;

— par fierté : « ...fatigué des combats que toute la journée la timidité et l’orgueil s’étaient livrés dans son cœur. » (doc. 4, l. 74) ;

— à ce moment de l’histoire, il ne semble pas que Julien agisse par amour : « Son âme fut inondée de bonheur, non qu’il aimât Mme de Rênal, mais un affreux supplice venait de cesser. » (doc. 3, l. 39-40). [Issu d’une classe sociale modeste, fils de paysan, Julien est fier d’avoir séduit Mme de Rênal qui, issue d’un autre milieu, lui était normalement inaccessible. De plus, c’est une revanche qu’il prend sur M. de Rênal qui l’avait précédemment humilié.].

2. Après avoir laissé Julien lui prendre la main, Mme de Rênal « ne pensait à rien ; elle se laissait vivre. » (l. 59-60). Elle est amoureuse : « transportée du bonheur d’aimer » (l. 71) et ne culpabilise pas vraiment : « elle ne se faisait presque aucun reproche. » (l. 72). Mais Stendhal précise que c’est parce qu’elle « était tellement ignorante » (l. 71), c’est-à-dire qu’elle ne mesure pas les conséquences de cette nouvelle situation et d’une liaison avec Julien, le précepteur de ses enfants, elle est « comme une adolescente », tout à son bonheur. Il y a donc un décalage entre Julien qui a surtout agi « par calcul » ce soir-là et Mme de Rênal qui a cédé aux élans de son cœur.

Extrait 4

1. Le marquis de la Mole et sa fille appartiennent à la noblesse. Le marquis fait partie des hautes sphères de la Restauration (voir l’introduction à la séquence) et vit à Paris, la capitale.

2. Le marquis se met en colère en apprenant que sa fille veut épouser Julien car il voulait en faire une duchesse : « Quoi ! ma fille s’appellera Mme Sorel ! Quoi ! ma fille ne sera pas duchesse ! » (l. 97). Pour lui, il s’agit d’une mésalliance. Il accuse Julien d’ être « le dernier des hommes » (l. 104) parce que, selon lui, son devoir était de fuir, de s’éloigner de sa fille au lieu de la séduire. Julien, excessif comme tous les héros

romantiques, réclame un châtiment, la mort : « Tuez-moi… ou faites-moi tuer. » (l. 109). [Ce comportement n’est pas nouveau. En effet, précédemment, il voulait se « brûler la cervelle » s’il n’avait pas le courage de prendre la main de Mme de Rênal (complément à l’extrait n° 3, l. 23-24).].

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3. Le marquis accepte finalement que Julien épouse sa fille. C’est un personnage puissant puisqu’il peut l’intégrer à sa sphère sociale en l’anoblissant et en le faisant nommer lieutenant. [Rappelons que les seules fonctions acceptées par la noblesse relèvent de l’armée ou de l’Église, qui seules sont jugées dignes d’occuper un homme de rang.]

4. Cette étape est importante dans le parcours de Julien qui avait l’ambition de s’élever dans l’échelle sociale : il semble avoir enfin réussi !

Extrait 5

1. À la fin du roman, on voit que Julien éprouve un amour sincère pour Mme de Rênal puisqu’il est heureux qu’elle soit en vie : « Ainsi elle vivra !… Elle vivra pour me pardonner et pour m’aimer » (l. 140).

2. La mort de Julien, le héros, est inévitable pour plusieurs raisons :

— il vit un amour impossible dans la société de la Restauration : Mme de Rênal est mariée et l’idée d’un divorce est inconcevable ;

— en tirant sur Mme de Rênal, c’est symboliquement sur toute la société qu’il a tirée : il se retrouve dès lors condamné, même si sa victime fait tout pour le sauver. [ Précisons que pendant le procès, Stendhal montre Julien décidé à payer sa faute, insultant les jurés et réclamant la mort ! Il fait de son procès le procès d’une société figée qui ne supporte pas qu’un fils de paysan ait pu parvenir à en gravir les échelons.]

Lisons cet extrait

« Messieurs les jurés,

[…] je n’ai point l’honneur d’appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune. Je ne vous demande aucune grâce… Je ne me fais point illusion, la mort m’attend : elle sera juste. J’ai pu attenter aux jours de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages, Mme de Rênal avait été pour moi comme une mère. Mon crime est atroce et il fut prémédité. J’ai donc mérité la mort, Messieurs les jurés. Mais quand je serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s’arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure et en quelque sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation, et l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société. Voilà mon crime, Messieurs, et il sera puni avec d’autant plus de sévérité que, dans le fait, je ne suis point jugé par mes pairs. Je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysan enrichi, mais uniquement des bourgeois indignés. »

3. Cette mort est l’illustration d’un destin romantique. En effet, le thème de la mort traverse toute la littérature romantique (rappelons-nous Hernani, voyez Ruy Blas, etc.). Les héros romantiques sont toujours confrontés à leur propre mort ou à celle de leurs proches, comme si la passion amoureuse devait inévitablement conduire à la mort. Mourir d’amour ou mourir devant l’impossibilité de l’amour apparaît comme une marque du destin romantique. [Précisons que l’on retrouve cette idée dans des œuvres plus modernes comme dans le film Titanic de James Cameron.].

4. Vous sentez-vous proche des valeurs de Julien Sorel ?

Pistes de réflexion : La sensibilité du héros qui laisse couler ses larmes peut ne pas être appréciée aujourd’hui bien que le cinéma, les chansons, les romans contemporains y fassent toujours référence. Cependant, les valeurs incarnées par le héros (le courage, l’amour passionné, la soif de reconnaissance et de réussite sociale) restent des valeurs actuelles.

LANGUE : LES CONNECTEURS SPATIAUX ET TEMPORELS

Exercice 1

Connecteurs spatiaux Connecteurs temporels

sous ; dans ; à droite ; à l’intérieur, sur les côtés ; à l’ouest ; à nos pieds.

après que ; après cela ; durant ; la veille ; plus tard ; le lendemain, alors, ; d’abord ; depuis que.

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Exercice 2

« Il avait sillonné l’Italie d’abord, puis l’Europe. De Paris à Milan, de Rome à Berlin, partout où il était en représentation. Il appuya sur l’accélérateur. La route était droite. Elle traversait la vallée, il y avait sur sa gauche des forêts invisibles dont il sentait l’épaisseur. Le vent ici avait un parfum épais de sève et de résine. Au delà

s’étendaient les collines et les lacs à perte de vue. Un pays pour Werther. » (Patrick Cauvin, Werther ce

soir, 1988)

EXPRESSION ÉCRITE : ÉCRIRE EN CHANGEANT DE POINT DE VUE

Proposition de réécriture du passage

Malgré ma gêne, je décidai de laisser ma main dans celle de Julien et je ne pensais plus à rien : quel bonheur ! Je me laissais vivre, jamais encore je n’avais éprouvé cette sensation de bien-être. J’aimais et j’étais aimée !

Les heures passées sous ce grand tilleul furent pour moi un ravissement. J’écoutais avec délices les gémissements du vent dans l’épais feuillage du tilleul, rythmés par les battements de mon cœur qui s’affolait. Je sentais le sang me monter aux joues : pourvu que personne ne remarque mon émoi, me disais-je, soudain inquiète !

Un coup de vent renversa un vase de fleurs à mes pieds et me ramena à la réalité : j’abandonnai un instant à regret la main de Julien pour aider ma cousine à le ramasser. Sitôt revenue à ma place, je m’empressai de remettre ma main dans celle de Julien, signe que désormais j’étais à lui. Nous restâmes ainsi jusqu’aux douze coups de minuit : nous dûmes nous séparer mais mon bonheur était tel que je ne pus trouver le sommeil.

À mon grand étonnement, je n’éprouvais presque aucuns remords vis-à-vis de mon mari ; j’étais incapable de me faire le moindre reproche, d’envisager les conséquences éventuelles de cette liaison : seul l’amour comptait, un amour éblouissant qui me faisait tout oublier…

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