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Sports De la planche à neige sur Saint-Denis Page 9 NUM É RO 3 MERCREDI 3 D É CEMBRE 2014 RECYCLEZ S.V.P. Musique Une comédie musicale signée Jean- Pierre Ferland Page 10 A UJOURD HUI Magnotta> Inspiré par Basic Instinct Page 2 Santé> Retard dans la numérisation Page 4 Climat> Pas de consensus mondial Page 7 Festival> Des artistes locaux à l’Igloofest Page 11 COLIN CÔTÉ-PAULETTE L e gouvernement Couillard vise maintenant le patronat et les contribuables, après avoir sabré dans les programmes sociaux et la fonc- tion publique. Le ministre des Finances, Carlos Leitão, a annoncé mardi que des 650 millions supplémentaires convoités pour atteindre l’équilibre budgétaire, plus de 200 millions viendront du secteur financier. Une hausse des impôts pour les banques, les compagnies d'assurance et les firmes de courtage s’ajoute à des efforts supplémentaires. Une réduction de la déduction d'impôt sur la cotisation syndicale, qui sera abaissée de 20 % à 10 %, a également été annoncée. Les automobi- listes ne seront pas exemptés non plus puisqu’assurer son véhicule coûtera 20 $ de plus, alors que les droits d’immatriculation des grands cylindrés passeront de 162 $ à 376 $. Pour l’expert en politique canadienne, Jus- tin Massie, le premier ministre ne frappe plus seulement sur la classe moyenne, en réaction à la mobilisation citoyenne. «On ne peut pas sa- voir si il y avait un plan, mais par tradition, le Parti libéral est de pair avec le patronat», ex- plique le professeur en sciences politiques à l’UQAM. Le porte-parole en matière de Fi- nances de l’opposition Nicolas Marceau pré- sume d’ailleurs que le gouvernement Couillard applique «un mandat improvisé sur la fisca- lité». L’ex-ministre des Finances en a aussi profité pour rappeler au gouvernement qu’il ne stimulait pas du tout la croissance économique en coupant systématiquement dans tous les secteurs. Le ministre Leitão prétend entendre la grogne provenant de la rue. «Les Québécois sont préoccupés. Les gens protestent, ils ont le droit. Je pense toutefois qu'il y a un très grand nombre de Québécois qui appuie notre action et qui sont entièrement d'accord qu'il faut qu'on soit capable de vivre à l'intérieur de nos moyens.» Le co-chef de Québec Solidaire, Amir Ka- dhir a déploré que seules les petites entreprises aient été mises à l’abri des compressions bud- gétaires. Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a quant à lui accusé le pre- mier ministre d’appliquer des «mesurettes» qui annonçaient des prévisions désastreuses de la croissance économique. «J’en reviens pas que Philippe Couillard refile 50 % de la facture aux contribuables», a décrié M. Legault. Objectif zéro déficit «C'est en atteignant l'équilibre budgétaire que nous allons reprendre notre capacité d'in- tervenir, notre capacité d'agir» a indiqué Car- los Leitão. Justin Massie pense également que l’atteinte du déficit zéro reste primordiale. «No- tre économie est basée sur la confiance. Ne pas avoir de déficit permet d’être bien coté pour les entreprises qui veulent investir. Sans oublier le service à la dette.» Justin Massie rappelle que les coupes ca- drent habituellement dans un plan électoral. Feu sur tous les secteurs La mise à jour économique du Parti libéral n’épargne personne «G ROS B ILL » S EST éTEINT ASSOCIATED PRESS L’un des monuments de notre histoire, Jean Béliveau, est mort mardi à l'âge de 83 ans. Voir notre texte en page 12 RÉMI LÉONARD L e premier ministre Philippe Couillard a de- mandé mardi à TransCanada de laisser tom- ber son projet de terminal pétrolier à Cacouna et «d’aller vers des sites alternatifs». Il a ainsi ajouté sa voix à celles des partis d’opposition, des envi- ronnementalistes et des scientifiques qui contes- tent le projet. Situé en plein cœur d’une zone de reproduction des bélugas, le port pétrolier de Ca- couna semble être de plus en plus compromis. L’option de transférer le projet de Cacouna vers Baie-des-Sables, une petite municipalité de 600 habitants près de Matane, pourrait s’imposer comme solution de rechange pour la pétrolière. TransCanada ne veut toutefois rien confirmer. Son porte-parole Jonathan Abecassis répète que la pé- trolière a suspendu temporairement les travaux le temps de «réviser toutes les options viables», sans vouloir préciser ces options sur la place publique. En fin de journée mardi, un autre porte-parole de TransCanada, Tim Duboyce, a toutefois spécifié que garder le projet à Cacouna était encore dans les options. Transports Canada, qui est propriétaire du port de Cacouna, n’a pas voulu commenter la déci- sion de TransCanada. Avant que le choix de TransCanada s’arrête sur Cacouna, l’emplacement de Baie-des-Sables avait TRANSCANADA Après Cacouna, Baie-des-Sables VOIR EN PAGE 12 : CACOUNA Lire aussi> Énergie Est en page 6 PASCAL LAFORTUNE L a politique est un sport extrême qui écorche au passage les enfants des politiciens qui, contrairement à leurs parents, n’ont pas choisi la vie publique. «Quand papa a lancé la charte, j’ai vraiment compris pourquoi c’était néces- saire d’avoir un garde du corps», affirme la fille du député péquiste Bernard Drainville dans le documentaire La politique n’est pas un jeu d’enfants. Menaces de mort, enfants battus, exclu- sion… les illustrations des conséquences d’une vie politique forcée pour l’entourage des politi- ciens sont nombreuses dans le film de Karina Marceau qui sera diffusé sur les ondes de Télé- Québec le 8 décembre. Catherine Clark, fille de Joe Clark, qui fut le 16e premier ministre du Canada, se souvient avoir dû être transférée d’école, car elle se fai- sait trop intimider. Elle raconte aussi avoir eu de la difficulté à vivre ses premiers amours à l’adolescence, car elle devait être constamment accompagnée par deux policiers de la GRC. «Toutes les semaines, il y a des menaces de mort», dit Luc Hébert, ancien garde du corps en politique et policier à la retraite. Au Canada le premier ministre et sa famille sont automati- quement protégés, au Québec le choix est laissé à la discrétion des principaux concernés. Avoir un parent absent est aussi le lot com- mun de plusieurs enfants. «En sept mois, j’ai vu mon père une heure, entre deux conférences de presse. Ça me fait de la peine. J’avais une bonne relation avec mon père. Maintenant, quand je le vois, on dirait que sa voix m’est peu POLITIQUE CANADIENNE Des enfants écorchés Documentaire sur les répercussions d’une vie politique sur les enfants VOIR EN PAGE 12 : TÉLÉ-QUÉBEC VOIR EN PAGE 12 : MISE À JOUR Lire aussi> Mise à jour économique dans les pages 3 et 8 PVP DOC II Les enfants de Bernard Drainville, Ro- salie et Lambert, participent au film.

Feu sur tous les secteurs - UQAM · Objectif zéro déficit «C'est en atteignant l'équilibre budgétaire que nous allons reprendre notre capacité d'in-tervenir, notre capacité

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Page 1: Feu sur tous les secteurs - UQAM · Objectif zéro déficit «C'est en atteignant l'équilibre budgétaire que nous allons reprendre notre capacité d'in-tervenir, notre capacité

Sports De la planche àneige sur Saint-Denis

Page 9

N U M É R O 3 M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4 R E C Y C L E Z S . V . P .

Musique Une comédiemusicale signée Jean-Pierre Ferland Page 10

AUJOURD’HUI

Magnotta> Inspiré parBasic InstinctPage 2Santé> Retard dans la numérisationPage 4Climat> Pas de consensusmondialPage 7Festival> Des artistes locaux à l’IgloofestPage 11

CO L I N CÔT É - PAU L E T T E

L e gouvernement Couillard vise maintenantle patronat et les contribuables, après avoir

sabré dans les programmes sociaux et la fonc-tion publique. Le ministre des Finances, CarlosLeitão, a annoncé mardi que des 650 millionssupplémentaires convoités pour atteindrel’équilibre budgétaire, plus de 200 millionsviendront du secteur financier.

Une hausse des impôts pour les banques,les compagnies d'assurance et les firmes decourtage s’ajoute à des efforts supplémentaires.Une réduction de la déduction d'impôt sur lacotisation syndicale, qui sera abaissée de 20 % à10 %, a également été annoncée. Les automobi-listes ne seront pas exemptés non pluspuisqu’assurer son véhicule coûtera 20 $ deplus, alors que les droits d’immatriculation desgrands cylindrés passeront de 162 $ à 376 $.

Pour l’expert en politique canadienne, Jus-tin Massie, le premier ministre ne frappe plusseulement sur la classe moyenne, en réaction àla mobilisation citoyenne. «On ne peut pas sa-voir si il y avait un plan, mais par tradition, leParti libéral est de pair avec le patronat», ex-plique le professeur en sciences politiques àl’UQAM. Le porte-parole en matière de Fi-nances de l’opposition nicolas Marceau pré-sume d’ailleurs que le gouvernement Couillardapplique «un mandat improvisé sur la fisca-lité». L’ex-ministre des Finances en a aussiprofité pour rappeler au gouvernement qu’il nestimulait pas du tout la croissance économiqueen coupant systématiquement dans tous lessecteurs.

Le ministre Leitão prétend entendre lagrogne provenant de la rue. «Les Québécoissont préoccupés. Les gens protestent, ils ont ledroit. Je pense toutefois qu'il y a un très grandnombre de Québécois qui appuie notre actionet qui sont entièrement d'accord qu'il fautqu'on soit capable de vivre à l'intérieur de nosmoyens.»

Le co-chef de Québec Solidaire, Amir Ka-dhir a déploré que seules les petites entreprisesaient été mises à l’abri des compressions bud-gétaires.

Le chef de la Coalition Avenir Québec,François Legault, a quant à lui accusé le pre-mier ministre d’appliquer des «mesurettes» quiannonçaient des prévisions désastreuses de lacroissance économique. «J’en reviens pas quePhilippe Couillard refile 50 % de la facture auxcontribuables», a décrié M. Legault.

Objectif zéro déficit«C'est en atteignant l'équilibre budgétaire

que nous allons reprendre notre capacité d'in-tervenir, notre capacité d'agir» a indiqué Car-los Leitão. Justin Massie pense également quel’atteinte du déficit zéro reste primordiale. «No-tre économie est basée sur la confiance. Ne pasavoir de déficit permet d’être bien coté pour lesentreprises qui veulent investir. Sans oublier leservice à la dette.»

Justin Massie rappelle que les coupes ca-drent habituellement dans un plan électoral.

Feu surtous lessecteursLa mise à jour économique du Parti libéraln’épargne personne

«GRoS BILL» S’EST éTEInT

ASSOCIATED PRESSL’un des monuments de notre histoire, Jean Béliveau, est mort mardi à l'âge de 83 ans. Voir notre texte en page 12

R ÉM I L É ONA RD

L e premier ministre Philippe Couillard a de-mandé mardi à TransCanada de laisser tom-

ber son projet de terminal pétrolier à Cacouna et«d’aller vers des sites alternatifs». Il a ainsi ajoutésa voix à celles des partis d’opposition, des envi-ronnementalistes et des scientifiques qui contes-tent le projet. Situé en plein cœur d’une zone dereproduction des bélugas, le port pétrolier de Ca-couna semble être de plus en plus compromis.

L’option de transférer le projet de Cacounavers Baie-des-Sables, une petite municipalité de600 habitants près de Matane, pourrait s’imposercomme solution de rechange pour la pétrolière.TransCanada ne veut toutefois rien confirmer. Sonporte-parole Jonathan Abecassis répète que la pé-trolière a suspendu temporairement les travaux letemps de «réviser toutes les options viables», sansvouloir préciser ces options sur la place publique.En fin de journée mardi, un autre porte-parole de

TransCanada, Tim Duboyce, a toutefois spécifiéque garder le projet à Cacouna était encore dans lesoptions. Transports Canada, qui est propriétaire duport de Cacouna, n’a pas voulu commenter la déci-sion de TransCanada.

Avant que le choix de TransCanada s’arrête surCacouna, l’emplacement de Baie-des-Sables avait

TRANSCANADA

Après Cacouna, Baie-des-Sables

VOIR EN PAGE 12 : CACOUNA

Lire aussi > Énergie Est en page 6

PA S C A L L A FO RTUN E

L a politique est un sport extrême qui écorcheau passage les enfants des politiciens qui,

contrairement à leurs parents, n’ont pas choisila vie publique. «Quand papa a lancé la charte,j’ai vraiment compris pourquoi c’était néces-saire d’avoir un garde du corps», affirme lafille du député péquiste Bernard Drainvilledans le documentaire La politique n’est pas unjeu d’enfants.

Menaces de mort, enfants battus, exclu-sion… les illustrations des conséquences d’unevie politique forcée pour l’entourage des politi-ciens sont nombreuses dans le film de KarinaMarceau qui sera diffusé sur les ondes de Télé-Québec le 8 décembre.

Catherine Clark, fille de Joe Clark, qui fut le16e premier ministre du Canada, se souvientavoir dû être transférée d’école, car elle se fai-sait trop intimider. Elle raconte aussi avoir eude la difficulté à vivre ses premiers amours àl’adolescence, car elle devait être constammentaccompagnée par deux policiers de la GRC.

«Toutes les semaines, il y a des menaces demort», dit Luc Hébert, ancien garde du corpsen politique et policier à la retraite. Au Canadale premier ministre et sa famille sont automati-

quement protégés, au Québec le choix est laisséà la discrétion des principaux concernés.

Avoir un parent absent est aussi le lot com-mun de plusieurs enfants. «En sept mois, j’aivu mon père une heure, entre deux conférencesde presse. Ça me fait de la peine. J’avais unebonne relation avec mon père. Maintenant,quand je le vois, on dirait que sa voix m’est peu

POLITIQUE CANADIENNE

Des enfants écorchésDocumentaire sur les répercussions d’une vie politique sur les enfants

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Lire aussi > Mise à jour économiquedans les pages 3 et 8

PVP DOC II

Les enfants de Bernard Drainville, Ro-salie et Lambert, participent au film.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

ACTUALITÉSP 2

ANDR É ANN E MOR E AU

Produits forestiers Résolumilite pour faire opposi-

tion au projet de loi 83 anti-SLAPP (Strategic lawsuitagainst public participation)de l’ontario. Le groupecompte six lobbyistes œuvrantpour son compte à l’Assem-blée législative de l’ontario surcette question. L’implicationd’une entreprise montréalaisedans une question légale onta-rienne peut surprendre, maisRésolu est présentement im-pliqué dans une poursuite-bâillon contre Greenpeace enontario. Cette poursuite pourdiffamation et perte de reve-nus s’élève à sept millions dedollars et est inscrite contreGreenpeace et les deux au-teurs d’un rapport publié parl’organisation.

«Résolu est basé à Mont-réal, le rapport sur lequel ilsnous poursuivent est princi-palement sur des enjeux qué-bécois, alors ça aurait eu dusens qu’ils déposent leur pour-suite au Québec. Mais depuis2009, on a une loi anti-SLAPP, alors ils l’ont déposéeen Ontario», raconte nicolasMainville, directeur de Green-peace au Québec. Pour lui, ilest évident qu’une telle pour-suite n’aurait pas pu avoir lieuau Québec.

nathalie Guilbault, res-ponsable des communica-tions pour Produits fores-tiers Résolu, affirme pour sapart que « la poursuite sefait en Ontario parce quec’est là que les faits ont eulieu». C’est lors de l’assem-blée annuel le de Résolu àToronto que Greenpeace aremis un rapport dévasta-teur pour la compagnie à sesactionnaires. L’assemblée del’année précédente avait eulieu au Texas et «ce seraitétonnant qu’ils nous aientpoursuivi au Texas s i

Greenpeace avait agi là-bas», riposte M. Mainville.

Semer la peurLes poursuites-bâillon sont

le plus souvent des recours endiffamation de grandes compa-gnies contre des particuliers oudes groupes de pression à butnon lucratif. «L’objectif n’est pastellement de faire payer les per-sonnes poursuivies, puisqu’ellesn’ont pas les moyens de payerles millions qu’on leur demande.C’est plutôt de les intimider, deles obliger à cesser leurs activi-tés contestataires et, finalement,de faire peur aux autres», ex-plique Pierre noreau, politico-logue, juriste, et un des rédac-teurs du rapport qui a mené àl’adoption de la loi anti-SLAPPdu Québec en 2009.

C’est ce qui s’est produitdans le cas de Résolu contre

Greenpeace. «Du moment oùRésolu a déposé sa poursuite, lesautres groupes environnemen-talistes se sont ‘’refroidis’’. C’estune des conséquences des pour-suites-bâillons d’intimider nonseulement la personne ciblée,mais aussi tous les autres quipourraient faire le même genrede commentaire en public», ra-conte M. Mainville.

La loi au QuébecLes poursuites-bâillon sont

une arme précieuse pour les pluspuissants. «On parle toujours deDavid contre Goliath, mais c’estune mauvaise image puisquedans l’histoire, c’est David quigagne à la fin. Dans la réalité,c’est toujours Goliath», expliqueM. noreau. C’est afin que la jus-tice ne puisse plus être utiliséepar les plus riches pour fairetaire leur opposition que la loi

anti-SLAPP québécoise a étéadoptée.

Le Code de procédures ci-viles permet maintenant à unjuge québécois d’annuler unepoursuite s’il s’agit d’une pour-suite-bâillon. «Mais ce n’est pasencore complètement acquispuisque les juges ont tendance àconsidérer qu’il peut y avoir ap-parence de droit de la compa-gnie qui poursuit. Alors ils auto-risent souvent les poursuites,même dans des cas où c’est évi-dent qu’il s’agit d’intimidation»,explique M. noreau. Les jugesvont dans ces cas ordonner quela compagnie paie des provisionspour frais à la personne poursui-vie, afin que cette dernière n’aitpas à débourser ses frais d’avo-cats. C’est la plus grande avancéede la loi anti-SLAPP québécoise.

L’Atelier

ONTARIO

Résolu fait pression en faveur des poursuites-bâillonsL’entreprise d’exploitation forestière tente de faire reculer un projet de loiqui l’empêcherait de poursuivre ses futurs détracteurs

PRODUITS FORESTIERS RÉSOLUGreenpeace remet en question les pratiques d’aménagement «écologiques» de Résolu dans un rapport publié en mai 2013.

MA L L AU RY WO L F F

L es 55 plaidoyers de culpa-bilité liés aux firmes de gé-

nie-conseil ne freineront pas lefinancement sectoriel, selonun expert de l’UQAM. «Cescondamnations ne vont rienchanger car il n’y a pas de vé-ritable volonté du gouverne-ment. Les prête-noms serventleurs intérêts. On ne doit plusêtre aussi complaisant!» s’ex-clâme Vincent Sabourin, pro-fesseur au département destratégie, responsabilité so-ciale et environnementale del’UQAM.

L’utilisation de prête-noms, qui est une forme de fi-nancement sectoriel, est unstratagème qui permet aux en-treprises de génie-conseil definancer des partis politiques.Les firmes demandent à leursemployés de faire des dons,puis les remboursent ensuite.Ce genre de collusion continued’exister, malgré des loismises en place pour condam-ner les prête-noms plus forte-ment. «Beaucoup de contratspublics majeurs ont été obte-nus par ce biais. Ce phéno-mène est quasi-systématiquedans les firmes-conseil,touche beaucoup d’entrepriseset implique jusqu’à 800 000employés, explique VincentSabourin. «Au Québec, tout lemonde est au courant».

Nouveaux outils Cependant, depuis 2010,

des réformes ont été opérées afinde dissuader le recours auxprête-noms. «Le Directeur gé-néral des élections du Québec aplus d’outils afin de lutter contrece genre de pratiques mainte-nant. Nous avons accès à des in-formations fiscales qui nouspermettent de mieux repérer etcondamner le financement sec-toriel» indique Denis Dion, rela-tionniste du DGE. Les réformespolitiques de 2010 semblent in-diquer une volonté gouverne-mentale de limiter le finance-

ment sectoriel. «Cela dénote unevolonté de mieux faire respecterles lois. Les sanctions sont pluslourdes» confirme le relation-niste de la DGE.

Mardi, des poursuites del’institution, impliquant troisfirmes de génie-conseil, ontmené à 55 plaidoyers de culpabi-lité. Roche Itée Groupe-Conseil,le Groupe-conseil TDA inc. etDessau inc. ont été condamnés àverser 85 275$ d’amendes et nepeuvent plus obtenir un contratpublic au Québec pendant troisans. Ces plaidoyers de culpabi-lité ne sont pas un cas isolé; deplus en plus de firmes sont tou-chées par des accusations actuel-lement. «Depuis 2010, le nom-bre de constats d’infractions aaugmenté, car la DGE a plusd’outils pour les repérer. Noussommes plus efficaces,» ex-plique Denis Dion.

Réformes peu utilesCondamner des firmes

n’est pas suffisant pour en-rayer le financement sectoriel.Les entreprises vont utiliserd’autres moyens pour financerdes partis politiques. «Les em-ployés vont travailler bénévo-lement auprès de partis poli-tiques pour avoir leurs fa-veurs. La collusion continue,car c’est un milieu qui brassebeaucoup d’argent» expliquele professeur de l’UQAM.

D’autres mécanismes doi-vent donc être mis en place,afin d’enrayer globalement lefinancement sectoriel et lacorruption. Selon Vincent Sa-bourin, c’est la volonté du gou-vernement qui fait défaut ac-tuellement. Il est convaincuque la transparence doit êtremise au centre : «On pourraitpar exemple publier descomptes détaillés des comptesdes ministères ou bien créerun service d’achat indépen-dant qui s’assurerait que lesoffres de service ne sont pasbiaisées».

L’Atelier

FINANCEMENT DES PARTIS

Sanctionner les prête-noms ne suffira pas

Les rapprochements entre les agissements deLuka Rocco Magnotta et le film Basic Instinct

sont «troublants», selon le psychiatre Guy Chamberland.

Pour le spécialiste qui a témoigné mardi dansle cadre du procès pour le meurtre de Jun Lin, lavidéo One Lunatic, One Icepick est une référenceclaire à l’œuvre cinématographique. Dr Guy Cham-berland a signalé que plusieurs éléments du crimese retrouvent dans le film des années 1990. Letournevis utilisé comme arme du crime a été peintde couleur argent pour ressembler au pic à glacedont se sert le personnage principal de Basic Ins-tinct pour commettre des meurtres. Magnotta aégalement repris une citation du film dans soncourriel envoyé au Sun de Londres en décembre2011.

La défense ébranléeDr Chamberland estime que Magnotta était

conscient que le fait de commettre un meurtre étaitmal et qu’il ne souffrait pas de schizophrénie aumoment du méfait, mais bien d’un trouble de per-sonnalité de nature histrionique (besoin d’atten-tion exagéré), narcissique et antisociale. Il va doncà l’encontre des autres spécialistes dans son éva-luation du cas de Magnotta. Lors de son contre-in-terrogatoire, Dr Chamberland a avoué ne pas avoirlu au complet tous les dossiers médicaux concer-nant l’accusé. Son rôle était plutôt de donner sonavis dans ce dossier, pas d’agir en tant qu’évalua-teur puisque Magnotta a refusé de le rencontrer.

La défense a de son côté tenté de démontrerencore une fois que l’accusé souffre de schizophré-nie paranoïde et qu’il doit être déclaré non crimi-nellement responsable de ses gestes. Luka RoccoMagnotta est accusé du meurtre au premier de-

gré de Lin Jun, de production de matériel obs-cène, d'outrage à un cadavre, d'utilisation de laposte pour le diffuser et de harcèlement à l'en-droit du premier ministre du Canada et d'autresmembres du Parlement.

Les délibérations du jury composé de 12 ci-toyens bilingues et impartiaux pourraient com-mencer la semaine prochaine, selon les estima-tions du juge Guy Cournoyer.

L’Atelier A.L.

Magnotta se serait inspiré du film Basic Instinct

MAHAUT FAUQU E T

L’ ancien juge à la Cour d’appel du Québec,Monsieur Pierre Dalphond présidera le co-

mité indépendant sur l’affaire de la collision mor-telle impliquant un policier et une jeune victimesurvenue à Longueuil en février dernier. Il sera ac-compagné de Madame Lucie Joncas, avocate endroit criminel et droit de la santé, et Monsieur GuyLoisel, procureur aux poursuites criminelles et pé-nales au bureau de Matane.

La composition du comité a été révélée hier parle Directeur des poursuites criminelles et pénales(DPCP). Il va évaluer la preuve afin de voir s’il doit yavoir un dépôt d’accusation. Le comité écoutera éga-lement certains témoignages, dont celui de Made-leine noiseux, témoin directe de l’accident, qui s’estplainte publiquement d’avoir été mal interprétée.

Annick Murphy, directrice des poursuites cri-minelles et pénales par intérim, juge la mise enplace de ce comité indispensable pour afficher laplus grande transparence dans le dossier. «Je saisisparfaitement la nature délicate de ces dossiers. Ilm'apparaît primordial d'expliquer adéquatementaux victimes et à la population les décisions prisespar nos procureurs. Notre organisation doit évi-demment œuvrer à ce que justice soit rendue selonla règle de droit, explique-t-elle, mais nous devonsaussi être soucieux que la justice apparaisse avoirété rendue. Il en va de la nécessaire confiance queles gens doivent avoir en notre institution.»

L’Atelier

DPCP

Le comité de décision dévoiléL’enquête sur la mort d’un enfantde cinq ans à Longueuil se poursuit

Le gouvernement Couillard est prêt à mettre del'avant un programme destiné aux entreprisesforestières aux prises avec la propagation del'épidémie de la chenille tordeuse du bourgeond'épinette, mais veut éviter de donner l'impres-sion qu'il subventionne l'industrie. Au coursd'une mêlée de presse, mardi, à Québec, le mi-nistre des Forêts de la Faune et des Parcs, Lau-rent Lessard, a expliqué qu'il ne fallait pas «ex-poser» la province à un avantage qui pourraitêtre perçu comme une aide financière par d'au-tres juridictions. En octobre dernier, le prési-dent de Produits forestiers Résolu, RichardGarneau, avait affirmé qu’environ trois millionsd'hectares de forêts au nord de la vallée duSaint-Laurent sont infestés par la chenille quis'attaque au sapin et au pin blanc. D'après lui,l'infestation pourrait contaminer entre 10 et 15millions d'hectares d'ici quelques années.

La Presse canadienne C.B.

Québec veut aider l’industrie forestière

DELF BERG QMIRLuka Rocco Magnotta n’a pas témoignélors du procès mardi.

Le commissaire fédéral à l'intégrité du secteurpublic affirme que des pilotes de la GRC onttrafiqué des listes de vols afin de pouvoir décol-ler avec des avions surchargés. Le commissaireMario Dion a déclaré qu'il ne pouvait détermi-ner si ces avions avaient mis en danger la vie oula sécurité des pilotes ou d'autres personnes,parce que leur poids réel est inconnu. Le rap-port a fait l'objet d'une contestation judiciairede la part du gouvernement fédéral, qui voulaitsupprimer les constats avant que le documentne soit rendu public.

L’Atelier C.B.

Des pilotes de la GRC en faute

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

ACTUALITÉSP 3

C haque premier du mois, les files sontinterminables devant les guichets des

stations de la Société de transport deMontréal (STM). La majeure partie deces files est composée d’étudiants. C’estclair, puisque les sots ne pensent pas àpayer leur laissez-passer mensuel enavance. Ces sacrés étudiants… Il est aussiévident qu’à 82 $ la passe-mensuellenon-étudiante, les Montréalais qui tra-vai l lent à temps plein préfèreront sepayer une voiture que de s’entasser dansun des wagons aux stimulis olfactifs horsdu commun. La clientèle de la STM estdonc principalement composée d’étu-diants qui paieront 49,50 $ leur laissez-passer mensuelle dès janvier.

Seulement deux dol lars de plus.L’équivalent d’un café par semaine dirontcertains. Cette rhétorique ariel legre-niéenne, dont le ministre Heurtel s’estfait l’ardent défenseur lors de la mise àjour économique,menace l ’accès auxtransports en com-mun. Augmentationencore symbolique,mais qui pourrait ou-vrir la voix à d’autres,menaçant ainsi l’uni-versalité, critère tra-ditionnellement es-sentiel aux servicesofferts par l’état qué-bécois. Il est vrai quela STM accumule lesdéfic i ts – 16 M$ en2013 –, mais plu-sieurs argumentshautement rationnelsindiquent qu’en 2015,réduire l’accessibilitéaux transports encommun serait unegrossière erreur.

Il y a d’abord l’aspect environnemen-tal. C’est connu, le Canada n’honore plusses objectifs en matière de réduction degaz à effet de serre depuis plusieurs an-nées. Il a d’ailleurs été pointé du doigtpar les puissances mondiales lors duSommet de new York l’automne dernier.Les émissions de dioxyde de carbone(Co2) dépassent de 18 % celles de 1990!La réduction de l’empreinte écologiquecanadienne dépend directement de l’ac-cessibilité aux transports en commun.

La richesse que créer la STM dans la ré-gion montréalaise n’est pas à négliger. Sitous ces travailleurs et ces consommateursne pouvaient pas se déplacer efficacement,comment l’économie roulerait-elle sabosse? Il ne faut pas oublier que le dévelop-pement économique canadien repose surl’immigration. Les statistiques de la STMindiquent que 22,5 % des utilisateurs du ré-seau sont issus de minorités ethniques. Unepartie de ce pourcentage est certainementcomposée d’immigrants. Il ne serait alorspas faux d’affirmer qu’augmenter le coût dela STM serait même discriminatoire dans cecas-ci. Dans le même ordre d’idées, cetteségrégation toucherait aussi les personnes àmobilité réduite. En 2013, la STM a rendupossible environ 3,2 millions de déplace-ments effectués en transport adapté. Leschiffres parlent.

Le réseau est toujours d’une utilitécriante. Malgré tout ce qui peut lui être re-proché, la STM est un réseau de transportqui fonctionne, et plus que jamais. En 2013,la société a battu son record d’achalandage,comptabilisant presque 417 millions de dé-placements. Les quelques 350 000 étu-diants de l’île ont certainement contribué àquelques uns de ces déplacements. Mont-réal, avec ses 11 établissements universi-taires est le plus grand centre universitairedu Canada en passant. Il serait abject que cecentre ne soit pas desservi adéquatement.

Le métro n’est peut-être plus aussi at-trayant que lors de son ouverture durantl’expo 67, mais il est maintenant vital àMontréal. Il représente les jambes desétudiants et de la classe moyenne.

ÉDITORIAL

On n’a rienvolé, NOUS!

COLIN CÔTÉ PAULETTE

C ATH E R I N E B E RN A RD

L es usagers de la Société de transport deMontréal (STM) paieront plus cher en

2015, pour un service de transport en communmoins efficace qu’à Toronto. Le Mouvementcollectif pour un transport public abordable dé-nonce les nouveaux tarifs.

À Toronto, le tarif ordinaire pour un bil-let de métro ou d’autobus est de trois dol-lars, comme il en est pour celui de la STMactuellement. Pourtant, le coût de la vie àl’intérieur de la capitale ontarienne est plusélevé qu’à Montréal. À Laval et à Longueuil,la tendance est de réduire les prix des trans-ports en commun pour les personnes âgées.À Sherbrooke, l’utilisation de l’autobus et dumétro est gratuite pour les étudiants à l’université.

«À Montréal, on va un peu contre la ten-dance à l’accessibilité qu’on voit dans lesautres villes du Québec. On va dans le sensinverse et nos services ne sont même pasmeilleurs que ceux de Toronto», expliqueDanielle Pilette, professeur au Départementd’études urbaines et touristiques de l’écoledes sciences et de la gestion de l’UQAM.

Le tarif de la STM pour un passage ordi-naire augmentera de 3,00$ à 3,25$ en 2015.Pour un passage à tarif réduit, il s’élèvera de2,00$ à 2,25$. Dans les deux cas, la hausseest de 25¢, comme annoncé la semaine der-nière par l’entreprise publique.

Afin de dénoncer la hausse des tarifs dela STM, le Mouvement col lecti f pour untransport public abordable, une coalition deplusieurs organismes communautaires, or-ganise aujourd’hui un rassemblement devantl’Hôtel de Ville de Montréal.

Selon le regroupement, la population àfaible revenu sera la plus fortement pénali-sée par la hausse qui touche autant le tarifordinaire que le tarif réduit et ce de façonproportionnelle.

«Aujourd’hui, par notre action, on sou-haite dénoncer la hausse des tarifs de laSTM et aussi, exiger une tarification so-ciale», explique Jérémie Dhavernas, rela-tionniste de presse de la coalition. Par tarifi-cation sociale, il a en tête un prix qui soitproportionnel aux revenus des utilisateurs.

«Cependant, on aimerait tendre vers la gra-tuité des services de la STM», ajoute-t-il.

Dans son plus récent budget, la STM pro-met moins d’achalandage en assumant lacroissance des transports adaptés et en ajou-tant des déplacements supplémentaires destrains et des autobus pour une croissance de0,4% par rapport à 2014.

«Il est certain qu’il y a une conscientisa-tion dans le transport en commun, mais leproblème est qu’ i l y a beaucoup de per-sonnes qui n’y ont juste pas accès», déploreJérémie Dhavernas. Selon Mme. Pilette, leprincipe de l’utilisateur payeur du maire De-

nis Coderre est à blâmer et la ville devrait in-vestir un peu plus dans les transports encommun.

«Il est vrai que la ville de Montréal adonné un peu plus d’argent à la STM cetteannée, mais on a encore un gros rattrapageà faire dans nos transports», explique laprofesseure.

Le Mouvement collectif pour un trans-port public abordable se rencontrera ce ma-tin, à 10h30, devant l’hôtel de ville de Mont-réal pour une manifestation.

L’Atelier

SOCIÉTÉ DE TRANSPORT DE MONTRÉAL

Une augmentation à contre-courantLes nouveaux tarifs contrastent avec les mesures prises par les villes environnantes

MIRIAM LÉA LARIBI VÉZINA L’ATELIERLe tarif de la STM pour un passage augmentera de 3,00$ à 3,25$ en 2015.

ANDR É ANN E MOR E AU

T ous les distributeurs d’hydrocarbures se-ront assujettis au marché du carbone à

partir du 1er janvier 2015, au même titre que lesindustries produisant plus de 25 000 tonnes degaz à effet de serre (GES) . Ces distributeurs ob-tiendront donc du gouvernement une certainequantité de droits d’émission, et devront ache-ter les autres. Cette mesure cherche à donnerun argument économique aux entreprises pourqu’elles développent des alternatives vertes.

Les droits d’émission sont vendus par le gou-vernement pendant des enchères. Des particulierspeuvent s’en procurer pour éventuellement les re-vendre sur la plate-forme de transactions du CPEQ(Conseil patronal de l’environnement du Québec).Il s’agirait d’un bon investissement selon Pierre-olivier Pineau, professeur au Département dessciences de la décision du HEC et titulaire de laChaire de gestion du secteur de l’énergie. «L’ana-lyse du marché me fait croire qu’il y aura une pé-nurie de droits d’émission en 2018-2019 puisque legouvernement va mettre aux enchères de moinsen moins de droits d’émission d’une année à l’au-tre. C’est comme ça qu’on espère réduire l’émissionde GES. Ça va créer de la rareté, ce qui va fairemonter les prix», explique-t-il.

Viser les transportsCes mesures seront reflétées dans les prix des

hydrocarbures pour les consommateurs. Elles se-raient indispensables afin d’arriver à une réduc-tion des GES. «Quarante-quatre pourcent desémissions de GES au Québec viennent du secteurdu transport. C’est donc tout à fait cohérent pourle gouvernement de l’inclure dans le marché ducarbone», poursuit M. Pineau, pour qui le Québeca des chances d’atteindre son objectif de réductionde 20% des GES d’ici 2020. «Le gouvernementn’est pas encore assez créatif dans la création d’al-ternatives au transport de personnes. Et quand onregarde l’engouement des Québécois pour les vé-hicules utilitaires sport et les camions légers, il n’ya pas de quoi nous rendre optimistes.»

équiterre, la Fondation David Suzuki et le Re-groupement national des conseils régionaux del’environnement (RnCREQ) se sont quant à eux

montrés satisfaits des engagements pris par le gou-vernement. Ils considèrent que la hausse du prixdu carburant envisagée de 2¢/litre «ne doit pasêtre assimilée à une taxe. Il s’agit d’une mesure in-citative visant à stimuler l’action en faveur de lalutte contre les changements climatiques.»

Les ministres Coiteux, Heurtel et Leitão ont étéunanimes en conférence de presse.Carlos Leitãoexplique que «l’économie et l’environnement sontinterreliés». «Lutter contre les changements cli-matiques passe par la taxe au carbone», ajouteMartin Coiteux. David Heurtel explique quant à luique cette mesure «force les entreprises à trouverdes alternatives responsables». Les profits générésiront dans le Fonds vert. Ces fonds sont réinvestisdans les initiatives visant à réduire l’émission deGES. L’argent amassé jusqu’à présent n’a toutefoispas été entièrement réinvesti. «C’est que les règlesd’attribution de cet argent semblent trop difficiles,contraignantes, explique M. Pineau. Les gouver-nements précédents n’ont jamais semblé être enmesure d’expliquer pourquoi l’argent du Fondsvert n’est pas dépensé, mais le Vérificateur géné-ral a déploré cette situation à plusieurs reprises.»

L’Atelier

MISE À JOUR BUDGÉTAIRE

Leitão confirme l’expansiondu marché du carbone

MIRIAM LÉA LARIBI VÉZINA L’ATELIERPrès de 44% des émissions de GES auQuébec seraient issu des transports.

Le Fonds en fiducie pour l'environnement dunouveau-Brunswick accepte désormais les de-mandes d'aide financière pour l'année 2015-2016. Le ministère de l'Environnement et desGouvernements locaux en a fait l'annonce,mardi, par voie de communiqué. L'an dernier,le fonds a accordé plus de 4 millions de dollarsà 182 projets. Le ministre responsable, BrianKenny, a rappelé que l'objectif du Fonds est deprotéger et d'améliorer le milieu naturel de laprovince en finançant des projets environne-mentaux à l'échelle locale. L'aide financières'adresse aux groupes communautaires, aux or-ganismes, aux municipalités et aux établisse-ments. Le ministère explique que les projetsdoivent produire des résultats mesurables ettangibles pour l'environnement. De plus, lesdemandes seront évaluées en fonction de lacréation d'emplois, de l'équilibre des financespubliques et d’une vie plus abordable pour lesfamilles. Les secteurs d'intervention priori-taires du Fonds en fiducie pour l'environne-ment sont la protection de l'environnement, lasensibilisation, la gestion des déchets et la luttecontre les changements climatiques. Environ la moitié des recettes du Fonds pro-viennent des droits perçus sur les contenants àboissons consignés, le reste étant des fonds publics.

La Presse canadienne M.W.

NOUVEAU-BRUNSWICK

Fonds pour l'environnement

Les investissements en énergie verte ont aug-menté de 45% entre 2013 et 2014 au Canada,pour un total de 6,5 milliards $, a révélé mardiune étude de l’organisme Clean Energy Canada.Les chiffres révélés par l’organisme précisentque plus de la moitié des investissements de2013, d’une valeur d’environ 3,6 milliards $,ont été consacrés au développement de l’éner-gie éolienne, alors que l’énergie solaire a poursa part profité d’une injection de 2,5 milliard $.Cette forte croissance a permis au Canada de sehisser au 7e rang au classement des pays duG20 pour ce genre d’investissements, alors qu’ilétait au 12e rang l’année précédente.

Agence France-Presse G.L.-H.

Le Canada investit dans l’énergie durable

Le Canada

a été pointé

du doigt

par les

puissances

mondiales

lors du

Sommet de

New York

l’automne

dernier.

Page 4: Feu sur tous les secteurs - UQAM · Objectif zéro déficit «C'est en atteignant l'équilibre budgétaire que nous allons reprendre notre capacité d'in-tervenir, notre capacité

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

ACTUALITÉSP 4

VICKY GIRARD

V I C K Y G I R A RD

L e s d r o i t s s e x u e l s d e sp e r sonnes handicapées

sont négligés. Des voix s’élèventpour aborder le sujet même s’ilreste tabou.

Ce sont les conclusionsqu’André Dupras et MirelleTremblay, deux enseignants del’UQAM en sexologie ont pré-senté, mardi, sous forme d’ate-lier incluant des témoignages surles enjeux et les défis entourantcette lacune que vivent les indivi-dus aux prises avec un handicapet qui ne peuvent avoir unesexualité dite «normale», ou dumoins, «libre».

Renée est une jeune femmeatteinte de surdité. Elle fonc-tionne bien au travail et ses col-lègues n’ont que du positif à dired’elle. Lorsqu’elle tombe en-ceinte, son éducatrice, ses pa-rents et le reste de sa famillel’obligent à se rendre dans uneclinique d’avortement. C’est fi-nalement son employeur quiplaide en sa faveur afin qu’ellepuisse mener sa grossesse àterme. Quatre mois plus tard, onlui enlève son fils Antoine pourle placer en famille d’accueil,sous prétexte qu’elle n’a pas l’au-tonomie pour en prendre soin.

Pour Marcel Blais, unhomme aux prises avec un trou-ble mental, il est primordial decesser cette forme de contrôlesexuel auprès des individus vi-vant avec un handicap. L’histoirede Renée est, à ses yeux, unexemple évocateur. «Pourquoilui enlever son enfant? On de-vrait avoir des ressources pouraider ces gens-là, au lieu de dé-cider à leur place. Elle était ca-pable de s’occuper de son bébé,

ce sont ceux autour d’elle qui ontpris la décision.»

André Dupras expliquequ’«il n’est pas évident de procé-der à une analyse critique desdroits sexuels, car c’est devenucomme la religion et ça donneun caractère sacré à la question,mais il faut oser critiquer».L’homme a d’ailleurs écrit plu-sieurs ouvrages et articles sur lesujet en insistant sur l’oppres-sion que vivent les individusavec un handicap.

Aux yeux de Mireille Trem-blay, «il faut penser une straté-gie pour que les droits sexuels nesoient pas perçus comme un be-soin individuel ou égoïste, il fautconsidérer [ce qu’elle appelle]une citoyenneté sexuelle».

«Ce qu’on veut vraimentnous, c’est être considéréscomme des individus à part en-tière. On veut pouvoir décideravec qui nous avons des rela-tions sexuelles et comme nous levoulons», confie Marcel Blais.

En Europe, l’assistancesexuelle – une forme de «pros-titution encadrée» permettantaux personnes handicapées devivre leur sexualité – est unesolution envisageable et est no-tamment bien encadrée enSuisse. Au Québec, ce servicereste très controversé, expliqueAndré Dupras : «On en a beau-coup parlé dans les années1980 et 1990, mais ce n’est plusle cas», notamment parce quec’est comparé à une forme deprostitution. C’est tout demême une piste sur laquellenotre société devrait se pen-cher, croient les deux ensei-gnants en sexologie.

L’Atelier

HANDICAP

Une sexualité contrôlée par la société

ANDR É ANN E L E B E L

L e Québec a pris du retarddans la numérisation des

dossiers cliniques. Près de81% des médecins de l ’Al-berta, de la Colombie-Britan-nique et de l’ontario utilisentles dossiers électroniques,selon le Sondage national desmédecins paru mardi. LeQuébec est la province lesutilisant le moins, 59% desmédecins seulement s’adon-nant à cette pratique.

«C’est vrai qu’on a duretard. On a malheureuse-ment beaucoup de chemin àfaire par rapport aux autresprovinces, mais aussi à l’in-ternational», a indiqué le DrLaurent Marcoux, présidentde l’Association médicale duQuébec. Ce dernier estimeque le gouvernement provin-cial a manqué de leadershipet a beaucoup trop tergiversédans le dossier. «Au Québec,nous avons accrédité huitfournisseurs de logiciels eton a hésité à faire un choix.Ça explique en partie notreretard.»

Le Dr Yves Robert, secré-taire du Collège des méde-

cins, est découragé par lesdélais de numérisation desdossiers. «Depuis l’an 2000qu’on en parle et qu’on sou-haite ce passage au numé-rique. Ça nous permettraitde sauver de l’argent, d’évi-ter les délais inutiles et ledédoublement des examenscliniques.»

Depuis 2007, l ’uti l isa-tion de technologies de l’in-formation a triplé, alors que75% des médecins canadiensuti l isent maintenant desdossiers électroniques pourentrer ou récupérer les don-nées des patients.

Les médecins n’ont pasaccès aux dossiers électro-niques en raison des déci-sions isolées des établisse-ments de santé ou degroupes de médecins. AuQuébec, 73% des médecinsuti l isant des dossiers pa-piers ont signalé cette pro-blématique. «Chaque éta-blissement possède son pro-pre système qui n ’est pascompatible en un seul» , aexpliqué le Dr Robert. Plusdu t iers des médecins duQuébec utilisent encore lesdossiers papiers, le proces-

sus de numérisation n’étantpas complété dans la majo-rité des établissements desanté de la province.

Patients avantagés«En tant que président

d’une association médicale, jecrois que c’est ce qui peut arri-ver de mieux pour le travaild’équipe. Le dossier papier peutseulement être consulté locale-ment, tandis que lorsqu’un dos-sier est informatisé, il peut êtreouvert à distance et plus faciled’accès», a expliqué le Dr Mar-coux. Il rappelle que le dossierinformatisé est essentiel lors dutraitement de maladies chro-niques. «On n’a pas besoin deredemander les même ques-tions, tout est inscrit et accessi-ble. On offre donc des soins demeilleure qualité aux patients,et nous sommes plus à leurécoute», a-t-il souligné.

Les avantages de l’utilisa-tion des dossiers numériquespour les médecins sont l’accèsfacilité aux résultats d’examensde laboratoire et la possibilitéde consulter de la documenta-tion à distance. Le sondage ré-vèle également qu’«il sera im-portant à l’avenir, pour assu-

rer l’efficacité maximale de latechnologie, d’en améliorercertaines dimensions, notam-ment le soutien technique, lacompatibilité des systèmes etles mécanismes de protectionde la vie privée».

Le Dr Marcoux est imequ’une numérisation totalepermettrait d’améliorer laqual i té des soins aux pa-tients et d’éviter les erreurscausées par un manque decommunication entre le per-sonnel médical. «Le manquede sécurité du dossier numé-rique est un faux problème,il y a des codes pour y accé-der que seuls les profession-nels de la santé possèdent.Selon moi, c’est aussi sécuri-taire, sinon plus que le pa-pier», a-t-il argumenté.

Plus de 10 000 médecinscanadiens ont participé auSondage national des méde-cins 2014 en ligne. Le projetde recherche a été mené parle Collège des médecins defamille du Canada, l’Associa-tion médicale canadienne etle Collège royal des médecinset chirurgiens du Canada.

L’Atelier

SANTÉ

Un passage fastidieuxDe nombreux dossiers médicaux sont encore à numériser

PHOTOTHÈEQUE LA PRESSEDeux professeurs de sexologie militent pour une «ci-toyenneté sexuelle» pour les personnes handicapées.

Soupe populairecontre le projetde loi 10 Une soupe populaire est organi-sée aujourd’hui par le syndicatde la Fédération de la santé etdes services sociaux (FSSS-CSn)du CSSS Jeanne-Mance. L’objec-tif est de sensibiliser les citoyenssur les impacts qu’aurait le projetde loi 10 du ministre Gaétan Bar-rette sur le réseau de santé et deservices sociaux.Les actions de laFSSS-CSn se sont multipliéesdans les dernières semaines pourdénoncer la désorganisation duréseau qu’entraînerait la réformedu ministre Barrette. L’initiativesyndicale au CSSS Jeanne-Mance s’adresse directement à lapopulation concernée par ce pro-jet de loi. Des étudiants, des tra-vailleurs du CSSS de même quedes militants de la FSSS-CSn etdes représentants du comité desusagers du CSSS Jeanne-Manceseront rassemblés devant leCLSC des Faubourgs à partir demidi.

L’Atelier, C.B.

J U L E S S A BOUR I N

L es soignants et les patientsont deux fois plus expo-

sés à de dangereux produitschimiques que le reste de lapopulation.

Les centres hospitaliersquébécois, premier employeurde la province avec 275 000travailleurs, seraient l’un desmilieux à la plus haute densitéde produits toxiques nocifs pourla santé, présents principale-ment dans les gants de plas-tique à usage unique, les sacs desoluté, les cathéters. C’est ce quiressort d’une conférence don-née hier à la Maison du déve-loppement durable par JérômeRibesse, conseiller senior chezSynergie santé environnement

et nathalie Robitaille, directricegénérale du même organisme.

«Aussi paradoxal que celapuisse paraître, affirme natha-lie Robitaille, les hôpitaux sontdes milieux à risque pour ceuxqui s’y trouvent. On pense no-tamment aux perturbateursendocriniens, que l’on retrouvedans tous les équipements mé-dicaux qui contiennent des par-ties en ‘’plastique souple’’.»

«Des preuves scientifiquesissues d’études animales lais-sent penser que les perturba-teurs endocriniens peuventagir sur un grand nombre deparamètres de notre santé. Ilssont prouvés être responsablesde maux aussi divers que l’in-fertilité, l’obésité, les cancers dusein et de la prostate, les mala-

dies cardiovasculaires et lestroubles de comportement»,explique Jérôme Ribesse.

Les matériaux visés parSynergie santé environnementsont principalement le phta-lates, le bisphénol et le PVC, uti-lisés dans les sacs de solutés, lesgants à usage unique et les ca-théters, notamment. Ces pro-duits chimiques néfastes pour lasanté peuvent représenterjusqu’à 40 % de la compositiondes produits finis.

Synergie santé environne-ment, organisme à but non lu-cratif créé en 2006, se donnecomme mandat de faire chan-ger les pratiques dans le milieude la santé pour modifier les en-vironnements de travail afin deles rendre plus sains partout

dans la province. «On tente defaire changer les matériauxutilisés par les fabricants», af-firme nathalie Robitaille. L’or-ganisme collabore avec 25 éta-blissements de santé de la pro-vince, dont 16 sont situés àMontréal.

nathalie Robitaille affirmevouloir suivre l’exemple decertains pays comme la Suède,qui a banni l’approvisionne-ment des hôpitaux en gantsmédicaux contenant du phta-lates. «En plus des bienfaitspour la santé, note nathalieRobillard, c’est l’impact envi-ronnemental de 100 tonnes dephtalates par année qu’ils ontréussi à éliminer.»

L’Atelier

Les employés des hôpitaux deux foisplus exposés aux produits chimiques

Près d’un ansans bain: laFCAAP réagit La Fédération des centresd’assistance et d’accompagne-ment aux plaintes (FCAAP)déplore la situation vécue parRita Couturier, résidente duCentre d’hébergement desoins de longue durée(CHSLD) Auclair, à Montréal,qui n’a pas reçu de bain com-plet depuis son arrivée danscet établissement le 28 févrierdernier. La Fédération réagitsuite à un article paru dans leJournal de Montréal le 26 no-vembre dernier. En vertu de laLoi sur les services de santé etles services sociaux, il est dudevoir des CHSLD d’évaluerpériodiquement les besoins detous leurs usagers et de leuroffrir les services qu’ils requiè-rent à l’intérieur de leurs ins-tallations. La FCAAP se de-mande si Rita Couturier a bienreçu les services adéquats etpersonnalisés auxquels elle adroit et si elle a été traitéedans le respect.

L’Atelier, C.B.

Les cols blancs en grèveStationnement gratuit à Montréal

Page 5: Feu sur tous les secteurs - UQAM · Objectif zéro déficit «C'est en atteignant l'équilibre budgétaire que nous allons reprendre notre capacité d'in-tervenir, notre capacité

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

ACTUALITÉSP 5

F R ÉD É R I C COME AU

D es centaines de cols blancs ont décrié,mardi, le projet de loi 3 sur les régimes

de retraite au cours d’une journée de grèvedevant l’hôtel de ville de Montréal.

Pancartes «On n’a rien volé» , «DenisKodak, tu nous mets en tabar…» ou «Noussommes en Coderre noire» à la main, desemployés municipaux de Montréal, West-mount, Kirkland et Dorval ont dansé dansl ’espoir d’attirer l ’attention du maire deMontréal, Denis Coderre. «Nous sommes dé-terminés à continuer les moyens de pressionpour qu’on ait des contrats de travail cor-rects», a affirmé le président du Syndicatdes fonctionnaires municipaux de Montréal,affilié au Syndicat canadien de la fonctionpublique (SCFP), Alain Fugère.

Sous les tambours d’une fanfare, les ma-nifestants ont débrayé pour faire valoir laperte de leur droit à la libre négociation dèsle matin du 2 décembre. «C’est une rupturede contrat. C’est très dangereux pour la dé-mocratie. J’ai l’impression qu’on commencepar les employés municipaux pour ensuites’attaquer à tout le monde», a lâché Simon,un employé de la Ville de Montréal depuis23 ans. I l espère que le rassemblementpourra rallier la population derrière les colsblancs.

Plus de 15 000 employés municipaux,dont les deux tiers de Montréal, étaient engrève. «On est sans contrat de travail de-puis trois ans et en négociations depuis 12mois. On était prêts à faire notre part, maisla Vil le n’était pas prête à s ’assoir avecnous», s’est insurgé Alain Fugère.

Malgré la température hivernale et l’adop-tion prochaine de la loi 3 par le gouvernementde Philippe Couillard, une ambiance festive ré-gnait sur la rue notre-Dame-Est.  «On nous faitpasser pour des gens privilégiés. Ce qui estanormal, ce n’est pas que nous ayons un fondsde pension, c’est que les autres n’en aient pas»,critique Simon. Denis Coderre, n’a pas voulucommenter la manifestation, qui a pris fin au-tour de 14h.

Durant cette journée de grève, les biblio-

thèques municipales, certains arénas et lesservices non essentiels de la Cour municipaleétaient fermés. «Le gouvernement est résoluet ses appuis sont nombreux. Je ne sais pasjusqu’à quel point les actions qui sont menéespeuvent l’ébranler. Je n’en sais rien. Je sou-haite seulement que la négociation revienneà l’avant-plan», a plaidé l’employée de laVille de Montréal depuis 26 ans, Julie.

La grève a ironiquement forcé le report dela collecte de sang du maire de Montréal. Dansun rapport de 30 pages, la Commission des re-lations de travail (CRT) a approuvé lundi la listedes services essentiels maintenus pour le dé-brayage des 9 500 cols blancs de Montréal.

Si la loi 3 est adoptée à l’Assemblée na-

tionale, les employés municipaux présents àla manifestation comptent se soumettre à lalégislation. «On n’aura pas le choix, mais onva la contester devant les tribunaux, a lancéAlain Fugère. On ne lâchera pas le morceau.On est parti pour le talonner le gouverne-ment Couillard.»

Il allègue également que les libéraux ontoutrepassé leur mandat de gestion des fi-nances, donné par les Québécois, en appau-vrissant la population. «Le gouvernementCouillard s’attaque à la classe moyenne detoutes parts» , a aff irmé le président duSCFP.

L’Atelier

RÉGIMES DE RETRAITE

Une autre manifestation festive devant l’hôtel de ville de MontréalLes employés municipaux continuent de se mobiliser contre le projet de loi 3

MALLAURY WOLFF L’ATELIERLes employés municipaux manifestaient pour la deuxième fois en une semaine,après le «Grand dérangement» du 26 novembre dernier.

MAR I E - CH R I S T I N E G AUDR E AU

L ’accaparement des terres agricoles par desfirmes d’investissements sème la discorde

entre les différentes unions consacrées à l’agri-culture. L’Union des producteurs agricoles duQuébec (UPA) et l’Union paysanne ont desidéologies qui vont à contre sens. Si les deuxgroupes sont conscients du pouvoir de quelquespuissants propriétaires, non producteurs, ils nes’entendent pas sur la gravité du problème, nisur les causes principales qui le créent.

«L’accaparement n’est pas du tout inquié-tant à court terme, nous avons le taux de pro-priétés de terres familiales le plus élevé aumonde», explique Benoit Girouard, présidentde l’Union paysanne. Selon lui, l’accaparementdes terres est symptomatique d’autres pro-blèmes. «Les lots sont immenses, une grandequantité de terres qui s’étendent sur plus decent hectares, ce qui a pour effet de rendreleurs coûts très élevés et de restreindre leur ac-cessibilité aux jeunes agriculteurs», ajoute-t-il.

«Le système agricole est sous la gou-verne de l ’UPA. I l y a plusieurs années,l’UPA a concentré la grosseur des terres etles a rendues indivisibles», dénonce BenoitGirouard. Pour le président, il va de soi quel ’UPA a créé d’el le-même le phénomèned’accaparement en bloquant l’accès aux pe-tites entreprises.

Selon Marcel Groleau, président de l’UPA,cette vision est faussée. «Les terres sont gran-dement morcelées. 60% des lots agricoles pos-sèdent moins de 50 hectares», réplique-t-il.D’après ses dires, les uniques responsablessont les firmes d’investissements qui ont contri-bué à faire grimper le prix des terres de 50%. Ilsoutient que celles-ci sont dominantes sur lemarché. «Comme elles possèdent beaucoup defonds, elles font des offres qui éliminent lacompétition. Ces firmes recherchent le rende-ment et l’agriculture est une valeur sûre. Lesterres ne peuvent que conserver ou hausserleur valeur», soutient le président de l’UPA.

Pour Marcel Groleau, la menace est réelle.

«Il s’agit d’une contrainte supplémentairepour les jeunes désirant acquérir une terre.Les enjeux financiers forcent souvent les pro-priétaires à céder leur entreprise à une firmeplutôt que de l’offrir à leur progéniture»,évoque-t-il.

Marcel Groleau croit aussi que les don-nées accordant 1% des terres agricoles qué-bécoises aux firmes sont fausses. Une étudemenée par l’UPA leur en attribue 3,75% de-puis 2010. «Ce chiffre cache une réalité. Cequ’on ne dit pas c’est que ces acquisitionsont été faite en quelques années seulement»,déplore le président de l’UPA.

Benoit Girouard, de l’Union paysanne,croit fermement que l’UPA crie au loup ettente d’exercer une démagogie sur les agricul-teurs. «Le vrai problème, c’est le système definancement qui est désuet et problématique,dénonce-t-il. Les programmes doivent êtrerénovés pour rendre les subventions accessi-bles à l’ensemble des producteurs.»

L’Atelier

ACCAPAREMENT DES TERRES AGRICOLES

Un faux problème? L’Union paysanne accuse l’UPA de crier au loup

F R ÉD É R I C COME AU

L es inspecteurs du stationnement, descols blancs en grève mardi, ont laissé les

automobilistes de la Ville de Montréal se ga-rer sans frais.

Les agents du Service de police de laVille de Montréal (SPVM), qui avaient lepouvoir de remplacer les inspecteurs, ontannoncé à Radio-Canada qu’ils ne gèreraientpas les stationnements à la place des inspec-teurs. Des propos que s’est vite empressé denuancer le responsable des relations médiasdu SPVM, le sergent Laurent Gingras. «Lespoliciers sont toujours là pour assurer la sé-curité et les usagers doivent continuer às’acquitter des frais de stationnement», a-t-il précisé. 

Le 20 novembre, le responsable de la sé-curité routière au SPVM, l’inspecteur éricLalonde a constaté une baisse de 37% descontraventions émises par les policiers mu-nicipaux entre le 22 septembre et le 2 no-vembre 2014.

I l pensait que cette diminution descontraventions était une gestion d’opposi-tion des policiers envers le projet de loi 3comme ceux-ci ne peuvent utiliser la grèvecomme moyen de pression. La Ville a décidéde poursuivre la Fraternité des policiers de-vant la Commission des relations de travail.

La Ville de Montréal n’a pas réagit auxagissements du SPVM, mais elle assure queles cols blancs seront épargnés de pour-suites. Les deux situations sont très diffé-rentes, selon el le . «Dans le cadre d ’unegrève légale, comme celle des cols blancsdont leur convention collective est échue, tune travailles pas et c’est un moyen concertéde faire pression, a soutenu le directeur descommunications au cabinet du maire deMontréal, Louis-Pascal Cyr. On peut diffici-lement le comparer au SPVM qui doiventremplir les objectifs de rendements».

L’Atelier

STATIONNEMENT

Une journéesans frais

L a Colombie-Britannique, après despressions de groupes autochtones, a

rejeté le projet d’oléoduc northern Gate-way. Les états-Unis, après des pressionsde groupes environnementaux, ont refuséle projet Keystone XL. Le Québec, aprèsdes pressions de scientifiques, comptepeut-être déplacer l’oléoduc énergie Est,de Cacouna à Baie-des-Sables. Un ins-tant. Vient-on de s’en faire passer une pe-tite vite? Après avoir défendu les bélugasdu fleuve sur toutes les tribunes pendantplusieurs mois, le premier ministre duQuébec, Philippe Couillard a demandé àTransCanada de déplacer le terminal pé-trolier. Aparté : TransCanada a quandmême eu le culot de garder le cap sur Ca-couna. non, mais. Que ce soit à Cacouna,Baie-des-Sables ou à Longueuil, le pro-blème reste entier.

Certes, les bélugas sont saufs, mais lefleuve et les centaines de cours d’eau parlesquels passera l’oléoduc énergie Est nebénéficieront pas de cette annonce. Saufqu’un gros couloir brun-vert, parce quele fleuve est déjà bien pollué, c’est un peumoins attirant qu’une bête blanche quifait des cliquetis. En même temps, pluspersonne ne se baigne dans le f leuve.Avec la plage Richard Bergeron, peut-être qu’on pourra prendre meilleure me-sure de l’importance du fleuve. Dur de s’yattacher.

on oublie trop souvent que le Saint-Laurent et son bassin composent le cin-quième des réserves mondiales d’eaudouce sur Terre et qu’il abreuve bien desQuébécois. Une fuite, inévitable disons-le, avec la qualité des infrastructures pro-posées par TransCanada, serait dévasta-trice pour le couloir bleu du Canada. Sansplan d’urgence, on ne sait pas trop ce quiarriverait advenant le déversement demilliers ou de millions de litres de pé-trole. La méthode d’enterrer ça dans lesdunes de sable des Îles-de-la-Madeleine,de laisser ça putréfier une quarantained’années et de laver ça aux frais des ci-toyens, est-ce encore à la mode? Sanscompter que les techniques actuelles pourrecueillir le pétrole dans les étenduesd’eau manquent d’efficacité. Un litre depétrole ici, un litre de pétrole là, ça paraîtmoins grave. Les poissons qu’on mangesont déjà bourrés au mercure. Le pétrole,ça va balancer le pH entre Matane et Bâ-ton-Rouge.

Un Je vois St-Laurent, ça me tente.J’aimerais qu’on jette sur le Saint-Lau-rent un autre regard que celui du tapissous lequel on peut enfouir bien des pro-blèmes. Ai-je dit qu’il est très pollué?non, juste pollué. Ici, je suis rendu à très.Creuser dans le f leuve l ibèrerait desquantités astronomiques de polluants,bien enfouis dans les fonds marins.C’était avant TransCanada.

Le fleuve, celui par lequel est passéSamuel de Champlain, l’explorateur, pasle pont, est l’empreinte de l’histoire nord-américaine. Il est un aussi le reflet de no-tre conscience écologique actuelle. Desplages partout au Québec, un bon coupd’aspirateur au fond du fleuve et créerune réserve aquatique protégée de l’es-tuaire du Saint-Laurent seraient des pro-jets plus porteurs. Peut-on penser plusloin que cinq ans? Au point où j’en suisrendu, après la traversée du lac Saint-Jean, la traversée du Saint-Laurent?François Legault , sors de ce corps.Quoiqu’on s’entendrait bien sur ce sujet.

Tout ce plaidoyer est pour dire quel’emplacement du futur port pétrolier,c ’est un autre de ces faux débats , unparmi tant d’autres qu’on a tenté de nousfaire avaler pour nous laisser penserqu’énergie Est était un projet intéres-sant. Je préfère qu’on mette de l’argentdans l ’é lectr i f icat ion des transports ,qu’on trouve des sources alternativesd’énergie d’ici-là, pour sauver les bélugaset le Saint-Laurent. Le fleuve en vaut lachandelle.

CHRONIQUE

La chaisemusicale

FRÉDÉRIC COMEAU

FRANÇOIS PESANT LE DEVOIRLe président de l’UPA, Marcel Groleau

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D E C E M B R E 2 0 1 4

POLITIQUEP 6

Le ministre fédéral de la Justice,Peter MacKay, a déclaré mardien Chambre qu’on ne compren-drait peut-être jamais pourquoile tireur Marc Lépine a abattu 14femmes le 6 décembre 1989.Abasourdi par cette déclaration,Thomas Mulcair lui a demandéde préciser sa pensée. Aprèsavoir rétorqué qu’«évidem-ment», les victimes avaient étéciblées parce qu’elles étaient desfemmes, M. MacKay a reprochéà M. Mulcair de politiser le dos-sier. C’est la seconde fois en au-tant de jours qu’un ministreconservateur fait bondir l’oppo-sition à ottawa en raison de pro-pos jugés inappropriés sur latuerie de l’école Polytechnique.Lundi, le ministre de la Sécuritépublique, Stephen Blaney, avaitété accusé d’éviter le débat surles armes à feu en déclarant quela meilleure façon pour les vic-times de panser leurs plaies étaitde continuer à gonfler les rangsdes étudiantes en génie.

La Presse canadienneR.L.

Polytechnique :MacKay trébuche

Le premier ministre du nou-veau-Brunswick, Brian Gal-lant, s’apprête à mettre en vi-gueur l’un de ses principauxengagements de campagneélectorale: l’application d’unmoratoire sur la fracturationdu sol pour l’exploitationéventuelle du gaz de schiste.Le premier ministre a promisqu’un projet de loi serait sou-mis à cet effet lors de la ses-sion de l’Assemblée législativequi débutera mercredi. Il es-père qu’il sera adopté avantnoël. Le premier ministreGallant a déjà indiqué qu’ilconsulterait d’autres pro-vinces et états qui ont déjàimposé un tel moratoire,comme le Québec, Terre-neuve-et-Labrador et newYork.La méthode de fractura-tion hydraulique nécessitel’utilisation de grandes quanti-tés d’eau et l’injection de pro-duits chimiques sous la terre.

La Presse canadienneN.B.

Moratoire surle gaz de schisteau Nouveau-Brunswick

La secrétaire parlementaire dela ministre de la Santé, MmeEve Adams, et le Dr GregoryTaylor, administrateur en chefde la santé publique du Ca-nada, ont prononcé une allo-cution mardi devant la 11eConférence canadienne surl’immunisation. L’engagementdu gouvernement du Canadaenvers l’immunisation, unemesure vitale de santé pu-blique, a été souligné pour l’occasion. La secrétaireparlementaire et l’administra-teur en chef de la santé pu-blique du Canada ont remer-cié plus de 800 délégués deleur expertise et de leur dé-vouement, grâce auxquelsl’immunisation constitue uneréussite dans le domaine de lasanté publique. Ils ont marquél’importance des vaccins en af-firmant qu’il s’agit d’un desprincipaux outils pour préve-nir la propagation des mala-dies et ont félicité le Comitéconsultatif national de l’im-munisation à l’occasion de son50e anniversaire.

L’AtelierC.B.

Conférence surl’immunisationà Ottawa

F R ANÇO I S J O LY

L’ Alberta respectera lesconclusions du Bureau

d’audiences publiques surl’environnement (BAPE)concernant le projet d’oléo-duc énergie Est. Le premierministre de la province, JimPrentice, en a fait l’annoncehier à Québec en compagniede son homologue québécoisPhilippe Couillard. Tous deuxont voulu se montrer flexiblesconcernant ce projet contro-versé.

«Je respecte les compé-tences du Québec, a affirmé lepremier ministre albertain.L’environnement, l’énergie etles ports sont la responsabi-lité de la province.»

Jim Prentice a en outrelaissé entendre que le projetd’oléoduc pourrait se réalisersans qu’un port pétrolier nesoit construit au Québec. Lepétrole transigerait alors di-rectement vers les raffineriesdu nouveau-Brunswick.

À l’Assemblée nationale,le porte-parole de l’oppositionofficielle en matière de déve-loppement durable, SylvainGaudreault a demandé aupremier ministre de ne rienapprouver avant que le BAPEn’ait rendu son rapport.

Pour Jim Prentice, ceprojet est un élément vitalpour le développement éco-nomique du Canada et del’Alberta.

Le premier ministre al-bertain poursuit aujourd’huisa tournée de promotion dupipeline s’arrêtant en ontariopour y rencontrer son homo-

logue albertaine KathleenWynne.

Toujours rentablePar ailleurs, le projet de

pipeline énergie Est demeu-rera rentable malgré labaisse de prix du pétrole se-lon le titulaire de la chaire engestion de l’énergie, Pierre-

olivier Pineau. «Le projetÉnergie Est ne sera pascomplété avant un ou deuxans minimum, affirme M. Pi-neau. D’ici-là les prix aurontprobablement remonté». Ac-tuellement, à environ 70$ lebaril, le brut se négocie à sonniveau le plus bas en 5 ans.

«Les sources de pétrole

conventionnel déclinent» ,rappelle-t-il, ce qui stimulela demande pour le pétrolelourd de l’Alberta. Selon lui,le prix à moyen terme du ba-ril de pétrole devrait tournerautour de 100$.

«À court terme, c’est in-quiétant pour l’économie del’Alberta, mais ça ne devrait

pas durer» , avance-t-il. Ilpense cependant que l ’ongonfle l ’ importance de ceprojet à l ’échelle du conti-nent. «On a pas besoin de cepétrole pour assurer les ap-provisionnements au Ca-nada et aux États-Unis, ex-plique le professeur. C’estavant tout un projet qui vabénéficier à l’Alberta.»

Risque possiblePierre-olivier Pineau af-

f irme que les prix de l ’ornoir pourraient demeurerbas si les pays occidentauxcontinuent de mettre enplace des mesures environ-nementales.

«Depuis 2008, la de-mande de pétrole en Colom-bie-Britannique décl inealors qu’elle augmente trèslentement au Québec». Sansune éventuelle augmenta-tion de la demande, les prixresteront bas, d’autant plusque l’organisation des paysexportateurs de pétrole a re-fusé de diminuer sa produc-tion ce qui aurait eu pour ef-fet de faire grimper les coursdu brut.

Il faudrait que le bas ni-veau des prix se maintiennependant une longue périodepour que le projet de Trans-Canada soit remis en cause.«C’est avant tout des ques-tions politiques qui font queles projets Keystone XL auxÉtats-Unis et Northern Ga-teway en Colombie-Britan-nique sont à l ’arrêt alorsqu’Énergie Est progresse».

L’Atelier

Prentice en opération séductionEn visite au Québec, le premier ministre de l’Alberta veut apaiser les tensionsautour du pipeline énergie Est

JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNELe premier ministre du Québec Philippe Couillard et son homologue albertain JimPrentice, lors d’un point de presse commun à Québec

L a conservatrice nancyRuth et Larry Campbell,

membres du groupe de séna-teurs indépendants libéraux,reprennent la lutte du députéconservateur Steven Fletcheren déposant un projet de loiqui permettrait l’aide médi-cale à mourir.

M. Fletcher se bute, auxCommunes, au refus de sonparti de débattre de cettequestion. Le député quadri-plégique s’est donc tournévers l’autre Chambre. MmeRuth et M. Campbell y dépo-saient le projet de loi mardiaprès-midi.

Ce dernier, déposé parles sénateurs Campbell etRuth, établit certaines lignesdirectrices concernant la dé-cision de mettre fin à sa vie,incluant l ’approbation pardeux médecins. Il y auraitaussi un sursis de 14 joursdans le cas où une personnechangerait d’idée.

Si le projet de loi étaitadopté au Sénat, il devraitrevenir à la Chambre descommunes où se t iendraitenfin le débat que le députéFletcher réclame depuisquelques années. Les séna-teurs croient possible d’enarriver là avant le printempsprochain. «Nous ne nousbattons pas sur des collinesque nous ne pouvons pasconquérir», a lancé, sûr delui, le sénateur Campbell.

«Les sénateurs sont as-sez près de la mort pourvouloir faire ceci», a dit à lablague Mme Ruth. Les séna-teurs et le député critiquent

cependant très sérieusementles élus qui évitent ce débatalors que selon les sondages,les Canadiens sont prêts àparler d’aide au suicide.

Le gouvernement conser-vateur s’en remet à la Coursuprême du Canada où un ju-gement sur le droit au suicideassisté est attendu dans laprochaine année. M. Fletcheret les deux sénateurs souli-gnent qu’au mieux le tribunaldéclarera invalides les arti-cles du Code criminel qui in-terdisent l’aide au suicide,mais n’écrira pas une loi pourles remplacer.

ottawa a déjà signalé sonmalaise concernant la loi qué-bécoise des soins de fin de vie.Le gouvernement Harper at-tend le jugement de la Cour

suprême avant de s’en pren-dre à cette loi devant les tri-bunaux.

Selon le député Flet-cher, si son projet de loiétait adopté, cela protége-rait la loi québécoise.

«Un recours devant lestribunaux est inévitable sile statu quo demeure. LeCode criminel a préséancesur les lois provinciales»,de l’avis de M. Fletcher.

Il prône donc l ’adop-tion de son projet de loipour «éviter beaucoup demélodrames inutiles et pé-nibles devant les tr ibu-naux».

Et puis, il ajoute qu’enlançant le débat, le Sénats’offre «une occasion [...] de briller».

Le ministre fédéral dela Justice, Rob nicholson,en désaccord avec le projetde loi, a répondu dans unedéclaration que «les lois quiinterdisent l’euthanasie et lesuicide assisté existent pourprotéger tous les Canadiens,y compris ceux et celles quipeuvent être les plus vulnéra-bles, comme les personnesmalades ou âgées et les per-sonnes handicapées».

Au Québec, le Collectif demédecins du Refus Médicalde l’euthanasie a été formé etcompte plus de 500 médecinsqui ont signé la déclarationdemandant au Québec d’em-pêcher le projet de loi 52d’entrer en vigueur.

La Presse canadienneJ.S.

Le débat sur l’euthanasieest relancé à OttawaDeux sénateurs d’allégeances différentes déposentensemble un projet de loi sur l’aide à mourir

LE SOLEIL

La Cour suprême doit seprononcer sur l’euthana-sie au cours de l’année.

CO L I N CÔT É - PAU L E T T E

L a nation huronne-wendats’est réjouie de la décision

rendue lundi par la Cour fédé-rale. Elle contestait laconduite du gouvernement ca-nadien dans la signature en2004 d’une entente de prin-cipe entre deux nations innueset les gouvernements du Qué-bec et du Canada concernantson territoire ancestral, lenionwentsïo.

La décision confirme quele gouvernement canadien n’apas respecté le Traité Huron-Britannique de 1760, en don-nant une partie du territoireaux nations de nutashkuan etde Mamuitun.

En vertu de l’accord, «unprocessus de consultation etd’accommodement véritableentre le Canada et la nationhuronne-wendat devaitd’abord et avant tout avoirlieu avant qu’un traité innune puisse être conclu», a af-firmé le Grand Chef  huron-wendat Konrad Sioui.

Les conclusions de la Coursont claires: «le Canada doits’engager sans délai dans desdiscussions sérieuses et appro-fondies» avec la nation hu-ronne-wendat. Le ministre res-ponsable des Affaires autoch-tones, Geoffrey Kelley a assuréau Grand Chef mardi que Qué-bec allait tout mettre en œuvrepour s’assurer que les droits desnations allaient être respectés.La requête du territoire revendi-qué avait été déposée en 2009.

Le nionwentsïo, «notre

magnifique territoire», enwendat, s’étend par ses 24000 kilomètres carrés de larivière Saguenay au fleuveSaint-Laurent en englobantle centre du Québec et en ef-fleurant le nord de l’état duMaine.  

Les nations de nutahkuaet de Mamuitun sont quant àelles encore bloquées dansleurs négociations avec lesgouvernements du Québec etdu Canada. L ’Entente deprincipe d ’ordre général(EPoG) entre ottawa, Qué-bec et les nations innues doitmaintenant être la prioritédu gouvernement selon Kon-rad Sioui.

«Le Canada ne peut plusnier nos droits et notre ter-ritoire, et doit respecter sesresponsabil ités et obliga-tions dans le cadre du pro-cessus de conclusion d ’untraité final innu» a déclaréle Grand Chef huron-wen-dat. Les nations innues re-vendiquent aussi certainesparties du nionwentsïo.

«Je suis convaincu quenous avons tout intérêt àfaire front commun pour ladéfense et la protection denos droits ancestraux et is-sus de traités. Il m’apparaîtclair que cette décision pavela voie à une relation saineet positive avec les gouver-nements fédéral, provincialet celui des communautésinnues concernées» a conclule Grand Chef Sioui.

L’Atelier

Victoire symboliquepour la nation huronne-wendat

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D E C E M B R E 2 0 1 4

INTERNATIONALP 7

L’Assemblée nationale fran-çaise a adopté hier par 339voix contre 151 un texte invi-tant le gouvernement à re-connaître officiellementl’état de Palestine «en vued’obtenir un règlement défi-nitif du conflit». Les groupessocialiste, écologiste et Frontde gauche ont voté la résolu-tion, initiée par la majoritésocialiste pour qui cette dé-marche est un signal visant à«surmonter la paralysie»d’un processus de paix mori-bond. L’ambassade israé-lienne à Paris a réagi en esti-mant que cette initiative«éloignait les possibilités depaix» et constituait un«message erroné». Pourl’état hébreu, la reconnais-sance de la Palestine avanttout règlement du conflit estune «grave erreur» et pro-cède d’une «décision unila-térale» qui ne peut qu’aggra-ver la situation. À Ramallah,l’Autorité palestinienne a sa-lué le vote de l’Assembléefrançaise. Hanane Achraoui,une dirigeante de l’organisa-tion de libération de la Pa-lestine (oLP), a exprimé «sagratitude au peuple fran-çais» et appelé «le gouver-nement français à traduirele vote de son parlement en acte».

Agence France-PresseR.D.

Les députésfrançais reconnaissent la Palestine

Cent quatre-vingt huit per-sonnes ont été condamnées àmort, mardi en égypte, pourleur implication dans la mortd’au moins 13 policiers, tuésdans des affrontements avec lespartisans du président déchuMohamed Morsi en août. Lescondamnés étaient accusésd’avoir participé le 14 août 2013à une attaque meurtrière visantle commissariat de Kerdassa, unvillage dans la banlieue duCaire, le jour même où les forcesde sécurité dispersaient deuxoccupations massives organi-sées dans la capitale par les par-tisans de M. Morsi. Cette opé-ration des forces de sécuritéavait coûté la vie à au moins 700personnes en un jour, faisant du14 août la journée la plus san-glante de la répression contreles partisans de M. Morsi.

Agence France-PresseR.D.

Égypte : 188personnescondamnées à mort

Des islamistes ont abattutôt mardi 36 non-musul-mans qui travaillaient dansune carrière du nord du Ke-nya. Une cinquantained’hommes lourdement ar-més appartenant au groupeAL-Shabab se sont présen-tés dans la carrière, un peuaprès minuit dans la nuit delundi à mardi, pendant queles ouvriers dormaient, araconté Peter nderitu, unsurvivant. Le président ké-nyan a rapidement réagi enannonçant une refonte dusystème de sécurité, notam-ment en limogeant le minis-tre de l’Intérieur. UhuruKenyatta a nommé l’anciengénéral Joseph nkaissery,politicien de l’opposition,comme nouveau ministre del’Intérieur.

Associated PressN.B.

Kenya : unetrentaine depersonnes tuées

N I CO L A S B E S ANÇON

A lors que la 20e conférencesur le climat, organisée

par l’onU, a débuté lundi àLima, l’année en cours est envoie de devenir l’année la pluschaude jamais enregistrée, àcause, notamment, des émis-sions de gaz à effet de serrequi ont atteint un niveau re-cord. Que permettent donc cesconférences sur le climat, qui,chaque année, réunissent lacommunauté internationale ?

Malgré l’adoption du pro-tocole de Kyoto, lors de laconférence sur le climat de1997, qui demandait à 38 paysindustrialisés de diminuerleurs émissions de Co2 de 2 %sur quinze ans, c’est l’effet in-verse qui s’est produit. Sur lamême période, l’Espagne aaugmenté de 67% ses émis-sions de Co2, le Canada 32%et le Japon 16%.

«Il est très difficile de met-tre en place un consensusmondial, parce que personnene veut perdre ses avantages.Des mesures contraignantes,les États n’en veulent pas», ex-plique Laurent Lepage, profes-seur à l’Institut des sciences del’environnement de l’UQAM.Les états-Unis est le seul paysindustrialisé à n’avoir jamaisratifié le protocole de Kyoto, etles pays émergents, désormaisresponsables de la moitié desémissions de Co2 mondiales,ne veulent pas entendre parlerde ce projet, alors qu’ils sonten plein développement.

Cependant, selon Alain Bru-

nel, fondateur de l’Associationquébécoise de lutte contre lapollution atmosphérique, cetteconférence qui regroupe ex-perts, membres d’onG, et re-présentants politiques est indis-pensable. «Même si les résultatsne sont pas au rendez-vous, ilest important que tous les paysse rencontrent», croit-il.

Point mortDepuis le sommet de Bali

en 2007 où, pour la pre-mière fois , on a demandéaux pays émergents de dimi-nuer leurs rejets de Co2avec l ’a ide f inancière desgrands pays industrialisés,plus aucune mesure d’enver-gure n’a été décidée. Si lesnégociations sont au pointmort, c ’est parce que «leslobbies, notamment pétro-liers, sont très forts et beau-coup de pays pollueurs ont

des avantages», avance Lau-rent Lepage.

Malgré tout, la multipli-cation des catastrophes na-turelles telles que les inon-dations ou les sécheresses deplus en plus longues, per-mettent à la population etaux polit iques de prendreconscience des changementsclimatiques. «Même si de-puis longtemps, on saitqu’on doit se bouger, il faut

que les gens voient ou subis-sent le pire, qu’ils soient aupied du mur pour se rendrecompte que notre planète vamal. I l faut en arriver làpour que les gens changentleurs comportements ou queles politiques prennent debonnes décisions» , penseAlain Bunel.

BasculementMême si la conférence

qui se t ient actuel lementdans la capitale péruviennene devrait avoir d ’ impactconcret, «il faut qu’elle sepasse bien, car elle ouvre lavoie à la prochaine confé-rence qui se tiendra à Parisà l ’automne 2015, où lesdeux plus grands pollueurs(Etats-Unis et Chine) de-vrait trouver un accordpour réduire leurs émissionsde gaz à effet de serre», in-dique Laurent Lepage.

En effet, lors du Forumde coopération Asie-Paci-fique, qui s’est déroulé il y aune quinzaine de jours, lesdeux pays s’étaient dits prêtsà réduire leurs émissionsCo2. Xi Jinping, présidentde la République Populairede Chine (RPC), y avait dé-claré «Pékin et Washingtonsont déterminées à attein-dre un accord à Paris en2015».

«Si cela se réalise, on estprésentement à la vei l led’un basculement», estimeAlain Bunel.

L’Atelier

CLIMAT

L’impossible consensus Les conférences de l’onU précédent celle de Lima n’ont pas permis de grands changements

TIMOTHY A. CLARY AGENCE FRANCE-PRESSELe secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’exprimait le 23 septembre 2014 àNew York lors du sommet sur le climat.

L a Russie a été durement cri-tiquée, mardi à Bruxelles,

pour son soutien aux rebelles sé-paratistes dans l’est de l’Ukrainelors d’une réunion de l’oTAnlors de laquelle l’annonce detrêves dans les zones de conflit aété accueillie avec précaution.

Les 28 ministres de l’Al-liance ont condamné la déstabi-lisation continue et délibéréepar la Russie de l’est del’Ukraine et demandé à Moscoude revenir sur son annexion illé-gale de la Crimée en mars, aprèsun entretien par vidéoconfé-rence avec leur homologueukrainien Pavlo Klimkine.

La Russie dément toute im-plication aux côtés des rebellesprorusses dans le conflit qui ra-vage l’est de l’Ukraine.

Mais depuis l’accord de ces-sez-le-feu de Minsk du 5 septem-bre, «la Russie a envoyé plu-sieurs centaines de piècesd’équipement militaire, dont destanks, des blindés et des piècesd’artillerie lourde, directementaux séparatistes prorusses enUkraine», a accusé le secrétaired’état américain, John Kerry.

«Les forces militairesrusses opèrent toujours dansl’est de l’Ukraine, où elles sou-tiennent les séparatistes sur leplan du commandement», a-t-il poursuivi lors d’une confé-rence de presse.

Les rebelles prorusses et lesautorités ukrainiennes se sontmis d’accord sur une trêve dansdeux des points les plus chaudsdu conflit dans l’Est et travail-laient mardi à un cessez-le-feuqui pourrait s’étendre à toute la ligne de front.Mais ces annoncesont été accueillies avec circons-pection à Bruxelles.

«Dans tous les cessez-le-feu,c’est la mise en oeuvre qui

compte», a mis en garde un res-ponsable de l’oTAn.

Kiev souhaite reprendre leprocessus d’adhésion à l’oTAninterrompu par le président pro-russe Viktor Ianoukovitch,chassé du pouvoir en février.Une perspective inacceptablepour Moscou, qui dénonce uneprovocation à ses frontières.

«Si l’Ukraine le veut, ellepeut se porter candidate», a af-firmé le secrétaire général del’oTAn, Jens Stoltenberg, souli-gnant qu’il s’agissait là de la déci-sion d’un pays indépendant.

Réunion En attendant la création

en 2016 d’une force «fer delance» de quelque 4 000hommes capables de se dé-ployer en 48 heures si unecrise éclatait, une force intéri-

maire composée de troupes ausol allemandes, néerlandaiseset norvégiennes sera créée dé-but 2015.

Cette force doit permettrede réagir rapidement si la si-tuation dégénérait à l’est, maisaussi au sud où la Turquie,pays membre de l’oTAn, ob-serve avec inquiétude les me-nées des djihadistes de l’étatislamique en Irak et en Syrie.

La coalition internatio-nale contre le groupe Etat is-lamique, qui regroupe près de60 pays, doit d’ailleurs seréunir pour la première foisau niveau ministériel mer-credi dans les locaux del’oTAn à Bruxelles, à l’invita-tion de M. Kerry.

Associated PressN.B.

La Russie ne convainc pasL’oTAn critique le pays de Poutine pour son appui aux séparatistes en Ukraine

ACTUALITE.PORTAIL.FREE.FR

Parade de soldats russes sur la place Rouge

L e premier ministre Ben-ja min nétanyahou a ap-

pelé mardi à des électionslégislatives anticipées en Is-raël après avoir limogé deuxministres importants, descentristes en désaccord avecune partie de sa politique.M. nétanyahou a démis deleurs fonctions le ministredes Finances, Yaïr Lapid, fi-gure du centre-droit, et laministre de la Justice, TzipiLivni, qui incarne le centre-gauche. Il a déclaré vouloirune dissolution du Parle-ment au plus vite pour desélect ions anticipées quipourraient se tenir début2015.

«Au cours des dernièressemaines, M. Lapid et MmeLivni ont rudement attaquéle gouvernement que je di-rige. Je ne tolèrerai aucuneopposition au sein de mongouvernement» , a déclarédans un communiqué le pre-mier ministre qui, selon lesexperts, pourrait former àl ’ issue d’élections législa-tives anticipées un gouver-nement plus à droite en s’al-liant avec les partis nationa-listes et religieux.

Lors d’une conférence depresse dans la soirée, M. né-tanyahou a même accusé lesdeux responsables d’avoirtenté de fomenter un«putsch» au sein du cabinet.Ce sont eux qui l ’auraientempêché d’agir plus efficace-ment pour le bien-être et lasécurité des Israél iens, a-t-il assuré.

La Knesset, le Parlementisraélien, commencera mer-

credi à examiner un projetde loi de dissolution. La pro-cédure pourrait s’achever lejour même ou lundi, selon laradio publique.

L’opposition de gaucheavait proposé cette dissolu-tion dans l ’espoir de fairetomber le gouvernementtrois ans avant la fin de la lé-gislature. Elle devrait main-tenant être rejointe par lamajorité elle-même.

Une coalition gouverne-mentale plus à droite pour-rait rendre encore plus vainsles efforts pour une reprisedes négociations sur le pro-cessus de paix israélo-pales-tinien, au point mort depuis2000 malgré des tentativesaméricaines de relance, dontla dernière a échoué au prin-temps.

Agence France-PresseR.D.

nétanyahou, toujoursplus à droiteLe premier ministre israélien limoge deux ministres

WWW.HERALD.CO.ZW

Benjamin Nétanyahou

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

ÉCONOMIEP 8

GA B R I E L L E L AU Z I E R -HUDON

L e Québec fait piètre figureen terme de liberté écono-

mique et se classe parmi lespires provinces au Canada.Seules les provinces de l’Atlan-tique font pire impression, se-lon une étude publiée mardipar l’Institut Fraser.

Avec un PIB par habitants’établissant à 44 000$, l’undes pires au pays, et un tauxd’imposition élevé, l’étude quise base sur des données de2012 démontre que le Québecse retrouve, cette année en-core, au bas du classement ca-nadien. Selon Filip Palda,membre sénior de l’InstitutFraser et professeur à l’écolenationale d’administration pu-blique, ce sont les politiquesquébécoises qui doivent êtrepointées du doigt. «Le Québecest caractérisé par une lourdeadministration publique, unefiscalité élevée, des pro-grammes sociaux inaborda-bles et des relations de travailtendues, ce qui se traduit parun niveau de vie inférieur etmoins d’emplois, surtout pourles jeunes, et moins de débou-chés par rapport aux pro-vinces à l’ouest de sa fron-tière», déplore-t-il.

Exode vers l’OuestMoins de travail pour les

jeunes dont certains, pourcombler ce vide, préfèrents’exiler dans les provinces an-glophones de l’ouest pourtrouver de l’emploi. C’est lecas de Laval Bélanger, Mont-réalais de souche, qui est partiau début de septembre ren-flouer ses coffres au pied des

Rocheuses. «J’avais beau tra-vailler 35 heures par semainedans un IGA, je n’arrivais pasà payer ma voiture et monappartement en même temps.Deux de mes amis avaient lemême problème, donc on adécidé d’aller chercher ail-leurs», explique-t-il. Selon cedernier, un grand nombre deQuébécois a fait le même choixet est parti s’installer dansl’ouest, ce qui a donné nais-sance à «une petite commu-nauté exilée très unie». D’ail-leurs, une autre étude de l’or-ganisme canadien de re-cherche en politique publiqueindépendant et non partisan,rendue publique en novembre,intitulée Allez vers l’ouest,jeunes adultes, dévoilait que,depuis 10 ans, on assiste à unvéritable exode de la jeunessequébécoise en quête de travailvers l’ouest du pays.

Mais le faible score de li-berté économique du Québecau classement canadien n’estpas nécessairement une mau-vaise chose, croit l’économisteet professeur au Départementdes sciences économiques del’Université du Québec àMontréal (UQAM), Julien Fré-déric Martin. «Lorsqu’on re-garde l’étude, on constate queles chercheurs se sont baséssur six critères, parmi les-quels le travail, les taxes etimpôts, mais aussi les servicessociaux et les crédits aux en-treprises, avance-t-il. Pouraméliorer notre score, il fau-drait donc couper dansquelque chose là-dedans, parexemple les services sociaux.»La nouvelle mise à jour écono-mique du gouvernementCouillard permettrait donc,

selon ce dernier, une remontéedans le classement, ce quin’est pas synonyme d’un plushaut taux de satisfaction. «Sion étudiait plutôt le bien-êtredes individus selon les pro-vinces, je ne suis pas certainque l’austérité et les compres-sions actuelles feraient bellefigure. Il faut se poser la ques-tion : est-ce qu’on a envie defaire plaisir à cet indicateur[de la liberté économique] oupas?»

L’économiste et profes-seur à l’UQAM convient tou-tefois que le Québec doitaméliorer certaines de sessphères économiques. «Il estvrai que les administrations

québécoises sont très lourdeset qu’on pourrait être beau-coup plus efficace sur plu-sieurs choses. Le marché dutravail, entre autres, est à latraîne. Ça prend un plan derelance», conclue-t-il.

L’étude intitulée Econo-mic Freeedom of NorthAmerica 2014 établit le clas-sement des 50 états améri-cains, des 32 états mexicainset des 10 provinces cana-diennes en fonction de leurdegré de liberté économique,selon la taille du gouverne-ment, la fiscalité, la régle-mentation, etc.

L’Atelier

Le Québec a peu de latitudeLe développement économique se fait à l’ouest du pays

GOUVERNEMENT DU CANADADe 2003 à 2012, l’Alberta a accueilli 60 855 jeunesadultes des autres provinces canadiennes.

S A R AH HOT T E -B É L ANG E R

L es organismes de bienfai-sance unissent leurs ef-

forts pour sensibiliser les gensà donner par habitude et passeulement durant la périodedes Fêtes.

Pour promouvoir l’en-traide, le mouvement caritatifMardi je donne dédie unejournée nationale pour encou-rager les gens à donner géné-reusement ou à faire du béné-volat auprès d’organismes quileur tiennent à coeur. Plu-sieurs organisations souli-gnaient, mardi l’importancede cette journée, adoptée il y adeux ans au Canada.

Grâce à cette initiative lan-cée aux états-Unis en 2012 etreprise par l’Amérique dunord l’année suivante, les or-ganismes fondateurs et parte-naires du mouvement,Donn3 et CanaDon, ont re-marqué une hausse impor-tante des dons. La présidenteet co-fondatrice de cette jour-née qui suit le Black Friday etle Cyber Monday, Lys Huges-sen, a calculé une augmenta-tion de 169% des dons en 2013par rapport à l’année 2012.

«Il faut se rattacher à detelles initiatives en tant qu’or-ganisations, mais c’est endonnant à une fréquence ré-gulière qu’on assure la conti-nuité du travail des orga-nismes pour aider les démunistout au long de l’année»,pense le directeur des commu-nications de Centraide, RenéBouffard.

Approches diverses«Cibler une journée pour

stimuler les dons est une ten-dance de plus en plus obser-vable», soutient le professeurau département de marketingdu HEC, Renaux Legoux.«Comme il y a une proliféra-tion d’organismes et que letemps des fêtes est un moment

attractif de l’année, le phéno-mène de différenciation s’ob-serve, c’est-à-dire que la com-pétition entre les organisa-tions les poussent à vouloir sedistinguer entre elles», ex-plique-il.

D’ailleurs, la grande gui-gnolée sort du lot grâce à sonapproche médiatique : «Cequi fait la force de la grandeguignolée des médias, parexemple, est justement qu’elles’allie aux médias en profi-tant de sa visibilité pour ral-lier les gens à la cause», ex-plique Renaux Legoux. Enpréparation pour la cueillettede dons qui s’amorcera jeudi,le président de la grande gui-gnolée des médias de la Rive-Sud de Montréal, Jean-MarieGirard, souligne déjà la géné-rosité des montréalais : «Ilsemble que les gens ontadopté cette tradition durantcette période des fêtes, parcequ’ils ont déjà commencé àdonner. Et ils pourront don-ner pas seulement mardi,mais aussi mercredi et jeudi,parce qu’il ne faut pas s’arrê-ter à une seule journée.»

Le directeur des commu-nications chez Centraide,René Bouffard, soutient que«la philanthropie s’est déve-loppée de sorte que les orga-nismes se professionnalisentet savent dorénavant sevendre pour sensibiliser.»Le professeur au départe-ment des sciences écono-miques de l’ESG UQAM, Da-libor Stevanovic précise que«les organismes qui se don-nent les moyens pour sensi-biliser les personnes dansleur générosité sont plus en-clins à recevoir des dons.Les gens ne donnent pasparce qu’ils sont plus riches,surtout dans le contexte éco-nomique actuel, mais parcequ’ils ressentent le besoin dedonner au suivant.»

L’Atelier

BIENFAISANCE

La générosité doitdevenir monnaiecourante

F R ANÇO I S J O LY

L e gouvernement du Qué-bec ira piger encore une

fois dans les poches contri-buables québécois, mais éga-lement dans les coffres desinstitutions financières quidevront débourser au total253 millions de dollars.

Le ministre des FinancesCarlos Leitao affirme vouloirgarder le cap vers l’équilibrebudgétaire l ’an prochain.Pour ce faire, Québec impo-sera une taxe spéciale de1,68% sur la masse salarialedes institutions financières.Cette mesure permettra depercevoir 125 mil l ions dedollars additionnels par an-née. Le ministre Leitao s’estvoulu rassurant en affirmantque cette mesure était tem-poraire et qu’elle sera retiréeaprès deux ans.

Les compagnies d’assu-rances devront égalementcontribuer davantage. Qué-bec abolira la réduction de lataxe sur le capital des com-pagnies d’assurances. Cettemesure rapportera 128 mil-lions de dollars.

«La hausse du fardeaufiscal sur les institutions fi-nancières et les compagniesd’assurances est préoccu-pante, a exprimé par com-muniqué le président laChambre de commerce duMontréal métropolitain, Mi-chel Blanc, Il faudrait s’as-surer que de telles mesuresne se traduiront pas par descoûts d’emprunt et de finan-

cement des entreprises plusélevés.»

La nouvelle a égalementfait réagir l’opposition à Qué-bec. «Au lieu d’aller taxer lesprofits des banques, on vachercher seulement 250 mil-lions sur la masse salariale»,s’est indigné le député de Qué-bec solidaire, Amir Khadir.Celui-ci voudrait que Québecréintroduise la taxe sur le ca-pital des entreprises. «Si lesbanques voulaient contenir oudiminuer le salaire de leur en-treprise ou couper des em-plois, on leur donne un argu-ment supplémentaire», s’in-quiète le député de Mercier.

Vers des surplus Le dévoi lement de la

mise à jour économique adonné l ieu à un débat surl’ampleur réelle du déficit.Car los Lei tao évoqué enconférence de presse le chif-fre de sept milliards de dol-lars de déficit. Ce montanttient compte des demandesdes ministères. François Le-gault a rappelé que ces de-mandes ne sont presque ja-mais satisfaites. Le déficitréel s’élève donc à 2,5 mil-l iards de dollars selon lesdonnées du ministère. De cemontant , un mi l l iard vadans le Fonds des généra-tions. L’argent de ce fondsest invest i e t les intérêtsservent à rembourser ladette du gouvernement duQuébec.

L’Atelier

MISE À JOUR BUDGÉTAIRE

Les banquespassent à la caisseS A R AH HOT T E -

B É L ANG E R

L a Fédération des cham-bres immobilières du Qué-

bec (FCIQ) a fait une requêted’autorisation pour recourscollectif contre DuPropriopour dénoncer ses publicitéstrompeuses et sa concurrencedéloyale. La FCIQ soutient quedepuis plusieurs années, Du-Proprio se livre systématique-ment à des campagnes publici-taires mensongères, induisantles consommateurs québécoisen erreur sur les soi-disanteséconomies associées à ses ser-vices, ainsi que sur les avan-tages supposés de son admi-nistration immobilière parrapport à celle des courtiersimmobiliers. DuProprio insi-nue auprès des vendeurs po-tentiels qu'elle leur ferait «économiser des milliers dedollars » et on retrouve surson site d'innombrables té-

moignages faisant état de ces«économies» par rapport aucoût présumé d'un courtier. Lacompagnie offre même unegarantie explicite aux ven-deurs : « qu'il restera plusd'argent dans vos poches envendant votre propriété avec[ses] services plutôt qu'enpayant une commission.» LaFCIQ allègue également queDuProprio ment auxconsommateurs québécoissur de nombreux autres as-pects touchant la pratiquedes courtiers immobiliers.Ainsi, par exemple, elle af-firme à tort qu'un courtiern'offre nécessairement au-cune garantie contre les vicescachés. Ce faisant, DuPropriofait cependant fi de toutes lesprotections juridiques of-fertes par les programmesd'assurances juridiques deplusieurs agences immobi-lières.

L’Atelier

CONSOMMATEURS

Un recours collectifcontre DuProprio

DUPROPRIODuProprio tromperait les consommateurs et feraitombrages aux courtiers immobiliers.

L’immobilieraméricain enhausse Les prix des maisons auxétats-Unis ont augmenté àun rythme annuel plus ra-pide en octobre qu'en sep-tembre, mettant fin à un ra-lentissement de sept mois.Les experts estiment qu'en-viron la moitié des maisonsaux états-Unis retrouverontou dépasseront leur valeurd'avant la récession d'ici lemilieu de 2015. La firmed'informations immobilièresCoreLogic a indiqué mardique les prix des maisonsavaient augmenté de 6,1% enoctobre dernier par rapportà la même période l'annéeprécédente. En septembre,cette augmentation annuelleavait été de 5,6 %. CoreLogicprévoit que la croissance desprix demeurera modérée,alors que le marché immobi-lier américain se relève tou-jours de baisses importantesenregistrées après la GrandeRécession. Les analystess'attendent à ce que la valeurdes maisons augmente de 5,1% au cours des 12 prochainsmois. Le prix des maisonsaugmente cependant moinsvite que l'an dernier, alorsque la croissance sur 12 moisétait en moyenne près dedeux fois plus importanteque cette année.

La Presse canadienne J.C.

Rythme Fmau SaguenayCogeco inc. a conclu une en-tente d’affiliation mardi avecAttraction Radio inc., lui per-mettant d’implanter une sta-tion Rythme FM au Saguenay-Lac-Saint-Jean à compter dumois de février 2015. La sta-tion de radio CKRS deviendrala 6e station de Rythme FM.Le président d’Attraction Ra-dio Inc, Sylvain Chamberland,entend garder la saveur régio-nale de la radio, tout en pré-sentant certaines émissionsprésentes partout dans le ré-seau. «C’est un privilège denous associer à la station mu-sicale #1 au Canada, RythmeFM. À compter de février nousallons offrir cette même re-cette gagnante à notre audi-toire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, sans négliger laconnexion régionale» a-t-il ex-primé, par voie de communi-qué. Cogeco Diffusion inc. en-tend ainsi s’agrandir dans unautre marché du Québec. Lanouvelle station au Saguenay-Lac-Saint-Jean ouvre une nou-velle porte régionale pour leréseau radiophonique. CogecoDiffusion, une filiale de Co-geco inc. détient et exploite, àl’échelle du Québec, 13 sta-tions de radio destinée à unlarge d’auditoire. Elle possèdeégalement Cogeco nouvelles,la plus importante agence d’in-formation radiophonique pri-vée au Québec.

L’Atelier A.L.

Page 9: Feu sur tous les secteurs - UQAM · Objectif zéro déficit «C'est en atteignant l'équilibre budgétaire que nous allons reprendre notre capacité d'in-tervenir, notre capacité

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

SPORTSP 9

J U L E S S A BOUR I N

L a rue Saint-Denis sera lethéâtre du plus gros évé-

nement de planche à neige ur-bain de l’histoire du Canada,samedi prochain, le EmpireCity Troopers. La partie pen-tue de la célèbre artère mont-réalaise située entre Sher-brooke et ontario sera trans-formée en piste de ski l’instantd’une journée de compétitionfestive entre 25 grosses poin-ture du sport venus pour l’oc-casion des quatre coins du Ca-nada et des états-Unis.

«Le but c’est de démocrati-ser le sport, de mettre le publicen contact avec lui. Le snow-board ne date pas d’hier, maispour beaucoup de gens c’estencore un sport un peu mysté-rieux. Si on avait organisé lemême jam à la montagne,moins de gens auraient eu en-vie de pacter la voiture et devenir voir un tel happening»,estime Micah Desforges, prési-dent de la compagnie de pro-duction événementielle encharge de la réalisation de lajournée, Tribu expérience.

«On va avoir 7000 piedscube de neige en provenance dela montagne, trois grossesrampes et 25 des meilleurs plan-chistes au monde. On veut quece soit un bon spectacle. Avantd’être une compétition, c’est unévénement pour toute la famille,un gros show qui, on espère, vadonner envie à plein de gens des’initier au sport», explique-t-il.

Les magasins Empire, com-manditaire officiel de l’événe-ment et œuvrant dans le milieude la planche à neige et de laplanche à roulette depuis bien-tôt 15 ans, n’en sont pas à leurpremier événement du genre.

«Depuis trois ans, nous

avions un événement simi-laire dans le Vieux-Montréal,le Shack Attack, explique Phi-lippe Grisé, propriétaire desboutiques Empire. Mais l’em-placement faisait en sorte quenous n’avions pas la visibiliténi la même facilité d’accès quecette année en plein sur la rueSaint-Denis. Et le lieu n’avaitpas le même potentiel, il n’yavait pas de pente donc onavait besoin de beaucoup plusde neige».

«L’événement en soi existe

depuis deux ans, continue-t-il,c’était la compagnie Amnésiaqui le commanditait jusqu’àcette année. Nous avons ra-cheté le concept pour en fairequelque chose de plus gros etde plus impressionnant. Euxutilisaient 75 % de la portionde la rue Saint-Denis qui nousest allouée, nous on va utiliserchaque centimètre»

«On a quelques uns desmeilleurs planchistes cana-diens qui sont retenus au Ja-pon pour une autre compéti-

tion comme Sébastien Toutantet Maxence Parrot, déclareMicah Desforges, en parlantde deux olympiens canadiensayant participé aux Jeux deSotchi l’hiver dernier. Resteque la majeure partie l’élitecanadienne et américaine vaêtre présente.»

Tribu Expérience n’en estpas à ses premières armesdans l’organisation d’événe-ments d’ampleur. Ils sont no-tamment derrière le Jacka-lope, qui avait rassemblé plus

de 20 000 personnes l’été der-nier autour de trois jours decompétition de skateboard, deBMX, de parkour et de slack-line sur l’esplanade au Stadeolympique.

Lorsque questionné sur lenombre de personnes atten-dues en fin de semaine pourregarder les casse-cous s’en-voler, Micah Desforges ré-pond du tac au tac : «Aumoins 20 000».

L’Atelier

Haute voltige au centre-ville de MontréalL’évènement de planche à neige Empire City Troopers prend d’assaut la rue St-Denis

Cox avec les AlouettesLes Alouettes de Montréal sesont assurés de garder l'un deleurs piliers en défensive enmettant sous contrat le secon-deur Chip Cox pour trois sai-sons. Cox est donc le premierdossier réglé par le directeurgénéral Jim Popp depuis l'éli-mination des Alouettes en fi-nale de l'Est contre les Tiger-Cats de Hamilton. «Chip seveut un modèle de constance,a expliqué M. Popp par voiede communiqué. Au cours dessix dernières années, je necrois pas qu'un autre joueur aeu autant d'impact sur le foot-ball canadien. Il n'a pas man-qué un seul match et il possèdel'habileté de changer l'allured'un match à tout moment. Ànos yeux, Chip est le meilleurjoueur défensif dans la Liguecanadienne de football.» Cox,sélectionné le joueur défensifpar excellence de la LCF en2013, s'est révélé le leader del'unité défensive des Alouettesdepuis quelques saisons. Il dé-tient le record du nombre deplaqués dans l'histoire del'équipe avec 674. Il a aussiinscrit deux touchés en 2014.

La Presse canadienne

Olsen, coachde l’annéeBen olsen du D.C. United a étéchoisi l'entraîneur de l'annéedans la Major League Soccer(MLS) et le milieu de terrainRodney Wallace des Timbersde Portland a pour sa part ef-fectué le retour au jeu de l'an-née. olsen, un ancien milieu deterrain du D.C. United, a éténommé l'entraîneur de l'équipeen août 2010. L'équipe a com-pilé le pire dossier de la ligue(3-24-7) en 2013, mais elle aeffectué tout un revirementcette saison avec une fiche de17-9-8 au sommet de l'Associa-tion Est. Gigi Schmid desSounders de Seattle et GreggBerhalter du Crew Columbusont terminé respectivementdeuxième et troisième au scru-tin réalisé auprès des équipes,des médias et des joueurs.Wallace a été opéré après s'êtredéchiré un ligament du genouet brisé un os lors d'un matchéliminatoire de l'Associationouest en novembre 2013. Il aeffectué un retour au jeu le 27juin et il a marqué cinq buts en17 matchs.

La Presse canadienne

Brodeur à Saint-LouisLe vétéran gardien MartinBrodeur poursuivra sa car-rière dans la Ligue nationalede hockey (LnH) avec lesBlues de Saint-Louis. Il a si-gné un contrat d’un an. L'en-tente est évaluée à 700 000$US plus les bonis. Brodeur apassé les 21 dernières saisonsavec les Devils du new Jerseyet il domine la LnH avec 688victoires et 124 blanchissages.Le joueur autonome avait ob-tenu un essai avec les Blues lasemaine dernière à la suite dela blessure au gardien partantBrian Elliott. L'athlète de 42ans a confié que «c'est génialde se retrouver avec une nou-velle équipe. Je suis excitéd'obtenir ce nouveau dé-part.» Quintuple vainqueurdu trophée Vézina, il ne luimanque que 12 victoires pouratteindre le total des 700 encarrière. Malgré le fait que legardien n'a pas joué depuis lasaison dernière, l'entraîneurKen Hitchcock a précisé qu'iln'a pas l'intention de l'asseoirsur le banc. «S'il est ici, c'estpour jouer, a-t-il dit. Il ne vapas agir comme réserviste.»

La Presse canadienne A.F

L es joueuses des équipesde soccer de différents

pays rencontreront vendredile secrétaire général de la Fé-dération internationale de lafootball association (FIFA),Jérôme Valcke afin de contes-ter, entre autres, l'utilisationdu gazon artificiel lors de laCoupe du monde fémininequi aura lieu l 'année pro-chaine au Canada.

Les joueuses prétendentque les faire jouer sur une sur-face artificielle dans «desconditions de compétition dedeuxième ordre» est discrimi-natoire parce que les hommesjouent leur Coupe du mondesur gazon naturel. Selon le di-recteur des communications àl’Association canadienne desoccer (ACS), Richard Scott,l’organisme a déjà entamé destravaux pour améliorer la qua-lité des terrains synthétiquesde soccer. «On essaie de rem-placer les surfaces de gazonartificiel par des terrainsqu’on qualifie de deux étoiles.On attend encore les certifica-tions de la FIFA, indique M.Scott, Aux Pays-Bas, ils en ontplusieurs et cela fait unegrosse différence.»

Elles discuteront égale-ment des bourses décernéeslors du tournoi et de la tech-nologie de la ligne de but. Letirage officiel aura égalementlieu au même moment. «Lesecrétaire général de la FIFAest déjà en contact avec lesjoueuses et les membres des

associations, et il se réuniraavec tous les représentantsd'équipe présents lors de sonséjour à l'occasion du tirageau sort officiel», a fait savoirle porte-parole dans un cour-riel à La Presse canadienne.

«Les joueuses ont espoirque ces questions peuvent êtreréglées de manière satisfai-santes de sorte que l'action enjustice ne soit plus nécessaire.

Le tournoi de 2015, qui sedéroulera du 6 juin au 5 juil-let à Moncton, à Montréal, àottawa, à Winnipeg, à Ed-monton et à Vancouver, doitêtre joué exclusivement surgazon artificiel.

L’Atelier avec La Presse canadienne A.F

SOCCER FÉMININ

Le gazon plus vertchez les garçonsLes joueuses veulent des terrainsnaturels pour la FIFA 2015

MAGA L I B OURD E AU

L e Comité olympique ca-nadien (CoC) s’associe

aux groupes militants antiho-mophobie You Can Play etégale Canada. L’homosexua-lité des athlètes étant un sujettabou, le CoC veut montrerson soutien aux athlètes, en-traîneurs et au reste de lacommunauté olympique quidésirent sortir du placard ets’afficher ouvertement.

L’orientation sexuelle desathlètes olympiques est deve-nue un enjeu en 2013, alorsqu’ils se préparaient aux Jeuxolympiques d’hiver à Sotchi.La loi antigai adoptée par leprésident Vladimir Poutinequi bannissait la «propa-gande des relations sexuellesnon traditionnelles», donchomosexuelles, devant lesmineurs. Des quelques 6000athlètes présents aux Jo, seu-lement six étaient ouverte-ment homosexuels, selon leGlobal Post. «on salue lecourage de ceux qui se sontaffichés. C’est un pas dans labonne direction», affirme Au-drey Gauthier, directrice gé-nérale du Conseil québécoisLGBT. «On espère que l’ou-verture du COC va réduire ladiscrimination, qui minebeaucoup l’estime de soi, etque cela va encourager d’au-tres athlètes à s’afficher.»

Une autre association dece genre a été faite en 2013entre la Ligue nationale dehockey (LnH) et You CanPlay. Vingt-cinq athlètes sont

aujourd’hui ambassadeurs decette initiative, dont MarkTewksbury, chef de missiond'équipe Canada aux Jeuxolympiques de Londres 2012,triple médaillé olympique ennatation et grand militantpour les droits de la commu-nauté LGBT. Des athlètes ontréagi très positivement sur lesmédias sociaux, comme Char-line Labonté, ancienne gar-dienne de but pour l’équipecanadienne de hockey fémininet ouvertement lesbienne, surTwitter : «Extrêmement fièrede faire partie de la nouvelleinitiative de You Can Play etde promouvoir l ’inclusiondans les sports! #LGBT#Droits #Respect.»

Les prochains Jeux olym-piques se déroulant à Rio deJaneiro, au Brésil, réveille-ront peut être les flammesdes militants LGBT encoreune fois, puisque plus de 300meurtres de personnes LGBT

y surviennent chaque année,selon La Presse et Grupo gayda Bahia. You Can Play estun organisme consacrée àl’égalité, le respect et la sécu-rité des athlètes, peu importeleur orientation sexuelle ouleur identité de genre. Ils ontcomme objectif de transfor-mer la culture sportive quidiscrimine trop souvent lesathlètes LGBT, pour plutôtse concentrer sur leurs habi-letés sportives. Leur slogan«If you can play, you canplay» (Si vous pouvez jouer,vous pouvez jouer), vise àfaire comprendre aux spor-tifs qu’ils sont les bienvenusdans le monde des sports,peu importe de quelle façonils s’identifient. Fonds égaleCanada est axé sur la re-cherche et l’éducation pourles droits des personnesLGBT.

L’Atelier

Le comité olympiquecanadien s’unit avec la communauté LGBT

SOCCER CANADAChristine Sinclair, del’équipe canadienne

AGENCE FRANCE PRESSEL’équipe de hockey féminin aux jeux de Sotchi

TRIBU EXPÉRIENCEUn planchiste en pleine descente devant des milliers de spectateurs lors de l’édition de l’année dernière

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

CULTUREP 10

MAR I E - CH R I S T I N EG AUDR E AU

L a 13e édition des Som-mets du cinéma d’ani-

mation se déroulera sous lesigne du féminisme et du dé-veloppement de carrière. Lefestival souhaite s’adresser,cette année, aux gens quiveulent faire de l’animationune carrière. L’organisationa insisté sur le volet profes-sionnel tout en valorisant laplace des femmes dans ledomaine.

«Les f i lms de deuxfemmes cinéastes ferontl’ouverture du festival cetteannée», souligne Marco DeBlois , programmateur del’événement.

Selon lui, le film Soif deMichèle Cournoyer est unincontournable. «Dès que jel ’ai vu, je savais que je levoulais en première» ,ajoute-t-il. Le long métrageRocks in My Pockets deSigne Baumane complètebien le premier, tout enétant très bon, aux dires duresponsable de la programmation.

Vitrine essentielleLe fest ival du cinéma

d’animation offre aussi lachance aux étudiants de par-ticiper à des concours quileur permettent de percer.«Les Québécois produisentdes films très forts. Notreanimation se démarquedans le monde par sa diver-sité» , soul igne Marco DeBlois. Selon lui, l’art québé-cois vole la vedette à l’inter-national , mais reste peuconnu ici. «Nos films ne seressemblent pas, contraire-ment à d ’autres pays quel’on peut identifier au sim-ple style d’animation» , seréjouit-il. Il attribue cette ri-chesse à la polyvalence desproducteurs qui sont sou-

vent aussi inventeurs, arti-sans ou programmeurs gra-phiques.

Pour nicola Lemay, co-réalisateur avec Janice na-deau du f i lm d’animationnul poisson où aller, produitpar l ’onF, le fest ival desSommets du cinéma d’ani-mation est la vitrine princi-pale pour assurer une bonnevisibi l i té aux courts mé-trages. «Ce type de film n’apas sa place dans les sallesde cinéma, donc les festivalssont très importants pournous, pour pouvoir exposernotre travail» , raconte leréalisateur qui s’est méritéun prix au Festival interna-tional du film d’animationd’Annecy.

nicola Lemay avoue êtretombé en amour avec le récitécrit par Marie-Francine Hé-bert . C ’est avec enthou-siasme qu’il a plongé dans leprojet qui lui a été proposépar son producteur, MarcBertrand. «Après, la sélec-tion pour le festival est horsde notre contrôle. On secroisait les doigts et noussommes bien heureuxd’avoir été sélectionnés!»s’exclame-t-il.

De son côté, Marco DeBlois se dit victime d’un bienbeau problème. «Le festivalprend de l’expansion d’an-née en année. L ’aff luenceaugmente, nous accueillonsquelques 5 000 visiteurs surles cinq jours du festival»,raconte-t-il.

I l soutient que la de-mande est de plus en plusprésente et que le nombre deprojets soumis croît chaqueannée.

Les Sommets du cinémad’animation seront présen-tés à la Cinémathèque qué-bécoise de Montréal du 3 au7 décembre.

L’Atelier

FILMS D’ANIMATION

Femmes à l’honneurMAGA L I B OURD E AU

L es humoristes et les comé-diens se sont livrés une

bataille sans merci pour met-tre fin au grand débat : les-quels sont les meilleurs en im-provisation? Après avoir intro-nisé l’équipe des orange, com-posée entre autres de ClaudeLegault, l’année dernière, laLigue nationale d’improvisa-tion (LnI) fondée en 1977, avoulu relancer l’intérêt du pu-blic avec la toute premièreCoupe ToHU.

«Avec la compétition en-tre les humoristes et les comé-diens, on a voulu créer unnouvel enjeu, faire quelquechose de différent que le Tem-ple de la renommée, ce qu’ona fait durant 12 ans. La for-mule est la même depuis 37ans, mais nous sommes desporteurs de parole de la so-ciété», indique étienne St-Laurent, directeur général dela LnI. «C’est le fun de fairequelque chose de différent,dans une nouvelle salle quiamène une autre ambiance.Et puis une soirée bénéficepour un organisme qui metient à cœur comme la LNI,c’est essentiel», ajoute LaurentPaquin, humoriste et capitainede l’équipe des Bleus. À sonéquipe s’ajoutaient LeLouisCourchesne, Anaïs Favron etVirginie Fortin. L’équipe desBleus était quant à elle dirigéepar Réal Bossé, en compagniede Frédéric Barbusci, SaloméCorbo et Ève Landry.

FinancementLa Ligue joue un rôle bien

distinct, grâce à son implica-tion dans les écoles, et dans lasociété. «La LNI est une desrares places de création pure,avec des comédiens et des su-jets actuels», plaide étienneSt-Laurent «Quand on fait desateliers dans les écoles, ondonne des outils aux jeunesdont ils se serviront toutesleurs vies. L’ouverture auxarts, une meilleure conscienceculturelle, la confiance en soi,comment travailler avec descontraintes, etc.» Leursmoyens sont pourtant bien in-

férieurs à leur ambition. Les problèmes financiers

sont un problème chronique àla LnI, autofinancée à 80%, etsubventionnée à 20% par leConseil des arts et des lettres,à raison de 50 000 dollars.«L’espoir est toujours là qu’unjour nos problèmes financierssoient réglés, selon étienneSt-Laurent. Il faut que les dé-cideurs aient une meilleurecompréhension de ce que l’onfait. On n’a pas de script oud’idée révolutionnaire à pré-senter pour nos subventions.Ce n’est pas le contenant maisle contenu qui change. Il fautvraiment que les gens quinous financent aient une plusgrande sensibilité à l’impor-tance de l’improvisation.»

M. St-Laurent indique parcontre que la LnI ne comptepourtant pas augmenter leprix des billets «Nous sommesdéjà un peu chers, pour del’improvisation, puisque nosbillets de saison régulière coû-tent entre 15$ et 25$. Il seraitdifficile pour nous d’augmen-ter les prix, même avec la

qualité du contenu et des genstalentueux qui jouent.» Lessoirées comme la CoupeToHU leur permettent doncde donner un coup de pouceaux finances, grâce au publicnombreux et aux tables VIPvendues pour 2500 dollars.Les membres du conseil d’ad-ministration sont aussi indis-pensables, selon le directeurgénéral «Ils nous financent,mais nous aident beaucoupavec leur expertise dans diffé-rents milieux. Par exemple,Antoine Aylwin du cabinetd’avocats Fasken-Martineau,nous aide avec les questionslégales. Lui, Julien Baudry etAlexandre Ramacieri sont en-tre autres sur le C.A. parcequ’ils ont fait de l’impro au cé-gep. Ça rejoint plus de mondequ’on le pense.»

Bleus versus RougesLe match de deux pé-

riodes a été serré du début àla fin. Les comédiens et leshumoristes, en étant tout saufpolitiquement corrects, onttraité de tous les sujets, avec

un vocabulaire coloré et desréférences aux problèmes ac-tuels en culture. En vedette,les coupures à Radio-Canada.Ils ont chanté, fait des acro-baties, en espérant remporterla Coupe ToHU. Qui est lemeilleur en improvisation? Lepublic a choisi les comédiensaprès une prolongation, 7contre 6. «Comédien ou hu-moriste, ça n’a pas d’impor-tance. Il faut avoir ça en soi.La preuve, certains des meil-leurs n’ont jamais été à l’écolepour apprendre leur métier,ils ont développé ça en jouantau cégep», ajoute Laurent Pa-quin. L’humoriste ayant à sonactif trois one-man shows necroit pas que son homologue,Réal Bossé, soit sa plusgrande menace «Mon plusgrand rival, c’est moi-même.Je veux toujours me surpas-ser. Avant chaque match, jedois me préparer. Je pré-chauffe mon cerveau commeun rond de poêle, quinze mi-nutes d’avance.»

L’Atelier

IMPROVISATION

La LNI au meilleur de sa formePlus de 600 personnes sont venues voir la première Coupe ToHU

HUGUES-LNILaurent Paquin, François-Étienne Paré, Frédéric Barbusci et Florence Longprésur la patinoire de la LNI

M I R I AM L É A L A R I B I V É Z I N A

S’associer à une maison deproduction peut avoir ses

hauts et ses bas : plus d’argent,mais un changement de style detravail. Le groupe noem a com-mencé comme simple petit col-lectif de salon, mais, au-jourd’hui, le jeu est tout autre.Alors que leur premier album,Petites Apocalypses, avait étéautofinancé, la formation sher-brookoise a décidé de se tournervers la maison de disques In-ConnU pour produire leur nou-vel opus, Le grand mensonge.

Plusieurs groupes se vantentde s’autoproduire et de faire du«vrai travail», mais pour lechanteur de noem, Vincent Va-chon, l’expérience n’aura été quebénéfique. Hier soir, lors du lan-cement montréalais de l’album,le Sherbrookois flottait toujourssur un nuage face au produitqu’il avait réalisé. «La plusgrande différence a vraimentété de travailler avec une équipede professionnels, raconte-t-il.Le premier album avait été en-registré dans un salon, avec unmicro emprunté ici et là à desamis. C’était vraiment deuxmondes à l’opposé l’un de l’au-tre.»

Un album personnelLes musiciens aussi se sont

plus impliqués dans cet album,comme il était produit par une

compagnie sérieuse. Bien quetravailler avec un label peutcontraindre un groupe à changercertains aspects de leur mu-sique, noem est resté très fidèleà lui-même. Leur musique esttrès imagée et guidée par les sen-timents. Lorsque le groupe seréunit pour écrire, ils désirentcréer des univers bien particulieret distincts pour toutes les com-positions. Chaque chanson estunique et l’évolution est facile àsuivre.

Les réactions du public de-puis la sortie de l’album le 24 no-vembre sont plus que positives.Cependant, le groupe entend en-core plusieurs commentaires se-lon lesquels leur musique est en-core très sombre.

Le lancement de Sher-brooke avait attiré assez degens pour remplir le théâtreGranada, mais celui de Mont-réal démontre qu’il reste dutravail à parcourir pour la for-mation. Une quinzaine de per-sonnes seulement se sont dé-placées pour assister au spec-tacle. Les membres du grouperestent cependant confiants enl’avenir. Ils sont présentementen train de préparer une petitetournée et les médias les diffu-sent de plus en plus. «On n’estpas près d’arrêter. Dans nosfonds de tiroirs, on a plu-sieurs choses qu’on peut en-core sortir!»

L’Atelier

MUSIQUE

Un deuxièmealbum pour Noem

PA S C A L L A FO RTUN E

J ean-Pierre Ferland étaiten apparence confiant,

mais dernière son sourire secachait de l’insécurité. «J’aifait une comédie musicale il ya plus de dix ans et j’ai eu demauvaises critiques, çan’avait pas marché. Cette ex-périence m’a marqué, j’avaispeur et j ’étais craintif»,confiait l’auteur de la comédiemusicale La femme du roi lorsdu lancement de son albummardi soir au musé Grévin.

À l’âge de 80 ans, l’artistequébécois considère cetteœuvre comme l’œuvre de savie. I l n’aime mieux paspensé au pire, «je ne peuxpas envisager un échec, çaserait trop dur pour moi,j ’espère que ça n’arriverapas, malgré tout j ’y pensetous les jours. Je suis trèscraintif, j’ai mis beaucoup detemps et beaucoup d’amourdans ce projet.»

M. Ferland a choisi sonancien protégé à l’émission LaVoix, Jean-Sébastien Lavoie,pour interpréter le rôle prin-cipal de sa comédie musicale.

Une façon pour lui de se fairepardonner de ne pas l’avoirfait gagner, «tous ceux quiétait là, que j’ai amené nullepart, je leur ai dit, je vaisvous remettre ça quelquepart, parce que moi, je trou-vais que c’était les meilleurs»,avoue M. Ferland.

Julie Anne Saumur,étienne Cotton, Lynn Jodoin,Jacques Lebel, Julie Massi-cotte et Francis Mondouxviennent compléter la distri-bution. Alain Leblanc, uncomplice de Jean-Pierre Fer-land depuis des années, signela musique et la réalisation del’album.

Jean-Pierre Ferland estpassionné par l ’histoired’amour racontée dans sa co-médie musicale. Selon lui, Lafemme du roi, est l’une desplus belles histoires d’amourdu XXe siècle.

La comédie musicale ra-conte l’histoire de l’Améri-caine Wallis Simpson et deEdward VIII, roi d’Angleterreet empereur des Indes. Le roiEdward VIII avait suscité unecontroverse en demandant enmariage une américaine mon-

daine et divorcée. Par amour pour elle, il a

renoncé à la couronne Britan-nique pour l’épouser. Par lasuite on lui a donné le titre deDuc de Windsor. La femme

du roi devrait prendre l’af-fiche en juin 2015 à Jolietteavant d’être présentée ailleursau Québec.

L’Atelier

LANCEMENT D’ALBUM

Ferland agrandit son royaumeL’auteur du Petit roi présente sa nouvelle comédie musicale

PASCAL LAFORTUNEL’ATELIERJean-Pierre ferland tentait de confondre les journa-listes au musée grévin mardi soir.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

CULTUREP 11

V I C K Y G I R A RD

Le 25e gala de la SoCAnrend honneur à Daniel Bé-

langer. L’auteur-compositeur-interprète a récolté quatre Prixclassiques SoCAn. Half MoonRun, René Angélil, Georges Ha-mel, Marie-Mai et Fred St-Ge-lais font également partie desgrands lauréats de la soirée.

En plus d’être récipien-daire de quatre Prix classiquesde la SoCAn pour les popu-laires chansons Opium , La folie en quatre, Ensorceléeet Sèche tes pleurs, le chan-teur Daniel Bélanger s’est vuremettre le Prix chanson po-pulaire de l’année pour sacomposition Si tel est ton dé-sir, interprétée par Jean-MarcCouture.

Ses honneurs s’ajoutent àdes récompenses pour sa tour-née québécoise pour l’album Chic de ville et le populairespectacle Sainte Carmen de lamain. Ce dernier lui a permisde remporter deux Félix au der-nier Gala de l’ADISQ. Il a égale-ment participé à la productionLes Belles Sœurs, The Musical.Il consacrera les prochainsmois à l’écriture de son pro-chain album.

Cinq grands lauréatsLe gala, qui se tenait

mardi au Grand Salon de l’Hô-tel Hyatt Regency Montréalrécompensait les créateurs etéditeurs de musique du Qué-bec et d’ailleurs. Avec MichelRivard à l’animation, la So-CAn fêtait ses 25 ans. Centprix ont été remis dans 20 ca-tégories différentes, dont lescinq plus prestigieuses : au-

teurs-compositeurs, excel-lence, hommage, inspirationet international, soulignéespar des trophées SoCAn.

C’est le duo incontournablede pop québécoise Marie-Maiet Fred St-Gelais est repartiavec l’illustre Prix auteurs-compositeurs de l’année. Ilssont vainqueurs avec cinqchansons listées au top 50 de larétrospective 2013 du palmarèsBDS, récompensant les chan-sons les plus tournées dans lesradios québécoises. Le couplecompte aussi cinq albums cer-tifiés platine.

Après 40 ans de carrière,44 albums enregistrés et avec

plus de deux millions d’exem-plaires vendus, la légende ducountry Georges Hamel s’est vuremettre le Prix excellence de laSoCAn. Un honneur quis’ajoute à ses cinq Félix récoltésau Gala de l’ADISQ et à la mé-daille de l’Assemblée nationale.

Le Prix hommage a été dé-cerné au président et fonda-teur des disques Audiogram,Michel Bélanger. Parmi lesgrands hommes d’affaires enmusique, René Angélil a luiaussi reçu un prix important,celui d’inspiration de l’année.

La formation montréalaiseHalf Moon Run a obtenu lePrix international, après s’être

illustrée aux quatre coins dumonde avec son premier sin-gle Full Circle.

Les autres gagnants Plusieurs artistes s’étant

illustrés sur la scène québé-coise en 2014 sont aussi re-partis avec plusieurs distinc-tions. Klô Pelgag, a été réci-piandaire du Prix révélation,et Koriass, qui s’est mérité lePrix musique urbaine. Deson côté, Karim ouellet estlauréat des Prix musique encontinu et chanson populairepour la pièce L’amour.

L’Atelier

GALA DE LA SOCAN

Daniel Bélangerrafle les honneurs

LA PRESSE ARCHIVES LA NOUVELLELe septième et plus récent album de Daniel Bélanger, Chic de ville offre des com-positions aux sonorités country et rockabilly.

M I R I AM L É A L A R I B I V É Z I N A

A mener son enfant authéâtre, c’est l’ouvrir à

un tout nouveau monde depossibil ités et de plaisirs,mais c’est aussi un paquet deproblèmes. Les bambinscrient tout le long, dérangentle bon déroulement de lapièce et pleurent même par-fois lorsqu’i ls sont tropjeunes. Si quelqu’un a com-pris cela, c’est bien l’actriceClaire Voisard et le théâtredes marionnettes l’Illusion.Une représentation qui sedéroule sous les éclats de rireet une pièce modulable selonles interactions des enfants,voilà ce que propose la piècePain d’épice.

Pour une dixième annéeconsécutive, l’adaptation deClaire Voisard d’un conte tra-ditionnel anglophone fait songrand retour sur les planchesdes théâtres pour illuminer letemps des fêtes. Cette année,c’est au théâtre des marion-nettes L’Illusion que prendplace la magie de cette his-toire. Le préambule est sim-ple : Claire la pâtissière s’estfait un biscuit juste pour elle,mais celui-ci prend vie à sasortie du four.

Une recette parfaiteUne cuillérée à soupe de

pirouettes, une pincée de jeuxde cache-cache et deux tassesde comédienne amoureuse deson histoire sont les ingré-dients requis pour faire levercette pièce. Toutefois, l’ingré-dient secret et irremplaçablede cette recette, ce sont lesréactions des enfants. L’ac-

trice Claire Voisard changeson texte et ses gestes selonles commentaires que crientles spectateurs. «Pain d’épiceest dans le tiroir!» elle ouvrele tiroir. «Non il est sousl’évier» , «Ah bon?» elle semet à courir pour aller voir,et ce, pour le plus grand bon-heur des enfants.

La comédienne est toutsimplement charmante danssa robe de biscuit et son ta-blier rouge. Sa bonne humeuret sa gaieté sont contagieusesdès les premières secondes dela pièce. Alors qu’ils ne lavoient toujours pas, les en-fants rient déjà aux éclats.Les applaudissements, pourleur part, commenceront dèsla première apparition dePain d’épice et ne cesserontpas jusqu’à la fin.

Quelques mots peuventêtre compliqués pour les plusjeunes enfants, mais l’actriceréussit à les expliquer de ma-nière ludique. Le tintementdes grelots devient donc«gling gling», son que les en-fants prennent plaisir à répé-ter. Claire Voisard réussitaussi à éveiller l’appétit desparents en détaillant lesodeurs d’orange du Maroc,les yeux en raisins de Co-rinthe enrobés de chocolatd’Afrique.

Destinée principalementaux enfants de 3 à 6 ans,l ’adaptation que la comé-dienne fait du célèbre biscuitde pain d’épice saura tout au-tant charmer les plus grands.La pièce Pain d’épice seraprésentée jusqu’au 21 décem-bre prochain.

L’Atelier

THÉÂTRE L’ILLUSION

Une pièce bonne à croquer

MIRIAM LÉA LARIBI VÉZINA L’ATELIERLa pièce Pain d’épice peut causer des yeux brillants demille étoiles et une folle envie de cuisiner.

J O S I A N E C Y R

L es artistes locaux serontà l’honneur cette année

sur les deux scènes du festi-val montréalais Igloofest quiaura lieu du 8 janvier au 16février prochain. La scèneVidéotron présentera 90%de ses DJ à saveurs locales etces derniers fouleront lesplanches des plus grands ar-tistes internationaux de lamusique électronique, venusdes quatre coins du globe.

«On se sent vraimentchoyés de pouvoir jouer surla même scène que des ar-tistes internationaux commeles renommés Joey Ander-son et Fred Everything» ,précise Karl Chulo, qui enest à sa première participa-tion au festival. Son collègueJohnny Marciano du mêmelabel, La Famiglia, a été re-cruté par l’équipe de l’Igloo-fest lors de sa performanceau Picknick électronic, cetété à Montréal.

Une chance uniqueDJ Chulo ne réalise pas

encore l’impact que sa parti-cipation à l’évènement aurasur sa carrière après sa per-formance le 17 janvier pro-chain. «C’est trippant, je lesais depuis un petit bout,mais je vais m’en rendrecompte quand ça va avoirlieu pour de vrai», soulignel’étudiant montréalais. Il esttrès enthousiaste en vue dece spectacle et de la visibilité

que cette dernière va lui pro-curer. Parmi les autres ar-tistes locaux qui seront pré-sents, on retrouve Lazy Days,neon, Saintwoods, Samou-rais des Jungles urbaines etBeaux Dégâts, des DJ québé-cois en vue.

Musique pour tousLa 9e édition de l’Igloo-

Fest présentera de la mu-sique pour tous les goûts.Durant les 12 soirs de l’évè-nement, techno, house, deephouse, minimal break, dubs-tep, et bass music, ne serontque quelques-uns des genres

musicaux entendus près dufleuve montréalais.

Pour l ’ouverture, le 16janvier, les fans de musiqueélectronique auront droit àla performance du québécoisAdam Husa, suivie du duohouse d’Amsterdam DetroitSwindle et Gui Boratto, duBrésil. Au cours des quatref ins de semaine de fête àl’extérieur, quatre gros nomsferont le bonheur des ama-teurs. Parmi ceux-ci , Lu-ciano et John Digweed sontles nouveaux visages cetteannée aux côtés d’habituésde la scène extérieure mont-

réalaise, Loco Dice et Dub-fire. Les quais du Vieux-Portaccueilleront à nouveau leduo M.A.n.D.Y. qui avait étéprésenté l’an dernier. Au to-tal ce seront plus de 50 ar-t istes qui viendront jouersur un site de plus de 4 600mètres carrés, aménagé pourfaire profiter les visiteursdes joies de l’hiver.

Les organisateurs du fes-tival ont dévoilé la program-mation via les réseaux so-ciaux, comme le veut la tra-dition. «on fait toujours deslancements web, pour unequestion écologique et parcequ’on rejoint beaucoup demonde comme ça», souligneFrançois Fournier, relation-niste de presse à l’Igloofest.

Nouveautés 2015L’horaire 2015 sera dés-

ormais du vendredi au di-manche plutôt que du jeudiau samedi, comme lors desannées précédentes. Lesnombreux visiteurs aurontprobablement droit à d’im-menses scènes entourées deprojecteurs avec une scéno-graphie impressionnante ha-bi l lant les grandes struc-tures colorées au pied desquais Jacques-Cartier. Unesection VIP sera nouvelle-ment aménagée sur une ter-rasse tout près des scènes,entourées des habituelsigloos, la marque de com-merce du festival.

L’Atelier

FESTIVAL

L’Igloofest 2015 aux couleurs locales Quatre-vingt-dix pourcent des artistes qui se produiront sur la scèneVidéotron seront des DJ québécois

NICOLAS DUPONT IGLOOFESTDes miliers de festivaliers braveront le froid pour as-sister aux performances d’artistes d’ici et d’ailleurs. Le saxophoniste des Rolling

Stones, connu par des millionsde personnes pour son soloépoustouflant sur la chanson«Brown Sugar» est mort danssa résidence de Franklin, auTennessee. Il avait 70 ans. Mi-chael Webb, un claviériste qui ajoué avec Keys, a déclaré qu'ilétait mort mardi, après unelongue maladie. Keys avait faitune tournée plus tôt cette annéeavec les Rolling Stones avantque sa maladie ne l'empêche dese produire sur scène. Le groupea déclaré dans un communiquéque ses membres étaient «atter-rés de la perte de leur très cherami et joueur de saxophone lé-gendaire, Bobby Keys».

La Presse canadienne

Le saxophonistedes Stones estdécédé

Birdman, satire du showbusi-ness , a remporté le prix dumeilleur film aux Gotham In-dependant Film Awards, ainsique celui du meilleur acteurpour sa star Michael Keaton.Le gala qui s'est tenu lundisoir au centre-ville de newYork, a été le premier événe-ment d'une série de soiréesprisées de cinéma qui s'étiresur près de trois mois. L'ac-trice Uma Thurman a animél'événement qui vise à rendrehommage aux films indépen-dants avec des prix choisispar des jurys de critiques ci-nématographiques et de scé-naristes.

La Presse canadienneM.W

Birdmanrécompensé auxprix Gotham

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 4

ACTUALITÉS P 12

La rédactionde L’AtelierChef de nouvelles: Catherine PaquetteChef de pupitre: Olivier DénomméePupitreurs: Robin Dromard, Ariane Fortin, Kelly Ann Neeley, Audrey Neveu, Héloïse RouleauJournalistes: Catherine Bernard, Nicolas Besançon, Magali Bourdeau, Frédéric Comeau, Colin Côté-Paulette, Josiane Cyr, Mahaut Fauquet, Marie-Christine Gaudreau,Vicky Girard, Sarah Hotte-Bélanger, François Joly, Pascal Lafortune, Miriam Léa Laribi Vézina, Gabrielle Lauzier-Hudon, Andréanne Lebel, Rémi Léonard, AndréanneMoreau, Jules Sabourin, Mallaury WolffCaricaturiste:Vicky GirardChroniqueur: Frédéric ComeauEditorialiste: Colin Côté-PaulettePhotographes: François Joly, Miriam Léa Laribi Vézina, Mallaury Wolff

été sérieusement envisagé par la pétrolière. Situé200 kilomètres plus à l'est que Cacouna sur leSaint-Laurent, le site serait moins sensible pour lasurvie des bélugas, selon le professeur de l’Institutdes sciences de la mer de Rimouski, émilien Pelle-tier. Il soutient que ce sont les coûts supplémen-taires pour acheminer l’oléoduc jusque là qui au-raient découragé TransCanada. Devant les difficul-tés qui s’accumulent face à l’emplacement de Ca-couna, la pétrolière pourrait être forcée de revoir sadécision.

Robert Michaud, président du Groupe derecherche et d'éducation sur les mammifèresmarins, croit aussi que le site à Baie-des-Sablesest moins problématique pour les bélugas. «Iln’y a pas d’endroit idéal [pour un port pétro-lier dans le Saint-Laurent], résume-t-il, mais ily des endroits pires que d’autres.» Plus vers legolfe, le secteur de Baie-des-Sables abrite «unebiodiversité moins riche et moins d’aires deconservation» qu’à Cacouna. Le relief plus li-néaire de la côte simplifierait aussi l’interven-tion en cas de déversement. «Dans le secteurde Cacouna, ce serait l’enfer», soutient RobertMichaud.

Rejoint mardi, le maire de Baie-des-Sables,Denis Santerre, dit ne pas avoir été contactépar la pétrolière. Il ne voulait pas non plus pré-ciser s’il était favorable ou non au projet. «Onva les accueillir, dit-il en envisageant une ap-proche de la part de TransCanada, mais on vafaire des consultations et ce sont les citoyensqui vont décider s’ils en veulent ou pas.»

En voie de disparitionL’annonce par TransCanada de la suspension

des travaux à Cacouna fait suite à la décision delundi du Comité sur la situation des espèces en pé-ril du Canada, qui a classé le béluga comme espèceen voie de disparition. En pratique, les travauxétaient déjà sur la glace puisque le ministère del’Environnement du Québec n’a toujours pas auto-risé leur reprise. De plus, l’hiver qui approche ren-dra impossible les travaux pour les prochains mois.

émilien Pelletier souligne que «ça ne chan-

gera pas grand-chose sur le plan légal, maisc’est une difficulté supplémentaire sur le plandes perceptions». Le projet ne pourra pas êtreinterdit, mais il sera encore plus facile pour lesopposants de le critiquer, selon lui.

Robert Michaud avance quant à lui que lanouvelle classification met aussi de la pres-sion sur ottawa pour qu’il désigne cette zonecomme «habitat essentiel» pour les bélugas,un dossier qui traîne depuis deux ans, in-dique-t-il. Une fois cette disposition en place,le gouvernement disposera «d’outils légauxassez puissants» pour protéger l’espèce.

Au-delà des bélugasQu’il soit construit à Cacouna ou à Baie-

des-Sables, un terminal pétrolier comported’autres problématiques environnementalesque la survie des bélugas. Le risque de déver-sement, bien que faible selon émilien Pelle-tier, resterait le même peu importe l’empla-cement. Selon les scénarios élaborés par laSIMEC, une entreprise privée d’interventionmaritime en cas de déversement reconnuepar Transports Canada, jusqu’à 100 kilomè-tres de côtes pourraient être souillées en cinqjours s’il advenait une fuite. En période hi-vernale, la glace compliquerait une interven-tion pour contrôler le déversement.

Les pétroliers n’arrivent pas non plusdans le Saint-Laurent complètement vides.Pour garder leur stabilité, ils doivent à leurdépart se remplir d’eau, jusqu’à 60 000tonnes, précise émilien Pelletier. C’est cequ’on appelle l’eau de ballast. Une fois à des-tination, les pétroliers se vident de cette eauau fur et à mesure qu’ils se remplissent depétrole. L’eau des grands ports de la planète,par exemple d’Hong Kong, se retrouve donclarguée dans le Saint-Laurent avec «descontaminants chimiques et des espèces ma-rines potentiellement intrusives», avertitémilien Pelletier.

L’Atelier

CACoUnASUITE DE LA PAGE 1

T.G. SMITH PE�CHES ET OCE�ANS CANADA

Le Comité sur la situation des espèces en péril du Canada a classé lundi le bélugacomme une espèce en péril.

Les décisions du Parti libéraln’affecteront donc pas sonélectorat. «Le gouvernementCouil lard va couper pen-dant un an ou deux et en-suite i l va réinvestir . I l aamplement de temps devantlui , est ime le professeur,

ajoutant que bien souvent,les gouvernements coupentau début pour respirer en-suite.»

Justin Massie ne croitpas non plus en la mobilisa-tion citoyenne pour changerla donne. «C’est rare que la

rue transforme vraiment leschoses. Sauf au printemps2012, mais c’est justementles étudiants qui ne sont pasvisés présentement» , ex-plique-t-il, sourire en coin.

L’Atelier

MISE À JoUR éConoMIQUESUITE DE LA PAGE 1

familière», a confié Maïté Saganash, fille de Ro-méo Saganash, député du nPD.

Le fils de Claude Ryan se souvient que desgens lui demandaient des traitements de faveuralors que son père était ministre de l’éduca-tion. Il dit avoir reçu de nombreuses demandescomme : «Mon fils n’a pas été accepté à l’uni-versité, est-ce que ton père peut faire quelquechose pour lui?»

Sylvie Payette, fille de Lise Payette, n’a paspu allez dormir chez certains amis, car leursparents ne partageaient pas l’idéologie du Partiquébécois. Elle croit qu’une formation devraitêtre donnée à la famille avant que les parentsentreprennent une carrière en politique.

En 1991, le magazine satirique Frank avaitpoussé l’audace jusqu’à lancer un concourspour dépuceler la fille de Brian Mulroney.«J’aurais voulu prendre un fusil et aller fairedu mal à ces gens», avait répliqué le premierministre canadien.

Les médias sont d’ailleurs clairement poin-tés du doigt dans la production de PVP Doc II.«On est devenu des voyeurs», lance DanielLessard, analyste politique pour Radio-Ca-nada, à propos des entreprises de presse.

«À partir du moment où tu fais de la poli-tique, tu appartiens au public. Et les médias

pensent que tu leur appartiens et que tout estpermis. Mais les enfants, eux, ils ne vous ap-partiennent pas!» confie, Bernard Drainville,ex-ministre et député du PQ.

Une part du blâme reviendrait aussi auxpoliticiens eux-mêmes. Le documentaire dé-montre que certains utilisent leurs famillescomme de véritables outils de communica-tion et de marketing alors que plusieursn’hésitent pas à se servir de l’image de la fa-mille modèle pour mousser leur capital desympathie.

Jean-René Dufort, animateur de la popu-laire émission Infoman, révèle recevoir régu-lièrement des appels de partis politiquespour alimenter les potins envers les famillesde leurs adversaires. «Il n ’y a pas pluscruelle pour un enfant d’un politicien qu’unpoliticien adverse», dit-il.

La réalisatrice de La politique n’est pasun jeu d’enfants déplore qu’aucune étuden’existe sur l’impact de la vie politique surles enfants des politiciens. Selon elle, le do-cumentaire va au-delà de la conciliation tra-vail-famille.

L’Atelier

TéLé-QUéBECSUITE DE LA PAGE 1

C ATH E R I N E PAQU E T T E E T C ATH E R I N E B E RN A RD

L e joueur étoile du Cana-dien de Montréal, Jean

Béliveau, est décédé dessuites d’une pneumonie, hiersoir à 22h30 à sa résidence deLongueuil. Après trois acci-dents cérébraux vasculaires,le gagnant de 10 coupes Stan-ley âgé de 83 ans était sousobservation médicale depuisaoût dernier.

«Jean Béliveau était uneinspiration pour tous, unmodèle, il incarnait le don desoi, la générosité et l’excel-lence dans le respect et di-

gnité» , a twitté Denis Co-derre après l ’annonce del’équipe du Canadien, uneheure après le dernier souffledu «Gros Bill».

La vedette du Tricolore ajoué 1287 parties de 1953 à1971 pour le Canadien deMontréal, et s’est retiré aprèsavoir compté 507 buts en1125 matchs en saison régu-lière et amassé 1219 points. Ila récolté un trophée Art-Ross, deux trophées Hart etun Conn-Smythe.

né le 31 août 1931 àTrois-Rivières, il était l’ainéde huit enfants. Ses débutssur la patinoire se font en-touré des jeunes du voisinage

à Victoriaville, où sa famille adéménagé. Alors que tous rê-vent de devenir le futur Mau-rice Richard, les habiletés ex-ceptionnelles et la grandeurdu jeune Béliveau lui permetde se démarquer d’abord auxTigres de Victoriaville puisavec les As de Québecquelques années plus tard.

Le monde du hockey esten deuil . «Jean Béliveauaura su de son vivant à quelpoint il a été apprécié et ad-miré par tous ses conci-toyens, d’un océan à l ’au-tre», a écrit RDS sur son siteInternet.

L’Atelier

JEAN BÉLIVEAU 1931-2014

Fin de la partie pourle grand Jean

PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNEJean Béliveau, le 8 janvier 2009