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Un roman de Menencia Adapté du jeu éponyme de Square Soft /1997 VERSION INTEGRALE, NON RELUE, NON CORRIGEE COMPORTANT 65 CHAPITRES (560 PAGES) DERNIERE DATE DEDITION : 02/05/2009 NUMERO DE VERSION : 0.1

Ff7.Le.Roman.v1

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Un roman de Menencia

Adapté du jeu éponyme de Square Soft /1997

VERSION INTEGRALE, NON RELUE, NON CORRIGEE

COMPORTANT 65 CHAPITRES (560 PAGES)

DERNIERE DATE D‟EDITION : 02/05/2009

NUMERO DE VERSION : 0.1

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Note de l’auteur

J‟ai découvert la saga de Final Fantasy, il y a maintenant plu-

sieurs années alors que je cherchais à acheter mon premier jeu sur

la Playstation. Ayant fait pas mal de recherches, j‟y avais longue-

ment réfléchi et l‟aspect quelque peu intriguant et mystérieux de

quelques screens du jeu avait fini par me faire choisir. Pourtant,

alors que j‟essayais le jeu quelques jours après, je dois avouer que

mes premières impressions n‟avaient pas été des plus enthousiastes.

Mais petit à petit, l‟univers enchanteur du jeu m‟avait captivé et

émerveillé, réveillant en moi le fan incontestable qui n‟attendait

que de crier haut et fort à quel point je me trouvais incontesta-

blement devant une merveille.

Par la suite, bien entendu, j‟ai enchainé les Final Fantasy

suivants, mais jamais avec la même passion que j‟avais eu en

jouant à Final Fantasy VII, dont je gardai en mémoire une histoire

totalement palpitante, avec ses nombreux rebondissements, ses

paysages grandioses et ses personnages très charismatiques. Je son-

geais alors à faire partager ce chef-d‟œuvre autour de moi et je

m‟interrogeais sur le meilleur moyen de retranscrire toutes les sen-

timents et émotions que le jeu m‟apportait. L‟idée d‟écrire un ro-

man du jeu m‟est venue alors que je pensais à certaines personnes

qui ne connaitraient jamais l‟histoire de FF7 simplement parce

qu‟ils ne voulaient pas s‟investir dans un jeu vidéo. Lire un livre

était plus abordable pour eux. Manifestement, même si je n‟avais

aucun talent particulier en écriture, je me devais quand même

d‟essayer.

Dès le début, j‟ai pensé à ceux qui n‟aimaient pas lire de longs

textes. Il était facile de pouvoir écrire un nombre élevé de pages

par chapitres, mais par principe, je me limitais à 5 pages Word. Ce

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que j‟ai continué à faire par la suite et qui m‟a permis d‟estimé le

temps de lecture d‟un chapitre de 10 à 15 minutes. Ce qui me pa-

raît très raisonnable. Je ne cherchais pas à faire un roman où l‟on

se perdrait dans les détails, mais quelque chose de facile à lire et

prenant. Par ce dernier point, je comptais bien entendu exploiter à

fond les « cliffhangers » afin de maintenir le suspens et l‟envie de

lire après chaque chapitre.

Ainsi, pour écrire ce roman, il ne m‟a fallu pas moins de 5 ans.

Toutefois, vous devez bien comprendre que cette version du ro-

man n‟est qu‟un premier jet. Il se trouve effectivement que je tra-

vaille actuellement sur une version plus aboutie et plus soignée, en

me basant bien entendu sur ce roman. Les chapitres seront sensi-

blement les mêmes mais il y aura fort à parier que leurs contenus

pourront changer radicalement. Mais attention, l‟arrivée de cette

version ultime, qui sera considérée comme définitive, n‟est pas

prévue pour tout de suite. Je pourrai vous dire qu‟il faudrait effec-

tivement attendre plusieurs années avant de le voir arriver.

En attendant, vous pourrez néanmoins profiter de cette pre-

mière version de roman. C‟est loin d‟être parfait, parfois un peu

brouillon, car je n‟ai pas retouché certains chapitres depuis des

années. Mais soyez un peu indulgents et prenez le temps de lire.

N‟hésitez surtout pas à me contacter si vous voulez réagir à quoi

que ce soit. Je vous souhaite à tous une très bonne lecture !

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ECRIVEZ-MOI A [email protected]

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4

CARTE DU MONDE

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5

Je remercie sincèrement -

Bertrand

Loïcounet

Meka. S

Darksun

Milyesan

Squalionheart

Sylfer

Diox

Laulitta

Wilwarin

- et vous tous, chers lecteurs !

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Prologue

- Pardon, je suis en retard...

Cloud prit brutalement conscience de la réalité. Le froid s‟était

intensifié et l‟avait fait dormir un peu. Il frotta énergiquement ses

yeux afin d‟enlever toute trace de sommeil. Puis considéra la

forme sombre qui s‟approchait doucement vers lui.

C‟était Tifa. Son pouls s‟accéléra. Il avait vraiment cru qu‟elle

ne viendrait pas. Elle vint s‟asseoir à sa droite.

- Tu as dit que tu voulais me parler de quelque chose ? deman-

da-t-elle nerveusement.

Cloud fut surpris du ton de sa voix. Elle avait dû beaucoup

réfléchir à ce qu‟il comptait lui dire ce soir. Il est vrai que ce n‟était

pas son habitude d‟inviter une fille à un rendez-vous en pleine nuit

alors que le village tout entier dormait. Mais c‟était important

pour lui de la mettre au courant avant tout le monde. Tifa était la

seule fille du village à le comprendre. Elle était son amie, une véri-

table amie.

Cela faisait plus d‟une demi-heure qu‟il attendait et il avait eu

largement le temps de choisir la façon dont il lui annoncerait la

nouvelle. Il se lança :

- Ce printemps, je quitterai le village pour Midgar.

Tifa eut le souffle coupé. Elle ne s‟était pas préparée à ça. Elle

avait pensé que Cloud lui avait demandé de venir la rejoindre au

vieux puits du village pour lui faire une déclaration d‟amour, ce

qui expliquait la nervosité qui la tenaillait, mais pas pour lui an-

noncer un départ imminent. Tifa ne retrouva pas sa voix avant

plusieurs secondes.

- Tous les garçons quittent notre village, trouva-t-elle à dire

pour montrer qu‟elle n‟était nullement affectée par sa décision.

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- Mais je suis différent d‟eux, répliqua Cloud sur un air de défi,

je ne vais pas seulement chercher du travail.

Cloud se leva et regarda le ciel constellé d‟étoiles. La lune au

milieu, n‟avait pas été aussi grosse depuis très longtemps. L‟air

commençait peu à peu à devenir agréable. Cloud se sentit merveil-

leusement bien.

- Je veux rejoindre le Soldat, déclara-t-il.

Tifa ferma ses yeux. Mais oui, c‟était évident ! Quel garçon

n‟était pas attiré par cette fameuse unité d‟élite au sein de l‟armée

? Celle qui ferait d‟eux un être supérieur et d‟un niveau pratique-

ment invincible au combat. Cloud confirma ses pensées.

- Je veux devenir le meilleur, continua-t-il comme il voyait Tifa

silencieuse, tout comme Sephiroth !

- Sephiroth, répéta silencieusement Tifa avec dédain, le grand

Sephiroth...

Cloud confirma. Voila, l‟essentiel était dit. Finalement ça avait

été plus facile qu‟il ne l‟avait cru. Il faut dire aussi que Tifa était

étrangement muette ce soir. Elle qui d‟ordinaire passait son temps

à parler, rire.

- N‟est-ce pas dur de rejoindre le Soldat ? le coupa-t-elle dans

ses pensées.

Cloud avait toutes ses chances ou du moins il le croyait. Le

Soldat demandait peut être un haut niveau, mais il savait qu‟il y

parviendrait. C‟était sa destinée.

- Je ne pourrai pas retourner ici pendant un moment, finit-il

d‟une voix silencieuse.

Tifa baissa la tête au comble du désespoir. Les chances de le

revoir étaient minces. Cloud était le seul garçon du village à être le

plus mature. C‟était cette qualité qui l‟avait attirée chez lui. Il était

sérieux, peu loquace certes, mais d‟une bonne compagnie.

- Seras tu dans le journal si tu réussis ? questionna-t-elle d‟une

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voix tremblante.

Cloud réfléchit à sa question. Ce n‟était pas impossible.

- J‟essaierai, répondit-il tout simplement.

Tifa joua machinalement avec ses doigts pour s‟occuper. Elle

aurait voulu rester seule et pleurer. Inconsciemment, Cloud la bles-

sait profondément. Elle ne le reverrait plus, c‟était certain. Tous les

garçons qui quittaient le village ne revenaient jamais. Le monde

était tellement vaste. Tifa dévisagea Cloud. Elle n‟oublierait jamais

ce visage innocent et clair, cette manie de coiffer vainement ses

longs cheveux blonds en désordre. Non, ça ne pouvait pas se finir

comme ça !

- Et pourquoi ne pas nous faire une promesse ? commença Tifa

d‟une voix déformée par le chagrin. Si tu deviens célèbre et que

j‟ai des problèmes... tu viendrais à mon secours, d‟accord ?

Cloud crut avoir mal compris. Il faut dire aussi que le vent ve-

nait de se lever.

- Quoi ? s‟exclama-t-il en montrant son incompréhension.

- Chaque fois que je serai en difficulté, repris Tifa d‟une voix

sourde, mon héros viendra à mon secours. Je veux connaître cela

au moins une fois.

Cloud attendit que chaque mot lui parvienne avant de com-

prendre ce qu‟elle venait de dire. Il en resta abasourdi.

- Quoi ? répéta-t-il ne sachant en fait que répondre.

Tifa se leva et vint se mettre devant lui. Comme Cloud baissait

la tête, elle le força à le regarder dans ses yeux. Cloud comprit

alors combien Tifa était malheureuse. Il n‟aurait jamais imaginé

cette réaction. Tifa tenait à lui, c‟était évident.

- Allez, insista-t-elle, promets le moi !

Cloud se leva à son tour. Il dépassait à peine Tifa. Il scruta ses

grands yeux voilés. Oui, elle semblait triste.

- Bon, murmura-t-il, je te le promets.

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Cloud vit le visage de Tifa s‟éclairer. Si cela la satisfaisait. Et

puis, il aimait bien cette idée de héros. Cloud n‟eut pas le temps de

réaliser l‟impact de sa réponse que Tifa se jeta dans ses bras, étouf-

fant un sanglot. Un sourire aux lèvres, il contempla la pleine lune.

Il s‟en souviendrait de ce fameux rendez-vous.

À l‟horizon, il ne vit cependant pas une étoile filante passer

discrètement.

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Chapitre 1 - Explosion

Sept ans après.

- Ouah ! s‟exclama Biggs avec admiration, il faisait parti du

Soldat, c‟est ça ?

Wedge confirma d‟un hochement de tête et se remit à scruter

les environs. Personne en vue. De toute façon, avec les vêtements

sombres qu‟ils avaient judicieusement choisis, ils se fondaient par-

faitement dans la nuit. Ils étaient invisibles.

Biggs se frotta vigoureusement les mains pour se réchauffer de

la fraîche nuit, avant de se tourner vers Jesse, qui était penchée sur

un cadran lumineux.

- Tu n‟en vois pas tous les jours de cette espèce dans un groupe

comme Avalanche, dit-il d‟un ton joyeux.

Biggs se sentait bien. Grâce au nouveau qu‟ils avaient recruté en

dernière minute pour la mission, ils pouvaient se sentir en parfaite

sécurité.

Un sifflement électronique se fit entendre. Jesse sortit discrète-

ment un mouchoir de sa poche afin de s‟éponger le front. Déci-

dément, ça n‟allait pas. Elle avait les nerfs à vif. Il fallait qu‟elle se

concentre pour ouvrir cette satanée porte. Ah ! Elle aurait souhaité

être à cent lieues de là. Elle aurait surtout souhaité avoir le sang

froid de Wedge et la bonne humeur de Biggs.

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- Le soldat ? dit-elle avec frayeur. Mais ce n‟est pas notre en-

nemi ? Que fait-il parmi nous, au sein d‟Avalanche ?

- Écoute Jesse, répondit Biggs d‟une voix agacée, il faisait parti

du Soldat, il l‟a quitté et fait parti des nôtres maintenant.

En effet, Jesse l‟avait aperçu ce matin au briefing de la mission.

Il était imposant et froid. Un type qui ne lui disait rien de bon.

Jesse demanda son nom.

- Cloud ? dit Jesse d‟une voix étonnée.

- Peu importe vos noms, dit une voix au sein de l‟obscurité, dès

que ce travail sera terminé, je m‟en irai d‟ici.

Tous trois se tournèrent vers la voix. Le jeune homme d‟une

vingtaine d‟année environ sinon plus, les avait rejoints sans qu‟ils

ne s‟en aperçoivent. Grâce à la lumière des lampes utilisées pour

éclairer les couloirs, on apercevait une mèche de ses longs cheveux

blonds qui tombait sur sa figure. Ses yeux rayonnaient d‟un bleu

profond.

Cloud les dévisagea les uns après les autres avant de s‟arrêter

sur Jesse, qui reprit immédiatement son travail. Il n‟osait imaginer

comment ce serait s‟il ne s‟était pas joint à Avalanche. Ils n‟avaient

aucune expérience dans ce domaine.

Soudain des bruits de pas se firent entendre dans le lointain et

Wedge plissa ses yeux pour essayer de mieux voir dans l‟obscurité

grandissante. Une ombre immense apparut alors. C‟était Barret, le

leader d‟Avalanche. Doté d‟une taille surhumaine, il avait une

peau matte qui recouvrait un corps extrêmement musclé. D‟un seul

coup, il aurait pu déraciner un arbre. Ses cheveux courts allaient

parfaitement avec son visage carré et brut. Il dégageait de

l‟autorité et du respect. Cloud le jaugea du regard. Il n‟aimait pas

cet air supérieur et fier qu‟il prenait.

- Que diable faites-vous, rugit-il de colère une fois qu‟il fut

proche du groupe, je pensais vous avoir dit de ne jamais vous

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déplacer en groupe ! Notre cible est le réacteur Mako Nord. Nous

nous retrouverons sur le pont situé en face.

Biggs, Jesse et Wedge sursautèrent sur le ton de sa voix. Mettre

Barret en colère n‟était pas bon signe pour commencer cette mis-

sion. Jesse choisit ce moment pour trouver le bon code de la porte

et l‟ouvrit sur un couloir sombre. Cloud et Barret les regardèrent se

fondre dans l‟obscurité.

Barret les suivit quelques secondes plus tard dans un silence

pesant, puis au dernier moment, se retourna pour fixer Cloud d‟un

air menaçant.

- Ex Soldat, hein ? railla-t-il. Je ne te fais pas confiance !

Cloud ne cilla pas un seul instant. Barret soutint son regard

dans un profond silence puis rejoignit les autres. Cloud pensa qu‟il

n‟aurait jamais du accepter cette mission. Mais après tout, il avait

vraiment besoin d‟argent en ce moment, et ce travail, pour ce

qu‟on lui demandait de faire, était pour lui une distraction.

Cloud leva la tête. Devant lui se dressait l‟imposant réacteur n°1

de Midgar. Une épaisse fumée sombre s‟en échappait vers les

nuages, qui étaient devenus aussi noirs que les cheveux de Barret.

Cloud soupira. Il allait falloir qu‟il supporte Barret pendant toute

la mission. Il retrouva le reste du groupe devant l‟entrée même du

réacteur, le fameux pont en forme de T. Comme ils l‟avaient pré-

vu, il n‟y avait personne vu l‟heure tardive. Wedge s‟occupa alors

de la sortie, tandis que le reste du groupe entrait dans le com-

plexe.

Jesse dû intervenir plusieurs fois avec l‟aide de Biggs pour dé-

verrouiller les portes qui bloquaient leur progression. Personne ne

disait rien. Ils avançaient dans un silence complet. Seul le bruit des

machines ronronnait doucement en bruit de fond.

Tout en marchant, Barret se mit à la hauteur de Cloud. Il sem-

blait légèrement nerveux, alors que Biggs et surtout Jesse trem-

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blaient littéralement de peur. Barret avait constaté que tout dia-

logue entre Cloud et lui était difficile. Mais il devait vraiment lui

faire accepter la réalité.

- La planète est chargée en énergie Mako, commença-t-il dans

l‟espoir que Cloud l‟écouterait pour une fois, les gens d‟ici

l‟utilisent tous les jours. Mais personne ne sait vraiment ce dont il

s‟agit, et toi tu le sais ? C‟est l‟énergie vitale de cette planète, en-

chaîna-t-il immédiatement en entendant un début de protestation

de la part de Cloud, mais la Shinra n‟arrête pas de la drainer avec

ces étranges machines.

Barret parlait sans doute des réacteurs que la Shinra avait fait

construire pour extraire la Mako de la terre. Mais ce n‟était pas

son problème. Il avait d‟autres choses à faire.

- Je ne suis pas ici pour recevoir un cours magistral, rétorqua-t-

il, dépêchons-nous.

Barret serra ses poings de colère. Cloud le faisait exprès ou quoi

? La vie de la planète était en jeu et lui ne trouvait qu‟à dire qu‟il

n‟était pas concerné ? Cloud agissait seulement dans ses intérêts

personnels. Quel égoïste ! Barret ne se découragea pas pour autant

et se promit d‟aborder de nouveau le sujet.

Au bout d‟une dizaine de minutes, ils parvinrent devant un

ascenseur. Biggs vérifia une dizaine de fois sa carte avant

d‟acquiescer. Ils avaient pris le bon chemin et il leur fallait à pré-

sent descendre au niveau inférieur où se trouvait le dispositif cen-

tral du réacteur. Alors que l‟ascenseur descendait avec une lenteur

agaçante, Barret choisit ce moment pour parler à Cloud. Il lui ex-

pliqua brièvement le devenir inquiétant de Midgar si l‟on n‟agissait

pas, les conséquences dramatiques pour la planète des expériences

de la Shinra sur le Mako et ainsi la menace des réacteurs implantés

autour de la ville, au nombre de huit.

- Petit à petit, finit-il, les réacteurs vont épuiser toute forme de

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vie. C‟est ce qui va se passer.

- Ce n‟est pas mon problème, dit brutalement Cloud pour clore

la discussion.

Barret lutta pour ne pas provoquer Cloud. Son attitude indiffé-

rente l‟énervait vraiment. Bon sang, pensa Barret, Cloud ne peut

pas être indifférent à ce qui va se passer !

Ils s‟engagèrent ensuite dans des couloirs d‟une technologie

dernier cri, où le silence régnait. Wedge et Jesse qui étaient devant

aux aguets, Barret et Cloud les suivant silencieusement, se mirent à

déverrouiller l‟ultime porte, et ils restèrent sur place tout en scru-

tant les environs, laissant entrer Barret et Cloud à l‟intérieur. La

large passerelle qu‟ils empruntèrent alors passait au-dessus de la

Mako liquide. C‟était ici en bas qu‟on rassemblait la Mako extraite

avant de la transformer en Matéria ou en électricité pour alimenter

la ville. L‟air était lourd de vapeurs de Mako qui le rendaient diffi-

cilement respirable. Devant eux se dressait une énorme machine,

où plusieurs boutons clignotaient et sifflaient. L‟ordinateur était

branché en mode automatique. C‟était lui qui assurait le maintien

et la stabilité de la centrale.

Barret et Cloud s‟en approchèrent. La Shinra avait négligé de

poser des caméras de sécurité. Tant mieux, cela facilitait leur tâche.

Cloud sortit alors de son sac la bombe et le colla sur un des nom-

breux écrans de l‟ordinateur avec du ruban adhésif et régla le mi-

nuteur sur vingt minutes. Puis regardant Barret, il fit mine de par-

tir. Mais pas loin puisqu‟une alarme se déclencha aussitôt.

Cloud soupira. Les ennuis commençaient. Il dégaina aussitôt

son épée. C‟était une énorme lame qu‟il avait apprise à manier

lorsqu‟il était au Soldat comme s‟il s‟agissait d‟un bout de bois. Au

début, elle lui avait paru lourde et il l‟avait tenue à deux mains

pendant longtemps. Puis au fil de l‟entraînement, il s‟était habitué

à la porter d‟une main ferme.

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Barret sentit la panique monter en lui. Pourtant il avait tout fait

pour éviter ça. Il fallait réfléchir vite. Ils devaient coûte que coûte

sortir avant l‟explosion. Ils se dirigèrent vers la sortie rapidement.

Mais ils ne furent pas assez rapides.

Barret resta interdit lorsqu‟il vit la créature apparaître devant

lui. Venue de nulle part, une énorme machine leur bloquait le

passage. Elle avait la forme d‟un scorpion rouge, progressant sur

ses six pattes qui étaient dangereusement aiguisées. C‟était une

machine à tuer.

Barret leva son bras droit au bout duquel avait été greffé un

mini canon directement relié à son système nerveux. Il lui suffisait

de penser pour tirer. Il essaya de viser la tête du scorpion et tira

une rafale.

Cloud s‟était douté du résultat. Toutes les balles ricochèrent.

La créature sembla se focaliser sur son agresseur et fondit à une

allure impressionnante sur Barret qui le regardait s‟approcher

bouche bée.

Cloud se mit entre la machine et son compagnon bloquant le

coup de patte que le scorpion donnait. Barret ravala sa peur et

contournant Cloud, se remit à tirer sur la bête. Avec un peu de

chance il toucherait quelque chose.

Mais le scorpion ne s‟intéressait plus à lui mais à Cloud qui

l‟avait interrompu dans son geste. Cloud le vit se reculer avant de

l‟attaquer par la droite. Ainsi Cloud était sur le champ de tir de

Barret. Mais ce dernier comprit et se mit en quête d‟une autre

position de tir.

Cloud accueillit son assaut avec une aisance qui lui rappela ses

combats au Soldat. Il parvint à parer chaque coup de son adver-

saire avec une facilité déconcertante. Puis retrouvant un peu ses

réflexes d‟antan, il décida d‟attaquer. Son coup fut rapide, puissant

et précis.

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Mais la carapace d‟acier du scorpion était plus résistante qu‟il

ne l‟avait pensé. En une poignée de secondes, Cloud réalisa qu‟il

ne pourrait vaincre la créature seulement avec son épée. Il lui fal-

lait recourir à la magie.

Barret était stupéfait de voir la façon dont Cloud combattait. Il

est vrai que les membres du Soldat étaient forts mais il ne l‟aurait

jamais imaginé à ce point. Cloud avait une dextérité étonnante et

l‟échange des coups était si rapide que Barret n‟apercevait plus

l‟énorme épée de Cloud qui pourtant se serait aperçue de loin.

Cloud fit un bond contrôlé vers l‟arrière en évitant de justesse

un coup.

- Barret, cria Cloud, vise ses yeux !

Mais pourquoi n‟y avait t-il pas pensé plus tôt ? Si l‟armure

d‟acier recouvrait entièrement la surface de la bête, ses yeux

n‟étaient faits que de deux vitres rouges. Barret s‟exécuta et

comme il l‟avait deviné, le verre se brisa, laissant place à un en-

chevêtrement de fils électriques qui en dépassaient. Cloud esquissa

un sourire. Puis tendit sa main gauche devant lui, la paume face à

la créature, surprise par l‟attaque de Barret qui l‟avait rendu

aveugle. Aussitôt une aura de couleur verte sembla entourer Cloud

alors que presque aussitôt un filet d‟éclair sorti de nul sait où pour

se précipiter à l‟intérieur de la machine, par ses yeux.

Il y eut un cliquetis mat suivi d‟une explosion.

Barret jeta un regard inquiet vers la minuterie de la bombe.

Plus que dix minutes.

Biggs et Jesse les attendaient au sortir de la salle, leurs vête-

ments trempés de sueur. Tout en marchant vers la sortie, Cloud fut

stupéfait de ne trouver aucun garde. Avec l‟alarme, ils auraient dû

être cernés.

Jesse eut un sourire crispé. Elle raconta qu‟elle avait verrouillé

toutes les portes sauf celles qu‟ils devaient emprunter. Et en effet,

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courant dans les couloirs, ils entendaient au-delà des murs des cris

de colère. Les portes étaient tellement blindées que le groupe n‟eut

pas à s‟inquiéter de sa sécurité.

Ils arrivèrent à l‟ascenseur et s‟engouffrèrent à l‟intérieur. Jesse

attendait impatiemment de sortir de cet endroit clos pour retrou-

ver un peu de liberté. Elle n‟aimait pas être enfermée. Vivement

que tout soit fini, souhaita-t-elle. Barret nota avec étonnement que

Cloud attendait patiemment dans un calme absolu.

S‟arrêtant enfin, ils sortirent de l‟ascenseur, l‟arme au poing,

s‟attendant à voir l‟ennemi surgir, mais Wedge avait lui aussi bien

fait son travail. Ils le retrouvèrent tout aussi nerveux à l‟entrée de

la centrale, sur le pont en forme de T et se précipitèrent vers la

sortie.

Midgar de nuit, la ville scintillait de tous feux. Les huit réacteurs

qui l‟entouraient à sa périphérie brillaient d‟un feu ardent. Bientôt,

l‟une de ces lumières se fit plus intensive que les autres : le réacteur

Mako Nord venait d‟exploser.

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Chapitre 2 - Secteur Sept

La Matéria était l‟invention la plus innovatrice du siècle. C‟était

une gélatine de couleur bleue, qui durcissait quelque peu après sa

restitution du Mako, et prenait alors une couleur définitive. On

pouvait la prendre dans sa main et il suffisait de penser pour agir.

À ce stade, on parlait alors de magie. Il existait des Matérias de

couleur verte, la plus répandue, celle de la magie élémentaire,

curative, et protectrice et des Matérias de couleur rouge, les Maté-

rias les plus rares et légendaires, qui permettaient d‟invoquer des

dieux.

Au tout début, la Matéria était l‟arme secrète du Soldat qui ne

s‟en servait alors que pour les cas de force majeure et les opéra-

tions délicates. Puis, petit à petit, la vente de Matéria s‟était réali-

sée, d‟abord au marché noir, puis partout dans le monde. Cepen-

dant, elles étaient à un prix assez élevé pour que seuls de rares

privilégiés puissent s‟en acheter.

Mais la découverte de la Matéria n‟avait fait qu‟empirer les

choses. C‟est un randonneur du dimanche qui fit la découverte

d‟une source de Mako, un minerai extrêmement rare. Puis, à la

suite de nombreuses expériences, on comprit son intérêt et ce fut

le choc. L‟arme ultime. Ensuite on avait réussi à créer le minerai

dans les laboratoires. Et enfin, la construction des huit centrales de

Midgar permit la fabrication en masse de cette arme. Malheureu-

sement, la création d‟un tel minerai nécessitait de l‟Énergie.

Chaque chose douée de vie, les humains, les animaux, les

plantes sont remplis d‟Énergie. Et les réacteurs puisaient l‟Énergie

de la ville, la détruisant petit à petit et la rendant sinistre. Les quar-

tiers chics n‟en souffraient pas encore mais en bas, les taudis ne

résistaient pas. L‟air y était irrespirable et les visages tristes, la vie

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s‟en allait.

Le maire de Midgar, au courant de la situation, n‟avait rien fait

pour arrêter. Au contraire, c‟était le pouvoir qui l‟intéressait. La

folie du pouvoir. Depuis, la Shinra avait construit des centrales sur

toute la Planète pour devenir encore plus puissant.

Et c‟est Avalanche qui avait réagi en détruisant le premier réac-

teur.

- Excusez-moi, dit une voix, qu‟est-ce qui s‟est passé ?

Cloud se retourna et se trouva face à une fille de son âge. Ha-

billée d‟une longue robe lilas avachie, ses cheveux, attachés par un

bandeau, mettaient en valeur un visage charismatique. Elle tenait

des fleurs dans ses mains. Cloud supposa qu‟il s‟agissait d‟une mar-

chande de fleurs et lui fit remarquer, sans répondre à sa question,

qu‟il était rare de voir des fleurs à Midgar.

- C‟est vrai, approuva-t-elle, tu les aimes ? Elles ne coûtent

qu‟un Gil.

Cloud en prit une et vit son visage s‟éclairer de joie. Ce fut sur

un chaleureux « merci » qu‟elle le quitta.

Cloud se rappela qu‟il devait se rendre à la gare pour prendre

le train. Juste après l‟explosion, ils s‟étaient donnés quelques mi-

nutes de répit avant de se retrouver dans le train qui les ramènerait

chez eux. Cloud, entendant un sifflement de train, s‟était dirigé

vers le bruit et avait rencontré la vendeuse.

À cause de l‟explosion, les lieux étaient devenus méconnais-

sables. Plusieurs voitures avaient été empilées dans un coin, les

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panneaux de circulation avaient été arrachés et plusieurs poubelles

renversées. Des débris du réacteur trônaient en pleine rue, brûlants

encore et une épaisse fumée noire s‟était emparée des lieux, tar-

dant à se retirer.

- Eh toi là-bas !

Cloud se retourna et vit le doigt d‟un soldat pointé sur lui.

Mince ! Cloud courut en direction des rails et compta une dizaine

de soldats à ses trousses. Lorsqu‟il atteignit le chemin de fer, un

sifflement bruyant se fit entendre alors que les soldats

l‟encerclaient.

- Je n‟ai pas de temps à perdre avec vous, déclara Cloud d‟un

ton calme.

Les soldats réagirent trop tard. À l‟instant, le train passait et

déjà, Cloud s‟élançait sur le véhicule en mouvement.

À l‟intérieur du train, le reste du groupe d‟Avalanche occupait

tout un wagon pour eux. Tout le monde était silencieux, même

Barret ne tentait même pas de remonter le moral de son équipe.

Cloud n‟était pas venu, voilà la triste vérité.

C‟est dans cette calme ambiance que survint un bruit venant

d‟en dehors comme si quelqu‟un ou quelque chose était tombée

sur le train. Quelques secondes après, la porte du wagon s‟ouvrit

et Cloud apparut, haletant, devant Avalanche surpris.

- On dirait que je suis en retard, constata Cloud d‟un air amusé

devant leurs têtes ahuries. Aucune importance, c‟est ce que je fais

toujours.

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- Mince, lâcha Barret énervé, tu ne vois pas que tout le monde

était inquiet ?

- Mm, ironisa Cloud, alors comme ça vous vous inquiétez pour

moi ?

Barret prit un air outré et jeta un regard noir à Cloud. Il faisait

tout pour se rendre sympathique à Cloud mais lui ne faisait rien et

envenimait toujours les choses.

- Regardez, s‟écria Jesse comme pour détendre l‟atmosphère,

cette ville n‟a ni jour ni nuit ! S‟il n‟y avait pas la plaque, nous

verrions le ciel.

Cloud s‟approcha des vitres du train pour mieux cerner la ville

sombre. Midgar était la plus grande ville de la Planète. C‟était une

ville gigantesque qui pouvait être comparée à un énorme camem-

bert à un étage. La plaque supérieure se trouvait à une cinquan-

taine de mètres du sol. Une structure porteuse la maintenait en

l‟air au centre et d‟autres avaient été construites dans chaque sec-

tion pour la stabiliser.

Chaque secteur de Midgar comprenait un réacteur qui portait

un nom, mais dont personne ne se souvenait. Dans l‟oubli, on les

désignait par leurs numéros. Celui qu‟ils avaient fait exploser était

le réacteur n°1, situé au Nord de la ville.

- Une ville flottante ! constata Cloud, quel spectacle insolite !

Barret fut très étonné par la remarque de Cloud. Il n‟était donc

pas totalement indifférent. Oui Cloud avait raison. Le monde su-

périeur, une ville sur une plaque. C‟était à cause de cette satanée

pizza que les gens d‟en dessous enduraient toutes ces souffrances et

vivent dans de l‟air pollué par l‟activité des réacteurs.

- Le pire, termina Barret, c‟est que les gens d‟en dessous ne

partent pas sur la plaque, parce qu‟ils n‟ont pas d‟argent ou qu‟ils

aiment leur terre, même si elle est très polluée.

- Je sais, répondit Cloud, personne ne choisit de vivre dans ces

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taudis. C‟est comme ce train, il ne peut aller que où ses rails ne

l‟emmènent.

Le train les déposa tous au secteur 7, à quelques pas du cime-

tière des trains, où plusieurs de ces gros engins non utilisables car

trop vieux ou abîmés, gisaient sur le sol sans véritable ordre et

rouillaient à vue d‟œil.

Le village du secteur 7 comprenait beaucoup d‟habitations en

mauvais état. Un large chemin le traversait et tout en marchant,

on se rendait bien compte à quel point les lieux étaient non entre-

tenus et malpropres. Les habitants des taudis avaient bien du cou-

rage pour vivre dans cette atmosphère lugubre et triste.

- Bonjour Cloud, retentit une voix dès qu‟il entra dans le pub

que lui avait indiqué Barret, comme tu as changé !

Cloud dévisagea celle qui lui avait adressé la parole et se figea

sur place. Une très belle jeune fille aux longs cheveux noirs se te-

nait près de lui, un sourire de bienvenue sur ses lèvres. De grands

yeux le regardaient, brillants de stupéfaction devant Cloud. Cloud

ne put croire ses yeux, Tifa avait tellement changé. À bien y réflé-

chir, elle faisait un peu plus jeune femme.

Tifa avait quant à elle tellement attendu ce moment, qu‟elle

avait imaginé Cloud autrement. Mais jamais elle n‟aurait cru qu‟il

deviendrait si beau garçon. Ses cheveux en piquet lui donnaient un

style particulier et bien à lui. Et son énorme épée accrochée à son

dos, l‟impressionnait plus qu‟autre chose.

- Bonjour, dit Cloud après un instant de silence, toi aussi tu as

changé.

Wedge, Biggs et Jesse mangeaient gloutonnement à l‟une des

tables du bar, près d‟un flipper. Barret entra alors dans le pub. Un

cri de joie vint résonner dans la pièce et une toute petite fille âgée

de quelques années se rua vers lui.

- Papa ! cria-t-elle toute excitée avant de sauter dans ses bras.

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- Marlène ! répliqua-t-il en la prenant tendrement dans ses bras.

Cloud haussa les sourcils. Alors comme ça Barret était père ?

Barret cachait beaucoup de choses, notamment le mini canon qu‟il

avait à la place du bras droit. Il lui avait brièvement expliqué. À la

manière des Matérias, il lui suffisait de penser pour tirer.

- Ok les gars, intervint Barret, réunion générale en bas !

Après des cris de protestations de Wedge qui prétendit qu‟on

ne pouvait même plus manger en paix, ils se retrouvèrent tous à

l‟étage inférieur, une petite pièce aménagée pour Avalanche. Avec

toute cette précipitation, Cloud n‟avait pas eu le temps de parler à

Tifa.

- Eh Cloud, l‟appela Barret alors qu‟il était en train de se faire

admirer par Jesse et Biggs devant ses exploits au réacteur n°1, y

avait-il quelqu‟un du Soldat parmi nos adversaires ?

Cloud répondit tout de suite sans prendre la peine de réfléchir

par la négative. S‟il y en avait vraiment eu, ils ne seraient pas là

maintenant. Car généralement, le Soldat attaquait par groupe et

arrivait toujours à ses fins.

Barret le prit mal et pensa que Cloud se moquait de leur orga-

nisation comme du reste. Ce n‟est pas parce que Cloud faisait par-

tie du Soldat qu‟il avait tous les droits. Cloud était fort, quasiment

invincible au combat comme tous les membres du Soldat, mais il

travaillait désormais pour Avalanche. Il ne fallait pas qu‟il s‟obstine

à s‟accrocher à la Shinra.

- Rester avec la Shinra ? répéta Cloud avec dédain, je me fiche

de la Shinra et du Soldat, mais comprenez-moi bien, je me fiche

également d‟Avalanche et de la Planète.

Cloud remonta à l‟étage dans l‟intention de partir. Il n‟aurait

jamais du accepter ce travail avec Avalanche. Mais il avait tant

besoin d‟argent qu‟il avait sauté sur l‟occasion.

- Cloud, ne pars pas ! l‟interrompit Tifa dans ses pensées, je te

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le demande, joins-toi à nous. La planète est en train de mourir.

Lentement, mais sûrement, elle meurt. Il faut faire quelque chose !

Enervé par la dispute avec Barret, Cloud préféra garder le si-

lence. Désormais, il n‟avait plus rien à faire à Midgar. Même pour

Tifa, il ne resterait pas.

- Alors t‟as oublié ta promesse, dit Tifa d‟une voix triste sentant

que Cloud partirait.

- Ma promesse ? répéta Cloud surpris. Tu t‟en souviens encore ?

Tifa hocha la tête silencieusement et Cloud se rappela à ce

moment qu‟il avait passé un soir en compagnie de Tifa, à Nibel-

heim, la veille de son départ pour Midgar, dans le but de s‟enrôler

dans le Soldat. Et ils s‟étaient tenu une promesse. Si Tifa avait un

jour des problèmes, il viendrait à son secours. Cloud n‟aurait ja-

mais pensé que cette promesse jouerait un rôle aussi important

qu‟aujourd‟hui pour lui et surtout que Tifa s‟en souvienne. Cela

faisait quand même sept ans qu‟ils ne s‟étaient pas vus.

- Je ne suis ni un héros, ni célèbre, répliqua Cloud, je ne peux

tenir la promesse.

- Mais tu as réalisé ton rêve d‟enfant, non ? insista Tifa, tu as

finalement rejoint le Soldat. Alors tu dois tenir ta promesse.

- Attends une seconde espèce de Soldat de rien du tout ! s‟écria

Barret qui les avaient rejoints sur le seuil, une promesse, c‟est une

promesse !

Cloud soupira avant d‟acquiescer. Quelque chose en lui avait

envie de continuer. Oui il continuerait.

Tifa fut si contente qu‟elle se jeta dans ses bras. Barret redonna

courage et confiance à ses compagnons en leur apprenant que

Cloud continuerait l‟aventure avec eux.

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Chapitre 3 - Réacteur n°5

- ... Et cette étonnante nouvelle ! Le réacteur n°1 de Midgar

aurait explosé hier soir au cœur de la nuit. D‟après des sources

confirmées, il s‟agit d‟un groupe terroriste baptisé Avalanche qui

aurait revendiqué cet attentat très tôt ce matin. Le réacteur est

maintenant hors d‟usage. En explosant, les débris ont aussi détruit

plusieurs magasins et quelques habitations. Il y a eu plusieurs bles-

sés. Une enquête a été ouverte afin d‟arrêter le groupe terroriste.

Toutes les polices et surtout le Soldat sont mobilisés. Et bientôt,

des photos vont être affichées pour que vous, citoyens de Midgar,

puissiez les aider. D‟ailleurs, le président Shinra nous déclare dans

son discours de ce matin devant sa résidence, qu‟il est plus affecté

par notre sécurité que par celle de ses centrales. Des propos rassu-

rants lorsque l‟on sait que l‟horreur n‟est pas finie. Avalanche a en

effet assuré que ce ne sera pas le dernier réacteur à exploser. Et

enfin, des bonnes nouvelles, la…

Alors que la télévision continuait de déverser ses flots

d‟information, Cloud regarda par la vitre du train. Ses longs che-

veux blonds en piquet encadraient un visage soucieux. Ses yeux

bleus brillaient d‟un bleu étrange et sa main sous son menton en

disait long.

Maintenant que le Soldat était à leur recherche, leur tâche sera

plus compliquée. Ils devraient être plus prudents, plus précis, plus

rapides. Mais pourquoi avait-il continué ? Pour lui-même ? Pour

Tifa ? Oui, il ne voulait pas l‟admettre mais au plus profond de lui,

il le savait.

Il risqua un coup d‟œil à sa droite. Oui, Tifa y était. Elle titillait

nerveusement une mèche de ses longs cheveux noirs. Elle avait du

entendre, elle aussi, les nouvelles. Cloud se leva et alla la re-

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joindre.

- Tifa, il ne faut pas s‟inquiéter pour autant, dit-il doucement

pour la mettre en confiance, après tout, je suis là pour te protéger.

C‟est pour ça que je me suis mis avec vous, mais plus je réfléchis,

plus je crois que c‟est trop dangereux pour toi ! Tu ne devrais pas

venir avec nous !

- Si, protesta-t-elle, je tiens à le faire ! Tu ne peux pas savoir à

quel point je préfère venir que rester dans le pub, les yeux fixés sur

l‟horloge.

- Mais Tifa, songe un peu à tous les dangers qui nous guettent !

Surtout que maintenant le Soldat nous recherche… Tifa, sois rai-

sonnable ! Le simple fait de nous soutenir moralement entre

chaque mission est suffisant !

- Cloud, tu ne comprends pas, insista Tifa déterminée, je dois le

faire, point final !

Avant que Cloud ne puisse répondre, une alarme bruyante

retentit dans le train, plongeant alternativement le wagon dans un

noir total, puis dans un rouge vif. Cloud se leva, suivi de Tifa, tous

deux inquiets.

- Cloud, Tifa, retentit une voix grave, par ici !

- On a un problème, reprit Barret essoufflé en les rejoignant,

venez, suivez-moi, nous devons sortir du train.

- Mais le train est en marche, répliqua vivement Cloud, et nos

chances d‟atterrir sur nos deux pieds intacts sont...

Barret foudroya Cloud du regard. Et s‟en alla rapidement à

travers l‟autre wagon qui jouxtait le leur. Cloud n‟osa pas regarder

Tifa et la laissa passer devant lui, avant de la suivre.

Ils traversèrent ainsi chaque wagon à vive allure avant d‟arriver

au premier de la chaîne, juste avant le wagon de contrôle.

L‟alarme retentissait toujours, accompagnée depuis quelque temps

d‟un message sonore : « Attention ! Individus suspects repérés ! Je

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répète... ».

Arrivé au bout, Cloud constata que la porte menant au wagon

de contrôle était verrouillée. Ils ne pourront pas arrêter le train, il

leur fallait donc sauter. Barret ouvrit la porte du wagon dans un

grincement de dent. Le vent s‟engouffra à l‟intérieur et mit du

désordre. Cloud se tint à un fauteuil et regarda Tifa, ses longs che-

veux fouettant sauvagement l‟air. Elle serrait nerveusement les

poings.

Barret cria quelque chose, mais il y avait trop de vent. On ne

s‟entendait plus. Puis, comme si c‟était quelque chose de naturel,

Barret porta ses mains à sa tête, essayant de la protéger du mieux

qu‟il le pouvait et sauta du train en fermant les yeux. Tifa et Cloud

restèrent abasourdis.

- Ok c‟est à nous, trouva à dire Cloud en voyant des soldats se

diriger vers eux.

Tifa opina doucement de la tête et ils sautèrent ensemble hors

du train. La chute ne fut pas mortelle, mais étourdissante. Il leur

fallut quelques minutes pour reprendre leurs esprits avant de se

regrouper.

- Ok, déclara Barret, le réacteur n°5 n‟est pas loin. Il faut longer

la voie et tourner à gauche à un certain moment.

Le réacteur n°5 de Midgar était impressionnant vu de près.

Mesurant plus de 150 mètres de haut, c‟était une véritable tour qui

crachait un bon paquet de fumée.

Cette fois-ci, ils avaient décidé de prendre un autre chemin que

la première fois pour s‟infiltrer. Ainsi, passant par les bouches

d‟aération, ils retrouvèrent Biggs, Wedge et Jesse, les membres qui

complétaient Avalanche. Lorsqu‟ils arrivèrent, tout était prêt. Les

caméras de surveillance avaient été fixées sur une image en boucle,

et les vérifications de la circulation à l‟intérieur de la centrale avait

été faites et refaites. Il n‟y avait pas âme qui vive.

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Jesse eut juste le temps d‟expliquer la raison de l‟alarme dans le

train. Il s‟agissait de la carte d‟identité de Cloud qu‟elle avait réali-

sée trop rapidement.

- Ok, vous pouvez y aller, déclara Wedge en rangeant leur

matériel, je pense que tout devrait se passer normalement.

Barret et Biggs prirent la bombe qu‟ils devaient poser, puis

vérifiant une dernière fois qu‟ils n‟avaient rien oublié, ils

s‟engagèrent dans un conduit assez étroit qui les mena directement

dans le réacteur.

Tous les réacteurs avaient été construits selon le même modèle.

Ainsi, ils purent facilement se repérer dans l‟immense complexe qui

s‟offrait à eux.

Conscients du fait que maintenant les centrales devaient être

mieux protégées, ils avancèrent prudemment s‟attendant à tout

moment à tomber dans un piège. Mais c‟est avec un étonnement

complet qu‟ils atteignirent la salle de contrôle sans avoir rencon-

trer aucun garde.

La salle de contrôle était vraiment au centre du réacteur. Située

au 50ème étage exactement, c‟était une vaste salle. Une large pas-

serelle la traversant menait vers plusieurs machines assez impres-

sionnantes où plusieurs boutons clignotaient. La passerelle qu‟ils

empruntèrent(,) passait au dessus de la Mako liquide qui allait être

utilisée plus tard pour la construction de Matérias ou autre.

- Je dois dire que c‟est étrange de voir qu‟il n‟y ait personne,

dit Barret, bon sang ! Je pensais que le président Shinra allait plus

protéger ses centrales ! T‟en pense quoi, Cloud ?

- Restons sur nos gardes, répondit-il l‟esprit en alerte.

Tifa frotta ses poings en s‟attendant à voir surgir de l‟obscurité

environnante une multitude de soldats mais rien ne vint, si ce n‟est

le bruit léger de leurs pas qui résonnait malgré eux dans les cou-

loirs.

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Un silence pesant s‟installa lorsqu‟ils se dirigèrent vers les ma-

chines. Les machines vrombissaient et s‟occupaient de la stabilité et

de l‟entretien de toutes les opérations en cours. Cloud s‟attarda un

instant sur la Mako qui bouillonnait en bas, dégageant une intense

fumée. Voilà à quoi étaient exposés les membres du Soldat. On

leur avait déclaré qu‟il n‟y avait aucun risque, aucun effet secon-

daire, mais était-ce vrai ?

Rejoignant Tifa et Barret qui posaient la bombe, Cloud eut

soudain l‟impression que sa tête s‟alourdissait et plongea au sol

inconscient.

Levant les yeux, il vit qu‟il était dans une centrale assez vieille.

Tout était étrangement flou et net à la fois. Il se trouvait dans la

salle de contrôle mais à la place des machines qui contrôlaient le

réacteur se trouvait une porte. Un homme était allongé près de lui,

visiblement mort. Puis des pas qui se dirigeaient vers lui.

- Père ! cria une voix qu‟il reconnut.

Cloud vit avec étonnement Tifa se pencher sur son père. Tifa

avec cinq ans de moins.

- Sephiroth, continua t‟elle les yeux baignés de larmes, c‟est

Sephiroth qui t‟a fait ça n‟est ce pas ? Sephiroth, le Soldat, les réac-

teurs Mako, la Shinra... Tous ! Je les déteste tous !

Une rage incertaine vint déformer ses traits et Cloud se réveilla.

Tifa se trouvait maintenant près de lui.

- Cloud ? Tu nous as fait peur ! Mais qu‟est-ce qui s‟est passé ?

Cloud était sur le point de lui dire ce qu‟il avait vu lorsqu‟il

revit le visage de Tifa déformé par la haine. Non ce n‟était pas le

moment.

- Pas maintenant, se contenta t‟il de dire, dépêchons-nous.

La bombe était déjà installée et ils s‟engagèrent sur le chemin

du retour. Comme à l‟arrivée, ils ne rencontrèrent aucun obstacle.

C‟est dans un silence complet qu‟ils arrivèrent à la passerelle de

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sortie qui passait à 50 mètres sous les taudis de Midgar.

C‟est au milieu de la passerelle qu‟ils s‟arrêtèrent, surpris.

Une cinquantaine de soldats les attendaient lourdement armés.

Un piège. Un bruit d‟hélicoptère se fit entendre et bientôt un héli-

coptère vint se poser devant eux. La porte s‟ouvrit alors et un

homme bien habillé en sortit.

- Président Shinra ? balbutia de surprise Barret.

- Mais pourquoi le président est-il là ? demanda Tifa.

Le président, homme assez âgé, portait un costume rouge et

semblait être bien habillé pour cet évènement. Avançant de

quelques pas, il dévisagea intensément les trois pourfendeurs de ses

rêves.

- Mm, donc vous devez tous faire partie de ... Qu‟est-ce que

c‟était déjà ?

- Avalanche ! cria Barret énervé, et ne l‟oubliez surtout pas !

Vous êtes le président non ?

Cloud, étonné lui aussi de voir le président se déplacer pour si

peu de choses, fit quelques pas en avant.

- Ca faisait longtemps président.

- Ca faisait longtemps ? Oh ! Toi. C‟est toi qui as quitté le Sol-

dat pour rejoindre Avalanche. Je savais que tu avais été exposé au

Mako, à ton regard. Dis-moi traître, quel est ton nom ?

Une tension s‟installa immédiatement dans l‟air. Cloud se pré-

senta.

- Excuse-moi de te le demander, reprit le président d‟un ton

railleur, mais je ne peux pas me rappeler le nom de chacun ... sauf

si tu deviens un autre Sephiroth. Oui Sephiroth était brillant, peut

être trop…

- Je me fiche de tout ça, les interrompit Barret, cet endroit va

bientôt subir un big-bang !

- Et tout ce gaspillage de feux d‟artifice, répliqua le président

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derechef, juste pour se débarrasser d‟une vermine comme toi...

- Vermine !? s‟écria Barret décidé à se faire comprendre, c‟est

tout ce que tu trouves à dire ? Vermine ! Vous la Shinra, vous êtes

la vermine qui tue la planète ! Et ça fait de toi le roi des vermines !

Alors ferme la, idiot !

Le président regarda sa montre, haussa les sourcils et soupira.

- Tu commences à m‟ennuyer, déclara-t-il, je suis un homme

très occupé. Si vous voulez bien m‟excuser... Je dois assister à un

dîner. Mais j‟ai pris des dispositions vous concernant.

Un vrombissement se fit alors entendre et s‟amplifia. Des sol-

dats se dégagèrent et un robot s‟avança dans leur direction. Haut

de 3 mètres, glissant sur des roues et entièrement blindé et équipé,

il s‟arrêta à quelques mètres devant eux.

- Voici le « briseur de l‟air », expliqua le président, un techno-

soldat. C‟est notre département de développement des armes qui

l‟a créé. Je suis sûr que les données qu‟il extraira de vos cadavres

nous seront très précieuses pour nos expériences futures.

Les hélices de l‟hélicoptère s‟activèrent et le président se re-

tourna sur un « Bon maintenant, veuillez m‟excuser ! » et la ma-

chine volante s‟éleva avant de disparaître.

Les soldats se retirèrent alors et Tifa consulta sa montre. 3 mi-

nutes à tout casser.

Le briseur de l‟air commença à s‟agiter et déploya ses armes

avant de tirer. Chacun plongea dans une direction opposée, puis

ils l‟encerclèrent. Cloud dégaina son épée et porta un coup puis-

sant pour déstabiliser le robot, tandis que Tifa grimpait le long de

son dos pour atteindre des surfaces non protégées et que Barret

tirait avec son mini canon.

Mais le briseur de l‟air était décidément résistant et tourbillon-

nant sur lui-même, il envoya Tifa à quelques mètres de là, la ren-

dant inconsciente, puis se rua sur Barret.

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Le robot était doté de mains mécaniques qui commencèrent à

serrer fortement Barret. Même si Barret était impressionnant phy-

siquement, Cloud comprit qu‟il ne tiendrait pas longtemps.

Réfléchissant à toute vitesse, Cloud sortit sa Matéria de foudre

et enveloppant le manche de son épée avec, il se précipita vers le

robot, l‟épée levée.

Dans un arc de cercle meurtrier, Cloud réussit à planter son

épée dans un des plis du robot et toute la foudre passa à travers.

L‟explosion qui suivit envoya Barret à coté de Tifa, et Cloud ne

voulant lâcher son épée, se retrouva dans l‟air. L‟explosion détrui-

sit un bout de la passerelle et Cloud se rattrapa au dernier moment

à des tuyaux.

En haut, Barret et Tifa s‟étaient précipités vers le bord et es-

sayaient de l‟aider à remonter. Malheureusement, il était trop bas

et ne pouvait les atteindre. Barret compris qu‟ils ne pourraient pas

le sauver mais pas Tifa. Tifa se penchait et appelait Cloud en lui

tendant la main.

- Ne peux-tu rien faire ? s‟écria-t-elle en pleurs à Barret.

- Rien bon sang !

Cloud était trop loin. Voilà la triste réalité. En plus le réacteur

n‟allait pas tarder à exploser, dans les secondes qui viendraient.

Mais ils pouvaient encore s‟en tirer et c‟était maintenant !

Barret prit Tifa et commença à la tirer de force.

- Cloud ne meurt pas s‟il te plait, cria Tifa secouée de sanglots,

tu ne peux pas mourir, j‟ai encore tant à te dire !

- Je sais Tifa, répondit-il en souriant, j‟y arriverai, je te le pro-

mets, mais ne parle pas comme si c‟était la fin !

Barret prit alors Tifa dans ses bras et courut en direction de la

sortie.

Cloud soupira et regarda tout autour de lui comme s‟il regar-

dait cela pour la dernière fois. En bas, à une cinquantaine de

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mètres, les taudis de Midgar. Une chute comme ça, il n‟y survivrait

pas.

Lorsqu‟il aperçût l‟électricité sortant du réacteur, Cloud se laissa

tomber. Quelques secondes plus tard, le réacteur n°5 explosait.

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Chapitre 4 - Taudis

- …ça va ? Tu m’entends ?

Pourtant à cette époque… Tu pouvais t’en tirer avec des genoux

comme ça.

Que veux-tu dire par « à cette époque » ?

Et maintenant tu peux te lever ?

Que veux-tu dire par « à cette époque » et maintenant ?

Ne t’en fais pas pour moi ! Pense à toi maintenant ! Tu peux

bouger !

Je vais essayer… Et comme ça ?

Oh ça a bougé ! Vas-y doucement maintenant, petit à petit.

Bonjour, bonjour…

- Hé ! Qui es-tu ?

- Bonjour, bonjour, je suis contente que tu ailles bien ! Voici

l‟église des taudis du secteur 5. Tout a coup, tu m‟es tombé dessus.

J‟ai vraiment eu peur !

Cloud se redressa complètement. Il se sentait parfaitement ca-

pable de se mettre debout. Il constata qu‟il se trouvait effective-

ment dans une église. Il était allongé au milieu de nombreuses

fleurs.

- Le toit et la plate-bande ont du amortir ta chute. Tu as eu de

la chance que je sois là aussi. Je m‟y connais un peu en guérison.

Cloud dévisagea alors celle qui l‟avait sauvé et fut surpris

quand il constata qu‟il s‟agissait en fait de la vendeuse de fleurs,

qu‟il avait rencontrée après l‟explosion du réacteur n°1.

- Tu te souviens de moi ? dit alors la fille en apercevant son

étonnement, je suis si contente.

- Je suis désolé pour les dégâts que j‟ai causés…

- Ce n‟est rien. Ici les fleurs sont assez résistantes car c‟est un lieu

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sacré. On dit qu‟il est impossible de faire pousser de l‟herbe et des

fleurs à Midgar. Mais pour une raison inconnue, les fleurs poussent

très bien ici. J‟aime cet endroit. Je m‟appelle Aerith, la jeune fille

aux fleurs. C‟est un plaisir de te rencontrer.

- Je m‟appelle Cloud. Je suis un homme à tout faire ! Il suffit de

me demander pour que je le fasse. Qu‟est qu‟il y a de drôle ?

Pourquoi ris-tu ?

- Pardon, je… Dis-moi Cloud, tu as déjà été garde du corps ?

Alors sors-moi d‟ici et ramène-moi chez moi !

Cloud haussa les sourcils de surprise devant son air innocent.

- Ok je le fais, se décida-t-il, mais ce ne sera pas gratuit.

Aerith le regarda intensément avant de répliquer : Que dirais-tu

de sortir avec moi une fois ?

Cloud la regarda sans comprendre mais n‟eut pas le temps de

réagir. Quelqu‟un était entré dans l‟église. Ou plutôt plusieurs

hommes. Des soldats Shinra. Ils étaient cinq. Quatre soldats en

uniforme et un autre, leur chef sûrement, qui les précédait. Cloud

le reconnut au premier coup d‟œil. Reno. Les Turks.

Puis Reno dévisagea Cloud d‟un air stupéfait.

- Ces yeux... Toi ici ? grogna-t-il perplexe.

- Qu‟est que vous voulez ? demanda Cloud comme s‟il n‟avait

pas entendu.

Reno le regarda intensément. Puis il éclata de rire avant de

reprendre son sérieux.

- Tu n‟y es pas, répondit-il. Ca ne te regarde absolument pas.

Ils se jaugèrent du regard.

- Soldats, ajouta Reno, tuez-le s‟il refuse de nous laisser la fille.

Aerith frémit. Cloud serra son épée et vit les soldats s‟avancer

vers lui. Puis courir.

Tout se passa alors très vite, mais pour Cloud, ce fut comme si

quelque dieu s‟amusait avec des marionnettes.

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Deux soldats arrivèrent sur lui, épée au-dessus de la tête. Cloud

esquiva les deux coups avant de se débarrasser prestement d‟eux.

Sa technique restait simple et rapide, il enfonçait brièvement sa

lame dans le corps des soldats, avant de la retirer. Suffisamment

profond pour tuer. Les deux gardes s‟effondrèrent avant qu‟un

autre soldat ne l‟aborde pour subir le même sort.

Cloud regarda devant lui. Plus personne, sauf Reno. Mais il

manquait un dernier soldat. Soudain il eut un pressentiment.

Un petit cri horrifié vint le confirmer. Cloud se retourna.

Aerith était prise en otage par le dernier soldat, son épée sous

sa gorge. Et il essayait par petit pas de contourner Cloud pour

rejoindre Reno.

Cloud s‟avança lentement, son épée en sang devant lui. Il se

retrouva bientôt devant Aerith. Il réfléchit aussi vite qu‟il put, éva-

luant toutes les possibilités qui s‟offraient à lui.

C‟est alors que Cloud vit, avec un étonnement complet, Aerith

saisir de sa main droite un bâton assez long avant d‟assommer

d‟un revers le soldat qui s‟effondra sur le sol le visage hébété.

Aerith fit tourner professionnellement le bâton aux pointes de

fer tout en lançant un sourire à Cloud avec un « t‟as vu moi aussi je

sais me battre ! ». Cloud se retourna alors pour constater qu‟il n‟y

avait plus personne. Reno avait disparu.

- Mm, laissa échapper Aerith, ils sont de nouveau à ma re-

cherche.

- Quoi ? s‟étonna Cloud, ce n‟est pas la première fois qu‟ils sont

à ta poursuite ? Ce sont les Turks. Les Turks sont une organisation

Shinra, expliqua Cloud, ils prospectent à la recherche d‟éventuels

candidats pour le Soldat. Ils sont aussi impliqués dans des affaires

pas très propres, espionnage, meurtre ... enfin tu vois ? Mais pour-

quoi sont-ils à ta poursuite ? Il doit y avoir une raison, non ?

- Je n‟en sais rien, mais je n‟aimerais pas me retrouver entre les

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mains de ces individus.

Cloud resta songeur un instant.

- Alors, se décida-t-il se rappelant sa promesse, allons-y ! Je te

suis, où habites-tu ?

Ils quittèrent l‟église par derrière afin d‟emprunter un « raccour-

ci » qu‟Aerith avait l‟habitude de prendre.

Les taudis de Midgar méritaient bien leur nom, pensa Cloud

tout en marchant. La route qu‟ils suivaient était longée de nom-

breux détritus de toutes sortes qui s‟étalaient inertes, encombrant

parfois la route.

Lorsqu‟ils arrivèrent au village du secteur 5, à quelques minutes

de l‟église, Cloud put constater la pauvreté des lieux et l‟humeur

maussade des habitants.

Une fois devant chez elle, Aerith ouvrit théâtralement la porte

pour le laisser passer. La maison d‟Aerith était, d‟après tout ce qu‟il

avait vu, la meilleure du village.

Il s‟agissait d‟une maison simple en pierre à deux étages. La

mère d‟Aerith, était occupée à préparer le dîner.

- Je suis à la maison maman ! annonça Aerith d‟une voix eu-

phorique. Et voici Cloud, mon garde du corps !

- Ton garde du corps ? répéta sa mère nullement étonnée, tu

veux dire qu‟on te suivait encore ? Tu vas bien, tu n‟es pas blessée

au moins ?

- Je vais très bien, Cloud était avec moi.

Aerith fit les présentations et Cloud apprit qu‟elle s‟appelait

Elmyra. Aerith ne lui ressemblait pas du tout mais il ne fit aucune

remarque là-dessus. C‟était une femme assez âgée que Cloud devi-

nait forte et résistante. Elle remercia Cloud d‟avoir protégé sa fille.

- Alors que vas-tu faire maintenant ? lui demanda Aerith.

Cloud avait réfléchi longuement à cette question. Il pensait que

Tifa et Barret le croyaient mort après une telle chute. Il avait donc

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décidé de les retrouver. Il savait que Tifa était hôtesse d‟un bar au

secteur 7. Aussi, il demanda à Aerith si ce n‟était pas loin.

Aerith voulut en savoir un peu plus sur cette amie qu‟il voulait

à tout prix rejoindre et prit Cloud au dépourvu en lui demandant

si c‟était sa petite amie.

- Inutile d‟être si gêné, lui répondit Aerith dans un fou rire,

devant son silence, voyons, se reprit t‟elle, le secteur 7 n‟est pas

loin, je vais t‟indiquer le chemin.

Cloud l‟en remercia mais lui apprit qu‟il pourrait trouver son

chemin seul et qu‟il ne voulait pas qu‟elle prenne des risques. Et

puis il ajouta inconsciemment que ça ne lui disait rien d‟être aidé

par une fille.

- Une fille ? s‟énerva Aerith. Que veux-tu dire ? Tu ne crois tout

de même pas que je vais rester là sans rien faire après avoir enten-

du une chose pareille ! Maman, j‟emmène Cloud au secteur 7. À

tout à l‟heure !

Cloud comprit qu‟il avait mal agi et qu‟il était trop tard pour

reculer. Elmyra vint le confirmer mais sauva Cloud en lui propo-

sant de partir demain car il se faisait tard. Elmyra invita Cloud à

passer la nuit dans leur maison.

Le lendemain, Cloud se réveilla de bonne heure avec une seule

idée en tête. Il voulait à tout prix éviter la compagnie d‟Aerith. Il

est vrai qu‟il aimait bien Aerith mais Cloud n‟était pas habitué à

voyager accompagné, surtout d‟une fille.

Après avoir dit une dernière fois au revoir et un grand merci

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pour tout ce qu‟ils avaient fait à Elmyra, Cloud prit la direction du

secteur 6 et constata qu‟il s‟agissait d‟un immense chantier dont

une simple route le traversait. Et là devant lui, à quelques pas,

Aerith l‟attendait, un sourire aux lèvres.

- Tu t‟es levé de bonne heure ! remarqua-t-elle.

Cloud ouvrit de grands yeux hallucinés par une telle détermina-

tion. Pourtant quand il avait quitté la maison, il avait vu qu‟Aerith

était toujours dans sa chambre. Soupirant, il conclut qu‟il ne pour-

rait rien faire pour éviter cela.

Ils traversèrent le secteur 6 et s‟arrêtèrent quelques heures plus

tard dans un vieux parc de jeux. Aerith vint s‟asseoir sur une ba-

lançoire.

- Voilà. La porte d‟accès au secteur 7 se trouve là-bas vers la

gauche.

Cloud l‟en remercia et lui demanda si elle allait pouvoir rentrer

chez elle. Aerith ne le prit pas bien et lui demanda un instant ce

qu‟il ferait d‟autre pour se débarrasser d‟elle. Cloud fut surpris et

un peu honteux et vint s‟asseoir sur l‟autre balançoire sans rien

dire.

Aerith lui demanda alors dans quelle classe il était lorsqu‟il ap-

partenait au Soldat. Cloud fut une nouvelle fois surpris et lui de-

manda comment elle savait qu‟il avait appartenu au Soldat.

- À tes yeux, répondit-elle tout simplement, ils brillent d‟une

étrange façon. Et ce n‟est pas tous les jours qu‟on voit un homme

se débarrasser de quatre soldats en même temps !

- Je comprends, répondit Cloud, c‟est la marque de ceux aux-

quels on a insufflé de la Mako, la marque du Soldat. Mais com-

ment sais-tu ça ?

Aerith ne répondit pas mais reposa sa question. Cloud remonta

dans ses souvenirs et… un flash blanc éclata dans son esprit. Il était

en première classe. Oui, en première classe.

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Soudain, il y eut, au-delà du chantier, sur une route la jouxtant,

un tintamarre qui les fit sursauter.

C‟était un véhicule, une roulotte, beau modèle, récente et en

parfait état, qui avançait difficilement sur le chemin cabossé. Le

tintamarre était dû à de nombreux coups de klaxons incontrôlés

qui se produisaient lorsque que le véhicule prenait une bosse et

retombait lourdement sur ses quatre grandes roues.

Mais ce n‟est pas pour ça que Cloud fut abasourdi.

A l‟intérieur, le conducteur était en sueur et jurait à chaque

bosse. Il se cramponnait d‟une main au rebord d‟une fenêtre tout

en conduisant de l‟autre. Derrière lui sur le siège passager, se tenait

assise une jeune femme. Elle était fort séduisante dans sa robe

rouge moulante, qui cachait à peine sa poitrine. Ses longs cheveux

noirs, relevés en un chignon, dont quelques mèches s‟échappaient

pour tenter de dissimuler un visage si parfait. Seulement ses yeux

disaient autre chose. Elle était triste. Mais elle ne vit pas Cloud, elle

semblait perdue dans ses pensées.

Cloud regarda le carrosse passer devant eux, puis se diriger vers

le petit village du secteur 7. Aerith dut pincer Cloud pour le faire

revenir à lui.

- Qu‟est-ce qui ne va pas ? lui demanda-t-elle, tu connais la

jeune femme qui vient de passer ?

- Oui, déglutit-il.

Oui, il l‟avait bel et bien reconnue. Cette jeune femme, habillée

d‟une tenue si « décontractée », au visage si triste, n‟était autre que

Tifa.

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Chapitre 5 - Don Cornéo

- Vous pouvez entrer.

L‟unique gardien de la résidence de Don Cornéo laissa entrer

Cloud et Aerith dans la petite maison. Il les reluqua jusqu‟à qu‟il ait

fermé la porte.

Cloud sentit qu‟il ne pourrait tenir longtemps dans cette tenue.

Aerith et lui avaient revêtu le même type de vêtements chatoyants

que ceux que portait Tifa. Ils étaient aussi maquillés et coiffés. Mais

comment en était-il arrivé là ? Dans cette tenue grotesque et humi-

liante ?

Ils se dirigèrent vers la réception, qui leur faisait face.

Après avoir vu Tifa se diriger vers le secteur 6, Cloud avait tout

raconté à Aerith. Avalanche, les centrales, le piège d‟où la chute.

Aerith était restée abasourdie à son tour. Puis, retrouvant la pa-

role, elle l‟avait félicité de leur initiative. Cloud avait été sidéré par

sa réaction. Puis elle avait porté un vif intérêt à son histoire, avait

voulu en savoir plus. Puis comme si elle avait elle aussi fait partie

d‟Avalanche, elle avait manifesté une inquiétude envers Tifa, émet-

tant des suppositions.

Un homme, en sourire et costard, les accueillit à la réception.

- Parfait, dit-il en les voyant arriver, je veux dire, vous êtes

parfaites. Bien, attendez-moi là, je reviens tout de suite.

Sur ce, il prit une porte derrière lui.

Cloud bouillonnait de colère et de honte. Ses mains tremblaient

violemment. Aerith intervint :

- Cloud, maintenant !

- Maintenant quoi ?

- La voie est libre, cherchons Tifa.

Cloud grommela avant de suivre Aerith. Puis sourit. Elle n‟était

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pas mal Aerith, habillée comme ça. Ses cheveux étaient coiffés en

deux petites couettes qui pendaient à droite et à gauche, et lui

donnaient un air de jeune fille innocente. Elle portait un chemisier

dévoilant ses atouts féminins et sa jupe était si courte que Cloud

douta un instant qu‟on puisse encore appeler cela jupe. En un mot,

elle était très sexy, et même si Cloud avait une quelconque honte,

il s‟aperçut que finalement, il avait tout à gagner.

Ils empruntèrent l‟escalier pour aller à l‟étage. Là-haut, ils trou-

vèrent trois portes. Deux fermées, dont une était assez grande et

bien décorée, et la troisième ouverte, qu‟ils prirent. Un immense

escalier les attendait. La cave. Aerith commença à descendre.

Arrivés au village, Cloud et Aerith avaient parlé à tous les habi-

tants pour en connaître davantage sur la fille dans le carrosse. C‟est

là qu‟ils avaient appris l‟existence de Don Cornéo, qui vivait dans

la plus importante maison du secteur 7. Don Cornéo était riche

mais célibataire et cherchait une femme. Alors, il envoyait chaque

semaine chercher trois filles de par le monde pour en choisir une

qui serait sa femme. Et Tifa en était une.

Cloud n‟avait pas comprit pourquoi Tifa avait fait ça. C‟était

insensé. Puis il avait pensé au kidnapping. Ce qui expliquait son

état de tristesse. Mais pourquoi alors ne s‟est-elle pas échappée

lorsqu‟elle était dans le carrosse ? Aucun garde ne l‟accompagnait.

La maison de Don Cornéo était trop bien gardée. C‟est Aerith

qui a trouvé comment entrer sans se faire remarquer : être les deux

autres femmes de Don.

Cloud avait éclaté de rire. Mais il avait écarquillé les yeux

quand il avait compris qu‟Aerith ne plaisantait pas. Cloud avait

aussi compris qu‟il était inutile de la raisonner. Et c‟est comme ça

qu‟il s‟est retrouvé dans cette tenue dans la maison de Don Cor-

néo, relevant sa robe à deux mains, pour descendre l‟escalier de la

cave sans encombre.

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Ils débouchèrent sur une petite pièce munie d‟une table sado-

masochiste et de quelques chaises. Tifa était assise sur l‟une d‟elle.

La pièce était éclairée par un feu de cheminée.

Tifa se leva et s‟approcha des deux nouveaux venus.

- C‟est donc vous les deux autres filles ? demanda-t-elle aussitôt.

- Oui, répondit Aerith en s‟avançant. Je me présente. Je

m‟appelle Aerith. Cloud et moi, sommes venus pour toi, nous

avons…

- Cloud ? répéta-t-elle étonnée. Cloud est mort dans la chute.

Non justement, je l‟ai soigné. J‟étais là au bon moment.

- C‟est vrai ! cria presque Tifa de joie. Comment va-t-il ? Il s‟est

remis complètement ?

- Mais tu n‟as que lui demandé toi-même, répondit-elle tout

simplement en s‟écartant pour qu‟elle puisse voir Cloud.

Celui-ci, pris au dépourvu, ne sut que dire et baissa la tête en

rougissant. Tifa le considéra un instant, stupéfaite. Puis elle pouffa

avant d‟éclater de rire.

- Oh Cloud, réussit-elle à articuler, tu sais que tu ferais une

bonne madame Cloud ?

À présent, Tifa et Aerith riaient exagérément. Cloud se senti

gêné et se retourna. Puis retrouvant leur sérieux, Aerith annonça à

Tifa que c‟était la seule façon d‟entrer sans se faire remarquer. Les

rires reprirent.

Agacé, Cloud interrogea Tifa.

- Toi, pourquoi es-tu ici ? demanda-t-il sérieusement.

- C‟est une longue histoire, répondit t‟elle tout en souriant.

Après ta chute, nous sommes rentrés chez nous. Nous étions per-

suadés que tu y étais resté. Mais Barret semblait dénué de senti-

ments. Il voulait en savoir plus sur ce qu‟allait faire le président

Shinra maintenant qu‟il en savait beaucoup plus que nous le pen-

sions sur Avalanche. Barret nous a alors expliqué qu‟il avait un

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moyen pour ça. Il avait entendu dire que le célèbre Don Cornéo

était de mèche avec lui et… qu‟il cherchait depuis quelques se-

maines une compagne pour vivre avec elle. Le plan était donc que

je me fasse passer pour une candidate, et qu‟il me choisisse, pour

ensuite, lorsque je… je serais seule avec lui, essayer d‟en découvrir

plus sur les intentions de la Shinra. Voilà !

- Et Barret t‟a laissé aller comme ça ? grogna Cloud.

- Oui, mais il m‟avait donné des tas de précautions et de ren-

seignements, répondit-elle vivement.

- J‟aurais quand même deux trois mots à lui dire, jura Cloud

énervé.

Puis, avant que Cloud ne réagisse, Tifa sauta dans ses bras.

- Oh Cloud, pleura-t-elle, comme je suis heureuse de te revoir,

tu sais que tu m‟as fait peur ?

Aerith toussota. Tifa comprit qu‟ils n‟étaient pas seuls et se

dégageant de Cloud, regarda Aerith étrangement. Aerith soutint le

regard. Cloud comprit ce qui s‟était passé et parut sentir

l‟électricité dont l‟air était chargé. Cloud sourit. Les deux femmes

étaient jalouses.

Soudain, une voix se fit entendre.

- Ah ! Vous êtes donc toutes là ! Venez, suivez-moi. Don Cor-

néo vous attend.

Puis sans un mot, Cloud monta les escaliers, Tifa à sa droite,

Aerith à sa gauche. Elles regardaient droit devant elles et serraient

de rage leur mâchoire. Cloud étouffa un rire.

Ils suivirent l‟homme qui s‟arrêta devant la grande porte bien

décorée avant d‟ouvrir la porte et de leur dire d‟entrer.

A l‟intérieur, ils se rangèrent devant Don Cornéo assis sur son

bureau, les yeux écarquillés et qui ne cachait pas les dents jaunes

de son gourmand sourire. Don se leva, révélant ainsi l‟importance

de son enveloppe corporelle. Cloud fut écœuré.

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Don Cornéo était si gros dans son élégant costume couleur rose

trois pièces, que les bras et les pieds qui dépassaient de cette grosse

boule de chair, étaient à peine visible. Ses cheveux, teintés en

jaune, étaient coiffés à la manière d‟une crête de coq. Et ses petits

yeux tremblaient d‟excitation devant ce qu‟il voyait, trois appétis-

santes créatures de rêves.

Cloud regarda ses deux compagnes. Il lut de l‟horreur dans

leurs yeux.

Il y avait trois gardes dans la pièce. Don Cornéo leur ordonna

de sortir avec un sourire qui disait « je vais me les faire toutes les

trois ». Après que Don Cornéo eut fermé la porte pour s‟assurer

que personne ne viendrait les déranger, il se dirigea vers une porte

derrière son bureau, qui donnait sur sa chambre, où il y avait un

grand lit.

- Venez, leur dit-il. N‟ayez pas peur.

Cloud, Tifa et Aerith se regardèrent. Puis Cloud déchira ses

vêtements. Il portait sa tenue habituelle dessous, son épée accro-

chée derrière son dos. Aerith en fit autant, suivie de Tifa.

Ils entrèrent dans la chambre et découvrirent Don sur le lit. Il

s‟était débarrassé de ses chaussures.

- N‟ayez pas peur mes… Eh ! protesta-t-il en les voyant, où

sont passées mes trois filles ?

- Tais-toi ! ordonna derechef Tifa, maintenant c‟est nous qui

posons les questions !

Don Cornéo voulut protester mais se ravisa lorsqu‟il aperçut le

regard de Cloud posé sur lui. Il savait qu‟il se trouvait devant un

membre du Soldat.

- Tu n‟auras rien à craindre de nous si tu parles, reprit Tifa qui

semblait prendre goût, dis nous en quoi tu es de mèche avec la

Shinra ! Parle ! Sinon… Je te les écraserai.

Les yeux de Don commencèrent à se remplir de panique.

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- Vous, vous… Vous n‟oseriez quand même pas ?

Devant l‟air décidé de Tifa, il avoua aussitôt qu‟il avait reçu

l‟ordre de trouver l‟endroit où se cachait l‟homme avec le mini-

canon greffé sur le bras. Cloud comprit qu‟il parlait de Barret et lui

demanda de qui il avait reçu l‟ordre.

- C‟est Heidegger, avoua-t-il dans un murmure, Heidegger, le

chef du maintien de l‟ordre public. De la Shinra.

Tifa frémit. La Shinra s‟occupait donc de leur cas et ils étaient

bien avancés. Surtout s‟ils savaient où se terrait Avalanche.

- Que savent-ils ? reprit Tifa légèrement angoissée, qu‟ont-ils

l‟intention de faire ?

Don Cornéo ne put s‟empêcher de sourire de toutes ses dents.

- La Shinra essaie d‟écraser un groupe de rebelles appelé Ava-

lanche et veut infiltrer leur cachette. Ils savent déjà qu‟ils se trou-

vent quelque part dans les taudis du secteur 7. Et ils vont vraiment

les écraser au sens propre du terme… en brisant le support qui

maintient la plaque au-dessus d‟eux.

Ce fut le cri simultané de Tifa et d‟Aerith qui résonna dans la

pièce. Cloud ne sembla pas surpris par le plan machiavélique de la

Shinra. Il devait avoir ses raisons pour avoir quitté le Soldat, son-

gea Tifa.

- Vous savez ce qui va se passer ? continua Don Cornéo amusé

par la réaction des deux filles, la plaque va s‟effondrer et tout va

sauter ! Adieu tous les habitants du secteur 7 ! Heureusement que

ça ne concerne pas le secteur 6 ! De toute façon vous ne pourrez

rien faire, l‟opération a déjà commencé.

Tifa resta paralysée par la nouvelle. Aerith proposa d‟alerter

tous les habitants du secteur 7. Ils avaient encore le temps de sau-

ver des vies. Cloud lui donna raison et tous trois se dirigèrent vers

la sortie en courant.

C‟est sur le seuil de la porte que Don Cornéo les interpella. Ils

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se retournèrent simultanément pour le regarder. C‟est avec un

grand sourire qu‟il leur demanda s‟il pouvait s‟en tirer comme ça.

Cloud ne put réagir à temps lorsque Don Cornéo se précipita sur

un bouton caché sur la lanière de son lit. Le sol se déroba alors

sous leurs pieds, les projetant, stupéfaits par la tournure des évé-

nements, dans des lieux sombres.

- Comment se passent les préparatifs ?

Heidegger lui confia que tout se passait normalement.

L‟opération était entre les mains des Turks. Reeve, le responsable

du développement urbain, demanda à nouveau si cela était juste

de détruire tout un secteur pour éliminer un groupe de quelques

membres. Il existait d‟autres moyens, moins onéreux.

- Quel est le problème Reeve, tu veux te retirer ?

- Non, répondit-il vivement, mais en tant que responsable du

Département de développement urbain, j‟ai participé à la cons-

truction et à la mise en route de Midgar, c‟est la raison pour la-

quelle… Le maire est contre de toute façon.

Heidegger éclata de rire. Le maire ? Il restait assis dans ce bâti-

ment toute la journée à se tourner les pouces.

- Reeve, tu es fatigué, pourquoi ne prendrais-tu pas quelques

jours de vacances ? Nous allons détruire le secteur 7 et accuser

Avalanche. Ensuite nous enverrons une équipe de secours Shinra.

C‟est parfait.

- Oui… Président.

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Chapitre 6 - Pilier

Cloud ouvrit les yeux et un froid intense le saisit. Ses vêtements

étaient trempés ainsi que ses cheveux. Il se trouvait dans un cours

d‟eau sale et boueux. Les égouts.

Tifa et Aerith étaient près de lui, inconscientes. Ce fut des cris

de protestations, d‟horreur et de dégoût qui s‟élevèrent bientôt

lorsqu‟il les réveilla.

- Mince alors, ne put s‟empêcher de dire Tifa d‟une voix triste,

je n‟arrive pas à croire qu‟ils vont faire exploser la plaque. C‟est

affreux ! Si on n‟était pas tombé dans ce piège, on aurait eu une

chance de sauver tous les habitants du secteur 7. C‟est trop tard,

Barret, Biggs, Wedge et Jesse. Et tous les gens du secteur 7.

Tout le monde parut réfléchir en silence. Ce fut Aerith qui les

décida.

- Il ne faut pas perdre espoir, encouragea t‟elle, ce n‟est pas

facile de détruire le pilier, n‟est ce pas ?

Cloud acquiesça. Ils devaient vite sortir d‟ici et rejoindre le

secteur 7. Tifa informa le groupe qu‟ils se trouvaient dans les my-

thiques égouts de Midgar où personne n‟était jamais allé, sauf les

architectes de la Shinra, qui avaient participés à la construction de

la grande ville. S‟ils suivaient le cours d‟eau dans lequel ils étaient

tombés, ils pourraient à un moment remonter à la surface.

Au bout d‟une demi-heure, ils débouchèrent dans une immense

salle. A une trentaine de mètre d‟eux se dressait… une échelle !

Aerith poussa un cri de joie et se mit à courir. Tout à coup, un cri

terrible résonna dans les airs. Il s‟agissait sans doute d‟une créature

qui hantait les lieux, et à en juger par l‟ampleur du cri, Cloud au-

rait pu parier qu‟elle se trouvait très près d‟eux. Il réalisa soudain

qu‟ils n‟auraient pas le temps de sortir. L‟échelle était trop longue.

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- Continuez de courir et montez l‟échelle le plus vite que vous

pouvez, leur cria Cloud avant de s‟arrêter.

Cloud dégaina son épée et se concentra tout en reculant dou-

cement vers l‟échelle. Tout à coup l‟entrée vola en éclat. Elle était

trop petite pour la créature. Cloud essaya de distinguer la créature

mais il y avait trop de poussière. Puis une énorme liane vint le

fouetter.

Cloud l‟esquiva et écarquilla des yeux. Un Aps.

Les Aps étaient considérés comme des créatures anciennes qui

auraient disparus. Impossible. Et pourtant si. Cela ressemblait à une

énorme tortue, masseuse et résistante, mais qui possédait deux

têtes aux longs cous, dont leurs dents faisaient peur à voir. De plus,

il était doté de nombreuses lianes qui le protégeaient du corps à

corps.

Son épée ne le servait donc à rien. Néanmoins, mue par une sensa-

tion, il fonça vers la créature. Instantanément, plusieurs lianes se

dirigèrent alors vers lui. Cloud constata alors que certaines d‟entre

elles étaient aussi déguisées qu‟une hache. Il en esquiva trois, en

coupa quatre et en reçut cinq, coupant nettement sa joue, ses bras,

et mettant en lambeau ses vêtements.

Puis une énorme liane, qui faisait la largeur de Cloud environ,

lui donna un coup qui l‟envoya contre le mur où était l‟échelle et

l‟assomma à moitié. Retrouvant ses esprits, Cloud se releva, tout

en sang. Il n‟y survivrait pas. Il ne reverrait plus Tifa, Aerith… Non

! Il ne pouvait pas mourir ici, alors que tant de gens comptait sur

lui.

Cloud, l‟épée en main, constata soudain que la créature rejetait

du liquide, de l‟eau. Il sourit. Il avait une chance de s‟en sortir. Il

rangea son épée dans son dos et prit sa Matéria de foudre. Puis il

monta trois échelons de l‟échelle. Et s‟y cramponna de telle façon

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qu‟il puisse lâcher ses deux mains et les placer devant lui, comme

s‟il voulait offrir la Matéria au monstre.

Comme si la créature avait senti ce qu‟il tentait de faire, elle

augmenta son allure et se rua sur Cloud. Cloud se concentra et

appela le pouvoir de la foudre.

Un éclair aveuglant déchira l‟air sombre et s‟abattit de plein

fouet sur la créature, le stoppant net dans son élan. La créature

subit un choc qui lui fit décoller de terre pour tomber lourdement

sur le sol, inconscient.

Cloud sauta de l‟échelle et s‟approcha de la créature en main-

tenant toujours sa garde. Puis il lui coupa ses deux têtes pour

l‟achever.

Enfin tremblant, il entreprit de grimper l‟échelle. Arrivé à la

moitié, il prit conscience de ses blessures, et restant sur place, se

soigna avec sa Matéria de guérison. Puis, la douleur l‟ayant quitté,

il continua de monter.

Cloud trouva Tifa et Aerith, à l‟extérieur près de la bouche

d‟égout. Aerith qui était la plus proche le vit et accourut vers lui,

avant de sauter dans ses bras.

- Oh Cloud, sanglota-t-elle presque, tous ces bruits, j‟ai cru que

tu…

Tifa se racla la gorge bruyamment.

Aerith se dégagea et lui jeta un regard meurtrier.

- Bon, dit Cloud qui ne supportait pas la situation, allons-y.

Aerith je suis désolé de t‟avoir mêlée à tout ça.

Aerith lui déclara qu‟elle avait l‟habitude des dangers et qu‟il

n‟y avait aucun souci à se faire pour elle avant d‟ajouter que ce

n‟était pas le cas de Tifa. La tension monta de plus belle et Cloud

les ignora pour une fois.

Ils étaient dans le cimetière des trains, où gisaient des centaines

de ces gros engins, hors d‟usage, qui rouillaient à vue d‟œil. Après

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l‟avoir traversé, ils arrivèrent au village du secteur 7.

Ils se dirigèrent immédiatement vers la tour lorsqu‟ils la virent

encore intacte. Mais des coups de feu parvenaient du pilier.

L‟opération était en cours.

C‟était une immense tour qui allait, en hauteur, jusqu‟à la

plaque, qui en était retenue. Pour monter, une échelle tournoyait,

et montait en haut où il devait y avoir une plate-forme.

Cloud comprit instantanément ce qui allait se passer. Ils es-

sayaient de détruire le pilier, seul support de la plaque, qui, une

fois détruite, allait laisser la plaque écraser tout le secteur 7.

- Aerith, dis à tout le monde de quitter le village aussi vite qu‟ils

le peuvent, dit Tifa en se dirigeant vers l‟escalier interminable, ah !

Et surtout ! Dans mon bar, il y a une petite fille nommée Marlène.

Emmène-la dans un endroit sûr.

Aerith acquiesça avant de s‟éloigner tandis que Cloud et Tifa

montèrent en hâte les escaliers. Arrivés à mi-hauteur, ils trouvèrent

Wedge et Jesse, allongés maladroitement. Ils étaient morts. Tifa

laissa échapper quelques larmes avant de se retourner. Cloud sentit

la colère monter en lui. Et ils montèrent encore plus vite. Plus

haut, ils trouvèrent Biggs à l‟agonie.

- Ne vous attardez pas, réussit-il à dire, mon heure est bientôt

venue. Allez plutôt aider Barret. Il est à la plate-forme. Sauvez le

secteur 7.

Puis crachant du sang, il rendit l‟âme. Tifa tremblait violem-

ment et Cloud s‟entendit jurer. Ca n‟aurait pas dû se passer de

cette façon ! Si seulement il n‟était pas tombé du réacteur n°5 !

Enfin ils arrivèrent à la plate-forme quelques mètres plus haut.

Au centre, se trouvait un énorme ordinateur, devant lequel se

tenait… Reno. Il pianotait sur le clavier.

Quelqu‟un tirait sur lui. Barret, caché derrière un container.

Mais les balles ricochaient. Un nouveau gilet pare-balles, se dit

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Cloud.

- Ah ! Je savais que vous viendriez à ma fête, dit Reno en se

retournant vers eux. Je viens d‟installer la bombe à retardement. Il

ne vous reste plus que dix minutes à tout écraser. Bon je vous

laisse ces quelques dix minutes pour vous laisser dire au revoir.

Puis, il prit sa mitraillette qu‟il tenait et la pointa sur Tifa et Cloud

sans tirer et commença à reculer. Cloud se plaça devant Tifa pour

la protéger au cas où il tirerait.

Mais Reno n‟en fit rien et arrivant au parapet, rangea précipi-

tamment son arme, et lança un « Asta la vista » avant de sauter

dans le vide sous les yeux écarquillés du trio.

Ils se regroupèrent devant l‟ordinateur, une fois qu‟ils étaient

sûrs qu‟ils étaient hors de danger. Sur l‟écran, un compte à rebours.

Cloud pianota vainement sur les touches, mais plus rien ne répon-

dait. Il ne pourrait pas arrêter la bombe et tous les habitants du

secteur 7 seront tués. Et eux aussi. La fin.

Alors qu‟il leur restait à peine cinq minutes, ils entendirent un

bruit d‟hélicoptère. C‟en était effectivement un. La porte s‟ouvrit,

dévoilant Tseng, un membre des Turks que Cloud reconnut.

- Alors mes amis, cria-t-il, on s‟amuse bien ? J‟ai une petite sur-

prise pour vous, histoire de voir un peu comment les choses se

dérouleront une fois que vous ne serez plus de ce monde.

Puis, il se dégagea et Cloud trembla de colère et d‟impuissance.

Aerith était attachée et bâillonnée. Elle parvint cependant à dire : «

Elle va bien. »

- Qu‟allez-vous faire d‟elle ? demanda Cloud énervé par la

tournure de la situation.

- Je n‟en sais pas plus que vous, avoua Tseng, notre mission

était de retrouver et de capturer le dernier Ancien. Le professeur

Hojo sera content qu‟on l‟ait enfin trouvée. Sur ce, reprit-il, je

vous laisse entre de bonnes mains.

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Le dernier Ancien ? L‟hélicoptère s‟en alla lorsque l‟explosion se

produisit. Des gros morceaux de bétons tombaient de la plaque et

celle-ci commença à s‟abaisser doucement.

- Non, non, non ! On doit faire quelque chose ! cria Tifa

presque hystérique.

- On ne peut pas arrêter la bombe, lâcha Cloud persuadé que

c‟était la fin.

- Attendez, cria Barret qui s‟était approché de la rambarde,

venez, j‟ai peut-être une solution.

Cloud et Tifa s‟approchèrent. Barret était en train de défaire

une énorme corde attachée au parapet. La corde était attachée à

son autre extrémité à la limite de la plaque, au-dessus d‟eux, entre

le secteur 6 et 7.

Cloud comprit le stratagème. En s‟accrochant tous les trois sur

la corde, ils survoleraient tout le secteur 7, qui menaçait de

s‟effondrer, et atterriraient au secteur 6, près du village.

Mais en faisant cela, ils ne pourraient empêcher l‟explosion et

sauver les taudis.

Quelques secondes après s‟être lancés du parapet, alors qu‟ils

survolaient le secteur 7, des gros morceaux de plaques se détachè-

rent et tombèrent. Mais aucun ne les menaça. Puis alors qu‟ils at-

terrirent sur le sol lourdement, près de la limite des deux secteurs,

la septième plaque s‟écroula et écrasa toutes structures, jusqu‟à les

aplatir totalement, dans un énorme bruit qui perdura.

Quelques minutes plus tard, le calme revint et la poussière hau-

tement concentrée les empêcha de voir quoi que ce soit. Les taudis

du secteur 7 n‟existaient plus.

- Wedge ! Biggs ! Jesse ! cria Barret de désespoir en contem-

plant les ruines du secteur 7. Marlène !

Tifa le rassura. Aerith avait en effet dit qu‟elle allait bien. Elle

parlait sûrement de Marlène. Barret ne fut pas trop convaincu mais

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Tifa déclara qu‟en revanche, Biggs, Jesse et Wedge y étaient restés.

Ils se trouvaient tous les trois dans le pilier au seuil de la mort.

- Ils bousillent tout ! s‟énerva Barret, ils détruisent un village

entier pour nous avoir. Ils ont tué tellement de gens !

- Tu prétends que c‟est notre faute ? Parce qu‟Avalanche habi-

tait ici ? Des innocents seraient morts à cause de nous ?

Barret nia catégoriquement ce que Tifa venait de dire. C‟est la

Shinra, ça a toujours été la Shinra. Ils sont le mal même et veulent

détruire la Planète uniquement pour assouvir leur soif de puissance

et se remplir les poches de tout l‟or du monde. Si Avalanche ne se

débarrassait pas d‟eux, ils détruiraient la Planète.

- Notre combat ne s‟arrêtera pas tant que nous ne serons pas

débarrassés d‟eux, déclara Barret de marbre. Nous devons aller

voir Marlène.

Pendant toute la discussion, Cloud posait un regard vide sur les

décombres. Le dernier Ancien ? Ses pensées semblèrent peser

lourds un instant puis tout s‟évanouit. Un blanc lumineux. Dans

mes veines coule le sang des Anciens. C‟est l‟un des justes sur cette

Planète. Cette voix, Sephiroth ?

- Cloud, tu m‟entends ? résonna la voix de Tifa dans son esprit.

Sais-tu où Aerith à pu emmener Marlène ?

Cloud préféra oublier ce qu‟il venait de vivre sur l‟instant et

répondit à Tifa qu‟il était probable qu‟elle l‟ait emmenée la petite

fille chez elle.

Suivant Cloud, ils se dirigèrent alors vers la maison d‟Elmyra.

Cloud préparait déjà quelque chose à dire à la mère pour le kid-

napping de sa fille, mais il fut surpris lorsqu‟il arriva de la voir

assise sur une chaise, le regard perdu vers le jardin.

- Je sais qu‟elle est entre les mains de la Shinra, commença

t‟elle, ce n‟est pas ta faute jeune Soldat. Ils sont venus la chercher

ici, alors qu‟elle déposait la petite fille.

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- Papa ! cria une petite voix.

Barret vit avec étonnement et soulagement sa fille courir vers

lui et sauter dans ses bras. Il l‟étreignit avec force.

- Mais qu‟attends la Shinra d‟Aerith ? demanda Cloud.

Elmyra soupira et les invita à s‟asseoir sur les chaises.

- C‟est une longue histoire, avoua t‟elle. Je ne suis pas sa vraie

mère. Oh ça doit faire 15 ans maintenant… C‟était pendant la

guerre. Mon mari avait été envoyé au front dans une lointaine

contrée appelée Utaï. Un jour, je suis allé à la gare parce que

j‟avais reçu une lettre disant qu‟il allait rentrer en permission. Mon

mari n‟est jamais venu, je me demande ce qui lui est arrivé. Non,

je suis sûre que sa permission a été annulée. Je suis allée à la gare

tous les jours dans l‟espoir de le voir arriver. Puis un beau jour, j‟ai

trouvé une femme par terre près de la gare accompagnée d‟une

petite fille. Ses derniers mots ont été : « Emmène Aerith dans un

lieu où elle sera en sécurité. » Mon mari n‟est jamais venu, je me

sentais probablement seule, alors j‟ai décidé de la prendre avec

moi. Aerith et moi sommes devenues rapidement très proches. Cet

enfant me parlait de tout. Elle m‟a expliqué qu‟elle s‟était échap-

pée d‟un laboratoire de recherche, je ne sais où. Que sa mère était

déjà repartie sur la Planète et qu‟elle était seule et bien d‟autres

choses encore.

- Repartir sur la Planète ? répéta Barret. Je ne comprends pas.

Elmyra expliqua qu‟elle aussi n‟avait pas compris. Elle lui avait

demandé s‟il s‟agissait d‟une étoile dans le ciel, mais Aerith lui ré-

pondait que c‟était cette planète.

- Elle était très mystérieuse. Puis un jour les Turks sont venus ici.

Ils disaient : « Les anciens vont nous mener vers une terre de bon-

heur suprême. Elle pourrait aider les taudis, c‟est pour ça que la

Shinra a besoin d‟elle. » Pourtant je savais qu‟elle avait des pou-

voirs mystérieux, mais comme elle tentait de les cacher, je faisais

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comme si de rien n‟était. En agissant comme une fille ordinaire,

elle a pu ainsi pendant toutes ces années échapper à la Shinra.

Mais pourquoi maintenant ? pensa Tifa, c‟était trop bête. Elmy-

ra les expliqua qu‟en venant ici, Tseng les avait trouvés toutes les

deux. Elle a décidé de se rendre à la Shinra pour que la petite fille

soit saine et sauve.

- Quoi ? s‟exclama Barret, c‟est à cause de Marlène qu‟Aerith

s‟est fait prendre ? Marlène est ma fille, expliqua t‟il à Elmyra, je

comprends votre angoisse. Il est vrai que je n‟aurai jamais dû lais-

ser Marlène toute seule comme ça, mais voilà je dois me battre !

Nous irons sauver Aerith.

Aerith devait se trouver à l‟heure actuelle dans le grand bâti-

ment de la Shinra qui se trouvait au centre de Midgar. Pour y ac-

céder, ils devraient se diriger vers le milieu. Barret déclara qu‟il

n‟avait aucun problème là-dessus. Il connaissait un ami au secteur 6

qui pourrait les aider.

- Nous irons au cœur du QG de la Shinra, déclara Cloud d‟une

voix sombre. On doit se préparer au pire.

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Chapitre 7 - Au cœur de la Shinra

Après avoir passé la nuit chez Elmyra, Barret lui demanda si elle

pouvait s‟occuper de sa fille pendant quelques jours. Elmyra accep-

ta à la condition qu‟il reviendrait en vie.

C‟est au secteur 6 qu‟ils rencontrèrent l‟ami de Barret qui devait

les renseigner pour se rendre au QG de la Shinra, cet énorme bâ-

timent qui trônait au milieu de Midgar.

Ils le suivirent pendant une demi-heure à travers le secteur 6,

s‟enfonçant profondément vers l‟intérieur du secteur. Ils

s‟immobilisèrent ainsi devant un gigantesque mur. Il leur suffirait

de grimper et de découvrir derrière ce qu‟ils cherchaient.

Barret remercia profondément son ami avant de commencer

l‟ascension du mur. Comme promis, derrière se dressait l‟immeuble

de 70 étages. Voilà, ils y étaient.

- Ok, dit Cloud, cherchons une entrée discrète, il faut à tout

prix éviter de se faire repérer avant d‟avoir trouvé Aerith.

Ils contournèrent le lieu et trouvèrent les escaliers de secours à

l‟arrière. C‟était déjà mieux que de rentrer par-devant. Mais même

s‟ils ne furent pas repérés, ils durent monter jusqu‟au 59ème étage.

Barret et Tifa arrivèrent épuisés et durent se reposer quelques

minutes tandis que Cloud imaginait la stratégie à suivre.

C‟était la première fois que Barret voyait Cloud se battre pour

sauver quelqu‟un, lui qui croyait qu‟il était indifférent à tout,

comme il l‟avait prétendu.

- Ok, intervint Cloud, attendez-moi là, je reviens.

Tifa et Barret se demandèrent ce qu‟il faisait encore lorsqu‟il

réapparut quelques minutes plus tard, un soldat inconscient dans

ses bras.

- C‟est ce que je craignais, dit Cloud, les personnes au sommet

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de la hiérarchie dans la société travaillent au-dessus du 60ème

étage. On ne peut pas passer sans carte d‟accès. C‟est un système

de sécurité Shinra. Mais regardez ce que j‟ai trouvé en fouillant le

soldat.

Cloud montra une carte magnétique avec le chiffre 60 écrit

dessus. Barret et Tifa acquiescèrent avant de se diriger vers

l‟ascenseur.

L‟étage 64 était occupé par un immense salon où plusieurs

personnes, des employés et personnels, mais aucun soldat, se repo-

saient dans des fauteuils.

Cloud pensa qu‟ils ne pouvaient pas débarquer comme ça dans

la salle avec leurs armes. S‟ils s‟aventuraient à l‟intérieur, on les

repérerait aussitôt.

- Ok, déclara Tifa, attendez-moi, je reviens.

Cloud et Barret se félicitèrent d‟avoir emmené Tifa. Elle ne

possédait pas d‟armes, seulement des gants qu‟elle pouvait facile-

ment cacher. Lorsqu‟elle revint une demi-heure plus tard, un sou-

rire éclairait son visage.

- À un moment donné, avoua-t-elle, je n‟y croyais plus, mais

alors que j‟allais vous rejoindre, un employé m‟a appelé et m‟a

demandé si j‟étais du service de réparation. J‟ai sauté sur l‟occasion

et voici le résultat.

Tifa montra une carte magnétique comme celle de Cloud mais

avec le chiffre 66 écrit dessus. Elle était censée aller là-bas pour

réparer un ordinateur récemment tombé en panne. Ils montèrent

en hâte les étages l‟un après l‟autre, discrètement. L‟étage 66 était

désert. Les couloirs étaient vides et un silence planait.

Ils s‟arrêtèrent devant une énorme porte marquée : « Salle de

Réunion » où des voix étouffées s‟échappaient. De toute façon, ils

ne pouvaient pas aller plus haut. Ils n‟avaient pas en effet de cartes

pour cela. Cloud proposa d‟écouter la conversation.

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Tifa et Barret acquiescèrent. Continuant d‟explorer les lieus, ils

arrivèrent devant une porte sur laquelle était écrite en gros carac-

tères : « Toilettes ».

- Mais qu‟est… ? demanda Barret en grognant.

Cloud ne répondit pas et ouvrit la porte. Il invita d‟un geste de

main ses compagnons à le suivre. Puis refermant la porte, il rabais-

sa le siège et monta dessus. Il enleva au plafond une plaque et la

tendit à Barret. Puis prenant une impulsion, monta dans le con-

duit. Lorsqu‟il fut en haut, il aida Barret et Tifa à monter.

- Ce conduit passe au-dessus de beaucoup de salles de l‟étage

68, expliqua Cloud, tout en progressant dans la zone étroite, je l‟ai

découvert par hasard lorsque j‟étais Soldat. Mais le plus intéres-

sant, c‟est qu‟elle passe au-dessus de la salle de réunion ... Faites le

moins de bruit possible. On y est.

Ils débouchèrent sur une autre plaque. En bas dans la salle se

déroulait une réunion. Une grande table occupait toute la pièce.

Autour, de nombreuses personnes étaient assises, silencieuses.

- Et le bilan des morts, Reeve ?

- Il est très lourd, président, répondit Reeve, plus de dix mille

morts. A l‟échelle mondiale, c‟est une catastrophe. Compte tenu

de toutes les usines déjà implantées et de tous les investissements,

les dégâts dans le secteur 7 sont estimés à environ 10 milliards de

Gils. Le coût estimé pour le reconstruire est de…

- Nous n‟allons pas reconstruire. Nous allons laisser le secteur 7

tel quel. Et reprendre le plan Néo-Midgar. La Terre promise sera

bientôt à nous. Scarlett, je veux que vous augmentiez la produc-

tion de Mako de 15% dans chaque zone. Et inclure le programme

spatial au budget, n‟est-ce pas Palmer ?

Palmer était un petit homme qui devait se lever de son siège

pour apercevoir le président. C‟est un sourire qui vint s‟afficher sur

son visage.

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- C‟est comme si c‟était déjà fait, répondit une voix féminine,

en ce qui concerne la capturée… Ah mais voilà le professeur Hojo

!

Le docteur Hojo dut se baisser pour entrer. Remarqué par sa

grande taille, il ne passait jamais inaperçu. Il passa sa main dans sa

barbe, qu‟il n‟avait pas encore rasé depuis qu‟il avait reçu la jeune

fille, et se gratta distraitement ses longs cheveux avant de parler.

- En tant que spécimen, elle est inférieure à sa mère. Je conti-

nue néanmoins à l‟étudier, mais pour l‟instant la différence avec sa

mère est de 18%.

Le président demanda combien de temps dureraient les re-

cherches et Hojo supposa que 120 années n‟étaient pas suffisantes.

Une vie humaine ne suffirait même pas pour terminer ce travail.

Ni la vie d‟un spécimen d‟ailleurs. C‟est pour cette raison qu‟Hojo

avait eu l‟idée de l‟élever. Alors, ils pourraient en créer une ca-

pable de supporter leurs recherches.

- Parfait, continuez vos recherches. Et ne négligez pas la bête.

Cette réunion est terminée.

- Evidemment ! D‟ailleurs, j‟y retourne de ce pas. Président.

Le docteur Hojo s‟inclina légèrement avant de sortir de la

pièce. Les autres membres firent de même. Cloud murmura qu‟ils

devaient sortir de là pour réfléchir.

Une fois dehors, ils firent le bilan. Le secteur 7 ne sera jamais

reconstruit, Aerith était analysée par le docteur Hojo et gardée

sans doute dans les étages supérieurs. Pourtant ils ne pouvaient pas

aller plus haut sans carte.

Ils se dirigèrent tout de même vers les escaliers, même s‟ils de-

vaient détruire la porte pour passer. C‟est là qu‟ils aperçurent Hojo

devant la porte qui cherchait sa carte dans sa blouse. La porte resta

ouverte quelques instant après qu‟il fut passé et le trio en profita

pour passer à l‟étage supérieur. Progressant subtilement dans les

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couloirs, ils débouchèrent dans une vaste salle remplie de cages et

de détritus.

Cloud s‟intéressa à un sas fermé et doté d‟une seule vitre. Il

risqua un coup d‟œil. Il en resta paralysé d‟horreur.

- Jénova… Sephiroth… ils l‟ont donc amenée ici.

Cloud tomba par terre le regard dans le vide. Tifa l‟aida à se

relever mais il n‟était pas en état d‟expliquer ce qui venait de se

passer.

Les expériences réalisées par la société Shinra étaient pour ainsi

dire épouvantables. À l‟intérieur du sas était enfermé une horrible

créature dépourvue de tête. Inhumaine, son corps mis à nu sem-

blait couvert de cloques et baigné de sang. Mais le plus effrayant

était le fait qu‟elle était immobile.

Plus loin, une cage renversée dans laquelle reposait un animal à

la peau pourpre. Sa tête était décorée de plumes et de longues

griffent sortaient de ses pattes musclées. Cloud sentit que la bête

était épuisée.

- Tu crois qu‟il s‟agit de la bête dont parlait le président ?

- Oui, répondit Barret. Ah, si le monde savait quelles horribles

expériences il y avait dans ces laboratoires.

- Aerith ne doit sûrement plus être très loin maintenant. Allons-

y !

L‟animal dans la cage ne cilla pas un seul instant en regardant le

groupe monter à l‟étage supérieur. Puis habilement, il entreprit de

limer ses ongles. Il fallait être prêt.

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- Aerith ! cria Cloud.

Le docteur Hojo se tenait devant un grand compartiment vitré

dans lequel Aerith était enfermée mais consciente. Barret menaça

le docteur d‟ouvrir la porte s‟il ne voulait pas mourir sur-le-champ.

Mais le professeur n‟était nullement intimidé par la menace.

- Vous la laisser ? Le dernier des Anciens ? Vous me faites rire.

De toute façon la Sécurité sera bientôt là. Et puis vous tombez

bien, vous allez avoir le privilège d‟assister à une de mes expé-

riences...

Ils ne purent rien faire lorsqu‟il appuya sur l‟un des boutons de

sa manette. Aussitôt, un trou s‟ouvrit à deux pas d‟Aerith, et une

autre chose montait d‟en bas. Cloud refusa de le croire. C‟était la

bête qu‟on montait. Le docteur ricana de plus belle.

L‟animal dangereux, conscient de tous ces regards posés vers

lui, se leva et vit Aerith. Dans un sursaut d‟élan, Barret bondit près

de la cage et tira une rafale de balles vers les portes vitrées pour les

briser. Aussitôt une épaisse fumée provenant du système

d‟ouverture aveugla alors tout le monde.

Le docteur Hojo, surpris par la gravité de la situation, courut

vers la porte du sas pour vérifier l‟état de ses précieux spécimens.

Soudain la porte s‟ouvrit et l‟animal sortit en bondissant sur

Hojo, le projetant assommé loin de la cage. Tifa courut voir Aerith

pour s‟assurer qu‟elle allait bien.

- Cloud ! cria-t-elle en se jetant dans ses bras dès qu‟elle le vit,

je savais que tu viendrais à mon secours !

Cloud, mal à l‟aise, se racla la gorge bruyamment pour attirer

l‟attention d‟Aerith sur le fait qu‟ils n‟étaient pas seuls et qu‟il fal-

lait faire vite pour s‟enfuir. Se retournant alors pour sortir, ils

s‟immobilisèrent. L‟animal était devant eux.

- Merci de m‟avoir libéré, dit-il simplement. Je m‟appelle Red

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XIII, un nom insignifiant que m‟a donné le professeur Hojo.

- Mais qu‟est-ce que tu es ? demanda Barret sortant de sa stu-

peur.

- Bonne question, mais réponse difficile, se contenta de dire

Red XIII, je suis ce que tu vois. Vous devez avoir beaucoup de

questions, mais sortons d‟ici d‟abord, je vous guiderai.

Le groupe acquiesça et se dirigea vers les ascenseurs. L‟alarme

n‟avait pas encore été donnée, mais les coups de feu de Barret

avaient sûrement dû se faire entendre.

- Changement de programme, dit soudain une voix alors que la

porte de l‟ascenseur se fermait.

Cloud vit avec horreur que les Turks venaient d‟entrer. Il

n‟essaya pas de lutter. C‟était trop étroit pour combattre. Ils ne

pouvaient pas prendre ce risque. Les Turks les amenèrent à l‟étage

70 après leur avoir attachés les mains. Le bureau du président Shin-

ra occupait tout l‟espace de l‟étage. C‟était un bureau au design

surprenant où il pouvait avoir accès à tout ce qui se passait à Mid-

gar, simplement en restant assis sur sa chaise.

- Où est Aerith ? demanda Cloud en ne la voyant plus. Pour-

tant elle était avec eux un instant plus tôt.

- En lieu sûr, répondit le président d‟une voix ferme en se diri-

geant vers eux. C‟est une importante survivante des Anciens.

Avant, ils se faisaient appeler les Cétras et ils vivaient il y a des

milliers d‟années. À présent, c‟est une page oubliée de l‟histoire.

- Les Cétras, répéta Red XIII comme s‟il se rappelait, cette fille

est une survivante des Cétras ?

Le président Shinra confirma. Les Cétras allaient le guider vers

la Terre promise. Il avait beaucoup d‟espoir en Aerith. La légende

racontait que la Terre promise était très fertile et si la terre était

très fertile, alors il devait avoir de l‟énergie Mako en grande quan-

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tité. C‟est là que Néo-Midgar sera construit, la nouvelle gloire de

la Shinra.

- Arrête de rêver ! l‟interrompit Barret énervé par ce qu‟il ve-

nait d‟apprendre. On sera là pour t‟en empêcher.

- Oh vous n‟êtes pas au courant ? ricana le président, vous allez

tester pour moi les nouvelles prisons intégrées à ce bâtiment. Vous

ne pourrez jamais vous échapper d‟ici, c‟est la fin d‟Avalanche !

- Aerith, s‟étonna Cloud, tu es là toi aussi ?

Ils avaient tous été jetés dans les prisons du 67ème étage. Et

chacun occupait une cellule. La cellule d‟Aerith était placée devant

celle de Cloud.

Cloud avait prévu qu‟ils se feraient emprisonner mais il n‟avait

prévu aucune solution. Il ne pouvait rien faire pour se sortir de là.

Cela dépendait du président.

- Dis-moi Aerith, dit Tifa, la Terre promise existe-t-elle vraiment

? Que sais-tu des Anciens ? Aerith regarda étrangement le sol. Ce

qu‟elle savait ? Les Cétras naissent avec la Planète, communiquent

avec la Planète et peuvent l‟ouvrir. Et alors… les Cétras retourne-

ront à la Terre promise, une terre qui promet le bonheur suprême.

C‟était ce que sa mère répétait sans cesse.

- Parler avec la planète ? répéta Cloud plein

d‟incompréhension. Mais que dit la Planète ? L‟entends-tu mainte-

nant ?

- Il y a beaucoup de monde et de bruit, c‟est pour cette raison

que je ne comprends pas ce qu‟elle dit. En fait, je ne l‟ai entendue

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que dans l‟Eglise des taudis, Mère disait que Midgar n‟était plus en

sécurité. Partir un jour de Midgar, communiquer avec la Planète et

trouver la Terre promise, c‟est ce que maman me répétait.

Tout ça avait sûrement un sens mais Cloud ne le comprit pas

comme les autres. Les Anciens savaient où se trouvait la Terre

promise et la Shinra la recherchait. La Shinra croyait que la Terre

promise renfermait de l‟Énergie Mako. Cela signifiait que si la Shin-

ra la trouvait, elle y puiserait toute l‟Énergie Mako, la terre se des-

sécherait et la planète s‟affaiblirait…

Cloud s‟endormit dans ses pensées sans s‟en rendre compte.

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Chapitre 8 - Fuite précipitée

- Cloud, réveille-toi ! Il s‟est passé quelque chose.

Cloud ne pouvait pas dire combien de temps il avait dormi,

mais lorsqu‟il ouvrit ses yeux, Barret était près de lui. Mais com-

ment Barret avait-il fait pour sortir de sa cellule ? Cloud rejoignit le

groupe qui encerclait un corps au sol.

- On était en train de discuter et d‟essayer de ne pas penser à

notre propre sort, expliqua Barret, quand on a entendu des cris

horribles venant de la cabine. Aussitôt, les portes se sont ouvertes.

Les cris étaient vraiment horribles, alors on est resté dans notre

pièce. Puis plus tard, nous nous sommes aventurés dehors et nous

avons trouvé ce soldat.

Cloud regarda le corps du soldat abasourdi. C‟était à peine si

on le reconnaissait. Il y avait du sang partout. Red XIII déclara

qu‟aucun humain n‟était capable de faire ça.

- Oh Cloud, si tu avais entendu ces cris ! frissonna Aerith.

Tout l‟étage avait été contaminé par un silence étrange.

- Bon sortons d‟ici, déclara Cloud en essayant de prendre un

ton confiant. Et restons groupés. Venez !

Le groupe prit le chemin de l‟ascenseur. Soudain, Cloud

s‟arrêta. Du sang. Une traînée de sang.

- Qu‟est-ce que c‟est que tout ce sang ? demanda d‟une voix

horrifiée Tifa.

- Je ne sais pas mais regardez, dit Barret, il y en a encore plus

là-bas !

Cloud s‟éloigna un instant du groupe et se retrouva alors dans

la pièce désordonnée dans laquelle ils avaient vu pour la première

fois Red XIII. Parcourant du regard la vaste pièce, son regard se

figea. Il fit un signe aux autres, leur indiquant de s‟approcher.

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- Oh mon Dieu ! s‟exclama alors Tifa. Oh non, pas lui !

Cloud dégaina son épée. La porte du sas qui renfermait

l‟horrible créature défigurée était grande ouverte. La chose s‟était

échappée. On comprenait désormais l‟ampleur des cris.

- On dirait qu‟elle s‟est traînée vers les étages supérieurs, re-

marqua Red XIII.

Les traces se dirigeaient effectivement vers les escaliers. Aerith et

Tifa frémirent violemment. Elles n‟étaient pas habituées à tant de

sang.

- Vous restez derrière moi, ok ?

- Oui, crièrent-elles presque de joie en s‟attendant à bien pire.

Le groupe ainsi formé se déplaça alors assez lentement vers les

escaliers. L‟atmosphère était lugubre, sombre et menaçante. Il n‟y

avait aucun bruit si ce n‟étaient les respirations quelque peu

bruyantes d‟Aerith et de Tifa qui marchaient maladroitement le

long des couloirs.

Ils suivirent les traces de sang qui les menèrent vers le dernier

étage du bâtiment, celle du bureau du directeur.

- Le président Shinra est mort ? s‟exclama Barret.

Le président Shinra était bel et bien mort. Assis sur sa chaise,

son visage posé sur son bureau, le regard vide, une épée d‟une

longueur exceptionnelle plantée dans le dos.

- L‟épée de Sephiroth ? s‟exclama Cloud abasourdi.

- Sephiroth est vivant ? interrogea Tifa.

- Apparemment oui, c‟est le seul à pouvoir manier une épée

d‟une telle envergure.

- C‟est la fin de la Shinra, déclara Barret ébahi. Mais que s‟est-il

passé ?

Un bruit se fit entendre derrière le bureau et un petit homme

en sortit, le visage déformé par la peur, courant de toutes ses

forces. Cloud l‟intercepta. C‟était Palmer, celui qui s‟occupait du

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programme spatial.

- Ne me tuez pas s‟il vous plait ! gémit-il d‟une petite voix, je

vous dirai tout ! Sephiroth est venu, je l‟ai vu de mes propres yeux,

j‟ai même entendu sa voix. Il disait : « Je ne vous laisserai pas vous

emparer de la Terre promise. »

- Ca veut dire que la Terre promise existe vraiment ? question-

na Tifa. Et que Sephiroth est venu ici pour empêcher la Shinra de

s‟en emparer ? C‟est donc quelqu‟un de bien !

- Quelqu‟un de bien ? répéta Cloud. Non, ce n‟est pas si

simple. Je le connais, la mission de Sephiroth est bien différente.

Mais es-tu bien sûr que c‟était lui ?

Palmer confirma à nouveau. Cloud ne pouvait croire que Se-

phiroth était vivant. C‟était impossible. Et pourtant.

- Ecoutez, intervint Aerith, on dirait un hélicoptère.

Un hélicoptère était en effet en train de se poser sur le balcon

du bâtiment, malgré les forces furieuses du vent qui l‟en dissua-

daient.

Aussitôt, ils sortirent à l‟air frais et se placèrent à une distance

raisonnable de l‟appareil. La porte s‟ouvrit, dévoilant un grand

homme mince, habillé d‟un costume blanc. Ses yeux repérèrent

aussitôt le groupe qui se tenait devant lui. D‟un pas rassuré, il fit

quelques pas vers eux.

- Bonjour, bonjour.

- Rufus ! s‟écria Barret. Comment êtes-vous déjà au courant de

la mort du président ?

Rufus attacha soigneusement les boutons de sa manchette

droite.

- Je suis le fils du président Shinra, et maintenant le nouveau

président, je me dois de savoir tout. Alors, Sephiroth était bien là

en fin de compte. Par contre, je regrette infiniment de ne pas sa-

voir qui vous êtes, vous !

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- Tu es devant Avalanche, mon vieux ! répliqua Barret d‟un ton

injurieux.

Rufus les dévisagea tous intensément.

- Avalanche, le groupe terroriste responsable de la destruction

des réacteurs et de la plaque du secteur 7 ? dit-il. Vous ne pourrez

pas vous échapper cette fois… Et puis, regardant cette fois-ci Aerith

et Red XIII, il faut que je continue les expériences de père.

Barret bondit en avant furieux.

- Vous êtes tous pareils, vous et votre pouvoir !

- Mon père a essayé de contrôler le monde avec de l‟argent.

On dirait que ça a marché. Parce que la population pensait que la

Shinra la protégerait. Travaille à la Shinra, fais-toi payer. Si un

terroriste t‟attaque, la Shinra s‟en occupera. Tout a l‟air parfait.

Mais je ne vois pas les choses comme ça. Je contrôlerai le monde

par la terreur. Les méthodes de père sont bien trop coûteuses, il

n‟y a pas de raison de gaspiller de l‟argent pour le peuple.

- Barret ! dit Cloud, ça suffit, il faut sortir d‟ici maintenant. Va

t‟en, je te confie le groupe, mais promets-moi, échappe-toi d‟ici

coûte que coûte ! Barret regarda Cloud intensément comme s‟il

voulait lire dans ses pensées, puis appela tout le groupe à le suivre.

- Vous ne pourrez pas vous échapper, dit Rufus en les voyant

partir, l‟immeuble est infecté de gardes. Mais pourquoi es-tu res-

té… jeune Soldat ?

Cloud s‟approcha un peu plus du président.

- Tu cherches la Terre promise et Sephiroth. Beaucoup de

choses se sont passées mais quoi qu‟il en soit, je ne laisserai per-

sonne, ni toi, ni Sephiroth, s‟emparer de la Terre Promise.

Rufus dégaina son épée et siffla. Un cri lui répondit, puis une

forme noire s‟échappa de l‟hélicoptère et vint se poster à sa droite.

C‟était un chien. Ses longues griffes acérées en disaient long et

Cloud regretta d‟avoir laissé partir Red XIII. Mais bon, il devait

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70

faire avec. Il sortit lui aussi son épée et se mit en position de com-

bat.

- Toi, au moins, sourit Rufus, tu es direct. Mm… Sais-tu au

moins que Sephiroth est un Ancien ?

Cloud fut abasourdi, mais déjà Rufus s‟était précipité sur lui, la

lame en avant. Cloud évita la lame au dernier moment tellement il

fut surpris par ce qu‟il venait d‟entendre. Mais déjà Rufus enchaîna

avec un autre coup, l‟obligeant à se concentrer pleinement sur le

combat.

De nom, Rufus était réputé pour se battre avec une certaine

dextérité, et même si quelques fois certains de ses coups frôlaient

ses vêtements, Cloud domina le duel pendant un bon moment. En

fait, si le chien n‟avait pas été présent, il aurait pu rapidement

clore le duel.

L‟animal avait la désagréable manie de l‟attaquer par derrière

après s‟être fait oublier. L‟animal était vraiment rapide et chacune

de ses attaques, même si elles n‟étaient pas victorieuses, déstabili-

sait beaucoup Cloud.

Soudain il eut une idée. Dès qu‟il vit l‟animal s‟éloigner pour le

contourner, il prit rapidement sa Matéria de feu et en enveloppa

le manche de son épée avec. Rufus le regarda avec étonnement

alors qu‟à l‟instant même, un cercle de feu s‟éleva autour d‟eux, les

flammes mesurant un bon mètre. Maintenant la créature ne pour-

rait plus l‟attaquer, ni l‟approcher.

Cloud fit un sourire et Rufus engagea à nouveau le combat.

L‟échange des coups augmenta de vitesse et bientôt, une égrati-

gnure vint apparaître sur le visage de Rufus qui arrêta le combat en

sifflant.

Aussitôt, le feu qui brûlait avec autant d‟ardeur qu‟au début, se

figea sur l‟instant et la glace le recouvrit. Rufus venait de geler les

flammes grâce au pouvoir de la glace. Puis sortant de son manteau

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un fusil, créa une brèche en tirant sur la glace derrière lui.

- Tu es plus doué que je ne le pensais, mais je dois mettre fin à

ce combat ! lança-t-il.

Cloud regarda avec étonnement Rufus se précipiter dans

l‟hélicoptère, suivi de son chien. Tout s‟était passé trop vite. Il

n‟avait pas eu le temps de réagir. Rassemblant ses idées, il décida

de fuir le bâtiment.

- On les a retrouvés, envoyez tout de suite du renfort, ils sont

dans le parking C.

Barret appuya alors sur la pédale, l‟écrasant presque. Le petit

camion fonça à vive allure vers les escaliers. Les soldats horrifiés se

jetèrent de part et d‟autre tout en continuant de tirer. Des vitres se

brisèrent, le véhicule se prit de nombreuses éraflures mais cela ne

suffit pas à l‟arrêter. Les grosses roues du camion montèrent aisé-

ment les marches de l‟escalier.

- Barret, cria Red XIII, monte les escaliers et fonce dans la vitre

sans réfléchir !

Barret aperçut les larges marches de l‟escalier qui menaient vers

le second étage et s‟y dirigea. Les renforts étaient arrivés et l‟air

était rempli de balles. Derrière la vitre, quelques mètres plus bas,

une autoroute traversait tout Midgar, de son centre vers les fron-

tières de la ville.

Le petit camion défonça lourdement la vitre et se retrouva

pendant une fraction de seconde dans l‟air, hors de l‟immeuble,

avant de tomber lourdement sur le sol, ses quatre roues les pre-

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mières, assommant pendant quelques secondes ses passagers.

Barret continua quand même d‟appuyer sur l‟accélérateur

avant de regarder derrière lui. Alors qu‟ils continuaient à rouler,

Barret eut une pensée pour Cloud. Comment allait-il s‟y prendre

pour les rejoindre ? C‟était impossible. Cloud avait peut être fait

partie du Soldat, mais aujourd‟hui dans une telle situation, même

avec toute l‟expérience qu‟il possède, ce serait un miracle s‟il réus-

sissait.

- Barret ! cria Tifa, accélère ! On nous rattrape !

Barret risqua un coup d‟œil à l‟arrière et compta cinq motos. Ils

approchaient dangereusement. Soudain, il eut une idée.

- Accrochez-vous bien, à l‟arrière ! Ca va secouer !

Puis aussi soudainement qu‟il avait parlé, il freina à fond. Trois

motos percutèrent l‟arrière du camion, le défonçant presque, ré-

duisant ainsi l‟espace où se tenait fermement Red XIII, Tifa et Ae-

rith. Mais cela avait réussi à mettre KO les trois motards.

Barret écrasa de plus belle la pédale d‟accélération, et remar-

qua que les deux motos restantes préféraient les cotés du véhicule

plutôt que l‟arrière.

- Bien, murmura Barret, il va falloir changer de technique.

Ils avaient déjà parcouru la moitié de l‟autoroute, lorsque Bar-

ret constata avec horreur que l‟un des deux motards tenait dans

une main le guidon, et de l‟autre une fine lame. Il essayait de se

mettre à la hauteur des roues et de les percer.

Barret braqua à droite, essayant de lui faire impasse. Le motard

quelque peu surpris par cette manœuvre, eut du mal à maîtriser sa

moto, et chuta lourdement sur le sol. Plus qu‟une.

- Ca va bien derrière ? questionna Barret.

- Oui comme sur de roulettes, répondit une voix glacée de

terreur.

- Tifa, voyons, la réprimanda Aerith en claquant les dents, ne

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me dis pas que tu as peur ?

- Barret, continue de rouler, trancha Red XIII, je m‟occupe

d‟elles. Fais attention ! Il a pris son arme.

Son arme ? Mais oui ! Barret lâcha sa main droite du volant.

Son mini canon ! Comment n‟y avait-il pas pensé plus tôt ? Il bra-

qua son bras vers le motard stupéfait et tira une rafale. Quoi de

plus simple ? Il n‟y avait plus personne à leur trousse. Barret ne

ralentit pas pour autant son allure et, après vérifié l‟état de ses

compagnons, accéléra encore.

Peu à peu il parvint à voir la fin de l‟autoroute. Le camion fit

un dérapage incontrôlé pour se stabiliser juste devant le barrage.

Au-delà s‟étendaient les plaines de Kalm, la liberté.

Lorsque Barret sortit du véhicule pour s‟assurer que tout le

monde allait bien, son regard resta figé sur un véhicule qui les

rejoignait. C‟était une énorme machine, un véhicule blindé, repo-

sant sur six énormes roues. Doté de plusieurs canons et fusils, il

reposait comme inerte devant eux.

- Vite, sortez de là, s‟enquit rapidement Barret en aidant les

filles à sortir.

La machine s‟activa alors. Elle devait être télécommandée de

l‟extérieur. Plusieurs boutons s‟allumèrent, des canons bougèrent

pour finir pointés vers eux. Barret leva son bras droit et vida son

chargeur. Toutes les balles ricochèrent. Soudain, une voix sonore

se fit entendre.

- N‟essayez même pas. Ce char d‟assaut ne possède aucune

faiblesse. Entièrement blindé. C‟est la fin mes amis, les citoyens de

Midgar seront heureux de voir qu‟il ne pèse plus de menace sur

leur vie.

Cette voix. Rufus ! C‟était impossible. Cloud avait dit qu‟il

s‟occuperait de lui. Tifa et Aerith regardèrent avec appréhension

tous les canons se verrouiller sur eux. Elles fermèrent les yeux et

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attendirent.

C‟est alors que la pluie commença à tomber. Puis un énorme

bruit déchira l‟air. C‟était l‟éclair qui s‟abattait sur la machine. Puis

plusieurs. L‟électricité se propageait rapidement dans toutes les

pièces du véhicule, endommageant ses circuits électriques. Red XIII

sentit le danger le premier.

À peine eurent-ils le temps de se jeter derrière le véhicule que

l‟explosion se réalisa. Le petit camion faillit se retourner les écra-

sant ainsi mais Barret le tint fermement. Puis le calme vint et le

groupe sortit pour voir ce qu‟il en restait. La fumée bien

qu‟abondante se dissipait assez rapidement.

Bientôt ils purent distinguer une silhouette.

- On dirait que j‟arrive à temps, dit une voix qu‟ils reconnu-

rent.

- Oh Cloud ! s‟écria Aerith en sautant à son cou, j‟étais sûre que

tu viendrais.

- Bon, répondit-il en se débarrassant d‟elle sous le regard mena-

çant de Tifa, allons-y avant que les renforts arrivent.

Ils prirent moins de cinq minutes pour quitter Midgar.

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Chapitre 9 - Passé de Cloud /1

- Cloud, tu es en retard ! retentit la voix de Tifa, lorsqu‟il par-

vint dans la chambre d‟hôtel.

- Excusez-moi de vous avoir fait attendre.

Barret était étonné par le changement qui s‟était produit chez

Cloud ces derniers jours. Il paraissait plus humain. Finalement, il

l‟avait sous-estimé. Après avoir quitté Midgar, ils s‟étaient tous

dirigés vers Kalm, un petit village qu‟ils avaient atteint en moins

d‟une heure. Là, ils avaient tous loué une chambre à l‟hôtel et

attendaient Cloud qui était parti faire une marche dans les ruelles

du village pour se changer les idées.

- Je crois que tout le monde est là maintenant, commença Ae-

rith. Cloud, nous avons décidé qu‟il serait préférable d‟entendre

ton histoire… tu sais, celle à propos de Sephiroth et Jénova.

Cloud n‟eut pas l‟air surpris. Justement, il s‟y attendait. Tout

cela devenait compliqué. Il fallait éclaircir certaines choses.

- Autrefois, commença-t-il, je voulais ressembler à Sephiroth,

c‟est pourquoi je me suis engagé dans le Soldat. Après avoir mené

quelques missions avec Sephiroth, nous sommes devenus amis.

- Amis ? s‟étonna Barret.

- Oui et bien, expliqua Cloud, il était plus âgé que moi et par-

lait rarement de lui. Alors je suppose que c‟était un copain de

guerre. Nous avions confiance l‟un en l‟autre, jusqu‟au jour où ...

Après la guerre, il était du devoir du Soldat de vaincre toute résis-

tance à la Shinra. C‟était il y a 5 ans. J‟avais 16 ans.

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- Hé ! Installe-toi Cloud ! Le voyage sera long.

- Ils m‟ont donné une nouvelle Matéria, je suis impatient de

l‟utiliser. Au fait, quel est l‟objectif de la mission ?

- Ce n‟est pas une mission ordinaire.

- Tant mieux, sourit Cloud, j‟ai rejoint le Soldat pour pouvoir

être comme toi. Mais le temps que je devienne première classe, la

guerre était déjà finie. J‟ai abandonné tout espoir de devenir un

héros comme toi. C‟est pour ça que je suis toujours partant pour

une mission importante. Un peu pour m‟affirmer.

Sephiroth ne fut pas flatté par le compliment et expliqua dere-

chef que leur mission consistait à étudier un vieux réacteur Mako

qui fonctionnait mal et qui semblait produire des créatures brutales

qui terrorisaient le village de Nibelheim.

- Nibelheim ? s‟exclama Cloud, c‟est de là que je viens. Ma ville

natale.

Le camion qui les transportait freina brusquement. Le chauffeur

les signala qu‟une chose étrange s‟était écrasée devant eux. Lors-

qu‟ils sortirent, ils constatèrent qu‟il s‟agissait d‟un dragon. Les

dragons étaient considérés comme des machines de destructions

épouvantables. Pourtant Sephiroth courut en direction de l‟animal,

qui ouvrait déjà sa grande gueule pour cracher du feu. Il sortit sa

longue lame tandis que le souffle de feu du dragon gelait dans sa

gueule, alors que d‟un revers de main, il décapita la bête. L‟attaque

fut rapide et sanglante. Un seul assaut avait réussi à terrasser le

dragon.

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- La force de Sephiroth est surnaturelle, expliqua Cloud à ses

compagnons, il est bien plus fort encore que dans toutes les his-

toires que vous avez pu entendre sur lui. Moi ? J‟étais fasciné par

sa façon de combattre. Et c‟est là que nous sommes arrivés à Ni-

belheim.

- Alors qu‟est-ce que tu ressens ? demanda Sephiroth en

s‟arrêtant au seuil du village, ça fait un bout de temps que tu n‟es

pas revenu chez toi hein ?

Cloud ressentait quelque chose qu‟il ne pouvait pas expliquer.

De la joie ? De la sécurité ? Du réconfort ? Il demanda à Sephiroth

s‟il avait encore de la famille.

- Mes parents ? répondit-il étrangement. Ma mère c‟est Jénova,

elle est morte à ma naissance, et mon père… Qu‟importe ? Allons-

y.

Le village était trop calme. Tous les habitants s‟étaient barrica-

dés dans leur maison, effrayés à l‟idée de sortir à cause des

monstres. Sephiroth avait informé Cloud qu‟ils partaient pour le

réacteur demain à l‟aube et qu‟il pouvait en profiter pour rendre

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visite à sa famille.

- Je n‟avais pas vu ma mère depuis 2 ans, expliqua Cloud de

mauvaise grâce, mon père est mort quand j‟étais petit, c‟est pour

ça que ma mère vivait dans une grande maison. Maman était une

femme forte, elle n‟a jamais changé, toujours en pleine forme.

- Viens Cloud, approche que je te regarde, tu es tellement

beau, c‟est un uniforme du Soldat ? Dis donc, je parie que les filles

ne te lâchent pas.

- Maman, je…

- Je m‟inquiète à ton sujet, dans la ville on se laisse vite tenter,

j‟irais mieux si je savais que tu avais une petite amie. Est-ce que tu

te nourris bien ?

- Ca va, ne t‟inquiètes pas pour moi, la Compagnie prends soin

de moi.

Cloud ne resta pas longtemps chez sa mère. La maison de Tifa

était vide. Lorsqu‟il rentra à l‟hôtel, il fit la rencontre de Zangan,

un professeur d‟arts martiaux, qui disait s‟occuper de l‟éducation

de Tifa, l‟une de ses élèves les plus émérites.

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- J‟ai loué les services d‟une femme guide qui nous conduira au

réacteur Mako, annonça Sephiroth lorsqu‟il entra dans la chambre,

j‟ai entendu dire qu‟elle était jeune, j‟espère que nous pourrons

compter sur elle.

Cloud acquiesça avant de s‟effondrer sur son lit, alors que Se-

phiroth fixait les montagnes de Nibelheim à travers la vitre avec

un air de déjà-vu.

Tout le village était au courant de l‟arrivée des soldats en vue

de régler le problème des monstres, et le lendemain, dès l‟aube, ils

se réunirent devant le sentier qui menait au cœur des montagnes.

Un homme âgé s‟entretenait avec Sephiroth et Cloud, les mena-

çant de tout, si un malheur leur arrivait.

- Ne t‟inquiètes pas papa, s‟écria une voix dynamique, ça va

aller, j‟ai avec moi deux hommes du Soldat. Bonjour je me pré-

sente, Tifa, le meilleur guide du village.

Lorsque Cloud se retourna, elle était devant elle. Rien n‟avait

changé en elle si ce n‟est qu‟elle paraissait plus adulte. Sa silhouette

avait gagné en affinité et Cloud réalisa soudain à quel point elle lui

avait manqué. Beaucoup de souvenirs refirent surface.

- Tifa ? réagit Cloud stupéfait, c‟est trop dangereux, je ne peux

pas te mêler à tout ça.

Ce n‟est pas pour rien que le Soldat s‟en occupe, pensa Cloud.

Mais Tifa n‟était pas d‟accord. Pour une fois qu‟elle pouvait se

faire entendre.

- Alors il n‟y a pas de problèmes, conclut Sephiroth qui ne vou-

lait pas d‟histoires, il suffira que tu la protèges, allons-y.

Le groupe se retourna et ils commencèrent à marcher. Devant

eux, les montagnes s‟élevaient soudain.

- Attendez s‟il vous plait ! dit alors une voix. Laissez moi

prendre une photo en souvenir. Je vous donnerai tous un exem-

plaire lorsque je les aurai développés.

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Sephiroth maugréa un peu mais Tifa insista. Cloud soupira.

Finalement ils posèrent tous les trois.

Cloud, Tifa et Sephiroth.

Tifa avait informé le groupe que cela ne prendrait pas plus

d‟une heure pour arriver à destination. La marche était assez diffi-

cile vu que le chemin de terre qu‟ils suivaient montait inexorable-

ment vers les hauts sommets. Après un tournant, le groupe s‟arrêta

devant un précipice et Tifa annonça qu‟ils devaient aller sur l‟autre

versant pour continuer. Un pont en bois reliait les deux mon-

tagnes. Tifa assura que le pont était encore solide, pourtant lors-

que le groupe passa la moitié, des craquements se firent entendre.

- Courez jusqu‟à l‟autre moitié ! cria Tifa paniquée.

Tifa qui guidait arriva sur l‟autre versant, succédée de Sephiroth

qui la suivait, mais Cloud et les deux soldats qui les accompa-

gnaient, n‟eurent pas cette chance. Le pont se rompit soudain et

Cloud sentit ses pieds se dérober sous lui, mais Sephiroth réussit in

extremis à le prendre. Tifa, elle, avait réussi à sauver un des deux

soldats qui s‟était jeté désespérément vers elle. Un soldat était

mort. Le groupe resta silencieux un moment avant de continuer.

- Maintenant ça se corse, précisa Tifa, nous entrons dans les

grottes de Nibelheim. Suivez-moi bien, il fait assez sombre. Ces

grottes s‟enchevêtrent, c‟est une vraie fourmilière.

Au détour d‟un passage, chacun fut surpris de constater que la

grotte commençait à prendre de mystérieuses couleurs et éclai-

raient ainsi par leur luminosité le chemin.

- Ce doit être l‟Énergie Mako, expliqua Sephiroth, cette mon-

tagne en contient en abondance. C‟est pour cette raison qu‟on

avait construit un réacteur dans cette région.

Sephiroth avait bien raison. Ils débouchèrent dans une grande

caverne où gisait à quelques pas devant eux une source fluores-

cente que Cloud reconnut tout de suite.

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- Une fontaine à Mako, dit Sephiroth le regard fixé sur la fon-

taine, un miracle de la nature. La condensation de l‟énergie Mako

produit de la Matéria. C‟est très rare de la voir ainsi à l‟état natu-

rel.

Cloud était lui aussi hypnotisé par la source. La connaissance et

la sagesse des Anciens sont contenues dans la Matéria. Quiconque

possède cette connaissance peut facilement utiliser les pouvoirs de

la Terre et de la Planète. Cette connaissance interagit entre nous et

la Planète en faisant appel à la magie. C‟était les premières leçons

qu‟on leur donnait au Soldat concernant les Matérias.

- La magie, laissa échapper Cloud, quel mystérieux pouvoir ...

Sephiroth éclata soudain de rire, rompant le silence magique

qui s‟était établi entre la source et ses visiteurs. Ils le regardèrent

tous étonnés. Sephiroth expliqua qu‟un homme lui avait un jour

de ne jamais employer un terme si peu scientifique que « pouvoir

mystérieux ». Ça ne devait même pas s‟appeler de la « magie ».

L‟homme qui l‟avait réprimandé ce jour là était entré dans une

fureur noire.

- Il s‟agissait de Hojo de la Shinra, termina Sephiroth, un

homme inexpérimenté à qui on avait demandé de prendre la suc-

cession d‟un grand scientifique. Il était bourré de complexes.

- Que c‟est beau ! ne put s‟empêcher de remarquer Tifa, si le

réacteur Mako continue de puiser de l‟Énergie, cette fontaine sera

bientôt a sec, elle aussi.

Le soldat qui les accompagnait était lui aussi fasciné devant

cette merveille de la nature. Enfin, ils décidèrent de reprendre la

route.

Ils prirent une demi-heure pour quitter la grotte. Le chemin

devenait plus facile et déjà ils purent voir le réacteur de loin. Ils

l‟atteignirent rapidement car le terrain commençait à devenir dé-

gagé et plat.

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- Tifa, attends-nous ici.

Sephiroth montait déjà les marches qui menaient à l‟intérieur

du réacteur tandis que Tifa insistait pour les accompagner.

- Seules les personnes autorisées peuvent entrer, trancha Sephi-

roth, cet endroit abrite des tas de secrets de la Shinra. Prends soin

de la dame, soldat. Cloud, dépêche-toi.

Le soldat acquiesça et Tifa fulminant, regarda les deux membres

du Soldat entrer dans le réacteur.

Il s‟agissait d‟un ancien réacteur. Sephiroth et Cloud se dirigè-

rent vers la salle de contrôle. La salle dans laquelle ils débouchè-

rent était occupée par de nombreuses cages dotées d‟une seule

vitre, alignées parfaitement à droite et à gauche. Un escalier mon-

tait au milieu et s‟arrêtait devant une porte close. Ils examinèrent

ensuite la pièce, cherchant quelque chose d‟inhabituel.

- C‟est peut-être pour ça que ça fonctionne mal, s‟éleva la voix

de Sephiroth après un certain temps. Cloud, viens voir.

Cloud constata que son compagnon s‟était arrêté devant une

des cages. Elle était mal fermée. Cloud était étonné par toutes ces

cages toutes alignées. Mais qu‟y avait-il à l‟intérieur ? Sephiroth

décida de le savoir tout de suite et risqua un coup d‟œil à travers

la vitre.

- A présent je vois, Hojo, parla-t-il pour lui-même, mais même

comme ça tu n‟arriveras jamais au niveau du professeur Gast. Puis

à Cloud : ce système permet de condenser puis de bloquer

l‟Énergie Mako. Et que devient l‟énergie Mako en se condensant ?

De la Matéria normalement. Mais Hojo y a ajouté quelque chose

d‟autre on dirait.

Cloud regarda à son tour et vit avec horreur qu‟un homme se

trouvait dans la cage. Mais ce n‟était pas vraiment un homme. Son

visage était déformé et ne représentait plus rien d‟humain. Sa phy-

sionomie avait changé et faisait de lui un véritable monstre.

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- Des monstres créés par Hojo, expliqua Sephiroth, des orga-

nismes vivants mutants créés par l‟Énergie Mako. Les membres

normaux du Soldat sont des humains aspergés au Mako. Ils ont été

exposés à une dose de Mako bien supérieure à la tienne.

Cloud resta stupéfait devant une telle vérité. Mais quelque

chose l‟inquiétait.

- Des membres normaux du Soldat, répéta-t-il, tu veux dire que

tu es différent ?

Sephiroth se figea de surprise et son regard devint vide.

- Non ! cria-t-il. Étais-je ? Ai-je moi aussi été créé comme ça ?

Suis-je semblable à tous ces monstres ? J‟ai toujours su depuis que

j‟étais enfant que j‟étais différent… mais pas comme ça !

Soudain, un bruit terrible se fit entendre et un sas près d‟eux

commença à trembler. Puis la cage explosa et le monstre qui était

à l‟intérieur poussa un hurlement strident avant de se diriger mala-

droitement vers eux. Voilà ce qui expliquait l‟origine des monstres,

pensa Cloud.

La créature n‟alla pas loin et tomba aussitôt par terre, décapité

par la masamune de Sephiroth, qui avait fouetté l‟air avec une

force étonnante.

Lorsque Cloud reprit ses esprits, Sephiroth avait disparu.

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Chapitre 10 - Passé de Cloud /2

- Suis-je un humain ? se demanda Cloud en regardant ses amis,

je ne comprenais pas bien à cette époque. Ce qui me choquait le

plus, c‟était le fait que la Shinra produisait des monstres. Puis nous

sommes rentrés à Nibelheim. Sephiroth s‟est enfermé à l‟auberge, il

n‟a même pas essayé de me parler.

Cloud regarda tous ses compagnons qui buvaient ses paroles.

Un silence planait dans la salle où la luminosité de la pièce avait

baissé.

- Et il a disparu, continua Tifa se rappelant, on l‟a retrouvé le

lendemain soir à l‟intérieur du château Shinra. C‟est le plus grand

bâtiment de Nibelheim. Il y a longtemps, les gens de la Shinra

vivaient dans ce château.

Cloud confirma. Le château avait été contaminé par un silence

étrange lorsqu‟il partit à la recherche de son compagnon. Il l‟avait

trouvé dans les sous-sols.

Alors que Cloud entrait dans une pièce ancienne où étaient

exposés sur de nombreuses étagères des livres, un rire dément

résonna dans la salle.

- Sephiroth ? Qu‟est-ce qui se passe ?

Sephiroth était dans la pièce d‟à côté. Cloud le rejoignit et vit

qu‟il se trouvait dans un bureau spacieux. Assis, plusieurs livres

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d‟aspect imposant et ancien étaient ouverts devant lui. Il avait une

mine sombre et une pointe de folie brillait dans ses yeux. Il se leva

presque sans voir Cloud.

- Traître ! cria-t-il en le saisissant alors les yeux pleins de fureur.

Sephiroth le lâcha avant de se diriger vers la sortie. Cloud était

surpris par son attitude. Ce n‟était pas le Sephiroth qu‟il connais-

sait. Il avait changé.

- Traître ignorant, reprit-il sans se retourner. Cette planète ap-

partenait autrefois aux Cétras, un peuple nomade. Ils ont migré et

se sont installés sur la Planète avant d‟en repartir. À la fin de leur

long voyage, ils devaient retrouver la Terre promise et le bonheur

suprême.

Cloud devait suivre Sephiroth pour l‟écouter. Sa voix était mo-

notone et semblait lasse. Il se retourna brusquement vers Cloud.

- Mais ceux qui désapprouvaient ce voyage apparurent. Ils

abandonnèrent leur migration, construisirent des abris et choisirent

de mener une vie facile.

Cloud ne comprenait pas du tout de quoi Sephiroth parlait.

Mais une telle détermination se percevait dans sa voix que Cloud

comprit qu‟il devait écouter toute l‟histoire.

- Un jour, continua-t-il, une catastrophe s‟est abattue sur la

planète. Après ça, tes ancêtres ont continué à se multiplier. Au-

jourd‟hui, tout ce qui reste des Cétras tient dans ces rapports. Ré-

cemment, un membre des Anciens, nommé Jénova, a été retrouvé

dans une strate géologique datant de 2000 ans. C‟est alors que fut

lancé le projet Jénova qui consistait à créer des hommes dotés du

pouvoir des Anciens. J‟ai été créé. Oui, j‟ai été créé par le Profes-

seur Gast, le responsable du projet Jénova. C‟est un scientifique de

génie.

Cloud écarquilla des yeux. Sephiroth créé ? Mais comment le

Professeur Gast avait-il pu… Non c‟était impossible ! Sephiroth

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était bien humain. Il se trompait peut être.

- Ça suffit ! se décida Sephiroth, je vais voir ma mère.

Cloud l‟appela vainement, mais Sephiroth courut vers la sortie,

empli de fureur. Tout se compliquait ! Sephiroth n‟acceptait pas

d‟avoir été créé, mais d‟ailleurs qui l‟aurait accepté ? Cloud ne

pouvait imaginer ce qu‟il pouvait ressentir. De la détresse ? Ou

bien de la colère ?

Lorsqu‟il quitta le château quelques minutes plus tard, il eut la

mauvaise surprise de découvrir le village en flamme. Déjà plusieurs

hommes faisaient évacuer les maisons au milieu des cris et des

pleurs. Mais comment le feu a-t-il pu prendre si rapidement ? se

demanda Cloud en colère. C‟est insensé !

Un cri le fit se retourner. À une dizaine de mètres, près du sen-

tier, un arbre venait de s‟abattre sur le sol, embrasé. Sephiroth était

là, sa masamune en main. Un homme était à ses pieds, visiblement

mort. Il regarda le village avec un sourire satanique, lorsque son

regard se posa sur Cloud. Un rire dément vint couvrir les cris, et

prenant soudain un air grave, il se retourna avant de se fondre

dans les flammes de l‟arbre qui avaient atteint une hauteur impres-

sionnante.

La maison de sa mère s‟effondra alors soudainement et Cloud

réalisa sur l‟instant qu‟il venait de perdre un être cher. A l‟instant,

Zangan, suivi de Tifa, sortait d‟une autre maison, avant de déposer

sur le sol des corps inconscients. Tout se passait très vite et Cloud

participa au sauvetage de certains habitants.

Et alors que les dernières maisons s‟effondraient, Cloud vit Tifa

se diriger vers le sentier dans les montagnes en ne cessant de de-

mander aux rescapés s‟ils avaient vu son père.

Cloud sut instantanément que Sephiroth était la cause de tout

ça. Mais pourquoi avait-il fait ça ? Tuer tant d‟innocents ? Tuer sa

mère ? Cloud courut aussitôt à sa poursuite, plein de rage. Il avait

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déjà une idée de l‟endroit où Sephiroth allait : le réacteur Mako.

Il y parvint après une heure de marche où il avait essayé de

comprendre pourquoi son compagnon avait agi de la sorte. Lors-

qu‟il entra dans le réacteur, il vit avec étonnement Tifa qui se te-

nait près d‟un corps.

- Père ! Sephiroth, criait-elle les yeux baignés de larmes, c‟est

Sephiroth qui t‟a fait ça n‟est-ce pas ?? Sephiroth, le Soldat, les

réacteurs Mako, La Shinra… Tous ! Je les déteste tous !

Tifa se leva et se rua dans la salle adjacente en fureur. Lorsque

Cloud atteignit la salle, Tifa était derrière Sephiroth sur la dernière

marche des escaliers, un poignard à la main et s‟apprêtait à frap-

per. Mais Sephiroth se retourna brusquement et Tifa suspendit son

geste devant ce personnage démoniaque. Alors Sephiroth la frappa

et l‟envoya en bas des marches, inconsciente, dans un rire insensé.

Cloud maudit intérieurement Sephiroth et s‟approcha de Tifa.

Elle reposait inerte sur le sol et une blessure affreuse était apparue

sur son visage. Cloud pria pour que ce ne soit pas trop grave, la

prit dans ses bras et l‟installa dans un endroit plus confortable.

- Je tiens ma promesse Tifa, murmura-t-il, je suis là maintenant.

Puis il monta les marches. En haut la porte était ouverte et

donnait sur une petite salle. Sephiroth était là, devant une machine

très sophistiquée sur laquelle une tête avait été dessinée avec

l‟écriteau JENOVA. Puis abattant son masamune, la machine vola

en éclats et Sephiroth se retrouva face à sa mère. Conservée dans

de la glace, elle avait les yeux fermées et un visage serein.

- Mère, exalta-t-il, reprenons cette planète ensemble ! J‟ai eu

une idée géniale, allons vers la Terre Promise !

- Sephiroth, arrête ! intervint Cloud, une colère indescriptible

battant dans son corps.

- Ha ha ha, ricana Sephiroth, ils sont revenus mère, avec leurs

pouvoirs, leurs connaissances et leur formidable magie. Mère était

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destinée à régner sur cette planète.

Sephiroth s‟approcha alors de sa mère et la débrancha de tous

les fils avec quoi elle était connectée. La glace commença à fondre.

Le visage de Jénova était sans expression.

- Mais ces stupides créatures sont en train de voler la planète à

mère. Mais maintenant je suis avec toi, ne t‟inquiète pas.

- Sephiroth, l‟interrompit Cloud, Ma famille ! Ma ville natale !

Comment as-tu pu faire ça ? Tu dis avoir été créé et tu es triste ?

Maintenant je te comprends, je ressens la même tristesse !

- Ma tristesse ? railla Sephiroth, mais pourquoi serais-je triste ?

Je suis l‟élu, j‟ai reçu l‟ordre de reprendre cette planète à vous,

peuple stupide pour la rendre aux Cétras, pourquoi serais-je triste ?

- Sephiroth ! trembla de colère Cloud, j‟avais confiance en toi…

Non ! Tu n‟es pas celui que j‟ai connu !

Cloud dégaina son épée et réussit à tenir son épée à une main.

Et alors que Sephiroth commençait à rire de ce qui allait se passer,

Cloud se précipita vers lui, l‟épée en avant.

Cloud s‟arrêta. Il savait que ça n‟avait pas de sens mais… il lui

était impossible de se rappeler ce qui s‟était passé ensuite.

- Tu as engagé le combat avec le grand Sephiroth, ne put

s‟empêcher de dire Tifa. Mais il était bien trop fort pour toi à ce

moment-là, non ? Comment ça se fait que tu sois encore en vie ?

Cloud demeura perplexe. C‟est vrai que c‟était impossible qu‟il

ait survécu après avoir affronté un tel homme. Mais que s‟était-il

vraiment passé ?

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- C‟est impossible, s‟écria Barret de rage, on n‟oublie pas des

choses comme ça !

- Officiellement, Sephiroth est mort, se souvint alors Tifa, je

l‟avais lu dans le journal.

Un silence s‟installa dans la pièce. Cloud avait beau essayer de

s‟en souvenir. Blanc. Pourquoi Sephiroth l‟avait-il épargné ? Que

s‟est-il passé ce jour là ? Je veux savoir la vérité, pensa Cloud.

- Et Jénova ? questionna Barret, elle était dans le bâtiment de la

Shinra, c‟était celle qui n‟avait plus de tête, non ? C‟est la Shinra

qui l‟a transportée de Nibelheim à Midgar. Et elle s‟est libérée, à

moins que…

- Sephiroth ! s‟exclama Cloud. Alors comme ça Sephiroth est

vraiment vivant. Il est venu reprendre sa mère et mettre ses projets

à exécution.

Cloud se laissa tomber sur une chaise. Son amnésie l‟agaçait.

- Si je comprends bien, résuma Red XIII, Sephiroth a découvert

au cours d‟une mission anodine qu‟il avait été créé de toute pièce

par le Professeur Gast. Cette découverte l‟a tellement bouleversé

qu‟il a aussitôt découvert ses origines après quelques recherches. Il

a brûlé le village et est retourné voir sa mère pour accomplir ce

qui était dit dans la destinée des Cétras.

- Sephiroth et moi, sommes les derniers représentants de cette

race, continua Aerith, maintenant qu‟il vient de récupérer sa mère,

le monde connaîtra bientôt sa fureur et je n‟ose pas imaginer de

quelle façon il s‟y prendra. Dès que Sephiroth s‟emparera de la

Terre promise, le cauchemar commencera.

En effet, pensa Cloud, je ne peux pas le laisser s‟emparer de la

Terre promise. Et la Shinra qui veut, elle aussi, s‟en emparer pour

s‟enrichir.

- Demain, se décida-t-il, nous nous renseignerons auprès des

villageois à propos de Sephiroth. Il a du sûrement passer près d‟ici.

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Alors, nous suivrons ses traces. Il faut l‟arrêter coûte que coûte.

- Et pour la Shinra, demanda Tifa, elle aussi représente une

menace. Y arriverons-nous ?

- Si nous restons ensemble, répondit Cloud, si nous ne perdons

pas espoir, tout est possible. Tout le monde continue ?

Barret était impressionné par le sens de chef de Cloud. S‟il

s‟était rebellé tant bien que mal contre la Shinra, il continuerait

maintenant qu‟il connaissait l‟existence du projet Néo-Midgar.

Même s‟il ne connaissait pas Sephiroth, il se combattrait contre la

Shinra.

- Je reste, mon ami, annonça-t-il en se levant. L‟aventure conti-

nue !

- Cela me concerne aussi, dit Aerith en se levant aussi, et j‟ai

l‟impression que je jouerai un grand rôle dans cette histoire.

- Il est vrai que je n‟ai aucune raison de vous accompagner,

partit Red XIII en se redressant, mais j‟ai une dette envers vous

tous, celle de m‟avoir libéré des expériences de la Shinra. Je vous

accompagnerai donc.

Tifa acquiesça en dévisageant Cloud qui souriait légèrement.

C‟était impressionnant de voir quelqu‟un évoluer de la sorte en

quelques jours, songea-t-elle, lui qui disait ne pas s‟intéresser au

sort de la Planète.

Mais une chose l‟intriguait et la rendait perplexe. Malgré tous

ses efforts pour s‟en rappeler, elle ne se souvenait pas du tout

d‟avoir vu Cloud il y a cinq ans à Nibelheim.

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Chapitre 11 - Découverte des chocobos

Il était à peine jour lorsqu‟ils se réunirent devant l‟hôtel du

village. Chacun s‟était préparé un sac à dos et paraissait fin prêt.

- Un homme vêtu d‟un manteau noir a été aperçu par un villa-

geois se dirigeant vers les marais à l‟Est, annonça Tifa.

Cloud acquiesça et informa le groupe qu‟ils ne pourraient pas

se ressourcer avant la prochaine ville qui était, selon la carte qu‟il

avait achetée la veille, à trois jours de marche d‟ici. Il ajouta qu‟il y

avait de fortes probabilités pour qu‟ils rencontrent des animaux

sauvages en cours de route. Cloud leur montra alors les mini-

bombes puis distribua de la Matéria pour chacun.

- Tout le monde devra s‟en servir, expliqua-t-il, ce sera notre

principale arme. Chacun aura un élément. Barret, le feu.

Barret prit la Matéria dans ses mains et instantanément une

lueur rouge flamme apparut dans ses yeux. Il comprit en un instant

que s‟il voulait lancer une boule de feu ou embraser une cible, il

pouvait le faire à tout instant. Il fut impressionné.

- Incroyable, put seulement dire Barret, et dire que je n‟aimais

pas du tout les Matérias.

- Elles sont si légères, admit Tifa, en recevant la Matéria de

glace.

Aerith se vit confier celle de guérison car Cloud ne voulait pas

qu‟elle combatte. Elle serait une sorte de magicienne blanche qui

les soutiendrait dans la bataille.

Red XIII regardait ses compagnons avec envie. Malheureuse-

ment, il ne pouvait tenir de Matérias en se déplaçant. Mais bon, il

avait ses griffes. C‟était équivalent. Pourtant quand Cloud

s‟approcha de lui et lui tendit la Matéria de terre, il ne put rester

interdit devant le sens pratique de Cloud. En effet, celui ci avait

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fabriqué une sorte de collier qu‟il passa au cou de l‟animal.

Puis Cloud fit un petit briefing sur les Matérias en général, ex-

pliquant comment ça marchait, cette façon simple de penser pour

agir, précisant que, plus ils s‟en serviraient, plus leurs pouvoirs

augmenteraient.

Enfin prêts, ils quittèrent le village, et se dirigèrent vers l‟Est.

Cloud menait le groupe, avec les deux jeunes femmes, tandis que

Red XIII et Barret faisaient plus ample connaissance derrière.

Le terrain était plat et s‟éleva bientôt. La région était un im-

mense champ verdoyant d‟un calme saisissant. Ils purent voir de

nombreux animaux qui fuyaient à leur approche. Il faut dire que

ces contrées étaient bien plus sauvages qu‟ils ne l‟avaient pensés. Il

faisait un temps magnifique et le ciel bleu pur laissait passer le so-

leil. Ils se dirigèrent vers l‟Est.

- Je n‟ai jamais quitté la ville, fit Aerith. C‟est magnifique.

Aerith respirait l‟air de la prairie, le visage heureux. C‟est vrai,

pensa Cloud, qu‟après avoir vécu dans les taudis de Midgar, puis

se retrouver ici, en pleine nature...

- Regardez, fit Barret, à partir de maintenant, Midgar disparaît

de notre vue.

En effet, la gigantesque ville sombre, avec ses six réacteurs

maintenant, semblait presque menaçante de loin. Un épais nuage

de fumée s‟échappait de la ville. Tout le monde eut la même pen-

sée. Dès qu‟ils en auraient fini avec Sephiroth, ils s‟en occuperaient

pour de bon.

Les montagnes s‟élevèrent soudain à leur droite alors que la

mer fit son apparition à l‟Ouest. Devant eux, une plaine de brous-

sailles et d‟herbes hautes avait été posée là. Tout le monde avait

remarqué la petite maison qui se trouvait seule au milieu du pay-

sage.

Cloud proposa de s‟arrêter afin de reprendre leurs forces. Cha-

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cun fut d‟accord. Cela faisait plus de quatre heures qu‟ils mar-

chaient, et la faim commençait à les tenailler. Tifa leur avait acheté

de quoi manger. Le repas se fit dans la bonne humeur. Chacun

essayait de mieux connaître l‟autre. Car ils savaient que leur aven-

ture serait longue. Aerith et Tifa arrivèrent même à s‟apprécier,

mettant de côté ce qu‟elles ressentaient pour Cloud.

Cloud annonça qu‟ils se dirigeraient vers la petite maison, plan-

tée au milieu des plaines. C‟était étrange qu‟une seule maison ait

été construite si loin de la ville. Ravitaillés, ils reprirent alors le

chemin. Ils se sentaient en forme pour aller jusqu‟au bout du

monde.

La maison se rapprochait à chaque pas.

- Eh ! Regardez ! s‟écria Tifa en s‟arrêtant. Un chocobo.

Devant eux, un énorme animal d‟un jaune vif était affalé au

sol, en sang. Ses blessures l‟empêchaient de se relever. Et il allait

mourir s‟il restait là. Aerith courut vers la bête pour la rassurer.

Bientôt une aura de couleur verte l‟entoura.

- Ce chocobo est plus résistant qu‟il n‟en a l‟air, fit Aerith un

instant plus tard, c‟est une chance que nous soyons arrivés là.

Le chocobo poussait des petits gémissements sous les caresses

d‟Aerith. Soudain il fixa la maison comme s‟il voulait y aller. À

gauche, ils pouvaient voir les marais, une brume étrangement in-

quiétante planant à sa surface. Mais le jour commençait à décliner

et Cloud pensa que ce n‟était pas une bonne idée de les traverser

la nuit.

Aussi, ils se dirigèrent vers la maison et furent tous surpris de

constater qu‟il ne s‟agissait pas d‟une simple maison mais d‟une

ferme de chocobos. L‟endroit était assez grand mais simple. Ils

découvrirent l‟enclos des chocobos où plusieurs des ces gros oi-

seaux passaient leur temps à gambader ou à s‟intéresser aux voya-

geurs. Un moulin se tenait près de l‟écurie, une grande maison où

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plusieurs box étaient libres. Puis ils se rendirent dans la maison à

deux étages éclairés.

- Bonjour je m‟appelle Choco Bill, lança un homme âgé lors-

qu‟ils entrèrent, soyez les bienvenus. C‟est rare de voir arriver par

les temps qui courent des voyageurs.

Cloud lui demanda s‟il pouvait les héberger pour cette nuit.

Demain, ils partiraient en direction des marais.

- Tu penses traverser les marais ? demanda-t-il en haussant le

sourcil, et bien dans ce cas tu ferais mieux de te procurer un cho-

cobo, ainsi tu pourras traverser les marais sans être attaqué par le

Zolom de Midgar.

- Le Zolom de Midgar ? répéta Cloud en haussant le sourcil lui

aussi.

- Oui, affirma Choco Bill, c‟est une créature ressemblant à un

serpent mesurant plus de neuf mètres de haut !! Il suit les per-

sonnes qui entrent dans les marais et BOUM il attaque. Si tu veux

un chocobo, tu peux t‟adresser à mon petit fils.

Cloud le remercia à nouveau pour les informations et se dirigea

vers la chambre. Ils étaient tous fatigués par cette journée de

marche intense dans les régions de Midgar.

- À propos, ajouta l‟homme, il y avait une autre personne qui

se dirigeait vers les marais. Sans chocobo, le Zolom de Midgar l‟a

probablement attaqué. C‟était un homme vêtu d‟une cape noire.

Sephiroth ? Ils étaient donc sur la bonne voie. Demain à l‟aube,

ils poursuivront.

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La ferme aux chocobos était un endroit plein de surprises et

chacun passa le petit matin à se lier d‟amitié avec ces adorables et

douces créatures. Choco Billy, le petit fils de Choco Bill, les rensei-

gna sur les chocobos, leurs habitudes, leur histoire, tout en les fai-

sant visiter la ferme.

Les chocobos, ces drôles d‟oiseaux géants ressemblant à une

autruche, possédaient un plumage jaune vif. Les chocobos existants

depuis des lustres, avaient gagné ces derniers centenaires le cœur

des humains qui les élevaient comme des animaux de compagnie.

Doux, agréables et calmes, les chocobos se laissaient faire docile-

ment. Dans cette plaine, Choco Billy aidait son père à rendre la

région plus sûre pour ces bêtes qu‟ils avaient aimées petit à petit.

Ils s‟arrêtèrent bientôt devant le chocobo qu‟ils avaient sauvé

hier.

- Il vous sera toujours reconnaissant pour cela, affirma Choco

Billy, vous avez gagné son respect et son amour. Tôt ou tard, il

vous le revaudra.

Soudain, le chocobo se retourna vers ses compères et siffla.

Puis, tous reprirent en chœur. Une mélodie entraînante et joyeuse

gagna bientôt les lieux. Les chocobos chantaient.

Aerith et Tifa tombèrent amoureuses du chant et devant ces

animaux qui se mettaient maintenant à danser, exécutant des fi-

gures acrobatiques. Cela dura un bon moment.

Tout le monde était ému par la représentation, et l‟un des cho-

cobos s‟avança vers Cloud, qui porta sa main pour le caresser.

Lorsqu‟il se retira quelques instants plus tard, il tenait dans ses

mains une pierre rouge qui brillait ardemment. Une Matéria rouge.

Cloud regarda ébahi la pierre, sa bouche formant inconsciem-

ment les mots « Choco Mogs ». Tout le monde était étonné par les

événements et par la Matéria. Une telle Matéria était unique, il

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n‟en existait pas deux. Cloud était conscient que lorsqu‟il ferait

appel au pouvoir de la Matéria, c‟est une créature qu‟il invoque-

rait. En l‟occurrence, un chocobo.

Ensuite, ils choisirent trois chocobos dans l‟enclos dont celui

qu‟ils avaient sauvé. Un pour Cloud et Red XIII, un autre pour

Barret et le dernier pour les filles qui commençait à bien

s‟entendre.

- Bonne chance pour la suite de votre voyage, fit Choco Bill.

- Merci, répondit Tifa, nous en aurons bien besoin. J‟espère que

nous nous reverrons. Choco Bill hocha la tête. Cloud ne dit rien.

S‟ils revenaient…

Puis montant sur les chocobos, ils s‟éloignèrent.

Ils prirent une heure pour arriver au marais. Il s‟agissait en fait

d‟un grand étang peu profond recouvert d‟une couche de lichens

par endroits. Une brume épaisse flottait sur sa surface. Le fermier

avait assuré qu‟il ne faisait pas plus de cinquante mètres de largeur.

Aerith frissonna.

- Il doit vivre dans l‟une des crevasses, partit Red XIII, si nous

passons rapidement nous devons réussir à passer.

- Il nous faut tout simplement rester furtif, affirma Barret en

s‟armant. Allons-y.

Cloud fit avancer son chocobo et se mit en tête. Puis ils pressè-

rent l‟allure. Le brouillard les empêchait de voir à plus de trois

mètres devant eux. Au bout de trente secondes, Cloud sentit le

danger et accéléra.

- C‟est raté pour la discrétion, grogna Barret, il est derrière

nous. Et il arrive plutôt vite.

Le serpent nageait sous l‟eau, poussant de sa queue pour at-

teindre une vitesse supérieure à celle des chocobos. Bientôt il arri-

va à leur hauteur. Barret tira alors de son mini canon sur la forme

sombre mais le serpent bougeait trop vite. Cloud intervint en

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créant un éclair qui fendit le brouillard, illuminant un peu les alen-

tours et ils aperçurent la fin du marais, la terre ferme mais la

foudre s‟abattit là ou le serpent se trouvait un instant plus tôt.

- Il essaie de nous contourner, cria Red XIII, il faut atteindre la

terre ferme à tout prix.

- C‟est la vitesse maximale, fit Tifa angoissée, il faudrait trouver

quelque chose, vite.

- Je crois avoir trouvé, s‟écria Cloud, il faut se séparer. Je pars

sur le côté avec Red XIII, vous devant.

Le groupe se sépara et le serpent ne fit pas un compte avec

Cloud et Red XIII, qui se perdit bientôt dans la brume. Soudain, à

deux mètres de la terre ferme, tout explosa. De l‟eau partout.

Barret, Tifa et Aerith se retrouvèrent dans l‟eau, étourdis. Le ser-

pent se trouvait devant eux, plus imposant encore que toutes les

choses qu‟on avait pu dire sur lui.

Le corps même du serpent devait faire presque un mètre de

diamètre et Tifa crut que sa tête allait tomber tellement elle était

grosse. Une langue fourchue sortait de sa gueule et sifflait

bruyamment. Sa longue queue fouettait l‟eau.

Barret tira sur le serpent mais la peau était si dure que les balles

ricochèrent. Puis utilisant sa Matéria de feu, il créa une boule en-

flammée qui fonça en direction de la tête du serpent. Mais ce der-

nier ouvrit la gueule et exhala un souffle si glacé que la boule cessa

d‟exister.

- Bon, là ce serait bien que Cloud et Red XIII débarquent, plai-

santa-t-il, s‟ils veulent nous revoir.

- Contournons-le, proposa Aerith, si nous atteignons la terre

ferme, ce sera gagné.

Barret acquiesça, puis ils commencèrent à tourner. Le serpent

bougeait sa tête doucement de droite à gauche comme s‟il

s‟amusait bien puis comprit qu‟ils ne voulaient plus jouer. Aussitôt,

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il chargea. Mais une seconde trop tard.

L‟eau commença à se teindre en rouge, alors que plusieurs cail-

loux s‟élevèrent hors de l‟eau avant de se ruer sur le serpent, lui

déchiquetant la peau. Puis Red XIII sauta sur son dos, enfonçant

ses griffes dans la peau pour ne pas tomber.

Cloud fit surface l‟épée en sang et commença à taillader la peau

devant lui.

Devant cette attaque aussi soudaine que vive, le serpent se

dégagea d‟un coup de queue, avant de plonger dans les eaux,

laissant derrière lui une trace sanglante. Cloud et Red XIII avaient

été propulsés sur la terre ferme hors de vue. Tifa, Barret et Aerith

partirent à leur recherche.

Le chemin était caillouteux et légèrement en pente. Le brouil-

lard s‟effaçait peu à peu. Ils entendirent bientôt des voix.

- C‟est Sephiroth qui a fait ça ? fit une voix qui ressemblait à

celle de Cloud.

- C‟est une force que nous devrions traiter avec respect, répon-

dit une autre voix, celle de Red XIII.

Tifa les découvrit alors assis près ... Et puis elle s‟arrêta net, un «

oh !» sur les lèvres. Barret et Aerith réagirent de même. Devant

eux, un énorme serpent, du même genre que celui qui les avait

attaqués, avait été empalé sur un arbre en forme de S. Soudain,

l‟orage éclata.

- Notre ennemi aurait pu faire ça ? murmura Aerith impres-

sionnée.

Chacun regarda silencieusement la créature crucifiée imaginant

à quel point Sephiroth, l‟homme dont ils étaient à la recherche, si

on pouvait encore appeler ça un homme, était fort. S‟il pouvait

faire ça à un serpent de neuf mètres, alors que leur ferait-il à eux ?

Le moral descendit bien bas. Seul Cloud ne semblait pas s‟en sou-

cier.

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Chapitre 12 - Junon

La pluie tombait bientôt à flots et ils se réfugièrent dans la

grotte de la montagne. Un sentier escarpé s‟enfonçait dans les

profondeurs sombres et inquiétantes de la montagne.

Tifa et Aerith caressèrent une dernière fois le chocobo de Cloud

qui était resté. Il ne pouvait pas entrer dans la grotte.

Le sentier qu‟ils suivirent ensuite prit bientôt les dimensions

d‟un large couloir. Les lieux étaient plutôt calmes, et chacun discu-

tait de son côté à propos des événements avec le serpent.

- On a failli y rester, dit Tifa à Cloud, si tu n‟étais pas arrivé…

En tout cas, merci. Cloud hocha la tête. Il ne fallait pas en faire

toute une histoire.

- Tu sais, dit alors Aerith, la force de Sephiroth est grande, je le

savais… mais je ne l‟imaginais pas aussi grande !

Le sujet tant attendu tomba. Que pouvaient-ils faire contre

Sephiroth si celui ci était un adversaire redoutable et capable de les

tuer aussi facilement ? Cloud s‟arrêta, comprenant les angoisses de

chacun. Pourtant selon lui, ils avaient beaucoup d‟atouts. D‟un, ils

étaient nombreux, et tant qu‟ils resteraient ensemble, ils auraient

un avantage quantitatif sur Sephiroth. Et puis le pouvoir des Maté-

rias pourra les aider fortement dans leur entreprise. De trois, il ne

fallait pas oublier que Cloud avait fait partie de Soldat.

- Ne perdons pas courage, termina-t-il, n‟oubliez pas que le

destin de la planète est entre nos mains. Même si c‟est une lourde

tâche.

Cloud était si sincère et si sûr de lui que des sourires apparurent

sur les visages angoissés. Oui, quoi qu‟il se passerait, ils n‟allaient

plus se décourager à l‟avenir.

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Ils prirent une bonne heure pour traverser la montagne. Mais

alors qu‟ils atteignaient la sortie, une voix les interpella.

- Une seconde !

Ils se retournèrent, surpris, et le furent encore plus quand ils

découvrirent deux membres des Turks sur un rocher loin d‟eux. Un

homme et une jeune femme aux cheveux blonds, un sourire aux

lèvres, dans un uniforme des Turks. Rude s‟approcha.

- Vous ici ? s‟exclama Cloud. Les Turks, non ?

- Oui, je fais partie des Turks. Difficile d‟expliquer ce que nous

faisons réellement.

- Du Kidnapping par exemple ? lança Aerith.

- D‟un point de vue négatif c‟est ça, mais en fait…

Rude devient silencieux, cherchant ses mots.

- Rude, dit la jeune femme à ses côtés, je sais que tu n‟aimes

pas les discours, ne te force pas.

Celui-ci fit une moue, secoua la tête puis la regarda avec un «

vas-y ». La jeune femme parut enchantée.

- Bonjour, je suis le tout nouveau membre des Turks, Elena.

Avec ce que vous avez fait à Reno, nous manquons de personnels.

Même si c‟est grâce à çà que j‟ai eu une promotion. En tout cas,

notre travail est de découvrir où Sephiroth se rend et de tenter de

l‟arrêter à chaque étape de son voyage. Une minute, qu‟est-ce que

je dis ?

Un silence régna dans la salle. Rude soupira. Puis des pas se

firent entendre.

- Ca suffit, Elena, tu parles trop. Nous n‟avons pas besoin de les

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informer de nos ordres. Je pensais t‟avoir donné les tiens.

- Désolée Tseng, balbutia Elena devenue toute rouge. Rude et

moi, nous allons de suite à la recherche de Sephiroth qui se dirige

vers le port de Junon.

- Elena !

Elena courut alors vers la sortie si rapidement qu‟on ne devinait

pas qu‟elle avait été là un instant plus tôt. Rude dévisagea Cloud.

- Rufus veut te revoir, depuis votre duel. Tu ne perds rien pour

attendre. Et puis, il veut vous témoigner de son affection à vous

tous avec une nouvelle arme.

Rude eut un petit rire espiègle.

- Vas-y, fit Tseng en se tournant vers Rude, et ne le laisse pas

filer.

Rude acquiesça avant de s‟éclipser. Tseng fixa Aerith.

- Bien, dit-il, ça fait un bail Aerith. On dirait que tu t‟es éloi-

gnée de la Shinra un moment, maintenant que Sephiroth a refait

surface.

- Que veux-tu dire ? lui renvoya-t-elle, que je devrais être re-

connaissante envers Sephiroth ? Tseng secoua la tête.

- Bien, je ne vais pas te revoir avant longtemps, fais attention à

toi. Et écarte-toi du chemin de la Shinra.

Aerith resta étonnée par de telles paroles. Qui aurait pu penser

qu‟un Turk dirait ça ?

Puis, il s‟effaça devant eux, les laissant seuls.

Tous respirèrent un bon coup en découvrant l‟immense pay-

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sage devant eux. Une immense campagne, similaire à celle qu‟ils

avaient traversée après Kalm, s‟étendait devant eux. Junon était

hors de vue bien sûr, mais devant eux bien loin se dressait la tour

Fort Condor, immense et prestigieuse, bien qu‟ancienne, où un

groupe d‟habitants assurait la liaison sur le terrain.

Cependant, ils n‟avaient pas le temps de faire halte à la tour. Si

Sephiroth se dirigeait vers le port de Junon, il n‟y avait pas de

temps à perdre.

Alors comme ça, la Shinra était à la recherche de Sephiroth ?

Intéressant. La Shinra et eux recherchaient donc Sephiroth. C‟était

peut être un avantage. La Shinra devra mettre hors course Sephi-

roth pour réaliser ses projets. Et une fois cela fait, ils intervien-

draient, démantelant ainsi tout le réseau Shinra. Mais tout était

plus compliqué, car Cloud doutait que la Shinra vienne à bout de

Sephiroth.

Après deux heures de marche, ils s‟installèrent à l‟ombre d‟un

arbre pour se revitaliser. Tout était calme et paisible et cela faisait

un contraste étonnant avec ce qui se passait à Midgar. L‟après-

midi, ils traversèrent une petite forêt qui se trouvait sur leur che-

min. C‟est là qu‟ils rencontrèrent Youffie.

Alors qu‟ils traversaient le sous-bois silencieusement, un objet

métallique se planta dans un arbre, passant à deux doigts de la

queue de Red XIII. Aussitôt une jeune fille sortit des buissons, ses

longs cheveux attachés par un élastique, un bandeau à la tête, un

shuriken à la main, portant un short blanc crème et une chemise

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verte. Elle menaça le groupe de son autre arme, prête à la lancer.

Mais avant qu‟elle ait pu dire quoi que ce soit, Red XIII, con-

trarié par cette intrusion, sauta sur elle la mettant au sol, légère-

ment assommée.

- Je ne peux pas croire que j‟ai perdu, pleurnicha-t-elle en se

relevant le regard fixé sur Cloud. Espèce de vieille tête de hérisson

! Allez encore une fois, on remet ça ?

Tous la regardèrent étrangement. Elle ne devait pas avoir plus

de vingt ans. Cloud secoua la tête. La fille s‟approcha près d‟eux.

- Vous ne pensez pas fuir ? Restez et combattez ! Combattez,

j‟ai dit ! Venez ! C‟est quoi votre problème ? Vous avez peur de

moi ?

- Nous sommes morts de peur, fit Barret qui commençait à

s‟impatienter.

- Mm… alors c‟est ce que je pensais. Qu‟est-ce que vous atten-

dez de moi, hein ? Ok bonne chance à vous. Je suis prête à vous

ré-affronter si le cœur vous en dit.

La jeune fille se retourna faisant mine de partir. Ils la regardè-

rent tous comme s‟ils n‟avaient rien compris à ce qui venait de se

passer.

- Attends une seconde, lança Aerith.

- Qu‟est-ce qu‟il y a ? dit-elle en se retournant, vous avez

quelque chose pour moi ? Mm… de quoi s‟agit-il ? Je sais que vous

avez besoin de moi parce que je suis super gentille. Vous voulez

que je vous accompagne ?

Cloud restait silencieux, il n‟arrivait pas à cerner le sérieux de

cette fille. Tifa hocha la tête. La jeune fille éclata de rire.

- Mm… ok, mais vous me mettez dans une situation délicate,

que devrais-je faire ? Mais si vous insistez tant, je viens.

Cloud ne protesta pas mais semblait la fixer. Le premier bouton

de son short était détaché. Elle n‟était pas normale. Mais pas nor-

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male du tout. Cependant tout le monde avait accepté qu‟elle

vienne un peu comme s‟ils voulaient se rassembler pour combattre

Sephiroth.

- Dépêchons-nous alors, fit Red XIII, nous devons arriver à

Junon avant la tombée de la nuit.

- Attendez ! cria la fille, vous ne savez même pas comment je

m‟appelle ! Je suis Youffie. Ravie de faire votre connaissance.

Youffie eut alors un sourire machiavélique comme si elle com-

plotait quelque chose puis les rejoignit commençant à faire con-

naissance avec les membres du groupe.

Junon était une grande ville portuaire. Au début, il s‟agissait

d‟un petit village paisible qui était renommé pour sa plage. Avec

l‟arrivée de la Shinra, qui voulait s‟étendre, la ville évolua forte-

ment. Comme à Midgar, on éleva la ville, et on en construisit une

sophistiquée au-dessus, surplombant celle d‟en dessous. La ville

d‟au-dessus s‟avançait vers la mer et permit à la Shinra d‟établir un

véritable port militaire d‟où ils étaient les maîtres des eaux.

Le soleil se couchait lorsqu‟ils arrivèrent dans la ville, cherchant

alors une auberge pour y passer la nuit.

- Mais que s‟est-il passé ici ? réalisa Tifa, c‟est tellement si-

nistre…

Les rues étaient désertes, ce qui rendait le village encore plus

petit qu‟il ne l‟était réellement. Lorsqu‟ils trouvèrent l‟auberge, un

rire joyeux parvint soudain derrière eux. Ils accoururent descen-

dant un escalier large et débouchant sur une petite plage. Au-delà

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s‟élevait une grande barrière, encadrée par deux tours, limite de la

ville d‟au-dessus. Une jeune fille était sur la plage, jouant et riant

avec un dauphin, visiblement apprivoisé.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle en les voyant, des membres de

Shinra ?

Cloud secoua la tête.

- Je ne vous crois pas, dit-elle le regard voilé, vous êtes comme

eux. Allez-vous-en.

Youffie allait réagir quand soudain une créature surgit de l‟eau

près du dauphin, une créature marine mesurant plus de deux

mètres et dotée de tentacules. Le dauphin terrorisé s‟échappa mais

reçut une blessure. L‟adolescente, voyant cela, courut alors retrou-

ver vers le dauphin dans l‟espoir de l‟aider.

La créature se trouva vite devant elle et une de ses tentacules

l‟envoya dans l‟eau où elle commençait à couler, inconsciente.

Tout se passa vite.

Cloud utilisa sa Matéria de foudre tout en courant vers elle

mais la créature se construisit une sorte de bouclier qui dévia le

sort. Alors gardant son sang-froid, il ferma les yeux et tint la Maté-

ria rouge dans sa main. Chocobo Mogs. C‟était le moment de

l‟utiliser. Alors, la Matéria commença à s‟illuminer d‟un rouge vif,

qui vira rapidement vers le blanc. Il était arrivé près de la créature

lorsque la Matéria éclata.

Aussitôt, Cloud se sentit disparaître, comme s‟il était là, son

esprit, mais pas son corps. Devant lui, la créature tournait sur elle-

même pour voir d‟où il apparaîtrait. Mais elle n‟eut pas cette occa-

sion. Près de l‟escalier, une sorte de portail s‟ouvrit et une tête de

chocobo apparut, flottant dans l‟air. Puis deux, trois. Bientôt une

dizaine. Dès que la créature s‟aperçut de leur présence, elles char-

gèrent, courant en ligne. Mais ils y en avaient d‟autres derrières

elles. Des rangées et des rangées. Cloud perdit bientôt le compte et

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la créature, voyant cette foule d‟animaux arriver vers lui resta im-

mobile. Les chocobos qui venaient en vague le bousculèrent,

l‟écrasèrent, le piétinèrent. L‟air était rempli de plumes jaunes. Cela

dura une bonne minute. Puis il eut une autre explosion et Cloud

rouvrit ses yeux. La Matéria, toujours dans ses mains, était deve-

nue sombre.

La créature au sol était gravement blessée et essayait de se rele-

ver. Cloud l‟acheva.

Tous ses compagnons avaient le regard rivé sur Cloud et sur ce

qui venait de se passer. Ils avaient aussi vécu cet instant comme lui.

Un silence s‟installa alors que Cloud pataugeant dans l‟eau se saisis-

sait du corps de la fille et la ramenait rapidement sur le sable.

Aerith s‟était dirigée vers eux et une aura verte les entoura

bientôt. Mais quelques instants plus tard, Aerith secoua la tête le

visage soudain triste.

- C‟est trop tard, fit-elle.

- Priscilla ! cria une voix venant des escaliers.

Un vieil homme arriva le visage tendu, il s‟agenouilla près

d‟elle.

- Elle ne respire plus, dit-il d‟une voix paniquée, jeune homme,

du bouche à bouche. Vite !

- Du bouche à bouche ? reprit Cloud légèrement paniqué, mais

c‟est une fille…

- Cloud dépêche ! fit Aerith et Tifa.

Cloud se retourna vers Red XIII les yeux écarquillés.

- Tu sais bien que je ne peux pas, lâcha Red XIII souriant.

Cloud s‟agenouilla et plaqua ses mains sur la poitrine de la fille,

puis posa sa bouche sur celle de la jeune fille. Elle reprit ses esprits

au bout de deux minutes, sonnée. De suite, le vieil homme hoque-

ta un « merci » avant de la prendre dans ses bras et de courir vers

les escaliers.

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Le groupe le suivit et ils arrivèrent dans l‟auberge.

À peine entrés, l‟homme réapparut, le visage joyeux. Il les re-

mercia profondément d‟avoir sauvé sa petite fille. Sans eux, elle

serait morte à l‟heure actuelle, et il ne savait pas comment les re-

mercier.

- Vous devez être fatigués, si vous voulez rester cette nuit, vous

pouvez. Pour vous remerciez, cette auberge vous sera toujours

ouverte et gratuite.

Le groupe fut étonné par tant de remerciements et des sourires

apparurent sur les visages.

Lorsqu‟ils regagnèrent leurs chambres, ils ne purent se taire

davantage.

- C‟est donc ça une Matéria d‟invocation, laissa dire Barret.

Impressionnant mais que s‟était-il passé réellement ?

Tous regardaient la Matéria avec un air de respect. Youffie la

regardait avec encore plus d‟instance et intérêt. Elle avait décidé-

ment bien fait de les rejoindre.

Cloud avait aussi était étonné. Rares étaient ceux qui avaient

un jour la chance de se servir d‟une Matéria d‟invocation. Au Sol-

dat, on n‟abrégeait toujours les discours sur les Matérias

d‟invocations, qu‟on supposait légendaires.

Avec cette Matéria, ils possédaient une puissance d‟attaque

phénoménale. En se couchant ce soir-là, chacun chassa ses doutes

quand à l‟affrontement contre Sephiroth. Ils avaient désormais une

chance de le vaincre. Tifa pensa que Cloud n‟avait pas tort. Les

Matérias leur conféraient un réel avantage dont ils allaient tirer

profit.

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Chapitre 13 - Dans les rangs du Soldat

…Ca me rappelle quelque chose.

Vous encore ? Mais qui êtes-vous ?

Tu le sauras bientôt, mais le plus important, c’est qu’il y a cinq

ans…

Il y a cinq ans ? Nibelheim ?

Quand tu es parti au Mont Nibel, Tifa était ton guide non ?

Oui, ça a été une surprise.

Mais as-tu vu Tifa à part ?

…Je ne sais pas.

C’était une chance pour vous de vous retrouver.

Oui, c’est vrai.

Pourquoi ne vous êtes vous pas vu seuls ?

Je ne sais pas, je ne me rappelle plus très bien.

Pourquoi ne le demanderais-tu pas à Tifa ?

Oui pourquoi pas ?

Alors lève-toi.

- Eh Cloud, réveille-toi ! retentit une voix, tu es devenu un

véritable héros.

Cloud ouvrit ses yeux et se retrouva face à Tifa. Il repensa sou-

dain à ces dernières paroles.

- Tifa… Quand Sephiroth et moi étions à Nibelheim, où étais-tu

lorsque je suis arrivé ?

Tifa ne s‟attendait pas du tout à cette question. Et puis ça s‟était

passé il y a cinq ans.

- On s‟est vu l‟un l‟autre, non ? J‟étais votre guide.

- Oui… Mais à part ça ?

Tifa fixa Cloud. Elle ne l‟avait pas vu il y a cinq ans, elle en

était sûre, à moins que sa mémoire ne lui joue des tours mais

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c‟était peu probable. Cloud était à la recherche de son passé, de

son identité, elle ne pouvait pas lui dire ce qu‟elle savait. En tout

cas pas maintenant. Et si elle se trompait ?

- Non, finit-elle par dire, ça fait déjà cinq ans, je ne m‟en rap-

pelle plus. Cloud, tout le monde t‟attend dehors.

Tout le monde était déjà debout, Barret dans une discussion

passionnante avec Red XIII, Aerith et Youffie avec Priscilla.

- Alors, comment ça va, toi ? s‟enquit Cloud en s‟approchant

de la petite fille.

- Ca va, fit-elle d‟une petite voix, merci de m‟avoir sauvé, je…

je suis désolée de vous avoir pris pour l‟un des hommes de la Shin-

ra. J‟ai quelque chose de spécial pour vous. Merci encore.

Cloud fut abasourdi. Priscilla venait de tendre ses mains vers

lui, révélant une amulette au bout de laquelle se trouvait une Ma-

téria. Rouge. C‟était leur deuxième Matéria d‟invocation. Toutes

les conversations s‟interrompirent et plusieurs visages regardèrent

avec insistance la Matéria. Cloud la prit et aussitôt, il prononça «

Shiva » inconsciemment. Priscilla hocha la tête.

- Grand-père et grand-mère m‟ont dit que cette plage était

belle quand ils étaient petits, s‟expliqua-t-elle devant le regard de

Cloud, mais depuis que la Shinra a construit cette ville au-dessus, le

soleil a cessé de briller et l‟eau est devenue polluée. Je hais la Shin-

ra pour ça bien que je ne puisse rien faire. Alors que vous, vous en

avez la possibilité.

Elle termina par un clin d‟œil et Cloud devina qu‟Aerith lui

avait raconté pour Avalanche. Cloud la remercia à son tour et lui

promit de changer le cours des choses.

Soudain, une musique entraînante retentit derrière eux, prove-

nant de la ville d‟en haut. Comme si quelque chose d‟important

allait se passer.

- J‟ai entendu dire que le nouveau président Shinra arrivait

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aujourd‟hui même à Junon, dit alors le grand père de Priscilla en

sortant de la maison.

- Rufus ? grogna Barret, je croyais qu‟on en avait fini avec lui !

Mais pourquoi Rufus est-il là ? se demanda Cloud. À moins

que… que Sephiroth soit là et ait mobilisé toute son attention.

Peut-être même que Sephiroth a déjà traversé la mer ?

- Nous devrions aller voir ça de plus près, proposa Barret, peut-

être pourrions-nous tenter escalader la tour ?

- Non, non, intervint Priscilla, c‟est une ligne haute tension qui

circule sous cette tour. Il ne faut pas l‟approcher, c‟est dangereux.

Par contre, Mr Dauphin peut vous aider, suivez-moi !

Priscilla courut alors vers la plage. Près de l‟eau, elle sortit son

sifflet, et bientôt Mr Dauphin sortit de l‟eau en faisant un saut

pour les saluer. Visiblement il était guéri. Elle expliqua au groupe

qu‟elle avait appris au dauphin à sauter. Toujours plus haut. Au

coup de sifflet, le dauphin sauta si haut qu‟il put atteindre l‟échelle

facilement, bien après le passage électrifié.

- Je n‟ai jamais vu un dauphin sauter si haut, s‟étonna Barret.

- Devinez ce que notre héros devra faire, lança Aerith dans un

grand sourire.

- Nous comptons tous sur toi, Cloud, ajouta Red XIII.

Cloud comprit le stratagème. Priscilla s‟approcha de lui et lui

tendit le sifflet, lui expliquant qu‟il sauterait dès qu‟il sifflera.

- Je ne sais pas si c‟est une bonne idée… fit Cloud.

- Eh Cloud, railla Youffie, on a peur ?

- On se retrouve là-haut, dit Barret. Nous trouverons un

moyen. Prépare le terrain.

Cloud dévisagea ses compagnons en hochant la tête et s‟avança

dans l‟eau. Il se tint au dauphin comme il le put. Si c‟était la seule

façon de monter sans attirer l‟attention. Au coup de sifflet, le dau-

phin sauta et Cloud dut lever les mains pour attraper le premier

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échelon de l‟échelle, les pieds à une dizaine de centimètres du

grillage électrifié.

Il continua à monter l‟échelle sous les cris de joies de ses com-

pagnons. Plus haut, il déboucha sur une gigantesque plate-forme

plane. Il s‟arrêta. Une piste d‟atterrissage. Un gigantesque aéronef

flottait, ronronnant dans les airs.

Il ne fallait pas rester là. Cloud monta les derniers échelons et

courut sur la piste plane vers un bâtiment assez proche. Le vent

commençait à fouetter sauvagement l‟air quand il s‟engouffra à

l‟intérieur. Il fallait avant tout rester prudent et se faire discret.

Il se trouvait dans un couloir d‟un design high-tech. Soudain,

une porte automatique s‟ouvrit à sa droite et cinq soldats de la

Shinra en sortirent, chantant une mélodie qui rythmait avec leurs

pas : « Eh oh, le nouveau président est là ! Dépêchons-nous ! Dé-

pêchons-nous ! ». Ils passèrent devant Cloud sans faire attention à

lui. Puis le commandant de la troupe sortit et se posta devant lui,

une colère intense peignant son visage.

- Hé, cria-t-il, vous n‟êtes pas encore changé ? Venez !

Puis il entra dans la salle, Cloud contraint de le suivre. Appa-

remment, le commandant (un grade au-dessus du simple soldat)

l‟avait pris pour un de ses soldats. Il y en avait tellement qu‟il ne se

doutait pas un seul instant que Cloud fasse partie du groupe terro-

riste Avalanche dont le Soldat était à la recherche. Non, il ouvrit

grand un placard rempli d‟uniformes bleus de soldats de la Shinra

et se tourna vers Cloud.

- Aujourd‟hui est un grand jour, le Président Shinra vient à Ju-

non. Dépêche-toi de te changer !

Puis de sortir précipitamment. Cloud ne réfléchit pas longtemps

et enfila bientôt l‟un des uniformes qui lui allait. En tenue de sol-

dat, il pourrait facilement se déplacer sans se faire démasquer.

Quoi de plus facile ?

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- Mm… ça me rappelle des choses, fit-il d‟une voix nostalgique,

une fois changé. L‟uniforme Shinra… J‟étais si fier de le mettre la

première fois. Je me demande quand c‟était… Je ne pourrais plus

jamais le porter.

Cloud prit alors le fusil, l‟épaula et sortit de la cabine et se re-

trouvant face au général accompagné d‟autres soldats.

- Ok, tu te rappelles de la procédure de bienvenue, j‟espère ?

Ne nous déçois pas.

Des cris de joies fusèrent comme quoi les soldats allaient voir

enfin le Président Shinra. Ils suivirent le commandant, les menant

dans une grande allée bordant la mer et longeant des bâtiments.

Face à la mer, un gigantesque canon circulaire était posé sur Ju-

non. Prêt à tout instant, il assurait une défense sans faille du centre

naval.

Soudain le général s‟arrêta en lâchant un « mince ».

- Oh non, s‟écria un soldat avec effroi, il n‟y a personne. Vite !

Prenons un raccourci.

Le général acquiesça et prit la cinquième ruelle à sa droite tout

en courant. Et puis tout au bout, des bruits parvinrent. Le défilé.

Plusieurs soldats défilaient avec une démarche militaire et pro-

fessionnelle, exultant devant les cris de tous les spectateurs qui se

pendaient à leurs fenêtres, surplombant la scène. Le commandant

serra les dents et expliqua aux soldats qu‟ils pouvaient encore

s‟infiltrer dans les rangs. On ne remarquerait rien. Alors le premier

soldat partit, s‟intégrant à la marche comme si de rien n‟était. Tous

les soldats firent de même, puis vint le tour de Cloud. Beaucoup

de choses lui revinrent en mémoire tout d‟un coup. Automatique-

ment, il acquit la sûreté et l‟aisance des mouvements qu‟il avait

autrefois empruntés.

Ils marchèrent sur six rues d‟affilées, sous les applaudissements

des habitants. La ville supérieure était largement mieux entretenue

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et plus vivante que celle d‟en dessous où habitait Priscilla et ses

grands parents. Cela lui rappelait fortement Midgar.

Puis ils se retrouvèrent sur un pont. Rufus se tenait debout près

d‟un homme assez enveloppé, le visage barré d‟une cicatrice, les

cheveux assez longs, les vêtements multicolores bien que tendant

vers le vert. Heidegger. Ils firent une parade supplémentaire. Pen-

dant ce temps, ces derniers échangèrent quelques mots.

- Comment se passe le travail ? demanda Rufus. Et l‟aérostat ?

- L‟aérostat longue distance est toujours en cours de prépara-

tion. Il devrait être prêt dans trois jours.

Heidegger éclata alors de rire. Un rire lourd et irritant. Rufus

serra les dents.

- Même le Gelnika de la force aérienne ?

Mais Heidegger ne semblait plus pouvoir s‟arrêter de rire. Rufus

ramena une mèche de ses cheveux en arrière, puis leva la tête au

ciel.

- Arrête de rire comme ça ! aboya-t-il alors. Mon père s‟en

moquait peut-être. Moi je ne le tolérerai pas. Le bateau est prêt ?

Heidegger s‟arrêta immédiatement, vexé par le changement de

ton. On ne lui avait jamais parlé de cette façon.

- Oui nous le préparons tout de suite, dit-il sèchement.

Rufus s‟aperçut alors que la parade était déjà finie depuis long-

temps, tous les regards rivés vers eux. Puis hochant la tête, il

s‟éclipsa.

Heidegger serra les poings de rage et se retourna vers les sol-

dats. Tous avaient été témoins de la scène. Il lança un « hum ! »

avant de suivre Rufus.

Puis les soldats s‟agitèrent.

- Quel désastre ! Heidegger est vraiment furieux.

Les soldats acquiescèrent. Cloud se mêla au groupe qui se for-

mait.

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- L‟homme à la cape noire est en ville, déclara un autre soldat,

mais nous n‟arrivons pas à le trouver. Il s‟est montré il y a deux ou

trois jours et a tué quelques uns des soldats. Il a disparu après.

Selon la rumeur, il s‟agirait de Sephiroth !

Il y eu des exclamations et de la surprise dans les regards, puis

de la peur. Tous étaient au courant des exploits et de la force de

Sephiroth, c‟était certain.

Ensuite ils se dirigèrent vers la salle de rechange. Le comman-

dant veillait tellement sur ses soldats que Cloud ne put un instant

quitter le groupe. La situation commençait un peu à l‟embêter.

Les soldats étaient tous excités par ce qu‟ils venaient de vivre,

ce qui n‟arrivait pas toujours, et cessèrent leurs conversations

quand le général (un grade au-dessus du commandant) entra de

rouge vêtu.

- Vos ordres sont de terminer la cérémonie par une parade au

dock devant le Président, cria-t-il pour se faire entendre.

Tous éclatèrent de joie. Sauf Cloud qui cherchait un moyen

pour s‟absenter. Il devait à tout prix rejoindre ses compagnons

pour leur informer que Sephiroth avait été vu à Junon. Pourtant,

le commandant répéta les mouvements de la procédure comme

entraînement ultime. Cela consistait en une série de mouvements

compliqués et soignés que l‟on faisait avec le fusil et les jambes.

Cloud n‟eut aucun mal à les exécuter.

- Et pour le final, fit le général, qui a une idée ?

Tout le monde fut pris au dépourvu. Bon sang, il s‟agissait de

faire une parade devant le Président !

Cloud soupira de cette incompétence. Puis prenant l‟attention

de tous, il leur apprit le final. Il prit son arme de côté, la souleva

en la faisant gracieusement tourner sur sa tête pendant trois se-

condes avant de l‟épauler. Chacun fut ébahi et tous acceptèrent le

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mouvement avec joie.

Après cinq minutes d‟entraînement, tous étaient fins prêts à ce

qui les attendait et le général, nerveux, les emmena au port. Ils

s‟enfoncèrent dans la ville à la recherche des docks. Bientôt, ils

virent le bateau. Juste après la cérémonie d‟adieu, le Président s‟en

irait.

Ils s‟alignèrent devant Heidegger. Puis Rufus fit son apparition

mettant fin aux discussions et la tension monta d‟un cran.

- Ok nous pouvons commencer, déclara le commandant en se

mettant devant les soldats. À vos ordres… Prêts !

Un claquement sec se fit entendre comme les soldats plaquaient

leurs armes contre leurs poitrines. Puis la parade s‟anima, les mou-

vements vinrent l‟un après l‟autre dans une fulgurante maîtrise des

actions qui tira un sourire à Heidegger.

Cloud suivait les mouvements et parvint tout au bout sans

grande difficulté, la mémoire des mouvements lui étant revenue.

Lorsqu‟il fit le final, Rufus applaudit, fier des ses soldats puis se

retourna, avançant dans la soute du bateau.

- Lorsque la rumeur de la présence de Sephiroth va s‟étendre,

dit-il à Heidegger qui marchait à ses côtés, Cloud et ses amis vont

se montrer eux aussi.

- Dès que nous les aurons trouvés, dit Heidegger, nous les écra-

serons.

- On ne peut pas les laisser nous barrer la route, affirma Rufus.

- Laissez moi faire…

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Et Heidegger éclata de rire. Rufus soupira.

- Je croyais t‟avoir demandé d‟arrêter de rire aussi bêtement.

Heidegger s‟arrêta, lança un coup d‟œil vers les soldats qui

réagirent comme s‟ils n‟avaient rien vu, puis Rufus et lui montèrent

dans le bateau.

Les soldats se regroupèrent une fois de plus.

- C‟était juste, dit l‟un d‟eux, Heidegger est très énervé ces

temps-ci. C‟est sûrement parce que Hojo a disparu en laissant une

lettre de démission. Et puis il a été contraint de préparer la venue

du président.

Hojo a quitté la Shinra ? Étrange, pensa Cloud. Puis le com-

mandant s‟approcha et leur ordonna de regagner leurs quartiers.

Tout était fini. La place se vida et Cloud perdu dans ses pensées se

prépara à partir. Il fallait qu‟il retrouve ses compagnons. Vite.

- Cloud ! Tu es le dernier ! fit une voix qu‟il reconnut.

Une voix provenant de la soute. Red XIII. Cloud s‟approcha,

étonné, et s‟infiltra à l‟intérieur près de lui. Aussitôt, la soute se

ferma et le bateau leva l‟ancre.

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Chapitre 14 - En bateau !

- Mais comment êtes-vous arrivés là ?

Dans le bateau, Cloud se retrouva dans la cale face à Red XIII.

Ce dernier, déguisé en soldat, portait un uniforme de la Shinra. Il

raconta qu‟avec le défilé, les soldats les avaient autorisés à

s‟approcher davantage des bâtiments. Comme tout le monde assis-

tait à la parade, ils avaient pu facilement atteindre le secteur des

soldats et avaient eu l‟idée de se déguiser avec leurs uniformes

pour infiltrer le bateau. La suite n‟avait pas été bien compliquée.

Ils devaient être une dizaine de soldats accompagnant le Prési-

dent sur le bateau.

- Le voyage va durer trois heures tout au plus, informa Red

XIII, il faut s‟occuper. Je pars rejoindre les autres.

Cloud le regarda partir. Ainsi, ils étaient tous à bord du bateau

qui filait vers Costa Del Sol. Cloud s‟épousseta et choisit de décou-

vrir les autres membres du groupe.

À quelques mètres de lui, un soldat venait d‟apparaître, se pen-

chant sur une des caisses. Lorsque Cloud s‟approcha, il s‟aperçut

qu‟il s‟agissait de Youffie. Elle avait le mal de mer.

- Je me demande si j‟ai bien fait de venir avec vous, râla Youf-

fie. Tu n‟aurais pas des calmants ?

Cloud lui en donna un et lui souhaita bon courage. Une fille

étrange cette Youffie. Elle avait pourtant insisté pour continuer le

voyage.

Plus loin, un soldat se jeta dans ses bras. Aerith.

- Cloud ! s‟écria-t-elle en reculant, tu vas bien ? Tu as vu

l‟aérostat à Junon ?

- Oui, dit-il en se souvenant du gigantesque aéronef flottant au-

dessus de la piste d‟atterrissage. On m‟avait dit qu‟il était grand,

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mais je ne pensais pas si grand !

- Oui, fit-elle, il était superbe ! Tu crois que je pourrais y mon-

ter un jour ?

Cloud essaya d‟imaginer Aerith sur la passerelle alors que

l‟aérostat fuyait dans le ciel, survolant tous les paysages de la Pla-

nète. Oui, elle serait heureuse. Il hocha la tête.

Aerith se jeta à nouveau dans ses bras avec un « je suis impa-

tiente ». Cloud ne savait pas quoi penser de l‟attitude d‟Aerith et

ne savait pas quant à lui quelle réaction adopter. Tout ça était un

peu nouveau pour lui, et la situation avec Sephiroth le préoccupait

davantage. Il la laissa quelques secondes, respirant sans s‟en rendre

compte l‟odeur de ses cheveux et réalisa soudainement le contact

qu‟il y avait entre eux. Alors il la repoussa doucement et lui dit

qu‟il devait voir les autres. Elle acquiesça.

Le pont était libre, et un vent frais balayait toute sa surface. Il

respira et fit quelques pas, ses pensées s‟égarant. La mer était calme

et s‟étendait à perte de vue. Découvrira-t-il un jour ce qui s‟est

vraiment passé il y a cinq ans ?

Il trouva Tifa sur le mât, surveillant les environs. Cloud accéda

à la plate-forme grâce à l‟échelle. L‟uniforme de la Shinra allait

parfaitement à Tifa. Elle aussi fut contente de le revoir, même si

elle ne le manifestait pas comme Aerith.

- Je déteste cet uniforme tu sais, dit-elle en regardant l‟horizon,

les uniformes, les soldats, la guerre, je déteste tout ça. Ils enlèvent

tout ce que tu aimes, les choses et les gens qui te sont chers.

J‟aimerais qu‟ils disparaissent tous.

Cloud hocha la tête. Il pensait au père de Tifa qui était mort à

cause du Soldat, au mari d‟Elmyra, la mère d‟Aerith, qui est mort

au combat. Oui tout cela était injuste, mais cela avait toujours été

comme ça et il n‟existait aucun monde où la guerre ne subsistait

pas. La vie est une tragédie est chacun s‟accroche comme il le peut.

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Ils parlèrent de tout et de rien, Cloud retrouvant un peu cette

amie d‟enfance qu‟il avait connu. Puis, il se retira. Il devait voir un

peu les autres.

- À vos ordres ! cria Tifa en mettant la main à hauteur de tête,

je continue de monter la garde.

Cloud esquissa un sourire. Il est vrai qu‟il y avait d‟autres sol-

dats à bord. Ils devaient faire comme s‟ils étaient l‟un d‟entre eux.

Traversant le pont, Cloud tomba alors sur un de ces soldats qui

était suspendu au rebord. Il avait les yeux rêveurs.

- Eh regarde, dit-il quand il aperçut Cloud, on voit déjà Costa

Del Sol. Quand on y sera, je vais m‟offrir de super longues va-

cances. Je crois que j‟irais à la plage me faire bronzer ...

Puis tournant la tête, Cloud aperçut sur le pont un soldat qui

marchait très maladroitement. Il dansait presque et c‟était un mi-

racle s‟il n‟était pas déjà tombé, réussissant à chaque pas mis au

hasard à garder l‟équilibre. Red XIII. Mais personne ne faisait at-

tention à lui.

- De toute façon, répliqua-t-il en voyant Cloud, les humains ne

regardent que les apparences. En fait, je crois que je pourrais de-

venir un très bon humain. Mais c‟est quand même difficile de se

tenir sur deux pattes.

Cloud secoua la tête et retrouva Barret à bâbord, près de la

cabine principale, vitrée. Le bateau devait mesurer une trentaine

de mètres de longs.

Barret, véritable marin, vêtu de blanc et d‟un képi noir, était

accroupi et se relevait à intervalles réguliers pour jeter un coup

d‟œil dans la salle, afin de voir le panneau de contrôle.

- Regarde Cloud, murmura Barret en le voyant s‟approcher,

Rufus et Heidegger.

Effectivement, ils étaient en pleine discussion. Cependant, ils

n‟entendaient rien. Heidegger éclata soudain de rire devant le

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regard agacé de Rufus. Apparemment, il avait du mal à suivre les

ordres.

- Mais comment ose-t-il rire de cette façon ? trembla Barret de

colère. À cause de lui, Biggs, Wedge et Jesse sont morts. Ah, je ne

tiens plus, je vais lui régler son compte toute de suite.

Cloud essaya d‟empêcher Barret, lorsque soudain, un message

sonore retentit dans le bateau.

- Attention, attention ! Un individu suspect a été découvert ! À

tous les soldats, prévenez-nous lorsque vous trouverez quelque

chose. Je répète, un individu ...

Cloud et Barret se figèrent dans la surprise.

- Bon sang, fit Barret, ils nous auraient découvert ? Non, je ne

crois pas qu‟il s‟agisse de nous. Ce serait donc Tifa et les autres ?

Faut se manier, faut partir Cloud !

Cloud acquiesça et ils se dirigèrent tous deux vers le centre du

bateau. D‟autres soldats s‟approchaient.

- Tout le monde va bien ? fit alors l‟un des soldats (il s‟agissait

de Tifa).

Parmi tous les soldats présents, Cloud constata que tout son

groupe était là. Les autres soldats ne faisaient aucun compte d‟eux.

Non, ils n‟avaient donc pas été découverts. Mais alors ?

- Eh attendez, confirma Barret, vous n‟avez pas l‟impression

que cet intrus est… Sephiroth ?

- Vraiment ? s‟écria Tifa, légèrement angoissée, qui ne

s‟attendait pas à le revoir.

- Comment diable pourrais-je le savoir ? répliqua Barret l‟air

contrarié.

- Je crois qu‟on va essayer de le savoir, proposa alors Cloud,

décidant tout le monde.

Tout le monde resta silencieux, songeant à ce qui allait se pas-

ser.

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- Oui c‟est ce qu‟il faut faire, admit Red XIII, alors on y va ?

Cloud hocha la tête. Youffie recula les yeux agrandis.

- Pas moi, lança-t-elle. De toute façon, je n‟aime pas Sephiroth.

Et en plus…

Tout le monde suivit du regard la jeune fille qui se dirigeait

vers le bord pour vomir. Cloud soupira. Puis se regroupant, ils

descendirent dans les cales. En bas de l‟escalier, un soldat était

allongé sur le sol, en sang. Il vivait ses derniers instants.

- La salle des machines… Une personne suspecte… Non, ça ne

peut pas être ça… Ce n‟est pas un humain… Ce truc n‟est pas hu-

main …

Puis il expira. Tout le monde était conscient de la tension qui

était alors montée de plusieurs crans. Cloud dégaina son épée et

Barret s‟arma tandis que Youffie ravalait sa salive. Tifa serra sa

Matéria de glace dans la main, prête à l‟utiliser. Ses mains étaient

gelées.

La salle des machines, deux salles plus loin, était assez vaste. Ils

trouvèrent deux soldats morts. Au bout de la salle, un général leur

tournait le dos.

Cloud s‟approcha en l‟interpellant. Mais il ne se retourna pas.

Quand il le tata doucement de son épée, le général se retourna, le

visage en sang, tenant dans ses mains la garde d‟une épée qui était

enfoncée de moitié dans son ventre. Puis il tomba à genoux et

s‟abattit sur le sol.

Barret et les autres avaient rejoint Cloud et jetaient des coups

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d‟œil nerveux dans la salle. Mais qui était ce mystérieux intrus ?

Sephiroth ?

- Après un long sommeil… le moment… le moment est… ve-

nu…

La voix provenait de la porte par laquelle ils étaient entrés. Ils

se retournèrent. Rien. Puis du sol, une silhouette surgit. Un être

humain d‟apparence. Lorsqu‟il fut sorti du sol, il continua à monter

avant de se stabiliser dans les airs, flottant à quelques centimètres

du sol. Il n‟avait pas changé depuis cinq ans. Ses yeux étaient fer-

més.

- Sephiroth ! murmura Cloud. Tu es vivant !

La forme humaine qu‟était Sephiroth ouvrit alors les yeux, ana-

lysant la situation. Puis son regard se posa sur celui qui venait de

lui parler.

- Tu es qui toi ? dit-il.

- Tu ne te souviens pas de moi ? répondit Cloud, stupéfait. Je

suis Cloud.

- Cloud ? répéta Sephiroth.

- Sephiroth ! continua Cloud. Qu‟est-ce que tu as… qu‟est-ce

que tu as fait ?

- Le moment… maintenant…

- Quoi ? demanda Cloud, qu‟est-ce que tu veux dire ? Sois

plus…

Cloud n‟eut pas le temps d‟achever sa phrase car aussitôt Sephi-

roth glissa vers lui très vite, tel un boulet de canon. Cloud tomba

au sol tandis que Sephiroth montait vers le plafond avant de le

traverser. Barret jura en tirant un peu partout au plafond. Soudain,

une créature se matérialisa devant eux.

Haut de trois mètres, il s‟agissait d‟un véritable monstre qui

correspondait vaguement à une silhouette humaine. Son corps

semblait en perpétuel mouvement et des choses indescriptibles

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glissaient, grouillaient sur toute sa surface. La créature n‟avait pas

de jambes mais une sorte de robe qui la servait de support et

contre lequel ses mains tapaient rageusement. Elle inclina légère-

ment sa tête tentant d‟étudier ceux qui la regardaient avec tant

d‟attention. Indescriptible.

Puis elle lança ses bras qui prirent une grandeur exceptionnelle

et balaya la pièce. Barret et Tifa ne furent pas aussi pas aussi rapide

que les autres et furent plaqués contre le mur de gauche. Youffie

sautant de justesse avait lancé son shuriken aux pointes effilées.

Mais l‟arme n‟atteignit jamais sa cible. Un vent s‟était levé et

avait dévié sa trajectoire. Cloud qui avait commencé à s‟approcher

de l‟ennemi, l‟épée en avant du se mettre à (se) reculer vu

l‟ampleur du vent. Il y eut un crépitement et la bête cria de dou-

leur.

Cinq éclairs jaillirent de Cloud et se dirigèrent vers la bête. Mais

celle-ci les concentra, créant une boule d‟énergie, avant qu‟une

onde électromagnétique ne les pousse tous autour d‟elle, déchirant

leurs vêtements et leur peau.

Tifa s‟était levée, saignant du nez, et courait maintenant vers

leur adversaire avant de sauter. Elle fit un retourné avant de le

frapper du revers du pied. La créature se retrouva dans les airs, où

Tifa la frappa encore trois fois dans un enchaînement aérien im-

pressionnant. Lorsqu‟elle atterrit, elle tendit ses deux mains devant

elle et plusieurs pics de glace apparurent au plafond, avant de

clouer l‟entité maléfique.

Red XIII prit alors le relais, un cercle se dessina autour de la

bête et la surface sur laquelle elle se trouvait s‟éleva soudainement,

percutant de plein fouet le plafond.

Mais celle-ci se retrouva alors comme par magie derrière Cloud

et lui adressa un coup de poing étourdissant, l‟envoyant contre

Tifa. Barret tira de plus belle, visant la tête, mais l‟être difforme ne

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broncha point et un laser rouge sortit de ses yeux, touchant Barret

à l‟épaule et maculant de sang le mur derrière lui.

Tifa se releva et Cloud lui glissa quelque chose dans les mains.

Elle hocha la tête et s‟avança. Explosion.

La température chuta tout à coup dans la pièce, des stalactites

se formant en grande quantité au plafond. L‟air devint opaque et

chargé de cristaux. Leur assaillant gela sur place et un craquement

horrible se produisit lorsqu‟il voulut tourner la tête.

Une jeune femme d‟une beauté éclatante apparut au coin de la

salle, toute vêtue de cristaux. Bleue neige. Elle scintillait de toute

part. Puis observant la créature, elle claqua des doigts, et tout se

brisa. Lorsque tout redevint normal, le groupe s‟aperçut que le

monstre avait disparu et que ce qu‟il restait de son bras gisait au

milieu de la salle.

Aerith leur porta alors secours en les soignant. Tous étaient

contents d‟être encore en vie. Ils se regroupèrent autour du bras,

n‟osant le toucher. Ca leur rappelait vaguement quelque chose. On

aurait dit…

Puis Barret se baissa avant de prendre quelque chose au sol.

Dans ses mains, il tenait une Matéria rouge qui s‟était trouvée

quelques instants plus tôt sous le bras du monstre. Il prononça «

Ifrit » et chacun sourit. Encore une Matéria d‟invocation. Les

chances augmentaient et la réussite de leur mission se concrétisait.

Oui ce ne serait pas facile mais ils avaient plus de chances d‟y arri-

ver. Après l‟aperçu de la puissance de « Shiva », cette femme de

glace qui avait tout gelé, ils étaient convaincus des pouvoirs effa-

rants des Matérias d‟invocation.

- Jénova, commença Barret tout en tâtant son épaule machina-

lement, c‟était la créature qui a disparu du bâtiment Shinra et qui a

laissé une traînée de sang derrière elle ?

Cloud acquiesça. Elle avait dû évoluer. C‟était devenu un véri-

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table monstre. Mais qu‟était-elle exactement ? Etait-elle vraiment

la mère de Sephiroth ?

- Donc c‟était bien Sephiroth, fit Cloud.

- Le moment est venu, répéta Red XIII, qu‟est-ce que ça veut

dire ?

- Le moment… maintenant ? l‟imita Cloud secouant la tête.

Tifa ne comprenait pas trop les choses. Elle proposa de faire le

point. Cloud tenta d‟expliquer une nouvelle fois ce qu‟il savait.

Sephiroth, qu‟il croyait mort, avait donné à l‟instant une preuve

irréfutable du contraire, bien qu‟il paraisse avoir changé étrange-

ment. Après avoir tué le président Shinra, il était déterminé à exé-

cuter son projet, celui de devenir le maître de la planète. Mais

dans un premier temps, il devait trouver la Terre promise.

Chacun resta silencieux, réfléchissant dans son coin. Mais où

était Sephiroth maintenant ? S‟il pouvait traverser le sol et rester

dans les murs, ils ne pourraient sûrement pas le trouver. Soudain

une alarme résonna dans la pièce.

- Dockers, nous arrivons à Costa Del Sol dans cinq minutes.

Préparez l‟arrivée.

- On ne devrait pas tous rester ici comme ça, dit alors Aerith,

reprenons nos positions. Tous acquiescèrent. Puis sortirent de la

salle. Le danger était passé. Ils avaient réussi à faire face à Sephi-

roth et à sa mère. Oui, ils pouvaient sauver la Planète.

Cloud resta sur le seuil de la salle, le regard dans le vide.

- Sephiroth est en vie… murmura-t-il. La Terre promise existe-t-

elle donc vraiment ?

Cloud demeura perplexe. Qu‟a-t-il bien pu t‟arrivé, Sephiroth ?

Pourquoi ne te souviens-tu pas de moi ? Comment as-tu acquis ces

pouvoirs ? Que comptes-tu faire réellement ? Saurons-nous

t‟arrêter encore une fois ? Que s‟est-il passé il y a cinq ans ?

Cloud soupira. Tant de questions… et aucunes réponses.

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Chapitre 15 - Costa Del Sol

Costa Del Sol ! Un port paradisiaque où le soleil brille cons-

tamment et où l‟été dure toute l‟année !

Le bateau accosta sifflant bruyamment. Puis la soute s‟ouvrit et

six soldats dont un qui marchait bizarrement comme s‟il avait trop

bu en descendirent rapidement, remontèrent le quai avant

d‟emprunter un pont qui menait au village. C‟est là qu‟ils se débar-

rassèrent de leurs vêtements.

- Mince ! jura Barret, il fait chaud ici ! Enfin je suis content de

dire adieu à cet uniforme de marin, même s‟il était très confor-

table.

- Oh c‟est vraiment dommage, chuchota Aerith à Tifa, il était si

mignon en marin.

- Comment ça « mignon » ? grogna Barret en se retournant.

- Eh bien, je ne sais pas Barret, dit Tifa faisant un effort surhu-

main pour ne pas éclater de rire, mais tu pourrais mettre

l‟uniforme pour dormir ?

Barret les regarda les sourcils levés. Puis Cloud. L‟atmosphère

semblait se détendre depuis les événements du bateau.

- Tu ressembles à un vieil ours couvert de guimauve, déclara

Cloud, provoquant un rire général.

- Très drôle, répliqua-t-il l‟air offensé mais avec un air intéressé.

On ferait mieux de bouger, cette chaleur devient insupportable.

En effet, le soleil grosse boule de chaleur les percutait de plein

fouet alors que la journée touchait à sa fin. Cloud proposa de

passer la nuit au village.

Tout le monde fut content. Certes, ils n‟étaient pas là pour

s‟amuser. Mais, ils n‟allaient tout de même pas poursuivre leur

voyage sans se reposer un peu. Et puis, il fallait qu‟ils se débrouil-

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lent pour trouver des informations sur où était parti Sephiroth.

Tifa et Aerith déclarèrent qu‟elles allaient profiter de la plage.

Red XIII d‟un coin d‟ombre. Barret qui était devenu étrangement

muet marmonna qu‟il devait voir un de ses amis ici. Et Youffie

partit tout de suite sans rien dire. Oui c‟était bien elle ça.

Cloud suivit les filles décida quant à lui d‟accompagner les filles.

S‟asseoir à l‟ombre dans le sable et réfléchir. Il n‟était pas d‟humeur

de s‟amuser après ce qui s‟était passé dans le bateau mais préférait

faire croire le contraire.

La plage était immense, bondée et bien entretenue. Des

femmes solitaires, des couples, des enfants, on pouvait trouver de

tout.

Aerith et Tifa s‟achetèrent chacun un maillot demandant à

chaque instant à Cloud ce qu‟il en pensait. Aussi il essayait de ne

pas trop marcher près d‟eux. Cloud était dépassé par ces questions

et se contentait de hausser les épaules, légèrement gêné.

Lorsqu‟elles se furent changées, Cloud ne put regarder ailleurs.

Qu‟est ce qu‟elles étaient belles ! Tifa avait une silhouette provo-

cante et attirante, tandis qu‟Aerith possédait une aisance et une

douceur qui lui était propre. Aerith le surprit alors en train de la

regarder attentivement, et agita sa main lui disant de venir de le

rejoindre. Il se contenta de rougir un peu plus et de secouer la

tête.

Décidément ! Il n‟arrivait plus à se concentrer. Il se leva et dé-

cida de faire une marche. Il longea le bord de la plage, plongé

dans ses pensées.

Aerith apparut à cet instant là prenant sa main droite tandis

que la main de Tifa prenait celle de gauche. Il fut pris au dépour-

vu, quand elles l‟entraînèrent vers la plage en riant. Cloud trébu-

cha et se retrouva dans l‟eau mouillé. Il fut un peu énervé mais

retrouva vite sa bonne humeur en voyant comment les deux filles

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étaient heureuses et fières de leur coup. Alors comme ça, elles

trouvaient ça marrant hein ?

Cloud se jeta sur les deux filles côte à côte les enfonçant dans

l‟eau jusqu‟à ce qu‟elles boivent leur tasse de thé. Elles refirent

surfaces en colère et un défi dans leurs yeux. Le jeu était lancé. Les

regards fixés sur eux se détournèrent bientôt. Cloud mit toute son

énergie à montrer aux deux filles ce dont il était capable. Tantôt il

avait le dessus, tantôt elles imaginaient milles ruses pour parvenir à

leurs fins.

Le ciel commençait à s‟obscurcir lorsqu‟ils décidèrent de rentrer

trempés. La plage était toujours bondée de monde comme si per-

sonne ne se souciait de la nuit qui allait tomber. Tifa et Aerith

essoufflées, marchaient en avant en grande conversation. Finale-

ment, ils commençaient à bien s‟entendre. Cloud laissa une fois de

plus son regard dériver sur leur silhouette. Il ferma ses yeux et

s‟arrêta. Mais que faisait-il ? Il n‟avait jamais agi de cette façon

avant.

Il soupira et reprit la marche et se força à regarder ailleurs.

Il s‟arrêta de nouveau. Là, derrière la femme aux cheveux roux,

n‟était-ce pas… Hojo ? Oui c‟était bien lui. Affalé sur une chaise

longue près de la mer, habillée de sa blouse blanche dont il ne se

séparait jamais, il sirotait une boisson alors que deux jeunes

femmes étaient près de lui, l‟une jouant avec ses cheveux. In-

croyable !

Il interpella Aerith et Tifa et leur montra le professeur. Elles

furent aussi surprises. Cloud leur avait raconté pour Hojo qui avait

donné sa démission à la Shinra. Mais pourquoi cette démission

soudaine ? C‟est ce qu‟ils voulaient découvrir lorsqu‟ils

l‟abordèrent.

- Professeur Hojo, dit alors l‟une des femmes alors qu‟ils

s‟approchaient, des gens veulent vous parler, on dirait.

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- Je n‟ai pas le temps, fit celui-ci d‟une voix lasse. Attendez ! Je

me souviens de vous tous maintenant. Ca fait bien longtemps

Cloud.

Cloud resta silencieux. Puis lui demanda tout de go pourquoi il

avait quitté la Shinra.

- On n‟a pas toujours le choix, laissa-t-il échapper les yeux fixés

vers l‟horizon.

- Que fais-tu ici Hojo ? demanda alors Tifa.

- Je bronze, tu ne vois pas ? railla-t-il. Hum… Je vois que nous

poursuivons tous les deux le même objectif.

- Tu veux parler de Sephiroth ?

- Tu l‟as vu ? s‟exclama-t-il en plissant les yeux.

Cloud resta silencieux. Devait-il lui…

- Ah je vois… fit alors Hojo comme s‟il avait lu dans ses pen-

sées.

Puis il éclata de rire.

- Dis-moi Cloud, déclara-t-il. N‟as-tu jamais eu le sentiment que

quelque chose t‟appelait ? Ou que tu devais te rendre quelque part

sans savoir véritablement où et pourquoi ?

Voilà ce qui expliquait en partie la démission de Hojo, pensa

Cloud.

- Je suivrai Sephiroth partout ! déclara Cloud. Pour le vaincre et

mettre fin à tout ça.

- Je vois, répliqua-t-il en jouant avec sa barbe, ça pourrait être

intéressant. Tu faisais parti du Soldat, non ? Tu voudrais me servir

de cobaye ?

Cloud le prit mal et dégaina son épée. Cette conversation

l‟énervait. Aerith passa alors devant lui.

Hojo qui avait commencé à rire s‟arrêta en reconnaissant sou-

dain l‟un de ses précieux spécimens.

- Dis-moi, remarqua-t-il, tu ne serais pas l‟Ancien ?

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- Le moins que tu puisses faire serait de te souvenir de mon

nom, commença Aerith. Je veux que tu me dises quelque chose

Hojo… Je sais que je suis un Ancien, ma mère me l‟avait dit…

- Ta mère ? l‟interrompit-il. Oh tu veux dire Ifalna. Comment

va-t-elle ?

Aerith s‟immobilisa. C‟était la première fois qu‟elle entendait le

prénom de sa mère. Elmyra ne lui avait jamais rien dit. Car sa

mère au moment de mourir n‟en avait pas eu le temps. Hojo réité-

ra sa question devant son silence.

- Tu ne le savais pas ? se reprit-elle. Elle est morte il y a plu-

sieurs années.

De la surprise brilla dans ses yeux. Il laissa échapper « Je

vois…», puis se mit à marmonner si faiblement et rapidement

qu‟ils ne comprirent rien.

- Hojo ? continua alors Aerith. Jénova fait partie des Anciens,

elle aussi ? Sephiroth aussi ? Nous avons donc tous le même sang ?

Mais le professeur continuait toujours de marmonnait dans sa

barbe ne leur prêtant plus aucune attention. Aerith et Tifa eurent

beau le secouer mais ils ne parvinrent pas à le faire dire des propos

cohérents. Finalement, ils le laissèrent tranquille et rentrèrent à

l‟hôtel.

Ils trouvèrent le maître de l‟auberge visiblement irrité. Il se

plaignait d‟un gros marin qui avait fait irruption dans l‟auberge et

avait pris d‟assaut les toilettes. Depuis, il n‟arrêtait pas de pousser

des gémissements.

- Barret ? s‟exclama Tifa. Ne me dis pas que…

- Si, confirma Aerith en pouffant.

En rentrant soudainement dans la chambre, ils tombèrent sur

un Barret anxieux qui s‟examinait sous tous les angles devant un

grand miroir. Quand il les vit, il ouvrit grand l‟armoire avant de se

jeter presque dedans devenu tout rouge.

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Cloud soupira. Tous rirent un bon coup. Une journée qui se

terminait. Et quelle journée ! Aujourd‟hui, ils avaient eu la confir-

mation de leurs craintes. Désormais, ils devaient faire face à Sephi-

roth. Cloud informa le groupe qu‟il se dirigerait vers les montagnes

de Corel à l‟aube.

Quelques heures plus tôt.

Un hélicoptère survola les quais de Costa Del Sol avant de se

poser sur l‟aire d‟atterrissage.

- Quelle longue traversée ! fit Heidegger en sortant du cargo.

Il éclata alors de rire sans raison apparente. Rufus inspira. Puis

soudainement, Heidegger s‟arrêta, jetant un regard inquiet au

président.

- Hum ! fit Rufus qui l‟accompagnait. Il paraît que Sephiroth

était à bord.

- Oui.

- Et je crois que Cloud et les autres étaient aussi à bord.

Heidegger hocha la tête. Le ton de Rufus était monté.

- Ils nous ont tous échappés, continua-t-il calmement. Tu as

vraiment tout gâché cette fois, Heidegger.

Heidegger bredouilla un : « J‟ai honte ».

- C‟est tout ? se mit à crier Rufus, alors que plusieurs marins à

proximité les fixaient à présent. Tu penses qu‟un mot peut tout

excuser ?

Heidegger s‟arrêta, le regard fixé au sol. Rufus marcha jusqu‟à

l‟hélicoptère.

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- Bouges-toi ! cria Rufus avant de monter dans l‟appareil,

j‟attends des résultats.

Heidegger marmonna dans sa barbe et regarda l‟hélicoptère

partir tout en tapant du pied. Puis il fonça vers les deux marins à

sa droite et les poussa dans l‟eau en colère. Non, il n‟aimait vrai-

ment pas ces ordres.

Ils longèrent la plage qui s‟étendait sur trois heures de marche.

Puis ils bifurquèrent vers le milieu des terres. Les montagnes appa-

rurent devant eux. D‟après la carte, Corel se situait de l‟autre coté

des montagnes.

Ils atteignirent alors un plateau qui leur permit de voir Costa

Del Sol de haut. Un chemin avait été construit dans les montagnes

la parcourant de moitié. La route montrait bien qu‟elle servait

fréquemment. Pendant un bon moment, ils ne furent qu‟entourés

de montagnes.

Cloud avait calculé qu‟ils arriveraient à Corel avant la tombée

de la nuit. Après Costa Del Sol, c‟était le seul village le plus proche.

C‟était donc logiquement par-là que Sephiroth était passé. Ils en

eurent la confirmation lorsqu‟ils reprirent la route après s‟être revi-

talisés, en empruntant alors un petit sentier.

Un homme était assis sur un rocher bordant le sentier. Un

voyageur du jour, sans doute, pensa Cloud. Il était en train de

jurer silencieusement.

Lorsqu‟il les vit s‟approcher, il les salua vigoureusement retrou-

vant toute sa joie.

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- Je viens de croiser un type la bas qui portait un manteau noir,

raconta-t-il alors légèrement énervé, je voulais simplement lui dire

que c‟était dangereux là où il se dirigeait mais il est passé devant

moi sans rien dire m‟ignorant complètement. Quelle arrogance !

- Sephiroth ? fit Cloud en se retournant vers ses compagnons.

Tifa hocha la tête. Ils suivaient bien les traces de Sephiroth. Ils

souhaitèrent une bonne journée à l‟homme qui avait retrouvé sa

joie du matin.

Le sentier devenait de plus en plus accidenté au fur et à mesure

qu‟ils montaient. Ils devaient tantôt sauter de gros rochers qui

bloquaient la voie, tantôt escalader des parois. Le soleil placé au

sommet de leur route, commençait à décliner les aveuglant.

Lorsqu‟ils arrivèrent en haut, ils s‟arrêtèrent surpris. Devant eux

se trouvait… un réacteur Mako. Barret précisa alors qu‟il s‟agissait

d‟un ancien réacteur ne fonctionnant plus.

Tous se tournèrent vers lui. Sa voix était triste et son regard

était voilé. Barret connaissait les lieux ? Il était déjà venu ici ?

Barret se dirigea alors en avant avec un « suivez-moi » sans

s‟expliquer. Ils empruntèrent une longue passerelle qui traversait

toute la région montagneuse passant près de la centrale. Mais Bar-

ret ne s‟arrêta pas, fuyant au contraire ces lieux, et arriva à un

chemin de fer. Jadis un train passait par-là, remarqua Cloud. Mais

les rails étaient tellement en mauvais état que Cloud douta qu‟il ait

encore des trains actuellement.

Suivant le chemin de fer, ils arrivèrent alors face à un pont. Un

gigantesque pont en bois. Ils prirent une bonne trentaine de mi-

nutes pour le traverser regardant les alentours avec enchantement.

Le calme de la montagne allait parfaitement avec la beauté des

paysages qu‟il ait été donné de voir.

Corel Nord n‟était pas exactement un village. Cloud compta

sept tentes en tout, posés dans un espace étroit et bondé

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d‟ordures. Quelques battisses en béton en piteux état témoignaient

d‟une ancienne ville. Que s‟était-il passé ici ? A une époque, se

souvint Cloud, Corel n‟était t‟il pas réputé comme une importante

ville minière ? L‟endroit qu‟ils voyaient, dont un panneau en lam-

beaux indiquait « Corel Nord », était plus sinistre encore que les

taudis de Midgar. Tout le groupe était atterré par l‟état de pauvre-

té des lieux.

- Eh regardez qui est ici ! s‟écria alors un habitant des lieux, un

ancien mineur sans doute, qui s‟était approché de Barret. Tu t‟es

fait chassé d‟un autre village ou quoi ?

- Tu bousilles tout ce que tu touches, ajouta un autre villageois.

Regarde cet endroit ! C‟est entièrement de ta faute si Corel est

devenu un tas d‟ordures !

- Pourquoi tu ne dis rien ? injuria un troisième. Tu as peut être

oublié ce que tu as fait ici ?

Barret baissa la tête et bredouilla un « Je suis désolé » inaudible.

- Tu n‟en vaux même pas la peine ! cracha l‟un d‟eux. Ne per-

dons pas notre temps à parler à cette machine bizarre !

Barret les regarda alors reprendre leur travail l‟ignorant totale-

ment. Puis il se retourna devant ses compagnons qui le regardaient

les yeux écarquillés. Ils ne comprenaient pas trop bien ce qui se

passait. Ils avaient entendu l‟échange de dialogues entre les villa-

geois et Barret.

- Oui, lâcha Barret, vous les avez entendu ... Ils disent que c‟est

de ma faute si cette ville a été détruite.

Le groupe resta silencieux ne sachant quoi dire. Puis Barret

secoua la tête avant de courir traversant le village et disparaissant

derrière un panneau marqué « Gold Saucer ». Mais que s‟était-il

passé ici ? Barret était t‟il vraiment responsable de l‟état d ce vil-

lage ? Tifa paraissait la plus choquée du groupe, elle qui le connais-

sait mieux que n‟importe qui.

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Cloud proposa de savoir ce qu‟il en était réellement. La situa-

tion leur échappait.

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Chapitre 16 - Le Gold Saucer

Ils traversèrent à leur tour le village à sa poursuite. Les gens

d‟ici étaient vraiment malheureux, réalisèrent-ils en passant près

des tentes.

Un jeune garçon, qui les dévisageait, déclara qu‟il trouvait

étrange de voir beaucoup de monde passer par une petite ville

comme Corel en ces temps ci même si ce n‟était que pour la tra-

verser rapidement. Ils apprirent en effet qu‟un type portant une

cape noire vraiment « cool » avait pris le tram.

- Le tram ? répéta Tifa.

L‟adolescent hochant la tête leur expliqua qu‟il s‟agissait d‟un

véhicule de transport accroché à deux filins qui permettaient

d‟accéder au Gold Saucer, un immense parc de jeux, casinos.

Tifa et Youffie firent alors un « ah !» d‟étonnement, se rappe-

lant soudain du Gold Saucer. Le Gold Saucer était un immense

bâtiment construit dans les airs. C‟était le lieu par excellence des

jeux. Alors comme ça Sephiroth était parti là-bas ?

Ils retrouvèrent Barret, près du tram, perdu dans ses pensées.

- Barret que s‟est-il passé ? demanda doucement Aerith.

Barret les regarda tous. Ses yeux étaient rouges. Il tremblait

légèrement.

- Ma ville natale était par ici, déclara t‟il.

Corel, la ville natale de Barret ? s‟étonna Cloud. Tous étaient

suspendus à ses paroles. Barret se lança. Oui ses amis devaient être

au courant.

- Mais elle n‟y est plus, poursuivit-il. Elle a été ensevelie, il y a

quatre ans. Et c‟est de ma faute. Tout est de ma faute !

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Ma ville natale a toujours été une ville minière. On y exploitait

le charbon. C‟était une ville poussiéreuse, calme et si pauvre. Mais

c‟était une vraie petite ville. C‟était à cette époque que j‟entendis

parler pour la première fois des réacteurs Mako.

Ce jour là, les soldats de la Shinra avaient débarqué en ville.

Scarlett dirigeait les négociations. Elle voulait construire un réac-

teur Mako dans les montagnes exactement à l‟endroit même où

étaient les mines. Pour que le réacteur voit jour, il fallait donc

arrêter de travailler dans les mines et vendre tout le charbon.

Tous les hommes importants étaient dans la maison du chef de

village, débattant de l‟avenir de la ville.

- Que vas-tu faire ? demanda l‟homme âgé responsable de Co-

rel à Barret. Dayne est le seul qui soit contre.

Barret se retourna vers son ami. Un homme de même gabarit

que lui. Des cheveux courts noirs sur une peau claire qui mettait en

valeur un visage plutôt jeune pour ses trente ans. C‟était la pre-

mière fois qu‟il n‟était pas d‟accord avec lui.

- Je suis vraiment contre, affirma-t-il, je n‟ai rien à dire si vous

pensez à gaspiller notre charbon. Il a été protégé pendant des

générations. Nos pères et nos grands pères avant eux ont risqué

leur vie pour ça. Nous n‟avons pas le doit de gaspiller

- Mais écoute Dayne, se défendit Barret, plus personne ici

n‟utilises de charbon. C‟est du passé.

- Oui, renchérit Scarlett qui ne pensait qu‟au profit d‟une nou-

velle centrale, il n‟y en a que pour la Mako maintenant. Ca ira

Dayne, la Shinra assurera ton gagne-pain jusqu‟à ce que le réacteur

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Mako soit terminé.

- Ecoute Dayne, ajouta Barret, je ne veux pas que ma femme

Minna souffre davantage.

- Je sais ce que tu ressens, plaida Dayne sentant que tous ne le

comprenait pas, moi-même je ressens la même chose, mais je re-

fuse d‟abandonner les mines de charbon.

Un silence s‟abattit dans la salle. Mais la décision était prise. Le

chef du village posa sa main sur l‟épaule de Dayne.

- Il faut que tu comprennes, Dayne.

C‟est comme ça que le réacteur Corel a été construit… puis

terminé. Nous avons tous pensé qu‟il nous permettrait de vivre

une vie plus facile.

Quand cela s‟est produit, Dayne et moi avions quittés le village

pour quelques jours. Corel avait été brûlé par les troupes de la

Shinra. Tous les habitants de la ville, toute ma famille ... tous

avaient péri.

Un silence suivit le long monologue de Barret. Tous étaient

étonnés par son histoire.

- Des troupes de la Shinra ? répéta Cloud.

- Il y a eu une explosion au niveau du réacteur, expliqua Barret.

La Shinra a attribué la responsabilité de l‟accident au peuple. Ils

ont déclaré que c‟était à cause d‟une faction rebelle.

- C‟est vraiment terrible, laissa échapper Tifa.

- Je n‟ai jamais pu me pardonner à moi-même, avoua Barret

d‟une voix triste, encore moins à la Shinra. Je n‟aurais jamais dû

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139

marcher dans la construction du réacteur.

- Tu n‟y es pour rien, l‟assura alors Tifa en se mettant devant

lui. Nous avons tous été leurrées par les promesses que la Shinra

avait faites.

- C‟est pour ça, que je les hais tous, déclara-t-il. Non seulement

ils ont profité de moi… mais en plus, j‟ai perdu ma femme. Dayne

et moi étions amis, on était proches depuis l‟enfance. Ca n‟aurait

pas dû se passer comme ça.

Un homme sortit alors du tram et les informa qu‟un véhicule se

rendait toute suite vers le Gold Saucer. Cloud repensant au jeune

adolescent qui leur avait dit avoir vu Sephiroth prendre le tram,

proposa au groupe d‟y aller.

Les hélices du tram s‟activèrent alors et l‟appareil commença à

monter. Ils prirent une demi-heure pour atteindre le Gold Saucer.

Pendant la montée, ils se penchèrent sur les vitres admirant le pay-

sage. Ici Corel, là Costa Del Sol. Plus loin la mer. Et ces montagnes

qu‟ils venaient de traverser. C‟était impressionnant.

Le Gold Saucer le fut encore plus. Ils ne s‟attendaient pas à cela.

Ils en avaient entendu parler, oui, comme un endroit paradisiaque

où l‟argent était la clé de tout. Le Gold Saucer. Tout clignotait. De

nombreuses lumières, des enseignes électriques, des feux d‟artifice.

Des cris de joie s‟échappaient des lieux et rendaient l‟atmosphère

joyeuse. Les couleurs du Gold Saucer étaient vives et une musique

entraînante s‟était emparée des lieux.

Une jeune femme en costume était à l‟accueil le sourire aux

lèvres.

- Bonjour et bienvenue au Gold Saucer ! leur dit-elle d‟une voix

très radieuse.

Ils durent payer trois mille Gils pour entrer dans une salle circu-

laire donnant sur sept portes. Tifa et Aerith semblaient très con-

tente et rayonnaient de joie.

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- Ouah ! Amusons-nous, s‟écria Aerith gagné par l‟atmosphère

régnante, Je sais que ce n‟est pas le moment pour ça, mais peut

être que nous pourrons plus jamais nous amuser… sans être pessi-

miste.

Aerith s‟approcha de Barret avec un sourire malicieux aux

lèvres.

- Allez viens Barret !

- Je n‟ai pas envie de m‟amuser, déclara-t-il ne comprenant pas

sa réaction, alors laisse-moi tranquille.

- Cloud, dit-elle alors en le rejoignant, allons-y !

Cloud ne savait pas s‟il fallait prendre un peu de temps pour

décompresser ou bien commencer à chercher Sephiroth tout de

suite. Et Aerith qui insistait. Tifa s‟approcha d‟elle et lui chuchota

quelque chose à l‟oreille. « Bien sûr ! » répondit-elle.

Aerith s‟approcha de nouveau de Barret lui déclarant tout de

go qu‟ils allaient s‟amuser.

- Allez et faites les imbéciles, s‟énerva-t-il. N‟oubliez quand

même pas qu‟on cherche Sephiroth !

Barret marcha en direction de l‟une des portes marquée «

Arène de combat », l‟ouvrit avant de la claquer bruyamment. Tifa

haussa les épaules.

- Il est en colère, fit Aerith légèrement angoissé.

- C‟est bon, assura Tifa, je pense qu‟il va mieux maintenant.

Cloud secoua les épaules et soupira. Barret n‟avait pas tout à

fait tort. Mais Aerith non plus. Pourtant…

Aerith le prit soudain par le bras et l‟emmena vers l‟une des

portes. Cloud ne pensa pas à protester. Si Aerith avait décidé de

faire quelque chose, rien ne pouvait l‟en empêchait.

Ils se retrouvèrent alors dans une autre salle beaucoup plus

grande et plus spacieuse. Il y avait quelques personnes ici et là qui

parlaient bruyamment. Plus loin, il y avait toujours les sept portes.

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Cloud se demandait où aller et s‟apprêtait à traverser la salle lors-

que qu‟une grosse peluche blanche vint vers eux. Installé conforta-

blement sur sa tête, une petit animal hâlé qui ressemblait plus à un

chat qu‟à autre chose tenait un petit bâton dans sa main et une

petite manette de l‟autre, avec laquelle, semblait penser Cloud, il

pouvait contrôler la peluche. Une couronne était posée sur sa tête.

- Eh toi ? s‟exclama-t-il, tu veux que je te dise la bonne aven-

ture ? Un formidable avenir ! Un avenir heureux ! Oh mais ne

m‟en veux pas si je me trompe.

Cloud le regarda étonné. C‟était le chat qui parlait. Aerith était

émerveillé par cet être.

- Oh je m‟excuse, se reprit t‟il, je suis une diseuse de bonne

aventure. Je m‟appelle… Cait Sith.

- Tu ne peux lire que l‟avenir ? demanda Cloud tandis

qu‟Aerith s‟était mis à tourner autour de lui pour mieux

l‟examiner.

- Tu blagues ? fit-il en riant. Je peux retrouver des objets, des

gens, enfin tout ce que tu veux !

- Vraiment ? dit Cloud l‟air intéressé. Alors peux-tu me dire où

se trouve un homme appelé Sephiroth ?

- Sephiroth ? répéta-t-il le sourcil levé comme s‟il connaissait ce

nom. Très bien…

Cait Sith se mit alors à danser un pied sur l‟autre à la grande

joie d‟Aerith. Puis, une carte apparut dans ses mains que Cloud

prit.

- Chance ordinaire, lut-il, une grande fortune. Croyez en la

bonne volonté des autres et quelque chose de bien arrivera cet

été… attends, qu‟est ce que c‟est que ça ?

- Attends laisse-moi réessayer !

Cait Sith exécuta à nouveau sa petite danse avant de tendre un

second billet à Cloud.

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- Ne sois pas négligent, ta couleur porte-bonheur est le… bleu ?

Laisse tomber…

- Attends, attends, supplia la peluche, donne-moi une dernière

chance.

Cette foi-ci, la danse fut plus rapide et frénétique. Cloud lut le

troisième papier. Cloud haussa alors les sourcils.

- Qu‟y a-t-il d‟écrit ? s‟enquit Aerith se penchant sur son épaule.

- Ce que tu recherches t‟appartiendra, mais tu perdras quelque

chose qui t‟es cher.

- Je ne sais pas si c‟est bon ou mauvais, indiqua Cait Sith mais

c‟est la première fois que je sors un billet pareil. Alors qu‟est ce

qu‟on fait ?

- De quoi parles-tu ? demanda Red XIII.

La peluche se mit à danser sur place l‟air joyeux.

- En tant que diseuse de bonne aventure, déclara-t-elle, je peux

y réfléchir. Je ne serai pas tranquille tant que je n‟aurais pas résolu

cette énigme (montrant le papier dans les mains de Cloud). Je

vous accompagne donc quoi que vous disiez.

Cloud ne protesta pas. S‟il tenait vraiment à les accompagner

pour quelque raison qu‟il soit, ce n‟était pas à lui de donner ou pas

son accord. Et puis, Aerith commençait déjà à l‟apprécier en lui

faisant des petites caresses sur sa tête. Cloud plissa ses yeux et inspi-

ra. Mais que faisait-il ici au juste ? Il commençait à croire que Bar-

ret avait entièrement raison.

Il informa Aerith qu‟il devait le retrouver. Alors, ils

s‟engagèrent tous dans le couloir menant à l‟ « arène des combats

». Cait Sith n‟arrêtait pas de parler, leur racontant sa vie quoti-

dienne au Gold Saucer, son combat perpétuel pour devenir riche

en ramassant peu à peu les GP, la monnaie officielle du Gold Sau-

cer, uniquement utilisable en ces lieux. Oui, il était content de

quitter cette prison d‟argent pour découvrir un peu le monde.

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Cloud s‟arrêta. Ils étaient arrivés devant un long escalier qui

montait vers la salle principale de l‟arène. Sur la première marche,

le corps d‟un soldat reposait sur la première marche. Cloud

s‟agenouilla près de lui, examinant les alentours.

- Mort, murmura-t-il.

Ils prirent l‟escalier et débouchèrent dans une vaste salle, où

l‟on prenait les réservations pour les combats. Des écrans étaient

accrochés inclinés au plafond et affichaient les derniers résultats. La

salle était vide. Quatre soldats étaient au sol, morts.

- C‟est Sephiroth qui a fait ça ? interrogea Youffie.

- Non… ce n‟est pas lui, répondit Cloud en examinant le corps

des soldats, Sephiroth n‟aurait jamais utilisé ce genre d‟arme.

Des gémissements se firent alors entendre près de l‟accueil. Une

jeune femme au seuil de la mort tenta d‟expliquer ce qui s‟était

passé.

- Un homme… avec une arme greffée sur le bras…

- Ce n‟est pas possible ! s‟écria Tifa épouvanté alors que la

jeune femme expirait.

Cloud parut perplexe. Un homme avec une arme greffée au

bras… Barret ? C‟était impossible et pourtant, il n‟y avait que lui

qui correspondait à cette description. Mais pourquoi aurait t‟il tué

ces innocents ? Pourquoi avait t‟il agi ainsi ?

- C‟est vous qui avez fait ça ? retentit alors une voix.

Un homme accompagné d‟une dizaine de soldats était entré

dans la salle. Bâti comme Barret, son visage se peignit d‟une colère

indescriptible. Il s‟agissait du propriétaire du Gold Saucer. Dio.

Cloud hocha la tête et tendit les mains devant lui, montrant

qu‟il était étranger à toute cette affaire. Cait Sith s‟élança alors

dans l‟arène, une salle adjacente.

- Dépêchons-nous et courons ! cria-t-il. Quel cauchemar !

Les trois filles le suivirent inconsciemment.

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- Saisissez-les ! ordonna Dio à ses soldats.

La compagnie se retrouva dans une petite salle, l‟arène en ques-

tion, et réalisèrent qu‟ils n‟avaient nul part d‟autres où aller que de

revenir sur leurs pas. Cloud ne comprenait pas pourquoi ils avaient

fui ainsi. Ils n‟étaient coupables de rien.

- Vous ne pouvez plus vous échapper, ricana Dio entrant à son

tour dans la salle.

- Attends, écoute ! tenta de se justifier Cloud.

Trois énormes robots apparurent alors aux extrémités de la

salle, les encerclant rapidement. Mince ! Ils ne purent rien faire. Les

robots les prirent tous dans les bras les écrasant presque.

- Attendez ! cria Cloud. Il y a erreur !

Mais déjà, une trappe s‟ouvrait là où ils se trouvaient quelques

instants plus tôt. Puis les robots se jetèrent les entraînant dans un

abîme sombre, sans qu‟ils ne puissent rien faire.

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Chapitre 17 - Prison de Corel

- Cloud, tu vas bien ?

- Où sommes-nous ?

Cloud se redressa et se frotta vigoureusement la nuque. Ils

étaient tous allongés au sol comme s‟ils avaient passé la nuit à la

belle étoile. Il réalisa que c‟était effectivement le cas. Tout le

monde était là sauf Barret. Evidemment.

- Nous sommes dans une prison du désert, l‟informa Cait Sith.

La prison de Corel.

- Une prison du désert ? répéta Cloud.

- Eh oui, affirma-t-il, une prison naturelle au beau milieu du

désert avec des sables mouvants à perte de vue. On dit que lors-

qu‟on y est, on en sort jamais…

Soudain tous les regards se tournèrent vers la droite. Barret

venait d‟apparaître. Il était agenouillé et leur tournait le dos. Ils

s‟approchèrent avec précaution repensant aux événements. Un

homme était allongé à ses pieds visiblement mort.

- Barret, as-tu… commença Aerith.

- Arrière ! fit t‟il en se levant. Laissez-moi seul !

Puis se retournant, il courut en direction de ce que devait être

la place principale de la prison.

- Pff ! siffla Cait Sith. C‟est l‟un de vos amis ? Il a vraiment l‟air

dangereux.

Chacun resta silencieux n‟osant protester le contraire. Depuis

quelques temps, Barret semblait avoir changé. Le passé le rattra-

pait. Il n‟était pas dans son état normal.

La prison de Corel était un petit endroit de trois cabanes et

d‟une tour géante qui se raccordait au Gold Saucer. Les lieux

étaient calmes. Plusieurs hommes à demi-fous erraient dans les

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ruelles marmonnant des propos incohérents comme quoi ils vi-

vaient dans un paradis.

- Je vais te dire un truc, le nouveau, dit un homme les vête-

ments déchirés, ce désert est extrêmement dangereux. Il

t‟accueillera mais si tu essaies de t‟enfuir, il t‟avalera. On m‟a dit

que certains téméraires et courageux n‟étaient jamais revenus.

Alors, un conseil, ne t‟aventures pas dehors.

Cloud essaya de réfléchir. Il fallait sortir d‟ici. Mais avant tout,

il fallait éclaircir certaines choses. Il avait cru voir Barret entrer

dans cette cabane. Lorsqu‟il y entra, celle-ci était vide et tout était

en désordre. Quand soudain, Barret entra par la porte d‟en face.

- Ne t‟avais-je pas dit de ne pas venir ici ? cria-t-il brandissant

son arme.

- Attends une seconde, intervint Cait Sith, nous voulons seule-

ment discuter !

Barret baissa alors son bras.

- Je ne voulais pas vous mêler à tout ça… expliqua-t-il.

- C‟est le même refrain que Cloud, soupira Aerith, « c‟est trop

dangereux, je ne peux pas vous laisser faire, bla bla bla… ».

Cloud eut un sourire. Il se souvenait quand il avait refusé

qu‟Aerith l‟accompagne pour chercher Tifa.

- Nous y sommes déjà mêlés, fit remarquer Tifa. Nous t‟avons

vu et nous avons accouru. Allez Barret, dis-nous ce qui se passe.

- J‟ai entendu dire que les meurtres du Gold Saucer avaient été

exécutés par un homme avec un bras armé, se lança Red XIII, était-

ce toi ?

Barret secoua alors la tête avant de s‟effondrer sur un fauteuil à

proximité.

- Il y avait un autre homme doté d‟une arme greffé sur le

bras… commença-t-il. C‟était il y a quatre ans.

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Je me souviens que je rentrai chez moi après avoir assisté à la

construction du réacteur Mako. En compagnie de Dayne.

Alors que nous empruntions la voir ferrée, un vieil homme du

village accourrait vers nous.

- Barret ! Dayne ! Venez vite ! Le village a été attaqué. Ce sont

les soldats de la Shinra !

Barret le regarda avec étonnement avance de réagir. Puis il prit

un sentier sur la gauche qui l‟amena à un terrain dégagé. Au loin,

la ville de Corel était visiblement en proie aux flammes qui avaient

dépassé la hauteur des arbres. C‟était un véritable bûcher.

Barret serra ses poings de colère et cria. Non, non, non ! Mais

que diables s‟était t‟il passé ? Pourquoi la Shinra avait t‟elle fait cela

?

Barret tomba à genoux, abattu. Il ne reverrait plus jamais Min-

na. Dayne plus optimiste le ramena à la réalité.

- Barret ! Ce n‟est pas encore fini ! Retournons au village !

Barret acquiesça, puis ils revinrent sur la voix ferrée. Le vieil

homme qui avait repris son souffle les interpella de nouveau.

- Barret ! Venez aider le village !

Puis il y eut un crépitement d‟armes et le vieil homme

s‟effondra, mort. Quatre soldats venaient dans leur direction suivie

de Scarlett. Dayne prit Barret et l‟entraîna dans un autre sentier qui

passait sous le pont. Devant eux, un sentier abrupt passait sur le

flanc d‟une montagne. Dans leur précipitation, Dayne glissa et

Barret réussit à prendre sa main. Dayne était dans le vide et Barret

ne pouvait pas le tenir très longtemps.

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- Ecoute-moi ! dit Dayne, tu iras au village et tu feras ce que tu

peux ok ? Eléonore, Marlène et Minna ! Ils comptent tous sur toi !

Barret serra les dents de rage. Non, ils allaient sauver le village

ensemble ! Dans un effort surhumain, il commença à monter

Dayne.

A ce moment, il entendit Scarlett rire. Puis un crépitement. Les

balles déchiquetèrent le bras droit de Barret et celui de gauche de

Dayne. Barret resta près du bord jusqu‟à qu‟il eut perdu Dayne de

vue. Puis sentant la douleur dans son bras, il poursuivit le sentier le

menant hors de vue des soldats.

- Après ça, termina-t-il, je ne pouvais plus me servir de mon

bras droit. J‟ai été déprimé pendant quelques temps. Mais ensuite,

on a greffé ce bras artificiel armé. J‟avais un nouveau bras pour me

venger de la Shinra qui était responsable de tout ça. Le docteur qui

m‟avait soigné m‟avait dit qu‟un autre homme avait subi la même

opération que moi. Mais pour lui, c‟était le bras gauche.

Cloud comprenait mieux à présent. Mais il y avait quand

même quelques ombres. Par exemple, pourquoi Dayne avait tué

tous ces soldats au Gold Saucer ? Pour se venger ?

- Mais Dayne était comme toi, non ? remarqua Aerith.

- Oui c‟est vrai, renchérit Tifa, lui aussi a été abusé par la Shin-

ra. Il se joindra peut être à nous.

Barret haussa les épaules. Depuis le début, il savait que c‟était

lui le responsable de ces meurtres. Il avait donc essayé de le trou-

ver pour en discuter. Mais il était introuvable. Et puis, il s‟était

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arrêté pour expliquer la situation à ses amis.

- Je dois présenter mes excuses à Dayne, déclara alors Barret,

avant de pouvoir reposer en paix. C‟est pour ça que je dois partir

seul.

- Fais ce que tu veux… fit Cloud. C‟est ça que tu veux entendre

? Eh bien, je ne peux pas te laisser faire ça, parce que si tu meurs,

je ne pourrais pas dormir en paix.

Tous les regards se posèrent sur Cloud. Cloud ne cilla pas. Il est

vrai que ces derniers jours, il avait commencé à comprendre

l‟importance de l‟amitié. Il s‟était attaché sans le vouloir à tous ses

compagnons et trouvait normal de les protéger.

Barret soupira avant d‟acquiescer.

Alors ils sortirent de la cabane et Barret les informa qu‟il n‟était

pas encore allé voir dans la décharge des voitures. Eloigné des

cabanes, c‟était un endroit où plusieurs voitures en pièces déta-

chées, des pneus par-ci, des portes par-là, gisaient en désordre.

- Dayne c‟est toi ?

Dayne était debout face à un grand précipice tournant le dos.

Ses cheveux auparavant courts étaient plus longs et encadraient un

visage dur et triste. Il tirait devant lui de son bras-fusil. Il esquissa

un sourire à Barret qui s‟était avancé seul en se retournant.

- Voilà une voix que je n‟avais pas entendu depuis des années !

fit t‟il. Une voix impossible à oublier.

- Dayne ! dit Barret. J‟ai toujours su que je te reverrais un jour.

Je savais que tu étais en vie, nous avons subi la même opération.

Ecoute Dayne…

- Qu‟est ce que c‟est ? l‟interrompit-il en tournant sa tête de

coté, j‟ai entendu sa voix.

Barret haussa les sourcils. Sa voix ?

- J‟entends sa voix, expliqua-t-il en revenant vers Barret, la voix

d‟Eléonore. Elle me supplie… de ne pas te haïr. C‟est pour ça que

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je ne t‟ai pas traqué.

- Je sais que j‟ai été stupide, se justifia Barret sincère. Je

n‟attends pas à ce que tu me pardonnes. Mais que fais-tu dans un

endroit pareil ? Et pourquoi as-tu tués des innocents ? Pourquoi ?

Dayne éclata de rire. Cloud avait déjà entendu un rire sem-

blable. Celui de Sephiroth quand il avait appris qu‟il avait été créé.

Il commença à craindre le pire.

- Pourquoi ? s‟exclama Dayne comme si tout était évident. Les

morts vont t‟ils comprendre « pourquoi » ? Les gens de Corel vont

t‟ils comprendre les excuses de la Shinra ? Non… tout ce qu‟ils

nous donnent ; ce sont des pièces d‟artillerie et des raisons stu-

pides. Que reste-t-il dans ce monde de désespoir et de vide ?

Dayne dévisagea Barret comme s‟il attendait une réponse.

- Tu veux toujours savoir « pourquoi » ? continua-t-il. Parce ce

que je veux tout détruire. Les habitants de cette ville. Cette ville

elle-même. Le monde entier ! Il ne me reste plus rien en ce bas

monde. Corel, Eléonore, Marlène.

- Marlène est toujours vivante, l‟annonça Barret vivement

comme il l‟espérait lui faire oublier tous ces projets. Quand je suis

retourné en ville, je croyais que Minna était morte. Je suis arrivé

trop tard et je suis resté près d‟elle jusqu‟à la fin. C‟est là que j‟ai

trouvé Marlène inconsciente mais indemne.

Dayne écarquilla les yeux de surprise.

- Elle est à Midgar en ce moment, continua-t-il, allons la voir

ensemble d‟accord ?

- Alors, elle est vivante… murmura Dayne. Ok Barret, je sup-

pose que cela signifie que nous allons devoir nous affronter tous

les deux.

Barret recula. Mais pourquoi Dayne voulait se battre. Il voulait

la même chose que lui non ?

- Eléonore est toute seule, s‟expliqua-t-il alors, il faut que je lui

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envoie Marlène.

- Dayne, s‟écria Barret pris au dépourvu, tu es devenu fou ?

- Marlène veut voir sa mère, poursuivit-il, n‟est ce pas ?

- Arrête Dayne ! dit Barret. Je ne veux pas me battre avec toi.

Cloud l‟interpellera à cet instant. Il était clair qu‟ils

s‟affronteraient dans quelques instants. Mais Barret lâcha un « Ne

t‟en mêle pas c‟est mon problème ! ».

Dayne leva alors son bras et tira. Mais Barret avait sauté sur le

côté sans tirer. Il ne pouvait et voulait pas tuer son ami d‟enfance.

Non, il devait avoir un autre moyen. Mais toute discussion serait

vaine. Dayne recula tout en tirant une seconde fois. La balle tou-

cha Barret à la jambe lui arrachant un cri. Son bras régla automati-

quement l‟angle de tir et appuya sur la détente. Réflexe.

Dayne tomba par terre, le bras gauche en sang. Sa blessure était

plus importante que celle de Barret et il commençait à perdre son

sang rapidement.

Cloud et les autres n‟avaient pas réagis pendant les deux se-

condes qui venaient de se passer, conscient de ce que cela repré-

sentait pour leur ami que d‟affronter seul son passé.

- Barret, murmura t‟il, ce n‟étaient pas seulement mon bras. J‟ai

perdu quelque chose d‟irremplaçable. Je ne sais pas ce qui m‟a

pris…

Barret secoua la tête. Ca n‟avait plus d‟importance. Barret

comprenait la blessure que la Shinra avait infligée à Dayne cette

année là. Il se demandait parfois comment il avait réussi à survivre.

Mais lui avait eu Marlène.

- Etais-ce le seul moyen de résoudre la situation ? dit Barret sur

me même ton de voix.

- Je te l‟ai déjà dit, répliqua-t-il dans un crachotement de sang.

Tout ce monde de fou… Même moi.

- Et Marlène que vas t‟il lui arriver ?

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- Pense à ça Barret… trouva t‟il à dire. Quel âge avait Marlène

à ce moment là ? Même si je revenais vers elle maintenant, elle ne

me reconnaîtrait pas. Et puis, Barret, j‟ai les mains un peu trop

sales pour m‟occuper d‟elle.

Dayne fouilla alors dans sa poche et jeta quelque chose à Bar-

ret. C‟était un anneau. Un simple anneau. Pourtant. Ca lui rappe-

lait quelque chose.

- Barret, confirma-t-il, donne ce pendentif à Marlène. Il appar-

tenait à Eléonore… un souvenir de ma femme… Bon dieu ! Mar-

lène a déjà quatre ans !

Cloud réalisa brusquement que Marlène était la fille de Dayne.

Barret avait donc élevé la fille de son meilleur ami. Dayne se rele-

va alors péniblement et à demi courbé commençait à marcher vers

le précipice.

- Barret, dit alors Dayne, ne fais pas pleurer… Marlène.

- Dayne ? s‟exclama Barret qui tentait se relever. Dayne !

Barret grimaça de douleur lorsqu‟il se mit debout avec plus de

difficultés que son ami. Il venait de comprendre ce que son ami

projetait de faire. Mais il était trop tard.

Dayne tourna le dos au gouffre, esquissa un sourire qui se vou-

lait rassurant et se laissa tomber en arrière.

- Dayne ! cria Barret.

Barret tomba à genoux alors que Tifa le rejoignait. Eux aussi

avaient été surpris par les intentions de Dayne. Barret respira avec

difficulté avant de tomber dans les bras de Tifa inconscient sous le

choc de l‟émotion.

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Chapitre 18 - Course de chocobos

- Mr Coates ? Dans ce van…

- Merci.

La porte du Van s‟ouvrit avec fracas. Barret se tenait sur le seuil,

Cloud et Tifa à ses cotés. Le reste de l‟équipe suivait. L‟homme

assis à son bureau sursauta.

- Vous… voulez quelque chose ? bégaya le sous-chef de la pri-

son de Corel.

- Je veux sortir d‟ici ! déclara calmement Barret.

L‟homme secoua la tête visiblement navré.

- Vous n‟avez pas l‟air de comprendre comment les choses

fonctionnent ici, commença Mr Coates, ici, c‟est la décharge du

Gold Saucer… Vous devez avoir la permission du chef, puis gagner

la course de chocobo…

- Dayne est mort, annonça Barret, je veux sortir d‟ici.

Mr Coates prit un mouchoir sur son bureau avant de s‟éponger

le front.

- Vous avez donc tué Dayne ? réalisa-t-il bégayant encore plus.

Alors comme ça Dayne est mort… Peut être que maintenant cet

endroit sera un peu plus calme. Dayne s‟en fichait de…

Barret fit un pas, l‟agrippa au col et le souleva du sol.

- Fais attention à ce que tu dis, misérable !

L‟homme respirait par saccades et dégoulinait à présent de

sueur.

- Ok ok, je m‟excuse.

- Alors tu vas nous faire sortir d‟ici ? répéta aimablement Bar-

ret.

- Je vous ai dit… bredouilla l‟homme, il n‟y a qu‟une façon de

sortir d‟ici… C‟est de gagner la course aux chocobos qui se déroule

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ici au Gold Saucer. Et seule une personne peut en sortir à la fois…

- Quoi ? s‟écria Barret en serrant sa prise.

Mr Coates aurait fondu s‟il en était capable. Il parvint juste à

murmurer que le règlement était le règlement et qu‟il ne pouvait

être modifié même sous la menace. S‟il fichait tout le système en

l‟air, ce serait le bazar et en tant que sous-chef de cette prison, il ne

pouvait, même s‟il le voulait fortement, faire ça.

Malheureusement Barret ne voyait pas cela de cette façon.

- Ok ok, trouva Mr Coates, je vais vous laisser monter. Après

ça vous vous débrouillerez avec Dio.

Barret le relâcha enfin avec un « Eh ben voilà quand on veut,

on peut ! ». Mr Coates eut un sourire crispé et Youffie en profita

pour glisser un « un arrangement à l‟amiable, c‟était pas la fin du

monde ! ».

- La seule chose dont vous ayez besoin, signala Mr Coates, c‟est

d‟un manager, qui vous inscrira et vous trouvera un chocobo.

- Je crois que je suis la personne que vous recherchez, retentit

alors une voix.

Tout le monde se retourna. Une jeune femme élégante et raffi-

née par sa démarche et ses habits, entra dans la salle. Le ruban

jaune qui nouait sa taille allait parfaitement avec son complet rose.

- Ester ? appela Mr Coates.

- Je suis votre manager, affirma-t-elle. Si vous voulez partir

maintenant, alors allons-y. Je vous expliquerai les détails en route.

Mais seulement l‟un d‟entre vous peut monter le chocobo.

Tous se tournèrent vers Cloud. Evidemment, il devait choisir

quelqu‟un. Il hésitait entre Aerith et Tifa et savait que le choix de

sa décision aurait de lourdes conséquences. Aussi, comme il devait

répondre immédiatement, il se proposa lui-même jockey. Même si

les deux filles en question parurent légèrement déçues, elles souhai-

tèrent tout de même bonne chance à leur héros.

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Cloud promit à ses compagnons de les rejoindre très bientôt et

se dirigea vers la tour avec Ester. Celle-ci lui expliqua tout ce

qu‟elle savait, en résumant sur les courses de chocobos. Elle donna

mille conseils à Cloud, sur la façon de se tenir sur un chocobo, tous

les gestes à faire pour mettre en confiance les montures, les ca-

resses le long du cou de l‟animal, les stratégies de la course, à quel

moment il fallait accélérer, ralentir.

Dans la salle d‟inscription, un homme qui connaissait Ester

s‟arrêta pour les salua. Il s‟agissait de Joe, l‟un des meilleurs, sinon

le meilleur, jockey au monde.

- Tu es nouveau, j‟imagine ? sourit-il à Cloud. Mais tu n‟as pas à

t‟inquiéter. Il n‟y a pas de meilleur manager qu‟Ester. Tu es tou-

jours aussi élégante comme d‟habitude, ajouta t‟il à son adresse.

Ester devint rouge.

- C‟est un jockey très prometteur, lança-t-elle à Joe en dési-

gnant Cloud. Il n‟est là que depuis hier déjà et il a fait des

prouesses.

- Oh ! Je vois, fit-il en dévisageant plus intensément Cloud avec

un air de défi. J‟imagine donc que nous nous reverrons.

Joe prit alors l‟ascenseur. Cloud posa un regard déconcerté sur

Ester. Celle-ci s‟excusa mais lui assura que ça n‟avait pas

d‟importance, à moins que Cloud ait vraiment envie de battre Joe.

Cloud la remercia mais lui apprit qu‟il avait d‟autres choses à faire

en ce moment.

Ester s‟absenta, sous prétexte de l‟inscrire et de voir son choco-

bo. Cloud examina la salle dans laquelle il se trouvait. Une petite

salle où se trouvait un grand bureau à son centre. Un jeu de cartes

était posé sur le coin et plusieurs fauteuils étaient rangés. Cloud fit

quelques pas, essayant de se concentrer sur la course qui allait se

passer. Mais tant de choses s‟était passé ! Le passé de Barret,

Dayne, Marlène.

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C‟est alors qu‟il aperçut dans le coin de la pièce, quelques chose

de brillant qui attira son regard. Lorsqu‟il s‟approcha, il fut aba-

sourdi. C‟était une Matéria d‟invocation ! Mais que faisait une telle

Matéria ici à la vue de tous ? Cloud ne fit pas d‟histoires et le prit

dans sa main. Ramuh.

Ester arriva alors lui informant que la course commençait dans

dix minutes. Cloud lui raconta alors tout ce qui s‟était passé depuis

les meurtres de Gold Saucer, montrant ainsi qu‟ils étaient innocents

depuis le début, et passant sur quelques détails.

Ester hocha la tête. Elle expliquerait tout ça à Dio. Elle était

sûre qu‟il comprendrait. Mais lui devait impérativement se concen-

trer sur la course. Sinon, il ne pourrait pas sortir d‟ici. Puis elle lui

offrit les ultimes conseils et le poussa vers l‟entrée.

Les six chocobos se trouvaient au départ, dont un qui n‟avait

pas de cavalier. Cloud fit alors la rencontre de Boko, un chocobo

comme tant d‟autres mais avec lequel il devait gagner à tout prix

cette course. L‟enjeu était de taille, la liberté. Caressant sa monture

sous le cou et les oreilles comme l‟avait conseillé Ester, il monta

l‟animal et se courba. Les lumières au plafond s‟éteignaient une à

une alors que les jockeys sur les chocobos inspiraient profondé-

ment pour trouver la concentration.

Sifflet ! Les chocobo s‟élancèrent en même temps. La piste était

large de sorte que tous les chocobos se tenait en une parfaite ran-

gée accélérant à la même vitesse. Le parcours qu‟il devait effectuer

ne prenait pas plus de cinq minutes l‟avait informé Ester. Tout se

jouerait à la fin. Il fallait qu‟il reste jusqu‟à la dans les premiers.

Boko était vraiment doué, réalisait Cloud alors qu‟il prenait un

virage en épingle passant en seconde position. Cloud était en effet

conscient d‟être un véritable débutant par rapport aux autres par-

ticipants. Il n‟avait donc pas les bons réflexes, et peut être pas la

bonne position, mais le chocobo semblait l‟excuser et prenait les

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initiatives presque seuls.

Lorsqu‟ils s‟engagèrent dans la dernière ligne droite, Boko accé-

léra soudain comme le premier qui se trouvait devant lui. Pour-

tant, Boko gagnait peu à peu du terrain et parvint à une cinquan-

taine de mètres de l‟arrivée à sa hauteur. Plus que quelques se-

condes.

Cloud parlait doucement au chocobo pour l‟encourager et

donna soudain un petit coup à son coté comme l‟avait suggéré

Ester. Oui ça marchait ! Boko accéléra encore plus, conscient de

l‟ordre et reconnaissant l‟arrivée. Quand ils passèrent la ligne

d‟arrivée, Cloud n‟aurait pas pu dire s‟ils étaient arrivés premiers

ou pas. Ce fut le grand tableau devant lui qui lui confirma. Il sauta

alors du chocobo, content et lui fit beaucoup de caresses.

- Tu as réussi Cloud ! s‟exclama Ester quand elle le vit sortir. J‟ai

fait parvenir la nouvelle à tous tes amis. Dio t‟a également remis

cette lettre.

Cloud passa la main dans ses cheveux mouillés. Il avait failli

perdre cette course. Bon dieu ! Il se demandait encore comment il

avait réussi ! Il déplia la lettre et lut.

- Mon garçon, si tu lis cette lettre, tu dois avoir gagné. Et gagné

une victoire que tu méritais. Ester m‟as parlé de Dayne. Mainte-

nant que tues victorieux, je te promets que toi et tes amis seront

pardonnées et tous libérés ! Et en plus, en guise d‟excuse, je t‟ai

préparé un petit cadeau que tu pourras utiliser au cours de ton

voyage. Désolé, je n‟ai pas pu être là en personne, mais je suis un

homme très occupé. Cordialement Dio. PS : J‟ai récemment ren-

contré Sephiroth. Il doit avoir beaucoup de fans de ton âge. Pour-

quoi ne lui demanderais-tu pas un autographe ? Il se dirigeait vers

Gongaga.

Cloud ne pouvait espérer mieux. Il savait où Sephiroth se diri-

ger, ils pouvaient le suivre. Libres.

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- Ravi d‟avoir fait ta connaissance Cloud, continua Ester, Je

pense que c‟est un au revoir. Si un jour tu obtiens ton propre cho-

cobo de course, tu pourras t‟adresser à moi. Je suis sur que nous

nous reverrons un de ces jours.

Cloud le regarda partir. Ester. Oui, il s‟en souviendrait. Il fronça

soudain les sourcils. Un petit cadeau ?

Le buggy s‟arrêta devant la rivière qui leur faisait face. Cloud se

sentait bien comme le reste de son groupe. C‟était un peu étroit

mais tout le monde avait trouvé une place dans le véhicule tout

fonction que Dio les avait donné. Puis les grosses roues s‟activèrent

et le buggy de couleur rouge vif, traversa la rivière sans aucun

incident.

Avec le buggy, ils économisaient beaucoup d‟heures de

marches. Ils se déplaçaient maintenant sans se fatiguer. Oui, le

moral était bien haut.

Barret qui avait pris les commandes de l‟engin, signala qu‟il

passait à coté du village de Gongaga. Cloud proposa de s‟arrêter

pour voir si Sephiroth n‟avait pas laissé des traces de son passage.

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Chapitre 19 - Village de Gongaga

Gongaga était entouré d‟une orée d‟arbres. Ils s‟arrêtèrent à

proximité et empruntèrent un sentier dégagé qui menait au village.

Mais après avoir fait quelques pas sur le sentier, ils

s‟immobilisèrent. Des voix devant eux. Cloud réclama le silence

absolu et les ordonna de rester là. Il irait en éclaireur.

Le chemin se divisa en deux sous-chemins. Se cachant derrière

une touffe de fleurs, il aperçut Reno et Rude à gauche en grande

conversation. Rude tournait le dos à Reno.

- Eh, Rude ! l‟interpella Reno, allez, dis-moi qui tu aimes.

Rude se retourna et murmura le nom de… Tifa. Reno eut un

air de surprise.

- Mm, approuva t‟il, tu as de bons goûts… Mais pauvre Elena !

- Non, l‟informa Rude, elle aime Tseng.

- Je ne le savais pas ! s‟exclama Reno. Mais Tseng aime cette

fille des Anciens.

Cloud ne savait pas quoi en penser.

- Mais de quoi parlent-ils ? murmura-t-il.

- C‟est stupide ! dit alors une voix derrière lui. Ils parlent tout le

temps de qui ils aiment ou n‟aiment pas. Mais Tseng est différent.

Cloud se retourna. Elena était devant lui, le regard rêveur. Puis

prenant conscience de la situation, elle écarquilla des yeux. Aerith

et les autres s‟étaient rapprochés.

- Les voilà ! cria-t-elle en rejoignant Reno et Rude. Je vais pré-

venir Tseng.

Et Elena de disparaître en empruntant le chemin de droite.

- Bonjour vous tous, dit alors Reno en les apercevant, ça fait

longtemps ! Depuis le secteur 7 non ?

La compagnie resta silencieuse et Cloud dégaina son épée.

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- Rude, conseilla Reno, ne leur fait pas de cadeau même si ce

sont des filles.

- Ne t‟en fais pas, fit-il, je ferai mon travail.

Et alors qu‟ils s‟approchaient près de leurs victimes, Tifa, Aerith

et Youffie s‟avancèrent faisant un signe aux autres. Des filles, hein ?

Les Turks s‟arrêtèrent surpris tandis que les filles couraient à pré-

sent.

Tifa se présenta devant Rude. Celui-ci la voyant pour la pre-

mière fois de près ne put esquiver qu‟au dernier moment le coup

de poing qui lui était adressé. Mais pas le second. Ni le coup de

bâton qu‟Aerith lui assena lorsqu‟il qu‟il se retrouva dos au sol.

Il se releva rapidement le nez qui saignait, et constata que ses

lunettes de soleil étaient cassés. Il craqua ses poings, dit « un par un

» et s‟approcha de Tifa en position d‟attaque.

Il lança son poing au niveau de son visage sans vraiment y

mettre toute la puissance. Tifa n‟était déjà plus là et attaquait au

pied sur son coté droit. Il bloqua sa jambe et vit Tifa faire un re-

tourné lui envoyant sont autre pied en pleine figure. Rude vola à

trois mètres atterrissant aux pieds de Reno.

Ce dernier eut un sourire crispé, et aida son coéquipier à se

relever. Puis ils s‟enfuirent sur un « hum ! » à travers la forêt.

Les filles éclatèrent de rire et Cloud se sentit fier de son équipe.

Oui ensemble ils réussiraient. Pourtant quelque chose le perturbait.

Oui, la dernière fois qu‟ils avaient vus les Turks, c‟était dans les

montagnes de Midgar. Mais comment les Turks pouvaient t‟ils

savoir qu‟ils allaient venir ici ?

- Ils nous ont suivis… supposa Barret. Pourtant aucun signe ne

le montre. Alors cela signifie que…

- Un espion peut être ? suggéra Red XIII. Non impossible.

- Je ne veux même pas imaginer qu‟il pourrait y avoir un es-

pion parmi nous, songea Cloud à voix haute, je fais confiance à

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tout le monde.

Cloud était sincère. La Compagnie commençait petit à petit à

prendre de l‟importance. Ils formaient à présent un tout. Une uni-

té qu‟ils ne voulaient pas voir fragmentée.

Le village de Gongaga était mieux entretenu que Corel Nord.

Pourtant, la ville semblait muette de ses souffrances antérieures.

Elle était constituée d‟une dizaine de cabanes couvertes de tuiles

pour toit. Quelques arbres donnaient un peu de vie à l‟endroit.

A l‟horizon, il pouvait voir en contrebas un réacteur Mako. Ou

plutôt ce qu‟il en restait. Des décombres. Le réacteur Mako avait

dû sans doute exploser il y plusieurs années.

Les villageois semblaient tout de même heureux et tristes en

même temps. Tous les villageois les avaient accueillit chez eux

après s‟être assurés de leur bonne intention. Ici à Gongaga,

l‟hospitalité était une de leurs principales qualités. Il faut dire aussi

qu‟ils ne voyaient quasiment aucun voyageur s‟arrêter ici.

- Nous avons voté pour que l‟énergie Mako cesse d‟être utili-

sée, racontaient t‟ils en voyant leurs expressions curieuses, et de-

puis l‟explosion nous vivons en harmonie avec la nature.

- Les gens ont t‟ils vraiment besoin de réacteurs pour vivre ?

disait l‟autre. N‟y a t‟il pas plus important dans la vie ?

Ils acquiesçaient et compatissaient pleinement aux dires des

habitants. Oui la vie serait meilleure sans la Shinra.

- Eh ! Ce regard… fit alors un vieil homme en s‟adressant à

Cloud. Tu es un membre du Soldat ?

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Cloud hocha la tête. Le vieil homme parut joyeux.

- Connaîtrais-tu par hasard notre fils ? Il s‟appelle Zack. Il y aura

bientôt dix ans qu‟il est parti pour la ville de Midgar. Il disait qu‟il

ne voulait pas vivre à la campagne et est parti en déclarant qu‟il

allait s‟engager dans le Soldat. As-tu déjà entendu parler de lui

dans le Soldat ?

Cloud haussa les sourcils, essayant de remonter dans ses souvenirs.

Zack ? Un blanc lumineux éclata alors dans sa tête. Non il ne le

connaissait pas.

Aerith s‟était approchée, elle aussi et le vieil homme déçu par la

réponse négative de Cloud demanda alors à Aerith. Cloud se sou-

vint alors qu‟Aerith avait prétendu connaître un membre du Soldat

dont elle avait était amoureuse. Oui c‟était au secteur 6 peu avant

qu‟ils voient Tifa sur la calèche. Mais ce pourrait t‟il qu‟il s‟agisse

de Zack ?

- Zack ? répéta-t-elle se souvenant de son nom.

- Oui vous le connaissez ? Je me souviens qu‟ils nous avaient

écrits il y a six ou sept ans. Il disait qu‟il avait une petite amie. Peut

être était-ce vous ?

Aerith perdit sa voix. Toutes les conversations aux alentours

s‟étaient tues. Cloud la regarda. Elle semblait pétrifiée.

- Non… parvint-elle à dire, c‟est impossible !

- Aerith !

Mais elle prit la fuite, échappant à ce qu‟elle venait entendre.

- Il n‟a pas donné de nouvelles pendant dix ans, expliqua alors

le vieil homme d‟une voix triste, pourtant nous sommes ses pa-

rents. Alors nous avons pensé que…

Une femme de son âge le rejoignit alors, son épouse et ils

s‟enlacèrent. Cloud décida de trouver Aerith.

Ils la retrouvèrent dans le cimetière, près du village.

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- Quel choc ! s‟écria-t-elle le dos tourné alors que Cloud

s‟approchait. Je ne savais pas que Zack était de cette ville.

Cloud lui demanda s‟il s‟agissait bien de son premier amour.

- Oui, affirma-t-elle. Zack, soldat de première classe, comme

toi.

- C‟est étrange, fit alors remarquer Cloud, nous ne sommes pas

si nombreux que ça mais je n‟ai jamais entendu parler de lui.

Aerith essaya de comprendre ces paroles. Oui il y avait quelque

chose de mystérieux. A moins que… Cloud ne s‟en souvenait pas.

Pourtant il semblait catégorique.

- Ca va, déclara-t-elle, c‟est du passé maintenant. Je

m‟inquiétais parce qu‟on m‟avait dit qu‟il avait disparu.

- Disparu ? répéta Tifa.

- Oui, approuva-t-elle. C‟était il y a cinq ans. Il est parti travail-

ler mais il n‟est jamais revenu. Il aimait les femmes, c‟était un véri-

table coureur de jupons. Il a sans doute rencontré quelqu‟un

d‟autre. Cloud ?

Cloud reporta son regard sur Aerith. Pendant quelques instants,

il avait été ailleurs.

- Cloud tu ne serais pas jaloux ?

Tout le monde éclata de rire. Il secoua la tête rougissant un

peu. Mince pourquoi ce qu‟il ressentait ce voyait aussi bien ?

D‟après les habitants du village, Sephiroth ne s‟était pas arrêté

ici. Certains ignoraient même qui il était. Donc il avait continué

son chemin. Jetant un coup d‟œil à la carte, il vit que la prochaine

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ville était Cosmo Canyon. Puis plus loin, Nibelheim, sa ville natale.

Oui, il était fort probable qu‟il se soit dirigé vers Nibelheim.

Il exposa la situation au groupe. Red XIII éclata soudain de

joie. Tous se tournèrent vers lui. Il expliqua alors que Cosmo Ca-

nyon était sa ville natale et demanda à Cloud, bien qu‟il fût cons-

cient que Sephiroth ne s‟était pas arrêté là, s‟il pouvait.

Cloud accepta. Red XIII sauta de joie, impatient d‟y être. Ils

passèrent la nuit à Gongaga.

Après avoir fait des provisions pour le reste du voyage, le

groupe s‟engagea sur le sentier de sorte lorsqu‟un hélicoptère passa

alors au-dessus d‟eux. Cloud avait reconnu dans l‟appareil l‟un des

Turks et proposa au groupe de suivre l‟appareil. En effet,

l‟hélicoptère était en train de se poser près des ruines du réacteur.

Ils y allèrent silencieux et choisirent une grosse plaque métal-

lique qui rouillait pour se cacher derrière. Tseng et Scarlett était

plus loin en grande discussion.

- Mm… ce n‟est pas bien non plus, fit Elena en examinant

quelque chose de brillant dans sa main, ta Matéria est inutilisable,

elle provient de réacteurs inutiles. Ce réacteur est un fiasco. Ce que

je cherche, c‟est de la grosse, grande, méga-Matéria.

- Non, je n‟en ai pas vu, admit Tseng. Je vais essayer d‟en trou-

ver.

- S‟il te plait, demanda la jeune femme, nous pourrions fabri-

quer la dernière arme si nous en avions.

Tseng hocha la tête.

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- Maintenant qu‟Hojo est parti, continua-t-elle, le développe-

ment de l‟arme va nécessiter un plus gros budget. Mais même si

nous créons l‟arme parfaite, cet imbécile d‟Heidegger saura t‟il

capable de l‟utiliser ?

Tseng resta silencieux ne sachant quoi dire.

- Oh pardon, s‟excusant-t-elle an ayant un sourire, j‟avais ou-

blié qu‟Heidegger était ton chef. Allons-y !

Ils marchèrent jusqu‟à l‟hélicoptère, s‟engouffrèrent à l‟intérieur

et partirent.

- De la grosse, grande, méga-Matéria ? répéta Cloud plein

d‟incompréhension.

- La dernière arme ? L‟arme parfaite ? renchérit Tifa.

- Mais que prépare la Shinra ? interrogea Red XIII.

La question resta en suspens, mais Cloud aurait parié n‟importe

quoi que cette nouvelle arme leur ferait gagner quelque chose de

précieux dans la guerre qu‟il menait.

Aerith appela soudain le groupe. Elle leur montra alors cette

lumière étrange au sein des ruines. Oui c‟était comme…

Barret sauta sur la plaque et souleva trois grosses pierres d‟une

taille importantes. Dessous se terrait une Matéria d‟invocation.

C‟était leur quatrième. Cloud, pensant aussitôt de quelle manière il

avait trouvé celle dans la salle d‟attente pour chocobos, leur mon-

tra alors la sienne.

Ils firent le bilan. Ils en avaient quatre en tout. Ils accumulaient

petit à petit une puissance qui leur était avantageuse.

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Chapitre 20 - Cosmo Canyon

Ils arrivèrent très vite à un paysage montagneux et sec. L‟ai

était sec et les arbres avaient laissé leurs places à des rochers sou-

vent hauts. Ils atteignirent Cosmo canyon en début d‟après-midi.

Le village principalement en bois avait été construit sur un flanc

de la montagne. Les toitures en tissu de couleurs semblaient éclai-

rer la falaise. Ils durent emprunter un grand escalier taillé dans la

roche pour accéder à la place principale du village.

Un homme gardait l‟entrée et écarquilla les yeux quand il dé-

couvrit Red XIII.

- Je suis de retour, déclara Red XIII, c‟est moi Nanaki.

- Hé Nanaki, répondit-il, tu es sain et sauf ! Viens dire bonjour

à Bugen Hagen !

Red XIII écarquilla à son tour des yeux et courut alors en direc-

tion d‟un escalier. Cloud et les autres, resté en retrait, étaient stu-

péfait pas ces dernières paroles. Nanaki ? Voici donc Cosmo Ca-

nyon. Aerith supposa qu‟il y avait sûrement un rapport avec la

Planète ou les Anciens.

- Bienvenue à Canyon Cosmo, dit alors l‟homme qui avait re-

trouvé ses esprits. Des gens du monde entier viennent ici pour

trouver « l‟Etude sur la Vie de la Planète ». Malheureusement, c‟est

complet pour le moment, je ne peux pas vous laisser entrer.

Toute la Compagnie ne s‟était pas attendue à cela. Cloud es-

saya de négocier avec l‟homme lorsque la voix de Red XIII se fit

entendre des habitations.

- Ces gens m‟ont aidés pendant mon voyage, déclara-t-il, s‟il te

plait laisse-les entrer.

- Oh vraiment ? Vous avez aidé notre Nanaki ? s‟enquit

l‟homme avec un grand sourire. Dans ce cas donnez-vous la peine

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d‟entrer !

- Qui est Nanaki ? demanda alors Tifa à l‟homme.

- Nanaki ? répondit l‟homme en haussant le sourcil. Nanaki est

Nanaki c‟est son nom.

Cait Sith soupira. Ils n‟étaient guère avancés.

La place principale était constituée d‟une surélévation en son

milieu. Au centre, une flamme immense se consumait.

- Ce feu s‟appelle la Bougie Cosmo, les informa alors un garçon

qui s‟était approché, il brûle depuis des générations. C‟est la

flamme sacrée qui protège le canyon. J‟ai entendu dire qu‟elle

était apparue il y a bien longtemps. Les aînés ont dit que quelque

chose d‟horrible s‟était produit mais je ne suis pas vraiment au

courant.

Aerith remercia le garçon pour cette histoire. Il s‟était donc

passé quelque chose ici il y a longtemps.

Ils gravirent alors un autre escalier qui montait en serpentin le

long de la falaise. Red XIII apparut alors devant eux se souvenant

soudain qu‟ils les avaient laissés à l‟entrée du village.

- C‟est ici que j‟habitais, les expliqua t‟il, enfin je veux dire que

c‟était ma ville natale. Ma tribu protégeait ceux qui aimaient ce

canyon et cette planète. Ma brave mère a combattu et est morte

ici, mais mon lâche de père l‟a abandonné. Je suis le dernier survi-

vant de mon espèce.

Lorsque Red XIII avait évoqué le souvenir de son père, il avait

inconsciemment fait une grimace. Il semblait pourtant heureux de

retrouver les siens.

- Un père lâche ? répéta Cloud en se tournant vers Aerith.

- Oui, affirma Red XIII, mon père était ma honte. Par consé-

quent mes ancêtres m‟ont confié la mission de protéger cet en-

droit. Mon voyage se termine ici.

- Hé Nanaki ! cria alors une voix, tu es chez toi !

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- J‟arrive grand père ! cria Red XIII en se retournant.

Puis de monter les escaliers rapidement.

Toute l‟équipe se dévisagea. Ils venaient tous d‟entendre ce

qu‟avait déclaré Red XIII. Il ne les accompagnerait plus. Son

voyage avec eux était terminé. L‟air devint soudain froid et Cloud,

conscient de l‟état de ses compagnons proposa au groupe, comme

c‟était la dernière fois qu‟il verrait Red XIII, de profiter de cette

soirée. Oui, il ne fallait pas qu‟il devienne un souvenir. C‟était son

choix s‟il ne voulait plus continuer. Personne n‟était obligé.

Ils le retrouvèrent dans la dernière maison du village, après

avoir emprunté une longue échelle. Avant d‟entrer dans la maison,

ils purent apercevoir qu‟un gigantesque télescope avait été cons-

truit sur la maison.

- Voici mon grand père Bugen, présenta alors Red XIII une fois

entrés. Il est incroyable, il sait tout !

Bugen était un vieil homme au regard terriblement sage. Il

portait un ensemble bleu et semblait flottait sur un coussin vert. Il

esquissa un sourire.

- Mm… fit-il, j‟ai entendu dire que vous vous posiez des ques-

tions sur Nanaki. Nanaki est encore un enfant, voyez-vous.

- Je t‟en pris, le réprimanda alors Red XIII, j‟ai 48 ans !

Cloud comprit instantanément. Nanaki était le vrai nom de

Red XIII, ce dernier étant le nom qu‟Hojo lui avait donné.

- Mm, répliqua Bugen, les membres de la tribu de Nanaki ont

une incroyable longévité. Voyez-vous, ces 48 ans seraient

l‟équivalent de 15 ou 16 ans pour un homme.

Le groupe fut surpris. Si c‟était vraiment le cas, et ce l‟était,

pensa Cloud, Red XIII cachait bien son âge. Red XIII rougit.

- Il est calme et très futé, avoua Bugen, vous pensez que c‟était

un adulte ?

- Grand père, intervint Red XIII, je veux grandir pour pouvoir

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te protéger toi et le village.

Red XIII déclara qu‟il avait gagné en maturité pendant ses

voyages. Oui il était revenu avec la ferme intention de reprendre

le rôle de ses parents. Mais le vieil homme se retourna soudain

silencieux.

- Non Nanaki, dit-il enfin, tu n‟es pas encore prêt pour agir

seul. Si tu fais cela maintenant, tu va finir par te détruire à la

longue. S‟élever dans le ciel, menacer de s‟emparer des étoiles de

la grande cité de Midgar, tu l‟as vu n‟est ce pas ? Eh bien, c‟est un

mauvais exemple, lorsque l‟on a toujours les yeux en l‟air, on perd

le sens de la perspective.

Le vieil homme se retourna alors face à un Red XIII triste.

- Lorsque l‟heure de la mort arrivera pour cette planète, ajouta-

t-il, tu comprendras que tu ne sais absolument rien.

- Lorsque la planète mourra ? demanda Aerith.

- Mm… demain ou peut-être dans un siècle. En tout cas, sa fin

est proche.

- Mais comment le sais-tu ? interrogea Cait Sith qui ne pouvait

prévoir une telle chose.

L‟homme inspira.

- J‟entends gémir la planète, dit t‟il simplement. C‟est le cri de

la Planète comme si elle disait… je suis blessé, je souffre…

Aerith s‟approcha le cœur battant.

- Oui, affirma-t-elle, je l‟entends moi aussi. Je suis le dernier

Ancien.

Bugen écarquilla les yeux.

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- Ouah ! C‟est tellement beau ! s‟écria Tifa. On dirait que c‟est

réel.

- Hum… oui c‟est pas mal, fit Bugen l‟air modeste. C‟est mon

laboratoire. Tous les mécanismes de l‟espace intersidéral ont été

enregistrés dans ce système holographique 3D.

Il y eut des regards admiratifs et pleins de respect. Toute la

compagnie semblait flottait dans l‟espace. Là au-dessus d‟eux, se

trouvait un système solaire en miniature. Les planètes effectuaient

leurs rotations autour du soleil selon une trajectoire elliptique qui

avait été mis en évidence par un laser rouge. Tout scintillait.

- Eh ! s‟écria Aerith. Une étoile filante ! Oh c‟est magnifique !

Une étoile filante passa en effet à deux centimètres d‟elle dispa-

raissant derrière une grosse planète dotée de nombreux anneaux.

Aussitôt, des comètes apparurent derrière Barret se dirigeant à

toute vitesse vers un trou noir quelques années lumières plus loin.

Tout était en temps réel. C‟était impressionnant.

- Bon, si on entrait dans le vif du sujet ? intervint le vieil

homme qui flottait au-dessus d‟eux. En définitive, commença-t-il,

tous les hommes meurent. Qu‟advient-il d‟eux après la mort ? Le

corps se décompose et retourne à la Planète. Ca tous les Anciens le

savent.

Aerith esquissa un sourire. Ses compagnons allaient enfin com-

prendre ce qu‟elle ne pouvait expliquer.

- Mais qu‟en est-il des consciences, des cœurs et des âmes ? Ils

retournent aussi à la Planète. Et cela ne concerne pas seulement les

humains. Mais tout ce qui vit sur cette planète et globalement tous

les êtres vivants de l‟univers. Les esprits qui retournent à la planète,

poursuivit le vieil homme, fusionnent les uns avec les autres et

errent sur la Planète. Ils vagabondent, convergent, se divisent,

formant une sorte de vague, qu‟on appelle la Rivière de la Vie. La

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Rivière de la Vie, répéta l‟homme silencieusement… Autrement

dit, il s‟agit du cheminement de l‟énergie des âmes sur la planète.

Cloud acquiesça. Biggs, Wedge et Jesse avaient dû mourir de

cette façon. Voilà donc comment était faite la vie.

- L‟énergie spirituelle est un mot que vous ne devez pas oublier,

expliqua Bugen. Une vie nouvelle… les enfants reçoivent la béné-

diction de l‟énergie spirituelle avant de venir au monde. Puis arrive

le moment où ils meurent et retournent à la planète… Naturelle-

ment il y a des exceptions, mais je m‟égare, vous comprendrez

mieux en regardant ceci.

Ils s‟approchèrent tous d‟une des planètes. A son pôle apparut

alors un homme qui devint en l‟espace de quelques secondes un

vieilli homme avant de mourir. Une aura rouge l‟entoura alors et

se dissémina ensuite à travers la planète sillonnant sa surface pour

arriver là… où naissait un autre humain ! Il s‟agissait de l‟énergie

spirituelle, l‟essence même de la vie.

- L‟énergie spirituelle est à l‟origine de toute chose, commenta

Bugen, des animaux, des arbres et des humains… Pas seulement

aux êtres vivants… L‟énergie spirituelle permet également aux

planètes d‟être des planètes. Et que se passerait-il si cette énergie

venait à disparaître ?

A présent, toute la planète qu‟ils observaient, était entouré

d‟une couche représentait l‟énergie vitale qui bougeait tel un cy-

clone. Bugen Hagen plaça ses mains devant la planète et attira

toute l‟énergie.

La planète devint peu à peu sombre, puis noir comme si c‟était

brûlé puis se craquela en mille morceaux avant d‟être emportés

par un vent intergalactique.

- Tels sont les principes énoncés dans l‟Etude de la vie des pla-

nètes, termina Bugen.

- Si l‟énergie spirituelle disparaît, notre planète sera détruite ?

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constata Tifa.

- L‟énergie spirituelle est efficace parce qu‟elle existe dans la

nature, affirma le vieil homme en hochant la tête. Lorsque

l‟énergie spirituelle est extraite… avec force et conditionnée, elle

perd de son efficacité.

- Tu parles de l‟énergie Mako ? réalisa Barret. N‟est-ce pas ?

Bugen hocha la tête tristement.

- Chaque jour qui passe, expliqua-t-il, les réacteurs Mako ab-

sorbent et puisent l‟énergie spirituelle. Elle est comprimée dans les

réacteurs et transformée en Énergie Mako. Tous les êtres vivants

sont exploités, puis rejetés. En d‟autres termes, l‟Énergie Mako

n‟est bonne qu‟à détruire la planète.

Il y eut un déclic et les planètes ainsi que l‟espace intersidéral

disparurent. Ils se trouvaient sur un plateau circulaire qui descen-

dit. Ils se trouvaient dans le laboratoire de Bugen, remplis d‟objets

anciens, tels des luths.

Voilà, tout avait été dit.

- L‟histoire des planètes et de ceux qui y vivaient autrefois ... fit

Bugen en regardant Aerith. Vous voulez en savoir plus ? Alors vous

devez écouter les paroles des aînés.

Toute la Compagnie lui remercia des informations qu‟il avait

apportées. Désormais, ils comprenaient mieux ce qui ce passait.

C‟était encore plus grave qu‟ils ne l‟avaient pensé.

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Chapitre 21 - Un grand guerrier

- Quel endroit ennuyeux ! s‟exclama Youffie en baillant, Je

veux aller quelque part d‟autre ! Partons à la chasse des Matérias !

Cloud resta silencieux. Ils avaient découverts à quel point Youf-

fie était égoïste et se demandait pour quelles raisons vraiment elle

les avait accompagné.

- Ca me rappelle des tas de souvenirs, laissa échapper Cait Sith.

Tout le groupe acquiesça. Ils étaient tous réunis autour de la

Bougie de Cosmo. La nuit était tombée, et seuls les visages étaient

éclairés par la grosse flamme. Un feu de camp.

- Canyon Cosmo… raconta alors Barret d‟une voix nostalgique,

c‟est ici qu‟Avalanche est né. J‟ai promis à mes gars qu‟un jour,

après avoir sauvé la planète des griffes de la Shinra, nous retourne-

rions ici pour fêter ça. Biggs, Wedge, Jesse. Maintenant ils ne sont

plus là… morts pour la Planète… Vraiment ? Pour sauver la pla-

nète ? Tous nous détestions la Shinra. Ai-je eu raison de vouloir

continuer ? Me pardonneront-ils un jour ? Je ne sais pas, mais une

chose est sûre. Si je peux faire quelque chose pour sauver la Pla-

nète et les gens qui y vivent… eh ben je le ferai ! Peu importe que

ce soit par justice ou par vengeance. Je vais le faire… Avalanche

vient de renaître !

Son monologue tira un demi-sourire à chacun. Oui, désormais

ils étaient tous liés à partir de ce soir. La Compagnie ou la nouvelle

Avalanche était le dernier espoir de la survie de la Planète.

- J‟ai beaucoup appris, se lança Aerith, les aînés m‟en ont appris

suffisamment à propos des Cétras et de la terre promise même si

j‟ai depuis presque tout oublié. Pourtant aujourd‟hui je suis seule

...

- Mais nous sommes là avec toi, intervint Cloud, et nous es-

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sayerons de t‟aider. Aerith le remercia bien qu‟elle en doutait.

Red XIII avait tenu à partager cette ultime soirée avec ses com-

pagnons. Il les respectait et avait du respect pour leur entreprise.

Cependant, il était perdu dans ses pensées. Cloud lui demanda si

ça allait.

- Autrefois, tenta-t-il d‟expliquer, lorsque je n‟étais encore

qu‟un enfant, nous nous réunissions tout autour de cette flamme ...

Tout le monde aperçut le regard triste de Red XIII qui l‟avait

interrompu. Manifestement, les souvenirs qu‟il évoquait le ren-

daient triste.

- C‟est au sujet de mes parents, expliqua-t-il alors, lorsque je

parle de ma mère, mon cœur se remplit de fierté et de joie et c‟est

agréable… mais lorsque je pense à mon père… la colère me

gagne.

Tout le monde resta silencieux. Oui c‟était évident. Si Cloud

avait eu un père comme ça, il ne l‟aurait que méprisé. Son père

avait laissé une empreinte de haine sur son fils, sans le vouloir.

- Tu ne peux pas vraiment pardonner à ton père ? retentit alors

une voix venant de l‟obscurité. Bugen Hagen apparut. Il semblait

lui aussi triste.

- Non jamais, dit Red XIII en secouant la tête, il a laissé ma

mère mourir. Lorsque la tribu Gi a attaqué, il s‟est enfui, laissant

ma mère et le peuple du Canyon !

- Viens Nanaki, lui dit alors Bugen, j‟ai quelque chose à te mon-

trer. Tes compagnons peuvent t‟accompagner. Ce sera dangereux.

Ils le suivirent tous, montant les marches en direction de son

laboratoire, mais au dernier moment, avant de prendre l‟échelle, il

tourna à droite. En face d‟eux, il y avait une porte métallisé. Le

vieil homme s‟approcha près des tonneaux posés à coté, en ouvrit

un avant de glisser sa main à l‟intérieur. Aussitôt, la porte métalli-

sée s‟ouvrit.

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- On y va, dit-il alors, je resterai derrière vous. C‟est droit de-

vant.

Dans la pièce qu‟ils entrèrent, il y avait un gros trou. Une

échelle les permit de descendre. Un palier plus bas, ce fut une

corde. Ils descendirent au moins cinq cents mètres. Puis en bas,

sortant de l‟ouverture qui leur faisait face, ils réalisèrent qu‟il se

trouvait dans une grotte. Ils commencèrent à marcher le long du

sentier qui était devant eux, lorsque Barret les montra les créatures.

On ne pouvait voir d‟eux que leurs yeux luisant dans le noir. Ils

étaient assez nombreux et paraissaient menaçants. Cloud dégaina

son épée. Il pressa un peu l‟allure.

Ils couraient alors quand un de ces monstres apparut devant

Cloud. C‟était un animal du même genre que Red XIII, une bête

sans chair dont les os étaient aiguisés. Sa tête offrant un rictus dé-

sagréable était dirigée vers Cloud, ses yeux jaunes le fixant.

Cloud abattit son épée dans un craquement d‟os effroyables

alors que d‟autres créatures arrivaient derrière lui. Alors, saisissant

sa Matéria de foudre, un gigantesque éclair les réduisit tous en

cendres.

- Tout le monde ici est un fantôme de la tribu des Gi, leur ap-

prit Bugen Hagen. Morts au combat…

- Au combat ? interrogea Red XIII.

- Les esprits vindicatifs des Gi n‟ont pas disparus et n‟ont pas pu

retourner à la Rivière de la Vie, expliqua Bugen.

Red XIII le regarda en haussant les sourcils, mais le vieil homme

se contenta de montrer la suite du chemin.

Ils se retrouvèrent dans une salle immense où l‟air était plus

chaud. Ils marchaient sur une ligne de pierre qui baignait sur la

lave. C‟était véritablement l‟enfer.

Les créatures avaient disparus et ils progressèrent facilement.

- Comme tu peux le voir, dit alors Bugen à Red XIII, cette

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grotte mène au fond du canyon Cosmo. Nous n‟avons pas eu de

chance. Les Gi étaient plus nombreux que nous. S‟ils avaient atta-

qué par-là, nous n‟aurions pas eu l‟ombre d‟une chance.

Cloud ne comprenait pas. Si les esprits des Gi étaient présents

en ce moment ici, cela voulait dire qu‟ils avaient attaqué par ici.

Mais alors…

- Ce guerrier a traversé la grotte toute seule, continua alors

Bugen quelques minutes après, an combattant les attaquants les

uns après les autres.

- Grand père, fit doucement Red XIII, ce guerrier…

- Nous y sommes presque.

Ils dévalèrent une pente et débouchèrent dans une nouvelle

salle. Un pont assez large passait au-dessus des laves maintenant

bouillonnantes, et s‟arrêtait face à une porte. Un grand visage

avait été sculpté sur sa face, représentant une créature ancienne

doté de dents gigantesques et deux yeux fermés.

- Mais qu‟est ce… ? s‟exclama Bugen.

Aussitôt les deux yeux s‟ouvrirent. Et le reste de la créature

sortit du sol. Elle était immense et tenait une lance de guerre dans

sa main. Red XIII passa devant le groupe, impatient d‟en finir. Le

sol trembla devant lui, et un géant sortit du sol encore plus impo-

sant que son adversaire. « Titan ».

Les deux colosses en vinrent aux mains et commencèrent à se

battre brutalement. Le combat ne dura pas longtemps car le titan

prit son adversaire dans les bras et se jeta dans les laves bouillon-

nantes entraînant le monstre avec lui.

- Maintenant, déclara alors Bugen, je sais que ce n‟était pas une

erreur de t‟emmener ici. Viens, je voudrais te monter quelque

chose, c‟est là bas.

La porte s‟était effondrée et ils entrèrent tous à l‟intérieur. Ou

plutôt, ils sortirent tous. Ils se trouvaient dans un canyon, les

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hautes montagnes s‟élevant devant eux. Le ciel étoilé les couvrant.

Red XIII se pétrifia.

- C‟est… balbutia-t-il.

- Le guerrier qui s‟est battu contre les Gi, acheva Bugen. Il les a

empêchés d‟approcher le canyon, et il est resté là à jamais. Re-

garde Nanaki, regarde ton père, le guerrier Seto !

Red XIII était abasourdi et avait perdu sa voix, comme ses

compagnons. Là-haut, sur le sommet d‟une des montagnes, se

dressait la silhouette de son père. Plusieurs flèches le transperçaient

de part en part. Il était pétrifié.

- Seto a continué à se battre ici contre la tribu Gi, expliqua

Bugen, pour protéger ce canyon. Alors même que leurs flèches

empoisonnées avaient pétrifié son corps. Alors même qu‟ils

s‟étaient tous enfuis, Seto a continué de nous protéger ... et il con-

tinue toujours de le faire maintenant. Tu croyais que c‟était un

lâche et qu‟il s‟était échappé. Mais il a risqué sa vie pour protéger

Canyon Cosmo. C‟est ton père Seto.

- Seto, mon père… murmura Red XIII d‟une voix sourde. Ma-

man le savait ?

- Elle le savait, affirma Bugen, tous deux m‟ont fait promettre

de fermer cette grotte à jamais. Ils m‟ont demandé de la fermer

moi-même et de n‟en parler à personne. Ils ont dit qu‟il fallait

qu‟on oublie l‟existence d‟une telle grotte.

Bugen se retourna alors vers Cloud et lui demanda gentiment

s‟il pouvait rester seul avec son petit-fils. Cloud acquiesça compre-

nant parfaitement que cela concernait Red XIII et lui seul.

- Ecoute Nanaki, commença Bugen une fois seul, Cloud dit

qu‟ils essaient de sauver la Planète. Honnêtement, je ne pense pas

que cela soit possible. Même s‟ils parviennent à détruire tous les

réacteurs de la Planète, ça ne fera que retarder que l‟inévitable.

Même s‟ils mettent la main sur Sephiroth, tout sera anéanti. Mais

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j‟ai réfléchi Nanaki. J‟ai pensé que peut être nous pourrions faire

quelque chose pour venir à une planète déjà en péril. Qu‟elle

qu‟en soit l‟issue, ne crois-tu pas que ça vaut la peine d‟essayer ? Je

suis trop vieux pour agir, Nanaki. Cette année, j‟aurais 130 ans.

C‟est pour ça Nanaki, que je te demande de les accompagner.

Red XIII comprenait son grand père, il devait faire plus que

protéger Canyon Cosmo, il devait sauver la Planète. Il devait…

- Je voulais que tu voies ton vrai père avant de partir, conti-

nua-t-il, et je suis tellement content que tu sois revenu à temps

avant que je meure.

- Grand père, le réprimanda Red XIII, ne dit pas ça ! Je ne peux

pas imaginer la vie sans toi.

- Tu sais, sourit Bugen, j‟ai eu une longue vie.

- Grand père ! Tu dois rester en vie ! Je ferai tout pour ça ! Je

continuerais avec Cloud et les autres. Et je reviendrai te raconter.

Je suis Nanaki de Cosmo canyon, le fils du guerrier Seto. Je re-

viendrai en vrai guerrier, fier de porter ce nom, alors je t‟en pris

grand père !

Red XIII était déterminé. A l‟instant, un bruit régulier se fit en-

tendre. Il se retourna alors et regarda son père. Des larmes de

couleur émeraude tombaient de ses yeux. Son père était ... encore

vivant ! Il sentait sa présence. Un flot de joie et de fierté immense

étreignit le cœur de Red XIII. Alors, se tournant vers son père, il

leva la tête et poussa un long rugissement.

Le lendemain, toute la Compagnie excepté Red XIII, était réu-

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nie devant le village près de l‟escalier. Ils restèrent un moment

silencieux, conscient qu‟ils repartiraient sans lui. Puis Cloud des-

cendit quelques marches.

- Attendez, retentit alors une voix qu‟il reconnaissait. Je viens

aussi !

Red XIII courait vers eux accompagné de Bugen Hagen. Tifa et

Aerith furent si contentes, qu‟elles l‟écrasèrent presque contre elles.

Barret lança une blague comme quoi ça lui aurait fait des vacances

s‟il n‟était pas venu et tout le monde éclata de rire.

- Cloud, répondit le vieil homme en faisant un clin d‟œil,

prends bien soin de Nanaki.

- Mais que s‟est t‟il passé ? demanda Cloud.

- Je pense que j‟ai un peu grandi, dit Red XIII simplement. Voi-

là ce qui s‟est passé !

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Chapitre 22 - Nibelheim

Le buggy s‟arrêta dans un crissement de frein sur un terrain plat

et herbeux. Devant eux à une cinquantaine de mètres se dressait

Nibelheim, ville fantomatique tiré droit des souvenirs de Cloud et

Tifa.

Le village, silencieux et semblant cacher en ses profondeurs, une

source de mal que chacun d‟eux pouvait sentir, avait été planté là

sur le flanc d‟une chaîne de montagnes menaçantes. Le mont Ni-

bel.

C‟était ici qu‟ils avaient le plus de chances de trouver Sephiroth.

C‟était ici que tout avait commencé, que tout s‟était joué.

Ensemble, ils entrèrent dans la ville.

- Tu as dit que la ville avait été brûlée, interrogea Barret en se

tournant vers Cloud, n‟est ce pas ?

- Oui, acquiesça Cloud en hochant la tête, je ne mentais pas. Je

me souviens… la terrible chaleur des flammes…

Non, Cloud ne mentait pas. A moins que ses propres souvenirs

ne lui avaient joué un mauvais tour. Mais ses compagnons le

croyaient.

Réunis devant le vieux puits du village, là où Cloud avait fait sa

promesse à Tifa, ils regardaient le village tout autour d‟eux.

Il était en parfait état et on ne pouvait pas imaginer ne ce fusse

qu‟un seul instant que ces maisons aient été en proie aux flammes

dans un passé plus ou moins proches.

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A l‟auberge, ils demandèrent à passer une nuit.

- Cette ville est censée avoir brûlé il y a cinq ans, déclara Cloud

à l‟homme qui écrivait dans le registre. Mais que diable s‟est-t-il

passé ?

- Ne dis pas ces choses horribles, répliqua-t-il de suite. Je suis né

et j‟ai été élevé dans cette ville. Ce dont tu parles ne s‟est jamais

produit.

Cloud était abasourdi. C‟était impossible. Et pourtant dans la

maison d‟à coté, les gens étaient catégoriques.

- J‟ai grandi dans cette maison jusqu‟à l‟âge quatorze ans, insis-

ta Cloud en entrant chez lui, sa veille maison qu‟il reconnaissait.

Mais cette ville a été incendiée.

- Es-tu fou de raconter tout ça ? cria la vieille femme qui

s‟agitait à la cuisine, je ne veux plus te revoir. Dégage !

Cloud et ses compagnons étaient stupéfaits. Que s‟était-il passé

ici ? Avaient t‟on manipulé tous ces gens ou bien… était-ce les

souvenirs de Cloud qui lui faisaient défauts ?

C‟est en entrant dans la maison de Tifa, qu‟ils en rencontrèrent

un pour la première fois. Habillé d‟une longue cape noire et coiffé

d‟une capuche assortie, un homme leur tournait le dos.

Cloud s‟en approcha lentement la main sur le pommeau de son

épée. Puis il risqua un « Sephiroth ? ». L‟homme se retourna, son

visage caché par la capuche. Il ne semblait pas surpris. Non, il

semblait secoué de soubresauts et fredonnait.

- Tu entends… la voix de Sephiroth ?

C‟était une voix saccadée. Mais rien d‟autre et ne répétait que

ça. Tifa montra alors à Cloud d‟autres hommes habillés de la

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même façon qui étaient apparus dans la cour.

- Faut le prendre et l‟apporter à Sephiroth… puis devenir un

seul avec Sephiroth.

- Faut partir… réunion… où es tu grand Sephiroth ?

Toute la Compagnie restait en alerte mais les hommes en cape

noire ne semblaient pas menaçants. Ils répétaient inlassablement

des mots étranges. Pourtant Cloud aurait parié n‟importe quoi que

Sephiroth était tout près.

Toute la Compagnie était abasourdie et ne comprenait pas la

présence de ces hommes presque irréels.

C‟est Cait Sith qui attira l‟attention de Cloud sur le fait que

chacun de ces hommes portait tous un chiffre tatoué sur l‟épaule.

12 par ici, 5 par-là…

Un peu comme si… Cloud sentit une vague froide l‟envahir.

Un peu comme s‟ils avaient été le produit raté d‟une expé-

rience successive.

Le château leu apparut bientôt dans toute sa splendeur. Quoi

qu‟un peu délabré. Il en ressortait une atmosphère inquiétante et

presque insupportable. C‟est un homme en manteau noir qui les

décida.

- Le grand Sephiroth est tout près… à l‟intérieur du château, il

appelle.

Toute la Compagnie entra alors dans la grande demeure silen-

cieuse et restante sur ses gardes. Cloud menait le groupe grâce à ses

souvenirs d‟antan et foulait le sol de pas inaudibles.

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A l‟intérieur, tout était plus sinistre. Un hall désert et ravagé par

la poussière, les escaliers grinçants furieusement comme pour les

dénoncer, les chambres muettes. Tifa et Aerith se tenaient presque

la main tandis que Barret et Cait Sith fermait la marche.

Cloud proposa de se séparer pour fouiller tout le rez-de-

chaussée. Ensuite, ils monteraient. Ils ne trouvèrent rien et montè-

rent une demi-heure plus tard à l‟étage suivant. C‟est là que Youf-

fie appela toute la Compagnie à se réunir.

La salle était vaste et dans le même état que toutes les autres.

Un coffre balancé plutôt que posé tout au fond avait attiré

l‟attention de Youffie qui avait proposé au groupe d‟ouvrir le

coffre. Elle semblait excitée. Cloud fonça les sourcils pas du tout

convaincu que ce soit une bonne idée.

Aerith et Tifa regardaient la grande caisse métallique d‟un œil

sceptique et mal à l‟aise. Mais tout le monde attendait le verdict

de Cloud qui hocha la tête. Red XIII s‟était approché pour exami-

ner la serrure. Verrouillée.

- Attendez, fit alors Cait Sith, je m‟en occupe. Les coffres forts,

je connais ça.

La grosse peluche sortit alors un jeu de dés de sa poche et les

jeta en l‟air avant de regarder le résultat. Puis de tourner la mo-

lette. Le manège dura, en tout, une bonne vingtaine de minutes

lorsqu‟un clic résonna dans toute la pièce.

La porte s‟ouvrit alors violemment projetant Cait Sith vers le

mur opposé. Une épaisse fumée noire s‟empara alors de la salle

alors qu‟un cri se fit entendre près de Cloud.

Toute la Compagnie recula vers le mur essayant de distinguer

au-delà de la fumée qui commençait à se retirer.

Barret tira au hasard dans le brouillard. Un cri monstrueux le

répondit et bientôt Barret posa un genou par terre, avant de tom-

ber au sol.

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Il avait libéré une créature certes mais il ne pouvait la voir. Red

XIII créa un gros morceau de rochers qui zigzagua dans la pièce

sans rien toucher. Puis une queue énorme les balaya tous les proje-

tant à terre.

Cloud se releva et prit alors la seule Matéria d‟invocation qu‟il

possédait. Ramuh.

Un flash blanc titanesque éclata alors dans la salle, une onde de

choc qui repoussa toute la poussière, toute la fumée.

La créature qui les avait attaqués était au mur et secouait rageu-

sement sa tête. Doté d‟un corps immense, il était habillé de cou-

leurs vives, très vives qui contrastaient fortement avec l‟habillage

des lieux.

Puis en son centre apparut un vieil homme. Un longue barbe

blanche descendait jusqu‟à sa ceinture faite d‟un simple ruban.

Habillé sobrement, il le va sa main droite vers la créature dans

lequel il tenait un bâton.

Des filets d‟électricité apparurent dans la pièce, apparaissant et

disparaissant aussitôt. Toute la pièce semblait être survoltée et

bientôt un large filet d‟éclair apparut entre le vieil homme et la

créature.

Cette dernière commença alors à s‟agiter sa peau commençant

à brunir. Puis percevant l‟homme, elle se précipita sur lui avec une

vitesse hallucinante. Cependant elle ne l‟atteignit jamais. Le bâton

de Ramuh blanc d‟électricité lança une décharge effroyable au

monstre la repoussant sauvagement au mur. Puis une autre dé-

charge. Ramuh continua à tirer jusqu‟à que la créature s‟effondra

au sol alors qu‟une brise, venue de nul sait où, emportait les restes.

Il l‟avait échappé belle. Cependant ils ne regrettaient pas. Cha-

cun essoufflés étaient tombés au sol et regardaient un sourire aux

lèvres le milieu de la salle.

- Et une de plus ! fit Barret ravi.

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Le coffre avait peut être libéré le monstre mais il avait libéré

quelque chose de fort intéressant. A quelques mètres de là, repo-

sait une boule de couleur rouge vive. Une Matéria d‟invocation.

Puis à coté, il y avait une clé en or, sans étiquette.

Prenant tout, ils continuèrent leur exploration. Cloud informa

le groupe qu‟il ne leur restait plus que le sous-sol. Pour y accéder,

il fallait prendre un escalier en bois en spirale.

Plus ils descendaient, plus il faisait sombre.

En bas, l‟air était humide et sentait la terre et le renfermé. Ils

longèrent un long couloir comme s‟il avait été creusé à même dans

la terre. Puis ils s‟arrêtèrent devant une porte marquée « labora-

toire ».

Cloud inspira et dégaina son épée. Toute la Compagnie com-

prit et se prépara mentalement.

Puis il ouvrit la porte qui grinça.

La première salle. Une table couverte d‟une nappe de pous-

sière. Des béchers, des fioles, tubes à essais… tout le matériel adé-

quat aux expériences. Un désordre indescriptible. Ces lieux étaient

restés dans le même état depuis cinq ans.

Cloud s‟avança alors dans le couloir qui menait à la biblio-

thèque. Et s‟arrêta.

- Sephiroth ! ne put s‟empêcher de dire Cloud.

Sephiroth feuilletait un livre un sourire aux lèvres et le reposa

avec un soulagement. Il l‟attendait c‟était certain. Sephiroth le

dévisagea.

- Le fait d‟être ici me rappelle des souvenirs, déclara-t-il d‟un air

absent. Vas-tu participer à la Réunion ?

Cloud se souvint alors que s‟était ici que Sephiroth l‟avait parlé

pour la première fois des Cétras et du fait qu‟il avait été créé par

Gast. Oui c‟était ici que tout avait commencé.

Cloud secoua la tête. Il ne savait pas du tout ce qu‟était la réu-

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nion.

- Jénova sera à la Réunion, continua-t-il. Elle se joindra à la

Réunion pour devenir une calamité des cieux.

- Jénova une calamité des cieux ? interrogea Cloud stupéfait.

Tu veux dire qu‟elle ne faisait pas partie des Anciens ?

Sephiroth le regarda autrement comme s‟il venait de se rendre

compte de quelque chose d‟important.

- Je vois, dit-il, je ne crois pas que tu aies le droit de participer.

J‟irai vers le Nord, au-delà du mont Nibel. Si tu veux avoir des

réponses, suis-moi.

Sephiroth glissa soudain vers lui le faisant trébucher pour dispa-

raître dans le couloir qu‟ils venaient d‟emprunter. Déjà, il ne sub-

sistait plus aucune trace de son passage.

Si Sephiroth avait parlé d‟une réunion, cela signifiait qu‟il allait

s‟arrêter quelque part. Ca pouvait être n‟importe où mais Cloud

pensait que ce serait la Terre promise.

Il fallait réfléchir à tout ça. Se reposer et réfléchir à tête repo-

sée. Sephiroth était devenu bien mystérieux et étrange. Mais il

devait eux aussi le suivre. Au Nord, au-delà du mont Nibel.

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Chapitre 23 - Vincent

- Tiens, regardez ça, retentit la voix de Red XIII qui fermait la

marche.

Ils étaient en train de remonter le long tunnel vers l‟escalier en

spirale. Red XIII se tenait devant une porte de métal presque ca-

chée dans l‟ombre et la terre. De toute évidence, il semblait qu‟elle

avait été placée pour que quiconque ne s‟en aperçoive pas.

Tifa examina la serrure. En or. Elle prit la clé en or et ouvrit.

Ils étaient dans une petite salle encore plus poussiéreuse que

toutes les autres salles. Il y avait trois cercueils posés sur le sol, celui

du milieu beaucoup plus grand que les deux autres.

Aerith souleva le couvercle de l‟un d‟eux et ne trouva que

poussière. Mais quand Youffie souleva la plus grande, elle étouffa

un cri. Un homme d‟une trentaine d‟année environ, aux cheveux

longs reposait à l‟intérieur… et respirait. Habillé d‟un long man-

teau rouge violet, il avait comme Barret une main robotisée.

Tout le monde recula d‟un pas quand il ouvrit soudainement

les yeux.

- Me sortir d‟un cauchemar, soupira t‟il. Qui êtes-vous ?

s‟exclama-t-il en les voyant, soudain. Je ne vous ais jamais vu au-

paravant. Vous devez-vous en aller.

- Tu faisais un cauchemar, non ? s‟enquit Aerith. On t‟a réveillé,

tu devrais nous remercier.

L‟homme glissa une main dans ses cheveux. Barret lui demanda

ce qu‟il faisait là, au sous-sol d‟un château, dans un cercueil.

- Mon long sommeil m‟a donné le temps de me racheter. Je

n‟ai rien à dire à des étrangers ! Partez ! Votre cauchemar débute

dans ce château.

- Oui, acquiesça Cloud se parlant à soi-même, ce château est le

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début d‟un cauchemar. Ce n‟est pas un rêve mais la réalité. Sephi-

roth a perdu la raison en trouvant les secrets qui étaient cachés ici-

même.

- Sephiroth ? s‟écria l‟homme en écarquillant les yeux.

Toute la Compagnie le dévisagea à nouveau cet homme au

visage triste et mystérieux. Mais que lui était-il arrivé ? Qui l‟avait

donc enfermé ici ? Et pourquoi disait-il qu‟il s‟était racheté ?

- Tu connais Sephiroth ? reprit Red XIII.

L‟homme acquiesça et demanda gentiment à Cloud de lui ra-

conter toute son histoire.

Tout a commencé par Avalanche. La destruction des réacteurs,

le piège de la Shinra, la chute de Cloud. Puis Aerith qui l‟aide à

retrouver Tifa chez Don Cornéo. L‟effondrement du secteur 7 et la

décision de prendre d‟assaut le QG de la Shinra pour sauver Ae-

rith. Prisonniers puis libérés soudainement, ils assistent à la libéra-

tion de Jénova. Mort du président Shinra. Sephiroth est vivant ?

Une nuit à Kalm les amène à suivre Sephiroth en contrecarrant

ses plans et ceux de la Shinra. Ils découvrent les chocobos, le Zo-

lom de Midgar et apprennent que les Turks cherchent aussi Sephi-

roth.

A Junon, ils s‟infiltrent dans le bateau après avoir sauvé Priscil-

la. Ils sont convaincus que Sephiroth est vivant car ils le trouvent

dans les cales du bateau. Puis ils continuent vers Corel Nord ou ce

qu‟il en reste, apprenne partiellement le passé de Barret, visite le

Gold Saucer sont mis en prison, découvre l‟identité de Dayne.

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Avec le Buggy gagné grâce à la course de chocobos, ils vont à

Gongaga entendent les rumeurs d‟une grosse, grande, méga-

Matéria et Aerith apprends l‟origine de son premier amour Zack

dont Cloud ne s‟en souvient même pas comme membre du Soldat.

A Cosmo Canyon, ils comprennent mieux la crise de la Planète,

et accompagnent Red XIII apprendre qui est son père. Plus tard, il

insiste pour qu‟on l‟appelle Red XIII.

Et enfin ici à Nibelheim, ils découvrent une ville qui aurait dû

être incendiée selon Cloud. Les hommes en cape noire, Sephiroth à

l‟instant… et cet homme.

- C‟est donc comme ça que ça s‟est passé, murmura l‟homme.

Sephiroth sait donc qu‟il a été créé il y a cinq ans ? Et il est au cou-

rant du projet Jénova…

- Oui, conclus Cloud hochant la tête, il avait disparu mais il est

revenu… Il a tué beaucoup de gens et il cherche la Terre promise.

- Je vois, fit l‟homme le regard soudain triste. Désolé je ne peux

pas vous parler.

L‟homme prit alors le couvercle et s‟allongeant referma le cer-

cueil sur lui.

- Qui es-tu ? demanda Aerith en ouvrant de nouveau le cer-

cueil.

L‟homme haussa les sourcils surpris qu‟ils soient encore là.

- Je faisais parti du service de recherche de la Shinra, fit-il enfin.

Qu‟on appelle aussi les Turks. Oui, j‟appartenais aux Turks autre-

fois mais je n‟ai plus de liens avec la Shinra maintenant. Et vous ?

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Toute la Compagnie fut surprise. Un Turk ? Chacun déclina son

identité.

- Membre du Soldat ? répéta l‟homme l‟air intéressé. Tu devais

donc connaître Lucrécia.

- Lucrécia ? répéta Cloud.

Il n‟avait jamais entendu parler d‟elle. Un nom bien étrange.

- Oui, Lucrécia, reprit l‟homme, la femme qui a donné nais-

sance à Sephiroth.

Aerith et Tifa émirent un « quoi ! » simultané. L‟homme réalisa

subitement qu‟un silence s‟était abattu dans la salle et que chacun

le regardait les yeux écarquillés.

- La mère de Sephiroth n‟est pas Jénova ? interrogea Red XIII.

- Ce n‟est pas complètement faux, expliqua l‟homme en fon-

çant les sourcils, mais ce n‟est qu‟une théorie, du moins la mienne.

C‟est une très belle femme qui lui as donné naissance. Cette femme

c‟était Lucrécia. Elle assistait le professeur Gast dans le projet Jéno-

va. Elle était ravissante. Lucrécia.

Tifa eut un sourire. De toute évidence, il avait aimé cette

femme.

- Une expérience sur les humains ? interrogea Cloud voulant en

savoir un peu plus.

- Il n‟y avait pas moyen d‟annuler cette expérience, affirma

l‟homme d‟un ton triste. Voilà quel a été mon tort. J‟ai laissé celle

que j‟aimais, celle pour qui j‟avais le plus de respect, affronter le

pire ! Laissez-moi maintenant.

Cloud pensa qu‟il devait savoir un tas de choses sur ce qui

s‟était passé il y a cinq ans. Il pourrait les aider à mieux com-

prendre cette année. Mais déjà, l‟homme avait ramené de nou-

veau le couvercle sur lui.

Cette fois, il le tenait si fermement que même en s‟y mettant

tous, ils ne parvinrent pas à ouvrir le cercueil.

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Ils remontèrent alors le tunnel vers l‟escalier en spirale.

- Attendez !

Toute la Compagnie se retourna. L‟homme au manteau rouge

violet les avait rattrapés.

- Si je pars avec vous, continua-t-il, je vais rencontrer Hojo ?

- Je ne sais pas, répondit Cloud, mais il cherche aussi Sephiroth,

donc j‟imagine que tôt ou tard…

L‟homme se retourna silencieux semblant regarder une dernière

fois les lieux qui l‟avaient hébergés.

- D‟accord, fit-il en se retournant, je pars avec vous. En tant

qu‟ancien Turk, je serai peut être utile.

- A une condition seulement ! s‟écria alors Aerith tandis que

tous les visages se tournaient vers elle. Que tu nous donne au

moins ton nom.

L‟homme eut pour la première fois un sourire. Tifa fut char-

mée.

- Vincent, dit-il tout simplement.

La Compagnie passa la nuit à l‟auberge en payant un supplé-

ment pour Vincent. Cette nuit là, tous réunis dans leurs chambres,

ils essayèrent de mieux faire connaissance.

Vincent secouait la tête à chaque fois quand c‟était à lui de

parler. Il ne voulait pas parler de ce qu‟il avait vécu. Il estimait que

ce n‟était pas le moment et que de toute façon ils le découvriraient

bientôt.

Cloud pensa qu‟il devait avoir ses raisons et n‟insista pas. Ils

programmèrent la journée de demain avant de s‟endormir.

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La route sinueuse qu‟ils empruntèrent n‟avait pas changé depuis

cinq ans. Ils prirent une demi-heure pour arriver au pont. Un pont

de bois avait été reconstruit, plus solide bien sûr. Cloud et Tifa se

souvinrent alors de la tragédie qui s‟était passé ici. Un soldat avait

trouvé la mort alors que le pont s‟était dérobé sous leurs pieds.

La montagne paraissait menaçante presque hostile. Pourtant ils

devaient la traverser. D‟après la carte, le prochain village au Nord

était le village-fusée, un nom étrange certes, mais il était probable

qu‟ils rencontrent de nouveau Sephiroth là-bas.

Ils prirent deux heures pour traverser les montagnes sans en-

combre.

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Chapitre 24 - Village-Fusée

Ils arrivèrent en fin d‟après midi au village-Fusée. Il s‟agissait

d‟un petit village où les maisons étaient en très bonne état. Les

ruelles étaient propres et accueillantes et on était loin de

l‟atmosphère lugubre de Corel Nord ou de Junon.

Derrière le village, il y avait une fusée toute rouillée. Debout,

elle était légèrement inclinée comme si elle s‟apprêtait à tomber

d‟un moment à l‟autre. Voilà donc pourquoi on appelait ce village

ainsi.

La Compagnie marchait lentement dans les ruelles les yeux fixés

à la fusée. C‟était encore plus impressionnant à l‟intérieur de la

ville. Elle penchait vraiment dangereusement.

- Avant la Shinra avait une base ici d‟où ils lançaient les fusées,

retentit alors une voix. Vous voyez cette fusée qui penche ? C‟est

la Shinra n°26. Eh ben elle n‟a jamais décollé. Ou presque. Un

villageois assis sur un des bancs qui entourait la place principale les

avait sans doute vu arriver ébahis. Il esquissa un sourire de bienve-

nue.

- Quand ils prévoyaient de lancer la fusée tout le monde ici

était mécanicien, continua l‟homme. Vous devriez parler au Capi-

taine. C‟est lui le représentant du village.

- Le Capitaine ? répéta Aerith surpris de cette appellation.

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- Le Capitaine était pilote quand la Shinra s‟intéressait encore

au programme spatial. Il allait être le premier astronaute du

monde mais il y a eu une accident. Depuis il gâche sa vie ici en

rêvant d‟aller dans l‟espace intersidéral.

Un accident ? Mais l‟homme ne semblait ne pas vouloir dire

plus. Cloud demanda alors à l‟homme s‟il avait vu un homme

portant une cape noire passer près d‟ici récemment. Réponse néga-

tive.

Tout au fond du village se trouvait la maison du Capitaine. A

l‟intérieur, il n‟y avait personne. Ils ne voulaient pas être impolis

mais c‟est Tifa qui les fit traverser la maison leur déclarant qu‟elle

avait aperçu quelque chose.

Derrière, il y avait un magnifique jardin bien entretenu. Un

sourire vint apparaître sur le visage d‟Aerith. Mais au centre, il y

avait un petit avion de fortune, de couleur violet.

- Il y a le logo de la Shinra dessus, remarqua Barret.

- Peut-être pourrions-nous demander l‟utilisation de cet appa-

reil, suggéra Vincent.

- Pour pouvoir suivre plus facilement Sephiroth, affirma Cloud.

Ce n‟est pas une mauvaise idée. Oui. Seulement fallait-il encore

trouver le propriétaire et trouver les bons arguments.

- Mais pourquoi on ne le volerait pas tout simplement ? propo-

sa Youffie.

- Bonjour, que faites-vous ici ? retentit une voix. Je m‟appelle

Shera.

Tous se retournèrent. Une femme d‟une quarantaine d‟année,

se tenait à la porte, curieuse. Cloud s‟excusa pour être entré de

cette façon. La femme ne fit même pas attention.

- Je vois que vous voulez emprunter le Tiny Bronco, fit t‟elle

alors. Pour ça, il vous faut une autorisation du Capitaine. Il doit

être dans sa fusée.

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Cloud hocha la tête alors qu‟Aerith fit un compliment à la

femme pour le jardin.

- Le président Rufus est attendu ici, informa alors Shera. Le

Capitaine est dans tous ses états ce matin.

- Rufus ? s‟exclama Red XIII.

Rufus ici ? Quelle coïncidence. Pourtant Cloud en doutait.

Un immense échafaudage avait été construit tout autour per-

mettant d‟atteindre facilement la cabine de pilotage. Ils durent

emprunter deux immenses échelles consécutives pour arriver sur un

plateau.

C‟est en entrant dans la fusée d‟où parvenaient quelques grésil-

lements qu‟ils aperçurent un homme d‟une quarantaine d‟année,

les vêtements en sueur. Un visage énervé se retourna alors. Il por-

tait des grosses lunettes d‟aviation qui retenait ses courts cheveux

blonds.

- Qu‟est ce que vous faites là, les petits ? lança-t-il d‟une voix

agacée.

- On a entendu dire que le Capitaine se trouvait ici, répondit

Cloud en soutenant son regard.

L‟homme eut un bref sourire, secoua ses mains et se gratta les

sourcils.

- Le Capitaine ? C‟est moi le Capitaine. Mon nom est Cid. Mais

tout le monde m‟appelle le Capitaine.

Red XIII demanda alors tout de go ce qui s‟était passé dans ce

village. Cid les dévisagea tous avant d‟éclater de rire. Puis se cal-

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mant, il se laissa tomber par terre, les invitant à faire de même car

il s‟agissait d‟une longue histoire.

- Vous savez, commença-t-il, pendant cette guerre inutile, la

Shinra a mis le paquet dans la recherche. Avant de devenir une

société Mako, la Shinra était un gros fabriquant d‟armes. Eh ben,

ainsi naquit le moteur de fusée. Nous étions très excités à l‟idée de

partir dans l‟espace intersidéral. Nos rêves devenaient de plus en

plus ambitieux.

Cid eut un sourire nostalgique.

- Ils ont consacré un gros budget et réalisé prototype sur proto-

type ! Pour finir, ils ont produit le Shinra n°26. Ils ont choisi le

meilleur pilote de la Shinra, non du monde ! Enfin moi, je veux

dire. Et finalement on en arrive au jour du lancement.

Cid secoua la tête dépité. Puis à la surprise de tout le monde

donna un coup de pied dans la porte métallique avant de jurer.

Cloud fonça les sourcils.

- Tout se passait bien… Mais à cause de cette satanée Shera, le

lancement a été annulé. C‟est ça qui les as mis en rogne !

Shera ? Mais qu‟avait t‟elle fait exactement ? Aerith ouvrit sa

bouche mais déjà Cid continuait, ne voulant visiblement pas

s‟attarder sur le sujet.

- Et donc la Shinra a opposé son veto aux plans d‟exploration,

alors qu‟ils m‟avaient dit que l‟avenir c‟était l‟exploration spatiale

et qu‟ils m‟avaient donné tant d‟espoir !

Chacun comprenait comment ça avait été dur pour lui. Cid

explosa.

- Puis tout se termina lorsqu‟ils s‟aperçurent que l‟énergie Mako

était exploitable. Ils n‟ont même plus envisagé l‟exploration spa-

tiale ! Argent, money, dinero ! Mon rêve n‟était qu‟un chiffre pour

eux ! Regardez cette fusée rouillée. J‟étais censée être le premier

homme de l‟espace. Chaque jour, elle penche un peu plus.

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Cid eut soudain un rire nerveux.

- A ce rythme, je ne sais pas si c‟est ce truc qui tombera en

premier, ou moi, qui m‟en irais d‟abord !

Cid les informa alors que Rufus allait venir aujourd‟hui pour

reprendre peut être le programme spatial.

- Un jeune président rêveur, déclara-t-il, c‟était ce dont nous en

avions besoin.

Tifa secoua la tête. Pas si rêveur que ça avec tout ce qu‟il avait

en tête. Cloud aborda alors le sujet tant désiré celui du Tiny Bron-

co. S‟il pouvait l‟emprunter pour quelques jours, ça les aiderait et

avantagerait plus qu‟autre chose.

- Espèce de cinglés ! s‟écria t‟il, c‟est mon bien le pus précieux,

je ne peux pas te laisser l‟emporter.

Cloud n‟insista pas.

- Le Capitaine a refusé ? demanda gentiment Shera.

Cloud acquiesça en s‟affalant une des chaises dans la cuisine. Ils

avaient demandé à Shera si elle pouvait les héberger pour une

nuit. Des bruits de pas se firent entendre et la porte s‟ouvrit aussi-

tôt dévoilant Cid qui poussa un juron en les voyant.

- Shera ma parole, t‟es aveugle ? On a des invités, prépare du

thé !

Avant de pousser silencieusement un autre juron. Shera bre-

douilla un « je… je suis désolé » inaudible. Cloud se leva et déclara

aussitôt que ce n‟était pas la peine.

- La ferme ! rétorqua Cid. Pose tes fesses sur cette chaise et bois

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ton satané thé.

Cid s‟étrangla.

- Bon sang je suis énervé ! Shera, je vais dans le jardin vérifier le

Tiny Bronco. N‟oublies pas de leur servir du thé, c‟est compris ?

Et Cid de sortir précipitamment. Tout le monde était silencieux

et Shera commença à préparer le thé. Tifa ne comprenait pas du

tout son attitude. Pauvre Shera…

- Désolé, fit Barret sincère, c‟est de notre faute.

- Non, répondit-elle comme pour les rassurer, il est toujours

comme ça.

- Il est tout le temps comme ça avec toi, répliqua Aerith en

fonçant les sourcils, et tu gardes ton calme ?

Shera arrêta soudain de bouger, oubliant le thé, et se laissa

tomber sur un fauteuil. Une larme vint couler sur sa joue. Elle

l‟essuya prestement.

- Non c‟est à cause de moi, d‟une erreur stupide. C‟est à cause

de moi que ses rêves ont été anéantis.

Tifa prit place à ses cotés et plaça alors une main sur ses épaules

pour la consoler.

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Chapitre 25 - Le Tiny Bronco

- Eh magne-toi le train ! Tu travailles comme un escargot ! Y en

a ras le bol de t‟attendre !

Shera bredouilla une « excusez-moi » inaudible et passa une

main dans ses longs cheveux bruns. Puis elle prit une autre clé à

molette dans la boite à outils posé à sa gauche et entreprit de dé-

visser la seconde plaque. Elle se trouvait dans la salle des moteurs

de la fusée et travaillait lorsque Cid était apparu.

- Ne passe pas aussi longtemps à vérifier ce putain de réservoir

d‟oxygène ! s‟emporta-t-il. Shera, c‟est bien d‟être prudente mais

ça ne sert à rien de vérifier autant de fois le réservoir d‟oxygène.

Ce truc n‟a aucune chance de tomber en panne !

Cid maugréa encore un peu avant de soupirer mais Shera pro-

fessionnelle ne l‟écoutait plus.

- Capitaine ! Nos rêves se réalisent ! Nous sommes très fiers de

participer au lancement de cette Shinra n°26. Capitaine, tout est fin

prêt, il ne nous reste plus qu‟à décoller !

Des cris joyeux vinrent résonner dans le hall d‟entrée de la

fusée et Cid était heureux. Il ne cessait de sourire et s‟avança vers

la cabine le cœur battant.

- Oui ! Faites-moi confiance ! déclara-t-il. Je réussirai !

Entrant dans la cabine, il prit place sur un des deux sièges en

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soupirant d‟aise.

- Tableau de bord… tout est en ordre, nota t‟il. Shinra n°26,

prête au lancement.

Une voix venant du microphone se fit entendre.

- Pression moteur en hausse. Shinra n°26, 3 minutes avant le

lancement. Début du compte à rebours.

La fusée commença alors à trembler. Les derniers mécaniciens

s‟éloignèrent du site.

- Enfin ! lâcha Cid.

Une alarme bruyante résonna soudain dans la cabine. Cid sur-

sauta.

- Cid, nous avons un problème. Un mécanicien est resté dans la

section moteur de la fusée.

Cid explosa.

- Quoi ! hurla-t-il. Qui est ce petit con ?

- Je l‟ignore. Activation de l‟interphone dans la section moteur.

Cid entendit un bruit électronique et comprenant que la liaison

avait été établi hurla dans le microphone plein de rage.

- Hé bon sang ! Quel est la putain de con qui est resté-la-

dedans ?

- C‟est Shera, capitaine, ne vous occupez pas de moi et pour-

suivez le lancement.

Shera ? Nom de dieu. Cid ferma les yeux essayant de retrouver

son calme.

- Shera, qu‟est ce que tu fiches là ? demanda-t-il doucement.

- J‟étais très inquiète, expliqua t‟elle, les résultats de l‟essai sur le

réservoir d‟oxygène n‟étaient pas satisfaisants.

Nom de dieu ! Encore cette histoire de vérification ? Cid poussa

un chapelet de jurons.

- Espèce de petite dévergondée, ne put-il s‟empêcher de dire, il

va faire si chaud la dedans qu‟il ne restera plus de traces de toi

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après le décollage ! Tu va être réduite en cendres, tu vas mourir, tu

le sais non ?

- Qu‟importe, répondit une voix sûre, si je parviens à réparer

l‟erreur, la fusée décollera. J‟ai presque fini.

Cid serra les dents de rage. Mince ! Pourquoi ces choses là

n‟arrivaient qu‟à lui ?

- Cid, nous devons lancer le compte à rebours. Démarrage

moteur.

- Hé ! s‟écria Cid en se levant, attends une minute, Shera est

toujours la dedans !

- Que vas-tu faire Cid ? Si nous annulons maintenant, il faudra

encore 6 mois avant le prochain lancement !

Cid serra les poings de rage, alors qu‟une larme apparut sur sa

joue.

- Nom de Dieu, Shera, bredouilla-t-il, tu veux faire de moi un

assassin ?

- Capitaine ! retentit la voix de Shera, Réservoir n°7 opération-

nel. Quand j‟aurais fini le n°8, tout sera ok.

- Allez Shera dépêche-toi ! cria-t-il. Tu vas mourir…

- 30 secondes avant allumage. Début de compte à rebours.

Cid suait maintenant à grosses gouttes. Que devais-t-il faire ?

Pourrais t‟il vivre le reste de sa vie avec un pareil souvenir ? Ou

devais-t-il…

- Température interne en hausse. Plus que 15 secondes.

La lune, les étoiles, l‟espace… Mon rêve !

- Allumage !

- Merde ! cria Cid.

La fusée décolla du sol de quelques mètres dans un grondement

terrible et de poussière. Aussitôt, les gaz cessèrent et la fusée re-

tomba brutalement ébranlant tout l‟équipage. Puis la fusée com-

mença à s‟incliner sur le coté tout doucement avant de se stabiliser

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tel la tour de Pise.

- Pour sauver ma vie, il a appuyé sur le bouton d‟arrêt

d‟urgence du moteur, stoppant ainsi la mission, acheva Shera de-

vant la Compagnie abasourdie. Après ça, le programme spatial a

été interrompu et le lancement annulé.

Chacun compatissait à la tragédie.

- C‟est de ma faute si ses rêves ont été détruits. C‟est pour-

quoi… c‟est normal. Je me fiche de ce que la Capitaine dit, je ne

vis que pour lui.

Tifa eut un demi-sourire. En plus, Shera aimait Cid. Elle avait du

se sentir très mal depuis cet événement.

Cid choisit ce moment pour réapparaître. Son regard se posa

sur toute la Compagnie silencieuse puis sur Shera.

- Shera ! la réprimanda-t-il de nouveau. Tu ne leurs as toujours

pas servi du thé ?

Shera bredouilla un « je… je suis désolé » inaudible et se rua sur

le thé. Cloud resta silencieux cette fois-ci.

Cid regarda sa montre agacé.

- Ils sont en retard mais où est Rufus ?

La porte s‟ouvrit alors et Palmer apparut sur le seuil. Palmer,

celui qui s‟occupait de la recherche spatiale et qui avait demandé

un pus gros budget pour ses recherches. Palmer, seul témoin de

l‟assassinat du président Shinra. Il ne reconnut pas du tout Cloud,

Barret, Red XIII et Aerith. Il s‟adressa directement à Cid.

- Hé-hé, Ca fait un bail, Cid ! Comment ça va ?

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- Mais c‟est ce gros Palmer ! sourit Cid. Il était temps ! Alors est-

ce que le programme spatial va recommencer ?

Palmer s‟approcha de Shera et découvrit ce qu‟elle faisait.

- Hé-hé, aucune idée, répondit-il d‟un ton évasif, le président

est dehors, pourquoi ne pas lui demander ? Et je ne suis pas gros !

Cid poussa un chapelet de juron et sortit. Aussitôt Palmer sau-

tilla sur place.

- Est-ce que je peux aussi en avoir ? Avec plein de sucre et de

miel et… ah oui, n‟oublie pas le saindoux !

- Qu‟est-ce ? s‟écria Cid visiblement déçu. Tu m‟as fait une

fausse joie. Mais alors pourquoi t‟es venu ici ?

Rufus et Cid, face à face, discutaient à haute voix dans la place

principale du village. Plusieurs soldats Shinra l‟accompagnaient et

plusieurs villageois les écoutaient aux alentours. Cloud et les autres

étaient sortis et se tenaient accroupis derrière la clôture de la mai-

son de Cid qui les dissimulait.

- Je veux que tu me prêtes le Tiny Bronco, annonça Rufus

d‟une voix autoritaire. Nous cherchons Sephiroth, mais il me

semble qu‟on ait pris la mauvaise direction. Mais à présent, on

pense savoir où il va. Pour ça il faut traverser l‟océan. Tu com-

prends pourquoi on a besoin de ton avion…

Cid recula d‟un pas, serrant les poings avant de jurer silencieu-

sement.

- D‟abord l‟aérostat, puis la fusée et maintenant, maintenant le

Tiny Bronco. La Shinra a mis hors de ma portée l‟espace intersidé-

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ral et toi tu veux me faire la même chose avec le ciel ?

Rufus esquissa un sourire. Il s‟était attendu à ce genre de re-

marque.

- Tu sembles oublier que c‟est grâce à la Shinra que tu as

d‟abord pu voler…

- Quoi ! répliqua Cid scandalisé.

Cloud était étonné. Donc Rufus voulait s‟approprier le Tiny

Bronco. A l‟instant, un chuchotement se fit entendre derrière eux.

Shera depuis la porte les appelait.

- Tu veux utiliser le Tiny Bronco, non ? fit Shera. Je crois que

palmer va le prendre. Essayez de lui parler.

Cloud acquiesça et se dirigea vers le jardin. Palmer était penché

sur le tableau de bord de l‟avion et semblait nerveux. Lorsqu‟il les

aperçut venant vers lui, il les reconnut tout de suite. Mais oui, il

s‟agissait d‟Avalanche ! Palmer écarquilla ses yeux. Comment avait

t‟il pu les oublier ?

- Nous allons prendre ce Tiny Bronco, déclara Cloud.

- Je t‟ai déjà vu quelque part… balbutia-t-il, c‟était dans les

locaux de la Shinra, quand le président a été tué. A l‟aide ! Sécurité

!

Palmer leva ses bras et se mit à crier. Aussitôt l‟avion gronda.

Sans faire exprès, le geste brusque de Palmer avait démarré l‟avion.

- C‟est notre chance, les décida Red XIII, montons.

Cloud acquiesça et toute la Compagnie prit place sur l‟avion

délogeant brutalement Palmer qui vient s‟écraser sur l‟herbe in-

conscient.

Chacun se tinrent fermement à tout ce qu‟ils pouvaient

s‟accrocher. L‟avion commença à rouler et décolla dans un bruit

assourdissant.

Cloud regarda alors dans la direction du village et vit que tous

les regards étaient braqués sur eux. Deux gardes tenaient un Cid

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fulminant dans leurs mains qui n‟avaient plus trouvé la discussion

efficace.

Le Tiny Bronco se dirigea droit vers la fusée et piqua du nez au

dernier moment grâce à une manœuvre de Cloud qui avait ap-

puyé levier de direction. Ils montèrent ainsi jusqu‟à atteindre la

cabine de la fusée. Toute la compagnie tenait grâce aux mains et

Cloud parvint à redresser l‟avion qui fonça droit vers Rufus et Cid.

Les soldas surpris reculèrent d‟un pas lâchant ainsi Cid. L‟avion

passa au ras du sol à une allure impressionnante obligeant Rufus et

les soldats à se jeter au sol. Seul Cid tenta le tout pour le tout et

sauta sur l‟avion réussissant à attraper d‟une main la queue.

Vincent l‟aida à monter et il se rapprocha de Cloud.

- Mais putain qu‟est-ce que vous faites ? hurla Cid.

Puis des crépitements se firent entendre. On tirait sur eux. Les

soldats s‟étaient relevés et les avaient pris pour cible. Même s‟ils

s‟éloignaient assez rapidement d‟eux, le Tiny Bronco constituait

une cible facile.

Soudain l‟avion tressauta. Touché. La mer apparut alors devant

eux.

- Attention, cria Cid, atterrissage forcé ! Ca va faire un gros

plouf !

Ils s‟accrochèrent encore plus fermement. L‟avion percuta de

plein fouet la surface calme des eaux dormantes.

- Il ne va plus pouvoir voler, déclara Cid d‟un ton triste.

Cid était penché sous le Tiny Bronco et examinait la surface

endommagée. L‟avion en touchant l‟eau n‟avait pas coulé mais

flottait. Tout le monde était sain et sauf.

- On ne peut pas s‟en servir comme d‟un bateau ? suggéra Cait

Sith.

Cid poussa un juron. Il était visiblement en colère. C‟était nor-

mal, songea Cloud, il venait de perdre son seul contact avec le ciel.

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- Faites comme vous voulez, lâcha-t-il en se laissant tomber sur

une aile.

- Cid, qu‟est-ce que tu comptes faire maintenant ? demanda

Cloud.

Cid mit beaucoup de temps pour répondre.

- Je ne sais pas, je n‟ai plus rien à faire au village…

- Et ta femme Shera ? lui rappela Aerith.

Cid éclata de rire.

- Ma femme ? Tu me fais rire ! Rien que l‟idée de me marier

avec elle me fait froid dans le dos. Qu‟est-ce que vous allez faire

vous autres ?

Cloud lui raconta alors qu‟ils étaient comme Rufus à la re-

cherche de Sephiroth. Cid était muet.

- Je n‟en sais rien de tout ça, finit-il par dire. Bon sang, prenez-

moi !

Toute la Compagnie fut étonnée par cette proposition. Cloud

demanda l‟avis du groupe. Chacun était d‟accord. Cid était officiel-

lement des leurs.

- Heureux d‟être des votre, gros nazes ! lança Cid.

Chacun foncèrent les sourcils.

- Ouais, expliqua-t-il, celui qui est assez bête pour vouloir af-

fronter la Shinra de nos jours est sûrement un imbécile ! Mais

j‟aime ça ! Alors on va où ? Rufus partait à la recherche de Sephi-

roth en direction du Temple des Anciens.

Aerith écarquilla ses yeux. Un silence s‟abattit sur le groupe au

grand étonnement de Cid.

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Chapitre 26 - Utaï

Le Tiny Bronco ne pourrait jamais plus voler dans le ciel. Pour-

tant ils pouvaient s‟en servir comme bateau tout en restant près

des côtes au cas où si un problème survenait.

Malgré leur nombre, l‟avion supportait bien sa charge et Cid

tint à s‟occuper de la navigation. Cid était un homme d‟aventures

qui semblait trouver son bonheur en s‟associant à la Compagnie.

Alors qu‟ils réfléchissaient où aller, Youffie choisit ce moment

pour demander à Cloud s‟ils pouvaient faire un détour par son île

natale. Cloud ne pouvait pas refuser, vu qu‟il avait permis à Red

XIII de faire la même chose. En plus, d‟après Youffie ce n‟était pas

loin et elle voulait juste passer. Ca faisait longtemps qu‟elle n‟avait

pas vu sa famille.

Quand Cid agacé coupa court à ses arguments en lui demanda

net où c‟était, elle s‟immobilisa et esquissa un sourire.

Utaï.

Ils accostèrent le continent Ouest par une immense plage. Youf-

fie assurait que c‟était le seul moyen d‟accoster le continent même

si le village d‟Utaï se situait à l‟autre bout de l‟île, le Nord.

Ils cachèrent le Tiny Bronco derrière une crique et commencè-

rent à marcher.

- Attendez, attendez ! cria alors Youffie.

- Quoi encore ! soupira Cloud. Il s‟est passé quelque chose ?

Youffie avalait sa salive sans cesse comme en quête

d‟inspiration.

- Je connais bien cet endroit, expliqua-t-elle. A partir d‟ici, ça se

corse, il vaut mieux se préparer.

- Vraiment ? ironisa Tifa. Quelque chose me dit qu‟on ne de-

vrait pas te faire confiance. Tu essaies de nous avoir c‟est ça ?

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Youffie secoua la tête avec force. A ce moment là, des soldats

Shinra apparurent devant eux. Ils étaient une cinquantaine.

Cloud dégaina son épée et regarda Youffie comme une traî-

tresse. C‟était donc elle l‟espion ?

- Youffie, commença Red XIII, tu n‟as pas…

- Je n‟en savais rien ! se défendit t‟elle. Je n‟ai rien à voir avec

ça !

- Alors tu préparais bien ton coup, laissa échapper Vincent.

Les soldats se ruèrent vers eux. Barret et Vincent tuèrent facile-

ment une vingtaine de soldats à longue distance avant qu‟ils ne

viennent au contact. Puis ce fut du corps à corps.

Tifa enchaîna six soldats à la suite dans une incroyable choré-

graphie. Elle bougeait tellement que les soldats portaient leurs

coups dans le vide et les coups qu‟elle donnait étaient mortels.

Cait Sith fonça dans le tas, bousculant tous les soldats sur son

passage. Son corps de peluche absorbait tous les coups extérieurs.

Cid exhiba une lance d‟un style raffinée et embrocha trois gardes

d‟un coup. Red XIII se jetait sauvagement sur les cous lançant ses

griffes devant lui férocement.

Une lame blanche fut lancée vers Barret qui dominait ses ad-

versaires d‟un bon mètre et Cloud coupa la flèche au vol. Il en-

chaîna une dizaine de gardes sans trop de difficultés.

Le combat prit fin lorsque le dernier soldat constatant stupéfait

qu‟il était dernier à ne pas être tombé, s‟immobilisa soudain. Mais

pas le geste de Tifa.

- Mince ! réalisa Barret, je savais bien qu‟il y avait quelque

chose de bizarre ! Mes Matérias ont disparu !

Cloud constata qu‟il ne trouvait plus lui aussi ses Matérias qu‟il

accrochait à sa ceinture. Chacun tira une grimace. Puis la colère

vint.

- Et où est Youffie ?

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Soudain Cloud comprit. Il s‟agissait de Youffie. Elle venait de

les prouver qu‟elle n‟était pas une fille de confiance. Elle les avait

volées toute leur Matéria. Ils devaient coûte que coûte les récupé-

rer. Les Matérias d‟invocations, les plus rares, ils ne pourraient pas

en racheter et ils en avaient cruellement besoin pour la suite de

l‟aventure.

- Mais comment as t‟elle pu faire ça ? s‟emporta Tifa. Je ne vais

jamais lui pardonner ! Depuis le départ elle voulait la Matéria. Je

ne la laisserai pas avoir la Matéria. Regardez !

Tifa montrait du doigt une silhouette qui courait quelques ki-

lomètres plus loin. Youffie.

- Partons à sa poursuite, décida Cid.

Utaï était un village vraiment charmant d‟une beauté presque

surnaturelle. Une rivière la traversait et cela en faisait un lieu d‟une

quiétude extrême. Tout était paisible lorsqu‟ils arrivèrent dans le

village vers lequel ils avaient vu Youffie se diriger.

Il fallait commencer à interroger les habitants. Cloud proposa

de se séparer. Ainsi, ils la trouveraient plus facilement.

Cloud, Aerith et Tifa, l‟un des groupes entra dans le bar du

village à leur droite. Le barman était catégorique. Il n‟avait rien vu.

Il les proposa alors une boisson que le groupe refusa.

- Vous savez, de nos jours, Utaï réussit à s‟en sortir grâce au

tourisme.

Comme ils ne voyaient aucune réaction de leur part, il enchaî-

na.

- De toute façon, et pour une raison que je ne connais pas,

Youffie aime depuis toujours la Matéria.

Elle traîne toujours dans les endroits où elle pense pouvoir y

trouver. Elle doit être dans l‟une des maisons du village à se ca-

cher.

Aerith le remercia et ils se retournèrent pour partir. C‟est là

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qu‟ils les aperçurent…

- Vous ? Comment-êtes vous arrivés ici ?

Elena fulminait les poings serrés.

- Ne serait-ce pas le destin qui nous ont réunis ? ajouta-t-elle

avec un sourire. Préparez-vous à mourir !

Il y eut un bruit sourd. Reno, dos tourné, venait de poser sa

tasse. Il soupira.

- Elena, tu parles trop.

Elena se retourna vers lui en haussant les sourcils.

- Qu‟est ce qu‟on fait ici au milieu de nulle part ? lui demanda

Reno.

- On s‟offre des vacances, répondit Elena ne comprenant pas

très bien où il voulait en venir, on se repose après le boulot.

- Nos vacances ont été gâchées, marmonna-t-il en regardant

Cloud. Même la boisson a mauvais goût en ce moment.

Elena se rassit lentement sur sa chaise, un regard assassin à Tifa

et Aerith.

- Vous avez bien de la chance. Maintenant dégagez ! La pro-

chaine fois que je vous vois, ce ne sera pas aussi facile.

Alors qu‟ils sortaient du bar les dévisageant toujours, Reno leva

haut son verre de champagne.

- Aux Turks, à Reno… Santé !

Ils entrèrent dans chaque maison demandant aux habitants s‟ils

n‟avaient pas aperçu une jeune fille. Certains habitants la reconnu-

rent tout de suite.

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Apparemment, elle avait des antécédents pas très glorieux. Elle

était connue comme voleuse et menteuse professionnelle. Et dire

qu‟elle les avait accompagnés sans rien révéler de son identité. Au

fur et à mesure de leurs recherches, ils cernaient un peu plus la

jeune fille impertinente qu‟ils avaient recueillie.

C‟est dans une maison qu‟ils trouvèrent finalement Youffie,

cachée derrière un fauteuil. Pourtant, elle réussit à s‟enfuir in ex-

tremis par la fenêtre.

Dehors ils se regroupèrent et échangèrent les informations.

Vincent l‟avait vu se cacher dans une grande cruche posée devant

le restaurant.

Lorsqu‟ils s‟en approchèrent, ils pouvaient effectivement en-

tendre quelqu‟un respirer à l‟intérieur. Cloud, silencieux ordonna à

ses compagnons de boucher toutes les sorties possibles.

Lorsque Cloud souleva le couvercle, elle sortit rapidement et

fonça vers une maison. Lorsqu‟elle vit Tifa furibonde apparaître

devant elle, elle fit demi-tour et se trouva nez à nez avec Barret.

- Tu ne peux pas t‟échapper, conclut Cait Sith.

- Ok, ok ! fit-elle. Je sais, je me suis trompé. Vous avez gagné,

je vous rendrai vos Matérias. Venez.

Alors que Reno déposait son verre, deux soldats rentrèrent

dans le bar en alerte.

- Alors les infos étaient exactes ! Il est bien venu ici en vacances.

On l‟a enfin trouvé et on vous appelle en renforts.

Reno soupira de plus belle.

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- Quel casse pieds ! Pour le moment, on est en vacances et on

ne va pas s‟agiter pour vos beaux yeux.

Les soldats restèrent ébahis par la réponse.

- On sait que vous êtes en vacances, dit l‟un des soldats. Mais…

- Si vous le saviez, coupa Reno en colère, alors pourquoi nous

déranger ? J‟étais si bien avant de vous voir.

- Mais vous aussi, acheva l‟autre soldat, vous avez reçu les

ordres du QG de le rechercher ! Mais d‟accord, on l‟aura sans

l‟aide des Turks, vous allez voir !

Les deux soldats sortirent furibonds. Reno eut un rire silencieux.

Soudain l‟un des gardes réapparut à la porte.

- Et vous allez voir, le QG en entendra parler !

Avant de disparaître.

Reno éclata alors de rire. Elena se leva contrariée.

- Reno, tu crois vraiment que c‟était une bonne idée ? Je veux

dire, ce n‟est pas comme ça qu‟on agit en professionnel.

Reno la regarda intensément comme pour la mettre au défit.

Pourtant cette fois-ci Elena soutint son regard. C‟est Rude qui ré-

pondit pour lui.

- Elena, comprends-nous, un pro n‟est pas quelqu‟un qui se

sacrifie pour son boulot, ça c‟est un imbécile.

Elena les regarda éberlué.

- Je n‟avalerai pas çà, désolé, finit-elle par dire, adieu.

Rude se leva mais Reno l‟en empêcha.

- Ce n‟est pas une gamine, dit-il tout simplement, laisse-la faire

ce qu‟elle veut.

Rude broncha mais accepta volontiers le verre que Reno lui

tendait.

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- Je l‟ai mise dans un endroit sûr, suivez-moi.

Youffie les guida au sous-sol d‟une maison dans une vaste

pièce. Pourtant avant de leur donner, elle expliqua pourquoi elle

avait agi de la sorte.

- Je ne fais qu‟entendre ça depuis que je suis toute petite. Avant

ma naissance, les habitants d‟Utaï étaient plus nombreux. Et main-

tenant, vous avez vu à quoi ça ressemble ? Lorsque nous avons

perdu la guerre, nous avons retrouvé la paix, mais en même

temps, nous avons perdu autre chose. Regardez l‟état d‟Utaï !

C‟est pour cette raison que si j‟avais plein de Matérias, je pou-

vais…

- Ecoute Youffie, l‟interrompit Cloud légèrement agacé, je me

fiche pas mal de tes histoires au sujet de Utaï et aussi de tes senti-

ments. Tu as nos Matérias et je veux que tu nous les rendes… tout

de suite ! Si tu nous la rends maintenant, on fera comme si de rien

s‟était passé.

Youffie hoqueta et pleurnicha avant de montrer d‟une main le

mur d‟en face. Cloud se retrouva devant un mécanisme de deux

leviers. Il poussa celle de gauche comme Youffie le lui avait dit.

C‟est alors que la porte menant aux escaliers se verrouilla les en-

fermant dans la pièce. Un rire retentit alors derrière la porte. Youf-

fie avait bien prévu son coup.

- Il ne faut pas faire confiance aux gens comme ça ! hurla-t-elle

de rire. Vous voulez vos Matérias ? Alors cherchez-la par vous-

même !

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Chapitre 27 - Poursuites

Barret défonça la porte aisément la porte. Mais il n‟y avait plus

de trace de Youffie. Toute la Compagnie était d‟une humeur maus-

sade.

La recherche de Youffie reprit mais cette fois-ci elle fut quasi-

ment introuvable. Cloud se demanda alors si Youffie n‟avait pas

quitté le village. Ils s‟étaient séparés comme d‟habitude, et Cloud

errait dans les rues demandant aux habitants vainement.

Cid les rejoignit à cet instant là les guidant tous vers quelque

chose qu‟il avait découvert par hasard. Il avait vu un homme près

du moulin actionnait un drôle de bouton. Et en effet, en arrêtant

le moulin, une ouverture apparaissait plus bas. Ils entrèrent tous

dans une sorte de cave, une salle dans un désordre indescriptible et

s‟immobilisèrent.

- Eh ! Mais qu‟est-ce que… ! Espèce de…

Youffie reçut alors un coup de poing au ventre qui la fit taire

tout de suite. L‟homme la souleva alors, comme un vulgaire sac

avant de la lancer sur son épaule et de courir vers l‟escalier tout au

fond de la salle.

Un rire tonitruant et assez familier résonna ensuite à leurs

oreilles. Un homme leur tournait le dos. Lorsqu‟il se retourna,

Cloud n‟en crut pas ses yeux. Don Cornéo.

- Je me suis enfin trouvé une nouvelle femme ! D‟une pierre

deux coups en fait.

- Deux ? interrogea Red XIII.

Un cri de rage se fit entendre et un homme apparut à l‟escalier,

Elena bâillonnée et attachée sur son épaule.

C‟est alors que des soldats apparurent derrière la Compagnie.

- Le voilà ! C‟est Cornéo ! Ne le laissez pas s‟échapper !

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Pourtant à peine qu‟ils eurent le temps d‟achever la phrase, que

Don Cornéo était sorti de la maison.

Toute la Compagnie s‟élança à ses trousses et se retrouvèrent

ainsi hors du bâtiment. Reno et Rude étaient en pleine discussion.

- Hum, lâcha Reno légèrement agacé, ce Cornéo réussit tou-

jours à nous échapper.

- Elena, soupira Rude.

Cloud s‟approcha alors et Rude se retournant lui jeta un regard

noir.

- Allons-y Rude. On va leur montrer ce que les Turks peuvent

faire. Si Elena est entre ses mains, les choses vont cependant être

difficiles.

Cloud s‟approcha pacifique.

- Ecoutez, Cornéo a aussi capturé Youffie. Et sans Youffie, on

ne va pas récupérer nos Matérias.

Reno ne comprenait pas en quoi ça lui concernait mais il avait

pas mal de problème déjà et il fut satisfait d‟apprendre qu‟ils œu-

vraient dans le même sens.

- Mais ne vous méprenez pas, déclara Reno, nous n‟avons pas

l‟intention de vous joindre à vous. Mais pour l‟heure, mettons-

nous d‟accord pour ne pas nous mettre des bâtons dans les roues.

Cloud hocha la tête. Une alliance venait de se créer.

- Il y a deux filles qui viennent de partir pour Da-Chao, cette

montagne là-bas. Les deux étaient attachées et l‟une d‟elle ressem-

blait fortement à Youffie.

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La vieille dame ajouta qu‟elle était bien contente qu‟elle ait des

ennuis pareils. Personne n‟en fit compte et se précipitèrent à l‟Est

de la ville vers les montagnes. Un sentier la parcourait sur son flanc

et débouchait sur de nombreuses petites grottes qu‟ils durent véri-

fier.

La montagne était marquée par plusieurs gigantesques visages

qu‟on avait sculptés sur sa face. Finalement, ils durent monter en-

core dix bons mètres pour les trouver.

Youffie et Elena avaient été ficelées sur les deux yeux d‟un vi-

sage d‟homme. Elles tremblaient nerveusement et gardaient leurs

yeux fixés au ciel pour ne pas succomber au vertige.

La Compagnie s‟avança sur la corniche qui était en fait une

gigantesque main. Don Cornéo se tenait au bout contemplant ses

deux victimes d‟un air joyeux.

- Laisse-moi partir ! ordonna Youffie calmement.

- Hum ! Délicieux, succulent ! gloussa Don Cornéo. Je crois que

je viens de me trouver un nouveau hobby ! Alors, je choisis la-

quelle ? Celle-ci ou bien celle là ?

Elena était dans une fureur noire. Elle une Turk, humiliée de la

sorte ! Ce qu‟elle redoutait plus en fait, c‟était que Reno ou Rude

la voit dans cette situation.

- Je suis une Turk, cria-t-elle, et ne crois pas t‟en tirer comme ça

!

- Oh mon dieu ! gémit Youffie, qui venait de poser ses yeux

vers le bas, si j‟avais su que ça allait arriver, je ne serai jamais venu

ici.

Don Cornéo bougeait sa tête de droite à gauche essayant de

regarder les deux jeunes femmes sous toutes les coutures. Finale-

ment, un large sourire vint illuminer son visage.

- Hum, j‟ai fait mon choix ! Ma compagne pour la nuit sera…

la joyeuse !

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Il y eut un moment de flottement, les deux filles concernées

essayant de comprendre ce qu‟il avait dit puis Youffie cria :

- Quelle grossièreté ! Ne me cherche pas mon vieux ! Tu n‟as

même pas de Matérias !

- Oh ! jubila Don Cornéo. Impertinente en plus !

- Bon ça suffit !

Don Cornéo se retourna et vit toute la Compagnie devant lui

et surtout la gigantesque épée de Cloud pointée vers lui. Il fut si

surpris de les voir là, qu‟il recula sans réfléchir dans un sursaut. Son

pied glissa dans le vide mais au dernier moment il se rattrapa.

- Oh bon sang Cloud ! lança Youffie.

Cloud l‟ignora et fixa Don Cornéo.

- Ca fait longtemps, n‟est ce pas Cornéo ?

Tifa et Aerith vinrent se placer à ses cotés et Don Cornéo ré-

prima une grimace.

- Arrêtez ! cria Don Cornéo le visage soudain livide. Silence !

Aucun de vous ne s‟est ce que j‟ai enduré jusqu‟ici. C‟est une

longue histoire mais…

- Ca m‟est bien égal, l‟interrompit Cloud, laisse filer Youffie et

Elena.

Don Cornéo éclata soudain de rire puis se calmant fixa Cloud

et ses compagnons qui n‟avaient pas ris du tout.

- Hum, vous êtes sérieux les gars. Bon, bon, ce n‟est pas le

moment de traîner pour moi non plus. Mais dites-moi, pourquoi

vous avez tué mon petit Aps l‟autre jour ?

Tifa et Aerith se tournèrent vers Cloud et soudain, Don Cornéo

siffla.

Un énorme oiseau apparut alors devant eux. IL devait bien

mesurer plus de dix mètres de haut. Son immense bec à bout poin-

tu était pointé vers la Compagnie d‟un air menaçant.

Cloud recula évaluant rapidement ce qu‟il pouvait faire surtout

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sans Matéria. D‟un regard rapide, il surprit tous ses compagnons

hypnotisés par la créature.

L‟oiseau battit une dernière fois ses ailes immenses puis fondit

sur Red XIII les griffes en avant, dont la couleur l‟avait attiré. Bar-

ret leva machinalement son bras. Les balles fendirent bien de part

en part le corps de l‟animal mais c‟était sans effet. L‟oiseau était

tellement énorme que ça ne l‟affectait en rien.

Red XIII fit demi-tour et rebroussa chemin en courant alors que

l‟oiseau bousculait tout le groupe pour le poursuivre. Cid se releva

et prenant sa lance la projeta de touts ses forces. Le bout de bois

cloua la créature à la paroi l‟immobilisant. Et alors qu‟elle cherchait

un moyen de se dégager,

Red XIII l‟acheva prestement.

- Attends ! Juste une seconde ! supplia Don Cornéo alors que

Cloud s‟approchait de lui. Ecoute, pourquoi crois-tu qu‟un sale

type comme moi ravalerait sa fierté et plaiderait pour avoir la vie

sauve.

Cloud leva son épée par instinct lorsque Don Cornéo sortit une

manette d‟une de ses poches et appuya sur l‟un des boutons. Aussi-

tôt, les deux jeunes filles suspendues dans le vide tombèrent en

avant en poussant des cris affolés mais ne tombèrent pas. Elles

étaient toujours attachées par les pieds.

- Ah ! cria Elena en pleurs, presque sûre d‟avoir aperçu la mort

de près.

- Ca me rend folle ! trembla Youffie, elle aussi traumatisée.

Seul Don Cornéo éclata de rire. Puis il regarda intensément

Cloud.

- Si j‟appuie sur ce bouton, déclara t‟il, elles tomberont et ça

fera : de la purée de tomates.

Cloud serra les dents mais il ne pouvait rien faire. Don Cornéo

s‟en aperçut et esquissa un sourire.

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- Espèce de…

- Maintenant, donne-moi ces deux filles qui t‟accompagnent,

ordonna-t-il.

Tifa et Aerith sursautèrent.

C‟est alors que Reno passa devant Aerith et Tifa leur bloquant

le chemin. Don Cornéo écarquilla les yeux en le voyant. Reno

commença à s‟avancer les yeux rivés vers lui.

- Les Turks ! trembla Don Cornéo.

- Tu as su que ça se produirait dès que tu as trahi ce secret.

Nous nous occuperons de to… à notre manière.

Don Cornéo menaça Reno d‟appuyer sur le bouton s‟il ne

s‟arrêtait pas maintenant. Mais Reno semblait ignorer ces paroles

et fit craquer ses poings. Don Cornéo transpirait à grosses gouttes

et il perdit son sang froid dès que Reno atteignit Cloud.

Mais un bruit sonore se fit entendre dans le lointain et Don

Cornéo poussa un cri et sa manette tomba dans le vide. Ses mains

étaient en sang.

- Bon timing Rude ! lança Reno à la corniche face à eux.

Rude hocha la tête nullement affecté par le compliment et

rangea son arme. Reno revint à Don Cornéo et s‟avança encore

vers lui. Don Cornéo eut le malheur de reculer et se retrouva dans

le vide se rattrapant de justesse des mains.

- Aidez-moi ! Je vous en supplie !

- Très bien, Cornéo, dit Reno en s‟approchant vers son visage,

ce sera bientôt fini alors écoute bien… Pourquoi crois-tu que nous

avons pris la peine de nous allier à ces gens pour te retrouver ?

Don Cornéo serra ses dents de douleur.

- Pour être sur de me vaincre, répondit-il en hésitant.

- Mauvaise réponse.

Reno se releva et posa son pied sur la main de Don Cornéo. Il

y eut un cri affreux suivi d‟une chute. Personne n‟entendit quand il

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toucha sol. Il faut dire qu‟il y avait beaucoup de vent.

Ils descendirent ensuite les jeunes filles ensemble.

- Oh merci beaucoup, dit Elena soulagée, je n‟imaginais pas que

vous viendrez.

- Elena, rétorqua Reno agacé, ne fais pas l‟enfant gâtée, tu es

une Turk.

Elena retrouva son sérieux, essayant d‟agir en professionnelle.

Aerith vint vers les Turks et les remercia chaleureusement. C‟est

alors qu‟une sonnerie se fit entendre. Reno décrocha et porta le

téléphone à ses oreilles.

- Oui, c‟est Reno. Oui, oui, je m‟y mets tout de suite.

Puis il raccrocha. Rude se tourna vers lui l‟air interrogateur.

- C‟était le QG ?

- Oui, confirma Reno, ils veulent qu‟on retrouve Cloud main-

tenant.

Toute la Compagnie recula restant en alerte.

- Mais on n‟est pas de service aujourd‟hui, continua t‟il sou-

riant.

L‟atmosphère se détendit soudain. Puis remerciant une dernière

fois cette alliance, ils se séparèrent.

- Je suis désolé…

- Hum !

Youffie baissa la tête devant ses compagnons qui rangeaient les

Matérias à leur place. Au bout d‟un moment, chacun fut satisfait et

retrouva sa joie. Mais lorsqu‟ils regardaient Youffie, ils ne pou-

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vaient pas s‟empêcher de la mépriser.

Cloud avait pensé à cet instant depuis fort longtemps, les mots

qu‟ils devaient lui dire et les conséquences qui en découleraient.

- Youffie, commença t‟il, je… je ne crois pas que ce serait une

bonne idée que tu continues ce voyage.

Youffie leva la tête, les larmes aux yeux. Elle s‟y était attendue

à cette réaction mais elle avait tant voyagé à leurs cotés.

- Non ! Laissez-moi encore une chance ! s‟écria-t-elle. Je peux

changer ! J‟ai appris beaucoup de choses aujourd‟hui et je ne vais

plus jamais vous décevoir.

Elle chercha les yeux de ses compagnons mais chacun se dé-

tourna et l‟ignora. Tifa comme Cloud ainsi que Barret, ne pouvait

absolument pas lui faire confiance. Elle avait eu sa chance.

Pourtant, à l‟étonnement de tous, Aerith s‟approcha d‟elle et

prit ses mains.

- Youffie, ne soit plus triste, tu viens avec nous !

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Chapitre 28 - La clé de Pierre

- Ah ! Voici un autre client ! Tu t‟es bien éloigné de ton chemin.

Mais si tu cherches la Clé de Pierre, tu arrives trop tard…

- La Clé de Pierre ? demanda Tifa.

L‟homme leva alors ces yeux du journal et vit un homme d‟un

vingtaine d‟année accompagnée de trois filles. Ils le regardaient

tous étrangement. L‟homme dut avouer qu‟ils étaient bien

étranges. Ils ressemblaient à des aventuriers. Surtout cette homme

là avec ces yeux bleus, pensa t‟il et cet homme qui avait des lu-

nettes d‟aviation sur la tête.

- Quoi ? répondit-il. Vous n‟êtes pas venus ici pour ça ? La Clé

de Pierre est la clé qui ouvre la porte d‟un temple très ancien

quelque part.

Les trois filles buvaient littéralement ses paroles. Cloud et Cid,

loin du comptoir, regardaient l‟intérieur du magasin dans lequel ils

étaient entrés. Il s‟agissait d‟une simple petite maison, qui avait été

construite près de la plage. Seule, à plus de trente kilomètres de

Gongaga, la ville la plus proche. Son propriétaire vendait toutes

sortes d‟armes et d‟objets anciens qui étaient exposés sur des

tables.

- Hé ! Ne prenez pas ça au sérieux ! s‟exclama l‟homme en

constatant les regards des trois filles posés sur lui.

- Tu as dit qu‟on arrive trop tard ? demanda Aerith.

- Je l‟ai déjà vendue, mais à vrai dire, je ne voulais pas vrai-

ment la vendre. Mais ce type avait quelque chose qui faisait que ce

ne serait vraiment pas une bonne idée de ne pas le lui vendre.

Cloud s‟approcha alors du comptoir pour en finir.

- Mais à qui l‟as tu vendu ?

L‟homme dévisagea alors Cloud. Il comprit immédiatement

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qu‟il faisait, ou qu‟il avait fait parti du Soldat, et que, quoi qu‟il se

passait par la suite, ce n‟aurait pas été une bonne idée de ne pas

coopérer avec eux.

- Le patron du Gold Saucer, répondit-il. Je crois bien que son

nom c‟est Dio. Il a dit qu‟il la mettrait dans sa collection. Ensuite il

a repris la route.

- Et où est ce temple ? interrogea Aerith.

L‟homme crut qu‟il n‟avait pas compris la question.

- Allons ! Ce n‟est qu‟une légende, attendez ! Maintenant je me

souviens de quelque chose. On dit que la magie de destruction

finale est cachée quelque part dans ce temple. Et ce temple ce

nommait : le temple des Anciens.

Un sourire immense apparut sur le visage d‟Aerith. Tout cor-

respondait ! Sephiroth allait sûrement dans ce temple pour

s‟emparer de cette terrible magie. Et le Shinra se dirigeait elle aussi

vers ce temple. Ils devaient obtenir la Clé de Pierre. Il fallait donc

qu‟ils fassent un tour au Gold Saucer.

Après avoir quitté le village-fusée en catastrophe avec le Tiny

Bronco et avec un nouvel allié, Cid, la Compagnie découvre que

la Shinra pense que Sephiroth se dirige vers le Temple des Anciens.

Aerith est stupéfaite, car elle se rappelle soudainement que sa

mère lui parlait sans cesse de cet endroit qu‟elle disait qu‟elle irait

un jour. Mais Aerith ne sait pas où le temple se trouve et quand

Youffie propose de faire un tour à Utaï, tout le monde accepte

notamment pour réfléchir.

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Les évènements suivants montrèrent à la Compagnie à quel

point ils avaient mal agi en prenant Youffie dans l‟équipe. Pour-

tant, à la grande stupéfaction de tous, Aerith donne à la jeune fille

le droit de continuer.

Personne ne proteste et revenant au Tiny Bronco, ils décident

de s‟informer plus sur le Temple des Anciens. Red XIII propose

alors d‟aller voir son grand père et en accostant sur la plage, ils

découvrent une maison qui n‟est manifestement pas abandonnée

mais qui sert de magasin. C‟est là qu‟ils entendent parler de la Clé

de Pierre.

Ils atteignirent le Gold Saucer le lendemain soir alors que la nuit

tombait. Il n‟y avait pas beaucoup de monde et ils se renseignèrent

sur la collection de Dio. Ils apprirent ainsi que tous les objets les

plus rares qu‟il possédait étaient exposés dans une petite salle près

du Battle Square.

La Clé de Pierre avait été placée au centre de la salle. Il

s‟agissait d‟un joyau sculpté en forme de clé qui émettait une lu-

mière assez vive. Aerith la regardait surprise qu‟elle soit si près

d‟elle.

- Bon, il ne reste plus qu‟à la prendre, plaisanta Youffie.

Cait Sith, qui connaissait bien les lieux se mit à la recherche de

Dio. Cloud et Tifa réfléchissaient à la manière dont ils allaient le

persuader de leur donner. Sans cette clé, il ne pourrait rien faire.

- Hé ! lança joyeusement Dio en entrant dans la pièce, ça fait

longtemps ! Cait Sith m‟a expliqué l‟affaire. Mais ce n‟est pas à

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vendre.

- On voudrait juste l‟emprunter, partit Cloud.

- Non, désolé, mais ce n‟est pas à louer.

Red XIII expliqua alors que c‟était vraiment important pour

eux et qu‟ils feraient n‟importe quoi pour l‟avoir. Dio esquissa un

sourire.

- Mm, je pense que je peux te le prêter, mais à une condition !

Vincent haussa les sourcils et Cid soupira.

- Ce n‟est pas quelque chose de très difficile, leur expliqua-t-il.

Je voudrais que cet homme me montre ses talents de guerrier.

Juste lui.

Cloud eut un sursaut et regarda par réflexe derrière lui. Puis

s‟immobilisa. Il venait de comprendre que Dio parlait de lui.

- Que veux-tu que je fasse ? demanda alors Cloud.

Dio jubila intérieurement. Il allait enfin voir comment se battait

un membre du Soldat !

- Je m‟attends à un beau combat !

Cloud se plaça au centre de l‟arène et dégaina son épée natu-

rellement. Puis devant lui jaillirent trois énormes insectes qui se

ruèrent vers lui. Des Magnolias. Cloud n‟attendit pas qu‟ils arrivent

vers lui mais partit à leur rencontre. Son épée fit deux mouve-

ments dans l‟air. Facile.

En se retournant, il s‟aperçut qu‟il se trouvait devant trois

hommes possédant deux têtes chacun. Cloud soupira en pensant

que ce n‟était pas un raison pour qu‟ils soient plus intelligents.

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226

Mais ils possédaient une force physique incroyable. Cloud les laissa

s‟approcher, esquiva quelques coups, avant de frapper. Moins

facile.

Lorsqu‟il se retourna, il découvrit alors un Jaguar. A peine qu‟il

l‟eut vu, Cloud sauta sur le côté, aussitôt une boule de feu im-

mense explosa là où il se trouvait un instant plus tôt. Générale-

ment connu pour leur magie, les Jaguars ne valaient rien au com-

bat corps à corps. Mais leur magie était redoutable. Il fallait à

chaque instant rester sur ses gardes.

Le Jaguar, immobile, créa une barrière de feu pour empêcher

Cloud de s‟approcher et continua à lancer des attaques magiques

élémentaires que Cloud esquivait.

Au bout d‟un moment, Cloud prit son impulsion et sauta la

barrière de feu. A cet instant, la créature lança une boule de glace

en plein sur Cloud, qui abaissa son épée pour créer une brèche

avant de tomber sur l‟ennemi.

Lorsqu‟il se retourna, il découvrit son dernier ennemi. Il fit

quelques pas en arrière et serra son épée. Un dragon.

Cloud laissa ses mains errer sur ses Matérias et rencontra Odin.

Ses yeux s‟écarquillèrent devant la puissance de cette Matéria lors-

qu‟il la prit.

Flash. Le dragon fit quelques pas en avant et poussa un rugis-

sement terrifiant en s‟apercevant qu‟il était seul. Puis la brume se

leva, et des bruits de sabots se firent entendre. Le dragon pencha la

tête et trouva un cavalier monté sur un magnifique cheval blanc.

Puis il chargea. Mais arrivé sur place, il n‟y avait plus rien.

Odin se tenait derrière lui et prit sa lance qui commença à

s‟illuminer. Puis attendant que le dragon se retourne, il lança le

projectile, tira deux épées de sa ceinture, et partit à l‟assaut.

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- Je m‟excuse, le tramway est hors-service pour le moment. Je

crois qu‟il faudra attendre qu‟il soit complètement réparé pour

partir.

Cloud acquiesça. Ils passeraient donc la nuit ici.

Vincent était stupéfait par les lieux. Il expliqua qu‟il n‟était pas

venu ici depuis longtemps. Cid, qui était au courant de quelle fa-

çon on avait découvert Vincent, était stupéfait par sa façon de

vivre et Cloud constata qu‟ils commençaient à devenir amis.

Chacun était finalement plutôt content de découvrir un peu

plus cet endroit magnifique dont ils avaient été chassés brutale-

ment. Mais avant de partir, Barret insista pour tous se retrouver. Ils

devaient mettre certaines choses au point.

- Nous n‟avons pas souvent eu la chance de nous retrouver

comme ça, hein ? commença Cait Sith. Cloud qu‟est ce que tu en

penses ? On pourrait récapituler tout depuis le début histoire de

clarifier les idées.

Cid hochèrent la tête. Il venait d‟intégrer la Compagnie et ils

voulaient en savoir un peu plus. Cloud soupira et réalisa que

c‟était une bonne idée.

- Bon, commença-t-il, comme vous le savez, nous cherchons

Sephiroth qui est lui-même à la recherche de la Terre Promise.

- La Terre Promise ? s‟exclama Cid.

- Une terre pleine d‟Énergie Mako, lui apprit Barret, c‟est en

tout cas ce que croit la Shinra. Je ne sais pas si elle existe vrai-

ment…

- Les Cétras retournent vers la Terre Promise, ajouta Aerith, une

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terre censée leur apporter le bonheur suprême.

Cid regarda Aerith les sourcils foncés, une lueur d‟humour dans

les yeux.

- Cétras ? C‟est une maladie ?

Aerith lui jeta un regard noir.

- C‟est comme ça que les Anciens se faisaient appelés, expliqua-

t-elle patiemment. « Tu ne sais pas où se trouve la Terre des An-

ciens ? Tu chercheras et tu voyageras jusqu‟à que tu le saches. Et tu

sentiras que c‟est la Terre Promise. » Voilà ce que mère me répé-

tait.

- Aerith ? demanda Cloud. Tu le sens, toi aussi ?

Aerith parut réfléchir à la question avant de répondre par

l‟affirmative. Un silence s‟installa dans le salon où ils étaient tous

réunis. Cait Sith s‟était débrouillé pour qu‟ils passent la nuit dans la

maison des horreurs, une des attractions du Gold Saucer.

- Alors Sephiroth parcourt le monde à la recherche de la Terre

promise, c‟est ça ? interrogea Tifa.

- C‟est entre autres ce qu‟il recherche, confirma Aerith.

Cloud serra ses poings.

- La Matéria noire, lâcha-t-il. La magie de destruction finale.

Cait Sith sursauta.

- Oui, raconta-t-il, Dio m‟a dit qu‟un homme vêtu d‟une cape

noire recherchait la Matéria noire.

- Mais était-ce vraiment Sephiroth ? Il y a combien d‟hommes

comme ça qui portent des capes noires ?

Tout le monde parut réfléchir à la question. Puis soudain, Red

XIII les rappela les hommes étranges habillés d‟une cape noire

qu‟ils avaient rencontrés à Nibelheim. Il s‟agissait des témoins de

Jénova. Et ils avaient tous un numéro bien spécifique.

- Vous savez bien sur que mon tatouage est le chiffre 13, signala

Red XIII.

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Ce qui expliquait en partie le nom qu‟Hojo le lui avait donné.

- C‟est Hojo, oui, confirma Red XIII comme s‟il lisait dans les

pensées de ses compagnons. J „ai des cicatrices de guerre, mais le

numéro a été tatoué par Hojo.

- Alors il y en a au moins treize ? demanda Youffie.

- Vous savez, dit Aerith, je crois qu‟Hojo a fait quelque chose à

ces hommes en cape noire. Mais je ne vois pas le rapport avec

Sephiroth.

Il est vrai que les hommes qu‟ils avaient rencontrés semblaient

avoir perdu tout trait d‟humanité dans leurs actions. Ils étaient

devenus des machines. Peut-être que tout ça avait un rapport ? Il

fallait qu‟il rencontre à nouveau Hojo pour en être sûr.

- Oui tout ça c‟est tellement compliqué ! s‟énerva Barret.

Aerith s‟apprêta à dire quelque chose et s‟arrêta soudain dans

son geste. Tout le groupe la regardait.

- Pardon, oubliez ça, balbutia-t-elle. Je crois que j‟ai besoin de

dormir. Je vais me coucher.

Puis elle se dirigea vers les escaliers avant de monter dans les

chambres. Tout le monde fut abasourdi par ce qui venait de se

passer.

- Quoi ? C‟est tout ? demanda Youffie étonnée.

- Et la Matéria noire ? interrogea Cait Sith en se tournant vers

Cloud.

Cloud ne comprenait pas Aerith. Elle faisait partie de la Com-

pagnie depuis si longtemps. A moins qu‟elle ne leur faisait pas

totalement confiance ou qu‟il s‟agissait d‟un secret des Anciens.

Son attitude le laissait perplexe.

- Tu ne comprendrais même pas si je t‟expliquais, avoua Cloud

à Cait Sith.

Barret coupa court à toute discussion.

- Maintenant il faut agir ! déclara Barret. Nous commencerons

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demain.

Tifa eut un sourire. Barret voyait tout simplement.

Red XIII vint s‟approcher de Cloud.

- Je suis le numéro 13, dit-il. Vais-je sombrer dans la folie moi

aussi ?

Red XIII faisait allusion à Sephiroth mais Cloud avoua à Red

XIII qu‟il le voyait comme fort. Tifa qui avait entendu le ton triste

de Red XIII essaya de le réconforter.

- Je ne sais pas ce que tu as fait Hojo, mais tu vas bien depuis

non ?

- Mais…

- Courage.

Red XIII reprit soudain confiance en soi et annonça qu‟il mon-

tait lui aussi se reposer.

- Tifa ?

Tifa se tourna vers Cloud.

- Il n‟y pas que toi qui s‟inquiète, annonça Tifa comme pour le

soutenir.

Cloud hocha la tête, puis déclara que tout le monde devait se

reposer un peu pour la journée de demain.

Vincent secoua la tête. C‟était ça la réunion ? Il lui semblait

surtout que la Compagnie commençait à se craqueler peu à peu.

D‟abord cette histoire d‟espion qu‟ils avaient appris à Gongaga.

Puis l‟affaire Youffie, dont il ne comprenait pas du tout pourquoi

Aerith avait tant voulu qu‟elle continue de les accompagner. Et

toujours cette Aerith qui se comportait bizarrement depuis peu.

- Eh Cid, lança Vincent à son compagnon, allons dans nos

chambres. Cid ?

Installé confortablement dans un fauteuil bourré de coussins,

Cid avait succombé au sommeil et dormait déjà d‟un sommeil

profond.

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Vincent secoua à nouveau la tête, et appelant Cloud, ils le

montèrent à l‟étage. Cloud aussi semblait bizarre. Mince ! Vincent

était sûr que quelque chose allait leur arriver. Et il aurait parié que

ce n‟allait pas être quelque chose de bien. Une intuition. Rien de

plus.

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Chapitre 29 - Trahison

Cloud n‟arrivait pas à trouver le sommeil. Il n‟arrêtait pas de

penser, penser à ce qu‟ils avaient faits, à ce qu‟ils faisaient, et ce

qu‟ils feraient. Demain, ils se renseigneraient pour savoir la posi-

tion du Temple des Anciens. En fait, Cloud n‟avait pas la moindre

idée par où commencer. Mais ils improviseraient.

Pour l‟instant, il ne pouvait pas croire qu‟un membre de leur

équipe était un espion de la Shinra. Cloud avait beau passé en

revue tous ses compagnons. Il ne pouvait même pas soupçonner.

Et puis Aerith. C‟est comme si elle avait réalisé quelque chose.

Mais il ne pouvait pas l‟obliger à parler. D‟autant plus qu‟Aerith,

étant le dernier Ancien, découvrait chaque jour quelque chose sur

ses origines.

Cloud se retourna pour regarder son réveil et se retrouva face

à…

- Hé hé…

Aerith était là devant lui, le fixant intensément. Il crut soudain

qu‟il avait affaire à un rêve. Cloud se redressa.

- Aerith ? Qu‟est ce qui ne va pas ?

- Tu veux sortir avec moi ? répondit-elle d‟une voix douce.

Cloud la dévisagea et trouva une légère tristesse sur son visage.

Haussant les épaules, il répondit par l‟affirmative. Et puis, il n‟avait

pas sommeil.

Aerith emprisonna sa main dans la sienne et l‟entraîna d‟un pas

rapide. Elle lui avait dit qu‟elle s‟occupait de tout pour ce soir et il

avait accepté machinalement.

Il y avait vraiment beaucoup de monde. Lorsqu‟ils arrivèrent

sur la pace principale, ils comprirent pourquoi.

Une trentaine de personnes était réunis autour d‟une hôtesse

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du Gold Saucer.

- Cette nuit sera magique, cria-t-elle pour se faire entendre.

Toutes les attractions du Gold Saucer sont gratuites ce soir. Amu-

sez-vous et profitez !

Aerith écarquilla les yeux avant de sauter de joie. Cloud allait

lui dire qu‟il n‟était pas trop sûr finalement pour ce soir mais Ae-

rith l‟arrêta en montrant une enseigne qui étincelait : la pièce

d‟Hamlet.

- Félicitations ! Vous êtes le centième couple aujourd‟hui, an-

nonça une femme qui vendait les billets. Vous serez donc les deux

vedettes du spectacle de ce soir.

- Comment ? s‟exclama Cloud.

Ils n‟allaient quand même pas… Mais Aerith remercia la femme

d‟un geste théâtral et lui demanda quand ils passaient.

- Oh maintenant si vous le voulez, ce sera facile, déclara-t-elle

comme elle regardait Cloud, jouez simplement comme vous le

sentez, les autres acteurs vous couvriront.

Elle termina avec un clin d‟œil. Cloud ne fut pas du tout con-

vaincu. En fait, il était à deux doigts de trouver une bonne excuse.

Mais Aerith prit son bras et l‟entraîna.

- Hé ! résista Cloud.

Aerith se tourna vers lui et plongea ses yeux dans les siens.

Deux grands yeux émeraude.

- Ca a l‟air chouette, Cloud ! Allez, on essaie !

Cloud ne put rien faire à une attaque pareille.

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Le rideau s‟ouvre sur une salle du château.

Voix off : Un jour, il y a très longtemps de cela, une ombre

menaçante apparut au dessus du village paisible de Galdia. La

princesse Rosa avait été kidnappée par l‟infâme roi dragon, Valva-

dos. Que va-t-elle devenir ? C‟est alors que le héros légendaire

Alfred fait son apparition !!

Cloud entre dans le château, vêtu d‟une armure épaisse de

chevalier, l‟épée au fourreau. Levant alors les yeux, il voit le roi

qui a perdu sa fille, soutenu par un chevalier.

Chevalier : Oh, tu es certainement le héros légendaire Alfred !

Le Chevalier regarde alors Cloud comme s‟il voulait qu‟il ré-

ponde. Mais Cloud est à cent lieues de savoir véritablement ce

qu‟il fallait qu‟il fasse.

Chevalier : Oh ! Tu es certainement le héros légendaire Alfred !

Je vous conjure, vous seul pouvez sauver la princesse Rosa. Main-

tenant aller parler au roi !

Cloud se tourne vers le roi et celui-ci engage aussitôt le dis-

cours. Finalement il n‟a rien à faire.

Roi : Oh légendaire Alfred tu es venu pour sauver ma bien

aimée Rosa. Au sommet d‟une dangereuse montagne réside

l‟infâme roi dragon, Valvados, qui a kidnappé la princesse Rosa.

Mais tu n‟es pas encore prêt à vaincre l‟infâme roi dragon !

Adresse-toi à quelqu‟un qui pourra t‟aider.

Une musique sonore annonce alors l‟arrivée d‟un nouveau

personnage sur scène : le magicien. Cloud fait quelques pas vers

lui.

Magicien : Je suis Vornan le plus grand des magiciens. Que

veux-tu savoir ? Le point faible du dragon ?

Le magicien court au devant de la scène.

Magicien : L‟amour ! La force d‟un amour sans borne ! La puis-

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sance de l‟amour. C‟est la seule arme qui puisse résister aux crocs

de l‟infâme roi dragon.

Cloud hausse les épaules. Soudain l‟ombre s‟empare de la

pièce.

Voix off : Oh que va t‟il se passer ensuite ? Oh regarde héros

légendaire !

L‟ombre se retire, le roi dragon Valvados fait son apparition,

tenant une Aerith souriante dans ses mains, habillée d‟une robe

rose en soie. Toute la salle pousse un « Oh ! ».

Valvados : Gaaah ! Je suis Valvados, le roi dragon ! Je n‟ai fait

aucun mal à la princesse, je t‟attendais toi !

Cloud prend conscience qu‟on parle de lui. Une musique ra-

pide éclate.

Rosa : Je t‟en prie, aide-moi… héros légendaire !

Cloud fronce les sourcils. Pourquoi Aerith se met-elle à jouer ?

Valvados : Gaaah ! Affronte ton destin et meurs Alfred ! Je

connais déjà ton nom !

Magicien : Et Maintenant, héros légendaire… Regarde ce qui

va arriver à ta bien-aimée. Un baiser ! La puissance d‟un véritable

Amour !

Cloud sursaute. Mais pourquoi tout cela lui arrive ? Il

s‟approche tout doucement du dragon et se penche vers Aerith

souriante.

Rosa : Cloud… je veux dire Alfred…

Cloud lui dépose rapidement un baiser sur la joue sans faire

d‟histoire. Le dragon lâche alors Aerith et recule.

Valvados : Arrrghh ! Malédiction… Le pouvoir de l‟amour !

Roi : Oh ! Regardez ! L‟amour a triomphé ! Rentrons tous

maintenant et allons célébrer cet évènement. Oui allons-y !

Le rideau tombe.

Voix off : Oh ! Grande est la puissance de l‟amour ! Et c‟est

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ainsi que s‟achève l‟histoire du légendaire héros Alfred !

Aerith et Cloud sortirent de la salle pliées de rire. Ils s‟assirent

sur un banc et ne cessèrent de se remémorer ce qui s‟était passé.

Cette nuit était magique, Aerith le sentait. Elle se leva bientôt et

montra à Cloud ce que visiblement elle attendait depuis le début :

un tour dans la gondole. Seuls.

Cloud haussa les épaules et lui emboîta le pas. Ils prirent deux

billets.

- Détendez-vous et profitez du spectacle !

Ils s‟assirent face à face près de la vitre. Puis, la tournée com-

mença. Ils commencèrent petit à petit à s‟élever dans les cieux et

bientôt ils purent voir le Gold Saucer de haut dans toute sa majes-

tueuse illumination. Aerith ne se tenait pas en place et s‟était ap-

prochée de la vitre stupéfaite.

- Oh c‟est joli ! s‟exclama-t-elle. Regarde Cloud c‟est très joli.

Cloud se pencha à son tour. Au même instant, un feu d‟artifices

explosa dans les cieux illuminant les alentours d‟un bleu profond

et mystérieux. Puis du rouge, du vert, du jaune. C‟était un véri-

table spectacle à couper le souffle.

- C‟est magnifique, tu ne trouves pas ? demanda Aerith.

Cloud hocha la tête, perdu dans ses pensées. Aerith se tourna

alors vers lui.

- Au début, votre ressemblance me gênait beaucoup. Deux

personnes complètements différents qui se ressemblent comme

deux gouttes d‟eau. Ta démarche, tes gestes… Je pense que j‟ai du

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le revoir à travers toi. Mais tu es différent, les choses sont diffé-

rentes.

Cloud réalisa qu‟elle parlait de Zack, son ancien petit ami.

Cloud ne put soutenir le regard d‟Aerith et baissa la tête. Aerith

vint se placer près de lui, trop près de lui.

- Cloud, je voudrais qu‟on se voie plus…

- Mais je suis ici, répliqua Cloud dans un murmure en relevant

la tête.

Aerith lui fit un sourire et l‟embrassa.

- Je me suis bien amusée, s‟écria Aerith, j‟espère qu‟on sortira

encore ensemble.

Cloud hocha la tête, pas totalement remis de ce qui venait de

se passer. Ils marchaient côte à côte silencieusement et d‟un pas

lent. Il n‟y avait plus tellement beaucoup de monde maintenant. Et

Cloud se sentit bien pour la première fois de sa vie. Oui, il aimait

Aerith, c‟était évident.

- Eh ! Mais que fait Cait Sith ?

Cloud suivit son regard et resta figé. Cait Sith venait

d‟apparaître dans la cour sifflant et visiblement de bonne humeur.

Il tenait la Clé de Pierre dans ses mains.

- Ca ne serait pas la clé de Pierre par hasard ? remarqua alors

Cloud. Hé Cait Sith !

La peluche s‟arrêta soudain à l‟appel de son nom et chercha

d‟où il provenait. Lorsqu‟il aperçut Cloud, il sursauta avant de

prendre la fuite. Cloud jura entre ses dents et courut à sa pour-

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suite. Il dévala une volé de marche et s‟engouffra dans l‟Arène des

chocobos où il avait vu Cait Sith se diriger.

Cloud pensa qu‟il avait pris Cait Sith en flagrant délit. Mais

pourquoi Cait Sith avait t‟il la clé ? A moins que… Cloud comprit

tout. C‟était Cait Sith l‟espion. Aussi simple que ça.

Il nota un mouvement dans son dos et se retourna. Cait Sith

sortait de la salle. Un hélicoptère était apparu dehors et s‟était

approché du sol. Cloud sortit et appela la peluche. Il n‟allait quand

même pas…

Cait Sith s‟arrêta et jeta la clé vers l‟hélicoptère. C‟est Tseng qui

l‟attrapa au vol.

- Bien joué !

L‟hélicoptère disparut alors tandis que Cait Sith le regardait

partir. Cloud arriva alors près de lui en colère.

- Je ne vais pas me mettre à m‟enfuir, ni à me cacher. Oui

j‟étais un espion. J‟ai été chassé par la Shinra.

Aerith arriva alors près de Cloud, haletante.

- Nous avons tous confiance en toi. Je ne peux pas le croire.

- Je n‟y peux rien. Et si on continuait comme s‟il ne s‟était rien

passé ?

Cloud le dévisagea sans comprendre. Comment pouvait t‟il

penser un seul instant…

- Et alors qu‟est ce que vous allez me faire ? reprit Cait Sith. Me

supprimer ? De toute façon vous perdriez votre temps. Ce corps

n‟est rien d‟autre qu‟un jouet. Mon véritable corps est au quartier

général de la Shinra à Midgar. C‟est de là-bas que je contrôle ce

chat en peluche.

Cloud serra ses poings de rage.

- Alors tu es au service de la Shinra, dit Aerith, qui ? Qui es-tu ?

Dis-le nous.

- Holà ! s‟écria la peluche. Je ne peux pas vous dire mon vrai

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nom.

- On n‟avance pas, intervint Cloud.

Cait Sith le reconsidéra. Cloud semblait s‟être fait une raison.

- C‟est vrai. Je vous l‟avais dit. Discuter ne sert à rien, alors

pourquoi ne pas continuer simplement notre voyage ?

- J‟ai l‟air de plaisanter ? demanda Cloud.

Cloud ne comprenait pas cette obstination qui conduisait Cait

Sith à continuer l‟aventure. Il avait atteint son objectif. Il n‟avait

plus rien à faire avec eux. Et puis quelle aventure ? Puis que sans la

Clé de Pierre, il ne pourrait rien faire. La Shinra allait mettre la

main sur la Matéria Noire. Mince !

- Je suis employé par la Shinra, s‟expliqua Cait Sith, mais nous

ne sommes pas complètement ennemis. Il y a quelque chose qui

me tourmente, je pense que c‟est votre façon de vivre. Vous n‟êtes

pas payés, vous n‟avez aucune reconnaissance, mais pourtant vous

continuez à risquer votre vie. Cela m‟oblige à réfléchir à la façon

dont je vie. Je ne pense pas que je me sentirais fier si les choses

s‟arrêtaient là.

- Et blablabla, ajouta Aerith.

Quelle fierté ? Cloud commençait à détester Cait Sith.

- On devra toujours te surveiller, répondit-il, tu restes un es-

pion. Nous ne pouvons pas continuer avec quelqu‟un comme toi.

Sois réaliste !

Cait Sith parut déçu et baissa la tête. Après Youffie, maintenant

Cait Sith. La Compagnie commençait peu à peu à éclater.

- C‟est bien ce que je pensais, murmura la peluche, je pense

qu‟il ne sert à rien de discuter. Alors, je me suis préparé pour faire

face à une telle situation. Ecoutez ça.

Cloud et Aerith haussèrent les sourcils. Puis des voix venus du

chat se firent entendre : « Papa ! Tifa ! ». Cloud regretta de ne pas

avoir ramené son épée. Il s‟agissait de Marlène et Elmyra.

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- Eh ! s‟écria Aerith, c‟est Marlène !

- Hé ! C‟est la dame aux fleurs, répondit Marlène, qui avait

entendu Aerith, la jeune fille aux fleurs…

- Bon le seul moyen c‟est de m‟écouter, trancha Cait Sith.

Cloud jura en silence. Il le voyait venir ce chantage.

- Je ne voulais pas en arriver là, moi non plus, pas en utilisant

des coups bas et en prenant des otages… enfin vous n‟avez guère

le choix. Alors continuons comme auparavant. Il faut aller au

Temple des Anciens, non ? Je sais où il se trouve, je vous le dirais

plus tard. Naturellement nous arriverons après la Shinra, mais il

faudrait faire avec.

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Chapitre 30 - Le temple des Anciens

Tous restèrent abasourdis alors qu‟ils faisaient route au sud de

Midgar, là où leur avait désigné Cait Sith. Cloud avait choisi ce

moment pour raconter à ses compagnons les événements pathé-

tiques de leur mission. Cloud résuma succinctement ce qui s‟était

passé. Cait Sith était un espion de la Shinra, leur avait remis la Clé

de Pierre et avait insisté pour continuer avec eux pour leur mon-

trer le chemin du Temple. Il termina en annonçant qu‟ils étaient

obligés d‟accepter son offre car la Shinra tenait la vie de Marlène

et Elmyra.

- Quoi ! rugit Barret de colère. Laissez-moi lui parler. Ce n‟est

pas possible !

Tifa était aussi choquée qu‟abasourdie par la nouvelle. Elle

n‟avait jamais imaginé que Cait Sith… Mais il était trop tard.

Cait Sith entra alors dans la pièce et s‟arrêta, soudain conscient

que tous les regards les regards s‟étaient posés sur lui. Des regards

de haine.

- Bien, dit-il, je vois que vous êtes au courant. Mais rassurez-

vous, tout se passera bien, nous arrivons bientôt.

Barret serra les poings de rage mais ne fit rien.

La Compagnie s‟arrêta au bout d‟une heure. Ils venaient de

traverser une gigantesque forêt peuplée d‟arbres et de fleurs très

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anciennes. Les lieux semblaient dénudés de vie.

Ils ne parlaient presque pas, ou silencieusement, évitant que

Cait Sith ne les entende. Lui-même ne parlait pas et se contentait

de guider la Compagnie au plus profond de la forêt.

Puis tout à coup, ils virent le Temple, s‟arrêtèrent et prirent le

temps de l‟étudier : il s‟agissait d‟une immense pyramide, bâtie sur

deux étages et constituée de grosses pierres très anciennes. Un

pont en bois passait devant eux au dessus d‟une rivière. Celui-ci

menait à un large escalier effrité qui montait le long du temple

pour s‟arrêter face à une porte qui était ouverte.

Cloud se figea. Un homme en capuche et manteau noir se

trouvait devant l‟entrée. Lorsqu‟il les vit, il sembla s‟étirer puis

disparut soudainement.

Sephiroth ?

Aerith était émerveillée. Mère lui avait tant parlé de ce Temple.

Elle fit quelques pas en avant, puis s‟arrêta. En se concentrant, elle

arrivait à percevoir. Elle fut abasourdie.

- C‟est le Temple des Anciens, balbutia-t-elle. Il… Il sait. Je le

sens. La connaissance des Anciens… flotte.

Aerith avait levé la tête, semblant chercher quelque chose ou

quelqu‟un. Cloud réalisa qu‟elle essayait de communiquer avec les

restes de son passé.

- Vous pourriez vous unir avec la Planète, mais la force de

votre volonté vous en empêche. Pour l‟avenir ? Pour nous ?

Cloud s‟approcha d‟elle.

- Que dis-tu Aerith ? Comprends-tu le sens de tes mots ?

Mais Aerith ne semblait pas le voir. Comme si elle écoutait

quelqu‟un d‟autre.

- Tu es mal à l‟aise. Mais ça va ? Parce que je suis là ? Désolé, je

ne comprends pas. Je veux entrer !

Aerith courut alors vers les escaliers et les monta rapidement.

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On appelait à l‟aide, elle le sentait. Il fallait qu‟elle apporte son

aide. Cloud courut à sa poursuite. Ainsi que les autres.

- Eh, c‟est Tseng !

Cloud entra dans la salle en position d‟attaque.

- Tseng, des Turks ? demanda-t-il en découvrant le dénommé

Turk au sol.

Tseng était en mauvaise posture. Il avait reçu un coup mortel à

son bras qui saignait abondamment. Il était immobile au sol, lut-

tant pour respirer. Aerith s‟était penchée sur lui, le visage inquiet.

- Je me suis fait avoir, expliqua-t-il d‟une voix cahoteuse, ce

n‟est pas la Terre Promise que cherche Sephiroth.

- Sephiroth ? s‟exclama Tifa. Il est à l‟intérieur ?

Tseng hocha difficilement la tête.

- Faites attention à vous. Mince ! La chance a tourné lorsque

j‟ai laissé partir Aerith. Le président avait tort.

- Tu te trompes, répliqua Aerith d‟une voix douce, la Terre

Promise n‟est pas comme tu l‟imaginais et je n‟aurais apporté au-

cune aide. De toute façon, la Shinra n‟avait aucune chance de ga-

gner.

- Tu es dure, soupira Tseng, je savais que tu dirais ça.

Tseng fouilla alors de sa main gauche une des poches de son

pantalon et en retira un objet brillant.

- La clé de Pierre, place-la sur l‟autel.

Vincent prit la clé et s‟approcha de l‟autel dont parlait Tseng,

un petit édifice en pierre sur lequel une fleur étrange avait été

gravée. Lorsque Vincent la posa en son centre, la fleur s‟illumina et

un grondement se fit entendre.

Le sol s‟ouvrit, laissant place à un escalier descendant. Youffie

et Red XIII s‟apprêtaient déjà à le descendre. Cloud prévint Aerith

qu‟ils étaient prêts. Il fallait qu‟ils poursuivent. Si Sephiroth était à

l‟intérieur, ils devaient vite l‟arrêter. Tseng allait vite recevoir du

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secours. Il ne fallait pas s‟inquiéter pour lui.

- Tu pleures ? remarqua Cloud.

- Tseng est peut-être avec notre ennemi les Turks, mais je le

connais depuis mon enfance. Il n‟y a pas beaucoup de gens dont je

pourrais dire ça. En fait, il n‟existe qu‟une poignée de gens dans le

monde me connaissent vraiment.

Tseng qui avait entendu son discours chercha son regard.

- Je suis encore en vie, l‟assura-t-il. Vas-y !

Aerith hocha la tête, rassurée.

L‟escalier les mena à un immense labyrinthe aux murs de

pierres rongés par le temps. Ils étaient au milieu de nulle part, des

escaliers à perte de vue. Cloud commençait à s‟interroger. Ils al-

laient prendre plus de temps que prévu pour sortir de là et la sor-

tie derrière eux était plus tentante que le chemin qu‟ils avaient à

franchir.

- Mots, sensations… il y en a tellement ici !

Aerith s‟était avancée, le visage indéchiffrable. Cloud avait du

mal à reconnaître la fille qui l‟avait abordée la veille et qui l‟avait

embrassée.

- Quel lieu étrange, remarqua Tifa. Tu penses que nous sommes

les bienvenus ?

Aerith se tourna vers son groupe, le visage éclairé. Oui, leur

affirma-t-elle, il ne fallait pas perdre espoir. Puis elle commença à

marcher, comme si ses pas la guidaient dans ce labyrinthe. Elle

était émerveillée. Elle posa un regard confiant sur le couloir qu‟elle

empruntait. Elle semblait connaître les lieux. Elle savait où aller.

Mais d‟abord, elle devait voir quelqu‟un.

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Cloud commençait à penser qu‟ils étaient perdus alors qu‟ils

passaient pour la quatrième fois devant un tas de feuilles exacte-

ment semblables aux précédents. Mais non. Chaque tournant,

passage et escalier se ressemblaient à s‟y méprendre. Ils soulevaient

à chaque pas des petits nuages de fumées qui confirmaient

l‟antiquité des lieux. Un silence d‟or régnait, chacun essayant de

comprendre avec son regard le message de ce qui l‟entourait. Cait

Sith fermait la marche et tout le monde lui tournait le dos, satisfait.

Aerith s‟arrêta au milieu d‟un couloir et leva les yeux. Un

homme très étrange d‟aspect et visiblement très âgé se tenait im-

mobile sur une corniche. Puis se retournant, il disparut.

Ils montèrent sur la plate-forme surélevée grâce aux plantes

étranges qui poussaient sur les murs, leur servant de corde. Des

colonnes de feux éclairaient ardemment la pièce, révélant une

cavité pleine de trésors, pièces d‟or et joyaux. Visiblement, les

Anciens n‟avaient pas de problème d‟argent pensa Youffie tout en

contemplant les trésors avidement.

L‟homme qu‟ils avaient vu immobile était maintenant assis sur

un fauteuil en bois. Aerith s‟approcha de lui, le cœur battant.

- Eh bien, enfin nous nous rencontrons, dit-elle avec appréhen-

sion. Je m‟excuse de t‟avoir fait attendre.

L‟homme eut un vague hochement de tête. Mais déjà Aerith se

retournait vers ses compagnons.

- Ce sont les esprits des Anciens, leur expliqua-t-elle. Ils ont

quitté leur planète depuis longtemps afin de protéger ce Temple.

Mais ils ont perdu la parole pendant ces longues années. Non, ils

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n‟avaient pas besoin de mots pour s‟exprimer. Parce qu‟ils

n‟avaient qu‟un seul objectif pour ceux qui étaient restés dans le

Temple.

Cloud hocha la tête. Bien sûr. Ils devaient surveiller la Matéria

Noire.

- Raconte-moi ! fit Aerith se tournant vers l‟homme.

L‟homme et Aerith fermèrent alors les yeux. Puis les rouvrit.

- Rien à faire, je n‟y comprends rien, avoua tristement Aerith.

Tu as peur ? C‟est parce que Sephiroth est dans le Temple ?

L‟homme hocha gravement la tête. Puis ferma les yeux.

Ils quittèrent la caverne cinq minutes plus tard en prenant une

porte qui était cachée derrière une touffe d‟herbe, quasiment invi-

sible et que seule Aerith remarqua. Et là, alors qu‟ils marchaient le

long d‟un couloir un peu trop sombre, Aerith s‟arrêta, faisant signe

aux autres de continuer. Cloud lui demanda ce qui n‟allait pas.

- Quelque chose cloche, dit-elle alors.

Au même moment, un peu plus loin, Youffie cria et Vincent

vint s‟accroupir près d‟elle par réflexe alors qu‟un énorme rocher

se fracassait sur eux. Ou plutôt passait par-dessus eux. Mais déjà,

un autre rocher de la même taille arrivait vers eux. Vincent remar-

qua alors que chaque rocher était doté d‟une cavité sous laquelle

ils pouvaient se réfugier. Ils avancèrent alors de quelques pas avant

de se laisser tomber à terre. Une tonne de pierre passa ainsi sur

leurs épaules.

En se redressant, Youffie qui avait compris le stratagème réalisa

avec horreur que la prochaine pierre n‟était pas dotée de cette

faille. Une demi-seconde plus tard, la pierre allait être sur eux. Ils

fermèrent les yeux.

- C‟est bon, annonça la voix de Cloud, elle a arrêté le méca-

nisme.

Vincent et Youffie ouvrirent les yeux de soulagement. Aerith

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reprit ses esprits. Elle venait de faire connaître son identité aux

forces présentes dans le couloir et de mettre un terme à ce méca-

nisme de défense.

- Par ici, s‟écria Aerith. Vite !

Elle courut le long du couloir avant de tourner soudainement à

gauche. Cloud découvrit une source d‟eau disposée dans un petit

bassin circulaire. Aerith s‟était penchée sur l‟eau alors qu‟un visage

concentré s‟y reflétait.

- C‟est imprégné du savoir des Anciens, leur fit-elle savoir. Non,

pas du savoir. Oui… Conscience… Une âme vivante. On essaie de

me dire quelque chose. Mais, je ne comprends pas.

Le visage d‟Aerith avait pris une teinte désespérée et triste mal-

gré elle.

- Quoi ? insista-t-elle. Qu‟est-ce que c‟est ? Une conscience

mauvaise ? Vous… vous allez me montrer ?

Aerith se leva alors et expliqua à la Compagnie qu‟ils allaient

tous assisté à… une vision collective ? Mais déjà, l‟eau se troublait.

Une image se dessinait lentement. Une salle immense dont les

murs étaient peints. Des fresques murales. Un homme semblait les

étudier avec attention. Cloud sursauta. Tseng.

Elena apparut alors près de Tseng et attendit plusieurs secondes

avant de parler.

- Tseng, qu‟est-ce que c‟est ? Est-ce que ça nous permettra de

trouver la Terre Promise ?

Tseng continuait d‟analyser et parla sans se retourner.

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- Je le pense, déclara-t-il d‟un ton sûr. En tout cas, je dois faire

un rapport au Président.

Elena acquiesça avant de s‟en aller sur un sincère « Fais atten-

tion Tseng ». Tseng leva alors les yeux de son travail et se leva.

- Eh Elena !

Elena se retourna, surprise.

- Qu‟est-ce que tu dirais d‟aller dîner quand notre boulot sera

terminé ?

Ce fut une réponse affirmative. Tseng esquissa un sourire.

A ce moment là, Sephiroth apparut soudain derrière lui, le

regard fixé sur les fresques. Cloud se figea, ainsi que toute la Com-

pagnie qui regardait.

- Tu as réussi à ouvrir la porte ? dit Sephiroth. Bien joué.

Tseng se retourna avant de faire un bond et de se mettre sur ses

gardes.

- Sephiroth !

Sephiroth eut un rire insensé avant de marcher le long du mur,

le regard hypnotisé. Tseng serra les poings.

- Cet endroit… Qu‟est-ce que c‟est ? demanda-t-il.

- Une mine de connaissances perdues, répondit Sephiroth d‟une

voix monotone. La sagesse des Anciens, la Connaissance. Bientôt,

je ne ferai plus qu‟un avec la Planète.

- Un avec la Planète ? répéta Tseng.

Sephiroth éclata de rire avant de le fixer, une colère intense se

lisant sur son visage.

- Bande d‟idiots ! s‟écria-t-il. Vous n‟y avez jamais songé !

Toute l‟Énergie spirituelle de cette planète, toute sa sagesse, sa

connaissance, je vais me fondre avec tout cela. Tout cela ne forme-

ra plus qu‟un avec moi.

- Comment est-ce possible ? répliqua Tseng, abasourdi.

Sephiroth éclata de rire de nouveau.

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- C‟est la mort qui vous attend tous, déclara-t-il. Mais n‟ayez

pas peur. Car c‟est à travers la mort qu‟une nouvelle énergie spiri-

tuelle est créée. Bientôt vous vivrez de nouveau par moi !

Tseng dégaina alors son épée dans un geste de colère mais

Sephiroth le percuta de plein fouet avant de disparaître comme il

était venu. Mais cette fois-ci, animé d‟un rire fou.

Toute la Compagnie resta immobile alors que l‟eau reprenait

ses couleurs naturelles. Les projets de Sephiroth les laissaient dé-

sarmés. Comment un homme pouvait fusionner avec la Planète ?

C‟était incompréhensible. Et pourtant, Sephiroth y croyait vrai-

ment.

- Où est cette salle aux fresques murales ? demanda alors Cloud

à Aerith.

- Nous y sommes presque.

- Sephiroth est ici, n‟est-ce pas ? demanda Tifa.

Cloud acquiesça. Sephiroth allait s‟emparer de la Matéria

Noire. Il avait besoin de cela pour satisfaire ses projets. C‟était de

cela que les esprits des Anciens avaient peur.

- Peu importe ce qu‟il fasse, répondit Cloud déterminé, ça

s‟arrête ici.

Aerith comprenait mieux l‟état de Tseng. C‟était un miracle si

Sephiroth ne l‟avait pas tué. Cid s‟approcha alors de Cloud.

- Hé mon gars ! N‟oublie pas que nous sommes avec toi, ok ?

Youffie hocha la tête et Red XIII acquiesça. Ensemble, ils pour-

ront vaincre Sephiroth.

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Chapitre 31 - Matéria Noire

Ils s‟arrêtèrent face au précipice qui leur faisait face. Un puits

sans fond. Il y avait deux plaques métalliques devant eux, les deux

aiguilles d‟une horloge suspendues dans l‟air à leur niveau. Une

voix résonna alors dans la pièce.

- Je suis le Gardien du Temps. Vous qui cherchez à connaître les

secrets des Anciens, retournez sur vos pas.

Tifa remarqua qu‟il y avait douze portes au même niveau,

qu‟ils pouvaient atteindre en traversant le puits et en marchant sur

les aiguilles. Tout à coup, ces dernières se mirent à tourner, ren-

dant impossible la traversée.

Cloud recula. Il fallait chercher un autre moyen de passer.

Pourtant Aerith hocha la tête. C‟était un autre mécanisme de dé-

fense. Elle joignit ses mains et parut prier. Il se passa quelques ins-

tants avant que les aiguilles ne se fixent sur six heures.

Un esprit des Anciens les attendait à la sortie. Aerith essaya de

comprendre ce qu‟il tentait de dire lorsqu‟il lui tendit une pierre

rouge dans les mains. Aerith le remercia profondément et vint vers

Cloud. Une Matéria d‟invocation dans ses mains : Bahamut. Une

onde de puissance terrifiante s‟échappait de la pierre. La Compa-

gnie fut abasourdie. Cloud confia à Aerith la pierre puis ils suivi-

rent l‟esprit.

Il les guida dans un dédale de grottes interminables d‟une cou-

leur rouge sang. Aerith essayait de comprendre l‟esprit, les autres

s‟attendant à un combat imminent contre Sephiroth. Finalement,

ils s‟arrêtèrent devant une immense double porte qui était recou-

verte de dessins étranges et mystérieux.

- Voici la salle aux fresques murales, annonça Aerith.

La salle aux fresques murales était bien plus grande qu‟ils ne

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l‟avaient imaginé. Tout le long du mur avaient été écrits et des

milliers de petits détails. Des dessins étranges, des phrases dans une

langue inconnue, une histoire. Aerith ouvrit de grands yeux. Il

s‟agissait en grande partie de l‟histoire des Anciens. Toute la Com-

pagnie était hypnotisée.

Cependant, Cloud n‟arrivait pas à se concentrer sur les hiéro-

glyphes. Faisant quelques pas, il leva les yeux à la recherche d‟une

certaine personne.

- Où es-tu, Sephiroth ? cria-t-il.

La phrase résonna dans toute la pièce.

- Il fait froid, souffla une voix. Je suis toujours à coté de toi.

Sephiroth venait d‟apparaître devant lui, le faisant reculer d‟un

pas. Il semblait transparent, éphémère. Dévisageant Cloud, il tour-

na soudain la tête vers le mur.

- Magnifique ! Une mine de connaissances ! échappa-t-il.

- Je ne comprends pas, avoua Cloud.

Sephiroth fit quelques pas vers le mur.

- Regarde, c‟est presque l‟heure. Bientôt je ne ferai plus qu‟un

avec tout cela.

- Comment penses-tu parvenir à ne faire qu‟un avec la Planète

? s‟enquit Aerith.

Sephiroth la dévisagea, déconcerté qu‟un Ancien ne comprenne

pas.

- C‟est simple. Si la santé de la Planète est en danger, elle réagit

en rassemblant de l‟Énergie spirituelle pour cicatriser cette blessure.

La quantité d‟énergie accumulée est proportionnelle à la gravité de

la blessure.

Sephiroth fit quelques pas vers les fresques, le regard fasciné.

- Que se passerait-il si une telle blessure menaçait la vie de la

Planète ? Imaginez la quantité d‟énergie qui serait accumulée ! Et

moi, je serai au centre de cette blessure. Toute cette énergie in-

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commensurable m‟appartiendra. Par une fusion avec toute

l‟énergie de la Planète, j‟accéderai à une nouvelle forme de vie, à

une nouvelle existence. En me fondant avec la Planète, je cesserai

d‟exister sous ma forme présente pour renaître en tant que « Dieu »

et régner sur tous.

Cloud resta figé sur place. C‟était impossible et pourtant…

- Une blessure suffisamment grave pour détruire la Planète ?

répéta Aerith alors qu‟elle ne parvenait pas à comprendre où vou-

lait en venir Sephiroth. Blesser… la Planète ?

Sephiroth reporta son attention sur le mur.

- Regarde cette fresque, dit-il tout simplement. La magie de

destruction finale… le Météore !

Sur le mur, une gigantesque fresque représentait une énorme

boule de pierre, une gigantesque comète, qui semblait se diriger

vers… la Planète.

- Ca n‟arrivera jamais ! trancha Cloud, en dégainant son épée.

Cid fit tourner sa lance avant de la rabattre en une position

d‟attaque. Vincent chargea son fusil tandis que Red XIII plantait ses

griffes dans la terre. L‟air se troubla et Sephiroth disparut instanta-

nément. Cloud le chercha dans la pièce, serrant fermement son

épée entre ses mains.

Réveille-toi !

Cloud se figea. Sephiroth était là, près de lui, il le sentait.

- Où es-tu, Sephiroth ? cria Cloud.

Barret eut beau se tourner et se retourner. Ils étaient seuls dans

la salle. Sephiroth était parti. Cid et Red XIII surveillaient la porte

d‟entrée.

Tout à coup, Cloud lâcha son épée et fut pris de convulsions.

Mais qu‟est-ce…

- Cloud ! cria Aerith, apercevant soudain dans quel état il se

trouvait.

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Aerith courut vers lui tandis que les autres membres de la

Compagnie se tournaient vers sa direction.

- Cloud ? Qu‟est-ce que tu fais ? insista Tifa en rejoignant Ae-

rith.

Cloud porta ses mains à sa tête pour tenter d‟arrêter la douleur

sourde qui venait de se réveiller. Ca lui brûlait, brûlait… Soudain,

il éclata de rire. Aerith et Tifa reculèrent de surprise et de terreur.

Elles auraient reconnu ce rire entre milles autres. Celui de Sephi-

roth !

Puis Cloud se mit à marmonner des phrases incompréhensibles.

Aerith s‟approcha néanmoins de lui.

- Cloud ! Ressaisis-toi !

Cloud s‟arrêta de rire et de marmonner et serra plus fort ses

mains sur la tête comme s‟il voulait l‟éclater. Puis sa véritable voix

se fit entendre dans un murmure : « Cloud, je suis Cloud… Com-

ment faire ? ».

- Cloud, affirma Aerith maintenant proche de lui.

Cloud entendit la voix d‟Aerith prononcer son nom et la dou-

leur disparut soudainement. Il y eut un instant d‟hésitation puis

Cloud se demanda pourquoi tout le monde le regardait.

- Qu‟est-ce qu‟il y a ? demanda-t-il. Quelque chose ne va pas ?

Aerith ne trouva pas la parole. Mille questions se bousculaient

dans sa tête.

C‟est Vincent qui trouva un moyen de changer de sujet.

- Ce n‟est rien, ne t‟inquiètes pas, déclara-t-il. Sephiroth est

parti ?

- Oui, acquiesça Cloud, mais j‟ai compris ce qu‟il disait.

Cloud s‟approcha des fresques. Derrière lui, Aerith jeta un re-

gard nerveux à ses compagnons. Ils étaient tous étonnés par ce

qu‟il venait de se passer.

- Alors, ça doit être le Météore non ? désigna Cloud du regard.

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- J‟ignore de quoi il s‟agit exactement, dit Aerith en se rappro-

chant à son tour, mais apparemment ça va être terrible…

Cloud lâcha un « hum ! » inaudible. Aerith remarqua alors les

inscriptions qui avaient été écrites en bas dans un langage que

Cloud n‟avait jamais encore vu. Il se passa quelques secondes

avant qu‟Aerith n‟écarquille les yeux. Tout le groupe s‟était re-

groupé autour d‟eux.

- Ce doit être de la magie, expliqua-t-elle. Exactement ce que

disait Sephiroth. La dernière magie destructrice, le Météore. Elle

fait appel à une petite planète qui dérive avec ses pouvoirs ma-

giques.

Le reste était évident. Sephiroth comptait « blesser » la Planète

avec cette comète. Et tout ce passerait comme il l‟avait dit. Il de-

viendrait un Dieu. Mais quelle sorte de Dieu ?

Au fond de la salle se trouvait un petit autel taillé dans la pierre

qu‟ils n‟avaient pas remarqué au début tellement ils étaient absor-

bés pas les fresques. Ce fut un nouveau point de réunion.

- Regardez ! fit Youffie. Il y a quelque chose écrit dessus.

Youffie lutta presque pour lire M.A.T.E.R.I.A N.O.I.R.E. Sur

l‟autel était posée une maquette exacte au détail près du Temple

des Anciens. Cloud tendit les mains et prit délicatement la ma-

quette. Donc, la Matéria Noire était cette maquette ?

Mais soudain alors qu‟il soulevait le mini temple, le sol se mit à

trembler, les murs à gronder. Instinctivement, Cloud reposa la

maquette et regarda autour de lui mais tout était redevenu calme.

- Attendez, s‟écria Aerith qui semblait comprendre, je vais de-

mander.

Puis elle ferma ses yeux pour les rouvrir visiblement étonnée.

- Ils disent que le Temple des Anciens n‟est rien d‟autre que la

Matéria Noire !

- Que veulent-ils dire ? reprit Cid qui n‟avait pas tout à fait

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compris.

- Donc tout ce bâtiment, intervint Tifa qui avait compris, c‟est

la Matéria Noire ?

Aerith hocha la tête silencieuse.

- Mais alors, réalisa Barret, personne ne peut s‟en emparer !

- Mm, c‟est assez difficile, dit alors Aerith. D‟après les esprits des

Anciens, il y a un mécanisme à l‟intérieur de la maquette qui fait

rétrécir tout le Temple à chaque fois que tu résous une énigme.

- Mais celui qui y répond finira par être écrasé à l‟intérieur de la

Matéria Noire ! constata Tifa avec horreur.

- Et on ne peut résoudre les énigmes qu‟à l‟intérieur du Temple,

termina Aerith.

- Je vois, dit Cloud. Dans leur sagesse, les Anciens n‟ont pas

voulu qu‟une magie aussi dangereuse puisse sortir du Temple aussi

facilement.

Chacun demeura silencieux. Il était donc impossible de

s‟emparer de cette Matéria.

- Laissons-la ici, et quittons cet endroit ! décida Youffie.

- Non ! répliqua Cloud. Nous devons trouver un moyen de la

sortir d‟ici. Les serviteurs de Sephiroth sont nombreux. Il se soucie

peu de les sacrifier pour s‟emparer de la Matéria Noire.

- Qu‟allons-nous faire alors ? demanda Tifa.

Cloud n‟avait aucune idée. Il ne pouvait absolument pas laisser

Sephiroth ou la Shinra mettre la main dessus. Ce fut à ce moment

que les murs se mirent à trembler violemment, menaçant de

s‟effondrer.

- Laissez-moi faire ! intervint alors Cait Sith. Dépêchez-vous,

vous devez sortir d‟ici.

Tous les regards se portèrent sur lui et aucun n‟était amical.

Pourtant, Cloud comprit tout de suite ce qu‟il comptait faire. Il

avait peut être trahi la Compagnie, mais sur le moment Cloud crut

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reconnaître le vrai Cait Sith.

- Cait Sith, je ne suis pas très doué pour ça, commença Cloud.

Cait Sith hocha la tête. Lui aussi ne savait pas quoi dire à part

qu‟il était désolé d‟avoir agi comme il l‟avait fait.

- Et si tu nous lisais notre avenir ? demanda Aerith.

Cait Sith esquissa un sourire. Aerith était toujours la pour lui

faire retrouver le sourire. Il ne l‟oublierait jamais.

- Tu sais, en fait, je ne l‟ai pas fait depuis longtemps. Qu‟est-ce

que je dois prédire ?

Aerith enlaça le bras de Cloud.

- Eh bien ! décida-t-elle. Voyons à quel point nous pouvons

nous entendre Cloud et moi !

Tifa esquissa un sourire. Elle avait déjà compris que Cloud

s‟intéressait beaucoup à Aerith et apparemment ils s‟entendaient

plutôt bien.

Cloud préféra rester silencieux. Le sourire de Cait Sith se fit plus

significatif. Puis il prit ses dés dans ses poches et se mit à les lancer

tout en sautillant. On ne pouvait pas choisir meilleur moment

pour une telle chose pensa Youffie, qui pensait néanmoins que

Cloud et Aerith allaient bien ensemble.

- Ca ne sera pas gratuit, annonça Cait Sith avant de regarder le

résultat. Tu me devras un rendez-vous amoureux.

Aerith esquissa un sourire. C‟était en ces termes qu‟elle avait

fait la rencontre de Cloud. À l‟Église des taudis de Midgar. Cela

paraissait loin, maintenant.

Cait Sith jeta un coup d‟œil, parut surpris et retrouva son sou-

rire en les regardant à nouveau.

- Ca a l‟air parfait, assura-t-il. Vous êtes faits l‟un pour l‟autre.

L‟étoile Aerith et celle de Cloud, elles vous promettent un avenir

merveilleux. Cloud, je serai ton intermédiaire, votre prêtre. Alors

appelez-moi simplement lorsque tout arrivera !

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Cloud et Aerith restèrent silencieux, conscients de ce que venait

de dire l‟énorme peluche. Finalement, dans l‟histoire, pensa Cloud,

Cait Sith avait été manipulé par la Shin-Ra. Il n‟avait fait

qu‟exécuter les ordres, à contrecœur.

- C‟est gentil de me faire confiance bien que je sois un espion,

dit Cait Sith. Eh bien je crois qu‟on peut se dire au revoir…

Aerith et Cloud hochèrent la tête et toute la Compagnie se

dirigea alors vers la sortie. Puis au dernier moment Aerith se re-

tourna les larmes aux yeux.

- Bonne chance Cait Sith !

Ils firent le chemin inverse pour sortir du Temple. Les murs

grondaient à chaque instant et menaçaient de s‟effondrer. Passant

la salle du Temps dont les aiguilles étaient toujours disposées sur 6

heures, ils s‟arrêtèrent net. Devant eux se dressait une énorme tête

de dragon. Deux affreuses mains griffues sortaient du mur et bat-

taient l‟air avec une rapidité déconcertante. Ils ne pouvaient pas

passer à moins d‟affronter la créature. Il devait sûrement s‟agir du

Gardien du Temple.

Lorsque le dragon les vit tous rassemblés sur le seuil de la porte,

il ouvrit sa gueule et une boule d‟énergie commença à se concen-

trer à l‟intérieur. Conscient du danger imminent, ils se jetèrent de

côté. Cid, Vincent et Barret qui pouvaient attaquer à distance pro-

fitèrent d‟un court instant pour le blesser sauvagement, mais pas

suffisamment. Cloud jura entre les dents avant que la pièce de-

vienne si lumineuse qu‟il ferma les yeux par réflexe. La tempéra-

ture monta brusquement et devint si brûlante que Tifa sentait ses

vêtements s‟embraser. Puis il y eut un grand bruit. Red XIII sursau-

ta. Silence complet.

Youffie ouvrit un œil et souffla de soulagement. Aerith se tenait

devant la créature, une bulle de lumière verte la protégeait du

souffle. Puis il y eut une explosion au-dessus d‟elle, la plongeant

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dans une fumée épaisse et sombre. Lorsqu‟elle se dissipa, Cloud fut

étonné de voir qu‟un dragon noir ambre se tenait près d‟elle, ses

ailes battant l‟air vigoureusement. Bahamut !

Le dragon lança un rugissement effrayant tandis que Bahamut

fonça soudain vers la tête et d‟un coup de griffe la décapitait. Puis

s‟éloignant, il poussa un rugissement encore plus terrifiant avant de

lancer une boule d‟énergie qui pulvérisa le dragon d‟un unique

coup.

La Compagnie ne rencontra rien d‟autre pour leur barrer le

chemin et se regroupa à l‟extérieur du Temple après le pont. Ils

durent attendre une dizaine de minutes en priant que Cait Sith

réussisse.

Puis tout à coup, une énorme explosion les projeta tous au sol

et provoqua un immense nuage de poussière. Le Temple des An-

ciens n‟était plus.

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Chapitre 32 - Hésitations

- C‟est incroyable, s‟exclama Youffie le souffle coupé. Regardez

! On dirait la Matéria Noire ! Ils étaient tous regroupés aux abords

d‟un immense cratère où était dressé il y avait quelques instants le

Temple des Anciens. Tout au fond, Barret aperçut une petite boule

noire qui brillait intensément.

Cloud et Aerith commencèrent à descendre le précipice. Vin-

cent n‟arrivait pas à croire que Cait Sith ait finalement réussi. En

tout cas, la peluche était partie dignement, en réussissant à se faire

pardonner.

Parvenu au fond du cratère, Cloud ramassa la Matéria Noire et

l‟examina, comme hypnotisé. Cette étrange façon qu‟elle avait de

briller. C‟était donc ça. Si Sephiroth parvenait à mettre la main sur

cette Matéria, la vie de la Planète serait en danger.

- Tant que nous l‟aurons, déclara Cloud, Sephiroth ne pourra

pas invoquer le Météore.

- Mais on ne peut pas l‟utiliser à notre avantage ? demanda

Red XIII qui les avait rejoints.

- Non, expliqua Aerith, on ne peut pas l‟utiliser comme ça. Il

faut de grands pouvoirs spirituels pour l‟utiliser.

- Tu veux dire beaucoup d‟Énergie spirituelle ? renchérit Tifa,

qui était restée en haut.

Aerith hocha la tête. Les pouvoirs d‟une seule personne ne

suffisaient pas. Les Anciens devaient se mettre à plusieurs pour ça.

Il fallait aussi choisir un bon endroit où était concentrée une

grande partie de l‟Énergie de la Planète.

- Ah ouais, fit Cid en les entendant, un endroit comme… la

Terre Promise ?

Cloud sursauta. Oui, c‟était évident. Sephiroth avait parlé d‟une

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Réunion au Nord. Il comptait donc se diriger vers la Terre Promise

après s‟être emparé de la Matéria Noire. La Réunion devait être la

cérémonie qui lui aurait permis d‟invoquer le Météore.

- Il est peu probable qu‟il trouve la Terre Promise, dit Cloud

après un instant de réflexion.

- Ah mais c‟est déjà fait !

Cloud se retourna, surpris. Sephiroth se tenait devant lui,

presque surréaliste. Il écarta une mèche de ses cheveux avant de

continuer un sourire aux lèvres.

- Je suis bien supérieur aux Anciens. Je suis devenu un voyageur

de la Rivière de la Vie et j‟ai acquis la connaissance et la sagesse

des Anciens après leur disparition. Et bientôt, l‟avenir sera à moi.

Aerith s‟approcha de Sephiroth, un air de défi dans les yeux.

- Je ne te laisserai pas faire ça ! s‟écria-t-elle. L‟avenir ne

t‟appartient pas !

Sephiroth éclata de rire devant une telle détermination. Puis

reporta son attention sur Cloud qui tenait la Matéria noire encore

à la main.

Et cela recommença. Ce bruit… La voix d‟Aerith si… si loin-

taine ! Aerith !

Cloud porta sa main droite à sa tête, résistant de toutes ses

forces à la douleur qui venait de se réveiller. Oui il était conscient

mais ce n‟était pas lui qui s‟avançait désormais de quelques pas

vers Sephiroth.

- Là Cloud, dit Sephiroth. C‟est bien.

Cloud vit sa main se lever et tenta de résister mais son corps ne

répondait plus à présent qu‟à la volonté de Sephiroth. Il ne put

s‟empêcher de lui offrir la Matéria noire, en lui tendant la main.

Tous ses compagnons étaient abasourdis par les événements et

restèrent figés de surprise. Sephiroth prit la Matéria puis disparut

soudainement dans un éclat de rire.

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Cloud tomba à genoux, perdus dans ses pensées. Non c‟était

impossible ! Aerith s‟approcha de lui et posa sa main sur son

épaule, comme pour le réconforter.

- J‟ai donné la… la Matéria Noire à Sephiroth, n‟est-ce pas ?

balbutia Cloud. Qu‟est-ce que j‟ai fait ? Dis moi Aerith…

- Cloud, sois fort, d‟accord ? dit simplement Aerith. Tu n‟as rien

fait, ce n‟était pas de ta faute.

Cloud releva alors la tête et la dévisagea. Aerith. Elle avait

parlé comme si elle savait vraiment ce qui lui était arrivé. Mais

comment expliquer cette douleur, cette sensation de… d‟être con-

trôlé ?

- Je… je suis… commença Cloud.

Puis il ferma les yeux. Aerith prit sa main.

- Quoi ? demanda-t-elle d‟une voix paniquée. Cloud !

- Tout… tout est blanc…

Cloud sombra alors dans l‟inconscience.

Qu‟est-ce que je peux bien faire ? Je ne me souviens de rien.

Ma mémoire… depuis quand ? Si tout cela n‟est qu‟un rêve, ne me

réveillez pas.

Cloud ouvrit les yeux. Une forêt. Il se trouvait seul au milieu

d‟une forêt. L‟endroit était dégagé et les hauts arbres qui

s‟élevaient empêchaient la lumière de les traverser. Une couleur

vert émeraude éclairait un paysage d‟une beauté à couper le

souffle. Mais que faisait-il ici ?

- Cloud ?

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Cloud se retourna et vit Aerith se diriger vers lui. Souriante et

mystérieuse à la fois, elle s‟approcha de lui et se lova dans ses bras.

Cloud était content de la retrouver. Cependant, il ne pouvait pas

oublier ce qui s‟était passé.

- Aerith, pardonne-moi pour ce que j‟ai fait.

- Ne t‟en fais pas, murmura une voix douce près de son oreille.

Aerith s‟était mise à glisser sa main dans ses cheveux. Cloud

pouvait sentir son parfum naturel et sa fraîcheur. Il entendait sa

respiration si lente et laissa tomber sa main sur son dos.

- Je ne peux pas m‟en empêcher, répondit-il.

- Ah ! Alors pourquoi ne t‟en préoccupes tu pas vraiment ?

Aerith se dégagea et regarda Cloud intensément.

- Laisse-moi m‟occuper de Sephiroth, dit-elle. Cloud, fais atten-

tion à toi. D‟accord ?

- Quel est cet endroit ? demanda Cloud.

- Cette forêt permet de rejoindre la Cité des Anciens, lui expli-

qua Aerith. Elle s‟appelle la Forêt Endormie. Il ne reste plus beau-

coup de temps avant que Sephiroth n‟invoque le Météore. C‟est

pour ça que je dois aller à la Cité des Anciens pour protéger la

Planète. Je sais ce que je dois faire.

Cloud essaya de protester mais Aerith lui coupa la parole en

venant l‟embrasser. Aerith fit durer le baiser pendant deux bonnes

minutes, puis recula, le visage triste.

- Je vais m‟en aller maintenant. Je reviendrai quand tout sera

terminé, d‟accord ? Je t‟aime Cloud.

- Aerith !

Aerith sembla perdre de sa clarté petit à petit. Elle s‟éloignait.

Cloud essaya de la rejoindre mais il réalisa qu‟il courait sur place.

Mais pourquoi ne pouvait-il pas avancer ? Aerith !

Cloud prit alors conscience qu‟il était à nouveau seul.

Sephiroth apparut soudainement à trois mètres devant lui.

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Cloud sentit sa volonté flancher et inconsciemment, il essaya de

résister. À quoi ? Il ne le savait pas très bien. Sephiroth ne semblait

pas le voir. Il semblait réfléchir à haute voix.

- Hum. Elle a l‟intention de s‟interposer ?

Sephiroth tourna la tête dans sa direction et son regard se fit

froid, cruel.

- Crois-tu qu‟elle sera à la hauteur ? ricana-t-il. Il va falloir

s‟occuper de cette fille.

Sephiroth éclata de rire. Cloud serra ses poings de rage. Pas

Aerith ! La forêt éclata soudain et tout devint blanc. Puis noir. Le

rire de Sephiroth résonnait toujours, où qu‟il était. Non, pas Ae-

rith.

- Cloud ! Tout va bien. C‟était un mauvais rêve.

Cloud ouvrit les yeux. Tifa était à son chevet, le visage inquiet.

Derrière elle, il pouvait apercevoir Barret, Cid, Vincent, Youffie et

Red XIII. Mais pas Aerith.

- Comment te sens-tu ? demanda Tifa.

Cloud fit un mouvement de tête qui rassura ses compagnons.

- Tu sais, Cloud, Aerith est partie, l‟informa Barret.

- Tout le monde est à sa recherche, compléta Cid. Elle reste

introuvable.

- La Cité des Anciens, dit alors Cloud. Elle est partie là-bas.

- Toute seule ? réalisa Youffie. Pourquoi est-elle partie toute

seule ?

Cloud résuma la situation au groupe. Aerith pensait que Sephi-

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roth allait bientôt invoquer le Météore. Et en tant que Cétra, elle

semblait connaître un moyen de l‟arrêter.

- Il n‟y a que Aerith qui puisse sauver la Planète désormais.

- Alors nous devons partir, dit Vincent. Qu‟adviendra-t-il s‟il

arrivait quelque chose à Aerith ? Si Sephiroth la trouve…

- Sephiroth sait déjà, l‟interrompit Cloud qui avait baissé les

yeux.

L‟ambiance devint glaciale.

- Allons-y Cloud ! reprit Red XIII.

Cloud fixait ses draps d‟un regard vide.

- Non, je ne peux pas, dit-il finalement. Si Sephiroth s‟approche

de moi, je risque de…

- Ouais bon sang ! réalisa Youffie. C‟est à cause de toi que Se-

phiroth s‟est emparé de la Matéria Noire !

- De ma faute ? murmura Cloud.

Cid lança un regard noir à Youffie qui comprit aussitôt qu‟elle

avait fait une gaffe. Cid s‟approcha de Cloud, le regard confiant.

- Je sais que tu as beaucoup de problèmes, petit. Nous en

avons tous. Tu ne te comprends pas toi-même, certes. Mais tu dois

prendre conscience du fait qu‟il n‟y a plus aucun moyen de sauter

de ce train en marche. Il faut attendre d‟être arrivé au bout de la

ligne.

- Cloud, continua Tifa, nous sommes arrivés loin, ne crois-tu

pas qu‟il est temps de régler tes comptes avec Sephiroth ?

Cloud voyait bien que ses compagnons essayer de lui remonter

le moral. C‟est vrai mais il y avait plus que ça. La situation lui

échappait.

- Non, je ne peux pas, répondit-il. J‟ai peur. Si je continue, je

vais devenir dingue. J‟ai peur…

Barret sentit la colère le submerger. Après tout ce chemin…

- Tu n‟es qu‟un imbécile, c‟est tout ce que tu es ! cracha-t-il.

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D‟ailleurs, combien de personnes sur cette planète peuvent affir-

mer savoir qui elles sont réellement ? Les gens sont déprimés parce

qu‟ils ne savent pas ce qui va leur arriver. Mais ils continuent à

vivre. Ils ne fuient pas ...

Cloud n‟avait pas la force de répliquer. Barret avait raison.

Mais il avait trop peur de ce qu‟il pourrait faire. Si Sephiroth lui

intimait l‟ordre de tuer ses compagnons ? Non, il ne pouvait pas

les accompagner.

- Cloud, dit Tifa. Tu viendras avec nous n‟est-ce pas ?

Cloud regarda Tifa. Elle croyait en lui. Mais qu‟était-il supposé

faire ? Continuer ?

- Cloud… commença Tifa.

- Arrête Tifa, l‟interrompit Red XIII. Donne-lui un peu de

temps. Il doit prendre sa décision seul.

Tous ses compagnons sortirent un par un. Vincent et Cid avec

un « On croit en toi mon gars ! », Barret en maugréant, Red XIII

avec un regard sage et Tifa qui fermait la porte, dans une lourde

atmosphère.

Cloud se retrouva seul. Il ne restait plus qu‟à choisir. Il ne pou-

vait pas abandonner la Compagnie. Ils avaient tellement parcouru

ensemble. Chacun d‟eux avaient leurs problèmes, pensa Cloud,

comme l‟avait dit Cid. Barret et son passé. Youffie et son village.

Vincent et Lucrécia. Cid et Shera. Mais ils n‟avaient jamais eu peur

de ce qui pouvait leur arriver. Aerith… Oui, il devait continuer

pour elle. Il devait la protéger. Même de Sephiroth.

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- Cloud ! s‟écria Tifa son visage s‟éclairant.

Barret ne cacha pas son sourire. Chacun adressa un regard ami-

cal à Cloud. La joie était revenue, se propageant dans toute la

Compagnie.

- Alors tu veux en savoir plus sur toi-même ? dit Barret. Même

si tu piques ta crise à la vue de Sephiroth, ce qui doit arriver arrive-

ra. Je retournerai ta tête de susceptible et je te ferai redevenir

normal.

La Compagnie éclata de rire. Tifa s‟approcha de Cloud avant

de le serrer dans ses bras, heureuse de l‟avoir retrouvé.

- Cloud, tout ira bien, nous sommes avec toi.

- Mais…

- Ce qui doit arriver arrivera ! reprit Barret.

Cloud porta son attention sur Barret. Oui, il avait raison. Cloud

avait peut-être peur de découvrir la vérité. Mais à cet instant pré-

cis, il venait d‟apprendre une chose importante. Il pourrait tou-

jours compter sur ses compagnons.

- Allez, dit alors Cid, partons à la recherche d‟Aerith.

Ils accostèrent l‟après-midi sur un long rivage. Les hautes mon-

tagnes enneigées leur faisaient face, presque menaçantes. Ils laissè-

rent le Tiny Bronco sur place, et commencèrent la marche de trois

heures, d‟après les estimations de Cid. Dès que Cloud lui avait

parlé d‟une forêt étrange, Cid n‟avait pas attendu longtemps avant

de reconnaître la Forêt Endormie ou Enchantée comme tout le

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monde l‟appelait. Enfin, Cid déclarait qu‟à son époque, c‟était bien

connu. Depuis…

Ici, l‟air était frais et la brise laissait place à de grandes bour-

rasques glacées provenant des flancs enneigés. Cid avait parlé d‟un

petit village qui avait été construit à proximité de la Forêt Endor-

mie. Ils l‟atteignirent sans encombre.

Le village aux ossements. Il devait y avoir là une quinzaine

d‟hommes tout au plus qui travaillaient sans chemises sous un soleil

qui était encore assez conséquent. Le sol inégal en tout point per-

mettait de se rendre rapidement compte du genre d‟activités quo-

tidiennes : les fouilles.

- Bienvenue au Village des Ossements, le paradis des amoureux

de la nature ! Nous faisons des fouilles. C‟est comme si la Planète

racontait son histoire.

Cloud se tenait devant un homme assez âgé dont le visage

imposait une certaine autorité et du respect. Derrière lui, il pouvait

voir une étagère remplie d‟objets assez étranges, des jarres, brace-

lets et bijoux qui semblaient avoir été déterrés. Cloud alla droit au

but en expliquant les raisons de leur présence ici.

- La Cité des Anciens ? répéta l‟homme. Ah ! Tu parles de la

Cité Perdue ! Oui, je me souviens, une jeune fille est passée par là

ce matin. Je l‟ai prévenue mais elle a pris le sentier de la Forêt

Endormie.

La présence de la Compagnie dans un tel lieu suscita alors

l‟attention de quelques ouvriers qui travaillaient à proximité.

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- Oui, cette fille, reprit un ouvrier. La Forêt est endormie en ce

moment et celui qui s‟aventure sera jeté dans le trouble. Vous

pouvez y entrer mais vous n‟en sortirez peut-être jamais.

Cid hocha la tête. Il se rappelait. Quand à l‟époque la forêt

avait été découverte, plusieurs hommes s‟étaient perdus en s‟y

aventurant. Cela avait fait grand bruit.

- Mais cette fille et récemment un homme en cape noire y sont

entrés, affirma un autre ouvrier.

- Mais alors comment peut-on entrer sans se perdre ? demanda

Tifa.

Silence. À leur connaissance, personne n‟était jamais revenu de

la Forêt Endormie. Cloud aperçut une femme se dirigeant lente-

ment vers le groupe.

- On dit que lorsque la forêt est réveillée, déclara-t-elle d‟un

ton sûr, elle vous ouvre le chemin. Pour cela, il vous faudra la

harpe lunaire.

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Chapitre 33 - La cité des Anciens

- C‟est incroyable ! s‟exclama Youffie.

La Compagnie marchait groupé le long d‟un sentier sinueux. La

forêt était comme Cloud l‟avait vu dans son rêve. L‟atmosphère

était agréable et enchanteresse. Des arbres à perte de vue. Un

chemin était soudain apparu lorsque Cloud avait joué la Harpe

Lunaire. C‟est Aerith qui l‟avait laissée à la femme. Au cas où.

Ils marchaient silencieusement, respectant l‟harmonie des lieux.

Ils passèrent sous un grand tronc d‟arbre qui était couché au sol,

puis marchèrent en équilibre le long d‟un autre tronc aux dimen-

sions gigantesques. C‟était toute une aventure. Ils prirent une tren-

taine de minutes pour traverser la forêt.

Et puis la forêt s‟arrêta brusquement, un peu comme s‟ils sor-

taient d‟un tunnel. Ils s‟arrêtèrent époustouflés. Les Anciens avaient

construit leur village dans un style très particulier. Le temps avait

peut-être arrondi quelques coins mais tout était resté intact. Le

village semblait avoir été taillé dans un matériau particulier qui

rappelait un aspect de corail. Oui, on aurait dit qu‟on se serait

trouvé sous l‟eau tant la flore du paysage y ressemblait.

Une route, comme tracée au sol, se divisait en trois chemins

plus fins. L‟une les mena aux habitations, resplendissantes et cons-

truites toutes selon le même style, une maison circulaire munie

d‟un toit en paille. Il y en avait une vingtaine, assez proches.

Le deuxième chemin se terminait devant une grande maison-

née, plus imposante mais aussi vide que les autres. La porte arrière

découvrait un petit sentier qui se dirigeait vers un gigantesque

amphithéâtre aux dimensions surprenantes. Il régnait un calme

extraordinaire et il était impossible d‟imaginer ce qu‟aurait été un

tel endroit en d‟autres moments.

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Le troisième et dernier chemin, quant à lui, se résumait en une

ligne droite qu‟ils parcoururent pour être arrêté par un petit étang

aux eaux calmes. Derrière se dressait un drôle de bâtiment en

forme de coquillage.

Ils visitèrent la cité de long en large, examinant tout. Tout avait

été conservé, les lits comme les cuisines. Il ne manquait plus que les

habitants.

Alors que la nuit commençait à tomber, ils décidèrent quelque

peu bredouilles de dormir dans l‟une des maisons des Anciens. Les

lits étaient moelleux et la température agréable. De toute façon,

c‟était ici qu‟Aerith devait se rendre. Cloud était persuadé qu‟ils

allaient la trouver.

Au milieu de la nuit, Cloud s‟éveilla en sursaut. Il ne se rappe-

lait plus de ce qu‟il avait rêvé mais il était sûr d‟une chose. Aerith

était ici et quelque chose allait se passer.

Cloud réveilla toute la Compagnie. Et ils restèrent quelques

instants silencieux. Ensuite, ils sortirent au clair de lune.

Leurs pas les amenèrent à l‟étang. Cloud marchait devant, cher-

chant des yeux une silhouette familière. Aerith… Son cœur battait

rapidement malgré lui, impatient de la voir. Maintenant qu‟il y

pensait, il ne pouvait pas comprendre pourquoi Aerith ne l‟avait

pas emmené avec elle. Désormais, une chose comptait, c‟était de la

retrouver et de la savoir près de lui à chaque instant.

Une faible lueur émanait du coquillage. Cloud pressa le pas. À

l‟intérieur du bâtiment, le chemin tournait en spirale. La veille, un

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meuble massif leur avait caché quelque chose de capital. Ayant

maintenant disparu, il pouvait apercevoir le début d‟une échelle.

Et juste à côté, une Matéria bleue.

Cloud la prit et sut tout de suite qu‟il s‟agissait de la Matéria

Comète. Beaucoup moins puissante que celle du Météore, elle

devait avoir les mêmes effets. Cela pourrait être intéressant.

Aerith était quelque part en dessous, il le savait. Alors, lançant

un regard silencieux à ses compagnons, il enjamba l‟échelle.

Bleu. L‟endroit était surréaliste. Ils marchaient à présent en file

indienne sur un chemin en verre qui n‟arrêtait pas de descendre en

tourbillonnant. Du bleu partout. Puis ils virent au loin, un genre de

petit temple entouré d‟une immensité d‟eau. De l‟eau à l‟infini.

Près du rebord, des piliers étaient bâtis dans l‟eau, menant à

une petite plate-forme circulaire. Aerith se tenait au centre, à ge-

noux. Ses yeux fermés, ses mains étaient jointes devant sa poitrine.

Elle priait.

Cloud se sentit immédiatement rassuré et un poids énorme

disparut. Se tournant vers ses compagnons, il leur intima l‟ordre de

le laisser faire.

Aerith ne l‟avait pas entendu arriver ou si c‟était le cas, sa pré-

sence l‟indifférait. Cloud réalisa qu‟elle devait être en pleine com-

munion avec la mémoire des Anciens. Son visage serein et de toute

beauté hésitait Cloud à la faire reprendre ses esprits. Non, il n‟osa

pas se rapprocher et la dévisagea encore et encore. Aerith… Il

avait hâte de pouvoir lui parler, comme s‟il avait le pressentiment

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qu‟il devait en profiter avant que…

Un rire familier le fit sursauter. Cloud chercha tout autour de

lui sa provenance avant de se rendre compte qu‟il ne venait que

de l‟intérieur de sa tête. Soudain, il comprit ce qui allait se passer.

C‟était impossible, il ne pouvait pas…

Sa main prit soudainement le pommeau de son épée alors

qu‟une douleur sourde se réveilla, ravivant certains souvenirs dou-

loureux. Il dégaina son épée et le prit à deux mains. Aerith avait

toujours les yeux fermés. Puis par à-coups, il leva son épée au des-

sus de sa tête.

La Compagnie resta abasourdie lorsqu‟elle réalisa ce que Cloud

comptait faire. Il n‟allait quand même pas, songea Tifa qui se pré-

cipita sans plus réfléchir vers Cloud avant qu‟il ne soit trop tard.

Cloud était pris de convulsions et luttait désespérément pour ralen-

tir son geste. Il ne pouvait pas… tuer Aerith. Cette volonté n‟était

pas la sienne. On ne pouvait pas la lui imposer. Il aimait Aerith

plus que tout et maintenant qu‟il l‟avait compris, il ne voulait pas

la perdre.

Barret s‟élança à son tour. Il savait que Cloud pouvait être

contrôlé mais il était à milles lieues d‟imaginer que Sephiroth puisse

lui imposer un ordre comme celui-ci.

- Cloud ! cria Barret en les rejoignant.

- Arrête ! reprit Tifa en posant son pied sur la plate-forme.

Cloud abaissa son épée dans un arc de cercle meurtrier. La lame

s‟arrêta à cinq centimètres du visage d‟Aerith. Elle n‟avait pas bou-

gé du tout, inconsciente de ce qui se passait. Cloud tremblait vio-

lemment luttant intensément pour ne pas abaisser l‟épée. Puis cela

s‟arrêta tout à coup. Cloud laissa tomber son épée au sol le cœur

battant. Il n‟en revenait pas, il avait failli… failli…

Et puis ce rire à nouveau. Cloud leva la tête et aperçut une

silhouette qui tombait. Sephiroth.

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Tout se passa alors si vite. Cloud en eut le souffle coupé. Sephi-

roth se posa juste derrière Aerith et d‟un geste rapide et précis

planta sa masamune dans son dos, la transperçant de part et

d‟autre.

Le temps se figea. Aerith ouvrit ses yeux. Elle vit Cloud devant

elle et esquissa un sourire. Cloud… La bouche de Cloud formait «

non ! » mais aucun son n‟en sortit. Son regard était fixé sur celui

d‟Aerith, comme pour essayer de saisir l‟instant qui s‟enfuyait rapi-

dement. Aerith…

Sephiroth retira brutalement la lame et Aerith tomba en avant

dans les bras de Cloud qui s‟était agenouillé pour l‟attraper. Cloud

ne pouvait pas parler, juste la regarder, ne pouvant pas croire à ce

qui arrivait. Il passa sa main dans ses cheveux et essaya de la rassu-

rer comme si rien ne s‟était passé.

Aerith semblait esquisser un sourire comme pour le rassurer.

Cloud prit sa main, la serra fermement comme pour dire « je ne

t‟abandonnerai pas ». Aerith parvint à hocher faiblement la tête

avant de fermer ses yeux, alors qu‟une unique larme s‟en évadait.

Cloud ressentit une immense douleur et son regard devint flou.

C‟est à ce moment qu‟une petite Matéria d‟une couleur

blanche pure glissa de ses cheveux et tomba au sol. Elle vint re-

bondir sur les premiers piliers avant de plonger dans l‟eau, presque

sans bruit. Mais Cloud ne l‟avait pas remarqué.

- Aerith… parvint alors à dire Cloud.

Sa bouche était sèche, ses yeux le brûlaient. Toute la Compa-

gnie qui s‟était rapprochée était immobile, comme figée et cho-

quée de ce qui venait de se passer. Tifa comme Youffie ne ca-

chaient pas leurs larmes.

- Ne t‟inquiète pas, dit alors Sephiroth. Bientôt cette fille fera

partie de l‟Énergie de la Planète. Il ne me reste plus qu‟à aller vers

le Nord. La Terre Promise m‟attend par-delà les champs enneigés.

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Là-bas, je deviendrais un être nouveau en m‟unissant avec la Pla-

nète…

- Tais-toi ! lui ordonna Cloud qui avait levé sa tête, le regard

d‟une tristesse infinie. Le cycle de la nature et ton plan stupide, ça

ne veut plus rien dire. Aerith est… est partie. Elle ne parlera plus,

ne rira plus, ni ne pleurera, elle ne se mettra plus en colère… Et

moi ? Que suis-je censé faire ? Et cette douleur que je ressens ?

Sephiroth eut un sourire cynique.

- Qu‟est-ce que j‟entends ? Tu veux dire que tu peux ressentir

quelque chose ?

Cloud serra les poings d‟une rage intense. Mais pour qui le

prenait-il ? Sephiroth éclata de rire.

- Arrête de jouer au triste, pas besoin non plus de faire sem-

blant d‟être en colère. Parce que Cloud… tu n‟es… qu‟une ma-

rionnette.

Les derniers mots de Sephiroth avaient été prononcés d‟une

voix mécanique et méconnaissable. Cloud aurait parié qu‟il n‟avait

plus à faire à Sephiroth.

- Je suis… une marionnette ? répéta Cloud qui ne comprenait

plus rien.

Il y eut un flash blanc puis une explosion là où se trouvait Se-

phiroth. Puis la fumée tardant à se dissiper, ils se trouvèrent face à

un vieil adversaire.

Jénova ! Encore plus terrifiante et sanguinaire qu‟elle l‟avait été

à bord du bateau, elle paraissait maintenant presque inhumaine.

Son visage se résumait à un horrible rictus qui dévisageait la Com-

pagnie d‟un regard froid et mauvais.

Cloud prit instantanément Aerith dans ses bras, cherchant à

l‟éloigner. Barret le laissa passer, Tifa lui jeta un coup d‟œil rapide

et alors qu‟il posait le pied sur le premier pilier, il sentit la plate-

forme trembler de plus en plus fort. Vincent avait rejoint Cloud et

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avait pris Aerith. Cloud hocha la tête et Vincent d‟un saut puissant

atterrit sur l‟autre berge.

Au même instant, les eaux se déchaînèrent et furent soulevées,

formant un voile autour de la plate-forme. Barret et Tifa étaient au

sol près de Jénova qui se concentrait pour maintenir les eaux.

Cloud se retourna et plongea pour prendre son épée et évitant

ainsi une gerbe d‟eau qui l‟aurait assommé net.

Puis courant vers la créature qui le dépassait d‟un bon mètre, il

abattit son épée de toutes ses forces. Mais au dernier moment,

Jénova lança un bouclier d‟énergie qui l‟écarta violemment. Barret

avait pris sa Matéria de feu et tira alors une balle vers le bras droit

de la créature. La balle pénétra la chair et Barret choisit cet instant

pour embraser la balle. La colère envahit Tifa lorsqu‟elle pensa à

Aerith qu‟elle avait appris à aimer, lança son poing dans un style

qui lui était familier, déstabilisant la créature. Puis s‟appuyant sur

Jénova, elle fit un saut arrière qui la ramena à côté de Barret.

Jénova parut se stabiliser et alors que les eaux reprenaient leur

place, un bruit énorme attira son attention. Mais lorsqu‟elle leva

les yeux, il était trop tard. Une petite comète s‟abattait sur elle

détruisant la moitié de la plate-forme et la traînant sous l‟eau. Elle

ne remonta jamais.

Ils étaient tous réunis près de l‟étang, face au bâtiment en

forme de coquillage. Cloud tenait Aerith dans ses bras et il regar-

dait devant lui, le regard vide. Tous ses compagnons étaient der-

rière lui. Ils avaient tous les yeux embués et une profonde mélan-

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colie dans leurs regards.

Cloud fit quelques pas entrant dans l‟eau et s‟arrêta lorsqu‟elle

lui arriva à son bassin. Il déposa Aerith sur la surface de l‟eau et

observa son visage.

Aerith avait un visage d‟une extrême pureté. Elle semblait être

faite pour vivre, pensa Cloud. Elle n‟aurait pas dû mourir. Elle était

tellement belle. Il n‟oublierait jamais tous les moments qu‟il avait

passé en sa compagnie. Cette balade au Gold Saucer. Ce premier

baiser. Ce rêve. Cette façon de rire et de faire remonter le moral.

Tu es irremplaçable, songea Cloud. Je ne sais plus si je dois vivre

encore, ne serait-ce pour te venger. Pourquoi a-t-il fallu que cela se

passe ainsi ? Je… j‟aurai dû mourir à ta place…

Lorsque la vue de Cloud se brouilla, il n‟essaya pas de cacher

ses larmes dont une venait de tomber sur la joue d‟Aerith. Puis

dans un silence absolu, il laissa l‟eau emporter le corps d‟Aerith.

- Ecoutez-moi tous ! commença Cloud. Je suis Cloud, ex-Soldat,

né à Nibelheim. Je suis venu ici de mon plein gré, du moins c‟est

ce que je pensais. Mais pour dire la vérité, j‟en arrive à avoir peur

de moi. Il y a une partie de moi que je ne contrôle pas, ce qui m‟a

poussé à donner la Matéria Noire à Sephiroth, et qui m‟a failli

faire tuer Aerith…

Assis autour d‟une table, tous ses compagnons l‟écoutaient

attentivement. Lorsqu‟il prononça le nom d‟Aerith, Cloud s‟arrêta

un instant.

- Il y a quelque chose en moi, continua-t-il. Une entité qui n‟est

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pas vraiment moi. C‟est la raison pour laquelle je dois abandonner

ce voyage, avant de commettre un acte terrible.

Tifa ne s‟attendait pas à ça et allait protester mais Cloud avait

insisté au début pour que l‟on ne l‟interrompe pas.

- Mais j‟y vais, reprit-il. Il a détruit ma ville natale il y a cinq

ans, il a tué Aerith et maintenant il essaie de détruire la Planète. Je

ne pourrais jamais pardonner Sephiroth !

Cloud éprouvait une colère indescriptible. C‟était la vengeance

qui le faisait continuer. Sephiroth avait détruit toute sa vie, pensa

Tifa, et l‟avait presque achevé en tuant Aerith. Mais l‟affaire de

Cloud était devenue celle de la Compagnie. En tuant Aerith, Sephi-

roth n‟avait fait que de renforcer leur détermination et d‟accroître

encore la haine qu‟ils éprouvaient envers lui.

- Je dois… je dois continuer ! s‟écria Cloud. Et j‟ai un service à

vous demander. M‟accompagnerez-vous pour empêcher

l‟irréparable ?

Cloud ne fut pas surpris de constater que chacun hochait la

tête.

- Nous irons jusqu‟au bout, répondit Cid. On ne te laissera pas

tomber, petit ! Tu peux nous faire confiance.

Tifa hocha la tête. Oui, ils empêcheront Sephiroth de détruire

la Planète. La Compagnie était soudée, solide et confiante. Même

Youffie avoua qu‟elle n‟abandonnerait jamais. Ils étaient allés trop

loin pour abandonner. Beaucoup de choses s‟étaient passées. Et

quoi qu‟il se passe, ils resteraient toujours unis.

- J‟ignore comment Aerith a essayé de sauver la Planète du

Météore, dit alors Red XIII. Et je pense que nous ne le saurons

jamais. Mais il nous reste encore une chance. Nous devons abso-

lument récupérer cette Matéria Noire avant que Sephiroth ne

puisse s‟en servir.

Cloud acquiesça. Oui, Sephiroth avait dit qu‟il se dirigeait vers

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le nord par-delà les champs enneigés. Désormais, le sort de la Pla-

nète ne dépendait plus que d‟eux.1

1 Ce chapitre marque la fin du CD1 du jeu.

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Chapitre 34 - Gast et Ifalna

- Brrr, qu‟il fait froid ! maugréa Youffie en se frictionnant les

bras.

- J‟aperçois un village là au loin ! s‟exclama tout à coup Tifa en

claquant des dents.

Un soupir de soulagement s‟échappa de chacun. Après avoir

quitté la Cité des Anciens, ils avaient dû escalader tout un pan de

falaise et emprunté une grotte qui les avait conduits dans un vaste

champ enneigé. De la neige à perte de vue.

Certes, il ne neigeait pas et il n‟y avait aucun vent vraiment

ravageur, mais la température des lieux avaient fait vite chutés

celles de leurs corps. Il faut dire aussi qu‟ils avaient gardés les

mêmes vêtements que depuis le début du voyage.

Cela faisait bientôt trois heures qu‟ils marchaient alors sans

n‟avoir fait aucune halte. Cloud semblait ne pas se soucier du froid

qui l‟envahissait. Il marchait mécaniquement le regard vide et pen-

sait à Aerith malgré lui. Tifa avait essayé de lui parler un peu mais

il ne répondait que par monosyllabes et ses yeux semblaient avoir

perdus de leur clarté. Vincent, Cid et Barret les trois hommes les

plus âgés du groupe s‟étaient mis d‟accord. Seul le temps et la vo-

lonté pouvait le faire sortir de cet état là.

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Ils s‟arrêtèrent à l‟orée du village admirant le paysage. On pou-

vait compter une vingtaine de petites maisonnettes d‟où

s‟échappait pour chacune un long filet de fumée par les cheminées.

Il n‟y avait pratiquement personnes dans les ruelles à part quelques

animaux égarés près des poubelles. Des éclats de rire semblaient

parvenir de quelques maisons dont la lumière projetait quelques

ombres sur les fenêtres en bois. Il s‟agissait d‟un coin vraiment

charmant qui respirait un air de fraîcheur et de quiétude.

Une piste avait été construite derrière le village et courait le

long d‟une pente plutôt abrupte qui finissait dans un épais brouil-

lard. Au delà s‟élevaient quelques grands glaciers et montagnes qui

dominaient tout le paysage. Cloud serra lentement son poing.

C‟était là-bas qu‟il devait retrouver Sephiroth.

- Le village aux Glaçons, commenta alors Vincent d‟une voix

plutôt froide.

- Quoi ? demanda Tifa avec étonnement. Tu es déjà venu ici ?

Vincent hocha la tête silencieusement avant d‟avancer vers une

des premières maisons du village. Tifa se tourna vers Cloud qui

haussa les épaules. Apparemment, Vincent avait gardé de cet en-

droit un souvenir désagréable.

Youffie enfila les gants hâtivement tout en regardant ses com-

pagnons. Ils avaient tous revêtus des vêtements d‟hiver qu‟ils ve-

nait juste d‟acheter. L‟humeur du groupe était soudain joyeuse et

Cloud se surprit même à sourire en ressentant le froid partir. Ils se

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trouvaient encore à l‟intérieur du magasin et décidaient de la suite

de l‟aventure.

- C‟est impossible de continuer, déclara Barret, à part

d‟emprunter la piste de ski. Mais d‟après les habitants, une tem-

pête de neige sévit en ce moment en bas.

- Donc on doit passer la nuit ici ? demanda Youffie en se tour-

nant vers Cloud.

Cloud hocha la tête pensivement. Ils devaient absolument

trouver un endroit pour dormir. Un habitant qui les hébergerait ?

Vincent se tourna vers Cloud, silencieux.

- Je sais où dormir, dit-il, suivez moi.

La porte s‟ouvrit dans un grincement sourd. Vincent fit

quelques pas à l‟intérieur et alluma la lumière dans la pièce dévoi-

lant un salon poussiéreux. La cheminée semblait n‟avoir pas été

utilisée depuis des années et Youffie constata avec horreur la

couche de poussière présente sur tous les meubles. C‟était une

véritable maison abandonnée.

Ils trouvèrent quatre lits dans la pièce adjacente et une cuisine

plutôt satisfaisante d‟après Tifa. La maison possédait aussi une cave

qu‟ils visitèrent. En bas, c‟était différent. Il y avait là tout un maté-

riel informatique. Il s‟agissait sûrement d‟une pièce à usage scienti-

fique. Mais à qui pouvait appartenir tout ça ?

- La maison du professeur Gast, répondit Vincent comme s‟il

lisait dans les pensées de chacun.

- Tu veux dire… qu‟on est dans son laboratoire ? réalisa Barret.

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Vincent acquiesça et s‟approcha de l‟ordinateur qui reposait sur

la table.

- Oui, affirma-t-il tout en examinant l‟ordinateur. Tout ce tas

de ferraille marche encore. C‟est incroyable.

Vincent mis la machine en marche et après avoir pianoté rapi-

dement déclara que trois vidéos n‟avaient pas été supprimées.

Toute la Compagnie se rapprocha de l‟écran, curieuse.

L‟écran se brouilla et il n‟y eut que des parasites au début. Puis

une forme sombre apparut à l‟écran d‟abord totalement floue

avant que l‟image ne gagne de la netteté. Un homme d‟une tren-

taine d‟années se tenait devant elle les sourcils froncés avant de

sourire.

- Voila ! La caméra est prête, dit t‟il. Alors Ifalna, parle-moi des

Cétras s‟il te plait.

Le professeur s‟éloigna avant de s‟installer près d‟une femme de

son age. Cloud eut un frison. Elle ressemblait à s‟y méprendre à…

Aerith !

- Heu… commença-t-elle un peu gênée par la caméra, voici

environ 2000 ans, nos ancêtres les Cétras ont entendus le cri de la

planète. Ils furent les premiers à découvrir les blessures de la Pla-

nète au Pôle Nord.

- Dis-moi Ifalna, où est la terre appelée Pôle Nord ?

- Elle est par delà le Grand Glacier. Les Cétras y ont entrepris

une lecture de la planète.

Le professeur Gast fronça les sourcils.

- Tu peux nous expliquer ce dont il s‟agit ?

- C‟est assez difficile à expliquer avec de mots, mais c‟est

comme avoir une conversation avec la Planète… Quelque chose

est tombé du ciel, provoquant une large plaie à l‟endroit de la

chute, des milliers de Cétras se sont rassemblés, tentant de soigner

la Planète… Mais vu la gravité de la blessure, il faudra de nom-

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breuses années pour la Planète guérisse totalement.

Le professeur sortit un carnet de sa poche avant d‟y annoter

plusieurs mots d‟une écriture illisible. La question suivante sembla

couler de source.

- Est-ce que les Cétras ont des pouvoirs spéciaux pour guérir la

planète ?

- Non, répondit Ifalna en secouant la tête. Ce n‟est pas ce genre

de pouvoir… La force vitale de toutes les formes de vie de cette

planète devient de l‟énergie. Les Cétras ont tentés désespérément

de cultiver la terre de manière à ne pas réduire l‟énergie nécessaire.

Même ici, près de la Grotte du Nord, la neige ne fond jamais.

- Est-ce parce que l‟Énergie de la Planète est concentrée ici pour

soigner ses blessures ?

- Oui, l‟énergie que la Planète utilise pour se guérir a desséché

la terre… La Planète a tenté de persuader les Cétras de quitter le

Pôle Nord mais je…

La jeune femme serrait nerveusement ses poings et essuya furti-

vement ses yeux embués.

- Ifalna, arrêtons-nous, proposa le professeur.

Ifalna regardait dans le vide, comme si elle se remémorait cette

période sombre. Puis en apercevant le regard inquiet du professeur

esquissa un sourire.

- Je vais bien. Alors que les Cétras s-se préparaient à se séparer

de la terre qu‟ils aimaient, quelque chose est apparue. On aurait

dit n-nos parents, nos mères, nos frères… Ils nous montraient des

images de leur passé. C‟est alors que ce qui a blessé la planète, la

“crise du ciel” comme nous l‟appelons, est arrivé. Il s‟approchait

des Cétras avec des manières amicales, les trompant et finalement

l-leur transmettant le virus qui les transformait en véritables

monstres. Tous les clans Cétras sont tombés les uns après les

autres…

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Ifalna était devenue pâle. Le professeur s‟approcha d‟elle et

essuya les larmes qui coulaient sur ses joues tout en murmurant des

phrases indistinctes.

- Tu n‟as pas l‟air bien, déclara t‟il, faisons une pause.

Gast se leva et éteignit la vidéo.

- Ifalna, murmura Cloud après quelques instants. Ce n‟était pas

la mère d‟Aerith ?

- Oui, affirma Tifa, je m‟en souviens. Le professeur Hojo nous

l‟a révélé à Costa Del Sol.

Cloud acquiesça songeur. Aerith aurait aimé revoir sa mère.

Peut être qu‟elle l‟avait déjà retrouvée, d‟une certaine façon.

- La seconde vidéo s‟intitule : "Qu‟est ce que l‟Arme ?", informa

Vincent. Avec un grand A.

Cloud reprit ses esprits et regarda Vincent démarrer la seconde

vidéo. Il n‟avait jamais entendu le mot Arme.

La vidéo afficha à nouveau le professeur Gast et Ifalna.

- Ifalna, peux-tu faire un commentaire sur la chose appelée

Arme ?

- Oui professeur, dit-elle cette fois-ci avec un sourire malicieux.

Celle qu‟ Hojo prend pour une Cétra s‟appelait Jénova. C‟est elle,

la “crise du ciel”. Tant que Jénova existe, la planète ne peut pas se

soigner complètement. À cette époque, l‟Arme était le seul moyen

de défense de la planète, née de sa volonté. Mais elle ne fut jamais

utilisée. Finalement, les Cétras réussirent tant bien que mal à em-

prisonner Jénova et il n‟était plus nécessaire de réveiller l‟Arme.

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- Ainsi, l‟Arme a disparu ? demanda Gast.

- Non, elle ne peut pas disparaître… elle reste endormie

quelque part sur la Planète. Même si elle est enfermée, Jénova

peut toujours revenir à la vie. La Planète n‟est pas encore entière-

ment guérie, elle observe toujours Jénova.

- Mais alors, où se trouve l‟Arme ? demanda le professeur.

- Je ne sais pas, répondit Ifalna soudain inquiète. Je n‟entends

plus la voix de la Planète.

Gast la regarda un instant songeur. Il referma son calepin et

rangea son stylo dans sa poche.

- Merci Ifalna, ce sera tout pour aujourd‟hui.

- Et ben quoi ? Lance le dernier film ! fit Youffie.

- Ce n‟était pas une vidéo, répondit Vincent les yeux rivés à

l‟écran. C‟était un dossier nommé “confidentiel”, il contient deux

vidéos : “fille : 10ème jour après naissance” et “fille : 20ème jour

après naissance”.

- Tu crois qu‟ils parlent d‟Aerith ? demanda Tifa doucement.

Vincent haussa les épaules tout en lançant la vidéo. L‟écran

demeura noir. Puis la voix d‟Ifalna se fit entendre riante.

- Que fais-tu prof ?

- Oh, je voulais la filmer mais la vidéo fonctionne mal.

- Que veux-tu filmer mon amour ? Ais-je oublié quelque chose

?

- Non, ce n‟est pas ça, je voulais simplement filmer notre ado-

rable petite fille… Regarde, quand elle dort, elle a un visage

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d‟ange.

- Il vaudrait mieux lui trouver un nom plutôt que de la filmer,

qu‟en penses-tu ?

- Hé bien, j‟y ai réfléchi et… ce sera Aerith, cela te plaît ?

- Oh, égoïste ! Tu as de la chance que c‟est un joli nom ! Sur-

tout si on considère qu‟il est sorti de ta tête de pioche, ha ha ha !

- Ah c‟est comme ça ? Attends, tu vas voir comme je…

L‟enregistrement était terminé.

- Je sais, je mets le suivant, dit Vincent instantanément.

À nouveau, Gast et Ifalna s‟animèrent sur le petit écran.

- Encore une vidéo ? rouspéta Ifalna.

- Ne veux-tu pas immortaliser la jeunesse de notre enfant ? se

défendit Gast.

- Si tu continue à la gâter comme ça, elle ne deviendra pas très

forte… Elle est différente des autres enfants. Il faut qu‟elle sache

affronter les pires dangers.

- Ne dis pas ça. Je vous protégerai, toi et Aerith, quoiqu‟il ar-

rive. Vous êtes tout ce que j‟ai, je ne vous abandonnerai jamais !

Ifalna enlaça alors le professeur.

- J-je ne t‟ai jamais remercié je crois. Si on ne s‟était pas rencon-

trés, je…

Gast l‟interrompit en l‟embrassant. Un long baiser passionné.

C‟est alors qu‟on frappa à la porte.

- Allons, qui est-ce ? demanda Gast en s‟arrachant à Ifalna. Que

peut-on nous vouloir ?

Ifalna n‟eut pas le temps de répondre. A l‟instant, un bruit vio-

lent se fit entendre comme si l‟on avait défoncé la porte d‟entrée.

Puis des pas qui descendaient.

- Non ! C‟est eux ! cria Gast d‟épouvante en les apercevant.

Deux soldats Shinra armés accompagnaient le professeur Hojo !

- Hé hé hé ! ricana Hojo dans sa barbe. Je te cherchais depuis

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longtemps, Cétra. Professeur Gast, vous aussi ça fait un bail !

- Hojo ! Comment as-tu su ? demanda Gast étonné.

- J‟ai soulevé les montagnes pour vous retrouver. Deux ans

d‟attente, voilà le prix que j‟ai payé pour ce nouveau spécimen, ha

ha ha !

- N-nouveau spécimen ? comprit alors Ifalna effrayé. T-tu ne

parles pas d‟Aerith, j‟espère ?

- Aerith ? fit Hojo surpris. Quel joli nom pour un spécimen !

- J‟ai coupé tout mes liens avec la Shinra ! hurla Gast furieux.

Va-t-en, Hojo !

- Aerith n‟a rien à voir là-dedans, intervint Ifalna avec autorité.

Tout ce que tu veux c‟est moi, n‟est-ce pas ?

- Ifalna ! cria Gast en se retournant.

- J‟aurai besoin de vous tous pour mon expérience, déclara

Hojo avec un petit sourire de victoire. Vous comprenez cela pro-

fesseur n‟est-ce pas ? Il faut changer l‟avenir de la Planète.

- J-je ne vous laisserai pas faire ! lâcha Gast furieux.

Le professeur prit une chaise sur sa droite et la fit brandir de-

vant lui l‟air menaçant. Les deux soldats levèrent automatiquement

leurs fusils prêts à tirer.

- Non, pas de combat s‟il vous plaît, les arrêta Hojo. Ne gâ-

chons pas ces merveilleux spécimens.

C‟est seulement à ce moment que le professeur Hojo se rendit

compte qu‟une caméra était braquée sur eux, le voyant

d‟enregistrement étant allumée. Il fit un signe de tête aux soldats.

- À vos ordres ! dit l‟un d‟eux avant de tirer dessus.

L‟image devint alors noire, mais le son continuait de passer.

- Ifalna ! Prends Aerith et fuit !

- Non ! Chéri !

Des coups de fusils, des cris, le rire du professeur Hojo.

- Ah ah ah ! Des vidéos… Les Anciens ? L‟Arme ? Mais c‟est une

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montagne de trésors ! Merci professeur !

La vidéo s‟arrêta alors plongeant dans un silence profond la

Compagnie.

Alors voilà ce qui s‟était passé ici. C‟est là que le professeur Gast

avait été tué permettant à sa femme et à sa fille de s‟échapper.

Ifalna a alors parcouru beaucoup de chemins, a vécu l‟enfer, avant

de tomber à bout de forces sur ce quai où attendait Elmyra impa-

tiente de revoir son mari. Ifalna est morte ce jour là alors qu‟Aerith

devait vivre sa vie dans les taudis jusqu‟au jour où elle rencontre-

rait Cloud et que sa vie sera changé du tout au tout.

Cloud se tourna soudain et se dirigea lentement vers l‟escalier.

Et de s‟arrêter. Il ne pouvait pas continuer comme ça. Aerith était

partie heureuse, il le savait. Aerith aurait voulu qu‟il soit heureux.

Aerith aurait voulu…

Il sentit des bras l‟enlacer et se rendit compte qu‟il s‟agissait de

Tifa.

- On est tous avec toi, souffla-t-elle.

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Chapitre 35 - Tempête de neige

- Allez réveillez-vous !

Cloud réveilla un à un tous ses compagnons. Dehors le soleil de

levait paresseusement réchauffant l‟atmosphère et les cœurs. Cloud

avait réfléchi toute la nuit à ce qu‟ils allaient faire, conscient qu‟ils

ne pouvaient plus continuer à pied et une idée avait germé dans

son esprit. Dès l‟aube, il était allé chercher les informations près

des habitants qu‟ils avaient trouvés très matinaux.

- Mais pourquoi si tôt ? ronchonna Youffie.

Cloud les expliqua le plan et chacun approuvèrent. C‟était pas

mal comme idée. Et en plus, ils allaient pouvoir s‟amuser un peu.

Youffie fut la première à être prête.

- Ils sont ici ! Dépêchez-vous !

- Oui madame !

Lorsqu‟ils sortirent de la maison abandonnée, ils s‟arrêtèrent

stupéfaits. Une silhouette familière marchait à grands pas vers eux.

Elle était accompagnée par deux soldats en uniforme. A son hu-

meur, Tifa réalisa qu‟Elena n‟était pas du genre à aimer la nature.

- Cloud, déclara-t-elle sans reprendre son souffle, je ne te laisse-

rai pas aller plus loin.

- Pourquoi ? Qu‟y a-t-il plus loin ? demanda Red XIII inno-

cemment.

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- Tu n‟en sauras rien. Vous avez eu déjà pas mal de cran de

liquider notre chef !

- Tu veux dire… Tseng ? s‟exclama Vincent. C‟était Sephiroth.

- Je ne me laisserai pas duper, répliqua Elena furieuse.

- Nous ne mentons pas, affirma Cid.

- Vous ne perdez rien à attendre, siffla-t-elle. Bon… de toute

façon vous ne franchirez jamais le glacier à pieds, c‟est impossible.

Mais je vous fais la promesse qu‟on se reverra.

Elena fit volte face et s‟éloigna du groupe. Cloud se souvint

alors qu‟Elena était amoureuse de Tseng et put comprendre ce

qu‟elle pouvait ressentir.

- Vous êtes prêts ? lança Youffie impatiente.

Cid prit au moins cinq bonnes minutes à s‟attacher au surf refu-

sant d‟un air obstiné toute aide de la part de ses compagnons. Puis

s‟alignant face à la piste, ils essayèrent d‟appréhender ce qui aller

se passer.

- Et quand on arrive tout au bout de la piste ? demanda Tifa

soucieuse.

- Le grand saut, répondit Cloud. Ca nous secouera, c‟est évi-

dent. Après ça, il faudra se réunir.

Il y eut un silence de profonde réflexion pour voir si cela pou-

vait marcher.

- Allons-y ! ordonna Red XIII en hochant la tête.

Ils prirent de la vitesse en très peu de temps. La piste avait été

construite assez inclinée et offrait parfois quelques sauts. Cloud

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éprouva un sentiment de joie au moment où le vent s‟engouffrait

dans ses cheveux et qu‟il ne pouvait plus distinguer le paysage aux

alentours. Se concentrant devant lui, il s‟inclina pour aller encore

plus vite.

La descente prit alors un air de course où chacun essayait d‟aller

plus vite que l‟autre. Youffie profitait de sa petite taille pour se

faufiler entre eux, alors que Barret avait plus de mal à se déplacer.

Red XIII devait être le plus comique sur les deux planches de ski

attachées à ses pattes. Il passait soudain devant Vincent le regard

affolé.

- C-comment fait-on pour freiner ? hurla-t-il.

Et puis Cloud aperçut une bosse et prenant son élan se retrouva

dans l‟air où il eut juste le temps de ramener la planche de surf à sa

taille avant de retomber proprement devant Cid.

- Excellent ! commenta Tifa en se mettant au niveau de Cloud.

La descente durait plus d‟une vingtaine de minutes, s‟était in-

formé Cloud. A présent, la piste devenait sinueuse et des bon-

hommes de neige étaient apparus rieurs et spectateurs. Tifa slalo-

ma rapidement tout en gardant une bonne vitesse alors que Red

XIII tremblant fermait les yeux.

- Voilà c‟est la fin ! annonça Barret qui scrutait d‟un regard

soucieux le bout de la piste.

- On se retrouve en bas, rappela Youffie qui venait de sauter

sur place.

Cloud vit la piste s‟incurver vers le haut droit devant lui. Puis

fléchissant, il prit son impulsion. Au même instant, Tifa se mit à sa

hauteur. Cloud eut un regard furtif vers le bas et constata que le

brouillard épais ne le permettait pas de voir à quelle hauteur ils

étaient. Tant mieux.

Cloud regarda Tifa et sous une impulsion tendit la main. Ils

avaient atteints le sommet de leur trajectoire et commençaient à

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descendre à toute allure quand leurs mains se touchèrent, puis se

fermèrent.

- Tifa ?

Tifa se retourna vers la voix qui l‟avait appelé et se retrouva

devant Cloud qui demanda aussitôt si tout allait bien.

- Ca va bien, répondit t‟elle, mais où sont les autres ?

La couche épaisse de neige avaient fortement amorti leur chute.

Cependant, avec les différentes vitesses qu‟ils avaient prises, ils

n‟avaient pas atterri au même endroit.

- Ohé ! Cid ? Barret ? appela Tifa en mettant ses mains en

porte-voix.

- Oui oui, on est là ! répondit la voix de Youffie.

Toute la Compagnie se réunit quelques instants plus tard. Tous

sain et sauf. Et quelques peu excités par ce qu‟ils avaient fait.

- Alors, où avons-nous atterri ? demanda Cid coupant net

toutes les conversations.

- On a sauté assez loin, remarqua Red XIII.

Cloud sortit alors de son sac la carte qu‟il avait achetée en

même temps que les planches de surf. Ils se penchèrent tous dessus.

- On doit être ici, finit par dire Barret en montrant du doigt

une intersection de chemin où avaient été dessinés trois arbres.

Cloud leva la tête à leurs recherches et put les distinguer loin de-

vant eux dans le brouillard qui commençait à se retirer.

- Ça caille ici ! réalisa Cid en sortant un autre pull de son sac à

dos. On va en mourir si on ne commence pas à marcher !

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- La vache, je suis gelée ! partit Youffie, en enfilant un troisième

pantalon.

Cloud expliqua rapidement qu‟ils devaient atteindre le Nord

de la carte. Le vendeur l‟avait conseillé de suivre le chemin de

droite pour sa facilité. Ils en avaient pour trois heures de marches

tout au plus.

- Mettons nous vite en chemin, déclara Tifa en enfilant un

bonnet.

Le brouillard se leva complètement au bout d‟une vingtaine de

minute offrants aux voyageurs une vision extraordinaire des lieux.

Les montagnes coiffées d‟une couche de neige étincelante offraient

un jeu de lumière presque magique sans perdre de leur conte-

nance. Ils restèrent bouche bée devant l‟immensité des lieux

comme taillés et calculés au centimètre près.

Les grands glaciers respiraient un air de fraîcheur et d‟harmonie

les motivant grandement dans le long voyage qu‟ils entrepre-

naient. Ils marchaient d‟un pas assez rapide ébouriffant du regard

toutes les joyaux que la nature pouvait créer et profitant des

bonnes conditions climatiques.

Ils suivirent un chemin déjà tracé et s‟enfonçait progressivement

dans l‟antre des monts enneigés. C‟est alors que la température

chuta d‟un coup comme s‟ils s‟étaient retrouvés sans vêtements. La

Compagnie avait apporté chacun un sac où plusieurs vêtements

supplémentaires avaient été prévues en priorité. Pourtant, ils eu-

rent beau être couverts partout qu‟il existait toujours ce courant

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d‟air frais qui s‟insinuait en eux chassant la plus petite parcelle de

chaleur. Leur allure en fut ralentie chacun essayant d‟imaginer

comment pouvoir avoir moins froid.

Cloud sortit la carte et signala alors au groupe qu‟il passerait

bientôt à coté d‟une grotte. Là-bas, ils pourraient se réchauffer en

faisant un feu.

Le chemin s‟éleva soudain alors qu‟ils traversaient un vieux

pont. La grotte se situait presque au sommet de la montagne.

La montée rude et longue les découragea plus qu‟autre chose.

Ils avançaient un pas après l‟autre, pensant au réconfort de la pro-

chaine pause. C‟est alors que Youffie qui marchait en tête s‟arrêta

stupéfait.

- Qu‟est-ce que ça fait ici ? demanda-t-elle.

Cloud s‟arrêta. Une véritable source d‟eau longeait le chemin.

Des fumées de gaz s‟en échappait, comme si… Cloud y plongea la

main avant d‟écarquiller les yeux. De l‟eau chaude ! L‟eau était

presque brûlante tellement il faisait froide. Il s‟agissait de vapeurs

d‟eau qui se dégageait un peu comme s‟ils s‟étaient trouvés dans

un sauna.

- Ouah, ça réchauffe ! cria Red XIII de joie.

- Super, je suis prête à remarcher un bon moment ! se réjouit

Tifa.

La joie retourna sur tous les visages. Mais comment était-ce

possible ? La source d‟eau chaude était quand même un véritable

paradoxe quand à la place où il se trouvait.

- Selon la carte, nous ne sommes plus très loin, annonça Cloud.

Quand nous serons arrivés à la grotte, nous aurons fait la moitié

du chemin.

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- C‟est là-bas ! s‟écria Tifa en montrant du doigt, vous voyez ?

Cloud acquiesça. La grotte était plus grande qu‟il avait imaginé.

Elle s‟étalait sous tout un pan de la montagne, une voûte qui

s‟enfonçait de quelques mètres dans la roche froide et givrée. Ils

eurent quand même une étrange surprise en y entrant.

A l‟intérieur, une femme se tenait immobile presque figée les

yeux fermés. Barret s‟en approcha étonné.

- Laisse-là… elle est sûrement morte de froid ! dit Vincent. Elle

n‟a presque pas de vêtements !

Cloud s‟affaissa au sol. Oui elle avait dû trouvé refuge dans la

grotte puis était morte de froid subitement alors qu‟elle était de-

bout. C‟était tout de même étrange. Barret approcha sa main de la

femme espérant la faire revenir à elle.

Il fit un bond de trois mètres lorsqu‟elle ouvrit subitement les

yeux alors que sa main se posait sur son épaule. Elle le lança un

regard menaçant.

- Vous avez un sacré toupet de venir poser vos mains sur moi !

cria la femme outrée. Ces mêmes mains sales qui ont touché cette

immonde source thermale !

- Désolé, nous ne pensions pas que… intervint Cid d‟un ton

pacifique.

- Taisez-vous ! Vous allez le regretter ! hurla la femme.

Une lueur verte familière enveloppa alors le corps de l‟étrange

femme. Cloud réalisa soudain qu‟elle faisait appel à la magie. Des

Matérias ? Mais Vincent avait déjà tiré interrompant le sortilège. La

femme tomba à genoux murmurant des propos incohérents. Puis

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elle disparut soudainement dans un flash lumineux.

- Mince ! Que s‟est-il passé ? demanda Barret qui avait juste

voulu vérifier si elle était vivante.

- Regardez ! s‟écria Red XIII. C‟est une Matéria rouge !

A la place de la femme qui avait disparu reposait une petite

pierre rouge. Lorsque Cloud la prit, il ressentit une chaleur

l‟envahir jusque dans son cœur. C‟était Alexandre.

Ils firent un feu et passèrent une vingtaine de minutes à récupé-

rer discutant de l‟évènement de la femme immobile. Cloud les

assura qu‟il ne leur restait plus que deux heures de marches envi-

ron. Trois quart d‟heures de descente. Puis, ils filaient vers le Nord.

Normalement, le froid allait les abandonner à ce moment là.

Cid maugréa. Le froid pouvait s‟avérer mortel s‟ils ne se dépla-

çaient pas vite.

La descente se fit dans la bonne humeur où chacun essayait de

garder son souffle et ses forces en évitant de parler. Le vent se leva

soudainement alors qu‟ils quittaient la montagne qu‟ils venaient de

descendre et qu‟ils s‟engageaient sur une surface plane.

Le vent avait eu la malhonnête idée de souffler contre eux

réduisant nettement leur allure de marche. Il s‟insinuait en eux

passant à travers la plus petite maille de vêtements et les transper-

çaient ainsi de part en part les faisant trembler littéralement

comme des feuilles. Cloud surprit Youffie parler tout seul avant de

comprendre que ses dents claquaient tellement fort qu‟il avait

pensé qu‟elle était en train de parler à haute voix. Bientôt, le vent

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redoubla de force et ils marchèrent à une allure de fourmi luttant à

chaque pas contre le froid extrême qui les étourdissait.

- On n‟y arrivera pas ! lança Vincent réaliste.

Cid marchait courbé comme les autres alors que le vent hurlait

dans leurs oreilles. Cloud estima pourtant qu‟il leur restait à peine

une demi-heure de marche. C‟était tellement bête de mourir de

cette façon, pensa-t-il.

- Je ne sens plus mes jambes ! cria Youffie paniqué.

Youffie tituba avant de tomber sur le sol. Barret s‟approcha

d‟elle et d‟un geste sans effort particulier la hissa sur son épaule

avant de faire un clin d‟œil à Cloud.

- Ca ira Tifa ? demanda Cloud en se tournant vers elle.

Tifa hocha la tête bien qu‟elle pensait le contraire. Ses forces

s‟épuisaient plus rapidement qu‟elle ne l‟avait cru. Et le vent ne

semblait qu‟empirer faisant déplacer de l‟air aussi glacé que des

glaçons.

Ils se remirent à marcher péniblement et bientôt Cloud et Tifa

s‟épaulèrent tandis que Red XIII avançait presque couché au sol.

- Ca devient impossible, constata Cid qui avait planté sa lance

dans la neige et s‟y tenait fermement.

Oui, Cid avait raison, pensa Cloud. Il s‟agissait sûrement d‟une

tempête de neige. Les conditions du voyage semblaient se détério-

rer de plus en plus assombrissant leur perspective de s‟en sortir.

La température chuta soudainement de plusieurs degrés alors

que le vent se décuplait. Vincent fut presque soulevé de terre pour

retomber quelques mètres plus loin. Barret posa un genou par

terre tandis que Cloud tenait fermement Tifa. Ses lèvres étaient

gelées et son visage était un masque de glace. Sa respiration était

faible.

- Désolé Cloud, murmura Tifa en fermant les yeux.

Mince ! Cloud secoua Tifa en vain. Inconsciente. Aux alentours,

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Vincent ne s‟était pas relevé et Cid tentait de rejoindre Cloud.

Barret et Youffie comme Red XIII n‟était pas à portée de vue. Le

brouillard s‟était levé et le blanc était la couleur dominante de tout

champ de vision. Cloud donna un coup de poing dans la neige,

furieux. La situation lui échappait totalement.

- Impossible… c‟est une véritable tempête de neige, cria Cid en

s‟approchant.

Cloud n‟avait pas entendu ce qu‟il avait dit tellement le vent

était fort. Cid écarquilla les yeux lorsqu‟il découvrit que Tifa était

inconsciente.

- Je suis désolé Cid, cria Cloud résistant vainement contre le

froid. Je n‟aurai pas dû…

Cid tomba devant lui comme une pierre. Cloud lui mis ses lu-

nettes d‟aviateurs sur les yeux et fut submergé par un sentiment de

remords. Il n‟aurait jamais dû les emmenés ici. C‟était un suicide.

Ils auraient dû mieux se préparer. Mais il n‟avait pensé qu‟à lui.

Comme toujours.

Ils étaient tombés au milieu même de la tempête de neige dont

parlait tout le monde au village. Cloud sentit ses forces

l‟abandonner et ses paupières devenir lourdes. Et alors qu‟il luttait

vainement seul au milieu de nulle part pour ne pas les fermer, ce

qui signifierait la fin de toutes choses, il distingua furtivement une

ombre passer à quelques mètres de lui, dans le blanc intense.

Cloud n‟eut pas le temps de se demander de quoi il s‟agissait. Il

n‟eut conscience que d‟un bien être immense qui le fulgura lors-

qu‟il s‟abandonna à fermer les yeux.

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Chapitre 36 - Ascension

- Cloud ! cria une voix familière.

Cloud ouvrit ses yeux et réalisa que Tifa se tenait près de lui. Se

relevant, il constata qu‟il se trouvait sur un lit bien moelleux près

d‟une cheminée où un grand feu faisait rage. Tifa esquissa un sou-

rire devant le visage stupéfait de Cloud.

- C‟est la maison de Holzoff, l‟annonça Tifa en lui prenant la

main. Mais viens, tout le monde t‟attends.

Malgré quelques courbatures et maux de têtes, Cloud réalisa en

suivant Tifa qu‟il était en bonne forme. Mais il savait qu‟il devait

leur vie à ce cher Holzoff.

- Bonjour ! Je m‟appelle Holzoff. Ça va faire vingt ans que je

vis ici !

Cloud dévisagea l‟homme dont il venait de serrer la main. Il

s‟agissait d‟un homme costaud, à l‟air jovial qui avait posé sur lui

un regard de profonde sagesse et de sympathie. Ses solides jambes

témoignaient des innombrables marches qu‟il avait faites et son

corps rustique en disait long sur son adhérence au froid intense des

lieux.

La Compagnie se présenta un à un et Holzoff paraissait très

étonné au fur et à mesure des présentations, sans doute par la

diversité des membres du groupe.

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- C‟est vraiment par hasard que je vous ai trouvé hier soir,

avoua t‟il en prenant un air sérieux. Il m‟a fallu faire quatre

voyages. Enfin, j‟avais surtout peur pour la petite là…

Youffie grimaça mais ne releva pas la répartie. Après tout, Hol-

zoff les avait sauvés in extremis. Ils leur devaient tout. Pourtant,

Holzoff ne demandait rien en échange.

- Hé ! lança-t-il d‟une voix chaleureuse. Déjà que je ne vois

presque personne ici. Faites donc comme chez vous !

Cloud apprit alors à Holzoff qu‟ils avaient l‟intention de traver-

ser les Glaciers pour aller jusqu‟au Nord. Il lui expliqua pour

quelles raisons ils voulaient y aller, mais lorsque Red XIII lui parla

de Sephiroth et de la Shinra, il leva la main et leur apprit que s‟il

avait quitté le village aux glaçons pour venir y vivre isolé ici, ce

n‟était pas pour rien. Lassé des actes cruels des hommes, il avait

trouvé sur ces terres enneigés le bonheur auquel il aspirait tant.

Cloud esquissa un sourire. Oui, cela se voyait qu‟il était heu-

reux.

Holzoff fonça néanmoins les sourcils, comme songeur.

- Si tu as l‟intention de partir vers le Nord, alors tu devrais

écouter mon histoire. Et si nous passions tous dans la pièce d‟à

côté pour nous asseoir ?

Ils quittèrent la cuisine et passant dans la salle adjacente se re-

trouvèrent dans un vaste salon au décor ancien. La salle était tapis-

sée et un feu ardent brûlait dans une autre cheminée. Holzoff

s‟excusa pour préparer du thé, tandis que Barret distribuait des

vêtements chauds qu‟Holzoff leur avait gentiment offerts.

L‟atmosphère s‟anima bientôt comme si tous profitait joyeusement

de la chance qu‟on leur avait données de survivre à cette traversée

des Glaciers.

Il s‟entassèrent dans les fauteuils confortables se serrant les uns

contre les autres pour se réchauffer plus vite.

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Holzoff déposa les tasses devant eux et les servit. Cela les revi-

gora instantanément ingurgitant en eux une énergie rutilante. Ils

bavardèrent un moment avant que Cid ne lui demande de les

raconter son histoire.

- Vous avez déjà entendu parler de ceux qui ont défié la falaise

? demanda Holzoff en les dévisageant.

Barret et Tifa secouèrent la tête. Midgar était tellement éloi-

gnée des Glaciers qu‟on n‟en parlait jamais. Cloud n‟en savait rien

non plus mais il pouvait sans difficulté deviner le courage de ces

hommes qui partaient seuls ou à plusieurs défier les lois de la na-

ture.

- Selon une légende ancienne, partit Holzoff en fixant sa tasse,

il y a très longtemps, quelque chose est tombé du ciel ici. Cette

chose aurait surélevé la terre et créé cette falaise. Il y a trente ans,

Yamski et moi avons escaladé cette falaise pour découvrir ce qu‟il

y avait de l‟autre côté.

Cloud comprit qu‟il parlait de la « crise du ciel » qui était tombé

dans les Glaciers. Holzoff soupira et déposa sa tasse avant de les

regarder.

- Nous n‟y étions pas préparé, dit-il fatalement. Nous nous

attendions à ce qu‟il fasse froid mais pas si froid. Un vent glacial

soufflait continuellement sur cette falaise faisant chuter la tempéra-

ture de nos corps très rapidement. Yamski, qui se trouvait en-

dessous de moi, a lui-même coupé la corde qui le retenait. Et je ne

l‟ai même pas remarqué.

Tout le monde parut triste compatissant sans peine à sa douleur

qu‟il avait éprouvé ce jour là. Mais Holzoff retrouva vite le sou-

rire.

- Depuis, je me suis installé ici. Je continue à défier la falaise et

je surveille les grimpeurs.

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- Il y a deux précautions à prendre pour escalader cette falaise,

déclara Holzoff.

Toute la Compagnie était soudain attentive.

- Premièrement, vérifie ton itinéraire avant de te mettre en

marche, tu ne peux pas le faire en cours de route à cause de la

neige.

Evidemment. Cette fois-ci, ils allaient emmener plus de vête-

ments.

- Deuxièmement, à chaque fois que vous atteindrez une cor-

niche, profitez-en pour vous réchauffer.

Holzoff parlait d‟expérience et les apprit qu‟un vent glacial

balayait férocement toute la surface de la montagne. Vincent lui

demanda alors s‟il pensait qu‟ils avaient leur chance. Après

quelques secondes de réflexion, Holzoff hocha la tête convaincu. Il

n‟avait peut être jamais réussi à atteindre le sommet de la mon-

tagne, mais il pensait que seul il ne pouvait pas arriver.

- Lorsque vous monterez, expliqua t‟il, vous serez comme un

unique homme qui montera. Ensemble vous réussirez. Aucun

doute.

Cloud déclara alors qu‟ils ne voulaient pas perdre de temps. Ils

voulaient partir demain dès l‟aube. Holzoff parut légèrement déçu

de la hâte qui animait ses hôtes mais éclata presque de rire lorsqu‟il

entendit Youffie murmurer à Barret si ils allaient dormir ici.

- J‟allais justement vous le proposer ! dit-il d‟un air jovial. Vous

pouvez passez la nuit chez moi. En plus, j‟ai une bonne soupe sur

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le feu !

Ils passèrent un repas fantastique écoutant les aventures

d‟Holzoff. Il avait vécu tellement de choses extraordinaires, qu‟il

était presque incroyable de pouvoir discuter avec un homme d‟une

telle hardiesse. Sa voix était presque ensorcelante et narrait telle-

ment bien ses histoires qu‟ils restèrent assis bien longtemps après

avoir finis.

Youffie ne cessait de rire ou de trembler de peur dans les mo-

ments forts, et Red XIII posait toutes sortes de questions pratiques

l‟interrompant quelques fois. Cid et Vincent s‟était partagés la bou-

teille de vin du repas et racontaient à Holzoff quelques épisodes

de leur voyage. Le montagnard était stupéfait du trajet qu‟ils

avaient effectué réalisant qu‟ils avaient pratiquement parcouru

toute la Planète. Il profita pour avoir des nouvelles du monde

extérieur, comme il l‟appelait.

Cloud ne parlait pas beaucoup mais hochait la tête souriant

agréablement. Tifa qui le regardait, voyait qu‟il faisait des efforts

pour cacher sa tristesse. Lorsque Cloud surprit soudain son regard,

elle lui fit un clin d‟œil discret avant de se lancer dans la conversa-

tion.

Holzoff dut presque les obliger à gagner leurs lits pour être en

bonne forme le lendemain matin. Ils prirent presque une heure

pour préparer leurs sacs sous l‟œil expert d‟Holzoff qui les donnait

des conseils supplémentaires.

Finalement ils tombèrent sur leurs lits et trouvèrent le sommeil

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d‟une facilité déconcertante.

- Vous savez à quoi je pense ? fit Barret subjugué. Quand on

voit un endroit comme celui-là, on se rend compte à quel point la

nature est impressionnante.

Ils étaient tous réunis sur le pas de la porte et faisait face à la

falaise qu‟ils allaient escalader. Ils ne voyaient pas le sommet de la

montagne qui était masqué par des nuages de basse altitude. Des

volutes de neiges encadraient un paysage d‟une blancheur luxu-

riante, brillante.

- La planète est vraiment pleine d‟endroits magnifiques, com-

menta Red XIII.

- Si on m‟avait demandé de vivre ici, j‟aurais tout simplement

refusé ! déclara néanmoins Barret. Point de vue confort, je préfère

être à l‟opposé, comme à Midgar par exemple. Vu sous cet angle,

la Shinra n‟est pas une mauvaise chose. Ouh ! Mais qu‟est-ce que je

dis ?

- Le froid te monte à la tête Barret ! ria Youffie. Ha ha ha !

Bon, mettons-nous en route et suivons les balises qu‟Holzoff a

placée !

La maison de Holzoff était à cinq minutes de marches de la

première corniche.

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Holzoff avait placé une corde solide tout le long du chemin.

Au début, ils marchaient courbés le long du sentier qui serpentait

la falaise. Le vent s‟était levé et la neige tombait dru mais ils

s‟étaient mieux préparés cette fois-ci s‟armant de vêtements plus

efficaces.

L‟escalade commença au bout d‟une demi-heure. La difficulté

n‟était pas élevée et ils parvenaient facilement à atteindre chaque

corniche suivante. Dès qu‟ils s‟y trouvaient, ils se frictionnaient le

corps rapidement tout en reprenant des forces. Puis ils repartaient.

C‟est vers la dixième corniche qu‟ils commencèrent à ressentir

les effets du froid et des difficultés comme ils ne sentaient plus du

tout leurs mains. L‟escalade devint plus haletante et lorsqu‟ils attei-

gnaient les corniches, ils s‟empressaient de se réchauffer.

Cloud montait aussi vite qu‟il le pouvait sentant que

l‟endurance de chacun était mis en jeu. S‟ils atteignaient la grotte

dont leur avait parlé Holzoff, ils y parviendraient. Pour l‟instant, la

neige s‟était mise à souffler plus fort comme si elle avait voulu les

faire tomber de la paroi. Mais ils s‟accrochaient à la corde et mon-

taient pas après pas, déterminés.

- F-froid… Il fait trop f-froid !! jura Youffie qui venait de glisser.

- T-tais toi ! Concentre-toi s-sur le chemin ! répliqua Barret qui

tendait sa main pour l‟aider à se relever.

Cid avait cessé de compter les corniches sur lesquelles ils pas-

saient maintenant plus d‟un quart d‟heure à se réchauffer éloignant

ce moment où ils grimperaient offrant alors leurs corps sans dé-

fense à la fureur du vent qui les étourdissait.

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Ils commencèrent à tomber fréquemment jusqu‟à en avoir des

frayeurs. Les prises devenaient plus rares et surtout glissant. Red

XIII parvenait à monter seulement parce que les corniches étaient

proches l‟une de l‟autre. Il prenait son élan et montait d‟un trait,

ses pattes faisant office de véritables ventouses.

- Regardez ! Sur la corniche là-haut, une grotte !

Cid s‟aida de sa lance pour monter les derniers mètres alors que

Barret puisait ses dernières forces. Tifa poussa un long soupir de

soulagement tandis que Red XIII s‟écroulait sur le pas de la grotte.

Ils se reposèrent pendant une demi-heure profitant pour se

nourrir un peu. Puis, revigorés, ils s‟enfoncèrent dans la grotte.

C‟est ici qu‟Holzoff avait découvert ce que son ami avait fait et il

n‟avait pas voulu continué plus loin. Cloud estima qu‟ils avaient

franchi plus de la moitié du trajet.

La grotte n‟était pas sombre comme ils l‟avaient imaginée. Le

sentier qu‟ils empruntèrent était totalement givré et étincelant. Les

murs étaient faits de milles éclats et ils débouchèrent dans une

grande salle toute scintillante. Des grosses stalactites pendaient

dangereusement au plafond pouvant se fracasser au sol à

n‟importe quel moment.

La marche devint alors agréable chacun retenant son souffle

émerveillés pas l‟étrangeté des lieux. Ils entendaient le bruit régu-

lier d‟un liquide qui coulait goutte à goutte résonnant dans toute

la pièce. Les reflets se mélangeaient dans la glace impeccablement

lisse. Le chemin semblait tout tracé.

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Ils s‟arrêtèrent soudain scrutant le sentier qui s‟enfonçait dans la

pénombre grandissante. Ils venaient d‟entendre un bruit étrange et

Cloud aurait parié que le cri n‟appartenait à aucunes créatures

humaines. Plus encore, le cri lui avait paru presque familier comme

si…

Un homme en capuche noire vint alors atterrir devant eux,

comme propulsé par quelque force surhumaine. Le pauvre eut à

peine le temps de pousser son dernier souffle qu‟il succomba à ses

blessures mortelles.

- Qu‟est-ce qu‟il se passe ? demanda Tifa étonnée par

l‟irruption de l‟homme.

Le sol se mit à trembler et Cloud dégaina son épée par réflexe.

Cid pointa sa lance droite devant lui tandis que Barret et Vincent

chargeaient leurs armes. Et puis il sortit de l‟ombre soudainement.

Youffie fit un bon de trois mètres en arrière alors que Cloud

resserrait son épée.

- Ha non, pas maintenant ! fit Vincent.

Ils faisaient face à un dragon énorme, un dragon des glaces qui

possédaient deux têtes. Barret lança une boule de feu avant que le

dragon ne charge mais sa boule se désintégra en poussière

d‟argent. Le dragon dégageait une aura de glace qui gelait tous ce

qui se trouvait à proximité.

Cloud ne put réfléchir plus longtemps, sachant pertinemment

que le temps était compté, et sortit Alexandre de son encoche. Ils

savaient que la Compagnie n‟était pas en état de se combattre,

surtout devant un ennemi qui maîtrisait la température. Mais Red

XIII l‟arrêta. Il avait une idée.

Le dragon ouvrit grands sa gueule et de l‟énergie se concentra à

l‟intérieur visible par tous. Mais à l‟instant, une secousse le déstabi-

lisa le déconcentrant complètement dans sa tâche. Battant le sol

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pour se stabiliser, le dragon eut la bonne idée d‟ouvrir ses ailes aux

rayures blanches d‟argent. Mais trop tard cependant. Une large

brèche venait de s‟ouvrir sous ses pieds tandis que l‟énorme bête

tombait dans la fosse improvisée.

Red XIII fit apparaître un énorme rocher qui retomba lourde-

ment sur le trou enfermant le dragon à l‟intérieur. Aussi simple.

- Voilà ! s‟écria Red XIII joyeux.

Il y eut une fraction de seconde avant que le dragon ne com-

prenne ce qui lui arrivait. Puis dans un hurlement strident donna

un coup de queue qui ébranla le plafond et il réapparut devant le

groupe surpris. Il donna un coup de patte fulgurant à Cid qui alla

atterrir à quatre mètres plus loin, tandis qu‟une boule de neige

cueillait Vincent l‟emprisonnant dans une cage de verre. Le dragon

allait lancer une autre attaque similaire contre Youffie qui avait tiré

son shuriken mais elle disparut soudainement.

Les ombres dépeuplèrent les lieux alors qu‟un disque lumineux

était apparu devant le dragon. Il y eut un fantastique tremblement

de terre avant qu‟une énorme machine ne sorte de la terre. Il

s‟agissait d‟un gigantesque robot d‟une technologie avancée. Tout

un village se dressait sur sa tête. Une cité d‟Or. Alexandre ! Le

dragon sentant le danger recula, mais un rayon laser d‟une puis-

sance effroyable l‟atteignit de plein fouet et creusant un long tun-

nel dans la terre derrière lui. Alexandre prit ce chemin pour s‟en

aller.

La sortie de la grotte se trouvait juste derrière. Dehors, la neige

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ne tombait plus et le vent était devenu une brise fraîche qui les

rafraîchissait. En bas, ils ne pouvaient rien apercevoir excepté le

blanc intense qui s‟y trouvait.

Ils montèrent courbés la pente qui les menait vers le sommet de

la montagne. Youffie qui était en tête de marche était devenue

toute excitée à l‟idée qu‟ils avaient réussi à atteindre le sommet.

- On y est ! fit t‟elle en se plaçant sur la crête même de la mon-

tagne.

Elle s‟arrêta soudain avec un « oh ! » sur la bouche. Barret arri-

va à sa hauteur et écarquilla les yeux. Cid et Vincent étaient aussi

stupéfaits.

- Eh ! Qu‟est ce que vous avez tous ? demanda Tifa qui était

derrière Red XIII.

Cloud était le dernier à fermer la marche et lorsque Tifa s‟arrêta

devant lui il passa sur le coté se demandant ce qu‟il y avait de si

extraordinaire. Levant les yeux, il s‟immobilisa.

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Chapitre 37 - Terra Incognita

Levant la tête, Cloud s‟immobilisa.

La falaise qu‟il avait escaladée était en fait le bord d‟un cratère

immense. Au centre toutes sortes de débris, des gigantesques

pierres de différentes tailles gravitaient sur la blessure centrale. Une

substance verte émeraude s‟en était mêlée et tournoyait autour

montant vers le ciel. On aurait dit une immense tour de filets verts.

Cloud remarqua alors que la surface du cratère était recouverte

d‟une eau de la même couleur que celle de la substance verte. Ils

étaient face à un paysage d‟une beauté rare et chacun était stupé-

fait, encore plus stupéfait de découvrir un tel endroit si magni-

fique.

Vincent hocha la tête.

- Oui je crois comprendre, murmura t‟il.

- Un vieux cratère, dit Cid. Quelque chose est tombée du ciel et

s‟est écrasé ici en laissant une plaie béante sur la planète.

« La crise du ciel ». Il y a 2000 ans, le météore dont parlait

Ifalna était tombé ici même laissant échapper la « crise du ciel »,

une créature qui par la suite avait décimé tous les Cétras.

- Alors, toute l‟énergie concentrée ici doit permettre à la pla-

nète de se soigner ? supposa Red XIII en se rappelant ce qu‟avait

dit son grand père.

Cloud affirma. Oui, tout s‟expliquait. La substance verte n‟était

autre que la Rivière de la Vie qui essayait de soigner la blessure

que la comète avait infligée à la Planète. Cloud se figea. La Rivière

de la Vie ? Serait-ce… Tifa comprit instantanément.

- Sephiroth se servira de cette énergie pour invoquer le Mé-

téore, déclara-t-elle à mi-voix.

Red XIII déglutit et se retourna vers ses compagnons.

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- S‟il le fait, la prochaine plaie ne sera pas aussi petite ! fit-il

remarquer.

Mince ! Ils dévalèrent le versant de la montagne rapidement.

Ici pas de neige. Ils sautaient de pierres en pierres. Ils avaient at-

teints le fond du cratère et regardèrent stupéfaits l‟étendue d‟eau

qui recouvrait tout le surface du cratère. Le chemin était devenu

irrégulier et ils étaient obligé de trouver eux même un chemin

praticable et se voyaient souvent nécessaire d‟enjamber et même

d‟escalader.

- Regardez ! dit soudain Youffie en s‟arrêtant.

Au sol, plusieurs Matérias s‟étaient formées sous les flux

d‟énergie incessant, attendant d‟être ramassées. Cloud pouvait

apercevoir des Matérias de feu, de glace. Il réalisa alors que l‟air

était rempli de la Mako. Mais oui ! pensa-t-il, la Mako devait sû-

rement dériver de la Rivière de la Vie.

Youffie était excitée et s‟était mise à ramasser toutes les Maté-

rias qu‟elle pouvait. Cid se figea soudain et tendit la main dans un

signe d‟avertissement.

- Silence, taisez-vous ! fit-il. Ce son… Oui, je le reconnais,

c‟est…

Un énorme appareil volant passa soudain dans le ciel dans un

bruit ronronnant. Cloud réalisa qu‟il s‟agissait de l‟aérostat qu‟il

avait aperçu sur la passerelle du Soldat lorsqu‟il s‟était infiltré à

Junon. Il se rappela aussi qu‟il avait promis à Aerith de l‟emmener

un jour à bord.

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L‟Aérostat fendait les airs en direction du centre du cratère.

Rufus esquissa un sourire de victoire. Il avait enfin trouvé la Terre

Promise. Ses yeux brillaient ardemment et il ramena négligemment

une mèche de ses cheveux.

- Te voilà enfin, lâcha t‟il.

- Kya ha ha ! C‟est incroyable ! rugit Heidegger de rire.

- La Terre Promise ! Elle est à nous ! cria Scarlett joyeuse et

impressionnée.

La porte automatique de la salle de contrôle s‟ouvrit et le pro-

fesseur Hojo entra sans dire un mot avant de se poster près de

Rufus.

- Hé hé hé… Cette terre n‟appartient à personne. C‟est ici

qu‟aura lieu la Réunion, tout le monde se rassemble. Je me de-

mande si nous verrons Sephiroth.

Rufus lança un « hum ! ». Il n‟avait jamais aimé le professeur

qu‟il trouvait trop sûr de lui.

- Mais que vient faire la Shinra ? demanda Youffie en baissant

la tête.

Barret jura dans ses dents. Il venait de comprendre. La Shinra

voyait en ce cratère la Terre Promise. Et ils n‟avaient peut être pas

tort. Il y avait une tonne de Mako dans les environs.

- Vous vous rappelez ? fit Tifa alors. Néo-Midgar !

Mais oui ! La Shinra en avait parlé au cours de la réunion qui

avait fait suite à l‟effondrement du secteur 7. Une nouvelle Midgar

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avec beaucoup plus de réacteurs. Ce qui allait desséchait la Planète

de son Énergie. Mince, comme si ce n‟était pas suffisant avec Se-

phiroth qui voulait détruire le monde pour devenir un Dieu, la

Shinra s‟y mettait aussi avec sa Mako !

Conscients des dangers, ils accélèrent l‟allure et le terrain chan-

gea d‟aspect. Ils suivaient maintenant une allée bleutée marchant

dans l‟eau. Des pics de rochers s‟élevaient un peu partout autour

d‟eux comme s‟il s‟agissait d‟arbres.

Le chemin redevint de pierre et en levant la tête, constatèrent

qu‟ils s‟approchaient près de la tour de la Rivière de la Vie.

- Regardez, devant nous ! Il y a une file d‟hommes en capuche

noire ! fit Vincent.

Les serviteurs de Sephiroth marchaient en file indienne et mon-

taient le pan d‟une colline.

- Mais qu‟est ce qu‟ils font ? s‟exclama Barret.

Cloud était abasourdi. Il vit soudain Sephiroth au sommet de la

route qu‟entreprenaient ses serviteurs. Et lorsqu‟ils arrivaient près

de lui, Sephiroth les faisait basculer dans le vide. Et ainsi de suite,

ils se laissaient poussés par leur maître sans opposer aucun effort

de résistance. C‟était un véritable cauchemar.

- Ha ha ha, c‟est fini, pour vous tous ! dit Sephiroth en les aper-

cevant soudain.

- Sephiroth ! C‟est la fin ! répliqua Cloud en dégainant son

épée.

Sephiroth poussa dans le vide les deux derniers hommes enca-

puchonnés de la file.

- Tu as raison, c‟est la fin ! affirma-t-il. Ce corps n‟a plus

d‟utilité !

À peine eut-il prononcé ces paroles qu‟il disparu sans laisser de

traces.

- Il a disparu ? demanda Youffie prête à lancer son shuriken.

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- Il est peut-être toujours dans le coin, fit Vincent en se tour-

nant soudainement.

C‟est alors que la voix des hommes en capuche résonna du fin

fond du cratère. Tifa sursauta ne s‟attendait pas du tout à ça. Les

voix leur parvenaient même s‟il n‟arrivait pas à percevoir le fond

de l‟abîme dans lequel ils étaient tombés.

- Notre but est de remettre la Matéria Noire à notre maître…

- “Notre” but ? demanda Cloud comme s‟il espérait qu‟ils al-

laient répondre.

- Celui qui porte les cellules de Jénova. Sephiroth !

Sephiroth réapparut alors au dessous d‟eux dans un éclat de rire

incontrôlable. Vincent et Barret firent feu en même temps mais les

balles passèrent comme dans un nuage de fumée. Cloud était im-

mobile prêt à attaquer mais Sephiroth ne semblait pas menaçant.

Flottant dans les airs, il semblait… changer de forme !

- Regardez ! C‟est comme Jénova ! réalisa Tifa.

Le corps de Sephiroth prenait en effet des allures du corps de

Jénova, ce monstre sans véritable forme qui les avait attaqués à

deux fois de suite déjà. Puis sans crier garde, Sephiroth explosa

littéralement en une masse de chaire grouillante les projetant tous

à terre sous la surprise.

- Je n‟y comprends plus rien ! gémit Youffie, en se relevant.

Jénova se dressait devant eux encore plus effrayante que la

dernière fois. Elle était encore plus grande et c‟était sa chair muti-

lée qui lui servait de vêtements. Il n‟y avait pas de cohérence dans

son corps bien que sa tête ou ce qui semblait l‟être possédait des

griffes en guise de dents.

Cloud trancha l‟air de son épée pour dévier un projectile

gluant qui fonçait vers lui. Toutes les balles le transperçaient de

part en part mais les trous se rebouchaient. Jénova attaquait à

distance en lançant toutes sortes d‟objets étranges. Cid avait lancé

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sa lance dans sa tête mais la créature continuait de se bouger la

lance toujours figée dans sa tête insensible. Tifa parvint à contour-

ner la créature et matérialisant deux pics de glace dans ses mains

s‟en servit pour taillader le dos du monstre déchiquetant tout ce

qui était à portée.

Jénova déclencha une onde circulaire autour d‟elle qui repous-

sa tous ses attaquants. Cloud l‟évita au dernier moment en sautant

et d‟un revers de main décapita sa tête. Ils restèrent à proximité

regardant avec horreur la créature reprendre de sa contenance. Le

ciel devint soudain noir alors qu‟une dizaine de météores qui ve-

naient d‟apparaître fonçait vers eux. Cloud sentit une énergie ful-

gurante naître en lui avant de comprendre qu‟il s‟agissait de…

Bahamut !

Les comètes martelèrent le sol bruyamment alors qu‟une

épaisse fumée naissait autour de la zone affectée. Soudain, Jénova

qui gesticulait fut soulevé sur une plate-forme de terre vers les airs.

Elle montait, montait dans les cieux avant de s‟arrêter silencieuse-

ment.

Tournant sur elle-même, elle se trouva bientôt en face d‟un

grand dragon rouge sang. Ses grandes ailes fouettaient vigoureu-

sement l‟air et une force respectueuse s‟en émanait, figeant la créa-

ture sur place.

Néo Bahamut ouvrit sa gueule et une petite boule rouge se

dessina dans l‟air. Quelques secondes plus tard, Néo Bahamut

reculait sous l‟impact tandis qu‟un rayon de dix mètres de largeur

pulvérisait ce qui restait de Jénova.

La Compagnie revint dans la réalité stupéfaite.

- Ce n‟était pas Bahamut, fit Tifa toujours sur le choc.

- Il a évolué, réalisa Red XIII excité. Il est devenu Néo Bahamut

!

Là ou s‟était dressé Jénova reposait maintenant une petite

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boule noire familière. La Matéria Noire. Cloud sentait son cœur

battre la chamade dans sa poitrine.

- Cellules de Jénova… C‟était donc ça, la Réunion. La Réunion

de Jénova !

- Cloud ? demanda Cid. Sephiroth et Jénova ne sont qu‟une

seule et même personne, n‟est-ce pas ?

- Tu veux dire que pendant tout ce temps nous n‟étions pas à la

poursuite de Sephiroth ? réalisa Tifa.

Cloud hocha la tête. Il manquait encore plusieurs pièces à ce

puzzle machiavélique mais il s‟approchait petit à petit du dénoue-

ment final.

- Je vous expliquerai plus tard, dit Cloud. Pour l‟instant il faut

trouver Sephiroth et le détruire !

- Mais Sephiroth est… commença Barret.

Mais Sephiroth est mort. Cloud secoua la tête. Il ne pouvait pas

l‟expliquer mais il en était sûr.

- Il est là, il est forcément là. Le vrai Sephiroth se trouve plus

loin. Il libère une volonté surpuissante venue des profondeurs, par

la blessure de la Planète.

Cloud ramassa la Matéria Noire.

- Elle est à nouveau entre nos mains, dit-il. Il ne nous reste plus

qu‟à tuer Sephiroth et tout sera fini. Red XIII, je te confie la Maté-

ria Noire.

Red XIII parut surpris mais il pouvait comprendre Cloud. Sephi-

roth pouvait le contrôler à n‟importe quel moment et le lui don-

ner la Matéria Noire.

- Tu veux que je la garde ? Très bien. Je comprends.

- Je compte sur toi, Red XIII. Je pars dans le cratère, restez tous

ici pour l‟aider à garder la Matéria.

Toute la Compagnie protesta. Pourquoi alors que c‟était la fin

il les abandonnait maintenant ? Ils devaient continuer ensemble.

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C‟est ensemble qu‟ils pourront vaincre Sephiroth. Et la Shinra !

- Tu ne partiras pas sans moi ! l‟avertit Tifa.

- Mais Tifa…, se défendit Cloud.

- Ne t‟en fais pas ! intervint Barret. Je vous accompagne tous

les deux, je ne tiens pas à rester près d‟une Matéria aussi dange-

reuse.

Cloud parut réfléchir. Il soupira.

- Très bien. Mais que les autres restent ici pour aider Red XIII !

Vincent et Cid acquiescèrent. Youffie ronchonna mais Red XIII

affirma qu‟il pouvait compter sur eux. La Matéria Noire était en

sûreté ici. Cloud hocha la tête avant de s‟engager suivi de Tifa et

Barret dans le labyrinthe de pierre qui leur faisait face.

Ils avaient atteint le bout du chemin lorsqu‟ils s‟arrêtèrent. Un

petit rocher flottait cinq mètre plus loin et le chemin reprenait son

cours après un autre espace donnant sur le vide. Le problème

c‟était qu‟un champ d‟énergie se dressait dans les espaces vides leur

refusant le passage.

- Les effets s‟annulent toutes les vingt secondes, constata tout à

coup Cloud.

Ils passèrent ainsi en même temps sur le petit rocher puis sautè-

rent rapidement pour rejoindre la route alors qu‟un éclair fou-

droyait l‟espace où ils s‟étaient trouvés un instant plus tôt.

Les vents devenaient violents les empêchant d‟avancer en cou-

rant. Ils se trouvaient maintenant au cœur du cratère, dans la bles-

sure. Ils subissaient les effets de la Rivière de la Vie.

Il leur restait encore un bon bout de chemin à faire quand sou-

dain le sol se déroba sous leurs pieds. Tifa poussa un cri de sur-

prise. Tout devint blanc.

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Chapitre 38 - Illusion

La lumière baissa et à leur grande surprise, ils se trouvaient à…

Nibelheim !

Ils se trouvaient à l‟entrée du village. Les ruelles étaient vides et

le soleil semblait s‟être à peine levé. Une fraîche brise matinale

ébouriffa les cheveux de Cloud.

- Ce n‟est qu‟une illusion, créée par Sephiroth, commenta-t-il. Il

essaie de nous embrouiller. Tout se passera bien, il n‟y a pas à

avoir peur d‟une illusion.

Et puis comment pouvait t‟il les embrouiller avec une illusion

telle quelle ? Les maisons paraissaient si réelles que Cloud pou-

vaient distinguer mille détails possibles. Il s‟agissait d‟une perfec-

tion de la réalité.

Tifa et Barret avaient juré qu‟ils étaient à Nibelheim tellement

la ressemblance était frappante. Dans son cœur, Tifa savait que

quelque chose de tragique allait se passer.

- Bon sang, Cloud, regarde ! dit soudain Barret en pointant son

mini-canon droit devant lui.

Sephiroth venait dans leur direction, mais ne semblait pas les

regarder. Deux soldats l‟accompagnaient l‟encadrant. Cloud réalisa

tout de suite qu‟il s‟agissait du Sephiroth d‟il y a cinq ans.

Puis il comprit, comme Tifa. Sephiroth rejouait la scène de

l‟arrivée de Nibelheim il y a cinq ans. Cloud ne comprenait pas où

Sephiroth voulait en venir. Sephiroth s‟arrêta avant de se retour-

ner. Cloud s‟en souvint : c‟est à ce moment qu‟il entrait sur scène

et qu‟ils parleraient de leurs familles.

Cloud fonça les sourcils. Ce n‟était pas lui qui se dirigeait vers

Sephiroth. C‟était un jeune homme de son âge aux longs cheveux

noirs qui portait ses mêmes vêtements et son épée.

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- Ce n‟est pas Cloud ! Qui est-ce ? réalisa Barret, se souvenant

du récit de Cloud.

L‟homme aux cheveux noirs abordait maintenant le sujet de

familles. Sephiroth répondit d‟un ton vague que sa mère s‟appelait

Jénova et que son père… Il éclata de rire avant de se tourner vers

l‟entrée du village.

- Arrête, Sephiroth ! cria soudain Tifa qui comprit où il voulait

en venir.

Oui, elle savait pertinemment que Cloud ne s‟était jamais trou-

vée à Nibelheim il y a cinq ans. Mais elle savait aussi que Cloud

avait raconté une version des faits fausse mais d‟un air totalement

inconscient.

- C‟est tellement idiot, dit Cloud qui ne comprenait pas.

Sephiroth voulait troubler Cloud et le faire douter.

- Cloud… C‟est une illusion, ne t‟en fais pas ! assura Tifa.

Tout redevint tout à coup blanc lumineux.

- Et maintenant ? demanda Barret.

Ils se trouvaient sur la place principale du village et au moment

où tout le village était en proie aux flammes. Ils voyaient les mai-

sons s‟effondrer et entendaient des cris horribles venant de par-

tout. Il s‟agissait d‟un véritable massacre.

- Arrête ! cria Tifa à nouveau espérant que Sephiroth allait

abandonner.

- C‟est terrible, c‟est pareil qu‟à Corel, réalisa Barret rempli

d‟une rage folle.

- Cet incendie est réellement arrivé il y a cinq ans, dit Cloud

impuissant.

Oui, il était sorti du manoir Shinra et il avait aidé plusieurs

personnes du village. Il commençait à comprendre le message de

Sephiroth.

- Mais, celui qui va sortir du Manoir Shinra, ce n‟est pas moi,

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dit Cloud. Il veut encore nous montrer une de ses illusions stupides

!

Et en effet, l‟étrange remplaçant de Cloud, cet homme aux

cheveux noirs et à la carrure impressionnante sortit du manoir et

posa un regard affolé sur le village avant de se précipiter vers la

place principale.

- Regardez, qu‟est-ce que je vous disais ! fit Cloud lassé.

La scène se déroulait exactement comme Cloud l‟avait racontée

à Kalm. L‟étrange remplaçant parlait à Zangan et essayait de sau-

ver des vies. Tifa tremblait de tout son corps et avait la bouche

sèche.

- Je ne veux pas voir ça, Cloud, dit-elle maladroitement. Ne

regarde pas.

Cloud se tourna vers Tifa les sourcils foncés. Mais pourquoi

réagissait-elle comme ça ?

- Qu‟y a-t-il Tifa ? Il n‟y a pas à avoir peur, ce n‟est qu‟une

illusion, assura Cloud à son tour.

Barret sursauta ne laissant pas le temps à Tifa de le répondre.

- Nom de Dieu, fit t‟il encore sous le choc. J‟ai failli demander

à ce pauvre villageois s‟il voulait de l‟aide… Cette illusion est par-

faite !

- Sephiroth ! cria Cloud. Je sais que tu m‟entends, j‟ai compris

ce que tu veux me dire. Je n‟étais pas à Nibelheim il y a cinq ans,

c‟est ça ?

Sephiroth apparu alors devant eux. Barret fit un bond d‟un

mètre en armant son bras par réflexe. Tifa sentait son cœur battre

fort dans sa poitrine.

- Je vois que tu finis par comprendre, dit Sephiroth avec un

sourire.

Cloud secoua la tête exaspéré. Il ne pouvait pas comprendre

pourquoi Sephiroth jouait à ce petit jeu. Il savait parfaitement qu‟il

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avait été à la place de ce jeune homme aux cheveux noirs il y a

cinq ans.

- Tu essayes de me déboussoler, mais tes stratagèmes ne fonc-

tionnent pas ! dit Cloud avec un sourire. Je me souviens de tout !

La fournaise de l‟incendie, la douleur dans mon corps et dans mon

cœur !

Oui, il ne pourrait jamais oublier ce moment de sa vie qui était

gravé à jamais dans sa mémoire. Comment pouvait-il douter ?

- Ah oui ? sourit Sephiroth. Tu n‟es qu‟un pantin ! Tu ne peux

rien éprouver. Ce que je te montre est la réalité. L‟illusion, c‟est tes

souvenirs. Tu comprends ?

Cloud perdit patience.

- Je ne veux pas comprendre, je veux juste savoir une chose…

Pourquoi ? Pourquoi fais-tu ça ?

- Ha ha ha ! Je veux te ramener à la réalité ! répondit Sephiroth

d‟un air convaincu. C‟est pourtant étrange. Tu m‟as remis la Maté-

ria Noire et personne n‟aurait cru qu‟une expérience ratée serait

finalement aussi utile ? Hojo en mourrait s‟il l‟apprenait !

- Hojo ? Qu‟a-t-il à voir avec moi ? demanda Cloud qui ne

voyait pas où…

- Il y a cinq ans, affirma Sephiroth d‟une voix monocorde. Tu

as été fabriqué pièce par pièce ! Juste après l‟incendie de Nibel-

heim. Un pantin fait de fringantes cellules de Jénova, de son savoir

et du pouvoir Mako ! Un clone incomplet de Sephiroth, sans

même un numéro !

Cloud se figea alors que chaque mot l‟atteignait en pleine face.

Il avait été créé ? Comme Sephiroth ?

- Telle est ta réalité, ajouta Sephiroth souriant.

- Cloud, ne l‟écoute pas ! intervint Tifa.

Cloud se tourna vers elle. Bien sûr qu‟il n‟avait pas cru un mot

de ce qu‟avait dit Sephiroth. C‟était insensé. Et il avait des tas de

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raisons de prouver le contraire. En fait, Cloud trouvait tellement

stupide le raisonnement de Sephiroth qu‟il hésitait s‟il fallait rire.

C‟était n‟importe quoi. Mais il ne pouvait pas comprendre pour-

quoi Tifa s‟inquiétait tant pour lui.

- Tifa, tout va bien, assura t‟il d‟un ton parfaitement sûr. Ce

qu‟il dit ne m‟atteint pas.

Tifa ne se sentait pas pour autant soulagée. Il fallait vite le con-

vaincre totalement avant qu‟il ne se pose les mauvaises questions.

Et elle pensait que Sephiroth ne s‟arrêterait pas si près du but re-

cherché.

- Toute cette histoire d‟Hojo qui t‟as fabriqué est un mensonge

! renchérit Tifa rapidement pour le convaincre. Rappelle-toi ! Nous

avons des souvenirs en commun, notre enfance passée ensemble,

les nuits étoilées…

- Ha ha ha, Tifa, pourquoi as-tu si peur ? éclata de rire Sephi-

roth. Et si je montrais à tes amis ce que tu caches ? Ha ha ha, tu

n‟as pas l‟air bien tout à coup!

Cloud regardait Tifa et Sephiroth. Puis il remarqua que Tifa

peinait pour respirer et qu‟elle transpirait non pas à cause de la

chaleur des flammes, aurait t‟il parié. Tout à coup, Cloud pensa

que quelque chose ne tournait pas rond. Tifa évitait son regard et

baissait les yeux, toujours muette à la question de Sephiroth.

- Tifa, Sephiroth ment, n‟est-ce pas ? demanda Cloud.

Tifa ne pouvait pas regarder Cloud dans les yeux car elle savait

qu‟elle se trahirait immédiatement. Son cœur battait soudain la

chamade. Il fallait qu‟elle le rassure, qu‟elle trouve les mots justes.

- Cloud…, commença-t-elle.

Mais rien ne sortit d‟autre. Cloud sentait ses mains froides et un

sentiment de colère remonter. Il perdait le contrôle de la situation.

Il arrivait à se demander s‟il était bien là il y a cinq ans. Oui, oui. Il

en était sûr. Mais alors pourquoi Tifa en doutait ? Pourquoi jouait-

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elle ce jeu ?

- Pourquoi as-tu si peur ? demanda Cloud. Ne t‟inquiète pas

pour moi, je vais bien. Malgré ma confusion, je ne crois pas du

tout Sephiroth. C‟est vrai, parfois je ne sais plus très bien qui je

suis.

Tout semble se brouiller dans ma mémoire. Mais, Tifa, lorsque

nous nous sommes revus il y a cinq ans, tu m‟as tout de suite re-

connu, ce moment me rassurera toujours. Je suis Cloud de Nibel-

heim, même si je perds confiance en moi, c‟est la vérité.

Tifa réalisa que Cloud parlait avec sincérité. Pourtant, elle était

sûre que Cloud n‟était pas là il y a cinq ans. Les mots meurtriers lui

échappèrent sans qu‟elle le désire vraiment, comme si on les avait

arrachées de sa bouche.

- Non, c‟est faux, Cloud.

Cloud se figea sous l‟effet de la surprise.

- Qu‟est-ce qui est faux ? N‟ais-je pas grandi avec toi ? deman-

da-t-il.

- Ce n‟est pas ce que je veux dire… je… je ne peux pas

l‟exprimer avec des mots, j‟ai besoin de temps, donne moi un peu

de temps…

Tifa était pâle et respirait très vite. Sephiroth prit plaisir à inter-

rompre la scène à laquelle il assistait.

- Cloud, ne blâme pas cette pauvre Tifa. Jénova a le pouvoir

de modifier à sa guise l‟aspect, la voix et les paroles de n‟importe

qui. Elle s‟est simplement fondue avec les souvenirs de Tifa et t‟as

ainsi créé. Les enfants présents dans les souvenirs de Tifa… Un

garçon du nom de Cloud pourrait bien en avoir fait parti.

Cela voudrait dire que Jénova l‟avait créé en plaçant les souve-

nirs d‟un jeune Cloud dans sa mémoire ? Cloud n‟était plus du tout

sûr à présent. Tifa le prit le bras et l‟obligea à la regarder.

- Cloud, je t‟en prie, pour l‟instant, ne réfléchis pas.

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- Ha ha ha, réfléchis, Cloud ! ricana Sephiroth qui prenait plaisir.

Cloud ? Oh, excuse-moi, tu n‟as jamais eu de nom.

- Tais-toi ! cria Cloud en se retournant le regard perdu.

Sephiroth soupira. Tifa sentait qu‟il abattait sa dernière carte.

- Tu ne veux toujours pas comprendre ? dit t‟il d‟une voix sou-

dain triste. Te souviens-tu de la photo que nous avons prise en-

semble ? Tifa, tu t‟en rappelles, non ? Qu‟est-il arrivé à cette pho-

to, tu veux la voir ?

Cloud s‟en rappelait. Juste avant qu‟ils ne partent dans la mon-

tagne pour le réacteur ils avaient été pris en photo. Sephiroth, Tifa

et Cloud. Oui il devait être sur la photo.

- Cloud, ne…, commença Tifa hésitante.

- J-je devrais être sur la photo, coupa Cloud en la regardant

droit dans les yeux. De toute manière tout ceci n‟est… qu‟une

illusion !

Sephiroth retira la photo de sa poche et la regarda presque

nostalgique faisant impatienter Cloud. Il le tendit enfin. Tifa se

tenait debout au centre de la photo. A gauche se tenait Sephiroth

souriant, et à droite… encore cet homme aux longs cheveux noirs

! Cloud ne fut pas surpris comme s‟il s‟y était attendu.

Chacun le regardait attendant sa réaction.

- C‟est bien ce que je pensais, déclara Cloud. Cette photo est

fausse. La vérité est dans ma mémoire. Il y a cinq ans, je suis reve-

nu à Nibelheim pour inspecter le réacteur, j‟avais seize ans. La ville

n‟avait pas changé du tout. Qu‟ais-je fais alors ?

Cloud tentait de retrouver ses souvenirs pour prouver que tout

était faux, que cette histoire tournait au ridicule. Il voulait au

moins se le prouver.

- Ah, oui, continua-t-il trouvant la suite. J‟ai vu ma mère, je suis

allé chez Tifa, mais elle n‟était pas là. Nous sommes allés voir le

réacteur le lendemain, j‟en étais tout agité. C‟était ma première

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mission depuis que j‟étais devenu première classe dans le Soldat.

Cloud s‟arrêta soudain désorienté. Quelque chose le troublait.

- S-Soldat ? Première classe ? Mais quand suis-je entré dans le

Soldat ?

Tifa avait perdu la parole et regardait impuissante Cloud se

torturer l‟esprit avec ses questions. Barret ne trouvait pas les mots

non plus pour le rassurer.

- Mais comment intègre-t-on le Soldat ? s‟interrogea Cloud

encore.

Cloud commença à paniquer. Il ne se rappelait plus. Etais-ce

possible que…

- Cloud, dit Tifa comme pour le calmer.

Cloud se tourna vers elle bouleversé. Il semblait avoir réalisé

quelque chose. Avoir découvert. Tout semblait s‟écroulait autour

de lui. Il ne comprenait pas pourquoi il avait mis tant de tant à

comprendre.

- Pourquoi ? cria-t-il alors. Pourquoi ne puis-je pas m‟en souve-

nir ? J-je suis… Je sui… C‟est bien, je n‟avais pas à m‟inquiéter

parce que j‟étais…

Ses propos devinrent incohérents, des bouts de phrases répétées

d‟une voix saccadée où la peur se faisait ressentir.

- Cloud ! cria Tifa en se jetant dans ses bras.

Mais Cloud s‟en dégagea et posa sur elle un regard trouble.

- Allons Tifa, ça va, je te dis, affirma Cloud.

Mais les yeux de Cloud avaient perdu de leur couleur éclatante.

Et Tifa se sentit mal. Parce qu‟elle comprit qu‟elle pouvait le

perdre à tout jamais. Qu‟elle l‟avait déjà perdu parce que beau-

coup de choses venaient de changer.

Sephiroth disparut soudainement avec Nibelheim. Tifa prit la

main de Cloud alors que tout redevenait blanc pour la nième fois.

Mais cette fois-ci, Cloud ne la prit pas. Non, quelque chose

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d‟impossible était arrivée. Quelque chose qui avait fait naître un

autre Cloud. Un frisson le submergea violemment tandis que Tifa

disparaissait de sa vue.

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Chapitre 39 - Réveil et éveil

À l‟entrée du cratère, le reste du groupe commençaient à

s‟inquiéter sérieusement et se demandaient comment ils en avaient

pu être arrivé à ce point là. Ils n‟auraient jamais dû se séparer.

C‟était une évidence.

- Je me demande comment ils vont, se demanda Vincent impa-

tient.

- Ça commence à être long, se plaignit Youffie.

- J‟ai du mal à croire qu‟un si petit bout de Matéria puisse dé-

truire la planète, songeait Red XIII en regardant la Matéria Noire

que lui avait confié Cloud.

Il y eut un courant d‟air frais et un bruit étrange qui fit relever

la tête à Red XIII. Il constata stupéfait qu‟il se trouvait seul dans un

noir complet comme si le soleil s‟était couché. Mais où étaient

passés Vincent, Cid et Youffie ?

- Qu‟est-ce que c‟est ? cria-t-il au cas où si l‟on l‟entendrait.

Tout le monde va bien ? Que se passe-t-il ? Où sommes-nous ?

Tifa apparu soudain au loin et elle courait dans sa direction. Les

ombres s‟en allèrent et Red XIII se trouvait là où Cloud l‟avait

laissé. Au loin, Tifa courrait vers lui, seule. Red XIII était seul aussi

et Vincent ou Youffie ne donnaient pas signe de vie. Mais qu‟est ce

qui s‟était passé ? Tifa le rejoignit visiblement contente.

- Red XIII ! Tu es là ! Je suis si heureuse !

- Tifa ! Il y a quelque chose de bizarre, tout le monde a disparu

!

- Ils sont tous là-bas, expliqua Tifa. Cloud a des ennuis ! Va vite

les aider s‟il te plaît, je resterai ici !

- Je n‟y comprends plus rien, dit Red XIII en secouant la tête.

J‟y vais, prend soin de toi !

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Red XIII courut à toute vitesse suivant les traces de Cloud.

Lorsque Tifa le perdit de vue, ses traits changèrent progressive-

ment. Un rire dément vint alors résonner.

- Oui, ricana Sephiroth. Emmène-moi la Matéria Noire !

Sephiroth disparu dans un éclair de lumière et le reste du

groupe réapparut tous gisant au sol, inconscients.

L‟aérostat avait atterri un peu plus loin. Ils se trouvaient dans

un endroit étrange entouré de grandes pierres bleues transpa-

rentes. Rufus réalisa que les pierres étaient en fait recouvertes

d‟une couche de Mako.

- Magnifique, commenta-t-il.

- C‟est incroyable ! Rien que de la Matéria ! renchérit Heideg-

ger.

Scarlett se baissa pour ramasser une des boules qu‟elles avaient

tapées dedans en marchant. Il s‟agissait de petites Matérias qui

traînaient paresseusement par terre.

- L‟extérieur est plein de Mako et l‟intérieur est un trésor de

Matéria, ajouta t‟elle euphorique. C‟est vraiment la Terre Promise.

- La Terre Promise est une invention, une légende. Une histoire

de bonnes femmes, c‟est absolument ridicule.

Le professeur Hojo semblait chercher quelque chose ou plutôt

quelqu‟un. Il semblait impatient et regardait attentivement tout

autour de lui. Rufus parla haut et fort.

- C‟est ton manque d‟imagination qui fait de toi un scientifique

de deuxième rang.

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Hojo n‟eut pas le temps de répliquer. Soudain, un long cra-

quement se fit entendre dans le mur qui les faisait face faisant

trembler le sol.

- Que se passe-t-il ? fit Heidegger en sursautant.

Le tremblement n‟avait duré que quelques secondes.

- Ça vient de l‟intérieur du mur ! dit Rufus en alerte. Il y a

quelque chose là-dedans, ça a bougé !

Un des reliefs de la paroi se mit à bouger et chacun put aperce-

voir un rond immense apparaître sur sa surface d‟une autre couleur

que celle du mur. Avant de se refermer. Le professeur Hojo fut

ébahi.

- L‟Arme, dit-il. Alors finalement, elle existe !

- Qu‟est-ce que ça veut dire ? demanda Rufus d‟une voix auto-

ritaire.

- L‟Arme, expliqua Hojo patiemment. Des monstres créés par la

Planète pour la protéger en cas de danger extrême. Le professeur

Gast en parlait dans ses rapports.

Rufus semblait stupéfait par l‟information qu‟il jugeait impor-

tante.

- Je ne l‟ai jamais lu, où sont ces rapports ? répliqua-t-il furieux.

Tu gardes beaucoup de choses pour toi il me semble !

Le professeur Hojo ne répondit pas et fixait le mur dans

l‟intention de revoir le rond qui était apparu, un rond de cinq

mètres de diamètres environ et qui n‟était que l‟œil de la créature

en question cristallisée dans la pierre.

- Monsieur le président, cet endroit ne me dit rien qui vaille, fit

Heidegger regardant le mur tous les sens en alerte.

L‟Arme lui faisait visiblement peur et toute la quantité de Mako

présente sur ces lieux ne lui paraissaient plus maintenant très im-

portante. Ils n‟étaient plus maîtres de la situation qui pouvait très

vite dégénérer.

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Soudain, Cloud apparut, flottant dans les airs, et descendit

lentement près d‟eux. Le professeur Hojo esquissa un sourire légè-

rement étonné.

- Hé ! D‟où viens-tu, toi ? demanda Rufus en l‟apercevant sou-

dain.

Cloud se posa sur le sol doucement. Il avait un regard absent

presque louchant.

- Sais pas, répondit t‟il d‟une voix bizarre. Ça va barder… Lais-

ser moi m‟occuper de tout et partez tant que vous le pouvez en-

core.

Rufus dévisageait Cloud stupéfait. Il ne reconnaissait plus du

tout celui qui l‟avait affronté sur le toit du bâtiment principal de

Midgar.

- Te laisser t‟occuper de tout ? répéta Rufus. Je ne comprends

pas très bien !

- C‟est ici qu‟a lieu la Réunion, où tout commence et tout finit,

fit Cloud en souriant.

Red XIII aperçut soudain Cloud. Puis la Shinra. Cloud se trou-

vait face à eux et semblait les parler. A l‟instant, Barret et Tifa arri-

vèrent de l‟autre coté face à Red XIII. Dès que Tifa vit Red XIII

courir vers Cloud, elle comprit instantanément ce qui allait se pas-

ser. Rufus tourna la tête et reconnut le spécimen.

- Je suis là Cloud ! Je suis venu t‟aider ! dit Red XIII en

s‟approchant.

- Merci, Red XIII, fit Cloud en lui ébouriffant la crinière. Où est

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la Matéria Noire ?

- Je l‟ai sur moi ! l‟assura Red XIII avec un sourire. Elle est en

sécurité !

Cloud eut un bref sursaut mais n‟en fit pas un compte. Il tendit

la main vers Red XIII.

- Bien, je vais la prendre, donne-la moi.

Tifa et Barret criait à présent en direction : « Non Red XIII ! ».

Mais aucune parole ne parvenait à Red XIII comme si un vent

malin avait fait dévier leur course.

- Tu vas bien, Cloud ? demanda Red XIII en dévisagent son

ami. Il venait de remarquer à quel point il était différent de

d‟habitude.

- Cloud ! cria Tifa en courant vers lui.

Ils n‟arrivèrent pas à temps. Cloud prit rapidement la Matéria

Noire du coup de Red XIII qui poussa aussitôt un soupir de soula-

gement.

- Ça me faisait un peu peur de garder cette chose ! avoua-t-il.

Cloud hocha la tête comme s‟il comprenait. Tifa arriva près de

lui et Cloud se retourna.

- Merci. Le reste, je m‟en charge. Merci pour tout mes amis, et

excusez-moi. Surtout toi, Tifa, je suis désolé. Tu as été si gentille

avec moi. Je ne sais pas quoi dire. Peut-être qu‟un jour tu rencon-

treras le vrai Cloud…

Hojo qui participait à la scène eut une moue de surprise avant

d‟éclater de rire comprenant ce qui se passait. C‟était formidable.

Heidegger regardait chacun, attendant un ordre de Rufus qui le

chargerait de s‟occuper de ces malotrus.

- Ha ha ha, c‟est parfait ! ricana Hojo au comble de la joie.

Cela veut dire que mon expérience est un succès total ! Quel est

ton numéro ?

Cloud se retourna faisant face à son créateur. Une tristesse im-

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mense se lisait sur son visage.

- Professeur, je n‟en ai pas, lui dit-il désorienté. Vous ne m‟en

avez pas donné car je suis une de vos expériences ratées.

Le professeur Hojo fit une grimace d‟horreur ne s‟attendant pas

du tout à ça.

- Quoi ? C‟est un de mes échecs qui finit par se retrouver ici ?

- Professeur, répliqua Cloud vivement. Donnez-moi un numé-

ro, s‟il vous plaît. S‟il vous plaît, professeur !

Cloud s‟était laissé tomber aux pieds du professeur. Red XIII ne

comprenait pas du tout ce qui se passait. C‟est à ce moment que

Vincent, Youffie et Cid apparurent là où s‟étaient trouvés Barret et

Tifa. Ils étaient tous réunis à présent. Et la Réunion pouvait com-

mençait.

- Tais-toi ! Misérable échec ! cracha Hojo impitoyable.

À ces mots foudroyants, Cloud s‟éleva dans les airs comme une

vulgaire marionnette en direction de l‟étrange entrelacs de racines

qui ornait le dessus du centre du cratère. Il y eut un tremblement

et une cristallisation géante glissa pour se retrouver au milieu du

nœud. Un corps se trouvait à l‟intérieur visiblement très bien con-

servé. Tout le monde était ébahi. C‟était le corps de Sephiroth.

Rufus regarda le professeur Hojo d‟un air furieux. Il semblait savoir

plus de choses qu‟il ne l‟avait pensé.

- Alors finalement tu le connaissais ? lui demanda Rufus.

Hojo ne cacha pas son sourire. Oui, il connaissait Cloud.

- C‟est un des clones que j‟ai créé après la mort du vrai Sephi-

roth il y a cinq ans, affirma t‟il. Les cellules de Jénova, de l‟énergie

Mako, mon talent et mon savoir alliés à la science et la nature,

voilà ce qui a donné vie à ce clone de Sephiroth ! Je n‟aime pas

l‟idée que ce soit un échec, mais la théorie de la Réunion de Jéno-

va a été vérifiée ! Même si le corps de Jénova est dissocié, il finira

toujours par se reconstituer, c‟est ça, la Réunion de Jénova !

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J‟attends depuis si longtemps le début de la Réunion, cinq années

sont passées ! Je pensais qu‟en conservant Jénova à Midgar, les

clones s‟y réuniraient. Mais Jénova a sa propre volonté ! Tout cela

est l‟œuvre du seul vrai Sephiroth ! Il ne se contente pas de ré-

pandre sa volonté dans la Rivière de la Vie, il veut manipuler ses

clones lui-même.

Au-dessus d‟eux, Cloud écoutait le monologue d‟Hojo. Il mar-

chait à présent le long d‟une racine la tête en bas se dirigeant len-

tement vers Sephiroth.

- Oui, dit Cloud comme s‟il se souvenait. C‟est ainsi que ça a

commencé.

- Je me demandais ou les clones allaient, révéla Hojo. Mais je

n‟avais rien compris.

- Je n‟ai pas compris, moi non-plus, reprit Cloud d‟une voix

méconnaissable. Je ne poursuivais pas Sephiroth, j‟étais appelé par

lui. Avec toute la haine et la colère que je lui portais, il m‟était

impossible de le chasser de ma mémoire. Sephiroth… Sephiroth !

Je suis là ! Je t‟ai apporté la Matéria Noire ! Ainsi, on se retrouve,

enfin.

Les racines tremblèrent encore révélant parfaitement la pierre

de Mako qui contenait le corps immobile de Sephiroth. Cloud

s‟arrêta à sa hauteur. Hojo jubilait de joie.

- Oui ! C‟est lui ! Il est là ! dit t‟il avec un plaisir évident. C‟est

parfait, à la fois la Réunion de Jénova et la volonté de Sephiroth !

Ce ne sera pas répandu dans la Rivière de la Vie, mais réuni ici !

Ha ha ha !

Tifa sentit la colère monter en elle. La joie du professeur la

mettait hors d‟elle. Et qu‟allait-il se passer avec Cloud. Redevien-

drait t‟il jamais comme avant ? Les tremblements recommencèrent

plus violent que jamais.

- Qu‟est-ce qui vous rend si heureux, professeur? s‟énerva Tifa.

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Vous savez ce que ça signifie, non ? Cloud a la Matéria Noire,

Sephiroth va invoquer Météore et tout le monde va mourir !

Hojo la regarda comme s‟il regardait un enfant naïf avant

d‟éclater de rire.

- C‟est un peu tard pour parler, intervint Rufus regrettant

presque amèrement le rire d‟Heidegger. Nous devons évacuer.

Venez tous avec moi, il y a beaucoup de choses que je veux com-

prendre.

Au-dessus d‟eux, Cloud regardait étrangement la Matéria noire

dans sa main.

- Cloud, non ! Arrête ! s‟écrièrent Youffie et Tifa ensemble.

Mais Cloud n‟entendait rien. Il avança lentement sa main vers

la pierre.

De l‟eau commença à tomber par petits filets de l‟entrelacs des

racines et Barret comprit que les racines devaient maintenir une

quantité d‟eau spectaculaire pouvant lâcher à tout moment. Les

tremblements s‟accentuèrent et ils quittèrent tous les lieux en direc-

tion de l‟Aérostat.

La main de Cloud s‟enfonça dans la pierre transparente comme

s‟il s‟était s‟agit de gelée de Mako. Et il plaça la Matéria Noire sur

la poitrine de Sephiroth. Aussitôt les tremblements s‟arrêtèrent et

Sephiroth ouvrit ses yeux.

Puis tout s‟effondra et la Rivière de la Vie s‟écoula en

d‟immenses flots au centre du cratère.

L‟Aérostat prit son envol in-extremis alors que les eaux se

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ruaient vers eux en furie. Tifa se tenait fermement aux barreaux et

tentait vainement d‟apercevoir Cloud. Elle n‟aurait jamais dû le

laisser. La tour d‟émeraude explosa dans une magnifique onde de

force qui envoya tout l‟équipage au sol et faisant dériver le vais-

seau de plusieurs kilomètres des lieux.

Puis il y eut le silence pesant. L‟Aérostat avait réussi à se main-

tenir dans les cieux et tournait autour des lieux. Youffie

n‟apercevait plus que les eaux de la rivière de la Vie qui se déver-

sait dans tout le cratère avec une force inébranlable.

Puis il y eut un bruit résonnant. Tifa essaya de chercher l‟origine

avant d‟écarquiller les yeux. Une main énorme venait de s‟abattre

sur le flanc d‟une montagne. Puis une seconde. Et là, un tête émer-

gea des flots, monstrueuse et spectaculaire. Puis l‟immense créature

se mit debout et parvint presque à atteindre leur hauteur. La créa-

ture fixait les cieux et poussa soudain un cri fulgurant qui obligea

chacun à se boucher les oreilles.

Il y eut une lumière étrange qui venait d‟apparaître à hauteur

de sa taille quand soudain elle explosa en un disque lumineux. A

l‟instant, la créature inhumaine fila en direction des cieux à une

vitesse flamboyante, renversant de nouveau l‟Aérostat.

Cid se mit sur pieds avec un nouveau juron lorsqu‟il aperçut

trois nouvelles créatures semblables qui venaient de se dresser dans

les eaux. Elles suivirent la première créature de la même façon en

dégageant une onde de chaleur tellement importante que le vais-

seau en reçut un coup grave.

Tifa fut projeté contre l‟un des poteaux du pont et fut assom-

mé aussitôt tandis qu‟elle rebondissait dans le vide. Barret s‟élança

et la rattrapa au dernier moment.

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Chapitre 40 - Prisonniers

Tifa marchait le long du quai réfléchissant à tout et à rien. Son

regard s‟attarda sur la silhouette d‟un jeune soldat qui était assis sur

les grandes marches menant au quai. Sa tête posée entre ses ge-

noux, il semblait vraiment mal en point, comme si quelque chose

de terrible lui était arrivé. Elle s‟approcha de lui, presque inquiète.

- Est-ce que ça va ? demanda-t-elle doucement.

Le jeune homme releva la tête et un regard surpris vint s‟y des-

siner.

- Tifa ? Tifa !

Tifa se figea. Cette voix, ce visage…

- Non ! C‟est impossible ! s‟exclama-t-elle avec joie. Cloud ?

C‟est bien toi ?

Cloud avait changé. Il était parti au Soldat et était devenu un

homme.

- C‟est ça… J-je suis Cloud ! répondit-il d‟une voix étrange.

- C‟est vraiment toi ? répéta Tifa sous le coup de l‟émotion.

Mais que fais-tu ici ?

Un sourire illumina alors le visage de Cloud.

- Ça fait un moment, hein ?

Tifa réalisa qu‟il n‟avait pas répondu à sa question. Tout à

coup, il était devenu joyeux alors qu‟un instant auparavant, il

semblait si triste.

- Qu‟est-ce qui t‟es arrivé ? reprit Tifa. Tu n‟as pas l‟air d‟aller

bien.

- Hein ? C-ça va, ne t‟inquiète pas.

Tifa l‟examina une fois de plus. Cela faisait tellement longtemps

qu‟elle ne l‟avait pas vu ! Qu‟elle n‟avait pas eu de ses nouvelles.

Et voilà qu‟elle le retrouvait ici.

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- Ça fait combien de temps maintenant ? demanda Tifa.

- Ça fait cinq ans, calcula Cloud après un instant de réflexion.

Tifa resta silencieuse.

- Qu‟est-ce qu‟il y a ? demanda Cloud soudain inquiet.

- Rien, ça fait vraiment longtemps ! sourit Tifa. Je suis si heu-

reuse de te voir !

En fait, ça faisait sept ans. Tu avais rejoint le Soldat comme tu le

voulais, tu étais parti après l’incident avec Sephiroth, et maintenant

tu es mercenaire. Ce jour là, tu m’as longuement raconté ce qui

s’est passé après ton départ de Nibelheim. Mais il y avait quelque

chose de bizarre. Tes histoires laissaient une impression étrange. Ce

que tu ne savais pas, que tu aurais dû savoir et ce que tu n’aurais

pas dû savoir, que tu savais… Je voulais connaître la vérité. Tu m’as

dit que tu partais, alors je t’ai parlé d’Avalanche, pour pouvoir

rester près de toi, avoir plus de temps pour comprendre.

- Tifa ça va ?

Tifa émergea de son sommeil avec difficulté. Elle était pris

d‟une telle lassitude. Barret se tenait à coté d‟elle. Elle se trouvait

dans une petite pièce muni de deux lits et d‟une armoire. Une

pièce agréable, certes, mais que faisait t‟elle ici ?

- Tu vas bientôt aller mieux, résonna la voix de Barret, tu as

dormis pendant longtemps.

Elle eut soudain faim. Elle essaya de rassembler les fragments de

souvenirs qui lui faisaient défauts. Elle revit soudain Cloud don-

nant la Matéria Noire à Sephiroth, puis la Rivière de la Vie

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s‟effondrer sur la place de la Réunion. Cloud !

- Cloud ! réalisa Tifa. Où est-il ?

- Je ne sais pas, avoua Barret, je crois que personne ne le sait.

- Il est encore en vie, j‟en suis certaine, se rassura Tifa. Combien

de temps ais-je dormi ?

- Ça doit faire une bonne semaine.

Tifa écarquilla les yeux. Comme le temps avait filé !

Une semaine que Sephiroth avait finalement retrouvé son vrai

corps. Barret lui expliqua qu‟ils avaient quittés les lieux in-extremis

grâce à l‟aéronef de la Shinra alors que toute la place s‟effondrait

emprisonnant Cloud. Certes, ils étaient en vie mais détenus pri-

sonniers à Junon. Red XIII, Cid, Vincent et Youffie avaient été

placés dans d‟autres cellules individuelles. Et Cloud qui restait in-

trouvable. C‟était bel et bien la fin de la Compagnie.

- Et Sephiroth ? demanda Tifa qui sentait ses forces revenir.

Barret inspira profondément comme s‟il parlait du pire.

- Tu n‟es pas au bout de tes peines. Tu te souviens de cette

grande lumière dans le Pôle Nord ?

Depuis, le cratère est entouré d‟une sphère indestructible. On

sait tous que Sephiroth dort au fond de la cavité, protégé par cet

anneau. On ne peut rien y faire malheureusement. On doit at-

tendre son réveil. Et pour couronner le tout, cinq gros monstres

appelés Armes ont fait des dégâts.

Tifa haussa les sourcils.

- Les Armes ? Comme dans les vidéos du professeur Gast ?

- Tu te souviens de ces créatures gigantesques qui dormaient

dans le fond du cratère ? s‟étonna Barret. Elles sont revenues à la

surface. On dit que les Armes sont des monstres légendaires sortis

du passé.

- Elles protègent Sephiroth ? supposa Tifa.

- Je ne sais pas, elles détruisent tout sur leur passage. Rufus se

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bat contre elles, je ne voudrais pas lui jeter des fleurs, mais il a du

cran.

Les Armes étaient le dernier recours qu‟utilisait la Planète pour

survivre. Rufus avait donc un ennemi de plus, et de taille. Tifa eut

un sentiment de frustration. Alors comme ça, ils ne contrôlaient

vraiment plus rien. Et eux qu‟allait t‟ils devenir, maintenant que la

Shinra les avaient enfin attrapés ?

- Tu crois qu‟il réussira ? demanda Tifa songeuse.

- Nous aurions du en faire notre affaire, mais on n‟a plus le

temps maintenant.

- Le temps ? répéta Tifa en revenant subitement à elle. Pour-

quoi ?

Barret se leva en silence et s‟approcha sans un mot près des

fenêtres. Il enclencha la levée des stores, affichant un air grave. Les

fenêtres s‟ouvrirent de bas en haut dans un silence presque inno-

cent. Dehors, il en était tout autrement.

Le ciel, autrefois bleu et pacifique avait laissé place à une cou-

leur orangée presque brunâtre et les nuages avait pris une allure

menaçante presque méchante. Le soleil n‟était plus. Non. Tifa sen-

tit son cœur battre la chamade.

- Tu crois qu‟on doit abandonner ?

- Je n‟en sais trop rien, répondit Barret.

A coté du soleil, en plein ciel se tenait une énorme boule de

feu. Bien qu‟elle devait se trouver loin dans l‟Espace intersidéral,

Tifa savait parfaitement qu‟elle fonçait droit vers la Planète pour la

détruire et dans son choc… la suite elle le connaissait.

Sephiroth avait invoqué le Météore.

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L‟unique porte de la pièce s‟ouvrit alors et Rufus apparut sur le

seuil souriant.

- Je croyais que Cloud viendrait vous sauver, plaisanta-t-il, Ho-

jo aurait bien voulu le voir aussi.

Heidegger entra à son tour dans la pièce et éclata de rire

comme pour accompagner sa remarque. Rufus se tourna vers lui

agacé et Heidegger s‟arrêta aussitôt. Retrouvant la raison de sa

présence en ses lieux, il hocha la tête.

- Président ! Tout est prêt pour l‟exécution publique.

Barret écarquilla les yeux en comprenant les intentions de la

Shinra.

- L‟exécution ? Qu‟est-ce que ça va changer de nous exécuter ?

Tifa, toujours hypnotisée par le Météore, se tourna enfin vers

Rufus. Pourquoi voulait-il leur tuer alors que le principal ennemi

était Sephiroth. Et surtout… le Météore ! Rufus prononça plus son

sourire.

- Vous devez être exécutés en tant que coupable d‟avoir créé

cette situation. Les gens n‟ont pas grand-chose dans la tête. Ils iront

mieux s‟ils savent que quelqu‟un a été puni.

Barret jura en silence. Il aurait parié qu‟il avait appris par cœur

cette réplique en attendant le jour de leur capture. Tifa était aba-

sourdie. C‟était ainsi que la Shinra résolvait leurs problèmes, même

dans les moments les plus critiques. Elle repensa à la collaboration

des Turks lors de leur affrontement contre Don Cornéo à Utaï. Au

moins, eux, ils étaient plus humains, pensa-t-elle.

- Profitez de vos derniers instants, trancha Rufus.

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Une trentaine de soldats entrèrent alors dans la pièce le fusil à

la main.

- Laissez-moi vous attacher les bras, s‟enquit un soldat qui

s‟approchait de Tifa.

- Tout le monde est là ? Bien, voici ceux qui ont apporté cette

démence dans notre monde !

Barret et Tifa furent poussés sur l‟estrade surplombant une ri-

bambelle de chaises où une vingtaine de personnes les dévisa-

geaient à présent le visage rempli de haine.

- Bon sang, qui sont tous ces gens ? laissa échapper Tifa.

Il s‟agissait de journalistes et reporters de grandes chaînes de

télévision. Scarlett se tourna vers elle radieuse comme si elle pré-

sentait une émission de divertissement.

- Votre misérable mort sera diffusée sur nos chaînes de télévi-

sion nationales.

Barret secoua la tête de rage, ahuri.

- Vous me dégoûtez, organiser une exécution publique, à notre

époque !

Scarlett parut enchantée par la réplique.

- Les spectateurs ne l‟avoueront jamais, mais c‟est le genre de

chose qu‟ils adorent tous ! On va commencer par cette gentille fille

!

Barret s‟agita tirant de plus belle sur ses chaînes mais l‟un des

gardes lui donna un coup au flanc qui le fit s‟arrêter.

- Si tu veux vraiment faire ça, commence par moi ! dit alors

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Barret.

Scarlett se tourna soudain vers une des caméras qui était dirigée

vers eux.

- Caméra, de ce côté ! Assure-toi bien de prendre ce qui va

suivre, le public raffole des adieux dramatiques !

Barret tenta vainement de se calmer et regarda impuissant Tifa

s‟éloigner. Ils s‟arrêtèrent devant une énorme porte blindée et un

soldat l‟ouvrit pour découvrir une petite salle doté d‟une unique

chaise. Scarlett entra dans la salle.

- Qu‟est-ce que tu fais ! cria Tifa paniqué qu‟on obligeait à la

faire asseoir.

- Voici la chambre à gaz ! annonça Scarlett. Prends ton temps,

apprécie les joies d‟une mort lente et douloureuse.

Tifa, ressentant que l‟étau se refermait autour d‟elle, tenta le

tout pour le tout. Elle frappa soudain de ses mains liées le soldat

au ventre qui se plia de douleur avant de les relever brutalement,

jetant le garde inconscient au sol. Les autres soldats à la porte ne

firent aucun geste. Le cœur battant la chamade, Tifa réagit une

seconde trop tard. Une main rapide s‟empara de ses cheveux et

tira brutalement en arrière vers le siège l‟obligeant à s‟asseoir. Puis

avant de comprendre ce qui se passait, elle se retrouva attachée

fermement sur la chaise.

- Petite prétentieuse !

Scarlett passa devant elle le visage ravi, face visible à la caméra.

- Bon, le spectacle va enfin pouvoir commencer ! annonça-t-

elle.

Soudain, la pièce fut plongée dans le noir avant qu‟un rouge

éclate à son tour. Une sonnerie cinglante résonna dans tout

l‟immeuble faisant sursauter tous les journalistes de la salle. Puis

une voix jaillit du microphone :

- Attention ! Attention ! L‟Arme approche ! Ordre à tout le

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personnel militaire : à vos postes !

Scarlett serra son poing de rage. Pourquoi maintenant ? Elle

attendait ce moment depuis si longtemps ! Elle ordonna aux sol-

dats de fermer la porte blindée. Tifa gigota sur sa chaise mais les

chaînes en fer qui la liaient eurent raison d‟elle. Levant la tête, elle

aperçut cinq caméras qui la fixaient.

Tifa commença à paniquer. Tirant de toutes ses forces sur les

liens, elle remarqua soudain un objet brillant au sol à quelques

centimètres de son pied droit. La clé ! C‟était impossible. A

moins… que le soldat qu‟elle avait frappé l‟avait laissé tombé.

C‟était sa chance.

La panique gagna alors tous les spectateurs qui quittèrent la

salle de conférence rapidement. Les soldats présents ne tardèrent

pas non plus à les suivre après que Scarlett les ai assurés qu‟elle

allait s‟occuper de Barret.

La lumière rouge clignotait toujours dans la pièce annonçant un

danger imminent et Barret réunit ses dernières forces pour tenter

de briser ses chaînes. Une décharge électrique le traversa soudain

alors qu‟il allait presque y arriver. Il jura en silence, énervé. Ils

avaient pensé à tout et avaient même installé une sécurité sur leurs

chaînes. Scarlett apparut devant lui comme satisfaite qu‟il l‟ait dé-

couvert.

- A ton tour maintenant ! fit-elle en le poussant vers la sortie.

Scarlett ne fit qu‟un pas vers la sortie. Un seul. Puis elle tomba

au sol, inconsciente. Un homme en imperméable gris, un des jour-

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nalistes sans doute, se trouvait agenouillé près d‟elle et se releva

lentement après avoir vérifié qu‟elle n‟allait pas se relever de sitôt.

Barret le regarda avec étonnement ne sachant ce qu‟il devait

penser. L‟imperméable de l‟homme le recouvrait complètement

masquant toute son identité. Puis se tournant vers Barret, il se

découvrit.

- Cait Sith! reconnut Barret avec surprise.

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Chapitre 41 - Attaque et fuite

Barret était stupéfait comme si l‟on venait de le rouer de coups.

La grosse peluche qui les avait accompagnés pendant leur voyage,

qui les avait trahis, puis qui s‟était sacrifié au temple des Anciens, se

dressait là devant lui, le visage grave. Cait Sith!

- Tout va bien Barret ? s‟enquit-il. Je suis là pour donner un

coup de main !

- Toi ? répondit Barret toujours étonné. Mais tu n‟appartiens

pas à la Shinra ?

- Disons que je suis contre la peine de mort. Viens, allons aider

Tifa ! Je vais monter la garde à l‟entrée !

Barret tendit ses mains devant lui tandis que Cait Sith plongeait

une clé dans les chaînes. Enfin, il se trouva libre et retrouva ses

forces avant de se ruer sur la porte blindée.

Les muscles de ses bras se nouèrent, grossirent, saillirent mais la

vanne qu‟il tenait à pleine mains ne bougea pas d‟un millimètre.

Pourtant, il insista, ses mains virant soudain au blanc alors que ses

vêtements mouillés lui collaient au corps.

Il dut renoncer au bout des quelques secondes. Des larmes de

rages apparurent sous ses yeux.

- Impossible de l‟ouvrir ! commenta-t-il au bord du désespoir.

Heidegger et Rufus scrutaient l‟horizon depuis le poste de

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commande de Junon. La mer était calme et rien ne laissait présager

de ce qui allait bientôt se passer.

- C‟est l‟une des Armes, annonça Heidegger.

- Il y en a beaucoup trop en ce moment. Peux-tu t‟en occuper ?

- D‟une façon ou d‟une autre. Quels sont tes ordres pour

l‟attaque ?

- Tu te poses encore la question ?

Heidegger éclata de rire au grand désespoir de son supérieur. Il

brancha le microphone.

- Ouvrez les portes du canon ! Activez-le et visez l‟Arme !

Tous les soldats de Junon avaient été mobilisés sur la place

principale face à la mer avec diverses armes à distance. Les im-

meubles de la ville avaient été barricadés en un instant, alors que

plusieurs canons s‟installaient automatiquement comme renforts.

Rufus se félicitait de tout ce dispositif que son père avait installé. Il

ne le saurait jamais à quel point il le remerciait en cet instant.

Devant eux, la brise se leva soudain et une forme sombre se

distingua dans les eaux profondes à quelques miles de là. Le gigan-

tesque canon de Junon se déplaça de quelques mètres dans un

fracas assourdissant.

- Tout est prêt ! cria une voix du microphone.

Rufus hocha la tête en signe de confirmation. Heidegger ap-

puya sans attendre sur le bouton rouge devant lui.

- Feu ! déclara-t-il.

Il y eut une détonation brutale et sèche qui secoua toute le

poste de commandement. Rufus regarda aussitôt les radars.

- On l‟a eue ? demanda t‟il impatient.

- Ça en a tout l‟air, répondit Heidegger en vérifiant en scrutant

l‟horizon.

Il y eut soudain un bip sonore régulier et Heidegger jura entre

ses dents.

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- Mince ! L‟Arme se dirige vers nous ! Vitesse 50 nœuds !

- Ce n‟est pas possible ! s‟exclama Rufus affolé. Je suis sûr qu‟on

a touché la cible ! Et le canon ?

- Ça va mettre du temps pour le recharger, constata Heidegger

qui commençait à paniquer.

La forme sombre réapparut alors bien proche d‟eux. Elle fon-

çait droit sur Junon. Rufus entreprit de réfléchir rapidement. Il

fallait qu‟elle ralentisse, qu‟elle s‟arrête le temps que le canon soit

rechargé.

- Alors en attendant, utilisons de la poudre ordinaire, ordonna

Rufus.

Heidegger s‟approcha du microphone en s‟épongeant le front.

- Ouverture de toutes les portes d‟artillerie ! Visez l‟Arme, ne la

laissez pas s‟approcher !

C‟est à ce moment que la gaz commença à se répandre dans la

salle où se trouvait Tifa. Son cœur se mit à battre fort dans sa poi-

trine.

- Le gaz ! Barret ! À l‟aide ! cria-t-elle en se démenant de plus

belle.

Barret de l‟autre coté contemplait la porte blindée impuissant

lorsqu‟il entendit les paroles de Tifa. Il fallait faire vite à présent.

- Retiens ta respiration le plus longtemps possible ! cria Barret.

- Dépêche-toi ! répliqua Tifa qui commençait à paniquer.

Barret se retourna vers Cait Sith le visage perdu.

- Impossible de l‟ouvrir, répéta Barret en montrant ses mains

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presque rouge de sang.

Cait Sith sembla réfléchir rapidement.

- Changement de plan ! D‟abord, partons d‟ici !

Barret hocha la tête. De toute façon, il ne pouvait rien faire. Il

fallait trouver un autre moyen. Il se retourna vers la porte blindée.

- Tifa ! On va t‟aider, c‟est promis !

Puis ils sortirent la salle en courant.

Tifa prit son inspiration lentement tout en essayant de rester

calme. C‟était en effet la seule façon de garder son souffle le plus

longtemps possible. Puis elle se concentre sur son objectif fonda-

mental.

La clé. Il faut que je l‟attrape.

Tifa poussa sa jambe droite le plus loin qu‟elle pouvait et frôla

la clé. Ses chaînes commencèrent à lui lacérer les mains. Elle revint

aussitôt en arrière avec un cri de douleur. Elle sentait son sang

tomber goutte à goutte sur le sol. La chaîne était plus aiguisée

qu‟elle ne l‟avait pensé.

Barret suivait Cait Sith qui dévalait les pièces vides et sans lu-

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mières les unes après les autres. La peluche semblait savoir où allait

et se déplaçait rapidement sautant un moment une ribambelle de

chaise trônant là sur le sol, sans doute le résultat d‟une hystérie

générale.

Ce fut au bout de cinq minutes que Barret comprit ce qu‟il

tentait de faire. Délivrer les autres ! Les prisons individuelles de

Junon se trouvaient à l‟extrémité de l‟étage dans lequel ils se trou-

vaient. Les couloirs étaient vides et l‟alarme continuait toujours à

résonner jusqu‟à rythmer même leur battement de cœur.

- Vincent ! Cid ! cria Barret alors qu‟ils s‟approchaient des cel-

lules.

Deux gardes apparurent au bout du couloir médusés. On les

avait prévenus d‟un danger les menaçant de l‟extérieur mais pas de

l‟intérieur !

- Halte ! dit l‟un d‟eux en brandissant son arme automatique.

Barret leva aussi son arme par réflexe. Mais n‟eut pas le temps

de tirer. Cait Sith venait de lancer une grenade à leurs pieds qui

explosa avec rage.

- Chemin libre, constata-t-il lorsque la fumée partit.

- On est là ! cria la voix de Red XIII.

- Vous en avez mis du temps ! ajouta Youffie exaspérée.

Cait Sith possédait un passe partout et s‟en servit pour ouvrir

toutes les cellules tandis que Barret expliquait ce qui était en train

de se passer.

- Dans la chambre à gaz ? s‟écria Vincent effrayé. Nous devons

la sauver.

- Impossible ! rétorqua Cait Sith. C‟est notre seule chance de

sortir. Maintenant ou jamais.

- Quoi ! s‟écrièrent en même temps des voix scandalisées.

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Tifa essaya de ne regarder que la clé. Il fallait qu‟elle y arrive.

Elle voulait revoir Cloud une dernière fois, pour lui expliquer,

pour tout mettre au clair. Elle était la seule qui pouvait l‟aider, elle

le savait. Tifa lança à nouveau son pied droit devant elle et serra

les dents lorsque la chaîne taillada plus profondément sa peau

Mais son pied avait atteint la clé et elle le ramena tout doucement

luttant contre la douleur qui se réveillait brutalement dans ses poi-

gnets.

D‟un coup de pied calculé, elle fit sauter la clé sur son dos qui

glissa directement dans ses mains. Elle prit deux secondes pour se

détacher.

Elle se précipita vers la porte blindée le cœur battant et le

souffle court. Un vent glacé la transperça de part et d‟autre. Im-

possible d‟ouvrir.

Tous les soldats sur la place principale tirèrent immédiatement

en direction de la forme noire qui approchait. Un artifice entier de

bombes et de missiles de tous genres fut envoyés vers l‟Arme sans

pour autant arrêter sa progression.

- Vitesse, 70 nœuds ! cria Heidegger, en voyant la créature

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sortir peu à peu de l‟eau.

- C‟est pas bon, dit Rufus impuissant. Elle attaque !

Quelques soldats lâchèrent leurs armes avant de s‟enfuir pres-

tement. D‟autres restèrent mais leur tirs ne faisaient que ricocher

sur la carapace de chrome qui recouvrait la peau de l‟Arme.

La créature se leva lentement pour se mettre à la hauteur du

canon. Rufus examina la créature pour la seconde fois. Immense et

solide, elle se dressait hors de l‟eau à quelques mètres du canon de

Junon. Une peau écailleuse qu‟on imaginait résistante et dure lui-

sait des gouttelettes d‟eau qui coulaient le long de son corps.

Puis dans un hurlement strident, elle ouvrit lentement sa gueule

pour laisser passer un mince rayon lumineux qui fila droit sur un

des bâtiments de Junon créant une brèche de plus d‟un mètre qui

commença à s‟élargir.

Il y eut une détonation brève et brutale qui ébranla une fois de

plus le poste de commandement. Le canon venait de tirer un deu-

xième obus qui avait cette fois-ci atteint sa cible.

L‟Arme plongea dans l‟eau comme blessée dans un hurlement

de douleur.

Ils traversaient tous le pont principal lorsqu‟ils s‟étaient arrêtés

pour voir l‟Arme sortir de l‟eau et attaquer. Ce fut Cait Sith qui

réagit le premier.

- L‟Arme a fait un trou au niveau de la chambre à gaz ! s‟écria-t-

il.

Barret sentit un poids immense tomber. Tifa ! Tel qu‟il la con-

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naissait, il savait déjà qu‟elle avait du trouvé un moyen pour se

libérer de ses chaînes. Mais elle était bloquée là-haut maintenant. Il

fallait faire demi-tour pour aller la récupérer. Ils ne pouvaient pas

partir sans elle. Youffie parut lire dans ses pensées.

- Retournons la chercher ! proposa-t-elle.

Cait Sith s‟interposa une nouvelle fois.

- Non, j‟ai une autre idée, fit-il soudain songeur. Venez ! Par ici.

Barret hésita une seconde. Mais déjà, tous ses compagnons

remontaient le pont en direction des quartiers. Il emboîta le pas le

visage inquiet. Mais que comptait-il faire ?

Tifa eut le souffle coupé. Un trou béant venait d‟être fait dans

le mur de la salle. Elle se retrouva rapidement à l‟air libre ses pou-

mons menaçant presque d‟exploser. Devant elle s‟étendait le ca-

non de Junon. Puis la mer à son bout.

Mince ! Sans issue, réalisa Tifa.

Des bruits la firent retourner subitement. Quelqu‟un était en

train d‟ouvrir la porte blindée. Barret ? Non. Elle avait un pressen-

timent étrange. D‟instinct elle courut le long de la passerelle

s‟éloignant de la chambre à gaz.

- Pas si vite ! cria une voix soudain proche.

Scarlett se glissa sur la passerelle. Tifa jura silencieusement. Puis

s‟arrêtant, elle se retourna déterminée avant de foncer vers Scarlett

qui évita son coup de poing facilement. Puis Scarlett se baissa et

faucha les pieds de Tifa qui tomba à terre.

Les deux femmes en vinrent subitement à se battre aux mains

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évitant plus les coups que donnant. L‟échange dura une bonne

minute.

Scarlett reçut son premier coup qu‟elle ne parvint pas à esqui-

ver et Tifa profita de cet avantage pour la bombarder de gifles qui

enflammèrent bientôt son visage. Scarlett recula alors devant

l‟assaut avant de poser un genou au sol en signe d‟abandon.

Tifa reprit son souffle. Reprenant sa course, elle se dirigea vers

le bout de la passerelle. En bas, les eaux glaciales à une trentaine

de mètres. Sans issue.

Derrière elle, Scarlett avait repris ses esprits et s‟approchait

d‟elle accompagnés de quatre soldats armés.

Mince.

- C‟est fini pour toi maintenant, commenta Scarlett souriant.

C‟est alors qu‟elle entendit un bruit familier. Un gigantesque

aéronef passa soudain devant elle dans un bruit assourdissant. Tifa

n‟en crut pas ses yeux. Barret se tenait sur le pont et venait de

lancer une corde dans le vide.

Sans hésiter, Tifa plongea dans le vide. Sans hésitation et sous

les regards ahuris des soldats. Elle se sentit aussi libre qu‟un phénix

qui venait de renaître de ses cendres. Puis, elle attrapa la corde une

dizaine de mètres plus bas.

- Tifa accroche-toi ! lui cria Barret.

L‟aéronef commença à prendre de la hauteur et de la vitesse.

Tifa s‟agrippa de mieux qu‟elle le pouvait. Ce fut lorsque Junon fut

hors de vue qu‟elle commença à grimper.

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Chapitre 42 - Mideel

Barret aida Tifa à monter sur la passerelle de l‟aéronef d‟une

poignée de main vigoureuse. Tifa le souffle court regarda autour

d‟elle. Tous ses compagnons étaient là. Cid s‟approcha d‟elle en lui

demandant si elle allait bien.

- J‟ai connu pire, lança-t-elle sur un ton ironique.

Son regard erra sur tous ses compagnons. Red XIII, Barret et

Vincent. Elle se figea soudain. Elle dévisagea Cait Sith comme si

c‟était la première fois qu‟elle le voyait.

- Cait Sith ? fit Tifa surprise, mille questions se bousculant dans

sa tête.

La peluche, comme par habitude dansa sur place, tout en ré-

pondant.

- Bonjour Tifa, content de te voir à nouveau !

Barret lui raconta tout ce qui s‟était passé pendant qu‟elle était

dans la chambre de gaz, l‟attaque de l‟Arme et l‟aide inespérée de

Cait Sith, qui avait trouvé le moyen de s‟évader en prenant le

Hauvent.

- La Shinra a abandonné aussitôt le projet d‟espionnage après

ma « mort », expliqua-t-il. Mais mon créateur avait sauvegardé ma

mémoire d‟avant et m‟a reconstruit en secret. Cette fois-ci, il m‟a

rendu complètement autonome. Personne ne tire mes ficelles

maintenant.

- Bien joué Cait Sith ! termina Barret qui avait été impressionné.

Tifa remarqua Youffie dans un coin de la passerelle, près de la

rambarde.

- Youffie ! Tu es là toi aussi ?

- Oui, réussit-elle à dire. Je suis heureuse de voir que tu vas

bien.

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Tifa remarqua alors le teint jaune de Youffie.

- Laissons-là tranquille, elle a le mal de l‟air, expliqua Vincent

qui désigna un escalier proche d‟eux.

Ils entrèrent dans l‟immense machinerie. Une odeur d‟huile et

de métal emplissait les lieux, on était loin de Junon.

- J‟ai bien cru devoir dire adieu à Tifa ! laissa échapper Barret.

Tu ne nous avais pas dit que tu savais piloter cet engin !

Cid prit alors un air important et désigna une porte en haut des

escaliers. Lorsque tout le monde rentra dans la pièce, ils constatè-

rent stupéfait qu‟il s‟agissait de la salle de contrôle. Spacieuse à

souhait et renfermant une atmosphère mécanique et futuriste, elle

donnait une vue globale sur l‟océan par de grandes vitres. Il ne

manquait plus que le vent qui avait été recréé artificiellement par

des climatiseurs modernes. Des mécaniciens habillés de blouses

bleues ciel s‟affairaient activement derrière les écrans de contrôle,

l‟esprit concentré. Il s‟agissait là d‟une véritable organisation.

- Bienvenue à bord de mon aérostat, le Hauvent ! fit Cid d‟un

air fier.

Tifa souriait intérieurement. Ils étaient à nouveaux tous réunis.

Seulement voilà, il manquait quelqu‟un. Cloud. Vincent s‟aperçut

tout de suite que quelque chose n‟allait pas.

- Qu‟est-ce qui ne va pas ? le devança Cid. Tu devrais être plus

enthousiaste que ça !

- Cid…, fit Tifa d‟une voix triste.

- Oui ?

Tifa inspira.

- Il manque des membres.

- Tu sous-entends que sans Cloud nous n‟avons aucun espoir ?

Tifa savait qu‟ils pouvaient encore changer l‟avenir de la Pla-

nète. Mais elle se demandait si au fond d‟elle même elle n‟avait

fait tout ça que pour accompagner Cloud, pour le comprendre.

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Red XIII répondit à la question de Cid.

- Météore approche et les Armes se déchaînent, constata-t-il.

Face à une telle situation je n‟ai aucune idée.

Barret se tourna vers les grandes vitres qui laissaient apercevoir

la mer.

- Reprends-toi, Tifa ! On ne descend pas d‟un train en marche !

Tifa ne se sentait pas d‟attaque. Cloud avait toujours été là

pour motiver toute la Compagnie. Il avait été leur chef malgré lui.

- Si seulement Cloud était là. Il serait…Il dirait “tout va bien,

Tifa”.

Barret se retourna, énervé. Cloud avait eu la même attitude

avant qu‟il se décide à aller sauver Aerith. Il ne comprenait pas.

- Tifa ! Depuis quand es-tu devenue une poule mouillée ?

- Pardon, Barret, je ne me reconnais pas moi-même, je suis si

déprimée…

- Pourquoi l‟absence de Cloud devrait-elle y changer quelque

chose ? On s‟en est sorti sans lui au début. Où est cette fille coriace

que j‟ai connue ? Où est-elle passée ?

Cid choisit ce moment pour intervenir. Contrairement à Barret,

il avait retenu une image positive de ce jeune garçon qui l‟avait

abordé dans sa fusée ce fameux jour où Rufus était venu. Même si

Tifa avait le moral à zéro, ce n‟était pas une bonne manière de

parler à Tifa ainsi.

- Ne sois pas si dur, Barret, intervint-il. J‟admets que c‟était un

type étrange. Au moment ou vous pensiez qu‟il était calme, il se

mettait à faire des trucs complètement dingues ! Tout chez lui, de

ses gestes à ses propos, était étrange. Mais vu ce que je fais main-

tenant, je comprends pourquoi il était comme ça. Tant que tu es

en vie, tu peux espérer le revoir un jour, alors gardes le moral,

petite sœur.

Cid accompagna sa tirade par une tape amicale sur l‟épaule de

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Tifa.

- Si nous parvenons à savoir où il est, trancha Cait Sith pour

changer de discussion, le Hauvent nous y emmènera en un rien de

temps !

Tout le monde parut réfléchir en silence, étudiant cette idée.

Red XIII eut soudain une idée.

- Peut-être, commença-t-il, que Cloud est toujours bloqué au

fond du cratère depuis que le sol s‟est fissuré et l‟a englouti. Enter-

ré dans les entrailles de la Terre.

Vincent haussa les sourcils.

- Au plus profond de la Terre, résuma-t-il. Tu parles de la Ri-

vière de la Vie ?

Red XIII hocha la tête. C‟était une possibilité.

- Parfois, lorsque la Terre se fissure, la Rivière de la Vie Jaillit en

surface. Peut être, oui, peut-être que Cloud est…

Cloud vivant ? Cloud pouvait t‟il encore être en vie après que

des centaines de milliers de flots de la Rivière de la Vie se soient

déversé sur lui ? A forte dose, la Rivière de la Vie pouvait être très

mortelle. C‟est n‟était peut être rien mais…

Cait Sith sursauta comme si une décharge électrique venait de le

télécharger.

- Qu‟y a-t-il ? s‟enquit Vincent.

Cait Sith regardait ses compagnons les yeux écarquillés.

- La Shinra a reçu un appel d‟une petite ville de l‟hémisphère

sud, les expliqua t‟il. Juste après l‟incident du cratère, ils ont eu un

tremblement de terre.

Tifa ne réagit pas tout de suite. Cid se dirigea alors vers un

mécanicien.

- Allons voir ! se décida-t-il. Comment s‟appelle cette ville ?

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Mideel était un petit village retiré du monde situé dans une

veille forêt. Les habitants se connaissaient tous entre eux et une

atmosphère de nostalgie y régnait un peu comme si chacun regret-

tait les temps passés.

- Cette ville est minuscule ! ne put s‟empêcher de penser Youf-

fie.

Tifa approuva d‟un hochement de tête silencieux avant

d‟emprunter le petit sentier qui les ramenait vers la place centrale

du village, bordés de plusieurs magasins, d‟armes et de Matérias.

Tifa fut soudain attirée par un petit chaton qui s‟était approché

d‟elle comme s‟il cherchait quelque chose ou quelqu‟un pour jouer

avec.

- Pauvre bête, dit Tifa en caressant tendrement sa fourrure grise

pâle, tu es toute seule ? Tu es séparée de quelqu‟un que tu aimes ?

Le chaton se contenta de ronronner sous l‟effet des caresses de

Tifa.

- Ça doit faire à peu près une semaine maintenant qu‟il a été

retrouvé sur le rivage. Pauvre gosse écervelé !

- La vie est cruelle. Et vous avez vu cette longue épée ?

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- Oui, et le plus étonnant, c‟était ses étranges yeux bleus !

Le cœur de Tifa fit soudain un grand bond dans sa poitrine

avant d‟adopter un rythme régulier très rapide. Elle se leva et

chercha les voix qui lui étaient parvenues presque indistinctes. Là, à

quelques mètres d‟eux, deux femmes venaient de passer. Tifa les

interpella aussitôt.

- Quoi ? Attendez une minute, cria-t-elle presque. Que venez-

vous de dire ?

Les deux femmes surprises d‟être interpellées se retournèrent les

sourcils froncés. Tifa s‟approcha d‟eux alors que tous ses compa-

gnons la suivaient et ils formèrent ainsi un petit groupe.

- Pardonnez-moi mais, reprit-elle, je crois connaître cette per-

sonne dont vous parlez.

L‟une des femmes poussa un soupir de soulagement comme si

elle s‟était attendue à bien pire. Elle jeta un regard grave à Tifa.

- Hé bien, un villageois l‟a trouvé un peu plus loin, là, le long

de la côte. Le pauvre garçon, on dirait qu‟il vient de loin.

- Cloud ! Ça doit être lui ! fit-elle soudain émue. C‟est Cloud !

- Ah bon ? dit l‟autre femme étonnée que Tifa puisse le con-

naître.

- Où se trouve-t-il ? demanda Cid en interrogeant les deux

femmes. Il est en sécurité ?

- Oui, il est à la clinique maintenant.

Il est en vie ! Cloud est en vie !

Tifa courut de toutes ses forces vers la petite maison que la

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femme avait pointée du doigt tout en parlant. Elle n‟osait pas y

croire. Cloud vivant ! Pourtant, au fond de son cœur, elle le savait.

Elle ouvrit la porte de la petite maison avec fracas, presque hors

d‟haleine.

- Cloud ? appela-t-elle, en cherchant autour d‟elle.

Elle se trouvait dans une petite pièce composée d‟un bureau où

une femme d‟un âge avancé avait levé sa tête dans sa direction un

stylo à la main l‟air interrogateur.

- Dites, dit-elle, à vous voir courir comme ça on croirait

presque que le météore est tombé !

- Excusez-moi mais, j‟ai entendu dire qu‟un de mes amis se

faisait soigner ici.

- Un ami ? Tu parles de ce jeune garçon ?

Un jeune homme venait d‟entrer dans la pièce. Tifa se retourna

et dévisagea le médecin. Il semblait exténué et presque impatient

que cette longue journée s‟achève. Il poussait un vieux fauteuil

roulant dans lequel se trouvait un jeune homme aux longs cheveux

blonds. Sa tête était penché sur le coté comme s‟il dormait.

- Cloud ? interrogea Tifa en le reconnaissant.

Cid et Vincent entrèrent alors accompagnés du reste du groupe.

Tifa se mit à sa hauteur. Son visage était différent de celui qu‟elle

avait jadis connu.

- Cloud ? appela-t-elle comme si elle voulait le réveiller.

Cloud bougea légèrement sa tête avant d‟ouvrir ses yeux hési-

tants.

- Euh… Aa ah… ?

Cloud avait marmonné quelques mots dans un langage incom-

préhensible.

- Quoi, demanda Tifa, en essayant de fixer le regard de Cloud

qui lui échappait. Qu‟est-ce qui ne va pas Cloud ?

Mais Cloud émit un autre gazouillement inaudible. C‟était

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comme…

- Gaaah… Aa ah…

- Cloud ! fit Tifa comprenant soudain ce qui se passait. Que

t‟est-il arrivé ?

Le médecin qui tenait sa chaise parla alors.

- Un empoisonnement au Mako. Son état est assez critique. Il

semblerait que ce jeune homme a été exposé à une quantité trop

importante d‟énergie Mako, il ne sait probablement plus qui il est,

ni où il se trouve. Je suis désolé.

- Pauvre garçon, constata Youffie choquée, il n‟a même plus de

voix, il est à des kilomètres de nous.

- Ça, c‟est le mal, affirma Vincent soudain triste.

- C‟est terrible, ajouta Barret surpris que Cloud soit réduit à

cela.

- Cloud, murmura Tifa.

Tifa n‟arrivait pas à le croire.

- Je t‟en prie Cloud. Parle-moi ! Dis-moi que tu arrives à me

voir, à m‟entendre. Dis-le-moi s‟il te plaît… J‟ai fais tout ce chemin

à cause des souvenirs que nous avons en commun, ce n‟est pas

possible ! C‟est trop cruel ! Oh, Cloud ! Je…

Tifa éclata en sanglots. Cloud ne semblait même pas remarquer

qu‟il y avait quelqu‟un devant lui. Elle pleura sur ses genoux, ne

sachant plus que penser. Autour d‟elle, tous était silencieux. Barret

rompit ce silence.

- Écoutez docteur, pourquoi ne pas nous dire la vérité ?

Le docteur secoua la tête décidément attristé par l‟état de Tifa.

- Je vous le répète, il a été empoisonné au Mako, je n‟ai jamais

vu un cas si grave. Le commun des mortels n‟aurait pas survécu,

c‟est un miracle qu‟il soit toujours vivant !

- La Rivière de la Vie l‟a transporté jusqu‟ici, ironisa Red XIII.

- Si vous perdez espoir, vers qui pourra-t-il se tourner ? repartit

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le docteur.

- L‟espoir ? C‟est donc tout ce qui nous reste, constata Cid.

Youffie mit la main sur l‟épaule de Tifa, compatissante.

- Ça va, toi ?

Tifa se releva les yeux rougis par les larmes.

- Venez, j‟ai quelque chose à vous dire.

Ils sortirent de l‟hôpital pour discuter après avoir remercié cha-

leureusement le docteur et jeté un dernier regard à Cloud. Tout le

monde dévisageait Tifa, qui semblait souffrir encore plus que les

autres de ce qui se passait.

- Je me fiche de tout le reste, commença-t-elle, je veux me tenir

à ses côtés.

La décision laissa de marbre tous ses compagnons. Il y eut un

silence plus ou moins long. Tous pouvaient la comprendre au

fond.

- Je comprends, dit Vincent doucement.

- Oui, c‟est sans doute mieux comme ça, ajouta Cid.

- Je suis désolée, fit Tifa.

Youffie secoua la tête. Après mure réflexion, elle était la seule à

connaître Cloud et elle devait rester à ses cotés. Elle n‟avait pas à

s‟excuser.

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Chapitre 43 - A toute vitesse !

Lorsqu‟ils revinrent au Hauvent après avoir dit au revoir à Tifa,

Barret explosa enfin ne pouvant plus tenir.

- Qu‟allons-nous faire maintenant ? Que pouvons-nous encore

faire ? Que personne ne me dise qu‟il faut attendre que Cloud aille

mieux !

Tout le monde parut réfléchir. Alors qu‟ils venaient soudaine-

ment de s‟échapper de Junon assistant à l‟attaque de l‟Arme

comme spectateur, ils avaient trouvé Cloud dans un petit village.

Le météore avait été invoqué et les jours étaient désormais comp-

tés.

- J‟ai des nouvelles en provenance de la Tour Shinra, rompit

Cait Sith.

- Ah, notre agent double a quelque chose à dire ! lâcha Barret

sous le comble de la nervosité.

Cait Sith ne le prit pas mal. Il détenait quelque chose qui pou-

vait profiter à tous.

- Ne t‟énerve pas comme ça, répliqua-t-il gentiment, la Shinra

est en train de manigancer quelque chose, vous voulez entendre ?

Barret haussa les sourcils. Et pourquoi pas ?

- Il y a deux choses à faire. Premièrement, détruire Météore.

Deuxièmement, ouvrir la barrière du cratère. Des suggestions ?

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Heidegger regarda Rufus avec un sourire incertain avant

d‟éclater de rire.

- Gya ha ha, nous avons déjà résolu le premier problème !

Météore sera bientôt en miettes ! Nous allons récupérer les méga-

Matérias de chaque région !

Rufus parut indigné des éclats de rire de Heidegger. Scarlett lui

donna un coup qui lui fit soudain arrêter. Heidegger la regarda

d‟un air menaçant.

- Bien, les interrompit-il fatigué. Et qu‟allons-nous en faire ?

Heidegger raffermit son sourire et expliqua doctement.

- Cette méga-Matéria est un condensé de Mako fabriqué par

nos plus puissants réacteurs, l‟énergie qui en est extraite est 300

fois plus puissante qu‟une Matéria ordinaire… Nous allons percu-

ter Météore et créer une gigantesque explosion !

Rufus parut impressionné.

- Nous avons la technologie adéquate pour le faire ? demanda-

t-il.

Scarlett prit la parole le sourire aux lèvres.

- Ne t‟inquiète pas pour ça ! Le plus important est de récupérer

la méga-Matéria de chaque zone. Nous avons déjà récupéré celle

de Nibelheim, il ne reste que Corel et Fort Condor. Nos troupes

sont déjà en route pour Corel.

Rufus se tourna vers les grandes vitres qui donnaient sur le

secteur 5. Tout allait donc parfaitement.

Dans le Hauvent, Barret avait bondi sur place.

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- Corel ! s‟énerva-t-il. Que veulent-ils encore faire à Corel ?

Après avoir réduit Corel dans un tel état, pensa rageusement

Barret, la Shinra voulait encore la détruire. Encore et encore ?

- Et la méga Matéria, murmura Red XIII, j‟en ai déjà entendu

parler, si nous approchons nos Matérias d‟une méga-Matéria,

quelque chose se passera.

Youffie l‟avait écouté la bouche ouverte. Des supers Matérias ?

- On ne peut pas laisser la Shinra s‟en emparer ! s‟exclama

t‟elle.

Barret hocha la tête la rejoignant dans son idée.

- Quand Cloud sera de retour, ajouta t‟il, je lui montrerai cette

méga-Matéria !

Cid éclata de rire. Barret le regarda étonné.

- Ha ha, même si tu passes ton temps à le jalouser, tu attends

toi aussi son retour !

Barret se sentit pris au piège. Oui, même s‟il n‟avait jamais été

dans de bons termes avec Cloud depuis le début, il regrettait ce

personnage qui les avait guidés jusqu‟ici.

- Tous les groupes ont un leader, et je suis le leader

d‟Avalanche ! déclara-t-il. Ou je l‟étais et… je voudrais l‟être en-

core, je suis de l‟étoffe dont on fait les chefs ! Mais Cloud m‟a

appris d‟autres choses, il m‟a appris à être un autre chef. C‟est

pourquoi j‟aimerais que ce soit toi, Cid, qui nous dirige.

Cid perdit soudain la parole.

- Hein ? balbutia-t-il. Quoi ? Oh non, laisse tomber !

Barret brandit son poing en l‟air comme s‟il voulait signer un

pacte.

- Pour pouvoir combattre et sauver la Planète, nous avons

besoin de toi et du Hauvent. Personne d‟autre que toi ne peut être

notre chef.

Youffie poussa des cris de joies et Cait Sith battit des mains.

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Oui, ils voulaient tous un chef pour remplacer Cloud le temps qu‟il

revienne parmi eux.

- Mm, cet aérostat va sauver la Planète, hein ? sourit Cid ému.

C‟est un peu gros non ? Cela dit, ça me va droit au cœur ! Ok,

j‟accepte !

Il y eut un cri de joie unanime. Cid prit alors un air de chef et

déclara d‟un ton solennel devant ses compagnons fiers.

- Bien ! Nous mettons le cap sur Corel !

La Compagnie, réduite désormais à 6 membres, se retrouvèrent

une demi-heure plus tard sur les hauts plateaux qui dominaient

l‟ancien réacteur Mako au sein des montagnes de Corel. Barret

sursauta. Il voyait au loin, près de la porte principale des réacteurs,

des soldats s‟agiter dans tous les sens.

- Mince ! constata Cid. L‟entrée du réacteur est gardée !

- Pas une minute à perdre, fonçons dans le tas ! dit Barret impa-

tient.

Aucun de ses compagnons n‟eut le temps de répondre qu‟il

s‟était rué en direction des soldats. Red XIII le suivit ainsi que les

autres.

- Halte ! Plus un geste !

Deux soldats avaient braqués leurs armes sur Barret qui n‟avait

pas pour autant arrêté sa course. Il y eut deux coups feutrés et les

deux gardes tombèrent au sol mort. Barret étonné tourna la tête,

Vincent baissait son arme en esquissant un sourire.

Ils approchaient presque l‟entrée quand un bruit strident les

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arrêta sur place. Cela provenait de l‟intérieur du réacteur. Puis

soudain, avant qu‟ils ne réalisent ce qui se passait, un train sortit en

trombe de l‟entrée avant de s‟éloigner d‟eux à une vitesse halluci-

nante. Cid fut le premier à réagir.

- On dirait qu‟ils décampent avec la méga-Matéria dans ce train

!

- Non ! Bande d‟abrutis ! cria Barret en tirant vainement sur le

train qui prenait de plus en plus de distance.

- On se lance à leur poursuite ? s‟enquit Vincent.

- Laissez-moi prendre les choses en main, rompit Cid en se

ruant dans le réacteur.

Tous les gardes avaient déserté les lieux en même temps que le

train mais ils avaient omis quelque chose d‟essentiel pour leur vic-

toire.

- Mm, c‟est une vieille machine ! commenta Cid.

- Comment peut-on encore conduire ça ? demanda Youffie pas

très rassurée.

- Je ne suis pas très sûr de son fonctionnement, avoua Cid en

réfléchissant.

- Quoi ? s‟étrangla-t-elle.

- Ne t‟inquiète pas, je peux m‟occuper de ce genre de trucs !

déclara Cid en examinant le tableau de bord. Deux leviers, un à

droite, un à gauche. Je vois, il suffit de les actionner alternative-

ment.

Toute la Compagnie se posta à bord du train et Cid enclencha

le moteur.

- On va s‟envoler, tenez bon ! cria-t-il.

Le train prit lentement de la vitesse avant d‟adopter une vitesse

de croisière qui continuait d‟augmenter. Youffie s‟était dressée sur

la salle de contrôle et scrutait loin devant à la recherche du train

dont il n‟avait pas eu de nouvelles depuis 5 bonnes minutes déjà.

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Et puis soudain ils le virent devant eux à quelques miles. Cid

actionnait les leviers alternativement comme ils l‟avaient supposés

et plus il le faisait vite, plus le train avançait en sifflant bruyam-

ment.

Au bout de quinze minutes, ils purent être enfin à portée du

train de la Shinra circulant sur la seconde voie juste à coté du train

ennemi.

- Encore un peu, souffla Barret l‟arme au poing prêt à agir.

Le vieux train ébranla celui de la Shinra dans un virage serré qui

les rapprocha dangereusement. Plusieurs soldats étaient sortis,

l‟arme au poing et les yeux écarquillés.

- Vincent, avec moi ! cria Barret. Nous n‟avons pas beaucoup

de temps avant d‟arriver à Corel !

Barret et Vincent sautèrent à l‟assaut des soldats qui les accueil-

laient sur l‟autre versant. Ils eurent juste le temps de se planquer

derrière les bottes de foin échappant ainsi à toutes les balles sif-

flantes autour d‟eux.

En effet, pensait Barret, à partir d‟ici il ne leur restait plus que

quelques minutes avant d‟atteindre Corel Nord. Et si on n‟arrêtait

pas ce train avant, il allait encore détruire une nouvelle fois le

village. Ils avancèrent sur le versant du wagon suivant alors que

Red XIII et Youffie faisaient diversion de leur coté. Il y avait encore

trois wagons avant d‟arriver à la cabine de pilotage.

- Super on y est presque, il faut absolument stopper cette ma-

chine.

C‟est au dernier wagon qu‟ils durent s‟arrêter et se reposition-

ner. Un oiseau gigantesque venait d‟apparaître dans leur champ de

vision et s‟approchait eux à grande vitesse.

- Regarde ! s‟écria Vincent en prévenant Barret. Qu‟est-ce que

c‟est que cette horreur ?

- Un aigle géant ? devina Barret en sautant de justesse sur son

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coté. Dressé par la Shinra ?

Vincent tira sur l‟oiseau et un bruit métallique se fit entendre.

- Non ! s‟exclama-t-il. C‟est un robot !

- Ok, je m‟en occupe, poussez vous !

Youffie apparut devant eux et une lueur verte l‟enveloppa

aussitôt.

- Quelle puissance ! ressentit Barret, étonné.

Un immense éclair de foudre s‟abattit instantanément sur

l‟oiseau mécanique qui explosa de mille pièces.

- Bon sang ! reprit Barret. Tu manies l‟éclair bien mieux que

Cloud !

- Vite ! Par là, s‟écria-t-elle en sautant sur le dernier wagon.

L‟unique garde qui protégeait le commandant de bord brandit

son arme devant lui en tremblant comme une feuille.

- Halte ! P-plus un geste !

Vincent faillit éclater de rire.

- Vous rigolez ? Allez, sautez du train, vous n‟êtes pas de taille !

Le soldat ne se le fit pas dire deux fois et sauta par la porte

l‟instant d‟après. Le commandant ne tarda d‟ailleurs pas à le suivre.

Cid arriva à ce moment là et s‟approcha des commandes.

- Allez, chef ! l‟encouragea Barret. Donne un bon coup de frein

!

- Je le sais ! répliqua brusquement Cid dont il sentait la pression

montait. Fermez-la et restez tranquille, si on continue, on va rava-

ger Corel Nord ! Voyons, si l‟alternance des leviers le fait accélérer,

les bouger en même temps fera fort probablement ralentir le

train...

Cid exécuta les manœuvres supposés mais à sa grande horreur,

cela ne marcha pas du tout. Pire que tout, ils virent apparaître

Corel Nord devant eux.

- Hé ! cria Cid paniqué. Ça ne marche pas !

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- Idiot, j‟ai bien vu que ça ne marchait pas ! s‟énerva Barret.

- Ça doit être dans l‟autre sens ! suggéra Cait Sith qui venait de

les rejoindre.

- Bien sûr, regardez ! s‟illumina Cid, en reprenant les leviers.

Cette fois je vais…

Le train arrivait à toute vitesse sur Corel. Barret tira sur l‟alarme

qui fit hurler le train, espérant que les villageois tenteraient de se

sauver en cas de crash.

- Bon sang ! On va s‟écraser ! jura Barret, en voyant le village

s‟approcher dangereusement.

Il y eut un bruit extrêmement aigu et une secousse qui jeta tout

le monde à terre. Seul Cid se cramponnait avec toute la force dont

il était capable sur les leviers. Le train s‟arrêta dans un nuage épais

de fumée à quelques mètres des premières habitations.

- Ouah ! T‟es le meilleur, toi ! admira Barret, en reprenant ses

esprits.

Chacun se releva le souffle court. Non seulement ils avaient

réussi à arrêter le train et donc sauvé cette fois-ci la ville de Corel

Nord, mais en plus, ils avaient récupéré la méga-Matéria.

- C‟est vous qui avez stoppé ce train ? La Shinra allait encore

nous anéantir !

- Ce n‟est qu‟un tas de ferraille mais c‟est notre seule maison !

Pas vrai Barret ?

Tous les villageois étaient sortis pour voir d‟où provenait le

vacarme en question. Lorsqu‟ils comprirent ce qui s‟étaient passé et

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en quoi Barret les avaient sauvé d‟un désastre imminent, ils le sa-

luèrent respectueusement.

Barret regardait ses compagnons d‟enfance, qui l‟avaient long-

temps considérés comme un traître. Aujourd‟hui il venait d‟expier

ses fautes et était devenu une sorte de héros.

- Bien sûr ! affirma-t-il, fier de ses origines. Nous sommes tous

nés et avons étés élevés dans les mines de charbon ! Ça a beau être

dur, nos cœurs sont rouge vif comme le charbon ardent !

Il y eut plein de cris de joies des enfants et des villageois.

- Au diable le météore ! Nous sommes des mineurs non ? Creu-

sons une galerie et allons nous y cacher, loin de cette menace !

- C‟est bien ça ! cria un autre.

Une liesse générale s‟empara de la foule, heureuse d‟avoir

échappé à un tel sort.

Ils sortirent la méga-Matéria du train devant la foule ébahie. Il

s‟agissait d‟une pierre rougeoyante dégageant une impressionnante

aura de force que chacun ressentait distinctement en s‟approchant.

Un des habitants qui regardait la scène eut soudain une idée et

se retourna vers un petit garçon.

- Hé, gamin, tu ne voudrais pas donner ce que tu as trouvé à

ces gars qui combattent la Shinra ?

Une joie intense se peignit sur le visage du petit garçon qui

balbutia.

- Oui ! Je l‟ai sortie du puits, c‟est une pierre très étonnante !

Youffie se tourna aussitôt le regard interrogateur. Le petit gar-

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çon tenait une pierre minuscule d‟une lueur verdâtre dans ses

mains.

- Montre-moi ça ? Ouah ! C‟est une Matéria hyper puissante !

- Une autre méga-Matéria ? demanda Barret en examinant la

pierre.

La pierre qui reposait au creux de la paume de Youffie devait

être trois fois plus petite qu‟une Matéria normale. Pourtant, Youf-

fie aurait juré que la puissance de cette Matéria dépassait large-

ment celle de la méga Matéria.

- Non, répondit-elle catégorique, celle-ci émane beaucoup

d‟énergie Mako, les méga Matérias sont parfaitement cristallisées

et rien n‟en sort. C‟est fort probablement une Matéria ultime !

Barret se rendit soudain compte que Youffie s‟y connaissait

beaucoup en Matérias. Auparavant, elle n‟avait jamais montré

cette aptitude.

- Ultime ? répéta-t-il en pesant le sens de ses mots.

- Oui, qui regroupe toutes les attaques en une seule vague

d‟énergie Mako !

Red XIII s‟approcha lui aussi curieux et impressionné.

- J‟en avais entendu parler à Canyon Cosmos, dit-il enfin. Je ne

pensais pas qu‟on puisse en trouver si facilement !

La pierre prit soudain une teinte plus claire comme si elle allait

exploser dans la main de Youffie. Comme si elle avait adopté sa

maîtresse.

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Chapitre 44 - Fort Condor

Une fois dans le Hauvent, il fallut prendre la décision du che-

min à parcourir.

- Et maintenant ? lança Cid à tous ses compagnons.

Cait Sith sautilla sur place avant de battre des mains.

- Fort Condor ! déclara-t-il. D‟après mes renseignements, les

habitants parviennent tout juste à riposter.

Youffie écarquilla des yeux ébahie.

- Fort Condor ? répéta-t-elle sous le coup de l‟émotion.

Tout le monde se tourna vers elle les sourcils levés. Maintenant

qu‟ils y pensaient, c‟était dans les environs de Fort Condor qu‟ils

avaient trouvés Youffie, cette jeune fille sauvage qu‟ils avaient pris

pour une voleuse. Enfin, ils n‟avaient pas eu totalement torts fina-

lement.

- Ils protègent leur méga-Matéria, déclara Youffie d‟une petite

voix.

- Quoi ? s‟écrièrent chacun étonnés de ce qu‟elle pouvait sa-

voir.

- Oui, à l‟époque je préparais un coup pour essayer de le leur

chiper. Mais c‟était peine perdue. Je me suis attachée aux villageois

et j‟ai fini par être l‟un des leurs. Le jour où je vous ai trouvé, ils

m‟avaient chassée de leur fort après que j‟essaie de voler leur Ma-

téria.

Il y eut un silence pesant dans la salle.

- Ok, s‟écria Cid, c‟est le moment de te rattraper Youffie !

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La tour en question était visible à plus de dix miles à la ronde

tellement elle était impressionnante. Cid avait entendu plein de

choses à son sujet, il s‟en souvenait maintenant.

Au départ la Shinra avait fait construire un réacteur Mako à cet

endroit mais ils avaient mal calculé leur coup. Il s‟avéra que les

ressources en Mako présentes ne furent pas aussi grandes qu‟on

imaginait. Petit à petit, on avait laissé tomber le réacteur qui ne

rapportait plus rien.

Un groupe de villageois venu de Midgar et Junon l‟avaient

reconverti bien des années plus tard en une magnifique tour serti

de pierre sur lequel reposait un gigantesque toit en paille tressée.

Un énorme condor avait été sculpté à son sommet et semblait

dominer toute la région par sa magnificence.

- Regardez ! s‟écria Youffie. Les troupes de la Shinra ont quitté

Junon et s‟approchent du Fort pour lancer un nouvel assaut !

- Oh, mon Dieu ! s‟écria Red XIII comme s‟il venait d‟estimer le

nombre de soldats.

Et en effet, pour des soldats il y en avait. De toutes sortes. Plus

de cinq cent unités, au bas mot, composés d‟autant de machines

robots que de soldats s‟approchaient dangereusement de la tour.

Ils n‟avaient plus que quelques heures.

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Un petit sentier taillé les mena directement à la porte principale

de la tour s‟enfonçant dans d‟épais buissons. Youffie guidait le

groupe avec une certaine appréhension. Un seul gardien les ac-

cueillit. Il semblait avoir reçu des ordres stricts. Youffie fut soulagé.

Il s‟agissait d‟un nouveau garde qu‟elle n‟avait jamais connu.

- La Shinra va vous attaquer, commença-t-elle, il n‟y a plus une

seconde à perdre !

Le garde secoua la tête résigné.

- Nous combattons la Shinra depuis longtemps. Ce réacteur est

un champ de bataille depuis toujours.

- Nous allons vous aider, répliqua Youffie avec fermeté, cette

fois-ci ils ne rigolent plus ! Une armée tout entière se dirige vers

vous. Plus de cinq cent soldats.

Devant tant d‟ardeur, le soldat estima la situation. Quelques

guerriers en plus ne leur feraient rien de mal. Et puis, si la nouvelle

s‟annonçait vrai, et il le sentait, ils allaient devoir rallier du monde

à leur cause.

- Vous voulez vraiment nous aider ? se décida-t-il. Bon, entrez !

L‟homme les guida à l‟intérieur du Fort, dans d‟étroites galeries

creusées dans la terre. Ils semblaient monter toujours plus haut

dans un silence impeccable. Puis ils débouchèrent dans une petite

salle où un homme âgé se tenait penché sur de nombreuses cartes

comme s‟il essayait d‟adopter une stratégie.

- Cet endroit va être transformé en champ de bataille ! informa

Barret en entrant. La Shinra attaque !

L‟homme leva la tête nullement surpris de cette intrusion. Il

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haussa les épaules d‟un air las. Youffie jura qu‟il n‟avait pas dormi

depuis plusieurs jours.

- Je sais, vous feriez mieux de décamper si vous ne voulez pas y

être mêlé.

- Nous voulons vous aider ! intervint Youffie en s‟avançant.

Il y eut soudain un silence et l‟homme se leva, une colère sou-

daine se peignant sur son visage.

- Qui l‟a laissé entrer ? demanda-t-il d‟un ton autoritaire.

- Ecoutez, une armée de la Shinra va bientôt arriver. Nous

pouvons vous aider.

Le chef parut peser l‟évolution des cours des choses. Il craignait

autant Youffie qu‟une armée de plus de cinq cents soldats, comme

ils l‟avaient annoncé.

Mais étrangement, en dévisageant Youffie, il constata avec une

certaine surprise que ses yeux ne brillaient plus avec autant

d‟ardeur que ceux de la jeune fille qui était venue un jour lui de-

mander refuge après s‟être enfui de sa ville natale.

Oui, d‟une certaine façon, il sentit qu‟elle avait grandement

changé depuis qu‟il l‟avait chassé de Fort Condor.

- Ok, dit-il en rasseyant. De toute façon nous avons besoin

d‟aide.

- Savez-vous ce qui se trouve là-haut ? reprit le chef en levant

ses yeux.

- Le Condor ? interrogea Youffie.

L‟homme se tourna vers Cid le regard grave.

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- Oui, on dirait que ce réacteur produit une Matéria spéciale.

Alors que la Shinra avait déserté les lieux des années auparavant,

nous sommes arrivés et avons pris possession des lieux. Mais, nous

n‟étions pas les seuls.

L‟homme les raconta qu‟un gigantesque condor s‟était posé en

catastrophe sur le toit avant de se fossiliser comme par magie.

Depuis, le condor semblait encore vivre à l‟intérieur puisant ses

ressources grâce à l‟activité du réacteur dont il prenait toute

l‟énergie. Fait étrange, on ne pouvait approcher le condor à moins

de trois mètres et toutes les balles étaient déviés par un étrange

bouclier qui semblait le protéger d‟attaques extérieures.

La Shinra s‟était donc retirée abandonnant le réacteur tel quel.

Ceux qui apprivoisèrent l‟endroit quelques années plus tard virent

en ce condor un espoir qui les permit de survivre. C‟était devenu

l‟emblème de Fort Condor.

- Mais depuis peu, conclut le chef, grâce aux nouvelles techno-

logies, ils ont affirmé qu‟une Matéria se terrait à l‟intérieur du con-

dor fossilisé et qu‟ils étaient venu le prendre.

- Une méga-Matéria ? interrogea Youffie comme si elle avait

toujours voulu savoir la réponse.

Le chef parut la dévisager intensément.

- Mm, quelque chose comme ça, répondit-il mystérieusement.

Ils avaient repris un autre passage sous terrain en sortant de la

salle. Le chef les guidait encore plus haut et toute la Compagnie le

suivait encore ébahie par les derniers mots qu‟il avait prononcés

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juste avant.

Alors ils n‟auront plus besoin de nous, ils se débarrasseront de

nous et du Condor. Les dernières paroles du chef résumait en elles

mêmes la situation actuelle.

- Nous employons des mercenaires pour pouvoir nous dé-

fendre mais je crains que ce ne sera pas suffisant cette fois, annon-

ça le chef qui prit tourna soudain à droite.

Ils débouchèrent alors dans une vaste salle que Cait Sith trouva

comparable à un poste d‟observation. Le chef se tourna vers eux.

- Voici notre stratégie : nous avons une vingtaine de merce-

naires, nous sommes certains qu‟ils attaqueront par ce côté-ci. Il

suffit d‟atteindre leur général pour qu‟ils se démobilisent tous.

Youffie écarquilla des yeux. C‟est tout ? pensa-t-elle soudain

effrayée.

- Vous voulez qu‟on défende la dernière ligne, c‟est bien ça ?

comprit Vincent.

- Oui, affirma-t-il. Je ne crois pas que nos mercenaires…

- Oh ! Regardez ! s‟écria Red XIII.

La tour de Fort Condor devait bien faire plus d‟un mile de haut

et possédait un toit tellement immense que le Hauvent aurait très

bien pu atterrir dessus.

Barret comprit instantanément ce que le chef voulait dire par

seul un coté était praticable. En effet, il vit plusieurs soldats

s‟accrocher à la partie sud de la tour avant de tomber.

Du coté concerné par contre, les robots soldats montaient plus

rapidement que les soldats grâce à un système de propulsion et

atteignirent la principale ligne de défense en un instant.

Cinq mercenaires accueillirent les quatre robots volants qui

arrivèrent. L‟issue du combat fut si rapide que Vincent n‟eut pas le

temps de voir de quel façon ils s‟étaient pris pour venir à bout de

leurs adversaires. Mais déjà d‟autres arrivaient ici et là toujours

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plus nombreux.

D‟autres mercenaires les rejoignirent bientôt mais ils durent

bientôt reculer face à l‟invasion de monstres qui apparaissait. Il

était évident que leur attaque devenait moins rapide et que

l‟ennemi allait bientôt avoir un avantage numérique.

- Ils ne tiendront pas le coup ! commenta Cait Sith.

- Il le faut pourtant, murmura le chef.

Au loin, le général des troupes se montra enfin. Un seul saut

l‟amena directement sur le toit au milieu d‟une cinquantaine de ses

soldats. Il serra soudain son poing et une gigantesque boule de feu

se précipita sur une barricade alliée qui explosa instantanément.

Un des mercenaires, encore vivant mais visiblement blessé, lança

alors tout son stock de grenades anti-char dans les airs dans leur

direction. Il y eut soudain une grande bourrasque de vent con-

traire et une vague énorme le cueillit furieusement l‟emportant

loin sur le toit tandis que les grenades explosaient autour de lui.

Les soldats ennemis étaient maintenant à plus de trois cents sur

le toit et tentait de rejoindre le sommet au rythme du général qui

semblait le seul à pouvoir se débarrasser des mercenaires avec une

facilité déconcertante.

Les mercenaires prirent soudain la fuite, battant en retraite vers

le sommet, resserrant leur formation derrière un gigantesque mur

de pierre. Un bruit soudain feutré se fit entendre et une gigan-

tesque boule de feu vint s‟abattre sur le commun des soldats. Il y

eut une trentaine de morts.

Youffie était admirative. Des catapultes ! s‟écria t‟elle.

Il y eut encore quelques dizaines de pierres qui furent lancés

avant que les soldats ne réagissent. Puis tout à coup, toutes les

catapultes explosèrent soudainement et le général s‟approcha len-

tement de la barricade.

Barret compta le cœur battant qu‟il restait quatorze merce-

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naires. Ils tiraient maintenant avec leurs armes automatiques vers le

général qui commença soudainement à courir. Il apparut devant

un mercenaire surpris et l‟élimina d‟un coup de poing. Son coéqui-

pier, quelques mètres plus loin, n‟eut pas le temps de réagir, qu‟il

périt lui aussi quelques instants plus tard de la même manière.

- C‟est un massacre ! Arrêtez ! cria Youffie.

- C‟est plus le moment de parler ! Vite tous, suivez-moi !

Ils dévalèrent le Fort à toute vitesse, rejoignant le reste de mer-

cenaires qui se faisait décimer les uns après les autres. Les autres

soldats s‟étaient arrêtés, admirant d‟un sourire leur général.

- Mon Dieu, pourvu qu‟ils réussissent ! pria le chef.

Le général vit alors six formes sombres se diriger vers lui. Red

XIII sauta le premier et réussit à entailler profondément sa joue

alors que le shuriken de Youffie se planta carrément dedans. Le

général se tordit sur lui même sous l‟effet de la douleur et ne put

malheureusement pas éviter la lance de Cid qui le transperça de

part en part au niveau de son épaule gauche. Cait Sith lança alors

un petit objet étrange à ses pieds et ordonna tout le monde de

s‟éloigner.

Il y eut un éclair aveuglant et tout devint blanc. L‟instant

d‟après, ils constatèrent qu‟il n‟y avait plus rien. Comme si le géné-

ral s‟était volatilisé.

La mort brutale du général eut un effet immédiat sur le moral

des troupes qui commencèrent à reculer lentement puis de plus en

plus vite.

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- Oui ! On a réussi ! C‟est incroyable ! Génial ! s‟exclama Youf-

fie.

- Regardez, le Condor ! Il se réveille ! cria un des mercenaires

encore vivant.

Le sol se mit à trembler, les nuages s‟obscurcirent. Il y eut un

tremblement, un craquement et une fissure s‟ouvrit dans l‟argile

qui maintenait l‟oiseau en captivité. L‟énorme oiseau, d‟un jaune

or saisissant, parvint à battre des ailes dévoilant devant lui, un œuf

qui venait juste d‟éclore. Un petit condor se trouvait à l‟intérieur

et prit son envol. Sa mère parut soudain presque immobile alors

que son plumage commençait à virer au noir, puis à s‟effriter.

Il y eut un petit cri et une brise légère qui envoya les restes

carbonisés du grand condor dans l‟air, et tout le monde regarda

ébahi le petit condor s‟envoler.

- Regardez ! Une Matéria rouge ! s‟écria un autre mercenaire.

La Compagnie s‟approcha ébahie par ce qui s‟était passé. Une

petite Matéria d‟une couleur rouge sombre se trouvait dans la

coque de l‟œuf.

- C‟est dingue ! Je n‟y comprends plus rien ! lança Barret.

Youffie prit la Matéria dans ses mains. C‟était Phénix.

Les six combattants descendirent fièrement retrouver le chef qui

était parti directement et avait raté l‟envol du condor. Ils lui rap-

portèrent les faits.

Il était ébahi par la nouvelle et pensa soudain que la Shinra

n‟avait désormais plus de raisons de les attaquer.

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- Merci, merci à tous, sincèrement, dit t‟il soudain ému.

- Si vous voulez que la Shinra vous laisse en paix, suggéra Youf-

fie. Vous devrez vous débarrasser de votre méga-Matéria.

Le chef parut réfléchir à cette dernière remarque puis hochant

la tête d‟un air triste, il se tourna et ouvrit l‟un de ses tiroirs. Une

grosse pierre de couleur verte se trouvait à l‟intérieur semblable à

celle qu‟ils avaient récupérée du train de Corel.

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Chapitre 45 - Tremblements

Ils posèrent les deux méga-Matérias obtenus et la Matéria ul-

time sur la table d‟opération du Hauvent. Youffie semblait la plus

excitée de tous impatiente d‟utiliser ces nouvelles forces qu‟ils

avaient acquis.

Mais combien de méga-Matérias y avait-il en tout ? La Shinra

devait avoir mis la main sur un ou deux depuis le temps.

- Oh oh ! s‟agita tout à coup Cait Sith. Je viens d‟apprendre où

se trouve la quatrième méga-Matéria ! Elle se trouve dans un réac-

teur sous-marin à Junon !

- Junon, répéta Barret visiblement déçu. Ça ne va pas être facile

de s‟infiltrer cette fois !

Junon était, après Midgar, la ville la mieux protégée par la

Shinra. En l‟occurrence, le sous-marin était réservé à des opérations

secrètes militaires à des fins politiques. Il était pratiquement impen-

sable de pouvoir s‟infiltrer sans se faire repérer. C‟était peine per-

due.

- Et si nous allions voir comment va le p‟tit gars ? lança Cid.

- Tu parles de Cloud ? rectifia Vincent.

- Tifa en a peut-être marre de veiller sur ce drôle de type ! fit

Youffie.

Tout le monde éclata de rire.

- Ok, se décida Cid. Partons pour Mideel !

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Tifa s‟était tenu depuis le départ de la Compagnie près de

Cloud et avait essayé de lui parler doucement. Mais Cloud avait

gardé le même regard vide tout en balançant sa tête d‟avant en

arrière dans un rythme régulier. Quand au sens des mots qu‟il di-

sait quelques fois.

- Ce n‟est pas la peine, se découragea Tifa. Je ne comprends

strictement rien, Cloud. Qu‟est-ce que je dois faire ? Et si tu ne

guérissais jamais ?

Tifa voulait à tout prix ne pas y penser. Elle savait que ce serait

temporaire. Cloud avait eu un choc, avait été empoisonné au Ma-

ko. Mais il était résistant, plus que quiconque, et elle savait qu‟il

trouverait la force de revenir. Le cas échéant, elle lui en fournira.

Une main amicale se posa sur l‟épaule de Tifa qui la fit se re-

tourner.

- Barret ! Les amis ! s‟exclama-t-elle le sourire aux lèvres. Vous

êtes tous de retour ?

Cid dévisageait Tifa, voyait quels efforts elle faisait pour sourire

à leur approche.

- Oui. Tout va bien, nous avons récupéré les méga-Matérias.

- On a eu chaud ! ajouta Youffie.

Et ils lui racontèrent tout. L‟attaque du train à Corel, l‟assaut de

la Shinra contre Fort Condor et les Matérias qu‟ils avaient obtenus.

La journée finissait à peine mais elle avait été riche en événement,

termina Youffie.

Ce fut au moment précis où Barret proposait à Tifa de re-

joindre le Hauvent pour examiner les Matérias que Cloud cessa

brusquement de bouger sa tête pour se figer, le regard affolé.

- I-ils… arrivent !

Tifa sursauta. C‟étaient les premiers mots sensés que Cloud

avaient dit depuis qu‟ils l‟avaient découverts.

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- Qu‟est-ce que tu as dis, Cloud ? demanda-t-elle en se rappro-

chant.

- Taisez-vous, écoutez ! interrompit Red XIII.

Tifa se figea sur place essayant de comprendre ce qui se passait.

Soudain, il y eut un cri familier qui résonna dans toute la salle,

suivi d‟un tremblement de terre.

- Bon sang, qu‟est-ce qu‟il se passe ? demanda Barret en sortant

de la clinique.

- Vous entendez ce bruit ? demanda Youffie en le suivant.

Ils étaient tous dehors et regardaient les cieux à la recherche

d‟un indice quelconque. Tifa était restée à l‟intérieur avec Cloud.

- Oui, se rappela soudain Red XIII. C‟est comme à Canyon

Cosmos. Le cri de la planète, le son de la Rivière de la Vie !

Les tremblements de terre reprirent un peu plus forts que la

première fois mais cette fois-ci sans avoir l‟intention de s‟arrêter. La

Rivière de la Vie, songea Vincent qui scrutait attentivement le ciel,

mais oui !

- Cloud a été recraché de la Rivière de la Vie près d‟ici, s‟écria-t-

il soudain. Il doit y avoir une fissure quelque part !

Le sol trembla encore plus violemment sous leurs pieds et ils

durent s‟agripper à quelque chose de solide.

- Mince, ça ne va pas en s‟arrangeant ! commenta Youffie.

Tifa apparut alors sur le seuil de la porte le regard interroga-

teur. Les tremblements n‟avaient pas cessé de s‟amplifier et Cloud

de regarder un point fixe droit devant lui.

Un cri déchira soudain le ciel, plus grave que le premier avec

plus d‟intensité. Le cœur de Tifa ne fit qu‟un bond dans sa poi-

trine. C‟était une Arme !

Un autre grondement se fit entendre plus proche et soudain

l‟Arme se montra dans toute sa grandeur. Elle survolait le village

en rasant quelques fois de si près les maisons qu‟elle aurait pu les

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déraciner facilement.

- Rentre vite à l‟intérieur près de Cloud ! dit Cid à Tifa.

- Mais je…, protesta Tifa qui avait mis ses gants de combat.

- Ne t‟inquiète pas, on ne se laissera pas mourir si facilement !

répliqua-t-il d‟un sourire convaincant.

Cid savait pertinemment que Tifa ne serait pas au mieux de sa

forme physique si le moral n‟y allait pas. Et puis, il était sûr de lui

rendre quelque part un service.

- Soyez prudents ! lança-t-elle avant de rentrer.

- Allez saleté, ramène-toi ici ! cria Barret.

Comme si elle avait entendu, l‟Arme fonça sur le groupe,

comme pour attaquer. Elle se posa devant eux avant de pousser

un rugissement terrible qui se répercuta en onde électrique sur tout

le groupe les assommant presque.

- Il va falloir recourir aux invocations, jugea Vincent en retirant

une Matéria rouge de son manteau pourpre.

L‟Arme constata d‟un air stupéfait qu‟elle n‟avait plus d‟ennemi

à combattre. Prenant son envol, elle hésita au dernier moment. Un

cheval blanc monté d‟un cavalier à l‟armure d‟écaille se dirigeait

vers elle une lance à la main.

L‟Arme poussa un rugissement encore plus terrible que le pre-

mier et une onde de choc plus importante frappa de plein fouet

Odin qui se servit de sa lance, en la faisant tournoyer devant lui,

pour échapper au sort. Puis, prenant sa lance dans sa main gauche

et une longue inspiration, il la lança vers le ciel sombre à une vi-

tesse hallucinante. L‟Arme regarda la lance s‟élever avant de percer

les nuages sombres. Aussitôt un cercle de lumière s‟entrouvrit dans

le ciel, éclairant comme un rétroprojecteur l‟Arme.

Puis un gigantesque laser rouge vint s‟abattre sur l‟Arme dans

un torrent de poussière. L‟Arme prit quelques secondes pour re-

prendre ses esprits avant de s‟apercevoir que tous les petits

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hommes étaient réapparus devant elle en position de défense.

- E-elle n‟a même pas une seule égratignure ! constata Youffie

horrifiée.

- Quelle force ! estima Red XIII avec un certain respect.

Poussant un rugissement moins intense, elle battit ses ailes et

décolla silencieusement.

- Saleté ! Tu essayes de t‟échapper ? cria Barret en pointant son

arme vers la créature.

- Non attends, le retint Cait Sith, il n‟a pas l‟air de vouloir con-

tinuer à se battre. Même la Rivière de la Vie semble avoir repris

une allure normale.

Barret regarda autour de lui, soudain conscient que tout sem-

blait revenir à la normale. Les tremblements avaient cessé et un

silence qui mettait Barret mal à l‟aise s‟était installé.

Soudain, une violente secousse retentit et le sol se remit à

trembler encore plus fort, les jetant presque à terre. Cela reprit de

plus belle, s‟amplifiant encore plus qu‟il y avait quelques instants.

- Tu as parlé trop vite, fit Vincent dépité.

- Ce n‟est pas bon du tout, se rendit compte Cid. Fuyez !

Les secousses faisaient maintenant vibrer tous les bâtiments du

village avec une force hallucinante lorsque soudain l‟une des mai-

sons s‟effondra.

- Bon sang ! cria Youffie en essayant de voir si personne n‟était

blessé.

Cait Sith se dirigea vers la clinique en alerte.

- Tifa ! Cloud ! Sortez de là !

Dans la clinique, les meubles se vidaient et le verre cassé jon-

chait le sol. Une simple alarme sonnait dans tout le bâtiment et les

quelques employés qui étaient là sortaient un à un les malades. Le

plafond s‟effritait déjà par endroit et menaçait de s‟effondrer.

- Ça s‟annonce mal, cria Tifa au dessus du vacarme. Docteur,

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nous devons sortir d‟ici ! Les murs ne tiendront pas longtemps !

Le jeune docteur évita in-extremis un énorme morceau de bé-

ton qui explosa la table d‟accueil. Puis reprenant ses esprits, il ren-

tra dans une chambre avant de sortir épaulé d‟un homme, le vi-

sage bandé.

- Dépêchons-nous ! dit-il en sortant par la porte.

Tifa s‟était mise derrière le fauteuil roulant de Cloud.

- Oui ! Prêt Cloud ? Partons tout de suite !

Elle poussa de toutes ces forces le fauteuil et sortit à l‟extérieur.

Dehors, c‟était un autre cauchemar. Tous les habitants du village

s‟étaient précipités dans la cour principale et fuyait à présent hors

du village en direction de la forêt.

Tifa prit son souffle, puis poussa d‟une traite la chaise de Cloud

sur le chemin caillouteux. Elle aperçût soudain tous ses compa-

gnons qui se tenaient à l‟entrée du village et qui la faisaient des

signes pour qu‟elle les rejoigne.

C‟est à se moment que les effets du tremblement de terre se

décuplèrent. Tifa compta une dizaine de maison qui s‟étaient ef-

fondrées. Le bruit couvrait tout, les cris et les pleurs.

Le sol tremblait violemment et des fissures apparurent sur le

chemin s‟élargissant à vue d‟œil. Tifa ne pouvait retenir son éton-

nement. Un gigantesque pan du village derrière elle, venait de

s‟effondrer disparaissant dans les profondeurs de la terre.

Le trou béant qui venait de se former ne cessait de s‟agrandir

en repoussant ses limites rapidement. Tifa accéléra l‟allure.

Le sol sur lequel elle se trouvait s‟éleva soudain. Tifa et Cloud

se retrouva dans les airs avant d‟amorcer leur chute.

Tout s‟effondrait autour d‟eux.

La dernière vision de Tifa fut un village qui s‟affaissait sur lui-

même, un cratère qui s‟était formé au centre même du village.

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Mais à son centre se trouvait un liquide d‟une couleur saisissante et

attirante. De couleur verte. La Rivière de la Vie.

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Chapitre 46 - Passé de Cloud /3

Tifa n‟arrêtait pas de tomber. Les ténèbres l‟enveloppaient

entièrement maintenant et elle n‟avait pour attente que cet im-

pression de chute qui s‟éternisait.

" Où suis-je ? " s‟interrogea-t-elle.

Elle ne savait pas du tout où était passé Cloud. Elle essayait

vainement de cerner quelque chose devant elle lorsqu‟elle se sentit

soudain descendre moins vite comme si elle " atterrissait ". Le pro-

blème, c‟est qu‟il n‟y semblait pas avoir de sol. Tout était tellement

obscur, sombre, vide.

" Que se passe-t-il ? Où est Cloud ? Cloud ? "

Il y eut soudain un cri familier qui résonna autour d‟elle. Long

et insistant.

" Hein ? Quoi ? J-je ne comprends pas… "

La Cri de la Planète se changea soudain en une plainte sourde

et oppressante, comme si elle avait voulu rendre justice à la per-

sonne qui l‟avait fait souffrir.

" N-non ! Ce n‟est pas moi ! Je n‟aurais jamais fais une chose

pareille ! "

Tifa sentit qu‟on l‟accusait et jeta autour d‟elle des regards in-

quiets comme si l‟on pouvait l‟attaquer à tout instant. Un danger

imminent.

" Non, arrêtez ! Pitié, non ! À l‟aide ! Cloud ! Cloud ! Aide-moi

! "

Elle perdit tout à coup son souffle et sentit ses pieds trébucher.

Une faille avait du s‟ouvrir sous ses pieds et elle chutait à nouveau.

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" Où suis-je ? Cloud ! "

La lumière était venue, une lumière verte qui avait tout éclairé

et qui avait révélé une plate-forme irréelle qui flottait dans l‟espace

interstellaire. Taillé directement dans la pierre brute du Mako, il

s‟agissait d‟un énorme rocher en forme de sphère aplatie qui

s‟ouvrait sur trois entrées associés à trois grandes arcades.

Tifa se trouvait au bord du cercle et regardait bouche bée le

centre. Cloud s‟y trouvait, et secouait furieusement sa tête à deux

mains comme si un mal intense y était né, le rongeant de

l‟intérieur.

Et puis devant chaque entrée se tenait aussi un autre Cloud,

différent de celui qui se trouvait devant Tifa. Des fantômes de

Cloud.

Tifa ne savait plus où se donner la tête. C‟était à n‟y rien com-

prendre.

" Cloud ? Qu‟est-ce que c‟est Cloud ? "

Tous les fantômes de Cloud semblaient ne pas l‟avoir remar-

qué. L‟air sentait le Mako, et avais pris une couleur verte claire. Les

trois arcanes de pierre brillèrent étrangement avant de montrer un

tableau différent pour chacun.

Tifa réalisa qu‟il s‟agissait de lieux qu‟elle connaissait bien. Des

lieux de Nibelheim. Soudain elle comprit.

" Est-ce que ce sont…tes rêves ? Tu cherches, c‟est ça ? Tu te

cherches. Je vais t‟aider aussi. On va travailler ensemble pour es-

sayer de faire revenir la réalité. Mais, où commencer ? "

Le Cloud du centre n‟avait pas semblé l‟entendre, mais disparut

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subitement à la fin de ses paroles. Tifa comprit que le moment où

elle devait aider Cloud était arrivé.

Elle s‟approcha de l‟une des entrées comme si elle marchait

dans un rêve tellement le décor dans lequel elle évoluait lui sem-

blait surnaturel.

" Les portes de Nibelheim ! "

L‟entrée de son village natal se peignait devant elle. Elle pou-

vait apercevoir, les premières maisons, la cour principale, le puits.

" Il y a cinq ans, Sephiroth a passé ces portes. C‟est comme ça

que tout à commencé. "

En guise de réponse, le Cloud qui se tenait devant les portes de

Nibelheim se leva soudain comme s‟il venait de percevoir sa pré-

sence. Pourtant il resta silencieux et la regarda les yeux vides

comme s‟il attendait quelque chose.

Tifa savait exactement ce qu‟elle devait faire. Elle s‟avança

doucement vers l‟arcane.

" Ça a un lien avec Nibelheim ? C‟est ça, c‟est peut-être mieux

de commencer par ce jour-là. Allons-y Cloud, je sais que c‟est diffi-

cile, mais je suis avec toi ! "

Ensemble, ils s‟avancèrent et passèrent au delà du tableau se

projetant soudain dans l‟entrée de la ville. L‟air changea comme

s‟il s‟adaptait à la situation.

" Cloud, regarde ! Voici le puits. Et là, c‟est l‟auberge de grand-

père. Il est là depuis notre plus tendre enfance, pas vrai ? C‟est le

Nibelheim dont tu te souviens n‟est-ce pas ? C‟est le même que

mon Nibelheim. C‟est pour ça qu‟ici c‟est… notre Nibelheim. "

Cloud ne réagissait pas, il semblait entendre ce que lui disait

Tifa mais ne semblait pas vouloir réagir, comme s‟il avait déjà

perdu la bataille. Tifa continua sans répit.

" Il y a cinq ans, deux hommes du Soldat sont venus ici. Sephi-

roth et…un Soldat, jeune et fringuant. Peux-tu me montrer ce qu‟il

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s‟est passé ? "

Tifa croisa les doigts pour que ça marche. Cloud hocha soudain

la tête comme s‟il comprenait. Et tout se mit en place.

Une silhouette émergea soudain derrière Cloud. Tifa eut le

souffle coupé.

Sephiroth fit encore quelques pas avant de s‟arrêter et de se

retourner. Il semblait si réel ! Pourtant, Tifa savait qu‟il s‟agissait du

Sephiroth d‟il y a cinq ans sorti tout droit des souvenirs de Cloud

tel qu‟il l‟avait vécu.

Il s‟agissait du jour où ils étaient arrivés au village pour chasser

les monstres.

- Alors, que ressens-tu ? Ça fait un moment que tu n‟es plus

revenu chez toi n‟est-ce pas ?

Sephiroth avait parlé d‟une voix monotone et claire à quel-

qu‟un qui se trouvait encore dans le dos de Cloud dans l‟ombre.

" Il y a cinq ans, pensa Tifa, j‟ai vu le vrai Sephiroth pour la

toute première fois. "

- J‟aimerais savoir, continua Sephiroth. Puisque je n‟ai pas de

chez moi.

- Et tes parents ? demanda une voix qui ressemblait fortement à

celle de Cloud.

- J‟ai eu une mère qui se nommait Jénova, répondit Sephiroth

en toute franchise, elle est morte à ma naissance. Quand à mon

père…

" Ainsi voici le grand Sephiroth. "

- Qu‟importe ? trancha Sephiroth.

" Mais à vrai dire, la première impression qu‟il m‟a faite était

celle d‟un homme très froid. Je me souviens d‟avoir eu un pressen-

timent à son sujet. "

- D‟accord, répondit l‟autre voix qui semblait se rapprocher,

partons.

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Puis deux gardes de la Shinra apparurent à leur tour s‟avançant

vers Sephiroth. Un homme les accompagnait, armé d‟une immense

épée. C‟était Cloud. Cinq ans plus tôt. Tifa secoua la tête, résolue à

tout avouer.

" Non, Cloud. Je le cache depuis trop longtemps car j‟ai peur

que quelque chose de terrible ne se produise si j‟en parle. Mais je

ne vais plus rien te cacher désormais. "

Tout les personnages disparurent soudain et Tifa et Cloud se

retrouvèrent seuls devant le tableau qui s‟était obscurci.

" Tu n‟y étais pas, Cloud. Tu n‟es pas venu à Nibelheim il y a

cinq ans. J‟ai attendu aux portes de la ville, mais tu n‟est jamais

venu. Les deux Soldats qui ont été convoqués ici, c‟était Sephiroth

et une autre personne. "

" Il est venu avec Sephiroth… Ce n‟était pas… Cloud. "

Tifa regarda interdite Cloud qui venait pour la toute première

fois de s‟exprimer. Le fait qu‟il parle de lui à la troisième personne

lui faisait un peu peur.

" Je ne sais pas quoi dire, il te faut trouver la réponse par toi-

même. Prends ton temps, Cloud. Petit à petit, d‟accord ? "

Tifa regarda Cloud s‟asseoir avant de s‟éloigner pour se diriger

vers l‟arcade suivante. Cette fois-ci, c‟était le puits même de Nibel-

heim qui avait été peint sur le tableau. Et Cloud se tenait devant

l‟entrée avec plus de cinq ans de moins.

Tifa comprit qu‟il devait s‟agir là du souvenir de la promesse.

" Cette nuit étoilée près du puits et la promesse qu‟on s‟est

faite… Et si nos souvenirs n‟étaient que des mensonges ? N‟allons

pas trop vite, Cloud. Continue de repasser dans ta mémoire toutes

ces petites émotions et ça va revenir. Doucement… Tu te rappelles

cette nuit-là ? Le firmament était rempli d‟étoiles. "

Puis ils entrèrent dans le tableau ensemble. Le puits était tel

qu‟il l‟avait été lors de cette fameuse nuit. Où Cloud lui avait an-

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noncé son départ.

" Depuis le début d‟accord ? Tente de te souvenir, Cloud. "

Deux enfant apparurent soudain sur le puits. Cloud et Tifa. Tifa

esquissa un sourire.

" Bon, je portais ces vêtements. C‟est bien toi, tu étais jeune…

Super, Sephiroth a dit que tu constituais tes souvenirs en écoutant

mes histoires mais as-tu imaginé ce ciel ? Non, tu t‟en es souvenu.

Cette nuit-là, les étoiles étaient magnifiques. C‟était simplement toi

et moi, nous avons parlé devant le puits, c‟est pourquoi j‟ai persis-

té à croire que tu étais le vrai Cloud. Je pense encore que tu es le

Cloud de Nibelheim. Mais tu ne crois plus en toi. "

Tifa regarda avec tristesse la scène qui se déroulait devant ses

yeux. A présent, Cloud s‟était levé et tentait de garder son équi-

libre le long du rebord.

" Ces souvenirs ne sont pas suffisants. "

Ils se retrouvèrent hors du tableau. Cloud s‟était assis accablé.

Tifa se dirigeait à présent vers la dernière arcade tout en réfléchis-

sant.

" Se souvenir de quelque chose est un acte conscient, pas vrai ?

C‟est pour ça que parfois on les confond… "

Lorsqu‟elle arriva devant Cloud, elle trouva enfin ce qu‟elle

cherchait.

" C‟est ça ! Et un souvenir qui me concerne ? Montre-moi un de

tes souvenirs de moi, et si je m‟en rappelle, nous aurons que c‟est

bien notre mémoire ! "

Le troisième Cloud du même âge que le premier la regarda

silencieusement ne sachant que faire. Perdu.

" Parle-moi, Cloud. De n‟importe quoi, un souvenir qui t‟es

cher. Qu‟est-ce qui t‟a décidé à entrer dans le Soldat ? J‟ai toujours

pensé que tu avais fait ça sur un coup de tête. "

" Il était anéanti, il voulait se faire remarquer. "

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" J‟étais anéanti, je voulais me faire remarquer. "

Tifa resta de nouveau interdite par les deux voies qu‟elle venait

d‟entendre.

" Quoi ? Qui parle ? Tu voulais te faire remarquer ? Par qui ? "

" Qui ? Mais tu sais qui ! Toi, voilà qui ! Toi ! "

Tifa réalisa brusquement que c‟était Cloud qui parlait.

" Moi ? Pourquoi moi ? "

" Tu ne te souviens pas de ces jours-là ? "

Si Cloud commençait à parler de souvenirs qu‟elle n‟avait ja-

mais eux.

" Désolée, mais de quoi parles-tu ? "

" Ne t‟en fais pas. Tu vivais des moments difficiles à cette

époque. C‟est normal que tu ne te souviennes pas de moi. "

" À cette époque ? "

Cloud hocha la tête comme si ce souvenir était évident.

" Tu veux voir ? C‟est important pour moi, je déteste me

l‟avouer mais, c‟est un souvenir qui m‟est très précieux. Tu veux

voir ? "

Tifa se laissa guider par Cloud qui lui avait pris la main.

Ils s‟approchèrent du troisième lieu, mystérieux et pourtant

comme chargé de tendresse et d‟émotions. Un silence absolu y

régnait et Tifa fixa le tableau surprise. Une simple fenêtre y était

peinte.

" Sais-tu sur quoi donne cette fenêtre, Tifa ? "

Tifa fut surprise de ne pas pouvoir parler. Un frisson la faisait

trembler et elle se demanda un instant pourquoi elle ne s‟en était

pas souvenue plus tôt. Ils avancèrent d‟un pas.

" C‟est… ma chambre ? "

" Je me souviens. La première fois que j‟y suis entré. "

" Ah bon ? "

Ils se trouvaient à l‟intérieur de la chambre de Tifa. Doté d‟un

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petit lit recouvert d‟un drap rose visiblement doux, la chambre

disposait notamment d‟une armoire placée devant le lit. Un piano

avait été placé face contre la fenêtre à coté.

En fait, elle ne savait pas trop quoi penser. Il s‟agissait de sa

chambre, certes. Elle retrouvait avec soulagement et plaisir tous les

détails dont elle se rappelait. Pourtant Cloud avait dit que c‟était

un souvenir important.

" Jusque là, je n‟avais fais que regarder de l‟extérieur. "

Cloud venait de faire quelques pas dans la chambre en direc-

tion du piano dont il frôla les touches. Aucun son n‟en sortit.

- Eh, regardez ! Cloud approche !

- Vous croyez qu‟il veut venir ici ?

Trois enfants étaient apparus près de la fenêtre et semblaient

regarder un petit garçon s‟approcher dans la cour. Tifa se reconnut

parmi les trois enfants. Puis Cloud dans le jeune garçon qui appro-

chait.

" C‟est le jour où tu es venu chez moi pour la première fois.

Nous étions voisins. Je ne te connaissais pas très bien. "

" Tu étais toujours avec ces trois-là. "

Cloud semblait lui avoir parlé sur un ton de reproche. Tifa

semblait pourtant soucieuse.

" C‟est vrai. Mais je ne me souviens pas de toi dans ma

chambre. "

" Pour moi ils étaient tous des imbéciles ! "

" Comment ? "

Cloud baissa la tête malheureux qu‟il est à s‟expliquer.

" Vous riez pour n‟importe quoi. "

" Mais... nous étions des enfants. "

Cloud se retourna vers la fenêtre pour regarder à nouveau le

jeune garçon qu‟il avait été un long soupir aux lèvres.

" Je sais, c‟était moi l‟imbécile. J‟avais vraiment envie de jouer

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avec tout le monde mais on ne m‟invitait jamais dans le groupe.

Ensuite, j‟ai commencé à me dire que j‟étais différent. Et que du

coup, peut-être… "

Cloud marqua un temps d‟arrêt comme s‟il essayait de com-

prendre ce qui s‟était passé, ce qui avait fait ce qu‟il était devenu.

" Je me disais qu‟alors, peut-être qu‟ils m‟inviteraient. Je pensais

que ça allait se faire alors je traînais dans le coin. J‟avais tellement

de préjugés et j‟étais tellement faible. C‟est pour ça que je t‟ai invi-

té à venir au puits. Je croyais que tu ne viendrais jamais, que tu me

détestais. "

Tifa prit quelques secondes pour assimiler ce qu‟elle venait

d‟entendre. Elle n‟avait jamais pensé que Cloud se sentait exclu au

point de partir au Soldat pour faire changer les choses. Il fallait

qu‟elle s‟explique.

" C‟était si soudain. J‟étais un peu surprise. C‟est vrai que nous

n‟étions pas très proches mais quand tu as quitté la ville, je pensais

vraiment souvent à toi. Est-ce que Cloud a su entrer dans le Soldat

? J‟ai commencé à lire les journaux, parce que je pensais qu‟il y

aurait peut-être un article à ton sujet. "

Cloud hocha la tête comme si Tifa venait de confirmer à ce

qu‟il avait pensé sans vraiment y penser. Depuis le début, il n‟était

pas seul. Et puis à cette époque, ils n‟étaient que des enfants.

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Chapitre 47 - Passé de Cloud /4

Ils se retrouvèrent devant l‟entrée. Le tableau était devenu

sombre comme les autres et Tifa repensa à tout ce qui s‟était passé.

Malheureusement, c‟était loin d‟être fini. Cloud le confirma aussi-

tôt.

" Merci, Tifa. Mais il y a autre chose. "

Tifa fonça les sourcils.

" C‟était le jour où… "

Le tableau à leur droite s‟éclaira soudain et un nouveau pay-

sage vint s‟y dessiner. Il représentait les montagnes de Nibelheim.

Cloud s‟avança et disparut au delà du tableau. Tifa le suivit.

Ils se trouvaient au début du sentier qui courait le long de la

montagne. Tifa et ses deux amis, dont elle ne s‟en séparait visible-

ment jamais.

- Je me demande s‟il y a quelque chose au-delà des montagnes,

dit Tifa.

- Le mont Nibel est effrayant, beaucoup de gens y sont morts !

partit l‟un.

- Personne ne peut franchir cette montagne vivant, il y a le

gardien de Matérias qui rode ! répliqua l‟autre.

- Et qu‟est-il arrivé à ceux qui sont morts ? Maman a-t-elle réus-

si à franchir les montagnes ? Moi, j‟y vais ! s‟écria Tifa.

Tifa se vit alors marcher le long des sentiers avec un air de défi

qu‟elle semblait arborer. Ses amis finirent par l‟abandonner les uns

après les autres, en cours de route. Elle se rappelait alors cette

mésaventure. Elle était tellement déterminée ce jour là. Elle voulait

aller jusqu‟au bout.

Tifa se retourna et vit Cloud qui essayait de la suivre du mieux

qu‟il le pouvait. Arrivés au pont de bois, ils tombèrent tous les

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deux dans le fossé alors qu‟ils le traversaient.

" Tu as fait un faux pas. Je me suis précipité vers toi mais c‟était

trop tard. Nous sommes tombés de la falaise. À cette époque, je

m‟en suis tiré sans peine avec les genoux blessés, mais… "

Deux villageois couraient maintenant vers eux l‟air inquiets. Ils

avaient sans doute été alertés par les amis de Tifa et s‟en prirent

vivement à Cloud.

- Cloud ! Pourquoi avoir emmené Tifa dans un endroit pareil ?

- Hé ! Mais où avais-tu la tête ? Et si elle était morte ?

" Tu es restée dans le coma pendant sept jours. On pensait tous

que tu ne t‟en sortirais pas. Si seulement j‟avais pu te sauver…

J‟étais tellement en colère contre ma faiblesse ! J‟ai perdu les pé-

dales… J‟aurais pu me battre contre n‟importe qui. C‟était la pre-

mière fois que j‟entendais parler de Sephiroth. Si j‟étais aussi fort

que Sephiroth, tout le monde pourrait… Si je pouvais seulement

devenir plus fort, alors tu serais obligée de me remarquer. "

" C‟était donc ça… Pardon, Cloud. Si j‟avais pu mieux me sou-

venir. J‟aurais pu agir plus tôt. "

Cloud secoua la tête tristement, comme si tout avait été sa

faute depuis le début.

" Ce n‟est pas de ta faute, Tifa. "

Tifa était agacée. Ils n‟étaient que des enfants, bon dieu !

" J‟avais huit ans, je… Mais, c‟est ça ! J‟ai trouvé ! Tu n‟étais

même pas créé il y a cinq ans ? Ils n‟ont pas pu fabriquer mes sou-

venirs ! Attends un peu, Cloud ! Un peu de temps encore ! Tu vas

bientôt savoir qui tu es vraiment ! Retournons à Nibelheim ! "

En un éclair, il se retrouvèrent à l‟entrée de Nibelheim. Tifa eut

soudain une idée qui lui frappa de bon sens. Mais oui, elle savait

comment s‟y prendre !

" Cloud, attends, tu te souviens où vous alliez avec Sephiroth ?

"

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Cloud leva les sourcils ne sachant pas où elle voulait en venir.

" Le réacteur ? "

" Au réacteur, exactement ! Le réacteur d‟il y a cinq ans ! "

Cloud hocha la tête et les lieux changèrent une fois encore.

Ils se trouvaient à présent au fond d‟une rangée dans la salle

aux cages étranges. Ils voyaient Sephiroth monter les marches len-

tement quand soudain Tifa avec cinq ans de moins déboula dans la

pièce, les yeux en larmes.

Tifa comprit que c‟est à cet instant qu‟elle avait foncé vers celui

qui venait de tuer son père qu‟elle aimait plus que tout. Elle se vit

ensuite chuter dans les escaliers alors que Sephiroth venait de lui

assener un coup de poing assommant.

" Voilà ! C‟est à ce moment-là ! Tu disais être venu me sauver ?

"

Et en effet, alors que Sephiroth entrait dans la pièce en haut des

escaliers, un homme apparut au bas des marches. C‟aurait dû être

Cloud… Pourtant il avait les cheveux noirs. Cloud trembla vio-

lemment comme s‟il avait redouté cet instant de vérité. Mais au

fond de lui, il ne pouvait plus le nier à présent.

" Z-Zack ! "

Tifa se retourna vers Cloud plein d‟espoir.

" Tu te souviens ! C‟est ça, c‟est Zack qui est venu à Nibelheim

avec Sephiroth ! Alors, où étais-tu ? "

A cet instant, Zack venait de dégainer son énorme épée et

commençait à monter une par une les marches. Il s‟arrêta pour

regarder si Tifa était vivante, puis constatant qu‟elle n‟était

qu‟inconsciente, il serra plus fort le manche de son épée et monta

plus vite.

Cloud regardait la scène avec une certaine souffrance qui lui

empêchait visiblement de parler. Pourtant, il prononça les mots

avec détermination.

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" J‟ai…J‟ai tout vu. Je t‟ai mis à l‟abri et tu m‟as dit… "

Tifa hocha la tête.

" Tu avais promis… Tu avais promis que tu viendrais si j‟avais

des problèmes. "

Cloud hocha à son tour la tête. A cet instant, il y eut un cri

terrible provenant de la salle en haut des escaliers et Zack en fut

projeté avec une force extraordinaire avant de tomber lourdement

sur les marches inconscient. Ses vêtements étaient déchirés et du

sang maculait son épaule gauche.

" J‟ai pris l‟épée de Zack, je suis allé voir Sephiroth qui avait

détruit Nibelheim. "

Tifa regarda Cloud avec surprise. Mais comment… Elle n‟avait

jamais vu Cloud ! Comment Cloud prétendait-il donc avoir pris

l‟épée de Zack ?

C‟est alors qu‟un jeune soldat apparut au bas des marches. Tifa

reconnut là le soldat qui avait échappé à l‟incident du pont et qui

avait été sauvé de justesse. Il se dirigea vers Tifa toujours incons-

ciente au travers des escaliers et la transporta sur le sol plat à

quelques mètres de là en lui murmurant des mots.

Puis, se dirigeant cette fois-ci vers Zack, il hocha la tête comme

celui-ci croisa son regard, puis s‟empara de l‟épée de Zack.

Tifa resta abasourdie, n‟osant pas croire à ce qu‟elle voyait.

Le soldat monta à toute allure les marches et arriva derrière

silencieusement Sephiroth qui ne l‟avait pas entendu arriver et qui

était subjugué par la découverte de sa mère.

Puis sans crier garde, le jeune soldat plongea subitement l‟épée

dans le dos de Sephiroth. Celui sursauta de douleur, ne pouvant

plus bouger.

Le jeune soldat enleva ensuite l‟épée pour que Sephiroth se

retourne, le visage abasourdi par ce qui venait de se passer.

- Qui es-tu, misérable ? fit Sephiroth plein de fureur.

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Le jeune soldat enleva alors son masque de soldat dévoilant…

Cloud !

- Maman, Tifa, ma ville, rends-la-moi ! J‟avais tellement de

respect pour toi ! Je t‟admirais !

" Cloud ! "

Tifa n‟arrivait pas à le croire. Pendant tout ce temps, Cloud

avait toujours été là ? Cloud eut un vague sourire, comme s‟il se

libérait d‟un poids énorme en disant la vérité.

" Voilà ce qui s‟est passé ! "

" Tu étais là. Tu me regardais. Oui je m‟en souviens, alors

c‟était toi ? "

Cloud hocha la tête.

" J‟étais là avec toi tout le long. "

Le réacteur s‟estompa soudain et ils se retrouvèrent dans une

camionnette. Tifa réalisa qu‟il s‟agissait du camion qui avait trans-

portés les Soldats avant d‟être stoppé par un dragon. Sephiroth

était assis tandis que Zack faisait les cent pas impatient d‟arriver.

Cloud avec l‟autre soldat étaient assis par terre, mais n‟avait pas,

contrairement à l‟autre, enlevé son casque.

- Hé, Cloud ! l‟interpella Zack. Si tu es malade, pourquoi ne

retires-tu pas ce casque ?

Tifa était toujours sous le choc. Cloud, simple soldat ! Cloud

savait que c‟était maintenant à son tour de s‟expliquer.

" Oui, c‟est moi. Je n‟ai jamais pu devenir membre du Soldat.

J‟ai quitté ma ville natale, plein de prétention en affirmant à tous

que j‟allais y entrer mais… J‟étais tellement gêné. Je ne voulais

voir personne. Lorsque je t‟ai vu attendre à l‟entrée de la ville, j‟ai

tout de suite remis mon casque. "

La scène s‟estompa à nouveau et ils se retrouvèrent à l‟entrée

du village.

- Alors, que ressens-tu ? Ça fait un moment que tu n‟es plus

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revenu chez toi n‟est-ce pas ?

" Je suis… "

Zack apparut devant Sephiroth. Les deux soldats le suivaient,

mais au dernier moment, Cloud remit son casque presque hon-

teux.

La scène changea encore, et une fois de plus ils se retrouvèrent

dans la salle des cachots d‟expérience. Le jeune soldat était entré

dans la salle et s‟était approché de Tifa qui avait repris légèrement

confiance. Entrouvrant les yeux, elle voyait celui qui était parti

cinq ans plus tôt. Elle avait l‟air de rêver. Comment Cloud était t‟il

là alors qu‟il n‟était jamais venu ?

- Tu es venu, dit-elle à demi-consciente. Tu as tenu ta pro-

messe !

- Pardon, fit Cloud, je ne suis pas arrivé assez vite.

- Tout va bien, Cloud, fit Tifa en s‟évanouissant.

La scène s‟accéléra.

- Qui es-tu, misérable ? fit Sephiroth plein de fureur.

- Maman, Tifa, ma ville, rends-la-moi ! J‟avais tellement de

respect pour toi ! Je t‟admirais ! répliqua Cloud en se dévoilant.

Sephiroth dégaina son épée. Cloud déploya une garde rapide

pour contrer le coup fulgurant que Sephiroth lui lançait. Mais il

sous-estima la puissance de Sephiroth qui brisa d‟une facilité dé-

concertante sa défense le propulsant à une vitesse incroyable dans

les airs comme une vulgaire marionnette.

Sephiroth descendait à présent les marches en boitant et tenant

son coté dont le sang coulait abondamment par la blessure que lui

avait faite Cloud.

- C-Cloud !

Cloud, toujours au sol, essayait de récupérer son souffle. Il se

tourna vers Zack qui venait de l‟interpeller.

- Zack ! lui répondit-il réalisant soudain dans quel état il était.

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- T-tue Sephiroth ! Relève-toi et achève-le !

Cloud rassembla toutes ses forces et se leva lui aussi boitant

pour tenter de rejoindre Sephiroth. Lorsqu‟il se retrouva dans la

salle précédente, le pont au-dessus du Mako liquide qui bouillon-

nait en bas, il interpella Sephiroth.

- Sephiroth ! cria Cloud.

- Ne tente pas la chance, petit ! siffla Sephiroth en se retour-

nant.

- Je ne te laisserai jamais sortir d‟ici ! répliqua Cloud qui venait

de dresser l‟épée de Zack droit devant lui.

Cloud s‟élança de tout son poids sur Sephiroth. Il le vit avec

horreur dégager la lame de son épée avant de répliquer. Sephiroth

enfonça profondément son épée dans le ventre de Cloud avant de

le soulever dans les airs au dessus des eaux bouillantes de la Mako.

- Je t‟avais prévenu ! ricana Sephiroth.

Cloud, agonisant, prit l‟épée qui lui traversait le corps de ses

deux mains et poussant un cri, s‟enfonça encore plus l‟épée dans

son ventre. Lorsqu‟il atteignit le parapet, il pivota sur lui même et

envoya Sephiroth dans les airs.

- Impossible ! s‟écria-t-il à son tour dans les airs.

Sephiroth chuta alors dans les eaux de la Mako, impuissant.

Puis Cloud s‟effondra au sol inconscient.

La scène s‟illumina et ils se retrouvèrent soudain sur la plate-

forme devant le tableau à présent sombre et gris. Tifa était sans

voix, mi-étonnée et mi-impressionnée. Cloud avait défié Sephiroth

en duel et d‟une certaine façon, avait réussi à l‟emporter en

n‟étant qu‟un simple soldat. Simple soldat.

" Cloud… "

Tifa s‟arrêta soudain. Le premier Cloud qu‟elle avait vu lors-

qu‟elle était arrivée au début venait d‟apparaître au centre de la

plate-forme circulaire et tenait toujours sa tête à deux mains

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comme si elle allait exploser.

Puis, les trois Cloud qui étaient devant les trois arcanes, se levè-

rent et s‟approchèrent de lui. Avant de fusionner avec lui.

Il y eut une lumière vive et éclatante qui obligea Tifa à fermer

les yeux. Lorsqu‟elle les rouvrit. Il n‟y avait plus qu‟un seul Cloud.

Il la regardait en tremblant légèrement. Ses yeux bleus semblaient

briller d‟un bleu terrible.

" Cloud ! "

" Merci Tifa. "

Tifa s‟était précipitée vers lui le souffle court. Elle était stupé-

faite de voir que tout était redevenu comme avant. Et soudain,

une joie immense éclata dans son cœur. Impulsivement, elle se jeta

dans les bras de Cloud.

" Oh, Cloud ! C‟est vraiment toi, oui ? "

" Oui, Tifa. On se retrouve, enfin… "

Il y eut un instant de silence avant que Cloud ne réalise

quelque chose.

" Je vois, on est dans la Rivière de la Vie, c‟est ça ? "

Tifa hocha la tête.

" Tout le monde attend. Viens, repartons, Cloud. Allons les

retrouver. "

Cloud hocha la tête et esquissa un sourire.

" O-oui. Viens, Tifa. Rentrons chez nous. "

Et ensemble, toujours enlacés, ils commencèrent à s‟élever dans

les airs, quittèrent la station qui flottait dans l‟espace intersidéral,

et se noyèrent dans la lumière.

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Chapitre 48 - Passé de Cloud /5

Des bruits de pas.

- Hé ! Ça va, Tifa ?

- Barret ? Tu es là ? Je… Cloud ! Où est-il ?

Tifa avait entrouvert les yeux avec beaucoup de difficultés. Elle

pouvait voir Barret, Cid, Youffie… Elle essaya de se redresser mais

réalisa qu‟elle ne sentait plus du tout ses jambes. Pire que tout, un

bruit terrible avait commencé a ravagé sa tête.

- Ne t‟inquiète pas pour lui, c‟est un dur ! lui parvient la voix

de Youffie de très loin.

Tifa ravala sa salive et hocha la tête de soulagement.

- Quand j‟étais dans la Rivière de la Vie, j‟ai vu le vrai Cloud.

Je veux dire, il m‟a montré qui il était réellement.

- Ne te fatigue pas trop vite, dit doucement Barret, tu es encore

sous le choc.

- Les gens ont tellement de choses enfuies au fond d‟eux. Et on

peut en oublier tant. C‟est étrange n‟est-ce pas ? C-c‟est…

- Hé ! la secoua Barret doucement. Tifa ! Secoue-toi ! Tifa !

Tifa ferma alors les yeux, épuisée. Vincent tata son front. Elle

s‟était juste évanouie. Quand à Cloud qui avait surgi avec elle, il

était dans le même état.

- Est qu‟est ce qu‟on fait maintenant ? rouspéta Youffie.

- On attend qu‟ils se réveillent.

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Cloud se réveilla brusquement et réalisa qu‟il se trouvait sur un

lit. Il entendait au loin le ronronnement des machines et des cris de

chocobos. Mais où était t‟il donc ? Et puis, il ne se rappelait plus

du tout ce qui s‟était passé après qu‟ils aient atteint le sommet de

la montagne de la Grotte Nord.

Il y avait cette illusion que Sephiroth le lui avait montré, où

Tifa n‟avait plus osé le regarder en face, la révélation… Puis, il

avait fait des choses qu‟il ne pouvait pas expliquer. Tout était flou

depuis. Et ce lieu étrange où il se trouvait quelques instants aupa-

ravant en compagnie de Tifa.

Soudain, un pan de sa mémoire s‟effondra le rappelant ce qui

s‟était passé, comment il avait vécu à nouveau ses souvenirs, en

affrontant la vérité. Il s‟était vu simple soldat, et avais pris pendant

tout ce temps la place de Zack, le petit ami d‟Aerith.

Il entendit soudain un soupir et vit que Tifa venait de se réveil-

ler plus loin dans un autre lit. Maintenant qu‟il savait qui il était,

Sephiroth ne pouvait plus le tromper.

- Salut Cloud ! lança Tifa qui venait de se rendre compte qu‟il

la dévisageait.

Cloud hocha la tête avec un sourire.

- Je crois que je dois m‟expliquer devant tout le monde, fit

Cloud songeur.

Tifa avait raconté à Cloud ce qui s‟était passé depuis que les

eaux l‟avaient englouti, et raconta comment on les avait capturés à

Junon, comment l‟Arme les avait d‟une certaine façon sauvée et

dans quel petit village ils l‟avaient ensuite trouvé.

Cloud était stupéfait d‟apprendre que Cait Sith était revenu et

qu‟il espionnait cette fois ci la Shinra. C‟était d‟ailleurs de cette

façon, qu‟ils avaient découverts ce qu‟elle complotait. Son objectif

restait de se débarrasser du Météore en se servant de la puissance

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des méga-Matérias, ces grandes pierres de Mako qui renfermaient

une puissance immense.

Ils en avaient déjà deux en leur possession qu‟ils avaient déro-

bés à la Shinra en contrecarrant leurs plans. Tifa le parla des opéra-

tions Corel Nord et Fort Condor, et Cloud hocha la tête.

Tifa avaient rapidement fait découvrir les lieux à Cloud jusqu‟à

même atteindre la salle de contrôle pour se rendre compte qu‟il

n‟y avait personne. Cloud était stupéfait quand à la manière dont

il avait obtenu ce bijou volant qui les permettait maintenant de

partir jusqu‟au bout du monde.

Ils trouvèrent finalement tout le reste de l‟équipe dans la salle

de réunion. Ils se levèrent tous devant leur chef qu‟ils pensaient ne

plus jamais revoir. Il faut dire qu‟après que Tifa et Cloud tombent

dans la Rivière de la Vie, l‟espoir était devenu bien mince.

Cloud avait regardé un à un tous ses compagnons qui l‟avaient

accompagnés depuis le début. Ils formaient à présent une sorte de

famille qui avait un but. Celui de sauver le monde.

- À tous, pardon… Je ne sais pas quoi dire, commença Cloud.

- Ne dis rien alors, dit Cid, tes excuses sont déjà bien suffisantes.

- Néanmoins je vous dois une explication, répliqua Cloud en

hochant la tête. Peut-être que cela permettra d‟expliquer pas mal

d‟autres choses.

Cloud fit quelques pas vers le tableau pour être sûr que tout le

monde le voyait.

- J‟ai quitté mon village en quête de gloire, mais je n‟ai jamais

pu rejoindre le Soldat. Le projet d‟Hojo de cloner Sephiroth n‟était

pas si difficile, ils utilisent exactement la même technique pour

valider un membre du Soldat.

Youffie lui jeta un regard perdu. Cloud se frotta le menton en

réfléchissant à la manière dont il pourrait l‟expliquer.

- Vous voyez, les membres du Soldat ne sont pas simplement

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exposés à de l‟énergie Mako, ils injectent des cellules de Jénova

dans leurs corps. Pour le meilleur ou pour le pire, seuls les plus

forts réussissent. Mais ça n‟a rien à voir avec la Réunion. Les

faibles… comme moi, se sentent rapidement perdus. Le mélange

des cellules de Jénova, de la volonté de fer de Sephiroth et de ma

propre faiblesse ont fait de moi ce que je suis. Tout le monde le

savait, je suis… Cloud. Le maître de mon propre monde

d‟illusions.

Il leur raconta alors ce qui s‟était passé réellement il y avait cinq

ans.

Chacun fut ébahis par ce qu‟ils venaient entendre. Cloud avait

été là mais en tant que simple soldat. Il était pourtant intervenu

pour défier Sephiroth, malgré sa faiblesse, et l‟avait terrassé. Et

pour une raison qu‟ils ne connaissaient encore pas, il avait pris

l‟identité de Zack et avait raconté ses souvenirs en se mettant à sa

place. Cloud s‟était peut être trompé sur ses souvenirs, mais il assu-

rait qu‟il n‟avait pas été créé comme Sephiroth.

- Qu‟allons-nous faire maintenant ? demanda Youffie soudain.

- Hé bien, dit simplement Cloud, je vais continuer à me battre

pour la planète.

Il savait que c‟était maintenant sa destinée. Qu‟il aurait à ren-

contrer encore une fois Sephiroth. Pour en finir.

- C‟est comme ce que dis toujours Barret, fit Red XIII.

Cloud n‟avait pas saisi la remarque.

- Quoi ? Je ne comprends pas, avoua-t-il perdu.

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- Il n‟y a aucun moyen de sauter de ce train en marche, il ne

peut aller que là où le mène ses rails !

Il y eut un moment de silence avant que tout le monde

n‟explose de rire à vive voix, alors qu‟une humeur joyeuse

s‟emparait de la Compagnie. Ils étaient enfin au complet. Jamais ils

ne s‟étaient sentis aussi proches les uns des autres.

- Il y a une chose que je ne comprends pas, dit alors Vincent.

Comment as-tu pu tenir tête à Sephiroth et être toujours en vie ?

Cloud esquissa un sourire de fierté. Cette force soudaine qu‟il

avait eu au dernier moment et qui l‟avais permis de se rapprocher

de la balustrade puis de projeter Sephiroth à son tour dans le Ma-

ko liquide. Il ne savait même pas l‟expliquer.

- J‟allais y venir. Je me souviens de tout maintenant. Peu de

temps après la chute de Sephiroth, Zack et moi avons étés emme-

nés dans le Manoir Shinra, au sous-sol. Nous avons étés enfermés

dans des tubes à énergie Mako, exposés à une très forte dose. Je

pense que Zack fut le premier à s‟être échappé, toujours est-il qu‟il

m‟a aidé à sortir de mon tube.

Cloud regarda le plafond, comme pour mieux se souvenir.

Dans sa mémoire fragmentée, il se souvint du bruit de l‟ouverture

du tube, ainsi que de l‟épaisse fumée opaque qui s‟en était échap-

pée.

- Courage, Cloud… Nous devons sortir d‟ici !

Zack le souleva d‟une solide poigne et mit ensuite un bras de

Cloud sur ses épaules. Cloud était devenu une sorte de marion-

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nette ambulante qui semblait avoir du mal à poser un pied devant

l‟autre. Il balbutiait des mots incohérents et perdit plusieurs fois

connaissance.

Ils marchèrent ainsi côte à côte jusqu‟à sortir du réacteur. Cloud

venait soudain de se réveiller et constata qu‟il se tenait assis sur le

sol le dos contre un arbre. Zack était en train de déshabiller deux

soldats qu‟il venait apparemment de tuer.

- Mets ceci, lui dit Zack en lui jetant les vêtements du soldat. Ca

ne sent pas très bon mais… c‟est plus prudent.

Cloud dut lutter pour enfiler ses vêtements. La blessure à son

torse devait s‟être ouverte. Elle lui brûlait terriblement et lui don-

nait des nausées. Il prit le temps de respirer un peu juste avant que

Zack le reprenne sur son épaule.

Il y eut un bruit inaudible sur leur coté. Deux soldats venaient

d‟émerger des buissons, le fusil en avant. Zack, n‟avait fait aucun

geste et tenait toujours son épée pointée vers le sol.

Il y eut trois autres soldats qui arrivèrent par la gauche. Ils

étaient cernés. Il sentit soudain Zack resserrer brutalement la

manche de son épée. C‟est à ce moment là d‟ailleurs que la dou-

leur revint, encore plus forte que jamais, plongeant Cloud dans

l‟obscurité.

Comme une balançoire qui vient et va.

Cloud ouvrit soudain ses yeux. Le ciel d‟un bleu cassé montrait

toute sa splendeur devant lui. Il n‟avait aucun nuage, aucun soleil.

Juste le ciel. D‟un bleu très pur. Mais où était-il ?

Cloud se redressa et soudain la main de Zack vint l‟aider pour

qu‟il ne perde pas l‟équilibre. Ils se trouvaient à l‟arrière d‟une

petite camionnette qui faisait son chemin sur une route plutôt

parsemé de bosses. Zack était assis en face de lui l‟air inquiet. Il fit

un signe de tête à Cloud. Hors de danger.

Zack se retourna vers l‟avant du véhicule d‟où provenait une

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voix pour la moins grincheuse.

- Hé ! cria Zack. On est encore loin de Midgar ?

- La ferme ! T‟as de la chance que j‟aie accepté de te prendre !

Zack laissa échapper un profond soupir avant de se retourner

vers Cloud souriant.

- Cloud, que comptes-tu faire à Midgar ?

Cloud resta silencieux. Tant de choses s‟étaient passés.

- Moi je sais, j‟connais un lieu où j‟peux crécher pendant un

moment. À moins que… non, la mère y habite aussi, ça n‟ira pas.

Cloud n‟avait aucune idée de quoi parlait Zack. La douleur

était partie, il en avait conscience, mais il savait qu‟elle ne tarderait

pas à revenir. Zack avait les sourcils froncés comme s‟il réfléchissait

durement à la question.

- Ouais, il faut un autre plan. De toute façon il me faut d‟abord

de l‟argent. Tu veux te lancer dans les affaires ? Qu‟est-ce qu‟on

pourrait bien faire ?

Qu‟est qu‟il pouvait bien faire au juste ? Pourrait t‟il continuer

à vivre comme si de rien n‟était ?

- Dis, Cloud, tu crois que je pourrais être bon à quelque chose ?

Zack était le meilleur. Mais il n‟en était pas convaincu. Il se

tourna à nouveau.

- Hé, le vieux, à quoi je pourrais être bon ?

- De quoi tu me parles ? grinça l‟homme d‟une voix amer. Vous

êtes encore jeunes, non ? Quand on est jeune, on peut tout essayer

!

- Tout essayer…, soupira Zack en revenant à Cloud. C‟est facile

pour lui de dire ça !

Cloud essaya de sourire mais ne parvint qu‟à faire un rictus

affreux. Zack sauta soudain sur place.

- Eh, mais bien sûr ! Mon intelligence et mes qualités surpassent

celles des autres ! Voilà, c‟est tout trouvé, je vais devenir merce-

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naire ! Ouais, merci vieux ! Eh là, t‟as entendu ce que j‟ai dis ?

Écoute, je serai mercenaire et puis c‟est tout ! Des mercenaires,

Cloud. Voilà ce qu‟on sera, tous les deux ! T‟as compris ?

Le temps sembla soudain se figer et Cloud garda à jamais cette

dernière image de Zack dans sa tête. Un Zack fougueux et fort, un

ami avait qui il avait partagé de nombreuses aventures. Il y eut

une détonation sèche et Zack se jeta sur Cloud pour le couvrir. Il y

eut ensuite un crissement de frein puis une explosion plus puissante

qui fit voler la camionnette dans les airs.

- Je n‟ai pas retrouvé conscience après l‟explosion, expliqua

Cloud à ses compagnons qui le regardaient bouche bée. Les soldats

m‟ont crus comme mort et m‟ont laissé sur le sol. Je me suis traîné

vers le corps inanimé de Zack, un peu plus loin, pris son épée

avant de faire quelques pas et m‟effondrer plus loin quand je me

savais hors de danger. Peu de temps après, je suis arrivé à Midgar.

C‟est tout ce dont je me souviens.

Tifa hocha la tête. Elle l‟avait trouvé assis sur ce quai le regard

fixe et la main serrée sur le manche de son épée. Ce n‟était plus le

Cloud qu‟elle avait connu. Ses yeux étaient sombres ce jour là et

quand elle lui avait demandé depuis combien de temps ils ne

s‟étaient pas vu, il avait dit cinq ans. A ce moment là, il croyait

l‟avoir vu à Nibelheim. Et il l‟avait vu en effet derrière son masque

de simple soldat. Mais pas Tifa. Tifa avait seulement vu Zack.

Puis Cloud avait accepté de faire parti d‟Avalanche. Il avait

continué de vivre la vie de Zack plutôt que la sienne, en prenant

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ses souvenirs que les siens.

- Quelle histoire…, ne put s‟empêcher de dire Youffie.

- Je comprends mieux maintenant, avoua Red XIII.

Cloud hocha la tête.

- Oui. Il nous faut continuer le combat. La Shinra est à la base

de tous ces problèmes, il faut les arrêter.

Cait Sith sauta sur place l‟air réjoui que tout s‟éclaircisse.

- Actuellement notre mission est de récupérer la méga-Matéria,

annonça t‟il joyeusement. Il y a un réacteur sous-marin à Junon, il

ne reste que celui-là.

Cid esquissa un sourire. Maintenant, la situation était claire et

chacun se savait encore plus impliqué dans cette lutte.

- Partons, décida Barret, il n‟y a plus de temps à perdre!

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Chapitre 49 - Sous la surface

Lorsque Priscilla ouvrit la porte d‟entrée ce matin là, elle resta

muette de stupeur pendant quelques secondes, avant qu‟un sourire

magnifique ne se dessine sur son visage.

- Cloud ! Tu es revenu !

Ce dernier, hochant la tête, était particulièrement heureux de

revoir saine et sauve, la fille qu‟il avait secourue, il y avait mainte-

nant quelques semaines.

- Tu vas bien Priscilla ? lui demanda Tifa qui se tenait à ses co-

tés.

Priscilla reconnut tout de suite Tifa, légèrement plus élancée

qu‟avant, une grande Youffie qui avait conservé son sourire mo-

queur, un Barret amical qui lui souriait chaleureusement et un Red

XIII toujours aussi sérieux et songeur, sans doute, imaginait-elle,

par les événements actuels.

- C‟est une joie immense de vous revoir ! Mais il me semble

qu‟il y ait de nouvelles têtes !

Vincent, Cid et Cait Sith se présentèrent aussitôt. La jeune fille

fut étonnée tant par le calme impérieux et le mystère dans lequel

s‟enrobait Vincent que par la sagesse mélancolique et les rêves

perdus dont s‟étaient tristement détachés Cid. Et c‟est avec un

intérêt soudain qu‟elle écoutait Cait Sith parler, tantôt admirative

quant au chat couronné qui bougeait avec une grâce extraordinai-

rement féline, tantôt émerveillée quant à la magie ensorcelante qui

semblait en ressortir.

- Aerith n‟est pas avec vous ? demanda Priscilla.

Un silence s‟abattit soudain sur le groupe. Priscilla fronça les

sourcils, soudain inquiète.

- Elle est restée dans son village natal, lança Tifa d‟une voix

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sourde. Nous la rejoindrons plus tard. Elle est désolée de ne pas

avoir pu venir, mais en revanche, elle t‟envoie un souvenir !

Cloud resta sans voix, après la tirade de Tifa, incapable de ré-

pliquer. D‟une certaine manière, Tifa avait eu raison de ne rien

dire. Priscilla était encore une petite fille qui n‟avait pas à affronter

ces problèmes.

Tifa s‟approcha de Priscilla et posa dans ses mains une petite

peluche.

- Un Mog ! s‟exclama Priscilla émue.

- Ah, jeune gens, vous revoilà ! résonna une voix toute proche.

Le père de Priscilla paraissait en bonne forme ce matin. Il les

rejoignit sur le palier et les invita derechef, avant qu‟un autre mot

ne soit prononcé, à entrer.

- On ne parle plus que de vous aux informations, continua-t-il

en désignant des fauteuils. Un groupe terroriste qui ne cesse de

s‟opposer aux actions de la Shinra ! Tout le village est particuliè-

rement fier de vous.

- Nous n‟avons pas fait grand chose, tint à dire Barret mal à

l‟aise devant tant d‟éloges. Et nous aussi, nous sommes très con-

tents de revenir ici. Malheureusement, il nous reste encore à faire.

Priscilla soupira, soudain triste.

- La Shinra est beaucoup plus coriace que prévu, n‟est ce pas ?

Cloud se pencha vers elle comme pour la rassurer.

- Non, tu te trompes Priscilla, déclara Cloud. Nous allons

mettre un terme à tout cela.

- Tu me le promets ? demanda Priscilla en serrant nerveuse-

ment ses poings.

Cloud hocha silencieusement la tête. " Oui, ce n‟est plus qu‟une

question de temps. "

- Nous devons accéder au port de Junon, annonça Tifa au père

de Priscilla.

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- L‟entrée est pas mal protégée ! lâcha le vieil homme surpris

par la nouvelle.

Youffie ne put s‟empêcher de sourire.

- Ce ne nous arrêtera pas pour autant ! lança-t-elle d‟un air

jovial. Si vous saviez ce que nous avons déjà fait…

- Alors dans ce cas, je me vois dans l‟obligation de vous inviter

à dîner, proposa le grand-père naturellement. J‟imagine que vous

avez beaucoup de choses à nous raconter.

Cloud se tourna vers l‟unique fenêtre de la maison qui donnait

vue sur la mer artificielle dans lequel devait nager Mr Dauphin, qui

les avait aidés, il y avait à peine deux semaines.

Tant de choses s‟étaient passés depuis. Avec tous ces événe-

ments, chacun avait fini par changer, affrontant ses peurs et ses

angoisses.

Le soleil était en train de se coucher, offrant à cette heure tar-

dive de la journée, ses derniers rayons de soleil. Ils attendraient

demain pour agir.

L‟accès au port de Junon ne se faisait que d‟un coté, via un

ascenseur qui descendait à une trentaine de mètres de profondeur.

De là, on accédait ensuite au centre naval sous-marin de la Shinra,

qui permettait d‟avoir le contrôle sur les eaux froides et sombres

qui s‟étendaient à perte de vue devant le port.

L‟ascenseur était donc le seul moyen de descendre et la sécurité

à ce point y était maximale. Une dizaine de gardes en tout et pour

tout, qui surveillait à tour de rôle le passage.

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Il ne faisait pas encore tout à fait jour, lorsque toute la Compa-

gnie s‟avança vers l‟ascenseur. Les soldats n‟avaient visiblement pas

encore mangé et semblaient en piteux état, comme s‟ils avaient dû

passer toute la nuit à surveiller.

- Halte, on ne passe pas ! lança un garde les voyant

s‟approcher.

Cloud qui marchait devant, ne s‟arrêta pas un instant. Le soldat

parut soudain inquiet et préféra réveiller deux de ses compagnons

avant d‟épauler son fusil d‟un air menaçant.

- J‟ai dit, on ne passe pas !

Il y eut soudain une détonation dans le silence qui environnait

les lieux et le soldat tomba à genoux, le visage défait par la sur-

prise et la douleur. Il n‟eut juste le temps de porter la main à sa

blouse avant de comprendre qu‟une balle venait de l‟atteindre en

plein cœur. Ses compagnons n‟eurent pas non plus le temps de

l‟empêcher de tomber. En un instant, cet instant où ils avaient

perçu le bruit du coup de feu, un froid intense les avait surpris

dans leur futile immobilité, les figeant comme des statues de glaces,

à l‟hégémonie de la Shinra. Un pouvoir qui devait être brisé. Et qui

serait brisé.

Les quelques soldats restants, firent instinctivement un pas en

arrière. L‟un d‟eux, le général du peloton visiblement, bredouilla

un « Vous pouvez passer ! » presque incompréhensible.

L‟ascenseur s‟arrêta cinq bonnes minutes plus tard. On pouvait

lire sur le cadran lumineux en haut de la porte, « 30m de Profon-

deur ». Les portes s‟ouvrirent alors sur un spectacle magnifique. Ils

avancèrent dans un tunnel dont les vitres transparentes, qui recou-

vraient entièrement les cloisons, laissaient apercevoir la flore et la

faune sous-marine des lieux avoisinants.

- C‟est magnifique ! ne put s‟empêcher de dire Youffie, admira-

tive.

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- Quand on se demande où passe tout l‟argent de la Shinra !

grogna Barret.

Le tunnel continua encore une vingtaine de mètres. Il s‟agissait

véritablement d‟un gigantesque aquarium où ils pouvaient con-

templer des dizaines de poissons différents de toutes formes et

couleurs.

L‟ait était climatisé, les lieux stylisés et empreint d‟un grand

design futurisme. Les lumières qui jalonnaient tout le long du tun-

nel à intervalle régulier projetaient une lumière tantôt vive, tantôt

sombre, qui rajoutait un charme mystérieux au chemin.

Ils finirent par atteindre la fin du tunnel. Trois grands halls

permettaient l‟accès aux différentes parties du complexe sous-

marin. Il y avait en outre, le centre des opérations, le centre

d‟entraînement et les quais.

- Et maintenant ? demanda Cid.

Cloud avança d‟un pas tout en réfléchissant.

- La solution vient à nous, répondit-il en dégainant son épée.

Il y eut soudain des bruits de pas, comme des coups frénétiques

tambourinant une porte résolument close, des bruits mécaniques et

un silence prompt. Une cinquantaine de soldats se tenait devant

eux l‟arme aux poings.

- La visite est terminée ! cria un général aux habits rouges. Ren-

dez-vous !

Un silence tomba subitement sur la scène, comme si chacun de

son coté se concentrait sur la multitude d‟actions qui allait se dé-

clencher d‟un instant à l‟autre. Le sol trembla alors, déstabilisant un

instant les soldats. Puis à leur grande surprise, de petits cailloux du

sol s‟élevèrent dans les airs tout autour d‟eux, restant en parfaite

lévitation.

- D-De la magie ! s‟exclama un soldat d‟une voix terrorisée.

Le collier de Red XIII brillait d‟un éclat lumineux. Puis d‟un

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mouvement de la tête, il ordonna à tous les cailloux d‟attaquer.

Une bonne partie des soldats tombèrent au sol inanimé en état de

choc. Les soldats, non remis de ce qui venait de se passer, n‟eurent

qu‟une réaction, la fuite. Vincent leva son fusil prêt à les abattre,

lorsque Cloud abaissa son arme brusquement.

- Non. Ils vont nous conduire vers la méga-Matéria.

Vincent hocha la tête et partit à leur poursuite.

Les soldats avaient emprunté le hall des quais courant à une

allure inimaginable. Toute la Compagnie avançait prudemment,

pressentant à chaque pas, le danger qu‟il pourrait encourir. La

passerelle qu‟ils longèrent ensuite passait au-dessus des quais. Deux

sous-marins étaient à flots et plusieurs hommes s‟affairaient sur le

pont et à l‟intérieur comme si…

- Regardez ! s‟exclama Youffie. C‟est la méga-Matéria !

Un groupe de soldats portait l‟énorme pierre rougeoyante vers

l‟un des sous-marins dans une hâte précipitée, comme si la peur les

animait.

- Ils vont l‟emporter dans le sous-marin ! constata Tifa.

- Vite, fit Cait Sith, il faut atteindre le quai !

D‟ici, ils ne pouvaient rien faire, même s‟ils voyaient tout ce qui

se passait. La passerelle descendait visiblement plus loin et rejoi-

gnait les quais. Ils foncèrent tous à vive allure.

Bizarrement, il n‟y avait aucun de soldats qui les attendaient à

leur arrivée. Ils avaient en effet terminé les préparatifs des sous-

marins et s‟empressaient de s‟engouffrer à l‟intérieur.

- Bande de lâches ! grogna Barret. Venez-vous battre !

Un des sous-marins siffla soudain bruyamment, signe qu‟il allait

bientôt partir. Cloud reconnut là celui qui transportait la Matéria.

Il s‟agissait d‟un sous-marin rouge sombre décoré par de nom-

breuses affiches à l‟effigie de la Shinra Incorporation.

- Il faut arrêter ce sous-marin, fit Cloud en prenant sa Matéria

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de foudre.

- Attendez ! cria une voix bien connue. Pas si vite !

Reno se dirigeait vers eux le regard souriant.

- Toujours sur notre chemin, à ce que je vois, continua-t-il.

Mais cette fois-ci, vous n‟irez pas plus loin. Vous êtes tombés en

plein dans notre piège.

Il y eut soudain un bruit métallique, suivi d‟un ronronnement

grandissant. Bientôt, ils purent apercevoir, qu‟une énorme ma-

chine se dirigeait vers eux, atteignant presque la passerelle par

laquelle ils étaient arrivés.

Le robot ennemi possédait en tout et pour tout, trois gigan-

tesques bras qui devait posséder un champ d‟action presque illimi-

té. Une multitude de tourelles lasers avaient été greffée un peut

partout sur ses jambes et son tronc. Une peau, visiblement rocail-

leuse et résistance, recouvrait tout son corps le rendant insensible

aux balles de tous types. Il s‟agissait vraiment d‟une véritable ma-

chine de guerre.

Reno éclata de rire, soudain convaincu de la supériorité du

robot et du combat insignifiant – du massacre qui allait se dérou-

ler.

- Ma priorité, c‟est la méga-Matéria… Adieu ! fit-il en

s‟éloignant.

Le sous-marin rouge se trouvait déjà en processus d‟immersion

prêt à prendre les profondeurs abyssales. Le robot fit quelques pas

souples en avant, avant de lancer son bras vers le groupe, à une

vitesse hallucinante.

Toute la Compagnie se dispersa alors pour éviter de rester

groupés. Vincent et Barret ouvrirent aussitôt le feu. Un bouclier

bleu vint apparaître devant le robot déviant toutes les balles et

pire, les renvoyant sur les tireurs. Youffie, lança alors son shuriken

qu‟elle chargea au dernier moment d‟intensité. Son arme devint

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soudain d‟un bleu presque pur et atteignit une vitesse élevée, mais

le bouclier du robot changea soudain de couleur, devant rouge, et

absorba l‟attaque.

- Un bouclier magique ! s‟exclama Red XIII étonné.

Cloud et Tifa attaquèrent alors sur deux cotés différents. Mais

le robot tourna soudain sur lui-même projetant ses trois bras dans

un hallucinant tourbillon de lames, les projetant sur une dizaine de

mètres. Ils ne pouvaient même pas s‟approcher, ni même attaquer.

- Cloud, prends-ça ! cria Youffie en lui lançant quelque chose.

Cloud attrapa une petite boule de couleur argentée. La pierre

s‟illumina alors passant d‟un argent irisé à une blancheur laiteuse.

Cloud resta presque immobile devant la puissance qu‟il ressentait.

Ce n‟était pas une Matéria ordinaire bien qu‟elle le parut. Plus

encore, il était certain que sa puissance dépassait largement les

Matérias d‟invocation. Mais où Youffie avait t‟elle trouvé cette

Matéria ?

Le robot balança ses trois bras vers Vincent, Barret et Cait Sith,

les atteignant de plein fouet. Ils étaient, à présent, figés au sol et

chaque bras commençait à resserrer leur pression, les écrasant litté-

ralement au sol avec une lenteur inexorable.

Cloud se releva prestement, et concentrant son esprit, libéra le

pouvoir d‟Ultima. La machine arrêta soudain de serrer ses proies et

se retourna soudain vers Cloud. Son bouclier rouge apparut sou-

dain autour de lui, comme s‟il tentait de contrer l‟effet de la Maté-

ria.

- Mince ! constata Tifa. Ca ne va pas passer !

Le bouclier rouge éclata soudain en mille morceaux et le robot

fut soulevé dans les airs comme une vulgaire marionnette. Puis,

une sphère vint l‟entourer. Un grondement se fit soudain entendre

augmentant graduellement d‟intensité, avant de s‟arrêter aussi

brusquement que cela avait commencé.

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L‟explosion qui suivit fut tellement forte qu‟un flash blanc vint

aveugler toute la Compagnie tandis qu‟une onde de choc vint les

balayer sur plusieurs mètres. Lorsqu‟ils ouvrirent les yeux, le silence

était revenu et il pleuvait de la poussière.

- Mince le sous-marin est totalement immergé ! réalisa Youffie.

- Bon sang, ils voulaient juste gagner du temps ! fit Cid agacé.

- Regardez, il y a encore un moyen de partir à leurs trousses !

fit Red XIII en désignant le second sous-marin qui commençait lui

aussi à s‟immerger.

Une dizaine de soldats était encore sur le pont, en train

d‟embarquer, et ils avaient tous assisté au combat qui s‟était dérou-

lé. A l‟approche de la Compagnie, certains sautèrent dans l‟eau,

paniqués. Les autres, hébétés, reculèrent sans lever les armes.

Tifa monta première sur le pont alors que quelques soldats

s‟agitaient nerveusement devant elle. Un général se dégagea alors

du peloton, l‟arme levée vers Tifa.

- V-Vous ! Votre chemin s‟arrête ici !

Tifa s‟arrêta à quelques mètres de lui, secouant sa tête.

- Pourquoi risquez-vous votre vie pour la Shinra ? lui demanda-

t-elle.

- C-C‟est notre devoir !

Il était le seul aux alentours à avoir levé son arme. Apparem-

ment, son peloton ne manifestait aucune envie de l‟épauler, sa-

chant pertinemment, que l‟affrontement serait suicidaire. La main

du général tremblait, faisant cliqueter son arme à intervalles irrégu-

liers.

- Laissez-nous passer ! s‟écria-t-elle résolue.

La main du général gela soudain sur le coup, le faisant lâcher

son arme. Dans un grand moment d‟hébétude, celui-ci ne fit rien

pour se protéger lorsque Tifa lui fila ensuite un bon coup de poing

sous le menton, le projetant dans l‟eau.

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Tous les soldats qui avaient assisté à la scène, ne réfléchirent pas

un instant de plus, et sautèrent rejoindre leur général. Cid passa

alors devant eux.

- Suivez-moi, je vous conduis à la salle de pilotage !

- Non, ne nous faîtes pas de mal, s‟il vous plait !

Dans la salle de pilotage, Cid s‟était installé devant les écrans de

contrôles et avait commencé à pianoter les touches pour

s‟approprier du principe du fonctionnement du système. Lorsqu‟ils

avaient surgi dans la salle, un général et deux de ses soldats,

avaient judicieusement choisi de se rendre, se considérant d‟eux-

mêmes comme prisonniers.

- Mince, je n‟y arrive pas ! jura Cid énervé. En plus, ces se-

cousses me fichent la migraine !

La pièce tanguait en effet comme un bateau en pleine mer de-

puis que Cid avait tenté de démarrer le sous-marin. Ils devaient

tous tenir un coin de la salle s‟ils ne voulaient pas tomber. Pire, les

secousses semblaient augmenter d‟intensité.

- Et si je tourne comme ça, murmura Cid.

Les secousses stoppèrent soudain laissant place à un calme abso-

lu que personne n‟aurait pu deviner. Le message « Sous-marin en

cours d‟immersion ! » vint s‟afficher sur l‟un des écrans et Cid se

retourna vers Cloud le sourire aux lèvres.

- On est parti, mon petit !

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Lorsque le sous-marin fut totalement immergé, la salle com-

mença soudain à s‟incliner.

- Mince, il faut se stabiliser ! réalisa Cid.

Une lumière rouge illumina soudain la pièce.

- Attention ! Perte d‟altitude ! La pression continue de monter !

Plusieurs jauges sur un écran commençaient visiblement à se

vider rapidement. La salle s‟inclina encore plus et plusieurs rap-

ports qui étaient posés sur une table proche, tombèrent sur le sol

s‟éparpillant.

- Hé mais fais quelque chose ! cria Barret tandis que le sol se

dérobait sous ses pieds.

- J‟aimerais t‟y voir ! répliqua Cid en sueur. Je ne connais pas

les commandes !

Le sous-marin finit par se retrouver presque à la verticale, cou-

lant à pic vers les profondeurs abyssales. Ils n‟étaient même pas

encore partis, que les problèmes commençaient déjà.

- Essaye ce gros bouton, là ! lui suggéra Tifa.

- Non, plutôt cette manette ! lui conseilla Vincent

- Moi j‟aurais dit ce bouton là qui s‟allume, proposa Youffie à

son tour.

Il y eut alors un grondement sourd qui secoua toute la pièce,

projetant tout le monde en pagaille dans la salle.

- Fichez-moi la paix ! s‟énerva Cid. J‟essaye de me concentrer !

Cloud vint se poster derrière Cid pour l‟aider. Il descendait

maintenant de plus en plus vide et la pression, qui devenait de

plus en plus forte, faisait grincer tout le sous-marin.

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- C‟est cette manette qui permet le mouvement ! désigna

Cloud.

Cid le prit à pleines mains et le poussa vers le bas. Il y eut un

grand grondement et la pièce commença à s‟incliner dans le coté

opposé, retrouvant peu à peu son équilibre du départ.

- C‟est bon, on remonte ! respira Cid soulagé.

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Chapitre 50 - Le Gelnika

- Bon, passons aux choses sérieuses ! s‟écria Cid en appuyant sur

un bouton.

Un écran, jusque là éteint s‟alluma alors et une image en 3D

vint soudain s‟y afficher tout en couleurs.

- C‟est une image radar indiquant notre position en temps réel,

expliqua Cid.

Youffie tomba soudain au sol, presque évanouie.

- Youffie ça va ? s‟enquit Tifa en la rejoignant.

Son teint était très pale, et elle semblait avoir du mal à respirer.

- Mal de mer, diagnostiqua Tifa en se tournant vers Cloud.

- Vite, essaie de l‟installer dans une des cabines du sous-marin.

Vincent, accompagne-les.

Youffie fut soulevé par Vincent et tous ensembles, sortirent la

salle de pilotage. Cloud se tourna à nouveau ver Cid.

- Nous sommes le point bleu sur la carte et, reprit Cid en ap-

puyant sur un autre bouton, ce point rouge est le sous-marin que

nous poursuivons !

- On devrait pouvoir l‟atteindre avec les missiles de ce sous-

marin, non ? s‟avança Barret.

- Je ne sais pas..., avoua Cid en pianotant sur le clavier. Oui !

Effectivement, nous possédons une batterie de missiles plutôt con-

séquente !

- Ok, on le prend en chasse alors, déclara Cloud.

Cid esquissa un sourire avant de pencher la manette des gaz à

fond.

- C‟est comme si c‟était fait !

Sur le radar, les points bleu et rouge se rapprochaient peu à

peu. Cid avait demandé aux ingénieurs de pousser le sous-marin à

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la limite de sa puissance et avait récolté des acceptations affirma-

tives.

Un dispositif de profondeur lui permettait de surveiller toutes

les minutes la profondeur qu‟ils tenaient, veillant à ne pas circuler

trop bas au risque de s‟écraser sur le sol.

C‟est au bout d‟une dizaine de minutes, que dans le calme de la

salle de pilotage, un des écrans afficha le message « Cible à portée

de tir ! ».

- On l‟a enfin rattrapé, s‟écria Red XIII.

Cid enclencha aussitôt le système d‟attaque et l‟écran radar

changea brusquement avant de prendre la vue du devant du sous-

marin. Une cible était apparue au centre de l‟écran.

- Il faut verrouiller la cible manuellement, expliqua Cid en

s‟exécutant le cœur battant.

La cible glissa lentement sur les petits pixels que représentait le

sous-marin adverse qui ne devait pas être à plus d‟une dizaine de

miles. Il y eut ensuite un bruit électronique et un message sonore

signala « Cible verrouillée ! Attendons confirmation tir ! ».

- Voilà, il ne reste plus qu‟à tirer, fit Cid en dégainant le cou-

vercle de la manette de pilotage, dévoilant un bouton rouge.

Cid se tourna vers Cloud pour avoir son feu vert. Ce dernier

hocha la tête.

- Feu ! cria Cid en appuyant sur le bouton.

Il y eut une secousse terrible qui fit chavirer une nouvelle fois la

salle de pilotage projetant tout son équipage au sol. L‟image radar

montra une flèche d‟eau qui filait à une allure inimaginable, droit

vers le sous-marin adverse.

- Regardez, il vire de bord ! s‟exclama Cloud de surprise.

Sur l‟écran radar, le sous-marin adverse commençait petit à

petit à virer à droite, échappant ainsi à la ligne de mire du missile.

Cependant, il prenait trop de temps. Le missile le percuta de plein

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fouet arrachant la moitié de l‟arrière du sous-marin. La partie du

devant privé alors de moteurs commença à couler vers le sol.

- On l‟a eu ! confirma Cid presque déçu que cela soit si facile.

- Il ne reste plus qu‟à repêcher la méga-Matéria à présent, fit

Red XIII.

- Comment va-t-elle ? demanda Cloud.

- Ca va, dit Tifa, elle essaie de se reposer. Tu sais… le mal de

mer.

Cloud hocha la tête. Il se rappelait la traversée de l‟océan sur le

cargo, qu‟ils avaient embarqué clandestinement. Youffie avait été

malade pendant tout le voyage. Décidément, la mer n‟était pas sa

tasse de thé.

- Cloud, commença Tifa avec un sourire. Je suis contente de

voir comment tu t‟intéresses à la santé de Youffie. Merci, Cloud.

- C-Ce n‟est pourtant rien, riposta Cloud pourtant touché par la

remarque.

Cloud ne savait pas quoi dire. Il est vrai que depuis son réveil

de la Rivière de la Vie, surtout depuis qu‟il avait enfin mis de

l‟ordre dans son passé, il se sentait beaucoup plus sûr de lui. Il

commençait en outre à considérer ses compagnons comme de

véritables amis qui l‟avait accompagné et soutenu depuis le début.

De plus, il se devait, en tant que chef, de veiller avant tout à la

sécurité de chacun. Désormais, ce n‟est pas seulement lui qui se

battait. C‟était ensemble, toute la Compagnie, qui avait un but.

Celui de sauver la Planète, coûte que coûte.

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- Eh ! Vous là-bas, vous savez plonger ?

Les deux gardes surpris par la question restèrent un instant sans

voix, avant de hocher nerveusement la tête. Barret les toisa d‟un

air supérieur arborant un sourire cynique, presque cruel comme s‟il

avait voulu les mettre à l‟épreuve.

- Hé bien, fit-il en les demandant de le suivre, vous savez ce

qu‟il vous reste à faire.

Les combinaisons deux sous-marin leur allait comme un gant et

à en croire leurs dires, les deux soldats avaient bénéficiés d‟un en-

traînement de plongée qui les rendait apte à remplir la mission

qu‟on attendait d‟eux.

Le sous-marin avait été stoppé à quelques mètres de l‟épave

méconnaissable qui abritait la méga-Matéria. Visiblement, tout

l‟équipage avait dû mourir avec le choc du tir.

Les deux hommes prirent une bonne dizaine de minutes à

s‟équiper. Puis, ils plongèrent enfin par la soute, emportant bou-

teilles, masques, combinaisons et lampes. Leur absence ne dura pas

plus d‟une dizaine de minutes, bien qu‟ils y fussent obligés à cause

de la réserve stricte d‟oxygène qu‟on leur avait laissé.

- Voilà la méga-Matéria ! dit l‟un des deux gardes en la dépo-

sant devant Cait Sith et Vincent.

Il s‟agissait d‟une grosse pierre bleue aux éclats presque tran-

chants qui illuminaient presque la soute. Cid resta sans voix.

- Apparemment, tout l‟équipage a réussi à s‟en sortir indemne,

continua l‟autre garde en apparaissant. Il n‟y avait aucun corps.

- Ouf, fit Cid, ça soulage d‟entendre ça !

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- Mais quelque chose est quand même étrange, déclara Vincent

d‟une voix mystérieuse, et si ce à quoi je pense, se trouve être vrai,

alors…

Barret hocha la tête. Effectivement, Vincent avait raison. Ce

n‟était pas une méga Matéria bleu, qu‟il avait vu au port de Ju-

non. Non, il s‟agissait d‟une méga-Matéria rouge. Donc, la Shinra

avait encore en sa possession une méga-Matéria. La question étant

de savoir, quelles étaient les intentions de la Shinra.

- Vous l‟avez ? fit une voix.

Cloud était entré dans la soute dans un silence absolu. Ses yeux

se posèrent aussitôt sur la méga-Matéria. Alors, c‟était cela cette

pierre qui dégageait une telle puissance. Il l‟avait ressenti, avant

même qu‟elle n‟entre dans le sous-marin. Néanmoins, la puissance

d‟une telle arme le laissait perplexe.

La salle parut soudain s‟assombrir pendant quelques millièmes

de secondes avant de retrouver sa clarté habituelle.

- Vous avez senti ça ? demanda Vincent.

Chacun se tenait immobile les yeux écarquillés.

- On aurait dit quelque chose d‟énorme ! souffla Barret.

- Je l‟ai senti moi aussi, avoua Cait Sith.

Cloud hocha la tête. Qu‟est ce qu‟il n‟avait pas senti ! Pendant

une fraction de seconde, une présence d‟une puissance mons-

trueuse, presque assommante avait été toute proche d‟eux.

Il y eut soudain une sonnerie qui résonna soudain dans toute la

pièce. C‟était l‟interphone. Cloud se dirigea lentement sous le re-

gard de ses compagnons.

- Cloud c‟est toi ? fit la voix de Cid.

- Qu‟est ce qu‟il y a ? demanda Cloud.

- Je ne sais pas ce qui s‟est passé, répondit Cid le souffle coupé,

mais le radar a détecté quelque chose, droit devant nous !

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Cid inclina légèrement les manettes de déplacement, tandis

qu‟un vrombissement infernal mais habituel, ronfla dans tout

l‟appareil confirmant l‟ordre de déplacement.

- J‟y crois à peine, regardez ! s‟écria Barret en pointant du doigt

l‟écran radar. C‟est l‟avion de la Shinra !

- Le Gelnika… murmura Cloud surpris. Que fait-il ici ?

Dans la salle de pilotage tous était abasourdis. Le Gelnika, se

rappelait Cloud, l‟avion de dernière technologie dont avait créé la

Shinra possédait selon les rumeurs, l‟arme absolue qui ferait bascu-

ler l‟issue du combat.

Ces derniers temps, Rufus n‟avait pas arrêté d‟en parler avec

Heidegger dans le plus grand secret. Lors du défilé de Junon,

Cloud avait pu entendre quelques propos que le jeune président

avait laissés échappés, mais il en restait un mystère.

- Les écrans signalent la présence en grande quantité d‟oxygène,

déclara Cid stupéfait, à l‟intérieur même de l‟épave !

- C‟est impossible ! s‟écria Cloud. A moins… qu‟il ne vienne de

couler. Mais qui aurait pu l‟abattre ? Qui s‟attaquerait à la Shinra à

part nous ?

De ce qu‟il restait du Gelnika, un avion privé de ses ailes et de

tout son arrière, éraflé à maints endroits, la coque de l‟appareil

avait visiblement le moins souffert et avait dû conserver l‟intérieur

pour un sursis de quelques heures de plus.

- Faisons un tour à l‟intérieur, se décida Vincent, nous pour-

rions peut être apprendre quelque choses d‟intéressant.

Vincent, Barret et Tifa décidèrent de l‟accompagner dans

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l‟épave. Ils finirent par trouver d‟autres combinaisons sous-marines

à leur taille. Cid approcha le sous-marin aussi près de l‟avion qu‟il

le pouvait et ils se jetèrent à l‟eau froide et glaciale qui les assom-

ma presque.

Ils parvinrent à entrer dans l‟avion par un trou béant et large

qui courait sur toute la longueur. Ils purent sortir de l‟eau qui

montait jusqu‟au marches d‟une porte métallique grande ouverte.

Ils devaient sans doute se trouver dans les salles de moteurs car

une odeur d‟huile les parvient bientôt.

A l‟intérieur, il y avait une atmosphère sinistre, presque mal-

saine. Tout était dans un désordre indescriptible et ils virent bien-

tôt les premiers corps de soldats, qui avaient dû croire jusqu‟au

dernier moment à leur chance.

- Encore vous ? fit une voix bien connue.

Reno venait d‟apparaître au fond de la salle, Elena et Tseng à

ses cotés.

- On n‟arrête pas de se rencontrer ces derniers temps, on dirait

! continua-t-il. Je vois que vous avez survécu à l‟affrontement

contre Mnemoch !

Cloud devina qu‟il devait parler du robot qu‟ils venaient ré-

cemment d‟affronter.

- Qu‟est-ce qui s‟est passé ? demanda Tifa en ignorant sa re-

marque. Pourquoi le Gelnika a t‟il coulé ?

Reno sourit, comme si la question de Tifa avait été une provo-

cation, plutôt plaisante.

- Simple, expliqua t‟il, il a été attaqué par une Arme, celle que

nous appelons l‟Arme Emeraude. Elle se balade dans l‟océan ac-

tuellement.

Cloud comprit instantanément la puissance qu‟il avait alors

sentie dans la soute du sous-marin. La présence d‟une puissance

presque insoutenable, effroyable qui aurait pu les anéantir d‟un

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seul coup. Une Arme. Mais pourquoi ne les avait t‟elle pas tués ?

- Je pense que c‟est notre dernière rencontre, s‟interposa Tseng

en passant devant Reno. Vous ne vous remettrez plus à travers de

notre route désormais !

- Attends Tseng, le rappela Elena. Nous n‟avons pas le temps

pour ça.

Tseng soupira.

- Oui c‟est vrai, confirma t‟il avec un sourire. Ce sera donc pour

une prochaine fois !

Puis tournant le dos, Tseng partit en arrière, entrant dans la

pièce d‟à coté, suivis de ses comparses.

- Ah j‟oubliais ! ricana Reno en se retournant soudainement.

Vous arrivez trop tard, les armes et les Matérias mises au point

pour détruire Sephiroth ne sont plus ici.

Reno éclata de rire avant de se retourner et se fondre dans

l‟obscurité. Cloud ne fit rien pour les arrêter. Il était convaincu

qu‟à un moment ou un autre, le destin allait de nouveau les con-

fronter, et que cette fois, serait bel et bien la dernière.

- Ainsi, les nouvelles armes de la Shinra se trouvaient dans cet

avion ? réfléchit Vincent.

- Nous ferions mieux de le fouiller, proposa Tifa. Si les Turks

étaient là, c‟est certainement qu‟il reste quelque chose d‟intéressant

ici.

La salle suivante qu‟avaient empruntée les Turks était dans un

état de désordre quasi-indescriptible, véritable preuve des se-

cousses qui avaient dû ébranler les lieux.

- Ce doit être la salle de marchandises, devina Barret.

- Hé ! Regardez ! s‟écria Cloud. Une nouvelle Matéria rouge !

Là, au milieu de plusieurs cartons, une petite boule rouge repo-

sait. Cloud essaya de se frayer un passage pour y parvenir, et lors-

qu‟il fut sur le point de saisir la Matéria, il s‟arrêta soudain.

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- Qu‟est ce qu‟il y a ? demanda Tifa qui l‟avait vu s‟arrêter.

- Je n‟en suis pas sûr mais…, commença Cloud. On dirait Ha-

dès, la créature de la mort. Oui, cette Matéria émane quelque

chose de mortel.

D‟ailleurs, en y regardant mieux, tous les cartons et autres pa-

piers proche de la Matéria étaient dans un état de décomposition

fort avancé. Cloud prit tout de même la Matéria et à son contact,

une force sombre envahit tout à coup son corps, et soudain la vie

lui parut un peu fade. Secouant sa tête, il se concentra pour main-

tenir le pouvoir de la Matéria. Il n‟y avait pas de doute. C‟était

une Matéria à double tranchant.

- Cloud ça va ? demanda Barret assez inquiet.

- Oui, continuons.

Il restait encore une dernière salle non encore envahie par les

eaux. Celle-ci plus petite que la précédente était constituée de

plusieurs groupes électrogènes qui occupaient un espace assez im-

portant de la pièce.

- Ça doit être une sorte d‟établissement de recherche, comprit

Cloud. Il y a un générateur Mako.

- Quel genre d‟arme a besoin d‟un générateur Mako pour elle

seule ? demanda Tifa soudain anxieuse.

- Ça n‟annonce rien de bon, fit Barret d‟un ton grave.

- Voilà c‟est ce qui s‟est passé.

Red XIII prit un air songeur qui en disait long. Il avait attendu

le retour de ses amis, obligé d‟attendre vu qu‟il ne pouvait pas

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plonger. Ce que racontait là Cloud, avait de quoi nourrir de nom-

breux soupçons et craintes.

- Et maintenant, on fait quoi ? demanda une voix.

Tous se tournèrent vers Youffie qui venait d‟entrer dans le

poste de pilotage. Visiblement, elle avait repris des couleurs. Cloud

l‟informa de la situation.

C‟est à ce moment là que Cait Sith sursauta et resta comme

paralysé pendant quelques secondes. Puis, lorsqu‟il bougea enfin, il

chercha les mots pour s‟exprimer.

- J‟ai l‟impression que la Shinra possède une quatrième méga-

Matéria, déclara-t-il.

- Quoi ?

Tout le monde fut abasourdi. Barret et Vincent quant à eux,

s‟en doutaient un peu. Dans la soute, ils avaient aperçu la couleur

verte de la méga-Matéria.

- Allez, on remonte en surface ! se décida Cid. Il faut aller la

récupérer.

Une quinzaine de minutes plus tard, ils finirent par émerger,

retrouvant la lumière du soleil. Ils se trouvaient à quelques miles

de Junon et Cid se dirigeait vers le port à la vitesse maximale.

- Oh non ! Regardez, ce gros avion ! On dirait un avion de

transport !

En haut, sur l‟aéroport de Junon, un petit avion était posé au

sol. D‟ici, ils pouvaient voir une cinquantaine de gardes entourant

l‟appareil, donnant à la scène un mélange d‟appréhension quand à

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ce qui allait se passer.

- Bon sang, il est en train de décoller ! réalisa Barret.

Youffie comprit la première.

- Ils transportent la méga-Matéria ! s‟écria-t-elle.

- Mais où vont-ils ? demanda Vincent.

Tout le monde se tourna vers Cait Sith. Celui-ci s‟était mit à

sautiller sur place.

- Au village Fusée, la ville de Cid ! leur révéla-t-il.

Cid fut presque ébranlé, comme si l‟on venait de l‟assommer à

grands coups de poings.

- Sephiroth… La Shinra… Il est temps d‟en finir ! déclara Cloud.

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Chapitre 51 - Espace intersidéral

- Monsieur, les préparatifs sont presque terminés !

Rude hocha la tête et congédia le soldat. Cette journée avait

depuis le début mal commencé. Déjà hier, avec les deux méga-

Matérias que la bande de Cloud les avait pris, et aujourd‟hui, il y

avait à peine une heure où il avait appris la malheureuse nouvelle

du sous-marin. L‟ennemi était donc en possession de presque

toutes les méga-Matérias et Rude était prêt à parier sa vie, qu‟il les

reverrait bientôt. Très bientôt.

Plus loin, une masse innombrable de soldats patrouillaient au-

tour de la fusée, le fusil à la main. Rude leur avait parlé de la ve-

nue de la Compagnie. Depuis le temps que la Shinra essayait par

tous les moyens de se débarrasser d‟eux, elle n‟y était finalement

jamais arrivée. La Compagnie avait fait petit à petit sa renommée,

et s‟était distinguée dans les rangs des soldats qu‟employait la Shin-

ra comme un groupe très craint et respecté par leurs actions tou-

jours couronnées de succès.

Le général de la brigade Nord inspectait pour la nième fois au

moins les alentours depuis ce matin. Il y avait une heure, un déta-

chement d‟une centaine de soldats les avait rejoints, décuplant

leurs effectifs habituels. Certes, il avait entendu lui aussi, les ru-

meurs concernant ce groupe terroriste comme on l‟appelait, qui

défiait sans arrêt la Shinra. Certes, ils avaient aussi vu l‟état des

soldats qui avaient affronté certain membre de ce groupe, notam-

ment ce jeune ex-Soldat, qui s‟était rallié à leur cause.

Mais une chose était sûre. Il doutait réellement que la Shinra

subisse un nouvel échec aujourd‟hui. Personne à sa connaissance,

n‟était capable de rivaliser avec une force armée qui occupait les

environs de ce village pittoresque.

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- Toujours rien, fit un soldat visiblement nerveux. Ils ne vien-

dront pas.

Le général scrutait le ciel. Le soleil était énorme depuis ce matin

et ses rayons frappaient de plein fouet les inconscients qui ne

s‟étaient pas protégés. Aucun nuage à l‟horizon.

- Ils ne peuvent rien faire contre nous, affirma-t-il en hochant la

tête.

Une goutte d‟eau tomba soudain sur la joue du général. Ce

dernier leva les yeux au ciel étonné avec un « Comment peut t‟il

pleuvoir alors que… ». Il s‟interrompit soudain constatant avec

surprise, qu‟un énorme nuage, venu de nulle part, passait à ce

moment même devant le soleil.

- Mais qu‟est ce que… ? commença-t-il.

Il y eut un grondement dans le ciel, un peu comme si une créa-

ture venue de partout et de nulle part en même temps commen-

çait à s‟éveiller. Les nuages se multiplièrent comme des petits pains

jusqu‟à couvrir entièrement le ciel. C‟est alors qu‟un énorme bruit

éclata dans le ciel.

- Ce n‟est que l‟orage ! reconnut un soldat soudain moins in-

quiet.

Ils pouvaient en effet voir quelques éclairs dans le lointain,

fouettant sauvagement les herbes hautes de la plaine. La fréquence

des éclairs semblait visiblement s‟élever et…

- Cà s‟approche ! cria l‟un des gardes en reculant de trois pas.

- Mais qu‟est ce que c‟est ? hurla un autre tandis qu‟une forte

rafale de vent emportait ses paroles.

La foudre fondit sur eux au moment même où plusieurs mini

tourbillons s‟élevaient dans le ciel d‟un air menaçant.. Les soldats

prirent les chemins de la fuite, tournant le dos au danger immé-

diat. La plupart des soldats tombèrent dans des cris épouvantables,

frappés par la foudre, qui frappait à intervalles réguliers dans un

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grand bruit de tonnerre.

Derrière les tourbillons, un épais brouillard dansait dans l‟air.

Huit silhouettes avançaient vers le Village fusée, pleins de volonté.

- La Shinra n‟a rien à faire ici, déclara Cid, une lance dans la

main.

- Apparemment, ils veulent faire décoller la fusée, devina Red

XIII.

- Alors, allons-y sans plus attendre ! déclara Tifa en se frottant

les poings. La fête peut enfin commencer !

- Mm… Je vous attendais.

La Compagnie s‟arrêta face à Rude. La pluie s‟était, soudain

arrêtée.

- La Shinra élimine quiconque se met en travers de ses projets,

continua t‟il en adoptant une position de combat. Vous devriez le

savoir.

- Assez de menaces, Rude, déclara Cloud. Tu ne fais pas le

poids et tu le sais, alors laisse-nous passer.

- Non, je fais toujours mon travail. Vous devrez me passer sur

le corps.

Cloud dégaina son épée et se mit lui aussi en position de com-

bat.

- Bien, comme tu le voudras !

Rude leva alors les deux bras devant lui, avant qu‟une barrière

lumineuse n‟apparaisse devant lui. Cloud reconnut là, une barrière

anti-magie, un peu comme possédait Mnemoch qu‟ils avaient af-

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frontés dans le port de Junon, apparemment la dernière technolo-

gie créée par la Shinra.

Pourtant ce n‟était pas ça qui allait l‟arrêter. Il fonça vers Rude

la lame en avant et ce dernier sortit au dernier moment un samurai

d‟argent, qu‟il tint à une main. Cloud riposta par une autre ouver-

ture et bientôt, un combat acharné commença où Cloud menait

visiblement. Puis, aussi soudainement que l‟échange avait com-

mencé, Rude fit un bond en arrière. Cloud resta sur place, et au

lieu de charger, préféra ranger son épée.

- Tu m‟as eu, murmura Rude, en posant un genou au sol.

Une blessure apparut sur sa joue et avant qu‟elle ne commence

à saigner, il y porta la main. Son samurai tomba au sol brisé en

deux.

A l‟intérieur de la fusée, Cid courait à travers les couloirs en

direction de la salle de pilotage.

- Hé, qu‟est-ce que vous fichez ici les gars ? demanda Cid en

entrant dans la salle.

Les trois hommes présents se retournèrent brusquement recon-

naissant la voix. Un grand sourire vient illuminer leur visage lors-

qu‟ils reconnurent leur chef.

- Capitaine ! s‟écria l‟un. Vous êtes de retour ?

- Nous allons lancer cette fusée ! lui apprit un autre d‟un air

joyeux.

- Mais que se passe-t-il ici ? demanda-t-il une nouvelle fois.

L‟un des mécaniciens s‟approcha de lui en serrant son poing.

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- Nous allons charger une bombe à Matéria là-dedans et faire

sauter le météore ! Notre fusée va sauver la planète !

Cid resta presque immobile devant l‟annonce. Figé. Alors,

comme ça, ils allaient finalement faire décoller cette veille fusée ?

Ils allaient finalement aller dans l‟espace ? Durant une seconde, il

crut que son rêve avait été réalisé. Il allait enfin aller dans l‟espace,

et être l‟un de ces premiers hommes qui allaient marcher sur la

lune.

Non, ce n‟était pas possible, la Shinra n‟allait plus leur dicter

leur conduite. Depuis le début, la Shinra jouait avec eux comme de

véritables pions.

- Cette fusée ne décollera pas aujourd‟hui, déclara Cid à ses

compagnons.

Les mécaniciens se figèrent dans la pièce, interrompant toutes

leurs actions. A l‟instant, les portes de la salle se fermèrent tandis

que la pièce, même toute la fusée commençait à trembler de plus

en plus violemment.

- Qu‟est ce qui se passe ? demanda Youffie soudain inquiète.

Cid se retourna vers elle les yeux grands ouverts.

- La fusée est en train de décoller !

Barret fonça vers les portes et commença à les tambouriner de

coups de poing mais elle était plus solide qu‟il n‟y avait pensé.

Impossible de sortir de la salle. Il fallait absolument arrêter le pro-

cessus de décollage.

Cid s‟était précipitée vers les différents écrans qui constituaient

le réseau de maintenance et de surveillance de la fusée, et contrai-

rement au sous-marin, il avait cette fois-ci une maîtrise absolue du

sujet. Il savait en effet, qu‟il y avait un moyen d‟arrêter le lance-

ment, via l‟ordinateur. Pianotant à une vitesse affolante sur le

clavier, il scrutait l‟écran avec un degré de concentration élevé.

- Zut ! explosa-t-il au bout d‟un moment. C‟est complètement

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verrouillé !

Un message d‟erreur venait visiblement de s‟afficher sur l‟écran

l‟empêchant d‟aller plus loin.

- Hé hé hé, c‟est presque le décollage ! se fit entendre une voix.

Cid jura entre ses dents. C‟était Palmer. Il avait tout organisé

depuis le début. Il y eut un bruit électronique et un message vint

s‟afficher sur un autre écran. Toute la Compagnie resta perplexe et

figée. Le message indiquait qu‟il ne leur restait plus qu‟une minute

avant décollage imminent.

- C‟est quoi ce compte à rebours ? demanda Vincent, soudain

inquiet.

- Ha ha ha, allez, au revoir Cid ! ricana Palmer dans le micro-

phone. J‟espère que tu t‟amuseras bien là-haut ! Et emmène tous

tes petits copains avec toi !

- Palmer ! T‟es complètement barge ! lâcha Cid.

Vincent dégaina alors son fusil et pointa les écrans de contrôle.

- Non, s‟écria Cid presque paniqué, tu pourrais faire exploser

toute la fusée, et nous avec.

A l‟instant même, une énorme secousse les projeta tous au sol.

Barret eut juste le temps d‟apercevoir qu‟il restait moins de dix

secondes sur l‟écran et chercha quelque chose pour s‟accrocher.

- Accrochez-vous ! cria Cloud qui avait planté son épée dans le

sol et s‟y cramponnait fermement.

Tifa vint s‟accrocher à lui tandis que Cid et Youffie tenait la

chaise du pilote qui était fixée au sol. Puis, la violence des trem-

blements se décuplèrent.

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A l‟extérieur, les villageois s‟étaient abrités dans leurs maisons.

La piste de décollage était déserte. Rude et Palmer étaient postés à

une bonne trentaine de mètres dans une tente, un sourire aux

lèvres. Tout se passait comme prévu. La fusée qui portait la méga-

Matéria allait se diriger droit vers le Météore et le détruire. Du

coup, ils allaient se débarrasser du Météore et de la bande de

Cloud. D‟une pierre, deux coups.

- Décollage ! hurla Palmer pour se faire entendre tellement il y

avait de bruit.

Il se forma un nuage de poussière sous les réacteurs de la fusée

qui s‟étendit rapidement autour des lieux formant une brume de

poussière compacte et opaque. Puis, il y eut un énorme bruit,

comme une explosion, mais le bruit resta suspendu dans le temps

comme si l‟explosion perdurait.

Le sol trembla violemment lorsque la fusée s‟éleva dans les airs

faisant tomber dans de grands bruits métalliques, les architectures

qui la maintenant debout un instant plus tôt.

Levant les yeux au ciel, Rude constata que la fusée était déjà

bien haute. Le décollage avait donc été une réussite totale. A

l‟heure qu‟il était, toute la Compagnie devait maintenant être

condamnée.

Lorsque la fumée quitta les environs, Rude rassembla tous les

soldats de la Shinra qui restaient, ceux qui avaient survécu à

l‟arrivée des huit guerriers. Stupéfaits, qu‟il en reste si peu, Rude

déclara qu‟ils pouvaient maintenant disposer. Dans quelques

heures, tout serait fini.

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- Ma tête ! gémit Youffie en frottant un coté endolori.

- Tout le monde va bien ? demanda Cid en se redressant.

Cloud aida Barret à se relever. Lorsque la fusée avait décollé, ils

avaient été soumis à des forces de pressions très élevées qui les

avaient plaqués contre le sol. Pendant quelques minutes, ils

n‟avaient même pas pu un faire un geste et ils avaient cru qu‟ils

n‟en reviendraient pas.

Puis au bout de quelques longues minutes, tout avait cessé de

trembler petit à petit.

- Dans quel état est la fusée ? s‟enquit Cid en vérifiant les

écrans.

Les trois hommes se mirent à scruter les cadrans à la recherche

d‟éventuelles erreurs.

- Tout est ok, confirma un ingénieur.

Cid fit quelques pas dans la salle de pilotage. Ce qui était en

train de se passer était presque irréel. Ils étaient les premiers

hommes de l‟espace ! Il appuya sur le bouton d‟ouverture des

stores et lentement, des fenêtres métalliques coulissèrent.

- C‟est magnifique ! ne put s‟empêcher de dire Tifa.

- C‟est donc ça l‟espace intersidéral ? demanda Cloud émerveil-

lé.

L‟immensité de l‟espace intersidéral n‟était pas comparable.

Loin de là, ils se considéraient comme des fourmis dans un tel en-

droit. L‟espace intersidéral, c‟était le noir, les ténèbres, où une

multitude de petits points brillants l‟éclairaient en permanence.

Des millions d‟étoiles, de planètes, de galaxies, qui façonnaient la

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terre et les êtres vivants.

- Regardez, s‟écria Youffie admirative, c‟est d‟où nous venons !

Il ne voyait de la Planète qu‟une partie, pourtant gigantesque,

de son ensemble. Apparemment, ils étaient encore tout proches de

la Planète qu‟ils venaient juste de quitter. Alors, voilà donc

l‟endroit où ils vivaient tous. Une planète, comme n‟importe

quelle autre. C‟était un spectacle à la fois troublant et passionnant.

- Et ça c‟est quoi ? demanda Barret en pointant du doigt.

A l‟opposé de la Planète, très loin, se distinguait une petite

boule de feu. Elle se rapprochait à chaque instant de la Planète en

vue de la détruire. Le Météore.

- On va droit dessus, constata Cid le visage grave.

La Compagnie resta longtemps à contempler l‟espace intersidé-

ral. Cid était revenu avec les soldats et essayait de percer le code

de Palmer pour pouvoir modifier les coordonnées de destination

de la fusée.

- On ne pourra pas modifier la trajectoire de la fusée, déclara

Cid à ses compagnons au bout d‟un moment.

Ils se retournèrent tous vers Cid légèrement inquiets.

- C‟est… la fin ? demanda Youffie d‟une petite voix.

Cid faillit éclater de rire.

- Qu‟est-ce que tu me chantes là ? On ne va pas s‟écraser contre

ce truc. J‟ai installé une nacelle de secours pour les urgences

comme celles-ci, nous serons tirés d‟affaire avant de nous écraser

sur le Météore.

Une pression énorme quitta chacun. Pendant un instant, ils

avaient cru que leur destin avait été scellé. Que tout allait s‟arrêter.

Barret balança son poing d‟un air menaçant.

- Tu aurais pu nous le dire plus tôt !

- Hé ! Et la méga-Matéria ? les interrompit Tifa.

Mais oui ! La méga-Matéria devait se trouver dans la fusée. S‟il

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parvenait à la récupérer, ils déjoueraient tous les plans de la Shin-

ra. Et avec les effets de toutes les méga-Matérias, ils auraient une

plus grande chance d‟en venir à bout de Sephiroth. Et s‟il tuait

Sephiroth une fois pour toutes, le Météore serait lui aussi détruit.

- Nous devons absolument quitter la fusée avant que nous sor-

tions du champ terrestre de la Planète, précisa Cid, sinon, nous

n‟aurons aucune chance de nous en sortir. Autrement dit, il nous

reste environ une trentaine de minute à tout casser.

- Allons-y alors ! décida Cloud. Vincent et Cait Sith, vous

m‟accompagnerez pour la méga-Matéria. Vous autres, préparez la

navette de secours, on vous rejoint tout de suite !

Cid hocha la tête. Puis d‟un commun accord, la Compagnie se

sépara.

La méga-Matéria avait été placé à l‟avant de la fusée devant le

cockpit. Pour y accéder, Cloud emprunta de nombreuses échelles

et couloirs étroits, lui donnant l‟impression qu‟il traversait une

véritable souricière.

Finalement, ils arrivèrent dans une petite salle, où était dispo-

sée, en son milieu une méga-Matéria rouge, en suspension dans

l‟air, celle qu‟ils avaient vu au port de Junon. Il s‟agissait de la

dernière méga-Matéria qui existait en ce monde. La salle baignait

dans une lumière bleue, que renvoyait la méga-Matéria.

- Enfin, la voilà, fit Vincent en la voyant à son tour.

- Mince, fit Cloud qui s‟était approché, je crois bien qu‟il ne

faille un code pour pouvoir la prendre.

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Cait Sith entra enfin dans la petite salle et comprit immédiate-

ment le problème.

- Laissez-moi faire, fit-il en sortant ses dés, ce ne sera qu‟une

question de temps.

Cait Sith parvient tant bien que mal à s‟approcher du cadran de

contrôle qui était près de la méga-Matéria. Celle-ci n‟était protégée

de rien du tout, si bien qu‟on aurait pu la prendre sans entrer au-

cun code.

- Vaut mieux ne pas tenter, fit Vincent en lisant dans les pensées

de Cloud.

Cait Sith fit tomber les dés sur le sol en les faisant rouler lon-

guement. Il répéta son manège plusieurs fois, tout en notant cette

fois-ci quelques informations sur un carnet qu‟il venait de sortir de

nulle sait où.

Cloud était impressionné. La dernière fois déjà qu‟il avait utilisé

le même procédé, c‟était dans le château de Nibelheim. Et ils

avaient fini par ouvrir un coffre fort pour découvrir Odin et un

monstre qui sommeillait.

- Ok, je l‟ai trouvé, annonça finalement Cait Sith.

La peluche avança ses doigts vers le cadran et tapa une série de

quatre symboles qui ornaient la machine. Il y eut un déclic sonore,

et la Matéria tomba au sol comme en ralenti, avant de rouler dou-

cement vers Cloud.

Youffie, Tifa et Barret peinaient pour suivre Cid dans le dédale

de couloirs et la multitude d‟échelles qu‟ils empruntaient. Lorsque

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Cid s‟aperçut qu‟ils avaient du mal à suivre, il ralentit son allure,

tout en sachant bien qu‟ils allaient devoir traverser la pièce la

moins sûre de la fusée, la salle des moteurs.

La température des lieux s‟élevèrent donc brutalement, tandis

qu‟ils passaient à travers les huit moteurs qui alimentaient conti-

nuellement la fusée.

Ce fut lorsqu‟ils s‟approchèrent du septième moteur que celui-ci

explosa soudain, secouant toute la pièce. Ils tombèrent tous au sol

tandis qu‟un nuage intense de fumée s‟emparait des lieux.

- Non ! s‟écria Cid en grinçant des dents. Ma jambe est prise

dans les débris !

- Cid ! l‟appela Tifa en toussotant.

Tifa essaya vainement de dégager la poussière avec ses mains,

mais celle-ci, persistante, demeurait inéluctablement. Mais petit à

petit, elle parvint à se diriger vers Cid dont un énorme bloc de

pierre lui était tombé sur sa jambe droite. Elle essaya de toutes ses

forces de soulever la dalle, mais ne parvient même pas à la faire

bouger d‟un millimètre.

- Essayons tous ensemble ! fit Barret qui avait saisi une autre

extrémité.

Youffie vint se poster à coté de Tifa, et ensemble ils tentèrent

de soulever une nouvelle fois la pierre meurtrière. Mais là non

plus, il n‟y eut aucun résultat.

- Rien n‟y fait, constata Barret avec fureur, la plaque refuse de

bouger !

- Ne vous inquiétez pas pour moi ! s‟écria Cid. Dépêchez-vous

de monter dans la nacelle, sinon vous vous écraserez contre Mé-

téore !

- Nous ne partirons pas sans toi, se fit entendre une voix. Nous

avons déjà perdu beaucoup d‟être chers. Ce n‟est pas le moment

d‟abandonner !

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Cloud venait d‟arriver dans la salle, accompagné de Vincent et

Cait Sith. Rejoignant le groupe, ils prirent chacun un coté de la

plaque. Puis de toutes leurs forces, ils poussèrent. Pour la troisième

fois, la pierre se souleva d‟un centimètre avant de retomber lour-

dement sur la jambe de Cid. Si seulement, il y avait une personne

de plus, pensa Cloud, ils seraient arrivés à dégager la jambe de

Cid.

- Le réservoir numéro 7 a explosé… Numéro 7 ? délirait Cid

dans son coin. Ainsi, il fonctionnait vraiment mal. Shera, tu avais

raison. Je n‟ai que ce que je mérite. Sauvez votre peau, mes amis !

- Ne dis pas ça, Cid ! s‟éleva une voix au fond de la pièce.

Cid chercha des yeux la provenance de la voix. Ce ne pouvait

pas être…

Shera s‟approcha de la Compagnie souriante et vint se poster

entre Cloud et Barret.

- Hein ! Shera ! s‟exclama Cid surpris. Mais qu‟est ce que tu fais

ici?

- J‟ai tout entendu, dit simplement Shera. Je vais vous aider.

- Alors tu… Merci…

Tous ensemble cette fois-ci, ils parvinrent enfin à soulever le

bloc de pierre et Cid put aussitôt retirer sa jambe meurtrie. Il était

soudain devenu silencieux, reprenant son souffle et se releva.

- Vite, s‟écria-t-il, il ne nous reste plus beaucoup de temps pour

nous en aller. Venez c‟est ici.

Cid partit en boitant dans la salle suivante en marchant à une

allure nettement réduite, à celle qu‟il avait empruntée, avant

d‟avoir son accident. Il s‟arrêta soudain près d‟une porte et ouvrit

la vanne qui en permettait l‟entrée. A l‟intérieur, il y avait une

petite capsule pour un maximum d‟une dizaine de personnes.

- La nacelle de secours est par ici, dépêchons-nous ! fit Cid en

les invitant à entrer.

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Ils entrèrent un à un, dans le compartiment. Shera fut la der-

nière à entrer, et Cid qui tenait la vanne de fermeture, la regarda

longuement dans les yeux. Puis, fermant la nacelle, il appuya sur le

bouton d‟éjection.

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Chapitre 52 – Le souhait d’Aerith

- Mince, lâcha Cait Sith, rien n‟a changé !

La Compagnie avait les yeux fixés au Météore qui s‟approchait

inexorablement de la Planète. D‟après Red XIII, elle l‟atteindrait

dans quelques jours. Et si personne ne parvenait à l‟arrêter…

- Pourtant, il n‟y avait rien d‟autre à faire. Vous croyez qu‟on a

eu tort ?

Ils étaient tous réunis dans la salle de réunion du Hauvent. Tifa

était, elle aussi, pris d‟un doute. Avaient t‟ils vraiment eu raison de

récupérer la méga-Matéria de la fusée ? Peut-être que la Shinra

aurait finalement réussi à détruire le Météore… Cloud semblait lui

aussi préoccupé par la boule de feu qui menaçait sérieusement les

habitants de cette planète.

- Ça t‟inquiète, n‟est-ce pas ? lui demanda-t-elle.

- J‟ai réfléchi, commença Cloud. Sur l‟univers, la planète, tout

est tellement immense ! Peu importe ce que je fais, combien je

souffre, rien ne change.

Cloud s‟arrêta un instant comme pour reprendre ses idées. Cid

secoua la tête d‟un air non satisfait. Puis se leva de son siège.

- Tu as peut-être raison, mais j‟ai une autre opinion moi, fiston

! J‟ai toujours vu cette planète comme quelque chose d‟immense,

mais quand je l‟ai vue de là-haut, je me suis rendu compte à quel

point elle est petite. Nous flottons dans l‟obscurité ! Ça nous

donne un sentiment d‟impuissance.

Cid fit quelques pas vers la vitre pour regarder le paysage qui

défilait à vive allure.

- En plus, continua-t-il, dépité, Sephiroth habite et maudit cette

planète. J‟ai senti la planète comme un enfant. Un enfant malade

qui tremble au milieu de l‟immense univers ! Quelqu‟un doit pro-

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téger cet enfant, cette planète. Chacun de ses habitants est sem-

blable à la planète, ils sont fragiles.

Cid se retourna vers Cloud, un sourire aux lèvres.

- Tu comprends ? termina-t-il en levant son poing. Nous faisons

parti de ceux dont le rôle est de protéger l‟existence de toute cette

planète.

Il y eut un silence dans la salle pendant lequel Cid et Cloud se

regardèrent intensément.

- Cid, bien parlé ! finit par dire Cloud.

- Hé Cid, tu as réussi à me toucher ! ajouta Barret.

Chacun éclata soudain de rire, un peu comme pour détendre

l‟atmosphère froide et triste qui s‟était installée quelques instants

plus tôt.

- Et maintenant ? demanda Red XIII. Comment protéger la

planète de Météore ?

Cloud poussa un long soupir.

- Je n‟ai pas encore réfléchi à ça, avoua-t-il.

Il y eut soudain un bruit dehors qui résonna dans toute la

pièce. Un bruit qui leur était bien familier.

- Vous avez entendu ça ? fit Youffie en se penchant sur les vitres

pour regarder.

- Le cri de la planète, confirma Red XIII.

- Ou bien une Arme ? suggéra Vincent. Vous croyez que ça

venait d‟en bas ?

Le bruit s‟estompa soudain, sans que personne ne puisse vérita-

blement localiser sa provenance.

- Ça s‟arrête, constata Tifa. Comment pouvons-nous savoir

d‟où ça venait ?

- Et si on allait rendre visite à grand-père ? s‟écria soudain Red

XIII. Il pourra peut-être nous guider !

- Oui ce n‟est pas une mauvaise idée, pensa Barret. Qu‟est ce

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que t‟en penses Cloud ?

Vincent et Cid, quant à eux, n‟étaient jamais venus à Cosmo

Canyon. Cloud pensa qu‟après ces deux journées bien chargées

qu‟ils avaient eues, même s‟ils ne devaient pas se reposer sur leurs

lauriers, ils devaient quand même avoir un jour de repos. Et puis,

ils étaient tous dans un moment de grand doute concernant ce qui

allait se passer.

Il devait trouver un moyen d‟arrêter le Météore. Mais com-

ment devaient-ils s‟y prendre ?

- Ok, on y va ! confirma Cloud.

- Et voilà pourquoi nous venons te demander conseil ! termina

Red XIII.

Bugen Hagen paraissait avoir vieilli depuis la dernière fois qu‟ils

étaient passés ici. La situation lui avait été résumée rapidement et

toute la Compagnie resta silencieuse comme si sa réponse pouvait

les éclairer.

- Mm… Vous serez toujours les bienvenus si vous avez besoin

d‟un conseil. Lorsqu‟un groupe perd son chemin, chacun doit faire

son introspection. Il y a toujours quelque chose au plus profond de

notre cœur. Quoique ce soit, c‟est certainement ça que vous re-

cherchez tous.

Cid secoua la tête, sentant qu‟ils étaient en train de perdre leur

temps.

- Facile à dire, je n‟y comprends rien moi ! s‟écria-t-il. Aerith

disait qu‟elle pouvait arrêter Sephiroth et Météore, qu‟elle était la

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seule à pouvoir s‟en occuper et nous, nous somme là, à chercher

notre route ?

- Nous ne sommes pas des Anciens, trouva à dire Vincent.

Bugen Hagen resta un moment stupéfait par l‟échange de pa-

roles soudain lancées. Il leva sa main et tous les visages se tournè-

rent vers lui, les sourcils froncés.

- Quoi, cette fille est allée là-bas en pensant sauver la planète ?

demanda-t-il.

Cloud secoua la tête.

- Nous n‟en savons rien, avoua Cloud en hochant la tête. Nous

ne savons pas ce qu‟Aerith avait en tête. Pourquoi a-t-elle fait face

à Sephiroth sans prendre la fuite ? Pourquoi…

Cloud s‟arrêta soudain. Quand Aerith était morte, il y avait

trop de questions qui étaient demeurés sans réponses. Et qui

l‟emmenaient chaque fois dans un tourbillon de réflexion et de

tristesse.

- Mm, fit Bugen. Je vais peut-être vous demander de

m‟emmener là-bas.

Toute la Compagnie fut surprise par sa requête. Que pouvait-il

y avoir au Village des Anciens qui pouvait être intéressant ?

- Bugen, demanda Cloud, il y a encore une chose que je vou-

drais te demander, avant que nous y allions. Nous transportons de

la méga-Matéria. C‟est plutôt délicat, nous aimerions la conserver

dans un endroit tranquille.

- Mm… C‟est d‟accord, fit-il. Vous pouvez les laisser dans le

planétarium.

Ils descendirent les quatre méga-Matérias du Hauvent, et les

posèrent délicatement sur le sol, à la vue du vieil homme.

- Mm, fit-il le regard curieux. C‟est ça que tu appelles méga-

Matéria ?

Cloud hocha la tête.

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- Ce sont des Matérias très rares, vraiment. Des Matérias aussi

rares possèdent certainement une conscience spéciale !

Cloud écoutait attentivement Bugen. Ils n‟avaient en effet ja-

mais utilisé la puissance des méga-Matérias. De plus, ils ne savaient

pas quelles étaient leurs véritables puissances.

- Mais qu‟est ce qui se passe ? Regardez ! hoqueta Youffie.

Tout le monde regarda la méga-Matéria rouge qui s‟était sou-

dain mise à briller ardemment, brillant d‟une luminosité forte,

presque surnaturelle. Puis, dans un bourdonnement, elle s‟éleva

dans l‟air.

Cloud sentit soudain quelque chose effleurer sa main et vit avec

stupéfaction une des Matérias rouge qu‟il possédait qui se dirigeait

vers la méga-Matéria. Il y eut un flash blanc lorsque les deux Maté-

rias se touchèrent, qui illumina toute la pièce les forçant à fermer

les yeux. Lorsque Cloud reprit ses esprits, les quatre méga-Matéria

avaient repris leurs places respectives et la Matéria d‟invocation

flottait devant Cloud, plus sombre, et possédant une étrange aura

de puissance.

Il s‟avança vers la pierre toujours lumineuse et la prit dans ses

mains. Une grande force passa instantanément à travers son corps,

le soulevant presque du sol. Ses cheveux et ses vêtements dan-

saient dans l‟air, comme si une forte rafale passait dans la pièce.

Puis cela s‟arrêta. Cloud était stupéfait. Il se retourna vers ses

compagnons, encore sous le coup de l‟émotion. C‟était Bahamut

Zéro. La troisième forme du dragon mythique qui les avait accom-

pagnés depuis le début de leurs aventures, au Temple des Anciens.

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Ils se retrouvèrent dans le Hauvent. Bugen Hagen était impres-

sionnée par la technologie que le Hauvent possédait. Il semblait se

trouver dans un état second, essayant de comprendre le méca-

nisme de l‟appareil.

- Mm ! Ça sent les machines ! J‟adore cette odeur. J‟aime aussi

les odeurs de la nature, bien sûr. Je crois que je vais aller sur le

pont, pour admirer la vue en plein air. Je sens les rouages de la

planète dans l‟odeur du vent, la grandeur de la sagesse et de la

connaissance de l‟homme dans l‟odeur des machines. Bien, à plus

tard…

Il sortit de la salle de la cabine, se dirigeant grâce à son flair. Le

voyage ne prit pas plus d‟une heure tandis que Cid veillait cons-

ciencieusement à la trajectoire près du pilote. Chacun réfléchissait

aux événements tout récents et se demandait surtout ce qu‟ils

pouvaient bien trouver au Village des Anciens.

- Où allons-nous aller maintenant ? demanda Youffie.

Ils étaient tous réunis à l‟entrée du village Perdu, comme Barret

aimait l‟appeler, face aux trois chemins qui s‟enfonçait dans la cité.

Beaucoup de souvenirs avait refait surface dans la tête de Cloud,

mais pour une raison inconnue, il les fuyait à chaque fois, et espé-

rait qu‟un jour, il n‟aurait plus à les affronter.

- Cette région est vaste, réalisa Bugen en contemplant devant

lui, les ruines de la cité. Mm, la cité des Anciens… N‟y a-t-il pas de

bâtiments communautaires ? Je vois les maisons, mais il doit bien y

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avoir autre chose, non ?

Ils prirent le chemin de gauche, se dirigeant vers une maison

aux dimensions assez conséquentes qui avait été construite sur le

pan de la montagne.

- C‟est ça ! Suivez-moi ! fit Bugen soudain inspiré.

Plus rapide que les autres, il entra dans la maison en ruines en

premier et trouva ce qu‟il cherchait. La maison communiquait avec

un genre de grotte ou caverne presque en forme de cathédrale.

Bugen sentait que ce qu‟il cherchait se trouvait d‟une manière ou

d‟une autre ici.

- Tu vois quelque chose ? demanda Red XIII qui le précédait.

- Donnez-moi un peu de temps ! fit-il en faisant quelques pas

dans l‟immense salle.

Les gradins ou ce qu‟il en restait, permettaient l‟accès autour de

la scène qui s‟était littéralement effondrée dans un abîme sans

fond. Toutefois, un pilier s‟allongeait vers le centre soutenant une

sorte de statue.

Bugen Hagen trembla au plus profond de lui-même.

- La sagesse des Anciens nous entoure et me dit quelque chose,

fit-il en s‟arrêtant face au pilier. La planète est en pleine crise. Une

crise qui dépasse les pouvoirs de l‟homme et ne connaît pas de fin.

Elle dit que, le moment venu, nous devrons partir à la recherche

du "Sacre"…

- Du Sacre ? fit Cloud en le dépassant.

- Le Sacre, reprit Bugen comme dans un état second. La Matéria

Blanche, celle qui peut affronter Météore. C‟est peut-être notre

dernier espoir de sauver la planète ! Si une âme qui recherche le

Sacre atteint la planète, la Matéria Blanche apparaîtra ! mm... Mé-

téore, les Armes, tout disparaîtra... Peut-être même nous...

- Même nous ? répéta Cloud en se retournant.

Bugen Hagen haussa les épaules.

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- C‟est à la planète de décider ce qui est bon pour elle et ce qui

lui est nuisible. Tout ce qui est nuisible va disparaître, c‟est tout.

- Rechercher le Sacre, reprit Vincent. Mais comment ?

Bugen Hagen sembla réciter ce qu‟il avait sans doute lu quelque

part :

- Trouve la Matéria Blanche, c‟est elle qui relie les hommes à la

planète. Lorsqu‟elle reflète une lueur vert pâle, c‟est qu‟un vœu a

été entendu par le Sacre.

S‟approchant tout en parlant sur le pilier vers la statue qui se

précisait, ils constatèrent qu‟il s‟agissait en réalité d‟une pierre de

cristal.

- Mm ! Regardez, l‟écriture des Anciens au pied de ce cristal.

Gravés dans la roche, des phrases dans un langage inconnu y

étaient gravées.

- Tu arrives à la lire ? demanda Tifa à Bugen.

- C‟est étrange ! fit-il après quelques minutes. Je n‟ai réussi à

traduire qu‟une partie de la phrase.

Mais en gros, ça donne : "Le soleil ne pourra jamais éclairer la

clé…" !

- Une clé ? Mais pour quoi faire ? interrogea Tifa.

- Je ne sais pas, ça doit sûrement avoir un rapport avec Aerith,

fit Bugen soudain intrigué.

- Un endroit que le soleil ne pourra jamais éclairer, c‟est là où

se trouve la clé, c‟est ça ? récapitula Youffie.

- La lumière du soleil atteint tous les endroits sur terre, réfléchit

Cloud. Alors il doit s‟agir d‟un endroit sous terre.

- Non, non, non, il y a quelque chose qui ne colle pas dans

votre truc, fit Cid agacé. Les Anciens n‟avaient pas de sous-marin.

Pourquoi auraient-ils caché une clé importante là où ils ne pour-

raient plus la récupérer ?

- À moins que cet endroit soit accessible en plongée, précisa

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Tifa le cœur battant.

- Laissez-moi réfléchir, fit Cid en rassemblant ses idées. Oui cela

parait possible qu‟on le trouve dans un lac ou un étang par

exemple.

- C‟est décidé, on embarque ! fit Youffie.

- Toujours rien sur les radars ? demanda Tifa en entrant dans la

salle de pilotage.

Cid soupira longuement avant de secouer la tête. D‟après lui,

cela revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Car-

rément irréalisable. Youffie avait alors ajouté que si on mettait le

feu à la botte de foin, on allait forcément finir par la trouver. Et

cela avait suffit à Cid pour continuer, à scruter attentivement les

fonds marins.

Cela les amena à longer tous les récifs de tous les continents,

des petites îles isolées, et aussi les étangs, les lacs. Ils virent et dé-

couvrirent une multitude de choses qui vivaient ou se cachaient au

fond de l‟eau. Mais pas de clé. Ils commençaient même à se de-

mander s‟ils n‟avaient pas réfléchi à la va-vite à l‟énigme qui leur

était imposée.

Là-haut dans le ciel, le Météore s‟approchait de plus en plus.

Maintenant, le ciel était devenu quasiment rouge. Tous les habi-

tants de Midgar n‟arrivaient plus à penser au lendemain et regar-

daient avec inquiétude le ciel. La Shinra avait rassuré la population

avec ses mots habituels, ses refrains qui se voulaient réconfortants

et ses manières de " Nous contrôlons la situation ", mais cette fois-

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ci, on ne semblait plus vraiment la prendre au sérieux. Bugen avait

un jour dit à la compagnie que la fin du monde était prévue à la

fin de la semaine. Mais il s‟était soudain fait silencieux, conscient

que la pression se resserrait sur l‟épaule du groupe.

- Impossible ! siffla Cid, qui s‟était soudain levé de son siège et

appuyait frénétiquement sur les boutons des écrans radar.

Il y eut un bruit sonore de confirmation et Cid lança une re-

cherche automatique. Cloud, Vincent et Barret étaient derrière lui

presque impatient de voir le résultat. Ils étaient entrés, quelques

minutes plus tôt dans une grotte tout à fait banale, comme tant

d‟autres qu‟ils avaient empruntés dans les jours précédents, et ne

s‟étaient pas doutés un seul instant de ce qui les attendait.

L‟écran afficha seulement ces quelques phrases : " Analyse lan-

cée… Analyse terminée. La date d‟origine exacte n‟a pu être dé-

terminée, mais estimation : plusieurs milliers d‟années. "

- La clé des Anciens, lâcha Cloud stupéfait.

Aussitôt, une image s‟afficha sur le radar et chacun put aperce-

voir une clé de taille moyenne, brillante et d‟un état presque neuf,

qui flottait dans les eaux profondes, comme si elle les avait atten-

dus depuis des millénaires.

- Il faut vite rejoindre Bugen, s‟écria Red XIII.

Cid prit les commandes et commença à faire pivoter le sous-

marin après avoir récupéré la clé tant recherchée. Un sentiment de

joie l‟avait envahi tout comme ses compagnons qui scrutaient

maintenant la clé, hypnotisés.

- Attendez, il y a quelque chose de bizarre sur l‟écran ! fit sou-

dain Cait Sith en s‟approchant. Une énorme chose juste devant la

sortie, on dirait…

Cloud se tourna comme au ralenti comprenant soudain ce qui

se passait.

- Oh non, c‟est elle ! fit Tifa en sentant ses veines se glacer.

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Le radar afficha alors l‟image d‟une énorme et impressionnante

créature qui flottait devant eux à quelques miles de là.

D‟apparence sereine, elle semblait dévisager le sous-marin avec

une intensité glaciale, comme jaugeant les membres de son équi-

page.

- L‟Arme Emeraude… Bon sang ! réalisa Cloud.

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Chapitre 53 - Le canon de Zeus

L‟Arme Emeraude ne sembla pas ciller une seule fois, impertur-

bable, et la force terrifiante et brutale qui émanait de lui, semblait

avoir monté la pression d‟un cran à bord du sous-marin. Cid avait

éteint les moteurs, par discrétion, disait-il, sachant pertinemment

que si l‟Arme décidait d‟attaquer, rien ne pourrait l‟arrêter.

- Non, fit Red XIII, elle ne va pas nous attaquer.

- Comment peux-tu savoir ça ? demanda Barret étonné.

Cloud ressentait la même chose que l‟animal sage. Si l‟Arme

avait voulu attaquer, elle l‟aurait fait depuis longtemps. Non, elle

restait simplement là et les scrutait attentivement, et Cloud aurait

pu jurer qu‟il le voyait, lui, et toute la Compagnie, à travers la

coque du sous-marin.

Chacun retinrent même leur souffle au moment où l‟Arme

esquissa un geste. Il poussa soudain un rugissement qui se répercuta

en une onde gigantesque qui déferla sur le vaisseau. Tout

l‟équipage, surpris par l‟attaque, furent déstabilisés et pendant un

moment un signal sonore se fit entendre dans les hauts parleurs.

Le visage de Cid était concentré sur les commandes et faisait

tout son possible pour assurer la stabilité du sous-marin qui grinçait

boulon après boulons, la pression subie par la coque étant au

maximum.

- On ne peut pas l‟affronter en plein océan ! cria Cid. On va

tous y rester si on ne se barre pas d‟ici !

Le sous-marin vira de bord alors que Cid démarrait les moteurs

à pleine puissance et au bout d‟un instant, ils retrouvèrent leur

stabilité et le signal d‟alerte s‟éteignit. Cloud se précipita vers

l‟écran radar tandis que les autres reprenaient place autour de Cid.

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- Elle nous suit ? s‟enquit Tifa.

Cid appuya sur plusieurs boutons afin de passer en revue toutes

les zones autour du sous-marin au radar avant de secouer la tête.

- Elle n‟apparaît plus sur l‟écran radar !

- La voie est dégagée, fit Barret soulagé.

- Oui, renchérit Red XIII, rejoignons grand-père, je ne pense

pas que l‟Arme se mettra à travers de notre chemin encore.

Tout le monde hocha la tête.

- Fantastique ! admira Bugen Hagen en examinant la clé entre

ses mains. Ca doit pouvoir correspondre.

- Correspondre ? fit Cloud d‟une voie étonnée.

Bugen Hagen paraissait hypnotisé par la clé et leur répondit

sans lever le regard.

- Pendant votre absence, j‟ai cherché un peu. Je ne savais pas

trop quoi, mais j‟ai fini par trouver quelque chose d‟étrange et

maintenant tout s‟explique.

- Grand-père ! s‟exclama Red XIII, ne nous fais pas perdre pa-

tience !

Le vieil homme leva enfin la tête et s‟aperçut de tous les visages

tournés vers lui.

- Mm oui, c‟est par là.

Bugen Hagen entra dans les ruines de l‟amphithéâtre et rejoi-

gnit le centre quelques marches plus bas. Il emprunta la passerelle,

qui l‟amena à l‟édifice central.

- Ici, il y a une serrure.

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Ce disant, il prit la clé et la mit dans la serrure. Elle s‟emboîta

parfaitement et Bugen tourna. Aussitôt des bruits de mécanismes se

firent entendre et instinctivement ils reculèrent tous. Un sourd

grondement se fit alors entendre quand soudain, sans prévenir

garde, le plafond de l‟amphithéâtre s‟affaissa et une cascade d‟eau

chuta juste devant eux à quelques mètres.

Cloud regardait l‟eau s‟écouler avec vigueur devant lui en se

demandant avec stupéfaction ce que tout cela pouvait bien dire. Il

y eut soudain un reflet, une lumière, et chacun put apercevoir une

forme qui se dessinait à la surface de l‟eau claire.

Puis ils virent Aerith.

Elle était agenouillée, ses mains en croix et ses yeux fermés, elle

priait. Cloud sentit son cœur cesser de battre : c‟était le moment

avant qu‟elle ne meure, avant que Sephiroth ne la tue. Mais pour-

quoi devait-il la regarder mourir une fois de plus ?

- Attendez, fit Red XIII, c‟est difficile à voir mais… elle brille !

Et en effet, cela était quasi-imperceptible, mais Cloud pouvait

la voir briller légèrement. Soudain il comprit le message qu‟on

voulait lui faire passer.

- Aerith a invoqué le Sacre ! expliqua Cloud. Lorsque j‟ai donné

la Matéria Noire à Sephiroth, j‟ai entendu la voix d‟Aerith dans

mes rêves. Elle disait qu‟elle seule pourrait arrêter Sephiroth, que le

secret était gardé ici. C‟était le Sacre, c‟est pour ça qu‟elle avait la

Matéria Blanche ! Aerith connaissait cet endroit et ce qu‟elle devait

y faire, elle nous a laissé un grand espoir, mais ça lui a coûté la vie.

Pardonne-moi Aerith, j‟aurais dû comprendre ça plus tôt…

- Cloud…, fit Tifa.

Cloud regardait le visage d‟Aerith qui se reflétait sur la cascade

d‟eau avec une netteté stupéfiante. On aurait presque dit qu‟elle

était là, près de lui, vivante.

- Tu nous as quittés sans prévenir, fit Cloud dans un murmure.

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Ca s‟est passé si vite, je ne pouvais pas imaginer. Mais je com-

prends maintenant et j‟achèverai ton travail.

- Je ? questionna Barret d‟un air agacé. Tu veux dire "nous" !

Cloud regarda ses amis et sourit.

- Cette chose qu‟Aerith nous a laissée, nous devons en prendre

soin !

Cid secoua la tête.

- Mais le Sacre, pourquoi n‟agit-il pas ?

- Quelque chose l‟en empêche, fit Cloud. Ou plutôt… quel-

qu‟un.

- Sephiroth, murmura Vincent.

Ils décidèrent de passer la nuit au Village Perdu et d‟attendre le

jour suivant pour agir. Cloud prit longtemps avant de trouver le

sommeil, mille questions se bousculant dans sa tête. Qu‟allait-il

advenir de tout ceci ? Pourraient-ils sauver la Planète ?

Au petit matin, Cait Sith sursauta soudainement.

- Hé ! Les amis ! C‟est terrible ! C‟est horrible !

La Compagnie se rapprocha alors, tandis que Bugen se massait

le front d‟épuisement.

- J‟ai des nouvelles en provenance de la Shinra ! annonça la

peluche. Le canon de Junon, Rufus l‟a enlevé !

- L‟a enlevé ? s‟étonna Barret en premier. Ce gros bidule ? Où

ça ? Pourquoi ?

- Rufus veut s‟en servir pour anéantir Sephiroth ! Il utilise de la

méga-Matéria mais ils ont vidé leurs stocks dans le plan de la fusée.

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Comme il ne peut plus servir ils ont décidé de l‟enlever, ils l‟ont

emporté à un endroit où la Matéria… non, où l‟énergie Mako

abonde !

- Et cet endroit, c‟est où ? demanda Youffie naturellement.

Lorsque Cait Sith prononça le nom de la ville, tout le monde

eut froid dans le dos.

- Midgar !

A Midgar, en haut de la tour de la Shinra, Rufus avait les yeux

rivés au-delà de la vitre vers la mer. Il essayait de deviner à travers

la brume qui s‟y installait, la présence insoutenable du Cratère

Nord, là où se cachait Sephiroth depuis la Réunion, la grotte

Nord.

- Voilà pourquoi c‟est ton travail de régler la production des

réacteurs, Reeve.

- Je vois, murmura ce dernier.

Heidegger éclata de rire devant un Reeve stupéfait et frustré.

Rufus n‟avait pas bougé, leur tournant toujours le dos.

- Ne t‟en fais pas pour les réglages, Reeve. Une fois que tu

l‟auras ouvert, tout ira très vite ! Scarlett se mêla à sa joie, éclatant

de rire à son tour.

- Le président veut être sûr que ce sera fait à temps, s‟écria-t-elle

! Si seulement nous pouvions vaincre Sephiroth ! L‟idée que le

météore va lui aussi disparaître dépend de plusieurs objectifs !

Heidegger se tourna vers Rufus, un sourire aux lèvres.

- N‟oubliez pas, président. C‟était mon idée de lancer des obus

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à énergie Mako.

Rufus soupira et demanda sans bouger.

- Les obus atteindront-ils vraiment la grotte Nord ?

Heidegger éclata à nouveau de rire. C‟était réglé comme du

papier à musiques, ils n‟avaient plus qu‟à attendre et à assister au

spectacle. Et cerise sur le gâteau, ils étaient en première loge.

- Bien sûr ! Mais, président, il ne faut pas appeler ça un canon à

énergie Mako, cette nouvelle arme s‟appelle… le canon de Zeus !

Cloud montait la passerelle de l‟aérostat quand un cri déton-

nant se fit entendre dans les airs. Cela venait de très loin appa-

remment. Il se passait quelque chose ! Il monta à toute vitesse

jusqu‟à la salle de pilotage. Cid était posté derrière l‟un de ses pi-

lotes et scrutaient les informations à l‟écran.

Cait Sith, lui regardait par la fenêtre.

Tout d‟un coup, une alarme sonore résonna dans la salle fai-

sant sursauter tout le monde.

- Qu‟est-ce qu‟elle a cette alarme ? pesta Cid.

- C‟est un étrange signal, capitaine !

- Qui vient d‟où, bon sang ?

- Hé bien en fait… de cette personne !

Le pilote pointa Cait Sith du doigt. Le petit chat sauta instanta-

nément de sa peluche.

- Ouah, hé ! C‟est très mauvais ! Une Arme est sortie de la mer

et se dirige vers Midgar !

La nouvelle fit l‟effet d‟une bombe dans la salle. Cloud était

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stupéfait qu‟une Arme ait pris finalement la décision d‟agir de la

sorte. Mais le canon est à Midgar ! pensa-t-il. C‟était peut être

pour empêcher la Shinra d‟agir.

- Leur canon devrait pouvoir l‟arrêter, non ? le devança Red

XIII.

- Impossible de savoir s‟il sera prêt à temps ! estima Vincent.

Un silence de réflexion s‟installa dans la pièce. L‟alarme avait

cessé.

- Bon sang ! Et Marlène alors ? pensa subitement Barret.

- Arrête de te plaindre, soupira Tifa. Marlène est en sécurité

avec la mère d‟Aerith. Pourquoi tu t‟emballes toujours comme ça

pour Marlène hein ? Ça fait un moment que je tenais à te le dire !

Combien de gens sont morts lorsque tu as fait exploser les réac-

teurs à Midgar ?

- Il le fallait pour la survie de la planète, s‟expliqua Barret la

voix glaciale. On ne pouvait pas éviter ces quelques morts.

- Quelques morts ? ricana Cait Sith. Tu t‟entends parler ? Pour

toi, ce n‟est rien, mais eux, ils ont tout perdu ! Protéger la planète

? Ha, vous êtes vraiment des génies ! Personne ne peut vous en

empêcher, alors allez-y !

- Je n‟ai pas à entendre ça de la part d‟un membre de la Shinra,

cria Barret.

- Arrêtez ! rugit Cid.

Un silence de gêne s‟installa dans l‟air. Barret fixait le sol le

regard maintenant lourd de regrets. Mais ce qui avait été fait avait

été fait.

- Cait Sith, Barret sait ce qu‟il a fait, murmura Tifa d‟un ton

calme. Jamais on ne pourra oublier ce qu‟on a fait à Midgar. Tu

n‟as pas oublié, hein, Barret ?

- Non, répondit Barret en jetant un regard vide par la fenêtre.

Et je l‟ai déjà payé assez cher.

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Barret avait vraiment cru perdre sa fille un moment donné et

donnerait tout ce qu‟il avait pour éviter cela à l‟avenir. Sa fille

devait rester sa priorité, elle était son avenir, malgré la lutte qui

l‟occupait en ce moment.

- Bon ! Partons seuls pour battre l‟Arme ! fit Youffie d‟un coup.

- Holà ! fit Cid un sourire aux lèvres. Tu crois vraiment pouvoir

battre ce truc ?

Cid se rappelait du combat qu‟ils avaient mené à Mideel pour

protéger le village avant que la Rivière de la Vie n‟en jaillisse.

L‟Arme avait résisté au pouvoir effroyable d‟une invocation sans

l‟ombre d‟uns seule blessure. Soit elle ne craignait pas la magie, soit

cela semblait être le plus mauvais moyen de la blesser. Le combat

avait été rapide. Elle aurait pu facilement les tuer avec sa force

colossale.

- On a forcément une chance de gagner. Mais si on laisse

l‟Arme se diriger vers Midgar, elle serait capable de détruire toute

la ville et ses habitants.

L‟argument était fort convaincant et personne ne trouva une

raison valable d‟objecter. Cloud n‟essayait pas d‟imaginer l‟issue du

combat qui les attendait. Mais s‟ils joignaient leurs forces, ils pou-

vaient y arriver.

Le Hauvent décolla aussitôt rasant les plaines gelées du Village

des Ossements et fondit vers Midgar à une allure impressionnante.

L‟arme souleva son immense jambe et l‟avança d‟une quaran-

taine de bornes en un seul mouvement. La terre trembla furieuse-

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ment lorsqu‟elle s‟abattit sur le sol, laissant une empreinte impres-

sionnante sur le sol. Puis sans aucun temps de répit, elle leva

l‟autre jambe. Inlassablement, l‟Arme avançait. Surement et méca-

niquement, elle se rapprochait de Midgar.

Pendant ce temps-là, à la tour de la Shinra, Rufus aperçut pour

la première fois l‟Arme. Elle venait effectivement vers Midgar.

Cette créature mythologique avait donc choisi de l‟affronter. Pour-

tant il aurait pensé jusqu‟à la fin qu‟ils agiraient de concert, qu‟il

finirait par manipuler leur puissance.

Rufus esquissa un sourire. Même avec ces changements, tout

cela se passait bien. Il ferait d‟une pierre, deux coups. Il se tourna

vers Heidegger, qui était penché sur des rapports militaires. Il affi-

chait un sourire grotesque.

- Vous pouvez tirez à tout moment, lança-t-il.

Heidegger s‟arrêta afin de le regarder, puis hocha la tête. Il

décrocha le combiné près de lui et attendit la voix du comman-

dant en chef.

- Tirez dès que vous le pouvez, fit Heidegger.

Puis raccrochant, il fut pris d‟un fou rire. Cela promettait d‟être

un spectacle d‟enfer ce soir.

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Au même moment, les six réacteurs restants de la Shinra se

mirent en activité intense. Puis chacun son tour, l‟Énergie Mako

qu‟ils avaient accumulée durant ces dernières années, fut envoyée

au canon de Zeus, placé au milieu de Midgar, et correctement

installé en direction de la Grotte Nord, lieu de la Réunion, là où

Sephiroth se cachait, derrière son bouclier.

L‟Arme était encore loin de Midgar, mais l‟aurait atteint en

moins d‟une heure. Le canon se chargea de l‟Énergie Mako qui

affluait par d‟énormes câbles vers son réservoir. L‟opération dura

moins d‟un minute, et en un instant, Midgar vit ses réserves de

Mako se vider d‟un trait. Le canon se déploya alors, ajustant son

angle de tir, puis sans prévenir garde, tira soudainement.

La déflagration surpris tout le monde par sa puissance jusqu‟à là

sous-estimée. Le Mako avait été transformé une fraction de se-

conde en une salve de poison mortel qui s‟envola dans les airs à

une vitesse effroyable.

Au même moment, l‟Arme s‟était arrêtée, comme si elle avait

pressentie le danger, puis ouvrant ses immenses bras, avait lancé

une dizaine de boules de feu qui volaient à présent en direction de

Midgar.

Les deux tirs vinrent à se croiser en mi-chemin en passant à

quelques mètres près. L‟Arme reçut en pleine poitrine toute la

puissance de Zeus, créant ainsi une brèche énorme dans son corps,

avant de continuer son chemin imperturbable. L‟Arme tressauta

sous l‟impact, avant de poser un genou au sol, vaincue. Puis elle

jeta un cri déchirant dans l‟air avant de s‟affaisser sur le sol. Le

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rayon lumineux de Mako n‟avait pas perdu de son intensité et

fonçait toujours avec la même vitesse vers le bouclier de Sephiroth.

Il le heurta dans un éblouissement de lumière et une détonation

assourdissante. La lumière resta vive quelques instants avant que

tout ne redevienne normal.

- Oui on l‟a eu ! cria Heidegger avec joie en regardant dans ses

jumelles.

Rufus prit les jumelles des mains de Heidegger en le faisant

jurer et regarda dedans. Au loin, le bouclier qui protégeait la

grotte Nord avait bel et bien disparu. Ils avaient réussi. Baissant

son regard, il vit alors l‟Arme affalé sur le sol. Comme il l‟avait

prévu, elle avait été sur la trajectoire du canon. Elle n‟avait pas eu

la moindre chance face à la puissance de Zeus.

Une alarme retentit soudain dans la salle du président tandis

qu‟une voix sonore retentissait : « Attention, des objets non identi-

fiés s‟approchent rapidement de Midgar, impact dans quelques

secondes ! ».

Rufus leva légèrement ses jumelles et jura dans l‟air. Il avait été

bien eu. Il ne s‟était pas douté que ça allait être si facile de suppri-

mer l‟Arme de cette façon. Il vit comme au ralenti la première

boule de feu se diriger vers lui. Il n‟eut pas le temps de bouger. La

première boule de feu frappa la tour de la Shinra avec une formi-

dable force, faisant des dommages irréversibles à la toute puissance

qu‟elle était.

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Chapitre 54 - Retour à Midgar

L‟Arme ne bougeait plus, immobile au sol. Le Hauvent se mit

en basse altitude, faisant bruisser les feuilles de la plaine de Midgar,

et fila presque dans un silence humble et respectueux, vers la sil-

houette décharnée. Lorsqu‟ils virent l‟Arme, ils firent stagner

l‟aéronef à proximité.

- Bon sang ! Ils ont tué ce gros monstre ! fit Cid ébahi.

Cloud regarda avec suspicion la créature terrassée. Il ne lui

avait pas été possible de croire qu‟elle pouvait être tuée. La puis-

sance du canon de Zeus avait dû être énorme.

- L‟Arme n‟était pas leur objectif, réalisa Red XIII.

Dans le lointain, la brume épaisse qui entourait le dôme du

cratère s‟était évaporée et on pouvait à présent apercevoir le Cra-

tère Nord, sans son bouclier, ainsi que son auréole de menace sur

le reste du monde.

- Le Cratère Nord, fit Vincent. Ils voulaient atteindre Sephiroth

! La puissance du canon est telle qu‟il a non seulement détruit

l‟Arme, mais aussi le bouclier qui protégeait Sephiroth.

- Vous pensez que Sephiroth a pu être touché ? fit Youffie.

Cloud avait les yeux rivés sur le cratère. Cela approchait, il le

sentait. Ils allaient bientôt devoir affronter Sephiroth. Ce moment

était peut être bien plus proche qu‟ils n‟y pensaient. Combattre

Sephiroth et stopper la Météore qui s‟approchait inexorablement

de la Planète, minute après minute.

- C‟est peut-être le grand moment, la fin de toute cette histoire,

approuva Cid.

- Vous devriez écouter ça, intervint Cait Sith. Apparemment,

c‟est la panique à Midgar.

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- Scarlett ! Heidegger ! cria Reeve dans l‟interphone. Que se

passe-t-il ? Je n‟arrive plus à joindre le président ! Vous devez le

sortir de là !

Dans la salle du président, rendu méconnaissable, Heidegger dû

soulever un grand pan de béton pour se dégager. Il entendit la

respiration haletante de Scarlett un peu plus loin, qui reprenait ses

esprits. Il se mit difficilement debout et regarda autour de lui l‟état

des lieux.

Tout avait été mis en pagaille indescriptible, ressemblant à un

immense chantier. La poussière n‟avait pas encore quitté les lieux

et Heidegger toussa abondamment. L‟interphone grésilla quelque

part plus loin, et puisant toute sa force, il l‟atteignit tant bien que

mal. Reeve était au bout anxieux et demanda encore un fois s‟il

voyait le président quelque part. Heidegger eut un sourire. Il se

rappelait que le président n‟avait fait aucun effort pour se protéger

lorsque la première boule de feu avait frappé. Il devait être mort à

présent, quelque part sous ces gravats. Cette pensée le mit soudai-

nement de bonne humeur.

- Le président…, ricana Heidegger. J‟ai vaincu l‟Arme et brisé la

barrière du cratère, ça devrait être moi le président !

- C‟est loin d‟être le cas ! répliqua froidement Reeve devant

tant d‟insolence. C‟est le président qui a décidé de faire feu ! Tâche

de le retrouver rapidement, Heidegger.

Heidegger trouva la force d‟éclater de rire. Reeve jura entre ses

dents.

- Autre chose, Heidegger, la production des réacteurs continue

d‟augmenter.

Heidegger arrêta soudainement de rire.

- A-Attends une minute, ce n‟est pas normal ça ! Il doit être

refroidi pendant trois heures après un tir ! La surchauffe du canon

pourrait entraîner sa destruction au niveau du tir et cela aurait des

conséquences désastreuses sur Midgar. Reeve, il faut éteindre la

machine !

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La communication fut brutalement interrompue. Le plafond

venait de s‟effondrait dans le restant de la salle provoquant un

bruit effroyable. Un nuage de poussière encore plus épais se dis-

persa dans la salle. Heidegger sentit une main le prendre par la

taille et le pousser dans une direction qu‟il voyait à peine. Un ob-

jet le heurta à la taille, l‟arrachant un juron, puis il se sentit tiré. Le

bruit perdurait autour de lui, et il pensa un instant qu‟il allait mou-

rir là dans ce véritable capharnaüm. Puis soudain, il se retrouva à

l‟air libre, en état de respirer. Scarlett se tenait devant lui à bout de

souffle. Elle lui demanda si cela allait. Il lui demanda derechef son

téléphone portable.

- Ici, Heidegger, dit-il en respirant par à-coups, passez-moi

l‟ordinateur central.

L‟ordinateur central avait été placé au centre même du canon

de Zeus. La plateforme, constituée des plus puissants ordinateurs

du monde, avaient la capacité de contrôler l‟énorme puissance de

feu du canon. C‟est ici que l‟on décidait des manœuvres de dépla-

cement du canon, comme du choix de s‟en servir pour tirer.

Un homme était assis aux commandes, ricanant tout douce-

ment devant les écrans d‟alertes et le microphone qui ne cessait de

grésiller à sa droite. Le professeur Hojo s‟était laissé pousser la

barbe et ressemblait maintenant à un homme fou et incontrôlable.

Il avait peut être réussi à détruire le bouclier de la grotte Nord,

pensait t‟il, mais ce n‟était pas le but qu‟il s‟était donné. Sephiroth

recherchait de l‟Énergie, une masse conséquente d‟Énergie et il

était le seul qui pouvait le lui apporter. Maintenant, que le bou-

clier était défait, il recevrait tout l‟Énergie restante de Zeus. Hojo

ricana dans un délire.

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- Encore un peu de patience Sephiroth, et tu auras enfin toute

l‟énergie Mako que tu voudras !

L‟interphone à sa droite gronda à nouveau et une voix sonore

s‟y éleva.

- Hojo ! C‟est Heidegger ! Arrêtez immédiatement, Midgar est

en danger si vous utilisez le canon à nouveau !

Hojo ricana. D‟après ses calculs, les probabilités de réussite du

tir étaient suffisamment raisonnables pour prendre ce risque. Et

même s‟il devait mourir dans cette dernière action héroïque, il

considéra qu‟il pouvait se le permettre.

- Une ou deux villes comme Midgar, ce serait encore un maigre

prix à payer ! pensa tout haut Hojo. Montre-moi… Sephiroth. On

devrait bientôt y être ! Dépasse les pouvoirs de la science et laisse-

moi voir ce dont tu es capable !

Vincent se tourna imperceptiblement vers Midgar quand il

entendit la voix d‟Hojo, qu‟il avait reconnue avec stupéfaction et

avec haine. Ainsi, Hojo était toujours de ce monde, pensa t‟il.

Jusqu‟à présent, il s‟était borné à fuir son passé, à défaut de vou-

loir à tout prix l‟oublier, comme pour mieux vivre son présent.

Mais cela n‟avait fait qu‟à le rendre plus coupable de ce qu‟il avait

fait.

Désormais, il devait affronter son pire adversaire et mettre les

choses au clair une bonne fois pour toutes. Je te le promets, Lucré-

cia, murmura t‟il.

- Reeve, c‟est Cait Sith, vous pensez pouvoir arrêter le second

tir ?

Tout le monde se retourna vers la peluche avec stupeur. Com-

ment pouvait-il parler directement avec Reeve ? Cloud comprit

soudain. A chaque fois que Cait Sith les avait fait espionner la Shin-

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ra de cette façon, c‟était parque qu‟un espion de la Shinra s‟était

retourné contre son propre camp.

Cloud pensa soudain à la destruction du secteur 7. Reeve avait

été scandalisé lors de la réunion du bilan et de la conspiration du

président. Cela avait dû être à ce moment là qu‟il avait commen-

çait à douter du parti dans lequel il se trouvait engagé. Reeve avait

donc dû créer Cait Sith plus tard et le faire en sorte qu‟il allait se

trouver sur le chemin de la Compagnie, puis les accompagner.

- Impossible Cait Sith, fit la voix de Reeve qui sortait du magné-

tophone de la peluche, Hojo a pris son propre parti et il semble

prêt à vouloir aller jusqu‟au bout ! On ne peut pas l‟arrêter, il a

bloqué l‟accès à l‟ordinateur central. Et si je coupe le réacteur, tout

va lâcher !

Mais pourquoi Hojo voulait-il tout d‟un coup découvrir la

puissance de Sephiroth, se demandait Vincent, et surtout, pourquoi

irait t‟il jusqu‟à mourir pour cette cause. On ne pouvait pas sacri-

fier sa vie ainsi si ce n‟était pas pour… Vincent s‟immobilisa, pen-

sant d‟un coup à l‟impensable.

- Mais pourquoi ? Vous n‟avez pas mis une soupape de sécurité

? intervint Barret.

- Si, expliqua Reeve, mais face à toute cette énergie, une fois

que la soupape s‟est ouverte, elle ne peut plus se refermer à moins

de laisser les réacteurs se refroidir ! Tu sais ce qu‟il arrivera si je

force le système ?

- Une explosion ! murmura Barret qui n‟osait pas imaginer les

conséquences.

- Oui, et bien plus puissante que celle du réacteur 1 ! renchérit-

il.

- Nous devons empêcher Hojo de tirer à nouveau, coupa

Cloud. Il faut aller l‟arrêter !

Reeve allait dire quelque chose, lorsque des voix s‟élevèrent

près de lui.

- Il est ici, vite attrapez-le ! cria un soldat.

Des coups de feu retentirent soudain et la communication se

brouilla un instant plus tard.

- Mince ! Il a été repéré, fit Cait Sith inquiet.

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- Allons à Midgar ! décida Cid.

Midgar de nuit. La ville avait bien changé depuis. Il était loin ce

temps où ses huit réacteurs faisaient la fierté de son président, loin

ce temps où elles encerclaient la ville, telles des masses sombres

impressionnantes. La ville en elle-même avait perdu sa magnifi-

cence.

Il n‟en restait désormais plus qu‟une partie brisée de ce sym-

bole. Midgar avait été attaqué et n‟avait pas été épargné. De gros

panaches de fumées noires, signes de blessures irréparables, se fai-

saient voir ici et là, visibles même depuis les taudis. Midgar était

blessée et s‟afférait à retrouver petit à petit un semblant de vie,

dans l‟enfer ardent des flammes qui ravageaient les bâtiments.

Le Hauvent survola la ville, captant la détresse des habitants

chez qui l‟infortune des événements avait encore plus frappés que

d‟autres. L‟électricité avait été carrément coupée dans les secteurs,

au profit de l‟énergie nécessaire au second tir, et des cris de dé-

tresse résonnaient dans l‟air empli d‟une tristesse infinie.

- Les soldats ont bloqué tous les accès à la ville, leur apprit Cait

Sith.

Même si Reeve n‟avait pas rappelé depuis sa fuite improvisée,

il avait quand même réussi à prévenir la Compagnie de ce qui se

passait, signe qu‟il se cachait dans les ruines de Midgar, toujours

vivant.

Cid aligna devant ses compagnons une multitude de petits sacs.

- Et si nous essayons d‟entrer par les airs ?

Cloud trouva l‟idée intéressante. Cela les fera gagner un gain

considérable de temps.

- Quelqu‟un a déjà fait du parachute ? demanda Cid à tout

hasard.

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Cloud s‟avança sur le ponton et regarda Midgar. Une ville

sombre, bien plus sombre qu‟elle ne l‟était déjà, pensa t‟il. Puis,

pensant un instant à la vie de toutes ces personnes qui habitaient

ici, ces vies qui pouvaient s‟éteindre plus tôt que prévues, il

s‟élança du Hauvent.

Ses compagnons le suivirent proches de lui, et c‟est presque

ensemble dans un même chœur qu‟ils ouvrirent leurs parachutes.

Leur chute fut alors considérablement ralentie avant d‟atterrir sans

heurts sur le sol.

Ils devaient se trouver près du Secteur 7, estima Cloud, en se

débarrassant de son parachute.

- Ok, Heidegger semble être au courant de notre arrivée et

nous cherche, les informa Cait Sith, c‟est donc dangereux de rester

à découvert. Passons par les souterrains !

Cloud acquiesça et prit la tête de la marche. Tifa et Barret redé-

couvrirent une ville où ils avaient vécu jadis avec un différend

regard. Midgar avait tout perdu de son innocence. Et il leur était

difficile de croire qu‟ils avaient vécu dans un endroit pareil, même

si au fond d‟eux, ils aimaient toujours cette ville.

Ils devaient se diriger vers le centre de Midgar et atteindre le

bâtiment principal. Des souvenirs refirent surface dans la mémoire

de Cloud, quand il était parti à la recherche d‟Aerith avec Barret et

Tifa.

- Hé regardez ce que j‟ai trouvé !

Youffie s‟était apparemment écarté légèrement du chemin et

brandissait une Matéria de couleur jaune. Elle luisait avec insistance

dans sa main.

Ces Matérias, pensa Cloud, avaient sans doute été créées avec

l‟énergie surabondante qui avait été concentrée dans le canon Zeus

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lors du premier tir. Ils devaient en avoir sûrement d‟autres dans le

coin.

- Tiens, tiens ! Comme on se retrouve ! fit une voix.

Chacun se mirent en garde par instinct, prêt à combattre.

- Hein ? fit Cid. Les Turks !

Les Turks au grand complet. Reno arborait des lunettes de so-

leil qu‟il souleva avec un sourire moqueur. Rude ne montrait au-

cun signe d‟émotion. Tseng fixait Cloud avec intensité. Elena ne

pouvait pas s‟empêcher de paraître maladroite.

- Qu‟est-ce qu‟on va faire ? dit-elle. On peut ignorer les ordres

maintenant, non ?

Reno secoua la tête de désespoir. Elena devait être la recrue la

plus navrante qu‟ils n‟avaient jamais eue.

- Elena, ne fais pas l‟enfant gâtée comme ça.

- Nous sommes les Turks, Elena, renchérit Tseng.

- Oui, se convainquit Elena, tu as raison.

- Allez, fit Reno en souriant, on a du travail à faire.

Elena fit une grimace.

- Je ne suis pas très chaude non plus mais… Nos ordres sont de

te retrouver et de te tuer, Cloud ! Notre employeur est peut-être

en difficulté mais, un ordre est un ordre ! C‟est la volonté et

l‟esprit des Turks, crois-nous !

Reno soupira. Puis il sortit sa matraque et se mit en position de

combat. Ses compagnons firent de même.

- Si c‟est ce que vous souhaitez, fit Cloud en dégainant son

épée.

Reno bondit vers Cloud à une allure impressionnante. Cloud

ne l‟attendit pas, et fonça à sa rencontre. Il y eut un choc terrible

alors que les armes s‟entrechoquaient, et aussitôt, tout se mit en

mouvement. Tifa et Youffie avait sauté sur Elena pour un combat

au corps à corps tandis que Vincent, Cid et Barret engageaient un

combat à mi-distance contre Rude et Tseng.

- Impressionnant ! fit Reno à Cloud en évitant un de ses assauts.

Les coups s‟enchaînèrent de plus en plus rapidement alors que

d‟un coup, soudainement, Cloud désarma Reno envoyant sa ma-

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traque quelques mètres derrière lui et le tint en joue le long de son

épée. Ils se regardaient intensément.

Autour d‟eux, les combats avaient cessé aussi brusquement.

Reno éclata de rire. Puis claquant des doigts, fit un bond en

arrière. Aussitôt tous ses compagnons le rejoignirent.

- Ok, fit Reno en souriant, alors disons, à un de ces jours.

Puis quelque chose explosa près de lui plongeant toute la pièce

dans une obscurité remplie de poussière. Cela se dissipa rapide-

ment, et Cloud constata que les Turks étaient partis.

- Une chose de faite, fit Vincent soudain impatient.

Tifa et Youffie hochèrent la tête. Ils continuèrent alors à suivre

le tunnel. Ils marchèrent ainsi plus d‟une demi-heure avant

d‟émerger à la lumière du soleil qui déclinait. Devant eux se dres-

sait la tour Shinra, le bâtiment principal. Haut de 64 étages, des

débris étaient éparpillés à son pied. En haut, de la fumée

s‟échappait vers le ciel. Une bonne partie de la tour avait été en-

dommagée. Cloud nota que tout l‟étage présidentiel n‟était plus là

et se demandait si Rufus s‟était attendu à cette contre-attaque.

- Arrêtez-vous ! Vous entendez ? fit Red XIII soudainement.

Chacun s‟arrêta pour écouter. Il y avait au delà des cris loin-

tains et du bruit des réacteurs qui ronronnaient bruyamment, des

coups sourds et lourds qui se répétaient à intervalles réguliers, et

qui devenaient de plus en plus forts. Cela se rapprochait.

- Des bruits de pas, devina Tifa, quelque chose de très lourd.

- Ce serait une Arme ? fit Barret soudain craintif.

À peine eut-il prononcé ce mot qu‟une silhouette titanesque fit

son apparition. La Compagnie dégaina d‟une seule arme. Devant

eux se dressait la machine la plus équipée qu‟ils n‟avaient vue à ce

jour. La cuirasse lourde et impressionnante parcourait un corps

gigantesque équipé d‟un nombre impressionnable d‟armes. Des

mitraillettes, des obus, des rampes de lancements. Il y a avait là

tout un arsenal de pointe qui sentait l‟une des toutes dernières

créations de la Shinra.

- Bon sang, qu‟est-ce que c‟est que ça ? fit Cid abasourdi.

La tête de la machine s‟ouvrit avec un bruit électronique et

deux visages familiers apparurent à la Compagnie : Heidegger et

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Scarlett. Ils semblaient être fiers de la surprise qui se lisait sur les

visages de leurs adversaires.

- Alors vous vous êtes vraiment montrés ! ricana Scarlett.

J‟attends ce moment depuis longtemps ! Vous avez éliminés de

nombreux soldats de la Shinra. Et maintenant voici que vous nous

affrontez nous ! Pauvres imbéciles.

Heidegger éclata de rire devant la tirade de sa compagne.

- Voyons comment vous vous en tirerez face à l‟artillerie anti-

Arme !

Soudainement, la pluie commença à tomber.

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Chapitre 55 - Révélations

La machine infernale s‟activa. Cloud donna le signe à tout le

monde de se planquer. Ils eurent juste le temps de se jeter derrière

les gravats qui encombraient ici et là, la place centrale de la tour

Shinra. Des explosions se firent alors entendre projetant des gerbes

de cailloux dans les airs et faisant soulever une poussière opaque.

Cloud réalisa qu‟il leur était impossible de combattre de front

la machine. Il vit alors Barret et Vincent qui avaient réussi à le con-

tourner et alors qu‟ils se préparaient à attaquer, le robot tourna

brusquement sur lui-même surprenant d‟un coup les attaquants

dans leur foulée avant de tirer des rafales d‟obus.

Dans le même temps, Nanaki avait sauté sur la carcasse du

robot et lacérait avec rage des fils électriques qu‟il avait repérés.

Youffie s‟était glissé avec habileté au niveau d‟un des pieds immo-

bile de la machine et avait placé un mini explosif dans

l‟embranchement de ses articulations.

Aussitôt, la machine sembla vibrer imperceptiblement, puis sans

prévenir, elle libéra un immense champ énergétique. Nanaki et

Youffie furent repoussés avec un cri de douleur. Tifa accourut près

d‟eux, avant de jeter un coup d‟œil à Cloud pour lui assurer qu‟ils

tenaient le coup. Il hocha la tête, puis se sentant prêt, il se leva

avant de marcher d‟un pas calme et assuré vers la machine.

Scarlett repéra Cloud avant que la reconnaissance du robot ne

le fasse. Elle ricana devant l‟inconscience de cet homme qui

s‟avançait inconscient vers sa machine de terreur. Elle braqua les

obus sur la cible et tira avec une joie non dissimulée.

Cloud fit un bond au moment précis où les deux obus fon-

çaient vers lui, les évitant avec dextérité. Le souffle de l‟explosion

le projeta vers la machine dont les missiles s‟orientaient automati-

quement sur lui. Il dégaina son épée, se concentrant sur l‟impact.

Une rafale de balles siffla autour de lui, alors de plusieurs coups

d‟épées, il tenta de parer ceux qui le visaient. Tifa ne voyait plus

l‟épée de Cloud qui bougeait avec une rapidité stupéfiante.

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Cloud brandit son épée droit devant comme il s‟approchait de

la machine et elle s‟enfonça dans l‟armure du robot, la perçant de

plein fouet. La lame passa entre les visages surpris et terrifiés de

Scarlett et Heidegger avec des gerbes d‟étincelles. Au même mo-

ment, Cloud se concentra sur sa Matéria de foudre, et aussitôt son

épée vibra.

A l‟intérieur de la machine, tous les équipements étaient en

surcharge. Scarlett réalisa qu‟elle avait totalement perdu le con-

trôle de sa superbe machine. Un écran explosa soudain à son vi-

sage la faisant perdre conscience.

Cloud retira son épée d‟un coup sec, avant de faire un bond en

arrière et de tomber sur le sol.

Des crépitements se faisaient entendre à travers toute la méca-

nique du robot. Barret apparut alors à coté de Cloud, son bras

droit levé. Cloud regarda son visage et y lut une rage démesurée.

La colère d‟un homme qui se battait. La Shinra devait cesser.

Le coup partit, ne surprenant personne. La déflagration fut

énorme, soufflant tout ce qui se trouvait devant lui avec un rapidi-

té surprenante. En un instant, le robot s‟était désintégré tuant d‟un

coup ses occupants. Il n‟en restait rien.

La pluie continuait à tomber, apportant sur leurs visages des

gouttes d‟une fraicheur inhabituelle, les soulageant quelque peu de

l‟explosion.

Le canon de Midgar était situé juste derrière la tour Shinra. Ils y

arrivèrent sans rencontrer personne. La pluie tombait maintenant

drue, comme sombre présage de la fin du monde, et en haut dans

le ciel sombre, on pouvait deviner la présence de la comète, faible

lueur rouge.

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Midgar semblait déserte, comme morte. Devant eux se dressait

un escalier qu‟ils empruntèrent à la file. En haut, ils découvrirent

Hojo qui était assis devant une multitude d‟écrans et de machines.

A leur approche, il se retourna avec un sourire.

- Hojo, c‟est fini ! s‟écria Cloud en s‟approchant.

Le professeur n‟avait nullement l‟air effrayé ou même préoccu-

pé par la tournure qu‟avaient pris les événements. Il dévisagea tout

le groupe avant de venir se reporter sur celui qui venait de parler

et qui le donnait un air de déjà-vu.

- Ah toi, se souvint-il soudainement, l‟expérience ratée.

Cloud resserra la pression autour du manche de son épée.

Comment avait il pu croire un seul instant aux paroles d‟un tel fou

par le passé ? Il avait été habilement manipulé et maintenant qu‟il

était sorti du labyrinthe, il n‟en restait plus que de la haine envers

ses conspirateurs.

- Tu pourrais au moins te souvenir de mon nom, maintenant,

rétorqua-t-il. Je suis Cloud !

Hojo éclata de rire devant tant de futilités.

- Je regrette de ne pas pouvoir faire plus. Vois-tu, je t‟ai évalué

comme un projet raté, irrécupérable. Mais, à chaque heure qui

passe, je dois admettre que tu t‟acharnes à me faire changer d‟avis.

A présent, je dois reconnaître que j‟ai en face de moi le clone de

Sephiroth le plus réussi ! Hé hé, je commence à croire que je suis

un génie.

Sa longue tirade fut accompagnée d‟un rire cynique qui irrita

toute la Compagnie. Tifa était tout à fait convaincu que la place

d‟un tel homme se trouvait en plein hôpital psychiatrique.

- Cela n‟a aucune espèce d‟importance, arrête ces stupidités !

rugit soudain Barret qui voyait le temps passer. Tu es sur le point

de détruire cette ville!

- Stupidités ? répéta Hojo étonné et visiblement choqué qu‟on

ne prête guère plus d‟importance à son génie. Rien de tout ce que

je fais n‟est inutile. Mon plan fonctionne parfaitement et l‟énergie

Mako a une grande importance pour Sephiroth.

Vincent passa alors devant Cloud et Barret, complètement in-

trigué.

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- Mais pourquoi ? demanda-t-il. Pourquoi faire ça Hojo? Pour-

quoi t‟obstines-tu à vouloir aider Sephiroth, celui qui contribue à la

destruction de cette planète ? Nous devrions au contraire tous

s‟unir pour le vaincre, avant qu‟il ne soit trop tard.

Hojo fonça ses sourcils avant de reconnaître son nouvel inter-

locuteur.

- Arrête de me demander pourquoi, imbécile. Ne me fais pas

croire que tu l‟ignores encore. Bon, le niveau d‟énergie est à 83%,

murmura-t-il, c‟est beaucoup trop long. Mon fils a besoin de pou-

voir et d‟aide, c‟est la seule raison.

- Ton fils ? répéta Vincent incrédule.

Cloud resta stupéfait devant une telle annonce. Sephiroth était

le fils d‟Hojo ? Mais comment cela pouvait être possible ? Il se

souvient maintenant de la réaction de Sephiroth quand Zack lui

avait demandé s‟il avait encore un père. Hojo éclata de rire devant

la réaction inattendue de la Compagnie.

- Même s‟il l‟ignore, fit-il amusé. Que pensera-t-il quand il dé-

couvrira que je suis son père ? Toujours à me regarder de haut

comme ça ! Et quand il saura que je l‟ai soutenu jusqu‟à la fin, il en

sera plus fier. Et ensemble, nous pourrons redéfinir le nouveau

monde.

Vincent tremblait d‟une colère sourde. Chaque mot qu‟il pro-

nonçait était rempli de haine.

- Sephiroth est ton fils ?

- Hé hé, je vois que tu as du mal à suivre. Laisse-moi te résumer

cela. A l‟époque, quand j‟ai repris les expériences du professeur

Gast, j‟ai choisi de travailler sur un sujet humain pour faire accélé-

rer les choses. Et j‟ai eu l‟idée de prendre la femme qui portait

mon propre enfant. Lorsque Sephiroth était encore dans le ventre

de sa mère, nous lui avons directement injecté les cellules de Jéno-

va.

Vincent était éberlué. Il avait essayé d‟imaginer toutes les hypo-

thèses possibles mais aucune n‟avaient été aussi farfelues. Il ne

savait pas s‟il devait s‟en réjouir finalement de s‟être trompé sur ses

pressentiments ou bien être en colère contre cet homme qui se

prétendait scientifique.

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Hojo n‟avait pas mentionné le nom de cette femme. C‟était

Lucrécia qui avait été la première victime de ce projet nébuleux.

Lucrécia, sa bien-aimée, qu‟il n‟avait pas été en mesure de sauver.

Hojo avait finalement réussi à trompé sa vigilance et tout était

passé beaucoup trop vite. Lucrécia était la mère de Sephiroth.

- Tu as tout manigancé depuis le début. Tu ne te souciais pas de

Lucrécia, ni même de ton propre fils ! Toutes les personnes que tu

as tuées au seul nom de tes expériences insensées. Tu ne mérites

pas de vivre Hojo. Tu es celui qui aurait dû se faire oublier dans un

cercueil ces dernières années. J‟ai eu tort d‟avoir passé tant de

temps à te fuir, en croyant que j‟étais le seul responsable. Mainte-

nant, tu as toute mon attention et je suis prêt à te faire vivre un

véritable enfer.

Vincent finit par lever son fusil et par le pointer vers Hojo qui

éclata de rire à nouveau, totalement conscient de la colère

qu‟éprouvait son ennemi. Il se leva alors de sa chaise et son sourire

se transforma en un rictus mauvais.

- Je vous attendais tous en vérité ! Vous serez témoins de ma

plus intéressante expérience que je n‟ai jamais faite. Je n‟explique

pas encore pourquoi je n‟y avais pas songé plus tôt. L‟idée est

excellente, preuve incontestable de mon génie. Je me suis finale-

ment injecté des cellules de Jénova dans mon propre corps !

Vincent recula d‟un pas horrifié. Déjà, Hojo commençait à se

tortiller dans tout les sens, dans des spasmes devenant de plus en

plus violent. Sa chair semblait s‟étirer par endroit, puis changer de

couleur et bientôt la silhouette du professeur cessa d‟être humaine.

- Ah c‟est répugnant, ne put s‟empêcher de dire Cid, qu‟est ce

que c‟est immonde !

- Cloud, regarde l‟écran derrière lui, fit Tifa paniqué. On doit se

débarrasser d‟Hojo le plus rapidement possible pour arrêter ce

décompte. Ou sinon, tous nos efforts n‟auront servi à rien. Toute

cette ville explosera, et le monde ne tardera pas à faire de même

lorsque le Météore viendra.

Cloud hocha la tête et releva son épée en garde. Devant lui,

Hojo avait apparemment finalisé son apparence, ressemblant à

quelque chose d‟indescriptible. Sa couleur de peau avait viré au

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bleu, bien qu‟à certains endroits de grosses veines sortaient de son

corps et luisaient rouge de sang. Sa tête difforme palpitait frénéti-

quement et personne n‟aurait pu dire si ladite créature était en

mesure de voir correctement à travers ses yeux devenus opaques

et voilés. Il s‟agissait d‟une masse de chair sans cohésion, signe que

la dernière expérience d‟Hojo n‟avait pas eu l‟effet escompté et

l‟avait à la place transformé en un monstre hideux, dont la Shinra

pouvait en vanter tout les mérites.

Cloud n‟eut pas besoin de faire un signe à Vincent et Barret qui

vidèrent leur chargeur sur le monstre. Les balles le traversèrent

comme du beurre, laissant des trous béants dans la chair, avant

que celles-ci ne se referment aussi vite qu‟elles étaient apparus.

Cloud fonça alors à son tour, la pointe en avant s‟enflammant

aussitôt. Cid et Youffie attaquèrent simultanément tandis que Red

XIII se concentrait pour faire appel au pouvoir de la Terre.

L‟épée enflammée coupa le corps d‟Hojo en diagonale en un

coup alors que la lance de Cid s‟enfonçait dans sa poitrine et que

le shuriken de Youffie complété par les tirs nourris de Barret et

Vincent venait percuter sa tête avec fracas, l‟arrachant presque.

Mais aucune de ces actions ne parvinrent à blesser sérieusement

Hojo, car la seconde d‟après, tout son corps semblait se ressouder

et reprendre sa forme d‟origine.

Alors un bloc de rochers gigantesque apparut dans les airs et

s‟écrasa avec un grondement terrible sur le sol tandis que Cloud

l‟évitait avec un saut arrière.

- Cette créature refuse de mourir ou quoi, s‟écria Youffie exté-

nuée. Vous pensez qu‟elle à pu survivre à une attaque pareille ?

- Regardez sous les roches ! cria Cait Sith en sursautant, il s‟est

transformé en espèce de liquide et tente de s‟échapper. Ecoutez,

j‟ai l‟impression qu‟il s‟agit peut-être la forme où on aura la seule

chance de pouvoir le détruire.

Tifa hocha la tête puis fonça vers le peu de liquide qui était

déjà sortie des décombres. Aussitôt, elle prit sa Matéria de glace et

jeta toute la magie sur le liquide et les gravas qui gelèrent instanta-

nément, avant d‟exploser en milliers de morceaux. Tout avait été

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rapide et la pluie semblait maintenant nettoyer le terrain de com-

bat de l‟affrontement encore récent.

- C‟est fini, fit Tifa. Hojo a été détruit. Cloud, vite, le compte à

rebours !

Cloud hocha la tête puis s‟avança vers les machines. Et tout

d‟un coup, un lumière blanche éclata et aveugla tout le monde

pendant quelques secondes. Quand tout revint à la normale,

Cloud sursauta. Hojo était là devant lui, en lévitation sur le sol.

- Mais, comment es-ce possible ? fit-il ahuri.

Le professeur qui, avait mué en une masse de chair hideuse,

avait encore changé d‟apparence. Cette fois-ci, son apparence était

plus stable. Sa peau était devenue blanche, et sa tête était plus

petite et plus humaine. Une queue avait poussé dans l‟extrémité de

son dos et on pouvait clairement distinguer des griffes encore plus

menaçantes que celles de Red XII qui ornaient ses mains et ses

pieds. On aurait dit que les cellules de Jénova avaient enfin réussi

à se stabiliser et à créer un monstre encore plus dangereux.

- Mm intéressant, fit Hojo d‟une voix mécanique. Ma mort a

été le déclencheur de ma nouvelle transformation. Je suis assez

impressionné de voir que vous aviez réussi à me tuer. Vous êtes

vraiment à la hauteur de votre réputation. Malheureusement pour

vous, vous ne pourrez plus rien faire maintenant. Cette forme est,

ma foi, totalement hallucinante. Je vais vous montrer ça.

Soudainement, il tendit sa main droite devant lui et sans crier

garde, celle-ci s‟allongea brutalement vers Cloud pour le perforer

en pleine poitrine, puis de le jeter vulgairement sur le coté. Aussi-

tôt, Hojo fonça vers le groupe réuni et encore totalement sous le

choc, avant de lancer un coup de patte au ras du sol les prenant au

dépourvu et les faisant trébucher. Red XIII avait juste eu le temps

de sauter mais Hojo qui avait apparemment prévu le mouvement

s‟en était approché en plein saut et le griffa furieusement sur tout

le coté, ce qui l‟amena rouler grièvement blessé dans un coin de la

pièce.

Hojo retomba sur ses pattes, puis avec un réflexe rapide, inclina

sa tête, évitant ainsi la décharge de Vincent qui avait pourtant cru

ne pas rater sa cible. Hojo parut sourire et écartant ses bras, libéra

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une onde de force qui envoya tout le monde aux alentours as-

sommés et en sang. L‟onde de choc avait également libéré une

multitude de piquets minuscules et chaque centimètre de peau de

la Compagnie en était recouvert.

Tifa était encore debout, un bouclier autour d‟elle qu‟elle avait

juste eu le temps d‟invoquer avant l‟attaque. Elle fonça vers Hojo

qui ne pensa même pas à contre-attaquer, se limitant seulement à

éviter ses attaques avec une déconcertante facilité, comme s‟il pré-

voyait tous ses coups.

Cloud retrouva ses esprits et cracha soudain une gerbe de sang.

Il tenait toujours dans la main droite son épée. Devant lui, il pou-

vait voir Hojo et Tifa se battre devant tous ses amis qui arboraient

le même état que lui. Il tenta de se lever, et une terrible douleur se

raviva dans sa poitrine. Il réalisa soudain que sa vision était floue.

Tifa commençait à s‟essouffler puis soudainement mis ses deux

mains en face d‟elle avant de générer une importante quantité de

glace qui explosa sur Hojo. Elle recula, attendant de le voir réap-

paraitre et soudainement une main sortit du brouillard et l‟attrapa

au cou par surprise. L‟emprise était tellement tenace qu‟elle perdit

le souffle sans s‟en rendre compte avant de perdre connaissance.

- Misérables humains, ricana Hojo tel un dieu indestructible.

Craignez ma puissance !

Et avec un horriblement bruit de craquement, il jeta le corps

sans vie de Tifa à ses pieds. Barret resta un instant éberlué par la

scène alors que des larmes de rage et de tristesse lui montèrent aux

yeux. Youffie et Cid étaient tétanisés.

Alors, soudain un cri retentit dans le lointain. Hojo tendit

l‟oreille regardant tour à tour toute la Compagnie lorsque son

regard s‟arrêta sur Cloud dont la main gauche tenait une Matéria

rouge qui luisait énormément. Et soudainement, Phoenix fondit sur

lui, en le prenant par surprise. L‟oiseau gigantesque s‟accrocha à

son dos et s‟enflamma aussitôt dans un terrible brasier. Avant

d‟exploser.

Les projections atteignirent la Compagnie et ils furent surpris de

constater que ce qui les touchait n‟était pas brulant. Cela réchauf-

fait leurs corps au contraire, refermant les blessures, pansant leurs

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maux de têtes. Cloud sentit ainsi sa profonde blessure à la poitrine

se refermait rapidement. Soudain, il comprit. Les larmes du phénix

les guérissait tous.

Tifa commença bientôt à bouger et Barret qui avait vu

l‟horrible scène de sa mort ressentit une joie immense. Vincent

s‟était levé, toutes les épines de son corps étaient tombées d‟elles

même. Devant lui, une masse de chair brulait. Ce qu‟il restait

d‟Hojo apparemment.

- Je n‟y crois pas, s‟écria Red XIII, il essaye encore de se recons-

tituer ! Regardez, sa tête n‟a pas été touchée dans l‟explosion. Peut

être que son cerveau abrite les cellules souches de Jénova.

Vincent pointa son fusil sur la tête du professeur, et pressa la

détente.

- Repose en paix maintenant, Hojo.

L‟ordinateur avait progressé dans le processus et affichait 96%

quand Barret mitrailla tout le panel informatique avec rage et sou-

lagement. L‟écran s‟éteignait et le bourdonnement incessant des

réacteurs qui avait perduré pendant toute la journée s‟arrêta. Avec

la mort de Hojo, toute la superpuissance que représentait la Shinra

était tombée. Il s‟agissait maintenant d‟un souvenir du passé.

- Nous ferions mieux de retourner à l‟aérostat maintenant, fit

Tifa.

- Oui, plus rien ne nous retiens ici, renchérit Youffie.

- L‟heure de la rencontre finale approche à grands pas, constata

Cloud suspicieux.

La pluie cessa soudain de tomber. Et un grand silence s‟installa.

Tout le monde pensait au combat qui s‟était déroulé, à quelle

vitesse ils avaient perdu le contrôle et comment tout avait dérapé

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si vite. S‟ils n‟avaient pas eu Phoenix, ils ne seraient peut être plus

là pour en parler.

Combattre Sephiroth n‟était plus à prendre à la légère. Et

Cloud ne voulait pas regretter plus tard des conséquences. Chacun

devait être conscient des risques qu‟ils encouraient en

l‟accompagnant à la bataille finale.2

2 Ce chapitre marque la fin du CD2 du jeu.

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Chapitre 56 - A ceux qu’on tient le plus

Le Hauvent se posa près du village de Kalm, dans une plaine

aux herbes hautes, qui donnait une vue panoramique sur une Mid-

gar dévastée et meurtrie en son centre, ainsi que sur la plage qui

l‟entourait à l‟est et les montagnes avoisinantes qui la faisait face.

Le soleil venait d‟apparaître, alors que quelques heures plus tôt, il

pleuvait énormément, et éclairait un paysage d‟une beauté insoup-

çonnée, dont on venait seulement de s‟en apercevoir, maintenant

que le monopole de Midgar, qui lui avait fait énormément

d‟ombre, n‟était plus d‟actualité.

Cid ordonna de couper les moteurs, comme Cloud le lui avait

demandé quelques minutes plutôt, et aussitôt, le bruit incessant des

machines en perpétuel activité cessa brusquement, provoquant un

début de silence qui fut bientôt recouvert par les bruits de la na-

ture – du vent, de l‟eau, du bruissement des arbres – qui tira un

sourire à chacun dans la salle de pilotage.

Cloud s‟avança vers la vitre, éprouvant soudain une sensation

d‟étonnement à la vue du monde vivant qui l‟entourait. La Shinra

était bel et bien du passé, et cela allait, il le pressentait, avoir des

conséquences bénéfiques et pleines d‟espoir, pour l‟avenir. Cepen-

dant, même s‟ils devaient tous se sentir fiers d‟avoir pu mettre un

terme aux plans machiavéliques de la Shinra, ils ne leur restaient

plus qu‟à s‟occuper du Météore.

Soudain, les nuages dans le ciel furent balayés par le vent. Une

lumière rouge orangée se refléta alors instantanément sur tout le

paysage, comme un filtre qu‟on aura appliqué sur la surface de la

planète. Pourtant, il s‟agissait de bien pire. Le Météore apparut

alors dans toute son ampleur, comme une véritable boule de feu,

sinistre et oppressante. Elle s‟approchait jour après jour de son but

final, celui de venir percuter la planète à l‟endroit même où Sephi-

roth allait s‟y trouver pour profiter de l‟immense énergie dégagée

à cet instant là.

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496

- Météore ne va plus tarder à nous tomber dessus maintenant,

fit Tifa d‟une voix inquiète.

- Dans une dizaine de jours, confirma Rouge XIII, c‟est ce qu‟a

dit grand-père.

- Et maintenant, on fait quoi ? demanda Youffie.

Cloud se retourna vers ses compagnons. Voilà pourquoi il avait

tenu à s‟arrêter un instant pour parler calmement de la suite des

événements. Bien entendu, ils savaient tous où se trouvait actuel-

lement Sephiroth en ce moment. De même, ils connaissaient aussi

de quelle façon ils pouvaient l‟arrêter dans sa folie. Pourtant, le

combat final qu‟ils s‟attendaient à livrer, n‟aurait rien de compa-

rable avec ce qui s‟était passé avec la Shinra, pressentait Cloud. Ils

ne devaient pas foncer devant le danger, sans être pleinement

conscient des risques qu‟il y aurait, ainsi que des enjeux impor-

tants, qui en découleraient. Plus que tout, Cloud ne pouvait pas les

assurer qu‟ils pourraient revenir sains et saufs.

- Rouge XIII, tu aimerais revoir tout le monde au Canyon

Cosmo, n‟est-ce pas ? commença Cloud en ignorant la réponse de

Youffie.

Tout le monde parut surpris par la question, comme si soudai-

nement, ils commençaient à réaliser où Cloud voulait réellement

en venir. Rouge XIII parut réfléchir, se souvenant qu‟il n‟avait pas

vu son grand père, ni les gens qu‟il aimait depuis quelques jours.

- Et toi, Barret, tu veux revoir Marlène ? fit Cloud en se tour-

nant vers lui.

Maintenant que Cloud le disait, Barret ressentait en lui une

furieuse envie de retrouver sa fille, de la serrer dans ses bras et de

passer quelques jours avec elle. En fondant Avalanche, il savait

qu‟il allait passer moins de temps avec sa fille, mais il avait tou-

jours pensé qu‟il arriverait un jour, où les combats cesseraient en-

fin, où il pourrait enfin retourner à la maison et profiter de la vie.

Cependant, les doutes qu‟avaient Cloud pour le combat final le

faisaient soudain réfléchir.

- Nous allons combattre Sephiroth, reprit Cloud. Si nous ne

réussissons pas à libérer le Sacre avant que le Météore ne vienne

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percuter la planète, alors tous les êtres auxquels on tient le plus,

mourront aussi.

- Ne dis pas que tu vas perdre avant même de commencer ce

combat ! grimaça Cid de mauvais cœur.

- Non, ce que je voulais dire, s‟expliqua Cloud, c‟est que cha-

cun de nous doit trouver et comprendre pourquoi réellement nous

allons nous battre. Sauver la planète, c‟est sûr, c‟est bien beau tout

ça, mais est-ce vraiment là notre but ? Moi, j‟en fais une affaire

personnelle. Je veux vaincre Sephiroth et me réconcilier avec mon

passé. C‟est un tout. Vouloir sauver la planète en fait partie.

- Où veux-tu en venir ? fit Vincent qui n‟avait cessé de plisser

les yeux.

- J‟ai réfléchi, tenta de résumer Cloud, et je crois que nous de-

vrions tous nous battre pour nous-mêmes. Pour nous-mêmes ainsi

que pour toutes les personnes ou choses qui ont de l‟importance à

nos yeux. Trouver-vous la motivation de vous combattre, cette

énergie qui fera tout renverser dans la bataille finale à notre avan-

tage.

- Tu as raison, reconnut Barret, c‟est bien de se dire que c‟est

pour sauver la planète, mais quand j‟y réfléchis, c‟est bien moi qui

ai fait exploser deux réacteurs Mako, provoquant la mort de

nombreuses personnes innocentes. Quand j‟y pense maintenant, je

regrette d‟avoir fait les choses de cette façon. Au début je voulais

me venger de la Shinra pour ce qu‟elle avait fait subir à ma ville.

Mais maintenant, j‟en suis sûr, je me bats pour Marlène. Pour Mar-

lène et pour son avenir. Oui, je veux sauver la planète pour Mar-

lène !

Cloud hocha la tête. Barret avait parfaitement montré à tout le

monde ce pour quoi il devait chercher. En regardant les autres, il

découvrit des interrogations, des regards songeurs. Ce qu‟ils al-

laient faire maintenant était loin d‟être une perte de temps, pensa-

t-il songeur, cela était nécessaire pour leur permettre à tous de

combattre dans les meilleures conditions.

- Vas la voir. Va t‟assurer que tu as raison, et reviens. Vous tous

! Descendez de là et allez rejoindre votre motivation ! Je veux que

vous soyez rassuré, puis revenez. Peut-être qu‟on va tous y rester.

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Nous de devons pas y aller sans l‟ignorer, mais pour autant, en-

core faut-il se sentir bien et savoir pour quoi on se bat. Je sais

pourquoi je me bats ! Et vous ? Je veux que vous trouviez cette

chose, et que cela devienne votre plus grande force lors du combat

le plus important de toute notre vie !

Chacun hochèrent la tête en souriant. Cloud demanda à Cid de

faire décoller le Hauvent et à tous de se préparer pour leur dépo-

ser directement là où ils le voulaient. Le grand père de Rouge XIII

avait prévu l‟arrivée imminente du Météore pour dans une dizaine

de jours et c‟est pourquoi Cloud demanda à tous ses amis de reve-

nir dans exactement une semaine.

Dans les heures qui suivirent, les membres de la Compagnie

abandonnèrent un à un le Hauvent. Cloud les regardait partir avec

un étrange regard. Ils avaient voyagé ensemble pendant tellement

longtemps déjà, qu‟ils trouvaient leur départ précipité, alors qu‟il

s‟agissait bien de son idée, et leurs absences quelque peu trou-

blantes. Cela le faisait soudain penser qu‟il allait se retrouver seul

et qu‟il ne l‟avait pas été depuis longtemps. Mais surtout, il réflé-

chissait toujours à ce qu‟il pourrait bien faire pendant cette se-

maine, pour attendre le retour de ses amis.

Barret et Cait Sith furent les premiers à s‟en aller. Cloud les

regarda s‟éloigner et ne put s‟empêcher de sa rencontre avec Bar-

ret, de la surprise de voir qu‟il possédait un fusil intégré à son bras,

de ses premières missions avec lui et de l‟attitude agressive qu‟il

avait envers lui, alors qu‟il le connaissait à peine. De voir comment

sa petite fille arrivait à changer complètement son visage et à le

rendre plus émotif. Plus tard, la découverte du passé de Barret leur

avait permis de le comprendre davantage. Barret s‟était imposé

comme un homme aguerri par la perte de tous ses proches perdus

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au combat à ses cotés. Pourtant, même s‟il doutait de lui assez

souvent, ou s‟il se reprochait des choses, Cloud se souvenait

comme il avait réussi à trouver les mots justes qui l‟avaient remoti-

vé après sa première prise de contrôle par Sephiroth. Au fil du

temps, Barret et Cloud s‟étaient finalement liés et étaient devenus

de véritables amis.

Cait Sith était aussi un être à part. Le chat sur la peluche les

avait rejoints avec ses tours de prémonitions. Cloud n‟avait jamais

douté de lui, et se rappela avoir été très déçu le jour où il a com-

pris que c‟était lui l‟espion de la Shinra. Mais son sacrifice au

temple des Anciens n‟avait pas laissé indifférent tout le monde. A

la suite, son créateur, Reeve, s‟était retourné contre son propre

camp et les avait fourni une aide non négligeable. L‟apparence de

Cait Sith avait finit pas les séduire et Cloud ne se rappelai pas de

toutes les fois où Tifa et Youffie passaient leur temps à le câliner.

Cait Sith avait été intrigué dès le début par la Compagnie et avait

enfin réalisé après sa trahison, à quel point la Compagnie était

unie. En revenant, il avait eu sa seconde chance pour prouver à

tous qu‟il pouvait changer.

Puis vient le tour de Rouge XIII. Il les quitta dans un rituel très

cérémonieux, s‟inclinant presque de respect devant un groupe

d‟amis qu‟il avait appris à respecter et à s‟attacher pendant tout le

voyage. Il savait qu‟il allait bientôt les revoir, mais il se devait de

les remercier avant tout pour l‟avoir accepté, lui, dans leur groupe

depuis le début, ainsi que de l‟avoir permis de se battre à leurs

cotés. Cloud fut un peu gêné et lui retourna l‟honneur qu‟ils

avaient en l‟ayant dans le groupe. Car de loin qu‟il s‟en souvenait,

il l‟avait toujours considéré comme un membre spécial. La surprise

de voir l‟animal, qu‟il était, parler la première fois, les avait beau-

coup impressionnés. Mais plus encore, Rouge XIII possédait une

intelligence hors du commun, qui les laissait souvent médusés. En

le libérant des expériences de Hojo, et en le ramenant dans son

village natal, ils avaient rencontré son grand père comme il

l‟appelait, un homme âgé qui possédait une connaissance générale

de l‟univers et de ses lois, et qui leurs en avait enseigné une partie.

Puis Rouge XIII avait découvert son véritable passé et comment

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son père avait sauvé son peuple et était considéré comme un hé-

ros. Cloud l‟avait vu grandir dans son esprit ce jour là et devenir

quelqu‟un d‟encore plus sage qu‟il ne l‟avait été.

Quelque temps après, Youffie sortit à son tour extrêmement

soulagée. Cloud réalisa qu‟elle n‟avait jamais pu se défaire de son

mal de mer, comme de l‟air, et qu‟elle avait néanmoins continué

des la accompagner depuis. Puis souriant, il repensa à la Youffie

qu‟il avait trouvé pour la première fois, en pleine forêt et qui les

avaient attaqués pour voler leur argent, qui s‟était intégrée dans

leur groupe dans le seul but de les tendre un piège quelque temps

plus tard, où elle avait révélé sa vraie nature. Pourtant, depuis

qu‟Aerith l‟avait pardonné, Youffie avait changé du tout au tout et

était devenue méconnaissable. Depuis son retour de la Rivière de

la Vie, Cloud s‟était aperçu qu‟elle nourrissait toujours beaucoup

d‟intérêts quand à l‟utilisation des matérias et qu‟elle avait décou-

vert de nouvelles stratégies d‟utilisation qu‟il n‟aurait jamais imagi-

né sans elle. Peu à peu, elle avait très vite montré son attachement

à la Compagnie et les avait fait oublier la personne égoïste qu‟elle

avait été dans le passé.

Vincent fut le prochain à descendre. Il fit un signe de tête à

ceux qui restaient - Cid, Cloud et Tifa – et sa cape rouge vint se

rabattre sur son dos avec un style particulier bien à lui, laissant

apparaitre pendant quelques secondes sa main droite de fer. Cloud

repensa au jour où ils l‟avaient découvert, totalement effarés,

dormant dans sa tombe, dans les sous-sols de Nibelheim. Ils les

avaient accompagnés en entendant le nom du professeur Hojo et

ne leur avait rien dit sur lui. Plus tard, ils avaient découvert en

affrontant Hojo, à quel point Vincent était impliqué dans cette

histoire. Mais Cloud sentit qu‟il aurait les réponses en temps voulu.

Et puis, Cid fut le dernier à descendre, donnant les commandes

du Hauvent à Cloud avec un sourire triste. Cloud pensa que vivre

pour lui dans le ciel devait être moins pénible que de vivre sur

terre, en sachant toutefois que cette halte lui ferait du bien. Et puis,

soupirant, peut être à l‟idée de ce qu‟il l‟attendait, il fit un signe de

main avant de se retourner.

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Tifa le regardait silencieuse. Cloud la dévisagea avec interroga-

tion.

- Que comptes-tu faire, Tifa ? demanda-t-il.

Tifa avait réfléchi à cette question depuis le début. Et n‟avait

toujours aucune réponse à donner.

- Tu ne le sais pas ? dit-elle, Je suis toute seule, je n‟ai nulle part

où aller.

Cloud ne dit rien. Il descendit du Hauvent et alla s‟asseoir

contre l‟une des grosses pierres qui se trouvaient proches. Le soleil

était en train de se coucher et le ciel était devenu aussi orange que

le Météore. Cloud ferma les yeux, et senti bientôt une présence à

coté de lui. Tifa.

- Tout le monde est parti, murmura-t-il. Mais, je suis sûr qu‟ils

reviendront, chacun a quelque chose d‟unique auquel il tient. Mais

cette fois, notre adversaire est Sephiroth… Tu n‟as pas peur, Tifa ?

- Du moment que je suis avec toi, fit Tifa le regarde perdu dans

le lointain, même si personne ne revient, je ne renoncerai pas,

même si j‟ai peur.

Elle marqua un temps. Cloud devinait ce qu‟elle pensait. Pour-

tant quand elle reprit la parole, il fut surpris de voir qu‟elle évitait

le sujet. Peut être que c‟était mieux ainsi, pensa-t-il.

- Cloud, crois-tu que les étoiles nous écoutent ? demanda-t-elle.

Qu‟ils voient à quel point nous nous battons pour eux ?

- Je ne sais pas, répondit franchement Cloud. Mais qu‟ils nous

écoutent ou pas, je pense que nous devons avant tout faire de

notre mieux pour nous-mêmes.

- Oui, souffla-t-elle, tu as raison.

Puis, elle posa sa tête discrètement sur l‟épaule de Cloud, qui

ne fit pas mine de réagir. Les derniers rayons de soleil se retirèrent

lentement, les laissant bientôt seuls dans l‟obscurité.

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Chapitre 57 - Ressentir le changement /1

Une semaine plus tard.

Le soleil allait se lever dans quelques heures, et Red XIII n‟avait

pas réussi à fermer l‟œil de la nuit. Allongé à même le sol, il avait

scruté sans relâche le grand lit, sur lequel était étendu son grand

père, le teint pâle. Cette nuit avait été la pire de toutes, pensa Red

XIII en frémissant. Le vieil homme n‟avait pas arrêté de se secouer

dans son sommeil agité et Red XIII s‟était plusieurs fois redressé en

craignant à chaque fois le pire.

Se relevant soudain, Red XIII s‟approcha du lit pour replacer

délicatement la couverture qui s‟était retirée. Bugen Hagen fit sou-

dain une grimace, comme s‟il essayait de contenir la souffrance

qu‟il ressentait, plus redevint silencieux. Red XIII avait une mine

triste. Pourquoi tout cela lui arrivait-il maintenant, se demandait-il

d‟un air abattu. Il réalisa soudain à quel point il avait passé si peu

de temps avec son grand père ces derniers temps. Il avait encore

tant de choses à lui dire, à lui raconter.

A son arrivée au village, au début de la semaine, il était arrivé

complètement heureux de pouvoir revoir son grand père, et aussi

de la décision qu‟avait eu Cloud de les laisser un instant de répit.

Pourtant, à peine était-il entré, que l‟un des villageois l‟avais tout

de suite appris que son grand-père venait juste de rentrer quelque

jours plus tôt de son dernier voyage, et n‟avait pas l‟air d‟aller

bien. Par la suite, Red XIII avait passé toutes ses nuits à son chevet,

et son état n‟avait cessé d‟empirer depuis. Il n‟avait également pas

réussi à lui dire grand-chose. Le vieil homme passait son temps à

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prononcer des phrases incompréhensibles et délirait ainsi souvent,

ce qui amenait souvent Red XIII à se demander si son grand père

savait qu‟il était là, près de lui.

Red XIII sursauta soudain. Bugen Hagen venait juste de grima-

cer à nouveau, mais cette fois ci, cela durait plus longtemps que

prévu. Il s‟agita un peu, comme s‟il se débattait dans son cauche-

mar, puis sans prévenir garde, il entrouvrit les yeux.

- Grand père ! Grand père ! explosa Red XIII, le cœur battant.

- Nanaki ? fit-il en ouvrant davantage les yeux d‟un air étonné.

Tu es encore là ?

- Je ne peux pas te quitter comme ça grand père ! se défendit-il

avec fierté. Je suis le fils de Seto et je me dois désormais de proté-

ger ce canyon et ses habitants. Je n‟ai que trop longtemps tardé à

le faire.

Bugen Hagen parut se redresser sur son lit sans y parvenir. Red

XIII fit signe d‟intervenir mais son grand père lui fit un signe pour

lui dire que tout allait bien. Puis il le fixa avec un regard triste.

- Ecoute Nanaki. Je pense que tu es peut-être déjà au courant.

Si tu as une mission dans la vie, ce n‟est pas de t‟occuper de ce

canyon. Regarde l‟herbe de la montagne qui dépérit et écoute le

gazouillis des chocobos nouveau-nés. Regarde toujours vers

l‟éternel flux du temps qui dépasse infiniment l‟étendue de la vie

humaine. Tu apprendras plus de cette manière qu‟en restant ici

dans ce canyon. Alors Nanaki, je t‟en prie, tu dois poursuivre avec

Cloud et sauver cette planète…

Red XIII laissa tomber sa tête penaude. Son grand père avait

raison évidemment, mais il avait tellement passé de temps ici,

toute son enfance, qu‟il s‟était lié fortement avec ce canyon. Et

depuis qu‟il avait appris que son père l‟avait aussi défendu de sa

vie, il n‟aspirait plus qu‟à faire de même.

- Hé, ne fais pas cette tête là, fit Bugen Hagen en esquissant un

sourire. Je vais très bien. Le monde est vaste, Nanaki. Pars et visite-

le. Tu trouveras peut être la compagne de ta vie. On ne sait ja-

mais.

Le vieil homme eut soudain un hoquet qui tordit violemment

ses traits de douleurs. Sa main trembla violemment pendant

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quelques secondes avant de retomber inerte sur le drap, sans vie.

Red XIII sentit quelque chose se briser en lui, et une immense dou-

leur ravager tous ses sens.

- Grand père ! hurla-t-il en poussant un terrible rugissement.

Red XIII ne pouvait empêcher ses larmes de couler. Mais étran-

gement, il savait que cela irait bien, autant pour Bugen Hagen, que

pour lui. Maintenant, il se devait de sauver la planète, parce que

Red XIII réalisait à quel point la vie était unique et inestimable et

qu‟elle devait à tout prix être préservée.

Dans la pluie qui tombait dru, Vincent s‟immobilisa soudain

alors qu‟il escaladait le flanc escarpé d‟une montagne. Jetant un

regard en haut, il s‟aperçut qu‟il ne lui restait pas grand-chose à

parcourir. Il était stupéfait de réaliser qu‟il avait commencé

l‟ascension quelques heures plus tôt et qu‟il avait réussi à se hisser à

la seule force de ses mains jusqu‟ici déjà, en si peu de temps. Pre-

nant une inspiration, il arqua ses jambes et se propulsa de toutes

ses forces vers le haut. Il atteignit facilement la crête finale sur la-

quelle il finit par se poser avec souplesse. Maintenant qu‟il repen-

sait, ce n‟était pas la première fois qu‟il faisait des bonds surhu-

mains et cela sans être fatigué.

Il se trouvait maintenant à la cime de la montagne, devant un

lac plutôt grand. Une cascade à sa gauche coulait avec force et

arrivait à se faire entendre par-dessus le bruit de la pluie qui bat-

tait. L‟air était frais et humide, mais Vincent constata que cela ne

l‟affectait pas vraiment. Contemplant longuement la cascade, d‟un

air interrogateur, il se dirigea vers elle. En s‟approchant, il pouvait

apercevoir une grotte derrière elle. Et aussitôt qu‟il y entra, le bruit

dans sa tête cessa.

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Depuis qu‟il avait mis fin à la vie d‟Hojo, Vincent avait eu la

surprise d‟entendre continuellement un bourdonnement dans sa

tête. En se déplaçant, après son départ de la Compagnie, il avait

constaté que la puissance du bruit changeait. Il n‟avait aucune idée

de ce que c‟était, mais il avait pressenti que cela voulait qu‟il se

dirige vers quelque part de précis. Et voilà comment il était arrivé

dans cette grotte, guidé par cet étrange bruit. Et maintenant qu‟il y

était, cela avait cessé.

La caverne était sombre mais pas totalement. En face de lui,

une étrange énergie semblait flotter dans les airs, fortement lumi-

nescente dans les ténèbres où elle se trouvait. En plissant les yeux,

Vincent pouvait distinguer une silhouette humaine à travers la

lumière, qui ressemblait étrangement à… Il fit quelques pas en

avant, le cœur battant.

- Vincent, se fit alors entendre une voix, c‟est toi !

- Lucrécia ! s‟exclama Vincent en reconnaissant sa voix, qu‟il

n‟avait jamais pu oublier. Lucrécia, tu es en vie !

Lucrécia lui apparaissait maintenant plus distinctement. Vincent fit

signe de s‟approcher mais elle le retint à distance en secouant tris-

tement sa tête. Vincent aperçut des larmes qui coulaient le long de

ses joues. Puis soudain, Vincent recula d‟un pas, se retenant de

justesse pour ne pas trébucher. Lucrécia l‟avait envoyé plusieurs

visions simultanément. Des images du passé qui continuait à

l‟assaillir avec force.

Nibelheim, Vincent faisant partie des Turks à ce moment là.

Vincent, le regard abasourdi voyant Lucrécia s‟enfuir en larmes,

toujours accroupi et les mains tendues devant lui, tenant une

bague de fiançailles. Vincent, la mine triste, regardant de loin Hojo

et Lucrécia s‟embrasser, avant de se retourner et de partir. Vincent

se révoltant contre les expériences que faisaient Hojo et Lucrécia,

visiblement enceinte. Vincent se disputant violemment avec Hojo

au sujet de Lucrécia alors que ce dernier sortait une arme et tirait

sans retenue sur lui. Vincent, allongé sur une table d‟opérations,

complètement attaché et Hojo qui y était penché et marmonnait

des paroles inintelligibles. Vincent, retrouvant soudainement ses

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forces et se libérant de ses chaînes, puis réalisant qu‟il avait perdu

Lucrécia à jamais.

En une fraction de seconde, tout revint se mettre en place et

Vincent se souvint comment il avait aimé Lucrécia depuis le pre-

mier jour où il l‟avait vu, et la peine qu‟il avait eu en découvrant

sa relation avec Hojo qui n‟avait fait qu‟abuser du fait qu‟elle allait

enfanter de Sephiroth. Lucrécia était morte pendant son accou-

chement, et en l‟apprenant, il avait eu une violente altercation

avec Hojo. Ce dernier avait fait des expériences sur lui. Comment

Vincent avait-il pu l‟oublier ? Cela expliquait maintenant beaucoup

de choses quand aux aptitudes surhumaines dont il semblait avoir.

- J‟ai eu envie de disparaître, fit Lucrécia, qui avait attendu qu‟il

reçoive toutes les images, avant de parler. Je ne pouvais être avec

personne, j‟ai eu envie de mourir, mais la partie de Jénova à

l‟intérieur de moi ne le voulait pas. Plus tard, j‟ai beaucoup rêvé

de Sephiroth… Mon cher, cher enfant. Depuis qu‟il est né, je n‟ai

jamais pu le porter, pas même une seule fois. On ne peut pas

m‟appeler sa mère. Ceci est mon péché. Vincent, je le vois telle-

ment dans mes rêves en ce moment. Je sais que physiquement,

comme moi, il ne peut mourir facilement. S‟il te plait Vincent, dis

le moi, est-il encore en vie ? »

- Lucrécia, murmura Vincent en secouant la tête. Sephiroth est

mort. »

Les traits de Lucrécia parurent se détendre, comme si une

lourde pression s‟en allait après toutes ces années. Sa luminescence

commença alors à faiblir, et Vincent comprit qu‟elle allait bientôt

partir, maintenant qu‟elle avait trouvé la paix qu‟elle désirait. Puis

le regardant à nouveau, elle esquissa une moue de tristesse.

- Je suis désolé, finit-elle par dire dans un souffle de vent en

disparaissant complètement.

Vincent dût attendre plusieurs minutes, le temps de retrouver

ses esprits. Revoir Lucrécia avait été inespéré, comme si elle le lui

avait révélé une force qu‟il n‟avait jamais soupçonné. Mais plus

important, alors qu‟il se souvenait clairement du jour où il s‟était

enfermé dans un cercueil pour se punir de l‟impuissance qu‟il avait

eu, il réalisa qu‟il n‟avait plus rien à se reprocher désormais.

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Adoptant une démarche plutôt peu commune, Cait Sith déam-

bula de l‟ascenseur avec fracas. S‟immobilisant un instant, il jeta un

regard circulaire autour de lui, avant de constater à quel point les

dégâts qu‟avait causé l‟Arme contre Midgar étaient importants,

même ici au 67ème

étage. En effet, il pouvait apercevoir que tout le

flanc ouest de l‟étage avait été totalement soufflé et qu‟il y régnait

un désordre indescriptible, alors qu‟une couche de poussière plutôt

épaisse semblait avoir recouvert les meubles et les livres en piteux

état, qui s‟étaient affalés sur le sol. Il n‟y avait pas à dire, pensa-t-il

en faisant une moue, Reeve ne lui avait rien lésiné sur les détails.

De retour à Midgar, Cait Sith avait été des plus confus. Certes,

il avait été au courant de tout ce qu‟avait vécu sa première ver-

sion, de la façon dont elle avait intégré la Compagnie dans le seul

but de les espionner au compte de la Shinra, avant de la trahir

quelques jours plus tard, pour finalement se sacrifier au temple des

Anciens en obtenant la matéria Noire. Par la suite, avec la libéra-

tion des Armes sur la planète et la disparition brutale de Cloud,

Reeve avait constaté à quel point la Shinra était aveuglée par son

pouvoir. Et il avait mis une seconde fois, tous ses espoirs sur lui.

Cait Sith avait vu le jour alors que le Météore invoqué par Sephi-

roth commençait sa folle course vers la planète. Et bien qu‟il puisse

avoir accès à tout ce que sa version précédente avait vécu, il avait

quand même du mal à comprendre comment l‟esprit de la Com-

pagnie était aussi soudé.

- Oh oh, s‟exclama-t-il ravi, les casiers sont toujours là !

Cait Sith reprit sa marche en faisant des petits bonds et traversa

ainsi l‟étage en passant à l‟est, là où rien n‟avait pu être touché. A

cette heure-ci, les lieux auraient du grouiller d‟employés, pensa-t-il

avec constatation, mais après les incidents qui avaient eu lieu, et le

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nombre de mots plutôt important que cela avait occasionnés, la

Shinra avait préféré fermé ses portes jusqu‟à nouvel ordre. En réali-

té, Caith Sith se doutait bien que la Shinra entendait par là, juste

attendre et voir ce qui se passerait avec le Météore avant de déci-

der quoi que ce soit.

La salle des vestiaires était intacte, comme il l‟avait remarqué

de loin. Cait Sith rentra à l‟intérieur, passa la première rangée des

casiers puis pivota à gauche et continua en scrutant les numéros

affichés aux portes. Puis stoppant soudain, il agita sa peluche qui

sortit une clé de nul sait où, qu‟il prit dans sa petite main. Une clé

en or.

Depuis le début, d‟abord en aidant Barret à s‟évader de Junon,

puis par la suite en les aidant à récupérer les méga-matérias contre

son propre clan, et finalement avec le retour de l‟énigmatique

Cloud, il avait été totalement stupéfait en réalisant que la véritable

force de la Compagnie était étroitement lié aux liens qui unissait

chacun de ses membres. Le but qu‟ils s‟étaient données était tout à

fait juste et légitime et chacun trouvait en cette finalité un but per-

sonnel à accomplir, ce qui les rapprochait d‟autant plus. Cait Sith,

pour sa part, s‟était beaucoup interrogé, alors qu‟il avait quitté le

Hauvent à la demande de Cloud.

Il incrusta la clé dans la serrure et la fit tourner trois fois sur

elle-même. Il y eut un déclic et la porte s‟ouvrit légèrement. Cait

Sith l‟ouvrit et prit l‟objet dans ses petites mains en le contemplant,

les yeux admiratifs.

- Oh oh ! fit-il en prenant dans ses mains un magnifique méga-

phone doré.

A Midgar, il s‟était dirigé naturellement vers le QG où il avait

eu la surprise de trouver Reeve. Il avait été visiblement ému de se

retrouver face à sa propre création. Mais Cait Sith avait été loin de

se douter des véritables raisons de sa présence. Reeve lui avait en

effet déclaré qu‟il ne voulait plus qu‟il travaille en tant qu‟espion

pour la Shinra, et qu‟il avait maintenant la liberté d‟entreprendre

ses propres actions. Après quoi, il lui avait remis la clé en or.

Cait Sith ferma le casier et quitta la salle, étrangement triste et

heureux à la fois. Il lui était encore difficile de croire qu‟il avait

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reçu sa propre indépendance. Il se rappela à quel point Reeve

avait eu l‟air ému en le lui annonçant. Il lui tardait cependant de

retrouver la Compagnie. Au fond de lui, il ne souhaitait nullement

les abandonner pour ce combat final qui les attendait. Il voulait les

montrer à tous, qu‟il avait aussi son propre rôle à jouer. Sauver

l‟humanité serait la première action qu‟il aurait prise de son propre

chef. Et quelque chose lui disait, qu‟il n‟allait ensuite pas s‟arrêter

en si bon chemin.

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Chapitre 58 - Ressentir le changement /2

Alors que les premiers rayons de soleil commençaient à percer

les nuages pour venir éclairer la ville de Midgar, et exposer à la

vue de tous ses cicatrices qui commençaient à se refermer lente-

ment mais surement, Barret traversait le secteur 6 toujours en

chantier de bonne humeur. Marlène, sa fille, marchait devant lui,

tantôt courrait ou sautillait en éclatant parfois de rire, quand à

l‟inquiétude dont arborait le visage de Barret, quand elle tentait de

faire un manœuvre compliquée, dont elle s‟en tirait d‟ailleurs avec

beaucoup d‟agilité.

- Papa ! l‟appela-t-elle de loin, l‟air surexcité, tu as vu ça ?

Barret hocha sa tête fièrement. Retrouver Marlène avait tou-

jours été tellement important et inespéré pour lui qu‟il ne s‟était

pas attendu, à son arrivée, à réaliser pleinement qu‟il allait passer

quelques journées avec elle. En y réfléchissant, Barret se dit que

depuis qu‟il avait fondé Avalanche, il avait été de moins en moins

proche avec sa fille qu‟il ne l‟avait été auparavant. Et tout d‟un

coup, il ressentit un sentiment de culpabilité, en pensant à quel

point elle devait le lui en vouloir de s‟être si longtemps éloigné.

Pourtant, rien que de la voir maintenant heureuse avec lui, Barret

réalisa que rien n‟était encore perdu, et se promit à lui-même de

rattraper ces moments perdus une fois qu‟il sera revenu.

Ils finirent par arriver dans la cour de jeux où il vit Marlène

foncer vers la balançoire et l‟appeler en s‟y installant toute impa-

tiente de s‟élancer. Barret plaisanta en grommelant sur le fait que

les enfants étaient impatients pour tout, ce qui eut le donc de la

faire rire, puis poussa délicatement la balançoire, avant d‟entendre

sa fille chahuter : « Plus fort, papa, plus fort ! ».

Depuis que la plaque du secteur 7 s‟était effondrée, Marlène

avait passé tous les jours chez Elmyra, la mère adoptive d‟Aerith.

Elmyra avait été extrêmement ravie de le voir revenir, même si

plus tard, quand Barret l‟annonça qu‟il ne resterait pas longtemps,

et surtout de le voir s‟occuper de sa fille qui n‟arrêtait pas de lui

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demander quand son cher père allait rentrer. Elmyra semblait

néanmoins prendre beaucoup de plaisir à prendre soin de Mar-

lène, avait remarqué Barret, de la façon qu‟il voyait comment ils se

parlaient en général. D‟ailleurs, en demandant à Marlène davan-

tage plus tard, elle lui avait révélé à quel point elle s‟était attachée

à Elmyra.

- Papa, fit tout d‟un coup Marlène d‟une voix silencieuse,

pourquoi tu ne restes pas ici pour toujours ?

Barret accusa le coup pendant quelques secondes.

- Ma chérie, expliqua-t-il, tu sais bien que je dois faire certaines

choses avant de revenir…

- Je sais, fit-elle d‟une toute petite voix, mais on est tellement

bien comme ça. Tu sais si… je vais revoir Biggs, Wedge et Jesse

aussi ? Depuis qu‟on est venus ici, on ne les a pas revus une seule

fois. Tu penses qu‟ils vont bien ?

Barret avait le regard vide et triste. Il se rappela soudain avec

quel rage ils s‟étaient tout battus ce jour là pour défendre le pilier.

Et comment la Shinra avait tué sans pitié un à un ses compagnons

infortunés. Marlène ne l‟avait jamais appris bien entendu, et il se

souvint alors à quel point elle avait d‟affinités avec eux, aussi bien

au tout début, alors qu‟elle grandissait et que Jesse avait pris sur

son temps libre pour s‟occuper un peu d‟elle, ou bien plus tard,

alors que les mission avec commencé et que Biggs et Wedge pas-

saient leurs temps à la faire rire. Si tous avaient encore été là, pen-

sa Barret, ils auraient été fier de voir qu‟il n‟avait pas abandonné

sa lutte et avait finalement réussi à défaire le monopole de la Shin-

ra et ainsi à rendre la planète plus sûr.

Barret s‟assit sur la seconde balançoire et regarda sa fille avec

amour.

- Tu sais Marlène, dit-il mélancolique, je suis sûr qu‟ils vont bien

là où ils sont. Et quand j‟aurai fini de faire ce que je dois faire et

que je reviendrai, je ne partirai plus jamais.

Marlène eut les larmes aux yeux ainsi qu‟un immense sourire et

sauta de sa balançoire pour se jeter dans les bras de son père.

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Installé confortablement sur sa chaise en osier, qu‟il avait pu

s‟offrir quelques jours plus tôt, Cid avait fermé ses yeux et semblait

plongé dans ses pensées. Quelques instants auparavant, il s‟était

soudain arrêté d‟écrire, le stylo légèrement relevé, en pleine

phrase. Il s‟était ensuite laissé hypnotiser par la vue qu‟il avait droit

en face de lui.

Il eut un sourire, quand il se souvint qu‟il y avait à peine

quelques semaines, la fusée sur laquelle il passait ses journées à la

restaurer et à l‟améliorer, avait été la fierté de tous les habitants du

village. Et pour cause, même si la fusée avait raté son décollage

quelques années plus tôt, elle avait donné au village, non seule-

ment son nom, mais également un fort patrimoine qu‟ils conser-

vaient avec respect.

Le décollage imprévu de la fusée avait tout perturbé. Cid ne

s‟était pas attendu un seul instant qu‟il allait ce jour là réaliser son

rêve le plus cher. Et pour une fois, tout c‟était bien passé. Cid se

rappela de la colère intense qu‟il avait eue alors que le lancement

de la fusée avait été annulé au dernier moment la première fois. Et

pourtant, il aurait juré que tous les dieux étaient contre lui. Mais il

s‟était trompé.

- Cid ? murmura doucement une voix. Tu dors ?

Cid ouvrit les yeux et regarda Shera, avant d‟esquisser un sou-

rire. Quand il était revenu au village et avait ouvert la porte de sa

maison, elle s‟était littéralement jetée à son cou. Et pour la pre-

mière fois de sa vie, il ne l‟avait pas repoussé et avait ressenti en

fond de lui un bonheur intense, qui l‟avait étreint si soudainement

qu‟il en avait eu le souffle coupé. Il avait vu dans les yeux de Shera

à quel point elle avait été étonnée de son attitude tellement peu

ordinaire. Cid se souvint d‟avoir essayé de l‟expliquer comment il

s‟était rendu compte à son retour de quelles manières il s‟était

comporté avec elle depuis plusieurs années, de sa méchanceté et

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de sa rancœur qui ne l‟avait jamais quitté et de la tristesse qui

l‟avait empêché de changer quoi que ce soit. Mais Cid lui avait

ensuite raconté ce qui s‟était passé depuis son départ avec la Com-

pagnie et à quel point cela avait changé tout. En particulier, cette

excursion dans l‟espace qu‟il avait réalisé. Après tout cela, il avait

espéré que Shera puisse le pardonner et le donner une seconde

chance pour qu‟il puisse se racheter. Et elle s‟était jetée dans ses

bras en larmes.

- Je t‟ai apporté ça, fit-elle en déposant une tasse de café à coté

de ses écrits.

Les dieux avaient dû envoyer Shera ce jour là, pensa fortement

Cid. Si Shera n‟avait pas été là lors du premier décollage de la fu-

sée, et bien qu‟il ne l‟ait pas cru, alors qu‟elle l‟avait mis en garde,

jusqu‟à même sacrifier sa propre vie pour lui, il aurait pu mourir ce

jour là. Puis quand la fusée avait fini par décoller, et que les mo-

teurs avaient lâchés, Shera avait réapparu, contre toute attente, et

l‟avait encore une nouvelle fois sauvé la vie. Par deux fois. Les

dieux avaient envoyé un ange. Son ange à lui.

- Merci, dit aimablement Cid avec un sourire naturel.

- Tu as arrêté d‟écrire ? le fit-elle remarquer.

- Non, j‟ai encore été transporté dans mes pensées, avoua t-il

mélancolique.

Depuis qu‟il était rentré, Cid lui avait déclaré qu‟il tenait à rela-

ter par écrit toutes les aventures qu‟il avait vécues depuis son dé-

part avec la Compagnie. Shera avait été surprise d‟une telle initia-

tive, d‟autant plus qu‟elle ne l‟avait jamais vu écrire. Ensuite, Cid

s‟était installé dans le jardin pour pouvoir travailler à l‟ombre, et

cela même pendant la journée. Malgré le travail conséquent qu‟il

devait faire, il était maintenant déjà sur le point d‟écrire les toutes

dernières lignes, au moment où Cloud les avait tous conseillés de

rentrer chez eux pour chercher leurs propres motivations. C‟est là

qu‟il s‟était mis à réfléchir et à se perdre dans ses pensées.

Soudain, sans qu‟il s‟y attende, il sentit les bras de Shera se re-

fermer sur sa taille. Il se retourna et se retrouva face à elle, alors

que lui parvenait en même temps son parfum délicatement eni-

vrant.

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- Je t‟aime, dit-elle simplement.

Cid l‟embrassa avec fougue, alors que ses pensées, à l‟instant si

confuses, s‟étaient toutes éclipsées par magie pour être remplacée

par une certitude qui le faisait frissonner de plaisir. Shera était tout

ce qui comptait pour lui et, bon sang, qu‟est-ce qu‟il l‟aimait.

Les portes du cinquième étage de la tour pagode d‟Utaï

s‟ouvrirent à la volée, alors que Youffie s‟élançait à l‟intérieur en

faisant une série de sauts périlleux digne d‟un véritable ninja. Puis

se relevant lentement, elle se mit en situation de combat contre

son dernier ennemi. Et là, contre toute attente, elle baissa sa garde,

totalement éberluée.

- Papa ! s‟exclama-t-elle toujours incrédule.

L‟homme devant elle s‟était assis en tailleur et n‟avait pas bou-

gé depuis qu‟elle était entrée comme une véritable furie. Il entre-

prit alors de se relever, découvrant une carrure impressionnante

malgré son âge, qui impressionna sa fille. Il la dépassait d‟une

bonne dizaine de centimètres, et portait un long kimono blanc

doublé d‟un second de couleur mauve sans manches. Il esquissa

soudain un sourire, empli de fierté.

- Je suis heureux de voir que tu es arrivée jusqu‟ici, Youffie !

Youffie n‟arrivait pas à le croire. La dernière fois qu‟elle avait

vu son père se trouvait être le jour où il l‟avait lui-même expulsé

du village, il y avait de cela plusieurs mois. C‟est le seul moyen de

devenir un bon ninja, lui avait-il dit, que de partir à l‟aventure à

travers le monde et d‟apprendre de par ses propres expériences.

Youffie n‟avait pas pu faire autrement sinon qu‟elle savait très bien

que la fierté de son père serait de la voir revenir en tant que telle.

Pourtant, quand elle était entrée quelques semaines plus tôt, avec

la Compagnie, elle avait été sûre d‟être revenue en force. Le

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nombre incroyables de matérias qu‟elle avait réussi à les voler,

allait sûrement la rendre très populaire, avait-elle pensé sur le

coup. Puis, à la suite, elle s‟était faite honteusement capturée par

Donc Cornéo et s‟était finalement décidée à rendre ce qu‟elle avait

volé. Elle n‟avait pas cherché à voir son père, complètement con-

vaincue qu‟il n‟allait pas lésiner sur les critiques amères et grâce à

Aerith, elle avait pu avoir sa seconde chance.

Quand Cloud avait parlé de revenir voir les gens qu‟elle aimait,

Youffie avait pressenti qu‟il était le moment de voir enfin son père.

Mais avant, elle devait réussir le célèbre défi de son village, dans la

tour à 5 étages qui surplombait la ville avec majesté. Les plus forts

guerriers de son village s‟entraînaient durs pour pouvoir arriver au

sommet, en témoignant à chaque étage, de leur force et de leurs

convictions, dans des combats de haut niveaux. Et Youffie avait

aussi suivi ce chemin, et étais finalement arrivée en haut elle aussi.

Face à son père.

- Tu te sens prête ? demanda t-il en se mettant en position de

combat. Surtout ne retiens pas tes coups. Et montres moi de tout

ce dont tu es capable !

Youffie tressaillit, réalisant à peine qu‟elle allait devoir affronter

son propre père. Puis inspirant, elle prit une mine concentrée et

remis sa garde. Son père esquissa un sourire, alors qu‟une aura

verte jaillissait aussitôt autour de lui, signe qu‟il allait utiliser la

magie. Youffie sauta sur le coté au moment même où un flash se

produisit, mais resta interdite quand elle réalisa que la magie avait

été lancée sur son propre père. Célérité, grogna-t-elle en pensant à

quel point la difficulté augmentait.

Son père apparut soudain près d‟elle, comme s‟il avait fait un

bond immense en l‟espace d‟une seconde, pour l‟assener un pre-

mier coup fulgurant. Elle l‟esquiva, le souffle coupé tenta de se

dégager en faisant un bon arrière, mais son père plus rapide par-

vint cette fois-ci à la toucher. Elle se sentit se soulever avant de

venir percuter de plein fouet le mur à son dos, avant de tomber à

genoux.

Réalisant qu‟elle devait exploiter cet infime moment de possibi-

lités, elle lança soudain son shuriken vers lui avant de se lever et de

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prendre sa matéria d‟éclair. Son père esquiva aisément le shuriken,

qui vint se planter dans le mur derrière lui avec un bruit sec, puis

sentant l‟air se charger, il distingua la foudre, lancée par Youffie, se

diriger vers lui. Pourtant, il ne bougea pas et au dernier moment,

l‟électricité vint le frapper illuminant et aveuglant toute la salle.

Youffie clignota ses yeux et découvrit son père dans la même

position, alors qu‟un mince filet de bouclier flottait autour de lui.

Elle ne l‟avait même pas vu lancé ce sort de protection. Son père

était un combattant incroyable, pensa-t-elle impressionné. Le ni-

veau du combat surpassait de beaucoup les combats précédents

qu‟elle avait faits pour atteindre cet étage. A son tour, elle esquissa

un sourire. Jamais encore, elle n‟avait trouvé un combat aussi pas-

sionnant.

Elle fondit sur son père et tenta de placer ses coups rapide-

ment, les enchaînant sans temps mort. Son père, qui était encore

sous l‟effet de la célérité, mais avec des effets qui s‟atténuaient

peur à peu, riposta à chaque fois. Pourtant, à mesure que

l‟échange se déroulait, Youffie constata qu‟elle commençait à

prendre l‟avantage, alors que son adversaire reculait peu à peu.

Et soudain, alors qu‟elle ne s‟y attendait pas, Youffie sentit son

père lancer la matéria de feu. Instantanément, elle saisit Ultima, et

ils lancèrent en même temps leurs sorts. Il y eut une explosion

retentissante et bruyante, et tout devient flou et ingérable ensuite.

Youffie avait seulement conscience que son corps meurtri était

projeté dans les airs. Et elle ne put s‟empêcher de faire une grimace

quand elle percuta avec force le sol.

Aussitôt, elle essaya de se mettre debout, sans réussir à y par-

venir, alors que devant elle, son père qui semblait avoir repris

conscience, éclata soudain de rire. Cela finit par la contaminer elle

aussi, et ils se retrouvèrent à rire ensemble, les vêtements déchirés,

calcinés, épuisés.

- Tu t‟es améliorée ! lança-t-il entre deux souffles, je suis fier de

toi ma fille !

Youffie sentit soudain une joie immense l‟envahir. Elle avait

retrouvé son père et avait réussi à le rendre fier d‟elle. Plus encore,

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elle se sentait être un véritable ninja désormais. Son rêve d‟enfant

venait enfin de se réaliser.

Son père la serra dans ses bras, heureux de l‟avoir retrouvé

après toutes ces mois où il s‟était inquiété à son sujet.

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Chapitre 59 - Vivre ses rêves

Jamais encore, on avait vu autant de monde au Golden Saucer,

et tout particulièrement, pour les courses de chocobos. Bien qu‟il y

ait quelques adeptes, jockeys ou fans, qui y passaient régulière-

ment, voir les courses ou bien faire des pronostics, le hall d‟accueil

était toujours resté plutôt vide, où on pouvait presque sentir un air

morose venant de ceux qui n‟avaient pas eu leur chance. Pourtant,

aujourd‟hui, il était difficile de croire qu‟une simple course de

classe A+ pouvait attirer autant de monde, criant et gesticulant

dans le hall, alors que la course avait commencé quelques instants

plus tôt.

Sur le terrain, une dizaine de chocobos couraient furieusement

côte à côte, chacun essayant de prendre la tête de peloton sans

succès. Mais soudain, au détour d‟un virage, un chocobo jaune

réussit, en accélérant au beau moment, à prendre un peu de dis-

tance. Aussitôt, un chocobo noir se distingua à son tour, le précé-

dant de près.

Dans la salle des paris, un grand nombre de personnes

s‟exclamèrent et grommelèrent, ravis et déçus de la tournure que

prenaient les événements. Assise sur une chaise, sirotant douce-

ment son thé glacé, Tifa regardait la retransmission de la course en

directe sur l„immense téléviseur, les lèvres pincées. Elle n‟avait

aucun mal à reconnaitre le jockey qui avait pris la tête, malgré son

casque qui cachait en partie ses cheveux en bataille. Tifa dut quand

même reconnaître que Cloud avait du talent pour ces courses de

chocobos. Cependant, son regard s‟attardait plus sur son poursui-

vant. Un adversaire digne de lui, pensa Tifa soucieuse, qui pouvait

faire toute la différence. Un certain Joe, apparemment.

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Alors que la route cessa subitement de monter, Cloud se courba

de son mieux sur Boko pour prendre d‟assaut la descente qui sui-

vait, conscient que chaque seconde importait. Il n‟avait pas besoin

de se retourner pour voir que Joe le suivait de très près. Il connais-

sait suffisamment bien sa réputation, pour savoir que la course

était encore loin d‟être gagnée. Connaissant le terrain par cœur, il

devinait aisément que Joe ferait plusieurs tentatives pour le dépas-

ser. Et il devait être prêt.

Le chemin vira ensuite sur la gauche et continuait ainsi un bon

moment. Joe parut se décaler légèrement avant de sauter littéra-

lement pour se mettre à la hauteur de Cloud. Leurs chocobos cou-

raient côte à côte à la même vitesse.

- Pas mal, fit Joe sans se retourner, tu m‟impressionnes.

Cloud n‟eut pas le temps de répondre, car déjà, Joe passait

devant lui à sa grande stupéfaction, et commençait à prendre de la

distance. Cloud savait le risque qu‟il prenait en forçant Boko à le

poursuivre, mais il n‟avait pas le choix. S‟il ne rattrapait pas tout

de suite Joe, il n‟en aurait plus l‟occasion.

Boko étira ses longues ailes pliées sur son flanc et les battit avec

rage. Il gagna soudain plus de vitesse et parvint à son tour à se

mettre au niveau du chocobo de Joe, qui avait aussi accéléré, en

ayant prévu d‟avance ses intentions. La lutte continua ainsi pen-

dant quelques secondes alors que le virage revenait à droite. Cloud

poussa encore un peu Boko, qui finalement avec un battement

d‟ailes supplémentaires, parvint à passer devant un Joe éberlué.

Cloud sentait que Boko serait bientôt à bout de souffle. Il

s‟engagea alors sur la dernière ligne droite et risqua un œil derrière

lui. Joe parut sourire, avant de faire accélérer son chocobo pour

tenter de le dépasser sur la droite. Cloud ne devait absolument pas

le laisser passer, et faisant accélérer Boko, il braqua à droite égale-

ment, lui coupant ainsi la voie.

Tout se jouait à quelques secondes près, alors que la ligne de

fin s‟approchait à une vitesse hallucinante, et que Cloud ne cessait

de couper le chemin à son adversaire frustré. Et pour ainsi dire,

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Joe fulminait de réaliser que le chocobo de Cloud puisait ses der-

nières forces non pas pour accélérer plus vite, mais pour lui blo-

quer ingénieusement le chemin.

Lorsque la ligne de fin se retrouva à quelques mètres d‟eux, Joe

fit signe d‟aller à gauche puis au dernier moment lança son choco-

bo à droite, et ils passèrent la ligne d‟arrivée quasiment ensemble,

sans pouvoir arriver à déterminer exactement qui avait été le pre-

mier à le faire.

- Quelle course ! fit Cloud essoufflé, une fois arrêté.

- Je n‟ai jamais vu ça! reconnut Joe sincère. Bien joué, Cloud !

Au moment même où Cloud et Joe traversaient en même

temps la ligne d‟arrivée, la salle des paris explosa de cris et

d‟exclamations après que la stupeur avait rendu la salle silencieuse.

Le tableau d‟affichage avait aussitôt affiché la liste officielle en

mettant Cloud en premier, suivi de Joe, et une fois de plus, les

conversations avaient repris, certains persuadés que c‟était le con-

traire et d‟autres joyeux qui n‟arrivaient pas encore à le croire. Tifa

était restée médusée, suspendue aux images, incrédule. Cloud avait

gagné de justesse contre l‟un des meilleurs jockeys du Golden Sau-

cer ! C‟était incroyable.

Elle se leva soudain, se rappelant qu‟elle devait retrouver

Cloud à la sortie et le chercha près de l‟entrée des jockeys. Il y

avait toujours un tumulte incroyable dans la salle quand Cloud et

Joe sortirent enfin, un sourire aux lèvres. Une liesse générale

s‟empara alors de toute la foule réunie autour de lui, qui les ac-

clama en les applaudissant. Cloud ne savait pas où se mettre et

finit par apercevoir Tifa, tout au loin, qui lui faisait des signes.

Il fit un signe à Joe et ensemble, ils traversèrent la salle bondée

pour rejoindre la table de Tifa. A son approche, Tifa se jeta dans

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ses bras avec de vives félicitations, le déstabilisant quelque peu.

S‟asseyant ensuite, un serveur posa deux boissons fraiches qu‟ils

s‟empressèrent aussitôt de boire pour se rafraîchir. Joe ne put

s‟empêcher une nouvelle fois de féliciter Cloud et de reconnaître à

quel point il avait bien défendu sa place, surtout vers la fin, où il

avait agi très stratégiquement.

Cloud avoua que c‟était plutôt grâce à Boko qu‟il avait vérita-

blement gagné. Lorsqu‟il était revenu au Golden Saucer quelques

jours plus tôt, alors que Tifa l‟avait proposé d‟y aller pour se chan-

ger les idées en attendant le retour de ses compagnons, Cloud

avait été agréablement surpris de retrouver le chocobo sur lequel il

avait fait sa première course de chocobos. Boko ne l‟avait pas

oublié non plus et dès les premières secondes de la course, Cloud

avait retrouvé les mêmes sensations et la même facilité de prise en

main qu‟il avait eue. Au final, pensait-il, la relation qu‟il avait avec

Boko y était pour beaucoup.

- Tu te débrouillais bien également Joe ! enchaîna Tifa. Mais

d‟où te viens cette passion pour les courses de chocobos ?

- C‟est une longue histoire, reconnut-il avec un sourire, mais

tout cela a commencé, alors que j‟étais enfant et que je découvrais

pour la première fois dans les plaines de Midgar un chocobo bles-

sé. Je passais ensuite tout mon temps à le soigner et le panser. Et

petit à petit, nous sommes devenus inséparables.

Tifa fit un clin d‟œil à Cloud, le faisant sourire. Eux aussi avait

découvert un chocobo blessé près de la ferme des chocobos alors

qu‟ils débutaient leur long voyage quelques semaines plus tôt.

C‟était Aerith qui l‟avait soigné en un instant grâce à sa magie cu-

rative. En se laissant égarer dans ses pensées, Cloud eut soudain

l‟air nostalgique. Ce que Tifa remarqua en faisant une moue dis-

crète.

- Vous savez, poursuivit Joe en attirant leur attention, je ne

pensais pas du tout que j‟aimerais autant les courses de chocobos

que ça. Mais en faisant ma première course, j‟ai tout de suite su

que j‟étais fait pour passer le reste de mon temps à courir. Et puis,

j‟ai longtemps étudié les chocobos. Et mon plus grand rêve serait

un jour de courir sur un chocobo d‟or.

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Cloud et Tifa soulevèrent les sourcils intéressés. Pour sa part,

Cloud avait déjà entendu parler des différentes couleurs de choco-

bos, Joe en possédait un noir d‟ailleurs. Il y avait aussi les couleurs

bleues, vertes, rouges, grises et blanches et au cours de cette se-

maine, Cloud en avait souvent vu de différents. Pourtant, il trou-

vait surprenant d‟apprendre qu‟il existait des chocobos d‟or.

- Mais ils sont rares et difficiles de les avoir, ajouta Joe en fai-

sant une moue, il y a d‟ailleurs plusieurs théories là-dessus, et pour-

tant je ne désespère toujours pas d‟en avoir un plus tard.

Tifa était surprise de l‟optimisme dont Joe faisait preuve, alors

qu‟il savait parfaitement à quel point sa quête s‟avérait longue et

loin d‟être facile. Pourtant, reconnut-elle, ce sont les biens ces

rêves là qui nous faisaient avancer dans la vie. Son regard se fixa

sur Cloud qui était maintenant en train de parler des aspects tech-

niques de la course qu‟ils venaient de faire, alors qu‟elle songeait

qu‟elle avait elle aussi ses propres rêves.

Cloud, qui s‟aperçut qu‟elle le dévisageait, lui rendit un sourire,

avant de se replonger dans la discussion. Tifa savait parfaitement à

quel point Cloud s‟était attaché à Aerith et qu‟il l‟était encore.

Personne, ni même elle, ne pourrait changer ça. Néanmoins, avec

le temps, les choses changeront peut être d‟elle-même, pensa-t-elle,

soudain surprise d‟y croire. Elle l‟attendrait, assurément.

Alors que le soleil descendait bien trop vite dans le ciel et qu‟il

n‟allait pas tarder à se coucher, Cloud et Tifa se séparèrent de Joe,

heureux d‟avoir pu les rencontrer avant qu‟ils ne partent, en les

souhaitant bonne chance. Ils quittèrent alors le Golden Saucer en

reprenant le téléphérique pour rejoindre le Hauvent qu‟ils avaient

laissés à l‟entrée de Corel.

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Cloud regardait le ciel orangé et se rappelait de ce qu‟il avait

dit une semaine plus tôt maintenant, et comment toute la Compa-

gnie s‟était ensuite dissolue, chacun allant chercher ses propres

réponses. Et s‟ils ne revenaient pas ? pensa-t-il la mine triste. Ils

n‟avaient pris aucun engagement après tout et leur décision restait

légitime.

Tifa plaça son bras autour de ses épaules, comme si elle avait

perçu ce qui le préoccupait. Ils montèrent ainsi dans le Hauvent,

traversant les pièces plus vides les unes que les autres, avant

d‟arriver à la salle de pilotage. Cloud s‟immobilisa éberlué. Cid,

Barret et Cait Sith étaient en pleine discussion animée près d‟un des

pilotes. Ils se retournèrent tous en esquissant un sourire complice.

- Red XIII ! s‟exclama Tifa qui s‟était retournée, pressentant une

présence.

La mine un peu déconfite, Red XIII retrouva soudain un élan

d‟enthousiasme en regardant un à un ses compagnons. Quelle joie

de les revoir, pensa-t-il le cœur rempli d‟émotions. Il n‟aurait ja-

mais pensé qu‟il allait retrouver sa bonne humeur en se retrouvant

à nouveau parmi eux. Et pourtant, la magie semblait s‟opérait et

Red XIII alla aux nouvelles de ses compagnons pour savoir ce

qu‟ils avaient bien pu faire pendant tout ce temps d‟absence.

- Vincent ! reconnut Cloud par-dessus l‟épaule de Cid, alors

qu‟il était en pleine discussion.

Toujours habillée de sa cape rouge sombre, Vincent se tenait à

la porte et les regardait tous avec un sourire. Cloud ne s‟était pas

attendu à ce qu‟il revienne. Il ne pouvait pas l‟expliquer, mais il

avait eu un genre de pressentiment à son sujet.

- Et bien, il ne manque plus que Youffie, réalisa Tifa.

- Bah, elle ne viendra pas, supposa Barret. Soyons heureux

qu‟elle ne nous ait pas volés nos matérias cette fois-ci, plaisanta-t-il

en riant.

Barret réalisa soudainement qu‟il était le seul à rire. Se retour-

nant subitement, il se retrouva face à Youffie qui fulminait.

- Comment peux-tu dire ça, mon vieux ! s‟exclama-t-elle, faus-

sement indignée.

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La Compagnie éclata d‟un même rire, joyeux et communicatif.

Cloud se sentait absolument bien, constatant à quel point le moral

du groupe jouait beaucoup en faveur du sien. Ils étaient à nou-

veaux réunis, et à ce qu‟il pouvait voir, chacun était revenu encore

plus motivé que jamais. Ils sentaient que tout le monde était fin

prêt pour le combat qui les attendait.

- Merci à tous, ne put-il s‟empêcher de dire.

- Nous ne sommes pas venus pour toi, tête de lard, partit Cid

en soulevant les rires à nouveau.

- Bien qu‟elle ne soit plus là, renchérit Red XIII, Aerith nous as

laissé une chance qu‟on ne doit pas laisser filer.

- Oui, affirma Cloud, elle a tenu bon jusqu‟à la fin. Nous de-

vons faire quelque chose ou bien tout cela n‟aura servi à rien. La

volonté d‟Aerith aurait dû atteindre cette planète lorsqu‟elle a

invoqué le sacre pour sauver la planète. Mais quelque chose l‟en

empêche et nous devons l‟aider. En route, tout le monde, direc-

tion le cratère Nord !

Cid poussa un grand cri de guerre, repris par tout le monde en

chœur, puis ordonna aux pilotes de faire décoller le Hauvent.

Celui-ci se souleva dans un nuage de poussière et de vents, et tan-

dis qu‟il prenait de l‟altitude, Cloud put apercevoir le dessin d‟une

immense femme en bikini rouge sur le flanc droit du vaisseau. Puis,

il y eut soudain un énorme bruit, alors qu‟à l‟arrière, la structure

était violemment arrachée, pour laisser la place à deux nouveaux

réacteurs.

- J‟ai eu le temps de faire quelques changements, avoua Cid

surexcité.

Et alors que Cloud esquissait un sourire, il sentit le Hauvent

s‟élancer à une allure impressionnante. Droit devant eux, le cratère

Nord. La fin d‟un long voyage.

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Chapitre 60 - Descente en enfer

De près, la grotte Nord paraissait encore plus sinistre. Le Hau-

vent se mit à basse altitude et réussit à se stabiliser sur place en

coupant ses moteurs principaux, fonctionnant alors sur les secon-

daires, moins puissants. Tout ensemble, ils quittèrent la salle de

pilotage, en direction du pont. Youffie était la première à mar-

cher, le teint pâle. Elle était la seule à avoir beaucoup moins ap-

précié les modifications qu‟avaient apportées Cid sur l‟aérostat.

Cloud se doutait bien qu‟elle avait le mal de l‟air malgré elle.

Sur le pont, malgré le vent qui cinglait l‟air autour d‟eux, ils

eurent une vue imprenable sur le cratère. Celui-ci était large de

plusieurs centaines de mètres à sa surface, et diminuait progressi-

vement avec l‟altitude. Cloud avait beau plissé les yeux, mais il ne

pouvait pas cerner le fond du cratère qui finissait par se fondre

dans une obscurité inquiétante et profonde. Et dire qu‟ils allaient

devoir aller là-dedans pour trouver Sephiroth, pensa Tifa sou-

cieuse, découvrant elle aussi que l‟endroit n‟avait rien d‟engageant.

Un membre de l‟équipage du Hauvent vint alors près de la

rambarde, y attacha une échelle pliante avant de la jeter dans le

vide. Plus bas, elle atterrit à quelques mètres du sol, sur une des

nombreuses corniches interne du cratère. Le meilleur moyen de

descendre était apparemment de suivre les corniches qui étaient

comme suspendus à l‟intérieur du gouffre.

Cloud jeta un œil à toute la Compagnie pour leur signaler qu‟il

était temps de partir. Vincent haussa les épaules, puis enjambant la

rambarde, il descendit l‟échelle, en montrant l‟exemple. Barret et

Vincent firent de même chacun leur tour, après qu‟il soit arrivé en

bas. Cloud fut le dernier à descendre et vit le Hauvent s‟éloigner

progressivement de lui alors qu‟il descendait. Le vent soufflait tou-

jours aussi fort, sinon plus, ce qui l‟immobilisait parfois pratique-

ment sur place. Puis arrivant au bout, il prit son souffle et sauta.

Si à la hauteur du Hauvent, Cloud avait trouvé le vent passable-

ment fort, il s‟agissait maintenant d‟une véritable houle qui fouet-

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tait furieusement toute la surface du cratère, tellement qu‟il devait

s‟accroupir pour rester fermement sur le sol et plisser les yeux pour

filtrer la poussière qui virevoltait dans tous les sens.

- Cloud, par ici, se fit entendre la voix de Youffie.

Cloud aperçût toute l‟équipe, en contrebas, qui s‟était réfugiée

dans une cavité quelque peu profonde. Il se laissa glisser sur le

flanc de la montagne pour atteindre la corniche, plus bas, avant de

rejoindre la cavité. En jetant un œil derrière lui, il réalisa qu‟à par-

tir de maintenant, il allait être difficile de rebrousser chemin. Ils ne

pouvaient que descendre. Le reste de l‟équipe semblait également

l‟avoir compris, et Cloud décida d‟un ordre de passage, qu‟ils em-

prunteraient pour marcher le long des différentes corniches.

- Ok, termina-t-il, restez bien près de la paroi, surtout si on

nous attaque. C‟est parti !

- Génial, commenta Cid loin d‟être enchanté.

Effectivement, la possibilité d‟être attaqué ne leur avait pas

échappé. Il fallait s‟attendre à ce que cela arrive, et le risque serait

d‟autant plus grand qu‟ils approcheraient l‟antre de Sephiroth, tout

en bas, supposait Cloud. Se combattre dans un espace aussi étroit

n‟était pas à leurs avantages, mais comme ils restaient groupés, ils

pourraient agir ensemble efficacement.

Sortant de la cavité, Cloud retrouva la houle toujours aussi

virulente et commença à descendre. Les corniches n‟étaient pas très

longues, mesurant à peine quelques mètres chacune, et pour conti-

nuer sur la suivante, situé en contrebas, il leur était nécessaire de

sauter sur celle-ci, parfois bien éloignée. Mais de façon générale, ils

avancèrent à un bon rythme, ni trop vite, ni trop doucement,

prenant soin de se déplacer en se collant à la paroi, à la suite les

uns des autres.

A mesure qu‟il descendait, la houle perdait progressivement de

sa puissance alors que la luminosité diminuait également, rendant

leur avancée moins rapide et plus hésitante. Bientôt, des bruits

étranges leurs parvinrent, tous différents et parfois quelques peu

alarmants. Cloud n‟arrivait pas à déterminer s‟il s‟agissait de bruits

naturels, ou bien de cris d‟animaux redoutables, mais cela

n‟augurait rien de bon.

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Et puis, sur la prochaine corniche que Cloud atteignit,

l‟obscurité finit par l‟entourer complètement. Droit devant lui, à

quelques dizaines de mètres plus bas, une lueur vive brillait. Cloud

s‟engagea dans les ténèbres à tâtons après avoir averti derrière lui

comment cela s‟annonçait.

- Mince, on n‟y voit vraiment plus rien ! fit Youffie agacée.

- Chut ! fit Vincent l‟air attentif. Vous avez entendu ça ?

Tout le monde se figea, essayant de percer l‟obscurité afin

d‟apercevoir quelque chose. Et soudain, sans prévenir garde, il y

eut une lueur dans l‟air à quelques mètres d‟eux au dessus même

du gouffre, suivi d‟un cri terrifiant. Barret eut juste le temps de

pointer son fusil vers la bête et de tirer, illuminant la salle par flash

à intervalles réguliers. Pendant un court instant, ils purent deviner

la silhouette d‟une chauve-souris immense et monstrueuse qui es-

sayait de se diriger vers Tifa, tout en évitant avec une agilité sur-

prenante les balles de Barret et de Vincent qui s‟était joint à lui.

Youffie tira sa matéria de foudre et un immense éclair descendit de

la surface de la grotte pour venir s‟abattre de plein fouet sur la

créature l‟entrainant dans les abysses.

Toute la Compagnie resta complètement abasourdie. En jetant

le sort de foudre, toute la paroi en contrebas s‟était illuminé sou-

dain, montrant à la compagnie une vingtaine d‟autres de ces créa-

tures qui avaient soudain levés leurs horribles têtes bestiales vers

eux, les yeux étincelants et menaçants. Et en face d‟eux, la lumière

vive que Cloud avait vue, se trouvait être en réalité l‟entrée d‟une

caverne. L‟obscurité commença alors à revenir progressivement.

- Courez ! hurla Cloud en sautant derechef sur la prochaine

corniche.

Les sens en alerte, Cloud ne cherchait plus à se déplacer avec

précaution, l‟obscurité ne s‟était pas encore faite totalement, et le

chemin vers l‟entrée de la grotte était parfaitement visible. Autour

d‟eux, ils entendirent soudain un bruissement effroyables d‟os et

de chair, signe que les créatures avaient commencé à prendre leur

envol.

Cloud finit par atteindre la dernière corniche et se laissa glisser

à l‟intérieur, l‟entrée ne laissant passer qu‟une personne à la fois,

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constatait-il avec soulagement. Une lumière aveuglante éclata alors

devant lui, l‟aveuglant littéralement et il se sentit pendant l‟espace

d‟une seconde en train de chuter, avant de tomber lourdement sur

un sol humide et rugueux, le faisant perdre conscience.

Cloud se redressa soudain, en alerte, comme s‟il venait de se

réveiller d‟un mauvais rêve. Il était étendu sur le sol, les vêtements

quelque peu déchirés et maculés de terre. Autour de lui, se trouvait

ses compagnons, qui tentaient comme lui de se lever, après la

chute étourdissante qu‟ils venaient de faire. Puis se mettant de-

bout, il constata qu‟ils se trouvaient à présent sur une corniche

bien plus large que celles qu‟ils avaient empruntés auparavant. Par

ailleurs la couleur de la pierre était plus vive, comme si elle était

imprégnée de petits cristaux brillants. Oui c‟était ça, confirma

Cloud en les examinant. Des cristaux de Mako.

- On l‟a échappé belle, soupira Youffie qui avait fait un salto

arrière pour se remettre debout.

- Vous auriez imaginez voir quelque chose comme ça ici vous ?

fit Barret d‟une voix étonnée.

Tout le monde se retourna pour contempler les lieux. Si

quelques instants avant, ils avaient progressé dans les ténèbres, ils

avaient maintenant atteint une partie du cratère qui était totale-

ment éclairée. Un peu partout, des stalactites de Mako cristallisées

de toutes les couleurs étaient accrochées et étincelaient aux parois

et aux corniches, ou tout simplement incrustées dans le sol, ren-

dant les lieux d‟une beauté à couper le souffle. Les parois, quand à

eux, avaient toutes une couleur de teinte en dégradé rendant

l‟endroit encore plus magique. Tout cela transpirait le Mako de

partout, et bien qu‟ils le sachent fortement nocif, l‟illusion qu‟il

donnait d‟un endroit paisible en était d‟autant plus affligeante. Ils

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entendaient également le son résonnant d‟une rivière qui s‟écoulait

rapidement dans le lointain. D‟un coup, Cloud eut l‟impression

que tout danger avait été écarté tellement l‟endroit semblait loin

d‟être dangereux et oppressant.

Ils continuèrent néanmoins de descendre, complètement rassé-

rénés par l‟atmosphère agréable, en prenant toutefois soin de con-

tinuer à contempler les lieux. En bas, le fond du gouffre était tou-

jours sombre et invisible. Ils descendirent ainsi sur une bonne cen-

taine de mètres de hauteur pendant plus d‟une heure. Puis soudain

ils arrivèrent à une impasse. La dernière corniche se trouvait être

une petite surface plane formant le fond du gouffre qu‟ils

n‟avaient pas pu distinguer plus tôt.

- Et maintenant ? fit Cid d‟un air désespéré.

- Regardez par là, les appela Youffie, qui s‟était penché sur le

sol.

Youffie frappa la terre à ses pieds subitement créant ainsi une

brèche. En dessous, de la lumière provenait. Tifa l‟aida à élargir la

brèche avant de se pencher à l‟intérieur pour regarder. Quand elle

refit surface, ses yeux étaient écarquillés et elle invita chacun à se

pencher. Cloud découvrit alors quelque chose d‟encore plus im-

pressionnant que tout ce qu‟il avait pu voir. La brèche donnait

l‟accès à une immense galerie souterraine où des stalactites de

pierres de tailles gigantesques pendaient dans le vide à l‟allure

imposante. En dessous d‟eux se trouvait justement une double

corniche pour pouvoir y accéder.

Chacun son tour, ils se laissèrent tomber sur elle avant de des-

cendre et de se retrouver sur un grand espace plan, où le sol de

pierre s‟était légèrement incliné, comme pour leur montrer la di-

rection. Seulement, une autre route partait aussi dans l‟opposé,

montait un moment, avant de redescendre plus loin.

- La route se divise en deux, constata Cloud en réfléchissant, je

pense que nous devrions faire deux groupes à partir d‟ici.

Cait Sith souleva les sourcils pas si sûr que cela pouvait être une

bonne idée, mais Tifa avait compris elle aussi qu‟ils allaient perdre

du temps si le premier chemin qu‟ils choisiraient de prendre se

révélait être une impasse. Le temps leur était compté et il devait

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progresser en ayant la meilleure stratégie possible. Chacun acquies-

ça quand même, se rendant parfaitement compte que leurs forces

se divisaient. Red XIII les fit alors remarquer qu‟ils avaient le PHS

pour se joindre au cas où un problème arriverait à l‟un des

groupes. Pour un peu, ils l‟avaient oubliée, et passèrent un mo-

ment à le configurer et à s‟assurer qu‟il fonctionnait correctement.

Cloud regarda ensuite ses compagnons, réfléchissant au meil-

leur moyen de faire les groupes. Depuis le début de l‟aventure,

bien qu‟ils s‟entendaient tous parfaitement, il avait pu noter ici et

là, des liens qui s‟étaient plus développés que d‟autres. En outre,

Tifa viendrait avec lui. Il ne pouvait pas se permettre de la laisser

aller sans lui, ou du moins, le ressentait-il fortement. Barret et Red

XIII iraient aussi avec lui, du fait qu‟ils se connaissaient tous depuis

plus longtemps que les autres. De l‟autre coté, Vincent et Cid par-

laient silencieusement de la stratégie qu‟ils allaient employer alors

que Cait Sith et Youffie se rassuraient mutuellement. Ils discutèrent

ainsi longtemps, au sein de leur groupe, en réalisant soudain que le

seul fait de parler permettait de dédramatiser la situation et de la

rendre moins oppressante, avant que Cloud ne rappelle tout le

monde à l‟ordre, conscient qu‟ils se devaient d‟avancer.

- Maintenant, fit Cloud sérieusement, qu‟aucun de vous ne

s‟avise de mourir ici ! Nous devons trouver Sephiroth tous en-

semble.

- Je détruirai ce Sephiroth avant que quiconque ne parvienne

jusqu‟à lui, grommela Cid comme sur un air de défi.

- Toute la vie présente sur cette planète, résuma Red XIII pen-

sif, la vie même de cette planète en fait, est à présent entre nos

mains.

- Eh ben, fit Barret nerveux, on dirait bien que c‟est la dernière

ligne droite.

- Revenons tous vivants, renchérit Tifa confiante, ok ?

Chacun hocha la tête, soudain sérieux et concentrés, en se

promettant de faire attention et de se retrouver rapidement, si l‟un

des deux groupes apercevait qu‟il avait trouvé le bon chemin, celui

qui menait à Sephiroth. Puis naturellement, ils se séparèrent.

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Chapitre 61 - Esprit de groupe

Alors que Cloud, Tifa, Red XIII et Barret prenaient un nième

virage, il réalisa qu‟il avait totalement perdu la notion du temps.

Cela devait bientôt faire plus de deux heures qu‟ils progressaient

sur ce chemin tortueux qui n‟avait pas arrêté de descendre encore

et toujours, comme s‟ils avaient prévu de s‟enfoncer profondé-

ment dans les profondeurs de la planète.

Tifa partageait également ses craintes, se demandant malgré

elle si l‟autre groupe, que dirigeait Cid, avait eu un parcours sem-

blable. Elle voyait à quel point Cloud semblait douter de lui alors

que les heures passaient et qu‟ils avaient tous l‟impression de suivre

le chemin sans véritablement savoir où ça allait les mener. Ce qui

n‟était pas si loin de la vérité, finit-elle par se dire désespérée.

Puis subitement, ils émergèrent tous ensemble dans une petite

grotte aux murs verts fluorescents. Ils se trouvaient sur une cor-

niche près d‟un précipice, au fond duquel ils pouvaient apercevoir

une gigantesque rivière de Mako liquide couler abondamment.

L‟air était devenu frais et ils entendaient quelques fois l‟écho d‟un

dégazage de Mako qui se produisait en contrebas.

La grotte communiquait au bout de la corniche dans une autre

galerie, dans laquelle, ils réalisèrent avec effroi que le chemin se

résumait à une succession de piliers gigantesques, proches les uns

des autres, qui prenaient racine plusieurs centaines de mètres plus

bas, en plein milieu de la rivière. Mais ce qui les inquiétait davan-

tage, c‟était le fait qu‟une terrifiante créature semblait dormir sur

un des piliers au centre, leur bloquant le chemin.

Barret passa l‟entrée en dernier et resta abasourdi à son tour

par le spectacle. L‟énorme bête était repliée sur elle-même, mais

laissait apercevoir une tête à l‟allure imposante qui reposait près de

ses griffes finement acérées. Ses deux grandes ailes majestueuses

recouvraient un corps écailleux, qu‟on devinait monstrueux.

- C‟est un dragon, chuchota Cloud en confirmant leurs craintes.

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Red XIII recula instinctivement et trébucha sur le rebord du

pilier où il se trouvait. La poussière tomba, silencieuse et futile,

quelques centaines de mètres plus bas, vers la rivière. Et lorsqu‟elle

toucha le Mako liquide, il y eut une série de détonations qui se

renouvelèrent de plus en plus fort en faisant écho. Aussitôt, le

dragon souleva sa tête prestement et les aperçut.

- Désolé, s‟excusa Red XIII honteux.

- Préparez-vous à combattre, fit Cloud en dégainant son épée,

et surtout, ne tombez pas des piliers !

Le dragon déploya ses ailes, et les battit avec rage, se soulevant

légèrement dans les airs, puis fonça vers le groupe les griffes en

avant. Cloud et Tifa sautèrent en même temps sur le pilier d‟en

face passant sous la bête, alors que Barret et Red XIII revenaient

avec hâte dans la salle précédente. Puis se stabilisant où ils étaient

quelques instants plus tôt, le dragon se retourna avant d‟ouvrir son

immense gueule et de cracher une gerbe de feu sur Cloud et Tifa

qui se relevaient.

Au dernier moment, un bouclier de glace vint les protéger du

souffle ardent, alors que Cloud avait mis son épée devant lui pour

prévenir le maximum de dommages. A ses cotés, Tifa avait les bras

levés et luttait pour maintenir le bouclier en place alors qu‟il sen-

tait que le dragon était loin d‟avoir tout donné. Puis cela cessa

soudain brusquement, plus tôt que Tifa ne l‟avait prévu, et elle en

tomba à la renverse désorientée.

En face d‟eux, le dragon se tortillait dans tous les sens, et pous-

sait des rugissements terribles, comme pris au piège. Puis battant

férocement ses ailes, il parvient à se dégager. Son dos saignait

abondamment et malgré cela, il commença à prendre de l‟altitude.

Barret et Red XII réapparurent à l‟entrée de la galerie, visiblement

fiers de leurs interventions.

- Cloud ! fit Barret, il ne faut pas le laisser préparer son at-

taque !

Le dragon continuait de monter lentement et surement. Cloud

serra la manche de son épée dans sa main et se concentra. La dis-

tance qu‟il le séparait du dragon était importante. Jamais un être

humain normal ne pouvait faire un tel saut. Mais Cloud l‟était

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encore plus. Il avait reçu les cellules mêmes de Jénova. Si Sephiroth

avait pu en tirer profit, en réussissant par deux fois à le contrôler,

telle une vulgaire marionnette, alors, s‟il se concentrait, il pouvait

espérer effectuer cette attaque impossible.

Inspirant profondément, Cloud s‟arqua sur ses jambes et poussa

de toutes ses forces. Il se retrouva propulsé incroyablement plus

vite qu‟il ne l‟avait espéré, et atteignit le dragon en une fraction de

seconde. Sa lame fit un tour meurtrier et ôta soudainement la vie

au dragon inconscient, alors que quelques instants après, Cloud

atterrissait avec une parfaite aisance près de Tifa.

Le corps sans vie du dragon tomba comme au ralenti vers les

profondeurs abyssales, dans la rivière de Mako liquide. Un bruit

immense leur parvint d‟en bas, et ils sentirent alors les piliers

commencer à trembler. Cloud jeta un rapide regard autour de lui

et réalisa ce qui allait se passer. Toute la galerie était sur le point

de s‟effondrer d‟un moment à l‟autre.

Tout le groupe se hâta de traverser la salle sautant sur les piliers

avec une dextérité et une vitesse dont ils ne s‟en seraient jamais

doutés capables. Cloud finit par arriver en premier sur la corniche

de fin, tendant aussitôt la main pour aider Tifa à le rejoindre en

lieu sûr. Quelques mètres plus loin, Barret et Red XIII en étaient

presque aux trois quarts.

Le pilier que venait de quitter Red XIII s‟effondra subitement,

alors que Barret était sur le point d‟y sauter dessus, lui coupant

dument la voie. Il vit Red XIII sur le pilier suivant qui s‟était re-

tourné un instant avant de faire un saut immense pour rejoindre

Cloud. Un saut immense, pensa Barret avec espoir, il suffisait d‟y

mettre toute son énergie.

Le pilier sur lequel il se trouva, trembla soudainement, et fai-

sant quelques pas, il prit son élan pour sauter juste au moment où

tout s‟écroulait. Devant lui, il ne voyait que le pilier sur lequel il

devait absolument atterrir. Mais son saut fut trop court et il ne

parvint qu‟à se rattraper de justesse au bord. Aussitôt, il se mit à

remonter et vit Cloud et Tifa qui le tendait la main en

l‟encourageant à pleins poumons. Il commença à courir avant de

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sauter comme Red XIII l‟avait fait plus tôt et se sentit chuter lour-

dement.

Au dernier moment, il sentit une main l‟attraper avec force.

Complètement étonné, il leva ses yeux, pour découvrir que Cid et

Vincent tenaient chacun une jambe de Cloud qui avait jusqu‟à

chuté dans le vide pour le rattraper aussi bas. La tête de Youffie

apparut alors, soulagée.

- C‟était moins une, fit-elle ravie. Qu‟est ce que vous ne feriez

pas sans nous franchement !

Alors que plusieurs heures plus tôt, ils se sentaient marcher en

rond, Cloud avait été loin de se douter que les deux chemins,

pourtant partant à l‟opposé dès le départ, finissaient par se re-

joindre ensuite. Au début, il avait effectivement pensé que cela

était une bonne idée de se séparer, pour pouvoir trouver le che-

min plus rapidement. Mais, il avait aussitôt regretté sa décision

plus tard alors qu‟ils avaient découvert le dragon de couleur éme-

raude. Les combats qu‟ils engageaient étaient tous risqués mais plus

ils restaient ensemble groupés, et plus facilement ils s‟en sortiraient.

D‟après ce que Cid lui avait raconté, ils avaient eux aussi eu les

mêmes doutes. Et bien qu‟il fût sincèrement content de n‟être pas

être tombé sur une créature aussi dangereuse que le dragon, leur

parcours avait été tout de même périlleux. Ils avaient commencé à

avancer facilement et surement plus rapidement que le groupe de

Cloud, mais avait ensuite était ralentie par une horde imposante

de créatures hostiles. Ils avaient dû à la fin se replier dans une

grotte qui était à quelques salles d‟ici. Et c‟est là qu‟ils avaient en-

tendu les tremblements et les cris de Tifa.

Maintenant que la Compagnie était à nouveau réunie,

l‟humeur et le moral de chacun avait augmenté de façon très

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nette, et ils en avaient profité pour faire une pause, histoire de

reprendre les esprits. En outre, Cloud pensait que parler, permet-

tait non seulement de détendre l‟atmosphère, mais également de

pouvoir se motiver davantage.

Red XIII choisit ce moment là, pour annoncer à tous ses com-

pagnons, de quelle manière son grand père l‟avait quitté, pour

renaître finalement avec la planète, comme il le leur avait si bien

expliqué avec le planétarium. Mais plus important, il leur raconta

à quel point il avait senti que la présence de ses compagnons

l‟avait fortement aidé à se ressaisir. Et pour cela, il tenait vraiment

à tous les remercier.

- Nous serons toujours là pour toi, fit Tifa émotive, en allant le

serrer dans ses bras.

- Merci les amis, répondit-il humblement.

Cloud prit alors la parole, racontant comment il avait rencon-

tré Bugen Hagen, le jour où ils avaient déposés Red XIII chez lui,

comment il avait été surpris par tout ce qu‟il avait pu entreprendre

dans sa vie et être toujours actif malgré l‟âge respectable qu‟il avait

et dont il aurait pu se vanter avec fierté. Sa connaissance l‟avait

toujours impressionné et Cloud était parfaitement conscient de

toute l‟aide qu‟il avait fourni dans toute cette affaire. Sa participa-

tion les avait par plusieurs fois contribué à faire gagner énormé-

ment de temps. La perte d‟un homme si sage était regrettable et

c‟était un honneur pour lui d‟avoir pu le rencontrer dans sa vie.

- Merci Cloud, fit Red XIII ému.

Au bout d‟une demi-heure, Cloud estima qu‟il était temps

d‟avancer. A présent, il se trouvait dans une petite corniche, qui

liait les deux chemins qu‟ils avaient pris, depuis laquelle ils con-

templaient tous l‟étrange succession de pierres qui semblaient flot-

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ter dans le vide, et s‟enfoncer tel un escalier dans les profondeurs

concentrées du Mako.

- C‟est le centre de la planète ? demanda Cloud qui ne com-

prenait pas comment cela pouvait encore continuer à descendre.

D‟accord les gars, on avance, mais doucement.

- Bon sang, explosa Cid irrité, encore ? Allez, Cloud, un peu

plus de nerfs… Tu ne pourrais plutôt pas dire « On va tout défon-

cer » ou quelque chose du genre ?

Cloud esquissa un sourire, alors que tout le monde éclatait de

rire.

- Alors c‟est vraiment la fin, réalisa Barret.

- On dirait bien, oui, confirma Tifa.

- Nous allons combattre Sephiroth d‟un moment à l‟autre, fit

Vincent pensif. Le fils d‟Hojo.

- Oui, fit Cait Sith, on doit mettre un terme à tout ça, au Mé-

téore.

Cloud confirma. Tout allait se jouer maintenant. La pression

était suffisamment forte pour savoir à quel point les conséquences

de ce qui allait en découler étaient importantes. Cloud demanda à

tout le monde de vérifier une dernière fois les matérias qu‟ils pos-

sédaient. Il leur fallait porter le coup final fort, pour que l‟ennemi

ne réussisse pas à se relever. En combinant leurs attaques, ils pour-

raient désorienter et prendre l‟avantage. Puis, constatant que tout

le monde était prêt, il sauta sur la première pierre.

- On y va tout le monde, en avant ! clama-t-il en sautant aussi-

tôt sur la pierre suivante.

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Chapitre 62 - A feu et à sang

Il n‟y avait pas beaucoup de pierres flottant dans le vide qui

formait l‟escalier. Et bientôt, les membres de la Compagnie se re-

trouvèrent tous sur une immense plaine remplies de cubes de

pierres blanches à perte de vue. Les cubes étaient positionnés en

désordre, sans ordre défini, et désorientaient tout le groupe de par

ses surfaces inclinées où il était difficile de se stabiliser.

- Et maintenant ? fit Barret impatient.

- Impossible de savoir quelle direction prendre, lui répondit

Cloud perdu.

- Regardez ce qui arrive ! les alarma Cid, le bras levé.

Soudain, une ombre apparut dans ce que Cloud pouvait assimi-

ler au ciel, vu que le plafond était étrangement lumineux, et sem-

bla se diriger rapidement vers eux d‟un air menaçant. Cloud dé-

gaina son épée, alors que la chose inconnue vint frapper le sol

avec force et que Tifa et Red XIII faisaient un bon pour éviter les

projections de cubes. Puis, ils purent la distinguer aisément dans

l‟écran de fumée qui se dissipait. La créature était définitivement

inhumaine. Il s‟agissait d‟une boule de chair répugnante, d‟où dé-

passait un lot incroyable de tentacules. Sur son front, le buste et le

visage étrangement semblables à celui d‟un être humain y étaient

incrustés et les regardaient sans expression faciale. Cloud tressaillit.

- Jénova ! reconnut-il avec stupeur.

Aussitôt, Jénova lança ses tentacules dans tous les sens à une

vitesse incroyable, attrapant avec surprise chaque membre de la

Compagnie, alors qu‟au même moment, des épines mortelles ap-

paraissaient sur sa surface. Cloud réalisa que plus il tentait de se

débattre pour s‟y échapper, plus les lianes brulantes le serraient

fortement, déclenchant en lui une vive douleur. La peluche de Cait

Sith était la seule à ne rien ressentir, et son maître profita de cette

circonstance pour utiliser son mégaphone.

Cloud n‟entendit rien sortir, mais à sa surprise, Jénova com-

mença à trembler, alors que ses tentacules se desserraient et que les

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épines disparaissaient, finissant par les libérer au bout de quelques

secondes. Ils retombèrent tous au sol, sérieusement touchés, les

vêtements déchirés et surtout ensanglantées. Cait Sith jouait tou-

jours au mégaphone magique et la créature se tortillait sur le sol,

se blessant parfois sur les coins des cubes qu‟elle frottait violem-

ment. Barret fut le premier à se relever, son corps robuste soudain

impressionnant et pointa sa matéria de feu droit devant lui en

tirant une dizaine de salves meurtriers.

Les projectiles de feu réussirent à percer petit à petit la chair

compacte de Jénova qui commençait à s‟enflammer par endroit.

Cait Sith arrêta enfin de jouer à bout de souffle, tandis que Cloud

s‟était levé et fonçait, la pointe en avant vers le monstre calciné, et

l‟atteignit avant qu‟il ne retrouve ses esprits. Il enfonça son épée

dans le torse dans toute sa longueur, alors qu‟un cri terrible se

faisait entendre, et ramenant ses jambes de part et d‟autre de la

poignée, poussa aussitôt pour se dégager, avant de retomber

quelques mètres plus loin. L‟attaque avait laissé un trou béant par

lequel s‟écoulait du sang abondamment.

Jénova tomba au sol immobile et gémissant. Cloud se prépara

à porter le coup final lorsqu‟il aperçut une aura verte autour d‟elle.

Les yeux écarquillés, un grand bruit le fit lever la tête et il décou-

vrit avec horreur qu‟une comète gigantesque déchirait l‟air au des-

sus d‟eux en s‟approchant dangereusement.

Red XIII, Youffie et Tifa couraient le plus vite qu‟ils pouvaient

loin du lieu de l‟impact. Vincent comprit qu‟il devait agir en

l‟espace de quelques secondes seulement. Il fit un bond surhumain

vers Jénova, toujours sans défense au sol, comme mort, et

l‟attrapa avec force en le saisissant par ses blessures.

- Cloud, j‟y arriverai pas tout seul, aide-moi !

Cloud sentit son cœur battre la chamade lorsqu‟il prit place de

l‟autre coté et qu‟il agrippa à son tour Jénova. Il avait compris ce

que tentait de faire Vincent, mais cela exigeait une force in-

croyable, et il doutait réellement du succès de l‟opération. Il se

souvint d‟avoir fait un exploit extraordinaire il y avait quelques

heures, mais cela pourrait-il être suffisant cette fois-ci ?

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Hochant la tête, ils contractèrent ensemble chaque parcelle de

leurs muscles, débordant d‟une rage dont ils ne soupçonnaient

même pas l‟existence. Jénova s‟éleva dans l‟air à une vitesse spec-

taculaire avant de filer droit vers la comète qui la percuta de plein

fouet avant de l‟entrainer au sol à une vitesse encore plus folle.

L‟explosion qui suivit ébranla toute la plaine et l‟onde de choc

emporta tous les membres de la Compagnie, dans leur course pour

échapper à la catastrophe, comme des pantins désarticulés et sans

vie. Tout devint blanc et étrangement silencieux.

La lumière finit par s‟affaiblir progressivement, et Cloud, qui se

retrouva allongé au sol, se leva aussitôt, son épée dans sa main

droite, pour constater à quel point le décor avait totalement chan-

gé. Il se trouvait à présent sur un petit rocher flottant, sur lequel il

ne pouvait pas bouger du tout, et près de lui, ses compagnons se

levaient également, contemplant éberlués la même chose.

En face d‟eux, se trouvait une immense sphère de lumière, qui

rayonnait faiblement, emprisonné par une étrange barrière rou-

geâtre. A bien y regarder, Cloud réalisa soudain que la barrière

était en vie et palpitait faiblement, comme si elle s‟activait à filtrer

la lumière de la sphère. Soudain, il comprit.

- Cette lumière, le devança Tifa toute étonnée, c‟est le Sacre ?

Oui, pensa Cloud, et la barrière devait être une partie de Jéno-

va qui tentait par tous les moyens de la rendre inactive. Et cela

marchait. Voilà donc ce qui avait empêché le Sacre de se déployer

pour empêcher l‟arrivée imminente du Météore. Il leur suffisait

simplement de briser la barrière pour tout arrêter.

Et soudain, près de la sphère, Sephiroth apparut souriant.

- Sephiroth ! ne put s‟empêcher de l‟interpeler Cloud l‟épée en

avant.

L‟ignorant, Sephiroth leva ses bras, de part et d‟autres, déclen-

chant une onde de choc phénoménale. Mais au lieu de chuter dans

le vide, ils se retrouvèrent tous en apesanteur, fortement ébranlés

par la secousse. Toute l‟équipe gémissait et Cloud reprit ses esprits

en premier.

- Ce n‟est pas encore terminé, dit-il à tout le monde pour les

encourager. Allons-y !

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Serrant davantage son épée dans sa main, il se mit en position

d‟attaque. Mais soudainement, Sephiroth libéra une nouvelle onde

de choc, plus impressionnante que la première. Et à présent, Cloud

pouvait voir que son corps commencer à muter, prenant des pro-

portions gigantesques.

- Bon sang, réalisa Vincent, il nous montre sa vraie nature !

Les bras de Sephiroth commencèrent à se transformer, prenant

l‟apparence d‟ailes à la taille immense. Sa tête était l‟exacte ré-

plique de l‟originale, sauf qu‟elle était quatre fois plus grande, et

directement dessus elle, un corps humain représentant Jénova, y

était apparue, possédant des yeux qui restaient clos. Au centre de

son torse se trouvait une énorme boule d‟énergie jaune. Sephiroth

avait bel et bien une apparence monstrueuse et totalement avan-

tageuse face à eux, le regardant d‟en bas, se sentant petits.

Cloud baissa son épée, le souffle court. Tifa crut pendant une

fraction de seconde qu‟il allait abandonner, avant de voir qu‟il

sortait une matéria rouge luminescente. Sephiroth l‟aperçut aussi

au même moment, car il balança son bras énorme vers Cloud, qui

disparut subitement, ainsi que tous ses compagnons. Sephiroth

poussa un rugissement terrible.

Très loin de là, dans l‟espace, une des étoiles se mit à briller

plus fortement que les autres et soudain, elle parut bouger extrê-

mement rapidement. Le seigneur dragon Bahamut Zéro battit ses

longues ailes de couleur ambre, ce qui freina sa course instantané-

ment, et se dressa face à la planète. Son allure était d‟une élégance

majestueuse. Puis déployant ses ailes, il se mit en position

d‟attaque et commença à se concentrer. Des boules d‟énergie ap-

parurent devant lui formant un cercle parfait avant que des flux

d‟électricité ne viennent les relier entre eux, afin de concentrer le

pouvoir à l‟état pur en son centre. Bahamut Zéro se mit alors à

prendre une grande inspiration.

Toute la pression se relâcha soudain quand, inclinant la tête en

soufflant, il laissa partir toute sa puissance devant lui. Un énorme

rayon d‟énergie prit naissance dans la surface du cercle, et fila ins-

tantanément vers la surface de la planète, avant de percuter avec

une force inimaginable le cratère Nord, là où se trouvait exacte-

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ment Sephiroth. L‟onde de choc balaya toute la surface de la pla-

nète alors qu‟une lumière blanche éclata dans toute l‟atmosphère

pendant plusieurs minutes.

Toute la Compagnie réapparut en apesanteur là où ils se trou-

vaient à l‟instant. Cloud posa un genou au sol, se sentant soudain

faible. Il savait que les matérias les plus puissantes puisaient énor-

mément d‟énergie de leur invokeur, mais il n‟avait jamais pensé

qu‟il serait aussi faible à présent. En relevant sa tête, il aperçut

néanmoins que Sephiroth n‟était nulle part. Avait-il vraiment suc-

combé à l‟attaque magistrale de Bahamut Zéro ?

La sphère était toujours là, emprisonnée dans la barrière qui

s‟était quelque peu désagrégée depuis. Cloud fonça les sourcils.

C‟était loin d‟être fini. Et soudain, Sephiroth apparut, toujours

aussi impressionnant dans sa taille. Sa peau était craquelée sur tout

son corps et une de ses ailes avait été arrachée. Un étrange liquide

vert s‟écoulait de ses nombreuses blessures qu‟il avait. Sephiroth

avait été sérieusement atteint et il fallait en finir rapidement.

- Repose-toi, fit Barret qui savait pour l‟état d‟impuissance de

Cloud, on prend la relève !

Et aussitôt, comme s‟il avait donné l‟ordre général à tous, ils

attaquèrent ensemble frappant Sephiroth sur tous les fronts. Youf-

fie lança son shuriken, Vincent et Barret tirèrent des rafales, Cait

Sith rejoua au mégaphone, Tifa lança une attaque de glace et Cid,

déployant toutes ses forces, planta sa lance dans la boule d‟énergie

de Sephiroth. Aussitôt, tout sembla exploser encore une fois et

Sephiroth explosa en milles morceaux comme s‟il avait été consti-

tué de milliers de cristaux.

Cloud réussit à se lever, alors que le décor autour de lui chan-

gea progressivement. Cela lui rappela les illusions que Sephiroth lui

avait fait voir pour le rendre fou. Et puis, cela s‟éclaircit un peu. Ils

constatèrent qu‟ils pouvaient à présent marcher sur un sol, qui

était recouverte par quelques centimètres d‟eau de couleur verte.

Etonné, Cloud reconnut la Rivière de la vie.

- Il est mort, réalisa Tifa soudain. Sephiroth est mort !

- Alors, s‟étonna Barret. On a réussi ?

- Et le Sacre ? s‟interrogea Youffie.

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Soudain, un son qu‟ils connaissaient bien résonna de plus en

plus, ressemblant à une longue plainte. La terre se mit à trembler

autour d‟eux.

- Vous entendez ? s‟exclama Red XIII. Le cri de la planète, ses

pleurs… Elle souffre !

La Rivière de la Vie, qui coulait à leurs pieds, commença alors à

s‟agiter comme si elle avait pressenti un horrible danger et qu‟elle

bouillonnait sur place. En face d‟eux, apparut soudain Sephiroth.

Flottant dans l‟air, au dessus d‟un énorme tourbillon qui s‟était

formé, le sourire aux lèvres, le torse nu, reposant sur un socle

composé d‟une paire d‟aile à l‟allure soigneuse. Il possédait égale-

ment une unique aile dans son dos. Une arcade dorée arrondie

sortait en extension de son socle et passait au dessus de sa tête où

une moitié de soleil avait été taillé dans le métal. Sephiroth dans

toute sa gloire, pensa Cloud.

Vincent esquissa un sourire. Voici donc ce qu‟était Sephiroth.

Ou du moins, ce qu‟il voulait qu‟on pense de lui. Sephiroth, un

dieu ? Vincent serra ses poings, sentant la colère monter en lui,

comme il ne l‟avait jamais senti auparavant. Sephiroth n‟aurait

jamais dû naître, et Hojo avait véritablement créé un monstre. Il

était temps qu‟il mette un terme à tout ça personnellement. Il s‟en

sentait capable. Hojo avait également fait ses expériences sur lui, et

soudain, il se souvint de nombreuses fois où cela était arrivé,

comme maintenant, mais où il l‟avait toujours refoulé. Cette rage

qu‟il arrivait à chaque fois à dominer. Mais pas aujourd‟hui.

Vincent poussa un rugissement terrible qui fit se retourner tous

ses compagnons abasourdis. Puis lentement, il se transforma, lais-

sant la rage l‟emporter, affluer dans son organisme et nourrir sa

soif de colère. Sa tête s‟allongea, son corps sembla exploser de

volume et il sentit des griffes puissantes et acérées lui pousser aux

bras et aux jambes. Doucement, il se transformait en un monstre

effrayant, à la longue crinière rousse et au corps de félin.

- Vincent ! intervint Cloud paniqué.

Celui-ci grogna furieusement en direction de Sephiroth avant

de bondir dans sa direction en furie. Sephiroth plaça ses mains

devant lui faisant apparaître trois boules de feu immenses qui allè-

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rent aussitôt vers le monstre qui les évita avec une dextérité dé-

concertante avant de sauter sur son ennemi en plantant ses longues

griffes directement dans son cœur. Sephiroth cracha une gerbe de

sang, tenta de se dégager, et la bête finit d‟un revers par le décapi-

ter, sous le regard éberlué de la Compagnie, qui réalisaient à peine

ce qui venait de se passer.

Le corps sans vie de Sephiroth tomba au sol avant de commen-

cer progressivement à transparaître. La bête qui s‟était relevé de

son sanglant carnage trembla soudainement, alors que son rugis-

sement furieux parvenait à la Compagnie. Puis, petit à petit, il

commença à muter retrouvant son corps d‟origine. Vincent, se

sentant grandement faible, tomba à la renverse et Barret et Cid

vint l‟aider à se relever. Cloud reconnut les rochers en forme

d‟escalier apparaître à nouveau devant eux.

Tout était passé si vite, pensa Cloud éberlué. Soudain, il réalisa

ce qui venait de se passer. Ils avaient combattu Sephiroth et l‟avait

éliminé. Jénova allait bientôt se désagréger complètement, laissant

enfin au Sacre la possibilité de se libérer et d‟arrêter le Météore.

Désormais, ils n‟avaient plus rien à faire ici. Leur longue quête

venait de s‟achever avec succès. Le combat avait été terrible, mais

ils avaient tous réussi à survivre.

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Chapitre 63 - Sauver la planète

Une fois en haut, après avoir monté les rochers en forme

d‟escalier, ils se reposèrent quelques instants, le souffle court, à

l‟intersection des deux chemins où ils s‟étaient séparés plus tôt. Ils

avaient à peine réalisé que Sephiroth avait enfin été défait et qu‟ils

avaient réussi à sauver la planète en même temps.

- C‟est tout ce qu‟on pouvait faire, fit Cloud en espérant qu‟ils

avaient pu agir à temps.

- Attends, et le Sacre dans tout ça ? demanda Barret. Que va-t-il

se passer maintenant ?

- J‟imagine que c‟est à la planète de s‟en occuper, répondit

Red XIII.

- Tu as raison, renchérit Tifa. On a fait tout ce qu‟on a pu. Tout

devrait bien se passer normalement.

Cid se leva alors, l‟air impatient.

- Ok les gars, laissons-là tous nos soucis. Nous pouvons rentrer

chez nous la tête haute.

- Pff, j‟en pouvais plus moi ! se lâcha Youffie le visage tout

rouge.

- Mettons-nous en chemin vers le Hauvent ! renchérit Cid. Et

tirons-nous d‟ici.

Ils finirent par tous se relever, lorsque soudain Cloud

s‟immobilisa sur place les traits éberlués. Tifa se retourna, inquiète,

et attendit qu‟il reprenne ses esprits, mais il semblait fixer un point

lointain par-dessus son épaule.

- Cloud ! l‟agita-t-elle doucement. Tu vas bien ?

Cloud sembla reprendre ses esprits et regarda Tifa les yeux

paniqués. Il ne comprenait pas pourquoi cela arrivait. Tout devrait

être fini. Et pourtant, il avait dû mal à croire ce qu‟il entendait.

- J‟ai l‟impression que… commença-t-il le souffle coupé, Sephi-

roth est encore ici.

Cloud commença à trembler violemment, les points serrés.

- Cloud ! fit Tifa maintenant angoissée, reprends-toi !

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- Tifa, tenta-t-il d‟expliquer, j‟entends son rire !

Cloud plaça ses mains sur sa tête et la compressa avec force,

comme si cela pouvait faire enlever ce ricanement atroce qui se

répercutait sans fin dans sa tête. Il avait l‟impression qu‟il allait

exploser, comme si une force invisible l‟écartait de l‟intérieur. Tout

son corps semblait brûler et il ressentit une douleur inimaginable

qui lui coupa le souffle et les jambes. Il s‟effondra dans les bras de

Tifa, inconscient.

Aussitôt, il se sentit dans une forme excellente. Il en était

presque étonné. Son corps s‟éleva alors dans les airs à sa grande

surprise, avant qu‟il ne constate incrédule, que Tifa tenait toujours

un Cloud inconscient dans ses bras. Lui n‟était qu‟un genre

d‟ectoplasme qui flottait dans le vide attiré par une force mysté-

rieuse. Mais qu‟est ce qui lui arrivait ? Ou bien tout cela se passait

dans sa tête ?

Il se sentit soudain attiré de plus en plus vide et le décor se

fondit. Il eut l‟impression de filer à une vitesse astronomique dans

un vortex qui ne cessait de tourner dans tous les sens. Mais étran-

gement, il n‟avait pas le tournis et n‟avait non plus aucune difficul-

té à se déplacer aussi vite. C‟en était tout simplement hallucinant.

Le vortex était décidément plus long qu‟il n‟avait pensé et au bout

d‟un moment, Cloud entendit à nouveau le rire de Sephiroth, en

réalisant alors qu‟il se dirigeait vers lui.

C‟était évident. Le dernier combat qu‟il devait menait était

personnel. Il s‟agissait véritablement des cellules de Jénova en lui

qui se rebellaient et qui devaient avoir créé cette illusion pour

tenter une ultime tentative désespérée, comme prendre le contrôle

de son corps. Mais Cloud était prêt et avait attendu cette ren-

contre depuis maintenant trop longtemps.

Contre toute attente, Cloud sortit soudain du vortex pour se

retrouver face à Sephiroth, qui avait le torse nu et l‟attendait lui

aussi, sa masamune à ma main droite en position de combat.

Cloud se posa délicatement en face de lui, alors qu‟il constata sou-

dain qu‟il tenait son épée à sa main droite. Parfait, murmura-t-il,

voici donc le combat final.

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Comme si le signal avait été donné à haute voix, ils chargèrent

en même temps et le bruit des épées s‟entrechoquant férocement

résonna autour d‟eux. Ils se jaugèrent du regard pendant quelques

secondes, puis enchainèrent les coups avec une rapidité qui témoi-

gnait l‟un comme de l‟autre d‟une parfaite maîtrise de la lame.

Au bout d‟un moment, Cloud se rendit compte que Sephiroth

avait cessé d‟attaquer, plus préoccupé à éviter et parer ses coups.

Souriant, il fit un bon en arrière et décida qu‟il était temps d‟en

finir. Il pense soudain à toutes les personnes qui étaient morts dans

l‟incendie de son village natal, notamment à sa propre mère, à

laquelle il n‟avait pas eu le temps de dire revoir. Il pensa égale-

ment à la mort tragique d‟Aerith, plus récemment. Tout cela à

cause de la folie de cet homme, pensa-t-il en colère, Sephiroth…

Il fonça vers son adversaire et frappa une série de coups avec

toute la force qu‟il possédait, avec toute la rage qui s‟y était mêlée.

Sephiroth avait de plus en plus de mal à encaisser les charges et

finit par lâcher sa masamune en trébuchant, alors que Cloud en-

fonçait son immense épée dans sa poitrine. Cloud put lire

l‟incrédulité dans ses yeux alors qu‟il tombait sur le sol en se désin-

tégrant dans un maelström de lumières vives étincelantes.

Puis laissant tomber son épée, il releva la tête en fermant les

yeux et inspira profondément. Une lumière éclata alors devant lui,

suivi d‟une seconde, puis d‟une troisième et bientôt, il fut entouré

d‟un nombre incroyable de lumières, comme s‟il s‟agissait d‟étoiles,

qui se déplaçaient silencieusement autour de lui avec grâce. Il leva

sa main et toucha une. Il ressentit une chaleur dans sa main, qui le

parut véritablement réel. Plusieurs flux de la Rivière de la Vie ap-

parurent alors, tournoyant autour de lui comme s‟ils avaient cons-

cience de sa présence.

- La Rivière de la Vie ? s‟étonna-t-il.

Soudain, il reçut un flot de lumière sur lui, comme si on avait

braqué un projecteur juste au dessus. Levant la tête, il aperçut que

la lumière devenait de plus en plus banche et qu‟une main était

apparue, ouverte, comme si elle l‟invitait à ce qu‟il la prenne. Sans

pouvoir l‟expliquer, il ressentit soudain l‟impression que cette main

appartenait à Aerith. Oui, s‟exclama-t-il le cœur battant, c‟est elle.

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Et alors qu‟il allait lui prendre la main, la lumière blanche

l‟aveugla un court instant avant qu‟il ne s‟aperçoive que c‟était Tifa

qui lui tendait la main. Mais alors que leurs mains allaient se re-

joindre, Cloud se sentit revenir complètement à lui et commença à

chuter, réalisant que le sol sur lequel il se tenait venait de se briser

en deux l‟entrainant quelques mètres plus bas, sur un sol inégal,

mais toujours sain et sauf. Toute la grotte autour de lui tremblait

dangereusement menaçant de s‟effondrer, et levant les yeux, il

découvrit Tifa sur le rebord de la corniche la main toujours ten-

due. Malheureusement, elle était trop loin.

Soudain, Tifa chancela alors que son rebord cédait à son tour

en l‟entrainant dans la chute. Cloud prit son élan et sauta pour la

cueillir à la taille, réalisant avec étonnement à quel point elle était

légère, avant de se raccrocher à une seule main au rebord. Soute-

nant leurs deux poids simultanément, Cloud ne ressentit aucune

fatigue, il en était agréablement étonné.

- Tifa tu vas bien ? lui demanda-t-il doucement.

Tifa le regardait impressionné, se demandant diable d‟où il

pouvait tirer une telle force, alors qu‟un instant plus tôt, il avait

été inconscient longtemps.

- Oui, fit-elle avec un sourire, sortons de là maintenant.

Cloud tenta de se soulever avec son bras droit puis d‟un geste

sans aucun effort apparent, fit remonter Tifa sur la corniche, avant

de remonter à son tour tout aussi facilement. Cloud s‟assit le sol

près de Tifa pour reprendre ses esprits. La force qu‟il possédait

désormais était terrifiante. Il avait la conviction de pouvoir réaliser

des choses impossibles. Est-ce que, cela signifiait, qu‟après avoir

battu Sephiroth à l‟intérieur de sa tête, il avait réussi à prendre le

contrôle des cellules de Jénova qu‟on l‟avait implantés et qu‟il

pouvait maintenant contrôler totalement ? Cela restait en tout cas

la meilleure hypothèse, réfléchit-il. En bas, la Rivière de la Vie avait

rempli totalement le fond du cratère et semblait monter petit à

petit.

- Mais, où sont-ils tous passés au fait ? fit Cloud à Tifa en se

rappelant soudain de la Compagnie.

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- Hé ! résonna la voix de Red XIII. Ca fait plaisir de te voir en

forme.

Youffie, Cid, Vincent et Caith Sith étaient également assis en

face d‟eux sur l‟autre berge, plus en hauteur. Ils avaient vu eux

aussi la performance de Cloud et étaient plus que ravis de l‟avoir

vu revenir d‟entre les morts.

- Ils ont l‟air tous sain et sauf, constata Barret en leur faisant des

signes. Mais qu‟est ce qu‟on va faire maintenant ?

A ses cotés, Cid était en train de fumer une cigarette qu‟il avait

négligemment allumée, par excès de nervosité. Ils étaient juste

bloqués sur leur corniche et ne pouvaient rien faire d‟autre, à part

le fait de voir le niveau de la Rivière de la Vie monter dangereu-

sement.

- Sacre devrait bientôt bouger, supposa Red XIII. Cela veut dire

que cet endroit va…

Que cet endroit va exploser d‟une minute à l‟autre, pensa Cid.

Eh mince, pensa-t-il, après tous les efforts qu‟ils avaient réussi à

faire pour apprécier davantage Shera. Leur seule chance était de

faire le chemin inverse de l‟aller et de rejoindre le Hauvent, qui

devait surement les attendre au sommet, pensa-t-il en levant la

tête. Il pouvait voir un tout petit point blanc en haut, qui le démo-

ralisa plus qu‟autre chose. Puis soudain, le point blanc disparut. Et

un bruit se fit soudain entendre, de plus en plus grondant. Cid

souffla une bouffée d‟air en essayant de trouver une explication

logique quand soudain…

- Oh, Dame Chance, souffla-t-il tellement abasourdi qu‟il en

lâcha sa cigarette, ne me joue pas des tours maintenant…

Cloud et Tifa levèrent également la tête étonnés. Un immense

objet métallique avait emprunté le couloir vertical du cratère et

s‟écrasa tout au fond, juste à leur hauteur. Cloud pouvait aperce-

voir le logo d‟une jeune femme en bikini rouge sur l‟un des flans

de l‟appareil familier. Le Hauvent.

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Le grondement provenant de l‟intérieur du cratère Nord ne

cessait de prendre de l‟ampleur. Puis, le Hauvent décolla, après

avoir embarqué tout le monde à son bord. Au même moment, ils

entendirent une explosion infernale derrière eux. Le Sacre se libéra

enfin, explosant avec une violence inouïe du cratère Nord.

L‟onde de choc qui s‟en dégagea fut effroyable. Elle atteignit le

Hauvent, la percutant de plein fouet, l‟envoyant dévier de sa tra-

jectoire brutalement. Le flanc droit du Hauvent s‟arracha sous le

coup, tandis que plusieurs ailerons volaient en éclat. Dans la salle

de pilotage, Cid était tombé au sol et s‟agrippait au poste de

commandes. Il sentait avec inquiétude que le Hauvent subissait des

dégâts importants et qu‟il tombait en chute libre. Ils devaient abso-

lument s‟éloigner du cratère Nord, sinon ils allaient y passer. De-

vant lui se trouvait le levier d‟urgence, qu‟il n‟aurait jamais pensé

s‟en servir. Mais il s‟agissait véritablement de leur seule chance.

Puis, tirant de toutes ses forces, il enclencha le levier. Aussitôt, les

réacteurs primaires du Hauvent s‟allumèrent et le propulsa loin du

danger.

A Midgar, dans le secteur 5, Marlène sursauta. Un bruit énorme

s‟était fait entendre dans le lointain et un grondement sourd sem-

blait résonner dans toute la ville. Se dirigeant vers la fenêtre, elle

découvrit avec stupeur, que le Météore avait accéléré son allure et

qu‟il entrait en ce moment même dans l‟atmosphère, éclairant la

ville d‟une lumière ocre. Des tourbillons de flammes s‟étaient for-

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més à la surface de Midgar et ravageaient les habitations. Elle se

souvint soudain de la mission dont son père devait s‟occuper et

réalisa soudain qu‟il avait échoué. Elle ne put s‟empêcher de rete-

nir ses larmes.

Soudain, elle aperçut une nappe blanche se dressait au-dessus

de la ville, comme pour la protéger du Météore, balayant les

tourbillons qui s‟y étaient formés. Le Météore percuta contre le

bouclier blanc avec force et fut bloqué sur place, et tentait à pré-

sent de forcer le passage. Le bouclier parut soudain moins résistant,

se courbant au début sous la pression du Météore, puis contre

toute attente, commença à se disloquer. De nouveau, une lumière

orangée balaya la ville alors qu‟un tourbillon naissait au point le

plus vulnérable du bouclier.

Le Hauvent avait réussi à se stabiliser et s‟était rapproché de

Midgar. La Compagnie avait été stupéfaite de voir que le Météore

avait accéléré sa course pour tenter de passer avant que Sacre

n‟agisse. Néanmoins, Sacre ne semblait pas pouvoir rivaliser avec

la force qu‟il dégageait.

- Attends un instant, bon sang ! réalisa Barret subitement.

Qu‟est ce qui va advenir de Midgar ? On ne peut pas se laisser ça

se produire !

- J‟ai demandé à tout le monde de se mettre à l‟abri dans les

taudis, fit Cait Sith en contact radio avec Reeve. Mais mainte-

nant…

- Pour Sacre, il est trop tard, déclara Red XIII, fataliste. Météore

s‟approche de la planète, Sacre subit les effets contraires. Oublie

Midgar, c‟est de la planète qu‟il faut s‟inquiéter.

Barret pensa avec rage et tristesse à Marlène qui devait être sur

place et avoir peur. Et lui qui était si loin d‟elle. Tifa sentit que tous

les efforts qu‟ils avaient faits réduits à néant. Combattre Sephiroth

et libérer le Sacre de ses entrailles auraient dû suffire à sauver la

planète. Du moins, ils ne pouvaient absolument rien faire mainte-

nant et ne pouvaient qu‟assister, impuissants, à la tragédie qui

allait se passer sous leurs yeux.

- Hé ! fit Tifa en pointant du doigt vers le cratère Nord. Qu‟est

ce que c‟est ?

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Tout le monde se pencha vers la lumière qui était apparue et

découvrirent quelques instants plus tard une multitude de flux vert

fluorescents qui couraient dans l‟air et qui se dirigeaient vers le lieu

de l‟impact, à une vitesse supersonique.

- C‟est la Rivière de la Vie ! reconnut alors Cloud.

De toutes les fissures et cratères de la planète, la Rivière de la

Vie remontaient à la surface avant de filer droit vers le Météore.

Les flux allèrent directement renforcer le Sacre, l‟illuminant de plus

en plus. Le Sacre devint de plus en plus dense et brilla ardemment.

La lumière blanche qu‟elle dégageait explosa soudainement aveu-

glant tout le monde et balayant en une fraction de seconde le

Météore de la surface de la planète.

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Epilogue

Cinq cent ans plus tard.

Dans les steppes désertiques près des montagnes du continent

est, Red XIII fit un saut immense pour passer dessus le lit d‟une

petite rivière asséchée. Continuant sa course, il suivait de loin ses

trois enfants qui ouvraient le chemin devant lui. Red XIII esquissa

un sourire. Mesurant à peine le tiers de sa taille et le ressemblant

trait pour trait, ses bambins réussissaient quand même à courir

rapidement.

Finalement, comme son grand père l‟avait conseillé il y avait

longtemps de cela, juste avant de mourir, Red XIII avait entrepris

de voyager, après les événements du Météore, pour explorer la

planète et étendre ses connaissances. Et il avait finit par trouver

une compagne.

Laissant une trainée de poussière importante derrière eux, ils

bifurquèrent vers la gauche alors qu‟une montagne apparaissait

soudainement devant eux. Puis l‟atteignant, ils sautèrent sur les

corniches plus haut, à la suite des uns des autres. Au bout de

quelques sauts, seulement, ils se retrouvèrent au sommet. Puis

s‟avançant près du bord, ils contemplèrent la vue panoramique

qu‟ils avaient.

En haut, dans le ciel bleu sans nuages, une série d‟oiseaux pas-

sèrent à ce moment et virèrent droit devant eux. En contrebas,

Red XIII aperçut la ville de Midgar. La nature avait apparemment

repris ses droits et avait envahi la cité de tous les cotés. La végéta-

tion était dense en son centre et la plaque de Midgar était inclinée

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sur le coté comme si elle avait finit par chuter au cours du temps.

Rien ne laissait présager qu‟il pouvait y avoir encore des habita-

tions ici.

Red XIII songea au temps où la Shinra avait établi son mono-

pole sur la ville et même sur la planète. Ce temps où il avait voya-

gé avec ses compagnons inoubliables afin de sauver la planète du

danger que représentait Sephiroth. Il avait raconté cette histoire à

ses enfants beaucoup de fois, pour que cela reste à jamais dans

leurs mémoires.

A l‟époque, le Météore invoqué par Sephiroth avait failli dé-

truire la planète. Mais la Rivière de la Vie était intervenue et les

avait tous sauvés. La planète ainsi avait réagi alors que le Sacre

lancé par Aerith peinait à arrêter sa progression. Depuis cet évé-

nement marquant qui avait secoué l‟histoire de la planète, tout

avait évolué, comme Red XIII l‟avait prévu. Tout était redevenu

calme, pour la première fois depuis longtemps, et tous les habi-

tants des villages de la planète repartaient à zéro pour construire

un monde meilleur.

En comptant les années pendant lesquelles il avait vécu, Red

XIII se sentait plus vieux qu‟il ne l‟aurait cru. Regardant tendre-

ment ses enfants, il réalisa à quel point il était fier d‟eux. Il allait

passer encore beaucoup de temps avec eux, leur apprenant tout ce

qu‟il avait appris lui-même de son grand père.

Puis s‟arquant sur ses pattes arrière, il se redressa vivement et

poussa un rugissement impressionnant. Voilà mes enfants, voulait-il

dire avec fierté, voilà le monde pour lequel nous nous sommes

battus à cette époque.

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F I N

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Liste des chapitres

Note de l‟auteur.......................................................................... 1

Prologue ....................................................................................... 6

Chapitre 1 - Explosion .............................................................. 10

Chapitre 2 - Secteur Sept .......................................................... 18

Chapitre 3 - Réacteur n°5 ........................................................ 25

Chapitre 4 - Taudis ................................................................... 34

Chapitre 5 - Don Cornéo ......................................................... 41

Chapitre 6 - Pilier ...................................................................... 48

Chapitre 7 - Au cœur de la Shinra .......................................... 57

Chapitre 8 - Fuite précipitée .................................................... 66

Chapitre 9 - Passé de Cloud /1 ................................................ 75

Chapitre 10 - Passé de Cloud /2 .............................................. 84

Chapitre 11 - Découverte des chocobos ................................. 91

Chapitre 12 - Junon .................................................................. 99

Chapitre 13 - Dans les rangs du Soldat ................................. 108

Chapitre 14 - En bateau ! ....................................................... 117

Chapitre 15 - Costa Del Sol .................................................... 126

Chapitre 16 - Le Gold Saucer ................................................. 136

Chapitre 17 - Prison de Corel ................................................ 145

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Chapitre 18 - Course de chocobos ........................................ 153

Chapitre 19 - Village de Gongaga ......................................... 159

Chapitre 20 - Cosmo Canyon ............................................... 166

Chapitre 21 - Un grand guerrier ............................................ 173

Chapitre 22 - Nibelheim ........................................................ 180

Chapitre 23 - Vincent ............................................................. 187

Chapitre 24 - Village-Fusée .................................................... 193

Chapitre 26 - Utaï ................................................................... 207

Chapitre 27 - Poursuites ......................................................... 214

Chapitre 28 - La clé de Pierre ................................................ 222

Chapitre 29 - Trahison ........................................................... 232

Chapitre 30 - Le temple des Anciens .................................... 241

Chapitre 31 - Matéria Noire .................................................. 250

Chapitre 32 - Hésitations ....................................................... 259

Chapitre 33 - La cité des Anciens .......................................... 269

Chapitre 34 - Gast et Ifalna ................................................... 279

Chapitre 35 - Tempête de neige ........................................... 289

Chapitre 36 - Ascension ......................................................... 299

Chapitre 37 - Terra Incognita ................................................ 310

Chapitre 38 - Illusion .............................................................. 318

Chapitre 39 - Réveil et éveil .................................................. 327

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557

Chapitre 40 - Prisonniers ....................................................... 336

Chapitre 41 - Attaque et fuite ................................................ 345

Chapitre 42 - Mideel .............................................................. 354

Chapitre 43 - A toute vitesse ! .............................................. 363

Chapitre 44 - Fort Condor .................................................... 373

Chapitre 45 - Tremblements ................................................. 383

Chapitre 46 - Passé de Cloud /3 ........................................... 390

Chapitre 47 - Passé de Cloud /4 ........................................... 399

Chapitre 48 - Passé de Cloud /5 ........................................... 407

Chapitre 49 - Sous la surface ................................................. 416

Chapitre 50 - Le Gelnika ........................................................ 428

Chapitre 51 - Espace intersidéral ........................................... 439

Chapitre 52 – Le souhait d‟Aerith ......................................... 453

Chapitre 53 - Le canon de Zeus ............................................ 464

Chapitre 54 - Retour à Midgar ............................................. 475

Chapitre 55 - Révélations ...................................................... 485

Chapitre 56 - A ceux qu‟on tient le plus .............................. 495

Chapitre 57 - Ressentir le changement /1 ............................ 502

Chapitre 58 - Ressentir le changement /2 ............................ 510

Chapitre 59 - Vivre ses rêves ................................................. 518

Chapitre 60 - Descente en enfer ........................................... 525

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Chapitre 61 - Esprit de groupe .............................................. 531

Chapitre 62 - A feu et à sang ................................................. 537

Chapitre 63 - Sauver la planète ............................................ 544

Epilogue ................................................................................... 552

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« Game Script se veut être l‟univers des romans de jeux-vidéos.

Chaque roman est écrit par un fan. Certains passages du roman ne

suivent pas toujours le jeu, mais comme le script du jeu en ques-

tion est étudié et analysé, le roman ne s‟en éloigne guère ou très

peu. Bien sûr les dialogues sont repris et réarrangés et il s‟avère au

final, que seul les descriptions des lieux et des personnages sont

issus tous droit de l‟imaginaire de l‟écrivain.

Ces romans restent de l‟ordre de la fan-fiction. Il ne s‟agit pas

de faire un jour publier ces livres et en tirer un profit lucratif. Non,

ces romans sont accessibles à tous et permettent à certains de dé-

couvrir un monde qu‟il ne connaissait pas, et à d‟autres de pouvoir

revivre des moments magnifiques. Notre principal objectif, étant

d‟une certaine façon de vous faire plaisir. »

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