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I. Quels sont les moyens des politiques protectionnistes ? Les mercantilistes vivent dans un monde économique qui ne connaît pas de croissance économique durable.Ils en sont donc conduits à conclure que le stock de richesses dans le monde est constant, c’est-à-dire qu’il a été déterminé une fois pour toutes par Dieu et qu’il ne pourra évoluer. Dès lors, cela va influencer la vision que les mercantilistes ont du commerce international. Ils en sont amenés à conclure que l’échange international est un jeu à somme nulle, que ce que gagnent les uns est forcément perdu par les autres. Les pays se livrent donc une guerre économique. Chaque pays va alors chercher à : développer ses exportations en favorisant son industrie nationale (exemple : les manufactures royales de Colbert ) tout en essayant d’importer le moins possible afin d’obtenir un excédent commercial. Le pays connaîtra alors une entrée d’or qui épuisera le stock d’or de ses partenaires, le pays gagnera alors en puissance politique, le roi pourra alors financer son armée et conquérir de nouveaux territoires. Typologie des mesures protectionnistes : A. Les barrières tarifaires Le tarif douanier se définit comme un protectionnisme par les prix. Il vise à augmenter le prix des produits étrangers sur le territoire national. Il y a deux grandes formes : o Le tarif ad valorem représente la forme privilégiée du tarif douanier. Il consiste à appliquer un certain pourcentage à la valeur déclarée du produit. II- Mondialisation, finance internationale et intégration Fiche 2 – Avantages et inconvénients des échanges internationaux Science économique Acquis de première : gains à l'échange, Notions : libre-échange et protectionnisme, compétitivité prix et 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la

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I. Quels sont les moyens des politiques protectionnistes ?

Les mercantilistes vivent dans un monde économique qui ne connaît pas de croissance économique durable.Ils en sont donc conduits à conclure que le stock de richesses dans le monde est constant, c’est-à-dire qu’il a été déterminé une fois pour toutes par Dieu et qu’il ne pourra évoluer. Dès lors, cela va influencer la vision que les mercantilistes ont du commerce international. Ils en sont amenés à conclure que l’échange international est un jeu à somme nulle, que ce que gagnent les uns est forcément perdu par les autres. Les pays se livrent donc une guerre économique. Chaque pays va alors chercher à :

développer ses exportations en favorisant son industrie nationale (exemple : les manufactures royales de Colbert ) tout en essayant d’importer le moins possible afin d’obtenir un excédent commercial.

Le pays connaîtra alors une entrée d’or qui épuisera le stock d’or de ses partenaires, le pays gagnera alors en puissance politique, le roi pourra alors financer son armée et

conquérir de nouveaux territoires.

Typologie des mesures protectionnistes :

A. Les barrières tarifaires

Le tarif douanier se définit comme un protectionnisme par les prix. Il vise à augmenter le prix des produits étrangers sur le territoire national. Il y a deux grandes formes :

o Le tarif ad valorem représente la forme privilégiée du tarif douanier. Il consiste à appliquer un certain pourcentage à la valeur déclarée du produit.

o Le tarif spécifique, levé sous forme d'un montant fixe par unité du bien importé.

Cet instrument est soumis désormais à des règles précises : les droits de douane ne peuvent augmenter, sauf pour des périodes limitées et sous condition que le pays procédant à ces hausses les justifie par le fait que la concurrence étrangère engendre des conséquences négatives pour l’appareil national de production

B. Les barrières non tarifaires

II- Mondialisation, finance internationale et intégration européenne

Fiche 2 – Avantages et inconvénients des échanges internationaux

Science économique

Acquis de première : gains à l'échange, Notions : libre-échange et protectionnisme, compétitivité prix et hors prix

2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

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les restrictions quantitatives : existence de contingents d’importation pour un produit donné. Elles sont en principe interdites : néanmoins, elles demeurent tolérées lorsqu’elles font l’objet d’un accord bilatéral entre les parties concernées

de plus en plus le protectionnisme tend à se cacher derrière des mobiles de type environnementaux, sociaux ou consuméristes, mobiles que l’on appelle souvent la « zone grise protectionniste », parce qu’il est bien difficile de savoir si ces règles ont été adoptées pour des raisons de protection du marché national, ou pour des raisons non commerciales :

o des normes sanitaires spécifiques pour les produits importéso des normes techniqueso l’édiction de règles environnementales

on peut aussi imposer des formalités administratives complexes et coûteuses qui ont pour effet de décourager les importations

II. La vision libérale :Le libre-échange est optimal

A. Le protectionnisme est inefficace

Introduction -Définition du protectionnisme

Le protectionnisme cherche à protéger une production nationale qui ne bénéficie pas d’un avantage comparatif.

1. Constat

Rappel de première   : L’élasticité –prix de la demande

a) Définition de l’élasticité

L’élasticité mesure la sensibilité d’une variable X à une variable Y, mesurée par le rapport de la variation relative de X à celle de Y. C'est-à-dire de combien va augmenter (ou baisser) X quand Y augmente (ou diminue) Donc une élasticité est un rapport de deux taux de variation (mesurés en %) : Elasticité de X par rapport à Y = taux de variation de X taux de variation de Y

b) L’élasticité-prix de la demande

Si X est la demande d’un bien et Y son prix, on parle d’élasticité-prix de la demande ou élasticité de la demande par rapport au prix.

On parle de demande inélastique par rapport au prix lorsque l’élasticité est voisine de zéro. La demande est d’autant plus élastique que son élasticité s’éloigne de zéro.

En règle générale, le signe de l’élasticité de la demande par rapport au prix est négatif car la demande est une fonction décroissante du prix, on a donc deux variations en sens contraire, quand le prix augmente la demande diminue et inversement.

Exceptionnellement, l’élasticité-prix de la demande va être positive c’est à dire que lorsque le prix va augmenter, la demande va varier dans le même sens. On évoque trois cas dits « anormaux » :

o phénomène de snobisme attaché à certains biens, de luxe notamment, o dans le cas de biens remplacés par des biens plus appréciés vers lesquels se porte la demande

(beurre et margarine)o lorsqu’un produit fait l’objet d’une spéculation (Bourse, tableaux de maître, biens immobiliers)

c) Toutes les élasticités de la demande

La quantité offerte ou demandée dépend du prix du produit comme on vient de le voir mais elle dépend aussi d’autres variables. Par exemple la quantité demandée d’un produit dépend souvent du prix d’un autre produit ou encore elle dépend du revenu du consommateur.

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2. Explications

a. Le protectionnisme, un jeu à somme négative

A l’époque où Ricardo explicite sa thèse, l’Angleterre vit sous la protection des corn laws qui ont pour objectif de défendre l’agriculture anglaise dominée par les aristocrates de la concurrence que leur imposent les pays européens. Ceci a pour résultat d’augmenter le prix des céréales anglaises, ce qui oblige les industriels anglais à accroître les salaires. Si au contraire les corn laws sont supprimés, les prix des céréales vont chuter grâce aux importations, ce qui diminuera le bien-être des producteurs agricoles, en particulier de l’aristocratie et au contraire améliorera celui des industriels qui auront pu baisser les salaires sans détériorer le pouvoir d’achat de leurs ouvriers.

le protectionnisme a un coût pour le consommateur. Une étude de JENKINS concernant le coût de la protection de l’industrie textile canadienne démontre que l’imposition des auto-limitations a permis de maintenir ou de créer 6000 emplois mais que chaque poste de travail a coûté 14 000 dollars alors que le salaire moyen dans cette industrie n’était que de 10 000 dollars (il aurait mieux valu payer 10 000 dollars des chômeurs) . Cette mesure a coûté aux consommateurs canadiens 467 millions de dollars en 79 ; les industriels canadiens profitant des mesures protectionnistes pour augmenter leur prix jusqu’à 30 %. Cette mesure a donc détérioré le pouvoir d’achat des consommateurs les plus défavorisés qui ont dû payer plus cher du textile bas de gamme que les PVD leur auraient procuré à un prix beaucoup plus réduit .

Conclusion   : une politique protectionniste n’est donc pas neutre économiquement, elle engendre une redistribution des revenus des consommateurs qui perdent du pouvoir d’achat suite à la hausse des prix vers les producteurs qui maintiennent artificiellement des prix élevés. Elle représente donc un jeu à somme nulle. Le jeu est même à somme négative, si comme le montre l’exemple de l’industrie textile canadienne, les barrières douanières incitent les producteurs à se spécialiser vers les produits les moins porteurs, laissant ainsi à leurs concurrents étrangers les spécialisations les plus dynamiques

b. Qui conduit à des représailles

l’expérience des années 30 a montré que le pays qui met sur pied une politique protectionniste afin de protéger son industrie nationale va subir à son tour des mesures de rétorsion de la part de ses partenaires étrangers , ce qui risque de déboucher sur une généralisation du protectionniste , qui ne peut que freiner la croissance et détruire des emplois

les pays d’Asie du Sud-Est ne sont pas aujourd’hui seulement source de destruction d’emplois ; ils représentent la zone qui connaît la plus forte croissance économique et qui fournit donc des débouchés à nos entreprises, en particulier dans les secteurs à forte valeur ajoutée dans lesquels l’industrie française est en train de se spécialiser ( ex : T.G.V. en Corée du Sud ) . Fermer nos frontières c’est se priver des débouchés dans cette zone et donc se priver d’emplois.

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B. Le libre-échange génère croissance et bien-être

1. Constat   : Cf thème 212

2. Les effets bénéfiques du libre-échange

Dans l’optique libérale qui va de Smith à HOS, le libre-échange est optimal et conduit à une amélioration du bien-être de tous les échangistes. Smith montre que les pays ayant basé leur spécialisation sur des dotations factorielles

complémentaires ont intérêt à laisser librement entrer les produits, car il bénéficie ainsi de biens de meilleure qualité à des prix plus réduits, ce qui améliore la satisfaction des consommateurs 

Pour Ricardo, les pays se spécialisent dans la production où ils ont un avantage comparatif, c’est-à-dire là où la productivité est la plus forte, les facteurs de production sont alors utilisés dans les activités où la productivité est la plus élevée, la production augmente donc

HOS vont chercher à montrer comme l’écrit Sandretto que : «  En dépit de l’immobilité internationale des facteurs de production, leur rémunération tendrait néanmoins à s’égaliser dans tous les pays sous l’influence du commerce international des marchandises » :

à l’origine le pays s’est spécialisé dans la production qui utilisait intensément le facteur le plus abondant donc le moins cher ; mais, suite à cette spécialisation, l’utilisation du facteur abondant va s’intensifier, ce qui à terme va augmenter son coût : le facteur devenant plus rare. Au contraire le facteur rare voit son utilisation diminuer puisque le pays importe les biens nécessitant son utilisation, le facteur rare devient alors plus abondant et donc moins coûteux.

Le développement des échanges internationaux réduit donc les différences de rareté relative ; il rend moins abondant le facteur pléthorique, atténue la rareté relative du facteur rare, de ce fait le libre-échange tend à réduire les disparités, de pays à pays, des rémunérations des facteurs. Sandretto peut en conclure : « ce théorème d’HOS implique que, sous l’effet du commerce international, les taux de profit deviennent égaux partout et que le pouvoir d’achat des travailleurs s’égalise dans tous les pays, aux Etats-Unis comme au Bangladesh ou en Ethiopie », ce qui conduirait progressivement à un phénomène de convergence des économies.

Les nouvelles théories de la croissance semblent rendre le libre-échange plus nécessaire que jamais :

la théorie de la croissance endogène montre que, plus l’accumulation du progrès technique et des connaissances est élevée, plus forte sera la croissance potentielle, le resserrement des liens économiques entre les pays accroît la propagation des techniques, réduit le risque de duplication d’activités de R-D et génère donc une croissance économique plus forte.

afin de réduire leurs coûts de production, les entreprises cherchent à bénéficier de rendements d’échelle qui nécessitent une augmentation des débouchés qui n’est réalisable que par le développement du libre-échange et l’instauration du marché mondial.

le libre-échange réduit les distorsions de prix en homogénéisant les prix des entreprises fabriquant les mêmes produits. Dès lors, les entreprises vont être incitées à investir sur les marchés les plus porteurs, ce qui conduira à une amélioration de l’efficience économique et donc à terme de la croissance économique

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III. Le libre-échange n’est pas toujours la solution

Introduction -Libre-échange et protectionnisme à travers l’histoire

Le protectionnisme se développe durant des périodes présentant des caractéristiques bien précises. B.lassudrie-Duchêne écrit ainsi : «  les poussées protectionnistes doivent être mises en relation, historiquement avec des périodes dans lesquelles les transformations technologiques sont capables de créer des retournements d’avantages comparatifs ou de spécialisation . »

B.Lassudrie-Duchêne est amené à distinguer 2 types de périodes : les périodes de croissance hégémonique : (ex : 1840-1875 , 1945-1970 ) qui sont des périodes au cours desquelles le pays

leader comme ses partenaires bénéficient d’avantages ou de désavantages comparés relativement stables . Dans les domaines de la haute technologie, l’avantage du leader est tel que ses suiveurs ne peuvent le concurrencer et qu’ils ont donc intérêt à importer ses produits afin d’exporter librement des produits plus traditionnels dans lesquels ils sont spécialisés.

au contraire, dès lors que l’hégémonie du pays leader est remise en question (la GB à la fin du XIX° , les EU depuis 1970 ) ou que la croissance économique se ralentit, le recours au protectionnisme est plus fréquent.

A. Une remise en cause de la conception libérale

1. Une corrélation tarifs douaniers/ croissance économique?:cf thème 212

2. Une relativisation de la relation de causalité : le libre-échange déterminant de la croissance

Beaucoup d’exemples de développement basés en apparence sur la logique libérale sont en réalité conformes à la logique du protectionnisme éducateur :

les pays, comme le Japon ou la Corée du Sud qui ont su tout en appliquant une promotion par les exportations protéger leur marché intérieur par des barrières douanières ont pu constituer une base économique cohérente qui a été une des conditions ayant assuré leur développement économique.

Contrairement au mythe populaire qui veut qu'elle se soit développée sur la base du libéralisme et du libre-échange, la Grande-Bretagne a utilisé agressivement - jusqu'à en être un pionnier dans certains domaines - des politiques volontaristes destinées à développer ses industries naissantes L’exemple de la GB aux XVIII- XIX° siècles est ainsi probant : durant une première phase, les industriels anglais ont réclamé et obtenu l’introduction de barrières douanières pour protéger l’industrie textile naissante de la concurrence indienne (qui produisait des produits de meilleure qualité à moindre coût ) .A l’abri des barrières , les anglais ont mécanisé leur production et , une fois que celle-ci est devenu compétitive , ils sont devenus libre-échangistes , ont imposé à l’Inde un tarif douanier très faible et ont alors inondé le marché indien de leurs cotonnades ruinant par là-même l’ébauche de développement économique qu’était en train de connaître l’Inde .

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B. Le protectionnisme, un préalable à l’ouverture

1. La thèse du protectionnisme éducateur de F List

Les pays qui occupent aujourd’hui un leadership dans le commerce mondial ( Allemagne, EU , Japon ) et qui sont donc les plus favorables au développement des échanges internationaux étaient au XIX° siècle les défenseurs d’un protectionnisme éducateur qui devait les mettre à l’abri de la concurrence exercée par le RU .

En effet, contrairement à ce qu’affirme Ricardo et toute l’école libérale, la spécialisation ne tombe pas du ciel ; elle est construite par le pays qui cherche à s’implanter dans les secteurs les plus porteurs. Si les pays les plus faibles acceptent le libre- échange, ils vont être obligés de se cantonner aux productions délaissées par le pays leader, car leurs industries n’étant pas encore compétitives, elles seront éliminées. Le pays en retard doit alors appliquer une stratégie protectionniste, qui contrairement à la théorie développée par les libéraux n’est pas défensive mais offensive. En effet, son industrie n’étant pas compétitive, il doit dans un premier temps la protéger par des barrières douanières qui lui offriront un marché captif (le consommateur en contrepartie subit un coût : il paye plus cher des biens de moins bonne qualité) .

Mais ces barrières douanières ne seront que provisoires ; au fur et à mesure les industries naissantes vont gagner en maturité , vont devenir plus compétitives , les barrières protectionnistes pourront alors progressivement être réduites. List qui est avec Hamilton le promoteur du protectionnisme éducateur considère , en effet , qu’il faut instaurer des barrières tant que les industries ne sont pas compétitives , mais que les producteurs doivent dès l’origine savoir que ces barrières ne sont que provisoires , sinon ils ne seront pas incités , sous l’aiguillon de la concurrence ,à accroître leur compétitivité .

Le protectionnisme défensif de Nicholas Kaldor (1908-1986a pour objectif de protéger les entreprises vieillissantes implantées dans des secteurs où l’innovation est réduite, donc ou la compétitivité prix joue un rôle déterminant de la concurrence étrangère. A court terme cela peut protéger les entreprises menacées de disparaître, il permet donc de sauvegarder des activités qui sont peu compétitives et au final à court terme de protéger des secteurs et donc de sauvegarder des emplois. Ce protectionnisme défensif a donc deux caractéristiques ;

Il doit être sélectif c’est-à-dire concerné uniquement certains secteurs qui ont besoin de s’adapter à une noubvelle fome de concurrence afin de ne pas disparaitre

Il doit être transitoire c’est-à-dire qu’il doit permettre de laisser du temps au pays pour prendre des mesures de reconversion et de reclassement.

En France dans les années 1980 le protectionnisme éducateur a été repris sous la forme d’un slogan : « il n’y a pas d’industries condamnées, seulement des technologies dépassées »A long terme, le protectionnisme défensif selon Nicolas Kaldor n’est pas justifié car il entraverait les capacités d’adaptation de l’économie et permettrait seulement de perpétuer des entreprises qui ne sont et qui ne seront jamais compétitives. Néanmoins, le protectionnisme défensif peut être également accepté pour des raisons politiques, et dès lors pour préserver l’indépendance d’un pays, notamment dans l’alimentation, dans le domaine de la culture ou encore de la défense nationale

2. La politique commerciale stratégique :le modèle Boeing – Airbus

On a assisté au début des années 80 à une réhabilitation de la théorie du protectionnisme éducateur. Elle est basée sur la remise en cause des hypothèses démontrant l’optimalité du libre-échange. Dès lors que l’on ne se situe pas sur des marchés de CPP, le libre-échange peut générer des effets pervers. En effet :

contrairement à ce qu’affirmaient Ricardo et à sa suite HOS, la spécialisation ne résulte pas de déterminants statiques adoptés passivement par les Etats (dotations factorielles) ;

elle est construite par les Etats qui cherchent à s’implanter sur les marchés les plus porteurs. Un pays qui dispose d’une avance technologique (exemple les USA) va alors essayer de la

maintenir en mettant en place des barrières à l’entrée qui dissuaderont ses concurrents étrangers de se lancer dans l’innovation.

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Une des barrières essentielles est constituée par les coûts de recherche : Ceux -ci sont très élevés, et ne pourront être rentabilisés que si l’entrant sur le marché peut

bénéficier d’économies d’échelles. Il peut être alors nécessaire d’appliquer des mesures protectionnistes qui en rendant le marché intérieur captif aux entreprises nationales leur permettront Dans une première phase de rentabiliser leurs investissements.

comme l’a démontré la théorie de la croissance endogène, l’innovation sera d’autant plus aisée que l’expérience et le capital de connaissances accumulés dans le domaine seront forts. Dès lors, il peut être utile d’aider les entreprises à obtenir ces connaissances qui constituent, elles aussi une barrière à l’entrée : l’Etat peut ainsi, soit se substituer aux entreprises afin de mener des recherches, soit par des aides les inciter à investir les créneaux les plus porteurs. Ainsi, dès lors que l’on ne se situe plus sur un marché de CPP c’est à dire que :

les entreprises du pays leader appliquent une stratégie commerciale visant à rendre leurs concurrents économiquement dépendants et incapables de générer un progrès technique leur permettant de rattraper le retard accumulé,

une intervention de l’Etat peut s’avérer nécessaire afin de contribuer à la constitution des avantages comparatifs sur les marchés les plus dynamiques.

En appliquant une stratégie s’appuyant sur les principes du protectionnisme éducateur (cf. exemple d’Airbus) un pays peut permettre à ses entreprises de conquérir une place sur un marché oligopolistique caractérisé par de fortes barrières à l’entrée, ce qui à terme diminuera la dépendance et permettra la réduction des barrières douanières.

C’est donc un protectionnisme offensif des industries de l’avenir : il vise par une analyse de l’évolution des marchés une spécialisation qui dynamise les avantages comparatifs

Limites   : Il n’en reste pas moins que l’exemple de Boeing et d’Airbus montrent que la politique menée par les 2 gouvernements peut être assimilée à un jeu à somme négative , puisque les pertes subies par les américains n’ont pas été compensées par une amélioration du bien-être des européens

C. Le protectionnisme une solution à la menace de désindustrialisation?

1. Constat   : Cf thème 212

2. Explications

Aujourd’hui, dans un contexte de crise économique, d’augmentation du chômage, la concurrence exercée par les pays à faible coût de main d’œuvre semble entraîner la disparition de pans entiers de l’industrie qui sont alors délocalisés, en particulier vers les NPI , ce qui multiplie les licenciements . Les PDEM connaissent un mouvement de délocalisations de leurs établissements industriels vers les pays émergents

Délocalisation : transfert à l’étranger d’une activité jusque- là assurée sur le sol national

Les PDEM accusent alors ces pays de faire du dumping social et environnemental o Dumping : amélioration artificielle de la compétitivité commerciale à l’exportationo Social : grâce à la faiblesse ou l’absence de protection sociale et de réglementations du travail (ex : travail

des enfants)o Environnemental : grâce à la faiblesse où l’absence de réglementations visant à protéger l’environnement

Le protectionnisme défensif peut être une solution : protéger des activités dépassées et peu concurrentielles au niveau international pour permettre de les rendre compétitives ou d’assurer leur reconversion

3. Mais qui se heurtent à de nouvelles limites

L’application de mesures protectionnistes est aujourd’hui source de critiques :en maintenant artificiellement des emplois dans des secteurs où elle n’est plus compétitive (ex : textile ) elle retarderait une spécialisation sur les secteurs les plus dynamiques , qui (comme l’ a montré Lafay) nécessite d’opérer des choix . La France ne pouvant être présente sur tous les marchés, il faut qu’elle opère une stratégie de spécialisation qui dynamisera sa croissance économique .Sauvegarder des emplois dans les secteurs traditionnels, c’est au contraire perpétuer une spécialisation sur les produits où l’on se concurrence par la compétitivité-prix ; c’est donc à terme détériorer la compétitivité structurelle de l’industrie française qui rejoindrait le rang des pays intermédiaires en quittant celui des PDEM.

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Conclusion : Contrairement à ce que l’on pourrait penser , une étude historique montre que leprotectionnisme se développe durant des périodes présentant des caractéristiques bien précises . B.assudrie-Duchêne écrit ainsi : « les poussées protectionnistes doivent être mises en relation , historiquement avec des périodes dans lesquelles les transformations technologiques sont capables de créer des retournements d’avantages comparatifs ou de spécialisation . »B.Lassudrie-Duchêne est amené à distinguer 2 types de périodes :- les périodes de croissance hégémonique : ( ex : 1840-1875 , 1945-1970 ) qui sont des périodes au cours desquelles le pays leader comme ses partenaires bénéficient d’avantages ou de désavantages comparés relativement stables . Dans les domaines de la haute technologie , l’avantage du leader est tel que ses suiveurs ne peuvent le concurrencer et qu’ils ont donc intérêt à importer ses produits afin d’exporter librement des produits plus traditionnels dans lesquels ils sont spécialisés .- au contraire , dès lors que l’hégémonie du pays leader est remise en question ( la GB à la fin du XIX° , les EU depuis 1970 ) ou que la croissance économique se ralentit les conflits de répartition interne et externe se multiplient  , les décideurs politiques sont alors incités à intervenir en manipulant les droits de douane , les taux de change afin de protéger leur avances technologique ( pays leader ) ou de réduire leur retard ( pays suiveur ) . Ils vont alors être amenés 2 types de protectionnisme selon LAFAY qui visent des objectifs bien différents comme l’indique le tableau suivant :

PROTECTIONNISME DEFENSIF PROTECTIONNISME OFFENSIF Secteur concerné -les secteurs stratégiques relevant de la

défense nationale -les secteurs de reconversion qui subissent de plein fouet la concurrence extérieure

- les secteurs porteurs et innovateurs pour lesquels le pays ne dispose pas encore d’un avantage comparatif

Objectifs recherchés - il s’agit de reconvertir la branche menacée par la concurrence étrangère en favorisant un repli en bon ordre sur les créneaux les plus porteurs, en restructurant la filière par la spécialisation intrabranche

- le pays qui n’est pas encore compétitif sur un secteur d’avenir doit protéger ses industries naissantes, afin de combler le handicap provisoire et de ne pas tomber dans la dépendance du pays leader sur ce marché ( ex : l’informatique en Europe )

Dangers encourus - le danger est que la protection devienne permanente, sous la pression des secteurs traditionnels qui cherchent à se protéger de la concurrence des PVD, ceci retarderait un nécessaire redéploiement du tissu productif vers les branches les plus dynamiques

- la protection des industries naissantes doit être planifiée et dégressive dans le temps. LAFAY écrit : « rien ne serait plus dangereux qu’une protection appliquée hâtivement sous l’influence de groupes de pression et donc le maintien illimité contribuerait ensuite à pérenniser des structures inadaptées

Type de mesures à appliquer - une protection planifiée qui vise à assurer une restructuration en bon ordre du tissu productif, en particulier un redéploiement des emplois (mais aussi des investissements) vers les secteurs porteurs - une protection dégressive dans le temps : les producteurs nationaux doivent comprendre, dès l’application de mesures défensives qu’elles visent à accélérer les restructurations et non à les retarder

- une protection planifiée et dégressive dans le temps qui permette au producteur de rattraper leur retard et d’opérer une transition en douceur vers le libre-échange qui est l’objectif de moyen terme - des objectifs réalistes qui tiennent compte des capacités réelles du pays afin de déterminer les activités pour lesquelles le seuil de compétitivité peut être atteint des délais raisonnables - une limitation du nombre de productions protégées qui permettent réellement d’opérer des choix stratégiques de spécialisation

Comme le conclue LAFAY, le protectionnisme peut être la meilleure ou la pire des choses, la pire s’il consacre d’avantages d’efforts à la production défensive d’industries du passé qu’à la protection offensive des industries de l’avenir ; la meilleure s’il vise par une analyse de l’évolution des marchés une spécialisation qui dynamise les avantages comparatifs.

D. La dévaluation compétitive

1. L’objectif

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Le taux de change qui est le prix d'une monnaie exprimé dans une autre monnaie joue un rôle essentiel dans la compétitivité des produits ; le taux de change est le point de contact entre l’économie nationale et le reste du monde. En effet, le prix d’un produit en devise étrangère est égal au prix en monnaie nationale multiplié par le taux de change. Pendant longtemps les gouvernements ont utilisé le taux de change comme une variable de politique économique qui leur permettait de compenser les faiblesses ou d’accroître le potentiel de leur appareil productif. En effet, une baisse de la valeur de la monnaie par rapport à d’autre génère automatiquement une baisse des prix à l’exportation. Quand, une monnaie se déprécie, une perte de valeur de la monnaie nationale devrait permettre d’améliorer la compétitivité-prix des producteurs résidents mais elle renchérit le coût des importations

Quand on parle de changement de valeur d’une monnaie par rapport à une autre, on utilise différents termes, selon que l’on est en changes fixes ou flexibles

Changes fixes Changes flexiblesDéfinition En changes fixes, la banque centrale

s'engage à échanger sa monnaie contre une devise à un taux de change déterminé, appelé parité, qu’elle doit défendre. Si elle n’y parvient pas, elle doit fixer une nouvelle parité

Le système de change actuel est basé sur les changes flexibles  qui résulteraient de l’application de la loi de l’offre et de la demande de devises 

Périodes l’étalon de change or mis en place à Bretton Woods : 1945 - 1971

Depuis 1971

Augmentation de la valeur de la monnaie par rapport aux autres devises

réévaluation appréciation

Diminution de la valeur de la monnaie par rapport aux autres devises

dévaluation dépréciation

2. Les mécanismes

une dévaluation de la monnaie a un effet immédiat : elle accroît le prix des importations (exprimé en monnaie nationale) et réduit le prix des exportations (en monnaie étrangère ) . A court terme ,

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puisque les effets prix ( p des imports / p des exports = pM / pX ) jouent plus rapidement que les effets volume ( quantité exportée / quantité importée = qX / qM ) , la Balance commerciale voit son solde se détériorer ( pX . qX < pM . qM )

mais à moyen terme , alors que l’effet prix ayant déjà joué est stable, l’effet volume apparaît : l’augmentation des exportations sera d’autant plus élevée que la sensibilité des exportations au prix est forte (c’est-à-dire que l’élasticité-prix des exportations est élevée) et que les entreprises nationales ne profitent pas de la dévaluation pour augmenter leurs marges. On considère généralement qu’une dévaluation génère à moyen terme une amélioration du solde de la Balance Commerciale : les effets volumes devenant supérieurs aux effets prix. Le mécanisme que nous venons de décrire est connu sous le nom de courbe en J .

La chute des importations sera d’autant plus importante que la sensibilité des importations aux prix est forte ( l’élasticité -prix des importations est élevée ) et que les entreprises étrangères ne peuvent compenser la dévaluation par une chute de leur marge .

Une politique de monnaie faible peut être efficace à certaines conditions : les effets prix doivent être supérieurs aux effets volume l’élasticité –prix des importations doit être forte : la hausse du prix des importations doit

se traduire par une baisse des importations l’élasticité –prix des exportations doit être aussi forte : la baisse du prix des exportations

doit se traduire par une hausse des exportations

Une politique de monnaie faible permet donc d’accroître la compétitivité-prix :

Définition de la compétitivité   : la compétitivité d’une entreprise est sa capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché, c’est son aptitude à faire face à la concurrence. Mais la compétitivité s’entend aussi au niveau d’une branche ou d’un pays. L’Union européenne définit la compétitivité comme la capacité d’un pays à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants, et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale, dans un environnement de qualité. Elle peut s’apprécier par l’aptitude des territoires à maintenir et à attirer les activités, et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrentes.

Pendant très longtemps on a considéré que la seule source de compétitivité pour une entreprise ou un pays était la compétitivité-prix qui vise à produire à moindre coût afin de réduire les prix pour dépasser la concurrence et s’attirer les faveurs des consommateurs.

On distingue deux formes de compétitivité : la compétitivité prix et la compétitivité hors prix (sui sera vue ultérieurement)

La compétitivité-prix est la capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente. Elle repose sur la capacité à produire une offre à des coûts inférieurs à ceux supportés par les entreprises du même secteur. Elle peut aussi s'appuyer sur une marge unitaire plus faible si les coûts de production sont identiques.

La compétitivité prix dépend : des niveaux relatifs des coûts de production en particulier mais pas seulement le coût

salarial de la politique de taux de marge appliquée par les producteurs, des niveaux du taux de change(appréciation et dépréciation de la monnaie) pour les

entreprises qui exportent…

Les indicateurs de la compétitivité

La compétitivité prix d'une entreprise est souvent associée à la notion de productivité. Par ailleurs, la compétitivité d'une entreprise se reflète à travers l'évolution de ses parts de

marché.

La compétitivité d’un pays se mesure à travers divers indicateurs La part des exportations du pays dans les exportations mondiales ou dans une région du

monde. La compétitivité de la France est souvent indiquée par la part de ses exportations dans le monde ou dans la zone euro. La part de la France dans le commerce mondial de biens atteint 3,1 % en valeur en 2013. Elle reste stable depuis 2010. Cette stabilisation contraste avec la tendance, depuis le début des années 1990, à une baisse de la part des grandes économies avancées dans le commerce mondial, due notamment à la montée des émergents dans les échanges mondiaux.

Le prix comparé des exportations et des importations ou les termes de l’échange : il s’agit du rapport entre les prix à l’exportation et les prix à l’importation. Concrètement, les termes de l'échange représentent le pouvoir d'achat en biens et en services importés qu'un pays détient grâce aux revenus tirés de ses exportations. Plus les termes de l'échange sont élevés, plus le pays est compétitif et plus cela se reflète à travers le solde positif de sa balance commerciale ;

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Le taux de pénétration mesure le rapport, pour une catégorie de biens, entre les importations et le total des ventes effectuées sur le marché intérieur d’un pays. Il indique la dépendance d’un pays vis à vis de l’extérieur. Plus ce taux est élevé, plus le pays a besoin d’importer des produits pour satisfaire les besoins de ses habitants. Mais son évolution, à la hausse ou à la baisse, peut aussi montrer une dégradation ou une amélioration de la compétitivité des produits nationaux vis-à-vis des produits étrangers ;

Le taux de couverture est le rapport entre la valeur des exportations et la valeur des importations. Plus le taux de couverture est élevé, plus le pays dégage des excédents commerciaux signalant que son économie est compétitive. Le taux de couverture peut être calculé par type de biens ou services, par secteur ou pour l'ensemble d'un pays.

3. Les limites d’une politique de monnaie faible

a. Un jeu à somme nulle voir négative

Si un pays mène une politique de monnaie faible, il y a le risque d’une guerre des monnaies : tous les pays adoptent cette politique .Or, pour réduire son taux de change, un pays doit mener une politique monétaire expansive visant à diminuer le taux d’intérêt

Les conséquences seront alors : Aucun pays ne gagne en compétitivité, puisque tous les pays ont adopté des politiques

de monnaie faible Mais cela crée de l’inflation .La théorie quantitative de la monnaie postule que toute

augmentation de la masse monétaire en circulation se traduit par une augmentation des prix et n’a aucun effet sur la sphère réelle.

b. Une politique inutile

La compétitivité – prix ne semble pas aujourd’hui être la forme dominante par laquelle luttent les entreprises les plus innovantes

Une politique de monnaie faible est inefficace dans le cas d’importations incompressibles (qui sont peu dépendantes du prix : l’élasticité-prix des importations est faible). La hausse du prix des importations ne se traduit pas par une baisse du volume des importations, la valeur des importations augmente donc.

La stratégie de compétitivité -prix semble d’autant plus inadaptée pour les pays développés qui subissent désormais la concurrence des NPI sur les produits moyens de gamme ; les politiques de monnaie faible suffisent pas à compenser les écarts de coût de production

L’essentiel est aujourd’hui la compétitivité hors-prix :

La compétitivité hors prix ou qualité ou structurelle est la capacité à imposer ses produits ou services indépendamment de leur prix (qualité, innovation, services après-vente, image de la marque, délais de livraisons, capacité de s'adapter à une demande diversifiée, etc.). Ce type de compétitivité demande du temps pour se construire car elle repose sur la perception de l'offre par les clients, perception qui elle-même se bâtit sur le long terme en fonction de la satisfaction procurée dans le passé. Elle exige aussi beaucoup d'investissements pour développer et maintenir la spécificité de l'offre.La compétitivité hors-prix dépend :

de la qualité, des innovations, du service après-vente de la réputation..

L’entreprise grâce à l’innovation, à l’amélioration de la qualité de ses produits, à son adaptation à la demande, à la qualité de ses services, ... peut gagner des parts de marché tout en maintenant des prix plus élevés que ceux de ses concurrents .Les entreprises bénéficient ainsi d’une meilleure rentabilité qui peut être à l’origine d’un cercle vertueux.

c’est ce qui explique les excédents commerciaux de l’Allemagne par rapport à la France, alors que le taux de change est identique. Elle a basé sa stratégie sur la compétitivité-qualité.

Néanmoins, compétitivité-prix et hors-prix ne s’opposent pas nécessairement pour 2 raisons : le consommateur opère son choix en se basant sur plusieurs critères : la qualité, l’innovation certes mais aussi le

prix. Dans un contexte de concurrence très forte (marché offreur) les entreprises se doivent non seulement d’offrir des produits de qualité , mais aux prix les plus compétitifs possibles .

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l’entreprise qui désire rentabiliser son innovation peut diminuer le prix de vente afin d’accroître la demande donc la production. Elle bénéficiera ainsi d’économies d’échelle qui lui permettront de diminuer son coût, d’améliorer sa rentabilité, donc de financer des efforts de recherche lui permettant de réaliser des innovations incrémentales

(différenciation des produits , ... ) ou majeures .

Conclusion- Faut-il alors mener une politique de monnaie forte ?

Une politique de monnaie forte consiste à laisser la monnaie nationale s’apprécier

Les conséquences attendues d’une telle politique : A court terme, pour les échanges de marchandises, le prix des importations libellé en monnaie nationale diminue et au

contraire le prix des exportations libellé en devises augmente : cela doit faire augmenter les quantités importées et diminuer les quantités exportées. L’ excédent commercial diminue, voire se transforme en déficit

A moyen terme les effets peuvent se révéler plus positifs :o permet de réduire le cout des importations pour lesquelles l'élasticité-prix est très faible (produits énergétiques)o réduit le cout des IDE vers l'étrangero Pour les capitaux : les titres financiers libellés dans cette monnaie prennent de la valeur par rapport à ceux libellés

en devises étrangères et il est alors possible de les placer sur les marchés en les rémunérant un peu moins que ceux libellés en devises étrangères ; les emprunteurs d’un territoire dont la monnaie a tendance à s’apprécier peuvent donc s’endetter en ne payant qu’un taux d’intérêt faible

o les entreprises nationales sont contraintes de faire des efforts en termes de compétitivité, et elles sont poussées à investir et à innover pour améliorer leur compétitivité-prix (gains de productivité) et hors-prix (qualité).

Les limites de cette politique : Pour mener cette stratégie, la Banque Centrale doit augmenter les taux d’intérêt directeurs, ce qui rend difficile

l’emprunt, donc l’investissement et la croissance Cette stratégie mise en place dans l’Union européenne a aussi une limite spécifique : tous les pays n’ont pas la

même forme de compétitivité. Ceux qui n’ont pas de compétitivité qualité subissent un taux de change trop élevé qui réduit encore plus leur investissement et leur croissance.

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Conclusion Avantages et inconvénients du libre-échange et du protectionnisme :

Les gains du libre échange :

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Source : JF Freu

Les gains et les limites du protectionnisme :

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Source : JF Freu

Des ressources complémentaires

Exercices de remédiation

Sur le net, articles et vidéos

De base ApprofondissementI. La vision libérale : Le libre-échange est optimal

un QCM : commerce international et développement

Un QCM sur le commerce international

Un texte à trous

Un schéma interactif

Un texte à trous sur l’analyse de Ricardo

Un texte à trous sur les limites du protectionnisme

Dissertation - Ouverture au commerce international et croissance (2011-2012).pdf

Le cours du CNED Mondialisation, finance internationale et intégration

européenne

Une vidéo : les théories du libre-échange

Un cours de Sciences po : Le protectionnisme ne fait-il que

des perdants ?

La vie des idées Libre-échange et développement :

des gains partagés ?

II. Une conception à relativiser

Une dissertation interactive sur l’utilisation des politiques protectionnistes par les pays développés

Une vidéo La Chine: 2° puissance mondiale

Une vidéo : libre-échange et protectionnisme

Un article de J.Sapir , les mythes du libre-échange: ici

Libre-échange et protectionnisme : le vrai

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Les termes de l’échange

Un QCM

Un QCM sur les formes de protectionnisme

Une dissertation corrigée : Les politiques protectionnistes contribuent-elles à la croissance ?

Une vidéo Le protectionnismedébat est lancé - Le Monde

Libre-échange ou protectionnisme ? - La Vie

des idées

Le protectionnisme, un remède à la crise ? la vie des

idées

Un diaporama de prépa sur le débat libre-échange-

protectionnisme

III. Quels sont les moyens des politiques protectionnistes ?

Les mesures protectionnistes

Une dissertation interactive : Dans quelle mesure les normes sociales et environnementales handicapent-elles les entreprises ?

Le marché des changes 

Une vidéo : les avantages d’une monnaie faible

Une vidéo : la guerre des monnaies

une vidéo de Xerfi : la guerre des monnaies

Un article de la Tribune sur les conséquences e la dépréciation de

l’euro

Une vidéo d’Ecodico La compétitivité

Qu'est-ce que la compétitivité?- Dessine moi l’éco

Une vidéo : le marché des changes

La vie des idées Les normes réglementaires, un

protectionnisme déguisé ?

Une vidéo Taux de change

Une vidéo présentant la balance des paiements

Une vidéo : le dollar

France: Il faut investir dans la compétitivité hors-prix, Hervé Bacular