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Perçu trop longtemps comme un sport redoutable et violent où tous les coups sont permis, le football améri- cain est en réalité un jeu extrêmement sophistiqué. Sa complexité stratégi- que et l'éventail des qualités athléti- ques et psychomotrices qu'il requiert, en font non seulement un vaste champ d'expérience et de travail pour le sportif intéressé à cette pratique, mais encore un outil privilégié pour l'éducateur à qui il propose de nom- breuses situations originales. Le football américain appartient à la famille des jeux de gagne-terrain (avec le rugby et le jeu à XIII) où la progression de l'équipe attaquante, matérialisée par la progression du ballon, a pour but l'envahissement du camp, c'est-à-dire de l'en-but adverse, et où l'affrontement physique entre les deux équipes déter- mine, d'une manière prépondérante, la circulation de la balle. L'existence d'une véritable « ligne de front », au départ de chaque phase de jeu et, la nature de la lutte pour l'occupation du terrain nous permettent de parler du football améri- cain comme d'un réel sport de combat collectif. Pour une meilleure compré- hension des situations, nous présentons, au préalable, les aspects essentiels du jeu et de son originalité. LE JEU Organisation La partie Elle se déroule sur un terrain rectangu- laire composé d'un champ de jeu de 100 yards (1 yard = 91,5 cm) sur 55 pro- longé par deux en-buts de 10 yards de profondeurs (cf. dessin 1). Les poteaux de but. plantés dans le fond de l'en-but, sont comparables à ceux du rugby. Le temps de jeu est réparti en quatre quart- temps de quinze minutes de temps effec- tif, soit, pour une partie, une présence des joueurs d'environ trois heures sur le terrain. 64 Revue EP.S n°207 Septembre-Octobre 1987 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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Perçu t rop longtemps c o m m e un sport redoutable et violent où tous les coups sont permis, le football amér i ­cain est en réalité un jeu ex t rêmement sophist iqué. Sa complex i té st ratégi ­que et l'éventail des qual i tés athlét i ­ques et psychomotr ices qu'il requiert , en font non seulement un vaste champ d'expér ience et de travail pour le sportif intéressé à cet te prat ique, mais encore un outil privilégié pour l 'éducateur à qui il p ropose de nom­breuses situations originales.

Le football américain appartient à la famille des jeux de gagne-terrain (avec le rugby et le jeu à XIII) où la progression de l'équipe attaquante, matérialisée par la progression du ballon, a pour but l'envahissement du camp, c'est-à-dire de l'en-but adverse, et où l'affrontement physique entre les deux équipes déter­mine, d'une manière prépondérante, la circulation de la balle. L'existence d'une véritable « ligne de front », au départ de chaque phase de jeu et, la nature de la lutte pour l'occupation du terrain nous permettent de parler du football améri­cain comme d'un réel sport de combat collectif. Pour une meilleure compré­hension des situations, nous présentons, au préalable, les aspects essentiels du jeu et de son originalité.

LE JEU

Organisation

La partie Elle se déroule sur un terrain rectangu­laire composé d'un champ de jeu de 100 yards (1 yard = 91,5 cm) sur 55 pro­longé par deux en-buts de 10 yards de profondeurs (cf. dessin 1). Les poteaux de but. plantés dans le fond de l'en-but, sont comparables à ceux du rugby. Le temps de jeu est réparti en quatre quart-temps de quinze minutes de temps effec­tif, soit, pour une partie, une présence des joueurs d'environ trois heures sur le terrain.

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FOOTBALL AMERICAIN APPROCHE PEDAGOGIQUE

EN MILIEU SCOLAIRE

PAR L. PLEGELATTE

Le ballon

De forme ovale. ¡1 pèse environ 400 grammes et son diamètre est de 29 centimètres (il est plus petit et plus léger que le ballon de rugby).

Déroulement du jeu

La partie proprement dite oppose deux équipes formées, chacune, de plusieurs dizaines de joueurs dont onze seulement participent simultanément au jeu. Cha­que équipe, en fait, est composée d'une formation offensive de onze joueurs et de leurs remplaçants, d'une formation dé­fensive distincte du même nombre, et d'unités « spéciales »(onze joueurs) pour

les coups de pied, le nombre de rempla­cements autorisé étant illimité.

L'équipe en possession du ballon (après réception du coup de pied d'envoi, par exemple) dispose de quatre tentatives ou « downs » (comparables aux « tenus » du rugby à XIII) pour progresser de dix yards ; ce déplacement ne peut être réa­lisé sur coup de pied.

• Si le contrat est rempli, l'équipe aura quatre tentatives supplémentaires pour poursuivre son avancée vers l'en-but adverse. Dans ce cas, l'objectif sera :

- Principalement : de franchir la ligne d'en-but, balle en main, ou de récep­tionner une passe avant dans l'en-but pour marquer un essai (touch down) d'une valeur de six points avec : trans­formation au pied (1 point) ou à la main (2 points).

- Secondairement : de « botter » entre les poteaux (field-goal), action réalisée comptant pour trois points.

• Si le contrat de progression de l'équipe attaquante (A) n'est pas réalisé, ce sont les adversaires (équipe B) qui engageront à leur tour. Ils effectueront leur poussée offensive dans l'autre sens en partant de l'endroit où la progression de l'équipe A aura été enrayée.

La progression de la balle

Outre les coups de pied d'engagement (kick-off), de dégagement (punt) ou « au but » (field-goal), une équipe a la possi­bilité, pour faire avancer la balle, de : - courir balle en main ; - réaliser des passes arrières et latérales en nombre illimité ; - effectuer des passes avant.

Remarque : cette dernière modalité est une particularité du football américain, par rapport au rugby, qui permet des gains spectaculaires. Toutefois, elle est

assortie de certaines contraintes telles que le droit de ne faire qu'une seule passe avant par tentative (nécessité alors pour le lanceur de se trouver derrière la ligne de mêlée au moment du lancer).

La défense

Les défenseurs peuvent agir sur le por­teur du ballon. Ils ont le droit de pla­quer, de pratiquer toutes les « saisies » susceptibles d'enrayer sa progression à l'exclusion de celle du casque et de la grille.

Les contacts

Tous les contacts sont strictement régle­mentés et les coups, définis comme dan-

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LE TERRAIN

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gereux, interdits. Les pénalités font l'ob­jet d'une perte de terrain plus ou moins importante selon la gravité de la faute. Entre chaque tentative, les équipes ont un temps limité à 25 secondes pour choisir leur tactique et remettre la balle en jeu : c'est le moment du « huddle ».

LA SPECIFICITE DU FOOTBALL AMERICAIN

Elle réside dans le fait que les coéqui­piers du porteur de ballon peuvent pro­téger et favoriser sa progression en réali­sant sur leurs adversaires défenseurs des contacts, percussions, contrôle (sans sai­sie) appelés « blocks » qui seraient considérés dans d'autres sports collectifs comme des obstructions. Ces blocks, qui ont pour but de frayer la voie, « déblayer le terrain » vers l'en-but adverse, sont agressifs, souvent violents, mais très ré­glementés. Les coups de poing, pied, coude... sont prohibés ; on peut bloquer avec ses avant-bras, ses épaules, la grille de protection du visage, les flancs. Ces blocks sans saisie, sont technique­ment très variés et donnent lieu, ainsi que les réactions des défenseurs pour s'en dégager, à un long apprentissage où le travail des appuis (comme dans tous les sports de combat) est prépondérant. Nous sommes loin de la pure brutalité

dont on a, parfois, voulu faire la caracté­ristique majeure de ce sport. En outre, pour être efficaces, les blocks de l'en­semble de la formation offensive doivent être orientés collectivement, sous-tendus par un projet commun dont l'ordre pré­cis est lancé avant le down par le capi­taine. Qu'il s'agisse de dégager un chemin à cinq mètres de la ligne de touche ou d'ouvrir un « trou » en « plein ventre » de la formation défensive, la clef du succès sera donnée par la cohésion, la rigueur, la coordination de tous les joueurs portant le même maillot.

Si, dès le départ de balle, les joueurs feintent, s'entrecroisent dans tous les sens alors que la balle est dissimulée quelques instants, si les coups s'échan­gent aux quatre coins du terrain, ce n'est pas là l'expression - comme le perçoit souvent le profane - de la confusion, de la violence aveugle ou du chaos, mais bien celle d'un ballet compliqué et réglé avec minutie par des heures de tableau noir et d'entraînement.

Chaque équipe possède des dizaines, voire des centaines de « jeux », élaborés d'abord théoriquement, puis répétés, pour mémoire, avec leurs noms de code, à l'entraînement. A titre d'exemple, le dessin n° 2 présente

l'une des formations les plus usitées par les unités offensive et défensive avant le départ d'une tentative ; et, le dessin 3, un « diagramme » de jeu offensif où les objectifs de chaque joueur de la forma­tion sont indiqués. Afin d'illustrer cette première approche du football américain, nous abordons ci-après, dans les limites de cet article, trois situations de jeu.

QUELQUES SITUATIONS DE JEU

Quelque soit le niveau de familiarisation avec ce sport, les exercices auront pour objectif : l'utilisation des blocages dans la progression collective. Afin de faciliter la mise en place des situations, il convient d'apporter quel­ques précisions.

Modalités

Dans chaque situation, une équipe en possession du ballon va tenter, contre opposition, une progression matérialisée par la course d'un porteur du ballon vers l'en-but adverse. Les défenseurs pour­ront disposer pour empêcher cette avan­cée de divers moyens selon : - les acquis moteurs du groupe considéré (expérience ou non du placage en rugby) ;

Formation la plus usitée avant le départ d'une tentative. Défense DLM : Defense linemen : ligne défensive LB : Line backers : second rideau défensif D.B. : Defensive backfield : arrières défensifs

Attaque QB : Quarter back : quart arrière C : Center : centre G : Guard : garde T : Tackle : bloqueur

Hommes « forts » de la ligne d'attaque

SE : Split end : ailier écarté TE : Tight end : ailier rapproché FLB : Flanker back : arrière de flanc RB : Running back : porteur de ballon

receveurs de « passes avant »

Diagramme de jeu offensif : Course de débordement vers la droite après passe arrière

Légendes des dessins : : trajet aérien de la balle

• : déplacement avec balle : déplacement sans balle : déplacement et « block »

joueurs casque noir : attaquant A joueurs casque blanc : défenseurs B

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- les conditions matérielles (nature du sol...). Si le placage du porteur de balle ne peut être envisagé, on peut l'arrêter de diverse manières : - en le touchant à deux mains au-dessus de la ceinture (touch-football) ; - en lui arrachant l'un des deux foulards glissés latéralement dans sa ceinture (flag-football) ; - en le ceinturant... Après un échauffement généralisé, com­plété par les « spécifiques » classiques des sports de contacts, on réservera une partie de la séance à des exercices d'ap­pui en position semi-fléchie, tels que : - travail de réaction « en miroir » ; - « mini-sumo » sans saisies...

Organisation

La tenue traditionnelle d'EPS convien­dra parfaitement. Toutefois, si les con­dit ions matér iel les l ' au tor i sen t , le « confort » sera augmenté par l'utilisa­tion de coudières en mousse.

• Le ballon sera maniable et de n'im­porte quel type : hand-ball, rugby...

• Les dimensions du terrain et le nombre de joueurs pourront être modifiés en proportion selon les conditions réelles de travail dans les collèges.

• Les joueurs devront, dans chaque jeu, occuper à tour de rôle les différentes positions (travail de polyvalence). Deux joueurs minimum assureront l'arbitrage.

Situation 1

Objectif

Découvrir, pour les partenaires du por­teur de balle, l'efficacité d'une protec­tion en avant de la progression du bal­lon.

Organisation

Quatre défenseurs et six attaquants en début de partie (cf. dessin 4). Après plusieurs répéti­tions, si les attaquants réussissent, on aug­mentera le nombre des défenseurs (6, 7...).

Consignes

• Pour les attaquants : courir dès le lancer de balle du professeur à l'un des joueurs de l'équipe A du deuxième rideau, en essayant de toucher les défenseurs B.

• Pour les défenseurs : arrêter le porteur du ballon sans être tou­ché. Quand un défen­seur B est touché, il lève le bras et est éli­miné de la phase de jeu.

• Pour le porteur du ballon : courir le plus loin possible vers l'en-but adverse.

Attribution des points

Chaque zone franchie donnera à l'équipe attaquante : 1, 2, 3 ou 6 points. Après quatre lancers effectués, les joueurs changent de rôle et l'on totalise le nombre de points.

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Situation 2

Idem situation 1, seules les consignes pour les attaquants diffèrent.

Consignes

• Pour les attaquants, partenaires du por­teur du ballon : courir dès le signal de la passe et « bloquer » leurs adversaires B.

Remarque : avant de réaliser cette situa­tion, des exercices de blocages, deux par deux, doivent être réalisés. Dans un premier temps, le défenseur sera passif puis il résistera de plus en plus.

• Pour « bloquer » : se placer les mains ouvertes, coudes écartés et jambes demi-fléchies de manière à faire obstacle avec son corps et à repousser son adver­saire vers la droite, la gauche ou l'arrière, en insistant sur le déplacement de tout le corps (cf. dessin 5).

Remarques En jeu. la fonction du « bloqueur » sera d'éloigner le défenseur du partenaire porteur de balle. Ceci contraint l'équipe attaquant de décider ensemble et « en secret » d'un schéma tactique. Celui-ci se fera dans le cadre du Huddle de 25 sec. avant la réception du ballon et aura pour objet de définir l'orientation de la course (balle en main) vers la droite ou la gauche afin que les blocks soient effectués collectivement et efficacement. Le dessin 6 présente un exemple de retour droit avec blocks vers la gauche.

Situation 3

Objectif

Déborder ou jouer « dans le paquet ».

Organisation

Six attaquants dont un joueur Al, por­teur de balle, contre cinq défenseurs. En plus du professeur, trois joueurs arbitre­ront pour veiller au bon déroulement du jeu et sanctionneront : - les saisies : 5 mètres de pénalité ; - les coups dangereux : 10 mètres de pénalité. Avant le début du jeu, au moment du

« Huddle », les attaquants conviennent : - d*un nombre qui servira de signal de départ ; - de la direction de la course droite, centre ou gauche pour définir les blocages (cf. des­sin 7).

Consignes

• Pour le porteur de balle A1 : - tenir la balle immobile, bras tendus au-dessus de la tête et « crier » à ses équipiers : « prêts ! 1 ou 2, 3... ». Ce nom­bre, par exemple convenu au préalable, déclenchera l'ac­tion ; - courir le plus loin possible vers l'en-but adverse. Pour cela, le joueur aura droit à trois ten­tatives maximum pour attein­dre la première ligne. Il repar­tira chaque fois de l'endroit où il a été arrêté.

• Pour les attaquants : « bloquer » les joueurs B dès le signal. Les blocages seront effectués différem­ment selon la direction de course choi­sie. Exemples : course au centre (cf. des­sin 8), course à gauche (cf. dessin 9). • Pour les défenseurs : - réagir dès le mouvement du porteur de balle en se déplaçant pour venir stopper ce dernier ; - éviter les blocks par des crochets, des changements de direction... ; - repousser les bloqueurs.

Attribution des points

• Le franchissement de la ligne de but adverse par le porteur de balle donnera 6 points à l'équipe attaquante A et les rôles seront inversés : l'équipe B attaquera à son tour.

• L'arrêt de l'attaque, après trois tentati­ves et une progression de balle de moins de quinze mètres, donnera lieu égale­ment à un changement d'attaque : balle à l'équipe B.

Pour tous ces exercices, le jeu pourra être adapté, dans le cas d'une réussite trop évidente de l'une des deux forma­tions offensive ou défensive : - si l'attaque avance trop rapidement, il convient d'agrandir les zones : - si l'attaque ne parvient pas à progres­ser, on retirera un ou plusieurs défen­seurs du jeu. Les situations et les blocages cités en exemple sont susceptibles de constituer une base de travail. Très rapidement, élèves et professeurs pourront ensuite faire évoluer l'exercice-jeu en variant les positions des défenseurs et en « écri­vant » d'autres cheminements collectifs des blocages.

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CONCLUSION

Dans ce premier article, nous avons seulement dégagé les caractéristiques les plus importantes de ce sport, fort com­plexe, et proposé une direction d'appli­cation pédagogique. Avant que d'autres parutions - dans ces colonnes -viennent préciser et compléter ces premières in­formations, les enseignants, désireux d'inclure une approche du football amé­ricain dans leur pogramme, peuvent contacter l'auteur qui les renseignera d'une façon plus approfondie (adresser votre courrier à la Revue EPS).

Laurent Plégelatte Professeur EPS, Lycée

Dorian (Paris), Président Honneur de la F.F.F.A.

DESSINS : JEAN-CLAUDE PRESSUROT

LE FOOTBALL AMERICAIN HIER... AUJOURD'HUI

Le football américain est né, autour de 1870, d'une codification originale de foot­ball-rugby, pratiqué jusqu'alors avec des contours institutionnels et réglementaires plus que flous dans quelques grandes écoles nord-américaines. Une trentaine d'années plus tard, il sort des facultés pour intéresser le milieu sportif « civil » et se constituer rapide­ment en sport professionnel. Sport populaire n° 1 aux Etats-Unis, au­jourd'hui, et pratiqué massivement en milieu scolaire et sous des formes « adoucies » (Touch et Flag Football) par les femmes, les enfants et les amateurs, le football américain continue de témoigner, par sa complexité stratégique, de ses origines universitaires. Adopté depuis plusieurs décennies par le Japon, le Mexique et le Canada (Mac Gill étant co-inventeur), ce sport s'est im­planté en Europe il y a une dizaine d'an­nées, autour des bases militaires améri­caines le plus souvent.

Aujourd'hui... La Fédération Européenne de Football américain regroupe onze na­tions qui se disputent un championnat depuis 1983. En France, en 1980, il est importé par L. Plégelatte qui fonde le premier club « Le Spartacus de Paris ». En collabora­tion avec Michel Gofman est créée la Fédération Française de Football Améri­cain (FFFA), en 1983. Agréée en 1985 par le Ministère Jeunesse et Sports, la FFFA se développe avec obstination : - plus de quarante clubs (de 30 à 80 membres) affiliés aujourd'hui ; - un championnat national (senior exclusi­vement) à deux niveaux depuis 1982.

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Pour tous renseignements, s'adresser à la Fédération Française de Football Américain (FFFA, présidé par Jacques Accambray : 37, rue Lafayette, 75009 Paris, tél. 42 81 51 02.

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