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Formation et innovation dans l’agroalimentaire
1
SOMMAIRE
Introduction Contexte et évolution de l’agroalimentaire en France et en Bretagne…….1
1ère
partie Les acteurs de la formation professionnelle dans le secteur de
l’agroalimentaire……………………………………………………………...3
1.1 Les relations de partenariat avec la formation : panorama des différents acteurs
1.1.1 Organismes à orientation politique
1.1.2 Organismes à orientation financière
1.1.3 Organismes à orientation stratégique
1.1.4 Organismes à orientation technique
2ème
partie Etat des lieux des pratiques de formation continue professionnelle dans
l’agroalimentaire……………………………………………………………………..9
2.1 Contexte général des formations professionnelles en France
2.2 Contexte des formations professionnelles de l’agroalimentaire en Bretagne
2.3 Les priorités du secteur en matière de formation professionnelle
2.4 Les formations continues professionnelles des adultes
2.4.1 Les formations inter entreprises
2.4.2 Les formations intra entreprises
3ème
partie L’innovation comme vecteur d’amélioration et de compétitivité………...13
3.1 Les formations et l’innovation
3.1.1 Du côté des entreprises : l’innovation stratégique à travers la formation
3.1.2 Du côté des prestataires de formation : l’innovation pédagogique
Conclusion…………………………………………………………………………………..18
Bibliographie………………………………………………………………………………..19
Annexes
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
2
Introduction
La présente monographie qui se veut être un travail descriptif et analytique va
s’intéresser tout particulièrement au champ de la formation continue professionnelle
qualifiante dans le domaine de l’agroalimentaire en Bretagne. Le premier objectif est de
donner des pistes de compréhension sur le contexte de l’agroalimentaire, ses enjeux, ses
objectifs et les liens des différents acteurs ou organisations faisant parti de l’environnement
des formations, pour ensuite décrire les pratiques et domaines d’intervention de ces
dispositifs. Enfin, et ce sera l’objectif principal suivant, il s’agira d’analyser ces mêmes
dispositifs au vu des besoins futurs et du contexte d’innovation émergeant dans ce secteur
d’activité.
Contexte et évolution de l’agroalimentaire en France et en Bretagne
Le secteur de l’agroalimentaire est représenté par plusieurs filières que sont la filière
porcine, bovine, avicole, l’industrie laitière, l’alimentation animale, la transformation et la
commercialisation de légumes. Leur fonction essentielle est la transformation des produits de
l’agriculture, de l’élevage et de la pêche en aliments et boissons pour l’homme ou l’animal.
Ce large secteur est confronté à la 3ème
mutation de son histoire depuis la 2ème
guerre
mondiale. Elle s’avère être autant culturelle que structurelle, technique, technologique et
socioprofessionnelle. C’est celle surtout de la satisfaction des besoins alimentaires et
nutritionnels personnalisées des consommateurs motivés par des préoccupations de bien-être,
d’équilibre nutritionnel et de santé. Cette nouvelle tendance se traduit par la segmentation et
la spécialisation de l’activité industrielle. En effet, de simples matières premières agricoles
soumises à des transformations plus ou moins élémentaires, l’aliment est devenu un produit
d’assemblage complexe, nécessitant pour sa fabrication et sa mise sur les marchés, l’usage de
technologies et la mobilisation de compétences de plus en plus pointues et variées. De plus,
les marchés longtemps resté régionaux sont en train de s’ouvrir à l’internationale…
Désormais, la concurrence n’a plus de frontière…
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
3
En France
Du producteur au distributeur, en passant par les intermédiaires de transformation, la
filière agroalimentaire occupe une place importante en France. Dans le contexte d’évolution
exprimé plus haut, elle reste le premier secteur industriel national (cf. site internet de l’ANIA)
ainsi que le leader européen et la deuxième industrie agroalimentaire mondiale derrière les
Etats-Unis.
Au niveau national, elle représente près de 22% du chiffre d’affaires total de l’industrie
française, loin devant l’automobile (16%) et l’aéronautique (4%). En 2007, cela représente
138 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 375000 salariés. Aussi, depuis deux ans,
les exportations agroalimentaires françaises ont retrouvé le chemin d’une croissance forte
après plusieurs années incertaines. La France se place ainsi dans les premiers exportateurs
mondiaux avec les Pays Bas et l’Allemagne.
En Bretagne
La Bretagne est la principale région agricole de France (plus de 44 000 exploitations).
Elle est leader dans de nombreuses productions telles que le porc, la volaille, le lait et les
légumes. Ainsi, les industries agroalimentaires représentent 36 % des emplois de l’industrie
bretonne contre 15 % au niveau national.
Outre la présence de grands groupes industriels dominant les principales filières, le
tissu agroalimentaire breton est caractérisé par la forte présence des entreprises coopératives.
Au départ, centrées sur des activités d’approvisionnement et de collecte des produits
agricoles, les coopératives ont progressivement investi le secteur aval de la première
transformation (abattage, transformations des produits laitiers, des légumes…), puis
développé leurs propres produits.
Du fait du développement historique sur des créneaux basiques, les IAA bretonnes
restent surtout prédominantes dans des productions à faible valeur ajoutée (abattage,
transformation du lait, alimentation animale). Mis à part quelques produits phares, les
entreprises ne sont pas encore engagées dans une forte valorisation des productions agricoles
sous forme de produits élaborés. En 2003, la Bretagne se situait en 20ème
position nationale
en terme de taux de valeur ajoutée (valeur ajoutée/chiffre d’affaires net).
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
4
1ère
partie : les acteurs de la formation professionnelle dans le
secteur de l’agroalimentaire
La définition des grandes orientations et la mise en œuvre des formations
professionnelles font intervenir de nombreux acteurs, chacun ayant un rôle déterminant pour
aboutir à ce qu’une personne puisse avoir le droit de bénéficier d’une formation
professionnelle adaptée à ses besoins. Pour mener à bien cet objectif final, partenariat,
collaboration et concertation sont les maîtres mots… (cf. annexe 1 et 2)
1.2 Les relations de partenariat avec la formation : panorama des différents
acteurs
1.1.1 Organismes à orientation politique
L’ANIA (association nationale des industries alimentaires)
L’ANIA est le porte parole de l’industrie alimentaire française. C’est l’interlocuteur
privilégié des Pouvoirs publics et des institutions françaises, mais également européennes.
Son rôle principal est de promouvoir l’industrie alimentaire française. L’organisation de
l’ANIA répond aux priorités actuelles de l’industrie alimentaire que sont les relations
industrie/commerce, la nutrition, la qualité, les échanges extérieurs, les relations avec le
monde agricole, le dialogue social et la formation, l’environnement et la compétitivité.
Concernant le sujet de la formation, en tant que collecteur de la taxe d’apprentissage, l’ANIA
met en place des programmes et plans d’actions nationaux et pluriannuels de communication
et de sensibilisation notamment auprès des jeunes, afin de développer l’attractivité des métiers
du secteur. Ces programmes sont signés dans le cadre de volet de convention avec le
ministère de l’agriculture, le ministère de l’éducation nationale, ainsi que les organisations
syndicales.
La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles)
Au niveau européen et international, la FNSEA fait valoir les positions des
agriculteurs français auprès des instances européennes et internationales. Elle intervient soit
directement, soit par l’intermédiaire du COPA (Comité européen des Organisations
Professionnelles Agricole). Au niveau national, la FNSEA est un lieu d’arbitrage, de synthèse
et de prospective où se retrouve la diversité des agriculteurs et des territoires français. Au
niveau de l’emploi et de la formation, la FNSEA tient un rôle d’orientation et d’explicitation
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
5
des droits et des possibilités de chacun, qu’il soit dirigeant, employeur, salarié, agriculteur,
étudiant ou demandeur d’emploi.
L’ABEA
L’Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires fondée par la CRCI de
Bretagne (Chambre Régionale du Commerce et de l’Industrie) et par la CCAOF
(Confédération des Coopératives Agricoles de l’Ouest de la France) est composée de 120
adhérents constituant avec leurs filiales 300 sociétés et coopératives, au total, plus de 50000
salariés et plus de 14 milliards de chiffre d’affaires. Elle représente l’ensemble des secteurs
d’activités des entreprises de l’agroalimentaire. L’ABEA recueille leurs attentes et
propositions sur les dossiers d’actualité, elle anime des actions d’entreprises avec les
partenaires publics et privés sur les sujets économiques, sociaux et techniques et propose des
réflexions et actions pour le développement de l’agroalimentaire en Bretagne.
En février 2002, elle participe à la signature du plan d’action pour les IAA bretonnes
« charte de développement pérenne de l’agriculture et de l’agroalimentaire en Bretagne ». Elle
tient ainsi le rôle majeur d’interlocutrice des pouvoirs publics dans le cadre de la phase
opérationnelle de la Charte. Aussi, elle apporte sa contribution sur quatre thèmes fédérateurs :
sécurité alimentaire, environnement, logistique, emploi-formation. En 2006, elle crée une
commission « Energie » et, en 2007, des commissions « Nutrition-Santé » et « Marketing,
commerce et communication ». Ces commissions se font le reflet des préoccupations
émergentes.
1.1.2 Organismes à orientation financière
Les OPCA
Créés par voie d’accord conclu entre les organisations syndicales d’employeurs et de
salariés, ces Organismes Paritaires Collecteurs Agréés ont pour mission de, premièrement,
collecter les fonds relatifs à la formation professionnelle : toute entreprise, assujettie à
l’obligation de participer au financement de la formation professionnelle, peut être tenue de
verser tout ou partie de ses contributions aux organismes créées par les partenaires sociaux,
agréés par l’Etat, auxquels elle adhère. Deuxièmement, les OPCA prennent en charge tout ou
partie du coût des formations : en contrepartie, ces organismes développent des services de
proximité au bénéfice des entreprises adhérents ou des salariés. Ces services peuvent prendre
la forme de conseil, d’information, d’aide à l’élaboration des projets de formation tout en
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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prenant en charge le financement des actions de formation. Toutefois, ces organismes ne sont
plus habilités à exercer une activité de formation (pratique prohibée depuis 1993).
Les collaborations avec les OPCA professionnels se sont développées de façon intense
au cours des quatre dernières années. Elles représentent un partenaire important car
susceptible de relayer une politique, de mobiliser des moyens, de monter des opérations
collectives (cf. 2ème
partie, les formations inter entreprises). Grâce à ces partenariats plusieurs
actions régionales, souvent initiées par les Commissions paritaires sectorielles, visant à
structurer la politique de formation des branches ont pu être mises en place et notamment
concernant le secteur agroalimentaire. En effet, un contrat pluriannuel d’objectifs pour le
développement des formations dans ce secteur a fait l’objet d’une signature associant ainsi
l’Etat, la Région et les organisations socioprofessionnelles concernées en présence du
directeur national de l’AGEFAFORIA.
L’AGEFAFORIA (association pour la gestion du fonds d’assurance
formation des salariés du secteur agroalimentaire)
C’est l’organisme de formation professionnelle des IAA depuis 31 ans. Il fait partie
des OPCA nationaux mais celui-ci, spécifique au secteur agroalimentaire, est implanté
localement et notamment à Rennes, avec des conseillers et des permanents à disposition. Au-
delà de sa mission de financement, il conseille les entreprises et les salariés dans leurs
démarches de formation. Les enjeux, liés à des réalisations concrètes, sont d’anticiper les
besoins de demain en prenant en charge des démarches de GPEC (gestion prévisionnelle des
emplois et compétences) dans les entreprises, de professionnaliser les salariés en
accompagnant et finançant des programmes de qualification, de développer les compétences
en aidant à mettre en place une véritable méthodologie de gestion des compétences, de
soutenir les PME dans le cadre de projets collectifs de formation inter entreprise, et enfin,
d’attirer les jeunes talents en créant des supports d’informations destinés au grand public sur
les métiers des Industries Alimentaires et les filières de formation.
FAFSEA Bretagne
Cet OPCA représente le Fond national d’Assurance Formation des Salariés des
Exploitations et entreprises Agricoles. C’est le seul organisme habilité à percevoir l’ensemble
des cotisations dues, au titre de la formation professionnelle, par les entreprises de la
production agricole et des activités annexes. Les partenaires sociaux du FAFSEA
sélectionnent dans chaque région, les organismes et les programmes de formation les plus
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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efficaces tant sur le plan pédagogique que tarifaire. Véritable plan de formation de la branche,
cette offre est présentée, filière par filière, dans les guides régionaux mis tous les ans à
disposition des entreprises et des salariés. Au total, le FAFSEA regroupe un millier de
partenaires sociaux dont l’ambition est de concilier la performance des entreprises et le
développement de l’emploi qualifié.
Le siège de la FAFSEA Bretagne se situe près de Rennes à St Grégoire. Ses missions sont
de trois ordres :
- optimiser l’investissement formation en finançant les dispositifs de formation que
représentent le plan de formation, le congé de formation et le droit individuel à la
formation, le bilan de compétences et la professionnalisation.
- soutenir la performance des entreprises par des formations de qualité, des conseils en
gestion des ressources humaines et des services administratifs et financiers.
- développer l’emploi qualifié au moyen d’une veille stratégique emploi/formation et
d’un apport méthodologique et une conception d’outils pédagogiques (cf. dernière
partie)
1.1.3 Organismes à orientation stratégique (les pôles de compétitivité)
Les pôles de compétitivité sont le fruit d’une politique industrielle de grande
envergure engagée par le Gouvernement en lien avec les collectivités locales (pour le
financement des projets labellisés) : la mise en avant de facteurs clés de compétitivité
industrielle, au 1er
rang desquels se trouve la capacité d’innovation par la R&D. Ces pôles
sont donc au service du développement et de l’innovation des entreprises agroalimentaires.
Leurs enjeux sont de mettre en œuvre et développer de nouvelles technologies pour des
produits à plus haute valeur ajoutée (innovation qui doit s’appuyer sur l’expérience acquise) et
aussi d’inventer et de développer de nouveaux produits en adéquation avec l’évolution du
marché (mobilisation industrielle et scientifique).
VALORIAL
Basé à Rennes, Valorial est le pôle de compétitivité agroalimentaire de Bretagne à
dominante industrielle. Il s’appuie sur des concentrations d’entreprises ayant des activités en
R&D appliquées et proches des marchés immédiats. Il se définit sur l’ensemble de la Bretagne
comme la combinaison entre les entreprises agroalimentaires, la formation et la
Recherche/Innovation. Par la stratégie de mise en réseau de ces forces, son objectif principal
est de favoriser et accompagner l’innovation dans les entreprises autour de « l’aliment de
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
8
demain » (pour en savoir plus, voir monographie d’Anaïs Gaillard sur Valorial). Les
partenaires de Valorial dans le domaine de la formation contribuent à former des emplois
qualifiés adaptés aux besoins de l’agroalimentaire. Cela concerne les techniciens, les
ingénieurs et les doctorants.
CRITT Santé Bretagne
Le CRITT Santé Bretagne est un organisme d’interface de type « conseil en
Innovation et Technologie », financé par l’Etat (ministère de la recherche, le Conseil Régional
de Bretagne, le Conseil Général d’Ille et Vilaine, Rennes Métropole, etc.). Il a pour vocation
de faciliter l’émergence et la concrétisation de projets de développement technologique dans
le domaine de la santé, domaine touchant celui de l’agroalimentaire. Il représente un véritable
levier de communication, d’engagement et d’action entre les laboratoires de recherche et les
entreprises implantées en Bretagne en les accompagnants dans leurs projets et en y apportant
une réelle valeur ajoutée. L’action du CRITT repose sur une équipe de conseillers
technologiques proposant leurs expertises dans les domaines notamment des TICS et santé
(CRITT Electronique et communication), de la nutrition santé et de la biotechnologie (CBB
Développement).
ADEFIA
L’ADEFIA (Association d’Industries Agroalimentaires Bretonnes) est né de la volonté
de dirigeants d’entreprises agroalimentaires bretonnes de constituer un pôle de compétences et
de recherche au profit des IAA de la région, dans le domaine de l’Emploi et de la Gestion des
Ressources Humaines. Le principe de recherche et développement qui prévaut au sein de
l’association amène l’ADEFIA, à partir de l’expérience des entreprises, à créer des moyens,
des outils, des méthodes, des guides de référence au service de l’ensemble du secteur.
L’apport de ces recherches dans le domaine d’intervention de l’association fait émerger de
l’innovation sociale, innovation devant servir la performance des IAA bretonnes (cf. 3ème
partie).
1.1.4 Organismes à orientation technique
Les centres ou instituts techniques sont au service de toutes les entreprises, de la plus
petite aux plus grands groupes industriels. Ils ont chacun leurs spécificités et sont souvent
spécialisés dans un domaine bien particulier. Les membres des ces organismes sont les
spécialistes de la transmission de savoirs (transfert de connaissances), et doivent être en
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
9
mesure d’animer, d’accompagner, d’individualiser, d’évaluer, d’intégrer des outils
pédagogiques multiples. A cela, s’ajoute trois activités d’accompagnement que la plupart
propose : formation permanente inter entreprises et sur mesure, documentation, veille et
conseil stratégique personnalisé, travaux de recherche pour préparer les technologies dont les
entreprises auront besoin demain.
ADRIA Développement
ADRIA est un institut technique de recherche et formation situé à Quimper et
spécialisé dans la sécurité et la qualité des aliments. Son objectif principal est de stimuler
l’innovation dans les entreprises grâce à un service de recherche/développement et un service
de formation/audit/conseil dans lequel il réalise de l’ingénierie de formation (cf. 3ème
partie).
Il compte entre 400 et 500 clients et propose des formations qui sont liées à la spécificité du
domaine agroalimentaire. L’informatique par exemple, n’étant pas spécifique, aucune formation dans
ce domaine n’est proposée. En 2008, ils ont accueillis 5000 stagiaires, soit 36000 heures de formation
animées par cet organisme.
ARCHIMEX
Ce centre technique situé à Vannes, organise depuis 15 ans des formations à caractère
technique pour les entreprises de la filière agroalimentaire notamment. Il est spécialisé dans le
domaine de l’extraction-purification de substances naturelles. Son cœur d’activité est celui
des prestations de recherche et développement réalisées à la demande d’industriels du secteur
agroalimentaire, principalement dans les filières de production d’ingrédients (nutrition,
alimentation animale).
L’ISPAIA
Situé dans les Côtes d’Armor, l’ISPAIA est l’Institut Supérieur des Productions
Animales et des Industries Agroalimentaires depuis 1993, rattaché à Zoopole Développement,
technopole dédié à la santé animale et à la sécurité alimentaire. Il forme chaque année plus de
1500 stagiaires, réalise environ 120 actions avec une équipe pédagogique de 9 personnes et 50
formateurs référencés pour leur expertise technique. L’ISPAIA organise des sessions de
formation à courte durée (1 à 5 jours), à la carte ou en stages inter entreprises (cf. 2ème
partie
sur les formations inter et intra entreprises). Ces formations visent à spécialiser le stagiaire de
l’agroalimentaire dans l’optimisation des process qualité, production et sécurité des industries
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
10
agroalimentaires. Dans le domaine du management de la qualité, l’ISPAIA a développé des
prestations d’expertise et d’accompagnement à la certification.
2ème
partie : état des lieux des pratiques de formations continues
professionnelles dans l’agroalimentaire
2.1 Contexte général des formations professionnelles en France
Dans le cadre des orientations stratégiques tracées pour la communauté européenne
par le sommet de Lisbonne en faveur du développement de l’économie de la connaissance, les
résultats en matière de formation professionnelle de la France sont présentés comme étant
décevants. En effet, l’accès à la formation reste très inégalitaire en fonction de divers facteurs
comme la taille de l’entreprise : globalement une nette différence se dégage entre les petites et
moyennes entreprises et l’effet est encore plus accentué entre celles de moins de dix salariés
et celles de plus de dix salariés. Ce sont les salariés de plus de 250 salariés qui bénéficient
largement des possibilités offertes dans le cadre du plan de formation établi par leur
employeur. Concernant les salariés d’entreprises de moins de dix salariés et qui sont au total
plus de quatre millions sur l’ensemble du territoire, leur participation à des actions de
formation est encore très modeste. En 2006, seulement 458 106 personnes ont pu effectuer un
ou plusieurs stages au titre du plan de formation.
2.2 Contexte des formations professionnelles de l’agroalimentaire en Bretagne
Le constat exprimé dans le paragraphe précédent s’adapte parfaitement à l’échelle de
la Bretagne, dans le domaine agroalimentaire, et rejoint les propos recueillis lors d’un
entretien mené avec le directeur général d’ADRIA développement, Mr Geoffroy1 : « on
travaille avec toutes les entreprises mais il est certain que les TPE (très petites entreprises)
sont celles qui s’exonèrent le plus des formations… C’est là la faiblesse… Et pourtant, elles
représentent un vivier non négligeable ». Aussi, « dans les petites entreprises traditionnelles
(nombreuses en Bretagne) la formation se fond dans la vie quotidienne des individus et
s’apparente plutôt à un perfectionnement permanent mais informel 2».
1 Entretien réalisé le 22/02/10 dans les locaux d’ADRIA Développement
2 Propos de Jean-Michel Pottier concernant la réforme de la formation professionnelle continue : que faire
pour les TPE-PME ? (Table ronde du 19 juin 2008)
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
11
Pour préserver la compétitivité des différents acteurs, la formation agroalimentaire
représente une donnée stratégique essentielle. Les entreprises ont besoin d’anticiper les
compétences dont elles auront besoin demain et de former régulièrement leurs salariés pour
adapter leurs compétences à ces besoins. Les évolutions technologiques et réglementaires qui
touchent les entreprises agroalimentaires ont induit une élévation du niveau de qualification.
Certains postes se spécialisent et nécessitent des compétences de plus en plus pointues,
d’autres requièrent un niveau de polyvalence accru. Pourtant, une nouvelle fois, les propos du
délégué interministériel Philippe Rouault démontrent bien que les industries agroalimentaires
sont encore trop souvent un réservoir de travail à faible qualification et qu’elles peinent aussi
parfois à recruter.
Les métiers en agroalimentaire se trouvent dans une offre de formations globales et
pour tous (métiers très évolutifs et formations en grand nombre pour tous, tout au long de la
vie professionnelle et partout sur le territoire). De plus, la Bretagne présente un réseau
d’enseignement et de formation très complet par le maillage d’établissements d’enseignement
et de formation continue très dense qui dispensent une grande variété de formations à
proximité des entreprises agroalimentaires.
La région compte :
- 66 établissements de formation scolaire
- 10 centres de formation d’apprentis
- 25 centres de formation pour adultes
2.3 Les priorités du secteur en matière de formation professionnelle
Dans le cadre de projets collectifs de formation à l’échelle nationale, les organismes
collecteurs et centres techniques s’unissent pour délimiter les priorités et champs d’action du
secteur :
- Programme d’action TPI-PMI afin de faciliter l’accès à la formation par les petites
entreprises*.
- Financements sur des actions de développement durable, d’hygiène sécurité
alimentaire et de sécurité des personnes.
- Renforcer les savoirs de base généraux et professionnels des personnes faiblement
qualifiées par la formation MSF (maîtrise des savoirs fondamentaux)
- Développer et valoriser la qualification des opérateurs de production
- Développer les compétences de l’encadrement
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
12
- Favoriser l’accès à la formation des salariés (période de professionnalisation, actions
collectives…)
- Promouvoir les métiers et les filières de formation auprès des jeunes
*Exemple d’action de formation collective :
Afin de faciliter l’accès des salariés des TPE à la formation professionnelle, les OPCA ont
développé une offre de formation collective, organisée souvent dans des sites de relative
proximité, le plus souvent « gratuite » pour l’entreprise de moins de 10 salariés. Ces actions
négociées avec les organismes de formation sur procédures d’appel d’offres, sont choisies en
fonction des suggestions des administrateurs comme l’AGEFAFORIA ou des observations
recueillies par les conseillers à l’occasion de leurs visites d’entreprises. Cette offre fait pour
l’instant l’objet d’appréciations mitigées malgré l’opportunité indéniable sur le plan financier
pour les TPE. Un des aspects négatifs exprimés est que cette offre ne fait pas des organismes
de formation retenus de véritables partenaires, les thèmes et les modalités de formation leur
étant le plus souvent imposés.
2.4 Les formations continues professionnelles des adultes
Les formations initiales et par alternance non évoquées dans ce dossier sont
complétées par des formations continues (ou permanentes). Ces formations à durée variable
ont pour objectif de renforcer ou d’adapter le savoir-faire des salariés de la chaîne alimentaire
(de l’opérateur au dirigeant) à travers des formations sur mesure en entreprise (formations
intra entreprises) ou des formations thématiques (formations inter entreprises).
La formation continue dispensée dans le cadre d’Agrocampus3 par exemple, et en cohérence
avec le CEREL (Centre Européen de Recherche et d’Enseignement sur le Lait) comporte de
nombreuses possibilités d’entrée :
- Des cycles de formation sont organisés sur le campus, soit dans le cadre
d’Agrocampus, soit dans le cadre du CNAM (Conservatoire National des Arts et
Métiers)
- Des sessions de formation sont organisées au sein des entreprises
- Des formations à distance sont en cours d’élaboration
3 Un des plus importants sites européens de R&D de niveau international
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
13
2.4.1 Les formations inter entreprises
Ces formations organisées sous la forme de thématiques représentent le moyen le plus
simple et le moins onéreux pour les entreprises de répondre à des besoins d’actualité de leurs
filières. Les avantages mis en avant sont le fait de pouvoir bénéficier des connaissances des
meilleurs spécialistes avec l’opportunité d’échanger avec eux, mais aussi avec les participants
en comparant les méthodes déployées dans leur entreprise. Ces dernières peuvent donc faire
appel à des centres ou instituts techniques tels que ceux qui ont été décris dans la 1ère
partie
(ARCHIMEX, ISPAIA, ADRIA Développement, etc.)
Les formations proposées par ces organismes se présentent toutes sous la forme d’un
catalogue dans lequel des thématiques associées y sont exposées. L’objectif est de s’adapter et
de répondre aux besoins et questionnements émergents des entreprises dans les domaines clés
du management, du contrôle, du marketing, du commercial et de l’innovation (cf. 3ème
partie).
Les thèmes soulevés sont donc nombreux4 et ciblent l’ensemble des grandes
fonctions/activités de l’entreprise (cf. annexe 3) en lien avec l’actualité réglementaire, sociale
ou économique de l’agroalimentaire :
- Formations hygiène et HACCP afin de définir, évaluer et maîtriser les dangers
(microbiologiques, chimiques et physiques) qui menacent la salubrité et la sécurité des
aliments. Selon Mr Geoffroy, déjà cité précédemment, « les formations liées à
l’hygiène et à la qualité des aliments sont certainement les plus demandées ».
- Formations management
- Formations droit et management de l’environnement où sont abordés les différents
aspects législatifs, les normes (ISO 14001…), la gestion des déchets et des rejets…
- Formations réglementation alimentaire
- Formations qualités et environnement
- Formations technologies et process
- Formations ingrédients et formulation
- Formations emballages alimentaires
- Formations liées à la logistique
- Formations organisation de la production et de la maintenance
- Formations liées à la sécurité des personnes : en exemple, l’évolution des maladies
professionnelles entre 1994 et 2007 montre une explosion des TMS (Troubles
4 Voir descriptif des formations (programme, objectifs, public visé) sur les sites des centres techniques
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
14
Musculo-Squelettiques) dans le domaine de l’agroalimentaire et devient ainsi une
vraie problématique touchant particulièrement ce secteur. Les formations sur la
prévention des TMS sont donc très largement demandées.
2.4.2 Les formations intra entreprises
Les entreprises sont à la recherche d’informations personnalisées, de prestations plus
proches du conseil que du simple renseignement. Les centres techniques proposent alors des
formations personnalisées, s’effectuant dans l’entreprise et présentées comme étant des
actions/formations sur mesure. Elles sont listées non plus sur la base de thématiques mais sur
la base de domaines de compétences. En amont, en fonction des problématiques et objectifs
exprimées par l’entreprise, une analyse (audit) est effectuée par les consultants formateurs et
spécialistes du domaine/service concerné. Un diagnostic est ensuite réalisé en identifiant les
solutions les plus appropriées au contexte. Après accord de l’entreprise, la phase de
conception du dispositif d’accompagnement peut démarrer. C’est un véritable travail
d’ingénierie qui est réalisé ici, comprenant de l’ingénierie de formation et de l’ingénierie
pédagogique par la création des modules, des supports pédagogiques… (cf. 3ème
partie)
Il est à noter que les demandes spontanées des entreprises en matière de formation sont
très souvent le fruit d’un gros travail marketing élaboré en amont par les centres techniques.
Aussi, les entreprises les plus demandeuses sont celles qui ont un service R&D.
3ème
partie : l’innovation comme vecteur d’amélioration et de compétitivité
Nous pouvons le constater avec le développement des pôles stratégiques, l’innovation
est au cœur des discussions, recherches et actions car elle apparaît comme une solution
efficace face à une concurrence mondiale exacerbée et concernant de plus en plus les marchés
dits « traditionnels », très prégnant dans l’agroalimentaire bretonne. A l’échelle européenne,
les entreprises agroalimentaires doivent trouver des réponses adaptées aux évolutions du
secteur pour assurer leur pérennité. Elles doivent donc relever un certain nombre de défis et
notamment celui d’introduire plus d’innovation dans le fonctionnement et les activités de
leurs entreprises, car l’innovation s’avère être génératrice de valeur ajoutée. Cela rejoint l’idée
exprimée de manière succincte dans la partie introduction de ce dossier concernant le manque
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
15
de valeur ajoutée des produits. Toutefois, l’innovation peut ne pas seulement concerner les
produits et peut ne pas être directement liée aux résultats, car c’est le cas lorsque l’on parle
d’innovation produit, d’innovation procédé ou d’innovation technologique. La valeur ajoutée
peut être « dénichée » et supportée dans d’autres processus de l’entreprise à travers
notamment les services, les compétences... L’innovation peut être sociale en désignant un
ensemble de stratégies, concepts, idées et formes d’organisation qui cherche à étendre et
renforcer le rôle de la société civile dans la réponse à la diversité des besoins sociaux
(éducation, formation, culture, santé…). « L’innovation ce n’est pas que technique mais au
niveau social ce n’est pas encore très répandu » (Jean-Robert Geoffroy, 2010). Selon les
propos de Jean-Luc Hannequin, directeur Stratégie et Innovation de la CCI de Rennes
Bretagne, recueillis sur le site d’UPtv (chaîne internet de l’université de Poitiers) l’innovation
peut devenir une fonction clé de l’entreprise et de son organisation en devenant un processus
stratégique d’anticipation, d’adaptation et de changement à part entière.
Pourtant, on constate que les industries agroalimentaires investissent relativement peu
dans la recherche et l’innovation. Au total, elles consacrent près de 7% de leur chiffre
d’affaires au financement de l’innovation (développement expérimental), et moins de 1% à la
recherche et développement (recherche industrielle). Sans grande surprise, ce sont les plus
grandes entreprises qui sont les plus novatrices. Or, l’agroalimentaire breton est pour la
majorité de ses entreprises un secteur de PME/PMI. Les évolutions s’opèrent plus par réaction
que par anticipation.
Avec l’appui de la recherche, les formations abordées dans le chapitre précédent
représentent un outil intermédiaire d’apprentissage, de sensibilisation et d’information non
négligeable pouvant servir l’innovation. La dernière partie de ce dossier va donc s’intéresser
aux dispositifs misent en place pour favoriser et accompagner l’innovation dans les
entreprises à travers les formations continues professionnelles et l’impact que ce contexte
génère sur les méthodes et outils pédagogiques utilisées (innovation pédagogique).
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
16
3.1 Les formations et l’innovation
3.1.1 Du côté des entreprises : l’innovation stratégique à travers la formation
Aujourd’hui, cinq domaines de l’innovation émergent :
- Innovation technologique
- Innovation produits/services : nouveaux équipements (en lien avec la qualité, la
sécurité et la conservation des aliments), nouveaux aliments ciblés s’adressant à
différents groupes de consommateurs, nouveaux aliments ciblés sur des marchés
d’exportation et nouveaux aliments répondant à des cibles nutritionnelles particulières.
- Innovation procédé
- Innovation marketing
- Innovation organisationnelle et sociale
Le développement des entreprises est très étroitement lié au niveau de compétences et
de formation des responsables. Il existe une réelle attente concernant la formation des cadres
capables de notamment stimuler l’innovation dans les équipes. La formation « management
de l’innovation » est donc très couramment demandée.
Les formations émergeantes sont aussi celles qui mettent en avant la possibilité de
créer de la valeur par l’innovation (cf. formation proposée par ADRIA « créer de la valeur par
l’innovation en IAA ») en introduisant le management par la valeur. Ces formations
permettent de développer une méthode d’analyse novatrice concernant l’activité et le
fonctionnement de l’entreprise. Ainsi, cela permet de sensibiliser les apprenants à rechercher,
développer et optimiser de la valeur dans chaque maillon de leur entreprise (chaîne de
valeurs, voir schéma en annexe 3). Cette approche fait d’ailleurs l’objet d’une étude
approfondie réalisée par CYBEL5, un cabinet de consultants situé à Paris, spécialisé dans le
développement des concepts de stratégie pour les équipes de direction et dans le
développement de bases de connaissances multimédia à vocation éducative, de veille
technologique et d’aide à la décision.
5 Rencontre du 12/02/10 organisée par l’institut de Locarn sur les chaînes de valeur lait et viandes bovines
(aujourd’hui et vers 2020)
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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3.1.2 Du côté des prestataires de formation : l’innovation pédagogique au service de
l’innovation stratégique
On pense souvent, à tort, que de donner une formation consiste uniquement à
communiquer de l’information. Legendre (1993) définit la formation, en formation
professionnelle, comme « l’ensemble des activités, des situations pédagogiques et des moyens
didactiques ayant comme objectif de favoriser l’acquisition ou le développement des savoirs
(connaissances, habiletés, attitudes) en vue de l’exercice d’une tâche ou d’un emploi. »
Dans le contexte en perpétuel mouvement que l’on s’attarde à décrire dans ce dossier,
le domaine de la formation évolue aussi rapidement que tous les domaines de l’économie et
des technologies. Du fait de la prégnance d’une économie de la connaissance qui devient le
cœur des dynamiques socio-économiques, la formation professionnelle à un rôle considérable
à jouer et des défis importants à relever, notamment celui lié au domaine du transfert des
connaissances. En effet, il devient un enjeu primordial pour maintenir le niveau de créativité
et d’innovation suffisants de l’entreprise dans le but de faire face à la compétition
internationale sans cesse croissante.
Les centres ou instituts techniques peuvent être parfois qualifiés de centre de transfert
lorsqu’ils représentent les interfaces entre la recherche et le développement agricole et
agroalimentaire, entre les unités de recherche du pôle agronomique et les utilisateurs des
connaissances produites (entreprises, collectivités, groupements d’exploitations ou entreprises
individuelles). Pour un meilleur transfert des connaissances et compétences, les centres
techniques développent leurs méthodes d’ingénierie pédagogique afin de proposer des
méthodes et outils de transfert adaptés aux besoins et au public de l’entreprise. « L’ingénierie
pédagogique est l’ensemble des procédures et tâches permettant de définir le contenu d’une
formation. Cela implique d’identifier les connaissances et compétences visées, de réaliser une
scénarisation pédagogique des activités en cours, et de définir les infrastructures, les
ressources et les services nécessaires à la diffusion des formations et au maintien de leur
qualité » (Paquette, 2002).
Avec l’adaptation aux outils, aux nouvelles technologies et le développement de
l’innovation dans les entreprises agroalimentaires, se pose la question de la personnalisation
des parcours de formation professionnelle pour offrir à chaque adulte, en fonction d’une part
de son projet professionnelle ou de formation et d’autre part de ses acquis, les situations,
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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méthodes d’apprentissage et rythmes de formation qui lui conviennent. C’est là le principal
champ d’innovation qui est alloué aux formations continues professionnelles aujourd’hui et
plus particulièrement aux formateurs. Cela implique donc de développer des stratégies
pédagogiques originales, de concevoir une structuration différenciée de l’offre de formation.
Tous les niveaux de l’organisation pédagogique sont concernés, de la pratique du formateur, à
l’organisation de l’équipe.
La diversification des pratiques pédagogiques est donc de mise avec en particulier le
recours à la pédagogie en alternance (formation/pratique en entreprise), l’enseignement à
distance (EAD), mais aussi les formations ouvertes à distance (FOAD). A titre d’exemple,
AGEFOS PME (OPCA non spécialisé dans l’agroalimentaire) a expérimenté en Ile de France
une plate-forme Web de formations issues d’organismes de formation sélectionnés et a pu
démontrer qu’une structuration de l’offre facilement accessible est désormais possible.
Toutefois, ces efforts d’adaptation se heurtent à des obstacles comme celui de l’importante
préparation et le suivi attentif que cela demande en entreprise, la difficulté de personnalisation
des programmes, l’obligation d’un positionnement individuel permettant de cerner les
capacités et aptitudes de l’apprenant (familiarisation à l’outil par exemple). Les OPCA sont
d’ailleurs réticentes à accepter la prise en charge d’actions individuelles dans l’entreprise.
Concernant l’évolution du e-learning, ce mode d’apprentissage en ligne a encore du mal à
émerger notamment en raison de l’impact culturel (le schéma enseignant/novice en
prédominant dans les formations), structurel et financier (ca demande un budget important car
l’innovation a besoin d’être conduite, d’être pérenniser dans le temps).
Voici quelques exemples de types de supports pédagogiques proposés aujourd’hui par les
centres techniques :
Diaporamas intégrant des études de cas, des quiz et un guide d'animation
Cdrom multimédias (photos, quiz, mises en situation, etc.)
Mallettes pédagogiques intégrant divers supports thématiques
Plaquettes de quiz permettant de positionnement rapide des équipes sur une
thématique
Lettres d'actualités techniques
Ouvrages techniques
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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Conclusion
Au regard du contexte actuel dans le secteur de l’agroalimentaire en France et en
Bretagne, ainsi que des enjeux à court et moyen terme, notamment celui de faire face à
l’évolution de la compétition mondiale, l’innovation pédagogique, fruit de l’ingénierie de
formation, représente une donnée d’entrée extrêmement importante pour permettre le
développement d’un système de penser et d’agir novateur au sein des entreprises. En effet,
l’acquisition de ce nouveau système de fonctionnement par celles-ci, produisant une meilleure
capacité d’adaptation et d’anticipation, apparaît comme la clé de voute pour faire face aux
défis futurs des entreprises de l’agroalimentaire et assurer ainsi leur pérennité.
Pour permettre l’intégration totale des différents aspects de l’innovation, qu’elle soit
technologique, technique ou sociale, l’innovation pédagogique doit donc permettre de les
servir. Le développement des partenariats entre les différents acteurs liés de près ou de loin au
secteur de la formation est un atout majeur pour permettre d’adapter et d’opérationnaliser des
supports de transfert de connaissances et d’informations, le but étant que tous les acteurs de
l’entreprise puissent en bénéficier. La formation va devoir de plus en plus s’adapter à
l’évolution des besoins quantitatifs et qualitatifs en matière d’emploi et d’évolution des
besoins stratégiques.
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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Bibliographie
LE BOTERF, G. (1999). Journée d’Etude Ingénierie des dispositifs de formation à
l’internationale. 24-25 novembre 1999. Montpellier
PAQUETTE, G. (2002). L’ingénierie du téléapprentissage : pour construire l’apprentissage
en réseaux. Sainte-Foy : presses de l’Université du Québec.
VIALLET, F. (1987). L’ingénierie de la formation. Editions d’Organisation.
Webographie
- AGEFAFORIA. La formation professionnelle des industries alimentaires.
http://www.agefaforia.info/agefaforia.php?page=salarie_definir_projet.html
- Didactique professionnelle. Une position pour le développement de la compétence
professionnelle.
http://didapro.wordpress.com/2010/02/02une-position-pour-le-developpement-de-la-
competence-professionnelle/
- Intervention de Philippe Rouault, Délégué Interministériel aux Industries
Agroalimentaires et à l’Agro-industrie lors des Assisses de l’Agroalimentaire.
http://draf.bretagne.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Intervention_P_Rouault_Bretagne_cl
e42e144.pdf
- Les OPCA face aux petites entreprises. Entre activité de gestion et développement de
services.
http://www.cereq.fr/pdf/b227.pdf
- Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la
Ville. Les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA).
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-
pratiques,91/formation-professionnelle,118/les-organismes-paritaires,1082.html
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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- Sites officiels des organismes cités (ABEA, ADRIA, VALORIAL, CRITT Santé,
ANIA, FNSEA…).
Autres sources d’informations :
Consultation du document interne de VALORIAL. Dossier de candidature de
2005.
Informations tirées de l’entretien du 22 février 2010 passé avec Mr Geoffroy
Jean-Robert, directeur général d’Adria Développement et de l’entretien passé
avec Mr Pinel Michel, directeur de Valorial.
Participation à la rencontre organisée par l’Institut de Locarn sur les chaînes de
valeur lait et viandes bovines (aujourd’hui et vers 2020), le 12 février 2010.
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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Annexe 1 Exemple d’action de collaboration entre organismes
ABEA ADEFIA CCAOF
« Gestion des emplois et compétences »
Programme d’actions expérimentales en faveur des Industries Agroalimentaires de Bretagne (de 2001 à 2005)
Soutenu financièrement par la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle
Formation et innovation dans l’agroalimentaire
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Glossaire
ABEA : Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires
ADEFIA : Association d’Industries Agroalimentaires Bretonnes
AGEFAFORIA : Association pour la Gestion du Fonds d’Assurance Formation des Salariés
du Secteur Agroalimentaire
ANIA : Association Nationale des Industries Alimentaires
CBB Développement : Centre de Biotechnologies en Bretagne
CEREL : Centre Européen de Recherche et d’Enseignement sur le Lait
CNAM : Conservatoire National des Arts et Métiers
CRCI : Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie
CRITT : Centres Régionaux pour l’Innovation et le Transfert Technologique
FAFSEA : Fonds national d’Assurance Formation des Salariés des Exploitations Agricoles
FNSEA : Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles
GPEC : Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences
HACCP : Hazard Analysis Critical Control Point
IAA : Industries AgroAlimentaires
ISPAIA : Institut Supérieur des Productions Animales et des Industries Agroalimentaires
MSF : Maitrise des Savoirs Fondamentaux
OPCA : Organismes Paritaires des Collecteurs Agréés
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
R&D : Recherche et Développement
TMS : Troubles Musculo Squelettiques
TPE : Très Petites Entreprises