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FRANCISCO CANDIDO XAVIER LES MESSAGERS PAR L’ESPRIT ANDRE LUIZ Francisco Candido Xavier 1

Francisco Candido Xavier Fr Série André Luiz 02 Les Messagers Yjsp

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DESCRIPTION

Le présent volume constitue le vécut d’une semaine entière de travail spirituel des messagers du bien, ensemble avec les hommes, et tout particulièrement montre la personnalité du compétent instructeur Anicet, un émissaire conscient et un bienfaiteur généreux . Il révèle l’attitude intense, organisée, disciplinée et productive des esprits et leur interaction avec les incarnés. L’auteur spirituel relate les expériences de divers esprits qui réincarnèrent avec des travaux programmés, nécessaires à leurs propres apprentissages. Il traite des sujets comme ; La pratique de l’Evangile au Foyer, les bienfaits de la pratique du bien, la non vigilance et la peur de la mort. Il met en évidence l’opportunité du travail des médiums, alertant quant à la nécessité de la pratique des enseignements dans la sphère intime, afin d’éviter le retour au monde spirituel sans l’accomplissement des compromis engagés.

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Ouvrages traduits en franais (liste non exhaustive

francisco candido xavierles messagers

PAR LESPRIT ANDRE LUIZFrancisco Candido Xavier

les messagersSrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome 2

Le prsent volume constitue le vcut dune semaine entire de travail spirituel des messagers du bien, ensemble avec les hommes, et tout particulirement montre la personnalit du comptent instructeur Anicet, un missaire conscient et un bienfaiteur gnreux. Il rvle lattitude intense, organise, discipline et productive des esprits et leur interaction avec les incarns.

Lauteur spirituel relate les expriences de divers esprits qui rincarnrent avec des travaux programms, ncessaires leurs propres apprentissages. Il traite des sujets comme; La pratique de lEvangile au Foyer, les bienfaits de la pratique du bien, la non vigilance et la peur de la mort. Il met en vidence lopportunit du travail des mdiums, alertant quant la ncessit de la pratique des enseignements dans la sphre intime, afin dviter le retour au monde spirituel sans laccomplissement des compromis engags.

Lorsque llve est prt,

le matre apparat.

Edition brsilienne originalefrancisco candido xavierSrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome no 21. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers

3. Missionnaires de la Lumire 4. Ouvriers de la Vie Eternelle 5. Dans le Monde Suprieur 6. Agenda Chrtien

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz

8. Entre le Ciel et la Terre 9. Dans les Domaines de la Mdiumnit 10. Action et Raction 11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

Srie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Livres complmentaires

14. Conduite spirite

15. Sexe et destin 16. Dsobsession

OUVRAGES DEJA TRADUITS EN FRANAIS

Srie: Andr Luiz (Collection La vie dans le monde Spirituel) 1-16

1. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers3. Missionnaires de la Lumire

4. Ouvriers de la Vie Eternelle

5. Dans le Monde Suprieur

6. Agenda Chrtien

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz 8. Entre le Ciel et la Terre

9. Dans les Domaines de la Mdiumnit

10. Action et Raction 11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

14. Conduite spirite

15. Sexe et destin 16. Dsobsession

Srie: Emmanuel Les Romans de lhistoire

17. Il y a deux mille ans

18. 50 ans plus tard19. Av Christ

20. Paul et Etienne

21. RenoncementSrie: Source Vive

22. Chemin, Vrit et Vie.

23. Notre Pain

24. La Vigne de Lumire

25. Source de Vie

Divers

26. Argent

27. Choses de ce Monde (Rincarnation Loi des Causes et Effets)

28. Chronique de lAu-del

29. Contes Spirituels

30. Directives

31. Idal Spirite

32. Jsus chez Vous

33. Justice Divine

34. Le Consolateur

35. Lettres de lautre monde

36. Lumire Cleste

37. Matriel de construction

38. Moment

39. Nous

40. Religions des Esprits

41. Signal vert

42. Vers la lumire

TABLES DES MATIERESAvant-propos

8A propos des nologismes et du sens des mots

9Lexique

10Prface

111. Rnovation

132. Aniceto

163. Dans le centre des messagers

194. Le cas Vicente

225. Les instructions

256. Mises en garde

28

7. La chute d'Otavio

31

8. Le dsastre d'Acelino

349. En coutant les impressions

3710. L'exprience de Jol

4011. Berlamino l'enseignant

4312. L'histoire de Monteiro

4613. Les rflexions de Vicente

4914. Prparatifs

52

15. Le voyage

5516. Dans le poste de secours

5817. Le rcit d'Alfredo

6118. Informations et claircissements

6419. Le souffle

6720. Dfense contre le mal

7021. Les esprits dments

7322. Ceux qui dorment

7623. Cauchemars

7924. La prire d'Ismalia

8225. Les effets de la prire

8526. En coutant les serviteurs

8827. Le calomniateur

9128. Vie sociale

9529. D'intressantes nouvelles

9830. Une discussion amicale

10131. Cecilia l'orgue

10432. Sublime mlodie

10733. En chemin vers la terre

11034. Atelier de Nosso Lar

11335. Le culte domestique

116

36. La mre et les enfants

11937. Dans le sanctuaire domestique

12338. En pleine activit

12639. Travail incessant

12940. Sur le chemin des champs

13241. Au milieu des arbres

13542. Etude champtre de l'vangile

13843. Avant la runion

14144. Assistance

14445. Pense infirme

14746. Apprentissage continuel

15047. Au travail actif

15348. Effroi dans la mort

15649. La machine divine

15950. La dsincarnation de Fernando

16251. Les adieux

165Srie Andr Luiz: Prsentation de chaque livre (1-16)

169-170Bibliographie de Francisco Candido Xavier

177Listes des ouvrages en brsilien

180AVANT-PROPOS Ce livre fait partie d'une srie de treize ouvrages qui seront traduits en franais au fil du temps. Ils ont tous t psychographis , c'est--dire reu par criture automatique voir ce sujet Allan Kardec, Le Livre des Mdiums sujet 157 , par le plus connu des mdiums brsiliens, Francisco Cndido Xavier galement connu sous le surnom de Chico Xavier.Chico est n au Brsil, dans la ville de Pedro Leopoldo, tat du Minas Grais, en 1910. Trs tt il travailla au dveloppement de sa mdiumnit. Durant toute sa vie, ce n'est pas moins de 437 ouvrages qu'il crira sous la dicte de divers Esprits, dont Emmanuel, son guide spirituel, et Andr Luiz, mdecin de son vivant qui vcut au Brsil o il exerait sa profession.Andr vcut sa vie sans s'inquiter des choses spirituelles jusqu' ce que vienne sa dsincamation. Cette tape est conte dans le premier livre de la srie, le plus vendu ce jour, Nosso Lar : La vie dans une colonie spirituelle . On y dcouvre l'arrive du mdecin dans l'au-del aprs qu'il ait quitt son corps physique. Mdecin sur la Terre, perdu dans l'ternit, on le voit voluer, se questionner, remettre ses croyances en question et grandir spirituellement. Il nous raconte son histoire tel qu'il l'a vcue et ressentie.Cette srie a pour but de montrer aux incarns que nous sommes, que rien ne s'arrte la mort du corps physique, loin de l.Ces lectures pourront certainement surprendre de par l'aspect extraordinaire des rcits. Pourtant, celui qui a lu ou lira Le Livre des Esprits, coordonn par Allan Kardec, avec attention, pourra y voir la concrtisation des prceptes et des fondements de la doctrine dlivre par les Esprits.La vie existe des degrs que nous ne souponnons mme pas, et nos frres de l'invisible sont l pour nous clairer, nous guider, pour nous redonner un peu de confiance et de srnit face aux grands questionnements de la vie et de la mort.Chacun de ces treize ouvrages aborde un thme li au Spiritisme, la vie des Esprits dans leurs relations quotidiennes entre eux mais aussi avec les incarns travers la mdiumnit.Ainsi, c'est une porte que nous voudrions ouvrir, aux lecteurs de langue francophone, sur un univers grandiose, tel qu'il est, dans toute son immensit, toute sa splendeur ; l'Univers qui nous entoure.LE TRADUCTEURA PROPOS DES NEOLOGISMES Allan Kardec, lui-mme, disait dans Introduction l'tude de la doctrine spirite du Livre des Esprits que pour les choses nouvelles il faut des mots nouveaux .Le Spiritisme est une doctrine nouvelle qui explore des domaines nouveaux. Ainsi, afin de pouvoir en parler clairement, nous avons besoin d'un vocabulaire limpide, parlant.De plus, dans le respect des livres originaux, ces traductions ont eu besoin de l'emploi de mots n'existant pas dans la langue franaise pourtant si riche. D'autres termes, d'autres expressions ont, quant eux, un sens un peu diffrent de celui gnralement attribu.Tout cela se trouve expliqu dans le court lexique qui suit.LEXIQUECe petit lexique a pour but d'expliquer les nologismes employs et le sens de certains mots dans leur acception spirite. DSOBSESSION : Travail d'assistance mdiumnique durant lequel une discussion s'tablie entre l'Esprit obsesseur et une personne charge de l'orientation spirituelle. Nologisme. OBSESSEUR: Esprit, incarn ou dsincarn, se livrant l'obsession d'une autre personne, elle-mme incarne ou dsincarne. Nologisme. ORIENTATION SPIRITUELLE : discussion visant aider et clairer un Esprit souffrant sur sa condition et sur les opportunits d'amlioration de son tat. Se pratique lors des sances de dsobsession , par des orienteurs incarns ou dsincarns. OBSESSION : Acte par lequel un Esprit exerce un joug sur un autre Esprit (voir ce sujet Le Livre des Mdiums, ch. 23 - De l'obsession). PSYCHOGRAPHIE : Du grec psufch (me) et graphia (criture) ; fait d'crire sous la dicte d'un Esprit. Type de mdiumnit. Nologisme. psychographier PSYCHOPHONIE : Du grec psufch (me) et phnia (voix) ; fait de parler sous l'influence d'un Esprit. Mdiumnit d'incorporation. Nologisme. PRISPRIT : Enveloppe semi-matrielle de l'Esprit. Chez les incarns, il sert de lien ou d'intermdiaire entre l'Esprit et la matire ; chez les Esprits errants, il constitue le corps fluidique de l'Esprit. (Le Livre des Mdiums, chapitre 32 - Vocabulaire Spirite) prispritique : qui est relatif au prisprit. Nologisme. VAMPIRE : les vampires, dans le Spiritisme, sont des tres qui absorbent l'nergie et les sensations des personnes. Il ne s'agit plus de buveurs de sang mais de buveurs de fluides qui sont, en ralit, des Esprits ignorants, encore trs attachs aux sensations et la matire. VOLITION : Exercice de la volont dans une exprience parapsychologique. (Petit Robert) Acte par lequel les Esprits se dplacent au moyen de leur volont. Ils flottent pour ainsi dire dans l'air, et glissent sur la terre. voliterPREFACEEn lisant ce livre, qui retrace quelques expriences des messagers spirituels, beaucoup de lecteurs concluront certainement, avec les vieux concepts de la Philosophie, que tout est dans le cerveau de l'homme , en raison de la matrialit relative des paysages, observations, services, et vnements.Force est de reconnatre, toutefois, que le cerveau est un appareil de raison et que l'homme dsincarn, par la simple circonstance de la mort physique, ne pntre pas les domaines angliques, restant face sa propre conscience, luttant pour illuminer son raisonnement et pour se prparer poursuivre son perfectionnement dans un autre champ vibratoire.Personne ne peut trahir les lois de l'volution.Si un chimpanz, emmen dans un palais, trouvait les ressources ncessaires afin d'crire ses frres de mme niveau volutif, on ne rencontrerait pratiquement aucune diffrence fondamentale en comparant ses sens ceux de ses semblables. Il donnerait des nouvelles d'une vie animale amliore et peut tre, l'unique zone inaccessible ses possibilits serait justement le domaine de la raison qui dveloppe l'esprit humain. Quant aux formes de vie, le changement ne serait pas fondamentalement sensible. Les poils rustiques deviennent les cachemires et les soies modernes. La nature qui entoure le nid rude est la mme qui donne la stabilit l'habitation de l'homme. La grotte se transforme en dification de pierre. Le pr vert se rattache au jardin civilis. La continuit de l'espce prsente des phnomnes quasi identiques. La loi de l'hritage continue avec de lgres modifications. La nutrition montre les mmes chemins. L'union consanguine dans les familles rvle les mmes traces fortes. Le chimpanz, de cette faon, rencontrerait seulement des difficults pour enumerer les problmes du travail, de la responsabilit, de la mmoire ennoblie, du sentiment purificateur, de l'lvation spirituelle, enfin, pour tout ce qui touche la conqute de la raison.A la vue de cela, le sentiment d'tranget, que peuvent ressentir ceux qui lisent les propos d'Andr Luiz, ne se justifie plus ; propos qui s'adressent aux tudiants dvous leur propre construction spirituelle.L'homme vulgaire a pour coutume d'apprcier les perspectives angoissantes, d'attendre des vnements spectaculaires, d'oublier que la Nature ne va pas se modifier pour satisfaire ses points de vue.La mort physique n'est pas un bond du dsquilibre ; c'est un pas de l'volution, simplement.A la manire du singe qui trouve dans l'ambiance humaine une vie animale ennoblie, l'homme qui, aprs la mort physique, mrite son passage dans les cercles levs de l'Invisible, dcouvre une vie humaine sublime.Naturellement, grand nombre de problmes, rfrents la Spiritualit Suprieure, attendent l la crature, provoquant en elle la connaissance ncessaire l'ascension sublime dans les domaines illumins de la vie. Le progrs ne souffre pas de stagnation et l'me chemine, sans cesse, suivant la Lumire Immortelle.Pourtant, ce qui nous amne crire cette simple prface n'est pas la conclusion philosophique, mais la ncessit de mettre en vidence la sainte opportunit de travail pour le lecteur ami, dans les jours qui passent.Heureux ceux qui vont chercher dans la rvlation nouvelle la mission qui leur est attribue, sur la Terre, selon la volont de Dieu.Le Spiritisme chrtien n'offre pas seulement l'homme un champ de recherche et de consultation, dans Lequel de rares tudiants arrivent avancer dignement, mais bien plus que a ; il rvle l'atelier de la rnovation, o chaque conscience en apprentissage doit trouver sa juste intgration avec la vie plus leve, par l'effort intrieur, par la discipline de soi-mme, par l'auto perfectionnement.Le concours divin ne manquera pas au travailleur de bonne volont. Et qui observe le noble service d'un Aniceto, reconnatra qu'il n'est pas facile de prter assistance spirituelle aux hommes. Apporter la collaboration fraternelle des plans suprieurs aux Esprits incarns n'est pas une uvre mcanique, encadre par la politique du petit effort. Il est clair, donc, que pour la recevoir, l'homme ne pourra pas fuir certains impratifs. Il est indispensable de laver le vase du cur pour recevoir l'eau vive , d'abandonner les enveloppes infrieures, pour se vtir des habits nuptiaux de la lumire ternelle.Nous livrons, donc avec satisfaction, au lecteur, les nouvelles pages d'Andr Luiz, correspondant la ralisation d'un devoir. Elles constituent le rcit, incomplet, d'une semaine de travail spirituel des messagers du Bien, joints aux hommes et, au-dessus de tout, elles montrent le personnage d'un missaire conscient et bienfaiteur gnreux, Aniceto, relevant les ncessits d'ordre moral du cadre des services de ceux qui se consacrent aux activit nobles de la foi.

Si tu cherches, ami, la lumire spirituelle ; si l'animalit fatigue dj ton cur, souviens-toi que, dans le Spiritualisme, la qute conduira toujours l'Infini, tant du ct de l'infinitsimal, que de celui des astres distants, et que seule ta propre transformation dans la lumire de la Spiritualit Suprieur te facilitera l'accs aux fontaines de la Vie Divine. Par-dessus tout, souviens-toi que les messages difiants de l'Au-del ne sont pas seulement destins au domaine de l'motionnel, mais, avant tout, ta nature de fils de Dieu, afin que tu fasses l'inventaire de tes propres ralisations et que tu t'intgres, de ce fait, dans la responsabilit de vivre en face du Seigneur.emmanuel Pedro Leopoldo, le 26 fvrier 1944.1RENOVATIONEn me dgageant des liens infrieurs qui me retenaient aux activits terrestres, une grande comprhension m'envahit, apportant mon esprit une profonde flicit. Cependant, la libration ne fut pas spontane.Je savais au fond de moi combien il m'avait cot d'abandonner le paysage domestique, d'endurer l'incomprhension de mon pouse et les divergences entre mes enfants tant aims. J'avais la certitude que des amis spirituels dvous et puissants avaient aid ma pauvre et imparfaite me pendant la grande transition.Avant, l'inquitude que ma compagne suscitait en moi me tourmentait incessamment le c ur. Maintenant, la voyant en parfaite harmonie avec son second mari, ces tourments n'avaient plus lieu d'tre.C'est ainsi que, fortement surpris, j'observais ma propre transformation dans le cours des vnements. J'exprimentais la joie de la dcouverte de mon tre. Auparavant, comme dans une coquille d'escargot, indiffrent aux spectacles de la nature, je me tranais dans la bourbe. A prsent, j'tais convaincu que la douleur avait agi pour mon dification mentale, la manire de la pioche qui casse la coquille. Cependant, je ne compris pas tout de suite les bienfaits des coups reus. J'tais libr. Mon organisme spirituel tait alors expos la Bont Infinie et je voyais plus haut, atteignant une longue distance.Pour la premire fois je cataloguais les adversaires dans la catgorie des bienfaiteurs. Je commenais frquenter nouveau la famille terrestre, la manire de l'ouvrier qui aime le travail que la vie lui a dsign, non plus comme le seigneur du cercle familial. Je ne cherchais plus l'pouse, cette femme qui n'avait pas pu me comprendre. Elle tait comme une s ur qu'il me fallait aider autant que possible. Son nouveau mari ne me semblait plus l'intrus qui changea mes propos, mais le frre qui avait besoin du concours de mes expriences. Le sentiment de proprit l'gard de mes enfants m'avait quitt ; ils me sont devenus de trs chers compagnons qu'il me fallait aider dans l'lvation de leur esprit, en fonction de mes possibilits.Contraint dtruire mes pulsions de l'exclusivisme injustifi, je sentais qu'une autre faon d'aimer s'installait dans mon me. Orphelin des affections terrestres, et rsign avec le chemin que m'avaient trac les desseins suprieurs, je commenais entendre l'appel profond et divin de la Conscience Universelle. Seulement, je m'apercevais maintenant combien j'avais vcu loign des lois sublimes qui rglent l'volution des tres.La voie de l'amour tait plus puissante que celle de mes intrts isols. Je conquis peu peu la joie d'entendre l'enseignement mystrieux de la Nature dans le grand silence des choses. Les lments les plus simples acquirent mes yeux d'extraordinaires significations. La colonie spirituelle qui m'abrita gnreusement me fit dcouvrir de nouvelles manifestations d'indfinissable beaut ; le bruit des ailes d'un oiseau, le murmure du vent et la lumire du soleil semblaient s'adresser mon me, emplissant ma pense d'une harmonie prodigieuse.La vie spirituelle, inexprimable et belle, m'ouvrit des portails resplendissants. Jusqu' prsent, j'ai vcu Nosso Lor (1) comme pensionnaire infirme d'un palais brillant, si proccup avec moi-mme que j'en tais incapable de voir les merveilles blouissantes qui m'entouraient. Les conversations pouvant lever mon esprit devinrent alors indispensables. Il me plaisait, auparavant, me torturer avec les rminiscences de la vie terrestre. J'apprciais le rcit de ces drames des autres pensionnaires, me rappelant ma propre histoire et m'enivrant des perspectives de m'attacher, nouvellement, la parentle du monde, me valant des liens infrieurs.1 NdT: Nosso Lar qui se traduit en franais par Notre demeure est le nom de la colonie spirituelle dans laquelle fut accueilli Andr Luiz aprs huit annes d'errance dans le Seuil, zone entnbre de tourments o arrivent les mes ignorantes et fautives au moment de la dsincarnation.Mais, prsent, toute passion pour ces sujets d'ordre moins digne m'a abandonn. Les descriptions des infirmes dans les Chambres de Rectification me semblrent alors dpourvues d'intrt ; je ne cherchais plus m'informer de la provenance de ces malheureux ni de leurs aventures dans les zones infrieures. Je recherchais les frres ncessiteux, dsirant savoir en quoi je pourrais leur tre utile.Narcisa (2) , qui remarqua cette profonde transformation, me dit un jour :- Andr, mon ami, vous tes en train de faire votre rnovation mentale. Pendant ces priodes, grand nombre de difficults nous prennent le c ur d'assaut. C'est alors le moment de mditer sur l'vangile de Jsus. Je sais que vous prouverez d'intraduisibles joies au contact de l'harmonie universelle aprs avoir abandonn vos chimres. Mais je sais qu'en affrontant ces nouveaux chemins qui s'ouvrent pleins d'espoir, vous trouverez ct des ross de la rjouissance les pines fastidieuses sur le bord des vieilles routes qui s'loignent petit petit. Votre cur est devenu une coupe vide des sentiments du monde qui l'ont remplie pendant des sicles conscutifs, mais qui est illumine par les rayons de l'aube divine.2 NdT: Narcisa est une aide-soignante des Chambres de Rectification avec qui travailla Andr Luiz. Voir le livre Notre Demeure .Je ne pourrais jamais formuler plus exacte dfinition de mon tat spirituel.Narcisa avait raison. Mon me inonde de la suprme joie se sentait libre du chagrin et des situations de nature infrieure. Je me sentais affranchi de grosses chanes. Cependant, ni le foyer, ni l'pouse ou encore les enfants tant aims ne m'appartenaient plus. Je retournais frquemment auprs d'eux et travaillais pour le bien de tous mais sans aucune stimulation.Ma chre amie avait raison. Mon cur tait bien une coupe lumineuse mais vide. La dfinition qu'elle en fit m'mut et, voyant mes larmes silencieuses, elle ajouta :- Remplissez votre coupe dans les eaux du Donateur Divin. Nous sommes tous porteurs de la plante du Christ sur la terre du cur. Il y a des priodes, comme celle que vous traversez, o il est plus simple d'avancer si nous profitons des opportunits qui nous sont offertes. Tandis que l'esprit de l'homme se perd en calculs et rflexions, l'vangile de Jsus ne parat tre que le recueil de l'enseignement ordinaire ; mais au fur et mesure qu'il avance dans l'dification de lui-mme comme l'instrument du Seigneur, il constate la prsence de faits inconnus de son intelligence travers les leons qu'il reoit.Quand nous grandissons avec le Matre, ses enseignements grandissent galement nos yeux. Faisons le bien mon ami. Remplissez votre calice avec le baume de l'amour de Dieu. Vous qui pressentez les rayons de l'aube, faites confiance et marchez vers le nouveau jour ! ...Connaissant mon caractre de travailleur infatigable, elle ajouta avec gnrosit :- Vous avez beaucoup travaill, ici, dans ces Chambres o je me prpare mon tour pour une nouvelle incarnation dans un futur proche. Je ne pourrai donc pas vous accompagner mais je pense que vous devriez profiter de cette occasion et suivre de nouveaux cours pour servir au Ministre de la Communication. Beaucoup de nos compagnons s'y prparent travailler sur le globe terrestre, dans le monde visible ou invisible l'homme. Ils seront tous accompagns de nobles instructeurs. Vous pourriez connatre de nouvelles expriences, apprendre beaucoup et cooprer. Pourquoi n'essayeriez-vous pas ?Avant que je puisse la remercier du prcieux conseil, Narcisa fut appele l'intrieur des Chambres de Rectification, me laissant plein d'espoirs diffrents de ceux que j'abritais jusqu'alors relativement mes charges.2ANICETOEn rapportant ces nouveaux propos Tobias (1) , je pus voir la satisfaction transparatre travers son regard.1 NdT : Tobias travaille aussi dans les Chambres de Rectification qu'il dirige.- Soyez rassur, dit-il bienfaisant, vous avez la quantit d'heures de travail pour justifier cette demande. Nous avons bon nombre de relations au Ministre de la Communication et il ne sera pas difficile de trouver un instructeur ami. Connaissez-vous notre estim Aniceto ?- Non, je n'ai pas ce plaisir.- C'est un ancien compagnon de travail qui a t la Rgnration pendant un certain temps. Par la suite, il se consacra aux tches sacrificatoires du Ministre de l'Aide. Aujourd'hui, il est un instructeur comptent la Communication o il dveloppe des activits respectables. Je parlerai de votre requte au Ministre Gnsio. N'ayez pas de doutes. Votre dsir, Andr, est trs noble nos yeux.Tobias, en compagnon serviable, me laissa dans un ocan de contentement indfinissable. Je commenai comprendre la valeur du travail. L'amiti de Narcisa et de Tobias tait un trsor d'une inapprciable grandeur, et l'ide de service avait tranquillis mon c ur.Un nouveau secteur d'action s'ouvrait mon me. Je ne pouvais laisser passer cette occasion. Nosso Lar tait emplie d'entits impatientes la recherche d'opportunits de cette nature. Ne serait-il pas juste de me livrer avec bonne volont ce nouvel apprentissage ? De plus, certain de mon retour un corps physique dans un futur peut-tre pas trs lointain, cette occasion aurait un profond intrt pour mon profit gnral.Une mystrieuse joie me dominait, sublime espoir qui illumina mes sentiments. Le dsir de collaborer et d'aider les autres, ce dsir que Narcisa avait allum dans mon for intrieur, semblait remplir la coupe vide de mon cur. Oui, je travaillerai, je connatrai la satisfaction des collaborateurs anonymes avec la flicit d'autrui. Je chercherai par le service et l'aide mes frres la prodigieuse lumire de la fraternit.Le soir, Tobias vint me parler, toujours gnreux, en m'apportant la rconfortante approbation du Ministre Gnsio. Avec un grand sourire affectueux, il me demanda de l'accompagner auprs d'Aniceto pour que l'on puisse parler de tout cela ensemble. Trs mu, je le suivis vers la rsidence de ce personnage qui se lierait profondment ma vie spirituelle.Au contraire de Tobias, Aniceto n'tait pas mari Nosso Lar . Il habitait avec cinq amis qui furent ses lves sur Terre, dans un confortable immeuble bti au milieu d'arbres feuillus et tranquilles qui semblaient tre l pour protger une grande et merveilleuse roseraie.Il nous reut avec une extrme gentillesse, ce qui me fit une bonne impression. C'tait un homme d'apparence calme, arriv l'ge mr sans les fantasmes de la jeunesse inexprimente. Bien que son visage laissait transparatre toute son nergie, il montrait l'optimisme sain d'un cur plein d'idaux sacro-saints.Il couta tous les propos de mon bienfaiteur qui parla longuement de ma formation de mdecin sur le plan terrestre et, maintenant, en phase de rajustement de valeurs sur le plan spirituel.Aprs m'avoir examin avec attention, l'orienteur exposa :- Il n'y a aucun problme mon cher Tobias. Mais il faut remarquer que la russite dpend du candidat. Vous savez que nous sommes ici dans l'institution de l'Homme Nouveau.- Andr est prt et dispos, anticipa Tobias tendrement.Aniceto me regarda avec intensit et m'avertit :- Notre travail est vari et rigoureux. Le dpartement sous notre responsabilit accepte seulement les collaborateurs intresss la dcouverte de la flicit dans le service. Nous nous promettons de faire taire toutes les sortes de rclamations. Nul n'exige de reconnaissance dans les uvres ralises et, tous ensemble, nous sommes responsables pour les fautes commises. Nous sommes l, teignant les vieilles vanits personnelles apportes du monde charnel. De la hirarchie de nos obligations, nous ne nous intressons simplement qu' ce qui relve du bien divin et considrons que toute possibilit constructive vient de notre Pre. Ces convictions nous aident oublier les exigences dplaces de nos caractres infrieurs.Aniceto baucha un geste significatif devant ma surprise et continua :- Dans les travaux d'urgence, destins prparer les collaborateurs actifs, j'ai une section supplmentaire d'assistants pour les apprentis qui comporte cinquante places. En ce moment, trois places sont libres. Il y a une intense activit d'instruction ncessaire aux serviteurs qui vont cooprer aux secours d'urgence sur la Terre. Certains orienteurs se font accompagner par des apprentis dans le service la surface des mondes d'incarnation mais, je procde autrement. J'ai pour habitude de diviser la classe en groupes spcialiss selon le mtier qu'ils connaissent pour un meilleur profit de leurs aptitudes. A prsent, j'ai un prtre catholique romain, un mdecin, six ingnieurs, quatre professeurs, quatre infirmires, deux peintres, onze surs spcialises dans les tches mnagres et dix-huit ouvriers divers. A Nosso Lar , le travail qui nous est d est ralis de faon collective ; mais pendant les jours de pratique en surface, je ne suis pas suivi de tous. Naturellement, nous ne nierons pas l'ingnieur ou l'ouvrier l'occasion d'acqurir d'autres connaissances qui transcendent le paysage des ralisations qui leur reviennent ; cependant, ces manifestations se produisent dans le cadre de l'effort spontan et sont ralises durant le temps destin au repos et aux loisirs. Nous avons donc intrt profiter d'avantage de nos heures de travail, pas seulement au profit de ceux qui en ont besoin, mais aussi en faveur de nous-mme, par rapport notre propre efficacit.L'orienteur observa une longue pause. J'en profitai pour rflchir tout ce que je venais d'entendre. Aprs avoir dirig toute son attention sur moi, comme si il voulait percevoir l'effet de ses mots, Aniceto continua :- Cette mthode ne vise pas seulement crer des obligations pour les autres. Ici, comme sur la Terre, celui qui amliore ses connaissances n'est pas tout fait le disciple.Il est l'instructeur qui enrichit les observations et intensifie les expriences.Quand le Ministre Espiridion m'engagea pour cette fonction, je l'ai accepte la condition de ne pas perdre de temps en ducation et amlioration personnelle.Voil ce qu'il en est, je pense en avoir assez dit. Si vous tes toujours dispos vous joindre nous, je ne peux refuser de vous accepter.- Je comprends bien les implications de cette noble tche, rpondis-je mu. La chance de rester sous vos ordres et de vous accompagner me sera un honneur.Aniceto baucha l'expression de quelqu'un qui avait atteint le but dsir avant de conclure :- Trs bien ; vous pouvez alors commencer demain. Se tournant vers Tobias il ajouta :- Conduit notre ami tt demain au Centre des Messagers. Nous y serons en tude et je veillerai ce qu'Andr puisse recevoir les bnfices des programmes de la Communication.Nous remercimes Aniceto, satisfaits, et la suite de Tobias, nourrissant de nouveaux espoirs, je pris cong.3DANS LE CENTRE DES MESSAGERSLe lendemain, aprs avoir cout les longues rflexions de Narcisa, je demandais le Centre des Messagers au Ministre de la Communication. Tobias, malgr ses occupations avec son propre cercle de travail, m'accom-pagna.Arriv sur place, la somptuosit des btiments m'blouit. J'y supposais la prsence d'universits. De vastes espaces parsems d'arbres et de jardins nous invitaient de sublimes mditations. Tobias me tira de mon enchantement :- Le Centre est trs vaste. Beaucoup d'activits complexes sont accomplies dans ce dpartement de notre colonie spirituelle. L'institution ne se rsume pas ces difices. Nous avons dans cette partie seulement ce qui touche l'administration centrale et quelques pavillons destins l'enseignement et la prparation en gnral.

- Mais cette immense organisation est restreinte la transmission des messages ? demandai-je curieux.Mon compagnon sourit significativement avant de m'expliquer :- Ne supposez pas qu'ici se trouve simplement le service de Poste. Le Centre prpare des tres qui deviennent des lettres vivantes d'assistance envoyes ceux qui souffrent dans le Seuil, sur la surface de la Terre et, dans les Tnbres. Croyez-vous, par hasard, que tout ce travail n'est destin qu' la simple gestion des nouvelles ? Agrandissez vos vues. Ce service est le mme qui est fait dans plusieurs villes spirituelles des plans suprieurs. Ici, de nombreux compagnons sont prpars pour diffuser l'espoir et la consolation, les instructions et les avis dans les divers secteurs de l'volution plantaire. Je ne parle pas seulement des missaires invisibles. Nous organisons des groupes d'apprentis pour la rincarnation. Des centaines de mdiums et d'enseignants sortent d'ici chaque anne. Prpars par notre Centre des Messagers, des quantits considrables d'ouvriers du rconfort spirituel se dirigent vers les cercles charnels.- Que me dites-vous ? Demandai-je, surpris. D'aprs vos informations, les travaux d'claircissement spirituel doivent tre trs dvelopps dans le monde ! ...Avec une expression singulire, Tobias sourit tranquillement et expliqua :- Vous n'avez pas rflchi. La prparation, mon cher Andr, ne constitue pas encore la ralisation proprement dite. Les messagers prts au service partent pas milliers, mais trs rares sont ceux qui triomphent. Quelques-uns russissent l'excution partielle du travail, de nombreux autres chouent totalement. Le service lgitime n'est pas une fantaisie. C'est l'effort sans lequel l'uvre ne peut apparatre ni prvaloir. De longues files de mdiums et d'enseignants partent vers le monde matriel avec les instructions ncessaires la ralisation de leurs tches car les bienfaiteurs de la spiritualit suprieure ont besoin de renoncement et d'altruisme pour intensifier la rdemption humaine. Quand les messagers oublient l'esprit missionnaire et le dvouement son prochain, ils deviennent des instruments inutiles. Il y a les mdiums et la mdiumnit, les orienteurs et la doctrine, de la mme faon qu'il y a la houe et les ouvriers. Il se peut que la houe soit excellente mais, si la notion de service est absente chez le cultivateur, le gain sera invitablement la rouille. Il en va de mme des facults psychiques et des grandes connaissances. L'expression mdiumnique peut tre trs riche ; cependant, si le mdium ne parvient pas voir au-del de ses propres intrts, fatalement, la tche qui lui a t confie chouera. Croyez, mon ami, que tout travail constructif a sa propre bataille. Trs peu de serviteurs tolrent les difficults et fuient alors la ligne de front. La majorit reste trs loin du feu. D'innombrables ouvriers reculent devant le travail quand il prsente les opportunits les plus valables.

Quelque peu impressionn, je repris :- Cela me surprend normment. Je ne supposais pas que se faisaient ici la prparation des messagers pour la vie terrestre.- Ah ! mon ami, dit Tobias en souriant, vous imaginiez que les uvres du bien se restreignent de simples oprations automatiques ? Notre vision, sur la Terre, est dforme par l'influence des cultes extrieurs dans l'activit religieuse. Nous croyons pouvoir rgler tous les Tobias, rompant le charme du lieu expliqua :

- Les divers groupes d'apprentis se rendent leurs cours. Cherchons Aniceto dans le dpartement des Instructeurs.Nous traversmes de longs couloirs o tout un monde s'acheminait en discussions retentissantes vers des salles d'tude. Au milieu d'un petit groupe, qui parlait discrtement, nous trouvmes notre gnreux ami de la veille qui nous embrassa souriant et calme.- Trs bien ! J'attendais le nouvel lve depuis le petit matin. Dornavant, je m'occuperai d'Andr. Vous pouvez partir tranquille, dit Aniceto l'adresse de Tobias qui, press, devait repartir immdiatement.Avec motion, je lui dis au revoir.Remarquant ma timidit naturelle, Aniceto demanda un auxiliaire de service :- Appelez Vicente, s'il vous plat ! Puis, se tournant vers moi :- Jusqu' maintenant, Vicente tait mon seul apprenti mdecin. Vous resterez ensemble en raison de votre affinit professionnelle.En moins de trois minutes, Vicente fut l, devant nous.- Vicente, dit Aniceto sans affectation, Andr Luiz est notre nouveau collaborateur. Il a aussi t mdecin sur le globe terrestre. Je crois donc que vous vous sentirez l'aise, partageant tous deux la mme exprience.Le nouveau venu m'embrassa, dmontrant une extrme gnrosit. Puis, aprs quelques paroles amicales de bienvenue, il demanda l'orienteur :- Quand devrons-nous commencer les tudes aujourd'hui ?- Informez le nouveau candidat de notre rglement et venez ensemble pour les instructions cet aprs-midi, rpondit Aniceto aprs un court instant de rflexion.

4LE CAS VICENTEIL mest impossible de traduire ma satisfaction au contact de la nouvelle compagnie. Vicente, l'air trs calme, regard intelligent et lucide, rayonnait de tendresse et de bont, de sagesse et de comprhension. Il me parla de sa joie d'avoir trouv un ami mdecin. Avec une grande gnrosit, il proposa de m'hberger, ce que j'acceptai. C'tait le premier collgue de mtier, venu de la surface, duquel je me rapprochais de faon directe. Nous discutions sans cesse des surprises que nous avions affrontes, des difficults issues de l'illusion terrestre, de la myopie de la petite science, des problmes profonds et sducteurs de la mdecine spirituelle. Il n'avait pas encore visit le plan des incarns durant le travail, mais il admirait profondment Aniceto et il m'informa des prcieuses tudes qu'il suivait ses cts. Il tait plein de concepts enthousiastes. En un peu plus d'une heure, notre amiti ressemblait au sentiment qui uni deux frres depuis toujours par les liens spirituels. Le nouveau compagnon m'inspirait une confiance infinie.Avec un tact manifeste, il m'interrogea sur ma position devant mes parents terrestres. Je lui rsumai alors avec emphase ma singulire aventure quand j'appris les secondes noces de mon pouse. Le rcit que je fis raviva d'anciennes blessures, et chaque dtail important des faits, lui dressant une liste des dboires qui me semblaient insurmontables, mes vieilles souffrances resurgissaient.Vicente m'couta en silence, souriant par intervalles.Quand j'eus fini, sa main droite pose sur mon paule, il murmura:- Ne vous jugez pas infortun et incompris. Sachez, mon cher Andr, que vous tes trs heureux.- Comment a ?- Votre Zlia vous a respect jusqu' la fin. Et, le deuxime mariage, en pareille circonstance, n'a rien d'anormal. Mon histoire est bien pire.- Je vais vous expliquer, poursuivit mon nouvel ami devant mon air tonn.Aprs quelques instants de mditation, comme si il tait en train d'organiser les rminiscences de son pass, il continua:- Vous ne pouvez imaginer combien fut intense le rve d'amour de mon mariage. Tout de suite aprs avoir t diplm, 25 ans, j'ai pous Rosalinda, ce qui m'apporta un bonheur immense. A cette femme, je n'ai pas seulement donn le confort de la vie matrielle, solide sur le plan financier. Je lui ai aussi donn des trsors d'affection et de dvouement. Ma flicit ne connaissait pas de limite. En trs peu de temps, deux petits enfants sont venus enrichir l'heureux foyer. Mon bien tre tait inexprimable. En raison de mes rserves bancaires, je ne me suis pas spcialis en clinique. Toutefois, je me suis consacr passionnment au travail en laboratoire. Il ne fut pas difficile de gagner la confiance de nombreux collgues et de plusieurs centres d'tude, multipliant ainsi recherches et rsultats brillants. Rosalinda tait ma premire et plus brillante collaboratrice.De temps en temps, j'observai chez-elle un certain ennui dans le traitement des tubes essais, mais, elle savait alors faire taire toutes mes inquitudes pour le bien de notre flicit la maison. Elle semblait me comprendre entirement. C'tait mes yeux la mre ddie et la compagne sans dfaut.Cela faisait dix ans que nous vivions ensemble quand mon frre Eleutrio, avocat, clibataire un peu plus g que moi, dcida d'habiter prs de chez-nous. Rosalinda tait insurpassable en attentions ds qu'il s'agissait d'un membre de la famille. Il est tout naturellement entr dans notre cercle familial comme un frre. Bien que rsidant dans un htel, il passait bon nombre de ses soires en notre compagnie cherchant nous plaire chaque fois un peu plus.Dans le mme temps, je remarquai les changements qui intervenaient peu peu dans le comportement de ma femme. Elle exigea que nous engagions une auxiliaire au laboratoire, les enfants ayant besoin de sa prsence maternelle. J'ai approuv, satisfait. Il s'agissait d'une dcision providentielle et bien venue pour le bien tre de nos petits. Pendant ce temps, le changement de Rosalinda prit une ampleur impressionnante. Elle ne venait pour ainsi dire plus au laboratoire, l o tant de fois nous nous sommes embrasss joyeusement quand nos recherches taient couronnes de succs. A prsent, elle prfrait aller au cinma ou bien aller au club de loisirs, toujours accompagne d'Eleutrio.Tout cela me rendait bien triste mais je ne pouvais jamais douter de la conduite de mon frre. Il a toujours t quelqu'un de juste envers la famille malgr l'audace et la vanit dont il faisait preuve dans son travail. Ma vie conjugale, qui tait alors si heureuse, est devenue solitude et amertume que j'essayai d'oublier dans un travail intense et honnte.Les choses continurent ainsi jusqu' ce qu'un fait singulier vienne perturber le cours des choses. Un petit bouton sur une narine, qui n'avait jamais apport d'ennui de quelque nature, aprs une insignifiante blessure, a pris un caractre d'une extrme gravit. En quelques heures se dclara une septicmie. Des collgues se rassemblrent mon chevet. Cependant, toutes ces attentions taient inutiles ; annules toutes les meilleurs manifestations de l'assistance. Je compris que c'tait la fin. Rosalinda et Eleutrio semblaient consterns et, jusqu' aujourd'hui, j'ai l'impression de les revoir, le regard anxieux, au moment o la brume de la mort enveloppait mes yeux matriels.A ce moment, Vicente fit un long arrt, comme pour fixer dans son esprit ses souvenirs les plus douloureux, puis continua, moins enthousiaste :- Aprs quelques temps de tristes perturbations dans les zones infrieures, je me retrouvais dj rtabli Nosso Lar . C'est alors que j'ai dcouvert toute la vrit. Me rendant mon foyer terrestre, j'eus une grande surprise. Rosalinda avait pous Eleutrio en seconde noce.- Comme elles se ressemblent nos histoires ! M'exclamais-je impressionn.- Non, pas du tout ! protesta-t-il en souriant. Une autre surprise me dchira le cur. C'est en retournant la maison que j'appris avoir t victime d'un crime odieux. Mon propre frre avait ourdi un complot subtile et pervers. Ma femme et lui tombrent perdument amoureux et cdrent aux tentations infrieures. En m'assassinant, elle n'avait plus besoin de demander le divorce et, mme si la lgislation le permettait, cela viterait un scandale au moment de s'unir mon frre. Eleutrio eut alors l'ide de m'injecter une sorte de culture microbienne. Il se chargea lui mme de l'obtenir et, ma pauvre compagne, sans hsiter, dposa le virus sur le petit bouton pendant mon sommeil. Voil, maintenant vous connaissez mon histoire.J'tais stupfait.- Et les criminels ? ai-je demand.Vicente sourit lgrement et me dit :- Rosalinda et Eleutrio vivent apparemment heureux. Ils sont trs matrialistes et, jusqu' prsent, jouissent de l'existence. Ils ont acquis une grande fortune et ont un rang social lev.- Mais ... et la justice ?- Andr, tout vient en son temps. Tant pour le bien que pour le mal. D'abord le grain, aprs les fruits.S'apercevant de mon air attrist, il conclut :Ne parlons plus de cela. Il est presque l'heure des instructions. Prenons soin de nos besoins essentiels. Aidons nos frres qui sont encore dans les cercles terrestres. Ne vous impressionnez pas. L'arbre, pour produire, ne se plaint pas de ses feuilles sches. Pour nous, maintenant, le mal est simplement le rsultat de l'ignorance et rien de plus.5LES INSTRUCTIONSDans la grande salle, Aniceto nous attendait, accueillant.De longues files d'assistants remplissaient le local. Des hommes et des femmes d'ges divers restaient recueillis, dmontrant, pourtant, expectative et intrt.- Aujourd'hui, expliqua notre orienteur Vicente en priv, nous aurons l'expos de Tlsforo, ancien travailleur en Communication, qui a demand la prsence de tous les apprentis du service d'change entre nous et les incarns.Nous nous assmes confortablement. Quelques minutes aprs, Tlsforo entra dans la pice sous d'harmonieuses vibrations de sympathie gnrale. Aniceto et d'autres instructeurs s'assirent ses cts, autour de la grande table o se trouvait la direction de l'assemble. Aprs avoir salu la nombreuse assistance et nous avoir encourag de ses vux, le confrencier entra dans le vif du sujet qui l'avait amen jusque l.- Nous parlerons de la place de notre colonie dans les travaux terrestres. Ici se trouvent des collgues qui ont chou dans les entreprises les plus nobles et d'autres frres qui souhaitent galement collaborer aux tches s'accordant avec nos responsabilits actuelles. Nous voulons bien entendu parler des activits laborieuses de la Communication sur le plan physique. Nous avons la prsence de collaborateurs de Nosso Lar qui n'ont pas russi dans la mission de la mdiumnit et de l'orientation spirituelle, et d'autres qui se prparent des preuves de cette nature dans le monde terrestre.Notre institution propose un grand mouvement d'aide aux frres incarns et dsincarns qui se montrent incapables d'une action, l-bas, la surface de la Terre.Notre tche est norme. Nous devons dissminer de nouveaux enseignements relatifs la prparation de ceux qui habitent la colonie, en considrant les efforts et les ralisations du prsent comme du futur. Il est indispensable de secourir ceux qui affrontent courageusement les profondes transformations de la plante.Les transitions essentielles de l'existence sur la Terre trouvent la majorit des hommes absolument loigne des ralits ternelles. L'esprit humain s'ouvre, chaque fois plus, au contact des expressions invisibles dans lesquelles il fonctionne et se dplace. C'est une fatalit volutive.Nous souhaitons et avons besoin d'aider les tres terrestres. Cependant, contre l'extension de notre concours fraternel oprent les vastes courants de l'incomprhension. Ne rapportons pas simplement l'action de l'ignorance et de la perversit. Les nombreuses forces du spiritualisme agissent contradictoirement. Nous sommes combattus par quelques coles chrtiennes, comme si nous ne collaborions pas avec le Matre Divin. L'glise Romaine considre notre coopration comme diabolique. La Rforme Luthrienne, avec ses nuances varies perscute notre collaboration amicale. Et, il y a les courants spiritualistes qui ont un bon niveau de connaissances mais qui rejettent nos thories car ils cherchent la perfection de l'homme qui, d'un jour l'autre, par un effort soudain de la volont et sans cheminement mthodique, pourra changer du tout au tout.Dans le champ de notre savoir, nous ne pouvons les condamner pour la msentente actuelle. Le catholicisme romain a ses raisons d'tre ; le protestantisme est digne de notre respect ; les coles spiritualistes possdent des difications notables. Toute expression religieuse est sacre, tout le mouvement suprieur de l'ducation spirituelle est saint en soi. Nous avons alors devant nous l'incomprhension des bons, ce qui constitue une douloureuse preuve pour tous les vrais travailleurs car, nous ne participons pas l'uvre individuellement. Nous promouvons le mouvement librateur de la conscience humaine en faveur de la propre ide religieuse du monde.Les personnes engages au coeur de l'organisation de la religion et de la philosophie ne s'aperoivent pas encore que l'esprit de la Rvlation est progressif, comme l'me de l'homme. Les conceptions religieuses s'lvent avec l'esprit de celui-ci. Plusieurs glises ne comprennent pas pour l'instant que nous ne devons rpandre la croyance aux tourments ternels pour les infortuns, mais la certitude qu'il y a des hommes infernaux qui se crent leur propre enfer.Nous ne pouvons, cependant, perdre du temps examiner l'enttement d'autrui. Nous avons de vastes et complexes devoirs accomplir. L'humanit terrestre se rapproche, de jour en jour, de l'invisible sphre vibratoire des sentiments infrieurs qui l'encerclent de tous les cts. Nous constatons qu'un crasant pourcentage des habitants de la Terre n'est pas prpar aux actuels vnements volutifs. Les conflits les plus angoisss se vrifient sur le plan humain. La science progresse vertigineusement sur la plante. Entre temps, au fur et mesure qu'ils suppriment les souffrances du corps, les afflictions de l'me se multiplient. Les journaux du monde entier sont pleins de merveilleuses nouvelles sur le progrs matriel. De sublimes secrets de la nature sont dcouverts dans les domaines de la mer, de la terre et de l'air ; mais les statistiques des crimes humains sont pouvantables. Les meurtres de la guerre prsentent un raffinement de perversit bien au-del de ce qui fut par les temps passs. Les homicides, les suicides, les tragdies conjugales, le dsastre des sentiments, les grves, les impulsions rvolutionnaires de l'indiscipline, le trouble sexuel, les maladies inconnues, la folie, envahissent les foyers humains. Il n'existe en aucun pays la prparation spirituelle suffisante pour le confort physique. Entre temps, ce confort grandit naturellement. L'homme dominera toujours un peu plus le paysage extrieur qui constitue son habitation, bien que ne se connaissant pas lui-mme. Le corps soign rvlera les ncessits de l'me et nous voyons maintenant l'tre humain domin par de graves problmes ; pas seulement par ses propres imperfections, mais galement par le rapprochement psychique spontan avec la sphre vibratoire de millions de dsincarns accrochs la surface plantaire, attendant dsesprment l'occasion leur permtant de refaire l'existence qu'ils mprisrent, sans aucune considration pour les desseins de notre Pre.Rigoureusement, nous comprenons ainsi que les services de la Communication dans le monde devraient se raliser uniquement sur le plan de l'inspiration divine vers les cercles terrestres, du suprieur l'infrieur ; mais comment agir devant des millions de malades et de criminels dans les zones visibles et invisibles de l'exprience humaine ? Par le simple culte externe comme le prtend l'glise de Rome ? Exclusivement par l'acte de foi la manire des protestants ? Par simple affirmation de la volont selon certaines coles spiritualistes ? Nous ne pouvons toutefois pas circonscrire des apprciations sur un point de vue unilatral du problme. Nous sommes tout fait d'accord que la vnration de Dieu, la foi et la volont sont des expressions basiques de la ralisation divine chez l'homme, mais nous ne pouvons pas oublier que le travail est un besoin fondamental pour chaque esprit. D'autres de nos frres ne persistent que dans les conceptions thologiques. Nous, nous envisageons le service au nom du Seigneur comme un fait indispensable.L'humanit est, actuellement, un grand organisme collectif dont les cellules sont les tres humains et, dans le processus mondial de rajustement et de rdemption, elles se dsquilibrent entre elles. Combien, cooprant avec nous, voient la pense humaine se dbattre dans une jungle paisse. Des criminels se lient d'autres criminels, des malades s'associent d'autres malades. Nous avons besoin d'offrir, dans le monde, les instruments adquats aux reconstructions spirituelles en prparant nos frres incarns une plus grande entente de l'Esprit du Christ. Cependant, pour y parvenir, nous avons besoin de fidles collaborateurs qui soient prts travailler sans condition, compensation ou discussion mais qui s'intressent la sublimit du sacrifice et du renoncement, avec le Seigneur.A ce moment, Tlsforo interrompit son discours et fixa l'assemble d'un regard pntrant. Il reprit alors d'une voix plus forte :- Celui qui ne veut pas servir doit se chercher des tches d'un autre genre. A la communication, il n'y a pas de perte de temps ni d'exprimentation maladive sans graves prjudices pour les cooprateurs imprudents. Dans d'autres ministres, la dsignation de travailleur dfinit avec prcision tous ceux qui collaborent avec le Matre Divin. C'est bien plus que des travailleurs dont nous avons besoin. Nous avons besoin de serviteurs qui travaillent avec bonne volont.Profitant d'une nouvelle pause, j'observais l'impact de ses paroles sur l'assistance. Tous les auditeurs se regardaient les uns les autres avec un sentiment inexprimable d'tonnement.

6MISES EN GARDENos frres, poursuivit Tlsforo transport par une sainte inspiration, font entendre sur la Terre des cris de souffrance. Nous avons besoin de serviteurs souhaitant s'intgrer l'cole vanglique de la renonciation.Ds les premires tches du spiritisme rnovateur, Nosso lot a envoy plusieurs groupes de travail afin de rpandre des valeurs ducatives. Des centaines de compagnons partent annuellement en alliant les besoins de la dlivrance au service rdempteur ; mais nous ne sommes pas encore arrivs aux rsultats souhaits. Quelques uns ont russis partiellement leur tche, mais la majorit a chou bruyamment. Les instituts de secours tentent vainement de prendre des mesures indispensables d'assistance. Rarissimes sont ceux qui russissent dans les dlicates ncessits de la mdiumnit et de l'orientation spirituelle.

D'autres colonies de notre sphre pourvoient aux tches de la mme nature. Mais, trs peu se rappellent des ralits ternelles de l'autre ct du voile ... L'ignorance prdomine dans la majorit des consciences incarnes. Elle est la mre des misres, des faiblesses, des crimes. De grands instructeurs, une fois rincarns, effrays devant les afflictions humaines se replient, tort, sur eux-mmes.Ils oublient que Jsus n'a pas attendu que les hommes atteignent la gloire magnifique, mais l'inverse, il est descendu sur le plan des hommes pour aimer, enseigner et servir. Il n'a pas exig que les tres deviennent semblables lui, mais il s'est fait homme pour les aider l'pre remonte.Avec un profond clat dans le regard, Tlsforo continua aprs une petite pause :- Si le Matre Divin a adopt ce modle, que dire de notre condition de cratures faillibles ?Abstenons-nous des ncessits des autres groupes et cherchons identifier les fautes existantes chez ceux de nos semblables. Autour de nous, les liens personnels constituent des champs d'action que nous devons tendre afin de tmoigner.Que cesse pour nous cette conception de la Terre qui ne serait qu'un val de tnbres destin aux checs, et gardons la certitude qu'elle est en ralit un grand atelier de travail rdempteur. Prparons-nous une coopration efficace et indispensable. Oublions les erreurs du pass et rappelons-nous nos obligations fondamentales. La cause gnrale des dsastres mdiumniques est l'absence de la notion de responsabilit et du devoir accomplir.Combien parmi vous ont t soutenus, ici, par de gnreux bienfaiteurs qui ont cherch vous aider en compatissant votre pass cruel ? Combien parmi vous sont partis enthousiastes, formulant de grandes promesses ? Cependant, vous n'avez pas su tirer dignement les enseignements des leons reues afin d'apprendre servir selon les desseins de l'Eternel. Quand le Seigneur accordait des possibilits matrielles pour le ncessaire, vous en tes arrivs l'ambition dmesure : devant l'accroissement de misricorde du labeur intensifi, vous avez choisi l'ide d'une existence commode. Les expriences affectives, vous avez prfr les dtourner en dviations sexuelles. Pour ce qui est de la famille, vous en tes venus la tyrannie domestique. Et, aux intrts de la vie ternelle, vous y avez superpos les suggestions infrieures de la paresse et de la vanit. Vous vous tes adonns, dans la majorit, la parole sans responsabilit et l'enqute sans discernement, amoncelant des activits inutiles. En tant que mdiums, un grand nombre d'entre-vous prfraient l'inconscience d'eux-mmes. En tant qu'enseignants, les leons taient toujours pour les autres et jamais pour soi.Quels rsultats atteignons-nous ? Il y a beaucoup de personnes qui ne cherchent la source limpide du Spiritisme sacr que pour en salir la puret de ses eaux. Ce ne sont pas les chercheurs du Royaume de Dieu ceux qui forcent la porte de cette manire, mais des chasseurs d'intrts personnels. Ce sont les dsaltrs des facilits, les amis du petit effort, les paresseux et dlinquants de toutes les situations qui souhaitent entendre les Esprits dsincarns, craignant l'accusation que leur adresse leur propre conscience. La bile du doute envahit le baume de la foi dans les curs bien intentionns. La soif de protection indue fouette les partisans de l'oisivet. L'ignorance et la mchancet s'adonnent aux manifestations infrieures de la magie noire .Pourquoi tout cela, mes frres ? Parce que nous n'avons pas su dfendre le sens du sacr. Nous avons oubli, dans nos labeurs terrestres, que le Spiritisme est la rvlation divine pour la rnovation fondamentale des hommes. Nous ne rpondons pas encore la construction du Royaume de Dieu en nous, comme un fait indispensable.Nanmoins, n'abandonnons pas nos tches moiti accomplies. Retournons au champ, rensemenons. Le Ministre de la Communication accentue ce mouvement rnovateur. Nous avons besoin de serviteurs de bonne volont, fidles l'esprit de la foi. Ne seront pas admis ceux qui ne souhaitent pas connatre la gloire occulte de la croix du tmoignage, ni ceux anims d'objectifs diffrents ...Nous sommes ici, compagnons de la Communication, endetts avec le monde, plein d'espoirs quant la russite de notre tche permanente. Levons le regard. Le Seigneur renouvelle journellement nos opportunits bnites de travail. Mais, pour atteindre des rsultats prcis, il est indispensable que nous renoncions tout sentiment infrieur. Aucun d'entre nous, qui sommes l, n'est libr du cercle des rincarnations sur la Terre, mais nous sommes tous assoiffs de Vie ternelle. N'oublions pas, ainsi, le calvaire de notre Seigneur, convaincu que toute sortie des plans plus bas doit tre une remonte vers la sphre suprieure. Et personne ne doit attendre une lvation spirituelle sans effort, sans sueur, et sans larme ! ...A ce moment, Tlsforo cessa son discours. D'un regard infiniment brillant, il observa l'assemble qui se sentait bnie par ses paroles. Puis, acceptant le bras d'Aniceto, il s'loigna.Dans la foule, de nombreuses personnes pleuraient en silence sous l'effet incisif des dclarations de notre orateur. A mon regard tonn, Vicente m'expliqua :- Ce sont des serviteurs effondrs.Sans dlai, Tlsforo accompagn de notre orienteur vinrent nos cts. Deux dames l'air grave s'approchrent respectueusement et l'une d'entre elles s'adressa Aniceto :

- Nous souhaiterions la faveur d'une information sur la prochaine opportunit de travail qui sera octroye Otavio.- Le Ministre fournira des renseignements, rpondit notre orienteur, attentif.- Toutefois, continua la femme, j'oserai vous ritrer ma demande. Marina, une grande amie, marie sur Terre depuis quelques mois, m'a promise sa coopration pour l'aider. a me rassurerait grandement de savoir mon fils dans de nouveaux bras maternels.Aniceto baucha un geste de comprhension, sourit et prcisa, sans affectation :- Il convient de ne pas tablir de plan pour l'instant car, avant tout, nous avons besoin de trouver une solution sa mission de mdium choue dans laquelle il s'est engag. Nous verrons donc plus tard, ma sur.J'ai tourn mon regard vers Vicente, sans occulter ma surprise. Alors que les femmes s'loignaient, Aniceto nous adressa la parole :- J'ai prsent du travail accomplir avec Tlsforo. Je vous laisse tudier et observer ici, au Centre des Messagers.Ils partirent. Une personne proche s'cria joyeusement :- Nous pouvons converser !- Notre orienteur, m'expliqua Vicente avec diligence, considre comme travail utile, toute conversation saine qui nous enrichit en connaissances et aptitudes pour le service. Pour nos paroles constructives, nous recevons aussi la rmunration due la coopration normale.Curieux et surpris, je demandai :- Que se passerait-il si je revenais des sujets infrieurs, pareils ceux que nous pouvons avoir sur la Terre, en oubliant la parole difiante ?- Le prjudice serait pour vous car, ici, la parole dfinie l'Esprit et, si vous fuyez la lumire de la parole constructive, nos orienteurs connatront immdiatement votre attitude, votre prsence devenant dsagrable et votre visage se couvrant d'ombres indfinissables, me rtorqua Vicente en souriant.7LA CHUTE D'OTAVIOLabsence d'Aniceto donna l'occasion d'assister d'intressantes discussions. Plusieurs groupes de conversations amicales se formrent. Intrigu par les dames qui avalent sollicit des faveurs pour Otavio, je demandai Vicente de me les prsenter. Ce n'tait pas par curiosit mais par envie de connatre de nouvelles valeurs ducatives sur le travail mdiumnique que Tlsforo, par son expos, m'avait fait sentir d'une manire diffrente. Mon ami rpondit ma demande amicalement. Je me retrouvais trs rapidement en prsence des deux surs, Isaura et Isabel, mais aussi d'Otavio lui mme, monsieur trs ple d'environ quarante ans.- Je suis nouveau ici, expliquai-je, et ma condition est celle d'un mdecin qui a chou dans les devoirs que le Seigneur lui avait confis.Avec un sourire, Otavio rpondit :- Possible mon ami. Mais vous avez en votre faveur le fait d'avoir ignorer les vrits ternelles dans le monde. Avec moi, ce n'est pas pareil. Hlas ! je ne connaissais pas le chemin que le Pre m'avait dsign pour les luttes sur Terre. Je ne possdais pas de titre officiel ; cependant, je disposais de connaissances considrables de l'vangile, connaissance qui, pour la vie ternelle, sont de plus grande importance que la culture intellectuelle. J'eus de gnreux amis sur le plan suprieur qui se faisaient visibles mes yeux, je reus des messages plein d'amour et de sagesse. Et, malgr tout, je suis quand mme tomb par faute d'imprvoyance et de vanit.Les observations d'Otavio m'impressionnrent vivement. N'ayant pas eu de contact spcial avec les coles spirites et exprimentales lors de mon incarnation, j'prouvais quelques difficults pour comprendre tout ce qu'il voulait dire.- J'ignorais l'importance des responsabilits mdiumniques, rpondis-je.- Les tches spirituelles, continua-t-il quelque peu accabl, relvent des intrts ternels, d'o l'normit de mes fautes. Les majordomes du bien de l'me sont investis de responsabilits trs lourdes. Les personnes studieuses, les croyants, les sympathisants dans le domaine de la foi peuvent plaider l'ignorance et l'inhibition. Mais celles qui s'engagrent dans un sacerdoce n'ont aucune excuse. Il en va de mme pour le travail mdiumnique. Les apprentis ou bnficiaires de la Nouvelle Rvlation peuvent s'appuyer sur des excuses indtermines. Le missionnaire, lui, est oblig de marcher avec le patrimoine des certitudes que rien ne l'excusera des fautes commises.- Mais, mon ami, demandai-je frapp d'tonnement, qu'est-ce qui a motiv votre martyr moral ? Je remarque votre conscience de vous-mme, si bien inform des lois de la vie. J'ai du mal croire que vous vous trouviez dans la ncessit de nouvelles expriences dans ce domaine ...Une lueur trange brilla dans le regard des deux femmes toujours prsentes. Otavio dit alors :- Je vais vous raconter mon chec. Vous verrez ainsi comment je suis pass ct de merveilleuses opportunits d'lvation.Il s'interrompit un long moment avant de reprendre :- Aprs avoir contract d'normes dettes dans la sphre physique, je suis venu frapper la porte de Nosso Lar . Des frres qui se ddient la tche me portrent secours, se montrant infatigables avec moi. Je me suis alors prpar, pendant trente annes conscutives, pour me rincarner sur la Terre avec une mission mdiumnique, dsirant m'acquitter de mes dettes et par la mme, lever mon esprit. Ni les leons, qui furent vritablement sublimes, ni les stimulations mon c ur imparfait ne manqurent. Le Ministre de la Communication m'a assist avec toutes les facilits possibles, et surtout, six entits amies ont obtenu des recours mon profit. Des techniciens de l'Aide m'ont accompagn sur Terre la veille de ma renaissance en me livrant un corps physique rigoureusement sain. Selon la magnanimit de mes bienfaiteurs d'ici, il me serait accord un certain travail de consolation auprs des incarns. Je resterais prs de phalanges de collaborateurs au Brsil, en encourageant et en secourant nos frres ignorants, perturbs ou malheureux. Dans cette existence, je ne devais pas me marier ; non pas que le mariage puisse heurter l'exercice de la mdiumnit, mais mon cas l'exigeait ainsi. A l'ge de vingt ans, malgr mon clibat, les six amis qui m'avaient beaucoup aid Nosso Lar devaient arriver dans le cercle de mes proches comme orphelins. Ma dette avec ces entits tait devenue trs grande et la providence ne constituait que l'agrable rdemption comme garantie de russite pour le service d'assistance ces tres. Cela me prserverait le c ur des lgrets et des vacillations, vu que le gagne-pain laborieux me forcerait ne pas cder aux suggestions infrieures dans le domaine du sexe et des ambitions dmesures. Il tait aussi accord que mes nouvelles activits commenceraient avec beaucoup de sacrifices pour que la possible tendresse d'autrui n'assouplisse par ma force de ralisation, et pour que ma tche ne soit pas non plus sujette aux stimulations capricieuses du monde, loignes des desseins de Jsus, gardant ainsi l'impersonnalit du travail. Plus tard, alors, avec le passage des ans, me serait envoye de Nosso Lar les secours matriels, chaque fois plus grands au fur et mesure que mes actions tmoigneraient de mon abngation, du dtachement des biens phmres et du dsintrt pour la rmunration des sens, intensifiant ainsi progressivement l'ensemencement de l'amour confi mes mains. Ainsi les choses furent-elles accordes. Je revenais avec la promesse de fidlit mes instructeurs et avec la certitude de mon dvouement aux entits amies, qui je dois encore beaucoup jusqu' prsent.Faisant une pause plus longue, Otavio poussa un profond soupir avant de continuer.- Mais pauvre de moi qui ai oubli tous mes engagements ! Les bienfaiteurs de Nosso Lar me firent revenir sur Terre auprs d'une servante de Jsus. Ma mre tait chrtienne spirite depuis sa jeunesse. Nonobstant ses tendances matrialistes, mon pre tait un homme de bien. A treize ans, je perdis ma mre et, quinze ans, les premiers appels de la sphre suprieure commencrent. A cette poque, mon pre se remaria et malgr la bont et les efforts de ma belle-mre, je m'enfermais dans une bulle de supriorit vis vis d'elle. Vainement ma mre m'adressa de l'invisible des appels sacrs mon cur. Je vivais rvolt, entre plaintes et lamentations dplaces. Mes parents m'ont alors emmen dans un groupe spirite d'excellente orientation chrtienne o mes facults pourraient tres mises au service des ncessiteux et des souffrants ; mais il me manquait les qualits de travailleur et de fidle compagnon. Le manque de confiance dans les orienteurs spirituels et le penchant accentu pour la critique d'autrui me poussaient un dsagrable stationnement. Mes amis bienfaisants de l'invisible m'entranaient au travail, mais je doutais d'eux avec ma vanit maladive. Et comme ils poursuivaient les appels sacrs que j'interprtais comme tant des hallucinations, j'allais voir un mdecin qui me conseilla d'avoir des expriences sexuelles. J'avais alors dix-neuf ans quand je me donnais sans retenue l'abus de ces sublimes facults. Je voulais concilier de force le plaisir dlictueux et le devoir spirituel, m'loignant chaque fois plus des enseignements de l'vangile que mes amis de la sphre suprieure nous apprenaient. Quand j'eus un peu plus de vingt ans, mon pre fut emport dans la mort. Avec ce triste vnement, six petits enfants, trois du premier mariage de ma belle-mre et trois qu'elle eut avec mon pre, se retrouvaient orphelins. En vain elle me demanda de l'aider mais je ne pouvais me rsigner accepter le fardeau rdempteur qui m'tait destin. Aprs deux annes de veuvage, mon infortune belle-mre fut accueillie dans une lproserie. Pris d'horreur, je me suis alors loign des petits. Je les ai dfinitivement abandonns, sans penser que je laissais mes gnreux cranciers de Nosso Lar un destin incertain. Par la suite, donnant trop de libert l'oisivet, je commis une action indigne et fus oblig de me marier dans la violence. Mais malgr tout, les appels de l'invisible persistaient, montrant l'inpuisable misricorde du Trs-Haut. Au fur et mesure que j'oubliais mes devoirs, toute tentative de ralisation spirituelle me semblait plus difficile. La tragdie que j'avais cre pour mon propre tourment se produisit alors. La femme laquelle je m'tais li par d'inavouables apptits, qui tait d'une condition spirituelle bien infrieure la mienne, attira une entit monstrueuse pour jouer le rle de mon fils. J'ai relgu la rue six affectueux petits enfants, dont la proximit aurait contribu de manire dcisive ma scurit morale. Mais, ma compagne et mon fils, ce qu'il m'apparut, se chargrent de la vengeance. Tous les deux m'ont tourment jusqu' la fin de mon existence. Quand je suis revenu ici, quarante ans, j'tais rong par la syphilis, l'alcool et le chagrin ... sans avoir fait quoi que ce soit pour mon futur ternel ... en ayant rien construit sur le terrain du bien.Il essuya ses yeux humides et conclut :- Comme vous pouvez le constater, j'ai ralis tous mes dsirs condamnables sans me proccuper de ceux de Dieu. A cause de cela, j'ai chou en alourdissant ce que je devais ...Il se tut, comme si quelque chose d'invisible lui resserrait la gorge. Je l'ai embrass avec une sympathie fraternelle, dsireux d'apporter un peu de rconfort son cur. Quand Dona Isaura se rapprocha, elle lui caressa le front disant :- Ne pleure pas mon fils ! Jsus nous donne la bndiction du temps. Sois calme et courageux ...Regardant son geste de tendresse, je rflchis la Bont Divine qui fait rsonner le cantique sublime de l'amour d'une mre, mme dans les rgions au-del de la mort.

8LE DESASTRE DACELINOJallais nouveau m'adresser Otavlo quand quelqu'un s'est approch pour parler l'ancien mdium, d'une voix forte.- Ne pleurez pas, mon cher. Vous n'tes pas dsempar. De plus, vous pouvez compter sur le dvouement maternel. Je vis en de pires conditions mais je ne manque pas d'espoir. Nous sommes effectivement en banqueroute spirituelle, mais il est raisonnable d'attendre, confiant, le nouvel emprunt d'opportunits du Trsor Divin. Dieu n'est pas pauvre.Surpris, je me suis retourn et n'ai pas reconnu le nouveau venu. Dona Isaura fit les prsentations. Nous tions devant Acelino qui a partag la mme exprience. En le regardant, Otavio sourit et avertit :- Je ne suis pas un criminel pour le monde mais j'ai failli devant Dieu et Nosso Lar .- Soyons logique, dit Acelino plus courageux, vous avez manqu le tour car vous ne l'avez pas jou. Moi, je l'ai manqu en le jouant maladroitement. J'eus droit onze annes de tourments dans les zones infrieures. Votre situation n'a pas demand cette ncessit. Mais je fais confiance la Providence.A ce moment, Vicente intervint en rajoutant:- Chacun de nous a sa propre exprience. Ce ne sont pas tous qui russissent les preuves.Puis se tournant vers nous, il dit :- Combien des ntres, les mdecins, ont perdu lamentablement la lutte ?Aprs avoir repens mon cas, j'ajoutai :- Il serait cependant trs intressant de connatre l'exprience d'Acelino. Il a vcu le mme accident qu'Otavio ? Connatre ces leons me semble d'une grande utilit. Incarn, je ne comprenais pas trs bien tout ce qui relve de la spiritualit. Mais ici, notre vision se modifie car il y a de quoi rflchir notre futur ternel.Acelino acquiesa avec un sourire.- Mon histoire est trs diffrente. L'chec que j'ai vcu prsente des caractristiques diverses, et mon avis, bien plus graves.Et, rpondant notre attente, il poursuivit sa narration :- Je suis aussi parti de Nosso Lar le sicle pass, aprs avoir reu un prcieux patrimoine instructif de nos assesseurs m'enrichissant de bndictions. L'une de nos bienfaisantes Ministres de la Communication a pris personnellement les mesures ncessaires concernant ma nouvelle tche ; rien ne manqua pour favoriser la sant du corps et l'quilibre de la pense. Aprs avoir formul de grandes promesses mes instructeurs, je suis parti vers une des grandes villes brsiliennes, au service de notre colonie. Le mariage tait dans mon itinraire de ralisation. Ruth, ma compagne dvoue, collaborait avec moi pour une meilleure ralisation de mes tches. La premire partie du programme accomplie, j'tais appel, vingt ans, au service mdiumnique en recevant un norme soutient de mes bienfaiteurs invisibles. Je me souviens encore de la sincre satisfaction de mes compagnons du groupe doctrinaire. La clairvoyance, l'audition, la psychographie, ces dons que le Seigneur, dans sa grande misricorde m'accorda, constituaient des facteurs dcisifs de russite dans nos activits. La joie de tous n'avait pas de limite. Cependant, malgr les prcieuses leons de l'amour de l'vangile, je me suis mis transformer mes facults en source de revenu matriel. Je n'tais pas dispos attendre ce que le Seigneur m'enverrait en abondance aprs avoir fait mes preuves dans le travail. Ceux qui s'taient engags dans un sacerdoce catholique ne recevaient-ils pas de rmunration pour leurs travaux spirituels et religieux ? N'tait-ce pas un service comme un autre ? Si nous payons tous pour les services relatifs au corps, pour quelle raison devrions-nous fuir les payements des services touchant l'me ? Des amis inconscients du caractre sacr de la foi approuvrent ces conclusions gostes. Nous admettions qu'au fond, le travail essentiel tait celui des dsincarns. De plus, il y avait galement ma collaboration comme intermdiaire qui devait tre rtribue justement. Vainement, mes amis spirituels se sont manifests, me conseillant de meilleurs chemins. Mais les compagnons incarns m'appelaient toujours. Je me suis attach des intrts infrieurs et ne changeais plus ma position : je resterais dfinitivement au service des clients.J'ai valu le prix des consultations, faisant des tarifs spciaux pour les pauvres et les malheureux. Mon cabinet se remplit alors de monde. Le succs tait l, entre ceux qui souhaitent des amliorations de leur sant et ceux qui cherchaient la solution de leurs affaires matrielles. Un grand nombre de riches familles me prit comme consultant attitr pour tous les problmes de la vie courante. Les leons de la spiritualit suprieure, la fraternit amicale, le travail rdempteur de l'vangile et les enseignements des missaires divins, sombrrent dans l'oubli. Termin l'cole de la vertu, l'amour fraternel, l'dification suprieure. Tout tait remplac par la concurrence commerciale, les liaisons humaines lgales ou criminelles, les caprices passionns, les affaires judiciaires et tout un cortge de misres humaines dans leurs expriences les plus indignes. Le paysage spirituel qui m'entourait avait compltement chang.Pour gagner de plus en plus, je m'entourai de criminels. Les chanes mentales des inquitudes de mes clients m'enfermrent dans de sombres prisons psychiques.J'en suis arriv au crime ultime de me moquer de l'vangile de notre Seigneur Jsus ; j'en oubliais que les affaires dlictueuses des consciences vicies attirent les entits pernicieuses qui s'y intressent depuis les plans invisibles.J'avais chang la mdiumnit en une source de revenu matriel et de bas conseils.A ce moment du rcit, les yeux du narrateur rougirent ; dans ses pupilles l'horreur de ces souvenirs, comme si il revivait d'atroces tourments.- Mais la mort est arrive mes amis. Elle m'a arrach la fantaisie, poursuivit-il plus grave. Depuis l'instant de la grande transition, la ronde noire des consultants criminels qui m'avaient prcds au tombeau m'encercla, rclamant des prvisions et des orientations de nature infrieure. Ils voulaient des nouvelles des complices incarns, des rsultats commerciaux, des solutions aux liaisons clandestines. J'ai cri, pleur, suppli. Mais j'tais menotte eux par de sinistres liens mentaux, faute de mon imprvoyance dans la protection de mon patrimoine spirituel. Pendant onze annes conscutives, j'ai expi ma faute, entre le regret et l'amertume.Acelino s'est alors tu, trs mu, versant des larmes abondantes. Profondment touch, Vicente fit une remarque:- Qu'est-ce que c'est que a ? Ne vous tourmentez pas de la sorte. Vous n'avez commis ni meurtre, ni nourri l'intention dlibre de rpandre le mal. A mon avis, vous vous tes tromp, comme tant d'entre nous.Essuyant ses pleurs, il rpondit :- Je n'ai t ni assassin ni simple voleur. Je n'ai pas non plus cherch blesser qui que ce soit par mes propos, ni manqu de respect aux familles. Mais, en allant sur Terre, au lieu d'aider les cratures de Dieu, nos frres, la croissance de leur spiritualit en Jsus, j'ai simplement apport le vice dans la croyance religieuse, m'entourant de dlinquants occultes, de mutils de la foi et d'estropis de la pense. Je n'ai pas d'excuse car j'tais clair. Je n'ai point de pardon car l'assistance divine ne manqua jamais.Puis, aprs une longue pause, il conclut :- Pouvez-vous valuer l'ampleur de ma faute ?9EN ECOUTANTLES IMPRESSIONSLaissant Acelino en conversation prive avec Otavio, Vicente m'emmena dans une autre salle. Quelques groupes s'y tenaient en conversation, intressantes et ducatives, dont le sujet tait quasi commun toutes : les dfaites vcues sur la Terre.- J'ai fait tout ce que j'ai pu, disait une vieille dame l'air sympathique, deux de ses amies. Mais les liens de la famille demeurent trs forts. Quelque chose se faisait toujours entendre dans mon esprit, comme une voix trs forte, me poussant accomplir ma tche ; mais ... et mon mari ? Amancio n'a jamais accept. Si les infirmes me cherchaient, sa neurasthnie s'aggravait. Si les collgues de doctrine m'invitaient l'tude de l'vangile, il se rvoltait, jaloux. Que pensez-vous ? Il arriva mme mobiliser nos filles contre moi. Comment, en de telles circonstances, se-rait-il possible de s'occuper des obligations mdiumniques ?- Cela dit, fit observer une des dames qui semblait plus sre d'elle, il faut affronter nos problmes avec ralisme. Nous avons toujours des excuses pour fuir la responsabilit de nos fautes. Vous devez convenir qu'avec de la bonne volont, il reste toujours quelques minutes dans la semaine et quelques occasions de faire le bien. Peut-tre que travaillant en silence et montrant de sincres dispositions pour le sacrifice, vous auriez pu conqurir la comprhension de votre poux ainsi que la collaboration affectueuse de vos filles. Nos actes, Mariana, sont beaucoup plus touchants que nos paroles.- Oui, rpondit cette dernire d'une voix diffrente, je suis d'accord avec votre observation. En ralit, je n'ai jamais pu souffrir l'incomprhension des miens sans me plaindre.- Pour que nous puissions travailler avec profit, il faut savoir avant tout se taire. Nous aurions ralis parfaitement nos devoirs si nous avions utilis toutes les recettes de l'obissance et offert notre optimisme aux autres. Conseiller est toujours utile, mais conseiller excessivement peut apporter l'oubli de nos propres obligations. Je parle comme a car mon cas, bien penser, est semblable au vtre. Nous nous sommes rincarnes pour construire avec Jsus mais nous sommes tombes dans la sottise de croire que nous marchions sur Terre pour parler de nos caprices. Je n'ai pas excut mon travail mdiumnique en vertu de l'irritation qui m'a domin face l'indiffrence de ma famille pour les services spirituels. Nos instructeurs, ici, m'ont appris que pour enseigner, il faut mieux le faire par des exemples. Cependant, pour mon infortune, j'ai tout oubli durant mon sjour sur la Terre. Si mon mari faisait des rflexions, je rfutais immdiatement ses dires. Pour ce qui est des croyances, je ne supportais aucune vue qui puisse diffrer des miennes, incapable d'apercevoir la vanit et la sottise de mes actions. De l'irrflexion est ne ma perte ultime et, ma responsabilit en fut grandement aggrave. Presque tous les mois, Joaquim et moi nous disputions. Nous n'changions pas simplement des insultes mais aussi des fluides vnneux scrts par nos penses rebelles et maladives. C'est ainsi que j'ai pass tout le temps destin au travail d'lvation spirituelle entre les conflits et leurs consquences.A cet instant, Vicente m'appela pour me prsenter un ami. A notre ct, un autre groupe de femmes discutait avec animation.- Finalement, Ernestina, demandait l'une d'entre-elles la plus jeune, quelle a t la raison de votre chec ?- Simplement la peur, mon amie. J'ai eu peur de tout et de tous. Ce fut mon grand pch.- Impressionnant ! Vous tes pourtant partie bien prpare. Je me souviens encore de nos leons ensemble. Les instructeurs de l'Eclaircissement avaient grande confiance en votre concours. Vous tiez un modle pour nous autres.- Oui, ma chre Benita, vos souvenirs me font sentir plus clairement la dimension de ma faillite personnelle. Cependant, je ne dois pas fuir la ralit. J'ai t coupable de tout. Je m'tais bien prpare pour rduire mes anciennes dettes et effectuer de nouvelles difications, mais je n'ai pas veill comme cela s'imposait. L'appel au service rsonna au moment appropri, orientant mon raisonnement vers les meilleurs claircissements ; nos instructeurs me fournissaient les plus saintes motivations. Mais je me suis mfie des hommes, des dsincarns, et de moi-mme. Parmi les personnes du plan physique, je ne voyais que des gens de mauvaise foi ; parmi les frres de l'au-del, je prsumais simplement trouver des Esprits infrieurs usurpant la place des guides ; chez moi enfin, je craignais les tendances nocives. Beaucoup d'amis me tenaient pour vertueuse en raison de la rigueur de mes exigences. Pourtant, je n'tais au fond de moi qu'une infirme volontaire, charge d'afflictions mutiles.- Ce fut un grand enfantillage de votre part. Vous avez oubli que dans la sphre charnelle, le plus grand intrt de l'me rside dans la ralisation de quelque chose d'utile pour le bien de tous, avec comme objectif l'Infini et l'Eternit. Dans ce travail, il est important de prendre en compte tous les lments contraires qui essayeront de vous faire choir. L'ironie de l'ignorance, l'attaque de la dmence, les suggestions infrieures de notre propre animalit surgiront certainement sur le chemin de tous les fidles travailleurs. Ce sont des circonstances logiques et fatales du service parce que nous n'allons pas sur le monde physique pour le repos injustifiable, mais afin de lutter pour notre amlioration et ce, en dpit de tout empchement fortuit.- Je comprends maintenant. Cependant, la crainte des mystifications a nui ma belle opportunit.- Ah, mon amie, il est tard pour se plaindre. Nous craignons tellement les mystifications que nous finissons par mystifier les services du Christ.J'coutais la discussion avec un intrt croissant, mais mon compagnon m'entrana plus loin pour de nouvelles prsentations. Je rpondais ces agrables devoirs de socit, et pour ne pas perdre l'occasion de m'instruire, je demeurais, attentif aux conversations. Quelques messieurs changeaient discrtement leurs avis.- Je reconnais avoir failli, disait l'un d'entre eux d'un ton grave, et avoir dj beaucoup expi dans les rgions infrieures. Mais j'attends de nouveaux recours de la Providence.- Pourtant, les orientations pour le chemin ne vous ont pas manqu ? demanda un compagnon.- Je m'explique. Ce qui me manqua, c'est le soutien de mon pouse. Tandis que je l'ai eu mes cts, je ressentais le profond quilibre de mes forces psychiques. Sa compagnie, sans que je puisse l'expliquer, compensait toute ma dpense d'nergie mdiumnique. Ma notion d'quilibre tait dans les mains de mon Adlia chrie. J'ai pourtant oubli que le bon serviteur doit tre prpar au service du Seigneur, dans n'importe quelle circonstance. Mais je n'ai pas appris la science de la soumission et ne me suis pas rsign marcher ainsi tout seul sur les chemins humains. Ma femme vint mourir. Ayant peur de me sentir en dsquilibre, fautivement, j'ai cherch la remplacer et c'est ainsi que l'accident se produisit. Extrmement lie des entits malfaisantes, ma seconde compagne, avec ses dlires, m'a amen des perversions sexuelles dont je ne m'tais jamais imagin capable. Insensiblement, je suis revenu la frquentation des tres pervers. Si j'ai bien commenc, j'ai mal fini. Mes dsastres furent normes. Bien que reconnaissant mes dfauts, je comprends aujourd'hui que la russite, mme dans le futur, me sera trs difficile sans ma bien-aime.La discussion devenait trs intressante et je souhaitais en suivre le cours. Mais Vicente attira mon attention vers un autre sujet et il tait ncessaire de l'accompagner.

10L'EXPERIENCE DE JOLStant dirig vers un autre coin du salon, Vicente s'adressa un vieux monsieur la physionomie sympathique.- Alors mon cher Jol, comment allez-vous ? demanda-t-il attentif.Jol, avec une expression mlancolique lui rpondit :- Grce la Bont Divine je me sens bien mieux. Je me rends journellement aux applications magntiques des Cabinets de Secours. a me fait me sentir plus fort.- Et en est-ce fini des vertiges ? s'enquit mon compagnon, avec intrt.- Maintenant, je ne les ressens que de temps autre. Et quand a arrive, mon cur n'en est plus afflig avec autant d'intensit.A cet instant, Vicente me regarda au fond des yeux, avec lucidit, pour me dire en souriant :- Jol aussi a t dans les cercles corporels avec une charge mdiumnique, et il peut raconter son exprience qui est trs intressante.Ce nouvel ami ressemblait un malade en convalescence. C'est avec un triste sourire qu'il me parla.- J'ai fait mon essais sur la Terre, mais j'ai chou. La bataille a t rude et je me suis montr trop faible.- Ce qui m'a le plus touch dans son cas, intervint Vicente, fraternellement, c'est la maladie qui l'a accompagn jusqu'ici et qui persiste encore. Jol a travers les rgions infrieures avec d'extrmes difficults, pendant trs longtemps. Il est revenu au Ministre de l'Aide poursuivit par d'tranges hallucinations lies son pass.- Au pass ? ai-je demand surpris.- Oui, m'expliqua Jol humblement, ma tche mdiumnique exigeait la plus pure des sensibilits. Quand je me suis attach l'excution de ce service, je me suis rendu au Ministre de l'claircissement o on me fit subir un traitement spcial afin d'aiguiser mes perceptions. Des conditions adaptes la ralisation de mes futurs devoirs m'taient ncessaires. Des amis assistants ne manqurent pas de m'aider et je suis parti pour la Terre avec toutes les conditions indispensables la russite de mes engagements. Mais malheureusement ...- Comment se fait-il alors que vous n'ayez pas russi dans votre travail ? lui demandai-je. Seulement cause de la sensibilit acquise ?- Ce n'est pas par la sensibilit que j'ai chou, mais par son mauvais emploi.

- Comment cela ? demandai-Je, surpris.- Vous comprendrez sans difficult mon ami. Imaginez vous avec un potentiel de cette nature. A la place d'aider les autres, je me suis perdu en moi-mme. J'en viens conclure maintenant que Dieu concde une telle sensibilit afin qu'elle fasse office de loupe permettant au propritaire de dfinir les rgles de conduite, percevoir les dangers et les avantages du chemin, localiser les obstacles communs en aidant son prochain et bien entendu, soi-mme.Nanmoins, j'ai procd l'inverse, n'utilisant pas ma merveilleuse lentille dans le bon sens, me laissant entraner dans une curiosit maladive. Je me suis simplement appliqu largir le champ de mes sensations. Dans le cadre de mes travaux mdiumniques, on m'accorda le souvenir d'existences passes comme expression indispensable au service de l'claircissement collectif qui serait bnfique mes semblables. Je n'ai hlas pas suivi la bonne voie.Interrompant un instant la narration, il aiguisa mon dsir de connatre son exprience personnelle jusqu' la fin. Ensuite, il continua de la mme forme :- Au premier appel de la sphre suprieure, j'accoure, press. Par intuition, je sentais encore vibrer en moi le souvenir vivifiant de mes promesses faites Nosso Lar . Mon cur tait plein des intentions sacres. Je travaillerai. Je rpandrai trs loin la vibration des vrits ternelles. Cependant, aux premiers contacts avec le service, l'excitation mentale fit tourner le mcanisme de mes souvenirs endormis comme le vinyle sous le saphir de l'lectrophone. Mon avant-dernire existence me revint alors la mmoire. Je portais la soutane pendant la dernire priode de l'Inquisition espagnole. On me nommait Monseigneur Alejandre Pizarro.

C'est ainsi que je commenais abuser de ce formidable outil que Dieu m'avait remis.La volupt des grandes sensations, qui peut tre aussi prjudiciable que l'alcool tourdissant les sens, m'a fait oublier les devoirs les plus sacrs. Malgr les messages et les signes que je recevais d'en haut , je me satisfaisais uniquement dans la recherche de mes compagnons, incarns ou dsincarns, qui participrent ces vieilles luttes religieuses, m'imposant l'obligation de localiser chacun d'eux dans le temps, et de reconstituer leur fiche biographique, oubliant de cette faon le vrai travail constructif. L'audition mentale est devenue trs claire; malgr cela, je ne voulais pas entendre les bienfaiteurs spirituels me parlant des tches qu'il m'incombait d'excuter. Je fuyais les amis qui venaient me solliciter pour des services au profit du prochain, engouffrant tout mon temps dans des recherches se rfrant l'Espagne de l'poque. J'exigeais des nouvelles des vques, des autorits politiques de cette priode, des prtres amis qui avaient err autant que moi.Les appels gnreux n'ont pourtant pas manques. Frquemment, les amis de notre groupe spirite attiraient mon attention sur les problmes srieux du centre. Les personnes souffrantes venaient frapper notre porte. Il s'agissait de situations qui faisaient appel notre tmoignage de chrtien. Nous projetions de construire un orphelinat, il y avait aussi une infirmerie qui dmarrait ainsi qu'un service hebdomadaire d'instruction vanglique chaque mardi et vendredi soir. Mais rien faire ! Je ne voulais savoir que de mes propres recherches. J'oubliais que le Seigneur ne m'avait pas donn ces rminiscences pour satisfaire ma vanit, mais pour comprendre l'tendue de mes dettes, de