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FRANCISCO CANDIDO XAVIER DANS LES DOMAINES DE LA MEDIUMNITE PAR L’ESPRIT ANDRE LUIZ 1

Francisco Candido Xavier Fr Série André Luiz 09 Dans Les Domaines de La Médiumnité Yjsp

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Dans ce livre, André Luiz analyse les différents aspects de l’inter change des Esprits avec les incarnés par la voie de la médiumnité, rehaussant l’effort des médiums fidèles au mandat reçu avant la réincarnation et il nous avertit aussi des inter-changes mal dirigés entre les deux mondes. Parmi les thèmes abordés, il s’y détache : la psychophonie, le somnambulisme, la possession, la clairvoyance, la clairaudience, le dédoublement, la fascination, la psychométrie et la médiumnité d’effets physiques. Il s’agit d’une étude technique de grande portance qui révèle comment agissent les Esprits dans les complexes procédés de communication médiumnique. Il retransmet les concepts d’élevés mentors de la spiritualité, contenus dans des expositions de thématique philosophique, scientifique et évangélique pour ceux qui se dédient à l’étude du sujet.

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francisco candido xavierdans les domaines de la mediumnite

PAR LESPRIT ANDRE LUIZFrancisco Candido Xavier

dans les domaines de la mediumniteSrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome 9Dans ce livre, Andr Luiz analyse les diffrents aspects de linter change des Esprits avec les incarns par la voie de la mdiumnit, rehaussant leffort des mdiums fidles au mandat reu avant la rincarnation et il nous avertit aussi des inter-changes mal dirigs entre les deux mondes.

Parmi les thmes abords, il sy dtache: la psychophonie, le somnambulisme, la possession, la clairvoyance, la clairaudience, le ddoublement, la fascination, la psychomtrie et la mdiumnit deffets physiques. Il sagit dune tude technique de grande portance qui rvle comment agissent les Esprits dans les complexes procds de communication mdiumnique. Il retransmet les concepts dlevs mentors de la spiritualit, contenus dans des expositions de thmatique philosophique, scientifique et vanglique pour ceux qui se ddient ltude du sujet.

Lorsque llve est prt,

le matre apparat.

Edition brsilienne originalefrancisco candido xavierSrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome no 91. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers

3. Missionnaires de la Lumire 4. Ouvriers de la Vie Eternelle 5. Dans le Monde Suprieur

6. Agenda Chrtien

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz

8. Entre le Ciel et la Terre

9. Dans les Domaines de la Mdiumnit

10. Action et Raction 11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

Srie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Livres complmentaires

14. Conduite spirite

15. Sexe et destin

16. Dsobsession

OUVRAGES DEJA TRADUITS EN FRANAIS

Srie: Andr Luiz (Collection La vie dans le monde Spirituel) 1-16

1. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers3. Missionnaires de la Lumire

4. Ouvriers de la Vie Eternelle

5. Dans le Monde Suprieur

6. Agenda Chrtien

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz 8. Entre le Ciel et la Terre

9. Dans les Domaines de la Mdiumnit

10. Action et Raction 11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

14. Conduite spirite

15. Sexe et destin 16. Dsobsession

Srie: Emmanuel Les Romans de lhistoire

17. Il y a deux mille ans

18. 50 ans plus tard19. Av Christ

20. Paul et Etienne

21. RenoncementSrie: Source Vive

22. Chemin, Vrit et Vie.

23. Notre Pain

24. La Vigne de Lumire

25. Source de Vie

Divers

26. Argent

27. Choses de ce Monde (Rincarnation Loi des Causes et Effets)

28. Chronique de lAu-del

29. Contes Spirituels

30. Directives

31. Idal Spirite

32. Jsus chez Vous

33. Justice Divine

34. Le Consolateur

35. Lettres de lautre monde

36. Lumire Cleste

37. Matriel de construction

38. Moment

39. Nous

40. Religions des Esprits

41. Signal vert

42. Vers la lumire

TABLES DES MATIERESAvant-propos

7A propos des nologismes et du sens des mots

8Lexique

9Rayons, ondes, mdiums, esprits

101. En tudiant la mdiumnit

132. Le psychoscope

183. Equipage mdiumnique

234. Face au service

285. Assimilation de courants mentaux

336. Psychophonie consciente

387. Secours spirituel

438. Psychophonie somnambulique

489. Possession

5310. Somnambulisme tortur

5911. 1ddoublement en service

6512. Claivoyance et clairaudiance

71

13. Pense et mdiumnit

7714. En service spirituel

8415. Forces vicies

9116. Mandat mdiumnique

9817. Service de passes

10718. Observations en apart

11419. Domination tlpathique

11920. Mdiumnit et prire

125

21. Mdiumnit sur le lit de mort

13222. Emersion du pass

13823. Fascination

14224. Lutte expiatoire

14725. Autour de la fixation mentale

15226. Psychomtrie

15627. Mdiumnit dvoye

16228. Effets physiques

16629. Annotations en service

17630. Dernires pages

181Srie Andr Luiz: Prsentation de chaque livre (1-16)

184Bibliographie de Francisco Candido Xavier

192Listes des ouvrages en brsilien

195AVANT-PROPOS Ce livre fait partie d'une srie de treize ouvrages qui seront traduits en franais au fil du temps. Ils ont tous t psychographis , c'est--dire reu par criture automatique voir ce sujet Allan Kardec, Le Livre des Mdiums sujet 157 , par le plus connu des mdiums brsiliens, Francisco Cndido Xavier galement connu sous le surnom de Chico Xavier.

Chico est n au Brsil, dans la ville de Pedro Leopoldo, tat du Minas Grais, en 1910. Trs tt il travailla au dveloppement de sa mdiumnit. Durant toute sa vie, ce n'est pas moins de 437 ouvrages qu'il crira sous la dicte de divers Esprits, dont Emmanuel, son guide spirituel, et Andr Luiz, mdecin de son vivant qui vcut au Brsil o il exerait sa profession.Andr vcut sa vie sans s'inquiter des choses spirituelles jusqu' ce que vienne sa dsincamation. Cette tape est conte dans le premier livre de la srie, le plus vendu ce jour, Nosso Lar : La vie dans une colonie spirituelle . On y dcouvre l'arrive du mdecin dans l'au-del aprs qu'il ait quitt son corps physique. Mdecin sur la Terre, perdu dans l'ternit, on le voit voluer, se questionner, remettre ses croyances en question et grandir spirituellement. Il nous raconte son histoire tel qu'il l'a vcue et ressentie.Cette srie a pour but de montrer aux incarns que nous sommes, que rien ne s'arrte la mort du corps physique, loin de l.Ces lectures pourront certainement surprendre de par l'aspect extraordinaire des rcits. Pourtant, celui qui a lu ou lira Le Livre des Esprits, coordonn par Allan Kardec, avec attention, pourra y voir la concrtisation des prceptes et des fondements de la doctrine dlivre par les Esprits.La vie existe des degrs que nous ne souponnons mme pas, et nos frres de l'invisible sont l pour nous clairer, nous guider, pour nous redonner un peu de confiance et de srnit face aux grands questionnements de la vie et de la mort.Chacun de ces treize ouvrages aborde un thme li au Spiritisme, la vie des Esprits dans leurs relations quotidiennes entre eux mais aussi avec les incarns travers la mdiumnit.Ainsi, c'est une porte que nous voudrions ouvrir, aux lecteurs de langue francophone, sur un univers grandiose, tel qu'il est, dans toute son immensit, toute sa splendeur ; l'Univers qui nous entoure.LE TRADUCTEURA PROPOS DES NEOLOGISMES

Allan Kardec, lui-mme, disait dans Introduction l'tude de la doctrine spirite du Livre des Esprits que pour les choses nouvelles il faut des mots nouveaux .Le Spiritisme est une doctrine nouvelle qui explore des domaines nouveaux. Ainsi, afin de pouvoir en parler clairement, nous avons besoin d'un vocabulaire limpide, parlant.De plus, dans le respect des livres originaux, ces traductions ont eu besoin de l'emploi de mots n'existant pas dans la langue franaise pourtant si riche. D'autres termes, d'autres expressions ont, quant eux, un sens un peu diffrent de celui gnralement attribu.Tout cela se trouve expliqu dans le court lexique qui suit.LEXIQUECe petit lexique a pour but d'expliquer les nologismes employs et le sens de certains mots dans leur acception spirite.

DSOBSESSION : Travail d'assistance mdiumnique durant lequel une discussion s'tablie entre l'Esprit obsesseur et une personne charge de l'orientation spirituelle. Nologisme.

OBSESSEUR: Esprit, incarn ou dsincarn, se livrant l'obsession d'une autre personne, elle-mme incarne ou dsincarne. Nologisme.

ORIENTATION SPIRITUELLE : discussion visant aider et clairer un Esprit souffrant sur sa condition et sur les opportunits d'amlioration de son tat. Se pratique lors des sances de dsobsession , par des orienteurs incarns ou dsincarns. OBSESSION : Acte par lequel un Esprit exerce un joug sur un autre Esprit (voir ce sujet Le Livre des Mdiums, ch. 23 - De l'obsession). PSYCHOGRAPHIE : Du grec psufch (me) et graphia (criture) ; fait d'crire sous la dicte d'un Esprit. Type de mdiumnit. Nologisme. psychographier PSYCHOPHONIE : Du grec psufch (me) et phnia (voix) ; fait de parler sous l'influence d'un Esprit. Mdiumnit d'incorporation. Nologisme. PRISPRIT : Enveloppe semi-matrielle de l'Esprit. Chez les incarns, il sert de lien ou d'intermdiaire entre l'Esprit et la matire ; chez les Esprits errants, il constitue le corps fluidique de l'Esprit. (Le Livre des Mdiums, chapitre 32 - Vocabulaire Spirite) prispritique : qui est relatif au prisprit. Nologisme. VAMPIRE : les vampires, dans le Spiritisme, sont des tres qui absorbent l'nergie et les sensations des personnes. Il ne s'agit plus de buveurs de sang mais de buveurs de fluides qui sont, en ralit, des Esprits ignorants, encore trs attachs aux sensations et la matire. VOLITION : Exercice de la volont dans une exprience parapsychologique. (Petit Robert) Acte par lequel les Esprits se dplacent au moyen de leur volont. Ils flottent pour ainsi dire dans l'air, et glissent sur la terre. voliterRAYONS, ONDES, MDIUMS, ESPRITS

En tudiant la constitution de la matire, la science du XXme sicle avance de surprise en surprise, renouvelant des aspects de sa conception millnaire.

Malgr la thorie de Leucippe, le mentor de Dmocrite, qui, prs de cinq sicles avant le Christ, considrait toutes les choses formes de particules infinitsimales (atomes), en mouvement continu, la culture classique reste contenue dans les quatre principes dAristote, leau, la terre, lair et le feu, ou dans les trois lments hypostatiques des anciens alchi- mistes, le souffre, le sel et le mercure afin dexpliquer les mul- tiples combinaisons dans le domaine de la forme.

Au XIXme sicle, Dalton conoit scientifiquement la thorie corpusculaire de la matire, et une merveilleuse priode dinvestigation dbute par le biais dintelligences hautement respectables, renouvelant ainsi les ides et les concep- tions autour de ce quon nomme particule indivisible .

Dextraordinaires dcouvertes rvlent de nouveaux et grandioses horizons aux connaissances humaines.

Crookes surprend ltat radiant de la matire et tudie les rayons cathodiques.

Rntgen remarque que les radiations invisibles traversent le tube de Crookes entour par une bote en carton noir, et conclut lexistence des rayons X.

Henri Becquerel, sduit par le sujet, essaie luranium, la recherche de radiations du mme genre, et rencontre des motifs conduisant de nouvelles recherches.

Le couple Curie, intrigu par lnigme, analyse des tonnes de pechblende et dcouvre le radium.

De vieilles affirmations scientifiques tremblent sur leurs bases.

Rutherford, face un grand groupe de pionniers, dbute de prcieuses tudes autour de la radioactivit.

Latome souffre une irrsistible perscution dans la for- teresse o il se rfugie et confie lhomme la solution de nombreux secrets.

Et, depuis le dernier quart du sicle pass, la Terre se convertit en un royaume dondes et de rayons, de courants et de vibrations.

Llectricit et le magntisme, le mouvement et lattraction palpitent en tout.

Ltude des rayons cosmiques met en vidence les fan- tastiques nergies disperses dans lUnivers, fournissant aux physiciens un instrument extrmement puissant pour linves- tigation des phnomnes atomiques et subatomiques.

Bohrs, Planck, Einstein rigent de nouvelles et gran- dioses conceptions.

Le vhicule corporel nest prsent plus quun tourbillon lectronique rgi par la conscience.

Chaque corps tangible est un faisceau dnergie concentre. La matire est transforme en nergie, et cette dernire disparat pour donner naissance la matire.

Chimistes et physiciens, gomtres et mathmaticiens, levs la condition dinvestigateurs de la vrit, sont aujourdhui, sans quils laient voulu, des prtres de lEsprit. En consquence de leurs recherches acharnes, le matrialisme et lathisme seront forcs disparatre, par manque de matire, base qui assurait leurs spculations ngativistes.

Les laboratoires sont des temples o lintelligence est encourage au service de Dieu, et, mme quand lactivit intellectuelle se pervertit, transitoirement subordonne lhgmonie politique gnratrice de guerres, le progrs de la Science, en tant que conqute divine, demeure dans lexaltation du bien, se dirigeant vers lavenir glorieux.

Le futur appartient lEsprit !

Et, mditant sur le lendemain de la collectivit terrestre, Andr Luiz organisa ces quelques pages autour de la mdiumnit, comprenant limportance, chaque fois plus grande, de lchange spirituel entre les tres.

Plus lhomme avance dans lascension volutive, plus il peroit avec certitude linexistence de la mort en tant que cessation de la vie.

Et maintenant, plus que jamais, il se reconnat dans la position dune conscience retenue entre des forces et des fluides, provisoirement agglutins pour des fins ducatives.

Il comprend, peu peu, que la tombe est la porte de la rnovation, comme le berceau est laccs lexprience, et il observe que son stage sur la Plante est un voyage destination des stations du Progrs Suprieur.

Dans ce grand plerinage, nous sommes tous des instruments des forces avec lesquelles nous sommes en syntonie. Nous sommes tous mdiums lintrieur dun champ mental qui nous est propre, nous associant ainsi aux nergies difiantes si notre pense se dirige vers la vie suprieure, ou aux forces perturbatrices et dprimantes si nous nous sou- mettons encore lesclavage des tnbres de la vie primitive ou torture.

Avec les sentiments qui caractrisent sa vie intime, chaque crature met des rayons spcifiques et vit dans londe spirituelle avec laquelle elle sidentifie.

De pareilles vrits ne resteront pas moiti caches dans nos sanctuaires de foi. Elles rayonneront depuis les temples de la Science comme des quations mathmatiques.

Et tandis que divers apprentis dirigent leur attention vers la mdiumnit, en ltudiant de la Terre vers le Ciel, notre ami cherche analyser leur position leurs valeurs, du Ciel vers la Terre, collaborant la construction de temples nouveaux.Toutefois, ce que nous faisons ressortir avec le plus dimportance de ces pages, cest la ncessit du Christ dans le cur et dans la conscience, afin que nous ne soyons pas dsorients au contact des phnomnes.

Sans notion de respectabilit, sans dvotion la pratique du bien, sans amour pour ltude et sans effort constant dans notre propre polissage moral, la prgrination libratrice vers les Cimes de la Vie est impossible.

Andr Luiz est suffisamment clair pour que nous nayons pas besoin de nous tendre plus longuement en quel- conque considration :

Chaque mdium avec son esprit.

Chaque esprit avec ses rayons, personnalisant les observations et les interprtations.

Et, conformment aux rayons que nous projetons, notre domicile spirituel srigera dans londe de penses laquelle nos mes sattachent.

En une synthse juste, cela quivaut encore rpter avec Jsus :

chacun selon son uvre.

EMMANUEL

Pedro Leopoldo, le 3 octobre 1954.

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EN TUDIANT LA MDIUMNIT

Indubitablement, reconnut lAssistant Aulus, la mdiumnit est un des problmes les plus suggestifs dans lactualit du monde. Lhomme terrien sapproche de lre de lEsprit sous la lumire de la Religion Cosmique de lAmour et de la Sagesse et il a certainement besoin de coopration afin que sa comprhension se prpare.

Lorienteur, dapparence noble et sympathique, nous avait reu la demande de Clarencio pour un cours rapide de sciences mdiumniques.

Il stait spcialis en travaux de cette nature, leur consacrant de nombreuses annes dabngation. Il sagissait dun des compagnons les plus comptents sur le sujet et cest pour cela que parmi les relations du Ministre, il tait devenu notre protecteur et conducteur.

Aulus nous avait accueillis avec affabilit et douceur. Listant les affligeantes questions de lHumanit

Terrestre, il posait sur nous un regard ferme et lucide, non seulement avec lintrt du frre plus g, mais galement avec laffection dun pre attendri.

Hilario et moi ne parvenions pas dissimuler notre admiration.

Ctait un privilge que de lentendre discourir sur le thme qui nous avait amens jusquici.

En lui salliait une importante richesse culturelle au plus pntrant patrimoine damour, causant en nous la satisfaction de le voir se reporter aux ncessits humaines, avec une attention de mdecin bienveillant et sage qui descend la condition dinfirmier pour la joie dai- der et de sauver.

Il sintressait aux exprimentations mdiumniques depuis 1779, quand il connut Mesmer, Paris, au moment de ltude des clbres propositions lances au public par le fameux magntiseur. Stant rincarn au dbut du sicle pass, il avait apprci de prs les ralisations dAllan Kardec, dans la codification du Spiritisme, et stait approch de Cahagnet et de Balzac, de Thophile Gautier et de Victor Hugo. Il finit ses jours en France aprs de nombreuses dcennies consacres la mdiumnit et au magntisme, dans les modles scientifiques de lEurope. Il avait suivi le mme chemin dans le monde spirituel, observant et travaillant dans son apostolat ducatif. Se ddiant maintenant luvre de spiritualisation au Brsil, et cela depuis plus de trente ans, il commentait, optimiste, les esprances du nou- veau terrain daction, nous faisant ainsi connatre lexcellent bagage de mmoires et dexpriences dont il tait porteur.

merveills par ses paroles, nous avions des difficults pour rpondre ses diffrentes questions.

Oui, nous connaissons certains aspects de lchange spirituel, lavons-nous inform, respectueux, un moment donn. Toutefois, notre dsir tait damasser de plus amples notions sur ce sujet, en toute simplicit. En dautres occasions, nous avons tudis succinctement quelques phno- mnes de psychographie, dincorporation et de matrialisa- tion. Cependant, cela reprsentait bien peu face aux multiples travaux que la mdiumnit contient en elle.

Affable, notre hte accepta de nous clairer.

Il collaborait diffrents secteurs de travail et il nous fournirait ce quil considrait, avec humilit, comme tant quelques observations notables .

Pour commencer, il nous invita couter un ami qui parlerait de la mdiumnit un petit groupe dapprentis incarns et dsincarns, et dont il reconnaissait lopportunit et la valeur de la parole.

Nous ne nous fmes pas prier face cette bienveillante proposition.

Et parce quil ny avait pas de temps perdre, nous le suivmes prestement.

Dans un vaste local du Ministre des Communications, nous fmes prsents lInstructeur Albrio qui se prparait commencer son exposition.

Nous prmes place parmi les dizaines de compagnons qui le suivaient, attentifs et silencieux.

Comme tant dautres orienteurs que je connaissais, Albrio monta la tribune sans crmonie, comme sil avait t notre simple frre conversant avec nous sur un ton fraternel.

Mes amis, dit-il avec assurance, afin de poursuivre nos tudes antrieures, nous avons besoin de considrer que lesprit (1) demeure la base de tous les phnomnes mdiumniques.1 NdT : Il est important ce stade de louvrage dinsister sur la distinction entre les mots esprit et Esprit . Dans le premier cas, il est question de la pense de ltre, alors que dans le second cas, il sagit de lentit spi- rituelle qui vit travers lternit.

Nous nignorons pas que lUnivers, stendant lInfini, avec des millions et des millions soleils, est lextriorisation de la Pense Divine dont nous partageons lessence dans notre condition de rayons conscients de lternelle Sagesse, lintrieur des limites de notre volution spirituelle.

De la superstructure des astres linfrastructure subatomique, tout est plong dans la substance vivante de lEsprit de Dieu, comme les poissons et les plantes aquatiques se trouvent dans locan immense.

Fils du Crateur, nous hritons de Lui la facult de crer et de dvelopper, de nourrir et de transformer.

Naturellement circonscrits dans les dimensions conceptuelles o nous nous trouvons, et bien que dans linsignifiance de notre position compare la gloire des Esprits qui ont dj atteint le statut dange, nous pouvons projeter hors de nous lnergie agissante de la pense elle-mme, ta- blissant autour de notre personne, lambiance psychique qui nous est personnelle.

Chaque monde possde son champ de tension lectromagntique qui lui est propre et le taux de force gravitationnelle dans laquelle il squilibre ; chaque me sengage dans le cercle de forces vives qui transpirent de son haleine mentale, dans la sphre des cratures auxquelles elle saimante en obissance ses ncessits dajustement ou de croissance pour limmortalit.

Chaque plante effectue sa rvolution dans lorbite qui lui est assigne par les lois de lquilibre, sans dpasser les lignes de gravitation qui la concernent, et chaque conscience volue dans le groupe spirituel au mouvement duquel elle se soumet.

Nous sommes donc un gigantesque ensemble dIntelligences syntonises dans le mme niveau vibratoire de perception, intgrant un Tout constitu de quelques milliards dtres qui forment, pour ainsi dire, lHumanit Terrestre.

Ne composant de cette manire quune simple famille, dans linfini concert de la vie cosmique o chaque monde garde seulement une famille de lHumanit Universelle, nous ne connaissons, pour le moment, que les expressions de la vie qui nous touchent de plus prs, limites au degr de connaissances que nous avons dj enregistres.

Dpendant de nos semblables, dans notre trajectoire vers lavant-garde volutive, la manire des mondes qui se dplacent dans lEspace, influencs par les astres qui les entourent, nous agissons et ragissons les uns sur les autres travers lnergie mentale dans laquelle nous nous rnovons constamment, crant, alimentant et dtruisant des formes et des situations, des paysages et des choses, dans la structuration de nos destins.

De la sorte, notre esprit est un noyau de forces intelligentes engendrant un plasma subtil qui, en sextriorisant indfiniment hors de notre personne, offre des recours dobjectivit aux crations de notre imagination, sous le commandement de nos propres desseins.

Lide est un tre organis par notre Esprit qui la pense donne forme et qui la volont imprime un mouve ment et une direction.

De lensemble de nos ides rsulte notre propre existenceLorateur fit une courte pause, que personne nosa interrompre, et poursuivit en commentant :

Il est ainsi facile de conclure que tous les tres vivants respirent dans londe de psychisme dynamique qui leur est particulire, lintrieur des dimensions qui leur sont caractristiques ou dans la frquence qui leur est propre. Cest un psychisme indpendant des centres nerveux, du fait quil dcoule de lesprit, qui conditionne tous les phnomnes nerveux de la vie organique en elle-mme.

Alors, en examinant les valeurs animiques comme des facults de communication entre les Esprits, indpendamment du plan o ils se trouvent, nous ne pouvons perdre de vue le monde mental de lmetteur et du rcepteur puisquen toute position mdiumnique, lintelligence rceptive est sujette aux possibilits et la coloration des penses dans lesquelles elle vit, et lintelligence mettrice se trouve soumise aux limites et aux interprtations des penses quelle est capable de produire.

Un hottentot dsincarn qui se communique un savant terrestre encore attach lenveloppe physique, ne pourra lui offrir de nouvelles autres que celles attenant des sujets triviaux dans lesquelles les expriences primitives se droulrent sur le monde. Et un savant sans lhabit de chair, entrant en relation avec un hottentot se trouvant encore dans son habitat africain, ne parviendra pas lui fournir une coopration immdiate, hormis dans le travail embryonnaire o se cantonnent ses intrts mentaux, comme prendre soin dun troupeau bovin ou soigner les maux du corps dense. Pour cette raison, lhottentot ne se sentirait pas heureux en compagnie du savant et son tour, le savant ne resterait pas longtemps avec lhottentot, par manque de cet aliment pratiquement impondrable que nous pouvons appeler vibrations compenses .

Que nos plus grandes joies soient recueillies au contact de ceux qui, en nous comprenant, changent avec nous des valeurs mentales de qualit identique aux ntres, comme les arbres offrent un plus grand coefficient de production sils sont placs au milieu de compagnons de la mme espce, avec lesquels ils changent leurs principes germinatifs, fait partie de la Loi.

Mais en mdiumnit, nous ne pouvons oublier le problme de la syntonie.

Nous attirons les Esprits avec lesquels nous avons des affinits, tout comme nous sommes attirs par ces derniers ; et sil est vrai que chacun dentre-nous peut seulement donner en fonction de ce quil a, il est indiscutable que chacun reoive en accord avec ce quil donne.

Lesprit se trouvant la base de toutes les manifestations mdiumniques, quelque soit les caractristiques par lesquelles elles se manifestent, il est indispensable denrichir la pense, en lui incorporant les trsors moraux et culturels, les seuls qui nous permettent de fixer la lumire qui jaillit nos yeux depuis les Sphres Plus leves, travers les gnies de la sagesse et de lamour qui supervisent nos expriences.

Ceux qui comparrent notre monde mental un miroir procdrent avec raison.

Nous refltons les images qui nous entourent et nous projetons en direction des autres les images que nous crons.

Et, comme nous ne pouvons fuir les impratifs de lattraction, nous reflterons seulement la clart et la beaut si nous installons la beaut et la clart dans le miroir de notre vie intrieure.

Les reflets mentaux, selon leur nature, favorisent notre stagnation ou nous poussent en avant dans le voyage, car chaque crature humaine vit dans le ciel ou dans lenfer quelle a construit pour elle-mme, dans les profondeurs de son cur et de sa conscience, indpendamment du corps physique, parce quen observant la vie dans son essence dternit glorieuse, la mort ne vaut que comme une transi- tion entre deux tats de la mme exprience, dans laujourdhui immortel .

Nous voyons la mdiumnit en tout temps et en tout lieu de la masse humaine.

Des missions sanctifiantes et des guerres destructrices, des tches nobles et des obsessions perfides ont leur origine dans les reflets de lesprit individuel ou collectif combins avec les forces sublimes ou dgradantes des penses dont ils se nourrissent.

Ainsi, sachons cultiver lducation en nous amliorant chaque jour.

Mdium, nous le sommes tous, dans les lignes de lactivit o nous nous situons.

La force psychique, dans lune ou lautre teneur de son expression, est particulire tous les tres, mais il nexiste pas de perfectionnement mdiumnique sans purification de la personnalit.

Intensifier le dplacement des nergies sans en discipliner les impulsions se rvle tre contreproductif.

Il est dangereux de possder sans savoir utiliser.

Le miroir enterr dans la boue ne reflte pas la splendeur du Soleil.

Le lac agit ne reflte pas limage de ltoile qui gt dans linfini.

levons notre niveau de connaissance par ltude bien dirige, et purons la qualit de nos motions par lexercice constant des vertus suprieures si nous nous disposons recevoir le message des Grandes mes.

La mdiumnit nest pas en elle-mme suffisante.

Il est indispensable de savoir quel type donde mentale nous assimilons afin de connatre la qualit de notre travail et de juger notre direction.

Albrio poursuivit encore ses remarquables commentaires et, plus tard, il se mit rpondre aux questions compliques qui lui taient soumises par divers apprentis. En ce qui me concernait, javais recueilli matire rflexion et, pour cette raison, je pris cong des instructeurs en compagnie dHilario, avec quelques mots de remerciement, recevant dAulus la promesse dune nouvelle rencontre le jour suivant.

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LE PSYCHOSCOPE

De retour auprs de lAssistant, la nuit suivante, nous remes de ce dernier laccueil aimable de la veille.

Je crois avoir trac notre programme, dit-il paternellement.

Ayant fait une courte pause pendant laquelle il perut notre attention, il poursuivit :

Je pense que nous devons centraliser nos observa- tions sur un noyau rduit, o nous disposerons au mieux dun facteur de qualit. Nous avons un groupe de dix compagnons incarns, avec quatre mdiums dtenteurs de facults rgulirement utilises et aux fondements moraux respectables. Il sagit dun petit groupe au service dune institution consacr notre idal chrtien. partir de ce groupe de base, il nous sera possible deffectuer plus dobservations et de collecter des annotations qui seront prcieuses pour notre tche.

Il nous fixa avec bont lors dun moment de silence, puis ajouta :

Tout cela sera ncessaire parce que vous prtendez spcialiser vos connaissances autour de la mdiumnit restreinte au cercle terrestre, car lintrieur de notre champ daction spirituel le sujet serait beaucoup moins compliqu.

Oui, expliquions-nous, Hilario et moi, nous sou- haitons aider, dune certaine manire, les frres incarns dans lexcution des services envers lesquels ils ont des engagements. Loccasion de rpondre cette motivation nous apparat comme une vritable bndiction.

Quelques minutes de comprhension affectueuse scoulrent, aprs quoi linstructeur nous invita, obligeant :

Allons-y. Il ny a pas de temps perdre.

Peu aprs, il se munit dun porte-document et, peut- tre parce quil se rendit compte de notre curiosit, il nous informa, patient :

Nous avons ici notre psychoscope, utilis pour nous faciliter les examens et les tudes sans devoir simpo- ser une concentration mentale parfaite.

Lagrable service de le transporter me revenant, je pris lnigmatique paquet, notant alors que sur la Terre, le minuscule objet ne pserait pas plus de quelques grammes.

Aussi piqu par sa curiosit que moi, Hilario demanda sans prambule :

Psychoscope ? Quel nouvel appareil est-ce l ?

Cest un appareil auquel sest intuitivement rfr un illustre chercheur spcialis dans la phnomnologie spirite la fin du sicle pass. Il se destine lauscultation de lme, avec le pouvoir den dfinir les vibrations et avec la capacit deffectuer diverses observations autour de la matire, expliqua Aulus, avec un lger sourire. Nous esprons quil se trouvera, plus tard, parmi les hommes. Il fonctionne base dlectricit et de magntisme, se servant des lments radiants analogues dans leur essence ceux des rayons gama. Il se constitue de lunettes dtude, doues de moyens permettant la microphotographie.

Et pendant que nous nous rendions la ville terrestre, o il nous revenait doprer, le mentor continua, expliquant :

Dans notre effort de supervision, nous pouvons classer sans difficult les perspectives des diffrents groupes en service psychique qui apparaissent sur le monde. En ana- lysant la psychoscopie dune personne ou dune quipe de travailleurs, il est possible de noter leurs possibilits et de classer leur situation par catgorie. Selon les radiations quils projettent, nous planifions louvrage quils peuvent raliser dans le temps.

Mon collgue et moi ne parvenions pas retenir notre surprise.

Entre stupfaction et tonnement, Hilario osa demander :

Cela veut-il dire que nimporte lequel dentre-nous peut tre soumis un examen de cette espce ?

Sans aucun doute, dit notre interlocuteur de bonne humeur. Il est certain que nous sommes sujets des sondages des plans suprieurs, tout comme nous procdons maintenant des recherches dans les plans qui se situent notre arrire-garde. Si le spectroscope permet lhomme dtudier en profondeur la nature des lments chimiques, localiss une distance norme, travers londe lumineuse quils projettent partir deux-mmes, nous identifierons avec bien plus de facilit les valeurs de la personnalit humaine par les rayons quelle met. La moralit, le senti- ment, lducation et le caractre sont clairement perceptibles par une simple inspection.

Mais, et dans lhypothse o surgiraient des lments attachs au mal dans une formation de cooprateurs du bien ? demanda Hilario, investigateur. En possession de la fiche psychoscopique, les instructeurs spirituels chercheront en effectuer lexpulsion ?

Ce ne serait pas ncessaire. Si la majorit demeure engage dans laccroissement du bien, la minorit incarcre dans le mal sloignera peu peu du groupe par labsence daffinit.

Malgr tout, que se passe-t-il dans une institution dont le programme lev dgnre en dsquilibre et nous amne reconnatre que la vertu nest rien dautre quune bannire fictive recouvrant lignorance et la perversit ? demanda encore mon compagnon.

Alors, dans ce cas, rpondit linterpell, tolrant, nous nous dispensons de tout rgime de perscution ou de dnonciation. La vie se charge elle-mme de nous mettre la place qui nous revient.

Et, souriant, il ajouta :

Les Anges, ou Ministres de lternelle Sagesse nous emportent, avec scurit, jusquaux forges rnovatrices du temps et de lpreuve. On sait actuellement, sur Terre, quun gramme de radium perd la moiti de son poids en seize sicles et quun cyclotron, travaillant avec des projectiles atomiques acclrs des millions dlectronvolts, ralise la transmutation des lments chimiques immdiatement. Lvolution lente dans les millnaires ou le choc brusque de la souffrance altrent notre panorama mental, en perfectionnant les valeurs.

Ces observations nous entranaient une rflexion en dautres domaines.

LAssistant rvlait une brillante culture allie dex- trmes facilits dexpression.

Je me prparai poser quelques questions hors du contexte de travail, quand, devinant mon intention, Aulus objecta :

Toute conversation noble est instructive. Cependant, nous garderons pour le moment notre esprit dans le travail faire. Le succs ne dispense pas lattention. Si nous tombons dans une digression propos de la chimie, lhoraire ne nous excusera pas.

Se rajustant nos objectifs, Hilario fit remarquer :

Rien quen lui-mme, le psychoscope ouvre un espace de prcieuses rflexions. Imaginons une socit humaine qui puisse reproduire la vie intrieure de ses membres Cela conomiserait beaucoup de temps dans la solution dinnombrables problmes psychologiques.

Oui, acquiesa cordialement le mentor, le futur rserve des prodiges pour la comprhension de lhomme commun.

Mais nous venions datteindre le portail dun spacieux difice que lAssistant nous dsigna comme tant le sanctuaire quil nous revenait de visiter et de servir.

Ceci est le centre spirite-chrtien o nous trouverons la base de nos expriences et de nos observations.

Nous entrmes.

Ayant travers un large local o demeuraient de nombreuses entits des moins heureuses de notre plan, lorien- teur expliqua :

Nous voyons ici le salon consacr aux enseignements publics. Toutefois, le groupe que nous cherchons est situ dans une salle retire, comme le cur lintrieur du corps.

Quelques instants staient couls quand nous entrmes dans une petite pice o se trouvait une petite assemble plonge dans une silencieuse concentration mentale.

Nos compagnons procdent au travail dharmonisation prparatoire, expliqua lAssistant. Quinze minutes de prire quand il ne sagit pas dune exposition orale ou dune lecture aux bases morales leves. Ils savent quils ne doivent pas aborder le monde spirituel sans lattitude noble et digne qui leur accordera la possibilit dattirer des compagnies difiantes et, pour cette raison, ils ne comparaissent pas ici sans apporter au champ qui leur est invisible les semences de ce quils ont de meilleur.

Hilario et moi tions enclins poser des questions, mais la respectabilit des lieux nous imposa le silence.

Des amis de notre sphre se trouvaient ici en prire, nous obligeant un profond recueillement.

LAssistant prpara le psychoscope et, aprs une brve analyse, il nous recommanda de procder une obser- vation.

Quand vint mon tour de lutiliser, les particularits de lappareil me surprirent.

Sans besoin deffort mental, je notai que toutes les expressions de la matire physiques adoptaient un aspect diffrent, la matire de notre plan se dtachant particulirement.

Plafond, murs et objets dusage commun se rvlaient, par lmission dune faible clart, tre forms de courants de force.

Je me maintins dans la contemplation des compagnons incarns qui paraissaient maintenant troitement associs entre eux par de vastes cercles radiants qui nimbaient leurs ttes dun grand clat lumineux opalin.

Jeus limpression dobserver une couronne de lumire solaire autour du bloc teint la masse semi-obs- cure auquel se rduisait la table, couronne forme de dix points distincts, au centre desquels ressortait le visage spirituel des amis en prire.

De ce collier de points dors stirait une longue bande de lumire violette qui paraissait contenue dans une autre bande de lumire orange, qui stendait en diffrentes tonalits que je ne pus identifier sur le moment, mon attention tant fixe sur le cercle des visages fulgurants, visiblement unis entre eux, tels dix petits soleils aimants les uns aux autres. Je vis quau-dessus de chacun dentre eux se trouvait une aurole de rayons pratiquement verticaux, ful- gurants et mobiles, comme de fines antennes dor fumant. Sur ces couronnes, qui se diffrenciaient dun compagnon lautre, un abondant flot de luminosit stellaire se dversait dEn Haut. Au moment o il touchait les ttes runies, il ressemblait de suaves courants de force se transformant en de microscopiques ptales qui sallumaient et steignaient en des myriades de formes dlicates et raffines, gravitant, par moment, autour des cerveaux o ils se formaient, comme de petits satellites la vie phmre, proximit des sources vitales qui en taient lorigine.

Chacun des mentors qui veillaient sur lassemble irradiait une lumire qui lui tait propre.

Mais surpris par les frres de la sphre physique qui se rvlaient tellement en harmonie dans londe brillante dans laquelle ils se runissaient, je demandai, enthousiaste :

Aulus, mon ami, les compagnons auxquels nous rendons visite seraient-ils, par hasard, de grands initis dans la rvlation divine ?

Linterpell fit un geste de bonne humeur et rpondit :

Non. Nous nous trouvons encore trs loin de tels aptres. Nous sommes ici en compagnie de quatre surs et de six frres de bonne volont. Ce sont naturellement des personnes communes. Ils mangent, boivent, shabillent et se prsentent sur la Terre sous laspect vulgaire des cratures du train-train physique ; cependant, ils possdent un esprit orient vers les idaux suprieurs de la foi active, faisant preuve damour envers leurs semblables. Ils cherchent se discipliner, se livrent au renoncement, cultivent la bont constante et, en maintenant un effort personnel dans le bien et en pratiquant une tude noblement conduite, ils acqui- rent une qualit de radiation mentale leve.

Hilario, qui avait utilis le psychoscope en premier, dit avec lmerveillement dun enfant bahi :

Mais, et la lumire ? La matire que nous connaissons dans le monde sest mtamorphose de manire extraordinaire. Tout ici se transforme en clart nouvelle ! Le spectacle est magnifique !

Il ny a rien de surprenant, rpondit lAssistant, bienveillant. Ne savez-vous pas quun homme incarn est un gnrateur de force lectromagntique, avec une oscillation par seconde enregistre par le cur ? Ignorez-vous, par hasard, que toutes les substances vivantes de la Terre mettent des nergies rentrant dans le cadre des radiations ultra- violettes ? Nous rapportant nos compagnons, nous pou- vons dire que nous avons en eux des mes lvolution constante, se trouvant dans dapprciables conditions vibra- toires par la sincre dvotion au bien, avec loubli de leurs propres dsirs. Ainsi, ils peuvent projeter des rayons men- taux en processus de sublimation, assimilant des courants suprieurs et enrichissant les rayons vitaux dont ils sont les dynamos communes.

Rayons vitaux ? voulut savoir mon collgue, assoiff dclaircissements.

Oui, pour une plus grande limpidit de la dfinition, nous les appelons rayons ectoplasmiques, en unissant nos observations la nomenclature des spirites modernes. Ces rayons sont particuliers tous les tres vivants. Cest avec eux que la chenille ralise ses dmonstrations compliques de mtamorphose et cest encore sur leur base que seffectuent tous les processus de matrialisation mdiumnique, tant donn que les sensitifs incarns qui les rendent possibles librent ces nergies avec plus de facilit. Mais toutes les cratures les gardent avec elles, les mettant une frquence qui varie de lune lautre, en conformit avec les tches que le Plan de la Vie leur attribue.

Et optimiste, il ajouta :

Ltude de la mdiumnit repose sur les fondations de lesprit avec son prodigieux domaine de radiations. La science des rayons imprimera, dici peu, une grande rnovation dans les secteurs culturels du monde. Attendons lavenir.

Ensuite, Aulus nous invita une inspection plus directe et nous laccompagnmes joyeusement.

3

QUIPAGE MDIUMNIQUE

Faisons connaissance avec notre quipage mdiumnique, dit lorienteur.

Et se tenant prs du compagnon incarn qui rgissait les travaux, il le prsenta :

Voici notre frre Raul Silva qui dirige le groupe avec une dvotion sincre la fraternit. Droit dans laccomplis- sement de ses devoirs et imptueux dans sa foi, il parvient lquilibrer dans londe de comprhension et de bonne volont qui le caractrise. Par lamour avec lequel il excute sa tche, il est un instrument fidle des bienfaiteurs dsincarns qui trouvent dans son esprit un miroir cristallin leur refltant les instructions.

Peu aprs, il se dirigea en direction dune femme trs jeune et, la dsignant, il expliqua:

Voici notre sur Eugnie, mdium la grande docilit, qui promet un futur brillant dans la diffusion du bien. Excellent organe de transmission, elle coopre avec efficacit dans laide pour les dsincarns en dsquilibre. Une intuition claire allie une distinction morale, lui donne lavantage de rester consciente durant les travaux dchange au profit de notre action.

Pratiquement le frler, il sarrta la gauche dun jeune homme dune trentaine dannes environ, et nous informa :

Ici, nous avons notre ami Anlio Araujo. Il avance en conqurant un progrs graduel dans la clairvoyance, dans la clairaudiance et dans la psychographie.

Ensuite, il sapprocha dun garon sympathique et dit :

Celui-ci est notre collaborateur Antonio Castro, personne bien intentionne possdant de prcieuses possibilits dans nos activits dchange. Cependant, tant som- nambule, il fait preuve dune passivit qui requiert notre plus grande vigilance. Il se ddouble avec facilit, ralisant de prcieuses tches en notre compagnie, mais il a encore besoin de plus grandes tudes et de plus amples expriences pour sexprimer avec assurance quant ses propres observations. Parfois, alors quil se trouve hors de la matire dense, il se comporte tel un enfant, compromettant notre action. Quand il prte son vhicule de chair des entits dmentes ou souffrantes, cela rclame notre attention tant donn quil laisse presque toujours son corps la merci de ceux qui se manifestent, alors que le devoir de nous aider les contenir lui revient pour que notre tentative de fraternit ne cause pas de prjudice son organisation physique. Mais il sera un aide trs utile dans nos tudes.

Se dplaant un peu plus, lAssistant sarrta devant une femme respectable qui se maintenait engage dans une prire fervente, et sexclama :

Je vous prsente prsent notre sur Clina, dvoue compagne de notre ministre spirituel. Elle a dj travers un demi-sicle dexistence physique, conqurant de significatives victoires dans ses batailles morales. Veuve depuis presque vingt ans, elle sest ddie ses enfants avec un courage admirable, traversant des routes pineuses et des jours obscurs de renoncement. Elle a support hroquement lassaut des lgions compactes de lignorance et de la misre qui entouraient son poux avec qui elle stait engage dans une tche de sacrifice. Elle a connu de prs la perscution des gnies infernaux qui elle ne sest pas rendue et, luttant pendant de nombreuses annes afin de rpondre de manire irrprochable aux obligations que le monde lui imposait, elle a purifi ses facults mdianimiques, les perfectionnant dans les flammes de la souffrance morale, comme les pices de fer sont travailles sous laction du feu et de lenclume. Elle nest pas un simple instrument de phnomnes psychiques. Elle est un serviteur dvou employ la construction des valeurs de lesprit. La clairvoyance et la clairaudiance, lincorporation somnambulique et le ddoublement de ltre sont des tats dans lesquels elle entre avec la mme spontanit avec laquelle elle respire, gardant des notions de ses responsabilits et reprsentant, de ce fait, une prcieuse collaboratrice dans nos ralisations. Diligente, humble, elle a trouv dans la plantation de lamour fraternel sa plus grande joie et, rpartissant le temps entre les obligations et les tudes difiantes, elle sest transforme en un accumulateur spirituel dnergies bnfiques, assimilant des courants mentaux levs par lesquels elle se rend moins accessible aux forces de lombre.

Rellement, nous jouissions dune dlicieuse sensation de paix et de rconfort aux cts de la sur que nous observions.

Probablement fascin par londe dallgresse indfinissable dans laquelle nous baignions, Hilario demanda :

Si nous extrayons une fiche psychoscopique de Celina, sa position, comme nous sommes en train de la voir, serait-elle dment caractrise ?

Parfaitement, expliqua instantanment Aulus. Ses manations fluidiques de bont et de comprhension, de foi et de bonne humeur seraient visibles. Comme la Science de la Terre parvient cataloguer les lments chimiques qui entrent dans la formation de la matire dense, il est possible danalyser le type de forces subtiles qui mane de chaque tre dans notre domaine de matire rarfie. Plus tard, lhomme pourra examiner une mission doptimisme ou de confiance, de tristesse ou de dsespoir, et en fixer la densit et les limites comme il peut dj sparer et tudier les radiations de latome duranium. Les principes mentaux sont mesurables et mriteront, dans lavenir, des attentions exceptionnelles parmi les hommes, comme il en va dans lactualit avec les photons tudis par les scientifiques qui semploient dchiffrer la constitution spcifique de la lumire.

Aprs un bref intervalle, lAssistant dit :

Une fiche psychoscopique dtermine avant tout la nature de nos penses et, travers pareille auscultation, il est facile de juger de nos mrites ou de nos ncessits.

Peu aprs, notre orienteur nous invita un examen minutieux de la rgion encphalique de notre sur Clina, prcisant :

Dans tous les processus mdianimiques, nous ne pouvons oublier de voir la machine crbrale comme un organe de manifestation de lesprit. tant donn que vous possdez dj les connaissances adquates concernant lappareillage organique, nous pourrons nous dispenser de vous donner des particularits techniques relatives au rceptacle physique.

Et caressant la tte recouverte de cheveux blancs, il ajouta :

Un examen succinct de la vie intracranienne, o rsident les cls de la communication entre le monde mental et le monde physique nous suffira.

Concentrant notre attention travers la petite lentille quAulus nous tendait, le cerveau de notre amie nous parut ressembler une puissante station radiophonique, runissant des millions dantennes et de conduits, de rsistances et de liaisons de taille microscopique, la disposition des cellules spcialises dans diffrents travaux qui fonctionnaient comme dtecteurs et stimulateurs, transformateurs et amplificateurs de la sensation et de lide, dont les vibrations fulguraient lintrieur comme des rayons incessants illuminant un firmament minuscule.

LAssistant observa le prcieux labyrinthe en notre compagnie, dans lequel lpiphyse brillait comme un petit soleil bleu, et dit :

Il ne nous servirait rien de relever les dtails relatifs au cerveau et au systme nerveux en gnral, avec lesquels vous vous tes familiariss dans les connaissances humaines communes.

cet instant, surpris, je vis les faisceaux dassociation entre les cellules corticales se mettre vibrer au passage du flux magntique de la pense.

Rappelons-nous, poursuivit linstructeur, que le dlicat appareil encphalique runit des millions de cellules qui occupent des fonctions particulires, comme sont celles de travailleurs dans lchelle hirarchique, lintrieur de la structure harmonieuse dun tat.

Et, numrant des rgions dtermines, morceau par morceau, de ce prodigieux royaume pensant, il dclara :

Nous naurons pas besoin de poursuivre les expli- cations. Les expriences acquises par lme constituent de merveilleuses synthses de perception et de sensibilit dans la condition dEsprits librs o nous nous trouvons, mais elles deviennent particulires dans lquipement de matire dense comme les centres de contrle des manifestations de la personnalit, parfaitement analysables. Cest ainsi que lme incarne possde dans le cerveau physique les centres spciaux qui gouvernent la tte, le visage, les yeux, les oreilles et les membres, conjointement aux centres de la parole, du langage, de la vision, de laudition, de la mmoire, de lcriture, du palais, de la dglutition, du touch, de lodo rat, de la perception de la chaleur et du froid, de lquilibre musculaire, de la communion avec les valeurs internes de lesprit, de la liaison avec le monde extrieur, de limagination, du got esthtique, des diffrentes stimulations artistiques et autant dautres secteurs qui sont les acquisitions thsaurises au fil des expriences par ltre qui conquiert sa propre individualit, pas pas et effort aprs effort, la magnifiant par le travail constant pour la sublimation intgrale en face de toutes les voies de progrs et de perfectionnement que la Terre peut lui offrir.

Une brve pause se fit spontanment.

Et parce quHilario et moi nosions pas intervenir, lAssistant continua :

Nous ne pouvons raliser aucune tude des facults mdianimiques sans ltude de la personnalit. Ainsi, je considre comme tant dextrme importance lobservation des centres crbraux qui reprsentent les bases dopration de la pense et de la volont qui influent de manire comprhensive sur tous les phnomnes mdiumniques, depuis lintuition pure jusqu la matrialisation objective. Quand ces recours mritant la dfense et le soutien des entits sages et bienveillantes sont engags dans leurs tches damour et de sacrifice auprs des hommes, lorsque les intermdiaires sappuient sur lidal suprieur de la bont et du service au prochain, ils peuvent tre occups, en de nombreuses occasions, par des entits infrieures ou animalises, au cours de regrettables processus dobsession.

Mais, intervint judicieusement Hilario, face un domaine mental aussi illumin que celui de notre sur Clina, serait-il juste daccepter la possibilit dune invasion de ce dernier par des Intelligences moins volues ? Une telle rgression serait-elle possible ?

Nous ne pouvons pas oublier, fit remarquer lAssistant, que Clina se trouve incarne dans une preuve de longue dure et quen tant quapprentie, elle se trouve encore loin davoir termin la leon.

Il mdita un moment et philosopha de bonne humeur :

Dans un voyage de cent lieues, de nombreuses surprises peuvent se produire dans le dernier kilomtre du trajet.

Tout de suite aprs, plaant une main paternelle sur le front du mdium, il poursuivit :

Notre sur vit ses tmoignages de bonne volont, de foi vive, de charit et de patience. Tout comme nous, elle ne possde pas le plein acquittement face au pass. Nous reprsentons une vaste lgion sur le point de vaincre les ennemis qui peuplent notre forteresse intrieure ou notre monde personnel, ennemis personnifis par nos vieilles habitudes de vie en commun avec la nature infrieure, nous plaant en syntonie avec les habitants des ombres, videm- ment dangereux pour notre quilibre. Si notre amie Clina, comme nimporte lequel dentre-nous, abandonne la discipline laquelle nous sommes tenus, afin de maintenir la bonne forme dans la rception de la lumire, se livrant ainsi aux suggestions de vanit ou dabattement, que nous avons lhabitude dinventer comme tant des droits acquis ou un injustifiable dsenchantement, souffrira coup sr de lassaut dlments destructeurs qui perturberont sa noble exprience dlvation. De nombreux mdiums se jettent dans des prjudices de cet ordre. Aprs des essais prometteurs et un commencement brillant, ils se croient les matres des recours spirituels qui ne leur appartiennent pas ou craignent les afflictions prolonges de la marche et se retirent dans linutilit. Ils descendent alors de niveau moral ou se rconfortent dans un improductif repos, puisquils reprennent invitablement la culture des impulsions primitives que le travail incessant dans le bien les conduirait oublier.

Et souriant :

Nous narrivons pas encore la victoire suprme sur nous-mmes. Nous nous trouvons dans la situation du sol terrestre qui ne peut se dispenser de la charrue protec- trice ou de la bche serviable afin de produire. Sans les instruments du travail et de la lutte perfectionnant nos possibilits, nous serions en permanence menacs par la mau vaise herbe qui prolifre et senracine dautant mieux que le terrain est laiss labandon.

Nous faisant face, comme sil se souvenait du poids des responsabilits dont nous tions investis, il ajouta :

Nos ralisations spirituelles du prsent sont de petits rayons de clart sur les pyramides dombre de notre pass. Il est indispensable de faire preuve dune grande attention aux semences du bien afin que limptueux vent du mal ne les dtruise. Cest pour cela que la tche mdiumnique, examine comme un instrument destin luvre des Intelligences Suprieures, nest pas aussi facile conduire bon port, du fait que les lourdes ondes de tnbre de lignorance, sagitant, compactes, autour de nous, lancent des attaques contre le canal encore fragile qui offre le passage la lumire.

LAssistant se tut.

On aurait dit quil se liait son tour au champ magntique des amis silencieux, pour le travail de la runion prte commencer.

4

FACE AU SERVICE

Un discret appel la porte provoqua la sortie dun des compagnons de sa posture de mditation, afin daller rpondre.

Deux infirmes, une jeune femme et un homme g soutenus par deux proches, franchirent le seuil, pour aller se placer dans lun des angles de la salle, hors du circuit magntique.

Ce sont des malades qui doivent recevoir les bn- fices du travail, nous informa lorienteur.

Peu aprs, un collaborateur de notre plan permit laccs de nombreuses entits souffrantes et perturbes qui se postrent face lassemble, formant une lgion.

Aucune dentre-elles ne venait jusqu nous, se sen- tant gnes.

On pourrait dire quelles staient rassembles autour des compagnons incarns en prire, tels des papillons inconscients, entourant une grande lumire.

Les entits venaient bouillonnantes, profrant des phrases dcousues ou des exclamations parmi les moins di- fiantes. Cependant, ds quelles taient atteintes par les manations spirituelles du groupe, elles devenaient tout coup muettes, comme si elles taient retenues par une force quelles-mmes ne parvenaient pas voir.

Attentif, Aulus dit :

Ce sont des mes en pleine confusion mentale qui accompagnent des parents, des amis ou des adversaires aux runions publiques de lInstitution, et qui se dtachent des incarns quand ces derniers se laissent rnover par les ides salvatrices, exprimes par la parole de ceux qui vhiculent lenseignement doctrinaire. Une fois que le centre mental de ceux qui sont habituellement vampiriss a t modifi, les entits se voient comme expulses de la maison. Compte tenu que llaboration de la pense, chez ceux pour qui ils se sont pris daffection, se trouve altre, ils ressentent de subits retournements dans les positions o ils squilibrent faussement. Parmi elles, quelques-unes, rebelles, fuient les temples de la prire comme celui-ci, y hassant temporaire- ment les travaux, et prparant de nouvelles perscutions pour leurs victimes quils recherchent jusqu les retrouver ; cependant, dautres, touches, dune certaine manire, par les leons entendues, restent sur le lieu des discours mora- lisateurs, dans une attente anxieuse, assoiffes de plus grandes explications.

Hilario qui recevait avec surprise ces informations, demanda, curieux :

Mais que se passe-t-il quand les incarns ne prtent pas attention aux enseignements entendus ?

Sans lombre dun doute, ils passent par les sanctuaires de la foi, telles des urnes fermes. Impermables au bon avis, ils demeurent inaccessibles au changement ncessaire.

Mais le mme phnomne se produit dans les glises des autres confessions religieuses ?

Oui. La parole joue un rle significatif dans les constructions de lesprit. Les sermons et confrences des prtres et des personnes en charge de lclairement spirituel, dans diffrents secteurs de la foi, gardent lobjectif de ll- vation morale quand ils sont inspirs par le Bien Infini.

LAssistant mdita un instant et ajouta :

Mais parmi les hommes, sil nest pas facile de cultiver une vie digne, il est trs difficile de prparer la crature une mort libratrice. Communment, lme se dsincarne sans que ses penses ne se dtachent des situations, personnes et choses de la Terre. Lesprit, pour cette raison, continue tre prisonnier des intrts pratiquement tou- jours infrieurs du monde, malade et fig dans dinquitants paysages quil a lui-mme crs. Cest de l que provient la valeur du culte religieux respectable, formant une ambiance propice lascension spirituelle, avec dindiscutables avan- tages, non seulement pour les Esprits incarns qui y assistent avec sincrit et ferveur, mais galement pour les dsincarns qui aspirent leur propre transformation. Tous les sanctuaires, dans leurs activits publiques, sont remplis dmes ncessiteuses assoiffes de rconfort, qui y comparaissent, sans le vhicule dense. Les reprsentants de la bonne parole peuvent tre compars des techniciens en lectricit dbranchant des prises mentales travers les principes librateurs quils distribuent dans la sphre de la pense.

Il sourit de bonne humeur et poursuivit :

Cest pour cette raison que les entits adeptes du vampirisme oprent contre elles, enveloppant bien souvent les auditeurs de fluides anesthsiants, entranant ces derniers dans un sommeil provoqu, pour que leur rnovation soit repousse.

Observant les frres retards qui sapprochaient de la table, formant pratiquement un demi-cercle, jeus lide dutiliser le psychoscope, de faon les examiner plus attentivement. Aulus me dit alors, serviable :

Ce ne sera pas ncessaire. Une analyse attentive sera suffisante pour recueillir des rsultats intressants, tant donn que nos amis impriment dans leur propre corps prisprital les souffrances dont ils sont porteurs.

Je notai que lAssistant ne souhaitait pas prolonger la conversation, se prparant certainement collaborer aux travaux venir et, pour cette raison, je profitai des instants notre disposition, en me livrant des observations spci- fiques auprs des compagnons les moins heureux qui sunissaient troitement les uns aux autres, entre angoisse et attente.

Ils paraissaient envelopps dans un grand nuage ovale pareil une brume dun gris sombre, paisse et mobile, agite dtranges formations.

Je regardai lensemble, notant que parmi eux, quelques-uns taient infirmes, comme sils taient encore dans la chair.

Membres lss, mutilations, paralysies et ulcres divers taient perceptibles en un rapide coup dil.

Peut-tre parce quHilario et moi nous attardions dans lexamen attentif, comme des apprentis en cours, un des collaborateurs spirituels de la runion sapprocha de nous et dit cordialement :

Nos frres souffrants transportent avec eux, indi- viduellement, les stigmates des erreurs dlibres auxquelles ils se sont livrs. La maladie, en tant que rsultat du dsquilibre moral, survit dans le prisprit, alimente par les penses qui la crrent, quand ces dernires perdurent aprs la mort du corps physique.

Mais acquirent-ils des amliorations positives durant les runions dchange ? demanda Hilario, inquiet.

Oui, expliqua notre interlocuteur, ils assimilent les ides nouvelles avec lesquelles ils se mettent travailler, quoique que doucement, amliorant leur vision intrieure et structurant ainsi de nouveaux destins. La rnovation men- tale est la rnovation de la vie.

Je me mis mditer sur lillusion de ceux qui imaginent la mort comme un passage libre pour lme en route pour le ciel ou pour lenfer, comme lieux dtermins de joie ou de souffrance

Combien sont rares, sur la Terre, ceux qui se rendent compte que nous portons avec nous les signes de nos penses, de nos activits et de nos uvres, et que la tombe nest rien dautre que le bain rvlateur des images que nous dis- simulons dans le monde, sous les vtements de la chair !...

La conscience est un noyau de forces autour duquel gravitent les choses bonnes ou mauvaises quelle a elle- mme gnres et, ici, nous tions en face de vastes files dmes, souffrant dans des purgatoires diff rents pour chacune.

Nous nous approchmes dun triste compagnon, lexpression physionomique refltant une grande maigreur, et Hilario, dans une impulsion toute humaine, lui demanda :

Ami, comment tappelles-tu ?

Moi ? bafouilla linterpell.

Et, dans un effort terrible et inutile pour se souvenir de quelque chose, il ajouta :

Je nai pas de nom

Cest impossible ! fit remarquer mon collgue, domin par ltonnement. Nous avons tous un nom.

Je lai oubli, jai tout oubli commenta le mal- heureux, de manire dsole.

Cest un cas damnsie tudier, expliqua le com- pagnon de lquipe de travail que nous visitions.

Est-ce un phnomne naturel ? voulut savoir Hilario, perplexe.

Oui, cela peut tre naturel en raison dun quel- conque dsquilibre ramen de la Terre, mais il est possible que notre ami soit victime dune vigoureuse suggestion post- hypnotique partie dun perscuteur au grand pouvoir sur ses recours mnmoniques. Il se trouve encore profondment aimant aux sensations physiques et sa vie crbrale nest encore quune copie des lignes sensorielles quil laissa. Ainsi considr, il est probable quil soit soumis lempire de volonts trangres et des plus indignes auxquelles il se serait associ dans le monde.

Mon Dieu ! sexclama mon collgue, impressionn. Une telle domination aprs la mort est-elle possible ?

Pourquoi ne le serait-elle pas ? la mort est la continuation de la vie et dans la vie, qui est ternelle, nous possdons ce que nous cherchons.

Attentif nos tudes de la mdiumnit, je faisais observer :

Si notre ami dpourvu de mmoire tait conduit jusqu lappareil mdiumnique, se manifesterait-il ainsi, ignorant lidentit qui lui est propre ?

Exactement. Et il aura besoin dun traitement affectueux comme nimporte quel alin mental commun. En sexprimant par un mdium qui lui offrira sa protection, il reprsentera pour tout orienteur spirituel terrestre la mme nigme que nous voyons actuellement.

cet instant, une entit lapparence dplorable passa prt de nous. Il sagissait dun homme lanc et triste, laissant voir son bras droit, paralys et dessch.

Rpondant mon regard interrogatif, le compagnon me dit seulement, limage de celui qui ne dispose plus de temps pour les commentaires fraternels :

Faites une auscultation. Observez par vous- mmes.

Je mapprochai de lami souffrant et, touchant son front lgrement, je perus son angoisse.

Dans les informations qui staient figes au sein de son monde mental, je sentis le drame intrieur.

Il avait t un costaud docker sur les quais, alcoo- lique invtr qui, certaines occasions, de retour la maison, giflait le visage de son vieux pre quand celui-ci lui reprochait sa manire dagir.

Incapable de rpliquer, le vieil homme, crachant du sang, maudissait, mchamment :

tre infme ! ton bras cruel sera transform en branche sche Maudit, sois-tu !

coutant de telles paroles qui se faisaient suivre dun terrible jet de force hypnotique, le misrable sen retournait la voie publique, influenc par la maldiction reue, sirotant de lalcool pour oublier.

Chancelant, il fut victime dun accident de tramway dans lequel il perdit son bras.

Il survcut pendant quelques annes, coagulant, cependant, lide dans sa propre pense que limprcation paternelle avait eu la force dun ordre vengeur simplantant dans le fond de son me et, de ce fait, aprs stre dsincarn, il a rcupr le membre autrefois mutil qui pend, dessch et inerte, son corps prisprital.

Pendant que je rflchissais, notre orienteur se rapprocha de nous et, percevant ce qui se passait, il expliqua :

Cest un cas de rajustement difficile, demandant du temps et de la tolrance.

Et caressant les paules du paralytique, il insista :

Notre ami se retrouve avec son esprit subjugu par le remords que la maldiction reue a sem en lui. Il a besoin de beaucoup de tendresse pour pouvoir se rtablir.

Sans me dsintresser du thme qui retenait notre attention, je demandai :

Si ce compagnon vient se servir de lorganisation mdiumnique, transmettra-t-il les sensations dont il se sent envahi au rcepteur humain ?

Oui, expliqua lAssistant, il refltera sur linstru- ment passif les impressions qui le possdent, dans les processus daimantation sur lesquels se basent les services dchange.

Il sourit, bienveillant, et ajouta :

Cela dit, ne nous perdons pas dans les cas particuliers. Chaque entit dsquilibre se trouvant parmi celles runies ici porte en elle dinquitantes expriences. Observons depuis un point de vue plus lev.

Et il me conduit en haut de la table o notre ami Raul

Silva allait commencer le service de la prire.

5

ASSIMILATION DE COURANTS MENTAUX

Il manquait seulement deux minutes pour arriver vingt heures quand le dirigeant spirituel, plus responsable, entra dans la petite pice.

Notre orienteur fit les prsentations.

Le frre Clmentino nous serra dans ses bras, accueillant.

La maison appartenait chacun dentre-nous, expli- qua-t-il, souriant. Nous pouvions donc agir notre aise dans la tche o nous nous trouvions engags.

cet instant, diverses entits de notre plan se placrent auprs des mdiums qui taient en service.

Clmentino se dirigea en direction de Raul Silva prs de qui il se posta en une rflexion muette.

Peu aprs, Aulus minvita utiliser le psychoscope et, ajustant la mise au point, il nous recommanda de pratiquer un examen soign.

Je fis la mise au point sur les compagnons incarns qui se trouvaient en concentration mentale, les percevant sous un aspect diffrent.

Cette fois, les vhicules physiques paraissaient comme sils avaient t des courants magntiques une tension leve.

Le systme nerveux, les centres glandulaires et les plexus mettaient une luminescence particulire. Et, se juxtaposant au cerveau, lesprit surgissait comme une sphre de lumire caractristique, offrant en chaque compagnon un potentiel dtermin de radiation.

Soulignant notre curiosit, lAssistant expliqua :

Lors de nimporte quelle tude mdiumnique, nous ne pouvons oublier que lindividualit spirituelle, dans la chair, habite dans la citadelle atomique du corps form par des moyens emprunts lambiance du monde. Sang, encphale, nerfs, peau, os et muscles reprsentent des matriaux qui sagglutinent entre eux pour la manifestation transitoire de lme sur la Terre, constituant son vtement temporaire selon les conditions o la pense se trouve.

cet instant, frre Clmentino posa sa main droite sur le front de lami qui commandait lassemble, apparaissant nos yeux plus humanis, presque obscur.

Le bienfaiteur spirituel qui nous dirige en ce moment, ajouta notre instructeur, nous semble plus lourd parce quil a diminu le ton vibratoire lev dans lequel il respire habituellement, le descendant au niveau de celui de Raul autant que cela lui est possible, pour le bnfice du travail qui dbute. Il influence maintenant la vie crbrale du dirigeant du centre, la manire dun mrite musicien manuvrant respectueusement un violon de grande valeur, dont il connat la fermet et lharmonie.

Nous remarqumes que la tte vnrable de Clmentino se mettait mettre des rayons fulgurants, en mme temps que le cerveau de Silva, sous les doigts du bienfaiteur, se nimbait dune luminosit intense, bien que diffrente.

Le mentor dsincarn se mit parler dune voix mouvante, implorant la Bndiction Divine avec des expressions qui nous taient familires, expressions que Silva transmettait galement voix haute, en leur imprimant de minimes variations.

Avec lmotion qui nous envahissait tous, un doux silence stablit durant quelques rapides minutes.

Des fils dune lumire brillante reliaient les compagnons de la table, nous laissant voir que la prire les runis- sait plus fortement entre eux.

Une fois la prire termine, je mapprochai de Silva.

Je dsirais examiner plus en profondeur les impres- sions qui prenaient dassaut son domaine physique, et job- servais alors tout le buste, y compris les bras et les mains, sous la vigoureuse onde de force qui lui hrissait la peau dans un phnomne de douce excitation, comme un agrable frisson . Cette onde de force reposait sur le plexus solaire o elle se transformait en un lumineux stimulus qui stendait par les nerfs jusquau cerveau partir duquel il se dversait par la bouche, sous forme de paroles.

Accompagnant mon analyse, lAssistant mexpliqua :

Le jaillissement de forces mentales de frre Clmentino agit sur lorganisation psychique de Silva, comme le courant dirig vers lampoule lectrique. Sappuyant sur le plexus solaire, il sest lev vers le systme neurocrbral, comme lnergie lectrique de lusine mettrice qui, atteignant lampoule, se rpand dans le filament incandescent, produisant le phnomne de la lumire.

Et le problme du voltage ? demandai-je, curieux.

Il na pas t oubli. Clmentino a adapt sa pense et son expression en accord avec la capacit de notre Raul et de lambiance qui lentoure, en sajustant ses possibilits, de la mme faon que llectricien contrle la projection dnergie selon le rseau des lments rceptifs.

Et souriant :

Chaque rceptacle humain reoit en conformit avec la structure qui lui est propre.

Les comparaisons dAulus suggraient de belles ques- tions. La liaison lectrique gnre de la lumire dans lampoule. Et alors ? Le contact spirituel improvisait galement, bien entendu, comme nous lavions conclu, des forces qui se dversaient du cerveau et de la bouche de Silva, sous la forme de paroles et de rayons lumineux

Linstructeur perut mon questionnement muet et sempressa dexpliquer :

Lampoule lintrieur du renflement de laquelle se fait la lumire projette partir delle-mme les photons qui sont des lments vivants de la Nature, vibrant dans lespace physique , travers les mouvements qui leur sont particuliers, et notre me, dans lintimit de laquelle est traite lide irradiante, lance hors delle les principes spirituels condenss dans la force pondrable et multiple de la pense, principes avec lesquels nous influons dans lespace mental . Les mondes agissent les uns sur les autres par les irradiations quils mettent et les mes sinfluencent mutuellement par lintermdiaire des agents mentaux quelles produisent.

La parole sereine et prcise de lorienteur nous obligeait la mditation, bien que rapidement.

Les remarques claires concernant lnergie mentale me conduisaient de prcieuses rflexions.

Alors, la pense nchappait pas aux ralits du monde corpusculaire, pensai-je en moi-mme.

Comme nous procdions sur la Terre dintressantes observations concernant la chimie de la matire dense, lui reliant les units atomiques, le domaine de lesprit offrait de larges espaces ltude de ses combinaisons Des penses de cruaut, de rvolte, de tristesse, damour, de comprhension, desprance ou dallgresse auraient une nature diffrente, avec des caractristiques et des poids propres, condensant ou rendant lme plus thre, en plus den dfinir les qualits magntiques Londe mentale possderait des coefficients dtermins de force dans la concentration silencieuse, dans le verbe extrioris ou dans la parole crite

Une fois encore, je comprenais de cette manire, et sans la moindre ombre, que nous sommes naturellement victimes ou bnficiaires de nos propres crations, selon les courants mentaux que nous projetons, nous rduisant en esclavage par des engagements avec larrire-garde de nos expriences ou nous librant pour lavant-garde du progrs, conformment nos dlibrations et activits, en harmonie ou en dsharmonie avec les Lois ternelles

Mais le monologue ne devait pas se poursuivre. Notre orienteur, rpondant aux objectifs qui avaient amen notre prsence dans ce centre, minvita de nouvelles observa- tions :

Avez-vous remarqu la communion entre Clmentino et Silva au moment de la prire ?

Face notre expectative dapprentis, il continua :

Nous avons vu ici le phnomne de la parfaite assimilation de courants mentaux qui prside habituellement pratiquement tous les faits mdiumniques. Afin de faciliter la rflexion, comparons lorganisation de Silva, notre compagnon incarn, un appareil rcepteur tels que ceux que nous connaissons sur la Terre, dans les domaines de la radiophonie. Lmission mentale de Clmentino, condensant sa pense et sa volont, enveloppe Raul Silva dans une profusion de rayons qui atteignent son champ intrieur, premirement par les pores qui sont des millions dantennes sur lesquelles cette mission acquiert laspect des impressions faibles et indcises. Ces impressions sappuient sur les centres du corps spirituel qui tiennent le rle de condensateurs, atteignent immdiatement les cbles du systme nerveux, jouant le rle de prcieuses bobines dinduction, saccumulant ici en un clin dil, et se reconstituant automatiquement dans le cerveau o nous possdons des centaines de centres moteurs, pareil un miraculeux clavier dlectroaimants, relis les uns aux autres. Sur les points dappui dynamiques de ces derniers seffectuent les actions et les ractions mentales, qui dterminent les vibrations cratives travers la pense ou la parole, lencphale tant considr comme une puissante station mettrice et rceptrice, et la bouche comme un prcieux haut-parleur. De tels stimuli se manifestent encore par le mcanisme des mains et des pieds ou par les impressions des sens et des organes qui travaillent limage de grues ou de conducteurs, de transformateurs et danalystes, sous la commande directe de lesprit.

Lexplication ne pouvait tre plus simple, malgr tout, elle offrait loccasion de plus amples questionnements.

Alors nous avons ici la technique de la pense elle- mme ? demanda Hilario, avec intrt.

Pas exactement, rpondit notre interlocuteur. La pense qui nous est exclusive scoule sans interruption de notre champ crbral, comme les ondes magntiques et calorifiques qui nous sont particulires, et nous lutilisons normalement, actionnant les recours dont nous disposons.

Cependant, ce ne sera pas si facile dtablir la diffrence entre la cration mentale qui nous appartient et celle qui sincorpore notre esprit fit remarquer mon collgue intrigu.

Votre affirmation a besoin de base, sexclama lAssistant. Toute personne qui sait manier sa propre atten- tion observera le changement, du fait que notre pense vibre un certain niveau de frquence quand elle se concrtise dans notre manire spciale dexpression, dans le cercle des habitudes et des points de vue, des modes et des styles qui nous sont particuliers.

Et, de bonne humeur, il commenta :

Pour les sujets de cet ordre, il est indispensable de procder avec beaucoup dattention dans le jugement, parce que pendant que nous affinons le critre par le modle ter- restre, nous possdons une vie mentale presque toujours parasitaire du fait que nous dissimulons londe de la pense qui nous est propre, afin de reflter et dagir avec les ides prconues consacres ou avec le pragmatisme des coutumes prtablies, qui sont des cristallisations mentales dans le temps, ou avec les modes du jour et les opinions de nos proches qui constituent une accommodation facile au moindre effort. Cependant, il suffit que nous nous atta- chions aux exercices de la mditation, ltude difiante et lhabitude de discerner, pour que nous comprenions o se situe notre niveau de pense, identifiant ainsi avec nettet les courants spirituels que nous nous mettons assimiler.

Hilario pensa quelques instants et, imprimant sa physionomie le contentement de celui qui a fait une impor- tante dcouverte, il dit avec satisfaction :

Maintenant, je perois comment les phnomnes mdiumniques peuvent surgir en de simples situations de la vie, tant dans les faits remarquables de la gnialit que dans les drames quotidiens

Oui, oui insista lorienteur, maintenant proccup par le temps que notre conversation prenait. La mdiumnit est un don inhrent tous les tres comme la facult de respirer, et chaque crature assimile les forces suprieures ou infrieures avec lesquelles elle entre en syntonie. Cest pour cela que le Divin Matre nous recommanda la prire et la vigilance, afin que nous ne tombions pas dans les suggestions du mal, car la tentation est le fil de forces vives qui manent de notre personne, captant les lments qui leur sont similaires et tissant, ainsi, autour de notre me, un pais rseau dimpulsions, parfois irrsistibles.

Et cherchant un endroit qui lui reviendrait dans les travaux en cours, il ajouta :

tudions en travaillant. Le temps utilis au service est une bndiction que nous thsaurisons, au profit de notre propre bnfice, pour toujours.

6

PSYCHOPHONIE CONSCIENTE

Les travaux du centre se droulaient harmonieusement.

Trois gardes spirituels entrrent dans la salle, conduisant un malheureux frre pour recevoir le secours du groupe.

Ctait un infortun clibataire dsincarn qui navait pas conscience de sa propre situation.

Incapable de voir les gardes qui lamenaient, il avan- ait la manire dun sourd et aveugle, pouss par des forces quil ne parvenait pas identifier.

Cest un malheureux obsesseur quils viennent de retirer du milieu auquel il sadapte depuis longtemps, nous apprit Aulus, compatissant. Il sest dsincarn en pleine vitalit organique, aprs stre puis dans une folie festive. Une intoxication ltale rduisit son corps un cadavre, alors quil ne possdait pas le moindre signal de prparation pour se rapprocher des vrits de lesprit.

Et comme quelquun qui connaissait dj les particu- larits du secours fournir qui, certainement, avait t pr- par par avance, il continua en expliquant :

Regardez. Cest un tre qui se dplace dans ses propres tnbres, amen ici sans savoir le chemin suivi par ses propres pieds, comme nimporte quel alin mental en situation grave. Ayant quitt son enveloppe de chair avec la pense prise de passion pour une de nos surs, aujourdhui torture et infirme qui se syntonisa avec lui au point de le retenir auprs delle par les afflictions et les larmes, il se mit vampiriser son corps. La perte du vhicule physique, dans la dficience spirituelle o il se trouvait, le laissa intgralement dboussol, tel un naufrag au cur de la nuit. Cependant, sadaptant lorganisme de la femme aime quil commena obsder, il trouva en elle un nouvel instrument de sensation, voyant par ses yeux, coutant par ses oreilles, de nombreuses fois parlant par sa bouche et se revitalisant avec les aliments communs quelle absorbait. Il y a pratiquement cinq ans que ces deux-l vivent dans cette symbiose. Cependant, la jeune femme, prsent sous-alimente et perturbe, accuse dimportants dsquilibres organiques. La malade ayant sollicit notre concours, nous sommes contraints de les aider tous les deux. Afin quelle gurisse des phobies qui lassaillent prsentement, phobies qui sont le reflet de la pense de cet homme, pouvant face aux ralits de lesprit, il est ncessaire de procder lloignement des fluides qui entourent notre amie, comme la colonne, affaiblie par lembrassade asphyxiante du lierre, a besoin dtre nettoye au profit du rajustement.

Dans la pause qui sen suivit, les gardiens, obissant aux dcisions de Clmentino, placrent le souffrant aux cts dEugnie.

Le mentor du centre sapprocha delle et appliqua des forces magntiques sur son cortex crbral, aprs avoir pro- jet plusieurs faisceaux de rayons lumineux sur la rgion tendue de la glotte.

Nous notmes quEugnie-me scartait du corps, se maintenant auprs de lui, quelques centimtres de distance, pendant que, soutenu par les amis, le visiteur sasseyait trs prs, se penchant sur lquipement mdiumnique auquel il se juxtaposa, limage de quelquun se penchant par une fentre.

Face la situation, je me souvins des oprations du monde vgtal o une plante se dveloppe grce une autre, et je compris que cette association pourrait tre compare un subtil processus de greffe neuropsychique.

Des soupirs de soulagement slevrent du thorax mdiumnique qui, pendant quelques instants, se montra un petit peu agit.

Jobservai que de lgers fils brillants reliaient le front dEugnie, dlie du vhicule physique, au cerveau de len- tit qui se communiquait.

Parce que je lui adressai un regard interrogateur et surpris, Aulus expliqua, serviable :

Cest le phnomne de la psychophonie consciente ou travail des mdiums parlant. Bien que gouvernant les forces dEugnie, le pensionnaire infirme de notre plan demeure sous son contrle. Il saimante elle par un courant nerveux travers lequel notre sur sera informe de tous les mots quil mentalise et prtend dire. Effectivement, il prend provisoirement le contrle de lorgane vocal de notre amie, sappropriant son monde sensoriel, parvenant voir, entendre et rflchir avec un certain quilibre, par lintermdiaire des nergies dEugnie, mais celle-ci tient fermement les rnes de sa propre volont, agissant comme si elle tait une infirmire acceptant les caprices dun malade, dans lobjectif de laider. Mais ce caprice doit tre limit car, consciente de toutes les intentions de linfortun compagnon qui elle a prt son vhicule physique, notre amie se rserve le droit de le corriger la premire inconvenance. Par le courant nerveux, elle connatra les mots en formation, les apprciant auparavant du fait que les impulsions mentales de lEsprit percutent la pense dEugnie comme de vri- tables marteaux. Ainsi, elle peut empcher le moindre abus, surveillant ses intentions et ses expressions, parce quil est question dune entit qui lui est infrieure, par la perturbation et par la souffrance o elle se trouve, et au niveau de laquelle elle ne doit pas sabandonner si elle veut tre utile. LEsprit dans le trouble est un alin mental requrant de laide. Dans les sances de charit, comme celle o nous nous trouvons, le premier secouriste est le mdium qui le reoit, mais si ce secouriste tombe dans le niveau vibratoire du ncessiteux qui demande son aide, il y a peu despoir que son soutien soit efficace. Le mdium, donc, quand il est int- gr dans les responsabilits quil pouse, a le devoir de collaborer la prservation de lordre et la respectabilit de louvrage dassistance aux dsincarns, leur permettant ainsi la libre manifestation seulement jusquau point o cette manifestation ne se heurte pas lharmonie ncessaire au groupe et la dignit indispensable dans la pice.

Alors, allgua Hilario, dans ces travaux, le mdium ne se maintient jamais longue distance du corps

Non, chaque fois que leffort se rfre des entits en dsajustement, lintermdiaire ne doit pas trop sabsenter Avec un dment la maison, lloignement est dangereux, mais si notre demeure est protge par des amis conscients de leurs responsabilits, nous pouvons nous promener assez loin pendant que notre domicile restera gard avec sret. Dans laide aux frres dsquilibrs, notre prsence est un impratif des plus logiques.

Il fixa Eugnie, proccupe et vigilante, au pied de linfirme qui commenait parler, et dit :

Si cela se fait ncessaire, notre amie pourra reprendre son propre corps en un clin dil. Tous les deux se trouvent dans une association momentane o celui qui se communique reprsente laction, mais dans laquelle le mdium personnifie la volont. Dans tous les domaines de travail, il est naturel que le suprieur soit responsable de la direction de linfrieur.

Le visiteur passa une main sur le visage dans un geste de soulagement et scria, transform :

Je vois ! Je vois ! Mais par quel enchantement me retenez-vous ici ? Quelles menottes mattachent ce corps pesant ?

Et accentuant son expression de surprise, il poursuivit :

Quel est lobjectif de cette assemble plonge dans un funbre silence ? Qui ma amen ? Qui ma amen ? !

Nous vmes quEugnie, hors de son vhicule dense, coutait toutes les paroles qui schappaient de sa bouche, transitoirement occup par le plerin des tnbres, les archivant, de manire automatique, dans le centre de la mmoire.

Le souffrant, dit lAssistant, convaincu, revit ses propres sens et smerveille au contact des forces nerveuses du mdium. Il se plaint des chanes qui le retiennent, chanes qui proviennent, pour cinquante pour cent, de leffort dEugnie. De cette manire, il sapparente un malade sous contrle, ce qui est indispensable.

Et si notre sur venait relcher son autorit ? demanda Hilario, curieux.

Elle ne serait pas en condition de lui fournir des bienfaits concrets parce qualors, elle serait descendue jusquau niveau dgarement de ce mendiant de lumire que nous nous proposons daider, expliqua notre instructeur, avec calme.

Et dans une image heureuse pour illustrer le sujet, il ajouta :

Un mdium passif, dans de telles circonstances, peut tre compar une table de travail chirurgical, retenant linfirme qui ncessite un concours mdical. Si le meuble spcialis ne possde pas fermet et humilit, nimporte quelle intervention sera dans tous les cas impossible.

Mais notre amie peroit-elle, consciemment, lentit qui sassocie son rceptacle physique avec autant de clart que nous ? demandai-je mon tour, rpondant mes objectifs dapprentissage.

Dans le cas dEugnie, cela ne se produit pas, dit Aulus, avec tolrance, parce que son effort dans la prservation de ses propres nergies et son intrt dans la prservation de laide avec tout le coefficient de ses possibilits ne lui permettent pas la concentration mentale ncessaire pour surprendre sa forme extrieure. Cependant, les afflictions et les indispositions de lami secouru se reproduisent en elle. Elle ressent sa douleur et son excitation, enregistrant sa souffrance et son mal-tre.

Au fur et mesure que stendait notre conversation, linfirme criait, extrmement agressif :

Nous trouverions-nous par hasard dans un tribu- nal ? Pourquoi une rception aussi trange que a quand je suis limportun qui comparat ? Personne ne moffense, moi, Liborio dos Santos, sans consquence

Comme si sa conscience le torturait travers des crations intrieures quil ne nous tait pas donn de perce- voir, il vocifrait, frntique :

Qui maccuse davoir spoli ma mre, la laissant labandon ? Je ne suis pas coupable des preuves des autres Ne serais-je pas, par hasard