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C haque 9 mai, est célébrée la fête de l’Europe, en tant qu’Ambassadeur de l’UE au Burkina Faso, que pouvez-vous nous dire sur cette célébration ? Chaque année, l’Union Européenne célèbre le 9 mai, le «jour de l’Europe» ou le «Schuman day». Cette journée rappelle à tous les Européens le 9 mai 1950, lorsque Robert Schuman, à l’époque Ministre français des Affaires étrangères, a prononcé un discours fondateur au Quai d’Orsay, invitant les pays européens à mettre désormais ensemble leurs ressources pour faire la paix et assurer le dévelop- pement du continent, au lieu de se faire la guerre. Il faut dire qu’en 1950, l’Europe sortait tout juste d’un des conflits les plus rava- geurs de son histoire, la seconde guerre mondiale, qui ruina de 1939 à 1945, le continent tout entier. Sur cette base, les six pays fondateurs que sont l’Allemagne, la Belgique, la France, les Pays Bas, le Luxembourg et l’Italie, ont décidé en 1951 de mettre en com- mun les ressources qui avaient été à l’origine de la guerre, c’est-à- dire le charbon et l’acier, puis en 1957, de créer par le traité de Rome, la Communauté économi- que européenne (CEE). Depuis, l’Europe s’est transformée, élar- gie, et est devenue l’Union euro- péenne, une union qui, depuis le traité de Lisbonne en 2007, est devenue un acteur global puissant, qui parle d’une seule voix sur la scène internationale. Que prévoyez-vous comme activi- tés à l’occasion de cette commé- moration au Burkina Faso ? La journée de l’Europe est l’occa- sion pour la Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso et les Etats membres ici représentés, de faire le point de nos relations et de notre coopération avec nos parte- naires burkinabè. Plusieurs mani- festations sont prévues à cette occasion, comme la traditionnelle réception du 9 mai, des conféren- ces dans des écoles et universités, la Semaine européenne du cinéma… Comment se porte l’UE aujourd’hui, répond-elle à ses objectifs initiaux ? On peut considérer que l’UE aujourd’hui, se trouve « à la croi- sée des chemins ». Il y a des for- ces de cohésion et aussi, il faut le reconnaître, des interrogations, sinon des forces centrifuges. Dans certains Etats-membres de l’Union, des élections ont porté aux affaires des personnalités pro- européennes. Mais cela n’a pas été le cas dans d’autres Etats-mem- bres. On voit apparaître du scepti- cisme, des questions sur le projet européen tel que défini initiale- ment. Il y a une perte de la dyna- mique initiale. Les prochaines élections des députés au Parlement européen, l’an pro- chain, seront l’occasion d’un débat dans tous les pays de l’UE, sur ce qu’est le projet européen, sur ce qui intéresse les citoyens européens, leur intérêt à vivre selon des normes communes, le type de relation de l’UE avec le reste du monde, sur le plan com- mercial, sécuritaire, et de l’aide au développement. Dans ce contexte, quelle est la nature des relations qui existent entre l’UE et le Burkina Faso ? L’UE et le Burkina Faso sont deux partenaires très proches. La visite que doit effectuer à Bruxelles en juin prochain le Président du Faso à l’occasion des Journées euro- péennes du développement (JED), témoigne de l’excellence de ces relations. Ce partenariat n’a cessé de se renforcer ces dernières années. Les relations entre l’UE et le Burkina Faso ne sont pas seule- ment des relations de coopération au développement, elles sont aussi et d’abord basées sur des valeurs communes. Parce que le Burkina partage avec l’UE les valeurs de l’Etat de droit, de la bonne gouver- nance, sur tout ce qui permet l’ef- ficacité des politiques publiques au service des citoyens. Ce partenariat est particulièrement fort dans le domaine de la coopéra- tion au développement. Cela se traduit par les engagements pris par le Commissaire européen pour l’aide au développement, Neven Mimica, en décembre 2016 à Paris, lors de la conférence sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). L’UE y a annoncé un appui, sur la période de ce plan, 2016-2020, de plus de 800 millions d’euros. Aujourd’hui, nous sommes au-delà de ce mon- tant, grâce à des actions nouvelles. Au titre du Fonds Fiduciaire d’ur- gence pour l’Afrique nous appor- tons un appui de 50 millions EUR au Programme d’Urgence pour le Sahel (PUS), qui doit être signé à Bruxelles très prochainement. D’autres actions nouvelles de l’UE avec le Burkina Faso concernent la promotion de la transformation locale des produits agricoles, avec le Programme VAFA (Valeur ajou- tée des filières agricoles, 28 mil- lions EUR, signé en avril 2018), le soutien aux femmes, l’appui au secteur privé et au commerce. Coopération XLV e ANNEE 8 L’OBSERVATEUR PAALGA N° 9604 DU MERCREDI 09 AU JEUDI 10 MAI 2018 Fête de l’Europe «L’Union européenne est le premier partenaire du Burkina Faso» (Chef de la délégation de l’UE, Jean Lamy) Aujourd’hui 9 mai, est célébrée partout dans le monde, la fête de l’Europe encore appelée «Schuman day». Que signifie ce jour pour le vieux continent ? Comment se porte Union européenne (UE) aujourd’hui? Où en sont les relations entre l’UE et le Burkina Faso ? Autant de questions auxquelles l’Ambassadeur Jean Lamy, chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Burkina a bien voulu répondre dans l’entretien qu’il nous a accordé. Pour l’Ambassadeur Lamy, les relations euro-burkinabè sont excellentes, ce qui fait de l’UE le premier partenaire du Burkina Faso. C’était le mercredi 2 mai dans les locaux de l’institution à Ouagadougou. Jean Lamy, Ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso L’agriculture et l’autonomisation des femmes sont des secteurs activement soutenus par l’UE au Burkina Faso Suite page 17

Fête de l’Europe «L’Union européenne est le premier partenaire du … · 2018-05-11 · L’OBSERVATEUR PAALGA N° 9604 DU MERCREDI 09 AU JEUDI 10 MAI 2018 Coopération 17

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Page 1: Fête de l’Europe «L’Union européenne est le premier partenaire du … · 2018-05-11 · L’OBSERVATEUR PAALGA N° 9604 DU MERCREDI 09 AU JEUDI 10 MAI 2018 Coopération 17

Chaque 9 mai, est célébrée lafête de l’Europe, en tant

qu’Ambassadeur de l’UE auBurkina Faso, que pouvez-vousnous dire sur cette célébration ?

Chaque année, l’UnionEuropéenne célèbre le 9 mai, le«jour de l’Europe» ou le«Schuman day». Cette journéerappelle à tous les Européens le 9mai 1950, lorsque RobertSchuman, à l’époque Ministrefrançais des Affaires étrangères, aprononcé un discours fondateur auQuai d’Orsay, invitant les payseuropéens à mettre désormaisensemble leurs ressources pourfaire la paix et assurer le dévelop-pement du continent, au lieu de sefaire la guerre. Il faut dire qu’en1950, l’Europe sortait tout justed’un des conflits les plus rava-geurs de son histoire, la secondeguerre mondiale, qui ruina de1939 à 1945, le continent toutentier. Sur cette base, les six paysfondateurs que sont l’Allemagne,la Belgique, la France, les PaysBas, le Luxembourg et l’Italie, ontdécidé en 1951 de mettre en com-mun les ressources qui avaient étéà l’origine de la guerre, c’est-à-dire le charbon et l’acier, puis en

1957, de créer par le traité deRome, la Communauté économi-que européenne (CEE). Depuis,l’Europe s’est transformée, élar-gie, et est devenue l’Union euro-péenne, une union qui, depuis letraité de Lisbonne en 2007, estdevenue un acteur global puissant,qui parle d’une seule voix sur lascène internationale.

Que prévoyez-vous comme activi-tés à l’occasion de cette commé-moration au Burkina Faso ?

La journée de l’Europe est l’occa-sion pour la Délégation de l’Unioneuropéenne au Burkina Faso et lesEtats membres ici représentés, defaire le point de nos relations et denotre coopération avec nos parte-naires burkinabè. Plusieurs mani-festations sont prévues à cetteoccasion, comme la traditionnelleréception du 9 mai, des conféren-ces dans des écoles et universités,la Semaine européenne ducinéma…

Comment se porte l’UEaujourd’hui, répond-elle à sesobjectifs initiaux ?

On peut considérer que l’UE

aujourd’hui, se trouve « à la croi-sée des chemins ». Il y a des for-ces de cohésion et aussi, il faut lereconnaître, des interrogations,sinon des forces centrifuges. Danscertains Etats-membres del’Union, des élections ont portéaux affaires des personnalités pro-européennes. Mais cela n’a pas étéle cas dans d’autres Etats-mem-bres. On voit apparaître du scepti-cisme, des questions sur le projeteuropéen tel que défini initiale-ment. Il y a une perte de la dyna-mique initiale. Les prochainesélections des députés auParlement européen, l’an pro-chain, seront l’occasion d’undébat dans tous les pays de l’UE,sur ce qu’est le projet européen,sur ce qui intéresse les citoyenseuropéens, leur intérêt à vivreselon des normes communes, letype de relation de l’UE avec lereste du monde, sur le plan com-mercial, sécuritaire, et de l’aide audéveloppement.

Dans ce contexte, quelle est lanature des relations qui existententre l’UE et le Burkina Faso ?

L’UE et le Burkina Faso sont deuxpartenaires très proches. La visiteque doit effectuer à Bruxelles enjuin prochain le Président du Fasoà l’occasion des Journées euro-péennes du développement (JED),témoigne de l’excellence de cesrelations. Ce partenariat n’a cesséde se renforcer ces dernièresannées. Les relations entre l’UE etle Burkina Faso ne sont pas seule-ment des relations de coopérationau développement, elles sont aussiet d’abord basées sur des valeurscommunes. Parce que le Burkinapartage avec l’UE les valeurs del’Etat de droit, de la bonne gouver-nance, sur tout ce qui permet l’ef-

ficacité des politiques publiquesau service des citoyens. Ce partenariat est particulièrementfort dans le domaine de la coopéra-tion au développement. Cela setraduit par les engagements prispar le Commissaire européen pourl’aide au développement, NevenMimica, en décembre 2016 àParis, lors de la conférence sur lefinancement du Plan national dedéveloppement économique etsocial (PNDES). L’UE y aannoncé un appui, sur la périodede ce plan, 2016-2020, de plus de800 millions d’euros. Aujourd’hui,nous sommes au-delà de ce mon-tant, grâce à des actions nouvelles.Au titre du Fonds Fiduciaire d’ur-gence pour l’Afrique nous appor-tons un appui de 50 millions EURau Programme d’Urgence pour leSahel (PUS), qui doit être signé àBruxelles très prochainement.D’autres actions nouvelles de l’UEavec le Burkina Faso concernent lapromotion de la transformationlocale des produits agricoles, avecle Programme VAFA (Valeur ajou-tée des filières agricoles, 28 mil-lions EUR, signé en avril 2018), lesoutien aux femmes, l’appui ausecteur privé et au commerce.

Coopération XLVe ANNEE8

L’OBSERVATEUR PAALGA N° 9604 DU MERCREDI 09 AU JEUDI 10 MAI 2018

Fête de l’Europe«L’Union européenne est le premier

partenaire du Burkina Faso» (Chef de la délégation de l’UE, Jean Lamy)

Aujourd’hui 9 mai, est célébrée partout dans le monde, la fête de l’Europe encore appelée «Schuman day». Quesignifie ce jour pour le vieux continent ? Comment se porte Union européenne (UE) aujourd’hui? Où en sont lesrelations entre l’UE et le Burkina Faso ? Autant de questions auxquelles l’Ambassadeur Jean Lamy, chef de laDélégation de l’Union européenne (UE) au Burkina a bien voulu répondre dans l’entretien qu’il nous a accordé. Pourl’Ambassadeur Lamy, les relations euro-burkinabè sont excellentes, ce qui fait de l’UE le premier partenaire duBurkina Faso. C’était le mercredi 2 mai dans les locaux de l’institution à Ouagadougou.

Jean Lamy, Ambassadeur, chefde la Délégation de l’Unioneuropéenne au Burkina Faso

L’agriculture et l’autonomisation des femmes sont des secteursactivement soutenus par l’UE au Burkina Faso

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L’OBSERVATEUR PAALGA N° 9604 DU MERCREDI 09 AU JEUDI 10 MAI 2018

Coopération 17XLVe ANNEE

Sans oublier les secteurs tradition-nels de coopération de l’Union,qui sont la gouvernance, la santé,l’eau et l’assainissement, l’agri-culture et la sécurité alimentaire.

L’UE soutient fortement lePNDES mais quelle appréciationfaites-vous de ce plan de dévelop-pement?

Le PNDES est le référentiel dedéveloppement du pays, sur lequelnous nous basons pour alignernotre coopération. C’est le caspour tous les partenaires techni-ques et financiers (PTF), dontl’UE assure en ce moment la pré-sidence de ce qu’on appelle “latroïka” des PTF. Nous avons undialogue continu avec le gouver-nement burkinabè, articulé, autourde la mise en œuvre du PNDES,dans le cadre des quatorze groupessectoriels de dialogue. En juilletprochain, le gouvernement vaorganiser une importante confé-rence internationale de suivi duPNDES, à laquelle l’UE partici-pera bien entendu. Il s’agira lorsde cette conférence de regarderensemble l’état d’avancement dece plan de développement, lescadres de gouvernance des politi-ques publiques lancés par le gou-vernement pour sa mise en œuvre,les mesures d’accompagnementprises par les partenaires techni-ques et financiers.

En attendant cette rencontre,quel est votre point de vue sur lePNDES ?

Nous constatons que le gouverne-ment tient le rythme. Il respecte cequ’il avait prévu dans sa feuille deroute pour la mise en œuvre duPNDES. Certes, les résultats nesont pas toujours aussi rapides quesouhaité dans tous les secteurs.Mais globalement, il y a un pro-cessus dynamique, en ordre demarche. Le Premier ministre amentionné récemment devantl’Assemblée nationale nombre derésultats concrets, parmi lesquelsl’augmentation du taux d’accès àl’eau potable des populations par-tout dans le pays, la gratuité dessoins de la mère et de l’enfant, desaméliorations significatives dansle secteur de l’agriculture... Lespartenaires techniques et finan-ciers sont très heureux d’aider àl’atteinte de ces résultats, notam-

ment, s’agissant de l’Union euro-péenne, par son appui budgétairesectoriel.Notre aide est mise en oeuvre dedifférentes façons. Il y a d’unepart l’aide-projet, comme parexemple, l’appui à la constructionde la centrale solaire photovoltai-que de Zagtouli, avec l’AFD.Mais il y a aussi des appuis géné-riques, si je puis dire, sous formebudgétaire, qui sont accordés augouvernement burkinabè pourl’aider à mettre en œuvre ses poli-tiques publiques dans les secteursde la santé, de l’agriculture dura-ble, de la sécurité alimentaire et del’eau, de la gouvernance, et main-tenant pour la mise en œuvre duPUS.

On sait que l’UE intervient dansplusieurs secteurs, mais lesquelssont prioritaires ?

En plus des secteurs que je viensde mentionner, il y a des actionsnouvelles, plus particulièrementdans les domaines suivants : lasécurité, la justice, l’appui à lapolitique du gouvernement enmatière de genre, l’appui auParlement, pour renforcer sescompétences de contrôle del’Exécutif. Nous souhaitons aussiintensifier l’appui au secteur privéà travers une approche nouvelle,qui consiste à regarder davantageles cadres de réformes sectorielset les conditions de l’investisse-ment. L’expérience a montré queles projets les plus pérennes, nesont pas ceux qui sont financés à100% par l’aide au développe-ment, mais ceux qui organisent lemieux les rôles des différentsacteurs, entre l’Etat qui fixe lespolitiques et le cadre de gouver-nance, et les opérateurs privés ounon-étatiques, qui investissent oumettent en œuvre les actions.

Parlons du commerce bilatéral,quelle est la nature des relationsentre l’UE et le Burkina ?

Le commerce bilatéral entre l’UEet le Burkina Faso est important.L’Union européenne est à la fois lepremier client des exportationsburkinabè (78% des exportationsburkinabè) et le premier fournis-seur du Burkina Faso (32% desimportations du pays). Les princi-paux produits d’exportation duBurkina Faso vers l’UnionEuropéenne sont le coton, les oléa-

gineux (huile de coton, beurre dekarité), les fruits. Par exemple,grâce à la politique d’accompagne-ment mise en place, le BurkinaFaso, avec l’aide de l’UE, a obtenurécemment l’autorisation d’expor-ter son miel vers le marché euro-péen, fort de 500 millions deconsommateurs. Les relationscommerciales entre l’Union euro-péenne et le Burkina Faso rentrentdans le cadre de ce qu’on appellel’Accord de PartenariatEconomique (APE) entre l’UE etl’Afrique de l’Ouest. Cet Accordpermet de faciliter les échangesdans les deux sens. Récemment,deux pays d’Afrique de l’Ouest, leGhana et la Côte d’Ivoire, ont sou-haité conclure des accords intéri-maires avec l’UE dans le cadre del’APE, pour faciliter leurs exporta-tions vers l’Union.

Et au niveau régional, commentl’UE intervient ?

L’UE soutient l’intégration régio-nale de l’Afrique de l’Ouest, à tra-vers l’UEMOA et la CEDEAO,mais accorde aussi un appui spéci-fique au G5 Sahel, en particulierdans le domaine de la sécurité.Deux réunions importantes vont setenir à Bruxelles. D’une part le 18juin, une nouvelle rencontre UE-G5 Sahel va se tenir, MmeFederica Mogherini, Chef de ladiplomatie européenne, rencon-trera les cinq ministres desAffaires étrangères des pays du G5Sahel. D’autre part le 8 juin, àBruxelles également, de hauts res-ponsables de l’UE, des représen-tants de l’UEMOA et la CEDEAOet des représentants des seize paysd’Afrique de l’Ouest concernés, seréuniront pour discuter des orien-tations stratégiques duProgramme Indicatif Régional del’aide de l’UE à l’Afrique de

l’Ouest, fort de plus d’un milliardd’euros que l’UE consacre à larégion jusqu’en 2020, et dont leBurkina Faso bénéfice, bien sûr.Ceci traduit aussi un accent nou-veau qui est mis sur les conditionséconomiques de l’aide, à traversun nouvel outil dont l’Union euro-péenne se dote maintenant et quis’appelle le Plan d’investissementextérieur. Ce plan va permettred’aller plus loin que l’aide publi-que au développement classique,en identifiant davantage ce qu’onappelle les filières de compétiti-vité, pour une transformation plusnationale des produits. L’objectifest de renforcer tous les moteursdu développement comme l’inves-tissement et le commerce, et passeulement l’aide, qui ne peut etdoit être un adjuvant, un cataly-seur.

Et s’agissant de l’aide de l’UE ausecteur privé ?

Nous sommes en train de formali-ser ces jours-ci un Forum européendes affaires au Burkina Faso(FEAB), qui doit permettre à desentreprises européennes et à desentreprises burkinabè de mieuxéchanger pour le développementde leurs activités respectives, àl’image de ce qui a été fait avecsuccès dans deux pays voisins, laCôte d’Ivoire et le Ghana. L’idéeest d’avoir, de façon générale etsecteur par secteur, un dialogue surl’environnement des affaires avecle gouvernement burkinabè et lesacteurs économiques concernés.Nous fondons beaucoup d’espoirsur les perspectives qu’offrira leFEAB pour dynamiser encore leséchanges entre le Burkina Faso etl’Europe n

Interview réalisée parAkodia Ezékiel Ada

J. Benjamine Kaboré

Lors de la réunion de Paris pour le financement du PNDES en décembre 2016 , l’UE était au côté du Burkina

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