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WSH_Guidelines_DrinkingWater_Quality-fr.doc DIRECTIVES DE QUALITE POUR L’EAU DE BOISSON TROISIEME EDITION Volume 1 Recommandations ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE Genève 2004

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    DIRECTIVES DE QUALITE POUR LEAU DE BOISSON

    TROISIEME EDITION

    Volume 1

    Recommandations

    ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE

    Genve

    2004

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    Catalogage la source : Bibliothque de lOMS

    Organisation mondiale de la Sant Directives de qualit pour leau de boisson. Vol. 1 : 3e d.

    1. Eau potable normes 2. Eau normes 3. Qualit de leau normes 4. Directives I. Titre ISBN 92 4 154638 7 (Classification NLM : WA 675)

    Organisation mondiale de la Sant 2004

    Tous droits rservs. Les publications de lOrganisations mondiale de la Sant peuvent tre obtenues auprs du Service Marketing et diffusion, Organisation mondiale de la Sant, 20 avenue Appia, 1211 Genve 27, Suisse (tl. : +41 22 791 2476 ; tlcopie : +41 22 791 4857 ; courriel : [email protected]). Les demandes dautorisation de reproduire ou de traduire les publications de lOMS, des fins commerciales ou non, doivent tre adresses au Bureau des Publications, ladresse figurant ci-dessus (tlcopie : +41 22 791 4806 ; courriel : [email protected]).

    Les appellations employes dans cette publication et la prsentation des donnes qui y figurent nimpliquent de la part de lOrganisation mondiale de la Sant aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorits, ni quant au trac de leurs frontires ou limites. Les lignes en pointill sur les cartes reprsentent des frontires approximatives dont le trac peut ne pas avoir fait lobjet dun accord dfinitif.

    La mention de firmes et de produits commerciaux nimplique pas que ces firmes et produits sont agrs ou recommands par lOrganisation mondiale de la Sant de prfrence dautres. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique quil sagit dun nom dpos.

    LOrganisation mondiale de la Sant ne garantit pas lexhaustivit et lexactitude des informations contenues dans la prsente publication et ne saurait tre tenue responsable de tout prjudice subi la suite de leur utilisation.

    Maquette ralise par Minimum graphics Composition par SNP Best-set, Compositeur typographe Ltd., Hong Kong Imprim en Chine par Sun Fung

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    Table des matires

    Prface Remerciements Abrviations utilises dans le texte

    1. Introduction 1.1 Gnralits et principes 1.1.1 Aspects microbiologiques 1.1.2 Dsinfection 1.1.3 Aspects chimiques 1.1.4 Aspects radiologiques 1.1.5 Aspects relatifs lacceptabilit 1.2 Rles et responsabilits dans la gestion de la salubrit de leau de boisson 1.2.1 Surveillance et contrle de la qualit 1.2.2 Autorits de sant publique 1.2.3 Autorits locales 1.2.4 Gestion des ressources en eau 1.2.5 Services dapprovisionnement en eau de boisson 1.2.6 Rseaux grs par une communaut 1.2.7 Vendeurs deau 1.2.8 Consommateurs individuels 1.2.9 Organismes de certification 1.2.10 Plomberie 1.3 Documents dappui des Directives

    2. Les Directives : un cadre destin garantir la salubrit de leau de boisson 2.1 Cadre destin garantir la salubrit de leau de boisson : exigences 2.1.1 Objectifs dordre sanitaire 2.1.2 Evaluation et conception des rseaux 2.1.3 Surveillance oprationnelle 2.1.4 Plans de gestion, consignation des donnes et communication 2.1.5 Surveillance de la qualit de leau de boisson 2.2 Directives pour la vrification 2.2.1 Qualit microbienne de leau 2.2.2 Qualit chimique de leau 2.3 Politique nationale en matire deau de boisson 2.3.1 Lois, rglementations et normes 2.3.2 Dfinition de normes nationales 2.4 Identification des soucis prioritaires concernant leau de boisson 2.4.1 Evaluation des priorits dans le domaine microbien 2.4.2 Evaluation des priorits dans le domaine chimique

    3. Objectifs dordre sanitaire

    3.1 Rle et finalit des objectifs dordre sanitaire 3.2 Types dobjectifs dordre sanitaire 3.2.1 Objectifs spcifis sous forme de technologies 3.2.2 Objectifs de performance 3.2.3 Objectifs de qualit de leau 3.2.4 Objectifs en matire de rsultats sanitaires

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    3.3 Considrations gnrales dans ltablissement des objectifs dordre sanitaire 3.3.1 Evaluation des risques intgre au cadre visant garantir la salubrit de leau de boisson 3.3.2 Niveau de risque de rfrence 3.3.3 Annes de vie corriges de lincapacit (DALY)

    4. Plans de gestion de la salubrit de leau 4.1 Evaluation et conception du rseau 4.1.1 Nouveaux rseaux 4.1.2 Collecte et valuation des donnes disponibles 4.1.3 Protection des ressources et des sources 4.1.4 Traitement 4.1.5 Rseaux de distribution canaliss 4.1.6 Rseaux communautaires ou domestiques non canaliss 4.1.7 Validation 4.1.8 Modernisation et amlioration 4.2 Surveillance oprationnelle et maintien de mesures de contrle 4.2.1 Dfinition des mesures de matrise des risques appliquer au rseau 4.2.2 Choix des paramtres de surveillance oprationnelle 4.2.3 Etablissement de limites oprationnelles et critiques 4.2.4 Rseaux communautaires et domestiques non canaliss 4.3 Vrification 4.3.1 Vrification de la qualit microbienne 4.3.2 Vrification de la qualit chimique 4.3.3. Sources deau 4.3.4 Rseaux de distribution canaliss 4.3.5 Vrification des approvisionnements grs par des communauts 4.3.6 Assurance et contrle de la qualit 4.4 Mthodes de gestion des rseaux de distribution canaliss 4.4.1 Incidents prvisibles ( dviations ) 4.4.2 Evnements imprvus 4.4.3 Situations de crise 4.4.4 Prparation dun plan de surveillance 4.4.5 Programmes dappui 4.5 Gestion des approvisionnements communautaires et domestiques 4.6 Documentation et communication

    5. Surveillance 5.1 Types dapproches 5.1.1 Audit 5.1.2 Evaluation directe 5.2 Adaptation des approches aux circonstances 5.2.1 Zones urbaines des pays en dveloppement 5.2.2 Surveillance des approvisionnements communautaires en eau de boisson 5.2.3 Surveillance du traitement domicile et des rseaux de stockage 5.3 Adquation de lapprovisionnement 5.3.1 Quantit (niveau de service) 5.3.2 Accessibilit 5.3.3 Accessibilit conomique 5.3.4 Continuit 5.4 Planification et mise en oeuvre 5.5 Notification et communication 5.5.1 Interaction entre communaut et consommateurs 5.5.2 Utilisation au niveau rgional des donnes

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    6.

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    Prface

    Laccs une eau de boisson saine est une condition indispensable la sant, un droit humain lmentaire et une composante cl des politiques efficaces de protection sanitaire.

    Limportance de leau, de lassainissement et de lhygine pour la sant et le dveloppement transparat dans les conclusions dune srie de forums politiques internationaux, comprenant des confrences axes sur la sant telles que la Confrence internationale sur les soins de sant primaires, runie Alma-Ata, Kazakhstan (ex-Union sovitique), en 1978, ainsi que des confrences axes sur leau comme la Confrence mondiale sur leau de Mar del Plata (Argentine), qui ont ouvert la voie la Dcennie de leau de boisson et de lassainissement (1981-1990), aux objectifs du Millnaire pour le dveloppement, adopts par lAssemble gnrale des Nations Unies (ONU) en 2000 et aux rsultats du Sommet mondial de Johannesburg pour le dveloppement durable en 2002. Plus rcemment, lAssemble gnrale des Nations Unies a dclar la priode allant de 2005 2015 Dcennie internationale daction Leau source de vie .

    Laccs une eau de boisson saine influe galement de manire importante sur la sant et le dveloppement aux niveaux national, rgional et local. Pour certaines Rgions, il a t dmontr quinvestir dans lapprovisionnement en eau et lassainissement pouvait dboucher sur un bnfice conomique net, dans les cas o la rduction des effets sanitaires prjudiciables et des cots des soins de sant fait plus que compenser ces dpenses. Cette constatation sapplique aux infrastructures dapprovisionnement en eau de grande ampleur comme au traitement de leau domicile. Lexprience a galement montr que les interventions visant amliorer laccs une eau saine, quelles aient pour cadre des zones rurales ou urbaines, bnficient particulirement aux plus dmunis et peuvent constituer une composante efficace des stratgies de rduction de la pauvret.

    Au cours des priodes 1983-1984 et 1993-1997, lOrganisation mondiale de la Sant a publi la premire et la deuxime dition des Directives de qualit pour leau de boisson, en trois volumes, qui font suite aux prcdentes Normes internationales de lOMS. En 1995, il a t dcid de poursuivre le dveloppement des Directives travers un processus de rvision continu. Ces travaux ont conduit la publication de ladditif la deuxime dition des Directives, consacr aux aspects chimiques et microbiens, en 1998, 1999 et 2002, la publication dun document Toxic Cyanobacteria in Water et la ralisation dexamens par des experts de questions cls, en prliminaire llaboration de la troisime dition des Directives.

    En 2000, un plan de travail dtaill a t convenu pour la mise au point dune troisime dition des Directives. Comme pour les ditions antrieures, ce travail a t partag entre le Sige de lOMS et le Bureau rgional OMS de lEurope (EURO). Le processus dlaboration de la troisime dition a t pilot par le Programme sur lassainissement de leau et la sant, men au Sige et au Centre europen de lenvironnement et de la sant, Rome, dans le cadre de lEURO. Au niveau du Sige de lOMS, le Programme international sur la scurit chimique apporte des informations sur certains risques chimiques et le Programme sur la scurit radiologique contribue la rdaction de la partie consacre aux aspects radiologiques. Les six bureaux rgionaux de lOMS ont particip au processus.

    Les Directives rvises, Volume 1, sont accompagnes dune srie de publications fournissant des informations sur lvaluation et la gestion des risques microbiens ainsi que dvaluations des risques lis des produits chimiques spcifiques ayant fait lobjet dun examen par des pairs de diffrentes nationalits. Ces publications remplacent les parties correspondantes du Volume 2 prcdent. Le Volume 3 apporte des recommandations sappliquant aux bonnes pratiques de surveillance et dvaluation de la qualit de leau de boisson dans les approvisionnements collectifs. Les Directives saccompagnent galement dautres publications, qui exposent les bases scientifiques de leur laboration et fournissent des recommandations destines guider leur application.

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    Le prsent volume des Directives de qualit pour leau de boisson dcrit les exigences permettant de garantir la salubrit de leau de boisson, y compris les procdures minimales et les valeurs guides particulires, et la manire dont il convient dappliquer ces exigences. Ce volume dcrit aussi les dmarches utilises dans llaboration des directives, et notamment la notion de valeur guide. Il comprend des aide-mmoire sur les dangers microbiens et chimiques majeurs. La mise au point de cette troisime dition des Directives de qualit pour leau de boisson a donn lieu une rvision substantielle des stratgies visant garantir la salubrit microbienne. Elle a pris en compte des volutions importantes dans lvaluation des risques microbiens et les liens de celle-ci avec la gestion des risques. Le dveloppement de cette orientation et de son contenu sest droul sur une priode prolonge, sous la direction du Dr Arie Havelaar (RIVM, Pays-Bas) et du Dr Jamie Bartram (OMS).

    Depuis la publication de la deuxime dition des Directives de qualit pour leau de boisson de lOMS, un certain nombre dvnements ont mis en lumire limportance et fait progresser la comprhension de divers aspects de la qualit et de lhygine de leau de boisson. Ils sont pris en compte dans cette troisime dition des Directives.

    Ces Directives prvalent sur les ditions prcdentes (1983-1984, 1993-1997 et appendices publis en 1998, 1999 et 2002) et sur les Normes internationales antrieures (1958, 1963 et 1971). Elles sont reconnues comme reprsentant la position du systme onusien sur les questions de qualit et dhygine de leau de boisson par UN-Water , lorganisme qui coordonne lactivit des 24 agences et programmes de lONU concerns par les problmes ayant trait leau. La prsente dition dveloppe en outre de manire plus pousse les concepts, dmarches et informations contenus dans les ditions antrieures.

    Lexprience a montr que les dangers microbiens demeuraient une proccupation de premier plan, tant dans les pays en dveloppement que dans les pays dvelopps. Elle a galement fait ressortir lintrt dune dmarche systmatique dans la recherche de la salubrit microbienne. La prsente dition renferme des recommandations considrablement largies sur la manire dassurer la salubrit microbienne de leau de boisson, sappuyant sur des principes tels que la mthode des barrires multiples et limportance de la protection des sources, traits dans les ditions prcdentes. Une documentation dcrivant des stratgies pour satisfaire les exigences en matire de salubrit microbienne et des recommandations relatives aux bonnes pratiques pour garantir cette salubrit est jointe aux Directives.

    Les donnes concernant plusieurs produits chimiques ont fait lobjet dune rvision. Les nouveaux apports comprennent des informations sur des produits non pris en compte auparavant et des donnes rvises la lumire des nouveaux lments scientifiques. Dans certains cas, au contraire, la couverture est plus rduite, les informations rcentes laissant supposer une moindre importance des substances concernes.

    Lexprience a galement prouv la ncessit de reconnatre le rle important de parties prenantes nombreuses et diverses dans lobtention rgulire dune eau de boisson saine. La prsente dition voque les rles et responsabilits des principales parties contribuant garantir la salubrit de leau de boisson.

    Le recours des approches et des outils distincts pour appuyer la gestion sans risque des approvisionnements par canalisations de gros diamtre et des petits approvisionnements collectifs reste dactualit, et la prsente dition dcrit les principales caractristiques des diffrentes approches.

    On reconnat que seul un petit nombre de produits chimiques cls provoque des effets sur la sant de grande ampleur travers lexposition leau de boisson. Il sagit notamment des ions fluorures, arsenic et nitrate. Dautres produits chimiques, tels que le plomb, le slnium et luranium, peuvent aussi jouer un rle notable dans certaines conditions. La reconnaissance de lampleur de lexposition

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    larsenic par lintermdiaire de leau de boisson au Bangladesh et en dautres lieux a fait ressortir limportance des risques chimiques associs cette eau. Les Directives rvises et les publications jointes fournissent des recommandations sur lidentification des priorits locales et sur la gestion des produits chimiques induisant des effets de grande ampleur.

    On sollicite frquemment de lOMS des recommandations concernant lapplication des Directives de qualit pour leau de boisson des situations autres que les approvisionnements collectifs ou la gestion des services publics. La prsente dition rvise contient des informations sur lapplication des Directives plusieurs circonstances spcifiques et saccompagne de textes traitant plus en dtail certaines de ces circonstances.

    Les Directives de qualit pour leau de boisson sont mises jour par un processus de rvision continu, qui conduit la publication priodique de documents susceptibles de complter ou de remplacer des informations figurant dans ce volume. La prsente version des Directives intgre la troisime dition, publie en 2004, ainsi que le premier appendice la troisime dition, publi en 2005.

    Ces Directives sadressent principalement aux responsables de la rglementation dans le domaine de leau et de la sant, aux dcideurs et leurs conseillers, avec pour objectif dapporter un soutien la mise au point de normes nationales. Elles sont aussi utilises, ainsi que les documents associs, par de nombreuses autres personnes comme sources dinformations sur la qualit et lhygine de leau et sur les stratgies de gestion efficace.

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    Remerciements

    Llaboration de ldition actuelle des Directives de qualit pour leau de boisson et de la documentation lappui sest droule sur une priode de huit ans et a bnfici de la participation de plus de 490 experts provenant de 90 pays dvelopps et en dveloppement. Toutes les personnes ayant particip llaboration et la finalisation de ces Directives, et notamment celles dont les noms figurent dans la liste de lannexe 2, sont chaleureusement remercies.

    Les groupes de travail prsents ci-aprs ont apport une contribution essentielle la mise au point de la troisime dition des Directives de qualit pour leau de boisson.

    Groupe de travail Aspects microbiologiques Mme T. Boonyakarnkul, Ministre de la Sant, Thalande (Surveillance et contrle) Dr D. Cunliffe, SA Department of Human Services, Australie (Sant publique) Professeur W. Grabow, University of Pretoria, Afrique du Sud (Donnes spcifiques aux agents pathognes) Dr A. Havelaar, RIVM, Pays-Bas (Coordonnateur du groupe de travail Evaluation des risques) Professeur M. Sobsey, University of North Carolina, Etats-Unis (Evaluation des risques)

    Groupe de travail Aspects chimiques M. J. K. Fawell, Royaume-Uni (Constituants organiques et inorganiques) Mme M. Giddings, Sant Canada (Dsinfectants et sous-produits de la dsinfection) Professeur Y. Magara, Universit dHokkaido, Japon (Faisabilit analytique) Dr E. Ohanian, EPA, Etats-Unis dAmrique (Dsinfectants et sous-produits de la dsinfection) Dr P. Toft, Canada (Pesticides)

    Groupe de travail Protection et contrle Dr I. Chorus, Office fdral pour lEnvironnement, Allemagne (Protection des ressources et des sources) Dr J. Cotruvo, Etats-Unis dAmrique (Matriaux et adjuvants) Dr Howard, DfID, Bangladesh, et auparavant Loughborough University, Royaume-Uni (Surveillance et valuation) M. P. Jackson, WRc-NSF, Royaume-Uni (Faisabilit du traitement)

    Coordonnateurs de lOMS :

    Dr J. Bartram, Coordonnateur pour le Programme eau, assainissement et sant, Sige de lOMS, et auparavant pour le Centre europen de lenvironnement et de la sant de lOMS

    M. P. Callan, Programme eau, assainissement et sant, Sige de lOMS, dtach par le National Health and Medical Research Council, Australie

    Mme C. Vickers a assur la liaison entre les groupes de travail et le Programme international sur la scurit chimique, au Sige de lOMS.

    Mme Marla Sheffer dOttawa, Canada, sest charge de la rdaction des Directives. Hiroki Hashizume a apport son soutien au groupe de travail Aspects chimiques. Mary-Ann Lundby, Grazia Motturi et Penny Ward ont fourni une aide dans le domaine du secrtariat et des activits administratives pendant lensemble du processus et loccasion des diffrentes runions.

    Llaboration de ces Directives naurait pas t possible sans le gnreux concours des personnes suivantes, que lOMS remercie vivement : M. le Ministre de la Sant dItalie, M. le Ministre de la Sant, du Travail et du Bien-Etre du Japon, le National Health and Medical Research Council, Australie, lAgence internationale de Coopration au Dveloppement sudoise, Sude, et lAgence de Protection de lEnvironnement des Etats-Unis.

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    Abrviations utilises dans le texte

    ACA Acide dichloro-actique ADN Acide dsoxyribonuclique AH Adnovirus humain AIEA Agence internationale de lEnergie atomique AMPA Acide aminomthylphosphonique ANT Acide nitrilotriactique ARN Acide ribonuclique AS Astrovirus humain

    BaP Benzo[a]pyrne BDCM Bromodichloromthane

    CAC Commission du Codex Alimentarius CAG Charbon actif granulaire CAP Charbon actif pulvrulent CAS Chemical Abstracts Service CDI Critre de dose individuelle CE Capture dlectrons CG Chromatographie en phase gazeuse CI Chromatographie ionique CI Concentration indicative (utilise pour les radionuclides dans leau de boisson) CICAD Document international succinct sur lvaluation des risques chimiques CIPR Commission internationale de Protection radiologique CIRC Centre international de Recherche sur le Cancer CLHP Chromatographie liquide haute performance CSAF Facteur dajustement spcifique un produit chimique Ct Produit de la concentration de dsinfectant par le temps de contact

    DALY Anne de vie corrige de lincapacit DBCM Dibromochloromthane DBCP 1,2-dibromo-3-chloropropane DBP Sous-produit de dsinfection DCB Dichlorobenzne DCE Dtecteur capture dlectrons DCP Dichloropropane DDT Dichlorodiphnyltrichlorothane DEHA Adipate de di(2-thylhexyle) DEHP Phtalate de di(2-thylhexyle) DF Dtecteur par fluorescence DHTP Dose hebdomadaire tolrable provisoire DIF Dtecteur ionisation de flamme DJA Dose journalire autorise DJT Dose journalire tolrable DJTMP Dose journalire tolrable maximale provisoire DJTP Dose journalire tolrable provisoire DPF Dtecteur de flammes infrarouges Drf Dose de rfrence DT0,5 Dose tumorigne 0,05 dose ou exposition associe un excs de 5 % de lincidence des

    tumeurs dans les tudes exprimentales chez lanimal

    EAggEC E. coli entroaggrgatif

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    EBCT Temps de contact en lit vide ECDA E. Coli diffusment adhrent ECEI E. coli entro-invasif EDTA Acide dtique ou acide thylnediaminettraactique EGE Encphalite granulomateuse amibienne EHC Monographie sur les critres dhygine de lenvironnement EHEC E. coli entrohmorragique ELISA enzyme-linked immunosorbent assay EPEC E. coli entropathogne ETEC E. coli entrotoxignique EURO Bureau rgional OMS de lEurope

    FAAS Spectroscopie dabsorption atomique de flamme FAO Organisation des Nations Unies pour lAlimentation et lAgriculture FI Facteur dincertitude

    HACCP Analyse des risques Matrise des points critiques HAP Hydrocarbures aromatiques polynuclaires Hb Hmoglobine HCB Hexachlorobenzne HCBD Hexachlorobutadine HCH Hexachlorocyclohexane HPC Dnombrement des bactries htrotropes HPT Hydrocarbures ptroliers totaux HuCV Calicivirus humain

    IL Indice de Langelier IPC Plasma couplage inductif IPCS International Programme on Chemical Safety (Programme international sur la scurit

    chimique) ISO Organisation internationale de Normalisation

    JECFA Comit mixte FAO/OMS dexperts des Additifs alimentaires JMPR Comit mixte FAO/OMS sur les rsidus de pesticides

    Kow Coefficient de partage octanol/eau

    LOAEL Dose minimale pour laquelle un effet indsirable est observ

    MA Maladie dAlzheimer MCB Monochlorobenzne MCPA Acide 4-(2-mthyl-4-chlorophnoxy)actique MCPP Acide 2(2-mthyl-chlorophnoxy)propionique, mcoprop MEAP Mningo-encphalite amibienne primitive MetHb Mthmoglobine MMT Mthylcyclopentadinyl manganse tricarbonyle MTBE Ether mthyltertiobutylique MX 3-chloro-4-dichloromthyl-5-hydroxy-2(5H)-furanone

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    NAS National Academy of Sciences (Etats-Unis dAmrique) NOAEL Dose sans effet nocif observ NOEL Dose sans effet observ NTP National Toxicology Program (Etats-Unis dAmrique)

    OMS Organisation mondiale de la Sant

    P/A Prsence/absence Pc Poids corporel PCP Pentachlorophnol PCR Polymerase chain reaction PDD Point de dpart PID Dtecteur photo-ionisation POS Procdure opratoire standardise PT Purge and trap PVC Polychlorure de vinyle

    QMRA Evaluation quantitative des risques microbiens

    RH Rotavirus humain RIVM Rijkinstituut voor Volksgezondheid en Milieu (Institut national nerlandais de Sant

    publique et de Protection de lEnvironnement)

    SAA-AE Spectroscopie dabsorption atomique avec atomisation lectrothermique SAM Spectroscopie dabsorption de masse SEA Spectroscopie dabsorption atomique SHU Syndrome hmolytique et urmique SI Systme international dunits SIDA Syndrome dimmunodficience acquise SM Spectroscopie de masse SPADNS acide sulfophnylazodihydroxynaphtalnedisulfonique

    TBA Terbuthylazine TDS Matires solides en solution THM Trihalomthane TID Dtecteur thermo-ionisation

    UCV Unit de coloration vraie UNICEF Fonds des Nations Unies pour lEnfance UNSCEAR Comit scientifique des Nations Unies pour lEtude des Effets des Rayonnements ionisants USA Etats-Unis dAmrique US EPA United States Environmental Protection Agency UTN Unit de turbidit nphlomtrique UV Ultraviolet UVPAD Dtecteur barette de photodiodes UV

    VG Valeur guide VHA Virus de lhpatite A VHE Virus de lhpatite E VIH Virus de limmunodficience humaine

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    WHOPES Systme OMS dvaluation des pesticides WQT Objectif de qualit pour leau WSP Plan de gestion de la salubrit de leau

    YLD Annes de vie perdues du fait de lincapacit YLL Annes de vie perdues

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    Introduction

    1.1 Gnralits et principes

    Lobjectif principal des Directives de qualit pour leau de boisson est de protger la sant publique.

    Leau est indispensable la vie et tous les hommes doivent disposer dun approvisionnement satisfaisant en eau (suffisant, sr et accessible). Un meilleur accs une eau de boisson saine peut se traduire par des bnfices tangibles pour la sant. Tous les efforts doivent tre consentis pour obtenir une eau de boisson aussi saine que possible.

    Les maladies lies la contamination de leau de boisson reprsentent une charge considrable pour lhumanit. Les interventions visant amliorer la qualit de leau de boisson apportent des bnfices notables en matire de sant.

    Selon la dfinition qui en est donne par les Directives, une eau de boisson saine ne prsente aucun risque notable pour la sant dune personne qui la consommerait sur toute la dure de sa vie, compte tenu des variations de sensibilit ventuelles entre les diffrents stades de la vie. Les plus exposs au risque de maladie vhicule par leau sont les nourrissons et les jeunes enfants, les personnes affaiblies ou vivant dans des mauvaises conditions dhygine et les personnes ges. Une eau de boisson saine se prte tous les usages domestiques habituels, et notamment lhygine personnelle. Ces Directives sappliquent leau en bouteille et la glace destines la consommation humaine. Toutefois, certains usages particuliers, comme la dialyse rnale et le nettoyage des lentilles de contact, ou encore certaines applications dans le cadre de la production daliments ou de mdicaments, peuvent exiger une eau de plus grande qualit. Leau destine des personnes gravement immunodprimes peut ncessiter des tapes supplmentaires de traitement, telles quune tape dbullition, en raison de la sensibilit de ces individus des organismes dont la prsence ne serait normalement pas proccupante dans leau de boisson. Ces Directives peuvent ne pas sappliquer la protection de la vie aquatique ou certains secteurs industriels.

    Les Directives sont destines appuyer le dveloppement et la mise en oeuvre de stratgies de gestion des risques visant garantir la salubrit des approvisionnements en eau de boisson travers la matrise des teneurs en constituants dangereux de cette eau. Ces stratgies incluent des normes nationales ou rgionales, tablies partir des lments scientifiques fournis par les Directives. Celles-ci dcrivent les exigences raisonnables minimales sappliquant aux pratiques sans risque destines protger la sant des consommateurs et/ou dfinissent des valeurs guides numriques pour les constituants de leau, ou encore des indicateurs de qualit de leau. Pour fixer des limites ayant une valeur contraignante, il est prfrable de prendre en compte la fois les directives et le contexte local ou national sur le plan environnemental, social, conomique et culturel.

    Si lOMS sabstient de promouvoir ladoption de normes internationales pour la qualit de leau de boisson, cest principalement en raison des avantages procurs par lapplication dune dmarche risques/bnfices (qualitatifs ou quantitatifs) dans la dfinition des normes et des rglementations nationales. En outre, le meilleur moyen de mettre en oeuvre les Directives est un cadre de gestion prventive visant assurer la salubrit de leau, qui sapplique du captage au consommateur. Les Directives fournissent une base scientifique permettant aux autorits nationales de dvelopper des rglementations et des normes relatives leau de boisson adaptes la situation de chaque pays. Lorsque les ressources du pays sont trs limites, il convient de sassurer quelles ne soient pas inutilement dilapides par la mise au point de normes concernant des substances dimportance relativement mineure pour la sant publique et par la surveillance de ces

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    substances. La dmarche applique dans ces Directives vise ltablissement de normes et de rglementations nationales qui soient faciles mettre en oeuvre et faire appliquer et qui protgent la sant publique.

    La nature et la forme des normes sappliquant leau de boisson peuvent varier dun pays ou dune Rgion lautre. Il nexiste pas dapproche unique, universellement applicable. Lors du dveloppement et de la mise en oeuvre des normes, il est essentiel de prendre en compte la lgislation actuelle et en prparation concernant leau, la sant et ladministration locale et dvaluer la capacit du pays tablir des rglementations et les faire appliquer. Des dmarches susceptibles de fonctionner dans un pays ou une Rgion ne sont pas ncessairement transposables dautres pays ou Rgions. Il importe que chaque pays fasse le bilan de ses besoins et de ses capacits pour la mise au point dun cadre rglementaire.

    Lapprciation de la salubrit ou de ce qui constitue un niveau de risque acceptable dans des circonstances particulires est une question qui relve de la socit dans son ensemble. Il revient chaque pays de juger en dernier ressort si le bnfice rsultant de ladoption de lune quelconque des directives ou des valeurs guides en tant que norme nationale ou locale justifie le cot de cette adoption.

    Bien que les Directives dfinissent une qualit de leau telle que la consommation dune eau de cette qualit sur la dure dune vie soit acceptable, cela ne signifie pas quil soit permis de laisser la qualit de leau se dgrader jusquau niveau minimal recommand. Au contraire, un effort permanent est ncessaire pour maintenir cette qualit au plus haut niveau possible.

    Il importe daffecter les ressources destines amliorer la salubrit de leau en visant des amliorations progressives en direction dobjectifs long terme. Il est possible de lier les priorits fixes pour remdier aux problmes les plus urgents (par exemple la protection contre les agents pathognes, voir partie 1.1.1) des objectifs plus long terme, prvoyant une amlioration plus pousse de la qualit de leau (par exemple une meilleure acceptabilit de leau de boisson, voir partie 1.1.5).

    Les exigences fondamentales et essentielles destines garantir la salubrit de leau de boisson constituent un cadre , qui comprend des objectifs dordre sanitaire et tablis par une autorit comptente dans le domaine de la sant, des systmes adapts et convenablement grs (infrastructures appropries, surveillance consciencieuse, planification et gestion efficaces) ainsi quun systme de surveillance indpendant.

    Lapplication dune approche holistique dans lvaluation et la gestion des risques menaant les approvisionnements en eau de boisson conduit une plus grande confiance dans la salubrit de cette eau. Cette approche suppose une valuation systmatique des risques associs lensemble des aspects dun approvisionnement en eau de boisson, depuis le captage et sa source jusquau consommateur, et lidentification des moyens permettant de grer ces risques, notamment les mthodes destines garantir lefficacit des mesures de contrle. Elle intgre des stratgies pour assurer la gestion au jour le jour de la qualit de leau, y compris les carts et les dfaillances.

    Les Directives sappliquent aux rseaux dadduction deau de boisson par canalisations des grandes mtropoles et des petites collectivits ainsi quaux rseaux dadduction deau de boisson non canaliss des collectivits et des habitations individuelles. Les Directives sappliquent aussi diverses situations spcifiques, dont les grands btiments, les voyageurs et les moyens de transport.

    La grande majorit des problmes de sant manifestement lis leau rsultent dune contamination microbienne (bactries, virus, protozoaires ou autres). Toutefois, la contamination par des produits chimiques de leau de boisson peut aussi entraner un certain nombre de problmes graves pour la sant.

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    1.1.1 Aspects microbiologiques

    La prservation de la salubrit microbienne des approvisionnements en eau de boisson repose sur linterposition de barrires multiples, du captage au consommateur, en vue de prvenir la contamination de leau ou de limiter celle-ci un niveau non prjudiciable pour la sant. On parvient une salubrit dautant plus pousse que lon met en place un plus grand nombre de barrires, dont la protection des ressources en eau, la slection et lapplication correctes dtapes de traitement et la gestion des rseaux de distribution (par canalisations ou autres), de manire maintenir et prserver la qualit de leau traite. La stratgie privilgie est une dmarche gestionnaire mettant laccent sur la prvention ou sur la rduction de la pntration des agents pathognes dans les sources deau et sur un moindre recours aux procds de traitement visant liminer ces agents.

    Les consquences potentielles pour la sant de la contamination microbienne sont telles quil est crucial de conserver en permanence la matrise de celle-ci et de ne jamais la laisser sortir des limites recommandes.

    Dune manire gnrale, cest lingestion deau contamine par des fces humaines ou animales (notamment doiseaux) qui reprsente le plus grand risque sur le plan microbien. Les fces peuvent tre une source de bactries, de virus, de protozoaires et dhelminthes pathognes.

    Les agents pathognes dorigine fcale sont les principaux aspects pris en compte dans la fixation dobjectifs sanitaires destins garantir la salubrit microbienne. La qualit microbienne de leau varie souvent rapidement et dans de trs larges proportions. Les pics de courte dure de la concentration dagents pathognes peuvent accrotre considrablement le risque de maladie et dclencher des pousses de maladies vhicules par leau. En outre, de nombreuses personnes peuvent avoir t exposes ces agents avant que la contamination microbienne nait t dtecte. Cest pourquoi il est impossible de se fier uniquement lanalyse du produit final, mme si elle est ralise frquemment pour garantir la salubrit microbienne de leau de boisson.

    Il convient daccorder une attention particulire au cadre en termes de scurit de lapprovisionnement en eau et de mettre en oeuvre des plans complets de gestion de la salubrit de leau (WSP) permettant de garantir en permanence la salubrit de leau de boisson et de protger ainsi la sant publique (voir Chapitre 4). La gestion de la salubrit microbienne de leau de boisson requiert une valuation lchelle du rseau des risques susceptibles daffecter celui-ci (voir partie 4.1), lidentification des mesures de contrle ncessaires pour rduire ou liminer ces risques ainsi que la surveillance du fonctionnement du rseau afin de sassurer de lefficacit des barrires mises en place (voir partie 4.2), et llaboration de plans de gestion dcrivant les actions prendre en conditions normales et en cas dincident. Lensemble de ces mesures constitue les trois composantes dun WSP.

    Si lon ne parvient pas garantir la salubrit de leau de boisson, la communaut court le risque de subir des flambes pidmiques de maladies intestinales ou autres pathologies infectieuses. Les flambes de maladies vhicules par leau sont viter, tout particulirement en raison de leur capacit toucher simultanment un grand nombre de personnes et ventuellement une forte proportion de la communaut.

    Outre les agents pathognes dorigine fcale, dautres dangers microbiens (le ver de Guine [Dracunculus medinensis], des cyanobactries toxiques et Legionella) peuvent, dans certaines circonstances, devenir menaants pour la sant publique.

    Les stades infectieux de nombreux helminthes, comme les ascarides lombricodes et les planaires parasites, peuvent tre transmis ltre humain via leau de boisson. Une seule larve mature ou un seul oeuf fcond pouvant tre lorigine dune infection, ces stades ne doivent pas tre prsents dans leau. Cependant, la voie aqueuse joue un rle relativement peu important dans la transmission des infections helminthes, sauf dans le cas du ver de Guine.

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    La bactrie Legionella est partout prsente dans lenvironnement et peut prolifrer aux tempratures leves que lon rencontre parfois dans les rseaux de distribution deau de boisson par canalisations, et plus frquemment dans les rseaux de distribution deau chaude et tide. Lexposition la bactrie Legionella prsente dans leau seffectue par inhalation et peut tre contre par linstauration de mesures de base en matire de gestion de la qualit de leau dans les btiments et par le maintien de concentrations rsiduelles de dsinfectant dans lensemble du rseau de distribution deau par canalisations.

    Les problmes de sant publique poss par les cyanobactries sont lis leur capacit produire diverses toxines, connues sous le nom de cyanotoxines. A la diffrence des bactries pathognes, les cyanobactries ne prolifrent pas lintrieur du corps humain aprs leur absorption. Elles ne se multiplient abondamment que dans lenvironnement aquatique avant absorption. Bien que les peptides toxiques (des microcystines, par exemple) soient habituellement enferms dans les cellules et puissent tre limins dans une large mesure par filtration, des alcalodes toxiques, tels que la cylindrospermopsine, et des neurotoxines sont aussi librs dans leau et peuvent passer travers les systmes de filtration.

    Certains micro-organismes se dveloppent sous forme de films biologiques aux surfaces de contact avec leau. A quelques exceptions prs, comme Legionella, la plupart de ces organismes ne provoquent pas de maladies chez les personnes en bonne sant, mais peuvent tre source de nuisances comme des gots ou des odeurs, ou encore la coloration de leau de boisson. Le dveloppement des bactries intervenant aprs le traitement de leau de boisson est souvent appel recroissance bactrienne . Ce phnomne se traduit habituellement par une augmentation du nombre des plaques htrotrophes (NHP, mthode par incorporation en glose) dans les chantillons deau. On relve une valeur leve du NHP, en particulier dans les parties stagnantes des rseaux de distribution par canalisations, dans les installations sanitaires, dans certaines eaux en bouteille et dans les dispositifs intgrs des tuyauteries, comme les adoucisseurs, les filtres au charbon et les distributeurs automatiques.

    Bien que leau de boisson puisse tre une source trs importante dorganismes infectieux, nombre des maladies susceptibles dtre vhicules par leau peuvent se transmettre par dautres voies, et notamment le contact entre individus ou avec des gouttelettes et des arosols et lingestion daliments. Selon les circonstances et en labsence de pousses pidmiques de maladies vhicules par leau, ces voies peuvent avoir une importance moindre que la transmission par leau de boisson.

    Les aspects microbiologiques de la qualit de leau sont exposs plus en dtail au Chapitre 7, des aide-mmoire relatifs des micro-organismes particuliers tant fournis au Chapitre 11.

    1.1.2 Dsinfection

    La dsinfection revt une importance incontestable dans la salubrit dun approvisionnement. La destruction des agents pathognes microbiens est une opration capitale, qui fait trs souvent appel des ractifs chimiques tels que le chlore.

    La dsinfection constitue une barrire efficace contre de nombreux agents pathognes (en particulier des bactries) lors du traitement de leau de boisson et doit tre pratique sur les eaux de surface et les eaux souterraines susceptibles de contamination fcale. On emploie des concentrations rsiduelles de dsinfectant comme mesure de sauvegarde partielle contre les contaminations de faible ampleur et le dveloppement bactrien dans les rseaux de distribution.

    La dsinfection chimique dun approvisionnement en eau de boisson contamine par des matires fcales rduit le risque global de maladie, mais ne suffit pas ncessairement assainir totalement cet approvisionnement. Par exemple, la dsinfection par le chlore de leau de boisson na quune efficacit limite contre des agents pathognes du type protozoaire, en particulier Cryptosporidium, et contre certains virus. Lefficacit de la dsinfection peut aussi tre insuffisante lgard dagents pathognes prsents

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    lintrieur de flocs ou de particules, qui les protgent de laction des dsinfectants. Une forte turbidit peut aussi protger les micro-organismes des effets de la dsinfection, stimuler la croissance des bactries et dclencher une forte demande en chlore. Une stratgie de gestion globale efficace doit donc prvoir des barrires multiples, et notamment la protection des sources deau et des procds de traitement appropris, ainsi que la protection de leau pendant le stockage et la distribution, en association avec des mesures de dsinfection destines prvenir ou liminer la contamination microbienne.

    Lutilisation de dsinfectants chimiques dans le traitement de leau entrane habituellement la formation de sous-produits chimiques. Cependant, les risques sanitaires lis ces sous-produits sont extrmement faibles en comparaison de ceux associs une dsinfection insuffisante, et il importe de ne pas compromettre la dsinfection en tentant de limiter les concentrations de ces sous-produits.

    Il convient de ne pas compromettre la dsinfection en tentant de limiter les concentrations de sous-produits (DBP).

    Certains dsinfectants de leau de boisson tels que le chlore peuvent tre facilement surveills et contrls et une surveillance frquente est recommande dans tous les cas o lon pratique une chloration.

    La dsinfection de leau de boisson est traite plus en dtail au Chapitre 8, des aide-mmoire relatifs certains dsinfectants et sous-produits de dsinfection tant fournis au Chapitre 12.

    1.1.3 Aspects chimiques

    Les proccupations sanitaires associes aux constituants chimiques de leau de boisson sont de nature diffrente de celles suscites par la contamination microbienne et rsultent principalement de la capacit de ces constituants chimiques provoquer des effets nocifs pour la sant lissue de dures dexposition prolonges. Il existe peu de constituants chimiques de leau susceptibles dentraner des problmes de sant aprs une exposition unique, sauf en cas de contamination accidentelle massive dun approvisionnement en eau de boisson. En outre, lexprience montre que, dans une forte proportion des cas dincidents de ce type, mais non tous, leau devient imbuvable en raison dun got, dune odeur ou dun aspect inacceptables.

    Dans les situations o il nexiste pas de risque quune exposition court terme conduise des dommages pour la sant, il est souvent plus efficace de concentrer les ressources disponibles des actions correctives visant dterminer et liminer la source de contamination plutt qu mettre en place un traitement coteux de leau de boisson, destin liminer le constituant chimique en question.

    De nombreux produits chimiques peuvent tre prsents dans leau de boisson. Toutefois, seul un petit nombre dentre eux est immdiatement proccupant sur le plan sanitaire en toutes circonstances. Il convient dorganiser les priorits accordes la surveillance des diffrents produits chimiques et aux actions pour remdier leur prsence dans leau de boisson de manire viter que des moyens limits soient inutilement affects des produits faiblement ou non proccupants pour la sant.

    Lexposition de fortes concentrations dions fluorure, dont la prsence dans leau peut tre dorigine naturelle, conduit parfois une coloration en brun des dents et, dans les cas graves, une fluorose osseuse paralysante. De mme, leau peut contenir naturellement de larsenic et une exposition excessive larsenic prsent dans leau de boisson conduit parfois un risque notable de cancer et de lsions cutanes. Dautres substances chimiques dorigine naturelle, dont luranium et le slnium, peuvent inspirer dautres proccupations pour la sant lorsquelles sont prsentes en excs.

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    La prsence de nitrates et de nitrites dans leau est associe la mthmoglobinmie, notamment chez les enfants nourris au biberon. La prsence de nitrates peut rsulter de lpandage excessif dengrais ou de la lixiviation des eaux uses ou dautres dchets organiques vers les eaux de surface et les eaux souterraines.

    Dans les zones o lon trouve des eaux agressives et acides, en particulier, lutilisation de tuyauteries et daccessoires de robinetterie en plomb ou de soudure peut se traduire par une augmentation des concentrations de plomb dans leau de boisson, do des effets neurologiques nfastes.

    Il existe peu de produits chimiques pour lesquels la contribution provenant de leau de boisson dans la dose absorbe globale est un facteur important dans la prvention de maladies. Comme exemple de tels produits, on peut citer lion fluorure dont la prsence dans leau de boisson favorise la prvention des caries dentaires. Les Directives ne tentent pas de dfinir des concentrations minimales souhaitables de ces substances dans leau de boisson.

    Des valeurs guides sont tablies pour de nombreux constituants chimiques de leau de boisson. Une valeur guide reprsente normalement la concentration laquelle un constituant nentrane aucun risque notable pour la sant lorsque leau qui le contient est consomme sur la dure totale dune vie. Un certain nombre de valeurs guides provisoires a t dfini sur la base des concentrations que lon peut obtenir, dans la pratique, par un traitement ou par voie analytique. Dans ces cas, la valeur guide est plus leve que la valeur calcule partir de critres sanitaires.

    Les aspects chimiques de la qualit de leau de boisson sont traits plus en dtail au Chapitre 8, des aide-mmoire concernant certains contaminants chimiques tant fournis au Chapitre 12.

    1.1.4 Aspects radiologiques

    Il convient de toujours prendre en considration le risque sanitaire associ la prsence de radionuclides dorigine naturelle dans leau de boisson, bien que la contribution de cette eau lexposition totale aux radionuclides soit trs faible en conditions normales.

    Il na pas t dfini de valeurs guides formelles pour les diffrents radionuclides prsents dans leau de boisson. On applique plutt une approche reposant sur la dtection dans cette eau des radioactivits alpha et bta brutes. Bien que la dtection de niveaux dactivit suprieurs aux limites de dtection nindique pas un risque immdiat pour la sant, un tel rsultat doit dclencher des investigations plus pousses, visant dterminer les radionuclides en cause et les risques potentiels, compte tenu des conditions locales.

    Les valeurs guides recommandes dans cet ouvrage ne sappliquent pas aux approvisionnements en eau de boisson contamins pendant les situations de crise rsultant de rejets accidentels de substances radioactives dans lenvironnement.

    Les aspects radiologiques de la qualit de leau de boisson sont traits plus en dtail au Chapitre 9.

    1.1.5 Aspects relatifs lacceptabilit

    Leau doit tre exempte de gots et dodeurs qui seraient inacceptables pour la majorit des consommateurs.

    Lorsquils valuent la qualit de leau de boisson, les consommateurs se fient principalement leurs sens. Les constituants microbiologiques, chimiques et physiques de leau peuvent influer sur son aspect, son got ou son odeur, et le consommateur valuera la qualit et lacceptabilit de cette eau sur la base de ces critres. Bien que ces substances puissent tre sans effet direct sur la sant, une eau prsentant une turbidit leve, fortement colore ou ayant un got ou une odeur inacceptables peut tre considre comme malsaine par les consommateurs et susciter un rejet. Dans les cas extrmes, il se peut que les consommateurs vitent

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    des eaux inacceptables sur le plan esthtique, mais saines par ailleurs, pour se tourner vers des sources daspect plus plaisant, mais moins sres. Il est donc prudent dtre inform des perceptions des consommateurs et de prendre en compte la fois les directives intgrant des impratifs sanitaires et des critres esthtiques lors de lvaluation des approvisionnements en eau et de la mise au point de rglementations et de normes.

    Des variations de laspect, de lodeur ou du got de lapprovisionnement en eau de boisson (par rapport aux conditions habituelles) peuvent indiquer des changements dans la qualit de la source deau brute ou des dfaillances dans le procd de traitement. Ces variations doivent faire lobjet dune enqute.

    Les aspects relatifs lacceptabilit de la qualit de leau de boisson sont traits plus en dtail au Chapitre 10.

    1.2 Rles et responsabilits dans la gestion de la salubrit de leau de boisson

    Pour garantir la salubrit de leau de boisson, on privilgiera une dmarche de gestion prventive et on prendra en compte les caractristiques de lapprovisionnement en eau, depuis le captage et la source jusquau consommateur. De nombreux aspects de la gestion de la qualit de leau de boisson ne relevant pas directement de la responsabilit des fournisseurs deau, il est essentiel dadopter une approche collaborative multi-organismes, de manire sassurer que les organismes chargs des diffrents domaines du cycle de leau participent la gestion de la qualit de ce produit. Comme exemple dune telle situation, on peut citer le cas o les captages et les sources se situent en dehors de la juridiction du fournisseur deau de boisson. Il sera gnralement ncessaire de consulter dautres autorits concernant dautres questions ayant trait leau de boisson, telles que les exigences en matire de surveillance et de notification, les plans dintervention en cas de crise et les stratgies de communication.

    Il convient dinciter les principales parties prenantes susceptibles daffecter ou dtre affectes par les dcisions ou les activits des fournisseurs deau de boisson coordonner, si besoin est, leurs efforts de planification et de gestion. Il peut sagir par exemple des agences de gestion de la sant et des ressources, des consommateurs, de lindustrie et des plombiers. Il convient dtablir des mcanismes et dlaborer des documents dappui permettant aux parties prenantes de simpliquer dans le processus.

    1.2.1 Surveillance et contrle de la qualit

    Pour protger la sant de la collectivit, une approche duale, accordant des rles et des responsabilits distincts aux prestataires de services et une autorit indpendante de protection et de surveillance de la sant publique (surveillance des approvisionnements en eau de boisson), sest rvle efficace.

    Les dispositions organisationnelles visant maintenir et amliorer les services dapprovisionnement en eau de boisson doivent prendre en compte les rles essentiels et complmentaires de lorganisme de surveillance et des fournisseurs deau. Il est prfrable que les deux fonctions de surveillance et de contrle de la qualit soient assures par des entits spares et indpendantes en raison des conflits dintrts qui interviennent lorsquon les combine. Dans ces conditions :

    les agences nationales fournissent un cadre compos dobjectifs, de normes et de rglementations permettant et imposant aux fournisseurs deau de remplir les obligations dfinies ;

    en aucun cas, les organismes intervenant dans la fourniture deau destine la consommation ne doivent tre chargs de garantir et de vrifier laptitude des rseaux quils administrent dlivrer une eau saine et assurer quotidiennement cette salubrit ; et

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    un organisme de surveillance est charg de surveiller de manire indpendante (externe) la qualit de leau travers des inspections priodiques de tous les aspects de la salubrit et/ou danalyses de contrle.

    Dans la pratique, il peut ne pas exister de rpartition claire des responsabilits entre les organismes de surveillance et ceux impliqus dans lapprovisionnement en eau de boisson. Dans certains cas, lventail des organisations professionnelles, gouvernementales, non gouvernementales et prives impliques peut tre plus large et plus complexe que celui voqu plus haut. Quel que soit le cadre existant, il importe de mettre au point des stratgies et des structures claires pour mettre en place les plans de gestion de la salubrit de leau, le contrle et la surveillance de la qualit, la confrontation et la rcapitulation des donnes, la notification et la diffusion des rsultats et les mesures correctives. Il est indispensable de dfinir des lignes de conduite claires en matire de responsabilit et de communication.

    La surveillance de la qualit de leau de boisson peut tre dfinie comme lvaluation et lexamen permanents et vigilants sous langle de la sant publique de la salubrit et de lacceptabilit de leau de boisson (OMS, 1976).

    La surveillance est une activit investigatrice visant identifier et valuer les risques potentiels pour la sant associs leau de boisson. La surveillance contribue la protection de la sant publique en favorisant lamlioration de la qualit, de la quantit, de laccessibilit, de la couverture (cest--dire les populations disposant dun accs fiable), de laccessibilit conomique et de la continuit des approvisionnements en eau de boisson (appels indicateurs de service ). Lautorit de surveillance doit avoir le pouvoir de dterminer si un fournisseur deau sacquitte de ses obligations.

    Dans la plupart des pays, lorganisme responsable de la surveillance des services dapprovisionnement en eau de boisson est le ministre de la sant (ou de la sant publique) et ses bureaux rgionaux ou dpartementaux. Dans certains pays, ce peut tre lagence de protection de lenvironnement. Dans dautres, les dpartements dhygine de lenvironnement du gouvernement local peuvent exercer une certaine responsabilit.

    La surveillance exige un programme denqutes systmatiques, pouvant comprendre des inspections, des analyses, une inspection sanitaire et/ou des aspects institutionnels et communautaires. Elle doit couvrir lensemble du rseau de distribution deau de boisson, y compris les sources et les activits de captage, les infrastructures de transport, les usines de traitement, les rservoirs de stockage et les rseaux de distribution (par canalisations ou non).

    Le programme devrait avoir entre autres pour objectif de sassurer de la prise en temps utile de mesures pour prvenir les problmes et pour corriger les dficiences. Il est parfois ncessaire dinstaurer des pnalits pour favoriser et garantir le respect des exigences. Lorganisme de surveillance doit donc tre appuy par une lgislation forte et applicable. Nanmoins, il est important que lorganisme dveloppe une relation positive et cooprative avec les fournisseurs, en ne recourant quen dernier ressort lapplication de pnalits.

    Les fournisseurs deau de boisson sont responsables tout moment de la qualit et de la salubrit de leau quils dlivrent.

    En cas de dtection dune contamination microbienne pouvant menacer la sant publique, lorganisme de surveillance doit tre habilit par la loi contraindre les fournisseurs deau recommander aux consommateurs de faire bouillir leau ou dappliquer dautres mesures.

    1.2.2 Autorits de sant publique

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    Pour fournir un soutien efficace, une entit nationale charge de la protection de la sant publique devra normalement intervenir dans quatre domaines :

    La surveillance de ltat et des tendances sanitaires, et notamment la dtection et linvestigation des flambes pidmiques, en gnral de manire directe ou par lintermdiaire dun organe dcentralis dans certains cas.

    Ltablissement de normes et de critres pour leau de boisson. Les autorits nationales de sant publique ont souvent une responsabilit de premier plan dans la fixation de normes sur lapprovisionnement en eau de boisson, qui peuvent inclure des objectifs en matire de qualit de leau, de performances et de salubrit, ainsi que des exigences directement spcifies (traitement, par exemple). Lactivit de normalisation ne porte pas uniquement sur la qualit de leau, mais couvre aussi la rglementation et lautorisation de matriaux et de produits chimiques utiliss dans la production et la distribution de leau de boisson (voir partie 8.5.4) et ltablissement de normes minimales dans des domaines tels que la plomberie domestique (voir partie 1.2.10). Il ne sagit pas non plus dune activit statique, car les changements intervenant dans la pratique de ladduction deau de boisson ainsi que dans les technologies et les matriaux disponibles (matriaux employs en plomberie et procds de traitement, par exemple) entranent une volution des priorits en matire de sant et des rponses apporter ces priorits.

    La mise en avant des proccupations sanitaires dans le dveloppement de politiques de grande porte, et notamment dune politique de sant et dune gestion intgre des ressources en eau (voir partie 1.2.4).Ces proccupations incitent souvent soutenir sur le plan financier les personnes concernes par le dveloppement et lamlioration de lapprovisionnement en eau de boisson ainsi que des activits militantes en faveur de la satisfaction des besoins en eau de boisson prioritairement par rapport dautres ncessits. Elles peuvent exiger une implication dans la rsolution de certains conflits.

    Une action directe, gnralement par lintermdiaire dorganes auxiliaires (administrations rgionales et locales charges de lhygine de lenvironnement, par exemple) ou travers lapport de recommandations dautres entits locales (gouvernement local, par exemple) concernant la surveillance des approvisionnements en eau de boisson. Ces diffrents rles prennent un aspect trs variable selon les structures et les responsabilits nationales et locales et incluent frquemment une fonction dassistance auprs des fournisseurs de la collectivit, dans laquelle les autorits locales interviennent souvent directement.

    La surveillance de la sant publique (cest--dire la surveillance de ltat et des tendances sanitaires) participe au contrle de la salubrit de leau de boisson. Elle prend en compte les maladies survenant dans lensemble de la population, qui peut tre expose diverses sources de micro-organismes pathognes ne se limitant pas leau de boisson. Les autorits nationales de sant publique ont aussi la capacit dentreprendre ou de commanditer des recherches visant valuer le rle de leau comme facteur de risque dans lapparition de maladies, travers par exemple des tudes cas-tmoins, des tudes de cohorte ou des tudes dintervention. Les quipes de surveillance de la sant publique oprent habituellement au niveau national, rgional ou local, ainsi que dans les grandes villes et les centres de sant ruraux. Sur une base rgulire, la surveillance de la sant publique comprend :

    la surveillance permanente des maladies faisant lobjet dune notification, dont un grand nombre peuvent tre provoques par des agents pathognes vhiculs par leau ;

    la dtection des flambes pidmiques ; lanalyse des tendances long terme ;

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    lanalyse gographique et dmographique ; et le retour dinformations lintention des autorits dans le domaine de leau.

    La surveillance de la sant publique peut tre renforce de diverses faons en vue didentifier dventuelles flambes pidmiques transmises par leau en rponse une suspicion motive par lincidence inhabituelle dune maladie ou une dtrioration de la qualit de leau. Les investigations pidmiologiques comprennent :

    des enqutes sur les flambes ; des tudes dintervention destines valuer les options dintervention ; et des tudes cas-tmoins ou des tudes de cohorte visant valuer le rle de leau comme facteur de

    risque dans lapparition des maladies.

    Nanmoins, il est impossible de se fier la surveillance de la sant publique pour disposer en temps utile dinformations permettant une rponse oprationnelle court terme pour matriser une maladie vhicule par leau. La capacit de la surveillance sanitaire fournir de telles informations se heurte diverses limites :

    les flambes de maladie ne faisant pas lobjet dune notification ; lintervalle de temps entre lexposition et lapparition de la maladie ; lintervalle de temps entre lapparition de la maladie et sa notification ; le faible taux de notification ; et les difficults pour identifier les agents pathognes et les sources responsables.

    Lautorit de sant publique intervient de manire ractive, mais galement proactive, dans le cadre dune politique de sant publique globale et en interaction avec lensemble des parties prenantes. Selon le contexte de sant publique, la priorit sera normalement accorde aux groupes dfavoriss. Ces interventions supposeront gnralement de trouver un compromis entre la gestion et lamlioration de la salubrit de leau de boisson et la ncessit dassurer laccs des approvisionnements fiables et quantitativement suffisants en eau de boisson saine.

    Pour bien comprendre la situation du pays en termes deau de boisson, lautorit nationale de sant publique devra tablir priodiquement des rapports dcrivant ltat de la qualit de leau au niveau national et attirant lattention sur les problmes de sant publique et les points traiter durgence parmi les priorits gnrales de sant publique. Cette comprhension exige un change dinformations efficace entre les organismes locaux, rgionaux et nationaux.

    Les autorits sanitaires nationales devront diriger la formulation et la mise en oeuvre de mesures destines garantir laccs une forme dapprovisionnement fiable en eau de boisson saine, ou tout au moins contribuer ces oprations. Lorsque ce rsultat nest pas atteint, il convient de diffuser des outils et une formation permettant la mise en place de moyens de traitement et de stockage sans risque lchelle de lindividu ou du foyer.

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    1.2.3 Autorits locales

    Les autorits locales en matire dhygine de lenvironnement jouent souvent un rle majeur dans la gestion des ressources en eau et des approvisionnements en eau de boisson. Ce rle couvre notamment linspection des captages et lautorisation des activits au voisinage de ceux-ci susceptibles dinfluer sur la qualit de leau de la source. Il inclut galement le contrle et laudit (surveillance) de la gestion des rseaux deau de boisson proprement dits. Les autorits locales en matire dhygine de lenvironnement formuleront galement des recommandations spcifiques lintention des communauts ou des personnes concernant la conception et la mise en place des rseaux deau de boisson alimentant les collectivits et les foyers, ainsi que la correction des dficiences. Elles peuvent aussi tre responsables de la surveillance des approvisionnements en eau de boisson des collectivits et des mnages. Elles ont un rle important jouer dans lducation des consommateurs lorsquun traitement de leau domicile simpose.

    En gnral, la gestion de lapprovisionnement en eau de boisson des mnages et des petites communauts ncessite un programme dducation sur lapprovisionnement en eau de boisson et la qualit de celle-ci. Les programmes de ce type devront normalement comporter :

    une sensibilisation lhygine de leau ; un transfert dinformations et de techniques relatives la technologie de base de lapprovisionnement

    en eau de boisson et de la gestion de cette eau ;

    une prise en compte des obstacles socioculturels lacceptation des interventions en faveur de la qualit de leau et des stratgies pour surmonter ces obstacles ;

    des actions de motivation, de mobilisation et de marketing social ; et un systme dappui, de suivi et de diffusion continus du programme en faveur de la qualit de leau

    afin dobtenir et prserver des rsultats durables.

    Ces programmes peuvent tre administrs au niveau de la communaut par les autorits sanitaires locales ou dautres entits, telles que des organisations non gouvernementales et le secteur priv. Si le programme dducation et de formation la qualit de leau est linitiative dautres entits, limplication de lautorit sanitaire locale dans le dveloppement et la mise en oeuvre du programme est fortement encourage.

    Dautres documents de lOMS (voir Simpson-Hbert et al., 1996 ; Sawyer et al., 1998 ; Brikk, 2000) dcrivent des approches guidant le dveloppement de programmes participatifs dducation et de formation en matire dhygine et dassainissement.

    1.2.4 Gestion des ressources en eau

    La gestion des ressources en eau fait partie intgrante de la gestion prventive de la qualit de leau de boisson. La prvention de la contamination microbienne et chimique de leau de source est la premire barrire sopposant une contamination de leau de boisson proccupante pour la sant publique.

    La gestion des ressources en eau et des activits humaines potentiellement contaminantes dans la zone de captage influe sur la qualit de leau en aval et dans les aquifres. Elle a un impact sur les tapes de traitement ncessaires pour garantir une eau saine, et une action prventive peut tre prfrable un renforcement a posteriori du traitement.

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    Dans le cadre de cette gestion, il convient dvaluer linfluence de lutilisation des terres sur la qualit de leau. Cette valuation nest normalement pas effectue par les autorits sanitaires ou les services dapprovisionnement en eau de boisson seuls et doit prendre en compte :

    les modifications de loccupation des sols ; les activits dextraction ; le creusement ou la modification des voies navigables ; lapplication dengrais, dherbicides, de pesticides ou dautres produits chimiques ; la densit du btail et lapplication de fumier ; la construction, lentretien et lutilisation des routes ; les diverses formes dactivits rcratives ; le dveloppement rsidentiel urbain ou rural, une attention particulire tant accorde llimination

    des excrments, lassainissement, aux dcharges et llimination des dchets ; et

    les autres activits humaines potentiellement contaminantes, telles que les industries, les sites militaires, etc.

    La gestion des ressources en eau peut relever de la responsabilit des services de gestion des captages et/ou dautres entits grant ou affectant les ressources en eau, telles que des entits industrielles ou agricoles et des entits charges du contrle de la navigation et de la matrise des crues.

    Dun pays ou dune collectivit lautre, la part de responsabilit des services de sant et dapprovisionnement en eau dans la gestion des ressources en eau varie fortement. Indpendamment des structures gouvernementales et sectorielles, il est important que les autorits sanitaires tablissent des liens et collaborent avec les secteurs qui grent les ressources en eau et rglementent lutilisation des terres dans la zone de captage.

    Ltablissement dune collaboration troite entre lautorit de sant publique, le fournisseur deau et lorganisme de gestion des ressources contribue lidentification des dangers pour la sant que peut comporter le rseau. Il importe aussi de sassurer de la prise en compte de la protection des ressources en eau de boisson dans les dcisions relatives lutilisation des terres ou dans les rglementations visant empcher la contamination des ressources en eau. Selon le contexte, dautres secteurs comme lagriculture, les transports, le tourisme et le dveloppement urbain peuvent galement apporter leur contribution.

    Pour garantir une protection adquate des sources deau de boisson, les autorits nationales devront normalement collaborer avec dautres secteurs dans la formulation dune politique nationale de gestion intgre des ressources en eau. Pour appliquer cette politique, des structures rgionales et locales seront mises en place et les autorits nationales guideront les autorits rgionales et locales en leur fournissant des outils.

    Les autorits rgionales en matire dhygine de lenvironnement ou de sant publique ont une mission importante : participer la prparation des plans de gestion intgre des ressources en eau, de manire garantir la meilleure qualit possible pour les sources deau de boisson. Pour plus de prcisions, le

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    lecteur se rfrera aux documents Protecting Surface Waters for Health et Protecting Groundwaters for Health (partie 1.3).

    1.2.5 Services dapprovisionnement en eau de boisson

    Les approvisionnements en eau de boisson peuvent aller du trs grand rseau urbain, desservant des dizaines de millions dhabitants, des rseaux dadduction pour trs petites communauts, alimentant en eau des populations trs peu nombreuses. Dans la plupart des pays, ils comprennent des sources collectives et des canalisations dadduction.

    Les services dapprovisionnement en eau de boisson ont en charge lassurance et le contrle de la qualit (voir partie 1.2.1). Ils sont responsables principalement de la prparation et de la mise en oeuvre des plans de gestion de la salubrit de leau (pour plus de dtails, voir Chapitre 4).

    Dans nombre de cas, le fournisseur deau nest pas responsable de la gestion des sources alimentant les captages dont il tire son approvisionnement. Le rle du fournisseur deau lgard des captages est de participer aux activits interservices de gestion des ressources en eau, de comprendre les risques pouvant tre associs des activits et des incidents potentiellement contaminants et dutiliser ces donnes pour valuer les risques menaant lapprovisionnement en eau et mettre au point et appliquer une gestion approprie. Bien que les fournisseurs deau de boisson neffectuent parfois pas eux-mmes les investigations relatives aux captages et les valuations des risques de pollution, il leur incombe didentifier les besoins en la matire et de lancer la collaboration multiservices, par exemple avec les autorits sanitaires et les autorits de protection de lenvironnement.

    Lexprience a montr quune association de parties prenantes dans lapprovisionnement en eau (par exemple des oprateurs, des gestionnaires et des groupes de spcialistes, tels que des petits fournisseurs, des scientifiques, des sociologues, des lgislateurs, des politiciens, etc.) pouvait offrir une forum pacifique, utile lchange dides.

    Pour plus de dtails, le lecteur se rfrera au document dappui Water Safety Plans (partie 1.3).

    1.2.6 Rseaux grs par une communaut

    Les rseaux deau de boisson grs par une communaut, que la distribution seffectue par canalisations ou non, se rencontrent frquemment dans le monde, tant dans les pays dvelopps que dans ceux en dveloppement. La dfinition exacte dun rseau deau de boisson gr par une communaut est variable. Bien quune dfinition reposant sur la taille de la population ou sur le type dapprovisionnement puisse convenir dans bien des circonstances, la prise en considration du mode dadministration et de gestion fait apparatre une distinction entre les rseaux deau de boisson alimentant des petites communauts et ceux desservant des grandes villes et des mtropoles. La notion de rseau deau de boisson gr par une communaut soulve notamment le problme dun recours croissant des membres de cette communaut souvent mal forms et parfois non rmunrs pour ladministration et lexploitation du rseau. Les rseaux deau de boisson alimentant les zones priurbaines des pays en dveloppement, qui abritent les communauts vivant autour des grandes villes et des mtropoles, peuvent aussi prsenter les caractristiques dun rseau gr par une communaut.

    Pour quun programme de gestion de la qualit de leau de boisson alimentant une communaut soit efficace et durable, il faut quil bnficie de limplication et du soutien actifs des communauts locales. Il convient que ces communauts soient impliques tous les stades dun tel programme, et notamment dans les enqutes initiales ; les dcisions dimplantation des puits, limplantation des points de captage ou ltablissement de zones de protection ; la surveillance des approvisionnements en eau de boisson ; le

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    signalement des anomalies, la ralisation des travaux de maintenance ; et la prise de mesures correctives et de soutien, notamment des oprations dassainissement et dhygine.

    Une communaut peut bnficier dj dun degr pouss dorganisation et adopter des mesures concernant les questions de sant ou dapprovisionnement en eau de boisson. Elle peut galement ne pas disposer dun rseau deau de boisson convenablement dvelopp. Certains membres de la communaut, comme les femmes, peuvent tre sous-reprsents, et il peut exister des dsaccords ou des conflits entre factions. Dans une telle situation, obtenir la participation de la communaut exige plus de temps et defforts pour rassembler les gens, rsoudre les diffrends, trouver un accord sur des objectifs communs et prendre des mesures. Des visites rparties, dans la mesure du possible, sur plusieurs annes seront souvent ncessaires pour soutenir et encourager le processus et pour sassurer que les structures mises en place pour approvisionner la communaut en eau de boisson continuent de fonctionner. Ce contrle peut requrir ltablissement de programmes dducation lhygine et la sant pour sassurer que la communaut :

    est consciente de limportance de la qualit de leau et du lien entre celle-ci et la sant, ainsi que de la ncessit de disposer dune eau de boisson saine et en quantits suffisantes pour les usages domestiques (boisson, cuisine et hygine) ;

    reconnat limportance de la surveillance et la ncessit dune rponse communautaire ; est dispose jouer un rle dans le processus de surveillance et comprend la ncessit de cette

    intervention ;

    dispose des comptences ncessaires pour jouer ce rle ; et est consciente des besoins en matire de protection des approvisionnements en eau contre la pollution.

    Pour plus de dtails, consulter les Directives de qualit pour leau de boisson de lOMS, 2e d., Vol. 3 ; le document dappui Water Safety Plans (partie 1.3) ; Simpson-Hbert et al. (1996) ; Sawyer et al. (1998) ; et Brikk (2000).

    1.2.7 Vendeurs deau

    Dans de nombreuses parties du monde o la raret de leau ou encore labsence ou le manque dinfrastructures limitent laccs des quantits suffisantes deau de boisson, il est courant que des commerants vendent de leau auprs des mnages ou en des points de collecte. Les vendeurs deau utilisent divers moyens pour transporter jusquau consommateur leau de boisson quils fournissent, dont des camions, des brouettes ou des chariots. Dans le contexte de ces Directives, la vente deau ne couvre pas leau en bouteille ou sous emballage (dont le cas est trait dans la partie 6.5) ou leau vendue par lintermdiaire de distributeurs automatiques.

    Lapprovisionnement en eau des consommateurs par les vendeurs deau pose un certain nombre de problmes sanitaires, notamment laccs des volumes suffisants, et suscite des proccupations quant linadquation du traitement subi par leau et des rcipients utiliss pour la transporter comportant un risque de contamination.

    Lorsque lorigine ou la qualit de leau sont incertaines, il est possible de traiter ou de retraiter cette eau en petites quantits de manire amliorer sensiblement sa qualit et sa salubrit. Dans le cas dune eau ayant subi une contamination microbienne, le traitement le plus simple et le plus important est la dsinfection. Si lon traite des quantits massives dans des cuves, il faut ajouter suffisamment de chlore pour sassurer que la concentration rsiduelle de chlore libre au point dintroduction atteint au moins 0,5 mg/l aprs un temps de

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    contact dau moins 30 min. Lusage de ces cuves doit normalement tre rserv leau de boisson. Les cuves doivent subir une dsinfection chimique ou un nettoyage la vapeur avant utilisation.

    Les autorits locales doivent mettre en oeuvre des programmes de surveillance de leau fournie par les vendeurs deau et, si besoin est, dvelopper des programmes ducatifs visant amliorer les pratiques de collecte, de traitement et de distribution de cette eau, dans lobjectif de prvenir la contamination.

    1.2.8 Consommateurs individuels

    Chacun consomme de leau provenant dune certaine source et les consommateurs jouent souvent un rle important dans la collecte, le traitement et le stockage de leau. Les actions des consommateurs peuvent contribuer la salubrit de leau quils consomment et galement lamlioration ou la contamination de leau consomme par dautres personnes. Il incombe aux consommateurs de sassurer que leurs actions nont pas dincidence ngative sur la qualit de leau. Il est prfrable que linstallation et la maintenance de la plomberie domestique (voir partie 1.2.10) soient ralises par des plombiers agrs et qualifis ou par dautres personnes possdant des comptences techniques suffisantes pour que les raccordements croiss effectus ou les ventuels coulements de retour nentranent pas une contamination des approvisionnements en eau locaux.

    Dans la plupart des pays, certaines populations sont alimentes en eau par des sources domestiques telles que des puits privs et la collecte de leau de pluie. Dans les foyers dont lapprovisionnement en eau seffectue sans canalisations, des efforts doivent tre consentis pour que la collecte, le stockage et ventuellement le traitement de leau domestique soprent dans des conditions saines. Les mnages et les individus peuvent souhaiter traiter leau domicile pour tre plus confiants quant sa salubrit, non seulement dans les cas o il nexiste pas dapprovisionnement gr par la communaut, mais galement dans ceux o il est connu que les approvisionnements grs par la communaut sont contamins ou vhiculent des maladies (voir Chapitre 7). Les autorits de sant publique, de surveillance et/ou les autres autorits locales peuvent fournir des conseils pour aider les mnages et les consommateurs individuels obtenir avec certitude une eau saine (voir partie 6.3). Le meilleur cadre pour la formulation de ces conseils est un programme dducation et de formation communautaires.

    1.2.9 Organismes de certification

    Le but de la certification est de vrifier que les dispositifs et les matriaux servant lapprovisionnement en eau de boisson atteignent un certain niveau de qualit et de scurit. La certification est un processus par lequel un organisme indpendant valide les revendications du fabricant en se rfrant une norme ou un critre formels ou tablit une valuation indpendante des risques de contamination pouvant dcouler dun matriau ou dun procd. Il peut notamment incomber lorganisme de certification de rechercher des donnes auprs des fabricants, de produire des rsultats dessai, de mener des inspections et des audits, et ventuellement de formuler des recommandations propos des performances du produit.

    Le processus de certification est appliqu aux moyens technologiques utiliss domicile ou lchelle de la communaut, comme les pompes manuelles, les produits utiliss dans le cadre de lapprovisionnement en eau (substances chimiques servant au traitement, par exemple) et les dispositifs employs par les mnages pour collecter, traiter et stocker leau.

    La certification des produits ou des procds intervenant dans la collecte, le traitement, le stockage et la distribution de leau peut faire lobjet dune surveillance par des organismes gouvernementaux ou des organisations prives. Dans le processus de certification, les procdures utilises dpendront des normes adoptes comme rfrence, des critres de certification et de la partie procdant cette opration.

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    Les programmes de certification nationaux, grs par un gouvernement local ou privs (audit par une tierce partie), auront notamment pour objectifs de :

    certifier des produits pour sassurer que leur utilisation ne menace pas la scurit de lutilisateur ou de la population gnrale, par exemple en provoquant la contamination de leau de boisson par des substances toxiques ou par des substances risquant dinfluer sur lacceptabilit de leau pour le consommateur ou doffrir un support la croissance de micro-organismes ;

    tester les produits de manire viter de nouveaux essais au niveau local ou avant chaque acquisition ; sassurer de lhomognit de la qualit et de ltat des produits ; agrer et homologuer des laboratoires danalyse et autres ; et contrler les matriaux et produits chimiques utiliss dans le traitement de leau de boisson, et

    notamment les performances des dispositifs destins un usage domestique.

    Ltablissement de normes devant servir de base lvaluation des produits constitue une tape importante dans toute procdure de certification. Dans la mesure du possible, ces normes doivent aussi dfinir les critres dautorisation. Dans le cas des procdures de certification portant sur des aspects techniques, ces normes sont gnralement labores en coopration avec les fabricants, lorganisme de certification et les consommateurs. Les autorits de sant publique devront tre responsables de la mise au point des parties du processus ou des critres dautorisation concernant directement la sant publique. Pour plus de dtails, se rfrer la partie 8.5.4.

    1.2.10 Plomberie

    Dans des btiments publics et privs, on a relev une association entre des effets prjudiciables importants pour la sant et la prsence dinstallations sanitaires inadquates du fait dune mauvaise conception, dune installation incorrecte, de modifications et dun entretien insuffisant.

    Nombre de facteurs influent sur la qualit de leau circulant dans le rseau de distribution par canalisations qui dessert un btiment et peuvent entraner une contamination microbienne ou chimique de leau de boisson. La contamination fcale de leau de boisson alimentant des btiments, du fait, par exemple, de dfauts dans les cuves places sur les toits et de connexions croises avec des conduites deau use, peut dclencher des pousses pidmiques de maladies gastro-intestinales. Des installations sanitaires mal conues peuvent favoriser la stagnation deau et offrir un environnement appropri la prolifration de Legionella. Les matriaux, les tuyaux, les accessoires et les revtements utiliss en plomberie peuvent entraner la prsence de concentrations leves de mtaux lourds (de plomb par exemple) dans leau de boisson, et lemploi de matriaux inappropris peut favoriser la croissance bactrienne. Les ventuels effets nocifs peuvent aussi stendre dautres btiments. Au-del du btiment concern, les autres consommateurs risquent dtre exposs aux contaminants parvenant dans le rseau de distribution public local en raison de la contamination croise de leau de boisson et du retour deau.

    La distribution deau dans des btiments conformment aux normes pertinentes fait gnralement appel une installation de plomberie qui nest pas directement gre par le fournisseur deau. Il faut donc sassurer dune installation et dun entretien corrects de cette plomberie et, dans le cas de btiments plus grands, de lexistence dun plan de gestion de la salubrit de leau spcifique au btiment (voir partie 6.1).

    Pour garantir la salubrit de leau de boisson fournie par le rseau desservant un btiment, les plombiers doivent respecter dans leurs pratiques de travail un certain nombre de conditions visant prvenir lintroduction de risques pour la sant :

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    les conduites vhiculant leau ou les dchets doivent tre tanches et durables, prsenter une surface intrieure lisse, ne pas tre obstrues et tre protges des contraintes prvisibles ;

    il ne doit pas exister de connexions croises entre lapprovisionnement en eau de boisson et les circuits dlimination des eaux uses ;

    les circuits de stockage de leau doivent tre intacts et ne prsenter aucun risque de pntration de contaminants microbiens ou chimiques ;

    les rseaux deau chaude et deau froide doivent tre conus de manire minimiser la prolifration de Legionella (voir aussi les parties 6.1 et 11.1.9) ;

    une protection approprie contre les retours deau doit tre mise en place ; le rseau des btiments comportant un grand nombre dtages doit tre conu de manire limiter le

    plus possible les fluctuations de pression ;

    lvacuation des dchets doit seffectuer sans contamination de leau de boisson ; et la plomberie doit fonctionner efficacement.

    Il importe que les plombiers soient suffisamment qualifis et disposent des comptences ncessaires pour raliser linstallation et lentretien des dispositifs de plomberie dans le respect des rglementations locales et quils ne fassent appel qu des matriaux dont lusage pour leau de boisson est agr.

    Pour les nouveaux btiments, la conception des installations sanitaires doit normalement tre approuve avant la construction, et ces installations doivent faire lobjet dinspections par un organisme de contrle pendant la construction et avant la mise en service du btiment.

    1.3 Documents dappui des Directives

    Les prsentes Directives saccompagnent de textes spars fournissant des informations gnrales qui justifient ltablissement des directives et apportent des conseils sur les bonnes pratiques permettant leur mise en oeuvre efficace. Ces documents sont disponibles sous forme papier ainsi que sous forme lectronique sur Internet (http://www.who.int/water_sanitation_health/dwq/en/), ainsi que sur CD-ROM. Des rfrences sont fournies lannexe 1.

    Assessing Microbial Safety of Drinking Water: Improving Approaches and Methods Cet ouvrage fait le point sur les dmarches et les mthodes les plus rcentes pour valuer la salubrit microbienne de leau de boisson. Il propose des conseils orientant le choix et lemploi dindicateurs en parallle avec la surveillance oprationnelle pour rpondre des besoins spcifiques en matire dinformation et examine les applications potentielles de nouvelles technologies et de mthodes rcemment mises au point.

    Chemical Safety of Drinking-water: Assessing Priorities for Risk Management Ce document fournit des outils qui aideront lutilisateur entreprendre une valuation systmatique de son ou de ses rseaux dapprovisionnement en eau, au niveau local, rgional ou national, dfinir des priorits dans la surveillance des substances chimiques les plus importantes, envisager comment la prsence de ces substances pourrait tre matrise ou limine et inventorier ou laborer des normes pertinentes.

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    Domestic Water Quantity, Service Level and Health Cet article examine les besoins en eau pour des usages lis la sant, dans lobjectif de fixer les besoins minimaux acceptables pour la consommation (hydratation et prparation des aliments) et lhygine de base.

    Evaluation of H2S Method for Detection of Fecal Contamination of Drinking Water Ce rapport ralise un examen critique des bases scientifiques et de la validit de lutilisation des tests H2S en tant quindicateurs de la contamination fcale de leau de boisson, ainsi que les donnes disponibles et autres informations ce propos.

    Hazard Characterization for Pathogens in Food and Water: Guidelines Ce document fournit un cadre pratique et une approche structure pour la caractrisation des risques microbiens, destins aider les scientifiques employs par lEtat et les chercheurs.

    Heterotrophic Plate Counts and Drinking-water Safety: The Significance of HPCs for Water Quality and Human Health

    Ce document fournit une valuation critique du rle des mesures par la mthode dincorporation en glose dans la gestion de la qualit de leau.

    Managing Water in the Home: Accelerated Health Gains from Improved Water Supply Ce rapport dcrit et soumet une analyse critique les diverses mthodes et les divers systmes utiliss pour la collecte, le traitement et le stockage de leau usage domestique. Il value la capacit des mthodes de traitement et de stockage de leau domicile fournir de leau prsentant une meilleure qualit microbiologique.

    Pathogenic Mycobacteria in Water: A Guide to Public Health Consequences, Monitoring and Management Cet ouvrage expose les connaissances actuelles sur la distribution des mycobactries pathognes environnementales dans leau et dautres compartiments environnementaux. Il expose les voies de transmission conduisant linfection humaine, les principaux symptmes pathologiques pouvant apparatre aprs linfection ainsi que les mthodes classiques et plus modernes danalyse des mycobactries pathognes prsentes dans lenvironnement. Il se termine par une discussion des aspects lis llimination de ces bactries dans leau de boisson et lvaluation et la gestion des risques.

    Quantifying Public Health Risk in the WHO Guidelines for Drinking-water Quality: A Burden of Disease Approach

    Ce rapport fournit un document de travail sur le concept danne de vie corrige de lincapacit (DALY) en tant que systme de mesure commun de la sant publique et sur la mthodologie associe. Il analyse lutilit de ce concept propos de la qualit de leau de boisson et illustre la dmarche reposant sur la dtermination des DALYs pour plusieurs contaminants de leau de boisson dj tudis selon lapproche axe sur la charge de morbidit.

    Safe Piped Water: Managing Micro