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N°32 Organolepsie, la nouvelle Episode IV Culture : Théâtre, cinéma, littérature Tout sur : les GP la bibli Xpression Gem In Way LA CONCURRENCE

GiW 32 février 2012 : la concurrence

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Gem in Way 32 février 2012 : la concurrence

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N°3

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Organolepsie,la nouvelleEpisode IV

Culture :Théâtre, cinéma,

littérature

Tout sur :les GP

la bibli Xpression

Gem In WayLA CONCURRENCE

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l’éditoso

mm

aire

Il est venu le temps des cathédrales, le monde est entré dans un nou-

veau millénaire. Oui, je me suis juré, un beau jour d’oc-tobre en 1999, de débuter un jour un article par une chanson de Bruno Pelle-tier, mon idole de toujours. Quelques années plus tard, ma carrière de grand jour-naliste arrivant à son apo-gée, je me le permets, et de la plus belle des manières, dans un édito. I’ve got the power.Revenons cependant à un thème plus actuel. Les ca-thédrales poussent un peu moins ces temps-ci, mais le monde est entré dans le deuxième tour de la campa-gne BDE. Exit les grands fa-voris fuchsias (vous le saviez que ça s’écrivait comme ça, « fuchsia », vous ?), adieu aux outsiders de l’Himalaya, oppressés par le pouvoir autoritaire : révoltons-nous,

vive le Tibet Libre. Une pen-sée émue pour les Sail’hers, qui ont pourtant su donner à leur pot le meilleur jeu de mots de l’histoire des cam-pagnes BDE : « Duck me I’m a mousse ». N’oublions per-sonne et faisons de gros bi-sous aux Take’n’Paf, grands fournisseurs de Burritos et de biscuits sombréroteux, et aux Galac’Tiz, fervents membres du culte du lapin avec un rouleau de PQ sur la tête.Place aux grands, place aux beaux, place aux solides.Mask Attack, Feu Dirty Fist, Meet O Logis : battez-vous. Le peuple réclame du sang. C’est vraiment beau, sur-tout quand le thème du Gem In Way est la concur-rence. On y revient dès le Battle les gars.

La fin de l’hiver, c’est aussi la saison des GP. 1A, soyez solides, vendez-nous du

lourd, car nous, les vieux, du haut de nos 9 heures de cours par semaine, on n’en fout pas une. Bah oui, en cette période, plus des mas-ses de soirées, nous nous dirigeons donc vers le dé-sormais classique « pot de dévoilement ». Le concept : acheter de la bière aussi dégueu que d’habitude, au même prix que d’habitude, mais avec plus de copains que d’habitude. J’appelle ça « le kiff ».

Alors en ces temps difficiles, qui mêlent la festoyade au dur labeur gestiondeproje-tien, n’oublions pas que la foule des barbares est aux portes de la ville. Pis, la fin de ce monde est prévue pour l’an deux mille.

Amen.

4 Dossier 8 Regards 11 L’oeil de Chârles

14 Culture 17 Spécial GP

20 Sport22 Insolites24 Jeux

Paul Markovic

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Claire Moutier

We are anonymous. We are legion. We do not forgive censorship. We do not for-give the denial of our free ri-ghts as human beings. To the United States government, you should have expected us. Il faut avouer que depuis le discours de Robespierre - «Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est le plus sacré et le plus indispensable des devoirs » - on n’avait pas vrai-ment fait mieux niveau décla-ration de guerre.

Dans une France où l’on vit plu-tôt libre, n’en déplaise à Na-thalie Arthaud, nous n’avons plus tant d’occasion que ça de défendre nos droits. C’est sans doute pour cela que ce mystérieux réseau de hackers masqués enthousiasme tant les 18-35 ans.

Comme tout le monde j’ai levé le poing au ciel, peint une grimace dramatique sur mon visage et beuglé « Ils n’ont pas le droit !! » en apprenant l’extinction de mégaupload, mégavideo et mégaporn (bon peut-être pas de manière aussi virulente pour le der-nier). Comme beaucoup j’ai démontré à qui voulait l’en-tendre que cet étranglement du streaming nous pousse à nous tourner vers les torrents et que moult artistes per-dent une occasion de se faire connaître ou de diffuser leurs œuvres.

Et comme la plupart je n’ai pas osé faire quoique ce soit pour montrer ma révolte.

Mais ça c’était avant… Avant qu’Alloshowtv et Allostrea-ming ne soient pourfendus par la lame rouillée de ceux qui ne comprennent pas In-ternet et entendent pourtant le régenter. Avant que je n’ai dû affronter deux virus et un reformatage en quatre jours à force d’errer tristement sur des sites de streaming dou-teux, où il m’est plus facile de faire une rencontre coquine avec une cougar russe à forte

poitrine ou de gagner un iPhone ou 1 million de dollars que de trouver le lien du film que je cherche.

Mon acte de rébellion ne sera pas de paraphraser Gandalf et de dire aux exécuteurs d’Ha-dopi et d’ACTA « You shall not paaaaaaaaaaaaaaaaaass ! » (vous l’aurez compris, on m’a demandé de culturer mes ar-ticles). Mon timide soutien aux Anonymous passera par ce Mémo : je serai la lumière dans le fouillis d’obscurs sites de partage de fichiers, vérita-bles nids de virus. Comme j’ai toujours rêvé de faire de la

résistance je vais coder mon message façon « l’oncle Jean a de grandes moustaches » : Cherchez dans votre moteur de recherche « laissez-moi regarder ça » en anglais. Cli-quez sur le lien dont l’url com-porte un 1 et est hébergé en Chine (donc un .ch ). Une fois sur le site choisissez Movies ou Tvshows et faites votre recherche. Quant au lecteur, vous serez bien mieux servi qu’avec megavideo grâce au « partage de chaussette » et à « mettre verrou », en anglais encore (ne soyez pas bête), car pas de limite de temps et bonne qualité ! Ah, l’adréna-line du danger !Quant à ceux qui continuent de dire qu’on les vole je vais finir par une citation de Liam Gallagher à leur sujet : « You have five huge houses so just shut up ».

MEMOutierInternet, concurrence diabolique du marché de l’Art paraît-il…

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La presse papier payante est-elle menacée ?

Victor Martin-Giezek

Aujourd’hui le journal le plus lu en France est un gratuit, le 20 Minu-

tes. Ce dernier, tout comme d’autres quotidiens gratuits tels Direct Matin ou Métro, représente une concurren-ce féroce pour les journaux payants, qui ont bien du mal à vendre leurs exemplaires. En effet, les annonces publi-citaires, qui sont le principal revenu pour les journaux ont tendance à se diriger davan-tage vers les gratuits qui se partagent les parts du gâteau publicitaire au détriment des payants. Signe du malaise et du marasme économique dans lesquels est plongée la presse écrite, certains jour-naux ont d’ores et déjà arrêté le tirage papier. Ainsi, France Soir n’est plus disponible dans les kiosques depuis le 13 Décembre 2011, mais seule-ment en version numérique. La menace vient aussi d’In-ternet, avec l’apparition de sites ou blogs de plus en plus influents comme Rue 89 dont l’accès est gratuit, plus facile et qui explique en partie le recul de l’achat de la presse papier. Ainsi, par exemple Le Monde a perdu en une dizai-ne d’années 90 000 lecteurs (320 000 en 2011 contre 390 000 en 1999).

Les conséquences pour les journaux payants sont évi-

dentes : difficultés financiè-res, réductions d’effectif, res-tructurations.Mais l’essor de la concurrence sur Internet et des journaux gratuits ont aussi un impact sur la qualité de l’informa-tion. Tout d’abord, les jour-naux exclusivement sur inter-net offrent une information de moins bonne qualité car ils compressent aux maximum les coûts. Ainsi, si les grands quotidiens nationaux pos-sèdent des bureaux dans de nombreux pays et diffusent une information au coeur des évènements, les journaux sur Internet ont recours à des journalistes, des analystes qui se contentent de donner leurs interpretations ou qui commentent les évènements sans être au centre de l’infor-mation. Dès lors, l’objectivité et la précision de l’informa-tion peuvent être remises en cause. Par exemple, le budget du Huffington post est équi-valent au budget consacré par le New York Times juste pour son bureau à Bagdad. Les difficultés financières rencontrées par les journaux payants ont aussi un impact direct sur l’indépendance de ces derniers. En effet, ils sont sous la menace d’être repris par de grands groupes proches des institutions po-litiques. L’Etat est même de-venu un des principaux finan-

cements des journaux, qui ne peuvent plus se passer de ces aides publiques. Or quand on sait que l’organisation Repor-ters sans Frontières classe la France en 44 éme position pour la liberté de la presse, les questions de financement deviennent de plus en plus problématiques.

Face à cela, les Grands grou-pes de presse tentent de réa-gir, notamment en publiant eux-même leurs journaux sur internet où ils peuvent ven-dre des encarts publicitaires ou en essayant de developer des formules d’abonnement à coût réduit. Néanmoins, cela n’est pas suffisant et de nombreux spécialistes sont persuadés que nous sommes à l’aube d’une révolution dans le domaine de l’information.

La presse écrite, qui a déjà dû faire face au développement de l’information audiovisuelle, doit désormais faire face à l’essor des journaux numériques et le développement des jour-naux gratuits. Le monde de l’information et notamment de la presse écrite est ainsi en pleine évolution.

DOSSIER : la concurrence

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DOSSIER5

La concurrence, c’est mieux à deux

Matthias Lemosquet

Voici une réflexion naïve mais essentielle pour cet article : la plupart

du temps, on aime résumer la concurrence à une confrontation à deux. En sport, on affectionne les face-à-face et, même en ath-létisme, où les concurrents sont pléthores, on aime résumer la situation à un duel entre deux favoris quand cela est possible. On remarquera également qu’à la guerre, il n’y a la plupart du temps que deux belligérants et que lorsque nos intérêts sont en jeu, il faut alors « choisir son camp ». Mais pourquoi diable en arrive-t-on si souvent là ?

Première tentative d’explication, nous avons individuellement besoin de nous choisir un ad-versaire. C’est sans doute la fois notre côté bestial (surtout chez les hommes pour qui gagner un bras de fer c’est montrer qu’on en a) qui nous pousse au duel « d’homme à homme », peut-être également notre égo (on éprouve toujours un plaisir cou-pable à savoir que l’on a été le meilleur). Toujours est-il que la compétition éveille en nous un instinct qui nous pousse à vou-loir véritablement se confronter à l’autre.

Mais quand la confrontation prend une dimension collecti-ve, ce n’est plus à des instincts qu’elle fait appel mais à notre imaginaire, à nos valeurs. Dans le cas extrême des guerres, il y a

« eux et nous ». C’est plus sim-ple à comprendre et ça permet de se construire une identité et d’affirmer la supériorité de son pays, de son modèle social ou de son groupe. Par exem-ple, lors de la Guerre Froide, il y avait pour les Américains d’un côté l’incarnation du mal et du

totalitarisme, les communistes, et de l’autre un modèle idéal fait de liberté et de succès éco-nomique, celui des Etats-Unis. Sans l’URSS, les Etats-Unis ont fini par désigner, suite au 11 septembre 2001, un « axe du mal » menaçant la sécurité du « monde libre » histoire de faire revivre un antagonisme binaire rendant la lecture du monde beaucoup plus simple.

On peut bien évidemment criti-quer une vision aussi réductri-ce, mais en y réfléchissant bien, on a tous recours, avec plus ou moins de sérieux, à cette prati-que de se trouver « l’adversaire » afin de pouvoir se construire plus facilement son identité per-sonnelle et celle de son groupe. Lorsque le BDS et la JAI s’invec-

tivent au début d’année, c’est peut-être aussi un peu pour ça.

Dans un style plus pacifique, le sport est probablement une des discipline nous ayant fourni les plus grands duels et ayant souligné leur dimen-sion symbolique. Tout amou-reux de basket vous dira par exemple qu’un Celtics vs Lakers du temps de Magic et Larry Bird « c’était bien plus qu’un simple match de basket », comme le footix d’aujourd’hui vous affir-mera lors d’un Barça vs Real : « ça, c’est du foot ». Car derrière ces affiches sportives, ce sont également des valeurs et des émotions qui sont véhiculées et qui rendent l’évènement si ma-gique (pour peu que l’on s’inté-resse au basket ou au foot).

Limiter la concurrence à deux entités est peut-être simpliste et réducteur, mais nous som-mes bien obligés de constater que, plus que tout autre type de concurrence, le duel est ce-lui qui nous fascine le plus et qui reste un élément essentiel de la construction de notre identité et de celle d’un groupe.

Les hommes raffolent des raisonnements binaires : le bien et la mal, le Yin et le Yang et j’en passe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en matière de concurrence, on n’échappe pas à cette règle où les duels jalonnent tous les genres et toutes les époques.

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DOSSIER6

Paul Markovic

Meilleur nom de liste: Une liste se détache du lot sur ce point. La subtilité, la classe, la finesse d’esprit se démarquent : parmi les trois prétendants, une liste a composé le meilleur jeu de mots depuis bien longtemps. En effet, comment ne pas succomber à pareil trait d’esprit ? Nous pourrions nous délecter de voir les jaunes l’emporter, et ainsi devenir le représentant officiel de l’école. L’administration saisirait-elle la complexité du calembour ? Rien n’est moins sûr.Point aux Feu Dirty Fist

Meilleurs rallyes : Les trois listes ont offert de grandes performances. Les sushis des Mask Attack furent inoubliables, et que dire des pizzas Domino’s à prix cassé des Feu ? Un bonheur. Cependant, la plus grosse prestation est à attribuer aux Meet O Logis, qui ont sauvé plus d’un estomac vide, par des plats aussi raffinés que les pâtes carbo. Un grand cuistot, de la grande cuisine, de grands rallyes, un grand point marqué.Point aux Meet O Logis

Meilleur pot : Je suis un homme totalement dévoué à mon rôle de grand reporter. Ainsi, j’ai participé, pour le bien de cette enquête, à tous les pots de liste. Un phénomène que je qualifierais de surnaturel m’a cependant subtilisé la plupart des souvenirs collectés à ces soirées. Je garde pourtant en mémoire un monstre pot à SOS Apéro, à base de cocktail vert dans des pistolets à eau et de programmation musicale de choix. C’était cool.Point aux Mask Attack

Meilleur nombre de membres chez Xpression : Depuis l’élimination des mexicains, Xpression n’a bizar-rement plus de représentant dans la campagne BDE. Oui, en effet, c’est chelou, mais c’est comme ça. On ne commande pas ces choses-là, vous savez.Egalité

Meilleur chant : Nous choisissons ici la simplicité, l’efficacité. Un slogan comme « Feu Dirty Fist, un poing c’est tout » aurait effectivement pu l’emporter, car, ne nous mentons pas, c’est plutôt rigolo. Cependant, gardons en mémoire que les étudiants en école de commerce ne s’attachent que rarement à des appren-dre des chants aussi complexes. La performance des Mask Attack est alors à récompenser, grâce à un chant monstrueux d’efficience : Hou-Ha Mask Attack, Hou-Ha Mask Attack. A noter sa popularité, certains l’ont même fredonné lors des partiels en s’autorisant une légère modification des paroles : « Hou-Ha Mosc Attack, Hou-Ha Mosc Attack »Point aux Mask Attack

Filles les plus jolies : Une consultation assidue d’assoces.com me fait remettre ce point aux Meet O Logis, mais cette décision fut une des plus difficiles de ma vie, tant la concurrence était sérieuse.Point aux Meet O Logis

Nous nous retrouvons donc avec une égalité Mask Attack Meet O Logis : il faut trancher. Pour ce faire, je vais tenter de choisir le critère le plus juste possible.La liste qui a le plus de membres dont le prénom commence par la lettre A l’emporte. Le constat est sans appel : Les Mask Attack l’emportent par 6 à 3. Bravo, futur BDE.

Nos copains les Donkey’Shot commencent à présenter les signes avant-coureurs de la vieilles-se : arthrose, mémoire qui flanche, les Celt’X ne les trashent plus… La jeunesse se presse aux portes du local BDE. Trois prétendants restent, mais les départager ne sera pas chose aisée. On s’occupe de tout, ce mois-ci nous désignerons la meilleure liste sur des critères presque objec-tifs.

Battle : les 3 listes

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DOSSIER7

Le marché des présidentielles françaises

Maxime Hournarette

Qui n’a pas eu marre des phrases, com-mentaires et citations

démagogiques lancés par les politiques pour entrete-nir une présence médiati-que et raviver les querelles de clocher qui existent dans la classe politique française? Cela nourrit l’intérêt pour les extrêmes et le mépris pour le politique. D’où vient donc le problème ?

L’animal politique est in-domptableUne affaire de partis oui, mais aussi une affaire d’hommes. La politique se meut grâce aux idéaux et égos de person-nes. Forcément, les esprits démesurés empiètent les uns sur les autres et la concur-rence apparaît dès lors que l’élection pointe le bout de son nez.

Un capitaine sans secretLa compétition politique offre un aperçu des personnes ; en particulier leurs points forts

et leurs failles, leurs ambi-tions et leurs motivations qui doivent être authentiques et sincères. Ce point se suffit à lui-même dans la mesure où la compétition offre un aperçu de la compétence, de l’endurance et de la solidité d’une personnalité politique. Et dans les temps si mou-vementés à travers lesquels nous voguons depuis plus de quatre ans, lorsqu’une per-sonne réaffirme son statut de capitaine ou insuffle un espoir nouveau pour un pays, on a besoin d’en savoir beau-coup sur elle pour lui faire confiance.

La comparaison comme moyen de transparence et d’efficienceNonobstant les commentaires assassins de part et d’autre de l’échiquier politique français,

le dévoilement politique est une façon de mettre à plat les personnes, de pouvoir les comparer, ou dans un langage

commercial les benchmarker! Et là est la richesse qu’appor-te la concurrence ; c’est en effet que les cartes du jeu po-litique sont redistribuées de manière plus transparente au grand dam des conseillers en communication des différents partis. La force démocratique apparaît donc en cela que les courants peuvent défendre à armes égales leurs convic-tions. Car la concurrence déloyale, comme en économie, est très mal vue par les opérateurs – les citoyens.

En brefC’est bien sur le fond et la forme qu’agit la concurrence. Les commentaires triviaux ne sont pas si virulents et laissent vite place à la de-mande des électeurs : que le meilleur candidat gagne. C’est, je le souhaite, ce qui va se dérouler en mai 2012. De la concurrence politique jaillit un équilibre démocratique.

L’un est un « sale mec » pendant que l’autre « a un problème de crédibilité ». Et ces phrases jalonnent et marqueront la campagne présidentielle française jusqu’en mai 2012. Au-delà de la trivialité des propos, une dynamique positive surgit. Analyse succincte de l’idée.

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regards8

Pourquoi ne faut-il pas acheter français ?

Maxime Gibaud

La France a peur des pro-duits chinois, peur de sa perte de compétitivité,

peur du déclin de ses indus-tries. Pourquoi ne pas lutter en achetant français, en de-meurant solidaire de nos en-treprises ? Après tout, une consommation patriotique relancerait la demande, don-nerait du travail à nos firmes et stimulerait l’embauche. Les 10 % de chômage actuels seraient très vite oubliés et bientôt notre futur président annoncerait une croissance à deux chiffres. Comme la vie semble belle quand on défend nos couleurs dans notre coin. Comme le discours des politiques paraît séduisant lorsqu’ils jouent au petit chef gaulois !

Consommer made in Fran-ce : une hausse d’impôts déguisée

Derrière des idées bien pensantes se cachent des propositions qui, dans quel-ques mois pourraient devenir réalité. Ainsi, Marine Le Pen affirmait il y a peu : «les admi-nistrations françaises doivent

acheter français». Pour Pascal Salin, économiste libéral, cela conduirait iné-vitablement à une baisse de notre pouvoir d’achat. En ef-fet, dans bien des cas, ache-ter français signifie accepter de payer un prix supérieur ! Nos administrations seraient alors contraintes de s’endet-ter un peu plus et nos impôts augmenteraient nécessaire-ment.

Tuons nos concurrents !

Si 60 millions de Français déci-daient, du jour au lendemain de consommer exclusivement français, cela ne ferait certai-nement pas l’affaire de notre fournisseur et client privilé-gié : l’Allemagne. P. Salin ex-plique que cela entraînerait un appauvrissement des pays exportateurs en France, qui, de ce fait, ne pourraient plus acheter nos propres produits. Argument ici plus politique qu’économique.Le Français d’aujourd’hui se complaît dans les discours po-pulistes. Il n’a plus confiance en l’UE et son marché. Il croit aveuglément que ses concur-rents étrangers sont mauvais. Il pense que fermer ses fron-tières le protégera de la crise ; comme l’ont cru les Améri-cains après un certain 24 oc-tobre 1929, jusqu’à ce qu’ils ne se résolvent à amorcer le New Deal…

Achète français ! J’peux pas, trop cher…

Si l’on présente la consommation made in Fran-ce comme un choix dans le paragraphe précédent, elle peut très bien aussi être vécue comme une charge supplé-mentaire pour les ménages les plus modestes. En effet, comment peut-on imposer à une famille ou des étudiants comme nous, les produits qu’ils doivent consommer ? « Acheter français » ne signi-fie plus rien aujourd’hui tant les marchés sont interdépen-dants. Faut-il rappeler que Renault ne produit que 29 % de ses moteurs en France ?

Une solution face à cette menace protectionniste : la création d’un nouveau label qui indiquerait la proportion de fabrication française dans chaque produit. NON à la dic-tature du produit français, OUI à la libre consommation!

A l’heure où la campagne présidentielle bat son plein, plusieurs candidats proposent d’ache-ter français pour remettre la France sur pieds.

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Achetez français !

C’est François Bayrou qui lança le premier la bonne idée du ‘Acheter fran-

çais’. Une idée qui n’est pas la sienne, et qui n’est pas bonne non plus. En effet, elle a été proposée par Yves Jégo (ancien secrétaire d’Etat UMP) en 2010 et même, sous une autre forme, dès 1981 par Georges Marchais; Bayrou n’a pas vraiment innové. Mais comme il est difficile de le faire en politique, nous ne lui en tiendrons pas rigueur. D’autant que cette proposition s’inscrit dans la droite lignée de son pro-gramme électoral : le candidat du Modem veut réindustrialiser la France. C’est donc à moyen terme ce que doit permettre le fait d’acheter français.

Mais est-ce réaliste, et sur-tout réalisable ? Si l’idée est louable, ce qui explique d’ailleurs pourquoi l’ensemble de la classe politique française s’est empres-sée de reprendre ce slogan en cœur au mois de décembre, il semblerait que dans la pratique quelques bémols soient à déno-ter.A commencer par la définition même de cette ‘résolution’. Acheter français signifie-t-il fai-re ses course à Carrefour (grand groupe français) plutôt qu’à Liddl (hard discounter allemand) ? Ou mettre sa Toyota à la casse pour s’offrir une Renault flambant neuve ? Ou bien encore boy-cotter les couverts en plastique fabriqués en Chine pour acheter des couteaux Laguioles ? Etant donné que Carrefour commer-

cialise un très grand nombre de produits fabriqués en France, que Toyota assemble ses voi-tures à Valenciennes et que la majorité des Laguioles sont im-portés de Chine (Laguiole n’est pas un marque déposée), il est difficile de s’y retrouver.

Quand bien même une défini-tion claire serait donnée aux ‘produits français’, avec par exemple l’emploi systématique d’un label, est-il souhaitable de d’acheter français ? Dans un monde où les économies sont imbriquées les unes dans les autres, et à plus forte raison au sein de l’Union Européenne, cette mesure est à la fois diffi-cile à mettre en place d’un point de vue pratique mais elle serait en plus dangereuse : la France serait très vite taxée de protec-tionnisme et devrait subir des sanctions de ses partenaires commerciaux, voire même de l’OMC. De plus, cela reviendrait à tirer une balle dans le pied de la croissance, sachant que la France ne produit pas tous les produits dont elle a besoin. Es-sayez par exemple d’acheter un lave-linge made in France. C’est aujourd’hui quasiment impos-sible ! La majorité de ces biens vendus dans notre pays sont en fait fabriqués chez nos voisins

allemands. Et quand bien même vous réussirez à en trouver un, il vous coûtera très cher puisque les coûts de production français sont bien plus élevé qu’outre-Rhin.Acheter français fait enfin com-plètement fi d’une réalité que le monde politique a encore du mal (certainement à des-sein d’ailleurs) à reconnaître : les produits qui sont considérés comme ‘français’ sont majori-tairement fabriqués à l’étranger, ou bien ils sont fabriqués via des moyens de production étrangers ou encore à partir de matières premières importées.

La proposition de François Bay-rou apparaît comme relative-ment hasardeuse. Il est cepen-dant intéressant de noter que le candidat du Modem a su mettre en relief l’un des principaux pro-blèmes qui touchent aujourd’hui la France : notre industrie n’est pas en mesure de résister à la concurrence des pays émer-gents, qui produisent à moin-dres coûts. Le made in France, peut-être moins reluisant que le « acheter français », mais bien plus efficace d’un point de vue économique, sera donc certai-nement un thème récurrent de la campagne présidentielle de 2012, tant notre pays a besoin d’une industrie forte comme base de sa croissance.

C’est la mode : le plan de relance de l’économie française est censé passer par ce dogme. Il permettrait de renouer avec la croissance et de créer des emplois en France, tout en résor-bant le déficit commercial national. Mais les slogans bons marchés font rarement de bon-nes politiques...

Timothé Poulain

regards

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idées10

Qui sont nos amis ?

Victor Martin-Giezek

A l’heure des nouvel-les technologies et de l’essor des réseaux so-

ciaux, les relations semblent de plus en plus aisées et fa-ciles. De nos jours, qui n’a pas des centaines d’amis sur Facebook? En un clic, cette personne que j’ai rencontrée, avec qui j’ai parlé, ou simple-ment regardée devient mon « ami ». Car oui, on ne parle pas de connaissances, de re-lations mais bien d’amis. Et pourtant, Un simple clic peut-il sceller une véritable ami-tié ?

1850, Montaigne écrit « De l’amitié », titre des Essais. Cette œuvre rend hommage à l’amitié qu’il a partagé avec La Boétie, une amitié qu’il considère comme une fusion entre deux âmes, une amitié qui l’a à jamais marqué. 172 ans après, les sms, internet …ont remplacé la poésie mais l’amitié reste belle et bien intemporelle. Pourtant, dire que cette personne « est mon

amie » n’a pas la même pro-fondeur qu’auparavant. En tout cas, les réseaux sociaux nous font croire que l’amitié est une norme, au point de ne même plus savoir ce qu’est un ami, en quoi consiste l’amitié. Car avoir des centaines d’amis ne peut être qu’une illusion.

Cet article ne se veut pas être un pamphlet contre les réseaux sociaux, une incita-tion au mépris d’autrui mais une source de réflexion. Loin de développer une vision ma-nichéenne sur l’amitié car il

n’y a pas de « vrai ou faux ami» ; il s’agit juste de pren-dre du recul, de la hauteur et de se poser des questions. Qui sera toujours là pour moi ? Qui m’apprécie pour ce je suis ? Qui viendra m’aider ou me soutenir même en plein milieu de la nuit ? Car un ami, au sens propre du terme, ne vous laissera jamais tomber, saura vous aimer comme vous recadrer. Un ami est toujours

là pour vous écouter, pour vous apprécier et sera tou-jours à vos côtés. Il est là pour vous faire progresser, pas pour vous faire pleurer. Un ami ne vous ignore pas, ne vous juge pas mais vous encense. L’ami-tié ne peut se résumer à un repas ou des vacances par-tagées. Au contraire, elle est immatérielle, en aucun cas monnayable, jamais négociée et surtout pas intéressée. Un ami ne vous ignore pas mais vous encense. En tous cas, rien n’est plus beau, plus gratifiant, plus ras-surant que l’amour d’un ami. Bref, qui sont nos ennemis ? Nous le savons jamais vrai-ment mais nos amis, il n’y a pas de doute, nous savons les reconnaître et les aimer. Alors, prenez juste deux trois minutes, et regardez autour de vous. Si vous identifiez un ami, ne le laissez pas tomber, ne le décevez pas car il sera toujours là pour vous comme vous serez toujours là pour lui. Au contraire, dites lui quel-que chose de simple mais qui est paradoxalement toujours très difficile à dire, dites lui que vous l’aimez. Car comme l’affirme A.CAMUS dans L’Eté: « l’amitié est une vertu ».

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Charles Perragin

La typographie est l’art de composer des textes imprimés.

Il est difficile de trouver une discipline aussi aus-tère que celle-ci. C’est un monde de plomb, le monde du noir sur blanc. Vous pourriez croire en une simple reproduction de l’écriture manuscrite, mais cela va beaucoup plus loin ; police, césure, espaces insécables et sauts de ligne, tout est réglé comme du papier à musique. L’espace de créativité typographique est nul.

On l’aura compris, les dé-bats entre typographes (et ils existent) ne sont pas très poilants. Cela dépasse l’entendement : ce que les typographes appellent la couleur est la capacité d’un texte écrit à l’ordinateur à donner une impression étale et uniforme de grisaille. Le talent d’un texte bien tapé, c’est qu’il donne une bonne impression de gris. Sympa.

Pourtant, parfois, sou-vent suite à un excès de contraintes, la porte s’ouvre et les barrières cèdent, laissant place au foisonnement de la créa-tivité.En effet, deux livres vien-nent de sortir dont le très impressionnant mais peu

connu Trois typographes en avaient marre de Guy Lévis Mano revisité par deux auteurs (Moreau et Autexier). Le livre origi-nal (dans tous les sens du terme) était déjà un feu d’artifice pour les yeux ; mélange des fontes, des corps et des types. Les deux auteurs en ques-tion ont repris le livre en respectant la volonté de l’auteur qui ne voulait pas que son livre soit réédité à l’identique.

Le support même de la pensée fait sens, devient sens. L’univers typogra-phique devient rempli d’individus très variés : grands, petits, gros, élan-cés, certaines lettres ont des courbures avanta-geuses, d’autres ont les jambes courtes.

L’autre livre qui vient de sortir est un livre de Marc

Pantanella. C’est l’his-toire un peu délirante d’un typographe qui part en vacances et qui laisse travailler des machines qui nous laissent croire qu’elles peuvent monter un texte toutes seules. Mais, un homme de l’art dissident essaie de dis-traire les caractères avec des facéties. Un nouveau monde émerge alors ; « e » assoupi, des cédilles hy-pertrophiées, des lettres qui ne servent à rien.

En bref, ces auteurs ont apporté quelque chose d’original et drôle dans une discipline où la nor-me tient toute la place. Ne nous y trompons pas, cette entreprise n’aspire pas à une révolution des règles typographiques, et c’est tant mieux !

Il est des domaines où la concurrence règne, il en est d’autres où elle se tait, du moins le croit-on. Parfois, une originale altérité vient s’immiscer là où on ne pouvait l’attendre.

L’œil de Chârles

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Vous ne trouvez pas à Dieter Schmidt le roman qui comblera vos insomnies ? Si vous voulez vous aérer l’esprit, Xpression propose toujours ses romans en prêt gratuit et sans caution. Voici une sélection des livres disponi-bles. Pour plus d’exhaustivité, rendez-vous sur xpression.info.

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Les livres de la bibliothèqueXpression

AAbécassis Eliette La répudiéeAlfred de Musset On ne badine pas avec l’amourArmand Marie-Paul Au bonheur du ma-tinArnothy Christine Complot de femmesBBanon Tristane TrapézisteBarbery Muriel L’élégance du hérissonBazin Hervé Le démon de minuitBrontë Emily Wurthering HeightsBrialy J.C. J’ai oublié de vous dire...CC Clarke Arthur 3001 l’odyssée finaleC. J. Sansom DissolutionCamus Albert La chute ; L’étranger ; La pesteCapote Truman, Rolin Gabrielle, Dantzig Charles La traversée de l’étéCarol Higgins Clark For ever Catherine van Moppes Emilie, Java 1904Chandernagor Françoise La Sans Pa-reilleChattam Maxime Le Sang du tempsChristian Signol La lumiere des collinesChristine Falkenland Le marteau et l’en-clumeDDac Pierre, Pessis Jacques Y’a du mou dans la corde à noeuds !Dai Sijie Balzac et la petite tailleuse chinoiseDargent Agnes ÉchappéeD’Arzo Silvio Maison des autresDavid Yakuza, la mafia japonaiseEEdward-John Lord Dunsany Le Dernier Livre des merveillesElizabeth Peters Un crocodile sur un banc de sableErri De Luca Tu, mioEvans-N Le cercle des loupsF Filoche Gérard Les caisses noires du pa-

tronatFinder Joseph ParanoïaFitzgerald Francis Scott - Gatsby le ma-gnifiqueFlaubert Gustave Madame BovaryGGary Romain La vie devant soi ; Les Cerfs-volantsGavalda Anna Je l’aimaisGeluck Philippe Jamais 203George Elizabeth Sans l’ombre d’un té-moinE.Gombrich Histoire de l’ArtHHemingway Ernest Le vieil homme et la merHouellebecq Michel Les particules élé-mentairesHugo Victor Hernani; Le dernier jour d’un condamnéIIrving John L’oeuvre de Dieu, la part du diableIshiguro Kazuo Auprès de moi toujoursIturria Michel On ne rit pasIzner Claude Mystère rue des Saint-Pè-res JJacq Christian La Reine SoleilJapp Andrea-H Les Chemins de la bêteJean-Charles de Fontbrune Nostrada-mus, historien et KKafka Franz La MétamorphoseKin Pa Le jardin du repos ; PrintempsKurtz Katherine La trilogie des magi-ciensLLarsson Stieg Millenium 1Le Clézio J.M.G Ritournelle de la faimLevy Marc Et si c’était vrai...Littell Jonathan Les BienveillantesMMalraux André L’EspoirManguel Alberto Un amant très vé-tilleuxMarie Rouanet Nous les Filles

Musso Guillaume Sauve-moi ; Et aprèsNNabokov Vladimir Ada, LolitaNietzsche Friedrich L’antechristNothomb Amélie Robert des noms pro-presOOrwell George 1984Oster Christian Une femme de ménageOuaknin Marc-Alain La bible de l’hu-mour juifPPancol Katherine Les Yeux jaunes des crocodilesPratchett Terry Au guet !Prosper Merimee Les âmes du purga-toireProust Marcel Du Côté de chez SwannRRandall Boyll Au revoir à jamaisRemy Pierre-Jean Orient-ExpressRhys Jean Wide Sargasso SeaRochefoucauld Maximes choisiesSSagan François Bonjour tristesseSartre Jean-Paul Huis clos ; Les Mots ; Les mouchesJay Schneider 1001 films à voir avant de mourirTTaylor Bradford Barbara A force d’aimerThierry Arnaud La seconde vie du doc-teur morinTodorov Tzvetan L’esprit des LumièresVVargas Fred Pars vite et reviens tardVitold de Golish L’Inde impudique des MaharadjahsWWerber Bernard Le Livre du voyageWilde Oscar Le Portrait de Dorian GrayZZweig Stephan La confusion des senti-ments

book’in

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« Faut-il écraser le hérisson ? » titrait Libération à la sortie de ce roman qui aura marqué l’année litté-raire 2007. Un petit bijou, tour à tour drôle et sensible.

book’in13

L’élégance du hérisson, Muriel Barbery

Renée Michel, cin-quante-quatre ans : concierge, veuve,

laide et grassouillette. Il en faut peu pour y voir un ar-chétype. Muriel Barbery en joue et n’hésite pas à ren-verser les a priori. Affamée de culture, passionnée de philosophie, de littérature, elle écoute Mozart, s’émeut devant les natures mortes hollandaises et admire le ci-néaste Ozu. Complexée par son origine sociale, mais fine critique de la société, Renée joue les concierges rustres pour les habitants fortunés d’un hôtel particu-lier parisien.

A ce personnage surpre-nant et fort attachant il faut ajouter Paloma, une jeune parisienne de 12 ans, extrê-mement intelligente, bien

éclairée pour son jeune âge et suicidaire. Autour d’elles gravite un petit microcosme de bourgeois bien éduqués, fait d’apparence et de bon-ne éducation. Mais Renée, esthète dans un corps de concierge et Paloma se re-plient dans un univers bien éloigné. Leur rencontre inat-tendue bouscule l’organisa-tion de ce petit monde. Seul un riche japonais, Monsieur Kakuro Ozu, saura décou-vrir et apprécier leur sensi-bilité.

Nous plongeant tour à tour dans les « Pensées profon-des » de Paloma, dans la vie quotidienne de Renée, Mu-riel Barbery nous émeut et nous fait rire, provoque la révolte et le désarroi com-me elle fait naître un souri-re à chaque nouvelle page. Toujours avec beaucoup de poésie, comme en témoi-gnent les dernières pensées de la jeune intellectuelle :

« Le cœur et l’estomac en marmelade, je me dis que finalement, c’est peut-être ça la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quel-ques moments de beauté, où le temps n’est plus le même. C’est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthèse dans le temps, de suspen-

sion, un ailleurs ici même, un toujours dans le jamais. Je traquerai désormais les toujours dans le jamais.La beauté dans ce monde »

En 2009, l’ouvrage est libre-ment adapté au cinéma par Mona Achache et remporte l’adhésion de la presse com-me des spectateurs.

Estelle Lorphelin

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Si le dernier né de Scorcese a pu être perçu comme un conte de Noël pour enfants, il n’en est rien tant ce film est bourré de qualités. Avec plusieurs niveaux d’interprétations, Hugo Cabret n’est à louper sous aucun pré-texte !

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Hugo Cabret , quand Scorsese rencontre Méliès

Cela faisait longtemps je n’avais pas vu un film aussi beau es-

thétiquement. On y trouve beaucoup de choses, à com-mencer par l’œuvre la plus personnelle de ce grand réalisateur qu’est Scorcese : il offre ici un honneur post-mortem à l’un des pionniers du cinéma, Georges Méliès. Ce Méliès qu’il interprète à la perfection lui ressem-ble beaucoup. Ils partagent le même amour pour le ci-néma, la même passion des effets spéciaux mais aussi et surtout le même goût du rêve qu’ils tentent tous deux de véhiculer dans leurs films. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec ce film, Scorcese arrive à ses fins. Et pas n’importe com-ment !

Nominé onze fois aux oscars (une de plus que The Ar-tist), Hugo Cabret nous fait voyager à travers le temps et l’histoire du cinéma. Des

premières pellicules des frères Lumières aux effets spéciaux incroyablement ingénieux que développait le magicien qu’était Méliès, ce film nous fait découvrir les premiers pas du cinéma. Mais ce n’est pas tout, puis-que de nombreuses pas-sions du réalisateur de Taxi Driver et de Shutter Is-land y sont aussi exposées: les automates, la magie, le monde de l’enfance…

L’histoire est celle d’un jeu-ne garçon qui vit dans une gare, seul et abandonné. Passionné de mécanique, il s’occupe des horloges de la gare. Un jour, il rencontre un vieux monsieur qui tient une boutique de jouets. Hugo découvrira vite que cet homme n’est autre que

Georges Méliès, un ancien réalisateur de films qui a perdu ses illusions pendant la première guerre mondia-le. Quand le jeune garçon

découvrira le talent de Mé-liès, il tentera de le ‘réparer’ et de lui redonner goût au cinéma.

Prétexte pour immerger le spectateur dans les cou-lisses des réalisations du premier grand cinéaste de l’histoire (qui a entre autre tourné Le voyage dans la Lune, chef d’œuvre de re-nommée internationale), Hugo Cabret est à ne sur-tout pas manquer, qu’on soit amateur de cinéma ou simplement de bons films !

Timothé Poulain

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« Un opéra microscopique qui met en scène des créatures pré-musicales », tel est le résumé du chorégraphe toulousain Pierre Rigal qui pose ses instruments musicaux du 7 au 9 février 2011 à la MC2 de Grenoble. Fra-cassante et éclectique ode à la musique rock, la création se veut être un des points d’orgue de la saison greno-bloise. Musique, Maestro !

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Micro, l’électrique création de Pierre Rigal

La synopsis de Micro est aussi simple qu’ouver-te : cinq acteurs-dan-

seurs- musiciens sur scène, jouant et exprimant corpo-rellement l’Idée même du rock. Micro est plus qu’une œuvre de danse, il s’agit en réalité d’une vraie perfor-mance artistique totale à la congruence de plusieurs domaines. La musique d’abord, la danse ensuite et enfin le théâtre. D’une fu-sion qui semble farfelue naît une étonnante cohérence d’ensemble soutenue par un vrai groupe de musique : les Moon Pallas. Micro, c’est une expérience physique avant tout, probablement liée à une interférence avec le passé de sportif de haut niveau du chorégraphe. Les performers se donnent en effet corps et âme pour cette noble entreprise qui se résume en l’appréciation du rock sous un angle glo-bal et analytique. Mais Mi-cro c’est aussi des sons, des attitudes, une atmosphère, des symboles et des vraies compositions de rock origi-nales. Dans Micro, le rock est dis-séqué méthodiquement afin d’en extraire l’essence esthétique, musicale et hu-maine. Intentionnellement, l’auteur transfigure sa créa-tion dans le temps jurassi-que pour souligner l’origine

brute de cet art, véritable émanation ambivalente des désirs les plus bas ainsi que des idéaux les plus hauts de l’Homme. Cette époque

peut aussi embrasser l’ho-rizon intemporel de cette musique : à l’image d’une ère préhistorique, période balbutiante des espèces, ce « pré-rock » affiche les sources mouvantes du rock. Il va sans dire que l’Homme arbitre et essaie de juguler le rock, ce flux électrique infernal invoqué par divers instruments et comporte-ments. Des ballades apai-sées naissent du calme ap-parent. Cependant, ce flux ne peut être contrôlé ad vitam aeternam ; le groupe déverse alors alternative-ment un puissant flot fréné-tique musical qui enflamme la scène.

Ici le rock se vit, bien au-

delà des clichés d’un art ins-titutionnalisé et propre sur lui. Le rythme d’alternance apporte un réel souffle à l’œuvre. La technique aussi

bien que la création sont maîtrisées par le chorégra-phe et l’on se surprend à penser qu’une lueur sacrée embaume la scène où les artistes s’éprennent à faire partager leur passion musi-cale. Micro est donc une vi-brante déclaration d’amour au rock voire infiniment plus que cela ; l’œuvre de Rigal s’imposera naturellement comme une des pièces ma-jeures de cette saison à la MC2. Adressée aux pas-sionnés, aux amateurs mais aussi aux curieux, l’œuvre condense l’âme de 60 ans de musique en 1h40. Une épopée sans fausse note à ne manquer sous aucun prétexte !

Maxime Hournarette

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séries16

Psych

Stéphanie Houlzé

Shawn Spencer a été entrainé depuis tout petit par son père, policier, à noter les moindres détails. Un jour, voulant aider la police de Santa Barbara dans une enquête, il se trou-ve lui-même accusé du crime. Une solution lui vient à l’es-prit pour prouver son inno-cence : faire croire qu’il a des pouvoirs psychiques. Accom-pagné de son ami d’enfance Gus, le voilà embauché par la police en tant que consultant pour aider la belle Juliette et l’irascible Carlton dans leurs enquêtes…

Attention, pas (ou peu) de meurtres sanglants dans cette série « policière ». Le ton est léger, les personnages se re-trouvent souvent dans des si-tuations loufoques. D’ailleurs, le générique annonce la cou-leur : « In between the line, there’s a lot of obscurity, I’m not inclined to resign to ma-turity». Le duo adulescent, et, on peut le dire, complè-tement barré, de Shawn et Gus, nous entraine dans son monde, et chaque épisode parvient à nous surprendre.

« Encore une série policière ! » me direz-vous. Et je serai obligé de contester. Même s’il est vrai qu’elle s’inscrit dans la mode du moment, cette série se distingue clairement de la plupart des autres. Je ne dévoilerai pas grand-chose en disant que le personnage principal se divertit en com-mettant des meurtres en plus de travailler au sein de la Mia-mi Metro Police en tant que spécialiste en hématologie.

C’est en soi un point de vue original puisque nous n’avons pas l’habitude de nous pla-cer du côté du « mal ». Mais si cette série est attachante, c’est aussi parce que le réali-sateur (Clyde Philips, pour les 4 premières saisons) prend

grand soin de mettre en avant les relations complexes en-tre les personnages, qu’elles soient personnelles ou pro-fessionnelles, mais aussi leur psychologie. Sans doute est-ce dû au fait que cette série est adaptée du roman « Ce cher Dexter » de Jeff Lindsay.

Ainsi on se reconnait forcé-ment quelque peu dans les situations que les héros tra-versent ; quand ils connais-sent un moment de doute ou franchissent des étapes importantes qui leur permet-tent d’évoluer. Ce qu’ils font à chaque saison.

Néanmoins, si vous ne cher-chez pas l’exaltation et préfé-rez les séries pépères et insi-pides, passez votre chemin.

DexterCette série nous a déjà tenus en haleine pendant 6 saisons ; la septième sera diffusée cette automne aux Etats-Unis.

Paul Goupil

Série créée en 2006, elle ne connaît qu’un très vague succès en France, notamment à cause de la tra-duction française de son titre, « Enquêteur malgré lui » (qui, il faut l’admettre, ne donne pas envie…)

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spécial GP17

QQOQC et autres joyeusetés

Just Quizz it : Oserez-vous vous présenter à « La Juste Datte », ou au « Fesse to Fesse » ?! Les 12, 13 et 14 mars prochains, défiez Science Po, IUT2 et d’autres écoles de Grenoble dans le cadre du grand concours de culture générale organisée par … Just Quizz it ! Formez des équipes de trois et venez représentez votre école, votre asso, votre TD sur des thèmes aussi variés que l’histoire, la musique, le cinéma, l’économie, le goût etc. De multiples lots sont à gagner dont une surprise à hauteur de 200 euros pour l’équipe vainqueur ! (Retrouvez toutes les infos sur notre site http://justquizzit.zxq.net)

Voyage à l’ONU : « Si tu n’as pas étudié, voyage ! « [proverbe foulfouldé]Tu as toujours rêvé de découvrir une grande organisation internationale ? Tu es féru de géopolitique mais entre les soirées et la vie associative, tu n’as pas eu vraiment le temps de t’y pencher ... Alors vite, achète ta place pour une journée pleine de découvertes le SAMEDI 14 AVRIL : La GP Voyage à l’O.N.U. t’emmène visiter une des plus importan-tesorganisations du Monde : l’O.N.U. La visite se poursuivra par la découverte de la ville de Genève et d’un des musées les plus connus de Suisse : le musée d’Art et d’Histoire. Une conférence géopolitique sur le rôle de l’ONU se tiendra à GEM la veille, le Vendredi 13 Avril, pour les participants. Alors n’hésite plus, viens prendre ta place sur la mezz LE MARDI 6 MARS !Une visite de l’ONU + Une visite du musée d’Art et d’Histoire + Une conférence géopolitique + un déjeuner + la décou-verte de Genève = seulement 20 euros !

Journée mondiale des anciens gémiens : Vous connaissez ? Pas sûr…En effet, cette gestion de projet rattachée au festival École et créée par GEM Graduate Network est toute nouvelle cette année. Sa première édition (et peut être dernière avec la fin du monde) aura lieu entre le 15 et le 18 mars. Son objectif ? Réunir un maximum de diplômés de GEM au cours de différents événements plus ou moins simultanés en divers endroits de la planète. 300 anciens Gémiens pourraient y participer dans les villes de Paris, San Francisco, Londres ou Shan-ghai entre autres (une quinzaine de villes sont concernées).

La grande dictée : Parce qu’être illettré, ce n’est pas vraiment terrible pour choper, la Grande Dictée vous propose un petit jeu pour que vos cerveaux soient prêts pour le jour J !Il vous suffit de compter le nombre de fautes d’orthographe dans ce texte :« Vous êtes cultiver, lettrer, vous soufrez de la diférance, de la moquerie de vos proche, de vos amis... Soyez come eux, fonder-vous dans la masse: écrivais avec des fautes d’orthografe. La Grande Dictée à le plaisir de vous invité a la grande competition au sain de l’école pour mesuré vos talent d’orthografe . Très utile aussi en tant qu’étudiant: ne vous fairez plus repéré quant vous faites des copier-coller dans vos devoir... Avec quelques faute discrète, vos plagias seront entièrement crédible. »Alors, Combien y en a-t-il? Réponse le 16 mars, en Auditorium !La dictée sera ouverte à tous, et de nombreux lots sont à gagner. Venez donc vous mesurer aux plus grands cerveaux orthographiques de l’école !

Les Olympiades : Envie de participer à un tournoi sportif exclusivement étudiant? Inscris-toi aux OLYMPIADES, une compétition étudiante qui aura lieu le 17 mars 2012 à l’UFRAPS Gre-noble ! Par équipes de 8 personnes nous avons pour vous tous les sports dont vous rêviez, du rugby, football, basketball, handball, volleyball et encore le relais !Avec environ 200 étudiants partagez un moment convivial, un moment de plaisir et surtout de bonne humeur !Qu’attendez-vous encore? Rendez-vous sur la mezzanine GEM début mars pour les inscrip-tions ou envoyez-nous un mail à l’adresse suivante : [email protected] de lots à gagner pour les meilleures équipes !! Alors lancez-vous dans l’aventure !!!* Prix par personne : 4€

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spécial GP18

QQOQC et autres joyeusetés (suite)

Les P’tits Sportifs : Cette année encore, les P’tits Sportifs reviennent et organisent un nouveau week end pour des enfants du Secours Populaire ! Entre accrobranche, VTT autour du lac du Paladru, Tir-à-l’arc et équitation, notre équipe est prête à tout pour faire découvrir des activités ludiques à ces enfants !Le gîte du Centaure, dans la commune de Réaumont, nous accueillera les 17 et 18 Mars prochains. Pour en découvrir plus sur notre projet, rejoignez-nous sur facebook : Les P’tits Sportifs.

Yalil-Yalil : Réserve ta journée ! Le 5 avril prochain, la GP Yalil-Yalil d’Aloha t’emmène découvrir les richesses de l’Orient. Au travers de différents ateliers, tu pourras notamment t’essayer à la danse orientale, goûter aux 1001 saveurs du monde arabe ou encore tester la calligraphie. Et si tu es chanceux, tu repartiras peut-être avec une après-midi gratuite dans un hammam de Grenoble en participant à notre grande tombola !

Circuit Gourmand : Pour sa 1ère édition, le Circuit Gourmand va vous faire goûter à l’âme de Grenoble. Samedi 17 Mars, participez à un parcours riche de dégustations salées, sucrées et même culturelles ! Votre guide vous mènera auprès des adresses culinaires les plus typiques et les plus réputées de Grenoble qui cuisineront pour vous gratin de ravioles, fondues, forêt noire et autres vins chauds gourmands. D’une durée d’environ 2h, le circuit sera composé de 5 stands de dégustation proposant de nombreux plats, ainsi que de rapides visites des endroits phares du centre-ville grenoblois. Alors, prêts à savourer Grenoble ?

Business Challenge : Jeune et Ambitieux ?! Viens participer au concours de création d’entreprise de l’année !Le Business Challenge 2012 t’offre l’opportunité de présenter le projet de tes rêves à un vrai jury de professionnels, qui te coachera, te conseillera et jugera ton projet… D’énormes lots pour les vain-queurs… On t’attend le 19 avril 2012 dans les locaux de GEM… D’ici là, envoie ta candidature (seul ou en groupe) au [email protected], on s’occupera du reste. Prends ton destin en main, et concrétise tes rêves…

L’ESCale : Après son succès de l’année dernière, l’ESCale revient voguer dans l’esprit de tous les étudiants. Cette an-née ICO emmène plus de 120 élèves profiter des charmes de la Toscane du 19 au 26 Mai.Afin de souder les équipages et enrichir le voyage, notre GP organise une grande soirée de lancement au Planetalis le 4 Avril. Cette soirée permettra également de sensibiliser les participants à la vie en mer et aux réactions face au danger. Tout le diner sera rythmé par des animations, des quizzs, des jeux ludiques et de la formation. De nombreux lots sont à gagner pour enrichir la vie en mer ! »

Journée Chocolat : Le 20 Mars s’organise la grande journée du chocolat dans notre école ! alors tiens-toi prêt à t’éclater le ventre avec nos dégustations de chocolat, à te cultiver un peu grâce aux conférences qu’organiseront nos intervenants autour du sujet du chocolat notamment sur sa confection , ainsi que donner le meilleur de toi-même lors du concours de recette à base de chocolat pour remporter de superbes lots !

Concert de lancement du Dahu : Bref. Afin de faire du Dahu l’accessoire indispensable de tous les Grenoblois, l’association a choisi, cette année, d’organiser un grand évènement vi-sant à promouvoir le petit guide : un concert de lancement du Dahu. La mission a donc été confiée à notre équipe, composée de huit membres-supra-motivés-du-tonnerre-de-la-life prêts à vous envoyer du rêve. On réfléchit, fait des réus, on refait des réus, on voit des artis-tes, encore des artistes, on négocie des trucs, on négocie encore des trucs, on prévoit des animations bien sympas avec une ambiance de folie, on vous assure que c’est un évènement à ne rater sous aucun prétexte, Bref, Le dahu se Lance en musique.

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spécial GP19

QQOQC et autres joyeusetés (fin)

Festival citoyen : Mais, qu’est-ce que la GP festival citoyen ? C’est une équipe de 9 étudiants chargée de promouvoir et d’assurer la cohésion des 4 GPs citoyennes de GEM (les Ptits Zesks, les Ptits Sportifs, Rêves et Handimanagement). Pour cela, un site internet a été mis en place : www.festival-citoyen-gem.com. C’est à travers ce site que vous pourrez notamment découvrir l’avancement de ces 4 GPs et vous tenir au courant de leurs actualités. Alors n’hésitez pas à le consulter, d’autant plus que vous pourrez y découvrir tout ce que la GP Handimanagement VOUS réserve ! Mais la GP festival citoyen c’est aussi un événement de clôture. Au programme : goûter sur la mezz’, diffusion d’un reportage sur les GPs, solidarité et CONVIVIALITE !

Goutez-moi ça : Goutez-moi ça est un grand concours de cuisine inter-étudiants organisé à Grenoble Ecole de Management qui a pour objectif de promouvoir la gastronomie au sein de la communauté étudiante. 24 étudiants, sélectionnés et regroupés par binômes, participeront au projet. Ils s’affron-teront lors de repas à thème pour accéder à la grande finale où ils auront une chance unique d’être jugés par des chefs de renommée et de bénéficier de leurs conseils. Le couple gagnant se verra ré-compensé d’un prix d’une valeur de 500 euros !Goutez-moi ça, le tremplin idéal pour les étudiants cherchant à démontrer leurs talents culinaires.

GP Rêves : En partenariat avec les associations Rêves et SOS, notre objectif est de faire passer une « journée de rêve » à des enfants de l’hôpital de La Tronche atteints de maladies incurables. Comme bon nombre de projets de l’école ou de l’association SOS, nous devons trouver nous-mêmes les fonds financiers et autres moyens matériels nécessaires à la réalisation de ce projet. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que nous arpentons les rues de Grenoble à la recherche de dons (financiers ou autres) et que, armés de nos plus beaux sourires et vêtus de nos tuniques vertes, nous réalisons des ensachages dans les supermarchés partenaires. Ainsi, grâce à la générosité de nos concitoyens, nous pourrons offrir des moments inoubliables et un peu de bonheur à ces enfants. Plus précisément, nous avons décidé d’organiser des baptêmes de l’air en avion. Cela leur permettra, le temps d’une vingtaine de minutes, d’avoir la tête dans les nuages et de laisser leurs soucis sur la terre ferme. Le reste du temps sera consacré à des animations ludiques qui ponctueront une journée, qui, nous l’espérons, restera gravée dans leur mémoire.

GP Records : Troubadours à l’envers, troubadours à rebours,Tous chantaient ensemble les douces joies de l’amour.Mais des nymphes et satyres, de leur pas endiablé,Attendaient de bon train les membres de la GP.

Par leurs cris de détresse, ils parvinrent un beau jour,Dans les rue de Grenoble, à réveiller les sourds.Des 1A avisés, répondant à l’acmé,Finalement composèrent une compile endiablée.

Forte d’artistes enjoués et de fins mélomanes,Elle ne put qu’épater tous ces beaux nymphomanesQue l’envie de danser avait tous rassemblés.

Les jeunes de Navarre, éblouis par ces ânes,Ne voulurent plus jamais traverser les douanes,Car ici ils trouvèrent tout ce qui leur plaisait.

YouGEM : …la GP qui pense à votre avenir !Que vous recherchiez seulement un stage ou plus sérieusement un emploi, YouGEM met à votre disposition des vi-déos métiers attractives afin de vous faire découvrir les différentes opportunités qui s’offrent à vous. Notre but : vous faire découvrir à vous Gémiens les métiers du commerce en quelques minutes pour vous donner un aperçu à la fois rapide et incisif des différentes orientations professionnelles possibles. L’accès aux vidéos se fera via un site prochai-nement disponible. Alors à bientôt sur vos écrans,YouGEMement vôtre.

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Choisie en 2005 comme ville hôte des prochain Jeux Olympiques d’été, la capitale britannique contraste avec les choix habituels du Comité International Olympique.

sportLondon calling

Antoine Badin

6 juillet 2005, flash info France inter de 14h, j’ap-prends avec un étonne-ment sans bornes que Londres accueillera les JO d’été 2012. Pourtant Paris semblait bien partie pour croquer le fruit olympique auquel elle n’a plus gouté depuis 1924. Console-toi Bertrand, notre tour vien-dra ! Mais seras-tu encore maire de la ville lumière d’ici là ?

Il n’empêche que le choix de Londres, coincé entre les éditions de Pékin et Rio de Janeiro est pour le moins surprenant. Le but n’est pas ici de discréditer la candidature britannique, élue sans aucune forme de triche, mais plutôt de mieux comprendre les mé-canismes de choix du CIO. En effet, depuis toujours, le choix de la ville hôte des Jeux Olympiques d’été a toujours obéi à une straté-gie d’ouverture par le sport prônée par le Comité. Il y a d’ailleurs fort à parier que le monde Arabe, l’Inde ou

l’Afrique (du Sud probable-ment, parce qu’au Botswa-na on va être un peu short), régions qui n’ont encore jamais eu le privilège d’ac-cueillir cet événement pla-nétaire, se verront bientôt confier son organisation. Le choix d’accepter la candida-ture d’une ville et donc d’un pays, au-delà de la solidité de son dossier semble donc être la récompense pour sa stabilité économique et la

pérennité de sa structure politique.D’autre part, pour le pays hôte tout entier, l’organisa-tion du plus grand événe-ment sportif du monde est un catalyseur fort apprécia-ble. Elle constitue d’abord une vitrine culturelle tou-chant la planète entière. A ce titre, la cérémonie d’ouverture des derniers JO de Pékin atteint sans doute le paroxysme de l’ex-pression culturelle chinoise : « montrons au monde entier qui nous sommes » résume précisément ce phénomène. Le prestige

et l’influence du pays hôte s’en ressentent également aussitôt. Mais ce sont prin-cipalement les retombées économiques que dégage l’organisation des Jeux qui sont le plus spectaculaires. Par exemple, les secteurs touristiques celui de la construction profitent allè-grement de ce pic d’activité dans les pays choisis par le CIO : on ne prête qu’aux ri-ches.En résumé, à chaque élec-tion de ville hôte, le CIO confie une poule aux œufs d’or à un pays durant 7 ans (durée entre l’élection et le déroulement) pour l’aider à se développer et à s’affir-mer. Pourquoi alors avoir choisi Londres, une ville qui a déjà reçu deux fois les honneurs olympiques et pour laquelle les travaux de rénovation, plutôt que de construction, sont encore plus couteux et fastidieux ? Au moins félicitons-nous de pouvoir aller admirer Bolt gagner l’or olympique en 9’44’’ sur 100m en un coup d’Eurostar…rendez-vous en juillet !

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La paella valencienne

Camille Roque

Pour faire une bonne paella, c’est très facile. Il suffit de se retrouver sur le lieu de sa conception, c’est à dire à Valence en Espagne ou de profiter d’un séjour là-bas pour importer la recette. Plus le séjour est long et meilleure sera la paella. Mais

cela reste à prouver. Bien sûr, on ne vous demande pas de vous y rendre maintenant…de Grenoble c’est une chose un peu difficile à faire.

Pour commencer, il suffit de prendre plusieurs morceaux de poulet, porc et lapin et de les saler. Si vous avez des invités carnivores, adaptez bien la quantité de viande à leur goût. 1) Dans le plat à paella (qui s’appelle la paella, ne cherchez pas midi à quatorze heures), faites revenir la viande dans l’huile d’olive jusqu’à ce qu’elle soit dorée puis retirez de la paella. 2) Faites revenir un oignon, un poivron rouge et un poivron vert dans la paella jusqu’à ce qu’ils deviennent fondants. On peut aussi ajouter quelques haricots verts. Ajoutez à la préparation, la viande, une boite de jus de tomate et deux gousses d’ail coupées très finement. Mélanger tout cela, laisser cuire à feu doux environ 15 minu-tes. 3) Ensuite, c’est là que tout se joue. On ajoute de l’eau chaude dans la paella. Si vous faites la paella pour 4 personnes, comptez deux verres de riz et mettez donc le double de verres d’eau. Laissez bouillir l’eau, salez là et goutez là: vous devez avoir l’impression d’avoir bu la tasse dans la mer! L’eau doit être très salée pour ne rien ra-jouter une fois la paella dans votre assiette. 4) Quand c’est assez salé, ajouter du safran (ou son imitation, qui est un peu plus économique), du poivre, un peu de piments et le riz. Il doit être bien étalé dans toute la paella. Il faut alors laisser cuire 20 minutes à feu doux pour que le riz absorbe l’eau et surtout ne pas remuer. Puis à vous de voir si le riz est assez cuit. Si vous avez peur que votre paella ne soit pas réussie, donnez à vos invités une tranche de citron pour assaisonner leur paella. En général, cela vexe les cuisiniers espagnols car cela signifie que leur paella n’est pas très réussie… mais si vous faites en sorte d’inviter un bon public, aucun risque non ?

Bon appétit !!

Cet article est donc écrit pour connaitre les rudiments de la paella. La première chose à savoir c’est que la paella ne se fait jamais avec à la fois du poisson et de la viande. Ça en Espagne c’est pour les touristes. Le mieux quand on fait un échange Erasmus à Valence c’est d’in-viter un Valencien à faire la paella “en casa”, pour imiter la majorité des Espa-gnols qui préparent une paella chaque dimanche.

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Soldes sur l’info, tout doit disparaître !

Camille Cuffia

J’imagine l’heureux journa-liste rêvant de pages politi-ques ou culturelles réduit

à de l’information de pacotille à peine bonne à nourrir les pigeons ; support idéal pour démontrer talent littéraire et verve hors du commun. Le ré-sultat est souvent probant et cela donne des titres comme « Enervé, un automobiliste coincé pousse un véhicule de livraison sur plusieurs mètres » (véridique) ou encore « Il survit à une attaque cardia-que parce qu’il avait deux cœurs », histoire au passage digne d’un scénario de Grey’s Anatomy. Je consens que le niveau d’intensité d’une ac-tualité insolite est variable et qu’il existe tout de même une certaine hiérarchie dans la classe des insolites. Quand certaines données pourrissent sur Internet, d’autres sont à même d’alimenter l’imagina-tion des meilleurs scénaristes d’Hollywood (voir plus haut) ou d’ailleurs. Je vois bien un Vin Diesel excédé pousser sur le champignon pour balayer le camion de livraison lui blo-quant la route.

L’insolite, cousin germain du fait divers largement déve-loppé dans les pages du Dau-phiné (à titre d’exemple) ne date pas d’hier. Pour parfaire votre culture, petit retour his-torique sur le destin des pages insolites.

Tout a commencé en 1553, –alors que l’imprimerie s’éveillait- quand Joachim Du Bellay rédigea un pamphlet flétrissant sur les mœurs peu avouables de la tenante de l’auberge du coin ; révélant au grand jour ce qu’elle gar-dait caché. Il imprima quel-ques exemplaires de son récit

et le déposa anonymement à divers endroits, le plus connu restant sans doute le parvis de la cathédrale Saint-Charles à Oman. Ce dernier fut ramassé par un mendigot qui en retira 10 pesetas d’un collectionneur mystérieux. L’histoire fit le tour du monde et arriva dans les colonnes insolites du New York Times, à l’époque encore détenu par les indigènes. Ain-si naquit l’histoire de l’insolite (version écrite j’entends).Insolite, du latin insolitus si-gnifie « inaccoutumé à; dont on n’a pas l’habitude, inusité, étrange». C’est un acte qui provoque l’étonnement, la surprise par son caractère in-habituel, contraire à l’usage, aux règles ou par sa conduite inattendue. Encore une fois vous l’aurez compris, l’inso-lite est par essence, une subs-tance subjective, assujettie au système culturel et d’auto régulation de chacun. Vous comprenez bien que pour une civilisation anthropophage un, « Insolite ! Excédé par son voisin, il le tue et le mange en barbecue » n’aurait pas de sens.

Les insolites c’est le discount de l’information ; le genre de dépêches dont personne n’a que faire, mais que nous lisons malgré nous, sans vraiment pouvoir l’expliquer, surtout quand on a mieux à faire. « Ces éléphants font un émouvant dernier adieu à un éléphanteau », « actrice grâce à une secte », « il annonce à l’avance sur Facebook qu’il va s’évader de prison et réussit »… autant d’informations à même de changer notre regard sur le monde.

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L’art insolite, expression culinaire

Camille Cuffia

Sculpture sur légumesLa superbe des statues classiques contraste avec la banalité apparente d’un légume sublimé. Le résultat est bluffant et atteste de la capacité de l’art à se réinventer; une nouvelle for-me d’art éphémère.

L’expression « Art insolite » est un peu un pléonasme en soi mais tout de même, certaines formes d’art sortent des sentiers battus. (Tout) petit panorama d’un art en vogue aujourd’hui : l’art culinaire ou alimentaire. Sup-port ou contenu, l’alimentaire se décline à tous les goûts.

The Vegetable Orchestra Dans la même lignée, ce groupe qui a déjà une belle réputation détourne les légu-mes en instruments de musique. Autre exemple d’un art éphémère, performan-ce où l’instrument devient jetable. A la fin de chaque concert, les artistes prépa-rent d’ailleurs une immense soupe de lé-gumes à partager avec le public, parfois avec les instruments utilisés.Pour les intéressés : www.vegetableor-chestra.org

Coffee art Plus anecdotique le coffee art est une technique développée dans les cafés pour attirer les clients. Plus un savoir-faire qu’un art, il est surtout intéres-sant de voir le cafetier à l’œuvre.

Lego art culinaireAndy Warhol revisité avec une nouvelle facette de la CampbellSoup et autres produits stars de l’alimentation aujourd’hui.

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jeux24

InstructionsSachez que je veux votre bien, mais les énigmes sont faites pour vous prendre la tête sur leur résolution ! Par défaut, il faut trouver un mot ou un ensemble de mots. Si la réponse a un autre format, je vous l’indiquerai. Vous pourrez trouver les réponses sur le nouveau site de l’asso, www.xpression.info, rubrique Gem in Way, puis en allant sur « Réponses aux énigmes ». Rap-pelez-vous que Google est votre ami ! Vous n’êtes pas, pour toutes les énigmes, supposés trouver en 3 secondes, un peu de recherche est parfois nécessaire, même dans les titres...

1) Les horloges

Vous avez quatre réponses à trouver...

Enigmes

2) La devise Shadok

Comment s’appelle l’objet que ce Shadok tient dans la main gauche ?

Réponses aux énigmes du GiW 31 (janvier 2012) • Pourletéléphone,ilfallaitvousservirdevotre(ancien)portableetassocierpro-gressivement à chaque numéro ou ensemble d’un même numéro une lettre située sur la touche en question : 222=c, puis 666=o, 6=m, etc. On obtient le mot « communica-tion ».

• Pourl’ambigramme,ilfallaitlirelemotd’abordàl’endroit,puisàl’envers,etontrouvait « la réponse est : usager ».

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jeux25

3.1) Numéro 10

Hélène Delarroqua

ελληνικό όνομα

Si je te laisse mariner, où iras-tu ?

3.2) Voyage

Liez les indices pour trouver la réponse.

Réponses dans le prochain numéro ! Bon courage...

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Il vous a énucléé. »Les yeux ! Il m’avait enlevé les yeux ! Même lorsque je n’aurai plus ce bandeau sur mon visage, je serai donc toujours dans une nuit perpétuelle, sans qu’un lointain clignotement même aussi diffus que celui

du lampadaire du bout de la ruelle, la dernière lueur que j’ai vue, ne puisse jamais me parvenir. Selon l’in-firmière, il m’a enlevé les yeux de façon quasiment chirurgicale. J’aimerais pouvoir pleurer. Elle m’a assuré que la douleur s’atténuera en quelques jours. Mais cela n’enlèvera rien au fait que je ne pourrai plus jamais voir les couleurs du printemps, les arbres roses lorsqu’ils sont en fleurs, les champs de coquelicots, ou apprécier le coucher de soleil et le scintillement des étoiles dans la nuit. La vue. Ce sens dont je jouissais depuis ma naissance et auquel je n’avais jamais vraiment accordé toute sa valeur. Je sens soudain que j’ai des vertiges. Je ne parviens pas à mesurer l’ampleur du handicap dont je viens d’être affublé. Je ne pourrai plus regarder la télévision, lire de roman, me servir d’un ordinateur. Je vais devoir réapprendre à vivre…

Je suis réveillé par l’infirmière, la même qui m’a annoncé mon nouvel état. Je sens en elle, sans que je ne me l’explique, une profonde compassion pour moi. Je sais qu’elle aime beaucoup son travail et que soutenir les gens qui en ont physiquement besoin est une passion pour elle. J’ai en effet bien besoin de soutien, même si j’ai du mal à me l’avouer. Elle m’annonce qu’un inspecteur de police souhaite me parler. Je lui explique alors tout ce dont je me souviens. D’après son intonation, je devine qu’il est déçu lorsque je lui annonce que je n’ai pu identifier mon agresseur, que je n’ai eu le temps de ne percevoir qu’une om-bre furtive. Suite à ma déposition, il me remercie et me souhaite bon courage. Il me saisit la main. Je sens qu’il est sincère, mais j’ai l’impression que cette enquête est pour lui une simple affaire de routine. Il n’y accorde pas autant d’importance que je le souhaiterais ; il ne semble pas vouloir réellement se donner la peine de la résoudre, bien qu’il affiche une volonté contraire. Il s’en va avant que je ne puisse lui exprimer mon désarroi et ma colère, mon envie de vengeance aussi, que je sens sourdre au fond de moi. La douleur de ma tête quant à elle, semble s’être un peu atténuée ; peut-être mon corps s’habitue-t-il à mon absence de globes oculaires, ou peut-être n’est-ce que dû aux effets de la dose supplémentaire de calmants que ma gardienne m’a administrée.

Après le repas du soir, moins mauvais d’ailleurs que je ne m’y attendais, bien que je sois pressé de ne plus en bénéficier et de pouvoir rentrer à mon appartement pour essayer de réapprendre à vivre seul, sans vision, j’explore ma chambre. Elle est assez sommaire : je ne rencontre qu’un fauteuil et une petite table, sans rien dessus mis à part un gobelet et un broc, en faisant le tour de mon lit. Je m’aperçois également que la pièce dispose d’une fenêtre. Je ne sais pas l’heure qu’il est, je suis incapable de savoir s’il fait encore jour ou si le crépuscule a déjà eu lieu. La salle de bain est exiguë, un peu semblable à celle de mon loge-ment étudiant d’ailleurs, si ce n’est que la douche est ici un peu plus grande. Je m’aperçois vite qu’en me concentrant, je peux percevoir les conversations des médecins et des infirmières encore présents malgré l’heure tardive ; non seulement je les entends, mais en plus je suis capable de comprendre leur sens. La porte est pourtant fermée. J’ose pousser la porte pour m’aventurer dans le couloir. Une aide-soignante vient rapidement vers moi alors que je longe prudemment le mur du couloir. Elle aussi est rassurante, elle me demande de retourner me reposer.« Si vous vous en sentez capable, demain après-midi vous pourrez rentrer chez vous. Une ambulance vous raccompagnera, mais ça serait mieux d’avoir quelqu’un de votre connaissance et en qui vous avez confian-ce à vos côtés. Une personne de votre famille ou juste un ami. » Je ne trouve pas les mots pour lui dire que personne ne pourrait m’aider à retourner chez moi comme j’en étais parti : avec mes yeux, et ce même avec la meilleure volonté du monde. De toute façon, je n’ai pas de véritable ami ici, je suis arrivé il y a trop peu de temps pour avoir tissé des liens suffisamment forts. Je ne suis pas quelqu’un qui fait rapidement confiance à son entourage, il me faut du temps avant de m’attacher. Grégoire est quelqu’un d’amusant, cer-tes. Il est toujours prêt à s’investir lorsqu’il s’agit de passer du bon temps mais il pense davantage à faire la fête plutôt qu’à s’embarrasser d’un handicapé. « Oui, j’aimerais rentrer le plus tôt possible, lui dis-je. Mais

Résumé des épisodes précédents : Notre mystérieux héros se réveille à l’hopital après son aggression. Il se rend bientôt compte qu’il n’a plus d’yeux.

Organolepsie, partie 4

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Paul Goupil

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je préfère affronter cette épreuve seul. »

Je n’ai plus qu’une obsession : retrouver le monstre qui est à l’origine de mon handicap. Bien qu’il m’ait volé un de mes sens, je suis persuadé de pouvoir obtenir ma vengeance. J’ai l’impression de ne plus rien avoir à perdre de toute façon. L’ambulance m’a déposé chez moi il y a quelques heures. Le docteur m’a rendu visite ce matin, avant que je ne parte de l’hôpital. Lorsqu’il a retiré mon bandeau et qu’il m’a étudié il a trouvé mon état étonnant : il ne comprenait pas comment mes yeux avaient pu cicatriser si vite. Ni même com-ment ils avaient pu avoir été enlevés de mes orbites aussi proprement d’ailleurs, surtout dans la rue et au beau milieu de la nuit. Il m’a même avoué pour me rassurer, mais cet effet ne se fit pas vraiment sentir, qu’il doutait d’être capable d’énucléer lui-même quelqu’un aussi proprement que mon agresseur me l’avait fait, car les lésions qui suivraient l’opération seraient sans doute plus importantes que les miennes, même dans son bloc opératoire. Pourtant, les opérations des yeux semblaient être sa spécialité. Mon arrivée à l’apparte-ment était telle que je me l’imaginais. Je me félicite d’être quelqu’un d’organisé, je n’ai ainsi pas trop de mal à m’y retrouver. Maintenant, plus question de laisser traîner quoi que ce soit par terre ou sur les meubles, sans quoi je risquerais de passer de longs moments à chercher ce dont j’aurais besoin avant de mettre la main dessus. Mon mal de tête a maintenant considérablement diminué ; ce matin à mon réveil je ne souf-frais déjà presque plus. J’ai du mal à comprendre comment mon corps peut s’habituer si vite à l’absence de mes yeux. Moi, en revanche, j’ai l’impression que je ne pourrais jamais m’y faire. Mon agresseur va me le payer, c’est sûr. Je vais lui faire payer.

Elle aussi est rassurante, elle me demande de retourner me reposer.Mon épaule me fait encore un peu mal, mais elle n’a heureusement pas été fracturée : j’en suis seulement quitte pour avoir un bel hématome. Je me prépare tant bien que mal à diner quand l’interphone se fait en-tendre. C’est Grégoire. Il n’a apparemment pas été prévenu de mon accident. Je lui ouvre et j’enfile une large écharpe en laine avant qu’il ne monte à mon étage et n’arrive devant ma porte, même s’il risque de trouver ça étrange puisque nous ne sommes qu’au tout début de l’automne et que les jours sont encore chauds. Mais je préfère ne pas l’affoler outre mesure avec mes marques de strangulation. Mes yeux sont quant à eux toujours protégés par le bandeau que le médecin m’a demandé de garder par précaution jusqu’à ma prochaine visite, qui est fixée pour dans une semaine. Grégoire aura déjà suffisamment de quoi se poser des questions sur mon accoutrement, je ne veux pas en plus le choquer ; d’après moi, il est parfois pire d’être confronté à la réalité que d’être laissé dans l’interrogation. De toute façon, je ne tiens pas à ce qu’il ait pitié de moi. Il frappe. Je lui ouvre, mais à la seconde où il entre chez moi, il me paraît différent de d’habitude. Avant même qu’il n’ait ouvert la bouche, je sais qu’il ne me sera d’aucun secours, d’aucun soutien. Je lui évite donc la peine de me questionner en commençant à lui raconter ce qui m’est arrivé en rentrant de la dernière soirée à laquelle j’ai participé chez lui avant-hier soir. Il me demande s’il peut faire quelque chose pour moi, mais cette demande me parait tellement dénuée de toute sincérité…

J’ai l’impression de ressentir chez lui une énergie comme j’en ressentais une chez l’infirmière, le policier, l’aide-soignante ou le médecin. Sauf que la sienne ne me plait pas, elle est étrange. Avant mon accident, je n’avais pas ces sensations face aux personnes que je rencontrais, ou peut-être bien qu’elles étaient là mais que toute mon attention était occupée par ma vision. Mais l’énergie qui se dégage de lui est tellement fai-ble… Celles des autres étaient clairement marquées. Ce pouvait être une énergie rassurante comme celle de l’infirmière, qui était chaude et me faisait le même effet qu’un feu de bois vers lequel j’aurais tendu les mains après avoir participé à une bataille de boules de neiges, bien que la nouvelle qu’elle m’a appris m’ait empêcher de l’étudier avec attention. Ce pouvait également être une énergie telle que celle de l’inspecteur de police qui me faisait plutôt l’impression d’être comme les embruns qui nous fouettent lorsque nous mar-chons au crépuscule le long d’une plage, un soir dont l’air frais nous fait frissonner, bien qu’il ait eu du mal à dissimuler son impuissance dans l’affaire dont il allait devoir s’occuper suite à mon agression.Celle de Grégoire était faible, sibylline. Je n’arrivais pas à la cerner, j’avais l’impression de percevoir en face de moi un nuage de vapeur grise et diffuse, qu’un léger courant d’air pourrait dissiper sans peine. J’ai l’intuition que je peux faire confiance à ce nouveau sens, je décide donc de le congédier, en lui disant qu’il ne peut rien pour moi et que je préfère affronter seul ces premiers moments. Il n’insiste pas et quitte mon appartement, visiblement troublé mais conscient de son impuissance.

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