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PRÉVISIONNEMENT Graines d'Images avec le soutien de l'ACID, L'AFCAE et du GNCR ont le plaisir de vous inviter aux deux journées de prévisionnement JEUDI 25 et VENDREDI 26 JUIN 2015 au cinéma Le Royal 409, avenue Félix Géneslay – 72100 Le Mans tél : 02 43 84 58 62 Jeudi 25 juin 9h – Accueil 9h30 – Fatima de Philippe Faucon 11h45 – The Grief of others de Patrick Wang 13h30 – Déjeuner 15h – Projections et rencontres autour de la production et création sarthoise 15h10 – Les Gracieuses de Fatima Sissani 17h00 – En Attendant les 24h de Bertrand Guerry 18h20 – Présentation de différents formats courts d' OHNK Productions 19h00 – Dîner 21h00 – Les Mille et une nuits de Miguel Gomes Vendredi 26 juin 9h – Accueil 9h30 – Cemetery of splendour d'Apichatpong Weerasethakul 11h45 – La Vanité de Lionel Baier 13h15 – Déjeuner 14h30 – Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore 16h30 – La Isla minima d'Alberto Rodriguez Merci de confirmer impérativement votre présence par téléphone ou retour de mail avant le 17/06/2015 à Graines d'Images Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : [email protected]

Graine d'images | 25 et 26 juin 2015 au Mans

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Prévisionnement régional relayé par l'ACOR

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Page 1: Graine d'images | 25 et 26 juin 2015 au Mans

P R É V I S I O N N E M E N T

Graines d'Imagesavec le soutien de l'ACID, L'AFCAE et du GNCR

ont le plaisir de vous inviter aux deux journées de prévisionnement

JEUDI 25 et VENDREDI 26 JUIN 2015

au cinéma Le Royal409, avenue Félix Géneslay – 72100 Le Mans

tél : 02 43 84 58 62

Jeudi 25 juin

9h – Accueil

9h30 – Fatima de Philippe Faucon

11h45 – The Grief of others de Patrick Wang

13h30 – Déjeuner

15h – Projections et rencontres autour de la production et création sarthoise

15h10 – Les Gracieuses de Fatima Sissani

17h00 – En Attendant les 24h de Bertrand Guerry

18h20 – Présentation de différents formats courts d'OHNK Productions

19h00 – Dîner

21h00 – Les Mille et une nuits de Miguel Gomes

Vendredi 26 juin

9h – Accueil

9h30 – Cemetery of splendour d'Apichatpong Weerasethakul

11h45 – La Vanité de Lionel Baier

13h15 – Déjeuner

14h30 – Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore

16h30 – La Isla minima d'Alberto Rodriguez

Merci de confirmer impérativement votre présence par téléphone ou retour de mailavant le 17/06/2015 à Graines d'Images

Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le MansTel : 02 43 78 25 01 – Email : [email protected]

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FATIMAde Philippe Faucon

France – 2014 – 1h19Sortie le 7 octobre 2015 – Pyramide

Avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche,...

Quinzaine des Réalisateurs – Festival de Cannes 2015Soutien AFCAE

Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu'il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

(...) ce «journal d’une femme de chambre» marocaine vu de Lyon, ingrat en apparence, s’impose rapidement à la faveur de ses interprètes. Employée de ménage dans diverses institutions et chez une bourgeoise lénifiante qui l’arnaque en ne déclarant qu’une partie de ses heures, Fatima, quadra débonnaire transfuge du bled dans une cité, se saigne pour payer les études de médecine de son aînée et le collège de sa cadette, à la langue bien pendue.

(…) Révélations. Phillipe Faucon a hérité de ce projet fragile adapté du recueil de poèmes de Fatima Elayoubi (Prière à la lune), discrète auteure autodidacte arrivée en France sans savoir lire ni écrire - et qui aurait rappelé au metteur en scène franco-marocain le sort de ses propres parents. Fatima appartient à un genre de récit social naturaliste très identifié que colorent deux interprètes, véritables révélations issues du théâtre, Zita Hanrot et Kenza-Noah Aïche, au côté d’une non-comédienne lyonnaise, Soria Zeroual dans le rôle principal.

Nulle trace ici du phrasé de banlieue fantasmé des téléfilms, les joutes oratoires sont à la hauteur des dialogues de Bande de filles ou de l'Esquive. Le cinéaste et auteur de la Désintégration, sur la tentation de l’extrémisme religieux, louvoie entre le déterminisme et l’emphase sentimentale qui pourrait être les siens. Sans s’abandonner à l’ornière du drame de banlieue au féminin, ce septième film inspiré est une réussite feutrée et pleine d’allant.

Clémentine Gallot – Libération

THE GRIEF OF OTHERS de Patrick Wang

USA – 2014 – 1h43Sortie le 26 août 2013 – ED Distribution

Wendy Moniz, Trevor St. John, Oona Laurence,...

Sélection ACID – Festival de Cannes 2015Soutien ACID

Le bébé d'un couple meurt 57 heures après la naissance. Le retour à la vie "normale" après un tel drame est des plus compliqués, d'autant qu'il faut continuer à s'occuper des deux autres enfants...

C’est avec un ravissement ébloui que l’on découvrait à l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid) le second film endeuillé du trop discret cinéaste américain d’origine taïwanaise Patrick Wang (…) A la mesure de son très beau titre, The Grief of Others (« la peine des autres ») pourrait aussi bien à la Chambre du fils de Nanni Moretti. Confectionné à l’issu de deux mois de répétitions et d’un tournage express en deux semaines seulement, le film à été tourné dans un Super 16 délavé par le chef opérateur Frank Barrera, et ce sans retour sur moniteur, c’est-à-dire quasiment à l’aveuglette et sans informer les comédiens du cadre, que ceux-ci traversent et débordent allègrement.

Clémence Gallot – Libération

The Grief of Others, la sublime surprise de l’Acid à Cannes. Remarqué avec son premier film-fleuve In The Family, l’américain Patrick Wang arrive à Cannes avec un puissant mélodrame indé sur l’avortement, et la difficulté de comprendre la douleur des autres. Bouleversant (…) On retrouve tout ce qu’on avait adoré chez lui, à savoir sa capacité à parler d’un sujet potentiellement plombant avec une douceur souveraine (…) A mesure que se dénouent les fils de la crise familiale, l’émotion peut affleurer doucement, pleinement. Le regard s’est ajusté physiquement et moralement. C’est sublime.

Eric Vernay – Première

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Projections et échanges autour de la production et de la création

cinéma/audiovisuelle sarthoise

Dans le cadre de ce prévisionnement, Graines d'Images propose un temps de projections et d'échanges dans l'idée de faire se rencontrer les deux univers de la production/réalisation et de la diffusion pour faire découvrir aux salles quelques productions/créations locales et d'échanger autour des rôles de chacun pour envisager la question de la diffusion des oeuvres produites en Sarthe, sur le réseau Graines d'Images.

Plusieurs films ou créations, longs et courts seront donc visionnés, accompagnés de différentes interventions de leurs réalisateurs ou producteurs :

LES GRACIEUSESde Fatima Sissani

France – 2014 – 1h19Production : 24 Images / Girelle Production

Sélection Festival Ciné Junior 2015

Six jeunes femmes. Proches de la trentaine. Elles sont nées dans le même immeuble de la cité des Mordacs à Champigny-sur-Marne, banlieue ouest. Elles ne se sont pas quittées depuis l’enfance. Une relation fusionnelle. Elles racontent, joyeuses et à toute vitesse, cette amitié presque amoureuse et aussi l’identité, les rapports de classe, la relégation spatiale, sociale… À travers le portrait d’une bande de copines, drôles, joyeuses, énergiques mais aussi lucides et émouvantes, voici un regard juste sur la banlieue qui s’éloigne des clichés habituels.

EN ATTENDANT LES 24 HEURESde Bertrand Guerry

France, – 2014 – 52 minProduction : Mitiki

Le Mans, c’est une course d’endurance mais pas que !… Ce sont aussi des Hommes derrière des Machines et aussi des Hommes qui rêvent d’approcher ces Machines.

Que l’on fasse partie d’une grande écurie de prototypes ou que l’on soit un engagé en GT, un mécano, un speaker, un journaliste, un fan d’automobiles ou tout simplement un riverain, la course d’endurance des 24H du Mans est un évènement sportif et humain majeur sur la scène internationale. C’est une course légendaire. Pour certains, à ne louper sous aucun prétexte ! Déjà 81 éditions ! On attend Le Mans, on prépare Le Mans, on court au Mans… puis on attend encore… la prochaine édition. C’est du plaisir à l’état pur, sans artifice, sans retenue, juste une vive envie d’y être ou bien d’y participer.

+ Présentation de différents formats courts d'OHNK Productions

Présentation du web doc Marie de Bretagne

Retour sur le projet de Crowdfunding autour du prochain court métrage de Claude Saussereau Les Autres départs

Présentation d'Érosion, installation documentaire d'Aurélien ChartendraultÉrosion est une installation documentaire interactive qui évoque la disparition des terres liée au réchauffement climatique. Le spectateur est immergé dans un univers poétique où se confrontent sur deux grandes projections murales : l’océan et la terre. Des écrans suspendus et des casques audio lui permettent de s’isoler et de rencontrer les futurs réfugiés climatiques de notre planète.

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LES MILLES ET UNE NUITSde Miguel Gomes

Portugal – 2014 – 2h11Avec Crista Alfaiate, Chico Chapas, Luisa Cruz,...

Sortie le 24 juillet 2015 – Shellac

Quinzaine des Réalisateurs – Festival de Cannes 2015

Dans un pays d’Europe en crise, le Portugal, un réalisateur se propose d’écrire des fictions inspirées de la misérable réalité dans laquelle il est pris. Mais incapable de trouver un sens à son travail, il s’échappe lâchement et donne sa place à la belle Schéhérazade. Il lui faudra bien du courage et de l’esprit pour ne pas ennuyer le Roi avec les tristes histoires de ce pays ! Alors qu’au fil des nuits l’inquiétude laisse place à la désolation et la désolation à l’enchantement, elle organise ses récits en trois volumes. Elle commence ainsi : « Ô Roi bienheureux, on raconte que dans un triste pays parmi les pays… »

(..) Comme les récits sans fin de Shéhérazade, dont il s’inspire, Les Mille et une nuits est un projet fleuve, totalement atypique : un effort digne d’une superproduction fastueuse, porté par un réalisateur indépendant qui veut tout à la fois nous entraîner dans des histoires merveilleuses et nous parler de son pays frappé par la crise et puni par l’austérité européenne, le Portugal.Cette double ambition au bord de la contradiction (rêver ou raconter la mort des rêves), Miguel Gomes s’y confronte en exprimant tous ses doutes au début de L’Inquiet, premier volume des Mille et une nuits. Il se filme même prenant la fuite, reculant devant l’obstacle, renonçant à choisir entre son envie d’être témoin d’une réalité dure ou passeur d’un imaginaire séduisant. Cette sincérité donne le ton : faire un film monumental ne veut pas forcément dire faire du cinéma armé de certitudes, en bâtisseur ! Les Mille et une nuit accueille la fragilité du geste de filmer comme la fragilité du Portugal, où les certitudes se sont, comme les emplois, évaporées. Tout en nous entraînant dans son odyssée, Miguel Gomes se donne le droit de nous dérouter.Car il ne choisit pas, en tout cas dans ce volume 1, entre fiction et documentaire : il fait tout à la fois. Il recueille les témoignages de gens brutalement touchés par le chômage et même la misère, et il imagine parallèlement qu’un charme est jeté sur les comptables de l’Union européenne. (…) Le ton fantaisiste est parfois proche d’une fable absurde, et un peu absconse. (...) L’Inquiet qui ouvre ces Mille et une nuits fait résonner le trouble : il est impossible d’être cinéaste au Portugal aujourd’hui comme on l’était avant le grand désastre économique, nous dit Miguel Gomes. La création doit s’ancrer dans une réalité nouvelle. C’est ce mouvement que raconte son film, avec un désir fort : redonner, à travers le cinéma, une mythologie, une grandeur au pays. Les chômeurs qui témoignent s’appellent les Magnifiques. Chacun apporte son histoire et prend ainsi part à un récit plus vaste.

Frédéric Strauss – Télérama

CEMETERY OF SPLENDOURd'Apichatpong Weerasethakul

Thaïlande – 2014 – 2h02Sortie le 2 septembre 2015 – Pyramide Distribution

Avec Jenjira Pongpas, Banlop Lomnoi, Jarinpattra Rueangram,...

Sélection Un Certain regard – Festival de Cannes 2015

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Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire installé dans une école abandonnée. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un beau soldat auquel personne ne rend visite. Elle se lie d’amitié avec Keng, une jeune médium qui utilise ses pouvoirs pour aider les proches à communiquer avec les hommes endormis.Un jour, Jenjira trouve le journal intime de Itt, couvert d’écrits et de croquis étranges. Peut-être existe-t-il une connexion entre l’énigmatique syndrome des soldats et le site ancien mythique qui s’étend sous l’école ? La magie, la guérison, la romance et les rêves se mêlent sur la fragile route de Jenjira vers une conscience profonde d’elle-même et du monde qui l’entoure.

(…) Un tel film est de toute façon un défi à l’écriture critique à chaud tant il s’évertue à ne donner aucune clé d’interprétation, aucun appui narratif ou thématique qui ne file immédiatement entre les doigts. (...) «Le film est une quête des anciens esprits de mon enfance», explique le cinéaste dont les parents étaient médecins et qui jouait dans les parages de l’hôpital où travaillait sa mère. Une fois qu’on a dit ça, on n’est loin du compte, c’est-à-dire de la puissante hypnose qui traverse la temporalité distendue des plans à la beauté d’eaux stagnantes ou d’empreintes d’argiles.(…) Tourné en lumière naturelle, le cinéaste invente un somnambulisme diurne que rythme le bourdonnement des ventilateurs et d’une turbine lacustre à la finalité indéfinie. Un chantier tellement secret qu’il est à ciel ouvert creuse la zone entourant l’hôpital et pratique dans la verdure une plaie béante, aride de sable et de poussière où les enfants viennent jouer au foot. (...)

Pendant 2 heures, le temps s’arrête. Dans la salle, des gens s’endorment et ressemblent aux gisants sur l’écran. Le cinéma, quand il est grand, suppose la croyance et conduit à une forme d’extase sans révélation. Car le film est aussi une expérience mortifiante qui permet d’apprécier tout ce que, délivré de son intelligence et de ses optiques, l’on ne sait ni voir ni comprendre.

Didier Péron et Clément Ghy – Libération

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LA VANITÉde Lionel Baier

Suisse / France – 2015 – 1h15Sortie le 2 septembre 2015 – Happiness DistributionAvec Patrick Lapp, Carmen Maura, Ivan Georgiev,...

Sélection ACID – Festival de Cannes 2015Soutien ACID

David Miller veut mourir et choisit l'euthanasie assistée. Il a tout planifié: le lieu, la date et le mode. Mais rien ne se passe comme prévu. Avec Esperanza, membre de l'association, et Tréplev, jeune prostitué, David entame alors son ultime nuit avec de parfaits inconnus.

Un vieil architecte hautain et orgueilleux prend une chambre dans un motel quasi désert. Une femme le rejoint. Un jeune homme se prostitue dans la chambre mitoyenne.

Sur un mur se trouve la reproduction des Ambassadeurs d’Holbein le Jeune, double portrait de deux amis dans lequel figure une forme étrange : un crâne en anamorphose qui n’est visible qu’à la faveur d’un déplacement permettant de regarder l’image de biais. C’est une Vanité – une peinture qui exprime la vacuité de la vie.

La jubilation du film tient au même déplacement de regard progressif qu’opère la mise en scène, précise, virtuose et inspirée de Lionel Baier. De rebondissements en retournements, où chacun se révélera à lui même et aux autres, où les lourd rideaux ouvriront sur un ailleurs utopique, le film forme un trio improbable et uni, et mène une variation méditative et ironique sur l’existence.

Les éléments visuels et les motifs des Ambassadeurs se déploient dans l’univers du film qui emprunte aussi explicitement à Hitchcock et à Lynch : nulles citations pour initiés, mais une matière filmique que Lionel Baier agence avec gourmandise pour produire son propre cinéma.

Il parvient ainsi à composer une « Vanité en cinéma », où l’amitié redevenue possible, la foi envers la création et les puissances du cinéma sont une affirmation souveraine face à la vacuité de l’existence.

Christophe Cognet – cinéaste membre de l'ACID

NI LE CIEL, NI LA TERREde Clément Cogitore

France – 2014 – 1h40Sortie le 30 septembre 2015 – Diaphana

Avec Jérémie Renier, Swann Arlaud, Kévin Azaïs,...

Semaine de la Critique – Festival de Cannes 2015

Afghanistan 2014. A l'approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de contrôle et de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan. Malgré la détermination d'Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper. Par une nuit de septembre, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.

L’exploration de réalités secrètes et parallèles, la frontière et la circulation entre le monde des morts et des vivants, disparition et réapparition : voici quelques constantes qui peuplent les courts de Clément Cogitore. Le passage au format long ne change pas l’imaginaire du cinéaste, qui s’attache ici à l’idée d’évaporation des êtres. Où sont ceux qui ont disparu ? Voilà une question aussi bête que vertigineuse, sur laquelle planche l’humanité depuis un bon moment. Aussi on sent combien Clément Cogitore fait de cette question un symptôme tenant dans une interrogation : qu’est-ce que fabriquent – concrètement, mentalement, spirituellement – ceux qui, exposés à la disparition, restent ?

(…) Le propos est pour le moins ambitieux – disons qu’il invite à la métaphysique –, et l’on apprécie qu’il entre en résonance avec de véritables propositions plastiques. C’est notamment le cas de l’appréhension des paysages (le tournage s’est déroulé dans le massif de l’Atlas au Maroc), d’emblée saisis comme une force tellurique propice à engloutir les hommes – et il sera question d’une caverne souterraine. Aussi le film est émaillé de plans épousant le point de vue des jumelles infrarouges, dont le régime d’image semble désigner le devenir spectral de la figure humaine – élément que l’on peut considérer comme un propos plus général sur la virtualisation des existences de nos jours. Clément Cogitore impulse aussi régulièrement un élan lyrique (au sens propre avec l’utilisation de la musique), jusqu’à des formes de transe.(…) Par ailleurs, une évidente conviction dans la manière d’explorer les voies de la fiction émane de Ni le ciel ni la terre, ainsi qu’un fort désir d’expérimentations visuelles et narratives. Bref, les promesses campent fièrement face aux quelques écueils.

Arnaud Hée – Critikat.com

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LA ISLA MINIMAd'Alberto Rodriguez

Espagne – 2014 – 1h44Sortie le 15 juillet 2015 – Le Pacte

Avec Raùl Arévalo, Javier Gutiérrez (II), Antonio de la Torre,...

7 Goyas 2015 dont ceux du Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur...

Deux flics que tout oppose, dans l'Espagne post-franquiste des années 1980, sont envoyés dans une petite ville d'Andalousie pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux adolescentes pendant les fêtes locales. Au coeur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu'à l'absurde et où règne la loi du silence, ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur.

(…) Le lieu où se déroule l'action nous est vite présenté : il s'agit des rives du Guadalquivir, une enclave unique, humide et marécageuse où l'on cultive le riz sur des pans de terre parcourus par les chemins, l'eau, les bateaux. Vue du ciel, cette terre ressemble à un puzzle, un univers magnétique où les oiseaux et les hommes sont à égalité. Les plans aériens du film, tournés au moyen de drones et retouchés numériquement, fonctionnent comme des signes de ponctuation dans le récit et dévoilent la mystérieuse beauté d'un paysage qui, en l'occurrence, se pose franchement comme personnage de l'intrigue, ou du moins comme son état d'âme, cette émotion qu'on sent affleurer pendant tout le film.

(…) La isla mínima évoque ce cinéma américain qu'on aime tant et qui va des atmosphères malsaines de David Fincher, voire de la série True detective, en passant par David Lynch, en tant qu'il dresse le tableau d'un microcosme étouffant qui grouille de présences inquiétantes, où des jeunes disparaissent, où les parents et voisins sont souvent les premiers suspects. L'amosphère du film est en effet bien viciée. La corruption, la domination de certains et le fait qu'on ne peut faire confiance à personne dominent cette soi-disant démocratie, qui aurait dû faire souffler un vent de renouveau sur un pays qui, dans tous ses replis isolés, vivait ancré dans quarante ans d'obscurité.Comme dans Groupe d'élite, Rodríguez fait de nouveau preuve de beaucoup d'aisance dans les scènes d'action rapides sur un terrain difficile. (…) La isla mínima devrait être l'un des grands rendez-vous du cinéma espagnol de cette saison

Alfonso Rivera – Cineuropa.org

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