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  • ManuelManuelManuelManuelManuelde Guerilla Urbainede Guerilla Urbainede Guerilla Urbainede Guerilla Urbainede Guerilla Urbaine

    CARLOS MARIGHELLA

    Carlos Marighella est un politicien et militantbrsilien n en 1911 dans la ville de Salvador deBahia. Il devint membre du parti communistebrsilien (PCB) lge de 29 ans, simpliquantmajoritairement en tant quorganisateur. Malgr denombreuses annes passes en prison, il devint ds1952 un membre officiel du comit central duparti. En 1953, il partit en voyage en Union sovi-tique puis en Chine, o il rencontra Mao Zedong.Convaincu de la ncessit dune lutte militairepour le mouvement rvolutionnaire, il se rendit Cuba en 1967, La Havane, pour participer uneconfrence sur la solidarit latino-amricaine,

    malgr linterdiction des autres membres du parti, dont il critiquait limmo-bilisme. Il fut, peu de temps aprs, expuls du parti. En 1968, il fonda lALN(Action de Libration Nationale) afin dunir en une seule organisation lesdiffrentes forces rvolutionnaires du pays, tout en travaillant de concertavec la VPR (Vanguarda Popular Revolucionaria) et le MR-8 (MovimentoRevolucionario 8 de Outubro). Les premires actions de gurilla urbainefurent ainsi lances et aboutirent, en 1969, au renvoi de lambassadeuramricain du Brsil. Marighella fut finalement tu dans une embuscadepolicire en novembre de la mme anne.

    uvre principale

    Sans aucun doute, luvre majeure de Marighella consiste dans llaborationdu concept de gurilla urbaine, en alternative la thorie du foco de CheGuevara, qui prnait le dpart de la rvolution dans un milieu rural. Il crivitson manuel de gurilla urbaine lors de lun de ses derniers sjours SaoPaulo, en 1969, peu de temps avant son assassinat. Contenant toutes lesinformations ncessaires la mise en place dun mouvement gurillero, cedocument fut par la suite le manuel dentranement pour plusieurs groupesterroristes, tels lIRA (Irish Republican Army) en Irlande ou encore lesBrigades Rouges d'Italie.

  • Manuel du gurillero urbain par Carlos Marighella

    En rdigeant ce manuel, je dsire rendre un double hommage. Le premier, la mmoire dEdsonSouto, Marco Antonio Bras de Carvalho, Melson Jose de Almeida (Escoteiro) et de tant dautrescombattants et gurilleros urbains, assassins par la police politique (la D.O.P.S.) et par larme dela dictature militaire qui svit au Brsil. Le second nos courageux camarades, hommes etfemmes, qui croupissent dans les geles qui nont rien envier aux crimes commis par les nazis.Comme ce le fut pour eux, notre seul devoir est de lutter.

    Avertissement

    Toute personne hostile la dictature militaire ou toute autre forme dexploitation et dinjustice,dsireuse de combattre peut faire quelque chose, mme si cette action est modeste, plusieurspetites actions en feront natre une immense. Ceux qui, aprs avoir lu ce manuel, auront concluquil s ne peuvent rester passifs, je les invite suivre les instructions que je propose et sengagertout de suite dans la lutte. Car, en toute hypothse et en toutes circonstances, le devoir du rvolu-tionnaire est de faire la rvolution.

    Sil importe de lire cet ouvrage, il est galement trs souhaitable de le divulguer. Que ceux quiacceptent les ides qui sy trouvent dfendues, le fassent ronotyper ou imprimer, ft-ce sous laprotection dun groupe arm.

    Si je lai sign, cest parce quil est le rsultat systmatis dune exprience vcue par un groupedhommes qui , au Brsil, luttent les armes la main et dont jai lhonneur de faire partie. Contreceux qui mettent en doute ce que jy recommande, qui continuent daffirmer que ne sont pasencore runies les conditions propres au combat ou qui nient les faits dcrits, le mieux est que jerevendique ouvertement la responsabilit de mes paroles et de mes actions. Je refuse donc lescommodits ambigus de lanonymat.

    Mon but est de recruter le plus grand nombre possible de partisans. Le nom dagresseur ou deterroriste na plus le sens quon lui donnait jadis. Il ne suscite plus la terreur ou le blme ; il veilledes vocations. tre appel agresseur ou terroriste, dans le Brsil daujourdhui, honore lecitoyen, puis que cela signifie quil lutte, les armes la main, contre la monstruosit et labjectionque reprsente lactuelle dictature militaire.

    Prface qubecoise

    Cette brochure relve, bien sr, de la situation pr-rvolutionnaire existant dj au Brsil aumoment o elle a t publie, en juin 1969. Il faut donc bien comprendre, au dpart, que sonutilisation dans le contexte qubcois a pour but vritable la formation de militants rvolutionnai-res pour le moment tactique o seront runies les conditions objectives permettant de mettre enpratique les mthodes quelle prconise. Non pas que le Brsil soit plus ou moins colonis etvictime de limprialisme mondial que le Qubec,

    Il est arm dune discipline solide, dune vue tactique et stratgique long terme, de lathorie marxiste, du lninisme et du castro-guvarisme appliqus aux conditions concrtes dela ralit brsilienne.

    De ce groupe se dtacheront les hommes et les femmes dexcellente formation politico-militaire qui, aprs la victoire de la rvolution, auront pour tche de construire la nouvellesocit brsilienne. Ces hommes et ces femmes se recruteront parmi les ouvriers, les tu-diants, les intellectuels, les prtres et les religieux rvolutionnaires, les paysans qui affluentvers les villes, attirs par le besoin de trouver du travail et qui, politiss et entrans, retour-neront dans les campagnes. Et cest dans la gurilla urbaine que se forgera lalliance armede ces diffrents groupes. Les ouvriers connaissent bien le secteur industriel des villes quilsagit dattaquer. Les paysans connaissent dinstinct la terre, sont astucieux et peuventadmirablement communiquer avec la multitude des humilis. Ils organisent les points dappuincessaires la lutte dans les campagnes, amnagent les cachettes pour les hommes, lesarmes et les munitions, constituent des rserves alimentaires partir de la culture des cra-les, soccupent du btail qui nourrira les gurilleros, forment des guides et organisent lesservices dinformation.

    Les tudiants, dont le tranchant est bien connu, renversent souhait les tabous pacifistes etopportunistes, acquirent en peu de temps une bonne formation politique, technique etmilitaire. Et comme ils nont pas grand-chose faire, une fois quils ont t expulss descoles o ils tudiaient, ils peuvent se consacrer entirement la rvolution. Les intellectuelsjouent un rle fondamental dans la lutte contre larbitraire, linjustice sociale et linhumanitde la dictature. Jouissant dun grand prestige et dun grand pouvoir de communication, ilsentretiennent la flamme rvolutionnaire. La participation dintellectuels et dartistes lagurilla urbaine est un des plus beaux acquis de la Rvolution brsilienne. Ladhsion depasteurs de diverses confessions et de religieux est importante sur le plan de la communica-tion avec le peuple et, en particulier, avec les ouvriers, les paysans et les femmes du pays.Certaines de nos concitoyennes, intgres dans la gurilla urbaine, ont fait preuve dunecombativit et dune tnacit extraordinaires, en particulier au cours dattaque contre desbanques et des casernes et, aussi, en prison.

    La gurilla urbaine est une excellente cole de formation. Quils soient chauffeurs, messa-gers, tireurs dlite, informateurs, propagandistes ou saboteurs, les gurilleros luttent,souffrent, et courent ensemble les mmes risques. Ils affrontent ensemble les preuves deslection.

    CARLOS MARIGHELLA, ACTION DE LIBERATION NATIONALE, JUIN

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  • mais tout simplement parce que le mouvement rvolutionnaire est pass laction directedans ce pays depuis longtemps et que, par consquent, il est dores et dj possible de selivrer l-bas cette phase directe de la lutte. Ce que les militants qubcois doivent savoirds aujourdhui, cest la vritable dimension de la lutte quils entendent mener, soit uneorganisation rvolutionnaire qubcoise dans lobjectif dune libration mondiale. Ce quechacun de nous doit dterminer immdiatement, cest sils veulent vraiment la librationtotale des exploitEs de lemprise du capitalisme mondiale en vue de linstauration duneMasse vritablement libre o 7 milliards de personnes libres pourront sautogrer dans lesstructures les plus dmocratiques, la lumire des expriences socialistes, anarchistes etautogestionnaires quont vcues certains pays un moment ou lautre des 80 derniresannes. Si cest vraiment l le but que nous poursuivons, il ny a quune voie, la rvolution,et quun moyen daccs cette voie, la gurilla.

    Ces prmisses tant poses, il faut, si lon est srieux, lire avec respect la brochure de CarlosMarighella. Elle repose sur une vaste exprience pratique qui a permis, entre autres, auxgurilleros brsiliens daccomplir les premiers, une srie denlvements de diplomatestrangers qui ont amen la libration de plusieurs prisonniers politiques. On pourra y trouverla formation acadmique et technique essentielle la mise sur pied, dans un avenir de plusen plus rapproch, dune gurilla urbaine qubcoise, arme essentielle de la prochaine phasede notre combat.

    Bien sr, pour le moment encore, lessentiel de nos efforts doit tre consacr la politisa-tion, lducation, linformation des masses, mais il importe de former paralllement desmilitants directs dont le rle ne comporte aucune quivoque et sera absolument essentiel plus ou moins brve chance.

    Quest-ce quun gurillero urbain ?

    La crise chronique des structures qui caractrise la situation au Brsil et linstabilit politi-que qui en dcoule ont favoris le dclenchement de la guerre rvolutionnaire. Celle-ci semanifeste en termes de gurilla urbaine, de gurilla rurale ou de guerre psychologique. Cestau gurillero urbain quil incombe de faire, dans les villes, la gurilla aussi bien que laguerre psychologique. Cest de lui que je parlerai.

    Le gurillero urbain est un homme arm qui lutte contre la dictature militaire ou tout autresformes doppression par des moyens non conventionnels. Rvolutionnaire sur le planpolitique et vaillant patriote, il lutte pour la libration de son pays, il est ami du peuple et dela libert. Son champ de bataille, ce sont les grandes villes du pays.

    Dans ces villes agissent galement des bandits communment traits, au Brsil, de margi-naux. Il arrive souvent que des attaques lances par ces hors-la-loi passent pour des actionsopres par des gurilleros. Ceux-ci diffrent cependant radicalement de ceux-l. Le margi-nal na en vue que son profit personnel et attaque sans discrimination les exploiteurs ou lesexploits, ce qui fait que nombre de victimes sont des hommes et des femmes du peuple. Legurillero urbain, lui, lutte dans un but politique et nattaque que le gouvernement, les

    Le gurillero sattachera ds lors attaquer le systme fiscal de la dictature, entraver, avectout le poids de la violence rvolutionnaire, son fonctionnement. Il npargnera pas les hommes etles institutions du rgime responsables de la hausse du cot de la vie, les riches commerantsbrsiliens et strangers, les grands propritaires, tous ceux qui, grce la chert de la vie, auxmauvais salaires et laugmentation des loyers, font de fabuleux bnfices.

    Linsistance que met le gurillero intercder en faveur du peuple est la meilleuremanire dobtenir son appui. partir du moment o une bonne partie des citoyens commence prendre au srieux son action, la victoire lui est assure. Le gouvernement ne pourra plus quinten-sifier la rpression, ce qui rendra la vie des citoyens plus insupportable. Les foyers seront viols,des battues de police organises, des innocents arrts, des voies de communication fermes. Laterreur policire sinstallera, les assassinats politiques se multiplieront ; ce sera la perscutionpolitique massive. La population refusera de collaborer avec les autorits qui ne pourront plus,pour vaincre les difficults, que recourir la liquidation physique des opposants. La situationpolitique du pays se transformera en situation militaire et les gorilles passeront pour tre lesresponsables de toutes les violences, des erreurs et des calamits qui psent sur le peuple. Lors-quils verront quen consquence du dveloppement de la guerre rvolutionnaire, les militaires dela dictature roulent vers labme, les ternels temporisateurs des classes dominantes et les opportu-nistes de droite, partisans de la lutte pacifique, supplieront les gorilles dentamer le processus deredmocratisation, de rformer la constitution, etc. afin de tromper les masses et daffaiblirlimpact de la rvolution. Dores et dj, cependant, aux yeux du peuple, les lections ne serontplus quune farce. Et cette farce, le gurillero urbain doit la combattre en redoublant de violence etdagressivit. En agissant ainsi, on empchera la rouverture du Congrs, la rorganisation despartis, celui du gouvernement et celui de lopposition tolre, qui dpendent du bon plaisir de ladictature et dont les reprsentants sont comme les marionnettes dun mme guignol.

    Cest de cette faon que les gurilleros gagneront lappui des masses, renverseront la dictature etsecoueront le joug nord-amricain. partir de la rbellion dans les villes, on arrivera vite dclencher la gurilla rurale dont la prparation dpend de la lutte urbaine.

    La gurilla urbaine, cole de formation du gurillero

    La rvolution est un phnomne social qui dpend des armes et des fonds. Ceux-ci existent dans lepays ; il suffit davoir des hommes pour sen emparer. Ces hommes devront, pour leur part, tredots de deux exigences rvolutionnaires fondamentales : une forte motivation politique ; une bonne prparation technique.On les trouvera dans limmense contingent des ennemis de la dictature militaire et de limpria-lisme des tats-Unis. Il en arrive presque quotidiennement qui sont dsireux de sintgrer dans lagurilla urbaine.Cest ce qui explique que chaque fois que la raction annonce la liquidation dun groupe dervolutionnaires, celui-ci renat de ses cendres. Les hommes les mieux entrans, les plus richesdexprience tant sur le plan de la gurilla urbaine que sur celui de la gurilla rurale, constituentlpine dorsale de la guerre rvolutionnaire et le point de dpart de la future arme de librationnationale.Ce noyau central, dont les membres nont rien voir avec les bureaucrates et les opportu-nistes des lourds appareils politiques, les radoteurs et les signataires de motions, nhsite pas participer aux actions rvolutionnaires.

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  • Dautres lments aussi nuisibles que les hors-la-loi svissent dans les villes ; ce sont lescontre-rvolutionnaires de droite, qui sment la confusion, dvalisent des banques, enlvent ouassassinent des gurilleros, des prtres rvolutionnaires, des tudiants et des citoyens ennemis dufascisme et amants de la libert. Le gurillero urbain est un implacable ennemi du gouvernement; il porte systmatiquement prjudice aux autorits et aux hommes qui dominent le pays etdtiennent le pouvoir. Sa tche principale est de djouer, discrditer et harceler les militaires ettoutes les forces de rpression, de dtruire ou de saccager les biens appartenant aux Nord-Amricains, aux chefs dentreprise trangers ou la grande bourgeoisie brsilienne.

    Le gurillero urbain ne craint pas de dmanteler et de dtruire le systme conomique, politiqueet social en vigueur, car son objectif est daider la gurilla rurale et de contribuer linstaurationde structures sociales et politiques entirement nouvelles et rvolutionnaires, o le pouvoir seradonn au peuple arm.

    Le gurillero urbain doit acqurir un minimum de connaissances politiques. Il convient quilcherche lire les crits suivants : La Guerre de gurilla, de Che Guevara [publi dans crits militaires, Maspro, Paris] Quelques questions sur les gurillas au Brsil Oprations et tactiques de gurilla [publi dans le numro de 1969 des Temps modernes] Problmes et principes de stratgie [publi dans le numro de 1969 des Temps modernes] Quelques principes tactiques pour les camarades qui ralisent des oprations de gurilla Questions touchant lorganisation [publi dans le numro de 1969 des Temps modernes] Le rle de laction rvolutionnaire dans lorganisation [publi dans le numro de 1969 desTemps modernes] Le gurillero, journal des groupes rvolutionnaires brsiliens.

    Les qualits personnelles du gurillero urbain

    Le gurillero urbain se caractrise par le courage et lesprit dinitiative. Il doit tre un grandtacticien et bon tireur. Il compensera par lastuce son infriorit sur le plan des armes, desmunitions et de lquipement.

    Le militaire de carrire ou le policier au service du gouvernement disposent dun armementmoderne et de bons vhicules ; ils peuvent circuler librement, aller o ils veulent, puisquils ontpour eux lappui du pouvoir. Le gurillero urbain, qui ne peut compter sur toutes ces ressources,agit dans la clandestinit. Il arrive quil ait dj t condamn ou que pse contre lui un dcret deprison prventive ; il est, dans ce cas, contraint de faire usage de faux papiers.

    Le gurillero urbain possde toutefois un gros avantage sur le soldat conventionnel ou sur lepolicier : il dfend une juste cause, celle du peuple, tandis que les deux autres se rangent du ctde lennemi que le peuple dteste.

    Les armes du gurillero urbain sont infrieures celles de son ennemi ; mais, sur le plan moral,sa supriorit est indiscutable.

    Cest grce elle quil peut remplir ses tches principales qui sont dattaquer et de survivre.

    Les mesures de scurit prendre pourront varier en fonction des mouvements de lennemi.Cela suppose, videmment, que lon soit bien renseign, que le service dinformation fonctionnenormalement. Il sera ds lors utile de lire les journaux, en particulier la page qui rapporte lesactivits de la police.

    En cas darrestation, le gurillero ne pourra rien rvler qui puisse nuire lorganisation, causerlarrestation dautres camarades ou la dcouverte des dpts darmes et de munitions.

    Les sept erreurs du gurillero urbain

    Quand bien mme le gurillero urbain suivrait rigoureusement les normes de scurit, il nenresterait pas moins sujet lerreur. Il ny a pas de gurillero parfait ; on peut tout juste sefforcer dediminuer la marge de ces erreurs. Nous en voyons sept que nous chercherons combattre :

    Linexprience, qui fait que lon juge lennemi stupide, que lon sous-estime ses capacits, quelon trouve les choses faciles faire et, de ce fait, quon laisse des traces qui peuvent tre fatales.Cette mme inexprience peut conduire le gurillero surestimer les forces adverses. Son assu-rance, son esprit de dcision, son audace, sen ressentiront ; il en sera plus facilement intimid.

    La vantardise, qui fait que lon propage aux quatre vents ses faits darmes.

    La surestimation de la lutte urbaine. Ceux qui se laissent enivrer par les actes de gurilla dans lesvilles risquent de ne pas se proccuper beaucoup du dclenchement de la gurilla rurale. Ilsfinissent par considrer la gurilla urbaine comme dcisive et par y consacrer toutes les forces delorganisation. La ville est susceptible dtre lobjet dun encerclement stratgique, que nous nepourrons viter ou rompre que lorsque sera dclenche la gurilla rurale. Tant que celle-ci naurapas surgi, lennemi pourra toujours nous porter des coups graves.

    La disproportion dans laction par rapport linfrastructure logistique existante.

    La prcipitation en vertu de laquelle on perd patience, on snerve et on passe laction au risquede subir les plus grosses pertes.

    La tmrit, qui fait que lon attaque lennemi un moment o celui- ci se fait particulirementagressif.

    Limprovisation.

    Lappui de la population

    Le gurillero urbain cherchera toujours situer son action dans un sens favorable aux intrts dupeuple, afin dobtenir son appui. L o apparatront lineptie et la corruption du gouvernement, legurillero urbain devra montrer que cest cela quil combat. Ainsi, une des exigences les pluslourdes du gouvernement actuel concerne la perception dimpts trs levs.

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  • Le gurillero urbain doit, pour pouvoir lutter, prendre lennemi ses armes. Comme celles-citombent entre ses mains dans les circonstances les plus diverses, il finit par se trouver enpossession dun armement assez vari et pour lequel manquent les munitions correspondan-tes.

    Le gurillero urbain ne dispose daucun lieu o il puisse sexercer au tir. Ces difficults, il lesvaincra grce son pouvoir dimagination et sa capacit cratrice, qui sont indispensablesil veut mener bien sa tche de rvolutionnaire.

    Le gurillero urbain doit tre dot desprit dinitiative, dune grande mobilit, de souplesse,du sens de ladaptation et de beaucoup de sang- froid, la qualit principale tant lespritdinitiative, car on ne peut pas toujours tout prvoir et le gurillero urbain ne peut se permet-tre de tomber dans la perplexit ni attendre que lui soit donn un ordre. Il doit agir, envisager,pour chaque problme qui se prsente, la solution correspondante, et ne pas remettre plustard. Il vaut mieux agir et se tromper que ne rien faire par souci dviter lerreur. Cest bienconnu, lhumain apprend de ses erreurs. Sans esprit dinitiative, il ny a pas de gurillaurbaine. Dautres qualits sont souhaites ; il faut tre bon marcheur, pouvoir rsister lafatigue, la faim, la pluie et la chaleur ; il faut savoir se cacher et veiller, connatre lart dudguisement, ne jamais craindre le danger, tre capable dagir de nuit comme de jour, ne pasagir avec prcipitation, tre dot dune patience sans limites, garder son calme et son sang-froid dans les pires situations, ne pas laisser la moindre trace et ne pas se dcourager.

    Face aux difficults quils considrent comme presque insurmontables, certains gurillerosfaiblissent, se dsistent ou dmissionnent.

    La gurilla urbaine nest pas une affaire commerciale, un centre dembauche ni la reprsenta-tion dune pice de thtre. On sy engage comme on sengage dans la gurilla rurale. Si onmanque des qualits requises, il vaut mieux renoncer devenir un gurillero urbain maisvous pouvez faire partie des rseaux de soutien et dinformation.

    Comment vit et subsiste le gurillero urbain ?

    Le gurillero urbain doit savoir vivre au milieu du peuple et veiller ne se distinguer en riendu citoyen ordinaire.

    Il ne peut se vtir dune faon qui attire lattention. Des vtements excentriques et la modedtonnent dans les quartiers ouvriers. Il en va de mme pour ceux qui vont du Nord au Suddu pays et vice versa, o la faon de shabiller varie.

    Le gurillero urbain doit vivre de travail, de son activit professionnelle. Sil est recherchpar la police ou connu delle, sil est condamn ou fait lobjet dune mesure de prisonprventive, il doit entrer dans la clandestinit et parfois vivre cach.

    En toutes circonstances, le gurillero urbain ne doit parler personne de ses activits ; celles-ci ne concernent que lorganisation rvolutionnaire laquelle il appartient. Il doit avoir unegrande capacit dobservation, tre trs bien inform, en particulier sur les mouvements delennemi, tre un bon enquteur et bon connaisseur du terrain sur lequel il agit.

    Laide aux blesss

    Au cours des oprations de gurilla urbaine, il peut arriver quun des compagnons soit victime dunaccident ou soit bless par la police. Si, dans le groupe de feu, se trouve quelquun qui estsecouriste, il lui donnera les premiers soins. En ce sens, il faudra veiller ce que des cours desecourisme soient organiss lintention des combattants. Le rle des gurilleros mdecins, tu-diants en mdecine, infirmiers, pharmaciens, est important. Ceux-ci pourront rdiger un petit manuelde secourisme lintention de leurs camarades.

    En aucun cas le gurillero bless ne devra tre abandonn sur le lieu du combat.

    Lorsquil prparera une opration, le groupe devra sassurer un appoint mdical. Il utilisera, parexemple, une petite infirmerie mobile monte lintrieur dune automobile, ou il placera unendroit proche du lieu de lopration, un camarade muni dune trousse pour les soins. Lidal seraitde disposer dune clinique propre lorganisation, mais cela coterait si cher quon ne pourraitgure lenvisager quen expropriant du matriel ncessaire son quipement. En attendant, ilfaudra bien recourir aux cliniques lgales, non sans faire usage des armes pour forcer les mdecins soigner nos blesss. Au cas o nous aurions besoin dacheter du sang ou du plasma sanguin dans desbanques de sang, il ne faudra jamais donner les adresses o sont hbergs les blesss ni celles despersonnes charges de sen occuper. Ces adresses ne seront, du reste, connues que du trs petitgroupe charg du transport et du traitement des blesss.

    Les linges, bandages, mouchoirs, etc., tachs de sang, les mdicaments et tout autre objet ayant serviaux soins seront obligatoirement retirs des maisons par o sont passs les blesss.

    La scurit du gurillero

    Le gurillero urbain est sans cesse expos la dnonciation ou la dcouverte par la police. Pour yparer, il doit sentourer dassez de garanties touchant sa cachette, sa personne et celle de ses camara-des. Nos pires ennemis sont, en effet, les espions infiltrs dans nos rangs. On punira de mort ceuxqui seront dcouverts, ainsi que les dserteurs qui se mettraient renseigner la police sur ce quilssavent. Le meilleur moyen dempcher cette infiltration est la prudence et la svrit que lonobservera dans le recrutement.

    On ne permettra pas non plus que tous les militants se connaissent ou quils soient au courant detout. Chacun ne saura que ce qui est ncessaire laccomplissement de sa mission. La lutte que nousmenons est dure ; cest une lutte de classe et, comme telle, cest une question de vie ou de mort,lorsque les classes qui saffrontent sont antagoniques.

    Par manque de vigilance, un gurillero peut avoir limprudence de rvler son adresse ou touteindication galement secrte un ennemi de classe. Cest l chose inadmissible. Les annotationsdans la marge des pages de journal, les documents oublis, les cartes de visite, les lettres et lesbillets sont des indices que la police ne ngligera pas. Lusage dun carnet dadresses, de papiersportant des numros de tlphone, des noms, des indications biographiques, des cartes et des plans,doit tre aboli. Les lieux de rendez-vous seront retenus de mmoire. Celui qui transgressera cesnormes sera averti par le premier camarade qui sen rendra compte ; sil persvre dans lerreur, oncessera de travailler avec lui.

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  • tant donn quil lutte les armes la main, il ne lui est gure possible de sacquitterpendant longtemps de ses obligations professionnelles courantes sans se faire reprer. Cestalors que la tche appele expropriation simpose lui avec clart. Il devient en effetimpossible au gurillero urbain de subsister ou de survivre sans sengager dans la lutte pourlexpropriation.

    Dans le cadre de la lutte de classe, dont lapprofondissement est aussi invitable quencessaire, la lutte arme du gurillero urbain vise deux buts : la liquidation physique des chefs et des subalternes des forces armes et de la police ; lexpropriation darmes ou de biens appartenant au gouvernement, aux grands capitalistes,aux latifondiaires et aux imprialistes.

    Les expropriations mineures servent lentretien personnel du gurillero urbain ; les autres alimenter la rvolution. Ces deux buts nen excluent pas dautres, secondaires.

    Une caractristique fondamentale de la Rvolution brsilienne est quelle passe, ds ledbut, par lexpropriation des richesses de la grande bourgeoisie, de limprialisme, deslatifondiaires et aussi des commerants les plus riches et les plus puissants, lis limporta-tion ou lexportation.

    Les attaques contre les banques, ralises au Brsil, ont port prjudice de grandscapitalistes comme Moreira Salles, des compagnies trangres charges dassurer cesmmes banques, des firmes imprialistes, aux gouvernements fdral et des tats,jusquici systmatiquement expropris.

    Le produit de ces expropriations est destin lapprentissage et au perfectionnementtechnique du gurillero urbain, lachat, la fabrication et au transport des armes et desmunitions destines au secteur rural, lorganisation du rseau de scurit des rvolution-naires, la subsistance quotidienne des combattants, en particulier des camarades dlivrsde la prison par dautres compagnons arms, des blesss ou des camarades pourchasss parla police ou les soldats de la dictature et qui doivent vivre dans la clandestinit.

    Cest sur les exploiteurs et les oppresseurs du peuple que doivent retomber les terriblescharges de la guerre rvolutionnaire. Les hommes du gouvernement, les agents de ladictature et de limprialisme doivent payer de leur vie les crimes commis contre le peuplebrsilien.

    Au Brsil, le nombre dactions violentes pratiqu est dj trs lev. Il comporte des mises mort, des explosions de bombes, des captures darmes, dexplosifs et de munitions, desexpropriations de banque, des attaques contre des prisons, etc., autant dactes qui nepeuvent laisser de doutes sur intentions des rvolutionnaires. La mise mort de lespion dela C.I.A. Charles Chandler, militaire amricain qui, aprs avoir pass deux ans au Vietnam,vint sinfiltrer dans le mouvement tudiant brsilien, celle de plusieurs barbouzes et deplusieurs membres de la police militaire, prouvent que nous sommes entrs dans un tat deguerre rvolutionnaire, et que cette lutte passe ncessairement par la violence. Le gurillerourbain doit donc concentrer tous ses efforts sur lextermination des agents de la rpressionet lexpropriation des exploiteurs du peuple.

    On y arrive en divulguant des informations fausses, contradictoires, en semant le trouble,le doute et lincertitude parmi les agents du rgime. Dans la guerre psychologique, le gouverne-ment se trouve en position de faiblesse, aussi censure-t-il les moyens de communication. Cettecensure se retourne contre lui, car il se rend impopulaire ; il lui faut par ailleurs exercer unesurveillance sans relche, ce qui mobilise beaucoup dnergie. Les moyens de la guerre desnerfs sont les suivants :

    Le tlphone et lenvoi de lettres. Par ces moyens, on informera la police sur la prtenduelocalisation de bombes retardement, sur des projets denlvement ou dassassinat de certainespersonnalits, ce qui obligera les forces de rpression se mobiliser pour rien, perdre dutemps, douter de tout. Livrer la police de faux plans dattaque. Rpandre des rumeurs sans fondement. Exploiter systmatiquement la corruption, les erreurs et les mfaits de certains gouvernants, lesforant ainsi se justifier ou dmentir les bruits rpandus par les moyens de communicationquils ont eux- mmes censurs. En informant les ambassades trangres, lO.N.U., la noncia-ture apostolique, les commissions internationales de juristes et des droits de lhomme, lesassociations charges de dfendre la libert de la presse, sur la violence et les tortures exercespar les agents de la dictature.

    Les mthodes quil faut suivre

    Le citoyen qui veut devenir gurillero ne pourra agir que sil domine parfaitement les mthodesquil faut suivre. Les hors-la-loi commettent souvent sur ce point des erreurs graves et qui lesperdent. Les patriotes auront donc soin duser dune technique rvolutionnaire et non pasdemprunter celle des bandits. Cest en fonction de la mthode employe quon saura si cestbien un gurillero qui a commis tel ou tel acte. Les mthodes quil faut suivre sont constituespar lusage ou lapplication des lments suivants :

    la recherche dinformations ; lobservation et la vigilance ; lexploration du terrain ; la reconnaissance et le chronomtrage des itinraires ; la planification ; la motorisation ; la slection du personnel et son renouvellement ; la slection fonde sur les capacits de tir ; la simulation de laction projete en guise de rptition ; lexcution ; la protection des excutants ; la retraite ; la libration ou lchange de prisonniers ; le brouillage des pistes ; lenlvement ou le transport des blesss, en vitant de le faire bord de vhicules o setrouvent des enfants. Le mieux est demporter, pied, les blesss, en empruntant des cheminsassez troits pour que lennemi ne puisse passer avec ses moyens de locomotion.

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  • La prparation technique du gurillero urbain

    Personne ne peut devenir gurillero sans passer par une phase de prparation technique. Elleva de lentranement physique lenseignement de professions ou dactivits de tout genre,mais surtout manuelles. On ne peut acqurir une bonne rsistance physique quen sentranant.On ne peut devenir un bon lutteur quen apprenant lart de lutter. Le gurillero urbain appren-dra donc pratiquer les diffrents types de luttes, quils concernent lattaque ou la dfensepersonnelle.

    Outre la prparation technique, je considre comme utiles les formes dentranement telles queles excursions pied, le camping et des sjours prolongs en fort, lascension des montagnes,la natation, le canotage, les plonges et les chasses sous-marines, la manire des hommes-grenouilles, la pche, la chasse aux volatiles et au gibier de petite et grande taille.

    Il est trs important dapprendre conduire une voiture, piloter un avion, gouverner uneembarcation moteur ou voile, davoir des notions de mcanique, de radiophonie, detlphonie, dlectricit et mme dlectronique. Il est galement important de possder desnotions de topographie, de savoir sorienter, calculer les distances, tablir des cartes et desplans, chronomtrer, transmettre des messages, utiliser la boussole, etc.

    Des connaissances de chimie, sur la combinaison des couleurs, sur la fabrication des cachets,sur lart dimiter lcriture dautrui et autres habilets, font partie de la prparation techniquedu gurillero urbain. Pour pouvoir survivre dans la socit quil se propose de dtruire, celui-ciest oblig de falsifier des documents, comme des passeports, des permis de conduire, descartes dassurance maladie et divers papiers didentit.

    En ce qui concerne les soins mdicaux, il est clair que jouent un rle spcial et important lesgurilleros mdecins, infirmiers ou pharmaciens, ainsi que ceux qui possdent des connaissan-ces correspondantes (les premiers soins, prescription et emploi de mdicaments et notions dechirurgie).

    La partie la plus importante de la prparation technique reste, toutefois, le maniement desarmes telles que la mitraillette, le revolver, les armes automatiques, le mortier, le bazooka, lefusil FAL et dautres types de carabines. Sy ajoute la connaissance des diffrentes sortes demunitions et explosifs. La dynamite est un de ces explosifs ; il importe de bien savoir senservir, comme il importe de savoir utiliser les bombes incendiaires, les grenades fumignes, leC-4 et autres. Il faut apprendre fabriquer des cocktails Molotov, des bombes, des mines, dtruire des ponts, dmonter ou dtruire des rails et des traverses de chemin de fer.

    Le gurillero urbain parachvera sa formation dans un centre technique organis cet effet,mais seulement aprs tre pass par lpreuve du feu, cest--dire avoir dj combattu contrelennemi.

    Il en va de mme pour le dynamitage des ponts et chemin de fer, car il lui faudra des mois pourrparer les dommages causs. Les fils des lignes tlgraphiques et tlphoniques pourront tresystmatiquement coups et les centres de transmission dtruits. Les oloducs, les stocks de combus-tible, les rserves de munitions, les arsenaux, les casernes, les moyens de transport de la police et delarme doivent tre systmatiquement sabots.

    Le volume des actes de sabotage contre les firmes et les biens nord- amricains doit tre gal, sinonsuprieur, celui des actes pratique contre des objectifs nationaux.

    Le terrorisme

    Nous entendons par terrorisme le recours aux attentats la bombe. Ne pourront sy livrer que ceuxqui ont acquis une bonne connaissance technique dans la fabrication des explosifs et qui seront dotsdu plus grand sang-froid. Parfois, on inclura dans les actes de terrorisme la destruction de vieshumaines et lincendie dinstallations nord-amricaines ou de certaines plantations.

    Si lon envisage de piller des stocks de produits alimentaires, il faut veiller ce que la populationpuisse en profiter, surtout dans les moments et aux endroits o svissent la faim ou la chert de lavie. Le gurillero sera toujours disponible lgard du terrorisme rvolutionnaire.

    La propagande arme

    Lensemble des actes perptrs par les gurilleros urbains, et chaque action main arme en particu-lier, constituent le travail de propagande arme. Les mass mdias daujourdhui, par le simple faitde divulguer ce que font les rvolutionnaires, sont dimportants instruments de propagande. Leurexistence ne dispense cependant pas les militants dorganiser leur propre presse clandestine, depossder leurs propres imprimantes quils auront expropries sils nont pas de quoi les acheter.Car il faut publier et rpandre, parmi le peuple, des journaux clandestins, des manifestes et des tractsdnonant les mfaits de la dictature ou favorisant lagitation. Lexistence de cette presse sert, parailleurs, rallier de nombreuses personnes notre cause.

    Les camarades qui ont lesprit inventif fabriqueront des catapultes destines au lancement de cestracts et manifestes. On cherchera encore faire passer sur les antennes des stations de radio desmessages rvolutionnaires enregistrs sur bandes. On crira aussi des slogans sur les murs et desendroits difficilement accessibles. On enverra aussi des lettres de menaces, de propagande, ou bienvisant expliquer le sens de notre lutte certaines personnalits qui chercheront les divulguer pourimpressionner la population.

    Comme on ne ralliera jamais tous les citoyens, on peut populariser le slogan suivant Que celui quine veut rien faire pour la rvolution ne fasse non plus rien contre elle.

    La guerre des nerfs

    La guerre des nerfs ou guerre psychologique est une technique de lutte base sur lutilisation directeou indirecte des media ou du tlphone arabe. Son but est de dmoraliser le gouvernement.

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  • Les armes du gurillero urbain

    Les armes du gurillero urbain sont lgres, facilement remplaables, en gnral prises lennemi, achetes ou fabriques sur place. Larmement lger peut tre mani et transportrapidement. Cet armement se distingue par son canon qui est court ; il comporte plusieurs armesautomatiques et semi-automatiques, qui augmentent considrablement la puissance de feu dugurillero urbain, mais qui sont difficilement contrlables. De plus, celles-ci entranent une forteconsommation, voire un certain gaspillage de munitions, que seule une grande prcision de tirpeut compenser.

    Lexprience nous a montr que larme de base du gurillero urbain est la mitraillette. Elle estefficace et peut tre facilement dissimule ; elle impose de plus le respect ladversaire. Il fautconnatre fond le maniement de cette arme devenue si populaire.

    La mitraillette idale est lINA, calibre 45. Dautres de diffrents calibres, peuvent galementtre utilises, mais il est moins facile de pourvoir leur chargement. On souhaitera donc que labase logistique industrielle en arrive produire un type uniforme de mitraillette munitionsstandardises.

    Chaque groupe de gurilleros doit disposer dune mitraillette manie par un bon tireur. Lesautres auront des revolvers 38, notre arme commune. Lusage du revolver 32 est permis, maisnous donnons la prfrence au 38, cause de sa force dimpact.

    Les grenades main et les grenades fumignes peuvent tre considres comme des armeslgres, utiles la dfensive et pour protger la retraite des gurilleros.

    Les armes canon long sont plus difficilement transportables et attirent davantage lattention.Parmi ces dernires se rangent les FAL, les Mausers, les fusils de chasses et les Winchesters. Lesfusils de chasse peuvent tre efficaces lorsquils sont employs pour des tirs a faible porte ou bout portant, ce qui arrive surtout la nuit. Un fusil air comprim peut-tre avantageusementemploy pour le tir la cible. Des bazookas et des mortiers peuvent tre utiliss, mais par desgens bien entrans.

    Les armes de fabrication artisanale sont parfois aussi efficaces que les armes conventionnelles,ainsi que les fusils canon raccourci.

    Les camarades qui sont armuriers jouent un rle important. Ils entretiennent les armes, lesrparent et peuvent mme monter un atelier o ils en fabriqueront. Les ouvriers mtallurgistes,les mcaniciens et les tourneurs sont des personnes tout indiques pour assumer ce travail delogistique industrielle. Ils peuvent, partir de leurs connaissances, aussi bien fabriquer secrte-ment des armes chez eux. On organisera aussi des cours sur lart de fabriquer des explosifs etlart de saboter ; on y prvoira la possibilit de faire des expriences.

    Les cocktails Molotov, lessence, les instruments destins au lancement de ptards, les grenadesfaites au moyen de tuyaux et de botes, les mines, les explosifs fabriqus avec de la dynamite etdu chlorate de potasse, le plastic, les capsules fulminantes, etc., constituent larsenal du gu-rillero soucieux de remplir sa mission.

    Lenlvement

    On pourra kidnapper et dtenir dans un endroit secret un agent de la police, un espion nord-amricain, une personnalit politique ou un ennemi notoire et dangereux du mouvementrvolutionnaire. On ne librera la personne enleve que quand les conditions formules parles ravisseurs auront t remplies : la remise en libert de rvolutionnaires emprisonns ou lasuspension des tortures appliques dans les geles du gouvernement.

    Lenlvement de personnalits connues pour leurs activits artistiques, sportives ou autres,mais qui ne manifestent pas dopinion politique, peut constituer une forme de propagandefavorable aux rvolutionnaires, mais cet enlvement ne se fera que dans des circonstances trsspciales et de telle sorte que le peuple laccepte avec sympathie.

    Lenlvement de personnalits amricaines rsidant au Brsil ou y venant en visite constitueune forme importante de protestation contre la pntration de limprialisme des tats-Unisdans notre pays.

    Le sabotage

    Le but des sabotages est de dtruire. Peu de personnes, parfois une seule, peuvent raliser cesoprations. Quand un gurillero envisage de saboter, il le fait dabord seul. Postrieurement, ilagira avec dautres personnes de telle sorte que se gnralise cette pratique dans le peuple.

    Un sabotage bien fait exige tude, planification et parfaite excution. Les formes les pluscaractristiques du sabotage sont le dynamitage, lincendie et le minage. Un peu de sable, lamoindre fuite de combustible, une lubrification mal faite, un boulon mal viss, un court-circuit, des pices de bois ou de fer mal agences peuvent causer des dsastres irrparables.

    En sabotant, on cherchera affaiblir, dtriorer ou mme anantir les appoints vitaux delennemi tels que : lconomie du pays, en sattaquant en particulier au rseau commercial interne et externe,aux secteurs cambiste, bancaire et fiscal ; la production agricole et industrielle ; le systme des transports et communications ; le systme de rpression militaire et policier, surtout leurs tablissements et leurs dpts ; les firmes et les biens des Nord-Amricains tablis dans le pays.

    Pour les oprations de sabotage industriel, les lments les mieux placs sont les ouvriers.Ceux-ci connaissent en effet comme personne les fabriques dans lesquelles ils travaillent, lesmachines ou les pices dont la destruction peut paralyser tout le processus de production.

    Dans les attaques contre les moyens de transport, il faut veiller ne pas provoquer la mort desvoyageurs, surtout en ce qui concerne les trains de banlieue et ceux qui parcourent de longuesdistances, puisque ceux qui les prennent sont des gens du peuple. Dailleurs, cest avant toutles services de communication utiliss des fins militaires quil faut dtruire. Faire draillerles wagons dun train charg de combustible signifie atteindre lennemi dans ce qui, pour lui,est vital.

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  • Le matriel ncessaire la fabrication des ces engins sera achet ou drob lennemi aucours doprations soigneusement planifies et excutes. Le gurillero veillera ne pasgarder longtemps prs de lui ce matriel susceptible de provoquer des accidents ; il cherchera sen servir tout de suite.Lintroduction darmes modernes, comme toute innovation en ce domaine, influe directementsur les tactiques de la gurilla urbaine. Ces tactiques changeront ds que sera gnralislusage de la mitraillette standardise. Les groupes de gurilleros qui parviennent uniformi-ser leur armement et leurs munitions acquirent un pouvoir defficacit suprieur aux autres,car leur puissance de feu devient plus grande.

    Le tir, raison dtre du gurillero urbain

    La raison dtre du gurillero urbain, son action, sa survie, tout cela dpend de son art de tirer.Il est indispensable quil sen acquitte bien. Dans la guerre conventionnelle, le combat se fait distance et avec des armes longue porte. Dans la gurilla, cest le contraire ; sil ne tirepas le premier, il risque de perdre la vie. De plus, comme il na sur lui que peu de munitionset que son groupe est rduit, il ne peut perdre du temps ; il sera donc prompt au tir.

    Un autre point sur lequel il convient dinsister jusqu lexagration, cest que le gurillerourbain ne peut tirer jusqu puisement de ses munitions. Il est, en effet, possible que len-nemi ne riposte pas, prcisment parce quil attend que lautre ait fait usage de toutes sesballes, sexposant ainsi la capture ou la mort.Afin dviter dtre une cible facile, le combattant ne cessera de se mouvoir, tout en tirant.On devient un bon tireur en sexerant systmatiquement par les moyens les plus divers : entirant la cible dans les ftes foraines ; en tirant, chez soi, avec un fusil air comprim, etc.Le bon tireur pourra devenir un franc-tireur, cest--dire un gurillero solitaire, capabledoprer des actions isoles. En tant que tel, il devra pouvoir tirer longue et courte distance,avec des armes appropries lune ou lautre fonction.

    Les groupe de feu (cellules)

    Les gurilleros urbains seront organiss en petits groupes. Chaque groupe, appel groupe defeu (cellule), ne peut dpasser le nombre de 4 ou 5 personnes. Un minimum de 2 groupes(cellules), rigoureusement compartiments et coordonns par 1 ou 2 personnes, sappelle unequipe de feu (rseau).

    Au sein de chaque groupe (cellule) doit rgner la plus grande confiance. Celui qui tire lemieux et sait manier la mitraillette se chargera dassurer la protection de ses camarades aucours des oprations. Chaque groupe planifiera et excutera les oprations quil aura dci-des, gardera des armes, discutera et corrigera les tactiques employes. Le groupe agit de sapropre initiative, sauf dans laccomplissement des tches dcides par le commandementgnral de la gurilla (cellule centrale ou comit central). Pour donner libre cours cet espritdinitiative, on vitera toute rigidit lintrieur de lorganisation. Cest dailleurs pour celaque la hirarchisation caractristique de la gauche traditionnelle nexiste pas chez nous.

    Dans la mesure o se multiplie le nombre de patriotes dcids passer laction, cescaptures darmes se font de plus en plus ncessaires. Souvent, le gurillero commencera lutteravec une arme quil aura achete ou drobe ; ensuite il lui faudra agir avec audace et esprit dedcision ; notre force est celle de nos armes.

    Lors des attaques contre des banques, on saisira aussi systmatiquement les armes des soldats dela garde civile charges de les protger ainsi que celles des grants ou des trsoriers.

    Enfin, on pourra sarmer aux frais des commissariats de police, des magasins spcialiss dans lavente de ces objets et des fabriques darmes, en oprant contre eux des raids. On drobera aussiles explosifs dont on se sert dans les carrires.

    La libration des prisonniers

    Certaines actions main arme sont destines dlivrer des gurilleros sous les verrous. Toutrvolutionnaire court le risque dtre, un jour, arrt et condamn de nombreuses annes dedtention. Son combat nen sera pas pour autant termin ; lexprience de la prison sera unenrichissement et, en prison toujours, il devra continuer la lutte.

    Il cherchera dabord bien connatre le lieu de sa dtention afin de pouvoir schapper rapide-ment et facilement, lorsque des camarades arms viendront le librer. Aucune prison, quelle soitsitue dans une le du littoral, en ville ou la campagne, ne peut tre considre comme inexpu-gnable, face lastuce et la puissance de feu des rvolutionnaires.

    Le gurillero en libert cherchera, lui, connatre les tablissements pnitentiaires de lennemi,car il sait quy croupissent beaucoup de ses frres darmes. Cest du travail du gurillero enlibert et du gurillero emprisonn que dpend le salut des prisonniers.

    Les oprations pouvant y conduire sont les suivantes : les mutineries lintrieur des maisons de correction, des colonies pnitencires, dans les lesrserves aux dtenus, sur les navires- prisons ; les attaques partant de lextrieur ; les attaques contre les trains et les vhicules de transport des prisonniers ; les embuscades dresses contre les soldats ou les policiers chargs de les escorter.

    La mise mort

    Seront punis de mort des gens comme les espions amricains, les agents de la dictature, lestortionnaires, les personnalits fascistes du gouvernement coupables de crimes et de poursuitescontre les patriotes, les dlateurs et les informateurs de la police. Ceux qui, de leur propre gr, serendent la police pour dnoncer des militants, fournir des renseignements, aider les enquteurs,sils tombent sur des gurilleros, ceux-ci devront les abattre.

    Ces mises mort sont des actions secrtes ; ny participe que le plus petit nombre possible degurilleros. Trs souvent, un simple franc-tireur, patient et inconnu, qui agit dans la plus rigou-reuse clandestinit et avec le plus grand sang-froid, pourra sacquitter de cette tche.

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  • Parmi les initiatives possibles laisses la dcision de chaque groupe (cellule), citons : lesraids contre des banques, les enlvements de personnes, les excutions dagents notoires de ladictature ou de la raction ou des espions et dlateurs au sein de lorganisation, toute forme depropagande ou de guerre de nerfs. Il nest pas ncessaire, avant de dcider de lune de cesoprations, de consulterle commandement gnral de la gurilla (cellule centrale ou comitcentral). Aucun groupe ne doit, du reste, attendre, pour agir, que lui viennent des ordres denhaut. Tout citoyen dsireux de devenir gurillero peut, de lui-mme, passer laction et sintgrer notre organisation, En procdant de la sorte, il est plus difficile de savoir qui doit tre attributel ou tel coup, lessentiel tant quaugmente le volume des actions ralises.

    Le commandement gnral de la gurilla (cellule centrale ou comit central) compte sur cesgroupes (cellules) pour les envoyer remplir des missions en nimporte quel point du pays.Lorsquils sont en difficult, il se chargera de les aider. Notre organisation rvolutionnaire estconstitue par un rseau vaste et indestructible de groupe de feu (cellule). Son fonctionnementest simple et pratique ; le commandement gnral de la gurilla (cellule centrale ou comitcentral) loriente ; ceux qui le composent participent aux mmes coups, car tout ce qui nest paslaction directe ne nous intresse pas.

    La logistique du gurillero urbain

    La logistique conventionnelle peut sexprimer par la formule N.C.E.M. qui veut dire : N =Nourriture C = Combustible E = quipement M = Munitions

    Le gurillero urbain, lui, ne fait pas partie dune arme rgulire ; son organisation est intention-nellement fragmente. Il ne dispose pas de camions, de bases fixes et la logistique industrielle dela gurilla urbaine est difficile implanter. La logistique du gurillero urbain correspondra donc la formule M.A.M.A.E. : M = Motorisation A = Argent M = Munitions A = Armes E = Explosifs

    La logistique rvolutionnaire comporte donc la motorisation qui est un facteur essentiel. Il fautdes chauffeurs. Ceux-ci doivent, comme les autres gurilleros, subir un bon entranement.Dailleurs, tout bon gurillero sera aussi un bon chauffeur.

    Les vhicules dont il a besoin, il les expropriera sil ne dispose pas de ressources pour enacheter. Comme pour lachat darmes, de munitions et dexplosifs, le gurillero prlvera largentdes banques. Ces expropriations sont, au dpart, indispensables notre organisation. Il fautaussi bien drober les armes en vente dans les magasins que celles que portent en bandoulire lessoldats de la garde civile ou de la garde militaire.

    Postrieurement, lorsquil sagira de dvelopper la force logistique, les gurilleros tendront desembuscades lennemi afin de capturer ses armes, ses munitions et ses moyens de transport. Sittdrob, le matriel doit tre cach, mme si lennemi cherche riposter ou poursuivre lesassaillants. Il importe donc quils connaissent trs bien le terrain o ils agissent et quils sadjoi-gnent des guides spcialement prpars.

    Et pour que celui-ci soit gravement atteint, on aura aussi mis au point un plan de sabotage quelon excutera au bon moment. Les interruptions de travail ou dtude, pour brves quelles soient,nen inquitent pas moins lennemi.

    Il suffit, en effet, que surgissent, de diffrents points dun lieu, des groupes troublant le rythme devie quotidien et oprant comme un mouvement de flux et de reflux, pour crer une agitation qui est,elle aussi, une opration do gurilla.

    Au cours de ces interruptions de travail, les gurilleros pourront occuper le local qui les intresseafin dy faire des prisonniers, demmener des personnes en otages, particulirement des agentsnotoires de lennemi, afin de les changer contre des grvistes dtenus.

    Ces grves peuvent galement favoriser la prparation dembuscades dans le but de liquiderphysiquement les policiers les plus sanguinaires et les responsables des tortures infliges auxpatriotes.

    Les dsertions et les dtournements ou expropriations darmes, de munitions et dexplosifs

    Les dtournements darmes sont pratiqus dans les casernes, sur les bateaux, dans les hpitauxmilitaires, etc. Le gurillero urbain, qui est aussi soldat, caporal, sergent, sous-officier ou officierde larme, dsertera au bon moment, emportant avec lui le plus darmes possibles, les plusmodernes, et des munitions quil mettra au service de la rvolution. Un de ces bons moments seprsente quand le soldat est appel quitter sa garnison pour aller combattre ses camaradesgurilleros ; il lui sera alors plus facile de leur remettre ses armes, les vhicules quil conduit oulavion quil pilote.

    Ce moyen dapprovisionnement offre un grand avantage : cest avec les moyens de transport dugouvernement en place que, sans quils se donnent beaucoup de peine, les gurilleros sont pourvusdarmes et de munitions.

    Les camarades qui sont militaires seront, de toute faon, attentifs choisir dautres occasionsdaider ainsi les rvolutionnaires. Si ceux qui les commandent sont mous, versent dans lebureaucratisme, sacquittent mal de leurs tches, ils ne feront rien pour y remdier ; ils se contente-ront den aviser lorganisation rvolutionnaire laquelle ils sont lis et prpareront, seuls ou avecdautres compagnons, leur dsertion, non sans veiller emporter tout ce quils peuvent.

    Les incursions de gurilleros lintrieur des casernes et autres btiments militaires, ralises dansle but de drober des armes, pourront tre prpares avec la collaboration des camarades soldats.

    Sil nest vraiment pas possible de dserter en emportant des armes, ces camarades devront alors sevouer au sabotage faire exploser ou incendier des dpts darmes, dexplosifs et de munitions.Toutes ces activits affaiblissent et dcouragent fortement lennemi.

    Les gurilleros captureront encore des armes en saisissant celles que portent les sentinelles ou toutepersonne remplissant une mission de surveillance ou de rpression. On procdera par la violenceou par la surprise et lastuce. Lorsquon dsarme un ennemi, il faut toujours le fouiller afin desavoir sil ne possde pas une autre arme cache dont il pourrait se servir contre celui qui lassaille.

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  • La technique du gurillero urbain

    La technique est, en gros, lensemble des moyens quutilise un homme pour excuter untravail. La technique du gurillero, qui concerne aussi bien la gurilla proprement dite que laguerre psychologique, repose sur cinq donnes de base :

    la nature spcifique de la situation ; concevoir laction pour rpondre la nature spcifique de la situation ; lobjectif ; le type daction pour atteindre lobjectif ; la mthode pour mener cette action.

    Les caractristiques de la lutte de gurilla

    La technique employe par le gurillero urbain prsente les caractristiques suivantes : Elle est agressive ou offensive. Pour le gurillero, dont la puissance de feu est infrieure celle de lennemi, qui ne peut compter sur lappui du pouvoir et ne peut rpondre une attaquemassive des forces adverses, la dfensive ne peut qutre fatale. Cest pourquoi jamais il necherchera fortifier ou dfendre une base fixe ; jamais il nattendra dtre encercl pourriposter.

    Elle repose sur lattaque suivie dune retraite immdiate, ncessaire la prservation desforces de la gurilla.

    Elle vise harceler, dcourager, distraire les forces dont lennemi dispose dans les villes afinde favoriser le dclenchement et limplantation de la gurilla rurale dont le rle, dans la guerrervolutionnaire, est dcisif.

    Lavantage initial de la gurilla urbaine

    La dynamique de la gurilla urbaine aboutit laffrontement violent du combattant et desforces de rpression de la dictature. Celles-ci disposent de forces suprieures celles dupremier. Il nen incombe pas moins au gurillero urbain dattaquer le premier. Les forcesmilitaires et policires riposteront en mobilisant des ressources infiniment plus grandes. Legurillero urbain ne pourra chapper la perscution et la destruction quen exploitant fondles avantages dont, au dpart, il jouit. Ce sera sa faon de compenser sa faiblesse matrielle.

    Ces avantages consistent : attaquer lennemi par surprise ; mieux connatre que lennemi le terrain sur lequel il combat ; jouir dune plus grande mobilit ou dune plus grande rapidit que les forces de rpression ; disposer dun rseau dinformation meilleur que celui de lennemi ; faire preuve dune telle capacit de dcision que ses compagnons se sentent encourags et nepuissent mme pas hsiter alors quen face deux, lennemi ne saura o donner de la tte.

    Les combats tactiques de rue

    Par les combats tactiques de rue, les gurilleros visent sallier la participation des masses contrelennemi. Au cours de lanne 1968, les tudiants brsiliens ont russi raliser dexcellentesoprations tactiques, en lanant des milliers de manifestants dans les rues sens unique et lencon-tre des voitures, en utilisant des lance-pierres et des billes de verre quils rpandaient entre les pattesdes chevaux de la police monte. part cela, on peut dresser des barricades, dpaver les chausses,lancer, du haut des immeubles et des gratte-ciel, des bouteilles, des briques et autres projectiles.

    Il faut aussi savoir rpondre aux attaques de lennemi. Lorsque la police avance, arme de boucliers,il faut se scinder en deux groupes, lun attaquant par devant et lautre par derrire, lun se retirantquand lautre lance ses projectiles.Lorsque les forces ennemies dtachent un groupe de soldats ou de policiers pour encercler un ouplusieurs de nos camarades, nous devons, notre tour, dtacher un groupe plus important pourencercler ceux qui les encerclent.

    Lorsque lennemi encercle des coles, des usines, des lieux de rassemblement de la population, lesgurilleros urbains ne doivent jamais ni se rendre ni se laisser surprendre. Dans ce but, ils aurontsoin, avant de pntrer dans un de ces endroits, den tudier au pralable les issues possibles, lesmoyens de briser lencerclement, et dterminer les points stratgiques et les chemins par o devrontncessairement passer les vhicules de la police. Ensuite, ils choisiront leurs propres points stratgi-ques, partir desquels ils affronteront lennemi. Les chemins par o doivent passer les vhicules dela police seront mins.Les gurilleros norganiseront aucune runion, assemble ou occupation en des lieux dpourvus debonnes possibilits de fuite.

    Cest de cette faon que sarticule laction des gurilleros urbains avec les mouvements de masses.Les gurilleros ont alors pour tche dencadrer, dappuyer et de dfendre les manifestations demasses. Contre ceux qui veulent assaillir les manifestants, ils tireront, incendieront les vhicules,squestreront leurs occupants ou les fusilleront, en particulier les barbouzes et les chefs des policesparallles qui, pour ne pas attirer lattention, samnent dans des voitures particulires munies defausses plaques.

    Une autre de leurs missions est dorienter les manifestants et de faciliter leur fuite. Ils seront, dautrepart, aids par les francs- tireurs qui leur donneront la meilleure couverture possible.

    Les interruptions de travail

    La grve intresse avant tout ceux qui tudient ou ceux qui travaillent. Comme elle constitue pour lesexploits un moyen de pression trs redout, lennemi cherchera lempcher ou la briser enmultipliant, sil le faut, sa puissance de feu. Il cherchera frapper les grvistes, les arrter ou mme les tuer.

    Dans lorganisation des grves, les gurilleros doivent donc procder sans laisser le moindre indicepouvant mener lidentification des responsables. Ils prpareront ces grves, avec des petits groupeset dans le plus grand secret. Ils se muniront darmes, dexplosifs, de cocktails Molotov et de bombesde fabrication artisanale afin de pouvoir affronter lennemi.

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  • La surprise

    La surprise est donc un lment trs important et qui permet de compenser linfriorit du gu-rillero sur le plan des armes. Contre elle, lennemi ne peut rien opposer ; il tombe dans la per-plexit et court sa perte. Dans le dclenchement de la gurilla urbaine au Brsil, leffet desurprise a t largement exploit. Il est fonction de quatre donnes de base que lexprience nousfait dfinir comme suit :

    Nous connaissons la situation de lennemi que nous allons attaquer, gnralement grce desinformations prcises et une observation mticuleuse, alors que lui-mme ignore quil va treattaqu et quelle sera la position de lattaquant.

    Nous connaissons la force de ceux que nous attaquons et eux mconnaissent la ntre. Nous pouvons mieux que lennemi conomiser et prserver nos forces. Cest nous qui choisissons lheure et le lieu de lattaque, qui dcidons de sa dure et des objectifs atteindre. Lennemi en ignore tout.

    La connaissance du terrain

    Le gurillero urbain, sil veut que le terrain soit son meilleur alli, doit le connatre jusque dans sesmoindres dtails. Ce nest quainsi quil pourra intelligemment faire usage de son relief, des sestalus et des ses fosss, de ses accidents, de ses zones laisses labandon, etc., afin de faciliter letir, les oprations de retrait, et aussi de se cacher.

    Les points dtranglement tels que les impasses, les cul-de-sac, les rues en chantier, les poste decontrle de la police, les zones militaires, les entrs ou sorties de tunnels, les viaducs, les carre-fours garnis dagents de la circulation, de smaphores ou de toute autre signalisation, doivent tresoigneusement reprs si lon veut viter des erreurs fatales. Ce qui importe, cest de bien conna-tre les chemins par lesquels les gurilleros passeront et les endroits o ils se cacheront, laissantlennemi la merci du lieu quil ignore. Familiaris avec les rues, les coins et les recoins descentres urbains, connaissant bien les terrains vagues, les gouts, les massifs de verdure, les immeu-bles en construction, le gurillero urbain peut semer facilement la police ou la surprendre en luidressant un pige ou une embuscade. Sil connat le terrain, le gurillero pourra indiffremment leparcourir pied, bicyclette, en automobile, en jeep ou en camion sans se faire arrter.

    Sil agit au sein dun petit groupe de combattants, il pourra facilement le reconstituer en un endroitchoisi davance, avant de dclencher une nouvelle opration. Cest pour la police un vritablecasse-tte que de retrouver ou contre-attaquer un gurillero, dans un ddale de rues que lui seulconnat. Lexprience nous a montr que lidal, pour un gurillero urbain, est dagir dans sapropre ville, puisque cest celle-l quil connat le mieux. Celui qui vient dailleurs ne peut, avecautant de comptence que le premier, mener bien une opration de gurilla.

    Mobilit et rapidit

    La mobilit et la rapidit du gurillero urbain doivent tre suprieures celles de la police. A ceteffet, il veillera :

    On peut, pour garer la police, se dguiser ; et, dans la fuite, on tirera dans les pneus desvhicules qui chercheraient prendre en chasse les gurilleros. Le fait dy installer des sonneriesdalarme ou dautres moyens lectroniques destins avertir la police nempche pas le gurillero depoursuivre ses oprations. Il emploiera, lui aussi, des moyens nouveaux, fera usage dune puissancede feu croissante, sera entour dun plus grand nombre de compagnons et prparera lattaque jusquedans les moindres dtails.

    Dans ce genre dexpropriations, les rvolutionnaires souffrent dune double concurrence : celle des bandits ; celle des contre-rvolutionnaires de droite.

    Ceci constitue un facteur de confusion pour la population. Le gurillero cherchera ds lors lclai-rer sur le sens politique de son action, de deux faons : Il refusera de se comporter comme un bandit, cest--dire dabuser de la violence et de sapproprierde largent et des objets personnels des clients qui se trouveraient dans la banque. Il joindra, lexpropriation, des actes de propagande, en crivant sur les murs des slogans stigmati-sant les classes dominantes et limprialisme, rpandra des tracts, divulguera des circulaires nonantles fins politiques quil poursuit.

    Les incursions et les invasions

    Les incursions et les invasions sont des attaques-clairs pratiques contre des btiments situs dansles quartiers priphriques et mme dans le centre des villes. Certaines incursions auront un doublebut exproprier, exercer des reprsailles, dlivrer des camarades prisonniers, dtruire la logistique delennemi et aussi le forcer se dplacer, lentraner loin de ses bases.

    Certaines incursions auront pour objectif lapprhension de documents ou de papiers secrets prou-vant la corruption, les malversations, le trafic dinfluence, les transactions criminelles passes avecdes Nord- Amricains dont sont coupables les hommes du gouvernement.

    Les occupations de lieux

    Un groupe de gurilleros urbains peut attaquer un lieu, sy installer et rsister lennemi pendant uncertain temps, afin de raliser un acte de propagande. Les occupations dcole ou de fabrique oudune station de radio sont particulirement importantes, car elles ont une trs grande rpercussion.Mais comme le danger de perdre des hommes et du matriel est plus grand, on veillera prparersoigneusement la retraite. De toute faon, plus on est rapide dans laccomplissement de loprationde propagande projete, mieux a vaut.

    Les embuscades

    Les embuscades sont des attaques ralises par surprise. Elles consistent attirer lennemi dans unpige, par exemple en lui adressant un faux appel au secours. Le but des embuscades est de punirlennemi de mort ou de lui prendre ses armes.Le gurillero franc-tireur peut facilement dresser des embuscades, car il lui est ais, puisquil estseul, de se cacher. Il peut se dissimuler sur les toits, lintrieur de certaines constructions, dans lanature.

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  • tre motoris ; bien connatre le terrain ; saboter ou entraver les communications ou les moyens de transport de lennemi ; sassurer la possession dun armement lger.

    Lorsquil ralise des oprations qui ne durent que quelques minutes et sil quitte le lieu de sonaction au moyen dun vhicule moteur, le gurillero ne pourra chapper ceux qui le poursui-vent que si, au pralable, il a dj reconnu litinraire. Il noprera que dans des endroitsloigns des bases logistiques de la police afin de faciliter sa fuite.

    Il devra aussi viser entraver les communications de lennemi, sa premire cible tant letlphone dont il fera couper les fils. Les forces de rpression disposent de moyens de transporttrs modernes ; il faut sefforcer de leur faire perdre du temps lorsquelles doivent traverser lecentre congestionn des grandes villes. Les embouteillages peuvent galement nous dsavanta-ger. Nous veillerons donc nous assurer une position favorable, en adoptant les moyenssuivants :

    la simulation dune panne ou le barrage dune route, que dautres compagnons assumeront, enutilisant des vhicules dont les plaques seront fausses ; lobstruction du chemin au moyen de troncs darbres, de pierres, de fausses plaques designalisation, de trous ou par tout autre moyen efficace et astucieux ; la pose de mines de fabrication artisanale aux endroits par o devra passer la police et lincen-die de ses moyens de transport avec de lessence ou des cocktails Molotov ; le mitraillage, surtout dans le but de faire clater les pneus des vhicules de la police.

    Le rle du gurillero urbain est dattaquer puis aussitt de battre en retraite ; cest ainsi que,dot dun armement lger, il peut mettre en chec lennemi lourdement et fortement arm. Sansun armement lger, on ne peut jouir dune grande mobilit.

    Les gurilleros pourront toujours tre motoriss si la police les attaque cheval. De lintrieurde leur voiture, ils pourront facilement tirer contre ces attaquants. Le grand dsavantage de lacavalerie est quelle offre aux gurilleros deux cibles : le cheval et son cavalier.

    Lutilisation par les forces de rpression de lhlicoptre noffre gure davantages ; il seradifficile ceux qui loccupent de tirer de si haut et impossible de se poser sur la voie publique.Volant basse altitude, il pourra facilement tre atteint par le tir des gurilleros.

    Linformation

    Les chances qua le gouvernement de dcouvrir et de dcimer les gurilleros diminuentfortement dans la mesure o, au milieu de la population, se multiplient les ennemis de ladictature. Ceux-ci, en effet, nous informeront sur les activits de la police et des agents gouver-nementaux quils ne renseigneront jamais sur nos propres activits. Pour les embarrasser, ilschercheront plutt leur donner de fausses informations. De toute faon, les sources derenseignement du gurillero urbain sont potentiellement plus grandes que celles de la police.

    Les modes daction du gurillero

    Pour atteindre les objectifs numrs ci-dessus, le gurillero urbain est oblig de recourir desmodes daction les plus diversifis possible, mais non pas arbitrairement choisis.

    Certaines de ces actions sont simples ; dautres, plus complexes. Aussi le gurillero qui dbutedevra-t-il suivre cette chelle allant du simple au compliqu. Avant dentreprendre une mission, ildoit considrer les moyens et les personnes dont il dispose pour laccomplir. Il ne sassurera lacollaboration que de gens techniquement prpars. Ces prcautions une fois prises, il pourraenvisager les modes daction suivants : lattaque ; lincursion ou invasion dun lieu ; loccupation dun lieu ; les embuscades ; le combat tactique de rue ; la grve ou toute interruption de travail ; la dsertion, le dtournement ou lexpropriation darmes, de munitions et dexplosifs ; la libration de prisonniers ; la mise mort ; lenlvement ; le sabotage ; le terrorisme ; la propagande arme ; la guerre des nerfs.

    Lattaque

    Certains raids doivent tre raliss de jour, par exemple quand il sagit dattaquer un fourgonpostal ; dautres, la nuit, lorsque cest plus avantageux pour le gurillero. Lidal serait que toutesles attaques aient lieu la nuit ; cela augmente leffet de surprise et favorise la fuite.

    On distingue les attaques contre des objectifs fixes, tels que les banques, les maisons de com-merce, les casernes, les prisons, les stations de radio etc., des attaques contre des objectifsmobiles comme les voitures, les camions, les trains, les embarcations, les avions, etc. Sil savredifficile de dtruire ces objectifs en mouvement, on cherchera les arrter, par exemple endressant des barrages sur les routes, en tendant des embuscades.

    Les vhicules lourds, les trains, les bateaux ancrs dans les ports, les avions peuvent tre attaquset leurs conducteurs ou pilotes matriss par les gurilleros qui les dvieront de leur itinraire.

    Les raids contre des banques sont les modes daction les plus populaires. Au Brsil, ils sontlargement pratiqus ; nous en avons fait un peu comme un examen dentre dans lapprentissagede la technique de la guerre rvolutionnaire. Au cours de ces attaques, on peut faire usage detechniques varies : enfermer le personnel de la banque dans les toilettes ou le faire asseoir sur lesol, immobiliser les soldats chargs de la garder, leur prendre leurs armes, tandis quon forcera legrant ouvrir le coffre-fort.

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  • Celle-ci se sait observe par la population, mais elle ignore qui se rend complice dugurillero et dans la mesure o elle commet des injustices et fait violence des citoyens,elle favorise cette complicit entre le peuple et les gurilleros.

    Mme si les informations ne nous proviennent que dune trs petite fraction de la popula-tion, elles constituent pour nous une arme prcieuse. Elles ne nous dispensent cependantpas de crer notre propre service de renseignement, et dorganiser ce rseau.

    Des informations sres donnes au gurillero signifient que des coups galement srspourront tre ports contre le systme de la dictature.

    Afin de sopposer plus efficacement nous, lennemi stimulera la dlation et sinfiltrera ennous envoyant ses espions. Les tratres et les dlateurs, aussitt quils seront connus,devront tre dnoncs auprs de la population. Dans la mesure o le gouvernement serendra impopulaire, celle-ci se chargera de les chtier. En attendant, ds quils les conna-tront, les gurilleros devront procder leur limination physique, ce que la population nemanquera pas dapprouver et ce qui diminuera considrablement linfiltration et lespion-nage de lennemi.Cette lutte, on la compltera en organisant un service de contre- espionnage.

    Cest en vivant au milieu de la population, en prtant attention tous les types de conversa-tions et de relations humaines, non sans dissimuler avec un maximum dastuce sa curiosit,que le gurillero compltera son information. Celle-ci concernera tout ce qui peut se passersur les lieux de travail, dans les coles et facults, dans les quartiers o habitent les com-battants, quil sagisse des opinions ou de ltat desprit des gens, de leurs voyages, deleurs affaires, de leurs frquentations, de tout ce qui les occupe.

    Le gurillero urbain ne se dplace jamais sans avoir toujours lesprit la proccupation demettre au point un ventuel plan dopration. Il ny a pas dinterruption dans la vie ducombattant ; il doit toujours tre en veil et enrichir sa mmoire do tout ce qui peut lui treutile dans limmdiat comme pour le futur. Il lira attentivement les journaux et sintresseraaux autres moyens de communication, il enqutera, ne cessera de transmettre ses compa-gnons tout ce qui attire son attention ; cest l tout ce qui constitue 1immense rseaudinformations donnant au gurillero urbain un net avantage.

    Lesprit de dcision

    Un manque desprit de dcision annule aussitt les avantages que nous venons dnumrer.Sil nest pas sr de lui, le gurillero risque dchouer, pour bien planifie quait t sonaction. Cette capacit de dcision doit tre maintenue jusquau bout, sans quoi une opra-tion bien commence peut, par la suite, se retourner contre lui, car lennemi profitera de sapanique ou de son hsitation pour lanantir.

    Il nexiste pas doprations faciles. Elles doivent tre excutes avec le mme soin et pardes hommes soigneusement choisis, prcisment en fonction de leur esprit de dcision.

    Cest au cours de la priode de prparation que lon verra dans quelle mesure les candidats lagurilla en sont dots. Ceux qui, au cours de ces priodes, arrivent en retard aux rendez-vous,confondent facilement les hommes, ne les trouvent pas, oublient lune ou lautre chose,nobservent pas les normes lmentaires du travail, se rvlent tre des gens peu dcids etsusceptibles de porter prjudice la lutte - il vaut mieux les carter.

    tre dcid, cela signifie excuter avec une dtermination, une audace et une fermet incroya-bles un plan trac. Un seul indcis peut perdre tout un groupe.

    Les objectifs viss par le gurillero

    Les objectifs que visent les attaques dclenches par les gurilleros urbains sont, au Brsil, lessuivants :

    * branler le polygone de sustentation de ltat et de la domination nord-amricaine. Cepolygone est constitus par le triangle Rio-Sao Paulo-Belo Horizonte, triangle dont la basecorrespond laxe Rio-Sao Paulo. Cest l que se situe le gigantesque complexe industriel,financier, conomique, politique, culturel et militaire du pays, cest dire le centre de dcisionnational. * Affaiblir le systme de scurit de la dictature en forant lennemi mobiliser ses troupespour la dfense de cette base de sustentation, sans quil sache jamais quand, o, comment ilsera attaqu. * Attaquer de toutes parts, avec beaucoup de petits groupes arms, bien compartiments etmme sans lments de liaison, afin de disperser les forces gouvernementales. Plutt que dedonner la dictature loccasion de concentrer son appareil de rpression en lui opposant unearme compacte, on se prsentera avec une organisation trs fragmente sur tout le territoirenational.* Donner des preuves de combativit, de dtermination, de persvrance et de fermet afindentraner tous les mcontents suivre notre exemple, employer, comme nous, les tactiquesde la gurilla urbaine. En procdant ainsi, la dictature devra envoyer des soldats garder lesbanques, les industries, les magasins darmes, les casernes, les prisons, les btiments deladministration, les stations de radio et de tlvision, les firmes nord-amricaines, les gazom-tres, les raffineries de ptrole, les bateaux, les avions, les ports, les aroports, les hpitaux, lesambassades, les entrepts dalimentation, les rsidences des ministres, des gnraux et desautres personnalits du rgime, les commissariats de police, etc.* Augmenter graduellement les troubles par le dclenchement dune srie interminabledactions imprvisibles, forant ainsi le pouvoir maintenir le gros de ses troupes dans lesvilles, ce qui affaiblit la rpression dans les campagnes.Obliger larme et la police, ses commandants, ses chefs et leurs subordonns quitter leconfort et la tranquillit des casernes et de la routine et les maintenir dans un tat dalarme etde tension nerveuse permanentes, ou les attirer sur des pistes qui ne mnent nulle part. * viter la lutte ouverte et les combats dcisifs, en se limitant des attaques-surprise, rapidescomme lclair.

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