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Institut National de RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES PREVENTIVES GUIDEL (56) « RUE DES NAVIGATEURS » (Site 56 078 045) DIAGNOSTIC ARCHEOLOGIQUE (Arrêté 2002/135) Sous la direction de Stéphane BLANCHET avec la collaboration de Eric GAUME, Boris KERAMPRAN et Vincent POMMIER Août 2003

GUIDEL (56) « RUE DES NAVIGATEURS

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Institut National de RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES PREVENTIVES

GUIDEL (56)

« RUE DES NAVIGATEURS »

(Site n° 56 078 045)

DIAGNOSTIC ARCHEOLOGIQUE (Arrêté n° 2002/135)

Sous la direction de Stéphane BLANCHET avec la collaboration de Eric G AU ME, Boris KERAMPRAN et Vincent POMMIER

Août 2003

GUIDEL (56)

« RUE DES NAVIGATEURS »

(Site n° 56 078 045)

DIAGNOSTIC ARCHEOLOGIQUE (Arrêté n° 2002-135)

Sous la direction de Stéphane BLANCHET avec la collaboration de Eric G AU ME, Boris KERAMPRAN et Vincent POMMIER

FICHE SIGNALETIQUE

Identité du site :

Site n° : 56 078 045

Département : Morbihan

Commune : Guidel Lieu-dit ou adresse : Rue des Navigateurs

Année : 2003 Section(s) et parcelle(s) : YR 94

Coordonnées Lambert : X = 161,475 Y= 2324,375 Altitude = 35 m NGF

Propriétaire du terrain : Michel Le Calvic

L' opération archéologique:

Arrêté n° : 2002-135

Date de validité :

Titulaire : Stéphane BLANCHET Organisme de rattachement : INRAP

Motifs de l'intervention : lotissement

Aménageur/maître d'ouvrage : Michel Le Calvic

Surface totale de l'intervention archéologique : 6639 m2

Date de l'intervention sur le terrain : 7 juillet au 25 juillet 2003

Résultats :

Côte d'apparition des vestiges : 0,3 m à 0,6 m sous la surface du sol actuel.

Chronologie : Néolithique, Age du Bronze, Age du Fer, Gallo romain.

Nature des vestiges immobiliers : tumulus, monolithes, fossé, fosses.

Nature des vestiges mobiliers : céramique.

Notice sur la problématique de la recherche et les principaux résultats de l'opération archéologique : la

présence d'un tumulus situé en bordure du projet justifiait la réalisation d'un diagnostic archéologique. Ce

dernier a permis de reconnaître (sur la moitié ouest de la parcelle) plusieurs monolithes et des fosses

vraisemblablement associés au tumulus. D'après les fouilles effectuées dans le tumulus au XIXème siècle, celui-

ci serait attribuable au Bronze ancien. Néanmoins, une origine néolithique ne peut être exclue.

Sur la moitié est de la parcelle, un système fossoyé et deux fosses ont également été observé. Les éléments

céramiques recueillis au sein de ces structures se rattachent à l'époque romaine ainsi qu'à l'Age du Fer.

Lieu de dépôt du mobilier archéologique : Dépôt de fouilles de Vannes.

GENERIQUE DE L'OPERATION

INTERVENANTS SCIENTIFIQUES

Direction scientifique

Stéphane BLANCHET (Assistant d'étude, responsable de l'opération, INRAP)

INTERVENANTS TECHNIQUES

Equipe de fouille

- Eric GAUME (Assistant d'étude, INRAP)

Relevés de terrain

- Stéphane BLANCHET et Eric GAUME

Topographie

- Vincent POMMIER (Topographe, INRAP)

- Jean Claude BOISNARD (stagiaire)

Photographies

- Stéphane BLANCHET

D.A.O.

Boris KERAMPRAN (Technicien, INRAP)

INTERVENANTS ADMINISTRATIFS

Service Régional de l'Archéologie

Stéphane DESCHAMPS (Conservateur Régional de l'Archéologie)

Yannick LECERF (Conservateur du patrimoine)

INRAP, Direction interrégionale Grand-Ouest

- Gilbert AGUESSE (Chef d'antenne)

Didier DUBANT (Adjoint au chef d'antenne)

Michel BAILLIEU (Adjoint Scientifique et Technique)

- Stéphane HRYWNIACK (Contrôleur de gestion)

SOMMAIRE

Fiche signalétique

Générique de l'opération

I. INTRODUCTION

1. Cadre de l'opération

2. Cadre géographique et archéologique

3. Méthodologie mise en œuvre

II. PRESENTATION DES DONNEES ARCHEOLOGIQUES

1. Le secteur 1

2. Le secteur 2

III. CONCLUSION

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs

I. INTRODUCTION

Août 2003

1. CADRE DE L'OPERATION

Le projet de construction d'un lotissement à Guidel

et plus précisément au sud du hameau du Cruguel a

suscité la mise en place d'un diagnostic

archéologique. L'élément principal qui a motivé la

prescription, par le Service Régional de

l'Archéologie de Bretagne, de ce diagnostic est la

présence d'un tumulus en bordure immédiate du

projet. Les prescriptions de l'état indiquaient

notamment que :

«le lotissement étant aux abords immédiats d'un

tertre tumulaire de l'Age du Bronze, il sera

nécessaire de faire procéder à une série de bandes

de décapage selon la méthode de travail en rétro à

l'aide d'un tracto-pelle. Toutes les anomalies et

traces archéologiques feront l'objet d'un nettoyage

fin en vue d'une identification.

La présence d'un tertre funéraire sur la parcelle

voisine exclue de la zone construite pourrait laisser

supposer les restes de structures archéologiques ou

traces d'occupation aux abords du tumulus. Aussi,

il paraît important de pouvoir s'assurer de ces

éventuels vestiges et de les identifier afin d'établir

une relation avec la structure funéraire».

Sur le terrain, l'étude s'est échelonnée entre le 08

juillet 2003 et le 25 juillet 2003. L'opération de

terrain a mobilisé deux archéologues de l'INRAP.

Le travail de post-fouille a ensuite été effectué entre

le 11 août 2003 et le 18 août 2003. Il a été réalisé

par le responsable d'opération et un dessinateur.

2. CADRE GEOGRAPHIQUE ET

ARCHEOLOGIQUE

Le projet de lotissement se situe aux abords du

village du Cruguel à 3 kilomètres au sud-ouest du

centre ville de Guidel (figure 1). Ce projet s'inscrit

dans une parcelle de 6639 m2 (figure 2). Jusqu'à

une période très récente, la parcelle (aujourd'hui

cernée par des lotissements) était encore vouée à

l'agriculture.

Au niveau de la topographie, le projet se trouve sur

le rebord d'un plateau qui domine l'embouchure de

la Laïta. Deux profonds vallons situés au nord-ouest

et au sud du futur lotissement entaillent le plateau et

délimitent ainsi un éperon. De par ses

caractéristiques, le contexte topographique est donc

particulièrement favorable à des occupations

humaines anciennes.

Sur l'ensemble du projet, la couche de labour (terre

végétale) est de couleur brun foncé et présente une

épaisseur moyenne de 0,3 m. Dans la partie est de

la parcelle, elle repose directement sur la roche en

place (micaschite). Sur le reste de la parcelle la

couche de terre végétale repose sur une interface

sablo-limoneuse brun-jaune et compacte de 0,1 m à

0,4 m d'épaisseur. Le substrat géologique sous-

jacent est constitué d'un micaschiste plus ou moins

altéré en surface.

Le projet de lotissement se situe dans un

environnement archéologique particulièrement

sensible puisqu'il se trouve en bordure immédiate

d'un tumulus. D'après les fouilles effectuées au

XIXème, le tumulus serait attribuable à l'Age du

Bronze ancien (cf. infra : Présentation des données

archéologiques : 1. Le tumulus).

3. METHODOLOGIE MISE EN OEUVRE

La méthodologie mise en œuvre pour ce diagnostic

est restée classique. Les sondages ont été effectués

par une pelle à pneus munie d'un godet lisse de 2

mètres de largeur. Les tranchées ont été réalisées en

quinconce suivant un intervalle de 15 mètres. Nous

avons dans la mesure du possible tenté de respecter

ce maillage. Néanmoins, en fonction des

spécificités du terrain mais également des vestiges

rencontrés, le maillage a fait l'objet

d'aménagements. Ainsi, des tranchées et des

fenêtres de décapage complémentaires ont été

ouvertes afin de préciser la nature, l'extension ou

encore la datation des vestiges mis au jour.

Au total, 8 tranchées et vignettes de décapage ont

été réalisées (figure 3). La surface décapée atteint

412 m2 soit un diagnostic à environ 6,2 %. A l'issue

des phases de sondages mécaniques, des fouilles

manuelles ont été réalisées au sein de la plupart des

faits archéologiques mis au jour. Nous avons

identifié 28 faits archéologiques. Près de 80 % de

ces structures ont été fouillées en fonction des

données que nous souhaitions obtenir : extension,

datation et état de conservation des vestiges. Deux

sondages mécaniques fins ont été effectués dans un

fossé de gros gabarit. Le rebouchage des tranchées

a été réalisé à l'issue de l'opération.

Toutes les structures sondées ont été relevées en

plan et/ou en coupe à l'échelle l/10ème ou l/20èmc.

Le plan de masse a été levé au théodolithe laser par

un topographe de l'INRAP. Les données de terrain

ont été consignées sur un système de fiches.

L'ensemble de la documentation générée par les

sondages est, par type de document, indexée et

numérotée de 1 à n.

Le mobilier archéologique n'est pas marqué

individuellement. Le marquage a été effectué sur

les sacs de stockage. Il comporte le n° de fait et

d'unité stratigraphique (US).

Le mobilier archéologique et les archives de fouille

seront déposés, après étude, au dépôt de fouille de

Vannes.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Figure 1 : localisation du projet (d'après la carte IGN 0720 ET de Lorient au 1/25000).

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

EXTRAIT CADASTRAL

Figure 2 : implantation cadastrale du projet à l'échelle l/2000eme (section YR).

0

L

F.18

— 1

F.19

j!3.\

£20-""j

F.22; - '

Sondage

Limite de l'emprise

à sonder

Structure

Tumulus

25 m

N

S 1

J I 1 t '—

£■ V

R25 ^F.27

/

Morbihan - Commune de Guidel Figure 3 : Localisation des tranchées de diagnostic et des faits archéologiques

Institut national de recherches

1 archéologiques 1 préventives

"Résidence Magellan" Rue des navigateurs

Reap. : S.Blanchet (Inrap)- Topographie : V.Pommier (Inrap) J.C. Bolsnard (stagiaire) - 05/08/2003

Fond de plan : J, Cochard - Lorient Coordonnées planimètriques local» - Echelle 1 : 2S0e

Direction OO / Service Topographie Bretagne - 37, rue du Bignon/CS67737 - 3S577 Cesson-Scvignc cedex - Tel : 0223360067 - Fax : 0223360050 - E mail :baae-rennes-topo©nrap.fr

Siège INRAP - 7, rue de Madrid - 75008 Paris - www.inrap.fr \ Direction Gr*nd-0ueit

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

II. PRESENTATION DES DONNEES ARCHEOLOGIQUES

A l'issue du diagnostic, ce sont donc 8 tranchées et

vignettes de sondage qui ont été réalisées et 28 faits

archéologiques qui ont été identifiés (figure 3). Les

vestiges sont visibles directement sous la couche de

terre végétale. Les faits archéologiques mis au jour

sont constitués de structures - à savoir des fossés,

des fosses et des trous de poteau - creusées dans

l'interface sablo-limoneuse située sous la couche de

labour et/ou dans le micaschiste. En plus de ces

structures excavées, un ensemble constitué de

plusieurs blocs de granité a été découvert. En

considérant la totalité des tranchées et des faits

archéologiques identifiés, nous avons choisi de

regrouper les vestiges en deux secteurs. Ce

découpage a été effectué afin de faciliter la

présentation et l'interprétation de ces vestiges. Le

découpage en secteurs présente une certaine

cohérence puisque nous avons pris le soin de

regrouper des faits archéologiques contemporains

ou de même nature et surtout présents sur un espace

restreint. Le secteur 1 englobe essentiellement des

vestiges du Néolithique et/ou de l'Age du Bronze

découverts en bordure du tumulus. Le secteur 2

présente des vestiges de l'Age du Fer et ou

antiques.

1. LE SECTEUR 1

Le secteur 1 s'inscrit dans la moitié ouest de la

parcelle c'est-à-dire dans la zone située en bordure

du tumulus (figure 4). Ce dernier n'est pas touché

par le projet. Néanmoins, il convient pour la suite

de l'étude de le présenter dans ses grandes lignes.

1.1 Le tumulus

Le tumulus (photo 1) a été fouillé par L. Le Pontois

en juin 1890. Avant fouille, le monument mesurait

28,5 m de diamètre pour 5,3 m de hauteur. Selon L.

Le Pontois, la butte était adossée du côté nord à un

mur de clôture tandis que le sommet était

régulièrement et très légèrement arrondi (figure 5).

Sous la couche d'humus, le tertre était constitué

d'au moins six horizons stratigraphiques. Dans la

masse du tumulus, L. Le Pontois découvrit une

curieuse structure de pierre formant une sorte de

pyramide de gros blocs au centre du monument. A

4,2 m sous le sommet du tumulus, un caim d'au

moins 0,2 à 0,35 m d'épaisseur et constitué de

petites plaquettes de schiste protégeait la tombe

centrale. Cette tombe, de forme rectangulaire, était

aménagée dans une fosse de 1 m de profondeur

creusée dans le sous-sol. La chambre était

recouverte d'une grosse dalle en granité supportée

par quelques dalles de schiste posées sur le sol.

L'ensemble de la chambre mesurait 2,55 m de long

pour 1,5 m de large. Les traces d'un grand coffrage

en bois étaient visibles sur toute la surface du fond

et des parois de la tombe. Des restes d'ossements

furent également découverts dans le fond du

caveau.

L. Le Pontois découvrit dans la sépulture 4

poignards en bronze, des fragments d'une tige en

bronze, une hache en bronze et 14 pointes de flèche

en silex à ailerons et pédoncule. Parmi les pierres

du cairn, une meule ainsi qu'une dalle brisée

comprenant 7 cupules auraient été découvertes.

Enfin selon L. Le Pontois, environ 300 fragments

de poteries auraient été recueillis dans les terres du

tertre. D'après le mobilier découvert, la sépulture se

rattache au Bronze ancien.

Le tumulus est toujours visible. Il est recouvert par

des arbres et des broussailles. Il a subi des multiples

dégradations et en particulier la construction de

deux blockhaus durant la Seconde Guerre

mondiale. Un importante tranchée orientée est/ouest

a également scindé le monument en deux. Enfin,

aujourd'hui encore - et ce malgré la mise en place

de mesure de protection - le tumulus sert de

dépotoirs (déchets verts...).

Dans son compte-rendu de fouilles, L. Le Pontois

signale également un « alignement de menhirs » à

proximité immédiate du tumulus.

« En contrebas de la butte, à l'est du monument, L.

Le Pontois découvrit non seulement un menhir de

2,7 m de long et 2,1 m de large, en position couchée

mais aussi des pierres de calage. La poursuite de la

fouille permit de découvrir un deuxième menhir de

1,1 m de long et 0,7 m de large qui était installé à 8

mal 'est du premier ainsi qu 'un fragment issu d'un

troisième mégalithe situé à 50 m dans le sud-sud-

est du tumulus. Il s'agissait, selon L. le Pontois,

d'un petit alignement de menhirs en granité alors

que le sous-sol était constitué de micaschiste et

qu'on ne trouve pas de granité à moins de 1,8 km

du site. D'après la population locale interrogée par

L. Le Pontois, ces trois menhirs n 'étaient pas

isolés. D'autres pierres auraient existé dans le

passé et l'ensemble aurait compris au moins six

mégalithes » (A. Balquet- 2001)'.

' A. Balquet (2001) - Les tumulus armoricains du Bronze

ancien. Patrimoine archéologique de Bretagne. Institut Culturel

de Bretagne, p. 141-145.

F.8

C

M7

o

Zones Fouillées

Sondage

Limite de l'emprise

à sonder

Structure

Tumulus

Groupe de menhirs et

éléments associés

12,5 m

S3 F.6

F. 10 F.9 F.5

F.7

F.20-

Dalle?

F.4

F.28 (monolithe)

F.ll S 4 F12

F.18 F.19

F.21 (monolithe)

87 ; /

1

t *

0 °

o

Zone décapée avec apport de remblais

F.22

F.23

F.24

Morbihan - Commune de Guidel

"Résidence Magellan"

Rue des navigateurs

Figure 4 : vue de détail du secteur 1 (sondages 3,4,6 et 7)

Resp. : S.Blanchet (Inrap)- Topographie : V.Pommler (Inrap) J.C Boianard (stagiaire) - 05/08/2003

Fond de plan : J. Cochard - Lorient Coordonnées planimètriques locales - Echelle 1 : 250e

Direction GO / Service Topographie Bretagne - 37, rue du Blgnon/CS67737 - 35577 Cesson-Sévigné cedex - Tél : 0223360067 - Fax : 0223360050 - E mail :base-rennes-topo@inrap.&' Siège INRAP - 7, rue de Madrid - 75008 Paris - www.inrap.fr

Institut national de recherches archéologiques préventives

Direction Grand-Ouest

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Photo 1 : vue du tumulus depuis le sud-ouest. Deux blockhaus ont été construits dans la masse du monument.

Figure 5 : Tumulus de Cruguel, Guidel. Reproduction de la planche A accompagnant le rapport de fouille. 1 :

coupe du tumulus ; 2 : puits central avec pyramide de pierres au dessus de la tombe ; 3 : plan de la tombe ; 4 et

5 : pierres à cupules ; 6 : pierre à rainures ; 7 à 9 : fragments de manche et clous en or (extrait de Le Pontois,

1890).

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

1.2 Les vestiges

o Sondage 3 (figure 4)

Une fosse (F.4) comblée par des blocs de granité a

été dégagée à l'extrémité est de la tranchée (photo

2). Les blocs de granité (non brûlés) présentent des

modules qui peuvent atteindre 0,3 m de côté. Les

dimensions précises de la fosse n'ont pas été

reconnues car elle est située en limite de sondage.

Un possible dispositif de pierres chauffées (F.9) a

été mis au jour (figure 6 et photo 3). Il est constitué

d'un aménagement ovalaire (1,1 m x 0,9 m) de

petits blocs de granité et de plaquettes de

micaschiste brûlées qui recouvrent une cuvette de

0,25 m de profondeur. Elle est remplie d'un limon

brun-jaune parsemé de petits charbons de bois et de

nodules d'argile cuite. Aucun mobilier

archéologique n'y a été recueilli. Il est donc

difficile de dater cette structure. D'après les

données dont nous disposons, elle s'apparente à un

« foyer posé » sur cuvette (C. Boujot - 2001)2. Ce

type de structure pose de nombreuses questions.

L'absence de traces de rubéfaction sur le fond de la

cuvette ne nous permet pas de dire que ces

aménagements correspondent à des foyers

véritables. Il est également difficile de les

interpréter comme des vidanges de foyer car elles

sont bien structurées. La fosse F.5 (photo 4) n'a pas

été fouillée et ne possède pas d'aménagement de

pierres brûlées aussi bien structuré que dans la

structure F.9. Néanmoins, la présence de plusieurs

pierres brûlées en surface de la fosse nous permet

d'envisager des comparaisons avec la structure F.9.

Une zone rubéfiée (F. 10) correspond quant à elle au

fond d'un véritable foyer. Elle a été reconnue à 3 m

à l'ouest du dispositif de pierres chauffées F.9.

Deux tronçons de fossé rectilignes (F.6, F.7),

respectivement orientés nord-est/sud-ouest et

nord/sud, ont été reconnus. Ils correspondent

probablement à des limites parcellaires. Leur

datation reste inconnue. Néanmoins, leur

remplissage ne semble pas indiquer une origine très

ancienne. Le fossé F.7 est recoupé par une fosse

moderne (F.8) comblée de sable, de galets et de

coquillages. Cette fosse est probablement liée à la construction des blockhaus situés à proximité.

o Sondage 4 (figure 4)

Ce sondage a permis de reconnaître un important

bloc de granité (F. 11). Rappelons que sur toute

l'emprise du projet, le substrat géologique est

constitué de micaschiste. Cela signifie que les blocs

de granité reconnus lors du diagnostic ont été

rapportés. Le bloc de granité F. 11 (photos 5 et 6)

2 C. Boujot (2002) - Les dispositifs de pierres chauffées in Saint-

Vigor-d'Ymonville « les Sapinettes » et « La Mare de Mares ».

DFS sous la direction de C. Marcigny. Inédit. Vol. 2, annexes,

p. 1-22.

est couché suivant une orientation est/ouest au sein

de l'interface sablo-limoneuse brun-jaune située

entre la couche de terre végétale et le substrat

rocheux. Le bloc mesure 1,45 m de long pour 0,75

m de large. Les négatifs d'enlèvement qu'il

présente montrent qu'il a de toute évidence subi des

tentatives de débitage. Ces tentatives restent

d'époque mdéterminée. Un certain nombre

d'enlèvements et notamment ceux situés à la base

du bloc montrent qu'il a également subi des

phénomènes de desquamation. Malgré une fouille

fine et la réalisation de coupes stratigraphiques,

aucune fosse pouvant être associée au bloc de

granité n'a été observée. Il faut préciser que le

terrain étant très sec, il était particulièrement

difficile d'en effectuer une lecture convenable. Par

contre, une concentration de blocs de granité située

sur le bord sud du monolithe est à remarquer (photo

6). La disposition des blocs mais aussi leur pendage

évoquent une structure de calage.

Une seconde concentration de petits blocs de

granité (F. 12) dont le module moyen est de 0,3 m

de côté a été observée à 4,5 m à l'est du bloc F.l 1.

Elle n'a été perçue que partiellement car elle est

située sur la bordure du sondage. Son diamètre est

d'environ 1,20 m. La concentration F. 12 se situe

dans la même position stratigraphique que le

monolithe F. 11. Malgré un nettoyage fin, aucun

creusement associé à l'empierrement n'a été observé.

Enfin, au cours du creusement du sondage 4

plusieurs blocs de granité ont été découverts

isolément. Ils se trouvaient tous dans le niveau

d'interface. Certains de ses blocs sont des restes de

desquamation. D'autres blocs qui atteignent parfois

0,6 m de côté portent des traces d'arrachement et

proviennent très probablement d'éléments plus gros

qui auraient été débités.

o Sondage 6 (figure 4)

Le sondage 6 doit sa réalisation à la présence d'un

bloc de granité (F.21) qui affleurait en surface de la

parcelle. Le sondage a permis de dégager le bloc et

de découvrir d'autres structures.

Comme son homologue du sondage 4, le bloc F.21

a été apporté. Il est couché suivant une orientation

est/ouest au sein de l'interface sablo-limoneuse

brun-jaune située entre la couche de terre végétale

et le substrat rocheux. Le monolithe mesure 2 m de

long, 1,4 m de large et au moins 0,8 m d'épaisseur

(photos 7 et 8). Aucune tentative de débitage n'a été

perçue. Les seules marques anthropiques que l'on

peut observer sur le monolithe, sont celles laissées

par différents engins de labours. A la base du bloc,

des phénomènes de desquamation ont été perçus.

Les nettoyages fins (photo 9) effectués sur son

pourtour n'ont pas permis de déterminer s'il se

trouve ou non au sein d'une fosse. Une seule fosse

(F. 18) a été reconnue partiellement à proximité du

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Photos 3 : sondage 3, F.9. Dispositif de pierres chauffées. Les blocs de pierre recouvrent une fosse en cuvette. Afin d'améliorer le contraste de la photo, la structure a légèrement été humidifiée.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Photo 5 : sondage 4, F. 11. Le bloc de granité a manifestement été débité ou exploité. Aucune fosse pouvant être associée au bloc n'a été perçue.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Photo 6 : sondage 4, F. 11. Aucune fosse pouvant être associée au bloc n'a été perçue. Au moment de la fouille le

terrain était très sec et n'offrait pas des conditions de lecture satisfaisantes. La concentration de blocs de granité sur le bord sud du monolithe évoque les restes d'un calage.

Photo 7 : sondage 6, F.21. La partie supérieure (zone gris foncé) du bloc de granité affleurait à la surface de la parcelle. Les rainures visibles sur le monolithe sont des traces laissées par les engins de labour.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Photo 9 : sondage 6. Vue générale du sondage. Au centre, on distingue le monolithe F.21. Il est bordé par deux

fossés (F. 19 et F.22). Sur la bordure gauche de la photo, la fosse F. 18 est visible. Plusieurs petits amas de blocs de granité et de micaschiste brûlés sont présents dans l'interface sablo-limoneuse.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

bloc F.21 et en bordure du sondage. Elle est

comblée d'un sédiment brun compact auquel sont

associées des plaquettes de micaschiste. La fosse

semble d'assez grande dimension et ne paraît pas

pouvoir être rattachée (en tant que fosse de calage)

au bloc F.21. Elle n'a livré aucun artefact et reste

d'époque indéterminée.

Deux tronçons de fossés rectilignes et parallèles ont

été mis au jour (F. 19 et F.22). Ces fossés orientés

est/ouest correspondent probablement à des limites

parcellaires. Ils présentent un profil en cuvette. La

profondeur du fossé F. 19 est de 0.05 m alors que

celle du fossé F.22 atteint 0,15 m. Le fossé F. 19

recoupe le fond d'un possible trou de poteau (F.20).

La datation de ces fossés reste inconnue. Ces deux

fossés devaient à l'origine probablement border un

talus. Il est important de noter qu'ils encadrent le

monolithe F.21 car cela signifie que le menhir était

scellé dans le talus. On peut alors se demander si le

système parcellaire est venu s'appuyer sur un ou

des monolithe(s) préexistants) ou si le bloc F.21 a

été poussé à l'emplacement du talus. En tout cas,

c'est peut-être parce qu'il était scellé dans ce

probable talus que le monolithe n'a pas subi de

tentative de débitage.

Enfin, notons que de nombreux blocs de granité et

plaquettes de micaschiste ainsi que des galets

marins ont été observés isolés ou sous la forme de

petites concentrations dans l'interface sablo-

limoneuse brun-jaune. Ces blocs et plaquettes - qui

ne semblent pas associés à des fosses ou des trous

de poteau - ont surtout été observés sur la frange

sud du sondage (photo 9).

o Sondage 7 (figure 4)

Le sondage 7 montre qu'un décapage des niveaux

superficiels (terre végétale et interface sablo-

limoneuse) a eu lieu jusqu'au substrat sur ce

secteur. Ce décapage reste d'époque mdéterminée.

Toutefois, il n'est pas impossible qu'il soit lié à des

aménagements réalisés durant la dernière guerre en

périphérie des blockhaus. Nous avons par exemple

identifié deux tronçons de mur en béton marquant

l'emplacement d'un bâtiment ou d'une plate-forme.

Par la suite et toujours à une époque mdéterminée,

la zone décapée a été remblayée par un niveau de

plaquettes de schiste et un niveau de terre végétale.

Sur la moitié est du sondage et à la faveur d'une

légère dépression du substrat rocheux, la couche

d'interface sablo-limoneuse brun-jaune est

conservée sur une épaisseur de 0,4 m (photo 10).

Plusieurs éléments ont été observés au sein de

l'interface. Quatre blocs de granité ont été

identifiés. Ces blocs dont le module varie entre 0,4

et 0,6 m de côté présentent tous des traces

d'arrachement. A l'instar des blocs de granité

découverts dans le sondage 4, ils proviennent

d'éléments plus gros qui ont été débités. Par

ailleurs, de nombreux blocs de granité et plaquettes

de micaschiste ainsi que des galets marins ont été

observés isolés ou sous la forme de petites

concentrations dans l'interface sablo-limoneuse

brun-jaune. Ces blocs et plaquettes sont le plus

souvent brûlés. Malgré des nettoyages fins, ils ne

semblent pas associés à des fosses ou des trous de

poteau. Soulignons également que plusieurs petits

fragments de céramique «d'aspect

protohistorique » ainsi que des nodules d'argile

cuite ont été observés dans le niveau d'interface. Le

fond d'une unique fosse allongée (F.24) a été mis

au jour à la base de l'interface. La fosse au profil en

cuvette mesure 0,9 m de long pour 0,5 m de large et

0,05 m de profondeur conservée. Elle est remplie

d'un sédiment sablo-limoneux gris auquel étaient

associés un éclat de silex et des nodules d'argile

cuite. Enfin, un petit four circulaire (F.23) a été

reconnu. Les nombreux fragments d'objets en fer

ainsi que des « feuilles » de goudron présents dans

le comblement de la structure indiquent que celle-ci

est relativement récente. Un lien avec les blockhaus

est probable.

1.3 Le mobilier archéologique

Au niveau du secteur 1, le mobilier archéologique

est pratiquement inexistant. Les rares éléments

observés l'ont été dans le niveau d'interface dégagé

dans le sondage 7. Les petits fragments de

céramique recueillis présentent une pâte orangée

fortement micacée et relativement grossière. Ce

type de pâte se rattache soit à des productions

néolithiques soit à des productions protohistoriques.

1.4 Synthèse et commentaires

Le secteur 1 est marqué par la présence de plusieurs

gros blocs de granité, d'éléments débités et

d'aménagements réalisés avec des blocs de granité

de plus petit module. Rappelons qu'au niveau du

projet, le substrat géologique est uniformément

constitué de micaschiste. Il apparaît donc que les

blocs de granité découverts sur une partie de

l'emprise du futur lotissement appartiennent à des

aménagements d'origine anthropique.

Actuellement, l'affleurement granitique le plus

proche que nous ayons pu observer se situe à 1,2

km au sud du site. Cet affleurement se trouve en

bordure de côte et occupe un espace relativement

restreint au sein du massif de micaschiste.

L'affleurement de granité est semble-t-il lié à un

accident éruptif.

Les éléments granitiques observés au sein des

sondages se rattachent très certainement à

«l'alignement de menhirs»3 (cf. 1.1 Le tumulus)

que L. Le Pontois signale dans son compte rendu de

fouilles de 1890. Par contre, il n'est pas certain que

tous les blocs mis au jour soient les menhirs que L.

A la place « d'alignement de menhirs », ils nous semble

préférable d'utiliser le terme de groupe de menhir car nous ne

connaissons pas l'architecture exacte de l'ensemble.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Photo 10 : sondage 7. Vue générale de l'interface sablo-limoneuse mise au jour à l'extrémité est du sondage. Au

sein de cette interface, on distingue plusieurs blocs de granité. Certains d'entre eux portent des traces de

débitage. De nombreux blocs de granité et plaquettes de micaschiste ainsi que des galets marins ont également

été observés isolés ou sous la forme de petites concentrations dans l'interface sablo-limoneuse.

Photo 11 : monolithe F.28. Il affleurait à peine à la surface de la parcelle. Un mini-sondage montre que le bloc

est sans doute de grande dimension. Il présente une taille au moins équivalente à celle du monolithe F.21.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Le Pontois a étudié. En effet, entre son compte

rendu et notre étude, il existe quelques discordances

dans la dimension des blocs. L. Le Pontois a

également observé des blocs que nous n'avons pas

détectés. Il signale par exemple un menhir de 2,70

m de long pour 2,10 m de large. Aucun monolithe

de cette dimension n'a été découvert au cours du

diagnostic. Au total, trois monolithes ont été

reconnus lors de l'intervention. Deux d'entre eux

(F. 11 et F.21) ont été partiellement étudiés dans le

cadre de cette dernière. Le troisième (F.28) qui

affleurait à peine à la surface de la parcelle (photo

11) n'a pas été étudié. Il a simplement fait l'objet

d'un mini-sondage au niveau de la partie

affleurante.

Un certain nombre de données supplémentaires

obtenues dans le cadre de cette évaluation

confirment que les blocs de granité appartiennent

très vraisemblablement à un ensemble

mégalithique. De possibles structures de calage ont

notamment été identifiées. Par exemple, le menhir

F. 11 présente sur son bord sud un amas de petits

blocs de granité qui évoque tout à fait ce type de

structure. Deux concentrations de blocs de granité

(F.4 et F. 12) s'apparentent aussi à des structures de calage.

La datation précise de l'ensemble mégalithique n'a

pu être déterminée dans le cadre du diagnostic.

D'après les données que nous possédons, il s'insère

dans une fourchette chronologique qui va du Néolithique jusqu'à l'Age du Bronze.

En l'état actuel et faute d'une fouille exhaustive du

secteur, il est difficile de définir l'extension exacte

du groupe de menhirs et son organisation. Le site

mégalithique se développe sur la moitié ouest de

l'emprise du projet mais il est possible qu'il

s'étende également hors emprise vers le nord et

vers le sud II apparaît que l'ensemble a subi de

multiples perturbations. Tous les blocs sont

couchés. Il est également probable que les

monolithes ont été plus ou moins déplacés. En

outre, certains d'entre eux présentent des traces de

débitage. Ainsi sur le monolithe F. 11 plusieurs

négatifs d'enlèvement d'origine anthropique ont été

observés. Plusieurs gros éléments mesurant jusqu'à

0,60 m de côté et comportant des traces de

fracturation ont été reconnus dans le niveau

d'interface sablo-limoneux. Ils correspondent très

vraisemblablement aux restes de monolithes

débités. Les perturbations ont probablement eu lieu

à différentes époques. Il est difficile de savoir

quand mais il est probable que les aménagements

de la Guerre 39-45 ont dégradé le site. Les travaux

effectués lors de la mise en place de la structure en

béton (située à proximité des sondages 6 et 7) et des

blockhaus ont certainement contribué à une dégradation du site.

2. Le secteur 2 (figure 7)

Le secteur 2 s'inscrit sur la moitié est de la parcelle

au niveau des sondages 1, 2, 5 et 8. Sur ce secteur,

la couche de labour mesure 0,3 m d'épaisseur.

Quand elle est préservée, l'interface sablo-

limoneuse ne dépasse pas 0,1 m d'épaisseur.

2.1 Les vestiges

o Sondage 1 (figure 7)

Le fait 1 (F.l) correspond au fond d'une petite

structure de combustion. La fosse présente un profil

en cuvette. Elle mesure 0,65 m de long pour 0,40 m

de large et 0,1 m de profondeur. Le fond de la fosse

est totalement rubéfié (figure 6). Elle était remplie

d'un sédiment terreux brun-noir riche en charbon

de bois. Trois blocs de pierre brûlée ainsi que des

tessons de céramique antique étaient présents dans

le remplissage.

Le fait 2 (F.2) est une petite fosse au profil en

cuvette. Elle mesure 0,67 m de long pour 0,40 m de

large et 0,09 m de profondeur. Son remplissage est

constitué d'un sédiment gris foncé riche en charbon

de bois. Une tegulae y a été recueillie (figure 6).

o Sondage 2 (figure 7)

La réalisation de ce sondage a révélé la présence

d'un fossé au gabarit important (F.3) puisqu'il

mesure 1,5 m de profondeur pour 2,5 m d'ouverture

(photo 12 et figure 8). A l'origine, la profondeur du

fossé atteignait certainement au moins 2 m. Ce

tronçon de fossé apparemment rectiligne est

grossièrement orienté suivant un axe nord/sud. Il se

raccorde aux tronçons de fossé F. 14 dans la

tranchée 5 et F.26 dans la tranchée 8.

Un sondage mécanique fin a permis de reconnaître

le profil du fossé et son remplissage. Le tronçon de

fossé présente un profil en V avec un fond plat. Une

seule unité stratigraphique a été reconnue. Elle est

constituée d'un sédiment sablo-limoneux brun et

compact. Du charbon de bois, des tessons de

céramique ainsi que quelques blocs de granité et

quelques plaquettes de micaschiste brûlés y ont été

découverts. D'après ce que nous avons pu observer,

le fossé a fonctionné ouvert.

o Sondage 5 (figure 7)

Le tronçon de fossé F. 14 (photo 13 et figure 8) se

raccorde avec les tronçons F.3 et F.26. Le sondage

mécanique que nous avons effectué dans le fossé

montre qu'il présente les mêmes caractéristiques

que le tronçon F.3. Le fossé a été recoupé par une

grande fosse à fond plat (F. 13). Elle est comblée

par un sédiment sablo-limoneux brun foncé et de

plaquettes de schiste. La datation de cette fosse reste indéterminée.

Sondage 1, F1 Sondage 1, F2

Schiste rubéfié sur 2 cm d'épaisseur

1 : terre brun-rouge, blocs de pierre chauffés, 1 fragment

d'amphore et quelques charbons de bois

1 : terre gris foncé très riche en charbon de bois.

1 fragment de tegulae

Sondage 3, F9

N A

- Charbon de bois

1 : sédiment brun-jaune très compact. Blocs de granité et de micaschiste brûlés en surface

A la base, présence de charbon de bois et de boulettes d'argile cuite

0 1 m

Morbihan - Commune de Guidel

"Résidence Magellan" Rue des navigateurs

Figure 6 : plans et coupes des

Faits 1,2 et 9

Responsable : S. Bianchci flnrnp] -

Topographie : V Pommier (Inrap) J.C. Boinnard |atagiairc| - juillet 2003

Destin assisté par ordin : B. Kerampran [Inrapl

Siège INRAP - 7. rue de Madrid • 75009 Pari* • wurw.inrap.fr

Institut national de recherches archéologiques préventives Direction Crind-Ouest

S 1

12,5 m

F. 14 F. 16

F.25

S 8

F. 17

26

,E27

s 1 /

Morbihan - Commune de Guidel

"Résidence Magellan" Rue des navigateurs

Figure 7 : vue de détail du secteur 2

(sondages 1, 2, 5 et 8)

Rrspensable : S. Blanchct (lnrnp| •

Topographie : V. Pommier (Inrapl J C Boisnard (stagiaire) - juillet 2003

Dessin assisté par ordinateur : B. Kerampran (Enrap)

Siège INRAP - 7, rue de Madrid - 75008 Paris - www.inrap Jr

Institut national de recherches archéologiques préventives Direction GrandOueît

J7.ru* du St(M"i - CS4T7I7

Ttt. c: 11 v, x *■> ru m II W 00 H |r»nd ' ouniamp.fr

Zones Fouillées

Sondage

Structure

Sondage 2, F 3

0 2 m 1 : terre végétale

2 : sédiment brun, quelques plaquettes de micaschiste brûlé, quelques charbons de bois, céramique et blocs de granité brûlés

Sondage 5, F 14 et F 13

F 14 F 13

0 2 m 1 : terre végétale (labours) '

2 : sédiment brun compact et plaquettes de micaschiste brûlé

3 : sédiment brun, plaquettes de micaschiste brûlé, quelques blocs de granité brûlé

quelques charbons de bois, céramiques

Sondage 8, F 27

1 : sédiment brun, quelques plaquettes de micaschiste,

1 tesson

2 : sédiment brun riche en plaquettes de micaschiste

0 1 m

Sondage 5, F16

0 1 m

1 : sédiment brun, très compact, plaquettes de micaschiste

Morbihan - Commune de Guidel

"Résidence Magellan" Rue des navigateurs

Figure 8 : coupes des tronçons de fossés

F 3, F14, F27 et F 16

Responsable : S. Blaiicliti [Inrapl ■

Topographie : V. Pommier (Inrapl J C. Boiannrd (stagiaire) jmlln JOOI

Dessin assiste par ordinateur : B. Kerampran (Inrnp)

Siège INRAP ■ 7, rue de Madrid - 75008 Paris • wwwjnrap.fr

Institut national de recherches archéologiques préventives

Direct ton Grand Oue-M

T« tu u w oo il i

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Photo 13 : sondage 5, F. 14. Vue en coupe du tronçon de fossé. Il est recoupé par la fosse F. 13.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

Un second tronçon de fossé rectiligne (F. 16) a été

mis au jour dans le sondage 5. Il présente une

orientation sensiblement identique à celle du fossé

F.14. Le fossé F.16 a fait l'objet d'un sondage

manuel. Il présente un profil en V. Sa largeur est de

0,85 m et sa profondeur conservée ne dépasse pas

0,30 m. Le remplissage du fossé est constitué d'un

sédiment sablo-limoneux brun très compact auquel

sont associées des plaquettes de micaschiste (figure

8). Aucun mobilier archéologique n'y a été observé.

Si ce n'est une orientation similaire, aucun élément

ne nous permet d'associer les tronçons de fossé

F.14 et F.16.

Deux probables fonds de trous de poteau (F. 15,

F. 17) dont la profondeur conservée ne dépasse pas

0,05 m ont également été identifiés.

o Sondage 8 (figure 7)

Au niveau du sondage 8, le fossé F.3, F.14 observé

dans les sondages 2 et 5 s'incurve vers le sud-ouest.

Ce tronçon de fossé (F.26) présente un gabarit

moins important que les tronçons F.3 et F.14. Son

contour est également plus irrégulier. Dans un

premier temps, nous avons interprété ce tronçon

comme l'angle ou le retour d'un fossé d'enclos. A

présent, nous nous demandons si ce tronçon ne

pourrait pas participer à l'aménagement d'une

entrée. Aucun sondage n'a été effectué dans le

tronçon F.26. La partie supérieure du remplissage

du fossé est de la même nature que celle observée

dans les tronçons F.3 et F.14. Plusieurs fragments d'une cruche antique y ont été recueillis.

Le tronçon rectiligne d'un fossé de faible gabarit

(F.25) recoupe le fossé F.26. Le fossé F.25 est donc

postérieur au comblement du fossé F.26. Le fossé

F.25 présente un profil en cuvette. Il mesure 0,10 m

de profondeur et 0,40 m de large. Son comblement

est constitué d'un sédiment brun sablo-limoneux et

de plaquettes de micaschiste. Le fossé F.25

correspond vraisemblablement à un fossé de

parcellaire. Sa datation reste inconnue.

Enfin, un troisième tronçon de fossé (F.27) a priori

rectiligne a été découvert à l'extrémité est du

sondage. Ce fossé est orienté suivant un axe

nord/sud comme les autres fossés reconnus au

niveau du secteur 2. Il a fait l'objet d'un sondage

manuel. Le fossé F.27 présente un profil en V avec

un fond plat. La parois ouest est subverticale. Le

niveau supérieur de son comblement (US 1) est

constitué d'un sédiment sablo-limoneux brun

(figure 8). Un de tesson de céramique antique y a

été recueilli. La partie inférieure du comblement

(US2) est constituée d'un sédiment sablo-limoneux

brun dans lequel on retrouve des plaquettes de

micaschiste en quantité très abondante. De par son

profil mais également son remplissage, le fossé

F.27 correspond vraisemblablement à un fossé

palissadé. Le fossé F.27 n'a pas été reconnu dans

les sondages 2 et 5. En l'état actuel, il est donc

difficile de définir quels liens peut avoir ce fossé

avec les autres fossés du secteur 2 et notamment

avec le tronçon F.3, F.14, F.26. La datation du fossé

reste également difficile à préciser. Son type

évoque néanmoins une origine relativement

ancienne.

2.2 Le mobilier archéologique

Les sondages effectués sur le secteur 2 ont livré un

lot de mobilier très réduit. On dénombre 13 tessons

de céramique antique, 1 fragment de tegulae et 5

tessons de céramique gauloise.

Pour la période antique, un premier lot provient du

comblement supérieur du tronçon de fossé F.26.

Les tessons appartiennent à un type de cruche

produite durant le Haut empire, (information de L.

Simon, céramologue à l'INRAP). Un second lot est

issu de la fosse F.l et réuni les éléments d'une

grande cruche également produite au cours du Haut

empire Les autres éléments céramiques sont plus

hétérogènes et répartis de façon plus diffuse. On les

retrouve dans F.2 et F.27.

Pour la période gauloise, les tessons ont été

recueillis dans le remplissage des tronçons de fossé F.3 et F.14.

Les fragments de céramique n'ont pas été dessinés

car la plupart d'entre eux étaient trop petits et peu

significatifs.

Soulignons enfin qu'aucun mobilier d'époque

moderne n'a été observé dans le remplissage des

structures découvertes dans le secteur 2.

2.3 Synthèse et commentaires

Les tronçons de fossé constituent l'essentiel des

vestiges mis au jour sur le secteur 2. La plupart de

ces fossés sont grossièrement orientés suivant un

axe nord/sud. Le fossé constitué des tronçons F.3,

F.14 et F.26 a certainement constitué - par son

gabarit — un élément structurant important. Le

tronçon F.27 a également été un élément important

puisqu'il était vraisemblablement palissadé. Les

autres fossés sont plus légers. Faute de fouilles et de

décapages exhaustifs, il est en l'état actuel difficile

de définir quelles sont les véritables relations

fonctionnelles et/ou chronologiques qui peuvent

exister entre tous ces fossés.

Le rôle de ces fossés est difficile à définir. Les

fossés de faible gabarit (F.25) correspondent

probablement à des fossés de parcellaire. Le rôle du

fossé constitué des tronçons F.3, F.14 et F.26 est

plus délicat à cerner. La première hypothèse serait

qu'il s'agisse d'un fossé d'enclos, le tronçon F.26

pouvant alors constituer un angle de l'enclos.

Comme nous l'avons déjà évoqué, il est aussi

possible que le tronçon F.26 participe à

l'aménagement d'une entrée. Si la fonction

d'enclos était vérifiée, se poserait alors la question

de sa nature. La fonction d'enclos d'habitat est pour

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs Août 2003

le moment difficile à retenir car très peu de

structures habituellement reconnues sur les sites

d'habitat (fosses, trous de poteau...) ont été

repérées. Par ailleurs, la quasi absence de mobilier

dans les fossés ne plaide pas en faveur d'un habitat.

Cela dit nous devons tenir compte des phénomènes

d'érosion. Rappelons que - sur la moitié est de la

parcelle - la terre végétale repose directement sur le

substrat géologique et les rares structures en creux

sont très arasées. La seconde hypothèse serait que

le fossé (F.3, F.14 et F.26) participe au barrage d'un

éperon. Le site se trouve en effet sur le rebord d'un

plateau qui domine l'embouchure de la Laïta. Deux

profonds vallons situés respectivement à 200 m au

nord-ouest et à 100 m au sud du site entaillent le

vallon et délimitent ainsi un éperon. Dans

l'hypothèse où le fossé participerait véritablement

au barrage de l'éperon, il atteindrait près de 350 m

de long. La présence de multiples fossés orientés

suivant le même axe nord/sud pourrait s'expliquer

par la présence d'une structure de barrage de l'éperon.

La datation des structures et en particulier des

fossés découverts sur le secteur 2 est également

problématique. Plusieurs tronçons de fossé ont livré

au sommet de leur remplissage quelques tessons de

céramique antique. Mais il n'est pas prudent, sur la

base de ces rares artefacts, de dater les fossés. Ce

d'autant plus que les tronçons de fossé (F.3 et F.14)

ont également livré des tessons de l'époque

gauloise. D'après les éléments que nous avons pu

obtenir au cours du diagnostic, les fossés

découverts au niveau du secteur 2 semblent

relativement anciens. Ils se rattachent

vraisemblablement (hormis peut-être le fossé F.25)

à une occupation gauloise et/ou antique. Quant aux

fosses F.l et F.2, elles se rattachent très

vraisemblablement à la période antique.

GUIDEL (56) : Rue des Navigateurs

III. CONCLUSION

Août 2003

Le bilan du diagnostic réalisé au sein de la parcelle

YR.94 s'avère positif sur un plan archéologique.

Sur la moitié ouest du projet c'est-à-dire à

proximité du tumulus, les tranchées de sondage ont

permis de reconnaître plusieurs blocs de granité et

plusieurs fosses qui marquent très

vraisemblablement l'emplacement d'un ensemble

mégalithique (groupe de menhirs et fosses de

calage). Sur la moitié est de la parcelle, des

tronçons de fossé ont été reconnus. Certains d'entre

eux se rattachent sans doute à l'Age du Fer et/ou à

l'époque romaine.

Malgré de multiples dégradations (blockhaus...) le

tumulus est en partie conservé. Sur certains secteurs

le monument présente encore plus de 3 m

d'élévation. Il possède donc un potentiel

archéologique évident et sa préservation est parfaitement justifiée.

L'extension précise de l'ensemble mégalithique n'a

pas été déterminée avec précision. Néanmoins, les

données obtenues au niveau de l'emprise du projet

permettent d'envisager un développement du site

sur la moitié ouest de la parcelle YR. 94. Malgré

des perturbations liées à la construction des

blockhaus et d'aménagements annexes (dalle ?),

l'ensemble mégalithique présente toujours un

intérêt archéologique. Ainsi certains monolithes

restent vraisemblablement à découvrir. D'autres

sont à étudier (F.28 par exemple). Les fosses de

calages ou les autres structures excavées seraient

également à explorer. Le diagnostic ouvre d'autres

perspectives et des axes de recherche intéressants.

Par exemple, la question d'une relation entre le

groupe de menhirs et le tumulus est posée. Cette

relation n'a pu être établie dans le cadre du

diagnostic. En effet, ce type de donnée ne pouvait

être obtenue que si une fouille fine et exhaustive

avait été mise en place. Si une relation était

effectuée entre les menhirs et le tumulus, il faudrait

alors peut-être revoir l'histoire du monument. En

effet, les relations menhirs/tumulus (ou tertre)

s'observent le plus souvent dans les ensembles

néolithiques.

En ce qui concerne le réseau de fossés observé sur

la moitié est de l'emprise du projet (secteur 2), il

s'agit d'un ensemble qui offre un intérêt

archéologique plutôt limité. Les fossés mis au jour

restent mal calés chronologiquement. Leur nature

précise est également difficile à définir. Rien

n'indique que si le décapage était élargi, les

données chronologiques et fonctionnelles

concernant le système fossoyé seraient plus

nombreuses et plus significatives. En effet, dans le

cadre d'un décapage il ne pourrait être étudié que

très partiellement. Par ailleurs, très peu de

structures associées à cet ensemble ont été observées.