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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 1/170

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 2/170

Table des matières

1. DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE .......................................................................................... 8

2. A SAVOIR S'IL Y A PLUSIEURS VOIES POUR ACQUERIR CE QUE L’ON APPELLE COMMUNEMENT LA

PIERRE DES PHILOSOPHES. ............................................................................................................... 40

3. DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE .................................. 45

4. QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE ..................................................... 69

5. D'OTER CE QUI EST SUPERFLU EN LA PIERRE DES PHILOSOPHES..................................................... 82

6. DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES. ............................................................................... 85

7. DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES ........................................................................ 98

8. DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES ........................................................................... 117

9. DU VAISSEAU DANS LEQUEL LES PHILSOPHES FONT LEUR PIERRE ................................................ 127

10. DU TEMPS NECESSAIRE POUR PARACHEVER L’ŒUVRE DES PHILOSOPHES NOMME PIERRE

PHILOSOPHALE ............................................................................................................................... 130

11. DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES .................. 135

12. DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES .............................................................. 142

13. LE MOYEN DE MULTIPLIER LA PIERRE DES PHILOSOPHES.............................................................. 148

14. DE LA CREATION ET PERFECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES .............................................. 150

15. LE MOYEN DE FAIRE LA PROJECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES SUR LES METAUX NOMMES

IMPARFAITS .................................................................................................................................... 152

16. DE L’ARGENT VIF ET DU SOUFRE DES PHILOSOPHES ..................................................................... 154

17. DE LA CONTEMPLATION ET OBSERVATION DES ASTRES ET SAISONS POUR COMMENCER L’ŒUVRE

OU PIERRE DES PHILOSOPHES ........................................................................................................ 157

18. DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN FRANCAIS ................................. 162

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Harmonie mystique ou accord des Philosophes Chymiques, avec les Scholies sur les plus

difficiles passages des Autheurs y allegués, desquels les noms sont les pages suivantes. Le tout

par LE Sr L A G N E A U d'Aix en Provence, Conseiller et Médecin ordinaire du Roi.

Traduit par le Sr VEILLUTIL.

Celuy qui connaist le consentement et accord des Philosophes, traictant de cette partie, jouïst

d'un admirable contentement, et plusieurs sont plustost menés par opinion aveugle, que par

l'étude de la verité.

Turpe enim difficiles habere nugas,

Et vanus labor est ineptiarum.

A PARIS, Chez MELCHIOR MONDIERE, en la Cour du Palais près la Chapelle Sainct Michel

joignant le bastiment neuf du Thresor.

A M O N S I E U R R S. D L. M. C. D. R. A P. D. D, très cher et parfait Ami, son très-humble

serviteur L. S. D. V. S. T. H. lui donne, M O N S I E U R,

Je ne m'étais pas proposé de mettre mon travail entre les mains d'aucune personne, mais

seulement de la laisser aller à l'aventure, sous la protection de mon ami, que je n'entendais être

autre que celui qui aurait la connaissance de la vraie Philosophie. Vous avouant fort librement,

qu'encore que j'aie fait divers voyages en Suisse, en Allemagne, parcouru toute la France, et

plusieurs autres contrées pour trouver quelqu'un avec lequel je pusse conférer de notre très

excellente science, je n'ai jamais trouvé personne qui en eut le moindre rayon de lumière; ne

pouvant pas dire comme Trévisan, d'en avoir vu jusques à quinze qui en avaient l'entière

connaissance. Mais Dieu qui m'a fait la grâce de vivre jusques à soixante et dix ans (lesquels il

augmentera de tel nombre qu'il lui plaira) après m'avoir comblé de sa miséricorde, m'a encore fait

cette faveur, que de vous susciter, afin que j'eusse la satisfaction de discourir de la plus haute

science (qui soit après la sainte Théologie) avec un homme qui la possédât aussi bien que moi;

et savourer à longs traits le plaisir qu'il y a dans cette sainte cabale, dont nos auteurs font tant

d'état. La curiosité a porté diverses personnes à prendre la peine de me voir, et m'entretenir de

tout ce qu'ils avaient dans leur arrière boutique, que e n'ai trouvé remplie que de fumée inutile,

laquelle en a fait mourir quelques uns ignominieusement nonobstant la grandeur de leur maison;

mis des autres dans le pendant du même précipice, et fait voir aux autres que leurs dépenses ont

été très-vaines, puis qu'ils n'ont eu que du vent. Sans doute qu'ils auraient évité ces malheurs et

les uns et les autres, s'ils eussent comme vous feuilleté attentivement les bons livres, été curieux

d'en avoir plusieurs, afin d'avoir intelligence des uns par les autres, s'ils eussent considéré leurs

paroles, et non pas les prendre à la lettre: Mais tout au contraire ils ont méprisé leurs maîtres et

taxé d'ignorance, laquelle néanmoins n'avait pour fondement que leur stupidité et aveuglement.

Vous me fîtes bien comprendre que vous n'étiez pas de ces chercheurs de recettes, lors qu'étant

entré dans ce discours vous me dites que cette sorte de gens fuyaient ce qu'ils pourchassaient,

et qu'un de nos auteurs appelait de fort bonne grâce des trompeurs toux ceux qui se mêlaient

d'en donner en changent la première lettre de leur besogne qui est R. en un D. si bien qu'au lieu

de dire recipe on devait dire plus véritablement decipe. La suite des conférences que j'ai eu

l'honneur d'avoir avec vous, m'ont confirmé dans la croyance que j'avais de votre esprit et de

votre intelligence sur le sujet de notre oeuvre: Et sur tout lors que croyant de vous découvrir les

deux points cachés, d'abord que vous les vîtes à travers d'une nue vous me fîtes un discours qui

ressentait ce Calaziris grand Prêtre d'Egypte qui fait là meilleure partie de la mystérieuse histoire

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 4/170

d'Héliodore. Vous me dites que les Philosophes Chimiques s'accordent en une seule matière, un

seul vaisseau, un seul feu, et une seule opération, et que la diversité des noms ne fait pas que la

chose soit diverse; mais que leur intention n'ayant pas été de découvrir une chose si aisée, et si

facile à toutes sortes de personnes; ils ont parlé de la sorte pour la cacher autant qu'il leur a été

possible, de crainte qu'elle ne tombât entre les mains des personnes ignorantes et méchantes,

laissant à Dieu seul de révéler ce grand secret à qui on lui semblerait: Etant bien assurés

pourtant de n'avoir point parlé si obscurément, que les véritables enfants d'Hermès ne vissent

très clairement dans leurs écrits. Nonobstant ce discours je croyais vous apprendre quelque

chose dans l'Amphithéâtre de Kunrath, et je vous y trouve consumé, aussi bien qu'à découvrir la

vérité du songe simulé de Poliphile, à donner des explications aux hiéroglyphes qui y sont en

divers endroits beaucoup meilleurs que celles qui leur ont été données par ceux qui ont traduit

cet auteur: Et à voir clairement quelles cendres reposent dans les sépulcres qui se trouvent

relevés dans son livre. C'est grande merveille, qu'en un si jeune âge que vous êtes, vous soyez

si vieil en une science la plus haute, plus excellente, plus mystique et cabalistique qui soit au

monde; à l'exclusion pourtant de la sainte Théologie. Faut que je vous avoue, Monsieur que cela

m'a ravi, et fait changer de résolution, vous voulant présenter et donner mon travail, duquel

j'avais jugé incapables tous ceux de ma connaissance pour n'y pouvoir rien comprendre. Vous

êtes le seul qui pouvez dénouer les nœuds qui ne sont gordiens qu'en apparence, je suis fort

assuré que vous n'y trouverez rien qui choque votre sens, ni qui contrarie les opinions de tous

nos bons auteurs. J'ai été d'autant plus convié à vous bailler mon ouvrage que j'ai su que vous

connaissiez Laigneau (auteur de l'Harmonie que j'ai traduit de Latin en Français, et éclairci les

passages les plus obscurs) avec lequel vous ferez, s'il vous plaît, ma paix, si le fortune il est en

colère de ce que j'ai entrepris de faire ce qu'il avait promis, et qui était demeuré sans effet,

jusques à présent. Vous jugerez facilement, Monsieur, par le travail de Laigneau et le mien qu'un

seul livre suffit pour la recherche, connaissance, et jouissance de ce qu'on appelle, pierre des

Philosophes, pourvu qu'il soit lu avec une attention, méditation et spéculation telle qu'elle est

nécessaire pour une si haute et relevée besogne, par le moyen de laquelle on aura en horreur

tous ces bailleurs de recettes comme n'approchant du tout point la nature ni dans leur matière, ni

dans leur opération, pour arriver au but auquel ils dirigent leur ouvrage. Je réputerai tous-jours

pour le plus heureux jour de ma vie celui qui m'a fait avoir l'honneur de votre connaissance, et

prierai Dieu du meilleur de mon cœur qu'il lui plaise vous combler de ses bénédictions, et me

faire la grâce vous témoigner avec effet que je suis,

M O N S I E U R,

De Paris ce 20. Août

1636.

Votre très-humble et très obéissant serviteur

VEILLUTIL.

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LE TRADUCTEUR

Scholiaste à son ami désire toute prospérité.

Je ne me mets point sous vos ailes, et ne vous appelle point pour prendre l'écu pour la défense

ni l'épée pour l'offense, les corbeaux et les chiens ont permission de croasser et d'aboyer, les

souffleurs, charbonniers, abuseurs, charlatans vendeurs de fumées, de recettes, de blancs de

rouges, tiercelets, cent pour cent, cinquante pour cent, extracteurs de mercure, de métaux,

forgeurs de divers vaisseaux, fourneaux, bâtisseurs de potence, échafauds et semblables lieux

infâmes où ces canailles s'enlacent après s'être abusés et avoir abusé plusieurs peuvent

débagouler à leur saoul, grande est la Diane des Ephésiens, ce livre nous décrira, nous

découvrira, et nous ôtera notre gagne-pain, et montrera que nous n'enfanterons qu'une malotrue

souris, certes si je pouvais, ou je les redresserais tous et ferais en ce faisant de grandes

épargnes, ou n'en pouvant venir à bout je les ferais sécher au Soleil le jour, et rafraîchir à la

Lune: Or , Monsieur mon ami, l'ignorance de plusieurs cause leur bêtise, et leur mauvaise âme

les précipite dans le labyrinthe, d'icelui dans le désespoir, de là dans la mer d'angoisse, et enfin

dans l'abîme: votre inclination à cet étude et désir le plus haut et sublime qui soit au monde et le

plus assuré, et qui requiert plus la bénédiction de Dieu après l'Ecriture sainte, pour discerner le

vrai du faux, et le droit du sens qui lui est contraire, m'a tiré l'oreille et comme contraint de vous

mettre cette pièce entre les mains pour vous montrer le vrai et salutaire chemin, vous faire voir et

reconnaître les pas de ces faux sacrificateurs, qui passant par la porte cachée, mangeaient les

viandes et breuvages mis au devant de ce grand Bel Babylonien. Considérez, Monsieur mon

ami, les détours, les dédales et la variété des chemins bordés et jonchés de bourses vides, de

fourneaux, de vaisseaux de terre, de métaux et de verre. Relisez la variété et grand nombre des

recettes, variétés d'opérations, variété et quantité des matières tirées des animaux, végétaux et

minéraux, et puis jetez les yeux (accompagnés de l'entendement illuminé du vrai Soleil d'en haut)

sur cette pièce que je vous présente, comme un don sacré, et vous verrez qu'elle s'accorde

autant avec tous ces ignorants et leurs ouvrages comme le ciel avec un crapaud, la vérité est

une sans variation, et ne cherche aucune cachette, ne demandant ni bravade, ni fard, elle étant

vraie fille du ciel, au contraire le mensonge mère d'erreur cherche la bravade, la subtilité, les

abus et en fin les cachettes, d'où aveuglée se précipite à la mort honteuse: Puis que vous

connaissez toutes ces choses et en êtes désabusé par une spéciale grâce d'en haut: essayez de

redresser vos amis par la lecture des bons auteurs lesquels quoi qu'ils semblent variables en

mots ne le sont pourtant comme vous voyez à présent et si vous jugez par la *mûreté de votre

jugement être nécessaire de les arracher des pattes de l'erreur, montre leur l'ordre le plus

convenable, gardant toujours à vous les deux points; lesquels il n'est permis déclarer à chacun,

et sans lesquels âme vivante ne peut voir la fin désirée, ce sera assez si me semble de les ôter

hors d'erreur et les ramener à la prière à Dieu, et méditation des oeuvres de nature,

principalement de celle par laquelle l'animal est engendré, nourri dans la matrice, sorti d'icelle, et

alimenté et élevé, par après chaque chose engendre son semblable, non prenant ce de quoi

cette chose est engendrée, mais ce qui est produit d'icelle, vivez contant et sobre en vos

discours, et Dieu vous face la grâce de voir la fin de votre entreprise, et après une longue et

heureuse vie la joie et possession de son Royaume céleste par l'intercession de son Fils notre

seul et unique Rédempteur médiateur et intercesseur, Amen.

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AU LECTEUR.

Si tu es autant ami de la vérité, comme je suis ennemi du mensonge, tu seras studieux des bons

auteurs traitants de notre Philosophie, de laquelle la fin est d'avoir la pierre qu'on nomme

communément philosophale, et fuiras l'abouchement et conversation de tous charlatans,

coureurs, souffleurs, compositeurs et vendeurs de recettes, extracteurs d'argent vif,

congélateurs, fixateurs, teinturiers, tire-poil, et semblables prometteurs et faussaires, qui en

pipant les trop crédules, ne traînent après eux qu'une corde une honte, ou une misérable vie:

Que si tu me crois tu feras bien, autrement la repentance te suit:

Or par les dix sept chapitres qui sont ci après (par le moyen desquels je pouvais faire un gros

volume, et que je n'ai voulu pour ne t'embarrasser).

Tu apprendras à savoir par le Premier, que par la diversité des noms, la matière n'est

diverse, qu'icelle est donnée, ou pour sa forme accidentelle ou essentielle.

Par le Second chapitre tu apprendras qu'il n'y a qu'un seul chemin, et un seul moyen pour

avoir cette pierre ou médecine, quoi que ces clabaudeurs de souffleurs ignorants aboient

et jargonnent.

Par le troisième tu auras l'ordre et le nombre, les matières et le nom de celles, desquelles

tu as besoin de travailler pour te produire la matière, sans laquelle rien en cet ouvrage ne

peut être fait.

Comment cet un doit être retiré, te seras appris dans le chapitre Quatrième.,

D'autant qu'il y a en cette matière retirée quelque chose superflue, le Cinquième chapitre

enseigne le moyen d'y remédier.

Par le Sixième tu apprendras que toutes les opérations mentionnées en tous les auteurs

peuvent être réduites à cinq, qui sont composition, digestion, extraction, nutrition et

fixation.

Par le Septième tu apprendras que ce qui est extrait qu'est poudre noire ou de couleur

quelque fois de brique, impalpable, onctueuse et aucunement puante et amère doit être

nourrie, et de quoi et comment;

le Huitième t'apprendra quel feu t'est nécessaire.

Le Neuvième, quel vaisseau te faut avoir.

Le Dixième te montrera le temps durant lequel te faut travailler avec patience,

et durant ce travail tu verras par les couleurs qui surviendront si tu es au bon chemin

déclarées au Onzième chapitre.

Le Douzième t'enseignera le moyen de fixer cette matière volatile: le Treizième comme tu

la multiplieras pour ne te remettre à la recommencer:

le Quatorzième, comme tu éprouveras si elle est bonne, parfaite ou parachevée

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le Quinzième t'apprendra le moyen de t'en servir pour purifier les métaux nommés impurs

et imparfaits.

Le Seizième te montrera, que l'argent vif et le soufre des Philosophes ne sont ceux du

commun: mais toute autre chose, et ce que par iceux il faut entendre.

Par le Dix sept tu verras comme il faut entendre la contemplation et conjonction des

astres et planètes, et s'il est possible d'entendre et expliquer tous les énigmes et façons

obscures, desquelles les anciens se sont servis en écrivant de cette science, et te jure

que ce labeur et accord est si pénible, qu'il n'y a personne qui l'ait entrepris qui en soit

peu venir à bout: Jouis en donc à ton contentement, car il n'y a rien de caché, ni à désirer,

vrai est que l'extraction et dissolution ou nutrition du noir sont deux opérations, lesquelles

demandent la vue de l'opération, mais si tu lis tout ce discours attentivement, et le relis

avec méditation, tu y pourras parvenir, étant ces deux points faciles à faire à qui les

entend: mais très-difficiles, mêmes aux plus exercés: Que si Dieu te fait la grâce de les

trouver, le reste n'est rien par manière de dire: Loue le dont et le remercie, et que ta joie

soit intérieure, et soit en travaillant, soit en jouissant de ta moisson sois secret, et t'en sers

à l'honneur et louange de celui qui t'aura ouvert les yeux, et aiguisé l'entendement, et à la

consolation des pauvres membres de Jésus-Christ, qui nous doit tous juger en son

second avènement, lequel adviendra, quoi qu'il tarde, au temps déterminé dès la

fondation du monde. Voila Lecteur ce que je t'ai voulu dire.

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Les Sages ont donné plusieurs noms à la Pierre(Isaac). Car après avoir tiré hors la matière de la

Pierre, et icelle rendue subtile et spiritueuse, ont dit cette matière vile (de peu de valeur) l'ayant

sublimée, l'ont nommée Serpent et bête venimeuse; l'ayant calcinée l'ont nommée Sel, et des

noms de même effet; l'ayant dissoute, l'ont nommée Eau, et qu'elle se trouvait par tout: l'ayant

réduite en Huile l'ont appelée chose visqueuse, et se trouve en tout lieux à vendre: l'ayant

congelée la disent Terre, laquelle pauvres et riches ont: et l'ayant blanchie, l'ont nommée Lait

virginal, et du nom de toute blancheur: l'ayant élevée à la rougeur, a été appelée feu, et du nom

de toute rougeur. Et pour conclusion, cette matière a changé de nom à mesure qu'elle changeait

de nature, jusqu'à tant qu'ayant acquis la perfection elle a été fixe. (Isaac Holland. I. c. 126 des

opérations Minérales).

L'intelligence de cette science Scholie ou brève Exposition est Cabalistique, ALIEN remarque

que tandis que les Sophistes débattent des noms des choses, le temps se perd, et l'ignorance de

ce qu'on cherche demeure, c'est la cause pourquoi il souhaitait que les choses pussent être

communiquées et entendues sans appellation, pour ôter par là l'occasion aux Sophistes et

contentieux qui ne s'arrêtent qu'à l'écorce des mots de tirer incessamment comme ils font, la

vérité en des controverses douteuses, qui ne nous produisent en fin autre chose qu'une

irrésolution et incertitude: Car il n'y a rien qui embrouille et obscurcisse plus une connaissance

que ces vaines et inutiles disputes de ces noms, qui ont poussé la plus part des gens doctes en

des très-enveloppés labyrinthes d'erreurs. Or plusieurs écrits ont été faits de telle façon, qu'en

d'aucuns on y trouve de trois sortes d'intelligences, autrement sens. Le Premier desquels comme

la peau et l'écorce est connu et entendu d'un chacun, et est nommé Littéral. Le second et Moral,

ou Allégorique, et est comme la chair couverte de la peau, néanmoins percevable de celui qui

regarde dedans; et le sens Anagogique et Divin, est comme les os les plus cachés, couverts de

chair et de peau, et pleins de moelle. Ceste sorte et façon d'écrire a été mise en usage de toue

temps par les plus doctes, et non seulement l'écriture, mais même la façon de parler et sans

m'arrêter à en chercher des exemples toute la sainte Ecriture en est pleine, et notre Seigneur

Jésus Christ ayant parlé obscurément au peuple, dit à ses Disciples, c'est à vous auxquels

appartient d'entendre le mystère du Royaume des Cieux.

Apres la Sainte Ecriture contenue aux livres Canoniques du Vieil et Nouveau Testament, il n'y en

a aucune autre sous laquelle pour avoir le secret, il faille plus bander l'esprit qu'en celle-là ou la

purification des métaux est décrite, et qu'on appelle communément la Pierre des Philosophes,

témoin le Texte ci devant, lequel nous commencerons d'éplucher et apprendrons ce que nous

ignorons, ou par autrui qui nous montre le moyen et le chemin, soit par parole, soit par signe; ou

par nous mêmes seulement méditant ou ratiocinant sans aucun maître; et l'une et l'autre sont

données par la Nature et aidées par l'art et la méthode, et ne se faut étonner si peu de gens

profitent en la lecture des livres, voire mêmes si plusieurs les rejettent, puis que plusieurs

rejettent la lecture de la Sainte Ecriture, pour ce, disent-ils, que plusieurs en abusent, comme du

son des cloches, plusieurs même d'iceux aimant mieux disputer opiniâtrement, voire même de ce

qui ne tombe point sous les sens ou raison pour être très simple, que de se rendre, et donner les

mains à la vérité.

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Les Sages, ce mot ne s'entend pas de tous ceux qu'on estime sages, mais de ceux qui par

l'étude et la conférence qu'ils ont eue avec plusieurs doctes, ont acquis la science et

connaissance de plusieurs choses grandes et admirables, desquels George Venetus de

Harmonia Mundi 1. 4. c. 9. dit, ceux qui sont nommés Mages ont premièrement étudié en la

Médecine pour apprendre et savoir que c'est qu'il convient à chasser la colère, le flegme, la

mélancolie, ce qui est propre à tempérer le coeur, le foie , l'estomac, et telles autres parties, et à

fin de le faire mieux, ils y ont ajouté l'Astronomie, estimant que les infirmités et les natures de

herbes des racines, et des autres choses médicinales se pouvaient seulement juger par les

Planètes et Etoiles à qui elles conviennent. Or ceux que les Perses nommaient Mages, les

Egyptiens les nommaient Prêtres, les Indiens Gymnosophistes, les Gaulois Druides, et les Grecs

Sophos, que les Latins disent Sapiens, et les Français Sages, c'est donc de ces Sages que notre

Auteur entend ici, lesquels écrivant d'une science la plus haute (après la connaissance de Dieu)

qui puisse être puis que celui qui l'a acquise n'a rien plus à désirer en ce monde, faisant litière de

toutes les richesses qui y sont, en écrit avec telle retenue qu'il veut allécher les vraiment doctes

et sages à la recherche d'icelle, et renvoyer les ânes aux chardons, donc ces Sages ont donné

plusieurs noms à la Pierre.

Notre Auteur se sert de ce mot de Pierre, pour être celui le plus commun, et reçu de tous les

autres Sages qui appellent Pierre tout ce qui ne s'en va point au feu: or notre Pierre étant

parachevée, ne peut être en façon du monde altérée, par quoi que ce soit ni simple ni composé,

mais il semble, et y a quelque apparence, qu'il n'entend pas ce mot de Pierre par cette

perfection, puis qu'il dit.

Apres avoir tiré la matière de la Pierre, et icelle rendue subtile et spiritueuse, on dit cette matière

vile. Car si elle est parfaite, il s'ensuit qu'elle ne souffre plus augmentation ni diminution, si donc

de cette Pierre parfaite on en tirait la matière laquelle il entend, il s'ensuivrait qu'elle ne serait

parfaite. Venons donc au but, les Sages font donc une composition de deux substances crues, et

nettes avec leur agent propre pur et net, au poids convenable, et desquels il sera parlé ci-après,

Dieu aidant, laquelle devient si dure dans peu d'heure qu'il est impossible de la rompre sans

marteau ou autre chose dure et solide. Or de cette Masse à laquelle notre Auteur donne le nom

de Pierre à cause de cette dureté se tire par l'ordre connu aux seuls Sages et entendus en cette

science, une matière subtile, laquelle est en poudre impalpable et volatile sur le feu qu'il dit

spiritueuse, laquelle est le fondement de l'Art, et sans laquelle il est impossible trouver rien de

bon pour parachever et amener les métaux nommés imparfaits au degré de l'argent ou de l'or:

cette matière sera donc sans nom propre en cet Auteur, mais nous trouverons bien tantôt

d'autres qui lui en donneront, car les uns la nommeront Soufre, les autres Mercure, les autres

Mercure double, les autres Mercure animé, les autres Eau permanente, et autres autrement,

desquels noms nous donnerons quelque éclaircissement en lieu propre. Or cette matière subtile

et spiritueuse nommée vile, c'est à dire de peu de valeur ou de néant, (il faut noter qu'il ne dit pas

simplement est, mais est nommée vile, façon de parler considérée de peu de personnes) étant

sublimée l'ont nommée Serpent et bête venimeuse. Cette sublimation de laquelle cet Auteur

parle n'est la sublimation commune, de laquelle les Chimistes vulgaires se servent, mais c'est un

ordre et moyen par lequel cette matière subtile et spiritueuse et nommée vile est rendue plus

excellente par la blancheur ou rougeur qu'on lui acquiert: mais pourquoi l'a on nommée alors

qu'elle est sublimée Serpent et bête venimeuse ? c'est pour ce que comme le serpent se glisse

insensiblement, aussi cette matière vile entre et pénètre son extracteur, et l'ayant pénétré et

entré en lui le réduit à sa propre substance, tellement qu'il lui ôte son premier être, et l'anéantit

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

tellement, qu'il n'est plus, et ne sera jamais plus ce qu'il était, quelque artifice qu'on y apporte, et

partant est nommé bête venimeuse: car le propre de tels animaux venimeux est de tuer, ce qui

ayant vie lui est contraire.

Cette matière subtile, spiritueuse nommée vile, sublimée et nommée Serpent, doit être calcinée,

c'est à dire rendue blanche, par l'ordre que nous dirons en son lieu, et alors elle est nommée sel,

non qu'elle soit salée, mais pour ce qu'elle est stable, ferme et fixe, et qu'elle peut servir

d'ornement aux métaux inférieurs à l'argent, comme le sel donne grâce, et goût aux matières,

auxquelles il est appliqué.

Cette matière dissoute, c'est à dire étendue au long et au large, en quantité et qualité est

nommée Eau et trouvée par tout, je sais bien qu'aucuns entendent par ce trouvée par tout, être

dit à cause des quatre Éléments, à quoi je ne contredis, mais je dis que cette façon de parler

comme plusieurs autres, est dite pour cacher le secret aux ignorants, desquels les uns croient

que ce soit eau de rosée, d'urine, de Salpêtre, eau forte, eau royale, et autres eaux qui mouillent

tout ce sur quoi elles sont mises; qu'on avise donc pour la seconde fois que notre Auteur ne dit

pas simplement, est Eau, mais est nommée Eau, et trouvée par tout: cette matière donc après

être calcinée doit être réduite en huile, et alors elle est dite chose visqueuse, et trouvée en tout

lieux à vendre, il ne faut pas croire que ce soit huile coulant, gras et brûlant, mais après que cette

matière est blanchie et nommée Eau, elle est propre pour blanchir, mais elle doit être réduite

propre à demeurer sur la matière sur laquelle elle sera jetée, comme l'huile s'attache fermement

sur la pièce sur laquelle il est tombé.

Et partant ayant telle propriété est nommé visqueuse ou gluante, mais plus difficile (voire

impossible) d'être ôtée que les huiles et glus, et personne ne peut effacer ce qu'il aura causé,

autre que l'Artiste même: or cette matière ainsi huileuse et visqueuse se trouve aussi bien par

tout à vendre comme fait l'eau ci dessus.

Cette opération de congeler ne va de suite après l'huile, car elle n'y est plus propre, mais est

comme la première, car on appelle congelé ce qui étant auparavant fluide comme l'eau et l'huile,

s'épaissit et gèle par le grand froid, aussi l'agent en cette matière mêlé avec son patient se rend

dur, et ne se ramollit que par le feu et à lors cette matière qui était coulante, étant rendue dure

est dite terre, si pauvres et riches l'ont le faut entendre, comme trouvée par tout.

L'ayant blanchie, c'est même chose que l'ayant calcinée, je n'ignore pas qu'elle peut être

blanchie et noircie plusieurs fois, mais cette réitération n'est ici entendue, ces noms, lait virginal,

et de toute blancheur, marquent assez être cette première blancheur avant l'huile, d'autant

qu'étant blanche elle est calcinée, puis est rendue propre à teindre en blanc fixe, tellement que

ce blanc ne serait fixe s'il se pouvait encore blanchir ou déteindre, et par conséquent ne pourrait

être élevée à la rougeur, comme il ajoute de suite, disant, l'ayant élevée à la rougeur est appelée

feu, et du nom, de toute rougeur, lises et méditez donc attentivement; notre matière est tirée de

deux corps parfaits, purs et nets, auxquels le feu pour violent qu'il soit, ni quelque autre chose

simple ou composée ne peut ajouter ou diminuer aucune chose, par le moyen de celui duquel ils

ont eu leur commencement, les trois (par le moyen d'un quatrième connu, et mis en usage d'un

chacun,) rendent une matière subtile, impalpable (mais qui salit les doigts de celui qui la touche)

et est partie volatile, partie fixe, comme verres, car si on la met dans un creuset la partie volatile

s'exhale et la fixe vernit ou vitrifie le creuset. Je dirai autres marques en lieu propre, cette matière

subtile et spiritueuse en partie, et en partie terrestre, est nommée en plusieurs et diverses

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 11/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

façons, et ne tient du naturel d'aucun de ses composants desquels elle dégénère si elle n'est

régie comme il faut, c'est à dire elle n'est de nulle estime non plus que la semence sortie d'un

homme sain et fort ne vaudra rien, si elle n'est jetée et dardée en son lieu propre, mais si notre

matière est régie par bon ordre, elle surmontera les corps parfaits desquels elle est sortie, sans

toutefois qu'il y ait altération en ces dits corps, sinon quelque palliatif durant leur action. Cette

matière donc doit être séparée étant sortie ou née du total, et étant séparée doit être nourrie de

son premier lait, qu'elle convertit en sa propre substance, rendant ce lait subtil, et spiritueux

comme elle, et continuera d'en être nourrie jusqu'à ce que son teint basané soit blanchi, alors ne

lui faudra dénier une plus continuelle nourriture du dit lait, mais comme elle ne sera plus allaitée,

sa colère s'échauffera de telle sorte que s'épandant par tout son corps lui causera, l'ictéritie ou

jaunisse, alors pour l'apaiser lui faudra donner à manger la portion suffisante d'un des corps

desquels il est sorti, lui donnant à boire de son lait, ce qui sera nécessaire pour détremper et

mêler le tout ensemble, qui ayant demeuré dans le *poile propre, montreront ce de quoi ils ont

besoin, qui pourra être peut être un peu de lait pour le rendre un peu plus agile pour lutter contre

ses ennemis, et après cela lui faudra donner quelque morceau de la chair excellente pour lui

donner appétit de mieux employer ses dents à dévorer ceux qui s'opposeront à lui: à lors il aura

beaucoup de forces; mais si on laisse cette matière en sa colère jaune, elle s'échauffera de telle

sorte, qu'elle passera en colère rouge, à lors la traitant comme j'ai dit ci devant, toutefois avec

son corps coloré à peu près comme elle, elle aura de telles forces que chose du monde ne la

pourra vaincre, et pour ce qu'elle change souvent de forces depuis le commencement jusqu'à sa

fin, elle participe aussi à la forme, essentielle ou accidentelle de tout ce qui est au monde, et par

conséquent est appelée du nom de toutes choses, jusques à ce qu'ayant acquis sa perfection

elle soit fixe. Que le rechercheur donc s'apprenne de ne s'arrêter à tous les noms qu'il

rencontrera, mais qu'il épluche la nature de la chose nommée, et il aura de quoi se contenter, et

qu'il sache que le moyen de l'extraction de la matière, est fort caché, comme aussi, la séparation

d'icelle, mais sa nutrition, ou le moyen de la nourrir, et sans laquelle elle est inutile, est la pièce

très cachée, et aucun ne l'a jamais enseigné que par énigmes: je me suis véritablement essayé

de la décrire nuement, mais il m'a été impossible aussi bien qu'à plusieurs autres, et sans une

particulière révélation de Dieu ou une profonde méditation, ou l'enseignement d'un maître ami il

est impossible d'en venir à bout, encore qu'elle soit si facile qu'elle et faite dans demie heure pour

le plus long terme; que le recherchent ne se lasse pourtant d'étudier attentivement.

Après que les matières sont amalgamées, et à celle fin que cet amalgame soit caché aux

indignes, les Philosophes l'ont nommé notre airain, notre Or, terre de Magnésie, tout le composé:

Saches, mon fils, que notre semence est vraie Salamandre, laquelle est conçue par le feu, nourrit

par le feu, et parfaite par le feu. (Greverius)

C'est donc un amalgame, mais de quelles matières, et de quel nombre il ne le dit point, mais ci

après il en sera parlé, apprenons que ce mot Amalgame signifie amollissement, c'est donc

quelque chose dure de la quelle il entend parler, laquelle pour cacher aux ignorants (parlant

seulement aux entendus) dit être nommée airain, car l'airain ne sort tel de terre: mais est

composé, et étant composé ne retient le nom d'aucun de ses composants, mais un particulier,

aussi ceste matière retient le nom de l'accident, et le nom d'or lui est donné à cause de son

excellence, celui de terre et de Magnésie, non à cause de sa région qui est en Macédoine jointe

à la Thessalie nommée Magnésie, ni aussi de la ville dite Magnésie, en Ionie près du Méandre,

distante d'environ seize mille pas d'Ephèse, ni de cette espèce de Marcassite nommée par les

uns Magnésie, et des autres Pyrites: mais, comme il y a apparence, du nom du Magnes, ou

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

aimant, car comme l'aimant attire à soi le métal le plus crasse, aussi cette science attire à soi les

plus grossiers d'entre les hommes, qui, quoi que désireux ignorent, l'être, le commencement, le

milieu, et la fin de tout le composé, qui est la vraie Salamandre, non que ce soit cet animal ainsi

nommé , car cet animal (ni aucun autre quoi que quelques uns disent le contraire) n'est conçu,

nourri, et parfait au feu, mais cet amalgame mis au feu convenable, y engendre un fils qui par

continuation d'icelui y est nourri et parfait, non que le feu de soi même face tout cela sans

addition de breuvage et viande solide, comme quelques cerveaux vides croient, mais iceux

breuvage et viande solides mis en temps propre sont aidés par le moyen du feu à agir et pâtir, de

même que par la chaleur naturelle es corps des animaux les viandes et breuvages sont aides les

uns à agir, les autres à pâtir; et ne vois aucun nom pouvoir être donné plus propre à ce qui sort et

est produit de cet amalgame que semence, car comme d'un peu de semence traitée

méthodiquement provient une multiplication innombrable de la chose de laquelle la semence est

sortie, de même de cette matière subtile spiritueuse vraie semence de ses parents se fait une

multiplication si admirable, qu'il n'y a rien de plus grand à désirer sous la concavité de la Lune, et

soutiens que ce qui est produit et comme engendré de nouveau par icelle peut être rendu plus

excellent que les matières ou métaux dont cette semence a été sortie.

Ceste noirceur a pris en son partage mille noms; car elle est nommée feu, âme, nuée, tête de

corbeau, et cette noirceur joint l'âme au corps (Alanus).

Ceste matière, ou semence est maintenant nommée noirceur, à cause de sa couleur, et encore a

elle plusieurs autres noms, comme feu: car comme icelui dessèches les choses trop humides, de

même cette noirceur dessèche la trop grande humidité, la quelle est à l'eau philosophique

blanche et coulante, à laquelle pour ce qu'elle donne vie, est nommée âme, et pour ce qu'elle

couvre ce qu'en fin se produira, se nomme nuée: et pour ce que cette matière ou semence noire

est le principe de l'Art, est nommé tête de corbeau, et joint l'âme au corps, lors qu'étant

parachevée, sa forme ou levain est mêlé par la force et vertu d'icelle au corps mais pour ce que

ce texte est pressé, je ne me puis pas ici plus facilement donner à entendre, ce sera, Dieu aidant,

par ci après plus à propos et plus clairement.

La Pierre des Philosophes est une, mais nommée de plusieurs noms: car elle est aqueuse,

aérienne, ignée, terrestre, Phlegmatique cholérique, mélancolique, sulfureuse, et semblablement

argent vif, ayant plusieurs superfluités, lesquelles par le Dieu vivant se convertissent en vraie

espère moyennant notre feu; et celui qui sépare quelque chose du sujet croyant cela être

nécessaire, véritablement ne sait rien en Philosophie, d'autant que le superflu, le sale, *l'ord, le

bourbeux, à finalement toute la substance du sujet se parfait en corps spirituel fixe par le moyen

de notre feu, ce que les sages n'ont jamais révélé, qu'est cause que peu de gens parviennent à

cet art, croyants qu'il y ait sale et vilain. Potanus nomme ce que les devant écrivains ont nommé

matière amalgame noirceur Pierre des Philosophes, et non du vulgaire, mais c'est à autre sens

qu'Isaac, car il dit qu'on tire de la Pierre une matière subtile et spiritueuse, mais notre auteur tout

d'un plain faut dit que la Pierre des Philosophes est une, non qu'elle soit en ce commencement

Pierre, c'est à dire fixe à toute épreuve, mais il a égard à sa fin, voila pourquoi décrivant les

degrés par lesquels cette Pierre ou matière paisse il dit qu'elle est aqueuse, pour ce qu'elle est

humide, voire en faisant l'amalgame elle est coulante presque comme d'eau, est aussi aérienne

ou subtile comme l'air, et pénétrante comme lui, ignée à cause qu'elle dessèche l'humidité

superflue des métaux trop mols, et consume ce qui n'est et ne peut être rendu fixe, Terrestre à

cause de la pesanteur, Phlegmatique pour son humidité et blancheur, Cholérique pour sa chaleur

et jaunisse, Mélancolique par sa noirceur première et siccité, Sulfureuse par sa propriété à

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 13/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

séparer le brûlable, du non brûlable, Argent vif pour ce qu'elle rend son propre sang en sa propre

nature, comme l'argent vif les métaux; de ces superfluités nous en parlerons ci après au chap.

cinquième, mais cependant faut noter que cet auteur assure ce qu'il dit être véritable, et cela se

faire par le moyen de notre feu qui ne s'entend pas du feu commun clair, lucide et échauffant,

mais du notre, dit il, qui n'est autre chose que ce qu'il appelle Pierre unique, c'est à dire

homogénéisée qui ne peut être séparée en diverses parties et différences entre elles, que si

nous disons encore que par l'aquosité, et phlegme ils marquent la couleur blanche, et par

l'aérienne et la cholérique couleur jaune fin de la blancheur et commencement de la rougeur la

terrestre et la mélancolique la noirceur qui paraît en chaque commencement soit de l'amalgame,

de la nutrition, de la fermentation et de la multiplication en qualité, le tout se trouvera vrai comme

la raison et l'expérience le démontrent à qui a du jugement et des yeux. (Pontanus)

Notre Pierre s'appelle aussi grain defroment, lequel demeure seul, sans rien produire s'il ne

meurt. (Garlandius)

Cet auteur nomme cette matière subtile spiritueuse sortie des corps pierre et grain de froment

par similitude car certes si cette Pierre n'est gouvernée comme les Sages ont enseigné, elle

demeure inutile, ne produira aucune chose, et produisait ce sera en se noircissant encore

d'avantage qu'elle n'était, et cette noirceur est vraie putréfaction, car elle acquiert une puanteur

fâcheuse et un goût piquant, et en pénétrant jusque dans les narines émeut l'éternuement, mais

étant ainsi pourrie elle retire à son vrai élément duquel étant pleine et augmentée, en fin elle vient

à acquérir une couleur blanche qui est marque assurée de sa résurrection: qui l'a vue la sait, et

qui ne l'a vue la croie, car l'affaire en va ainsi.

Ceste composition de trois s'appelle pierre bénite, minérale, animale, végétale, pour ce qu'elle

n'a aucun nom propre; minérale, pour ce qu'elle est composée de minéraux, végétale, pour ce

qu'elle vit et croît, animale, pour ce qu'elle a âme, esprit et corps, comme les animaux, elle est

nommée autrement noir puant, pour ce qu'elle a le ventre noir, s'appelle aussi Chaos ou origine

du monde, ou masse confuse, mais nous l'appelons terre. Et aussi notre eau est nommée du

nom de toutes feuilles d'arbres, de verdeurs, pour décevoir les fols: s'appelle aussi eau bénite,

tempérance des sages; vinaigre très-fort, corps qui se dissout, gomme des Philosophes, chose

vile, chose chère, corps dur et noir, mol et clair, exaltation d'eau angle de l'oeuvre: Et faut noter

que le père et la mère de la pierre sont nommés Soleil et Lune en la composition de l'élixir, qui

après en l'opération de la pierre sont nommés, terre ou nourrice. (Arnaud)

Tout ce qui a un nom propre par lequel il est connu, n'en a besoin d'un autre pour en donner

connaissance; mais ce qui n'en a point, et qu'on veut donner ou à connaître, ou à entendre a

besoin ou de nom, ou de la description de son être et de son effet: C'est pourquoi cet Auteur dit,

qu'à cause que cette matière ou composition de trois n'a point de nom propre, l'on lui en attribué

plusieurs, comme sont chaos ou masse confuse, d'autant que cette amalgame n'est ni or,

n'argent, ne mercure, mais tous trois, et origine du monde, pour ce que d'icelle les quatre

éléments, ou quatre couleurs sortent, lui donnant le nom particulièrement de Terre, comme

appui, fondement, et nourriture, du poulet des Philosophes. Or ce qu'il a nommé Terre,

maintenant il nomme Eau, laquelle, dit-il, prend encore le nom de toutes feuilles, arbres, et

verdeur. Et Pourquoi? pour, dit-il tromper les ignorants, qui peut être adapté à ce que notre

Seigneur Jésus-Christ a dit, qu'il ne faut pas semer les perles devant les pourceaux, et comme il

est porté en Esdras, l'Ange Uriel lui disant qu'il publiât une partie des livres qu'il lui dictait au

commun peuple, mais l'autre partie laquelle était la plus petite aux entendus et sages: toutefois

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 14/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

sans m'arrêter à cette tromperie, je dis que comme les feuilles couvrent les fruits étant encore

aux arbres ou plantes, de même sous ces feuilles ou noirceur, laquelle nageant par dessus la

masse ou composition, n'est pas plus épaisse, qu'une toile d'araignée, la fin et fruit désiré,

recherché, et attendu est caché, dit encore comme véritable, qu'en la première opération par le

moyen du feu bien régi et administré, au milieu et au dessus de notre mer, s'élèvent comme

arbres et feuilles, desquelles le soufre, l'argent vif, double, l'eau permanente et la terre tombe.

Mais pourquoi, Eau bénite? c'est qu'elle chasse l'impureté des métaux; comme on dit que fait

l'eau bénite les diables, mais plus véritablement l'une que l'autre, et Tempérance des sages, pour

ce qu'il faut observer un poids, un nombre, qui n'excède trois, et une mesure, ou vaisseau

proportionné et la matière, ce qu'un ignorant ne peut comprendre ni entendre, aussi peu que,

vinaigre très-fort, duquel (simplement pris) les ignorants se servent pour dissoudre leur matière,

sans croire et savoir, que tout ce qui se mêle, donne autant de communication de son être,

comme il en reçoit de ce avec quoi il est mené et que la vertu séminaire imprime les forme;

essentielles dans le recevant, ainsi que de l'engendrant naturellement est imprimée la forme

spécifique: Car d'un cheval est engendré un cheval, et non un singe; et que le dissolvant

communique sa nature à ce qui est dissout. Or notre vinaigre dissout de dissolution vraie, délie et

sépare l'impureté de la pureté des métaux, dits impurs et imparfaits: Corps qui se dissout, pour

ce que la matière étant en corps, est dissoute par icelui vinaigre et gomme des Philosophes, pour

montrer que ce n'est gomme commune, mais que ce même vinaigre assemble tant avant la

dissolution qu'après icelle, ce qui est homogénéisée en cette composition, laquelle est corps dur

et noir, rendue telle par le feu propre, et par la patience étant auparavant molle et claire, et par

l'ordre requis faite exaltation d'eau, c'est à dire plus excellent et de beauté et de bonté et de

valeur, et enfin devenant l'angle de l'oeuvre: Car jamais nul n'est parvenu, ni ne parviendra à la

fin de cet oeuvre si excellent sans cette composition, aussi peu qu'il est possible faire aucun

ouvrage sans angle: Mais voici un avis non méprisable, comme celui d'un Pythie homme savant,

et sage, qui n'a que sentences graves. Note, dit- il, que ce qui est appelé en la composition de

l'élixir Soleil et Lune, en après en l'opération de la Pierre s'appelle terre ou nourrice. Il ne faut

faire aucun doute que ce Soleil et Lune ne soient l'or et l'argent, comme il se verra par ci après

par plusieurs témoins: Mais que veut-il et dire par Elixir, nous le verrons au chap. 3. avec la

distinction familière. Apprenons cependant par préambule, que cette matière étant blanche ou

rouge est nommée Enfant, d'autant qu'elle est ou volage volatile, et que les Philosophes disent

qu'elle doit être nourrie de sa terre, à savoir la blanche de la blanche, qui est l'argent, et la rouge

de la rouge, qui est l'or. Or écoutons Riplée qui nous épaule, oyons le donc.

Notre matière de laquelle nous avons besoin pour notre œuvre, et à laquelle le Soleil, et la Lune

doivent être résolus, n'est point le hyle ni le chaos, mais la première matière plus prochaine,

laquelle est nommée sperme procédant des animaux, des végétaux semences, et des minéraux

soufre, et argent vif, c'est à dire ou entendre des Philosophes. Notre pierre a des noms presque

infinis, car elle est nommée du nom de toute chose noire, et lorsqu'elle est blanches ou rouge, du

nom de toute chose blanche ou rouge, et à cause qu'elle est luisante, elle a des noms propres, et

toutefois ce n'est qu'une même chose, (Même auteur) l'airain du commencement qu'il se cuit se

et fait eau, s'épaissit toujours en se cuisant, jusqu'à ce que la pierre soit plus excellente que tous

les métaux, qui est la cause qu'elle s'appelle pierre des Philosophes. Que si tu l'appelles eau, tu

dis vrai, si tu le nies, tu ne mens point: prends-toi donc garde d'être trompé par la diversité des

noms. Quand on les cuit sagement ils se font un, et est nommée de plusieurs noms, lors que le

rouge se fait il est nommé fleur d'or, levain et orpiment, tandis qu'il demeure cru, s'appelle plomb

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 15/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

d'airain, verge et l'âme de métal: or on appelle l'airain, monnaie, et la noirceur est appelée plomb

des Philosophes. (Riplée)

Riplée suit la façon de parler d'Arnaud et Hortulan, disant notre pierre, mais il ajoute de laquelle

nous avons besoin pour notre oeuvre; Ce ne sont donc plusieurs matières, mais une, à savoir

celle, en laquelle le Soleil et la Lune ont été réduits par le moyen du Mercure; mais que le

Lecteur et studieux en cette pénible recherche se contente pour une fois que notre Soleil, Lune,

et Mercure ne sont pas l'or, l'argent, ni l'argent vif vulgaires, car ces vulgaires sont morts: mais

les nôtres quoi qu'ils soient sortis d'eux sont vifs, et de la façon de cette extraction, j'en parlerai

en temps propre. Cependant apprenons que cette matière ne doit être réduite au hyle ou invisible

et imperceptible aux sens extérieurs, ni aussi au chaos composé de matières hétérogènes, mais

bien en matière plus prochaine, laquelle est homogénéisée, à laquelle on approprie divers noms:

(comme a été dit ci-devant, et sera encore dit ci après, s'il plaît à Dieu) mais avec addition

ordinairement de notre ou des sages, ou des Philosophes; pour preuve de quoi il dit, notre

matière, notre pierre, et non matière, ou pierre simplement, se mettant par ce mot notre, au

nombre de ceux qui ont su la composition de cet oeuvre admirable, de quoi il parle, comme le

Maître au disciple, lequel il avertit avoir des noms infinis, et auxquels il ne se faut totalement

arrêter, vu que par tous iceux n'est entendu qu'une même chose. L'airain donc, duquel il nomme

toute la matière ou composition se cuisant se fait eau: or cette eau est entendue en trois façons,

ou lors que tout le composé est liquide, ou lors qu'il est poudre impalpable et noire, ou lors qu'elle

a acquis la blancheur; en toutes lesquelles elle est volatile en partie, et en partie vitrifiante. Je dis

et assure volatile et au noir, et au blanc, et au jaune, et au rouge, ne pouvant être arrêtée sur le

feu; que par sa mère au blanc, et par son père au rouge, Car le jaune est la fin du blanc, et

commencement du rouge, voila pourquoi il ajoute que cet airain s'épaissit toujours en se cuisant,

par l'ordre entendu qui l'élèvera à un degré éminentissime, mais plus excellentissime, que ces

Eminentissimes qui ne peuvent communiquer leur splendeur à autrui, sans diminuer la leur; Mais

cet airain communiquant son éminentissime pourpre à ses inférieurs se rend encore et plus

désirable, plus recherchable et plus admirable en toutes choses; si qu'étant en si haut degré de

perfection duquel il ne peut jamais déchoir, il acquiert le nom de Pierre des Philosophes, ou

sages; que si alors on le dit eau on dira vrai (par propriété) si on dit le contraire, on ne mentira

point, (par similitude) avertissant charitablement de ne s'arrêter à la diversité des noms, pour

s'être trompé. Or, dit-il quand on les cuits sagement, ils se font un. Ils sont donc plusieurs, et pour

le moins trois, desquels deux ne s'accorderont jamais pour être l'un chaud et sec, l'autre froid et

humide, que par le moyen, et l'entremise d'un tiers ami de l'un et de l'autre, qui les peut unir et

lier tellement, qu'ils seront à jamais inséparablement un, et c'est un est alors (étant rouge)

nommé fleur d'or, mais auparavant étant noir était nommé plomb des Philosophes, et non le

commun, comme plusieurs ignorants croient, et duquel plomb qu'ils nomment mal à propos

Saturne, ils veulent extraire l'argent vif, qu'ils nomment aussi, et *ignoramment Mercure. L'auteur

des axiomes, dit: Nous appelons tout le composé, notre plomb, lequel prend sa splendeur du

Soleil et de la Lune, que si tu ôtes aux dits Soleil et Lune leur splendeur, ils demeureront une

terre de peu de valeur, qu'on ne pense pas qu'il faille ôter et tirer la couleur jaune de l'or, et la

blancheur de l'argent, comme plusieurs se figurent, ceci va et s'entend d'autre façon, comme se

pourra voir ci après.

Le Soleil, ou or est nommé par excellence corps métallique, d'autant que les autres métaux n'ont

encore atteint cette perfection, à laquelle toutefois ils peuvent parvenir. (Vogelius)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 16/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Quoi que le Soleil porte de l'or, si est-ce que notre auteur comprend l'un avec l'autre pour même

chose, laquelle il dit être appelée par certaine excellence corps métallique, à laquelle peuvent

parvenir, c'est à dire après être dépurés, fixes et teints les autres: que si on veut considérer ce

mot de métal, on trouera que ce mot métal en Grec vient du verbe metallo ou metallefuo, qui veut

dire fossoyer, ou rechercher, ou selon quelques uns de para ta meta ta alla esfrisqueste, qui

signifie de difficilement trouve-on une veine de métal, qu'on n'en trouve une autre tout proche, la

propriété donc que ce Soleil ou or vrai métal, est que par lui tous les autres métaux nommés

imparfaits, peuvent acquérir cette perfection, à savoir devenir argent ou or, pour ce, comme j'ai

déjà dit, qu'ils peuvent par icelui être dépurés, fixes et teints; Ce qui ne peut être fait par aucune

autre façon, quoi que tous les charlatans, coureurs, faux monnayeurs, extracteurs de Mercures,

et teintures de métaux, disent.

L'Huile n'est autre chose que le limon. Tous les métaux nageant sur la menstrue par la

dissolution d'iceux, et s'assemble sur son eau, de telle façon, qu'ils ne se mêlent point, mais le dit

huile nage au dessus se congelant en forme d'une subtile peau de diverses couleurs, et cette

huile s'appelle aussi eau, levain. Huile, teinture, or, âme, onguent des Philosophes, par lequel

tout le magistère se parfait, souffre, lumière, alun, gomme, sang, levain, notre terre, esclave,

teinture: d'autant qu'il colore et teint la terre nettoyée et pure de toute saleté: huile, pour ce qu'il

demeure après la teinture sur les corps, de même que l'huile sur le drap: Ame, d'autant que

comme par l'âme tous les animaux et végétaux vivent, croissent, végètent et multiplient: de

même la pierre physique est parfaite et lui adjoignant l'âme se fait belle, resplendissante, se

nourrit et croît: levain, d'autant que comme le levain aigrit la pâte, et la convertit à sa nature, de

même cette huile rend toute la pierre en sa nature. Or, mais non vulgaire pour ce qu'il n'est plus

solide comme auparavant, mais atténué et spiritueux, ce qu'il faut aussi entendre de l'Argent.

Onguent, d'autant que comme les graisses et les onguents ramollissent et rendent les choses

auxquelles ils sont appliqués lubriques ou glissantes, semblablement cette huile ramollit les

parties dures de la pierre, adoucit les aspres et les rend coulantes. Soufre, pour ce qu'il agit en la

matière la congelant et figeant à forme de soufre. Lumière à comparaison de l'âme, laquelle

illumine le corps. Alun par la similitude des teinturiers, qui à la teinture de leurs draps usent de

l'alun. (Vogelius)

La matière simple est le corps dissout à la différence du corps dur et solide, les éléments des

Chimiques sont dits composés, d'autant qu'ils ne cherchent pas les simples (desquels ils ne

faisaient aucune génération) mais les composés desquels l'un domine toujours sur les trois qui lui

sont joints, comme ils appellent eau ce en quoi les qualités de l'eau domine, à savoir froid et

humide. (Même auteur)

Les Philosophes appellent le soufre parfaitement nettoyé, purifié, et blanc, terre foliée. (Vogelius).

Notre auteur ayant dit huile, dit que c'est, pour marquer aux studieux, que ce n'est huile commun,

brûlant, et flambant, et éclairant: mais la façon comme cette huile, ou limon est fait, et de quoi il

n'en parle point (il dit seulement qu'étant fait, il ne se mêle point avec ce de quoi il est fait, mais

qu'il s'assemble sur son eau ou menstrue qui a dissout la matière, laquelle étant séparée et

amassée est dit eau, donc déjà a été dit, et levain à cause que cette noirceur ou limon onctueux

convertit cinquante fois autant qu'il pèse du dissolvant, par le moyen duquel il a été engendré,

sans lequel tout artiste travaillera en vain, pour ce que sans lui le magistère ne peut être ni

commencé, ni parfait, et lequel soit en son commencement, milieu, et fin a une milliasse de

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 17/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

noms, expliquant la raison d'une partie d'iceux, et laissant l'autre partie à rechercher aux

studieux.

Presque tous les rechercheurs en cette étude alambiquent leur esprit à alambiquer, décomposer

et réduire, disent ils, leurs matières en quatre éléments simples, desquels ils disent être

composés, et puis de tels éléments simples rejoints ils doivent faire des miracles: mais ces

miracles sont le contraire de Dieu, qui de rien, c'est à dire, d'aucune matière visible et palpable, il

fit tout ce qui est et visible et palpable. Mais ces curieux grossiers, de toutes choses ils font rien,

accomplissant par ce moyen le dire mal entendu des Philo-chimiques qui commandent de réduire

ce de quoi on tire la matière nécessaire en son premier être (entendant plus prochain et non

éloigné) qui est la matière simple, laquelle procède du corps dissout, laquelle dissolution, ou

anéantissement est très mal entendu de ces grossiers opérateurs; Cette dissolution est la vraie

quadrature du cercle réduite au triangle, en la ligne et au point indivisible ce point contenant

autant en son indivisibilité, que faisait la ligne, que le triangle, que le quadrangle, et que le cercle

sans séparation manuelle d'aucune chose, mais seulement attraction de nouvelle qualité l'une

après l'autre. Ce cercle est une chose parfaite à laquelle la nature ni l'homme ne peut ajouter ni

diminuer, le seul entendu et docte en cette science (je dis science, car elle se recherche et désire

par soi même) la sait mener à un degré dans lequel il montrera plus pleinement sa vertu et de ce

degré qui est le quatrième ou quadrature, il descend au troisième du troisième au second nommé

ligne, et du second ou ligne au premier ou point qui est indivisible, et de cet indivisible il se

surhausse, montant jusqu'au septième, d'icelui au plus bas, et du plus bas au quatrième, dans

lequel il s'enflamme de telle façon, que sa couleur intérieure et extérieure devient comme un

rouge obscur, mais éclatant et brillant. Les éléments donc des Chimiques sont dits composez:

car s'ils ne l'étaient, ce qui a été dit n'en pourrait sortir, et la variété des noms de cette matière

simple a été donnée pour deux raisons principales: la première, c'est à cause des changements

qui adviennent étant tantôt liquide, tantôt un peu plus ferme, tantôt sèche, tantôt arbre, tantôt

poudre, tantôt graisse et nageant, tantôt pesante et allant au fond, tantôt volatile, tantôt congelée,

tantôt fixe, tantôt se nourrissant de son propre lait, tantôt de son corps blanc ou rouge, tantôt

noire, tantôt blanche, tantôt jaune, tantôt rouge l'autre est pour arrêter les bêtes aux chardons,

qui veut lent jouir d'un si grand bien sans se peiner: les Dieux, disent les anciens, vendent leurs

biens par la sueur, et la véritable science ne s'acquiert pas à dormir.

Non jacet in molli veneranda sciencia lecto.

Ipsa, sed assiduo parta labore venit.

La domination donc de chacune des qualités susdites est cause de la diversité des noms: car

étant liquide cette matière est nommée du nom de toutes les choses liquides, étant dure, du nom

de toutes choses dures, étant frangible, du nom de toutes choses frangibles, noire, blanche,

jaune, rouge, volatile, fixe, entrante, teignante, purifiante et fixante, du nom de toutes les choses

qui sont aux sens communs dures, frangibles, noires, blanches, jaunes, rouges, volatiles, fixes,

entrantes, teignantes, purifiantes et fixantes. Que le rechercheur avise donc bien avant que se

mettre à travailler, d'entendre les mots et noms propres de l'art, à celle fin qu'il ne perde ni son

temps ni son argent.

Notre eau s'appelle eau de vie, eau sereine, eau perpétuelle, et a mille autres noms, d'autant

qu'elle donne vie aux corps morts, et rend claires et nettes les choses sales et sordides, eau

perpétuelle, pour ce qu'elle fait durer les corps qu'elle touche et même à perfection. Tandis que

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

l'ouvrage est cru, il est nommé notre argent vif, eau permanente, plomb, crachat de Lune, étant

cuit s'appelle argent magnésie, soufre blanc; étant rouge s'appelle orpiment, corail, or, levain,

pierre, eau luisante de céleste couleur, trouvé par tout, à cause de la participation des éléments;

nommée du nom de toutes choses, pour cacher sa nature; très- vile, à cause de sa putréfaction,

et très-cher à cause de sa vertu, les Philosophes ne se souciant point des noms, mais seulement

par iceux ils donnent à entendre les choses. (Arnaud)

Notre pierre est dite naturelle, d'autant qu'elle est trouvée naturellement, et qu'elle a les quatre

qualités des éléments, elle est froide et humide, à cause de la Lune et Mercure, et à cause du

Soleil est chaude, et sèche, elle est dite animale, pour ce qu'elle est rouge comme sang, et non

qu'elle se face de sang: Herbale, pour ce qu'elle a une âme vitale ou multipliable, et s'appelle

serviteur rouge. (Même auteur)

Par le premier texte que nous pouvons nommer corollaire, il se preuve que les Philo-chimiques

se servent ordinairement presque de ce mot notre, ils distinguent ce de quoi ils parlent avec ce

que par ce nom le vulgaire entend la raison pour laquelle ces noms sont donnés, est assez

expliquée: Or le suivant dit, Tandis que l'ouvrage est cru, voici une pierre d'achoppement,

laquelle fait broncher plusieurs lourdauds, qui pour ce cru vont chercher par les mines des

métaux la matière, disent ils, commencée, mais encore crue des métaux: mais cette matière a

elle quelque propriété avec l'argent vif, l'eau permanente et plomb ? ô court voyant et oyant

prenez vos lunettes et cornets à oreilles. Notre ouvrage est nommé cru, tandis que les matières

qui le composent sont encore entières, et qui n'ont encore rendu leur semence, mais icelle

rendue est nomme argent vif, et eau permanente pour la même raison que cette dite au premier

texte, et plomb pour deux raisons, l'une à cause de sa couleur, et qu'elle nage par dessus le

Soleil, la Lune et le Mercure, et n'entend point par ces noms or, argent, ni argent vif communs qui

sont morts, et ne peuvent être employés utilement en notre ouvrage; Je dis ceci à celle fin

qu'aucun ne se trompe, comme ce grand Opérateur qui attachait son vaisseau contenant sa

matière au haut d'un pilier à découvert, pour y recevoir l'humidité, laquelle il nommait crachat de

la Lune, et le jour l'ardeur du Soleil. Or notre Auteur ne dit pas, c'est le crachat de la Lune, mais

est nommée crachat de Lune, et ainsi des autres. Or pour ce que plusieurs après avoir fagoté

diverses pièces sans profit, que de la légèreté de leurs bourses, ils se font enfin résolus

d'attendre patiemment la révélation d'en haut, croyant que comme l'Ange Uriel vint éclaircir

Esdras des visions qu'il avait vu, auquel il découvrit aussi cette poudre de laquelle il dit au chap.

8. du 4. livre, qu'un peu d'icelle fait beaucoup d'or: de même ce bon Ange leur dessillera les yeux,

leur ouvrira les oreilles et mènera par la main au chemin désiré: car ils s'estiment d'aussi bonne

maison, et aussi bien hommes qu'était Esdras, vu que leurs pères étaient sortis de même tige, et

dans l'Arche de Noël aussi bien que les autres bêtes; et contre ce qui est porté par notre texte, à

savoir qu'elle est trouvée naturellement, ils disent que notre pierre est dite naturelle, non qu'elle

le soit, mais super-naturelle, pour ce qu'ils ne la peuvent trouver par leurs ignorances, l'ayant

cherché dans les nombres, dans les figures, dans les mots sacrés, dans le Cantique des

Cantiques, dans l'Apocalypse tirants toute l'Ecriture S. par les cheveux (comme on dit) témoin

Khunrath Lips. en son Amphitheatre Sapientiae aeternae, et Guillielmus Mennens en son

Aureum vellus, qui veulent que Moïse, et les autres Prophètes aient décrit l'oeuvre philosophique

chimique sous les écorces de leurs écrits, or, disent-ils, Salomon l'a eue, et par icelle il a eu de

quoi bâtir le Temple, et faire cette grande dépense, de laquelle la Reine de Saba a été

émerveillée, et je leur demande, si Salomon l'a eue, et si par elle l'on fait des montagnes d'or

pourquoi. Apres que ses navires ont été rompus qu'il n'a plus été bonne intelligence avec le Roi

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de Tyr, et n'a plus envoyé en Ophir, a il été contraint pour ne déchoir de son grand lustre, de faire

de grandes impositions sur son peuple ? Certes j'admire comment se peut-il faire que des

personnes s'estimant si sensées ne regardent de plus près, sans s'amuser de faire tirer aux

crocheteurs trouvés à la grève, rousseaux jeunes et les plus joviaux et robustes, quantité de

sang qu'ils font distiller et re-distiller, se faisant accroire que la fève est dedans ce gâteau sans à

la fin du jeu y trouver que l'effet de leur rêverie, si de chacun sort son semblable, le métal ne peut

sortir du même métal, et d'un imparfait un parfait. Epluchez ces mots dorés et véritables, et vous

pourrez vous faire plus intelligents. Dieu vous en fasse la grâce. Amen.

A Cause de la diversité des degrés, le Mercure a divers noms: car lors qu'il est froid et humide il

s'appelle âme, étant secs s'appelle esprit, étant plus cuit et fixe, s'appelle corps, il se fixe et fait

volatil par grande décoction, les Philosophes appellent Soleil frère du Mercure, et la Lune sa

soeur. (Même auteur Desiderable)

Ma mère, dit la pierre des Philosophes, est l'argent vif, en suite de ce, le vent la porte en son

ventre, c'est à dire l'argent vif aérien, qui aussi est nommé vinaigre très- fort, eau forte, venin

teignant, lait virginal, fontaine de vie, feu brûlant. (Même auteur)

La pierre est nommée Saturne: d'autant que comme Saturne est la plus haute planète, de même

notre pierre est la plus haute et précieuse de toutes. (Même auteur)

L'eau a quatre principales couleurs, noirceur de charbon, jaune comme l'Emerillon, rouge comme

le Rubis, blanc comme la fleur de lys, la couleur jaune est nommée eau, La noirceur air, la

blancheur terre, et la rougeur feu. (Même auteur)

En la pierre l'argent vif c'est la matière, et le soufre la forme. (Même auteur)

Les Philosophes ont appelé toute la composition terre blanche, quand elle est blanche, et terre

rouge quand elle rouge. (Même auteur)

Le Mercure, dit notre Auteur, a divers noms, il ne faut pas estimer qu'il entende ceci du vulgaire

qui ne reçoit point étant seul aucun autre degré que de clair et coulant quelque feu qui le

poursuive, ou dans lequel il soit mis. C'est donc du philosophal qu'il entend, auquel on attribue

autant de noms qu'il y a de choses au monde, et notamment âme pour la force qu'il a d'animer

les corps des morts: mais cette âme ne montrera point sa force, si elle n'est jetée dans son

propre corps, qui est le corps duquel elle a été extraite, et ce corps est moitié Soleil et moitié

Lune, un chacun fournissant du sien ce qu'il a de plus subtil et substantiel, que les uns nomment

sperme, les autres mercure, les autres soufre, et de divers autres noms, et en ce sperme ils sont

faits homogénéisées, c'est à dire un, et de cet un, duquel tous les Philo-chimiques parlent et

entendent, disant n'avoir besoin que d'une matière, laquelle il faut tirer de sa minière pure et

nette, laquelle il faut conjoindre avec sa propre eau par le feu d'amitié, et cette matière a pour

mère le soleil et la Lune, qui l'ont engendrée par le moyen du vent qui l'emporte avec soi, et s'en

couvre comme d'un crêpe ou manteau, empruntant le nom de vinaigre, et les autres noms à

cause de ses actions, et il faut aussi noter, que lors qu'il est dit que l'argent vif est la matière, il

faut entendre de ce sperme cuit en blanc ou en rouge, et qui est encore et sera toujours volatil,

jusques à ce que le soufre, qui est le Soleil, ou la Lune lui soit ajouté, alors il dit avoir sa forme,

tellement que cette matière a demeuré un fort long temps sans forme, contre la doctrine des

communs Philosophes qui n'admettent aucune matière sans forme; Alors donc que cette

composition de la matière, et de la forme est unie, elle est nommée terre blanche, ou terre rouge

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

selon sa couleur advenue: cependant qu'aucun ne soit si mal avisé de joindre et cuire l'argent vif

et le soufre communs ensemble, car ils n'auront de ce mélange que ce qu'on nomme

communément cinabre. Même j'avertis de ne mêler avec ce cinabre rompu en pièces l'argent

commun limé les cuisant fermés dedans un vaisseau de verre cuite, au feu commode par huit

jours, car j'assure que le profit ne sera que la perte de dix pour cent, comme la coupelle vérifiera,

je le sais pour l'avoir vu faire à un mien ami et contre mon opinion, laquelle fut surmontée par les

ferments et assurances d'un qui se disait fort entendu et expert en cette science, qui ayant fait

limer deux cents ducatons, les mêla avec autant pesant de cinabre, et au bout de huit jours de

cuite, le tout étant refroidi fut versé dedans un vaisseau: véritablement ledit argent limé fut

retrouvé étant pesé en son même poids, et le cinabre augmente en poids d'environ vingt onces,

tellement que ce grand entendu me regardant dit, hé bien que dites-vous ? alors sans lui

répondre, je dis à l'Orfèvre s'il voulait acheter cet argent que lui même avait limé, à quoi il

répondit, il est vrai que je l'ai limé, mais l'ayant limé il était blanc, et maintenant il est fort noir,

nonobstant je l'achèterai l'ayant fondu, ce qu'ayant fait sur le champ, et jeté en lingot il trouva son

lingot diminué d'environ vingt-deux onces de son premier poids, et fort bas à la touche, et ayant

fondu le cinabre qu'on disait être augmenté de vingt onces en poids, fut trouvé le tout ne peser

qu'environ neuf onces, et si le tout cuit été mis à la coupelle, la diminution en aurait été beaucoup

plus grande, et voila comme ce grand Docteur fut confus par la preuve, tellement que le cinabre,

le vaisseau, le charbon furent perdus, et l'argent diminué, et en prix et en poids, de quoi Trévisan

avait déjà donné avis dans son Opuscule parlant des clous du cinabre qu'on faisait à Paris.

Les Philosophes ont nommé la terre (Trévisan) corps, et os d'icelle, d'autant qu'icelle restreint le

composé, et empêche les éléments fluides, de leur crue fluide ayant avec soi le feu

symboliquement en siccité. Or ils ont dit que l'eau, et l'air sont esprits, pour ce qu'iceux sont

éléments humectant et dissolvants la terre, appelant l'air et le feu Ame, pour ce qu'ils meurent,

digèrent et parachèvent tout le composé. Note cependant que celui qui dit Ame parle

métaphoriquement, comme de même est entendu de l'esprit, non comme étant végétatif, ou le

corps comme forme formante, comme et tel qu'il se trouve aux hommes et autres sensitifs:

partant les dits Philosophes ne doivent être entendus selon la lettre, mais selon la possibilité de

la nature.

Si on met une mesure d'eau dessus une même mesure de cendres, icelles arrêterons la fluidité

de l'eau par leur siccité, c'est ce que Trévisan nous dit ici nommant la terre corps et os d'icelle,

laquelle empêche le vif argent, mercure et autres éléments chimiques de couler non seulement

sur la superficie plaine, mais mêmes aux preuves ordinaires, c'est à dire, de s'en aller ou à la

simple fonte, ou à la coupelle, pour ce que cette terre est chaude et sèche symbole du feu, et

partant dessèche l'humidité de la matière; Le reste est assez clair, et assez éclairci par ci devant.

Prends l'air très-pur, le feu coloré, et l'eau (Un vieux manuscrit) rayonnante, et mêles les. Notre

fumier est argent vif, et est ainsi appelé, pour ce que son humidité naturelle (à raison de son

onctuosité) est longuement conservée de la putréfaction par sa chaleur propre. Or les

Philosophes ont attribué plusieurs noms à la matière, et cause des divers degrés de cuite, car le

Mercure étant froid et humide, est nommé Ame, lors que le feu a consumé son humidité, et

qu'icelui Mercure est sec, est nommé esprit, et d'avantage lors que par plus grande décoction est

fixe, est nommé corps, et ainsi une même chose est nommée de trois divers noms. D'un vieux

manuscrit.

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Cest Auteur est assez clair, montrant que la composition qu'on nomme communément Pierre des

Philosophes est faite d'air très- pur, qui est Mercure, de feu coloré, qui est le Soleil, et de l'eau

rayonnante, qui est la Lune, et par ces trois, comme j'ai dit, ne faut entendre l'argent vif, l'or et

l'argent vulgaires, mais ceux connus et entendus par les philo-chimiques communément

Philosophes.

La dissolution des corps est double, à savoir en mercure, et en mercuriale, la première est pour

les particuliers, la seconde fatuorum, pour les universels, la première n'est autre chose qu'une

résolution, la seconde par putréfaction du corps et de l'esprit en l'humidité. Or la putréfaction c'est

la solution et séparation de toutes les natures liées l'une avec l'autre. (Correction des fols)

Voici un Maître qui en apparence parle d'une façon dissemblable aux autres, quoi que non:

disant que la dissolution des corps est double, Nous avons déjà dit que la dissolution est la

séparation des parties ou de la vertu des corps, comme d'un arbre qu'on sépare en écorce, en

tronc, en feuilles et autres parties, et d'icelles mêmes on en tire par l'alambic ou feu l'eau, l'huile,

le sel et la terre; la première dissolution nécessaire pour cet ouvrage, est en mercure, c'est à dire

en noirceur, ou si mieux on aime, en matière liquide à laquelle sont réduits le Soleil et la Lune par

l'amalgame du mercure premier, qui n'est en tout qu'une confusion ou mélange commun, par

lequel on vient à ce Mercure second ou Saturne premier, par l'aide d'un petit feu, et cette solution

est seulement des particuliers, à savoir pour le Soleil et pour la Lune qui doivent donner ce noir,

mais la seconde dissolution, qui est en Eau mercuriale, non mouillante, ni fluente (comme

plusieurs croient, et comme nous avons dit ci devant, est matière blanche, ou rouge, laquelle est

pour les universels, lesquels il dépure et rend en blancheur ou rougeur brillante et permanente.

La première n'est donc autre chose qu'une résolution simple des corps du Soleil et de la Lune

par le moyen du Mercure (et aidé d'un feu propre) et leur semence, soufre ou teinture, et la

seconde est une putréfaction, ou mélange parfait de la noirceur tirée des dits Soleil et Lune avec

le mercure Philosophique, qui donne à cette noirceur qui est poudre impalpable, sèche et

onctueuse, ingrès et entrée dans les métaux qu'on veut purifier. Or la putréfaction n'est autre

chose que la solution ou séparation de toutes les choses liées l'une à l'autre, ce qui sera facile

d'entendre, si; nous prenons garde aux autorités ci dessus alléguées, car tous les auteurs disent,

que par le moyen du feu le corps qui était humide et noir, se fait blanc et sec, et en après rouge

et fixe: l'humidité donc qui était liée avec le noir, se dessèche, et le noir qui cachait la blancheur

se retire et disparaît et le blanc qui couvrait le rouge, et qui n'était que desséché disparaît au

paraître du rouge, tellement que dans un même vaisseau très-bien clos, l'humidité est

desséchée, et la siccité est fixée, le noir est blanchi, et le blanc est rouge sans aucune séparation

ni de parties, ni d'éléments (mais seulement addition de son principe ou plus prochaine matière)

comme plusieurs estiment, ce qui sera traité ci après encore plus clairement avec l'aide de Dieu.

Le laton est un corps composé du Soleil et de la Lune, ou c'est l'airain avec le mercure. (Livre

intitulé le son de la trompette)

Le soufre est un corps imparfait avec lequel il faut joindre le levain, et celle fin qu'il s'engendre un

semblable à soi et soit élixir.

Le levain est nommé corps. (Même auteur)

Le mercure vulgaire est dit esprit, le mercure des corps est dit âme, et l'esprit ne se joint point au

corps que par le moyen de l'âme, comme aussi l'âme ne se joint point au corps que moyennant

l'esprit. (Même auteur)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 22/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Durant le régime, et premièrement lors que la pierre est noire, elle est appelée terre Saturne, et

du nom de tous corps noirs et terrestres, quand elle se blanchit, s'appelle eau vive, et de nom de

toutes eaux, sels, aluns, et choses ayant blancheur, étant jaune sublimée et subtilisée, alors on

l'appelle air, huile jaune, et du nom de toutes choses spiritueuses et volatiles: puis étant rouge

s'appelle ciel, soufre rouge, or, escarboucle, et du nom le toutes choses rouges précieuses et

belles tant des animaux, pierres, que plantes. (Même auteur)

Notre Auteur nous apprend, que ce que les Philosophes nomment laton, est rien de commun, ni

de composé, comme plusieurs se *fantasient, mais comme le cuivre rouge étant fondu avec la

calamine ou calamite, il perd sa rougeur et devient jaune, de même le laton des Philosophes qui

est un corps composé de Soleil, et Lune, qu'il nomme airain avec le Mercure, perd son lustre,

voire son nom; n'étant ni or ni argent, ni Soleil, ni Lune, mais tout, car le premier à savoir le laton,

n'est autre chose que l'union des deux corps, mais le second qui est d'airain, c'est le corps prêt à

dissoudre, qu'on n'estime donc que ce soit un doute, quand il dit ou, car c'est comme s'il disait, le

laton est ce que tels ont dit et nommé de tel nom, et non d'un tel: Mais voici une question avec

peu de difficulté, à savoir si le soufre, et le laton, sont choses différentes, à quoi on peut

répondre, que le laton est la composition, et comme la minière d'où fort le soufre, et le soufre est

ici pris non pour la noirceur, mais en la blancheur ou rougeur à laquelle (pour ce qu'elle est

encore volatile) il faut joindre le levain, c'est à dire le Soleil ou la Lune, comme il se verra ci après

en son lieu propre or pour éclaircir encore mieux les difficultés, il ajoute, Le mercure vulgaire est

dit esprit, et le mercure des corps qui est la matière propre si souvent dite qui se blanchit et

rougit, est dit âme, et cet esprit ne se joint au corps, c'est à dire, l'argent vif joint à cette poudre

notre, blanche et rouge, ne s'attache point à icelle poudre, que moyennant l'âme qui est la

dessiccation et fixation, et la dessiccation et fixation ne se peut faire j'entends fixation de la

matière blanche ou rouge que moyennant le Mercure, qui opère au commencement, au milieu et

à la fin noircissant, blanchissant, jaunissant et rougissant, avec le feu convenable, le laton. Le

reste est facile à entendre.

La Magnésie est toute cette mixtion de laquelle notre humidité est extraite laquelle s'appelle

argent vif. (Livre intitulé Ludus puerorum)

Voici la preuve de ce que nous avons dit ci dessus, à savoir que les philosophes ont nommé

toute la composition (première j'entend du Soleil, Lune et Mercure) Magnésie de laquelle notre

humidité (laquelle n'est autre chose que notre mercure) est extraite, et laquelle à cause de son

humidité et facile exhalaison, est appelée argent vif, aussi n'est ce qu'argent vif, fait par l'argent

vif et extrait de l'argent vif, nourri de l'argent vif, et arrêtant l'argent vif.

Ne te soucie guères des mots des Philosophes modernes ou anciens, parlant de cette science,

d'autant que tout l'art consiste en la capacité de l'intellect, et en l'expérience démonstrative, car

les Philosophes voulant cacher les vérités de la science, ont malgré toutes choses en parlant par

figures. (S. Thomas à frère Reynaud)

Cest encore ici un leçon, pour ceux qui s'attachent aux mots et à l'écorce sans vouloir pénétrer

plus avant, montrant sommairement que tant les jeunes que les vieux se sont plu à cacher cette

science, laquelle quoi que naturelle (comme nous avons déjà dit) doit être soigneusement

recherchée, poursuivie et appréhendée par l'esprit et la raison, laquelle doit juger, à savoir mon si

un homme s'engendre de la semence d'un chien, si un sapin s'élève haut du germe d'une

mauve, si une chose volatile peut engendrer une maniable et fixe, comment se peut faire d'une

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 23/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

chose toute nouvelle, une autre encore plus nouvelle sans destruction de cette première

nouvelle, mais conservation d'icelle, somme il faut nécessairement que l'esprit joue, et que la

raison qui est la maîtresse de toutes les expériences travaille aussi puissamment.

Le Dragon est le soufre qui se tire des corps par notre magistère. (Flamel aux annotations)

La Magnésie blanche ne laisse point rompre les corps, ni aucun crêpe y survenir, et qu'est-ce

que Magnésie autre chose que toute la composition? (Même auteur)

Le corps illustré, c'est à dire privé de sa noirceur, s'appelle âme. (Même auteur)

Flamel ne dit point est nommé, mais simplement est le soufre, pour ce que la poudre noire tirée

des corps du Soleil et de la Lune, s'exhale, s'il est en un feu mal administré, et brûle les matières

crasses et impures des métaux étant icelui conduit à perfection par la voie fort cachée; mais

découverte et connue aux seuls sages. Or il ajoute que la Magnésie blanche qui est tout le corps

blanchi ou rougi et parachevé, (et qui n'est à présent en cet auteur comme il était tantôt au Ludus

puerorum) est ce soufre tiré des corps qui ne permet aux corps de se rompre, c'est à dire de

s'éclater sous le marteau, ni s'exhaler, ni à la coupelle, ni au ciment ou eau royale, d'autant qu'il

les a rendus par son mélange doux et bien malléables, ayant chassé d'iceux, l'impureté qui les

rendait difficiles à manier, et leur causait ce crêpe, ou noirceur, ou moi de Venus, et pour montrer

qu'il ne se soucie des noms, il dit que cette noirceur, laquelle il a appelé Dragon, soufre,

magnésie étant ou blanche ou rouge s'appelle âme de quoi nous avons assez parlé ci dessus.

Mais approchons nous de ce rosier qui nous présente mille belles fleurs, lesquelles toutefois il

nous faut sagement cueillir parmi les épines, de peur de nous égratigner.

Quoi que ces noms soient diversifiés toutefois c'est toujours une seule et même chose, et d'une

même chose, car on ne met point en nature aucune chose, laquelle ne soit de sa nature, par quoi

il faut nécessairement que l'agent et patient soient en genre une même chose, mais en espèce

autre et diverse, selon le mercure par lequel la femme est différente de l'homme: car encore

qu'ils conviennent en genre, race et lignée, toutefois ils ont entr'eux une différence distincte, de

même sorte que la matière est différente de la forme. (Rosier)

Le suc de lunaire, l'eau de vie, la quinte essence, le vin brûlant, le mercure végétable, ne sont

qu'une même chose, le suc de lunaire se fait de notre vin qui est connu de peu de nos enfants, et

notre solution se fait avec lui et notre or potable se fait par lui, et non autrement. (Même auteur)

La matière des corps n'est pas le mercure vulgaire, mais c'est une vapeur onctueuse et humide:

car la pierre minérale se fait de l'humide, et le corps métallique de l'onctueux, et faut que les

corps soient convertis en telle vapeur onctueuse, et en cette conversion les corps meurent, et le

grain du corps meurt entièrement, et ceci se fait par la voie de notre eau blanche et rouge, et

cette vapeur s'appelle pierre, connue par nos livres et principe de la matière de notre opération et

soufre onctueux, duquel auparavant se tire la quinte essence, et le mercure teignant tout corps

en Soleil ou Lune, selon qu'il sera préparé en dernier lieu. (Même auteur)

Notre pierre est composée de corps d'esprit et d'âme, car le corps imparfait s'appelle corps, le

levain âme, et l'eau esprit. Le corps imparfait de soi est pesant, infirme et mort, l'eau est un esprit

purgeant, subtilisant et blanchissant le corps; le levain est l'âme qui donne le vie au corps

imparfait telle qu'il n'avait auparavant, et lui donne meilleure forme, le corps est Venus et

semelle, l'esprit est mercure et mâle, l'âme est Soleil et Lune. (Même auteur)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 24/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Le Dragon est l'argent vif tiré des corps, ayant en soi corps, âme, et esprit, duquel Philosophe

parlant dit que le Dragon ne meurt point sans son frère et sa soeur, c'est à dire, sans le Soleil et

la Lune, c'est à dire sans le soufre extrait ayant en soi la nature humide et froide à cause de la

Lune, avec iceux le dragon meurt, c'est à dire l'argent vif tiré du commencement des mêmes

corps, étant l'eau permanente les Philosophes, laquelle se fait après la putréfaction et séparation

des éléments, et cette eau est nommée autrement eau puante. (Même auteur)

Le Soleil est animal, pour ce qu'il reçoit l'attrition, le blanchissement et rougissement, et se

nomme grand Animal, et le sel armoniac se fait d'icelui: la Lune est nommée plante et le sel alcali

s'est fait d'elle, le mercure s'appelle pierre minérale, et le sel commun est fait de lui. La matière

dissoute en cet art s'appelle sel armoniac, étant pourrie s'appelle chose vile, trouvée par les

fumiers, étant réduite en eau, on dit que pauvres et riches l'ont, et quelle se trouve partout et en

tout temps et en toute chose: Quand elle est blanche s'appelle arsenic, lait virginal, et du nom de

toute blancheur, étant rouge s'appelle soufre, hyacinthe, sang et du nom de toute chose rouge.

(Même auteur)

L'eau permanente, ou perpétuelle, ou vin ardent est nommée eau de corps, c'est à dire le corps

étant réduit en mercure s'appelle aussi eau de vie, l'eau des Philosophes s'appelle vaisseau

d'hermès, de laquelle les Philosophes ont écrit ce qui s'ensuit. En notre eau toutes choses se

font, à savoir la sublimation, distillation, solution, calcination, et fixation, et en ladite eau se font

comme en un vaisseau artificiel, ce qui est un grand secret. (Même auteur)

Tritures les calculs (ou pierres ) ou l'animal marin, ou l'airain, ou le cerveau avec le vinaigre très-

fort, ou l'urine des enfants, jusques à ce qu'il soit obscurci. Le même p. 195. 197. 200.

La noirceur est appelée terre, laquelle est faite par une douce décoction si souvent réitérée que

le noir survienne. Le même p. 204.

La cendre qui est faite de ces trois s'appelle par les Philosophes corps sale, immonde, d'autant

qu'il le faut cuire et calciner jusques ce qu'il soit blanchi. Le même p. 204.

Les Philosophes ont donné plusieurs noms à la pierre, à celle fin qu'étant manifeste aux sages,

les fols ne la connaissent pas, mais comment qu'elle soit nommée elle est toujours une et de

même matière. Le même p. 256.

Notre présent Auteur nous dit qu'encore qu'on donne plusieurs noms à la matière, elle n'est

pourtant plurielle, mais unique et sortie d'une même chose, c'est ce que les sus allégués nous

onc déjà marqué. Or si notre matière ne sortait d'une autre pure et fixe, elle ne la pourrait être:

car l'on n'a jamais vu un mauvais arbre produire un bon fruit, ni un sapin des oranges, ni une

ortie un melon, d'autant qu'on ne peut introduire en nature, c'est à dire à une chose vivante ce qui

ne lui convient point, mais notre matière sortant d'une autre pure et fixe, l'ordre de nature est

qu'elle le soit aussi. Il est vrai que les matières desquelles la notre procède différent en espèce,

comme le mâle et la femelle, mais elles conviennent en genre. Or pour montrer que les noms ne

font la chose différente, il ajoute le suc de lunaire, l'eau de vie, la quinte essence de vin brûlant,

et le mercure véritable, sont une même chose. Je ne me puis assez émerveiller d'une infinité de

rechercheurs de cette précieuse matière, qui ne prenants garde à ces mots se peinent à

chercher l'herbe nommée lunaire, pour avec icelle fixer le mercure avec perte d'argent et de

temps, comme aussi à rectifier tellement l'eau de vie qu'on ne trouve quasi vaisseau propre pour

la retenir. Pour la quinte essence puisque la matière n'en est ici décrite, chacun s'en figure une:

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 25/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

et marquant combien y a il de charlatans qui avec prix excessifs d'argent en promettent la

recette, et racontant la fable de Démosthène se jouent de l'ignorance qui règne au milieu de ceux

qui se croient doctes, desquels ils sont mieux écoutés, que ceux qui ne parlent que sainement. O

stupides jusques à quand dormirez vous? le suc de lunaire se tire non de l'herbe dite lunaire, soit

grande, soit petite, mais de notre vin qui n'est connu que des vrais enfants de la science, c'est

avec ce suc, ou mercure que notre solution ou noirceur est faite, comme de même est fait notre

or potable, arrière donc tous ces fols, qui marquent autre or potable, autre solution, ou autre

matière que la notre sans laquelle nous n'aurons jamais rien de bon en cette recherche: mais ne

vous imaginez point que ce soit argent vif vulgaire comme le commun des chercheurs croit,

d'autant que c'est une vapeur humide et onctueuse, laquelle advient par notre artifice sur notre

composition, et cette vapeur est noire adhérente aux doigts en la maniant, en poudre noire et très

subtile, à laquelle les corps se convertissent, et meurent à la forme non du grain de blé ou autre

plante, mais de l'animal au temps du cie*, et cette vapeur étant convertie par l'ordre requis en

couleur blanche ou rouge est nommée eau, étant jetée sur les corps impurs les tue, c'est à dire

les prive totalement et dépouille de leur premier être, leur en donnant un autre tout nouveau, et

par ainsi nouvelle forme et vie nouvelle d'or et d'argent, et celle façon est connue dans les livres,

arrière donc encore une fois ennemis de doctrine, qui défendez la lecture des livres pour vendre

chèrement vos charlataneries, lesquelles sont découvertes par iceux. Disons donc, notre pierre

est composée de trois, à savoir du corps imparfait, qui est la noirceur tirée, comme avons dit des

corps parfaits, à savoir l'or et l'argent des Philosophes, qui sont le levain, et du mercure qui est

l'esprit, qu'ainsi ne soit, il ajoute, le corps imparfait, à savoir la noirceur, c'est un corps pesant

infirme, car de soi il ne peut rien, et le noir est hiéroglyphique de la mort, mais le mercure est un

esprit subtilisant et blanchissant doublement, car l'or mis au dedans d'icelui s'y blanchit, comme

font aussi tous les autres métaux, s'y rendant en menues parties et blanches, et notre noir s'en

reblanchit en blancheur de neige, et l'argent ou l'or servant de levain à cette pâte s'élève en

meilleur état qu'elle n'était, et de volatile qu'elle était se rend fixe, et lui donne comme une autre

vie. Le cinquième corollaire est assez intelligible, et par lequel ce que dessus est confirmé, car

quoi que les Philosophes semblent se contredire, néanmoins qui y prend bien garde n'y trouve

aucune répugnance, comme a été assez suffisamment dit, nous disons le même des autres.

N’ayez souci de la diversité des noms, ni de la diversité des régimes, d'autant que si nous

voulons faire le Soleil, nous y mettons le Soleil, si la Lune la Lune, pour levain le feu est la terre

noire. (Dastinus p. 30)

Ce qui monte dessus s'appelle air et huile, ce qui est en bas est nommé feu pur pour ce que

notre terre se nomme feu, et notre eau se nomme huile qui ne se brûle par la siccité du feu.

(Même auteur. p. 31)

Il faut observer que notre auteur disant soleil et Lune ajoute pour levain, à celle fin que personne

ne présume qu'il entende ceci pour le commencement de l'oeuvre, or de lapoudre noire de

laquelle il parle, il s'en fait deux parties, l'une nageant au dessus, comme un crêpe subtil, lequel

on ne peut tirer qu'avec son corps inutile à l'oeuvre, et c'est celui qu'il appelle air ou huile, ou eau,

mais l'autre partie qui va au fond par un moyen subtil, est celle-là, laquelle est la plus prisée, et

que les Philosophes nomment leur terre noire, laquelle nourrie blanche ou rouge, et parachevée

convertit les métaux à sa nature.

La pierre est nommée air, lequel est mêlé avec sa terre, et salamandre, pour ce qu'elle est

nourrie de seul feu. (Fleurs des Fleurs p. 3)

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I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Celui ci appelle le mercure pierre mêlée avec sa terre qui est le Soleil et la Lune, nourri du seul

feu, qui est l'esprit, car depuis qu'icelui lui donne toute autre forme, et l'augmente en quantité et

qualité, à bon droit est dit le nourrir, car il le rend fixe, ferme, blanc et rouge, et tous deux unis

font ce que les Philosophes ont marqué.

Lorsque notre matière noire est blanche, elle est appelée terre foliée, cendre des verborum.

cendres ferment du ferment, et soufre blanc endurant le feu, toutefois on n'aura ni Soleil ni Lune

sans levain, mais quelque autre chose de nulle valeur. (Au livre des deux paroles p. 48)

Notre noirceur est le vinaigre des Philosophes, et est le signe de la vraie dissolution. (Au livre des

trois paroles p. 48)

Autant qu'il y a de couleurs autant y a il de ce que nous avons éclairci ci dessus suffit assez

pour l'intelligence de ces trois passages qui ne parlent d'autre langage que tous les autres.

La Magnésie est la matière générale contenant les quatre éléments, le mercure cuit de telle

façon qu'il n'a perdu sa vertu ignée, est corps parfait sans aucune exhalaison, et à cause de

divers degrés, il est nommé de divers noms: car tandis qu'il est froid et humide se nomme âme,

lors qu'il est sec se nomme esprit, étant plus cuit et fixe, corps, et ne se fixe point que par grande

décoction; et est chose très claire que Je mercure sera plutôt parfait lui adjoignant les corps, que

demeurant seul, ce que les Philosophes confirment, disant et appelant le soleil frère du mercure

et de la Lune sa soeur, et qui me joint avec mon frère ou ma soeur, nourrira autant de milliers

d'hommes tous aussi long temps qu'il voudra, ce qu'il fera faisant que le mâle engrosse la

femelle. (Livre du Dominus vobiscum p. 50)

Du commencement notre pierre est dite eau, le corps étant dissout tendant à consolidation

s'appelle terre étant parfaite et fixe s'appelle feu. (Même auteur p. 54)

Nous avons déjà parlé de la Magnésie, laquelle contient les quatre éléments, à savoir l'eau, la

terre, l'air et le feu, ou le noir, le blanc, le jaune et le rouge, marquons cependant que le mercure

cuit, duquel est ici parle, et qui n'a perdu sa force et vertu ignée, est nommé d'une infinité de

noms étant parfait, et que ce n'est autre chose que la matière extraite, noircie, puis blanchie, puis

rougie, et en fin rendue propre pour parfaire les métaux imparfaits par l'ordre qui sera marqué ci

après en son lieu.

L’argent vif est nommé vent, c'est-à-dire incertain, argent vif aérien, vinaigre fort, eau forte, venin

teignant, lait virginal, fontaine de vie, feu brûlant. (Un Auteur incertain p. 66)

La putréfaction se fait au fond du vaisseau, et la génération à la tête de l'alambic et l'argent vif est

appelé à la génération des métaux, père, vraie vie, Lion, Phénix, Pélican, Tantale, Dédale,

Serpent, Fontaine, Puis, Forte, Argent vif des Philosophes, Présure ou coagule de lait, levain,

serviteur fuyant, et de plusieurs autres noms. (Saturnin P. 71)

La pierre est nommée Adrop, c'est à dire Saturne, d'autant que comme Saturne est le plus haut

des planètes, de même notre pierre est la plus précieuse de toutes. (Même auteur p. 89)

Il a été vu ci dessus que le mercure est nommé vaisseau, pour ce qu'il enclôt en soi les deux

corps, desquels la noirceur est extraite, maintenant celui ci dit que la putréfaction, c'est à dire le

noir se fait au fond du vaisseau, c'est à dire à l'intérieur du mercure, là où elle se tient, mais que

la génération se fait à la tête de la l'alambic, qui est le matras très-bien bouché, comme il se

verra au chap. du vaisseau, dans lequel les petites vapeurs véritablement puantes ne pouvant

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 27/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

sortir sont arrêtées, lesquelles engendrent par le petit feu notre matière à laquelle le nom de

l'argent vif, et les autres en grand nombre sont attribués, comme celui de père, d'autant

qu'engendrant nouvelle forme, c'est donner nouvelle vie, chassant comme un lion fort les

impuretés des métaux nommés imparfaits, n'y ayant que lui, qui de soi même s'engendre de

même, comme on dit, faire le Phénix, et qui puisse faire telle purification, et nourrir ceux de son

genre, ou espèce comme fait le Pélican: Mais pourquoi est-il appelé Tantale, si ce n'est à cause

de la difficulté qu'il a de boire? Ce qui advient par sa grande siccité, et véritablement c'est en ce

lieu où est la plus grande peine, et qui fatiguant les plus grands esprits, les contraint quitter

l'opération commencée: Il est aussi appelé Dédale, pour ce que comme Thésée qui y était entré

n'en fut jamais sorti sans l'aide et peloton d'Ariane; de même ceux qui s'embarquent dedans

cette mer, et entrent dedans ce labyrinthe s'y perdent de nécessité sans une particulière

assistance et conduite ou de Dieu, ou d'un fidèle ami, ou des livres, qui lui montrent la Porte, qui

est la noirceur par laquelle il faut nécessairement passer, tant pour avoir la présure, ou coagule,

sans lequel sera impossible arrêter le serviteur fuyant, à cause de sa subtilité qui une fois

disparu, ne pourrait être attrapé, n'y s'unir avec le levain, duquel a déjà été parlé.

Notre composé est nommé par les Philosophes terre blanche, lors qu'il est blanc, et terre rouge,

lors qu'il est rouge. (Jean Duns Ecossais p. 154)

Nous appelons tout le composé notre plomb, duquel la splendeur vient du Soleil et de la Lune,

ôtez lui ladite splendeur et lors la terre sera de peu de valeur. (Ripleus p. 20)

Dedans une seule disposition toutes les couleurs se changent, et suivant les changements

d'icelles les noms s'y appliquent. (Morien p. 38)

Nous nommons la boue, lors qu'elle se blanchit y harit, c'est à dire argent, et lors qu'elle se rougit

la nommons Temeycunchum, c'est à dire Or, et la blancheur est celle laquelle teint le cuivre et le

fait yharit, et cette rougeur est celle laquelle teint yhariten Temeyvnchum. (Calid. p. 280)

Hermès dit, fils, tire l'ombre de son rayon, ou le rayon est l'humidité et la femelle, et l'ombre est la

siccité cachée dans l'humidité, et est mâle, la génération duquel se fait par nature avant la

génération de la femelle; or le mâle est rouge poursuivant la femelle fuyante, et la prenant et

retenant dans la vallée, mais la femelle voulant fuir (mais fort lentement) se laisse prendre au

mâle, à cause de quoi on dit que la femelle a des ailes, mais le mâle n'en a point. La pierre est

vieille à cause de sa blancheur jeune à cause de sa rougeur, Egyptienne à cause de son

humidité, Persienne à cause de sa siccité, qui est cause que les Egyptiens ont besoin du secours

des Perses, c'est à dire que l'humidité doit être desséchée, par quoi la putréfaction ne vaut rien

ailleurs, qu'en Egypte, mais sa fin ne peut advenir qu'en Perse: la pierre aussi s'appelle femme

enceinte, d'autant que la blancheur a dedans soi la rougeur laquelle est tirée à la fin de la

décoction. (Marguerite nouvelle p. 123. 124)

S’il est vrai (comme il est) que toutes les couleurs, et par conséquent le parachèvement de tout

notre ouvrage adviennent par une seule disposition, à quoi faire, tant de vaisseaux, tant de

fourneaux, et tant de diverses opérations proposées par les charlatans qui sont totalement

ignorants de l'intention et intelligence des sages Philo-chimiques, qui veulent que de leur

composition se produise une boue noire, puante, impalpable, onctueuse et subtile, laquelle étant

lavée avec son eau propre (qu'elle boit et réduit comme elle en poudre impalpable) se blanchit et

se rougit, et étant blanchie ou rougie purifie les métaux dits impurs. Or cette boue laquelle est

tirée des deux corps astralisés et rayonnants est appelée Ombre ou siccité, cachée dans les

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 28/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

corps du Soleil, et de la Lune rendus humides par l'amalgame auquel l'artiste les a réduits, et par

lequel amalgame toute la masse est rendue d'une blancheur rayonnante, et fait comme une

matière, qui est la cause qu'il ne dit pas qu'il faille tirer l'ombre des rayons, mais de son rayon

montrant qu'il faut que de l'union des deux, et non séparément cette Ombre ou noirceur soit tirée:

Cette Ombre, noirceur ou siccité est nommé mâle ou agent, pour ce qu'elle arrête le mercure

vulgaire, lors qu'ils sont mêlés par ordre connu de peu, et cherché de plusieurs chercheurs, et si

cette siccité, noirceur ou masculinité n'était cachée dans l'humidité, l'on ne l'en tirerait. Or quand

il dit que cette humidité est desséchée, il ne faut pas entendre qu'elle soit attirée par le Soleil ou

air, comme est l'humidité d'un linge qui après sa dessiccation demeure plus léger, mais en cette

ci l'eau apposée sur cette boue ou noirceur ou soufre y demeure (si le vaisseau est bien bouché)

et y est réduite en même forme, qui est ce soufre, à savoir en poudre, tellement que la quantité

de cette boue s'augmente et la qualité se renforce, d'un côté bien régie, mais si elle est mal

gouvernée la volatilité emportera le tout au dessus du feu: que si cette personne qu'on estime si

docte en toutes sciences à Paris eut bien entendu ce passage, il n'aurait mis et tenu sa matière

qui n'était qu'or commun par l'espace de sept ans dans le feu et fourneau de la verrerie, où je l'ai

vu dans son vaisseau, et dans ledit fourneau, la putréfaction, dit notre Auteur, ne vaut rien qu'en

Egypte, mais icelle étant faite, et humectée de sa queue, elle doit être transportée en Perse, et

c'est ce qui est déclaré en la vision d'Arislaus.

La matière est nommée pierre élémentaire, d'autant que d'icelle les quatre éléments sont tirés,

pierre minérale, pour ce qu'elle est faite des seuls minéraux, pierre végétale, pour ce qu'elle est

nourrie et s'augmente, qui sont puissances de l'âme végétative, pierre animale, pour ce qu'elle

est refaite par l'odeur, et corrompue par la puanteur, pierre raisonnable, d'autant qu'elle subsiste,

consonante à nature, lors qu'elle a atteint le dernier but. (Lescot. p. 199)

Il est dit élémentaire qu'on peut dire autrement élémentée, car les Philosophes ne cherchent

point, comme déjà a été dit, les choses simples, ni séparations ou disjonctions des compositions

en éléments simples, qu'en les quatre éléments qu'il dit être tirés de cette pierre élémentaire,

sont entendus par le noir la terre, par le blanc l'eau, par le jaune l'air, et par le rouge le feu, ou le

carré du cercle, le triangle du carré, la ligne du triangle, et Je point de la ligne pour les noms de

pierre minérale, végétale, animale et raisonnable, la cause en est ici assez éclaircie; mais je ne

puis passer ceci sans horreur de ce qu'a fait un Gentilhomme par l'induction d'un Diable en chair,

se disant grand et expert en cette recherche lui assurant qu'Adam l'avait portée avec soi, que

chacun l'avait avec soi qu'elle était minérale, et que l'homme en était la minière, qu'elle végétait

pour ce qu'elle tion. était nourrie par apposition du boire et du manger, et qu'elle croissait, pour

ce que d'une goutte de semence jetée dans la matrice un grand homme en est fait qui est animal

et qui est incommode par les odeurs puantes, et accommodé et remis par les bonnes, et qu'il est

raisonnable, tellement qu'il concluait de tirer le premier vivant et dernier mourant du plus bel

homme rousseau et jeune et de la plus belle fille aussi jeune et robuste qui se pourraient trouver

et de ces deux coeurs tirés les personnes encore vivants tous entiers avec leurs péricardes

contenant l'eau, qu'il nommait Mercure propre en tirer par la putréfaction, la pierre tant désirée, ô

malheureux écoliers et plus malheureux et en diable maître Dieu qui semble sommeiller pour un

temps, versera en temps déterminé son ire sur vos têtes, et faisant la vengeance et justice des

cris épouvantables de ses pauvres sujets égorgés vous contraindra à imiter le mauvais riche, qui

étant aux enfers demandait une goutte d'eau au Lazare: Notre pierre n'est point partie aucune ni

de l'animal quelque ce soit, quoiqu'elle soit conçue par l'intellect, duquel Adam était muni en sa

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 29/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

sortie d'Eden, elle n'est point partie visible d'aucune matière minérale, ni moins d'aucune plante,

c'est vue chose qui est produite par l'assemblage de deux corps purs, nets, reluisants, durs,

solides, fixes, s'allongeant et s'étendant au marteau, et se rendant plus agréables par la violence

du feu, et d'iceux, dis je assemblés est produite une matière, qui n'est semblable à eux ni en

solidité, ni en consistance, ni en couleur, ni en odeur inconnue à un chacun, je dis même à son

opérateur, si elle étant tirée et mise dedans un vaisseau, en est ôtée et mise dans un autre à son

insu, mais elle en sa forme noire, impalpable, puante, onctueuse, volatile contient non seulement

tout ce que ceux desquels il est sorti ont: mais une beaucoup plus grande force et vertu;

potentiellement, pour ce qu'il peut rendre les paysans et roturiers, Nobles, Princes et Rois, ce

que ses géniteurs ne peuvent faire: mais pour acquérir ce noble enfant la crainte et l'amour filiale

à Dieu est nécessaire, et l'amour et bienveillance à notre prochain, que Dieu fera avoir à ceux qui

l'invoqueront en foi, et leur donnera sa vraie sagesse, laquelle, dit l'Apôtre, vient d'en haut.

Notre pierre est nommée Adrop, c'est à dire Saturne, et parmi les Troyens Dragon ou Tapum,

c'est à dire venin. (Au Miroir d'Arnaud. p. 3).

Azot chez les Indiens est l'or, chez les Arméniens est l'argent, chez les Alexandrins; et

Macédoniens est le feu, chez les Grecs c'est le mercure, chez les Hébreux c'est l'étain, chez les

Tartares c'est l'airain, chez les Arabes c'est le Saturne, chez les Latins, et principalement chez

les Romains Ogniaidor. (Même auteur p. 28.)

Notre pierre est nommée spirituelle, corporelle, céleste, Terrestre, Ciel, Eté, Terre, Automne,

Hiver, Printemps, Masculine, féminine, coeur des bêtes brutes, fiel, suc d'herbes, homme,

cheveux, sang, menstrue, secondine, arbre, plante, herbe, pierre, arsenic, homme haut ayant un

heaume à la tête, Roi, Reine, femme, eau, feu, corps, esprit, âme, vieux, jeune, enfant allaitant,

frère, soeur, oncle paternel, gendre, beau père, frères utérins, associés, serf rouge, pucelle,

homme vêtu de beaux habillements, Roi couronné d'un diadème rouge, Kenkel, Lion, griffon,

chameau, cheval, corbeau, chien, veau, coq, poule, aigle, quelles, escharbot, fiel de poisson,

urine de veau, petit poisson rond n'ayant ni os, ni cuisses, coeur, foie, estomac , tête, cerveau,

ail, ventre, mamelles, nerf, urines, colère, sang, pituite, mélancolie, semence, lait, ongle, fiente,

urine, sueur, oeuf, venin, basilic, dragon, vipère, salamandre, serpent, lézard, crapaud, thériaque,

antidote, médecine, médicament, arbrisseau, racine, fleur de vigne, rose blanche, rose rouge,

lunaire, mercuriale, pourpre marin, chélidoine, guelde, verdeur, gomme, feuille, écorce, bois,

plomb, étain, fer, airain, laton, argent, or, monnaie, Magnésie, orpiment, arsenic, soufre,

marcassite, tuthie, terre puante, Antimoine, terre noire ayant yeux, alun, ancre eau forte; poix,

charbon, corbeau, tête de corbeau, airain brûlé, ivoire brûlé, talc, marbre ivoire fleur de sel, os,

cristal lumière cristalline, perle, neige, cendre, gravelle, terre blanche, pierre blanche, poudre

blanche étoilée, resplendissante, pierre rouge, safran, cinabre, minium, hématite, sang humain

brûlé, jaune d'oeuf, alun calciné, corail, et pour dire brièvement, cette pierre et nommée du nom

de toutes les choses qui sont au monde. (Thibaude Hoclande p. 61. 63)

Tout ce qui a nom, il l'a reçu ou de l'auteur, ou du lieu, ou de la ressemblance, ou du

changement, ou de sa propriété, c'est à cause qu'on a donné tant de différents noms à cette

matière, la raison desquels je pourrai rendre assez facilement, mais cet éclaircissement serait

plus subtil et laborieux qu'utile au chercheur, qui étant venu à trouver et jouir de ses amours

connaîtra clairement la vérité de l'imposition de ces noms, il trouvera que la diversité d'iceux

n'indique pas la diversité des matières, mais bien la diversité des vertus d'icelle selon la diversité

et régimes du feu, et nourrissement des viandes liquides, ou solides, blanches ou jaunes,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 30/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

qu'aucun donc ne s'étonne pas tant de divers noms, mais qu'étudiant avec attention il médite et

s'instruise, ou par quelqu'un non ignorant, non charlatan, non vendeur de recettes de tiercelets,

devins, extracteurs de mercure de quelque matière que ce soit commune, cireurs d'or, de l'argent

et autres bagatelles qui mènent ou à sa misère, ou à la corde et au repentir) doctes homme de

bien, s'il le trouve et connaisse, mais sûrement par la lecture assidue des bons auteurs,

principalement de ceux desquels celle harmonie a été tirée, comme aussi de plusieurs autres qui

s'accordent à ceux ci, (que je n'ai vus) et lesquels tous unanimement concluent à une matière

non née, mais à naître par l'aide de l'artiste, nourrie par la même eau qui l'a faite paraître, sur un

petit feu par une seule opération, dans même vaisseau, c'est à dire de même forme (car un petit

vaisseau de verre ne se peut dilater, comme font la matrice, l'estomac ou la vessie.) Et alors

ayant trouvé cette concordance, comme fit Trévisan, il aura de quoi se contenter. Dieu lui en face

la grâce. Amen.

Corsufle est la tête, mais non pas le commencement de cet ouvrage, mais après l'embrassement

il est ainsi nommé fort à propos, par quoi Corsufle est tout le composé, lequel il faut brûler sept

fois, et alors il teint tout le corps, et est nommé monnaie, fleurs d'airain, ou d'or, ou de fer, comme

aussi plomb, étain, et de mille autres noms, (La tourbe des Philosophes Sentence 33)

Rouilleure est un nom feint et non vrai, toutefois je vous dis que la rouilleure est la seconde

oeuvre, laquelle se fait de seul or, à cause de quoi on l'appelle sangsue, pour ce qu'elle est

cachée au soufre d'or, comme la sangsue dans l'eau, la rouilleure dont est le rubifiement au

second ouvrage, car au premier, faire la rouilleure, c'est blanchir, auquel blanchissement les

Philosophes ont commandé de mettre la fleur d'or, et l'or même également. (Même auteur,

Sentence 50)

Cambar, Ethelia, Orpiment, Zendrio, Ebsemech, Magnésie, Chubul sont les noms de l'argent vif

sublimé du Cambar, lequel lors qu'il est blanc, est nommé plomb de Ebmech, Magnésie,

Marteck, et airain blanc. (Même auteur, Sentence p. 54)

Cuisez le cuivre jusques à ce que la noirceur sorte, laquelle on nomme monnaie, et mêlez bien

les choses de notre art, et vous trouverez aussi tôt la noirceur qu'est le plomb des sages, et

duquel ils ont dit plusieurs choses en leurs livres. (Même auteur, Sentence 70)

Le commencement de l'ouvrage est l'assemblage de notre or, argent et mercure, desquels la

noirceur est produite, nommée tête de corbeau, en cet embrassement par un mutuel amour

échauffé d'un feu d'amitié, ce noir caché apparaît mais non dans un creuset et feu de fusion,

comme les ignorants croient: or tout ce composé ou masse engendrante n'est le Corsufle, mais

icelui engendré ou noir est le commencement de l'oeuvre, lequel il faut séparer de la matière

comme il sera montré ci après en son lieu propre, et étant séparé le faut arroser qu'il nomme

brûler pour tromper les ignorants sept fois, (nombre fini pour indéfini) c'est à dire tant de fois qu'il

sera nécessaire pour l'amener à la blancheur, et alors il teindra tout corps propre à recevoir sa

teinture, car d'entendre nuement tout corps, ce mot général n'exclurait chose du monde, comme

il sera montré au chapitre de la projection. Il ajoute qu'encore que la rouilleure soi nom feint, si

est-ce que cette comme rouille est la seconde oeuvre ou opération, à savoir la noirceur, car la

mixtion ou assemblage est la première opération, et cette rouille ou noirceur est dite seconde,

pour ce qu'après cette composition elle paraît sur tout le composé, laquelle il dit être faite du seul

or, a même sens qu'on dit que l'homme fait un enfant sans nommer la femme, et cette rouilleure

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 31/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

(dit il) était cachée dans le soufre, c'est à dire dans la chaleur, force et corps de l'or; de même

que l'eau cache et contient la sangsue: or cette noirceur convient à la sangsue, tant à cause de la

diversité d'icelles y en ayant de toutes noires, de grisâtres, de verdâtres, et de tachetées,

qu'aussi à cause que si elle a trop sucé et attiré de sang elle s'en dégorge, de même cet te

rouilleure ou noirceur, rendra le superflu du breuvage qui lui aura été trop baillé; en ce qu'il dit

que la rouille est le rubifiement au second ouvrage, cela est de la fin de l'oeuvre, et en ce sens il

prend le noir blanchi par la nutrition, pour le premier ouvrage, auquel blanchissement pour le

rendre fixe, il faut ajouter le mercure qu'il appelle fleur d'or, et l'argent même qu'il appelle or

même, comme il sera vu ci après au chap. de la fermentation. Pour la fin il exhorte les

chercheurs à la lecture et étude des bons livres, disant que les sages en ont dit plusieurs choses

dedans leurs livres, comme nous disons aussi.

Le mercure est nommé au commencement de l'oeuvre, eau, puis, la noirceur se montrant,

turbam. terre, puis étant sublimé, air, étant rougi, feu, car l'or doit être cuit de soi même jusques à

la rougeur, puis sublimé avec quelque corps lumineux ou levain, puis ajouté seul au tout et à la

corruption de la matière, esprit, et ainsi la terre avec l'eau, l'air et le feu est un corps, le levain,

l'âme et dernière irroration, c'est l'esprit du seul mercure. En l'exercice deuxième de la tombe.

Disant l'air doit être cuit, etc. c'est à dire que lors que le noir est blanchi qu’il appelle air, il ne le

faut ni nourrir davantage, ni fermenter pour le mener à la couleur rouge, mais seulement

continuer le feu, et cette couleur rouge advenue, qu'il nomme sublimation sera mêlée avec son

corps lumineux, qu'est la Lune si on laisse la matière au blanc, ou avec le Soleil, si la matière est

rouge, et ces deux luminaires sont nommés, levain ou fermentation, et étant le tout achevé est

nommé esprit, pour ce que par la subtilité il pénètre les métaux avec lesquels il se compose, et

de deux différents en nature, à savoir d'un subtil, et d'un crasse se fait un tout autre.

La terre feuillée ou des feuilles, c'est à dire des vêtements: car les feuilles sont la couverture des

arbres, et notre eau est le vêtement de notre terre aquatique. (Rosinus p. 297)

Comme l'homme est composé des quatre éléments, de même notre pierre: et ainsi est il de

l'homme, et tu est la minière par l'opération, et elle tire de toi, à savoir par la division elle

demeure en toi inséparablement, à savoir par la Sapience. (Même auteur p. 312)

Ce mot terre feuillée a donné beaucoup de peine à une milliasse de personnes, les uns prenants

les briques ou tuiles, les autres les métaux, lamines, les autres les feuilles, et écorces des arbres,

et sans vouloir ouvrir les yeux se sont jetés dedans les confusions inextricables: or les Sages ont

appelé le petit fourneau duquel ils se servaient terre feuillée, pour ce que comme les feuilles

gardent les fruits de l'injure externe, de même par et dedans icelui leur matière est conservée.

Trévisan dit à ce propos qu'on avait mis la fontaine, (qui est toute la matière dans le matras) dans

un creux de chêne, qui est une boîte de bois: un autre appelle le matras, terre feuillée, pour la

même raison, un autre appelle le mercure terre feuillée, pour ce qu'il enveloppe et couvre tous

les métaux d'où le noir sort. Et autres voire la plupart prend la noirceur nageant au dessus du

composé: pour la terre feuillée, laquelle comme d'un vêtement ou masque couvre par sa laideur,

le plus beau duquel nous avons besoin, qui est le blanc ou le rouge, comme cet auteur marque

assez clairement, et sur ce qu'il est dit qu'Adam l'a portée de Paradis, que l'homme en est la

minière, il en a été parlé en la scholie ci devant sur le texte de l'Escot.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 32/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

L’Ame, le levain, et la forme qui sont même chose, se fait lors que le Soleil et la Lune sont

dissout, et cette dissolution s'appelle ainsi, comme les autres métaux à savoir Saturne, Jupiter,

Mars et Venus, (sont nommez) pâte. -Tauladan p. 388)

L'or est nommé en Hébreu Or, c'est-à-dire lumière, et paz et en Latin, obrizon, c'est à dire fort et

très-pur, d'autant qu'il n'est jamais consumé par le feu, mais il s'y purifie de plus en plus. (George

Vénitien en l'harmonie du monde l. 8. c. I. p. 231.)

Le mercure (lequel nature a engendré de soi même en la minière) est nommé ventre d'Autruche

naît en terre, il convient avec l'eau, laquelle ne mouille point les mains, et est appelé cru, d'autant

qu'il n'a point encore été rendu mûr et fixe, qui est cause qu'on l'oppose au mercure coagulé qui

n'est autre chose que l'or. (Libavius p. 56)

Tous les métaux préparés selon l'Art, s'appellent Soleil, Lune, Mercure etc. car auparavant ils

avaient simplement or, argent argent vif, etc. (Même auteur p. 57)

La matière de la pierre est une et de même chose, de vil prix, laquelle est trouvée par tout et est

une eau visqueuse, nommée mercure, et pour ce qu'on dit qu'elle est trouvée es lieux sales,

plusieurs hommes brutaux, qui n'entendent point l'intention des Philosophes, ont cherché cette

pierre dans les matières.

Les Philosophes ont nommée la pierre de plusieurs noms, afin de rendre la science plus obscure,

car quand notre pierre est mise dans le vaisseau physique, et tant plus il change de couleur, tant

plus diversement est il nommé, et après la putréfaction est nommée Magnésie, et durant la

putréfaction est nommée Saturne. (Arnaud en son miroir p. 18)

Usisur en Arabe est le cinabre des Philosophes. (Geber)

Le grain incombustible des métaux est leur humide radical, et comme une certaine semence du

Soleil et de la Lune que nature a plantée en eux, afin que l'occasion s'en présentant il se cuisit au

Soleil et à la Lune par un long temps, ou brièvement par l'art. (Même auteur p. 22)

Tous corps tant simple que composé tend à multiplication, génération, et conservation, et iceux

sont sensibles ou insensibles, les insensibles produisent leur semence de leur propre substance

et branche, les sensibles en autrui, et semblables à eux: Entre ces composés il y en a comme on

croit qui n'ont commencé par semence, mais véritablement ils croissent et vivent secrètement,

multiplient et naissent ce qui les empêche (à savoir les métaux de produire leur semblable,

d'engendrer et de pouvoir convertir en eux même, est que leur esprit vivifiant est submergé et

empêché de trop de manière, lequel l'art peut extraire, étant certain que puis que toute âme est

incorporée, et que tous le monde et ses parties ont corps, il faut qu'il y ait un esprit moyen entre

ces deux choses qui ne peut être dit, ne âme, ne corps, mais qu'il participe de l'un et de l'autre, et

c'est cet esprit désireux de la multiplication de ce en quoi il est: or l'or entre tous les métaux est

abondant en cet esprit, lequel notre Auteur nomme (grain incombustible, humide radical, et

semence, Laquelle se multiplie merveilleusement dans la minière, et dans chacune selon la

propriété d'icelle plus tôt ou plus tard, Nature y travaillant incessamment tant de nuit que de jour

qu'il dit ici Soleil et Lune: Mais si le docte Artiste tire cette semence, appelée de plusieurs soufre,

d'icelui et l'adjoigne avec sa glaire, il aura en peu de temps ce que nature ne peut faire toute

seule en plusieurs centaines d'années, nous souvenant toujours que cet oeuvre est naturel, et

que pourtant il y faut procéder doucement, car nature abhorre la violence.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 33/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Amalgame vaut autant à dire que amollissement, d'autant que la semence dure de l'or ou de

l'argent s'attendrit dans la terre. (Greverius p. 20)

Azot est la quintessence ou corps subsistant de soi même, différent de tous les éléments et

éléments tant en matière qu'en forme, tant en nature qu'en vertu, n'ayant rien de corruptible en

soi, et est appelé quinte essence, pour ce qu'il est extrait de tous les éléments, et n'a aucun

mouvement élémental en soi comme ont les autres corps élémentaux, teignant et purifiant les

corps métalliques de sa propre couleur, contre gardant et préservant les autres corps (qui lui sont

joint) de corruption. Un Auteur incertain.

Il a été vu ci dessus les significations du mot Azot, et ce que par icelui est entendu en diverses

Provinces, à présent cet Auteur dit que c'est une quinte essence, d'autant qu'il est tiré de tous les

éléments. Premièrement du Soleil et de la Lune par le moyen du mercure qui sont matières

grossières et connues des enfants de la science, mais en après de leur semence ou soufre, qui

étant noir devient blanc, puis jaune, et puis rouge, alors peut il bien être nommé quinte essence,

mais non corps subsistant de soi même, jusques à ce qu'ayant acquis son extrême rougeur et

avoir senti le dernier degré ou effort du feu, il demeure fixe, et sans pouvoir être aucunement

altéré par quoi que ce soit, tellement qu'en ce point il est différent de tous les éléments, et

élémentés tant en nature, qu'en vertu, pour ce qu'il est incorruptible et fixe, et s'il n'était tel il ne

contre garderait et purgerait les autres corps de corruption, et en ce point cette matière est dite

être de la nature du ciel duquel le mouvement n'est naturel, car il ne descend ni monte comme

font les choses pesantes ou légères, n'est aussi violent, pour ce que rien de violent ne subsiste: il

s'ensuit donc qu'il est volontaire, et partant qu'il est animé, c'est lui aussi qui vivifie, purge et

entretient tout ce qui est sous lui; Ceci ne sera reçu d'un chacun, mais il me suffit qu'un entre

mille entende ce qui est traité céans.

La terre blanche, le soufre blanc, la fumée blanche, l'orpiment, la magnésie et l'ethel signifient

même chose en l'art. (La tourbe manuscrite. p. 68)

Le corps a plusieurs noms, car il est nommé fer, Mars, carmet, almaga, vitriol, sang, huile rouge,

urine rouge, jouvence, midi, été, mâle et de plusieurs autres noms qui lui sont attribués pour

diverses raisons et propriétés. (Même auteur p. 71)

Le mercure est Minerve, la Lune est plante, pour ce qu'elle ne reçoit que deux vertus, Comptes.

à savoir la blancheur et la siccité, c'est à dire le rétrécissement, le Soleil est animal, pour ce qu'il

reçoit trois choses, à savoir la blancheur, le rétrécissement et la rougeur, et ainsi a trois vertus, et

est nommé grand animal. (Nicolas de Comitibus p. 1)

Les Sages ont dit plusieurs noms, à celle fin que vous qui n'êtes du nombre de leurs enfants,

n'entendiez point que c'est une chose jointe, lors qu'elle est faite de diverses choses, à savoir

des quatre éléments, ou des quatre substances. (Même auteur, même page)

Les noms décrits par les Philosophes dedans leurs livres, ne sont que pour leurs enfants, qui

entendent parfaitement leurs dits, et qui travaillent en due et convenable matière. (Même auteur

p. 2. 3. 4)

Notre pierre est un corps sans aucun son, et est mortel avant son opération tuant tout, plombifie

les corps, congèle le mercure par son odeur, et est médecine après l'opération et examen, est un

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 34/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

chameau, une écumoire, une épée, un couteau, un triangle en être, un quadrangle en qualité, et

Arop et Asrop sont même chose. (Même auteur p. 2. 5-6. 10)

Cette eau est appelée eau de vie, d'autant qu'elle donne vie aux corps morts, eau clarifiante,

pour ce qu'elle illumine ce qui est sale et impur, eau perpétuelle, d'autant qu'elle fait durer et

mène à perfection ce qu'elle touche, or cette eau laquelle a plusieurs noms s'appelle ainsi après

la solution. (Même auteur p. 6)

Azoch est la pierre des Philosophes, ou la terre rouge, lavant les saletés du laton, et le laton et

Azoch sont ensemble et ne se séparent jamais, mais ils demeurent toujours joints, mais à

mesure qu'ils changent de couleur, de même ils changent de nom, il s'appelle aussi en Arabe

Ernech, c'est à dire orpiment, et faut savoir que l'orpiment est la clef de la science, mais il

s'entend du philosophique, et la pierre blanche s'appelle en Arabe encarich, c'est à dire chaux.

(Même auteur p. 7)

Notre argent vif est eau très-claire, notre arsenic est argent très-parfait, et notre soufre est or pur

et bon, et toute la perfection consiste en ces trois, par le Dieu vivant j'ai dit la vérité, vu donc que

ces trois choses sont parfaites et très pures elles n'ont besoin d'ordure, et c'est ici la pierre

composée d'argent vif philosophique, d'arsenic notre, et d'or pur, par le Soleil nous entendons

l'or, par la Lune l'argent, et cette pierre physique s'appelle Azoth, laton, terre puante, terre rouge,

terre blanche, dragon, renard, loup, chien, serpent, brebis, cheval, taureau, chair chameau,

cheveux, sang, urine, arbre, herbe, terre, air, et généralement tous les noms qui sont en ce

monde. (Même auteur 21)

L'on donne divers noms à cette matière à cause de la diversité de ses couleurs, car lorsqu'elle

est crue s'appelle notre argent vif, eau permanente, plomb, crachat de Lune, airain, étain,

lorsqu'elle est cuite est nommé argent, magnésie et soufre blanc, étant rouge, son nom est

orpiment, corail, or et levain, et ces noms lui sont donnés à cause de son excellence: mais

quelques noms qu'elle aie, ce n'est pourtant qu'une seule matière et seule nature, d'autant que

nature ne s'amende qu'en sa nature, et notre art ne se parachève point par la multitude de

matières. (Dastin. p 28)

Elle est trouvée partout à cause qu'elle participe des éléments, est nommée du nom de toutes

choses pour cacher la dignité de sa nature est dite très-vile en sa putréfaction, très- chère à

cause de sa vertu, noire, blanche, jaune et rouge, suivant qu'elle change de couleurs. (Même

auteur p. 28. 29)

La magnésie est la terre, laquelle se blanchissant ne permet aucunement, que les esprits

s'enfuient, ni que l'ombre de l'airain paraisse. (Même auteur p. 37)

Jean le noir ou le soufre est la matière des Philosophes. commençant, Mon Seigneur, L'argent vif

des Philosophes, s'appelle oeuf, car comme l'oeuf est une chose ronde circulaire contenant en

soi deux natures en une substance, à savoir le blanc et le jaune, et de lui sort une autre chose

ayant âme, vie et génération, de même cet argent vif contient en soi deux choses de même

nature, corps et esprit, et tire de soi âme et vie, à savoir que tout se rend subtil et spiritueux, dont

en après la génération se fait du vrai élixir. (Même auteur p. 42)

Que ceux qui s'amusent et s'abusent à calciner les coques des oeufs, à séparer la pellicule

d'iceux, les jaunes, les blancs, et d'iceux par distillation en séparer, comme ils disent, les quatre

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 35/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

éléments, apprennent pourquoi la matière, ou composition, ou argent vif des Philosophes est

nommée oeuf, à savoir par similitude, aussi bien que Jean le noir; et les autres noms

Le soufre est appelé père ou agent des minéraux, et l'argent vif la mère, ou le patient. Les

Philosophes ont nommé la pierre dedans leurs livres quelquefois élixir, et l'élixir pierre, ne faisant

grande différence entre l'un et l'autre, afin de tromper ou éblouir les sots, et cependant ils ont dit

vrai, d'autant que l'élixir est le vrai principe, principal fondement et racine de la pierre précieuse

des Philosophes. (Même auteur c. 5. 12. l. 2)

La composition que nous faisons de nos mains propres, n'a aucun nom propre, qu'est la cause

qu'elle est appelée pierre bénite, quoi qu'elle ne soit ni aie la Nature de pierre, quelques uns l'ont

nommée pierre minérale, végétable, animale et mentale, pour ce que les choses desquelles elle

est composée sont moyens minéraux de leur nature, et est nommée végétable, pour ce qu'elle

verdoie et croît comme les végétable, animale pour ce qu'elle a corps, âme et esprit, comme les

animaux, quelques uns ont dit qu'elle est noire et puante, d'autant que son ventre est noir, et

l'odeur puante, lors qu'on la compose, et d'autres ont dit que c'était un chaos et origine du monde

ou masse confuse, et est nommée de plusieurs autres noms par les Philosophes, mais nous

l'appelons terre rouge. (Même auteur l. 1. c. 10)

La terre rouge est le Soleil. (Même auteur l. I C. 17)

L'homme ayant un heaume sur la tête, est la cucurbite, et le fond d'icelle est le ventre ou les

pieds, c'est la cause pourquoi on dit que la matière est la fiente, laquelle les hommes foulent aux

pieds, c'est à dire l'homme ayant l'heaume, a est jetée aux chemins, c'est à dire au devant des

Philosophes en cette science, auxquels chemins il semble être jetée, c'est à dire comme morte

jusqu'à ce qu'elle revive. (Même auteur l. 2. c. 46)

Thelesme signifie secret ou trésor. (Même auteur c 17)

Quand les Philosophes parlent de conjoindre le sel armoniac avec le corps et l'esprit, ils

entendent de l'air tiré du mercure, c'est à dire de notre eau ou de notre esprit volatil ou de la

queue du dragon. (Même auteur l. 2. c. 20)

Hibar, signifie médecine tingeante. (Même auteur c. 22)

Nature ne s'amende qu'en sa nature, comme tu ne t'amendes qu'en ton fils. (Même auteur. c. 25.

I.85)

L'or est soufre minéral, de très bonne odeur à sa femme, c'est à dire à l'argent, auxquels ne faut

ajouter aucune chose d'étrange. (Même auteur c. 25)

Plusieurs se sont extrêmement peinés, pour savoir quel est c'est élixir, les uns croyant que ce fut

quelque chose de simple, ont feuilleté la plus grande partie des Dictionnaires, et Interprètes des

langues étrangères, et ayant travaillé sur plusieurs drogues, n'y ont trouvé chose quelconque

pour se contenter: autres ont cru que c'était quelque composition, et ayant voulu pratiquer toutes

les recettes, de Geber, de Lulle, d'Archilaus, de Rupescissa, et de plusieurs autres, n'ont enfin

trouvé que du vent, et abusés en leurs fantastiques recherches, n'ont voulu en fin rien suivre que

leurs imaginations, pour ce, disent ils, qu'il faudrait être devin pour apprendre la pierre, et sa

matière par la variété des noms, qui sont dans tous les Auteurs qui ne s'accordent qu'à tromper

les hommes. Laissant donc ces hiboux et lucifuges, je dis en bonne conscience ne savoir rien en

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 36/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

cette science, que par la lecture des livres, à laquelle nous avons point l'expérience, à quoi cet

amas, ou harmonie nous servira de témoin irréprochable. Or je n'ai encore pu apprendre en pas

un auteur qui premier s'est servi de ce mot Elixir, lequel peut procéder du verbe Latin elicis qui

signifie tirer hors, pour ce qu'on tire au dehors des matières, desquelles on se sert ce qui était

caché dedans icelles, à savoir la matière noire, ou du verbe elixo, qui signifie cuire, bouillir,

d'autant que ce qui est tiré des Soleil et Lune est cuit et comme bouilli, à savoir dedans le

mercure, et par cette cuite ce qui était noir devient blanc, puis jaune, puis rouge. Que si on aime

mieux que ce soit un nom Arabe, que quelques uns interprètent quinte essence, je n'empêche;

tant y a que c'est un nom qui ne désigne autre chose qu'une matière subtile tirée d'une plus

grossière, étant prise et entendue des uns pour la noirceur, des autres pour la blancheur, des

autres pour la rougeur, car les uns ont dit élixir blanc, les autres ont dit élixir rouge, mais notre

Auteur par élixir, sans difficulté a entendu la noirceur, d'autant qu'il dit qu'il est le fondement de la

pierre, et l'oeuvre parachevé est la pierre précieuse et pierre bénite des Philosophes, laquelle, dit

il, verdoie, et croît à la forme des végétables étant arrosée de se propre eau, s'augmentant par

apposition en quantité et en qualité: Et ce qu'il dit qu'il ne faut rien ajouter à l'air et l'argent qu'il

nomme mari et femme, l'on répond que le mâle et la femelle produisent d'eux mêmes leur germe,

mais quelques fois ce germe est si étais, que si par la médecine on ne le rendait coulant, aucune

génération ne s'en pourrait ensuivre, de même si à ces deux corps le docte Artiste n'adjoignait sa

propre humidité; je dis propre, jamais leur semence ou soufre ne sortirait d'eux, et partant l'on

n'aurait ce qu'on désire.

La pierre des Philosophes est animale, végétale et minérale, et est nommé dernière fin, ou

parachèvement de l'oeuf, c'est à dire de l'oeuf des Philosophes. (Aristote écrivant à Alexandre c.

I)

Les sages ont nommé la pierre de plusieurs noms, à celle fin, que ceux qui ne sont du nombre de

Sages n'entendent, qu'elle soit faite d'une chose, mais de plusieurs: or les noms sont diversifiés

selon la variété des couleurs, et aussi à celle fin que la science soit plus cachée, et ont très-

sagement fait. (Helias c. I)

Les Sages et anciens Philosophes ont donné plusieurs noms à cette pierre, ce qui a été bon

selon leurs intentions pour deux causes principales, la première pour garder le secret de Dieu et

de nature, la seconde afin qu'une infinité de noms ne se fissent: conclu donc, que tu n'as besoin

de ces noms. (Armingandus l. I. p. I)

Puis que la pierre se fait du Soleil et de la Lune, on demande avec raison, comment est- ce que

les pauvres et les riches l'ont, et comment est-ce qu'elle est vile et jetée aux rues, vu que ce sont

les choses les plus chères du monde: cette question est facile à apprendre et entendre; écoute

fils: les riches la peuvent avoir par puissance et force, mais les pauvres par subtilité d'esprit, elle

est vile par sa corruption et putréfaction, et jetée aux chemins, à savoir de l'écriture et des livres,

et cela d'autant que les mêmes Philosophes l'ont mise et éparse en divers régimes et chapitres,

et celle fin que la science en fut plus obscure et difficile à entendre et est très-précieuse à cause

de son excellence. (Même auteur c. I)

Les Philosophes disent que les sels, aluns, et chaux, sont les racines de cette science, qu'ils

sont en leur pierre, d'autant que les cendres et la chaux se font ex grossis qui sont figues

sauvages, vertes et non meures, que j'entend pour choses grossières et terrestres) qu'est la

cause que nous entendons la pierre avoir corps, et d'autant que les aluns se font des choses

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 37/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

claires, et donnent la clarté et la splendeur aux choses obscures, l'on entend que la pierre a âme,

d'autant que ce corps réduit en chaux, ou en cendre, est revivifié et rendu beau, et pour ce que

les sels des corps sont subtils, par cela on entend que la pierre a esprit, par le moyen, vertu et

nature, duquel l'âme de la pierre est jointe avec son corps. Or en quelque lieu que les

Philosophes parlent généralement en leurs livres des sels, ils entendent parler de l'esprit de la

pierre, et lors qu'ils parlent des aluns, ils entendent de l'âme de la pierre, et parlant généralement

des chaux, ils entendent du corps de la pierre. (Astanus)

Elixir est nom Arabique, qui traduit en Latin et interprété signifie levain. (Albert c. qu'est-ce

qu'élixir)

Le corps, l'âme et l'esprit font la parfaite médecine, ou la transmutation, et se nomme de divers

noms, car on nomme le corps cendre, l'esprit argent vif, l'âme soufre et la cendre chaux.

(Sommaire fort utile qui commence au nom de Dieu c. 1. 2. 3. 9)

Nos anciens pour cacher cet art l'ont décrit en divers livres, l'un la nomme gomme, l'autre

mercure, soufre, Jupiter et Mars, qu'est la cause que plusieurs Opérateurs sont trompez. (Daniel

de Justinopoli Section 9. 10)

Telle semence que tu sèmeras, telle tu la recueilleras. (Même auteur section 21)

Le Soleil ou l'or est nommé par Geber, et par plusieurs autres Philosophes, soufre rouge, et la

Lune ou arsenic blanchissant, et le mercure qui conjoint les deux splendeur, lumière rayonnante.

(Payen p. 89)

Notre or est une substance subtile et invisible cachée dans l'or, et tirée d'icelui, qui est cause que

les Philosophes disent vrai, à savoir que leur or n'est l'or vulgaire, de laquelle substance ou

soufre vif, avec la pure substance de l'argent vif pur et cru notre pierre est faite, de même sorte

que le bled est fait, car d'un grain que nous voyons les autres grains ne sont pas faits, mais bien

de la vertu y cachée. (Rouillac. Commençant l'ignorance est ennemie de la semence p. 3)

Encore bien que notre or soit nommé soufre à cause de sa siccité agissante, néanmoins c'est

toute une autre chose, qu'argent vif cuit et épaissi par nature, en laquelle épaisseur l'or se fait par

le moyen de son soufre naturel, indivisible et homogénéisée à soi. (Même auteur p. 4)

Le sel fusible connu de peu, est l'élixir et la pierre parfaite, qui prend son nom de sel fusible après

l'incération, qu'est la dernière opération et dernier secret les Philosophes. (Même auteur p. 33. l.

intitulé. Les Poètes anciens)

L'or blanc des Philosophes, ou la Lune fixe, ou le vrai or potable, et l'huile des Philosophes, et

leur pierre étant menée à la blancheur, est Lune actuellement, et Soleil potentiellement, à savoir

par plus longue décoction. (Même auteur p. 35)

Le soufre et le mercure sont nommés par les Philosophes de mille noms, et celle fin que les

ignorants soient trompés, car ils nomment le soufre Roi, lion, laton, mais le mercure est nommé

dragon. (Même auteur p. 4. 9)

Encore que nous ayons caché cette science, il ne faut pas que le fils de doctrine s'émerveille, car

nous ne l'avons point fait à son occasion, mais c'est à cause des méchants, d'autant qu'il n'est

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 38/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

pas nécessaire qu'ils la sachent, ô enfants de la science, recherchez la diligemment, car c'est un

don excellent, lequel Dieu garde pour vous seuls. (Geber l. 3. c. 26. de la grande perfection)

Le Philosophe nomme l'opération, le père de tout le thelesme, c'est à dire de tout le secret, ou de

tout le trésor de tout le monde, c'est à dire de toute pierre inventée en ce monde. (Hortulan. c. 6.

sur la table d'Hermès).

Les Philosophes ont dit que tout l'ouvrage, était eau volatile, à cause seulement que toute la

matière se convertit en fumée, et à cette occasion Socrate dit, que si on ne convertir toutes

choses en eau, l'on ne parviendra pas à l'oeuvre. (Guillaume Parisien p. 2. du manuscrit)

Autant de couleurs qui adviennent à la matière, autant a elle de noms. (Bacon en son miroir

d'Alchimie. c. 6)

Tous les auteurs disent, que chaque science a ses propres termes. (Nortonius. c. 5. p. 138. de

son ordinale Crede mihi)

Notre pierre orpheline n'a point de nom propre, ni ne peut avoir aucun nom propre que pierre

des Philosophes, par lequel elle est seulement connue, et pourtant on lui a donné plusieurs

noms, par la similitude desquels les Sages la puissent connaître. (Marguerite nouvelle p. 54)

Si quelqu'un trouve que j'aie trop amené d'auteurs pour prouver et enseigner qu'il ne faut avoir

égard à tant de noms, qu'ils sache que je n'ai écrit ce traité pour lui, que si au contraire ce traité

tombe entre les mains d'un amateur de la vérité, de laquelle il désire voir la nudité, et possédant

une bonne âme il soit désireux de l'embrasser je le prie de croire que j'ai plus d'auteurs, que je

n'en ai ici allégué, qui crient tous unanimement que la purification des métaux imparfaits, et ainsi

nommés (eu égard à l'or et à l'argent) se fait par ce qu'on appelle pierre des Philosophes,

laquelle a son commencement de l'or et de l'argent vif astralisés, desquels deux la semence, ou

soufre, ou germe, est tiré en forme et couleur noire, volatile nourri de son propre lait jusqu'à ce

qu'il aie acquis la couleur blanche, puis la jaune, et puis la rouge et à l'un des deux: allie lui avec

son propre corps, ou le ferment: ou l'âme par l'intervention de son propre esprit, et le tout dans

un seul vaisseau, c'est à dire en forme, par un seul feu, sans se soucier de la diversité et pluralité

des noms qui lui ont été donnés, ou par similitude, ou par propriété, ou pour tromper les trop

cupides, et qu'il est permis pour bien prouver un fait et une vérité, et bafouer et le mensonge et

les mensonges d'ouïr plusieurs témoins irréprochables, car, comme dit un grand Docte, Là où est

contentement des doctes en la chose enquise, là est la vérité, laquelle n'a besoin ni de fard ni de

parures externes, étant plus belle et plus désirable toute nue, que coiffée et masquée: sur quoi

un bel esprit de notre temps a dit.

Qui te verrait vérité toute nue,

O qu'ardemment de toi serait esprit,

Vu qu'en tout temps les plus rares esprits

Te font l'amour au travers d'une nue.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 39/170

I - DES NOMS DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

Puis que nous avons marqué la raison de tant de noms; et essayé de dessiller les yeux des

aveugles, et d'ouvrir les oreilles des sourds, et découvert les amusements des charlatans,

réduisons les dévoyés au droit et unique chemin, montrant qu'il n'y en a qu'un par lequel on

puisse acquérir ce bien tant recherché.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 40/170

II - A SAVOIR S'IL Y A PLUSIEURS VOIES POUR ACQUERIR CE QUE L’ON APPELLE COMMUNEMENT LA PIERRE DES PHILOSOPHES.

A SAVOIR S'IL Y A PLUSIEURS VOIES POUR ACQUERIR CE QUE L’ON

APPELLE COMMUNEMENT LA PIERRE DES PHILOSOPHES.

Tout l'ouvrage est parachevé par une seule voie, par une seule chose par une seule disposition,

et par une seule action. Au livre intitulé Lilium.

Tu n'as besoin qu'une seule chose, à savoir d'eau, une décoction, savoir cuire, et n'y qu'un

vaisseau au blanc et au rouge. (Alphidius)

Il n'y a qu'un vaisseau tant pour le blanc que pour le rouge, et qu'un feu pour l'un et pour l'autre.

Mahomet.

Quoi que les sages aient changé de noms et de discours, toutefois ils ont toujours entendu une

chose, une disposition, un chemin; les sages ont connu cette chose, et ont éprouvé souvent

qu'elle est unique. (Morien)

Notre art ne se poursuit pas par plusieurs choses: car il y a une pierre, une médecine en laquelle

tout le magistère consiste, à laquelle nous n'ajoutons rien d'étrange, ni n'en diminuons aussi rien,

si ce n'est que nous ôtons le superflu en sa préparation. (Même auteur)

Le blanc et le rouge précèdent d'une même racine sans intervention d'autre chose, car il se

dissout et assemble soi même, se blanchit et rougit, se fait jaune et noir, il se marie soi même, et

se conçoit jusques à ce qu'il aie atteint la fin de l'oeuvre. (Rhasis)

Aucun n'a qu'un chemin au soufre. (David)

Frère, sache que cette affaire est une pierre, en laquelle garip, c'est à dire rien autre n'entre, et

les sages travaillent avec elle, et d'icelle sort ce qu'ils cherchent, et rien ne se mêle avec elle, ni

en tout ni en parti, et s'appelle origine du monde, et font comme les choses lesquelles germent.

(Hali)

Sachez, que si vous prenez quelque autre chose que notre airain, et qu'encore que vous la

régissiez avec notre eau, vous ne ferez rien, au contraire si vous conduisez notre airain avec

notre eau, vous trouverez tout ce qu’avons dit. (Tourbe, sentence 30)

Quittez toute diversité, car nature se contente d'une chose, laquelle qui ignore, périra. (Même

auteur, sentence 39)

N'ayez souci d'une infinité de dispositions, ni de ce que les trompeurs ont écrit par leurs figures,

car il n'y a qu'une vérité que les Naturalistes ont nommé une, dans laquelle le caché est, lequel

ne se voit point si ce n'est par le Sage, le Maître donc fait bien qui commence et finit par un.

(Même auteur, sentence 75)

Il n'y a autre chemin en nature pour purifier les corps parfaitement que notre teinture, qu'est la

semence nette ayant plusieurs bénédictions. (L'Aurore c. 21)

Nous avons troué cette seule matière parfaite, laquelle étant amenée à la vraie fusion par notre

magistère, parfait véritablement tout ce qu'elle touche. (Arnaud au miroir p. 8)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 41/170

II - A SAVOIR S'IL Y A PLUSIEURS VOIES POUR ACQUERIR CE QUE L’ON APPELLE COMMUNEMENT LA PIERRE DES PHILOSOPHES.

Tout le magistère consiste d'une seule chose, car il n'y a qu'une pierre, et qu'une médecine en

laquelle tout notre magistère consiste, à quoi nous n'ajoutons rien d'étrange, ni diminuons, si ce

n'est que nous ôtons les choses superflues en sa préparation. (Nicolas des Comtes p. I)

Je vous dis que la vraie science a accoutumé d'être faite d'une seule chose sans y ajouter ou

diminuer, et cette chose s'appelle Adrop ou pierre supérieure, et cette chose là se fait de notre

seul mercure, car il surmonte le feu, et n'est point surmonté par lui, mais se réjouissant avec

icelui il demeure aimablement. (Même auteur p. 2)

Toute la science consiste en une seule chose laquelle fait toute la perfection, quand elle est

préparée par notre artifice, et cette préparation se fait avec un subtil jugement et grande

prudence, et toute la perfection dépend du régime du feu, et là est tout le secret, et notre art ne

gît point en la variété et multitude des choses, et cela est véritable. (Même auteur p. 3)

L'on a d'une seule matière des métaux bien dépurée, le soufre blanc et rouge, par quoi

préparons bien les corps, à savoir l'or et l'argent, à celle fin que nous en ayons le soufre et

l'argent vif, qui a oreille pour, l'ouvre.(Même auteur. p. 5)

Il y a une pierre, une médecine, un vaisseau, un régime, et une même disposition à quoi nous

n'ajoutons aucune chose étrange, ni diminuons, se ce n'est les choses superflues, lesquelles

nous ôtons à la préparation, car rien n'y entre qui n'en soit sorti, ou tout ou en partie, que si on y

ajoute quelque chose d'étrange, aussi tôt il est corrompu, et ce qu'on cherche de faire ne se fait

pas. (Dastin. p. 28)

La Médecine blanche et rouge ne sont différentes entr'elles, hormis que la médecine rouge a

besoin d'une plus grande sublimation, d'une plus longue digestion, et d'un feu plus chaud. (Même

auteur p. 29)

Quoi que les Philosophes divisent leur magistère en plusieurs opérations, toutefois véritablement

il n'y en y a qu'une seule et seul moyen d'opérer, à savoir l'eau de la terre et remettre l'eau sur la

terre jusqu'à ce que la terre se pourrisse et se purifie, tellement qu'elle se dissolue en après et

devienne toute spirituelle avec l'esprit, et cela alors est nommé oeuf et argent vif des

Philosophes, alors tout le corps est résolu en esprit. (Guillaume Parisien, commençant, Mon

Seigneur sous correction p. 46)

Il faut rougir de même façon et en même lieu, et en même vaisseau, ou semblable et même

poids d'eau et semblables imbibitions, arrosements, proportions et mêmes couleurs, et

finalement observer tous les régimes qu'au blanc. (Florent. I. 2. c. 17)

Il n'y a qu'une seule médecine, et est dite seule, d'autant qu'elle seule ôte ce qui est imparfait et

salé et mêlé dans les métaux: Or toute autre médecine quelque bonne et fixe qu'elle soit n'ôte

rien d'imparfait ni de sale des métaux, mais tant seulement pâlit et couvre, par quoi ils sont dits

sophistiques. (Même auteur l. 2. c. 2)

Geber en sa grande perfection du magistère veut qu'il n'y ait qu'une unique médecine, tellement

qu'il appert clairement à celui qui y regarde de près que sous un grand amas d'opérations

sophistiques, il dit, cache et entend cette là, et de même façon qu'il la cache aux fils, il la

manifeste aux sages qui bien l'entendent, et d'autant que toutes les médecines qui sont en son

livre de la grande perfection sont sophistiques, il les faut laisser comme il est dit au même chap

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 42/170

II - A SAVOIR S'IL Y A PLUSIEURS VOIES POUR ACQUERIR CE QUE L’ON APPELLE COMMUNEMENT LA PIERRE DES PHILOSOPHES.

sans se soucier d'elles, de même que Geber ne s'en est soucié en l'opération de la grande

Médecine. (Même auteur l. 2. c. 25)

Toute pierre physique est minérale, encore qu'elle prenne son origine de trois natures, et

combien que les Philosophes semblent être différents en opinions, et en écrits, si ne le sont ils

nullement. (Même auteur l. 3. c. 18)

Cet art est fait par une seule disposition et d'une seule chose, le Soleil en est père, la Lune la

mère, et le vent la porte par l'air. (Aristote à Alexandre c. I)

Toute la science a accoutumé d'être faite d'une seule chose, comme nous le montrerons par les

dits des Philosophes, et comme nous avons vu et touché, nous avons trouvé cette chose seule

parfaite avec beaucoup de peine et beaucoup de subtilité. (Elias de Asisio c. I.)

Notre art ne s'étend pas en multitude de chose, car par l'arrêt de tous les Philosophes il y a une

pierre, une médecine, un régime, un vaisseau, et l'ouvrage de notre pierre n'est différent qu'en

l'administration du feu, qui est le maître et seigneur de tout le trésor. (Armingandus l. I)

Il est impossible faire notre pierre laquelle nous nommons argent vif d'autre chose qui soit en ce

monde, fors de ces deux corps Soleil et Lune, d'autant que chaque chose engendre son

semblable, et cela est clair, et combien que ce soient diverses espèces, si sont elles de même

genre, comme l'homme et la semence, c'est la cause que les Philosophes disent, qu'il n'y a

aucun corps plus pur, et plus excellent que le Soleil est son ombre, sans lesquels aucun argent

vifs teignant ne peut être engendré. (Même auteur, c. I)

La perfection des corps imparfaits se fait par les esprits tirés du Soleil et de la Lune par le

mercure, lesquels ne peuvent être tirez en aucune façon des autres métaux, pour ce qu'ils n'en

ont point, et ces esprits sont soufre, arsenic et argent vif, qui sont rayons teignants et luisant tirés

des corps luisants. (Paganus c. 17)

Etudiant je regardais curieusement ou les livres s'accordaient le mieux, car je savais très-bien

que la vérité était dans les livres, et que là où ils s'accordent, c'est là où nous devons tenir, et

croyais là être la vérité: d'autant qu'on ne peut dire vérité qu'en une seule chose: car comme j'ai

dit, là où plusieurs s'accordent, l'on doit croire que là est la vérité, encore qu'un la nomme d'une

façon, l'autre d'une autre, toutefois la tromperie est à la diversité et non en l'accord, et pour

montrer que ceci est vrai ils ne mettent qu'un seul moyen quoi qu'ils l'écrivent en diverses façons

et figures. (Trévisan au l. 2. de son opuscule)

Il n'y a qu'un seul régime pour parachever notre ouvrage, à savoir que notre matière soit mise

dans un vaisseau propre, et soit cuite par un feu philosophique sans intermission. (Rouillac. p. 5)

Elixir est médecine composée, métallique, parfaite de soufre et d'argent vif, unis inséparablement

par le feu. (Même auteur p. 9)

Il me semble que j'ai assez montré qu'il n'y a qu'un seul chemin pour avoir et parfaire la pierre

physique. (Même auteur p. 28)

Encore que les Philosophes aient parlé diversement selon la lettre, toutefois ils s'accordent tous,

et montrent un même chemin, qu'est la pierre blanche et rouge, laquelle se fait de même racine,

et par même ordre. (Synésius p. I)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 43/170

II - A SAVOIR S'IL Y A PLUSIEURS VOIES POUR ACQUERIR CE QUE L’ON APPELLE COMMUNEMENT LA PIERRE DES PHILOSOPHES.

Il est expédient que l'Artiste soit ferme en son opération, sans varier tantôt d'un côté, tantôt d'un

autre, d'autant que notre oeuvre ne consiste point en pluralité de matières, car il n'y a qu'une

pierre, une médecine, une décoction, en quoi tout le magistère gît, sans que nous y ajoutions rien

d'étrange, et sans rien diminuer, hormis en sa préparation nous en ôtons les superfluités. (Geber.

l. I. c. 7. de la grande perfection)

La médecine solaire et lunaire est double, mais elle est une en essence, et le moyen d'y travailler

est semblablement un, partant aux livres que nous lisons des Anciens elle est nommée unique,

toutefois il y a addition de couleur jaune, laquelle se fait par la pure substance du soufre fixe, n'y

ayant que cette seule différence, d'autant que la médecine rouge le contient, la blanche, non.

(Même auteur l. 2. c. 25)

Tu n'as pas besoin de beaucoup de choses, pour ce qu'il n'y a qu'une pierre, une médecine, un

vaisseau, un régime, une disposition, tant au rouge qu'au blanc, et n'y a qu'un agent en tout le

monde pour cet art, qui peut résoudre et réincruder les corps métalliques, les conservant en leur

espèce, et ce moyen est propre et naturel par lequel nous pouvons résoudre les corps parfaits du

Soleil et de la Lune d'une solution admirable sans les détruire et les gâter, sinon leur baillant une

forme meilleure et plus noble. (Artéphius p. 11. 28. 29)

Nous avons trouvé par une longue recherche, long travail, et longue expérience une médecine

laquelle amollie les corps durs, et endurcit les mols, et fixe les volatils, éclaircit les sales, et cette

médecine est unique. (Geber en la grande perfection c. 67. 81)

La vérité se trouve en l'accord des Auteurs, ce qu'il faut bien observer, et cette vérité est unique

et simple, que si quelqu'un s'imagine le contraire il se trompe lourdement, puisque tous les

Philosophes sont d'accord qu'il n'y a qu'une pierre, qu'une médecine, et qu'un ouvrage. (Vogelius

en la préface)

Cet art est unique, non seulement en matière, mais pour l'ouvrage, car tout ce qui est requis pour

icelui est réduit à un homme à son genre, sans diversité, ce qui est connu, en ce que tous les

philosophes quoi qu'ils écrivent diversement, s'accordent et s'entendent tous et semble qu'ils ont

tous parlé d'une même bouche, que s'il y avait diversité de matière et d'opérations, ils ne

pourraient convenir entr'eux et s'entendre mutuellement. (Bonus Ferrariensis. c. 35)

Nous disons que cet art est le plus assuré de tous, d'autant que tous les Philosophes s'accordent

tant en la partie spéculative, qu'en la pratique. (Même auteur. p. 46. 48)

Celui qui ne trouera notre pierre, n'en cherche point d'autre, car la notre est le savon des corps,

leur esprit, et leur âme, lors qu'elle est mêlée avec eux: elle ressuscite les morts, conserve les

corps, purge les superfluités, ne s'acquiert pas par prix, ni par vente, ni par achat. (Calid. c. 14).

Nous cherchons le moyen de faire une seule médecine, mais composée de plusieurs choses,

laquelle ne se change point au feu, mais qu'elle se mêle avec les métaux étant fondus sans se

brûler, cette médecine ne peut être faite en peu de temps, par quoi qui ne voudra avoir la

patience, ne se mette point à travailler, pour ce que croyant s'avancer pour se hâter il gâtera

toutes choses. (Geber à la fin du livre du magistère)

Avertissement du Scholiaste.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 44/170

II - A SAVOIR S'IL Y A PLUSIEURS VOIES POUR ACQUERIR CE QUE L’ON APPELLE COMMUNEMENT LA PIERRE DES PHILOSOPHES.

Je ne me suis voulu étendre à donner l'intelligence plus claire d'aucun des passages allégués en

ce second chapitre, d'autant que nous allons entrer à un autre, auquel nous éclaircirons prou de

choses, il suffit d'avoir montré que les Philosophes n'ont jamais entendu qu'il y eut diverses voies

pour parvenir au but désiré, et partant que tous ceux qui disent, que comme il y a plusieurs voies

pour aller à Paris, à Rome, et autres lieux, de même il y en a plusieurs pour parvenir à cette

science, sachent qu'ils se trompent fort lourdement, j'accorde que de plusieurs lieux et endroits

du monde l'on peut venir à Paris, ou à Rome: mais il faut qu'ils m'accordent, qu'il n'y a qu'une

seule porte pour entrer en dedans. De tous les endroits de la terre l'on peut aller au ciel, mais il

n'y a qu'une seule entrée, de laquelle notre seul Sauveur Jésus- christ dit qu'il es la porte; la

vérité, et la vie, et que nul ne peut aller au Père que par lui: l'on me pourra objecter, que

Mirandulanus écrit qu'il a vu un, qui avait plus de vingt façons de faire l'or. Ergo il faut conclure

gluc. Je répons que cette conclusion est inepte, car celui duquel il parle pouvait mêler sa poudre

ou pierre avec d'alun, de soufre, de cire, de suif, de savon, et de telles autres matières, qui s'en

allaient en fumées mêlées et jetées dessus les métaux ou fondus ou à fondre, et la seule

Médecine teignante et fixe demeurait avec iceux métaux lesquels il teignait et fixait, mais si

Mirandulanus disait avoir vu faire une infinité de matières toutes diverses, desquelles, ou par

lesquelles les métaux étaient transmués, se serait autre chose, mais il ne le dit pas, et quand

cela serait, son autorité n'aurait aucune force contre tant de graves Auteurs; Coupons donc court,

et disons avec les Philosophes, qu'il n'y a qu'un chemin, qu'une matière, qu'un vaisseau, et qu'un

feu, et tous ceux qui en cherchent d'avantage, et d'autres s'abusent, et trompent ceux qui les

croient, qui comme aveugles tomberont et le conducteur et le conduit dans le précipice de

repentance, et peut être de la honte, pour nous, nous contenterons de suivre et montrer le

chemin désiré, qui nous montrera les matières nécessaires.

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III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST

FAITE

C’est le mercure seul qui parachève notre ouvrage, et trouvons en icelui tout ce de quoi nous

avons besoin auquel rien d'étrange ne doit être ajouté, le Soleil et la Lune ne lui sont point

étrangers, d'autant qu'au commencement de l'oeuvre ils sont réduits en sa première nature, c'est

à dire en mercure, pour ce qu'ils ont pris de lui leur origine. (Thomas Aquin c. 3)

Quelques uns entendent mal les Philosophes, d'autant qu'ils croient que l'oeuvre se peut parfaire

du seul mercure sans sa soeur ou son compagnon: or je te dis assurément que tu travaille avec

le mercure et son compagnon, et que tu n'ajoutes rien d'étrange au mercure, et saches que l'or et

l'argent ne sont étranges du mercure, car ils participent de plus près à sa nature qu'autre corps

quel que ce soit, par quoi réduits les en leur première nature, car ils sont dits soeurs et

compagnons du mercure et de cette fixation et composition sortira un lait virginal, et si tu

travailles du mercure auquel tu n'aies rien ajouté d'étrange, tu obtiendras ton désir. (Même auteur

c. 4)

Plusieurs difficultés m'environnent, et crains qu'à mesure des Phrygiens qui de mille couleurs

construisent une tapisserie agréable à plusieurs, et désagréable à un, et après avoir cueilli

comme l'abeille le plus doux de toute espèce de fleurs; quelque écervelé ne suce une moelle,

laquelle lui serve de cheval Seyant, ou d'or Tholozain. Plusieurs outrecuidants s'estimant doctes,

ont été congédiés de chez moi, suivant le mérite de leur folie, tel que fut celui, qui après avoir

marié le ciel avec la terre, et l'eau avec le feu, interrogé s'il pourrait bien mêler l'eau avec le vin,

répondit *ignoramment que c'était l'office de son laquai, et confessa enfin, vaincu par la vérité ne

le savait faire: en la doctrine de cette science il faut ensuivre Pytagoras au plus près qu'il sera

possible, qui avant qu'admettre quelqu'un pour son disciple jugeait de son esprit par le parler, par

la face et par la dextérité, s'il les recevait, il ne leur était permis de parler, mais seulement

d'écouter durant certain temps, lequel passé pouvaient seulement enquérir par autre certain

temps après lequel ils pouvaient disputer. Je n'ai encore appris comme il appartient, ni par

conséquent pratiqué la doctrine d'Estrato, qui logeant l'âme rationnelle aux sourcils, disait que si

les poils étaient droits, l'on était mol, s'ils penchaient sur le nez, bouffon, si vers les tempes

moqueurs, si du tout abattus envieux. Mais je désirerais très bien que ceux qui se jetteront dans

cette recherche eussent trois conducteurs au ciel, trois en l'âme, et trois en la terre, Mercure pour

la recherche, Phoebus pour lumière, Venus pour la grâce, la volonté ardente et stable, l'esprit

subtil, et bonne mémoire, un prudent père de famille, un précepteur très approuvé, et un médecin

très docte à celle fin que venant une peste il ne servit de *Pharmaque tenant d'une main un

fromage, un gâteau, et des figues sauvages, et après avoir été forte sept fois il ne fut brûlé tout

vif, et ses cendres jetées pour le salut du peuple, mais je ne sais si mon songe sera

théorématique ou allégorique, tant y a que si durant les jours Alcyoniens nous n'arrivons au port,

peut être quelque vent favorable nous y poussera, mettons nous donc à la rame, et entamons ce

mercure navigant dedans icelui pour y découvrir les havres les meilleurs, les écueils les plus

difficiles, les gouffres les plus profonds, et marquer à ceux qui auront des yeux et des oreilles le

naufrage qu'une milliasse de personnes ont fait et font journellement, faute de savoir reconnaître

la roche d'aimant contre laquelle leur nef ferrée se jette imprudemment.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 46/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Si toutes choses sont faites de la matière à laquelle elles sont réduites, il n'y a aucune difficulté,

que les métaux ne soient faits du mercure qu'est la cause que Thomas avec les autres

Philosophes nous disent que le mercure seul parachève notre oeuvre, et c'est pour exclure toute

autre matière corrosive et détruisant les métaux le mercure donc dissout véritablement le Soleil

ou la Lune, je dis dissoute c'est à dire tire ou attire au dehors de leurs corps par le moyen et

l'aide de l'Artiste une matière laquelle n'est ni Soleil ni Lune, et ne le pourra jamais être, et

comme du mâle et de la femelle une matière ou sperme soit qui n'est ni mâle ni femelle, et ne

peut jamais être cet homme et cette femme, desquels cette matière est sortie, mais quelque

chose ressemblant à l'un ou à l'autre, de même ce qui sort de ce Soleil et Lune par le moyen du

mercure aidé d'une convenable chaleur, ne sera jamais et ne peut être (quelque artifice qu'on y

apporte) Soleil ou Lune, et c'est sans diminution de la bonté du Soleil, et Lune ne se trouvant

diminués que du poids d'icelle matière, que ceux donc qui voudront s'exercer en cette admirable

oeuvre apprennent que notre dissolution n'est celle, de laquelle les compositeurs des recettes

entendent, et qu'ils apprennent encore d'entendre nos mots et termes sans lesquels ils ne

pourront jamais entendre comme il appartient l'intention des Philosophes qui ont écrit

expressément de cette science: Or, dit notre Auteur, l'or et l'argent qui sont appelés domestiques,

frère et soeur du dit mercure doivent être dissous, c'est à dire réduits à sa première nature qu'est

volatile, et à celle fin qu'on ne croie qu'il entende simplement du mercure, ajoute que ceux qui

l'entendent ainsi se trompent, disant qu'il faut travailler non seulement d'icelui, mais de l'or et de

l'argent mêlés en icelui, de la composition desquels on tirera le lait virginal, qui est appelé d'une

infinité de noms, et est cette noirceur, laquelle a telle force qu'elle étouffe même en son berceau

une quantité incroyable de mercure tout pur, et crois que nous n'entendrons pas mal de le

prendre pour cet Hercule qui tua, étant encore au maillot, ce grand et horrible serpent, comme

aussi être cet enfant ingrat qui tue sa mère, car cette poudre noire impalpable et volatile conduite

sagement, rend à sa nature noire et impalpable le mercure vulgaire. Or je m'émerveille de tant de

rechercheurs qui comme taupes grossières suivant leur fantaisie, entendent par le mercure une

infinité d'eaux corrosives, qu'ils appellent dissolvants, menstrues et semblables niaiseries,

lesquelles ils composent avec beaucoup de peine, de péril, et de dépense ou s'amusent et

s'abusent à tirer le mercure des métaux, et faute d'entendre ce de quoi ils se mêlent, se

précipitent dedans une mer d'angoisse de laquelle ils ne sortent qu'avec perte ou de biens, ou

d'honneur, et quelques fois de tous deux, qu'ils cherchent donc attentivement, et apprennent aux

dépens d'autrui. Nous avons quatre mercures outre deux autres, desquels nous parlerons tantôt,

le premier est le vulgaire qui dissout véritablement étant nettoyé comme il faut) les deux autres

fixes, à savoir l'or et l'argent purs, et tiré d'eux leur semence qu'est le quatrième mercure duquel

le premier est tiré, et desquels unis et homogénéisés sont fixés par l'addition du Soleil ou de la

Lune en la fermentation, les trois donc se trouvent faits, et le quatrième sort d'eux par une voie

assez facile, et nous n'avons à faire d'autre matière, desquelles ceux qui en parlent n'en sont

aucunement d'accord, et leurs raisons sont amplement déduites ci devant, mais tous conviennent

et s'accordent en ce que nous disons. (Isaac)

Maintenant sois assuré mon fils que tu as le corps impur, à savoir le saturne, et l'âme, c'est à dire

la Lune, laquelle tu lui ajouteras, infuseras on mettras, et la pierre qu'est esprit contenant l'âme et

le corps pour ne s'en séparer jamais, et qui n'entend ce moyen, ne profitera jamais en notre art.

(Isaac l. I. c. 7)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 47/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Mon fils considère prudemment à modérer ton feu, de telle façon que par sa violence tu ne

sépare l'esprit de l'âme et du corps, fait donc ton feu si petit qu'ils demeurent joints, et que l'âme

et le corps puissent être ensemble. (Même auteur c. 9)

Prends le Soleil, et la Lune également brise les et les mêle bien avec l'eau commune distillée,

jusques à ce que tu en puisses peindre; alors sèche les par un petit feu. (Même auteur. c. 58)

La pierre doit être tirée du Soleil et de la Lune, et faut pour avoir une vraie conjonction et une

vraie mixtion que de tous deux il y ait l'homme rouge, et la femme blanche, car l'homme rouge

chaud doit opérer en la femme blanche et froide, si on veut que quelque fruit ou parfaite

température en sorte et se fasse. (Même auteur c. 61)

Les Philosophes à celle fin d'imiter nature en sa génération, ont pris le Soleil et la Lune, afin de

tirer d'iceux leur pierre, et l'un et l'autre par mûre délibération, d'autant que craignant que le Soleil

s'en allât à cause de sa grande perfection et de sa pureté et subtilité étant mis en oeuvre, et

voyants d'ailleurs que la Lune a plusieurs parties crasse et terrestres, et que pas moins ils

s'aiment, comme le mari et la femme, et pour ce aussi que l'un est chaud, l'autre froid, et qu'ils se

pourraient tempérer en leur subtilité et terrestréité, et qu'un contient l'autre, les ont tous deux pris

au poids égal. (Même auteur p. 109)

Tu peux faire la médecine parfaite par le moyen du Soleil et de la Lune sans séparation

d'éléments, et sans peine, crainte et danger, mais ils ont besoin d'un long temps, étant le tout

très-assuré. (Même auteur l. 2. c. 5)

Nos prédécesseurs ont travaillé aux amalgames du Soleil et de la Lune, qui est chose parfaite,

encore qu'il soit long, si est-il assuré, sans beaucoup de peine ni souci. (Même auteur. c. 6)

Isaac nomme la matière noire corps impur à laquelle il faut infuser la blancheur, laquelle il dit être

Lune, et alors la pierre qu'est la noirceur blanchie contient dedans soi la force et la vertu qui n'en

peut jamais être séparée, et celui qui ignore ceci ne fera jamais rien de bon en cette science,

d'autant qu'ignorant les racines , il n'aura le jugement d'administrer le feu propre à joindre l'esprit,

l'âme et le corps, et à celle fin qu'on ne s'imagine quelques chimères il dit que le tout se fait du

Soleil, Lune et mercure, qu'il nomme eau commune distillée, c'est à dire très bien purifiée, les

deux y étant nécessaires pour les raisons qu'il allègue en poids égal, pour à quoi parvenir il faut

de la patience à cause de la longueur du temps, mais aussi en cette longueur il n'y a ni peur, ni

crainte, ni danger, étant ce chemin, le seul par lequel les Philosophes qui ont vu cette vérité ont

passé sûrement.

Le mercure tiré des corps métalliques par le moyen des moyens minéraux, et puis employé à la

dissolution du Soleil et de la lune, est inutile et sans fruit. (Libavius de la pierre des Philosophes.

p. 67)

Notre pierre est la conjonction du Soleil et de la Lune, jusques à ce que le Soleil aie tire la

substance de la Lune à sa nature, et à sa couleur, ce qui se fait avec le feu de la pierre. (Lulle p.

71. du codicille et p. 132. commence cum fecibus)

Saches que les parfaits amendent les imparfaits.

Le Soleil est le père de tous les métaux; et la Lune la mère, encore que la Lune reçoive clarté du

Soleil, de ces deux dépend tout le magistère, réduisez les donc en mercure vif, et non vulgaire,

c'est à dire non volatil, mais fixe, car le vulgaire est volatil et plein de froideur phlegmatique,

qu'est cause qu'il a besoin d'être réduit par l'argent vif fixe plus chaud et sec en contraires

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 48/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

qualités, que l'argent vif vulgaire. Par quoi je vous conseille, ô mes amis, que vous ne travailliez

qu'au Soleil et à la Lune, les réduisant à leur première matière qu'est notre soufre et argent vif

par quoi fils, servez vous de cette excellente matière, et je vous jure que si vous ne prenez

l'argent vif de ces deux, vous allez à la pratique comme aveugles sans yeux et jugement. (Même

auteur en la Clavicule)

Lulle auquel chacun veut se mouler nous montre assez clairement de combien de pièces la

pierre est faite, il dit donc que c'est la conjonction du Soleil et de la Lune, laquelle se fait avec le

feu de la pierre, qui est le Mercure, comme nous avons déjà montré, laquelle conjonction se fait

en la noirceur: Mais cette pierre n'est parachevée, si l'argent n'est entièrement rougi d'une

couleur très rouge, et alors cette matière rouge et parfaite, amande et corrige les métaux

imparfaits en or, sans toutefois qu'il soit nécessaire réduire aucune chose en mercure vulgaire, et

coulant comme plusieurs croient: mais bien en matière noire et impalpable procédant des deux,

et en après icelle poudre étant noire, sèche, et subtile; dessèche, arrête et subtilise le mercure

qui lui est ajouté par l'ordre connu des sages, tellement que quiconque cherche un autre chemin,

et une autre manière se trompe lourdement, et en fin se précipitera dans un gouffre angoissant.

De même façon que d'un homme un autre homme s'engendre, d'un âne un autre âne, d'un oeuf

de poule une poule, et le froment vient du froment, de même de chaque semblable se fait son

semblable, de l'or vient l'or, et de l'argent l'argent, de ceci tu peux facilement entendre de quelle

matière tu dois travailler. (Greverius p. 8)

Les Philosophes avant que commencer leur besogne ayant pris l'or et l'argent vulgaires doivent

connaître s'ils sont bons et sains ou malades, que s'ils sont malades, ils les doivent guérir par

médecine propre, qui est la propre préparation, cet or ainsi médicamenté, sain et purifié, est l'or

des Philosophes, le même est de la Lune. Il appert donc clairement, qu'encore que le Philosophe

prenne l'or et l'argent et le mercure vulgaires, toutes fois ils ne l'emploient point à leur besogne,

qu'après les avoir élevés au degré philosophique. (Même auteur p. 10)

Choisi pour ta besogne un or nouveau lequel n'aie point été mis en beaucoup de besognes par

les orfèvres, mais venant seulement de la mine, n'ayant enduré beaucoup de feu, qu'il soit de

belle couleur environ de vingt quatre carats; car étant tel, il est bon, et s'en trouve de semblable

et en pièces, en terre, quoi que mal polies, que si tu en veux avoir de tel; tu n'as besoin d'autre

préparation, sinon de le réduire en feuilles subtiles par le marteau, le même soit il dit de l'argent,

que si tu n'en peux avoir, purifie l'or par l'antimoine, ou par le ciment royal fondant une once de

Soleil avec cinq onces d'antimoine: Que si tu en trouve chez les peintres ou apothicaires en

assez suffisante quantité, en feuilles subtiles et de bon or, tu prendras cet or pour bon, sans

autre préparation, entends de même de l'argent en feuilles, sinon purifiez en par la coupelle,

mettant pour un once d'argent trois de plomb. (Même auteur p. 13)

Choisi d'argent vif qui ne soit point sorti ni fait artificiellement; soit de plomb, ou de quelqu'autre

métal, mais venant tel de sa propre minière, car dedans tel il faut semer le Soleil et la Lune.

(Même auteur p. 17)

Compose ton oeuf du blanc et du jaune, couvre les d'une peau et serre les d'une dure écorce,

mets lui dessous de charbons allumés, et lors qu'ils s'éteindront, mets y en des nouveaux.

(Même auteur p. 35)

Chacun engendre son semblable, que si on tire le mercure du plomb, cet engendré produira de

plomb; cette extraction donc ne sera ce que nous recherchons, ni l'oeuf ici entendu qui est

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 49/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

composé de bonnes matières, à savoir d'or et d'argent épurés et bien sains couverts du mercure

cru, et qui sort tel de la mine, mais très net qui servira de peau, le tout mis dans un vaisseau de

verre, qui sera l'écorce dure, sous lequel on mettra un feu propre, ô rechercheurs et amateurs de

la vérité, je vous conjure par la vérité que j'adore fuyez et bannissez loin de vous tous ces

extracteurs de mercure du plomb; car combien que les Philosophes disent qu'il faut tirer le

mercure du Saturne, que plusieurs disent plomb, je vous assure sur le serment que j'ai à la vérité

même, qu'il ne doit être entendu du plomb vulgaire, mais de celui des Philosophes, qui ne me

croira se trompera, et proteste que rien ne me fait mettre ces écrits au jour que la charité et la

compassion que j'ai l'escholie. devoir tant de bonnes personnes abusées, par ces pendards de

coureurs qui promettent à ceux qui les écoutent des montagnes d'or, et cependant n'ont de quoi

se sustenter et habiller eux mêmes, ce qui est facile à voir par leurs actions.

Notre eau est pure et transparente, dans laquelle le corps de Soleil et de la Lune se dissout.

(Alanus p. 51)

Le Soleil est le père, et la Lune la mère, le vent la porte dans son ventre. (Hermès)

La conjonction de ces deux corps, à savoir du Soleil et de la Lune avec le vent est nécessaire en

cet art tant au blanc qu'au rouge. (Garlandius c. 5)

Quoi que Alanus dit eau transparente, il ne faut pourtant se figurer une eau, au travers laquelle

on puisse voir, car c'est contre l'opinion de tous les Philosophes, qui ne veulent que matières

symbolisantes ensemble, car quelle proportion y aurait il entre l'eau mouillante, et l'or et l'argent:

d'ailleurs aucune eau mouillante ne peut dissoudre l'or et l'argent, vu que la dissolution

philosophique est les réduire à leur principe qu'est volatil sans qu'ils puissent jamais être ce qu'ils

auraient été, comme nous avons dit par ci devant: il entend donc par ce mot, transparent, clair et

luisant, le mercure vulgaire très bien dépuré, dans lequel il veut que l'or et l'argent soient mis, et

cette eau ou mercure est ce qu'Hermès, Garlandius et autres nomment vent, je n'ignore pas la

vertu de l'eau forte, et eau régale, mais je dis que ces eaux rongent et corrodent l'or et l'argent,

lesquels par après sont remis en masse, comme auparavant, tellement que cette corrosion, que

l'on appelle communément et ignoramment dissolution n'est point celle de laquelle nos

Philosophes parlent, je sais aussi que la réduction de l'argent vif en matière cristalline, claire et

transparente et solide, après avoir été comme dissout par l'eau forte faite à propos (car toute eau

forte ne le fait pas est propre à faire quelque chef d'oeuvre, mais il ne vaut rien en cette œuvre,

qu'est la cause que je n'en veux donner l'ordre, duquel quelqu'un pourrait s'abuser.

Le principe de chaque chose résulte de la finale intention d'icelle, par quoi qui veut faire de l'or on

de l'argent prendra d'iceux le principe, d'autant qu'il est impossible de faire d'or et d'argent sans

or et argent, pour ce que chacun produit son semblable. (Egidius p. 3)

Joints l'âme avec son corps par le moyen de son esprit, d'autant que l'âme ne prendra

aucunement son corps que par le moyen de son propre esprit. (Même auteur p. 68)

Il n'y a rien ici que le frère, et la soeur, c'est à dire l'agent et le patient; et le soufre, et le mercure

s'engendrant co-essentiellement. (Même auteur p. 47)

Les anciens ont dit l'oeuvre être de deux, et aucuns ont nommé ces deux joints le composé,

d'autant que de ces deux sont quatre, et en iceux y a siccité et humidité, esprit et vapeur. n. 140.

du même.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 50/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Notre auteur commence par la réponse qu'on a accoutumé de faire à une demande comme peut

être cette ci; Que veux tu avoir dedans ton jardin? réponse, de choux, de laitues, et semblables:

demande, et pourquoi ne prends tu donc la semence de choux, et des laitues? Or est-il que la

semence ne procède que de sa plante, donc il la faut tirer d'icelle. De même qui veut avoir d'or,

d'argent, de fer, de cuivre, d'airain, de plomb, il faut qu'il tire d'iceux leur semence qu'on nomme

communément mercure ou soufre par similitude de propriété, et faut être si avisé de n'accoupler

un cheval avec une ânesse, ou un âne avec une jument pour avoir un cheval: car chaque espèce

s'éjouit avec son espèce. De même si on joint en cette admirable composition une matière

volatile, combustible avec une incombustible et fixe, l'on n'aura qu'un bâtard, c'est la cause

pourquoi notre Auteur dit qu'il faut joindre l'âme à son corps, et non simplement au corps, mais à

son corps, pour exclure la métempsycose de Pytagoras qui voulait qu'une âme au sortir du corps

auquel elle était, entrât au premier corps vide qu'elle rencontrait, notre auteur ajoute moyennant

son esprit, autrement rien ne se fait, et cependant à tout ceci n'y a que la forme et la matière,

frère et soeur, agent et patient, que les anciens Philosophes ont nommé composition, laquelle

contient la siccité au troisième degré, l'humidité au second, la froideur au premier et la chaleur

remise, car si elle était au commencement du quatrième degré, il s'ensuivrait qu'elle brûlerait

tout, et n'aurions besoin du feu externe, mais d'autant qu'elle est esclave il la faut mettre en

liberté, qui n'entendra ceci qu'il étudie, tant y a qu'ayant désengagé cette chaleur lente et remise,

nous la rendons suprême, mais la siccité la fuit, lesquelles unies mettent à leur pli la rebelle,

mettent à mort la prisonnière, et par conséquent la couronne demeure sans controverse à cette

première esclave, mais si on met la chaleur un degré plus bas, la siccité au second degré,

l'humidité au premier, et la froideur remise elle viendra à nous donner du contentement mais

beaucoup plus si le froid prend le haut bout des deux points plus bas, et l'humidité des deux plus

hauts, le chaud du tiers degré, le sec du second, et l'humidité des premiers des deux points, ce

sera l'oeuvre achevé, mais ceci sera éclairci lors que nous parlerons des nombres et des figures.

Le corps du Soleil est tout essentiel au respect de l'argent, car l'or n'est autre chose que

substance pure, fixe et incombustible d'argent vif, tempérée et proportionnée également avec son

soufre interne, tel que désirent les Philosophes pour la facile fusion et teinture de leur élixir.

(Vogelius c. I. p. 12)

Un conjoint, et deux composent la médecine. (Même auteur p. 41)

Voici le grand accord des Philosophes commandants de dissoudre le Soleil et la Lune, et les

réduire en leur première matière. (Même auteur p. 45)

Qui cherche une médecine pour convertir les métaux, faut qu'il laisse les animaux, végétaux,

minéraux, et ce qui procède d'eux; qu'il prenne les métaux et cherche en iceux leur principe, à

savoir l'argent vif et le soufre, d'autant qu'ils sont en iceux, et d'iceux les métaux sont engendrés:

Qu'on se souvienne cependant que rien ne peut donner la forme de l'or et de l'argent, que ce qui

premièrement l'ait eue, et partant ni les métaux imparfaits, ne l'argent vif, ne le soufre, ne

peuvent obtenir la forme et la fixation nécessaire à l'élixir, s'ils ne sont fixe et formés

premièrement par l'or et l'argent. (Même auteur p. 121)

Plusieurs s'amusent et s'abusent à tirer la teinture, c'est à dire, ce qui est jaune en l'or, et de ce

jaune ils veulent en après teindre l'argent, mais, à ce qu'ils disent, ils ne teignent autant d'argent

qu'ils ont d'éteint d'or, et cela se fait comme ils disent, c'est encore avec de la perte, notre Auteur

dit qu'il est tout essentiel, et partant il n'en veut séparer ce que plusieurs croient: or il apprend ici

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 51/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

tacitement qu'il peut tout passer par le chamois, et par conséquent qu'il y peut faire passer

l'argent, lesquels sont joints pour la composition d'un qui est le mercure, à quoi tous les

Philosophes s'accordent plutôt qu'à la recherche des animaux etc. Apres donc qu'il a marqué ce

qu'il faut prendre d'eux, il conclut que la dernière opération c'est joindre à l'élixir rouge l'or et

l'argent à l'élixir blanc, comme nous verrons clairement au chap. de la fermentation.

Notre argent vif est eau très-claire et notre arsenic est argent pur, et notre soufre est or pur, et

toute la perfection gît en ces trois, et à celle fin que ceci s'entende plus facilement, nous disons

que toute la science philosophique dépend du Soleil, de la Lune et du mercure, par le Soleil nous

entendons l'or, par la Lune l'argent, et qui sait teindre le mercure avec le Soleil et la Lune, il vient

au secret qui est appelé le soufre blanc, lequel se faisant rouge sera le soufre pour l'or. (Arnaud

au miroir d'Alchimie p. 41. 44. 47)

Avec ces corps à savoir le Soleil et la Lune le mercure se mêle et se fixe avec iceux par une

industrie très grande, ce qui ne peut être compris par un esprit grossier. (Même auteur l. 1. c. 5.

du Rosaire)

Qui sait teindre l'argent vif avec le Soleil et la Lune est parvenu à un grand trésor et secret qui est

nommé soufre blanc très bon pour l'argent, lequel se faisant rouge sera le soufre très-bon pour

l'or, de ces corps donc notre soufre blanc et rouge est tiré. (Même auteur c. 7)

Toi qui veux travailler as besoin premièrement de faire la dissolution et sublimation des deux

luminaires, d'autant que le premier degré de l'opération est de faire mercure d'iceux. (Même

auteur c. 9)

Le Soleil, et la Lune et l'Azoth sont pierre mortes sur la terre qui ne sont rien que par l'industrie

de l'homme, l'Azoth est indivisible, pour ce qu'il s'en va invisiblement, qu'est cause qu'il est

appelé serf fugitif, et ne se peut brûler. (Même auteur aux secrets de la nature. p. 36)

Nous avons dit ci devant que nous avions besoin de six mercures, et en avons décrit quatre; à

présent nous parlerons des deux autres, avec avertissement au Lecteur de considérer mûrement

ce qui s'ensuit, avant que de rechigner et reprendre. Plusieurs lisant ce passage et autres de

semblable façon de parler, tant ci devant écrit, que par ci après; qui est que notre mercure est

eau très claire; courent après une infinité d'eaux qu'ils nomment dissolvantes sans savoir la

définition de notre dissolution, comme a été dit ci dessus, qui est de réduire l'or et l'argent en

matière volatile, par celui même duquel ils ont eu leur principe, ce qui ne se peut faire qu'avec un

seul qui n'est point corrosif, comme sont toutes les autres eaux, de quelque matière qu'on les

sache faire: le mercure donc est une vertu particulière cachée dans le mercure vulgaire, et là

dedans même connue par le seul savant Philosophe en cette matière, de même qu'au

Mathématicien le cercle des cieux, et au Géomètre la ligne superficielle, et point indivisible, cette

vertu ainsi considérée, et non séparée du mercure vulgaire, est nommée eau claire, par laquelle

les semences ou soufres que nous voulons tirer de l'or et de l'argent sortent plus facilement, c'est

donc le cinquième mercure; pour le sixième il en sera parlé en son propre lieu, et pour montrer la

vérité de ceci, notre Auteur dit, que toute la vérité de ceci gît en l'or, l'argent et mercure, qu'il

nomme arsenic, et soufre dont nous avons parlé au premier chap. Or nul ne peut savoir le secret

s'il ne sait teindre le mercure vulgaire avec l'argent vulgaire, qui alors est nommé soufre blanc, et

avec l'or vulgaire qui est le soufre rouge, et pour faire ceci il n'y a qu'une voie, quoi que les

ignorants la vraie signification de ce mot teindre, errent après des colorations superficielles,

lesquelles s'évanouissent par le feu, ou l'eau forte plus facilement qu'elles n'ont été ajoutées.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 52/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Mais dit notre Auteur, ceci se fait avec une industrie non commune; pour montrer que peu de

gens la savent, et c'est ici où presque tous faillant se retirent et laissent l'ouvrage, auquel ayant

failli ne se peuvent imaginer quelque autre y pouvoir entrer: c'est véritablement vue très-subtile

façon que cette conjonction, laquelle n'est écrite par les Philosophes que fort obscurément, et

sans laquelle l'on ne fera jamais rien: je la déclarerai le plus facilement qu'il me fera possible en

son lieu propre. Ce soufre donc est la matière dissoute: et jointe avec le mercure est la matière

sublimée, non qu'elle soit élevée en haut par la violence du feu comme plusieurs croient, mais

rendue plus excellente, tant en vertu; qu'en couleur: mais que veut dire notre Auteur par ces

mots, le Soleil, la Lune et l'Azoth. Sont nos pierres mortes, n'engendrant point d'enfants, de

même l'or, l'argent et le mercure demeurant tels qu'ils sont: Que s'ils sont joints et produisent,

alors ils seront dits vifs, c'est à dire, ils feront preuve de leur force, vu qu'il n'y a rien que les

choses vives qui engendrent et produisent. Je voudrai bien que les rares esprits et amateurs de

cette science prissent garde à ce que cet Auteur dit, à savoir que l'Azoth (qu'est le mercure

vulgaire) est indivisible, d'autant que tout s'en va, ou tout demeure, car nous appelons indivisible

ce qui peut être séparé en diverses parties de diverse nature comme le vin qui est divisé en eau

de vie, laquelle n'est vin en tartre, qui n'est vin, en sel qui n'est vin, et n huile qui n'est vin, et

cependant tout cela était au vin, et ainsi de ce papier s'en tirera diverses parties, lesquelles ne

seront papier, et ces parties, voire une d'icelles séparées, le vin ni le papier ne seront plus ne vin

ne papier, mais le mercure qu'on en fasse tout ce qu'on voudra, et avec quoi on le mettra ne le

pourra tellement ruiner, qu'enfin par industrie il ne retourne mercure, et d'icelui ne tire on rien qui

ne soit mercure, pour ce qu'il ne peut être brûlé. Je confesse bien qu'on le précipite, mais tout, et

non en partie, ou le congèle, mais tout, et non en partie, et s'il ne se brûle pourquoi est ce donc

qu'on veut que la noirceur survenant par son moyen sur l'or et l'argent procède de lui et non des

autres? ô rechercheur faites en la preuve, et vous trouverez après cette noirceur tirée le poids de

vos corps diminués, et celui de l'argent vif entier, qui a oreilles et jugement pour entendre, et

juger sainement, entende et juge.

Tout le gain se l'artiste dépend du mercure, du Soleil et de la Lune, tu recueilleras ce que tu

auras semé. (Desiderable p. 21)

Il y a différence entre la médecine solaire et la lunaire, d'autant que la solaire est contient le

soufre solaire, et la lunaire le lunaire, car la lunaire a besoin d'un soufre blanc très-pur, et la

solaire d'un soufre rouge très-net. (Même auteur p. 25)

La préparation du mercure vulgaire se fait avec le soleil vulgaire, et la Lune vulgaire dissout de

ces trois sans autre chose qu'elle que ce soit est faite la pierre physique, et ne peut être faite

avec aucune invention physique avec autre choses. (Même auteur p. 114)

Rebis est la première partie de l'oeuvre, Elixir la seconde, la teinture est la troisième, et la

médecine est la quatrième: il est donc tout clair qu'à l'Azoth il y faut, l'élixir, pour ce qu'en cette

opération l'élixir précède l'azoth: car de l'élixir on tire l'azoth: Or l'azoth est ce qui est tiré des

corps dissout par le mercure même, qui est jugé plus mûr. (Même auteur p. 169. 193)

L'Elixir n'est autre chose que le corps résout en l'eau mercurielle, après laquelle résolution l'azoth

est tiré de lui, c'est à dire, l'esprit animé. (Même auteur p. 194)

Un seul métal, à savoir l'or, est totalement nécessaire pour la composition de la pierre des

Philosophes: or les corps rouge et blanc sont une même chose, quoi que les Philosophes disent

être deux corps et deux opérations. (Même auteur, p. 202)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 53/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Celui qui croit faire la teinture sans ces deux corps, à savoir le Soleil, et la Lune, il pratique en

aveugle. (Même auteur. 274)

Ceux qui teignent le venin, c'est à dire le mercure avec le Soleil et son ombre ils parachèvent

notre pierre qui est nommée gomme grande et parfaite. (Même auteur p. 275)

Sème l'or et l'argent, desquels tu recueilleras mille fois d'avantage de fruit par ton labeur, et aide

de nature, d'autant qu'icelle seule a tout ce que tu cherches, et autre chose du monde ne le peut

de même, vu que toute choses sont puantes, et s'évanouissent par la force du feu. (Correction

des fols p. 9. et Richard. c. 10. 13)

Le mercure dans lequel l'or et l'argent ont été dissout, est pris par quelques pour uns le mercure

double, duquel Trévisan parle dans son Epître à Thomas de Boulogne, par la comparaison qu'il

donne de la chair bouillie dedans l'eau, laquelle il avoue bien avoir été eau commune, mais il nie

qu'alors elle la soit, aussi le mercure qui a été cause de la dissolution de l'or, et de l'argent n'est

plus commun, encore que la graisse ou noirceur nageante en aie été ôtée, car ce mercure a

acquis quelque vertu plus grande qu'il n'avait pas auparavant: et comme le dissolvant

communique sa vertu à la chose dissoute, aussi pareillement la chose, laquelle se dissout

communique de sa propriété à son dissolvant, si que de deux est fait une certaine chose, qui

n'est ni l'un ni l'autre mais tout autre, tenant de la nature de tous deux. Or l'expérience, laquelle

est la maîtresse d'un chacun, montre comme déjà a été dit, que tout ce qui est sous la concavité

des cieux est brûlable et volatile, le seul or et argent réservé quelques uns y ajoutent le verre,

mais ils en ignorent la combustion) si donc l'artiste travaille pour avoir quelque chose

d'incombustible, perdurable et fixe, pourquoi demande il cette matière fixe, à ce qui ne l'est pour

soi même? une personne payera-elle dix écus pour un qu'on veut emprisonner pour ne le pouvoir

payer, puisque il n'a pas cinq sols pour payer celui auquel il les doit? Tout le gain de l'artiste dit

l'Auteur de l'oeuvre intitulé Desiderable desiderum dépend du mercure, Soleil, et Lune: qu'on ne

cherche donc autre chose, pour ce que la rechercher sera sans profit et sans aucun

contentement, comme les opérations des coureurs charlatans, et grands prometteurs le montrent

tous les jours.

La pierre est une, toutefois cette une, n'est point une en nombre, mais en genre; de même que le

mâle et la femelle s'assistent pour engendrer lignée, sans rien ajouter, de même la pierre des

Philosophes composée de deux suffit pour la médecine, laquelle on se propose, à savoir l'esprit

et l'âme, qui sont le Soleil et la Lune, et quelques uns disent qu'en ces deux on doit ajouter un

troisième, à savoir un corps métallique, toutefois le nombre de deux n'est multiplié, ni les noms,

d'autant que le corps métallique est composé de ces deux. (L'échelle des Philosophes p. 106)

En notre pierre ou composition le Soleil et la Lune y sont en vertu et puissance, et le mercure en

nature, d'autant que s'ils n'étaient en notre pierre ou composition, l'on ne serait ni le Soleil ni la

Lune. (Le jeu des enfants p.137)

Prends ton fils très-cher, et le joint également à sa soeur blanche, donne lui à boire du breuvage

d'amour, jusques à ce qu'ils soient enivrés et divisés en parties très menues, toutefois aie

souvenance que toutes choses nettes conviennent aux nettes, autrement ils engendrent des

enfants qui ne leur ressemblent pas. (Aristote p. 163)

Nous avons déjà vu l'autorité de Lulle, sur semblable sujet, mais d'abondant au traité qu'il et

intitulé Apertorium, il commence ainsi, nos sages affirment qu'il n'y a quatre éléments, n'ayant

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 54/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

besoin de chose quelconque qui ne soit de sa nature, mais c'est un doit être entendu sainement,

et comme nous avons déjà montré, les deux semences de l'homme et de la femme unies et

inséparables, quoi que de deux corps ne sont dites deux, car nous avons déjà plusieurs fois

marqué que l'or et l'argent réduits en soufre ne peuvent plus être séparés ni distingués l'un de

l'autre, et pourtant étant ainsi mêlés physiquement ce n'est plus qu'une chose. Or en ce qu'il dit,

que quelques uns y mêlent un corps métallique, ceci ne se fait qu'à la fermentation, et ce corps

est ou l'argent pour le blanc, ou l'or pour le rouge: Aristote nous marque en après la forme de la

composition, et veut que l'or et l'argent soient égaux, c'est à dire autant de l'un et de l'autre qu'il

nous sera possible car si c'est du poids, n'ayant point de balance, nous serions arrêtés, et

d'ailleurs vu que c'est chose approchante de la génération d'un animal comment userons nous de

poids, vu que les animaux n'en usent point pour engendrer en leurs accouplements: je ne

réprouve point la balance, mais aussi je dis que le jugement y peut suffire, mais quel est cet

enivrement, qui réduit ces corps en très petites parties? c'est du mercure duquel on se sert pour

les amalgamer, qui conduit par le feu connu au sage Philosophe dissout tellement ces corps qu'il

les fait nager dessus lui en forme de toile d'araignée ou de crème, d'où étant tirés et remis en un

autre vaisseau, engendrent ce que l'on désire, et ce à quoi ils sont destinés, mais sur tout il faut

prendre garde que l'or, l'argent et le mercure soient très- nets et purs, autrement ce serait

travailler en vain.

Je suis d'avis que personne ne s'ingère de chercher quelque chose en cet art, s'il ne connaît les

principes de la vraie nature et ses régimes, ce qu'étant connu il n'a besoin de beaucoup de

choses, mais seulement d'une, laquelle ne demande beaucoup de dépenses, d'autant qu'il n'y a

qu'une pierre, qu'une médecine, qu'un vaisseau, qu'un régime, et qu'une disposition. (Rosaire p.

170)

Le dragon ne meurt point sans son frère et sa soeur. (Même auteur p. 79)

Pour tout l'ouvrage trois espèces suffisent, à savoir la fumée blanche, l'eau céleste, et le lion vert,

c'est à dire l'airain d'Hermès, et l'eau puante, laquelle est la mère de tous les métaux, avec

laquelle depuis le commencement jusques à la fin on prépare l'élixir. (Même auteur p. 184)

La Philosophie a trois parties, qui sont le Soleil, la Lune, et le mercure, de la conjonction d'iceux,

le Père Hermès a su faire sa teinture. (Même auteur, même page)

En ce lieu la conjonction des deux corps se fait, laquelle est nécessaire en notre ouvrage, et s'il

n'y avait qu'un de ces deux corps en notre pierre, jamais il n'y aurait teinture. (Même auteur p.

186)

Conjoints Gabriel avec Beya et ne les prends sinon purs et nets, crus et entiers, car si tu fais

autrement tu n'en auras aucun profit, et prends toi bien garde que rien de contraire ou étrange

n'entre en notre pierre, mais mets la seule. (Même auteur p. 191)

Le secret de l'Art de faire l'or, est au mâle et à la femelle, pour ce que la femelle s'éjouit à

recevoir la force du mâle, d'autant qu'elle en est fortifiée. Prends le chien et la chienne d'Arménie

de même age, joins les, et ils engendreront un fils chien de couleur de ciel, lequel te gardera du

commencement en ta maison, en ce monde et en l'autre. (Même auteur p. 192)

La matière des Philosophes est l'eau, et s'entend de l'eau de ces trois, et n'en faut ne plus ne

moins, le Soleil est le mâle, la Lune la femelle, le mercure la semence, mais à celle fin que la

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 55/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

génération et la conception se fasse, il faut que le mâle se joigne à la femelle, et outre ce la

semence y est requise, et partant avant la fermentation, la conception et imprégnation doivent

être faites, et lors que la matière se multiplie, il est dit que l'enfant croît au ventre de la mère, lors

qu'elle se fermente, que l' âme est infusée au corps, et que le Roi couronné croît, dissolvez les

corps et imbibez l'esprit, et on dit les corps au pluriel, d'autant qu'il en faut pour le moins deux, et

disent l'esprit au singulier, pour ce qu'un suffit, et n'y et aucune semence sans matière de corps

autre que le mercure, et lors qu'on dit imbiber l'esprit, on entend l'opération, laquelle fixe le

mercure, et multiplie la pierre, multiplier vaut autant que dire réitérer. (Même auteur, p. 204)

Mais avons nous point besoin d'autre corps que de l'or? Ecoute Hermès, son père c'est à dire de

la première composition, c'est le Soleil et la Lune est sa mère, le père est chaud et sec

engendrant la teinture, la mère est froide et humide nourrissant l'engendré, que s'il n'y avait en

notre pierre que l'un d'iceux jamais la médecine ne coulerait, ni ne teindrait, et si elle teignait ne

teindrait que fort peu, et le mercure s'en irait en fumée, d'autant qu'il n'y aurait aucun réceptacle

de teinture, et la fin de notre secret est d'avoir une médecine, laquelle coule avant la fuite du

mercure, donc la conjonction de ces deux est nécessaire dans notre oeuvre. (Même auteur p.

227)

C’est une folie, disent nos charlatans de s'amuser à l'étude, il ne faut qu'une bonne recette pour

faire d'or et d'argent; j'accorde une partie, mais qu'est celui qui la baillera? Geber, Arnaud, Lulle,

et tous les autres bons auteurs nous exhortent à l'étude, comme déjà a été dit, notre présent

Auteur continue encore de nous admonester charitablement de ne nous jeter dedans cet art, que

nous n'en connaissions les principes, confirmant en ce passage tacitement ce que quelqu'un dit,

à savoir que le Médecin commence où le Physicien finit, c'est à dire qu'après qu'on a la

connaissance du sujet sur lequel on veut travailler, on peut hardiment continuer or il n'est pas dit

en ce lieu simplement nature, mais vraie nature, non qu'il y ait deux natures, car une même

nature opère sur tous sujets s'accommodant selon la matière, mais pour ôter toute excuse aux

paresseux car celui qui veut travailler sur le marbre, se servira d'autres outils que s'il travaillait

sur le bois, et si sur l'or d'autres que si sur l'argile, et pourtant il doit reconnaître la dureté et

mollesse de sa matière: De même celui qui veut travailler en cet art il doit connaître la matière

des métaux, de leur dissolvant et la différence de l'un d'avec l'autre, et sur tout savoir bien qu'est-

ce qu'il cherche, je dis, de ce qu'il cherche: car de mille, il ne s'en trouve quelquefois deux qui le

sachent, se contentant de dire qu'ils veulent faire de l'or, ce qu'homme du monde n'a jamais fait

ni ne pourra jamais faire, cet ouvrage étant réservé à Dieu seul. Or la connaissance étant

acquise de ce que notre Auteur nous marque car il connaîtra que le Dragon meurt par un petit

feu en voulant tuer son frère et sa soeur, que ces trois espèces suffisent étant conjointes, qu'il les

faut prendre entières, pures et nettes, qu'encore que l'on dit faire l'or, ce n'est le faire, mais

seulement le faire paraître, ôtant les accidents qui le cachent à notre vue, apprendra les opinions

des vrais Philosophes Chimiques convenir en cette matière, qui est leur mercure, ou au contraire

tous les Philosophes se contrarient, car Thales Milesien dit que Thales. L'eau simple est le

principe de l'Univers, d'autant que tout se résout en eau la semence est humide, tous fruits se

nourrissent d'humidité, le Soleil et les astres se nourrissent des vapeurs, ce que confirmant

Homère en son Iliade.

L'Océan est le père de toutes choses, mais en passant faut apprendre que le principe et

l'élément diffèrent entr'eux en ce que les éléments sont composés; et les principes non, ni

aucune substance complète, n'y ayant rien précédent dont ils soient engendrés, autrement ne

seraient point principes, mais ce dont ils seraient engendrés: or il y a quelques choses

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 56/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

précédentes, dont la terre et l'eau sont composées, c'est à savoir la matière première sans forme

quelconque ni espèce, et la fortune qu'on appelle autrement et puis privation, Anaxymandre

Milesien Anaximandre. dit, que l'Infini est le principe de toutes choses, pour ce que toutes choses

se résolvent en lui mais il ne spécifie point cet Infini. (Anaximenes)

Milesien, dit que l'air est le principe de l'Univers, d'autant que tout se résout en lui. Anaxagoras

Clazomenien dit que les principes sont les menues parcelles qu'il appelle homéoméries et que

l'entendement est la cause efficiente, qui a tout ordonné, et commence ainsi. Toutes choses

étaient pèle mêle, mais l'entendement les sépara et mit par ordre. (Archilaus)

Archilaus, fils d'Apollodorus Athénien dit que le principe de l'Univers est l'air infini, et la

raréfaction et condensation d'icelui dont l'un est le feu, et l'autre l'eau. (Pythagoras)

l'Ile de Samos, le premier qui a donné le nom à la Philosophie, a tenu que les principes étaient

les nombres, et les symétries, c'est à dire convenances ou proportions, ou harmonie, Heraclitus

et Hippasus de la ville de Metaponte ont tenu que toutes choses avaient leur principe du feu,

d'autant que toutes choses se commencent et se terminent par le feu; et lors qu'il s'éteint, tout

l'univers monde en est engendré, car la plus grosse partie d'icelui se serrant et s'épaississant en

soi même se fait terre, laquelle venant à être lâchée par le feu se convertit en eau, et elle

s'évaporant se tourne en air, et derechef le monde et tous les corps compris en icelui seront un

jour consumés par le feu.

Epicurus fils de Nicocles Athénien suivant l'opinion de Démocrite, dit, que les principes de toutes

choses sont les Atomes, c'est à dire corps indivisibles et perceptibles seulement par la raison,

solides sans rien de vide, non engendrés immortels éternels incorruptibles qu'on ne saurait

rompre ni leur donner aucune forme ni les altérer.

Empédocle fils de Meton d'Agrigene dit qu'il y a quatre éléments, le feu l'eau l'air et la terre, et

deux principes ou facultés et puissances principales accord et discord, l'un assemble, l'autre

disjoint, Jupiter est le feu, Junon l'air, Pluton la terre, et Nestis l'eau.

Socrates fils de Sophoniscus Athénien, et Platon fils d'Ariston Athénien mettent trois principes,

Dieu la matière, et l'idée, Dieu est l'entendement universel, la matière le premier sujet supposé à

la génération et corruption, l'idée une substance incorporelle étant la pensée et entendement de

Dieu; et Dieu l'entendement du monde. (Aristote)

Aristote fils de Nichomachus de Stagire met trois principes, forme, matière et privation, quatre

éléments, et pour le cinquième le corps céleste étant immuable.

Zeno fils de Mneseas natif de Citie met pour principes Dieu et la matière, dont l'un est cause

active, et l'autre passive, et quatre éléments.

Pythagoras dit que le monde a été fait des cinq figures des corps solides, lesquelles s'appellent

aussi Mathématiques, du cube qui est le corps carré à six faces la terre, de la pyramide, le feu du

corps à huit faces qui est l'octaèdre, l'air, de l'icosaèdre, qui est le corps à vingt faces l'eau, et du

dodécaèdre qui est le corps à douze faces, la suprême sphère de l'univers Platon suit en ce

Pythagoras. (Platon)

Voila donc une infinité de belles choses qu'il apprendra en lisant les bons livres, et apprendra la

grande différence qu'il y a des opérations philo-chimiques d'avec celles des charlatans, il

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 57/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

apprendra que comme l'enfant est engendré dans la matrice de la femme de la semence de

l'homme et de la femme en sort petite quantité sans destruction ni de l'un ni de l'autre: de même

notre matière; et comme il est nourri du sang, duquel la semence est faite étant dedans le ventre

de la mère, en après du lait qui n'est que sang blanchi; étant sorti de la matrice, puis des viandes

solides étant grand, desquelles le sang, la semence et le lait sont faits, d'où deux cents quarante

huit os au corps humain, et trois cens soixante six nerfs, tendrons et ligaments, et quatre cens

cinq muscles. Il apprendra que depuis le premier jour jusques au dernier l'enfant n'est nourri

d'aucune chose étrange, et qu'à cette cause tous les Philo-chimiques disent que notre oeuvre

n'est que la génération de l'enfant, c'est à dire chose conforme, il apprendra que le feu est chaud

essentiellement, et sec accidentellement, l'air humide essentiellement, chaud par accident, l'eau

humide essentiellement, froide par accident et la terre sèche essentiellement, mais froide

accidentellement. Qu'aucun donc ne croie pas que cet art soit l'art d'un tel quel; mais bien d'une

personne consumée à l'étude, et l'esprit duquel ne se tourne à tout vent, mais qui ayant fait un

bon fondement bâtit sur icelui, et éprouve tous les esprits qui lui viennent souffler à l'oreille, et qui

lui promettent des montagnes d'or, roulants des chauds nus, affamés et pauvres de lieu en lieu.

Avec la patience, et un feu très-petit jusques au blanc, dedans un vaisseau une chaleur

continuelle, un poids et une mixtion convenable, et une chose en espèce, et deux individus

consiste, et est parfait (l'ouvrage) jusques au blanc premièrement, et enfin augmentant le feu

jusques au rouge. (Pierre de Valence p. 4)

Cest Auteur dit peu, mais bon, premièrement il demande la patience, mais on demande par

combien de temps, à quoi il sera répondu en son lieu et chapitre propre, comme aussi du feu, et

du vaisseau, du poids de la mixtion, pour le nombre il en a été déjà parlé, qu'on apprenne en

celui ci la conformité en doctrine avec les autres.

Les minéraux doivent être choisis tels, qu'ils soient mercure, et soufres vifs, desquels il te faut

travailler doucement et sans te hâter. (Dastin p. 30)

La pierre consiste en un livre, duquel le dessus est d'argent, mais les feuilles sont d'or.

(Benedictus. p. 55)

Au premier régime les éléments doivent être mis, mêler et joints, cru et purs, là gouvernez

jusqu'à ce qu'ils se dessèchent, et le noir se face, en cette noirceur la blancheur est cachée,

laquelle est tirée de là, et en après la rougeur par même décoction, et lors que le blanc est, la

matière est en poudre impalpable. (Zininus p. 68)

La préparation du mercure vulgaire est faite par le moyen du Soleil et de la Lune vulgaires, et de

ces trois sans autre chose, est faite la pierre des Philosophes, laquelle ne peut être faite par

aucune autre voie, ni artifice Philosophique. (Jean Duns p. 114)

La génération des métaux et de la pierre des Philosophes, est de joindre les propres principes, à

savoir le mâle avec la femelle, l'agent avec le patient, le soufre avec l'argent vif, à celle fin que

d'iceux la génération et la corruption se fasse, et l'argent vif est la pierre recevant la forme, et l'or

est la pierre des Philosophes. (Saturnin p. 71)

Tout l'oeuvre consiste au Soleil, Lune et mercure. (Tersin p. 103)

Ce mercure et soufre ne sont les communs, qui sont sales pour être mêlés avec d'autres, et ne

peuvent engendrer des semblables qu'à eux, mais ceux qui sont dans l'or et l'argent, sont vifs,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 58/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

purs et nets, lesquels si on régit avec un feu doux, et avec la patience, l'on trouvera que ce sera

ce livre, le dessus duquel est argent, c'est à dire, que l'or et l'argent mêlés avec le mercure ne

paraîtront que blancs, mais au dedans sera la couleur jaune, laquelle est dite or, mais ce sera

après qu'ils seront mêlés et unis homogènement, laquelle homogénéité se paraîtra lors que les

trois auront demeuré leur terme ordonné sur leur feu, au bout duquel, ces trois se sécheront et se

rendront noirs secret connu de peu par ce moyen la préparation du mercure vulgaire est faite, à

savoir sa fixation, laquelle ne peut être faite en aucune autre manière, alors le mâle ou l'agent, ou

le soufre est joint avec la femelle, le patient ou argent vif qui ne sont autre chose que l'or et

l'argent, lesquels donnent la forme à l'argent vif commun, c'est à dire le rendent solide fixe et

subsistant à toute épreuve, comme ils sont: car l'or est la pierre c'est à dire la matière seule et

fixe des Philosophes, et par ainsi toue l'oeuvre ne consiste depuis le commencement jusques à

la fin, que du Soleil, Lune et mercure.

Aucun corps impur, hormis un, qui est nommé communément des Philosophes lion vert, lequel

est le moyen de conjoindre les teintures parfaitement entre le Soleil et la Lune, n'entre dedans

notre magistère, les deux principes matériaux et formels doivent être dissout, autrement ce serais

peu de chose. (Riplée p. 70)

L'or, l'argent et le mercure sont la matière de la pierre physique, après toutefois être bien

préparés. (Libavius l. I. sur Arnaud c. 6. p. 461)

Au mercure philosophique, l'âme le corps et l'esprit concourent, la pierre animale végétale et

minérale, toutes choses étant parfaites selon soi, la pierre végétale est la Lune, l'animale est le

Soleil, la minérale est l'eau ou l'esprit et argent vif. (Même auteur l. Du mercure philosophique p.

56. 63)

Geber marque que l'argent vif, qui est ce lion vert et corps sale, lequel il entend ici à des choses

superflues, lesquelles il faut ôter avant qu'il puisse être propre à notre oeuvre, c'est à dire à mêler

avec l'or et l'argent, lesquels il dissout parfaitement; plusieurs décrivent divers moyens de les

ôter, les uns avec le sel préparé, autre avec le vinaigre, autres avec la chaux, et autres? pour moi

je sais qu'il s'en trouve de si net, qu'il n'a besoin d'aucune préparation, comme nous verrons en

son lieu propre, Dieu aidant.

Nous sommes nourris et amenés à compliment par les choses, desquelles nous sommes

engendrés, et non point par autres étranges; De même l'or doit être engendré, nourri et accompli,

mais non par choses étranges; vu donc que l'or est engendré, nourri, parfait et accompli par

nature du seul argent vif, cuit par un soufre externe, et en fin séparé d'icelui, il s'ensuit que la

pierre des Philosophes doit être engendrée parfaite et accomplie des mêmes choses, lesquelles

parfont l'or, et non d'autres: car comme la connaissance de la chose se prend de l'essence et

nature de la chose même, et de ses principes, de même se collige l'opération d'icelle.

(Marguerite nouvelle, ou Bonus Ferrariensis. p. 128)

D'un homme un homme est fait, et d'une bête brute son semblable, joignez donc le mâle du serf

rouge à sa femme odoriférante, et étant joints engendreront l'art sans y introduire rien d'étrange,

sois poudre ou autre chose, que la conception vous suffise, et le vrai fils vous naîtras. (La

Tourbe, sentence 31)

Il nous faut conjoindre deux (laquelle conjonction les Philosophes ont comparée au mariez) de

l'embrassement desquels l'eau dorée est faite, mais ceci est du second ouvrage je dirai quelque

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 59/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

chose du premier, pousser à la guerre, l'airain et l'argent vif jusques à ce qu'ils meurent et se

corrompent, alors l'airain concevant l'argent vif, le congèle, et l'argent vif concevant l'airain, le

congèle en terre, émouvez donc la bataille et ruinez le corps de l'airain, jusques à ce qu'il soit fait

poudre. (Même auteur, sentence 46)

La première composition, à savoir le corps de la Magnésie, est fait de plusieurs choses, encore

que le tout se fasse un, et les anciens l'ont nommé un, à savoir albar- aeris, quand donc on la

conduit il a dix noms pris des couleurs de nature apparaissant au régime du corps de la

Magnésie. Il faut donc que le plomb se convertisse en noirceur, et alors les deux marques

apparaîtront au levain de l'or avec le sericon, qui est la composition nommé des dix noms.

(Même auteur, sentence 77)

De même que le mercure est le principe de tous les métaux, de même le Soleil est la fin, et le

dernier d'iceux, et tous les métaux purs et impurs sont dedans le Soleil, la Lune et le mercure,

mais il y a un vrai Soleil qui se tire d'iceux. Tout ainsi que le mari engendre ses enfants de sa

semence, qui sont nourris du sang menstrual, de même se fait en la génération artificielle des

métaux, vu que du mercure masculin, et du mercure féminin joints ensembles, et mis dans le

champ de nature, et revivifiés par le mercure menstrual, s'engendre un enfant semblable aux

parents, non point que tout le corps métallique par quelque artifice se convertisse en mercure

masculin et féminin, et puis qu'il se conjoigne et soit fermenté, et en après que le corps solaire ou

lunaire soit procréé, mai il en va autrement, car du corps métallique masculin le mercure

masculin est tiré, et du corps métallique féminin, le mercure féminin est tiré, desquels deux

mercures joints par due proportion avec le mercure menstrual, est mit dans le champ de nature,

alors par la vertu de ces deux semences, et la vigueur du mercure menstrual, régi par une

chaleur tempérée, un enfant s'engendre, conforme à la nature des parents, mâle ou femelle.

Exercice troisième sur la tourbe des Philosophes.

Nous avons vu ci dessus que chaque chose retourne à son principe, et partant que tous les

métaux peuvent être rendus en mercure, nous disons rendus en mercure, qui diffère de ce qu'on

dit tirer d'eux le mercure: l'argent vif donc que le vulgaire appelle (mais mal) mercure, sera leur

principe. Nous savons que Gilgil, Démocrite, et plusieurs autres graves Philosophes contrarient à

cette opinion reçue de tous les Philo-chimiques, mais après qu'ils se seront accordés entr'eux

des principes, nous leur répondrons. Or dit notre Auteur le mercure est leur principe, mais l'or est

le but de nature métallifiante, à quoi quelques uns répondent que si cela était, il s'ensuivrait qu'en

une même mine l'on trouverait de l'argent vif, de plomb, d'étain, de cuivre, de fer, d'argent et d'or,

à savoir selon la cuite et la chaleur y sentie, et reçue, ce qui ne se trouve point, à quoi on répond

que la semence est le commencement et plus prochaine matière de la génération masculine et

féminine, en icelle la fin et but de nature étant l'homme, et cependant nous voyons sortir de cette

semence non cet homme toujours, mais parfois une femelle, ou un monstre, ou une mole sans

qu'on trouve dans cette matrice, laquelle on ouvre assez souvent (la mère étant morte) pour tirer

l'enfant (y étant encore vif) aucune semence ou commencement d'homme; On sème dedans une

terre un même grain, et toutefois on y en cueille de différente sorte, sans qu'au lieu d'icelui qu'on

recueille on trouve quelque autre commencement d'autre semblable au cueilli: tout de même le

mercure est la matière, le soufre est la forme et l'agent, que s'ils sont purs, l'or en sortira, mais si

gâtés et corrompus par les accidents qui sont à la mine il n'y a plus moyen de les y purifier, car

nature n'a d'eaux régales, ni ciments, ni coupelles, ni semblables instruments: Il s'ensuit donc

que telle nourriture qu'aura la racine lors de sa production, tels seront et le tronc et les rameaux,

les feuilles et les fruits, l'impureté donc et les accidents font la différence des choses qui ont

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 60/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

même semence: Or, dit-il, tous les métaux, tant purs qu'impurs sont au mercure, argent et or,

c'est comme s'il disait, vu que tous les métaux ont même racine, il s'ensuit que tous sont en un

chacun, mais plus particulièrement en ces trois, puisque par iceux par les moyens connus des

doctes, on en fera quel que l'on voudra des autres, comme aussi par leur moyen on réduira les

autres en or, ou argent. Mais qu'entend-il par ce vrai Soleil qui se tire de ces trois? Ce n'est autre

chose que la pierre tant recherchée, laquelle on n'aura jamais, ni une autre à sa place, si ces

trois ne sont joints et mêlés, et non seulement confondus, ce à quoi peu d'opérateurs prennent

garde, qu'est cause que pour n'entendre ce mélange comme il faut, ils se perdent au

commencement même du travail. Il dit aussi que la génération de cette pierre a quelque

convenance à celle de l'enfant.

Hyppocrate au livre de Genitura dit, qu'en l'émission de la semence ce qui est le plus fort et

robuste en toute l'humidité sort, et que le mâle et la femelle ont en eux et rendent de semence et

masculine et féminine, que si la masculine est la plus forte se sera un mâle, si la féminine est la

plus forte, sortira une femelle, Aristote tient que l'homme donne la forme, et la femme seulement

la matière, mais de ceci ailleurs au reste, dit-il, plusieurs hommes avec certaines femmes n'ont

que des mâles, et avec d'autres n'ont que des femelles, pour ce que celles là ont une semence,

qui jointe avec celle de l'homme font un mâle, mais s'accouplant avec une autre, sa semence

féminine surmontant en quantité celle du mâle, s'en fera une fille. Conférons ceci, deux corps

sont requis pour faire un enfant, de ces deux corps sort une semence, laquelle quoi que tenace

et viscide, coule facilement par le moyen d'une humeur séreuse et liquide qui accompagne

ordinairement ladite semence, sans laquelle sérosité ladite semence ne pourrait être jetée

dedans la matrice, sortant donc telle, j'entends d'un homme robuste et bien sain, et d'une femme

aussi robuste et saine la semence sera masculine, laquelle entrée dans la matrice, pourvu qu'il y

en ait, s'enflera, et étant nourrie du sang menstrual se poussera à ce pourquoi nature l'a faite. Or

à la génération de l'enfant muet, Philosophique (je n'entends point parler de celui de Paracelse)

deux corps purs, nets, et astralisés y sont requis, mais d'autant que leur semence ou soufre est

extrêmement cachée, tenace et gluante, nous y ajoutons le mercure pour par son moyen rendre

la semence plus facile à sortir, les trois composés et mêlés (ce mélange se prend ici largement)

sont mis dedans un vaisseau propre, sur un feu convenable, sur laquelle s'élèvera comme une

toile d'araignée, laquelle sera cette semence, ou soufre ou matière dissoute, à laquelle séparée

faut donner nourriture conforme à sa nature, laquelle est conforme à celle de laquelle ledit enfant

est sorti, qui ayant acquis un âge et force compétente sera alimenté des viandes, ou corps

mêmes, ou semblables à ceux desquels il est sorti; Mais pour ce qu'il nous faudra parler de cette

nutrition liquide et solide aux chap. de la nutrition et fermentation, nous ne parlerons pas pour

maintenant plus outre.

Rien ne convient plus à la chose que ce qui est plus proche de sa nature, et en icelle s'engendre

semblable matière, c'est à dire, si tu cherches une médecine guérissant les métaux, tu la

prendras des métaux, vu que l'espèce est teinte de son genre. (L'Aurore c. 3)

Les choses n'engendrent que de semblables à elles, et n'apportent que leurs fruits, l'eau des

Philosophes est le levain des corps, et les corps sont leur terre, voire après qu'ils sont noirs par la

préparation du feu, l'on le nomme feu noir, comme à la seconde noirceur, charbon de montagne,

poix antimoine, alcali, et sel alcali, marcassite, magnésie, argent vif tiré du combat, et sa cendre,

sa chaux, et verre et eau nette, laquelle est nettoyée des ténèbres et de la matière de la noirceur.

Rosinus à Eutichius, à la fin du livre.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 61/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Lors que nous voudrons créer l'or et l'argent, il est nécessaire prendre les mêmes, car d'un

homme un homme est engendré, et d'un arbre un arbre. (Même auteur p. 580. 606)

Si l'art n'emprunte sa forme efficiente à savoir l'or de l'or, et l'argent de l'argent, et qu'il l'applique

sur les métaux, jamais il ne les pourra anoblir, quoi qu'il les lave et les cuise. (Tauladan. p. 246)

L'or et la Lune sont les métaux par lesquels l'élixir d'or et d'argent doivent être faits. (Même

auteur p. 284)

L'or seul est le levain de l'élixir rouge, et l'argent du blanc, et à ces deux seuls nature a départi

ses rayons de splendeur, par lesquels les autres métaux puissent être illustrés de beauté d'or et

d'argent. Tous les autres métaux doivent être pris pour pâte ou matière de la pierre, et ne

pourront jamais être pris pour forme ou levain, si premièrement ils ne sont anoblis tant et si long

temps que la facture de l'or et de l'argent seront la fin de la chimie, car si la facture du fer était la

fin proposée en la Chimie, alors la forme ou le levain serait le fer, or comme l'or est le levain de

l'or, et l'argent de l'argent, ainsi le fer serait le levain du fer, l'étain de l'étain, le cuivre du cuivre, et

le plomb du plomb, car tout agent agit selon sa forme. (Même auteur p. 296)

L'or et l'argent ne sont point dits métaphoriquement (Même auteur p. 301)

Tous les Philosophes assurent que l'élixir a trois parties, à savoir, l'âme, le corps, et l'esprit; l'âme

n'est autre chose que le levain, ou la forme de l'élixir, le corps est la pâte, ou la matière,

lesquelles deux parties sont prises des seuls métaux, à savoir la forme du Soleil et de la Lune, la

matière de Saturne et de Jupiter, de Venus, et de Mars, mais la troisième partie de la pierre est

l'esprit, lequel étant le siège et le chariot de l'âme infuse et transmet l'âme dedans le corps, et

conjoint d'un lien indissoluble ces deux extrêmes, lequel moyen ôté l'âme ne se joindra jamais

avec le corps, et cet esprit n'est autre chose que cette liqueur qui subtilise et rend la forme et la

matière de la pierre en nature spiritueuse, lequel esprit quelquefois est appelé des Philosophes

ciel, mercure dissolvant, menstrue, azoth, quinte essence, et d'une infinité d'autres noms. (Même

auteur p. 338)

L'argent vif est l'autre extrême de la pierre, et celui par lequel le mouvement est fait. (Même

auteur p. 349)

Là où la nature cesse, là l'art commence, or elle a cessé aux métaux parfaits, et principalement

au Soleil, pour ce qu'il est le plus parfait, et ne peut recevoir un plus haut degré de nature, l'art

donc commencera par le Soleil et la Lune comme moyens par la voie de corruption, mais

pourquoi apporter ici tant de raisons, vu que ceci est si clair et manifeste, que quiconque l'ose

nier doit être réputé aveugle, et tâtonnant en plein midi, et avoir aussi peu de jugement que ce

Philosophe qui niait la neige être blanche. (Même auteur 30 9. 54)

Vu que la nature a dénié la perfection à quelques métaux, l'on la leur doit donner, et la doit on

tirer tant seulement des deux, à savoir du Soleil et de la Lune, et non point des imparfaits qui ne

l'ont point. (Même auteur p. 226)

L’on n'a accoutumé de tremper le vin avec l'huile ni de chauffer un chaperon, ni se couvrir la tête

avec un soulier, il faut donner à l'âne de chardons, et de sucre au perroquet, ce serait une chose

ridicule et condamnée de tout temps de joindre une bête brute à un homme, un cheval à une

chèvre, et un pourceau à une chienne, chaque espèce adjoint à son espèce, chaque genre à son

genre, c'est ce que notre Auteur nous marque conformément à tous les autres, car les choses

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 62/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

n'engendrent que de semblables à elles. Or cette eau des Philosophes, laquelle sert de levain

aux corps, n'est autre chose que leur matière parachevée, laquelle est nommée eau, à cause

qu'elle peut être facilement mêlée avec les métaux imparfaits, lesquels sont comme terre qui

imbibés ou teints de cette matière produisent à l'artiste tout tel contentement, que la bonne terre

semée et arrosée en temps propre. Et ce que notre Auteur dit ici créer, il entend engendrer: car

Dieu seul crée, et nature engendre, mais comme un roturier ne peut anoblir un autre, mais bien

un Prince son sujet, de même les métaux impurs ne peuvent être rendus purs que par le moyen

des purs.

La chose, laquelle est entre les métaux, et laquelle parfait, est la substance de l'argent vif, et du

soufre mêlés par proportion, et par longue et tempérée décoction, dedans les entrailles de la

terre nette, épaissis et fixés avec la conservation de son humidité radicale, non corrompante,

mais produite à une substance solide et fusible par due ignition, et propre et étendue au marteau.

(Geber de la recherche c. 2)

Teins avec l'or et l'argent, d'autant que l'or donne la couleur, et la nature de l'or celle de l'or, et

l'argent celle de l'argent, par quoi méprise toutes les autres choses, pour ce qu'en icelles il n'y a

aucun fruit, mais seulement perte et de temps et de labeur. (Richard)

L'élixir doit être fait des choses homogènes, et lesquelles sont de même substance. (Un auteur

incertain)

Prenez le mâle vif et la femelle vive, conjoignez ces deux ensemble, à celle fin qu'ils s'imaginent

entr'eux un sperme pour procréer un fruit de leur nature, et qu'âme vivante ne présume et croie

de pouvoir faire la première matière. (La lumière nouvelle chimique p. 31)

Notre eau est eau céleste, ne mouillant point la mains, mais ce n'est celle du vulgaire, mais est

presque pluviale, l'or est le corps qui donne la semence, notre Lune ( qui n'est l'argent du

vulgaire) reçoit la semence de l'or, il est plus régi par notre feu continuel durant sept mois, et

quelquefois durant dix, jusqu'à ce que notre eau en consume trois et en laisse un, et ceci au

double, après il est nourri du lait de la terre, ou de la graisse de la terre ou de la graisse d'icelle,

laquelle naît aux mamelles de la terre et est régie ou conservée de la pourriture par le sel de

nature, et ainsi cet enfant de la seconde génération est engendré. (Même auteur p. 53)

Donne à notre vieillard à avaler l'or et l'argent, et qu'il les consume, et à la fin doivent mourir, qu'il

soit brûlé, que ces cendres soient éparses dans l'eau, cuisez le tout, jusques à suffisance, et

alors tu as une médecine pour guérir la lèpre. (Même auteur. p. 64)

Ceux qui connaissent l'argent vif, et le soufre des Philosophes, savent qu'iceux se font de l'or

très-pur, de la Lune très-fine et de l'argent vif, lesquels on voit journellement, desquels notre

argent vif est tiré. (Bernard de Granap. p. I)

Nous disons en premier lieu que notre médecine est faite des corps et de l'esprit, les secrets.

corps sont l'or et l'argent, d'autant que si iceux n'étaient, il ne se ferait, n'or, n'argent, et l'esprit

est le mercure, autrement l'argent vif, qui par figure est nommé de mille noms. (Secret des

secrets p. 88)

Si tu as besoin des imparfait pour faire notre oeuvre, il te les faut en premier lieu convertir à la

similitude des deux corps, ce que je te dis, afin que tu l'entendes bien, et ne me puisses maudire

ni blâmer, d'autant qu'il ne se fera jamais jusques à ce que le Soleil et Lune joints en un, soient

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 63/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

jetez sur les corps diminués il ne faut donc nullement travailler que de cette noble matière,

d'autant que les choses ne se font point que suivant la nature de leur corps: Quiconque donc

cherche en la chose ce qui n'y est point, doit être nommé fol, et perdeur de temps, fuis l'onguent

du mercure, du soufre et de l'arsenic, d'autant que ce qui a la tête rouge, les pieds blancs, et les

yeux noirs est la matière. (Nicolas des Comtes p. 14)

Ta recherche soit du genre des deux luminaires du monde, et en iceux faut choisir ce qui est

homogénéisée. (Dastin p. 26)

Voyant le Soleil et la Lune, je sais que le magistère est vrai, car chaque chose augmente son

semblable, le Soleil est la teinture rouge, et la Lune la blanche: tout le bénéfice donc de cet art

consiste et dépend du mercure, Soleil et Lune, les dissolvant et réduisant à leur première nature.

(Même auteur p. 17)

Le Soleil et son ombre parachèvent notre pierre, d'autant qu'ils teignent le venin. (Même auteur,

p. 28)

Notre dissolution est que tu maries Gabriel avec Beya, car aussi tôt qu'ils seront joints ensemble

Gabriel mourra, et sera converti en la nature de Beya, mais plusieurs jours passés, il montera sur

Beya et la convertira à soi, et encore que Beya soit femelle, toutefois il l'amende d'autant qu'il est

d'elle, et quoi que Gabriel soit plus cher que Beya, nous savons que la bonne génération ne se

fait pas que du mâle et de la femelle: Joignez donc notre serviteur rouge avec sa soeur

odoriférante afin qu'entr'eux ils engendrent l'art, car si la femme blanche est jointe avec le mari

rouge, tôt après ils s'embrassent et se dissolvent, et se parfont tellement, que ce qui était deux

n'est plus qu'un. (Même auteur, p. 30)

D'autant que quelques Philosophes disent que notre pierre est faite, ou se peut faire de toutes

choses, et par conséquent des métaux imparfaits, comme étant matières plus prochaines des

métaux parfaits, notre Auteur n'y contrarie point, pourvu qu'ils soient dépurés et convertis, non en

Soleil et Lune, mais en pureté égale à iceux, car s'ils n'ont semblable pureté, ils ne pourront

communiquer la pureté qu'ils n'auront point aux impurs, ô curieux prenez garde à cette leçon tant

répétée, chaque chose vivante peut engendrer son semblable, joint à son semblable, d'un ladre

sort un ladre, prends donc l'or et l'argent, rends les Soleil, et Lune, c'est à dire très purs et très-

rayonnants, et tels sont nommés soufre et arsenic joints les par l'aide du mercure, et ne crois pas

le faire facilement et promptement mais avec quelque difficulté, et longueur de temps, car ce

joindre n'est un simple mélange, mais une mixtion physique à laquelle n'advient jamais

séparation, d'autant que d'hétérogènes ils sont rendus homogènes, et lors les yeux, c'est à dire

ce qui nous démontre le dedans car les yeux qui sont les fenêtres de l'âme) sont noirs, et cette

noirceur passée, les pieds, c'est à dire le second degré par où la perfection passe, sont blancs,

qu'est la blancheur, laquelle continuée en chaleur propre, est convertie en rougeur, laquelle est la

suprême de tout comme la tête est la plus haute partie de l'animal, et alors à on pris pour principe

de l'oeuvre et sans lequel on avancera rien non les luminaires du monde mais ce qui est

homogène en iceux, c'est à dire leur semence, car quoi que l'artiste fasse il ne pourra joindre le

Soleil avec la Lune, sinon en leurs semences, qui jointes, l'homme ne pourra jamais discerner ni

séparer une semence de l'autre; cette mixtion d'une des semences est la vraie dissolution,

semence, et vrai mariage, au traitement duquel, et pendant les amours, le fiancé se transforme

totalement aux moeurs de sa fiancée, c'est à dire, l'or devient blanc, portant les livrées de Beya,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 64/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

mais après cette union Beya rend la pareille à son Gabriel se transformant en toutes choses à lui

prenant sa couleur vermeille sans jamais la quitter.

L’elixir doit être fait des choses homogènes et de même substance, comme l'argent vif pur,

auquel toute la substance fixe du corps est résolue, et rendue volatile, sans séparation de l'un, ni

de l'autre, car puis qu'il faut composer la pierre de deux substances, à savoir de la volatile et de

la fixe, il est nécessaire premièrement faire Argent vif un argent vif par l'union d'icelle, avant que

faire l'élixir complet; et ceci est leur argent vif qui est cause de la perfection, et auquel tout le

magistère consiste, et c'est de celui ci qu'ils ont entendu, lors qu'ils ont dit que si tu veux faire

l'oeuvre avec le seul argent vif pur, tu aura trouvé le secret de l'art très-précieux, qui est fait par la

dernière action, laquelle il doit soutenir avec son corps caché et homogène, et c'est cet argent vif

qu'ils commandent tirer, tant de l'argent vif, que des corps. (Epître d'un certain Parisien

commençant, Mon Seigneur sous correction)

Les Philosophes disent que le mercure est fait d'une matière terrestre, mais plus subtile que la

cendre ou la chaux, et d'une humidité plus tenue que l'eau, qu'Aristote dit être vapeur aqueuse et

terrestre, et que ses deux matières sont tellement subtilisées et exactement mêlées, que la plus

petite partie de l'une entre dedans la plus petite partie de l'autre, et par ainsi des deux s'en fait

un, cette opinion est de Démocrite, de Gilgil, et de Platon. L'élixir doit ressembler à cet argent vif,

car pour composer l'élixir, on prend une substance fixe, et une volatile, et faut tellement subtiliser

et mêler ces deux substances qu'elles n'en fassent qu'une, laquelle sera nommée argent vif ou

parfait secret, c'est à dire la pierre ou matière des Philosophes, qu'est le dernier effet du feu, à

savoir de rendre cette matière rouge, en laquelle le mercure ajouté à cette homogénéité (qu'est le

corps caché) se réduit cette matière parachevée est nommée mercure qu'il faut tirer de l'argent

vif et des corps, c'est à dire de l'or et de l'argent, par l'ordre déjà marqué, et qui le sera encore au

chap. des opérations.

Le Soleil est le Père et la Lune la mère, en cette opération l'eau est le mâle, et la terre est la

femelle. (Florentius c. 4. l. I)

Les fols doivent être laissés en leurs erreurs, d'autant que ceux qui cherchent cette haute science

en autres espèces, ne la trouveront pas, et ne l'auront jamais jusques à ce que le Soleil et la

Lune seront réduits en un corps. (Même auteur c. 7. 22)

En notre élixir et pierre bénite l'eau est l'âme de la pierre, et notre pierre (laquelle est appelée

blanche et rouge) est le corps de l'eau bénite. (Même auteur c. 24)

La composition ou l'imprégnation se fait par le mercure nettoyé premièrement de certaine

terrestréité, laquelle il a en soi, et par les corps crus, et non calcinés, comme quelque fols

pensent, et ont été déçus. (Même auteur l, 2. c. 4)

La pierre est engendrée d'un père qu'est le Soleil, conjoint avec la mère, qu'est la Lune, et nourri

de sa terre, par la vertu de laquelle, et de nature et d'iceux l'élixir et été engendré et nourri.

(Même auteur l. 3. c. 5)

La pierre est faite des sucs de trois herbes, à savoir de mercuriale, de la porchaille (ou pourpier

marin, laquelle fait le lait blanc) et de la chélidoine, le mercure, de laquelle ne diffère en rien du

mercure qu'on vend publiquement. (Même auteur l. 3. c. 10)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 65/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Le sage nous dit qu'il ne faut rien répondre au fol, à celle fin qu'on ne soit estimé fol: Florentius

nous dit le même, car la plus grande partie des rechercheurs s'étant mis une opinion qu'elle que

ce soit dans leur cervelle s'y attachent tellement qu'ils croient qu'aucun autre n'a la vraie

connaissance de la pierre qu'eux, et rien ne les peut divertir que la fin laquelle ils trouvent toute

contraire à leur but, ils n'auront (dit notre auteur) jamais rien s'ils ne joignent le Soleil et la Lune

pour en faire un corps par le moyen de l'eau qu'est le mercure, lequel par sa force (qu'il nomme

esprit) unit la terre blanche et rouge (qu'est l'or, et l'argent) avec soi. Or en cette composition

survient une noirceur que quelques uns croient être une saleté procédant ou du mercure, ou des

corps y plongés; et par conséquent ils l'ôtent par soufflement, lavure et re-lavure, mais tant plus

ils lavent toute la masse, tant plus le tout se noircit, tellement que le total se réduit à perte, et

ainsi ils se trouvent déçus. Que donc l'on conduise cette noirceur par le mercure, et puis qu'il soit

nourri par sa terre, et par ces trois (qu'il nomme sucs) la nature et l'artiste engendreront,

nourriront, et parachèveront l'élixir.

Les deux luminaires, desquels tu as besoin sont le Soleil et la Lune, le Soleil est fixe, mais la

Lune ne l'est pas, pour ce qu'elle n'endure pas tous les examens, comme le Soleil, toutefois ces

deux corps doivent être dissout, à celle fin qu'ils puissent rendre beaux les autres corps.

(Armingandus c. 1)

De trois un se fait, et alors c'est une pierre en essence, et triple en substance, et ceci sera vrai

parmi les sages, mais faux parmi les fols et ignorants. (Même auteur c. 4)

Le Soleil engendre le Soleil par multiplication de la pierre philosophique, c'est à dire par l'esprit

de la quinte essence, mais il faut qu'il ait un réceptacle propre pour sa semence, et sa nature, et

icelui est l'argent, qu'est cause qu'on dit la Lune être la mère, la conjonction de ces deux corps

est nécessaire en cet art tant pour le blanc que pour le rouge. (Ortulan)

La partie animale, végétale et minérale, et desquelles Hermès a eu connaissance pour l'oeuvre

solaire sont contenues en une pierre, à savoir au mercure, et partant cette pierre, est dite

parfaite, pour ce qu'elle a la nature animale, végétale, et minérale.

Les Philosophes Chimiques appellent fixe le métal qui résiste à tous les examens du feu, comme

à la cendrée ou coupelle, au ciment royal composé ordinairement de vitriol rubéfié, de vert de

gris brûlé de sel armoniac, de brique, et d'émeri, quelques uns le composent autrement à l'eau

royale de départ ou eau forte faite de deux livres de vitriol romain, une livre de salpêtre, et une

livre d'alun, chacun préparé à propos celle ci rend la Lune en eau , et non l'or, mais si à cette eau

forte on y ajoute le sel armoniac, alors s'appelle eau régale, et rend l'or en eau, de ces deux

corps résolus en eau se tire un secret admirable cherche, et recherche, et peu connu, c'est une

clef sans laquelle peu de personnes entrent dans ce contentement, car quoi que cette clef ouvre,

si n'entre elle pas dans la maison. Entre tous les métaux le seul or s'y maintient, car l'argent ne

soutient que la coupelle, à laquelle les autres se consument. Plusieurs se rompent la tête à fixer

l'argent, pour ce qu'il le trouvent écrit dedans les livres, mais c'est en vain, car celui duquel les

auteurs, écrivent est la matière blanche que les Philosophes nomment argent fixe; l'argent

commun très-bien épuré doit être pris qui non fixe, ajouté à l'or fixe font une matière entre deux,

n'étant du commencement si parfait que l'or, mais qui est aussi quelque chose plus que l'argent,

c'est cet argent, qui sert comme de matière, et l'or de forme, et le mercure comme d'un informant,

et conjoignant ces deux, qui finalement ne sont qu'un, ce qui est connu des habiles, mais inconnu

aux ignorants.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 66/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

Notez et considérez bien deux choses, en premier lieu, que notre Médecine soit de la nature du

métal, en second lieu, que le métal duquel tu doit faire la médecine soit plus noble en puissance

et propriété sur tous les autres métaux. (La somme utile commence au nom de Dieu c. 3)

Des seuls luminaires, à savoir du Soleil et de la Lune, avec l'eau de rosée de Mai qu'est eau de

vie, ou minérale (laquelle n'est extraite, ni de Saturne, ni de Jupiter) laquelle ne laisse aucune

crasse en la distillant, l'opération des Philosophes en est faite. (Vincent aux questions 1. 6. 8. 9)

Le Soleil soit purifié par le cément, la Lune par la coupelle, notre eau de vie avec le sel ou le

vinaigre, jusqu'à ce qu'elle soit de couleur céleste. (Même auteur, question 10. 11)

Qui veut suivre le chemin de nature et sans se détourner, n'a besoin pour faire la bonne pâte que

du Soleil, de la Lune et du mercure, car s'il y met chose contraire, nature ne les unira. (Daniel de

Justinopoli en ses chansons section 1)

Si tu veux avoir l'oeuvre Philosophique, joints les corps, âme esprit, à savoir le Soleil, la Lune, et

le mercure, car de ces tris la pierre des Philosophes est faite, la Lune sert de mère, le Soleil de

père, et le mercure de sperme. (Carpinus)

Les principes ou éléments de l'art, sont le Soleil, la Lune, et le mercure, qui doivent être résolus

par l'ordre écrit par les Philosophes. (Payen p. 9)

L'or, l'argent et le mercure ne sont pas préparés séparément par notre art, mais tout ensemble,

d'autant que l'or et l'argent sont parfaits par le mercure, et icelui par iceux, et ceci se fait par le

mélange des plus petites parties. (Même auteur p. 21)

Saches, mon fils, que l'or est de difficile solution à cause de son mélange, et étant dissout

s'envolerait facilement, et cause de sa subtilité, s'il n'était retenue par l'argent, la couleur de sa

dissolution est comme la fleur dite, plaisante joie, et est comme celle d'un corbeau. (D'un Auteur

incertain, qui commence, Cher fils)

Deux choses de même nature sont requises pour parfaire notre pierre, une sèche incombustible,

l'autre humide, volatile, et incorruptible, icelles étant unies ne peuvent jamais être séparées.

(Rouillac p. 6. commence les Poètes)

La forme et la matière, desquelles la pierre des Philosophes est composer sont de même

espèce, à savoir du Soleil et de la Lune, et non d'autres, lesquelles sont réduites en mercure par

le mercure. (Même auteur p. 17. 27)

Le mercure fixé par la chaux des corps parfaits, c'est à dire par le Soleil et la Lune, est la pierre

des Philosophes. (Même auteur p. 86)

Nous n'ajouterons rien à notre mercure que l'or et l'argent, pour ce qu'ils sont la teinture blanche

et rouge, et ne sont étrangers, mais ils sont son levain avec lesquels l'ouvrage est parachevé.

(Synésius p. 3)

Aucun ne peut parvenir à la perfection de notre oeuvre, jusqu'à ce que le Soleil, et la Lune soient

unis: et tous ceux qui croient le contraire se trompent. (Morien au chapitre dernier expositif des

espèces)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 67/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

L'or, est la teinture de la rougeur, pour ce qu'il teint et transforme tous corps, les esprits se

mêlent, s'unissent et se figent par icelui avec grand artifice, ce que les ignorants ne peuvent

croire, mais la Lune est la teinture de la blancheur, et est mêlée avec l'or, et sont calcinés et

dissout avec grand travail, et sans aucun profit ni utilité. (Geber. c. 3. 2. l. I. de la grande

perfection)

L'artiste tire par son industrie, moyennant le mercure, du Soleil et de la Lune trois éléments, et

cet extrait est nommé des Philosophes mercure animé. (Au livre des lavements commençant.

Desiderable désir)

L'esprit mercuriel est le lieu de l'âme solitaire, et le corps solaire, et le corps de la fixation

contenant avec la Lune, l'esprit et l'âme: or l'esprit pénètre le corps fixe; l'âme conjoint, teint et

blanchit, de ces trois joints ensemble notre pierre est faite, à savoir du Soleil, de la Lune et du

mercure. (Artéphius commençant l'antimoine p. a)

Si tu veux étendre la vertu intérieure de quelque métal plus outre que nature, il te faut prendre la

nature métallique, tant du mâle que de la femelle, autrement tu travailleras en vain. (Cosmopolite

c. I. p. 3)

Prends dix parties de notre airain, et de l'or vif, et de la Lune vive, de chacun une partie, mêle les.

(Même auteur p. 22)

Aucune chose ne doit être mise aux métaux, laquelle ne soit composée d'iceux, ou d'iceux sortie:

or il est assez notoire que les métaux sont faits de mercure et de soufre, et pourtant que notre

médecine est faite d'iceux, par icelle les métaux imparfaits peuvent être parfaits, c'est donc

merveille que plusieurs travaillent (pour avoir cette médecine) sur les animaux, et végétaux, qui

sont matières fort éloignées, vu que les minéraux sont plus proches, et ne faut pas croire que les

Philosophes aient parlé de ces éloignés que par similitude, car rien ne se peut joindre aux

métaux qui ne soit de leur nature, et partant nous ne devons prendre que lesdits argent vif, et

soufre, et non point l'argent vif seul, ne le soufre seul, mais les deux mêlés, desquels deux divers

métaux sont faits, et lesquels nous devons prendre pour notre pierre, mais d'autant que nous

trouvons des métaux, auxquels le soufre et l'argent vif sont disproportionnés, et nous ignorons

cette exacte proportion, nous prenons l'or qui est un corps masculin, parfait, sans aucune

superfluité, ou diminution, et l'argent qui est aussi un corps féminin parfait, que s'ils sont teint au

double ou quadruple, ou centuple; autant teindront ils, et parferont les imparfaits. (Bacon c. 3 livre

de l'Alchimie)

La pierre est faite du Soleil, de la Lune et du mercure. (Roman de la rose)

En notre composition, le Soleil et la Lune y sont en vertu et en essence, de ces trois sens aucune

autre chose notre pierre, physique est engendrée, et ne le peut être d'aucune autre chose,

quelque subtilité qu'on y apporte, quand on dit, que le Soleil physique n'est point le Soleil

vulgaire, cela est vrai, mais si le Soleil vulgaire, n'eut été premièrement vulgaire, il n'aurait peu

être rendu physique, mais après qu'il a été rendu en eau physique, et fait spirituel, alors il est très

bien préparé, et est propre de teindre les métaux imparfaits, mettant une partie d'icelui sur mille

parties d'iceux, et acquiert cette grande vertu par l'art, ce que le Soleil commun ne peut faire, ne

crois pourtant que nous prenions d'autres corps du commencement que l'or et l'argent commun,

car c'est en eux que la quinte essence recherchée, est cachée, et en iceux, et d'iceux procède la

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 68/170

III -DU NOMBRE DES MATIERES DONT LA PIERRE DES PHILOSOPHES EST FAITE

teinture, et quiconque teint le mercure avec le Soleil et la Lune, il a trouvé le secret les

philosophes, qu'ils nomment le soufre physique. (L'Escot au Roi d'Angleterre p. 114)

Daniel dit, que celui qui veut suivre le droit chemin, et non les droits chemins, montrant

tacitement qu'il n'y a qu'un chemin, Payen confond principe et élément, de quoi nous avons parlé

ci dessus, puis il reprend tacitement ceux qui préparent la médecine au blanc à part, et au rouge

à part, disant que l'or et l'argent sont parfaits, c'est à dire, sont menés à une plus grande

blancheur ou rougeur par le moyen du mercure, et ledit mercure est fixé par iceux, se mêlant par

subtiles parties avec eux, mais dit le suivant, l'or est de difficile dissolution, à cause de son bon

mélange, à quoi Greverius souscrit, disant qu'il est plus difficile de détruire l'or, que de le

construire, ce que nul ne sait que ceux qui l'entendent, car étant réduit en couleur noire, il est

volatil, et s'en peut aller en fumée, mais si la Lune est mêlée et résolue avec lui, elle l'arrêtera un

peu; au creuset mis sur le feu, mais en fin lui s'en étant volé, elle se vitrifiera, et ses marquetûres

blanches demeureront au creuset, et j'ose dire que cette matière volatile est le principe de tous

les métaux. Rouillac appelle l'or matière sèche et incombustible, et le mercure matière humide,

volatile et incorruptible; ce qui est véritable. Apres il montre que le mercure étant fixé n'est autre

chose que l'oeuvre parfaite, par laquelle les métaux imparfaits sont parfaits et dépurés.

Synésius dit qu'il n'ajoute rien au mercure (qu'est la matière poussée au blanc et au rouge) que

l'or et l'argent, ce qu'il entend, pour la fermentation, ce que Geber confirme de suite, se moquant

de ceux qui calcinent et dissolvent avec eaux corrosives l'or et l'argent, mais, dit le suivant, on

tire trois éléments, lesquels sont l'eau (entendue par le blanc, l'air (par le jaune) et le feu (par le

rouge) car la noirceur qu'on tire par le mercure, de l'or et de l'argent (qu'est la base) est prise

pour la terre, sur quoi le Cosmopolite dit que si on veut que la matière teigne beaucoup plus

artificiellement, qu'elle ne peut faire naturellement, il faut réduire ou amener le tout à une teinture

et fixation plus grande qu'ils n'ont pas étant assemblés, sans se servir des choses étranges

volatiles, puantes et adustibles, desquelles on ne tirera jamais aucune chose de bon pour

l'oeuvre philosophique, quelque subtilité qu'on y apporte, et quelque ferment qu'on fasse d'y avoir

trouvé du profit.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 69/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

Il faut prendre l'esprit moyen, ou la matière qui est toujours trouvée au milieu, et c'est cet esprit

que nous cherchons, qui est entre le fixe et le volatil. (Isaac l. I. c. 5)

Si tu me crois tu éviteras toute séparation d'éléments, soit au mercure de l'oeuvre minéral, ou

végétal, ou à la pierre, laquelle Dieu nous a donnée gratuitement: en quelque lieu qu'il soit parlé

d'icelle, et dit qu'on sépare les éléments, évite toutes ses opérations à cause de l'incertitude.

Avant toutes choses travaille à la grande oeuvre, laquelle n'apporte aucun souci, n'aucune

distillation, ne congélation, ne modification, n'aucuns corps étranges, ne choses étranges, ne

sales ayant fèces, tu n'y calcines rien, c'est un genre, une chose, un vaisseau, un fourneau, et un

ouvrage au blanc et au rouge, et nul péril peut arriver à l'oeuvre, car ce grand ouvrage se dissout

soi même, et se sublime soi même, se fixe soi même, et se liquéfie et parfait. (Même auteur l. 2.

c. 13)

Cest esprit moyen est tel qu'il n'est ni Soleil, ni Lune, qui sont corps pesants, durs, solides et

fixes, ni mercure qui est un corps glissant, fluide et volatil, mais un corps qui tient de l'un et de

l'autre, et une matière, laquelle tient aussi de l'un et de l'autre, en poudre noire, nageant par

dessus tout le composé en forme de toile d'araignée, laquelle il faut recueillir subtilement, avec

l'aile d'une plume, une heure ou deux après que toute cette masse aura été jetée dans quantité

décuple de la mer, de laquelle on continuera la collection de ladite noirceur appelée

communément décollation du corbeau: et cette noirceur mise dans un creuset au feu, s'en ira en

partie en fumée et l'autre partie se vitrifiera: cette épreuve n'est nécessaire à l'art, mais

seulement à la curiosité, cette noirceur donc est cet esprit moyen; cette tête de corbeau, ce

merle, ce charbon, cet antimoine, ce saturne, ce mercure, cette poix tant désirée et tant

recherchée, et laquelle doit être nourrie de son propre lait sur un petit et lent feu, par lequel la

tortue devancera l'aigle, et cette lenteur unira et homogénéisera les deux matières en apparence

contraires, à savoir ce soufre noir et le mercure céleste, la noirceur étant poudre chaude et

sèche, le mercure froid et humide, la chaleur et siccité de l'un dessèche et échauffe la froideur et

humidité de son adjoint, qui par sa froideur et humidité tempère la chaleur et siccité de son

compagnon, tellement que des deux s'engendre un tempéré: mais quelqu'un dira que cette

noirceur sort de la saleté et excrément des matières impures du composé, à quoi nous

répondons, que le Soleil, la Lune et le mercure ont été rendus tels, que nous les disons astralisés

par dépuration exacte, puis que cela est, cette noirceur ne procède point de la saleté d'iceux,

puisqu'il n'y en est resté aucune d'ailleurs si c'était saleté, et excrément, il se consumerait au feu,

et ne se mêlerait point exactement avec son lait, et ne s'y nourrirait ni augmenterait, car les fèces

et saletés ne reçoivent point d'aliment, or cette matière noire en reçoit, elle n'est donc excrément,

si on ne l'entend de même façon que les Médecins disent être la semence humaine, laquelle ils

définissent être l'excrément de la dernière concoction. Or nous avons parlé plus clairement de la

décollation de ce corbeau, et de sa nutrition que plusieurs autres, et par ci après les autorités que

nous alléguerons, nous porteront d'en parler plus amplement, Dieu aidant.

Celui qui ne sait tirer l'âme du Soleil et de la Lune, et icelle remettre par la projection au corps,

qu'il sache qu'il se trompe lourdement: or cette âme se tire par le moyen de l'esprit du mercure,

car notre âme physique tirée du Soleil et de la Lune dissout les corps. (Alanus p. 31)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 70/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

L'extraction de l'âme par l'esprit du mercure, n'est pas faite tout à coup, mais à plusieurs fois,

c'est à dire et divers temps, jours, heures et moments, jusqu'à ce qu'on en aie à suffisance.

L'âme ne se tire pas des corps toute à une fois, mais en plusieurs, ni à un vaisseau contenant la

dissolution, c'est à dire auquel le corps se dissout, la matière ne s'y dissout point tout à coup,

mais de jour à autre, peu à peu, et derechef encore, peu à peu suivant le régime de l'ouvrier et

de la nature; n'estimez donc que la solution du corps se fasse en une seule fois, mais peu à peu

par succession de temps, et selon que les Philosophes ont dit, et que leurs écrits témoignent. Ne

crois point que la teinture se tire à une seule fois, mais bien assidûment peu à peu, et encore peu

à peu, c'est à savoir, une noirceur, jour par jour, jusques à ce que avec le temps l'ouvrage soit

achevé. (Même auteur p. 54. 55. 56)

Plusieurs ignorants notre composition, ignorent aussi notre dissolution, et par conséquent

ignorent l'extraction de la matière dissoute, nommée Ame, qui est cette noirceur, de laquelle nous

avons déjà parlé, et laquelle peut être recueillie de huit en huit jours plus ou moins, selon

l'assiduité et subtilité de l'artiste. Or pour ce qu'il en faut du moins une once, et qu'elle sera long

temps à être faite si on prend peu de matière; sera bon d'en prendre quantité, comme quatre

onces de chacun des deux corps, qui feront huit onces, et de l'eau marine ou mercure trente

deux onces, ces quarante onces pourront donner dedans environ trois mois, ou cent jours l'once

désirée, et icelle tirée, on trouvera le mercure en son même poids, si on a bien pris garde que

rien d'icelui n'ait été perdu, et les deux corps diminués de la quantité que pèse la noirceur retirée,

et lesdits corps, aussi bons et beaux qu'ils étaient avant qu'ils fussent mêlés, et lesquels les

Orfèvres et Raffineurs savent séparer l'un de l'autre, ce qu'ils font par le moyen de l'eau forte; O

curieux, l'homme et la femme après avoir rendu et mêlé leur semence, et icelle jetée dans la

matrice ne sont point par après moindres. N’avez-vous pas encore appris dedans nos livres que

cette pratique, est comme semblable à la génération de l'homme? Considérez-la, et vous en

trouverez la vérité.

Si tu veux faire la pierre des Philosophes du Soleil, de la Lune, et du mercure, fais ainsi, sépare

l'esprit le plus subtilement que tu pourras, sans qu'avec icelui y demeure que le moins qu'il se

pourra faire de la substance du vent phlegmatique, (car difficilement se peut-il faire autrement)

cet esprit est nommée eau ardente, et ressemble à la poix. (Garlandius)

L'huile des Philosophes est ce qui a été fait par la conjonction de l'âme et du corps duquel corps

l'âme a été tirée par ce même subtil qui est eau et vapeur aérienne, lequel esprit ne se joint plus

derechef au corps q; moyennant l'âme, et pourtant il faut auparavant joindre l'âme tirée avec

l'esprit, à celle fin de les joindre tous deux ensemble avec le corps, lequel en sera vivifié, et la

nature cachée, manifestée. (Ventura c. 21. p. 118).

Il ne faut pas prendre ce de quoi les métaux ont été faits, mais bien ce qui sort d'eux: le soufre et

l'argent vif, desquels les métaux sont engendrés, ne sont point ceux desquels la pierre est faite,

d'autant qu'ils sont combustibles, mais bien ce qui procède d'iceux métaux qui ne se peut

brûler.(Egidius p. 16)

Cette pierre est une puissante vapeur de métal, pour laquelle avoir, te faut être subtil et avisé.

(Même auteur p. 71)

Si la noirceur étant survenue, l'on remue en tournant, et comme secouant le vaisseau, cette

noirceur ira au fond de toute la matière, et y pourra être amassée en forme de poudre

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 71/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

impalpable, avec laquelle n'y aura aucun mercure, mais si on cueille cette noirceur (sans remuer

le vaisseau) en forme de toile d'araignée, il y aura toujours quelque peu du dissolvant. Or cette

noirceur, tant à cause de sa propriété de noircir, que de ce qu'elle nage, est nommée huile,

lequel tel qu'il est chaud et sec, ne peut plus être joint avec son corps aussi peu que la semence

de quelque animal ou plante que ce puisse être, ne peut être rejointe avec celui, duquel elle est

sortie, mais si cette noirceur est mise dedans un vaisseau propre, et la nourrie de son propre

sang avec une commode chaleur, comme dedans sa matrice, peu à peu elle croîtra et en vertu et

en poids, et de noire elle deviendra blanche, de blanche jaune, et de jaune rouge; alors étant

blanche ou rouge pourra facilement être remêlée avec les corps métalliques blanc ou rouge, qui

servira d'âme ou d'informant, ou de vivifiant, et étant ainsi mêlée pourra commodément être

mêlée avec les corps qu'on désire parfaire, et pour ce faire ne faut aller dans les minières pour y

prendre ce de quoi les métaux sont faits, car plusieurs minéralogistes, et entre autres Isaac

assure c. 97 p. 362. qu'aux minières où on trouve l'argent vif, on n'y trouve aucun métal, et à

celle auxquelles en trouve le métal on n'y trouve aucun argent vif, que le dit argent vif est une

matière crue, inutile à notre art, mais qu'il est l'instrument et le marteau pour travailler en notre dit

art, et qu'il est aussi l'instrument pour tirer toutes les couleurs de toutes choses métalliques, ce

que nous disons pour répondre à ceux qui se vantent de réduire tous les métaux en mercure, ce

que plusieurs ont longuement essayé, entre lesquels nous pouvons nommer Fallope, qui au c.

37. de son livre des métaux et fossiles dit que tous ceux qui se vantent de tirer l'argent vif, de

l'étain, de l'argent et de l'or, ont menti, d'autant que c'est chose impossible. Il n'y a guères de

temps qu'un certain brouillon me jurait qu'il tirait l'argent vif de tous les métaux facilement et en

tout temps avec une matière; laquelle on mange ordinairement, et qu'il le ferait en ma présence,

lors que je voudrais, et qu'il me l'apprendrait, me dit encore qu'il préparait l'argent vif de telle

façon, qu'il attirerait à soi l'or qu'on mettrait un demi pied proche, ou loin de lui, et plus facilement

que l'Aimant n'attire le fer mais étant allé chez lui il chercha des excuses et n'eut de quoi prouver

son dire, aussi est ce chose impossible aussi peu que d'attirer un anévrisme (qui est dilatation

d'artère) du devant de la poitrine au derrière du dos, et en promettre la guérison, comme il a fait à

un Avocat du privé Conseil sans autre effet que de la mort, comme je lui en fis le pronostic, et qui

arriva à la honte de ce prometteur. Quittons donc ces opérations fantastiques sans raison, sans

fondement, et sans fruit, pour prendre, non ce de quoi les métaux sont faits, mais ce qui sort

d'eux qui est nommé soufre, argent vif, et autres noms, mais tous philosophiques, et qui ne sont

point combustibles, car comme nous avons dit ci devant, s'ils prennent ce de quoi les dits métaux

sont faits, quelle matière prendront ils, sera-ce celle que Démocrite dit, ou celle de Gilgil, ou celle

d'Albert, ou celle d'Agricola? ô rechercheurs pour faire un homme, vous ne prenez pas la terre,

de laquelle Dieu forma l'homme; mais vous prenez la semence, laquelle procède de l'homme

sans que pourtant l'homme soit détruit, pour à quoi parvenir la lecture des bons Auteurs, la

méditation subtile, et la patience au travail est nécessaire.

Prends la chaux, ou la terre préparée et lavée de chaque corps imparfait, et y mets de mercure

semblablement purgé, jusqu'à ce qu'il surnage de deux ou trois doigts en un vaisseau long, ayant

le col étroit, puis mets y dessous, un feu très-lent, afin que le mercure ne monte, et jusques à ce

que tu vois l'huile s'élever sur le mercure, comme une petite peau de diverses couleurs, lequel il

faut séparer et serrer, et derechef refaire comme dessus, jusques à ce que tout l'huile sera tirée,

et qu'aucune chose ne se verra monter, alors sépare ton mercure de la chaux, et le mets sur

même quantité de chaux purgée de quelque corps qu'il te plaira, et fais comme auparavant,

continuant le feu lent jusques à ce que tu auras tiré d'icelle tout l'humeur vivifiant. Tu pourras

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 72/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

réitérer cette opération si souvent que tu voudras, c'est à savoir, jusqu'à ce que tu auras toute la

quantité d'huile que tu désires, ajoutant de nouveau mercure, si celui que tu avais mis est

diminué, enfin mets toute cette huile amassé dedans un cucurbite, et sur chaque partie d'icelui,

mets y six parties du mercure qui t'a servi à extraire l'huile, que si la quantité est trop grande, tu

pourras la diviser en plusieurs cucurbites. Digère le tout ensemble durant un mois, enfin sépare

le mercure par un feu lent, à celle fin que l'huile ne monte avec lui, et lors qu'aucune chose

n'évaporera, par ce degré de feu (ce que tu connaîtras mettant une lame de cuivre sur la bouche

d'un vaisseau) saches que l'huile précieuse du soufre est au fond, lequel il faudra subtiliser de soi

par douze ou quinze distillations, à celle fin qu'il tire toutes les fèces terrestres, si aucunes en a,

et coule facilement comme huile commun chauffé. (Vogelius c. I. p. 14)

Cest Auteur nomme l'or et l'argent communs, imparfaits , pour ce qu'on a accoutumé de leur

ajouter quelqu'un des autres métaux, c'est pourquoi il dit terre préparée et lavée: Pour preuve de

cette addition, et par conséquent impureté et imperfection (laquelle n'est essentielle, mais

accidentelle,) les Orfèvres font alliage du cuivre avec l'or, combien qu'il soit plus léger que

l'argent, qui le rend blafard, et pâle, ledit cuivre le rendant plus vif, et si on fait alliage du cuivre,

de l'argent avec l'or, il est impossible d'en faire le vrai jugement (si on ne sait le poids de l'un ou

de l'autre) par l'épreuve de la pierre de touche, et pour ce que les orfèvres travaillant en joyaux,

disent qu'ils ne peuvent travailler en or à vingt deux carats, sans y mettre remède ou alliage, ou

en or fin à un quart de remède, ils ne travaillent qu'à vingt, et le plus souvent qu'à dix neuf carats,

de sorte qu'en vingt quatre marcs, ils y mettent cinq marcs ou d'argent, ou de cuivre, et voila

comme l'or qu'ils mettent en oeuvre n'est point pur, et pour excuse ils disent qu'il est impossible

aux affineurs d'affiner l'or au vingt quatrième carats qu'il n'y ait quelque peu d'autre métal ajouté,

ni l'argent au 12 degré qu'il n'y aie quelque alliage, et même que l'affinement préfixe suivant

l'ordonnance n'est qu'à vingt trois carats et 3 carats de carats, sur un 8. de remède, et l'argent à

onze deniers deux grains et trois carats, tel qu'il est aux réaux d'Espagne, ou bien onze deniers

dix huit grains comme il est au poinçon de Paris: ce n'est donc de merveille que l'or et l'argent

tels soient appelés imparfaits impurs et non nôtres, mais après avoir été bien purifiés, ils sont

appelés calcinés, pour ce que cette dépuration de l'or se faisant par l'eau du départ, qui ronge et

réduit en eau pour un temps tout ce qui n'est or, ou par l'antimoine qui consume tout autre métal

que l'or, et l'argent se purifie par la coupelle et c'est de cette façon qu'il faut entendre la chaux,

sans s'imaginer une infinité d'autres inutiles opérations décrites et inventées par plusieurs, ou par

ignorance, ou pour tromper les ignorants, et trop outrecuidants. Or s'il faut que l'or et l'argent

soient très purs, il faut aussi que l'argent vif le soit de même, la raison est que plusieurs de ceux

qui le vendent y mêlent du plomb qui le rend crasse et noirâtre, mais il s'en trouve de si pur qu'il

n'a besoin d'aucune mondification aussi peu que l'or et l'argent venants purs de leur mine, que s'il

y a quelque peu de saleté et qu'elle demeure après l'avoir fait passer par le chamois, pourra être

ôtée le lavant avec le sel bien blanc, et le vinaigre bien clair et fort, et puis lesdits sel et vinaigre

sortis tels qu'ils y auront été mis, sera desséché avec la mie de pain blanc, laquelle pourra être

changée jusques à ce qu'elle sorte aussi blanche qu'elle y aura été mise, et puis ledit argent vif

sera passé par le chamois: j'ai toujours trouvé ce nettoiement bon, mais j'ai trouvé inutile et

mauvais tout nettoiement avec autres choses, comme est celui du vitriol, chaux et autres qui le

rendent trop sec, et plus impropre à notre dissolution, à cause qu'une certaine humidité radicale

qui est en lui s'en trouve altérée, et par conséquent il ne peut si facilement agir en l'or et l'argent

vif. Cet or, argent et argent vif étant ainsi dépurés sont dits Soleil, Lune et mercure, et non or,

argent et argent vif, communs, et vifs, et non morts, pour ce qu'étant très purs, la semence qu'ils

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 73/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

rendront pourra produire cette médecine si excellente, de laquelle nous parlons et écrivons

conformément aux autres Philosophes.

Plusieurs cherchent un mercure, qui mis dans un cuillère d'argent et icelui évaporé au feu, y

laisse une marque jaune qu'ils disent être la marque de celui duquel l'or a été ou aurait été fait,

mais pour moi je n'en ai peu encore voir de tel, s'il y en a, il peut bien être, mais comme il a été

dit, dedans les mines des métaux on n'y trouve aucun argent vif. Or notre Auteur dit qu'il faut

mettre le mercure sur la chaux à la hauteur de trois doigts par dessus, ce que je trouve fort

difficile, pour ce que l'or et l'argent, soit qu'ils soient en chaux qu'on appelle, ou limes, ou en

feuille, s'enflent visiblement, et l'or allant au fond l'argent surnage, voire le tout bien broyé devient

fort dur, et quelques fois si solide qu'il le faut rompre par force, j'estime donc que mettant quatre

parties d'eau sur une de terre cela sera mieux, et plus sûrement travaillé, et le tout mis dedans un

vaisseau propre, et très-bien bouché, le mettre sur un feu lent et propre, dans un fourneau bien

proportionné, où la matière peu à peu s'échauffant, se dissoudra, et ce qui sera dissout

surnagera en couleur noire qu'il faudra retirer, comme déjà a été dit, jusqu'à ce qu'on aie la

quantité suffisante, sur laquelle il dit qu'on mette six parties, pour dire la sixième partie du

mercure, duquel il a été séparé, qui mêlé comme il faut (c'est ici le secret et la difficulté) se mettra

en la même forme de cette noirceur tirée, et après un mois plus ou moins de digestion, le

mercure ne sera plus courant ni liquide, alors lui en faudra donner d'autre, de quoi nous parlerons

bien tôt amplement et clairement au chap. de la nutrition.

Tu as besoin de travailler à la dissolution de la pierre, et de séparer ses parties pures des

impures, et pesantes, et alors tu parferas ton ouvrage avec les parties légères, ayant séparé les

parties pesantes, car ayant premièrement effacé la forme des corps, un autre se présente, c'est à

savoir la première d'iceux étant corrompue, et cette forme seconde se parait en couleur noire, en

odeur puante, et au toucher et manière, subtile et discontinue. (Arnaud en son miroir p. 55)

Amasse à part toute la noirceur survenante, d'autant qu'elle est l'huile et le vrai signe de

dissolution, car ce qui est dissout vient au plus haut, par quoi on sépare de ce qui est en bas ce

qui monte en haut, comme corps d'or garde le donc soigneusement, de peur qu'il ne s'en aille en

fumée. (Même auteur en son Rosaire l. 2. c. 3)

Arnaud donne le nom de pierre à toute la composition, les uns croient que c'est à cause que le

tout étant mêlé, se rend en dureté très-grande, les autres disent que c'est pour ce que l'oeuvre

étant parachevé, il demeure au feu sans s'y diminuer, pour quelque cause que ce soit, sans nous

en soucier beaucoup, nous disons que c'est le nom reçu, tant des doctes, qu'indoctes de

nommer cette besogne pierre des Philosophes. Il faut donc, à ce qu'il dit, travailler à la dissolution

d'icelle, mais si c'est avec un feu violent, ou doux, ou sans liqueur ou avec icelle, et quelle, il n'en

dit rien, se contentant de montrer deux parties en cet oeuvre, un pesant, qu'est la masse, et

l'autre léger qu'est la matière dissoute, laquelle a les marques, lesquelles sont ici décrites, et

desquelles a déjà été assez clairement parlé.

Il est nécessaire qu'avant que la pierre soit faite élixir elle soit tirée de la nature des deux corps.

(Le Moyne p. 15)

Le feu doit être petit, jusques à ce que l'esprit soit séparé du corps montant en forme de nuées

noires sur les corps. (Même auteur p. 35)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 74/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

L'esprit digéré est extrait du corps dissout par l'esprit cru. (Même auteur p. 167)

Si tu ne résous le corps en mercure, par le mercure tu ne pourras point avoir de lui sa vertu

cachée, à savoir le soufre digest, et cuit par l'oeuvre de nature dedans la mine. (Richard chap.

21)

Arnaud a caché le moyen de la dissolution des corps: lequel cet Auteur nous déclare; à savoir

que c'est par le moyen du mercure, que le mercure (à savoir des Philosophes) est tiré des corps,

qui est de couleur noire, ou esprit, qui est cette même noirceur tiré par l'esprit cru; ce qui se fait

dedans la mine, savoir dans le vaisseau très-bien bouché, et chauffé par un petit feu.

Celui qui cherche notre soufre rayonnant, faut qu'il fasse la paix entre le Soleil, et sa femme, de

telle façon qu'ils ne se séparent l'un de l'autre, mais qu'ils soient mêlés inséparablement, ce qui

se fera lors que tu auras tiré partie de sa nature, et partie de la nature de sa femme, cela fait, tue

les, et étant morts ils ressusciteront en résurrection nouvelle, tellement qu'après ils seront

immortels. (L'échelle des Philosophes p. 100)

Notre enfant étant né, ou notre putréfaction parachevée, ou la tête du corbeau doit être noir

comme suie, d'où il et pris son nom de noir plus noir que le noir, qu'il ne s'en va que par le

lavement, si on le jette dans l'eau, il va au fond après l'avoir noircie, cette noirceur est nommée

du commencement vraie teinture, vraie semence, cendre qu'on doit priser, terre noire, laquelle au

commencement demeure sur l'eau, lait de vierge, mercure double fait du mercure des corps et du

cru, soufre, avec de l'or. (Libavius l. 14. p. 112 de la pierre des Philosophes)

Si la lecture et étude des bons livres est nécessaire à celui, qui est amateur de cette science,

nous en avons parlé au chap. précédent nous disons bons et non tels quels, et attendant notre

index expurgatorius, nous disons par préalable qu'augurer ne vaut rien, et n'a su autre chose que

jargonner, Paracelse n'y a rien entendu, Barnaud, Gaston Claveus ou du Cloud, ni Penot son

maître n'y ont entendu, comme on dit communément, que le haut Allemand, nous en parlons,

comme le sachant bien pour avoir conféré tout particulièrement avec lesdits Barnaud à Crest en

Dauphiné, et avec ledit Penot à Yverdun en Suisse où nous nous sommes acheminés exprès

pour y ouïr l'un son Epître Patris ad filium, au commencement de laquelle y a un grand F et un

grand I. auquel ayant demandé si s'était un I, pour dire fiat, ou vu L, pour dire flat, il eut la bouche

close: et sur l'intelligence du fiat et flat il n'eut de quoi répondre aussi peu que sur l'exposition de

son quadriga, Penot aussi n'eut de quoi répondre sur l'intelligence de ces questions et axiomes

philosophiques que dessus son apologie l'un et l'autre me répondant qu'ils avaient tiré ce qu'ils

avaient fait imprimer de quelques vieux brouillards écrits à la main qu'ils avaient recouverts

courants et rodant parmi le monde. Je dis de même d'un Salinarius, qui ne recommande que le

sel commun, la préparation duquel il recommande sur toutes choses du monde pour la fabrique

de notre pierre, avec laquelle il ne peut être uni, pour ce qu'il n'y a aucune analogie de l'un

l'autre, et par conséquent ce ce qui sort de l'or ne peut être nourri de ce avec quoi il n'a aucune

communication, suivant ce qu'Hypocrate dit au livre de la médecine des anciens, à savoir que

chaque partie est nourrie de ce de quoi elle est composée, mais notre pierre n'est point

composée de sel, elle n'en sera pas donc nourrie, ô curieux la semence de l'homme est

procédée du sang, elle est donc nourrie dans la matrice de sang. Epluches donc chaque chose

par son principe, comme il est marqué à la page 105. de Marguerita Novella, saches aussi, que

comme le bois en sa plus grande quantité n'est qu'une humidité aqueuse, pâtissant par la

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 75/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

sécheresse terrestre, que de même notre élixir parfait n'est autre chose qu'argent vif pâtissant

par un vêtement chaud et sec complectionnal, et que ce qui est premier en la composition: est le

dernier en la résolution, et que la matière qui est la plus dense endure plus la force, et résiste

beaucoup plus à son agissant et dissolvant, et que tout agent agit selon la force de la matière

résistante, contre laquelle il doit prévaloir. Mais si le Lecteur n'a point d'intelligence des écrits des

Philosophes, qu'il sache qu'il ne peut bien travailler, pour ce qu'il n'est encore entré dans la

connaissance de leur matière, et quiconque rejette la lecture des bons livres, et prend une autre

voie, s'amusant à entendre les coureurs et charlatans, et à prouver diverses recettes, qu'il sache

qu'il se trompe lourdement.

Qu'il lise donc (quoi que quelque ami l'apprenne fidèlement) les bons auteurs, mais qu'il sache

qu'un seul livre n'apprend pas tout ce qui est nécessaire en cette science, mais un livre Interprète

ou éclaircit ce qui est caché et obscur en un autre, pour preuve de quoi Raymond Bacon, Albert,

Anaxagoras ont enseigné le poids et la proportion, toutes fois ça été encore obscurément: Bacon

en ses Epîtres, Raymond un peu plus clairement en son art général, l'intelligence desquels

plusieurs pensent très bien avoir par la lecture d'une fois, de quoi ils se trompent, ne sachant ce

u'ils sont au commencement, et ne saurons ce qui adviendra par la fin, laquelle ils trouveront

contraire à l'ouvrage de Dieu qui de nulle matière (mais seulement de sa seule parole soit fait)

tout cet univers fut fait, mais le contraire arrive à ces acariâtres qui de toutes choses font rien. Or

si pour fondre les métaux au feu, et les y laisser longtemps, si pour faire une eau forte, et une

régale, ou mettre l'or dedans l'esprit du sel, on faisait la paix (de laquelle notre auteur parle) c'est

à dire l'union du Soleil et de la Lune, les Philosophes ne se peineraient pas tant de nous

exhorter, et décrire cette pièce, il n'y faudrait un si long terme, comme il se verra ci après au

chap. 10. Mais cette paix est un chef d'oeuvre, duquel chacun ne se peut dire maître plusieurs

s'enrôlent sous l'apprentissage, mais mauvais écoliers, ils fuient la lecture (trop pénible pour eux)

des bons et divers auteurs, et se contentas d'une science superficielle en discourent comme

perroquets en cage. Or écoutez, cette paix ne se fait jamais que par une réduction d'eux en autre

forme, et pour faire la paix il y doit avoir de la contrariété aux deux guerroyant; et de ces deux

jamais la paix ne se fera, si un tiers ami de l'un et de l'autre ne s'en entremet, et la génération

efficace n'adviendra point par l'action d'un seul; car pour icelle il faut de nécessité qu'un mélange

advienne pour le moins de deux contraires, car un seul, ne se congèlera pas, et son contraire ne

l'accostera pas mais un tiers les pourra joindre, ce seront donc trois qui engendreront un quart,

qui ne seront ni l'un ni l'autre. Ceux desquels nous parlons et entendons, est chaud et sec, l'autre

est froid et humide, le tiers tient et communique de l'un et de l'autre, voir est la mère de l'un et de

l'autre, ils sont tous deux durs, pesants, malléables, fusibles, endurants le feu, le ciment,

l'antimoine, l'eau forte, le plomb, ne se mêlant dedans l'eau, ne se rouillant dans la terre, ne se

cariants à l'air, et ne se diminuant au feu, donne donc ordre que sans détruire leur humidité

radicale ni leur siccité essentielle, vous les rendiez mols, légers, impalpables, non fusibles,

volatils, se mêlant avec le ciment, l'antimoine, l'eau forte, le plomb, s'imbibant d'eau, se perdants

dans la terre, se corrompant à l'air et s'enfuyant au feu, ce qui adviendra infailliblement suivant

l'ordre décrit ci devant, vous les tirerez donc après avoir fait leur paix, leur ôtant leur lustre et

splendeur, lors que vous les fermenterez ou au blanc, ou au rouge, comme nous verrons au c.

12. de la fermentation.

Le soufre des Philosophes est un feu vif, simple, vivifiant les autres corps morts, et les

nourrissants, tellement qu'il supplée au défaut de nature, d'autant qu'il a une maturité superflue,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 76/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

car étant parfait de sa nature, par l'artifice il est plus dépuré, duquel quelqu'un dit, un tel soufre

ne se trouve point sur la terre, si ce n'est en ces deux corps, dedans lesquels il est à savoir Soleil

et Lune, et en un autre qui ne se dit point à personne, mais seulement Dieu le révèle, toutefois il

est plus parfait au Soleil, d'autant qu'il est plus digéré et cuit. (Correction des fols c. 6. p. 7)

La Médecine est produite de l'eau mercuriale, dedans laquelle le Soleil et la Lune ont été

premièrement dissout; que si tu ne résout les corps en mercure par le mercure, tu ne pourras

avoir la vertu cachée, c'est à savoir le soufre digest et cuit par l'oeuvre de nature dedans la mine.

(Même auteur c. 8. p. 10)

Ce soufre des Philosophes est dit feu vif, simple, vivifiant les autres corps morts, et les

nourrissants, pour ce que notre pierre parachevée étant jetée dessus les métaux nommés

imparfaits fondus chasse d'iceux l'impureté, et leur donne la couleur et la fixation qu'elle a, non

totalement mais en partie, de même que le vin fort couvert, le safran fort rouge départiront leurs

couleurs superflues, c'est à dire, qu'ils ont trop à l'eau laquelle leur sera ajoutée, laquelle eau

aura de la couleur d'iceux selon le plus ou le moins de la matière teignante, et de la teinte, et

ainsi ces métaux purifiés et teints seront dits être vivifié et nourris, car aucun vivant ne peut vivre

sans nourriture, et chaque a un foie à sa mode, et à nous invisible vivant, comme nous est aussi

invisible la nourriture de laquelle il use: Or ce superflu n'est pas pris ici pour saleté ou excrément,

mais pour surabondant,

Sur ce soufre, s'il est joint avec le mercure en l'or voit la réponse de Trévisan à Thomas de

Bologne, que je n'ai voulu ici transcrire pour ce que je désire que le curieux y recouvre son

excellence et éclaircissement admirable, concluant que les deux sont conjoints inséparablement.

Exemple, ayant bien faim ou soif d'une grande quantité de viande, et de breuvage, j'en mange et

bois mon saoul, le reste me sera superflu, le chyle qui est fait au ventricule ou estomac lui étant

agréable s'en nourrit, ce qui lui reste de superflu l'envoie aux intestins, tellement que ce qui était

superflu à l'estomac sert de viande et d'aliment au foie, lequel saoulé de ce sang envoie le

superflu aux grandes veines ainsi ce qui était superflu au foie est fait aliment propre de chaque

partie, et après la nourriture de chaque partie tant charnue que solide, le superflu demeure

dedans les veines d'où il est attiré peu à peu par les testicules, d'où enfin la semence est faite.

Ainsi ce blanc excellent et brillant, et ce rouge tirant sur le noir étant plus grand qu'il ne faut pour

eux seulement communique aux autres cette couleur et fixation qui leur est surabondante et

superflue. Or ce superflu ou soufre ne peut être trouvé en aucun lieu, que dedans l'or et l'argent,

mais quel est celui duquel il entend; je présume de l'entendre, mais pour ce qu'il dit que

seulement Dieu le révèle, je le passe sous silence, notre auteur réfute aussi facilement les veines

rêveries de ceux qui veulent prendre la matière, de laquelle les métaux s'engendrent dedans la

minière, c'est à dire, matière seulement commencée, à laquelle donnant le feu de leur fantaisie,

croient la mener en peu de jours au comble de leur désir imaginaire; il faut, dit-il, résoudre les

corps, à savoir du Soleil et de la Lune en mercure, pour en avoir la vertu cachée, à savoir le

soufre que nature a digéré et cuit en iceux dedans la minière; il ne dit pas seulement commencé,

mais digéré et cuit: Mais posons le cas qu'ils trouvent cette matière commencée, et peut être

diront ils être celle dont Ovide parle en la première partie de la générale et naturelle histoire des

Indes l. 6. c. 8. p. 97. laquelle il dit être l'or qu'on trouve sous la terre en sa mine doux et mol,

comme cire molle et liquide, et aussi aisée à tordre entre les doigts, mais si tôt que l'air le frappe,

il s'endurcit, soit ceste-là ou une autre elle ne pourra être amenée à autre chose, que ce pourquoi

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 77/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

elle a été commencée, car nature n'agit que selon la disposition de la matière, exemple, de la

semence de l'homme nature n'en fera pas un chenal, de la graine de laitue, un sapin, et ainsi de

la matière de laquelle le métal se fait, nature n'en fera pas l'élixir, qu'est une matière tirée

seulement par l'art et conduite par icelui à un degré de perfection plus haut qu'aucun métal, n'y

autre chose que nature ait produite, et laquelle soit venue à notre connaissance: Laissons donc

pénétrer ces fols et tracasser tant qu'ils voudront parmi les entrailles de la terre, voire la percer

d'une superficie à l'autre et ayant les yeux aussi aigus que ceux de Lincée conter les moindres

particules d'icelle, nous nous contentons en notre simple et nue intelligence et assurée

connaissance qui nous défend ces curiosités extravagantes et absurdes qui plongent ses

disciples dans un labyrinthe, au profond et abîme duquel ils tombent et se précipitent, comme fit

ce maître contemplateur des étoiles, qui marchant et étant les yeux en haut se précipita dedans

le fossé, auquel il ne prenait garde.

Mets les corps purifiés dedans le mercure mondifié, et alors tu verras apparaître sur la superficie

la noirceur, laquelle tu doit recueillir prudemment la mettant à part, et saches pour assuré, que ta

pierre est dissoute en partie. Cette noirceur est le commencement de l'Art, la tête du corbeau, et

que le corps se dissout et réduit en sa première matière. (Aristote p. 163)

Mais parlons nous point aux sourds, ou nous montrons la voie aux aveugles? Cette noirceur, dit

notre Auteur, (mais non l'Estagirire fils de Nichomache) est le commencement de l'art, que si les

rechercheurs fantasques ne nous veulent croire, il ne s'en faut émerveiller, puis que le Prophète

Ezechiel au chap. 35. dit que Dieu n'est entendu des impies: Or cette noirceur ne s'entend pas

de celle, de laquelle Fallope c. 9. p. 247. des Bains dit que l'or en sa propre veine est de couleur

noire et argileuse, mais celle qui apparaît sur la superficie des corps; peut être la trouverez vous

en la minière souterraine y préparée et tirée par quelque Pygmée ou Farfadet, et la prenant de

leurs mains, vous ne ferez qu'avaler le morceau à la forme de la femme Doenus, mais je doute

plutôt que vous filerez la corde et qu'un autre la mangera, c'est à dire que les triacleurs, coureurs,

faux monnayeurs, attrapeurs de deniers carboniperdes et fumivores vous consumeront autant

d'argent par leurs fausses recettes, que vous en saurez amasser, étudiez donc et voyez que dit

le suivant.

Notre soufre et des sages ne se trouve point sur la terre, s'il n'est tiré de ce corps (à savoir or et

argent) par quoi il les faut préparer subtilement pour avoir le soufre sur la terre, car le corps

parfait par notre magistère aide et parfait l'imparfait sans mélange de chose étrange, quelle que

ce soit. (Rosaire p. 18)

La teinture est seulement des deux corps parfaits, desquels ces soufres se peuvent tirer. (Même

auteur p. 184.)

Il est nécessaire que notre pierre soit extraite de la nature des deux corps avant qu'elle soit faite

élixir parfait, d'autant qu'il est nécessaire que l'élixir soit plus dépuré que l'or et l'argent: notre

mercure ne se peut avoir que des corps liquéfiés, mais non point d'avec liquéfaction vulgaire,

mais bien par celle, laquelle dure jusques à ce que les mariés soient unis et accouplés par vrai

mariage, et cela est jusques à la blancheur. (Même auteur p. 186)

Ce qui est fait spirituel monte en haut du vaisseau, mais ce qui est épais et grossier demeure en

bas, et si tu ne noircis et détruis tellement le corps jusques à ce que l'eau ne se veuille plus mêler

avec lui, ou être reçue de la terre, tu n'avanceras rien, car lors que la poudre spirituelle se fait elle

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 78/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

demeure difficulté des en bas. Par quoi si tu ne le convertis en poudre spirituelle, tu ne l'as pas

encore assez triturée. (Même auteur p. 188)

Notre pierre est nommée par les Philosophes Mercure, qui n'est point né, comme plusieurs

estiment, mais est tiré des corps. (Même auteur p. 94)

Brûle notre airain par un feu lent, comme de la nourrice des oeufs, jusques à ce que le corps soit

établi, et que la teinture soit extraite, mais ne la tire point toute à coup, mais peu à peu par

chacun jour, jusques à ce que par la longueur du temps, tout soit parachevé. (Même auteur p.

19).

Fais un cercle rond du mâle et de la femelle, et d'icelui tire en un carré, et d'icelui un triangle, fais

le cercle rond, et tu auras la pierre des Philosophes. (Lemême p. 168)

La pierre est vile, noire, puante, non achevée par prix, est sèche, non subsistance, légère, est

nommée origine du monde d'autant qu'elle sort, comme ce qui germe, et c'est la manifestation et

apparition au rechercheur. (Calid. c. 9)

Les répétitions sont fâcheuses en plusieurs matières principalement étant si souvent réitérées,

mais je crois qu'en cette science elles ne seront inutiles, et partant n'en doivent être fâcheuses, le

soufre des Philosophes ne se pourra trouver en aucune part, si par art on ne le tire des corps

parfaits sans aide d'aucune chose étrange, et alors ce sera la teinture et perfection des corps

imparfaits et l'élixir tant recherché, lequel en son commencement monte en haut pour ce qu'il est

spirituel, et de spirituel est fait corporel, et de nature de mercure qui teint (ce avec quoi il adhère)

de sa couleur, et cette brûlure, de laquelle il est parlé ici, c'est à cause de la noirceur survenante

laquelle venant peu à peu doit aussi être cueillie peu à peu, jusques à ce qu'on en aie la quantité

laquelle on désire, et laquelle peut suffire d'une ou deux onces, et laquelle sera alors cercle, c'est

à dire homogène, dans laquelle seront quatre éléments et quatre couleurs, à savoir terre, eau,

air, feu, noir, blanc, jaune, rouge et carré de ce carré la noirceur disparaissant, le triangle

demeurera, à savoir le blanc, le jaune et le rouge le triangle sera réduit à la ligne, jaune, fin du

blanc et commencement du rouge, et cette ligne sera menée au point qu'est la rougeur

indivisible. En ce qu'il dit faire le cercle rond c'est qu'il entend que cette matière homogène soit

fixe par la fermentation, comme sera dit ci après au chap. 12. car depuis qu'elle est sortie et

habillée de noir, elle est toujours volatile jusques au rouge, là où il la faut fixer, cérer c'est à dire

rendre pénétrante, entrante, et dépurante les imparfaits et alors elle aura perdu cette vileté,

noirceur, puanteur, siccité, légèreté, et connaîtra on véritablement qu'elle n'est achetée par prix

d'argent, mais par étude, contemplation, méditation et pratique subtile, non somptueuse, pénible

et fantastique.

L'âme est extraite de son corps par l'esprit, et cette âme est dite, la clef de l'art, et cette matière

noire, est nommée tête de corbeau. (Benoit p. 56)

Noirci la terre, et sépare son âme, après retourne l'eau sur la terre blanchissant le tout, et tu

auras le magistère pour le convertir en rougeur. (Même auteur p. 59)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 79/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

Le second régime est qu'on prenne l'œuvre, le mettant à un vaisseau sur des cendres, criblées

par quatre jours, car il se fera certaine noirceur à la superficie, laquelle il faut cueillir la gardant

diligemment à part, et ainsi continuant l'ouvrage par un feu égal jusqu'à ce que tu auras tiré tout

le noir, le milieu demeurant clair, et ceci est le second ouvrage, ou pierre des Philosophes. En

après le troisième ouvrage est que tu prennes cette noirceur, et la mettez en un urinal au feu lent

sur les cendres, y ajoutant par dessus du moyen clair, tant qu'il nage quatre doigts, continuant

ainsi les décoctions, et sans se hâter, jusques à ce que le tout se fasse blanc. (Gerard de

vivariis)

Nous avons marqué par ci devant, que nous n'avons encore rencontré un auteur qui nous

décrive l'ouvrage des Philosophes tout au long, c'est la cause pour laquelle il nous est nécessaire

d'avoir plusieurs livres, et les lire diligemment, car tous ne vont pas si franchement que celui ci,

qui ayant laissé la première opération, qu'est la composition, met icelle sur le feu lent et petit pour

y engendrer et tirée la noirceur, jusques à ce, que ce qui est au dessous et dessus des corps, qui

est le mercure se trouve au milieu, à savoir des corps et de la noirceur, demeure clair; et dessus

cette noirceur y faudra ajouter par l'ordre qu'à déjà été dit; et sera encore au chap. 7. de la

nutrition, et non comme il dit ici pour rendre l'étudiant plus attentif à ce qu'il faut faire, appelant le

matras urinal, comme nous verrons au chap. 9. ci après parlant du vaisseau.

Notre oeuvre est tiré de la chaux des métaux par putréfaction jusques à ce que le composé

dépouille sa nature, et en prenne une autre, et par ces opérations le mercure des Philosophes

est fait. (Jacques de saint Saturnin p. 72)

Mettez l'eau à un vaisseau de verre. Le cuisez par un feu lent, jusques à ce que vous voyez

paraître un sa superficie une noirceur, laquelle vous cueillerez et ôterez, subtilement chaque jour

le mieux que vous pourrez, et derechef le cuisant, et ôtant ladite noirceur jusques à ce qu'elle ne

vienne plus, en après faut prendre toute cette terre, c'est à dire cette noirceur que tu as recueillie,

et la mets dedans un vaisseau de verre et y mets au dessus d'eau, cuisant le tout par un feu lent

par dix jours, ajoutes y derechef d'eau, laquelle tu cuiras et réitéreras jusques à ce que la terre

soit blanche et claire. (Le sentier des sentiers p. 72)

Si vous ne brisez, rompez, imbibez et gouvernez diligemment le corps jusques à ce que puissiez

tirer sa graisse, et en fassiez un esprit subtil et impalpable, vous travaillez en vain, à cette cause

les sages ont dits, si vous ne faites les corps non morts, et les choses spirituelles corporelles,

vous n'avez point encore trouvé le commencement de cet oeuvre, or les corps sont faits esprits,

lors que l'Etelie est trituré jusques à ce qu'il soit fait poudre, et cette poudre ne se fait point sans

forte trituration et décoction continuée, et se fait avec le feu, et non avec les moins avec

l'imbibition, la putréfaction et l'Etelie, et lors que les sages ont dit parlant de cet art, que la nature

est vile et de petit prix, ont fait errer le vulgaire. Les Philosophes aussi ont dit, que l'esprit humain

est noir n'ayant aucune saleté, et de même que l'humidité et la siccité sont en l'homme, ainsi en

notre oeuvre n'y a rien que la vapeur et l'eau. (Tourbe, sentence 37)

Les Philosophes ont dits, sachez que si vous ne réduisez tout en poudre, vous n'avez pas encore

assez trituré, cuisez donc, jusqu'à temps que le tout soit trituré et fait poudre. (Même auteur,

sentence 38)

L'airain est diligemment trituré l'ors qu'il est réduit en poudre avec l'eau. (Même auteur, sentence

39)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 80/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

L'âme cachée ne se peut tirer, que par l'Etelie, laquelle fait le corps non corps par la continuation

de cuire; et la sublimation de l'Etelie. (Même auteur, sentence 47)

Prends la pierre suspendue sur la mer, son nom est Victoire, tue les choses vives par lui, et

vivifies les tuées, car elle a en sa main la mort et la vie. (Inconnu commençant, l'exemple de

science p. 389)

L'art divin apprend d'ôter du corps le

plus parfait, la semence qui étant mise dedans la terre philosophique préparée par art et cuite

continuellement par une chaleur tempérée en poudre blanche ou rouge est estimée convertir les

corps bas à la nature des supérieurs. Un certain, qui commence, Droitement de toutes choses.

Les corps faits noirs comme charbon, sont le secret de notre vraie dissolution. (Lulle en la

Clavicule c. I)

Prends ce qui est descendu au fond du vaisseau, qu'est la crasse, lave la avec le feu chaud

jusques à tant que la noirceur soit ôtée et soit subtilisée, et blanchis la d'une bonne blancheur, et

fais voler l'humidité ajoutée, et alors sera couverte et adviendra chaux blanche, en laquelle n'y

aura obscurité ténébreuse, ni saleté, ni rien de contraire. (Calid. c. 9)

L'artiste n'avance rien en cet oeuvre, s'il ne sait séparer le subtil de l'épais, et de le mettre en

vaisseau propre. (Le nouveau flambeau chimique p. 38)

Mets toujours à part le noir qui surnage, car c'est l'huile et le vrai signe de la dissolution: il est fort

vil, garde soigneusement qu'il ne s'en aille en fumée. Arnaud en son testament, qui commence.

(Moi Arnaud c. 1. l. 2)

Le commencement (de l'oeuvre) est une moyenne substance tirée artificiellement entre deux

extrémités, du Soleil, de la Lune et du mercure, lesquels trois sont appelés de Geber, et autres

Philosophes soufre rubéfiant, arsenic blanchissant et mercure illuminant, clarifiant et conjoignant.

Prends la pierre connue, et sépare en la partie plus pure, et mets la à part. (Geber du sommaire

perfection l. 2. C. 26)

Les corps parfaits, ont besoin d'une telle préparation, que leurs parties soient mieux subtilisées et

réduites à une spiritualité fixe, c'est à dire atténuer et subtiliser mieux que n'étaient au

commencement, car étant bien préparés, ils seront assez propres pour d'iceux faire le grand élixir

blanc ou rouge. Le même recherche du parfait magistère. Un chacun d'iceux est de très-forte

composition et substance uniforme, d'autant que la terre, l'au, l'air et le feu sont tellement unis,

que l'un ne quitte point l'autre, mais bien un se dissout avec l'autre, à cause de la forte union

qu'ils ont eue en leurs moindres parties, l'un avec l'autre par sa chaleur naturelle, et égale qui les

a condensées, multipliées et égalisées suivant le du cours de nature et nécessité de leur

essence dedans les mines de la terre, et c'est selon l'opinion de quelques vieux Philosophes.

(Même auteur c. 33. Du sommaire perfection)

De l'or, et de l'argent par le moyen du mercure et du feu préparé, il se fait une poudre noire,

qu'on doit amasser et mettre à part. (Livre des lavements)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 81/170

IV - QUE C'EST QU’IL FAUT PRENDRE EN LA PIERRE PHILOSOPHALE

Tout le secret de ce secret Antimonial, est que nous sachons tirer l'argent vif, non brûlant du

corps de la magnésie, et ceci est l'Antimoine et le mercure sublimé, c'est à dire, il faut tirer une

eau vive, incombustible, en après la congeler. (Artéphius p. commence l'Antimoine est des

parties de Saturne)

Tu n'as besoin si ce n'est de la tenue et subtile nature des corps dissout, laquelle notre eau te

donnera si tu procèdes par un feu lent séparant les hétérogènes des homogènes. (Même auteur

p. 21)

Nos deux spermes se recueillent de la putréfaction du Soleil et de la Lune. (Flamel c. 3. du livre

commençant)

Dedans les minières, par la continuelle chaleur qui y est l'épaisseur de l'eau s'y cuit, et

épaississant tant, qu'en fin l'argent vif s'en fait, et de la graisse de la terre par la même décoction

et chaleur, le soufre est engendré, desquels tous les métaux sont engendrez. (Bacon c. 4. du

miroir d'Alchimie)

Par une chaleur tempérée l'on tire de la matière métallique une certaine humidité onctueuse

mêlée d'une terre subtile, très-bien purgée, qu'on nomme Elixir, qui transmue les métaux: (Le son

de la trompette c. 33)

L'huile est une crasse ou limosité de tous les métaux, nageant sur le menstrual après leur

dissolution: or est il nécessaire que les corps soient convertis en huile autrement ils demeureront

durs, et ce que nous cherchons ne se ferait pas, et par conséquent s'enfuirait une privation de

tous les principes de cet art. (Même auteur p. 37)

Concluons par le consentement, et commune voix de tous les Philosophes Chimiques que le

Soleil et la Lune, qui sont l'or et l'argent très-purs, doivent être dissout par le mercure, qui est

l'argent vif, très-pur, et que ce qui est dissout d'iceux surnage toute la composition en forme

d'une toile d'araignée, de couleur noire, tenace au doigt et comme onctueuse, et d'odeur puante,

laquelle si on remue avec la matière, se rendra en poudre, et tant plus ira elle au fond; qu'il la faut

retirer soit en poudre ou nageant avec subtilité toute seule et sans corps, que cette seule matière

noire est le fondement le principe sans lequel la pierre des Philosophes ou élixir ne peut être fait

et qu'il n'y a autre matière que cette ci pour y parvenir aussi peu qu'il y a d'autre principe que la

semence de l'homme pour faire un homme, et que tous ceux qui disent autrement, mentent

misérablement, et blâment impudemment tous les Philosophes, qui assurent cette vérité, faute

de jugement, d'étude, et de conscience. Dieu les amende. Amen.

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V- D'OTER CE QUI EST SUPERFLU EN LA PIERRE DES PHILOSOPHES

D'OTER CE QUI EST SUPERFLU EN LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Par la vertu du feu ton Soleil est nettoyé, et ce nettoiement est pris par les Philosophes pour

l'exaltation, et d'autant que le Soleil commence de monter à l'auge du mouton, c'est à dire, à sa

hauteur, ne pouvant monter plus haut; de même ton Soleil est toujours exalté, jusques à la fin de

l'oeuvre. Egidius c. 8. p. 22.

Prends la terre, et la noirceur que tu as amassée, et mets la en un vaisseau de verre y ajoutant

de l'eau dite, jusqu'à ce qu'elle nage par dessus, et les cuits par 4. jours à un feu lent, remets y

encore de l'eau, et cuits comme dessus, jusques à ce que la terre soit blanche, et claire, et c'est

ce que les Philosophes ont dit, cette eau se pourrit avec la terre, et se mondifie, et alors étant

mondifiée par l'aide de Dieu, tout le magistère sera parachevé par le moyen de l'eau, etc. Arnaud

à la fleur des fleurs.

Geber et les artistes de ce divin ouvrage, appellent l'élection et le travail des semences et de la

terre, préparation, sans laquelle ni le Soleil, ni la Lune, ni la terre des Philosophes ne se peuvent

avoir, n'y ayant aucun autre moyen pour pénétrer et entrer au plus profond de cet art, car l'or

vulgaire est impur, sale, malade, moribond, et par même moyen stérile, l'argent de même, et la

terre vulgaire est en friche, mais la terre des Philosophes est labourée par taureaux, ne jetant

que le feu: Combien que le Philosophe prenne l'or, et l'argent et le mercure vulgaire, toutefois il

ne les met point à l'oeuvre sans les avoir élevés de la terre commune à un degré physique.

Aucune chose donc de sale, de malade et d'impur, n'entre en notre ouvrage, jaçoit que nous

nous servions et les prenions premièrement sales, malades et impurs. (Greverius p. 9)

Notre chose a en soi tout ce que nous cherchons, à laquelle nous n'ajoutons ou diminuons rien,

mais en la seule préparation nous ôtons le superflu, nous ôtons dis-je l'humidité physique,

laquelle est propre pour l'oeuvre, laquelle sera aussi claire que l'arme en laquelle est la quinte

essence métallique, et icelle est le métal doux, et en icelle est le moyen d'unir les teintures,

d'autant qu'elle a la nature du soufre et de l'argent vif. (Rosaire p. 208)

En la préparation des corps, il ne faut rien ôter du dedans, comme étant superflu, mais bien

plutôt de l'extérieur. (Geber l. 2. c. 68. du parfait magistère)

Ce qui est diminuée en iceux (métaux imparfaits) est le peu de mercure, et l'indue inspissation;

l'accomplissement donc en iceux sera la multiplication de l'argent vif; le bon épaississement, et la

fixation permanente. (Même auteur c. 69)

Le dépouillement des accidents n'est pas impossible, la préparation donc des corps imparfaits et

ôter le superflu et suppléer au défaut, qui ne se peut faire sans l'aide de l'art, sans les choses

purifiantes. (Même auteur c. 3. de la recherche de la perfection)

Les principes de cet art, sont les opérations d'icelui, auxquelles l'artiste s'applique pour ce

magistère, et lesquels sont divers les uns des autres, et toutes fois un moyen, à savoir sublimer,

descendre, distiller, calciner, dissoudre, coaguler, fixer, cérer. (Même auteur c. 38. de la

sommaire perfection)

Le retranchement du superflu au mercure, c'est sa mortification, son mariage, sa décoction,

cération, multiplication en quantité comme qualité, et finalement l'abrègement de l'oeuvre, la

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V- D'OTER CE QUI EST SUPERFLU EN LA PIERRE DES PHILOSOPHES

mortification est faite par la purgation, l'animation et l'échauffement, et ceci s'entend du mercure

vulgaire, lequel j'ai choisi pour mon ouvrage venu d'Espagne, lequel laisse sur une lame d'argent,

échauffé le lieu jaune qu'est signe qu'il est sorti d'une minière d'or. (Rouillac p. 39. du livre qui

commence, Les Poètes anciens)

De même que le germe d'un noyau est ce qui est bon tant seulement, le reste s'évanouissant

comme superflu, de même en notre oeuvre, la noirceur est l'âme, ou le bon que nous

recherchons, mais le reste qui ne se noircit point est le superflu. (Alan p. 5).

Le superflu est l'excrément péchant en quantité seulement, de même que le sang menstrual, ou

autre sortant d'un homme sain, et cela est dit superflu, qui reste après l'ouvrage, comme tu as un

vaisseau plein de vin, duquel tu bois ce qu'il te faut, le reste est superflu, mais nous n'appelons

pas le sable ou autre saleté qui se trouvera au fond du vaisseau superflu. (D'un certain auteur)

Il n'y a qu'une seule pierre à savoir le soufre, et une seule médecine, savoir la composition du

soufre à laquelle tu ne dois rien ajouter, mais ôter le superflu, qui est terrestre et flegmatique,

pour ce qu'il les faut ôter de notre argent vif. (Lulle au chap. 18 p. 37, de la théorie)

Les corps parfaits n'ont besoin que d'être rendus plus subtils pour être rendus plus parfaits.

Geber à la fin de la recherche du magistère. Ca pierre des Philosophes est créée; c'est à dire, est

nourrie par nature, et par le Dieu très-haut, elle n'a besoin, si ce n'est qu'on en ôte ce qu'elle a de

superflu, prends en donc ce qui est le plus pur, mais ôte en ce qui est terrestre. (Rosaire des

Philosophes p. 11)

Lors que les Philosophes disent qu'il n'y a rien de superflu en leur oeuf, ils entendent qu'il n'en

faut rien ôter avec les mains, pour ce qu'avec la seule décoction, le poulet se fera, et en icelle ce

qui est de plus subtil et vaporeux s'évanouira, ce qui apparaît et se vérifie à la cuite d'un oeuf,

lequel se durcissant au feu le plus vaporeux s'en va. )D'une certaine Epître laquelle commence,

Monsieur sous correction il me semble)

Cuit la matière la faisans bouillir doucement sur le feu, jusques à ce qu'elle soit réduite en son

principe, qu'est argent vif. Arnaud l. 2. c. 4. du Rosaire. (et par cette ébullition ce qui est dissout

monte au dessus du total en forme de graisse, laquelle est recueillie aussi en forme de graisse,

ou avec une cuillère ou de verre, ou de bois, ou de nacre, ou de corne, ou avec une plume, et

cette graisse en la recueillant est d'un blanc d'étain, mais étant séparée de son mercure superflu

est noire ou noirâtre, laquelle mise sur le feu propre et dedans son Vaisseau très-bien bouché, se

met peu à peu en poudre, laquelle étant telle il faudra re-bouillir doucement avec suffisante

quantité du dit mercure, cette opération est admirable, fort cachée, et sans laquelle, difficilement

etc.

Nous avons assez clairement parlé de ce qui est vraiment superflu, à présent nous dirons qu'il le

faut ici prendre un peu plus au large, les uns entendent par ce superflu les corps non dissout qu'il

faut ôter, nous contentant de ce qui est dissout d'eux, les autres entendent du mercure, par le

moyen duquel la dissolution est arrivée, qu'il faut ôter, les autres entendent que si en nourrissant

cette noirceur on a mis trop de mercure, il le faut ôter, les autres entendent, que puisque c'est

cette humidité laquelle a causé la noirceur, qu'il la faut dessécher, les autres entendent, que puis

que la noirceur nous est inutile, tant pour le blanc, que pour le rouge qu'il la faut ôter, les autres

entendent que puis que la blancheur ne peut servir au rouge qu'il la faut ôter, les autres

entendent que puis que la volatile est nuisible à la fixation de la pierre, il la faut ôter, les autres

entendent, que puisque la trop grande siccité empêche l'ingrès de la poudre ou pierre dedans le

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V- D'OTER CE QUI EST SUPERFLU EN LA PIERRE DES PHILOSOPHES

corps des métaux impurs, il la faut ôter, les autres entendent, que puisque la terrestréité

empêche la multiplication en qualité il la faut ôter, et par ainsi on voit en combien de manières les

Auteurs entendent ce superflu, toutes lesquelles intelligences sont véritables à qui les entend,

mais toutes ces intelligences ne peuvent tomber dans un esprit faible, non pratique, ni entendu

aux termes de cette science desquelles nous allons voir nombre très grand, et la plus grande

partie pour aiguiser les esprit les plus subtils, et pour tromper les plus outrecuidants.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 85/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

Toutes les purgations du mercure par sublimations et choses sales sont vaines et impertinentes,

voire même nuisibles à parfaire notre oeuvre, par quoi ceux la se trompent qui veulent sublimer

sept fois le mercure avec le sel et le vitriol, et puis le réduire en eau chaude, ou par le tartre, les

lourdauds le croient, pour ce qu'ils disent que le laton doit être lavé, mais ils se trompent. –

(Libavius p. 91. 92. 93. de l'Azoth et eau permanente.

Notre pierre étant à sa première nature, c'est à savoir en sa première eau, ou lait virginal, ou

dissoute en queue de dragon, se calcine, soi même se sublime, se distille, se réduit, se lave, se

congèle, et par la vertu du feu proportionné se parfait soi même en un unique vaisseau sans

autre opération manuelle. -Thomas Aquin à frère Renaud c. 3)

L'Amalgame qui est le premier ouvrage, est fait avec une once de Soleil et quatre onces de

mercure, comme font les orfèvres, et ce principe de l'oeuvre est appelé des Philosophes

diversement, comme notre airain, notre Or, terre de magnésie, tout le composé, et c'est pour ce

qu'ils l'ont voulu cacher aux indignes. (Greverius p. 20)

En la première décoction, c'est à dire en noircissant une certaine humidité de l'argent vif, comme

nuée, montera de la terre, et adhérera au dessus de la partie vide de ton oeuf et aux côtés

d'icelui à laquelle tu ne toucheras point. (Même auteur p. 25)

Converti ces nuées en pluie, jusqu'à ce que tu vois que de sa terre n'en sorte plus, et que celles,

lesquelles sont montées ne s'augmentent plus, icelles arroseront ton champ, qui portera son fruit

en sa saison. (Même auteur p. 31)

Cette réduction de nuées en pluie est nommée nommée de quelques uns queue de dragon,

augmentation, multiplication, autres disent qu'il faut ajouter nouveau mercure.(Même auteur p.

31)

La décoction par sa putréfaction, ramollit la semence pousse en haut le germe, élève le jeton et

le chalumeau, épanouit les fleurs, forme les semences et les mûrit, et le tout en même vaisseau,

et une opération de l'artiste laquelle consiste à l'administration des charbons. (Même auteur p.

35)

Il ne te faut point imaginer que lors que nous parlons de la sublimation, ou même que nous

sublimons, que nous séparions la partie du dessus d'avec celle qu'est dessous, car en notre

sublimation les parties fixes ne s'élèvent pas, mais seulement les parties volatiles. (Alan p. 49)

La décoction, la mixtion, la sublimation, la trituration, la dessiccation, humectation, l'ignition, la

déalbation, la rubéfaction, et tout ce qu'on peut encore dire, n'est rien qu'un régime, qui peut être

véritablement appelé trituration et décoction. (Même auteur p. 55)

Tandis qu'en notre ouvrage le corps et l'esprit sont conjoints, ce commencement est nommé

calcination. (Même auteur p. 56)

Toute chose se détruit par le même moyen quelle se fait, et n'y a rien de plus convenable à

nature, que de la délivrer, et résoudre par les mêmes liens, desquels elle a été liée qu'est une

chose moyenne de laquelle elle a eu son principe. (Même auteur p. 59)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 86/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

Quiconque sait le moyen de détruire l'or et l'argent, tellement qu'il ne puisse jamais plus être or et

argent, celui là est parvenu au magistère, car il est plus difficile de détruire les corps, que de les

construire. (Même auteur p. 61)

L'on trouve à vendre de terre blanche et rouge, nette et affinée. (Arnaud sur le Hortulan p. 51)

Il y a sept dispositions au magistère, la première est nommée sublimation, la seconde

calcination, la tierce solution, la quarte ablution et la quinte cération, la sexte coagulation, la

septième fixation. (Même auteur au miroir p. 26)

Saches que toutes les opérations, à savoir la putréfaction, solution, coagulation, ablution, fixation,

sont en la seule sublimation, et le font en un vaisseau et non en plusieurs, d'autant qu'en la seule

sublimation y a sept opérations, qu'est la cause que nous mettons en notre livre sept

dispositions, par lesquelles le sage et entendu peut venir à la vraie perfection. (Même auteur p.

39. 42)

Dissoudre, calciner, sublimer, teindre, laver, cuire, refroidir, arroser, extraire, congeler, humecter

imbiber, fixer, triturer, dessécher, distiller est une même chose, à savoir extraire l'esprit du corps,

et marquent l'application du printemps, c'est à dire que le feu soit doux. (Même auteur p. 65)

La distillation se fait par les veines du verre sans séparation des matériaux; mais bien par

conjonction, dedans notre fourneau secret, et ceci est notre sublimation. (Lulle son codicille p.

69)

L'on ne peut écrire les paroles, car l'industrie des opérations manuelles est seulement comprise

par l'expérience, et tant s'en faut qu'elle puisse être écrite, que même la parole ne la peut pas

bien donner à entendre, n'y ayant que la seule opération qui l'apprenne. (Egidius en sa préface)

Les actions des agents sont suivant la disposition des patients, c'est à dire la forme agit selon la

disposition de la matière. (Même auteur p. 2)

Considère la nature du corps minéral, à savoir d'où il a pris son commencement, et réduit la à sa

matière. (Même auteur p. 5)

Lors que l'homme et la femme habitent ensemble, alors ils sont réduits à la première la première

matière, d'autant qu'une semence crue est engendrée de leurs corps, de laquelle (ou semblable)

ils sont sortis premièrement et toutefois leurs corps ne sont point détruits, comme il adviendrait

s'ils étaient réduits à la première matière éloignée: Il est donc besoin que tu fasses de même en

ton ouvrage, à savoir en conservant l'espèce, et c'est ce que tu dois bien observer, remarque

bien toutefois qu'il ne faut pas prendre ce de quoi les métaux sont faits, mais ce qui est fait

d'iceux métaux. (Même auteur p. 6)

Toutes choses doivent être faites en vu vaisseau de verre bien fermé et semblable à un oeuf.

(Même auteur p. 75)

Saches que les Philosophes ont fait plusieurs chapitres de la pierre, et de la sublimation,

distillation, séparation, putréfaction incération, calcination, quoi que ce ne soit qu'une même

opération et dedans un même vaisseau. (Même auteur p. 106)

Les corps doivent être premièrement subtilisés par la dissolution, qui est le premier degré de l'art:

or cette dissolution n'est autre, sinon que les corps retournent en mercure et soufre, desquels ils

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 87/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

ont eu leur principe, mais aucun corps ne peut être résolu en mercure, que le métallique, qui est

fait de soufre et mercure. (Vogelius p. 45)

Si toutes choses ne sont tournées en poudre, l'on n'a pas encore trituré, par quoi cuisez et

triturez, jusques à ce que soient faites en nature de poudre. (Même auteur p. 62)

Notre sublimer n'est pas monter ou élever en haut, mais sublimer physiquement est d'une chose

vile en faire une précieuse, et d'une basse et petite en faire une grande, haute et pure. Quand

donc nous disons les corps sublimés, entendez, subtilisés et convertis en une nature noble,

nette, pure, et excellente. (Même auteur p. 103)

La façon d'agir, digérer et informer de l'air est différent de celui de nature comme de même,

l'organe ou le lieu et le temps encore qu'ils conviennent à même fin dernière. (Même auteur p.

103)

Lors que par le moyen du vent, la matière monte, c'est à dire par la fumée, les Philosophes ont

dit cela être la sublimation et quand la matière a été retournée au fond du vaisseau, et convertie

en eau, ils l'ont appelé solution ou distillation, lors que la terre a été épaissie ont dit cela être la

corruption, lors que la matière a commencé de changer sa couleur noire, ont dit que cela était

l'ablution, le magistère est lors que l'eau est tirée de la terre, et qu'on remet l'eau sur la terre,

jusques à ce que la terre se pourrisse et nettoie, et lors que les Philosophes ont vu que l'eau se

diminuait et la terre s'augmentait, ont dit que c'était cération, et quand tout a été fait terre, ont dit

cela être congélation et quand la matière se fait blanche, ont dit cela, être la calcination. (Le

Moyne écrit à la main p. 21)

Triture avec le feu, non avec les mains, car premièrement l'eau tâche de dissoudre la terre, afin

qu'elle soit de plus subtile nature qu'elle n'est, secondement la terre coagule l'eau, à celle fin

qu'elle soutienne le feu avec elle, et cette est la dissolution du corps, et la coagulation de l'esprit.

(Desiderable p. 23)

La solution du corps est le fondement de l'Art, et est réduction en eau, de la réduction en eau se

fait réduction en terre, ne mettant rien d'étrange, mais seulement ôtant le superflu. (Même auteur

p. 87)

L'esprit digéré est tiré des corps par l'esprit cru. (Même auteur p. 64)

La dissolution engendre la noirceur, la réduction la blancheur, la fixation la citrinité, l'incération la

rougeur, la noirceur est la terre, la blancheur est l'eau, le jaune, ou citrin l'air, et la rougeur le feu.

(Même auteur p. 269)

L'art imite nature, non point qu'il en fasse une nouvelle, mais bien il subtilise sa vertu, l'Art donc

commence à profiter et s'avancer où nature a manqué, découvrant et manifestant la subtilisé

cachée en la chose. (Richard. c. I)

Le mercure cru dissout les corps et les réduit en leur première matière, ce que le mercure des

corps ne peut faire. (Même auteur c. I. p. 241)

Les choses lesquelles sont de parties dissemblables ont leur semence par laquelle se multiplient

et croissent, comme on voit en tous les animaux et arbustes, mais celles qui sont de parties

semblables, ne se multiplient point, s'ils ne sont réduites à leur première nature. (Daustricus p. 2)

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VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

Les Philosophes ont écrit plusieurs artifices, pour rendre leur art vénérable et caché, et que rien

de sale ou vilain n'y entre, comme mêler, cuire, rôtir, sublimer, triturer, coaguler pourrir, blanchir,

rougir, cependant le tout n'est qu'un régime, à savoir cuire. (Même auteur p. 12)

Dissoudre n'est autre chose que certaine composition, complexion, conjonction, ou liement des

premières vertus à une concorde, à savoir des agissants et pâtissants. (Dominus vobiscum)

Jaçoit que les Philosophes aient décrit plusieurs moyens de travailler, ils ne l'ont fait que pour

aveugler l'esprit des ignorants, car il n'y a qu'une médecine, un vaisseau, un régime, une

disposition au blanc et au rouge, car il ne faut triturer de la main, ni mettre aucune chose étrange

en la pierre, laquelle ressemble en forme et au toucher une pierre, mais non en sa nature, et si

on procède bien, rien de superflu n'y entre, une partie étant spirituelle, l'autre corporelle, une sort

de l'autre, une gouverne l'autre, et une améliore l'autre. (Même auteur p. 56)

Note que l'ingression, submersion, Avicenne conjonction, complexion, ou embrassement,

composition et mixtion, signifient une même chose en cet art. (Avicenne c. 3. p. 81).

L'esprit des métaux est l'autre partie de notre pierre, laquelle il faut tirer des corps des métaux, à

savoir des deux parfaits par putréfaction, division, d'éléments, et fixation d'iceux. (Lulle en son

abrégé p. 95).

Il y a quatre principaux régimes à notre pierre à savoir dissoudre, laver, conjoindre et figer.

Dissoudre est diviser les corps et faire la matière, laver est inhumer, distiller, monter et

descendre; conjoindre est engrosser ou imprégner, blanchir et rubéfier: figer est fermenter et

marier, la solution convertie la pierre à sa première nature, c'est à dire à son eau, le lavement en

air, la conjonction en feu, et la fixation en terre spirituelle et tingeante. (L'échelle des Philosophes

p. 103)

Saches pour vrai que les Philosophes n'ont jamais entendu que notre pierre fut divisé à part en

quatre éléments, comme les fols Alchimistes font. (Le jeu des enfants p. 142)

Mêler, cuire, sublimer, rôtir, calciner, blanchir, triturer, humecter, teindre se sont plusieurs noms,

et toutefois ce n'est qu'un régime qui se fait en un seul vaisseau par le moyen du feu, car

Alphidius dit que quand nous dissolvons sans intervalle de temps nous calcinons, sublimons,

séparons, et composons, et qu'entre la solution et la composition des corps et de l'esprit, n'y a

aucune espace de temps.

La conception et le mariage, se font en sa pourriture au fond du vaisseau, la putréfaction se fait

par un feu très- lent de fumier chaud et humide, tellement que rien ne monte, et non autrement,

car si quelque chose montait il se ferait séparation des choses laquelle ne doit être jusques à la

conjonction parfaite du mâle et de la femelle, un recevant l'autre, et le signe est la solution, ou

noirceur, qui est la teinture laquelle on doit garder. (Rosaire p. 198)

Broie dans l'eau, lave dans le feu, tout l'ouvrage gît en la solution, lors que la solution est faite, la

pierre est faite, et cela est un élément appelé eau, lors que le corps est sale, c'est le second

élément nommé terre, lors que la terre est calcinée, s'appelle feu, et ce feu étant dissout est

appelé air. (Même auteur p. 203)

Teindre n'est autre chose que transformer le teint en la nature du teignant demeurant avec lui

sans aucune transformation, enseignant nature par nature à combattre le feu, pour ce que la

nature du tingeant et du teint s'accordent. (Même auteur p. 226)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 89/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

On demande si l'ouvrage rouge et blanc sont une même chose. A quoi on répond que la pierre

lunaire et solaire sont de même en essence, d'autant que l'une et l'autre se parfont par le seul

mercure, il y a aussi un seul chemin pour travailler, d'autant que par mêmes opérations, moyen et

ordre, on opère: il n'y a donc qu'une médecine suivant tous les Philosophes, n'ayant différence

aucune qu'en la fermentation. (Même auteur p. 250)

Les opérations de notre pierre, sont sublimation, 2 descente 3. distillation, 4. calcination, 5

solution, 6. congélation, 7. fixation, 8. itération, c'est à dire sublimation, 9. cération. (Même auteur

p. 256)

La conversion des éléments est, faire l'humide sec, le fuyant arrêté fort et bataillant contre le feu

car du chaud et du froid se fait un mixte tempéré, et de l'humide avec le sec un autre mixte, et

ainsi mêlés par quarante jours la conception se fait au fond du vaisseau, et ceci par un petit feu

qui conserve l'humidité, et parfait la fusion, et le feu fort consume l'humidité et trouble la fusion, et

la solution ne se fait point qu'avec la congélation de l'esprit, et la congélation ne se fait point

qu'avec la dissolution du corps, car lors qu'ils se joignent, l'un agit en l'autre, et la terre n'est point

subtilisée, qu'avec l'eau, et l'eau n'est point épaissie qu'avec la terre, l'âme fuit le feu, et la terre

l'endure. (Dastinius p. 31)

La calcination est la privation des humidités, la dissolution est le principe de l'art, la préparation

l'ôtement des superfluités, et rétention des choses nécessaires, et la sublimation est l'élévation

de la chose sèche, adhérente au vaisseau par le moyen du feu, et d'iceux on fera le corps esprit,

et au contraire, et le fixe volatil et le dur mol,et au contraire, et ainsi le corps sera fait non corps,

et au contraire, car la terre se tourne en eau, et l'eau en terre, et l'air en feu, et cela ne se fait pas

sans chaleur et humidité. (La Tourbe p. 44)

La pierre se divise en sept parties, lesquelles sont conjonction, dissolution, putréfaction,

distillation, congélation, fixation, projection. (Le livre des trois paroles p. 48)

L'ouvrage est divisé en sept parties, solution, distillation, coagulation, sublimation, calcination,

blanchissement, et rubifiement, la solution qui est la première partie, se fait par la chaleur et

l'humidité à cause de la débilitation, à celle fin que par icelle se fasse résolution qu'est dite

dissolution, putréfaction, et digestion, et par ainsi tu tempéreras fort le feu, à celle fin que l'âme

se puisse extraire de son corps par le moyen de cette digestion, laquelle est appelée clef de l'art,

et la matière est faite noire qu'on appelle tête de corbeau et la terre se mêle avec l'eau, et l'eau

avec la terre par petites parties, jusques à ce que le tout soit fait un par ce feu tempéré, et partant

à la solution faut un feu doux à la sublimation médiocre, à la congélation tempéré, au

blanchissement continuel, à la multiplication fort. Regarde cependant, qu'encore que les

Philosophes aient mis plusieurs façons de travailler ils ne l'ont fait que pour aveugler

l'entendement des ignorants, pour ce qu'il n'y a qu'une médecine, un vaisseau, un régime, une

disposition successive au blanc ou au rouge, le blanc se parfait par trois auxquels le feu n'est,

mais le rouge par quatre, par lesquels la teinture rouge se fait. (Benoit 56)

II y a quatre régimes à la pierre, dissoudre, coaguler, consolider et fixer. (L'escot)

Notre sublimation n'est point la vulgaire, mais c'est d'une chose basse et corruptible en faire une

excellente. (Même auteur p. 63)

La calcination, est la purgation de notre pierre, la restaurant par sa propre chaleur naturelle,

donnant en premier lieu à notre pierre la dissolution nécessaire. (Ripleus p. 72)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 90/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

Le feu de la solution et de la putréfaction doit être si petit qu'aucune chose de la nature à

sublimer ne monte, et ainsi le feu lent et petit profite qui donne au mercure entrée dedans le

corps net, mais le feu fort, perd tout, le second feu de la pierre, tempère et nourrit doucement. Le

tiers feu altère la pierre et fait apparaître et sortir les couleurs, et est appelé feu de dessiccation

et de calcination, le quatrième feu met fin à l'oeuvre en fixant l'esprit avec le corps tellement que

tout soit rouge, la première couleur est noire, et s'en gendre par le premier feu, et après la

noirceur plusieurs couleurs paraissent, se dessèchent souvent, et se liquéfient aussi souvent

avant la perfection, laquelle perfection procède du feu, du mercure et de beaucoup de patience.

(Saturnin p. 71)

L'inhumation, putréfaction, distillation, décoction, digestion descente, sublimation, séparation

d'éléments, dissolution, congélation, cération, fixation, blanchissement, rougissement,

calcination, mortification, tout ceci n'est qu'un ouvrage, à savoir cuire la pierre, et toutes ces

opérations sont faites dedans un seul vaisseau, même feu et fourneau. (Evalerandus. p. 113)

Il ne faut pas travailler à rendre le mercure transparent, c'est à dire, le rendre en eau claire,

transparente, comme plusieurs cuisiniers font pour ce que si le mercure était réduit en cette eau,

il ne pourrait être congelé et serait inrestinctible en cet oeuvre, et ne se congèlerait ni fixerait.

(Auréole septième. p. 196)

Quoi que les Philosophes aient dit en leurs livres, cuits, brûle, infuse, descend, réitère etc, ce

n'est toutefois qu'une opération au feu. (Pythagoras dans la Marguerite p. 38)

L'art commence où la nature a laissé, découvrant et manifestant ce qui est du Soleil caché en la

matière, c'est la cause que les Philosophes disent, que la nature engendre les métaux, mais elle

ne peut engendrer les teintures, quoi qu'elle contienne en soi quantité de teinture, nature contient

en soi ce qui lui est nécessaire, mais ne le peut parachever, si elle n'est mue par l'art, et et par

l'opération. (Richard c. I)

Sublimez les corps non d'une sublimation vulgaire connue aux ignorants, qui croient que sublimer

soit faire monter les corps en haut, mais seulement chez les Philosophes est d'une chose vile et

corrompue en faire une excellente, c'est à dire transmuer la terre noire en blanche, et lors les

corps sont sublimés, c'est à dire subtilisés et convertis en autre nature, c'est à dire de noirceur en

blancheur. (Belle rive)

Notre sublimation n'est autre chose qu'une subtilisation, d'autant qu'en la sublimation de la pierre

les superfluités sont ôtées, et les parties non fixes sont élevées par la *fumiere et le vent des

parties non fixes, mais nous voulons que ces deux choses soient fixes et soient faciles à fondre.

Par quoi celui qui sublime parfaitement, subtilise et parachève tout l'ouvrage. (Même auteur)

Si le Soleil, et la Lune étaient plus parfaits, ou au double, ou quadruple ou centuple, ou plus

outre, ils parferaient les imparfaits. (Bacon p. 53. et Jean de Meung p. 15)

La solution, et coagulation, sont en une même opération, et requièrent même opération, et ceci

devant la composition, mais après la composition d'icelles, l'ouvrage sera divers, mais cette

solution et congélation que j'ai dictes sont la dissolution des corps et congélation de l'esprit, et

sont deux, et ont une même opération, d'autant que l'esprit ne se congèle point, que par la

solution du corps, et semblablement, le corps ne se dissout point sans la congélation de l'esprit,

et le corps et l'âme, lors qu'ils se joignent ensemble, chacun d'eux agit en son compagnon pour

le faire semblable à soi. (Calid. c. I.)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 91/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

Si tu ne convertis les corps en subtilité, tellement qu'ils soient subtils et impalpables au toucher,

tu n'auras point ce que tu cherches, et s'ils ne sont triturés, retourne à l'ouvrage jusques à ce

qu'ils soient triturés et faits subtils, que si tu fais cela, ce que tu désires advienne. (Même auteur)

Apres la solution et la coagulation, on nomme cela, composition. (Même auteur)

L'Assation est la vraie putréfaction, et disposition première, laquelle est nommée sublimation, or

le subtil se sublime de l'épais doucement, mais avec grand jugement il montera de la terre au

ciel, et en après descendra du ciel en terre, par quoi saches, mon fils, que suivant que tu

nettoieras notre médecine, tu la trouveras sur la fin pure, ou impure. (Nicolas des Comtes p. 4)

Les dispositions du magistère sont 1. première sublimation, 2. calcination, 3. solution, 4. ablution,

5. cération, 6. coagulation 7. fixation, quelques uns en ont mis neuf, à savoir la distillation et la

descente, mais ces deux sont à l'ablution, et ceci a été fait pour obscurcir la science. (Même

auteur p. 6)

Geber a mis toute la perfection en la seule sublimation, mais peu de gens l'entendent, car la

sublimation n'est autre chose selon que les Philosophes veulent que la séparation des choses

subtiles d'avec les grossières, et ceci se doit faire avec le feu lent, car si tu fais séparation avec le

feu violent, les parties grosses montent avec les subtiles, tellement qu'il n'y aurait aucune

séparation. (Même auteur p. 9)

Notre sublimation n'est point la sublimation vulgaire, pour ce qu'en cette sublimation toutes les

opérations suivantes sont comprises, I. purification, 2. solution, 3. putréfaction, 4. ablution ou

incération, 5. coagulation (en laquelle l'eau se dessèche doucement par notre Soleil, et s'unissent

et coagulent ensemble, et se tournent en pierre que si on fait cela, l'opération sera complète, et

non autrement) 6. calcination, d'où nous disons que qui sait parfaitement faire la sublimation, sait

tout l'ouvrage, et toutes ces opérations se font en un vaisseau, et non en plusieurs, en un

fourneau et non en plusieurs. (Même auteur p. 11)

Les moyens de convertir les éléments sont dissoudre le gros en simple, laver l'obscur en suivant,

réduire l'humide en sec, et fixer le volatil sur son corps. (Même auteur p. 15)

Dissous les corps nets, et également dedans le mercure cru. (Même auteur p. 15)

Par le bénéfice de l'eau, notre oeuvre se blanchit, se rougit, se tue, se vivifie, se brûle, dissout,

congèle, pourrit et germe: cuits donc peu à peu pourrissant, jusques à ce qu'il soit changé de

couleur en couleur parfaite, te gardant bien au commencement de brûler ses fleurs, ni sa

verdeur, et ne veuille tôt parachever ton oeuvre, prenant garde que ta porte soit bien et sûrement

fermée, de peur que celui qui est dedans ne s'envole, et par l'aide de Dieu tu viendras à la

perfection. Note donc, mon fils très-cher, que dissoudre, calciner, sublimer, teindre, laver,

refroidir, arroser, extraire, coaguler humecter, imbiber, cuire, fixer, triturer et dessécher sont

même chose. (Même auteur p. 20)

Il a plusieurs noms qui ne sont qu'une même chose, et même régime, d'autant que ce n'est autre

chose que cuire et triturer, jusques à ce que la poudre soit faite, cuisez donc le vif argent et le

soufre, jusques à ce qu'ils soient faits un dans le vaisseau bien clos. (Même auteur p. 23)

Le régime de notre pierre est un icelui est cuire continuellement et incessamment en son

vaisseau, sans intermission, jusques à ce qu'on aie la fin désirée. Dastin p. 29.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 92/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

Prends garde qu'en mondifiant tu ne perdes sa vertu, que la force actrice ne soit suffoquée, par

quoi ne prend point cette matière que pure, nette crue, lisse, terrestre, sincère et droite, car si tu

fais autrement rien de bon ne sortira. (Même auteur p. 30)

Brûle notre airain avec un petit feu, semblable à celui de la nourriture des oeufs, jusques à ce

que le corps soit abattu, et la teinture soit extraite laquelle ne s'extrait pas tout à la fois, mais fort

peu à peu, et de jour à autre, jusques à ce que par un long temps soit achevé, ce qui se dissout

monte toujours en haut, encore que le plus demeure en bas. (Même auteur, même p)

Le principe qui est le dernier en la résolution est le principe en la composition. (Un Parisien

commence, Mon Seigneur sous correction)

La sublimation n'est autre chose que l'élévation des parties très-subtiles des choses grossières,

laquelle se fait par un feu lent. (Helie c. 5)

Toutes les opérations, à savoir sept distillations, sept imbibitions, sept incérations, sept

putréfactions, sept descentes, sept congélations, se font en un même vaisseau, et non en

plusieurs. (Même auteur à la fin du livre)

Conclus que tu n'as pas besoin de ces opérations mises pour aveugler les ignorants, à savoir

sublimer, dissoudre, humecter, arroser, imbiber, distiller, monter, descendre, pourrir, monder,

nourrir, chauffer, cuire, dessécher, blanchir, teindre, cérer, congeler, calciner et fixer, par quoi

sois assidu à l'étude, et persiste à l'opération. (Armingandus au commencement du livre I)

Tu sépareras, c'est à dire dissoudras, car la dissolution est la séparation de la terre d'avec le feu,

et du subtil du grossier et épais. (Ortulan)

Prends la pierre récente, sans faire autre division, mets la dedans un vaisseau bien scellé, et

puis mets la dedans son lit mollet, la cuisant jusques à tant qu'elle soit parfaite, mais remarque

bien que tout l'effet consiste au feu, et tout l'art se fait en un vaisseau, avec un feu lent, et un seul

fourneau, où se sublime, calcine, distille, lave, descend, incère, putréfie et fixe, et se tue et vivifie

soi même. (Daniel de Justinopoli)

Il y a quatre régimes, à savoir la solution, laquelle n'est autre chose que la conversion de tous les

éléments en eau, 2. ablution qu'est réduction de tous les éléments en air et alors tous sont

sublimés, 3. réduction, qu'est la conversion de tous les éléments en terre, et imbibition de l'eau

sur la terre, 4. fixation, dernière opération qui se fait convertissant tous les éléments en feu.

(Payen p. I)

L'imbibition, la décoction, contrition, solution congélation, sublimation, calcination se font en un

même vaisseau. (Même auteur p. 8)

Le feu se coagule en air, l'air se coagule et tourne en eau, l'eau se coagule et retourne en terre.

(Incertain, commençant, Cher fils)

La séparation des éléments se fait, lors que la terre passe en eau, l'eau en air, l'air en feu, et ces

opérations ne sont autres que dissoudre. (Rouillac p. 6)

Il faut quatre parties d'eau métallique pour une de soufre.(Même auteur p. 7)

Végéter, aiguiser, animer le suc de la lunaire ou le minéral, sont même chose, et cet ouvrage se

fait peu à peu avec un petit de notre soufre. (Même auteur p. 44)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 93/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

Prends une once d'or, et quatre onces d'argent vif ne plus ne moins. (Même auteur p. 52)

La séparation des éléments n'est point séparer l'un d'avec l'autre parmi les Philosophes

chimiques, mais c'est convertir l'eau en feu, et la terre en air, comme un homme bilieux par

succession de temps se rend mélancolique, pour ce qu'il se dessèche. (Même auteur p. 56)

Note, mon fis, que dissoudre, calciner, teindre, blanchir, refroidir, humecter, laver coaguler,

imbiber, cuire, fixer, triturer, dessécher, distiller n'est qu'une opération, à savoir cuire la matière

jusques à la perfection, dedans un vaisseau bien clos, jusques à ce que la matière (par un feu

seul) soit blanchie, et le feu augmenté, rougie. (Synésius)

Le livre commence, Combien que les Philosophes anciens. Nous ne pouvons point imiter nature

en toutes les différences des propriétés, à savoir en la proportion des éléments mêlables, ni au

moyen de les mêler ensemble, ni en chaleur, par laquelle nature épaissit les métaux. Geber l. I.

c. 10. de la sommaire perfection.

Les opérations auxquelles l'artiste se doit appliquer pour cet ouvrage, sont la sublimation, la

descente, la distillation, calcination, solution, coagulation, fixation et la cération. (Même auteur p.

39)

Le Soleil, et la Lune, d'autant qu'ils sont corps parfaits n'ont besoin d'autre préparation, sinon que

leurs parties soient subtilisées, et réduites de la corporalité à la spiritualité fixe, et après être

préparés suffisamment seront propres pour faire l'élixir magistral blanc ou rouge. (Même auteur.

c. I. de la recherche du magistère)

En tout le monde n'y a qu'un seul agent pour cet art qui puisse résoudre, et réincruder les corps

métalliques sous la conservation de leur espèce: Il y a donc un seul moyen propre et naturel, par

lequel nous devons résoudre les corps parfaits du Soleil et de la Lune d'une admirable et

authentique solution, sous la conservation de leur espèce, sans aucune destruction si ce n'est à

une nouvelle, plus noble et meilleure forme ou génération, à savoir en pierre parfaite des

Philosophes, qui est leur secret et trésor admirable. Or cette eau est certaine substance

moyenne, claire comme argent pur, laquelle doit recevoir les teintures du Soleil et de la Lune, à

celle fin qu'elle soit congelée et convertie en terre blanche vive; Or ceste eau a besoin des corps

parfaits, à celle fin qu'elle soit congelée, fixée et coagulée en terre blanche après la dissolution,

et cette eau, est un feu végétable, animal et minéral, conservant l'esprit fixe du Soleil et de la

Lune, et la transmutation des métaux imparfaits ne se peut faire par les corps parfaits secs, si

premièrement ils ne sont remis en leur première matière molle et coulante. (Artéphius, p. 12.

commence, l'antimoine)

La dernière fois, dis je, cuits en notre eau blanche, c'est à dire au mercure jusques à ce qu'il soit

dissout en noirceur, en après la noirceur se perdra par la décoction naturelle. (Même auteur p.

43)

L'esprit qui plus garde la nature de l'esprit, tant mieux défend il de la vitrification: or l'esprit qui est

seulement purifié le garde mieux, que celui qui est purifié, fixé, calciné et dissout, par quoi il est

nécessaire de mener un tel avec lui. (Même auteur, même chap. et un peu après il écrit)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 94/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

De quelque matière que ce soit qu'on tire la médecine du mercure, faut qu'icelle matière soit

d'une substance très- subtile et très pure, adhérente à icelui naturellement, fondante facilement,

et subtile comme eau, et tellement fixe qu'elle résiste au feu.

Encore bien que les Philosophes aient mis plusieurs ordres de travailler, vobiscum. ils ne l'ont fait

que pour aveugler l'esprit des ignorants, car il n'y a qu'une médecine, un vaisseau, un régime,

une disposition au blanc et au rouge, et n'est besoin de triturer avec la main, ni mettre rien

d'étrange, ni rien de superflu, une partie étant spirituelle, l'autre corporelle, l'une améliorant

l'autre. (Dominus vobiscum p. 56)

Cuisez le tout jusqu'à ce qu'il se fasse une graisse épaisse, mettez la sur un feu lent, jusqu'à ce

qu'il se fasse une pierre blanche, cuisez la encore jusques à ce qu'elle soit desséchée et réduite

en poudre sèche. (Ventura c. 24. p. 134)

Cuisez avec l'eau de mer (car l'eau est plus grande que la terre) jusques à ce que les tablettes se

rompent, c'est à dire se dissolvent, et soit fait eau, ou comme un bouillon gras. (Même auteur c.

25. p. 145)

La matière est dissoute par putréfaction et unie dedans le bain, et produit ses fleurs sur les

cendres et en son humidité superflue est desséchée sur le sable, mais la flamme vive fait le

parfait mûrissement, n'étant pourtant à dire qu'il soit besoin, ni de bain marie, ni de fiente de

cheval, ni de cendre, ni de sable, mais que le feu soit bien proportionné selon que la matière le

demande. (Basile, Valentin p. 45 clef. 10)

En décrivant l'augmentation, nous n'entendons pas la multiplication, d'autant que la multiplication

du germe n'est point faite qu'après avoir semé de nouveau la semence: or l'augmentation du

germe est faite avant la multiplication de la semence. (Greverius p. 27)

Prends ton corps noir et le calcine en même vaisseau par trois jours, et puis le laisse refroidir, et

ayant ouvert le vaisseau, tu trouveras ta terre spongieuse et morte, laquelle tu garderas jusques

à ce qu'il faille joindre le corps avec l'âme. (Raymond Lulle en sa Clavicule c. 8)

Toutes les distillations, subtilisations, 3. paroles. calcinations, rubifications, fusions, résolutions,

congélations, et mortifications du mercure se font dedans le feu, (p 57. c. 99. l. 3. du livre des

trois parole de Geber)

Saches que les Philosophes ont fait plusieurs chapitres pour sublimer, distiller, séparer, pourrir,

laver, incérer, calciner, toutes lesquelles ne sont qu'une opération, lesquelles sont faites en un

vaisseau. (Tritemius au dernier axiome Philosophique. p. 106).

Toutes les opérations, lesquelles sont décrites par les Philosophes chimiques, comme

nécessaires à ce divin oeuvre, peuvent être mises en cinq classes ou ordres, au premier nous

mettons la commixtion, complexion, circondation, composition, et amalgamation, et dirons

véritablement que toutes ces cinq ne font qu'une, à savoir l'amalgame, lequel il faut cuire,

mortifier, comburer, calciner, triturer, corrompre, digérer, dissoudre, rôtir, noircir, et toutes ces dix

ne sont aussi qu'une opération, laquelle est noirceur, laquelle il faut 3. séparer, distiller, extraire,

diviser la partie dissoute de l'entière, et ces quatre ne sont aussi qu'une à savoir séparer et

cueillir la noirceur, qui est la partie dissoute de la matière non dissoute, laquelle faut 4. revivifier,

fondre, ajouter, paître, nourrir, submerger, donner ingrès, refroidir, incérer, réduire, conjoindre,

imprégner, laver, inhumer, mondifier, congeler, coaguler, augmenter, multiplier pour la première

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 95/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

fois, blanchir pour la première fois, rubifier pour la première fois, dessécher, arroser, humecter,

imbiber, et toutes ces vingt cinq ne font qu'une, à savoir arroser et dessécher, Cette dessiccation

faite, et le blanc ou le rouge obtenu, 5. faut fixer, marier, 5. fermenter, descendre, monter,

blanchir, pour la seconde fois rougir pour la seconde fois, le rendre de nature de feu et très rouge

pour la première fois et la sublimer pour la troisième fois. Ceci fait si la matière n'est assez

coulante, c'est à dire promptement fondante eu feu, l'on vient à la cération. Or tous ces mots

d'opération sont dits et marqués par leurs auteurs, mais mal entendus par les chercheurs qui

s'abusent, les uns s'imaginant vue opération particulière, les autres plusieurs, et par conséquent

plusieurs vaisseau: fourneaux, feux et diversités de drogues, que si ces gens avaient un bon

jugement, ils éplucheraient l'intelligence de ces mots; pour exemple, en la commixtion il y a plus

d'une matière, si plus d'une matière, les ingrédients de cette composition se doivent embrasser

qu'est entendu par complexion, cet embrassement est environné de quelque chose qui est dit

*circondation, en cette *circondation la composition se forme, et pour cette composition

l'amalgamation se fait nécessairement, qui est la *mollification des matières dures, lesquelles se

ramollissants et rendant en se dissolvent et jettent leur semence ou soufre en matière noire, et

telle qu'a été décrite ci dessus, laquelle étant cueillie, la faut cuire, en cette cuite elle prend la

couleur noire, qui est dite morte ou mortifiée, cette mortification est dicte combustion, en cette

combustion la matière est dite calcinée, pour ce que la chaux est matière subtile, cette subtilité

est dite triturée, cette trituration se fait par corruption (car aucune nouvelle forme ne peut advenir

à une matière sans perte et corruption, de la première forme) cette corruption ne se peut faire

sans digestion, gestion et cuite, cette digestion ne se peut faire sans la dissolution de la première

forme, en cette dissolution, la matière se rôtit et la *rôtissure engendre peu à peu un

noircissement. Cette noirceur achevée d'être cueillie en la quantité désirée, est séparé du

superflu, qui est la trop grande quantité ou de l'eau minérale, ou du corps d'où elle est sortie: ce

qui est donc séparé l'est de ses fèces: or en la distillation, le subtil est séparé et extrait, ou tiré de

l'épais, de la vapeur qui est la matière dissoute de celle qui ne l'est pas, est divisée d'icelle, cette

matière donc noire et pure étant séparée de l'entière, doit être revivifiée, pour ce qu'elle était

morte, rendue fusible, pour ce qu'elle était sèche en y ajoutant la viande, nommée cibation, et la

nutrition qu'est le mercure qu'on y épand par dessus, et qui se cache parmi cette noirceur qu'on

nomme submersion ou submerger, qui pour ce qu'il pénètre facilement s'appelle ingression, pour

ce que le mercure ou l'eau humecte cette matière chaude et sèche, est dite réfrigération, et pour

ce que par cette réfrigération la matière se rend liquide et se peut étendre sur la main comme de

cire, est dite incération, et cette incération est dite réduction, à savoir de chaud et sec, en froid et

humide, et en cette réduction se fait conjonction de l'eau avec la poudre noire, et pour ce qu'en

cette conjonction la poudre croît, est appelé conception, et pour ce que la matière noire

commence à changer de couleur, elle est dite se laver, et pour ce que le mercure ne se voit plus,

on le dit inhumer, et en s'inhumant il enferme avec soi ou chasse la noirceur, il est dit mondifier,

et pour ce que ce mercure ne coule pas, il est dit être congelé, coagulé, augmenté multiplié pour

la première fois, car l'on ne cesse d'ajouter un nouveau mercure à celui qui est desséché et

réduit en poudre, jusques à ce que le tout soit blanc de la première blancheur, laquelle par

continuation de feu se rougit de la première rougeur, laquelle se dessèche encore et s'humecte

encore par l'imbibition, et l'irroration pour la joindre avec son levain, qui est l'argent pour le blanc,

ou l'or pour le jaune, qui est appelé fixation, mariage, fermentation, descente, pour ce que cette

matière qui était blanche ou rouge redevient noire, puis reprenant sa couleur blanche ou rouge

est dite monter, et alors cette blancheur ou rougeur est dite seconde, et la rougeur éclatante, et

qui s'obscurcit en rouge brun comme sang vermeil brûlé, est dite ignition première, et pour ce

que cette rougeur est parue par trois fois, une sans levain, la seconde avec levain, et cette

troisième par le levain donné plusieurs fois, est dite sublimation troisième, c'est à dire rendue

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 96/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

excellente pour la troisième fois, c'est ainsi donc qu'il faut entendre les bons auteurs, et non

s'imaginer des fantaisies qui ne furent et ne seront jamais, mais comment s'accorderont ils à

Arnaud et autres qui ne veulent pas que l'on emploie en cette fabrique plus haut de cinquante

écus, Oyons Monstrelet en ses Chroniques et aux additions, disant que sous Louis XI, année

1465. l'écu d'or valait 26. s. 6. d. pièce, et f 85. Apres la mort du Connétable de saint Paul, les

écus, qui avaient cours pour 24. s. 6. d. Parisis auraient cours pour 35. *unzains et 8. d. Parisis,

et qu'on ferait des autres écus d'or qui auraient un croissant au lieu de la couronne qui était aux

autres écus qui vaudraient 36. *unzains du pris de 26. f. 6. d Parisis, et des *unzains neufs de 12.

tournois pièce, et su premier volume f. 320. 310. chap. 238. 251. l'écu d'or ne valait que 88. s.

Parisis, et aux antiquités de Paris est marqué qu'à la chasse de sainte Geneviève il y a neuf vingt

treize marcs et demi d'argent à 45. f. Parisis le marc, et cinq marcs et demi d'or à seize livres le

marc, c'était l'an 1242. le 10. de Novembre qu'elle fut faite. Puis donc que l'or et l'argent ne

valaient pas tant le marc, qu'à présent l'once ( car l'once de l'or à présent vaut quarante livres, et

l'once de l'argent trois livres, qu'est le marc de l'or trois cents vingt livres, et le marc d'argent vingt

quatre livres) qu'on ne trouve pas étrange, si à présent la dépense en cette recherche et travail

va à beaucoup d'avantage, vu que les ouvriers et les ouvrages, et toutes choses sont

extrêmement augmentées, pour preuve qu'on voie si un homme pourrait vivre pour huit deniers

de pain, un demi setier de vin, et quatre deniers de viande: car on lit au livre intitulé le grand

Aumônier p. 75 et 186. que Philippe le Hardy l'an 1271. ordonne à ses prêtres huit deniers de

pain par jour, un setier vin, quatre deniers pour la cuisine à perpétuité, et l'écu d'à présent n'était

qu'un, sol alors: entrons à présent à dénouer les noeuds les plus entortillés, et sans les couper,

comme fit le grand Alexandre, commençons à découvrir au mieux qu'il nous peut être permis

depuis le commencement jusques à la fin toute cette besogne, pour laquelle faire bien

comprendre, il nous est nécessaire redire ici plusieurs choses déjà dites, que si le Lecteur

fâcheux ne le trouve bon, qu'il sache que ce n'est pour lui que ceci est écrit, et que nous avons

eu plus de peine d'écrire que lui de dire, et que par dessus toutes les sciences, celle-ci requiert

les redites.

Nous pourrions décrire ici mille opérations et une milliasse de recettes, que les charlatans

exposent et vendent, pour tirer la teinture des métaux, pour déteindre et tirer la teinture de l'or,

pour faire des tiercelets, des médions, des cinquante pour cent, et en fin, pour dire tout on un mot

faire la fausse monnaie: passant donc sous silence toutes ces bagatelles, à la vente desquelles

les vendeurs sont plus avisés que les acheteurs, car ils vendent, disent- ils, un secret admirable,

duquel ils ne se peuvent enrichir qu'au moyen de cette vente, et ceux qui l'achètent, croient en

faire des montagnes d'or, dont le premier n'est pas trompé, car il en a l'argent, mais le second se

trouve abusé, car il a allégé et vidé sa bourse, et chargé et appesanti son esprit de souci à

chercher le moyen de remplacer ce qu'il a baillé, mais laissons ce charlatan, vendeur aux

corbeaux; et l'acheteur au repentir. Nous disons et assurons qu'âme vivante n'a jamais fait ni or

ni argent, ni ne pourra jamais fait faire, cette fabrique étant oeuvre de la seule nature, impossible

aux vivants de l'imiter aussi peu tal. de ce fait qu'en plusieurs autres, mais ce que l'art fait, est de

purifier les métaux qu'on appelle impurs, chassant ce qu'y a été mêlé d'hétérogène ou étrange, et

par conséquent les diminuant de poids, achevant la coction et fixation du grain d'icelui, et lui

donnant la couleur requise; et par ce moyen, le prix en est plus grand. Or pour parvenir à cette

dépuration et fixation il n'y a qu'un moyen, nous disons un moyen seul et unique qui a déjà été

proposé par les doctes, mais méprisé par les ignorants: de quoi les sages se moquent ne le

trouvant étrange, car si la semonce que fait notre seul Sauveur Jésus Christ aux hommes n'est

écoutée ni suivie, disant, je suis la porte, la vérité, et la vie, nul ne peut aller au père que par moi,

venez à moi et je vous soulagerai, prenez mon joug, car il est léger: et saint Paul qui dit et assure

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 97/170

VI -DES OPERATIONS DE L'ART DES PHILOSOPHES.

que nous allions au trône de grâce où nous avons un Avocat qui perpétuellement intercède pour

nous, et qu'icelui seul (qui est Jésus Christ) nous est donné pour satisfaction envers Dieu, et qu'à

contre poil les hommes vains et fous se cherchent d'autres avocats et d'autres satisfactions,

pourquoi n'en fera on de même en cette recherche? O mortels pécheurs, et vous curieux

chercheurs, aimez et craignez Dieu filialement, et lui ajoutez foi à cause qu'il est bon, et non pour

crainte de sa colère, Oderunt peccare mals formidine paena, à l'étude. oderunt peccare boni

virtutis amore, et vous curieux trop tardifs à l'étude, et trop hâtifs à écouter les charlatans,

méchants et ignorants, écoutez les doctes, qui assurent la science être vraie, dans laquelle il

n'est montré qu'une matière, laquelle l'art ne fait point, aussi peu que la semence de l'homme,

mais la tire de l'or et de l'argent par le moyen du mercure dedans un simple vaisseau de verre

sur un petit et lent feu, notant en passant et y méditant, que lors que notre chaos est sur le feu

propre, et dans son vaisseau convenable, l'eau y ramollit les corps, mais lors que les corps y ont

rendu leur feu ou soufre, alors ce soufre qui est poudre noire ou de couleur de brique impalpable,

rend l'eau en sa couleur et subtilité, mais l'eau en fin rend ce soufre en sa couleur, elle

demeurant toujours sèche, poudre, et très subtile, jusqu'à ce que par la continuation de la chaleur

mesurée et l'un et l'autre passent à la sphère du feu: or étant sortie hors des corps doit être

recueillie, étant recueillie, doit être nourrie peu à peu, et mise en pâte par le même mercure, qui

étant desséché et devenu poudre, doit être derechef nourri et séché, et ainsi continuer de nourrir

et dessécher, jusques à ce que la blancheur se montre, laquelle blancheur paraissant on pourra

fermenter commençant à se jaunir ou bien la laisser sur le feu pour prendre sa rougeur et icelle

fermenter: à tout ceci n'y a qu'un ordre, mais à cause que le temps est un peu long, etc duquel

nous parlerons au chap. dixième, et suivants. L'impatience des chercheurs les fait égarer après

des vanités, qui promettent une grande brièveté pour aller à la misère en poste, et à un repentir

trop tardif j'en appelle à témoin l'expérience journalière.

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VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Umectez ce bas monde de la rosée de Mai, jusqu'à ce qu'il porte des fleurs blanches, jaunes et

rouges, ou nourri le Roi de son propre lait, jusques à ce qu'il soit grand; ou mouille la terre de

l'eau claire et nette de Paradis, et cette eau remontera derechef au ciel, et descendant sur la

terre, l'arrosera, et la rendra fertile. (Isaac l. I. c. 38)

Nous avons expressément tu une infinité de discours que nous pouvions faire sur le chap.

précédent, pour ce que la diversité des matières, sur lesquelles nous pouvions et pouvons faire

des gros volumes, aurait, été capable de faire broncher plusieurs chercheurs, notamment celles

lesquelles nous avons éprouvées, et avons vu éprouver à plusieurs opérateurs, tant en cette ville

de Paris, qu'à plusieurs autres, auxquelles notre curiosité nous a porté pour y voir et conférer

avec ceux qui avaient quelque bruit de science, car ce n'est notre intention d'embrouiller les

esprits encore faibles, et comme perdus dans le labyrinthe du Dédale, mais en leur ouvrant les

yeux, leur bailler le peloton d'Ariane; Quittez donc ces erreurs, sophistiques, et amusement, nous

vous en conjurons par cette vérité, fille aînée du Ciel, par le seul moyen de laquelle nous savons

ce que nous savons, et laquelle nous supplions vous vouloir dessiller les paupières, et, sommes

assuré qu'elle le fera, si votre coeur est droit et pur envers elle, comme elle se maintient sans

parure mondaine.

Arnaud, Hali, Calid, et plusieurs autres usé usé de ce mot de Monde, nous marquant fort

clairement, qu'il n'est que cette matière noire, laquelle au chap. précédent a été cueillie de

l'Electre, et maintenant nous est enseigné le moyen de l'élever à notre désir, ce qui se fera en

l'imbibant du mercure d'une façon subtile, c'est à savoir en forme de rosée qu'il dit de Mai. Or

pour ce que c'est un des plus grands secrets de l'art, je n'ai encore rencontré aucun auteur qui en

aie exprimé ni la façon, ni la quantité de l'eau que cette terre noire demande, ni la longueur du

temps; notre auteur se contentant de dire que ce sera jusqu'à tant que la blancheur paraisse, et

alors ce sera assez imbibé, arrosée, et nourri: car une partie de cette terre ou poudre, ou soufre,

ou charbon, ou tête de corbeau, ou mercure double ou comme on le voudra appeler, aura bu

pour le moins cinquante parties de son eau: continuant donc le feu, cette blancheur nommée eau

deviendra jaune, dite air, fin du blanc et commencement du rouge, puis rouge, nommé feu,

duquel quelqu'un dit, qu'il n'y a que trois éléments au blanc, à savoir terre pour noir, eau pour

blanc, et air pour jaune, mais qu'au rouge le feu y est de plus, à savoir le rouge, lequel ne

changera jamais plus, sinon en rougeur plus obscure, laquelle tant plus sera noire, d'autant plus

teindra elle les corps blancs. Ce Roi donc et cette terre est ce même monde, et ce lait n'est que

le mercure, c'est à dire l'argent vif très pur nommé de Paradis à cause de sa pureté, lequel

montera au ciel, faisant allusion à ce que plusieurs tiennent qu'il est aérien, mais il veut dire qu'en

ce mercure jeté sur cette noirceur, ou cette noirceur imbibée dedans la mer bouillante et

écumante, après être descendu et comme perdu par sa pesanteur dedans les cavernes de la

terre, remonte derechef au Ciel, non qu'il quitte la terre et s'en sépare, mais bien devienne subtil

et excellent, plusieurs se sont par trop amusés et abusés à cette montée et descente, laquelle ils

ont trouvée être un jouet baillé aux enfants pour les trompant cacher le secret, ou bien pour

déclarer obscurément la dernière opération, de laquelle nous parlerons en temps propre.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 99/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Les corps ne sont point nourris mais seulement leurs germes en eux mêmes avec la cuite du feu

diversement régie, car mêmes leurs corps ne sont que la viande de leur semence, et cela est vrai

que les corps sont changés, altérés et réduits à la nature du germe spermatique, et ce germe

s'augmente en se coagulant, et se nourrit en se dilatant, comme l'enfant au lait de la mère, de

même les corps se résolvent comme la viande, et sont convertis en icelle, de même la dissolution

des corps se fait alors que les corps se dissolvent, la coagulation d'une nature ne se fait point

sans la dissolution de l'autre, ni au contraire, et la forme à advenir, ne peut être sans la corruption

de la forme première, et la forme des corps à cause de la forme venant des esprits, et toute la

substance des corps s'en va en aliment et forme substantielle, et par ainsi toute solution est

mortification, comme toute congélation est vinification et cause de vie très-proche. (Lulle au

codicille p. 69)

Lors que le noir s'imbibe avec l'eau, après la séparation par le filtre, ladite matière noire se

blanchit sur le porphyre, mais aussi tôt qu'on triture la matière, la blancheur se cache en la

matière, tellement que toujours le même advient, jusques à ce que la vertu de l'eau surmonte la

force de la terre, toutefois avant qu'on vienne à ce vrai terme et couleur de terre, plusieurs et

infinies couleurs apparaîtront, desquelles personne ne saurait donner raison, car la terre durant

la coction fait plusieurs *glandulosités ou bossettes, semblables à des vessies, auxquelles toutes

les couleurs du monde fort resplendissantes apparaissent, ce qu'on ne croira qu'après l'avoir vu.

(Même auteur en la sommaire conclusion de son testament p. 66)

Notre argent vif entre, et se mêle actuellement à l'autre vulgaire, desséchant son humidité

phlegmatique, et ôtant la froideur du corps, et le noircissant comme charbon, lequel en après se

convertit en poudre. (Même auteur en la Clavicule I)

C’est une erreur de croire que les corps de l'or et de l'argent, ou tels qu'ils sont ou fondus, ou

réduits en eau, comme on croit, ou par l'eau régale, ou par l'eau forte, ou limés, ou passés,

comme on dit par le bec de l'alambic, puissent être nourris, augmentés, ou multipliés, ou en

quantité, ou en qualité, ni mêmes en couleur permanente par aucun tire poil, pour ce que tels

qu'ils sont, ils sont morts, non qu'ils n'aient en eux leur semence, ou soufre, ou esprit, mais

tellement accablés de quantité de terrestréité, que s'il n'en est développé les corps demeurant

sans produire, seront toujours dits être morts, mais si ce germe est extrait, comme il a été dit ci

devant, il pourra être nourri et élevé à un degré très- haut, et alors ne se voulant contenter du lait

(à savoir du simple et purifié mercure, à celle fin de le rendre plus fort, fixe et robuste) il lui faudra

bailler et manger le propre corps (ou semblable) du quel il est sorti, et c'est ce que notre Auteur

dit que les corps sont la viande de leur semence, c'est à savoir l'argent de la semence ou germe

blanchi, et l'or du germe rougi. Or ce corps étant uni avec son propre germe, augmenté, coagulé,

nourri et dilaté, perd sa nature et se dissout de telle façon, qu'il ne peut jamais être plus or, ou

argent, comme la viande mangée ne peut jamais plus être viande, mais quelque autre chose qui

n'est plus viande de l'estomac, mais est nourriture de toutes les autres parties du corps, car cette

viande perd souvent la nature qu'elle prend en tous les lieux, et de son séjour, et de son

passage, d'autant qu'une nouvelle forme ne peut advenir que la précédente ne se perde, mais il

faut entendre et remarquer soigneusement que ce germe blanchi ou rougi ne mange point son

propre corps, c'est à dire ne doit être joint à l'or ou à l'argent en corps qu'en la fermentation, de

laquelle il sera parlé en son propre lieu. Mais voici un avertissement considérable c'est qu'à

toutes les fois que ce noir est imbibé sur le porphyre (entendent par ce porphyre le vaisseau de

verre) ou par arrosement, ou par l'eau bouillante et écumante, la matière noire se blanchit

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 100/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

principalement recueillie en forme d'écume ou graisse, mais dedans peu de temps cette

blancheur est engloutie ou cachée par la noirceur, mais finalement l'eau surmontant de

beaucoup, comme de la cinquantième partie plus ou moins la terre; elle commence à démontrer

sa force, et donne premièrement, diversité de fleurs ou couleurs très belles à voir, lesquelles ne

durent pas beaucoup, la fin desquelles est la blancheur: faut aussi noter que ce mercure ainsi tiré

et noir est appelé fils ingrat, pour ce qu'il ne se contente pas de se nourrir du lait ou mercure,

mais il faut qu'il mange et dévore sa mère ou son père, desquels il à été engendré, que si c'est

son père, il veut encore dévorer sa mère, et l'ayant mangée il la transmue en sa propre

substance et couleur, si que par après ni le fils qui a mangé son père et sa mère, et le père et la

mère qui ont été mangés, sont tellement unis et faits une autre chose qu'ils n'étaient auparavant,

qu'il est impossible de les séparer, ni anéantir par aucun moyen ou cogité ou à cogiter.

La cibation est nommée nutrition de notre matière sèche, donnant du lait et de viande

modérément jusques à ce qu'elle soit réduite au troisième ordre. (Ripleus p. 82)

Nous avons vu quelques uns, qui ayant, de cette matière noire, ou par eux, ou par autrui n'ont

jamais peu trouver le moyen de lui faire joindre et unir le mercure, et pour y parvenir ont cherché

une infinité de moyens mais sans aucun fruit, lui donnant tantôt à manger de viande froide, tantôt

de liquide, et lors qu'ils voient que la liquide disparaissait, ils croient avoir trouvé la fève au

gâteau, mais le corps être gorgé du breuvage quatre fois sa pesanteur, se mettait et montrait en

corps disjoint de la matière ou poudre noire, et se dépitant quittaient tout leur ouvrage: ô curieux

jusques à quand serez vous négligents à chercher dans les livres (s'il ne vous est inspiré d'en

haut ou montré de quelque ami, ce grand secret, où consiste l'union de l'eau froide, humide et

pesante avec cette matière noire, chaude, sèche, et légère, laquelle par sa grande, puissante et

agissante chaleur et siccité, échauffera et desséchera ladite humidité et froideur de l'eau marine,

et alors que cette noirceur aura acquis sa perfection blanche ou rouge, alors, dis je, l'on lui

donnera de viande, et non du lait, c'est à dire, l'on la fermentera avec l'or ou l'argent, et non plus

avec du mercure.

Fay la nourriture au feu de même que l'enfant est nourri au ventre de la mère, d'autant que les

quatre éléments sont là, à savoir deux secs, le feu et la terre, et deux mous, l'air et l'eau,

tellement qu'à celle fin qu'ils s'entretiennent doucement dans le feu, il faut précéder doucement,

l'eau du mercure ainsi cuite est appelée huile, c'est à dire onguent, par lequel notre magistère est

parachevé parfaitement, et lors que le blanchissement se fait, on l'appelle eau, et lors qu'elle teint

huile et l'eau est appelée esprit, et l'âme est dite la teinture qu'est en l'esprit, et partant l'âme est

semée dedans la terre foliée qui la retient, et la poudre noire retient son eau. (Desiderable p. 25)

La pierre est nourrie du seul feu, le feu est le mercure parmi tous les Philosophes. (Même auteur

p. 37)

Prends une once de notre soufre, mets le avec quatre onces de mercure, purge avec le sel et

vinaigre dans un vaisseau de verre fermé hermétiquement, et le colloque dedans un fourneau

secret, y mettant le feu, et le cuisant continuellement, patiemment, et sans se hâter, jusques à ce

que le tout se fasse cendre, car l'un se coagule avec l'autre, à savoir la terre avec l'eau, et garde

toi bien que les esprits ne s'enfuient par la force du feu: Par quoi tout ce magistère n'est autre

chose que dissoudre parfaitement la pierre, et puis la coaguler, fuit donc en ceci toute hâte,

faisant le tout par une accoutumance de son feu. (Même auteur p. 68)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 101/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

L'eau et le feu suffisent pour blanchir.(Même auteur p. 69)

La noirceur se blanchit par le moyen du blanc fuyant, qui se coagule avec le non fuyant, et se fait

une même chose en buvant sept fois son eau. (Même auteur p. 74)

L'arrosement de la terre à celle fin qu'elle ne demeure sache, consiste totalement en l'eau,

prends la pierre et la triture avec le lait, et sera blanche, se multiplie, c'est à dire, se nourrit, si on

met une partie de la rosée de Mai avec elle en la nutrition dans le vaisseau. (Même auteur p. 78)

Notre eau lave les saletés de notre terre. (Même auteur. p. 93)

Notre pierre ne végète point, ni n'est point nourrie végétablement, mais plutôt la multiplication

arrive par apposition de nature semblable à elle, car chaque semblable arrête son semblable lui

étant apposé, et tant plus il en prend et se multiplie, d'autant est il plus pesant et actif en qualité

et plus parfait. (Même auteur p. 158)

De même qu'en la première composition de cet oeuvre, aucune chose étrange de sa nature n'y

entre, de même rien ne le multiplie, qui ne soit de la première disposition, cette pierre se nourrit

de beaucoup de semence féminine, c'est à savoir du mercure, l'unissant sensiblement et le

composant moyennant toutefois la digestion, car un semblable retient à soi son semblable par

entremêlement, et non par multiplication végétable, car il n'y a rien qui nourrisse et multiplie la

pierre sous la génération de la forme, que la semence qui la nourrit par son mélange. (Même

auteur p. 59. en son Auréole p. 193)

L’eau du mercure, (laquelle n'est autre chose que l'humidité d'icelui) étant consumée par me

moyen de la siccité de la terre noire avec laquelle elle est mêlée sur un feu lent, est appelée huile

ou onguent. Il faut noter qu'elle n'acquiert pas ce nom d'huile tandis qu'elle se blanchit, mais bien

après, car durant son action elle est encore en état d'être séparée, mais après elle ne le peut

plus être par aucun artifice. Or, dit il l'eau est nommée esprit, et l'âme est appelée la teinture

qu'est en l'esprit, et partant l'âme est semée dedans la terre foliée qui la retient, c'est autant que

s'il disait, lors que la matière nommée sera blanche ou rouge, jette la dedans l'or ou l'argent qui

sont appelés terre foliée, ou en feuilles pour être battue en feuilles subtiles ou en monnaie

combien que comme les feuilles couvrent les fruits en l'arbre, ainsi ces corps couvrent la force et

la vertu de cette âme. Je ne puis passer ceci sans avoir été extrêmement étonné d'un artiste

Parisien qui ayant mis une certaine matière sur son feu, croyait pour la voir élever tous les jours

durant un couple de mois qu'elle s'y nourrissait fonde, disait-il sur l'autorité de notre Maître, qui dit

que la pierre est nourrie du seul feu, mais il ne prenait pas garde que sa matière s'élevait en

forme d'éponge, et n'augmentait en poids, comme la fin lui fit connaître, qu'aussi par ce feu le

mercure est entendu par tous les Philosophes desquels il est souvent appelé feu de géhenne,

duquel les corps sont tourmentés: certes nous n'avons encore appris qu'aucune chose soit

nourrie du feu, soit élément ou élémenté, pas mêmes ces mouches nommés *Pyrausses,

desquelles on marque la naissance et demeurance parmi les flammes des fournaises les plus

ardentes, mais laissons ces disputes à autres, et retournons à notre discours, lequel sera

d'ajouter à une once de soufre quatre onces de mercure purifié, plusieurs lui en donnent à

chaque fois tant qu'il en peut prendre, mais autres ne lui en donnent que son quart. Ceux qui ont

essayé l'un et l'autre ont trouvé la dernière imbibition la plus sûre et plus facile, et plus brève,

quoi que plus pénible, à cause de la fréquente sortie de matière du dedans de son vaisseau pour

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 102/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

la nourrir, mais pour ôter toute difficulté à ceux qui veulent entendre ce passage nuement, et

disent que la pierre se parfait elle même, et d'elle même sans y rien toucher, notre Auteur

marque que notre pierre n'est point comme une plante, pour attirer insensiblement l'aliment des

lieux plus prochains, mais que si nous voulons qu'elle se nourrisse, et s'augmente, il faut de

nécessité que nous lui ajoutions de nouvelle matière laquelle ne sera d'autre nature que de la

sienne, mais de celle même, par laquelle elle a eu son commencement qu'est le mercure qu'il

nomme semence féminine, qui seul la peut nourrir et multiplier, toute autre chose n'y pouvant

être propre, quoi que plusieurs ignorants crient et croient autrement.

C’est une grande industrie de faire les corps esprit, et au contraire, mais c'est chose véritable que

si la quantité volatile surmonte la quantité fixe, finalement elle sera convertie en corps spirituel,

blanc ou rouge. (Le petit Rosaire p. 8)

Nous avons par ci devant assez clairement montré la manière de rendre les corps esprit, à

présent notre texte nous apprend que pour faire quelque chose de bon, il nous faut ajouter

grande quantité de mercure, sur un peu de matière qu'il nomme fixe, quoi qu'elle ne le soit

actuellement, mais par puissance, ou la comparant à la volatile du dit mercure, entendant aussi

la noirceur pour cette matière fixe, le tout sera converti en un corps subtil, non pour s'exhaler,

mais propre à pénétrer, teindre et parachever ce que nature a commencé dedans les mines, et y

laisse son commencement, comme imparfait (suivant la commune opinion) par les accidents qui

s'y sont rencontrés, et ce parachèvement sera l'étain le cuivre et le mercure, en argent, et les uns

et les autres en or vrai, nous disons or vrai, d'autant que la fin de cet art n'est de faire une

teinture superficielle et séparable, mais une fixe, et inséparable, ce qu'est impossible à homme

du Monde de faire que par cette seule et unique voie, quoique les brouillons, charlatans et

trompeurs assurent au contraire.

Tournez et remettez l'eau sur sa terre, jusques à ce qu'elle soit congelée, alors elle est plutôt

convertie en même nature par nature, prenant nouvelle nature à chaque degré d'opération,

rendant à la cendre selon le ternaire de son eau, et triture, et cuits et réitère ceci souvent sans te

fâcher, car la terre ne germera point, sans un fréquent arrosement, et ne prendra point

l'arrosement sans dessiccation précédente, par quoi chaque fois que tu auras desséché, verses y

d'eau ni peu ni trop, mais tempérément, car si on y met trop d'eau, on fera une mer d'angoisse,

que si aussi il y eu y a trop peu, tout se brûlera: cuits donc autant que tu as ajouté pour

dissoudre, et en imbibant dissout autant que la chaleur en a desséché, gardant toujours que

l'âpreté et violence du feu ne brûle, ne cessant point aussi la chaleur jusqu'à ce que le tout ait

pris au fond du vaisseau forme de pierre. Par quoi si tu mesures bien la chaleur, l'eau et le feu te

suffisent, d'autant qu'ils lavent, nettoient, nourrissent, et ôtent l'obscurité du corps. (Daustricus p.

25)

Cest auteur nous admoneste d'user d'une très grande discrétion à l'arrosement, imbibition, ou

nutrition de notre terre, et véritablement c'est en cet endroit, où la plus grande partie des artistes

et chercheurs faillent les uns par impatience, les autres par imprudence, et ignorance, les uns

mettant trop d'eau à la fois nient tout, sans toutefois que rien se mêle, les autres manquant au

trop peu, perdent aussi tout, certes cette union de la terre noire avec l'eau blanche est toute la

difficulté de marquable. l'art, et assure avoir vu un personnage fort docte et fort entendu en toutes

les opérations communes, qui par l'espace de vingt deux ans n'a jamais su le trouver le moyen

de joindre l'eau avec la terre, tellement que je lui ai entendu dire que cette terre noire n'était que

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 103/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

la saleté du mercure, et non la matière des Philosophes; et caput corvi tant désiré, disant que si

ce fut été ce mercure et dissolution des corps, elle se serait nourrie s'unissant avec son argent

vif, mais n'en étant que l'excrément, il ne se pouvait ni unir, ni nourrir, ni augmenter, étant chose

vraie que l'excrément ne se peut ni nourrir, ni augmenter, mais son ignorance le faisant conclure,

que puis qu'il ne savait faire joindre l'une avec l'autre, et par conséquent que ce noir ou tête de

corbeau, tirée des deux corps par le moyen d'un esprit très-dépurés au jugement des plus

pratiques, était leur excrément et saleté, cela était mal conclu, tellement qu'il quitta tout la pour

chercher d'autres chemins et opérations pour dissoudre l'or et l'argent, et l'argent vif en leurs

principes, lesquels il croit être vrai soufre de vraie eau transparente, et ayant quitté l'étude des

bons auteurs ne recherche que les recettes qu'il achète ou à grand prix d'argent, ou de présent.

Or il faut joindre l'un avec l'autre par une subtilité particulière, laquelle sera découverte en temps

et saison propre au chercheur, si son intérieur est tel que la matière qu'il cherche et désire avoir,

est, ô mer que tu travailles de personnes! ô graisse! ô écume nageante! ô eau bouillante vue de

plusieurs, et connue de peu, que tu bourrelles de stupides! humectez, desséchez, que votre tête

de corbeau boive tout son soul de son eau pure dedans la mer abondante, laquelle bouillante

unira et jettera hors de son ventre une matière, comme graisse ou écume, laquelle vous

recueillerez au dessus de l'eau, ou avec une cuillère percée, comme on fait l'écume du pot, ou

avec une plume, cette graisse ou écume mise dedans sa matrice sur un feu propre à couver un

oeuf se desséchera, se mettra en poudre, mais toujours noire, jusques à ce que s'étant souvent

plongée dedans la mer ondoyante et desséchée par après sur le feu propre elle devienne

blanche, et demeure lavée, nourrie, nettoyée, et reluisante au fond du vaisseau, Dieu vous en

fasse la grâce.

Le mercure est mortifié par la vapeur du soufre sublimé et préparé et est coagulé en dureté et

forme métallique, (La Correction des fous c. 18. p. 19).

Nous avons dit ci devant que notre soufre est ainsi appelé, à cause de sa chaleur, siccité et

facilité à pénétrer, c'est ce que notre Auteur touche en peu de mots, car ce soufre a été élevé ou

sublimé à la superficie de l'Electre, et se sentant agité dans la pleine et abondante mer, il

s'attache à ce qui le trouble et agite, combattant et abatant, mais étant sorti de ce combat tout

trempé et tout mouillé n'a besoin que d'être desséché, mais aussi tôt il rentre au même lieu et et

combat, d'où il sort encore victorieux, mais toujours trempé et mouillé, mais en fin comme il avait

donné ses couleurs à son combattant, finalement il les contraindra non de céder, mais de

prendre la couleur de son dit combattant, et tous deux demeurent coagulés et en dureté et en

forme métallique.

La terre est nommée mère des éléments, d'autant qu'elle porte son fils dedans son ventre, c'est à

dire, qu'il le faut nourrir de sa première et pure substance, et le fils est appelé corps, ou terre

foliée, c'est à dire esprit et corps mort. (Le son de la trompette p. 36)

Prends la terre noire triturée, et l'imbibe de mercure, et la mets sur les cendres chaudes pour le

sécher, et fait ceci deux, trois et quatre fois, imbibant et desséchant jusques à ce que la terre soit

assez blanche et d'une blancheur fixe.

L'azoth, c'est à dire l'eau mercuriale, et le feu lavent et nettoient le laton, c'est à dire la terre

noire, et lui ôtent son obscurité: or la préparation de la terre se fait toujours avec l'eau, par quoi

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 104/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

telle pureté qu'il y aura en l'eau, telle pureté se trouvera en la terre, et ceci se fait au

blanchissement et lavement de la terre.

Lors qu'on a imbibé de mercure la terre noire, il se faut prendre garde de ne rompre pas le verre,

et ceci se fait sur les cendres chaudes, et le temps de la dessiccation de chacune imbibition est

de vingt ou trente jours naturels. A la terre desséchée il faut mettre de mercure sa sixième ou

septième partie dans un verre scellé, puis la mettre sécher sur les cendres ou feu lent, continuant

cette congélation et dessiccation pour le moins quatre fois, car tant plus cette terre sera dissoute

et congelée, tant plus sera elle subtile et pénétrante en la nature. (Même auteur p. 48)

L'eau est un esprit purgeant, subtilisant et blanchissant le corps. (Même auteur p. 51)

La terre est prise par les Auteurs en deux façons, ou lors de la première composition, car elle a

son fils qu'est le soufre dans elle même, et par conséquent les quatre éléments qui sont le noir

pour la terre, le blanc pour l'eau, le jaune pour l'air, et le rouge pour le feu; la seconde façon,

cette terre est simplement la noirceur, le soufre ou la semence, comme on voudra dans laquelle

noirceur le blanc, le jaune et le rouge sont cachés, mais en ce texte la première façon est

entendue, et ce fils qu'est la noirceur sera nourri du mercure qui est sa première substance,

l'imbibant, et le desséchant sur un feu lent, non quatre fois seulement, mais jusqu'à ce que la

matière devienne et demeure blanche, et pour les vingt ou trente jours ne s'y faut amuser, car

selon la force de l'enfant, le sang se consume, et est chose véritable que quelquefois la

dessiccation demeure beaucoup plus de temps à se faire, laquelle si on n'attend patiemment et

jusques à ce que le tout soit fait poudre impalpable, l'on est en danger de tout perdre: le reste de

cet auteur est assez clair et facile.

Jetez donc l'eau sur la terre, et mêlez triturant et imbibant peu à peu de semaine en semaine,

cuisant et calcinant en après doucement, jusqu'à ce que la terre ait bu cinquante parties de son

eau, et saches qu'il faut nourrir la terre de son eau, premièrement peu à peu, puis un peu

davantage, comme il est facile de comprendre par l'élèvement des enfants. Par quoi triture

souvent la terre, et l'imbibe peu à peu, de huit en 3. jours, la cuisant et calcinant médiocrement

au feu, et ne t'ennuie point de réitérer souvent cet ouvrage, car la terre n'apporte aucun fruit sans

fréquent arrosement: donc étant séchée, et ayant beaucoup de soif elle boit son humidité et son

eau, et la trituration n'est point bonne jusqu'à ce que la terre et l'eau soient une même chose, et

même corps, ne te laisse donc point de triturer et rôtir, jusqu'à ce que la terre soit sèche et

blanche, car cette blancheur s'engendre de cette fréquente et sèche trituration et dessiccation:

Toutefois prends toi garde d'imbiber la terre que peu à peu, et avec longue trituration après la

dessiccation de la terre, cuits autant en rôtissant que la dissolution requière en imbibant.

Avicenne c. 5. p. 83.

Chasse la mort du corps par fréquent arrosement, mais autant que tu auras dissout en humidité,

autant dessécheras tu en rôtissant. (L'école des Philosophes)

La matière noire est dite morte pour deux raisons, l'une à cause que demeurant toujours noire

elle ne peut rendre aux métaux la splendeur et la fixation que nous recherchons, et pour ce

regard elle est dite morte, l'autre est à cause de la couleur noire hiéroglyphique de la mort, car

les corps morts en fin se rendent noirs: Il faut donc chasser la mort du corps, c'est à dire la

noirceur, par le moyen de la réitérée, et fréquente imbibition et dessiccation du mercure, duquel

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 105/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

on l'humectera, non de huit en huit jours, comme déjà a été dit, mais au temps que la matière

sera totalement desséchée, voire quelques jours après, car elle peut demeurer quelques jours

sans nourriture, et alors ayant grand soif elle en boira et plus facilement et en plus grande

quantité.

L’eau est le purgatif, et cause la clarté à tout le corps, et à la médecine, faisant deux choses à la

terre, car il lave et teint, entend qui la lave s'appelle eau, et en la teignant s'appelle air. (Le jeu

des enfants p. 141)

Notre putréfaction n'est point sordide ni impure, mais est un mélange d'eau avec la terre, et de

terre avec l'eau par menues parties, jusques à tant que le tout soit fait un, car si l'eau ne le

desséchait avec la terre les couleurs ne paraîtraient point. (Même auteur p. 143)

La réduction est le troisième degré de notre pierre et ouvrage, qui se fait par la trituration de la

terre, et l'incération de l'eau sur icelle, or l'incération de l'eau est réduire en humidité la terre

privée d'icelle humidité par la calcination, et la faire en forme de terre, car le corps sec et net est

propre à boire: d'autant que tout ce qui est sec désire son humidité: liez donc les mains à

lafemme allaitant, à son dos, à celle fin qu'elle ne puisse offenser son fils, et mets femme allaisur

son sain un crapaud qui la tète jusques à ce qu'elle soit morte, et la femme morte sera au feu, et

le crapaud sera gros du lait, mets donc la terre que dessus, calcinée dedans un vaisseau, et

mets y dessus d'eau rectifiée, cuits ceci par un lent feu durant une semaine, et puis calcine

doucement cette matière cuite, à laquelle il faut ajouter d'autre eau comme auparavant, cuisant

lentement par une semaine, calcinant bellement, et derechef remettant nouvelle eau pour cuire,

et ainsi faisant continuellement jusqu'à ce que la terre aura bu six fois autant qu'elle pèse de son

eau, car la terre ne porte fruit sans l'arrosement réitéré. Arroser, dessécher, inhumer souvent est

l'effet souverain en cette affaire, il faut donc nourrir premièrement la terre d'un peu de lait en

après de davantage, et pourtant lave la terre, et la triture, et la cuits jusques à tant qu'elle ait bu

de son eau tout autant qu'elle en pourra boire, ou jusques à ce que la terre sera comme pâte

adhérente avec l'eau, et pour faire cela le feu et l'azoth te suffisent: cuits le sec de la terre noire

avec l'humidité de son eau, jusques à ce que le sec ait l'humide, et tu auras tout le magistère,

d'autant que l'eau étant épaisse et coagulée, la terre sera toujours imprégnée d'un foetus et

prompte à accoucher. (Aristote p. 165. 166)

Prends le corps de notre premier ouvrage, avec la queue du dragon, c'est à dire le lait virginal, y

ajoutant de nouveau mercure sept parties sur la matière restante suivant le poids des poudres.

(D'Aquin c. 7)

Redisons, quoique fort souvent, que le premier degré de nos opérations est la dissolution des

corps, le second est la décollation du corbeau ou collection de la matière dissoute ou matière

noire; le troisième en le lavement ou nutrition de cette matière dissoute avec l'eau qu'Aristote

appelle incération, d'autant qu'en cette opération la matière se rend facile à être fondue comme

cire: or pour montrer qu'il n'y a point de poids à l'eau, il dit qu'il faut continuer cette opération

jusques à ce que la terre n'en veuille plus, c'est à dire qu'elle soit blanche, car ce que l'un dit

cinquante fois, l'autre dix, l'autre plus, l'autre moins, ce sont des nombres finis pour des non finis:

Par ci devant nous avons parlé du crapaud, et de l'abus que plusieurs y trouvent, lors qu'ils

prennent le crapaud animal, et lui ayant rempli (étant encore en vie) le ventre d'argent vif, le

mettent dedans un vaisseau fermé au mieux qu'ils peuvent, et puis dedans ou dessus un feu par

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 106/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

quelque temps, lequel passé, et le vaisseau refroidi, et ouvert, trouvent le crapaud en cendre si le

feu a rougi le pot et le mercure, courant comme il était auparavant, si le vaisseau a été bien

fermé, sinon exhalé, le crapaud est la poudre noire, laquelle s'enfle et s'engrosse par l'apposition

du mercure qu'on lui ajoute, et qui en fin se crevant pour avoir trop mangé, son venin se répand,

c'est à dire la noirceur s'effaçant, le blanc, le jaune, et le rouge se paraissent, qui sont le venin

qui tue le mauvais grain des métaux qu'on appelle imparfaits et conserve en iceux ce qui y est de

bon.

Le composé étant arrosé par l'eau divine, ne laisse point rompre les corps, mais bien plutôt leur

ôte la noirceur, que l'écume de l'argent de la magnésie lui a mêlée, et blanchit les corps, et les

autres choses de même genre. (Flamel p. 108)

L'art est nourri de même des eaux qu'est l'enfant du lait, voyez comme vous arroserez vos terres,

et comme vous nourrirez vos semences, à celle fin que vous en recueilliez un fruit mûr. Le même

p. 186.

Le composé est le noir, fait et tiré en forme de semence, du Soleil et de la Lune dissout, et en

cette eau divine est le mercure, mais pourquoi, dit il qu'il ne laisse point rompre les corps, vu que

toute composition de métaux à laquelle le mercure abonde le plus, comme en cette ci, est

frangible? serait-ce point pour montrer la perfection de cet oeuvre, par dessus toutes les autres,

et pour aller au devant du double qu'on en pourrait faire, principalement ceux qui se sont servis

des congélations mercuriales, nous en pourrions apporter d'autres raisons, mais nous nous

contentons pour maintenant de celles ci; Or ce qu'il a appelé composé, maintenant il l'appelle Art,

puis terre, puis semence, et exhorte l'artiste et la prudence, pour ne lui donner par trop à la fois

d'eau à cause des inconvénients déjà décrits, car l'enfant sortant du ventre de sa mère, n'a

l'estomac, ni la force de contenir, retenir et cuire tout le lait qu'il tète et suce, ce qu'il pourra faire

quelque temps après qu'il sera accoutumé à telle nourriture, et partant il faudra bien prendre

garde à cette opération à laquelle consiste le noeud et secret de toute l'affaire, d'autant qu'il y a

plus d'artifice à blanchir, qu'à noircir, jaunir et et rougir, cette opération demandant l'industrie et la

patience.

Notre pierre n'est point amendée par matières de diverses natures, et rien n'y entre qui n'en soit

sorti, pour ce qu'elle se corrompt tout aussi tôt qu'on lui met quelque chose d'étrange, et ne peut

on faire d'elle ce qu'on cherche, le magistère n'est autre chose que cuire le mercure et le soufre,

jusques à ce que des deux soit fait un argent vif; qui défende le soufre d'être brûlé, ce qui se fera

si le vaisseau est bien clos, tellement que le mercure ne s'en puisse sortir, ni le soufre brûler. (Le

Rosaire p. 173)

L'eau est la chose qui blanchit et fait rougir, l'eau tue et vivifie, l'eau dissout et congèle, l'eau

pourrit et fait germer nouvelles et diverses choses: Que donc toute ta pensée soit à cuire l'eau, et

ne t'en ennuie point si tu ne veux avoir du fruit, et ne te soucie des autres choses de néant, mais

seulement de la seule eau, laquelle tu dois cuire la pourrissant peu à peu, jusques à tant qu'elle

soit changée de couleur en couleur parfaite, car nature fait ses opérations peu à peu, et toi fait de

même. (Même auteur p. 174)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 107/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Lors que l'eau se putréfie, ou purifie, de sa noirceur, elle se rend blanche en se lavant, et puis se

fait rouge. (Même auteur p. 177)

La terre noire se dissout en eau en couleur d'huile, alors elle est appelée huile des Philosophes;

le dragon est né en la noirceur, et se paît de son mercure, et se tue soi même, et se submerge

en icelui, et s'y blanchit un peu, et c'est alors l'élixir, l'eau se nettoie tout à fait de sa noirceur et

demeure en couleur de lait, et durant la noirceur plusieurs couleurs paraissent. (Même auteur p.

182)

Cette pierre se putréfiée et mondifiée avec son eau, laquelle étant nettoyée par l'aide de Dieu,

tout l'ouvrage sera parachevé. (Même auteur p. 195)

L'eau mêlée avec l'airain se blanchit au dedans, et ce blanchissement est appelé de quelques

uns imprégnation, d'autant que la terre se blanchit, car tant que l'eau domine, la terre croît et se

multiplie, et nouvelle génération s'engendre de là. Prends ce qui descend au fond du vaisseau, et

le lave avec le feu chaud, jusques à ce que sa noirceur soit ôtée, et son épaisseur soit retirée, et

fait envoler les humidités ajoutées, jusques à tant que la chaux soit fort blanche n'ayant aucune

tache; alors la terre est propre et disposée à recevoir l'âme. Joignez le sec à l'humide, c'est à dire

la terre noire avec son eau et les cuisez jusques à ce qu'ils blanchissent, et ce blanc est appelé

air. (Même auteur p. 207)

La terre sèche ne fait pas beaucoup de fruit, si elle n'est humectée souvent de l'eau de pluie, et

sans l'eau à peine ou jamais etc. (Même auteur p. 209)

Mets l'eau premièrement la triturant par intervalle, et puis la calcinant peu à peu, jusques à ce

que la terre en ait bu sa cinquantième partie sachant qu'il faut nourrir la terre de peu d'eau, pars

d'eau et puis de davantage, de même qu'un petit enfant, par quoi triture la terre, l'imbibant

peu à peu de huit en huit jours de son eau, car elle fait la terre blanche, toutefois prends toi bien

garde d'imbiber la terre, que peu à peu, avec longue trituration, qui sera après la dessiccation de

la terre: outre plus le poids est à observer, de peur que la trop grande siccité et humidité

n'engendrent corruption: cuits donc autant en desséchant, qu'il y a été ajouté par l'imbibition, et

en l'imbibant tu dissous autant que la dessiccation a diminué de l'humidité: Par quoi à chaque

fois que tu auras calciné, verse de l'eau tempérément, ni peu ne trop, car s'il y en a trop en feras

une mer d'angoisse, et si peu, eu brûleras; cuits donc lentement et non en hâte, arrosant la terre

de huit en huit jours, la cuisant au fumier et la calcinant jusqu'à ce qu'elle aura bu la

cinquantième partie d'eau. Remarquant qu'après l'imbibition, elle doit être inhumée par sept

jours. Réitère donc cet ouvrage plusieurs fois, encore qu'il soit long, car tu ne verras la teinture, ni

auras aucun profit jusqu'à la fin de l'oeuvre. Que si la terre n'est blanche, triture la avec l'eau,

puis la calcine, car l'azoth et le feu lavent le laton, et lui ôtent son obscurité, d'autant que la

préparation se fait toujours avec l'eau, par quoi telle netteté qu'aura l'eau telle, netteté aura la

terre, et tant plus la terre sera lavée, tant plus sera elle blanche. (Même auteur p. 238)

Le feu et l'eau lavent le laton, et le nettoient de sa noirceur. (Même auteur p. 248)

La terre se mêle avec son eau, et l'eau se diminue peu à peu, à cause de la décoction tempérée,

et la terre croît, et alors cette opération s'appelle cération parfaite, car l'eau s'incère, s'imbibe, et

par la décoction tempérée du Soleil, c'est à dire de la chaleur, se dessèche, et toute sa nature se

tourne en terre. (Même auteur p. 257)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 108/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

De prime entrée cet auteur nous avertit de n'ajouter rien d'étrange à la pierre, voulant que ce qui

lui a donné son principe la parachève, mais en cette opération il faut prendre garde que par la

trop grande quantité d'eau, par la trop grande violence du feu, et par l'ouverture du vaisseau

toute la composition soit perdue. Or il dit que l'eau se pourrit étant mêlée avec la terre, c'est à

dire se noircit, comme a été vu par ci devant, mais peu à peu l'eau surmontant la force de la

terre, le tout se blanchit, et alors l'âme y peut être mêlée, que quelques uns entendent par la

rougeur, mais ce mélange de l'âme n'est autre chose que la fermentation, vu qu'étant fermentée

elle peut vivifier les autres corps, et non auparavant, ce qu'il réitère ici si souvent une même

chose, est pour rendre le studieux artiste plus prudent et patient au travail.

Si tu ne subtilises le corps jusqu'à ce qu'il soit fait tout eau, ne se rouillera point, ni ne se pourrira,

et ne pourra congeler les âmes fuyardes, lors que le feu les attaquera, d'autant que c'est le feu

qui les congèle, de même les Philosophes ont commandé de dissoudre les corps, et nous les

dissolvons, à celle fin que la chaleur adhère au fond d'iceux: Outre plus nous retournons

dissoudre les mêmes corps, et les congelons après leur dissolution avec la chose qui lui a été la

plus proche, jusques à ce que nous ayons conjoint toutes choses d'un bon et propre mélange,

qu'est une quantité tempérée. (Calid. c. 5)

Prends le chien mâle de Corascène, et la chienne d'Arménie, et joints les ensemble, lesquels

joint, t'engendreront un chien de couleur de ciel, abreuve le en sa soif de l'eau de la mer, et il

gardera ton ami, saches que ceci est une pierre à laquelle Garip, c'est à dire, autre chose n'entre

point. (Même auteur p. 8)

Prends la pierre honorée, et la mets dedans la cucurbite et la couvre de l'alambic, et la ferme

bien avec le lut de sagesse et la laisse sécher, ce que tu réitéreras toutes les fois que tu

opéreras, en après la mettras au fumier très-chaud, jusqu'à ce que l'humidité soit desséchée, et

que la siccité aie puissance sur elle. (Même auteur p. 15)

Entre tous les Philosophes traitant de la pierre, Calid s'est rendu des plus obscurs, embarrassant,

et pèle mêlant les opérations, il veut donc qu'on subtilise les corps déjà redis si souvent, à savoir

l'or et l'argent, et qu'on les rende comme eau, c'est à dire impalpables, et alors la rouillure qu'est

la noirceur surviendra laquelle congèlera et arrêtera les âmes fuyardes, qu'est le mercure qu'on

lui ajoutera, et que l'on mettra au feu, mais à quoi faire appeler ce chien engendré de couleur de

ciel, vu que le ciel n'en a point, et qu'étant transparent permet à notre vue pénétrer jusques au

firmament, serait-ce point qu'il ait égard à la fin en laquelle la couleur recrée autant la vue que fait

celle du ciel en temps pur et serein? Usant de cette phrase et façon de parler obscure pour

cacher la science aux ignorants se croyants entendus, mais assez claire aux doctes et dociles?

Fais un petit feu jusques à ce que la paix soit faite entre l'eau et le feu, et que l'esprit et le corps

soient faits une même chose. (Le Moyne p. 14)

Le Dragon naît en sa noirceur, se paît de son mercure, et est submergé en icelui, et est blanchi

quelque peu par lui. (Même auteur p. 15)

Continue le petit feu, à celle fin que le corps dissout en poudre noire entre dedans son eau.

(Même auteur p. 17)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 109/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Prends la pierre et la triture avec le lait blanc, et sera blanche ou mêle le vil avec le cher et il sera

blanchi. (Arnaud des secrets de la nature p. 36)

Le feu est la terre noire au fond de la cucurbite, lequel feu ayant dévoré son eau brûlante,

demeure noirci quarante nuits. (Dastinus p. 30)

Le feu et l'azoth, azoth et mercure est même chose, et le feu est instrument qui cuit le mercure,

qui entre par les cavernes de la terre dans le soufre, lequel soufre cuit le mercure. (Dominus

vobiscum p. 50)

Le mélange se fait de l'eau avec la terre, et au contraire, par petites parties, jusques à ce qu'ils

soient faits un par le feu tempéré. (Benoist p. 56)

Prends toi garde qu'en la coagulation la chaleur ne peut être trop douce, et te conseille que tu

aies toujours un petit feu, et qu'il soit continuel, quoi que la perfection soit tardive. (Saturnin p. 73)

Nous avons dit par ci devant que notre noir est nommé de plusieurs feu, celui-ci l'entend ainsi

disant, fait la paix de l'eau avec le feu, il s'ensuit donc que le petit feu n'est point le feu commun,

ou que ce feu, lequel on doit pacifier avec l'eau est quelque autre chose, mais l'esprit, le mercure,

l'eau, le lait, le vil, l'eau brûlante et l'azoth sont même chose, et le feu, le corps, le dragon, la

pierre, le soufre, le cher, la terre sont même chose, à savoir le noir, et ces deux doivent être unis

tellement que la séparation en diverses parties de propriétés en soit impossible.

De même qu'en la première composition de cet ouvrage aucune chose étrange à sa nature n'y

entre, de même rien ne la multiplie qui ne soit de sa première disposition, et cet ouvrage ne

mange point, pour ce qu'il n'est pas un végétal, et encore qu'en cette pierre des Philosophes il y

ait corps, âme, et esprit, il n'est véritablement animé comme sont les arbres et les plantes, et

n'est nourri végétablement, mais plutôt lui faut multiplication par apposition de nature semblable à

soi, et non par végétation car un semblable prend un autre semblable à lui *appositivement, et

tant plus il prend et se multiplie, tant plus il devient pesant en quantité, et actif et parfait en

qualité. Par quoi la flamme du feu ne multiplie point notre pierre, pour ce que ce n'est son

élément propre, d'autant qu'il n'est de sa première composition, mais un accident extérieur pour

les chauffer. Quiconque donc nourrira la pierre de cette façon, et la multipliera, n'errera point, car

ce qui multiplie est converti en même espèce. (Trévisan à Thomas p. 157)

Nous avons déjà vu par ci devant, que cet ouvrage n'est point augmenté ni nourri à la façon des

plantes communes, je dis communes, pour en séparer le *Baromets, ou agneau végétable de

Scythie, si ce qu'on en écrit est véritable, mais qu'il est nourri par apposition de nouvelle matière,

nous avons aussi vu, que cette pierre ne se nourrit, ni augmente par le feu élément ou élémenté,

et la raison pourquoi, et c'est ce que notre présent auteur nous confirme.

Lors que tu as faim, et vois la viande tu ignores la quantité, laquelle t'est nécessaire, mais en

mangeant tu sens par la force de ton estomac combien il t'en faut, fait donc le même en ton

ouvrage. (Egidius p. 27)

Crois moi; si la terre n'est revivifiée d'eau, tu ne verras jamais la vraie congélation. (Même auteur

p. 81)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 110/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Nous avons dit ci devant qu'aucun ne peut marquer précisément la quantité du lait nécessaire à

l'enfant pour le renforcer jusques au marcher, ni aussi celle, laquelle nous est nécessaire pour

nous saouler à un repas, nous entendons au poids ou à mesure certaine, de même nul ne peut

dire la quantité absolue de l'eau nécessaire pour blanchir notre more: imbibe le donc et nourri

continuellement jusques à la blancheur, alors ce sera assez, et la terre sera revivifiée par l'eau et

la vraie congélation sera faite.

Toi qui es curieux de cet art observe cette maxime qu'il faut premièrement conjoindre l'argent vif

au mercure, ces choses étant bien cuites sont la matière laquelle dissout l'or, lequel ne

s'amalgame pas simplement avec elle, comme les orfèvres savent, car cet amalgame profite peu

à l'art, en second lieu il faut joindre l'or ou l'argent, et les cuire par même art. (Libavius en la

défense de l'Alchimie p. 508)

La nourriture n'est autre chose que l'argent vif des Philosophes merveilleusement purifié, car

cette masse mercuriale composée du mercure des corps, et du mercure de nature, doit être

nourrie, et ainsi en mercure double, d'autant qu'on ne nourrit pas une matière ou humeur simple

et pur, mais vue matière qui a une substance fixe. Le même l. 2. Epître 77. p. 461.

Cest Auteur parle ici de deux opérations, la première est la nutrition, lors qu'il dit qu'il faut joindre

l'argent vif au mercure, la seconde est la fermentation disant joindre l'or ou l'argent. Il a usé du

mot de *confectarium (qui est un argument serré, auquel la conclusion suit nécessairement

l'antécédent) qu'avons retourné par ce mot maxime, n'ayant trouvé un qui fut plus propre, ni plus

significatif pour l'exprimer.

L’eau coopère à blanchir, laquelle est imbibée continuellement avec la terre, et exhalée par la

chaleur, mais bien plutôt incorporée et desséchée avec la terre, par quoi triture la souvent avec

son eau, et calcine la derechef, jusques à ce que la noirceur ou obscurité s'en aille totalement par

le lavement de l'eau et du feu. (Ventura p. 153)

De même que l'eau ne monte point tout à coup de la terre, mais bien peu à peu tirant avec soi

l'âme, de même elle est remise peu à peu sur la terre, d'autant qu'elle n'est point coagulée et

desséchée tout à coup avec la terre, mais peu à peu, tellement que la quantité de l'eau se

diminue de temps en temps peu à peu, jusques à ce qu'elle soit toute desséchée et réduite en

poudre, et ceci se fait par un feu lent. (Même auteur p. 157)

Réduis l'eau sur la terre, la cuisant peu à peu, jusques à ce que la terre soit blanche. (Même

auteur p. 159)

L'ouvrage des Philosophes n'a besoin d'aucun mélange étrange, mais seulement de la propre

semence métallique, préparée de la terre philosophique, d'où en produite une pierre multipliable

et infinie, pourvu qu'elle soit nourrie de son propre menstrue et humeur naturel, et par la chaleur

du Soleil des Philosophes sa puissance est réduite en acte. (Thibaud de Hollande p. 92)

Je commande qu'on ne verse tout à coup l'eau, de peur que l'ysir ne soit submergé, mais verses

la peu à peu, tritures la, dessèches la, et faites le souvent jusques à ce qu'il soit fait eau. (La

tourbe Sentence 42)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 111/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

L'intention invariable des Philosophes, et d'une même bouche est que la force totale consiste à

l'humectation sans intervalle, et pulvérisation subséquente, et ainsi l'on aura la fin. (Même auteur

énigme 7)

Nourris le corps, anime de son lait, c'est à dire de son eau, de laquelle l'ouvrage a été fait ou

commencé du premier coup. (Exercice 6 sur la tourbe)

Les Philosophes veulent nourrir le grain de l'humeur *connaturel, jusques à ce qu'il soit

végétable, et apporte fruit tel qu'il a à son intérieur, et veulent vivifier ce qui est mort de la forme

métallique, jusqu'à tant qu'il donne parfaite fusion métallique, laquelle vivification ou nutrition les

Philosophes ont nommée ingrès. (L'Aurore c. 20. p. 231)

Le lavement du corps, est la réduction de l'eau dessus lui, jusqu'à ce qu'aucune chose de l'âme

qui est la teinture ne demeure en lui, qui ne monte avec l'esprit. (Rosinus des divines

interprétations p. 292)

Prends la terre noire, mets la sur une lame de verre, et y verse dessus un peu d'eau de vie,

tellement qu'elle soit en forme de pâte, mettez la en un vaisseau de verre sur un fourneau, et sur

les cendres, lui donnant par un jour et une nuit le feu sans bouillir, et lors qu'elle sera sèche,

arrosez ladite terre de l'eau mercuriale susdite, et desséchez encore et réitérez jusqu'à ce que la

terre soit blanche imprégnée. (Bellerive)

Apres que tu as séparé l'esprit et l'âme de son corps (c'est à dire, et entendez les essences

aériennes) alors rendez à sa racine la forme quantitative par moyen d'union, et certes aussi tôt le

corps prend son âme, de même que la nature sa nature. Alors procède à son régime, jusqu'à ce

que la terre coule, comme quasi une quinte essence, et soit imbibée de son eau en son temps,

jusqu'à tant qu'elle boive son eau, et commande que la terre soit imprégnée. (Arislaus)

Prends sa quantité et saches son poids et lui ajoute de son humidité autant qu'il en pourra boire,

de laquelle humidité nous n'avons en cet ouvrage aucun poids déterminé. (Calid c. I)

Je ne te commande rien, mon fils, si ce n'est de cuire notre eau, et notre cuivre, jusques à ce

qu'ils soient tirez, se brûlants peu à peu, et que l'étain ait changé de couleur, et soit nettoyé de sa

noirceur, cuis les jusqu'à ce que l'esprit et le corps soient joints ensemble et faits un, car l'esprit

ne se pouvant exhaler, il faut qu'il soit fixé et uni avec son corps, et alors nature s'éjouit. (Nicolas

des comtes p. 21)

Notre pierre ne végète pas, et n'est pas nourrie comme les végétaux, mais elle est nourrie par

apposition de nourriture semblable à sa nature. (Trévisan à Thomas de Bologne)

Il faut modérer le feu, jusques à ce qu'il boive son humidité et soit fait sec et fort blanc, alors il

faut fortifier le feu, jusques à ce qu'il soit jaune et fort rouge. (Dastin p. 29)

Remettez l'eau sur la terre, donnant un feu tempéré, jusqu'à tant qu'il ait fait racine propre à sa

nature, or il la faut nourrir premièrement d'un peu de lait, comme on fait un petit enfant auquel du

commencement on donne un peu de lait, et tant plus il croît, tant plus a il besoin de viande et de

chaleur, jusques à ce qu'il aura bu son humidité, car l'humeur premièrement est froid, qui est la

cause qu'il se faut garder du trop grand feu, comme étant ennemi du froid, mais si le corps est

mis sur le feu sans vinaigre, il se brûlera, et n'aurons de lui ce que nous désirons, mais le

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 112/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

vinaigre lui étant ajouté, le gardera de brûler se desséchant avec le corps, et gardera qu'il ne soit

offensé, et tant plus il demeure sur le feu, tant plus le corps demeure aussi sur le feu, et tant plus

il se cache au centre de l'eau pour n'être brûler de la chaleur du feu. Toutefois je commande

qu'on ne mette point l'eau tout à coup, à celle fin que l'élixir ne soit submergé mais bien verse

l'eau peu à peu, à celle fin que le corps se cuise avec trois parties de son eau, car s'il est

gouverné comme il faut sur le feu, il est pacifié avec son eau, la patience donc et le temps sont

nécessaires, à celle fin que par la longueur de cuire, l'eau vainque le combat du feu, car par la

légère cuite, l'eau est congelée, et l'humidité corrompant des humeurs est tirée, le feu donc soit

doux, jusqu'à ce qu'elle soit congelée en pierre, car alors tu verras l'eau se congeler, et cela te

montrera assurément que la science est véritable, d'autant que le corps coagule son humeur en

siccité, cuits donc le corps avec l'eau, et les coagule au feu, jusqu'à ce qu'il soit épais et sec, car

étant sec il boit promptement le résidu de son humidité, alors mets y d'autre eau que tu cuiras

lentement, et ferme le vaisseau diligemment ne te hâtant point, et sans te désister de travailler.

(Même auteur p. 33)

Notre eau bénite vient à égaler sa terre, nettoyer sa noirceur, et ôter toute sa mauvaise odeur,

d'autant qu'entre'eux y a un amour, comme du mari à la femme, garde toi donc que l'eau ne sorte

du vaisseau et périsse, mais la réduisant sur la terre, coagule la par un feu tempéré, comme la

semence se coagule dans la matrice, remets donc l'eau sur sa terre, jusqu'à ce qu'elle soit

coagulée en bas, car alors elle est plus promptement convertie de sa nature en autre nature.

(Même auteur p. 34)

Ne méprise point les cendres, mais rends leur derechef leur sueur, laquelle ils ont rejetée, jusqu'à

tant que le tout soit retourné en bas, toutes fois autant de fois que la cendre est imbibée autant

de fois elle doit être desséchée jusqu'à ce que tout soit tourné en blancheur, il faut donc que

l'airain soit trituré et imbibé souvent avec l'eau de vie, et à chaque fois desséché jusqu'à ce qu'il

aura bu son humidité. Les Philosophes commandent de congeler l'eau vive, la mener avec son

corps, et la cuire jusques à tant qu'elle soit desséchée, alors tu trouveras toute l'eau vive

coagulée par soi même et convertie en terre, et alors l'esprit est joint au corps, l'eau à la cendre,

et la femelle au mari; pour ce que le cuivre étant bien gouverné avec l'eau, la paix intervient, et

est blanchi: et la blancheur ne se fait point que par la cuite et coagulation de l'eau, et tant plus

l'airain est blanchi, ou lavé, tant plus la blancheur se rend grande, convertis donc et cuits, réitère

et ne te fâche point de réitérer avec son airain, cuits la nuée, lave la noirceur avec l'eau de vie,

rôtissant le laton, jusques à ce qu'il soit desséché et soit fait corps nouveau, car l'eau de vie bien

gouvernée blanchit tout le corps le convertissant entièrement en sa couleur, mêle donc cette

fumée à sa fèce, cuits et triture souventes fois jusqu'à ce qu'il soit congelé, et dénué de la

noirceur, car l'eau de la rosée de Mai le blanchit et nettoie, et en descendant du ciel en temps de

pluie pénètre et blanchit. (Même auteur p. 35)

Quelques Philosophes mettent sur la terre de son eau ou de l'esprit non fixé sans poids ne

mesure, l'imbibant d'icelle tant qu'elle en peut boire, et que la vertu de cette eau ou esprit non

fixe, au argent vif, ou queue de dragon ou sperme survenant ait entièrement dissout cette terre

en eau, et soit faite volatile, et derechef spirituelle, c'est à dire de nature d'eau ou esprit déjà dit,

montant au ciel, c'est à dire en la même eau, ou la sublimant, comme a été du commencement

en la première opération, comme déjà est dit. Prends toi garde que l'élixir ne soit submergé, ce

qui advient lors que la trop grande quantité du volatil surmonte le fixe. (Florent l. 2. c. 10)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 113/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Quelques Philosophes disent que le dragon doit être extrait de son vaisseau et trituré sur le

marbre, mais pour le marbre il faut entendre le fond du vaisseau, car cela est dit par similitude, et

en ce fond sans extraction aucune, mais moyennant l'industrie de l'artiste, la solution, et la

congélation se font. (Même auteur l. 2. c. 12)

Pour te parler clairement, je dis que notre solution se fait avec notre feu, (et) sans icelui tu ne

parviendras point à ton désir, car par sa force il rompt, brise, dessèche rôtit, et triture, et sans

corruption de la combustion améliore. Notre ouvrage n'est fait de main, mais par nature, et en

vérité de Dieu, je trouve que le feu de nature agit en ces corps, d'autant que l'argent vif agit en

ces corps car il les réduit en leur première matière, à savoir en argent vif, en second lieu il sépare

et rejette tout ce qu'il y trouve de superflu, en troisième lieu il conjoint inséparablement l'âme

avec son corps et parfait l'imparfait. (Armingandus c. 2)

Notre fille vierge se sentant grosse, gît au lit, et semble être morte, d'autant que ses forces sur

célestes la délaissent, et pourtant elle se dessèche, se noircit étant dénuée de tous mouvements

et influences, laisse la donc reposer, jusqu'à ce qu'elle respire et enfante son fils premier né, et

qu'icelui soit nourri, car étant fort il convertira son père et sa mère de même que lui. (Même

auteur p. 4)

Le lavement n'est point fait par la force du feu, mais bien avec l'eau du soufre, et avec la chaleur

tempérée du Soleil. (Même auteur c. 5)

Prends ce qui est demeuré au fond du vaisseau, à savoir la lie laquelle est appelée par les sages

verre ou corps, et la lave avec le feu très chaud, jusqu'à ce que la noirceur s'en aille, et la blanchi

d'un bon blanchissement et deviendra chaux blanche, en après rends la à ses natures premières

qui montent d'elles, à savoir eau, air et feu. (Nicolas de Tauro c. 1)

Mets d'eau dessus la terre, et puis la dessèche, les jointures étant bien fermées, et derechef

ajoute d'eau, et la dessèche, et encore imbibe jusqu'à tant qu'elle soit blanche. (Vincent question

20)

Triture la chaux et l'imbibe de mercure la cuisant jusqu'à ce qu'ils soient unis et un corps, et ne

t'ennuie point de réitérer souvent ceci, car si le corps n'est incorporé avec le mercure, il ne sera

jamais sublimé. (Payen p. 7)

Lors que tu voudras congeler l'eau et l'air, mets la sur les terres unies, une fois après l'autre,

jusqu'à ce que par la vertu de ces terres, l'eau soit congelée et épaissie, mais que ceci soit fait

peu à peu et par semaines cuisant chaque fois, jusqu'à ce que la terre en aura bu cinquante fois

autant qu'elle pesait. (Même auteur p. 15)

Mets ta matière noire avec sa quarte partie d'eau non imprégnée dans un vaisseau de verre

rond, qui ait le col long, étroit et bien fermé, sur le bain marie ou fumier de cheval, jusqu'à ce qu'il

soit desséché, alors ajoute y d'autre eau et ainsi réitère la solution et extraction des éléments

sans sortir la matière du vaisseau, jusques à ce que la noirceur soit blanche comme neige.

(Auteur incertain commence, Mon fils très-cher etc)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 114/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

La terre à cause de sa sécheresse avalera l'eau, l'épaissira et la coagulera non tout à coup, mais

peu à peu, et partant il est besoin de grande patience, et le vaisseau doit être bien bouché, de

peur que les esprits s'enfuient. (Rouillac. p. 6)

L'inspissation de quelque humidité ne se fait point si premièrement l'exaltation de ses parties

subtiles ne se fait avec la conservation des parties plus grosses, et il faut que l'humide surmonte

le sec au mélange, et d'autant que la vraie mixtion du sec et de l'humide est en la température de

l'humide et du sec, et du sec et de l'humide, il faut que d'iceux soit faite une substance homogène

pure et tempérée en ses parties, ayant le milieu entre dur et mol, et s'étendant en battant. (Geber

c. 10. l. I. de la sommaire perfection)

De la multipliée réitération de l'imbibition avec la contrition et légère assation l'humidité grande du

mercure est ôtée, et alors tu verras ce blanc plus excellent que la neige et demeurer aux côtés

de l'aludel etc. (Même auteur livre c. 45)

La partie non fixe que tu auras gardée sera jointe peu à peu, et subtilement sur cette partie de

terre administrée, et sera lavée par voie de sublimation, jusqu'à ce que le fixe soit lavé totalement

avec le non fixe, que si cela n'advient point, ajoute y parfois quelque quantité de non fixe tant qu'il

suffise au lavement, en après fige le jusques à ce qu'il donne une fusion facile avec son ignition.

(Même auteur l. 2. c. 25)

Arrose ta poudre sèche et noire lentement avec ton eau l'arrosant par par une peau. une peau,

jusqu'à ce qu'elle soit blanche. (Du livre des lavements)

Il faut que tu divises ce qui a été coagulé, pour en donner puis après une nourriture qu'est lait de

vie au petit enfant naissant qui est doué par le Dieu vivant d'une âme végétative, ce qui est un

secret très admirable, et très caché, qui a fait affoler (faute de le comprendre) tous ceux qui l'ont

cherché sans le trouver, ce qui a rendu sage toute personne qui l'a contemplé des yeux, soit du

corps, soit de l'esprit, il te faut donc faire deux parts et portions de ce corps coagulé, l'une

desquelles servira d'azoth pour laver et mondifier l'autre qui s'appelle laton qu'il faut blanchir.

Celui qui est lavé est le serpent Python, qui ayant pris son être de la corruption du limon de la

terre assemblé par les eaux du déluge, quand toutes les confections étaient eau, doit être occis

et vaincu par les flèches du Dieu Apollon, par le blond soleil, c'est à dire par notre feu égal à celui

du Soleil. Celui qui lave ou plutôt les lavements qu'il faut continuer avec l'autre moitié, ce sont les

dents de ce serpent que le sage opérateur, le vaillant Thésée sèmera en la même terre, dont

naîtront des gendarmes qui se déconfiront en fin eux mêmes. (Flamel p. 75. du livre des

hiéroglyphiques)

Je ne veux pas oublier en passant de t'avertir que le lait de la Lune n'est pas comme le lait

virginal du Soleil, pense donc que les imbibitions de la blancheur requièrent vu lait plus blanc,

que celles de la rougeur et *auréité, car en ce pas j'ai *cuidé faillir. (Même auteur p.82)

Voulant passer de la pierre blanche à la rouge, il faut imbiber d'un peu de lait virginal solaire.

Souviens toi donc de commencer la rubification par l'apposition du mercure citrin rouge, mais il

n'en faut pas verser beaucoup, et seulement une ou deux fois selon que tu verras, car cette

opération se doit parfaire par le feu sec, par la sublimation calcination sèche. (Même auteur p.

86)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 115/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Fermons ce chapitre redisant que des corps du Soleil et de la Lune, par le moyen du mercure

aiguisé par un feu convenable, et iceux dedans un vaisseau rond et col long d'un pied ou environ,

et duquel nous parlerons en son propre chapitre: d'iceux on peut recueillir une matière noire ou

apparaissant telle par un temps commode dessus toute ladite matière, ou icelle tombée des

arbres et feuilles qui ont été élevées au milieu de la mer, que quelques uns appellent vers

naissants, mourants, renaissants et re-mourants, et l'une et l'autre séparée des corps, ou par la

plume, ou par le tamis, sur cette matière sera apposé et distillé par le chamois le breuvage

convenable de son eau désirée, ou bien ladite matière noire rouge ou grisâtre, sera jetée dedans

la mer, laquelle mise sur un feu propre et convenable s'élèvera peu à peu, et excitant la tempête,

cette noirceur se mêlera de telle façon avec l'eau d'icelle mer, que combattant l'un pour

dissoudre, l'autre pour congeler, en fin de tous deux las, s'engendrera une forme d'écume ou

graisse, laquelle (toute la mer étant calme) sera retirée on avec une cuillère, non d'aucun métal,

mais ou de verre, ou de bois, ou de nacre ou une plume. Cette écume dès la première fois se

trouvera mêlée avec même poids (qu'elle pesait étant poudre) de l'eau marine, et par conséquent

comme pâte, laquelle sera mise dedans son vaisseau bien bouché sur le feu lent, où cette pâte

se desséchera peu à peu, et se retournera en poudre noire et impalpable, laquelle il faudra

remettre comme auparavant, et continuer jusqu'à temps que par les réitérés imbibitions la

blancheur paraisse. Or s'il a fallu du temps et de la patience à la dissolution des corps, il n'en faut

pas moins à cette nutrition, à laquelle peu de chercheurs peuvent parvenir faute d'étude, de

patience, et de profonde cogitation ou méditation, ne comprenant qu'est-ce que nutrition, à savoir

que la chose nourrissante est convertie en la propre substance et nature de la chose nourrie, et

partant qu'il faut que ce dont cette semence, tête de corbeau, soufre ou mercure double est

nourrie soit converti en même nature et substance. Ce qui étant ignoré, tout l'est aussi,

principalement que chaque chose naît avec son destructeur qui la suit sans cesse, voire jusqu'à

l'exterminer, sans en excepter l'or que quelques uns croient prendre accroissement parmi les

choses qui semblent détruire les autres métaux et matières, mais ce destructeur, principalement

de l'or est connu au docte artiste.

Mais comment nourriront-ils l'enfant puis qu'ils ne le savent extraire, et comment extraire, s'ils ne

le savent former, et comment former s'ils ne savent assembler et accoupler les parents, et

comment accoupler les parents s'ils ne les connaissent, et s'ils ne les connaissent, comment

connaîtront ils leurs maladies ou santé, et s'ils ne connaissent leurs maladies, comment les

guériront ils, et par quels remèdes, puisque leur nature leur est inconnue? O curieux chercheurs

jetez vous dans l'étude de notre admirable connaissance, les livres vous dessilleront les

paupières, vous dénoueront les difficultés; à l'étude. et vous montreront que de deux par le

moyen d'un tiers un s'engendre, et font quatre, à ce quatrième un survient qui font cinq, et ne

sont qu'un, à ces cinq quatre surviennent, dont le premier paraît longuement, le second

moyennement, le tiers passa tôt, mais le quart qui fait neuf s'arrête, mais il n'a aucune vertu

active sans le dixième qui venant à son aide le fait honorer, rechercher, aimer, désirer et craindre

par tout, ils vous apprendront aussi cette valeur des nombres tant chantée et louée par

Pythagore, et y verrez la vraie quadrature du cercle, laquelle n'est autre chose que rendre le

parfait qu'est le cercle, imparfait, qu'est le carré sans détruire le cercle, puis ce carré sera réduit

en triangle, ce triangle en ligne, et cette ligne en point, lequel point quoi qu'indivisible, contiendra

tout autant que faisaient la ligne, le triangle, le quadrangle et le cercle, je dis autant sans plus ne

moins, outre ceci vous y apprendrez une infinité de beaux secrets, à la connaissance desquels

vous aurez en quelque lieu que soyez un grandissime contentement. Que si nous n'avons assez

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 116/170

VII -DE LA NUTRITION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

de persuasion pour vous faire prendre la volonté de lire les bons livres, traitant de cette

admirable matière, que pour le moins le peu de rencontre heureux qu'avez fait en vos opérations

fâcheuses, pénibles et de grand coût sans fruit honorable, et selon Dieu, vous fassent faire

retraite, de laquelle Trévisan vous a montré le chemin: Que si aussi nous n'avons éclairci ce que

dessus, et n'éclaircissons ce qui s'enfuit à votre contentement, et selon notre désir, que notre peu

de loisir nous serve d'Avocat, peut être quelqu'un nous suivra qui retirant la lumière du dessous

du boisseau la mettant sur la table, mettra en profit le talent à lui commis, et s'essaiera (peut être,

tant par l'expérience visible, que par l'écriture) de retirer les studieux du chemin tortu pour le

mettre au droit, plain et uni.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 117/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Lorsque notre pierre se fixera, soit avec le levain, ou autre corps, le feu doit être si petit

qu'aucune chose ne monte en haut, autrement ce qui se sublimera, ne se fixera point ni avec le

levain, ni avec le corps. (Isaac l. I. c. 5)

Faudra ajouter sous la matière le feu fort petit, mais un peu plus chaud que n'est le Soleil au

milieu de l'Eté. (Même auteur c. 6)

Quoi que tu fasses, n'augmente jamais le feu que tu n'aies ôté quelque chose du poids, et l'ayant

mise sur une lame d'argent, comme déjà a été dit, juges quelle chaleur peut porter avant, et de

cette sorte tu ne pourras faillir au feu, ceci est le plus grand secret de tout l'art. Quoique tu fasses

use plutôt d'un petit feu que d'un grand, et de cette façon tu ne pourras faillir, et combien qu'il te

faille un temps plus long pour la fixation, toutefois ce petit feu est plus assuré. Plusieurs ouvrages

se perdent par la négligence du feu, d'autant que souvent dans la longueur et espace de l'oraison

dominicale le feu étant négligé il faut recommencer l'oeuvre. (Même auteur c. 9)

Toutes les fois que la pierre changera de couleur, tu augmenteras un peu ton feu, jusques à ce

que tout demeure en bas et tout soit fixe, toutefois prends toi garde de ne faire un grand feu,

jusqu'à ce que tout soit fixe et parvenu à la couleur blanche. (Même auteur c. 35)

Tu fixeras et sublimeras toujours la matière avec un petit feu, encore que ce temps soit long, car

travaillant avec un petit feu la matière retient mieux son humidité. (Même auteur c. 43)

Tu dois sublimer avec un feu fort petit, à celle fin que l'esprit subtil et volatil puisse premièrement

voler des fèces jusques à la supérieure partie du vaisseau, autant que l'esprit moyen commence

à sortir des fèces. (Même auteur c. 113)

Ferme le vaisseau d'un luth fort, étant desséché mets le au fourneau de fixation y ajoutant un feu

fort tiède et semblable au Soleil luisant du mois de Mars, et le tiens en cette chaleur nuit et jour

tant que tu voies ta matière se noircir comme poix, et encore d'avantage, alors augmente ton feu

d'un petit degré, et alors ce sera beaucoup sentant cette chaleur un peu plus forte qu'auparavant.

Retiens ce feu en cette chaleur, jusqu'à ce que tu voies une autre couleur qu'est grise, rousse

quasi comme cendre: alors augmente un peu ton feu, mais non guères, mais comme le Soleil

chauffe en Avril, retiens donc ton feu en ce degré, jusques à ce que tu voies la couleur verdâtre,

telle qu'est la couleur de la plume d'un perroquet alors augmente ton feu d'un petit, jusques à ce

que tu voies la couleur semblable à celle de la queue de Pan, qui a une infinité de couleurs, alors

augmente ton feu comme la chaleur du soleil en Juin, et non plus grande, alors tu n'augmenteras

ce feu que tu ne voies la parfaite blancheur et la pierre blanche être parfaite, alors augmente le

feu, jusques à tant que tu voies la matière prendre couleur cendrée, alors augmente un peu ton

feu, tant seulement d'un petit degré, jusques à ce que tu voies une couleur blanche rousse,

comme si c'était le caillé duquel les Mégissiers préparent leurs peaux, alors augmente ton feu

d'un degré, et le garde ainsi tant que voies la couleur semblable à brique battue entre rouge et

roux, alors augmente ton feu d'un petit degré, jusques à ce que tu voies la couleur cendrée

comme vert blanc, alors augmente ton feu d'un petit degré. Or la couleur cendrée est la dernière

de toutes les couleurs, alors tu n'augmenteras plus le feu que premièrement la pierre ne soit

parfaite. La I. couleur laquelle tu verras après cette ci sera rouge comme rose, et peu à peu la

couleur se fera plus haute, et peu à peu et de plus en plus rougira, tellement que la matière

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 118/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

deviendra si haute en couleur que jamais l'oeil humain n'en a vu de semblable, alors réjouis toi

avec les Philosophes, car la pierre est parachevée. (Même auteur p. 131)

Voici l'une des pièces la plus difficile, et presque le noeud de tout l'art, et où est extrêmement

nécessaire de diviser les temps pour accorder les écritures. Notre Auteur ne nous marque point

ici la composition en son commencement de la pierre, mais seulement la fixation d'icelle, c'est à

dire la rendre telle qu'elle ne puisse être gâtée par aucune voie ou manière que ce soit, mais par

quel ordre de venir et cette si haute pièce, puis qu'il ne nous en dit rien si nous n'avons passe par

le chemin épineux? Il faut donc sans nous effrayer marcher parmi ces sentiers pleins d'hydres,

de buissons, et de labyrinthes, lesquels ont été franchis par plusieurs rares esprits, et pavés par

la perte des ignorants et outrecuidants. Entamons donc notre premier feu, qui est celui de la

solution des corps solides, entiers, nets et crus.

Le feu tend toujours en haut, mais parvenant au ciel, pour ce qu'il ne peut croupir tend aux autres

choses, cherchant de s'amplifier et dilater par tout, et d'autant qu'il ne peut être tiré en bas, pour

ce que sa nature y répugne d'une très facile conduite et traite naturelle, il est conduit de l'âme

jusques à la vie, afin que par la communion, qu'avec les choses plus hautes il s'est acquise par la

vie unique il passe aux suprêmes, tâchant de convertir au suprême non seulement lui, mais aussi

tout ce qu'il peut embrasser, car la nature du feu, autrement de chaleur et siccité s'est tempérée

avec la nature de chaleur et humidité, et est provenu de ce tempérament égal, l'élément du feu

s'est tempéré avec la nature d'humidité, d'où l'air et l'élément de l'air est tempéré avec la nature

de froideur et humidité, d'où l'eau et l'élément de l'eau s'est tempéré avec la nature de froideur et

siccité d'où la terre est. J'entends quelqu'un qui dit que la fumée d'une chandelle éteinte et mise

plus bas que la chandelle allumée attire à soi la lumière d'icelle. A quoi est répondu que cette

fumée, laquelle est grasse s'enflamme facilement, et que cette flamme suit ce qui est gras et

onctueux, de quoi sera parlé en son lieu propre.

Ceux qui veulent tirer la substance d'un chapon, perdrix, mouton et semblables, ne s'amusent

point à la hacher menu, ni à user d'un petit feu, encore que ce soient pièces faciles à cuire, mais

après qu'elles sont en gelée, alors ou pour la foudre ou pour lui ordonner un peu plus de cuite,

l'on use d'un feu lent: l'exemple se peut prendre encore d'un confiseur, qui du commencement se

sert d'un feu fort, mais sur la fin d'un feu tempéré selon la matière qu'il traite. Disons de même,

nous avons à dissoudre des corps fort solides, et pour les ôter de leur nature, et les réduire à une

autre, nous devons suivre un ordre qui soit propre à la matière que nous traitons, et de laquelle

nous voulons tirer cette matière, laquelle du commencement est volatile, et laquelle vous faut

fixer si nous voulons en recevoir du contentement. Nous avions proposé discourir en ce lieu

d'une infinité de questions qui s'émeuvent touchant ce feu, mais pour ce qu'il en est parlé sur

notre oeuvre du Sabbat, nous nous contenterons de dire que nous ne reconnaissons en tout ce

qui est dessous la Lune qu'un feu, icelui visible, attache et léchant les matières onctueuses,

grasses, huileuses, bitumineuses, et invisibles, pour être icelui caché dans la terre, cailloux, et

autres matières dures. Or ce feu visible agit et montre ses forces selon la puissance du résistant,

c'est à dire selon la matière à laquelle il est attaché, ou à laquelle, ou contre laquelle il veut agir,

c'est donc ici le lieu où nous devons remarquer la matière, la quantité d'icelle, le lieu où elle est

contenue, et ce contre quoi ce feu agit non pour soi ou sa nourriture ou entretien mais contre qui

il exerce sa domination, et veut démontrer sa puissance.

La matière laquelle sert pour entretenir le feu est diverse, car les uns y emploient le fumier, les

charbons, l'écorce des arbres, desquelles les tanneurs se sont servis, l'huile, l'eau de vie, et

autres choses: la quantité de ces matières est ou par poids, ou par mesure. Ce lieu est ou serré

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 119/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

et non visible à tous, ou non si serré et vu de tous, mais la matière contre laquelle ce feu agit est

celle, laquelle donne la balance. Or cette matière est ou chaos, grossière matérielle, indistincte et

comme principe (je dis comme principe) oui élément élémentant, ou élément élémenté ou point,

c'est à dire matière indivisible et par conséquent finie.

Le chaos est fait du milieu des sept a, et du dernier d'en bas par le moyen du pénultième, qu'il

faut réduire au supérieur. Or pour cet effet quelques uns se contentent d'un feu de trois charbons

blancs alimentés par la liqueur de la paix, cette chaleur est douce et lente, laquelle petit toujours

durer vingt quatre heures sans y toucher, pourvu que la maison et caverne soient proportionnées

au total, mais tout bon artiste trouvera ce feu fort faible, et qui sera un fort long temps à faire

sortir le renard de sa tanière, et la taupe de dessous de la terre, ce milieu et dernier étant réduits

au supérieur, cette noirceur basanée sera séparée par le crible, et jetée dans la mer pénultième,

alors ce premier feu sera changé ou augmenté en un propre à faire bouillir la marmite et élever

les ondes de la mer: donne donc au feu des mores en quantité suffisante pour faire séparer la

graisse et écume du pot, Merveille que notre fer ne veuille et puisse prendre nourriture par

arrosements et autres opérations douces, mais seulement par la violence, dedans laquelle elle

s'augmente en même poids. A cette graisse est nécessaire le feu premier, mais un peu plus

faible et doux de peur d'une séparation, et jusques à ce que toute la matière doit desséchée, à

laquelle dessiccation nous n'avons point trouvé un terme préfix, les uns disent icelle être faite le

huitième jour, les autres le quinzième, le vingtième, le trentième et quarantième: mais, comme

avons dit, nous n'y avons trouvé aucun terme assuré. La dessiccation advenue cette matière

desséchée et en poudre impalpable et noire, sera encore jetée dans la mer, ou elle prendra et

endurera le bouleversement d'icelle, et d'où derechef la graisse ou écume sera ôtée, et remise

sécher, et faudra continuer cette opération, jusques à ce que Saturne soit fait Mars, puis Jupiter,

puis Lune, puis Venus déteinte et jaune, puis Soleil couchant *caniculièrement, alors ou Lune ou

Soleil et mangeant son propre corps, un feu plus grand sera nécessaire. O chercheurs,

considérez le feu nécessaire à cuire une alouette, une perdrix, un mouton, et un boeuf: Certes si

vous êtes enfants d'Hermès, vous comprendrez nos discours véritables, qui ne se peuvent et

doivent mettre au jour, de peur que les bêtes ne les foulent aux pieds, cette crainte a poussé tous

les Philosophes à écrire obscurément et diversement, qu'aucun donc ne s'ébahisse si nous

faisons le même, encore que nous assurons les curieux de cette science que nous avons écrit

plus intelligiblement qu'aucun autre que nous ayons vu et lu: et en ce qui est dit que plusieurs

ouvrages se perdent, et qu'il les faut recommencer par la négligence qu'on a eue au feu, ceci ne

s'entend pas simplement de notre travail, mais de plusieurs autres qui se perdent le feu

manquant, l'ouvrage n'étant achevé comme à la verrerie, émaillerie, orfèvrerie, poterie

confiturerie, et autres qui étant sur le feu y doivent tout de suite être achevés, mais en celui,

comme a été dit, non tout de suite continuellement, mais comme contiguëment, ce qu'Augurel et

plusieurs ses semblables n'ont pas entendu.

La matière doit être éparse au fond du vaisseau, et le feu augmenté jusqu’à ce qu'une partie

d'icelle soit plus blanche que la neige adhérente aux côtés du vaisseau et y soit comme morte.

(Libavius p. 92. de l'Azoth)

Crois-moi que tout notre magistère dépend du seul régime du feu régi par l'industrieuse capacité

de l'artiste, car nous ne travaillons pas, mais c'est le feu bien conduit avec peu de peine et de

dépense qui opère par sa propre vertu, et lors que notre pierre est en sa première nature, à

savoir en eau ou lait virginal, ou queue de dragon (une fois dissoute) alors cette même pierre se

calcine soi même, se sublime, se distille se réduit, se lave, se congèle, et par la vertu du feu

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 120/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

proportionné se parfait soi même dans un unique vaisseau sans l'aide manuelle d'autrui.

(Thomas Aquin à frère Reynaud. c. 3)

Libavius confesse en quelques endroits de ses oeuvres qu'il n'est parvenu jusques à la fin et

parachèvement de la pierre des Philosophes, mais que par le commencement qu'il a vu, il a jugé

de la suite, c'est ce que nous avons dit par ci devant, à savoir, que ceux qui savent le

commencement d'icelle en savent aussi la fin: Nous entendons de ceux qui savent les deux

points cachés, qui sont l'extraction de la rouillure ou noirceur, et l'imbibition d'icelle, savent tout le

reste, pourvu qu'ils le sachent uu par inspiration Divine, ou par l'étude, car quelqu'un pourra bien

dire ces deux opérations très-fâcheuses, très difficiles, et très-cachées, mais il ne les entendra

point, n'entendant pas toutes les autres opérations. Or, dit notre Auteur, notre matière doit être

éparse au fond du vaisseau, sur quoi on demande si cette opération s'entend au temps qu'il faut

rouiller, ou au temps qu'il faut dessécher cette rouille imbibée de son vinaigre, à quoi on répond

que cet éparpillement s'entend et pour l'une, et pour l'autre opération, mais plus particulièrement

à la seconde, car en icelle les trois parties du vaisseau doivent être vides, il faut regarder par

l'expérience qu'un linge mouillé et étendu est plutôt sec qu'un amoncelé et qu'une quantité de

pâte étendue est plutôt cuite qu'une entassée: il est donc nécessaire d'avoir un vaisseau façonné

à proportion de la matière, auquel il faut bailler un feu un peu plus lent que celui du rouillement

(ladite rouillure tombant des branches élevées au milieu de la mer) qui continuera jusqu'à la

blancheur de ladite rouille, blancheur laquelle contente l'oeil: et Thomas nous dit que le feu est

tout le secret de l'art, dépendant de l'industrie de l'artiste, ce qu'il dit pour nous faire aviser, et

pour montrer qu'il n'y a point de règle, ne de degré limité, comme plusieurs estiment, toutes fois

ce feu n'est de grande dépense, comme est celui duquel parle Zacharie, et qu'est celui de la plus

grande partie des opérateurs de ce temps; Sur ce feu on demande, si c'est celui qui opère par sa

propre vertu, visiblement contenu dans les charbons, ou nourri par l'huile ou l'eau de vie; ou

l'invisible caché dans notre pierre? à quoi on répond être ici parlé du visible qui émouvant

l'invisible est cause de toutes ses opérations diverses: Or notre pierre est dite être en sa

première nature, ou lait virginal, ou queue de dragon, lors qu'elle est poudre noire ou noirâtre,

impalpable volatile et plus facile d'être vitrifiée que d'être réduite en pâte ou écume ou graisse,

alors elle même ayant ce qui lui est nécessaire, comme l'oeuf qu'on met couver, se calcine, ou

blanchit, et pour dire en un mot se parfait, de quoi l'oeuf du poulet, l'enfant dans la matrice, et la

plante dans la terre est exemple familier, qui se parfont en, et dans même lieu, différant

seulement, en ce que le poulet consumant sa nourriture dedans l'oeuf, et vidant la plus grande

partie d'icelui se met plus au large, la matrice s'étend, la terre s'élargit et cède à sa nourriture,

mais notre vaisseau pour être de verre ne peut ni l'un, ni l'autre il est donc nécessaire de changer

de vaisseau, toutefois de mêmes matière et forme, lors que la matière s'augmente en quantité.

Tout autant qu'il sera nécessaire refroidi, échauffé, humecte et dessèche ta terre, sans crainte

d'erreur, voire même quand le feu serait éteint et non continuel par quelques jours et semaines,

prenant garde seulement qu'étant une fois éteint il ne demeure toujours éteint, car un vaisseau

se rompant, ne faut-il pas remettre la matière dedans un autre vaisseau semblable au premier et

le remettre en son feu? (Greverius p. 39)

Mon fils je t'ouvre un secret, qui est que pour venir à la maturation après l'augmentation, ton feu

doit rougir le fond de l'écuelle, qui contient le sable; mais non pas continuellement. (Même auteur

p. 37)

L'on trouve deux feux tant seulement les livres des Philosophes, un sec, l'autre humide. Le sec

est l'élémentaire l'humide est le mercure, duquel il est parlé à la tourbe disant: Notre argent vif

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 121/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

est feu qui a plus de force de brûler et tuer les corps que quelque feu que ce soit, même plus que

le feu élémentel, le mercure est aussi nommé fumier de cheval. (Alanus p. 58)

Notre feu est minéral, égal, continuel, non vaporeux s'il n'est trop excité et participe du soufre, il

est pris d'ailleurs que de la matière, rompt toute chose, dissout, congèle, et calcine, et ce feu

avec un petit feu parfait tout l'ouvrage et fait toutes les sublimations nécessaires. (Pontanus p.

73)

Le feu contre nature doit tourmenter les corps, et icelui est le dragon brûlant les corps avec

violence comme le feu d'enfer. (Ripleus p. 78)

A la solution le feu sera toujours doux; à la sublimation médiocre, à la coagulation tempéré; au

blanchissement continuel; et au rougissement fort. (Daustricus p. 12)

Le feu doit toujours être lent jusques au blanchissement. (Même auteur p. 26)

Plusieurs croient, comme dit Augurel, que l'œuvre philosophique ne doit jamais être refroidie sur

peine de perdre tout le passé, mais Greverius montre bien qu'ils se trompent, et véritablement,

après quelque temps de nutrition ayant été distrait par quelque année, et par conséquent, le

vaisseau et matière ôtée du feu a repris très-bien nouvelle nourriture, et très facilement, n'ayant

rien perdu que le temps, la force n'en étant aucunement diminuée, pour ce que le vaisseau était

très bien bouché, si que rien n'y pouvait entrer ni en sortir, et de fait, s'il faillait un feu égal et

continuel comment se pourrait il faire, lors que pour dissoudre, congeler, fixer, il faut changer et

de vaisseau et de feu, car il y a une opération à laquelle le feu doit être à tel degré, qu'il rougisse

le fond du vaisseau contenant celui où est ma matière, et ce degré ne dure pas plus d'une ou de

deux heures, nous entendons à l'opération première, car sur la fin il dure plus long temps; Pour

les deux feux, desquels Alanus parle il les montre assez clairement, mais en ce qu'il dit que le

minéral n'est pris de la matière, il entend de la matière que les Philosophes ont tirée des deux

substances, ni même n'est tirée de la même mine, d'où l'or et l'argent sont tirés, car le mercure a

une mine particulière. Or ce mercure ou feu étant excité par le feu commun pourrit, noircit,

blanchit, rougit, et donne ingrès à notre feu, et sans lequel jamais la pierre ne pourra être

parachevée.

Le feu du premier degré ou régime doit être semblable à celui d'une poule, laquelle couve ses

oeufs, ou comme la chaleur naturelle digérant la viande, et nourrissante le corps, ou comme la

chaleur du fumier, ou comme celle du Soleil étant au Bélier, ce qui a fait dire à quelques uns, qu'il

fallait commencer le Soleil étant au Bélier, et la Lune au Taureau, et ce degré durera jusques à la

blancheur, qui sera augmenté, icelle apparaissant jusqu'à dessiccation parfaite de la pierre, et

cette chaleur est semblable à la chaleur du Soleil allant aux Gémeaux. Or la pierre étant

desséchée et réduite en cendre, le feu sera encore fortifié, jusques à ce que la pierre soit rouge

parfaitement, et vêtue par le feu d'une robe royale, et cette chaleur est semblable à celle du

Soleil étant au Lion. (L'échelle des Philosophes p. 107)

Le feu soit doux et égal sans aucun changement. (Ventura p. 20)

Le mercure est un feu, dont le Philosophe dit, saches que le mercure est un feu, qui brûle mieux

les corps que le feu. (Rosaire p. 172)

J'ordonne que tous les chercheurs de cet art fassent un petit feu au commencement, jusqu'à ce

que l'accord soit fait entre l'eau et le feu, et lors que tu verras l'eau fixe sans aucune montée,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 122/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

n'ayez souci quelque soit le feu, toutes fois il est bon d'aller patiemment, jusqu'à ce que l'esprit et

le corps soient unis, tellement que les corps soient esprits, et les esprits soient corps. (Même

auteur p. 174)

Le feu est appelé tout ce qui fuit le feu et qui ne se diminue point ni ne se consume. (Même

auteur p. 179)

La seule chaleur tempérée épaissit l'humidité, et si elle n'excède point parfera la mixtion, car les

générations et procréations des choses naturelles se font seulement par la chaleur très-tempérée

et égale, comme est celle du fumier de cheval qui est chaud et humide. (Même auteur p. 181)

En la solution le feu sera toujours doux, en la sublimation médiocre, en la coagulation tempéré,

au blanchissement continuel, en la rubification fort, que si tu es ignorant et erres, le plus souvent

tu perdras ta peine. (Même auteur p. 186)

La mesure de ta chaleur soit celle du Soleil au mois de Juillet, jusques à ce que par la cuite l'eau

soit épaissie, et la terre noircie. (Même auteur p. 201)

Sois long temps et continuellement à l'ouvrage, pour ce que la génération et corruption ne se fait,

que par mouvement continuel, par l'air enfermé, et la chaleur tempérée, de même que la

nourriture de l'oeuf, jusqu'à ce qu'il soit blanc, et rompt avec le feu, et non avec les mains.

(Desiderable p. 23)

Le feu soit continué en chaleur de fièvre, d'autant que si au commencement vobiscum. on

donnait un grand feu au mercure, il s'enfuirait à cause de sa grande froideur, par quoi il faut cuire

le mercure en fort petite chaleur, jusques à ce que la froideur soit amoindrie, et selon qu'elle se

débilite il faut augmenter le feu. (Dominus vobiscum dans l'Escot. p. 51)

En tout temps le feu sera petit, jusqu'à ce que l'eau soit congelée. (Benoist p. 57)

Par le feu tempéré une petite quantité sèche, dessèche l'humidité, et ceci se fait peu à peu, et

non subitement, et tant plus la pierre est lavée, tant plus elle se blanchit. (Lescot p. 62)

Le feu du premier degré, c'est-à-dire de la solution et putréfaction doit être petit, tellement que

rien ne monte de ce qui peut monter, et ainsi ce feu faible profite, qui fait entrer le mercure dans

le corps net, car par le feu fort tout se perd. (Saturnin p. 71. vois tout ce chapitre)

En ce lieu le feu fort est dit, celui qui comme un chariot à quatre chevaux court continuellement,

ce que le feu de flamme ne peut faire, mais bien celui d'un four échauffé et fermé, sans que les

charbons s'y éteignent, et ce feu est continuel sans brûler, et c'est celui duquel nous avons

besoin. (Vincent p. 37)

Les Platoniciens constituent trois feus, luisant, et brûlant, luisant et non brûlant, brûlant et non

luisant. (Laurens en son anatomie. l. 21. questions 3)

La chaleur laquelle blanchit, ne doit point être forte, autrement il y a faute, notant qu'en ce

passage il est parlé du premier blanc, qui est fait par la nutrition. (Libavius p. 117)

L'argent vif est comme feu brûlant tout corps, mieux que le feu et mortifie tous les corps, et quand

le corps lui est mêlé, il se triture et meurt. (Tourbe, sentence 47)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 123/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Encore que nous parlions toujours du feu lent, si est ce véritablement que nous sommes d'accord

que peu à peu et par intervalles il doit être augmenté jusqu'à la fin. (Bacon c. 14)

Tout Philosophe sait la mixtion et différence qu'il y a de la chaleur de la poule d'avec celle de

l'estomac, de celle laquelle digère la viande d'avec celle qui nourrit, de celle du fumier de cheval,

et du pigeon, et de celle du Soleil au Bélier au mois de Mars, et nous contenterons de dire, que

tous Ces auteurs n'entendent et ordonnent qu'un feu tempéré pour cuire la matière produisante,

et celle laquelle sera produite, et en près humectée par son propre sang, et asséchée et faite

avec lui un, jusques à ce que cette noirceur produite soit blanchie, après laquelle la raison et le

jugement requièrent l'augmentation du feu, jusqu'au rougissement, lequel advenu, le feu fort ne

peut nuire, d'autant qu'en cet achèvement il doit subsister au feu de fusion, pour s'incorporer

avec la matière à laquelle on veut ôter la saleté pour la rendre toute belle. Or ce feu duquel il est

parlé ici, c'est le vu et senti d'un chacun, mais celui duquel est parlé en après par le rosaire, c'est

le mercure, que si on entend le vulgaire, l'on ne se trompera point, si celui des Philosophes sera

encore mieux le vulgaire cru défait, blanchit et rend les métaux blancs et coulants; mais celui des

Philosophes les rend d'un blanc, ou d'un rouge perdurable, tel qu'il est. Or avant qu'arriver à ce

degré il faut passer cette opération difficile et cachée, qui est d'unir l'eau avec le feu, opération si

extrêmement difficile, comme nous avons déjà dit, que presque tous les chercheurs s'y perdent,

quoique l'union soit fort facile, et prompte à celui qui l'entend, car dans moins d'un quart d'heure

elle est faite, et dirons franchement n'avoir pu encore trouver paroles assez significatives pour la

déclarer ni par écrit, ni autrement que par l'action et opération: en cette conjonction et union l'eau

acquiert la nature du feu, et le feu celle de l'eau en égale quantité, cet un n'est du tout fixe, ni du

tout volatil, mais par continuation du feu acquière la nature de fixe, étant auparavant, c'est à dire

aussi tôt être unie, volatile, mais non brûlable, comme les autre matières, car tout demeure ou

tout s'en va, pour ce que cette matière est homogène demeurant donc sur le feu tempéré il s'y

épaissit, et la génération dite se fait, non à l'instant, mais par la longueur du temps nécessaire car

comme la poule n'a couvé et éclos ses oeufs et poulets tout aussi tôt, et un arbre ne rend dès la

première année ses fruits, mais au temps ordonné par nature, de même est en cet oeuvre. Par ci

devant nous avons déjà vu que par l'air le mercure est entendu et non autre chose. Par ces trois

feux on peut entendre le feu de flamme, qui luit et brûle, l'éclat du rubis ou escarboucle, les

écailles des poissons, un certain bois pourri, qui luisent et ne brûlent point, et celui des cautères

actuels, qui brûlent sans luire.

Prends le laton bien criblé, mets-le dans le vaisseau physique, au feu physique, cuits le, le

rôtissant doucement, jusqu'à tant que toute la matière soit fixe, et garde toi de faire le feu violent,

mais qu'il soit doux comme il faut, car le feu fort détruit et dissipe, et le doux cause la santé et fait

bonne substance, saches donc que tout le régime est au feu et au vaisseau. (Nicolas des

Comtes p. 6)

L'ablution se fait au Soleil de Juin, mettant Ernec au Lion vert, jusqu'à ce qu'il soit réduit en pierre

très-rouge, le rôtissant en icelui doucement, alors il est nommé en Arabe Kibrit, c'est à dire

soufre, lequel soufre n'est le vulgaire, mais philosophique qui n'est point seul, mais avec sa

soeur. (Même auteur. p. 8)

Lors que notre matière est dissoute, et qu'il la faut coaguler, alors il est besoin de diminuer la

chaleur du Soleil, à celle fin qu'en réitérant ladite solution soit plus aisée; et saches qu'en ceci

plusieurs se trompent, d'autant qu'ayant dissout ils veulent coaguler avec un feu fort, ou chaleur

forte du Soleil, et ainsi continuent en toute cuite, et par ce moyen ils endurcissent la matière,

laquelle finalement lors qu'il est nécessaire ne peut être dissoute qu'avec un grand labeur, qui ne

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 124/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

profite rien, d'autant que par ce moyen, la matière se vitrifie et convertit en substance ou matière

vitrée, ou de verre suivant leur travail, ce que je dis c'est à celle fin que si quelqu'un me maudit

que ce soit injustement, car toute l'opération (sans menterie) gît et consiste au régime du feu, et

celui qui sait régir le feu vient à la perfection, et celui qui gouverne la matière avec un feu lent,

peut parvenir à la perfection sans doute, d'autant qu'il ne faut craindre que la matière se vitrifie, ni

que l'esprit qui est très-subtil s'en aille. O opérateurs ignorants, pourquoi êtes vous tant froids

que fassiez un si grand feu, vu que le feu violent détruit et vitrifie notre matière? n'avez vous point

ouï tous les Philosophes, qui disent que par un feu lent vous fassiez toutes vos décoctions, et

que vous trouverez la science, mais que si vous faites autrement vous n'aurez aucun plaisir de

votre travail. (Même auteur p. 9)

Le feu soit petit à la solution, médiocre à la sublimation, tempéré à la coagulation, continuel au

blanchissement, fort au rougissement, que si par ignorance, tu fais autrement tu perdras tout ton

labeur. (Daustricus p. 29. 33)

Il se faut donner de garde que l'eau ne s'en aille par un trop grand feu à cette fin l'eau est le

combat du feu par la longue cuite, car par la chaleur du Soleil l'eau combat contre le feu. Que la

chaleur soit petite jusqu'à la blancheur, car si la chaleur est forte du commencement le noir et le

blanc s'en iront, que si la vapeur s'enfuit, le composé se fera rouge qui ne servira de rien. (Même

auteur p. 35)

Le feu soit tellement tempéré que tu puisses tenir la main sans te blesser au fond du vaisseau, et

le feu soit continuel, travaille donc avec un grand soin et industrie. (Florens. l. I. c. xi)

Lors que tu voudras tirer l'animal et mettre la pierre en poudre, ferme très fort le vaisseau qu'il ne

puisse plus prendre l'air, et le mets sur les cendres chaudes, et fais au dessous du vaisseau un

feu tempéré, et il mourra aussi tôt, alors tout promptement dessèche le et cuits le subtilement,

afin qu'il se réduise en poudre, en après ôte le du dit vaisseau pour en faire poudre que tu

garderas soigneusement. (Même auteur l. 3. c. 14)

Tout le secret est au feu, garde toi donc que tu ne fasses ton opération violente, pour ce que tout

ton ouvrage se perdrait, use donc d'un feu lent. (Elie c. 4)

Le feu soit comme la chaleur d'une poule qui couve les oeufs. (Vincent question 24)

Le feu soit continuel et lent, (Caprinus)

C'est la vérité que toutes les opérations se doivent faire dans le feu qui soit lent, c'est la cause

que tous les Philosophes disent qu'au feu consiste tout le fondement de l'art. (Très cher fils).

La seule chaleur tempérée épaissit l'humidité, et parfait la mixtion, et non point le feu violent.

(Geber l. I. c. 9. de la grande perfection)

Rôtis doucement par un feu tempéré. (Même auteur l. 2. c. 25)

Le feu élémentel brûle, le céleste vivifie, le supercéleste brûle plus que l'amour. (George Vénitien

en son harmonie du monde p. 833)

Le feu extrinsèque sert de nourriture au feu intrinsèque qui croît et se multiplie comme le feu

élémentaire par le bois, et ce feu extrinsèque doit être nutritif et multiplicatif, et non pas dévorant,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 125/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

car ainsi les choses viennent à leur perfection, la décoction donc est celle qui amène toutes

choses à perfection. (Traité du soufre. p. 46)

Il y a quatre feux qui ont vertu de brûler, le naturel coagule, le non naturel dissout, le contre

nature corrompt, et l'élémentel donne la première chaleur, et premier mouvement, et d'iceux se

voit un ordre entre-suivi, car le second feu est ému par le premier et le tiers par le second, et le

quart par le troisième et par le premier, tellement que l'un est agent, l'autre patient, de façon que

l'un est agent de l'autre patient en diverses façons. (Atalante fuyante p. 78)

Observe tellement le degré de chaleur que tu puisses distinguer entre froid et chaud, que si tu

l'as, tu as achevé l'oeuvre. Notre feu est le feu commun, et notre fourneau est un fourneau

commun. (Basile, Valentin p. 74)

Cette chaleur, par laquelle les pourceaux ou les oies sont plumés, est propre pour cette

décoction, la chaleur qui dessèche les linges de lits, sert aux trente opérations de notre air.

(Northonius Anglais c. 7. p. 179)

Le feu a mutuellement l'humidité de l'eau, car l'eau est naturellement humide, et l'eau a

mutuellement la siccité du feu, car le feu a la siccité naturellement. (Hippocrate l. I. §. 5. de la

diète)

Artéphius veut que le feu dit minéral, égal, continuel non vaporeux s'il n'est par trop excité

participant du soufre, pris d'autre part que de la matière et ruinant tout, dissolvant, congelant,

calcinant artificiellement trouve, abrège sans beaucoup de dépense, l'humide vaporeux, digérant,

altérant, pénétrant, subtil, aérien, non violent, non brûlant environnant, contenant, unique, et pour

corollaire chaud, sec, humide et froid soit entendu par 3 feux, à savoir le feu de lampe qui est

luisant et brûlant, le feu des cendres, sur lesquelles on met le vaisseau, le troisième est notre eau

qui est aussi appelée contre nature conjoints donc ces trois feux et infailliblement tu feras

l'oeuvre des Philosophes, puisque tu entends leur feu.

Prends le laton, dit notre auteur, c'est à dire, la rouille ou la tête du corbeau, ou les plumes

d'icelui, crible la bien, c'est à dire, sépare la si industrieusement soit avec le crible, soit avec l'aile

d'une plume, qu'aucune partie soit de la chair, soit des os, ou autre partie du corps, n'y demeure,

autrement ce qui y demeurera de terrestre et grossier empêchera le subtil et spirituel de venir à

l'effet désiré. Or cette matière ainsi nettoyée qui sera d'un roux noir, ou d'un gris noir, sera mise

dans un vaisseau propre avec de notre au de vie très-bien rectifiée à la quantité décuple, sur un

feu commode à cuire, alors ces deux choses s'unissant s'élèveront, bouillonneront, et produiront

comme une graisse, ou écume gluante, laquelle étant refroidie faudra séparer proprement de son

superflu, qui sera réservé pour servir encore plusieurs fois, cette écume est proprement la bave

de Cerbère (chien bère. à 3 têtes, gardien des portes d'enfer de laquelle le venin tue ce sur quoi

elle est tombée, jette la donc dans une fosse, et ferme la bien sûrement, te contre gardant de sa

fumée, ni d'en laisser la moindre partie parmi notre eau de vie. Ceci fait notre laton étant colloqué

comme il faut se desséchera, et réduira premièrement en matière discontinue, et comme pâte,

étant desséchée, et en poudre impalpable, sera encore remise en pâte, puis re-desséchée, et

derechef faite pâte, et encore séchée, et pour dire sommairement tant de fois empâtée et

desséchée que la noirceur disparaissant la blancheur paraisse; alors cette pucelle sera confinée

dedans la prison très bien fermée avec une chaleur convenable à chasser d'elle la froideur, ou

étant la colère la saisira si violemment que s'épandant par tout son corps elle deviendra ictérique,

c'est à dire jaune, et cette colère jaune se cuisant d'avantage (par la continuation de son dépit se

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 126/170

VIII -DU FEU PROPRE A LA PIERRE DES PHILOSOPHES

voyant emprisonnée si étroitement, et sans lui donner de confort, assistance, consolation, ni à

manger, ni à boire) deviendra si rouge, que l'écarlate ou autre couleur agréable ne s'y peut

parangonner: Que si alors l'on l'interroge, et qu'on l'appelle Ernech, elle ne répondra rien, mais si

on l'appelle par son propre nom, qui est Chybric ou soufre, elle répondra, car l'ayant enclose

cette pucelle était telle en apparence, mais la regardant sous sa chemise, elle était androgyne,

hermaphrodite, puis véritablement Ernech ou femelle, puis Chybric: ou mâle, mais d'aller plus

outre ce n'est un Prothée, car il lui faut de nécessité demeurer là. Or notre Auteur donne un bel

enseignement, car lors que la matière, c'est à dire, le corbeau est dissout et détaché de son

corps et que l'ayant joint avec l'eau de vie philosophique, l'on lui donne un feu trop violent, je dis

même ayant acquis le sceptre de Jupiter, l'eau et la terre se sépareront infailliblement, la terre

reprenant sa couleur noire sèche, et l'eau comme auparavant sans se vouloir réunir que par

l'ordre philosophique connu au fripier et teinturier, que si tu n'es savant en ces deux métiers,

recommence ton oeuvre, et t'en va confesser à quelque bon prêtre si tu le trouves, qui te donnera

une bonne pénitence sans absolution. Et en ce que Florent dit, que l'animal meurt aussi tôt, ne

l'entends pas à la lettre, mais à proportion du temps que les souffleurs emploient à cette mort qui

est d'une milliasse de lunaisons, car les pauvres ignorants souffleurs. qu'ils sont ils croient que

l'ayant congelé avec leurs odeurs il soit mort, mais lors qu'il est mis dans un feu un peu fort il

s'envole à leur honte et confusion, pourvu qu'il trouve tant soit peu d'ouverture, ce qui n'arrive à

celui que les Philosophes ont tué. Concluons donc avec tous les Philosophes, gouverner toujours

le feu avec bon jugement, subtilité, industrie, et grande patience, l'augmentant lors qu'il faut

plumer l'oie et en tirer la graisse, et lors qu'il faudra pulvériser cette graisse, faudra diminuer le

feu sans s'arrêter à ce nombre de trente jours, car l'artiste en remarquera non trente, mais cent,

et non seulement cent, mais mille, voire plus ou moins comme il lui plaira, car l'un dit qu'il n'y en a

qu'une qu'est coction, l'autre coction et brûlement, l'autre y ajoute la calcination, l'autre solution et

congélation, somme autant d'artistes, autant d'opérations, et toutes fois tous sont d'accord sans

autre contrariété que des noms et mots, vu que ce qu'un nomme chapeau, l'autre l'appelle

soulier, l'autre gan, l'autre couvercle, et cependant la variété des noms ne fait la variété

d'opérations, comme a été remarqué ci devant, voyons à présent le lieu où notre ouvrage doit

être parfait.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 127/170

IX -DU VAISSEAU DANS LEQUEL LES PHILSOPHES FONT LEUR PIERRE

DU VAISSEAU DANS LEQUEL LES PHILSOPHES FONT LEUR PIERRE

Mets diligemment ton amalgame en un vaisseau de verre, de telle grandeur que ton champ semé

et hersé, occupe seulement la troisième partie d'icelui, les autres deux parties demeurant vides

fermant en après l'orifice de ta *boce avec le luth de sapience, alors tu auras l'oeuf

philosophique, qui n'est qu'un vaisseau, une pierre, et une cuite, seule. (Greverius p. 21)

C'est chose rare qu'un vaisseau dure depuis le commencement jusques à la fin de l'oeuvre, mais

pourtant n'estime pas que les Philosophes aient menti lors qu'ils disent que le magistère se

parfait dans un seul vaisseau, car lisant ceci, entends que c'est de l'espèce, et non de l'individu,

et ainsi tu auras la vérité. (Même auteur p. 39)

Le vaisseau soit enseveli, jusqu'à la moitié dans les cendres, et l'autre moitié dehors, à celle fin

que de jour à autre tu y puisse voir. (Alan p. 56)

Les vaisseaux soient de verre, larges au fond, allants par haut en pointe, comme une figure

appelée coin, ou courbe, ayant tête et sans bec, comme un alambic borgne, à celle fin que les

esprits qui montent se puissent attacher aux cotés d'icelui, et l'écuelle qui le contiendra soit de

terre, colloquée proprement dans le fourneau. (Vogelius p. 89)

Les vaisseaux de verre doivent être de diverses grandeurs, pour ce que du commencement la

quantité de la matière est petite et puis croît, et toutes fois si tu considères la vérité de la chose,

tu trouveras que le tout s'achève en une même forme de vaisseau, les uns ont les instruments

comme une Lune, les autres comme un oeuf, les autres les trouvent plus propres à façon

d'aludel, qui ait le col petit, et coupé de telle façon qu'il puisse entrer dans un autre vaisseau lui

fermant comme de couvercle, comme si c'étaient deux demi globes, se joignant l'un l'autre, et ce

verre me semble plus propre à cause qu'il est facile pour ouvrir et ferrer, car il se serre au milieu

du col avec un peu de pâte, mais de quelque vaisseau que tu te serves, mais qu'il soit toujours

fermé fort soigneusement. (Libavius de la pierre des Philosophes. p. 10)

Le vaisseau de la pierre est un, dans lequel tout le magistère est fait, il faut qu'il soit assez épais,

long de demi coudée, rond dessus et dessous, bien uni, et assez grand, mais le fond soit un peu

courbe, et le haut ample, à celle fin que la matière monte plus facilement, qu'il soit de verre, de

peur que les vapeurs ne sortent, et par conséquent bien fermé, de peur que notre mercure sorte

du vaisseau. (Desiderable p. 22)

Le vaisseau de verre doit être rond, son col long et bien fermé, mis dans un autre vaisseau, de

peur que la chaleur ne touche sans moyen la matière, et ainsi elle sera cuite en triple vaisseau.

(Livre des trois paroles p. 49)

Hermès dit, le vaisseau des Philosophes est leur eau. (Le jeu des enfants p. 139)

Nous n'avons besoin que d'un vaisseau, que d'un fourneau, que d'une disposition qu'il faut

entendre après la préparation de la première pierre. (Flamel p. 150)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 128/170

IX -DU VAISSEAU DANS LEQUEL LES PHILSOPHES FONT LEUR PIERRE

Le vaisseau soit de verre, bien fermé, le ventre rond, le col long et étroit, long d'environ demi

pied, et un vaisseau suffit, le vaisseau s'appelle oeuf, sublimatoire, crible, sphère, sépulcre,

prison, vieux lion, lion vert, urinal, cucurbite, *boce et de plusieurs autres noms. (Ventura c. 15)

Nous n'avons besoin pour tout notre ouvrage, après la préparation de la première pierre que d'un

vaisseau, d'un fourneau, et d'une disposition. (Rosaire p. 211)

Il faut noter qu'après que la pierre sera purifiée et parfaitement nettoyée de toute chose

corrompante, et puis fermentée, ne faut plus changer de vaisseau, n'y l'ouvrir, mais seulement

prier Dieu que le vaisseau ne se casse, qu'est cause que les Philosophes ont dit que tout le

magistère se parachève en un seul vaisseau. (e même p. 252)

Le vaisseau soit de verre rond, et le col long, étroit, et la matière n'occupera que la troisième

partie d'icelui. (Dominus vobiscum p. 51)

Mets ta matière en un vaisseau rond, de verre fort qui ait l'orifice étroit et sigillé. (Scot p. 60)

Prends la pierre triturée que tu sais, mets la à l'alambic, qui n'a qu'un trou au haut, que tu

fermeras bien, et le mettra, en un bain très-doux. (Les femmes de Grèce p. 92)

Les vaisseaux ou aludels propres à ce magistère sont nommés par les sages, cimetières ou

cribles, d'autant qu'en iceux les parties sont divisées et nettoyées, parfaites, accomplies, et

dépurées des matières du magistère. (Calid c. 2. p. 208)

Le vaisseau doit être rond avec un petit col de verre ou de terre, semblable en fermeté au verre,

duquel la bouche soit très-bien fermée. (Bacon c. 5)

Prenez le corps que je vous ai déjà Nicolas montré, et le mettez en tablettes menues, puis le

mettez en notre vaisseau physique, et fermez bien l'entrée du vaisseau, afin que rien n'en sorte,

et le rôtissez par un feu lent, jusqu'à ce qu'il se serre. (Nicolas des Comtes p. 4)

Si la bouche du vaisseau n'est bien fermée, et que les fumées subtiles sortent, tout le magistère

se perd. (Même auteur p. 6)

Prends l'azoth des Philosophes, mets le dans notre lion bien fermé et cuits le à notre soleil au

mois de Mai, et que tout s'y dissolue, et étant dissout laisse le ainsi au Soleil dit, jusqu'à ce que

tout soit coagulé en pierre ou en poudre rouge laisse le encore au susdit soleil, jusqu'à ce que

toute la matière soit fixe, et que rien ne monte, alors elle est nommée Ernech par les Arabes, et

orpiment par les Latins. (Même auteur p. 7)

Dedans un seul vaisseau tout notre magistère est parfait, et icelui est une courge borgne n'ayant

qu'une ouverture, où est un seul vaisseau de verre épais, bien cuit, fermé de tous cotés, long de

demie coudée, rond en bas, le fond un peu courbé, les cotés unis, ne vaut rien d'autre matière

que de verre, ferme le bien que la matière n'en sorte aucunement. (Dastinius p. 79)

Le ventre et le fond du vaisseau soit rond comme la Lune, et le col long d'un demi pied ou plus,

et le col étroit pour y mettre le pouce, et bien fermé, sur le feu fait de trois bois, ou bûchettes

sèches. (Florens l. 2. c. 3)

Ungo, Gazel, Animal, Elbuses, homme haut, Elhamach, c'est à dire esprit, bain, ventre, jointure,

soldan, pisan, colatoire, fille pleurante, Elmiroch, subscension, Elnarach Elhaye, c'est à dire

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 129/170

IX -DU VAISSEAU DANS LEQUEL LES PHILSOPHES FONT LEUR PIERRE

fuseau, Elphilas, c'est à dire firmament, Heunede c'est à dire rosée, Elbamazal, c'est à dire du

zile, Elmagan c'est à dire canal, Elmagal, c'est à dire torrent, Eladii, c'est à dire morte, pleurante,

latera, sapha, elnible, barbatus, descensorium et plusieurs autres noms sont donnés au vaisseau

des Philosophes, qui est fait en pyramide. (Même auteur l. 3. c. 42)

Le vaisseau des Philosophes doit être de verre très pur sans aucun trou, ayant le ventre rond

comme une courge, et l'orifice rond, et étroit d'une coudée de longueur. (Elie c. 3)

Prends la pierre connue dedans le lion vert très-bien fermé et scellé. (Même auteur c. 5)

Le vaisseau soit de verre le fond rond et de petite concavité, ne valant rien s'il est d'autre

matière. (Geber de la grande perfection l. I. c. 44)

Nous ne pouvons que nous émerveiller de l'aveuglement de la plus grande partie des chercheurs

de notre pierre qui comme aveuglés sans bâton se précipitent en tous lieux dangereux, et

comme personnes qui se noient se prennent à tout ce qui leur vient au devant, et de fait qu'on

visite leurs laboratoires qu'on trouera remplis de tant de vaisseaux différents, et en matière et en

forme que l'on en sera étonné, ce qui advient par la faute de lire, d'entendre et d'étudier

sérieusement, et de croire les bons auteurs, qui unanimement disent, notre vaisseau est de

verre, clair, transparent, duquel le ventre est rond, le col long d'un demi pied, et étroit, qu'on

nomme ordinairement matras, considère attentivement ce que nous te disons, si ton orpiment,

ton arsenic, ton eau dévorante, pèsent dix onces, ton vaisseau en pourra et devra contenir trente,

dans lequel tu pétrifieras, dissoudras, rouilleras et sépareras la semence, ou soufre, ou noirceur

de son corps propre: cette noirceur est quelquefois rousse, quelque fois grisâtre, et quelque fois

noirâtre, mais ne te soucie de quelle couleur qu'elle soit, car peu à peu elle se noircit assez:

Prends le cas que tu aies une once de cette noirceur, tu la mêleras avec une douzaine d'onces

de son eau dévorante dedans un matras contenant environ trente six onces, sur un feu

d'ébullition (mais prends garde à ce passage car il est facile à y glisser) par icelui le sec et

l'humide se combattront, et des deux se fera vue pâte, et comme graisse ou écume elle nagera,

laquelle étant séparée pourra peser deux onces, lesquelles faudra mettre dedans un matras

contenant environ six onces, très-bien fermé sur le feu propre qui peu à peu réduira cette pâte en

poudre. Cette matière bien subtile sera remise avec son eau bouillante, comme auparavant,

laquelle gouvernes dûment se remettra en pâte, et retirée sera mise dedans un autre vaisseau

un peu plus grand; pour ce qu'elle pèsera davantage, et étant desséchée sera remise en pâte, et

pour dire en un mot ceci sera re-pâté et pulvérisé jusqu'à ce que la matière soit blanche, alors tu

n'y toucheras plus jusqu'à tant que tu verra, la matière rougie d'une rougeur excellente, alors

faudra ouvrir le vaisseau pour venir à la fermentation, et d'icelle à la cération, puis à l'ingression

et communication des métaux avec lesquels on veut faire la jonction pour la dépuration et faction

qu'on dit (mais faussement), de l'or ou de l'argent.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 130/170

X - DU TEMPS NECESSAIRE POUR PARACHEVER L’ŒUVRE DES PHILOSOPHES NOMME PIERRE PHILOSOPHALE

DU TEMPS NECESSAIRE POUR PARACHEVER L’ŒUVRE DES PHILOSOPHES

NOMME PIERRE PHILOSOPHALE

Notre matière se parfait soi même, se tournant en poudre très-subtile qui est dite terre morte, ou

homme mort au sépulcre, ou magnésie altérée, et ayant soif, pour ce que l'esprit est caché avec

lui dans le sépulcre, et l'âme est comme retirée, laisse le donc demeurer de cette façon dès le

commencement 26. semaines, et alors le gros est fait subtil, le léger pesant, l'aspre mol, le doux

amer, par la conversion des natures et vertu du feu parfait secrètement. (Thomas d'Aquin c. 5)

Notre art ne peut être parachevé en peu de temps, il faut donc que l'Artiste soit patient.

(Greverius p. 34)

Le moindre temps qui nous est nécessaire à notre préparation, est la révolution du grand

luminaire: La pierre doit être tenue au feu, jusques à ce qu'elle ne change plus, ni de nature, ni

de couleur, demeurant rouge comme sang, coulant au feu comme cire, mais tellement fixe qu'elle

ne s'envole jamais. (Ventura c. 22 p. 121. 173)

Du noir au blanc vrai, il y a un long temps, et plusieurs couleurs se passent avant que la propre

et dernière digestion advienne. (Même auteur c. 27. p. 168)

L'homme ne peut connaître le temps déterminé de la conjonction, d'autant que l'âme entre fort

subitement au corps. (Même auteur c. 27. p. 168)

L'ouvrier soit assidu et long à l'ouvrage qu'il ne se hâte point, mais sans se dépiter ni courroucer

ni douter, attende patiemment le temps propre à recueillir ses fruits, de même que fait le

laboureur. (Même auteur ch. 28)

Il nous faut être un an pour notre attente, car en moindre espace de temps notre chaux ne peut

être achevée. (Ripleus p. 73)

Voyants la couleur noire, obscure et mauvaise s'en aller après long temps, et venir une couleur

blanchâtre, grise comme cendres, a été nommée incération ou déalbation. (Même auteur c. 112)

Le temps auquel tout l'ouvrage est achevé, n'est point défini certainement par tous, car les uns

prennent neuf ou dix mois, auxquels l'enfant est parachevé dans la matrice, combien que cela

soit inégal, antres 3. mois, autres moins, mais y a plusieurs cases de la diversité du temps, par

quoi sans s'arrêter à un temps préfix commandent que l'artiste persévère jusques à la fin,

marquant toutefois chaque opération par les signes, à celle fin qu'il sache quand et comment il

faut opérer. (Libavius p. 108)

La diversité du temps vient à cause de la quantité de la matière, et de l'industrie de l'artiste. (Le

Moyne p. 17)

Le temps de la purification ne peut être déterminé, mais l'oeuvre rouge se fait dedans nonante

jours. (Même auteur p. 20)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 131/170

X - DU TEMPS NECESSAIRE POUR PARACHEVER L’ŒUVRE DES PHILOSOPHES NOMME PIERRE PHILOSOPHALE

Aux cinquante premiers jours se fait la tête du corbeau, et en cent cinquante la colombe, et en

autres cent cinquante le rouge, le feu jusques au blanc soit petit. Le même. Saturnin dit le même.

Et un autre vieux Auteur dit, le feu soit contenu huit cens jours, ou un peu plus d'avantage.

La Médecine n'est point faite dans peu de jours ou mois, ni brièvement, car il la faut long temps

nourrir, et accoutumer au feu. (D'un certain manuscrit)

Les Philosophes ont marqué plusieurs termes en la décoction de cet art, aucuns un an autres un

mois, autres un jour, autres trois, mais comme nous disons un jour l'espace du coucher et lever

du Soleil, ainsi ils disent le temps du commencement de l'ouvrage jusqu'à la fin un jour. Ceux qui

disent un mois, c'est pour ce que le Soleil va durant un mois par chaque signe du ciel.

Ceux qui disent trois jours, c'est à cause du commencement, milieu et fin, ceux qui disent un an,

c'est à cause des quatre couleurs. (Même auteur)

Quand il aura demeuré en l'Eclipse cinq mois, l'obscurité s'en allant et la lumière venant, alors

augmente sa chaleur. (L'Echelle des Philosophes p. 117)

Tout le cours de nature est de deux années, à savoir la pierre est de quinze mois, car selon

qu'elle se corrompt, elle s'engendre. (Lulle au vade mecum p. 160)

Il faut pour le moins un an pour parachever l'élixir. (Rosaire p. 178)

Saches que le chemin est très long, par quoi il est besoin d'attente et de patience en notre

magistère. (Même auteur 183. 210)

Je vous dis que vous ayez patience, car par aventure il s'arrête, et la hâte vient de la part du

Diable: or qui n'aura patience, n'y mette la main, car la hâte gâte tout. (Même auteur p. 247)

En quarante jours et autant de nuits (après la purification de la pierre) se fait l'oeuvre blanc, n'y

ayant aucun terme limité en la purification, sinon que suivant l'opération de l'artiste, et en nonante

jours et autant de nuits le rouge, et ces termes sont les vrais termes pour la perfection entière,

mais il faut entendre ceci de la coagulation qui se fait après la purification, laquelle purification ne

se peut faire qu'en la putréfaction et corruption des corps en vrai esprit, et quand tu l'auras, loue

Dieu. (Même auteur p. 252)

Sois long à extraire la teinture, pour ce que par la hâte on brûle tout. (Desiderable p. 25)

La patience et le retardement sont nécessaires, à celle fin que par la longueur de cuire, l'eau

vainque par légère décoction la bataille du feu. (Benoist p. 57)

L'oeuvre se peut parachever dans un an, à savoir d'épais, ce qui est épais le faire subtil, le fixe

volatil, et mettre ce qui est dessous au dessus. (Lescot p. 61)

Continue toujours le feu sans changer, jusques à ce que l'argent vif soit sec, ce qui sera dedans

deux ans, mais l'argent vif ne doit surpasser deux livres. (Phénix p. 75)

Ta première décoction n'a aucun terme limité et est ennuyeuse et longue laquelle toutes fois il

faut attendre avec joie, plusieurs sont périt par trop se hâter, et étant ennuyés de la longueur ont

quitté l'oeuvre. (Même auteur p. 176)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 132/170

X - DU TEMPS NECESSAIRE POUR PARACHEVER L’ŒUVRE DES PHILOSOPHES NOMME PIERRE PHILOSOPHALE

Sois long et patient, et non prompt à faire la teinture, autrement tu brûleras tout, et enverras

l'ouvrage à une région lointaine, aie donc patience à cuire et triturer, et ne t'ennuie de réitérer

souvent cette opération, car ce qui est imbibé par l'eau est amolli et tant plus tu tritures, tant plus

tu *mollifies, et tant plus tu subtilises, jusques à ce que tout soit dompté et divisé l'un de l'autre,

car l'esprit s'unit et se rend pâte avec le corps, et tout ce qui s'empâte se dissout totalement, car

toute impastation se fait avec trituration, incération et assation: car par la contrition ou assation

qu'est même chose, et les parties unies au feu par la viscosité de l'eau qui est au corps sont

déliées. Or les corps dissout et réduits en forme d'esprits sont inséparables, comme est l'eau de

l'eau. (Nicolas des Comtes p. 16)

Quelques Princes principalement en leur vieillesse, quoi qu'en petit nombre, ont eu cette science.

Or Geber dit vieux et non jeunes, d'autant que les jeunes impatients sont aveuglés par la brièveté

du temps, qui ne peut donner ce que la longueur donne aux vieux patients, à cette cause tous les

Philosophes exhortent d'avoir patience en la longueur, qui donc n'aura patience ne travaille point,

car toute action n'a son mouvement et temps préfix: Or la médecine n'est pas faite en peu de

jours ou de mois ni brièvement, vu qu'il la faut long temps dompter et nourrir au feu, ce qui ne se

fait pas que par un long temps et grande dextérité. (D'une épître, commençant, Domine mi. p. 47)

Cuits et triture et ne t'ennuie de réitérer, car tant plus tu tritures tant plus tu subtilises les parties

grosses, car par la grande assation, trituration et longue décoction nos corps sont dissout, aie

donc patience, pour ce qu'ils sont de forte et dure résolution, car si tu savais pleinement leurs

natures, tu attendrais patiemment, et avec joie, qui n'aime donc la patience n'entreprenne point

notre oeuvre, de peur qu'il ne se ruine. (Armingandus c. 3)

Celui qui travaille en cette science aie de quoi vivre par deux ans au moins sans s'occuper à

autre besogne, que la longueur de l'ouvrage ne le réduise à la pauvreté. (Albert c. 3. 4)

Comme la goutte cave la pierre, non par force, mais peu à peu ainsi, l'humidité de notre pierre se

dessèche peu à peu par un feu lent, ne t'ennuie donc point de cuire longuement. (Rouillac p. 6.

commence les Poètes antiques)

Notre oeuvre peut être commencée et achevée en tout temps et lieu dans un petit vaisseau et

feu, toutefois avec grande patience et longueur, sans aucune intermission ou colère, d'autant

qu'en une heure tout l'ouvrage serait détruit. (Même auteur p. 27)

Notre médecine ne peut être faite en peu de jours on heures, car notre médecine est faite par un

long temps, par quoi je vous exhorte d'avoir patience, sans penser abréger le temps, qui donc

n'aura patience ne travaille point car la croyance de la hâte gâte tout et icelle vient du diable, car

toute action naturelle a son mouvement et temps déterminé. (Geber en la recherche c. 12)

Les corps du Soleil et de la Lune mis dans le mercure vulgaire ont besoin d'un long temps pour

se dissoudre et réduire en leur première matière, à savoir soufre et argent vif des Philosophes.

(Désir désiré attribué à Lulle, et à Flamel)

L'an lunaire ou court est un mois, l'an grand, selon Cicéron, est le retour des corps célestes au

propre lieu d'où ils sont partis, qui est selon les uns en 1500. ans, selon Hortense en 12954.

selon Platon en 3600. selon Josèphe en 600. ans. En Egypte l'an est de quatre mois, en Arcadie

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 133/170

X - DU TEMPS NECESSAIRE POUR PARACHEVER L’ŒUVRE DES PHILOSOPHES NOMME PIERRE PHILOSOPHALE

de trois mois, en Arcananense de six mois, en l'Anuvie de treize mois. (Viginaire sur Tite-Live.

col. 1067)

La hâte n'est propre à cet art, car qui se hâte trop rarement fait-il quelque chose de bon en ce

magistère, car en se hâtant on gâte plus que l'on ne parfait, donc que le chercheur ne se laisse

tromper au trop hâté désir d'avoir. (Basile, Valentin p. 59. 10)

Si ce grand oeuvre peut être fait dans trois ans, ce fera une grande fortune. (Northonius en son

crede mihi c. 4. p. 125)

Quelques novices sont autant prompts que le feu, car ils ne désirent que demi année, les autres

en moins d'une semaine changent de volonté, les autres dans un jour, et les autres croient dans

un mois ou au second mois, autrement ils nient l'art: certes il vaudrait mieux pour eux qu'ils

quittassent du tout cet art que de rechercher, que telles mouches volent à leur plaisir. (Même

auteur c. 6. p. 170)

La médecine solaire et la lunaire est une même en science, et n'a qu'un même ordre, c'est la

cause pour laquelle on la dit une seule médecine, ainsi dite par nos anciens comme nous lisons

dans leurs livres, mais il y a addition de cou leur jaune laquelle est faite par la substance du

soufre très-pur et fixe, le quel seulement est pour le jaune, mais non pour le blanc, et cette

addition est appelée troisième en ordre, d'autant qu'il est fait par grande industrie pour la

perfection de l'oeuvre, mais il est besoin d'un grand labeur et longue assiduité. (Geber L. 3. c. 78

p. 49. de la médecine de l'ordre troisième)

Entre toutes les difficultés qu'on rencontre en cette admirable recherche, n'y en a pas une qui

détourne tant les chercheurs que la longueur nécessaire à parachever l'oeuvre, c'est ce qui leur

fait chercher quelques branches (disent ils) de cet arbre en quelque *ânichon pour porter la

charge attendant qu'ils aient de quoi mettre la main à la grand oeuvre (qu'ils appellent) ils courent

donc pour y être plus tôt, à des congélations, fixations, blanchissements, rougissements,

médions tiercelets dix pour cent, trente, quarante, qui plus, qui moins pour cent, les uns veulent

rendre la Lune fixe (qui serait mal pour la terre si elle n'avait ses quartiers et son croître et

décroître) les autres déteindre le Soleil (auquel si on ôtait la couleur, l'on ôterait la lumière, et le

monde serait enténébrés) et de cette teinture en teindra pareille quantité de Lune (si on la

trouve)car la Lune est beaucoup plus petite que le Soleil, les autres cherchent le mercure de

Saturne au plomb, les uns courent après une recette, autres après une autre, tel n'a qu'un

fourneau, un Saturne. autre en aura jusqu'à cent et d'avantage tous différents l'un de l'autre.

Certes il n'y a point de branches, ni de médions pour chasser le soufre des métaux imparfaits et

pour en cuire et teindre le mercure: Il n'y a que la seule matière des sages qui soit vraie et

parfaite, tout le reste s'en va en fumée, ce n'est qu'un amuse et abuse lourdaud, piperie

endiablée digne d'une corde, chemin à la misère, à l'hôpital et désespoir. Arrière de notre étude

race maudite, qui sangsues cruelles ne cessez d'attirer la substance . des trop crédules, qui se

fiant trop facilement dessus vos discours endiablés, consument plus d'années à suivre vos

opérations maudites qu'ils ne feraient des Mois à l'ouvrage des vrais Philosophes qui conseillent

tous unanimement l'assidue lecture des bons livres, lesquels vous leur défendez, par lesquels ils

apprendraient à vous fuir et détester, et laisser nus, déchaux, affamés et misérables, comme

vous errez, et vagabondez la plus part promettant des montagnes d'or, et votre misère cependant

croît d'heure à autre. Tous les bons auteurs ne marquent qu'une matière tirée de deux

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 134/170

X - DU TEMPS NECESSAIRE POUR PARACHEVER L’ŒUVRE DES PHILOSOPHES NOMME PIERRE PHILOSOPHALE

substances par leur propre racine, un petit vaisseau, un petit fourneau, un petit feu, une petite

dépense aisée à supporter (vu qu'elle ne surpasse pas par jour en cette ville de Paris deux sols)

et une seule opération, laquelle n'empêche l'artiste de vaquer à ses autres négoces, qu'on

considère vos ouvrages, vos promesses, vos menteries, vos subterfuges et vos dépenses, où

l'on trouvera autant de différence que de la nuit au jour et autant d'éloignement que du ciel à la

terre et de la vérité au mensonge: Mais en fin s'il reste quelque chose de bon en vous, revenez à

vous mêmes, et oyez les bons auteurs qui vous apprendront qu'il n'y a aucun terme limité pour

faire l'extraction du dissout d'avec le corps: Jean André au titre du crime de Faux dit, qu'Arnaud

de Villeneuve faisait des lingots d'or et d'argent à Rome, et permettait qu'ils fussent éprouvés

publiquement, ceux qui font bien ne craignent la censure et punition, comme vous autres

faussaires qui ne pouvez débiter vos *happelourdes que sous la marque fausse de quelque

Prince, que Dieu vous extermine si vous ne vous changez en mieux, venons aux opérations de

nos doctes maîtres, et peu à peu au temps nécessaire à nos ouvrages. Ayant pris les deux corps

très-épurés en poids égal et en la quantité qu'on voudra, il les faut réduire en poudre ou feuilles

déliées, y ajoutant de son eau propre au quadruple, ceci se fait pâte qui sera mise dedans un

matras proportionné sur un feu lent, là où dedans quelque temps elle prendra une couleur noire

ou noirâtre, laquelle noirceur sera retirée comme déjà par ci devant a été dit, jusqu'à ce qu'on en

ait la quantité désirée qui pourra être d'environ deux onces. En cette opération n'y peut avoir

aucun terme limité, car l'assiduité de l'artiste y préside, et lequel étant poursuivi s'étend presque

de six mois jusques à neuf, voire à un an, c'est celui-ci qui est le plus long, le plus fâcheux et

ennuyeux; La seconde est l'imbibition de cette matière dissoute noire ou noirâtre, et très sèche

avec son eau propre, avec laquelle la faut unir par un feu lent, jusques à ce que cette noirceur

soit tournée en blancheur, et à cette opération aucun terme ne peut être donné préfix, le blanc

sera continué sur le feu jusques à ce qu'il soit devenu rouge, cette opération n'a aussi aucun

terme limité, pour la fermentation, et la cération, il en sera parlé en son propre lieu, voila comme

le temps du parachèvement de tout l'ouvrage ne peut être limité. Je sais que quelques uns

s'arrêtent dessus les années, mois et jours, pour ce qu'il en est parlé par plusieurs auteurs, mais

outre ce que nous avons amené de Viginaire ci devant en ce chap. nous disons que l'année

parmi toutes les nations n'a pas été de pareil nombre de mois, mais de pareil nombre de

lunaisons, à savoir de douze que les Nations qui n'avaient ou ne comptaient que trois mois,

mettaient à chacun quatre lunaisons, et ainsi des autres, et pour savoir comme nos auteurs ont

entendu leurs jours, leurs semaines, leurs mois, et leurs ans, qui est une façon de compter et

d'entendre particulière à eux; outre ce qui en a déjà été dit, le curieux lisant leurs livres s'y pourra

instruire. ------------------------------------------

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XI - DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES

PHILOSOPHES

Dans peu de temps tu verras toute la matière noire, alors saches que la vraie conjonction est

arrivée, et que la blancheur est sous la noirceur, saches aussi que si la noirceur, n'apparaît à

l'ouvrage, aucune mixtion ni conjonction ne se ferait, ni jamais l'un ne se pourrait fixer avec

l'autre, et que là où aucune noirceur n'apparaît, là aucune fixation entre l'âme, l'esprit et le corps

ne se peut faire. (Isaac l. I. c. 64)

Voyant la noirceur, sois assuré que la conjonction est faite. (Même auteur c. 67).

Avant que la couleur claire et splendide vienne, toutes les couleurs du monde apparaîtront et

s'évanouiront, après lesquelles tu verras une grande blancheur, tellement qu'il te sera avis que

ce sera la vraie blancheur, mais non car avant qu'icelle paraisse, tu verras à l'entour et cotés du

vaisseau à la matière de la pierre comme des perles resplendissantes, ou yeux de poissons,

alors soit assuré qu'en peu de jours tu auras la parfaite blancheur, et voyant cette matière aussi

blanche que neige, resplendissante comme perles d'Orient, réjouis toi, car la pierre est

parfaitement blanche, alors laisse la refroidir de soi même. (Même auteur chap. 131)

Mêlez exactement l'eau avec l'eau, et l'humide avec le sec, afin de voir la noirceur de la mer,

c'est à dire une couleur noire, qui se verra en la putréfaction qui se fait en vingt neuf jours, en un

petit feu, qui est signe de parfaite conjonction. (Même auteur c. 6. 33)

La noirceur est le secret de notre vraie dissolution, laquelle est comme charbon venant lors que

le Soleil et la Lune se joignent entr'eux, sans le séparer jamais, et sont faits une poudre très-

blanche, qui sont mâles et femelles engendrés du vrai lien d'amour. (Lulle c. I)

Les jours marqués, passés, considère si la première couleur de la blancheur Greverius. (c'est à

dire pour venir à la blancheur) est changée en cendre obscur, ou noir détrempé de quelque

blancheur, que si tu la vois, réjouis toi, car tu as baillé la chaleur convenable, et déjà tes

semences germent. (Greverius p. 24)

Le premier signe apparaissant sur la matière est la couleur obscure, rouge comme noircissant,

comme brique qui n'est ni rouge ni noire, ni brune, mais comme mêlée de toutes, cette noirceur

est la poudre tombée des branches, ce qu'il faut noter, l'autre est la siccité de la terre qui se

démontre par les exhalations desquelles ne s'augmente pas plus qu'auparavant, et les signes de

la *meureté parfaite sont couleur rouge avec quelque jauneur intérieure aucunement

resplendissante, et défaut d'exhalaisons. (Même auteur p. 36)

Le plus souvent dans quarante jours une noirceur semblable à la poix paraît qui n'est autre chose

qu'un signe de la solution des corps, car tout ce qui est fait spirituel monte en haut, et toute

chose terrestre demeure au fond, et toute chose légère demeure en haut, et toute chose pesante

tend en bas. Or quand le corps est dissout par son eau en noirceur et réduit en essence

incompréhensible, alors la teinture est dissoute en noirceur, ainsi les quatre éléments

s'assemblent en un. Tout ce qui est dissout avec le mercure se retourne élever combien que la

plus grande partie demeure toujours au fond. (Même auteur p. 56)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 136/170

XI - DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Quand la matière aura demeuré sur une petite chaleur quarante jours, tu verras paraître au

dessus une noirceur comme poix qui est la tête du corbeau des Philosophes. (Alan p. 63)

Cette pierre est triple, et une avant quatre natures, et trois couleurs, noir, blanc et rouge.

(Garlandius c. 13)

Toutes couleurs paraîtront avant le parfait blanc, et puis le jaune, et faux jaune, puis le sanguin

rouge immuable, alors tu as la médecine du troisième ordre, qui peut être multipliée en son

genre. (Ripleus p. 9)

La forme des corps étant premièrement résolue en notre mercure, une autre forme est

immédiatement introduite par la corruption de leur forme, laquelle forme est couleur noire, odeur

puante, subtile et discontinue au toucher, et Arnaud en son miroir p. 55. de laquelle Ventura c.

26. p 150. dit que cela se comprend par l'intellect, et non autrement, vois ce miroir, car il est bon)

(Nicolas des Comtes p. 16)

La chaleur agissante en l'humidité engendre premièrement la noirceur, puis la blancheur, puis

jaune, en après rouge. (Même auteur p. 5. 22)

Merveilleuses choses paraissent à l'heure de la conjonction, car toutes les couleurs qu'on peut

imaginer au monde apparaissent en travaillant, et le corps imparfait se teint d'une couleur ferme

moyennant le levain. (Arnaud à la fleur)

La matière ne peut tellement être détruite, qu'elle ne demeure sous quelque forme, par quoi la

première forme des corps ruinée dans le mercure, une autre y est introduite, laquelle est sa

couleur noire et son odeur puante, au toucher subtile et discontinue, et ceci est le signe de la

parfaite dissolution des corps, pour ce que la chaleur agissant en l'humidité engendre

premièrement la noirceur qui est la tête du corbeau et commencement de l'oeuvre. (Même auteur

au rosaire c. 4)

Lors que tu travailleras, aie premièrement la couleur noire qui est la clef de l'art, alors sois assuré

que tu travailles dûment. (Le Moyne p. 16)

La noirceur de l'oeuvre est la clef de l'art pour ce qu'il ne peut être sans noirceur, car c'est la

teinture que nous cherchons. (Daustricus p. 16)

Le blanchissement ne se fait que par la cuite et congélation de l'eau, et tant plus se lave, tant

plus se blanchit au dedans. (Même auteur p. 47)

La femelle domine tout autant que la noirceur, et icelle est la force de la pierre, pour ce que si elle

n'est noire, elle ne se fera ni blanche ne rouge, d'autant que le rouge est composé du noir et du

blanc. (Même auteur p. 28. et le jeu des enfants p. 144)

Tant plus notre airain se cuit et tant plus il se dissout, et noircit et se fait eau plus subtile et

spirituelle, secondement tant plus se cuit, tant plus s'épaissit et dessèche et se fait blanc. Le jeu

d'enfants p. 144.

Lors que la terre sera blanche, broie la avec son eau, et calcine la derechef, pour ce que l'azoth

et le feu lavent le laton et lui ôtent son obscurité, car la préparation se fait toujours avec l'eau, et

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 137/170

XI - DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

telle que sera la clarté de l'eau, telle sera celle de la terre, et tant plus on lavera, tant plus la terre

sera blanche. (Avicenne c. 5. p. 83)

Ayant bu son eau brûlante, se noircit et demeure en l'ombre du purgatoire cent cinquante six

jours avec les nuits. (l'échelle p. 129)

Les couleurs des éléments en l'oeuvre sont depuis les pieds jusques aux genoux terre, élément

noir, des genoux jusques au nombril aqueux, blanc et et splendide, du nombril au coeur aérien,

roux jaune, et du coeur jusques au col ignée brûlant, et rouge. (Démocrite dans Flamel p. 176)

Cette couleur noire demeure sur l'eau du commencement, et peu à peu s'enfonce au fond du

vaisseau. (Rosaire p. 182., Ventura dit le même c. 23. p. 130)

L'ordre est de noircir et pourrir, Voyant la matière noircir, réjouis toi, car c'est le commencement

de l'oeuvre, brûle donc notre airain par un feu doux, comme la poule fait ses oeufs, jusques à ce

que le corps soit fait la teinture tirée. (Même auteur p. 197. 200)

Quelques uns ont dit que toutes les couleurs du monde apparaissent dans l'oeuvre, mais c'est un

sophisme des Philosophes, vu qu'il n'y en y a que quatre principales, desquelles toutes les autres

se font, partant ne te soucie si elles ne t'apparaissent pas, pourvu que tu puisses séparer les

éléments, car la couleur jaune signifie la colère brûlée et ignée, la rouge, le sang et air, la

blanche, le phlegme et eau, la noire la mélancolie et terre qui a les quatre couleurs et éléments.

(Même auteur p. 201. et Nicolas des Comtes p. 18)

Le feu est la terre noire au fond du vaisseau, lequel ayant bu son eau brûlante demeure noirci et

en obscurité quarante nuits, et ainsi il conçoit dans l'eau et enfante en l'air. (Dastinius p. 30)

L'apparition de la teinture noire est le signe de la solution et entière putréfaction: car le noir est le

commencement de la médecine. (Même auteur p. 31)

La noirceur est signe de solution, et se nomme vinaigre des Philosophes, et de là vient à la

blancheur, mais passant par plusieurs couleurs, et après la blancheur suit la rougeur. (Au livre

des trois paroles p. 48)

Ce qui est liquéfié est notre corps étant noir et épais. (L'exemple de la science, p. 93)

Les couleurs sont seulement noir, blanc, rouge, et celles qui viennent entre deux qui se

changent, et lors qu'il n'y a aucun changement de couleur et ne fume point, là est la perfection.

(Dominus vobiscum)

L'eau coopère à blanchir si elle est imbibée continuellement et exhalée par chaleur, mais plutôt

incorporée et desséchée avec la terre, triture la donc souvent avec son eau, et re-calcine la

jusqu'à ce que par le lavement se l'eau et du feu, la noirceur et obscurité s'en aille. (Ventura p.

53)

Le blanc qui se fait par nutrition est comparé à la blancheur de l'étain, par quoi il ne faut croire

que ce soit celle tant désirée, et cette ci est attribuée à Jupiter qui n'a pas une blancheur fixe,

pour ce qu'elle a encore un peu de lividité, que donc la chaleur blanchissante soit douce,

autrement il y aura faute. (Libavius p. 117)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 138/170

XI - DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

L'on demande si la tête du corbeau est du corps dissout ou du mercure brûlé, certes ceux qui

pensent être d'impureté, se trompent malheureusement. (Même auteur sur la Clavicule de Lulle

p. 281)

Ne crois point que l'eau qui demeure blanche s'épaississe, mais elle paraît noire par l'esprit noir

nageant au dessus, ou soufre noir qui étant séparé la blancheur retourne paraître à l'eau,

laquelle est cause avec le feu que la terre se blanchit. (Même auteur au traité de l'azoth, p. 89)

L'eau se blanchissant (nommée Ethelia) blanchit et teint. (Tourbe, sentence 56)

Qu'est-ce qui cause la noirceur? Certes, c'est l'humidité aiguë et adustible, c'est la fumée aiguë,

de laquelle il est dit que l'humidité aiguë et adustive corrompt l'ouvrage et le teint en noirceur, qui

est nommée par les sages en cet art Saturne, ou plomb, ou airain: à cause de sa noirceur et

saleté, de laquelle il le faut nettoyer. (D'une tourbe écrite à la main p. 95)

Lors que la froideur et humidité commencent à s'altérer, le corps se fait noir comme charbon.

(Même auteur p. 70)

Noircissez la terre et séparez son âme son eau, puis blanchissez la, et vous trouverez ce que

vous cherchez. (Rosinus à Eutichie)

Le second ouvrage se fait ainsi, ayant marqué la première qu'est l'amalgame, mais cette eau en

un vaisseau, sur un feu lent; jusque à ce que tu voies par dessus la noirceur apparente, laquelle

il faut ôter subtilement, toutes les fois qu'elle paraîtra, alors tu as l'eau et la terre, sur cette terre

ou noirceur mise dans un vaisseau de verre, verse l'eau bénite jusqu'à ce que l'eau soit faite

blanche et claire. (Même auteur Rosinus à Saratantan p. 282)

Autant de couleurs autant de noms, la première opération de notre pierre est nommée

putréfaction, et notre pierre est faite noire, par quoi quand tu la trouveras noire, sache que la

blancheur est cachée là dessous, alors il la faut sortir et tirer subtilement. (Bacon c. 6)

La couleur noire est la première toutes et la plus difficile à venir, et montre que le ciel et la forme

se sont accomplis et qu'il sont conçu, et que sans faute le venin parfait, désiré, et (in)formant,

(par)faitement composé de l'égalité des éléments, viendra. L'autre blanche montre que la forme

s'en va à la perfection, et au venin parfait. La tierce safranée, par laquelle apparaît que toutes

choses ont commencé d'être un manque que la semence est passée subtilement déjà par tout le

ciel. La quatrième rouge, qui est le parfait venin, montre manifestement les choses sorties.

(Marguerite nouvelle)

La noirceur paraissant sur l'ouvrage, t'assure avoir trouvé le droit chemin de travailler, par quoi

réjouis toi pour ce que Dieu t'a donné un grand don. (Phénix p. 75)

N'ajoute ou diminue aucune chose en notre pierre, mais mets la avec toute sa substance dans

son vaisseau fermé philosophiquement, que rien ne s'exhale, mets le dans le four et feu

physique, jusqu'à ce que la plus grande partie soit convertie en poudre noire, alors toutes les

opérations marquées au chapitre des opérations sont faites. (Nicolas des Comtes p. 12)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 139/170

XI - DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Si du commencement après la noirceur la rougeur vient ne crains point, fais seulement que le

vaisseau soit bien fermé, pour ce qu'il faut nécessairement qu'il vienne à sa nature. Le même p.

21.

La noirceur est signe de solution, et la clef de l'œuvre, pour ce qu'il ne peut être fait sans noircir,

car c'est ce que nous cherchons. (Dastin p. 31)

L'esprit et l'âme ne se joignent avec le corps qu'en la blancheur, car tandis que la noirceur paraît,

la femme obscure domine. (Même auteur p. 35)

Note que la blancheur est cachée dans la noirceur de la terre, et partant elle est noire à la vue

mais blanche inférieurement, donc ce qui est caché doit être manifesté, et ce qui est en vue, doit

être caché. (Florent l. 2. c. 8)

Toute perfection gît à ce que la pierre demeure tant en notre feu dans son vaisseau qu'elle soit

convertie en noirceur, après diversités de couleurs paraîtront, en fin la blancheur parfaite s'offrira.

(Elie c. 5)

La chaleur agissant au corps humide, convertit tout le composé en pure et vraie noirceur qui est

le commencement de notre oeuvre, et si une autre couleur paraît, c'est signe d'erreur, par quoi

aussi tôt corrige ta faute par vraie inhumation, d'autant que par elle tout brûlement est ôté et

rétabli au degré de perfection. (Armingandus c. 4)

Il faut laisser le vaisseau de verre sur le feu d'une lumière appelée feu de fièvre, Vincent.

jusqu'à tant que la noirceur de la pierre soit toute ôtée et retirée peu à peu, laquelle il faudra

conserver soigneusement dans un vaisseau bien net de verre, car cette noirceur est signe de la

putréfaction et solution de la pierre. Vincent aux questions 16. 17.

Entre toutes les couleurs des fleurs comme d'un pré la noire te plaise, et après icelle la blanche,

et après celle de l'or. (Daniel de Justinopoli section 7)

Notre argent vif se congèle et épaissit par la force du blanc et du rouge, et la noirceur est signe

parfait de perfection puis le rouge, puis le vert, puis toutes couleurs, et alors le mariage se fait du

corps, de l'âme et de l'esprit, alors la blancheur utile vient, et en cinquième lieu, le rouge clair

resplendissant. (Rosaire Anglais c. 2)

Infinies couleurs paraîtront en ton ouvrage, desquelles tu ne dois faire état, mais seulement de

trois, comme de noirceur, vraie blancheur, parfaite rougeur. Tous les Philosophes disent bien que

travaillant aux couleurs, l'on voit des merveilles mais que particulièrement, ces trois couleurs

montrent la perfection de l'ouvrage, car premièrement la noirceur montre la bonté de la matière,

le bon régime de la cuite, la vraie conjonction, la mortification et la dissolution, et sache que la

blancheur est cachée dans le noir, continue donc le feu lent jusqu'à ce que tu aies cette parfaite

blancheur, en après triture, et la cuits pour avoir la parfaite rougeur, alors tu as la lame

flamboyante argentée, mets un peu d'icelle avec la matière. (Carpinus)

La première couleur de la pierre qui vient en la cuite, est la noirceur, puis la blancheur, puis la

rougeur. (Rouillac p. 6)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 140/170

XI - DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Les matières (tandis qu'elles se pourrissent et se convertissent en fange noire) s'animent. (Même

auteur p. 57)

Cuits la matière, jusques à ce qu'elle Synésius.

soit réduite en couleur ou terre noire, qui est nommée robe noire tête de corbeau, élément

terrestre ou sec. (Synésius p. 4)

La noirceur est signe de la vraie putréfaction et principe de dissolution. (Même auteur p. 6)

La noirceur doit être tirée des corps métalliques parfaits, qui durera cinq mois, après laquelle

viendra la blancheur désirée. (Flamel c. 3)

Faut noter que la diversité des couleurs ne paraît point sinon en la conjonction de l'âme avec le

corps, comme dit Morien, en une fois seulement, le feu renouvelle en lui diverses couleurs.

(Flamel au désir désiré paroles 6 p. 131-141)

Prends le corps que je t'ai montré ci devant, à savoir l'airain, tourne le en plomb, puis en airain,

comme il était, pour ce qu'ainsi le faut faire, car les essences ne se changent pas mais bien

l'individu d'icelles, remets les donc en leurs premières natures ou première couleur, tirant l'argent

vif, et ce qui sera demeuré au fond du vaisseau tourne le en fer, puis par continuelle cuite en

étain, puis en argent, et alors auras la pierre blanche; Continue à cuire, jusques à ce qu'il soit

tourné en Soleil, alors auras le parachèvement. (Arnaud au miroir p. 55. disposition 8)

Si avec la putréfaction tu dissout ta Matière tu la verras noire, puis verte, en après safranée,

rouge et de diverses couleurs, et le tout se fait par la vraie décoction. (Même auteur p. 61)

Il faut remarquer que durant la noirceur plusieurs autres couleurs paraissent desquelles les

Philosophes n'ont point écrit, car la matière devient parfois toute verte, quelque fois plombine,

quelque fois violette, quelquefois aussi en un coté du vaisseau on voit du vert, le dedans étant

livide, et le dehors vert, mais toutes ces couleurs sont comprises sous la noire, pour ce qu'en

icelle, n'y a aucune perfection essentielle, les Philosophes ne se souciant que de la noire,

blanche et rouge, qui sont de la vertu de l'âme. (Armingandus)

Tout ce qui est arrivé ou doit advenir donne des marques, ou de son arrivée présente, ou de son

arrivée advenu, ou de sa demeure, ou de son départ ou prompt ou tardif, mais pourtant la cause

et sujet ne nous en est pas toujours connu, comme les fleurs nous marquent le fruit,

l'imprégnation des femelles les animaux à venir, ainsi la couleur noire survenant en notre

matière, nous marque icelle être bonne et bien régie et gouvernée: Nous n'ignorons point que

plusieurs opérateurs n'aient vu cette noirceur, mais ne la sachant mener et conduire, comme il

faut, l'ont comme jetée chose inutile et excrémenteuse, voyant et disant icelle être la saleté du

mercure, mais leur disant qu'ils le purifiassent en telle façon qu'ils voudraient, et qu'ainsi purifié ils

le mêlassent avec l'or et l'argent, réduits l'un à vingt quatre carats, et l'autre à douze deniers, car

alors l'un sortira du feu jaune et bruni et l'autre blanc et bruni, ils ont mieux aimé demeurer en

leur opiniâtreté et ignorance demandant à quoi bonne cette noirceur, si ce n'est à noircir les

souliers, ô, ignorants, cette noirceur est signe, ou vraie matière dissoute sans laquelle les

philosophes n'ont jamais rien fait de bon, ni aucune fera jamais en cet art, c'est cette noirceur,

laquelle est le principe, élément et fondement du total, et de laquelle on a tant donné des noms

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 141/170

XI - DES COULEURS APPARAISSANT A LA FABRICATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

différents, les uns des autres, non par envie, mais pour inciter les rechercheurs à l'étude et

méditation, et ne croyez point qu'ils soient différents entr'eux qu'en mots, ni du commencement,

ni du milieu, ni de la fin, ni de l'opération, comme nous avons montré et vérifié ci devant, ils ont

marqué assez clairement aux entendus les matières, leur dépuration, leur poids, leur

assemblage, leur dissolution, le signe d'icelle, son extraction, collection, et séparation, son

imbibition, sa dessiccation, sa ré-humectation, sa re-dessiccation, et la continuation d'icelles

jusques au blanc, ses fermentations, cération et finale action, sans y rien omettre. Mais de croire

qu'ils aient écrit le tout si clairement qu'on le puisse entendre du premier coup, cela n'est pas, car

il ne faut pas donner les perles aux pourceaux, ni les choses saintes aux chiens. Priez donc Dieu

qu'il ouvre vos entendements, et dessille vos paupières à bien entendre ce que les Philosophes

vous proposent, ou qu'il vous envoie quelque parfait ami qui vous montre de faire la dissolution,

l'extraction d'icelle, et la nutrition ou union de ce corps sec avec son eau propre, puisque ce sont

les opérateurs les plus cachés en tout l'oeuvre, et alors proposez vous (voire avant qu'obtenir ce

grand bien) de vouloir employer le fruit qui en arrivera à l'honneur de Dieu, utilité de vos

prochains et soulagement des pauvres membres de notre Seigneur Jésus Christ, qui vous bénira

selon vos souhaits vous montrant le commencement de l'oeuvre, sans lequel vous ne pouvez

venir à la fin.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 142/170

XII - DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Rends quatre parties de levain, et deux parties de ton esprit préparé, triture les subtilement

comme pour peindre avec un pinceau, sèches les, étant secs et fixés, prends pour quatre parties

de matière une partie d'esprit, qui feront cinq parties, mêle les, comme auparavant, étant séchés,

prends encore la cinquième partie d'esprit, comme auparavant, pour quatre parties de matière,

remets les en son verre, comme par ci devant, et fais ceci si souvent que ta matière se fonde

comme cire. (Isaac l. I. c. 9)

Le levain avec l'esprit et le corps (ou terre) doit mourir, autrement tu perds ta peine, et en

montant se fait subtil, de grande vertu, et s'unit avec son corps, par quoi les sages ont appelé le

levain âme, quand ils disent l'esprit tire l'âme en haut, et derechef descend en bas. Le même,

même livre c. 35.

Alors prends huit onces de levain, c'est à dire si tu as huit onces de levain, aies une once de son

esprit sublimé, et les mets dans un petit verre y mettant par dessus d'eau distillée, comme aussi

verse d'eau distillée sur le levain. (Même auteur c. 64)

Je t'apprends que tu prennes huit parties de levain et une d'esprit, pour ce que tu fixeras souvent

l'oeuvre, et souvent tu la calcineras et congèleras, et l'oeuvre se rendra si subtil, qu'il viendra à la

plus haute perfection. (Même auteur c. 69)

La fermentation se fait après la sortie de l'enfant, or le ferment n'est autre Lulle. chose que

viande pour manger, convertible en l'essence de l'enfant, afin que tout soit fait une nature, cette

fermentation mangeable doit être de sa propre nature, et doit s'assembler et unir ensemble, pour

ce que s'il ne s'assimilait à lui, jamais il ne prendrait sa nature, ni convertirait en nature de soufre.

(Lulle au Codicille p. 70)

La fermentation est l'incorporation de l'âme avec le corps, lui restaurant son odeur naturelle, son

goût et sa couleur, par la naturelle inspissation des choses séparées. (Ripleus p. 85)

Le levain ne sera que du Soleil et ou de la Lune, car nous ne demandons sinon que la pierre se

convertisse en son semblable, pour ce que tout son tempérament est d'iceux, et le levain n'est

point avant que les corps soient convertis en leur première matière. (Vogelius c. p. 10)

En la fermentation, il ne faut pas que le volatil surmonte le fixe, autrement le lien du mariage du

corps s'enfuirait, mais si on jette un peu de soufre sur une quantité de corps, tellement qu'il fait

puissance sur lui, il le convertit bien tôt en poudre de la même couleur du corps, une once de

poudre, et quatre onces de corps. (Desiderable p. 26)

Sache qu'il n'y a autre levain que le Soleil et la Lune, c'est à dire l'or et l'argent.

Arnaud à la Fleur des fleurs. La fermentation est l'animation de la pierre. (Son de la trompette p.

46)

Le ferment blanc se fait ainsi, Nourris une partie de Lune très-pure, subtilement limée, ou en

feuilles avec son double de mercure blanc bien purifié, mêle les dans un mortier de pierre,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 143/170

XII - DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

jusques à ce que le mercure ait bu sa toute limaille, après lave la avec du vinaigre et du sel, puis

avec d'eau, après sèches le, ajoutes y du soufre blanc une partie, mêle le tout, et en fais comme

un corps, en après jette le avec une partie d'eau et le fais sublimer, le ferment rouge se fait de

même avec le Soleil pur. Le même p. 50.

Si tu ne mêles le levain avec l'élixir, le corps ne se teint pas comme il faut, d'autant que le Soleil

ni la Lune ne paraîtront point sans levain, mais quelque autre chose, laquelle ne durera point en

nature de teinture métallique si tu ne le prépares, c'est à savoir un corps imparfait. (Même auteur

p. 51. 58)

Le corps imparfait est teint d'une couleur ferme par le moyen du levain et ce levain est l'âme du

corps imparfait, et l'esprit moyennant l'âme est joint et lié avec le corps, et est converti avec elle

en la couleur du ferment, et est fait un avec eux. (Rosaire p. 91. 221)

Fils tire l'ombre de sa racine, prends donc la quatrième partie, c'est à dire, une partie de levain, et

trois parties du corps imparfait, dissous le levain en égale quantité d'eau mercuriale, cuits les

ensemble en un feu lent, et coagule le levain, qu'il soit fait un corps imparfait, le vaisseau bien

bouché, et faisant comme il a été dit, l'ouvrage sera préparé. (Même auteur p. 228)

Si nous voulons faire de Soleil, nous mettons le Soleil, si de Lune de Lune pour levain, que si tu

ne mets le levain, il ne se collera point, et si tu ne prépares le corps, il n'endurera point le feu si tu

mets peu de levain, tu auras peu de teinture. (Dastinus p. 30)

Prends quatre parties de levain (qui n'est autre chose que le mercure cuit, et vobiscum. se cuit

par breuvage et viande, pour ce que le sec boit l'humide) et une de mercure lavé, et l'amalgame

ainsi, chauffe le levain seul, et chauffe le mercure en autre vaisseau, et lors que le mercure

commencera à bouillir, et le levain à être rouge, jette le mercure sur levain remue le avec un

bâton que rien n'apparaisse de mercure, cela fait, chauffe autant de mercure, comme auparavant

mais ne rougis plus le levain, pour ce que le mercure s'en irait, suffit qu'il soit un peu chaud; jette

le mercure bouillant sur ledit levain, le remuant comme auparavant, et le tout étant imbibé sera

matière sèche, échauffe encore de mercure, et fais le même, tellement qu'il y ait autant de

mercure que de levain, et alors mets le tout dans un vaisseau comme du commencement sur un

feu lent par deux jours, augmentant par autres deux jours le feu un peu et ainsi de deux en deux

jours jusqu'à douze jours, et ainsi toute la matière sera levain, que si tu le veux augmenter

davantage, fais comme ci devant. (Dominus vobiscum p. 55)

Le levain est pris doublement, ou pour la poudre noire, lors qu'elle réduit nouvelle. à soi le

mercure, ou pour le Soleil a la Lune, et est appelé d'un mot Latin ferment qui signifie bouillir, pour

ce qu'il fait bouillir et élever la pâte à une substance par tout semblable, et une vertu victorieuse

et dominante occultement et convertissant la pâte en sa ressemblance, car en la rectifiant il la

réduit en plus digne et meilleur état. (Marguerite nouvelle p. 10)

Lors que l'artiste verra l'âme blanche, qu'aussi tôt il la joigne avec son corps, car l'âme ne peut

demeurer sans son corps, mais telle union ne se peut faire sans l'esprit, pour ce que l'âme ne

peut avoir vie, ni demeurer dans son corps que par l'esprit et telle union et conjonction est la fin

de l'oeuvre, il faut que l'âme soit conjointe avec son premier corps, duquel elle a été, et non avec

un autre, que si tu ne fais cela tu t'abuses, comme font une infinité qui ne savent ce secret, de

même que la matière n'a son être sans forme, mais tout son être et dépendance vient de sa

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 144/170

XII - DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

forme, ainsi l'âme par l'esprit ne peut être en la pierre que par les corps, pour ce que leur être et

perfection dépend du corps, semblablement est apparent que le corps soit la forme, d'autant que

ce qui dispose la chose en dernière disposition, et qui la parachève, est la forme spécifique. Or le

corps est tel, donc etc semblablement vu que tout composé l'est de matière et de forme, et que le

même esprit soit ma matière, donc le corps sera la forme, le levain blanchit la confection

empêche la brûlure, conserve la teinture, garde que les corps ne s'en aillent, les adoucit et les fait

entrer l'un dans l'autre, qui est la fin de l'oeuvre, ainsi le levain de la pâte est pâte. (Même auteur

p. 112)

Lors que la pierre est liquéfiée par décoction elle doit être coagulée, or la coagulation est faite

avec le levain, ou avec son corps, qu'est même chose, et ceci est proprement et

instrumentalement l'Alchimie. (Même auteur p. 116)

En cette conjonction de résurrection, tout le corps est fait spirituel, comme l'âme même, et sont

faits un comme l'eau mêlée avec l'eau, et sont inséparables, vu qu'il n'y a aucune diversité en

eux, mais bien unité et identité de tous trois, à savoir de l'esprit, de l'âme et du corps sans se

séparer jamais. (Même auteur c. 120)

Prends de quelque levain que ce soit la quatre partie, comme si c'est une livre de corps imparfait,

prends du levain, c'est à dire Soleil ou Lune trois livres, et et le levain soit dissout et fait terre

comme le corps imparfait, et étant préparé de même façon soit joint et imbibé avec l'eau bénite,

et cuit par trois jours ou plus, alors retourne l'imbiber avec son eau, et cuire, réitère ceci jusques

à ce que les deux corps soient faits un, ce qui se connaîtra lors que la couleur ne changera plus,

en après mets y d'eau peu à peu, et qu'il en boive tant qu'il pourra, lui donnant toujours nouvelle

eau. (Semita, ou le sentier des sentiers p. 72)

Si tu as une livre de corps imparfait, prends un quarteron de levain qui est ou Soleil ou Lune, et

n'y a aucun autre levain, et ce levain soit dissout etc fait terre, comme le corps imparfait, et

préparé de même façon, joins-les et les imbibe. (Rosaire p. 283)

La poudre parachevée du premier parachèvement est nommée premier levain élémenté, donne

lui donc le 2. levain levé par égalité de tout élément élémenté, qui est l'or, donne lui en la

quatrième partie, pourvu qu'il soit calciné auparavant, et dissout dans l'eau c'est ici l'eau

élémentée également de tous les éléments donne lui le second levain, et disant le second,

j'assure que c'est un arrêt second, et en icelui est la teinture du soufre, et se nomme huile des

retenues, donne lui l'eau safranique, donne lui l'eau sèche et chaude l'imbibant subtilement, à

savoir goutte à goutte, que si tu donnes moins des ses boissons, tout se confondra. (Rachaidibid

p. 599)

Les esprits sont fugitifs, jusques à ce que les corps y soient mêlés, et essayent de combattre

avec le feu et sa flamme, et toutes fois ces parties conviennent fort peu, si ce n'est par une

bonne opération et continuel et long labeur, pour ce que l'âme de sa nature tend en haut où est le

centre de l'âme, et qui est celui des artistes qui puisse conjoindre deux divers et contraires,

desquels les centres sont différents, qu'après la conversion de leurs natures et changement de

leurs substances, laquelle chose est difficile à trouver. Donc celui qui peut changer l'âme en

corps, et le corps en âme, et mêlera avec lui les esprits, celui la teindra tout corps. (Cal c. 6)

L'or est le levain de l'élixir, sans lequel rien ne se fait. (Dastin p. 27)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 145/170

XII - DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

L'ouvrage rouge a besoin de levain rouge et le blanc de blanc. (Même auteur p. 29)

Il faut mettre un peu du corps sur beaucoup de médecine qui aie la puissance de la convertir en

médecine, autrement tout sera réduit en esprit semblable à soi. (Même auteur p. 39)

Sur la médecine parfaite au blanc faut mettre la quatrième partie de levain premièrement, et

derechef le réduire sur le premier oeuvre, que si tu veux passer plus outre au rouge, fais le

même que tu as fait au blanc. (Elie c. 6)

Lors que tu auras blanchi les corps et les auras sublimés mets y de leur levain, à savoir d'or, et

les triture avec l'eau des élixirs tant qu'ils soient fermentés, et soient faits une pâte levée.

(Astanus. c. I)

Pour le Soleil, prends quatre parties de la terre du corps imparfait, de terre du Soleil qui se

nomme levain solifique une partie, d'eau ce qu'il faut, mettez les dedans un vaisseau rond de

verre à petit col sur un feu où ils se dessécheront. (Vincent question 25)

Les esprits fugitifs des corps métalliques ne se fixeront point sans levain. (Rouillac p. 23

commence les vieux Poètes)

Amalgamez trois onces de Lune pure et calcinée avec six onces de mercure pur, puis ajoutez y

une once de soufre blanc, cuisez les que si le soufre est rouge, mettez de Soleil et de mercure

comme dessus, cuisez les, augmentant le feu jusqu'à l'achèvement, faite la cération distillant

goutte à goutte de mercure dans le creuset tant qu'il fonde comme cire, à celle fin qu'il adhère

plus facilement aux métaux. (Au livre des lavements)

Notre blanc est fugitif s'il n'est retenu par le soufre blanc. (Ventura p. 162. c. 27. Soufre)

Notre airain n'est point teignant s'il n'est fait fugitif, et cet or est le soufre des Philosophes qui est

caché dans leur argent vif, et cet or est le levain de l'une et de l'autre teinture, à savoir blanche et

rouge. (Même auteur p. 167)

Prends au nom de Dieu la quatrième partie du dit ferment du Soleil, à savoir une partie du dit

ferment, et trois parties du corps imparfait, savoir est de la Lune, et dissous le ferment, jusqu'à ce

qu'il soit fait comme corps imparfait, et que le vaisseau soit bien bouché. (Traité du soufre. p.

125)

1) Prends de la matière rouge et d'or parties égales à savoir une once de chacune de mercure au

double, mettez les dans un vaisseau de verre bien fermé, cuisez les par un feu de lampe par

quatre jours dans lesquels toutes les couleurs paraîtront.

2) A cette matière ajoutez une once d'or et trois de mercure, cuisez les comme dessus.

3) Ajoutez encore deux onces d'or et huit de mercure, cuisez les.

4) Ajoutez encore quatre onces d'or, seize de mercure, et cuisez les.

5) Ajoutez huit onces d'or, deux liures de mercure, cuisez les.

6) Ajoutez seize onces d'or, et quatre livres de mercure, cuisez les.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 146/170

XII - DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

7) Réitérez les seize onces d'or et les quatre livres de mercure, cuisez les.

8) Ajoutez huit onces d'or, et deux livres de mercure, cuisez les.

9) Réitérez ces huit onces d'or, et deux livres de mercure, cuisez les.

10) Ajoutez dix onces d'or, et cinquante de mercure, cuisez les: alors la matière est fondante

comme cire, et se jette sur tous les métaux, et ne la faut pas fermenter d'avantage. D'un vieux

parchemin écrit à la main. Tellement que suivant cet auteur, une once se peut augmenter,

jusques à quatre cent vingt onces.

Prends une once de cette médecine et pierre des Philosophes, et trois onces d'or très-pur, et les

conjoints dans le creuset et leur donne un feu modéré par douze heures, puis fond les, et les

tiens en ce feu par trois jours naturels, et la pierre sera changée en vraie médecine, puis prends

une once de cette masse, et la jette sur mille de métal fondu, et le tout sera réduit en or pur.

(Basile Valentin chap. 12, clef 12. p. 128)

Encore que notre matière soit tirée de deux substances permanentes au feu et eau graduelle, si

n'est elle pourtant aussi forte que sont ses parents, témoin le petit enfant sortant du ventre de sa

mère qui n'est et ne peut parvenir à leur être que premièrement il n'ait passé par la voie et ordre

commun, par lequel ses père et mère ont passé pour parvenir à la force d'engendrer. Or notre

dite matière étant sortie et recueillie, est en partie comme fixe et en partie volatile, cette ci s'en

allant en fumée sur un feu fort, et dans un creuset, et l'autre s'y attachant en forme de vernis

tacheté de points blancs, luisants, et comme petit clous d'argent, et le tout sans fruit autre que

trouver cette chose véritable, et de laquelle plusieurs Philosophes ont écrit pour l'avoir éprouvé,

et nous avec eux, et de quoi ils disent, garde toi de la vitrification, mais si tout au contraire de ce

feu soit, on nourri cette matière peu à peu avec son propre lait, elle s'augmentera infiniment,

comme a été dit ci devant, et quelque augmentation, couleur noire, blanche, jaune ou rouge

qu'elle ait, elle pourra toujours être envoyée en fumée, pour ce qu'elle est toujours volatile

comme nourrie d'une matière volatile, mais lors qu'elle aura pris la couleur blanche ou rouge, on

l'allie avec l'argent ou l'or, sans doute elle sera rendue fixe et permanente à tout feu, et autre

épreuve: par ceci nous éclaircissons encore le passage de celui qui dit que la pierre au blanc est

faite avec le mercure blanc et l'argent, et la pierre au rouge avec le mercure rouge et avec l'or,

car le noir étant parvenu au blanc (nommé mercure blanc) sera fermenté avec l'argent, mais

étant rouge (qui se fait par continuation de feu) sera fermenté avec l'or, et cette est la vérité sans

s'imaginer autre fantaisie. Pour le levain ou ferment plusieurs l'entendent et le prennent

diversement, car les uns prennent la poudre noire, blanche ou rouge, pour le levain les autres

pour l'argent ou l'or, mais cette difficulté ne doit pas arrêter l'artiste, car qu'importe si on appelle

le levain, duquel on fait lever la pâte du pain, pâte ou si on dit que la farine qu'on mettra avec

l'eau est le levain, soit qu'on dise et spécifie ce mot par puissance ou qu'on le taise, il suffit de

savoir que comme le levain qui est biens aigre, rend aigre la farine, et l'eau réduite en pâte, et

mêlée avec ledit levain, de même cette poudre rend noir, subtil, et impalpable le mercure qu'on

lui ajoute peu à peu et de temps en temps en très grande quantité n'importe aussi de prendre

l'argent ou l'or pour le levain ou ferment, suffit seulement de savoir que l'intention des

Philosophes, et leur doctrine est, qu'on doit nourrir cette poudre noire, avec quantité de mercure,

jusqu'à ce que cette noirceur ait disparu, et la blancheur survenue, et après icelle la rougeur,

cette matière noire, blanche ou rouge est nommée par plusieurs terre, corps sale, *ord et

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 147/170

XII - DE LA FERMENTATION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

immonde, et volatile qu'il faut joindre avec l'or que quelques uns appellent levain ferment, corps,

âme et autres noms, par le moyen du mercure, nommé par plusieurs gomme, colle, moyen,

esprit conjoignant l'âme avec le corps (car aussi sans icelui qui a nourri le noir et qui tient de la

nature, et d'icelui, et de l'argent, et de l'or, l'union ne peut être faite seulement, mais on demande,

qu'est-ce que cette poudre noire, blanche et rouge? on répond (en cette science) que c'est un

corps ou accident sans forme, puis qu'il est encore volatile, car après qu'on lui aura donné sa

fixation par la jonction de la Lune au blanc, et de Soleil au rouge, et lors elle aura sa forme et

âme, vu que cette matière subsistera et soutiendra toute sorte d'épreuve, et ce avec raison,

puisque c'est la forme, non visible et accidentelle, mais l'essentielle qui fait que les choses ont

être, les Philosophes disant que, forma dat esse rei. Or si cette matière nourrie, fermentée, et en

un mot achevée, à la force, de dépurer si grande quantité de métaux impurs, jetez sur iceux en

fort petit poids comme un grain sur mille, voire plus de grains, quelque autre plus hardi en pourra

parler, nous assurons bien qu'une once de cette tête de corbeau a réduit en noirceur, comme elle

une cinquantaine d'onces de mercure avant que la blancheur soit partie, car après elle n'a plus

besoin d'être nourrie, et est croyable, qu'elle peut beaucoup en peu de poids sur plusieurs poids,

mais si le rechercheur désire d'en savoir la fin son patient et assidue travail l'en éclaircira.

Contentons nous de savoir ce que nous savons, et d'avoir vu par une bénédiction particulière de

Dieu ce qu'il nous a permis de voir, jurant devant celui qui nous permet encore de vivre que nous

avons parlé et écrit autant clairement tous les moyens d'obtenir cet admirable trésor, qu'aucun

que nous ayons vu par ci devant, que si nos Lecteurs ne le peuvent comprendre à la première

lecture qu'ils relisent encore ce traité, et Dieu leur pourra ouvrir l'entendement.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 148/170

XIII - LE MOYEN DE MULTIPLIER LA PIERRE DES PHILOSOPHES

LE MOYEN DE MULTIPLIER LA PIERRE DES PHILOSOPHES

La couleur rouge céleste apparaissant, laisse refroidir de soi même la matière, et en prends ce

qu'il te plaira, que tu garderas soigneusement, de ceci tu en prendras une dragme, et vingt

dragmes d'or pur passé par le ciment trois ou quatre fois, tellement qu'il soit très-pur, fais fondre

ces vingt dragmes d'or dans un creuset, et mets ta dragme de poudre sur l'or fondu qui se

mêleront aussi tôt et se feront un corps, laisse les refroidir, alors aie un creuset de terre qui

endure bien le feu, et un autre creuset de verre bien approprié à celui de terre, mets les dans un

four à vent, les affineurs le nomment une moufle, tiens le dans ce feu avec tout ce que dessus

durant trois jours trois nuits, laisse les au bout d'iceux refroidir, alors fond dans un creuset mille

parties d'argent pur, et une partie de cette matière du four à vent, mêle les et qu'ils demeurent

fondus durant environ demie heure, laisse les refroidir et tu auras d'or pur à toute épreuve, peut

être sera il fragile, que si cela est tourne fondre ces mille parties d'argent et y ajoute davantage

d'argent, voire tant qu'il soit mol, et malléable, par aventure une partie de cette dite matière

convertira deux ou trois parties d'argent en or, et étant mol une partie a achevé son oeuvre,

l'expérience l'enseignera. (Isaac l. I. c. 132. 134)

Il y a une multiplication en vertu, laquelle se fait par altération, dissolvant et congelant, l'autre est

en quantité, laquelle se fait par apposition de nouvelle matière. (Lescot p. 63)

La multiplication en quantité n'est autre chose qu'augmentation d'un poids à infinis, tellement

qu'on ne recommence jamais l'oeuvre, et toutefois sans diminution de ses forces. Prends donc

du mercure dit deux onces, fais les bouillir dans un creuset, jettes-y dessus quatre onces de ta

médecine rouge, qu'ils continuent à bouillir, jusqu'à ce que le mercure demeure congelé et en

poudre, ce qui se fait bien tôt, mets cette poudre dans un matras (fermé hermétiquement) sur un

feu tempéré par quatre jours que tu augmenteras jusqu'à huit jours, au bout desquels mets ta

matière dans deux creusets bien lutés, donne leur le feu fort par vingt quatre heures, au bout

desquelles couvre les de charbon, le tout étant froid, réitère le si tu veux et auras merveilles, pour

la Lune prends de mercure et de médecine blanche, parties égales, et fais comme dessus. D'un

incertain écrit à la main.

L'amendement de toutes choses est augmentation de la chose dont elle est, par quoi par

plusieurs dits des Philosophes, se trouve que nature est amendé par l'art, outre le mouvement

qu'elle a en sa première forme. (Richard c. I. p. 534)

Il est impossible de multiplier le sel central sans or: or les seuls enfants de doctrine Lumière

connaissent la semence des métaux. (Nouvelle lumière chimique. p. 41)

Qui voudra savoir davantage de la multiplication lise le son de la trompette au chap de la

multiplication.

Si tu veux multiplier il faut derechef résoudre ce rouge en nouvelle eau résolutive, et derechef

cuire, blanchir et rougir par les degrés du feu réitérant le premier régime, dissous, congèle

,réitère, fermant, ouvrant, et multipliant en quantité et qualité à ton plaisir, d'autant que par

nouvelle corruption et génération on introduit nouveau mouvement, et jamais nous n'aurions la fin

si toujours nous voulions travailler à dissoudre et congeler moyennant notre eau dissolutive,

comme nous avons déjà dit, et ainsi est faite l'augmentation en quantité et qualité, tellement que

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 149/170

XIII - LE MOYEN DE MULTIPLIER LA PIERRE DES PHILOSOPHES

si en premier lieu l'oeuvre reçoit cent, au second recevra mille, au troisième dix mille, et ainsi

poursuivant la projection viendra à l'infini teignant vraiment et parfaitement. (Artéphius p. 38.

Commence l'antimoine)

Il faut mêler une partie avec mille parties du corps le plus prochain, mettant le tout dans un

vaisseau propre très- bien fermé, et le mettre en feu de fixation, premièrement le feu sera lent,

l'augmentant peu à peu par trois jours, dans lesquels le tout sera conjoint et cet ouvrage est

nommé de trois jours, et derechef joindre une partie de ceci avec mille parties du corps le plus

prochain, et le mettre encore au feu, et cette opération est nommée oeuvre d'un jour, ou d'une

heure ou d'un moment. (Rosier Bacon en son miroir c. 7)

La facilité de ce chapitre ne requiert de nous un éclaircissement plus ample

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 150/170

XIV - DE LA CREATION ET PERFECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

DE LA CREATION ET PERFECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

Rends l'airain, nettoie, racle le et le poli, et y mets un peu de ta matière et la mets sur les

charbons allumés, si la matière se liquéfie et s'épand par toute la lame (de cuivre) rougie, et que

le lieu où est la matière demeure blanc, la médecine du second ordre est parfaite, rends en

grâces à Dieu. (Isaac l. I. c. 9)

Prends un grain ou plus de ta semence rouge, un peu resplendissante, mets la sur un morceau

de quelque pot de terre, ou sur une lame de fer ou de cuivre, et brûle le à un feu fort jusqu'à ce

qu'il rougisse, que s'il n'y fume point, et ne perd point son poids, ou fort peu, il est assez mûr,

mais s'il fume, la fixation n'est point complète. (Greverius p. 36)

La médecine doit être plutôt fondue que le mercure bouillant, et que le feu ne le consume, ni

détruit, et alors est nommé sel fusible, huile incombustible et savon des sages. (Rosaire p. 180)

A la fin (de l'oeuvre) le Roi couronné sortira, resplendissant et clair comme le soleil, ou

escarboucle, coulant comme cire, demeurant au feu, pénétrant et retenant l'argent vif. Par la

seule décoction et continuation d'icelle, la blancheur se fait rouge. Notre airain blanc s'il est

diligemment cuit, se rougit fort bien, cuisez le donc en un feu sec, et calcination sèche, jusques à

ce qu'il soit rouge comme cinabre, duquel ne faut plus rien mettre, ni eau, ni autre chose jusques

à ce qu'il soit cuit entièrement. (Même auteur)

Les signes de l'Elixir parfait, sont la dubtilité plus grande que l'air, plus blanc que le lait pur, et si

c'est au rouge plus brillant que le rubis; et la pierre blanche, ne diffère de la rouge, que de

l'addition de la couleur jaune, qui est aussi reçue du seul mercure, qu'il soit donc plus liquide que

l'élément plus enflé et plein de vessies, que l'écume maigre, plus spiritueux que le vent, plus

liquide que l'eau vive, plus épais au combat du feu et incoagulable au grand froid et au grand

chaud même pour petit qu'il soit. (L'escot p. 200)

Lors que la matière est blanche elle n'est pas pourtant parfaite ni parachevée de la vraie

perfection, toutefois elle amène tout ce qu'elle touche en vraie Lune, mais pour ce que la Lune

n'est pas du tout parfaite à toute preuve, nous disons que la médecine préparée au blanc n'est

pas parfaite en vrai compliment, mais lors qu'elle est préparée au rouge, nous la disons parfaite à

toute épreuve. (Arnaud en son miroir p. 8)

Prends ta matière et en mets un peu sur une lame d'argent rougie, si ta matière est fusible, il va

bien, sinon cuits la davantage y ajoutant un peu du mercure restant de ton amalgame au

commencement de ton oeuvre, l'imbibant peu à peu sur un porphyre, remets la donc comme

auparavant au feu dedans un vaisseau par quatre jours, puis éprouve le, que s'il coule comme

cire sans fumer, le tout va bien. (Carpinus)

Prends ta matière, mêle la dans un Vaisseau rond de verre en un feu de réverbère par quatre

jours, les deux premiers jours le feu sera lent, le troisième fort, et le quatrième encore plus fort

par vingt quatre heures, laisse le refroidir, ouvre ton vaisseau, tu y trouveras ta matière en une

masse, triture la subtilement, mets la dans un vaisseau pour la dissoudre et congeler sur les

cendres chaudes sans le plus broyer, mais seulement la dissoudre et congeler dans le même

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 151/170

XIV - DE LA CREATION ET PERFECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

vaisseau fais cela vingt quatre fois: alors prends en une partie et jette la dessus d'or très-pur, et

se fera poudre très rouge, de laquelle mets une partie sur cent de mercure vif bien net, et laisse

la fiole de verre es cendres chaudes par vingt quatre heures, et deviendra huile, jette en une

partie sur cent de Lune raffinée, et sera Soleil très fin. (Même auteur)

Lors que le mercure par plusieurs imbibitions sera aussi blanc que neige, mets en un peu sur le

feu, s'il se fond facilement va bien, sinon ajoutes y d'argent vif sublimé non fixe quelque partie, et

réitère la sublimation jusqu'à ce qu'il soit fusible, et s'il est lucide blanc, et a une couleur vive,

alors il est parfaitement sublimé et mondifié, si autrement, non; Ne sois donc point paresseux au

nettoiement qui se fait par la sublimation, d'autant que telle que sera la mondification telle sera la

perfection, à celle fin que la projection se fasse sur les corps imparfaits. (Geber l. I. c. 45 de la

grande perfection)

Prends ce qu'il te plaira de la lame cristalline que tu trouveras fixé au fond du vaisseau, mets la

dans un creuset sur un feu propre, y jetant dessus goutte à goutte de son air blanc fort

prudemment, regardant soigneusement si elle se fond comme cire et sans fumer, si cela est, le

fait va bien, toutes fois après être refroidi mets en un peu sur une lame de fer ou de cuivre rougie

au feu, si cette matière s'y fond comme cire et sans fumer, elle est propre pour faire projection, si

elle ne coule pas facilement, remets la au creuset, et y ajoute goutte à goutte de son air comme

dessus, jusqu'à ce qu'elle se fonde comme cire et sans fumer. -Lulle au Codicille c. 69)

Le Sage dit, écoutez tout, mais éprouvés aussi tout, si tous ceux qui recherchent cet admirable

oeuvre, avaient bien appris, et pratiquaient bien cette leçon, la multitude des coureurs,

charlatans, faussaires et vendeurs de recettes ne serait si grande, pour ce que ne trouvant

personne qui les écoutant seraient contraints de se pendre et étrangler comme Judas, ou

d'apprendre quelque métier pour gagner leur vie. Certes c'est une chose déplorable en ce siècle

que la faim d'avoir d'or est si grande quelle ne donne aucun relâche, voire aux plus grands d'en

amasser, ne considérant pas que la mort les talonne, et nonobstant ils croient, au premier

abuseur qui leur promet de leur faire d'or, éprouvez, dit le Sage, tous les esprits, éprouvez, disent

les Philosophes, la matière qu'on vous présente pour teindre les métaux en or ou en argent,

notre teinture, disent ils, est fixe, semblable à celle que nature donne dans la mine et endure

toutes les forces et preuves du feu, ce que l'oeuvre des souffleurs ne fera pas, comme a été dit,

aussi cherchent ils ordinairement des cachettes pour débiter leurs faussetés, lesquelles ne se

permettent de mettre à l'essai, ou après que notre matière aura acquis les conditions susdites,

l'on s'en pourra servir, comme sera dit au chapitre suivant.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 152/170

XV - LE MOYEN DE FAIRE LA PROJECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES SUR LES METAUX NOMMES IMPARFAITS

LE MOYEN DE FAIRE LA PROJECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES

SUR LES METAUX NOMMES IMPARFAITS

Situ veux faire la projection sur l'étain tu le feras fondre, et sur une livre d'icelui tu mettras une

once d'argent fin, et étant tout fondu, tu y mettras de ta terre blanche, et le tout sera argent fin,

selon la subtilité de ta pierre: que si tu veux faire projection de ta pierre rouge, ce sera sur

l'argent le fondant et y jetant de la pierre rouge, et tu auras vrai or. (Isaac l. I. c. 8. p. 117. 124.

164)

Aucune projection de la pierre rouge ne se peut faire que sur la Lune. (Même auteur c. 81)

Regarde que tu jettes ta médecine sur ton levain, alors il sera frangible comme le verre, jette

cette frangibilité sur les corps purs, alors tu auras un métal à toute épreuve. (Riplée p. 89)

N'ignores point ce secret, c'est que notre mâle rouge, ni sa femme ne teignent point s'ils ne sont

teints. (Même auteur p. 90)

Si les poudres convertissent plus ou moins, cela n'advint pas de la diversité de la médecine, mais

de la moindre ou grande subtilité d'icelle, ou que leurs vertus ont été diminuées ou épaissies par

plusieurs projections. (Vogelius en son préface)

Quelqu'un veut il changer par le moyen de la pierre physique le plomb en or ou en argent, qu'il

mêle premièrement du plomb avec elle, à celle fin que ce soit une même chose, semblablement

de l'étain, du cuivre et de l'argent. (Même auteur p. 123)

Prends ta pierre et la divise en trois parties, enveloppant chacune en cire blanche, après prends

une partie de Soleil pur, fond le en un creuset net, jettes y une pilule, remue le tout avec un

bâton, peu à peu, jette y l'autre, et après l'autre remuant toujours, de ceci en faut jeter une partie

sur dix parties de métal imparfait, et une d'icelles sur autres dix, tant que la couleur te plaise.

(D'un vieux manuscrit p. 70)

Si tu convertis quarante livres de mercure blanc ou rouge en eau, et que tu le laisses un peu

fumer au feu, et jettes dessus une once de l'élixir, le tout sera converti et fermenté en nature fixe.

(Lescot p. 201)

Fais projection de la médecine rouge sur l'argent, pour ce qu'il est le plus pur fait des autres

métaux, un poids sur cent, que si tu le jette sur les métaux imparfaits, ce sera seulement un

poids sur dix, pour ce qu'ils sont crus, froids, décolorés et salés, et qui ne peuvent être teints,

chauffes, cuits et digérés par si peu de poudre, mais la médecine blanche va sur l'étain.

(Rouillac. p. 71)

Il est impossible d'arrêter le mercure sur le feu, que par la pierre des Philosophes, et partant tous

les autres moyens sont inutiles et sophistiques. (Ventura c. 31. p. 189)

Les métaux demeurent imparfaits par le peu de mercure, et par sa faible inspissation, à quoi on

remédiera par la projection de la médecine faite d'icelui. (Geber l. 2. c. 14. de la perfection)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 153/170

XV - LE MOYEN DE FAIRE LA PROJECTION DE LA PIERRE DES PHILOSOPHES SUR LES METAUX NOMMES IMPARFAITS

Quoique tous les métaux imparfaits puissent être réduits à la perfection par l'élixir, si est-ce que

ceux qui sont les plus approchants d'icelle y sont plus facilement amenés que les plus éloignés à

cette cause il faut mêler une partie l'élixir sur mille parties du corps le plus cause de trois

prochain, les enfermer dans un vaisseau propre, et bien fermé, et le mettre dans un feu de

fixation, qui soit lent du commencement l'augmentant peu à peu par l'espace de trois jours, dans

lesquels le tout sera joint inséparablement et celui ci est nommé ouvrage de trois jours, et

derechef faudra ajouter une partie de cette matière dessus autres mile parties de semblable

corps plus prochain, et faire comme auparavant, et cet ouvrage est appelé d'un jour, d'une heure,

voire d'un moment. (Bacon c. 7. de son miroir)

On dit ordinairement que l'erreur commun fait la loi, mais je dis que l'erreur des ignorants ne

donne pas la loi aux savants, les ignorants veulent que la médecine des Philosophes purifie tous

les métaux, et comme ils disent les réduisent en or, si elle est rouge, ou en argent, si elle est

blanche, ce qui ne peut être, j'entends de leur médecine commune, et préparation. Car aucun

agent naturel, agissant selon nature, n'agit plus outre que son propre degré, s'il n'agit sur un sujet

qui n'aie quelque qualité semblable à soi, qui le rende susceptible de telle action, et par cette

propriété du sujet et pâtissant, l'agent lui imprime et départ tout ce qu'il peut: Exemple, la

chandelle allumée dans une chambre, éclairera l'air d'alentour, mais l'air ne recevra pas plus d'air

qu'il y a à la flamme de la chandelle, autrement la flamme agirait outre son degré, mais si on

approche à cette flamme un cristal, on verra en icelui une plus grande lumière que celle qui est

en la flamme de la chandelle, ce qui advient de cette propriété ou susceptibilité que le cristal a de

recevoir cette lumière, et non autrement; de même est en notre médecine de laquelle tous les

métaux imparfaits ou sales, ne peuvent recevoir la pureté qu'on se propose, si on ignore l'ordre

et façon de la préparation et de l'agent et du patient avant la projection. Ci dessus la préparation

de la médecine a été écrite soit amplement pour ceux qui ont l'entendement capable, qu'est la

cause que nous dirons seulement que la médecine rouge doit être jetée sur l'argent fin, qui n'a

besoin que de fixation et de teinture, et la blanche va sur l'étain qui n'a besoin que de fixation,

pour les autres il se peut, mais avec de la difficulté assez grande, notant que tout ce qui est

transmué en un autre, n'est plus ce qu'il était auparavant, et par cette perte de ce qu'il avait le

corrompt entièrement de toute sorte de corruption pour devenir nourriture d'un autre, comme

remarque Solon au banquet des sept Sages, aux Opuscules de Plutarque: Et toute transmutation

suit la nature du transmuant, et non le transmuant celle du transmué, si donc le transmuant est

volatile et combustible, ce qui sera transmué sera de même. Picus Mirandulanus et autres

marquent avoir vu faire la projection en plusieurs façons, ce qui ne marque pourtant diverses

médecines, mais une seule qui peut être mêlée avec diverses matières, comme avec cire, savon,

suif, vitriol et semblables qui s'en vont au feu, et la seule médecine s'attache et unit avec le métal

fondu, duquel il sépare l'impureté et parfait le reste, et par cette projection différente, les plus

doctes aux autres sciences sont abusés par la créance qu'ils prennent, qu'il y ait diversités de

façons, moyens et ordre de purifier et parfaire les métaux imparfaits et sales. Or la pureté et

impureté des métaux se connaît par le poids, d'autant que le plus pesant est le plus excellent,

preuve, qu'on tire par un même trou de la filière de tous les métaux séparément, et qu'on les

coupe de même longueur, on trouvera que si on pèse une dragme qu'est septante deux grains,

l'argent ne pèsera que trente six grains, et le plomb autant, le cuivre trente, le fer vingt six, l'acier

vingt sept, l'étain vingt cinq, donc la cause vient du parfait mélange des composant, et de la

pureté ou impureté d'iceux, et de la privation de l'air, cuite parfaite et évaporation de l'humidité,

comme a observé Libavius p. 495. en sa différence de l'Alchimie. -----------------------------------------

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 154/170

XVI -DE L’ARGENT VIF ET DU SOUFRE DES PHILOSOPHES

DE L’ARGENT VIF ET DU SOUFRE DES PHILOSOPHES

Les anciens Philosophes ont nommé l'argent vif, eau sèche. (Tauladan p. 171)

Il est assez clair quel est cet argent vif que Geber en sa somme veut être choisi, savoir la pure

substance du mercure enfermée dans le Soleil et la Lune. (Même auteur p. 193. Richard)

Le soufre provient de la graisse de la terre, épaissi dans la mine par une décoction tempérée,

jusqu'à ce qu'elle soit dure et sèche, et alors est nommé soufre, mais l'argent vif en sa racine est

composé de terre blanche, subtile, trop sulfurée, fort mêlée avec d'eau claire par une subtile

union, jusqu'à ce que l'humide soit tempéré par le sec, et le sec par l'humide, tant que le tout soit

une substance, n'arrêtant pas en une pleine superficie, ni adhérente à ce qu'il touche à cause de

la siccité qui a altéré son aquosité, car il est homogène en nature, d'autant que tout s'en va au

feu, ou tout demeure fixe, ou tout s'en va en fumée, car il est incombustible et aérien, et ceci est

signe de perfection. (Richard c. 7. p. 541)

Le mercure cru dissout les corps, et les réduit en leur première matière, mais le mercure des

corps ne peut faire cela. (Même auteur c. 15)

Le mercure des Philosophes est composé du mercure cru et du mercure des corps d'union

intérieure et inséparable, comme l'eau simple mêlée avec l'eau simple qui ne peut être séparée.

(Libavius p. 62)

L'argent vif vulgaire n'est ni l'argent vif des Philosophes, ni leur pierre, mais il est une partie

d'iceux, car il illustre, et défend de brûler, et à cause de cela plusieurs sont trompés: Or nous

autres ne le nommons pas argent vif, mais fugitif, d'autant qu'il fuit toujours le feu si ce n'est lors

qu'il est lié avec notre argent vif, car s'unissant à lui il se repose au feu doucement, et s'éjouit

avec nature, et non avec choses étranges. (Nicolas des Comptes p. 2)

L'argent vif, est eau nette et vraie teinture qui ôte l'ambre du cuivre. (Dastinus p. 36)

L'argent vif, duquel parle Geber, et Astanus veut que la substance soit prise, est l'argent vif des

Philosophes et non du commun, mais il y égale, et partant est dit physique, car il est composé

par les Philosophes Chimistes de trois substances ou natures, desquelles une est nommée

mercure, c'est à dire argent vif, et ces trois substances sont mises en un vaisseau de verre, dans

un fumier, où ils sont laissés le temps marqué dans les livres des Philosophes, là ils se

pourrissent, et se mêlent exactement, tellement que de ces trois se fait une nature et substance

homogène, alors cette homogénéité est dite argent vif physique, et toutes fois ces trois

substances, faites une, n'ont été du commencement, à savoir avant la perfection, qu'une partie

d'argent vif, et ainsi l'argent vif a été une partie d'icelui, à savoir du commencement avant la

putréfaction, et c'est ainsi que l'ont entendu les Philosophes et rechercheurs de cet art. (Astanus)

Les métaux diffèrent seulement de forme accidentelle, et non de l'essentielle, car le

dépouillement en est facile, étant engendrés par continuelle coction de soufre, et de l'argent vif.

(Albert, c. I)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 155/170

XVI -DE L’ARGENT VIF ET DU SOUFRE DES PHILOSOPHES

Nous cherchons seulement l'argent vif, pour ce que tout ce que nous cherchons est en lui, car il

contient sa teinture, et a son corps qui demeure, son âme qui vivifie, et son esprit qui teint, ces

choses sont au seul mercure, congelé de l'épaisseur de l'eau et du soufre non brûlant. Or notre

mercure est notre pierre, et rien autre ne la peut être, lequel nous nommons eau sèche, d'autant

qu'il est épaissi par la force du soufre blanc et rouge également. (Rosaire Anglais c. 2)

L'argent vif, par lequel le corps est fait volatil, est nommé par Geber eau forte et piquante, et

vinaigre sept fois distillé. (Payen p. 8)

Par le mercure vulgaire le mercure des corps est extrait. (Rouillac. p. 8)

Notre moyen pour conjoindre les teintures est trouvé sans beaucoup de dépense, et est aérien

de sa nature, contenant le genre masculin et féminin. (Synésius)

L'argent vif est nommé mercure, est ami et faisant la paix entre les métaux, et est le moyen de

conjoindre les teintures, toutefois sa matière et sa nature n'est pas notre médecine, quoi qu'elle

aide en quelque sorte. (Geber de la perfection l. I. c. 30)

L'eau de l'antimoine saturnin est faite du Soleil et de la Lune, et en ce faisant elle s'enfle, s'élève

et croît prenant la substance et nature animée des végétables, et le Soleil et la Lune dissout par

notre eau sont dits argent vif qui n'est point sans soufre, et le soufre sans la nature des

luminaires. (Même auteur p. 15. 33)

L'argent vif ou mercure des Philosophes est une eau visqueuse. (Même auteur p. 30)

La substance de l'argent vif est uniforme et le Soleil et la Lune se font nécessairement de la

pureté de l'argent vif. (Même auteur c. 53)

Le mercure pèse plus que l'or, sa substance est visqueuse et dense, sa composition est forte, il

peut être figé sans consumer son humidité, et sans le convertir en terre, ne peut être divisé en

parties, car ou il s'en va totalement du feu, ou il y demeure du tout. (Même auteur c. 63)

C'est chose notoire que tant plus les corps ont de perfection tant plus ont ils d'argent vif, étudie

toi donc en toutes oeuvres que l'argent vif surmonte au mélange. (Même auteur c. 64)

Le soufre des Philosophes est un feu vif, simple, vivifiant les autres corps morts et les mûrissant,

et supplée à ce que leur défaut par nature, vu qu'en lui y a plus de *meureté qu'il n'a besoin,

icelle venant par l'opération de l'artiste qui l'a fort dépuré: Or tel soufre ne se trouve qu'aux corps

du Soleil et de la Lune, desquels il est tiré par solution et résolution d'iceux en leurs premières

matières, et ceci se fait sans y mêler rien d'étrange. (Richard Anglais c. 11. p. 233)

Saches qu'autre chose est le germe, et autre chose est la semence, la terre est le soufre,

réceptacle du germe, et l'eau est la matrice de la semence. (Traité du soufre. De la génération

des animaux)

Le feu agissant contre l'air produit le soufre, l'air agissant contre l'eau produit le sel, l'eau

agissant contre la terre géniture ou produit le mercure, mais la terre ne trouvant plus d'autre

élément, contre qui elle puisse agir ne peut aussi rien produire, mais retient en son centre ce que

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 156/170

XVI -DE L’ARGENT VIF ET DU SOUFRE DES PHILOSOPHES

les autres trois ont produit, de sorte qu'il n'y a que trois principes desquels la terre demeure et

matrice et nourrice. (Même auteur p. 40)

Le corps est la terre, l'esprit est l'eau, l'âme est le feu, ou le soufre de l'or, l'esprit n'augmente que

la quantité du corps, mais l'âme, ou le soufre, ou le feu augmente la vertu, mais d'autant qu'au

poids il y a plus d'esprit, c'est à dire d'eau que de feu, l'esprit s'exalte et opprime le feu, et l'attire

à soi, de manière qu'un chacun de ces deux s'augmente en vertu, et la terre qui est le moyen ou

milieu d'iceux croît en poids. (Même auteur p. 43)

Les médecins et les peintres sont obligés aux rechercheurs de cette science, lesquels pour

n'entendre et ne connaître le mercure et le soufre des Philosophes ont mêlé l'argent vif commun

avec le soufre commun, et avec une industrieuse peine en ont fait ce qu'on appelle cinabre,

duquel nom les Philosophes ont appelé leur matière, lors qu'elle est montée en arbrisseaux, et

quelle s'y rougit, les autres entendant et lisant, que nous tirons notre mercure du Saturne,

s'amusent et abusent, comme nous avons dit ci devant, à tirer le mercure du plomb. Or le

mercure, duquel nous nous servons pour parfaire les imparfaits, n'est point aux yeux, mais il le

faut extraire des corps parfaits, et icelui porte son soufre, et ne peut être sans lui, et même

souvent lui même est nommé soufre, et ce soufre est la vertu ignée y cachée, qui rend ce

mercure sec, et en poudre, qui étant arrosé de sa propre eau, est rendu comme écume blanche

et nageant dessus l'eau, mais il faut noter que le mercure est pris pour deux choses, ou en deux

façons par les Philosophes, à savoir pour matière volatile au feu, et pour matière fixe et qui y

demeure, que se le diligent studieux considère attentivement les passages des bons auteurs, il

reconnaîtra facilement la raison de la variété de tant de noms, contentons nous pour le présent

d'apprendre que l'argent vif commun n'est point celui des Philosophes aussi peu que le soufre

commun, nous confessons bien que le notre ne peut paraître que par l'aide du commun, mais

nous disons aussi que le commun abandonne le notre aussi tôt qu'il est sorti de ses deux corps,

avec lequel par après faut qu'il se joigne, mais si c'est avec industrie, Dieu et ceux qui l'ont fait le

savent, pour le soufre commun il n'a aucun accès ni entrée en notre matière, le notre n'étant que

la vertu chaude, sèche et desséchante, sortie également des composants avec notre mercure,

de quoi par ci devant nous avons discouru fort amplement: A présent il nous reste de savoir s'il

faut avoir égard aux astres et faisons avant que commencer cet oeuvre, et s'il est facile de

dénouer et d'entendre tous les énigmes dressés sur ce sujet.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 157/170

XVII -DE LA CONTEMPLATION ET OBSERVATION DES ASTRES ET SAISONS POUR COMMENCER L’ŒUVRE OU PIERRE DES PHILOSOPHES

DE LA CONTEMPLATION ET OBSERVATION DES ASTRES ET SAISONS POUR

COMMENCER L’ŒUVRE OU PIERRE DES PHILOSOPHES

C’est œuvre n'est causée par le mouvement des supérieurs, pour ce qu'en tout temps il peut être

fait. (Marguerite nouvelle p. 18. Commence ton œuvre en Trois paroles)

Le regard des cieux n'est nécessaire. (Libavius du mercure des philosophes p. 65)

Les astres sont changés à toute heure et leur force n'est totalement reconnue par aucun homme,

et ne peuvent empêcher de rompre un verre, ni moins d'autre nuisance, d'ailleurs leur calcul est

incertain, et plusieurs Astronomes suivant les marques des papiers des anciens, se trompent

entièrement, pour ce qu'ils y entendent aussi peu que moi à l'Océan Atlantique. (Même auteur p.

66)

Il n'est point nécessaire d'observer la situation des étoiles pour notre oeuvre. (Geber. l I c. xi)

Il ne faut point observer nécessairement la sortie, la course ni l'aspect, ni des signes, ni des

planètes, ni les saisons de l'année, ni les jours, ni les heures, pour ce que la génération de notre

pierre est entièrement naturelle, comme est celle des autres choses que nature produit. (Ventura

c. 13)

Celui qui voudra dénouer toutes les énigmes perdra plutôt l'art qu'il ne l'acquerra, car il est

impossible d'expliquer au vrai toutes les allégories, d'autant que les auteurs ont eu tantôt un

projet, tantôt un autre, et par ainsi l'application en est ambiguë. (Libavius p. 65)

C'est une folie de donner des laitues aux ânes, vu que les chardons leur suffisent, celui qui

divulgue les mystères, en diminue l'excellence, tout ce qui peut nuire étant divulgué doit être

caché mystiquement. (D'un vieux Auteur)

Notre science est une partie de la cabale, qui est chose reçue par devis, car les Philosophes

traitant d'icelle, l'ont enveloppée de tant d'énigmes, figures et problèmes, qu'autant en enseigne

Pythagoras en se taisant que les Philosophes en leurs écrits. (Egidius c. 10. p. 28)

Au commencement et à la fin de cet œuvre il faut bien étudier, d'autant que par l'étude et

bénédiction de Dieu l'on aura plutôt ce que l'on cherche et désire. (Morien p. 22. au second

volume du théâtre)

Les Prophéties, les choses naturelles, *l'espagyrie, les secrets poétiques et plusieurs autres

choses sont toutes cachées. (Même auteur p. 102)

Il faut considérer mûrement ce en quoi principalement conviennent les auteurs, car la est cachée

la vérité laquelle est une et simple. (Vogelius en sa préface p. 10)

Les livres écrits de cette science sont sous figure, desquels la plus grande partie est tellement

obscure, et les sentences tellement embrouillées, qu'il n'y a que les seuls auteurs qui les

puissent entendre. (Marguerite nouvelle p. 45)

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 158/170

XVII -DE LA CONTEMPLATION ET OBSERVATION DES ASTRES ET SAISONS POUR COMMENCER L’ŒUVRE OU PIERRE DES PHILOSOPHES

Il faut colliger les fleurs comme on les cueille aux champs parmi les épines. (Armingandus au

commencement du l. I)

L'anneau d'esprit d'or et couvert d'argent est la pierre des Philosophes, qui en son profond est

d'or et mâle, et en l'extérieur est argent et femelle, les sept chaînes liants le livre, sont les sept

opérations qui environnent et parachèvent le magistère de la pierre, l'écriture de l'anneau signifie

l'esprit du mercure qui entrant subtilement le dispose intérieurement, et tire de lui l'âme, et l'élève,

l'emportant avec soi en l'air. (Arnaud à la fleur des fleurs c. I)

Où faut il chercher la clef des Philosophes? l'Oracle répond, au lieu où sont les os d'Orestes,

c'est à dire, où le vent battant et battu et le malheur des hommes est trouvé, c'est à dire, comme

Lichas interprète, en la forge d'un maréchal, car par les vents les soufflets sont entendus, par le

battant ou frappant le marteau, par le battu l'enclume, par le malheur des hommes le fer est

entendu. (Atalante fuyante discours. 27. p. 118)

L'oeuvre admirable des trois paroles, c'est celui qui est fait de trois, quelques uns l'entendent

autrement, mais tous en ce fait sont d'accord, car cet ouvrage se cherche en trois. (Geber l. 3. c.

94 p. 56 des trois paroles.

De ces trois mots il nous faut tirer et composer par grande subtilité deux, car par cette façon de

parler deux et sept chercheur. sont entendus, c'est la cause pourquoi tous ceux qui recherchent

cet art doivent être subtils pour ouvrir ce trésor des trois, dans lesquels toute la vertu et

préparation de la pierre est cachée, je dis l'huile sec et vif, chaud et humide, et la teinture vive, et

c'est l'exposition des trois paroles. (Même auteur c. 97. p. 57)

Cet art n'est point acquis que par étude, par veilles et par tempérance. (D'une Epître à Alexandre

au titre 13. p. 58. de Geber)

Nous n'avons pas décrit notre art tout au long, mais par pièces mises en divers chapitres, et

l'avons ainsi fait, pour ce qu'autrement elle aurait été connue aussi bien des méchants que des

bons, et cette science nous l'avons trouvée de nous mêmes, laquelle est très-vrai et très-

assurée. (Geber l. 3. c. 91)

L'Alchimie n'use point de démonstrations, pour ce qu'elle ne prouve, ni n'est prouvée, comme

sont les autres choses, ni n'exprime point ce qu'elle a comme les autres, d'autant qu'elle s'étudie

à parler obscurément, étant comme impossible montrer cet art par raisons. (Bonus à la

marguerite nouvelle p. 18)

Avicenne ni aucun autre Philosophe naturel n'ont jamais peu confirmer les raisons naturelles les

principes de l'Alchimie, car ce qui est fixe, détruit la forme spécifique, c'est à dire, ce qui est fixe

détruit la forme spécifique du volatil, l'empêchant de fuir. (Même auteur p. 20)

S’il est vrai dira le rechercheur curieux et non subtil, qu'il ne faille avoir égard ni aux astres, ni au

temps, ni aux heures, pourquoi est-ce que les philosophes nous disent de commencer de

travailler au mois de Mars, pour quoi d'attendre la conjonction de Mercure avec Saturne,

pourquoi celle du dit Mercure avec Mars, puis avec Jupiter, puis avec la Lune, puis avec le Soleil,

sans quoi l'on ne fera rien, Certes comme la saison au mois de Mars est tempérée, et que l'art

n'y est ni trop chaud, ni trop froid, ni trop sec, ni trop humide, aussi veut on qu'au commencement

la chaleur par laquelle la cuite, pourriture ou rouillure de notre chaos ou mélange, doit être faite,

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 159/170

XVII -DE LA CONTEMPLATION ET OBSERVATION DES ASTRES ET SAISONS POUR COMMENCER L’ŒUVRE OU PIERRE DES PHILOSOPHES

soit douce, à celle fin que par cette douceur le total s'embrasse et s'unisse mieux et plus

facilement, car si la chaleur était par trop grande, le lien, glu, colle, et gomme, qui doit unir le

mâle avec la femelle s'évanouirait, et les deux corps demeureraient à sec sans aucune

production, ni de noirceur, ni de branchages, ni d'autre couleur, et même c'est chose véritable

que notre eau marine de laquelle le coeur ne peut supporter la chaleur trop violente, sans tomber

en fièvre, mourrait, et par sa mort tout notre ouvrage serait ruiné. Que la chaleur donc de la

saison en ce mois nous serve de modèle pour la conduite de notre oeuvre, et ainsi nous

servirons de la conduite et similitude des autres mois et saisons de l'année. Quand en des

conjonctions des planètes celle de Mercure avec Saturne, c'est lors que la noirceur paraît sur la

matière à cause de l'humeur mélancolique, celle de Mars, est la couleur grise, autres disent que

c'est la citrine rougeâtre, à cause de la colère jaune un peu cuite, celle de Jupiter la première

blancheur, celle de la Lune la grande blancheur à cause de la pituite, et celle du Soleil à cause

de la grande rougeur et du feu ou sang: celle de Venus est lors que l'amour ou échauffement se

fait des deux substances, et c'est de cette façon qu'il nous faut entendre les dits des Philosophes

tant anciens, que modernes, et cette vérité fait, que nous ne nous étendons pas au discours de

ces sciences célestes, puis qu'elles ne nous sont nécessaires en ce fait, aussi peu que

l'intelligence de tous les énigmes, pour lesquels dénouer l'on aurait plutôt fait de faire revivre les

auteurs qui les ont proposées que de les exposer et interpréter. Car qui est le Géomètre qui

puisse équarrir le cercle, réduire ce carré en un triangle, ce triangle en une ligne, et cette ligne en

un point (qui est indivisible) lequel contienne autant en soi que faisait étant ligne étant triangle, le

triangle étant quadrangle, le quadrangle étant rond ou cercle dira on pas cela être du tout

impossible? et toutefois le Philosophe chimique le fait par l'accomplissement de cet art, et sans

cela il n'y entend rien, et homme du monde n'a jamais fait la pierre des Philosophes ni ne la

pourra faire sans cette réduction du cercle au quadrangle, triangle, ligne et point: un est

engendré de deux par un, par un dedans deux, son poids est un, il mange et dévore sans dents

et bouche cinquante, qu'il transmue en sa propre nature, voire quatre cents et vingt, alors il pèse

en premier et second lieu cinquante un, ce fait il tue, mange et dévore sa mère, et la met dans

son ventre, sa mère en ressuscitant le tue et lui donne son Royaume, duquel il jouit paisiblement

et impérieusement, durant ce règne il tue, mange et dévore son père, et le met dans son ventre,

mais en fin par sa grande vertu cachée il ressuscite, tue, mange et dévore son fils, qui tué,

dévoré et mange, ravit à son père la couronne, et ne se contentant du Royaume se saisit de

l'Empire et Monarchie du monde, laquelle il gouverne tout seul sans autre aide ou assistance que

d'un vieux serpent qui l'a accompagné de puis l'heure de sa naissance, jusques à l'heure de sa

grande force, mais du depuis ne fait que le regarder sans autre chose: Or qui est celui qui

n'entendant notre Philosophie, et ignorant ces façons de parler, ne trouvera tout ceci ridicule

impossible, et contradictoire, et ne dis que c'est un conte de vieille: O que cette connaissance

mystérieuse est éloignée de toutes les communes, qui élèvent en public leurs disciples, et cette

ci les humilie vivants contant en eux même, et faisans leurs aumônes, prières et grand merci au

plus grand silence qu'ils peuvent, étant si joyeux qu'ils voient le contenu plus grand que le

contenant, qu'ils rient en eux mêmes de voir que les ignorants se moquent d'eux, croyants qu'il

est impossible que le contenu soit plus grand que le contenant, et qu'un contienne cinquante en

poids, nombre, quantité et qualité. Concluons donc ce traité par quelques comparaisons, et

songes qui nous ont été communiqués par un de nos amis entendu en cette science, et par cette

sentence notable que la vérité n'est qu'une, ce qui se témoigne par le consentement de tous les

Philosophes allégués en ce traité, qui assurent que pour acquérir la perfection désirée en cet art,

il n'y a qu'une seule matière tirée de deux par un dans un seul vaisseau en figure, mais en

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 160/170

XVII -DE LA CONTEMPLATION ET OBSERVATION DES ASTRES ET SAISONS POUR COMMENCER L’ŒUVRE OU PIERRE DES PHILOSOPHES

quelques autres à cause de plus grande capacité, la matière croissant par apposition, un seul

feu, et une seule opération, et ne trouvons étrange si les auteurs ont discouru si diversement et

obscurément de cette science, vu que l'ordinaire des hommes est de méprise et faire état comme

de néant, des plus excellentes choses du monde, quand elles leur semblent faciles, et de louer

magnifiquement, et avoir en admiration ce qui ne se peut acquérir qu'avec beaucoup de peine,

de travail et de sueur, et celui qui s'empêche de tomber en ce vice avec le commun peuple, n'est

pas homme de peu de jugement: Et remarque en passant que les Astrologues disent que selon

que le Saturne est colloqué, telle est la quantité et bonté du plomb à la recherche duquel

l'homme gagne ou perd, de même de l'or par le Soleil, de l'argent par la Lune, qui a mu les

Chimistes de nommer le plomb Saturne, l'or Soleil, l'argent Lune, mais ils différent des dits

Astrologues, qui baillent à Jupiter le cuivre, et eux lui donnent l'étain; à Venus l'étain, et les

Chimistes le cuivre, et tous deux donnent à Mars le fer et le soufre, et l'argent vif à Mercure. Que

si la connaissance de ce qu'on nomme communément la pierre des Philosophes se pouvait

acquérir par la dispute, elle serait aucunement facile d'avoir, mais ceux qui l'ont eue par le bon

bout, ne se sont souciés d'en écrire que pour montrer qu'elle est véritable, et donner le moyen

aux curieux rechercheurs d'en avoir même connaissance, la décrivant ou par énigmes, ou par

similitude ou exemples, mais plusieurs autres, pour ostentation après avoir consumé leurs

moyens et ceux d'autrui en rêveries, fourneaux, vaisseaux, feus, drogues minérales, animales, et

*plantales, s'amusants sans entendre le sens des auteurs à tirer leur principe de matières

volatiles et brûlables, ne croyants pas que chacun produit son semblable, ce qui se voit

évidemment par l'Ecrivain du Fasciculus Chymicus imprimé à Paris chez Nicolas de la Vigne

1631 sous le nom d'Arthus Dee premier médecin de l'Empereur de Russie, duquel les allégations

en chaque chapitre sont si mal jointes, et les corollaires si mal ajustant et concluants, qu'il est

impossible de plus mal: mais vu que son principe est tiré d'une chose brûlable, son produit ne

peut être stable; dans l'indice expurgatoire qui sera bien tôt au jour, Dieu aidant, les bons auteurs

y seront distingués des brouillons, j'entends de ceux, desquels on aura eu connaissance, car il

est très difficile d'avoir vu ni su tous les livres qui en ont traité jusques à présent, et ne faut aussi

croire que tous les livres qui portent le titre de quelque auteur ait été composé par lui. Or j'assure

qu'aucun ne peut entendre à fond, ni distinguer un bon auteur d'un mauvais, s'il n'a vu et ne sait

très bien extraire son feu, sans en détruire la matière, et icelui nourrir, car ces deux points

ignorés, tout le reste l'est, l'intelligence de ces deux articles a peu être plus facile à quelques

autres esprits plus épurés qu'à David Laigneau qui a employé 22. ans en cette recherche, avant

qu'être médecin du Roi, et qui n'a composé et mis par ordre son Harmonie sur le modèle de ce

dit fagot broussailleux, et épineux, qui avec son auteur que je ne crois être celui duquel il porte le

titre ne mérite que le feu. Ne nous laissons donc emporter aux souffleurs et trompeurs, tenons

nous fermes à la vérité, de laquelle Dieu nous montrera la voie, et nous donnera la possession,

non tant seulement de ce trésor s'il connaît nous être nécessaire, mais du céleste par

l'intercession de notre Seigneur Jésus Christ notre seul Sauveur et Rédempteur, auquel avec le

Père et le Saint Esprit soit louange, honneur et bénédiction aux siècles des siècles. Amen.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 161/170

XVII -DE LA CONTEMPLATION ET OBSERVATION DES ASTRES ET SAISONS POUR COMMENCER L’ŒUVRE OU PIERRE DES PHILOSOPHES

Lecteur.

Ayant recouvert quelques papiers déjà vieillis, et les visitant avec quelques miens amis, entendus

en cette science mystique, ils ont trouvé à propos de donner au curieux studieux les pièces

suivantes, choisies parmi iceux, n'étant en rien contraires au traité ci devant: jouis en donc à

contentement.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 162/170

DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN FRANCAIS

DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN

FRANCAIS Je vous dirai donc ce qui m'a détenu jusqu'à si haute heure dans mon lit y étant enseveli ou

arrêté par un profond sommeil (contre mon ordinaire, comme vous savez) dans lequel j'ai ouï et

vu des choses étranges, et qui se sont présentées à plusieurs et diverses fois y ayant certaines

intervalles d'une action à l'autre, desquelles vous aurez le tout au long.

Apres quelque abouchement des deux enfants de Latone, j'ai vu le mâle sans tache ni macule

être précipité dans la mer bouillante, où étant mis en pièces très-menues, et comme

imperceptibles, en a été retiré en pâte coulant cette mer par un linge assez délié mais cette pâte

dans quelques heures est devenue dure, et comme matière moyenne entre dure et molle,

quelques uns nomment cette consistance amalgame.

Sa soeur se trouvant seule, et se fâchant en cette solitude, et étant bien épurée, et s'être trouvée

telle par l'essai du feu, a été précipitée dans même mer y pensant retrouver son frère, mais y

ayant été réduite de même que son dit frère, le même lui est advenu, et lors tous deux à part

croyants leur mort proche, pour ce que tous deux étaient devenus enflés, grossis, pâles, et plus

mols qu'ils n'étaient auparavant se sont résolus de se joindre ensemble pour engendrer de leur

propre substance, une fille et un fils propres à leur succéder et tenir le sceptre de l'Empire.

Ils se couchent donc tous deux ayant auparavant mêlé leurs corps et membres pèle mêle dans

un lit cristallin en forme de bécasse quatre fois plus grand qu'ils ne contenaient, et pour ce que

leurs corps depuis la sortie de la mer s'était endurci, ils se sont encore un peu arroser de ladite

eau, si que celle qu'ils avaient emportée de ladite mer, et celle qu'on leur avait ajoutée les

surmontaient de trois parts, mais se voyants en tel point, craignant qu'icelle humidité les

refroidissant par trop ils fussent empêchés d'engendrer, ils moyennèrent d'avoir sous leur lit un

feu propre à dessécher peu à peu, ou séparer cette humidité ajoutée, ce qui leur succéda

heureusement, comme il s'ensuit.

Etant ainsi brisés dans la mer bouillante, retirez par un linge, essuyez au possible chacun à part,

endurcis, très- bien broyez et mêlez ensemble, puis re-durcis, rompus grossièrement, arrosés de

leur eau, mis dans leur lit se cristal, fermé commodément et au dessous du lit un feu propre, je

vois dessus ces deux corps s'élever comme de petits bourgeons, qui peu à peu s'élèvent se font

branches, arbres, arbrisseaux; et s'élèvent à telle hauteur et couleur resplendissante, blanche,

entremêlée de quelques points rouges, qu'enfin tout le lieu en fut rempli, si qu'il fallut rompre la

dite place et lieu, et voir ce que c'était rompu que fut le lit, tout le dedans fut trouvé hérissé

d'arbres, et de buissons, lesquels on ôta subtilement de dessus les corps, et les remit on à part

dedans un autre lieu très-bien bouché, de peur que ce produit ne prit trop d'air et ne perdit sa

vertu.

Ces corps sont encore *re-menuisés, et un peu arrosés de leur eau propre, et remis dans un

autre lit semblable au premier, avec même feu ou nouvelle matière d'arbres, branches et

buissons renaissent qui tournent remplir derechef le lieu qui rompu, et ôtés sont remis avec les

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 163/170

DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN FRANCAIS

premiers, et pour dire en peu de paroles, cette action fut tant réitérée que les corps furent

presque tous réduits en semblable matière.

Sur cette matière j'entendis quelqu'un qui demande si elle procédait ou des corps, ou de l'eau,

d'autant, dit il, que si c'est des corps, leur crasse épais, dur et indomptable s'est fait léger, rare et

souple, mais si c'est l'eau, elle s'est rendue sèche, arrêtée, maniable et traitable, à quoi

quelqu'un répondit d'attendre la fin, pour en connaître la vérité, cette matière produite ou de ces

corps, et dessus ces corps, et blanche est mise, comme déjà a été dit, dans un lieu cristallin fait

en tête de bécasse, le bec d'un demi pied de long, le corps rond, lequel avait de deux à trois

parties vides, fermé de très bonne serrure, si qu'on ne pouvait rien voir ni sentir sortir, et au

dessous fut allumé un feu composé de trois charbons blancs, entretenus par la liqueur de la paix,

et fut encore colloqué (ce lit cristallin) dans une tour de forte muraille, de peur que quelque bête

ne le cassât. Par cet ordre ces broussailles vinrent à changer de couleur, se noircir, et acquérir

une puanteur si grande avec telle amertume, comme l'on aperçut à l'ouverture du vaisseau,

qu'elles étaient presque insupportables au nez et à la langue.

Cette matière broussailleuse ayant acquis par cinq ou six mois au lieu susdit cette couleur, odeur

et goût, l'on reconnut (l'ayant un peu retournée par le contournement du vaisseau qu'il s'était fait

d'icelle une poudre noire impalpable, de laquelle y avait quantité. Ce qui occasionne d'ouvrir le

vaisseau, et verser le tout dedans un autre large (fait comme une écuelle blanche polie, non

toutes fois d'aucun métal) et voyant cette poudre en assez bonne quantité on la sépara par un

crible propre, et d'autant qu'on voulait voir si toute ladite matière se pulvériserait de soi même

comme les prophéties anciennes ont dit, on renferma ladite matière broussailleuse dans son

même vaisseau en même ordre qu'auparavant, et y fut laissé jusqu'à ce qu'une semblable

poudre fut aperçue, qui fut retirée de même que la première, et cette opération fut réitérée tant de

fois qu'enfin l'on eut de quoi contenter la curiosité.

Cette poudre retirée et très-bien fermée et fort sèche, est mise à divers essais, et tellement

divers les uns des autres que je serais fort longtemps à les décrire, qui fut cause qu'elle a acquis

une infinité de noms, les uns à cause de sa couleur, les autres à cause de son odeur, les autres

à cause de son goût, les autres par sa subtilité, et nature, les autres à cause de ses effets, (en)

somme elle a autant de noms qu'il y a de choses au monde: voila pourquoi il semble que tous les

grands personnages qui en ont parlé par prophéties ou autrement, soient contraires les uns aux

autres.

Cette poudre extrêmement sèche, nous produira de terribles combats, et merveilleux, agréables

et fructueux: si nous avons patience d'entendre l'ordre que je la vis traiter. Premièrement tous

ceux presque qui l'avaient traitée, l'avaient trouvée inhabile à se mêler avec aucune chose, mais

principalement avec l'eau de la mer, par le moyen de laquelle elle avait reçu son être, et comme

on parlait de la rejeter comme matière *orde, sale, puante, et inutile, on ouït une voix qui cria,

qu'on la remit dessus quantité suffisante, comme de dix à un d'eau de sa mer dans un lit cristallin

grand à suffisance, et qu'on allumât un feu d'ébullition par dessous, ce qu'étant fait l'on s'essaya

à froid d'en voire quelque mélange, mais en vain, le feu fut donc allumé, mais merveille des

merveilles cette poudre fut convertie en serpent sans ailes, et cette eau marine en serpent ailé,

l'ailé veut dévorer le sans ailes, mais le dé-ailé l'engloutit, et lui ôte et brûle ses ailes, l'ailé

s'efforce de recouvrer sa perte, mais en vain: En fin voyant la victoire du côté du dé-ailé, le feu

s'amortit, et se refroidit le serpent ailé demeure au fond, et son victorieux se brave et promène

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 164/170

DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN FRANCAIS

dessus, mais un peu las et hydropique, pour ce qu'il avait mis dans son ventre, de son ennemi

environ sa pesanteur, si que son ennemi et lui faisaient égal poids.

Ce serpent glorieux qui a abattu les ailes de son ennemi, et qui l'a rendu semblable à lui et à sa

propre substance, et l'avait dévoré et consumé totalement, est ôté avec un séparatoire propre du

dessus le corps de son ennemi; et pour ce qu'il ne pouvait de long temps digérer tout ce qu'il en

avait dévoré on lui fait rendre par inclination ce qu'il ne pouvait qu'avec peine retenir, et après on

le colloque dedans une autre tête de bécasse, de laquelle les deux ou trois parties étaient vides,

et l'entrée close sûrement, fut colloqué en lieu propre avec une chaleur lente faite comme

dessus, si qu'on pouvait supporter fort facilement dans le creux de la main le vaisseau en sa

chaleur: Là notre serpent victorieux ayant séjourné quelque temps, et consumé et réduit en

poudre, comme il était au commencement de ce combat, et serpent ailé; il se résout (étant

renforcé) de rentrer au même combat qu'auparavant, ce qu'il fait si heureusement, sans

s'associer avec quoi que ce fut, qu'il le dompte et remporte encore la victoire, après laquelle il est

traité de même qu'auparavant, bat. et pour conclure, ce combat est si souvent réitéré, qu'en fin

l'humidité glissante du serpent ailé dévoré par le dé-ailé, saisit tout son corps, et le change

totalement en sa couleur blanche, et en sa propriété de volatilité, le dépouillant de sa couleur

noire; Ce qui irrite tellement le serpent dé-ailé, qu'il cherche toutes les astuces imaginables pour

s'en venger, se tenant donc quoi dans son lit échauffé, mais d'une augmentation convenable de

chaleur, et sans plus entrer au combat, on ne s'avise que sa colère l'avait porté à une icterité ou

jaunisse qui s'augmenta de telle sorte, qu'elle surpassa toute autre, vue par les médecins venant

en jaunisse de colère, ou bile nommée par eux rouge.

Cette couleur, colère encore plus notre victorieux, qui de dépit consulte Fermentation. sa mère,

qui lui dit qu'elle n'a aucune force pour l'aider que de conseil qui était d'aller trouver son père,

lequel il surpassait en excellence de couleur, ce qu'il fait, étant donc ensemble, et en s'entre-

regardant comme par dépit, et s'estimant aussi grands l'un que l'autre, ils s'embrassent et

embarrassent si fort que chancelants ils tombent dedans la mer susdite, de laquelle ayant bu

quantité suffisante, comme de quatre à une, et mis sur une étuve commode, leur couleur devint

noire, puis d'une milliasse de couleurs, puis blanche, puis jaune, puis de couleur de pavot rouge

champêtre, puis de couleur de sang comme brûlé, mais ce combat fut réitéré plusieurs fois, si

qu'en fin ce fils se sentit si fort qu'il entreprit de combattre toutes les puissances qui sont sous la

Lune, pour lesquelles abattre, l'entrée lui manquait, pour à quoi remédier il fut conseillé de se

mettre dans l'étuve, où étant on lui versa de l'eau de la mer, goutte à goutte, jusqu'à ce qu'en

ayant bu à suffisance il se fondit lui même sur le feu, qui ayant étonné ses familiers le sortent

promptement du dit feu; et l'ayant mis en l'air froid, il reprend son visage et ses forces, mais son

corps séparé en diverses et très- menues parties aussi fortes les unes que les autres, mais ce

qui était admirable, c'est sa grande courtoisie et débonnaireté, Projection. car s'attachant au

combat avec quelqu'un de ses inférieurs (car il n'y a eu qu'un Hercules au monde) après les avoir

dépossédés de tous leurs héritages, Empires, Royaumes et Principautés, il leur donnait plus qu'il

ne leur avait ôté, et les rendait plus grands seigneurs qu'ils n'étaient, et leur durée était, est et

sera jusques à la consommation des siècles, à Dieu la gloire et l'honneur, la louange, et la

bénédiction au siècle des siècles, par son seul Fils notre Seigneur et Rédempteur, qui vit et

règne avec lui, et son S. Esprit éternellement. Amen.

Tout l'affaire en cette admirable recherche est compris en ce peu de paroles. Tirer le soufre noir

puant, amer en poudre impalpable, de notre chaos ou masse confuse lequel soufre jeté dans

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DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN FRANCAIS

l'eau suffisante la noircit, et si on en frotte une lame de cuivre, elle se blanchit, et si ladite lame y

est plongée rougie du feu, la blancheur pénétrera davantage, mais non jusques au centre.

Rendez en pâte cette poudre avec sa propre eau, etc. Réduisez en poudre cette pâte. Refaites

cette réduction en pâte, cette pâte en poudre jusqu'à ce que la blancheur survienne, et puis le

jaune, et puis le rouge. Mettez l'âme à cette matière morte et étant revivifiée elle vous contentera.

Car alors trouverez vous qu'elle est minérale, puisque elle est tirée des minéraux: végétable, puis

qu'elle s'augmente, et animale, lors qu'elle a reçu l'âme, sans laquelle elle est infructueuse: si

vous avez failli, corrigez votre faute en la même matière, d'autant que plus facilement vous y

adviendrez, que si vous en prenez une nouvelle, ce que l'expérience confirme, et Arnaud écrit l.

2. c. 13. de son Rosaire.

Sache que cette science est traitée par les uns suivant les Talmudistes qui déclarent et exposent

les écritures en tant qu'elles appartiennent à ce bas monde sensible, et à la vie active.

Les autres délaissant aux Talmudistes le souci des choses mondaines, les jugements et tout

usage politique tant de la chose publique que privée, et s'adonnant du tout à la contemplation et

à la plus haute vie, ont rapporté le sens de toute l'écriture et l'Archétype, et y ont interprété toutes

choses par les nombres ou par raison symbolisée, ou par sens analogique, et correspondant.

Cabale signifie recueil de bouche. (George Vénitien c.7. . 2 p. 60)

Je sais qu'Hippocrate a fait un livre et exposition des songes, mais si vous le considérez

attentivement, vous trouverez qu'il en tire son pronostic pour l'humeur dominant à celui qui

songe, je sais aussi que quelques songes pronostiquent les choses à venir, mais non tous; car

qui voudrait le contraire, démentirait les songes de Joseph, de Pharaon, de Nabuchodonosor, et

autres, j'entends parmi ces songes les visions, vent le plus telles que celles de Daniel, d'Esdras,

d'Isaie, de saint Jean, et autres Prophètes, auxquels Dieu a voulu de sa grâce communiquer de

ses secrets, mais à cause de quelques songes particuliers conclure des généraux, cela ne peut

être fait valablement: Job nous en montre la preuve en son chap. 7 vers. 13. et 14. disant; Quand

je dis, mon lit me soulagera, ma couche emportera quelque chose de ma complainte. Alors tu

m'étonnes par songes et me trouble par visions. Et Synésius parlant des songes dit, Plusieurs

ont composé des livres pour l'exposition des songes, de quoi je me moque, pour ce que ce n'est

à propos, d'autant que l'on ne peut prescrire une loi assurée à chacun pour lui déclarer la

signification de sen songe, car de plusieurs qui feront un même songe, à l'un signifiera une

chose, à l'autre une autre, voire divers songes de diverses personnes leur signifieront même

chose, tellement qu'un chacun qui songe doit peu à peu s'instruire, et se rendre savant de

l'événement des songes qu'il fait communément sans ajouter pleine foi à ceux qui se sont

travaillés à en donner des explications et tirer jugement assuré par iceux de ce qui est à arriver.

Je sais bien que je fait des songes, lesquels me me marquent sans faillir ce qu'il me doit arriver le

lendemain, ou d'en peu de jours mais je sais aussi qu'à d'autres qui me sont proches les mêmes

songes leur présagent le contraire, tellement qu'il y a fort long temps que je ne m'arrête point à

tous les songes qui se promènent par ma tête, mais puis que vous êtes si désireux d'avoir au

long celui duquel je vous ai marqué (en riant) quelque chose. Je vous veux contenter, mais de

vous assurer si c'est songe ou vision, je ne le puis, aussi peu que si c'était en dormant, ou

veillant, ou en extase; mais une chose sais je bien, que tel qu'il a été, il s'est tellement imprimé

dans ma mémoire, que je crois que rien que la mort ne l'en pourra effacer et même après icelle si

l'on ouvre ma tête, j'ai quelque opinion qu'on y en pourra encore lire quelque chose, mais je ne

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 166/170

DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN FRANCAIS

conseille pas qu'on le fasse, car on me pourrait faire mal: venons donc au songe, lequel a été

réitéré Il se rit en moi souvent et non tout à la fois, car me couchant tard, et me levant matin, le

directeur des songes n'a pu m'exposer toute cette fabrique en si peu d'espace de temps, ç'a

donc été le commencement le premier jour de la Lune, et faut noter que je n'avais mangé à mon

souper aucune chose propre et recherché pour telles actions. Le quatrième la fin du premier

songe revient et se continue le 6 jour, la fin du 2. retourne et sur la fin m'exhorte de ne dire rien,

jusques à ce que j'eusse tout vu, le septième 8 9 xi 12. 13 15 16. 18 19 22 26. En ces jours 29.

30, cette continuation, (et si forte impression en ma mémoire) me fait espérer quelque chose,

mais d'assurer quoi je ne l'ose.

Apres avoir soupé entre six ou sept heure, d'une seule viande à mon accoutumée qu'était

mouton, et bu deux fois de vin très bien trempé et ayant laissé femme et enfants qui sont près de

moi à table achevant de prendre leur réfection, je monte à mon étude à ma lecture ordinaire, et

sur les dix à onze heures me mets dans mon lit où dormant à mon avis, il me semble que je suis

en un lieu grand; et je ne sais comment bâti, plein de toutes sortes de personnes de tous sexes,

ages, conditions, vacations, qui criaient, tempêtaient, disputaient, cherchaient, fouillaient

feuilletaient, se dépitaient, maugréaient, promettaient, prenaient, venaient, s'en allaient, et en fin

j'apercevais parmi cette tourbe turbulente toutes sortes d'actions et grimaces hormis de celle de

contentement, et au dessus d'eux en l'air quelqu'un, je ne sais si c'était avec des ailes, ou sans

ailes, mais admirable en toute perfection, qui déplorant la folie de tous ces insensés, qui s'écrie ô

fols jusques à quand serez vous avisés et sans vous arrêter à la vérité courrez après le

mensonge; lors se retirant et disparaissant un coq, une poule, et un grand serpent tombent au

beau milieu de tout ce peuple, qui aussi tôt se met en cercle, laissant ces trois animaux au milieu

de la place. Le coq était grand, fort hardi, sa démarche superbe et glorieuse, et ne permettait

aucun autre volatil se parangonner à lui, sa chair (et je crois toutes qui que ce ses entrailles) était

d'une couleur jaune dorée, admirée et désirée d'un chacun, et ses plumes regardées

attentivement au Soleil étaient de toutes les plus belles et agréables couleurs que l'entendement

humain puisse cogiter, il était si fort et puissant, qu'il ne craignait aucune force qu'elle que ce soit,

et entrant en plusieurs combats (comme je vis) il en sortait toujours victorieux, et de même qu'il y

était entré; mais avec la honte de tous ceux qui avaient été l'attaquer.

Et j'appris qu'il était tel de sa naissance, qu'il se maintenait toujours tel, mais à cause que

plusieurs poulaillers le revêtaient d'autres plumages, et étrangers, pris d'autres oiseaux inférieurs

à lui, il n'apparaissait toujours en sa naïveté, feu. mais recourant à son père, par son aide il était

déchargé, et ne s'était jamais voulu joindre et femelle du monde pour engendrer semblable à lui,

qu'alors que son père eut engendré en sa mère la poule, qu'était là venue avec lui.

Cette poule est belle, grande, haute, son démarcher est grave, approchant de toutes les

conditions, presque du coq endurant presque tous les assauts, combats et travaux que fait le

coq, la chair (et je crois ses entrailles) et ses plumes est d'une blancheur d'argent très fin et

épuré, sortant de toutes épreuves et combats sans aucune tache, ni diminution de force.

Ce serpent était long de plus de cent coudées, clair comme la glace bien polie et nette du miroir

de cristal, tantôt il était entier, tantôt divisé en plusieurs parties, sans odeur ni saveur, comme il

paraissait, et tantôt il se remettait en son entier, il entrait au combat avec mille et mille animaux,

mais d'entre tous il se développait glorieusement sans y rien perdre du sien, bien est vrai qu'il

paraissait quelquefois mort mais s'il pouvait rencontrer quelque chaleur convenable, il témoignait

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 167/170

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que cette sorte de mortification n'était qu'en apparence, pour ce qu'échappant des mains de ceux

qui l'avaient ainsi accoutré, il s'en retourne au lieu d'où il est venu.

Ces trois animaux beaux en toute perfection, se mirant en eux mêmes, et ne prisant en ce

monde qu'eux-mêmes se moquaient de toute cette grande assemblée qui se contentaient de les

admirer sans passer plus outre, sinon à les brouiller, vrai est que quelques marauds et ennemis

de vérité, et lumière contraignirent le serpent de manger et avaler quelques animaux volatils, et

jetèrent contre le coq et la poule de la boue qui les salit quelque peu, mais par la chaleur du

Soleil par l'humidité de la Lune, et par l'artifice de Vulcain, ils en furent dépêtrés.

Parmi tous les contentements de ces trois, tout à coup Venus aiguillonne le coq, à s'assembler

avec la poule, et l'ayant caressée cherchent (au contraire des autres, un lieu à l'écart et à couvert

pour jouir de leurs amours, ils voient la gueule grande et spacieuse du serpent, dans laquelle

sans difficulté entrent, mais hélas, ils ne savaient pas ce qu'il leur devait advenir.

Ce serpent, duquel la nature est froide et à tout le moins à toucher) avait sous soi un petit feu qui

les chauffait, et faisait que le venin qu'il avait pénétrait plus facilement, aussi tôt donc que les

deux oiseaux furent entrés dans lui, il referma sa gueule, et les arrêta entièrement dans son

ventre, ce qu'ils devinrent là dedans, je n'en vis rien, mais voici ce que je vis quelque temps

après.

Ce serpent ayant dans son ventre ces deux oiseaux, se glissa et ferma dedans une pierre

blanche, creuse, claire comme cristal, faite en forme d'un instrument nommée matras ou tête de

bécasse, duquel ce serpent ne remplissait que la troisième partie, et avant ordonna que la porte

ou entrée de ladite pierre fut très-bien fermée, et qu'on continuât la chaleur, de laquelle il avait

besoin continuellement, jusqu'à ce qu'il en ordonnât autrement.

Ces deux animaux dans quelque temps produisent je ne sais quoi de différent à eux mêlés, et ce

produit était comme une rouille de couleur d'écorce de grenade, en poudre presque impalpable,

laquelle tachait les doigts la maniant un peu âprement, mais ce qui était considérable, c'est de ce

que Venus en devint belle et blanche s'en étant frottée, quoi que cette dite poudre ne fut blanche.

Je vis quelqu'un qui admirant ce produit le voulait entièrement séparer des produisant, mais une

voix sortit je ne sais d'où, qui cria, arrête jusqu'au temps défini, c'est à dire, jusqu'à ce qu'il y en

aie quantité suffisante.

Ce terme venu, on sépare de toute cette masse confuse qui n'était ni coq, ni poule, ni serpent,

mais tout ce produit qui était poudre, rouille ou moisissure comme on voudra, laquelle la voix que

dessus cria, qu'il fallait abreuver et humecter de sa première eau, mais de l'ordre, et comment ni

mot plusieurs s'essayent donc à cette nourriture, mais ce fut en vain, quoi qu'essayée par

plusieurs fois et par divers moyens qui seraient trop long à décrire, en fin un Génie ou Démon de

la légion de l'intelligence prend ce produit, et l'ayant mené avec la queue du serpent, dedans

laquelle, ni les chairs, ni la substance du coq et poule n'étaient entiers, met le tout dans un

vaisseau semblable à celui dans lequel le serpent était retiré, et le chauffant en feu propre, le

serpent monte, descend, pleure, rit, ébranle son habitation, mange, boit, re-vomit ce produit, qui

en fin ou s'évanouissant, ou prenant autre forme, paraît comme une écume blanche et nageant

dessus cette queue de serpent, d'où elle fut séparée avec un vaisseau et instrument propre, et

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trouva on que ce produit s'était augmenté en humidité, d'autant que ce qu'il pesait étant poudre,

et qu'alors étant comme beurre s'étendait sur la main comme onguent.

REPONSE A UNE QUESTION

Sur la question proposée du mercure des Philosophes qui adhère aux métaux, à savoir si c'est

du mercure vulgaire qu'il le faut entendre? Je dis que ceci se doit démontrer plus clairement qu'il

n'a été fait par aucun que j'aie vu jusqu'à présent par un exemple familier et connu d'un chacun.

Pour nourrir et sortir d'une maladie une personne, laquelle ne peut rien manger ni avaler de

solide, que fera on pour augmenter ses forces, et ajouter nouvelle chair à sa chair? n'a on

accoutumé de mettre dedans l'eau commune, de la chair de mouton, veau, volaille, herbes, et

autres choses, pour en bouillant joindre la vertu et baume intérieur de ces matières et les

implanter dedans cette eau comme auparavant, et maintenant étant ainsi imprégnée, est elle

encore eau commune? au commencement elle était sans nourriture, sans odeur et saveur,

maintenant elle a nourriture et saveur, non d'elle même, mais en elle, qu'elle a tiré d'autrui, et de

ce qu'elle a tiré, elle qui est un milieu, ou mitoyen, le porte et communique aux parties qui

demandant nourriture propre, et à elles convenable: Ainsi va du (UO+) vulgaire, lequel ne peut

nourrir, ni adhérer aux métaux, car quoi qu'iceux soient teints ou joints avec lui en sont séparés

facilement par le feu, mais si ce (UO+) vulgaire est bouilli philosophiquement avec les métaux

parfaits en forme et façon convenable, ce (UO+) vulgaire tire d'iceux ce qui est le plus propre, et

l'incorpore si unanimement avec lui, qu'il est impossible en faire la séparation, aussi peu que de

l'eau bouillie avec les chairs ci dessus, cette union du (UO+) vulgaire avec les métaux parfaits est

de telle nature, qu'étant circulée par l'ordre décrit par les Philosophes est réduite à un baume tel,

et de si grande efficace, qu'appropriée aux métaux imparfaits elle s'unit avec ce qui est de bon en

iceux, le cuit et purifie en chassant toute l'impureté qui le rendait laid, difforme, malade comme le

serpent, qui en temps convenable laisse, quitte, et se dépouille de sa peau. Or comme l'eau

commune n'est plus eau commune imprégnée du meilleur de ce qui a bouilli en icelle, de même

le (UO+) vulgaire n'est plus dit (UO+) vulgaire, ayant attiré à soi le meilleur des métaux parfaits

avec lesquels il a bouilli philosophiquement ou sagement, et alors il adhère tellement aux métaux

dépouillés de leur ordure qu'ils sont inséparables et dis encore, que comme il est impossible que

ce qui a été tiré des matières qui ont bouilli avec l'eau, puissent jamais être ce qu'ils étaient

auparavant, de même ce qui a été tiré des métaux parfaits par le mercure vulgaire ne peut jamais

être remis tel qu'il était, comme on fera de l'or ou argent, qui auront été dissout (comme on dit

très-mal) par l'eau forte, ou eau royale, ou esprit de sel et autres, comme l'expérience montre: ce

qui se faisant par eux n'étant que corrosion, et non dissolution philosophique, ou réduction en

première matière, qui est partie volatile, partie fixe, car ce mercure vulgaire imprégné des corps

parfaits, qui paraît en ressemblance de poudre noire, impalpable, teignant les doigts en noir, qui

s'en va par lavement d'eau claire, et qui blanchit le cuivre, qui ne s'en va que par le feu, mis sur

le feu propre dans un creuset, une partie s'évapore, et l'autre partie se vitrifie et s'attache aux

parois du dit creuset, et si on le met et évapore dans un matras, j'assure qu'il teint le bout du col

du dit matras par où il passe de tant de couleurs, et si fort, qu'icelui bout ainsi teint refondu ne

perdant aucunement lesdites couleurs, ressemble la plus belle opale qu'on puisse trouver, chose

qui donne quelque contentement à l'artiste.

Athenagoras Philosophe Athénien L. 9. f. 346. du parfait amour, et nomme ceci fable.

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 169/170

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Apollon se présenta en place beau ayant sa tresse blonde un peu après je vis un Démon se

montrant sous un voile blanc, palpable ce semblait, mais toutefois ne se pouvait il arrêter: En

moins de rien ce Démon s'approchant d'Apollon, je ne sais quelle illusion brouille mes yeux, car

je perdis de vue ce Dieu, et le Démon sembla demeurer seul: Puis vint Vulcain voulant, ce m'était

avis, venger Apollon, usant de grande violence contre ce Démon, lequel ne pouvant supporter

cet effort, je fus étonné que je ne le vis plus, et Apollon apparut comme devant: je regardais fort

attentivement et observais de l'oeil autant qu'il m'était possible, et néanmoins il m'était impossible

d'y remarquer aucune subtilité, ou tour de main, encore que cela se fit cinq ou six fois, car aussi

tôt que Vulcain s'était retiré pensant avoir bien vengé Apollon, et l'avoir remis et rendu en

première forme, ce Démon ne faillait à revenir, et se saisissant promptement de ce Dieu le

rendait évanoui comme devant. Vulcain revenait derechef faisant pareils effets que la première

fois; mon esprit était en grande peine voyant des actes si étranges. Or à la sixième fois et Vulcain

et le Démon s'étant absentés, Apollon paru fort débile, encore que son teint ne fut diminué, et se

plaignait fort d'avoir été corrompu par ce Démon. Le Démon non content de l'avoir tant tourmenté

revint encore un coup amenant avec soi un sien compagnon, représenté avec un vêtement

blanc, qui le couvrait entièrement: Ces deux envahirent ensemble Apollon, et le réduisirent à telle

extrémité qu'il ne paraissait plus, et ce dernier Démon plus fort que l'autre, semblait paraître seul,

Vulcain ne faillit à venir secourir le Dieu, et se montrant plus robuste contraignit ces deux

Démons de gagner le haut, Apollon se montra encore plus corrompu, qu'il n'avait été, et ne

pouvait plus se soutenir demeurant toujours couché. Le médecin le vint visiter, qui lui ordonna un

bain composé de certaines drogues nettoyées de leurs immondices sablonneuses (nutrition) de

bain devant un feu, fut oint Apollon (dessication) par plusieurs fois, le séchant autant de fois

qu'on le frottait, puis fut remis en bain fait des excréments de Bacchus durant quelque espace de

temps. Apollon diminuait et se fondait en ce bain, comme la neige au Soleil, et toute l'eau du bain

semblait que sa substance était dissipée. Esculape fait écouler l'eau du bain, laquelle il mettait à

part, et lui en re-baillait de pareille, le baignant ainsi souventes fois, et quasi autant comme il

l'avait frotté, lavé, et séché de l'autre. Apres pour le réchauffer, apposa à ses eaux qu'il avait

tirées du bain un petit feu, au devant duquel l'humidité qui rendait Apollon tout mouillé s'évapora,

et étant sec il semblait encore avoir été rendu plus débile par tous ces bains, onctions, et

lavements: je croyais que tout était perdu, mais ce médecin invoquant le fils de l'air, de la Lune

que e vis se présenter devant lui, icelui donna à Esculape du plus beau et plus précieux qui fut

en lui, qu'il bailla soudain à avaler à Apollon, qui après cette prise sembla être ressuscité,

reprenant un teint vif et beau à merveilles avec une telle plénitude de vie, que le communiquant

(Projection) en tel état aux malades et décrépites, il les remet en meilleure disposition qu'ils

n'avaient été.

Ecusson Hiéroglyphique avec ses couleurs, est en une des vitres de la salle ou Ecole en

Théologie des Cordeliers de Paris aux pieds de Saint Thomas d'Aquin, il se trouve aussi à une

des murailles du cloître des Jacobins, et en une des vitres de la Chapelle du lit S. Thomas,

laquelle est en même Eglise audit Paris: Il se voit encore dans l'Eglise des Carmes en la chapelle

S. Michel en quatre endroits de ladite chapelle, savoir sur la porte et sur l'Autel, gravé de relief, et

peint contre la muraille et sur la vitre avec mêmes couleurs que les précédents, contenant et

démontrant tout ce qui est nécessaire à l'opération de ce qu'on nomme Pierre Philosophale.

Cet Ecusson Hiéroglyphique avec ses couleurs est contre la muraille de la cinquième arche du

Cimetière saint Innocent, y entrant par la porte du coté de la friperie allant vers celle des halles, il

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HARMONIE MYSTIQUE de David Laigneau 170/170

DIVERSES PIECES TIREES DE DIVERS AUTEURS ET TRADUITES EN FRANCAIS

démontre tout ce que Flamel a démontré et signifié par toutes ses figures mises dans le même

Cimetière pour l'opération de ce qu'on nomme Pierre-Philosophale. Ces figures se mettent à la

fin du livre devant la Table.

Privilège du Roi.

Louys par la grace de Dieu Roy de France et de Nauarre, A nos amez et feaux Conseillers les

Gens tenans nos Cours de Parlemens, Maistres des Requestes ordinaires de nostre Hostel,

Baillifs Seneschaux, Preuosts, leurs Lieutenans, et autres nos Iusticiers et Officiers qu'il

appartiendra, Salut: Nostre cher et bien amé Melchior Mondiere Marchand Libraire et Imprimeur

de nostre Ville de Paris. Nous a fait dire et remonstrer qu'il a recouuert vn Liure intitulé Harmonie

Mystique ou accord des Philosophes Chymiques auec les Scholies, sur les plus difficiles

passages des Autheurs y alleguez, etc. composé par DAVID LAIGNEAV Nostre Medecin

ordinaire, lequel il desireroit imprimer ou faire imprimer, vendre et distribuer, pour cet effext nous

a faict supplier, luy vouloir accorder nos lettres requises et necessaires, desirant le

fauorablement traiter: A CES CAVSES luy auons permis et permetrons par ces presentes

d'imprimer ou faire imprimer, vendre ou faire vendre durant le temps de douze ans ledit Liure, à

compter du iour qu'il sera acheué d'imprimer pour la premiere fois, en telle forme, volume et

caracteres que bon luy s'emblera, pendant lequel temps faifons tres-expresses inhibitions et

deffences à toutes personnes de l'imprimer, faire imprimer, vendre et distribuer sous Privilège du

Roi quelque deguisement ny pretexte que ce soit sans le consentement dudit exposant, à peine

de trois mil liures d'amande, moitié à nous, l'autre moitié enuers la partie, de confiscation desdits

liures, et tous despens, dommages et interests, à la charge que ledit exposant sera tenu en

mettre trois emplaires; sçauoir deux en nostre Bibliotheque et le troisiesme de nostre tres-cher et

féal le sieur Seguier Cheualier Chancellier de France, auant que l'exposer en vente, à peine

d'estre décheu du Priuilege. SI VOVS MANDONS que du contenu en ces presentes vous ayez à

faire iouyr et vser le dit exposant, et ceux qui auront charge de luy, sans souffrir qu'il y soit

troublé: et qu'en mettant au commencement ou à la fin dudit Liure ces presentes ou vn bref

extrait d'icelles, voulons qu'elles soient tenuës pour verifiées. Car tel est nostre plaisir. Donné à

Paris le I. iour de Septembre l'an de grace 1636. et de nostre regne le vingt septiesme.

Par le Roy en son Conseil.

Signé R E N O V A R D.

Achevé d'imprimer pour la premiere fois le 12.

Septembre 1636.